• Faux indépendants : #Deliveroo fait face à une pluie de #condamnations

    Plusieurs dizaines de décisions rendues récemment par la cour d’appel et les prud’hommes confirment que la plateforme de livraison aurait dû faire travailler les #livreurs en tant que #salariés, et non comme #autoentrepreneurs. L’entreprise assure que son modèle actuel est désormais légal.

    Année après année, et quel que soit le type de juridiction, la justice française dresse le même constat : la plateforme de livraison de repas Deliveroo aurait dû traiter comme des salarié·es les livreurs et livreuses qui, pendant des années, ont apporté leurs repas et leurs courses aux consommateurs et consommatrices.

    En les obligeant à exercer en tant qu’autoentrepreneurs alors qu’elle les maintenait dans une situation de #subordination, l’entreprise leur a fait porter le coût des #cotisations_sociales qu’elle aurait dû verser à l’Urssaf et les a privé·es des avantages liés à un #contrat_de_travail : paiement des heures supplémentaires, congés payés, droit au chômage, meilleure couverture sociale.

    Le 28 mai, la cour d’appel de Paris a rendu vingt-deux décisions donnant tort à Deliveroo et requalifiant en contrats de #travail les contrats liant l’entreprise à autant de livreurs ou livreuses. En première instance, l’entreprise avait été victorieuse dans plusieurs de ces dossiers. Neuf autres décisions, qui iront sans doute dans le même sens, sont attendues pour le mois de juillet.

    Interrogée par Mediapart, la société Deliveroo n’a pas indiqué qu’elle se pourvoirait en cassation, ces condamnations sont donc définitives. Tout comme vingt-quatre jugements prud’homaux de première instance, rendus en janvier dernier : Deliveroo avait fait appel des décisions, mais a renoncé à rendre ses conclusions à temps, laissant la procédure s’éteindre d’elle-même. Dans l’un de ces derniers dossiers, un livreur avait été licencié pour avoir fait grève, un droit pourtant à valeur constitutionnelle.

    La situation est embarrassante pour l’entreprise, dont la revente à #DoorDash, géant américain de la #livraison de repas, est en passe d’être finalisée, pour 3,4 milliards d’euros. En parallèle, une autre chambre de la cour d’appel a donné raison à quatre livreurs ayant travaillé pour #Foodora, une autre entreprise de livraison qui a quitté la France en 2018 et qui sera jugée au pénal courant 2026.

    L’avocat Kevin Mention, à la manœuvre dans tous ces dossiers, savoure en revanche le moment. « Ces décisions nous permettent d’affirmer que 100 % de nos recours sont favorables aux #coursiers après correction des quelques jugements de première instance, rendus par des juges non professionnels », se réjouit celui qui est un opposant historique à l’ubérisation des livreurs et coursiers.

    Il y a trois ans, le 22 avril 2022, Deliveroo avait été condamnée au pénal à 375 000 euros d’#amende pour les même faits : « le détournement planifié et généralisé » du #statut_d’indépendant entre 2015 et 2017, à une époque où l’entreprise s’installait en France et faisait donc travailler peu de monde – un peu plus de 2 000 personnes, contre au moins 60 000 aujourd’hui.

    En septembre 2022, trois des anciens dirigeants de l’entreprise ont vu leur #condamnation à des amendes confirmées en deuxième instance, tandis que leurs peines de prison ont été annulées. Deliveroo avait, elle, renoncé à faire appel.

    Volonté d’échapper aux cotisations

    Les jugements d’appel rendus fin mai concernent cette fois des dossiers individuels. « La cour d’appel a fait un travail énorme, en citant explicitement dans chaque cas plusieurs pièces issues des dossiers, là où des affirmations plus générales auraient été suffisantes, souligne Kevin Mention. J’y vois une volonté de montrer qu’elle accorde une importance à ces dossiers et que tout a été analysé avec précision. »

    Au fil des décisions, les juges ont pointé un à un les nombreux critères montrant que les livreurs n’étaient pas de vrais #travailleurs_indépendants.

    « Le livreur ne fixe pas librement ses tarifs, ne se constitue aucune clientèle propre, n’organise pas son travail, est contrôlé et est sanctionné dans le choix de ses horaires. Il est en outre soumis à une régularité de travail, sans qu’aucun élément ne permette d’établir qu’il choisisse lui-même ses horaires de connexion », écrivent-ils par exemple.

    « Les éléments relevés dénotent la direction et le contrôle exercés sur les livreurs qui font de ces derniers des #salariés », soulignent-ils ailleurs. Et ils rappellent les conséquences financières de cette stratégie, maintenue année après année : « L’évolution des contrats de prestations au fil des années alors que le fonctionnement de la société est resté le même établit la volonté de la société Deliveroo d’échapper au paiement des cotisations pour les livreurs qui étaient sous la subordination juridique de l’entreprise. »

    L’entreprise est donc tenue de payer elle-même les dizaines de milliers d’euros de cotisations sociales qu’elle s’était épargné de régler jusque-là. Quant aux livreurs et livreuses, ils et elles obtiennent chacun·e des dizaines de milliers d’euros – avec un record à presque 130 000 euros – sous forme de rattrapage d’heures supplémentaires non payées, de congés payés, de préavis de licenciement et d’indemnités diverses.

    « C’est une forme de #reconnaissance. J’ai été victimisée pendant des années, et là, la justice reconnaît notre souffrance », souffle Marie*, une intermittente du spectacle qui, la soixantaine passée, a enfourché son vélo en région parisienne de 2017 à 2021 « pour gagner des clopinettes ». Pendant plusieurs mois, elle a travaillé plus de quatre-vingts heures par semaine, « juste pour gagner le Smic », pleinement consciente de vivre « un #cauchemar ». Un mot qui revient avec insistance dans son témoignage.

    « Vous devenez une #esclave pour 30 euros par jour, vous entrez dans un #engrenage où vous bossez tout le temps, la nuit, le week-end. Tout en sachant que la manière dont l’entreprise vous fait travailler est illégale, témoigne-t-elle. Ils voulaient que je sois autoentrepreneuse pour ne pas payer de charges, mais ils me maintenaient en même temps dans une forme de #dépendance vis-à-vis d’eux. Ils voulaient gagner sur tous les tableaux. »

    Marie avait été déboutée aux prud’hommes, mais a gagné en appel, « très contente qu’ils se fassent démolir par la justice ». Plus flegmatique, Marc* est dans la même situation. Lui travaillait à scooter dans le Sud-Ouest, entre 2017 et 2021. « Le soir où ils ont supprimé mon compte de livreur, soi-disant parce que j’avais fait des doubles courses pour Deliveroo et Uber en même temps, j’ai écrit à Me Mention, dont j’avais repéré les messages dans les groupes de messageries de livreurs, raconte-t-il. J’étais confiant, la condamnation de l’entreprise est amplement méritée. »

    L’administration a validé le modèle actuel de Deliveroo

    Si elle ne s’étend pas sur les décisions de justice, Deliveroo insiste sur le fait que « les livreurs concernés par cette décision opéraient, pour l’essentiel, via un contrat historique », ancien. Depuis, assure la société, « le modèle opérationnel de Deliveroo a profondément changé et a été reconnu par les pouvoirs publics comme reposant sur une collaboration avec de véritables prestataires indépendants ».

    Cette question est au cœur du débat. Pour la plateforme de livraison, les raisons pour lesquelles elle a été condamnée pour ses pratiques de 2016 et 2017 ont disparu, et il n’existe plus de lien de subordination, et donc de contrat de travail entre elle et les livreurs et livreuses. Depuis 2020, elle a notamment supprimé les plannings et les différentes catégories de livreurs et livreuses qui pouvaient s’y inscrire en priorité ou non.

    Les sanctions en cas de refus de course ou de retards ont aussi officiellement disparu, tout comme les instructions directes pendant une course. C’est d’ailleurs ce qu’attestent des constats d’huissiers, établis en 2023, qu’elle a présentés dans les dossiers jugés par la cour d’appel – ils n’ont pas été pris en compte puisqu’ils concernent une époque postérieure aux faits qui étaient jugés.

    Mais l’avocat Kevin Mention prend ces affirmations avec circonspection. « Les jugements que nous avons obtenus concernent des faits qui se sont déroulés bien après ceux qui ont été jugés au pénal, et qui concernaient les débuts de l’entreprise jusqu’en 2017, rappelle-t-il. Nous parlons de coursiers qui ont commencé à travailler en 2018 ou 2019, et ils disposent de nombreux éléments montrant qu’au fond, les pratiques de Deliveroo n’ont pas changé. Les contrôles sur la vitesse et le parcours perdurent, par exemple. »

    Sur ce point, Deliveroo est ferme et met en avant un soutien de poids : « L’administration a reconnu que le modèle actuel de Deliveroo proposait bien un véritable #travail_indépendant, ce dont nous nous réjouissons », déclare la plateforme. Selon nos informations, elle a en effet obtenu que l’#Urssaf donne officiellement son accord concernant son modèle actuel, comme elle l’a affirmé à plusieurs reprises lors de diverses audiences.

    Cette prise de position de l’Urssaf est un revirement spectaculaire. C’est en effet cette administration qui avait lancé la procédure ayant finalement abouti au procès pénal de 2022. Et comme Mediapart l’avait raconté, elle avait aussi adressé au parquet de Paris un signalement pour la période postérieure. Elle avait aussi envoyé à l’entreprise une très lourde demande de redressement d’au moins 100 millions d’euros, visant à lui faire payer les cotisations sociales pour les dizaines de milliers de livreurs et livreuses dont elle estimait à l’époque qu’ils et elles auraient dû être salarié·es.

    Une menace existentielle pour Deliveroo, qui avait entamé avec l’Urssaf des négociations sous haute tension, embauchant comme avocat le maire de Meaux et ancien ministre Jean-François Copé et nommant une administratrice judiciaire pour mener les discussions en toute confidentialité.

    L’entreprise a désormais clos ce chapitre et envisage l’avenir de manière bien plus sereine. Elle se prépare tout de même à affronter d’autres épisodes judiciaires : d’ici l’automne prochain, une centaine de décisions concernant des livreurs et livreuses auront été rendues par les prud’hommes et la cour d’appel. Et surtout, Kevin Mention prépare le dépôt d’une #plainte pénale sur les pratiques de Deliveroo pour la période post-2017. Il annonce avoir réuni plus de cent ex-forçats des livraisons, prêts à unir leurs forces contre la plateforme.

    https://www.mediapart.fr/journal/economie-et-social/090625/faux-independants-deliveroo-fait-face-une-pluie-de-condamnations
    #ubérisation #justice #droit_du_travail #exploitation

  • Drama bei Miss Germany : Helena Bleicher darf Titel behalten
    https://www.promiflash.de/news/2025/06/05/drama-bei-miss-germany-helena-bleicher-darf-titel-behalten.html

    Helena Bleicher, Miss Germany 2023, im November 2024

    Quand ton téléphone mobile s’aventure dans la poche d’un nouveau pantalon il s’intéresse aux infos bidons . Miss Universe où pas Miss Universe est la question qui l’intéresse. Je suis contre l’intelligence autonome des objets !

    Helena Bleicher, Miss Germany 2023, wurde zunächst der Titel aberkannt, nur um diesen wenige Tage später doch wieder zugesprochen zu bekommen. Über die Aberkennung wurde die 26-Jährige in der Nacht von Montag auf Dienstag per Instagram-Statement informiert. Begründet wurde die Entscheidung mit angeblicher „wiederholter Respektlosigkeit“ und „verleumderischen Äußerungen“. Helena erfuhr aus dem Statement von ihrer Degradierung und gibt gegenüber Bild zu: „Ich habe es wie alle anderen über Instagram erfahren. Niemand kontaktierte mich.“

    Knapp 36 Stunden später folgte jedoch die überraschende Wende: Der globale Hauptsitz der Miss Universe Organization entschied, dass die Anschuldigungen gegen Helena unbegründet seien und sprach ihr den Titel erneut zu. In ihrer Stellungnahme distanzierte sich die Organisation von den Vorwürfen und kündigte zudem die sofortige Ablösung der bisherigen Direktorin von Miss Universe Germany, Kim Kelly Braun, an. Die Organisation betonte, dass der Ruf und die Integrität der Marke oberste Priorität haben. Helena äußert sich erleichtert über die Entscheidung und erklärt dem Magazin: „Diese Entscheidung zeigt das unerschütterliche Engagement der Miss Universe Organization, die Würde und die Grundwerte zu schützen, für die sie steht. Genau deshalb habe ich von Anfang an gesagt: Ich bin stolz, zu Miss Universe zu gehören, und werde es für immer bleiben.“

    Mittlerweile ist das Jahr 2025 erreicht – und selbstverständlich gibt es auch schon eine neue Dame, die mit diesem Titel geehrt wurde. Die 27-jährige Valentina Busik wurde am 28. Februar 2025 im Europa-Park in Rust zur schönsten Frau Deutschlands gekürt. „Ich bin sprachlos. Danke für euer Vertrauen, das gerade ist so überwältigend“, freute sie sich anschließend auf Instagram. Doch sie macht all das aus einem bestimmten Grund: Die Ärztin setzt sich für mehr Transparenz zwischen den Medizinern und den Patienten ein. „Oft sprechen Ärzte in einer Fachsprache, in der Patienten kein Wort verstehen. Das werde ich ändern. Ich freue mich, wenn ich Familien die Ängste nehmen kann“, erklärte sie ihren Plan stolz gegenüber Bild.
    ...
    Wusstet ihr, dass Helena Bleicher 2023 Miss Germany wurde?
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    Valentina Busik, Doktorin und Miss Germany 2025

    Qu’est-ce qui s’est passé ? On ne l’apprend même pas. Voilà le genre d’info sur les écrans des téléphones mobiles dans le métro du matin qui occupe l’esprit de mes voisins de banc.

    Enfin sur un site web .MK on apprend que la cheffe allemande le de la compétition " Miss Universe" ne partage pas l’opinion à la limite du féminisme de sa lauréate.

    https://www.slobodenpecat.mk/de/mis-germanija-ja-proglasija-za-najubava-pa-%D1%9D-ja-odzedoa-krunata-p

    Auch Miss Universe Deutschland schaltete sich in die Diskussion ein und schrieb unter anderem, dass man sich nicht nur auf das Aussehen reduzieren dürfe, was manche als Kritik am Wettbewerb interpretierten.

    Auch Helena Bleicher riet Mädchen in einem Interview mit dem „Kellner Stadtzeiger“, nur an Schönheitswettbewerben teilzunehmen, wenn sie psychisch stabil seien und warnte vor ästhetischen Korrekturen nach der Bewerbung.

    In der Erklärung heißt es auch, dass die ehemalige Miss Universe der Marke erheblichen Schaden zugefügt habe. Darüber hinaus wurde der 26-jährigen Deutschen vorgeworfen, „Verstoß gegen die Grundwerte des Wettbewerbs, wie Professionalität, Loyalität und Würde.“

    Un site du Vietnam nous apprend encore d’autres détails du monde impitoyable des Miss .

    https://www.vietnam.vn/de/nu-giao-vien-cao-1-84m-bi-thu-hoi-danh-hieu-hoa-hau

    Der 1,84 m großen Lehrerin wurde der Titel einer Schönheitskönigin entzogen
    DEUTSCHLAND – Miss Helena Bleicher wurde von der Organisation Miss Universe Germany der Titel entzogen, weil sie diffamierende und respektlose Äußerungen in den sozialen Medien gemacht hatte.
    ...
    Das Organisationskomitee ist der Ansicht, dass Helenas Verhalten dem Ruf der Marke ernsthaft geschadet hat und dem Geist der Organisation widerspricht. Daher ist es ihr untersagt, den Titel zu verwenden oder in irgendeiner Form eine Verbindung zum Wettbewerb zu behaupten.

    Sie betonten außerdem, dass sie alle notwendigen Maßnahmen ergreifen würden, darunter die Forderung nach einer öffentlichen Entschuldigung, Schadensersatz und anderen Formen der Behandlung.
    ..
    Helena hatte ihre negativen Erfahrungen mit dem Wettbewerb bereits mehrfach in den sozialen Medien geteilt. Bislang hat sie nicht reagiert.
    ...

    ... enfin ...

    Einer Schönheitskönigin wurde das Recht entzogen, an der Wahl zur Miss World teilzunehmen, weil sie ihren Nachbarn angeblich mit einer Waffe bedroht hatte . MAURITIUS – Miss Mauritius – Kimberly Joseph wurde plötzlich das Recht entzogen, an der Wahl zur Miss World 2025 teilzunehmen, was in der Beauty-Fangemeinde für große Kontroversen sorgte.

    Quelle: https://vietnamnet.vn/nu-giao-vien-cao-1-84m-bi-thu-hoi-danh-hieu-hoa-hau-2407589.html

    2012 : Miss Miss stripped of Miss World for allegedly holding weapons threatening neighbours
    https://vietnamnet.vn/mot-hoa-hau-bi-tuoc-quyen-thi-miss-world-vi-cao-buoc-cam-vu-khi-de-doa-ha
    (traduction Firefox)

    C’est hilarant.

    Gebürtige Ravensburgerin vertritt Deutschland bei „Miss Universe“
    https://www.schwaebische.de/regional/oberschwaben/ravensburg/gebuertige-ravensburgerin-vertritt-deutschland-bei-miss-universe-176549

    Le canard de province souabe publie une photo de la jeune femme dans sa chambre d’hôtel . La photo raconte toute une histoire aux messieurs du bled et démasque l’état d’esprit misogyne du business des "Miss".

    #iatrocratie #misogynie #exploitation # #wtf

  • « L’impunité totale » des entreprises qui exploitent les saisonniers agricoles - Basta !
    https://basta.media/impunite-totale-entreprises-Laboral-Terra-qui-exploitent-travailleurs-saiso

    100 000 euros. C’est le montant que doivent les gérants de Laboral Terra, une société d’intérim espagnole, à quatre travailleurs détachés en France. Pour éviter de payer, ils font durer les procédures judiciaires. Reportage au tribunal de Nîmes.

    #agriculture #travail_saisonnier #codetras #exploitation #agressions_sexuelles

  • Kräftiger Anstieg : Trotz Krieg gibt es in der Ukraine mehr Einkommens-Millionäre
    https://www.berliner-zeitung.de/politik-gesellschaft/geopolitik/anstieg-um-fast-40-prozent-trotz-krieg-gibt-es-in-der-ukraine-mehr-

    En Ukraine c’est comme partout, les pauvres et quelques fanatiques pas forcément pauvres se font tuer pour les profits des riches. Le nombre de millionaires y a augmenté de 11.000 à 17.000 en un ans.

    20.5.2025 von Nicolas Butylin - Die Zahl der Reichen stieg auf mehr als 17.000 Personen. Doch die Daten zeigen wohl nur einen Teil des Vermögens – inmitten von Krieg und Korruption.

