• « Prendre pied » et habiter à Pékin ? L’envers précaire de la mutation urbaine chinoise
    https://metropolitiques.eu/Prendre-pied-et-habiter-a-Pekin-L-envers-precaire-de-la-mutation-urb

    Par un travail ethnographique sur les logements partagés à #Pékin, Emmanuel Caron, Prix Spécial 2024 du Prix de Thèse sur la Ville, analyse les difficultés d’intégration vécues par les nouveaux arrivants. La modernisation urbaine chinoise est largement décrite à partir des quartiers de la classe moyenne en ascension sociale, leurs logements neufs, leurs centres commerciaux rutilants et les clusters créatifs. La thèse de sociologie d’Emmanuel Caron, étude ethnographique conduite dans le village #Commentaires

    / Pékin, #Chine, #logement, précarité, #migration

    #précarité

    • Le chapitre central de la thèse, consacré à l’habitat souterrain (aux deux sens du terme, à savoir à la fois de l’habitat « informel » et souvent... en sous-sol), prend parfois des allures de roman d’espionnage, l’auteur faisant de sa propre recherche d’une chambre à louer le cheval de Troie pour pénétrer le système opaque du logement locatif à Pékin. Nous découvrons avec lui l’épais feuilleté des relations existant entre administration publique, propriétaires, bailleurs, locataires, sous-locataires : un maquis de situations fluctuantes où les personnes subissent les changements de cap des politiques publiques. Ce qui est autorisé à une époque, voire encouragé, n’est plus tard qu’à peine toléré, voire interdit, révélant une grande dépendance des habitants à l’égard de leurs #propriétaires et #bailleurs comme à l’égard de l’#administration. Pour celles et ceux qui cherchent une place dans la ville, les difficultés à entrer dans un logement et à y demeurer sont ainsi aggravées par le fait que les baux de location exploitent la précarité bien plus qu’ils ne protègent juridiquement leurs bénéficiaires.

      La plupart des habitants ne sont pas de Pékin. Ils ne bénéficient donc pas du fameux hukou urbain : ce document d’identité, sorte de passeport réservant certains services et certains droits aux seuls ressortissants natifs de la ville d’accueil, scelle le rapport de chaque individu à la ville dont il est originaire. Excluant les résidents qui n’en ont pas de tout un ensemble de services dédiés, c’est autant un frein à la mobilité qu’à l’intégration civique de tous les arrivants. La présence à Pékin des migrants de l’intérieur est mise en péril par l’absence de droit permanent à résider et leur installation dans la ville est rendue fragile et réversible.

      #migrants_de_l’intérieur

  • « Cet endroit est une poubelle » : à Paris, des locataires lésés se mobilisent faire respecter leur droit à un logement décent
    https://www.humanite.fr/societe/droit-au-logement/cet-endroit-est-une-poubelle-a-paris-des-locataires-leses-se-mobilisent-fai

    Ce vendeur de 48 ans se mobilise aux côtés de l’association pour exprimer sa détresse et sa colère. Locataire d’un 11m² rue de Saint Maur dans un immeuble vétuste, il exige d’être relogé.

    Des immeubles dignes d’une « poubelle »

    « Je vis avec des cafards, des souris, des punaises partout », se désole Mambé. Il brandit son téléphone et fait défiler les preuves de ce qu’il avance, gardées précieusement au chaud dans son dossier photo. Un week-end sur deux, ce papa accueille en ses murs son petit garçon dans ce qu’il décrit comme un endroit décrépit. « Mon fils a peur de venir, peur de se retrouver face à des rats ! »

    Ces rongeurs, Fabien aussi les connaît bien. Voisin de Mambé, il lui arrive de croiser les petites bêtes qui s’infiltrent dans les fissures du bâtiment. Ce musicien a déposé ses valises dans l’immeuble en 2010. « À l’époque c’était déjà assez vétuste mais encore un minimum entretenu, soulève-t-il. Aujourd’hui, il est laissé à l’abandon, il n’y a plus de ménage, plus d’électricité dans les parties communes, l’humidité est sur tous les murs… » Le grand gaillard, long manteau gris sur le dos, tire une taffe sur sa roulée, inhale un bon coup et reprend : « Les propriétaires sont deux sœurs. On n’a aucun contact avec elles. Leur objectif, au même titre que l’agence de location, c’est de nous inciter à partir. »

    En l’espace de quelques années, cet immeuble rue Saint Maur s’est vu déserter. Entre le silence et l’inaction des deux #propriétaires et l’arrivée de squatteurs, ils ne sont plus que quatre #locataires à habiter les lieux. « Je comprends nos anciens voisins, cet endroit est une poubelle », souffle Fabien. Une poubelle qui leur coûte tout de même plus de 620 euros par mois pour à peine une dizaine de mètres carrés. « Et nos charges augmentent sans même que notre qualité de vie au sein de l’immeuble ne s’améliore ! »

    Un droit au #relogement bafoué

    Avec ses trois voisins, il se refuse à quitter les lieux. « L’immeuble n’est pas aux normes de décence, ils ont le droit d’être relogés », tonne Jean-Baptiste Eyraud. Même constat pour une jeune mère et sa fille, locataires cette fois-ci d’un appartement rue Ternaux. Chez elles, pas d’animaux parasites mais un plafond un peu trop bas pour être aux normes.

    « Il faut faire respecter la loi et très souvent leur loi à eux, bailleurs fraudeurs, c’est gagner toujours plus d’argent »
    « Avec seulement 1m85 de hauteur [contre 2m20 pour un logement conforme à la loi, N.D.L.R.], c’est à peine si on peut se mettre sur la pointe des pieds », ironise le porte-parole de DAL. « L’appartement devrait être interdit à la location. Cela relève de l’insalubrité. Il devrait servir au stockage des boutiques, installées au rez-de-chaussée. »

    L’objectif de la mobilisation du jour : dénoncer haut et fort les fraudes et escroqueries des bailleurs. « Il faut faire respecter la loi et très souvent leur loi à eux, bailleurs fraudeurs, c’est gagner toujours plus d’argent », réaffirme Jean-Baptiste Eyraud.

    #logement #Paris

  • « Les propriétaires se retrouvent dans des situations kafkaïennes » : les squats de locations Airbnb se multiplient
    https://immobilier.lefigaro.fr/article/les-proprietaires-se-retrouvent-dans-des-situations-kafkaiennes-

    ... Les squatteurs qui se font passer pour des locataires réservent un logement pour un ou deux jours. Une fois sur place, ils se comportent comme des occupants illégaux.

