• Après la #préférence_nationale, la #préférence_religieuse ?

    Dans le nord de l’#Irak, l’avancée de l’#Etat_islamique pousse sur les routes de l’exode des dizaines de milliers de personnes issues des #minorités menacées par l’innommable politique de « #purification_religieuse » des #djihadistes. Tous les #non-sunnites sont visés : #chrétiens, #yézidis, #chiites. Mais, après la prise de la première ville chrétienne du pays, #Qaraqosh, c’est la fuite de cette population qui, de par son ampleur, fait d’abord la « une » des journaux.
    En #Suisse, la tragédie humanitaire a ému jusqu’aux pires fossoyeurs du devoir d’#asile. Voilà qu’il s’est trouvé un conseiller national #UDC, le Bernois #Erich_von_Siebenthal, pour demander d’accueillir ces chrétiens. Ou du moins de les accueillir « en priorité ». Dans l’interpellation au Conseil fédéral qu’il prévoit de déposer durant la session d’automne, l’élu introduira la notion de préférence religieuse en matière d’asile. Au nom d’une #proximité_culturelle. Parce qu’ils seraient des #coreligionnaires. Parce que ces #réfugiés s’intégreraient mieux que, au hasard, des #musulmans
    A l’UDC, il se trouve des personnes séduites par la proposition. Elle est pourtant insupportable et odieuse à plus d’un titre. D’abord parce qu’elle se réclame de l’#identité_chrétienne que, pourtant, elle pervertit frontalement en piétinant le principe évangélique cardinal d’accueil et de charité sans distinction. C’est la misère et l’appartenance à une même fraternité humaine qui relient celui qui appelle à l’aide et celui qui lui tend la main. Ce principe n’a d’ailleurs pas de copyright, car il est universel. Une préférence religieuse contredirait tout simplement les #Conventions_de_Genève, qui commandent aux Etats d’accorder les mêmes droits aux réfugiés, sans distinction de race, de nationalité ou de religion. Hier, les évêques suisses ont lancé un appel à l’aide à toutes les minorités menacées dans le nord de l’Irak.
    Après l’initiative contre les minarets, voilà donc encore une trouvaille émanant des bancs de l’UDC pour alimenter le #choc_des_civilisations. Un univers mental qui, pour rappel, avait notamment servi en 2003 à justifier l’attaque d’un autoproclamé « Occident judéo-chrétien » contre « l’axe du mal ». Et de déstabiliser durablement la région que les chrétiens et autres minorités fuient désormais plus massivement que jamais...
    Mais la réalité est têtue. Car au-delà des réactions émotionnelles et primaires de l’élu UDC, la vérité est que la Suisse, sous la pression de son parti, pratique une #politique_d’asile tellement restrictive qu’elle ne fait pas beaucoup de distinctions entre les réfugiés, dans la mesure où tous, ou presque, sont d’abord soupçonnés d’#abus avant d’être considérés comme en danger. L’UDC, d’ailleurs, n’a pas fini d’exploiter son filon. Il y a deux semaines, en vue des élections fédérales de 2015, elle annonçait étudier le lancement d’une énième initiative pour restreindre le droit d’asile en réservant ce dernier aux réfugiés arrivant chez nous par voie aérienne.
    Que se passera-t-il, demain, quand des chrétiens persécutés viendront chez nous à pied ?

    http://www.lecourrier.ch/122991/apres_la_preference_nationale_la_preference_religieuse

    #islamophobie #réfugiés #accueil #accueil_préférentiel

  • Une ville chinoise interdit le bus aux barbus - Libération
    http://www.liberation.fr/monde/2014/08/06/une-ville-chinoise-interdit-le-bus-aux-barbus_1076467

    Une ville du Xinjiang, région musulmane du nord-est de la Chine, a interdit aux hommes barbus et aux femmes voilées de prendre les transports en commun, selon un média officiel, suscitant l’ire d’un groupe de défense des droits des #Ouïghours. Les autorités de Karamay ont interdit aux hommes portant « de grandes barbes » et aux personnes arborant le croissant islamique sur leurs vêtements de monter à bord des bus municipaux, a rapporté le Quotidien de Karamay, un journal local.

