• L’histgeobox possède désormais son podcast.
    https://anchor.fm/blottire/episodes/Les-Dust-Bowl-ballads-de-Woody-Guthrie-e1n8be9/a-a8crv50
    Trois épisodes dispo :
    > La Butte rouge de Montéhus
    > Les Dust Bowl Ballads de Woody Guthrie
    > La protestation musicale des Afro américains contre la guerre du Vietnam

  • La rémunération princière des gouverneurs et gouverneuses généraux générales du Canada représentants l’Angleterre Renaud Brossard, Directeur Québec, Fédération canadienne des contribuables - La Presse.Ca ( Publié le 8 juill. 2021 )
    https://www.lapresse.ca/debats/opinions/2021-07-08/la-remuneration-princiere-des-gouverneurs-generaux.php

    Être nommé gouverneur général, c’est un peu comme gagner une succession de tirages à la loterie.

    Il y a le salaire, soit un peu plus de 1,5 million de dollars pour un mandat de cinq ans. Ensuite il y a la maison, l’emploi venant avec une résidence de fonction de 175 pièces et un chalet sur le cap Diamant, à Québec.

    Mais le vrai gros lot, c’est tout ce qui entoure la retraite.

    D’abord, il y a la pension. Dès que vous quittez le poste de gouverneur général, vous devenez automatiquement admissible à une pension d’environ 150 000 $ par année, et ce, quel que soit votre âge ou la durée de votre mandat.


    La salle de bal de Rideau Hall - photo martin roy, archives la presse

    C’est ainsi que l’ex-gouverneure générale Julie Payette, qui a démissionné sur fond de scandale après avoir passé à peine plus de trois ans en poste reçoit une pleine rente depuis son départ.

    Et elle risque de nous coûter cher pendant encore longtemps. Au rythme de 150 000 $ par année, sa pension coûtera plus de 4,8 millions de dollars aux contribuables canadiens si elle vit jusqu’à l’âge de 90 ans. Selon les calculs de la Fédération canadienne des contribuables, les cinq ex-gouverneurs généraux encore en vie récolteront l’équivalent de 18 millions de dollars en pension s’ils vivent jusqu’à l’âge de 90 ans.

    À cela vient s’ajouter une allocation de dépenses à vie, même après la fin de leur mandat. En fait, les ex-gouverneurs généraux peuvent nous facturer leurs dépenses jusqu’à six mois après leur décès.

    Tout ex-gouverneur général peut donc continuer à nous facturer jusqu’à 206 000 $ par année en billets d’avion, repas, hôtels et frais de bureau. Et certains n’hésitent pas à le faire.

    En 2018, le National Post nous a appris qu’Adrienne Clarkson avait profité de ce programme pour facturer plus de 1,1 million de dollars en dépenses aux contribuables depuis la fin de son mandat en 2005. Pour David Johnston, la facture s’élève déjà à 190 000 $ en trois ans.

    Et comme si ce n’était pas encore assez indécent, la tradition veut que le gouvernement leur paye un cadeau, avec votre argent, pour les remercier pour leurs énormes sacrifices. Généralement, cela prend la forme d’une enveloppe de 10 millions de dollars sur 10 ans pour aider à lancer une fondation.

    C’est ainsi que la Fondation Rideau Hall de David Johnston a pu obtenir 10 millions de dollars de l’argent des contribuables au cours des dernières années pour « optimiser l’influence du Bureau du gouverneur général à titre d’institution clé de la démocratie canadienne ».

    Une autre réalité
    Tous ces avantages n’ont aucune commune mesure avec la réalité des contribuables à travers le pays. Si vous allez sur un site de recherche d’emploi, il y a fort à parier que vous ne trouverez rien qui n’arrive même à la cheville de ce que l’on accorde au gouverneur général.

    Et ce n’est pas comme si c’était la norme dans les postes similaires non plus.

    La majorité des lieutenants-gouverneurs provinciaux n’ont plus de résidences de fonction, leur pension dépend du nombre d’années passées en poste, ils n’ont pas d’allocation de dépenses post-retraite ou de cadeau de départ se chiffrant dans les millions de dollars. Cela ne les empêche pas de remplir sensiblement les mêmes fonctions.

    Dans le contexte actuel où le gouvernement fédéral s’endette à un rythme record, il est clair qu’on doit revoir les dépenses. Réduire la rémunération des gouverneurs généraux serait un bon premier pas. Après tout, ce n’est pas parce qu’ils représentent la royauté que les gouverneurs généraux méritent une rémunération princière.

    Avec la collaboration de Franco Terrazzano, directeur fédéral, Fédération canadienne des contribuables

     #inégalités #royauté #canada #angleterre #capitalisme #privilèges #histoire #privilège #politique #domination #démocratie #vampires #royauté #princes #princesses

    Source du lien de l’article : https://www.legrandsoir.info/ce-que-l-histoire-nous-en-saigne.html

    • L’ancienne gouverneure générale du Canada, Julie Payette avait démissionné en Janvier de cette année.
      Une scientifique, administratrice et femme d’État canadienne.
      Astronaute en chef de l’Agence spatiale canadienne entre 2000 et 2007, elle a participé aux missions STS-96 et STS-127.

      Elle (Julie Payette) a démissionné en 2021, suite aux allégations de harcèlement au sein du bureau de la gouverneure générale.

      En 2016, Julie Payette avait déjà démissionné de son poste au Centre des sciences de Montréal « à la suite de plaintes relatives à la façon dont elle traitait ses employés ».

      En 2017, elle avait aussi démissionné du Comité olympique canadien « après le déclenchement [...] de deux enquêtes internes concernant son comportement envers les employés et des allégations de harcèlement verbal ».

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Julie_Payette

      https://seenthis.net/messages/921460#message921518

    • la nomination de l’ancienne gouverneure générale du Canada, Julie Payette
      Source : https://www.ledevoir.com/politique/canada/593839/point-de-presse-covid-trudeau-22-janvier-2021

      Le premier ministre Justin Trudeau, qui a téléphoné à la Reine Élisabeth II vendredi matin pour lui apprendre que le juge en chef du Canada remplira les fonctions de gouverneur général de façon intérimaire, a défendu son choix d’avoir nommé l’astronaute en 2017. Pourtant, à ce moment, des employés du Centre des sciences de Montréal, qu’elle avait dirigé jusqu’en 2016, s’étaient déjà plaints d’un climat de travail toxique. En conférence de presse, vendredi, M. Trudeau a promis de « regarder » si le processus de nomination peut être amélioré, même s’il maintient que celui ayant posé son dévolu sur l’ex-astronaute était « rigoureux ».

      #Justin_trudeau

    • Lise Thibault plaide coupable de fraude et d’abus de confiance Alexandre Robillard - lapresse.ca 3 févr. 2015
      https://www.lapresse.ca/actualites/justice-et-affaires-criminelles/proces/201412/08/01-4826149-lise-thibault-plaide-coupable-de-fraude-et-dabus-de-confiance.ph

      Plus de cinq ans après le début des procédures judiciaires, l’ancienne lieutenante-gouverneure Lise Thibault a plaidé coupable, lundi, à des accusations de fraude et abus de confiance envers le gouvernement.

      S’appuyant sur une nouvelle compréhension de la preuve et de la loi, Mme Thibault a ainsi changé le plaidoyer qu’elle avait enregistré, après avoir été sommée de comparaître pour la première fois en septembre 2009.


      En 2007, les vérificateurs généraux du Québec et du Canada avaient conclu que Mme Thibault avait réclamé 700 000 $ de dépenses injustifiées, ce qui avait déclenché des procédures judiciaires qui ont mené à l’ouverture de son procès en avril dernier.

      Des dépenses pour des voyages, des fêtes, des repas, des leçons de golf et de ski ainsi que des cadeaux étaient en cause dans les procédures.

      De retour devant la Cour supérieure pour la première fois depuis août, en raison de problèmes de santé qui avaient interrompu son contre-interrogatoire, Mme Thibault a reconnu sa culpabilité.
      ….
      M. Labelle a affirmé que sa cliente reconnaît avoir réclamé injustement une somme de 310 000 $, alors que la Couronne estime plutôt ce montant à 430 000 $, ce qui nécessite des discussions.
      . . . . . .
      L’ancienne représentante de la Reine au Québec a multiplié les recours devant les tribunaux pour éviter d’être traduite en justice. En 2012, elle a été déboutée en Cour d’appel du Québec sur la question de l’immunité royale totale. Par la suite, en mai 2013, la Cour suprême du Canada a refusé d’entendre sa cause.
      Le gouvernement du Québec a aussi intenté une poursuite civile à l’endroit de Mme Thibault pour lui réclamer 92 000 $ pour des dépenses jugées injustifiées.
      . . . . .
      #vol #fraude #abus_de_confiance #prévarication #femmes

  • La rafle du 26 août 1942, à la responsabilité exclusive française, largement oubliée Times of Israel Staff
    https://fr.timesofisrael.com/la-rafle-du-26-aout-1942-a-la-responsabilite-exclusive-francaise-l

    Le 26 août 1942, année charnière dans la mise en œuvre du génocide des Juifs par les nazis et leurs alliés, six semaines après la rafle du Vél d’Hiv, une autre vague d’arrestations était organisée, cette fois en zone non-occupée, dite « libre ».

