• Le Nigeria sur le podium du mannequinat africain
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/05/11/le-nigeria-sur-le-podium-du-mannequinat-africain_6079797_3212.html

    Le Nigeria sur le podium du mannequinat africain. Si la demande explose pour les modèles noirs à l’international, les défis sont nombreux pour les mannequins du continent, particulièrement en période de pandémie.
    Ce matin d’avril, une quinzaine de jeunes filles perchées sur des talons aiguilles et deux garçons longilignes s’avancent sur la dalle de béton qui fait office de podium en plein air. Ces jeunes au pas encore hésitant sont les « nouveaux visages » de l’agence de mannequins Beth Model Management, installée à Lagos, la capitale économique du Nigeria.Après avoir signé leur contrat, les nouvelles recrues bénéficient d’une formation de trois jours afin d’apprivoiser leur nouveau métier.
    Persuadée qu’il y a un créneau à saisir, Elizabeth Elohor lance, en 2004, son entreprise. Mais les premières années sont difficiles et la jeune femme ne parvient pas à percer sur le marché mondial (...)Les choses changent avec l’émergence de jeunes créateurs africains, comme les Sud-Africains Thula Sindi ou Marianne Fassler, bien décidés à faire grandir l’univers de la mode sur le continent. Le secteur privé investit aussi et, en 2010, la Arise Fashion Week voit le jour à Lagos, l’une des plus grosses mégalopoles africaines, puis, en 2014, la Lagos Fashion Week. Les défilés de Johannesburg, Kinshasa ou Dar es-Salaam gagnent en visibilité sur la scène internationale. Tout comme les mannequins africains, qui sont de plus en plus sollicités
    L’agence de Lagos organise aussi des castings dans tout le sud du Nigeria, avec plusieurs success stories à la clé. La très demandée Mayowa Nicholas a d’abord été découverte par Beth Models Management en 2014, avant de participer au concours de l’agence Elite Model Look et d’exploser à l’international. La Nigériane de 22 ans, qui apparaissait en couverture de Vogue Japan en avril, a aussi défilé pour la marque de lingerie Victoria’s Secret et posé pour Calvin Klein ou Michael Kors.En août 2020, le New York Times citait son nom dans un article soulignant la présence de plus en plus importante des mannequins noires dans les campagnes publicitaires et dans les pages des magazines, dans le sillage du mouvement Black Lives Matter. Le quotidien new-yorkais assurait qu’ « une crise sanitaire combinée à un été de troubles civils et de manifestations contre le racisme a poussé au changement d’état d’esprit ».
    Il n’en reste pas moins que la pandémie mondiale a aussi mis un frein à la carrière de certains modèles africains. Après des débuts prometteurs, Olaniyan Olamijuwon a dû se résoudre à voir plusieurs campagnes internationales lui échapper, faute de pouvoir voyager. Le jeune homme de 21 ans, troisième d’une fratrie de quatre enfants, affirme que « le mannequinat a complètement changé [sa] vie ». Egérie d’une campagne pour Berluti, il a défilé pour Balmain, Lanvin, Off White et d’autres grands noms de la mode lors de la saison automne-hiver 2020, à Paris. A raison de « 500 euros ou 600 euros de cachet par défilé » et grâce « au taux de change au Nigeria », Ola a pu passer l’année sans encombre et même « investir dans un business de livraison à domicile » tout en aidant sa mère. Une détermination féroce brille dans les yeux en amande du modèle, originaire du quartier populaire de Lagos Island. (...) D’autres vivent beaucoup moins bien que lui les restrictions de déplacement. Bloquée chez ses parents à Lagos depuis une année, la mannequin Nora Uche s’est finalement décidée à prendre un avocat pour tenter d’obtenir un visa pour l’Europe, où elle a raté plusieurs opportunités ces derniers mois. La jeune femme sait néanmoins qu’elle a eu de la chance d’avoir déjà pu y défiler, puisque certains mannequins africains ont parfois du mal à obtenir un premier visa pour le Vieux Continent. « On leur demande notamment de produire des extraits de compte bancaire, alors que beaucoup viennent de milieux plutôt défavorisés » et n’en possèdent donc pas, explique Marius Isikalu.L’intérêt de l’Europe pour les mannequins du continent africain est « une bénédiction », assure le collaborateur d’Elizabeth Elohor, puisqu’il a permis « à de nombreuses personnes de sortir leurs familles de la misère ». Désormais, « le plus grand défi est de s’assurer que les agences ne se séparent pas de leurs mannequins africains », jusqu’à ce que ceux-ci puissent recommencer à voyager comme avant.

    #Covid-19#migrant#migration#sante#pandemie#afrique#nigeria#travailleurmigrant#circulation#frontiere#restrictionsanitaire

  • Plus de 1 400 migrants sont arrivés ce week-end sur l’île italienne de Lampedusa
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/05/10/plus-de-1-400-migrants-sont-arrives-ce-week-end-sur-l-ile-italienne-de-lampe

    Plus de 1 400 migrants sont arrivés ce week-end sur l’île italienne de Lampedusa. Ces débarquements ont été dénoncés par Matteo Salvini, le chef de la Ligue. Une ONG a averti que des centaines d’autres personnes étaient en difficulté dans les eaux maltaises.
    Plus de 1 400 migrants sont arrivés samedi 8 et dimanche 9 mai à bord d’une quinzaine de bateaux sur la petite île de Lampedusa, dans le sud de l’Italie, ont rapporté les médias. Près de 400 migrants de différentes nationalités, dont vingt-quatre femmes et des enfants, se trouvaient à bord d’un navire qui a été intercepté au large de Lampedusa, ont souligné les agences de presse italiennes. Un autre bateau de 20 mètres de long transportant 325 personnes a été intercepté à quelque 13 km des côtes de cette île, tandis que des centaines d’autres migrants sont arrivés à bord d’embarcations plus petites. Ces débarquements ont été dénoncés par Matteo Salvini, le chef de la Ligue (parti d’extrême droite), qui doit être jugé pour avoir bloqué des migrants en mer en 2019 quand il était ministre de l’intérieur. « Avec des millions d’Italiens en difficulté, nous ne pouvons pas penser à des milliers d’immigrants illégaux », a-t-il déclaré, exigeant une rencontre avec le premier ministre Mario Draghi.
    L’organisation non gouvernementale (ONG) Alarm Phone, qui gère une ligne téléphonique d’urgence pour aller au secours des migrants, a lancé un appel à l’aide pour recueillir les passagers de cinq bateaux transportant plus de 400 personnes au large de Malte. « La situation à bord est critique. (…) Un sauvetage est nécessaire maintenant ! », a alerté cette organisation.
    Lire aussi « Je brûle ou je me fais brûler » : Adem, 25 ans et déjà quatre tentatives de quitter la Tunisie. Les autorités judiciaires siciliennes ont entre-temps reconduit ce week-end une mesure d’interdiction de toute intervention en mer du navire de sauvetage Sea-Watch 4 d’une ONG allemande, qui avait dû le garder à l’ancre au port de Palerme, en Sicile, pendant six mois, jusqu’en mars, à l’issue d’une inspection ayant permis de trouver trop de gilets de sauvetage à son bord par rapport à sa taille.
    Les membres de l’ONG estiment que l’inspection était pour les autorités une manière détournée de bloquer le bâtiment et de l’empêcher de porter secours en mer aux migrants. « Nous espérons que les autorités ne nous empêcheront pas de nous rendre en Méditerranée centrale avec les mêmes accusations absurdes auxquelles nous sommes habitués », a tweeté vendredi Sea-Watch Italy au retour de sa dernière mission.Un autre navire, Sea-Watch 3, avait été bloqué en mars par les garde-côtes au port sicilien d’Augusta, sous prétexte, une nouvelle fois, de problèmes de sécurité.
    Malgré la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19, le mouvement de migration clandestine à partir des pays du Maghreb, notamment de la Tunisie et de la Libye, vers l’Europe s’est poursuivi, notamment à destination de l’Italie, où les migrants espèrent trouver travail et perspectives. Quelque 530 000 migrants ont atteint les côtes italiennes depuis le début de l’année 2015, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), une organisation intergouvernementale ayant son siège à Genève. Entre le 1er janvier et le 21 avril 2021, 8 604 personnes sont arrivées en Italie et 65 à Malte, tandis que 359 ont péri en route, selon l’OIM.

    #Covid-19#migrant#migration#italie#tunisie#libye#afrique#sante#pandemie#migrationclndestine#UE

  • Révoltes en Colombie
    « Ils nous ont tellement pris
    qu’ils nous ont même enlevé notre peur »

    Nadège Mazars

    https://lavoiedujaguar.net/Revoltes-en-Colombie-Ils-nous-ont-tellement-pris-qu-ils-nous-ont-mem

    https://www.bastamag.net/Revoltes-en-Colombie-Ils-nous-ont-tellement-pris-qu-ils-nous-ont-meme-enle

    En Colombie, le retrait de la réforme fiscale à l’origine des manifestations n’apaise en rien un peuple révolté par les exactions des forces de l’ordre, qui ont tué au moins 37 personnes.

    Sur la place Bolivar, dans le centre de la capitale colombienne, un groupe de manifestants chante à tue-tête « Duque Ciao », en référence au président Ivan Duque, sur l’air de la célèbre chanson révolutionnaire italienne Bella Ciao. C’est le huitième jour de mobilisation en Colombie. Les marches se sont déroulées dans toutes les grandes villes du pays. Pourtant, le projet de réforme fiscale, qui prévoyait entre autres une hausse de la TVA sur des produits de première nécessité, a été suspendu dimanche dernier par le président Ivan Duque. Alors que se passe-t-il ? Une répression toujours plus grande qui a déjà fait des dizaines de morts et des centaines de blessés. Et un pays au bord de l’explosion depuis plusieurs mois.

    Les situations de mobilisations sont multiples, se déroulant en plusieurs points des villes, avec également des blocages sur les routes. Étudiants, syndicalistes, transporteurs, mouvements autochtones, paysans et afro-descendants se sont unis aux quatre coins du pays. Quand une marche arrive dans le centre de Bogotá, une autre, à son extrême nord, cherche à atteindre la maison du président Duque, située dans les beaux quartiers. Les manifestants sont plutôt jeunes. Aux fenêtres, au passage des cortèges, de moins jeunes se montrent pour entamer des cacerolazos (concert de casseroles) et encourager les marcheurs. Cali, troisième ville du pays, est l’épicentre du mouvement. C’est aussi l’endroit où la répression s’est abattue le plus violemment, notamment la nuit, dans les quartiers populaires, quand la police débute ses rondes. (...)

