La feuille Charbinoise
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Hommage à Célestin Freinet
Je ne suis pas un fan des hommages et des commémorations mais, en ce mois d’octobre 2016, je ne peux pas laisser passer le cinquantenaire de la mort de Célestin Freinet sans vous en toucher un mot. Je me dois d’évoquer ce personnage hors du commun. Ce serait, je pense, une forme d’amnésie singulière, sachant qu’une bonne part de ma démarche pédagogique a été guidée par les techniques et la pensée de ce grand pédagogue, dans la mesure de mes moyens. Autre motivation, importante elle-aussi, cette année 2016 a été marquée, pour moi, par la disparition d’un ami qui a joué aussi un grand rôle dans les pratiques pédagogiques que j’ai essayées de mettre en place dans ma classe primaire. Cet ami, Michel Pellissier, dont la carrière s’est déroulée dans le département de l’Isère à part un bref passage aux PEMF à Cannes (Editions du mouvement Freinet), a eu le privilège de côtoyer Célestin Freinet pendant les dernières années de son existence (il a fait sa connaissance en 1957). Il a pu apprécier la rigueur, l’inventivité, mais aussi le sens de la camaraderie de cet enseignant « de base », de ce militant acharné d’une pédagogie véritablement populaire. Michel a joué un rôle important dans la période « soixante-huitarde » pour le développement des pratiques de l’école moderne. Nous partagions, Michel et moi, quelques points de désaccord avec Freinet, notamment ce choix politique étonnant de rester inscrit au Parti Communiste, y compris pendant les purges staliniennes, alors que ses valeurs, profondément libertaires, divergeaient de façon aussi singulière avec l’idéologie du parti en matière éducative. Un autre point sur lequel nous convergions, Michel et moi, c’est pour apprécier, le ton, le style si particulier de l’œuvre écrite de Freinet : nul jargon pseudo scientifique, nul délayage, mais des propos toujours directs, toujours compréhensibles et que le commun des mortels pouvait comprendre sans avoir besoin d’user pendant des années ses culottes sur les bancs de l’université.❞