    Ainsi, sous la responsabilité exclusive du régime de Vichy et de la France, 6 584 Juifs étrangers (Allemands, Autrichiens, Polonais, Tchèques, Estoniens, Lettons, Dantzigois, Sarrois, Russes) entrés en France depuis le 1er janvier 1936 – dont des femmes et des enfants – étaient arrêtés dans une quarantaine de départements. Ils ont ensuite été transférés dans les semaines qui ont suivi vers le camp de Drancy, d’où ils ont été déportés vers Auschwitz et, pour un certain nombre, immédiatement assassinés.


    Illustration : La salle des noms du musée de la Shoah Yad Vashem à Jérusalem. (Crédit : Mendy Hechtman / Flash90)

    Cette rafle suivait les exigences nazis en matière d’arrestation des Juifs présentées pour la première fois le 25 juin 1942.

    Suite aux discussions de début juillet entre autorités nazies et françaises, le gouvernement de Vichy s’était engagé à arrêter prochainement 10 000 Juifs apatrides en zone libre.

    Largement oublié et passé sous silence, cet épisode est pourtant primordial du fait de la responsabilité exclusive de la France quant à son exécution – au contraire de la rafle du Vel d’Hiv. Cet évènement a aussi eu un rôle prépondérant dans la prise de conscience d’une partie de la population française sur la réalité des déportations.

    Néanmoins, malgré l’oubli général, il y a 10 ans, en 2012, plusieurs publications ont évoqué cette rafle, lors de son 70e anniversaire.

    https://www.youtube.com/watch?v=we_FJds9cRg

    Dans une lettre ouverte au président de la République qui faisait suite à la reconnaissance de la responsabilité de la France dans la rafle du Vél’d’Hiv, le pasteur Charles l’Éplattenier, à l’époque membre de la Cimade et témoin direct de la rafle d’août 1942, « s’étonne que semble tombée dans l’oubli la rafle similaire [à celle du Vel d’Hiv] qui eut lieu dans la zone dite ‘non-occupée’, le 26 août de la même année. […] Comme à Paris, l’opération fut réalisée par la police française. Heureusement, sauvant l’honneur, des policiers eurent le courage de prévenir ceux qu’ils devaient arrêter […]. J’ai constaté avec regret que, dans la plupart des rappels chronologiques des événements marquants de la période, on omet la mention de cette rafle pourtant aussi honteuse que celle du Vél d’Hiv. […] Je me permets d’adresser cette lettre ouverte à la presse. Les rédactions auront le temps de consulter des historiens sérieux de la période pour confirmer mes dires. Elles auront alors la responsabilité d’évoquer d’une manière ou d’une autre la date du 26 août 1942, faisant œuvre salutaire de mémoire. »

    Plusieurs commémorations locales avaient également été organisées, notamment à la gare de Nexon, où se trouve un petit monument commémoratif, et à Grenoble, où une plaque commémorative a été inaugurée en 2016.

    Cette année, plusieurs médias ont publié des articles au sujet de la rafle (Libération, France 24, France 3…). Un arbre de la mémoire a également été inauguré en Savoie, et quelques autres commémorations ont eu lieu.

    #pétain qu’essaye de réhabiliter #emmanuel _macron dit #macron #France #Histoire #Vichy #racisme #antisémitisme #travail #petain #extrême_droite #rafle #oubli #mémoire #police #génocide

  • #Helvécia : A Swiss Colonial History in Brazil

    The most “African” of the Brazilian villages in the south of Bahia bears a Swiss name: Helvécia. It was founded 200 years ago by Swiss and German colonists, and the coffee grown on its vast estates produced great wealth for them. This would not have been possible without exploitation: in the mid-nineteenth century, for 200 white colonists, there were 2,000 slaves of African origin. Black people still make up the majority of the population today; many do not know the origins of their community.

    With great sensitivity and in dialogue with the inhabitants, Swiss photographer Dom Smaz goes in search of traces of the past, capturing the lives of the local people. Smaz’s pictures and text
    contributions by internationally renowned post-colonialism-expert Shalini Randeria, among others, allow a new look at history and the origins of Switzerland’s wealth, revealing global histories of
    interconnectedness and power relations of the past that continue into the present.

    https://www.lars-mueller-publishers.com/helv%C3%A9cia-swiss-colonial-history-brazil

    #Brésil #colonialisme #Suisse #Suisse_coloniale #colonisation #café #plantation #exploitation #esclavage #histoire #livre

    –—

    ajouté à la métaliste sur le colonialisme suisse :
    https://seenthis.net/messages/868109

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  • LES OTAGES. #Contre-histoire d’un #butin_colonial

    Derrière les objets issus des guerres coloniales que nous admirons dans les musées se trouve une histoire violente, il est temps de l’écouter.

    1890 : un colonel français entre dans #Ségou, ville d’Afrique de l’Ouest, et s’empare d’un trésor. Parmi les #objets du butin, des bijoux et un sabre. Alors que le #Sénégal réclame la #restitution du sabre depuis des décennies, symbole de sa mémoire collective, la #France peine à répondre, prise dans un carcan idéologique et juridique. Ironie du sort, les bijoux ont, eux, été perdus, oubliés ou volés.
    Partie sur les traces de ce trésor, T. Tervonen découvre une #histoire_coloniale violente dont les objets sont les témoins silencieux, une histoire dont nous resterons prisonniers tant qu’elle ne sera pas racontée.

    https://www.editions-marchialy.fr/livre/les-otages
    #objets #colonialisme #colonisation #livre #Taina_Tervonen #histoire

    ping @isskein @karine4 @reka @cede @_kg_ @olivier_aubert

  • Wu Ming 1 sur la gauche, les conspi, et l’Italie de 2022

    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/090922/quand-la-gauche-ne-fait-pas-son-travail-le-conspirationnisme-remplit-l-esp

    Dans ce contexte [Italie sous pandémie], la gauche, même radicale, a complètement failli à sa fonction critique. Or l’absence de critique radicale construite et argumentée est la voie ouverte aux fantasmes conspirationnistes. C’est mathématique, si l’espace est vide, il sera rempli par les complotistes.

    Quel est l’état de la gauche italienne à l’approche des élections italiennes du 25 septembre ?

    Cadavérique. Bien sûr, il existe des mouvements de jeunes inquiets pour le climat, des mobilisations comme celle du Val de Suse, comparable avec votre ZAD, et il existe beaucoup de choses au niveau local. Mais à l’échelon national, la pandémie a donné le coup de grâce à une situation déjà très mauvaise. La gauche institutionnelle, le Parti démocrate (PD), est plus à droite que Macron, c’est dire. Même le mot de gauche est désormais haï. Beaucoup de gens ne l’utilisent plus. Et comme ils ne peuvent se dire « ni de droite ni de gauche », parce qu’ils savent que c’est la rhétorique fasciste, ils ne disent rien.

    • ESSAIS

      « Quand la gauche ne fait pas son travail, le conspirationnisme remplit l’espace »

      L’un des membres du collectif bolognais Wu Ming revient pour Mediapart sur les élections italiennes et le livre décisif qu’il a écrit sur le complotisme en général et QAnon en particulier.

      Joseph Confavreux

      9 septembre 2022 à 18h48


      En 1999, « Luther Blissett », un pseudonyme collectif subversif militant et artistique publie, chez l’éditeur italien Einaudi, un livre intitulé Q, qui devient rapidement un best-seller. L’intrigue du roman, traduit en français au Seuil l’an dernier, se déroule entre 1517 et 1555 et tisse un long duel à distance entre un hérétique aux multiples noms et un agent provocateur papiste répandant de fausses informations au moyen de lettres signées du nom biblique Qohélet.