    #Colombie #révoltes #répression_meurtrière #témoignage #Alvaro_Uribe #Ivan_Duque #Claudia_López #pandémie #inégalités_aggravées

    • Depuis le 28 avril dernier, un mouvement social de grande ampleur a pris forme en Colombie contre une réforme fiscale visant les classes populaires et moyennes, et faisant émerger des revendications contre la politique libérale et austéritaire du président Iván Duque, élu en 2018, dans un contexte sanitaire qui pèse sur des structures économiques et sociales inégalitaires. Christophe Ventura, directeur de recherche à l’IRIS et spécialiste de l’Amérique latine, livre pour QG son analyse de la situation au sujet d’une Colombie où la violence est profondément ancrée, avec un rôle prépondérant de l’armée, de la police et des groupes paramilitaires contre les mouvements sociaux, les syndicats et les partis de gauche. Interview par Jonathan Baudoin

      https://qg.media/2021/05/10/colombie-la-pandemie-est-venue-exacerber-des-inegalites-deja-intolerables-par-

  • Etats-Unis : la communauté asiatique « en état de siège »
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/05/07/etats-unis-la-communaute-asiatique-en-etat-de-siege_6079469_3210.html

    Dès que l’épidémie de Covid-19 s’est répandue hors de Chine, en février 2020, le professeur Russell Jeung s’est douté de ce qui attendait la communauté asiatique aux Etats-Unis. Doyen du département d’études américano-asiatiques à l’université de San Francisco, il a ouvert un site pour recueillir les témoignages des victimes d’incidents racistes : Stop AAPI Hate (AAPI ou Asian Americans and Pacific Islanders, terme qui désigne la communauté des Américains d’origine asiatique et du Pacifique). Le déferlement de récits l’a « horrifié ». Insultes, menaces, harcèlement. « On a dû créer une catégorie spéciale pour les gens qui avaient essuyé des crachats ou des toux intentionnelles », raconte-t-il.Ce que l’universitaire n’avait pas prévu – mais « c’était tristement inévitable », dit-il –, c’est que la haine irait jusqu’à tuer. (...)
    Les Américains d’origine asiatique ont connu d’autres périodes sombres. Dans les années 1980, le ressentiment contre l’automobile japonaise a coûté la vie au technicien chinois Vincent Chin, battu à mort en juin 1982 près de Detroit (Michigan) par un contremaître de Chrysler et un ouvrier licencié. En 1992, les émeutes de Los Angeles, après l’acquittement des policiers responsables du tabassage de Rodney King, ont laissé plus de 2 200 échoppes coréennes pillées et incendiées. La mémoire collective est émaillée de références historiques douloureuses : la loi de 1882 d’exclusion des Chinois (Chinese Exclusion Act) ; l’internement de 120 000 Japonais et d’Américains d’origine japonaise, en 1942, après Pearl Harbor. Même le Titanic en 1912 n’a pas souffert d’exception. Six des survivants étaient chinois. Quand ils sont arrivés à New York, ils ont été expulsés.
    Un dépliant réalisé par la Fédération coréenne américaine de Los Angeles pour sensibiliser aux crimes haineux anti-asiatiques avec l’instruction d’appeler le 911 dans le quartier Koreatown de Los Angeles, lundi 29 mars 2021.
    Depuis mars 2020, les Américains d’origine asiatique font figure de boucs émissaires de la pandémie. Selon un sondage du Pew Research Center publié le 21 avril, 45 % d’entre eux ont été témoins d’au moins un incident, 32 % disent avoir peur d’être attaqués. Et 81 % citent la montée de la violence comme le phénomène qui les angoisse le plus. « On est arrivés à un point où les gens craignent plus le racisme de leurs compatriotes que le Covid-19, déplore le professeur Jeung. Nous sommes une communauté en état de siège. »Les Asiatiques sont la minorité qui croît le plus rapidement aux Etats-Unis. Ils étaient 10,5 millions en 2000 ; 18,9 millions en 2019 (+ 81 %). Plus de la moitié d’entre eux sont nés à l’étranger. Le mythe de la « minorité modèle », mis en avant dans les années 1980 par les conservateurs pour montrer – essentiellement aux Noirs – que tout le monde peut s’en sortir, est trompeur. La communauté asiatique est celle où les inégalités de revenus sont les plus prononcées. Les Américains sont abreuvés de statistiques sur les performances scolaires des jeunes Asiatiques (35 % d’entre eux ont un score de plus de 700 points au test d’entrée à l’université contre 9 % des Blancs et 1 % des Noirs). Ou sur leur réussite, illustrée – caricaturée – par le film Crazy Rich Asians (Jon Chu, 2018). Ils sont peu conscients de la vulnérabilité qui subsiste dans la population asiatique, notamment chez les femmes et les personnes âgées, principales victimes des agressions actuelles.
    Le site Stop AAPI Hate, qui avait été mis en place en 2020 par le professeur Jeung et deux associations, sans la moindre subvention, s’est vu attribuer une bourse de 300 000 dollars de l’Etat de Californie. Il a publié un nouveau rapport jeudi 6 mai ; 6 603 incidents lui ont été rapportés entre le 19 mars 2020 et le 31 mars 2021. Les victimes signalent des micro-agressions de tous ordres : remarques stéréotypées sur les goûts alimentaires des Chinois, leur aptitude aux maths, discrimination au travail. « Dès qu’un employé asiatique tousse dans un bureau, il est invité à rester chez lui alors que ça n’est pas le cas pour les autres », remarque Russell Jeung.
    Une manifestation pour exiger la fin des violences anti-asiatiques, le 4 avril 2021, à New York. Longtemps, les victimes ont enfoui les blessures dans la nécessité de « se fondre dans le paysage ». « Les Asiatiques ne se plaignent pas, et encore moins de racisme », résume le professeur. Mais les attaques sacrilèges contre les anciens ont entraîné une mobilisation sans précédent. Une nouvelle génération se fait entendre, qui discute pendant des soirées entières sur Clubhouse, le forum audio en ligne. « Ce que les parents nous ont enseigné, c’est : ne t’occupe pas des autres, sois aussi Américain que possible et travaille », témoigne Wenchi Yu, une analyste financière qui a longuement hésité à envoyer un message alertant ses collègues. Elle l’a effacé, puis finalement reposté. « C’est important d’avoir les Blancs avec nous. »Jess Owyoung, 37 ans, une éducatrice pour enfants handicapés, a cofondé l’association Compassion in Oakland, un nom volontairement œcuménique dans une ville qui compte parmi les plus multiethniques du pays. « Ce qu’on voudrait surtout, c’est plus d’empathie dans les quartiers », explique-t-elle. Ses grands-parents avaient un atelier de couture dans le quartier chinois. Pour elle, Chinatown, une collection de huit rues animées, entre downtown et autoroute, était un endroit festif, même si un tiers des habitants vit sous le seuil de pauvreté. Fin janvier, elle a été atterrée quand un homme de 91 ans, qui aurait pu être son grand-père, a été poussé et projeté violemment au sol. « C’est tellement injuste. Nos grands-parents ont tellement travaillé et pendant si longtemps. » En fait, il s’est trouvé que la victime, dont l’identité n’a pas été révélée, était hispanique ; l’agresseur, Yahya Muslim, un homme de 28 ans, souffrait de troubles psychiatriques.
    Compassion in Oakland compte maintenant 400 bénévoles qui patrouillent le week-end avec des gilets fluo. Le groupe a distribué plusieurs milliers de sifflets d’urgence dans le quartier. Une collecte sur GoFundMe a permis de recruter des vigiles privés. « C’est la première fois qu’il y a un mouvement de cette ampleur consacré exclusivement aux Asiatiques », se réjouit Jess Owyoung.Kye Kim Perrot, une juriste d’origine coréenne, a lancé mi-avril une association, CaliKyeCab, qui rembourse les courses en taxi. Au début, elle payait de sa poche. En deux semaines, elle a collecté plus de 13 000 dollars et pu offrir plus de 300 trajets à des habitants qui avaient peur de sortir, même pour aller à leur rendez-vous médical. Bao Nguyen, 45 ans, informaticien d’origine vietnamienne, se trouvait dans le métro avec sa mère de 82 ans, quand ils ont été pris à partie. Il ne la laisse plus sortir seule, même pour son exercice matinal de taï-chi dans le parc. « Quand j’étais jeune, il y avait de la pauvreté et de la criminalité à Oakland, mais la race n’était pas un facteur, assure-t-il. J’ai été élu vice-président de ma classe de dernière année à Berkeley ! »
    Le Covid-19, selon lui, a tout changé, surtout en année électorale. Selon le sondage du Pew Research Center, 20 % des Asiatiques rendent Donald Trump directement responsable de la montée de la violence, pour avoir constamment qualifié la pandémie de « virus chinois ». Mais l’ancien président a aussi ses supporteurs, comme Meina Young, une quinquagénaire installée avec une pancarte à Portsmouth Square, au cœur du Chinatown de San Francisco, où se mêlent joueurs de cartes, drapeaux de Chine populaire et taïwanais. « Assez de discours ! Place à la loi et l’ordre ! », réclame-t-elle.Bao Nguyen a créé lui aussi une association, One Dollar Rides, qui met en contact des habitants qui ont peur de circuler à pied avec des volontaires triés sur le volet. « Beaucoup de non-Asiatiques essaient d’aider, note-t-il, mais il y a un problème de confiance. » Le cofondateur de One Dollar Rides est Marcus Chun Chung, 26 ans, un étudiant de Berkeley qui a quitté Hongkong en 2015 (son vrai nom, souligne-t-il, est Tsz, malheureusement « imprononçable »). « J’ai vu ces épouvantables vidéos sur les réseaux sociaux. Je voulais faire quelque chose. » Depuis un an, il est pris à partie mais il ne se démonte pas. « Qu’est-ce que tu fais ici ? », lui a demandé une femme à la caisse d’un magasin. Il a fait mine de ne pas comprendre : « Je paie mes achats. » Un homme dans un fast-food a traité devant lui les Asiatiques de « lézards ». Marcus lui a demandé dans « quel genre d’école » il avait été scolarisé. « Je suis grand, dit-il. Ils ne s’en prennent pas trop à moi. »

    #Covid-19#migrant#migration#etatsunis#asie#sante#minorite#pandemie#discrimination#violence

  • En lien avec la #grève_nationale en #Colombie...

    El día de hoy les escribimos en una inmensa tristeza, el país desde hace una semana está en paro nacional y eso ha significado una represión estatal absurda, así que parte de este contexto es el que nos acompañará la próxima semana, así como el de la pandemia. Una de las consignas del paro ha sido:
    “Si un pueblo marcha en plena pandemia, es porque su gobierno es más peligroso que el virus” (Colombia 2021)

    –-

    Traduction deepl :

    Aujourd’hui nous vous écrivons avec une immense tristesse, le pays est en grève nationale depuis une semaine et cela a signifié une répression absurde de l’État, donc une partie de ce contexte est celui qui nous accompagnera la semaine prochaine, ainsi que la pandémie. L’un des slogans de la grève a été :
    « Si un peuple marche au milieu d’une pandémie, c’est que son gouvernement est plus dangereux que le virus » (Colombie 2021).

    Reçu par un contact en Colombie, le 6 mai 2021.

    #pandémie #responsabilité #grève #coronavirus #covid-19 #répression #citation #slogan

  • La bourgmestre de Saint-Trond dans la tourmente : « J’ai été vaccinée dès mars et je présente mes excuses » Joyce Azar - 6 mai 2021

    « Oui, j’ai bien été vaccinée en mars » : après avoir refusé durant plusieurs jours de l’admettre, la bourgmestre de Saint-Trond (Limbourg), Veerle Heeren (CD&V) a finalement avoué avoir reçu une injection bien avant tout le monde. S’exprimant par voie de communiqué, elle a dans la foulée présenté ses excuses. 

    Agée de 56 ans, Veerle Heeren a donc reçu une injection début mars, au moment où la campagne de vaccination visait les plus de 85 ans. « À ce moment-là, il y avait chaque jour des quantités assez importantes de vaccins non administrés parce que le système de convocation n’était pas totalement au point, et un groupe de prestataires de soins avait déjà été vacciné dans leur établissement », explique-t-elle dans le communiqué.

    « Je vous assure que nous avons suivi de près la stratégie de vaccination des autorités, en établissant un certain nombre de groupes cibles et de listes de priorités », poursuit la bourgmestre. « Je suis persuadée que je n’ai rien fait d’illégal, mais je ne referais pas la même chose », souligne-t-elle encore. « En me laissant convaincre, j’ai commis une erreur de jugement. Je voudrais explicitement m’excuser auprès des habitants de la région de Saint-Trond ». 

    Amis et proches aussi ?
    D’après certaines sources, des membres de la famille de Veerle Heeren ainsi que des collaborateurs auraient également reçu un vaccin en mars.

    Interrogée sur ce point, elle indique n’être « à aucun moment concrètement intervenue en faveur de quelqu’un ». « En tant que bourgmestre, j’ai renvoyé toutes les demandes qui me parvenaient directement ou via mes collègues vers le centre de vaccination. En tous les cas, ces personnes ont uniquement été vaccinées avec des doses restantes. Nous avons ainsi réussi à faire en sorte que pas un seul vaccin n’a été perdu », précise-t-elle.

    La bourgmestre de Saint-Trond a toutefois refusé de dire si son fils, âgé d’une vingtaine d’année, a également reçu une injection. 
    . . . . . . .

