• Itay Epshtain sur X : “1/5 The Assembly of States Parties to the IntlCrimCourt concludes its special session on the crime of aggression today. Over the past three days, it has considered amendments to the exercise of the Court’s jurisdiction over the crime of aggression. The #US, not a State party,…*” / X
    https://x.com/EpshtainItay/status/1942879372366483910

    1/5 L’Assemblée des États parties à la Convention @IntlCrimCourt conclut aujourd’hui sa session extraordinaire sur le crime d’agression. Au cours des trois derniers jours, elle a examiné des amendements à l’exercice de la compétence de la Cour à l’égard du crime d’agression. L’État partie #US , qui n’est pas partie à la Convention, était présent, à la demande de l’État partie #Israel , afin d’intimider et de contraindre d’autres États à poursuivre en justice le crime international suprême.

    2/5 L’amendement proposé, en cours de débat, vise à garantir que tous les États parties soient également soumis à la compétence de la Cour en matière d’agression, permettant à la Cour d’exercer sa compétence sur le crime d’agression même lorsqu’il est commis par des ressortissants d’un État qui n’est pas partie au Statut ou lorsqu’il est commis sur son territoire et a établi un cadre juridictionnel qui s’applique uniformément à tous les crimes fondamentaux.

    3/4 Le conseiller juridique du département d’État américain, Reed Rubinstein – qui avait juré lors de son audition de nomination en mars 2025 de servir « les intérêts nationaux avant tout » – est intervenu et a menacé la Cour et les États parties d’utiliser « des instruments diplomatiques, politiques et juridiques pour empêcher @IntlCrimCourt de dépasser les bornes ». La coercition était claire : Les #Etats-Unis s’attendent à ce que « toutes les actions de la CPI contre les États-Unis et notre allié #Israel – c’est-à-dire toutes les enquêtes et tous les mandats d’arrêt – soient abandonnées. Dans le cas contraire, toutes les options restent envisageables. »

    3/5bis Les menaces proférées par Rubinstein constituent une atteinte à l’administration de la justice, pour laquelle la CPI jouit d’une compétence quasi universelle, en empêchant et en intimidant les fonctionnaires de la Cour dans le but de les forcer ou de les persuader de ne pas s’acquitter de leurs fonctions respectives, ou en exerçant des représailles contre les fonctionnaires de la Cour en raison des fonctions qu’ils ont accomplies.

    4/5 C’est le crime d’agression commis par #Israel en #Palestine occupée qui a conduit les États-Unis à ce nadir. Il y a un an, le président Salam @CIJ_ICJ notait que, conformément à l’article 8 bis (2) du Statut de Rome, « toute annexion par l’emploi de la force du territoire d’un autre État ou d’une partie de celui-ci constitue un crime d’agression, indépendamment d’une déclaration de guerre. Conformément à leurs obligations au titre du Statut de Rome, les États parties devraient tirer toutes les conséquences juridiques des conclusions de la Cour dans le présent avis consultatif afin de prévenir et de punir les auteurs de ces actes. »

    5/5 Quatre-vingts ans après la création du Tribunal de Nuremberg, nous nous demandons : la #communauté_internationale est-elle capable de tenir la promesse faite alors : la paix ne sera pas violée impunément et aucun dirigeant n’est au-dessus des lois ? Toutes les victimes, qu’il s’agisse de crimes de guerre, de génocide, de crimes contre l’humanité ou d’agression, méritent un accès égal à la justice. Toute autre mesure constituerait une trahison des principes mêmes du droit international. Tous les États proclament leur désir de paix (et @realDonaldTrump aspirent au prix Nobel de la paix @NobelPeaceOslo), mais sont-ils prêts à faire le nécessaire pour la protéger ?

