• Dialogue #social : le #mythe de la #simplification créatrice d’emplois | Fondation Copernic
    http://www.fondation-copernic.org/spip.php?article1170

    Il faut donc sortir du faux #débat de la simplification pour aborder les vrais débats : une société démocratique d’un pays développé peut-elle se passer d’instances qui représentent les intérêts des #salariés et agissent comme un contre-pouvoir dans l’entreprise ? Les instances représentatives du personnel ne sont-elles qu’une contrainte pour les entreprises, ou bien sont-elles surtout une chance ?

    Contrairement à ce qui est admis du coté du gouvernement et du #patronat, l’intérêt des actionnaires n’est pas lié, loin de là, ni aux intérêts de l’#entreprise ni à ceux des salariés.

    L’exigence de retours sur investissement à court terme, avec des objectifs de taux de #rendement du capital investi de 15%, quelquefois jusqu’à 50% par an dans certains LBO, alors que dans le même temps les banques prêtent à 3%, est un frein à l’investissement, et donc au développement de l’entreprise.

    Au-delà de la nécessité que la #citoyenneté ne s’arrête pas à la porte de l’entreprise, et que ceux qui créent les #richesses, c’est-à-dire les salariés, puissent faire valoir leurs intérêts propres, celui de préserver et de développer l’#emploi et le pouvoir d’achat, il est indispensable pour l’entreprise que sa situation et les décisions des actionnaires soient transparentes, puissent être discutées, et même contestées.

  • Quand Dieu n’existait pas - Libération
    http://www.liberation.fr/chroniques/2015/01/30/quand-dieu-n-existait-pas_1192366

    Au final, qu’on soit blanc, black ou beur, la #religion, c’était juste un hobby bizarre, un truc du dimanche matin pour la plupart, qui nous faisait un peu froid dans le dos parce que ça ressemblait quand même à un genre de secte et franchement, quand on les voyait sur le parvis de l’église en rentrant de la boulangerie, ils ne faisaient pas envie. Ils étaient tous gris tous fermés tous coincés dans leurs croyances irrationnelles et leurs principes étriqués. Mais on les plaignait plus qu’autre chose : avec tout ça, ils allaient rater Téléfoot. Nos parents ne nous démentaient pas, ceux qui avaient été élevés dans la religion nous répétaient combien nous étions chanceux de nous construire en esprits libres, guidés par des enseignants soucieux de former des citoyens éclairés et non par des curés. Quant à ceux des cités, dont beaucoup étaient vaguement musulmans, jamais je n’ai entendu l’un d’eux invoquer le Prophète, ni même mentionner le Coran. C’étaient d’autres temps.

    #laïcité

    • C’était quand la laïcité et les valeurs de la républiques n’étaient pas sacrées.
      C’était quand les luttes des immigrés n’avaient pas encore été soigneusement dépolitisées et défaites par la politique politicienne et son national, colonial et définitivement occis-mauresque « antiracisme républicain ».

      A cette époque, l’avenir de la lutte contre le racisme semblait ouvert. Le monde politique a fait ce qu’il a pu pour le pourrir et le refermer, et il y est parvenu.

      « On ne pense pas librement à l’ombre des églises » (ou de minarets, synagogues, etc), mais on ne lutte pas contre cette ombre là quand on se tient dans celle d’un Parlement, d’une Assemblée nationale, d’un Sénat ... ou de la Bourse.

    • Oui, ça démarre bien quant à la description, mais le texte est ensuite bien trop #citoyenniste à mon goût :

      La citoyenneté, la liberté l’égalité la fraternité, et le combat qu’il fallait mener pour que ces belles paroles deviennent des réalités : c’était ça, le projet commun. Ce qui nous projetait ensemble vers l’avenir. La laïcité était un principe intangible. Et l’athéisme n’était pas une croyance parmi d’autres mais un idéal universel.

  • Hacker l’espace public : la citoyenneté insurrectionnelle sur Internet
    http://traces.revues.org/5948

    « C’est la parole à l’état de foudre ; c’est l’électricité sociale. Pouvez-vous faire qu’elle n’existe pas ? Plus vous prétendrez la comprimer, plus l’explosion sera violente. Il faut donc vous résoudre à vivre avec elle, comme vous vivez avec la machine à vapeur. »
    -- Chateaubriand, Mémoires d’outre-tombe

    Les controverses juridico-politiques autour de la liberté d’expression sur Internet offrent le spectacle d’un affrontement entre deux logiques. La première défend le bien-fondé des politiques de restrictions de libertés sur Internet au nom de l’application du droit positif existant et du primat du régime représentatif.
    [...]
    Face à cette approche positiviste-légaliste, les mouvements de la société civile héritiers des utopies pirates du cyberespace incarnent la seconde logique. Défenseurs de la culture libre, militants de la transparence, hacktivistes de tous crins... Autant d’acteurs et de mouvements qui dénoncent la manière dont les États transposent leur droit à Internet, pointent la spécificité de ce moyen de communication par rapport aux médias traditionnels et critiquent des politiques répressives qu’ils estiment attentatoires à l’État de droit.

    [...]

    Internet a surgi dans un paysage politique caractérisé par ce fossé croissant entre les institutions et les formes vécues de la citoyenneté. Il est quant à lui le vecteur d’une seconde tendance lourde à l’œuvre dans nos sociétés, à savoir le développement de l’idéologie politique aux multiples facettes que Benjamin Loveluck a appelé le « libéralisme informationnel ».

    [...]

    Au final, même si ces actions de désobéissance civile constituent un élément important du répertoire d’action de la citoyenneté insurrectionnelle sur Internet, leur recrudescence risque donc de motiver l’adoption de nouvelles mesures d’exception et la sortie plus franche encore de la sujétion du Léviathan à l’État de droit, aggravant les dérives répressives déjà observées. Les insurgés-pirates et les États qui les pourchassent, en sortant chacun à leur manière toujours plus du domaine du droit, engagent une guerre civile en réseau, maintenant Internet dans une sorte d’état de nature hobbesien.

    D’où l’importance que revêt la seconde stratégie en réponse à la répression. Afin que les formes insurrectionnelles de participation à l’espace public qui se déploient aujourd’hui sur Internet puissent être durablement reconnues et protégées, des militants tentent de porter l’éthos du libéralisme informationnel dans les arènes institutionnelles de la démocratie, et promeuvent une réforme juridique qui puisse protéger les nouvelles capacités dont Internet dote la société civile. Si ce recours croissant à des formes classiques de participation politique peut passer par la création de partis politiques – à l’image des partis pirates –, il se traduit le plus souvent par des stratégies d’influence et de lobbying citoyen en direction des élus et autres pouvoirs publics ; ou comment une partie des héritiers des utopies pirates du cyberespace tentent de normaliser leur relation au souverain étatique pour mieux changer sa loi. Il s’agit d’une approche constitutionnaliste visant à refonder le droit de l’espace public en accord avec les valeurs du libéralisme informationnel afin notamment de légaliser la citoyenneté insurrectionnelle de l’espace public, et qui semble aujourd’hui seule en mesure de rétablir la pleine légitimité du régime représentatif à réguler Internet (MacKinnon, 2012, p.219-243).

    [...]

    [L]’avertissement professé par Chateaubriand au sujet de la presse garde aujourd’hui toute sa pertinence s’agissant d’Internet : tant que le pouvoir ne renoncera pas à « comprimer » le « chaos démocratique » engendré par ce réseau de communication et qu’il échouera à produire, comme disait Lefort, « les critères du juste et de l’injuste » face à cette opposition de droit (ibid., p.77), le régime représentatif ne pourra sortir par le haut du conflit de légitimité dans lequel l’entraînent irrémédiablement ces nouvelles incarnations de la citoyenneté insurrectionnelle de l’espace public.

    Et bien en voilà un très bon résumé !

    (Psst ! → http://lstu.fr/ytPeqdOu )

    #Citoyenneté_insurrectionnelle #Contre-pouvoir #Cyberespace #Datalove #Hacktivisme #Internet #Liberté #Politique #libéralisme_informationnel #État

  • Plate-forme sécurisée de la presse francophone pour les lanceurs d’alerte (vous permet d’envoyer des documents de manière relativement sûre) https://sourcesure.eu

    Lisez bien les conseils de sécurité avant ! https://sourcesure.eu/security.html

    Pour les lanceurs d’alerte qui utilisent (comme c’est fortement recommandé) #Tor http://hgowugmgkiv2wxs5.onion

    #lançage_d_alerte #citoyen_actif

    Un article de Numérama http://www.numerama.com/magazine/32227-source-sure-une-plateforme-francophone-pour-les-lanceurs-d-alerte.ht

  • Complaisance pour la réaction islamiste..., mel d’une amie prof, 24 janvier 2015 [le titre, pas forcément bien choisi parmi les lignes qui suivent, m’est dû, ndc].

    J’ai passé des journées très intenses suite aux #attentats à parler avec les #élèves de mes classes et d’autres dans les cours, les couloirs, sur le trottoir, à regarder avec eux les caricatures qui les choquent... J’ai l’impression que tu sous estimes les conséquences de la diffusion d’une #pensée_religieuse qui fait beaucoup pour la défense de l’existant et l’apprentissage de la soumission. La #loi, c’est la loi, alors certes celle de dieu est plus importante que celle de la république, mais le pire c’est de n’obéir à aucune. Le travail, la souffrance, c’est important, c’est comme ça qu’on gagne le paradis, et puis on ne déforme pas le corps humain par des caricatures. La philo c’est pas pour nous, nous on doit pas réfléchir, on est des #croyants. Voilà la grande majorité de ce qui s’exprimait. Mais aussi des tas d’autres point de vue minoritaires, quelques refus, très rares, mais notables de la pression religieuse et des #interdits qu’elle impose. En tout cas toujours de l’intérêt pour entendre quelqu’un parler d’ailleurs.

    J’ai été très intéressée par les éclairages sur l’enfance des frères #Kouachi et l’absence de soin, d’attentions dont elle témoigne, partagée par nombre d’enfants et d’adolescents pour lesquels l’#école n’est rien d’autre qu’un lieu de plus d’#humiliation. Alors, c’est sûr que quand les prédicateurs sont les seuls à soigner et valoriser une jeunesse perdue pour tout le monde, ça marche. Les 3 étaient assurément très "en insertion" que ce soit par l’ASE, la #prison, l’école ou les dispositifs d’#insertion de la mairie de Paris.

    Mais il me semble que dans beaucoup de textes que tu relaies sur seenthis en revanche le bâton se retrouve tordu "dans l’autre sens", et comprendre devient donner comme normal, attendu, voire choisir comme avec le terme "#islamophobie" dont tu sembles contribuer à défendre l’usage, de boire le calice jusqu’à la lie pourrait-on dire. A force de chercher du côté de ceux qui ne sont pas #Charlie, tu diffuses des textes qui pour le coup stigmatisent cette jeunesse dans un cadre #sociologique qui me semble peu pertinent :

    "D’où vient donc que ces gamins ne supportent pas les caricatures du Prophète ? Certainement pas de leur compétence en théologie musulmane, ni d’un point de vue approfondi sur les limites des #libertés individuelles en démocratie. Mais d’un sentiment d’être exclu de cet humour : d’un sentiment de l’#honneur publiquement bafoué. Et ce n’est sans doute même pas leur honneur directement, mais celui de leurs parents, musulmans pratiquants ou de culture, de leur famille, de leur immeuble."
    "Bref, dans bien des cas, on pourrait remplacer « nous les musulmans » par « nous les gens des cités » sans trahir le sens des propos de ceux et celles qui les tiennent. Et l’affirmation en apparence musulmane peut alors être comprise comme le conglomérat d’une appartenance à la fois sociale, territoriale, économique et religieuse."