    La suite : https://www.vrt.be/vrtnws/fr/2021/05/06/la-bourgmestre-de-saint-trond-admet-avoir-ete-vaccinee-des-le-mo

    #passe_droit #haute_bourgeoisie #covid-19 #coronavirus #santé #covid #pandémie #privilèges #privilège #domination #politique

  • A Bruxelles, le couvre-feu appliqué jusqu’ à 22 heures expire à minuit vendredi : « Une blague belge ! »

    A Bruxelles, le couvre-feu sera en vigueur ce vendredi de 22 heures à minuit. Or il expirera ensuite pour toute la Belgique, ce qui signifie que les Bruxellois, après ces deux heures passées à l’intérieur, seront à nouveau autorisés à sortir après minuit. « Incompréhensible », juge le parlementaire bruxellois Gilles Verstraeten (N-VA). « Mon seuil de tolérance pour de telles absurdités a maintenant atteint ses limites. »

    A partir de ce samedi 8 mai, le couvre-feu sera remplacé par l’interdiction des rassemblements de plus de trois personnes n’appartenant pas au même foyer à partir de minuit et ce jusqu’à 5h du matin.

    Contrairement à la Flandre et à la Wallonie, où ce couvre-feu s’applique à partir de minuit, à Bruxelles il s’applique à partir de 22 heures.

    Cela signifie donc que ce vendredi, alors que le couvre-feu est toujours en vigueur, les Bruxellois devront être rentrés chez eux avant 22 heures, mais pourront ressortir ensuite à partir de minuit après la levée du couvre-feu.

    « C’est une nouvelle blague belge, et même pas une bonne », a déclaré le parlementaire bruxellois Gilles Verstraeten (N-VA) dans « De Ochtend » (VRT). « Mon seuil de tolérance pour de telles absurdités a maintenant atteint ses limites. Expliquez-moi à quoi ça rime. »

    « S’il y a une certaine logique administrative, certainement pas de logique humaine », ajoute Gilles Verstraeten. C’est vraiment ce qu’il faut faire pour faire douter toute une population de l’ensemble des mesures."

    « En plus de cela, ce couvre-feu n’a jamais été correctement appliqué », ajoute le parlementaire. « Il y avait encore beaucoup de gens dans les rues après 22 heures. J’ai également entendu de nombreux cas de personnes qui étaient encore dans les rues après le couvre-feu, qui ont rencontré des policiers mais n’ont pas eu d’amende. »

    Source : https://www.vrt.be/vrtnws/fr/2021/05/06/a-bruxelles-le-couvre-feu-applique-jusqu-a-22-h-expire-a-minuit
    #covid-19 #coronavirus #santé #surveillance #confinement #covid #pandémie #bêtise #Bruxelles

  • En Algérie, des familles invitent des étudiants subsahariens à rompre le jeûne et la solitude
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/05/05/en-algerie-des-familles-invitent-des-etudiants-subsahariens-a-rompre-le-jeun
    https://img.lemde.fr/2021/05/05/0/0/1023/511/1440/720/60/0/763360_80613841-img-20210504-wa0008.jpg

    En Algérie, des familles invitent des étudiants subsahariens à rompre le jeûne et la solitude. Une association a profité du mois de ramadan, propice au partage, pour couper l’isolement des jeunes étrangers empêchés de rentrer chez pour cause de Covid-19.Des étudiants subsahariens à Alger sont accueillis par une famille algérienne pour partager le repas de rupture du jeûne.Des étudiants subsahariens à Alger sont accueillis par une famille algérienne pour partager le repas de rupture du jeûne. DR
    Avec le ramadan, qui rythme le quotidien des Algériens depuis le 13 avril, Mamo a fait une expérience inédite. Cet étudiant malien de l’université des sciences et de la technologie de Bab Ezzouar, près d’Alger, a partagé un ftour, le repas de la rupture du jeûne, avec une famille algérienne. « Quand on m’a parlé de l’initiative, j’étais hésitant. Mais finalement c’était une expérience magnifique. Au-delà du repas, cela permet un échange de cultures et de points de vue », raconte l’homme de 22 ans, vêtu d’un pantalon à pince bleu et de chaussures cirées noires.
    Parmi les étudiants subsahariens résidant en Algérie, beaucoup passent l’intégralité de leur cursus universitaire sans retourner au pays. Si certains y étaient contraints par leur situation financière, presque tous sont désormais logés à la même enseigne à cause de la fermeture des frontières, depuis mars 2020, à cause de la pandémie de Covid-19. « On peut partir, mais au risque de ne pas revenir », précise Maria Gorbena, une Equato-Guinéenne de 26 ans qui étudie les télécoms à Bab Ezzouar et n’est pas retournée dans son pays natal depuis deux ans.
    Alors pour les couper de leur isolement, l’association Carrefour Cadenkoso a profité du mois de ramadan, propice au partage, pour appeler des familles algériennes à accueillir un ou plusieurs étudiants étrangers, tels Mamo ou Maria, le temps d’un ftour. « Le Covid a été une période difficile, il y a eu une rupture de contact et une rupture financière pour certains étudiants qui recevaient une aide de leur famille », explique Moussa Sissoko. Le doctorant malien en biologie des maladies infectieuses, installé en Algérie depuis presque dix ans, a créé Carrefour Cadenkoso en 2019 pour « regrouper les talents subsahariens et valoriser leur formation en Algérie ».
    Quand il a lancé l’initiative « Ftoor en famille », début avril, il ne s’attendait pas à un tel « enthousiasme » de la part des participants. Avec son équipe de bénévoles, il gère toute la logistique : de la visite aux familles d’accueil jusqu’à l’arrangement du transport. « En l’espace de six jours, six familles algéroises ont accueilli une vingtaine d’étudiants. Les discussions durent jusque très tard dans la soirée ! », s’exclame le trentenaire.
    « Chez les étudiants internationaux, il y a ce lien familial qui manque, alors j’ai enfilé mon bazin [tenue traditionnelle malienne], j’étais joyeux et stressé comme si j’allais voir ma propre famille », raconte Mamo, qui n’a pas vu ses proches depuis son arrivée en Algérie pour des études en réseaux informatiques, il y a quatre ans. « Je devais rentrer à la fin de ma licence, mais ça n’a pas été possible à cause du Covid-19 », explique-t-il.
    Lire aussi Comment le coronavirus a poussé des centaines de Subsahariens à quitter l’Algérie pour la Tunisie
    En 2020, le ministère algérien de l’enseignement supérieur estimait le nombre d’étudiants étrangers à un peu plus de 8 500. Mais selon Moussa Sissoko, leur nombre réel serait plus important. Car si certains étudiants, comme Mamo et Maria, bénéficient d’une bourse octroyée par leur pays pour étudier dans le cadre académique, d’autres viennent par leurs propres moyens pour suivre diverses formations. Ce brassage « est une opportunité immense, pour nous Africains, de faire des rencontres et d’apprendre sur les autres », précise Moussa Sissoko : « Il permet non seulement de créer un lien avec la population algérienne, mais aussi un pont entre les différentes populations africaines. »
    Depuis l’indépendance du pays, en 1962, les universités algériennes ont accueilli 60 000 étudiants étrangers en provenance de 62 pays, selon le ministère de l’enseignement supérieur. « Les étudiants subsahariens sont une véritable porte d’entrée vers les économies et les marchés de leur pays. Pour les entrepreneurs algériens, ils sont une source d’information sur les langues, les traditions et les modes de consommation de leur société », poursuit Moussa Sissoko, qui travaille actuellement sur la formation d’un réseau d’anciens étudiants africains en Algérie. « Il y a une nouvelle société qui se forme. Certains étudiants subsahariens restent en Algérie, ils se marient et travaillent ici. Les autres, une fois de retour dans leur pays, occupent souvent des fonctions importantes. Ce sont des personnes avec lesquelles l’Algérie doit maintenir le contact », répète le doctorant. Et de citer l’exemple de l’actuel ambassadeur malien en Algérie, diplômé de la section diplomatique de l’Ecole nationale d’administration d’Alger en 1982 – la même promotion que l’actuel ministre algérien des affaires étrangères, Sabri Boukadoum.

    #Covid-19#migrant#migration#algerie#afriquesubsaharienne#sante#religion#pandemie#retour#integration#economie

  • Barbara Stiegler : « La crise due au coronavirus reflète la vision néolibérale de la santé publique »

    Dans un entretien au « Monde », la philosophe explique que la colère citoyenne face à l’impréparation des gouvernements doit déboucher sur un sursaut politique et une véritable « démocratie sanitaire ».

    Propos recueillis par Nicolas Truong
    Publié le 09 avril 2020 à 05h51 - Mis à jour le 09 avril 2020 à 18h13

    Professeur de philosophie politique à l’université Bordeaux-Montaigne et responsable du master « soin, éthique et santé », Barbara Stiegler est l’auteure d’Il faut s’adapter. Sur un nouvel impératif politique (Gallimard, 336 p., 22 euros) et de Du cap aux grèves. Récit d’une mobilisation. 17 novembre 2018-5 mars 2020 (Editions Verdier, 139 p., 7 euros, à paraître).

    Comment expliquer l’impréparation, notamment française, face à cette pandémie mondiale ?

    L’impréparation est en effet générale, mais les motifs divergent selon la culture politique de chaque pays. Aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni, les choix qui ont été faits au départ allaient dans le sens du laisser-faire et s’inscrivaient dans une vision utilitariste assumée. Pour le bien commun, il valait mieux que certaines vies de moindre valeur soient sacrifiées.

    En France, où un tel discours aurait eu du mal à passer, la réduction continue du nombre de lits et de soignants et la pénurie de masques, d’équipements de protection et bientôt de médicaments conduit également à trier les patients, mais sans le dire publiquement.
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    Cette situation reflète plutôt la vision néolibérale de la santé publique et son imaginaire. Dans sa conception du sens de l’histoire, nous irions en effet vers un monde immatériel de flux et de compétences, censé être en avance sur le monde d’avant, qui lui serait fait de stocks et de vulnérabilités, c’est-à-dire au fond de matière et de souffrance.

    Nos économies développées seraient fondées sur « l’innovation » et sur « l’économie de la connaissance », ce serait là d’ailleurs le nouveau sens de la santé, et elles devraient déléguer aux continents du Sud, à l’Afrique et à l’Asie principalement, la fabrication industrielle des biens matériels. Avec une telle conception fantasmatique du sens de l’histoire, nos gouvernants ne pouvaient que renvoyer l’épidémie infectieuse et l’industrie manufacturière à un monde sous-développé et à des temps anciens que nous, Occidentaux, aurions dépassés. L’idée fut au fond qu’un tel virus était, comme les stocks de masques, trop archaïque pour concerner nos sociétés, trop performantes pour y être exposées.

    « L’idée de la médecine dite “proactive” est d’augmenter les performances des individus et leur capacité à s’adapter, y compris à un environnement dégradé »

    L’origine supposée de la pandémie a d’ailleurs pu contribuer à redoubler ce mécanisme de déni. Car quel rapport nos vies aseptisées et nos systèmes de santé ultramodernes pouvaient-ils bien avoir avec ce sombre mélange de saleté, d’élevage domestique confiné et de faune sauvage malade qu’évoquent les marchés d’animaux asiatiques ?

    Tournant le dos à ces images déplaisantes de chauve-souris et de volailles infectées, pourtant emblématiques de notre économie mondialisée qui entasse les vivants dans des environnements industriels de plus en plus dégradés, le néolibéralisme préfère tourner ses regards vers l’avenir radieux promis par l’innovation biomédicale et continuer d’occulter les facteurs sociaux et environnementaux de toutes les pathologies, tant infectieuses que chroniques.

    Quelle vision de la médecine porte l’idéologie néolibérale ? Et dans quelle mesure reprend-elle celle de Walter Lippmann [écrivain et polémiste américain (1889-1974)], qui, d’après vous, théorisait déjà, dans les années 1930, une conception néolibérale de la santé ?

    L’idée véhiculée depuis des années est au fond que notre système sanitaire doit en finir avec la vieille médecine clinique, fondée sur la souffrance et la plainte du patient, de même qu’il serait censé en avoir fini avec les grandes épidémies infectieuses, supposant l’assistance à des populations vulnérables. C’est le sens de la médecine dite « proactive », portée par les promesses du virage numérique et des données massives (big data) en santé.