    #mafia

  • Paragraphes 31 et 32 d’un très long fil d’un membre de l’ICG concernant les moyens de réduire l’effet #délétère sur les populations des sanctions de la #communauté_internationale imposées aux “états voyous”

    Graeme Smith sur X :
    https://x.com/smithkabul/status/1866097048782590081

    I’ve been sending copies of the UN independent assessment of Afghanistan to colleagues who work on Syria, because it reads like a checklist of the many ways the new regime in Damascus might struggle to restore functional relations with the world

    Sadly, the so-called international system is not built for this. Sanctions are crude instruments. States tend to fall into “with us” or “against us” categories, with few options in between.

  • Karim Bitar fait (très) fièrement appel à la #communauté_internationale pour armer l’armée libanaise afin de garantir la “souveraineté” du Liban.

    On rêve…

    Wadih AL-ASMAR | وديع الأسمر sur X :
    https://x.com/walasmar/status/1852698632987787540

    I am afraid this call is missing the essential :

    No direct ask for:
    Accountability for the crimes of war committed by Israel
    Arms embargo on Israel
    Etc…
    Reading it from an european perspective I get the feeling that some bad Lebanese’s attacked Israel and they should be stopped

  • Un appel à ceux qui rendent possible le génocide, (alias la #communauté_internationale) pour stopper le génocide.

    We, Israelis, are calling for global pressure on Israel to force an immediate ceasefire | Open letter | The Guardian
    https://www.theguardian.com/commentisfree/2024/oct/24/israel-immediate-ceasefire-open-letter

    More than 2,000 Israelis have signed this letter, published in 11 languages, asking the international community to use ‘every possible sanction’ to ‘save us from ourselves’

  • B’Tselem בצלם بتسيلم sur X :
    https://x.com/btselem/status/1845827799333871706

    Israeli NGOs warn international community it will be complicit if Israel forcibly transfers the population of Northern Gaza

    Human rights NGOs based in Israel today called on the international community to take action now to prevent Israel from forcibly transferring hundreds of thousands of Palestinians who have remained in the Northern Gaza Strip outside of the area, including by denying entry of essential humanitarian aid and fuel. The Israeli ceasefire coalition, the groups Gisha, B’Tselem, PHR-I and Yesh Din, said that there are alarming signs that the Israeli military is beginning to quietly implement the Generals’ Plan, also referred to as the #Eiland Plan, which calls for complete forcible transfer of the civilians of the northern Gaza Strip through tightening the siege on the area and starving the population.

    The NGOs reiterated the warning that states have an obligation to prevent the crimes of starvation and forcible transfer, and that if the continuation of the “wait and see” approach will enable Israel to liquidate northern Gaza, they will be complicit. All states and relevant international institutions should act now and use all tools at their disposal - legal, diplomatic and economic - to prevent this.

    « #communauté_internationale »

  • Guerre Israël-Hamas : ces entreprises françaises montrées du doigt pour leurs activités liées à la colonisation israélienne
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/08/09/guerre-israel-hamas-ces-entreprises-francaises-montrees-du-doigt-pour-leurs-

    L’avis rendu, le 19 juillet, par la Cour internationale de justice (#CIJ) estimant que la colonisation israélienne de territoires palestiniens est « illégale » depuis 1967 ne sera pas sans conséquences pour les entreprises françaises, dont une partie des activités sont liées à cette présence, selon plusieurs juristes interrogés.

    Trois groupes français figurent dans une base de données créée par les Nations unies, en 2020, qui répertorie les entreprises qui avaient, « directement et indirectement, permis la construction et la croissance des colonies de peuplement, les avaient facilitées et en avaient profité ». Cette liste est établie par le Haut Conseil des droits de l’homme, à la suite d’une résolution votée, en 2016, par le Conseil des droits de l’homme des Nations unies. Elle ne concerne que certains secteurs et recensait, lors de sa dernière mise à jour, en juin 2023, 97 entreprises, en majorité israéliennes.

    On y trouve #Altice International, propriétaire de l’opérateur téléphonique #SFR, le numéro deux mondial de la construction ferroviaire #Alstom ou encore #Egis, spécialisé dans l’ingénierie de la construction et l’exploitation d’infrastructures, dont la Caisse des dépôts est actionnaire à hauteur de 34 %.

