• David Graeber : « La bureaucratie sert les intérêts des 1% » - Page 1 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/010116/david-graeber-la-bureaucratie-sert-les-interets-des-1

    Pourquoi les classes populaires sont-elles plus susceptibles de voter pour des populistes de droite que pour des partis de gauche ? Parce que leur expérience concrète de l’oppression vient moins du capitalisme en soi que des bureaucrates, de tous ceux dont le boulot consiste à rendre les pauvres malheureux de leur sort. L’ironie, c’est que plus se mettent en place des réformes de droite, plus il y a de bureaucrates. C’est un cercle vicieux qu’il faut dénoncer. Il existe un énorme potentiel pour la critique de gauche anti-bureaucratique.

    #contrôle #néo-libéralisme

  • L’espérance de vie des travailleurs belges de l’amiante amputée de 20 ans
    http://www.bastamag.net/Les-travailleurs-belges-de-l-amiante-meurent-20-ans-plus-tot-que-leurs

    La vie semble douce à Harmignies, petit village belge bucolique d’à peine 800 âmes, situé à proximité de la frontière française. La plupart des anciens y passent la barre des 80 ans. À condition toutefois de n’avoir jamais travaillé dans l’usine Coverit (groupe Eternit), où l’on a fabriqué de l’amiante-ciment jusqu’en 1987 : les anciens travailleurs de l’amiante vivent rarement au delà de 60 ans ! Même espérance de vie pour leurs collègues des usines Eternit de Kapelle-op-den-Bos et Tisselt, deux communes (...)

    En bref

    / #Syndicalisme, #Europe, #Classes_populaires, #Conditions_de_travail, Santé , #Toxiques, Transformer le (...)

    #Santé_ #Transformer_le_travail

  • Un Podemos « à la française » est-il possible ?
    http://www.bastamag.net/Un-Podemos-a-la-francaise-est-il-possible

    Le tout jeune parti de gauche Podemos a recueilli plus de 20 % des voix aux élections législatives espagnoles du 20 décembre. Deux ans à peine après sa création, il se place en 3e position, juste derrière les deux partis traditionnels, le Parti socialiste (22 %) et les conservateurs du Parti populaire (28 %), ce dernier perdant la majorité absolue. D’où vient le phénomène Podemos ? Quelles sont ses propositions ? Comment s’explique ce succès fulgurant ? Comment la gauche française peut-elle s’en (...)

    #Décrypter

    / #Front_de_gauche, #Politique, #Alternatives_concrètes, #Europe, Que faire face à la crise financière ?, L’Europe sous la coupe de l’austérité, #Entretiens, #Classes_populaires, Indignés de tous les pays..., A la (...)

    #Que_faire_face_à_la_crise_financière_ ? #L'Europe_sous_la_coupe_de_l'austérité #Indignés_de_tous_les_pays...

  • L’éducation des jeunes « marginalisés » sacrifiée au nom de l’austérité ?
    http://www.bastamag.net/L-education-des-jeunes-marginalises-sacrifiee-au-nom-de-l-austerite

    Il y aura du monde ce vendredi 18 décembre devant le siège du Conseil général des Yvelines, dirigé par Pierre Bédier (Les Républicains). Les élus doivent voter la suppression – ou non – de leurs conventions avec plusieurs associations chargées de faire de la prévention auprès des jeunes des quartiers de onze villes du département. « Si la décision se confirmait, plus de 3500 adolescents et adolescentes ne seraient plus accompagnés individuellement, prévient le collectif Prévention spécialisée des (...)

    En bref

    / #Classes_populaires, #Education

  • L’éducation des jeunes « marginalisés » sacrifiée au nom de l’austérité ?
    http://www.bastamag.net/Le-Conseil-general-des-Yvelines-va-t-il-amputer-une-partie-de-son-budget

    Il y aura du monde ce vendredi 18 décembre devant le siège du Conseil général des Yvelines, dirigé par Pierre Bédier (Les Républicains). Les élus doivent voter la suppression – ou non – de leurs conventions avec plusieurs associations chargées de faire de la prévention auprès des jeunes des quartiers de onze villes du département. « Si la décision se confirmait, plus de 3500 adolescents et adolescentes ne seraient plus accompagnés individuellement, prévient le collectif Prévention spécialisée des (...)

    En bref

    / #Classes_populaires, #Education

  • Logement social parisien : gabegie et usine à gaz à tous les étages | Contrepoints, Nathalie Nafy et h16
    http://www.contrepoints.org/2015/12/16/232962-logement-social-parisien-gabegie-et-usine-a-gaz-a-tous-les-etag

    Depuis des années, le discours est le même : Paris perdrait ses #pauvres et ses #classes_moyennes à cause de propriétaires trop méchants. Il faut donc protéger les #locataires de leurs griffes, ce que s’emploie ensuite à faire le législateur en pondant loi absurde sur loi absurde, quitte à corriger ensuite ses nombreuses erreurs… par d’autres lois. Et comme les autres, sœur Anne, bourgmestre parisienne, est partie en croisade à coup de lois.

    La dernière invention de la #Mairie_de_Paris, le dispositif « #multiloc’ » en est l’illustration la plus absurde puisqu’on prétend ainsi ramener les classes moyennes intramuros en payant les propriétaires pour qu’ils leur louent leurs logements. Et dans le même temps, la mairie a aussi lancé une politique de récupération/expropriation des chambres de bonne inoccupées, au prétexte qu’un million de mètres carrés seraient inutilisés dans les beaux quartiers.
    Toute l’idée derrière ces bricolages législatifs est de pousser à la #mixité_sociale puis de se féliciter bruyamment des dispositifs permettant soi-disant d’y arriver. Sur le site du parti socialiste on se glorifie ainsi qu’un immeuble social de 51 logements ait vu le jour près de la place Vendôme (1er arrondissement) et des Champs-Élysées (8ème). On apprend aussi qu’avenue de La Motte-Piquet au cœur du 7ème arrondissement, la Mairie de Paris a racheté un immeuble à 18.000 euros du m2 afin de faire vingt logements sociaux dont certains avec terrasses et balcons. Il sera possible pour une famille d’obtenir un logement de 89m2 avec vue somptueuse sur la tour Eiffel pour 900 euros par mois, charges comprises.

    Maintenant, le contribuable parisien tiquera peut-être un peu sur le fait de loger quelques familles seulement, sous prétexte de mixité, en pleine crise du #logement et à un tel prix. Par extension, il pourra calculer ce qui lui en coûtera au final lorsque la mairie sera parvenue aux 30% de logements sociaux fixée par la loi SRU, et bien se rappeler ce que scande le communiste [P"c"F] Ian Brossat, adjoint chargé du logement, qui martèle obstinément que « Les #logements_sociaux ne doivent pas être cantonnés dans le nord-est de Paris, nous devons faire de la mixité sociale partout ».