    Die Zahl der Millionäre in der Ukraine ist im vergangenen Jahr deutlich gestiegen. Wie die Staatliche Steuerbehörde mitteilte, haben im Rahmen der Deklarationskampagne im vergangenen Jahr mehr als 17.000 Bürger Einkommen von über einer Million Hrywnja (etwa 23.000 Euro) angegeben. Dies entspricht einem Zuwachs von 6600 Personen im Vergleich zum Vorjahr.

    Insgesamt wurden über 170.000 Steuererklärungen eingereicht, in denen Einkommen von insgesamt 326 Milliarden Hrywnja deklariert wurden – ein Anstieg um 107 Milliarden Hrywnja (49 Prozent) gegenüber dem Vorjahr. Die Deklarationen führten zu Steuerzahlungen in Höhe von 8,1 Milliarden Hrywnja (Einkommensteuer) und mehr als 1,5 Milliarden Hrywnja (Militärabgabe), wie der Chef der Steuerbehörde Ruslan Kravtschenko bekanntgab. Das durchschnittliche monatliche Gehalt in der Ukraine liegt bei etwa 24.900 Hrywnja. Dies entspricht in etwa 600 Euro.
    Ukraine im Korruptionsranking auf Platz 105

    Die höchsten deklarierten Einkommen verzeichneten Einwohner in der Hauptstadt Kiew (156 Milliarden Hrywnja), gefolgt von Bewohnern in der Region Dnipropetrowsk (30 Milliarden Hrywnja), Lwiw (18,2 Milliarden Hrywnja) und der Kiewer Oblast (17,5 Milliarden Hrywnja).

    Die Rekordzahlung kommt nach Angaben der ukrainischen Behörden aus der Hauptstadt. Ein Kiewer Steuerpflichtiger erzielte demnach mit Abstand die höchste Einzelzahlung – über 4,6 Milliarden Hrywnja an Einkommensteuer und Militärabgabe. Gleichzeitig nutzten mehr als 53.000 Bürger Steuererleichterungen und erhalten insgesamt 330 Millionen Hrywnja vom Staat zurück.

    Der Anstieg der deklarierten Vermögen könnte auf eine verstärkte Transparenz sowie wirtschaftliche Erholung in einigen Sektoren hindeuten. Die ukrainische Steuerbehörde betont zudem, dass die Deklarationspflicht dazu beitrage, Steuerehrlichkeit zu fördern und Mittel für staatliche Aufgaben zu generieren – insbesondere in Zeiten hoher Kriegsausgaben.

    Kritiker im kriegsgebeutelten Land verweisen jedoch darauf, dass die Daten nur einen Teil des tatsächlichen Reichtums abbilden, da nicht alle Einkommen vollständig offengelegt werden. Korruption zählt auch während des andauernden Krieges mit Russland zu den drängendsten Problemen in dem osteuropäischen Land. Im Korruptionsranking von Transparency International belegt die Ukraine weltweit den 105. Platz – in Europa belegen lediglich die Nachbarländer Belarus und Russland noch schlechtere Plätze.

    #Ukraine #guerre #nantis #corruption #exploitation

  • #Capitalisme et #racisme. L’apport fondamental du #marxisme_noir

    Les marxistes sont souvent accusés d’ignorer ou de minimiser le racisme, voire de le « réduire » à la classe sociale. Mais une telle critique occulte une riche tradition de théorisation marxiste de l’oppression raciale, connue sous le nom de « marxisme noir ».

    La tradition de la pensée marxiste noire – qui comprend W. E. B. Du Bois (1868-1963), C. L. R. James (1901-1989) et Frantz Fanon (1925-1961), entre autres – insiste à la fois sur l’importance historique du capitalisme dans l’oppression raciale et sur les conséquences destructrices de cette #oppression pour les travailleurs·ses noirs et l’ensemble de la classe travailleuse.

    Jonah Birch, collaborateur de Jacobin, s’est récemment entretenu avec #Jeff_Goodwin, professeur à l’Université de New York et spécialiste des révolutions et des mouvements sociaux, qui a écrit sur Du Bois et la tradition marxiste noire (voir notamment cet article), afin d’échanger sur l’apport durable des marxistes noirs à la pensée critique et révolutionnaire.

    Leur discussion a porté sur le rôle central du capitalisme dans l’#oppression_raciale, sur l’hétérogénéité de la pensée marxiste noire et sur la pérennité de cette tradition théorique aujourd’hui.

    Jonah Birch – Vous avez récemment fait l’éloge du marxisme noir dans Catalyst. Qu’entendez-vous exactement par « marxisme noir » ?

    Jeff Goodwin – Ce terme fait référence aux écrivains, organisateurs et révolutionnaires africains, afro-américains et afro-caribéens qui se sont appuyés sur la théorie marxiste pour comprendre – et mieux, détruire – à la fois l’oppression raciale et l’#exploitation_de_classe, y compris le #colonialisme. Il s’agit donc d’une tendance théorique et politique au sein du marxisme. Elle est analogue au féminisme marxiste, qui s’inspire lui aussi de la théorie marxiste pour analyser l’oppression des femmes.

    On entend parfois dire que le marxisme a un « problème de race », sous-entendant que les marxistes ne prennent pas la question raciale au sérieux. Mais honnêtement, je ne vois aucune autre tradition théorique ou politique — qu’il s’agisse du libéralisme, du nationalisme noir ou de la théorie critique de la race — qui offre plus d’éclairages sur l’oppression raciale que le marxisme. Et cela est largement dû à la tradition marxiste noire. Bien sûr, on trouve aussi une opposition à l’oppression raciale et au colonialisme dans les écrits de marxistes classiques comme Rosa Luxemburg et Vladimir Lénine, ainsi que chez Karl Marx lui-même. Pourtant, cette tradition marxiste noire reste méconnue, y compris au sein de la gauche.

    Jonah Birch – Quels sont, selon vous, les principes fondamentaux du marxisme noir ?

    Jeff Goodwin – Le marxisme noir n’est pas homogène, mais son idée centrale est que le capitalisme a été historiquement le principal pilier de l’oppression raciale à l’ère moderne. Par oppression raciale, j’entends la domination ou le contrôle politique, juridique et social des peuples africains et noirs.

    Que signifie dire que le capitalisme est le principal pilier ou fondement de l’oppression raciale ? Les marxistes noirs mettent en avant deux caractéristiques fondamentales du capitalisme :

    1/ La recherche incessante de main-d’œuvre et de ressources bon marché par les capitalistes

    2/ La concurrence entre les travailleurs pour l’obtention d’un emploi

    Ces deux dynamiques sont, selon eux, les causes profondes de l’oppression raciale.

    L’oppression raciale ne se confond pas avec l’exploitation de classe, mais elle la facilite : elle permet d’exploiter le travail des #Noirs et, par extension, de l’ensemble des travailleurs.

    Affirmer que le racisme, dans sa forme moderne, est un produit du capitalisme ne revient en aucun cas à minimiser ses conséquences horribles. Bien au contraire. Les marxistes noirs soulignent que les peuples noirs, à l’ère moderne, ont été confrontés à une domination politique et sociale ainsi qu’aux formes extrêmes d’exploitation économique que cette domination a rendues possibles. L’oppression politique des peuples noirs est une injustice en soi, mais elle permet également des formes d’exploitation du travail particulièrement brutales.

    Pour être plus précis, l’une des caractéristiques inhérentes au capitalisme est la recherche incessante, par les capitalistes, d’une main-d’œuvre et de ressources bon marché. Cette quête découle du fait que les capitalistes sont en concurrence les uns avec les autres et cherchent donc constamment à réduire leurs coûts de production. L’un des moyens de maintenir une main-d’œuvre bon marché et docile est de l’opprimer politiquement — c’est-à-dire de la dominer et de la contrôler afin de l’empêcher de s’organiser et de résister efficacement. Les capitalistes préféreraient oppresser l’ensemble des travailleurs, mais une alternative consiste à exercer une domination plus marquée sur une partie significative de la classe ouvrière — qu’il s’agisse des femmes, des immigrés ou des travailleurs noirs.

    Les marxistes noirs affirment que les Noirs ont été soumis à une oppression terrible de la part des capitalistes, de l’État et de la police, non pas comme une fin en soi ou par pure malveillance raciale. Là où existent des formes massives de domination et d’inégalité raciales, l’objectif est généralement de faciliter l’exploitation et le contrôle du travail noir – pensons à l’esclavage dans les plantations, au métayage ou encore aux emplois précaires et faiblement rémunérés aux États-Unis. Dans de nombreux cas, la domination raciale repose aussi sur la dépossession des terres et des ressources contrôlées par des groupes raciaux spécifiques. Le colonialisme, de toute évidence, s’inscrit dans cette logique : il implique une telle dépossession et est alimenté par la quête incessante des capitalistes de ressources et de main-d’œuvre bon marché.

    L’oppression raciale est également souvent soutenue et mise en œuvre par des travailleurs blancs. C’est là qu’intervient une autre caractéristique fondamentale du capitalisme : la concurrence entre les travailleurs pour l’emploi. Mais il est important de souligner que, pour les marxistes noirs, les systèmes d’oppression et d’inégalité raciales à grande échelle ont généralement été des projets portés par de puissantes classes dirigeantes — en lien avec les États qu’elles contrôlent ou influencent — et que ces classes ont un intérêt matériel à dévaloriser et exploiter le travail des peuples africains et noirs, ou à s’emparer de leurs ressources. L’oppression raciale est d’autant plus brutale et durable que ces classes dirigeantes et ces États y trouvent un intérêt économique direct.

    Bien sûr, les motivations derrière les actes individuels de racisme sont complexes et ne peuvent pas toujours être expliquées uniquement en ces termes. Mais le marxisme noir ne cherche pas à analyser les comportements individuels : son objectif est d’identifier les forces motrices des institutions de domination raciale à grande échelle. Et son postulat central est que l’exploitation du travail — l’exploitation de classe — constitue généralement cette force motrice. Il est donc essentiel de distinguer le racisme institutionnalisé du racisme interpersonnel.

    Jonah Birch – Je remarque que vous parlez des peuples noirs au pluriel. Je suppose que c’est pour souligner l’hétérogénéité des groupes culturels et ethniques d’Afrique qui ont été colonisés ou réduits en esclavage et amenés dans le Nouveau Monde.

    Jeff Goodwin – Oui, tout à fait, et cela vaut aussi pour l’ensemble des peuples colonisés. W. E. B. Du Bois écrit quelque part – dans Color and Democracy, je crois – que les peuples colonisés possèdent des histoires, des cultures et des caractéristiques physiques extrêmement variées. Ce qui les unit, ce n’est pas leur race ou leur couleur de peau, mais la pauvreté issue de l’exploitation capitaliste. Leur race, explique Du Bois, est la justification apparente de leur exploitation, mais la véritable raison est la recherche de profits à travers une main-d’œuvre bon marché, qu’elle soit noire ou blanche. Il insiste d’ailleurs sur le fait que l’oppression des travailleurs noirs a aussi eu pour effet d’abaisser le coût de la main-d’œuvre blanche.

    Jonah Birch – Comment l’idéologie raciste s’inscrit-elle dans ce contexte ?

    Jeff Goodwin – L’idéologie raciste, ou idéologie suprémaciste blanche — c’est-à-dire le racisme en tant que construction culturelle — est généralement élaborée, diffusée et institutionnalisée par les classes dirigeantes et les institutions étatiques afin de justifier et rationaliser l’oppression et les inégalités raciales. L’animosité ou la haine raciale en tant que telles ne sont pas la principale motivation de l’oppression raciale ; l’élément central est la richesse et les profits générés par l’exploitation du travail des Noirs. Mais le racisme légitime cette oppression et contribue à sa perpétuation.

    Cela ne signifie pas pour autant que certaines idées racistes et suprémacistes n’aient pas précédé le capitalisme. Cependant, leur portée et leur influence sont longtemps restées limitées, jusqu’à ce qu’elles soient associées aux intérêts matériels des capitalistes et des États puissants. À partir de ce moment, elles ont été systématisées, institutionnalisées et sont devenues une force matérielle à part entière.

    Ainsi, la race devient à la fois un critère social et une justification morale de l’oppression politique et sociale, rendant l’exploitation de la main-d’œuvre noire plus facile et plus intensive qu’elle ne pourrait l’être autrement. Mais il y a plus encore. Comme je l’ai mentionné, les travailleurs qui ne sont pas directement opprimés sur le plan racial voient néanmoins leur propre travail dévalorisé et leur pouvoir collectif amoindri par la fracture raciale créée par l’oppression des travailleurs noirs. Pour les marxistes noirs, le racisme est donc un enjeu fondamental, ce qui contredit l’idée que le marxisme aurait un « problème racial ». En aucun cas, les marxistes noirs ne sont des « réductionnistes de classe ».

    Lorsque la domination et l’inégalité raciales sont institutionnalisées à grande échelle, elles visent généralement à faciliter l’exploitation et le contrôle de la main-d’œuvre noire.

    L’oppression politique des Noirs est en elle-même une injustice, mais elle favorise aussi certaines des formes les plus brutales d’exploitation du travail. Historiquement, les travailleurs blancs ont été exploités, parfois de manière assez impitoyable, mais aux États-Unis, ils n’ont jamais été confrontés à une oppression politique, juridique et sociale comparable à celle des travailleurs noirs.

    Le grand socialiste américain Eugene V. Debs (1855-1926) a un jour déclaré que « nous n’avons rien de spécial à offrir aux Noirs », c’est-à-dire rien d’autre que la politique de classe que le Parti Socialiste proposait aux travailleurs blancs. Mais comme l’a démontré William Jones, cette phrase été sortie de son contexte. En réalité, Debs était un fervent adversaire du racisme et il critiquait les socialistes qui ignoraient le racisme ou qui pensaient que la lutte des classes « oblitérait » la nécessité d’affronter les lois et aux institutions racistes. Le racisme constituait un obstacle à la solidarité de classe, pensait Debs, et devait donc être combattu par tous les travailleurs.

    L’ouvrage Class Struggle and the Color Line, édité par Paul Heideman, rassemble les écrits de nombreux socialistes et communistes étatsuniens, noirs et blancs, y compris ceux de Debs, illustrant à quel point il était crucial de combattre et de démanteler le racisme au sein de la classe ouvrière et dans la société en général.

    Aujourd’hui, il est clair que la plupart des marxistes, en grande partie grâce aux travaux des marxistes noirs, reconnaissent que les diverses institutions, lois et normes d’oppression raciale ne se limitent pas à l’exploitation de la main-d’œuvre noire, mais sont tout aussi néfastes – tout en contribuant à renforcer cette exploitation. Les pratiques racistes sont profondément enracinées dans les lieux de travail, où elles se manifestent directement « au point de production », mais elles s’étendent également à l’ensemble de la société et influencent les relations entre les gouvernements et leurs citoyens. Ces institutions, lois et pratiques racistes doivent être combattues de concert avec la lutte contre l’exploitation de classe.

    Jonah Birch – Vous avez mentionné précédemment que les marxistes noirs considèrent que la concurrence entre les travailleurs pour les emplois dans les sociétés capitalistes est liée au racisme. Pouvez-vous nous en dire plus à ce sujet ?

    Jeff Goodwin – Certains marxistes noirs soulignent que les travailleurs blancs peuvent adopter un racisme violent, bien que celui-ci soit différent de celui des capitalistes. L’un des principes fondamentaux du marxisme noir est que le racisme n’est pas uniforme – il prend différentes formes selon les contextes économiques et politiques. Pour les travailleurs blancs, le racisme est souvent motivé par la crainte que les travailleurs noirs – ou certains groupes ethniques, ou encore les immigrés – ne prennent leurs emplois ou ne fassent baisser leurs revenus parce qu’ils sont prêts à travailler pour des salaires inférieurs soit par contrainte, soit par nécessité.

    Les capitalistes exploitent naturellement cette peur. Par conséquent, certains travailleurs blancs cherchent à exclure les Noirs (ainsi que certains groupes ethniques blancs) des emplois mieux rémunérés, des secteurs économiques entiers et même des syndicats, souvent par des moyens violents. Cela donne lieu à ce que l’on appelle un marché du travail divisé, où les travailleurs noirs sont relégués à des emplois précaires et moins bien rémunérés, voire totalement exclus du marché du travail.

    Là encore, les croyances racistes ou suprématistes deviennent des outils de justification de ces exclusions et ces violences. L’expression « marché du travail divisé » a été développée dans les années 1970 par une sociologue marxiste, Edna Bonacich, mais l’idée remonte au moins à Du Bois.

    Il est important de rappeler que les travailleurs n’ont pas le pouvoir d’embaucher ou de licencier – c’est le rôle des capitalistes. Ainsi, les marchés du travail divisés n’apparaissent que lorsque les capitalistes ont un intérêt à répondre aux demandes des travailleurs racistes. Toutefois, il arrive que les capitalistes s’opposent aux exigences des travailleurs visant à exclure les Noirs de certaines professions ou industries, notamment en période de pénurie de main-d’œuvre, qu’il s’agisse de travailleurs qualifiés ou de postes vacants à la suite de grèves. Aux États-Unis, les capitalistes ont souvent eu recours à des travailleurs noirs comme briseurs de grève pour remplacer les travailleurs blancs en grève, ce qui avait pour effet d’affaiblir les grèves et d’attiser les animosités raciales des travailleurs blancs, renforçant ainsi la fracture raciale au sein de la classe ouvrière.

    Les marxistes ne considèrent évidemment pas le racisme de la classe ouvrière comme inévitable. À travers l’organisation et les luttes de classe contre les capitalistes, ils estiment que les travailleurs blancs peuvent prendre conscience de la nécessité d’une solidarité de classe large et multiraciale. Ils soulignent que la véritable cause de la pénurie d’emplois bien rémunérés n’est pas la concurrence des travailleurs issus de groupes raciaux différents, mais bien le capitalisme lui-même.

    L’implication politique de cette perspective est que les luttes de classe seront – et devront être – une composante essentielle de toute stratégie de libération des Noirs ou de décolonisation, à la fois sur le lieu de travail et dans la société civile. Si, comme le soutiennent les marxistes noirs, l’exploitation du travail des Noirs et leur exclusion des emplois mieux rémunérés constituent le fondement économique de l’oppression raciale, alors il est impératif de saper, voire d’éliminer, ce système. Pour que leur lutte contre l’oppression raciale et l’exploitation de classe soit victorieuse, les travailleurs noirs auront besoin du soutien le plus large possible des travailleurs d’autres groupes raciaux, même si le racisme tend à entraver cette solidarité. D’où la nécessité de combattre ce racisme à chaque instant. La solidarité de classe est d’autant plus cruciale lorsque les travailleurs racialisés opprimés constituent une minorité, comme c’est le cas aux États-Unis.

    Jonah Birch – Vous avez mentionné Du Bois, mais qui sont les autres figures clés de la tradition marxiste noire ? Qui sont les principaux penseurs de ce courant ?

