• Amazon’s Data Dragnet
    https://www.techtransparencyproject.org/articles/amazons-data-dragnet

    Amazon is expanding into every corner of people’s lives with its growing list of products and services. That’s allowing it to collect far more data about its users than many people realize. Facebook, Google, and Twitter have faced hard questions about the data they collect on their users and what they do with that information. Often lost in this justifiable alarm over online privacy, however, is a platform that knows a staggering amount about its customers’ home lives, spending habits, and (...)

    #WholeFoods #Amazon #Ring #AmazonWebServices-AWS #AmazonsPrime #algorithme #Alexa #cookies #domotique #Echo #InternetOfThings #Kindle #famille #géolocalisation #domination #données #émotions #BigData #CloudComputing #domicile #écoutes #finance (...)

    ##surveillance ##publicité ##voisinage ##voix ##consommation

  • Vaccination : 2.000 médecins dénoncent les dérives graves en matière de vie privée
    https://plus.lesoir.be/356318/article/2021-02-20/vaccination-2000-medecins-denoncent-les-derives-graves-en-matiere-de-vie

    Dans une lettre ouverte adressée aux autorités, la coopérative Medispring refuse « de participer à l’assujettissement des médecins, bafoués dans leur relation thérapeutique avec leur patient ». Elle demande, en urgence, d’ajuster le système afin de respecter le secret médical, la vie privée et le consentement libre et éclairé des patients.

    Après s’être concentrée sur les groupes dits « prioritaires », la campagne de vaccination rentrera d’ici peu dans sa phase 1B, celle qui concerne les plus de 65 ans et les personnes « à risques », présentant des comorbidités. La stratégie des autorités a été décrite dans un accord de coopération entre le fédéral et les entités fédérées. Dès lors que des données à caractère sensible doivent être échangées entre les différentes couches de la lasagne institutionnelle, une « supra-loi » de ce type est en effet nécessaire. Ce fut le cas pour le « tracing ». C’est le cas, à présent, pour la vaccination. Et à chaque fois, les dispositions en matière de respect de la vie privée ont été lourdement critiquées.

    Dans le cas des vaccins, il est ainsi prévu que l’Etat centralise et croise les données fournies d’une part par les médecins (soit des listes de patients à risques établies sur base de leur dossier médical) et d’autre part par les mutuelles (sur base des données de prescription). En clair, l’Etat pourrait donc être en mesure de déterminer si une personne a connu, ou connaît, des soucis de santé. Ces informations, strictement protégées par le secret médical, permettraient aux autorités d’envoyer les convocations pour les prises de rendez-vous.

    Dans son avis, révélé dans Le Soir, l’Autorité de protection des données (APD) parle d’un « chèque en blanc » pour les autorités. « L’Etat doit tenir compte de cet avis et revoir sa copie », confiait Pierre Cools, secrétaire général adjoint de la mutualité Solidaris. De son côté, Thomas Orban, président de la Société scientifique de médecine générale prévenait : « Si le texte n’est pas compatible avec le RGPD, je ne transmettrai rien du tout ».

    Cette fois, c’est Medispring, une société coopérative qui développe un Dossier Médical Informatisé utilisé par plus de 2.000 soignants, qui monte au créneau. Dans une lettre ouverte adressée à Alexandre De Croo, Frank Vandenbroucke, aux présidents de partis…, ils tirent à boulets sur la stratégie mise en place. « Nous ne pouvons accepter de participer à cet assujettissement des médecins, bafoués dans leur relation thérapeutique avec leur patient », écrivent-ils. « Les médecins ont ici un devoir moral pour préserver la confiance des patients et les données qu’ils partagent avec eux. Nous demandons que les autorités ajustent en urgence le système qu’elles imposent à la profession médicale afin de respecter le secret médical, la vie privée et le consentement libre et éclairé des patients. »
    #COVID-19 #données #santé #[fr]Règlement_Général_sur_la_Protection_des_Données_(RGPD)[en]General_Data_Protection_Regulation_(GDPR)[nl]General_Data_Protection_Regulation_(GDPR) #consentement (...)

    ##santé ##[fr]Règlement_Général_sur_la_Protection_des_Données__RGPD_[en]General_Data_Protection_Regulation__GDPR_[nl]General_Data_Protection_Regulation__GDPR_ ##APD-Belgique

  • « L’entretien avec l’agent de la CAF a été une humiliation » : les bénéficiaires du RSA dans l’enfer des contrôles
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/02/20/l-entretien-avec-l-agent-de-la-caf-a-ete-une-humiliation-les-beneficiaires-d

    Au fil des ans, des progrès du big data et des croisements de fichiers, les Caisses d’allocations familiales et les départements intensifient leur chasse aux fraudeurs, parfois jusqu’à l’acharnement.

    Sur fond de consensus politique, et forte du soutien de l’opinion publique, la chasse aux fraudes à la prestation sociale est ouverte. Les Caisses d’allocations familiales (CAF), qui toutes prestations confondues (allocations familiales, aides au logement, allocation aux adultes handicapés…) distribuent quelque 95 milliards d’euros à 13,5 millions d’allocataires sont en première ligne. Au fil des ans, des progrès du big data, et des interconnexions de fichiers, elles intensifient et raffinent les contrôles – parfois jusqu’à l’acharnement, comme le dénoncent plusieurs associations telles qu’ATD Quart Monde, le Secours catholique, Aequitaz, et jusqu’au Défenseur des droits.

    « J’ai eu le malheur de pointer au chômage avec un jour de retard, raconte Pierre (qui a requis l’anonymat), un Lyonnais de 40 ans, qui bien que diplômé en droit était sans emploi, à l’époque. J’ai immédiatement été radié de Pôle emploi, mais, après explications, vite rétabli. Malheureusement, la CAF avait de son côté (et sans me prévenir) suspendu mon droit au RSA [revenu de solidarité active] et à l’APL [aide personnalisée au logement], et là je me suis heurté à un mur pour récupérer mes droits. »

    Les fichiers du fisc, de Pôle emploi et de la CAF sont, en effet, connectés entre eux : l’une des conditions de l’octroi du RSA est d’être en recherche active d’un emploi, et toute démarche auprès de l’un a des conséquences sur l’autre – pour ce qui est des CAF, cela se matérialise bien souvent par une interruption abrupte des versements.

    « L’entretien, au printemps 2019, avec l’agent de la CAF a été une humiliation, poursuit Pierre. Il avait sous les yeux mes comptes bancaires et épluchait chaque ligne. Avais-je vraiment besoin d’un abonnement Internet ? A quoi avais-je dépensé ces 20 euros tirés en liquide ? Je me suis senti rabaissé. Je suis resté sans ressources pendant dix mois, j’ai frisé l’expulsion de mon logement, fait une dépression, et, bizarrement, ce n’est qu’après avoir consulté un avocat que, en une semaine, tout s’est débloqué. » Depuis, Pierre a retrouvé un emploi.Retour ligne automatique
    Accès à de multiples fichiers

    L’activité de contrôle prend une dimension industrielle avec, en 2019, des vérifications automatiques (28 millions), des contrôles sur pièces (234 000), sur rendez-vous ou au domicile (170 000), menés par près de 2 500 agents dont 700 habilités à se rendre sur place, « des personnes formées, assermentées, agréées par le tribunal et supervisées », précise Matthieu Arzel, responsable du département de lutte contre la fraude à la Caisse nationale des allocations familiales (CNAF).

    « Tant pis si les sommes à recouvrer sont prescrites ou si les dossiers ne sont pas assez étayés… », dénonce une ancienne agent de la CAF.

    La CAF a, en outre, accès à de multiples fichiers, aux comptes bancaires ou aux données des caisses de retraite. Mais tous ses agents ne sont pas à l’aise avec ces méthodes qu’une ancienne chargée de recouvrement n’hésite pas à dénoncer : « Chaque année, on nous assigne des objectifs de montants et de taux de recouvrement qui, s’ils sont atteints, nous font gagner des points pour une prime d’intéressement en fin d’année et, pour les cadres, des points d’avancement de carrière. Tant pis si les sommes à recouvrer sont prescrites ou si les dossiers ne sont pas assez étayés… On commence le recouvrement avant que les recours soient tranchés et si l’allocataire ne se défend pas et ne prend pas d’avocat, on va jusqu’au bout, jusqu’à l’huissier. »

    En 2019, ces redressements ont permis de récupérer 894,6 millions d’euros d’indus dont 323,7 millions considérés comme fraudés. « Ces contrôles n’aboutissent pas tous à des sanctions. Dans un cas sur trois, nous restituons de l’argent à l’allocataire », plaide M. Arzel, qui reconnaît : « Nous avons des progrès à faire dans la rédaction de nos courriers, qui doivent être plus clairs et plus explicites, et projetons de puiser le plus souvent possible les informations dans les fichiers source afin de ne pas réclamer sans arrêt des pièces aux allocataires. Un objectif prioritaire, en 2021, est de traquer les fraudes à gros enjeu, montées souvent à base de faux documents par des réseaux constitués. »Retour ligne automatique
    « Je suis à bout ! »

    Les 1,8 million de bénéficiaires du RSA, allocation jugée « fraudogène », sont les plus ciblés : sur les 44 135 erreurs et fraudes aux allocations repérées en 2019, 46 % concernent le RSA, 19 % la prime d’activité et 18,5 % l’APL.

    Deux motifs principaux sont invoqués. D’abord, la triche sur la déclaration de revenus (69 % des infractions), le RSA étant attribué sous conditions de ressources de tous les membres du foyer, ces dernières devant être réactualisées chaque trimestre. Des parents se voient par exemple redresser pour n’avoir pas déclaré les revenus que leurs enfants ont gagnés comme livreurs.