    Ces extraits par exemple se trompent à mon avis en situant les origines de cette foi dans une tradition familiale qui mêle religion et culture. Cette lecture aurait peut-être été valable jusqu’à il y a une dizaine d’année. Mais aujourd’hui il ne s’agit à plus de cela mais de la diffusion d’une #propagande_salafiste récente qui s’impose d’ailleurs des enfants aux parents (avant le voile en banlieue était plutôt le signe d’une révolte contre la famille, maintenant les familles entières sont #mises_au_pas en commençant par les plus jeunes) et qui est d’ailleurs très homogène, sans différences en fonction des origines culturelles très variées. C’est le même islam, la version 2.0 on pourrait dire, terrible et assimilable par tous qui se diffuse dans la rue, sur internet et sur les chaines spécialisées, hyper compatible avec le #capitalisme trash qui les déqualifie à l’école tout en leur vendant une conception très agressive de la "#réussite". On est bien loin de la tradition culturelle. Les mères se voilent parce que leurs enfants leur font la #morale. De ce que je peux en voir de là où je suis dans mon #lycée de banlieue en tout cas, la place de la religion en tant que morale des comportements et #soumission à des lectures très réactionnaires (qui fait aussi que ces jeunes là sont finalement très peu révoltés contre le sort qui leur est fait dans le monde tel qu’il est, bien moins encore que les générations précédentes qui se reconnaissaient dans une identité de "travailleur immigrés", il deviennent de la chair à phone marketing sans aucune contestation) est énorme. Je ne comprends pas qu’il soit de bon ton de passer sous silence comme le font beaucoup des textes que tu diffuses et comme le font ceux qui choisissent le terme "islamophobie" les conséquences terribles de cette propagande très active qui empêche ces jeunes de vivre et de réfléchir hors des préceptes religieux, et le caractère naturel que semble prendre cet iconoclasme moderne qui pour ma part me glace.

    Se demander pourquoi on en est arrivé à ce que les prédicateurs soient les seuls à tenir un discours audible et valorisant en banlieue passe aussi à mon sens par la critique de la #complaisance calculée de l’#extrême-gauche vis à vis de l’islam. Alors continuer à mythifier le prolétaire musulman parce que ce serait sa culture alors qu’il vient juste de se faire endoctriner par des connards de salafistes au coin de la rue d’à côté (la prédication active et quotidienne vise surtout les jeunes et les pauvres, ceux qui trainent sur les trottoirs en haut de Montreuil par exemple ou à Romainville et Noisy).... Les filles qui ne peuvent plus mettre de leggings, les #brigades_de_mecs_et_de_petites_sœurs qui surveillent le bon port du voile dès la sortie des lycées sans un cheveu qui dépasse, et qui rectifient un col un peu trop ouvert ou une manche qui laisserait dépasser le début de l’avant bras, des petites filles voilées dès 10-12 ans, voire très très petites, tout ça est très nouveau et bien loin d’être culturel, c’est une forme très récente, très moderne et très efficace de #discipline et de #contrôle des "#classes_dangereuses". Des élèves qui défendent le port du voile se plaignent de la pression pour partir en Syrie et demandent pourquoi l’éducation nationale ne fait rien pour l’empêcher. Aucune religion n’est émancipatrice, me semble-t-il. Et toutes ces lectures en terme d’islamophobie me paraissent bien paternalistes et démagogiques. Quand on parle de #xénophobie, ce sont bien pour les xenos que l’on prend partie, et c’est ce qui fait la force et l’intérêt de ce terme. Prendre le parti de l’islam aujourd’hui sans même chercher où sont les formes de résistance interne à cette diffusion du respect de l’ordre moral et religieux, me semble bien hâtif (et ce n’est pas cette video que tu trouves excellente, avec son voile light et fleuri et sa glorification du prophète qui me conduira à voir les choses autrement)
    Pourtant, tu ne vas pas me faire croire qu’entre Soral et le PIR ou Quartiers Libres (que tu relaies d’ailleurs) et qui s’adresse aux "frères de banlieue qui ont la Foi en l’Eternel" il n’y a rien. Ou alors, sauf à trouver des lignes de fuite, mieux vaudrait se taire, peut-être.

    Pas de solution, juste de l’étonnement et de l’incompréhension face aux certitudes que tu affiches au travers de l’homogénéïté de ce que tu diffuses.
    En pièce jointe, 2 extraits de Lucrèce, que tu connais sûrement déjà.

    A l’occasion d’en reparler
    A.

    PS : je viens de lire l’article sur #Riad_Satouf, je trouve ces positions très inquiétantes, comme une inquisition à posteriori. Une lecture complètement faussée des images et des textes. Par exemple le commentaire qui signale comme une évidence que Riad Satouf est sans tendresse pour ses personnages... Je trouve précisément l’inverse, sauf avec les #islamistes prosélytes en revanche. Dire par exemple :
    "Le personnage de la grand-mère syrienne aurait par exemple pu laisser place à des souvenirs émus et positifs, composant alors une image un tant soit peu constructive des relations intergénérationnelles en voie de disparition en Europe alors qu’elles résistent beaucoup mieux dans de nombreuses familles du Moyen-Orient. " en plus quand on critique une autobiographie, c’est navrant : il ne faudrait donc écrire que pour valoriser on ne sait pas bien quoi d’ailleurs, émouvoir avec une grand mère sympa.... Il faudrait donc donner absolument une image positive des relations intergénérationnelles quand elles sont interculturelles et c’est ce critère qui contribuerait à faire la qualité, voire la bonne moralité de ce qui est publié ? L’article lui reproche aussi d’ailleurs d’avoir rompu avec son père...
    Je viens aussi d’apprendre que les #frères_musulmans étaient dans la manifs contre l’islamophobie dimanche dernier, avec une banderole (mais sans doute sont ils un mouvement culturel et "frère musulman" veut dire "gens des cités"), alors que des vieux anars se sont fait arracher leurs affiches par le SO parce qu’elle n’étaient pas dans le ton. Est-ce ce mouvement-là que tu penses qu’il faut accompagner ?

    Lucrèce, 2 extraits du De Natura Rerum

    #De_natura_Rerum, #Lucrèce, livre III, vers 978 - 1023

    Et puis tout ce qui, selon la légende, attend nos âmes dans les profondeurs de l’Achéron, nous est donné dès cette vie. Il n’y a pas de Tantale malheureux, comme le prétend la fable, qui tremble sous la menace d’un énorme rocher et qu’une terreur vaine paralyse : mais plutôt l’inutile crainte des dieux tourmente la vie des mortels et chacun de nous redoute les coups du destin.

    Il n’y a pas davantage de Tityon gisant au bord de l’Achéron et la proie des oiseaux ; pourraient-ils d’ailleurs trouver dans sa vaste poitrine de quoi fouiller pour l’éternité ? On a beau donner à son corps étendu de gigantesques proportions, quand bien même il ne couvrirait pas seulement neuf arpents de ses membres écartés en tous sens, mais la terre tout entière, il ne pourrait supporter une douleur éternelle ni fournir de son corps une pâture sans fin. Mais le voici, le vrai Tityon : c’est un malade d’amour, livré aux vautours de sa dévorante angoisse, ou la victime déchirée par les tourments de quelque autre passion.
    Sisyphe aussi existe dans la vie, sous nos yeux, s’acharnant à briguer devant le peuple les faisceaux et les haches et se retirant toujours vaincu et triste. Car rechercher le pouvoir qui n’est que vanité et que l’on n’obtient point, et dans cette poursuite s’atteler à un dur travail incessant, c’est bien pousser avec effort au flanc d’une montagne le rocher qui à peine hissé au sommet retombe et va rouler en bas dans la plaine.

    Et repaître sans cesse les appétits d’une âme ingrate, la combler de biens sans parvenir jamais à la rassasier, comme font à notre égard dans leur retour annuel les saisons qui nous apportent leurs productions et tant d’agréments, sans que nous ayons jamais assez de ces fruits de la vie, c’est bien là, je pense, ce qu’on raconte de ces jeunes filles condamnées dans la fleur de leur âge à verser de l’eau dans un vase sans fond, un vase que nul effort jamais ne saurait remplir.

    Cerbère et les Furies et l’Enfer privé de lumière, le Tartare dont les gouffres vomissent des flammes terrifiantes, tout cela n’existe nulle part et ne peut exister. Mais la vie elle-même réserve aux auteurs des pires méfaits la terreur des pires châtiments ; pour le crime, il y a l’expiation de la prison, la chute horrible du haut de la Roche Tarpéienne, les verges, les bourreaux, le carcan, la poix, le fer rouge, les torches ; et même à défaut de tout cela, il y a l’âme consciente de ses fautes et prise de peur, qui se blesse elle-même de l’aiguillon, qui s’inflige la brûlure du fouet, sans apercevoir de terme à ses maux, de fin à ses supplices, et qui craint au contraire que maux et supplices ne s’aggravent encore dans la mort. Oui, c’est ici-bas que les insensés trouvent leur Enfer.

    Voici encore ce que tu pourrais te dire à toi-même. Le bon roi Ancus lui aussi ferma ses yeux à la lumière et pourtant comme il valait mieux que toi, canaille ! Depuis lors, combien d’autres rois, combien d’autres puissants du monde sont morts, qui gouvernèrent de grandes nations ! Celui-là même qui jadis établit une route à travers la vaste mer et qui ouvrit à ses légions un chemin sur les flots, qui leur apprit à traverser les abîmes salés à pied sec et de ses escadrons foula dédaigneusement les eaux grondantes, celui-là aussi a perdu la lumière et son corps moribond rendit l’âme. Et Scipion, ce foudre de guerre, la terreur de Carthage, a rendu ses os à la terre comme le dernier des esclaves. Ajoute les inventeurs des sciences et des arts, ajoute les compagnons des Muses ; un des leurs, unique entre tous, Homère, a tenu le sceptre ; pourtant avec eux tous il repose dans le même sommeil. Enfin Démocrite, lorsque le poids de l’âge l’avertit que les ressorts de la mémoire faiblissaient en lui, alla de lui-même offrir sa tète à la mort. Épicure en personne a succombé au terme de sa carrière lumineuse, lui qui domina de son génie le genre humain et qui rejeta dans l’ombre tous les autres sages, comme le soleil en se levant dans l’éther éteint les étoiles.

    Et toi, tu hésiteras, tu t’indigneras de mourir ? Tu as beau vivre et jouir de la vue, ta vie n’est qu’une mort, toi qui en gaspilles la plus grande part dans le sommeil et dors tout éveillé, toi que hantent les songes, toi qui subis le tourment de mille maux sans parvenir jamais à en démêler la cause, et qui flottes et titubes, dans l’ivresse des erreurs qui t’égarent.