    Jeff Goodwin – Cette tradition regroupe des intellectuels et militants d’une envergure impressionnante. Une liste non exhaustive de marxistes noirs comprend, outre Du Bois, C. L. R. James (1901-1989), Harry Haywood (1898-1985), Claudia Jones (1915-1964), Oliver Cromwell Cox (1901-1974), Aimé Césaire (1913-2008), Frantz Fanon (1925-1961), Walter Rodney (1942-1980), Claude Ake (1939-1996), Neville Alexander (1936-2012), Manning Marable (1950 -2011) et Stuart Hall (1932-2014). Paul Robeson (1898-1976) était également très proche de ce courant et de Du Bois en particulier. Malcolm X (1925-1965) semblait s’en approcher l’année précédant son assassinat.

    Elle inclut également des révolutionnaires africains tels que Kwame Nkrumah (1909-1972), Amílcar Cabral (1924-1973), Agostinho Neto (1922-1979) et Eduardo Mondlane (1920-1969). Des figures majeures des Black Panthers et du mouvement Black Power, dont Huey Newton (1942-1989), Fred Hampton (1948-1969) et Stokely Carmichael (Kwame Ture) (1941-1998), en font aussi partie.

    Par ailleurs, James Baldwin (1924-1987), à la fois ami de Martin Luther King Jr (1929-1968) et admirateur des Panthères noires, s’en était rapproché au début des années 1970 – il suffit de lire son livre No Name in the Street. Aucune autre tradition théorique ou politique ayant abordé la question de la domination raciale ne peut s’enorgueillir d’une aussi brillante constellation d’écrivains, d’intellectuels et de révolutionnaires.

    Jonah Birch – La question de savoir si W. E. B. Du Bois était marxiste fait débat, non ?

    ­ Jeff Goodwin – Jusqu’à récemment, en réalité, il n’y avait en réalité aucune controverse sur ce point. Tout le monde – du moins à gauche – reconnaissait que Du Bois était devenu un socialiste marxien bien avant d’écrire, à l’âge de soixante-cinq ans, son ouvrage majeur, Black Reconstruction in America, ainsi que les nombreux écrits radicaux qui ont suivi. On peut même déceler des influences marxistes et socialistes dans ses travaux antérieurs.

    Le marxisme de Du Bois est évident dans son autobiographie publiée à titre posthume. Avec le temps, il s’est rapproché du mouvement communiste – jusqu’à devenir un fervent stalinien – et a officiellement rejoint le Parti Communiste en 1961, à l’âge de quatre-vingt-treize ans, bien que ce dernier ait été considérablement affaibli par le maccarthysme.

    Récemment, un groupe de sociologues libéraux a vigoureusement nié ou minimisé cette réalité. Ils ont élaboré ce qu’ils appellent la « sociologie Du Boisienne », une relecture qui expurge toute trace de marxisme – un véritable blanchiment idéologique, pour ainsi dire. Il n’est pas surprenant que ce groupe assimile le marxisme à un « réductionnisme de classe ». Ceux et celles qui s’intéressent à ce débat peuvent consulter un échange entre moi-même et l’un de ces faux « Du Boisiens » dans Catalyst. J’ai écrit ma défense du marxisme noir en réponse à ce négationnisme, qui repose sur une profonde ignorance de Du Bois et de la tradition marxiste noire.

    Jonah Birch – Les questions de race et d’ethnicité n’ont-elles pas été abordées par un large éventail de marxistes issus de différentes races et nationalités ?

    Jeff Goodwin – Bien sûr. Le marxisme noir n’est qu’une partie – même si je pense que c’est la plus fascinante – d’une tradition marxiste plus large, multiraciale et multinationale, qui cherche à analyser la domination raciale ainsi que l’oppression ethnique et nationale, y compris le colonialisme.

    Cette tradition inclut des marxistes classiques comme Rosa Luxemburg (1871-1919) et Vladimir Lénine (1870-1924), mais aussi des penseurs tels que José Carlos Mariátegui (1894-1930), marxiste péruvien qui a écrit sur la « question indienne » en Amérique latine, et Kamekichi Takahashi (1891-1970), un économiste japonais. Elle englobe également des intellectuels sud-asiatiques, comme M. N. Roy (1887-1954) et A. Sivanandan (1923-2018), parmi bien d’autres.

    Elle inclut aussi Ho Chi Minh (1890-1969), qui avait des choses très intéressantes à dire sur le racisme européen, comme vous pouvez l’imaginer.

    Cette tradition marxiste s’est également développée parmi des intellectuels blancs européens et nord-américains, tels que Otto Bauer (1881-1938), Max Shachtman (1904-1972), qui a écrit sur la race aux États-Unis, et Herbert Aptheker (1915-2003), ami et exécuteur littéraire de W. E. B. Du Bois (1868-1963), qui a écrit un ouvrage majeur sur les révoltes d’esclaves aux Etats-Unis, American Negro Slave Revolts (1943).

    Elle s’étend également à des figures plus récentes comme Éric Hobsbawm (1917-2012), Theodore Allen (1919-2005) et Benedict Anderson (1936-2015), célèbre pour son concept de la nation en tant que « communauté imaginée », une idée que l’on peut aussi appliquer à la race et à l’ethnicité.

    Enfin, cette tradition comprend des intellectuels sud-africains blancs qui ont participé à la lutte contre l’apartheid, notamment Martin Legassick (1940-2016) et Harold Wolpe (1926-1996).

    Jonah Birch – La tradition marxiste noire est-elle toujours vivante ?

    Jeff Goodwin – Absolument ! De nombreux intellectuels contemporains continuent d’enrichir cette tradition. Parmi eux, on peut citer l’historienne Barbara Fields (née en 1947), ainsi que Adolph Reed (né en 1947) et son fils Touré Reed (né en 1971). D’autres figures notables incluent Kenneth Warren, Zine Magubane, Cedric Johnson, August Nimtz, Preston Smith, ainsi que le philosophe de Harvard Tommie Shelby (né en 1967), qui se définit lui-même comme un « marxiste afro-analytique ». Et ce ne sont là que quelques intellectuels basés aux États-Unis.

    Jonah Birch – Qu’en est-il de Cedric Robinson (1940-2016), auteur du célèbre ouvrage intitulé Marxisme Noir en 1983 ? N’est-ce pas lui qui a popularisé le terme « marxisme noir » ?

    Jeff Goodwin – Oui, ironiquement, mais il n’était pas le seul. Je dis « ironiquement » parce que Robinson était un farouche opposant au marxisme. Cedric Robinson (1940-2016), auteur de Marxisme Noir : La formation de la tradition radicale noire (Éditions Entremonde, 2023), a contribué à populariser le terme, sans pour autant l’adopter dans une perspective marxiste. Il considérait que le marxisme, à l’image de la culture « occidentale » dans son ensemble, était fondamentalement aveugle au racisme, voire intrinsèquement raciste, et que ses catégories d’analyse ne pouvaient s’appliquer aux sociétés non européennes. Pour Robinson, comme pour les sociologues « Du Boisiens » que j’ai mentionnés, il n’existait qu’une seule forme de marxisme : un marxisme réductionniste, centré exclusivement sur la classe au détriment des autres formes d’oppression.

    Mais parce que Robinson a écrit un livre intitulé Black Marxism, je pense que beaucoup de gens supposent qu’il est lui-même marxiste ou pro-marxiste. Or, rien n’est plus faux. Apparemment, Robinson ne voulait même pas appeler son livre Black Marxism, mais je crois que son éditeur a pensé qu’il se vendrait mieux avec ce titre.

    Marxisme noir présente de nombreux défauts, notamment une mauvaise interprétation de la pensée des marxistes noirs actuels, en particulier des idées de Du Bois (1868-1963) et de C. L. R. James (1901-1989). Le point de vue de Robinson sur Du Bois en tant que prétendu critique du marxisme est basé sur une lecture tronquée de l’œuvre de Du Bois et sur une interprétation profondément erronée de Black Reconstruction in America. Son point de vue sur Du Bois est similaire à celui des sociologues « Du Boisiens ». Robinson prétend, sans aucune preuve, que Du Bois et James ont abandonné le marxisme, ce qui leur a permis de découvrir ce qu’il appelle la « tradition radicale noire ». Mais il s’agit là d’une pure fiction : ni Du Bois ni James n’ont abandonné le marxisme.

    L’engagement de Du Bois au sein du marxisme et du mouvement communiste n’a fait que s’approfondir au fil du temps, même après le célèbre discours de Nikita Khrouchtchev (1894-1971) en 1956 dénonçant les crimes de Joseph Staline (1878-1953) et l’invasion soviétique de la Hongrie la même année. Comme je l’ai mentionné, il a rejoint le Parti Communiste très tard dans sa vie, quelques années seulement avant sa mort. C’est assez étrange, si l’on y réfléchit, pour quelqu’un qui aurait renoncé au marxisme.

    Jonah Birch – On entend souvent parler aujourd’hui de la « tradition radicale noire ». De quoi s’agit-il exactement et quel est son lien avec le marxisme noir ?

    Jeff Gookdwin – Cela dépend de la personne à qui l’on pose la question ! Le sous-titre du livre de Cedric Robinson (1940-2016), Marxisme Noir, est La formation de la tradition radicale noire. Lorsque j’ai découvert ce titre, j’ai d’abord pensé que Robinson établissait un lien direct entre marxisme noir et tradition radicale noire, voire qu’il considérait que les marxistes noirs faisaient partie intégrante de cette tradition. Et cela aurait été logique.

    Mais pour Robinson, il n’y a aucun lien entre les deux. Le marxisme est essentiellement et à jamais européen et raciste, tandis que la tradition radicale noire est essentiellement et à jamais panafricaine et antiraciste. Robinson insiste donc sur le fait que le marxisme n’a rien à offrir aux antiracistes. Comment le pourrait-il, si le marxisme fait partie de la culture occidentale, qui est irrémédiablement raciste ?

    Dans la réalité, les penseurs noirs et les militants révolutionnaires ont largement puisé dans le marxisme pour analyser et combattre le racisme, l’impérialisme et le colonialisme. W. E. B. Du Bois (1868-1963) et C. L. R. James (1901-1989) en sont d’excellents exemples. Ils sont au cœur de la tradition radicale noire, au sens où l’on entend ce terme, tout comme les autres marxistes noirs que j’ai mentionnés.

    J’inclurais également dans cette tradition les non-marxistes qui voient et soulignent néanmoins la manière dont le capitalisme est impliqué dans l’oppression et l’inégalité raciales, et qui sont donc anticapitalistes, sans être nécessairement révolutionnaires. Je pense à diverses personnalités sociales-démocrates et chrétiennes-sociales comme A. Philip Randolph (1889-1979), Chandler Owen (1889-1967), Eric Williams (1911-1981) – un élève de C. L. R. James –, Bayard Rustin (1912-1987), Ella Baker (1903-1986) et, bien sûr, Martin Luther King Jr. (1929-1968). Baker, qui a participé à la fondation du Student Nonviolent Coordinating Committee (SNCC) en 1960, était d’ailleurs proche des marxistes. Toutes ces personnalités méritent assurément une place dans la tradition radicale noire.

    Jonah Birch – Vous suggérez donc que ce qui distingue les radicaux noirs des autres antiracistes – les antiracistes libéraux et les nationalistes noirs – c’est leur anticapitalisme ?

    Jeff Goodwin – Oui, le principal critère de distinction est l’anticapitalisme. Nous devons comprendre la tradition radicale noire comme étant à la fois antiraciste et anticapitaliste. Les radicaux pensent que les deux doivent aller de pair. Je ne vois pas comment on peut se dire radical dans ce monde si on ne s’oppose pas par principe au capitalisme.

    Pour cette raison, je placerais également certains nationalistes et anticolonialistes noirs, mais certainement pas tous, dans la tradition radicale noire. Les nationalistes qui soutiennent le capitalisme – y compris le « capitalisme noir » – cautionnent par essence l’exploitation et l’inégalité. Il n’y a rien de radical dans cela. C’est la thèse centrale de Frantz Fanon dans Les damnés de la terre. Il mettait en garde contre la bourgeoisie noire – ou la bourgeoisie nationale, comme il l’appelait. Contrairement à Robinson, je ne pense pas que l’antiracisme et l’anticolonialisme fassent à eux seuls de vous un radical. Il y a évidemment beaucoup d’antiracistes et de nationalistes anticoloniaux élitistes et autoritaires.

    Jonah Birch – Vous placeriez Martin Luther King Jr dans la tradition radicale noire également ?

    Jeff Goodwin – Absolument. Dans les dernières années de sa vie, King a exprimé de plus en plus ouvertement son rejet du capitalisme et son adhésion au socialisme démocratique. Son parcours intellectuel l’avait mis en contact avec de nombreux penseurs socialistes chrétiens et leurs écrits. La thèse de doctorat de King traite de deux théologiens de gauche, Paul Tillich (1886-1965) et Henry Nelson Wieman (1884-1975).

    Le chercheur Matt Nichter a récemment mis en lumière le rôle joué par de nombreux socialistes, communistes et ex-communistes dans la Southern Christian Leadership Conference de King. Celui-ci soutenait également fortement le mouvement ouvrier, et les syndicats les plus radicaux du pays l’ont soutenu. Lorsqu’il a été assassiné, il était aux côtés des travailleurs de l’assainissement en grève à Memphis.

    King n’a jamais cédé à l’anticommunisme primaire (red-baiting) et se méfiait des libéraux anticommunistes. Il appréciait le soutien des communistes au mouvement des droits civiques. L’un de ses derniers grands discours fut un hommage à Du Bois, à l’occasion du centième anniversaire de sa naissance. Il y dénonçait ceux qui minimisaient ou occultaient l’engagement communiste de Du Bois, estimant que cela ne faisait que renforcer les stéréotypes négatifs sur le socialisme et le communisme.

    En fait, je pense que King doit être considéré comme l’un des plus grands socialistes de l’histoire des Etats-Unis. Dans sa lutte contre la pauvreté, King en est venu à défendre un revenu garanti pour tous, non pas au niveau du seuil de pauvreté, mais au niveau du revenu médian du pays. Une telle proposition soulève évidemment des questions pratiques : les travailleurs gagnant moins que ce revenu garanti pourraient être incités à quitter leur emploi pour en bénéficier ! Mais cette proposition illustre clairement la haine de King non seulement pour la pauvreté, mais aussi pour tout système économique qui prive les gens des ressources matérielles dont ils ont besoin pour s’épanouir et pas seulement pour survivre.

    Jonah Birch – Les marxistes noirs contemporains semblent particulièrement critiques à l’égard de ce qu’ils appellent le « réductionnisme racial ». Qu’est-ce que le réductionnisme racial ?

    Jeff Goodwin – Le terme est surtout connu grâce au livre de Touré Reed paru en 2020, Toward Freedom : The Case Against Race Reductionism, bien que d’autres l’aient également utilisée. Elle est basée sur la tendance libérale à séparer la classe du racisme, à considérer le racisme comme déconnecté de l’exploitation du travail en particulier. Cela contraste fortement avec un principe majeur du marxisme noir, qui considère que l’exploitation du travail et l’exclusion systémique des emplois mieux rémunérés sont au cœur de l’oppression raciale.

    Les libéraux séparent souvent le racisme de la classe et utilisent ensuite le racisme dans un sens général et abstrait – en tant que préjugé irrationnel – pour expliquer l’oppression raciale. C’est encore une fois un argument idéaliste : le racisme en tant qu’idée est à l’origine de l’oppression des Noirs. Si le réductionnisme de classe – que, comme nous l’avons vu, les marxistes noirs rejettent catégoriquement – nous conseille d’oublier la domination raciale, les réductionnistes de race nous conseillent d’oublier les divisions de classe et l’exploitation de classe. Il est donc évident que les marxistes noirs et les radicaux noirs s’opposent à cette évolution théorique.

    En d’autres termes, le concept de race devient réductionniste et idéologique lorsqu’il occulte les divisions de classe et l’exploitation au sein d’un groupe racial, ainsi que les intérêts de classe communs qui transcendent les groupes raciaux et constituent une base potentielle pour la solidarité de classe. De même, l’utilisation du racisme ou des idées racistes comme explication devient réductrice si le racisme est déconnecté des intérêts de classe.

    Oliver Cromwell Cox (1901-1974), un important sociologue marxiste noir, disait que si les croyances seules suffisaient à opprimer une race, les croyances des Noirs à l’égard des Blancs devraient être aussi puissantes que les croyances des Blancs à l’égard des Noirs. Mais cela n’est vrai que si l’on oublie la classe et le pouvoir de l’État. Dans le même ordre d’idées, Stokely Carmichael (Kwame Ture) (1941-1998) résumait cette idée ainsi : « si un Blanc veut me lyncher, c’est son problème. Mais si l’homme blanc a le pouvoir de me lyncher, alors et seulement alors, c’est mon problème ».

    Cox et Carmichael ne font que constater l’évidence : les idées déconnectées du pouvoir sont impuissantes. Tout cela ne veut pas dire que la race et le racisme n’ont jamais d’importance. Ce n’est évidemment pas le cas. Le racisme peut être très important et persistant précisément lorsqu’il est lié aux intérêts matériels de classes et d’États puissants. Il s’agit là d’un principe central du marxisme noir.

    Jonah Birch – Je souhaite vous interroger, pour finir, sur le concept de « capitalisme racial ». C’est une autre expression que l’on entend beaucoup ces jours-ci à gauche. S’agit-il d’un concept développé par les marxistes noirs ? Et qu’est-ce que cela signifie exactement ?

    Jeff Goodwin – Les marxistes ont effectivement développé ce terme, mais permettez-moi de commencer par dire que beaucoup d’encre a été gaspillée pour tenter de définir cette expression. Aucun des grands marxistes noirs dont nous avons tant appris n’a jamais utilisé cette expression – ni Du Bois, ni James, ni Cox, ni Fanon, ni Rodney, ni Hall, ni Nkrumah, ni Cabral. Il est donc manifestement possible de parler, et de parler avec perspicacité, de race, de classe, de capitalisme et d’oppression sans utiliser ce terme. Le simple fait d’associer les mots « racial » et « capitalisme » ne garantit pas, comme par magie, que vous comprenez la relation entre le capitalisme et le racisme. Bien sûr, je ne suis pas le premier à le souligner.

    Le terme a été forgé par des marxistes sud-africains pendant l’apartheid. Marcel Paret et Zach Levenson ont montré qu’un professeur de Berkeley, Bob Blauner (1929-2016), l’avait utilisé dès 1972, mais c’est avec des figures comme Neville Alexander (1936-2012), Martin Legassick (1940-2016) et Bernard Magubane (1930-2013) que le concept s’est véritablement diffusé dans les années 1970-1980. Leur point de vue était que le capitalisme étant le fondement de l’oppression raciale en Afrique du Sud, la lutte contre l’apartheid devait être anticapitaliste tout en étant une lutte pour les droits démocratiques.