    A notre vieille médecine jugée « réactive », la vision proactive oppose des processus d’optimisation continue, où ce sont les patients eux-mêmes qui sont censés gérer de manière optimale leurs propres comportements face aux risques.

    Comme chez Walter Lippmann, l’idée est d’augmenter les performances des individus et leur capacité à s’adapter, y compris à un environnement dégradé. Cette vision, que l’on retrouve dans le champ de la maladie chronique avec la « médecine des 4 P » (« personnalisée », « prédictive », « préventive », « participative »), sous-tend une nouvelle conception de la santé publique, qui passe exclusivement par la responsabilité individuelle et qui refuse d’assumer une vision collective des déterminants sociaux de santé, toujours soupçonnée de déboucher sur une action sociale trop collectiviste.

    « Les néolibéraux considèrent que ceux qu’ils appellent les “dirigeants” sont par principe en avance sur la population. Or, la situation actuelle tend à démontrer l’inverse »

    C’est l’accumulation de tous ces dualismes imaginaires qui a créé la cécité de nos gouvernants face à la crise et qui a produit la situation actuelle : un très long retard au démarrage pour prendre des mesures collectives de santé publique, doublé d’une spectaculaire pénurie organisée au nom de la santé elle-même, alors même que des alertes sur les maladies émergentes se multipliaient dans la littérature scientifique depuis des années et que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) lançait des recommandations très claires dès la fin du mois de janvier.

    Ce retard de compréhension, voire ce déni, d’une grande partie des élites politiques ne vient-il pas démentir les positions de Walter Lippmann, et ne donne-t-il pas raison à son contradicteur, John Dewey [philosophe pragmatiste américain 1859-1952], qui soutient que les publics sont par principe en avance sur leurs représentants ?

    Absolument. Comme la crise climatique et comme d’autres grandes crises sanitaires, ce virus révèle le retard des gouvernants et de leurs stéréotypes sur les citoyens, ou plus exactement sur ceux que John Dewey nomme les « publics », c’est-à-dire les groupes de citoyens qui sont en première ligne face à un problème.

    Avec Walter Lippmann, les néolibéraux considèrent que ceux qu’ils appellent les « dirigeants » (leaders) sont par principe en avance sur la population. Parce qu’ils sont beaucoup plus mobiles, ils auraient une vue plus adaptée à la mobilité du réel, tandis que les masses inertes seraient par nature enfermées dans ce qu’il appelle des « stéréotypes », c’est-à-dire des représentations figées du réel.
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    Or, la situation actuelle tend à démontrer l’inverse. Si les « élites » mondialisées sont aveugles et dans le déni, c’est du fait même de leur mobilité, car cette dernière les attache à des manières de vivre qui se révèlent de plus en plus archaïques et inadaptées à la crise écologique, tandis que les populations s’inquiètent de manière bien plus lucide et commencent à douter.

    Dans ce conflit des représentations, les stéréotypes des dirigeants ont un énorme pouvoir de contamination, tout aussi viral que les fameuses « fake news » des réseaux sociaux.

    Aviez-vous pris vous-même la mesure de l’ampleur de l’épidémie ? Etiez-vous plutôt du côté des stéréotypes des gouvernants ou de la lucidité de ces publics ?

    Je n’ai rien compris à ce qui se passait. Débordée par d’autres fronts ouverts par la mobilisation sociale, j’ai plus ou moins fait confiance au gouvernement dans sa gestion du virus et j’ai adhéré par inertie aux stéréotypes et aux « fake news » diffusés par le discours dominant : « C’est une petite grippe », « Il ne faut rien changer à nos habitudes de sortie » (le président Emmanuel Macron, le 6 mars), « La Chine et l’Italie surréagissent ».

    « “Restez chez vous, mais allez voter…” La multiplication de ces signaux contradictoires produit un effet permanent de “double contrainte” qui est intenable »

    C’est seulement le soir de la fermeture brutale de tous les cafés et tous les restaurants par le premier ministre, Edouard Philippe, que j’ai commencé à comprendre qu’on nous cachait quelque chose. Une injonction contradictoire apparaissait au grand jour, qui reprenait exactement la même structure que l’élément déclencheur de la crise des « gilets jaunes » avec la taxe carbone. « Soyez mobiles, mais ne prenez pas votre voiture » (novembre 2018) devenait « Restez chez vous, mais allez voter » (mars 2020), contradiction qui n’a pas cessé d’être relayée ensuite par des énoncés du type : « Restez chez vous, mais allez travailler ».

    Au lieu de passer leur temps à dénoncer les réseaux sociaux et accréditer l’idée que le pouvoir serait par principe du côté du savoir, les experts et les gouvernants seraient bien inspirés de reconnaître leur retard sur les événements.

    Quels sont les effets psychiques, sociaux et politiques de ces injonctions contradictoires ? Et quels effets produisent-ils sur notre démocratie ?

    La multiplication de ces signaux contradictoires autour du thème de l’ouverture et de la clôture, de la stase et du flux, produit un effet permanent de « double contrainte » (double bind), qui est intenable pour ceux auxquels elle s’adresse et qui sape complètement l’autorité des gouvernants. Son origine est toujours la même. Elle vient de la crise écologique et sanitaire qui fracasse le cap, et avec lui le discours de ses capitaines, de l’intérieur. Et elle est aussi ce qui produit leur retard et leur stérétotypie par rapport aux « publics » au sens de John Dewey.

    En Chine, en Italie et en France, ce furent en effet les publics concernés, ceux qui étaient réellement en lutte contre le virus, qui ont été à chaque fois en avance sur la situation et qui ont dû se révolter contre les pouvoirs en place. Or, ce retard a été sans cesse dénié et dissimulé par les dirigeants.

    « Il faut exiger, dès maintenant, que les choix de santé publique deviennent une affaire collective et non la chose réservée des experts et des dirigeants »

    Dans notre pays, ce fut et c’est encore la fonction du discours dominant sur l’indiscipline et l’irresponsabilité des Français. Ce discours a aussi pour fonction de nous culpabiliser. En surinvestissant le registre moral, il s’agit de produire une complète dépolitisation des questions, qui passe par l’héroïsation des soignants, l’activation de la fibre morale de tous les citoyens et la stigmatisation des mauvais Français.

    En mettant en scène notre ignorance, il permet enfin de donner les pleins pouvoirs aux dirigeants. Dans un monde complexe, mouvant et incertain, les masses doivent laisser la décision aux experts et dans une situation de crise, la démocratie doit faire place à l’union sacrée derrière son chef de guerre.
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    Sauf que derrière la mise en scène d’un pays en ordre de bataille, la défiance est toujours là et la colère grandit. Cette colère n’ira dans le bon sens qu’à condition de devenir politique. Pour cela, il faut exiger dès maintenant une véritable démocratie sanitaire. Que les choix de santé publique deviennent, comme les choix économiques et sociaux, une affaire collective et non la chose réservée des experts et des dirigeants.

    Puisque nous entrons dans un temps de crises majeures, le prétexte de la pandémie n’est pas audible, à moins qu’on choisisse clairement d’en finir avec la démocratie et de préférer un gouvernement autoritaire (la Chine) ou par le big data (la Corée du Sud). Cette tentation existe dans les discours dominants, mais je crois qu’il faut systématiquement la combattre.

    Le pouvoir dit « Restez chez vous », mais également que « tout continue ». En quoi s’agit-il d’une illusion ?

    Cette illusion est le moteur des « grands plans de continuité d’activité » (business continuity plan), qui fleurissent dans toutes nos organisations. Ces plans jouent évidemment sur le bon sens. Ne faut-il pas continuer à soutenir la vie, à s’occuper de nos élèves, de nos étudiants, de nos enfants, à assurer le maintien des fonctions vitales du pays ?

    Mais derrière ces assertions de bon sens, c’est tout autre chose qui se joue. En imposant à tous l’économie du numérique, qui livre toute une population, y compris les plus jeunes (une injonction contradictoire de plus !), au pouvoir des écrans, nos responsables ne font en réalité qu’une chose : poursuivre à toute force la pression du surmenage, de l’évaluation et de la compétition mondialisée qui minent nos sociétés.

    L’idée est de ne surtout pas affronter les discontinuités inouïes du réel et de les recouvrir par une continuité factice, en jouant sur des ressorts psychologiques bien connus : la peur du vide, l’évitement du deuil et la terreur devant l’inédit.

    Cette situation illustre parfaitement ce que j’étudie depuis plusieurs années. Le néolibéralisme n’est pas seulement dans les grandes entreprises, sur les places financières et sur les marchés. Il est d’abord en nous, et dans nos minuscules manières de vivre qu’il a progressivement transformées et dont il s’agit aujourd’hui que nous reprenions collectivement le contrôle.

    #pandemie #john_dewey #néolibéralisme #democratie_sanitaire

  • Brésil : 400 000 Morts
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    Déclaration de la Campagne Nationale Bolsonaro Dehors

    En ce jour où le Brésil dépasse les 400 000 morts du coronavirus, nous sommes solidaires des familles et des Brésiliens et Brésiliennes touché.es par la pandémie et nous en appelons une nouvelle fois au pays pour qu’il mette fin au gouvernement de la mort et de la destruction nationale.

    https://entreleslignesentrelesmots.blog/2021/05/03/bresil-400-000-morts

    #international #brésil #pandémie

  • A Mexico, dans une école transformée en refuge, le désarroi de mineurs en route vers les Etats-Unis
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/04/30/a-mexico-dans-une-ecole-transformee-en-refuge-le-desarroi-de-mineurs-en-rout

    A Mexico, dans une école transformée en refuge, le désarroi de mineurs en route vers les Etats-Unis. Carlos, Ricardo, Alejandra, Leopoldo ont traversé le Mexique dans l’espoir de franchir la frontière américaine. Refoulés ou en attente, ces mineurs centraméricains isolés sont de plus en plus exposés aux violences du crime organisé.C’est la troisième fois que Carlos, Hondurien de 13 ans, tente la traversée jusqu’aux Etats-Unis. « Là, ça va marcher avec Biden », espère le frêle adolescent aux cheveux châtains et aux yeux noisette, assis dans l’immense patio bétonné du refuge Cafemin, planté au nord de Mexico. Il voyage seul. « Pour avoir plus de chances de passer », confie Carlos – son prénom a été modifié pour sa sécurité à la demande de Cafemin, où il fait une pause à mi-parcours de son odyssée de tous les dangers.Carlos a rejoint la déferlante d’enfants et d’adolescents centraméricains, accompagnés ou non, qui traversent le Mexique pour rejoindre les Etats-Unis, attirés par la nouvelle politique migratoire « humaniste » de Joe Biden, notamment envers les mineurs. Cette vague historique, qui provoque une crise à la frontière américaine, expose les plus jeunes aux extorsions des policiers ripoux et aux violences du crime organisé.
    L’ambiance est paisible dans cette ancienne école transformée, depuis 2012, en refuge de migrants par la congrégation des Sœurs joséphites. Sous le dôme en taule qui coiffe le patio, un groupe d’enfants d’à peine 8 ans jouent à des jeux de société. A l’écart, leurs mères discutent. Non loin, cinq adolescents sont blottis les uns contre les autres. Ils écoutent une mini-sono qui distille du reggaeton à bas volume, sous le regard bienveillant de sœur Maria Magdalena Silva Renteria, directrice de Cafemin, en jupe noir et chemisier blanc.La religieuse septuagénaire a dû s’adapter à « l’effet Biden » : « Notre refuge était réservé aux femmes. Mais l’appel d’air migratoire provoqué par ses annonces nous a contraints à accueillir des enfants, seuls ou en famille. Nous frôlons la saturation. Au nord, les refuges sont pleins à craquer. » En mars, plus de 172 000 clandestins ont été arrêtés par les gardes-frontières américains, la plupart centraméricains. Ce boum de 71 % en un mois représente la plus forte hausse mensuelle depuis quinze ans. Parmi eux, les mineurs isolés ont doublé (18 890 en mars), saturant les refuges américains.
    Pour sœur « Magda », « la politique d’ouverture de Biden a fait naître beaucoup d’illusions chez les Centraméricains qui fuient la pauvreté, la violence et les ravages climatiques. Des familles entières partent avec l’idée erronée que leurs enfants leur permettront de rester aux Etats-Unis. » Entre février et mars, les arrestations de migrants en famille ont décollé, à la frontière américaine, de 20 000 à plus de 50 000.« Notre épuisante guerre contre la migration est terminée », a insisté, mercredi 28 avril, le président américain lors de son discours au Congrès, appelant les législateurs à voter son ambitieux plan migratoire. Mais, pour l’heure, la saturation des centres d’hébergement l’a contraint à renoncer à un quota annuel d’accueil de 60 000 nouveaux réfugiés, ramené au seuil de 15 000 fixé par son prédécesseur. Les autres sont expulsés en masse vers le Mexique ou l’Amérique centrale, sous le prétexte de la crise sanitaire due au Covid-19.
    Assise sous les fresques décrépies qui ornent le refuge, Ingrid Menendez enrage : « Nous étions enfin aux Etats-Unis, raconte cette Guatémaltèque de 40 ans, partie avec ses deux fils de 14 et 10 ans. Nous nous sommes livrés en toute confiance aux autorités américaines. Mais on a été renvoyés immédiatement au Mexique. Sans moi, mes enfants seraient restés là-bas. » Cette incitation à laisser partir seuls des mineurs les confronte à des situations traumatisantes pour leur âge.
    La plupart ont eu recours à des passeurs, dont les tarifs ont décollé : « Ma famille avait payé plus de 12 000 dollars [10 000 euros] pour moi et Max, confie Leopoldo, Salvadorien de 16 ans, accompagné par son frère cadet de 14 ans. Notre passeur nous a abandonnés juste avant un barrage. » Max refuse, lui, d’être interviewé, restant rivé sur son Rubik’s Cube. A la demande de M. Biden, le Mexique, le Guatemala et le Honduras ont accepté, mi-avril, de renforcer leur dispositif militaire #pour bloquer en amont les migrants. « Cette militarisation les oblige à prendre des routes alternatives plus isolées qui les exposent davantage au crime organisé », s’inquiète sœur « Magda », qui déplore que « Mexico fasse le sale boulot des Etats-Unis ».