    Deuxième motif : la fraude sur la situation familiale (lorsque l’on oublie de déclarer le départ d’un enfant majeur), ou encore ce que les enquêteurs de la CAF appellent la « fraude à l’isolement » (une situation de couple non déclarée). Dans ce dernier cas, ils se rendent, parfois sans prévenir, au domicile, interrogent les voisins et traquent le moindre indice. « Ces “contrôles des brosses à dents”, particulièrement intrusifs, visent avant tout les femmes seules avec enfants et placent la famille dans une insécurité permanente, dénonce Marie-Aleth Grard, présidente d’ATD Quart Monde. C’est d’ailleurs presque toujours à la femme que l’on réclame le remboursement des indus », note-t-elle.

    Le contrôle, certes légitime, peut devenir insupportable lorsqu’il est vécu comme une suspicion obstinée et irréfutable. Sommée de justifier de revenus qu’elle ne percevait pas, Rhita Hardy, 58 ans, écrivait au conseil départemental du Puy-de-Dôme et à la CAF, le 14 décembre 2019 : « Croyez-moi, si j’avais de tels revenus, je me passerais du calvaire, du stress, de l’épuisement moral que me font subir les deux administrations (…). Je suis à bout ! Je n’en peux plus ! Depuis que j’ai mis les pieds dans ce maudit département, je vis un calvaire administratif sans précédent (…), et, à 58 ans, c’est épuisant, déprimant et [cela] pouss[e] au suicide ! »

    Neuf jours plus tard, « le 23 décembre 2019 au matin, les gendarmes sont arrivés au magasin pour m’annoncer que Rhita s’était pendue dans la forêt, en haut du village », raconte Franck, son ancien compagnon, père de leur fille, aujourd’hui majeure. Bien que séparés, Rhita et lui étaient associés dans l’épicerie qu’ils avaient ouverte en 2018 dans un village du Puy-de-Dôme, à la grande satisfaction des habitants.Retour ligne automatique
    Soupçonnée de cacher des ressources

    En débarrassant l’appartement, Franck a retrouvé l’épais dossier des démêlés de son ex-compagne avec la CAF de Clermont-Ferrand, qui lui avait pendant près de un an coupé le versement du RSA et de l’aide au logement, la soupçonnant de disposer de ressources cachées, d’être aidée financièrement par son ex-mari ou par Franck lui-même, qui habite le même village, à 800 mètres.

    « Elle était très rigoureuse et transparente, se souvient Franck. Tous les trois mois, elle attestait, documents comptables certifiés à l’appui, qu’elle ne tirait aucun revenu de l’épicerie (qui est aujourd’hui fermée alors qu’elle commençait à bien fonctionner), et qu’elle aurait, selon notre expert-comptable, permis de dégager deux salaires en 2020. Pôle emploi avait bien compris l’intérêt de ce projet ; pas la CAF, qui a harcelé Rhita, avec des contrôles chez elle, et [d’autres] de ses comptes bancaires… »

    Son avocat, David Bapceres, se souvient : « La procédure a duré des mois jusqu’à ce que la CAF et le département reconnaissent, en trois lignes d’un style froid, sans motivation ni détails, leurs torts, en décembre 2018, quelques jours avant l’audience du tribunal administratif, que nous avions saisi. Cela a donc coupé court à tout jugement, mais, quelques semaines plus tard, la CAF est revenue à la charge avec les mêmes demandes et arguments, et le drame est arrivé. J’avais vu combien cette affaire minait Mme Hardy, tout comme [elle me minait] moi, d’ailleurs. Les familles sortent lessivées, épuisées par ces procédés. »

    « Nous agissons par délégation du conseil départemental, qui a ses propres règles d’évaluation des travailleurs indépendants », explique Didier Grosjean, directeur de la CAF du Puy-de-Dôme depuis le 1er février 2019, et qui à l’occasion de notre entretien a découvert les circonstances du décès de Mme Hardy. « Je compatis à la détresse de cette famille », tient-il à assurer, avant de rappeler la règle générale : « Un allocataire sur deux est contrôlé chaque année. Les revenus et la situation familiale pouvant évoluer rapidement, cela justifie des contrôles fréquents. Avec Mme Hardy, les échanges ont été nombreux. » Et de renvoyer toute demande d’éclaircissements vers le département.

    Me David Bapceres reçoit chaque jour des dizaines de demandes d’allocataires poursuivis. Sur les 1 700 affaires qui ont été judiciarisées, il en a gagné plus des deux tiers. Plutôt habitué à une clientèle aisée, cet avocat fiscaliste a, dans son contentieux avec la CAF pour des clients bien plus précaires, découvert le déséquilibre de leurs droits face à une administration qui pratique peu le contradictoire. Les allocataires n’ont par exemple pas accès aux rapports qui les mettent en cause, les décisions contre eux ne sont pas motivées, les voies de recours ne sont pas précisées… Et les CAF suspendent sans préavis tout versement pendant les recours avant leur examen, ce qui est illégal.

    « J’essaie de motiver mes confrères sur ce contentieux chronophage et qui rapporte peu, et je suis certain que, si nous nous mobilisons, nous parviendrons, comme dans le domaine fiscal, à faire adopter par les CAF la culture du contradictoire », estime l’avocat. Dans ce but, il a fondé l’Association nationale des avocats et des praticiens en droit des prestations sociales (Anapps).Retour ligne automatique
    Droit à l’erreur

    « Les atteintes aux droits des bénéficiaires causées par le durcissement continu de la politique de lutte contre la fraude aux prestations sociales » ont bien été identifiées, en ces termes, dès septembre 2017, par Jacques Toubon, alors Défenseur des droits. Il demandait, entre autres remèdes, que soit instauré un « droit à l’erreur » permettant de rectifier toute déclaration, lequel a bien été inscrit dans la loi pour un Etat au service d’une société de confiance (loi Essoc, du 10 août 2018). « Mais je ne l’ai jamais vu mis en œuvre », constate Me Bapceres. « Il existe bel et bien, assure Matthieu Arzel, et c’est d’ailleurs la rubrique la plus consultée du site de la CAF. »

    Le directeur général de la CNAF, Vincent Mazauric, haut fonctionnaire, ancien directeur général adjoint des finances publiques, reconnaissait ainsi, le 23 juin 2020, devant une commission d’enquête de l’Assemblée nationale : « A l’évidence, nous ne recourons pas assez largement au principe du contradictoire. Nous allons l’étendre de manière systématique aux contrôles sur pièces. » En attendant, l’organisme tisse une toile de plus en plus serrée et affine ses listes de profils à risques : autoentrepreneurs, artistes, intermittents du spectacle…

    Depuis 2019, un nouvel outil, dont la CAF est très fière, permet d’identifier toute connexion sur son site depuis l’étranger de la part d’un allocataire mettant à jour ses données – et, de ce fait, de donner l’alerte. Les bénéficiaires du RSA sont en effet censés résider en France et ne pas s’absenter du territoire plus de quatre-vingt-douze jours par an (cent vingt jours pour les bénéficiaires de l’APL).

    Jamila (le prénom a été modifié), 44 ans, qui habite à Roubaix (Nord), l’a appris à ses dépens. Elle avait un petit ami qui vivait en Belgique (et désormais au Royaume-Uni) et qui lui rendait visite les week-ends. Elle s’est donc connectée plusieurs fois depuis ces pays, ce que la CAF a immédiatement interprété comme étant une longue absence hors de France.

    « Quand j’ai enfin compris ce que l’on me reprochait – car ce n’était écrit nulle part –, j’ai fourni tous les justificatifs : factures d’électricité, témoignages de voisins… L’agent avec qui j’ai eu un entretien s’est montré particulièrement agressif et suspicieux, se mêlant de ma vie intime », raconte-t-elle. L’intervention du Groupe d’information et de soutien aux allocataires et aux familles a été décisive pour rétablir les droits de Jamila : « Les méthodes de la CAF sont hallucinantes, très souvent illégales, et escomptent que les allocataires ne se défendront pas », explique son animateur, Amine Elbahi, dont l’association met un point d’honneur à ne pas défendre les fraudeurs.Retour ligne automatique
    Contrôles de masse

    La CAF n’est que l’opérateur du RSA, dont les conseils départementaux sont, depuis 2003, les pilotes et les financiers (l’Etat ne compensant que la moitié de leurs dépenses). Ils assurent donc le volet d’insertion et d’accompagnement vers l’emploi de plus de 2 millions de bénéficiaires, alors que, quand a été créé le revenu minimum d’insertion (RMI), en 1988, ces derniers n’étaient que 350 000.

    Il était prévu que 20 % du budget RSA soit consacré aux actions d’insertion, mais cette part est aujourd’hui réduite à 6 % ou 7 % en moyenne. Les départements déploient leurs propres contrôles, en plus de ceux de la CAF et de Pôle emploi, grâce à leurs équipes spécialisées chargées de repérer les bénéficiaires qui ne respectent pas le contrat d’engagement réciproque, en principe négocié, qu’ils ont signé.

    Refuser une offre d’emploi, ne pas suivre une formation jusqu’au bout, ou, tout simplement, ne pas se présenter à une convocation du référent peut conduire à la réduction temporaire ou définitive de 50 %, 80 % ou 100 % du RSA, voire à des amendes. Ces sanctions sont décidées dans des commissions d’équipes pluridisciplinaires, lesquelles réunissent élus, travailleurs sociaux et, en théorie, représentants des allocataires. C’est devant elles que sont convoquées, collectivement ou individuellement, les personnes visées.

