• Pourquoi l’Internet des trentenaires est en train de disparaître
    https://www.ladn.eu/media-mutants/internet-trentenaires-disparaitre
    https://www.ladn.eu/wp-content/uploads/2024/01/fingerstache-1200x630.jpg.webp?v=202403

    Back to the dark social

    À cette fragmentation dissociative vient s’ajouter un autre phénomène. De plus en plus d’internautes ne participent plus vraiment à la production de contenus sur les réseaux sociaux et deviennent de simples consommateurs. Pour vous en convaincre, il suffit d’aller faire un tour sur votre vieux profil Facebook et regarder les "souvenirs" d’il y a 5 ou 10 ans que la plateforme fait remonter. Au début des années 2010, nous postions régulièrement des photos ou des statuts, nous alimentions un blog ou un fil Tumblr pendant quelques mois avant de « faire une pause ». À présent, cette production s’est largement déportée vers ce qu’on appelle le « dark social », des réseaux plus privés comme Discord pour les plus jeunes ou dans les messageries privées embarquées tel WhatsApp pour les plus anciens. Ainsi Adam Mosseri, responsable d’Instagram, a déclaré en juillet que les utilisateurs de l’application partageaient plus de photos et de vidéos en messages directs que dans leurs stories.

    Comme le dit Shubham Agarwal, journaliste qui a écrit un article sur le sujet pour Business Insider, nous sommes passés d’un Internet qui ressemblait à une sortie au centre commercial à un Internet plus semblable à une soirée entre amis. La publicité omniprésente, l’exacerbation des tensions politique, la culture du clash perpétuel et la sensation de burn-out informationnel ont sans doute précipité la chute des grandes plateformes sociales.

    #Médias_sociaux #tendances #Mini_social

  • Conseils en séduction et pensée magique : les ressorts obscurs de la « dark feminine energy »
    https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2024/03/11/conseils-en-seduction-et-pensee-magique-les-ressorts-obscurs-de-la-dark-femi

    Sur les réseaux, on constate un emballement des jeunes femmes pour l’ésotérisme amoureux. Des coachs en vie affective réactivent le cliché de la femme fatale.

    Par Romane Lizée

    Pour y parvenir, la recette, selon les adeptes de cette méthode d’avant-garde qui regarde vers le passé, est assez simple : toujours faire croire à un homme qu’il a raison, ne jamais payer l’addition, se refuser sexuellement à lui les trois premiers mois et « éveiller son instinct de chasseur ». La plupart de ces vidéos ne sont pas concoctées par Baptiste Marchais, Papacito ou autres figures du masculinisme français, mais par de jeunes influenceuses qui s’autoproclament expertes en relations hommes-femmes. Figures ambivalentes qui réactivent les pires stéréotypes pour arriver à leurs fins, elles incarnent un syncrétisme de l’âge numérique qui marie les contraires. Les techniques de drague manipulatoire y côtoient des revendications féministes aux relents de sorcellerie 2.0.

    #Pratiques_numériques #Médias_sociaux #Stéréotypes #Masculinisme

  • The Senate blasts tech CEOs over child safety
    https://www.platformer.news/thursday-newsletter

    Each time a reluctant tech CEO is dragged before Congress to answer questions about the harms that take place on their platforms, I strive to keep an open mind. Perhaps this will be the time, I tell myself, that we hear a productive discussion on the much-needed reforms that tech companies are often too slow to implement.

    But while Congress is generally more educated on tech subjects today than it was when the backlash began in 2017, the hearings still play out much as they did at the beginning: with outraged lawmakers scolding, questioning, and interrupting their witnesses for hours on end, while bills that might address their concerns continue to languish without ever being passed. With so little of substance accomplished, the press can only comment on the spectacle: of the loudest protesters, the harshest insults, and the tensest exchanges.

    After five hours of combative testimony, Wednesday’s Senate Judiciary Committee hearing on child safety appears destined to be remembered mostly as a tech hearing like any other: long on talk, and short of much hope that it will lead to a bill being passed.

    All that said, I still worry that both the Senate and the CEOs are falling into the trap of techno-solutionism. There’s no doubt that tech companies can and should reduce harm by working to reduce the spread of bullying, harmful content, CSAM, and extortion.

    But it would be a mistake to lay the broader teen mental health crisis at the feet of tech companies alone. As researcher danah boyd, who has long studied children and social media, wrote this week in a piece criticizing the Kids Online Safety Act

    For all the hearing’s flaws, I do believe tech companies should face pressure to limit the harm on their platforms. Recent revelations from the state attorneys general lawsuit against Meta have laid out in disturbing detail the extent to which the company identified risks to young people and did too little to reduce them.

    But we shouldn’t view the platforms in a vacuum, either. Whatever platforms do to support teens won’t change the fact that mental health care remains broadly inaccessible, dozens of school shootings take place every year, and teens continue to suffer the traumatic effects of living through a global pandemic.

    Tech companies may indeed have teens’ blood on their hands, as Graham told Zuckerberg. But we should never forget that Congress does, too.

    #Médias_sociaux #Enfants #Spectacle

  • La bulle de filtres : comment les réseaux sociaux nous confortent dans « nos propres croyances et opinions »
    https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-fil-des-reseaux/la-bulle-de-filtres-les-reseaux-sociaux-nous-confortent-dans-nos-propre

    Pour inciter les internautes à rester sur les plateformes, les algorithmes repèrent les intérêts de chacun et proposent un contenu personnalisé. Au point de limiter la diversité d’opinion.
    Article rédigé par France Info - Audrey Abraham
    Radio France
    Publié le 25/12/2023 07:49 Mis à jour le 26/12/2023 10:09
    Temps de lecture : 2 min

    Vous vous êtes probablement déjà demandé pourquoi vous tombez toujours sur les mêmes vidéos de cuisine, de déco, de chatons sur Instagram, Tiktok ou encore Facebook. Cela n’a rien d’un hasard, ça a même un nom ! C’est ce qu’on appelle la bulle de filtres et les algorithmes en sont responsables. Concrètement, le moindre click, le moindre like est mémorisé et indique vos préférences à la plateforme pour personnaliser le contenu qui vous est proposé.
    à lire aussi Les algorithmes d’Instagram facilitent la vente de pédopornographie, selon des chercheurs

    Olivier Ertzscheid est maître de conférences à l’université de Nantes : « Les propriétaires de ces plateformes se disent ’Pour garder les gens attentifs pour que les gens restent sur nos plateformes il faut qu’on leur serve des choses dont on sait déjà qu’elles les intéressent et donc plutôt que de leur présenter des opinions, des avis différents, on va leur présenter des choses qui vont dans le sens de ce qu’on appelle leur propre biais de croyances.’ Si ce sont des gens qui ont une passion pour la gastronomie on va leur afficher toujours plus de sites en lien avec la gastronomie. »

    Voilà comment chacun à notre niveau, en sélectionnant les comptes que nous avons envie de suivre, les contenus que nous avons envie de partager, nous alimentons sans nous en rendre compte cette bulle de filtre, « alors que la promesse initiale des réseaux sociaux, c’est de vous exposer à plein de gens différents, de diversités de culture, d’opinions, de points de vue, d’avis, reprend Olivier Ertzscheid. Finalement, on s’aperçoit qu’on nous expose de plus en plus à de l’identique, à des choses qui nous confortent pour nos propres croyances et opinions. » Les vidéos de cuisine, de musique, de paysages sont donc concernées. Ce que l’on peut considérer comme du contenu léger mais pas uniquement. Le contenu politique est aussi soumis au mécanisme des algorithmes.
    Un usage politique

    C’est dans ce cas de figure que la bulle de filtres est moins anodine et mérite d’être davantage questionnée. On le sait sur les réseaux sociaux tout est mélangé. Il n’y a pas d’un côté le contenu divertissant, de l’autre les sujets politiques. Le flux est constant, continu... Les discours sont plus ou moins explicites.

    Alors notre faculté de discernement s’altère : « De toute éternité, l’être humain, a toujours des biais et il adore se conforter, se vautrer dans ses propres biais culturels, sociologiques, politiques, etc. Là où ça devient problématique c’est à partir du moment où tout ça est brassé sans qu’on ait de ligne éditoriale claire. Les gens qui en général vont acheter le journal ou lire le journal ’Libération’. Il est assez rare que ce soit aussi des gens qui vont lire le journal ’Valeurs Actuelles’. Parce qu’ils savent ce qu’ils vont chercher. Ils savent que ’Libération’ est à gauche et que ’Valeurs Actuelles’ est très à droite. À l’échelle des médias sociaux, ce qui est compliqué c’est quand on n’a pas les codes pour décrypter les intentions, sachant qu’il y a toujours des intentions qui peuvent être basiquement commerciales et de plus en plus souvent aussi politiques. »

    Impossible d’y échapper, les algorithmes sont l’essence même des réseaux sociaux. L’important c’est d’en être conscient. Les autorités de régulation imposent d’ailleurs aux plateformes d’être plus transparentes avec les utilisateurs, qui on le rappelle sont parfois mineurs, en expliquant notamment autant que possible la manière dont fonctionnent leurs algorithmes.

    #Olivier_Ertzscheid #Algorithmes #Médias_sociaux

  • Quatre choses à savoir sur le « fédivers » dont parle Threads, le nouveau réseau social de Meta – Libération
    https://www.liberation.fr/economie/economie-numerique/quatre-choses-a-savoir-sur-le-fedivers-dont-parle-threads-le-nouveau-rese
    https://www.liberation.fr/resizer/TYsoizJCnVVVpDgqRHwJ07V4ehU=/1200x630/filters:format(jpg):quality(70):focal(2465x1700:2475x1710)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/LCP4W677TNCGHL33W6EWWIEXYU.jpg

    Depuis sa création en juillet, le nouveau réseau social Threads, lancé jeudi 14 décembre dans l’UE par Meta, dit vouloir rejoindre le « fédivers ». On éclaire vos lanternes sur ce mot-valise, en passe de gagner en popularité.

    (Stefani Reynolds/AFP)
    par Elise Viniacourt
    publié le 16 décembre 2023 à 9h55
    (mis à jour le 18 décembre 2023 à 11h44)

    Cryptique, la phrase signée Meta fait sourciller : « Nous prévoyons d’intégrer Threads au fédivers, un réseau social composé de différents serveurs exploités par des tiers », assure l’entreprise sur le site d’Instagram. Threads, on connaît. C’est le réseau social lancé en juillet par la maison mère de Facebook pour concurrencer X (ex-Twitter) et qui vient de débarquer dans l’Union européenne. Mais pour le reste, on relit plusieurs fois : le fédi-quoi ?

    Le fédivers n’est pas un fait divers

    Pas de faute de frappe par ici. Le fédivers est en réalité un mot-valise, contraction entre les termes « fédération » et « univers ». La définition la plus simple du fédivers est certainement celle proposée par la Quadrature du Net. Sur son site, l’association de défense des libertés fondamentales en ligne le décrit comme un « ensemble de médias sociaux composé d’une multitude de plateformes et de logiciels, où les uns communiquent avec les autres grâce à un protocole commun ». Souvent, il s’agit du protocole ActivityPub, un standard défini par le W3C, l’organisme en charge des protocoles et les lignes directrices assurant la croissance à long terme du Web. En ayant recours à ce dernier, les différentes instances (sites de microblogging, partage de vidéos, de photos…) du fédivers créent des passerelles entre leurs serveurs respectifs leur permettant alors de communiquer entre elles. Pour les lecteurs au fond de la salle toujours un peu perdus (et c’est bien normal), on reformule : le fédivers, c’est un peu le réseau social des réseaux sociaux. Une toile créant des liens entre les différents sites la composant.

    Concrètement, grâce à lui, des internautes d’un réseau social sont en mesure d’échanger avec ceux d’un autre sans avoir à s’inscrire sur la même plateforme. Si X et Instagram faisaient partie de cette giga-toile, les twittos seraient aujourd’hui en mesure d’envoyer directement des messages à des instagrameurs. Aussi, si Threads rejoint effectivement le fédivers, ses 100 millions d’utilisateurs réguliers pourraient écrire à des membres de sites concurrents déjà présents dans ce réseau, à l’image de Mastodon.
    Le fédivers n’a pas été fait cet hiver

    Le terme fait aujourd’hui parler de lui mais ne date pas d’hier. Bien au contraire. « Le courrier électronique fonctionne comme un fédivers », explique l’ingénieur en informatique Stéphane Bortzmeyer. Comment, sinon, les adeptes de Gmail pourraient-ils écrire aux mordus de Yahoo Mail ? D’après le spécialiste, le terme a été popularisé autour de 2016 avec l’apparition et le succès d’un autre concurrent à X, Mastodon. « On a souvent tendance à confondre Mastodon avec le fédivers. Mais non, ça en est juste un des logiciels parmi d’autres », précise-t-il.