      Vingt ans plus tard, les premières traces du mouvement QAnon sont pétries de références à cet ouvrage. Au point que lorsque des adeptes de ce mouvement convaincu de lutter aux côtés de Donald Trump contre un complot pédocriminel et sataniste réussissent à pénétrer dans le Capitole le 6 janvier 2021, le collectif italien Wu Ming, héritier du Luther Blissett Project, croule sous les demandes d’entretien pour savoir « s’il était vraiment plausible que ce qui avait déclenché un processus culminant dans une attaque du Parlement de la plus grande puissance mondiale, ça pouvait avoir été une blague inspirée d’un roman ».

      Tel est le point de départ de l’enquête généalogique menée par Wu Ming 1, Roberto Bui, l’un des membres du collectif Wu Ming, dans l’ouvrage Q comme complot. Comment les fantasmes de complot défendent le système, que publient les éditions Lux.

      Le livre, centré sur le phénomène QAnon, mais qui analyse aussi d’autres phénomènes similaires comme la prétendue mort dissimulée du chanteur Paul McCartney, la croyance que les Américains ne seraient jamais allés sur la lune ou les DUMB (Deep Underground Military Bases) dans lesquelles des monstres garderaient des millions d’enfants prisonniers, constitue sans doute l’ouvrage le plus précis publié récemment sur des sujets où le fantasme, l’invective, le mépris ou les banalités tiennent le plus souvent lieu de propos.

      En premier lieu, l’ouvrage emploie un procédé rhétorique simple mais efficace qui consiste à cesser de parler de « théories du complot » pour traduire « conspiracy theory », en rappelant que le terme de « theory » n’a pas le même sens en anglais, où il désigne davantage une hypothèse, voire une élucubration, qu’en français ou en italien, où il est nimbé d’une aura de sérieux. En s’intéressant à des « fantasmes de complots », à des narratifs, à des mécanismes, à des généalogies, à des correspondances, il est plus aisé de comprendre ce qui se joue qu’en opposant mécaniquement une théorie frelatée à une vérité établie.

      Ensuite, il refuse de stigmatiser et de pathologiser celles et ceux qui tombent dans le « trou du lapin » – référence à Alice au pays des merveilles désignant le glissement vers une réalité alternative –, et de juger « complotiste quiconque ne se content[e] pas des narrations officielles, des apparences immédiates, des argumentaires du pouvoir ».

      La pire erreur, juge l’auteur, serait de lier l’emprise de QAnon à un problème de stupidité, d’ignorance ou de maladie mentale, d’autant qu’elle se loge dans une erreur complémentaire, « celle qui consiste à croire que les sectes ne recrutent qu’à droite, parmi les fascistes et les réactionnaires variés. L’éducation, l’intelligence, la santé mentale, l’appartenance à la gauche : rien de tout cela n’immunis[e] automatiquement contre QAnon. »

      Enfin, il se démarque d’une attitude inverse, répandue dans une certaine gauche, qui consiste à minimiser l’importance et les effets de ces fantasmes de complot, au motif qu’il existe de véritables conspirations des puissants, et que ces derniers se servent du syntagme et stigmate « complotiste » pour délégitimer leurs adversaires. Certes, se jouent derrière le rideau des décisions défavorables, voire déflagratoires pour les peuples. Certes, les fantasmes satanistes, les emprises ésotériques ou les délires collectifs ne datent pas d’aujourd’hui. Mais le phénomène QAnon signale l’entrée dans une nouvelle ère du fantasme complotiste qui ne peut se balayer facilement, parce qu’elle entrave la possibilité de s’émanciper des méfaits du système économique et politique contemporain.

      « Si les fantasmes de complot étaient si répandus, s’ils avaient une telle emprise, cela signifiait qu’ils remplissaient une fonction. Une fonction systémique », écrit ainsi l’auteur. En arrachant le sujet du complotisme à la morale pour effectuer un massif travail d’histoire et d’analyse, Q comme complot valide l’hypothèse qu’il formule, dès son sous-titre, à savoir que cette fonction systémique consiste, in fine, à protéger un système à bout de souffle.

      « Pour utiliser une métaphore d’électricien, le conspirationnisme était la prise de terre du capitalisme : il évacuait la tension vers le bas et empêchait que les personnes soient foudroyées par la conscience que le système devait être changé », écrit Wu Ming 1.

      Entretien sur QAnon, les mécanismes du complotisme mais aussi les élections italiennes à venir.

      Qu’est-ce que Wu Ming et comment le situer par rapport au Luther Blissett Project ?

      Wu Ming 1 : Le Luther Blissett Project regroupait une centaine d’artistes et d’activistes, partageant le même nom, pour revendiquer des actions politiques, des performances de rue, des vidéos, des fanzines, des canulars médiatiques, des livres, des émissions de radio…

      Il était explicitement construit pour brouiller l’identité de ses auteurs, et construire un personnage mythique et provocateur qui se situe quelque part entre le bandit social et le « trickster », le filou. Nous avions choisi le nom d’un footballeur connu pour ses piètres performances au début des années 1990.

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      « Luther Blissett » est devenu très populaire dans la culture populaire italienne à la fin des années 1990, et sa célébrité a culminé avec la publication du roman Q, que nous avions été quelques-uns à écrire, qui s’est vendu à plus de 700 000 exemplaires et a été traduit en de nombreuses langues.

      Après la publication de ce roman, cinq d’entre nous ont décidé de se consacrer plus spécifiquement à l’écriture et de prendre un nom collectif. Wu Ming est un jeu de mots, car en chinois, selon l’intonation, cela peut signifier « sans nom » ou « cinq noms » : à l’époque nous étions cinq, maintenant nous ne sommes plus que trois.

      En refusant de mettre nos noms sur les couvertures des livres, de passer à la télévision ou d’être photographiés, nous voulions refuser la machine médiatique consistant à transformer les écrivains en stars, mais nos noms ne sont pas secrets. Je suis Roberto et je suis Wu Ming 1, non parce que je serais le chef, mais parce que nous avons choisi nos noms de plume en fonction d’un simple ordre alphabétique !

      Nous avons écrit des livres et des essais, seul ou à plusieurs, en cherchant souvent à publier des objets narratifs non identifiés, hybrides d’enquête et de littérature. Ce livre-ci, j’ai mis trois ans à l’écrire, mais il est le fruit de deux décennies de recherches sur les fantasmes de complot que nous avions étudiés, démontés et parfois inventés depuis l’époque du Luther Blissett Project.

      Vous sentez-vous en partie responsable de l’essor du mouvement QAnon ?

      Absolument pas. Mais il est très plausible que l’initiateur de ce jeu horrible connaissait notre roman. Il y a trop de coïncidences, notamment avec ce personnage qui envoie des messages cryptiques signés « Q », affirmant qu’il est très bien placé dans les cercles du pouvoir et qu’une bataille finale se prépare. La première personne qui a envoyé une de ces fameuses « Q drop » sur le forum 4chan connaissait sans doute notre roman et nos canulars sur le pédosatanisme. Mais voulait-elle seulement jouer de la crédulité des partisans de Trump, s’amuser un peu, ou partageait-elle les fantasmes ? Toujours est-il que le phénomène lui a sans doute échappé, même si le tout début de QAnon demeure mystérieux. Quoi qu’il en soit, nous ne sommes pas impliqués dans la création de QAnon, mais les échos entre les débuts du phénomène et ce que nous avions écrit m’ont poussé à vouloir approfondir la manière dont ce qui était au départ un jeu avait été exploité pour devenir un monstre.

      Comment expliquez-vous le succès inédit de QAnon parmi les différents fantasmes de complot qui ont pu exister ?

      C’était le bon narratif dans le bon tempo. En réalité, il s’agit d’une synthèse d’histoires, de mouvements, de symboles, de croyances qui sont présents depuis déjà longtemps, mais qui ont vu en Donald Trump, à son accession à la Maison Blanche, cette figure messianique espérée par beaucoup.

      Mais QAnon n’aurait pu connaître un tel succès sans les réseaux sociaux et un moment où l’information était principalement formée par eux. QAnon était un réseau dans le réseau. Il était une forme mimétique du Net et se développait en même temps que lui, en pouvant ainsi toucher des millions de personnes.

      Aujourd’hui, la situation est quelque peu différente, avec la défaite électorale de Trump en 2020, l’envahissement du Capitole le 6 janvier et les mesures prises par les grandes plateformes, QAnon est devenu moins visible.

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      Mais le phénomène continue à se développer, avec des courants plus souterrains, qui doivent continuer à nous inquiéter. En particulier ce qu’on peut apercevoir d’une hybridation entre QAnon et des mouvements New Age, écologistes, post-hippies, que nous avons longtemps associés à la gauche et qui adoptent des narratifs de plus en plus complotistes à la faveur de la pandémie de Covid et de la façon dont elle a été gérée.