    Cette approche s’opposait à celui du Congrès national africain (ANC) de Nelson Mandela (1918-2013) et du Parti Communiste sud-africain. Ceux-ci soutenaient que la lutte pour le socialisme devait être reportée jusqu’à ce qu’une révolution démocratique – une « révolution démocratique nationale », comme ils l’appelaient – ait renversé l’apartheid. Mais cela implique, de manière peu plausible, que l’apartheid n’avait que peu ou pas de rapport avec le capitalisme et l’exploitation des travailleurs noirs. En réalité, l’ANC a fini par abandonner toute perspective socialiste, laissant perdurer les inégalités économiques après la fin du régime ségrégationniste. Quoi qu’il en soit, pour les marxistes noirs, l’expression « capitalisme racial » fait référence au fait que le capitalisme a été le fondement de divers types d’oppression raciale dans les sociétés du monde entier.

    Pourtant, de nombreuses personnes croient à tort que le « capitalisme racial » est une idée de Cedric Robinson. S’ils se donnaient la peine de lire son livre, ils verraient qu’il n’utilise pratiquement pas ce terme. Et Robinson – qui, encore une fois, était hostile au marxisme – utilisait le terme très différemment des marxistes noirs. En fait, il comprend le terme d’une manière réductionniste sur le plan racial. Pour Robinson, le capitalisme n’est qu’une autre manifestation de la culture occidentale séculaire, et il est donc intrinsèquement raciste. Pour lui, le capitalisme ne génère pas de systèmes d’oppression raciale, comme l’affirment les marxistes noirs.

    Au contraire, le caractère raciste de la culture occidentale, qui remonte à plusieurs siècles, garantit en quelque sorte que tout ordre économique qui lui est associé – féodalisme, capitalisme, socialisme – sera également raciste.

    Il s’agit là encore d’un argument idéaliste. Les idées, en l’occurrence celles de la culture occidentale, reproduisent constamment l’oppression raciale à partir d’un pouvoir qui leur est propre, d’abord en Europe, puis dans le monde entier. Mais comment ces idées sont-elles si puissantes ? Cela pourrait-il être lié aux intérêts matériels des classes et des États puissants, comme l’affirment les marxistes noirs ? Robinson fait parfois des gestes dans ce sens, mais la plupart du temps, il ne le dit pas. Pour lui, les idées elles-mêmes sont toutes puissantes. Ce n’est tout simplement pas une explication sérieuse du racisme.

    Je dois souligner que de nombreux libéraux semblent apprécier l’expression « capitalisme racial ». Plus que quiconque, ils ont largement contribué à sa diffusion ces dernières années, notamment dans les universités. Les libéraux utilisent cette expression pour désigner une économie dans laquelle les employeurs pratiquent la discrimination à l’encontre des Noirs et des autres minorités. Leur monde idéal est celui d’un capitalisme non racial – l’exploitation du travail sans discrimination. Cet idéal est très éloigné de la vision marxiste noire du socialisme.

    Mais au-delà des termes employés, l’enjeu central reste notre compréhension du capitalisme, de la domination raciale et des liens entre les deux. Que l’on utilise ou non l’expression « capitalisme racial » importe peu. La tradition marxiste noire montre qu’il est possible d’analyser ces dynamiques sans recourir à ce concept. Cette expression n’apporte aucune clarté supplémentaire et, selon son usage, elle peut même induire en erreur, en particulier lorsqu’elle est vidée de sa dimension anticapitaliste.

    Il est donc essentiel de comprendre précisément en quoi le capitalisme a été, et demeure, le principal moteur de la #domination_raciale. Autrement dit, on ne peut éradiquer le racisme sans s’attaquer à la structure même du capitalisme, en le démantelant ou, à tout le moins, en le régulant fortement. Tel est le message central de la tradition marxiste noire.

    https://www.contretemps.eu/capitalisme-racisme-marxisme-noire-jeff-goodwin
    #racisme #Black_Marxism #travail #exploitation

    ping @reka @karine4

  • New report predicts surge in unexplained migrant worker deaths in Saudi Arabia

    A FairSquare report published today has found that there is a critical absence of effective policies and processes to determine the cause of migrant worker deaths in Saudi Arabia, and concluded that the surge of construction associated with projects such as NEOM and the 2034 men’s World Cup will in all likelihood lead to thousands of unexplained deaths of low-paid foreign workers in the country.

    A separate, independent investigation by Human Rights Watch, also released today, found that Saudi authorities have failed to adequately protect workers from preventable deaths, investigate workplace safety incidents, and ensure timely and adequate compensation for families.

    “Hundreds of thousands of young men, many of whom have young families, are being pitched into a labour system that poses a serious risk to their lives, a medical system that doesn’t have the capacity to determine the cause of their deaths, and a political system that doesn’t appear to either protect them or find out how they died, let alone compensate the families shattered by Saudi Arabia’s negligence,” said FairSquare co-director James Lynch.

    “While FIFA praises Saudi Arabia to the rafters and highly-paid western law firms generate vast profits for curating Saudi’s reputation, children in places like Nepal grow up without their fathers and never even learn how they died.”

    Underlying Causes: unexplained migrant worker deaths in Saudi Arabia is based on medical and government documentation relating to the deaths of 17 Nepali men in Saudi Arabia in 2023 and 2024 and a comprehensive examination of government data and peer-reviewed articles that address serious shortcoming in both occupational health and safety and medico-legal investigations in Saudi Arabia. The report also documents the emotional and economic impact of the deaths on the men’s families, most of whom received no meaningful information on how their loved ones died, and none of whom received any compensation from Saudi Arabia.

    We have loans. We have taken loans from the village money lenders. We have 1 million rupees [$7250] that we took to pay for my medical bills. I don’t have to say more. I just need help.” 22-year old widow of Surya Nath

    The 17 men whose deaths are investigated in the report were aged between 23 and 57 and all worked in low-paid labour-intensive sectors of the economy. Five died in workplace accidents, and 12 died from diseases or conditions. In cases of five deaths resulting from workplace accidents, families received no information to suggest that investigations had taken place, despite varying amounts of circumstantial evidence indicating that employer negligence may have been a factor. The families of 8 of the 12 men whose deaths did not result from workplace accidents had no medical documentation and no information on the specific cause of their family member’s death.

    “They are forcing me to give my small house to them if I can’t pay the money back. Three or four moneylenders are pressuring me to give them my house. Whom should I give it to? If I can’t pay it soon, I’ll be homeless.” Father of 28-year-old construction worker Arbind Kumar Sah, killed by a vehicle that struck him while he was working. His death certificate states incorrectly that he was killed in a fall.

    The case of 39-year old Badri Bhujel sheds light on the serious failings in Saudi Arabia’s systems to certify deaths. Bhujel worked as a machine operator for Samsung C&T, a contractor constructing nearly 30km of tunnels for the proposed city of NEOM, in the north west of Saudi Arabia. According to a hospital-issued death certificate seen by FairSquare, the cause of Bhujel’s death on 11 April 2024 was “alveolar and parietoalveolar conditions”, and it also notes that Bhujel had been diagnosed with pulmonary tuberculosis two days prior to his death. This diagnosis is consistent with accounts given by Bhujel’s colleagues, who told FairSquare that five days before his death Bhujel suddenly vomited large amounts of blood while at work and was taken to hospital by ambulance. However, the death certificate issued by the Ministry of Interior states only that Bhujel died from a “natural death” and includes none of the information reported by the doctors who treated Bhujel.

    According to peer-reviewed medical research, “respiratory diseases are frequent in tunnel workers” and result from “a variety of exposures, including total and silica dust, diesel exhaust fumes and nitrogen dioxide.” FairSquare wrote to Samsung C&T on 20 March 2025 to inquire if they had initiated any investigation into the circumstances of Badri Bhujel’s death, but at the time of publication they have not responded.

    The report found numerous structural and systemic problems in the manner in which Saudi Arabia’s medico-legal system investigates deaths and almost complete lack of transparency over the numbers and causes of non-Saudi deaths:

    - Saudi Arabia’s government ministries provide no information that allows for meaningful analysis of the numbers and circumstances of deaths.

    – Death certification documents issued by the Ministry of Interior in cases of deaths of non-Saudi Arabian nationals often do not reflect information contained on medical death certificates and appear to state the cause of death in all non-violent deaths as “natural death”.

    - A 2019 study by a Saudi pathologist examined all death certificates from a Riyadh hospital between 1997 and 2016 and found that in 100% of cases the cause of death was “either incorrect or absent” and that in 75% of cases there was no cause of death at all.

    – A 2022 peer-reviewed academic paper by five physicians from King Saud University, described how ”the medical environment [in Saudi Arabia] is generally opposed to autopsy” and found that “there is no system for medical autopsies and no training program that trains pathologists to do medical autopsy.”

    “It’s very difficult for me now. We don’t have a person to earn money now. How can I feed my children? They all are small” Widow of Sitaram Das, who left behind five children all under 15.

    https://www.youtube.com/watch?v=Z-IZa32q5kE

    https://fairsq.org/saudi-arabia-migrant-deaths
    #travailleurs_étrangers #Arabie_Saoudite #exploitation #migrations #décès #rapport #mourir_au_travail

  • Comment les #passeurs profitent des politiques migratoires restrictives dans les #Balkans

    Les #réseaux_criminels étendent leur mainmise sur la route migratoire des Balkans. De plus en plus de passeurs parviennent à exploiter les politiques frontalières de l’Union européenne.

    Dans les zones frontalières de la #Serbie, de la #Bosnie et de la #Hongrie, la dynamique migratoire est en constante évolution. Alors que les camps de détention aux frontières ont été fermés et que les politiques frontalières de l’Union européenne (UE) deviennent de plus en plus restrictives, les migrants empruntent des itinéraires toujours plus dangereux, contrôlés par des réseaux de trafic toujours plus sophistiqués.

    C’est le constat fait par de nombreuses ONG qui travaillent avec les migrants le long de ces itinéraires.

    Milica Svabic, de l’organisation KlikAktiv, une ONG serbe qui développe des politiques sociales, explique que « malheureusement, de plus en plus de migrants ont fait état d’#enlèvements, d’#extorsions et d’autres formes d’#abus de la part de passeurs et de groupes criminels ces derniers mois. »

    Selon elle, des groupes de passeurs afghans opèrent actuellement aux frontières de la Serbie avec la Bosnie et la Hongrie. #KlikAktiv a ainsi recueilli des témoignages d’abus commis aux deux frontières.

    Le paysage changeant des réseaux de passeurs

    En Serbie, ces changements sont frappants. Les camps de fortune ont disparu des zones frontalières. Désormais, les personnes migrantes se retrouvent cachées dans des #appartements_privés dans les centres urbains et ne se déplacent plus que la nuit.

    Les bandes criminelles afghanes et des réseaux locaux ont pris le contrôle à travers une #logistique complexe, clandestine et dangereuse.

    Milica Svabic a expliqué à InfoMigrants que son organisation a également documenté « des cas de migrants enlevés et retenus dans des lieux isolés (généralement des logements privés) jusqu’à ce que leur famille paie une #rançon pour leur libération ». Elle précise que cette rançon s’élève souvent à plusieurs milliers d’euros.

    La plateforme d’investigation Balkan Investigative Reporting Network, le #BIRN, a récemment documenté comment des membres du #BWK, un gang afghan notoire opérant en Bosnie, ont retenu des demandeurs d’asile en otage dans des camps en pleine #forêt, en exigeant des rançons de leurs proches, tout en les soumettant à d’horribles #sévices, y compris des #viols et de la #torture. Ces #agressions sont parfois filmées et envoyées aux familles comme preuve de vie et moyen de pression.

    Rados Djurovic, directeur de l’ONG serbe #Asylum_Protection_Center, confirme que les passeurs ont recours à des #appartements et d’autres lieux tenus secrets dans les grandes #villes pour y cacher des migrants, les maltraiter et organiser le passage des frontières.

    « Ces opérations sont devenues de plus en plus violentes, les passeurs ayant recours à la force pour imposer leur contrôle et obtenir des #pots-de-vin. Ils enlèvent des personnes, les retiennent dans ces appartements et extorquent de l’argent à leurs familles à l’étranger », ajoute-t-il.

    D’autres groupes de défense des droits humains et des experts en migration rapportent des cas similaires.

    Un rapport du #Mixed_Migration_Center (MMC) relate des témoignages de #vol, de #violence_physique et d’extorsion. Roberto Forin, du MMC, souligne toutefois que « le rapport n’identifie pas spécifiquement les groupes armés d’origine afghane comme étant les auteurs de ces actes ».

    L’impact des politiques frontalières et des #refoulements

    Le renforcement des mesures de sécurité le long des frontières expliquerait en partie cette évolution.

    Un porte-parole du Border Violence Monitoring Network (BVMN) explique que « l’apparition de ces groupes est simplement la conséquence de la sécurisation croissante des régions frontalières dans toute l’Europe. Alors que les politiques frontalières européennes déploient des méthodes de plus en plus violentes pour empêcher la migration, les migrants n’ont d’autre choix que de recourir à des méthodes informelles pour franchir les frontières ».

    Ce point de vue est partage par le Mixed Migration Center.

    Le réseau BVMN ajoute qu’en fin de compte, « ce sont les personnes en déplacement qui sont les plus touchées par la violence que ce soit de la part des autorités publiques ou des groupes qui prétendent les aider dans leur périple ».

    Roberto Forin du MMC prévient que « la violence et les restrictions aux frontières exacerbent la #vulnérabilité des migrants à l’#exploitation et aux abus ».

    Rados Djurovic du Asylum Protection Center souligne également le « lien direct entre les pratiques de refoulement à la frontière hongroise et l’augmentation du trafic de migrants, tant en termes d’ampleur que de violence ».

    « Par peur des refoulements et de la violence, les migrants évitent les institutions et les autorités de l’État et font confiance aux passeurs, qui exploitent souvent cette confiance », ajoute Milica Svabic, de KlikAktiv.

    Les Etats concernés dans une forme de #déni

    Le rapport du BIRN montre que des membres du #gang afghan BWK possèdent des documents d’identité délivrés par l’UE sur la base du statut de protection qui leur aurait été accordé par l’Italie.

    Selon le BIRN, certains membres du gang pourraient avoir utilisé ces documents pour franchir sans encombres les frontières dans les Balkans et échapper aux autorités. Contacté par InfoMigrants, les autorités italiennes ont refusé de commenter ces allégations.

    Plus largement, les Etats concernés par des accusations de refoulement ou de négligence le long de leurs frontières nient avec véhémence toute #responsabilité. Cette posture pourrait encourager un sentiment d’#impunité chez les passeurs.

    Les migrants se retrouvent ainsi dans un cercle vicieux. Des demandeurs d’asile déclarent avoir été battus par des forces de l’ordre. Ils se retrouvent ensuite aux mains de #bandes_criminelles qui les soumettent à d’autres #traitements_inhumains.

    Lawrence Jabs, chercheur à l’université de Bologne, affirme dans l’enquête du BIRN qu’il existe « un lien certain entre les refoulements et les prises d’otages ».

    Les conclusions du BIRN mettent en lumière un problème plus général dans les Balkans : le #crime_organisé prospère dans les régions où l’application de la loi est violente et où l’obligation de rendre des comptes semble absente. Dans certains cas, des membres du BWK se seraient infiltrés dans des #camps_de_réfugiés gérés par l’État via l’intermédiaire d’informateurs locaux, qui auraient informé le gang des passages de frontière à venir.

    En octobre 2024, plusieurs membres présumés du BWK ont été arrêtés pour avoir enlevé des migrants turcs et filmé leur torture.

    La police bosniaque décrit les opérations du BWK comme « bien établies et très rentables », certains individus associés au réseau détenant des comptes bancaires avec plus de 70 000 euros de dépôts.

    L’enquête du BIRN décrit comment un gang dirigé par des migrants afghans bénéficie d’une certaine protection en Italie. De nombreux experts en matière de migration soulignent également que la nature de ces gangs est par définition transnationale.

    Selon Rados Djurovic du Asylum Protection Center, « ces réseaux ne sont pas uniquement constitués de ressortissants étrangers. Ils sont souvent liés à des groupes criminels locaux. Il arrive même que des migrants fassent passer de la #drogue pour d’autres, toujours avec le soutien de la population locale ».

    Les bandes criminelles s’appuient aussi sur des chauffeurs et des fixeurs locaux pour faciliter le passage des frontières.

    Rados Djurovic explique à InfoMigrants que ces groupes « impliquent à la fois des populations locales et des réfugiés. Chaque personne a son rôle ». Aussi, son organisation a « documenté des cas de personnes réfugiées voyageant légalement au sein de l’UE pour rejoindre ces groupes en vue d’un gain matériel. »

    Réponse de la police

    Le 14 avril, deux corps de migrants ont été retrouvés près d’un cimetière à Obrenovac, dans la banlieue de Belgrade, la capitale serbe.

    La forêt qui entoure le cimetière est devenue un campement informel exploité par des #passeurs_afghans. Les victimes seraient des ressortissants afghans poignardés à mort. Deux autres migrants ont été blessés, l’un au cou et l’autre au nez.

    Milica Svabic précise que « des incidents similaires se sont produits par le passé, généralement entre des groupes de passeurs rivaux qui se disputent le territoire et les clients ».

    Selon Rados Djurovic, bien qu’il y ait une volonté politique de lutter contre les réseaux criminels et la migration irrégulière, le souci de préserver une bonne image empêche un véritable engagement pour s’attaquer aux causes profondes.

    Il explique que la nature lucrative de l’activité et l’implication de la population locale rendent « presque impossible le démantèlement de ces réseaux ».

    La #dissuasion plutôt que la #protection

    Malgré les efforts des ONG, le soutien institutionnel reste inadapté. « Au lieu de se concentrer uniquement sur la lutte contre la migration irrégulière et le trafic de migrants, les institutions devraient développer des mécanismes pour soutenir ceux qui ont besoin de protection », estime Rados Djurovic.

    Il rappelle que « les routes migratoires ont changé. Elles ne sont plus visibles pour les médias, le public, les institutions et dans les camps. Mais cela ne signifie pas que les gens ne continuent pas à traverser (les frontières) ».

    Cette évolution coïncide avec la fermeture de camps d’accueil de migrants situés le long des principales routes de transit. « Sur 17 camps, seuls cinq fonctionnent encore, et aucun n’est situé sur les principaux axes de transit. Il n’existe plus de camp opérationnel dans toute la région de Voïvodine, dans le nord de la Serbie, à la frontière de l’UE ».

    Or, sans accès à un logement et confrontés à des expulsions régulières, les migrants n’ont que peu d’options. « Cela renforce les passeurs. Ces derniers comblent alors le vide en proposant des logements comme un service payant », observe Rados Djurovic.

    Et les ONG ne peuvent combler l’absence de structures étatiques. Roberto Forin, du Mixed Migration Center, constate que « si certaines ONG fournissent un soutien juridique et psychosocial, la couverture n’est pas permanente et de nombreux migrants ne sont pas au courant des services disponibles ». De plus, les travailleurs humanitaires s’exposent aux dangers des bandes criminelles, limitant ainsi leur champ d’action.