    « Quand la CIJ dit le droit, on peut considérer que c’est le droit, donc c’est un avis important, dont les tribunaux français vont forcément s’emparer s’il y a des recours contre les entreprises en question », avance Alain Pellet, professeur émérite à l’université Paris-Nanterre et ancien président de la Commission du droit international des Nations unies.

    Devoir de vigilance

    Même si les entreprises ne sont pas soumises au droit international, elles peuvent faire l’objet de recours devant les tribunaux, sur la base du devoir de vigilance. Ce principe, qui existe en droit français depuis 2017, s’applique aussi par une directive européenne mise en place en juillet, dont le non-respect peut entraîner une amende. Il oblige la plupart des grandes entreprises à s’assurer que leurs activités n’enfreignent pas les droits humains et respectent la protection de l’environnement partout dans le monde, et auprès de leurs clients ou de leurs fournisseurs.

    « La CIJ invite les Etats à adapter leurs législations pour empêcher la colonisation ou le maintien de la puissante occupante dans ces territoires, ajoute Me Philippe Valent, avocat pénaliste au barreau de Paris. Ce qui signifie, pour l’Europe, d’imposer des règles de conformité aux entreprises et de décider d’un paquet de sanctions. Mais c’est peu probable à ce stade. »

    #paywall

  • Francesca Albanese, UN Special Rapporteur oPt sur X
    https://x.com/FranceskAlbs/status/1822184214860534271

    #Gaza: In the largest and most shameful concentration camp of the 21st century, Israel is genociding the Palestinians one neighborhood at the time, one hospital at the time, one school at the time, one refugee camp at the time, one ’safe zone’ at the time. With US and European weapons. And amid the indifference of all “civilised nations”.

    May the Palestinians forgive us for our collective inability to protect them, honoring the most basic meaning of intl law.

    #communauté_internationale #civilisés #complicité #génocide

  • Revealed: America’s secret special forces flights to Israel from UK base on Cyprus
    https://www.declassifieduk.org/revealed-americas-secret-special-forces-flights-to-israel-from-uk-ba

    Unmarked planes are being used by US forces to fly from Cyprus to Israel, including as recently as June 26

    The aircraft are believed to be used by highly secretive 427th Special Operations Squadron and the CIA

    Declassified also finds 26 huge US military transport planes have landed at UK base on Cyprus, believed to be carrying weapons for Israel

    Revelations could further implicate British ministers in war crimes

    #génocidaires #complicité #Chypre #états-unis #genocide_joe « #communauté_internationale »

  • Récapitulatif de la soirée du 11 juillet 2024 23:39 BST | Middle East Eye
    https://www.middleeasteye.net/live-blog/live-blog-update/evening-recap-160

    Voici les principaux événements de la journée :
    Les forces israéliennes ont tué au moins 50 Palestiniens et en ont blessé 54 autres au cours des dernières 24 heures, selon le ministère palestinien de la santé. Cela porte à 38 345 le nombre de morts palestiniens depuis le 7 octobre, à plus de 88 295 le nombre de blessés et à environ 10 000 le nombre de disparus, probablement morts ou ensevelis sous les décombres.
    Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a exhorté mercredi l’Occident à rejeter la politique de « deux poids, deux mesures » concernant la guerre à Gaza, et s’est joint aux dirigeants de l’OTAN pour soutenir l’Ukraine.
    Les forces israéliennes se sont retirées du quartier Shujaiya de la ville de Gaza mercredi, laissant derrière elles une traînée de mort et de destruction.
    Selon David Ignatius, éditorialiste au Washington Post, Israël et le Hamas sont prêts à ce qu’aucun des deux ne gouverne la bande de Gaza après la fin de la guerre. Des sources du Hamas ont démenti les affirmations d’Ignatius, affirmant qu’aucun accord n’avait été conclu sur la gouvernance de la bande de Gaza après la guerre.
    L’Unrwa a fait état de « conditions tout à fait épouvantables » résultant du siège dans une école transformée en refuge pour personnes déplacées dans la bande de Gaza.
    Selon le quotidien israélien Haaretz, le chef du Mossad, David Barnea, a approuvé une demande essentielle du Premier ministre Benjamin Netanyahu dans les négociations en cours sur le cessez-le-feu à Gaza.
    Les ministres des affaires étrangères du G7 ont dénoncé la décision d’Israël d’étendre les colonies illégales en Cisjordanie occupée, qualifiant cette décision de « contre-productive pour la cause de la paix ».
    Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a exigé qu’Israël maintienne son contrôle sur les territoires palestiniens clés situés le long de la frontière entre Gaza et l’Égypte.