    Si les hommes, comme ils semblent sentir sur leur cœur le poids qui les accable, pouvaient aussi connaître l’origine de leur mal et d’où vient leur lourd fardeau de misère, ils ne vivraient pas comme ils vivent trop souvent, ignorant ce qu’ils veulent, cherchant toujours une place nouvelle comme pour s’y libérer de leur charge.

    L’un se précipite hors de sa riche demeure, parce qu’il s’ennuie d’y vivre, et un moment après il y rentre, car ailleurs il ne s’est pas trouvé mieux. Il court à toute bride vers sa maison de campagne comme s’il fallait porter secours à des bâtiments en flamme ; mais, dès le seuil, il baille ; il se réfugie dans le sommeil pour y chercher l’oubli ou même il se hâte de regagner la ville. Voilà comme chacun cherche à se fuir, mais, on le sait, l’homme est à soi-même un compagnon inséparable et auquel il reste attaché tout en le détestant ; l’homme est un malade qui ne sait pas la cause de son mal. S’il la pouvait trouver, il s’appliquerait avant tout, laissant là tout le reste, à étudier la nature ; car c’est d’éternité qu’il est question, non pas d’une seule heure ; il s’agit de connaître ce qui attend les mortels dans cette durée sans fin qui s’étend au delà de la mort.

    Enfin pourquoi trembler si fort dans les alarmes ? Quel amour déréglé de vivre nous impose ce joug ? Certaine et toute proche, la fin de la vie est là ; l’heure fatale est fixée, nous n’échapperons pas. D’ailleurs nous tournons sans cesse dans le même cercle ; nous n’en sortons pas ; nous aurions beau prolonger notre vie, nous découvririons pas de nouveaux plaisirs. Mais le bien nous n’avons pu atteindre encore nous paraît supérieur à tout le reste ; à peine est-il à nous, c’est pour en désirer un nouveau et c’est ainsi que la même soif de la vie nous tient en haleine jusqu’au bout. Et puis nous sommes incertains de ce que l’avenir nous réserve, des hasards de la fortune et de la fin qui nous menace.

    Et puis, bien sûr  :

    De natura Rerum, Lucrèce, livre I

    Alors que la vie humaine gisait à nos yeux honteusement écrasée sous le poids de la religion, qui sortait sa tête des régions du ciel, accablant les mortels de son horrible aspect, le premier, un homme un Grec, osa lever au ciel des yeux mortels et le premier, il osa résister. Ni les fables relatives aux dieux, ni la foudre, ni le ciel avec ses grondements menaçants ne l’ont abattu. Au contraire ces éléments ont rendu si ardent le courage de son âme que le premier, il désirait briser les verrous serrés des portes de la nature. Ainsi la vigueur vive de son âme vainquit et s’avança bien au delà des murailles enflammées du monde. Il a parcouru par son intelligence, et son courage l’immensité du Tout, d’où, victorieux, il nous a rapporté ce qui pouvait naître, ce qui ne le pouvait pas, et selon quel système une puissance limitée était accordée aux choses, ainsi que une fin profondément enracinée. C’est pourquoi la #religion, terrassée à terre, est à son tour écrasée, sa victoire nous égale au ciel.

    #réfutation #émancipation #intelligence_collective

    • @unagi, depuis le 7 janvier, nous avons longuement traité ici de la politique rédactionnelle réac et raciste du journal qui était visé par ces meurtres, eu de nombreux échanges, par exemple sur le fait d’user ou pas du vocable islamophobie en lieu et place de xénophobie, nombreux ont été les posts qui rendent compte du phénomène djihadiste, en revanche, on a pas beaucoup causé islamisme (sauf à citer bon nombre de tenants de l’ordre actuel).

      Le soin dû aux déshérités et relégués d’ici, c’est aussi celui que nous ne savons pas toujours prendre pour nous mêmes. Et d’ailleurs, il n’y a pas de nous, c’est là que commence le merdier, de toutes parts.... Je répondais à A. être d’accord sur le fait que la religion ne soit pas émancipatrice en soi et évoquait qu’il pouvait en exister des usages qui soient (partiellement, certes) libérateurs, guerre des paysans, prêtres ouvriers, théologie de la libération, des versions littérales, impatientes et pratique du « les derniers seront les premiers » (pourtant destiné par l’église à faire tout accepter jusqu’au paradis), que de nombreux malentendus fondateurs se sont produit sur fond de religiosité ou de culture religieuse... traductions.... Cela m’a valu la réponse suivante de P. :

      La seule invariance, c’est l’utopie, disait Bloch, lequel professait, par ailleurs, que seul un vrai #chrétien pouvait aussi être un vrai #athée. L’#utopie et le messianisme, de fait, illusions absolument nécessaires dès lors qu’on voit la matière et la conscience, ensemble, comme mouvantes, comme « non-encore-advenues » par définition. Pourquoi, alors, se priver de l’analyse concrète des situations religieuses concrètes ? Comment oser rapprocher théologie de la libération et islam contemporain beaufement nihiliste des cités ? Où est la théologie de la libération actuelle (en fut-il jamais une ?) islamique ? Le fameux « pas d’amalgame » clamé ensemble par Dalil Boubakeur et les « antifas » non-critiques actuels, c’est la victoire, face au monstre jihadiste bien commode, de la #normalité conservatrice du petit-entrepreneur qui fait ses affaires tout en respectant Dieu, le tartuffe « bien intégré » interdisant tranquillement, de manière privée, non-offensive et spectaculaire, en respectant les lois de la république, à sa femme ou ses enfants les saloperies que leur essence induisent théologiquement, etc. Où est la #critique de l’Islam d’aujourd’hui, de l’Islam « normal » comme nihilisme contre-révolutionnaire, comme #nihilisme_anti-communiste, anti-métissage, anti-altérité ? Où est le lien évident fait entre l’impossibilité contemporaine du surgissement de la conscience révolutionnaire chez les pauvres, les arabes, les noirs, et de cette fracture bien réelle entre #intellectuel(les) gauchistes et #prolétaires « immigrés » ? Où est la perception du danger final de la prise en charge positive du renoncement nihiliste, de la désespérance par le discours religieux ? L’Islam est pour le communiste un concurrent, un tailleur de croupières, rien d’autre. Là où le communiste - autre nom, pour moi, du mystique de vie - se débat dans l’élément de l’autonomie, de l’intelligence rationnelle, l’Islam nihiliste conforte la valeur de l’ignorance et de la soumission, position tellement confortable, ainsi que Dostoievski l’explique dans son Grand Inquisiteur. Que les ouvriers deviennent dialecticiens, qu’ils abandonnent eux-mêmes tous seuls comme des grands la cléricaliture, et la complaisance vis-à-vis d’elle. Il n’y aura rien sans cela. Autant attendre, alors. Car s’agiter et voir du rouge ailleurs, dans tout ce qui bouge (tout ce qui ne bouge pas) ce serait, en attendant, ajouter la fausseté au désespoir. Qu’il nous reste au moins la lucidité, et cette certitude blochienne de la latence des choses.

    • Il me semble aussi difficile de parler de l’islamisme comme élément unique sans parler par exemple de la situation matérielle de ces population. Situation matérielle qui peut influer sur la qualification de la zone d’habitat.
      "Nous parlons volontairement de « quartiers populaires » et non de « banlieues » dans la mesure où ce dernier terme (comme celui de ghetto d’ailleurs) massivement utilisé, participe de la construction d’un regard éludant les causes sociales de la situation. Nous ne serions pas (selon les raisonnements en terme de banlieue) devant une production de l’ensemble de notre système social mais devant de simple erreurs de « peuplements », de « politiques urbaines », de « choix architecturaux », de « repli sur soi », etc."
      Ces aussi délicat de reprocher cette identification à l’islam alors que c’est la seule identification "permise", voire les barrages à l’emploi pour les personnes qualifiées.
      Stigmatisation et repli identitaire, mais quelle identité ?
      "A « l’universalisme européen » ou « occidental »
      s’oppose ainsi un « universalisme métisse » ou
      « décentré », qui a très fortement pénétré les élites
      internationales, et est même devenu le discours
      dominant, en tout cas « axial », au sein d’institutions
      comme l’UNESCO.
      Toutefois, l’universalisme métisse présente des
      difficultés redoutables, et a de fait provoqué des
      effets pervers des plus fâcheux sur la question
      dite de « l’interculturalité ». Car l’inconvénient
      fondamental de cette conception, c’est que le
      métissage et l’hybridité supposent au départ des
      identités pures, authentiques destinées à donner,
      à l’issue du processus d’hybridation, des entités
      mêlées et entrecroisées. Or, comme de telles
      identités culturelles « pures » n’existent pas, de l’aveu
      même des tenants de la raison métisse".
      Il y beaucoup aussi à dire sur la place de l’école sur la continuité du fait colonial.
      Si les "prédicateurs soient les seuls à tenir un discours audible et valorisant" si car il n’y a pas de discours autre qui vienne de l’état. Disparition des services publics, desertification et disparition de toute structure étatiques.
      Le mail de ta correspondante et une suite d’assertion et de témoignage personnel dont je permets de douter.

      conceptions_du_dialigue_interculturel_en_wallonie_et_a_bruxelles.pdf
      http://www.centresculturelsbruxellois.be/sites/www.centresculturelsbruxellois.be/IMG/pdf/conceptions_du_dialigue_interculturel_en_wallonie_et_a_br

      Renouveau charismatique ou du salafisme, qui
      tous s’affirment contre les religions « établies »,
      celles qui sont culturellement et territorialement
      enracinées et qui, elles, reculent (Eglises orthodoxe
      et catholique en tête). On se trompe donc en croyant
      que ces nouvelles formes de religiosité favorisent le
      renfermement sur les cultures traditionnelles, alors
      qu’elles sont au contraire des produits et des agents
      de la déculturation induite par la mondialisation
      1
      .
      Les religions qui triomphent actuellement sont des
      religions « pour l’export », qui détachent les fidèles
      de leurs racines culturelles et leur proposent une
      reformulation simplifiée et modernisée des textes
      religieux, dont toute herméneutique et toute
      érudition sont évacuées au profit d’un message
      simple, littéral, radical. Le « fondamentalisme » est
      donc fils de la modernité, même s’il se présente
      comme son antidote idéologique. Deux formes
      d’organisation religieuse sont directement issues
      de cette reconfiguration hypermoderne du paysage
      religieux : les Eglises (notamment les Eglises
      évangéliques) qui fonctionnent comme de véritables
      entreprises « spirituelles » et « communautaires »
      à but (très) lucratif, et les mouvements politiques
      radicaux, généralement inféodés à la géopolitique
      de certains Etats (comme l’Iran ou l’Arabie Saoudite).

    • Les études culturelles pour penser le communautarisme en France dans les années 90 http://www.mei-info.com/wp-content/uploads/revue24-25/9MEI-24-25.pdf

      Pour quoi employer ce terme de complaisance ?
      Indulgence excessive et blâmable...
      Donc se sont des barbares et la relation à l’islam et la non relation à la démocratie vient du fait qu’ils sont arabes et ou musulmans. Je dis ça pour les noirs.
      Le blanc émancipé et les barbares génétiques.