      On voit apparaître une sorte de « droite cosmique » qui associe les thématiques habituelles de la droite dure en les inscrivant dans une sorte de constellation spirituelle et une esthétique psychédélique. QAnon a fourni le contexte de cette inquiétante jonction avec le New Age, et le management de la pandémie a créé les conditions pour que cela devienne un phénomène global.

      Si QAnon est un phénomène du XXIe siècle qui n’aurait jamais pu avoir lieu au XXe siècle, ses racines sont cependant très anciennes. Il reprend des narratifs remontant au Moyen Âge, telles les accusations faites aux juifs de se nourrir du sang d’enfants. Un apport de ce livre est ainsi, par la généalogie, de montrer que QAnon n’est pas un phénomène purement américain, comme on l’a beaucoup dit. Oui, l’arbre se trouve aux États-Unis, mais les racines se trouvent en Europe. Ce qui explique aussi pourquoi les phénomènes post-QAnon contemporains se développent aussi et facilement de ce côté de l’Atlantique.

      Vous écrivez que QAnon a réussi la singularité conspirationniste. Qu’est-ce que cela signifie ?

      La singularité est un concept jugeant qu’il existe un moment où un changement qui pourrait paraître isolément anodin fait en réalité franchir un seuil séparant un monde où il reste des repères d’un espace chaotique. Au printemps 2020, aidé par le Covid, QAnon avait réalisé cette « singularité conspirationniste », ce passage soudain d’un état à un autre, à une échelle vaste et imprévisible, en tout cas disproportionnée par rapport au déclencheur.

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      Un militant brandit un grand panneau "Q" lors d’un meeting de Donald Trump, le 2 août 2018, à Wilkes Barre, en Pennsylvanie. © Photo Rick Loomis / Getty Images via AFP
      La singularité conspirationniste, c’est ainsi le point où de nombreuses communautés conspirationnistes se rencontrent et se fondent. QAnon a absorbé et digéré tout ce qui tournait autour des ovnis, des Kennedy, du « grand remplacement », des reptiliens, des juifs, des satanistes…

      QAnon n’est toutefois pas le premier exemple de singularité conspirationniste. Après la Révolution française, il existe une forme similaire de convergence des différents fantasmes de complot, notamment sous la plume du prêtre français Augustin Barruel, qui décrit la Révolution française comme l’aboutissement d’un complot préparé depuis deux mille ans par les francs-maçons, les Illuminati et d’autres groupes…

      À vous lire, les fantasmes conspirationnistes et les conjurations réelles fonctionnent de façon très différente.

      Il est essentiel de ne pas oublier que les conspirations existent réellement. L’histoire politique en compte plein. Le crime organisé est fondé là-dessus. Mais les complots réels, qu’il s’agisse du Watergate ou des fausses preuves forgées pour envahir l’Irak, ont un objet précis, impliquent un nombre d’acteurs limités, sont souvent imparfaits et découverts, et sont le reflet d’un moment historique donné.

      Au contraire, les complots fantasmés apparaissent vastes et illimités, et reposent sur le sentiment que tout ce qui arrive, même quand cela a l’air d’aller à son encontre, fait partie du plan. Et ils sont anhistoriques, transcendant toutes les époques et les contextes, puisqu’ils sont en cours depuis siècles.

      En quoi les fantasmes de complot protègent-ils le système ?

      Ils renforcent plus qu’ils ne minent l’état des choses. Parce qu’ils servent de distraction sur les fonctionnements réels du capitalisme, notamment par la surpersonnalisation. Bill Gates peut être considéré comme un adversaire. La vision de la santé promue par la fondation Gates, qui travaille avec des multinationales comme BASF, Dow Chemical, GlaxoSmithKline, Novartis et Pfizer, s’adosse à une infatigable défense de la propriété intellectuelle et impose des modèles néfastes dans les pays du Sud, est une cible légitime. Mais avec l’idée que Gates aurait planifié la pandémie pour implanter des nanoparticules dans notre corps pour le contrôler à distance, le principal résultat obtenu est d’inhiber les critiques portant sur ce qu’il fait vraiment.

      Chaque minute consacrée aux chemtrails est soustraite aux vraies batailles en faveur de l’environnement.

      Wu Ming 1
      Les fantasmes conspirationnistes piratent les énergies qui pourraient servir de carburant à la révolution et au changement social : le mécontentement, la rage, le sentiment d’être maltraité par le système. Même si les personnes qui adhèrent à ces fantasmes de complot pensent sincèrement être contre le système, en réalité, elles le renforcent. On a vu comment les mouvements sociaux étaient facilement délégitimés quand ils étaient accusés d’être complotistes.

      Les fantasmes de complot antisémites sur Rothschild n’ont jamais atteint le capital financier, mais ont mené à l’assassinat de millions de personnes. Les légendes haineuses sur Soros et l’immigration n’ont pas non plus atteint le capital mais ont fait croître la xénophobie. Chaque minute consacrée aux chemtrails est soustraite aux vraies batailles en faveur de l’environnement. De cette manière, les fantasmes de complot semblent viser haut mais frappent en réalité bas.

      QAnon a dépeint les puissants comme de vrais vampires. Le sang n’est ainsi plus une métaphore de la force de travail, du temps de vie, de l’existence prolétarienne dans les rapports sociaux : c’est du sang, un point c’est tout. Bu par Hillary Clinton, George Soros ou Joe Biden. Et croire en QAnon aide aussi à ne pas se sentir floué : on dirait que Trump ne fait rien pour les pauvres, mais en réalité il mène une bataille secrète contre les pédophiles qui contrôlent la planète…

      Pourquoi jugez-vous que le livre d’Umberto Eco, Le Pendule de Foucault, est essentiel pour comprendre les conspirationnismes contemporains ?

      Quand j’ai lu ce livre dans les années 1980, alors que j’étais encore adolescent, je n’ai rien compris, il y avait trop de références mystiques, d’occultisme. Mais je l’ai repris après avoir entendu parler de QAnon et c’est un ouvrage en tous points prémonitoire. C’est un vrai chef-d’œuvre pour comprendre les mécanismes à l’œuvre dans les complots et c’est pour cela que j’ai demandé au fils d’Umberto Eco la permission d’emprunter les noms des personnages du Pendule de Foucault pour dialoguer avec eux dans mon ouvrage.

      Au départ, l’histoire est celle de trois éditeurs qui veulent imiter et parodier la logique fallacieuse des complotistes en en produisant un qui expliquerait l’histoire entière du monde. « Nous – les sardoniques – nous voulions jouer à cache-cache avec les diaboliques, leur montrant que, si complot cosmique il devait y avoir, nous savions, nous, en inventer un, que plus cosmique que ça vous pouvez toujours courir », s’amusent-ils.

      Naît ainsi ce qu’ils nomment « Le Plan » qui, pour résumer, juge que les conspirateurs de toutes les époques, ou prétendus tels – des templiers aux Juifs, des rose-croix au francs-maçons, des jésuites aux nazis – avaient cherché à contrôler les courants telluriques, le monde souterrain. Tous les événements de l’histoire – chaque guerre, conjuration et révolution – auraient dépendu de ce qui se passait littéralement sous terre. Dans leur reconstitution burlesque, Hitler n’aurait jamais eu comme intention principale d’exterminer les Juifs mais voulait leur dérober un message pour devenir le maître du monde.

      Mais ces trois éditeurs, partis avec l’intention de se moquer d’une telle approche, commencent à y succomber, à voir le monde sur un mode hallucinatoire en reliant tous les éléments épars à la lueur d’un grand complot venu de loin.

      Le roman d’Eco n’est pas, selon moi, une parodie du conspirationnisme, comme l’ont pensé certains critiques superficiels, mais un apologue sur le fait qu’il est vain, contre-productif et même dangereux de parodier les complotistes. C’est un récit édifiant qui rappelle que la satire sur le conspirationnisme peut amuser ceux qui étaient déjà sceptiques, mais pour ceux qui voient des complots partout, les caricatures ou les interprétations excessives n’existent pas.

      On a parlé de « post-ironie » pour évoquer la version endurcie et aiguisée de la communication de l’alt-right américaine. La post-ironie produit des « énoncés invulnérables » parce que, présentés comme des « plaisanteries », ils désarment préventivement la moindre critique, alors que leurs contenus odieux abaissent chaque fois le curseur de l’acceptable.

      Comment lutter contre les fantasmes de complot si ni l’ironie ni la démystification ne fonctionnent ?