    #Bilan

  • Are Israel and Hezbollah on the verge of a full-blown war ? | Inside Story - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=5017EsGx72E&pp=ygUaamF6ZWVyYSBlbmdsaXNoIGZ1bGwtYmxvd24%3D

    L’expert pro-israélien totalement incohérent, affirme à la fois que la « #doctrine_dahiya » étendue à Beyrouth intra-muros permettra de venir à bout du Hezbollah et qu’Israel comptera sur l’intervention de la « #communauté_internationale » pour arrêter très rapidement la guerre (après qu’il ait « ramené le Liban à l’âge de pierre ») parce qu’il n’a pas les moyens de mener une longue guerre.

    Nicholas Noe lui répond que son analyse relève de la “fantasy”.

    • En fait les dires de l’expert en question sont ceux du terroriste Giora #Eiland, mais revisités de manière optimiste…

      Ynetnews Opinion -
      https://seenthis.net/messages/633905

      A long war will cause intolerable damage to Israel’s military and civilian infrastructures.
       
      The only way to ensure that the next war is short requires us to fight the state of Lebanon, not just Hezbollah. Israel can destroy Lebanon’s infrastructures and army within several days. Since there is no one in the world—neither the Lebanese nor Hezbollah, Syria or Iran, and of course Saudi Arabia, France, Russia and the United States—who wants to see Lebanon destroyed, it will lead to massive international pressure to reach a ceasefire within a week or less, and that’s just what Israel needs.

      Et, au cas où il aurait surestimé le degré de compassion des grandes puisssances, le terroriste préconise de leur faire comprendre dès maintenant qu’il faudra stopper Israël au bout d’une semaine maximum, au lieu de leur promettre comme maintenant que l’état sioniste est capable de battre le Hezbollah...

      Reaching such a decision in real time, when the conflict erupts, is insufficient. Israel should already start conveying this message, for two reasons: First of all, we will achieve deterrence and possibly prevent the next war since, as mentioned, no one in the world wants to see Lebanon destroyed. Second, if a war does break out in the end, it’s important that the Western states—at least the US—understand in advance that Israel chose this strategy having no other choice. Unfortunately, Israel is conveying the opposite messages.

      About a week ago, at the end of the major military exercise in northern Israel, the defense minister and army chiefs conveyed the message that Israel is capable of defeating Hezbollah. That’s a mistake. Even if Israel wins, but the war lasts about five weeks like in 2006, we will all pay a huge price which we will have trouble living with.

  • Des Gazaouis racontent l’assaut israélien de l’hôpital Al-Shifa : « Si on sortait, on était tués »
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/04/22/des-gazaouis-racontent-l-assaut-israelien-de-l-hopital-al-shifa-si-on-sortai

    Le plus grand hôpital de la bande de #Gaza a été entièrement détruit par une attaque israélienne et par les combats autour du centre hospitalier. Trois semaines plus tard, les Palestiniens continuent d’exhumer des corps.

