• Au pays de la #samba, le carnaval fait de la résistance

    Pour cause de pandémie, les carnavals brésiliens sont cette année restés muets. Un silence assourdissant, car depuis un siècle ils critiquent le pouvoir et expriment toutes les revendications. Retour sur une histoire qui se raconte en sambas et en marchinhas.

    https://pan-african-music.com/au-pays-de-la-samba-le-carnaval-fait-de-la-resistance

    La playlist : https://getup.radio/playlists/love-and-politics-the-carnival-bastion-of-brazilian-resistance

    #brésil #musique #carnaval

  • Face à la menace de nouveaux variants, l’exécutif se résigne à suspendre les vols en provenance du Brésil
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2021/04/13/face-a-la-menace-de-nouveaux-variants-du-covid-19-l-executif-se-resigne-a-su

    Face à la menace de nouveaux variants, l’exécutif se résigne à suspendre les vols en provenance du Brésil Le premier ministre, Jean Castex, a annoncé des mesures de restriction, mardi, alors que 92 nouvelles souches du SARS-CoV-2 seraient en circulation au Brésil.Il y a tout juste un an, Emmanuel Macron mettait en garde les Français contre la tentation du « repli nationaliste » en réponse à l’épidémie de Covid-19. A l’heure d’annoncer le premier confinement, en mars 2020, le chef de l’Etat l’assurait : « Ce virus n’a pas de passeport. » Douze mois d’une crise « historique » ont semble-t-il ébranlé ses convictions, même les plus profondes.
    Mardi 13 avril, face à la propagation hors de contrôle, en Amérique latine, du variant brésilien, le premier ministre, Jean Castex, a annoncé, lors des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, la suspension « jusqu’à nouvel ordre » de tous les vols en provenance du Brésil. La veille, le secrétaire d’Etat aux transports, Jean-Baptiste Djebbari, justifiait pourtant au nom de la liberté de circulation le fait d’avoir « gardé quelques lignes » avec le pays. Mais la pression était trop forte, tant cette nouvelle souche du virus inquiète.Selon Rémi Salomon, président de la commission médicale d’établissement de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), ces mesures de restriction devraient néanmoins être coordonnées au niveau européen pour être efficaces. Le premier cas détecté en France d’un malade atteint par le variant P1, dit « brésilien », le 4 février, provenait de Manaus, via Sao Paulo, puis Francfort, en Allemagne, pour finalement atterrir à Marseille. Plutôt que la suspension des vols avec le Brésil, le professeur préférerait l’instauration d’une quarantaine, à l’image de celle mise en place par les Britanniques. « De plus, le Brésil n’est pas seul concerné. Il faut des mesures pour tous les pays qui connaissent des explosions épidémiques, avec des variants que l’on ne connaît pas forcément bien, comme avec l’Inde », estime M. Salomon.
    « Le variant en soi n’est pas une nouveauté, la souche circule déjà en France. Mais il y a désormais toute une série d’autres variants qui se propagent », insiste-t-on à Matignon, où l’on redoute le scénario cauchemardesque d’un virus devenu résistant aux vaccins. Au Brésil, où l’on déplore jusqu’à 4 000 morts du Covid par jour, l’Institut Fiocruz – équivalent local de l’Institut Pasteur – a identifié près de 92 nouvelles souches du SARS-CoV-2 en circulation. Le Portugal avait, dès la fin janvier, interrompu les liaisons aériennes commerciales avec son ancienne colonie, sans avoir été suivi, jusqu’ici, par ses partenaires européens.« Emmanuel Macron et un caméléon. Il change de pied, mais à chaque fois avec une foulée de retard », réagit Bruno Retailleau, président du groupe Les Républicains au Sénat. « C’est une bonne décision, la menace est très sérieuse », salue de son côté Boris Vallaud, député socialiste des Landes. « Mais il y a par ailleurs un enjeu qui est le séquençage génomique pour suivre l’apparition et le développement des variants, et là on est très en retard par rapport à ce que fait le Royaume-Uni », souligne le porte-parole du Parti socialiste..

    #Covid-19#migrant#migration#france#bresil#portugal#sante#variant#frontiere#circulation

  • #Robert_Boyer : « Le #capitalisme sort considérablement renforcé par cette #pandémie »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/10/02/robert-boyer-le-capitalisme-sort-considerablement-renforce-par-cette-pandemi

    https://robertboyer.org

    La « congélation » de l’#économie a accéléré le déversement de valeur entre des industries en déclin et une économie de plates-formes en pleine croissance – pour faire image, le passage de l’ingénieur de l’aéronautique au livreur d’Amazon. Or cette économie offre une très faible valeur ajoutée, un médiocre niveau de qualification à la majorité de ceux qui y travaillent, et génère de très faibles gains de productivité. J’ai longtemps pensé que ces caractéristiques allaient déboucher sur une crise structurelle du capitalisme, mais je reconnais aujourd’hui que je me suis trompé.

    [...]

    La contingence des événements devrait d’ailleurs inciter économistes et politistes à se méfier des prédictions issues des modèles théoriques auxquels la réalité historique devrait avoir le bon goût de se plier… car c’est rarement le cas. Cinquante ans de pratique de la théorie de la régulation m’ont appris qu’il faut toujours réinjecter dans l’analyse le surgissement des nouvelles combinaisons institutionnelles et politiques que crée de façon contingente la marche de l’histoire. Comme le disait Keynes [1883-1946] : « Les économistes sont présentement au volant de notre société, alors qu’ils devraient être sur la banquette arrière.

    [...]
    Je prendrais un seul exemple, pas tout à fait au hasard : l’économie de la santé. Pour les macroéconomistes, le système de santé représente un coût qui pèse sur la « richesse nationale », et il faut donc le réduire – et les politiques les ont suivis sur cette voie. Depuis vingt ans, les ministres de l’économie ont l’œil rivé sur le « spread », l’écart de taux entre les emprunts d’Etat des différents pays. Leur objectif est que l’économie nationale attire suffisamment le capital pour que celui-ci vienne s’investir ici plutôt qu’ailleurs. Ce n’est pas idiot en soi, mais la conséquence qui en a été tirée a été de limiter la dépense publique de santé, d’éducation, d’équipement…

    [...]

    Je voyage beaucoup au Japon, dont l’absence de croissance depuis plus de vingt ans, malgré la répétition des « plans de relance », est considérée par les macro-économistes comme une anomalie. Et si, au contraire, le Japon explorait un modèle économique pour le XXIe siècle, où les dividendes de l’innovation technologique ne sont pas mis au service de la croissance, mais du bien-être d’une population vieillissante ? Car après tout, quels sont les besoins essentiels pour les pays développés : l’accès de tous les enfants à une éducation de qualité, la vie en bonne santé pour tous les autres, y compris les plus âgés, et enfin la culture, car c’est la condition de la vie en société – nous ne sommes pas seulement des êtres biologiques qui doivent uniquement se nourrir, se vêtir et se loger. Il nous faut donc être capables de créer un modèle de production de l’humanité par l’humain. C’est ce que j’appelle dans le livre une économie « #anthropogénétique ».

    [...]

    La crise du Covid-19, en nous faisant prendre conscience de la fragilité de la vie humaine, pourrait changer les priorités que nous nous donnons : pourquoi accumuler du capital ? Pourquoi consommer de plus en plus d’objets à renouveler sans cesse ? A quoi sert un « progrès technique » qui épuise les ressources de la planète ? Comme le proposait Keynes dans sa Lettre à nos petits-enfants (1930), pourquoi une société où, la pauvreté ayant été vaincue, une vie en bonne santé ouverte sur la culture et la formation des talents ne serait-elle pas attirante et réalisable ? Puisque nous commençons à peine à prendre conscience que « les dépenses de production de l’humain » sont devenues la part majeure des économies développées ; le Covid-19 a donné pour priorité à l’Etat la protection du vivant et l’a contraint à investir pour cela, engageant de fait une « biopolitique », d’abord contrainte mais demain choisie.

    Mais il faudrait une coalition politique puis des institutions nouvelles pour faire de ce constat un projet. Il est malheureusement possible que d’autres coalitions – au service d’une société de surveillance, incarnée dans un capitalisme de plate-forme ou dans des capitalismes d’Etat souverains – l’emportent. L’histoire le dira.

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/03/13/pourquoi-un-an-apres-des-pays-asiatiques-enregistrent-un-rebond-de-leur-econ

  • À #Briançon, maintenir l’aide aux migrants malgré la crise

    La paroisse #Sainte-Catherine vient en aide depuis 2016 aux exilés qui arrivent d’Italie par la montagne. Une action un peu en sommeil à cause du Covid, même si l’élan de fraternité demeure.

    Le terrain de la paroisse Sainte-Catherine, à Briançon, situé juste derrière l’église, est désormais bien vide. Jusqu’à ce que le coronavirus ne vienne bousculer le quotidien, les paroissiens s’y réunissaient pour cuisiner des repas, distribuer de la nourriture et offrir un hébergement aux exilés qui avaient pu franchir la frontière par les montagnes.

    La détresse et la grande précarité de ces individus les avaient touchés dès 2016 : ils ont été parmi les premiers à s’organiser pour leur venir en aide. Désormais, les activités de la paroisse sont à l’arrêt, alors que les réfugiés continuent d’affluer chaque jour à Briançon : majoritairement des familles venues d’Iran et d’Afghanistan, composées d’enfants en bas âge et de personnes âgées.

    Toujours autant de besoins

    Madeleine, une des paroissiennes encore mobilisées, s’en désole. Cette femme de 71 ans, énergique et bienveillante, aimerait retrouver la dynamique de solidarité paroissiale : « C’est dommage qu’on ne puisse plus rien organiser. Avant, on faisait une centaine de repas tous les midis et les gens mangeaient ici, c’était très sympathique, on était dehors tous ensemble », se remémore-t-elle. « En 2016, tout le monde voulait faire quelque chose, chacun amenait de la nourriture ou cuisinait », se souvient Agnès Bonneval, paroissienne et représentante du Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD) à Briançon.

