• Lycées privés : révélations sur une rallonge de 1,2 milliard d’euros d’argent public
    https://www.mediapart.fr/journal/france/260824/lycees-prives-revelations-sur-une-rallonge-de-12-milliard-d-euros-d-argent

    Mediapart a enquêté sur les « bonus » que les #régions accordent, bien au-delà de leurs obligations légales, à certains lycées catholiques. Inconnue jusqu’ici, l’ampleur de ce financement public est jugée « stupéfiante » par certains élus de gauche.
    Bérénice Gabriel, Mathilde Goanec, Donatien Huet, Manuel Magrez, Mathilde Mathieu et David Perrotin
    26 août 2024


    Le sujet des moyens alloués à l’#école_privée est tant rebattu qu’il est difficile de croire qu’une part de mystère persiste… Et pourtant. Les chiffres sur les lycées que Mediapart a découverts, le ministère de l’éducation nationale n’en dispose pas. L’enseignement catholique, non plus. La Cour des comptes, n’en parlons pas.

    Ce qui est bien connu déjà, ce sont les financements publics en faveur des lycées sous contrat que la loi impose : les salaires des enseignant·es versés par l’État et les frais de fonctionnement que les régions doivent régler. Mais on sait moins que les établissements privés peuvent réclamer aux régions des #subventions en plus, dites « facultatives ». Or, une fois ces « bonus » votés, aucun listing national des bénéficiaires et montants n’est jamais publié. Leur ampleur était donc, jusqu’ici, insoupçonnée.

    À l’issue d’une enquête de plusieurs mois, les chiffres de ces financements, région par région, se révèlent colossaux. Entre 2016 (année du redécoupage de la carte régionale) et 2023, ce sont au minimum 1,2 milliard d’euros de #fonds_publics qui ont été ainsi distribués à des lycées privés par les régions métropolitaines, au-delà de leurs obligations légales (lire en boîte noire).

    [...]
    Certaines « rallonges » étonnent d’autant plus qu’elles profitent à des lycées catholiques problématiques. À #Paris, l’établissement Stanislas, visé par un rapport accablant de l’inspection générale de l’éducation nationale pointant des dérives sexistes ou homophobes, a empoché 1,5 million d’euros de « bonus » en huit ans. De quoi améliorer le confort d’une « maison » qui possède déjà sept gymnases, deux murs d’escalade et deux piscines… Et ce, alors que des enseignant·es des lycées publics d’Île-de-France dénoncent des classes sans bureau, de la moisissure sur les murs, des toilettes sans plafond.

    https://justpaste.it/e2j7v

    edit les inégalités d’enseignement entre public et privé
    https://seenthis.net/messages/1069068

    #séparatisme_scolaire #clientélisme #électoralisme

  • Logement : « Le splendide isolement du gouvernement ne peut que conduire à renforcer la ségrégation et à approfondir la crise »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/05/08/logement-le-splendide-isolement-du-gouvernement-ne-peut-que-conduire-a-renfo

    Le mal-logement, qui touche près de quatre millions de personnes, et l’explosion du nombre de #sans-domicile (330 000 aujourd’hui, 2,3 fois plus qu’il y a dix ans) constituent les manifestations les plus visibles d’une crise du #logement qui n’affecte pas seulement les plus pauvres. L’explosion des prix de l’immobilier (le prix des logements anciens a été multiplié par trois depuis 1998, selon le rapport annuel de la Fondation Abbé Pierre) renforce les inégalités patrimoniales en même temps qu’elle pèse sur le pouvoir d’achat des ménages, qui consacrent désormais plus du quart de leur budget à cette dépense contrainte.

    La crise rejaillit sur les entreprises, qui peinent à recruter dans les territoires où les prix des logements ont atteint des niveaux qui les rendent inaccessibles aux classes moyennes. Elle contribue à la crise écologique en repoussant ces dernières vers des espaces périurbains toujours plus lointains, au prix d’une #artificialisation_des_sols et d’une automobilité contrainte. Elle renforce enfin la ségrégation sociospatiale, dont on mesure chaque jour les effets délétères sur la cohésion sociale et les inégalités.

    Le « choc d’offre » annoncé par Gabriel Attal dans son discours de politique générale pour résoudre cette crise, décliné dans un projet de loi relatif au développement de l’offre de logements abordables bientôt soumis au Parlement, laisse pour le moins circonspect. La promesse avait déjà été faite par le candidat Macron en 2017, mais les mesures adoptées depuis ont produit l’effet inverse.

    La ponction étatique sur les recettes des bailleurs sociaux, à hauteur de 1,3 milliard d’euros par an, a abouti à un effondrement de la construction HLM, passée sous le seuil des cent mille unités par an depuis 2020 (contre 126 000 en 2016). Combinée avec la hausse des taux d’intérêt, cette mesure a fait plonger la production neuve, qui a diminué de 35 % entre 2017 et 2023. Le gouvernement s’enferre ainsi dans une politique inefficace, restant sourd aux interpellations et aux propositions des acteurs du secteur comme aux analyses des chercheurs.

    Assouplissement des contraintes

    Le Conseil national de la refondation (CNR) logement, mis en place en septembre 2022, avait pourtant permis de rapprocher des acteurs aux intérêts éloignés, des promoteurs privés aux bailleurs sociaux en passant par les associations de défense des personnes mal logées. La concertation avait abouti à l’élaboration de nombreuses propositions visant à renforcer l’accès de toutes et tous à un logement digne, abordable et durable.

    La suite est connue : le ministre qui avait porté le CNR [Olivier Klein] a été exfiltré du gouvernement un mois après la fin de ses travaux, et son successeur [Patrice Vergriete] est resté en poste moins de six mois. Il a été remplacé en février dernier par Guillaume Kasbarian, dont les initiatives et les prises de position lorsqu’il était député laissaient peu de doute quant aux suites qui seraient données aux propositions du CNR.

    Le projet gouvernemental va aussi à rebours des connaissances établies par les chercheuses et les chercheurs, y compris lorsque celles-ci ont été réalisées à l’occasion de démarches évaluatives lancées par les administrations compétentes. C’est notamment le cas pour la #loi_SRU [loi solidarité renouvellement urbain] et son article 55 [qui vise à rééquilibrer l’offre de #logement_social sur l’ensemble du territoire], dont les effets et les limites ont été précisément mesurés à l’occasion de son 20e anniversaire.

    Le bilan aurait dû conduire à un durcissement des contraintes pesant sur les communes réfractaires au logement social. Au contraire, le gouvernement prévoit leur assouplissement, avec l’intégration des logements dits intermédiaires (s’adressant à des ménages dont les revenus dépassent les plafonds) dans les quotas de logements sociaux.

    « Préférence communale »

    Cet allégement de la loi SRU n’était demandé par personne, si ce n’est une poignée de maires de communes très favorisées qui transgressent délibérément la loi depuis de longues années, préférant payer des amendes plutôt que d’accueillir sur leur territoire du logement social. Le blanc-seing donné à ces élus délinquants, qui bénéficient d’une indulgence coupable de certains préfets, marque l’abandon de la principale mesure de l’arsenal législatif de la lutte contre la ségrégation résidentielle.

    La deuxième mesure annoncée par le premier ministre et reprise dans le projet de loi a été moins commentée, alors même que sa combinaison avec la première ne pourrait qu’amplifier la #ségrégation et réduire à néant les perspectives de mobilité résidentielle et d’accès à un logement digne pour des centaines de milliers de ménages. La promesse de « donner la main aux maires pour la première attribution des nouveaux logements sociaux construits sur leur commune » revient en effet à inscrire dans la loi une « préférence communale » qui est déjà une réalité dans de nombreux territoires, du fait d’arrangements informels entre élus, bailleurs sociaux et préfectures.
    Dans un contexte d’explosion des files d’attente à l’entrée du parc HLM (plus de 2,6 millions de personnes sont en attente d’un logement social en 2023), donner aux seuls maires la possibilité de choisir les locataires en limitera l’accès aux ménages déjà présents dans la commune et bloquera de façon corollaire les possibilités de mobilité de tous les autres.

    Ouvrir aux marchés financiers

    Au-delà de ces mesures affectant le logement social, c’est l’orientation austéritaire sous-tendant l’ensemble de la politique du logement menée depuis 2017 qui mérite d’être interrogée. L’effort public pour le logement a atteint un point historiquement bas : 1,6 % du produit intérieur brut en 2023, alors qu’il s’élevait à 2,2 % en 2010.

    Ce désengagement étatique s’accompagne d’incitations pressantes pour que les bailleurs sociaux vendent leur patrimoine. Depuis 2018, les tentatives se multiplient pour ouvrir le secteur aux marchés financiers, sans véritable succès jusqu’à présent – mais jusqu’à quand, compte tenu des pressions structurelles qui pèsent sur les bailleurs ? Comme le montrent, là encore, moult travaux scientifiques, les effets à moyen et long terme de ces politiques ne peuvent être que ravageurs.