    « C’est un véritable tribunal, un conseil de discipline, estime Jérôme Bar, cofondateur de l’association Aequitaz, qui milite pour la justice sociale. Le fait que le travailleur social référent devienne un juge ne peut que biaiser le dialogue et briser la confiance. Comparaître devant cette commission est stressant, inefficace car décourageant, et injuste, puisque toute la famille est pénalisée. »

    Certains départements procèdent même à des contrôles de masse en convoquant toutes simultanément 500 à 800 personnes, et les absents non excusés sont sanctionnés. En 2019, 115 000 foyers auraient subi ce sort, selon une enquête d’Aequitaz et du Secours catholique publiée en octobre 2020.Retour ligne automatique
    Echange de « bonnes recettes »

    Le département du Nord avait, en 2016, montré l’exemple de la rigueur en radiant d’un coup plus de 15 000 allocataires. « Quand je suis arrivé à la tête du département, en 2015, la collectivité était en difficulté financière, avec une dette de plus de 100 millions d’euros auprès de la CAF au titre du RSA, raconte Jean-René Lecerf, président (Les Républicains) du conseil départemental depuis 2015. Je me suis aperçu que 45 000 allocataires étaient dans la nature, alors nous avons repris contact avec eux, radié tous ceux qui n’[avaie]nt pas répondu, mais aussi remobilisé les dispositifs d’insertion et de recherche d’emploi. Entre 2016 et 2020, le département a appliqué près de 50 000 sanctions. Quelques voix m’ont, au début, reproché de mener la chasse aux pauvres, mais j’ai aujourd’hui le soutien de tous les courants politiques, y compris de Martine Aubry [maire socialiste de Lille]. »

    Le département du Nord aurait ainsi économisé entre 2 et 3 millions d’euros par an. Ces résultats et ces méthodes intéressent d’autres départements. Le conseil départemental de l’Eure, qui prône « le juste droit », a, depuis 2016, mandaté la CAF pour réaliser, en son nom, une centaine de contrôles par an, au lieu de vingt auparavant. En 2019, celui de Tarn-et-Garonne a radié 360 allocataires sur 6 533 et en a sanctionné 1 110 autres.

    Sur les forums de discussion entre fonctionnaires territoriaux, les « bonnes recettes » s’échangent. « Sur le RSA, les premiers contrôles ont porté sur les travailleurs indépendants, avec demande de relevés bancaires [professionnels] et personnels. Ce créneau semble très porteur », se félicite un contrôleur des Hauts-de-Seine. « Si pas de contrat [d’engagement réciproque signé], radiation après trois mois », recommande de son côté un responsable de Tarn-et-Garonne.

    « La lutte contre les fraudes au RSA est devenue un marqueur politique, un argument électoral », analyse Vincent Dubois, sociologue et politologue.

    « La lutte contre les fraudes au RSA est, bien sûr, motivée par un souci de bonne gestion de l’argent public, analyse Vincent Dubois, sociologue et politologue, professeur à Sciences Po Strasbourg, et auteur de Contrôler les assistés. Genèses et usages d’un mot d’ordre (à paraître en avril aux éditions Raisons d’Agir). Mais elle est devenue un marqueur politique, un argument électoral, avec l’accord de ceux, à gauche, qui ont mis en place le revenu minimum d’insertion – l’ancêtre du RSA – et veulent prouver qu’ils ne sont pas naïfs. »

    « Dommage que toute l’énergie et tout l’argent dépensés dans les contrôles ne soient pas mobilisés pour un soutien bienveillant aux familles, déplore Marie-Aleth Grard. Nous demandons, avec le Secours catholique, que l’État fasse confiance aux pauvres. »

    Isabelle Rey-Lefebvre

    #données #pauvreté #surveillance

    ##pauvreté

  • Health Data Hub : l’Assurance maladie s’oppose à Microsoft sur la gestion des données de santé
    https://www.frenchweb.fr/health-data-hub-lassurance-maladie-soppose-a-microsoft-sur-la-gestion-des-donnees-de-sante/416099

    Les « conditions juridiques nécessaires » ne « semblent pas réunies » pour confier le mégafichier des données de santé françaises « à une entreprise non soumise exclusivement au droit européen », a estimé vendredi l’Assurance maladie, désignant ainsi implicitement Microsoft. La pilule ne passe toujours pas : saisi une nouvelle fois pour avis, sur le projet de décret devant graver dans le marbre les « modalités de mise en oeuvre » du gigantesque « système national des données de santé », le conseil (...)

    #Microsoft #données #HealthDataHub #santé #[fr]Règlement_Général_sur_la_Protection_des_Données_(RGPD)[en]General_Data_Protection_Regulation_(GDPR)[nl]General_Data_Protection_Regulation_(GDPR)

    ##santé ##[fr]Règlement_Général_sur_la_Protection_des_Données__RGPD_[en]General_Data_Protection_Regulation__GDPR_[nl]General_Data_Protection_Regulation__GDPR_

  • ’Straks zijn we allemaal verdacht : Hof van Cassatie zet deur open voor privacy-misbruiken’
    https://www.knack.be/nieuws/belgie/straks-zijn-we-allemaal-verdacht-hof-van-cassatie-zet-deur-open-voor-privacy-misbruiken/article-opinion-1561609.html?cookie_check=1613475467

    ’We mogen nooit toegeven - uit angst of efficiëntie - om basisrechten van verdachten in de vuilbak te kieperen. Ooit zijn we misschien allemaal verdacht’, schrijft Matthias Dobbelaere-Welvaert. Het Hof van Cassatie oordeelde deze week dat een onderzoeksrechter een verdachte mag dwingen om de toegangscode van zijn smartphone te geven. Een verrassende uitspraak bereikte ons dinsdagavond, ditmaal uit de pen van het Hof van Cassatie. Een ander zou durven tweeten over wereldvreemde rechters (...)

    #smartphone #criminalité #données #surveillance

    ##criminalité

  • GUARDINT – Researching surveillance, intelligence & oversight
    https://guardint.org

    GUARDINT is a European research project that examines surveillance, intelligence and oversight. The main goal is to build empirical and conceptual tools to better understand the limits and potential of intelligence oversight mechanisms. Teams from leading research institutions in France, Germany and the United Kingdom are contributing to the 3-year collaborative project. Cross-disciplinary in nature, our work encompasses policy and legal analysis as well as sociological and historical (...)

    #données #surveillance

  • Gegevensbeschermingsautoriteit erg kritisch over verzameling data voor vaccinatie
    https://www.hln.be/binnenland/gegevensbeschermingsautoriteit-erg-kritisch-over-verzameling-data-voor-vaccinati

    De Gegevensbeschermingsautoriteit (GBA) laat zich in een advies erg kritisch uit over de verzameling van persoonlijke gegevens in het kader van de vaccinatiecampagne. Dat schrijft Le Soir vandaag. De privacycommissie sprak zich uit over het ontwerpakkoord rond de samenwerking van de federale overheid en de deelstaten over de verwerking van de gegevens. Om de uitnodigingen voor een vaccinatie te kunnen versturen en de vaccinatiecampagne te kunnen organiseren, moeten de overheden beroep (...)

    #données #COVID-19 #santé #APD-Belgique

    ##santé

  • Clubhouse, le nouveau réseau social hype, est une pompe à données - L’ADN
    https://www.ladn.eu/media-mutants/reseaux-sociaux/clubhouse-le-nouveau-reseau-social-hype-est-une-pompe-donnees

    On ne voudrait pas casser l’ambiance. Mais le réseau vanté par ses fondateurs comme humain et authentique a une politique de confidentialité des données douteuse, selon certains observateurs.

    Si vous travaillez dans la tech ou le marketing, vous n’avez sans doute pas échappé au phénomène Clubhouse. Ce réseau social vocal accessible uniquement sur invitation attise la curiosité de nombreux internautes depuis quelques semaines (plus de 2 millions d’inscrits pour le moment). Mais des observateurs pointent déjà du doigt la politique de confidentialité problématique d’Alpha Exploration Co, l’entreprise à l’origine de l’application.

    #Clubhouse #Données_personnelles #Médias_sociaux

  • Données de vaccination : un « chèque en blanc » pour l’Etat
    https://plus.lesoir.be/354908/article/2021-02-12/donnees-de-vaccination-un-cheque-en-blanc-pour-letat

    L’Autorité de protection des données a rendu un avis très critique sur le texte organisant le traitement des données personnelles de vaccination. Il y voit un chèque en blanc pour l’Etat.

    C’est un avis très attendu par les médecins généralistes et les mutuelles qui vient de tomber. L’Autorité de protection des données (APD) s’est prononcée sur le projet d’accord de coopération entre l’Etat fédéral et les entités fédérées concernant le traitement des données relatives aux vaccinations.

    Afin de pouvoir lancer les invitations à la vaccination et organiser cette campagne, il est en effet nécessaire de recourir à des données personnelles. Il faut enregistrer les personnes devant se faire vacciner pour éviter qu’elles ne le soient deux fois, pour s’assurer du respect du schéma des deux doses, pour effectuer un suivi (pharmacovigilance)… Une base de données contenant les coordonnées de personnes avec des comorbidités (diabète, hypertension…) doit aussi être constituée afin de pouvoir les inviter prioritairement. Cela suppose des échanges de données personnelles très sensibles (car touchant la santé) avec ceux en charge de leur identification : les mutuelles et les médecins. Ces derniers demandent des garanties en matière de respect de la vie privée. Pas sûr que l’avis de l’APD les rassure. Il est plutôt critique, allant même jusqu’à parler de « chèque en blanc » pour les autorités. Le gendarme du respect de la vie privée demande à l’Etat de revoir sa copie.

