• Sortie du livre “n’étudiez pas les pauvres et les sans-pouvoirs, tout ce que vous direz sera utilisé contre elleux”
    https://www.infolibertaire.net/sortie-du-livre-netudiez-pas-les-pauvres-et-les-sans-pouvoirs-tout-c

    On a fabriqué un livre après avoir décanter un long texte pendant 8 ans. Voici un article qui synthétise quelques aspects présents dans le livre. Le livre est à prix libre, incluant la gratuité. A la fin de l’article, y a la liste des lieux où en trouver, et aussi le pdf à télécharger.

    Sommaire
    Pourquoi ce livre :
    Les gens qui ne veulent pas, iels peuvent dire non
    Ça peut être intéressant pour nous, pour notre minorité, pour nos luttes
    Si iel déconne y aura des gens pour lui dire
    Pour finir
    Pourquoi ce livre :

    En février 2017, on découvre la #thèse d’une personne de notre milieu qui décrit sous toutes les coutures nos vies dans un récit “ethnographique”. On lui avait pourtant dit non, ou plutôt les gens qui savaient avaient pu lui formuler un refus. Le contenu est nul, pas intéressant, accumule les clichés oppressifs. Il est de plus dangereux en ce qu’il divulgue de nos modes d’organisations, de nos points faibles et de nos histoires personnelles, malgré une soi-disant anonymisation.

    En en discutant, on s’est vite rendu compte que ce n’est pas la première fois que ça arrive, que des #chercheur.se.s dans des cercles #militants et/ou minoritaires ont déjà utilisé leurs camarades comme “terrain”. On nous a parlé d’une personne dans les squats à Marseille, de personnes à la ZAD de NDDL, dans des festivals, dans des lieux refuges pour personnes exilées… le point commun étant que toutes ces personnes n’ont jamais fait lire leur taf aux personnes étudiées et ont tenté de cacher ce qu’elles avaient produit.

    Comment ça a pu arriver ? Comment faire pour que ça n’arrive plus ? Pourquoi diffuser encore des appels à participer à des recherches sur les personnes ou groupes minorisés (trans, racisé.es, migrant.es etc…) ? A qui ça sert ? Pourquoi pense-t-on qu’on a quelque chose à y gagner ?

    Le but de ce livre est de comprendre les mécanismes qui peuvent nous amener à laisser des chercheur.ses faire des recherches au sein des luttes et/ou des minorités, et de nous donner des outils pour les combattre. La thèse de T. n’étant qu’un exemple de ce qu’il peut se passer, il permet de comprendre pourquoi ces recherches sont, au mieux inutiles, au pire dangereuses.

    #recherche

  • Un culte du chef ? - Culture militaire et verticalité organisationnelle au #front_national | Par #Félicien_Faury et Guillaume Letourneur, Revue française de science politique, 2020/3
    https://shs.cairn.info/revue-francaise-de-science-politique-2020-3-page-399

    Au total, ce sont 15 % des responsables départementaux du #FN mariniste qui ont évolué à titre personnel dans le giron de l’institution #militaire. Comme par le passé, le monde militaire fait ainsi résolument partie des milieux surreprésentés au FN.

    [...]

    Ces récits témoignent du sentiment, chez ces anciens militaires, qu’il existe une profonde cohérence entre le monde militaire et l’institution frontiste. Le réinvestissement des capitaux (et de l’illusio qui les accompagne) de l’un vers l’autre apparaît relativement peu coûteux du fait de leur « certification interne  » au sein de l’organisation partisane. Cette facilité de recyclage des appétences et compétences d’un univers à l’autre renforce dès lors le recrutement partisan dans les milieux militaires. Un tel recrutement est par ailleurs rendu concrètement possible du fait d’une continuité des #sociabilités et des pratiques extra-politiques : les enquêtés mentionnent ainsi régulièrement la fréquentation de stands de tir, la participation à des dispositifs locaux orientés vers la sécurité (« Voisins vigilants ») ou des engagements communs dans des associations patriotiques. En Mayenne, par exemple, l’Union nationale des parachutistes, considérée par ses membres comme « non-politique », est présidée par Jean Y., un responsable départemental du FN, et peut en certaines occasions se constituer en relais vers le parti et offrir ainsi un vivier de #militants et de candidats en vue d’échéances électorales locales.

    [...]

    Supports d’exemplarités politiques et morales, objets de rétributions partisanes, les militaires sont ainsi en bonne position pour contribuer à façonner et à exprimer les normes culturelles dominantes du parti, partagées au-delà de ce seul groupe professionnel. Les illustrations sont nombreuses. S’agissant par exemple du système de récompenses partisanes, la décoration interne de la « flamme d’honneur » emprunte largement au décorum militaire, avec quatre grades et un « conseil de la flamme » à l’image d’une chancellerie. De même, les rassemblements militants sont fortement marqués par la symbolique empruntée à l’armée, avec des codes vestimentaires spécifiques, où certains militants exhibent des symboles explicitement militaires (bérets, tee-shirts, médailles) sans faire l’objet de réprobations. Le chant de l’hymne national La Marseillaise y occupe également une place centrale et revêt une connotation particulièrement patriotique et militarisée au FN, observable notamment dans la posture des corps (tous les militants se lèvent, se tiennent droit, chantent fort). Enfin, la communication partisane, au niveau national comme au niveau local, présente un soutien quasi systématique aux forces militaires, à la fois par stratégie d’entretien d’une base électorale – du fait de la surreprésentation de ces catégories dans l’électorat frontiste – et par volonté d’affirmation d’une ligne politique orientée vers les thématiques de l’ordre et de la sécurité. La culture militaire résonne également avec l’#idéologie nationaliste du parti, le travail des professionnels de l’ordre étant présenté comme d’autant plus indispensable et admirable qu’il fait écho à la défense de l’intégrité nationale et au combat contre le terrorisme. Ainsi, qu’il s’agisse des modes de hiérarchisation partisane, des moments de cohésion militante ou des thématiques de propagande électorale, l’univers militaire apparaît omniprésent dans la structuration et la vie quotidienne du #parti.

    [...]

    Si l’univers militaire imprègne tous les pans de l’organisation frontiste (du recrutement militant à l’idéologie), il fonctionne également comme mode de légitimation de sa culture organisationnelle. La structure pyramidale du parti trouve ainsi ses conditions de possibilité dans les dispositions et sensibilités de ses membres, pour lesquels la verticalité du commandement politique et la centralité du chef sont largement acceptées – rendant dès lors très difficile toute critique interne de ce fonctionnement. Grammaire discursive, la culture militaire fonctionne ainsi plus spécifiquement comme « grammaire disciplinaire  » dominante au FN, légitimant le mode hiérarchique de son organisation. La démonstration se concentrera sur trois aspects caractéristiques de la culture organisationnelle du FN : la verticalité et le centralisme du fonctionnement militant ; la faible propension aux pratiques délibératives ; la résolution des conflits internes par l’exclusion ou la défection.

    [...]

    L’examen des dispositions socioculturelles des militants permet ainsi d’expliquer comment les règles objectivées d’un parti sont entretenues, justifiées et « motivées  », et de ce fait débouchent sur des pratiques effectives. Or un des symptômes de la prégnance de la culture militaire est la manifestation parmi les adhérents au FN de croyances fortement positives à l’égard des fonctionnements hiérarchiques. Ceci correspond à ce que l’on sait par ailleurs des membres du « cercle des sympathisants » du FN – dont une étude avait montré leur rejet de principe d’une « société sans #chef ». Mais s’agissant des militants, le point qui nous semble ici important est que ces inclinations à la hiérarchie ne valent pas seulement pour « la société », mais aussi pour le parti lui-même. Ces visions du monde semblent donc constituer les « présupposés de base  » au fondement de la culture organisationnelle frontiste, légitimant sa structure hiérarchique.

  • Palestine  : la politique de Révolution permanente , entre mensonges et opportunisme

    Dans un article du 2 juin, intitulé  : «  Feinte et orthodoxie, à nouveau sur #LutteOuvrière, la #Palestine et la #question-nationale  », #RévolutionPermanente (RP) nous a interpellés sur notre position concernant la guerre à Gaza, voulant «  préciser le débat entamé en octobre dernier  » dans une précédente publication. Le débat entre #MilitantsRévolutionnaires, se réclamant du #Trotskysme, nous semble nécessaire et indispensable. Mais encore faut-il qu’il soit mené avec honnêteté. Or l’article de RP est parsemé de sous-entendus et d’amalgames malhonnêtes, quand ce ne sont pas purement et simplement des inventions.

    Ainsi ses auteurs y assimilent notre position sur la Palestine, ainsi d’ailleurs que celle sur la Nouvelle-Calédonie, à du bordiguisme, un courant d’ultragauche héritier du dirigeant communiste Amadeo Bordiga. Ce jugement ne nous semble pas du tout justifié, mais de toute façon il serait bien difficile de le discuter sérieusement. En effet, notre «  bordiguisme  » s’expliquerait par le fait que nous aurions «  entretenu des rapports idéologiques, politiques et organisationnels  » avec ce courant. Lesquels  ? Pour en savoir plus, le lecteur doit se contenter d’une note en fin d’article, évoquant le groupe italien Lotta comunista. Nous avons certes des contacts avec ce groupe, qui d’ailleurs refuse d’être qualifié de bordiguiste, comme avec d’autres organisations d’extrême gauche. Nous avons même des rapports politiques avec des militants de RP, notamment à l’occasion de la préparation de notre fête annuelle à laquelle ils sont invités à y tenir un stand et à animer un forum… sans que pour autant cela influence en quoi que ce soit notre politique  !

    La malhonnêteté devient proprement ridicule quand, poursuivant dans le même registre, RP ajoute que nos positions seraient «  héritées des apports idéologiques ou de cadres venant de courants gauchistes comme Socialisme ou Barbarie1 qui ont nourri la presse de VO puis de LO  ». Il suffit de rappeler que si des militants ont rejoint le groupe Voix ouvrière, ancêtre de Lutte ouvrière, en quittant Socialisme ou barbarie, c’est précisément parce qu’ils avaient alors été gagnés au trotskysme.
    Enfin, on peut relever que les camarades de RP s’étonnent que nous ayons pu «  compagnonner  » avec la LCR, «  allant jusqu’à faire des cellules communes  », malgré d’importantes divergences. Venant de militants, qui jusqu’en 2021 animaient une tendance, le Courant communiste révolutionnaire, au sein du NPA dont ils ne cessaient de critiquer la politique, cela ne manque pas de piquant…

    Nous avons toujours en effet cherché à nouer des relations avec d’autres organisations trotskystes, tout en continuant à discuter sans concessions de nos différences. Cela a pu prendre des formes variées selon les époques et les contextes politiques. Au début des années 1980, nous avons d’ailleurs eu des «  rapports étroits  », pour reprendre une formule employée par un militant de RP, avec la LIT (Ligue internationale des travailleurs), une organisation du courant moréniste (du nom de son fondateur Nahuel Moreno), présent surtout en Amérique latine et principalement en Argentine, dont sont issus les militants qui ont donné naissance à RP. Nous avions alors proposé des échanges de militants entre nos organisations de façon à mieux nous connaître et enrichir les uns et les autres notre expérience politique. Mais les dirigeants de la LIT ont mis fin rapidement à notre «  compagnonnage  », quand ils ont compris qu’ils ne parviendraient pas à nous intégrer dans un regroupement concurrent de ceux des autres organisations trotskystes, ce qui semblait être leur seul objectif. En se livrant à des amalgames grossiers et malhonnêtes, les auteurs de l’article de RP s’inscrivent bien de ce point de vue dans la continuité politique des morénistes de cette époque.

    Pour autant, nous tenons à répondre aux critiques politiques formulées dans l’article de RP, car nous pensons que cela peut être profitable à ceux qui sont honnêtement préoccupés par l’évolution actuelle de la situation au Moyen-Orient et légitimement révoltés par le sort des Palestiniens, victimes d’un massacre à grande échelle mené par l’armée israélienne.

    Choisir un «  camp militaire  »… ou s’aligner derrière le Hamas

    RP nous reproche de renvoyer dos à dos l’État d’Israël et les Palestiniens car nous nous refuserions à «  choisir un camp militaire  ». Que signifie donc une telle formule  ? Depuis le 7 octobre 2023, dans nos publications, notre hebdomadaire, nos éditoriaux distribués devant plusieurs centaines d’entreprises – tous ceux du mois d’octobre et bien d’autres par la suite – nous avons dénoncé le terrorisme de l’État israélien à l’égard des Palestiniens, les massacres auxquels se livre son armée à Gaza, la négation des droits des Palestiniens à une existence nationale, la politique d’oppression et de spoliation de l’État d’Israël depuis sa création et son rôle de gendarme de l’ordre impérialiste au Moyen-Orient qui lui vaut un soutien indéfectible des grandes puissances, en premier lieu des États-Unis.

    Nous avons donc bien choisi un camp, mais qui est d’abord un camp politique  : nous sommes inconditionnellement solidaires du peuple palestinien face à l’oppression qu’il subit. Mais cette solidarité avec un peuple opprimé n’implique pas nécessairement l’approbation des politiques et des choix des organisations qui prétendent le représenter, surtout s’agissant en l’occurrence d’organisations nationalistes bourgeoises  ! Nous ne sommes pas solidaires du Hamas, de sa politique, de ses méthodes et en particulier de sa politique militaire telle qu’elle a été illustrée par son offensive du 7 octobre.

    L’argument souvent avancé est que, par cette attaque, le Hamas a remis sur le devant de la scène la question palestinienne que les dirigeants israéliens et leurs alliés avaient réussi depuis des années à faire oublier. Si c’est vrai, cela a été de la façon la pire qui soit. Les dirigeants de l’organisation islamiste savaient fort bien que cette attaque, en frappant de façon spectaculaire la population israélienne, aussi bien des civils que des militaires, susciterait inévitablement une réaction militaire de grande ampleur de l’armée israélienne, avec des conséquences dramatiques pour la population palestinienne. De plus, elle allait permettre à Netanyahou et à son gouvernement d’extrême droite de miser sur la réaction de la population israélienne pour lui imposer leurs choix et créer autour d’eux une véritable union sacrée. Ainsi les dirigeants israéliens ont pu bombarder et détruire complètement Gaza, causant la mort de plus de 40 000 Palestiniens, en bénéficiant, au moins dans les premiers mois de la guerre, d’un soutien populaire qu’ils avaient perdu à la veille du 7 octobre.