    Désormais, en raison des mesures sanitaires, la préparation des repas est assurée par les bénévoles en effectifs réduits du collectif Refuges solidaires, dont le local est à quelques centaines de mètres de Sainte-Catherine. C’est ici que peuvent s’arrêter quelques jours les migrants épuisés. Ce qui leur évite la rue. Les affiches dans l’église continuent d’indiquer les besoins en denrées de ces nouveaux arrivants - du riz, des pâtes -, mais les dons se font de plus en plus rares : les gens ont peur du Covid. « Certains pratiquants d’un âge avancé et assez fragiles ne sortent plus », s’attriste Madeleine.
    Les mots du pape François

    « Quelquefois, on se sent un peu seuls, on a l’impression de parler à un mur, que nos appels ne sont pas entendus », complète Agnès Bonneval. Aux moments où le sentiment d’impuissance les gagnait, les mots du pape François invitant à s’engager aux côtés des réfugiés ont été d’un grand réconfort.

    Ses deux encycliques publiées depuis 2018, Laudato si’ et Fratelli tutti ont eu un écho particulièrement retentissant pour eux. « Quand on lit Laudato si’, on trouve les réponses à nos questionnements et le soutien dont on a besoin », se réjouit Madeleine, qui invite à dépasser les peurs.La perspective d’une vaccination pour tous d’ici à la fin de l’été vient aujourd’hui redonner de l’espérance.

    « Une urgence humanitaire »

    « Je rappelle le nécessaire accueil de la personne dans sa dignité, quelles que soient les analyses politiques. Il y a une urgence humanitaire, c’est ce qui est à privilégier », soutient Jean-Michel Bardet, le curé de Briançon, connu pour avoir été chanteur dans le groupe les Prêtres. Il ne cesse d’encourager les fidèles à aider l’Autre, comme y invite l’Évangile : « Ce que vous faites aux plus petits d’entre les miens, c’est à moi que vous le faites. »

    https://www.lavie.fr/actualite/solidarite/a-briancon-maintenir-laide-aux-migrants-malgre-la-crise-72419.php
    #asile #migrations #frontières #France #Italie #Briançon #Hautes-Alpes #Briançonnais #frontière_sud-alpine

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    ajouté à la métaliste sur la situation dans les Hautes-Alpes :
    https://seenthis.net/messages/733721

    • Dans les Hautes-Alpes, pas de répit pour les exilés

      La #répression envers les exilés et les bénévoles s’accentue au col de #Montgenèvre, à la frontière franco-italienne. Tandis que les associations dénoncent une #militarisation de la zone, les familles migrantes prennent de plus de plus de #risques pour échapper aux contrôles. Reportage.

      D’abord, ce sont cinq ombres fuyantes qui surgissent et courent de toutes leurs forces. Les sacs s’entrechoquent contre leur dos. Puis des hurlements, déchirant le silence de la station de ski plongée dans la nuit. “Reste là ! RESTE LÀ !”. Tout s’accélère alors : les éclairs de lumière blafarde, le vrombissement des motoneiges, la course effrénée des hommes en uniforme. Entre eux et les ombres, la distance se rétrécit.

      Face au front de neige, un bénévole de Médecins du Monde, Alfred Spira, accourt. Les yeux rivés sur la scène, il enfile sa veste siglée du symbole de l’ONG. A ses côtés, Manou, membre de l’association Tous Migrants, presse le pas. “Hé ! Oh ! Il y a des gens, là !”, crie un gendarme, faisant soudain volte-face. “Vous avez des attestations ?”, lance-t-il, arrivé à leur hauteur. Les deux bénévoles déclinent le nom de leurs associations respectives. “Une carte, quelque chose qui le prouve ? Une pièce d’identité ? Je vais à la voiture contrôler tout ça”.

      Pendant ce temps-là, épuisés, les cinq exilés ont renoncé à fuir. Les gendarmes les ont arrêtés, fait monter dans leur véhicule. Direction le poste-frontière. Après quoi, ils seront refoulés en Italie. “Comment peut-on poursuivre des humains comme si c’était des bêtes… Je ne comprends pas, je ne comprends pas”, répète Alfred Spira, les yeux humides, rajustant ses gants.

      En décembre 2018, sept maraudeurs ont été condamnés pour “aide à l’entrée irrégulière”, deux ont écopé de peines de prison ferme.

      Au col de Montgenèvre, une fois la nuit tombée, ces situations sont quotidiennes. Plus loin dans les bois, des maraudeurs sont présents un peu partout pour porter assistance aux exilés qui viennent de passer la frontière.

      Baptiste est consciencieux. Il sait quand s’arrêter, il sait qu’il vaut mieux marcher sur l’herbe plutôt que de poser ses pieds dans la neige, qui crisse en s’écrasant. Baptiste est maraudeur depuis novembre 2020. Presque tous les jours, il part dans la montagne à la recherche d’exilés, parfois perdus, souvent frigorifiés.

      Après une heure de marche, il se poste à une centaine de mètres de la frontière invisible avec l’Italie, puis attend. « On ne peut pas aller plus loin, chuchote-t-il. Là-bas, c’est l’Italie et on ne doit pas passer. On ne doit pas les aider à franchir la frontière, mais leur porter assistance en France ». Baptiste connaît les risques. En décembre 2018, sept maraudeurs ont été condamnés pour “aide à l’entrée irrégulière”, deux ont écopé de peines de prison ferme.

      Ce soir-là, trois Algériens se présentent sur le chemin en contrebas, suivis par une famille d’Afghans. Mais lorsque Baptiste part à leur rencontre, des gendarmes, qui attendaient à proximité, sortent d’un buisson et interpellent la famille. Les trois Algériens, à dix mètres des gendarmes, se couchent sur le sol. Ils n’ont pas été repérés.

      Les lampes torches finissent par les éclairer. Deux jeunes hommes partent en courant. « Arrêtez-vous ! », leur hurle un gendarme, tandis qu’ils disparaissent dans les bois. Le troisième est arrêté. Ils sont six, assis par terre, à attendre d’être emmenés au poste-frontière. Parmi les membres de la famille d’Afghans, la mère semble mal en point. Elle se plaint de douleurs à la poitrine et respire difficilement. Baptiste tente d’alerter les gendarmes, plus occupés à essayer d’indiquer leur position aux renforts appelés sur place. Après vingt minutes d’attente, ils sont escortés vers la route, où les attend un fourgon. Mais la mère de famille ne va pas mieux. Il faut encore marcher une quinzaine de minutes pour rejoindre la route, et deux de ses enfants sont obligés de la porter, tandis que la police leur intime de ne pas ralentir.
      Toujours plus de forces de l’ordre

      "C’est une soirée un peu agitée…", lâche dans un soupir Agnès Antoine, l’une des coordinatrices de Tous Migrants, devant le poste-frontière. Elle allume une cigarette et évoque l’altercation, la veille, entre des sénateurs de gauche et le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. Inquiets du respect du droit d’asile à cette frontière, les élus semblent parler à un mur. “Les policiers, les gendarmes et les agents de la préfecture travaillent dans des conditions extrêmement difficiles, parfois avec des militants politiques et des parlementaires qui viennent les embêter, pour ne pas dire plus”, leur a rétorqué Gérald Darmanin.

      Depuis le rétablissement des contrôles aux frontières intérieures en 2015, le cadre légal de ces points de passage demeure flou. Avec de lourdes conséquences sur les droits des exilés. Les autorités affirment qu’elles n’ont pas à enregistrer les demandes d’asile aux frontières intérieures de l’Union Européenne, et que les refus d’entrée, suivis des refoulements, sont tout à fait légaux. En 2020, selon la préfecture des Hautes-Alpes, 1576 personnes se sont vues opposer un refus d’admission sur le territoire, à Montgenèvre.

      De leur côté, les associations dénoncent l’absence d’évaluation de la situation des personnes et une atteinte au droit d’asile. Le Conseil d’Etat leur a donné raison dans une décision du 8 juillet 2020, affirmant que la procédure d’entrée sur le territoire au titre de l’asile doit bel et bien s’appliquer à la frontière franco-italienne. Mais le bras de fer judiciaire se poursuit, et le droit d’asile continue d’être bafoué.

      Pendant ce temps, le contexte répressif empire. “Depuis le début de l’hiver, les contrôles et les interpellations, c’est tout le temps. Il y a vraiment une intensification”, expose Manou, la bénévole de Tous Migrants. En novembre 2020, à la suite de l’attentat de Nice, Emmanuel Macron annonce le doublement des effectifs de forces de l’ordre aux frontières intérieures. À Montgenèvre, cela se traduit par “30 gendarmes en plus des 55 que l’on a déjà en permanence depuis avril 2018, 10 policiers, et même 20 Sentinelle”, déroule Michel Rousseau, maraudeur pour Tous Migrants. Les forces Sentinelle, présentes en permanence, patrouillent entre Montgenèvre, Cervières et le col de l’Échelle. Les associations dénoncent une militarisation de la frontière, tandis que le gouvernement défend la lutte anti-terroriste.
      Excès de zèle et entraves à la solidarité

      En février, une soixantaine d’amendes pour non respect du couvre-feu ont été distribuées aux maraudeurs, pourtant munis d’attestations valables. Mais la police va plus loin dans l’entrave à la solidarité. Ce soir du 19 mars, une quinzaine d’exilés ont été arrêtés. Parmi eux, cette mère de famille afghane, mal en point lors de son arrestation. Alerté par son cas, Alfred Spira, de Médecins du monde, demande à pouvoir faire une consultation au sein du poste-frontière. Il en revient quelques minutes plus tard, dépité. “J’ai demandé à entrer en tant que médecin, mais ils s’en foutent”, déplore-t-il.