    Enfin, la Serbie a pour objectif de rejoindre l’UE et cherche à s’aligner sur les politiques migratoires européennes. En ce sens, montrer que la frontière serbe est forte est devenu une priorité.

    Selon Rados Djurovic, le Serbie veut « marquer des points sur la question de la migration ». Ainsi « ils peuvent prétendre que le recours à la violence, à la police des frontières et aux opérations conjointes stoppe la migration, même si ce n’est pas vrai. Tout le monde y gagne : les personnes qualifiées d’ »étrangères" sont ciblées et la lutte contre l’immigration devient à la fois politiquement et financièrement lucrative".

    https://www.infomigrants.net/fr/post/64299/comment-les-passeurs-profitent-des-politiques-migratoires-restrictives
    #route_des_Balkans #politiques_migratoires #responsabilité #migrations #réfugiés #frontières #fermeture_des_frontières #criminalité

    ping @karine4

  • SPD opfert Acht-Stunden-Tag für Koalition mit Merz
    https://www.telepolis.de/features/SPD-opfert-Acht-Stunden-Tag-fuer-Koalition-mit-Merz-10368937.html

    Ein Mann, der trotz später Stunde noch am Schreibtisch arbeitet, symbolisiert die geplante Flexibilisierung der Arbeitszeiten im neuen Koalitionsvertrag der CDU/CSU und SPD. (Bild : Gorgev / Shutterstock.com)

    C’est fait. L’ancien parti ouvrier SPD se prononce pour l’autoristion de journées de travail de durée illimitée et les 48 heures mensuelles. C’est le prix que nous serons tous obligés de payer pour les postes de ministre et secretaire d’état du SPD au sein du gouvernement Blackrock.

    Après avoir détruit le système social allemand par l’Agenda 2010 voici l’étape suivante vers une américanisation de l’Allemagne. Trump et le SPD mènent le même combat contre les classes laborieuses.

    1.5.2025 von Marcus Schwarzbach - SPD-Basis stimmt für Koalition mit CDU. Neues Bündnis plant längere Arbeitszeiten. Gewerkschaften warnen vor Gesundheitsrisiken und kündigen Widerstand an.

    Die Zustimmung der SPD-Basis hat den Weg zur neuen Bundesregierung frei gemacht. Deren Planungen führen schon jetzt zu Kritik. Die unternehmerfreundliche Zusammensetzung des zukünftigen Kabinetts von Friedrich Merz (CDU) kritisiert die Linken-Vorsitzende Ines Schwerdtner. „Mit dieser Abstimmung stützen die SPD-Mitglieder ein Lobbyisten-Kabinett der CDU“, sagte Schwerdtner dem Spiegel.

    Die Planungen zum Arbeitszeitgesetz bestätigen Befürchtungen, die der ehemalige Blackrock-Manager Merz seit seiner Nominierung zum Kanzlerkandidaten bei Beschäftigtenvertretern hervorgerufen hat. Wurde letztes Jahr in Tarifverhandlungen um kürzere Arbeitszeiten gestritten und war vor einigen Monaten die Einführung einer Vier-Tage-Woche Thema in den Medien, kündigt die Merz-Regierung einen anderen Weg an.

    Der Koalitionsvertrag von CDU/CSU und SPD sieht Neuregelungen zur Arbeitszeit vor. Der Acht-Stunden-Tag soll abgeschafft, es soll „die Möglichkeit einer wöchentlichen anstatt einer täglichen Höchstarbeitszeit“ geschaffen werden. Statt täglich acht Stunden soll nun ein wöchentliches Arbeiten von 48 Stunden die Basis sein.

    Die Erfassung von Arbeitszeiten soll bei bestimmten Personenkreisen gar nicht mehr erfolgen. „Vertrauensarbeitszeit ohne Zeiterfassung“ wird „im Einklang mit der EU-Arbeitszeitrichtlinie“ möglich bleiben, so der Koalitionsvertrag.

    Im Wahlkampf nahm die CDU Forderungen aus Unternehmensverbänden gerne auf. Von starren Regelungen wird gesprochen, ohne die Flexibilität des Arbeitszeitgesetzes darzustellen: Denn das Gesetz hat Öffnungsklauseln und viele Regelungslücken, die in den Betrieben zugunsten der Unternehmen umgesetzt werden können.

    So heißt es zwar im § 3 Arbeitszeitgesetz, die tägliche Arbeitszeit „darf acht Stunden nicht überschreiten“ – gleichzeitig bestehende weitgehende Möglichkeiten der Betriebe: Denn die tägliche Arbeitszeit „kann auf bis zu zehn Stunden“ verlängert werden, wenn z. B. es im Durchschnitt vom sechs Monaten acht Stunden täglich sind. Grundsätzliches wird also mit Ausnahmen versehen. Tägliche Arbeitszeiten von 10 Stunden sind gar nicht ausgeschlossen, ein verbindlicher Acht-Stunden-Tag nicht vorgeschrieben.

    Arbeitszeit und Gesundheitsschutz

    Bereits heute sind Verstöße gegen diese Höchstgrenze an der Tagesordnung. Behörden kontrollieren kaum. Betriebsräte berichten von Beschäftigten, die zwölf oder 14 Stunden arbeiten. Statt Regelungen zur Einhaltung des Gesetzes, will die Regierung Bestimmungen noch weiter aufweichen. Die Folgen werden gravierend sein.

    „Die Arbeitszeit ist ein wichtiger Faktor für die Gesundheit und das Wohlbefinden der Beschäftigten“, erläutert Stefani Mehring, Beraterin der Technologieberatung tbs NRW. Zu lange oder zu flexible Arbeitszeiten können zu psychischen Belastungen führen, z. B. Überforderung und Stress zur Folge haben. Die Gefährdungsbeurteilung ist ein zentrales Instrument des Arbeitsschutzes, das Unternehmen nach dem Arbeitsschutzgesetz durchführen müssen. Die Gefährdungsbeurteilung dient dazu, die Gefahren für die Gesundheit der Beschäftigten systematisch zu ermitteln. Ein elementares Thema ist dabei die Arbeitszeit, so Mehring.

    Daraus ergeben sich Forderungen an die Gestaltung der Arbeitszeiten. „Die Reduktion von überlangen Arbeitszeiten durch eine verbesserte Verteilung von Zusatzschichten auf möglichst viele Beschäftigte“ und „eine Reduktion von Zusatzschichten durch eine verbesserte Produktionsplanung“, fordert die Beraterin. Selbst Pausen werden von vielen Unternehmen nicht angemessen eingeplant.

    Eine realistische Personalplanung, eine Verbesserung der Pausengestaltung „durch eine feste Ablöseplanung mittels Springer an Anlagen“, hält Mehring für wichtig. Diese konkreten Probleme der Beschäftigten spielen im Koalitionsvertrag keine Rolle. Wettbewerbsfähigkeit im Unternehmensinteresse ist die dominierende Vorgabe.

    Arbeitszeitgesetz: Anspruch und betriebliche Realität

    Dabei zeigt gerade das Ringen um Dienstzeiten und Schichten: Zielsetzung und Folgen eines Gesetzes können unterschiedlich sein. So hat das Arbeitszeitgesetz nach Paragraf 1 auch den Zweck, den Gesundheitsschutz der Belegschaft zu verbessern und „den Sonntag und die staatlich anerkannten Feiertage als Tage der Arbeitsruhe und der seelischen Erhebung der Arbeitnehmer zu schützen“. Das hindert Aufsichtsbehörden und Arbeitsschutzeinrichtungen jedoch nicht daran, zuzulassen, dass die Realität anders aussieht.

    Das Gesetz sieht eine Sechstagewoche vor, eine Regelung, die dem Gesundheitsschutz widerspricht. Von einem Verbot der Sonntagsarbeit kann nicht gesprochen werden. „Der Anteil der Sonntagsarbeiterinnen und -arbeiter betrug 9,3 Prozent. Personen, die sonntags arbeiten, arbeiten auch häufig am Samstag. 8,3 Prozent der Erwerbstätigen arbeiten ständig oder regelmäßig an beiden Tagen des Wochenendes“, meldet das Statistische Bundesamt.

    Arbeitstage von über zehn Stunden „müssen als hochriskant eingestuft werden“, warnt Amélie Sutterer-Kipping vom Hugo Sinzheimer Institut für Arbeits- und Sozialrecht (HSI) der Hans-Böckler-Stiftung. Zu den Gesundheitsrisiken gehören psychosomatische Beschwerden, Herz- und Kreislauferkrankungen, Magen-Darm-Beschwerden oder Schlafstörungen. „Zudem erhöht sich durch Übermüdung infolge überlanger Arbeitszeiten das Risiko von Arbeitsunfällen“, schreibt die Wissenschaftlerin.

    Gesetze ändern nicht automatisch Tarifverträge und Betriebsvereinbarungen. Gewerkschaften kündigen bereits Gegenwehr an. „Aus den Betrieben bekommen wir die Rückmeldung, dass die Leute das nicht einfach so hinnehmen wollen. Heute ist der Acht-Stunden-Tag ein Grundbedürfnis der Beschäftigten“, erklärt Chaja Boebel im Gespräch mit nd.DieWoche. Die Mehrheit der Mitglieder hat ein klares Verlangen nach einer 35-Stunden-Woche, unterstreicht die Historikerin, tätig beim IG-Metall-Vorstand.

    #Allemagne #travail #libéralisation #exploitation #SPD #politique #droit

  • Sozialwissenschaftlerin zur Spargelernte: „Er sagte: ‚Nirgendwo war es so schlimm wie in Deutschland‘“
    https://taz.de/Sozialwissenschaftlerin-zur-Spargelernte/!6079784

    Les paysans allemands exploitent comme les espagnols et italiens.

    23.4.2025 von Yelizaveta Landenberger - Spargelbauern holen Zigtausende Ern­te­hel­fe­r:in­nen nach Deutschland. Oft herrschen katastrophale Bedingungen, sagt die Expertin Kateryna Danilova.

    Spargelbauern holen Zigtausende Ern­te­hel­fe­r:in­nen nach Deutschland. Oft herrschen katastrophale Bedingungen, sagt die Expertin Kateryna Danilova.
    Luftbild eines Spargelfeldes
    Harte Ernte: Spargelfeld in NRW   Foto: Rupert Oberhäuser/imago

    taz: Frau Danilova, Sie werfen den deutschen Spargelbauern im Jahresbericht der Initiative Faire Landarbeit massive Ausbeutung ihrer Sai­son­ar­bei­te­r:in­nen vor. Wie sieht die aus?

    Kateryna Danilova: In unserem aktuellen Bericht liegt der Fokus vor allem auf den überteuerten und schlechten Unterkünften. Aber wir stellen noch viele andere Probleme fest, wie die Mindestlohnunterschreitung und eine extreme Ausdehnung des Arbeitstages. Hinzu kommt, dass die teils kriminellen Arbeitsvermittlungsstrukturen nicht reguliert sind. Aber wir bekommen auch immer mehr Hinweise auf sexualisierte Ausbeutung.

    taz: In welcher Form?

    Danilova: Es gibt bislang nur Hinweise, da die Betroffenen selbst die Vorfälle nicht melden. Wir erfahren das über ihre Kolleg:innen, durch Zufall, wenn wir in den Betrieben sind, um uns die Arbeitsbedingungen anzusehen. Meist nutzen den Schilderungen nach die festangestellten Vorarbeiter ihre Machtposition aus und zwingen die Beschäftigten zu sexuellen Handlungen.

    taz: Woher kommen Ihre Informationen?

    Danilova: Den Kern unseres Berichts macht aus, was wir in unserer Beratungspraxis und bei unseren Feldaktionen beobachten. Wir gehen an die Feldränder und sprechen dort mit den Saisonarbeiter:innen. Unsere Beobachtungen aus den direkten Gesprächen ergänzen wir durch wissenschaftliche Expertise.

    taz: Wer sind die Menschen, die als Sai­son­ar­bei­te­r:in schuften?

    Danilova: Das sind vor allem Menschen aus Rumänien, die hier im Rahmen einer kurzfristigen Beschäftigung arbeiten, das heißt sozialversicherungsfrei, auf drei Monate begrenzt – extrem prekär. Sie kommen auch aus anderen osteuropäischen Ländern und auch immer mehr aus Drittstaaten, zum Beispiel aus den zentralasiatischen Ländern oder sogar aus Indien oder China.

    taz: Um wie viele Menschen geht es?

    Im ­vergangenen Jahr hatten wir 241.000 Saison­arbeite­r:innen, das ist knapp ein Drittel aller Beschäftigten in der Landwirtschaft. Ohne diese Menschen können Spargel und Erdbeeren nicht geerntet werden. Die Beschäftigten leisten einen unersetzbaren Beitrag – das haben wir auch zu Corona-Zeiten gesehen –, werden aber ausgebeutet.

    taz: Sie sprachen gerade von Unterschreitungen beim Mindestlohn. Der ist doch gesetzlich vorgeschrieben, liegt aktuell bei 12,82 Euro brutto pro Stunde. Wie kann es da zu Verfehlungen kommen?

    Danilova: Nicht alle gearbeiteten Stunden werden festgehalten und bezahlt. Jemand kann 12, 13 oder auch 14 Stunden pro Tag arbeiten und dann nur für 8 davon Lohn bekommen. Oder die Arbeitgeber holen sich ihr Geld über die Wohnkosten zurück. Die Sai­son­ar­bei­te­r:in­nen bekommen zwar die Unterkünfte vom Arbeitgeber zur Verfügung gestellt, aber zu sehr hohen Preisen.

    taz: Wie hoch?

    Danilova: Wir sprechen von Beträgen, die höher sind als in Metropolregionen in Deutschland, und das für Container in einem brandenburgischen Dorf. Drei bis vier Personen teilen sich ein Zimmer, manchmal aber auch bis zu 14. Ein rumänischer Saisonarbeiter, den wir in unserem Bericht zitieren, meinte: „Nirgendwo war es so schlimm wie in Deutschland.“ Er hatte zuvor in Italien auf der Baustelle und in Dänemark auf den Feldern gearbeitet.

    taz: Wie reagieren die Land­wir­t:in­nen auf Ihre Feldbesuche?

    Danilova: Manche lassen uns frei mit den Beschäftigten sprechen, andere fordern uns sofort auf, ihre Felder zu verlassen. Es kam auch schon vor, dass die Flyer, die wir verteilten, sofort von den Vorarbeitern wieder eingesammelt wurden. Meine Kolleginnen wurden nach der Aktion sogar mal mit einem Auto verfolgt.

    taz: Rechtfertigen sich die Land­wir­t:in­nen vor Ihnen?

    Danilova: Ein Landwirt meinte zu uns mal, die Menschen seien „nichts Besseres“ gewohnt und bei ihnen zu Hause sei alles „noch schlimmer“. Ein anderer sagte gar, die Saisonarbeit sei wie Urlaub für die Beschäftigten. Wir sprechen von einer schweren physischen Arbeit, die viel Präzision erfordert – viele Stunden pro Tag unter direkter Sonneneinstrahlung.

    taz: Verbessert sich denn auch etwas in den Betrieben?

    Danilova: Bei manchen Betrieben konnten wir in den letzten zwei Jahren Verbesserungen feststellen. Von systematischen Verbesserungen in dieser Branche sind wir aber immer noch weit entfernt. Seit Anfang dieses Jahres gibt es eine neue Regelung innerhalb der gemeinsamen Agrarpolitik der EU, nach der Subventionen nun an die Einhaltung gewisser Standards geknüpft sind. Da werden wir aber erst in diesem Jahr beobachten, ob das auch einen Einfluss auf die Arbeitsbedingungen hat.

    taz: Es scheint viele Betroffene zu geben. Wieso wehren sich nicht mehr Menschen gegen die Ausbeutung?

    Danilova: In der Regel bekommen die Sai­son­ar­bei­te­r:in­nen ihre Löhne als einmalige Barzahlung am Ende der Saison. Sie verlassen ihre Unterkunft, und da steht schon der Bus bereit, der sie zurück nach Rumänien bringt. Es sind vielleicht 1.000 Euro weniger, als sie erwartet haben – aber sie können nichts mehr tun. Eine Klage ist sehr schwierig, die Menschen sprechen meist kein Deutsch, kennen das bürokratische System nicht. Für Verhandlungen vor Gericht müssten sie immer wieder nach Deutschland kommen, was ins Geld geht. Wir als arbeitsrechtliche Beratungsstellen versuchen, die Menschen zu empowern und Löhne außergerichtlich einzufordern. Gleichzeitig hat die Industriegewerkschaft Bauen-Agrar-Umwelt eine spezielle Mitgliedschaft für Saisonbeschäftigte, die ihnen zu begünstigten Bedingungen Rechtsschutz gewährt.

    taz: Was kann die Politik tun?

    Danilova: Der Mindestlohn muss fortbestehen, aber auch tatsächlich ausgezahlt werden. Außerdem müssen die Unterkunftspreise gedeckelt und die Arbeitsvermittlung reguliert werden. Die Saisonbeschäftigten verdienen mehr für ihre Arbeit.


    Kateryna Danilova Bild: Antje Pahl

    Im Interview: Kateryna Danilova ist Sozialwissenschaftlerin und beim Europäischen Verein für Wanderarbeiterfragen sowie beim gewerkschaftlichen Netzwerk Faire Mobilität für Landwirtschaft zuständig.

    #Allemagne #travail #exploitation #migration #agriculture

  • #Mozzarella, le #fromage de la souffrance

    La mozzarella di bufala - ou mozzarella au lait de bufflonne - est un produit premium apprécié au-delà des frontières italiennes dont la couleur blanche évoque l’innocence. Et pourtant, coté production, la pureté n’est pas toujours au rendez-vous dans les exploitations de #Campanie.

    Plus de 90 % de la mozzarella de bufflonne #AOP italienne provient de Campanie. Malgré une demande européenne en hausse, de nombreux éleveurs de bufflonnes luttent pour survivre. Paolo Carlino pâtit de la hausse des #prix du fourrage et de l’énergie. Sans parler d’un autre fléau, la #brucellose_bovine, qui a décimé la moitié de son troupeau qui comptait trois cents bêtes. Même si son #élevage en stabulation lui garantit un rendement laitier supérieur à celui généré par l’élevage en pâturage (quelque 1 000 litres par buffle et par an), sa marge a fondu de 50 à 10 % ces dernières années. Avec des conséquences désastreuses pour toute sa famille.

    Cette pression sur les prix et la production se répercute souvent sur la santé des animaux. Francesco Ceccarelli, défenseur des animaux et membre de l’ONG « Essere Animali », documente à l’aide de caméras cachées et de drones les manquements parfois graves des élevages de buffles en Italie, afin d’alerter les autorités locales et les milieux politiques européens. Les veaux mâles sont assimilés à des déchets, ils sont inutilisables pour la production de lait et la viande de buffle ne fait pas recette.