    Mais de son côté aussi, le Hamas voulait contraindre les Palestiniens à serrer les rangs derrière lui face à la violence meurtrière de l’armée israélienne. De sa part, il s’agit d’une tactique constante, appliquée bien avant le 7 octobre, visant à démontrer qu’il est la seule organisation combattante digne de représenter les Palestiniens et que, pour eux, se ranger derrière sa direction est la seule option possible. Des révolutionnaires prolétariens ne peuvent être solidaires de cette politique qui aboutit à creuser toujours plus le fossé de sang entre les deux peuples, à les dresser l’un contre l’autre et permet aux nationalistes les plus extrémistes des deux camps d’assurer leur emprise sur leurs populations.

    En fait, le choix d’un «  camp militaire  » dans le conflit actuel, tel que le fait RP en identifiant le Hamas à la «  résistance militaire  » des Palestiniens, n’est qu’une façon honteuse de se ranger derrière la politique de cette organisation, sans vouloir l’avouer clairement. Quand RP prétend défendre l’indépendance politique du prolétariat, son auto-organisation, ce ne sont alors plus que des phrases creuses, vidées de tout sens.

    L’exemple de la guerre israélo-arabe de 1973, et de bien d’autres

    Pour justifier son soutien au Hamas, RP multiplie les citations de Lénine et de Trotsky, qui soulignaient invariablement la nécessité, pour les révolutionnaires, de se placer clairement dans le camp des nations opprimées, position que nous approuvons pleinement. RP croit même pouvoir nous opposer la position que nous avions prise lors de la guerre du Kippour, opposant les États arabes à Israël, citant un extrait d’un article publié le 1er novembre 1973 (Lutte de classe n° 14)  : «  Si les révolutionnaires prolétariens doivent être résolument pour la victoire des États arabes parce qu’une victoire d’Israël renforcerait la domination impérialiste au Proche-Orient, ils ne doivent pas pour autant laisser croire que la lutte anti-impérialiste passe par la guerre contre Israël et qu’elle peut être menée par les bourgeoisies arabes.  ». RP estime que nous avions ainsi choisi clairement un camp, alors que nous ne le ferions pas aujourd’hui.

    Ce qui échappe visiblement à RP est que le principe de se placer dans le camp de la nation opprimée doit se traduire par des prises de position politiques concrètes qui dépendent évidemment de la situation à laquelle on fait face. Une guerre entre le Maroc et la France à laquelle fait allusion Lénine, la guerre sino-japonaise dont parle Trotsky, la guerre israélo-arabe de 1973 et la guerre à Gaza, sont autant de situations différentes qui requièrent chaque fois une analyse. Mais justement, tout en multipliant les citations, RP évite soigneusement d’appliquer le raisonnement qu’elles contiennent à la guerre actuelle.

    Ainsi, que la situation politique au Moyen-Orient ne soit pas la même en 1973 et en 2024, cinquante après, ne compte visiblement pas pour ces camarades. Il n’est donc pas inutile de rappeler le contexte. Dans la guerre de 1973, il y avait d’un côté l’État israélien, soutenu par les États-Unis qui organisaient un pont aérien pour lui livrer les armes dont il avait besoin, et de l’autre l’Égypte et la Syrie, dont les dirigeants cherchaient encore, à l’époque, à desserrer l’emprise de l’impérialisme et entretenaient pour cela des liens avec l’Union soviétique. Comme nous l’avons alors écrit, le prolétariat n’était pas représenté avec sa bannière dans ce conflit, mais l’impérialisme, lui, était clairement dans le camp d’Israël.

    Nous affirmions donc en effet que les révolutionnaires ne pouvaient pas rester neutres dans cette guerre, mais nous ajoutions aussi  : «  En développant le nationalisme dans les deux camps, en enchaînant au travers de l’union sacrée les prolétariats arabe et juif à leur propre bourgeoisie, la guerre ne fait qu’obscurcir les problèmes et éloigner les véritables solutions.

    C’est pourquoi un alignement pur et simple des révolutionnaires sur les dirigeants arabes […] serait une autre façon, tout aussi radicale, de trahir l’internationalisme. La tâche d’organiser le prolétariat, de lui montrer que si, dans la guerre actuelle, l’impérialisme est l’ennemi principal, la bourgeoisie nationale est aussi un ennemi fondamental, un obstacle permanent sur le chemin de la véritable émancipation, la dénonciation de tous les crimes, de la politique de classe antiouvrière des dirigeants arabes, font partie des objectifs immédiats des révolutionnaires prolétariens.  »

    Aujourd’hui, la configuration politique du Moyen-Orient a notablement changé, mais en pire. Tout d’abord, les dirigeants des États arabes ne font plus mine de contester la domination de l’impérialisme et agissent en complicité plus ou moins ouverte avec ceux d’Israël. Les dirigeants de l’OLP eux-mêmes ont pu démontrer à la tête de l’Autorité palestinienne qu’ils pouvaient être des interlocuteurs responsables vis-à-vis des grandes puissances et qu’ils pouvaient accepter de collaborer avec l’armée israélienne dans les tâches de répression des mobilisations populaires dans les territoires occupés. Quant au Hamas, cette organisation islamiste réactionnaire a eu le temps de montrer, en dirigeant le territoire de Gaza pendant 17 ans, qu’elle était elle aussi capable de mettre en place une police et des prisons pour mettre au pas les Palestiniens.

    À quelles conclusions aboutissent les camarades de RP en comparant nos positions de 1973 et celles d’aujourd’hui  ? On ne le saura pas, car ils ne le disent pas clairement. Et quelle issue peut-on souhaiter au conflit actuel  ? Le Hamas sait parfaitement qu’il ne peut pas vaincre militairement l’État israélien, et ce n’est d’ailleurs pas son objectif. Tout comme l’OLP avant lui, il cherche à se faire reconnaître comme un interlocuteur par les grandes puissances et à obtenir qu’elles lui reconnaissent le droit de diriger un État palestinien dans le cadre du système impérialiste, même réduit à un territoire aussi limité que celui de la Cisjordanie et de Gaza.

    Ainsi, même une victoire ou un succès militaire du Hamas aboutiraient tout au plus à imposer à Israël la «  solution à deux États  » prônée en paroles par l’ONU et les dirigeants des grandes puissances. Cela satisferait sans doute partiellement la bourgeoisie palestinienne représentée par l’OLP et le Hamas, avide de pouvoir gérer sans entraves son propre État. Pour la population et pour la classe ouvrière palestiniennes elles-mêmes, cela pourrait être un répit dans la guerre. Il serait tempéré cependant, non seulement parce que ce ne serait pas la fin de l’exploitation, mais aussi parce qu’elles auraient à subir un pouvoir politique certes autochtone mais réactionnaire, dictatorial et qui ne satisferait que bien incomplètement même leurs simples aspirations nationales.

    Alors on peut bien sûr dire aujourd’hui que l’on souhaite la victoire militaire des Palestiniens contre l’armée israélienne, mais se contenter d’une telle proclamation revient à se boucher les yeux devant la situation réelle. Pire, c’est se refuser à indiquer une issue politique au prolétariat palestinien, mais aussi à celui d’Israël et du Moyen-Orient, face aux conflits imbriqués et à l’impasse dans laquelle s’enfonce toute la région.

    Aux perspectives étroitement nationalistes d’une petite bourgeoisie palestinienne qui revendique d’avoir dans le Moyen-Orient dominé par l’impérialisme la petite place que celui-ci voudra bien lui reconnaître, les révolutionnaires doivent opposer celles de la lutte du prolétariat, dans la région et à l’échelle internationale, pour renverser l’impérialisme. C’est la seule perspective qui peut conduire à mettre fin à toutes les formes d’oppression, y compris nationales. Les organisations nationalistes, toutes variantes confondues, ne peuvent que conduire les opprimés dans une impasse et constituent un obstacle dans la voie de leur émancipation. Cela est encore plus vrai dans la situation du Moyen-Orient, morcelé par une politique impérialiste qui a fait obstacle au développement national pour toute une série de bourgeoisies, non seulement palestinienne mais aussi par exemple kurde et qui en a limité bien d’autres. La dénonciation des limites de ce nationalisme, dans une époque où son avenir est de plus en plus bouché, constitue donc bien aujourd’hui comme en 1973, une composante essentielle de la politique des révolutionnaires prolétariens.

    Quand la théorie de la révolution permanente est utilisée pour justifier l’opportunisme

    En écrivant que nous tournerions le dos à la théorie de la révolution permanente, RP s’inscrit dans la tradition de tous ceux qui, au sein du mouvement trotskyste international, ont utilisé cette formule pour justifier leur suivisme vis-à-vis des mouvements nationalistes, dans la période des années 1950-1960, alors que des mobilisations ­anti-coloniales et anti-impérialistes se produisaient dans de nombreux pays.

    Trotsky a élaboré la théorie de la révolution permanente pour discuter des tâches du prolétariat dans les pays arriérés2, désignant ainsi, sans aucun jugement de valeur, des pays tombés sous la domination de puissances impérialistes et qui ont vu leur développement économique entravé. Le prolétariat de ces pays serait contraint, concluait Trotsky dans le Programme de transition, «  de combiner la lutte pour les tâches les plus élémentaires de l’indépendance nationale et de la démocratie bourgeoise avec la lutte socialiste contre l’impérialisme mondial  ». Et Trotsky de conclure  : «  Cependant, la direction générale du développement révolutionnaire peut être déterminée par la formule de la RÉVOLUTION PERMANENTE, dans le sens qui a été définitivement donné à cette formule par trois révolutions en Russie (1905, février 1917, octobre 1917).  »

    Trotsky cherchait ainsi à armer politiquement des militants révolutionnaires dans leur lutte pour arracher le prolétariat à l’influence politique des organisations bourgeoises afin que celui-ci soit capable de prendre la tête de la mobilisation révolutionnaire et de conquérir le pouvoir. Cet objectif implique que les militants révolutionnaires combattent fermement et avec intransigeance la politique et les méthodes de ces organisations nationalistes en leur opposant la perspective de la révolution prolétarienne. Nous n’avons pas les moyens de peser sur le cours des événements au Moyen-Orient, mais nous pouvons au moins défendre cette perspective, dans nos publications et lors de nos interventions, notamment à l’occasion des manifestations de solidarité avec les Palestiniens qui ont eu lieu ces derniers mois.
    La politique des révolutionnaires dans les manifestations de solidarité avec Gaza

    Contrairement à ce que prétend RP, nous n’avons pas fait preuve «  d’abstentionnisme  » vis-à-vis de ces manifestations. Les militants de LO y ont participé en tant que communistes révolutionnaires, arborant d’ailleurs le drapeau rouge, celui de la classe ouvrière internationale et non le drapeau national palestinien, à l’inverse de RP. En effet, dans tous ces rassemblements et lors de nos prises de parole, nous tenons à nous démarquer des organisations nationalistes.

    L’opportunisme dont RP fait preuve par rapport aux initiateurs de ces manifestations n’a rien de nouveau. La politique de leur courant politique a toujours consisté à chercher à accrocher leur wagon à d’autres courants semblant avoir le vent en poupe. Cela les amène à peindre en rouge ces mobilisations, à surestimer leur importance et même à y voir «  toute une génération en train de s’approprier les drapeaux de la solidarité internationaliste  ».

    Malheureusement, ces manifestations n’ont entraîné qu’une fraction très minoritaire de la jeunesse, en particulier en France où elles n’ont jamais atteint un niveau de mobilisation comparable à celui des États-Unis. Mais s’il est vrai que leurs participants ou certains d’entre eux ont voulu manifester une «  solidarité internationaliste  », l’alignement de RP et d’autres sur la politique des organisations nationalistes ne les y aura certainement pas aidés. Cela devrait pourtant être la tâche de militants se réclamant du trotskysme.

    RP nous reproche de percevoir «  la situation uniquement au prisme du recul extrême du mouvement ouvrier et de l’exacerbation du militarisme et des rivalités entre États  ». Il s’agit pourtant d’une réalité, mais selon nous, ce n’est pas être pessimiste que de constater que les révolutionnaires doivent militer dans une situation de recul qui s’aggrave et menace de déboucher sur une généralisation des guerres. C’est seulement chercher à avoir la lucidité nécessaire pour des militants qui se préoccupent de connaître la réalité des rapports de force.

    Cela ne nous conduit pas à être «  attentistes  », pour reprendre l’expression de RP. Nous pensons au contraire que, dans cette période où le capitalisme démontre plus que jamais sa faillite, les militants révolutionnaires doivent redoubler d’efforts pour construire le parti communiste révolutionnaire et l’Internationale dont la classe ouvrière aura besoin pour renverser la bourgeoisie et son système. Le faire sur des bases politiques justes est indispensable pour aider à avoir une claire conscience des tâches qui en découlent pour ceux qui veulent lutter contre ce système, en France, au Moyen-Orient et dans le monde entier.

    https://www.lutte-ouvriere.org/mensuel/article/palestine-politique-revolution-permanente-entre-mensonges-opportunis

  • Caricatural, ultra-politisé : le grand n’importe quoi du nouveau #musée_d'Histoire de #Lyon

    Nous avons visité la nouvelle #exposition_permanente du #musée niché dans le vieux Lyon : un parcours déroutant, regorgeant de lacunes, défendant une vision de l’#histoire_engagée et surtout trompeuse.

    Le jour de notre visite, un dossier de presse le martèle, en #écriture_inclusive : le nouveau parcours du musée d’Histoire de Lyon, qui achevait samedi 2 décembre une réorganisation commencée en 2019, a été « co-construit », aussi bien avec des « expert.es » que des témoins et… « témouines », citoyens anonymes de Lyon. Une des conceptrices du musée le détaille : « On est allé en ville, on a posé des questions aux passants, à des jeunes qui faisaient du skate pour leur demander leur récit de la ville ». Un postulat de départ qui fait sourire autant qu’il inquiète et augure du sentiment qu’on éprouvera pendant toute la visite.