    De même, les femmes portant un hijab (voile couvrant les cheveux et le cou), un niqab (qui couvre le visage pour n’en montrer que les yeux) ou une burqa (qui cache entièrement le corps) sont bannies des transports en commun. « Ceux qui ne coopèrent pas avec les équipes d’inspection auront affaire à la police », a averti le journal. Cette interdiction s’applique durant toute la durée d’une compétition sportive locale, qui doit s’achever le 20 août, a-t-il précisé.

    #discrimination #islamophobie #Chine #voile #barbe

  • Manifestation pour la Palestine. Gêne après les propos d’un élu angevin
    http://www.ouest-france.fr/manifestation-pour-la-palestine-gene-apres-les-propos-dun-elu-angevin-2
    Et voilà...

    Hier, lors de la manifestation pour la Palestine, les propos d’Abdel-Rahmène Azzouzi, élu de l’opposition municipale et membre de Falsafa, ont suscité de vifs échanges.

    « Si une personne qui s’oppose aux bombardements d’enfants est qualifiée d’antisémite, alors oui, je suis antisémite et je l’assume. » En prononçant cette phrase, samedi 26 juillet, au milieu du rassemblement angevin pour une paix juste en Palestine, Abdel-Rahmène Azzouzi a provoqué de vifs débats. Jusque dans les rangs des participants à la manifestation dont certains sont venus lui reprocher.

    « Je veux la paix »

    Le propos de ce membre de l’association Falsafa, qui lutte contre l’islamophobie et œuvre pour le vivre ensemble, également conseiller municipal d’opposition et chef du service urologie du CHU d’Angers, a sans produit l’effet escompté. Expression de l’agacement d’un militant qui voit des manifestants trop souvent taxés des pires intentions, ces mots interrogent quant à leur portée et à un risque d’incompréhension.

    Reste que le responsable associatif s’est, en aparté, justifié plus longuement sur cette phrase et son intention. « Moi, je veux la paix. Mais ça fait 20 ans que je vois s’installer dans le pays une machine de guerre qui est en train de reporter le cordon sanitaire autour du FN vers la communauté musulmane. » Présent sur place, le chanteur Titi Robin, lui aussi fatigué par les accusations proférées contre les défenseurs du peuple palestinien, a estimé qu’Abdel-Rahmène Azzouzi a mis « les pieds dans le plat », mais de façon utile. « Tout le monde est tétanisé par la culpabilité avant même d’avoir ouvert la bouche. » Il préfère fustiger toutes les formes de racisme.

  • Accident mortel dans l’Aube : le conducteur atteint d’hypoglycémie ?

    http://tempsreel.nouvelobs.com/faits-divers/20140724.OBS4674/accident-mortel-dans-l-aube-le-conducteur-atteint-d-hypoglycemi

    « Les médecins légistes ont pointé un faible taux de glucose dans son sang qui aurait pu induire un malaise hypoglycémique et ainsi expliquer la perte de contrôle », a indiqué le procureur de Troyes, Alex Perrin, lors d’un point de presse.
    (...)
    Selon lui, le jeune homme de 25 ans « s’était alimenté très légèrement » à l’occasion du pique-nique avec les enfants, « mais n’observait pas le jeûne du Ramadan, contrairement aux rumeurs qui circulent », a affirmé le procureur.

    j’ai vu ces rumeurs naitre sur le web avec beaucoup de stupeur.
    Le chauffeur est mort, mais rien à faire, il avait la peau trop foncée pour bon nombre de bons français, il fallait encore qu’il soir sali par de multiples messages haineux racistes...
    Ça rappelle l’explosion d’AZF à Toulouse et la mise en cause d’un ouvrier maghrebin (valeurs actuelles et figaro inclus)... On attend donc la prochaine rumeur qui dira que c’était un kamikaze pro-palestinien qui a délibérément précipité le minibus contre le semi-remorque....
    #islamophobie

  • Le thème du « nouvel antisémitisme » ou de la « nouvelle judéophobie » revient en force ces temps-ci dans les médias et le monde politique français. Par là, ces utilisateurs cherchent à mettre en évidence un phénomène antisémite qui toucherait principalement les « banlieues », les « populations arabo-musulmanes », les « jeunes désœuvrés », en deux mots : tous ceux qui vivent de l’autre côté du périphérique.