    #génocide #impunité #complicité #communauté_internationale

    • Tous les jours depuis trois semaines, Maha Souilem, une infirmière de 38 ans, se mêle aux habitants et aux secouristes qui fouillent les talus de sable dans la cour de l’hôpital Al-Shifa, au cœur de la ville de #Gaza, et dans les ruines alentour. La silhouette déchirée du bâtiment principal, troué par les explosions et carbonisé, se détache dans le ciel printanier bleu azur. Maha cherche son mari.
      Après quatorze jours de siège, l’armée israélienne s’est retirée de la zone le 1er avril, laissant derrière elle un paysage de dévastation et l’odeur âcre des corps en décomposition. Les Palestiniens n’en finissent pas d’exhumer des cadavres : la défense civile a indiqué au média américain NPR en avoir trouvé 381 dans et autour d’Al-Shifa. Environ 160 corps seraient encore sous les décombres des immeubles du quartier, selon les secouristes.

      Un lieu de mort
      Un millier d’immeubles auraient été incendiés ou endommagés aux alentours, selon le Hamas, une évaluation reprise par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA). L’assaut de l’hôpital est la plus importante opération de l’armée israélienne menée dans l’enclave, depuis le début de la guerre déclenchée après l’attaque du Hamas contre Israël, le 7 octobre 2023. Al-Shifa, qui signifie « la guérison » en arabe, est devenu un lieu de mort. Le plus grand hôpital de la bande de Gaza est aujourd’hui entièrement détruit. A distance et sur place avec l’aide d’un collaborateur, Le Monde a recueilli des témoignages de Palestiniens qui ont vécu l’assaut. La presse internationale est toujours interdite d’accès dans l’enclave par les autorités israéliennes.
      Dans la cour, deux fosses communes ont été découvertes – trente cadavres en tout, certains dans un état de décomposition avancée. Douze seulement ont été identifiées ; des proches ont reconnu ici une chaussure, là un lambeau de vêtement. La semaine dernière, l’un des collègues de Maha, qui pensait que son fils avait été arrêté, l’a finalement retrouvé parmi les corps. « J’en ai été sidérée », dit l’infirmière. Depuis que leur maison avait été bombardée, elle vivait avec son époux, ambulancier, et leurs deux filles de 2 et 6 ans, dans l’hôpital Al-Shifa. Le couple s’oubliait dans le travail. « Vingt-quatre heures sur vingt-quatre, au service de notre peuple. »

      Le 18 mars, l’attaque israélienne les a surpris, au milieu de la nuit. L’hôpital s’est mis à résonner de « coups de feu et explosions d’une intensité inouïe ». « Ils ont fait exploser la salle à côté de nous », raconte Maha. Un haut-parleur a annoncé le siège de l’établissement. « Tout le monde doit se rendre. Personne ne sort, les portails sont fermés », a répété une voix sans visage. Patients, médecins, déplacés, se cognaient dans la cohue. Ceux qui s’approchaient des fenêtres se faisaient tirer dessus.
      Quand les militaires israéliens sont enfin apparus, ils ont d’abord évacué les femmes déplacées, puis le personnel de santé. Il ne faut pas s’inquiéter, leur ont-ils assuré. Sur la cinquantaine de soignants qui étaient avec elle, 35 ont été arrêtés. « C’est à ce moment-là que mon mari a disparu. Ils l’ont embarqué, l’ont déshabillé, dit Maha, la voix tremblante. Je ne sais rien de lui, s’il a été détenu, exécuté, s’il est enterré… Je ne sais pas où il est. » Parmi les quinze membres du personnel restés avec elle, les soldats « en ont fait sortir quatre ». « Ils les ont laissés s’éloigner, et on a entendu des coups de feu », se souvient-elle.

      Arrêté et violemment battu
      Ses collègues ont retrouvé la trace deux d’entre eux à l’hôpital Al-Ahli. Pour les deux autres, personne ne sait. Le directeur du centre d’urgence sanitaire d’Al-Shifa, Moatassem Saleh, a indiqué au Monde avoir perdu la trace de quarante-deux soignants. Au moins quatre membres du personnel de l’hôpital ont été tués, parmi eux, le chirurgien plastique Ahmed Al-Maqdameh. La mère de ce dernier, Yousra, médecin, a également été retrouvée morte.