    #covid-19#migrant#migration#etatsunis#mexique#honduras#guatemala#sante#expulsion#mineur#politiquemigratoire#violence#pandemie#militarisation

  • Costa Croisières reprend la mer après une longue pause due au Covid 1 er Mai 2021 - afp/ther

    Le groupe italien Costa Croisières a repris la mer samedi soir depuis le port de Savone (nord-ouest) avec son navire amiral Costa Smeralda, après plus de quatre mois de pause forcée due à la pandémie de coronavirus.

    Maintes fois reporté, le départ de ce navire amiral du groupe italien Costa Croisières, numéro un en Europe, a finalement eu lieu à 18h00, avec à son bord environ 1500 passagers, soit un quart de sa capacité d’accueil théorique.

    Ce périple en Méditerranée durera de trois à sept jours, selon les formules, avec des escales sur la côte italienne à La Spezia, Civitavecchia, Naples, Messine et Cagliari. . . . .

    La suite : https://www.rts.ch/info/monde/12166232-costa-croisieres-reprend-la-mer-apres-une-longue-pause-due-au-covid.htm

     #covid-19 #coronavirus #pandémie #contamination #variant #Costa_Croisières #croisière #tourisme #croisières #méditerranée

  • Covid-19 : comment expliquer la situation catastrophique en Inde ? Vijay Prashad

    L’inaction irresponsable du gouvernement indien et des années de privatisation des soins de santé font aujourd’hui de l’Inde l’épicentre de la pandémie, selon l’historien, éditeur et journaliste marxiste indien Vijay Prasha.

    En Inde, la pandémie de coronavirus a pris une ampleur catastrophique. Sur WhatsApp, on lit annonce sur annonce de contaminations d’amis ou de membres de la famille, tandis que se multiplient les messages indignés vis-à-vis d’un gouvernement qui laisse totalement tomber ses citoyens. Un hôpital manque de lits, un autre d’oxygène.

    Treize mois après que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ait annoncé la pandémie de coronavirus, le gouvernement indien de Narendra Modi semble pétrifié. Alors qu’ailleurs, la vaccination va bon train, le gouvernement indien reste les bras croisés tandis que la population plie sous les assauts des deuxième et troisième vagues.

    Le 21 avril 2021, le pays enregistrait 315 000 cas en 24 heures. Un pic de contaminations qui inquiète : se trouve-t-on face à un nouveau variant ou cette flambée est-elle le résultat de l’incapacité du gouvernement à limiter les contacts sociaux et à vacciner suffisamment ?

    Une désinvolture coupable
    Un rapide coup d’œil sur la carte du monde de la #pandémie suffit pour se rendre compte que c’est dans les pays dont les gouvernements ont ignoré les avertissements de l’OMS que le Covid-19 a fait les pires ravages. L’Inde en est un parfait exemple. Le gouvernement indien a été très lent à réagir au début. Fin mars 2020, il a, du jour au lendemain, décrété un couvre-feu de 14 heures, suivi par un confinement strict. Résultat : des centaines de milliers de travailleurs ont été renvoyés chez eux, sans un sou en poche. Beaucoup sont morts au bord de la route, tandis qu’une multitude d’autres ramenaient le virus dans leurs villes et villages d’origine.

    Le Premier ministre Modi a pris la #pandémie à la légère. Il a conseillé à la population d’allumer des bougies et de taper sur des casseroles pour chasser le #virus en faisant du bruit. Le confinement était sans cesse prolongé, mais quel sens cela pouvait-il avoir pour les millions d’Indiens de la classe travailleuse, contraints de se rendre au travail pour gagner de quoi manger ?

    Un an après le début de la pandémie, l’Inde compte 16 millions de cas avérés et 185 000 décès confirmés. Si je précise « avérés » et « confirmés », c’est parce que l’Inde manque cruellement de données statistiques fiables.

    La faute à la privatisation
    Une grande partie du système de soins de santé indien est passée aux mains du secteur privé, tandis que les soins de santé publics sont systématiquement sous-financés. Alors que, de par son statut de grande puissance industrielle, l’Inde crée énormément de richesses, elle ne dépense pas plus en soins de santé par habitant que la Sierra Leone, un des pays les plus pauvres du monde.

    Les #hôpitaux indiens comptent 5,3 lits pour 10 000 habitants. En Chine, on en compte 43, soit huit fois plus. Il n’y a que 48 000 respirateurs pour l’ensemble de l’Inde, alors que la Chine en avait déjà 70 000 rien que pour la province de Wuhan. La déficience des infrastructures médicales indiennes est en grande partie le résultat de décennies de privatisation. Les hôpitaux privés fonctionnent à pleine capacité en temps normal, de sorte qu’ils ne sont pas en mesure de gérer des pics, puisque cela signifierait qu’ils auraient habituellement des lits ou des respirateurs inutilisés.

    Vaccins et oxygène
    L’Inde est considérée comme la « #pharmacie du monde », car son industrie pharmaceutique produit et exporte toute une série de médicaments génériques. Elle assure 60 % de la production mondiale de vaccins et est également le premier producteur de pilules pour le marché américain. Mais cela n’aide en rien les citoyennes et citoyens indiens ordinaires dans le cadre de la crise actuelle.

    Il n’y a pas assez de #vaccins pour protéger rapidement la population indienne, qui devra attendre... 2022 pour être vaccinée entièrement. Les producteurs de vaccins privés se montrent incapables d’atteindre une cadence suffisante pour répondre aux besoins, mais cela n’a pas empêché le gouvernement de les autoriser à augmenter leurs prix. Parallèlement à cela, les sites de production de vaccins indiens sont à l’arrêt car le gouvernement ne leur octroie pas de contrats ! Il existe également une importante pénurie d’oxygène à usage médical, malgré toutes les promesses d’augmenter les capacités.

    Le 25 mars 2020, le Premier ministre #Modi affirmait avec arrogance qu’il ne lui faudrait pas plus de 18 jours pour remporter le combat contre le #Covid-19. Aujourd’hui, plus d’un an plus tard, l’#Inde ressemble à un champ de bataille jonché de dizaines de milliers de morts, dans une guerre dont on ne voit encore que la partie émergée de l’iceberg.

    Sources : https://www.solidaire.org/articles/covid-19-comment-expliquer-la-situation-catastrophique-en-inde
    zt
    https://peoplesdispatch.org/2021/04/23/the-covid-19-catastrophe-in-india-keeps-growing

    • Et au Kerala ?
      Dans l’État indien du Kerala, dirigé par un gouvernement de gauche, la situation est également préoccupante. Le ministre en chef de l’État, M. Vijayan, assure cependant qu’il n’y a pas de pénurie de lits dans les hôpitaux ni d’oxygène. K. K. Shailaja, la célèbre ministre de la Santé du Kerala, a tweeté que 6,2 millions de doses sur les 6,5 millions allouées à son État avaient déjà été administrées. Elle appelle le gouvernement central à fournir de toute urgence les 5 millions de doses supplémentaires promises.

  • La #naturalisation comme #dépolitisation de la pandémie - Perspectives Printanières, par @twoinou_
    https://perspectives-printanieres.info/index.php/2021/04/27/catastrophisme-pandemique

    Un premier principe d’une approche sanitaire raisonnée de la #pandémie réside dans la possibilité de reconnaître que l’expertise du conseil scientifique – et plus généralement du corps scientifique spécialisé (qui n’inclut pas que les médecins et épidémiologistes) – est vitale. Cette reconnaissance n’est pas possible en régime catastrophiste, car le virus est considéré comme inévitablement meurtrier, délégitimant le fait de tout faire pour sauver des vies. Le #catastrophisme pandémique est ainsi #criminel car il alimente l’idée que l’« empirisme zéro » invalide toutes les conclusions scientifiques immédiates en matière infectiologique ou épidémiologique62.
    Second principe : la raison sanitaire n’ancre pas dans la population l’idée d’une mise en balance des générations : les vulnérabilités de chacun·e à l’instant T sont reconnues et appréhendées. L’attention est ainsi portée sur la position sociale des personnes (genre, race, classe mais aussi handicap), plutôt que sur leur seul âge. Ce principe n’est d’ailleurs pas valable qu’en temps de pandémie, puisque la #vulnérabilité est une condition continue et non événementielle – dans cette optique, l’auteur de ces lignes vous invite à signer la pétition en cours pour la déconjugalisation de l’Allocation aux Adultes Handicapés (AAH).
    Un troisième principe de raison sanitaire pour gérer la pandémie réside dans la maximisation des capacités hospitalières : celle-ci permet de faire disparaître le tri qu’est obligé de pratiquer le personnel médical lorsqu’il manque de lits. Maximiser les capacités des services de #santé permet aussi d’en réduire la surcharge, dont le poids des dispositifs managériaux sur le traitement des patients – la résorption de la nécessité managériale ne permet toutefois pas d’affirmer que les biais racistes du corps médical se réduiront, car ceux-ci ne résultent pas (ou pas seulement) d’une telle gestion des capacités de soin. Plus généralement, une raison sanitaire primant sur le nouveau #managérialisme hospitalier redonnerait aux services de santé leur destination publique essentielle.
    Le déploiement de moyens exceptionnels permettant d’anticiper la catastrophe constitue un quatrième principe63 de l’idée de raison sanitaire. L’ouverture des brevets vaccinaux pour les produire en masse, sans dépendre du bon vouloir de groupes industriels mettant en balance leurs intérêts économiques et la santé des populations64. Déployer de tels moyens exceptionnels face à la catastrophe, c’est refuser la stratégie catastrophiste d’attente et de réaction face aux impacts variés de la pandémie.