      L’arbitraire règne dans ces montagnes, à l’abri des regards. “La réaction des gendarmes change tout le temps, raconte Baptiste, qui a été contrôlé près de 40 fois depuis novembre. Les escadrons restent un mois, et après ça tourne, ça dépend beaucoup des équipes. Ceux de Mâcon par exemple, c’était les plus durs”.

      "Ce n’est pas normal que l’on soit traités comme des passeurs" - Laurent Thérond, agriculteur solidaire interpellé le 20 mars.

      Le lendemain, dans la nuit du 20 au 21 mars, deux maraudeurs sont placés en garde à vue. La nouvelle se répand comme une traînée de poudre au petit matin. Réunis devant la PAF, les bénévoles se relaient pour tenter de comprendre. Les deux hommes ont été arrêtés avec un groupe d’exilés, renvoyé immédiatement en Italie. Ils sont soupçonnés “d’aide à l’entrée irrégulière”. Ils ne seront relâchés qu’au bout de 35 heures, sans poursuite. “L’officier m’a posé la question : “Est-ce que vous avez demandé de l’argent ?” Tout en ajoutant : “Bon, je sais très bien que vous n’en avez pas demandé”… C’était une mascarade”, raconte Jules*, l’un des deux interpellés, membre de Tous Migrants. “Ce n’est pas normal que l’on soit traités comme si on était des passeurs”, fulmine Laurent Thérond, le second gardé à vue, un agriculteur solidaire qui effectuait là sa première maraude.

      Dans les premières années, ce point de passage était emprunté majoritairement par de jeunes hommes venant d’Afrique de l’Ouest. Mais depuis un an, la population a changé : ce sont désormais des familles, venues d’Iran ou d’Afghanistan, qui empruntent cette route dangereuse. Une population plus vulnérable qui fait face à une présence policière accrue.

      Dans l’après-midi du 20 mars, les pompiers sont appelés à intervenir sur un chemin enneigé. Une mère de famille a fait un malaise : elle est allongée dans la neige, entourée de son mari, sa fille et son neveu. Donya*, 59 ans, est diabétique. Transportée à l’hôpital, elle en sort plusieurs heures après. Elle est alors amenée au Refuge solidaire de Briançon, un lieu d’accueil tenu par des bénévoles, où sa famille l’attend. Dans un couloir étroit où des vêtements pendent le long d’un fil à linge, Donya explique : “Un de nos fils vit à Paris, depuis onze ans. Il aimerait devenir citoyen français”. C’est lui qui les aide à organiser leur trajet. La famille compte le rejoindre, avant de faire route vers l’Allemagne, où vivent d’autres proches.
      La présence policière, une posture politique

      Le déploiement sécuritaire à la frontière s’apparente davantage à une vaste opération de communication qu’à une réelle volonté d’empêcher l’entrée des exilés en France. Car c’est un secret de polichinelle : l’action des forces de l’ordre est inefficace.

      “Ici, c’est juste un théâtre mis en place pour faire croire à l’opinion publique française, qui devient de plus en plus extrémiste et raciste, que les frontières sont bien protégées. Alors qu’on sait très bien que les gens qui veulent passer passeront. C’est une politique néfaste” - Agnès Antoine, coordinatrice de l’ONG Tous Migrants.

      Yacine, 26 ans, a fait six tentatives. Puis il a fini par passer. C’est lui et son ami qui ont réussi à échapper à la police la veille, en partant en courant lorsqu’ils ont été découverts. Cheveux rasés et toujours souriant, le jeune homme est parti d’Algérie en 2018 : il n’y trouvait pas de travail, malgré un master en droit des institutions internationales. Heureux d’avoir pu passer la frontière après avoir échappé aux gendarmes, il raconte : “J’ai fait demi-tour et j’ai emprunté un autre chemin jusqu’à une route. J’ai marché jusqu’à une heure du matin, comme ça, en baskets, et j’ai passé la frontière”.

      Dans un enregistrement audio capté au cours d’une visite de parlementaires français au poste-frontière, début 2021, un agent de police affirme que “100 %” des exilés refoulés en Italie “finissent par passer”. Un aveu d’échec qui rend d’autant moins compréhensible l’importance du déploiement policier à la frontière.

      “Ici, c’est juste un théâtre mis en place pour faire croire à l’opinion publique française, qui devient de plus en plus extrémiste et raciste, que les frontières sont bien protégées, fustige Agnès Antoine. Alors qu’on sait très bien que les gens qui veulent passer passeront. C’est une politique néfaste”. Et mortifère. Au col de Montgenèvre, au moins cinq personnes sont mortes depuis 2018, en essayant de traverser la frontière ou de fuir les contrôles.

      https://www.lemediatv.fr/articles/2021/dans-les-hautes-alpes-pas-de-repit-pour-les-exiles-78O0QfbpTX2Awfko5--zcg

  • Covid-19 et variants : les contrôles des passagers en provenance du Brésil sont-ils suffisants ? - Le Parisien
    https://www.leparisien.fr/faits-divers/covid-19-et-variants-les-controles-en-provenance-du-bresil-sont-ils-suffi


    Les passagers en provenance d’un pays étranger doivent désormais justifier d’un motif impérieux de déplacement.
    LP/Olivier Corsan 

    Des scientifiques estiment que les mesures de quarantaine pour les passagers qui arrivent du pays sud-américain, où circulent plusieurs variants, sont trop légères. Le gouvernement met en avant le durcissement des mesures décidé fin janvier.

    La France se protège-t-elle assez du variant « brésilien » ? Non, estiment plusieurs médecins, inquiets que cette souche « P1 » ou « 20J/501Y.V3 » n’explose en France comme cela s’est produit au Brésil, où la situation sanitaire est jugée catastrophique. Elle serait de 40 % à 120 % plus transmissible que celle prédominante jusqu’au début de l’année, soit bien plus que le variant britannique (entre 36 et 75 %), d’après les premiers éléments rapportés par Santé publique France. Plus inquiétant sans doute, elle échapperait « potentiellement » en partie à l’immunité, acquise suite à une infection ou grâce au vaccin. Sans parler des 92 autres variants identifiés au Brésil.

    Dans le viseur de ces scientifiques, les contrôles à l’arrivée en France sont jugés trop souples. Depuis le 31 janvier, tout déplacement depuis un pays non européen (sauf l‘Australie, la Corée du Sud, Israël, le Japon, la Nouvelle-Zélande, le Royaume-Uni et Singapour) est soumis à la présentation d’un motif impérieux. Quatorze raisons sont listées sur le formulaire téléchargeable sur le site du ministère de l’Intérieur, comme le fait d’avoir sa résidence en France ou de travailler dans le secteur du transport. Ce document doit s’accompagner d’un test PCR négatif réalisé « moins de 72 heures avant le départ » et d’une attestation sur l’honneur certifiant que l’on est ni symptomatique ni cas-contact.

    Un millier d’arrivées par semaine ?
    Le gouvernement vante régulièrement ce cadre durci. « On ne peut pas empêcher un Français de revenir sur le territoire national, et pour les autres il faut un motif impérieux et un test PCR, sinon vous n’embarquez pas. Et si des compagnies ne respectent pas les règles, on les suspend », a martelé ce dimanche le secrétaire d’Etat aux affaires européennes, Clément Beaune, sur RTL et LCI. À l’en croire, il y aurait aujourd’hui un millier d’arrivées en provenance du Brésil par semaine, « essentiellement des Français », contre 50 000 en temps normal. D’après le ministre délégué en charge des Transports Jean-Baptiste Djebbari, interrogé sur LCI ce lundi matin, ce serait même « 50 par jour ». Le site d’Aéroports de Paris, consulté ce lundi matin, fait état de l’arrivée de deux vols directs dans la journée à Roissy, l’un en provenance de Sao Paulo et l’autre de Rio de Janeiro.

    Ce dispositif durci comporte néanmoins toujours « des trous dans la raquette », estime Rémi Salomon, le président de la Commission médicale d’établissement de l’AP-HP. Premièrement, la règle des 72h pour le dépistage n’est pas infaillible. « Si vous vous contaminez la veille ou l’avant-veille du départ, vous serez en pleine période d’incubation donc asymptomatique et non détectable au test », juge le pédiatre de profession. « Les 72 heures sont la fameuse zone grise entre le moment où on est contaminé et le moment où on devient positif », complète Eric Billy. « 1 000 personnes par semaine, cela ferait 150 par jour. Je ne vois pas pourquoi on ne les dépisterait pas aussi tous à l’arrivée », estime ce chercheur en immuno-oncologie, ajoutant qu’une telle stratégie devrait s’appliquer à « tous les pays où des variants circulent fortement ».

    La préfecture de police assure ce mardi matin au Parisien que cela a été mis en place, dimanche 11 avril. Désormais, « les passagers des vols en provenance du Brésil sont systématiquement contrôlés par un test antigénique à l’arrivée ». Le site du ministère des Affaires étrangères indique simplement que tout voyageur doit « accepter qu’un test puisse être réalisé à son arrivée sur le territoire national », sans en préciser le caractère automatique.

    Quatorzaine à l’hôtel au Royaume-Uni
    Rémi Salomon plaide de son côté pour une quatorzaine véritablement contraignante, à l’image de ce qu’applique le Royaume-Uni. Toute personne arrivant de l’un des 28 pays placés sur « liste rouge » doit rester pendant 10 jours en quarantaine dans un hôtel. Les conditions sont draconiennes et bien éloignées de ce qui se fait en France. Les visites et les sorties de chambre sont notamment interdites (sauf dans quelques cas très limités, comme une convocation judiciaire, des funérailles, etc), tandis que les repas sont fournis par l’établissement. Et si les règles sont bafouées, la personne risque une amende de 10 000 livres, soit près de 12 000 €.

    À l’arrivée en France, toute personne doit s’engager à s’isoler pendant une semaine. Concernant les retours du Brésil, « les passagers positifs au test antigénique font l’objet d’un test PCR complémentaire et d’un arrêté de placement à l’isolement dans un lieu déterminé par le passager (domicile, hôtel, chez un tiers…) », assure la préfecture de police, reprenant une disposition rendue possible par un décret présenté en Conseil des ministres le 24 mars. Mais cela n’est donc pas le cas pour tous les passagers négatifs.