    Les critiques fondamentales déjà émises à la mi-décembre par l’APD lors de l’examen du cadre juridique préalable à l’accord se retrouvent en grande partie dans cet avis. La première concerne la définition des finalités visées par les enregistrements et traitements de données. Celles-ci doivent être précisées très clairement afin d’éviter que les données ne puissent être réutilisées par la suite pour d’autres motifs. L’APD constate un progrès par rapport à la première version mais note que certaines de ces finalités restent « toujours très larges et peu précises », comme « la prestation de soins de santé et de traitements », « le suivi et la surveillance post-autorisation », « l’information et la sensibilisation des utilisateurs de soins ». « Cela ne permet pas aux personnes concernées d’avoir une idée claire des traitements qui seront effectués ou des circonstances dans lesquelles ils ont été autorisés », peut-on lire. Alexandra Jaspar, directrice du centre de connaissance de l’APD, va plus loin, parlant d’une « porte ouverte permettant aux autorités de faire autre chose de ces données ».Retour ligne automatique
    Un destinataire très vague

    L’autre grande critique porte sur la liste des destinataires, c’est-à-dire les instances auxquelles les données à caractère personnel enregistrées pourront être transmises. Le texte mentionne « les instances ayant une mission d’intérêt public pour les finalités dont sont chargées ces instances ». C’est vague. De qui parle-t-on ? La Stib, la SNCB, bpost ont aussi des missions d’intérêt public. Le choix sera laissé à l’appréciation du fameux Comité de sécurité de l’information (CSI), un organe sous la coupe de Frank Robben, le monsieur « data » du gouvernement qui est à la tête de tout le projet informatique autour de la vaccination (voir notre dossier dans Le Soir du 11 février). L’APD estime que ce n’est pas au CSI de décider à qui ces données peuvent être transmises mais au Parlement, qui doit in fine valider l’accord de coopération.

    Elle ne voit pas de raisons pour ne pas mentionner de manière précise les destinataires : « Étant donné que la vaccination est déjà en cours depuis 1 à 2 mois, il doit être possible de déterminer les flux de données nécessaires à cette fin vers des destinataires tiers. La formulation actuelle du projet d’accord de coopération constitue une sorte de chèque en blanc laissant ouvertes de larges possibilités de partage ultérieur des données avec des instances qui ne sont pas encore spécifiées, en vue de finalités qui ne sont pas strictement délimitées ». Alexandra Jaspar nous indique que « ce texte viole le principe de légalité qui précise que tous les éléments essentiels d’un traitement de données doivent être prévus par un texte de rang de loi ». Le gouvernement a néanmoins répondu à l’une des craintes de l’APD, en ajoutant dans l’exposé des motifs des références juridiques anti-discrimination afin que des personnes non vaccinées ne puissent pas être exclues de l’accès à certains services publics.

    Médecins et mutuelles veulent des garanties

    Reste à voir ce que le gouvernement va faire de cet avis purement consultatif. Va-t-il s’asseoir dessus comme cela a souvent été le cas ces derniers mois ? Du côté des médecins, les choses sont claires : « Nous voulons avoir l’assurance que si nous transmettons des données sur les patients à risque, tout cela rentre dans un cadre tout à fait légal, explique Thomas Orban, président de la Société scientifique de médecine générale. Il ne faudrait pas qu’on puisse se retourner contre nous par la suite. Si le texte n’est pas compatible avec le GDPR (le règlement européen sur la protection des données), je ne transmettrai rien du tout ». Même son de cloche du côté des mutuelles où l’on s’apprête à confectionner pour le compte de l’Etat des listes de personnes ayant des comorbidités en fonction des données de prescription qu’elles détiennent (médicaments consommés, traitements suivis…). « L’Etat doit tenir compte de cet avis et revoir sa copie », estime Pierre Cools, secrétaire général adjoint de la mutualité Solidaris.

    #données #santé #APD-Belgique

    ##santé

  • Le New York Times a identifié des envahisseurs du Capitole, mais ce n’est pas une bonne nouvelle
    https://cyberguerre.numerama.com/10215-le-new-york-times-a-identifie-des-envahisseurs-du-capito

    Le New York Times a récupéré une base de données issue d’applications, qui s’échange dans les milieux publicitaires et financiers. En quelques clics, le journal a pu identifier plus d’une centaine de supporters de Trump qui ont pénétré le Capitole. Grâce à une base de données envoyée par une ou un anonyme, le New York Times a pu identifier des centaines d’individus qui ont participé à l’assaut du Capitole, le 6 janvier 2021. Une bonne nouvelle ? Pas vraiment, au contraire même : l’article, publié le 5 (...)

    #ICE #Facebook #smartphone #GPS #anonymat #géolocalisation #migration #[fr]Règlement_Général_sur_la_Protection_des_Données_(RGPD)[en]General_Data_Protection_Regulation_(GDPR)[nl]General_Data_Protection_Regulation_(GDPR) #consentement #données #surveillance (...)

    ##[fr]Règlement_Général_sur_la_Protection_des_Données__RGPD_[en]General_Data_Protection_Regulation__GDPR_[nl]General_Data_Protection_Regulation__GDPR_ ##DataBrokers
    //c0.lestechnophiles.com/cyberguerre.numerama.com/wp-content/uploads/sites/2/2020/05/Smartphone-1.jpg

    • Concrètement, la base agrège plusieurs jeux de données, qu’il est possible de croiser facilement, notamment grâce à une information présente de façon transversale : le « Mobile Ad ID », ou identifiant publicitaire mobile. Cet indicateur, régulièrement pointé du doigt, permet, à la manière d’un super cookie publicitaire, de tracer le comportement d’un consommateur à travers plusieurs applications. Chaque smartphone se voit attribuer un unique ID. En conséquence, si une entreprise publicitaire agrège plusieurs bases, elle pourra les relier à l’aide de cet identifiant. Imaginons que l’app A ne collecte que les coordonnées GPS et le Mobile Ad ID, et donc prétend respecter « l’anonymat » des utilisateurs, mais que l’app B collecte de son côté l’ID et les noms des utilisateurs, l’attribution des coordonnées GPS à une personne physique deviendra tout de même facile. Seule limite : il faut l’individu visé utilise l’app A et l’app B. Mais si une app C associe l’identifiant à un numéro de téléphone ou une adresse, il suffit de consulter un annuaire pour retrouver le nom de la personne. Justement, plusieurs entreprises proposent des outils pour effectuer facilement ce croisement des bases de données.

  • La Smals, le bras armé informatique de l’Etat
    https://plus.lesoir.be/354297/article/2021-02-10/la-smals-le-bras-arme-informatique-de-letat

    Pour mettre en place ses banques de données centralisées (chez Sciensano) et ses outils algorithomiques, l’Etat peut compter sur une ASBL, dirigée par Frank Robben. A l’abri des appels d’offres. On récapitule. Dès les années 90, Frank Robben, fonctionnaire visionnaire (il flaire avant tout le monde le potentiel du « Big Data »), obsédé par la simplification administrative, tisse une « administration en réseaux ». Naissent alors la Banque carrefour de la Sécurité sociale, la plateforme eHealth… Une (...)

    #Coronalert #manipulation #[fr]Règlement_Général_sur_la_Protection_des_Données_(RGPD)[en]General_Data_Protection_Regulation_(GDPR)[nl]General_Data_Protection_Regulation_(GDPR) #domination #données #COVID-19 #santé (...)

    ##[fr]Règlement_Général_sur_la_Protection_des_Données__RGPD_[en]General_Data_Protection_Regulation__GDPR_[nl]General_Data_Protection_Regulation__GDPR_ ##santé ##APD-Belgique

  • Le CSI, le club échangiste des gestionnaires de données
    https://plus.lesoir.be/354323/article/2021-02-10/le-csi-le-club-echangiste-des-gestionnaires-de-donnees

    Qui autorise les traitements de nos données par les administrations ? Pas le parlement. Qui en contrôle l’usage ? Personne. Un Comité de sécurité de l’information fait le job. A l’abri du contrôle démocratique, du Conseil d’Etat et de l’APD. Qui autorise les traitements de nos données par les administrations ? Pas le parlement. Qui en contrôle l’usage ? Personne. Un Comité de sécurité de l’information fait le job. A l’abri du contrôle démocratique, du Conseil d’Etat et de l’APD. Frank Robben a son rond de (...)

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  • L’APD, le chien de garde qui ne mord pas
    https://plus.lesoir.be/354315/article/2021-02-10/lapd-le-chien-de-garde-qui-ne-mord-pas

    L’Autorité de protection des données doit sanctionner l’Etat en cas d’infraction au RGPD (comme c’est le cas). Et pourtant, elle montre à peine les crocs. Son indépendance est solidement mise en cause. Les libertés, c’est comme du dentifrice, une fois que ça sort du tube, ça n’y rentre plus jamais. » Elise Degrave, professeur de droit à l’UNamur, a le sens de l’image qui claque. En termes juridiques, « l’effet cliquet des droits fondamentaux » parle sans doute moins au citoyen lambda. Pour en mesurer la (...)

    #manipulation #[fr]Règlement_Général_sur_la_Protection_des_Données_(RGPD)[en]General_Data_Protection_Regulation_(GDPR)[nl]General_Data_Protection_Regulation_(GDPR) #données (...)

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  • Chacun chez soi. Et la vie privée sera bien gardée
    https://plus.lesoir.be/354411/article/2021-02-11/chacun-chez-soi-et-la-vie-privee-sera-bien-gardee

    Les données personnelles nous appartiennent. C’est aussi simple que cela. Si l’Etat les sollicite, notamment pour lutter contre un coronavirus, c’est son droit. Mais il a aussi un devoir : ne pas piller nos données.