    S’il est légitime que des journalistes, acteurs politiques, chercheurs et observateurs de notre société s’interrogent sur la recomposition du « phénomène antisémite » dans la France du XXIe siècle, la manière biaisée de traiter le sujet soulève plusieurs questions :

    1) Peut-on exonérer la société française de la présence d’un antisémitisme « bien gaulois » qui continue à se manifester dans l’Hexagone et qui entretient malheurseument le préjugé selon lequel les « Juifs » formeraient une « communauté à part », avec des caractéristiques spécifiques ? En bref, selon moi, il serait illusoire de croire que « l’antisémitisme de grand-papa » ait totalement disparu de la société française. Il est facile d’accuser les « petites racailles de banlieues » d’être judéophobes ou « nouveaux antisémites » pour mieux se dédouaner de notre propre antisémitisme bien franchouillard.

    2) Doit supposer que ce « nouvel antisémitisme » est un phénomène contagieux dans les banlieues au même titre qu’une maladie ? A lire les propos tenus par certains journalistes et leaders politiques, les Français d’origine maghrébine et africaine seraient susceptibles d’être contaminés par ce « nouveau mal antisémite », incapables de discernement et de modération. Encore une fois, on tend à considérer les Français héritiers de l’immigration postcoloniale comme des citoyens totalement immatures sur les plans politique et psychologique, censés se faire happer par la vague antisémitisme. On entretient le cliché selon lequel derrière chaque « Arabo-Musulman » de France, se cache un antisémite qui sommeille et un disciple potentiel de Dieudonné/Soral, prêt à passer à l’action.

    3) Le phénomène raciste et d’intolérance ne concerne t-il que les banlieues et les populations dites « arabo-musulmanes » ? Dans un Etat comme la France qui est tristement devenu le « temple de l’extrême droite européenne » (le FN est désormais le premier parti de France) comment peut-on s’imaginer que le racisme ne touche t-il pas tous les secteurs de la société française, y compris certaines franges de la « communauté juive » ? Des intellectuels tels que Dominique Vidal, Esther Benbassa ou Guillaume Weill-Raynal ont souvent pointé dans leurs écrits le développement de phénomènes racistes et xénophobes chez certains Juifs de France, les conduisant à se replier sur eux-mêmes (le syndrome du bocal communautaire) et à reprendre à leur compte une certaine arabophobie ou islamophobie ambiante. Depuis les années 2000, ces intellectuels ont pu repérer une réelle tendance à la radicalisation des milieux communautaires juifs qui favorise la montée d’expressions d’intolérance à l’égard des populations arabo-musulmanes. Par ricochet certaines institutions dites « représentatives » de la communauté juive (le CRIF par exemple) ont parfois adopté une certaine complaisance à l’égard de groupuscules radicaux : l’impunité de la Ligue de défense juive, groupe d’extrême droite ouvertement violent et raciste, interdit dans de nombreux pays du monde, pose quand même question sur cette indulgence coupable.

    S’il est donc légitime de s’interroger sur les nouvelles formes d’antisémitisme dans la France d’aujourd’hui, il me paraît davantage pertinent de réfléchir sur les montées des thèses xénophobes et des visions racialistes dans TOUS LES SECTEURS DE LA SOCIETE FRANCAISE, y compris dans certaines franges de la communauté juive de France, qui n’échappent pas, malheureusement, au populisme identitaire qui emporte aujourd’hui l’Hexagone.

    Le silence total ou l’indifférence feinte à l’égard des formes de radicalisation qui peuvent exister dans certaines franges des communautés juives de France me paraît relever d’une double opération mentale : s’exonérer de son antisémitisme gaulois (l’antisémitisme de grand-papa que l’on a toujours du mal à assumer) et se soigner dans le même temps de son « pêché d’antisémitisme », en faisant porter la responsabilité aux seules populations des banlieues : c’est encore la faute aux Arabes et aux Musulmans !

    Dans le 16ième arrondissement de Paris, l’antisémitisme, ça n’existe pas ?

    En tout cas, une chose est sûre : le Front national sera bien le "premier parti de France" à tirer pleinement profit de nos myopies collectives.