    Les « faux » locataires prennent leurs quartiers, installent leurs affaires et surtout changent la serrure de la porte. Et refusent de partir. Une fois averti, le propriétaire est impuissant. Les forces de l’ordre le sont souvent tout autant. Car, contrairement aux apparences, les occupants ne peuvent pas être considérés comme des #squatteurs. Certes, ils se maintiennent illégalement dans le logement. Mais pour être considérés comme des squatteurs, il aurait fallu qu’ils y entrent illégalement. Or, ce n’est pas le cas car ils ont réservé leur logement sur une plateforme d’hébergement. Dans ce cas, il n’est pas possible, comme pour les squatteurs, d’expulser rapidement (comme le prévoit la loi « anti-squats) les occupants illégaux. Les propriétaires doivent lancer, comme dans le cas de #locataires mauvais payeurs, une procédure judiciaire, longue (au moins 6 mois et jusqu’à plusieurs années) et coûteuse (plusieurs milliers d’euros).

    #loi_kasbarian #propriétaires #squats #Airbnb

  • Face à un marché locatif bouché, la détresse des jeunes actifs : « Mais qui arrive à trouver un appart sans frauder ? »
    https://www.lemonde.fr/campus/article/2025/06/18/face-a-un-marche-locatif-bouche-la-detresse-des-jeunes-actifs-mais-qui-arriv

    Explosion de la fraude sur les dossiers de candidatures pour des locations.

    Face à ces difficultés croissantes pour se loger, certains plaident pour des mesures structurelles. Pour Barbara Gomes, la solution est simple : il suffirait de relever significativement la taxe sur les logements vacants, à l’image de la ville de Vancouver, au Canada, où une taxe équivalente à 4 % de la valeur du bien a été mise en place.

    Je m’étonne que l’article ne parle pas de l’élargissement de la garantie de cautionnement par l’État, sans parler de mesures de contrôle des loyers

    • Avec des loyers d’autant plus élevés (avec ou sans « plafonnement ») qu’ils doivent pour partie compenser le fait que les logements concernés ne sont pas valorisés en « location touristique » et qu’ils concernent des biens raréfiés (quasi arrêt de la construction), des logements « sociaux » en nombre insuffisant (construction en berne), les proprios et leurs gestionnaires choisissent leurs locataires dans l’arbitraire le plus complet (à preuve, ces intermittents du spectacle à 3000 balles par mois dont on attend un CDI).

      Il n’y a par ailleurs aucun « contrôle des loyers » dès lors qu’il s’agit d’un nouveau bail. Le « plafonnement » ne fait qu’entériner un « prix de marché » dont on fait ... baisser la hausse.

      entre juillet 2019 et juin 2024, l’effet de modération de la hausse des loyers imputable au dispositif d’encadrement à Paris est de -5,2 % par rapport à la hausse qui serait intervenue à Paris en l’absence d’encadrement.

      https://www.apur.org/fr/nos-travaux/effets-encadrement-des-loyers-paris

      Le tourisme est le premier secteur économique de ce pays mais on ne se préoccupe guère des conditions de vie de qui, de la restauration au ménage, de la culture à la logistique, travaille directement ou pas pour ce secteur.

      le #tourisme donne le la, et pas seulement en matière de logement.

    • Dans un groupe FB local, j’ai vu passer une offre de job d’un peu plus de 600 balles pour 30h/sem.

      « oui, mais bon, un service civique, c’est pas un vrai boulot (30h/sem quand même), c’est pour tester si on veut le faire (genre, comme une période d’essai de droit commun, mais en moins long et sans possibilité de payer sous le SMIC ?) » et sachant que ces jobs tournent plus qu’en service civique et que jamais tu auras un SMIC pour ça ?

      J’ai répondu par un laconique : pas facile de se loger à ce prix-là.

      Parce que même dans mon bled pas cher et pas trop sous tension, c’est le prix d’un studio.

    • Deux gamines de 19 ans à Toulouse, serveuses 2 mois à plein rendement en soit disant CDI car les patrons exploitent le turnover des périodes d’essai. (STP évite la brasserie Black Lion à Toulouse). Pour le taf, elles se sont aussi retrouvées une nuit dans une boite de striptease dont l’annonce était sur France Travail où leur a été proposé un studio à 4 et où leur passeport a été confisqué jusqu’à la sortie à 4h du mat.
      Pour le logement, après des visites de souplex sentant le moisi et autres studios crades, elles ont finalement trouvé un 2 pièces de 38m2 pour 700€ dans un quartier éloigné du centre. Heureusement la mère de l’une d’elle veillait la nuit et a téléphoné pour insister auprès du proprio et faire valoir moult arguments en leur faveur dont tout ceux inconscients (jeunes/travailleuses/blanches/famille aisée et soudée). Lors de la visite, le proprio nous a montré son annonce le boncoin et en 2 jours il avait reçu 120 demandes …

    • @colporteur certes, on peut trouver insuffisant le dispositif de contrôle des loyers. Néanmoins, il semble que son efficacité s’accroit :

      Il en ressort qu’entre juillet 2019 et juin 2024, l’effet de modération de la hausse des loyers imputable au dispositif d’encadrement à Paris est de -5,2 % par rapport à la hausse qui serait intervenue à Paris en l’absence d’encadrement. L’effet s’accentue dans le temps (-2,5 % entre mi-2019 et mi-2020, -5,9 % entre mi-2022 et mi-2023 et -8,2 % entre mi-2023 et mi-2024) et bénéficie davantage aux petits logements qu’aux grands.
      L’analyse élargie à 5 autres villes régulées démontre par ailleurs l’efficacité du dispositif au-delà du seul cas parisien.

      https://www.apur.org/fr/nos-travaux/effets-encadrement-des-loyers-paris
      peut être cette amélioration ne reflète elle d’ailleurs que la baisse des prix (environ -10%) sur le marché immobilier ?

    • Ce pseudo encadrement n’est pas un contrôle. Il limite tout au plus certains abus, qui ne sont pas rares, sans toucher au prix. Comme le prix des petites surfaces (studios) est le prix le plus élevé au mètre carré, c’est principalement là que cela a des effets (ce n’est pas rien : les débrouillards prévoyants et suffisamment dotés peuvent même falsifier leur dossier pour obtenir le bail en prévoyant de faire baisser le loyer ensuite).