  • Les télétravailleurs, nouvel eldorado des pays en manque de touristes
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/04/13/les-teletravailleurs-nouvel-eldorado-des-pays-en-manque-de-touristes_6076537

    Les télétravailleurs, nouvel eldorado des pays en manque de touristes
    Par Marie Charrel. Les Bermudes, les Canaries, l’Estonie ou encore la Croatie tentent d’attirer ces profils pour compenser en partie l’effondrement du tourisme. Certains Etats accueillent tous les télétravailleurs, d’autres ne veulent que les plus aisés.
    Ce n’est pas le paradis, mais à l’écouter, ça y ressemble. « Nous nous réveillons avec le bruit des vagues et commençons la journée par une promenade sur la plage, raconte Carole Reed. Puis nous enchaînons les réunions sur Zoom dans notre bungalow, mais nous nous astreignons à refermer l’ordinateur à 17 heures pour aller nager dans l’océan. »
    Il y a un an, lorsque la pandémie a commencé, cette conseillère artistique vivait à New York avec son mari, responsable marketing, et leurs deux ados. En septembre 2020, face à la perspective d’être à nouveau confinés à quatre dans leur appartement, elle a choisi d’embarquer sa famille aux Bermudes. Sa fille a intégré le lycée local pour quelques mois, son fils suit les cours de son établissement new-yorkais en ligne. (...)Carole et sa famille n’ont pas choisi les Bermudes par hasard : l’archipel, également connu pour son statut de paradis fiscal, se démène pour attirer les personnes en télétravail, comme eux. En juillet 2020, il a lancé « Work from Bermuda », un certificat de résidence leur permettant de s’installer jusqu’à un an sur son sol, à condition de prouver qu’ils travaillent à distance pour une entreprise étrangère.
    Depuis quelques mois, de plus en plus de pays et régions dépendants du tourisme proposent le même genre de programme : Hawaï, Montserrat et Aruba dans la mer Caraïbes, l’île Maurice, le Costa Rica, la Géorgie, Buenos Aires…Certains Etats accueillent tous les télétravailleurs, sans distinction. D’autres ciblent les plus aisés : La Barbade, dans les Caraïbes, accueille seulement ceux qui gagnent plus de 50 000 dollars (42 000 euros) par an. Seuls ceux touchant plus de 5 000 dollars (4 200 euros) par mois peuvent postuler au visa créé par Dubaï, qui leur offre au passage une exonération de l’impôt local sur le revenu.L’Europe n’est pas en reste : l’Estonie, qui se targue d’être un pays ultra-connecté à défaut d’avoir du soleil, a placé la barre à 3 500 euros mensuels pour le sien. Et la Croatie, à 16 907,5 kunas par mois, soit 2 230 euros, pour pouvoir rester jusqu’à un an sur place – là encore avec une exonération d’impôt sur le revenu à la clé. « A terme, la Croatie pourrait attirer jusqu’à 50 000 travailleurs à distance toute l’année, rêve Jan de Jong, l’entrepreneur néerlandais qui a soufflé au gouvernement l’idée de créer ce permis de résidence pour nomades numériques. Pour un pays dont 20 % des revenus dépendent du tourisme, cela représente les prémices d’une nouvelle activité, plus durable. »
    Pour la Croatie, Hawaï ou les îles caribéennes, le pari, un peu désespéré, est le même : compenser au moins en partie l’effondrement du tourisme lié à la pandémie, en attirant certains des millions de salariés assignés au télétravail. En particulier ceux des pays industrialisés gagnant bien leur vie.
    « Le phénomène des nomades digitaux n’est pas nouveau, mais jusqu’ici, il s’agissait d’une communauté très particulière de jeunes, souvent indépendants, rejetant la routine de l’entreprise et changeant souvent d’endroit : beaucoup de ceux-là ont été contraints de rentrer chez eux avec la pandémie », analyse David Cook, anthropologiste au University College de Londres, spécialiste du sujet.Les nouveaux télétravailleurs ont un profil différent : « Ce sont plutôt des salariés incités à rester chez eux par leur entreprise en raison du Covid-19, et qui ont découvert que les réunions Zoom peuvent se tenir de n’importe où avec une bonne connexion Internet. »Dans les Canaries, Nacho Rodriguez, créateur de la plate-forme Repeople.co, travaille depuis six ans à la création d’une communauté de travailleurs à distance sur l’île de Gran Canaria. En collaboration avec l’office du tourisme et les autorités locales, il a créé des espaces de cotravail, organise des conférences et des campagnes de promotion sur le sujet. Il y a trois ans, l’île voisine de Tenerife a suivi : elle ne propose pas de visa spécifique mais offre un « passe de bienvenue » aux nouveaux arrivants, avec des réductions sur les activités sportives et des rencontres régulières, animées sur des groupes Facebook ou WhatsApp.Réseauter au soleil, randonner ou surfer après le travail : il n’en fallait pas plus pour convaincre Clodimir Bogaert de faire ses valises. Après le deuxième confinement, lorsque son entreprise DailyMotion est repassée en télétravail, il a quitté Paris, où il étouffait, pour quelques semaines à Fuerteventura, aux Canaries.
    (...) . La stratégie des Canaries, comme celle de la Croatie ou des Bermudes, n’est pas sans rappeler celle déployée par Lisbonne pour attirer les retraités français ou allemands sur son sol, notamment grâce à des avantages fiscaux.D’ailleurs, le Portugal mise aussi sur les nomades numériques : l’archipel de Madère vient de créer un « village » à Ponta do Sol pour les accueillir, avec un accès gratuit à un espace de travail, des activités et une aide pour le logement. Une centaine de candidats s’y sont déjà installés. « Ils profiteront de la beauté de l’île, mais ils contribueront aussi à la survie de nombreux commerces liés au tourisme », espère Micaela Viera, de Start-Up Madeira, l’incubateur d’entreprises impliqué dans le projet.
    Pour le moment, le poids macroéconomique des télétravailleurs est très loin de compenser la non-venue des touristes. Mais leur impact local n’est pas négligeable dans les quelques endroits prisés. « Lorsque les liaisons aériennes ont été suspendues, les seize appartements que je gère en front de mer se sont retrouvés vides », raconte Juancho Betancor, de Living Las Canteras, à Gran Canaria. Après des mois difficiles, il a réorienté son offre vers des locations à moyen terme en baissant un peu les prix, et a équipé les logements de matériel de bureau. Désormais, 90 % sont occupés par des télétravailleurs venus de toute l’Europe. Ils y restent plusieurs semaines, contre sept jours en moyenne pour les touristes traditionnels. (...)
    Du côté de Zagreb, la capitale croate, le phénomène suscite des vocations. Toutes deux salariées à Amsterdam, Anamarija Uzbinec et Dora Zane se sont installées en télétravail en Croatie, leur pays d’origine, au début de la pandémie. Leur situation personnelle leur a inspiré la création de Goingremotely.com, un site aidant les télétravailleurs à trouver un logement sur place. Barbara Loncaric Lucic et Suzana Livaja, elles, ont lancé Adriatic Sea Change, une entreprise qui aide les non-Européens à obtenir le visa croate pour nomades numériques, et à explorer la vie locale.
    Mais une fois la pandémie sous contrôle, les candidats au travail à distance seront-ils toujours aussi nombreux ? Difficile à dire. Beaucoup veulent néanmoins croire que le Covid-19 aura durablement changé les pratiques.
    « Le télétravail montait déjà avant, la pandémie a accéléré ce basculement : les entreprises ne pourront pas revenir complètement en arrière, d’autant qu’offrir cette flexibilité sera désormais un argument pour attirer les bons candidats », estime Clodimir Bogaert. Son employeur DailyMotion permet désormais à ses salariés de travailler jusqu’à trois mois par an à distance et à l’étranger, ou aussi longtemps qu’ils le souhaitent en France. De grands groupes, comme Facebook, Twitter et PSA, ont également annoncé qu’ils favoriseraient durablement le télétravail.Si cela se confirme, la bataille pour séduire les nouveaux nomades numériques ne fait que commencer. « Ces programmes lancés par des petits pays pour les attirer pourraient changer durablement la façon dont nous concevons les vacances, le travail, mais aussi la citoyenneté », conclut David Cook.

    #Covid-19#migrant#migration#sante#teletravail#nomadenumerique#pandemie#tourisme#travailleurmigrant#politiquemigratoire

  • Deadly shipwreck off Venezuela underscores need for safe migration pathways, protection | | UN News
    https://news.un.org/en/story/2021/04/1090582

    Deadly shipwreck off Venezuela underscores need for safe migration pathways, protection. The latest shipwreck in the Caribbean has highlighted the need for safe migration pathways, particularly in the COVID-19 era when many borders remain closed, two UN agencies said on Monday.
    The International Organization for Migration (IOM) and the UN refugee agency, UNHCR, expressed deep sadness over the deaths of two people after a boat capsized off the coast of Venezuela last Thursday while heading towards Trinidad and Tobago. At least 24 people were on board, according to local authorities. While commercial Venezuelan vessels rescued seven people, operations are ongoing to find survivors among the 15 others who remain unaccounted for.
    “The waters of the Caribbean Sea continue to claim the lives of Venezuelans”, said Eduardo Stein, Joint Special Representative of UNHCR and IOM for Venezuelan Refugees and Migrants. “As the conditions in the country continue to deteriorate – all worsened by the COVID-19 pandemic – people continue to undertake life-threatening journeys.” There are over five million Venezuelan refugees and migrants around the world, and it is estimated that 200,000 are being hosted in the Caribbean.
    The tragedy is the latest of several incidents involving the capsizing of boats carrying Venezuelan refugees and migrants towards Caribbean islands. The most recent was reported near the Venezuelan city of Guiria in December 2020. With land and maritime borders still closed to limit coronavirus transmission, the UN agencies said such journeys are taking place along irregular routes, thus heightening the danger as well as health and protection risks. “Shipwrecks, tragic deaths at border crossings and further suffering are avoidable, but only if immediate and concerted international action is mobilized to find pragmatic solutions that put saving lives and protecting human rights at the forefront of any response”, Mr Stein said. “The establishment of regular and safe pathways, including through humanitarian visas and family reunification, as well as the implementation of protection-sensitive entry systems and adequate reception mechanisms, can prevent the use of irregular routes, smuggling and trafficking.”
    The UN agencies are co-leaders of a platform that coordinates the work of at least 24 partners and governments across the Caribbean to meet the needs of refugees and migrants from Venezuela in the sub-region.

    #Covid-19#migration#migrant#venezuela#trinidadtobago#caraibes#sante#refugie#frontiere#pandemie#vulnerabilite

  • Why India’s worsening Covid crisis is a dire problem for the world | India | The Guardian
    http://www.theguardian.com/world/2021/apr/25/the-world-must-act-indias-covid-crisis-is-a-dire-problem-for-us-all
    https://i.guim.co.uk/img/media/8ace91ed2164d338c754f5e742f5b2d17ec73a8e/0_182_5472_3283/master/5472.jpg?width=1200&height=630&quality=85&auto=format&fit=crop&overlay-ali

    Why India’s worsening Covid crisis is a dire problem for the world. Analysis: Urgent supplies are needed to stem the rampant spread of infections in country of 1.4bn. The catastrophe unfolding in India appears to be the worst-case scenario that many feared from the Covid-19 pandemic: unable to find sufficient hospital beds, access to tests, medicines or oxygen, the country of 1.4 billion is sinking beneath the weight of infections.The two opposed assumptions of the global response to coronavirus – wealthy countries in the west prioritising vaccines for their own need in one camp, and the argument led by the World Health Organization for global vaccine equality in the other – are also failing to hold as the scale of the crisis in India points to an urgent need to prioritise the response there.
    With the global supply of vaccines unlikely to pick up until the end of this year, what is required now is international leadership and a recognition that, despite the best intentions of the World Health Organization and the vaccine-sharing Covax initiative to fairly distribute jabs, the pandemic may require a period of more focused firefighting where difficult and sometimes unpopular decisions need to be made.That will require countries to look beyond their own health crises to see that the pandemic could still get much worse without intervention. Experts have repeatedly warned that allowing the virus to circulate unchecked increases the risk that dangerous new strains will emerge and prolong the pandemic.
    Models already exist for what could be done, including George W Bush’s initiative to fight Aids in Africa under the president’s Emergency plan for Aids relief and the 2014 global response to Ebola in West Africa, which was seen as an international priority.
    The reality is that the magical thinking displayed by the Indian prime minister Narendra Modi’s government – which claimed the pandemic was in its “endgame” in March as the country careened towards a second wave of infections – was not much different from the mistakes of other leaders, including the former US president Donald Trump, who thought the virus would simply disappear, or the mistaken boosterism of the UK prime minister, Boris Johnson. What is different in India – a country with a fragile health system and even weaker surveillance – is the huge possibility for harm locally and globally, perhaps on a scale not yet seen in the pandemic.

