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  • Prostitution et robots sexuels : DE LA FEMME-OBJET A L’OBJET-FEMME – Révolution Féministe
    https://revolutionfeministe.wordpress.com/2019/01/27/prostitution-et-robots-sexuels-de-la-femme-objet-a-lo

    INTERVIEW DE YAGMUR ARICA

    Par Francine Sporenda

    Farouche abolitionniste, Yağmur est officiellement étudiante en sciences politiques, officieusement en sciences féministes. Elle a traduit, recherché et écrit sur le thème de la prostitution depuis plusieurs années maintenant : ses textes paraîtront au printemps dans Les Cahiers de la Fondation Scelles et dans le prochain rapport mondial de la Fondation. Plus généralement, ce sont les pratiques misogynes qui ne sont pas toujours perçues comme telles et les discours indulgents qui les accompagnent qui l’intéressent, comme c’est le cas par exemple avec la question du voilement.

    Pourquoi un tel brouillage des frontières relation sexuelle/prostitution ?

    Parmi les mythes qui circulent sur la prostitution, il y en a dont nous-mêmes abolitionnistes avons parfois du mal à nous débarrasser (voir par exemple l’expression anglaise « sex buyer » –acheteur de sexe) : que la prostitution est du sexe en échange d’argent, alors que c’est plutôt du viol contre argent. Quand on dit « sexe contre argent », on véhicule l’idée que la passe prostitutionnelle est un rapport sexuel comme un autre, avec juste un peu d’argent qui s’y immisce, on ne sait pas trop pourquoi. En réalité, l’argent définit fondamentalement l’acte prostitutionnel et le distingue radicalement du rapport sexuel. Comme l’explique Lise Bouvet, l’argent est à la fois la preuve que le sexe n’est pas désiré et l’arme de la contrainte sexuelle(6) La rencontre n’aurait jamais eu lieu sans argent, et si on enlève l’argent d’une passe, que reste-t-il—sinon un viol ?

    Or, les sites de prostitution qui copient les sites de rencontres veulent exactement faire l’opposé : renforcer l’idée que la prostitution est du sexe. C’est parfait pour empêcher toute prise de conscience sur la prostitution : le sexe-contre-argent est placé sur un continuum de relations femmes-hommes, comme si on ajoutait une catégorie aux « rencontres sérieuses », « rencontre d’un soir », etc., qui existent déjà. J’ai justement cité le site RichMeetBeautiful car il prétend se placer dans une zone grise qui présuppose ce genre de continuité. Et du côté des sites de rencontres habituels, on peut voir, notamment avec Tinder, connus pour être surtout le lieu pour les affaires d’un soir, que ceux-ci se rapprochent du schéma de la passe prostitutionnelle : un rapport rapide, égoïste, sans responsabilité. Dans les deux cas, l’important est de dissocier : sexe privé d’émotion et corps privé d’esprit.[5]. Chaque femme aurait avec son corps un rapport différent : ainsi, quand des hommes se font uriner dessus, on parle de torture, quand des femmes se font uriner dessus, on parle de plaisir. Mais nous sommes notre corps ! Chaque fois que quelqu’un porte atteinte à notre corps, c’est à nous qu’il porte atteinte.

    La poupée masturbatoire est une poupée en forme de femme, grandeur nature, dans laquelle les hommes se masturbent. Les robots masturbatoires ont en plus des logiciels d’intelligence artificielle intégrés. Souvent on les appelle poupées ou robots sexuels mais comme le souligne la professeure Kathleen Richardson qui mène une campagne contre ces poupées, la relation sexuelle est une expérience avec une autre personne, la masturbation est individuelle, donc l’expression « poupée masturbatoire » est plus correcte.

    On peut remercier les Etats-Unis et le Japon pour ces merveilleuses avancées technologiques. En tête de course, il y a l’entreprise RealDolls de Matt McMullen basée en Californie (« véritables poupées »). Le logiciel de ces robots est l’un des plus avancés qui soit : les robots peuvent papoter avec leur propriétaire, les chauffer avec une modalité obscène, ils peuvent même gémir, et s’adaptent avec le temps à leurs préférences. Le prix moyen est de 13 000€ et l’entreprise en vendrait une cinquantaine par mois. Il y a ensuite TrueCompanion de Douglas Hines qui se différencie avec le robot « Frigid Farrah » (« Farrah Frigide »), capable de se raidir pour que l’utilisateur puisse simuler un viol, et aussi la très jeune Yoko, à peine majeure. De l’autre côté du Pacifique, on a la Trottla de Shin Takagi qui lui descend en-dessous de la barre de l’âge légal en produisant des poupées fillettes. Il connaîtrait un joli succès avec des enseignants d’école primaire. Les hommes européens comptent bien rattraper ces géants : l’Espagnol Sergi Santos par exemple, produit Samantha qui dispose d’un « mode familial » et peut donc passer du temps avec les enfants quand papa ne lui rentre pas dedans.