    Aujourd’hui, dans un contexte où X enchaîne les casseroles depuis son rachat il y a un an par le milliardaire Elon Musk, le terme bénéficie d’un regain d’attention. « On en reparle à chaque fois que X fait une grosse bêtise. Ce qui arrive fréquemment avec Elon Musk », observe avec ironie Stéphane Bortzmeyer. La raison ? Inscrits depuis des années sur le réseau, certains internautes parfois désireux de s’en aller ont pu se sentir « pris au piège » de X. Difficile, en effet, de fermer définitivement la porte d’une place publique sur laquelle tous nos amis et collègues papillonnent encore. Le fédivers remédie à ce problème en permettant de continuer à écrire, de loin, à ses proches restés sur le site quitté. Autrement dit, en assurant « l’interopérabilité » des réseaux.

    Le fédivers fédère divers idéaux

    L’interopérabilité, à savoir la capacité d’une plateforme à interagir avec une autre, est un cheval de bataille de la Quadrature du Net depuis des années maintenant. Collecte exagérée de données personnelles, désinformation, haine en ligne… En dépit de tous les travers de certains réseaux, des internautes n’osent parfois pas partir. « L’interopérabilité permet ainsi de librement décider depuis quelle plateforme communiquer avec ses contacts », défend l’association. Et ainsi de contrebalancer le pouvoir quasi monopolistique des géants du web. En tant qu’il rend techniquement possible cette interopérabilité, le fédivers est donc un réseau prisé des communautés militant pour un Internet plus libre et décentralisé.

    « Ce qui caractérise le fédivers, c’est que ce n’est pas une seule instance qui décide de tout. C’est un ensemble d’instances, gérées par des gens complètement différents, qui n’ont pas de liens entre eux », résume Stéphane Bortzmeyer. L’informaticien est lui-même membre d’un réseau du fédivers depuis 2017 baptisé « Gougère », tenu par une association de Bourgogne gérant des réseaux numériques d’initiative locale. « Outre des associations, parmi les acteurs du fédivers on retrouve aussi des instances comme la Commission européenne ou, tout simplement, des individus », énumère-t-il.

    Et, en matière de modération, chacun d’entre eux établit ses propres règles. Un fonctionnement pour le meilleur comme pour le pire mais qui, d’après Stéphane Bortzmeyer est toujours plus légitime qu’un système centralisé : « A l’échelle d’Internet, quand on y réfléchit, ça n’a pas de sens de faire un réseau unique avec des règles uniques. Par exemple, les entreprises américaines vont avoir tendance à davantage censurer la nudité que la violence ce qui reflète une forme de puritanisme américain qui ne s’applique pas à l’ensemble de la planète ». Avec le fédivers, chacun devient donc théoriquement libre de choisir la modération lui correspondant le mieux.
    Les fervents du fédivers flippent

    Libre aussi à chaque réseau et instance du fédivers de mener sa propre géopolitique. Car, si la toile tissée leur permet d’entrer en contact les uns avec les autres, ils conservent la possibilité de remonter le pont-levis à chaque instant et de bloquer leur accès aux internautes des autres territoires. Ainsi, par exemple, si X et Instagram étaient dans le fédivers, X aurait la possibilité de se brancher à Instagram mais ce dernier pourrait très bien choisir de ne pas s’y associer. Dans cette optique, Meta pourrait bien faire son entrée dans une cour d’école déjà peuplée de camarades refusant de lui parler.

    Certains membres du fédivers, à l’image de la Quadrature du Net, redoutent l’arrivée de ce champion de la centralisation. « L’arrivée de Facebook sur le fédivers ressemble à la stratégie de prendre les devants, d’agir tant qu’il n’existe pas encore d’encadrement, afin de cannibaliser le fédivers en profitant de la circonstance de l’effondrement de Twitter », dénonce l’association. Aussi, certains administrateurs d’instances du giga-réseau ont d’ores et déjà lancé un « Fedipact ». Le principe ? Les signataires s’engagent à bloquer les services de Meta de leur propre territoire. Après le fédivers, bientôt la fédiguerre ?

    #Fédiverse #Médias_sociaux

  • #médias_sociaux #propagande_US #Facebook #communication

    C’est bon, Marx #Zuckerberg, ton compte est restreint à vie pour moi ; Facebook, c’est fini. Et si tous les gens, que tu fais chier, en faisaient autant, tu ferais la manche à Wall_Street :-D :-D :-D

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  • Dans les rumeurs d’enlèvements d’enfants, pourquoi est-il toujours question de camionnette blanche ? - Edition du soir Ouest-France - 07/12/2023
    https://www.ouest-france.fr/leditiondusoir/2023-12-07/dans-les-rumeurs-d-enlevements-d-enfants-pourquoi-est-il-toujours-quest

    Dans les rumeurs d’enlèvements d’enfants, pourquoi est-il toujours question de camionnette blanche ?

    Par Anne-Louise SEVAUX.
    Un homme qui rôde, dans une camionnette blanche, aurait essayé d’enlever des enfants. Cette rumeur se diffuse régulièrement partout en France. Il en est d’abord question sur les réseaux sociaux, puis directement en classe ou dans les médias. Mais d’où sort cette histoire ? Et pourquoi est-il toujours question d’une camionnette blanche ? On passe cette rumeur à la loupe.

    « Attention, une tentative d’enlèvement d’enfant a eu lieu. Un homme conduisant une camionnette blanche a tenté d’enlever une petite fille sur le bord de la route, en lui proposant des bonbons. » Cette sordide histoire revient comme un leitmotiv dans l’actualité de nos communes. Aucune région n’est épargnée.

    En ce début décembre 2023, il en est question au Havre (Seine-Maritime) ; le mois dernier, le Morbihan était concerné… On pourrait citer des dizaines d’exemples partout en France ces derniers mois.

    Mais pourquoi cette rumeur revient-elle sans cesse ? Et comment faut-il la traiter ? Y a-t-il des raisons de s’inquiéter ? Pour mieux aborder cette histoire, on a choisi de l’examiner à la loupe.

    Qu’est-ce qu’une rumeur ?

    « La rumeur, c’est la diffusion d’énoncés non vérifiés, dans un contexte particulier, explique Cécile Dolbeau Bandin, maîtresse de conférences en sciences de l’information et de la communication à l’université de Caen. Autre particularité : elle n’est jamais confirmée. »

    La rumeur a généralement un bouc émissaire. Une catégorie de personnes est particulièrement visée. Quant à sa diffusion, avant c’était « par le bouche-à-oreille, aujourd’hui avec les médias sociaux, la rumeur se propage à toute vitesse ».

    Que raconte la rumeur de la camionnette blanche ?

    L’histoire part généralement de parents d’élèves, qui sont réellement inquiets par cette menace d’enlèvement. Soit ils ont aperçu un comportement qui leur semblait louche, soit l’enfant lui-même a raconté quelque chose. Il est toujours question d’une mystérieuse camionnette blanche, qui rôde autour des écoles ou des arrêts de bus. Les pires histoires vont jusqu’à parler de trafics d’organes. Les parents alertent ensuite leur entourage via les réseaux sociaux. Et l’histoire se diffuse alors très vite.

    À la sortie de l’école, les parents d’élèves, effrayés, ne parlent plus que de ça. Les professeurs mettent en garde les enfants en classe, et les élus appellent chacun et chacune à la plus grande prudence.

    La police et la gendarmerie entendent à leur tour parler de cette rumeur, sans qu’aucune plainte ne soit déposée. Ils lancent alors des appels à témoignages, renforcent la surveillance aux abords des écoles. Les médias viennent même à se saisir de l’affaire. Jusqu’à ce que la rumeur s’éteigne d’elle-même.

    Mais pourquoi cette camionnette blanche ?

    C’est le véhicule passe-partout par excellence : « La camionnette de couleur blanche, c’est l’un des modèles le plus vendu en France », avance Cécile Dolbeau Bandin. Mais surtout, ce véhicule est celui de deux criminels tristement célèbres : Marc Dutroux et Michel Fourniret.

    « Et c’est précisément le fameux « contexte particulier » que j’évoquais tout à l’heure, pour qu’une rumeur se propage », précise la chercheuse. Ces deux criminels ont hanté et continuent de hanter les familles de France et de Belgique. Le nouveau procès de Monique Olivier, ex-femme de Michel Fourniret, qui a lieu en ce début du mois de décembre 2023, ravive les inquiétudes.

    Monique Olivier, l’ancienne femme du tueur Michel Fourniret, est jugée en ce début du mois de décembre 2023 à Nanterre pour complicité de trois meurtres, dont celui de Marie-Angèle Domèce, en 1988, à Auxerre. (Photo : AFP)

    Et Cécile Dolbeau Bandin insiste : « L’enlèvement d’enfants est l’une des plus grandes peurs de la société contemporaine. » Et pour qu’une rumeur prenne, « il faut de l’affect, de l’émotion : on est en plein dedans ! »

    De quand date cette rumeur ?

    Le tueur en série Michel Fourniret est décédé lundi 10 mai 2021. (Franck Dubray / Archives Ouest-France)

    Le sujet daterait des années 1980-1990, en France et en Belgique, années durant lesquelles ont sévi les deux criminels Marc Dutroux et Michel Fourniret. Mais les réseaux sociaux semblent lui avoir offert un nouvel essor. Il suffit de taper « camionnette blanche » sur Facebook, pour s’en rendre compte.
    Le 13 novembre : « Nous venons de savoir par l’école qu’un homme roulant dans une camionnette blanche rôde dans la commune et interpelle les enfants pour les faire monter » ; le 16 novembre : « Ce matin, sur le trajet de l’école entre 8 h et 8 h 30 en direction du collège, une jeune fille s’est fait enlever par deux individus dans une camionnette blanche » ; ou encore, le 25 novembre : « Ma fille de 14 ans qui sortait le chien vient de se faire poursuivre par deux personnes en noir, visages masqués, sortant d’une camionnette blanche. »

    En une semaine seulement, on trouve des dizaines de messages similaires partagés dans des groupes Facebook. Ils suscitent chaque fois des centaines de likes et des dizaines de commentaires. Et personne ne doute de cette histoire.

    Quels rôles jouent les autorités ?

    La rumeur s’emballant, les professeurs viennent à en parler en classe et les élus alertent leurs administrés. « Tout le monde devient alors un informateur officiel, analyse Cécile Dolbeau Bandin. Mais ils ne sont généralement pas allés vérifier l’information, auprès de la police ou de la gendarmerie. Ils n’ont parfois même pas prévenu leur hiérarchie de leur intervention. Le protocole n’existe plus, la rumeur prend le dessus. »

    Quant aux médias, « ils sont nombreux à relayer ce genre d’informations. Notamment parce que ça intéresse les lecteurs et donc que ça fait de l’audience ». Mais selon la maîtresse de conférences, « il est important d’insister sur le fait qu’il n’y ait ni plainte, ni enlèvement ». Il faut entendre la peur des parents, mais s’en tenir aux faits.

    Cette histoire de camionnette blanche existe-t-elle ailleurs qu’en France ?

    La camionnette blanche est une peur très française « qui sévit généralement dans les villes de taille moyenne », détaille la chercheuse. Mais selon elle, chaque pays à son équivalent : « Aux États-Unis par exemple, ce sont les clowns qui enlèvent les enfants. Et il n’est pas question de bonbons, mais de glaces. »

    D’autres marqueurs, d’autres rumeurs, mais une même peur.

    #Rumeur #Cécile_Dolbeau_Bandin #Sociologie #Médias_sociaux

  • De la #presse parisienne à la #fachosphère. #Genèse et #diffusion du terme « #islamo-gauchisme » dans l’#espace_public

    Les « #discours_de ^_haine » trouvent souvent leur origine dans les sphères intellectuelles, politiques et médiatiques avant de se propager en ligne. Un exemple marquant de ce processus est l’utilisation du terme « islamo-gauchisme », qui a émergé au début des années 2000 et a gagné une attention médiatique significative en France en 2020 et 2021. Notre recherche retrace la genèse et la diffusion du terme dans les médias et dans le discours politique, avant d’en analyser l’usage sur les #médias_sociaux. Nous effectuons une analyse diachronique sur une longue période basée sur un protocole robuste d’analyse textométrique et de réseaux sur un corpus d’articles de #presse et de tweets. Nous montrons comment une partie de la presse parisienne, notamment de droite, a contribué à populariser le terme d’abord en ouvrant ses colonnes à des idéologues réactionnaires, puis en relatant des polémiques politiciennes qui ont instrumentalisé le terme afin de disqualifier une partie de la gauche, tandis que les communautés d’#extrême_droite en ligne l’ont transformé en une arme de #propagande haineuse.

    https://www.cairn.info/revue-reseaux-2023-5-page-163.htm
    #islamogauchisme #mots #terminologie #médias #instrumentalisation

    ping @karine4 @isskein @_kg_

  • Les pré-adolescents désertent les réseaux sociaux, vraiment ? - Les Numériques
    https://www.lesnumeriques.com/societe-numerique/les-pre-adolescents-desertent-les-reseaux-sociaux-vraiment-n213707.ht

    Une baisse des usages pas si importante ?

