Pourquoi ce vague à l’âme de la part de l’artiste à succès ? Dans un récent entretien accordé à un média d’Abu Dhabi, Assaf rappelle et confirme ce qu’il avait déjà évoqué l’été dernier : l’annulation -par la FIFA- de son invitation à se produire lors de la cérémonie d’ouverture. Plus précisément, le chanteur, alors à peine consacré par « Arab Idol », avait été, dans un premier temps, personnellement convié par Joseph Sepp Blatter, président de la FIFA, à réaliser un duo avec sa consoeur colombienne Shakira lors de la soirée d’inauguration qui sera vue par des centaines de millions de téléspectateurs.
Quelques semaines plus tard, coup de théâtre : sa compagnie de disques reçoit une lettre de la FIFA indiquant que cette invitation ne pourra être maintenue. Assaf s’en plaint publiquement. Conséquence : un rétropédalage de la FIFA qui affirme désormais que le chanteur est bien invité dans le cadre de la Coupe du monde. Avec une fâcheuse variante : le jeune homme peut venir chanter, non pas lors de la cérémonie d’ouverture mais deux jours plus tôt, durant le spectacle prévu pour démarrer le Congrès de la FIFA.
Quelle est l’origine d’un tel micmac ? Prudent, le chanteur ne veut accuser personne mais suggère un motif « politique ».
Pour cause : contrairement à bon nombre de stars contemporaines de la chanson arabe, Mohammed Assaf transcende son image de séducteur charismatique pour entonner, à l’occasion, des textes engagés et patriotiques. Dans un entretien accordé au New York Times, le Palestinien demandait ainsi « la fin de l’occupation et des implantations israéliennes illégales ».
L’attitude du jeune homme- qui déclare également « ne pas faire confiance en Israël actuellement »- a déjà provoqué l’irritation du Premier ministre Benyamin Netanyahou : dans un courrier adressé à John Kerry, Secrétaire d’Etat américain, le dirigeant ultra-nationaliste a ainsi formulé sa thèse d’un endoctrinement antisémite de la jeunesse palestinienne en l’illustrant par une chanson d’Assaf intitulée « Brandis le keffieh » et dont la prestation dans l’émission libanaise (en juin 2013) a été visionnée par plus de 19 millions d’internautes.