    Par ailleurs, une fois le pied posé au sol, cette mesure d’isolement (volontaire ou sur arrêté) ne fait pas l’objet de contrôles poussés de la part des autorités. « On peut trouver des faux certificats de tests négatifs sur Internet, et les attestations sur l’honneur valent ce qu’elles valent », grince le biologiste Claude-Alexandre Gustave. Une solution encore plus radicale serait de suspendre tous les vols avec le Brésil, comme l’a fait le Portugal et comme la France l’avait fait avec le Royaume-Uni pendant 48h fin décembre. Mais maintenir des lignes « est imposé par le droit », a justifié Jean-Baptiste Djebbari.

    « Les déplacements depuis l’étranger vers la France et de France vers l’étranger, même lorsqu’ils ne sont pas formellement interdits, restent strictement déconseillés jusqu’à nouvel ordre. L’engagement et la responsabilité de chacun sont nécessaires pour limiter la diffusion du virus en France et en Europe », se contente de rappeler une source diplomatique française.

    Pour l’heure, les variants « brésilien » et « sud-africain » ne représentent que 5 % des cas positifs passés au « criblage » en France (une mutation commune à ces deux souches est traquée). D’après les données de séquençage obtenues de la dernière enquête « Flash », « P1 » ne concerne même que 0,5 % des séquences interprétables.

    Mais cela ne signifie pas qu’il restera aussi minoritaire durant les prochaines semaines. « Dans cette compétition entre variants, P1 ne se diffuse pas massivement quand le britannique est prédominant. Mais il est arrivé dans un pays en plein été, de même que le sud-africain. Donc peut-être qu’il augmentera ici avec l’arrivée de la saison estivale », imagine Eric Billy. Contactés, ni Aéroports de Paris ni la préfecture de police n’ont répondu à nos questions à l’heure de publication de cet article.

    • Importer le variant brésilien ! Spoil sur le confinement de septembre

      Au fait, on a un département français avec 84,9% de #variantbrésilien. C’est la Guyane, qui est reliée à Orly par des vols quotidiens et qui possède 730km de frontière terrestre avec le Brésil, la plus longue du pays.

      Au #Brésil, l’hécatombe.
      « Le variant découvert à Manaus semble se propager à l’ensemble du Brésil. C’est particulièrement préoccupant parce qu’il peut bien évidemment se diffuser sur le reste de la planète » alerte Fabio Biolchini de @MSF_brasil

      Sauf en France !

    • Ah mais c’est que depuis tchernobyl on a une expertise internationalement reconnue en « stoppage de trucs à la frontière » sans même qu’on ait à faire quoi que ce soit : nuages, virus, y’a pas de limite !

    • AFP : Paris a décidé de suspendre « jusqu’à nouvel ordre » tous les vols entre le Brésil et la France en raison des inquiétudes autour du variant brésilien du Covid-19, a annoncé mardi le Premier ministre Jean Castex.

      c’est pas comme si nos voisins Italiens, Belges, Espagnols et Portugais étaient déjà pestiférés :-p Leurs virus s’arrêteront net à nos frontières, au pire à 10 km, sauf attestation professionnelle ; ça ne fait aucun doute.

    • Pour l’heure, les variants « brésilien » et « sud-africain » ne représentent que 5 % des cas positifs passés au « criblage » en France

      C’est exactement l’argument qu’on nous servait début janvier 2021 au sujet du variant anglais ! On connait la suite.

    • Noémie, qui souhaite garder l’anonymat, est positive à sa descente d’avion, arrivée du Brésil. Elle ne peut donc prendre son vol intérieur vers Marseille. Elle rejoindra Martigues… en TGV.

      Je suis un peu anxieux des conséquences possibles du thread, de la sur-réaction. Même si les données sont maintenant fiables, je repousse encore le moment de faire une estimation avec l’effet de la vaccination et de l’immunité croisée avec P.1.

      L’exécutif a ignoré les alertes sur la souche B1.1.7 condamnant des dizaines de milliers de personnes, détruisant des centaines de milliers de vies. Je voudrais être convaincu d’alerter à bon escient et je dois auto-modérer par principe de responsabilité.

      Suspension du thread.

      https://twitter.com/Pr_Logos/status/1382074768854245377

  • Covid-19 : malgré une vaccination massive, l’épidémie est hors de contrôle au Chili
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/04/11/au-chili-l-epidemie-est-hors-de-controle-malgre-une-vaccination-massive_6076

    Selon une récente étude réalisée par l’université du Chili, la vaccination affiche, dans le pays, 56,5 % d’efficacité face aux nouvelles contaminations, deux semaines après l’administration de la seconde dose. Après l’injection de la première dose, l’efficacité se révèle quasiment nulle : 3 %. Or, moins d’un quart de la population a tendu le bras aux deux injections. La vaccination n’est, cependant, pas un mirage. « Les courbes de personnes âgées malades ont baissé, ce sont maintenant les 50-70 ans, qui n’ont pas encore complété leur schéma vaccinal, qui sont plus gravement malades », souligne Gabriel Cavada. La tendance est reflétée au sein des hospitalisations, et ces plus jeunes patients, davantage résistants, occupent plus longtemps les soins intensifs. Cette donnée démographique explique la tension vécue actuellement par les hôpitaux, mais aussi, peut-être en partie, le nombre de morts, réduits de moitié en moyenne durant la première semaine d’avril, en comparaison du pic du mois de juin 2020. Au Chili, près de 24 000 personnes sont mortes après avoir contracté le Covid-19.
    « On peut par ailleurs estimer qu’il existe une circulation du variant brésilien, beaucoup plus contagieux », déclare Gabriel Cavada, en l’absence d’un séquençage officiel qui permette d’établir précisément la prévalence de cette mutation. Certains experts ont émis l’hypothèse d’une mutation chilienne du virus, non établie pour l’instant. « Ce qui est certain, c’est que le pays a trop tardé à [suspendre ses vols] avec le Brésil », déplore l’épidémiologiste, relevant comment le désastre sanitaire brésilien devient un fardeau régional. Sans les restrictions nécessaires, le virus s’y réplique avec une plus grande rapidité, augmentant ses chances de muter, avant de s’immiscer dans les pays voisins.

    #Covid-19#migrant#migration#chili#bresil#vaccination#variant#restrictionsanitaire#crisesanitaire#circulation#frontiere

  • The report of the Commission on Race and Ethnic Disparities

    The Commission’s report sets out a new, positive agenda for change. It balances the needs of individuals, communities and society, maximising opportunities and ensuring fairness for all.

    The Commission has considered detailed quantitative data and qualitative evidence to understand why disparities exist, what works and what does not. It has commissioned new research and invited submissions from across the UK.

    Its work and recommendations will improve the quality of data and evidence about the types of barriers faced by people from different backgrounds. This will help to inform actions and drive effective and lasting change.

    https://www.gov.uk/government/publications/the-report-of-the-commission-on-race-and-ethnic-disparities

    #rapport #UK #Angleterre #racisme #discriminations #inégalités
    #Commission_on_Race_and_Ethnic_Disparities (#CRED)

    pour télécharger le rapport :
    https://assets.publishing.service.gov.uk/government/uploads/system/uploads/attachment_data/file/974507/20210331_-_CRED_Report_-_FINAL_-_Web_Accessible.pdf

    • Downing Street rewrote ‘independent’ report on race, experts claim

      Commissioners allege No 10 distorted their work on inequality, after conclusions played down institutional racism.

      Officials at Downing Street have been accused of rewriting much of its controversial report into racial and ethnic disparities, despite appointing an independent commission to conduct an honest investigation into inequality in the UK.

      The Observer has been told that significant sections of the report published on 31 March, which were criticised and debunked by health professionals, academics, business chiefs and crime experts, were not written by the 12 commissioners who were appointed last July.

      The 258-page document was not made available to be read in full or signed off by the group, which included scientist and BBC broadcaster Maggie Aderin-Pocock and Samir Shah, former chair of the Runnymede Trust, nor were they made aware of its 24 final recommendations. Instead, the finished report, it is alleged, was produced by No 10.

      Kunle Olulode, an anti-racism activist and director of the charity Voice4Change, is the first commissioner to condemn the government publicly for its lack of transparency. In a statement to the Observer, Olulode’s charity was scathing of the way evidence was cherrypicked, distorted and denied in the final document.

      “The report does not give enough to show its understanding of institutional or structural discrimination … evidence in sections, that assertive conclusions are based on, is selective,” it said. “The report gives no clear direction on what expectations of the role of public institutions and political leadership should be in tackling race and ethnic disparities. What is the role of the state in this?”

      One commissioner, who spoke out on condition of anonymity, accused the government of “bending” the work of its commission to fit “a more palatable” political narrative and denying the working group the autonomy it was promised.

      “We did not read Tony’s [Sewell] foreword,” they claimed. “We did not deny institutional racism or play that down as the final document did. The idea that this report was all our own work is full of holes. You can see that in the inconsistency of the ideas and data it presents and the conclusions it makes. That end product is the work of very different views.”

      The commissioner revealed that they had been privy only to the section of the report they were assigned, and that it had soon become apparent the exercise was not being taken sufficiently seriously by No 10.

      “Something of this magnitude takes proper time – we were only given five months to do this work, on a voluntary basis,” they said. In contrast to the landmark 1999 #Macpherson_report (https://www.theguardian.com/uk-news/2019/feb/22/macpherson-report-what-was-it-and-what-impact-did-it-have), an inquiry into the death of #Stephen_Lawrence, or the 2017 #Lammy_Review, both of which took 18 months to conclude, the report by the Commission on Race and Ethnic Disparities (Cred) was not peer reviewed and was published just seven months after the group first met on a videocall.