    Vincent Geisser

    • @le_bougnoulosophe
      #antisémitisme
      #islamophobie

      il me paraît davantage pertinent de réfléchir sur les montées des thèses xénophobes et des visions racialistes dans TOUS LES SECTEURS DE LA SOCIETE FRANCAISE

       :
      certes, cependant la condamnation nécessaire de toute forme de racisme ne doit pas nous conduire à faire l’économie d’une analyse détaillée des logiques spécifiques qui caractérisent l’antisémitisme d’une part et l’islamophobie d’autre part. Nous sommes en présence de formes de racisme fortement différenciées tant par leurs mécanismes que par leurs fonctions et effets. L’islamophobie relève d’un racisme structurel et institutionalisé et sous-tend par ailleurs les modes de gouvernementalité sécuritaires contemporains (narratifs sur l’islamisme). L’antisémitisme d’aujourd’hui n’est plus celui de l’Europe des années 1930 et 1940. La division du travail contemporaine et les hiérarchies sociales qui lui sont liées ne reposent pas sur une discrimination effective et une « subalternisation » des populations juives. L’antisémitisme occupe d’avantage sa fonction traditionnelle de « socialisme des imbéciles », de fausse critique du capitalisme, de moyen idéologique de division politiques et de barrière à l’émergence de développements contre-hégémoniques. Par ailleurs, il semblerait, comme le montre l’excellent article cité plus haut, que la « menace antisémite » tend à s’ajouter au narratif du continuum des menaces sur lequel se fonde la gouvernementalité sécuritaire et raciste contemporaine. La lutte contre un « nouvel antisémitisme » pourtant lui-même généré comme fausse conscience par le capitalisme actuel devient un nouveau mode de gouvernement sécuritaire. Seul une sérieuse offensive contre-hégémonique et communiste pourra faire barrage au développement de l’antisémitisme dans tous les secteurs du prolétariat.

  • « Pourquoi tu viens plus ? » : voilée, exclue des sorties scolaires, je dois mentir à mon fils (NouvelObs.com)
    http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1216232-pourquoi-tu-viens-plus-voilee-exclue-des-sorties-scolaires

    J’ai toujours cru que l’école était un lieu ouvert à tous. C’est ce qu’on ne cesse de nous répéter. Je commence à en douter.

    Ce n’est plus un lieu de rencontres pour moi. Aujourd’hui, je suis confinée au strict minimum, c’est-à-dire les conseils de classes et les fêtes de l’école. Faire des gâteaux ou préparer un loto, oui, mais accompagner mon fils, c’est hors de question. Ça n’a aucun sens.

    Si cette circulaire n’est pas abrogée, la situation va créer de vraies inégalités. Les parents non voilés pourront poser des RTT, tandis que moi je serai priée de rester chez moi.

    Enfants et parents font preuve d’une grande tolérance. Ils ne m’ont jamais regardé de travers ou n’ont pas eu de remarques déplacées à mon encontre.

    #éducation #laïcité #islamophobie #circulaire_Châtel #témoignage

  • La place des femmes au FN
    http://lahorde.samizdat.net/2014/06/18/la-place-des-femmes-au-fn

    Lu sur le site FailFaf, un argument de plus pour dénoncer l’hypocrisie du FN qui, drapé dans un « féminisme » bien étrange pour un parti aussi sexiste, tente de cacher son #islamophobie (à ce propos, une manif aujourd’hui dénonce le racisme de l’État). Dans sa lutte contre l’Islam (cache sexe de la lutte contre les arabes et les étrangers), Marine Le Pen [&hellip

    #Extrême_droite_institutionnelle #Front_National #sexisme

  • A Oslo, un imam gravement blessé après une attaque à la Hache

    http://www.osloby.no/nyheter/Imam-alvorlig-skadet-etter-okseangrep-ved-moskeen-7606670.html

    Rett etter at jeg kom hjem fikk jeg telefon om at imamen var angrepet, forteller en forferdet Ghulam Sarwar når Osloby møter ham på Ullevål sykehus ved 2-tiden natt til tirsdag.

    Sharwar er styreleder i moskeen Central Jamaat Ahle-Sunnat, som holder til Grønland i Oslo, og var sammen med imam Nehmat Ali Shah kort tid før angrepet. Han og flere titalls andre er samlet på sykehuset og ber for imamen.

    #oslo #islam #islamophobie #norvège

  • On anti-Semitism and Islamophobia in Europe - Opinion - Al Jazeera English
    http://www.aljazeera.com/indepth/opinion/2014/06/anti-semitism-islamophobia-europ-20146414191330623.html

    The question we might want to ask ourselves today is whether contemporary Europe is confronting a Muslim question similar to the Jewish question 170 years ago. Is European antipathy towards Muslims comparable to that first stage of hatred towards Jews, a hatred that culminated in one of the darkest pages of human history?