    Encore que la notion de mixité sociale à Paris fait parfois doucement sourire.

    Prenez le dispositif multiloc’, ou celui de réappropriation des chambres de bonne : normalement à destination des « classes moyennes », les petites lignes d’explication dévoilent une version très socialiste de ces dernières. Avec des revenus inférieurs aux plafonds du logement intermédiaire (41 000 euros pour une personne, 62 000 euros pour deux et 90 000 euros pour quatre), on comprend aisément qu’avec l’impératif de gagner trois fois le montant du loyer, ne seront retenus que les locataires les plus aisés et non les plus modestes.

    Quant aux HLM, leur mode d’occupation est très révélateur.

    En 2010 un article de la Tribune nous apprend que

    « (…) dans Paris, 31,4 % des locataires du parc locatif social parisien comptaient à la fin 2007 parmi les 30 % des ménages les plus #riches de France »
    Décidément, le social se niche vraiment à des endroits insoupçonnables. Mieux encore, si l’on s’amuse à lister des politiciens ou des hauts fonctionnaires qui occupent de tels logements, indépendamment de leur tendance politique, on obtient une énumération pléthorique, étayée par des scandales réguliers, que ce soit avec la gauche, avec la droite ou même le centre, personne n’est épargné.

    Un article du Monde de décembre 2013 commençait même un début de liste d’élus parisiens, toutes tendances confondues, en HLM et indiquait que les politiciens concernés « (…) invoquent en général la « précarité » de leur statut et leurs difficultés à se loger dans le privé de ce fait », ce qui ne fera sourire qu’au lendemain d’élections charnières, et encore.

    Il faut s’y résoudre, les chiffres sur l’occupation des logements HLM en région parisienne montrent un curieux paradoxe : en 2011 par exemple, 47% des locataires HLM ont des revenus supérieurs d’au moins 60% au plafond de ressources , alors que dans le parc privé, 36% des locataires ont des revenus inférieurs à ce plafond. En 2009, un des locataires HLM avait même déclaré 256.000 euros de revenus. Ces chiffres sont connus, et même commentés dans un rapport de la Cour des comptes d’avril 2015 qui y souligne que « les bailleurs franciliens ont tendance, pour équilibrer leurs opérations, à privilégier les logements du type prêt locatif social (#PLS), assortis des niveaux de loyers les plus élevés, au détriment des logements de types #PLAI et prêt locatif à usage social, accessibles aux plus modestes. »
    Ce n’est pas tout. Ce même rapport précise ainsi que « les subventions et les efforts se sont concentrés dans les zones où le coût de construction est le plus élevé et le foncier le plus rare. Ces contraintes ont souvent conduit à acquérir et conventionner des logements existants pour leur donner un statut social, sans accroissement de l’offre globale, ni modification du peuplement quand les immeubles étaient occupés. On observe en outre une part importante de petits logements au détriment des logements familiaux, car ils sont comptabilisés de la même manière dans les statistiques. »

    #Ville_de_Paris À #parti_de_notables, politique de la #rente

  • #Pologne : À droite toute !
    http://terrainsdeluttes.ouvaton.org/?p=5476

    La (résistible) ascension de l’extrême droite n’est pas seulement un phénomène hexagonal, contrairement à ce que laissent entendre bon nombre de commentaires au lendemain du second tour des élections régionales […]

    #Analyses #Lutte_des_classes_en_Europe #Zoom_sur... #Classes-sociales #contestation #Crise-économique #extrême-droite #Ordre-social #Union_européenne

  • Qui est Laurent Wauquiez, le nouveau président de la région Rhône-Alpes-Auvergne ?
    http://rebellyon.info/Qui-est-Laurent-Wauquiez-le-nouveau

    Celui qui n’hésite pas à se qualifier lui-même d’« affreux réactionnaire » a beau avoir nommé son mouvement La droite sociale, il fait partie des droitards les plus affirmés de son parti (Les Républicains). Pour vous mettre tout de suite au parfum, c’est le genre de type qui peut faire des déclarations dans le genre « Je n’aime pas les brevets de bien-pensance, qui consistent à dire qu’il ne faut pas parler avec Éric Zemmour, Michel Houellebecq ou Patrick Buisson ». On a les modèles qu’on peut...

    • Derrière l’épouvantail de l’#assistanat : la chasse aux #pauvres et aux #étrangers

      L’assistanat est devenu le thème phare de Laurent Wauquiez lorsqu’en 2011, ministre chargé des Affaires européennes, il déclarait sur Europe 1 [7] que « l’assistanat est aujourd’hui l’un des vrais cancers de la société française parce que ça n’encourage pas les gens à reprendre un travail, parce que ça décourage ceux qui travaillent ». En ligne de mire lors de cette intervention les récipiendaires du #RSA et les étrangers qui ont l’outrecuidance « très facilement, de bénéficier de nos différents outils de #solidarité ». À l’époque, le journal Le Monde avait publié un article qui faisait la démonstration que les exemples chiffrés donnés par Laurent Wauquiez pour justifier ses propos sur l’assistanat étaient bidons. Depuis, il a pris différentes positions dans la même veine, suggérant notamment qu’il serait plus responsabilisant de ne pas être payé lorsqu’on est en arrêt maladie :

      Si jamais, quand vous tombez malade, cela n’a aucun impact sur votre indemnité et votre salaire, ce n’est pas très responsabilisant. Du coup, on a un peu l’impression que la sécurité sociale est quelque chose sur lequel on peut tirer sans qu’il y ait un impact. (RMC Info, le 16 novembre 2011).

      Reconnaissons quand même qu’élu député en 2004 à l’âge de 29 ans, après quelques années de carrière comme haut-fonctionnaire [8], Laurent Wauquiez s’y connaît en assistanat puisque ça fait 11 ans qu’il vit sous les dorures de la Républiques et qu’il encaisse des #salaires très confortables grâce à l’État depuis des années. Bon, lui donne dans l’assistanat quatre étoiles puisque pour débiter des âneries à l’assemblée il touche environ dix fois le montant du RSA chaque mois (5 148,77 euros nets auxquels il faudrait ajouter son salaire de maire du Puy-en-Velay et, donc, celui de président du Conseil Régional).

      Son rapport à la question, il l’a théorisé (enfin quand Laurent Wauquiez théorise en général ça ressemble plutôt au café du commerce) dans un livre publié en 2011 et intitulé La lutte des #classes_moyennes. Quiconque a un peu de culture politique ou de connaissances sociologiques s’étouffe dès la lecture du titre. Qui a le courage d’aller un peu plus loin dans la lecture (et surtout pas mal de temps à perdre) ne peut que constater l’indigence des pages suivantes. Le nouveau président de la région se vante de briser un « tabou » en donnant la parole à ceux qui seraient des « sans voix » ayant « des difficultés à boucler leur budget en fin de mois ».
      Soit, mais qui sont les classes moyennes dont parlent Laurent Wauquiez ? Et bien les foyers dont les revenus se situent entre 1500 et 5000 euros mensuels, soit pas moins de 43 millions de personnes.

