Gaza. « Une punition collective qui inflige un terrible traumatisme aux femmes enceintes et à l’avenir de leurs enfants »
Par Iman Husain | The Nation, le 21 mars 2024 ; traduction rédaction A l’Encontre
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Diana Siam, une jeune femme de 22 ans de la ville de Gaza, s’est souvenue pour la première fois qu’elle n’avait pas eu ses règles en novembre. Elle a d’abord mis cela sur le compte de la vie sous les bombardements israéliens et de la nécessité de trouver sans cesse un nouvel endroit où vivre. Mais elle a finalement dû se rendre à l’évidence : alors qu’elle s’efforçait de s’occuper de son fils de 16 mois, elle allait avoir un autre bébé.
Diana Siam est actuellement réfugiée dans une petite maison surpeuplée avec 20 autres personnes à Rafah, une ville du sud de Gaza, région qui compte plus de 1,5 million de Palestiniens déplacés. Elle n’a pas d’intimité, dit-elle, ni le soutien de sa mère, qui vit dans une autre zone totalement inaccessible en raison des bombardements incessants. Alors que la famine commence à s’installer, Siam et son mari ne survivent qu’avec des boîtes de conserve. Même s’ils trouvent des produits frais, ils sont si chers que le couple ne peut pas se permettre de les acheter. Siam raconte que son bébé pleure désormais « la plupart du temps » à cause de la faim, alors que son lait maternel se tarit.
« Je me suis sentie très en colère parce que ce n’est pas le bon moment pour être enceinte », dit Siam. « Et j’ai déjà un bébé. Il sera très difficile de s’occuper de deux enfants dans cette situation. » (...)