      Taha Marzouq, qui travaillait dans le département de radiologie au moment de l’assaut, a plusieurs fois pensé qu’il allait y mourir. « Le 18 mars est le pire jour de ma vie. C’était la première fois que je voyais des chars, des Jeep, des soldats israéliens », se souvient-il. Le soignant, âgé de 33 ans, est arrêté, détenu deux jours, en sous-vêtements, les yeux bandés. Il dit avoir été violemment battu par les soldats israéliens et les avoir vus frapper des patients. Il goûte un semblant de joie quand les militaires lui retirent ses entraves ; il va quitter l’hôpital – l’enfer. « Là, explique-t-il, je suis sorti. J’ai alors vu des cadavres qui gisaient sur le sol. Parmi eux, il y avait le corps de mon collègue, le docteur Mohammed Al-Nounou. J’étais dévasté. »
      L’armée israélienne avait déjà mené une large attaque contre l’hôpital Al-Shifa, en novembre 2023. Depuis, l’établissement n’était plus que partiellement opérationnel. Les militaires accusent le Hamas d’y avoir installé une base militaire – ce que nie le mouvement islamiste. L’armée a diffusé, début avril des images d’un tunnel, de « grandes quantités » d’armes saisies, ainsi que d’importantes sommes en liquide ou des documents retraçant des réunions du mouvement islamiste palestinien au sein d’Al-Shifa, autour de questions de gestion et de paie de militants.

      Du 18 mars au 1er avril, les forces israéliennes et les combattants palestiniens se sont affrontés, dans et autour de l’hôpital. Les militaires revendiquent avoir tué 200 hommes armés gazaouis, dont des cadres du Hamas et du Jihad islamique, et en avoir arrêté 500 autres. Aux questions précises du Monde concernant les morts de civils, les forces israéliennes ont renvoyé au communiqué publié après leur retrait, le 1er avril. Il y est affirmé que le combat a été « engagé en évitant de blesser le personnel médical et les patients ». L’armée assure avoir mené une « opération précise ». Aucun des soignants ayant témoigné n’a été pris dans des échanges de tirs entre Palestiniens et Israéliens. Les soldats ont en outre montré des images de ravitaillement de l’hôpital et des équipes préparant des lits pour les malades ; les soignants affirment pourtant avoir eu faim et ne pas avoir reçu les médicaments nécessaires. L’ONU n’a pas été autorisée à apporter de l’aide.

      L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a recensé 21 patients morts faute de soins, lors de l’opération militaire. Le 5 avril, après six tentatives infructueuses, l’ONU a pu faire parvenir une mission dans l’hôpital ; l’équipe a « vu au moins cinq corps partiellement recouverts sur le sol, exposés à la chaleur. La sauvegarde de la dignité, même dans la mort, est un acte d’humanité indispensable », rapportait un communiqué de l’OMS. Un employé de l’OCHA raconte avoir dû, avec ses collègues, ramasser des « corps sur le bord de la route ». 

      Des corps déchiquetés
      En étudiant une partie des dépouilles mortelles retrouvées, le ministère de la santé a identifié une large part de patients, certains corps arborant encore des bandages ou des cathéters, rapporte M. Saleh. « Des traces de blessure par balle étaient visibles sur certains cadavres, uniquement vêtus de leurs sous-vêtements », poursuit-il, suggérant de possibles exécutions sommaires. D’autres corps, enfin, ont été retrouvés déchiquetés, plusieurs morceaux éparpillés – certains probablement en partie dévorés par les chiens ou profanés par les lames des bulldozers qui ont labouré la cour d’Al-Shifa.
      Trois semaines après l’attaque, Amira Al-Safadi se réveille souvent avec l’impression d’être « encore là-bas ». « J’entends les voix des soldats, le bruit des chars, des missiles, des explosions », raconte-t-elle. Cette femme, médecin volontaire de 26 ans, se souvient avoir eu faim et surtout très soif. Ils étaient assiégés. Vers la fin du siège, dit-elle : « Seize patients sont morts. Pendant quatre jours, on a dû dormir avec les corps : l’armée ne nous a pas laissés les sortir ni les enterrer. »
      Le quotidien est gouverné par l’incertitude et la peur : l’hôpital est plongé dans le noir, les soldats changent les instructions, il faut transporter les patients d’un département à l’autre et, à chaque déplacement, se faire fouiller. « Tous ceux qui bougeaient ou avançaient [sans en avoir reçu l’ordre] se faisaient tirer dessus », se rappelle la docteure Al-Safadi. Elle accuse les soldats de s’être servis de certains soignants « comme de boucliers humains ». « Ils demandaient aux infirmiers de rentrer dans certains endroits et de fouiller, tandis qu’ils restaient derrière eux », poursuit-elle.