      #réactionnaire #droite_sociale

    • RSA et nazisme : comment Laurent Wauquiez justifie sa droitisation
      http://lelab.europe1.fr/rsa-et-nazisme-comment-laurent-wauquiez-justifie-sa-droitisation-26378

      ...comment le tout nouveau président de la région Rhône-Alpes-Auvergne en est-il arrivé là ? Comment « le jeune Wauquiez-Motte qui affichait une sensibilité de gauche », écrit L’Obs dans un portrait qui lui est consacré ce jeudi 17 décembre, a-t-il fini par être qualifié de « populiste » par son ancien mentor ?

      L’intéressé révèle une partie de la réponse à l’hebdomadaire, via un raisonnement qui allie histoire du nazisme et opposition au RSA. Il explique ainsi tout d’abord que « c’est le terrain, la confrontation avec des situations difficiles » qui l’a fait évoluer. Il raconte ensuite « la seconde rupture », en 2009, alors qu’il était secrétaire d’Etat du gouvernement Fillon chargé de l’Emploi.

      « Pendant deux ans, j’avais joué les courtisans, j’étais lisse, sans conviction : je ne servais à rien », commence-t-il par développer alors qu’il était lors de cette période de « deux ans », secrétaire d’Etat et porte-parole du gouvernement. Puis il ajoute :

      J’ai réfléchi à ce que je voulais porter, aux #classes_moyennes, à la façon dont elles avaient basculé vers le #nazisme parce que la République de Weimar n’avait pas su s’occuper d’elles. Lors de la bataille du RSA, je me suis libéré des logiques courtisanes.
      Un parcours du centre-droit vers la droite dure qui reste en travers de la gorge d’un « leader centriste » qui raconte à L’Obs :

      Il a commencé à la gauche de Jacques Barrot et le voilà plus facho que Le Pen.

      Ni #riches ni #prolos... pipo.

  • La percée du #FN : « Un vote contre le chômage et non contre les étrangers »
    http://www.lemonde.fr/elections-regionales-2015/article/2015/12/12/la-percee-du-fn-un-vote-contre-le-chomage-et-non-contre-les-etrangers_483023

    A rebours du discours déployé par la gauche et Les Républicains, une analyse statistique du vote Front national au premier tour des élections régionales atteste de la prévalence de la question sociale, et en particulier du #chômage, comme un des principaux motifs du vote FN.

    Les réalités migratoires et sécuritaires ont en effet beaucoup moins œuvré dans ce sens. Ce fait acte le triomphe de la stratégie d’élargissement du discours frontiste depuis l’ascension de Marine Le Pen à la tête du parti qui tend à mordre davantage sur les considérations économiques.

    L’abandon des #classes_populaires, Louis Maurin
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2015/12/08/l-abandon-des-classes-populaires_4827388_3232.html

    « Si j’étais #chômeur, je n’attendrais pas tout de l’autre, j’essaierais de me battre d’abord. » L’extrême violence des propos du ministre de l’#économie Emmanuel Macron n’a pas échappé aux cinq millions de demandeurs d’emploi, dimanche 6 décembre, au moment de voter. Que se passe-t-il dans la tête d’une caissière quand elle entend qu’un ministre du travail estime que le contrat de travail n’établit pas de lien de subordination (François Rebsamen) ? Ou quand elle voit que sa suivante, Myriam El Khomri, ne sait dire combien de fois son contrat à durée déterminée peut être renouvelé ? Une boule de haine qui monte face à l’humiliation.
    La #gauche « moderne » ignore les #classes_laborieuses ; elles lui rendent dans les urnes la monnaie de sa pièce. Voilà qui permet de comprendre la poussée du Front national, bien plus que la peur des étrangers dont la part dans la population (6,4 %), est inférieure à ce qu’elle était en 1982. L’incrédulité des dirigeants socialistes devant leur impuissance à endiguer le phénomène a une raison simple : ils ne comprennent rien à la société française.
    Certes, la gauche n’a pas abandonné les inégalités, elle n’a que ce mot à la bouche. Inégalités d’âge, de sexe, de couleur de peau ou entre les territoires nourrissent la communication politique, les colloques et les discours. Tant que celles-ci demeurent compatibles avec une très forte hiérarchie entre les exécutants et ceux qui décident, tout va bien.

    Et Maurin de conclure son papier sous #paywall par un plaidoyer pour la sociale démocratie, disparue (le NPA n’y suffit pas...).

    #CDD #précaires

    Mais il n’y a pas de percée du FN, tout au plus un maintien persistant rendu possible par la désaffection pour les autres partis
    http://seenthis.net/messages/438720

    • Tiens, je viens de laisser ce commentaire sur FB :

      Très juste, tout cela : depuis l’abandon en rase campagne des classes populaires par le PS (ref. le rapport de Terra Nova), il ne reste plus beaucoup de monde qui propose une politique en direction des prolétaires, même dans le sens élargi. Les classes populaires (pourtant démographiquement majoritaires… mais ça se verra mieux quand on en finira avec le concept sociologiquement foireux des classes moyennes) sont devenues des classes dangereuses et mal aimées : dans les villes gentrifiées, elles sont reléguées toujours plus loin des centres-ville et des services publics, les cambrousses ne se mobilisent que pour accueillir des CSP+, les banques proposent la gratuité de leurs services pour les plus aisés tout en enfonçant les gens modestes avec des frais toujours plus importants, en fait, c’est toute la société civile, politique, intellectuelle, médiatique qui ignore et méprise cette immense population, ses espoirs, ses besoins, ses problèmes.
      Et après, quand certains cyniques viennent vendanger les raisins de la colère pour accéder au pouvoir, tout le monde se la joue vierge effarouchée…

    • « Un vote contre le chômage et non contre les étrangers »

      En effet, comme le notait Jean-Pierre Le Goff, l’émergence du #chômage_de_masse produit « de puissants effets de déstructuration anthropologique et sociale ». Alors que la #valeur_travail demeure un référent individuel et collectif cardinal de la société française, l’enlisement dans la #précarité produit des effets délétères dans de nombreux pans de la société. Pour l’auteur de La fin du village (Gallimard, 2012), le chômage, en particulier des jeunes, milite pour saper « l’ethos collectif » en érodant la confiance dans l’avenir des familles.

      Peur, plus que des expériences réellement subies

      De cette défiance dans l’avenir naîtrait le creuset du vote frontiste. Elle serait également nourrie par la stagnation sociale confirmée par l’enquête de Camille Peugny sur « La dynamique générationnelle de la mobilité sociale » (2014), dans laquelle la sociologue notait une relative stagnation des positions sociales intergénérationnelles entre 1986 et 2009. En 1986, 36 % des individus (hommes et femmes) appartenaient à la même catégorie sociale que leur père contre 34 % en 2009.

