• Alternatives #open_source : la #Commission_européenne va créer un #consortium pour les #communs_numériques

    La France et l’Allemagne sont parmi les membres fondateurs. « L’une des priorités stratégiques de l’Europe est de renforcer les alternatives ouvertes, interopérables et souveraines. »

    La Commission européenne annonce avoir adopté le 29 octobre « une décision établissant le consortium pour une #infrastructure_numérique_européenne_commune [#European_Digital_Infrastructure_Consortium ou DC-EDIC en anglais], un nouvel instrument permettant aux États membres de développer, de déployer et d’exploiter conjointement des #infrastructures_numériques transfrontières dotées d’une gouvernance et d’une personnalité juridique spécifiques ».

    Faciliter l’accès au financement

    Ce consortium aura son siège à Paris. La France, l’Allemagne, les Pays-Bas et l’Italie en sont les membres fondateurs, les autres États membres pouvant adhérer à tout moment. Le Luxembourg, la Slovénie et la Pologne y participent déjà en tant qu’observateurs. L’objectif affiché est une réduction de la #dépendance de l’Union européenne « à l’égard des infrastructures et technologies numériques importées », qui « crée des vulnérabilités pour son économie et sa démocratie. L’une des priorités stratégiques de l’Europe est donc de renforcer les alternatives ouvertes, interopérables et souveraines.

    La mission du DC-EDIC est de mettre en œuvre un projet multinational sur les biens communs numériques dans les domaines de l’infrastructure et des services de données communs européens et de l’administration publique connectée. Elle mettra en commun les ressources des États membres et assurera la coordination avec les communautés afin de développer, de maintenir et d’étendre les biens communs numériques et de faciliter leur adoption. »

    Parmi les actions annoncées, le consortium devra « faciliter l’accès au financement, notamment par l’intermédiaire d’un guichet unique physique et en ligne et d’un pôle d’expertise ».

    IA, cloud, suites collaboratives, réseaux sociaux...

    Dans son propre communiqué, la Direction interministérielle du numérique (Dinum) précise que le consortium a pour objectifs de :

    • « proposer des alternatives ouvertes dans des domaines clés comme l’#intelligence_artificielle, le #cloud, les suites collaboratives, la #cybersécurité, la #géomatique ou les réseaux sociaux ;
    • renforcer l’écosystème européen en mobilisant les communautés techniques, académiques, publiques et privées ;
    • mettre en place un mécanisme de financement durable pour soutenir la production, la maintenance et la diffusion de ces communs à l’échelle européenne ;
    • encourager leur adoption par les administrations, les entreprises et les citoyens. »

    Par défaut sous #licence_libre

    La Commission indique que « pour maximiser la réutilisation et la transparence, tout logiciel développé conjointement est par défaut publié sous licence libre et open source. Les #marchés_publics respecteront les principes de non-discrimination et la politique en matière de données imposera des pratiques conformes au #RGPD, y compris des dispositions pour enquêter sur les atteintes à la sécurité.

    Les prochaines étapes prévues comprennent le recrutement officiel du directeur et de l’équipe fondatrice, et le lancement d’un projet de soutien au DEP [le Programme Europe numérique, un fonds de l’UE créé en 2021]. D’ici à 2027, #DC-EDIC mettra en place un guichet unique et un pôle d’expertise, ainsi qu’un forum et un prix sur les communs numériques et un rapport annuel sur l’état des communs numériques. »

    Ce consortium devrait être officiellement lancé le 11 décembre 2025 à La Haye, annonce la Dinum.

    Le #Programme_Europe_numérique indique qu’il « fournit un financement stratégique pour relever ces défis [les capacités numériques et la cybersécurité de l’UE], en soutenant des projets dans des domaines de compétences clés tels que le calcul haute performance, l’intelligence artificielle, la cybersécurité, les compétences numériques avancées et en veillant à la large diffusion des technologies numériques dans l’économie et la société.

    Il accompagne l’industrie, les petites et moyennes entreprises (PME) et l’administration publique dans leur transformation numérique grâce à un réseau renforcé de #pôles_européens_d'innovation_numérique (#PEI). »

    https://www.zdnet.fr/blogs/l-esprit-libre/alternatives-open-source-la-commission-europeenne-va-creer-un-consortium-pour-
    #alternative #souveraineté #interopérabilité #souveraineté_numérique

  • Des données publicitaires géolocalisées ont permis de suivre à la trace des responsables de l’UE, parfois jusqu’à leur domicile

    Des #données_publicitaires géolocalisées (...) ont permis d’identifier et de suivre à la trace plusieurs dignitaires de l’Union européenne. Un cas pratique illustrant les limites du cadre européen en matière de #données_personnelles.

    Chaque seconde, des millions de données personnelles s’échangent sur le marché de la publicité en ligne. Issues des applications installées sur les #smartphones, elles sont parfois assorties d’une #géolocalisation précise. Et permettent donc le pistage, parfois à quelques mètres près, de millions d’utilisateurs de mobiles.

    Ce marché publicitaire, où les données personnelles des mobinautes s’échangent et se vendent, prospère la plupart du temps sans que les premiers concernés en soient conscients. Et profite des angles morts des lois relatives aux données personnelles, en particulier le règlement général sur la protection des données (#RGPD), adopté de haute lutte par l’Union européenne (#UE) en 2016.

    [...]

    Le Monde et ses partenaires ont eu accès à des échantillons de ces données concernant la Belgique, proposés gratuitement par un courtier pour faire montre de ses capacités : ils comportent plus de 2,5 millions d’identifiants publicitaires – chaque téléphone en a un, auquel sont associées les données personnelles comme la géolocalisation –, soit l’équivalent de plus de 20 % de la population belge. Les données sont présentées comme couvrant une période de quelques jours en octobre 2024.
    Ces échantillons montrent à nouveau le caractère intrusif de ces données. Nous avons identifié 264 identifiants publicitaires géolocalisés au sein du bâtiment Berlaymont, quartier général de la #Commission_européenne à Bruxelles, et 756 au siège bruxellois du Parlement européen. En analysant leurs allées et venues, nous avons identifié plusieurs dizaines d’adresses pouvant appartenir à des membres des institutions européennes.
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2025/11/04/comment-des-donnees-publicitaires-permettent-de-pister-des-responsables-de-l

    https://justpaste.it/hodfm

    #data #identifiants_publicitaires #cybersécurité

  • Dans les coulisses d’ « Histoire et conscience de classe » de Georg Lukács - CONTRETEMPS
    https://www.contretemps.eu/lukacs-histoire-conscience-classe-marxisme

    2023 fut l’année du centenaire de la parution d’Histoire et conscience de classe de #Georg_Lukács, sans que cela ne suscite de réjouissances particulières dans les régions francophones. En Allemagne toutefois, la parution de l’ imposant ouvrage de Karl Lauschke, Die Gegenwart als Werden erfassen – soit « Saisir le présent comme un devenir » – a marqué cet anniversaire. Le sous-titre du livre, (« Contenu, contexte politique et réception d’Histoire et conscience de classe de Georg Lukács ») indique bien l’intention de l’auteur qui entend rompre avec une interprétation purement philosophique de l’ouvrage et lui redonner sa dimension d’écrit politique, historiquement situé.

    On sait, au moins depuis les Romains, que les livres ont leur propre destin. Celui d’Histoire et conscience de classe du philosophe hongrois György Lukács (dont le prénom sera le plus souvent germanisé en Georg) est assez singulier. À sa parution, en 1923, il est considéré comme un brûlot gauchiste par la direction de l’Internationale communiste de Grigori Zinoviev, qui le condamne pour son « révisionnisme théorique ». Attaqué par une partie des futurs servants du culte « marxiste-léniniste » instauré par Staline, il sera bientôt renié par son auteur. Il disparaît alors dans les abysses de l’oubli pour ressurgir, contre la volonté de Lukács, à la fin de années 60.

    [...]

    Les essais réunis dans Histoire et conscience de classe (abregé ci-dessous en HCC) fustigeaient à sa parution la conception fossilisée du #marxisme de la IIe Internationale, reprise ensuite par une partie de la IIIe, inspirée par le #positivisme et un déterminisme politique nourrissant une attente passive de l’accomplissement des grandes lois historiques. Le regain d’intérêt des années 1970 est, lui, au service de la critique du « #marxisme-léninisme » orthodoxe, tout aussi momifié et pétri de #scientisme. (...)