    En enterrant les propositions du CNR et en restant sourde aux connaissances scientifiques solidement établies par les politistes, sociologues, géographes, économistes, etc., la politique du logement apparaît pour ce qu’elle est réellement : à l’antipode des principes de rationalité et de concertation sur lesquels le président comme le gouvernement prétendent fonder leur action, une politique guidée par une idéologie néolibérale et austéritaire. Ce splendide isolement ne peut que conduire à renforcer la ségrégation et à approfondir une crise du logement qui a déjà franchi plusieurs points de rupture, contribuant à dégrader durablement les vies de millions de nos concitoyens et la cohésion, y compris politique, du pays. Au moins les incendiaires sont-ils prévenus des conséquences de leurs décisions.

    Retrouvez ici la liste complète des signataires. https://sharedocs.huma-num.fr/wl/?id=4tAFm0kaPH2JzLRFuwaopsZjdR4pfquj&fmode=open
    Premiers signataires : Marine Bourgeois, maîtresse de conférences à Sciences Po Grenoble ; Anne Clerval, maîtresse de conférences à l’université Gustave-Eiffel ; Fabien Desage, maître de conférences à l’université de Lille ; Renaud Epstein, professeur des universités à Sciences Po Saint-Germain-en-Laye ; Pierre Gilbert, maître de conférences à l’université Paris-VIII Vincennes-Saint-Denis ; Antoine Guironnet, chercheur associé au CEE, Sciences Po ; Ludovic Halbert, chargé de recherche au CNRS ; Thomas Kirszbaum, chercheur associé au Centre d’études et de recherches administratives politiques et sociales ; Pierre Madec, chargé d’étude à l’OFCE, Sciences Po Paris ; Valérie Sala Pala, professeure des universités à l’université Jean-Monnet de Saint-Etienne.

    • Alerte !! Droit au logmùent (DAL), reçu par mel

      Droit Au Logement a pris connaissance de l’avant-projet de loi « développement de l’offre de logements abordables » et constate que ce texte attaque le #droit_au_logement, les victimes de la crise du logement, ses #locataires, et des fondements du logement social. Il acte une nouvel étape du désengagement de l’État dans le logement social et le logement des ménages modestes.

      Sous le titre trompeur « développer l’offre de logement abordable », ce projet de loi vise essentiellement à renforcer la production de #LLI logements intermédiaires, destinés aux catégories aisées, à compenser les effets désastreux de la réforme des APL et à relancer un nouveau cycle spéculatif pour un secteur #immobilier pris à son propre piège, celui du logement cher.

      Faute de rétablir les aides publiques nécessaires, le projet de loi ne permet pas de relancer à un niveau suffisant la production de logements sociaux au plus bas et érige des obstacles au relogement des prioritaires DALOs, des sans-abris et des ménages les plus vulnérables.

      Le Gouvernement tente une diversion en pointant les locataires-HLM-riches -qui-abusent-du-système, or ses effets seront marginaux. Par contre aucune sanction ne s’applique au locataire d’un LLI lorsqu’il dépasse les plafonds de ressource sans limitation une fois dans les lieux. 2 poids 2 mesures ; une loi pour les amis ?

      Pour loger des privilégiés en LLI dans des communes riches, la loi SRU est affaiblie, tandis que les #maires auront la main sur l’attribution des logements sociaux neufs. Ils pourront choisir « leurs » locataires, relançant le #clientélisme_municipal, social, voire la #préférence_nationale dans l’attributions des #HLM et pire encore ...

      Le Préfet pourra déléguer à Action Logement son contingent qui porte sur 25% des attributions annuelles logements sociaux et est dédié aux prioritaires. Si les prioritaires salariés pourront en bénéficier, que deviennent les non salariés et non employables exclus par Action Logement : retraités, personnes porteuses d’un handicap lourd, bénéficiaire de minimas sociaux (RSA, parents isolés ... ) ?

      Ce projet, plutôt que de restituer aux bailleurs sociaux les moyens financiers confisqués (RLS et aides à la pierre), remet en cause leur vocation initiale. Il prévoit :
      – d’augmenter les #loyers HLM des nouveaux locataires, créant un obstacle à l’accès des ménages modestes ;
      – de faciliter la #vente_de_logements_sociaux pour édifier des LLI : c’est des logements sociaux en moins ;
      – de faire le métier de promoteur pour vendre au privé des logements de rapport, faisant glisser les HLM vers les métiers spéculatifs et à haut risque, sans garantir que les recettes seront investies dans le logement social.

      Un durcissement du texte à sa lecture au Sénat courant Juin, est déjà annoncé dans le contexte actuel de surenchère politique anti-pauvre et xénophobe.

      Droit au Logement se mobilisera avec les sans-logis, les mal-logés, les locataires, les demandeurs HLM, les prioritaires DALO et toute les forces sociales engagées contre ce projet de loi qui fait encore reculer le droit au logement pour touTEs et les conquêtes sociales de ces dernières décennies, qui pousse les bailleurs sociaux à spéculer, augmenter les loyers et produire pour loger les cadres-sup.

      Réalisation de 200 000 vrais logement sociaux par an, arrêt des ventes et des démolitions de HLM,

      Baisse des loyers, des charges, et interdiction d’airbnb&Co,

      Lutte contre la fraude aux rapports locatifs, taxation des profits tirés de la spéculation immobilière,

      Application de la loi de réquisition et moratoire des expulsions,

      Renforcement des compétences de l’état en matière d’urbanisme et de politiques du logement,

      Abrogation de la loi Kasbarian-Bergé et abandon de toute poursuites contre les locataires en difficulté et les sans-logis qui occupent des locaux vacants pour se protéger .

      #guerre_aux_pauvres

  • ENQUÊTE. Les étonnantes subventions allouées aux chasseurs au nom de la biodiversité
    https://www.francetvinfo.fr/france/chasse/enquete-les-etonnantes-subventions-allouees-aux-chasseurs-au-nom-de-la-

    Initier des écoliers à manier un couteau, distribuer des nichoirs en plastique, rembourser des déplacements en plein confinement... Selon la cellule investigation de Radio France et le magazine « Capital », des subventions reçues par des fédérations de chasseurs au nom de la biodiversité posent question.

  • En France, la majorité présidentielle se fracture sur le conflit entre Israël et le Hamas
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/10/29/la-majorite-presidentielle-se-fracture-sur-le-conflit-entre-israel-et-le-ham

    Alors que l’exécutif veille à maintenir une ligne d’équilibre entre soutien à Israël et appel à une trêve humanitaire, des élus du camp d’Emmanuel Macron s’émancipent de la position diplomatique française. Ces divergences suscitent des remous internes.

    Deux remarques à propos de cet article :

    1°) Sylvain Maillard, le chef du groupe parlementaire macroniste, justifie la position de soutien à Israël par une posture émotionnelle et même tripale :

    « Mais c’est une situation tripale à laquelle nous devons faire face, poursuit le patron du groupe Renaissance. Trente-cinq de nos compatriotes ont été brûlés, massacrés ou violés et la priorité absolue est de sortir nos otages. Il est normal que les députés expriment ce que nous ressentons tous. Nous ne sommes pas des historiens. »

    Je suis surpris de constater d’ailleurs qu’il évoque des viols, qui à ma connaissance n’ont fait l’objet d’aucune confirmation et qui d’ailleurs n’ont pas été mentionné dans l’article du Monde de Samuel Forey Attaque du Hamas : retour sur le 7 octobre, une journée en enfer en Israël
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/10/28/attaque-du-hamas-retour-sur-le-7-octobre-une-journee-en-enfer-en-israel_6197
    Je trouve surprenant que cette citation ne soit pas assortie d’un commentaire du journaliste du Monde pour souligner cette absence de confirmation de cette accusation (voir par exemple https://www.unz.com/article/what-really-happened-on-7th-october)
    Un autre site de factchecking, citant le Shinbeth, affirme néanmoins que le Hamas aurait autorisé ses combattants à commettre des viols. Néanmoins, il ne semble pas y avoir eu de cas documentés par cette source : https://www.factcheck.org/2023/10/what-we-know-about-three-widespread-israel-hamas-war-claims

    2°) Derrière l’émotion, il y a aussi très clairement un calcul politique et clientéliste

    Le vote de la communauté juive
    L’Elysée ferme les yeux sur ces dissensions, préférant affirmer que tous les députés Renaissance sont alignés derrière le chef de l’Etat. Ces différences de sensibilités sur la question israélo-palestinienne sont cependant anciennes. Ainsi, en décembre 2019, la proposition d’une résolution, portée par Sylvain Maillard, à l’époque simple député, sur la lutte contre l’antisémitisme, avait-elle fait apparaître au sein du groupe La République en marche (LRM) un profond clivage. Cette proposition reprenait la définition associant l’antisionisme à une forme d’antisémitisme. Très contestée par une partie des députés macronistes, elle n’a pu être adoptée que grâce à l’apport de voix de droite, alors même que LRM détenait à elle seule la majorité absolue. Mardi 24 octobre, en réunion de groupe, c’est donc un vieux débat qui a ressurgi, exacerbé. M. Maillard s’est vu demander des comptes par ses collègues sur son rejet de la solution à deux Etats, position officielle de la France.
    Au-delà des convictions et des histoires personnelles des parlementaires se cache un non-dit, celui du vote de la communauté juive. Alors qu’il s’est sensiblement déplacé vers la droite ces dernières décennies, il sera très disputé par les candidats LR et Renaissance dans la bataille de Paris qui vient, en 2026. Un électorat qui observe avec attention la position des responsables politiques dans ce conflit. Dans son allocution du 12 octobre, saluée au-delà de la majorité macroniste, Emmanuel Macron appelait à « ne pas mener chez nous des aventures idéologiques par imitation, par projection ». Et à ne pas ajouter, « par illusion ou par calcul, des fractures nationales aux fractures internationales ». Un vœu pour l’instant resté pieux.