    In spite of the obvious differences between the two contexts, the success of the far right during the recent elections in several European countries seems to suggest that the answer is a resounding yes.

    #islamophobie #Europe

  • A Zell Am See, des touristes, oui, mais sans burqa
    http://fr.myeurop.info/2014/05/27/a-zell-am-see-des-touristes-oui-mais-sans-burqa-13924

    Ludovic Clerima

    La ville de Zell Am See en #Autriche vient de publier un #guide à l’attention des touristes et plus particulièrement des visiteurs arabo-musulmans. Le mot d’ordre du livret : l’adaptation.

    Les riches touristes des #emirats_arabes sont toujours bien accueillis à Salzburg en Autriche. Une région connue pour ses pistes de #ski exceptionnelles et son lac cristallin. lire la suite

    #REVUE_DU_WEB #Société #arabe #argent #discrimination #Golfe #islamophobie #musulmans #Qatar #raciste #tourisme

  • Le 4 janvier 2011, le quotidien « The Independent » alertait ses lecteurs sur un risque d’« islamisation du Royaume-Uni », car le nombre de convertis avait doublé depuis dix ans, passant de cinquante mille à cent mille personnes entre 2001 et 2011 (pour une population totale de soixante millions d’habitants). Une personne sur six cents serait convertie à l’islam ; à un rythme de cinq mille conversions par an (à peine plus qu’en France ou en Allemagne), il faudrait six mille ans pour que le Royaume-Uni devienne un pays à majorité musulmane.

    in. « Le mythe de l’invasion arabo-musulmane », par Raphaël Liogier (mai 2014, #paywall) http://www.monde-diplomatique.fr/2014/05/LIOGIER/50422

    Cf. « Un nouveau champ de recherche », par Marwan Mohammed | Sociologie [En ligne], N° 1, vol. 5 | 2014
    http://sociologie.revues.org/2108

    Alors qu’elle n’en est qu’à ses balbutiements en France, la sociologie de l’#islamophobie se développe rapidement, depuis environ une décennie, dans de nombreuses universités européennes et nord‑américaines. Phénomène à l’ampleur croissante dont la mesure quantitative se diversifie et se développe, l’islamophobie – comme concept et comme phénomène – est en France l’objet de puissantes résistances dans les champs académique et politique. Des résistances qui résultent d’une part de campagnes de bannissement d’ordre idéologique, mais dont la force provient également de traditions politiques, philosophiques et théoriques qui rendent inintelligible l’affirmation publique, notamment vestimentaire, d’une religiosité visible.

    cc @alaingresh @vacarme

    The random Muslim scare story generator: separating fact from fiction | by Nesrine Malik, 12 May 2014 http://www.theguardian.com/world/2014/may/12/muslim-scare-stories-media-halal-sharia-niqab

  • L’Europe des populismes (5/8) : l’extrême-centre aux #Pays-Bas
    http://fr.myeurop.info/2014/05/14/europe-des-populismes-extreme-centre-aux-pays-bas-13818

    Marco Bertolini

    Le Parti pour la Liberté (PVV) #néerlandais redistribue les cartes de l’extrême-droite en Europe. Islamophobe mais contre l’homophobie, le parti de #geert_wilders a ouvert la voie à un #nationalisme light.

    Les partis populistes se sont souvent constitués autour d’une personnalité. Dans le cas du Parti pour la Liberté (PVV), il se confond avec son fondateur. lire la suite

    #Débat #Société #INFO #Union_européenne #coran #culture #droite #élection_européennes_2014 #Européennes #extrême_droite #fascisme #gauche #homosexuels #islamophobie #pays-bas #politique #populisme #PVV