    Celle-ci tient par-dessus tout à s’éloigner de la si décriée approche chronologique. Une première salle « questionne » donc la ville, exposant pêle-mêle des objets touristiques ou sportifs récents (maillot de foot), sans enseignement apparent. Il faudra s’y faire : l’histoire n’est pas vraiment au centre du musée d’histoire. La fondation de la ville est évoquée au détour d’un panneau sur lequel un Lyonnais de l’Antiquité exhibe sa… Rolex. Une farce assumée par le musée, dont les guides nous préviennent que les anachronismes fleuriront tout au long des salles. On se mettrait à rire si le musée n’était pas destiné aux enfants aussi bien qu’aux adultes, avec la confusion que ces erreurs assumées entraîneront chez les premiers.
    L’homme blanc quasi absent de... l’industrie lyonnaise

    Les salles, justement, sont magnifiques dans cet hôtel de Gadagne, bâti au XVIe siècle. Mais l’architecture des lieux ne semble pas devoir nous intéresser : un tout petit cartel pour présenter une cheminée monumentale, puis plus rien. Les objets historiques sont rares et s’effacent au profit de montages photographiques et de récits (tous en écriture inclusive bien sûr) de quatre personnages fictifs censés raconter la ville : trois femmes nées à différents siècles, et Saïd, ouvrier devenu bénévole associatif. À l’étage suivant, une pirogue-vivier datée de 1540 trône quand même, dans une ambiance bleutée : c’est la partie consacrée au Rhône et à la Saône. Quelques (beaux) tableaux figurant des scènes de vie des deux fleuves sont exposés... à quelques centimètres du sol : cette seconde partie est dédiée aux enfants de cinq ans et l’on apprend que deux groupes de maternelle ont été consultés pour la concevoir. Des jeux ont été élaborés avec eux, « sans mauvaise réponse pour ne pas être moralisateurs » et parce que le musée est un avant tout un lieu d’amusement. Nous commençons à le croire.

    La suite de l’exposition permanente, qui aborde le sujet de l’industrie lyonnaise, prend toutefois un tour nettement plus désagréable, voire odieux. Voyons bien ce que nous voyons : une absence quasi totale de référence aux ouvriers masculins et blancs. Un métier à tisser inanimé constitue la seule preuve tangible de l’existence des canuts et une salopette vide accrochée au mur figure le prolétariat du XXe siècle. Une véritable provocation car les ouvrières sont elles bien mises en avant, et surtout les travailleurs immigrés. Le directeur, Xavier de La Selle, avait prévenu : « Le concept de Lyonnais de souche n’a aucun sens. » Un visiteur manquant de recul sortira de cette pièce convaincu que la ville n’a été construite que par le travail de femmes et de maghrébins. Le prisme social de l’histoire aurait pu présenter ici un réel intérêt : il est manipulé pour servir une vision politique qu’on ne peut qualifier autrement que de délirante.

    Et nous ne sommes pas au bout de ce délire : la dernière partie, celle qui vient d’être révélée au public, porte sur les « engagements » des Lyonnais. On entre ici dans un bric-à-brac stupéfiant, synthèse gauchiste assumée faisant de l’histoire politique de Lyon une sorte de grande convergence des luttes. Sur les murs et dans les vitrines, des nuages de mots à peu près tous synonymes de rébellion, des pancartes féministes, un haut-parleur, et même un objet sordide : un fait-tout utilisé par une avorteuse locale, célèbre semble-t-il, qui y stérilisait ses ustensiles médicaux mais y cuisait aussi ses pâtes. Le père Delorme, prêtre connu pour avoir organisé en 1983 une grande marche contre le racisme, est abondamment glorifié. Rappelons qu’en matière de religion, le musée ne nous a toujours pas expliqué pourquoi et quand fut construite la basilique de Fourvière ! L’autre référence au catholicisme dans la ville est celle du Sac de Lyon par les calvinistes, une œuvre de bois peint de 1565 décrivant des scènes de pillage, un bûcher d’objets liturgiques, des moines chassés. Son intérêt historique est toutefois anéanti par le commentaire de notre guide, qui n’y voit « pas du tout une scène violente ».

    Désacralisation du savoir

    À ce stade, le musée d’Histoire de Lyon réussit son pari : il n’est plus qu’un divertissement. On aborde une salle qui couvre à rebours la crise algérienne, la Seconde Guerre mondiale et enfin la Révolution. Cette dernière ne fait l’objet que d’un panneau succinct. Le musée est-il ennuyé de devoir évoquer plus en détail les tendances contre-révolutionnaires de Lyon ? À propos de Joseph Chalier, qui avait mis en place une dictature sanguinaire dans la ville avant d’être renversé par le peuple en 1793, un commentaire : « Certains l’ont considéré comme un martyr de la liberté. » L’homme avait commandé la première guillotine à Lyon et préconisait de l’installer sur le pont Morand afin que « les têtes tombent directement dans le Rhône »... Le principal historien consulté sur cette époque, Paul Chopelin, est entre autres fonctions président de la Société des études robespierristes. Enfin, une galerie des grandes figures de l’histoire lyonnaise conclut ce drôle de parcours. Miracle : il s’y trouve presque autant de femmes que d’hommes. Quitte à ce que la première conseillère municipale féminine y tienne la même place qu’Édouard Herriot, maire pendant près d’un demi-siècle. Pas de portrait de Raymond Barre en revanche, mais une lettre anonyme fièrement disposée, le qualifiant de « peu regretté [maire], qui de toute sa carrière s’est bien peu occupé du sort de ceux que son système économique met de côté ».

    Tirons un bilan positif : il n’est pas donné à tout amateur d’histoire d’expérimenter une telle distorsion, une telle désacralisation du savoir. Aux inventions « pédagogiques » en vogue, pour certaines réussies mais souvent inutiles, le musée d’histoire de Lyon ajoute un militantisme qui laisse pantois, et ignore des pans entiers de l’histoire lyonnaise, ne faisant qu’effleurer le reste. L’équipe du musée est certes enthousiaste, convaincue de bien faire, mais s’est méprise sur la notion d’engagement. Plus qu’une déception, pour une structure qui emploie 50 personnes (et exploite aussi un musée de la marionnette et de guignol, peut-être moins amusant) avec un budget annuel d’environ 3 millions d’euros. Son projet scientifique et culturel, validé par l’État, bénéficie du plein soutien de l’actuelle mairie : le maire Grégory Doucet (EELV) se dit ainsi « admiratif du travail colossal » des équipes du musée d’une ville « profondément humaine, tissée par les lumières du monde ». Un tissu, oui, mais pas vraiment de lumière.

    https://www.lefigaro.fr/histoire/mensonger-ultra-politise-le-grand-n-importe-quoi-du-nouveau-musee-d-histoir

    Mots-clé tirés de l’article et de la vidéo :
    #wokisme #woke #révolution_culturelle_woke #intersectionnalité #affaire_de_Grenoble #militantisme #militants_extrémistes #ségrégationnisme #séparatisme #pride_radicale #non-mixité #genre #panique_morale #anti-wokisme #universalisme #universités #culture #films #imaginaire #civilisation_occidentale #industrie_lyonnaise #woke-washing #engagement #père_Delorme #1983 #Marche_pour_l'égalité_et_contre_le_racisme #planning_familial #catholicisme #racisme_systémique #Sac_de_Lyon #divertissement #Joseph_Chalier #histoire #Paul_Chopelin #militantisme

    Les invité·es :

    1. #Nora_Bussigny, autrice de ce #livre :
    Les Nouveaux Inquisiteurs


    https://www.albin-michel.fr/les-nouveaux-inquisiteurs-9782226476951

    2. #Pierre_Valentin, auteur de ce livre :
    L’#idéologie_woke. Anatomie du wokisme


    https://www.fondapol.org/etude/lideologie-woke-1-anatomie-du-wokisme

    3. #Samuel_Fitoussi :
    https://www.wikiberal.org/wiki/Samuel_Fitoussi
    (et je découvre au même temps « wikilibéral »)
    –-> qui parle notamment du film #Barbie (min 18’30)

    https://www.fondapol.org/etude/lideologie-woke-1-anatomie-du-wokisme

  • Ces jeunes diplômés heureux dans les « big corpos » : « J’ai envie de gagner des sous, et je ne vais pas arrêter de faire ce que je fais pour aider la collectivité »
    https://www.lemonde.fr/campus/article/2023/12/04/ces-jeunes-diplomes-heureux-dans-les-big-corpos-j-ai-envie-de-gagner-des-sou

    Bien que conscients des enjeux environnementaux, une large partie des jeunes diplômés des grandes écoles intègrent des multinationales, préférant faire passer leurs ambitions professionnelles avant leur utilité sociale et écologique.

    (...) Sarah l’avoue : pour elle, « l’écologie passe quasiment au dernier plan », notamment derrière les questions d’inclusivité, auxquelles la jeune femme est plus sensible. Celle qui se définit comme « très corpo » (de l’anglais corporate, « esprit d’entreprise ») est loin d’être seule à faire passer ses ambitions professionnelles avant son utilité sociale et écologique. Il y a une continuité claire entre les valeurs de travail, les logiques managériales enseignées dans les écoles et l’orientation vers de grandes entreprises. Pierre, 22 ans et en stage de master dans une grande banque française, le concède : « Il y a beaucoup d’égoïsme aussi. J’ai envie de faire ma vie, de gagner des sous, et je ne vais pas arrêter de faire ce que je fais pour aider la collectivité, il faut être honnête. » Car c’est aussi dans ces grandes entreprises que le salaire à l’embauche est le plus important – en moyenne 38 184 euros en 2023, selon la CGE – et les perspectives d’évolution parfois mirifiques.

    https://archive.is/fDpcF

    crevures ordinaires d’élite

    #grandes_écoles #militants_de_l'économie #multinationales #écologie

    • Ah mais, ces gens-là ne raisonnent pas comme nous : pour elleux, privilégier la carrière, c’est aussi la possibilité de pouvoir se bunkeriser à l’abri des crises qui se profilent et dont nous avons déjà quelques avant-goûts. Sans déconner, pour se la jouer « résilience », il vaut mieux avoir du biscuit à bord. Et tant pis pour celleux qui sont resté·es dans le zodiac à la dérive et qui se dégonfle ...

    • Et pourtant gagner plein de sous et aider la collectivité ne seraient pas inconciliables selon les préceptes de l’altruisme efficace :

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Gagner_pour_donner

      Gagner pour donner (Earning to give en anglais) est employé pour signifier poursuivre délibérément une carrière bien rémunérée dans le but de donner une partie importante de son revenu, généralement en raison de sa conviction envers l’altruisme efficace.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Altruisme_efficace

      Une grande partie de la controverse sur l’altruisme efficace est en raison de l’idée qu’il peut être éthique de prendre une carrière à haut gain dans une industrie potentiellement contraire à l’éthique si cela permet de donner plus d’argent. [...].

    • Voilà voilà : ça s’appelle aussi le #charity_business et ça infuse dans l’opinion grâce à la théorie du #ruissellement chère à nos grands stratèges libertariens qui n’ont eu de cesse de démanteler l’état régalien depuis l’accession au pouvoir d’un certain Nicolas Sarkozy (mais il ne sort pas de nulle part non plus celui-là et, malheureusement, on a réussi à le cloner un peu partout au niveau européen et mondial).
      A propos de la fondation Bill & Melinda Gates pour ne citer que ces deux-là, bien que l’auteur mentionne également quelques beaux spécimens franco-centrés et tente de se raccrocher aux branches en prétendant que certaines organisations « philanthropo-capitalistes » sont des gens très bien comme il faut et qu’ils font « des choses formidables » :
      https://www.actes-sud.fr/node/67429

      Emblème de l’accumulation de richesses et géant de l’informatique, Bill Gates est devenu en quelques années une icône de la #philanthropie. Mais en réalité ses opérations philanthropiques s’apparentent à un outil au service des multinationales les plus nocives pour l’environnement, la santé et la justice sociale et parfois également au service des intérêts économiques de Bill Gates lui-même.
      Première publication sur ce sujet en France, ce livre en apporte la preuve en suivant, depuis leur source, les flux financiers qui alimentent les actions dites « caritatives » de la fondation Bill et Melinda Gates.

      Et le lien vers la vidéo sur Youtube, bien qu’elle eût été incrustée sur la page de chez Acte-Sud :
      https://www.youtube.com/watch?v=FBS6CYpTOhc

      #évitement_fiscal (pour rester poli et consensuel) ...

  • La Question d’Israël, Olivier Tonneau
    https://blogs.mediapart.fr/olivier-tonneau/blog/161023/la-question-disrael

    La violence qui s’abat sur Gaza appelle à une condamnation sans faille d’Israël. Elle suscite également pour l’Etat hébreu une haine qui exige, en revanche, d’être soumise à l’analyse.

    Ce texte mûrit depuis des années. J’aurais préféré ne pas l’écrire en des temps de fureur et de sang mais sans l’effroi de ces derniers jours, je ne m’y serais peut-être jamais décidé.
    Effroi devant les crimes du #Hamas : j’ai repris contact avec Noam, mon témoin de mariage perdu de vue depuis des années qui vit à Tel Aviv, pour m’assurer qu’il allait bien ainsi que ses proches. Effroi devant les cris de joie poussés par tout ce que mon fil Facebook compte d’ « #antisionistes », puis par le communiqué du #NPA accordant son soutien à la résistance palestinienne quelques moyens qu’elle choisisse – comme si la #guerre justifiait tout et qu’il n’existait pas de #crimes_de_guerre.
    Effroi, ensuite, face aux réactions des #médias français qui, refusant absolument toute contextualisation de ces crimes, préparaient idéologiquement l’acceptation de la répression qui s’annonçait. Effroi face à cette répression même, à la dévastation de #Gaza. Effroi d’entendre Netanyahou se vanter d’initier une opération punitive visant à marquer les esprits et les corps pour des décennies, puis son ministre qualifier les #Gazaouis d’animaux. Ainsi les crimes commis par le Hamas, que seule une mauvaise foi éhontée peut séparer des violences infligées par le gouvernement d’extrême-droite israélien aux #Palestiniens, servent de prétexte au durcissement de l’oppression qui les a engendrés. Effroi, enfin, face au concert d’approbation des puissances occidentales unanimes : les acteurs qui seuls auraient le pouvoir de ramener #Israël à la raison, qui d’ailleurs en ont la responsabilité morale pour avoir porté l’Etat Hébreu sur les fonts baptismaux, l’encouragent au contraire dans sa démence suicidaire.

    Je veux dans ce texte dire trois choses. Les deux premières tiennent en peu de mots. D’abord, ceux qui hurlent de joie face au #meurtre_de_civils ont perdu l’esprit. Je n’ose imaginer ce qui se passe dans celui de victimes d’une oppression soutenue ; quant aux #militants regardant tout cela de France, ils ont en revanche perdu toute mon estime. Cependant – c’est la deuxième chose – si la qualification des actes du #Hamas ne fait aucun doute, un crime s’analyse, même en droit, dans son contexte. Or si la responsabilité des agents est toujours engagée, elle ne délie nullement Israël de sa responsabilité écrasante dans la mise en œuvre d’occupations, de répressions, de violences propres à susciter la haine et la folie meurtrière. Qui plus est, Israël étant dans l’affaire la puissance dominante a seule les moyens de transformer son environnement. Le gouvernement Israélien est cause première de la folie meurtrière et premier responsable de l’accélération du cycle infernal. Qu’il y eût une troisième chose à dire, c’est ce qui m’est apparu en lisant dans un tweet de Louis Boyard : 
    « Il est hors de question que je me penche sur la question d’Israël (…). L’Etat d’Israël est une terre « volée » à la Palestine qu’ils le veuillent ou non ».