      The group, led by Sewell, was set up by #Samuel_Kasumu, No 10’s most senior black special adviser, who resigned from his post on the day the report was published, aghast at its final findings. Accusations that #Munira_Mirza, director of No 10’s policy unit, was heavily involved in steering the direction of the supposedly independent report were not directly addressed by a No 10 spokesperson, who said: “I would reiterate the report is independent and that the government is committed to tackling inequality.”

      A source involved in the commission told the Observer that “basic fundamentals in putting a document like this together were ignored. When you’re producing something so historic, you have to avoid unnecessary controversy, you don’t court it like this report did. And the comms was just shocking.”

      While the prime minister sought to distance himself from the criticism a day after its publication, unusually it was his office rather than the Cred secretariat which initially released the report to the press.

      A spokesperson for the race commission said: “We reject these allegations. They are deliberately seeking to divert attention from the recommendations made in the report.

      “The commission’s view is that, if implemented, these 24 recommendations can change for the better the lives of millions across the UK, whatever their ethnic or social background. That is the goal they continue to remain focused on.”

      https://www.theguardian.com/uk-news/2021/apr/11/downing-street-rewrote-independent-report-on-race-experts-claim

      #récriture #modification #indépendance #contreverse

    • voir aussi les critiques dans la page wiki dédiée au rapport :
      Reactions

      Political:

      Sir Keir Starmer, leader of the Labour Party, said that he was “disappointed” by the Commission’s report.[10][11]

      Isabelle Parasram, vice president of the Liberal Democrats, issued a statement that the Commission had “missed the opportunity to make a clear, bold statement on the state of race equality in this country”. Parasram said that the “evidence and impact of racism in the UK is overwhelming” and that “whilst some of recommendations made in the report are helpful, they fall far short of what could have been achieved”.[12]

      The Green Party of England and Wales issued a statement condemning the summary of the report as “a deliberate attempt to whitewash institutional racism” and that “Institutional racism in the UK does exist”.[13]

      Other:

      David Goodhart welcomed the report as “a game-changer for how Britain talks about race”.[14]

      Rose Hudson-Wilkin, the Bishop of Dover, described the report as “deeply disturbing”; she said the “lived experience” of the people “tells a different story to that being shared by this report”.[15]

      The historian David Olusoga accused the report’s authors of appearing to prefer “history to be swept under the carpet”.[16]

      A Guardian editorial quoted Boris Johnson’s intent to “change the narrative so we stop the sense of victimisation and discrimination”[17] when setting up the commission, and as evidence of the reality of racial inequality listed five recent government reports on different aspects:[18]

      - the criminal justice system (the David Lammy review of 2017[19][20]);
      - schools, courts, and the workplace (the Theresa May race audit of 2017[21]);
      - pay (the Ruby McGregor-Smith review of 2017[22][23]);
      - deaths in police custody (the Elish Angiolini report of 2017[24]);
      - the Windrush scandal (the Wendy Williams review of 2020[25][26]).

      https://en.wikipedia.org/wiki/Commission_on_Race_and_Ethnic_Disparities

  • Morgan Large, journaliste victime de malveillance : « On tente d’acheter le silence d’une partie des médias » – Libération
    https://www.liberation.fr/environnement/agriculture/morgan-large-journaliste-victime-de-malveillance-on-tente-dacheter-le-sil

    Journaliste en Bretagne depuis plus de vingt ans pour une radio locale, Radio Kreiz Breizh (RKB), Morgan Large, spécialisée dans l’enquête sur l’agroalimentaire, a découvert une roue de sa voiture déboulonnée. Un acte de malveillance qui aurait pu lui coûter la vie et s’ajoute à de nombreuses pressions au cours des derniers mois. Une journée de grève et un rassemblement de soutien sont prévus le 6 avril à Rostrenen (Côtes-d’Armor). Auprès de Libération, elle témoigne du climat violent qui règne dans la région pour les journalistes traitant ces thèmes et de l’impunité qui y met en danger la liberté de la presse.

    #Bretagne #Kelaouiñ #agroindustrie #agroalimentaire #journalisme #liberté_de_la_presse #algues_vertes #Inès_Léraud

    Voir aussi :

    https://seenthis.net/messages/866643

    https://seenthis.net/messages/910496

  • Brasilianischer Tänzer und Choreograf Ismael Ivo nach Corona-Infektion gestorben
    https://www.berliner-zeitung.de/kultur-vergnuegen/theater/brasilianischer-choreograph-ismael-ivo-nach-corona-infektion-gestor

    Der Tänzer, Choreograf und Mitbegründer des Wiener ImPulsTanz-Festivals, Ismael Ivo, ist tot. Der 66-Jährige sei in seiner Heimat Brasilien an den Folgen einer Corona-Infektion gestorben, teilte ImpulsTanz in Wien am Freitag mit und berief sich dabei auf Ivos Management.

    Ivo war demnach bis zuletzt in das jährlich stattfindende internationale Tanzfestival in Wien involviert gewesen und hätte dafür auch diesen Sommer in die österreichische Hauptstadt kommen sollen. Das Vienna International Dance Festival soll in diesem Jahr unter Corona-Bedingungen vom 15. Juli bis 15. August stattfinden.
    Zusammenarbeit mit Heiner Müller, George Tabori und Johann Kresnik

    1955 in São Paulo geboren, wuchs Ismael Ivo in einfachen Verhältnissen auf und interessierte sich bereits in seiner Jugend für Tanz und Choreografie. Mitte der 80er-Jahre zog er zunächst in die USA und später nach Europa, um seine internationale Karriere voranzutreiben. 1984 war er Mitgründer des ImPulsTanz-Festivals in Wien, von 1996 bis 2005 leitete er das Tanztheater des Deutschen Nationaltheater Weimar, von 2005 bis 2012 war Ivo Direktor der Sparte Tanz der Biennale in Venedig.

    Er arbeitete mit der deutschen Choreografin und Ballettdirektorin Pina Bausch, dem amerikanischen Choreografen William Forsythe oder der serbischen Performerin Marina Abramović zusammen, aber auch mit Theatermachern wie George Tabori, Heiner Müller oder Yoshi Oida. Unter der Regie von Johann Kresnik, war Ismael Ivo, der in seinem expressiven Stil Elemente des Modern Dance und des Ausdruckstanzes weiterentwickelte, „Francis Bacon“ (1994) und „Othello“ (1995).

    Nach drei Jahrzehnten im Ausland war er 2017 nach Brasilien zurückgekehrt, um das Ballett von São Paulo zu leiten. Im Juni vergangenen Jahres hatte er zwei Schlaganfälle erlitten, von denen er sich allerdings gut erholt hatte.

    #art #danse #Brésil #covid-19

    • HOMENAGEM A ISMAEL IVO, VÍTIMA DA COVID-19 - YouTube
      https://www.youtube.com/watch?v=L2DWiJy9MNU

      Para o coreógrafo e bailarino Ismael Ivo, ocupar o palco era um momento mágico. O diretor artístico do Balé da Cidade de São Paulo morreu ontem, aos 66 anos, vítima da Covid-19. Ismael dirigiu o Festival de Dança da Bienal de Veneza e também o Teatro Nacional Alemão, em Weimar.

      Assista aqui ao quadro Primeira Vez, gravado com Ismael Ivo em 2017, no Theatro Municipal de São Paulo. Na ocasião, o dançarino relembrou uma das estreias mais marcantes de sua trajetória nos palcos: o espetáculo “Cartas Portuguesas", concebido por Emilie Chamie em 1978.

  • #Covid-19 : situation sanitaire « absolument dramatique » au Brésil
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/04/08/bresil-une-situation-sanitaire-absolument-dramatique_6076001_3210.html

    Plus contagieux et sans doute plus agressif, le variant amazonien #P1 poursuit, quant à lui, sa diffusion foudroyante. Le #Brésil est désormais décrit par les experts comme une gigantesque usine à #variants, mettant en péril la lutte contre l’épidémie dans la région et le reste du monde. L’Institut Fiocruz – équivalent local du Pasteur français – a ainsi identifié près de 92 nouvelles souches du coronavirus en circulation dans le pays. « Et d’autres pourraient surgir, car le virus circule ici trop librement », alerte M. Menezes.

    Sous pression, Jair Bolsonaro a finalement annoncé, au mois de mars, la création d’un comité de gestion de crise et nommé à la tête du ministère de la santé un médecin reconnu, Marcelo Queiroga. Mais le président s’oppose toujours avec virulence aux mesures de confinement décrétées par les autorités locales. « Le Brésil doit retourner au travail », a-t-il intimé, le 5 avril.

  • Spotify : émoi autour d’un brevet de reconnaissance vocale
    https://www.nextinpact.com/lebrief/46681/spotify-emoi-autour-dun-brevet-reconnaissance-vocale

    En 2018, Spotify a déposé une demande de brevet autour de la reconnaissance vocale. Sa technologie permettrait de deviner l’état émotionnel des utilisateurs, ainsi que leur « genre, leur âge et leur accent ».

    Pourquoi ? Pour proposer des recommandations plus personnalisées et donc plus à même de répondre aux exigences du public. Mais serait-on alors réduit à une série de caractéristiques qui détermineraient nos goûts musicaux ? Pas d’après Spotify.

    « Il devrait être compris que les précédents exemples de catégories de métadonnées d’émotions, genre, âge et accent ne sont bien que des exemples, et que de nombreux autres descriptions et classements peuvent être utilisés », indiquait l’éditeur dans le brevet.

    Les informations obtenues sont alors brassées avec celles, classiques, déjà obtenues par le service, en particulier les titres déjà écoutés, les artistes suivis, les listes composées et ainsi de suite. Le brevet a été obtenu le 12 janvier.

    L’association américaine Access Now y voit un immense danger. Dans un billet publié le 2 avril, elle exprime ses craintes de manipulation des émotions, de discrimination de genre, de violation de la vie privée et de sécurité des données.