    #clientélisme #émotions #macronisme #viols

  • En Bretagne, une compagnie aérienne intérieure prend son envol avec l’aval du gouvernement | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/ecologie/221023/en-bretagne-une-compagnie-aerienne-interieure-prend-son-envol-avec-l-aval-

    À l’heure de la planification écologique, le ministère de la transition écologique s’apprête à autoriser un nouveau transporteur aérien à effectuer des vols intérieurs déjà couverts par d’autres opérateurs. Pis, cette compagnie bretonne est financée à 60 % par des aides publiques.

    Mickaël Correia

    22 octobre 2023 à 19h16

    Un condensé d’aberrations climatique et économique. Alors que la planète se réchauffe toujours plus vite et qu’Emmanuel Macron vient d’annoncer sa planification écologique, le ministère de la transition écologique devrait donner son aval au lancement d’une nouvelle compagnie aérienne, selon les informations de Mediapart.

    Baptisée Celeste, cette dernière a pour projet phare d’ouvrir une liaison aérienne entre Brest et Paris. Qu’importe que ce trajet soit déjà opéré quotidiennement par Chalair à destination d’Orly ou par Air France vers Roissy.

    L’initiative semble d’autant plus saugrenue qu’à l’heure du report modal vers le train, Brest est à moins de quatre heures de TGV de la gare Montparnasse, située dans Paris intra-muros.

    Basée à Morlaix (Finistère), Celeste a été créée en 2021 par Bruno Besnehard, ancien patron de Vueling France, et Arnaud Jouslin de Pisseloup de Noray, issu d’une société de conseil pour le secteur aérien. À plus long terme, la compagnie souhaite aussi réaliser des vols depuis Brest vers Toulouse, Strasbourg, Nice ou Montpellier. Ou encore vers des « destinations soleil » comme Madrid.

    https://jpst.it/3qO74

    • « Avec les transports, je veux montrer qu’on fait de l’écologie pour de vrai », Clément Beaune, 27 juillet 2022, Le Monde

      le 12 juin, la région Bretagne a voté 1 million d’euros de soutien à Celeste. Vice-président de la commission aménagement et mobilités à la région, l’élu écologiste Loïc Le Hir rapporte à Mediapart : « Cette décision a été votée par les élus de la majorité présidentielle, de la droite et de l’#extrême_droite. C’est une absurdité économique de financer avec de l’argent public une compagnie aérienne qui, de surcroît, concurrence sur le même trajet un autre opérateur. »

      [...]

      « Difficile de parler d’enclavement quand on sait que la région Bretagne dénombre à elle seule huit aéroports commerciaux, sans compter les aérodromes, rétorque Loïc Le Hir. La France compte en moyenne un aéroport pour près de 1 million d’habitants. En Bretagne, nous descendons à un pour 413 000 habitants. »

      #aviation #transports #climat #France #France_des_riches #ministère_de_la_transition_écologique #clientélisme_patronal #Clément_Beaune #écologie_capitaliste

  • Christophe Castaner présente les mesures contre l’ #agribashing dans des fermes du Finistère
    https://www.francebleu.fr/infos/agriculture-peche/christophe-castaner-presente-les-mesures-contre-l-agribashing-dans-des-fe

    Lutter contre les intrusions dans les élevages et l’agribashing de façon générale : c’est l’objectif des trois dispositifs mis en place par l’Etat auprès des agriculteurs, notamment la cellule Déméter lancée fin octobre. Le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner l’a présentée officiellement ce vendredi lors d’un déplacement dans le Finistère, dans des exploitations porcine et laitière, à Saint-Pabu et Kernilis.
    Une cellule pour coordonner l’action des gendarmes

    Le fonctionnement de la cellule Déméter, lancée fin octobre au sein de la Direction Générale de la Gendarmerie Nationale (DDGN), a été détaillé. « Elle s’occupe à la fois de coordonner les enquêtes judiciaires sur le terrain mais aussi des renseignements pour mieux connaître les mouvements plus radicaux animalistes et antispécistes », explique le colonel Bertrand Pallot qui l’anime.

    « Jusque là, il y avait des enquêtes locales et pas forcément coordonnées, ajoute le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner. Il y a aussi un renforcement des moyens dans le judiciaire, qui permettra de lier des faits semblant distincts mais dont les auteurs sont au cœur du système. Cela constituerait des associations de malfaiteurs sur lesquelles on devrait enquêter ».
    Des observatoires de l’agribashing

    Le ministre de l’Intérieur a signé par ailleurs une convention avec les Jeunes Agriculteurs et la FNSEA pour _" mettre en place des mesures de prévention et d’intervention au plus près des territoires_, département par département", précise Christophe Castaner. Des observatoires départementaux viennent également d’être lancés pour lutter contre l’agribashing.

    Appliquons la loi, et veillons s’il est nécessaire à la faire évoluer.

    « Il y a une montée en pression : le fait d’être suivi sur les routes, harangué dans son champ... Au-delà des intrusions, il y a nombre de manifestations négatives vis-à-vis de notre métier », estime Jean-Alain Guivanach, président de la FDSEA du Finistère.
    41 intrusions dans des élevages finistériens

    « Les atteintes au monde agricole sont nombreuses : ce sont près de 1.000 incidents qui se sont produits contre le monde agricole au nom de la cause animale cette année », indique Christophe Castaner. Selon la FDSEA du Finistère, 41 élevages du département ont subi des intrusions cette année, contre 16 en 2018 et 8 en 2017.

    _"_La cellule Déméter a permis de recenser dans le Finistère 12 éleveurs victimes d’intrusions depuis un an sur leurs exploitations, précise le colonel Nicolas Duvinage. Parmi eux, huit n’ont pas souhaité porter plainte car ils étaient tellement traumatisés qu’ils voulaient tourner la page au plus vite". Trois autres éleveurs ont été victimes de tentatives de repérages , trois autres ont subi des menaces et injures en raison de leur profession.

    « Le signalement des intrusions est important mais ne suffit pas, constate Jean-Alain Guivanach. Une cellule comme Déméter est un signe positif de la volonté de travail des services de gendarmerie ». Reste la question des intrusions sans effraction : aujourd’hui, _" c’est mal condamné_, ce qui nous pousse à demander une évolution de la législation ", précise le syndicaliste. Selon Christophe Castaner, des discussions sont en cours à ce sujet avec la Garde des Sceaux.

    #clientélisme #bouchers

    • Nous produisons, nous décidons, c’est beau comme le communisme. Et pourtant. Prenons la chose par un autre bout, là où la CGT EDF décide de tout, et l’écart revendiqué se résorbe pour échouer dans la normalité, y compris sous ses formes les plus abjectes.
      La caisse centrale de l’action sociale d’EDF GDF du comité d’entreprise EDF GDF est financée par 1% des recettes de ces entreprises. Contrairement aux autres comités d’entreprise, celui-ci est dirigé exclusivement par les représentants du personnel. Quelle belle exception ! Le patron c’est la CGT, le syndicat maison, c’est la CGT. Avec les privatisations, le nombre de centres de vacances de ce qui fut longtemps le premier employeur de #saisonniers de France a diminué de 40%, passant de 600 à moins de 400 structures (à la louche). La CCAS reste néanmoins un des employeurs d’#intermittents_du_spectacle les plus appréciés. Obtenir un contrat pour une tournée nationale de projections de films, de concerts ou de représentations en ces lieux, c’est s’assurer de bons nombre de cachets pour ouvrir droit au chômage. Dans ces centres prédomine une gestion féodale de personnes dépendants des salaires versés (agents techniques, personnels de salle, ouvriers, #animateurs). Dans des régions où l’emploi est rare, on aura à coeur de garder le sien ou de ne pas hypothéquer la saison, le contrat d’après. Un machisme étouffant y règne (observez une fois le SO central de la CGT et complétez le tableau pour entrevoir leurs moeurs au quotidien), jusqu’à un informel et aléatoire droit de cuissage. On y gouverne le personnel par la trouille, l’humiliation, et depuis que le harcèlement est devenu un délit, quelques « affaires » encombrent les instances de direction. Les centres locaux n’ont pas le monopole de ces rapports de pouvoir, après avoir été harcelée, une employée du siège à Montreuil s’est suicidée. Les direction territoriales font la promotion de k’égalité hommes femmes, du féminisme (campagne d’office et d’info tout à fait réussies), pendant qu’elles ont à mettre sous le tapis de nombreuses situations où des femmes employées par la CCAS sont violentées par leur hiérarchie, avec des directeurs de centres qui pratiquent l’humiliation privée et publique (un théâtre destiné à faire obéir tous les autres).