    #histoire #révolution #socialisme

  • Russie : V. Poutine déclare 2027 ‘année de la géographie’

    REGARD SUR L’EST

    La géographie, c’est formidable.

    https://regard-est.com/russie-v-poutine-declare-2027-annee-de-la-geographie

    Russie : V. Poutine déclare 2027 ‘année de la géographie’

    03/11/2025 Céline Bayou

    Lors du XVIIe congrès de la Société russe de géographie organisé les 22 et 23 octobre à Moscou, le Président russe a annoncé que 2027 serait déclarée « année de la géographie » en Russie. Devant 195 délégués provenant de 89 régions (dont les territoires ukrainiens prétendument annexés par Moscou) et réunis au Kremlin, Vladimir Poutine a cité la contribution des géographes à l’histoire, en faveur du renforcement de l’Etat russe : « C’est important pour nous d’un point de vue politique. L’événement principal de l’année sera la consolidation des cartes – de nouvelles cartes – de la Fédération de Russie. »

    #géographie #russie #dictature

  • What Is Political Violence ?

    Pundits and politicians conceal the truth: it’s all around us, perpetrated by our political system itself.

    After Charlie Kirk was killed, commentators immediately condemned the act as “political violence.” Editorial boards and late-night shows wrung their hands about America’s overheated climate, warning that unless we “bring down the temperature,” democracy itself might begin to unravel—as if it has not already. The Trump administration and its allies condemned Kirk’s killing as an exceptional form of violence requiring an authoritarian crackdown on an amorphous “radical left” that they claim is responsible while conspicuously ignoring another near-simultaneous school shooting in Colorado. This joined over one hundred school shootings already perpetrated in the United States in 2025 alone, coming just months after Democratic lawmakers in Minnesota were targeted and shot by a far-right gunman—an event with which self-proclaimed “law and order president” Trump recently claimed to be unfamiliar.

    The selective and enforced outrage over Kirk’s murder reflects a fundamental truth: violence is never judged only on the basis of lives lost or individuals harmed. It is judged—and narrated—according to whether it sustains or threatens a particular social order. What counts as “violence,” and what counts as “order,” are always political determinations made by those in power. The fact that so many Democratic politicians and influential liberal commentators have rushed to parrot the Trump administration, without the slightest hesitation about the uses to which Kirk’s posthumous and state-sponsored sanctification is being put, underscores how little they grasp—or how insistently they deny—this most basic political truth. By uncritically accepting the Trump regime’s definition of “violence,” many Democrats are actively legitimizing and deepening the very authoritarian order they claim to oppose.

    Georges Sorel, writing in 1908, gave a very different account of violence in his classic, Reflections on Violence. Violence is not simply an act, he argued, but a myth: a story through which societies interpret force, project meaning onto it, and either mobilize or demobilize political communities around it. A strike is not just a withdrawal of labor; it is a myth of collective uprising. A riot is not just chaos in the streets; it is a myth of insubordination that terrifies elites and inspires the oppressed. Violence matters less for its immediate effects than for the imaginative horizons it opens or closes. “Myths are not a descriptions of things,” Sorel writes, “but expressions of a will to act.”

    For Sorel, the work of such myths was above all to enable the working class’s development of a story for its own emancipation. “Men who are participating in great social movements always picture their coming action in the form of images of battle in which their cause is certain to triumph,” he reflects, and that picture that in turn motivates action arises out of the myths that support it. But, as is particularly salient in our age of billionaire-controlled media that saturates nearly every aspect of our lives, political elites, too, make intensive use of myths around events like Kirk’s killing in order to shore up their authority and power. At stake is not only the working class’s capacity to articulate its own interests but also the ability of any subordinated group—immigrants, women, racial and sexual minorities, colonized people—to generate counter-myths that contest their subjection. Myths of violence compete against one another either to build or to fracture solidarities, to enable or short-circuit shared struggle against oppression and exploitation across social differences.

    Walter Benjamin sharpened this insight in his 1921 essay “Critique of Violence.” For Benjamin, a Jewish intellectual who would later take his own life as he anticipated deportation to a Nazi concentration camp, law itself is founded in violence—a primal conquest that inaugurates legal order. Once founded, law preserves itself through violence: police power, punishment, coercion. “Lawmaking is powermaking, assumption of power, and to that extent an immediate manifestation of violence,” Benjamin writes, while “law-preserving violence” maintains a given power structure. What liberal societies call “peace” or “law and order,” then, is not the absence of violence but its routinization. Whether or not one shares Benjamin’s implicit vision—that in an ethical social order, law itself might wither away—he makes a crucial observation. Violence does not disappear when order is established; it becomes diffuse or even invisible through its law-preserving functions, no matter how unjust, arbitrary, and cruel the law may be.

    If Sorel shows how violence becomes myth, and Benjamin shows how law conceals and perpetrates violence, Sigmund Freud helps explain why people cling so tightly to the most fundamental myth of every ruling order: that the operation of the law is always just. Psychoanalytically, the distinction between “order” and “violence” can function as a collective defense. It reassures us that our world—and the symbolic authority through which it coheres—is stable, that our aggression is justified, and that the cruelties carried out in the name of the law, in our name, are not really cruelties at all. In Freud’s terms, civilization builds and sustains itself through the repression and redirection of aggression. “Civilization . . . obtains mastery over the individual’s dangerous desire for aggression,” he writes, “by weakening it, disarming it, and setting up an agency within him to watch over it, like a garrison in a conquered city.” To identify as civilized requires that this aggressiveness be dissimulated or concealed.

    The most pervasive means for doing so is projection onto an excluded other. “It is always possible to bind together a considerable number of people in love,” Freud wrote just three years before Adolf Hitler became chancellor of Germany, “so long as there are other people left over to receive the manifestations of their aggressiveness.” The demonized other is marked for retribution through which one’s own mythical identity is stabilized and maintained. This is the elementary structure behind racisms, nationalisms, and xenophobias of all stripes, including the white Christian nationalism that Kirk represented and propagated so successfully. Aggression, in this form, is not repressed so much as dissimulated, conceived as the righteous reaction of civilization to an existential threat.

    But a similar process can be seen even among those who recoil from such cruel and explicit othering. Many people come to be deeply invested in condemning the disruptive act that threatens to upend order—whether it be Kirk’s killing or a protest in the streets—even as they eagerly accept the far greater violence that structures their daily lives. In this case, what is repressed is the violence of order itself; what is disavowed is our own entanglement with it and ethical responsibility to confront it. What cannot be acknowledged, because it is too incriminating or compromising to one’s identification with order, is projected outward onto the system itself. In this scheme, “political violence” can only be what threatens this system, not what the system itself does.

    Prominent reactions to Kirk’s killing appear to be operating in precisely this way, dwarfing the national reaction to the assassination of sitting Democratic lawmaker Melissa Hortman in June. From the White House to every single medium of mainstream media, it is Kirk’s death that has been narrated as singular proof that political rhetoric has gone “too far,” that democracy is collapsing under extremism, and that only “civility” can save us. The bipartisan vigils that followed—replete with solemn calls for unity, a unanimous Senate vote to make Kirk’s birthday a “National Day of Remembrance for Charlie Kirk,” and a bipartisan House vote to honor Kirk’s “life and legacy” as “a courageous American patriot”—were less acts of mourning than rituals of political stabilization, gestures designed to shore up the legitimacy of the current order. Melissa Hortman didn’t get an executive order from the president “honoring” her “memory,” a congressionally approved day of remembrance, or a New York Times column from Ezra Klein proclaiming that she was “doing politics the right way.” This across-the-aisle mythmaking turns Kirk into a martyr and the far right into a respectable vehicle of reasonable disagreement while erasing the virulence of their rhetoric and the far greater violence that Kirk himself championed.

    The flip side of this exceptionalizing is to further erase and excuse the slow and less spectacular violence of American political life itself. When ICE agents raid homes, when Medicaid is stripped from millions, and when unhoused populations are criminalized by Trump or Democrats like Gavin Newsom, both politicians and media speak of “policy,” not “violence.” The deportation bus, the eviction notice, the denied hospital bed, the forced pregnancy enforced by an abortion ban: all vanish into the myth of law and order. It is only when someone disrupts that order—whether through protest, resistance, or, in an extreme example, an attack on a public figure—that the act appears as “violence,” a breach of the civic peace and deserving of unequivocal condemnation and universal opposition. Sorel shows how such disruption becomes mythologized. Benjamin explains why the state insists on this distinction: its legitimacy depends on hiding the violence it does in its supposedly normal operation.

    As is evident throughout U.S. history, the state has always depended on myths of violence to secure order and delegitimize dissent. After Reconstruction, white elites across the South fashioned the figure of the violent Black man to justify the terrorism of the Ku Klux Klan, the stripping of Black voting rights, the imposition of Jim Crow, and the eventual development of our still-growing, intensely racist U.S. policing system. The issue at play has never been about actual violence committed by Black communities; it was and remains about rendering Black freedom itself a threat to “order.”