    Antonio Palmieri est passé en bio il y a 30 ans. Un pari risqué à l’époque, car cette agriculture n’avait pas encore le vent en poupe. Aujourd’hui, sa ferme fait figure de parc d’attractions pour la mozzarella di bufala bio. Trente mille visiteurs s’y croisent chaque année. Bien qu’il s’engage en faveur d’une mozzarella irréprochable, il lui arrive de faire quelques concessions sur le bien-être animal lorsque les bénéfices sont en jeu.

    https://www.arte.tv/fr/videos/111749-018-A/arte-regards
    #mozzarella_di_bufala #bufflonne #agriculture #exploitation #Italie #coûts #agriculture_biologique #mozzarella_di_bufala_campana #vidéo

  • #Daniel_Veron : « Le #rejet social des #travailleurs_migrants renforce leur attrait économique »

    Les travailleurs migrants sont souvent perçus comme indispensables pour l’économie de leur pays d’accueil, tout en étant stigmatisés et désignés comme indésirables. Cette apparente contradiction n’en est pas une, explique le sociologue Daniel Veron, maître de conférences à l’université de Caen et auteur de Le travail migrant, l’autre délocalisation (La Dispute, 2024).

    C’est justement parce que ces travailleurs étrangers sont stigmatisés qu’ils sont corvéables à merci et que leur embauche est si intéressante pour les employeurs, rappelle-t-il en soulignant notamment qu’avec l’intérim et l’ubérisation, les travailleurs sans papiers sont toujours les premières victimes de la précarisation du travail. Ils en sont même les cobayes, avant extension à l’ensemble des travailleurs.

    Le chercheur, qui voit dans le travail migrant une forme de « délocalisation sur place » et discute la notion de « métiers en tension », propose quelques pistes pour lutter contre le dumping social et améliorer le sort de ces travailleurs.

    Vous avez étudié l’exploitation moderne du travail des étrangers dans plusieurs pays (Argentine, France et Canada). Quand est-elle apparue et pourquoi ?

    Daniel Veron : L’histoire du recours à des déplacements de populations pour exploiter leur travail est très ancienne, on pourrait la faire remonter à l’esclavage. Mais dans sa forme moderne, cela se joue entre le XIXe et le XXe siècle, concomitamment au développement des Etats-nations et des balbutiements de la protection sociale. Les premières lois organisant la migration de travail apparaissent en même temps que les premières règles protégeant les droits des travailleurs, afin justement de commencer à contourner ces régulations, en faisant en sorte soit qu’elles ne s’appliquent pas aux étrangers, soit que le statut infériorisé de ces popula­tions justifie qu’on les paye – et les traite – mal.

    En France, comment se sont construites les politiques d’immigration qui font des travailleurs migrants des « indésirables mais indispensables » ?

    D. V. : L’édifice des politiques migratoires commence à se structurer au moment de la Première Guerre mondiale. Dès cette période, il oscille entre deux pôles. D’une part, la nécessité économique : des secteurs ont besoin de cette main-d’œuvre étrangère. D’autre part, ces mêmes personnes sont rejetées et pointées du doigt : on dénonce leur caractère inassimilable, en particulier si elles sont originaires des colonies françaises.

    On retrouve cette double logique dans d’autres pays, au Canada par exemple, où, à la fin du XIXe siècle, la migration chinoise est perçue à la fois comme une menace pour l’ordre social et racial, et comme indispensable, pour la construction des chemins de fer notamment.

    Ce qui apparaît comme une contradiction n’en est pourtant pas une. C’est précisément parce que ces hommes et ces femmes sont stigmatisés qu’ils sont désirables, d’un point de vue économique. Face à la dégradation de leurs conditions de vie, ils n’ont d’autre choix que d’accepter des conditions de travail au rabais et des salaires moindres. Leur relégation comme citoyens de seconde zone justifie ce traitement. Le rejet social renforce donc l’attrait économique.

    Dans votre livre, vous défendez l’idée que le travail migrant est une forme de « délocalisation sur place » des activités économiques non délocalisables ­physiquement. Pouvez-vous expliquer ?

    « Pour un certain nombre de secteurs dont la production n’est pas délocalisable, une opération équivalente est à l’œuvre, avec l’embauche des travailleurs sans papiers »

    D. V. : J’emprunte cette expression à l’anthropologue Emmanuel Terray 1, qui l’a forgée dès les années 1990 à propos, déjà, des travailleurs sans papiers. Pour un certain nombre de secteurs dont la production n’est pas délocalisable (le bâtiment, le nettoyage, l’aide à la personne, etc.), une opération équivalente est à l’œuvre, avec l’embauche de ces employés. Ils n’ont ainsi pas accès aux acquis et avantages sociaux dont bénéficie la main-d’œuvre locale en pleine possession de ses droits.

    Il existe en outre des formes légales de contournement, comme le travail détaché dans l’Union européenne. Ce dispositif permet d’asseoir une partie de la relation de travail sur la législation d’un autre pays et, in fine, de baisser le prix de certains segments de main-d’œuvre. Ce sont les faces légale et illégale d’une même pièce. Dans le premier cas, l’absence de droits permet de payer moins cher certains travailleurs, tandis que dans le second, c’est un montage légitime.

    Cette logique de délocalisation sur place est au cœur des métiers dits « en tension », dont le gouvernement est en train d’actualiser la liste et qui servira de base de référence pour accorder des titres de séjour aux travailleurs en situation irrégulière…

    D. V. : Tout à fait. Mais il y a un écueil important autour de la définition des secteurs dits en tension. On peut tout d’abord se demander si ce leitmotiv de la pénurie de main-d’œuvre ne relève pas d’une dimension plus qualitative que quantitative, une façon de dire que celles et ceux qui occupent ces emplois de facto ne seraient pas assez compétents, ce qui justifie de les payer moins cher.

    Et de fait, les présences et absences sur ces listes interrogent. Certains secteurs ne font pas face à des pénuries de main-d’œuvre, justement parce qu’ils recrutent beaucoup de salariés sans papiers. Ils ne sont donc pas sur la liste, voire n’y ont pas intérêt. Pour d’autres au contraire, cela facilite les recrutements de main-d’œuvre étrangère. Enfin, d’autres n’y sont pas parce que cela déboucherait sans doute, aux yeux du gouvernement, sur « trop » de régularisations.

    Vous écrivez que « le travail migrant est en première ligne des stratégies contemporaines du capital pour fissurer les institutions salariales ». Comment ?

    D. V. : A partir des années 1970, on assiste en France à deux mutations concomitantes. D’un côté, la désindustrialisation et la transformation de l’appareil productif accélèrent les phénomènes de sous-traitance et le développement de l’intérim. L’emploi se précarise et les étrangers sont les premiers touchés : ils ont supporté près de la moitié des suppressions d’effectifs dans l’industrie automobile entre 1975 et 1990. Ils subissent également de plein fouet l’expulsion du marché primaire du salariat, c’est-à-dire de l’emploi protégé par le contrat en CDI, vers le marché dit secondaire, avec des statuts plus précaires.

    « Depuis les années 1970, les travailleurs sans papiers subissent les premiers le mouvement de précarisation du monde du travail »

    De l’autre côté, les étrangers sont vulnérabilisés administrativement puisque la France met fin à l’immigration de travail en 1974 et instaure des politiques plus restrictives, qui produisent de l’illégalisation. Ainsi, depuis les années 1970, les travailleurs sans papiers subissent les premiers le mouvement de précarisation du monde du travail. Intérim structurel, travail au noir ou à temps partiel et multi-emploi pour les femmes dans le secteur domestique notamment, ubérisation aujourd’hui : ils sont systématiquement en première ligne face aux nouvelles formes d’emploi précaire. Ces innovations se diffusent bien sûr à d’autres franges du salariat et viennent fragiliser la protection du travail en général ainsi que les institutions salariales dans leur ensemble.

    Face à ces assauts contre les droits des travailleurs sans papiers, que faire ?

    D. V. : A chaque fois, l’exploitation du travail migrant repose sur la production d’un différentiel de traitement et donc de prix entre deux segments de main-d’œuvre. Ce qui crée, par répercussion, un effet de pression à la baisse sur les salaires et les conditions de travail de tous les travailleurs.

    Si l’on veut lutter contre ces effets de dumping social, il faut donc remédier à tout ce qui crée un différentiel de prix du travail, qu’il soit justifié par des formes légales (comme le travail détaché), par l’absence de droit (comme pour les sans-papiers), mais aussi parfois par des logiques racistes ou sexistes. Il est donc totalement contre-productif, pour qui défend les droits des salariés, de rendre la vie impossible aux personnes clandestines, à qui on refuse le droit au séjour.

    La remise en cause de l’aide médicale de l’Etat (AME), une proposition récurrente, réduirait les possibilités d’un arrêt de travail en cas de soucis de santé par exemple, renforçant l’effet d’emprisonnement dans le travail. La suppression de l’AME favoriserait au final ce différentiel de traitement. Pour améliorer les conditions salariales et de travail de toutes et tous, il faut donc exiger l’égalité pleine et entière pour les sans-papiers.

    https://www.alternatives-economiques.fr/daniel-veron-rejet-social-travailleurs-migrants-renforce-attra/00114504
    #migrations #économie #travail #travailleurs_étrangers #stigmatisation #corvéables #interim #ubérisation #précarisation #conditions_de_travail #sans-papiers #travailleurs_sans-papiers #cobayes #délocalisation_sur_place #métiers_en_tension #dumping #exploitation #déplacements_de_populations #esclavage #migration_de_travail #régulations #droits_des_travailleurs #indésirables #main-d'oeuvre_étrangère #menace #indispensabilité #désirabilité #attrait_économique #droits #travail_détaché #détachement #titres_de_séjour #régularisations #immigration_de_travail #illégalisation #emploi_précaire #salaires #dumping_social

    ping @karine4

    • Le travail migrant, l’autre délocalisation

      Alors que les lois anti-immigration s’empilent, durcissant chaque fois un peu plus les conditions des travailleur·ses migrant·es, la main-d’œuvre étrangère s’avère pourtant toujours aussi indispensable dans de nombreux secteurs (BTP, restauration, nettoyage, travail à domicile, etc.). Le recours à ce « travail migrant » se fait au travers d’une variété de statuts, légaux ou non, qui permettent la mise au travail des personnes migrantes dans des conditions moins favorables et plus intensives que celles qui ont cours sur le marché du travail français. Travailleurs et travailleuses « sans-papiers », « temporaires » ou « détaché·es » : le recours au travail migrant apparaît bien comme une modalité particulière de mise en œuvre d’une forme de « délocalisation », à ceci près qu’elle s’exerce « sur place ».

      Daniel Veron montre comment cette surexploitation des travailleur·ses migrant·es s’affirme comme l’un des outils cruciaux d’une dégradation générale des conditions de travail. Dès lors, le seul horizon pour déjouer la pression à la baisse sur les salaires et les conditions de travail ne peut passer que par la lutte pour l’égalité des droits de toutes et tous.

      https://ladispute.fr/catalogue/le-travail-migrant-lautre-delocalisation
      #livre #travail_migrant #délocalisation

  • Du #travail_domestique au #bénévolat : l’exploitation hors de l’entreprise
    https://lvsl.fr/du-travail-domestique-au-benevolat-lexploitation-hors-de-lentreprise

    « Rémunéré en expérience » est désormais un trait d’esprit répandu parmi les étudiants lorsque leur #stage n’ouvre pas droit à la gratification minimale. Alors qu’ils remplissent parfois les missions d’un salarié, les stagiaires devraient se contenter du gain de compétences et de la perspective d’obtenir, plus tard, un emploi correctement rémunéré grâce à l’expérience acquise. Bénévoles, […]

    #Société #engagement #exploitation #féminisme #matérialisme #néolibéralisme #patriarcat #RSA #service_civique

  • Qui va nous nourrir ? Au coeur de l’urgence écologique, le renouveau paysan

    C’est l’histoire d’une #hémorragie. Une #saignée entamée au début du XXe siècle, ininterrompue depuis. La #France compte aujourd’hui moins de 400 000 #exploitations_agricoles contre 4 millions de #fermes un siècle plus tôt. À quoi on ajoutera que d’ici à 2030, la moitié des agriculteurs et agricultrices seront partis à la #retraite.
    Dilemme : qui va nous nourrir ? Soit on remplace les partants, soit c’est la mort des paysans annoncée par Henri Mendras, et on laisse définitivement le champ libre à l’agro-industrie !
    Une perspective si sinistre qu’elle devrait être enfin l’occasion de renverser le modèle dominant avec, pour faire face aux départs massifs, l’arrivée de nouvelles personnes, souvent non issues du monde agricole, qui frappent à la porte. #Amélie_Poinssot les a longuement rencontrées. Elles sont dotées de bagages singuliers : une volonté de produire autrement, une conscience aiguë des bouleversements écologiques, une première expérience professionnelle dans un tout autre domaine,
    une ténacité à toute épreuve pour un vrai parcours du combattant…
    Au terme de son livre-enquête – un état des lieux exhaustif –, l’autrice, tout en appelant de ses vœux un sursaut sociétal, nous avertit avec gravité : “Dans les entraves au #renouveau_paysan, il n’y a pas de fatalité, il y a des responsables."

    https://www.actes-sud.fr/qui-va-nous-nourrir
    #alimentation #agriculture #paysannerie #écologie #livre

  • Georgian Mining Shutdown Leaves Workers Abandoned
    https://jacobin.com/2025/03/georgia-manganese-mining-chiatura-neoliberalism

    Residents of Chiatura, Georgia, wait for a cable car next to a mural of a miner. (Jana Cavojska / SOPA Images / LightRocket

    Voilà ce que tu obtiens quand tu suit les conseils des occidenaux. La misère du peuple sera interminable et les mafieux du type Kolomoïsky prospereront.

    14.3.2025 by Sopo Japaridze - The layoffs of thousands of miners in Chiatura, Georgia, ought to be big news in a country of under four million people. But most outlets have ignored the story, because it doesn’t fit the narrative of a grand geopolitical battle between East and West.

    On March 8, International Working Women’s Day, the town square in Chiatura, Georgia, was filled with residents. Young girls handed out violets to the women, a traditional gesture of celebration. The crowd gathered, waiting for the loudspeakers to power up on a makeshift stage made from wooden boxes. A protest had been growing for days already, initially smaller and confined to the other side of the square. It began when workers realized they had not received 60 percent of February’s pay as a result of a temporary shutdown of mining operations. The company said it was because prices had been falling globally since November. People thought this was a temporary pause. But on March 7, the situation took a devastating turn.

    That day, Georgia Manganese, the multinational that owns the rights to Chiatura’s manganese-rich mountains, sent a text message to workers’ phones. It told them that due to the current crisis and two years of severe financial problems, the company could no longer sustain its operations. Underground mining, the backbone of Chiatura’s economy, would be closed. The message promised that more details were forthcoming about terminated contracts and compensation. But such information never came.

    Despite the gravity of the announcement, affecting 3,500 workers in this country of 3.7 million people, not a single Georgian media outlet or news channel showed up to report on the protest. No government officials appeared to address the crowd. The local mayor, though involved, offered little reassurance, saying he didn’t know much and he didn’t have much power to react.
    A History Rooted in Manganese

    Nestled in the mountains, Chiatura is known for its picturesque ropeways and brightly colored cable cars that transport people up and down the steep slopes, often advertised as a tourist attraction. Founded in the late nineteenth century around manganese mining, Chiatura thrived during the Soviet era as a mining hub, with other industries also flourishing. The town’s stunning theater building opened in 1949, adorned with murals of workers, and stands as a testament to its rich history. But now that past is overshadowed by an uncertain future, as the town faces the collapse of its main industry.

    With the demise of the USSR, Chiatura — along with the rest of Georgia — came to a screeching halt. The town lost 50 percent of its population in post-Soviet years when national production capacity fell by 80 percent. Factories were looted, dismantled, and sold for scrap. Through privatization schemes, workers, desperate for basic necessities, traded the “shares” they were given in their workplaces for as little as a bag of sugar. As a result, industries quickly fell into the hands of a few individuals, who often sold off the assets. For many Georgians, the 1990s remain a deeply traumatic period, remembered as the worst time in living memory. The scars of that era are so profound that people go to great lengths to ensure it is never repeated.

    Since 2005, the reopening of Chiatura’s mines has brought jobs and a degree of economic stability to the town. However, the mines have also been a locus of exploitation. Over the years, there have been relentless protests and strikes against poor labor practices, ecological devastation, and temporary closures that have plagued the industry.

    Today Chiatura faces the greatest crisis yet, with the closure of underground mining. Not only does mining directly employ thousands of people, but their jobs make all kind of other businesses possible, from cafés to grocery stores, salons, car washes, and so on. While we were resting, a Chiaturian woman told me: “How am I going to tell my daughter that the town is shutting down? I finally understand what my parents went through in the 1990s — how scared they were.” Another person on the mic asked, “Are we going back to the ’90s?” The fear of returning to that dark period looms large over the community.
    The Crisis Deepens

    According to miners, the company employs approximately 3,500–3,700 people. Mining operations are divided into two main types: open-pit and underground. In recent years, the company has issued licenses to subcontractors — often cynically referred to as “cooperatives” — allowing them to dig anywhere in Chiatura and its surrounding areas. This has led to widespread excavation, stirring up dust and further exacerbating the town’s ecological crisis. In 2017, the government charged them 416 million Georgian lari (around $150 million) for damage to air and water.

    Now the company has announced the shutdown of underground mining, which employs most workers — an estimated 2,500 people. Meanwhile, open-pit mining will continue, as it requires fewer workers and is less costly for the company. However, open-pit mining is far more damaging ecologically and devastating for the town.

    The shift from underground to open-pit mining will leave thousands of workers in the most precarious of conditions, reliant on being called up for shifts from one day to the next. The limited number of positions in open-pit mining cannot offset the massive job losses caused by the closure of underground operations. Local elected officials have suggested that other jobs could replace those lost in the mine, but most people recognize this as unfeasible. The scale of the crisis is too vast, and the town’s economy has been too dependent on mining for such a transition to happen overnight.

    The local church has also expressed solidarity with the people of Chiatura, particularly during what is known as “heavy fasting” — a period of strict fasting observed by Orthodox Christians before Easter. In its message, the church echoed the suggestion that new businesses need to be created and encouraged local entrepreneurs to step up. However, if the mine’s closure is inevitable, the effort to bring in new investment should have begun years ago. The sudden call for economic diversification, without any prior planning, offers little comfort to a community on the brink of collapse.

    The company says underground mining is not profitable. There is no quality manganese left in these mines, and it wants to keep only the profitable part of its operations. In 2023, when miners were making every attempt to work with the mining company to improve labor conditions and limit environmental damage, the company mockingly told them, “The working class can have the underground mine. You all can run it.” Apparently, workers can now own the mine the company depleted, while it will keep the profitable part of the mining.
    Exploitation and Neglect

    In 2016, the company started using even more exploitative labor practices, known as the “Wachtian” system — a term derived from the German “night watch.” Under this system, miners were forced to work twelve-hour shifts and the mine could stay open 24/7. Trucks were used to transport the mined minerals continuously, maximizing output.