  • Islamophobie : les données disponibles | Marwan Mohammed

    http://sociologie.revues.org/2108

    Cet ensemble de connaissances sur le rejet des musulmans s’est développé dans le sillage d’enquêtes d’opinion internationales comme le Pew Global Attitudes Project, l’Eurobarometer, l’European ou la World Values Study, menées pour certaines depuis le début des années 1980. (...) En France, ce type d’enquêtes d’opinion est piloté depuis 1990 par la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme (CNCDH) et exploité par plusieurs politologues spécialistes des questions identitaires et électorales. Si elles ne sont pas exemptes de critiques liées à leurs commanditaires, à leurs finalités ou à la méthodologie utilisée, ces enquêtes d’opinion jouent, depuis une décennie, un rôle important dans l’objectivation de l’un des volets de l’islamophobie et sa reconnaissance comme fait social. Plusieurs tendances se dégagent de ces enquêtes. D’une part, le fait que les opinions négatives à l’égard de l’islam et des musulmans sont stables et relativement autonomes, c’est‑à‑dire peu sensibles aux variations (notamment la décrue) d’autres formes d’intolérance. Parmi les marqueurs de la religiosité musulmane, le rejet du port du foulard est particulièrement vif. Symbole du « problème musulman » depuis 1989 (année de la première controverse sur le « voile islamique »), son rejet est massif et les opinions négatives atteignent des sommets en 2003, au moment des débats qui ont précédé le vote de la loi du 15 mars 2004. Le port du foulard est le signe d’islamité le plus rejeté, ce que corroborent d’autres instruments de mesure de l’islamophobie. Mais au-delà du « foulard islamique », c’est l’ensemble de la ritualité musulmane qui est l’objet d’une hostilité croissante. Les interdits alimentaires, qui cumulaient 13 % d’opinions défavorables en 2003, suscitent le rejet d’un tiers des répondants en 2011. L’observance du ramadan indispose 26 % des sondés contre 21 % en 2003. Enfin, le sacrifice du mouton lors de la fête de l’Aïd suscite 37 % d’opinions négatives en 2011 contre 25 % en 2003.
    Depuis le début des années 2000, d’autres données sont mobilisables pour se faire une idée des manifestations d’islamophobie en France. Deux organismes enregistrent les saisines des victimes : le ministère de l’Intérieur et le Collectif Contre l’Islamophobie en France (CCIF). En tendance, les courbes du ministère de l’Intérieur et du CCIF se ressemblent et convergent pour dessiner une tendance à l’accroissement continue depuis 2008. Leurs variations se révèlent sensibles à l’agenda médiatique et politique concernant le « problème musulman ». Un pic est identifiable en 2004 et peut être associé aux travaux fort médiatisés de la commission Stasi ayant donné lieu au vote de la loi interdisant les signes religieux ostensibles à l’école publique ; la poussée de 2009 est concomitante des controverses sur l’interdiction du voile intégral et du lancement du débat sur l’identité nationale.
    De nouveaux révélateurs statistiques permettent aujourd’hui de mieux objectiver l’expérience de l’islamophobie en interrogeant l’existence de discriminations en raison de l’appartenance religieuse. Plusieurs enquêtes de victimation européennes établissent aujourd’hui un tableau assez sombre de la condition de diverses minorités, notamment musulmanes12. En France, l’essor de la thématique des discriminations (Fassin, 2002) dont l’enquête TeO est l’un des aboutissements permet de questionner l’existence d’une « pénalité musulmane » (Simon & Stavo‑Debauge, 2004 ; Lesné & Simon, 2012)13. À l’échelle nationale, le motif religieux est très peu mobilisé pour expliquer la discrimination (moins de 1 %). Sa mobilisation est corrélée à l’importance que lui accordent les individus, notamment 5 % des musulmans et près d’un juif sur six, les deux populations qui déclarent l’attachement le plus intense à la religion et à la pratique du culte. Rapporté à leur poids dans la population enquêtée (7 %), il ressort qu’un peu plus d’un enquêté sur deux déclarant avoir été discriminé pour motif religieux est musulman, notamment les femmes. En effet, au sein de cette population, ils sont 38 % à affirmer porter un signe religieux repérable, alors que cette religiosité visible (tous signes confondus) n’est déclarée que par 21 % de l’ensemble des musulmans de l’enquête.
    Une autre approche consiste à postuler une « condition » collective liée à une expérience partagée (N’diaye, 2008). L’importance que les musulmans accordent à la religion dans l’enquête TeO plaide en faveur de cette approche dont les limites sont nombreuses. L’élaboration d’une « condition musulmane » est ici une opération statistique qui ne doit en rien occulter la pluralité des modes d’appartenance ou bien la dimension cumulative des désavantages sociaux pour des populations avant tout ancrées au sein des classes populaires. En fait, l’association de la question des discriminations avec l’idée de condition collective s’opère par la jonction d’une logique d’identification avec une logique de racialisation en fonction du signe religieux (Amiraux, 2008). Au final et par effet d’accumulation, le niveau des discriminations rapportées par les musulmans est « supérieure d’environ 50 % comparativement aux personnes se déclarant sans religion ». Signalons pour finir, l’enquête par testing menée en France par Claire Adida, David Laitin et Marie‑Anne Valfort qui ont comparé le potentiel d’accès à l’emploi de deux Françaises, l’une musulmane et l’autre chrétienne, toutes deux noires de peau et originaires du Sénégal, dont les CV se distinguaient par deux marqueurs religieux. Résultat, pour 100 réponses positives obtenues par Marie Diouf, Khadija Diouf en obtient seulement 38, autrement dit, la candidate musulmane a 2,5 fois moins de réponses positives que la candidate chrétienne.
    La multiplication, la diversification et surtout la convergence des outils de mesure de l’islamophobie au cours des années 2000 tranchent toutefois avec le désintérêt relatif du monde académique et du champ politique français à l’égard de ce phénomène, notamment au regard du dynamisme des sciences sociales anglophones.