    Anne Cordier, spécialiste des usages numériques des adolescents, explique au Figaro que l’étude comporterait un biais important : “C’est du déclaratif. Les enfants ont intégré qu’ils ne devaient pas être sur les réseaux sociaux et sont bien plus réticents à l’avouer qu’auparavant.”

    L’étude montre que deux plateformes sont de plus en plus utilisées par les adolescents : YouTube et WhatsApp. Alors que la première permet de se divertir et d’être un support pédagogique, la seconde “est utilisée comme substitut par les enfants qui n’ont pas le droit d’aller sur les réseaux sociaux” afin d’échanger avec les amis et la famille.

    #Anne_Cordier #Médias_sociaux #Pratiques_enfants

  • Pourquoi le fisaco de Burning Man fascine autant les internautes ?
    https://www.ladn.eu/media-mutants/ebola-brulures-chimiques-les-inondations-de-burning-man-nourissent-les-rumeurs-

    Si l’on en croit TikTok, le festival Burning Man s’est transformé en catastrophe postapocalyptique. Sur place, les choses sont pourtant bien plus calmes. Et si cet emballement avait quelque chose à voir avec notre envie de voir des riches souffrir ?

    Depuis deux jours, le monde de la tech est sous l’eau… ou plutôt, il patauge dans la gadoue. En effet, le célèbre festival Burning Man qui se déroule tous les ans dans le désert de Black Rock au Nevada, et accueille tout le gratin de la Silicon Valley, vient de connaître un épisode de fortes pluies rendant le terrain impraticable. Si les véhicules à 4 roues motrices peuvent se déplacer, les vélos, les voitures ou les camping-cars sont totalement enlisés dans une boue visqueuse rendant le départ presque impossible. À cause des conditions météorologiques, la mise à feu de l’effigie qui siège au milieu de « la Playa » et qui donne le signal de la fin du festival a été repoussée à ce lundi 4 septembre. 

    @hkenza33
    BURNING MAN 2023 #burningman #burningman23

    ♬ Funny - Gold-Tiger
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    Un arrière-goût de Fyre Festival

    Plusieurs vidéos montrant des festivaliers en train de quitter le désert à pied pour rejoindre l’unique route ainsi que l’annonce d’un mort durant les averses a fini par transformer ces difficultés en véritable feuilleton catastrophe. Il faut dire que les images rappellent un autre évènement ; le fameux Fyre Festival de 2017 durant lequel de jeunes gens avaient payé une fortune pour se retrouver coincés dans un camp de fortune aux Bahamas. Mais cette ressemblance n’explique pas les multiples exagérations que l’on a pu entendre depuis ces dernières 24 heures. 

    Si l’on se fie aux très nombreuses vidéos YouTube et TikTok sur le sujet, les festivaliers souffriraient de faim et de soif, coincés dans un désert boueux sans moyen de contacter le monde extérieur. Les routes étant impraticables, les organisateurs du festival ont demandé à rationner l’eau et la nourriture, chaque participant étant censé avoir apporté de quoi se nourrir et s’hydrater en autonomie pendant une semaine. Certaines vidéos font référence au sable de Black Rock qui est si fin qu’il aspire l’humidité de la peau et provoque des blessures semblables à des brûlures chimiques. D’autres rumeurs plus folles évoquent des cas de maladies semblables à Ebola et un confinement du festival décidé par la FEMA (l’agence américaine spécialisée dans les situations d’urgence).

    #Burning_man #Paniques_morales #Médias #Médias_sociaux

  • Usbek & Rica - Twitter est mort, réinventons-le !
    https://usbeketrica.com/fr/article/twitter-est-mort-reinventons-le

    Par Dominique Boullier

    Sans que personne ne l’ait décidé, puisqu’aucune autorité réelle ne gouverne l’espace numérique, ces plateformes privées sont en effet devenues en quinze ans les architectures clés de notre vie publique grâce au laisser-faire des Etats : ils les ont traitées comme des hébergeurs (selon la section 230 du Decency Act américain de 1996) alors qu’elles ont une politique éditoriale. Ils les ont laissé exploiter les données personnelles des utilisateurs jusqu’à la mise en œuvre du RGPD. Et ils ont accepté leur modèle économique de prédation puisque la publicité (dont l’efficacité n’est jamais montrée au point de devenir une bulle (Hwang, 2020, Boullier, 2020)) est facturée par des enchères opaques et engendre des revenus colossaux qui échappent largement à l’impôt.

    Musk remet tout à plat au point de détruire toutes les qualités de l’application Twitter, dans un geste de disruption sadique que l’on retrouve dans toute la culture libertarienne californienne, exportée partout depuis : dans ces passages à l’acte, on jouit de la souffrance et de la désorientation des tenants des avantages acquis et des rentes, sans se préoccuper des conséquences de ces attaques ni de leur valeur juridique, comme l’a si bien fait Travis Kalanick, le PDG d’Uber, reçu complaisamment en France. De plus, tous les réseaux sociaux vivent un moment de révision stratégique pour prendre une position dominante en se copiant les uns les autres (par exemple, Meta avec le métavers et Threads). Les autorités de régulation doivent donc en profiter pour rebattre les cartes, dans la lignée des menaces, certes très ciblées, du commissaire européen Thierry Breton.

    Mais après tout, diront d’autres, c’est la conséquence d’une propriété privée de moyens d’information, pourtant utiles à la vie publique, sans aucun contre-pouvoir. La viralité et l’engagement qui sont au cœur de Twitter (grâce aux messages courts, aux hashtags et au bouton Retweet) favorisent tous les contenus qui font réagir au détriment des contributions plus complexes ou nuancées. Et ce « réchauffement médiatique », comme je l’ai appelé dans mon ouvrage Comment sortir de l’emprise des réseaux sociaux (Le Passeur, 2020) a intoxiqué tout notre système d’informations et notre espace public, au point d’accentuer la polarisation et de favoriser les fake news.

    Bifurcation générale  ?

    Le moment est propice car tout un public va chercher où se reconnecter. L’heure de la bifurcation a sonné : soit vers une application spéculative à monétisation totale, soit vers une application de débat public, vivable, modérée, coopérative. Les pouvoirs publics peuvent aussi jouer leur rôle pour préserver les conditions du pluralisme et ne pas laisser Meta et X formater malgré nous notre espace public.

    Comment  ? Avec des régulations plus strictes, qui exigent des plateformes les mêmes responsabilités que les média. En démantelant les énormes oligopoles de ce secteur. En retirant tous les comptes publics présents sur Twitter/X, y compris ceux de tous les élus. Enfin et surtout, en soutenant les initiatives ouvertes alternatives, qui préserveraient, du point de vue libéral même, la sacro-sainte concurrence.

    Car ce sont les communautés d’intérêt des utilisateurs et des citoyens qui doivent faire le reste. Le cahier des charges d’un « Twitter social » réinventé est assez simple : open source, absence totale de publicité, abonnements payants très peu coûteux (et aide si nécessaire à l’abonnement), certifications des identités via des méthodes analogues à celle de Tim Berners-Lee met en place à travers son projet Solid garantissant l’anonymat, suppression de tous les vanity metrics (tous les calculs de scores de like ou et de retweet qui engendrent excitation et formatage standard), limitation du nombre quotidien de tweets, et de retweets (pour obliger l’utilisateur à sélectionner et à hiérarchiser l’information et pour ralentir les propagations), fil chronologique, accès aux données pour les chercheurs avec obligation de publications ouvertes, etc.

    #Médias_sociaux #Reinvention

  • Couper les réseaux sociaux n’est pas un projet du gouvernement
    https://www.nextinpact.com/lebrief/72031/couper-reseaux-sociaux-nest-pas-projet-gouvernement

    Quand c’est le chef de l’Etat, c’est « une expression malheureuse », quand c’est Mélenchon, c’est « la preuve que »...
    Dans les deux cas, comme l’expliquait Freud, les paroles qui dépassent la conscience sont en fait l’expression des désirs profonds. Et c’est cela qu’il faut prendre en compte pour recréer vraiment un système démocratique qui ne dépende pas des « paroles » de quelque dirigeant que ce soit. Une démocratie des communs.

    Le 27 juin, Nahel, un garçon de 17 ans, a été tué par un policier lors d’un contrôle routier, à Nanterre. En réaction, des mouvements de révoltes contre les violences policières et les discriminations racistes ont secoué un nombre croissant de villes à travers la France.

    Le vendredi 30 juin, au sortir d’une cellule de crise sur la question, le Président de la République avait déclaré que les « plateformes et les réseaux sociaux jouent un rôle considérable dans les mouvements de ces derniers jours », ajoutant bientôt « on a le sentiment parfois que certains vivent dans la rue les jeux vidéo qui les ont intoxiqués », dans un ré-usage d’un argument largement éculé (et qui a eu le temps d’être mitigé, voire réfuté par toute une littérature).

    Quatre jours plus tard, devant les maires des 220 communes touchées par les émeutes, Emmanuel Macron est allé un cran plus loin en suggérant de « réguler » voire de « couper » les réseaux sociaux.

    La proposition, qui rappelle des mesures prises dans des États autoritaires - en Chine pendant les émeutes de Hong Kong, en Turquie, en Iran ou en Russie, avec plus ou moins de succès - a fait un tollé jusque dans sa majorité.

    Élu Renaissance des Côtes d’Armor, Eric Bothorel a déclaré en ligne « ce serait une erreur. Ce serait renoncer à l’idée que la démocratie soit plus forte que les outils qu’on détourne contre elle. »

    Le 5 juillet, le gouvernement a semblé faire machine arrière. Le cabinet de Jean-Noël Barrot a expliqué à France Inter et La Tribune que l’idée « n’était pas sur la table », tandis qu’Éric Bothorel, qui a contacté entre-temps l’Élysée, mentionnait auprès du second la piste de l’« expression malheureuse ».
    Paradoxe : deux jours avant la sortie du Président, le ministère de l’Intérieur avait dû prendre la parole pour démentir une fausse information qui tournait sur les réseaux sociaux : un faux communiqué laissait croire que le gouvernement avait prévu de couper Internet dans certaines villes.

    #Démocratie #Médias_sociaux

  • « Forçats du numérique » : Comment une décision de justice au Kenya fragilise la sous-traitance des multinationales du web
    https://theconversation.com/forcats-du-numerique-comment-une-decision-de-justice-au-kenya-fragi

    L’histoire commence en mai 2022 au Kenya : Daniel Motaung, un ancien modérateur de contenu de la société locale Samasource Ltd dépose alors une plainte (petition en anglais) contre ses dirigeants, ainsi que leurs donneurs d’ordre, de nombreux géants du web, dont Meta (la société mère de Facebook).

    Dans cette plainte, Daniel Motaung accuse Sama et Meta de traite d’êtres humains, de démantèlement de syndicats et de ne pas fournir un soutien adéquat en matière de santé mentale.

    Sama – leader dans le domaine de l’annotation – emploie des « étiqueteurs », qui ont pour mission de visionner et de taguer des contenus très éclectiques, souvent consternants, parfois extrêmement violents, provenant de divers réseaux sociaux et d’internet. L’objectif : modérer les contenus sur les réseaux sociaux et fournir des bases de données équilibrées pour l’apprentissage des intelligences artificielles.

    Neuf mois, plus tard, le 6 février 2023, une première décision historique a été rendue par le juge kényan Jakob Gakeri : ce dernier a statué sur le fait que les cours kényanes étaient compétentes pour juger des sociétés étrangères dont des filiales se trouvent au Kenya, ainsi que la responsabilité des donneurs d’ordre. La procédure est en cours pour de nouvelles audiences.

    C’est la première fois qu’une telle affaire est jugée dans les pays où vivent ces « forçats du numérique », et que le jugement se fait selon les termes de la plainte déposée. Une façon d’exposer à la planète entière les coûts humains du numérique.