      À Paris, les colocations pouvaient être un moyen de vivre autrement qu’isolé, et surtout de ruser avec la cherté. Il y a quelques années, ça démarrait à 450€. Aujourd’hui, il n’est pas rare que ce soit 750€. Après tout c’est moins cher et mieux équipé qu’un studio. Il y a d’ailleurs des proprios qui organisent eux-mêmes des colocations (lit par lit, la rentabilité est supérieure à ce qu’elle serait pour l’entièreté de l’appart, pourtant déjà élevée).
      On s’est d’ailleurs mis à viser là-aussi le haut du panier avec un coliving qui permet d’obtenir à l’année des revenus au mètre qui tendent v ers ceux de RbnB
      https://seenthis.net/messages/1115517

      Les multipropriétaires possèdent une grande partie des logements privés des centres-villes. Point.
      https://archive.ph/z95R5#selection-2011.9-2011.105

      Et le premier propriétaire venu tâche d’adopter un comportement. Perso, y compris comme « propriétaire » d’un bail à Paris (ceux qui ne sont rien ont malgré tout souvent quelque chose, par exemple des vielleuse à vendre en ligne, jusqu’à ce que la CAF le leur fasse payer), tout incite à le rentabiliser par de la sous loc.
      Cette « violence économique » est fonctionnelle. Elle fabrique une subjectivité diffuse : tous propriétaires, partout mordus par les chiens de Guizot, tous commerçants jusqu’à être biffin de soi-même en auto entrepreneur.

      Municipaliser un logement touristique repensé (c’est sortir le fusil contre l’hôtellerie et les bailleurs), taxer le patrimoine (histoire connue), fixer le prix des loyers, construire des logements qui soient réellement sociaux (qui veut revaloriser les « cassos » et autres « victimes »), non, on fera rien de structurant, si ce n’est la loi Kasbarian.

      Y a pas de réformes sans qu’une menace sociale, révolutionnaire leur ouvre un espace, par crainte, par calcul. Donc pas de réformes, mais bien sûr cette fonctionnalité politique (déterminer les formes de vie) de la violence économique, faut quand même la réguler chouïa. Avec la VP on est dans la gestion d’une « attractivité » qui suppose de faire quelque chose comme une ville, malgré tout, donc éviter que le tourisme qu’on favorise et finance bouffe tout, donc garder des habitants, et pas que des jeunes célibataires ou des vieux, et maintenir la possibilité d’être Parisien, au moins quelque années.

      (rassurons-nous, les zoos humains ont été abolis)

    • A Paris, la pénurie de logements à louer s’aggrave
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2025/06/20/a-paris-la-penurie-de-logements-a-louer-s-aggrave_6614736_3224.html

      « Immobilier, une crise européenne ». Chaque année, 8 000 appartements disparaissent du parc locatif privé parisien. Au grand dam des jeunes actifs, des étudiants et des ménages aux revenus modérés. Un assèchement qui contribue à la muséification de la capitale.

      prix moyen du mètre carré à la location 27 euros (plus cher en petite surface).
      de bons graphiques
      fun fact, l’Apur invente des logements sociaux pour présenter des quantités flatteuses pour la Ville.
      https://archive.ph/6yoou

    • partout mordus par les chiens de Guizot,

      @colporteur : ?

      Est-ce parce que :

      Pour certains, c’est en 1840, peu après que Guizot fut devenu le chef effectif du gouvernement, qu’il prononça ces mots : « Éclairez-vous, enrichissez-vous, améliorez la condition morale et matérielle de notre France. » La formule figure dans un discours prononcé par Guizot devant la Chambre des députés en 1843.

       ?

  • Gouvernement Bayrou : plus de la moitié des ministres sont millionnaires, selon leur déclaration de patrimoine
    https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2025/06/12/gouvernement-bayrou-plus-de-la-moitie-des-ministres-sont-millionnaires-selon

    La tendance ne fait que s’accentuer depuis 2017 : sous la présidence d’Emmanuel Macron, les ministres sont de plus en plus riches. Le gouvernement actuel compte 22 millionnaires sur 36 membres, d’après leurs déclarations d’intérêts et de patrimoine, rendues publiques, mardi 10 juin, par la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP). Par comparaison, en 2022, 19 millionnaires figuraient dans le gouvernement d’Elisabeth Borne, qui comptait quatre membres supplémentaires.

    Les ministres de François Bayrou se placent quasiment tous parmi les 5 % des Français avec les revenus les plus importants, selon les données de la World Inequality Database.

    https://archive.ph/wiFfm

    Pour et par les #riches.
    #propriétaires de l’entreprise France.

  • Immobilier : les revers du « coliving », nouvelle industrie de la colocation
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2025/05/16/les-revers-du-coliving-nouvelle-industrie-de-la-colocation_6606311_3234.html

    Très rentable, la location de chambres au sein d’appartements rénovés prospère sur fond de crise du logement dans les métropoles.


    OLIVIER BONHOMME

    Le modèle économique de cette industrie est tout ce qu’il y a de plus simple. Il s’agit de doubler voire tripler les revenus d’un appartement en y logeant, après rénovation, un maximum de chambres, de salles de bains et une grande cuisine. Le #propriétaire sous-loue son bien à une société – plus d’une vingtaine déjà créées – qui s’occupe des locataires. La décoration est soignée. Les plateformes font leur marge sur les services intégrés au #loyer, lequel s’approche souvent du millier d’euros. « Le Wi-Fi, le gaz, l’électricité, tout ce qu’un locataire aurait de toute façon pris », détaille Axelle Baillet, responsable de Joivy France. « L’assurance, le ménage des parties communes et un fond de course par mois », complète Victor Augais, fondateur de La Casa, qui parvient à louer 12 à 15 chambres par pavillon de banlieue à moins de 1 kilomètre d’une station de métro, de tram ou de RER. Il en exploite déjà une cinquantaine en Ile-de-France et se développe aussi à Lille.

    [...]

    Une trentaine de couples ou de familles bien moins fortunés qu’eux vivaient là depuis toujours ou presque. Un matin, une lettre les a informés que l’immeuble était vendu. Deux mois plus tard, des affichettes les invitaient à prendre rendez-vous pour évoquer les travaux et l’avenir. « “Le ravalement, la réfection de toiture vont affecter votre qualité de vie”, nous a-t-on dit, “on peut vous accompagner dans un nouveau projet” », rapporte l’un des #locataires encore présents, qui, comme ses anciens voisins, a préféré rester anonyme.