      1 860 euros, c’est le revenu mensuel moyen des ménages vivant dans les zones urbaines sensibles, contre 3 000 euros dans le reste des agglomérations qui comprennent une Zus. Les plus jeunes habitants de ces territoires sont près de trois fois plus pauvres qu’ailleurs.

      Près de 24 % de chômeurs dans les zones urbaines sensibles (Zus). Un taux deux fois et demi plus important que dans le reste du territoire.

      18 % des habitants des zones urbaines sensibles ont un diplôme supérieur au baccalauréat contre 43 % de la population des villes ayant une Zus.

      Près de la moitié de la population des quartiers en difficulté ne possède aucun diplôme contre 20 % des résidents hors des zones urbaines sensibles. Cet écart a des répercussions directes sur le chômage, plus élevé dans ces quartiers.

      56 % des habitants des zones urbaines sensibles ont une mauvaise image de leur quartier. 16 % considèrent leurs conditions de logement insuffisantes ou très insuffisantes.

      Le taux de pauvreté dans les Zus, au seuil de 60 % du revenu médian, atteint 36,5 % en 2011, soit près de trois fois plus que dans le reste du pays. Il était de 30,5 % en 2006, soit une évolution de 6 points entre 2006 et 2011. Le taux de pauvreté à 40 %, la pauvreté la plus dure (personnes vivant avec moins de 651 euros par mois en 2011) atteint 9,3 % contre 3,1 % pour le reste de la France en 2011. Sur la période 2006-2011, ce taux a évolué de près de trois points dans les Zus contre à peine un demi-point hors de ces territoires.
      Le taux de pauvreté, au seuil de 60 % du revenu médian, atteint 43 % pour les 18-24 ans, soit deux fois plus que les jeunes de cet âge qui ne résident pas dans une Zus. Pour les moins de 18 ans, dont le taux de pauvreté s’élève à 51,5 %, ce rapport est de trois fois plus.

      Cette situation est logique : la faiblesse des revenus des habitants constitue l’un des critères de définition de ces quartiers. Dans une partie des Zus, la situation est même encore plus dégradée. L’ampleur de l’écart résulte notamment de la concentration des logements sociaux dans les « grands ensembles » en périphérie des villes, construits notamment dans les années 1970. Faute de réduction du chômage, les politiques menées depuis des années dans ces quartiers ne font qu’amortir partiellement le choc, sans changer en profondeur la donne.

      Pour en savoir plus :

      « Rapport 2013 », Observatoire des zones urbaines sensibles, Secrétariat du Comité interministériel des villes, décembre 2013.
      Notre article : La situation des zones urbaines sensibles

    • je ne sais pas islam islamisme, bon musulman mauvais musulman, bon immigré mauvais immigré etc etc....
      La religion n’est pas au centre, le modèle politique oui.
      et petit hors piste « On ne pense pas que l’#islamisme va prendre le pouvoir en France, on sait très bien que c’est une #ultraminorité, qu’ils sont quinze cons à manifester. Pareil pour les catholiques intégristes, jugeait-il. On s’inquiète de voir les #musulmans modérés ne pas réagir mais c’est parce qu’il n’y a pas de musulmans modérés en France, il n’y a pas de musulmans du tout, il y a des gens qui sont de culture musulmane, qui respectent le ramadan comme moi je peux faire Noël et bouffer de la dinde chez mes parents, mais ils n’ont pas à s’engager plus que ça contre l’islam radical en tant que musulmans modérés, puisqu’ils ne sont pas musulmans modérés, ils sont #citoyens."

    • Pour l’invitation à Lucrèce :
      "Plus d’un an après la publication du livre de Sylvain Gouguenheim Aristote au Mont Saint-Michel paraissait Les Grecs, les Arabes et nous, un volume collectif qui non seulement constitue une réponse aux thèses et aux arguments de Gouguenheim, mais montre aussi de quoi son livre était le nom. Car au-delà de la fausseté historique avérée de nombreuses thèses centrales de cet ouvrage, on peut y voir le reflet d’enjeux qui dépassent largement la querelle d’érudits. À l’heure des débats sur l’identité nationale et sur le port de la burqa, il semble nécessaire de se pencher de près sur le discours des « racines grecques de l’Europe chrétienne », surtout quand celui-ci comporte un jugement comparatif sur les valeurs et les mérites de l’Europe et du monde arabe, des chrétiens et des musulmans, des langues sémitiques et des langues indo-européennes.

      Ce livre montre que ce que Gouguenheim faisait passer pour une simple mise à jour des connaissances historiques sur le rôle et l’importance du monde arabe dans la transmission du savoir grec masquait en fait un jugement idéologique sur l’islam que l’on retrouve dans de nombreux débats. Seule une approche holiste pouvait faire apparaître l’implicite dans ce réseau de points de vue sur la place et le rôle de l’islam dans la culture occidentale. Selon Gouguenheim, l’Occident ne devrait rien ou presque à la transmission arabe du savoir grec, puisqu’il existe une filière concurrente de traductions latines du grec. Comme « notre » savoir est grec, Gouguenheim tente de montrer que l’Occident n’a aucunement eu besoin de la médiation arabe, mais aussi – et c’est plus grave – que les Arabes n’étaient pas capables, faute d’outils linguistiques et conceptuels appropriés, d’assimiler ce savoir grec."

      Les Grecs, les Arabes et nous. Enquête sur l’islamophobie savante, éd. Philippe Büttgen, Alain de Libera, Marwan Rashed, Irène Rosier-Catach
      http://www.laviedesidees.fr/L-islamophobie-deconstruite.html
      http://crm.revues.org/11662

      #islamophobie_savante

    • Juste sur les cathos intégristes. Il y a quelques années j’avais aussi cette impression de 15 trouduc au bord de la tombe mais depuis les manifs haineuses contre le mariage égalitaire et l’égalité a l’école j’ai vu qu’ils étaient tres nombreux et ce sont eux qui ont gagnés. Le programme égalité filles-garçons a l’école a été supprimé et la loi sur le mariage égalitaire a été vidé de tout(ni PMA ni adoption).

    • Le point de vue est intéressant (vraiment).

      On se fait, il me semble, les mêmes noeuds au cerveau il me semble pour comprendre pourquoi le Hezbollah ou le Hamas ont tant de soutien dans leurs territoires. On en arrive assez vite il me semble aux discriminations légales poussant les populations discriminées dans les structures organisées présentes, certes peu émancipatrices, mais toutes portes ouvertes pour leur donner un cadre de vie, une vision, un espoir.

      Et encore une fois, on se tourne vers les gauchistes pour leur expliquer que c’est à cause de leur vision borgne et de leur angélisme que tout cela advient.

      Ok, « on » n’a pas de solution toute prête. Mais il me semble qu’accuser ceux qui n’ont pas le pouvoir pour ce qui advient est une certaine forme d’aveuglement, aussi.

      Si cela advient, c’est aussi sans doute parce que « cela » est compatible avec le système.

    • Il me semble que le Liban où la Palestine ont été et sont soumis à de toutes autres contraintes (la politique israélienne, incluant pour partie le choix de ses ennemis, l’affaiblissement de l’OLP par exemple, la binarisation « occcidentalisme » colonial /islamisme).

      Par ailleurs, pour ce qui nous regarde plus directement, il est précisément question plus haut et de diverses manières de cette compatibilité avec le capitalisme et du fait qu’on ne peut incriminer seulement la xénophobie d’état, la persistance de la « pacification » de l’Algérie dont ont à pâtir (au premeir chef) les Arabes, le socialisme chauvin, les fafs, etc. etc. mais aussi, par delà « les gauchistes », tous les tenants d’une émancipation (que nous serions) qui s’avérent impuissants à faire vivre des #communautés_de_luttes, des territoires existentiels qui ouvrent des espaces non pas à de « l’identité » mais à des subjectivités « créatives » et conflictuelles aptes à brouiller les assignations proposées par divers dispositifs de pouvoir (de la technocratie néolibérale à l’islamisme, et j’en passe).
      Un texte, qui cause ni islam ni religion, mais peut éclairer (sans bla bla sur la civilisation métisse, évidemment) :

      La politique commence lorsque le partage du sensible est mis en question, c’est-à-dire lorsqu’il devient comme tel à la fois le terrain et l’enjeu de la #lutte. Autrement dit, une lutte devient #politique lorsque des individus et des groupes ne revendiquent plus leur place et leur identité. Lorsqu’ils assument de devenir indiscernables, et par là même, tendanciellement ingérables, là où le pouvoir se caractérise toujours plus par un souci de gestion, de faire de toute activité, invention ou forme de vie un objet de gestion.

      Fabrique du sensible
      http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=84

    • Ou matérialisme comme libération de la croyance et de la superstition. Matérialisme contre la religiosité.
      L’univers obéit à des lois physiques, naturelles et non celles des dieux
      Superstition dont nous occidentaux sommes pour la plus grande partie débarrassés. On ne peut pas en dire autant de nos amis musulmans.
      C’est ma traduction des motivation de l’appel à Lucrèce.

    • #unagi, je ne comprends pas les positions que tu sembles m’attribuer. Pour ne prendre qu’un exemple, je n’ai nul part parlé de « bon musulman » (qui est d’ailleurs évoqué en terme fort critique par P. ci dessus), tout au plus et à l’inverse évoqué la possibilité de « révolution démocratique » qui soit de fait musulmane à propos des vidéos de Pierre Torres sur Rakka ( avant leur confiscation par les orgas islamistes).

      http://seenthis.net/messages/329636

      Et je redis que l’origine a peu de portée explicative. L’homme explique le singe, et pas l’inverse.
      On peut préférer une lecture #généalogique, ou mobiliser la catégorie du #devenir (le devenir non révolté évoqué par A.).
      Oui la Hogra et les modalités de la segmentation sociale (et pas apartheid) et raciste de la population française a un rôle éminent dans la fascisation islamiste ici, et, malgré l’#antisémitisme, ça ne veut pas dire rallier les déclarations qui qualifient le phénomène de « nazi », entre autre parce que ce n’est pas l’industrie lourde mais le 2.0 qui est au travail).

      Je trouve certains posts inutilement et faussement accusateurs, faute de mieux, j’en appelle au secours provisoire d’avocats :

      D’où les trois adversaires auxquels L’Anti-Oedipe se trouve confronté. Trois adversaires qui n’ont pas la même force, qui représentent des degrés divers de menace, et que le livre combat par des moyens différents.

      1. Les ascètes politiques, les militants moroses, les terroristes de la théorie, ceux qui voudraient préserver l’ordre pur de la politique et du discours politique. Les bureaucrates de la révolution et les fonctionnaires de la #Vérité.

      2. Les pitoyables techniciens du désir - les psychanalystes et les sémiologues qui enregistrent chaque signe et chaque symptôme, et qui voudraient réduire l’organisation multiple du #désir à la loi binaire de la structure et du manque.