      (...) Pour simplifier, on peut donc dire que moins il y a eu de crimes et délits rapportés localement, moins il y a d’étrangers établis, et plus on a voté FN dimanche 6 décembre. Ainsi, la défiance vis-à-vis de la figure de l’étranger et la peur de l’insécurité semblent davantage relever d’un sentiment et d’une crainte. C’est donc bien la perception déformée d’un environnement conçu et appréhendé comme anxiogène qui nourrit le vote FN, plutôt que des expériences réellement subies par les individus au niveau local.

      #insécurité_sociale

    • Après les annonces de Valls, pour Fillon, « réduire le chômage » est le seul moyen d’enrayer la montée du Front national
      http://www.lemonde.fr/politique/article/2015/12/16/pour-francois-fillon-reduire-le-chomage-est-le-seul-moyen-d-enrayer-la-monte

      rupture radicale, qui prévoit notamment l’abrogation des 35 heures, une réduction de la dépense publique de 110 milliards d’euros en cinq ans, la retraite à 65 ans, la mise en place d’un contrat de travail unique…(...)« Tous ceux qui pensent qu’il y a d’abord un problème d’immigration et d’identité, c’est pour contourner l’obstacle de la difficulté à faire baisser le chômage. Cela ne veut pas dire que ces problèmes n’existent pas, mais tant que l’on n’aura pas résolu cette question fondamentale du mal de vivre des Français, le FN continuera de progresser.

      #comme_un_paysan_sarthois_avec_sa_charrue a-t-il dit.

      La lutte contre le chômage, ce sera une lutte contre les chômeurs et l’ensemble des salariés/travailleurs, depuis le temps, ça commence à se savoir.

    • Gérard Longuet : les Français « ont des poils dans la main »
      http://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/citations/2015/12/16/25002-20151216ARTFIG00047-pour-gerard-longuet-les-francais-ont-des-poils-da

      « Ce qui compte le plus, c’est la motivation professionnelle. Nous avons des Français qui ont des poils dans la main, il faut le savoir. C’est-à-dire que “c’est trop dur”, “c’est trop loin”, “c’est pas ce que je veux”, “vous comprenez moi j’ai été formé pour faire du théâtre et on me propose de faire du commercial”. Ben non... », martèle-t-il.

      L’apport d’un des fondateurs du GUD ; le pluralisme de la grande coalition, voilà sa force.
      #Offre_raisonnable_d'emploi

      Raffarin : "faisons baisser le chômage, on fera baisser le FN"
      http://www.europe1.fr/politique/j-p-raffarin-faisons-baisser-le-chomage-on-fera-baisser-le-fn-2636971

      La racine du mal, c’est le chômage. (...) Un « pacte républicain » contre le chômage... pas question d’aller au-delà d’une coopération de circonstance. « Nous sommes définitivement rivaux du PS, nous le combattrons à l’élection présidentielle », a rappelé Jean-Pierre Raffarin.

  • Les #classes sociales sont de retour !
    http://www.inegalites.fr/spip.php?page=article&id_article=2110

    La main d’œuvre exécutante s’est enrichie. Elle a en grande partie accédé à la consommation, aux nouvelles technologies : 83 % des #ouvriers sont connectés à Internet (données Crédoc 2015). Elle s’est aussi féminisée : près de la moitié des emplois sont occupés par des #femmes. Les organisations qui représentaient cette classe ouvrière traditionnelle, le Parti communiste et les syndicats, ont vu fondre leurs bataillons. 8 % des salariés adhèrent désormais à un syndicat, à peine 5 % dans le seul secteur privé. Dans les PME, les syndicats ont quasiment disparu. Faute d’unité et de représentants, on a considéré que les exécutants n’existaient plus.

    Il fallait être aveugle pour ne pas voir que ceux-ci ne faisaient que changer de visage, comme continuaient d’ailleurs à le montrer quelques rares ouvrages [6]. Une grande partie des exécutants de l’industrie ont été remplacés par des postes qui ne le sont pas moins dans le secteur des services, plus souvent occupés par des femmes ou des jeunes non qualifiés. Des hypermarchés aux centres d’appels, en passant par le nettoyage ou les assistantes maternelles, une main d’œuvre peu qualifiée est au service du reste de la #société. Si les classes sociales sont périmées, comment expliquer que 15 % des enfants d’ouvriers non qualifiés figurent parmi les plus faibles au CP, contre cinq fois moins d’enfants de cadres ? (lire notre article Pourquoi les enfants d’ouvriers réussissent moins bien à l’école que ceux des cadres ?). Ces enfants sont-ils moins travailleurs ou moins intelligents ? Comment comprendre qu’en grande section de maternelle, les enfants des premiers ont trois fois plus souvent des dents cariées ?

    • D’autres facteurs ont joué. Le mot « classe » fait référence à une analyse marxiste datée, clivant la société à partir de la seule propriété des moyens de production. Au-delà dans un monde à 90 % salarié, ce critère ne permet plus de comprendre les transformations sociales et les processus de domination. Au nom des classes, on a longtemps négligé les autres critères structurants des inégalités que sont le genre, le territoire, l’âge ou la couleur de la peau, qui occupent aujourd’hui le terrain. Un ouvrier, c’était un ouvrier, peu importe qu’il soit noir, jeune, homosexuel(le) ou ouvrière. Comme l’explique Janine Mossuz-Lavau dans un ouvrage récent : « lutte des classes, pauvres et riches, ouvriers et patrons, ont fait les beaux jours de ceux et celles qui analysaient notre société (…) reléguant plus bas celles résultant d’autres caractéristiques » [7]. On en connaît aujourd’hui le retour de bâton.

  • Les travailleurs invisibles des « ghettos de riches » Enquête dans les copropriétés fermées de Buenos Aires
    http://terrainsdeluttes.ouvaton.org/?p=5438

    Les résidences entourées de grilles, de murs et de dispositifs de sécurité abritant les classes aisées se multiplient dans de nombreuses villes du monde. Les critiques à leur égard se […]

    #Analyses #Du_côté_des_dominants #Argentine #classes_supérieures #conditions_de_travail #entre-soi #Ordre-social #précarité #Ségrégation-sociale

  • ’Comment le discours médiatique sur l’écologie est devenu une morale de classe’
    http://m.nouvelobs.com/bibliobs/idees/20151125.OBS0152/comment-le-discours-mediatique-sur-l-ecologie-est-devenu-une-morale-de- #écologie #politique

    « Dépolitiser, c’est passer sous silence les causes collectives et structurelles de la pollution : l’aménagement des villes et des transports, l’organisation du travail, le fonctionnement de l’agriculture, le commerce international, l’extension infinie du marché »

    • Surtout, en parlant des « ménages » en général, cette statistique laisse entendre que tous les individus ont la même part de responsabilité. Or, un riche pollue généralement plus qu’un pauvre. Il n’est pas juste de mettre sur un pied d’égalité un cadre de direction qui possède deux voitures et prend l’avion trois fois par mois et une personne touchant le RSA qui circule principalement en bus. Un tel discours occulte les inégalités sociales.