    Bien sûr, officiellement, il n’a jamais été question de déloger qui que ce soit. En 2023, au moment où les premiers curages commencent, Lucas, 73 ans, locataire, depuis 1984, d’un 42 mètres carrés pour 516 euros par trimestre (loyer loi de 1948), faisait déjà le décompte. « La dame du bâtiment C est toujours dans le quartier, mais ils l’ont fait partir, détaille-t-il. La dame âgée du E et son mari ont été relogés au A pour vider le E. Moi, ils ont proposé de me trouver un logement ailleurs. J’ai refusé. Avec ma retraite d’ouvrier mécanicien de 1 200 euros, je ne peux pas me le permettre. »

    Elisabeth, 49 ans, régulatrice médicale, qui était née là et n’avait jamais quitté l’appartement – « deux studios réunis du E et du D » –, où ses parents, femme de ménage et manœuvre à la SNCF, s’étaient installés en 1974, a dû, elle aussi, quitter les lieux. Son nom n’était pas sur le bail. Ses parents retraités multipliant les allers-retours en Espagne, le propriétaire a considéré qu’elle était sans droit. « Je venais de faire un AVC [accident vasculaire cérébral], ils ne voulaient pas me croire. Ils m’ont relancée pendant des mois. Avec 1 500 euros [de revenus], comment voulez-vous ? J’ai fini par trouver un appartement avec la cuisine et la salle de bains dans la même pièce. » Ses parents ont reçu une compensation, explique Elisabeth. Deux agences d’architectes et celle des designers Bouroullec ont également quitté les lieux.

    « KV Paris X, un beau projet financé (…) par Anaxago, 4 000 mètres carrés au cœur du 10e arrondissement (…) pour faire une résidence mixte qui mêle coliving et coworking. Maximiser le rendement dans le but de le vendre, sur la base d’un taux de capitalisation en investisseur institutionnel. C’est une opération qui va cibler un taux de rentabilité qui est supérieur à 12 %. » Tout était dit dans cette conférence en ligne donnée par Anaxago, spécialiste de l’investissement immobilier, au printemps 2021.

    Mais de tout cela, Lucas, Elisabeth et la poignée de locataires qui résistent n’en ont rien su. (...)

    https://archive.ph/YyvAs

    edit précédemment
    https://seenthis.net/messages/1071804

    #coliving #logement #racket #rente_foncière

    • Paris, Lyon, Montreuil lancent la bataille contre le « coliving »
      https://www.lemonde.fr/economie/article/2025/10/24/paris-lyon-montreuil-lancent-la-bataille-contre-le-coliving_6649174_3234.htm

      Derrière coliving, cet anglicisme se cache un concept protéiforme, sans définition juridique claire qui renvoie à la fois à cette #industrialisation_de_la_colocation avec des appartements ou maisons réaménagés pour y loger autour d’une cuisine commune un maximum de chambres, réservables en un clic. Mais aussi à ces résidences gérées produites dans le neuf ou après la transformation de bureaux vacants. Une réponse « à un vrai besoin » des étudiants, jeunes actifs, cadres de passage en quête de « convivialité », « lien social », « flexibilité », jurent les professionnels. Un filon développé sur fond de crise du logement, pour contourner les règles, sauver des actifs tertiaires, rétorquent leurs détracteurs. Dans le dossier complet qu’il publie ce mois d’octobre sur le sujet, le cabinet d’études économiques Xerfi recense 24 000 unités en France en 2025 (contre 2 600 en 2020), et en annonce 33 000 en 2028.

      Dans la capitale, c’est la première version qui a commencé par faire parler d’elle. L’histoire d’un îlot d’immeubles, racheté rue du Buisson-Saint-Louis, dans le Xe arrondissement, où les habitants ont été priés de partir pour laisser place à du coliving et des meublés touristiques, est devenue l’une des plus emblématiques. Puis, durant l’été, la municipalité a tiqué lorsque, au détour d’une réunion sur l’aménagement du quartier Hébert, dans le XVIIIe arrondissement, elle a compris que le programme hôtelier annoncé devenait 30 000 mètres carrés de coliving avec des loyers supérieurs à la limite imposée dans le secteur. Le groupement a été prié de revoir sa copie. Dans le XIIIe arrondissement, la Ville a mis son veto sur d’anciens bureaux en bord de Seine promis au même avenir et pousse pour qu’y soit créé du logement social étudiant.

      Appel à une intervention de l’Etat et du législateur
      Lorsque le projet est conditionné à l’obtention d’une autorisation d’urbanisme, le rapport de force est encore possible. A Montreuil, Gaylord Le Chequer, le premier adjoint au maire (PCF), a lui aussi refusé net la proposition d’un promoteur qui proposait de remplir deux immeubles anciennement occupés par les services de la ville par 150 chambres en coliving. « On veut y maintenir de l’activité. Par ailleurs, un loyer à 1 000 ou 1 500 euros ne correspond pas aux besoins d’un Montreuillois qui voudrait décohabiter », justifie l’élu. En revanche, poursuit-il, le coliving développé dans du logement existant, à l’image de cette grande maison à cinq minutes du métro qu’un particulier a racheté plus d’1 million d’euros pour y loger une dizaine de chambres, est autrement plus complexe à freiner.

      https://justpaste.it/chxlr

      Le « coliving », nouvelle marotte des investisseurs sur laquelle l’encadrement des loyers ne s’applique pas
      https://www.lemonde.fr/campus/article/2025/04/23/le-coliving-nouvelle-marotte-des-investisseurs-sur-laquelle-l-encadrement-de

      Selon une étude du cabinet Xerfi, parue en 2024, en quelques années, le nombre d’exploitants de résidences atteint près de 60 opérateurs : « Le nombre de chambres exploitées a parallèlement augmenté de 70 % entre 2021 et 2023. L’intérêt des investisseurs institutionnels pour ce type d’actif est particulièrement important et ne s’essouffle pas. Ainsi, en 2023, les volumes investis sur ce segment ont dépassé 430 millions d’euros en France. »

      https://justpaste.it/c204a

      Une société de la séparation sait faire marché de la solitude.