    The same logic animated the Red Scares of the twentieth century. Strikes, union drives, and antiracist organizing were routinely narrated as outbreaks of dangerous disorder requiring repression. COINTELPRO made this aim explicit, labeling groups from the Black Panthers to ministers like Martin Luther King Jr. as violent extremists whose mere organizing justified state surveillance, infiltration, and assassination. More recently, the bipartisan War on Terror inaugurated by George W. Bush, aggressively extended by Barack Obama, and now redoubled and repurposed under Trump, continues this tradition. The attacks of September 11 were turned into a narrative of perpetual looming threat that provided cover for torture, indefinite detention, mass surveillance, drone warfare with repeated mass murders of foreign civilians, and two decades of occupation abroad—all acts of overwhelming state violence that have never properly been counted as “violence” in official U.S. discourse.

    Instead, violence is projected onto fantasies of Muslims and Palestinians, Latino immigrants, antifascist protesters, drag queens, trans people, or anyone said to belong to the infinitely fungible category of the “terrorist”—the term of choice in J. D. Vance’s and Stephen Miller’s vows to exact vengeance in Kirk’s name. In each case, what is condemned as “violence” is not what kills or inflicts harm. It is what threatens oligarchic control or challenges national mythologies upon which established order depends. The Kirk episode belongs to this lineage, where righteous outrage secures authoritarian stability by allowing for the transfiguration of all resistance into violence and violence into order.

    King saw the same dynamic in his own time. In “Letter from Birmingham Jail,” he famously chastised white moderates who are “more devoted to order than to justice.” They prefer “a negative peace, which is the absence of tension, to a positive peace, which is the presence of justice,” he wrote. For King, as for Sorel and Benjamin, the problem was never simply violence’s existence. It was that social myths and legal categories transfigured the daily brutality of racial segregation and public abandonment of the poor into “order” while casting the struggle against them as disruptive violence. Unlike Sorel or Benjamin, King rooted his vision in nonviolence as a moral and strategic imperative. Simply suppressing conflict without addressing injustice, King argued, entrenches violence and makes future unrest inevitable.

    We can see this double standard as well in the case of the killing of UnitedHealthcare’s CEO last December. The act was instantly condemned as horrific, unacceptable violence, implicitly in contrast to the supposedly acceptable violence of the U.S. health care system. The official myth that crystallized around the event exhibited the same logic of all defenses of the liberal order in conditions of injustice: the executive became a symbol of violated order, while the industry he represented, which systematically denies lifesaving care to thousands of people every year to maximize profits, only briefly flickered into public view before vanishing again into our taken-for-granted national condition. The point is not that the killing was morally permissible. It is that one kind of violence gets portrayed as unequivocally wrong while another, far more frequent and banal kind gets condoned as simply a policy disagreement—not a form of “political violence” at all.

    The stakes of these myths are not abstract. In response to Kirk’s death, Trump announced that he would designate “antifa”—an amorphous label for loosely affiliated antifascist protesters—as a “major terrorist organization.” There is, of course, no centralized antifa to designate: no leaders, no offices, no membership lists, no budgets. The closest the administration ever comes to naming a specific target is when it refers to George Soros—an antisemitic trope evidently designed to distract from the far right’s vast network of funders, including Charles and David Koch, Richard Uihlein, and the late Bernard Marcus (the latter two among the donors to Turning Point USA, the organization that Kirk founded). The vagueness is precisely the point. By naming “antifa” as a terrorist threat, Trump invents a useful specter and authorizes the state to decide at will who counts as an enemy. Any protester, labor organizer, or anti-genocide activist can suddenly be branded a terrorist and criminalized accordingly.

    This is how the myth of political violence works: the far right elevates isolated, disruptive acts—whether Kirk’s killing or a protest that turns confrontational—into proof of radical chaos threatening the nation while simultaneously obscuring the far greater structural violence carried out daily through policy, policing, deportation, or war. To declare “antifa” a terrorist organization is not to name an entity that exists but to invent a mythological enemy whose supposed violence justifies the state’s own.

    This tactic has been especially salient during Trump’s second term. His administration has overseen massive Medicaid disenrollments, expanded ICE to unprecedented levels and authorized its agents to enact violence with near-total impunity, destroyed USAID, deployed troops against U.S. residents, ordered—in violation of international law—repeated bombings of Venezuelan boats in summary executions of supposed “narcoterrorists” without provision of evidence to even pretend to justify such acts, and—like Joe Biden before him—given a green light to Israeli genocide in Gaza and ethnic cleansing in the West Bank, where the label “terrorist” is deployed to license the systematic murder of children and the destruction of an entire people. These are acts of immense violence, with death counts almost certain to be in the hundreds of thousands, and likely millions globally.

    While competing mythologizations of violence are nothing new, those operating today are increasingly monopolized by politicians and journalists who—in their devotion to political balance, regardless of the fascist norms they accept along the way—are complicit with it. When Kirk was killed, only that act was held up as proof that “political violence” threatens democracy and that “violence has no place in this country.” For the right, Kirk becomes proof that conservatives are under siege and that the repression they are leading, styled as self-defense, must intensify. For many liberals, hostility toward the prevailing order becomes suspect, while civility and restraint are deemed the only respectable path to saving democracy. Both myths point in the same direction—back toward order, the acceptance and normalization of systemic violence as the price of stability.

    The stories we tell about violence matter immensely. When targeted, interpersonal attacks are the only acts identified as political violence, state and market violence vanish from view. The powerful kill with impunity while vulnerable populations are persecuted simply for speaking out against injustice. Political violence includes the lone gunman, yes. But it also includes the congressperson and bureaucrat who sign off on Medicaid cuts that will kill thousands. It includes the ICE officer who rips a child from her mother. It includes the president who deploys troops against civilians or signs off on yet another shipment of arms to enable genocide abroad. And it includes the corporate executive who designs insurance policies that deny lifesaving care working hand-in-hand with the politicians who allow such practices.

    In this regard, it is unsurprising that historians, social scientists, and independent journalists—and now even comedians—are high on the list of the Trump administration’s declared enemies: they all work to undermine the ruling class’s myths by exposing their hypocrisy and incoherence. When a virulent figure like Kirk is canonized as a truth-telling patriot and emblem of democratic virtue while his critics are denounced as violent extremists, we are gaslit on a massive scale; the field of political meaning-making narrows until only submission to an authoritarian order appears reasonable. Counter-myths work to widen that field, calling our attention not to the martyrs of white supremacist empire but to its victims, not to those who uphold an oppressive order but to those who are its targets. Every refusal of the dominant myth, however spectacular or mundane, tells a different story: neither law nor order are necessarily right; violence is not always what the state says it is; and justice is not reducible to the preservation of a false peace.

    If we want a democracy worth defending, we must insist upon identifying and opposing political violence everywhere it appears. To condemn it only selectively and conveniently is to align oneself with the far greater violence of our time. True peace will not come from denying where the high temperature of our political order is coming from. Nor will it come from specious appeals to civility or rational debate, as if support for fascism is built on reason and respect rather than resentment and rage. It instead requires identifying, confronting, and dismantling the ubiquitous political violence that our present order is designed to conceal. In other words, it will come from naming violence honestly and building the power—and the myths—that make justice imaginable and achievable.

    https://www.bostonreview.net/articles/what-is-political-violence
    #violence #violence_politique #Charlie_Kirk #ordre_social #ordre #Georges_Sorel #mythe #classe_ouvrière #mouvements_sociaux #Walter_Benjamin #loi #ordre_légal #pouvoir #paix #Sigmund_Freud #désordre #résistance #double_standard #injustice #ordre_libéral #antifa #extrême_droite #violence_structurelle
    #à_lire

    via @freakonometrics
    ping @karine4

  • #Frontex, agent intouchable du #renseignement_migratoire

    L’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes, Frontex, est devenue, en vingt ans [1], le bras armé des politiques sécuritaires de l’Union européenne (UE) et de ses États membres. Initialement créée pour coordonner le contrôle des #frontières, organiser les #expulsions et produire des « #analyses_de_risques » des mouvements de populations, Frontex a élargi son champ d’intervention bien au-delà des questions migratoires.

    Nonobstant des enquêtes institutionnelles et journalistiques ayant démontré que ses officiers s’étaient rendus coupables de graves #violations_de_droits, tout semble organisé pour que la responsabilité de l’agence Frontex ne soit ni engagée ni reconnue. En sus de ses traditionnelles activités de #surveillance et de #contrôle des frontières prévues dans le règlement (UE) 2019/1896, l’agence tentaculaire dotée de moyens exponentiels est devenue tout à la fois agent du renseignement, négociateur, influenceur et membre d’un réseau de dissuasion violente, que rien ni personne ne semble pouvoir arrêter.