    Ce sont là propos parfaitement banals de la part des antisionistes d’aujourd’hui. Ils ont le mérite de dire crûment que la critique d’Israël, au-delà des actes barbares commis par son gouvernement, porte sur le fondement même de l’Etat hébreu dont on aurait tout dit une fois rappelé qu’il s’est fondé sur le « vol » d’une terre. Cette attitude est à mes yeux irresponsable et même choquante. Comment ne pas entendre l’écho assourdissant de la vieille « question juive » dans la formule « question d’Israël » ? Aussi l’enjeu principal de ce texte, qui exige un développement d’une certaine longueur, est cette question même.

    ... « la #colonisation travaille à déciviliser le #colonisateur, à l’abrutir au sens propre du mot, à le dégrader, à le réveiller aux instincts enfouis, à la convoitise, à la violence, à la #haine_raciale, au relativisme moral » (Aimé Césaire)

    ... « La référence permanente au génocide des Juifs d’Europe et l’omniprésence de ces terribles images fait que, si la réalité du rapport de forces rend impossible l’adoption des comportements des victimes juives, alors on adopte, inconsciemment ou en général, les comportements des massacreurs du peuple juif : on marque les Palestiniens sur les bras, on les fait courir nus, on les parque derrière des barbelés et des miradors, on s’est même servi pendant un cours moment de Bergers Allemands. » #Michel_Warschawski

    ... le gouvernement israélien ne fonde pas sa sécurité sur le désarmement du Hamas mais sur le traumatisme des Palestiniens dans leur ensemble, ces « animaux » auxquels on promet un châtiment qui rentrera dans l’histoire – comme s’il était temps de leur offrir, à eux aussi, l’impérissable souvenir d’un holocauste....

    ... « Encore une victoire comme celle-là et nous sommes perdus » (Ahron Bregman)

    ... si deux millions de pieds-noirs ont pu retraverser la Méditerranée, deux cent cinquante mille colons peuvent repasser la ligne verte : c’est une question de volonté politique.

    #toctoc #nationalisme #génocide #déshumanisation_de_l’autre #juifs #israéliens #Intifada #11_septembre_2001 #Patriot_Act #histoire #utopie #paix #Henry_Laurens #Edward_Saïd #Maxime_Rodinson #Ahron_Bregman #Henryk_Erlich #Emmanuel_Szerer #Bund #POSDR #URSS #fascisme #nazisme #Vladimir_Jabotinsky #sionisme #Etats-Unis #Grande-Bretagne #ONU #Nakba #Arthur_Koestler #Albert_Memmi #libération_nationale #Shlomo_Sand #Ilan_Pappe #apartheid #loi_militaire #antisémitisme #diaspora_juive #disapora #religion #fascisme_ethniciste

  • #Julie_Bindel : Les #militants_transgenres_misogynes viennent de subir une énorme défaite.
    https://tradfem.wordpress.com/2023/10/03/les-militants-transgenres-misogynes-viennent-de-subir-une-enorme-

    À la suite de notre campagne féministe victorieuse en faveur de services réservés aux femmes il y a plusieurs décennies, les choses ont évolué comme elles auraient dû le faire, la sécurité et la dignité des patients étant primordiales. Si, à l’époque, des activistes pour les droits des hommes avaient protesté contre ces installations non mixtes, en réclamant le « droit » d’accéder à notre espace, ils auraient immédiatement été considérés comme suspects et nous aurions toutes reconnu des motifs inavouables à leurs revendications. Il aurait été évident que ces exigences visaient à leur faciliter l’accès à des femmes vulnérables.
    Pourquoi, alors, le NHS a-t-il si facilement capitulé devant les transactivistes qui affirment que certains hommes sont « en réalité » des femmes, sur la base d’un sentiment intérieur, sans tenir compte des risques évidents qu’un tel projet posait ? Le fait que des hommes mal intentionnés puissent exploiter des idées bien intentionnées aurait certainement dû venir à l’esprit de quelqu’un.

    Traduction : #TRADFEM
    #transactivisme #misogynie

  • Habitants et militants
    https://laviedesidees.fr/Habitants-et-militants

    Dans un panorama sur le #militantisme des quartiers populaires initié par la Fondation Abbé Pierre, le sociologue Denis Merklen éclaire les logiques sociales qui s’y déploient et les formes de créativité militante, en faisant la part peut-être un peu trop belle aux acteurs institutionnalisés. À propos de : Denis Merklen, Les indispensables. Sociologie des mondes militants, Éditions du Croquant

    #Société #classes_populaires
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20230904_merklen.docx

    • De fait, les militants dont il est beaucoup question ici ont en commun de s’être constitués en associations dans la mouvance des politiques de la ville impulsées par l’État à partir du début des années 1980 pour faire face à la « crise des banlieues », d’abord considérée comme un déficit de « cohésion sociale » - plutôt que démocratique. Aussi, faire partie d’une association est « indispensable » pour bénéficier des ressources distribuées par les diverses institutions. Pas d’autre solution aujourd’hui, par exemple, afin de bénéficier d’emplois subventionnés, de financements de fonctionnement, ou encore d’un simple local. En retour, ces institutions exercent un droit de regard, voire de contrôle sur l’activité de ces « militants associatifs » - comme elles pèsent de plus en plus sur le travail social, pour en reformater et parfois en dénaturer les missions. On comprend que ces démarches interrogent les acteurs eux-mêmes ; d’un côté, elles ne vont nullement de soi, l’accès aux ressources est un marathon, la concurrence est vive ; de l’autre, la dépendance au secteur public (et privé) pose problème.

      L’objection que l’on peut faire est donc la suivante : comme il existe des militants des quartiers populaires qui échappent à cette logique du guichet et font de leur indépendance un principe absolu, de même bien des activités, par exemple, en matière de violences policières et racistes, ou encore de redistribution alimentaire (Brigades de solidarité alimentaire, cantines, collectifs divers) évitent à tout prix de prendre la forme d’associations ; il en va du même principe d’autonomie de ces collectifs informels en lien avec des formes de vie (quartiers urbains, squats, communautés, collectifs ruraux, etc.). Qu’ils soient moins ou plus dotés en capitaux, scolaire et culturel, soient employés par les collectivités territoriales ou précaires vivant du RSA, ces militants-là entendent rester à bonne distance de l’institution sous toutes ces formes.

  • De la république policière à la république fasciste ? | Frédéric Lordon
    https://blog.mondediplo.net/de-la-republique-policiere-a-la-republique

    On savait déjà très exactement où en est le signifiant « républicain » après un communiqué ouvertement raciste et factieux de syndicats policiers d’extrême droite, invoquant comme il se doit « l’ordre républicain » pour lancer la chasse à l’homme, plus précisément à ceux des hommes considérés comme des « nuisibles ». Tout à son habitude de confondre modération et aveuglement, le journal Le Monde avait jugé le communiqué « révélateur de l’exaspération des troupes », là où il aurait plutôt fallu y voir la fascisation caractérisée de l’appareil de force — et en concevoir un chouïa plus d’inquiétude. Source : La pompe à phynances

  • Sur l’arrestation de trois italiens antifascistes en france et l’utilisation de l’Interdiction Administrative du Territoire (IAT) - Paris-luttes.info
    https://paris-luttes.info/sur-l-arrestation-de-trois-17199

    Quelques considérations sur cette utilisation de l’IAT

    1. Elle ne comprend pas d’obligation de notification préalable, de sorte que les personnes qui y sont soumises peuvent ne pas en avoir connaissance jusqu’à ce qu’iels soient détenues par la police, se retrouvant à leur insu en situation irrégulière dans un pays étranger ;

    2. Cette mesure, qui peut conduire à l’arrestation, à la détention et à l’expulsion, est préventive, c’est-à-dire qu’elle ne sanctionne pas un crime réel ou supposé commis, mais se base seulement sur la possibilité de le commettre, sur la base du « comportement personnel » des sujets ;

    3. Elle applique aux militants politiques des procédures spécifiquement créées pour lutter contre le terrorisme international ;

    4. Elle exploite les dispositifs européens anti-immigration pour réprimer les luttes politiques et sociales. Cette mesure est préventive et administrative (et non pénale) et utilise donc le CRA comme lieu de détention, puisqu’elle ne peut pas utiliser une prison normale ;

    5. Elle repose sur la coopération entre les gouvernements et les forces de police de différents pays qui collaborent depuis longtemps pour traquer les militant.e.s et contrôler leurs mouvements.

    D’après ce que nous savons, et également d’après la Legal Team, il n’est pas courant qu’une IAT préventive de ce type soit appliquée en France en dehors de la lutte contre le terrorisme, pour cibler des militant.e.s politiques. Ce n’est certainement pas le premier cas depuis des années, mais ces derniers mois, il semble que cette utilisation s’intensifie et se normalise.

    #Interdiction_Administrative_du_Territoire #répression #militants

  • Soulèvements de la Terre : la police procède à une série d’interpellations de militants
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/06/20/soulevements-de-la-terre-la-police-procede-a-une-serie-d-interpellations-de-

    Ces arrestations, menées par la sous-direction antiterroriste dans des milieux militants, notamment en Loire-Atlantique, seraient en lien avec l’envahissement d’une usine du cimentier Lafarge, près de Marseille, en décembre 2022.

    Par Samuel Laurent
    Publié aujourd’hui à 11h11, modifié à 11h24

    #Soulèvements_de_la_Terre

    • Selon nos informations, confirmées de source policière, une série d’interpellations ont eu lieu mardi 20 juin au matin dans les milieux #militants radicaux et écologistes, proches du mouvement des Soulèvements de la Terre (SLT). L’opération, menée par la sous-direction antiterroriste (#SDAT) concernerait notamment le département de Loire-Atlantique et la zone à défendre (ZAD) de Notre-Dame-des-Landes.

      Sept personnes auraient été interpellées.

      Ces interpellations seraient en lien avec une action menée par SLT le 10 décembre 2022 dans l’usine Lafarge de La Malle, à Bouc-Bel-Air, dans la banlieue de Marseille (Bouches-du-Rhône). Elles font suite à une première vague d’interpellations menée le 5 juin au cours de laquelle une quinzaine de personnes soupçonnées d’avoir participé à l’action contre Lafarge avaient été arrêtées.

      Soulèvements de la Terre : plusieurs militants interpellés par la police
      https://www.liberation.fr/societe/police-justice/soulevements-de-la-terre-plusieurs-militants-interpelles-par-la-police-20

      Selon les informations de Libération, une maison a également été visée à Marseille dans laquelle une #perquisition a eu lieu et où deux personnes ont été interpellées. Quatorze personnes ont été placées en garde à vue le même jour, dans le cadre de la même enquête, a indiqué mardi le parquet d’Aix-en-Provence. Elles sont soupçonnées de « dégradation en bande organisée par moyen dangereux », « dégradation en réunion » et « association de malfaiteurs ».

      #écologie #police

    • 15 PERSONNES ARRÊTÉES CE MATIN : LES SOULÈVEMENTS DE LA TERRE DÉNONCENT UNE NOUVELLE OPÉRATION DE COMMUNICATION POUR TENTER DE FAIRE TAIRE UN MOUVEMENT POPULAIRE
      https://lessoulevementsdelaterre.org/blog/plus-de-15-personnes-arretees-ce-matin-les-soulevements-de

      Tôt ce matin, au moins 18 personnes ont été arrêtées et mises en garde à vue dans une dizaine de lieux différents à travers la France, notamment à Notre-Dame-des-Landes. Cette opération policière de grande envergure - à la veille de la dissolution annoncée des Soulèvements de la terre - est avant tout une opération de #communication et d’intimidation contre le mouvement social dans son ensemble.

      Les motifs ne nous sont pas encore entièrement connus, mais ont été mentionnés par les forces de l’ordre durant leurs interventions notamment l’action contre l’usine Lafarge à Bouc-bel-air en décembre dernier et l’action de Ste Soline. Rien ne permet d’affirmer à ce stade sur quels éléments matériels se fonde la procédure.

      Ces arrestations interviennent alors que Olivier Veran a annoncé la #dissolution programmée des Soulèvements de la terre par décret en conseil des ministres ce mercredi 21 juin : une dissolution très politique et particulièrement inquiétante réclamée directement au chef de l’Etat par l’agro-industrie et la FNSEA. Car le gouvernement se plie ainsi aux pressions du syndicat qui menaçait, en l’absence de dissolution, de s’en prendre violemment aux individus de la Confédération Paysanne et des Soulèvements de la terre.

      [...] Nous le savons, la véritable association de malfaiteurs, c’est celle entre le gouvernement, le lobby agro-industriel et le secteur du BTP qui est en passe de détruire la terre de manière irréversible.

      [...] Nous dénonçons notamment l’arrestation d’un des portes paroles des Soulèvements de la terre invité au même moment dans plusieurs médias. Cette arrestation vise directement à l’empêcher de s’exprimer publiquement sur la dissolution : une tentative inacceptable de museler la liberté d’expression.

      Nous appelons à maintenir et amplifier les rassemblements prévus partout en France devant les préfectures dès demain soir, le 21 juin à 19h

    • Cette arrestation [d’un des portes paroles] vise directement à l’empêcher de s’exprimer publiquement sur la dissolution

      Pourquoi ils écrivent ça comme ça ? En théorie, c’est un détail, qui ne pose donc aucun problème aux #SLT puisqu’ils ont plusieurs portes paroles capables de faire le boulot ; c’est donc, dores et déjà, non pas un échec du système répressif, mais une tentative qui n’a pas marché :-) - et donc, symétriquement, une démonstration éclatante qu’on ne dissout pas un mouvement multi-tout sans leader et sans tête [qu’ils disent].

    • Instagram
      @la_fabrique_editions
      21 juin 2023

      À la fabrique, ça fait 25 ans que nous publions des essais, et nous avons été pour le moins surpris d’apprendre que l’un d’eux, publié il y a plus de 3 ans en 2020, était cité comme élément à charge dans le décret de dissolutions des Soulèvements de la terre.