      #crise_du_logement #loyers #racket #logement #résidences_gérées #rente_foncière #investisseurs #ville #Paris

  • « Logement contre moments complices » : les annonces pour proposer une chambre contre des faveurs sexuelles se multiplient
    https://www.bfmtv.com/societe/logement/logement-contre-moments-complices-les-annonces-pour-proposer-une-chambre-cont

    les #propriétaires de #logement ont conscience d’être dans une situation avantageuse. « (Ils) savent qu’il y a une forme d’impunité qui les protège. Cette impunité, c’est lié au fait que les personnes vulnérables [au point d’avoir besoin d’un logement] parfois ne sont pas en règle du point de vue administratif, parfois ont peur de la justice, de la police ou ne connaissent pas leurs droits », développe Manuel Domergue.

    Jusqu’à 7 ans de prison encourus

    Ces pratiques sont pourtant formellement interdites par la loi. « Ce sont des faits qui sont très graves », rappelle Me Xavier Demeuzoy, avocat en droit immobilier

    « Le fait de louer son logement contre des faveurs sexuelles expose la personne qui le fait à un risque pénal puisque ça relève de plusieurs qualifications, notamment à l’abus de faiblesse, au chantage sexuel, au harcèlement sexuel, voire à des faits de proxénétisme », explique l’avocat.

    Proposer un logement contre des relations sexuelles peut entraîner une condamnation allant jusqu’à 7 ans de prison et 375.000 euros d’amende.

    #femmes (mais pas que, qui n’a pas connu des jeunes gens habitant chez des hommes plus mûrs, et munis, dans des situations assez troubles) #précarité #logement

  • 227 000 € de fraude à la CAF : les #propriétaires d’un camping sud finistérien condamnés | Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/finistere/quimper-29000/227-000-eur-de-fraude-a-la-caf-les-proprietaires-dun-camping-sud-finist
    https://media.letelegramme.fr/api/v1/images/view/67926c49537c9b74dc24bb0f/web_golden_xxl/67926c49537c9b74dc24bb0f.1

    Le tribunal de Quimper rendait ce jeudi 23 janvier son délibéré concernant les poursuites de la Caisse d’allocation familiale (#CAF) à l’encontre d’un couple de gérants d’un camping du sud Finistère. Depuis 2015, cet établissement d’une centaine d’emplacements, labellisé séjour vacances par la CAF, recevait une aide pour chaque séjour d’allocataire. Entre 2017 et 2019, l’établissement a ainsi touché plus de 300 000 € pour des centaines de séjours dans leurs mobil-homes.

    Un an de prison avec sursis

    Une somme assez conséquente, qui a éveillé les soupçons. Entre 2015 et 2019, le nombre d’allocataires a ainsi été multiplié par onze dans ce camping a révélé la CAF, qui a diligenté une enquête. Les retours ont été édifiants pour les gérants, qui se sont vus retirer leur homologation mais poursuivent leur activité. Près de 300 allocataires déclarés n’auraient pas séjourné sur le site. Pour une fraude estimée à plus de 220 000 €.

    Aide aux vacances des familles, au moins 7 jours, 15 maximum
    https://www.caf.fr/allocataires/caf-du-morbihan/offre-de-service/vie-personnelle/aide-aux-vacances-des-familles
    Fonds limité, premiers arrivés, premiers servis.
    https://www.caf.fr/sites/default/files/medias/561/Offre%20de%20service/Avf/notice_vacaf_à%20compter%202023.pdf

    Tu commences à te faire du gras en logeant du pauvre en famille, puis une boulimie d’oseille te prend. Tu cesses de gamberger, et c’est l’accident. Ceux-là ne devaient pas lire le journal et ses marronniers sur la lutte contre la fraude.
    N’empêche que ça a demandé un taf, en plus de remplir des formulaires : trouver des numéros d’allocataires avec famille qui n’étaient pas demandeurs de cette aide (à se demander si ils achetaient les n°).

    #Aide_aux_vacances_des_familles #escroquerie et non pas #fraude

  • L’« agribashing », un élément de langage endossé par les pouvoirs publics pour un phénomène quasi introuvable
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/12/27/l-agribashing-un-element-de-langage-endosse-par-les-pouvoirs-publics-pour-un

    Cinq ans après leur mise en place, les observatoires de l’agribashing, chargés d’évaluer, à l’échelle des départements, les « atteintes idéologiques » au monde agricole, ont eu une activité très limitée, voire nulle, selon des documents obtenus par l’ONG ARIA.

    • Quel a été le bilan de ces mesures ? Loin des discours qui ont légitimé, en 2019, l’ouverture de la chasse à l’agribashing, ce phénomène demeure cinq ans plus tard quasi introuvable. Tout en se situant au centre de propositions parlementaires visant à durcir la réponse pénale face aux actions des militants environnementalistes.

      [...]

      La préfecture de Vendée mentionne deux réunions, en janvier 2020 et en avril 2021, mais leurs comptes rendus ne signalent aucune #atteinte_idéologique. En janvier 2020, 198 délits commis sur des exploitations sont identifiés, dont 140 vols divers, un vol avec violence, 34 cambriolages, 23 actes de destructions. Aucune mention de liens avec l’activisme écologiste ou antispéciste. En avril 2021, le constat n’est guère différent, le seul délit pouvant relever d’une atteinte « idéologique » est une intrusion dans une exploitation porcine, mais le compte rendu de la réunion de l’observatoire ne précise pas les motivations du prévenu. Le dispositif mis en place ne semble pas avoir été d’une grande nécessité puisque ensuite, selon la préfecture de Vendée, « l’instance ne s’est pas réunie de 2022 à 2024 »

      De même, la préfecture de Seine-Maritime relève une unique réunion, le 17 janvier 2020, pour lancer l’observatoire. Le compte rendu de celle-ci signale « le phénomène d’attaques militantes antispécistes caractérisées par des intrusions suivies de tags et la diffusion des vidéos prises lors de ces forfaits sur les réseaux sociaux, notamment les élevages de porcs ». « Des incendies sont également à déplorer », est-il par ailleurs mentionné, sans plus de détails. « Les services de renseignement sont particulièrement attentifs à l’émergence de nouveaux groupes tels que L214, ajoute la note. Le sujet de la réglementation récente relative à l’interdiction de l’utilisation de produits phytosanitaires peut également nourrir le climat d’hostilité envers les pratiques des professions agricoles. » Les seuls éléments circonstanciés d’atteintes idéologiques sont, en novembre 2018, « des vidéos tournées lors d’intrusions (…) mises en ligne sur Internet par l’association Direct Action Averywhere [sic] ainsi que le réseau “L214” » et, en octobre 2019, « des tags à caractère antispécistes réalisés sur le mur d’une exploitation agricole à Sommery »..