    #Modération #Médias_sociaux #Kénya #Sus-traitance #Maltraitance #Justice

  • Peak social media: The ads machine | Financial Times
    https://www.ft.com/content/3c34d62d-20d3-47e3-b487-8d78edd0d4ac

    This is an audio transcript of the Tech Tonic podcast episode: ‘Peak social media: The ads machine’

    [MUSIC PLAYING]

    Elaine Moore
    So here’s a question. Who does the founder of Facebook, Mark Zuckerberg, turn to for advice? There was a time when that person was Roger McNamee. He’s a veteran tech investor. And in 2006, he was sitting in his office in Silicon Valley when his phone rang. (Phone ringing)

    Roger McNamee
    I get a phone call from one of Mark’s senior executives who said, “My boss is facing a huge crisis and he needs to talk to somebody who is very experienced but not conflicted. Would you be willing to take a meeting with Mark?”

    Elaine Moore
    McNamee had been putting money into tech start-ups since the 1980s. He knew the scene well. His opinions were respected. Mark Zuckerberg had started Facebook just two years earlier, but his new social media platform was already taking off, gathering millions of users. And Zuckerberg had a big decision to make.

    Roger McNamee
    Mark came by my office. And keep in mind, he was 22. So this was the middle of 2006. He was 22. I was 50. And he looked just like Mark Zuckerberg. I mean, you know, he had the sandals and the skinny jeans, the grey T-shirt, the hoodie. And we opened the meeting by me introducing myself and saying, “Mark, if it has not already happened, either Microsoft or Yahoo is going to offer $1bn for Facebook. And everybody you know — your board of directors, your investors, your employees, your management team, your parents — are gonna tell you, Mark, sell the company. You’ll have $650mn of your own money. You can go out and change the world. Your venture capitalist will offer to back your next company. He’ll tell you it will be better than Facebook. And I’m here to tell you that that’s all garbage.”

    Elaine Moore
    McNamee had already watched several tech companies change the face of the internet. He’d seen Google dominate the search engine and Amazon master online shopping, and he thought Facebook had the potential to turn social networking into something just as big. So he told Zuckerberg, don’t sell — not even for $1bn.

    Roger McNamee
    You’re gonna have the first really huge social media platform that does a really good thing for society, and it’ll only happen if you see this through. If you sell the company, it won’t work that way. He doesn’t say a thing. He goes through a series of thinker poses. He’s obviously thinking really hard about what I said to him, you know, I mean, the presence of an Olympic-class thinker and . . . after five minutes he goes, “What you just said, that story you told, that’s why I’m here. Yahoo’s offered $1bn.” And I said, “Well, do you want to sell the company?” He goes, “I don’t want to disappoint everybody. But no, I don’t want to sell.” And so I explained to him how he could very gracefully explain to everybody that, “Hey, we’re doing really, really well. This is not a good time to sell the company. You signed up to back my vision, and I still believe in my vision, so let’s go for it.” And I was a true believer.

    Elaine Moore
    Zuckerberg didn’t sell. Instead, he went on to turn Facebook from a social network with a few million users into a global giant that ended up connecting 3bn people around the world. And in the process, he turned social media into a moneymaking machine and Facebook into one of the biggest and most powerful companies in the world. How did he do it? Well, as he told the US Congress years later: with advertising.

    Orrin Hatch
    Mr Zuckerberg, I remember well your first visit to Capitol Hill back in 2010. You said back then that Facebook would always be free. How do you sustain a business model in which users don’t pay for your service?

    Mark Zuckerberg
    Senator, we run ads.

    [MUSIC PLAYING]

    Elaine Moore
    This is Tech Tonic from the Financial Times. I’m Elaine Moore. This season of the podcast is about the future of social media. I’m asking whether the era of social media — one created by platforms like Facebook more than 15 years ago — is coming to an end. And if so, what comes next? In this episode, how Mark Zuckerberg used ads to turn social networking into a trillion-dollar business and why, after a decade of incredible growth, he now thinks the future of the company lies in a completely different direction.

    [MUSIC PLAYING]

    Advertising powers social media. That’s why the likes of Instagram, Facebook and WhatsApp are free. But advertising wasn’t always going to be the dominant business model of the internet.

    Ethan Zuckerman
    It seemed really peculiar in the late ‘90s that we were going to use the same business model as, say, print magazines. Everyone felt like advertising was just a very poor compromise. Even in the late ‘90s no one liked it. We just couldn’t make anything else work.

    Elaine Moore
    Ethan Zuckerman is a professor at the University of Massachusetts. He focuses on public policy and media. But back in the ‘90s, he co-founded an internet start-up, a kind of precursor to social media, and it had a problem common to start-ups: how to make money.

    Ethan Zuckerman
    I was one of the founding team for a company called Tripod.com. Tripod was one of the very first user-generated content sites on the web, which is to say our business model was giving people a little bit of internet space with which they could build their own personal homepages. This turned out to be incredibly popular. We had millions and millions of users who wanted their own little piece of the web. They wanted to talk about their hobbies. They wanted to talk about their interests. What they did not want to do was pay.

    Elaine Moore
    Zuckerman and his colleagues hoped people might sign up for a subscription to use their platform. But no one was interested. They thought about some kind of system of micropayments, but that didn’t work either. The only way to make money was to sell space on the platform to advertisers. This led to some interesting early innovations in the world of online advertising, like the one that Zuckerman himself invented: the pop-up ad.

    Ethan Zuckerman
    Advertisers were not completely comfortable with the idea of being on content that didn’t have editorial control. They were very worried that users might say things that were racist or inflammatory or stupid or in some way in conflict with their brands. And so my boss asked me, can you find some way of putting some distance between the advertisement, which we need to survive and the user’s content, which is where we were getting all of our traffic? And in a fit of whatever is the opposite of genius, I came up with the pop-up ad. So the idea was, well, they’re not in the same window anymore. Your homepage is in one window, the ad is in a different window. Everyone will be happy. Spoiler alert: no one was happy.

    Elaine Moore
    If you used the internet in the late ‘90s and early 2000s, pop-up ads were the bane of your existence. Everywhere you went little adverts would appear all over your screen. It was like a game of Whac-A-Mole. You’d have to go around closing them before you could see the web page you were trying to visit. If that rings any bells, Zuckerman is full of remorse for the hassle he inadvertently caused you. By the early 2000s, browsers started to block pop-up ads. They’re now a relic of the ‘90s internet. But other innovations around advertising were more successful. Early internet builders like Zuckerman found that web pages made by users themselves, user-generated content, told you things about their creators. And it turned out that this information was really useful to advertisers.

    Ethan Zuckerman
    We were interested in targeting ads based on the content of a user’s page. We used very primitive, very early machine learning to say this is a page about cars or this is a page about video games, and tried to target based on that. Where it’s gone from here, of course, is it’s gotten vastly more surveillance. The way that ad targeting works now is we follow you all over the web and then we try to make guesses at who you are based on what you do.

    Elaine Moore
    When Facebook came along, it took this idea of targeted advertising to a whole new level. Facebook was attractive to advertisers because it had so many users. That meant a lot of potential customers to see ad, click on links and buy products. But it also had a lot of information about those users. When you signed up for a profile, you provided things like your birthday, your hometown, and your relationship status. Using the like button, you told Facebook all about your interests. But the real turning point came when Facebook started to absorb even more data — tracking the activity of its users, even when they weren’t on Facebook.

    Roger McNamee
    For the longest time, Mark’s view was “I’m only gonna use the data that people give us inside Facebook.” And Facebook gave advertisers access to things they couldn’t get anywhere else — all kinds of emotional and personal data. But in 2013, Mark changed his position.

    Elaine Moore
    For the Silicon Valley investor Roger McNamee, Zuckerberg’s decision to start gathering vast amounts of data on users from all over the web was the turning point for Facebook’s business. It could offer advertisers something they couldn’t get anywhere else.

    Roger McNamee
    They essentially went from not having third-party data to having every piece of third-party data imaginable. And with it, the targeting went from whatever it was, which was not good enough, to something that advertisers perceived as absolutely unique, better than anything available anywhere else. And Facebook, because it had more users than anyone else, could credibly argue in 2013 that they could provide an advertiser with the equivalent of the US Super Bowl, 365 days a year. And that changed everything overnight.

    Elaine Moore
    Facebook could build up a comprehensive profile of you, putting you into specific categories of consumer and then offering advertisers the opportunity to put exactly the right adverts tailored to you in front of you when you went online. After his first meeting with Zuckerberg in 2006, McNamee began regularly advising the new founder. He invested in the company and says he helped Zuckerberg recruit Sheryl Sandberg, credited with driving the growth of the ads business. But in recent years, McNamee has started to speak out against Facebook’s data-gathering habits and the way that he believes users can be manipulated by disinformation campaigns that undermine society. He says he tried to warn Facebook.

    Roger McNamee
    I reached out to my former advisees, Mark Zuckerberg and Sheryl Sandberg, in October of 2016 to warn them because I thought that it would be bad for the company to get a reputation for undermining civil rights and democracy. I don’t think any company wants that. But it turns out that the temptations offered by data and the ability to manipulate people’s choices, they were irresistible because in the end, every time you did one of the things that caused harm, your stock price went up a lot because those things were so profitable. And when I began talking about the harms of Facebook, people looked at me and go, “Roger, what are you talking about? The stock is going up every day.”

    Elaine Moore
    It turned out that using data to sell targeted ads was extremely lucrative. The money poured in. Along with Google, Facebook came to dominate global digital advertising. By 2021, it had become a trillion-dollar company. But lately, there are signs that Facebook’s astonishing growth is faltering. At the end of 2021, the platform’s user base shrank for the first time. Last year, for the first time ever, revenues also fell. It led investors and analysts to wonder: is Facebook running out of steam?

    Facebook turned itself into a social media giant by gathering huge amounts of data and perfecting the digital ads business.

    Steven Levy
    Facebook was able to get an amazing amount of information on people with relatively few inputs.

    Elaine Moore
    Steven Levy has followed Facebook since the beginning. He’s editor-at-large at Wired and spent years embedded with the company for his book Inside Facebook. He says the sophistication of the ads business that Facebook built is extremely impressive.

    Steven Levy
    One turning point was the like button. By simply indicating what pieces of content you liked, Facebook knew an incredible amount about you. One researcher figured out that with 10 likes, Facebook could figure out your political affiliation, your sexual orientation, and other things. With 30 likes, it would know you as well as a friend. With 100 likes, it would know you as well as a close friend. And with a couple hundred likes, it would know you as well as your spouse.

    Elaine Moore
    But today there are questions about whether targeted ads can keep delivering the same level of growth for Facebook. It’s getting harder for companies that rely on this business model to make money. Last year, social media companies saw their share prices plummet. Snap, the company behind Snapchat, fell 80 per cent, and Facebook, now rebranded as Meta, saw its market value fall 64 per cent. In response, Zuckerberg cut thousands of jobs.

    One problem is that there’s been a general downturn in the economy, which means companies have cut back on the money they spend on advertising. But there’s a broader cause for concern — that the endless stream of data gathered from users, the fuel that powers the whole digital advertising machine might be drying up.

    Recently, Apple made a small but significant change to its iPhone privacy settings. Before, apps like Facebook could track user behaviour automatically unless users opted out. Now users were being explicitly asked if they wanted to be targeted for ads. The majority appear to have said no. Meta estimated that this move alone could cost the company $10bn in lost ad revenue.

    Steven Levy
    When Apple made it more difficult for them, that was a blow because I think Facebook came to take it for granted that its . . . our business was inviolable. They thought that they keep raking it in through advertising and they would have that data that no one else had and deliver value to advertisers that no one else could match. And they wouldn’t have to worry about that.

    [MUSIC PLAYING]

    Elaine Moore
    The thing is, Apple changing its privacy settings may not be the last restriction on user data. Over the years, there’s been a growing concern about the amount of information that social media platforms gather. Around the world, regulators want to better police how that data is used. That could mean even less access to data for platforms like Facebook. And as a result, less ad revenue. But some people think there’s an even more fundamental problem — that targeted digital advertising was never as effective as it claimed to be. Maybe the model that helped to build the modern social media economy was always flawed.

    Tim Hwang
    The dream of digital advertising, you know, what Facebook was selling early on was, “Hey, we’re an advertising company, but we’re way better than traditional advertising. I can find the consumer that is just poised to buy your product. I can deliver this message to them at the right place at the right time, and they will go buy the product.” There’s a lot of research to suggest that those things might just fundamentally not be true.

    Elaine Moore
    Tim Hwang used to work for Google, the other major seller of digital ad space along with Facebook. He says the whole idea of targeted advertising — using data to offer effective ads — might be oversold.

    Tim Hwang
    It’s actually unclear whether or not the ad ever, in fact, reaches a person at all. So there’s some data to suggest that basically about 56 per cent of ads are never seen, right? Like it’s delivered to someone’s screen, but they just browse through it. They don’t see it. There’s also a lot of fraud in the system. So it’s actually unclear whether or not that click-through, right, actually belongs to a person or belongs to a bot. So some estimates suggest that even like one out of every $3 spent on the ad ecosystem is fraudulent. Actually, it’s delivered to a bot or delivered to what’s known as a click farm, or someone is sort of paid literally to kind of click on ads.