      À ce gouvernement par la peur s’adjoint un lien plus intégrateur, une connivence des subalternes avec les directeurs et le fonctionnement des centres locaux, obtenue par corruption croisée des uns et des autres, chacun à hauteur du pouvoir qui lui est concédé participant à des pratiques de détournement des fournitures, contrats, règles, etc.
      Cette boite reposait et repose encore sur un accord productiviste noué après guerre. Jamais les agents d’EDF n’ont réellement mis en jeu leur pouvoir sur la production par des grèves ou actions décisives, jamais l’aristocratie ouvrière d’EDF, les conducteurs de centrales nucléaires, n’a fait défaut aux régimes successifs.

      Cet été, tous les centres de la CCAS de France présentaient aux « bénéficiaires » et à leur visiteurs une expo photo poétique empreinte de nostalgie sur la centrale de Fessenheim (des portails d’ouvriers et techniciens dévoués au bien de la population, des oiseaux, des paysages).

      Je les préfère évidemment lorsque, bien rarement, ils coupent le jus à des boites ou des décideurs, comme c’est le cas ces jours-ci ; lorsque, bien rarement aussi, ils font les Robins des bois en rétablissant le courant aux privés d’électricité ou font basculer en heures creuses la tarification de milliers de foyers.

      #électricité #productivisme #EDF #PCF #cogestion #CGT #clientélisme #nucléaire

    • L’impact des grèves dans les raffineries et les transports n’est pas négligeable pour la #surproduction. Maintenant si les « privilégié.e.s » de la grande turbine décidaient le black-out des principaux sites de production, de commerce, de pouvoir...?
      Faut pas trop rêver, les sapins clignoteront encore ce noël !


      Je me souviens d’un mec qui bossait pour €DF, sur les pylônes, sa maison était éclairée comme un hall d’aéroport. Le plafond du garage couvert de néons, t’en avait même sur les murs. Comme tout à chacun, tu éteins la lumière quand tu quittes une pièce. Ben pas lui, sa baraque brillait de la cave au grenier.
      À propos de la photo du sapin dans la forêt, l’autre jour après une énième mission intérimaire de merde où le taulier me dit : « si t’es pas content, tu dégages » Comme je suis déjà grillé aux assedics, j’ai récupéré mes clous et basta, la tchav ! Puis v’là que je pomme en sortant du bled (Mordelles à côté de Rennes) je m’engage sur une route qui s’avère une impasse et je tombe sur une première maison éclairée comme un sapin de noël, c’est le cas de le dire. Puis une deuxième, une troisième…
      J’ai fini par faire demi tour entouré de lutins et de guirlande clignotantes et quitter ce hameau qui est peut-être un repaire d’anciens employés de la grande turbine. Bastards !

  • Le #Liban en crise : la fin d’une #illusion
    https://www.lecommercedulevant.com/article/29486-la-fin-dune-illusion

    Bercés pendant plus de vingt ans par l’illusion d’une livre stable et d’un secteur bancaire florissant, en déconnexion totale avec les fondamentaux économiques, les Libanais réalisent, à leurs propres dépens, qu’ils ont été floués par des responsables qui ne le sont pas. Malgré les assurances officielles sur le maintien du taux de change et l’absence de contrôle de capitaux, leurs revenus en livres libanaises sont en train de perdre de la valeur, leurs économies en dollars ne sont plus accessibles et personne ne semble vouloir gérer les conséquences de cette crise.

    Les premiers signes d’un assèchement de liquidités en dollars sont pourtant apparus bien avant le soulèvement du 17 octobre et la démission du gouvernement. Dès fin août, les importateurs se sont vu refuser par leurs banques l’ouverture de lignes de crédit en devises pour payer leurs fournisseurs. Avec un contrôle des changes qui ne dit pas son nom, ils se sont tournés vers le marché parallèle, sur lequel la livre a commencé à se déprécier. Très vite, les entreprises ont été contraintes d’augmenter leur prix ou de réduire leurs importations, sans qu’un responsable ne prenne la peine d’expliquer ce qui se passe à des citoyens paniqués à l’idée de voir la livre à nouveau flotter.

    Ce n’est que le 29 septembre, après une grève des stations d’essence, que la Banque du Liban a émis une circulaire visant à fournir aux importateurs de carburant, de médicaments et de farine 85 % des devises nécessaires pour couvrir leur besoin, à charge pour eux, et pour les consommateurs, d’assumer le coût de la dépréciation de la livre sur les 15 % restants. Le Conseil des ministres, lui, était occupé à réfléchir à un moyen d’augmenter ses propres entrées de devises, trouvant la fameuse taxe WhatsApp, qui a mis le feu aux poudres.

    La gestion de la crise post-soulèvement a été aussi désastreuse qu’avant. Face à la ruée bancaire, les banques n’ont rien trouvé de mieux à faire que de fermer. Lorsqu’elles ont rouvert, deux semaines plus tard, les conditions avaient drastiquement changé. Abaissement des plafonds de crédit, gel des facilités, limites sur les retraits et, surtout, interdiction des transferts à l’étranger. L’étau s’est resserré, mais les exceptions restent possibles selon le niveau de liquidités de l’établissement et l’influence du client. Les banques sont ainsi devenues l’autorité de régulation de l’activité économique, décidant quelle entreprise pourra maintenir son activité et quelle autre devra fermer.

    Le pouvoir politique, plus que jamais aux abonnés absents, confie à #Riad_Salamé la tâche de rassurer la population. Sans succès. Niant l’existence d’un contrôle des capitaux de facto et minimisant l’importance du marché parallèle, il s’est contenté d’appeler les #banques à être moins “conservatrices” dans la gestion de leurs liquidités en dollars, qu’il a pourtant passé des années à aspirer.

    Dans un contexte marqué par la guerre en Syrie, les sanctions américaines contre le Hezbollah, les blocages politiques, la hausse des déficits publics, la détérioration de la notation souveraine, la Banque du Liban a réussi à stabiliser la livre et préserver le pouvoir d’achat des Libanais, s’est-il félicité alors que ces Libanais manifestaient au même moment devant la BDL pour dénoncer leurs conditions de vie. « La Banque centrale n’est pas celle qui dépense, c’est celle qui finance », s’est-il justifié. Comme si un créancier, qui finance à tout prix un agent qu’il sait insolvable, n’avait pas sa part de responsabilité. Surtout si cela s’est fait au détriment de la santé du secteur bancaire et de l’économie dans son ensemble.

    Comment en est-on arrivé là ?
    La politique de la BDL n’est pas la seule responsable de la crise actuelle. Mais en maintenant, à un prix très élevé, l’illusion d’une livre stable, elle a permis au Liban de vivre au-dessus de ses moyens, accumulant des dettes publiques et privées, qui représentent désormais plus de 365 % de son PIB (si on inclut la dette de la BDL envers les banques), et dont plus de la moitié est libellée en #dollars. Le problème n’est pas tant l’argent emprunté aux déposants que ce qui en a été fait. Au lieu d’investir dans des infrastructures ou des projets de développement pour renforcer l’économie, et doper les exportations pouvant générer les devises qu’il faudra un jour rembourser, l’État s’est endetté pour couvrir des dépenses courantes : les salaires de la fonction publique, devenue l’un des principaux canaux de recrutement clientéliste, le paiement des intérêts de la dette, bénéficiant aux déposants et à des banques dont 40 % sont affiliées à des hommes politiques , et le déficit de l’EDL, dont la pérennité ne peut que témoigner de l’#incompétence des pouvoirs publics.

    Quant aux crédits privés, ils ont financé essentiellement le secteur immobilier et la consommation, donc les importations.

    Pour faire simple, les politiques budgétaires et monétaires menées ces vingt dernières années ont consisté à s’endetter toujours plus, tout en se privant des moyens de les rembourser.