      Le Monde [c’est-à-dire ici Stéphane Foucart, ndc] a contacté les #préfectures ayant fait l’objet de ces demandes d’accès aux documents, afin de recueillir leurs commentaires sur la teneur (ou l’absence) de ces documents relatifs aux observatoires de l’agribashing. Seules celles de Seine-Maritime et d’Ille-et-Vilaine ont répondu à nos sollicitations, le 25 novembre, assurant qu’elles apporteraient ultérieurement des réponses à nos questions, avant de ne plus donner suite. Les autres n’ont pas accusé réception. « A notre connaissance, seule la préfecture de la Vienne a communiqué sur le suivi des délits touchant les exploitations du département, qui compte près de 4 000 irrigants, dit de son côté Antoine Gatet, le président de France Nature Environnement (FNE). La préfecture a compté 133 plaintes en 2022 et 90 en 2023. »

      L’opacité sur les chiffres réels de l’agribashing ne se joue pas uniquement à l’échelon départemental. Le Monde a également sollicité la gendarmerie nationale à deux reprises, afin d’obtenir un bilan des actions menées par la cellule Demeter depuis sa création, en 2019 – nombre d’enquêtes, d’interpellations, de condamnations, etc. Aucune suite n’a été donnée à ces demandes.

      https://justpaste.it/7ybn3
      #Police #économie #FNSEA #Modèle_agricole #agriculture #Demeter #agribashing #écoterrorime #mégabassines #irrigants #pesticides #élevage_industriel #propriétaires #patrons #agriculteurs

    • Elections dans les chambres d’agriculture : début de la campagne le 7 janvier, report du scrutin à Mayotte
      https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/12/27/elections-dans-les-chambres-d-agriculture-debut-de-la-campagne-le-7-janvier-

      Alors que le secteur est en crise et que des tensions opposent les syndicats, les agriculteurs sont appelés à voter du 15 au 31 janvier, par correspondance ou voie électronique, pour élire leurs représentants professionnels.

      À suivre, sans illusion.

  • La lettre de motivation, une pièce illégale de plus en plus demandée aux futurs locataires | Slate.fr
    https://www.slate.fr/societe/immobilier-locataires-lettre-de-motivation-exigence-proprietaires-louer-appart

    Il fallait déjà un CDI, des garanties financières démesurées et une armée de garants. Pour louer un appartement, de plus en plus de propriétaires demandent désormais une lettre de motivation pour compléter le dossier. « Entre la densité dans les villes, la baisse des constructions, les résidences secondaires, la France connaît une crise du logement depuis le Covid-19 et les locations sont de plus en plus difficiles à trouver, analyse Juliette Mel, avocate au barreau de Paris, qui exerce au sein du cabinet M2J. Ça a permis aux propriétaires d’élever leur niveau d’exigences, notamment avec la lettre de motivation. »
    Cette pratique, très récente selon l’avocate, a cours dans les zones immobilières sous tension comme à Paris et sa couronne. Ces derniers temps, de nombreuses annonces exigeant ce nouveau document fleurissent sur les plateformes de location –comme pour un studio de 18 mètres carrés à Bordeaux proposé sur Leboncoin, qui a déclenché un tollé sur les réseaux sociaux. « Je ne veux pas louer à n’importe qui. Cette lettre est un critère qui m’est propre. Libre aux candidats de ne pas postuler », s’est défendu le propriétaire auprès du Figaro après la polémique.

    Trier les locataires 

    Soucieux d’avoir des locataires bons payeurs, les bailleurs souhaitent dorénavant plus que tout des profils stables et rassurants pour occuper leur logement. « Je pars du principe que les “dossiers” exigibles aux locataires ne permettent à aucun moment de savoir qui est la personne, et qu’une relation de confiance doit se nouer », surenchérit le propriétaire bordelais, qui insiste sur l’importance de critères moins froids que la seule solvabilité.
    « Je ne me base pas que sur ça mais ça me donne une première idée et ça m’aide dans ma sélection avant d’organiser les visites, ajoute Marcel, propriétaire de douze logements dans Paris et sa périphérie, interrogé par 20 Minutes. Le plus important pour moi, c’est l’orthographe et les formulations, on peut déjà voir si la personne est éduquée. »

    via @mona sur BS

    #logement #locataires #propriétaires #accès_au_logement #lettre_de_motivation #tri_social #gare_à_la_revanche

  • Le Conseil d’État annule le décret qui permettait la location de logements indignes | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/300824/le-conseil-d-etat-annule-le-decret-qui-permettait-la-location-de-logements


    Dans la chambre de Clément Adjei, 70 ans. Son logement du quartier de La Guillotière à Lyon dans lequel il vit depuis 2015, a une hauteur sous plafond d’environ 1,80 mètre. © Photo Bastien Doudaine pour Mediapart

    Adopté en catimini, il y a tout juste un an, au cœur de l’été, le décret habitat 2023-695 (...) ouvrait la possibilité de louer des surfaces « atypiques », selon l’euphémisme du ministre du #logement démissionnaire Guillaume Kasbarian : des logements de moins de 1 mètre 80 sous plafond, des locaux en sous-sols à peine éclairés… Le principal était, dans la logique de ce texte, que les locataires disposent d’un « volume habitable suffisant ».
    Parmi les associations luttant contre le mal-logement le tollé avait été immédiat. À l’Alpil, par exemple, qui accompagne les #locataires confrontés à des logements insalubres, on avait commencé à mesurer que près d’un tiers de leurs procédures contre les #marchands_de_sommeil tombaient, de fait, avec ce nouveau décret.

    « Ce décret est un cadeau à ceux qui veulent maximiser la rentabilité de leur propriété. Des #propriétaires dont le logement a été déclaré insalubre commencent à demander la levée des procédures et vont reprendre une activité florissante », s’indignait récemment dans Mediapart Sarah Folléas, chargée de projet à l’Alpil. Les agences régionales de santé (ARS), compétentes en matière de salubrité de l’habitat, étaient en effet de plus en plus sollicitées ces derniers mois par des propriétaires se demandant si leur sous-sol ou leur cave étaient désormais éligibles à la location…
    Dans sa décision, datée du 29 août, le Conseil d’État relève le curieux procédé qui a abouti à l’adoption estivale du décret. Le texte soumis au Haut Conseil pour la santé publique, conformément à la procédure en vigueur, n’était en effet pas le même que celui finalement adopté ! Les mesures les plus ouvertement scandaleuses – comme « l’enfouissement » du logement ou la hauteur sous plafond d’1 mètre 80 – ont en effet été rajoutées après l’avis du Haut Conseil pour la santé publique. Pratique.