      Si ce livre, Comment saboter un pipeline, écrit par le géographe et universitaire suédois Andreas Malm, traduit en une dizaine de langues, qui puise dans l’héritage de Martin Luther King et des suffragettes et qui est accessoirement un succès de librairie, si ce livre présentait le moindre problème au regard des lois (et non des obsessions de Gérald Darmanin), il aurait été poursuivi. Ça n’a pas été le cas. C’est donc là une attaque détournée contre les libertés d’expression, de la presse et de l’édition et contre les lois qui les régissent. Ce n’est pas la première fois qu’un livre du catalogue qui n’a fait l’objet d’aucune poursuite judiciaire est mobilisé à des fins de répression. Ce fut le cas lors de l’affaire Tarnac, lorsque l’intégralité du texte de l’Insurrection qui vient a été reversée au dossier d’une procédure antiterroriste comme élément à charge, et ça s’est soldé par un camouflet pour le pouvoir et une relaxe collective.

      Voilà donc les nouvelles formes de censure, d’atteintes aux libertés et de mesures d’intimidation qui pèsent sur les maisons d’éditions.

      Les Soulèvements de la terre suscitent un débat d’intérêt général qu’il appartient aux éditeurs et à la presse de faire vivre. C’est à cette tâche qu’on s’attelle en menant avec eux un projet de livre. Ce qu’on va faire dans les années et décennies qui viennent de l’eau, de la terre et de l’énergie n’est pas une question qu’on peut abandonner aux technocrates ou à une minorité irresponsable. C’est un enjeu démocratique de choix de société et bientôt de survie. Un jour nous serons tous et toutes Les soulèvements de la terre.

      La fabrique éditions

      –—

      le décret :
      https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000047709318?init=true&page=1&query=soulevements&searchField
      *

      Considérant en premier lieu que sous couvert de défendre la préservation de l’environnement et de se présenter comme un mouvement militant, ce groupement incite à la commission de sabotages et dégradations matérielles, y compris par la violence, en se fondant sur les idées véhiculées par des théoriciens (1), prônant l’action directe et justifiant les actions extrêmes allant jusqu’à la confrontation avec les forces de l’ordre ;

      (1) Auteur de l’ouvrage « Comment saboter un pipeline ? » La Fabrique Editions, 2020.

      –—
      Philippe Vion-Dury @PhilGood_Inc
      https://twitter.com/PhilGood_Inc/status/1671824798752681985

      Le décret de dissolution des Soulèvements de la terre a été publié au Journal Officiel. En lisant un peu le détail, on peut repérer des éléments extrêmement dangereux pour les libertés publiques, qui viennent confirmer la toxicité de ce gouvernement et de @GDarmanin

      Thread

    • Si un certain nombre d’excellences d’ultra-gauche, confortablement planquées derrière leurs ordis n’avaient pas prôné à tout va le « sabotage » (Reporterre sur Sainte-Soline) nous n’en serions pas là.

      Reste à créer une cagnotte que ne manqueront pas d’alimenter Cyrille Dion et Camille Neveux, dont l’agence d’événementiel qui les représente facture les conférences auprès des stars du CAC 40 5000 euros pièce...

    • il est ciselé ce décret ; un travail d’orfèvre :

      des théoriciens (1), prônant l’action directe et justifiant les actions extrêmes allant jusqu’à la confrontation avec les forces de l’ordre

      Ciel ! La confrontation avec les forces de l’ordre est une ACTION DIRECTE et EXTRÊME ?

      Comme quand le cortège de tête se retrouve naturellement confronté aux forces de l’ordre en manif sans rien prôner ni théoriser (1) ?

    • @marclaime ok boomer. :p
      Les SLT c’est un sacré paquet de gens qui viennent des luttes sociales directes, de plein de milieux, zadistes, la conf paysanne, et mille autres orgas, certaines d’actions, certaines théoriques, ou les deux. Bref, avec ou sans Reporterre ou autre journaliste, ça n’aurait rien changé du tout : le cœur même de la conception du mouvement SLT c’est que l’institutionnel et le dialogue ne sert pas/plus à rien depuis des années et qu’il faut aussi (sans que ce soit que ça, c’est toujours la pluralité) des actions très directes et plus radicales, et régulières. C’est vraiment ne rien comprendre à ce mouvement que de dire que ce serait « à cause » d’intellos derrière leurs ordis… (ça c’est plutôt les râleurs qui disent que ça sert à rien et qu’il aurait fallu faire ci ou ça derrière leur ordi).

    • Il faut aussi reconnaître que les gens qui transcrivent leurs analyses, leurs expériences sur le web sont aussi celles et ceux qui vont transpirer sur le terrain « à gros bouillons lacrymales ». Donc dénigrer « l’interface fauteuil-clavier » en la taxant d’ultra-gauchisme, c’est quand même un peu court ...

    • Sabotage de l’usine Lafarge : toutes les gardes à vues ont été levées - de source judiciaire
      https://www.leparisien.fr/faits-divers/sabotage-de-lusine-lafarge-toutes-les-gardes-a-vues-ont-ete-levees-23-06-

      Au total, 17 personnes avaient été placées en garde à vue lundi et mardi et toutes ont été relâchées sans poursuites, a indiqué à l’AFP Jean-Luc Blanchon, procureur de la République d’Aix-en-Provence. Deux seront convoquées ultérieurement devant un juge d’instruction, a-t-il précisé.

      Huit gardes à vue avaient déjà été levées jeudi matin, suite aux interpellations, qui avaient notamment visé des personnes installées dans l’ancienne ZAD de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), où le collectif des soulèvements de la terre (SLT) s’était constitué en janvier 2021.

      3 jours et demi de GàV

    • @sombre

      https://legadroit.com/juridique/avocat-droit-penal/avocat-criminaliste-paris/comment-se-deroule-une-garde-a-vue

      PLUSIEURS EXCEPTIONS DÉROGENT À CETTE RÈGLE

      La garde à vue peut durer jusqu’à 96h (24+24+24+24 ou 24+24+48) pour les infractions réalisées en bande organisée ou relevant du domaine des stupéfiants.

      Dans ces hypothèses, la garde à vue peut faire l’objet de deux prolongations supplémentaires de 24 heures chacune. Elle peut alors atteindre une durée maximale de 96 heures.

      Par ailleurs, en cas d’infractions terroristes, la garde à vue peut faire l’objet de prolongations supplémentaires, la garde à vue pouvant durer jusqu’à 144h, soit 6 jours, lorsqu’il y a un risque.

  • Des militants italiens arrêtés à Paris placés en CRA - Paris-luttes.info
    https://paris-luttes.info/week-end-international-17075

    [Mardi] matin à 11h 5 camarades italien.ne.s venu e.s à Paris pour le weekend en hommage à Clément Méric ont été interpellé.e.s et ménotté.e.s dans une pharmacie à Aubervilliers. Iels ont ensuite été amené.e.s au 22 rue de l’Aubrac dans un poste de police. Deux ont été relaché.e.s. mais trois se retrouvent maintenant dans des CRA (Vincennes et Mesnil-Amelot). Alors qu’iels ont des billets pour rentrer demain en Italie. Iels n’ont commis aucun acte pouvant justifier une telle procédure. Cela fait suite au durcissement répressif auquel on a pu assister tout au long de la mobilisation contre la réforme des retraites. Cela est en train de remettre encore plus en question le droit de manifester en France et de circuler au sein de l’Union Européenne, en montrant une fois de plus les convergences profondes et toujours plus explicites entre le gouvernement de Macron et les gouvernements d’extrême droite.

    #répression #militants #police

  • En France, une vague d’arrestations contre le mouvement écologiste radical
    https://reporterre.net/En-France-une-vague-d-arrestations-contre-le-mouvement-ecologiste-radica


    Une grenade explose près d’un manifestant, le 25 mars 2023 à Saint-Soline. Les personnes arrêtées ont été questionnées à propos de cette manifestation. - © Les Soulèvements de la Terre

    Une quinzaine de militants ont été arrêtés dans 8 communes de France le 5 juin, dans le cadre d’une instruction judiciaire concernant des dégradations commises en décembre dernier dans une usine Lafarge des Bouches-du-Rhône.

    Lundi 5 juin à six heures, une vague d’arrestations et de perquisitions sans précédent a frappé des militantes et militants proches des Soulèvements de la Terre et de l’écologie radicale. L’opération a été menée dans le cadre d’une instruction judiciaire concernant des faits de dégradations accomplis le 10 décembre dernier dans une usine Lafarge à Bouc-Bel-Air (Bouches-du-Rhône).

    Les forces de police ont ciblé huit communes à travers la France, dans des grandes villes, à Marseille, Montreuil, Dijon, Lyon, Toulouse, Bayonne ainsi que des zones rurales, à Caylus et à Verfeil-sur-Seye, dans le Tarn-et-Garonne. Plus d’une quinzaine de personnes sont actuellement en garde à vue dans différents commissariats du pays. Elles sont interrogées, selon des sources proches du dossier, dans le cadre d’une enquête ouverte pour association de malfaiteurs et dégradations en bande organisée. Leur garde à vue pourrait durer jusqu’à 96 heures.

    [...]

    Pour des proches des inculpés, cette opération policière viserait surtout à mettre « un coup de pied dans la fourmillière ». Elle servirait à nourrir le dossier de dissolution des Soulèvements de la Terre qui peine aujourd’hui à avancer.

    [...]

    « Assimiler aujourd’hui à du terrorisme l’usage légitime de la pince coupante, de la masse et de la clef à molette en vue de neutraliser des infrastructures est un inacceptable retournement ! Les centrales à béton sont des armes d’artificialisation massive des terres agricoles et de destruction de la biodiversité, des bombes à retardement climatique. Il est donc plus que jamais légitime et nécessaire de les désarmer », ont déclaré les Soulèvements de la Terre.

    edit
    Mediapart
    https://seenthis.net/messages/1005261
    com SDLT
    https://lessoulevementsdelaterre.org/blog/appel-a-soutien-suite-a-une-vague-d-arrestations-en-france

    #militants #écologie #Soulèvements_de_la_Terre #association_de_malfaiteurs #criminalisation #anti_terrorisme #SDAT #Police #théorie_du_désarmement #répression

    • Montreuil : perquisition et cinq interpellations le lundi 5 juin 2023
      https://paris-luttes.info/montreuil-perquisition-et-cinq-17162

      À 6h [lundi 5 juin], une dizaine de camions de police étaient présents dans le quartier (Sous Direction Anti Terroriste, Brigade de Recherche et d’Intervention, police technique et scientifique, Groupe de Soutien Opérationnel) pour entrer dans le bâtiment. Ils cherchaient 6 ou 7 personnes, 5 ont été interpellées. Des ordinateurs, téléphones, clés USB, disques durs et carnets ont été saisis. Les chefs d’inculpation seraient association de malfaiteurs et dégradation en bande organisée, la GAV peut donc durer jusqu’à 96h.

      Tout ça s’inscrit a priori dans une série de 10 perquisitions et 15 arrestations ayant eu lieu dans toute la France lundi matin, dans le cadre d’une enquête sur une action contre Lafarge datant de décembre 2022.

      🔥💫 Nous appelons à un RDV mercredi à 19h, à mairie de #Montreuil. 💫🔥

      Solidarité et soutien à toustes les camarades interpellé.es et perquisitionné.es !

      Des rassemblements en solidarité avec les gardés à vue sont appelés aujourd’hui dans diverses localités.

    • Dans les champs bretons, l’industrie agroalimentaire et la culture de la peur - « En Bretagne, la face cachée de l’agrobusiness » (2/5)
      https://justpaste.it/buqc7

      C’est un puzzle de souffrance et de silences dont les pièces sont disséminées à travers la Bretagne. Un kaléidoscope de destins plus ou moins cabossés. Au départ, il y a des rumeurs : il paraît qu’untel a « vécu ça », qu’un autre connaît quelqu’un qui « sait »… Le Monde a suivi ces pistes, recoupé les informations pour aboutir à quarante-huit témoignages de femmes et d’hommes qui se sont opposés, d’une façon ou d’une autre, aux règles tacites du complexe agro-industriel breton – ou qui, simplement, ne s’y sont pas conformés. Tous auraient connu une « concordance d’événements fâcheux », pour reprendre l’euphémisme d’un fils de paysans du pays de Léon. Comprendre : pressions, intimidations, entraves, harcèlement, sabotages… Ces récits tendent à montrer que l’agro-industrie locale doit sa pérennité, dans des proportions difficiles à définir, à l’usage de diverses formes de violence. Bien des victimes présumées affirment avoir vécu « un enfer », quelques-unes confiant même avoir songé au suicide.

    • Les paysans bretons dans la spirale du productivisme
      https://justpaste.it/ajugg

      Chaque créancier prend des garanties. Qui s’accumulent, elles aussi. « La maison est hypothéquée, le cheptel est hypothéqué, les bâtiments sont hypothéqués », soupire Yannick. Comble de l’hypothèque : la coopérative a nanti les parts sociales de l’éleveur en échange d’un différé de paiement (avec intérêts) sur des livraisons d’aliments. S’il ne parvenait pas à régulariser sa situation, il pourrait perdre sa participation au capital de la « coop », fruit de plusieurs décennies de labeur. Ces fardeaux le hantent : « J’en suis à 100 % d’endettement. La “coop” paie mal, et c’est à l’éleveur de trouver les moyens de subvenir. Dans le même temps, les dirigeants se font mousser en achetant des filiales un peu partout… On nous dit : “Vous n’êtes pas contents ? Allez bloquer les supermarchés !” Mais pendant que je bloque des supermarchés, je ne fais pas mon boulot de paysan ! C’est un cercle vicieux. »

      #dette #travail

    • Le lobby agroalimentaire breton, une machine puissante et bien huilée
      https://justpaste.it/bhu3o

      L’un des derniers en date est la mise en place de la cellule #Demeter. Créée en 2019 au sein de la gendarmerie nationale, en lien étroit avec la FNSEA, cette structure vise à accroître la « coopération » des forces de l’ordre avec le monde agricole. Dans son viseur : les vols de matériel, les intrusions de groupes animalistes dans des élevages hors-sol, mais aussi les « simples actions symboliques de dénigrement du milieu agricole ». Le dispositif, à vocation nationale, revêt une dimension symbolique majeure en Bretagne : c’est ici que la densité d’élevages est la plus forte et, aussi, que les crispations liées au modèle dominant sont les plus exacerbées.