      3. Enfin, l’ennemi majeur, l’adversaire stratégique (alors que l’opposition de L’Anti-Oedipe à ses autres ennemis constitue plutôt un engagement tactique) : le fascisme. Et non seulement le fascisme historique de Hitler et de Mussolini - qui a su si bien mobiliser et utiliser le désir des masses - mais aussi les #fascisme qui est en nous tous, qui hante nos esprits et nos conduites quotidiennes, le fascisme qui nous fait aimer le pouvoir , désirer cette chose même qui nous domine et nous exploite.

      L’Anti-Oedipe : Une introduction à la vie non fasciste, Michel Foucault
      http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=4790

    • Je ne t’attribue rien et pas ce genre là. Je ne pense pas que l’on puisse ""réhabiliter" une version de l’islam par l’islamisme. Je pense que le « mal » est bien plus profond et qu’aujourd’hui ce sont tous les musulmans qui sont visés.. J’avais en tête certains textes d’un musulman d’apparence^^ qui disait pis que pendre de l’islam avec en filigrane bien appuyé "je ne suis pas ca, je suis un français comme vous.
      D’où ma réflexion qui n’avait rien à voir avec ton post. Mille excuses.

    • @unagi, sans doute que je m’exprime mal, et que pour tes post, de nouveau, j’ai mal compris. Ce qui est drôle c’est que le mel de A. que j’ai relayé ici relève lui aussi d’une lecture partielle de mes posts et relais sur ces histoire depuis le 7 janvier ici ; j’avais entre autres choses pris des distances avec les explications en termes d’islamophobie pour parler de xénophobie, cité le « Il faut défendre la société » de Foucault pour insister sur le #racisme_d'état comme gestion #politique des #populations. Mais ce malentendu me parait avoir été utile (cf. son mel que je ne met pas en doute, sauf sur la vision un peu trop essentialiste de la religion, qui fait peu de cas de ses usages, mais en l’occurrence le salfafisme n’a rien de libérateur).
      Par ailleurs, ayant un bon moment habité Vitry sur Seine et dépendu de staffs précaires ou d’allocs, j’ai par empathie (malgré tout) d’exilé de l’intérieur probablement un peu trop sociologisé lors de mes choix de post (sur les frères pois chiches et Koulibali).
      Pour contredire (?) Foucault sur D&G, nous serions structurés par le manque de politique < :) (connait pas les émoticons, ça doit être un imbécile coiffé d’un bonnet d’âne qui sourit béatement)

  • Chronique d’un « #Charlie », couille molle ordinaire, Thomas Misiaszek, #citoyen européen - Libération
    http://www.liberation.fr/debats/2015/01/20/chronique-d-une-couille-molle-ordinaire_1184556

    Après l’électrochoc des attentats, qu’est-ce que j’ai l’intention de faire maintenant ? Soyons honnêtes : rien. (...)
    Dans les années 2000, ambiance de fin de soirée, le 11 septembre, les attentats de Madrid, de Londres, ça commence à sentir le roussi. Mais bon, même si le FN au deuxième tour des élections présidentielles a réussi à mobiliser pour une manif une partie des couilles molles comme moi, on s’est toujours senti relativement libre de ne rien foutre. Et aujourd’hui, la force de l’#habitude a pris le pas sur le #volontarisme.

    Ce n’est bien sûr pas la seule raison de mon état d’esprit. En plus de ces facteurs exogènes, sociologiques ou historiques, s’ajoute un certain fatalisme simpliste. Celui-ci consiste à croire que la couille-mollitude existera toujours, de même que les méchants, de même que les héros. Il convient donc d’attendre que les héros gagnent contre les méchants et d’en profiter, en bon passager clandestin. Ce raisonnement ne résiste bien sûr pas à la critique. C’est pourtant une des bases indéfectibles de la #résignation.

    Oui, il aurait pu dire "les assis" au lieu de couille molle, mais c’était, j’imagine, pour... consonner avec le style Charlie.

  • Les citoyens européens consultés rejettent massivement la clause d’arbitrage du traité transatlantique de libre échange - Reporterre
    http://www.reporterre.net/Les-citoyens-europeens-consultes

    En publiant les résultats, la #Commission_européenne a indiqué que « toutes les réponses seraient également prises en considération » mais, comme M. de Gucht, elle considère que sur 150.000 réponses reçues, 97 % étaient semblables et adressées depuis des plates-formes citoyennes. Elle indique qu’elle continuera ses consultations avec les autres institutions de l’UE et les parties prenantes, dont les #citoyens ne font pas partie.

    Pour Paul de Clerck, responsable de la campagne sur le commerce aux Amis de la Terre Europe, « La Commission européenne montre son mépris total de ceux qui se sont mobilisés en masse pour exprimer leur opposition à un traitement de faveur pour les investisseurs dans les négociations UE-États-Unis en cours. Cette annonce est une preuve de plus que les négociations du #TTIP sont un cheval de Troie dangereux des #multinationales, au détriment de la protections essentielle des personnes et de l’#environnement. »

    #UE #TAFTA #libre_échange #capitalisme

  • A propos de Charlie
    http://dndf.org/?p=13979

    Ce sont ces dangers, ces insécurités qui, de la République à la Nation, se sont fugacement cristallisés dans le mythe de la citoyenneté comme protection. Celle qu’apporte un vrai Etat-nation et une citoyenneté nationale non seulement identitaire mais identitaire parce que protectrice, celle qui a foutu le camp depuis les années 1970. Mais la citoyenneté nationale n’est pas innocente ni dans sa naissance ni dans ses implications. Elle se construit face à « l’Autre » qui la menace et elle implique la suppression de la menace. Aujourd’hui l’islamisme, demain ou en même temps la lutte de classe ou les luttes de femmes. Quatre millions de personnes se rassemblent et ce qui est frappant c’est le vide du discours : il n’y a rien à dire, rien à faire d’autre que de dire « je suis républicain », rien d’autre qu’à comprendre « ce qu’est une nation », rien d’autre qu’à promener une immense représentation de la République menacée par d’anonymes corbeaux noirs que tout le monde identifie sans peine.

    #France

    • Ce ne sont pas quatre millions d’ « idiots utiles » qui sont descendus dans la rue, en France, le dimanche 11 janvier. Ils ne réclamaient pas une « opération militaire intérieure » mobilisant 10 000 soldats déployés sur le « territoire national » (déclaration du gouvernement le lundi 12). Dès l’après-midi et la soirée du mercredi 7 (le jour de la tuerie à la rédaction de Charlie) c’est spontanément que se sont organisés les premiers rassemblements et les premières #manifestations citoyennes sur les « #valeurs_de_la_République » et la « liberté d’expression », contre « la barbarie », et qu’est apparu le slogan « Je suis #Charlie ». Il n’était pas besoin de « l’exhortation de l’Etat » et de la mise en branle qui a suivi de l’écrasante machine de propagande. L’Etat a pris le train en marche, non sans quelques maladresses au départ comme celle de l’organisation des manifestations sous l’égide d’un cartel des organisations politiques. Le 11 janvier, le personnel politique était plutôt discret face à un cadeau en partie empoisonné pour la nature actuelle de l’Etat que l’on ne peut plus qualifier simplement de national.

      (...) Ramener l’énorme mobilisation du dimanche 11 janvier à une affaire de manipulation, de propagande, d’embrigadement est un peu facile et à la limite réconfortant. En aurait-il été ainsi, encore faudrait-il expliquer que ça ait marché. Ce n’est pas si simple et peut-être plus grave. Cette soudaine mobilisation du dimanche 11 janvier 2015 était éminemment actuelle.

      L’événement n’est pas survenu comme un coup de tonnerre dans un ciel serein. Dans tout les pays européens, que cela soit sous des thématiques de gauche (Front de Gauche, Podemos, Syriza …) ou de droite (inutile de donner la liste), la #citoyenneté_nationale est devenue l’idéologie répondant à la crise ramenée à l’ « injustice de la distribution des richesses ». Cette « citoyenneté nationale » sous-tend tout un discours mettant en cause la légitimité de l’Etat devenu un appareil dénationalisé responsable de l’injustice. Quand les manifestants applaudissent au passage des cars de #CRS, c’est à l’ordre rêvé de l’Etat protecteur « d’avant la mondialisation libérale » qu’ils rendent hommage et qu’ils croient retrouver . Cela, momentanément, quelles que soient la diversité des insécurités, des dangers, réels ou fantasmés, qui menacent leur vie.

      (...) A la suite des attaques du mercredi 7 et du vendredi 9, les actes anti arabo-musulmans se sont multipliés, mais considérons plutôt l’autre face de la même pièce, l’attitude ouverte et humaniste (ce qui nous évitera les facilités de la condamnation humaniste du racisme et de « l’islamophobie »).

      L’injonction humaniste à accepter « l’Autre » présuppose l’existence de « l’Autre », sa construction comme tel et donc la hiérarchie vis-à-vis de « l’Un » qui a le pouvoir de dire qui est « l’Autre ». Entre « Nous » et « les Autres », il y a une organisation de la société qui s’impose aux individus et préexiste à chacun d’eux. Ceux qui sont invités à « accepter l’Autre » constituent la société normale, légitime. A l’origine des Uns et des Autres, il y a le pouvoir simple et brut. L’Un est celui qui a le pouvoir de distinguer.

      La distinction est la mise en pratique réelle, empirique, quotidienne de l’#universalisme du citoyen. Si l’on abandonne la baudruche d’un « vrai universalisme », l’Occident peut légitimement s’accaparer le monopole de valeurs universelles, si besoin est avec des F16 et des Rafales. L’universalisme est une production idéologique lié au mode de production capitaliste, à l’#abstraction du travail, de la valeur et du citoyen. Ce mode de production est le seul universel et à pratiques idéologiques universelles, à condition que les individus correspondent aux critères de l’universalité, c’est-à-dire qu’ils ne soient pas des femmes ou entretenant des liens communautaires, ethniques, raciaux, familiaux, religieux en concurrence avec l’Etat-nation. Un État, c’est un État-nation car c’est un État capitaliste, il ne connait pas de communautés intermédiaires, d’identités multiples reconnues en son sein, et démarque comme corps étrangers, communautés particulières, donc nuisibles, tout ce qui nuit ou interfère dans son critère d’homogénéité universelle. Toute médiation entre le pouvoir et l’individu a cessé d’exister. Il faut insister sur ce moyen terme qu’est l’État-nation dans sa structure politique, moyen terme sans lequel on ne ferait que renvoyer grossièrement l’explication de l’homogénéisation au développement de la valeur et du capital, à partir desquels on peut expliquer tout et n’importe quoi dans une totalité indifférenciée. Si seul l’État est censé représenter l’individu abstrait de ses déterminations qu’est le citoyen, individu « émancipé », la seule garantie de son « émancipation » est son appartenance-intégration à la collectivité nationale représentée par l’État.

      La #religion, quant à elle est une forme primaire, instable et inaccomplie, d’universalisme de l’Etat, d’idéologie sous laquelle s’effectue la pratique politique. Primaire et instable car au moment où la religion se constitue en idéologie dominante en coagulant les idéologies sous lesquelles s’exercent les pratiques des rapports sociaux et de production, elle révèle et revendique que l’universalité abstraite de l’Etat n’est pas dans l’Etat lui-même, qu’il n’est pas lui-même « la religion réalisée » (Marx, La Question juive).