    Produire de l’information, qu’importe sa véracité

    Comme pour tout bon agent du renseignement, recueillir et exploiter des informations relevant de la vie privée est un axe essentiel du travail de Frontex. Elle collecte ces #données par le biais des États membres, d’agences européennes et d’organisations partenaires, mais aussi dans le cadre de ses propres opérations (maritimes, aériennes, terrestres). Elle est présente aux #frontières_maritimes (Méditerranée centrale et Manche), ainsi qu’aux #frontières_terrestres et aériennes de plusieurs pays (#Albanie, #Géorgie, #Monténégro, #Serbie, #Macédoine_du_Nord, #Moldavie, #Ukraine). Elle a progressivement élargi ses activités vers la zone #pré-frontière de l’UE et ouvert des bureaux #satellites temporaires dans des pays tiers du voisinage méridional et en #Afrique_de_l’Ouest [2].

    Quantité d’informations sont susceptibles d’être enregistrées : certaines sont générales, telles les routes migratoires empruntées, les dates de franchissement de frontière, les listes de passagers ou le pays de provenance ; d’autres, plus spécifiques, sont relatives aux #données_biographiques, aux incidents au cours d’opérations, jusqu’au lieu où se cachent les personnes au moment du contrôle. Les données recueillies nourrissent divers fichiers, parmi lesquels celui d’#Eurosur, instrument de surveillance et d’échange d’informations entre Frontex et les États membres, ou le #Joint_Operation_Reporting_Application (#Jora). Elles donnent aussi – et surtout – lieu à la production de #rapports_analytiques, avec une photographie de la situation aux frontières, supposés permettre de déterminer le niveau de « #risques » de déplacements vers le continent européen.

    Le Contrôleur européen de la protection des données (CEPD) estime que, malgré les moyens déployés, les « analyses de risques » produites par l’agence sont fondées sur des informations peu fiables, obtenues lors d’entretiens menés sans le consentement des migrant·es ni protection de leur identité [3]. Il a également émis des réserves quant à la sécurisation des données et l’ampleur de la collecte.

    L’#opacité des activités de Frontex inquiète aussi le Médiateur européen, qui a traité plusieurs plaintes concernant l’impossibilité d’accéder à des documents et informations. Il faut préciser que l’agence est très réticente à fournir les informations demandées, y compris à ses propres contrôleurs, chargés depuis 2019 d’évaluer en permanence le respect des droits fondamentaux dans ses activités opérationnelles [4].

    Frontex reconnaît elle-même que ses chiffres comportent des #erreurs : alors qu’elle communique chaque année sur le nombre de franchissements de frontières non autorisés, elle admet qu’« il n’existe aucun dispositif permettant d’établir le nombre exact de personnes ayant franchi les frontières [5] ». Mais pour elle, il s’agit presque d’une question secondaire : selon sa directrice adjointe, Aija Kaljana, « il est essentiel de devenir une organisation axée sur le #renseignement, car les ressources humaines et techniques sont limitées [6] ». L’ambition de Frontex est donc de passer d’une agence du contrôle migratoire à un #service_de_renseignement.

    Travailler en synergie, y compris hors du champ migratoire

    L’agence, au cœur d’un vaste réseau d’échanges de données, coopère avec de nombreux services, civils ou militaires, ayant des objets aussi variés que la pêche, la lutte contre le #narcotrafic ou la #sécurité_aérienne [7]. Frontex a créé, en 2018, la #Maritime_Intelligence_Community–Risk_Analysis_Network (#MIC-RAN), soit une communauté du #renseignement_maritime et un réseau d’analyse des risques, pour collecter des données et diffuser des rapports sur les #menaces_maritimes (i.e. l’appropriation illégale des zones maritimes, les conséquences du réchauffement climatique, les « usages illégaux » de la mer). Autre illustration de la diversité de ses collaborations : l’agence négocie des accords avec des sociétés d’affrètement comme #EASP_Air, #DEA_Aviation ou #Airbus [8] qui fournissent des #aéronefs, le personnel pour les exploiter et l’infrastructure technique pour la transmission des données enregistrées, en temps réel, au siège à Varsovie [9]. Elle capte également des données depuis l’espace, car elle a conclu un contrat avec #Unseenlabs, une entreprise française spécialisée dans la surveillance maritime par radiofréquence depuis l’espace, ou se sert des satellites du programme #Copernicus d’observation de la Terre qui sont utilisés pour la sécurité, la protection civile, la gestion de l’environnement et la recherche sur le changement climatique [10].

    Engagée dans des projets de recherche et développement, l’agence finance ceux qui se focalisent sur le matériel de surveillance [11]. Elle a étroitement suivi les avancées du programme #ITFlows, un outil de prédiction des flux migratoires à partir de techniques d’analyse automatisée de données, en y contribuant activement via la fourniture d’informations récoltées dans le cadre de ses missions [12]. Dans le même registre, elle a organisé avec des garde-côtes italiens, début 2025, un atelier international intitulé Évolution des garde-côtes : l’#intelligence_artificielle et les systèmes sans pilote améliorent les opérations de recherche et de sauvetage. Vaste programme à l’heure où le recours à l’intelligence artificielle (#IA) pose de sérieuses questions éthiques [13].

    Au-delà des frontières de l’Europe, Frontex multiplie des #campagnes qui sont de véritables opérations de séduction, afin de s’assurer du concours des États tiers pour empêcher les départs depuis les pays d’origine. Ainsi est-elle à l’initiative du projet #Africa–Frontex_Intelligence_Community (#Afic) dans huit pays africains (#Côte_d’Ivoire, #Gambie, #Ghana, #Mauritanie, #Niger, #Nigeria, #Sénégal et #Togo), officiellement lancé pour « collecter et analyser des données sur la #criminalité_transfrontalière et soutenir les autorités impliquées dans la #gestion_des_frontières ». Frontex a également organisé des séances opérationnelles de #sensibilisation à la lutte contre la #fraude_documentaire et la fraude à l’identité en #Albanie, #Bosnie-Herzégovine, #Égypte, #Géorgie, #Moldavie, #Macédoine_du_Nord, #Serbie et en #Tunisie.

    Comme pour conforter sa place centrale dans le réseau d’information qui surveille tout et constamment, c’est avec les services de répression, tels l’#Office_européen_de_police (#Europol) et l’#Organisation_internationale_de_police_criminelle (#Interpol), que l’agence a intensifié ses relations. Depuis 2008, Frontex signe des accords de coopération et des plans d’action conjoints avec Europol pour partager avec cette agence les informations qu’elle recueille, singulièrement via Eurosur, à des fins de lutte contre la criminalité ou le terrorisme. Sur le terrain, cette entente s’est notamment matérialisée durant des opérations relevant de la politique de sécurité et de défense commune (opérations #Sophia et #Jot_Mare en 2015). Plus surprenant : en 2024, Frontex a codirigé une opération internationale visant à lutter contre la #contrebande_de_drogue par voie maritime en fournissant un soutien technique et opérationnel [14] ; elle est aussi intervenue pour des opérations de soutien pendant les #Jeux_olympiques en France [15], pendant la compétition de l’Euro en Allemagne, ou encore durant la guerre en Ukraine... Elle outrepasse ainsi sa mission initiale et s’érige comme un organe de « super-contrôle ».

    De son côté, Interpol travaille avec l’UE et Frontex dans le domaine de la sécurisation des frontières, sous forme de collaborations techniques, de #formations et de projets de recherche communs. Frontex a élaboré un manuel de référence contenant des alertes de falsification et des cartes de contrôle rapide servant d’aides visuelles à la décision lors de la vérification de documents. Ce dispositif est désormais au cœur du système de bibliothèque électronique de documents #Frontex-Interpol (#Fields). Les #bases_de_données d’une agence de surveillance des frontières et celles d’une organisation de lutte contre la criminalité sont dès lors interconnectées.

    Une agence opaque et délétère qui influence les législations

    Plusieurs enquêtes documentées décrivent les actes illicites commis par l’agence sur ses terrains d’intervention. Il n’est plus à démontrer qu’elle s’est rendue complice ou coupable, à de nombreuses reprises, de #refoulements (#push-backs) en Grèce, pourtant interdits par le droit international. Des refoulements qui sont recensés dans sa base de données #Jora comme de simples opérations de « #prévention_de_départs [16] ». Des pratiques similaires ont été dénoncées à la frontière bulgare, où des violences ont été commises par des garde-frontières participant aux opérations de Frontex [17]. À #Chypre, de nombreux ressortissant·es syrien·nes ont été illégalement enfermé·es et d’autres ont été expulsé·es vers la Syrie, sous les yeux d’officiers de Frontex [18]. Des pratiques épinglées par l’Office européen de lutte antifraude (Olaf), qui a émis des doutes sur « la capacité de l’agence FRONTEX à […] veiller au respect et à la protection des droits fondamentaux dans toutes ses activités aux frontières extérieures ».