      Que sait-on sur les inégalités sociales d’émissions de CO2 ?

      Les statisticiens commencent tout juste à construire des outils pour les mesurer rigoureusement. Une étude réalisée en 2010 par François Lenglart montre qu’un ouvrier produit 5 tonnes de CO2 par an et un cadre 8,1. Début octobre, les économistes Lucas Chancel et Thomas Piketty ont publié une étude qui montre que les 10% d’individus les plus polluants au niveau mondial (c’est-à-dire les classes moyennes et supérieurs des pays industrialisés et les classes supérieures des pays émergents), émettent 50% des gaz à effet de serre, tandis que les 50% les moins polluants n’en produisent que 10%. Mais il y a encore beaucoup de travail pour évaluer et expliquer de façon scientifique la contribution des groupes sociaux à la dégradation de l’environnement.

  • « Il faut être clair : un monde a pris fin, il n’y aura pas de retour en arrière »
    http://www.bastamag.net/Il-faut-etre-clair-un-monde-a-pris-fin-il-n-y-aura-pas-de-retour-en-arrier

    Pour combattre efficacement l’Etat islamique et son offre #Politique de mort et de désespoir, « nous devons réfléchir à la révolte qui est à la racine de ces crimes », suggère l’anthropologue Alain Bertho, qui prépare un livre sur « les enfants du chaos ». A la racine du mal, la fin des utopies, enterrée avec l’effondrement de tous les courants politiques progressistes. Le XXIe siècle aurait oublié l’avenir au profit de la gestion du risque et de la peur, indifférent à la colère des jeunes générations. Entre (...)

    #Décrypter

    / A la une, Politique, #Altermondialisme, Indignés de tous les pays..., #Entretiens, #Classes_populaires, Guerres et résolution des (...)

    #Indignés_de_tous_les_pays... #Guerres_et_résolution_des_conflits

    • Tous connaissent un déclic commun : une conversion, une rupture et la découverte d’une autre discipline de soi pour redonner un sens à leurs vies.
      La réussite d’une telle offre politique, celle de l’État islamique, tient au fait que, pour des gens déstabilisés, elle donne du sens au monde et à la vie qu’ils peuvent y mener. Elle leur donne même une mission.(...)
      Comme dit Slavoj Zizek : « Visiblement, il est plus facile d’imaginer la fin du monde que la fin du capitalisme. » Pour les djihadistes, cette fin est proche dans un monde de chaos politique, moral, économique ou climatique. Le projet politique de Daech donne du sens à leur chemin vers la mort. Il leur propose un destin. À l’espoir de la #libération_individuelle_et_collective qui portait les mobilisations passées, ils ont substitué une problématique de fin du monde et de jugement dernier.
      Leur libération, c’est de mourir en martyr ! (...) « Il n’y a que les martyrs pour être sans pitié ni crainte et, croyez-moi, le jour du triomphe des martyrs, c’est l’incendie universel » , prophétisait Jacques Lacan en 1959. Nous y sommes.(...)

      Ils ne font pas la guerre pour créer un État, comme lors d’une lutte pour l’indépendance : ils créent un « État » pour faire la guerre. L’État islamique n’a aucune vision de la paix sinon le triomphe final du califat contre des ennemis de plus en plus nombreux. Mais depuis 2001, l’idée de « paix comme but de guerre » (vieille conception clausewitzienne) n’a déjà plus cours chez les grandes puissances embarquées dans une « guerre sans fin » contre le terrorisme. Quels sont les buts de guerre ou les objectifs de paix de la coalition en Syrie ou en Irak ? On n’en sait rien. Le djihadisme nous a entraînés sur son propre terrain.(...)
      Avec l’effondrement du communisme et la clôture de toute #perspective_révolutionnaire, c’est l’avenir qu’on a perdu en route. C’est l’idée du possible qui s’est effondrée. Nous ne sommes plus dans une démarche historique. On ne parle plus d’#avenir mais de #gestion du risque et de probabilité. On gère le quotidien avec des responsables politiques qui manipulent le risque et la peur comme moyens de #gouvernement(...)
      A-t-on bien réfléchi à ce que pouvait être la figure d’une révolte sans espoir ? Ces rages radicales sont aujourd’hui devant de telles impasses qu’elles ouvrent la porte à des offres politiques de mort (...)
      La classe politique est complètement investie dans l’espace du pouvoir et de l’#État et coupée du reste de la société, en décalage total, quel que soit le parti. La #politique n’est plus une puissance subjective capable de rassembler et d’ouvrir des possibles.
      Le poids et la force du mouvement ouvrier reposaient sur sa capacité à agréger des populations variées, notamment immigrées, dans un espoir commun. La fin des #collectifs, de la notion de classes sociales, de l’idée qu’il existe un « nous » a presque fait disparaître la conscience commune d’une action encore possible. (...)
      C’est la politique comme mobilisation populaire et construction du #commun que nous avons perdue et qu’il nous faut retrouver. Quitte à provoquer un peu, je dirai que l’urgence, aujourd’hui, c’est moins la « déradicalisation » et l’hégémonie des marches militaires sur le débat politique que la montée d’une autre radicalité, une radicalité d’espérance collective qui tarisse à la source le recrutement djihadiste. Il nous faut retrouver le sens du futur et du possible, et résister au piège de la mobilisation guerrière que nous tendent les terroristes.

      #Alain_Bertho

    • Nous avons un problème avec la clôture du XXe siècle et l’effondrement du communisme. La fin du communisme, ce n’est pas seulement la fin de régimes et d’institutions en Europe de l’Est et en Russie, c’est un ensemble de références culturelles qui s’écroule, communes à tous les courants politiques progressistes. Malgré la réalité policière et répressive des régimes communistes « réels », un changement de société était, à l’époque, encore perçu comme possible et s’inscrivait dans une démarche historique, une idée du progrès. L’avenir se préparait aujourd’hui. L’hypothèse révolutionnaire qui a ouvert la modernité (la Révolution française) a été une référence politique commune à ceux qui voulaient la révolution comme à ceux qui lui préféraient des transitions pacifiques et « légales » Avec l’effondrement du communisme et la clôture de toute perspective révolutionnaire, c’est l’avenir qu’on a perdu en route. C’est l’idée du possible qui s’est effondrée. Nous ne sommes plus dans une démarche historique. On ne parle plus d’avenir mais de gestion du risque et de probabilité [5]. On gère le quotidien avec des responsables politiques qui manipulent le risque et la peur comme moyens de gouvernement, le risque sécuritaire comme le risque monétaire (la dette), qui parlent beaucoup du réchauffement climatique mais sont incapables d’anticiper la catastrophe annoncée.