      Le fact-checking [vérification des faits] est nécessaire, mais n’est pas du tout suffisant, et ne permet pas de convaincre les personnes qui croient aux fantasmes de complot. Or, c’est grave, non seulement cela protège le système, mais cela déchire des familles entières. Si votre mère tombe dans le « trou du lapin », ce n’est pas en lui mettant la réalité sous les yeux que vous l’en ferez sortir. Mais si elle tombe dans le trou, c’est parce qu’elle souffre, qu’elle cherche un sens à sa vie, qu’elle est fâchée avec la politique, qu’elle est impuissante face à la pollution… La question est donc moins de répéter que les narratifs conspirationnistes sont faux, mais de comprendre à quels besoins ils répondent, quelles frustrations ils révèlent, et d’offrir d’autres solutions.

      Le travail de Conspiracy Watch est accablant, ils font beaucoup plus de mal que de bien.

      Wu Ming 1
      L’autre aspect important est de comprendre les noyaux de vérité autour desquels se forment les fantasmes complotistes, car il en existe toujours. Tout fantasme de complot, même le plus insensé, part toujours d’un noyau de vérité, même s’il élève ensuite des balivernes dessus.

      La troisième chose essentielle est de ne pas mépriser les gens qui y croient, comme le font de nombreux « fact-checker ». Le travail de Conspiracy Watch est à cet égard accablant, ils font beaucoup plus de mal que de bien. Il ne faut pas partir des choses qui nous séparent mais de ce qu’on peut partager : oui, le système est abominable ; oui, il y a des puissants qui se foutent de vous ; oui, la planète est en train d’être détruite. Mais pas forcément de la manière dont vous le pensez.

      Une partie de votre livre est consacrée au « virocentrisme », une notion que Wu Ming a déjà développée ailleurs. Que désignez-vous ainsi et en quoi est-ce un souci ?

      En Italie, nous avons sans doute eu la pire gestion de la pandémie dans le monde, avec un confinement très strict, militarisé, et la désignation de boucs émissaires, en envoyant des drones pour repérer si personne n’allait faire un jogging sur une plage ou une randonnée en forêt, alors que le risque de contagion était nul.

      Tout était centré sur l’obsession inatteignable de rendre la contagion impossible, mais sans jamais remettre en cause le fait que la médecine de proximité avait été laminée, que la privatisation de la santé était avancée, et que donc tout le monde se retrouvait massé aux urgences, où beaucoup de gens se sont contaminés.

      La Lombardie, qui est la région où la mortalité a été la plus forte, est aussi la région où la santé avait été la plus brutalement privatisée et centralisée. Mais en dépit de cela, nos gouvernements faisaient peser le développement de la maladie sur la seule responsabilité personnelle, sans jamais regarder les structures sous-jacentes. On situait tout sur un plan moral, jamais sur un plan politique.

      Dans ce contexte, la gauche, même radicale, a complètement failli à sa fonction critique. Or l’absence de critique radicale construite et argumentée est la voie ouverte aux fantasmes conspirationnistes. C’est mathématique, si l’espace est vide, il sera rempli par les complotistes.

      Quel est l’état de la gauche italienne à l’approche des élections italiennes du 25 septembre ?

      Cadavérique. Bien sûr, il existe des mouvements de jeunes inquiets pour le climat, des mobilisations comme celle du Val de Suse, comparable avec votre ZAD [zone à défendre], et il existe beaucoup de choses au niveau local. Mais à l’échelon national, la pandémie a donné le coup de grâce à une situation déjà très mauvaise. La gauche institutionnelle, le Parti démocrate (PD), est plus à droite que Macron, c’est dire. Même le mot de gauche est désormais haï. Beaucoup de gens ne l’utilisent plus. Et comme ils ne peuvent se dire « ni de droite ni de gauche », parce qu’ils savent que c’est la rhétorique fasciste, ils ne disent rien.

      À propos de fascisme, que pensez-vous de l’expression de « post-fasciste » employée au sujet du parti Fratelli d’Italia, qui fait la course en tête dans les sondages ?

      Fratelli d’Italia est l’héritier en ligne directe du Mouvement social italien, un parti fondé en 1946 par les vétérans de la collaboration avec le nazisme. Il est donc issu de ladite « République sociale italienne », ou République de Salo, l’État fasciste établi par Mussolini dans le centre et le nord de l’Italie entre 1943 et 1945, après sa libération par les SS et alors que les Alliés contrôlaient le sud de l’Italie.

      Le chantage au risque fasciste ne fait plus peur à personne.

      Même si la constitution interdisait les partis fascistes, le Mouvement social italien, ouvertement néofasciste, a été toléré. Et le parti de Giorgia Meloni est le produit assumé de cette histoire. Mais le chantage au risque fasciste brandi, encore cette fois, par les partis néolibéraux a été fait tellement de fois que l’argument éculé du moindre mal ne fait plus peur à personne.

      Le dégoût de la politique a atteint des proportions astronomiques et beaucoup - dont je fais partie - ne vont plus voter. Si la participation dépasse les 50 %, ce sera déjà beaucoup. Bien sûr, on n’attend pas pour voter d’être d’accord avec 100 % du programme d’un parti, mais là, quand on est de gauche, on ne peut pas partager plus que 10 % de ce que nous proposent les partis en lice.

      Quelles leçons tirez-vous de l’effondrement du Mouvement Cinq Étoiles ?

      Le Mouvement Cinq Étoiles n’était qu’apparence, et n’avait pas de substance. C’était un mouvement poujadiste repeint en vert, et encore la couche de peinture était extrêmement fine. Quand ils étaient alliés avec la Ligue du Nord, ils ont suivi sa politique sur les migrants. Quand ils ont changé d’alliance pour se rapprocher du PD, ils ont suivi sa politique ultralibérale. Ils ont été punis par leur base électorale parce qu’ils ne constituaient pas une alternative réelle. Et, depuis mon poste d’observation, je remarque aussi qu’ils ont constitué un pont pour plusieurs personnes de gauche vers le conspirationnisme.

      Joseph Confavreux

      Boîte noire
      L’entretien a été réalisé à Paris mercredi, en anglais et, à la demande de Wu Ming 1, aucune photo n’a été prise de l’auteur.

    • viser haut, frapper bas

      il se démarque d’une attitude (...) répandue dans une certaine gauche, qui consiste à minimiser l’importance et les effets de ces fantasmes de complot, au motif qu’il existe de véritables conspirations des puissants, et que ces derniers se servent du syntagme et stigmate « complotiste » pour délégitimer leurs adversaires.

      (...) on peut apercevoir d’une hybridation entre QAnon et des mouvements New Age, #écologistes, post-hippies, que nous avons longtemps associés à la gauche et qui adoptent des narratifs de plus en plus complotistes à la faveur de la #pandémie de #Covid et de la façon dont elle a été gérée.

      Wu Ming, pour une nouvelle #littérature_épique - Rencontre avec un collectif anonyme, Isabelle Mayault
      https://www.cairn.info/revue-du-crieur-2018-1-page-64.htm

      #Wu_Ming #Roberto_Bui #histoire #enquête #conspirations #fantasme_complotiste #conspis #trou_du_lapin #réalité_alternative #QAnon #fact-checking #droite_cosmique #singularité conspirationniste (2020) #surpersonnalisation

  • Je viens de livrer un mini-site dont je suis super-content : 1622, Montpellier assiégé - Les 50 jours qui ont changé l’histoire de la ville
    https://musee.info/1622-Montpellier-assiege

    Je l’ai réalisé à la demande des Archives municipales de Montpellier, pour commémorer les 400 ans du siège de Montpellier par les troupes de Louis XIII. Sujet drôlement intéressant, et le mini-site regorge d’informations et des documents. (Tu peux y aller, c’est moult instructif.)

    Pour répondre à cette demande, j’ai donc proposé de réaliser cela avec ma propre plateforme « musee.info », initialement développée pour le site Fabre dans mon canapé du musée Fabre, le tout sous #SPIP :
    https://musee.info/Musee-Fabre
    et que j’ai désormais transformé en plateforme ouverte à d’autres clients.