    [...]

    Le gouvernement avait rejeté tous les amendements de l’opposition visant à supprimer ce décret. « Alors moi, 1 mètre 80, je passe ! », avait osé la ministre chargée des relations avec le Parlement, Marie Lebec lors des débats dans l’hémicycle.

    Pour le ministre délégué au logement Guillaume Kasbarian, qui allait être nommé quelques jours plus tard, l’intérêt de ce décret était pourtant clair. « Comme on est dans la crise du logement et qu’on a des zones sur lesquelles on manque de biens sur le marché locatif, je voudrais juste m’assurer qu’on ne va pas retirer du marché des biens un peu atypiques en termes de plafond, de largeur, de longueur, de superficie », avait-il argumenté. 

    Mettre sur le marché des taudis pour résoudre la crise du logement ? L’idée avait manifestement bien cheminé en Macronie ces derniers temps. Le Conseil d’État vient de rappeler qu’il restait encore quelques garde-fous contre cette cynique réponse au manque de plus en plus criant de logements.

    #logement

  • Depuis la loi « antisquat », « les décisions d’expulsions sont devenues plus rapides et plus nombreuses »

    (...) Pour Christophe Demerson, qui a longtemps présidé l’Union nationale des #propriétaires immobiliers et dirige maintenant son magazine, « cette loi a un peu rassuré les #propriétaires_bailleurs, même si la décision du Conseil constitutionnel a brouillé le message », dit-il en écho à la censure, par les juges constitutionnels, d’un article qui exonérait le propriétaire de son obligation d’entretenir un #logement squatté et de sa responsabilité en cas de dommage à un tiers dû à un défaut d’entretien. « J’ai l’impression qu’on voit moins de modes d’emploi du squat en ligne », salue-t-il également.

    « Situations surréalistes »

    Le constat que dresse Thibaut Spriet, secrétaire national du Syndicat de la magistrature, concernant les #impayés_de_loyer, est négatif. « Il y a de plus en plus de procédures lancées pour de petites dettes, et les possibilités et les délais pour trouver des solutions ont été considérablement réduits. » Avec la nouvelle loi, le juge n’est plus en mesure d’accorder d’office des délais de paiement à un locataire. Il est requis que celui-ci en fasse la demande – or, la plupart des locataires ne sont pas au courant et ne sont pas présents à l’audience – et qu’il ait repris « le paiement du loyer courant ». De plus, ces délais de paiement ont été ramenés de trois ans à un an maximum.
    L’imprécision du texte lui vaut d’être diversement interprété : certains juges demandent que ce « #loyer courant » inclue les charges et les aides au logement, même si la CAF a parfois suspendu le versement de ces dernières. L’avocate Anne Caillet, qui défend beaucoup de #locataires de Seine-Saint-Denis, rapporte « des situations surréalistes, telle cette mère d’un très jeune enfant, expulsée pour une dette de 1 500 euros, alors qu’elle avait réglé son dernier loyer, hormis 20 euros de charges ».

    Autre grief : les délais sont accordés en fonction de la « bonne foi » du locataire. « L’un de ceux que nous accompagnons a été considéré de mauvaise foi parce qu’il avait réussi à régler deux loyers avant l’audience, ce qui était censé montrer qu’il avait les moyens d’éviter les impayés », a témoigné Marianne Yvon, responsable de l’Espace solidarité habitat de la Fondation Abbé Pierre, à Paris, lors d’une conférence de presse, le 4 juin.

    Une menace d’amende qui pèse très lourd

    Un des aspects très contestés de la loi a été la création d’une #sanction_pénale, sous la forme d’une #amende de 7 500 euros, à l’encontre des locataires qui se maintiennent dans les lieux à l’issue des délais fixés par la procédure d’#expulsion. Les observateurs n’ont pas connaissance de propriétaires ayant lancé de telles poursuites. « Mais cette menace d’amende, assortie d’une inscription au casier judiciaire, pèse très lourdement, surtout pour les locataires qui ne pourraient pas renouveler leur titre de séjour s’ils étaient ainsi condamnés », selon Marianne Yvon.
    Quant aux quelques mesures visant à améliorer la prévention des expulsions, elles dépendent en partie de décrets d’application que le gouvernement n’a pas encore publiés. « C’est notamment le cas d’une disposition donnant aux commissaires de justice [ex-huissiers de justice] un rôle social, par la collecte d’informations auprès des locataires auxquels ils remettent un commandement de payer », souligne Benoit Santoire, président de la Chambre nationale des commissaires de #justice.

    Me Caillet résume le sentiment général : « Les décisions d’expulsion sont devenues plus rapides et plus nombreuses. » Une impression qui ne peut pas être corroborée par le ministère de la justice, puisqu’il a cessé de décompter ces décisions après 2019. Le seul chiffre connu est celui des expulsions forcées – quand le propriétaire a demandé et obtenu le concours de la force publique, si le locataire n’est pas parti de lui-même à l’issue de la procédure.
    En 2023, 21 500 ménages ont été expulsés, en hausse de 23 % en un an, mais c’est le chiffre de 2024 qui permettra de vraiment mesurer l’impact de la nouvelle loi : du fait de l’engorgement des tribunaux, « il faut compter cinq à dix-huit mois pour obtenir une décision du juge », relève Benoît Santoire. Me Caillet s’attend à une forte progression en Seine-Saint-Denis : « Le préfet accorde parfois en quelques jours le concours de la force publique, alors qu’il faut attendre plusieurs mois avant d’obtenir une audience pour demander un délai avant de quitter les lieux. » Et ce délai ne peut excéder un an, au lieu de trois ans précédemment.

    Peines multipliées par trois

    La répression des #squats s’est, elle aussi, intensifiée, selon l’avocat Matteo Bonaglia, qui cite l’exemple d’« une dame de 72 ans, laissée avec tous ses meubles sur le trottoir ». Il ne s’en étonne pas : « C’est parce que la #loi_Kasbarian-Bergé augmente mécaniquement les expulsions, et donc le nombre de ménages susceptibles de se tourner vers le squat faute de logements abordables et d’hébergements d’urgence, qu’elle comporte aussi un important volet antisquat. »
    Les peines ont été multipliées par trois, pour atteindre jusqu’à trois ans de prison et 45 000 euros d’amende en cas de squat de domicile. Le nombre de procédures engagées au pénal pour maintien dans les lieux à la suite d’une violation de domicile a progressé de 25 % depuis l’entrée en vigueur de la loi : il est passé de 299 sur la période août-décembre 2022 à 374 sur la période août-décembre 2023, selon les chiffres communiqués au Monde par le ministère de la justice. Idem pour les condamnations, passées de 83 à 104.