    L’objectif au départ était d’attirer les capitaux nécessaires pour financer la reconstruction et le redémarrage de l’économie après 15 ans de guerre civile.

    Au début des années 1990, le secteur bancaire s’est mis à financer le Trésor à des taux très élevés, leur permettant d’offrir des rémunérations attractives à leurs clients au Liban et à l’étranger. En collectant des dépôts en dollars, les banques renforçaient à leur tour les réserves de change de la BDL, lui donnant les moyens de défendre la livre. Mais le régime confessionnel mis en place après les accords de Taëf, basé sur le #clientélisme et la #corruption, a très vite montré ses limites. Les représentants des différentes communautés puisaient allègrement dans les caisses de l’État pour financer leurs intérêts tout en étant incapables de s’entendre sur la moindre politique économique, alors que le pays en avait grandement besoin, vu l’impact des taux d’intérêt élevés à la fois sur l’économie réelle et les finances publiques.

    Quelques années plus tard, alors que la dette publique commençait déjà à déraper, l’État s’est mis à s’endetter directement en dollars, avec l’aide de la BDL, qui s’est engagée à maintenir le taux de change autour de 1 500 livres pour un dollar. Cette stabilité permettait aux détenteurs de capitaux de générer des revenus substantiels, en jouant sur le différentiel de taux entre la livre et le dollar sans s’exposer au risque de change, et d’assurer un financement à moindre coût à l’Etat, au détriment de la compétitivité de l’économie et des secteurs productifs.

    L’accroissement des déficits de l’État et celui de la balance des biens et des services, année après année, témoignaient des déséquilibres structurels et de l’incapacité des pouvoirs publics à y faire face.

    À trois reprises, le Liban s’est retrouvé au bord du gouffre, en 2001, 2004 et 2007, et à chaque fois la communauté internationale a volé à son secours en échange de promesses de réformes structurelles, que la classe politique n’a jamais tenues. Ces bouffées d’oxygène permettaient néanmoins de restaurer la confiance et de relancer les entrées de capitaux.

    Tant que la balance des paiements était excédentaire, la BDL accumulait des réserves de change, la livre restait stable, et le Liban continuait à s’endetter. Le système était d’autant plus efficace que le chômage et la détérioration des conditions de vie poussaient les Libanais à émigrer, et donc envoyer des fonds de l’étranger.

    Mais l’abondance des flux dans la région est fondamentalement liée aux prix du #pétrole. La flambée du brut durant les années 2007-2010 s’est ainsi traduite par des afflux record de capitaux qui, faute d’avoir été canalisés vers les secteurs productifs, ont créé une bulle immobilière.

    À l’inverse, lorsque les prix du pétrole sont retombés, à partir de 2011, les flux vers le Liban ont commencé à se tarir, le marché immobilier s’est écroulé, malgré les tentatives de la BDL de soutenir la demande à travers des prêts subventionnés.

    La baisse des entrées de capitaux était d’autant plus problématique que l’économie libanaise subissait de plein fouet les conséquences de la guerre en Syrie, et l’afflux de plus d’un million de réfugiés. La classe politique, empêtrée dans ses contradictions et ses alignements géopolitiques, a été incapable d’amortir l’impact du choc, ni sur les finances publiques ni sur l’économie. La crise syrienne s’est traduite par une aggravation des déficits jumeaux, et donc des besoins de financements, au moment où les liquidités se faisaient plus rares. La balance des paiements a alors basculé dans le rouge, générant des pressions sur le taux de change.

    En l’absence d’une prise de conscience politique, en 2016, les réserves de change ont atteint un seuil critique, qui minait la confiance dans la livre et menaçait le modèle de financement. À ce stade, le coût social d’une dévaluation était déjà devenu trop lourd au vu de la dépendance du pays aux importations et la dollarisation de la dette privée.
    La BDL a alors accéléré la fuite en avant, avec sa fameuse #ingénierie_financière, qui lui a permis de doper ses réserves en offrant aux banques des rendements mirobolants en échange de leurs liquidités en dollars. Des rendements qui leur permettaient à leur tour d’attirer de nouveaux dépôts. Une partie des profits générés a aussi permis de renforcer la capitalisation du secteur dans un contexte économique de plus en plus difficile. Après la “démission” de Saad Hariri en 2017, ces ingénieries ont repris de plus belle, dans une course désespérée aux dollars, devenus d’autant plus nécessaires que l’État a été privé de son accès aux marchés internationaux suite à la dégradation de sa note souveraine. La BDL devant désormais puiser dans ses réserves, déjà sous pression, pour rembourser aussi les #eurobonds.

    En 2018, le Liban s’est encore tourné vers la #communauté_internationale, mais n’étant pas en mesure d’assurer les conditions politiques associées au soutien des pays du Golfe, les aides européennes et institutionnelles ont été promises sous forme de financement de projets d’infrastructures, conditionnées à des réformes ambitieuses. Mais encore une fois la classe politique a été incapable de tenir ses engagements. Au lieu de baisser le déficit public de 1 % du PIB comme promis, celui-ci est passé, élections obligent, de 9 à 11 % du PIB. Quant aux réformes structurelles, y compris les plus urgentes comme celles de l’#électricité, elles sont restées otages des #marchandages politiques et affairistes dont la classe politique s’est fait une spécialité.

    Le peu de confiance qui subsistait encore dans le système s’est évaporée et l’hémorragie a commencé, malgré les ingénieries persistantes et leurs promesses alléchantes. Sur les neuf premiers mois de l’année, les dépôts du secteur bancaire étaient déjà en baisse (intérêts compris) d’environ 4 milliards de dollars en rythme annuel, à 170,3 milliards de dollars à fin septembre, avec un taux de dollarisation de 72,9 %. Dans une étude publiée le 19 novembre, l’Association des grandes banques et institutions financières mondiales (Institute of International Finance, ou IIF en anglais) chiffre à 10 milliards de dollars les retraits de dépôts depuis août, dont 5 milliards auraient été transférés à l’étranger.

    Ayant placé quasiment toutes leurs liquidités auprès de la BDL, en gardant 9,8 milliards de dollars environ à l’étranger, les banques ont choisi de rationner les dollars, au cas par cas.

    Selon les estimations d’un rapport de Bank of America Merrill Lynch publié le 25 novembre, les banques détiennent 84,3 milliards de dollars auprès de la BDL, dont 19,8 milliards de réserves obligatoires rémunérées au taux Libor 3 mois, 22,7 milliards en certificats de dépôts rémunérés à 6,6 % et 41,8 milliards de dépôts à 5,94 % (ce qui représente une charge d’intérêts pour la BDL de 4,6 milliards de dollars par an). Mais ces placements ont des maturités plus longues que celle des dépôts bancaires en dollars, notamment ceux des non-résidents. Le prêteur de dernier recours, la Banque centrale, n’ayant elle-même que 30 milliards de dollars de réserves liquides leur a alors proposé des prêts en dollars à un taux de 20 %, à condition que l’argent ne sorte pas du Liban, instituant ainsi un contrôle des capitaux informel. Cette mesure, imposée de manière totalement discrétionnaire, permet aux banques et à la BDL de gagner du temps au prix d’une forte contraction de l’économie.

    Et maintenant on va où ?
    Toujours selon Bank of America Merrill Lynch, les réserves de la BDL ont fondu de 900 millions de dollars en seulement une semaine d’ouverture des banques en novembre. Même si ce rythme est réduit de moitié, avec un strict contrôle des capitaux, dans l’état actuel des choses, les réserves s’épuiseront durant l’année 2020. Si la demande de dollars se réduit de deux tiers, la BDL terminera l’année avec un peu plus de 7 milliards de dollars. Or ces réserves sont cruciales. Dans un scénario catastrophe, si rien n’est fait d’ici à quelques mois, l’évaporation des réserves provoquera non seulement une dévaluation socialement dévastatrice, mais aussi un défaut de paiement sur la dette en dollars de l’État et de la BDL. Étant donné la forte exposition des banques au secteur public, et particulièrement à la BDL, un taux de récupération de 20 % sur la valeur nominale de la dette en dollars induira un besoin de recapitalisation du secteur de 80 milliards de dollars, avec un haircut potentiel de 50 % sur tous les dépôts, ou près de 99 % si on ne vise que les dépôts de plus d’un million de dollars. Dans ce scénario il n’y aura pas d’arbitrages possibles.