    « Il n’y a absolument aucune raison pour que Spotify ne serait-ce que tente de discerner comment nous nous sentons, combien de personnes il y a dans la pièce avec nous, notre genre, notre âge ou n’importe quelle autre caractéristique que le brevet prétend détecter. Les millions de personnes qui utilisent Spotify méritent le respect et la vie privée, pas de la manipulation et de la surveillance secrètes », a déclaré Isedua Oribhabor, analyste pour Access Now.

    Le brevet était passé relativement sous silence, mais la position d’Access Now et la reprise récente de leur déclaration par The Tor Project sur Twitter ont braqué plusieurs projecteurs, même si la presse ne s’est pas encore emparée du sujet.

    Spotify n’a pour l’instant pas réagi. On notera que la technologie est brevetée, mais non implémentée dans les applications. Qu’il s’agisse d’Android ou d’iOS, la reconnaissance vocale ne pourrait de toute façon pas se faire sans autorisation d’accès au micro, qui peut être refusée par l’utilisateur, ou acceptée puis coupée dans les paramètres.

    L’éditeur avait publié le 15 décembre un billet expliquant la manière globale dont il brassait les informations pour constituer les profils, s’étendant notamment sur le caractère très sensible des informations réunies sur la personnalité. Cette technologie n’y était pas abordée, mais l’entreprise a affirmé que la vie privée était une priorité. Elle aura prochainement l’occasion de le prouver.

    #Reconnaissance_vocale #Brevets #Spotify #Monde_de_fous

  • How China Lends: A Rare Look into 100 Debt Contracts with Foreign Governments

    Date Published

    Mar 31, 2021

    Authors

    #AnnaGelpern , #SebastianHorn , #ScottMorris, #BradParks, #ChristophTrebesch

    Citation

    Gelpern, A., Horn, S., Morris, S., Parks, B., & Trebesch, C. (2021). How China Lends: A Rare Look into 100 Debt Contracts with Foreign Governments. Peterson Institute for International Economics, Kiel Institute for the World Economy, Center for Global Development, and AidData at William & Mary.

    China is the world’s largest official creditor, but we lack basic facts about the terms and conditions of its lending. Very few contracts between Chinese lenders and their government borrowers have ever been published or studied. This paper is the first systematic analysis of the legal terms of China’s foreign lending. We collect and analyze 100 contracts between Chinese state-owned entities and government borrowers in 24 developing countries in Africa, Asia, Eastern Europe, Latin America, and Oceania, and compare them with those of other bilateral, multilateral, and commercial creditors. Three main insights emerge. First, the Chinese contracts contain unusual confidentiality clauses that bar borrowers from revealing the terms or even the existence of the debt. Second, Chinese lenders seek advantage over other creditors, using collateral arrangements such as lender-controlled revenue accounts and promises to keep the debt out of collective restructuring (“no Paris Club” clauses). Third, cancellation, acceleration, and stabilization clauses in Chinese contracts potentially allow the lenders to influence debtors’ domestic and foreign policies. Even if these terms were unenforceable in court, the mix of confidentiality, seniority, and policy influence could limit the sovereign debtor’s crisis management options and complicate debt renegotiation. Overall, the contracts use creative design to manage credit risks and overcome enforcement hurdles, presenting #China as a muscular and commercially-savvy lender to the developing world.

    The report:
    https://docs.aiddata.org/ad4/pdfs/How_China_Lends__A_Rare_Look_into_100_Debt_Contracts_with_Foreign_Gove


    https://www.aiddata.org/publications/how-china-lends

    #Chine #grand_créancier #commerce #prêts #economie_globale

    • Duplication de bandes de gel organisées : sur quelques publications de Frédérique Vidal, ministre de l’ESR
      https://academia.hypotheses.org/24479

      cet article porte sur les fraudes commises par Frédérique Vidal comme responsable de salle et première autrice, ainsi que par l’équipe de chercheurs qui a copublié avec elle.

  • If You Care About Privacy, It’s Time to Try a New Web Browser
    https://www.nytimes.com/2021/03/31/technology/personaltech/online-privacy-private-browsers.html

    A new crop of internet browsers from Brave, DuckDuckGo and others offer stronger privacy protections than what you might be used to. Most of us use web browsers out of habit. If you surf the web with Microsoft Edge, that may be because you use Windows. If you use Safari, that’s probably because you are an Apple customer. If you are a Chrome user, that could be because you have a Google phone or laptop, or you downloaded the Google browser on your personal device after using it on computers (...)

    #Apple #Google #Brave #Chrome #Edge #Firefox #Safari #Windows #DuckDuckGo #microtargeting #profiling #surveillance (...)

    ##EFF

  • If You Care About Privacy, It’s Time to Try a New Web Browser
    https://www.nytimes.com/2021/03/31/technology/personaltech/online-privacy-private-browsers.html?action=click&algo=identity&block=edito

    A new crop of internet browsers from Brave, DuckDuckGo and others offer stronger privacy protections than what you might be used to. Most of us use web browsers out of habit. If you surf the web with Microsoft Edge, that may be because you use Windows. If you use Safari, that’s probably because you are an Apple customer. If you are a Chrome user, that could be because you have a Google phone or laptop, or you downloaded the Google browser on your personal device after using it on computers (...)

    #Apple #Google #Brave #Chrome #Edge #Firefox #Safari #Windows #DuckDuckGo #microtargeting #profiling #surveillance (...)

    ##EFF

  • Lille ce 27 Mars 2021. On a suivi HK et les Saltimbanques à Lille.
    On a pas vu grand chose de tout cela sur les sites web de France 3 et La voix du nord.
    La partialité du journalisme officiel est de plus en plus patente.
    En se rangeant constamment et à l’unisson derrière le discours gouvernemental et policier, il joue une partition très dangereuse, consciemment ou non. Ça ne doit pas s’enseigner dans les écoles supérieures de journalisme, les ESJ.

    Idem en Belgique, où par exemple, A propos du rassemblement au Bois de la Cambre du 1/04/201 la RTBF affirme que la police déploie des pompes à eau, les autres médias : Des canons à eau.

    « Les jeunes paient le plus lourd tribut à la crise alors qu’ils représentent la population la moins touchée dans sa santé. Mais on ne les écoute pas. »

    https://www.youtube.com/watch?v=VML96Wdf41g

    #Lille #HK #ESJ #information #chanson #la_voix_du_nord #france3 #RTBF #covid-19 #confinement #stigmatisation

  • Méprisant avec la population, à genoux devant le Big pharma !

    Editorial des bulletins d’entreprise LO du 29 mars 2021 https://www.lutte-ouvriere.org/editoriaux/meprisant-avec-la-population-genoux-devant-le-big-pharma-156390.html

    Avec plus de 45 000 nouveaux cas quotidiens, des #hôpitaux forcés de déprogrammer des opérations, ce qui est déjà une forme de tri des patients, l’épidémie flambe à nouveau. Mais cette fois, il n’y a pas de surprise, puisque cette #troisième_vague avait été annoncée par les prévisionnistes. La responsabilité immédiate de cette nouvelle catastrophe incombe au gouvernement #Macron.

    Sans avoir augmenté les places en réanimation et embauché le personnel nécessaire et sans même être capable de vacciner en masse, Macron s’est enorgueilli de ne pas reconfiner et de garder les écoles ouvertes. Il prétendait avoir trouvé un chemin qu’aucun autre gouvernement n’avait vu : il nous a menés au fond de l’impasse !

    Mais, pour Macron, il n’y a pas d’erreur, « aucun mea culpa à faire, aucun remords, aucun constat d’échec ». Et quand les enseignants ont envoyé des SOS parce que le nombre de cas explosait dans leurs établissements, #Blanquer, le ministre de l’Éducation, expliquait que « l’école c’est la santé ». Autrement dit, « circulez, il n’y a rien à voir » !

    C’est exactement ce qui se passe dans nombre d’entreprises où le patron fait semblant de ne pas voir les clusters. Car Macron, avec son côté hautain, est à l’image de toute la classe dominante. Il ne fait que refléter le fonctionnement hiérarchique d’une société basée sur la domination sociale.

    Il y a, en haut, ceux qui savent – les chefs, les dirigeants, les ministres – et en bas ceux qui doivent obéir – les travailleurs, la population. En haut, ceux qui décident des restrictions, des contraintes et des sanctions… pour ceux d’en bas ! Et les initiatives de la base n’ont pas lieu d’être : il faut se soumettre aux ordres même quand ils sont stupides et que les dirigeants mentent de façon éhontée.

    Le mépris social imprègne toute la société. C’est logiquement qu’il marque la gestion sanitaire. Il frappe les soignants qui se sont vu refuser toute embauche et réelle augmentation de salaire. Il frappe les premiers de corvée, les auxiliaires de vie, les employés de grande surface, juste bons à trimer au péril de leur santé, pour des bas salaires. Il frappe les commerçants forcés de refermer leurs portes en dépit de tout bon sens. Il frappe le personnel de l’Éducation à qui le ministre n’a de cesse de faire la leçon, et même les épidémiologistes qui, aux dires de Macron, se seraient souvent trompés !

    Mais, comme tous les gouvernants avant lui, Macron rampe devant ceux qui détiennent le vrai pouvoir, les capitalistes. C’est ce qui le rend impuissant à freiner l’épidémie et à vacciner massivement.

    Les #vaccins sont le nerf de la guerre, tout le monde le sait et… tout le monde attend. Imagine-t-on une guerre menée sans que l’État se charge de l’armement et en contrôle la production ? Imagine-t-on des officiers préparant des plans d’attaque sans savoir quand et combien d’avions, de canons et de munitions seront à leur disposition ? Eh bien, c’est ce qui se passe dans leur prétendue guerre contre le virus : les vaccins arriveront selon le bon vouloir du Big pharma !