    L’agence va jusqu’à fabriquer de fausses informations lorsqu’elle prétend sauver des vies en mer, alors qu’elle transmet la position des embarcations en détresse aux #garde-côtes_libyens, dont les comportements violents envers les personnes migrantes sont notoires [19]. Il lui arrive aussi d’interrompre la prise de vue aérienne au-dessus de la mer Méditerranée pour ne pas avoir à référer d’abandon de personnes en mer [20]. En 2023, un navire où s’entassaient près de 200 migrants au large des côtes italiennes (Crotone) ne présentait, selon le rapport d’incident de Frontex, « pas d’intérêt particulier ». La même année, Frontex a omis d’envoyer un signal de détresse lors du naufrage de l’Adriana (Pylos), provoqué par une manœuvre des garde-côtes grecs [21]. Faut-il le rappeler, alerter les secours relève pourtant d’une obligation internationale de droit maritime. La multiplication des cas de refoulements ou le silence gardé à la vue d’embarcations en détresse contribuent à abaisser les standards de protection. L’agence fait en outre croire qu’elle s’intéresse au sort des personnes expulsées, voire améliore leur situation, lorsqu’elle met en avant les effets bénéfiques qu’aurait eu le retour dans le pays d’origine [22]. La violation des #droits_fondamentaux se banalise et, dans un contexte d’impunité généralisée, est traitée en matière migratoire comme un dommage collatéral.

    Malgré ces multiples mises en cause, Frontex exerce une influence croissante sur les instances politiques et les législations européennes. Ses « analyses de risques » sont l’unique source d’information de la Commission européenne, et l’image construite d’une perpétuelle « #crise aux frontières » qu’elles donnent à voir sert à justifier l’augmentation des contrôles et des mesures sécuritaires. Depuis des années, l’agence véhicule une image négative de la migration en la présentant comme une menace dont il faudrait se protéger.

    Cette image trouve sa traduction dans les réformes législatives. L’insistance de Frontex à alerter, dans ses rapports d’activité, sur « les #mouvements_secondaires […] à grande échelle » ou sur la persistance de la #pression_migratoire a sans nul doute contribué à l’adoption, en 2024, du #pacte_européen_sur_la_migration_et_l’asile. Un pacte dans la mise en œuvre duquel Frontex détient un rôle clé, avec, notamment, les nouvelles attributions qui lui sont confiées aussi bien lors des procédures frontalières (« #filtrage ») que dans l’organisation des #expulsions. Onze États sont en train de s’équiper d’un système informatique numérisé de gestion des retours sur le modèle du #Return_Case_Management_System (#Recamas) mis au point par Frontex.

    La réforme du règlement #Eurodac ouvre une nouvelle brèche en permettant à l’agence de consulter le #répertoire_central_des_rapports_et_statistiques (#CRRS) et d’avoir accès aux #statistiques de l’agence de l’Union européenne pour la gestion opérationnelle des systèmes d’information à grande échelle au sein de l’espace de liberté, de sécurité et de justice (#EU-Lisa).

    Enfin, la #réforme en cours des directives « Facilitation » et « Retour » risque de renforcer les pouvoirs de l’agence, en augmentant – encore – son #budget et en l’autorisant à transférer à des pays tiers des données relatives à des ressortissants aux fins de #réadmission.

    Une agence peu fiable, mais intouchable

    Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), plus de 74 352 personnes ont trouvé la mort depuis 2014 en tentant de franchir les frontières [23]. En dehors du champ de la migration, l’acteur, personne physique ou morale, qui serait impliqué dans une telle hécatombe serait poursuivi et jugé, voire condamné. Malgré les preuves tangibles de la #responsabilité de Frontex, comme de l’UE et de ses États membres, dans ces drames, aucun d’entre eux n’a jamais été inquiété. Bien au contraire, la Commission européenne confirme son agenda politique basé sur la mise à l’écart des personnes exilées en donnant à l’agence un rôle de premier plan dans les politiques migratoires européennes et en proposant de tripler ses effectifs. Les États s’appuient toujours plus sur Frontex : en 2024, la #Belgique a adopté une loi pour permettre le déploiement d’officiers de l’agence sur son territoire afin de soutenir la police fédérale dans l’exécution des expulsions. Le #Royaume-Uni a signé un accord de coopération avec Frontex sur divers aspects de la gestion des frontières, comme la surveillance et l’évaluation des risques, l’échange d’informations, le renforcement des capacités et le partage d’expertise. Dans ces conditions, pourquoi l’agence intouchable s’arrêterait-elle là, même coupable du pire ? La meilleure défense étant l’attaque, la criminalisation des solidarités et la décrédibilisation de celles et ceux qui dénoncent ses actions – à l’image de la campagne Abolish Frontex accusée de « discours haineux » – sont érigées en stratégie de dissuasion. De même, celles et ceux qui pallient l’action défaillante des États, comme les ONG de sauvetage en mer, sont assimilées à des réseaux de passeurs. Une #rhétorique qui ressemble à s’y méprendre à celle des partis populistes.

    https://migreurop.org/article3472.html
    #migrations #réfugiés #directive_retour #directive_facilitation

    ping @karine4 @reka

  • Indonesia’s new capital, Nusantara, in danger of becoming a ‘ghost city’ | Indonesia | The Guardian

    https://www.theguardian.com/world/2025/oct/29/indonesia-new-capital-city-nusantara

    Michael Nielson in Nusantara
    Wed 29 Oct 2025 01.35 CET

    State funding for the project has plunged, while construction has slowed and few civil servants have been eager to move away from Jakarta.

    Indonesia’s utopian new capital Nusantara seems to appear out of nowhere. Deep in the forest, a multilane highway abruptly opens up through the trees, leading to a palace topped by a winged eagle that glows under the equatorial sun.

    #Indonésie #Jakarta ##Nusantara #urban_matter

  • Les cyclistes commettent beaucoup moins d’#infractions que les automobilistes

    Contrairement à une idée reçue, le #taux_d'infraction des cyclistes est très largement inférieur à celui des #automobilistes. C’est en tout cas le résultat d’une étude danoise basée sur de nombreuses observations du #comportement aux #intersections.

    A l’aide de données provenant de caméras placées dans les carrefours de nombreuses grandes villes du pays, l’autorité routière du Danemark a observé le comportement des cyclistes. Le constat : en #ville, ils commettent beaucoup moins d’#infractions_routières que les automobilistes. Sur un total de 28 579 passages d’intersection par des #cyclistes, le pourcentage d’infraction est inférieur à 5% lorsqu’il existe des infrastructures cyclables, 14% lorsqu’elles sont inexistantes. L’infraction la plus répandue à vélo est le déplacement sur le #trottoir.

    Parallèlement, les autorités routières danoises ont recensé un taux d’infraction de 66% chez les automobilistes en ville, principalement des #excès_de_vitesse. Les conclusions sont les mêmes que celles d’une étude parue l’année dernière, cette fois sur un échantillon de 80 000 passages d’intersections. A Londres, une étude conduite il y a quelques années par l’autorité des transports, concluait qu’environ 16% des cyclistes y commettent des infractions.

    Les infractions des cyclistes, moins nombreuses mais plus visibles que celles des automobilistes

    Le constat peut étonner. Les cyclistes ont souvent la réputation de prendre de nombreuses libertés avec le code de la route, notamment de griller des feux rouges. C’est surtout que les infractions commises par des cyclistes sont en général plus #visibles : griller un #feu_rouge ou rouler sur un trottoir se voit davantage que les infractions commises régulièrement par des automobilistes en ville : excès de vitesse, refus de priorité à un passage piéton, usage de klaxon en absence de danger immédiat, oubli de clignotant, dépassement d’un cycliste à moins d’un mètre. Ces infractions sont souvent trop peu visibles ou trop habituelles pour être remarquées. En outre, de nombreux feux rouges en villes sont équipés de panneaux autorisant les cyclistes à passer, souvent pour tourner à droite, ce qui peut donner l’illusion d’une infraction.

    On ne dispose malheureusement pas encore d’études de ce type en France. On sait cependant que les infractions commises par les automobilistes y sont nombreuses. Selon la plupart des tests effectués, en l’absence de ralentisseurs, d’embouteillages ou de radars, une majorité d’automobilistes français ne respecte pas les zones 30. Et les remontées de données de vitesse des véhicules en free floating des villes européennes montrent que selon les villes, la limite de 50 km/h en ville est franchie dans 35% à 75% des cas.

    L’influence des #pistes_cyclables

    Le nombre d’infractions commises par les cyclistes baisse drastiquement en présence de pistes cyclables. Au Danemark, le taux d’infraction est même trois fois moins élevé. Mais les #infrastructures_cyclables ont également un impact positif sur la #mortalité_routière urbaine en général.