    Le mini-site 1622, Montpellier assiégé est découpé en 7 séquences, largement constituées de formes longues. Parmi les formats plus originaux, il y a :
    – une visite guidée dans Montpellier vers 1550 au travers d’une gravure d’époque :
    https://musee.info/Montpellier-vers-1550
    – une carte animée des campagnes de Louis XIII contre les insurrections protestantes :
    https://musee.info/Les-campagnes-de-Louis-XIII-619
    – un plan interactif de Montpellier pendant le siège :
    https://musee.info/Plan-au-vray-de-la-ville-de-Montpellier
    – un plan interactif des armées en présence :
    https://musee.info/La-vraye-representation-du-siege
    – une chronologie du siège (jusqu’à 1100 coups de canon en une seule journée) :
    https://musee.info/Les-50-jours-du-siege

    Il y a aussi quelques gravures animées dans les formes longues. Le Harlan ou pourquoi on a de si belles places pour les terrasses des restaus dans le centre-ville. Et des gens avec leur tête dans un rond qui tourne sur lui-même, parce que pourquoi pas :
    https://musee.info/Les-acteurs-du-siege

    #shameless_autopromo #protestantisme #histoire #Montpellier

  • 1972, le #Vélo et la voiture s’affrontent
    http://carfree.fr/index.php/2022/09/09/1972-le-velo-et-la-voiture-saffrontent

    Le problème des voitures n’est pas nouveau. Déjà en 1972, des centaines de cyclistes protestaient contre les voitures et la pollution dans #paris dans l’une des premières « vélorutions. » Dans ce Lire la suite...

    #Alternatives_à_la_voiture #Fin_de_l'automobile #histoire #vélorution #vidéo

  • Violence coloniale, violence de guerre, violence totalitaire

    The conquest of Ethiopia was the only colonial enterprise overseas carried out by a totalitarian power. Miss-timed in history, it was a war of expansion taking place in a period when decolonization was already underway in several empires. Being a colonial war, it was also a national and total war due to the range of Italian mobilization on the military, political and ideological levels. The question remains : was it war of Fascism or a Fascist war ? This query is dealt with in the present article as seen through the prism of violence. The object is not so much to present an inventory of crimes and massacres perpetuated in Abyssinia – well-known thanks to the historiography of the last thirty years – but to examine the effects of the arbitrariness of Fascist totalitarianism and the “permanent exception” that was colonial rule. Already tested on a large scale by Fascism in Lybia and Somalia, the violence employed in Ethiopia was first a means, as in other colonial contexts, to cause submission and to dominate. However, in studying these administrative modalities from the top echelons of the state to the implementers, it seems that violence was not only a means, but also a value in itself.

    https://www.cairn.info/revue-revue-d-histoire-de-la-shoah-2008-2-page-431.htm?contenu=resume

    #impérialisme #Italie #colonialisme_italien #Italie_coloniale #histoire #colonialisme #colonisation #Italie #violence #violence_coloniale #guerre #violence_totalitaire #Ethiopie #fascisme #domination #arbitraire #exception_permanente

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  • La ville coloniale italienne entre mémoires, représentations et histoire

    Ce texte propose une brève lecture de l’#urbanisme_colonial italien durant la période la plus significative de son histoire, celle d’entre-deux guerres. L’unification du pays date de 1861 et l’actuelle capitale, Rome, a été conquise après une guerre rapide contre l’état du Vatican en 1870. Jusqu’à cette date, les activités et les guerres d’unification étaient à la une et il n’y avait pas de vision coloniale dans les états pré-unitaires qui composaient l’actuelle Italie. La première des expériences italiennes de projection à l’extérieur fut l’acquisition, en 1869, d’#Assab par l’entreprise génoise de transport #Rubattino. Il s’agissait d’une aventure privée, bien que favorisée par le gouvernement. La « colonie » se résumait par un petit point d’appui sur le côté africain de la #mer_Rouge ; le recensement de 1881 lui attribuait 160 habitants sur une surface de six kilomètres carrés (Labanca, 2002, p. 56). Le gouvernement italien ne décidait d’entreprendre une aventure coloniale que dans les années 1880, bien évidemment avec le rôle de la dernière et de la plus petite des puissances coloniales européennes. En 1882 la propriété de Rubattino sur la mer Rouge fut acquise par l’état, après l’échec diplomatique lié à l’établissement du protectorat français sur la Tunisie, entité longuement considérée comme destinée à l’influence de Rome à cause de l’ampleur de la communauté italienne qui s’y est installé.

    https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01259153

    #Italie #colonialisme_italien #Italie_coloniale #histoire #colonialisme #colonisation #Italie #villes #urban_matter #ville_coloniale #mémoire

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  • Des colonies à l’Empire fasciste. La conquête de l’Afrique racontée aux enfants italiens

    En Italie, la conquête et la colonisation de l’Afrique se sont inscrites dans la #littérature pour l’enfance au fur et à mesure de l’occupation des territoires, en correspondance avec l’évolution idéologique qui l’accompagna. Dans les dernières décennies du XIXe siècle, lorsque l’Italie libérale entreprend l’occupation de la #corne_de_l’Afrique, en Érythrée puis en #Somalie, la colonisation trouve quelques échos dans les romans de #Salgari. On trouve aussi des textes qui célèbrent l’#héroïsme des soldats tombés au combat en affrontant des indigènes barbares et cruels, et d’autres qui critiquent la politique coloniale de l’État. Au début du XXe siècle, les ambitions coloniales semblent avoir été mises entre parenthèses ; des #romans africains d’aventures, écrits sur le mode de la #parodie, tournent en ridicule les Africains pour faire rire les plus petits. Ensuite la guerre de Libye (1911-1912) marque un tournant, et dans les ouvrages publiés au moment de la campagne perce la nouvelle idéologie nationaliste. Après la Grande Guerre, le fascisme au pouvoir veut créer la « conscience coloniale » des Italiens, en y associant la littérature pour l’enfance. Lors de la guerre d’Éthiopie paraissent de nombreux #contes et #romans qui racontent la #campagne_militaire sous diverses formes fictionnelles, allant du conte au roman. Cette production présentera la conquête éthiopienne comme une #aventure enthousiasmante pour les enfants italiens, et la colonisation comme un immense bienfait pour les enfants indigènes.

    https://journals.openedition.org/strenae/322

    #impérialisme #Italie #colonialisme_italien #Italie_coloniale #histoire #colonialisme #colonisation #Italie #Erythrée #nationalisme #littérature_pour_enfants

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  • Classer pour dominer [et réprimer] : petite Histoire critique du fichage en France | LQDN | 07.09.22

    https://www.laquadrature.net/2022/09/07/classer-pour-dominer-petite-histoire-critique-du-fichage-en-france

    Qui c’est les plus forts ? Évidemment c’est les Bleus !

    Finalement abandonné face à la controverse, le projet SAFARI déboucha sur une commission d’enquête qui donna naissance à la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) et à la loi Informatique et Libertés du 6 janvier 1978, socle de la protection des données personnelles encore en vigueur aujourd’hui. Au-delà de la création d’un encadrement juridique, cet épisode marque une amorce de politisation sur le sujet. Cette réflexion avait d’ailleurs débuté avant ce scandale, le directeur du « service des écoles et techniques » mentionné plus haut écrivait lui-même en 1969 :

    « La mise en mémoire d’un certain nombre de données n’est-elle pas attentatoire à la liberté et même à la dignité de l’homme ? Ne présente t-elle pas des dangers si nous connaissons à nouveau comme naguère la férule d’un État totalitaire, le joug d’une police politique orientée non vers le maintien de l’ordre public, la prévention et la répression des crimes, mais vers l’asservissement des citoyens libres, privés par une minorité de leurs moyens d’expression ? Le problème vaut qu’on y réfléchisse longuement et profondément ».

    [sauf que]

    Malheureusement ce ne fut pas le cas, ces pratiques d’identification de surveillance étant probablement bien trop ancrées dans les rouages de l’institution policière.

    Dès les années 1980, avec la généralisation des ordinateurs, la police commençait à collecter des informations de façon massive et désordonnée. Plutôt que de limiter ces pratiques, il fut au contraire décidé de rationaliser et d’organiser cette quantité de données au sein de fichiers centralisés pour en tirer une utilité. C’est dans ce contexte qu’est apparue l’idée du fichier STIC (Système de traitement des infractions constatées), visant à intégrer toutes les informations exploitées par les services de police dans une seule et même architecture, accessible à tous les échelons du territoire. Finalement mis en œuvre et expérimenté dans les années 1990, le fichier STIC cristallisa de nombreuses tensions entre le Ministère de l’Intérieur et la CNIL qui durent négocier pendant plusieurs années afin d’en fixer le cadre légal. Si la CNIL a obtenu des garanties dans un accord à l’arrachée en 1998, cette victoire a paradoxalement signé la fin de son influence et de sa légitimité. En effet, dans les années qui suivirent, toutes les réserves qu’elles avait pu obtenir ont été ostensiblement bafouées. Mais surtout, cette longue bataille qui avait concrètement ralenti et empêché le développement du fichier souhaité par le Ministère poussa le gouvernement à supprimer par la suite le pouvoir d’autorisation attribué à la CNIL afin de ne plus être gêné dans ses projets. C’est pourquoi, en 2004, la modification de la Loi pour la confiance dans l’économie numérique (LCEN) acta la suppression du pouvoir de contrainte de la CNIL pour le transformer en simple avis consultatif. Cela signifie qu’elle ne dispose plus de l’autorité nécessaire pour empêcher ou limiter la création de fichiers de police par le gouvernement. Cette modification législative marque un tournant dans le droit des fichiers et des données personnelles ainsi que dans la pratique policière. Les garde-fous ayant sauté, l’espace politique pour parvenir à une surveillance massive se libère, les limites légales devenant purement cosmétiques.