    En refusant de réglementer le contrôle des capitaux, les acteurs du système continuent de vouloir penser que cette crise, comme les autres, passera avec quelques ingénieries, des réformes cosmétiques, un peu d’#austérité et des capitaux du Golfe, persistant à faire porter au Liban une politique dont il n’a pas les moyens. Certains préconisent de vendre les actifs de l’État, existants ou futurs (le gaz) qui, dans la configuration actuelle de crise et de corruption généralisée, risqueront d’être bradés au bénéfice de proches du pouvoir. La crise de confiance semble toutefois plus profonde, et il est peu probable que le secteur bancaire puisse à court terme de nouveau attirer les flux de dépôts nécessaires pour maintenir le pays à flots. Dans son rapport Bank of America Merrill Lynch estime que le Liban aura besoin d’au moins 8 milliards de dollars par an, sur les trois prochaines années, pour assurer ses besoins de financements.

    Un atterrissage en douceur est-il encore possible ? Difficile à dire tant l’opacité règne sur la situation financière réelle de l’État libanais et sa Banque centrale.

    Cela dépendra sans doute de la capacité du Liban à mobiliser des financements rapides, et les négocier au mieux. Que ce soit avec l’aide du Fonds monétaire international ou autres, un ajustement paraît incontournable, mais son coût doit être équitablement réparti, avec une approche économique et sociale, et pas seulement financière.

    La baisse des taux d’intérêt sur les dépôts décidée récemment par la Banque du Liban, par exemple, peut être considérée comme injuste pour les nombreux épargnants, notamment les retraités, qui vivent de ces revenus. Qui arbitre ? Sur quelle base ? Quel projet d’avenir pourrait justifier ces sacrifices ? Avec un gouvernement crédible, compétent et efficace, c’est-à-dire à l’opposé de ceux qu’on a connu ces trente dernières années, la chute serait certainement moins douloureuse.

    Mais pour le moment, la BDL est seule aux commandes, et son gouverneur a assuré qu’il n’y aura ni haircut sur les dépôts ni dévaluation, mais il a dit aussi que la livre était stable et qu’il n’y avait pas de contrôle de capitaux. On est donc en droit de douter.

  • A Marseille, un « bus secret » pour protéger quelques habitants de la populace
    https://www.marianne.net/societe/marseille-un-bus-secret-pour-proteger-quelques-habitants-de-la-populace#Ec

    Un « bus secret » à destination de quelques privilégiés des beaux quartiers. C’est ainsi qu’on pourrait résumer la polémique qui agite Marseille depuis que le site local d’investigation Marsactu a révélé le 24 août qu’une ligne de bus particulièrement discrète venait désengorger depuis 10 ans et durant deux mois le trafic vers la plage. Rien de problématique a priori à cela, sauf que les horaires de ce bus « spécial MDM » ne sont pas officiellement disponibles, et ce afin qu’il ne soit utilisé que par d’heureux Marseillais bien informés.

    « Spécial MDM » : ce nom provient de celui de son très convoité terminus, La Madrague-de-Montredon, à l’entrée du Parc national des Calanques. Un lieu auquel on accède le reste du temps par la ligne 19, qui voit sa fréquentation doubler durant l’été et devient rapidement au mieux bondée, au pire inaccessible. Le « spécial MDM », lui, mis en place par la Régie des transports marseillais (RTM), n’assure ni l’arrêt au rond-point du Prado (zone de forte affluence), ni ceux de bord de mer où montent et descendent énormément de touristes et de jeunes durant l’été. Il convient alors aux habitants qui circulent entre le centre-ville et les quartiers bourgeois du sud de Marseille comme le Prado-Plage, Vieille-Chapelle, la Pointe-Rouge et La Madrague-de-Montredon. Les horaires de cette ligne bien plus praticable ne sont pas disponibles sur Internet et ne sont pas affichés aux arrêts. Le bus fonctionne donc grâce au bouche-à-oreille, alimenté par la Fédération des comités d’intérêt de quartier du 8e arrondissement.

    #castes #classisme #discrimination #transport

  • La fin de la « maison » #Joumblatt a-t-elle sonné ? | Middle East Eye édition française
    https://www.middleeasteye.net/fr/decryptages/la-fin-de-la-maison-joumblatt-t-elle-sonne

    La troisième étape du processus d’affaiblissement du leader druze anti-syrien devrait avoir lieu lors des nominations administratives, qui sont réparties au Liban sur des bases communautaires, conformément au système du « confessionnalisme politique » en vigueur dans le pays. C’est surtout à travers ces nominations que les chefs politiques entretiennent une fidèle clientèle qui leur permet d’asseoir et de pérenniser leur #pouvoir.

    Depuis la fin de la guerre, grâce à ses alliances, M. Joumblatt se réservait la part du lion et ne laissait à ses adversaires ou aux indépendants de sa communauté que des miettes dans l’administration civile, militaire et judiciaire. 

    Avec les nouvelles alliances, il risque de perdre le tiers de la part druze, et, par conséquent, verrait son influence s’éroder au profit de Talal Arslan et d’un nouveau venu, l’ancien ministre Wiam Wahhab, soutenu par le Hezbollah et la Syrie.

    C’est à travers ce prisme qu’il faut comprendre les incidents sanglants du dimanche 30 juin. Se sentant acculé, marginalisé et ostracisé, Walid Joumblatt a réagi dans la rue. Si l’État, aujourd’hui incarné par Michel Aoun, recule, le mandat du président sera vidé de son sens.

    Si de trop fortes pressions sont exercées sur Joumblatt, il est peu probable que cette « maison », installée aux commandes de la communauté druze depuis des siècles, acceptera de disparaître sans résister.

    #Liban #clientélisme #confessionalisme

  • Achille Mbembe : « Pourquoi il n’y aura pas de “gilets jaunes” en #Afrique »
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2018/12/18/achille-mbembe-pourquoi-il-n-y-aura-pas-de-gilets-jaunes-en-afrique_5399132_

    [Les #élites au #pouvoir en Afrique] ont su mettre à profit leurs positions et leurs avoirs dans le but de bâtir des patrimoines et consolider leur mainmise sur l’#Etat. Davantage encore, elles se sont transnationalisées. La profondeur d’enracinement de ces élites au sein de leur société est telle qu’elles sont parvenues à clientéliser des pans entiers de leurs communautés. Les chaînes de #dépendance sont dès lors étendues, et pour les dépossédés, le poids de la dette sociale peut être lourd à porter. Rompre coûte très cher, pour des gains généralement aléatoires.

    Là où il a le mieux réussi, le projet des élites au pouvoir a toujours été multiethnique, celui d’une classe sociale consciente de ses intérêts et étroitement connectée à des réseaux internationaux. Mais pour asseoir son hégémonie, cette classe sociale n’a pas hésité à manipuler la conscience ethnique. C’est en effet par ces canaux et ceux de la parentèle que se constituent les chaînes de dépendance et de la redistribution. Ce faisant, cette classe s’est servi de l’opium identitaire pour diviser les catégories subalternes de la société, rendant ainsi difficile leurs émergence et coalition en tant que classe sociale distincte. Tant que cette division de la société entre une élite structurée en classe sociale intégrale et un peuple nourri aux fantasmes de la politique identitaire persiste, les chances d’une révolution sociale radicale seront maigres.

    #clientélisme #identités #ethnie

  • Comme dans les journaux de Monsieur Serge Dassault : Chanson
    Le lien direct vers le mp3 fonctionne.
    http://sons-audioblogs.arte.tv/audioblogs/sons/3047789/3088251_Serge_Dassault.mp3

    La famille Dassault et les animateurs de C’est l’heure de l’mettre ont la douleur de faire part du décès de Monsieur Serge Dassault, ce 28 mai 2018 dans l’après-midi, à son bureau du Rond-Point des Champs-Élysées Marcel-Dassault, par suite d’une défaillance cardiaque, à l’âge de 93 ans. Hommage et pensées émues pour Monsieur Serge Dassault !
    Souvenir de l’époque sarkozy.