    Elaine Moore
    Hwang also says that even when ads do reach the right person, it’s not clear they actually encourage that person to buy the product.

    Tim Hwang
    What the advertiser sees is we put money into online ads and a person bought the product. One of the interesting things about those consumers is that they would have bought the product anyways even if you hadn’t advertised to them. And so actually in many cases you’re just targeting consumers that would have purchased anyways.

    Elaine Moore
    But surely digital advertising, it is going towards a more specific group than if you just put an advert into a newspaper?

    Tim Hwang
    Well, I would actually even challenge that as well. There’s a study that basically suggests about 41 per cent of ad data may be inaccurate. So, you know, the dream is, hey, you can target Tim Hwang. He’s a male, 25 to 35, you know, living on the East Coast of the United States. When actually the ad arrives, it turns out you’re targeting female, 75 to 95, living in the UK. And so I think there actually is real questions even about the veracity of the data collected and whether or not, in fact, you are getting better results.

    Elaine Moore
    Hwang thinks the entire digital advertising industry is in a bit of a bubble, and he says the current troubles in the ads market — advertisers spending less, worries about access to user data — could expose that.

    You talk about this idea that the digital advertising ecosystem is at risk of collapsing or potentially is about to collapse. Why is that happening right now?

    Tim Hwang
    So I think there’s a couple of things. First one is just the larger macroeconomic environment. The sort of downward pressure on the global economy is causing a lot of industries to pull back on their advertising spend. There’s kind of a question about, like, once you cut all this ad spend, is there actually a change in the bottom line of these businesses? That’s one thing that could really shake the confidence of the industry is, like, what was all this advertising for? If when we cut budgets, there’s not really a huge material impact on our outcomes.

    I think the second one that I’ll point out is that there is indeed a big push both on the government side, right, through, say, the EU GDPR or California’s CPRA, and also on the company side, right. Like Apple is increasingly implementing all of these privacy rules. And the worry that you’ve heard from the ad industry is, OK, well, once we lose access to all this data, we just won’t be able to get ads to work as well anymore. And they think we’re about to run this really big experiment, which is, is that the case? Are we actually gonna live in a world where, like, ads are way less effective than they used to be? We may just discover that, like, actually we didn’t need all this data to begin with for ads and that programmatic advertising might have been built on kind of the dream of targeted ads more than the reality.

    Elaine Moore
    Even if the digital ads market doesn’t crash, as Tim Hwang says it might, it’s no longer providing Facebook with the same levels of growth it once did. The Facebook platform is reaching saturation. It has nearly 3bn monthly active users around the world, but it looks like that might be the limit. Steven Levy, who wrote a book about Facebook, says this is a real problem for Mark Zuckerberg, who he says has been obsessed with growth above everything else since the beginning.

    Steven Levy
    There’s only so many billions of people on Earth. You can’t get to the people in China, which is the biggest user of the internet and social media in the world. And the last couple of billion are really, really hard to reach. They don’t have much money. And even if you got them on social media, they couldn’t deliver you much profits. So when he goes to Wall Street and announces that there’s no growth, the stock goes down, sometimes dramatically. Without growth, he’s in trouble.

    Elaine Moore
    Levy says this search for growth explains one of the biggest decisions Mark Zuckerberg has ever made. In 2021, he took his company, the most successful social media company in the world, and changed its name from Facebook to Meta. He announced that the company’s focus was now on building the metaverse.

    Mark Zuckerberg
    We believe the metaverse will be the successor to the mobile internet. We’ll be able to feel present like we’re right there with people, no matter how far apart we actually are. We’ll be able to express ourselves in new, joyful, completely immersive ways, and that’s going to unlock a lot of amazing new experiences.

    Steven Levy
    Zuckerberg’s holy grail is to move our social media to the metaverse. It makes sense if you’re obsessed with growth as the pillar of the way you operate a business, then when you can’t keep growing at the rate you were and you are really reaching the ceiling, move to someplace new where you could start from scratch and then grow billions from a few thousand rather than try to eke out the last billion or so.

    Elaine Moore
    Zuckerberg envisions repeating the success of Facebook in a completely new realm, with users wearing Meta VR headsets to access Meta-run virtual worlds.

    Meta video clip
    Oh, hey, Mark . . . Hey, what’s going on? Hey, Mark . . . Hi . . . What’s up, Mark? Whoa, we’re floating in space? Uh-huh. Who made this place? It’s awesome . . . This place is amazing.

    Elaine Moore
    Right now, the jury is still out on whether this huge bet will pay off. So far, take-up has been slow and costs have been high. Operating losses attributed to Meta’s Reality Labs — the part of the company working on the metaverse — exceed $37bn. But there are questions about whether any of us really want to spend our time wearing bulky VR headsets. If Zuckerberg is right, then maybe the future of social media will be in the metaverse. But in the meantime, Levy says all that time and money is adding to a sense that the old Facebook social media platform is stagnating. Not only is it not growing at the same pace, he says, it’s not innovating either.

    Steven Levy
    You could argue that the social media site has not been particularly innovative for probably a decade. They have generally been mimicking what seems popular in social media at the moment. So Snapchat comes up and Facebook, after unsuccessfully trying to buy it, comes up with a clone. Snapchat comes up with its stories feature, Facebook successfully copies that, first in Instagram, then in Facebook. Clubhouse, which is an audio-only social media product, looked like it was exciting and it’s going to be a big thing. And Facebook came up with its own version, right? You really would be hard-pressed to name a breakthrough product in social media in the last decade that Facebook came up with on its own.

    Elaine Moore
    Levy says Zuckerberg’s focus on the metaverse isn’t helping with this lack of innovation. He says all the talented people at Meta are working on metaverse projects rather than how to make the existing social media platforms better. So has Zuckerberg given up on Facebook?

    Steven Levy
    Well, Zuckerberg would never say that he has given up on Facebook, but he should be thinking just as innovatively in the social media as he is in the metaverse. It is a social media company. Its revenues come from social media. And if I were running that company, it would seem to me that my challenge would be to bring innovation to social media. And I don’t think that’s impossible. Maybe if that was your focus, they say, how can we reinvent social media without having to put a headset on but use just the tools of mobile and this connectedness to come up with something new like TikTok did. Maybe that would be the path for Meta.

    Elaine Moore
    If you want an example of peak social media, Facebook might be it. The breadth of its social connections will be hard for any company to ever replicate. But for many of us, it’s no longer engaging. Its ads business is less robust these days, and there are questions about its appeal to younger users. Even the man who made it all happen, Mark Zuckerberg, is more keen to talk about AI and VR than Facebook communities.

    Whether we do or choose to one day live in the metaverse or not, Facebook’s reign as the most important social media platform in the world may be over. But despite this, it’s worth remembering that Facebook is still the biggest social media platform by far. If this is the beginning of its decline, Facebook watchers say that it’s likely to be a long and slow one. And that might be true of social media as a whole.

    Steven Levy
    Well, giant platforms just don’t go away all at once. They slowly fade. But ultimately, I think people are questioning whether the social media era where social media is, like, a dominant force, is coming to an end where it’ll still exist but no longer be the growth platforms. So there is a sense that social media has sort of reached the end of its innovation and growth stage.

    Elaine Moore
    In the next episode of Tech Tonic, social media is supposed to be fun, but maybe it’s just not good for us.

    Emma Lembke
    Why? Like, why is it that my phone has so much control over me? How am I allowing it to do that? And why is no one speaking up about this?

    Elaine Moore
    US lawmakers are worried that social media is harming us and young people in particular. What does that mean for the future of the platforms?

    Katie Paul
    Kids are a huge market for these companies and it will really cut into their bottom line if they can no longer collect these data points on children.

    [MUSIC PLAYING]

    Elaine Moore
    You’ve been listening to Tech Tonic from the Financial Times with me, Elaine Moore. The producer is Josh Gabert-Doyon, and the senior producer is Edwin Lane. Manuela Saragosa is executive producer. Sound design is by Breen Turner and Samantha Giovinco. Original scoring by Metaphor Music.

    And before you go, we’re keen to hear more from our listeners about this show, and we want to know what you’d like to hear more of. So we’re running a survey which you can find at ft.com/techtonicsurvey. It takes around 10 minutes to complete, and we’d appreciate your feedback.

    [MUSIC PLAYING]

    #Publicité #Tim_Hwang #Médias_sociaux #Facebook

  • Mort de Nahel : pourquoi interdire les réseaux sociaux est une mauvaise idée
    https://www.angersmag.info/mort-de-nahel-pourquoi-interdire-les-reseaux-sociaux-est-une-mauvaise-id

    Suite aux épisodes de violence nocturne qui ont eu lieu dans plusieurs communes de France après la mort de Nahel, les réseaux sociaux sont accusés par les autorités et certains habitants d’avoir joué un rôle dans ces événements. Cependant, selon Anne Cordier, professeur à l’université de Lorraine et spécialiste des pratiques numériques des jeunes, il s’agit là d’une erreur.

    Cinq jours après la mort de Nahel à Nanterre, tué par un policier et les dégradations qui ont suivi, la question du rôle des réseaux sociaux refait surface. TikTok et Snapchat sont particulièrement pointés du doigt par les autorités. Les phénomènes de concours d’incitation sont mis en cause, notamment la fonction « Snap Map » de Snapchat. Certains Marseillais attribuent également les scènes de pillage inédites dans les quartiers Nord aux réseaux sociaux.

    Anne Cordier, enseignante-chercheuse en sciences de l’information et de la communication à l’Université de Lorraine et spécialiste des usages et pratiques numériques des jeunes, affirme que les réseaux sociaux sont un espace où les jeunes se rassemblent tant pour le meilleur que pour le pire. Elle met en avant le fait que ces plateformes permettent des actions positives telles que la mobilisation pour la défense de l’environnement ou pour les droits des jeunes filles, mais également des actions destructrices. Selon elle, ce n’est pas l’outil en lui-même qui est responsable, mais plutôt la colère et la frange de la jeunesse qui se rassemble grâce à ces réseaux sociaux.

    Les réseaux sociaux amplifient les phénomènes de challenge et d’émulation qui existent déjà. Anne Cordier explique que les sociabilités sur les réseaux sociaux reposent souvent sur des concours et des défis, mais elle affirme que les adolescents ont une grande conscience de ce qu’ils font et qu’il faut comprendre en profondeur ce qui se passe. Ce qui accentue la situation, c’est le phénomène d’amplification et la dissémination sur des territoires qui n’auraient peut-être pas été touchés sans l’aspect « virtuel » des réseaux sociaux. La véritable question est donc le rapport aux institutions, à l’ordre et à la République.

    Certains ont suggéré de fermer les réseaux sociaux ou de les interdire aux plus jeunes, mais Anne Cordier est opposée à cette idée. Selon elle, cela n’aurait aucun sens et constituerait un risque pour la démocratie. Elle souligne également que cela refléterait une démission éducative de la part de la société et des parents. L’éducation numérique est nécessaire, aussi bien pour les parents que pour la société et les politiques.

    Anne Cordier explique que les vidéos de violence et de pillages sur les réseaux sociaux font partie d’un écosystème de violence plus large, qui ne peut être réduit à du simple mimétisme ou à des challenges. Elle insiste sur l’importance de comprendre les motivations de ces collectifs et de ne pas les prendre à la légère. Elle est convaincue qu’il ne faut pas interdire les réseaux sociaux aux moins de 15 ans, car ils peuvent être un vecteur d’accès à l’information et un outil de démocratisation. Cependant, elle reconnaît que de nombreux parents ne maîtrisent pas les outils numériques utilisés par leurs enfants, et insiste sur l’importance de l’éducation numérique.

    En conclusion, Anne Cordier met en évidence la méconnaissance totale du fonctionnement des réseaux sociaux et du numérique en général chez certains jeunes et certaines autorités, soulignant ainsi une faille dans l’utilisation de ces outils.

    #Anne_Cordier #Médias_sociaux #Emeutes

  • Braconnage numérique en bandes déterritorialisées | by Vincent Bernard | Jul, 2023 | Medium
    https://medium.com/@MednumBBuzz/braconnage-num%C3%A9rique-en-bande-d%C3%A9territorialis%C3%A9e-4feb6b154aaf

    Je ne mets ici que la conclusion.

    Education aux médias et à l’information

    On commence à entendre ici et là qu’il faudrait un plan massif d’éducation aux médias. Comme à chaque fois cette éducation est appelée à la rescousse. Sauf qu’on ne l’a jamais venue venir.