    #chassez_le_naturel

  • De la #violence_coloniale dans l’#espace_public. Visite du triangle de la #Porte_Dorée à #Paris.

    Ce #guide décolonial nous emmène du côté de la Porte Dorée, à Paris, visiter un « #triangle_colonial » composé de trois #monuments qui offrent un condensé de l’#histoire_coloniale, culturelle, économique, raciale et politique de la France.

    Ce triangle comprend le bâtiment du #Musée_national_de_l’histoire_de_l’immigration, ex-Musée des Colonies inauguré à l’occasion de l’Exposition coloniale de 1931, dont l’immense bas-relief met en scène, « l’air de rien », l’économie extractiviste basée sur l’esclavage et le travail forcé dans les colonies. Face au musée, le deuxième sommet du triangle est le monument à la #mission_Marchand qui, depuis les années 1970, fait régulièrement l’objet d’actions anti-colonialistes allant du tag au plastiquage. Le dernier sommet révèle quant à lui « La France apportant la paix et la prospérité aux colonies » sous les traits de la #déesse_Athéna.

    S’inspirant des bases d’une #pédagogie_critique explorée par les universités de Décoloniser Les Arts (DLA), cet ouvrage revient sur les débats et les luttes menées à travers le monde autour de #statues, célébrant esclavagistes et colonialistes, « au pied desquelles le pouvoir dépose des gerbes de fleurs. »

    Accompagné d’une riche sélection d’images d’archives et ponctué par les interventions visuelles de l’artiste Seumboy Vrainom :€, Françoise Vergès nous livre ici un texte incisif qui propose une nouvelle manière d’aborder la ville.

    https://shed-publishing.com/De-la-violence-coloniale-dans-l-espace-public

    #décolonial #colonisation #colonialisme #urban_matter
    #TRUST #master_TRUST #livre #violence

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  • Portrait de Sartre en cartésien
    https://laviedesidees.fr/Camille-Riquier-Metamorphose-de-Descartes.html

    À propos de : Camille Riquier, Métamorphose de #Descartes. Le secret de Sartre, Gallimard. Les Méditations métaphysiques de Descartes constitueraient-elles le secret qui permet de comprendre la pensée de Sartre ? Telle est la thèse audacieuse de C. Riquier, mais peut-elle s’étendre à l’ensemble de son œuvre ?

    #Philosophie #phénoménologie #histoire_des_idées
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20220907_sartre.pdf
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20220907_sartre_v2.docx

    • La stèle éthiopienne de Rome. Objet d’un conflit de mémoires

      En mars 1937, un an après la conquête de l’Éthiopie par l’Italie, les forces d’occupation fascistes décidaient de prendre comme trophée de guerre une des stèles géantes d’Axoum, le plus haut lieu de l’Éthiopie antique. Ce monument haut de 24 mètres fut installé à Rome, parmi les obélisques témoignant de la grandeur de l’Empire romain, avec laquelle le régime de Mussolini voulait renouer. Après-guerre, le traité de paix signé par l’Italie prévoyait au chapitre des réparations de guerre que les pièces du patrimoine éthiopien qui avaient été pillées fussent rendues. Jusqu’à aujourd’hui la stèle a fait l’objet d’un contentieux entre les deux pays. Le processus de restitution n’a véritablement pris forme que depuis quelques années, sous la pression d’intellectuels ayant donné un puissant écho médiatique à cette revendication dans le sentiment national éthiopien. Après quelques tergiversations, la stèle éthiopienne de Rome a récemment été démontée, et attend encore que les problèmes de transport soient résolus avant de pouvoir retrouver son site d’origine. Pour examiner ce cas de restitution et discuter des limites de son extrapolation dans la jurisprudence sur les biens culturels illégalement acquis, cet article s’applique à situer ce monument dans une histoire longue des usages politiques du patrimoine archéologique et des références à l’Antiquité qui structurent fortement les mémoires nationales, tant en Italie qu’en Éthiopie.

      https://journals.openedition.org/etudesafricaines/4648
      #stèle_d'Axoum #stele_di_Axum

      signalé par @olivier_aubert —> j’ajoute à ce fil de discussion plutôt qu’à la métaliste (je vais donc effacer de la métaliste, Olivier, pour une question d’organisation des informations)

  • Emmanuel Macron : l’Algérie et l’histoire

    Les amateurs d’éléments de langage rebattus, de formules creuses, de phrases ronflantes et de clichés, élaborés par les scribes de l’Elysée et répétés ad nauseam lors du dernier voyage officiel d’Emmanuel Macron en Algérie, auront été servis. Les relations entre ce pays et la France depuis 1830 ? Une « histoire commune », « d’amour » même avec « sa part de tragique » qu’il faut « regarder en face » et « sans tabou ». Les buts de cette visite ? « L’amitié », bien sûr, après quelques menues fâcheries désormais oubliées ce qui permet « de se réconcilier » et de sceller « un partenariat renouvelé » et forcément ambitieux.

    A cela s’ajoute la volonté de rencontrer « la jeunesse » pour mieux se tourner vers « l’avenir » puisque, comme chacun le sait, en Algérie et en France, c’est elle qui demain l’écrira librement dans la joie et l’allégresse. N’oublions pas la déclaration finale qui clôt, selon la fable élaborée pour la circonstance, une admirable romance politico-personnelle. Décidée de façon inopinée, cela va de soi, en raison de « l’enthousiasme » suscité par ces trois jours de visite, et de « l’intimité » qui unit désormais ces deux présidents, on peut lire dans cette déclaration que les deux pays « renouvellent leur engagement à inscrire leurs relations dans une dynamique de progression irréversible. »

    Sublime sommet de rhétorique étatique, extatique aussi, confortée par de multiples mises en scène et photos officielles d’embrassades, d’effusions réciproques et de déambulations main dans la main destinées à sceller la énième réconciliation du prétendu couple franco-algérien dont nul n’ignore les relations tumultueuses, pour le moins.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2022/09/06/emmanuel-macron-lalgerie-et-lhistoire

    #france #algérie #colonisation #histoire

  • Zigs Zags d’une cancoire
    http://carfree.fr/index.php/2022/09/06/zigs-zags-dune-cancoire

    Depuis trop longtemps déjà, des êtres sales, puants, hideux, affublés de muselières, parfois accompagnés de leurs femelles, accroupis dans un baquet, passent comme des ouragans sur les routes de France. Lire la suite...

    #Fin_de_l'automobile #Insécurité_routière #constructeurs #histoire #industrie #sécurité_routière #société

  • L’arme du blé
    https://laviedesidees.fr/L-arme-du-ble.html

    Y a-t-il aujourd’hui pénurie de blé parce que le conflit en Ukraine empêche la production et le #commerce des céréales ? Oui, mais en partie seulement : ce que montre l’histoire du commerce des blés, c’est que celui-ci a toujours été une arme au service de la puissance et de la spéculation.

    #International #Histoire #libéralisme #guerre #catastrophe
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20220830_ble.pdf
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20220830_ble.docx

  • Architettura italiana in Eritrea

    Questo libro amplia la documentazione della mostra “Asmara – Africa’s Secret Modernist City”, curata da Omar Akbar e da Naigzy Gebremedhin: la mostra, dopo l’esordio a Berlino lo scorso 2 Ottobre 2006, e dopo numerose tappe di un itinerario internazionale, viene presentata per la prima volta in Italia, a Torino, nell’ambito del XXIII Congresso Internazionale degli Architetti (29 giugno – 4 luglio 2008). Il libro, basato sull’album fotografico dei numerosi viaggi dell’autrice in Eritrea, illustra, attraverso la scelta di immagini significative, le manifestazioni architettoniche che hanno segnato il periodo coloniale italiano in Eritrea dal 1882 al 1941.