    Des chercheurs de l’Université de Denver ont analysé les données d’accidentologie de 24 grandes villes américaines sur une période de treize ans en étudiant les variables sociologiques, démographiques et leurs infrastructures. Selon leurs conclusions, le facteur le plus influent dans la baisse du nombre de morts sur les routes est l’existence de pistes cyclables. Plus une ville comporte d’infrastructures cyclables, plus ses rues sont sûres pour la totalité de ses habitants (pas seulement pour les cyclistes).

    Selon l’étude, ce type d’#infrastructure dans les villes y réduit la mortalité routière de 44% en moyenne et le nombre d’accidents graves de 50%. A Portland, où de nombreuses pistes cyclables ont été installées, la mortalité a même été réduite de 75% entre 1990 et 2015. La ville de Davis en Californie, considérée par beaucoup comme la capitale du vélo aux Etats-Unis, est également celle où la proportion de morts sur la route par habitant est la plus faible du pays, dix fois inférieure à la moyenne nationale.

    En Europe également, selon une étude de l’OCDE, plus une ville est équipée de pistes cyclables, plus le risque d’un accident mortel est faible : https://www.itf-oecd.org/sites/default/files/docs/road-safety-european-cities-performance-indicators.pdf

    https://www.liberation.fr/planete/2019/07/04/les-cyclistes-commettent-beaucoup-moins-d-infractions-que-les-automobilis
    #vélos #voitures #idées-reçus #stéréotypes #mobilité #mobilité_douce #urbanisme #géographie_urbaine

    ping @reka

  • En Géorgie, l’Horeca paie le prix de la dérive autoritaire du pays

    Alors que les chiffres officiels du gouvernement pro-Kremlin célèbrent un boom touristique record, le secteur hôtelier géorgien est confronté à des fermetures, des licenciements et une chute des prix. En effet, les troubles politiques et l’incertitude effraient les visiteurs européens et freinent la reprise locale.

    https://voxeurop.eu/fr/georgie-entreprises-horeca-crise-russie

    #international #georgie

  • First Wap, la discrète entreprise de cybersurveillance chargée de suivre à la trace journalistes, personnalités et cadres dirigeants
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2025/10/14/first-wap-la-discrete-entreprise-de-cybersurveillance-chargee-de-suivre-a-la

    First Wap voit le jour en 1999, en Indonésie. Elle est fondée par un Autrichien – Josef Fuchs, mort en 2024 – et un Français – Pascal Lalanne –, résidents de longue date du pays. La société conçoit d’abord une messagerie électronique basée sur des SMS. Le succès de l’application est balayé par l’explosion de la bulle Internet : en 2004, le cofondateur français quitte l’entreprise, revend ses parts et First Wap doit se réinventer. Forte de ses partenariats avec de nombreux #opérateurs_télécoms, elle va se lancer dans la #surveillance_téléphonique. Josef Fuchs, ancien de Siemens et de Telkomsel, l’un des plus importants opérateurs télécoms indonésiens, en sera le principal artisan avec un autre cadre de ce groupe, l’Allemand Jonny Goebel.

    Leur outil de pistage, appelée FastTrax puis Altamides, émerge au milieu des années 2000. Elle permet de géolocaliser les téléphones portables, puis, plus tard, d’intercepter les appels et SMS. Pour cela, elle profite du fonctionnement des opérateurs téléphoniques : pour acheminer les communications, ils doivent savoir à quelle antenne-relais chaque téléphone est connecté, souvent la plus proche. Connaître cette antenne-relais, c’est donc savoir où se trouve le téléphone.

    First Wap, profitant du laxisme généralisé de l’industrie des télécoms en matière de sécurité, n’a qu’à silencieusement interroger les opérateurs pour géolocaliser n’importe quel appareil dans le monde. La firme propose aussi le détournement de SMS, utile pour prendre le contrôle d’un compte WhatsApp en captant le message contenant le code pour transférer le compte d’un téléphone à un autre.

    A son lancement, First Wap est pionnière. « Ils étaient les premiers, et pendant quelques années parmi les leaders de ce marché », selon une source au sein de l’industrie de la surveillance israélienne. « Je me souviens de quand j’ai vu l’outil pour la première fois. J’étais stupéfait, absolument stupéfait  », se remémore un ancien commercial de l’entreprise.

    Discrétion garantie

    Altamides – proposée à un prix pouvant atteindre 20 millions de dollars – diffère des logiciels espions comme ceux vendus par les sociétés israéliennes NSO Group ou Paragon Solutions, en ce qu’il ne pénètre pas le #téléphone. Son action étant cantonnée aux réseaux auxquels le téléphone visé est connecté, elle est complètement invisible et indétectable.

    https://justpaste.it/aiybv

    #Altamides #Logiciel_espion #cybersurveillance #géolocalisation

  • The great unlearning: notes on the #Empower_Learners_for_the_Age_of_AI conference
    https://redasadki.me/2025/10/14/the-great-unlearning-notes-on-the-empower-learners-for-the-age-of-ai-confe

    Artificial intelligence is forcing a reckoning not just in our schools, but in how we solve the world’s most complex problems. When ChatGPT exploded into public consciousness, the immediate fear that rippled through our institutions was singular: the corruption of process. The specter of students, professionals, and even leaders outsourcing their intellectual labor to a machine seemed to threaten the very foundation of competence and accountability. In response, a predictable arsenal was deployed: detection software, outright bans, and policies hastily drafted to contain the threat. Three years later, a more profound and unsettling truth is emerging. The Empowering Learners AI 2025 global conference (7-10 October 2025) was a fascinating location to observe how academics – albeit mostly (...)

    #Artificial_intelligence #AI4Health #Artificial_Intelligence #George_Siemens #The_Geneva_Learning_Foundation

  • La Géorgie se rapproche de plus en plus de Poutine entre manifestations, élections sans observateurs/observatrices et opposition réduite au silence

    Moins de douze mois après les élections législatives controversées de 2024, des élections municipales ont eu lieu le 4 octobre en Géorgie, dominées une fois de plus par le parti au pouvoir depuis treize ans, Rêve géorgien. Cependant, l’appel aux urnes a été boycotté par la plupart des partis d’opposition qui ont invité les citoyen·nes à descendre dans la rue le jour du vote dans le cadre d’une « révolution pacifique » annoncée ces dernières semaines. À partir de samedi après-midi, des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées sur la place de la Liberté, dans le centre de la capitale, Tbilissi. Lorsque des groupes de manifestant·es ont tenté de faire irruption dans le palais présidentiel, elles et ils ont toutefois été dispersés par la police à l’aide de canons à eau et de gaz lacrymogènes.

    https://www.valigiablu.it/georgia-elezioni-sogno-georgiano-proteste

    #international #georgie

  • Contre l’inscription de la Géorgie sur la liste des pays d’origine sûrs

    Par une décision du 25 avril 2024, le Conseil d’Etat avait confirmé la légalité de l’inscription de la Géorgie sur la liste des pays d’origine sûrs (POS) à la date de son inscription. Le placement d’un pays sur la liste des POS entraîne d’importantes conséquences pour les personnes demandeuses d’asile originaires de ces Etats. Ainsi, au moment de l’enregistrement de la demande d’asile, la préfecture place automatiquement la demande d’un-e ressortissant-e POS en procédure accélérée. Comme l’ensemble des demandes d’asile en procédure accélérée, elle doit être examinée plus rapidement par l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) mais aussi par la Cour nationale du droit d’asile (CNDA) qui statue à juge unique et non pas en formation collégiale comme c’est le cas pour les procédures normales. En outre, le recours devant la CNDA n’est pas suspensif.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/12/09/georgie-comment-vaincre-ivanishvili-et-autres-textes/#comment-69467

    #international #georgie

  • Billet très édifiant de Arnaud Brennetot sur Linkedin. La comparaison de ces deux cartes est glaçante : l’extrême droite progresse désormais fortement dans les régions longtemps considérées comme celles qui lui étaient les plus défavorables (centres villes des métropoles, ouest de la France). Si elle atteint ses scores dans ses fiefs (Nord, Sud méditerranéen), elle sera au pouvoir.
    La pratique macroniste, mais aussi le jeu délétère des partis de gauche - et je ne parle pas que de LFI, j’ai en tête un exemple dans une ville tenue par le PCF depuis 60 ans - livrent notre pays à l’ED (de Le Pen à Zemmour à Ciotti et à Retailleau, avec le soutien de Bolloré, Stérin et autres
    https://www.linkedin.com/posts/arnaud-brennetot-34805b256_progression-de-lextr%C3%AAme-droite-entre-2019-

    • La progression de l’extrême-droite dans la France qui gagne

      Entre les #élections européennes de 2019 et celles de 2024, l’extrême-droite est passée de 6 à 9 millions de voix en France, soit une augmentation de 50 %.

      Cette progression spectaculaire est très inégalement répartie selon les territoires et démontre la volatilité socio-spatiale des blocs électoraux.