    This was a stark departure from practices during the Soviet era, when miners were not allowed to work underground for more than seven hours at a time, as it was deemed harmful to their health. These seven-hour shifts, combined with the use of railways for transportation, limited the speed at which manganese could be extracted. The Wachtian system, however, allowed the company to rapidly increase production.

    The consequences of this system were severe and far-reaching. The health of the workers deteriorated, the environment suffered significant damage, and wages remained disproportionately low compared to productivity. The rapid depletion of manganese reserves became another hidden cost. These burdens were all externalized by the company and borne entirely by the miners and their families.

    About a decade ago, a doctor diagnosed two sick miners with Parkinson’s disease, attributing their condition to mining practices. After speaking out, she was threatened by the company and has since refrained from making further diagnoses related to occupational diseases.

    The mining company is also highly litigious. In Shuqruti, a nearby village where houses have collapsed due to mining activities, locals have faced immense financial and emotional burdens. To make matters worse, the company has sued many of these residents, freezing their assets and leaving them in legal limbo as they await trials that drag on for years.

    Workers who dared to protest against the company’s practices were swiftly fired. Desperate for justice, residents of Shuqruti traveled to the capital, Tbilisi, and staged a hunger strike in front of the parliament, lasting for weeks in 2024. Yet their cries for help were met with indifference. Even protesters demonstrating against the government walked past them, as these working people’s plight did not align with the political narratives of the liberal opposition.
    Community Abandoned

    For years, hunger strikes and protests have continued in an attempt to draw government attention to their suffering. The company, meanwhile, has offered token compensation — amounts that barely cover a fraction of the damages inflicted. It also employs aggressive tactics such as lawsuits, freezing assets, and firing workers to intimidate and silence those who speak out.

    During the Soviet era, the Chiatura-Zestaponi-Poti industrial circuit was established. Manganese was mined in Chiatura, sent to Zestaponi for refining, and then transported to Poti for export. Today parts of this circuit remain operational under private management. The Zestaponi factory is currently running, as the company has stockpiled enough manganese to last for months. There are even rumors that they may be importing manganese from Uganda to supplement their supply.

    For years, miners and locals have tried to uncover the true production costs and revenues of Georgia Manganese, the company overseeing these operations. However, the company uses a complex network of subsidiaries to evade liability and obscure its financial details. While employers claim that the Chiatura operation is unprofitable, no one has a clear picture of the profitability of the company’s other operations. The lack of transparency makes it impossible to assess the full scope of its activities.

    What is clear, however, is that the company treats Chiatura and its surrounding areas as personal property. The firm digs wherever it pleases, pollutes the environment, and extracts as much manganese as possible, disregarding both the long-term and more immediate consequences for the community. Now, after years of plundering the area, the company sends a perfunctory text message to tell people that their jobs are lost. This reckless decision threatens to devastate an entire town and destroy the livelihoods of thousands of families. At a recent rally, one woman voiced the frustration and despair felt by many: “This is my town. Why do I have to leave? The company needs to leave.”
    The Miners’ Proposal

    Conscious of the way this company has been operating, on March 3 Chiatura miners issued a list of demands that stretched beyond the workplace itself. This was still before the company announced it was firing thousands of workers. Their demands are as follows:

    Meeting with government; the investor (GM) must go, government must take responsibility for the mining operations; part of the profit from manganese mining be diverted to a fund for future generations of Chiaturians, the wealth from Manganese must be shared by everyone; free transport in the Chiatura municipality; the residents who have incurred damages from mining should be fully compensated, taking into the considerations of the interests of residents; the open-pit mining needs to be regulated to stop polluting and creating ecological damage, considering the interests of the residents.

    Then, on March 7, the company announced a shutdown. Now the entire focus has shifted to the government to step in and address the crisis. Just a few days ago, a news article revealed that the Georgian Revenue Service had placed a lien on part of Georgia Manganese’s property because the company owes millions of dollars in unpaid taxes. It appears that, in addition to exploiting the town and its people, the company has also been neglecting its financial obligations to the Georgian government.

    Yet despite the town’s dire circumstances, no one in power has reached out. This is particularly striking given Chiatura’s political leanings. During the recent elections — amid widespread allegations of fraud and calls for new elections by the opposition — Chiatura remained a stronghold for the ruling Georgian Dream party, with the government enjoying 65 percent support here. Even when the mine was temporarily shut down just five days after the elections, the residents did not join calls to oust the government. They have been loyal voters, standing by Georgian Dream even as the neoliberal opposition has tried to overturn the election.

    Now, facing total collapse, the people of Chiatura continue to approach the government with constructive appeals, despite the sadness and offense they feel at being ignored during the town’s biggest crisis in thirty years. Their loyalty and patience are being tested as they wait for a response that has yet to come.
    Flexibility for the Elites, Orthodoxy for the People

    Georgian Dream is often cast as an “anti-Western” and radical force. In reality, it is strongly ideologically constrained by its commitment to neoliberal policies. For years, it has boasted about Georgia’s high rankings in indexes of “economic freedom” and ease of doing business, tied to principles like deregulation and privatization. These policies, enforced by institutions such as the International Monetary Fund (IMF) and World Bank, discourage actions like nationalization — when they are in the interest of workers — as they could harm the country’s rankings and “investor confidence,” jeopardizing the sovereignty of the market.

    However, this ideological rigidity is selective. In Ukraine, the IMF itself pushed for the nationalization of PrivatBank, which was owned by Ihor Kolomoisky, the same oligarch linked to Georgia Manganese, which is under Georgian American Alloys, a company headquartered in the United States. This move was motivated by a desire not to serve the people but to tilt the balance in favor of pro-Western capital. Kolomoisky, a Ukrainian-Israeli-Cypriot businessman, had initially backed Volodymyr Zelensky but later fell out of favor, leading to his arrest on charges of fraud and corruption. This demonstrates that nationalization is not off the table when it aligns with geopolitical goals or benefits Western interests.

    Yet in Georgia, citizens are told that demanding the nationalization of Chiatura’s mines — a move that would benefit the people and possibly save their town — is against the “orthodox norms” of investment and could endanger foreign direct investment (FDI). This double standard exposes the hypocrisy of neoliberal policies: nationalization is embraced when it serves powerful interests but dismissed as radical when it could empower ordinary citizens. While foreign investors and their profits are protected, the people of Chiatura are left to fend for themselves.

    Faced with economic catastrophe, the community has rallied together impressively in shows of solidarity. Townspeople are donating big bags of potatoes and other foodstuffs, local restaurants are providing meals, and others are contributing money to help those in need. Meanwhile, miners are chasing down cars suspected of secretly transporting materials out of Chiatura for the company, desperate to hold on to whatever resources remain.

    Even before this crisis, 12,000 people in Chiatura were already relying on welfare. Now the situation has grown even more dire. The company has failed to pay February’s salaries to workers and has not provided any compensation for the mass layoffs. Families are drowning in debt, with bank loans accumulating interest and fees daily. To make matters worse, Georgia has no unemployment insurance system, leaving those who have lost their jobs with no safety net.
    Politics

    The lack of concern for the miners from the political opposition, which has been staging protests in the capital for over a hundred days, speaks volumes about its own ideological constraints. While opposition leaders position themselves as pro-Western liberals, their commitment to neoliberal principles often overshadows any genuine solidarity with workers or collective struggles. Neoliberalism, by its very logic, casts workers’ issues and collective solutions such as unions or government intervention as either politically irrelevant or something to vehemently oppose. This ideological framework prioritizes the sovereignty of the market above all else.

    This contradiction was starkly evident when the opposition co-opted the concept of a “strike” for their own purposes. During their protests, pro-opposition businesses staged a symbolic shutdown called a “general strike,” in a move designed to appeal to Western politicians and garner international attention. Yet from their perspective, industrial workers and unions appear as “relics from the Soviet era,” indeed in a town that voted overwhelmingly for the ruling party.

    If the opposition see neoliberalism and closer ties to the European Union as a path to advancing Western civilization, the government camp wants to welcome all capital. If anything, it sees more potential of FDI coming from the “East.” In this regard, the government is deeply invested in maintaining their reputation as business-friendly, despite being rhetorically limited by their emphasis on national sovereignty and Georgian traditional culture. Chiatura has become a testing ground: how can the government maintain its popular base — drawn to ideas of sovereignty and caring for Georgia — while remaining loyal to foreign capital and expecting an entire town’s population to accept, like divine providence, the cruel vicissitudes of the market?

    The response by people in Chiatura shows that this is still, in part, a resilient society in which the culture of solidarity can still make itself felt. Evidently not all post-Soviet citizens are won to the anti-communist gospel of blind faith in the market, and not all Georgian politics is a showdown between pro-Russian or pro-European oligarchs. Their reaction expresses a solidarity built on decades of labor in often harsh conditions, hacking at the hard ground to produce wealth for others but also to make life possible for the future generations. With that future torn away, that spirit will be harder to keep alive. The people of Chiatura need the government to intervene, and soon.

    #Géorgie #travail #exploitation #privatisation #chomage #mines #manganèse

  • Alarmierende Zustände bei Tesla in Grünheide
    https://www.jungewelt.de/artikel/496019.alarmierende-zust%C3%A4nde-bei-tesla-in-gr%C3%BCnheide.html

    Mit Tesla zogen Tarifflucht und Schikane gegen Gewerkschaften in Grünheide ein (22.12.2022)

    15.3.2025 - Die IG-Metall-Bezirksleitung Berlin-Brandenburg-Sachsen informierte am Freitag über alarmierende Zustände bei Tesla in Grünheide:

    Die IG-Metall-Bezirksleitung Berlin-Brandenburg-Sachsen informierte am Freitag über alarmierende Zustände bei Tesla in Grünheide:

    Bei Tesla in Grünheide benötigen Mitglieder rund 21mal so häufig den Rechtsschutz der Gewerkschaft wie im Durchschnitt der IG Metall. Dies berichtet die IG Metall Berlin-Brandenburg-Sachsen. Grund für das hohe Aufkommen an juristischen Auseinandersetzungen ist das massive Vorgehen des Managements gegen die eigenen Beschäftigten. Tesla zweifelt in großem Umfang ärztliche Atteste an, verweigert die Entgeltfortzahlung im Krankheitsfall und behält Entgelt ein. »Mit diesem inakzeptablen Vorgehen treibt das Unternehmen immer wieder Kolleginnen und Kollegen in finanzielle Not«, sagt IG-Metall-Bezirksleiter Dirk Schulze.

    Bei der IG Metall geht eine Vielzahl ähnlicher Fälle ein: Oft zweifelt Tesla in einem ersten Schritt rückwirkend Krankschreibungen von Beschäftigten an und fordert dazu auf, Diagnosen offenzulegen und die Ärzte von der Schweigepflicht zu entbinden. Oft folgt als nächstes der Einbehalt von Entgelt. Pfändungsfreigrenzen werden ignoriert, nicht selten wird kein einziger Euro überwiesen. Im Gespräch werden die Beschäftigten mit dem Verweis auf angebliche »Schulden« durch eine vermeintliche »Überbezahlung« unter Druck gesetzt. Dies soll sie dazu bewegen, ihren Arbeitsplatz aufzugeben und einen Aufhebungsvertrag zu unterzeichnen. Damit seien sie diese »Schulden« bei Tesla los. Bedenkzeit für eine juristische Prüfung des Vertrags wird oft verweigert. Das Angebot gelte nur, wenn sofort unterzeichnet würde, heißt es.

    Dirk Schulze, IG-Metall-Bezirksleiter Berlin-Brandenburg-Sachsen: »Wir raten allen Beschäftigten bei Tesla, Aufhebungsverträge nie ohne vorherige Prüfung zu unterschreiben und sich mit juristischer Unterstützung gegen dieses Vorgehen zu wehren. Alle IG-Metall-Mitglieder können sich dafür auf unseren Rechtsschutz verlassen. Die vermeintlichen Überbezahlungen sind in fast allen Fällen nichts als haltlose Behauptungen. Allein im vergangenen Jahr haben wir mit unseren Mitgliedern fast eine halbe Million Euro von Tesla erstritten. Geld, das die Beschäftigten verdient haben und das sonst in der Tasche des reichsten Menschen der Welt gelandet wäre.«

    »Ich fordere die Werkleitung in Grünheide auf, diese Praxis sofort einzustellen. Es muss Schluss sein mit der völlig unzulässigen Einschüchterung der Kolleginnen und Kollegen. Für die Betroffenen und ihre Familien ist es eine unglaubliche Belastung, wenn sie nicht wissen, ob sie im nächsten Monat genug Lohn bekommen, um ihre Miete zu zahlen. Das Vorgehen der Werkleitung ist nicht nur hochgradig unseriös und inhuman, sondern auch kontraproduktiv. Hohe Krankenstände bekämpft man nicht durch Druck auf die Beschäftigten, sondern durch bessere Arbeitsbedingungen. Unsere Umfrage zur Arbeitsbelastung hat klar gezeigt, dass hier dringender Handlungsbedarf besteht.«

    Im vergangenen Herbst haben aktive Metallerinnen und Metaller in der Tesla-Belegschaft eine Umfrage zu den Arbeitsbedingungen durchgeführt, an der sich über 1.200 Beschäftigte beteiligten. Die wichtigsten Ergebnisse: 83 Prozent der Tesla-Mitarbeiter fühlen sich oft oder sehr oft überlastet. Nur jeder zehnte glaubt, die aktuelle Arbeitssituation bis zur Rente aushalten zu können. 91 Prozent der Befragten leiden unter körperlichen Beschwerden wie Kopf-, Nacken-, Gelenk- oder Rückenschmerzen. (…)

    #Allemagne #travail #exploitation #syndicalusme #lutte_des_classes #Elon_Musk

  • Centres de cyberfraude : la Birmanie rend un premier groupe de travailleurs à la Chine, via la Thaïlande : Actualités - Orange
    https://actu.orange.fr/monde/centres-de-cyberfraude-la-birmanie-rend-un-premier-groupe-de-travailleur

    La Birmanie, la Thaïlande et la Chine ont débuté jeudi une opération d’envergure visant à rapatrier des centaines de Chinois exploités dans des centres d’arnaques en ligne sur le territoire birman.

    Ces centres criminels se sont multipliés en Birmanie, notamment près de la frontière avec la Thaïlande. Ils fonctionnent souvent avec une main-d’oeuvre captive, notamment des Chinois, contraints d’escroquer leurs compatriotes.

    Un premier groupe de dizaines de travailleurs avait embarqué jeudi matin dans un avion à l’aéroport de Mae Sot (nord-ouest de la Thaïlande), d’où il a décollé vers 11H30 (04H30 GMT).

    L’appareil est arrivé à Nankin (est de la Chine) dans l’après-midi, a indiqué la télévision étatique chinoise CCTV. « Dans les prochains jours, plus de 800 ressortissants chinois suspectés de fraude devraient être reconduits en Chine », a-t-elle précisé.

    Ces personnes étaient passées de la Birmanie à la Thaïlande jeudi matin, sous haute sécurité. Le rapatriement de toutes les personnes concernées pourrait prendre des semaines.

    Aucun détail n’a été donné sur ce qui les attend en Chine. Interrogé jeudi, Pékin a renvoyé la presse vers les « autorités compétentes ».

    « La lutte contre les jeux d’argent en ligne et les fraudes par téléphone ou en ligne est une manifestation concrète de la mise en oeuvre d’une philosophie de développement centrée sur l’humain », a déclaré Guo Jiakun, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

    « C’est un choix crucial afin de sauvegarder les intérêts communs des pays de la région », a-t-il ajouté lors d’un point presse régulier.

    – « Esprit humanitaire » -

    La Première ministre thaïlandaise Paetongtarn Shinawatra a indiqué mercredi que près de 7.000 personnes attendaient d’être libérées, tandis qu’un représentant des Forces des gardes-frontières (BGF) de l’Etat Karen, une milice ethnique active côté birman, a fixé ce chiffre à 10.000.

    Les victimes sont principalement chinoises : employées de force dans les centres de cyberfraude, ou ciblées par les escrocs via des jeux de casino en ligne ou des montages impliquant les cryptomonnaies.

    Ces derniers mois, Pékin avait accru la pression sur la junte birmane, dont elle est l’un des principaux fournisseurs d’armes, pour mettre fin à ces activités.

    « 200 ressortissants chinois impliqués dans des affaires de jeux d’argent en ligne, de fraude aux télécommunications et d’autres délits ont été remis conformément aux procédures légales par la Thaïlande ce matin, dans un esprit humanitaire et d’amitié entre les pays », a indiqué la junte dans un communiqué.

    La ville de Mae Sot, d’où ont décollé jeudi les ressortissants chinois, ne se trouve qu’à une dizaine de kilomètres de Shwe Kokko, ville birmane qui a bâti sa prospérité grâce des trafics variés, dans une impunité quasi-totale.

    Des complexes géants de cyberfraude pullulent dans certaines régions birmanes frontalières, à la faveur de la guerre civile qui ravage le pays depuis le coup d’Etat de 2021. Ces escroqueries rapportent des milliards de dollars par an, selon des experts.

    – Violences -

    Ces centres emploieraient au moins 120.000 petites mains en Birmanie, selon un rapport des Nations unies publié en 2023.

    Nombre de victimes ont été soumises à la torture, la détention arbitraire, la violence sexuelle ou encore le travail forcé, d’après le texte.

    De nombreux travailleurs disent avoir été attirés ou trompés par des promesses d’emplois bien rémunérés avant d’être retenus captifs.

    Début février, une autre milice birmane a rendu aux autorités thaïlandaises 260 victimes présumées, originaires d’une dizaine de pays, dont les Philippines, l’Éthiopie et le Brésil.

    Beaucoup portaient des traces de violences, notamment une femme qui présentait d’énormes bleus et qui a déclaré avoir été électrocutée, ont constaté des journalistes de l’AFP qui ont pu les rencontrer.

    La Thaïlande a coupé début février l’approvisionnement en électricité de plusieurs régions birmanes frontalières, dont Shwe Kokko, dans une tentative de freiner l’essor des activités illégales.

    Le royaume veut donner des gages de sécurité aux visiteurs chinois, cruciaux pour son secteur touristique. Les craintes des Chinois ont redoublé après l’affaire de l’enlèvement à Bangkok d’un acteur chinois, amené de force dans un centre de cyberfraude en Birmanie, avant d’être libéré, début janvier.

    publié le 20 février à 11h12, AFP

  • L’Envol. Filmer les premiers pas d’un projet d’agriculture périurbaine
    https://metropolitiques.eu/L-Envol-Filmer-les-premiers-pas-d-un-projet-d-agriculture-periurbain

    Le développement de l’agriculture urbaine bouscule les jeux d’acteurs et les outils classiques de l’aménagement. Émilie Balteau, sociologue et réalisatrice, présente ici son #documentaire sur la ferme de l’Envol, dans l’Essonne (58 mn, 2023, Chaire Aménager le Grand Paris), qui rend compte d’un projet en train de se faire, sans en dissimuler les difficultés. L’Envol, « L’aménageur et l’agriculteur », réal. Émilie Balteau, Chaire Aménager le Grand Paris, 2023, 58 mn. Cliquer ici pour voir le #film. La #Terrains

    / #agriculture_urbaine, #Essonne, documentaire, #exploitation, film, #Île-de-France, #sociologie_urbaine, #périurbain, (...)