    A voir comment des jeunes sont passés en quelques jours du statut de gamins des quartiers à celui de délinquants en bandes déterritorialisées, je ne pense pas qu’ils soient ignorants du fonctionnement des médias ou qu’ils aient un déficit de compétences numériques. Au contraire, je pense qu’ils ne les maîtrisent que trop bien, au moins de manière implicite, mais surtout sans verbaliser ni conscientiser (Bernard, 2021). Et c’est justement là que réside le problème !

    Jusqu’à présent, l’éducation aux médias consiste à sensibiliser à l’aide d’ateliers thématiques déconnectés des pratiques des jeunes. Des associations nationales et autres institutions dédiées se partagent le monopole à grand renfort de campagnes de communication, de tutoriels, de séquences pédagogiques clés en main, de kits éducatifs prémâchés ou encore de numéros verts. Focalisées sur les risques et les dangers d’Internet, elles instillent une vision technicienne et anxiogène du numérique : protéger ses comptes, se méfier des autres, gare au cyber-harcèlement et à l’addiction, faire attention à ce que l’on publie, etc..

    Avec leurs stratégies de prédation de l’attention et de captation de l’audience, elles ont promu et soutenu une vision centralisée du numérique digne des GAFAM. Hors d’elles point de salut ! Les acteurs des territoires se retrouvent invisibilisés, démunis et non formés. En somme, tout le paquet a été mis sur une sensibilisation des jeunes en leur apprenant à renoncer à leur liberté d’expression et leur participation à la vie publique.

    Finalement, ces jeunes casseurs viennent nous asséner une cruelle leçon de culture numérique. Là où nous essayons de contrôler, sécuriser et légiférer, ils ont réussi à hacker le système en braconnant un véritable réseau décentralisé voire distribué (Cardon, 2019) de délinquance dématérialisée. Et si je suis persuadé qu’ils n’en ont jamais entendu parler, dans le jeu des affordances, ils remettent sur le tapis l’utopie des pionniers d’Internet, ceux qui voulaient modifier les organisations pour changer les consciences (Turner, 2012). Autrement dit, il serait temps d’abandonner les fantasmagories technologiques et s’intéresser davantage aux changements culturels induits par le numérique (Bernard, 2021).
    En quête de sens

    En discutant avec une éducatrice de prévention spécialisée qui a passé une bonne partie de sa nuit à essayer de raisonner les jeunes (sauf que sitôt renvoyés dans leurs pénates, ils accouraient à nouveau dans la rue), je lui ai fait remarquer que “le passage à l’acte est un échec de la mise en mots”. Cette phrase a fait sens chez elle puisqu’elle m’a répondu : “C’est vrai ! Ils ne semblent avoir aucune revendication”.

    Pour être utile à ces jeunes, plutôt que de brocarder le numérique ou railler leurs parents, il faudrait les accompagner dans l’émergence de ces revendications. En 2020, la fédération des centres sociaux a essayé de le faire. Cela c’est soldé par un badbuzz, un lynchage public pour islamo-gauchisme et une inspection. Alors oui, les réseaux sociaux ont quelque chose à voir dans l’affaire. Par contre, il conviendrait de considérer qui souffle sur les braises, tandis que les gamins des quartiers appliquent la stratégie de la terre brûlée.

    #Médias_sociaux #Réseaux_sociaux #Emeutes

  • #smartphone Cet appareil qui tue en classe Sophie Godbout - Le Devoir

    Depuis le début de 2023, trois études québécoises (dont celle du centre de recherche du CHU Sainte-Justine) ont démontré les effets négatifs des médias sociaux sur les jeunes : mauvaise estime de soi, anxiété, dépression et même suicide…

    Monsieur Drainville, je vous en révèle davantage, comme si ce n’était pas suffisant.

    Il est 8 h, j’entre en classe pour m’installer. Plusieurs élèves sont déjà arrivés, mais c’est le silence. Ils sont tous rivés à leur appareil et ne lèvent même pas les yeux pour me saluer. Ils ne se parlent pas : ils regardent leur écran. C’est magique comme ils sont tranquilles et silencieux en cet instant… Aucun échange, que le silence. Chaque fois, je m’étonne qu’on ait crié haut et fort que les jeunes devaient revenir à l’école pour socialiser lors de la pandémie. Je dois dire que ce bout m’échappe parce que, presque tous les matins, ça recommence… C’est une victime, la socialisation, de ce supposé outil de communication. Et si les élèves se parlent, le sujet, c’est le contenu, la vidéo qu’ils regardent.


    Une autre victime : la langue. Les contenus écoutés sont en anglais. En soi, ce n’est pas mauvais. Mais lorsqu’on ne lit plus le français et que l’activité de la soirée est de consulter son téléphone, il ne faut pas se surprendre que le vocabulaire des adolescents diminue et de voir « exercise » couramment dans les copies. La syntaxe y goûte également. Les tournures de phrase ont un penchant pour l’anglais… Lire entre les lignes, les inférences, devient également un problème lorsqu’on ne sait pas lire par manque de pratique.

    Avez-vous déjà tenté de courir un marathon sans entraînement ? L’anxiété peut bien plafonner… face à l’épreuve ! On voit également apparaître beaucoup de plans d’intervention avec des outils comme le dictionnaire électronique ou Lexibar qui sont des prédicteurs de mots, comme lorsqu’on utilise son téléphone… Hasard ou conséquence ? Je dois aider les élèves, au secondaire, à chercher dans le dictionnaire. Triste situation ! Alors, on leur permet de consulter Usito sur leur téléphone. Pourquoi pas ? C’est beaucoup plus rapide, moins exigeant et ils ont tous un téléphone, même ceux qui n’en auraient pas le moyen. C’est essentiel, voyons !

    Ce préambule sur la nécessité du portable me permet d’introduire une troisième victime : l’autonomie, qualité essentielle à la vie adulte. Les parents savent où est leur enfant et peuvent le joindre à tout moment. La joie ! Même pendant les heures de cours, les parents textent. J’ai même déjà répondu à un parent qui avait appelé pendant le cours. Charmant comme attention d’appeler à cette heure pour parler à son fils ! Il n’y a pas de limite à cette omniprésence, et la communication se fait à tout moment : on peut appeler maman ou papa pour se faire rassurer si ça ne va pas bien, pour l’avertir d’une mauvaise note avant qu’elle n’apparaisse en ligne ou pour se faire consoler de cette note.

    Partout, partout, tout le temps ! Il est rassurant de savoir où se trouve notre enfant et de pouvoir le joindre en tout temps, mais à quel moment apprendra-t-il à se débrouiller ? Je vous rappelle qu’il est à l’école, pas dans la brousse ou la jungle. Il doit quitter l’école pour revenir à la maison ? Je pense que, dans l’ensemble, les jeunes devraient y arriver. Il peut arriver un malheur ? Je peux vous rassurer, nous avons survécu, et ce, pour plusieurs générations… Je vous suggère de souper tous ensemble, sans vos téléphones, et de parler du déroulement de vos journées : vous serez informés et développerez la socialisation, le tour de parole, la patience, le respect, l’empathie, et j’en passe…

    Je m’arrête ici, car je pourrais écrire des lignes et des lignes. La situation est inquiétante, d’autant plus que les téléphones, ce sont nous, les adultes, qui les offrons. À qui rendons-nous service et procurons-nous la tranquillité ? Et le pire est à venir : l’IA pensera pour eux…

    #médias_sociaux #enfants #suicide #estime_de_soi #anxiété #dépression #suicide #socialisation #téléphones #ia #tiktok #facebook #bytedance #surveillance #instagram #algorithme #twitter #wechat #publicité #apple #youtube

    Source : https://www.ledevoir.com/opinion/idees/792326/education-cet-appareil-qui-tue-en-classe

  • « Si les ados n’ont pas accès aux réseaux sociaux, on les prive d’une forme de sociabilité » – Libération
    https://www.liberation.fr/societe/education/si-les-ados-nont-pas-acces-aux-reseaux-sociaux-on-les-prive-dune-forme-de
    https://www.liberation.fr/resizer/En1wdEBUFtDr_Sjfi8kVmfupQTg=/1200x630/filters:format(jpg):quality(70):focal(2625x1205:2635x1215)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/CFELPWCCZBAYZGG267V5CVEWAM.jpg

    Alors qu’une proposition de loi examinée ce jeudi vise à interdire l’accès aux réseaux sociaux avant 15 ans, la chercheuse Anne Cordier estime que ces plateformes restent un lieu de socialisation et d’éducation important.

    "Alors qu’une proposition de loi
    examinée ce jeudi vise à in-
    terdire l’accès aux réseaux
    sociaux avant 15 ans, la chercheuse
    Anne Cordier estime que ces plate-
    formes restent un lieu de socialisation et
    d’éducation important.
    Les réseaux sociaux, pas avant 15 ans
     ? La proposition de loi du député Lau-
    rent Marcangeli (Horizons) visant à in-
    staurer une majorité numérique à cet âge
    sera examinée ce jeudi à l’Assemblée.
    En dessous de 15 ans, les jeunes ne
    pourraient pas s’inscrire sans accord
    parental. Aujourd’hui, il n’est en théorie
    pas possible de se créer un compte avant
    13 ans mais, dans la pratique, la dé-
    marche est facile, et les réseaux sociaux
    restent très largement utilisés par les
    plus jeunes. Notamment à l’école, où ils
    peuvent être un outil de socialisation et
    une source d’information, souligne Anne
    Cordier, professeure en sciences de l’in-
    formation et de la communication à
    l’université de Lorraine.
    Depuis 2018 , l’utilisation des porta-
    bles, et donc l’accès aux réseaux soci-
    aux, est interdite dans l’enceinte des
    écoles et des collèges, en dehors d’une
    utilisation pédagogique. Les élèves re-
    spectent-ils cette règle ?
    Non. Certains expliquent qu’ils coupent
    le téléphone « au maximum », donc pas
    totalement. Ils racontent que leurs par-
    ents vérifient où ils sont, leur envoient
    des messages la journée. Les téléphones
    sont sur eux, donc il y a aussi beaucoup
    de consultations sauvages, cachées. Les
    équipes de vie scolaire évoquent sou-
    vent cette difficulté de faire respecter la
    règle. Beaucoup d’élèves profitent des
    interstices du temps scolaire (cantine,
    cour de récré, dans les couloirs) pour
    jeter un coup d’oeil sur les réseaux soci-
    aux.
    Qu’est-ce qui a changé à l’école depuis
    l’arrivée des réseaux sociaux ?
    Avec l’arrivée d’Internet, il y a eu des
    interrogations sur l’autorité de l’école,
    questionnée par Wikipédia, les moteurs
    de recherche. Les réseaux sociaux vi-
    ennent ajouter une couche supplémen-
    taire à ces interrogations et plus encore
    sur la porosité des temps et des espaces
    puisque, dans un établissement scolaire,
    les jeunes sont aussi connectés à autre
    chose que l’école elle-même. Ils ont
    deux vies au sein de l’école : celle dans
    l’établissement et celle sur les réseaux
    sociaux. L’information circule rapide-
    ment entre eux ce qui leur permet de
    suivre le lien social. Parce que beaucoup
    de sociabilités adolescentes passent par
    les réseaux sociaux. Ils n’échangent plus
    par SMS mais par WhatsApp pour se
    donner rendez-vous d’une classe à
    l’autre, parce que cela leur donne davan-
    tage la sensation d’être en réseau. Si les
    ados n’ont pas accès aux réseaux soci-
    aux, on les prive d’un mode de sociabil-
    ité.
    Les jeunes sont inscrits de plus en
    plus tôt sur ces plateformes mais est-
    ce que cela concerne tous les milieux
    sociaux ?
    Il y aurait des distinctions sociales sur
    cette question. Dans le cadre d’un projet
    sur les enfants et les cultures
    numériques, nous avons enquêté dans
    des établissements très différents so-
    cialement et il apparaît assez nettement
    que les enfants scolarisés en éducation
    prioritaire semblent avoir plus de
    comptes sur les réseaux sociaux que les
    autres. Ils accèdent à ces comptes plutôt mais ils ne publient pas pour autant.
    Ils vont sur TikTok ou Snapchat mais ils
    ne publient pas de photos ou de vidéos.
    Les ados ont une grande conscience de
    la question des données personnelles.
    Des CE1 m’ont par exemple expliqué
    qu’ils cachent leur visage, enregistrent
    leurs photos en brouillon parce qu’ils
    sont encore petits. Ils savent qu’ils n’ont
    pas le droit d’y accéder totalement avant
    13 ans. C’est une sorte d’antichambre à
    une socialisation adolescente : ils se pré-
    parent à ce qui les attend au collège.
    Il n’y a pas de déficit dans l’accompag-
    nement parental mais un choix éducatif
    différent selon les milieux sociaux, très
    probablement lié à la volonté d’être in-
    clus socialement.
    Les réseaux sociaux ont-ils empiré le
    phénomène du harcèlement scolaire ?
    On n’a jamais parlé autant du harcèle-
    ment scolaire que depuis qu’il y a les
    réseaux sociaux mais ça ne veut pas dire
    que cela n’existait pas avant. Le véri-
    table souci est cette continuité de l’es-
    pace-temps du harcèlement scolaire ren-
    du possible par les réseaux . Cela in-
    terroge leur usage dans l’espace privé
    domestique. Et une régulation parentale
    nécessaire, notamment. Mais pas que.
    Car cette violence n’est pas imputable
    au dispositif technique en soi. Mais à la
    conception de l’autre, à la capacité d’em-
    pathie de chacun.
    Les ados sont-ils plus informés ou
    plus désinformés avec les réseaux so-
    ciaux ?
    Ils sont sans aucun doute davantage in-
    formés mais forcément aussi davantage
    soumis au risque de désinformation. Les
    collégiens s’informent sur les matchs du
    week-end, le dernier album de Beyon-
    cé... Cela nourrit leur culture générale,
    une culture adolescente, qui leur permet
    d’échanger ensuite entre eux.
    Est-ce que cela a changé quelque
    chose dans leurs apprentissages ?
    Pour un exposé, ils utilisent beaucoup
    YouTube. Ils sont attirés par le format
    vidéo et plus encore par la personnali-
    sation de l’information. Le youtubeur est
    proche d’eux dans sa façon de parler,
    dans son look. Il les tutoie. En dehors
    de YouTube, les ados ne font pas de for-
    cément de recherche active d’informa-
    tion par les réseaux sociaux mais ces
    derniers constituent une sorte de canal
    de transmission pratique parce que l’in-
    formation leur arrive « sans le vouloir »,
    comme ils le disent le plus souvent,
    sachant qu’ils sont nombreux à suivre
    des titres de presse en ligne, sans savoir
    toujours bien identifier ce qu’est une
    source d’information.
    Est-ce qu’ils restent très perméables
    aux fake news ?
    Pour leurs travaux scolaires, les élèves
    ont tendance à aller vérifier une infor-
    mation auprès de l’autorité enseignante
    ou parentale. Ils sont nombreux à parler
    de la peur de prendre une fausse infor-
    mation pour une vraie. Ils ont con-
    science de ce problème. L’ éducation
    aux médias et à l’information est dans
    les programmes scolaires existe institu-
    tionnellement depuis 2015. Mais il n’y
    a pas d’heures dédiées. Elle reste mal-
    heureusement une éducation de circon-
    stance alors qu’elle devrait être quotidi-
    enne et pas seulement traitée lorsqu’il y
    a un problème, comme au moment des
    attentats ou de la guerre en Ukraine. Ce
    n’est jamais bon de traiter l’information
    sur le coup de l’émotion.