    Source : Arte Radio http://audioblog.arteradio.com/blog/3047789/l_heure_de_l_mettre

    Sur le site du Figaro :
    La mort de Serge Dassault, un homme de convictions
    http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2018/05/28/01016-20180528ARTFIG00246-l-industriel-serge-dassault-est-decede.php

    Serge Dassault, l’épopée industrielle d’un héritier bâtisseur
    http://www.lefigaro.fr/societes/2018/05/28/20005-20180528ARTFIG00341-serge-dassault-l-epopee-industrielle-d-un-heritie

    Serge Dassault, un chef de famille très attentif
    http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2018/05/28/01016-20180528ARTFIG00335-serge-dassault-un-chef-de-famille-tres-attentif.p

    Éditorial : « Serge Dassault, un homme libre »
    http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2018/05/28/31001-20180528ARTFIG00337-editorial-serge-dassault-un-homme-libre.php

     #chanson #audio #france #dassault #serge_dassault #rafale #médias #presse #groupe_dassault #fraude_fiscale #en_vedette #journalisme #politique #influence #défense_et_sécurité #corbeil-essonnes #achats_de_votes #immobilier #spéculation #guerre_aux_pauvres

  • #Affaire_Darmanin : la dérive ultime du #clientélisme à la française
    https://www.mediapart.fr/journal/france/090318/affaire-darmanin-la-derive-ultime-du-clientelisme-la-francaise

    © Reuters Au-delà de sa dimension pénale, l’affaire Darmanin est le fruit d’une conception très française des rapports entre politiques et administrés. Pour Mediapart, des élus et anciens ministres reviennent sur les interventions en faveur d’un logement, un emploi ou une allocation, et leurs frontières avec le clientélisme. L’ex-ministre de l’économie Michel Sapin met en garde : « On ne peut jouer de ces lettres pour obtenir des faveurs. »

    #France #interventions_politiques

  • #clientélisme : la cagnotte des élus du #rhône (Mediacités)
    https://www.wereport.fr/politique-2/clientelisme-la-cagnotte-des-elus-du-rhone-mediacites

    Chaque année, les conseillers départementaux du Rhône et leur président Christophe #guilloteau distribuent 600 000 euros de « #subventions locales ». Des sommes saupoudrées à la discrétion de chaque élu et propices au clientélisme. Mediacités en publie la liste détaillée. C’est une petite ligne du budget du #Département du Rhône. Un intitulé qui se glisse...

    #Politique #LR

  • Les bons clients
    http://www.laviedesidees.fr/Les-bons-clients.html

    Corruption, #clientélisme, achat de votes... ces pratiques politiques illégales dans nos démocraties modernes sont toujours d’actualité, et structurent le fonctionnement politique de certains pays autoritaires. Le politiste David Corstange en propose une analyse à partir des cas du Yémen et du Liban.

    Livres & études

    / clientélisme, #élections

    #Livres_&_études

  • La Bosnie face à un ennemi invisible

    94 000 tonnes d’explosifs et de mines terrestres sont toujours enfouies dans le sol de la Bosnie-Herzégovine, ce qui place ce petit pays des Balkans en tête des États européens dans ce domaine. Un programme lancé en 2009 prévoyait de supprimer la majeure partie des mines d’ici 2019. Mais cet objectif est encore loin d’être atteint ; la détection piétine à cause de la corruption.

    94 000 tonnes d’explosifs et de mines terrestres sont toujours enfouies dans le sol de la Bosnie-Herzégovine, ce qui place ce petit pays des Balkans en tête des États européens dans ce domaine. Un programme lancé en 2009 prévoyait de supprimer la majeure partie des mines d’ici 2019. Mais cet objectif est encore loin d’être atteint ; la détection piétine à cause de la corruption. L’équipe d’"ARTE Regards" accompagne Davor Kolenda dans sa lutte pour une Bosnie sans mines. Considérant les autorités étatiques responsables du retard en matière de déminage, il s’élève contre le #népotisme qui freine ce processus.

    https://www.arte.tv/fr/videos/072489-010-A/arte-regards
    #mines_anti-personnel #champs_de_mine #démineurs #déminage #Pro_Vita #corruption #BHMAC #Davor_Kolenda #Bosnie #Bosnie-Herzégovine #clientélisme

    Quelques notes :

    Matériel explosif utilisé pour les attentats terroristes en Europe a été volé en Bosnie et réutilisé pour les attentats.

    En 2017, l’UE a débloqué 2,5 millions d’EUR pour le déminage de la Bosnie et 60 millions pour celui de la Croatie.

    Malheureusement le documentaire n’est plus disponible sur le site d’ARTE.

  • #réserve_parlementaire : le système #Gérard_Collomb
    https://www.mediapart.fr/journal/france/210617/reserve-parlementaire-le-systeme-gerard-collomb

    Plus de 90% de son enveloppe sur trois ans : l’ex-sénateur Gérard Collomb, devenu ministre de l’intérieur, s’est montreé généreux à l’égard des maires sans étiquette et centristes qui soutiennent le (toujours) président du Grand #Lyon... Gérard Collomb.

    #France #clientélisme #métropole

  • Contrats à impact social : les deux premiers ont été signés, d’autres suivront - Localtis.info - Caisse des Dépôts
    http://www.localtis.info/cs/ContentServer?pagename=Localtis/LOCActu/ArticleActualite&jid=1250271836103&cid=1250271830910
    #privatisation du #social, sur le modèle des fondations américaines : là-bas, il s’agit de #clientélisme et #défiscalisation des #profits

    Les contrats à impact social sont la déclinaison française des « social impact bonds » développés dans plusieurs pays européens comme la Belgique, l’Angleterre ou les Pays-Bas. Ils consistent à faire financer des programmes sociaux innovants dans des secteurs tels que l’exclusion ou la dépendance, par des investisseurs privés qui sont remboursés par la puissance publique uniquement en cas de succès. « Ces contrats ne se substituent pas aux services publics mais ils répondent à des besoins sociaux aujourd’hui non couverts, a insisté Martine Pinville. C’est un outil qui permet la prise de risque et offre à l’Etat un rôle nouveau, de catalyseur de l’innovation sociale. » Pour développer ces projets, le gouvernement avait lancé le 15 mars 2016 un appel à projets.

  • Le bon maire de #Marseille
    http://www.laviedesidees.fr/Le-bon-maire-de-Marseille.html

    Le #clientélisme est à Marseille un système bien ancré. C. Mattina explique qu’il a permis une redistribution des emplois publics au profit de la classe moyenne, contre les classes populaires. Et que, en dépit des changements de majorité, il a su se maintenir.

    Livres & études

    / #corruption, #démocratie, Marseille, clientélisme

    #Livres_&_études

  • La Dépêche, les Baylet, la #démocratie : qui veut de la soupe ? - IAATA
    https://iaata.info/La-Depeche-les-Baylet-la-democratie-qui-veut-de-la-soupe-1641.html

    La Dépêche et le Conseil Général du Tarn-et-Garonne sont ainsi dirigés par un demi-siècle d’#oligarchie. Et la transmission se poursuit. Après être passé chez les croque-morts de Natixis et le pharmaceutique Fabre actionnaire du groupe, Jean-Nicolas Baylet a été nommé par papa directeur général adjoint de La Dépêche, soit numéro trois à 29 ans. Son frère, Jean-Benoît a été désigné par papa directeur délégué du groupe. Leur sœur Victoria a été placée par papa au poste de secrétaire générale de la fondation La Dépêche, dirigée par sa maman. Si les petits derniers accèdent au Conseil Général, à la tête du parti radical de gauche (PRG) ou de la mairie de Valence d’Agen, peut-être pourra-t-on commencer à s’interroger sur la pertinence d’organiser des élections dans le département.

    Tout cela n’est que la face immergée d’un système familial basé sur le #clientélisme, qui a toujours usé du pouvoir lié à un journal hégémonique dans le Tarn-et-Garonne, à Toulouse et désormais dans toute la région. La dépêche est un instrument #politique au service des Baylet et des Radicaux pour faire mousser leur action, combattre leurs adversaires et comme moyen de pression sur les pouvoirs locaux ou... nationaux. En effet, le PRG est désormais le seul allié du gouvernement Hollande, qui doit apprécier le #monopole médiatique construit par Baylet dans le Sud-Ouest, et acquis à sa cause.

    L’empire médiatique

    Toute la presse du Languedoc-Roussillon et de Midi-Pyrénées leur appartient. Ou quasiment. Déjà propriétaires d’un groupe tentaculaire, les Baylet viennent de se payer le groupe Midi libre, ennemi de toujours. Certains départements comme l’Aveyron et l’Aude n’ont plus le choix qu’entre des titres de #presse sous leur contrôle. Le #pluralisme versant Radical est une serpillière sur laquelle on s’essuie les pieds avec allégresse. Jean-Michel le clame haut et fort : « C’est une très grande fierté pour moi, c’est même le combat de ma vie. Ça fait longtemps que je sais que l’avenir de La Dépêche et de Midi Libre sont liés ». Fier d’avoir éliminé toute la #concurrence, d’avoir supprimé toute illusion de pluralisme. Terminé les lignes éditoriales différentes, si légères soient-elles. Toute la presse régionale est désormais à leur service.

  • #famille, je vous hais : aux sources du conflit électoral gabonais
    https://www.mediapart.fr/journal/international/050916/famille-je-vous-hais-aux-sources-du-conflit-electoral-gabonais

    En toile de fond de la crise postélectoralé au #Gabon entre #Ali_Bongo_Ondimba et #Jean_Ping, on trouve un mélange de relations familiales compliquées et de luttes pour le contrôle du pouvoir et des ressources du pays. Retour sur les racines du conflit qui oppose les deux principaux protagonistes de cette crise

    #International #Afrique #clientélisme #élections #Françafrique #Omar_Bongo

  • GESTION DE #CRISE

    D’après les sondages, plus de 70% des de la population générale en France est contre la « #loi_travail ». Ce pourcentage est certainement encore plus élevé parmi les travailleurs. Comble d’ironie, même les organisations représentant les PME, les artisans ou les indépendants (soit environ 80 % des patrons), se sont prononcées fortement contre. Pour eux, cette loi est purement une #loi_MEDEF. Pour une fois que nous sommes d’accord… Bref, en dehors du MEDEF, des technocrates du PS et, en sous-main de ceux de LR et assimilés, des indifférents et de quelque autres personnes, une écrasante majorité est contre cette loi, le dit et souvent le manifeste. C’est par une gestion écœurante, reposant sur trois principes parfaitement anti-démocratiques que le gouvernement espère bien nous l’imposer.