      La carte du nombre et du pourcentage des votes supplémentaires recueillis par l’extrême-droite entre 2019 et 2024 montre que celle-ci gagne des suffrages en priorité dans les espaces où elle était faible jusqu’ici, c’est-à-dire dans les territoires les plus attractifs et dynamiques du pays.
      Cela concerne :
      – la façade atlantique et son arrière-pays, la Corse, l’intégralité de la Région Rhône-Alpes, toutes très attractives ;
      – l’Ile-de-France et plusieurs grandes villes régionales (Brest, Bordeaux, Clermont-Ferrand, Grenoble, Limoges, Lyon, Nantes, Rennes, Strasbourg, Toulouse) ainsi que diverses villes moyennes (Bayonne, Brive-la-Gaillarde, Saint-Brieuc, Tarbes, le Sillon alpin).

      Le littoral provençal est la seule région où l’extrême-droite était déjà solidement implantée auparavant et où elle progresse encore.

      Cette augmentation dans les régions en forte croissance socio-économique (en gros la France de l’Ouest et du Sud) démontre la capacité de l’extrême-droite à dépasser les frontières, à sortir de ses bastions historiques (le Midi méditerranéen puis les anciennes régions industrielles du Nord et de l’Est) et à étendre son implantation géographique là où elle recueillait jusqu’ici une moindre quantité de suffrages.

      Cette dynamique tient en partie au fait que, dans un contexte de rejet national du projet macronien, les marges de progression de l’extrême-droite sont plus fortes dans les grandes villes, le grand Ouest et la région lyonnaise. Si l’on tient compte des écarts qui subsistent entre les bastions historiques et les fronts pionniers, l’extrême droite conserve encore d’importantes marges de progression, notamment dans tous les bassins de vie où les inégalités sociales tendent à s’accentuer.

      Depuis la première publication de cette carte il y a une dizaine de mois, la situation politique de notre pays n’a fait que s’aggraver :
      – les forces politiques en présence ont démontré leur incapacité à former une coalition gouvernementale capable d’agir, essentiellement en raison de la fermeture du président de la République aux forces de gauche ;
      – le financement des conséquences du vieillissement de la population reste sans solution ;
      – la dégradation de la situation internationale place la France et l’Europe dans une position de fragilité exceptionnelle ;
      – le dérèglement bioclimatique poursuit ses destructions, insidieuses ou impressionnantes (Chido, Corbières), dans un contexte accentué de propagande contre les politiques de transition engagée par les forces d’extrême-droite.

      La carte du score de l’extrême droite en 2024 est disponible après celle relative à la progression.

      Comprendre et relativiser le vote « jeune » pour le RN, Camille Peugny
      https://www.alternatives-economiques.fr/camille-peugny/comprendre-relativiser-vote-jeune-rn/00111504

      les 28 % de Marine Le Pen en 2022 parmi les jeunes signifient également que 80 % d’entre eux n’ont pas voté pour elle

      #RN #vote #géographie #abstention

  • Dans sa dernière crise de démence sénile, Trump se rêve en « grand timonier » mais un de ses proches conseillers a dû lui suggérer malencontreusement ces paroles historiques :

    https://www.lefigaro.fr/international/la-russie-un-tigre-de-papier-quand-donald-trump-s-inspire-de-mao-zedong-et-

    Donald Trump sait-il seulement qu’il a fait sienne, mardi lors de l’Assemblée générale de l’ONU, une formule chère à Mao Zedong ? Dans sa grande volte-face en faveur de l’Ukraine, qui se limite pour le moment à des paroles spectaculaires mais incantatoires sur son réseau social Truth Social, le président des États-Unis a qualifié mardi la Russie de « tigre de papier », en « grande difficulté », notamment économique, considérant que l’Ukraine pouvait « regagner son territoire dans sa forme originelle et peut-être même aller plus loin ». L’expression de « tigre de papier » n’est pas anodine dans la bouche d’un locataire de la Maison-Blanche, encore moins quand celui-ci a fait de la Chine son principal adversaire géopolitique. Car c’est bien le grand timonier qui avait pour habitude de l’utiliser pour parler... des États-Unis et par extension de toutes les forces réactionnaires qui assujettissaient dans son univers rouge la planète tout entière.

    https://archive.ph/6ezZB

    #boufonneries #trumperies #tigre_de_papier #géopolitique_du_pire

  • Opinion | Turns Out Air Pollution Was Good for Something - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2025/09/21/opinion/geoengineering-planet-cooling-sulfur.html

    C’est parfois utile d’avoir les arguments des ennemis.
    Ici ce sont ceux des tenants de la géoengineerie. On trouve dans cette tribune tous les ingrédients.
    D’abord l’excès (1/3 du réchauffement serait la conséquence du moindre usage du charbon !)
    Puis le catastrophisme (le carbone de l’atmosphère est là pour longtemps, et ême si on arrêtait, cela ne refroidirait pas la terre)
    Et enfin le bonbon de la « petite échelle » (non, on ne ditpas qu’il faut tout faire à l’échelle de la planète maintenant - d’ailleurs, on ne saurait pas faire - mais on fait petit, et on sait déjà quelle sera la conclusion de ces « études » - parce que cela fait vingt ans que les même arguments sont ressassés _ il faut faire encore plus de recherche sur une dimension supérieure...)

    Condensé comme dans cette tribune, c’est pas mal, ça évite de lire les tas d’articles qui disent tous la même chose.

    By Zeke Hausfather and David Keith

    Dr. Hausfather is the climate research lead at Stripe and a research scientist with Berkeley Earth. Dr. Keith is a professor and founding director of the Climate Systems Engineering Initiative at the University of Chicago.

    Since the Industrial Revolution, burning coal and oil has filled the air with sulfur, shortening the lives of billions of people. In response, countries passed stringent air pollution laws requiring coal plants to scrub out sulfur and ships to switch to cleaner fuels. Global sulfur emissions have fallen some 40 percent since 2006. China alone has slashed them by about 70 percent.

    We should celebrate cleaner air, but we also have to reckon with an unintended consequence. It turns out that by reflecting sunlight back into space, tiny sulfur particles protected Earth from about a third of the warming caused by human emissions of carbon dioxide. Now more of the underlying greenhouse gas warming is showing through, accelerating climate change. As The Economist recently put it, “If India chokes less, it will fry more.”

    For some of us in the world of climate science, this raises a thorny question: Should we explore replacing the inadvertent cooling effects of sulfur with a cleaner, deliberate version?

    Geoengineering the climate in this way is not a new idea; it was in the first U.S. high-level climate report that reached President Lyndon Johnson’s desk in 1965. While several options have been proposed recently, the most plausible way to make Earth more reflective is to use a small fleet of high-altitude aircraft to increase the amount of sulfuric acid droplets in the upper atmosphere. We know this can work; when volcanic eruptions put large amounts of sulfur in the upper atmosphere, such as Pinatubo in 1991, Earth was noticeably cooler for a few years.

    We should take such an idea seriously because the costs of losing accidental sulfur cooling were made painfully evident this year when heat waves pushed temperatures above 120 degrees Fahrenheit in the Middle East and North Africa. If sunlight reflection could save lives and protect the environment, it is at least worth discussing.
    A changing climate, a changing world
    Card 1 of 4

    Climate change around the world: In “Postcards From a World on Fire,” 193 stories from individual countries show how climate change is reshaping reality everywhere, from dying coral reefs in Fiji to disappearing oases in Morocco and far, far beyond.

    The role of our leaders: Writing at the end of 2020, Al Gore, the 45th vice president of the United States, found reasons for optimism in the Biden presidency, a feeling perhaps borne out by the passing of major climate legislation. That doesn’t mean there haven’t been criticisms. For example, Charles Harvey and Kurt House argue that subsidies for climate capture technology will ultimately be a waste.

    The worst climate risks, mapped: In this feature, select a country, and we’ll break down the climate hazards it faces. In the case of America, our maps, developed with experts, show where extreme heat is causing the most deaths.

    What people can do: Justin Gillis and Hal Harvey describe the types of local activism that might be needed, while Saul Griffith points to how Australia shows the way on rooftop solar. Meanwhile, small changes at the office might be one good way to cut significant emissions, writes Carlos Gamarra.

    Because sulfur is much more effective at cooling the planet when put into the upper atmosphere compared with what’s released into the lower atmosphere when we burn fossil fuels, we’d have to add far less of it. And for the same amount of cooling produced from burning fossil fuels, sulfur in the upper atmosphere would cause at least 100 times smaller health impacts.

    Sunlight reflection is no panacea. Putting sulfur in the upper atmosphere will damage the ozone layer, allowing more ultraviolet radiation through. Even if it reduces deaths from heat and extreme weather, large-scale deployment could exacerbate climate change in some locations, perhaps by shifting rainfall patterns.