    De son registre de naissance à son acte de décès, le citoyen n’a pas le choix : il livre la moindre trace de sa vie administrative à l’Etat qui, en échange de sa confiance, lui promet une loyauté sans faille sur leur usage. Le respect strict de notre vie privée constitue même l’une des différences fondamentales entre un Etat démocratique et un régime totalitaire. En Belgique, ce pacte est à deux doigts de la rupture. S’il n’a d’ailleurs pas déjà cédé. Le flop du traçage est un signal d’alerte fort : quand la relation de confiance est lézardée par la suspicion permanente, doit-on s’étonner que certains hésitent à deux fois avant de balancer leurs données de localisation ou de santé ? Sans garantie aucune sur leur réutilisation par l’une ou l’autre administration (fiscale, par exemple) à des fins de profilage ou de surveillance.

    Les données personnelles nous appartiennent. C’est aussi simple que cela. Et aussi clair qu’un article de la Constitution (le 22e). Si l’Etat les sollicite, notamment pour lutter contre un coronavirus, c’est son droit. Mais il a aussi un devoir : ne pas piller nos données. C’est non seulement illégal, mais c’est surtout dangereux : quand on grignote les libertés fondamentales, elles ne ressuscitent pas par la magie d’un hypothétique arrêté royal qui décréterait un jour la fin de la guerre contre le covid. L’Etat a fauté : en sacralisant l’efficacité, il a tailladé la vie privée. Alors que tous les juristes rappellent avec force que les deux ne sont pas contradictoires. Ces entorses ne datent pas d’hier. L’enquête du Soir sur la gestion de nos données à caractère personnel, depuis l’écriture des textes législatifs jusqu’à la conception de gigabases de données centralisées, en passant par le contrôle de l’Autorité de protection des données (APD), montre que les remparts démocratiques se sont fissurés. Et ce depuis les années Dehaene quand, petit à petit, s’est échafaudée une usine à gaz babylonienne et tentaculaire. Pour ne pas dire opaque, plus encore que ne le sont les algorithmes des Gafa.

    Conflits d’intérêts notoires, des organismes qui se substituent au Parlement (et leurs décisions, aux lois), un Conseil d’Etat hors jeu. Ou encore une Autorité de protection des données instrumentalisée, « bypassée » et affaiblie. Qui ne sanctionne pas l’Etat. Pas plus que le Parlement ne monte au créneau. Ou alors en décrétant un audit de l’APD par… la Cour des comptes (pourquoi pas l’Afsca tant qu’à faire ?), comme si la vie privée était une variable de marché. Quant à Mathieu Michel, secrétaire d’Etat en charge du dossier, il annonce un groupe de travail amené à proposer une révision de la loi sur la vie privée, la énième du genre. La réponse est pourtant si simple : respecter la loi, exactement l’inverse de ce que l’Etat ne fait plus en matière de vie privée. Un pouvoir exécutif qui ne s’assoit pas sur les institutions, un vrai débat parlementaire sur l’usage de nos données, une Autorité qui s’assure que tout est d’équerre, des marchés publics transparents, ouverts au monde académique, pour les algorithmes… Bref, chacun chez soi et la vie privée sera bien gardée.

    #Coronalert #manipulation #données #COVID-19 #santé #[fr]Règlement_Général_sur_la_Protection_des_Données_(RGPD)[en]General_Data_Protection_Regulation_(GDPR)[nl]General_Data_Protection_Regulation_(GDPR) (...)

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  • Autorité de protection des données : « Ne soyons pas naïfs, notre vie privée est sous pression »
    https://plus.lesoir.be/352768/article/2021-02-03/autorite-de-protection-des-donnees-ne-soyons-pas-naifs-notre-vie-privee-

    « Il ne faudrait pas que les mesures mettant en péril notre vie privée subsistent après la crise. » Pour la première fois, les patrons de l’Autorité de protection des données (APD) défendent leur bilan, sur fond d’intenses conflits internes et de critiques.

    Traçage, collecte massive de données, contrôle de quarantaine, « Passenger location form »… La crise covid a mis la vie privée à rude épreuve. Elle a aussi mis un coup de projecteur sur la jeune Autorité de protection des données (APD) mise en place en 2019 dans la foulée du Règlement général sur la protection des données (RGPD). Au four et au moulin, notamment dans un gros dossier l’opposant à Google, l’ex-Commission de la vie privée a aussi été ébranlée par de solides conflits internes comme le révélaient Le Soir et Knack le 15 octobre. Une lettre au vitriol, adressée au Parlement par deux directrices de l’APD (en écho à d’autres signaux d’alarme activés par la Ligue des droits humains et plusieurs juristes) dénonçait une « institution inopérante », « vidée de sa substance », minée par de « graves soucis d’indépendance » et « instrumentalisée » par le politique.

    Pour la première fois, David Stevens, son président, et Hielke Hijmans, directeur de la Chambre contentieuse, répondent aux accusations pour Le Soir et Knack. Et défendent fermement le bilan de cette jeune institution. « Jamais la vie privée des 11 millions de Belges n’a été aussi bien protégée », assènent-ils.

    Dites-nous, l’APD fonctionne-t-elle comme elle devrait ?

    Hielke Hijmans : Le bilan est positif. On est passé d’une autorité qui rendait surtout des avis à une véritable autorité de contrôle, qui peut donc sanctionner. Est-ce que ça va assez vite ? Non, je ne crois pas. On met en place une jurisprudence qui donne une base juridique cohérente au citoyen. Je regrette juste que, en raison des volumes énormes de dossiers, nous ne soyons pas capables de traiter les affaires dans un délai acceptable. C’est dû aux procédures légales et au budget. On doit trouver des solutions.

    Le 28 janvier, on célébrait la Journée internationale de la protection des données ? Un jour noir ?

    David Stevens : Oui, parce que le coronavirus et toujours là et que des gens meurent. Mais pas pour la protection de la vie privée. Est-ce que cela veut dire que tous les problèmes sont résolus ? Non, pas du tout. On aurait pu faire plus et mieux. Mais nous protégeons la vie privée des gens de manière plus efficace qu’avant.

    Vos sanctions sont très souvent contestées en appel (devant la Cour des marchés). C’est le cas pour les amendes de 20.000 euros à Proximus et de 600.000 à Google infligées pour non-respect du RGPD… Quel est le souci ?

    H.H. : C’est surtout pour des questions de procédure qu’elles sont annulées. Les conditions que la Cour des marchés nous impose sont assez élevées. Cela nous demande d’être vigilant. Ces entreprises ont des moyens illimités pour contester nos décisions.

    Vous dites que les procédures sont trop lourdes. Le RGPD est inapplicable ?

    H.H. : En 2020, on a eu plus ou moins 600 plaintes ici en Belgique. On doit les traiter une par une, d’une manière « diligente », comme dit la loi. L’APD a des compétences énormes. On peut imposer des sanctions de plusieurs millions. Cela justifie des procédures très formelles. Mais je crois, oui, que de temps en temps, les procédures sont trop lourdes, même pour les petits cas. On travaille sur leur allégement en Belgique.

    Selon vous, ce n’était pas un jour noir pour la protection des données. Vous niez que notre vie privée est plus que jamais sous pression ?

    DS : Ne soyons pas naïfs, je ne dis pas que notre vie privée n’est pas sous pression. Je vous donne un exemple. Au début de la crise sanitaire, Philippe De Backer et Maggie De Block (NDLR, ex-ministres de l’Agenda digital et de la Santé, Open VLD) se sont demandés si on pouvait utiliser les données télécoms pour en faire un indicateur de mobilité. A l’époque, cela paraissait comme un problème compliqué. Rétrospectivement, la question est en réalité facile (car les données sont totalement anonymes). Mais quand je lis dans la presse ce que certains veulent faire, comme envoyer les données des personnes en quarantaine aux bourgmestres (le nom, l’adresse et la période de quarantaine)…

    C’est cela, votre ligne rouge ?

    DS : La crise corona évolue de jour en jour. Nous sommes peut-être au début d’une troisième vague. Donc, même si je dis que la ligne rouge est ici, il se pourrait que d’ici deux ou trois jours nous soyons confrontés à des décisions que l’on n’imaginait pas il y a peu de temps. Entre vie privée et santé publique, ce n’est jamais noir ou blanc. Il faut trouver un équilibre. Et c’est souvent du gris. C’est dommage, peut-être, mais c’est la vie.

    Si on ne regardait cette crise que sous l’aspect vie privée, c’est simple : rien ne se serait autorisé. Pas d’application corona, pas de transmission de données aux bourgmestres, pas de registre d’infections, pas de registre à Sciensano… Mais nous devons également prendre en compte d’autres intérêts, à savoir la protection de la vie privée dans son contexte. Parce que ces traitements de données servent également un but. Et nous devons également tenir compte de cet objectif.

    Vous savez, le respect de la quarantaine pourrait être vérifié sur la base des données de télécommunications. C’est techniquement possible. Il suffirait de demander les données aux opérateurs télécoms. Mais j’espère que ce jour ne viendra pas. Le cauchemar, pour moi, serait encore pire. A long terme, on ne serait pas loin de la situation en Chine, où vous êtes surveillé pour votre contrat social. Et perdez votre emploi si vous passez le feu rouge.

    HH : Je suis d’accord avec ça. Il y a autre chose qui est essentiel, et je l’ai vu au cours de toutes ces années : quand ce genre de mesures est imposé, elles restent simplement en place.

    Vous comprenez donc que les gens s’inquiètent de l’impact de certaines mesures corona sur leur vie privée (tracing, données de vaccination, déplacements à l’étranger…) ? Mais êtes-vous entendus ? Ou même, consultés ?