    PREMIER PRINCIPE : LE CLIENTELISME

    Il parait que les caisses de l’Etat sont vides. Pas quand il s’agit d’étouffer le mouvement social. Il se passe peu de jours sans que le gouvernement n’arrose financièrement tel ou tel secteur : après les « mesures pour les jeunes » , il y a eu la forte revalorisation des salaires de la police (pour se l’attacher encore plus), puis l’augmentation du salaire des 800 000 enseignants (pour empêcher qu’ils entrent dans la mobilisation), puis les millions pour la SNCF (avec intervention du gouvernement dans la gestion du conflit interne, à l’encontre du PDG pour limiter la crise), et d’autres encore. Ajoutons à cela des promesses pour d’autres secteurs, comme celle faite aux routiers de ne pas leur appliquer la nouvelle réglementation sur les heures supplémentaires.

    DEUXIEME PRINCIPE : LA VIOLENCE

    Depuis les manifestations contre la guerre d’Algérie, jamais des manifestations n’avaient été aussi sauvagement réprimées. Ainsi, à St Malo, des collégiens, rassemblés plus que pacifiquement devant leur collège pour protester contre sa fermeture, ont été violemment chargés par la police. 11 ont été pris en charge par les pompiers, 3 hospitalisés. Ils ont de 12 à 15 ans. Pour la préfecture, la violence policière était tout à fait « proportionnée » à la situation et légitime. C’est tout dire, et ce n’est qu’un exemple parmi des milliers d’autres.

    Comme si cette violence policière de rue ne suffisait pas, ce gouvernement a fait passer un nombre proprement ahurissant de lois de plus en plus répressives. Sans oublier que, depuis des mois, il nous impose un état d’urgence.

    TROISIEME PRINCIPE : LE MENSONGE

    La fracture entre le discours (sur les valeurs de la République, les libertés, le droit de grève ou celui de manifester, le progrès social…) et la pratique est telle qu’on a l’impression de revivre en boucle la séance du parlement, où le ministre Cahuzac, les yeux dans les yeux et droit dans ses bottes maintenait dans son discours qu’il n’avait jamais fraudé le fisc quand en pratique il savait très bien de quelle manière gigantesque il l’avait fait.

    Ajoutons à cela la honteuse tentative de victimisation de la police : publier que 300 policiers auraient été blessés (avec leur harnachement, il est difficile de croire, qu’en dehors de quelque cas, il puisse s’agir de choses d’importance) tout en faisant l’impasse complète sur les milliers de blessés, souvent graves (comas, yeux explosés, blessures profondes…) que ces mêmes policiers ont fait parmi les manifestants constitue une tentative repoussante de manipulation de l’opinion.

    #Clientélisme, #violence, #mensonge permanent… c’est la « normalité » du pouvoir.

    Article d’@Anarchosyndicalisme ! n°150 été 2016
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article817

    Télécharger : http://www.cntaittoulouse.lautre.net/IMG/pdf/A_150.pdf

  • La fabrique du #monstre, autopsie du #clientélisme #politique - The Dissident - The Dissident
    http://the-dissident.eu/10944/fabrique-monstre-autopsie-clientelisme-politique
    http://the-dissident.eu/wp-content/uploads/2016/06/bloggif_5762cba134639.jpeg

    J’ai beaucoup écrit sur ces sujets. J’ai fait un premier livre « French deconnection » (Wildproject/Robert Laffont 2014) qui raconte les trafics de stupéfiants vus de l’intérieur. Je parle des idées reçues sur les petits #dealers qu’on fait passer pour des gars qui se font beaucoup d’argent. Je démontre qu’ils sont mis de côté, que leur trajectoire est loin d’être ascendante. Je voulais qu’on arrête de séparer toutes les actualités marseillaises : les règlements de compte, le clientélisme, la #misère, l’#immobilier… Ces problématiques s’imbriquent les unes dans les autres. Mon idée c’est de raconter les #systèmes. Comment les choses sont reliées entre elles. Le politique prend bien soin de séparer les choses pour qu’on ne comprenne pas que c’est l’absence de décisions politiques – ou au contraire des décisions politiques bien précises – qui en bout de chaîne, comme des dominos, amènent au pire.

  • « À Marseille, il n’y a pas de mafia »
    paru dans CQFD n°142 (avril 2016),
    par Bruno Le Dantec
    http://cqfd-journal.org/A-Marseille-il-n-y-a-pas-de-mafia

    Entretien avec P. Pujol.

    Philippe Pujol a reçu le prix Albert Londres 2014 pour sa série d’articles « Quartiers shit ». Il y chroniquait la misère et le trafic dans les cités. Il publie La Fabrique du monstre aux Arènes (2016), où il met aussi à nu clientélisme politique et pègre immobilière.

    Photo : Gilles Favier, qui publie Marseillais du Nord aux éditions du Bec en l’air, sortie en mai 2016.

  • Google distribue 27 millions d’euros pour les médias européens
    http://www.lefigaro.fr/medias/2016/02/25/20004-20160225ARTFIG00141-google-distribue-27-millions-d-euros-pour-les-med

    Fin octobre, Google avait annoncé la création de son Fonds pour l’Innovation, destiné à soutenir les médias européens dans leur transition numérique et à aider au développement de projets innovants. Ce fonds est doté de 150 millions d’euros, distribuables sur trois ans. Sur cette somme, 27 millions d’euros viennent d’être octroyés à 128 projets répartis dans 23 pays, a dévoilé mercredi Sundar Pichai, PDG de Google. Les principaux bénéficiaires de ces subventions sont l’Allemagne (4,9 millions d’euros), l’Espagne (2,5 millions d’euros), le Royaume-Uni (2,8 millions), la France et la Belgique (2,3 millions chaque). Le prochain round de financement aura lieu cet été.

    Google n’a pas dévoilé la liste des heureux élus, mais certains médias ont indiqué avoir été subventionnés. Et la diversité est de mise, aussi bien dans le profil des entreprises (du Financial Times aux toutes jeunes start-ups) que dans les projets récompensés. Ces derniers vont de la réalité virtuelle au financement participatif, en passant par la création automatisée d’infographies.

    En France, l’AFP, Euronews et le jeune média The Conversation ont été les premiers à révéler être aidés par Google. La chaîne européenne basée à Lyon travaille sur un projet de reportage en réalité virtuelle, avec des vidéos à 360°. L’AFP va, elle, lancer une plateforme d’infographies interactives adoptées aux mobiles, traduites en six langues. The Conversation mise aussi sur l’infographie et l’exploitation de la data pour enrichir son site. Selon Mind-Satellinet, Le Monde a également reçu une aide. Les montants perçus seront communiqués ultérieurement par Google.

    Au Royaume-Uni, le Financial Times a obtenu une subvention pour un project de détection d’anomalies sur les marchés financiers. Ce dernier alertera la rédaction et créera automatiquement un embryon d’article, permettant aux journalistes du journal économique d’être extrêmement réactifs. Le Telegraph mise, lui, sur des infographies automatisées, qui concerneront dans un premier temps la rubrique sportive. Un direct sur un match de football pourra ainsi être enrichi par des infographies en temps réel sur la possession de balle, les performances de tel joueur... sans que les journalistes n’aient à intervenir.

    D’autres projets originaux ont reçu une aide. La start-up néerlandaise WizeNoze entend adapter le fil d’information de l’agence ANP au niveau de lecture des enfants et adolescents. Les dépêches d’actualité seront réécrites pour les 9-12 ans et les 13-15 ans. Au Portugal, le site Publico a reçu « plus de 300 000 euros » pour mettre au point un système proposant un « récap de l’actualité » à chaque visite d’un internaute. Ce dernier saura ce qu’il a manqué, même s’il ne s’est absenté que quelques heures. Ce « récap » sera également adapté à ses centres d’intérêt. L’espagnol El Diario entend lui identifier les lecteurs les plus susceptibles d’accepter de cofinancer un reportage, en fonction de leurs goûts.

    Le Fonds pour l’innovation n’est pas sans rappeler le Fonds pour l’innovation numérique de la presse (FINP), lancé par Google en 2013 pour les médias français.