    #maraîchage
    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met_balteau2.pdf

  • #Decathlon : révélations sur un champion de l’#exploitation

    Des vêtements innovants et bon marché : tels sont les ingrédients du succès de Decathlon. Mais des documents confidentiels obtenus par Disclose racontent une tout autre histoire sur le géant français du sport. Travail d’enfants, exploitation d’ouvriers #ouïghours en #Chine, liens avec la #déforestation au #Brésil… Enquête sur une #multinationale prête à tout pour maximiser ses profits.

    La tente « 2 secondes ». Le sac à dos Quechua à 3 euros. Le masque intégral pour plonger à trois mètres de profondeur. Derrière ces produits iconiques, un nom qui rime avec innovation : Decathlon. La marque française a fait de son ingéniosité un emblème, vantant ses centres de conception au pied des Alpes, sur la côte Atlantique ou près de Lille. C’est là, dans le Nord, qu’elle a fait ses débuts en 1976, dans un petit entrepôt au bord d’une quatre-voies. Près de cinquante ans plus tard, elle a conquis les cœurs des consommateur·ices, s’affichant en tête des enseignes préférées des Français·es.

    Cette performance ferait presque oublier que Decathlon est avant tout une machine à cash, qui ouvre un magasin tous les quatre jours dans le monde. Son chiffre d’affaires a doublé en dix ans, atteignant 15,6 milliards d’euros en 2023, pour 931 millions d’euros de bénéfice net. Une prouesse telle que l’entreprise, non cotée en bourse, a versé l’an dernier 1 milliard d’euros de dividendes à son actionnaire majoritaire, la famille #Mulliez, également propriétaire de #Leroy_Merlin, #Auchan, #Kiabi ou #Flunch. Un partage de valeur réalisé au détriment des salarié·es des magasins, dénoncent les syndicats de Decathlon, qui ont appelé à la #grève en décembre 2024 ; fait rarissime dans l’histoire de l’enseigne. Peu coutumière des polémiques, la marque avait vu son image écornée fin 2023, lorsque Disclose avait révélé la poursuite de ses ventes en #Russie à l’aide de sociétés domiciliées dans les #paradis_fiscaux. Déjà, « l’amour du sport » revendiqué par la marque semblait s’effacer derrière l’appât du gain. Ce que vient confirmer une nouvelle série d’enquêtes de Disclose.

    Documents internes et témoignages inédits

    Pendant un an, nous avons plongé dans les secrets de fabrication de la multinationale française. Grâce à l’analyse de plusieurs dizaines de documents internes, des témoignages inédits d’ex-employé·es et la collaboration de chercheur·euses indépendant·es, notre investigation met au jour les graves conséquences humaines et écologiques de la stratégie « low cost » de Decathlon.

    Salaires misérables au #Bangladesh, #travail_d’enfants et #trafic_d’êtres_humains en Chine… D’après notre enquête, les principaux fournisseurs de Decathlon en Asie ont recours à plusieurs formes d’#esclavage_moderne. Ces conditions de production indignes sont la conséquence de la pression sur les coûts imposée par l’enseigne française à ses sous-traitants. Par souci d’économies, toujours, Decathlon compte aussi parmi ses partenaires des usines qui s’approvisionnent en #cuir auprès de géants du bœuf, accusés d’être les premiers responsables de la déforestation illégale au Brésil.

    Dans les pas de la #fast_fashion

    Alors que l’enseigne investit des millions pour ne pas être cataloguée comme une marque « low cost », ces deux mots s’affichent partout dans des documents transmis à Disclose par une source interne. Les prix bas, ce sont eux qui conduisent Decathlon à faire fabriquer la majeure partie de ses vêtements par des sous-traitants. Decathlon en compte 1 264 dans le monde, pour seulement… neuf sites de production « maison ». Pour s’assurer une rentabilité maximale, l’équipementier recherche en priorité les usines les moins chères. En l’occurrence, celles qui « travaillent pour des marques à bas prix et engagées dans la production de masse », comme le note un document interne, énumérant les critères pour sélectionner un sous-traitant. Une stratégie commerciale agressive qu’on aurait pu croire réservée aux géants chinois de la fast fashion, #Shein ou #Temu.

    Ses principaux fournisseurs sont en Asie : par ordre d’importance, en Chine, au #Vietnam et au Bangladesh. Ce dernier est d’ailleurs qualifié de « #low_cost_country » (« pays à bas coût »), dans une feuille de route interne. Confectionner des vêtements dans ce pays — où plus de la moitié de la population vit dans un bidonville — est une « force » pour Decathlon, renseigne le même document. Ici, le groupe travaille avec des fournisseurs présentés comme « #ultra_low_cost », qui emploient des adolescent·es, pouvant être légalement rémunéré·es sous le salaire minimum. D’autres usines intégrées à sa chaîne de production dans le pays sont qualifiées de « clandestines » par un ancien salarié. Bien qu’elles fournissent jusqu’à 10 % des composants d’une chaussure, la marque n’y effectue aucun audit, dévoile Disclose dans un premier volet de son enquête.

    En bout de chaîne, ce sont les ouvriers qui confectionnent les produits, #Quechua, #Kipsta, #Domyos ou #Kalenji qui paient le prix du système Decathlon. Disclose a obtenu une nomenclature interne qui détaille le coût de fabrication d’une basket pour enfant très populaire, la Decathlon PW 540. Sur les 8,61 euros de prix de revient au Bangladesh, le salaire des ouvriers et ouvrières représente seulement 2,84 euros. Prix de vente en France : 25 euros.

    Un champion de l’exploitation

    La soif de profit a poussé Decathlon dans les bras d’autres sous-traitants problématiques. En Chine, cette fois-ci. Ce deuxième épisode de notre enquête, publié jeudi 6 février, en partenariat avec Cash Investigation*, révèle que l’un de ses principaux partenaires locaux a recours au travail forcé des Ouïghours, une minorité musulmane persécutée par Pékin. Deux usines chinoises travaillant pour Decathlon utiliseraient également du coton originaire du Xinjiang, la région d’origine des Ouïghours, et où les accusations de travail forcé sont légion.

    Notre enquête sur la multinationale aux 931 millions d’euros de bénéfices en 2023, nous a aussi amené au Brésil. Ce troisième volet, publié en partenariat avec le média néerlandais Follow the Money, le samedi 8 février, s’intéresse à l’origine d’une autre matière première : le cuir utilisé dans les célèbres chaussures de randonnée Quechua. Les usines qui les assemblent au Vietnam utilisent des peaux de bovins en provenance du Brésil, au risque de contribuer à l’éradication des forêts primaires dans le pays.

    Confrontée à nos révélations, Decathlon se contente d’affirmer son « engagement en faveur d’un approvisionnement responsable ». L’entreprise assure par ailleurs « condamner fermement toute forme de travail forcé et de travail d’enfant ». Sa course aux prix les plus bas vient pourtant contredire ces engagements. Jusqu’à faire mentir le fondateur de la marque, Michel Leclercq, qui avait coutume de dire : « Il est interdit de tromper un client chez Decathlon ».

    https://disclose.ngo/fr/article/decathlon-revelations-sur-un-champion-de-lexploitation
    #sous-traitance #enquête

  • Nouvelle #circulaire_Retailleau : Un pas de plus dans la guerre contre les migrant-es ! !

    Le ministre de l’intérieur, #Bruno_Retailleau, multiplie depuis des mois les déclarations visant à supprimer les possibilités d’accueil et de #régularisation des personnes migrantes. Sur fond de #racisme décomplexé inspiré par l’extrême droite, le ministre passe aujourd’hui de la parole aux actes. Il vient de publier une circulaire qui abroge la #circulaire_Valls de 2012, et donne aux préfets des consignes fermes de #non-régularisation des personnes étrangères vivant en France sans titre de séjour.

    Dans la continuité de la loi Darmanin de janvier 2024, cette circulaire met à bas les possibilités de #régularisation_exceptionnelle des étrangers au titre de la situation familiale ou du travail, telle que pratiquées jusqu’alors en application de la circulaire Valls.

    Elle augmente la #durée_de_séjour requise sur le territoire à #7_ans au lieu de 5 ans précédemment, voire 3 ans au titre du travail, pour pouvoir solliciter une #régularisation_à_titre_exceptionnel.

    Elle rend quasi-impossible la régularisation d’une personne ayant subi une #OQTF, exécutée ou pas, même datant de plusieurs années.

    Elle impose des critères de maîtrise du #français et de « respect des #valeurs_républicaines » qui permettent un total arbitraire de la part des #préfectures dans l’examen des dossiers de demande de régularisation.

    Alors même que la liste des #métiers_en_tension, des plus restrictives et établies selon les seuls critères du patronat, n’est toujours pas actualisée, cette circulaire ferme la porte à toute possibilité de régularisation à des centaines de milliers de travailleuses et #travailleurs_sans-papiers qui font tourner des secteurs entiers de l’économie du pays, comme dans la logistique, le nettoyage, la restauration, le BTP, l’aide à la personne et bien d’autres.

    La première conséquence de cette circulaire sera l’#exploitation de ces personnes, contraintes à une #clandestinité et donc une #précarité renforcée, exclues de tous #droits_sociaux, de toutes les protections accordées aux autres salariées, et donc à la merci d’un patronat qui, de toutes façons, trouve son intérêt et ses profits dans l’exploitation des travailleurs-euses sans-titre.

    L’Union syndicale Solidaires dénonce avec force cette déclaration de #guerre_à_l’immigration du gouvernement Bayrou/Retailleau/Darmanin.

    Elle continue d’exiger la régularisation de tous les sans papier, à commencer par nos camarades de Chronopost en lutte depuis plus de 3 ans.

    Elle appelle à se mobiliser aux côtés des autres organisations syndicales, des associations d’aide aux migrants-tes, des collectifs de sans-papiers pour soutenir et participer à toutes les actions en cours et en préparation pour s’opposer à l’application à ces mesures scélérates, et en obtenir l’abrogation !

    https://solidaires.org/sinformer-et-agir/actualites-et-mobilisations/communiques/nouvelle-circulaire-retailleau-un-pas-de-plus-dans-la-guerre-contre-les-
    #France #migrations #sans-papiers #clandestinisation #guerre_contre_les_migrants
    ping @karine

  • La face cachée de Yogi Tea — On Yoga Mat
    https://onyogamat.com/tendances/la-face-cachee-de-yogi-tea

    Le thé est souvent perçu comme un élixir de santé, un moyen naturel de se détendre ou d’améliorer son bien-être. Parmi les marques qui exploitent cette image, Yogi Tea s’est rapidement imposée comme une référence mondiale, notamment pour ses infusions à base de plantes aux multiples bienfaits. Bien qu’il soit fréquemment associé à la pratique du yoga Kundalini et à la méditation, Yogi Tea est avant tout un produit commercial.

    Fondée par Yogi Bhajan, le créateur du Kundalini Yoga, Yogi Tea s’appuie sur cette connexion pour véhiculer une image de bien-être.

    Cependant, derrière cette façade se cache une face obscure, qui dépasse largement les enjeux marketing et touche à des aspects souvent ignorés et problématiques.

    Décryptons cela ensemble.

    • L’exploitation des étudiants de Yogi Bhajan

      Une des controverses les plus importantes entourant Yogi Tea concerne son origine.

      Yogi Bhajan, fondateur du mouvement Kundalini Yoga aux États-Unis et promoteur du thé, a utilisé ce produit pour renforcer sa marque spirituelle. Cependant, l’idée et la fabrication initiale de Yogi Tea n’étaient pas les siennes.

      Selon plusieurs témoignages, notamment dans des ouvrages tels que Premka ; “White Bird in a Golden Cage”, les disciples, souvent engagés dans le mouvement Kundalini, travaillaient bénévolement ou pour des salaires très modestes, motivés par leur foi et leur dévouement.

      Une fois que Yogi Tea est devenu un produit rentable, Yogi Bhajan s’est attribué le projet, exploitant les connaissances et le travail de ses étudiants pour en faire une marque commerciale prospère. Les profits n’ont bénéficié qu’à lui et à ses proches associés (empire 3HO), laissant les véritables contributeurs dans l’ombre.

      Cette exploitation met en lumière les dynamiques de pouvoir et les abus économiques souvent dénoncés dans les groupes spirituels où un maître charismatique exerce une emprise forte sur ses disciples.

      #dérives_sectaires #exploitation (de main d’œuvre) #esclavage

  • Flixbus-Unfall in Brandenburg : Zwei Tote und viele Verletzte auf Autobahn 11
    https://www.berliner-zeitung.de/news/glatteis-zwei-tote-bei-reisebus-unfall-auf-a11-in-brandenburg-li.22
    https://www.berliner-zeitung.de/news/glatteis-zwei-tote-bei-reisebus-unfall-auf-a11-in-brandenburg-li.22

    Einsatzkräfte arbeiten an der Unfallstelle. Links im Bild : der umgekippte Flixbus. Stefan Csevi

    Au début la libéralisation du transport des personnes en autocar il y a environ trente ans elle passait pour une amélioration par des services supplémentaires plus flexibles que le système de trains et autocars publiques. Aujourd’hui les bus privés ont remplacé les services publiques insuffisants mais fiables. Les trains ne sont plus ponctuels mais chers. Aux moins fortunés on proposes les autocars qui sont des outils de surexploitation de chauffeurs. La dégradation de leurs conditions de travail n’entraine pas seulement la mort lente par le travail épuisant.

    Les accidents mortels font maintenant partie du modèle d’affaires. Les institutions de l’état n’y changeront rien car leurs commanditaires on besoin de solutions pour faire transporter partout en Europe la main d’oeuvre à exploiter peu chère.

    On n’a pas mis en place ce système pour les étudiants heureux de pouvoir voyager malgré leur maigres revenus. On déplace du prolétaire, du capital variable. Que celui-ci ne meure dans un accident du travail. L’accident d’autocar est prérable, car le prolétaire y meurt d’abord à ses propres frais. C’est la relation entre le coût du travail et sa productivité qui compte. Ensuite les soins des survivants sont pris en charge par les assurances et la société, les enterrements des victimes aussi. On en fera venir d’autres qui prendront leur place. Il y en a des dizaines de milliers chaque ans qui arrivent non en autocar mais en bateau gonflable.

    11.1.2025 - Erneut ein schweres Busunglück: Auf der A11 im Norden Brandenburgs kippt ein Flixbus um. Es gibt Tote und viele Verletzte. Welche Rolle das Winterwetter spielte, ist noch unklar.

    Dramatisches Ende einer Reise: Bei einem Busunfall im Norden von Brandenburg sind zwei Menschen ums Leben gekommen, vier wurden schwer verletzt, sieben weitere leicht. Rettungskräfte sind mit einem Großaufgebot im Einsatz. Zum Zeitpunkt des Unfalls herrschten winterliche Straßenverhältnisse. Bei den Toten handelt es sich laut Polizei um eine 29-jährige Frau und einen 48 Jahre alten Mann.

    Laut Reportern vor Ort liegt der Bus komplett auf der Seite. Bei Schneefall befreiten Retter die Fahrgäste – hauptsächlich durch die geöffnete Frontscheibe des Busses.

    Flixbus war unterwegs nach Stettin

    Laut einer Sprecherin des Polizeipräsidiums Brandenburg handelte es sich um einen Flixbus, der in Richtung Polen unterwegs war. Nach Angaben des Unternehmens war der Bus von Berlin aus auf dem Weg nach Stettin.

    Unfall-Experten sollen nun den Hergang untersuchen. Auf der Autobahn 11 herrschten zum Zeitpunkt des Unfalls – gegen 15 Uhr – winterliche Straßenverhältnisse. Es sei dort auch ein Lkw quer auf der Fahrbahn stehen geblieben, sagte die Sprecherin. Zur Klärung der Unfallursache war am Abend auch ein Sachverständiger im Auftrag der Staatsanwaltschaft im Einsatz. Der Flixbus wurde durch die Polizei sichergestellt.

    Zu dem Unfall war es laut einem Sprecher der Polizeidirektion Ost im Bereich einer Ausfahrt zu einem Parkplatz auf der A11 kurz hinter dem Dreieck Uckermark gekommen. Ein weiteres Fahrzeug sei nach ersten Erkenntnissen nicht beteiligt gewesen, hieß es. Im Bus waren nach Angaben des Unternehmens Flix 13 Fahrgäste und ein Fahrer.

    Erinnerungen an Unglück auf A9

    „Unsere Gedanken sind bei allen von diesem Unfall Betroffenen und ihren Angehörigen“, erklärte das Unternehmen. Die genauen Umstände des Unfalls seien noch nicht bekannt. „Wir arbeiten selbstverständlich eng mit den örtlichen Behörden und den Rettungskräften vor Ort zusammen und werden alles daran setzen, die Unfallursache schnell und lückenlos aufzuklären.“

    Wie die Märkische Allgemeine Zeitung weiter berichtete, wurden zahlreiche Rettungswagen alarmiert. Zudem sei ein Zelt zur Versorgung der Verletzten beordert worden. Mehrere Rettungsbusse seien auf dem Weg zu dem Parkplatz. Autofahrer seien um Rücksicht und um die Bildung einer Rettungsgasse gebeten, schrieb die Zeitung weiter. Der ADAC warnte zudem Autofahrer am Kreuz Uckermark Richtung Stettin auch vor Gefahr durch Straßenglätte.

    Der Unfall weckt Erinnerungen an ein schweres Busunglück aus dem vergangenen März. Damals war ein Doppeldecker-Flixbus mit 54 Menschen an Bord auf der A9 bei Leipzig von der Fahrbahn abgekommen und auf die Seite gestürzt. Vier Frauen starben damals, 30 weitere Menschen wurden zum Teil schwer verletzt. (Monika Wendel, Michael Zehender)

    #transport #privatisation #néolibéralisme #exploitation #Europe #immigration

  • The Last Wildfire-Fighting Camp for Incarcerated Teens in California | Teen Vogue
    https://www.teenvogue.com/story/wildfire-camp-incarcerated-teens

    Despite its minimal security, Pine Grove is a California Division of Juvenile Justice (DJJ) facility. It’s where teenage boys and young men ages 17 to 24 are incarcerated, and, as soon as they turn 18, are formally trained to contain and prevent California’s ever-worsening wildfires. These teenagers and young men — 95% of whom are Black, Latinx, or Filipino — earn between $2.20 and $4 per hour, plus an additional $1 an hour when they’re actively fighting fires, according to the DJJ.