    #Anne_Cordier #Médias_sociaux #Adolescents #Sociabilité

  • Anne Cordier, professeure en science de l’information et de communication
    https://www.europe1.fr/emissions/C-est-arrive-demain/anne-cordier-professeure-en-science-de-linformation-et-de-communication-4170

    FRÉDÉRIC TADDEI 06h00, le 07 mars 2023
    Intellectuels, chefs d’entreprises, artistes, hommes et femmes politiques ... Frédéric Taddeï reçoit des personnalités de tous horizons pour éclairer différemment et prendre du recul sur l’actualité de la semaine écoulée le samedi. Même recette le dimanche pour anticiper la semaine à venir. Un rendez-vous emblématique pour mieux comprendre l’air du temps et la complexité de notre monde.

    Invitée : 

    – Anne Cordier, professeur en sciences de l’information et de communication à l’Université de Lorraine et auteure de « Grandir connectés : les adolescents et la recherche d’information » chez CF édition

    #Anne_Cordier #Europe_1 #Frédéric_Taddei #Médias_sociaux #Pratiques_informationnelles

  • Plus qu’une majorité numérique, il faut « expliquer » les plateformes aux...
    https://www.notretemps.com/depeches/plus-qu-une-majorite-numerique-il-faut-expliquer-les-plateformes-aux-enf

    Sans une éducation « véritablement ambitieuse » aux dangers des réseaux sociaux, la majorité numérique à 15 ans, adoptée jeudi par les députés, risque d’être contre-productive, voire inapplicable, estime Anne Cordier, professeure à l’université de Lorraine et spécialiste des pratiques numériques des enfants et adolescents.

    QUESTION : Que signifie selon vous la volonté politique de légiférer sur une limite d’âge pour accéder aux réseaux sociaux ?

    REPONSE : « Pour le politique, il y a une volonté de démontrer qu’on a conscience des questionnements sociétaux autour de la gestion des données personnelles et de l’attention, qu’on s’y intéresse et qu’on cherche des solutions.

    Le texte de loi permet d’avoir de la visibilité auprès d’un plus grand public, celui des parents. Mais est-ce que la réponse doit passer par des mesures législatives dont l’applicabilité est loin d’être acquise ?

    Le système des VPN (réseaux virtuels) permet facilement de contourner la législation. Et de façon plus générale, les enfants ont déjà extrêmement bien intégré cette notion et déclarent l’âge qu’il faut avoir pour accéder au réseau social. »

    Q : Les enfants accèdent de plus en plus tôt aux réseaux sociaux, pourtant interdits aux moins de 13 ans. Est-ce un problème ?

    R : « L’interdiction d’accès aux réseaux sociaux avant 13 ans, c’est la règle définie au départ par les plateformes. Les recommandations ont ensuite souvent repris cet âge frontière (également fixé dans la règlementation européenne sur les données personnelles, ndlr).

    Fixer la majorité numérique à 15 ans, c’est une façon de se démarquer de la prescription des plateformes, et c’est aussi l’entrée symbolique au lycée. Mais les enfants et adolescents ne sont pas un ensemble homogène. Il y a entre eux des différences de maturité, de pratiques sur les réseaux.

    On sait que l’adolescence, c’est aussi la nécessité de disposer d’espaces personnels, les fameux jardins secrets. Il ne faut pas croire qu’on va empêcher cette recherche en encadrant tout. »

    Q : Quelles sont alors les solutions pour protéger les plus jeunes ?

    R : « Le choix politique différent ou complémentaire serait de reconnaître ces plateformes comme des espaces d’accès à l’information et de socialisation, ce qui est le cas pour les enfants et les adolescents, et de mettre en place une éducation véritablement ambitieuse à l’information, aux médias et au numérique.

    Je ne considère pas que l’interdiction soit en soi une mesure éducative car il faut qu’elle soit expliquée, comprise, qu’un dialogue se fasse.

    On peut espérer une contractualisation entre les parents et les enfants, des discussions sur les règles en famille. Mais l’éducation, c’est beaucoup par l’école, c’est là qu’on va toucher les enfants de tous les milieux, qu’on pourra venir structurer les connaissances.

    Pourquoi j’ai autant de mal à sortir de ce +scroll+ (navigation) incessant, pourquoi c’est problématique que je diffuse des données personnelles sur une plateforme, pourquoi je ne dois pas croire ces images qui utilisent des filtres : ça c’est de la culture numérique.

    Pour donner aux enfants et adolescents le pouvoir sur les plateformes, il faut leur expliquer comment elles fonctionnent. »

    #Anne_Cordier #Pratiques_informationnelles #Médias_sociaux

  • Why social media companies picked a very tricky time to start charging
    https://www.fastcompany.com/90855271/why-social-media-companies-picked-a-very-tricky-time-to-start-charging-

    But now, Meta, parent of Facebook and Instagram, is the latest to try to change that dynamic. With its gargantuan ad business slipping lately, Meta has announced it will test a subscription service, charging $11.99 a month (or nearly $24 for both platforms) for access to certain advanced features and customer support, a verified-identity digital badge, and “extra impersonation protection against accounts claiming to be you,” as Meta CEO Mark Zuckerberg put it. This, of course, follows Elon Musk rolling out a paid version of its familiar verification checkmarks as part of the $8-a-month Twitter Blue service.

    This grasping for new revenue streams is understandable: Digital advertising has softened in general, and Apple’s introduction of a do-not-track option on iOS devices has kneecapped ad-dependent digital businesses. That’s helping inspire a spate of add-on fee experiments from multiple businesses: “Snap gives subscribers early access to new features, YouTube serves them fewer ads, and Discord provides more customization options for people’s chat channels,” Vox recently noted,

    But models that charge you nothing and instead charge advertisers for access to your attention have succeeded well beyond social media, from search giant Google to countless media sites and entertainment platforms and sponsor-funded apps. If anything, advertising is arguably more dominant than ever. Even Amazon and Walmart generate significant ad revenue—and Netflix, after years of resistance, has lately capitulated to an ad-driven tier.

    But that very saturation is surely part of what’s driving the hunt for subscription revenue. Tim Hwang, author of the book Subprime Attention Crisis (which argues that the Internet’s ad-driven ecosystem is far more rickety and vulnerable than it might seem, partly because digital advertising isn’t nearly as effective as claimed), was recently interviewed by New York Times columnist Ezra Klein on his eponymous podcast about the pros and cons of a less ad-dependent online media system. Hwang acknowledges the critique that subscription models can be a walled garden: “A world in which high-quality media sources are moving behind a paywall is one in which low-quality media sources remain out and widely available.” But he still argued for “normalizing subscription” as a means of forcing a “hard conversation” about how information is subsidized, monetized, and spread.

    #Publicité #Médias_sociaux #Tim_Hwang

  • Publicité, métavers, élections américaines : voici pourquoi l’abonnement payant arrive sur Facebook et Instagram
    https://www.levif.be/economie/techno/publicite-metavers-elections-americaines-voici-pourquoi-labonnement-payant-arr

    Nathan Scheirlinckx
    16:35
    Mise à jour le : 17:10

    Il faudra désormais payer 11,22€ par mois pour avoir un compte certifié sur les deux plateformes de Meta. L’ère du tout gratuit est terminée pour les réseaux sociaux, dont le modèle publicitaire s’effondre.
    Après Twitter et Snapchat, c’est au tour de Facebook et Instagram de proposer un abonnement payant à leurs membres. Atteignant la somme de 11,99$ (soit 11,22€) par mois, il doit permettre « d’améliorer l’authenticité et la sécurité de nos services », a déclaré Marck Zuckerberg.