      Durant les mois qui ont suivi l’inauguration du dispositif, de nombreux militants environnementalistes ont fait part d’« intimidations » et de « graves atteintes à la liberté d’expression » à leur encontre. Saisie par plusieurs associations, la justice administrative a estimé, en janvier 2022, que la prévention d’« actions de nature idéologique » effectuée par Demeter ne reposait sur « aucune base légale » et a sommé le gouvernement de faire cesser ces activités. Le gouvernement a fait appel de cette décision.

  • "Le coup d’État fasciste en Allemagne" (24 mars 1933)

    Thèses du courant trotskyste majoritaire dans la prison de Verkhnéouralsk (publiées dans Le Bolchevik-léniniste n° 2, 1933)

    Un texte fondamental paru dans Les Cahiers de Verkhnéouralsk (Les bons caractères, pp. 163-206, 2021).

    https://les-passages.ghost.io/le-coup-detat1-fasciste-en-allemagne-le-bolchevik-leniniste-ndeg-

    1 – Le coup d’État contre-révolutionnaire qui a lieu en Allemagne, la contre-révolution de mars, est un événement de la plus haute importance historique… […]
    2 – La #crise_économique_mondiale a profondément ébranlé les fondements de la société capitaliste. Même un Léviathan impérialiste comme les États-Unis tressaille sous ses coups… […]
    3 – Les impérialismes français, britannique, américain n’avaient qu’un seul moyen de préserver l’équilibre interne de Weimar et de Versailles en Allemagne et en Europe : annuler ou reporter la dette de l’Allemagne et lui consentir de nouveaux crédits… […]
    4 – Ce qui créait les conditions d’une montée impétueuse du fascisme dans les esprits, c’était donc l’impasse économique dans laquelle la situation du capitalisme d’après-guerre avait conduit l’Allemagne, la crise économique profonde et le système de #Versailles, dans un contexte de faiblesse de l’avant-garde prolétarienne… […]
    5 – En fin de compte, la contre-révolution de mars signifie la liquidation des vestiges de la révolution du 9 novembre [1918] et du système de Weimar. Mais cela signifie-t-il aussi en même temps le retour au pouvoir des forces sociales et politiques qui gouvernaient l’Allemagne avant la révolution de Novembre, autrement dit une restauration au sens propre et concret ? […]
    6 – La victoire du fascisme allemand marque la fin de l’ère du pacifisme démocratique d’après-guerre et porte un coup dur, peut-être fatal, à la démocratie bourgeoise en tant que forme de domination bourgeoise la plus répandue dans les pays clés du capitalisme… […]
    7 – La contre-révolution de mars se fonde sur le croisement et l’imbrication des facteurs objectifs suivants… […]
    8 – Le fascisme allemand ne « s’implante » pas dans la #république_de_Weimar, il ne se dissout pas en elle, ne s’adapte pas « au cadre et aux formes de la #démocratie_bourgeoise », il les démolit et les envoie au rebut par un coup d’État réalisé en alliance avec les junkers du parti « national », que dirige le président de la République… […]
    9 – Les forces motrices de la contre-révolution de mars sont les cercles les plus réactionnaires et les plus chauvins du capitalisme monopoliste en Allemagne, de l’#impérialisme_allemand qui, à travers son parti fasciste, a transformé en un soutien social la petite bourgeoisie et les travailleurs déclassés… […]
    10 – Il est difficile de déterminer avec précision l’équilibre actuel des forces de classe en Allemagne. Le #coup_d’État est toujours en cours et le rapport des forces change donc d’heure en heure. Une chose est certaine : c’est une classe ouvrière désorientée et divisée qui, avant le coup d’État et depuis, s’est trouvée confrontée et continue de l’être au front uni et consolidé de la réaction… […]
    11 – La fin de l’Allemagne de #Weimar et l’effondrement de l’équilibre européen signifient la mort de la #social-démocratie allemande et le début de la fin pour le réformisme… […]
    12 – Au fil des ans, l’#opposition léniniste a observé avec inquiétude comment se développaient les événements en Allemagne, expliquant constamment l’ampleur qu’ils prenaient et leur très grande importance historique. Elle a constamment et sans relâche signalé quel danger, pour l’ensemble du #mouvement_ouvrier mondial, mûrissait en Allemagne sous la forme du fascisme… […]
    13 – La facilité avec laquelle la #contre-révolution a accompli son coup d’État, la bureaucratie de l’IC l’expliquera, demain bien sûr, par la « passivité » du prolétariat « qui n’a pas voulu accepter » le combat, et non par le fait que ni le Komintern ni la direction du #KPD (sans même parler de la IIe Internationale et du #SPD) n’ont aucunement préparé le prolétariat à résister, n’ont pas opposé de résistance au coup d’État et n’ont pas appelé la classe ouvrière à le faire…
    14 – Même nous, #bolcheviks-léninistes de Russie, avons sous-estimé toute la profondeur de la #dégénérescence de la direction du #Komintern et des partis communistes des principaux pays capitalistes… […]
    15 – La #bureaucratie_stalinienne a fait des avances à Hitler pendant trois ans, le considérant comme le futur maître de l’Allemagne. Par toutes ses actions et celles du Komintern, elle l’a aidé à aller au pouvoir. Elle a mis le pied de #Hitler à l’étrier, comme elle l’avait fait autrefois pour #Tchang_Kaï-chek… […]
    16 – La victoire du fascisme donne-t-elle un répit supplémentaire au capitalisme ? Bien que notre époque soit et reste celle des révolutions prolétariennes, bien que la victoire du fascisme exacerbe à l’extrême les contradictions de classes et interétatiques, la victoire de Hitler n’en renforce pas moins temporairement la domination politique de la bourgeoisie, repoussant quelque peu les dates de la révolution prolétarienne… […]
    17 – Comment, hors d’#Allemagne, y a-t-il le plus de chances que se réorganisent les forces résultant du coup d’État fasciste ?.. […]
    18 – Par ses trahisons en chaîne, le stalinisme a affaibli et désorganisé le prolétariat mondial, dont le soutien a préservé jusqu’à maintenant les vestiges du système d’Octobre… […]
    19 – La victoire du fascisme allemand non seulement ne signifie pas une stabilisation du capitalisme, mais elle porte au contraire toutes ses contradictions à un nouveau niveau, plus élevé… […]
    21 – Le #réformisme s’est épanoui sur la base de la démocratie bourgeoise. La crise de cette dernière a été une crise de la social-démocratie… […]
    22 – Le fascisme se renforce au pouvoir et devient de plus en plus fort d’heure en heure. La #terreur des gardes blancs a déjà commencé… […]
    23 – Le #fascisme est un méandre de l’histoire, une anicroche historique dans la progression générale de la #lutte_de_classe et de la #révolution_prolétarienne mondiale. Mais notre tâche n’est pas de rassurer les masses… […]

    #nazisme #stalinisme #trotskysme #trotskisme #trotsky #militants_trotskystes #isolateur #prison #Sibérie #Verkhnéouralsk #traité_de_versailles

  • Les Cahiers de Verkhnéouralsk - Écrits de militants trotskystes soviétiques 1930-1933 (Lutte de Classe n°222 - 13 février 2022)

    Des textes émanant de trotskystes soviétiques du début des années 1930 parus aux éditions Les Bons Caractères.

    https://mensuel.lutte-ouvriere.org/2022/02/20/les-cahiers-de-verkhneouralsk-ecrits-de-militants-trotskyste

    https://www.lesbonscaracteres.com/livre/les-cahiers-de-verkhneouralsk

    C’est du fond d’une des plus sinistres prisons russes des années 1930, située au sud de l’Oural, que le hasard de travaux dans une cellule a permis de découvrir une profusion de journaux et écrits clandestins de membres de l’Opposition de gauche que Staline y avait fait enfermer.

    Nous publions huit de ces textes, la plupart traduits pour la première fois. De leurs auteurs, on ne connaissait parfois que le nom, et encore, tant la dictature stalinienne a voulu effacer jusqu’à la mémoire des militants qui restèrent fidèles aux idéaux d’Octobre 1917. Ils combattaient avec Trotsky la #dégénérescence du premier État issu d’une révolution ouvrière victorieuse. Ce que la dictature stalinienne ne pouvait tolérer. Car l’activité et l’existence même de ces milliers de #bolcheviks-léninistes représentaient une dénonciation vivante du stalinisme, de ce régime défenseur d’une #bureaucratie parasitaire qui écrasait la classe_ouvrière, qui trahissait les intérêts de la révolution socialiste #mondiale et qui donnait une image dévoyée et sanglante du communisme. Face à cette monstrueuse régression, il n’y eut alors que ces militants pour défendre les traditions de luttes et les idéaux du mouvement ouvrier. Jusqu’à ce que #Staline, qui n’avait pu en venir à bout, les fasse exécuter en masse dans ses camps en 1937.

    #stalinisme #Opposition_de_gauche #trotskisme #militants_trotskistes #révolution_russe

    • Face à ce que #Victor_Serge appela «  minuit dans le siècle  », ils tinrent bon. On voit dans leurs écrits leur lucidité quant à l’ampleur du reflux de la #révolution, et leur conviction que, quel que fût leur sort – et ils n’avaient pas d’illusions sur ce que le #stalinisme leur réservait –, il importait avant tout de préserver un héritage, de maintenir un drapeau  : ceux du #communisme_révolutionnaire et de l’#internationalisme, pour qu’ils puissent servir de guide aux générations futures de combattants de la cause ouvrière. Car même face à cette avalanche de trahisons, de défections et de défaites provoquées par le stalinisme et la #social-démocratie, ils avaient la certitude que tôt ou tard sonnerait l’heure de la «  lutte finale  ».

      Leur conviction inébranlable que la #classe_ouvrière a la capacité de transformer la société et que l’avenir appartient au #communisme, leur dévouement à la cause de la #révolution_mondiale, se lisent à chaque ligne des Cahiers. À huit décennies de distance, ce qu’ils nous lèguent là s’adresse tout particulièrement aux jeunes générations militantes, pourvu qu’elles prennent conscience que le système capitalisme, avec ses crises, ses guerres et ses horreurs, ne mérite qu’une chose  : être définitivement relégué au rayon de ce qui aura précédé l’avènement d’une humanité libérée de toute oppression et enfin digne d’elle-même.

    • Un autre livre sur Verkheouralsk :

      Verkhne-Ouralsk, l’isolateur politique 1925-1938, combats, débats et extermination d’une génération , d’AVSHALOM BELLAÏCHE

      A propos des #trotskystes de Verkhne-Ouralsk, ce papier de Jean-Jacques Marie
      https://cahiersdumouvementouvrier.org/a-propos-des-trotskystes-de-verkhne-ouralsk

      En janvier 2018 des ouvriers du bâtiment travaillant dans une vieille prison de la petite ville de #Verkhneouralsk, près de la ville de Tcheliabinsk, ont découvert sous le parquet d’une cellule des publications artisanales rédigées par des trotskystes déportés en 1929-1930. Ces déportés se désignent du nom de bolcheviks-léninistes pour souligner leur continuité avec l’héritage d’octobre 1917 dont #Lénine a été le véritable inspirateur. La #bureaucratie stalinienne ne pourra évidemment reproduire cette désignation et lui substitue le nom de « #trotskystes », qui vise à suggérer une filiation extérieure , puis étrangère à Lénine, et, au fil des années, en fait le synonyme de #menchéviks, contre-révolutionnaires, agents des services secrets divers et variés, puis fascistes et hitlériens mal déguisés. Mais le qualificatif de « trotskyste », malgré ses origines pour le moins malveillantes, est entré dans les moeurs.

      A quelques mois de distance sont parus deux ouvrages portant sur ces documents qui avaient échappé à la surveillance de la police politique de Staline, l’un écrit par Avshalom Bellaïche sous le titre Verkhne-Ouralsk l’isolateur politique 1925-1938, combats, débats et extermination d’une génération. L’autre intitulé Les cahiers de Verkhneouralsk, traduit, présenté et annoté par Pierre Laffitte, Pierre Matttei et Lena Razina, publié par Les bons caractères.

      Ce petit article porte sur le livre de Bellaïche un second sur celui des bons caractères suivra.

      #Avshalom_Bellaïche précise d’emblée que les textes dénichés par les ouvriers du bâtiment sont « des écrits politiques, des analyses théoriques et des textes polémiques »,qu’il qualifie à bon droit de « sources exceptionnelles, originales et précieuses » sur les trotskystes en URSS, sur leurs réflexions et leurs débats politiques, parfois très vifs mais qui témoignent toujours d’une indépendance de pensée remarquable au moment même où en URSS les slogans les plus primitifs et les mensonges les plus grossiers commencent à remplacer toute forme de pensée politique. Avshalom Bellaïche retrace minutieusement l’histoire de l’isolateur de #Verkhne-Ouralsk, connue jusqu’alors surtout par le récit qu’en donne dans son Au pays du mensonge déconcertant l’opposant yougoslave Anton Ciliga qui y fut déporté.

      Bellaïche souligne que son travail vise à « décrire au maximum les conditions de vie des prisonniers (…) et à montrer comment les prisonniers par leur organisation et leur cohésion politique parviennent alors que l’Union soviétique s’enfonce dans le régime totalitaire (…) à maintenir un rapport de force favorable qui leur permet de défendre leurs libertés politiques. » Il évoque à la fois leurs longues discussions et leurs actions comme la grève de la faim d’avril 1931 qui contraint la direction de l’isolateur à faire quelques concessions aux détenus consignées dans un texte que Bellaïche reproduit .

      La cohésion morale des détenus trotskystes n’empêche pas l’apparition rapide de divisions politiques, parfois vives, face à ce que l’on a appelé « le tournant à gauche » de Staline et de l’appareil du PC avec le lancement en 1929 du plan quinquennal et le déclenchement de la collectivisation agricole avec des méthodes d’une extrême brutalité, qui vont dresser contre elle une grande partie de la paysannerie soviétique, méthodes dont les militants internés n’avaient au début qu’une connaissance réduite.

      Une minorité approuve cette collectivisation, l’un de ses membres s’affirmant même partisan d’une « collectivisation à outrance », que la majorité des B-L critiquent vu l’absence de base matérielle technique et de véritable campagne politique préparatoire.