    Mais l’intérêt des multinationales de la pharmacie n’a rien à voir avec l’intérêt général. #Pfizer, #AstraZeneca ou #Moderna ont intérêt à garder le monopole des brevets et l’exclusivité de la production, même quand ils n’arrivent pas à honorer leurs contrats. Ils ont intérêt à fournir au plus offrant pour encaisser le maximum de profits. En leur laissant le monopole, les gouvernements se résignent à la #pénurie et à la désorganisation.

    Et c’est sans parler du pillage des finances publiques ! Car les vaccins comme les millions de tests réalisés ont un coût. Un simple test salivaire coûte 60 €, un #test_antigénique 32 €. Tout cela, ajouté aux vaccins, va donner une facture salée !

    Tous les gouvernements savent réquisitionner. Dans cette crise, ils ont d’ailleurs réquisitionné des infirmières ou des étudiants en médecine. Il leur arrive même d’exproprier des petits propriétaires quand ils ont besoin de leur terrain. Mais, dès qu’il s’agit de toucher à un cheveu du grand capital et de remettre en cause les sacro-saintes lois du profit et du capitalisme, il n’y a plus personne.

    Alors, maintenant, les États en sont à se voler des doses, quitte à déclencher, comme le dit Macron, une « guerre mondiale d’un nouveau genre ». On est loin du cinéma sur la coopération et solidarité internationale, mais c’est ça la réalité du capitalisme : la concurrence et la guerre pour qu’une minorité s’enrichisse au détriment de l’intérêt collectif.

    Les bourgeois et leurs serviteurs politiques ont intérêt à ce que ce système perdure. Pour les travailleurs, pour l’ensemble de la société, c’est tout le contraire !

    #confinement #covid_19 #cynisme #capitalisme #propriété_privée #brevet #vaccination #réquisition

  • 1 Relaxe pour les 3+4+2 de Briançon

    Le printemps 2021 sera marqué par deux procès politiques, criminalisant la solidarité avec les exilé-es et les sans papiers.

    Le 22 avril au tribunal de Gap jugement de deux solidaires en première instance pour « aide à l’entrée et à la circulation sur le territoire national de personnes en situation irrégulière »

    Ils ont été interpellé le 19 novembre alors qu’ils étaient en train de porter secours à une famille Afghane sur le territoire français .

    Le 27 mai jugement en appel des "7 de Briançon"suite à la condamnation prononcée le 13 décembre 2018.

    Ils ont été condamnés en première instance à des peines allant jusqu’à quatre mois de prison fermes et huit mois avec sursis pour avoir participer le 22 avril 2018 à une manifestation antifasciste.

    Cette manifestation spontanée visait à dénoncer l’action du groupe fascisant Génération Identitaire présent la veille au col de l’Echelle ( Hautes Alpes) et la militarisation de la frontière qui met des vies en danger.

    Depuis 5 ans , l’Etat mène une chasse à celles et ceux qu’il considère comme indésirables et procède à des refoulements illégaux quotidiens en contrevenant à ses propres lois .

    Depuis 5 ans , des milliers de solidaires , des dizaines de soignants se relayent au nom du principe de fraternité pour porter assistance à des exilé-es déterminé-es à venir chercher chez nous un peu de paix.

    Les violences policière sont avérées https://www.bastamag.net/police-racke...​ mise en danger des exilé-es qui une fois sur le territoire français tentent d’échapper à leur interpellation et les courses poursuites meurtrières aussi https://www.liberation.fr/france/2019...​.

    Il ne s’agit plus de bavures policières isolées mais d’une répétition d’actes systématiques de violence et de graves atteintes aux droits fondamentaux qui témoignent d’un racisme systémique à l’oeuvre aux frontières françaises et européennes.

    Cette politique du gouvernement français a conduit à la mort de 5 personnes en exil à Montgenèvre.

    Pour les mêmes raisons , plusieurs centaines de blessés sont déjà à déplorer et le ton sécuritaire continue de monter.Le 16 novembre , les effectifs de police ont été doublés à Montgenèvre, avec de plus le renfort des forces dites sentinelles .

    Par ces décisions , le gouvernement veut faire croire qu’une Europe -forteresse est possible et vaut mieux que des vies humaines .

    Les milliers de cadavres aux frontières de l’Europe, la violence et les dénis de droits aux frontières intérieures des pays européens ne semble pas le gêner.

    POUR NOUS ,SOLIDAIRES , il n’est pas question que le scénario se répète inlassablement à la fontière briançonnaise .

    La militarisation de la montagne n’est qu’un geste vain de l’Etat qui pousse les exilé-es à prendre plus de risques.

    Nous voulons faire de nos procès une nouvelle occasion de mettre en lumière la répression, l’injustice et la violence invisibilisées qui s’excercent chaque jour sur les personnes en exil.

    « Les gens qui meurent sur les plages , si c’étaient des blancs , la terre entière serait en train de trember » Fatou Diome

    https://www.youtube.com/watch?v=75yELKZGlXI

    #vidéo #asile #migrations #réfugiés #frontières #7_de_Briançon #Hautes-Alpes #Briançonnais #frontières_sud-alpine #solidarité #fraternité #justice #appel #27_mai_2021 #tribunal_de_Grenoble #Alpes #montagne #délit_de_solidarité #tribunal_de_Gap #22_avril_2021 #Montgenèvre #col_de_l'Echelle

    –—

    ajouté au fil de discussion sur le « #procès des 7 de Briançon » :
    https://seenthis.net/messages/734863

    qui, lui-même, a été ajouté dans la métaliste sur les Hautes-Alpes :
    https://seenthis.net/messages/733721

    ping @karine4 @isskein

    • La solidarité réprimée… jusque dans les Alpes !

      Un membre du comité de Solidarité Tattes s’est rendu récemment à la frontière franco-italienne et nous ramène des informations fraîches sur les actions de solidarité et la répression :

      Une population solidaire face à une frontière militarisée

      Dans les Hautes-Alpes, à la frontière franco-italienne, le printemps 2021 sera marqué par deux procès politiques, criminalisant une fois de plus la solidarité avec les personnes en exil. Ces procès interviennent suite à l’intensification des passages de personnes dans cette zone transfrontalière qui, plus précisément, comprend le Val de Suse côté italien, et le Briançonnais côté français.

      Alors que la France devrait autoriser les personnes en exil se présentant à sa frontière à rallier la prochaine ville où il est possible de déposer une demande d’asile, la PAF (Police aux frontières) refoule systématiquement les personnes migrantes se présentant à la douane du Montgenèvre, située à près de 2’000 mètres d’altitude, et empêche ainsi les migrant.e.s de déposer leur demande d’asile.

      Pire, la PAF se livre à une véritable traque des personnes tentant, malgré le dispositif policier en place qui a été doublé en novembre 2020, de traverser cette frontière montagneuse. Blessing, Nigériane de 20 ans morte le 7 mai 2018 en tentant de traverser la frontière, est décédée alors même qu’elle cherchait à échapper à la police. Tombée dans un ruisseau, son corps avait été repêché 10 jours plus tard en amont d’un barrage.

      Des deux côtés de la frontière, une frange importante de la population s’est mobilisée depuis l’afflux de migrant.e.s dans la région et a fait preuve de solidarité. Que ce soit pour « ouvrir » des refuges destinés à accueillir les personnes en exil le temps qu’elle se préparent ou se remettent de la traversée du col, dénoncer publiquement la violence de cette frontière, effectuer des « maraudes » nocturnes (activité consistant à quadriller la zone frontalière de nuit afin de venir en aide aux migrant.e.s en difficulté).

      Dans la région, la criminalisation des personnes solidaires s’est érigée en norme et la répression se manifeste de façon brutale. Le dernier exemple est l’expulsion du refuge autogéré d’Oulx en Italie le 23 mars dernier. Ce refuge, ouvert depuis 2 ans et demi, accueillait les candidat.e.s au passage de la frontière. Le matin de l’expulsion, plus de 60 personnes se trouvaient à l’intérieur lorsque la police a donné l’assaut, parmi lesquelles des familles avec des enfants en bas âge. Là encore, la répression frappera durement les militant.e.s solidaires. En effet, un procès pour occupation illégale a débuté ironiquement le matin de l’expulsion et concerne 24 personnes inculpé.e.s dans l’« ouverture » du refuge d’Oulx. Au moment de l’expulsion, 13 militant.e.s étaient présent.e.s à l’intérieur et seront également poursuivis.

      La répression coûte cher !

      Du côté français de la frontière, deux personnes seront jugées pour « aide à l’entrée et à la circulation sur le territoire national de personnes en situation irrégulière ». Elles avaient été interpellées fin 2020 alors qu’elles tentaient de porter secours à une famille afghane sur territoire français. Le 27 mai aura lieu le jugement en appel des « 7 de Briançon » (parmi lesquel.le.s deux Genevois), suite à la condamnation qui avait été prononcée à leur égard le 13 décembre 2018. Condamné.e.s en première instance à des peines allant jusqu’à quatre mois de prison ferme et huit mois avec sursis pour avoir participé le 22 avril 2018 à une manifestation antifasciste. Pour rappel, cette manifestation spontanée visait à dénoncer l’action du groupe fasciste Génération Identitaire présent en nombre la veille au col de l’Échelle (Hautes-Alpes) ainsi que la militarisation de la frontière.

      Les collectifs solidaires ont besoin de soutien financier pour faire face aux frais de justice et pour continuer à apporter l’aide d’urgence (nourriture, habits chauds, couvertures) dans les lieux d’accueil. Dans cette optique et afin de soutenir la lutte dans la vallée, une cagnotte a été ouverte :

      https://www.papayoux-solidarite.com/fr/collecte/appel-a-soutien-3-4-2-de-briancon

      Pour plus d’infos

      https://www.bastamag.net/police-racket-violence-sur-mineur-detournement-de-fonds-publics-refugies-p

      https://www.liberation.fr/france/2019/05/08/sur-les-traces-de-blessing-matthew-migrante-nigeriane-noyee-dans-la-duran

      https://www.liberation.fr/debats/2017/12/14/charles-heller-et-cristina-del-biaggio-en-montagne-comme-en-mer-la-fronti

      https://www.ledauphine.com/faits-divers-justice/2021/04/03/hautes-alpes-aide-a-l-entree-de-personnes-irregulieres-deux-proces-deux-

      Reçu via la mailing-list Solidarité Tattes, le 19.04.2021

  • Dans la nuit du col de #Montgenèvre, le cortège des migrants a repris sur les sentiers enneigés

    Chaque jour, plusieurs personnes arrivent à Briançon au terme d’une marche dangereuse et éprouvante. Un temps limitées par la crise sanitaire, les tentatives de passages ont repris.