      Autour de l’hôpital, les habitants racontent les mêmes scènes de siège, d’une rare brutalité. La plupart étaient déjà des déplacés : leur maison avait été bombardée, et ils s’étaient installés non loin d’Al-Shifa, se croyant protégés. La femme de Mohammed Abou Sidou, enseignant de 31 ans, venait d’accoucher, elle avait dû subir une opération. Leur fils avait 5 jours quand l’armée a attaqué. La jeune mère s’est mise à saigner abondamment. Le bâtiment où ils vivaient a été partiellement détruit par des tirs d’artillerie – eux n’ont été que légèrement blessés par des éclats de verre. Tout autour, la plupart des immeubles ont été détruits ou incendiés. Les maisons se sont effondrées sur leurs occupants. Les équipes de la défense civile n’ont pas assez d’équipements pour retrouver les corps prisonniers des gravats.

      « J’entendais les cris »
      « J’ai vu que la maison de mon voisin était en flammes, et je n’ai pas pu ouvrir la fenêtre ni intervenir, raconte M. Sidou, qui demeure hanté par ces images. Les gens blessés mouraient dans la rue, et je ne pouvais pas descendre, ne serait-ce que sur le seuil de la maison. J’entendais les cris des femmes, des enfants, des voisins. Si on sortait, on était tués à notre tour, même ceux qui se tenaient juste à leur fenêtre. »
      Saadia Abou Elnada se souvient surtout du bruit des explosions et des tirs incessants, si proches. Elle habite dans la rue principale, en face de l’hôpital Al-Shifa. Avec son mari, ses enfants et ses petits-enfants, ils se sont retrouvés à dix, terrés dans une pièce. « On mettait des couvertures et des cartons aux fenêtres, de peur que, voyant de la lumière, [les soldats] se mettent à tirer, raconte la mère de famille au visage émacié et anxieux. Ils tiraient au hasard. On étouffait avec l’odeur des explosions et des incendies tout autour. » La famille survit en faisait bouillir de l’eau salée et en mangeant du zaatar, un mélange d’épices. Cela fait longtemps qu’il n’y a plus de pain. Depuis l’assaut, les enfants mouillent leur lit la nuit. « Ils crient, pleurent, ont peur d’aller aux toilettes, se désole-t-elle. On est tous extrêmement abattus. »

      Elle s’interrompt soudain, se corrige : « On dit les “environs d’Al-Shifa”, mais il n’y a plus d’Al-Shifa ni de quartier autour. » En dévastant ce district, en plein cœur de la ville de Gaza, l’armée israélienne a réduit à néant cette institution opérant depuis 1946 : un hôpital de 750 lits, où naissaient plus de 2 000 enfants chaque mois, avant le 7 octobre. Al-Shifa était le cœur du système de santé gazaoui, qui, visé par des attaques israéliennes, s’est effondré depuis des mois. Des générations de médecins s’étaient formées dans cet hôpital universitaire. Sa destruction oblitère encore un peu plus le futur de Gaza.