      Ce qu’on connaissait des débats vifs qui agitent la colonie des bolcheviks-léninistes, la plus importante et de loin des groupements politiques déportés à Verkhne-Ouralsk, se limitait jusqu’alors essentiellement à une correspondance avec Trotsky publiée dans le numéro 7/8 (1981) des Cahiers Leon Trotsky dont les derniers textes datent de l’automne 1930 et ce qu’en dit Ciliga dans ses souvenirs. Sur ce dernier Avshalom Bellaïche affirme : « Anton Ciliga escamote complètement l’état réel des discussions qui ont traversé les bolchevils-léninistes. » Et il ajoute, à bon droit, « Grâce à la découverte des manuscrits qui datent de 1932 nous connaissons enfin les enjeux et les débats qui ont réellement opposé les différentes tendances au sein du collectif bolchevik-léniniste ». Certes son étude minutieuse et précise des documents disponibles corrige certaines affirmations de Ciliga ou comble certains de ses silences. Mais Ciliga est partie prenante de ces débats dans lesquels il est très engagé et dont il n’est pas surprenant qu’il en donne une vision partiale et orientée, d’autant qu’à leur terme il rompra avec le bolchevisme… et – après la publication de ses souvenirs – évoluera très à droite.

      Les longues pages qu’Avshalom Bellaïche consacre aux débats internes des bolcheviks–léninistes aux divergences puis aux divisions – parfois provisoires – que ces débats font apparaitre sont sans doute les plus riches et les plus passionnantes de son travail. Elles témoignent de la volonté acharnée de ces militants isolés de réfléchir avec leur tête. Certes ils accordent une grande attention aux lettres et textes de Trotsky qu’ils peuvent recevoir – de façon très épisodique après l’automne 1930 – mais ils ne se contentent nullement de les répéter ou de les paraphraser et peuvent les critiquer. Au début ces débats portent sur l’appréciation du prétendu « tournant à gauche » que représenterait la collectivisation forcée et donc sur l’attitude à adopter à son égard. Elles se concluront par un débat sur la nature de l’URSS.

      Les résumer aboutirait à les caricaturer. Ainsi évoquer un « collectif majoritaire », qui publie son bulletin, puis un « collectif minoritaire » qui publie aussi le sien, bientôt flanqués d’une aile gauche critique qui compose son Bolchevik militant, avant l’apparition dans le collectif majoritaire d’une aile droite désignée par les initiales de ses trois représentants (MBM) en résumant en trois lignes la position de chaque courant rappellerait assez stupidement la vieille plaisanterie sur les trotskystes qui scissionnent dès qu’ils atteignent ou dépassent le nombre de trois.

      Or pour quiconque a une autre vision de l’histoire complexe de l’Union soviétique que la vision linéaire des historiens bourgeois qui dessinent une ligne droite imaginaire du prétendu coup de force( ou d’état) d’octobre 1917 au totalitarisme stalinien, les problèmes posés par la première révolution ouvrière victorieuse au sein d’une défaite de la révolution mondiale, surtout européenne, étaient d’une extrême complexité. Et les discussions et les débats qu’évoque Avshalom Bellaïche avec une grande clarté, une grande minutie et – je me répète – avec une tout aussi grande précision frappent par la volonté acharnée de comprendre qui anime leurs participants. Volonté d’autant plus étonnante que les possibilités d’agir ne peuvent que leur apparaitre lointaines. L’appareil policier du stalinisme, lui en revanche n’en est pas persuadé, les juge bien dangereux et les massacrera tous en 1937 et 1938 à Vorkouta et à Magadan . Ce massacre, raconté par plusieurs témoins qui ont survécu, conclut ou presque le récit d’Avshalom Bellaïche.

      Ces militants pensent avec leur tête. Ainsi Bellaïche signale les désaccords de certains d’entre eux avec plusieurs points du texte de Trotsky intitulé Les problèmes du développement de l’URSS (projet de plateforme de l’Opposition de gauche internationale sur la question russe paru dans le n° 20 du Bulletin de l’Opposition d’avril 1931) dans lequel il affirme : « La réalisation du plan quinquennal représente un pas en avant gigantesque en comparaison de l’héritage misérable que le prolétariat avait arraché des mains des exploiteurs » (Bulletin de l’Opposition n° 20, page 3).

      En 1932 Trotsky et les bolcheviks-léninistes de Verkhne-Ouralsk – et d’ailleurs – ont toujours la perspective de réformer le parti dirigeant et l’Internationale communiste même si les premières interrogations apparaissent ici et là. Ainsi Axel Bellaïche cite-t-il un article de décembre 1932 du Collectif majoritaire dont les auteurs affirment : « Il n’y a pas de doute qu’en comparaison avec le volume colossal des tâches à réaliser par l’Opposition léniniste ses forces sont pour le moment insignifiantes. » Avshalom Bellaïche ajoute : « Les tâches et les perspectives qu’ils [les bolcheviks-léni,nistes] donnent sont proportionnées aux nécessités de la politique générale et non à leur capacité réelle d’influencer ou de modifier cette même situation. »

      Le moment décisif dans ces discussions passionnées est celui qu’Axel Bellaïche appelle « le rubicon » c’est-à-dire le passage d’une vision du clan de Staline comme direction bureaucratique « centriste » du parti communiste à la conception d’une bureaucratie parasitaire qui doit être renversée par la mobilisation des masses, seul moyen de défendre durablement la propriété d’Etat, passage transitoire obligé vers la « propriété sociale » qui pour se réaliser, en suppose … en même temps la négation ! C’est la « révolution politique », que les détenus bolcheviks-léninistes esquissent dès décembre 1932 lorsqu’ils évoquent la grève générale et l’armement du prolétariat comme des slogans pour l’action de masse. « Certes, commente Avshalom Bellaïche, l’emploi de la violence reste conditionné, mais on est très loin du mécontentement limité au cadre soviétique de 1930. »

      Quelques mois plus tard chacun de son côté, Trotsky et les bolcheviks-léninistes de Verkhne-Ouralsk, tirent sans pouvoir se consulter, les mêmes conclusions de la politique stalinienne en Allemagne qui a ouvert la voie du pouvoir aux nazis et que Trotsky qualifie de « 4 août du #stalinisme », bref une trahison de la révolution similaire à celle de la social-démocratie en 1914. C’est le développement commun d’une analyse marxiste de fond commune. « Que ce soit à Prinkipo ou à Verkhne-Ouralsk, souligne Avshalom Bellaïche, les conclusions politiques de cette analyse sont formulées quelques mois plus tard à l’automne 1933 : le Parti communiste est mort, l’Internationale communiste est morte, la fondation d’une nouvelle Internationale révolutionnaire et la révolution politique qui renverserait le parti stalinien soviétique par l’insurrection armée des masses ouvrières sont désormais nécessaires. Sur la base de cette perspective nouvelle (…) les bolcheviks-léninistes de Verkhnéouralsk se réunifient à la veille de la seconde grève de décembre 1933 qui arrachera dans la douleur la libération de la majorité des militants révolutionnaires de l’#isolateur politique de Verkheouralsk. »

      Les détenus de Verkhne-Ouralsk ne pourront jamais lire une ligne de #la_Révolution_trahie achevée par Trosky en juin 1936. Mais si l’on juge par leurs écrits abondamment cités dans l’ouvrage d’Avshalom Bellaïche, ils en auraient sans aucun doute repris à leur compte les conclusions fondamentales.

      Avshalom Bellaïche signale aussi les positions des autres groupes d’opposants internés à Verkhne Ouralsk (les décistes – ou centralistes-démocratiques – de #Vladimir_Smirnov, eux aussi divisés entre ceux qui voient en URSS le triomphe du capitalisme dEtat et ceux qui y perçoivent la victoire politique de la petite-bourgeoisie, les miasnikoviens, les menchéviks).

      Il évoque en détail de nombreux militants bolcheviks-léninistes dont les plus importants, #Iakovine, #Solntsev, #Dilgenstedt, #Nevelson, #Boris_Eltsine et ses deux frères, #Poznansky, ancien secrétaire de Trotsky, #Guevorkian, tous liquidés plus tard, et #Starosselsky, le spécialiste de la Révolution française, mort en 1934. Ils sont tous massacrés parce que, pour Staline, si isolés soient-ils apparemment, ils ne sont pas des rêveurs utopiques mais un danger mortel .

      La preuve en est donnée par des manifestations de révolte contre la clique stalinienne collectées par le #NKVD au moment même où ces militants sont massacrés. Ainsi le fils du premier secrétaire du PC d’Ouzbeskitan Ikramov, condamné à mort lors du 3 ème procès de Moscou de mars 1938, envoyé lui à la #Loubianka, y rencontre brièvement un garçon de 14 ans interné pour avoir participé à la constitution à Oulianovsk d’un Parti panrusse contre Staline, sans aucun doute minuscule mais significatif d’un état d’esprit reflété à la veille de la manifestation du 1er mai 1938 à Moscou par des fondateurs d’un #Parti_ouvrier antifasciste qui avaient rédigé un tract antistalinien virulent qu’ils se préparaient à y distribuer, mais qui furent arrêtés la veille.[1]

      Pour interdire toute liaison entre cette protestation aux formes diffuses et les bolcheviks-léninistes, Staline a d’abord isolé ces derniers, les a calomniés, puis les a envoyés au Goulag pour les soumettre à la terreur exercée par les criminels de droit commun véritable lie sociale décomposée, image inversée de la bureaucratie parasitaire et les a finalement assassinés. On voit à quel point l’historien pro-stalinien Isaac Deutscher [2] se fourvoyait lorsque dans le troisième volume de son Trotsky il affirmait que ce dernier après son exil en 1929 aurait dû se contenter d’écrire des livres plutôt que d’animer une opposition de gauche que Deutscher traite avec mépris, et que l’ouvrage d’Avshalom Bellaïche, en lui rendant un bel hommage intelligent et argumenté, rappelle à la vie.

      Quelle conclusion ou quelle leçon peut-on tirer de la lecture du travail très riche d’Avshalom Bellaïche ? La première tentation peut être de souligner l’extraordinaire trempe morale de ces milliers d’hommes et de femmes qui se battent sans faiblir – sauf quelques inéluctables exceptions – dans des conditions où leur chances d’un quelconque succès sont microscopiques. Cette trempe morale est incontestable, mais on peut en trouver des exemples similaires chez les fanatiques religieux les plus bornés, dont ces #bolcheviks-léninistes se différencient radicalement par leur volonté farouche, amplement soulignée par Avshalom Bellaïche, d’analyser, de comprendre pour avoir éventuellement le moyen, si la possibilité – même infime – se présente, de transformer économiquement, socialement et politiquement, un monde dont le maintien en l’état est une menace pour l’humanité. A lire donc ! !

      [1] On voudra bien m’excuser (et puis tant pis si on ne m’en excuse pas !) de renvoyer à ce propos à mon livre Des gamins contre Staline où figurent nombre de données et de documents sur ces manifestations

      [2] Pro-stalinien … Deutscher, qualifié souvent d’historien trotskyste par la presse bourgeoise ? La preuve : Deutscher concluait sa biographie de Staline publiée en anglais en 1949 puis en français en 1951 par ces lignes : « Tel Cromwell il incarne la continuité de la révolution, à travers toutes ses phases et métamorphoses (…) comme Napoléon il avait construit son empire , mi-conservateur et mi-révolutionnaire et porté la révolution au-delà des frontières de son pays. La meilleure part de l’oeuvre de Staline durera certainement plus longtemps que lui (…) Afin de sauvegarder cette œuvre pour l’avenir et lui donner toute sa valeur, l’Histoire devra peut-être encore purifier et remodeler l’œuvre de Staline. » Il maintient cette conclusion dans sa nouvelle édition de 1960, quatre ans donc après le rapport de Khrouchtchev sur les « crimes de #Staline » au XX e congrès du PCUS.

      #trotskisme #trotskysme

  • 31 janvier 1969 : meeting commun Lutte Ouvrière et Rouge (#LCR). « Les interventions des représentants de #Lutte_Ouvrière (#LO) » (1, 2 et 3)
    #archiveLO (5 février 1969)

    1ère intervention :
    – Parti et #spontanéité
    – Notre conception du #parti
    – Le #stalinisme et la conscience socialiste de la #classe_ouvrière
    – Force et faiblesse de l’#extrême-gauche
    – La tâche essentielle des #révolutionnaires
    – L’activité vers les entreprises et la construction du parti révolutionnaire

    2ème intervention :
    – Le poids de l’appareil stalinien dans les entreprises
    – Le #PCF contre les #militants_révolutionnaires
    – La nécessité d’une #organisation_révolutionnaire

    3ème intervention :
    – Nos divisions : principal obstacle à notre liaison avec la classe ouvrière
    – Les bases possibles de l’unité
    – Aujourd’hui, pas de #parti_Bolchevik, mais un parti révolutionnaire

    #répression #lutte_de_classe

  • Histoire d’un (non)militant
    http://anarlivres.free.fr/pages/nouveau.html#HenriSimon

    A la croisée des chemins du marxisme et de l’anarchisme, Henri Simon (notice Maitron), né le 25 novembre 1922 à Rozay-en-Brie (Seine-et-Marne), est depuis plus de cinquante ans un observateur et un analyste attentifs des mouvements sociaux dans le monde. Adhérent de Socialisme ou Barbarie en 1953, puis fondateur avec Claude Lefort d’Informations Liaisons ouvrières (ILO) qui se transforma en Informations et correspondances ouvrières (ICO), il a toujours privilégié l’autonomie de la classe ouvrière, combattant la mainmise d’un quelconque parti sur celle-ci. Se reconnaissant dans le communisme de conseil, il se demande malgré tout si cette forme d’organisation révolutionnaire est encore compatible avec l’évolution du capitalisme, morcelé et mondialisé. Depuis 1975, il participe aux activités (...)

    https://kanalb.net/media/labournet/filmonline_1.mp4

    #anarchisme #conseillisme #HenriSimon #militantsime #MouvementsSociaux

  • L’une des forces de France Info, c’est de toujours trouver des chiens de garde du capital pour vanter les mérites du gouvernement. Aujourd’hui par exemple, Emmanuelle Auriol, chercheur IDEI, membre de l’École d’économie de Toulouse & du Cercle des économistes… qui trouve formidables les attaques du gouvernement contre les chômeurs. - 40 % d’allocation en cas de taux de chômage à - 6 % ? Une mesure qui « encouragera les gens à reprendre une activité et qui permettra d’éviter des « trappes de pauvreté » de se former. »

  • Stellantis – Poissy : la CGT passe à SUD, les militants restent les mêmes

    https://journal.lutte-ouvriere.org/2022/12/21/stellantis-poissy-la-cgt-passe-sud-les-militants-restent-les

    Au bout de 18 mois de manœuvres diverses, les bureaucrates de la fédération de la #métallurgie sont arrivés, avec l’aide de la justice, à exclure tout le syndicat CGT historique de l’usine #PSA de #Poissy.