    #stigmatisation
    #minorités
    #islamophobie
    #musulmans

  • Islamophobie : la construction d’un « problème musulman » | Marwan Mohammed

    http://sociologie.revues.org/2108

    Cette notion d’islamophobie (...), nous la définissions avec Abdellali Hajjat (Hajjat & Mohammed, 2013) comme un processus complexe d’altérisation qui s’appuie sur le signe de l’appartenance réelle ou présumée à la religion musulmane. Par altérisation, nous pointons le fait de réduire l’agir social des musulmans, réels ou présumés, à un agir religieux essentialisé, en effaçant ou en atrophiant la pluralité et la complexité identitaires et communautaires de cette population. (…) Nous considérons que l’islamophobie est l’une des conséquences de la construction d’un « problème musulman » dont l’enjeu fondamental est la légitimité présentielle des musulmans, notamment ceux issus de l’immigration post‑coloniale sur le territoire national ou certains de ses espaces. (…)
    En France, depuis le début des années 1980, cette croyance en l’existence d’un « problème musulman » se décline de manière moins brutale, au gré de controverses publiques connectant de multiples enjeux : un problème « d’intégration » au regard de la reproduction intergénérationnelle d’une certaine religiosité jugée incompatible avec les conceptions majoritaires de la citoyenneté ou de l’identité nationale ; un problème de modernité en raison de présumées incompatibilités des musulmans avec la démocratie, la laïcité ou l’égalité entre les sexes ; une peur du débordement démographique articulée au « mythe de l’islamisation » (Liogier, 2012) ; un problème de sécurité centré sur la construction d’une menace terroriste de référence islamiste (Bigo, Deltombe & Bonelli, 2008). Les débats publics reposent sur une dichotomisation et une essentialisation radicales de l’islam et des musulmans. Les discours et la mise en image participent de la construction d’un « islam imaginaire », tour à tour opposé à la « République », à « l’État », à la « laïcité » ou à la « Nation » (Deltombe, 2005). Les « musulmans », quant à eux, s’ils ne sont pas opposés aux « Français », sont fréquemment divisés en deux grandes catégories : les « intégristes » (« islamistes » ou « fondamentalistes ») d’un côté et les « modérés » de l’autre (Geisser, 2003). Un binarisme et des logiques d’essentialisation, en total décalage avec la nuance ou la complexité qu’apportent les études en sciences sociales, de plus en plus nombreuses, sur le fait musulman. (…)
    Un cadrage aux effets politiques et sociaux concrets, notamment sur la vie quotidienne de millions de musulmans réels ou présumés. En effet, les solutions politiques suggérées ou apportées au « problème musulman » en Europe, au moins depuis le 11 septembre 2001, penchent nettement vers une logique de contrôle, d’exclusion ou de disciplinarisation (Fournier, 2013 ; McGoldrick, 2006). Valérie Amiraux rappelle ici que l’accumulation des controverses publiques liées à l’islam en Europe a eu pour effet de systématiser l’interdiction légale ou la réprobation publique des vêtements islamiques féminins. La sauvegarde des valeurs nationales, qui seraient fragilisées par l’irruption publique de référentiels musulmans (vestimentaires, institutionnels, cultuels, etc.) passe désormais par leur disqualification symbolique et sociale et leur encadrement juridique. En France, cela prend la forme du bannissement des filles ou des mères voilées de l’école publique, des femmes en niqab de l’espace public, et plus largement, par le déploiement d’une volonté de rejet – fortement genré (Deeb, 2010 ; Mirza, 2013) – de toute expression de l’islam dans le monde du travail, dans l’univers du « care » ou à l’université. Avec Abdelalli Hajjat, nous avons parlé de processus de discrimination légale par capillarité dans la mesure où les arguments juridiques et politiques au fondement des premières interdictions sont réinvestis dans les nouveaux espaces sociaux dans lesquels se développent de nouvelles mobilisations de type prohibitionniste. (…)