    Pour Xavier Degraux, formateur et consultant en marketing digital et spécialiste des réseaux sociaux, l’introduction de cet abonnement payant est une demi-surprise. « Il y avait des signes avant-coureurs. La situation économique s’est fortement dégradée avec la guerre en Ukraine et l’inflation qui s’en est suivi. Or on sait qu’en cas de crise économique, les annonceurs sont plus frileux. Ils dépensent moins sur le marché, ce qui a pour effet de baisser les revenus des médias sociaux, qui dépendent largement de la publicité ».
    Le modèle dépassé des réseaux sociaux
    Lors de son lancement en 2004, Facebook avait comme slogan : « C’est gratuit et ça le restera toujours ». Facebook a ainsi établi le modèle dominant des grandes plateformes en ligne : les utilisateurs profitent de services gratuits qui, en contrepartie, récoltent des informations personnelles sur eux pour les cibler avec de la publicité personnalisée.
    Aujourd’hui, Marck Zuckerberg revient en quelque sorte sur sa promesse avec l’arrivée de Meta Verified. « On commence à se rendre compte que les réseaux sociaux entrent dans une nouvelle ère », assure Xavier Degraux.
    Il faut dire que le PDG de Meta n’avait plus vraiment le choix. En 2022, les recettes publicitaires de la compagnie californienne ont baissé pour la première fois depuis son entrée en Bourse en 2012.
    Cette situation économique défavorable se reflète aussi dans le bénéfice net annuel de l’entreprise. 23,2 milliards de dollars, c’est-à-dire 41% de moins que l’année précédente.
    De tels résultats pour un poids lourd de la tech coté en bourse, ça fait tache. Sur l’ensemble de 2022, le cours de l’action de Meta a perdu 29%. Presque un tiers de sa valeur.
    Preuve aussi que les réseaux sociaux prennent un tournant majeur : Meta a dû licencier 13% de ses effectifs en novembre dernier. Une première dans l’histoire de la compagnie américaine. Au même moment, le rachat de Twitter par Elon Musk précipitait le départ de 50% du personnel.
    Lire aussi | La restructuration de Twitter aurait discriminé les femmes
    Jusqu’à 15 dollars par mois pour l’abonnement
    Lâché par une partie de ses annonceurs, Mark Zuckerberg a donc choisi de compenser avec un abonnement payant pour les utilisateurs. Le nom de la formule qu’il espère magique ? Meta Verified. 
    Le montant mensuel pour l’abonnement à Instagram et Facebook varie selon que l’on souscrive sur le web (11,99 dollars par mois) ou sur mobile (14,99 dollars par mois). En cause, les commissions prélevées par iOS (Apple) sur les iPhone et Google sur les smartphones Android.
    L’abonnement permettra aux personnes âgées de 18 ans ou plus :
    d’obtenir un badge bleu de vérification pour leur compte Instagram ou Facebook. Jusqu’ici, cette fonctionnalité était réservée aux personnalités publiques (politiques, athlètes, musiciens, acteurs, journalistes…)
    de bénéficier « d’une visibilité et d’une portée accrues » dans les résultats de recherche, dans les commentaires…
    d’être mieux protégé contre les attaques d’usurpation d’identité (après vérification des cartes d’identité)
    d’accéder directement au service client de Meta
    Le géant des réseaux sociaux a précisé à l’AFP que la formule vise avant tout les créateurs et influenceurs prêts à payer pour que leurs contenus soient diffusés plus largement et apparaissent en haut des résultats de recherche et recommandations.
    Les entreprises, pas concernées par l’abonnement
    Contrairement à la formule Blue mise en place par Elon Musk sur Twitter, Meta Verified ne sera pas accessible aux entreprises. Ça n’a l’air de rien à première vue, et pourtant cela fait une fameuse différence.
    Selon Xavier Degraux, Meta aura davantage de difficultés à récupérer de l’argent sur base de ces abonnements que son concurrent Twitter. « Une entreprise pourrait payer une dizaine de dollars par mois sans trop de souci. Par contre, comment convaincre la population de payer pour quelque chose qui était 100% gratuit par le passé ? C’est à mon sens le défi auquel Meta va faire face ».
    Un abonnement payant pour financer le métavers ?
    Si Meta est dans une situation économique compliquée, c’est aussi à cause des investissements de Marck Zuckerberg dans le métavers, qui dépassent les 20 milliards de dollars. « Meta s’est engagé à réduire ses investissements. Pour l’instant, on voit bien que la sauce ne prend pas. Beaucoup de gens savent ce qu’est le métavers, mais peu sont prêts à investir dedans ».
    Lire aussi | Métavers : la guerre des nouveaux mondes
    Face au peu d’engouement suscité par le métavers, le fondateur de Facebook chercherait donc à financer autrement ses investissements, via cet abonnement payant. « Les abonnés financeront en partie les investissements dans le métavers, sans le savoir. Zuckerberg leur force la main, car il voit que les membres de la communauté sont peu intéressés pour le moment ».
    A l’horizon, les prochaines élections américaines
    Derrière ce tournant majeur pris par Facebook et Instagram, il y a aussi l’influence des prochaines élections américaines de novembre 2024, selon Xavier Degraux. « Les autorités de régulation exercent une pression pour que Facebook réduise le nombre de comptes fake. L’objectif est d’aboutir à une plateforme plus safe, qui permettrait de rassurer les annonceurs à l’approche de la campagne électorale ».
    En 2016, Facebook s’était retrouvé englué dans une polémique lors de la campagne présidentielle aux Etats-Unis. Les données personnelles de 87 millions d’utilisateurs s’étaient alors retrouvées entre les mains de la société Cambridge Analytica à leur insu.
    Lire aussi | Scandale de Cambridge Analytica : Facebook accepte de payer 725 millions de dollars
    L’abonnement payant testé en Australie et en Nouvelle-Zélande
    Meta Verified sera d’abord testé en Australie et Nouvelle-Zélande à partir de cette semaine, avant d’être étendu aux Etats-Unis et à d’autres pays. La phase de test doit permettre à l’entreprise de la Silicon Valley d’évaluer et éventuellement d’ajuster son offre en fonction des retours.
    L’abonnement payant sur Facebook et Instagram sera-t-il une réussite ? Xavier Degraux se montre sceptique : « Jusqu’ici, Snapchat a séduit un million de membres sur un total de 750 millions. Et le réseau social d’Elon Musk ? À peine 290.000 sur les douze pays concernés pour le moment ».
    Si 3,74 milliards de personnes dans le monde utilisent au moins un des services (réseaux sociaux et messageries) de Meta chaque mois, il faudra voir combien sont prêts à sortir leur portefeuille pour Meta Verified…

    #Facebook #Médias_sociaux #Economie_numerique #Ithasbegun #Publicité

  • Our digital public squares aren’t so healthy. Can we fix that ? | Salon.com
    https://www.salon.com/2023/01/28/our-digital-public-squares-arent-so-healthy-can-we-fix-that

    Despite living in a hyper-connected world, rates of loneliness and depression are higher than ever. We know a great deal about how to design our physical spaces to encourage community connections – libraries, town parks, and adult education centers – but we are just scratching the surface in figuring out how to strengthen social connections and build civic engagement in our online spaces. Can we translate these real world designs into our online platforms to bolster our communities and our democracy?

    Digital pioneers are demonstrating the value that online spaces can provide in fostering community and social cohesion. Some of these groups are not new, like Black Twitter, but are finding ways to survive, and even thrive, within larger toxic social media platforms. Others, like gift sharing communities, are working out exit strategies from traditional social media sites because they have found these structures are overly focused on profit over public interest. Still other pioneers are growing their own platforms to ensure a design that emphasizes local community values.

    Ethan Zuckerman, from the Institute for Digital Public Infrastructure, points out that in addressing issues of misinformation and vitriol online we may be too focused on trying to fix our old social media platforms. Instead, we should focus on creating new spaces that have explicit civic goals and are designed for equity and social cohesion. Real-world communities need to be involved in intentionally designing their own local digital public spaces rather than leaving this work to global tech companies.

    People have found ways to thrive on Black Twitter, but being on Twitter is not without its challenges. Platformed racism is the result of a design ethos in Silicon Valley that applauds a hands-off philosophy to support innovation and growth. Outsiders sometimes jump on Black Twitter hashtags and post racist comments and there are reports of police gathering information from Black Twitter. Trolls, cancel culture, and harassment can make Twitter a traumatizing place for many people. Algorithms designed to drive engagement end up promoting offensive content. Community guidelines addressing negative behavior are under-enforced and with Elon Musk’s tenure the hands-off philosophy has shot through the roof and further escalated vitriol and misinformation on the platform.

    Twitter’s design encourages simplicity, impulsivity and incivility. It cues emotional thinking rather than encouraging us to analyze content or re-consider making a post. But, despite its design flaws, small private groups have also emerged on Twitter and have been able to thrive by blocking trolls and curating feeds to minimize the toxicity that is built into the platform. Private student groups on Twitter, such as those that started among friends who attended Historically Black Colleges and Universities (HBCU), continue after graduation to provide community and networking. Both the larger Black Twitter public space and the small private groups provide members with valuable support and shared experiences, despite the design of Twitter, not because of it.

    The Buy Nothing Project is an early model of how to build a value-based platform with a hyper-local focus. Their biggest challenge has been trying to promote values from within a system that runs counter to those values. The design of Facebook actively encourages people to stay online and join more groups. Many Facebook private groups are wonderful — groups that support cancer patients, new Moms, church youth groups — but the platform’s focus on growth and keeping people online, rather than fostering better social cohesion and improving our offline lives, sets the wrong tone.

    Buy Nothing has now created its own app to better foster community as it transitions off of Facebook. They have found that size matters and small is better in order to limit posting and emphasize real world connections. Size also impacted feelings of safety as real-life local connections became more difficult when local groups got too big. The infrastructure of Facebook made it difficult to limit group size and to draw flexible boundaries around neighborhoods to connect diverse groups while keeping it local.

    Tiens, Front Porch (Vermont) me fait penser aux raisons du succès de Biblio-fr dans les années 1990-2000

    Facebook is opaque about how it addresses harmful content and how its algorithms are designed. Content is posted immediately. With 4.75 billion posts shared daily it is impossible to track and remove users who are engaged in selling drugs, child pornography, and spreading misinformation. On Front Porch, posts are first reviewed by paid human moderators and then posted. If someone behaves badly, such as writing insults about a neighbor, that person is contacted and the guidelines are explained: Neighbors can disagree with something someone has posted and voice their opinion, but personal attacks are not allowed. The design of Front Porch prevents illegal activities from being posted. It may be that what works for many towns across Vermont may not be the best design for those in Nevada or New York City, but this type of locally based platform could be modified to accommodate different community values.

    Third places are places outside of our homes and workplaces that provide essential neutral places where we can relax, interact with friends and strangers and enjoy ourselves. Ray Oldenburg first described third places decades ago, at a time when people were moving to the suburbs and third places were disappearing. These informal community gathering places provide a sense of belonging and connection that can strengthen community ties. Libraries, gyms, and cafes can be accessible to everyone and conversation and community building, rather than solely pursuing commerce, are top priorities.

    Sociologist Eric Klinenberg’s book Palaces for the People, traces the importance of public squares throughout history. These “palaces” can offer neutral spaces where everyone is welcome. Klinenberg argues that the future of democratic society rests on developing shared values and shared spaces. These spaces provide connections where people can linger and make friends across group lines and are intentionally designed to promote socialization and connection.

    Tech companies maintain that they cannot moderate online communities because that would jeopardize our right to free speech and because there is simply too much content flying across these networks to track. Both these issues are false flags. We now know that the core infrastructure of these platforms is intentionally designed to amplify vitriol and misinformation because this increases engagement, keeps us online longer, and provides tech companies with billions of dollars from ad revenue. It doesn’t have to be this way.

    #Espaces_publics #Médias_sociaux #relations #Bien_être

  • USA-Brésil : corruption, évangélisme et réseaux sociaux | Le Club
    https://blogs.mediapart.fr/dominique-g-boullier/blog/100123/usa-bresil-corruption-evangelisme-et-reseaux-sociaux

    Franchement, cet article est excellent, et pose de réels problèmes, bien loin des réflexions rengaines sur la crise démocratique.

    Le mimétisme de l’opération de Brasilia par rapport à l’assaut du Capitole n’a échappé à personne. Les sources de telles attaques contre les institutions démocratiques sont même identiques : la corruption, le fondamentalisme évangéliste, et la puissance des réseaux sociaux. Trois menaces fondamentales pour les démocraties que l’on retrouve aussi à l’œuvre dans les dictatures.

    #Démocratie #Corruption #Fondamentalisme_religieux #Laicité
    #Médias_sociaux

  • Tech Trade Group Sues California to Halt Children’s Online Safety Law - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2022/12/14/technology/netchoice-lawsuit-children-online-safety.html

    Ah le beau quarteron d’hypocrites...

    By Natasha Singer

    Natasha Singer, a technology reporter at The New York Times, has covered children’s online privacy since 2012.
    Dec. 14, 2022

    A tech industry trade association sued the state of California on Wednesday in an effort to halt a new children’s online safety law, a legal challenge that comes at a moment of intensified public concern over the risks that content on popular platforms like Instagram and TikTok could pose to younger users.

    The new law, called the California Age-Appropriate Design Code Act, will require many online services to install sweeping safeguards for minors, including protecting children from potentially harmful content and turning off friend-finder features that could enable adult strangers to contact young people. Gov. Gavin Newsom signed the children’s online safety bill, the first of its kind in the nation, into law in September.

    The trade association, called NetChoice, is suing to block the law before it is scheduled to take effect in 2024. The trade group’s members include Amazon; Pinterest; TikTok; Google, which owns YouTube; and Meta, the parent company of Facebook and Instagram.

    In a legal complaint filed in the U.S. District Court for the Northern District of California, NetChoice said the legislation would require online services to act as content censors, violating constitutional protections for free speech. The group also argued that the law would harm minors and others by hindering their access to free and open online resources.

    The law “presses companies to serve as roving censors of speech on the internet,” the NetChoice complaint said. “Such over-moderation,” it added, “will restrict the availability of information for users of all ages and stifle important resources, particularly for vulnerable youth who rely on the internet for lifesaving information.”

    The British rules require online services that are likely to have minors as users to prioritize children’s safety. In practice, that means many popular social media and video game platforms must turn on the highest privacy settings for younger users in Britain. They must also turn off certain features that could prod children into staying online for hours on end, such as autoplay — videos that automatically play one after another.

    Last year, as the British rules were poised to take effect, Google, Instagram, Pinterest, TikTok, Snap, YouTube and others introduced new safeguards for younger users worldwide. YouTube, for instance, turned off default video autoplay for minors.

    The California rules similarly require online services to turn off features like video autoplay for children.

    In response to a question from a reporter about why the group wanted to block the California law when many of its members were already complying with similar British rules, NetChoice said that the state law was unconstitutional under the First Amendment.

    “Although the U.K. has a similar law on the books, it has neither a First Amendment nor a long tradition of protecting online speech,” said Chris Marchese, NetChoice’s counsel.

    #Protection_enfants #Médias_sociaux #Californie