    #Covid-19#migrant#migration#inde#monde#sante#pandemie#mortalite#morbidite#circulation#virus#ebola#frontiere#variant

  • OIM/HCR : Des milliers de Vénézuéliens retrouvent espoir et dignité suite à leur relocalisation au Brésil | Organisation internationale pour les migrations
    https://www.iom.int/fr/news/oimhcr-des-milliers-de-venezueliens-retrouvent-espoir-et-dignite-suite-leur-rel
    https://www.iom.int/sites/default/files/styles/highlights/public/press_release/media/03-interiorizacao_rafael-zart_mds.jpg?itok=FYwh1xOO

    OIM/HCR : Des milliers de Vénézuéliens retrouvent espoir et dignité suite à leur relocalisation au Brésil. Plus de 50 000 Vénézuéliens ont déjà été relocalisés depuis l’Etat reculé de Roraima au nord du Brésil, vers 675 villes brésiliennes, grâce à une initiative modèle menée par les autorités brésiliennes.Depuis son lancement il y a trois ans, la stratégie de relocalisation a déjà permis d’aider près d’un Vénézuélien sur cinq dans le pays à améliorer significativement sa qualité de vie. Selon une enquête menée par le HCR auprès de 360 familles vénézuéliennes relocalisées, plus de 77 pour cent d’entre elles avaient trouvé un emploi dans les semaines qui ont suivi leur arrivée à destination, alors que seulement sept pour cent avaient auparavant une source de revenu à Roraima. Par conséquent, les familles ont indiqué que, dans les six à huit semaines suivant leur installation dans une nouvelle ville, leurs revenus avaient augmenté.Avant leur relocalisation, six personnes interrogées sur dix vivaient dans des abris temporaires et trois pour cent d’entre elles étaient sans abri. Quatre mois après la relocalisation, personne ne dormait plus dans la rue. La majorité d’entre elles louaient leurs logements, et seulement cinq pour cent vivaient dans des lieux d’hébergement temporaires. De plus, après avoir été relocalisées, toutes les familles avaient au moins un enfant scolarisé, contre seulement 65% d’entre elles avant leur transfert.La stratégie de relocalisation s’inscrit dans le cadre de l’opération Welcome (Operação Acolhida), menée par le gouvernement fédéral pour répondre à l’afflux de réfugiés et de migrants vénézuéliens au Brésil. Elle vise à réduire la pression portée sur les communautés frontalières vulnérables où arrivent les Vénézuéliens, et à favoriser l’intégration en aidant les réfugiés et les migrants à trouver de nouvelles opportunités d’emploi dans d’autres villes.
    « Grâce à sa détermination, le Brésil a trouvé des solutions à long terme pour répondre à la détresse des réfugiés et des migrants vénézuéliens, malgré le défi supplémentaire posé par la pandémie de Covid-19 », a déclaré Jose Egas, le représentant du HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, au Brésil. « La stratégie de relocalisation interne au sein du pays s’est avérée efficace pour accorder aux Vénézuéliens déracinés la chance d’un nouveau départ. Elle constitue une pratique exemplaire, tant au niveau de la région que pour le reste du monde. »Malgré la pandémie de Covid-19, les relocalisations n’ont pas cessé durant l’année passée. Depuis le début de la pandémie, plus de 1000 Vénézuéliens ont été relocalisés en toute sécurité chaque mois.« La réponse mise en œuvre par le gouvernement brésilien a permis d’aider efficacement des dizaines de milliers de Vénézuéliens à reconstruire leur vie au Brésil dans la dignité », a déclaré le chef de mission de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) au Brésil, Stéphane Rostiaux. « Nous avons franchi une étape importante dans le contexte d’une pandémie qui a bouleversé de manière inattendue la vie de nombreuses personnes. Nous devons continuer à travailler ensemble pour soutenir les personnes les plus vulnérables. »Toutes les personnes qui ont pris l’avion lors de leur transfert pour la relocalisation ont passé un test de dépistage du Covid-19, tandis que d’autres mesures ont été appliquées pour empêcher la propagation de la maladie.

    #Covid-19#migration#migrant#venezuela#bresil#sante#relocalisation#OIM#UNHCR#pandemie#vulnerabilite#crise

  • Rapport 2020 sur les incidents racistes : la #discrimination_raciale en temps de #pandémie

    En 2020, le Réseau de centres de conseil pour les victimes du racisme a documenté et évalué 572 cas de discrimination raciale. Les victimes ont fait état de discrimination raciale majoritairement sur le lieu de #travail et dans le #voisinage. En période de pandémie, la vie sociale s’est principalement déroulée dans ces lieux.

    Le rapport annuel sur les incidents racistes de humanrights.ch et de la Commission fédérale contre le racisme évalue tous les cas de discrimination raciale documentés par les centres de consultation du Réseau de centres de conseil pour les victimes du racisme durant l’année 2020. Voici un aperçu des conclusions du rapport de notre experte Gina Vega, responsable de l’antenne discrimination et racisme de humanrights.ch et coordinatrice du Réseau de centres de conseil pour les victimes du racisme :

    https://www.youtube.com/watch?v=mhJkpF6Hbhs&feature=emb_logo

    La thématique du racisme structurel, institutionnel et quotidien n’a jamais été abordée autant qu’en cette année 2020, en Suisse et dans le monde. Malheureusement, les débats n’ont que trop souvent tourné autour de la question de l’existence du racisme en Suisse et du caractère sérieux de la problématique.

    Les résultats du rapport démontrent clairement que de nombreuses personnes font l’expérience du racisme ou de la discrimination raciale au quotidien dans leur vie de quartier, au travail, sur Internet et dans les espaces publics en Suisse. Le racisme persiste même en temps de pandémie ! Les restrictions de la vie publique liées à la pandémie ont déplacé les incidents racistes dans la sphère privée, en particulier dans le cadre de la vie de quartier. L’expérience du racisme dans l’environnement de vie, l’endroit où l’on devrait se sentir le plus à l’aise et en sécurité, est particulièrement difficile à vivre pour les personnes concernées. Les gérances immobilières, les propriétaires et le voisinage doivent être sensibilisé·e·s et tenu·e·s responsables des agressions et de l’absence de possibilités d’action pour protéger les locataires.

    Le lieu de travail reste le domaine le plus touché par le racisme. Les stéréotypes et les préjugés sont largement responsables des inégalités de traitement. Les entreprises et les institutions publiques doivent enfin prendre leurs responsabilités en adoptant une position ferme, intransigeante et cohérente contre toutes les formes de racisme et de discrimination et en menant une politique interne de tolérance zéro à l’égard de la discrimination raciale au sein du personnel. À cette fin, la formation continue des employé·e·s et des cadres est essentielle et doit être encouragée.

    Bien que davantage de personnes en quête de conseils se sont adressées aux centres de consultation du Réseau, le rapport ne reflète qu’une partie de la réalité du racisme en Suisse. Le nombre de cas non signalés reste élevé. Cependant, grâce à la documentation, les expériences de racisme décrites deviennent visibles et tangibles. Il apparaît clairement que ces expériences ne constituent pas des cas particuliers individuels et que le racisme représente un problème structurel qui touche la société dans son ensemble.

    Le racisme nous concerne tou·te·s. Nous devons faire des efforts encore plus importants pour intervenir contre le racisme et le condamner. Ce n’est qu’avec des efforts conjoints que nous pourrons créer une société inclusive et antiraciste.

    https://www.humanrights.ch/fr/antennes/discrimination/rapport-racisme-2020

    pour télécharger le rapport :


    network-racism.ch/cms/upload/pdf/2020_humanrights_Rassismusbericht_franz.pdf

    #racisme #rapport #Suisse #2020

    ping @cede

  • Excess mortality during the #Coronavirus pandemic (#COVID-19) - Statistics and Research - Our World in Data
    https://ourworldindata.org/excess-mortality-covid

    We update this page with the latest available data on excess mortality around once a week, usually on Friday. Last update: 17 April 2021.

    #surmortalité #pandémie

  • HCR - Le HCR renforce son appui au Mexique face à la hausse des demandes d’asile
    https://www.unhcr.org/fr/news/briefing/2021/4/607580e8a/hcr-renforce-appui-mexique-face-hausse-demandes-dasile.html

    Le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, apporte son appui au Mexique pour renforcer et étendre ses procédures d’asile, dans le contexte d’une hausse spectaculaire du nombre de demandeurs d’asile dans le pays.Durant le premier trimestre 2021, la Commission mexicaine d’aide aux réfugiés (COMAR) a enregistré 22 606 nouvelles demandes d’asile, soit une hausse de 31 pour cent par rapport au premier trimestre 2020 et de 77 pour cent en comparaison de la même période en 2019. Au mois de mars 2021, un nombre sans précédent de 9076 demandes d’asile ont été déposées.Cette tendance à la hausse déjà observée avant la pandémie avait débuté en 2014, alors que le pays avait étendu sa capacité en matière de procédures d’asile et d’intégration des réfugiés. Entre 2014 et 2019, le nombre de demandes d’asile enregistrées au Mexique a augmenté de façon spectaculaire de 2137 à 70 302, soit une hausse de plus de 3000 pour cent.
    Cependant, l’année 2020 a été le théâtre d’un ralentissement de cette tendance à la hausse, lorsque les restrictions de mouvement et la fermeture des frontières liées à la lutte contre la pandémie de Covid-19 ont mené à une baisse significative des demandes d’asile. Dès que les pays ont allégé les restrictions, les demandes d’asile au Mexique ont repris leur trajectoire pré-pandémie à la hausse.La majorité des demandes d’asile sont liées aux violences qui affectent des centaines de milliers de personnes dans certaines régions de l’Amérique centrale, notamment les menaces, le recrutement forcé, l’extorsion, les violences sexuelles et les meurtres. C’est aussi une indication des efforts significatifs menés par le Mexique pour assurer la protection des personnes qui ont fui pour sauver leur vie.

    #Covid-19#migrant#migration#mexique#sante#refugie#demandeurdasile#politiquemigratoire#pandemie#violence#protection

  • #Robert_Boyer : « Le #capitalisme sort considérablement renforcé par cette #pandémie »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/10/02/robert-boyer-le-capitalisme-sort-considerablement-renforce-par-cette-pandemi

    https://robertboyer.org

    La « congélation » de l’#économie a accéléré le déversement de valeur entre des industries en déclin et une économie de plates-formes en pleine croissance – pour faire image, le passage de l’ingénieur de l’aéronautique au livreur d’Amazon. Or cette économie offre une très faible valeur ajoutée, un médiocre niveau de qualification à la majorité de ceux qui y travaillent, et génère de très faibles gains de productivité. J’ai longtemps pensé que ces caractéristiques allaient déboucher sur une crise structurelle du capitalisme, mais je reconnais aujourd’hui que je me suis trompé.

    [...]

    La contingence des événements devrait d’ailleurs inciter économistes et politistes à se méfier des prédictions issues des modèles théoriques auxquels la réalité historique devrait avoir le bon goût de se plier… car c’est rarement le cas. Cinquante ans de pratique de la théorie de la régulation m’ont appris qu’il faut toujours réinjecter dans l’analyse le surgissement des nouvelles combinaisons institutionnelles et politiques que crée de façon contingente la marche de l’histoire. Comme le disait Keynes [1883-1946] : « Les économistes sont présentement au volant de notre société, alors qu’ils devraient être sur la banquette arrière.