    YA : La question des bordels de poupées est bien évidemment ici aussi très liée à la violence masculine. On retrouve ce genre de bordels à Paris, à Barcelone, en Allemagne bien sûr, à Toronto… Pourquoi de tels investissements (« avec retour … intéressant et non fiscalisé » sûrement) ? Parce que la demande masculine est là. Des hommes sont prêts à débourser jusqu’à une centaine d’euros pour se masturber dans ces poupées. Impossible dorénavant de parler du choix des poupées comme on parle du « choix » des femmes prostituées. L’empereur est mis à nu.

    Il ne faut pas voir le marché des poupées et celui des femmes et filles prostituées comme des entités distinctes. Le marché est unique, celui des poupées ne fait qu’ouvrir un segment de plus qui n’avait pas encore été exploité. La logique, qui est celle de posséder pour subjuguer, est la même. La demande est la même. Les lieux de prostitution sont les mêmes : dans le bordel barcelonais par exemple, les poupées et les femmes sont dans le même bâtiment, floutant toujours plus les frontières. La consommation pornographique de poupées est en forte hausse. Les poupées sont inspirées d’images de prostitution filmée, et même elles sont moulées directement sur le corps de femmes qui sont dans l’industrie prostitutionnelle. Bref, sans prostitution, impossible d’avoir des bordels de poupées.

    Ces poupées ne vont pas faire disparaître le viol, et la prostitution non plus, comme l’affirment certain-es plein-es de bons sentiments mais de mauvaises intuitions. Bien au contraire, on peut prédire que les demandes pour prostituer des femmes avec des poupées vont augmenter dans les années à venir et que les hommes qui demandent des poupées demanderont aussi des femmes et vice-versa.

    #Prostitution #Robots_masturbatoires #Poupées #Viol #Féminisme

  • Navy Stands Up Naval Surface Group Western Pacific To Train, Certify Forward-Deployed Surface Ships After Recent Collisions - USNI News
    https://news.usni.org/2017/09/19/navy-stands-naval-surface-group-western-pacific-train-certify-forward-dep

    Audition au Sénat É.-U., le commandant des forces de surface reconnait des éléments qui ont été soulevés très tôt :
    • horaires délirants, plus de 100 heures par semaine
    • aggravés par une organisation du quart perturbant les rythmes biologiques
    Il va jusqu’à envisager d’accroître la visibilité des navires de la flotte en laissant actif leur AIS !

    On the personnel readiness side, Commander of Naval Surface Forces Vice Adm. Tom Rowden recently mandated that ship crews move to a 24-hour circadian rhythm watchstanding rotation, to allow sailors to get regularly scheduled sleep that their bodies can adjust to, Richardson explained during the hearing. This schedule had been recommended previously and implemented on some ships, but now all surface ships will develop this type of schedule for at-sea operations. Richardson said the change has not yet been mandated for ships in port, but that in-port workload and watchstanding rotation is being studied now. Additionally, to combat the 100-plus hours a week sailors sometimes work – which contributes to lack of sleep – “we’re starting to respond to that by supplementing the crews,” he said.

    “There are measurable degradations in decision-making and in performance” when sailors do not get proper sleep, CNO noted.

    On the ship side, Richardson said that simple steps such as turning on warships’ automatic identification system (AIS), which shows the location of commercial and military ships in the water, would increase warships’ visibility in congested waterways and potentially prevent future mishaps. The material readiness of the forward-deployed surface ships will also become more of a priority, with problems involving ship control systems being given an increased priority for repairs going forward, Richardson added.

    • Autre compte-rendu de la même audition : la décision est déjà prise et appliquée.

      CNO : U.S. Navy Ships Told to Turn #AIS Transmitting ’ON’ in High-Traffic Areas – gCaptain
      http://gcaptain.com/u-s-navy-ships-to-turn-ais-transmitting-on-in-high-traffic-areas

      You may recall that following the Fitzgerald and McCain collisions, AIS animations of the incidents only included information for the merchant vessels, leaving the tracks of the warships a mystery in both cases. 

      When asked by committee member Senator Angus King of Maine about the technology available to Navy sailors and other ships to help with collision avoidance, Admiral Richardson responded that the Navy has taken action to turn the AIS systems on its vessels back on, particularly in high-traffic areas.

      The other question is about these ships that ran into us,” said Senator King, referring to the merchant vessels involved in the collisions. “Is there some technology that they couldn’t see us? Are we using a stealth technology?

      Sir, it wouldn’t surprise anybody that we design our warships to have a low radar cross-section, some even designed to be very low, so that degree of stealth makes us more effective from a war-fighting standpoint,” said Admiral Richardson. “But that also imposes a burden, if you will, on the crew of that ship to understand that they are low-observable, to understand that they might not be seen as something that is as large as a destroyer. It will have a radar cross-section of a ship that is much smaller.

      Or they are not in a conflict situation, that they emit some kind of signal,” said Senator King.

      Admiral Richardson continued:
      That’s been an immediate action. There is this Automatic Identification System, AIS. We had, I think, a distorted perception of operational security that we kept that system secure – off – on our warships. One of the immediate actions following these incidents is that, particularly in heavily trafficked areas, we’re just going to turn it on.