    DS : Attendez… Pour la troisième vague, le variant britannique… Je ne défends pas du tout le gouvernement ou qui que ce soit. Ce à quoi nous sommes attentifs, c’est le bon équilibre. Je n’accepte pas l’insinuation selon laquelle on mettrait de côté l’APD. Ou qu’on laisserait tranquillement travailler le gouvernement. Oui, évidemment, on trouve que c’est problématique qu’après un an, il n’y ait pas encore une loi Pandémie. Nous sommes en train de rechercher si oui ou non on doit, on veut, réagir devant les instances judiciaires.

    Dans quels cas, par exemple ?

    DS : Plusieurs dossiers sont sous nos radars. Comme la possibilité (NDLR, en Flandre) de transmettre les données de quarantaine aux bourgmestres, ou l’arrêté ministériel du 12 janvier qui donne à l’ONSS des pouvoirs étendus pour partager des données personnelles avec à peu près n’importe qui. Après un avis externe d’un cabinet d’avocats spécialisé, notre comité de direction a décidé d’envoyer un avertissement clair dans une lettre à toutes les autorités de notre pays. Si certaines mesures ne sont pas corrigées, nous pouvons toujours décider de saisir les tribunaux. Si la mesure est déclarée nulle et non avenue, le transfert ne peut plus avoir lieu.

    Nous sommes également préoccupés par la situation à Bruxelles. Le bourgmestre d’Etterbeek (NDLR, Vincent De Wolf, MR) a mis en demeure l’administration bruxelloise dans le but d’obtenir les données des citoyens contraints à la quarantaine. Mais il n’existe aucune base légale pour cela. Nous avons donc ouvert un fichier de surveillance et demandé des informations complémentaires.

    La demande de Vincent De Wolf se calque sur ce qui se fait déjà en Flandre…

    DS : Oui, en Flandre, il est possible de transmettre les données de quarantaine aux bourgmestres. Nous enquêtons également actuellement sur cette affaire. Mais la Flandre a adopté un décret à ce sujet en décembre, qui renforce l’application des mesures de quarantaine. Nous pouvons également faire appel au Conseil d’Etat contre cela. A Bruxelles, il n’y a aucune base réglementaire qui permet à un bourgmestre de mettre en demeure une administration régionale pour lui fournir ces informations.

    Vous pourriez… N’avez-vous pas été consultés ?

    DS : Non, dans aucun des trois cas (NDLR, arrêté ministériel, données de quarantaine en Flandre et à Etterbeek). Alors que c’était en fait obligatoire. Et dans d’autres cas, le gouvernement a ignoré nos conseils. Par exemple, nous avons estimé qu’une base de données centrale à Sciensano contenant toutes les données corona, ce n’est pas une bonne idée.Retour ligne automatique
    Analyse : crise d’Autorité

    Ph.L.

    Nul doute que cet entretien en laissera plus d’un sur sa faim : juristes, défenseurs des droits humains, certains au sein même de l’APD, bref, tous ceux qui, depuis des mois, tirent la sonnette d’alarme sur les faiblesses de cette institution majeure de notre démocratie. Difficile de leur donner tort. David Stevens et Hielke Hijmans défendent avec force un bilan marqué sous le signe de la « proactivité », plaident les « lourdeurs du RGPD » ou la complexité du contexte sanitaire. Ce n’est pas faux. Mais ils ne rassurent pas. En particulier sur la capacité de la gardienne de la vie privée à assumer ses missions. Avec abnégation. Ils bottent en touche. Les soucis d’indépendance ? « C’est le Parlement qui nomme les membres. » Le « bypass » de l’autorité flamande ? Du pipeau. Les problèmes internes ? Des conflits interpersonnels… Concernant sa participation à la « Task Force Corona », David Stevens relève lui-même ce qu’on lui reproche : donner son avis sur un texte qu’il a lui-même contribué à rédiger. Peu rassurant, aussi, cette idée que la vie privée serait en balance avec la santé publique. Ni la loi, ni le RGPD ne prévoient de « zone grise ». En matière de protection des données, tout est possible à partir du moment où c’est justifié, expliqué et contrôlable. C’est précisément ce qu’il leur était demandé dans cet entretien.

    #Coronalert #contactTracing #géolocalisation #manipulation #données #COVID-19 #santé #[fr]Règlement_Général_sur_la_Protection_des_Données_(RGPD)[en]General_Data_Protection_Regulation_(GDPR)[nl]General_Data_Protection_Regulation_(GDPR) (...)

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  • Comment l’Etat prend des libertés avec votre vie privée
    https://plus.lesoir.be/350168/article/2021-01-21/comment-letat-prend-des-libertes-avec-votre-vie-privee

    Si vous êtes sensible à l’utilisation de vos données personnelles, un article passé inaperçu dans l’arrêté ministériel « covid » du 12 janvier dernier devrait vous intéresser. Problème : il est impossible pour le citoyen de décoder sa portée. Des recours devant le Conseil d’État sont envisagés.

    Le 8 janvier dernier, le Comité de concertation se passe de conférence de presse pour vous annoncer ce qui va changer dans les mesures prises pour lutter contre le covid. A la télé, on vous parle de la réouverture des auto-écoles et c’est à peu près tout. L’arrêté ministériel publié quatre jours plus tard au Moniteur introduit pourtant d’autres décisions. La prolongation des mesures exceptionnelles, comme le couvre-feu, jusqu’au 1er mars. Ainsi qu’un très discret « article 8 ». Quelques phrases, difficilement abordables pour un public non averti.

    En écourtant un peu, voici ce qu’il contient : l’ONSS, l’Office national de sécurité sociale, en qualité de sous-traitant pour tous les services ou institutions chargées de la lutte contre le covid et de surveiller le respect des obligations prévues pour limiter la propagation du virus, peut désormais collecter, combiner et traiter, y compris via le datamining et le datamatching, des données concernant la santé relatives au covid, de contact, d’identification, de travail et de résidence relatives aux travailleurs, salariés et indépendants, en vue de soutenir le traçage et l’examen des clusters et des collectivités.

    Vous non plus, vous n’avez pas tout compris ? Pourtant, quand vous consentez à partager vos données avec un tiers, vous avez le droit de savoir exactement ce qu’il va en faire. On a donc tenté d’y voir plus clair. Attention, terrain miné.

    Pas de loi, pas de chocolat

    Premier réflexe : demander un effort de pédagogie aux auteurs. Pourquoi avoir ajouté cet article 8, quelle est l’intention poursuivie par les autorités ? Au cabinet de la ministre de l’Intérieur Annelies Verlinden (CD&V) – qui signe tous les arrêtés ministériels « covid » – on nous répond rapidement « qu’en réalité c’est ici le ministre de la Santé qui est en charge et, donc, qu’on n’est pas en mesure de nous répondre ». Au cabinet du ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke (SP.A), on est « débordés » mais on nous revient finalement en dernière minute avant la publication du présent article : « La mesure avait déjà été introduite en août dernier. Elle a été élargie pour permettre aux services d’inspection sociale de vérifier le respect des règles sur le lieu de travail afin de contribuer à prévenir la propagation du virus. Bien entendu, dans le respect de la vie privée ».

    Deuxième réflexe : sonder le milieu académique. À l’UMons, Anne-Emmanuelle Bourgaux, professeure de droit et constitutionnaliste, a justement mis en place un exercice hebdomadaire avec ses étudiants : le Labovir-IUS, observatoire juridique de la crise covid. « On est tombé de notre chaise. Cet article est volontairement vague, illisible pour le commun des mortels », explique-t-elle. « Ce genre de mesures doit impérativement être écrit dans un texte de loi ». Quand l’État traite des données à caractère personnel, il organise des ingérences dans la vie privée des citoyens. Celles-ci doivent en effet respecter des balises fixées notamment par la Convention européenne des droits de l’homme et par notre Constitution. En résumé, « les éléments essentiels » de traitement de données doivent être explicitement prévus dans une loi. « En l’absence de débat parlementaire public, d’exposé des motifs par la ministre de l’Intérieur et des avis des autorités de contrôle (le Conseil d’État et l’Autorité de protection des données, NDLR), la portée exacte de cet article est opaque ».

    Ses étudiants ont fait l’exercice de « traçage » de la mesure : un texte similaire est effectivement déjà apparu dans un arrêté ministériel du 22 août, confirmé ensuite à deux reprises en octobre, mais il concernait uniquement les travailleurs détachés de certains secteurs d’activité. Désormais, sont concernés « tous les travailleurs salariés et indépendants ».

    Deux recours envisagés

    À l’Autorité de protection des données (APD), organe « gardien » de votre vie privée, on confirme : la surprise a été totale à la lecture, aucun avis préalable n’a été demandé par nos autorités. « On parle bien, entre autres, de données de santé, qui doivent être très protégées, de données massives, qui concernent ici des millions de citoyens et d’utilisations de ces données qui pourraient donner lieu à des traitements discriminatoires, ensuite », constate Alexandra Jaspar, directrice du centre de connaissances. « Car, avec ce texte, rien n’est interdit. C’est un chèque en blanc. ». L’APD tenait un conseil d’administration mardi notamment sur le sujet, la possibilité d’un recours en extrême urgence devant le Conseil d’État est étudiée par l’institution. La ligue des droits humains envisage, également, sur base d’arguments similaires, la même procédure.

    Selon Elise Degrave, professeure de droit à l’UNamur et chercheuse en droit numérique, les pires suppositions sont aujourd’hui envisageables. « Faut-il comprendre qu’il y a là une rupture entre le discours politique et les actes concrets ? Initialement, le discours était : “donnez-nous vos données, nous en avons besoin pour lutter contre le virus”. Aujourd’hui, on se demande si l’on va réutiliser tout ou partie de ces données pour “surveiller le respect des obligations”. Il y aurait là un détournement de la finalité initiale : on passe d’une finalité à l’avantage du citoyen – aider le citoyen à sortir de la crise – à une finalité de contrôle de celui-ci ».