    [...]
    Je prendrais un seul exemple, pas tout à fait au hasard : l’économie de la santé. Pour les macroéconomistes, le système de santé représente un coût qui pèse sur la « richesse nationale », et il faut donc le réduire – et les politiques les ont suivis sur cette voie. Depuis vingt ans, les ministres de l’économie ont l’œil rivé sur le « spread », l’écart de taux entre les emprunts d’Etat des différents pays. Leur objectif est que l’économie nationale attire suffisamment le capital pour que celui-ci vienne s’investir ici plutôt qu’ailleurs. Ce n’est pas idiot en soi, mais la conséquence qui en a été tirée a été de limiter la dépense publique de santé, d’éducation, d’équipement…

    [...]

    Je voyage beaucoup au Japon, dont l’absence de croissance depuis plus de vingt ans, malgré la répétition des « plans de relance », est considérée par les macro-économistes comme une anomalie. Et si, au contraire, le Japon explorait un modèle économique pour le XXIe siècle, où les dividendes de l’innovation technologique ne sont pas mis au service de la croissance, mais du bien-être d’une population vieillissante ? Car après tout, quels sont les besoins essentiels pour les pays développés : l’accès de tous les enfants à une éducation de qualité, la vie en bonne santé pour tous les autres, y compris les plus âgés, et enfin la culture, car c’est la condition de la vie en société – nous ne sommes pas seulement des êtres biologiques qui doivent uniquement se nourrir, se vêtir et se loger. Il nous faut donc être capables de créer un modèle de production de l’humanité par l’humain. C’est ce que j’appelle dans le livre une économie « #anthropogénétique ».

    [...]

    La crise du Covid-19, en nous faisant prendre conscience de la fragilité de la vie humaine, pourrait changer les priorités que nous nous donnons : pourquoi accumuler du capital ? Pourquoi consommer de plus en plus d’objets à renouveler sans cesse ? A quoi sert un « progrès technique » qui épuise les ressources de la planète ? Comme le proposait Keynes dans sa Lettre à nos petits-enfants (1930), pourquoi une société où, la pauvreté ayant été vaincue, une vie en bonne santé ouverte sur la culture et la formation des talents ne serait-elle pas attirante et réalisable ? Puisque nous commençons à peine à prendre conscience que « les dépenses de production de l’humain » sont devenues la part majeure des économies développées ; le Covid-19 a donné pour priorité à l’Etat la protection du vivant et l’a contraint à investir pour cela, engageant de fait une « biopolitique », d’abord contrainte mais demain choisie.

    Mais il faudrait une coalition politique puis des institutions nouvelles pour faire de ce constat un projet. Il est malheureusement possible que d’autres coalitions – au service d’une société de surveillance, incarnée dans un capitalisme de plate-forme ou dans des capitalismes d’Etat souverains – l’emportent. L’histoire le dira.

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/03/13/pourquoi-un-an-apres-des-pays-asiatiques-enregistrent-un-rebond-de-leur-econ

  • La città post-pandemica non potrà esistere senza giustizia sociale e spaziale

    Dove eravamo arrivati

    Parlare oggi di rigenerazione urbana e innovazione sociale non può avere lo stesso significato di qualche mese fa. È chiaro come l’emergenza pandemica lascerà un segno sia sulla capacità delle comunità urbane di attivarsi, sia sulla possibilità delle istituzioni di sostenerle.

    La letteratura sull’innovazione sociale sottolinea da tempo come le forme di innovazione sociale si attivino soprattutto in aree urbane a forte capitale sociale e che abbiano già sperimentato forme di attivazione dal basso; troviamo inoltre innovazione sociale soprattutto in quelle aree urbane capaci di favorire spazi di relazione caratterizzati da diversità sociale e culturale. Esiste quindi una relazione problematica tra innovazione sociale e diseguaglianze urbane.

    Le ricerche condotte in questi anni hanno inoltre dimostrato che l’innovazione sociale ha un forte bisogno di spazio e delle istituzioni per potersi ancorare e definire progettualità durature nel tempo e potenzialmente inclusive.
    Quali cambiamenti

    Capitale sociale, spazi in disuso, presenza delle istituzioni. L’emergenza pandemica avrà sicuramente un impatto su come questi 3 “ingredienti” dell’innovazione sociale si comporranno nei territori.

    Ci troveremo probabilmente di fronte ad una città mutata, dove le diseguaglianze sono destinate ad aumentare con un impatto su come il capitale sociale e la presenza di vuoti urbani saranno distribuiti nello spazio. Ci troveremo presumibilmente di fronte ad un aumento della dotazione di spazi vuoti, in maniera simile a quanto accadde dopo la crisi del 2008, ma ancora non conosciamo le geografie dell’abbandono e nemmeno le traiettorie con cui le società riabiteranno le città e le aree interne.

    Abbiamo di fronte un enorme spazio di opportunità. Quello di ripensare alla rigenerazione urbana via innovazione sociale non più come un insieme di pratiche, di sperimentazioni. Ma come una componente essenziale della pianificazione urbana se pensiamo che la città post-pandemica debba moltiplicare i suoi anticorpi per combattere le forme crescenti di diseguaglianze sociali e nell’accesso ai servizi pubblici di base.
    Nuove infrastrutture di comunità

    Questo orizzonte di opportunità si è intravisto in pieno lockdown alcuni mesi fa. In tantissimi comuni, in piena emergenza, gli spazi di rigenerazione sono diventati infrastrutture di comunità, servendo i territori e le persone più in difficoltà. Luoghi in cui lasciare la spesa sospesa, dove organizzare i volontari per le distribuzioni di quartiere, dove raccogliere fondi per le famiglie più in difficoltà. In diversi casi si sono create delle collaborazioni inedite tra comunità e istituzioni, andando oltre le classiche frammentazioni tra corpi sociali, per rispondere ad una emergenza sanitaria senza precedenti. Anche la collaborazione tra città e comuni più piccoli su scala metropolitana è spesso stata facilitata dai legami a rete tra questi spazi di comunità. Una infrastruttura sociale importante che in diversi casi ha saputo uscire dai confini comunali.

    In una crisi epocale, ‘le iniziative di innovazione sociale si sono moltiplicate uscendo spesso da classici steccati di appartenenza perché al centro è sembrato tornare l’essere umano più che le categorie a cui appartiene’. In un articolo scritto su The Guardian in piena pandemia, Richard Sennett aveva aperto ad alcuni interessanti ragionamenti in questo senso.

    Le esperienze di innovazione sociale, in particolare in emergenza Coronavirus, mostrano che lo spazio conta: spazi innesco specifici o sistemi di spazi da cui partono azioni variegate con effetti territoriali più o meno rilevanti. Senza spazi a cui ancorare il lavoro di comunità, tante azioni di mutuo aiuto non sarebbero state attivate in emergenza Coronavirus.

    È all’interno di spazi che abbiamo visto organizzarsi le comunità. Spazi che sono diventati infrastrutture di prossimità: luoghi capaci non solo di essere spazi di welfare, ma di essere infrastrutture per le istituzioni che hanno provato ad adattarsi per rispondere meglio all’emergenza. Non è un caso che la VII Commissione del Parlamento italiano abbia per la prima volta riconosciuto con una risoluzione il ruolo degli spazi rigenerati a base culturale come vere e proprie infrastrutture sociali a cui le istituzioni si possono ancorare per definire percorsi di welfare innovativi.

    Nella situazione eccezionale che ha portato a collaborare oltre i soliti steccati di appartenenza, spazi abitativi, servizi socio-sanitari, servizi educativi e religiosi, spazi commerciali e spazi abitativi hanno dimostrato la potenzialità, insieme, di generare o catalizzare forme di capitale sociale. In ognuno di questi spazi è stato mobilitato capitale sociale da utilizzare in chiave di cambiamento, a riprova del fatto che quando parliamo di innovazione sociale, si intendono processi capaci di rigenerare a partire dal supporto di tutte le infrastrutture sociali e spazi di welfare presenti sul territorio.
    Le sfide alla pianificazione urbana

    Come questo scritto ha provato a far vedere, gli spazi di rigenerazione urbana via innovazione sociale hanno dimostrato un valore potenziale nuovo. Quello di essere finalmente riconosciuti anche per il loro valore di presidi e infrastrutture di comunità, capaci di mettere in campo forme inedite di sostegno e di welfare, in collaborazione con le istituzioni e altri corpi intermedi.

    A maggior ragione in questo momento torna al centro la necessità per la pianificazione urbana di riconoscere il valore di questo micro-spazi di relazione. Siamo di fronte alla necessità di un cambio di paradigma, non solo per le forme di analisi urbana e territoriale. La pianificazione ha sempre di più il compito di definire possibili traiettorie di cambiamento di cui soggetti diversi si possono appropriare per definire forme di collaborazione anche inedite con la pubblica amministrazione. La pianificazione è posta di fronte sempre di più alla necessità di facilitare processi più che solo progettarli e in quest’ottica lo spazio di prossimità appare come una palestra per l’azione importante. La pianificazione, in particolare in emergenza, necessita di tempi di azione diversi, di saper lavorare per scenari intermedi senza perdere un orizzonte di cambiamento.

    Il Comune di Bologna, spesso pioniere in questo campo, ha lavorato alla definizione di un Piano Urbanistico Generale che identifica 24 strategie di prossimità in cui gli spazi di innovazione sociale diventano occasioni stabili di interazione, luoghi importanti non solo per l’analisi dei bisogni ma anche per definire future traiettorie di trasformazione. Spazi intermedi di progettazione dove poter davvero mettere al valore su scala di prossimità proposte su più settori (abitare, economia, sociale, ambiente, infrastrutture) senza però rinunciare ad una pianificazione su scala più ampia, quella urbana.

    Nella città post-pandemica, il concetto di giustizia sociale e spaziale riprenderà ancora più senso. Porre attenzione (e quindi intervenire) sull’inserimento differenziato allo spazio abitativo, allo spazio pubblico e alla sfera pubblica, alle opportunità lavorative, nonché al reale coinvolgimento nei processi di policy, significa agire in alcune dimensioni sociali e materiali che sono all’origine delle diseguaglianze urbane.

    Sono questi alcuni dei ragionamenti che ci hanno portato, anche quest’anno, a rivedere l’offerta formativa di Master U-Rise dell’Università Iuav di Venezia, potenziandole l’interdisciplinarietà e la capacità progettuale. Perché un professionista che vuole lavorare in ambienti complessi non può rinunciare ad essere allo stesso tempo riflessivo e pratico, a mantenere uno sguardo alto sul mondo ma sapendone maneggiare gli attrezzi giusti una volta sul campo.

    https://www.che-fare.com/urise-citta-post-pandemica-giustizia-sociale-spaziale

    #Elena_Ostanel
    #villes #coronavirus #pandémie #post-pandémie #urban_matter #urbanisme #géographie_urbaine #innovation_sociale #régénération_urbaine #inégalités #friches_urbaines #vide #planification_urbaine #justice_sociale
    #TRUST #master_TRUST

    • Le projet #Neighbourchange de Elena Ostel

      #Neighbourchange

      In and beyond Europe today we witness strengthened structural spatial divisions within city neighbourhoods, with increased inequality and sharper lines of division. Neighbourhoods are increasingly diverse in socio-economic, social and ethnic terms, but many differences also exist in lifestyles, attitudes and activities. Continuing immigration and increasing socio-economic and ethnic concentration in neighbourhoods question social cohesion in local societies worldwide.

      In Europe, high rates of unemployment, austerity and poverty make diverse neighbourhoods and local societies increasingly complex and contested. The polarisation of urban space exacerbates and ethnic concentration in neighbourhoods overlaps with situations of social exclusion and deprivation.

      Against this backdrop, we witness a stalled urban regeneration investment as well as the welfare state provisions across many European cities and disadvantaged neighbourhoods, with finance enormously inhibited outside core economic areas following the 2007 financial crisis; more importantly, dissimilar top-down revitalisation strategies have resulted in new urban dynamics and urban tensions, gentrification processes and social exclusion.

      In this context, urban neighbourhoods have become a privileged unit of policy intervention where community-based initiatives have been experimented with the aim to produce social cohesion and transforming power relations and socio-spatial inequalities. Social innovation has become a buzzword often associated to community-led regeneration processes.

      But the efficacy of community-based initiatives inspired by a social innovative approach needs to be further assessed in a condition when the State is constantly retreating.

      https://www.elenaostanel.com/neighbourchange