      « L’Etat politique parfait est, d’après son essence, la vie générique de l’homme par opposition à sa vie matérielle. Toutes les suppositions de cette vie égoïste continuent à subsister dans la société civile en dehors de la sphère politique, mais comme propriétés de la société bourgeoise. Là où l’Etat politique est arrivé à son véritable épanouissement, l’homme mène, non seulement dans la pensée, dans la conscience, mais dans la réalité, dans la vie, une existence double, céleste et terrestre, l’existence dans la communauté politique, où il est considéré comme un être général, et l’existence dans la société civile, où il travaille comme simple particulier, voit dans les autres hommes de simples moyens et devient le jouet de puissances étrangères. L’Etat politique est, vis-à-vis de la #société_civile, aussi spiritualiste que le ciel l’est vis-à-vis de la terre. (…) L’Etat démocratique, le véritable Etat, n’a pas besoin de la religion pour son achèvement politique. Il peut, au contraire, faire abstraction de la religion, parce qu’en lui le fond humain de la religion est réalisé de façon profane. » (ibid).

  • Usage et dénonciation de la notion d’ethnie basque par l’anti-départementalisme en Pays basque nord
    http://lapurdum.revues.org/60#tocto1n3
    Le #double_bind auquel les jacobins assignent les revendications de #minorités culturelles et linguistiques : soyez ce que je vous demande de ne pas être.

    le recours aux idées polygénistes, à partir desquelles se formule l’argumentaire de l’opposition à la départementalisation [du #Pays_Basque], ne fait que réitérer de façon symétrique et inverse, le modèle raciste qu’il entend dénoncer. Au delà du fait que cette position soit paradoxale, elle participe à la stigmatisation du mouvement départementaliste. Aussi, une telle prise de position n’est légitime que dans le cadre de la légitimité totale de la représentation nationale de l’#identité instaurant une hiérarchisation entre les cultures dites régionales et la culture nationale citoyenne.

    L’effet central de cette idéologie est que s’instaure une hiérarchisation des cultures. Deux catégories apparaissent alors :

    – La culture française est perçue comme apte à créer du politique. C’est une culture démocratique. Le fait qu’elle soit démocratique la rend, dans un contexte de forte croyance en la race - ou autrement dit, en référence au présupposé mythique d’une équivalence inconditionnelle entre traits de « #nature » et faits de #culture - apte au « #métissage ». Tout le monde peut être français. En contre partie, cette faculté est parfois vécue comme ayant pour conséquence de rendre ce qui est pensé comme relevant de la culture française comme faible, comme peu culturel mais de « Culture » politique très forte. L’idée de #citoyenneté française, et en filigrane d’identité française, est perçue comme compatible avec la #diversité culturelle.

    – La culture basque est perçue, dans le cas où l’on admet qu’elle soit une culture, comme intrinsèquement non-apte à s’inscrire dans un cadre politique, comme par nature incompatible avec le champ politique de la citoyenneté. Le fait qu’elle soit pensée comme régionale, folklorique, bio-raciale et a-temporelle suggère qu’elle est une culture forte donc pure, non apte au métissage. L’idée étant qu’en Pays basque, tout le monde ne peut pas être basque. Cela débouche sur l’idée qu’il serait tout à fait dangereux de la rendre politique.

    Dans un numéro hors-série de la revue Atlantica Magazine, financée par le Conseil général des Pyrénées-Atlantiques, François Bayrou, s’inscrivant dans ce même type de représentations, écrit :

    « Ce que j’ai toujours admiré chez le Basque, c’est la force de sa foi absolue dans le domaine religieux et politique. Il y a chez lui un aspect granitique. Pour lui, les choix sont tranchés : blanc ou noir. Le Basque est toujours prêt à aller au bout de son combat. Le Béarnais est, lui, souvent sceptique, comme s’il savait que toute médaille a son revers. L’ironie est chez lui une seconde nature, comme une sorte de politesse. Son intelligence est ennemie des certitudes. Il y a, chez les Béarnais, une manière de s’engager qui ne laisse jamais de doute sur leur sentiment. Je suis un peu comme cela. Mais, dans ma famille, heureusement nous savons mélanger les genres. Si je suis un pur produit du Béarn, ma femme est née à Bayonne d’une vieille famille boucalaise avec des racines à Bidache, à Hasparren, à Saint-Pée-sur-Nivelle. Nos enfants sont vraiment basco-béarnais ! C’est peut-être pourquoi j’aime tant les Pyrénées-Atlantiques ».

    L’argumentaire de ce texte suggère que l’identité basque ou béarnaise, et en filigrane l’identité dite régionale en général, correspond à des traits de caractères prédéfinis, à une condition culturelle a-temporelle « ethnique » puisque strictement pensée comme un élément du passé. Cette position permet de montrer que la basquité ne peut être par nature que singulière et donc étrangère à la sphère du politique. En ce sens, elle est forcément pensée, dans le cas où elle se voudrait politique, comme « ethniciste » et en compétition avec l’identité citoyenne française considérée, elle, a contrario, du fait de sa condition nationale comme apte à l’évolution, à la pluralité. Ce numéro hors-série de la revue Atlantica Magazine est publié quelques semaines après la manifestation du 9 octobre 1999, en faveur du Département Pays Basque. La composition de ce numéro hors série apparaît en effet comme une réponse à la revendication départementaliste. En conséquence, on ne peut comprendre le ton de ce texte militant que si l’on prend en compte le fait qu’il s’inscrit dans ce contexte et qu’il a recours à l’usage de la distinction hiérarchisante entre culture régionale et nationale de manière à démontrer le caractère irréaliste des revendications du mouvement départementaliste. Par ailleurs, la référence à l’origine tient un rôle particulièrement important au sein de cette dialectique. Effectivement, l’utilisation des termes ou expressions « pur produit du Béarn », « née », « vieille famille », « racines » permet de confirmer le caractère par nature essentialiste de l’identité culturelle locale.

    Enfin, François Bayrou, président du Conseil Général des Pyrénées-Atlantiques, en conclut que ses « enfants sont vraiment basco-béarnais » : il considère donc ici les caractéristiques de la filiation comme étant les garants d’une équivalence de traits culturels, et participe donc clairement d’une vision « ethniciste » du monde.

    –------------------------------

    au sein de l’opposition au projet, ce qui est pensé comme relevant de l’identité basque ne l’est généralement qu’en fonction de la famille, de la filiation, de l’ascendance, de l’hérédité, et au final qu’en rapport à la nature. Notre informateur membre de l’association CAP Vivre Ensemble estime que la volonté d’apprentissage des langues régionales doit correspondre « à un terrain culturel familial ». Il se dit « personnellement, un peu bouche bée de voir des gens qui viennent d’Amiens ou de Tourcoing ou d’ailleurs mettre des enfants à l’ikastola quand ils arrivent ici ». Selon lui, ce comportement est contraire à l’esprit de la République. Il qualifie de « rien de plus normale » l’attitude des personnes qui ont leurs « racines au Pays basque » et qui veulent voir « leur langue pratiquer, durer et être transmise à leurs enfants », mais estime qu’« il ne faut pas non plus en arriver à des extrêmes ». Il précise que les langues régionales doivent être « la continuité d’abord d’une tradition et d’une transmission avec un terreau quelque part, je conçois mal, en effet, que cela ne corresponde pas à une tradition ».

    Du point de vue #linguistique, la demande de co-officialisation de la langue basque revient donc, pour les opposants au projet départementaliste, à ethniciser la région. Aussi, l’anti-départementalisme n’adhère pas à l’argument soutenant que l’enseignement public du basque au Pays basque éviterait que ne se désignent dans les écoles ceux qui veulent apprendre le basque et ceux qui ne veulent pas l’apprendre. Ce type de réforme ne fait pas sens pour les associations anti-départementaliste puisqu’elles considèrent que ce qui relève de la culture basque ne peut être politique, ne peut être pour tous. Le mouvement départementaliste, lui, tente de conceptualiser l’idée d’une « identité territoriale » qui impliquerait qu’en Pays basque tout le monde apprendrait le français et le basque, tout le monde parlerait ou en tout cas maîtriserait les deux langues. Avec cette logique territoriale, les associations départementalistes tentent de s’inscrire dans une logique étrangère à tout #essentialisme.

    Ainsi, paradoxalement, ce sont les opposants à la co-officialisation qui s’inscrivent - tout en la dénonçant - dans une logique ethnique : en soutenant que seuls apprendront le basque ceux qui voudront l’apprendre ; ils désignent alors la communauté des Basques, la communauté des bascophones au sein du Pays basque lui-même.

    Cette manière de présenter les choses permet de passéifier et de folkloriser la condition de Basque, de l’inscrire définitivement comme une culture « régionale » et « minoritaire » ; et d’écarter définitivement la supposition que cette culture minoritaire est aussi, du fait de sa non représentation politique, minorisée.

    #langues_sans_frontières

    • même usage racialiste à l’encontre des Corses :

      Qu’est ce la nationalité corse ? J’ai 10000 ans de sang corse et d’histoire de la corse mais je n’ai pas 5 ans de résidence... alors que Talamoni fils de portuguais et de sarde prétend représenter la "nation corse’ qui est inséparable son histoire

      https://twitter.com/YvesPDB/status/678509033532338176
      https://twitter.com/YvesPDB/status/678509859705397248

      de la même teneur dans « le courrier picard »

      Dès que vous en avez assez de bâfrer avec des châtaignes et du fromage de chèvre, amis corses, dites-le nous !

      (sans relever les autres allusions et amalgames foireux dont l’article est assez chargé)
      http://www.courrier-picard.fr/france-monde/quelque-chose-est-casse-en-corse-ia210b0n693513

    • Nous sommes alors en présence d’une conception de la nation, partiellement déterminée par un critère culturel, la langue, et non strictement par une adhésion à des valeurs politiques. Cette conception de l’État-nation demeure aujourd’hui la conception dominante et consensuelle en France. C’est en référence à cette conception de la nation que l’opposition à la départementalisation du Pays basque (5) considère que la reconnaissance de la langue basque (euskara) impliquerait également celle d’un territoire, le Pays Basque, ainsi que celle d’un groupe (les Basques). Au final, ce type de reconnaissance introduirait une relation conflictuelle entre deux interprétations de la nation. C’est pourquoi, dans ses réponses aux revendications linguistiques régionalistes, le Conseil constitutionnel fait régulièrement référence à l’article 2 de la loi fondamentale, selon lequel « la langue de la République est le français ».