    Loin de baisser les bras, les militants exclus, qui continuent de se battre contre le patron au sein de l’usine, sont passés à SUD, lors d’un congrès réussi.

    Depuis le printemps 2021, la fédération de la métallurgie essaye de casser le syndicat CGT de l’usine de Poissy , car elle trouve ses militants trop combatifs et pas assez obéissants à son goût. C’est pourquoi elle a créé de toutes pièces une deuxième CGT dans l’usine, puis obtenu avec la complicité de la direction le retrait des mandats à ces militants connus et reconnus par les travailleurs. Elle avait continué en attaquant en justice ces militants, en leur envoyant chez eux des huissiers de justice, en les assignant au tribunal pour qu’ils ne se revendiquent plus de la CGT sous peine d’une amende de mille euros. À chaque étape de cette lutte, la fédération a trouvé le soutien, d’une part de la direction de PSA-Stellantis, trop contente de s’en prendre à des militants qui aident les travailleurs à s’opposer à ses attaques, et d’autre part de la justice choisissant sans hésitation les bureaucrates syndicaux contre les militants combatifs de base .

    Le dernier en date de ces épisodes a eu lieu le 9 décembre. La juge du #tribunal_de_Bobigny est allée dans le sens de la fédération qui interdit à ces militants d’utiliser le sigle CGT. Elle a ainsi validé leur exclusion de la CGT par la fédération qui n’a pourtant jamais utilisé les procédures internes d’exclusion et a donc bafoué ses propres statuts qui sont censés faire force de loi. Pour la juge, le fait que la fédération ait « retiré sa confiance » au syndicat historique suffit largement à justifier l’exclusion et les menaces de sanction s’ils continuent à se revendiquer de la CGT dans laquelle ils militent depuis des décennies.

    Malgré l’acharnement des dirigeants de la fédération, du patron de PSA et de la justice, les militants attaqués ne reculent pas. Ils ont convoqué un congrès de syndiqués pour proposer de passer à SUD. Ceux-ci ont reconduit dans une belle unanimité le secrétaire du syndicat. Et plus globalement, en choisissant de devenir SUD, les participants ont affirmé que les mêmes militants, du même syndicat, avec les mêmes idées et la même détermination continuent le combat, tout en ayant été contraints de changer de nom.

    Les jours suivants, les ouvriers ont exprimé à ces militants devenus SUD leur soutien par des marques de sympathie, d’encouragement et de félicitations. Car, si la direction, les chefs syndicaux et la justice mettent tant d’énergie à vouloir détruire ce syndicat, c’est l’ensemble des travailleurs qu’ils visent. C’est leurs réactions qu’ils craignent. Ils savent que les travailleurs, s’ils dirigent leurs luttes, sont capables de faire reculer les patrons et de contester leur politique.

    En attendant, les #militants passés à #SUD sont bien déterminés à faire vivre leur syndicat dans la continuité de leur combat. Pour la démocratie et la préparation des mobilisations nécessaires contre les attaques patronales.

    #bureaucratie_syndicale #combativité #Jean-Pierre_Mercier #CGT_métallurgie #Stellantis_Poissy #Stellantis #PSA_Poissy #stalinisme #justice_bourgeoise #démocratie_ouvrière #lutte_de_classe #syndicat_SUD #militantisme #militant_ouvrier #militant_révolutionnaire

  • L’indécente rémunération versée à la ministre des sports par la Fédération française de tennis | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/051222/l-indecente-remuneration-versee-la-ministre-des-sports-par-la-federation-f

    Dans sa déclaration à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, #Amélie_Oudéa-Castéra révèle qu’elle percevait plus de 35 000 euros nets par mois du temps où elle était directrice générale de la FFT. Un salaire digne du CAC 40 qui est révélateur du basculement de cette fédération dans le tennis business.

    • Olympique. Parfaite inconnue du gouvernement jusqu’aux récents papiers sur leurs revenus et patrimoine, elle a su amorcer une carrière de première de cordée : Duruy, IEP Paris Essec, ENA, Cour des comptes, AXA, Carrefour, French American Foundation, Plastic Omnium
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Amélie_Oudéa-Castéra
      kairos. elle aura évité toute fonction publique et les maroquins 5 ans durant avant d’en être, just in time
      QUI EST AMÉLIE OUDÉA-CASTÉRA, LA NOUVELLE MINISTRE DES SPORTS ?
      https://rmcsport.bfmtv.com/societe/qui-est-amelie-oudea-castera-la-nouvelle-ministre-des-sports_AV-2022
      La famille-entreprise. Accepter une telle baisse de salaire : ça a été longuement discuté avec son mari, PDG de la Société Générale, et quelques amis, en 2017, pas question de faire ministre ! On prend la FFT. Mais là, c’était le moment. Gérer un budget international pharaonique, c’est bon pour le #CV.

      #Jeux_olympiques #marketing (de soi et de haut vol) #capital_humain #militants_de_l'économie

    • Le président de la Fédération française de tennis visé par une enquête préliminaire pour parjure, après des déclarations sur le salaire d’Amélie Oudéa-Castéra
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/01/17/le-president-de-la-fft-vise-par-une-enquete-preliminaire-pour-parjure-apres-

      Visé, comme six autres dirigeants sportifs, par des enquêtes pour faux témoignage au Parlement, Gilles Moretton avait, en octobre 2023, tordu les faits concernant les rétributions d’Amélie Oudéa-Castéra lorsqu’elle était directrice générale de la Fédération française de tennis.

      Le parquet de Paris a confirmé, mardi 16 janvier, à l’Agence France-Presse et au Monde avoir ouvert, six jours plus tôt, plusieurs enquêtes préliminaires sur la base des signalements pour parjure envoyés à la justice par la commission d’enquête parlementaire sur les défaillances des fédérations sportives (malversations, violences sexistes et sexuelles).
      Alors que ladite commission doit rendre public son rapport le 23 janvier, sept dirigeants sportifs sont dans le viseur de la section presse et libertés publiques du parquet : ils sont soupçonnés par les députés d’avoir menti lors de leur audition sous serment.
      Parmi les personnalités ciblées, Gilles Moretton sort du lot. Président de la Fédération française de tennis (FFT) depuis 2021, il est ciblé par la commission d’enquête pour un parjure supposé concernant des éléments financiers.
      Le 27 octobre 2023, M. Moretton a notamment tordu les faits concernant la rémunération d’Amélie Oudéa-Castéra – soit 356 440 euros net perçus en 2021, et un salaire annuel brut de 500 000 euros, prime d’objectif comprise – lorsque la ministre de l’éducation et des sports – qui traverse actuellement une zone de turbulence en raison de ses justifications sur la scolarisation de ses enfants à l’école privée Stanislas, à Paris – était directrice générale de la FFT (de mars 2021 à mai 2022).

      Le patron de la fédération, visé par une enquête préliminaire du Parquet national financier pour « corruption » et « détournement de biens publics », a faussement indiqué aux députés qu’Amélie Oudéa-Castéra a touché une rémunération « pas très éloignée » de celle de son prédécesseur à la FFT, Jean-François Vilotte. Or ce dernier était rétribué environ 23 000 euros net par mois, soit un montant très inférieur à celui touché (35 000 euros net par mois) par Mme Oudéa-Castéra. L’avocat de M. Moretton, Alain Jakubowicz, n’a pas souhaité faire de commentaire.

      « M. Moretton a répondu de manière transparente à toutes les questions de la commission, d’abord lors de l’audition puis en apportant des éléments complémentaires précis par courrier, réagit mercredi l’entourage du président de la FFT. Il se tient bien sûr à la disposition du parquet pour apporter des éclaircissements si cela était nécessaire. Nous sommes confiants sur l’issue de cette enquête. »

      Un courrier rectificatif d’Amélie Oudéa-Castéra

      Mme Oudéa-Castéra s’est également arrangée avec la vérité, le 16 novembre 2023, devant les députés, lorsqu’était évoquée sa rémunération. Dès le lendemain de son audition, elle avait envoyé un courrier rectificatif à la commission, dans lequel elle admettait une « erreur ».
      La ministre y reconnaissait que la FFT touchait bien des subventions publiques, contrairement à ce qu’elle affirmait la veille devant les députés. « Il n’y a pas d’argent du contribuable derrière [ma] rémunération », avait-elle déclaré.

      « La ministre a échappé à un signalement à la justice pour parjure, car elle a fait un courrier rectificatif, assure la rapporteure Sabrina Sebaihi (Hauts-de-Seine, Ecologistes). Au moment de l’audition, elle n’a pas dit la vérité. Etait-ce un oubli ? Etait-ce volontaire ? »
      Dans son courrier correctif, le montant des deniers publics avancé par Mme Oudéa-Castéra ne tient toutefois pas compte des cadres techniques sportifs mis à la disposition de la FFT par l’Etat. Sollicité, l’entourage de Mme #Oudéa-Castéra n’a pas répondu.

      #argent_public

  • La nouvelle astuce de la chasse au Gaspi : Après Le Maire et son col roulé, Gilles Le Gendre a aussi une astuce pour la sobriété énergétique
    https://www.huffingtonpost.fr/politique/article/apres-le-maire-et-son-col-roule-gilles-le-gendre-a-aussi-une-astuce-p

    « Ma femme et moi, on a décrété qu’on ne se sert plus de sèche-linge. On étend le linge. Honnêtement ce n’est pas très compliqué », a déclaré le député de Paris sur franceinfo ce mercredi 28 septembre. « Il faut montrer l’exemple, il faut expliquer », défend-il.

    Avec ça, Poutine, c’est sûr, il est foutu.

    #honnêtement_ce_n'est_pas_très_compliqué

    (Alors c’est pas compliqué quand tu vis dans une maison, mais en appartement à Paris, tu fais comment ? Il pend le linge au-dessus de sa baignoire, Gilles ?)

    • oui Le Gendre est une bouse et leurs exemples à la « faite comme moi » sont de la provoc pure. et puis pensons à la femme de ménage qui fait leur repassage et range les fringues (plier le linge ou repasser c’est plus prenant encore que d’étendre le linge, ce que le sèche linge sert précisément à éviter, comme le mac do évite de se préparer un sandwich), avec peut-être en prime des « arguments » sur le fait que déléguer à une tiers ça améliore la répartition des tâches dans le couple, et des « on est braves, on lui ouvre une opportunité » (entendus irl en famille de gauche). mais le sèche linge, oui, ça bouffe de folie donc c’est mal. et d’abord pour qui doit compter les thunes disponibles. d’ailleurs ici, seuls un tiers des ménages ont mis des sous dans une machine à dépenser pour sécher (je parierais que c’est plutôt en pav., où il y a de la place pour ça et le congélo). à part au Canada ou dans d’autres pays au réseau hydro-électrique énorme, difficile de prendre ça à la légère. pire, ça abime les fringues (ça tombe bien, le prêt à porter sort 6 collections par an), comme les lavages d’ailleurs. laver à bon escient, le plus possible à froid ou à 40° max (ça suffit le plus souvent) et oui, faire sécher son linge, sauf appart trop petit (là, tout se passe souvent au lavomatic), et y compris sans baignoire ! c’est souvent possible.

      pour ce qui est de l’exemplarité, revenons-y, sûr qu’à chaque fois c’est des rafales de PM qui se perdent. par exemple ces gros cerveaux qui iront se balader au Qatar pour les J.O et font du Villacoublay-Orly en jet privé (oui mais Macron porte des Veja que c’est le sneaker à base de recyclage super écolo, hein, tout ça est complexe, on est humain), nous bazardent en ce moment des hommes et femmes sandwichs dans le métro qui trimballent des écrans vidéo en guise de panneaux publicitaires. bullshit jobs ? bullshit society oui.

      edit le miracle des images peut-il opérer ? tactiquement il reprennent un trope bourgeois, le camouflage social au quotidien, manœuvre destinée à se rendre aussi indiscernables que possible au regard d’une menaçante sociologie spontanée (mise vestimentaire sans logo, barbes Gainsbourg), pendant que tant de quelconques désirent et miment la consommation ostentatoire (Belverly Hills sur le parking de la cité des Paquerettes). ici, il ne s’agit plus de pouvoir circuler en maîtres dans les rues sans se faire estourbir mais de gouverner, on sape autant que possible l’analyse sociale issue de l’expérience. "émancipation ! avait-il été dit en 2017 : émancipez-vous avec moi de ce que vous savez, il est temps de désempowerer encore. au fait, on aura bientôt pas mal de choses, une pandémie aussi peut-être, à éprouver dans le déni, choisissons le non-sens, la vie insensée c’est déshumanisant ? peut-être, mais ce sera quand même moins triste. bref, on s’attaque pas juste comme au coin de la rue, du comptoir ou du wagon de TGV, à de la sociologie spontanée mais bien à des processus réflexifs. calibrons.
      "chef, on a une idée ! c’est le top du top, et avec double effet kiss-cool : on rejoue et en première personne le discours des « petits gestes ». on associe pas la sobriété à la prédation."
      eh ! on se paye pas des sémiologues de cabinet ou de boites de conseil pour rien !
      on avait vu le responsable politique mettre une robe et tomber la cravate. voilà qu’il prend modèle sur le quidam inquiet de sa facture et cette fois pour de nobles raisons, de celles qui regardent la vie collective.
      il est toujours temps d’incarner une exemplarité en tous points introuvable. plus que le discours verbal (ces paroles à « signaux fort » et « marqueurs » pris aux concurrents comme à l’ennemi). l’utilisation du langage des images doit jeter le trouble, brouiller encore à l’insu de notre plein gré les repères issus de l’expérience.

      la réforme des retraites, du droit au chômage, le vivre avec le virus, donner encore sur 5 ans des milliards aux entreprises, faut pas croire, c’est pas de la tarte ! mais entre hubris et panique, cette fois encore la salve manque de légèreté, elle pas très sobre pour tout dire.

      SOBRIÉTÉ ÉNERGÉTIQUE : LE MAIRE PROMET DE PORTER « DES COLS ROULÉS » POUR « FAIRE DES ÉCONOMIES »
      "Vous ne me verrez plus avec une cravate", a avancé ce mardi matin le ministre de l’Économie, pour éviter d’éventuelles coupures d’énergie.

      https://www.bfmtv.com/politique/sobriete-energetique-le-maire-promet-de-mettre-des-cols-roules-pour-faire-des


      merci @arno, le refus de tes propos sur les sèche-linges m’aura fait errer ailleurs
      #exemplarité #sobriété #camouflage #guerre_de_classe #militants_de_l'économie