    The fruit of its author’s professional experience in Eritrea, this book provides readers with an upbeat, original presentation of the architectural developments that marked the history of the Italian colonial administration in Eritrea from 1882 to 1941, recording them with an extensive repertoire of contemporary and historical photographs and documents.
    Architects, town planners, engineers and other professionals working in the African colony seized the opportunity to experiment with new concepts, erecting modern architectural forms that they would not have been able to propose with the same degree of freedom in Italy itself, especially from the twenties onwards. The resulting artistic heritage is unique for the creative traits that range from interpretations of neoclassical taste to modern expressions of Rationalism, as well as the unusually balanced way in which they were inserted into their environmental context.

    www.editricelarosa.it/larosa/fc06.html
    http://www.editricelarosa.it/larosa/index.htm

    #architecture #livre #Anna_Godio #colonialisme_italien #colonisation #Italie #Erythrée #histoire #urbanisme #livre

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    ajouté à la métaliste sur la #colonialisme_italien :
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    • Asmara. Africa’s Secret Modernist City

      Asmara, the capital of the small East African country of Eritrea, bordering the Red Sea, is one of the most important and exciting architectural ’discoveries’ of recent years. Built almost entirely in the 1930s by the Italians, who transformed it into a hotbed of radical architectural innovation, Asmara has one of the highest concentrations of Modernist architecture anywhere in the world. This superb building-by-building survey, illustrated with previously unpublished archival material and specially commissioned photography, chronicles the colonial past and remarkable survival of a city that has evocatively been described as ’the Miami of Africa’.

      The first book to explore one of the most important but least-known Modernist cities in the world
      Authoritatively written by experts with extensive first-hand knowledge of the city
      A must-have for anyone interested in architectural history and the dynamics of Modernism

      https://www.merrellpublishers.com/index.php

    • Modernist architecture in Asmara, Eritrea

      UNESCO World Heritage Sites are natural and cultural legacies of “outstanding value to humanity…irrespective of the territory on which they are located”. Africa has less than a third of Europe’s number of sites. UNESCO is endeavouring to redress this imbalance, although the nomination process remains costly, time-consuming and dependent on specific expertise.

      The locally-based Asmara Heritage Project (AHP) was established in March 2014 and has been supported by a number of governmental and non-governmental agencies internationally. In January 2016, AHP will submit an application to have the capital city of Eritrea recognised as a World Heritage Site.

      AHP’s application will be under three of the ten criteria set out by UNESCO, stipulating that the nominated site must:

      – Exhibit an important interchange of human values, over a span of time or within a cultural area of the world, on developments in architecture or technology, monumental arts, town planning or landscape design
      – Bear a unique or at least exceptional testimony to a cultural tradition or to a civilization which is living or has disappeared
      - Be an outstanding example of a type of building, architectural or technological ensemble or landscape which illustrates (a) significant stage(s) in human history

      Urban planning and architecture constitute two distinct elements of the Asmara bid. Both are outstanding examples of their respective contributions to world heritage.

      On 9 September Dr Edward Denison, co-author of “Asmara: Africa’s Secret Modernist City” and member of the AHP team, spoke to a full house – including many Eritreans – at ARI. Here is a selection of ten things of interest from the presentation and discussion afterwards.

      1. Modernism was not an exclusively western phenomenon – it was global. Africa, Asia and South America must not be overlooked. There are “multiple modernities”. Asmara represents “perhaps the most concentrated and intact assemblage of Modernist architecture anywhere in the world”. Before the 1930s there was quite an eclectic mix of architectural styles – neo-classicism, neo-baroque and neo-romanesque. Things started to change in 1935-6, coinciding with the apogee of Fascism and the Italian invasion of Ethiopia. We know this from the architectural archive in Asmara municipality, an extraordinarily rich resource. Modernism, not Art Deco, as is often erroneously claimed, characterises many of the buildings constructed in this period.

      2. Italian planners in the early 1900s embraced the topography of Asmara as they developed their urban plans. Their designs – such as Cavagnari’s 1913 plan – sought to create a modern city that addressed the uniquely modern requirements of transportation, communication and sanitation, but did so in a way that respected and responded to the local environment while embracing modern planning principles. In doing so they created a very distinct urban plan. Although the city has since expanded and evolved substantially, the core characteristics have been retained, highlighting the success of the original designs.

      3. The planners of Asmara were, for the most part, Italians but the physical construction of the city was undoubtedly undertaken by Eritreans. Local materials, such as lignite, granite and basalt, were used as the core building material with plaster rendered over this base. This means many of the structures were built using materials not normally associated with modernism, which exploited the properties of reinforced concrete.

      4. Enda Mariam Orthodox Cathedral, built in 1938, is a unique example of rationalist/ modernist design acknowledging highland vernacular architecture. The “monkey head” building technique, using wooden dowels to bind the walls, had been used for centuries in the highlands of Eritrea and their legacy can be seen in the detailing of Enda Mariam and its surrounding buildings.

      5. The piece of the puzzle we know least about is the background and motivation of the Italian planners and architects who came to Eritrea. This is frustrating when it comes to trying to understand fully their work, their portfolios and how their work in Eritrea shaped their future careers. Were they waving the flag for colonialism or were they running away from Mussolini? One building that brings this debate into focus is the futurist Fiat Tagliero petrol station. Futurism was very popular in the 1910s, but fell out of favour under Mussolini. Yet the Fiat Tagliero was built in 1938.

      6. The municipal architectural archives in Asmara are invaluable for what they tell us about what was conceived of but never built – including what would have been Africa’s first multi-storey car-park. They shed light on the aspirations and ideas that shaped the evolution of the city. In doing so they help us to understand the thought processes of the planners and architects and the lifestyles they envisioned for its residents.

      7. Efforts to preserve Asmara’s architecture have involved citizens as well as government. Proposals from German developers in the 1990s to knock down Caserma Mussolini – a former prison and now the Bank of Eritrea – and replace it with high-rise modern developments were blocked by individuals who had been incarcerated there during the Italian period. This sort of threat still exists, but the municipality has enforced a moratorium on building (in place now for ten years) in the historic zone of the city while it updates building regulations dating from 1938, and the country passes its first Heritage laws – an essential requirement for the UNESCO bid. The momentum provided in the 2000s by the World Bank-funded Cultural Assets Rehabilitation Project has been revived and maintained.

      8. The coastal city of Massawa is much more ancient than Asmara but the state it is currently in will make a restoration hugely difficult and costly. Efforts have been made, not least under the Cultural Heritage Rehabilitation Project. However, it is hoped that the UNESCO bid will help build capacity within Eritrea and attract support internationally to carry out further work to preserve cultural heritage across the country in sites of great importance such as Massawa, Nakfa, Adulis and Qohaito.

      9. Ensuring the engagement and interaction with younger Eritreans both within the country and in the diaspora is crucial. Raising public awareness will be a key part of the AHP once the bid has been submitted. In 2003 a project, funded by the British Council, encouraged school children from across Eritrea to describe what they liked most about their built environment through poems, pictures and stories. These contributions form part of a travelling exhibition that has raised awareness about Asmara’s heritage globally by appearing in cities across Africa, Europe and the Middle East. It is hoped that with support from the international community, this exhibition can travel to Asmara and one day become a permanent exhibit in the city.

      10. Four villages were brought together on the plateau to form what became Asmara. It is a deeply historical symbol of unity. During the independence struggle, Asmara was interpreted and referred to through song, dance, education; a cultural heritage that extends beyond architecture. The city was an important reference point for Eritreans outside Asmara and played a crucial role in the struggle for national self-determination. Its unifying features remain important as Eritrea continues to try and build peace and stability.

      https://www.africaresearchinstitute.org/newsite/event/9-september-event-modernist-architecture-in-asmara-eritrea
      #modernisme #architecture_moderniste #photographie

      via @olivier_aubert

    • Architecture in Asmara. Colonial Origin and Postcolonial Experiences

      The ancient city of Asmara is the capital of Eritrea and its largest settlement. Its beautiful architecture was rediscovered by outsiders in the early 1990s. In this book, the authors offer an original analysis of the colonial city, providing a history not only of the physical and visible urban reality, but also of a second, invisible city as it exists in the imagination. The colonial city becomes a fantastical set of cities where each one reflects the others as if in a kaleidoscope.

      Architecture in Asmara. Colonial Origin and Postcolonial Experiences breaks new ground and moves us a little further along in the attempt to decipher Asmara in terms of contemporary theory. This title of the Basics series brings together scholars from a multiplicity of disciplines who have shown the ways in which colonial and postcolonial criticism has served as a platform for new, diversified readings of Asmara.

      https://dom-publishers.com/products/architecture-in-asmara
      #livre
      via @olivier_aubert