      Aussi, le Conseil ne conçoit pas que les citoyens français puissent avoir le droit, dans la vie publique, de pratiquer une autre langue que le français. Ce raisonnement tend à laisser penser que le Conseil définit la nation non pas par le strict partage de valeurs politiques mais également par le partage d’une réalité linguistique, l’usage collectif du français. Dans ce cadre, la conception républicaine de la nation française est culturalisée. La profondeur historique de cette conception de l’État-nation et sa vigueur maintenue expliquent la paralysie du pouvoir politique en la matière. La difficulté majeure à laquelle se heurte le processus de reconnaissance des langues régionales provient de la conception même de la nation sur laquelle la Constitution se fonde. À partir du moment où l’on conçoit la communauté nationale selon une logique culturelle – du moins partiellement –, on est conduit à ne concevoir l’existence collective de groupes au sein de cette nation qu’à partir d’une logique communautariste. En France, la référence que l’on fait volontiers à l’idée de nation comme produit politique, fondé sur des normes et des valeurs qui définissent la citoyenneté, est intimement mêlée à un imaginaire collectif qui rassemble les images d’une histoire largement mythique. Le rôle accordé à la langue nationale est originaire et reste central dans cette construction. Ainsi, du point de vue factuel, l’opposition entre la conception ethniciste de la nation – qui serait revendiquée par le nationalisme basque et dont le départementalisme basque serait l’héritier –, et celle dont l’État français aurait le secret, exclusivement issue d’une adhésion librement consentie à un ensemble de valeurs politiques, ne tient pas.

  • Comment l’obsession sécuritaire fait muter la démocratie, par Giorgio #Agamben (Le Monde diplomatique, janvier 2014)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2014/01/AGAMBEN/49997

    L’article 20 de la loi de programmation militaire, promulguée le 19 décembre, autorise une surveillance généralisée des données numériques, au point que l’on parle de « Patriot Act à la française ». Erigé en priorité absolue, l’impératif de #sécurité change souvent de prétexte (subversion politique, « terrorisme ») mais conserve sa visée : #gouverner les #populations. Pour comprendre son origine et tenter de le déjouer, il faut remonter au XVIIIe siècle…

    ... il faut comprendre la formule qu’on attribue à Quesnay, mais qu’en vérité il n’a jamais écrite : « Laisser faire, laisser passer ». Loin d’être seulement la devise du libéralisme économique, elle désigne un paradigme de gouvernement, qui situe la sécurité — Quesnay évoque la « sûreté des fermiers et des laboureurs » — non pas dans la prévention des troubles et des désastres, mais dans la capacité à les canaliser dans une direction utile.

    Il faut mesurer la portée philosophique de ce renversement qui bouleverse la traditionnelle relation hiérarchique entre les causes et les effets : puisqu’il est vain ou en tout cas coûteux de gouverner les causes, il est plus utile et plus sûr de gouverner les effets. L’importance de cet axiome n’est pas négligeable : il régit nos sociétés, de l’économie à l’écologie, de la politique étrangère et militaire jusqu’aux mesures internes de sécurité et de police. C’est également lui qui permet de comprendre la convergence autrement mystérieuse entre un libéralisme absolu en économie et un contrôle sécuritaire sans précédent. (...)

    (...) Von Justi nomme ainsi Politik le rapport d’un Etat avec les autres et Polizei le rapport d’un #Etat avec lui-même : « La #police est le rapport en force d’un Etat avec lui-même. »

    #citoyen #dépolitisation #Faire_vivre_et_laisser_mourir

  • Uneven Citizenship: Minorities and Migrants in the Post-Yugoslav Space

    The special issue revolves around the relations between citizenship and various manifestations of diversity including, but going beyond, ethnicity. A number of interesting recent attempts to rethink citizenship are addressed by the addition of ‘uneven citizenship’ to the debate. While referring to uneven citizenship the special issue not only engages with exclusionary legal, political and social practices but also other unanticipated or unaccounted for results of citizenship policies. The individual papers address statuses, rights, and duties of refugees, internally displaced persons (#IDPs), returnees, Roma, ‘claimed co-ethnics’ as well as various interactions between dominant and non-dominant groups in the post-Yugoslav space.

    http://www.tandfonline.com/toc/reno20/current
    #citoyenneté #Balkans #ex-Yougoslavie #minorité #migration #articles_scientifiques #diversité #déplacés_internes #Roms

  • #Charb en 2011 : « J’en ai marre qu’on s’inquiète de voir les musulmans modérés ne pas réagir »
    http://www.liberation.fr/culture/2015/01/10/charb-en-2011-j-en-ai-marre-qu-on-s-inquiete-de-voir-les-musulmans-modere #Islam #France
    Le théâtre du Rond-Point diffuse une interview dans laquelle le directeur assassiné de « Charlie » s’énervait que l’on demande aux musulmans de s’engager contre les islamistes radicaux.

    • « On ne pense pas que l’#islamisme va prendre le pouvoir en France, on sait très bien que c’est une #ultraminorité, qu’ils sont quinze cons à manifester. Pareil pour les catholiques intégristes, jugeait-il. On s’inquiète de voir les #musulmans modérés ne pas réagir mais c’est parce qu’il n’y a pas de musulmans modérés en France, il n’y a pas de musulmans du tout, il y a des gens qui sont de culture musulmane, qui respectent le ramadan comme moi je peux faire Noël et bouffer de la dinde chez mes parents, mais ils n’ont pas à s’engager plus que ça contre l’islam radical en tant que musulmans modérés, puisqu’ils ne sont pas musulmans modérés, ils sont #citoyens. »

      #Charb #Charlie_hebdo

  • La #démocratie se faisant
    http://www.laviedesidees.fr/La-democratie-se-faisant.html

    La crise de la démocratie touche toute société moderne. Par contre, les nouvelles pratiques de politicisation varient selon le contexte historique et le sens accordé à la citoyenneté. L’enquête approfondie au sein du milieu activiste lyonnais et celui de Helsinki permet à la sociologue finlandaise Eeva Luhtakallio d’en saisir les dynamiques et les logiques.

    #Revue

    / démocratie, citoyenneté

    #citoyenneté

    • Dans une lettre ouverte adressée dès le 17 novembre à la présidence de la Commission, le Bureau européen de l’#environnement (EEB) rappelait que « 400 000 #citoyens européens meurent prématurément chaque année du fait de la #pollution atmosphérique ». Selon ce groupe d’ONG influent, Bruxelles passerait à côté d’un « énorme bénéfice en termes de #santé pour l’#économie européenne ». La Commission avait elle-même évalué de 40 à 140 milliards d’euros les gains attendus de la nouvelle directive.

      Le 1er décembre, onze ministres de l’environnement – dont Ségolène Royal pour la France, Céline Fremault pour la Belgique, Isabel Garcia Tejerina pour l’Espagne, Barbara Hendricks pour l’Allemagne – ont eux-mêmes écrit à Jean-Claude Junker pour s’alarmer de ces projets de suppression. Ils rappellent que « 79 % des Européens, selon un récent sondage, souhaitent que l’Union agisse » sur l’air.

      « Une politique de l’air progressivement plus contraignante et une économie circulaire efficace sont fondamentales pour faire progresser l’Union vers une économie à faible teneur en carbone et économe en ressources et pour préserver les citoyens européens des risques sanitaires liés à l’environnement, soulignent ces ministres. Les bénéfices de ces deux paquets législatifs dépassent de loin la sphère environnementale. Ils sont aussi des éléments clés de la mise en œuvre de la stratégie de croissance et d’emploi de l’Union pour les dix prochaines années. » 180 000 nouveaux #emplois pourraient être générés par les mesures en faveur de l’économie circulaire.

      Intense #lobbying du #patronat
      Depuis plusieurs semaines le patronat européen fait un intense lobbying auprès de #Bruxelles pour demander l’abandon du paquet air et la réécriture du projet de directive sur l’économie circulaire d’un « point de vue économique, et non purement environnemental ».

  • Un projet auquel j’avais participé il y a longtemps, quand on tâtonnait pour trouver des solutions pour que des femmes analphabètes, d’un certain âge et ne parlant pas très bien le français puissent devenir citoyennes suisses... Le projet a démarré notamment avec le soutien de l’association #Camarada (—> bientôt un billet sur @visionscarto sur cette association, n’est-ce pas @reka ?) puis a été un peu pris en main par le bureau de l’intégration de #Genève...
    Et voilà le résultat, un #test sous forme de #quizz pour pouvoir accéder à la première étape du processus de #naturalisation...

    Enfin Camarada a dans les mains un outils grâce auquel pouvoir préparer les femmes qui passent dans son centre...

    Les personnes demandant la #nationalité suisse dans le canton de Genève doivent désormais répondre correctement à 40 questions sur 45 tirés au hasard sur un total de 200 questions disponibles...
    Mieux connaître la #Suisse et Genève

    Le #didacticiel suivant vous permettra d’améliorer vos connaissances sur Genève et la Suisse, ce de manière indépendante et ludique. Disponible en ligne, ce programme est divisé en 5 différents modules thématiques.

    Le #test est disponible online... si jamais vous êtes tentés de répondre aux questions...
    http://www.ge.ch/connaitre-la-suisse

    #citoyenneté

  • #Allemagne : les « patriotes » contre l’#immigration gagnent du terrain
    http://www.tv5monde.com/cms/chaine-francophone/info/Les-dossiers-de-la-redaction/Allemagne/p-29804-Allemagne-les-patriotes-contre-l-immigration-gagnent-du-terrain.ht

    Ainsi l’importante manifestation de lundi à Dresde a-t-elle attiré des militants d’extrême droite, mais aussi de simples #citoyens qui voulaient exprimer leurs frustrations et leur mécontentement face aux difficultés du quotidien.

  • Naturalisation/Droit des Etrangers : La demande de naturalisation et le #RSA ne font pas bon ménage...
    http://www.juritravail.com/Actualite/naturalisation/Id/174671

    En conséquence, en rejetant sa demande de naturalisation au motif qu’elle ne disposait pas de ressources suffisantes lui permettant d’acquérir une autonomie matérielle, le Ministre de l’Intérieur n’avait pas commis d’erreur manifeste d’appréciation alors même que la requérante avait effectué ses études en France et qu’elle recherchait activement un emploi.

    Bref, contrairement au baratin en vigueur, les #prolos ne sont pas des #citoyens.

    • @suske, la possibilité d’obtenir la naturalisation, ou le droit à l’adoption, ou le droit au logement, ..., sont étroitement corrélés aux ressources économiques.

      En outre, pour ce qui est du RSA, ça boucle encore plus fort, avec une dose de « préférence nationale » dans ce dispositif (dès le RMI socialiste de 1998) qui exige une durée de séjour légale préalable à l’accès à ce minimum.

    • Oui, @colporteur ... Je dois être plus prudent dans mon maniement du cynisme peut-être. En l’occurrence j’utilisais l’image du pou comme représentation de la sacro-sainte nationalité. Et il me dégoute de savoir que l’on traite de la sorte une personne. Que son parcours de formation et d’insertion soit local renforce l’abject. Mais c’est légal, super. C’est pas mieux par chez moi (B) hein. Si on supprimait les nationalités, ce serait peut-être plus simple que la pauvreté ?

  • un appel à la collaboration de classes (citoyenne, s’entend !) au service d’une refondation constitutionnelle qui n’aura pas lieu.

    http://lignesdeforce.wordpress.com/2014/12/04/appel-pour-une-enieme-republique-la-pensee-pouf-pouf

    Cette VIe rép. (ça sonne comme un nom de régiment parachutiste ; mauvais signe !) présente surtout l’avantage de se situer après la Ve. Ces gens ont beaucoup d’ordre.

    Le deuxième avantage de ce type d’initiative totalement hors du réel, est que chacun(e) peut apporter son manger et ses préoccupations.