    L’utilisation du « datamatching » et du « datamining » inquiète particulièrement la chercheuse (lire par ailleurs).

    « Tout est balisé »

    Le patron de l’ONSS, Koen Snijders, lui, se veut rassurant, comme le gouvernement. « Tout est balisé et on ne fait pas réellement ce qui est écrit dans l’arrêté. Actuellement, nous manipulons très peu de données sensibles, donc de santé, et sur la supervision d’un médecin. Nous utilisons effectivement également les données des “passenger locator form” (PLF) mais dans un autre cadre, bien clair également ».

    Selon ses explications et celles du cabinet Vandenbroucke, l’ONSS reçoit de Sciensano les données « cas index », soit des personnes testées positives et se charge ensuite de les « croiser » avec les données « travail » (qu’il est le seul à posséder). « De cette manière, on peut transmettre l’information aux seuls organismes régionaux en charge du traçage : si l’on remarque plusieurs cas positifs sur le même lieu de travail et donc un potentiel cluster. Les données reçues sont détruites après deux semaines ».

    Concernant les informations contenues dans les PLF, « elles sont aussi croisées avec les données “travail”, si l’on remarque que des personnes sont sur le lieu de travail alors qu’elles devraient être en quarantaine, car, de retour de zone rouge, nous envoyons des inspecteurs sur place. Notre mission est préventive. Si la personne ne collabore pas, nous prévenons les autorités ou la police locale. Ces données sont conservées chez nous mais elles ne sont pas transmises actuellement de manière systématique à d’autres organismes ».

    Ces procédés seraient prévus explicitement dans des délibérations du « Comité de sécurité de l’information » (CSI). « L’arrêté n’est que l’étape 1. L’étape 2, ce sont les décisions du CSI, c’est lui qui décide en réalité ce que l’on peut faire et ne pas faire, qui pose les limites », assure Koen Snijders.

    Le Comité de sécurité de l’information est un organe en charge, depuis 2018, d’autoriser ou non le partage de données personnelles détenues par les autorités publiques. Il s’agit d’une assemblée non élue, constituée contre l’avis du Conseil d’État et qui a déjà fait l’objet de plaintes. « On ne sait pas sur base de quels critères les décisions sont prises et elles ne sont pas publiées au Moniteur », précise Elise Degrave, qui a étudié en profondeur son fonctionnement.

    Nous avons cherché, sur le site internet de l’organisme et ailleurs sur le web, la délibération à laquelle l’administrateur général de l’ONSS fait référence, sans succès. La plus récente concernant l’utilisation des données « covid » par l’ONSS remonte à septembre dernier, elle fait référence à l’ancienne disposition sur les travailleurs détachés. « La dernière délibération n’a pas encore été publiée mais elle a bien eu lieu », nous assure-t-on au cabinet Vandenbroucke.

    Difficile, en résumé, pour le citoyen, même attentif, de comprendre à quelle sauce sont actuellement et seront à l’avenir cuisinées ses données personnelles. À sa disposition : un article d’un arrêté ministériel dont on ne lui a pas parlé et dont « les contours sont volontairement flous », selon plusieurs spécialistes. Ainsi qu’une délibération d’un organe peu connu, introuvable en ligne.Retour ligne automatique
    Des algorithmes dont on ne sait rien

    Amandine Cloot

    L’article 8 fait référence à deux anglicismes : le « datamatching » et la « datamining ». Soit des techniques algorithmiques pointues, difficile à appréhender par le citoyen.

    Le premier procédé permet de rassembler au même endroit des tonnes de données et de les croiser. Le second a pour but d’extraire, de cette masse de données croisées, des informations nouvelles. « Ces techniques sont déjà utilisées par l’ONSS pour lutter contre la fraude sociale. L’outil qui ne peut pas être improvisé existe (cette base de données répond à l’acronyme OASIS, NDLR). Les données covid vont-elles y être mélangées ? Seront-elles ensuite conservées ? », s’interroge Elise Degrave, professeure de droit à l’UNamur et chercheuse en droit numérique.

    Dans le cadre de la lutte contre la fraude sociale, ces deux procédés permettent en tout cas de créer des profils type de fraudeurs. Quand quelqu’un « matche » avec ces profils, il est alors fiché et contrôlé ensuite par l’administration.

    Bien sûr, la transparence des algorithmes utilisés est ici essentielle. L’objet mathématique est toujours créé par un humain : il peut être biaisé. Même si cet humain représente les pouvoirs publics. En février dernier, aux Pays-Bas, un tribunal a interdit l’utilisation de ces deux techniques par l’État. Raison ? Des études montraient que l’algorithme développé ciblait en priorité les quartiers pauvres et migrants pour lutter contre la fraude sociale. Le juge a estimé qu’il était effectivement impossible de s’assurer, en raison de leur non-transparence, que les outils en place n’étaient pas « corrompus ».
    #algorithme #manipulation #données #COVID-19 #profiling #santé #[fr]Règlement_Général_sur_la_Protection_des_Données_(RGPD)[en]General_Data_Protection_Regulation_(GDPR)[nl]General_Data_Protection_Regulation_(GDPR) (...)

    ##santé ##[fr]Règlement_Général_sur_la_Protection_des_Données__RGPD_[en]General_Data_Protection_Regulation__GDPR_[nl]General_Data_Protection_Regulation__GDPR_ ##APD-Belgique

  • Le casse du siècle sur la vie privée des Belges
    https://plus.lesoir.be/354333/article/2021-02-11/grand-format-le-casse-du-siecle-sur-la-vie-privee-des-belges

    Comment le traitement de données à caractère personnel par l’Etat est devenu une usine à gaz, tentaculaire et opaque. Les garde-fous démocratiques se sont fissurés. Plaçant la Belgique en menace d’infraction grave au RGPD.

    Dites-nous, Monsieur Stevens, tout va comme vous voulez à l’Autorité de protection des données (APD) ? » Un brin candide, la question est en réalité énorme. Prélude d’un entretien, qui, au final, durera plus de trois heures (Le Soir du 3 février), elle aspire innocemment à prendre le pouls d’une institution tenaillée par les tensions, bombardée de critiques et assiégée par les questions liées à la gestion de la crise covid. Sans parler des Gafa.

    Le président de la « gardienne de la vie privée » n’aura pas le temps d’y répondre.

    Comme sauvé par le gong, celui d’une alarme incendie, au 35 rue de la Presse, où campent aussi le Comité P et la bibliothèque du Parlement. Des cohortes d’agents de l’Etat se retrouvent sur le trottoir (à défaut d’être en télétravail, comme le lui a rappelé, le 21 décembre, une inspection sociale menée dans les locaux de l’Autorité).

    Ce n’était qu’une fausse alerte. Et pourtant, le feu couve bel et bien à l’APD. Enfumant, bien au-delà, toute la chaîne de contrôle de nos données à caractère personnel, depuis l’écriture des lois à leurs outils d’application et de gestion. Soit, par exemple, depuis un arrêté royal encadrant le traçage à une base de données Sciensano. « En termes de vie privée, le traçage est foireux de A à Z » y va, franco, une source interne. « Mais en réalité, poursuit-elle, la crise covid ne fait que mettre en lumière le casse du siècle sur nos données personnelles, qui se joue depuis les années 90 ».Retour ligne automatique
    Toutes les traces de notre vie

    Une somme inouïe d’incompétences, d’erreurs de jugement, de fautes de gouvernance, de précipitation, d’interprétations tarabiscotées de règlements et d’omniscience mégalomaniaque a conduit à échafauder, consciemment ou non, un système de gestion de l’Etat à l’écart du contrôle parlementaire, à l’abri du Conseil d’Etat ou du recours citoyen et échappant à une Autorité de contrôle de plus en plus vidée de sa substance. « Et ce système est à deux doigts d’exploser », assène un autre témoin.

    De quoi parle-t-on ? De toutes les « traces » de notre vie. Celles que nous donnons en toute confiance aux autorités ou aux administrations, sous couvert d’un encadrement législatif, et logées ensuite dans des serveurs informatiques, normalement ultra-sécurisés. On pense bien entendu aux données relatives à la santé (sollicitées à flux tendu durant la crise sanitaire). Mais aussi aux données fiscales, de sécurité sociale, judiciaires… Bref, un paquet de renseignements privés, voire intimes, qui, en vertu du RGPD en place depuis 2018, sont censés être manipulés dans les règles de l’art. C’est-à-dire pour un objectif précis, légitime et adoubé par le parlement. Bref, en toute transparence.