      Les jeunes, ceux qui incarnent biologiquement, culturellement et socialement cet avenir de l’humanité, font les frais de cette impasse collective et sont particulièrement maltraités. Les sociétés n’investissent plus dans leur futur, l’éducation ou les universités. La jeunesse est stigmatisée et réprimée. Des pays du monde entier, du Royaume-Uni au Chili en passant par le Kenya, sont ainsi marqués depuis des années par des mobilisations étudiantes parfois violentes contre l’augmentation des frais d’inscription dans les universités. Partout, des morts de jeunes impliquant des policiers génèrent des émeutes : regardez les émeutes de Ferguson ou de Baltimore, aux Etats-Unis ; les trois semaines d’émeutes en Grèce, en décembre 2008, après le meurtre par deux policiers du jeune Alexander Grigoropoulos ; ou les cinq jours d’émeutes en Angleterre après la mort de Mark Duggan en 2011. Pour ces quelques émeutes médiatiquement visibles, il y en a des dizaines d’autres (lire notre article « L’augmentation des émeutes : un phénomène mondial »). Une société qui n’arrive plus à s’inventer pousse les gens vers des mobilisations de désespoir et de rage.

  • #Islamophobie ou #prolophobie ?, par Benoît Bréville (Le Monde diplomatique, février 2015)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2015/02/BREVILLE/52625
    Très bonne réflexion. J’avais déjà noté l’étrange consensus autour du mépris du cassos

    Fréquemment attaqués par les médias et les dirigeants politiques, les étrangers et les Français musulmans ont peu d’armes pour se défendre dans l’arène publique, ce qui permet au discours raciste de fonctionner à plein régime. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si les Roms, groupe le plus dépourvu de ressources pour s’opposer aux discours stigmatisants, font l’objet d’attaques plus rudes encore, depuis M. Jean-Marie Le Pen, qui juge leur « présence odorante et urticante », jusqu’à M. Manuel Valls, selon lequel « les Roms ne peuvent pas s’insérer en France, dans leur majorité » et ont donc « vocation à rentrer chez eux ».

    • quant aux roms et gens du voyage : la chronique du prétoire en pqr risque de couter cher aux malins qui voulaient rendre les poules volées : dab , ferrailles , bagnoles et engins , bijoux etc ; d’une autre manière que devient une cause juste quand elle ne l’est plus

    • L’idée que les populations arabe et noire posent un problème inédit dans l’histoire de l’#immigration a progressivement gagné l’ensemble du spectre politique. Elle divise même la #gauche radicale, dont certains courants postulent la singularité des immigrés « postcoloniaux » et de la manière dont ils seraient perçus par les « Blancs ». « Le traitement des populations issues de la colonisation prolonge, sans s’y réduire, la politique coloniale », indique l’appel des Indigènes de la République lancé en 2005. « C’est bien en tant qu’Arabes, que Noirs ou que musulmans que les populations issues des anciennes colonies sont discriminées et stigmatisées (11) », estime Sadri Khiari, l’un des fondateurs du mouvement. Selon lui, la « violence spécifique dont les Noirs et les Arabes sont l’objet ou qu’ils portent dans leur mémoire en tant que descendants de colonisés et émigrés-immigrés (...) détermine des revendications qui n’appartiennent qu’à eux, comme celles relatives aux discriminations raciales, au respect de leurs parents, à l’abrogation de la double peine ou, pour les musulmans, au droit d’avoir des lieux de prière dignes et de porter le voile. En réalité, même lorsque leurs exigences sont identiques à celles de leurs voisins blancs, eh bien elles sont différentes (12) ».

      Ce discours, qui contribue à mettre en #concurrence_des_causes_légitimes (celle des #classes_populaires « blanches » et celle des « #minorités ») en privilégiant ce qui les sépare au détriment de ce qui les rapproche, s’appuie sur un postulat discutable : si les Noirs et les Arabes sont discriminés, est-ce essentiellement en fonction de leur couleur de peau ou bien en tant que #pauvres ? L’exemple des « contrôles au faciès », à l’origine de fréquents affrontements entre jeunes et policiers, éclaire la problématique. En 2007-2008, deux sociologues ont suivi discrètement des patrouilles de police aux abords des stations de métro Gare-du-Nord et Châtelet - Les Halles, à Paris (13). Passant au crible cinq cent vingt-cinq contrôles, ils constatent que les personnes identifiées comme « noires » ou « arabes » ont respectivement 6 et 7,8 fois plus de risque d’être contrôlées que les Blancs. Mais une autre variable s’avère tout aussi déterminante : l’apparence vestimentaire. Les personnes vêtues d’une « tenue jeune », en particulier celles qui arboraient un « look hip-hop », présentent 11, fois plus de risque d’être contrôlées que celles portant une « tenue de ville » ou « décontractée ». Autrement dit, un « Blanc » avec un survêtement et une casquette — la panoplie de la jeunesse populaire de banlieue — est plus exposé à la répression policière qu’un « Noir » portant un costume et une cravate.

      Evidemment, la frontière entre ces variables n’est pas étanche. La jeunesse d’origine immigrée est nettement surreprésentée dans la population affichant un « look hip-hop ». Les discriminations raciales s’ajoutent aux inégalités sociales pour les renforcer, rendant ces deux problèmes indissociables. Le choix d’insister sur tel ou tel critère — la couleur de peau ou l’appartenance aux classes populaires — est à la fois politique et stratégique. Il participe de la définition des fractures de la société française. Souligner la composante sociale des inégalités permet de combattre l’idée que les populations d’origine maghrébine et africaine constitueraient un problème spécifique, totalement distinct des précédentes vagues migratoires et des classes populaires dans leur ensemble.

  • Face à l’état d’urgence et à la stigmatisation, les quartiers populaires toulousains en quête d’alternatives
    http://www.bastamag.net/Aux-Izards-une-population-inquiete-et-un-mouvement-associatif-qui-s-interr

    À Toulouse, l’état d’urgence se traduit par une hausse des perquisitions dans les quartiers populaires. Notamment celui des Izards, où a grandi Mohamed Merah. Acteur historique de la cité et des luttes locales contre les discriminations et les inégalités, l’association Tactikollectif, animée par Salah Amokrane, s’inquiète du climat à venir. Celui-ci appelle le mouvement associatif à « ne pas regarder ailleurs » quand « une partie des gamins qui font ces attentats viennent de nos quartiers », et à faire « émerger (...)

    #Résister

    / #Luttes_sociales, #Reportages, #Classes_populaires, #Guerres_et_résolution_des_conflits, A la (...)