    There is also a more fundamental limitation to sunlight reflection. It is effectively a Band-Aid that treats the symptoms of climate change but not the underlying disease of greenhouse gases. And unlike a skinned knee, the Earth does not heal from climate change on any time scale that matters for human societies. Warming from carbon dioxide is astonishingly persistent; much of what we emit today will warm the planet for many thousands of years to come.

    Even if the world drives emissions down to zero, the planet wouldn’t cool down for millenniums. The only durable way to return to cooler temperatures is to remove the excess carbon we have already added, and removing enough to reverse even 0.1 degree Celsius of warming would cost tens of trillions of dollars.
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    This means that the real risk of geoengineering is not some Hollywood-style catastrophe, but complacency. A cheap way to delay the effects of warming risks undermining the need to rapidly reduce emissions, and going down that path would risk locking our children into a dependency where even stopping the process becomes too expensive to contemplate.

    Given all this, we are not advocating deploying geoengineering today. But if policymakers decide that it is needed, a more modest approach would be to run a small, carefully scaled program that slightly increases the upper atmosphere’s reflectivity to compensate for the loss of cooling as sulfur pollution is eliminated.

    The goal would not be to dial the Earth to some preferred temperature, nor to offset all greenhouse warming. It would be to keep the total cooling from sulfur roughly constant for a period of time, reducing near-term climate risk while decarbonization efforts continue.

    As world leaders gather in New York for the U.N. General Assembly and Climate Week, any discussions of sunlight reflection should have a clear, enforceable commitment to never cool the Earth more than today’s current sulfur emissions do. And it should come with a clear off-ramp: As the world reaches net-zero emissions and scales up carbon removal technologies later this century, the program should end.

    Pacing matters as much as limits. If society ever chooses to test this approach, it should start small and move slowly. Tying it to reductions in air pollution allows a slow ramp-up, resulting in increments that are imperceptible to most of us but visible to satellites and sensors. This should be coupled with regular checkpoints to assess side effects on regional rainfall, the atmosphere and ozone. The intent is to buy a modest, temporary buffer, not to start a new arm of climate control.

    If we stay focused on the cure of reducing emissions and consider bounded and temporary sunlight reflection, we could preserve cleaner air, avoid a near-term temperature surge and not betray the generations to come, who will live with the consequences of our choices today.
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    Zeke Hausfather is the climate research lead at Stripe and a research scientist with Berkeley Earth. David Keith is a professor of geophysical sciences and founding director of the Climate Systems Engineering Initiative at the University of Chicago.

    The Times is committed to publishing a diversity of letters to the editor. We’d like to hear what you think about this or any of our articles. Here are some tips. And here’s our email: letters@nytimes.com.

    #Geoengineering #Tribune_pro #Scientisme

  • Macron a confié en privé à Jeffrey Sachs que la guerre en Ukraine était la faute de l’OTAN

    via https://diasp.eu/p/17879753

    #International #Ukraine #Russie #USA #Geoplolitique #Guerre #Politique Macron a confié en privé à Jeffrey Sachs que la guerre en Ukraine était la faute de l’OTAN | Révélation sensationnelle | Détails https://timesofindia.indiatimes.com/videos/international/macron-privately-told-jeffrey-sachs-ukraine-war-is-natos-fault-sensational-reveal-details/videoshow/123877105.cms

    L’économiste américain Jeffrey Sachs a révélé que le président français Emmanuel Macron avait reconnu en privé la responsabilité de l’OTAN dans la guerre en Ukraine. Sachs affirme que Macron a fait cette déclaration lors d’un entretien personnel, lors de la remise de la Légion d’honneur, selon le journal italien Il Fatto Quotidiano. Cette révélation intervient quelques jours seulement après l’organisation par la France d’un important (...)

  • Annalena Baerbock: Bridge Builder or Wicked Witch of the West
    https://diasp.eu/p/17869960

    Annalena Baerbock: Bridge Builder or Wicked Witch of the West

    #geopolitics #imperialism #war

    before we crack open the champagne and set off fireworks, we need to ask just how credible is this woman? How sincere are her fine words, words that sound like election campaign slogans concocted by a PR team? How trustworthy is she when you look at her record? And surely we must examine her record on the two most urgent conflicts facing the United Nations, two conflicts whose resolution or non-resolution will surely determine the UN’s future relevance or irrelevance.

    https://dianeengelhardt.substack.com/p/annalena-baerbock-bridge-builder

  • Une carte vers un lieu disparu

    In this city, there are thousands upon thousands of us, each carrying their own coordinates to somewhere that can no longer be found.

    In Gaza, the landscape changes faster than memory can keep up. Every neighborhood carries its own scars, some fresh, some already fading into dust. Places once familiar become unrecognizable overnight; streets you walked yesterday may not be there tomorrow. On this shifting ground, home is not just a structure. It is a fragile anchor to a previous version of life, one that can vanish without warning. Losing this place means losing the map inside you.

    I remember the first time I saw our house after it was hit. It was May 2024. I stopped in the street, staring at the roof. A missile had torn through it, leaving a wound wide open to the sky. I stepped inside slowly. The door wouldn’t open all the way, the paint peeled off the walls in rough patches. The air was thick with dust and the smell of burnt concrete. I tried to see it as someone else’s home, but I couldn’t. This was ours, the place that had shaped me since childhood.

    I cried—not in the quiet way I had learned during the war. My head tilted back, eyes locked on the hole above me, and I let it happen. I cried because the sky was now inside without permission. Because sunlight fell on broken tiles instead of on the living room floor. Because one strike could erase years of living.

    In June 2025, I returned. This time there was no house. Not damaged, not wounded—gone. Scraped from the earth as if it had never stood there. I stood where the living room had been, staring at dirt and scattered stone. I thought my chest would collapse. It didn’t. In place of tears, a strange stillness. That’s when I learned what it means for grief to run dry, to be left with only emptiness. Losing a home in one sudden blow knocks you down. Watching it disappear piece by piece teaches you how to live in the ruins.

    Before my house, it was my grandfather’s that was hit. It was January, cold and damp. His home had burned to the ground. No roof, no walls, just blackened remains. I had never seen him cry before. His shoulders shook, making him look smaller, as if the fire had shrunk him too. He stared at the ground where his kitchen used to be. I understood then that a house burns twice—once in the flames, and again in the eyes of the one who loved it.

    In the months after my house vanished, I began noticing how the absence of buildings changes the way you move through the city. Streets lose their logic. You turn corners expecting a wall that is no longer there. You look for shade that once came from a row of homes now replaced by a flat expanse of rubble. Even sound changes—footsteps echo differently when there’s nothing for them to bounce off of. In time, you start to mistrust your own sense of direction, as if your internal map has been quietly rewritten without your consent.

    Neighbors carry this disorientation, too. I have seen people stand frozen in the middle of what used to be a busy intersection, staring at nothing. Some point to the air as they speak, tracing outlines of vanished shops and doorways in the space above the dirt. Conversations about loss have grown shorter. At first, every destroyed home had a story, passed on in neighbors’ conversations and quick exchanges in the streets: the room where a wedding dress hung, the kitchen that smelled of coffee, the wall that wore the scribblings of a child. Where once people might tell you about a living room, a garden, now they just name a family and say, “They’re gone.” We talk about bombings like we talk about the weather: today here, yesterday there. The details are lost in the sheer volume of absence.

    Sometimes at night I try to picture our house in all its specificity: the way afternoon light spilled through the window, the cool hallway in summer. But the picture blurs, and panic sets in. What if I forget? What if the place that no longer exists vanishes inside me too? I’ve learned that memory, like a building, can erode without care. It starts with small things—forgetting the exact sound of the front door closing, the smell of rain on the balcony—and ends with a kind of internal demolition, the slow collapse of memory, the sense that pieces of yourself are being erased.

    Here, houses are more than walls and roofs. They hold footsteps, smells, echoes of conversations. They keep the map of your life. When too many are gone, the city itself begins to forget. Streets lose their shapes, people lose their usual routes and routines, the landmarks that once oriented them—the corner shop, the mosque, the old tree at the end of the street. The mind’s map slowly disappears. And when a city forgets, the people lose more than shelter—they lose themselves, the proof of their existence and belonging.
    I still pass by the ground where our house once stood. Sometimes I stop, sometimes I continue on. When I do stop, I don’t cry anymore. I remember the roof with the hole, the day the sky first came in uninvited, and how that hurt more than when everything was finally gone. Back then, there was still something to lose. Now, there is only the place that no longer exists. I do not hold that place alone. In this city, there are thousands upon thousands of us, each carrying their own coordinates to somewhere that can no longer be found.

    https://jewishcurrents.org/a-map-to-a-place-that-no-longer-exists

    #destruction #paysage #Gaza #palestine #mémoire #espace #traces #absence #vide #géographie_du_vide #souvenirs

    signalé par @mona :
    https://seenthis.net/messages/1133920