    Karim balise l’itinéraire sur son téléphone portable. A voix basse, il glisse quelques indications aux autres et jette des regards inquiets par la fenêtre. Ils sont une dizaine au total – des Marocains, des Tunisiens, des Algériens, un Égyptien et un Palestinien –, tassés dans ce minuscule abri en bois, au milieu des massifs enneigés. Dehors, il fait nuit noire. La température est de – 5 degrés.

    Omar se roule une dernière cigarette. Rachid empoigne le sac de courses dans lequel il trimballe quelques affaires. Ce soir-là de mars, pour passer le col de Montgenèvre (Hautes-Alpes), frontière physique entre la France et l’Italie, il faut marcher une dizaine de kilomètres, pendant cinq heures, à plus de 1 800 mètres d’altitude.

    Plus ou moins volontairement, Karim hérite du rôle de guide. Dans la pénombre, son visage marqué apparaît. Le Tunisien de 43 ans est anxieux. Quelques heures plus tôt, lors d’une première tentative, le groupe a essuyé un échec. Ils ont croisé les forces de l’ordre qui les ont aussitôt renvoyés en Italie.

    Karim préfère s’écarter des itinéraires officiels fléchés pour les randonneurs. « C’est moins risqué comme ça », veut-il croire. Sur ces chemins toujours plus étroits et sinueux, le groupe avance en file indienne, silencieux et têtes baissées. On s’enfonce dans la #neige parfois jusqu’aux hanches, on glisse, on se contorsionne pour enjamber les branches d’arbre. Après plusieurs heures de marche, la #fatigue est là. Sur un long sentier en côte, un des membres du groupe s’arrête et relève la tête. Il contemple la nature brute qui se dessine dans la nuit. « Ça me rappelle les #montagnes de l’Atlas, au Maroc. Ma mère vient de là-bas », murmure-t-il.

    Couples âgés et nourrissons

    Plus tôt dans la soirée, le groupe a aperçu une famille afghane s’élancer sur ces mêmes chemins. Avec eux, il y avait « une vieille dame avec une cane », insiste Karim. Au Refuge solidaire de Briançon, où les exilés peuvent s’octroyer une pause une fois arrivés en France, deux couples afghans ont été accueillis ces dernières semaines. Les premiers époux avaient 77 et 74 ans, les seconds 73 et 69 ans.

    En #montagne, il est aussi devenu habituel de croiser des enfants en bas âge, parfois des nourrissons. L’un d’entre eux avait 12 jours. Un autre cas a ému l’eurodéputé Damien Carême (Europe Ecologie-Les Verts, EELV), qui accompagnait des maraudeurs, mi-février : celui d’une femme enceinte, afghane aussi, sommée de rebrousser chemin par les forces de l’ordre françaises. Elle accouchera en Italie quelques heures plus tard.

    Un temps ralenties par la crise sanitaire, les tentatives de passage à la frontière ont repris. En janvier et février, 394 personnes sont arrivées au #Refuge_solidaire, dont 31 femmes et 46 enfants de moins de 13 ans.

    « #Harcèlement_policier »

    La première fois que des migrants se sont risqués sur ces routes montagneuses, c’était en 2017. Avant, « personne n’imaginait que quiconque puisse passer dans ces reliefs tout à fait improbables du point de vue de la sécurité », constatait Martine Clavel, préfète des Hautes-Alpes, lors d’une conférence de presse en février.

    « Au départ, on voyait surtout des jeunes hommes originaires d’Afrique de l’Ouest, se souvient Alain Mouchet, bénévole au Refuge solidaire, qui a accueilli plus de 12 000 personnes depuis son ouverture en juillet 2017. A partir d’octobre 2019, la population a changé. On a désormais beaucoup de gens qui arrivent du Maghreb et beaucoup de familles qui viennent d’Afghanistan et d’Iran. »

    D’après les chiffres de la préfecture des Hautes-Alpes, parmi les hommes qui tentaient le passage en 2019, les nationalités les plus représentées étaient les Guinéens, les Sénégalais et les Maliens. En 2020, les trois premières nationalités sont les Afghans, suivis des Iraniens et des Tunisiens.

    Lors des #maraudes, « on constate des #hypothermies, des #gelures, des #entorses, des #luxations. On doit parfois envoyer les gens à l’hôpital », explique Pamela Palvadeau, coordinatrice des programmes à la frontière franco-italienne pour Médecins du monde (MDM). Avec des personnes âgées, des femmes enceintes ou des enfants, « les #risques sont encore plus importants », complète Philippe de Botton, médecin et président de MDM. Ces dernières semaines, les associations ont dénoncé un « harcèlement policier » à leur égard et une frontière « de plus en plus militarisée ».

    Ceux qui arrivent aujourd’hui à Briançon ont déjà un long chemin d’exil derrière eux. « Ils viennent par la route des Balkans, un trajet particulièrement douloureux lors duquel ils subissent des exactions monstrueuses, notamment en Bosnie et en Croatie », souligne encore Philippe de Botton. Avant de se lancer à l’assaut des #Alpes, la plupart ont déjà traversé une dizaine de pays sur le continent européen et autant de frontières ultra-sécurisées, souvent à pied et dans des conditions de dénuement extrême.

    Passage par le détroit de Gibraltar « trop compliqué »

    Le lendemain de sa traversée avec Karim, Omar s’installe à une table du Refuge. Pendant deux heures, ce Palestinien de 27 ans qui vivait en Syrie raconte son histoire, celle d’une interminable traversée de l’Europe qu’il a débuté il y a « un an et six mois » pour rejoindre son frère, réfugié en Allemagne. Omar parle d’abord de la Turquie, où il s’est ruiné en donnant de l’argent à des passeurs et à des gens qui lui promettaient des faux papiers pour voyager en avion. Il parle ensuite de cette marche de quatre jours pendant laquelle il a tenté de traverser la Macédoine du Nord. Puis de cette nuit où il a dormi dans un camion avec trente ou quarante personnes pour passer en Serbie. Omar évoque enfin ces refoulements incessants à chaque frontière et ne compte plus les cas de #violences_policières.

    Hamza, lui, a 24 ans, et vient de Tétouan, dans le nord du Maroc. Son projet est d’aller en Espagne, à Barcelone, « pour travailler ». C’est pourtant la route des Balkans qu’il a décidé de suivre plutôt que de tenter la traversée au niveau du détroit de Gibraltar. « C’est devenu trop compliqué là-bas, ça ne marche plus », dit-il. Son voyage a donc débuté par la Turquie, « il y a un an ». Le pays lui avait au départ délivré un visa.

    Sur son téléphone portable, Hamza a gardé précieusement toute une série de photos et de vidéos qui mettent en images son récit. On le voit par exemple sur un bateau pneumatique en train de traverser le Danube pour passer de la Serbie à la Croatie. Ou lors de longues marches – dont une de « vingt et un jours » en Grèce – entouré d’autres jeunes hommes, parfois d’enfants, dans un état d’épuisement total. Hamza raconte ces fois où il n’avait ni à boire ni à manger pendant plusieurs jours.

    Lors de leur traversée des Alpes, la veille, certains dans le groupe se connaissaient déjà. En Croatie, Omar a par exemple rencontré Ahmed, un Egyptien de 30 ans qui souhaite pouvoir travailler en France. S’il se retrouve dans cette situation aujourd’hui, c’est à cause « d’un patron croate qui travaille dans le bâtiment », dit-il. « Il m’a fait venir d’Egypte pour m’exploiter dans un réseau de traite d’êtres humains. » Alors Ahmed s’est sauvé.

    Après le dîner, ce dernier nous glisse qu’une famille afghane qu’il avait « rencontrée dans un camp en Croatie » doit faire son arrivée au Refuge dans la soirée. Vers 23 heures, un couple et leur fils de 3 ans apparaissent effectivement sur le pas de la porte, en tenue de ski. Le petit Mohamed est dans les bras de son père. Il a de grands yeux noirs, un visage rond et des cheveux bruns qui lui tombent devant les yeux.

    Avec son bonnet blanc sur la tête et ses boots bleu marine aux pieds, Mohamed court vers un matelas où quelques jouets ont été posés. A ceux qui l’appellent, il ne répond plus vraiment et se défoule nerveusement sur le cheval en plastique qu’il a dans les mains. Des passages de frontière dans ces conditions extrêmes, Mohamed en a déjà vécu une dizaine.

    https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/03/28/dans-la-nuit-du-col-de-montgenevre-le-cortege-des-migrants-a-repris-sur-les-

    #asile #migrations #frontières #France #Italie #Briançon #Hautes-Alpes #Briançonnais #frontière_sud-alpine

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    ajouté à la métaliste sur le Briançonnais :
    https://seenthis.net/messages/733721

    ping @isskein @karine4

  • A City in Brazil’s Amazon Rain Forest Is a Stark Warning about COVID to the Rest of the World - Scientific American
    https://www.scientificamerican.com/article/a-city-in-brazils-amazon-rain-forest-is-a-stark-warning-about-co

    the dire scenes in the Amazon—hospital systems collapsing, grave diggers carving out trenches for mass graves shared by multiple bodies, and families desperately queuing for oxygen supplies—will send a clear message: “Herd immunity through infection, instead of a vaccine, only comes with an enormous amount of illness and death,” Hanage says.