      Clothilde Mraffko (Jérusalem, envoyée spéciale)

      #Israël

    • La prise de l’hôpital Al-Shifa, ultime refuge de Gaza [16 novembre 2023]
      https://www.lemonde.fr/international/article/2023/11/16/la-prise-de-l-hopital-al-shifa-ultime-refuge-de-gaza_6200461_3210.html

      L’armée israélienne a pénétré mercredi dans l’hôpital où s’étaient abrités de nombreux civils, sans pour l’instant fournir la preuve que l’établissement avait un usage militaire.

      https://archive.ph/oAEQp

  • Médecins du monde dénonce le cynisme de la #communauté_internationale sur l’aide humanitaire
    https://www.france24.com/fr/moyen-orient/20240316-%F0%9F%94%B4-en-direct-une-trentaine-de-personnes-tu%C3%A9es-%C3%

    Tout en saluant l’arrivée d’aide par la mer, la directrice des opérations internationales de Médecins du monde, Helena Ranchal, interrogée par France 24, dénonce le cynisme de la communauté internationale sur l’aide humanitaire.

    « On est en train de mettre des moyens énormes pour quelques tonnes équivalent à quelques dizaines de camions, alors qu’il y a des centaines de camions à quelques mètres de #Rafah côté égyptien. C’est absurde », dit-elle, alors que ces camions sont bloqués par le gouvernement israélien.

    #Gaza #génocide

  • Pourquoi l’état sioniste met-il en scène de façon aussi manifeste ses actes génocidaires ?

    L’état sioniste œuvre de toutes ses forces pour créer de l’antisémitisme et l’exacerber.

    Quand cela ne suffit pas, il cherche à disqualifier le droit international et sa défense comme étant de nature antisémite.

    L’état sioniste considère l’antisémitisme comme la justification indiscutable de ses actes génocidaires.

    Cette boucle insane est œuvrée avec l’ardente participation de la « #communauté_internationale »

  • Tout va bien, l’état sioniste massacre les civils mais, grâce aux demandes de la “#communauté_internationale (Biden et ses larbins), respecte le droit international puisqu’il n’a pas envoyé de troupes au sol.

    Dans la ville de #Rafah, bombardée sans relâche, Israël annonce avoir libéré deux otages retenus par le Hamas
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/02/12/israel-annonce-avoir-libere-deux-otages-du-hamas-lors-d-une-operation-a-rafa

    Toutefois, les frappes de la nuit ne semblent pas marquer le début de cette offensive, qui inquiète la communauté internationale

  • #Francesca_Albanese, UN Special Rapporteur oPt sur X :
    https://twitter.com/FranceskAlbs/status/1752523189102530861

    Western governments have suspended #UNRWA funds due to serious ALLEGATIONS agst 12 staff.

    Same governments have not suspended ties with the state whose army has killed 26k ppl in Gaza in 3.5m,though ICJ said it may plausibly constitute #GENOCIDE.

    Double standards? Yes, big time.

    #communauté_internationale
    #nos_valeurs

  • Palestinians are eating grass and drinking polluted water as famine looms across #Gaza | CNN
    https://www.cnn.com/2024/01/30/middleeast/famine-looms-in-gaza-israel-war-intl/index.html
    https://media.cnn.com/api/v1/images/stellar/prod/240130141129-rafah-food-aid-122123.jpg

    As Gaza spirals toward full-scale famine, displaced civilians and health workers told CNN they go hungry so their children can eat what little is available. If Palestinians find water, it is likely undrinkable. When relief trucks trickle into the strip, people clamber over each other to grab aid. Children living on the streets, after being forced from their homes by Israel’s bombardment, cry and fight over stale bread. Others reportedly walk for hours in the cold searching for food, risking exposure to Israeli strikes.

    Even before the war, two out of three people in Gaza relied on food support, Arif Husain, the chief economist at the World Food Programme (WFP), told CNN. Palestinians have lived through 17 years of partial blockade imposed by Israel and Egypt.

    #génocide #famine ##communauté_internationale #sionisme #genocide_joe