    Le job de l’APD, c’est de s’en assurer. « Or, elle devient inopérante » dénonçaient, en septembre dernier, Alexandra Jaspar et Charlotte Dereppe, respectivement directrice du Centre de connaissances et directrice du Service de première ligne de l’APD, dans un courrier adressé au parlement et révélé par Le Soir et Knack. En 10 pages, tout est balancé, et solidement charpenté par des centaines de pages d’annexes : la nomination illégale de la moitié des membres externes du Centre des connaissances (celui qui, précisément, garantit le respect de notre vie privée dans les textes législatifs), les conflits d’intérêts notoires accablant certains de ces membres à la fois concepteurs et contrôleurs des lois, la délégation de pouvoirs (au mépris de la Constitution) à une instance régionale flamande (la VTC), des inspections illégales, des écarts de gouvernance, des avis de complaisance, des dossiers enterrés ou contournés… Ou encore le rôle du mystérieux Comité de sécurité de l’information (CSI), un organe (contraire à toutes les règles nationales et internationales) qui s’est arrogé le droit de décider quelles instances publiques auraient le droit de réutiliser quelles données et pourquoi. Aux dépens du parlement, de l’APD. De quoi, par exemple, permettre au gouvernement de conforter un arrêté royal autorisant l’ONSS à puiser à peu près toutes les données de santé (Le Soir du 21 janvier).Retour ligne automatique
    Frank Robben, le « Big Brother »

    A chaque fois, les projecteurs se braquent sur un seul homme : Frank Robben, dont nos confrères du Vif brossaient déjà le portrait de « Big Brother » en 2013. Le « Monsieur tracing », c’est lui. Le « Monsieur vaccin » aussi. Plus globalement, il est surtout le « Monsieur data » du royaume : père de la carte SIS, ce proche du CD&V gère les bases de données des Banque carrefour de la Sécurité sociale et d’eHealth (dont il est à chaque fois l’administrateur général). Il est président du comité de direction de la Smals (l’ASBL qui gère toute l’informatique de l’administration, des serveurs aux formulaires « PLF » en passant par les call centers de traçage).

    En tant que membre externe du Centre de connaissances de l’APD, il pèse de tout son poids sur la régulation (et sur David Stevens). Du moins quand les textes y sont soumis. Si pas, il rédige aussi les « délibérations » (comprenez « autorisations ») du CSI, qui dribble allègrement l’APD. Jugé incontournable par le gouvernement, il lui prête aussi sa plume dès lors qu’il s’agit de rédiger un arrêté en extrême urgence mettant en jeu notre vie privée, comme l’arrêté royal qui permet à l’institut de santé publique Sciensano de centraliser toutes les données du traçage manuel et numérique.Retour ligne automatique
    Comme dans les pires romans dystopiques

    Le Soir a tenté, patiemment, de retisser tous les liens du « système Robben » mis en place depuis les années Dehaene. Et de reconstruire brique par brique ce Lego juridico-informatique, sans mode d’emploi. Qui s’apparente, au final, à une fusée à trois étages. Un : la conception de la tuyauterie de récolte et d’échange de données entre les administrations. Deux : sa validation par des autorités de contrôle, soit affaiblies, soit autoproclamées. Trois : sa mise en application, sans marché public, via son bras armé informatique, la Smals.

    Il reste un quatrième étage, qui semble relever des pires romans dystopiques : l’utilisation de nos données à d’autres fins que celles ayant justifié leur récolte. Exemple : l’accès à certains espaces publics aux seuls vaccinés. En croisant les données, rien de plus simple… Or, c’est précisément ce qui se trame, lancent en chœur plusieurs juristes et lanceurs d’alerte. Comme si l’Etat belge intégrait doucement les codes des régimes autoritaires, où la vie privée n’est qu’accessoire.

    Ce système qui, dans la foulée de deux plaintes déposées à la Commission européenne (une contre le CSI en juillet, une autre sur l’indépendance de l’APD en novembre), pourrait valoir à la Belgique de se faire épingler pour infraction grave au RGPD. Un peu comme Facebook ou Google. Sauf qu’ici, on parle d’un Etat, dont les outils d’intelligence artificielle apparaissent finalement tout aussi opaques. « A la différence que Facebook ou Google, vous avez encore le droit de ne pas les utiliser » ponctue Alexandra Jaspar.

    #données #[fr]Règlement_Général_sur_la_Protection_des_Données_(RGPD)[en]General_Data_Protection_Regulation_(GDPR)[nl]General_Data_Protection_Regulation_(GDPR) #APD-Belgique

    ##[fr]Règlement_Général_sur_la_Protection_des_Données__RGPD_[en]General_Data_Protection_Regulation__GDPR_[nl]General_Data_Protection_Regulation__GDPR_

  • Vers une obligation d’hébergement des données de santé dans l’Union européenne
    https://www.nextinpact.com/lebrief/45995/vers-obligation-dhebergement-donnees-sante-dans-lunion-europeenne

    Selon le site TicSanté, le conseil de la CNAM s’oppose « à un transfert d’une copie du Système National des Données de Santé sur la solution actuelle d’hébergement du Health Data Hub », actuellement gérée par Microsoft. La prise de position s’est concrétisée le 4 février dernier, lors de la lecture d’une déclaration par le président du conseil, Fabrice Gombert. Toujours selon le site spécialisé, « la nouvelle version du projet de décret encadrant le Health Data Hub (…) prévoit une obligation d’hébergement (...)

    #Microsoft #Azure #données #HealthDataHub #CloudComputing #PrivacyShield #santé #[fr]Règlement_Général_sur_la_Protection_des_Données_(RGPD)[en]General_Data_Protection_Regulation_(GDPR)[nl]General_Data_Protection_Regulation_(GDPR) (...)

    ##santé ##[fr]Règlement_Général_sur_la_Protection_des_Données__RGPD_[en]General_Data_Protection_Regulation__GDPR_[nl]General_Data_Protection_Regulation__GDPR_ ##CNIL

  • Clearview AI’s biometric photo database deemed illegal in the EU
    https://noyb.eu/en/clearview-ais-biometric-photo-database-deemed-illegal-eu

    Clearview AI is a US company that scrapes photos from websites to create a permanent searchable database of biometric profiles. US authorities use the face recognition database to find further information on otherwhise unknown persons in pictures and videos. Following legal submissions by noyb, the Hamburg Data Protection Authority yesterday deemed such biometric profiles of Europeans illegal and ordered Clearview AI to delete the biometric profile of the complainant. Link to the (...)

    #Clearview #algorithme #CCTV #biométrie #procès #[fr]Règlement_Général_sur_la_Protection_des_Données_(RGPD)[en]General_Data_Protection_Regulation_(GDPR)[nl]General_Data_Protection_Regulation_(GDPR) #données #facial #reconnaissance #scraping #NOYB (...)

    ##[fr]Règlement_Général_sur_la_Protection_des_Données__RGPD_[en]General_Data_Protection_Regulation__GDPR_[nl]General_Data_Protection_Regulation__GDPR_ ##consentement

  • Gig Workers’ Data Rights Should Be Prioritized in Labor’s Next Fight
    https://truthout.org/articles/organizers-say-access-to-workplace-data-might-have-prevented-passage-of-pr

    In the November election, California voters delivered a blow to gig workers by passing Prop 22, a ballot initiative permitting companies like Uber and Lyft to continue treating app-based and delivery drivers as independent contractors rather than employees. The vote was widely seen as a rebuttal to AB5, a 2019 law which ensured that California businesses appropriately classify their workers as either independent contractors or employees. As lawmakers nationwide debate the future of the gig (...)

    #Lyft #Uber #migration #racisme #législation #discrimination #GigEconomy #télétravail #travail (...)

    ##données

  • Un cadre de Cdiscount suspecté d’avoir dérobé les données de 33 millions de clients
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2021/02/08/un-cadre-de-cdiscount-suspecte-d-avoir-derobe-les-donnees-de-33-millions-de-

    Au moins une partie des données dérobées, qui ne comportent pas d’informations bancaires, semblent avoir été proposées au téléchargement sur des sites spécialisés. Le haut responsable suspecté a été mis en examen. Un haut responsable de Cdiscount, travaillant sur le site de Cestas (Gironde), a été mis en examen lundi 1er février à Bordeaux. Il est soupçonné du vol de données personnelles de potentiellement 33 millions de clients, dont au moins une partie ont ensuite été proposées à la vente sur des sites (...)

    #criminalité #données

    ##criminalité

  • Les serfs du numérique
    https://laviedesidees.fr/Durand-Techno-feodalisme.html

    À propos de : Cédric Durand, Techno-féodalisme. Critique de l’économie #numérique. Zones. Cédric Durand analyse les conséquences de l’essor de l’économie numérique sur les structures économiques en matière de dynamisme concurrentiel et de rapports sociaux, dont les caractéristiques s’apparenteraient à une nouvelle forme de féodalisme.

    #Économie #exploitation
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20210208_durand.pdf
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20210208_durand.docx

  • How Your Phone Betrays Democracy
    https://www.nytimes.com/interactive/2019/12/21/opinion/location-data-democracy-protests.html?action=click&module=RelatedLinks&pgty

    In footage from drones hovering above, the nighttime streets of Hong Kong look almost incandescent, a constellation of tens of thousands of cellphone flashlights, swaying in unison. Each twinkle is a marker of attendance and a plea for freedom. The demonstrators, some clad in masks to thwart the government’s network of facial recognition cameras, find safety in numbers. But in addition to the bright lights, each phone is also emitting another beacon in the darkness — one that’s invisible to (...)

    #algorithme #CCTV #drone #smartphone #activisme #biométrie #géolocalisation #données #facial #reconnaissance #vidéo-surveillance #extrême-droite #surveillance (...)

    ##DataBrokers

  • Les scanners chinois utilisés par les douanes belges pointés du doigt : « Avec ça, ils peuvent infiltrer nos aéroports »
    https://www.lalibre.be/belgique/societe/les-scanners-chinois-utilises-par-les-douanes-belges-pointes-du-doigt-avec-c

    Les douanes belges utilisent des scanners fabriqués par une société chinoise pourtant interdits dans d’autres pays pour des raisons de sécurité. Si les douanes elles-mêmes n’y voient aucun problème, les critiques se multiplient, à en croire l’édition de vendredi du journal De Standaard. Les scanners fixes et mobiles en question, fabriqués par la société chinoise Nuctech, sont utilisés dans les ports, certaines gares et aéroports belges. Cependant, de plus en plus de questions se posent à propos de cette (...)

    #scanner #biométrie #données #empreintes #surveillance #

    ##_