  • Quatre ouvriers tués depuis un an : que se passe-t-il cher ArcelorMittal ?
    http://www.bastamag.net/Quatre-accidents-mortels-en-un-an-chez-ArcelorMittal-la-direction-pointe-l

    Le premier accident a eu lieu il y a presque un an, le 26 décembre 2014, sur le site d’ArcelorMittal de Dunkerque. Le salarié a été percuté par une chargeuse. Puis, le 12 avril 2015, un intérimaire se retrouve coincé puis écrasé entre deux wagons. Lui aussi décède. « Il avait très peu de formation », précise Bernard Colin, délégué syndical CGT, secrétaire du comité d’hygiène, de sécurité et des #Conditions_de_travail (CHSCT) au site dunkerquois d’ArcelorMittal. « C’est arrivé dans la cadre d’une opération de (...)

    En bref

    / #Syndicalisme, #Transformer_le_travail, Conditions de travail, #Classes_populaires

  • Le capitalisme porte en lui la guerre -
    http://www.jaures.eu/ressources/de_jaures/le-capitalisme-porte-en-lui-la-guerre-1895

    Le capitalisme est d’essence guerrière

    Au risque de vous paraître affligé de la plus cruelle monotonie, je dois dire ici tout d’abord quelle est, selon nous, la raison profonde de cette contradiction, de ce perpétuel péril de #guerre au milieu de l’universel désir de la paix. Tant que, dans chaque nation, une classe restreinte d’hommes possédera les grands moyens de production et d’échange, tant qu’elle possédera ainsi et gouvernera les autres hommes, tant que cette classe pourra imposer aux sociétés qu’elle domine sa propre loi, qui est la #concurrence illimitée, la lutte incessante pour la vie, le combat quotidien pour la fortune et pour le pouvoir ; tant que cette classe privilégiée, pour se préserver contre tous les sursauts possibles de la masse, s’appuiera ou sur les grandes dynasties militaires ou sur certaines armées de métier des républiques oligarchiques ; tant que le césarisme pourra profiter de cette rivalité profonde des classes pour les duper et les dominer l’une par l’autre, écrasant au moyen du peuple aigri les libertés parlementaires de la bourgeoisie, écrasant ensuite, au moyen de la #bourgeoisie gorgée d’affaires, le réveil républicain du peuple ; tant que cela sera, toujours cette guerre politique, économique et sociale des classes entre elles, des individus entre eux, dans chaque nation, suscitera les guerres armées entre les peuples. C’est de la #division profonde des #classes et des intérêts dans chaque pays que sortent les conflits entre les nations. [...]

    Jean Jaurès, quoi doit faire le ventilo dans sa tombe…

    • Ce matin je me faisais cette remarque que Daech est une créature monstrueuse du capitalisme débridé, qui s’appuie sur les mêmes ressorts du capitalisme débridé : exploitation/esclavagisme, financements opaques, blanchiment d’argent, sociétés écrans, pillages des ressources, contrôle des populations, militarisation, violences d’état, argent, argent, argent... Et que pour éliminer Daech il faut éliminer le capitalisme mais les états ne veulent pas. Je reconnais que c’est une vision simpliste mais c’est ce que les événements m’inspirent.

    • Effectivement, surtout si Jean-Christophe Cambadélis est censé être le nouveau Jaurès :

      http://www.franceinfo.fr/actu/faits-divers/article/jean-christophe-cambadelis-nous-entrons-dans-les-annees-de-sang-745733

      « Nous entrons dans les années de sang. Nous sommes en guerre et donc il faut un dispositif qui réponde à l’agression qui s’est perpétuée contre la France. Il y aura des morts, il faut que tout le monde en soit conscient. Ce n’est pas une opérette, c’est quelque chose d’extrêmement violent, avec en face de nous des gens extrêmement déterminés, qui cherchent à faire le maximum de morts. Imaginez une seule seconde que les 3 terroristes aient réussi à pénétrer dans l’enceinte du stade de France… C’était ça l’objectif. »

      « Il y a la nécessité de construire une coalition nationale qui se fixe comme objectif la destruction de Daech. Ensuite, il y a la sécurité maximale pour l’ensemble des Français, et toutes les idées sont bienvenues. Enfin, il y a la nécessité de garder la concorde nationale, qui va au-delà de l’unité des partis politiques. »

      « Il faut passer de la solidarité à l’action, pour détruire ce qui est une barbarie dans l’ensemble du monde. »

  • Des ouvrières rescapées du Rana Plaza créent leur propre coopérative textile
    http://www.bastamag.net/Des-ouvrieres-rescapees-du-Rana-Plaza-creent-leur-propre-cooperative-texti

    Il y a eu les 1 135 morts et les milliers de blessés de l’effondrement du Rana Plaza, au Bangladesh. Puis les engagements des multinationales de l’habillement, leurs codes de conduite et leurs chartes éthiques. Enfin, des centaines d’inspections aboutissant à la fermeture de nombreux ateliers textiles aux #Conditions_de_travail indignes. Une quarantaine d’ouvrières et d’ouvriers, traumatisés par le drame, ont décidé de ne pas en rester là et de créer leur propre coopérative textile : Oporajeo, les (...)

    #Inventer

    / A la une, #Economie_sociale_et_solidaire, #Asie_et_Pacifique, #Transformer_le_travail, #Reportages, Conditions de travail, Classes (...)

    #Classes_populaires

  • Séance du dimanche : « J’ai très mal au travail »
    https://quartierslibres.wordpress.com/2015/11/08/seance-du-dimanche-jai-tres-mal-au-travail

    L’augmentation du temps de travail se porte bien, merci pour elle. Dans les boîtes privées, c’est le chantage au débauchage qui aboutit à un contournement de la durée légale. Justement ce que veut généraliser le gouvernement « socialiste » actuel et ce que préconise le très gauchiste Ernest-Antoine Macron. On rappellera pour mémoire que la réduction de… Source : Quartiers libres

    • La #contre-révolution actuelle a comme effet logique l’inversion de la tendance, dans les entreprises mais également –signe que les choses sont en train d’atteindre un point de non-retour– dans l’administration publique : l’inénarrable Éric Ciotti, caniche à poil ras mais aux dents aiguisées de Sarkozy dans les Alpes Maritimes, vient de faire voter une loi augmentant le #temps de #travail de tous les agents territoriaux. Sans aucune concertation, au moins c’est franc. On s’attend à voir le gouvernement envoyer la troupe contre ce délinquant, qui s’asseoit sur le code du travail…

      Au-delà de la question de la durée du temps de travail, ce qui permet ce genre de saloperie, c’est également ce qu’est devenu la réalité du travail, dans le cadre d’une #concurrence sans limites permise par la #mondialisation capitaliste et la #dérégulation complète relayée par les bureaucrates ultra-libéraux de Bruxelles. La réalité, c’est une #précarisation totale des emplois, la perte de tout cadre de défense par la #lutte et la mise en danger de la #santé des travailleurs, exploités jusqu’à l’épuisement voire jusqu’au #suicide. Cette précarisation est également permise par le reflux des structures d’auto-défense populaire et d’une culture politique et syndicale de #lutte des #classes et de résistance.