    #stigmatisation
    #minorités
    #islamophobie
    #musulmans

  • L’Europe des populismes
    http://fr.myeurop.info/2014/05/12/l-europe-des-populismes-13789

    Daniel Vigneron

    10% des membres du futur Parlement européen devraient appartenir à une formation qualifiée de « populiste ». Un danger pour l’avenir de l’Union européenne. A la veille des #élections, Myeurop en partenariat avec Citizens for #Europe a enquêté dans huit pays pour comprendre la stratégie d’implantation de ces partis et celle des partis traditionnels pour les contrer. Cette semaine Myeurop vous propose deux reportages chaque jour.

    60, 70, voire 75 ou 80 eurodéputés qui seront élus du 22 au 25 mai prochains appartiendront à une formation « populiste ». lire la (...)

    #Parole_d'expert #Débat #OPINION #Union_européenne #antisémite #antisémitisme #Droite_extrême #élection_européenne #élections_européennes_2014 #Europe #Européennes #extrémisme #extrémiste #FN #Front_national #islamophobe #islamophobie #populisme #populiste #xenophobe

  • Islamophobia: why do so many young men hate Muslims? - Telegraph
    http://www.telegraph.co.uk/women/womens-politics/10819884/Islamophobia-why-do-so-many-young-men-hate-Muslims.html

    ... having been inundated with responses on Twitter, I gallantly fought my way through bad spelling and grammar, to try to gauge what had made these people feel so strongly about Muslims. What was surprising was how young many (but by no means all) of them were. Many were clearly only in their 20’s - the ’War on Terror’ generation. They were teenagers when the Twin Towers fell, old enough to be aware of what had happened, and they have been bought up on a steady stream of anti-Muslim sentiment ever since. They have never been presented with an alternative narrative.
    Intrigued, I asked many of them why the fact that women were being attacked on our streets didn’t horrify them.

    “It’s their treatment of women,” one man quickly replied to me. I think he meant that because he perceived as Islam as treating women badly – all other Islamophobic attacks against women were warranted. Right…

    I then took the time to scroll through the timeline of this ardent feminist and saw how he treated the women that he had previously interacted with on Twitter. He had tweeted photos of women that would make the editors of a lads’ magazine beam with pride. In one of his tweets he told a woman he’d like to “put a cucumber up her” and then slap her around. And who said romance was dead?! He told another, who had spurned his advances, that she was “at best a drunken shag, only known coz of being a slut”.

    #islamophobie #islamophobes#féministes#MSM

  • Islamophobie rampante.

    « La réponse laïque de lycées marseillais face à l’essor des “tenues islamiques” »

    Si elles respectent la loi de 2004, qui interdit le voile à l’école, des élèves vêtues de longues jupes relancent le débat sur la neutralité religieuse.

    http://www.lemonde.fr/societe/article/2014/04/18/la-reponse-laique-de-lycees-marseillais-face-a-l-essor-des-tenues-islamiques

    Dans les deux lycées, la loi de 2004, qui interdit les signes ostentatoires, sert de boussole. Elle est perçue comme un bon outil, auquel il faut ajouter la négociation permanente. Pour le voile, le message est passé. Pour les jupes, les équipes composent pour garder les élèves en évitant la contagion. « Quand un parent vous dit : “Vous la prenez comme ça ou elle reste à la maison”, on attend un peu avant de revenir à la charge » , explique Mme Van Huffel, consciente que dans ces quartiers, la réussite au bac professionnel est déjà 5 points en dessous de la moyenne nationale.

    Mais c’est difficile pour les professeurs. Marie-Claude Lubac enseigne l’accueil et la vente depuis seize ans. « Ces tenues me gênent en tant qu’enseignante et en tant que femme. Cela crée un climat assez lourd dans la classe. Mais je suis quand même rassurée que certaines mettent des petits talons et un tailleur pour chercher un stage. »

    #laïcité #islam #islamophobie #école #Marseille