    #citoyennisme
    #mélenchonnerie
    #La_république_c'est_pas_automatique
    #Claude_Guillon
    #lignesdeforce
    #VIème_république
    #amis_de_l'ordre
    #Inna_Shevchenko
    #constitution

  • IRIN Français | Que faut-il penser du déplacement des camps de #Rohingyas au #Bangladesh ? | Bangladesh | Démocratie et gouvernance | #Migration | #Réfugiés et #déplacés
    http://www.irinnews.org/fr/reportfrench.aspx?ReportID=100889

    Le #Myanmar refuse de les reconnaître comme #citoyens et rejette même le nom qu’ils se sont donné.

    Le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a récemment fait l’objet de critiques virulentes pour avoir osé prononcer le mot « #Rohingya » à l’occasion du sommet de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est, qui a eu lieu en novembre au Myanmar.

    #Birmanie

  • Pour que l’Europe investisse l’Ecole
    http://www.taurillon.org/pour-une-ecole-europeenne

    Alors que l’Europe est en proie à la montée des extrémismes, à la critique de la solidarité et aux accusations de « tourisme social », on peut légitimement s’interroger sur l’existence d’une réelle citoyenneté européenne.

    Culture & Histoire

    / Citoyenneté, #Europe_à_l'école

    #Culture_&_Histoire #Citoyenneté
    http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1272048-parler-de-l-europe-a-l-ecole-pas-facile-de-convaincre-les-

  • Salariat ou revenu d’existence ?
    Lecture critique d’André Gorz
    http://www.laviedesidees.fr/Salariat-ou-revenu-d-existence.html
    #revenu_d'existence #citoyen
    « Gorz a mesuré, avec justesse, les transformations du travail à partir des années 1970, devenant à ses yeux de plus en plus aliénant. Il en a conclu qu’afin de s’en libérer, il fallait promouvoir un revenu d’existence assurant pour tous des conditions de vie décentes. La proposition est séduisante, mais, comme le souligne R. Castel dans ce texte posthume, elle est économiquement et historiquement contestable. »

    Revue futuribles, n° 184, février 1994
    Revenu minimum et citoyenneté. Droit au travail vs. droit au revenu
    https://www.futuribles.com/fr/base/revue/184/revenu-minimum-et-citoyennete-droit-au-travail-vs-
    "Mais il est à craindre qu’il ne soit finalement considéré comme un salaire qui rémunère les activités informelles, en particulier domestiques et familiales, de la sphère privée, en raison de leur « utilité sociale » et ne les fasse tomber sous le contrôle de l’Etat. Au demeurant, le revenu qui leur serait ainsi « octroyé » par celui-ci placerait les individus en situation de dépendance et ne leur conférerait aucun des droits de citoyenneté qui reposent sur le droit du travail, c’est-à-dire sur le droit de toucher un revenu et de jouir de la plénitude des droits civiques que l’on obtient en échange du devoir de travailler dans la sphère professionnelle et point seulement informelle (micro-sociale et privée).
    Bref, l’octroi d’un revenu minimum ne saurait suppléer à l’incapacité qui est la nôtre d’assurer à tous un véritable droit à l’emploi qui cependant demeure, dans nos sociétés, la condition première d’une pleine citoyenneté."

    Théorie de la justice, revenu et citoyenneté
    Jean-Marie Harribey
    Pdf : http://harribey.u-bordeaux4.fr/travaux/valeur/justice-revenu.pdf

    Revenu de citoyenneté et pluralité des fins légitimes
    « En faire des justifications, des contreparties obligatoires du revenu de base, c’est les soumettre d’emblée à une évaluation et à une homologation institutionnelle et les amputer de ce qui les différenciait du travail ; la spontanéité, la gratuité, le désir de faire pour le plaisir de faire, de donner. »
    http://jeanzin.fr/ecorevo/politic/revenus/pluralit.htm

    #revenu_d'existence #citoyen

  • Côte d’Ivoire : près de 700 000 apatrides selon les Nations unies - Afrique - RFI

    http://www.rfi.fr/afrique/20141109-cote-ivoire-apatrides-hcr-700-000-lancement-campagne-enfants-abandonnes-/?ns_campaign=nl_AFRIQUE091114&ns_mchannel=newsletter&ns_source=emailvision&ns_li

    Je savais que c’était un problème en Côte d’Ivoire, mais je ne savais pas que ça concernait un nombre aussi énorme.

    « Être un apatride », cela veut dire vivre sans nationalité donc sans papiers. Or sans pièce d’identité, on ne peut pas par exemple s’inscrire à l’école, ouvrir un compte dans une banque ou encore se marier ou voter.

    Selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), il y a 10 millions d’apatrides dans le monde. Le HCR vient de lancer une campagne qui s’appelle « J’appartiens » pour tenter d’améliorer la situation d’ici dix ans. En Côte d’Ivoire, il y a 700 000 apatrides, notamment pour des raisons historiques.

  • Eric Zemmour est le miroir de la déroute idéologique de la gauche - Noël Mamère
    http://blogs.rue89.nouvelobs.com/chez-noel-mamere/2014/10/21/eric-zemmour-est-le-miroir-de-la-deroute-ideologique-de-la-ga

    Nous n’avons pas su produire un nouvel #imaginaire collectif adapté au XXIème siècle. Notre « logiciel » en est resté aux Trente glorieuses, quand ce n’est pas aux programmes du #Conseil_national_de_la_résistance ou du #Front_populaire.

    Nous ne parlons plus à personne, ni aux jeunes, ni aux classes populaires, ni aux femmes, ni même aux classes moyennes. Nous n’avons pas constitué un nouveau grand récit permettant de refonder l’espoir. La gauche #productiviste, qu’elle soit dans ou hors du gouvernement, ne comprend rien à l’#écologie et aux limites de la planète.

    Ce n’est ni la droite, ni le Front national, ni Zemmour, ni même la #mondialisation ou l’Union européenne, qui en sont la cause. Nous devons nous en prendre qu’à nous mêmes. A rechercher comment, depuis des décennies, nous avons baissé la garde, renoncé à nos fondamentaux, dissous nos convictions dans une #novlangue rabâchée par les spécialistes en n’importe quoi des plateaux télés.

    Ce qui fait le succès de Zemmour, c’est notre propre incapacité à penser le monde nouveau, à en comprendre ses dynamiques, à remettre de la lisibilité là où il n’y a plus que confusion des esprits.

    Antonio Gramsci en appelait à la reconquête de l’hégémonie culturelle comme préalable à la conquête du pouvoir. Cet effort, l’#extrême-droite l’a fait depuis le club de l’Horloge, dans les années soixante dix. Eric Zemmour en est l’héritier. Il n’est que le miroir inversé de la déroute idéologique de la gauche. A nous de relever le défi pour prouver que l’heure n’est pas au déclin final mais à l’#émancipation humaine, au cosmopolitisme et à la #justice_sociale et écologique.

    • @biggrizzly a priori ça semble plutôt être le négatif de la vision de Zemmour, et définir sa vision comme le négatif de celle du camp d’en face, c’est clair que c’est pas partir sur de super bases...
      ça semble en être le négatif au moins pour ce qui est des trois premiers termes, l’écologie en revanche est plus facilement récupérable par les réacs http://seenthis.net/messages/167153#message168126 (c’est peut-être ça que tu suggérais @nicolasm)

    • Si ces mots abscons sont supposés soulever l’enthousiasme, ben... euh... Ce monsieur ne fait-il pas ce qu’il critique quelques lignes auparavant ? A savoir manquer cruellement de vision pour l’avenir... un vrai truc qui nous dit comment on vivra plus tard, dans un monde moins mortifère que le nôtre ?

      Et j’avoue que ça me gave ces gugusses qui ont eu la chance de choper quelques suffrages et quelques minutes de célébrité à la télé, et qui sempiternellement crachent dans la soupe de tout ce qui est plus à gauche qu’eux...

      Tiens on parle de Filoche par ailleurs. Même chose pour lui. Il valorise le collectif « PS », mais il crache sur le Front de gauche... et sur ses idées... Lui aussi, comme de trop nombreux autres, il ânonne à intervalles réguliers « si on en est là, c’est parce qu’on n’a pas de projet à gauche tralala pouet pouet ».

      A quoi ils servent ces gens qui ne prennent même pas le temps de lire (ni de commenter) ce que produisent les collectifs de gauche en France et ... en Amérique du Sud... et ailleurs que dans leur parti ?

    • n’empêche que je ne peux que lui donner raison...

      Nous ne parlons plus à personne, ni aux jeunes, ni aux classes populaires, ni aux femmes, ni même aux classes moyennes. Nous n’avons pas constitué un nouveau grand récit permettant de refonder l’espoir. La gauche #productiviste, qu’elle soit dans ou hors du gouvernement, ne comprend rien à l’#écologie et aux limites de la planète.

      Quant à la gauche de terrain en France, elle est vraiment minoritaire et isolée, marginalisée, on se voit nombreux à NDDL mais éparpillés sur le territoire on est invisible, incapable de donner envie aux gens modestes de partager notre vision positive de l’humanité.

      On a tellement méprisé et humilié les « réacs » depuis 68, on a sombré dans la facilité : on a abusé de la diabolisation simpliste du FN et on a rien fait pour combattre l’aigreur sociale qui a succédé à tous les reculs de la gauche, de Maastricht à Lisbonne en passant chaque délocalisation d’usine sur laquelle on a fermé les yeux, pendant que la télé, elle, nous formatait à la vie dans la jungle libérale..

    • Pour moi l’intrus est le cosmopolitisme, qui va à l’encontre de l’écologie et de la justice sociale, car pour réinventer des cultures aptes à survivre au dérèglement climatique et à la descente énergétique, il faudra bien s’enraciner, même si les cultures peuvent s’hybrider à la base. Il ne s’agit pas d’être campé sur le passé avec des trifouillis-les-oisons de souche, mais vivre d’un territoire c’est forcément un savoir adapté à un lieu presqu’unique. Est-ce que les crèves la faim du monde aspirent à être cosmopolites ? Ou plutôt à ce qu’on leur foute enfin la paix, et qu’éventuellement on les aide à rattraper le bordel qu’on a mis dans leur culture et sur leurs terres, à leurs conditions ?

    • Pris comme ça ça me semble pas mal, mais j’ai l’impression qu’il y a vite une pente qui est prise rapidement, par exemple vers le concept de #citoyen_du_monde qui me dérange vraiment. J’ai l’impression que le citoyen du monde c’est surtout le blanc qui a pu et peut prendre l’avion quand il veut pour où il veut. Ou à l’autre bout le chef d’une île qui est en train de couler pour essayer de médiatiser son cas et trouver de l’aide. Je suis pas sûr que les communautés indigènes ou traditionnelles se reconnaissent dans le concept de citoyen du monde, car je ne pense pas que ces personnes désirent quitter leurs terres ancestrales, sauf une fois que leur culture et leurs terres ont été détruites et que le salue passe par émigrer pour trouver un job de merde pour survivre et/ou envoyer de l’argent à la maison. Enfin, je pense et parle beaucoup pour des gens dont j’ignore la vie, mais en même temps ça me dérange ces concepts qui viennent d’une vision un peu trop occidentale.