  • Le travail des enfants est de moins en moins encadré en France malgré des risques d’accidents plus élevés
    http://www.bastamag.net/Malgre-des-risques-d-accidents-plus-eleves-le-travail-des-enfants-est-de-m

    Apprentis, élèves de lycées professionnels, stagiaires : en France, un million de jeunes entre 14 et 17 ans, souvent issus de milieux ouvriers, travaillent régulièrement ou ponctuellement. Les lois spéciales qui encadrent leur activité ont été progressivement assouplies. Ce qui n’est pas sans poser de sérieuses questions dans les secteurs à risque : construction, chaînes de production industrielle ou exposition aux produits chimiques. L’inspection du travail ou la médecine scolaire n’ont plus les moyens (...)

    #Décrypter

    / #Transformer_le_travail, #Menaces_sur_la_santé_publique, #Enquêtes, #Classes_populaires, #Conditions_de_travail, #Education, A la (...)

  • Deux parents d’un jeune de 15 ans interpellé pour avoir caillassé des policiers ont été placés en garde-à-vue pour « soustraction sans motif légitime à ses obligations légales », au Val-Fourré
    http://www.leparisien.fr/mantes-la-jolie-78200/regain-de-tension-au-val-fourre-28-10-2015-5226721.php#xtref=https:

    Pour marquer les esprits et apporter une réponse pénale remarquée, le parquet de Versailles a décidé de marquer les esprits : deux parents d’un jeune de 15 ans interpellé mardi soir pour avoir caillassé des policiers ont été placés en, garde-à-vue pour « soustraction sans motif légitime à ses obligations légales. »

    Une décision plutôt appréciée par les policiers qui redoutent une contagion du phénomène. « Tout est prétexte à la violence », déplore l’un d’entre eux. Cette montée de température s’inscrit dans un contexte particulier : on a « fêté » cette semaine les 10 ans des émeutes en pleines vacances, une période qui encourage les veillées tardives chez les plus jeunes surtout si la météo est douce… comme il est prévu le prochain week-end.

    Les policiers s’inquiètent aussi des éventuelles conséquences de l’affaire de Chanteloup-les-Vignes, où des policiers ont été filmés pendant une interpellation musclée (lire notre édition d’hier). « Les petits raffolent de ce genre de vidéos sur les réseaux sociaux, ils vont se monter le bourrichon tout seul », craint un habitant du Val-Fourré.

    Le Monde publiait "on a passé nos nuits à dire aux jeunes de rentrer" à propos des émeutes de 2005.
    Pour défendre la société, il faut reconstruire l’autorité parentale. Police, média, justice, et qui voudra, sont priés de coopérer à cette fin.

    #classes_dangereuses #police #justice

    https://www.youtube.com/watch?v=l3CuRw4ADb4.mpeg

  • De la République comme d’un masque

    « Ainsi, dans l’esprit des prolétaires qui confondaient en général l’aristocratie financière avec la bourgeoisie, dans l’imagination de braves républicains qui niaient l’existence même des classes ou l’admettaient tout au plus comme une conséquence de la monarchie constitutionnelle, dans les phrases hypocrites des fractions bourgeoises jusque-là exclues du pouvoir, la domination de la bourgeoisie se trouvait abolie avec l’instauration de la #République. Tous les royalistes se transformèrent alors en républicains et tous les millionnaires de Paris en ouvriers. Le mot qui répondait à cette suppression imaginaire des rapports de classe, c’était la fraternité, la fraternisation et la fraternité universelles. Cette abstraction débonnaire des antagonismes de #classes, cet équilibre sentimental des intérêts de classe contradictoires, cette exaltation enthousiaste au-dessus de la lutte de classes, la fraternité, telle fut vraiment la devise de la révolution de Février. C’était un simple malentendu qui séparait les classes, et, le 24 février, Lamartine baptisa le Gouvernement provisoire : "Un gouvernement qui suspend ce malentendu terrible qui existe entre les différentes classes." Le prolétariat de Paris se laissa aller à cette généreuse ivresse de fraternité.

    De son côté, le Gouvernement provisoire, une fois contraint de proclamer la République, fit tout pour la rendre acceptable à la bourgeoisie et aux provinces. Les horreurs sanglantes de la première République française furent désavouées par l’abolition de la peine de mort pour délit politique ; la presse fut librement ouverte à toutes les opinions ; l’armée, les tribunaux et l’administration restèrent, à quelques exceptions près, entre les mains de leurs anciens dignitaires ; à aucun des grands coupables de la monarchie de Juillet on ne demanda de comptes. Les républicains bourgeois du National s’amusèrent à changer les noms et les costumes de la monarchie contre ceux de l’ancienne République. A leurs yeux, la République n’était qu’une nouvelle tenue de bal pour la vieille société bourgeoise. La jeune République chercha comme son principal mérite, à n’effaroucher personne, à s’effrayer plutôt elle-même continuellement, et, par sa mansuétude, sa vie passive à acquérir le droit à la vie et à désarmer les résistances. Aux classes privilégiées de l’intérieur, aux puissances despotiques de l’extérieur, on proclama hautement que la République était de nature pacifique, que vivre et laisser vivre était sa devise. »

    [Karl #Marx, " Les luttes de classes en France" (1848-1850 )]

  • « J’ai le syndrome du survivant »
    http://www.liberation.fr/france/2015/10/25/j-ai-le-syndrome-du-survivant_1408773

    Je reviens de loin. L’école m’a sauvé. J’ai le syndrome du survivant. Cette histoire, c’est mon détroit de Gibraltar. Je l’ai franchi ! Parfois, je ris jaune. Beaucoup de camarades, perf et non perf, s’y sont noyés : Ibrahim, Conrad, Jérémie, « Pepito », Cédric P., Mamadou, Rudy… Je pense à vous.

    -- Balla Fofana, 28 ans, journaliste.

    #classes_sociales #france #éducation

  • Front National : une idéologie fondée sur l’ordre - analyse de la stratégie du #FN
    http://www.gauchemip.org/spip.php?article16191 #Front_National

    A ceux qui seraient tentés de croire que le Front National défend les prolétaires... Le Front National nie l’existence de la division de la société en #classes sociales et nie encore plus l’existence d’intérêts antagonistes pouvant exister entre elles. Il ne demande jamais à qui profite la politique économique de prédation : le faire serait se placer dans une perspective de classes. À une logique de classes, le FN substitue une logique #identitaire - écran de fumée minimisant les réalités économiques en les cachant derrière la projection d’insécurité morale voire idéative, permettant ainsi à la classe prédatrice d’échapper à ses responsabilités.