    La nouvelle loi a aussi facilité les expulsions de squats , au point que le passage devant un juge judiciaire est devenu « rarissime », selon Matteo Bonaglia. Il est maintenant possible de demander au préfet une expulsion forcée accélérée, sous sept jours, pour le squat de tout local d’habitation, même inhabité, alors que cela n’était auparavant possible, sous quarante-huit heures, que pour le squat d’un domicile (depuis 2007) ou d’une résidence secondaire ou occasionnelle (depuis 2020). De plus, le squat de tout local à usage d’habitation, ou à usage commercial, agricole ou professionnel, « c’est-à-dire le squat de la quasi-totalité des bâtiments », décrypte Me Bonaglia, est devenu passible de deux ans de prison et de 30 000 euros d’amende, alors que seule la violation de domicile était jusqu’ici considérée comme un délit.
    « Les forces de l’ordre interviennent désormais sur la base de ce nouveau délit, placent les occupants en garde à vue et restituent dans le même temps le bâtiment au propriétaire, ce qui constitue une expulsion de fait, illégale, selon moi, aussi longtemps que l’infraction n’est pas caractérisée », décrit l’avocat. Dans ce cas de figure, comme lors d’une expulsion forcée accélérée, le propriétaire évite une procédure #contradictoire devant un juge judiciaire, qui aurait pu accorder un délai avant l’expulsion et/ou le bénéfice de la trêve hivernale. Cela confirme, selon Matteo Bonaglia, que « l’esprit qui anime cette loi est celui d’une protection absolue de la #propriété_privée et de la #rente_locative, au préjudice des plus vulnérables ».

    https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/07/29/depuis-la-loi-antisquat-les-expulsions-de-locataires-sont-devenues-plus-rapi

    #nioublinipardon

    • La France particulièrement touchée par le sans-abrisme

      Le sans-abrisme décrit une multitude de situations : il englobe les personnes à la rue, mais également celles hébergées en refuges, de façon temporaire ou durable, ou encore celles vivant dans des tentes ou des campements, comme ceux qui existent dans les bois aux alentours de Paris. En janvier dernier, lors de la 7e édition de la Nuit de la Solidarité, 3 492 personnes en situation de #sans-abrisme avaient été recensées dans la capitale, soit une augmentation de 16 % (ou 477 personnes) par rapport à l’année précédente.
      Comme le montre notre infographie, basée sur des données de l’OCDE, le sans-abrisme affecte certains pays bien plus fortement que d’autres. La France fait ainsi figure de mauvaise élève : l’OCDE y a recensé 307 personnes en situation de sans-abrisme pour 100 000 habitants. C’est plus que dans tous les autres pays étudiés par l’OCDE, à l’exception de l’Angleterre, où l’OCDE recensait 426 ménages en situation d’exclusion liée au logement pour 100 000 ménages. Le sans-abrisme touche environ trois fois plus de personnes en France qu’au Portugal, et six fois plus qu’en Espagne. C’est au Japon que la part des personnes sans-abri pour 100 000 personnes est la plus faible des pays étudiés : 2 seulement. Il est important de noter que ces données sont collectées par décompte ponctuel, effectué en une journée/nuit ; elles présentent ainsi un « instantané » de la situation à un moment précis pour chaque pays, plutôt qu’un nombre définitif de personnes affectées par le sans-abrisme.

      un nombre record d’enfants et de mineurs sans-abri
      https://seenthis.net/messages/1068326

      poke @rezo

  • Un artiste condamné pour ses tableaux de Tintin érotisé : la parodie rejetée
    https://actualitte.com/article/117537/droit-justice/un-artiste-condamne-pour-ses-tableaux-de-tintin-erotise-la-parodie-rejet

    Double hommage, mais contrefaçon avant toute chose. En s’inspirant de toiles iconiques d’Edward Hopper, où Tintin faisait une apparition, avec toujours d’attrayantes jeunes femmes, Xavier Marabout commettait un crime de lèche-majesté. Moulinsart attaquait donc en justice en mars 2021, réfutant toute dimension parodique, d’après l’avocate des plaignants.
    Touche pas à mon Tintin

    « Profiter de la notoriété d’un personnage pour le plonger dans un univers érotique n’a rien à voir avec l’humour », assurait-elle. « Bien sûr, je connais l’attitude des ayants droit par rapport à l’œuvre. Mais j’estime ne pas porter préjudice à l’œuvre d’Hergé. Au contraire, j’alimente le mythe », rétorquait l’artiste.

    Le tribunal de Rennes, dans une décision rendue en mai 2021, déboutait les ayants droit. « Le tribunal a estimé que c’est un dénigrement et a ajouté 10 000 euros de dommages et intérêts pour M. Marabout et 20 000 euros de frais d’avocat », indiquait Me Ermeneux, conseil de Xavier Marabout. Lequel ajoutait : « Au fond de moi-même, c’est ce que j’espérais. (…) Aujourd’hui, le tribunal reconnaît la liberté d’expression et l’attitude de dénigrement, c’est une victoire sur toute la ligne. »

    En somme, Tintin érotisé relevait bien de l’exception de parodie, et Moulinsart était renvoyé à la lecture du Code de la Propriété intellectuelle.
    Tourner sa langue Sceptre fois dans sa bouche

    Renversement de situation, ce 4 juin : devenu Tintinimaginatio, feu-Moulinsart avait interjeté appel devant la cour de Rennes qui a finalement condamné en deuxième instance Xavier Marabout. « La Cour a reconnu que les toiles de Marabout, des mashups mettant en scène les personnages des Aventures de Tintin dans des univers issus des toiles d’Edward Hopper, portent atteinte aux droits d’Hergé et constituent des contrefaçons », indique la société dans un communiqué.
    Des parodies trop intéressées ?

    Cette fois, l’exception de parodie est balayée par la cour, estimant que les conditions ne sont pas réunies. Toute parodie exige « une intention humoristique évidente, de préférence comportant une certaine intensité », indique la décision. Et d’ajouter que « si sourire suffit, en revanche, la simple recherche d’une complicité amusée avec le lecteur ou le spectateur ne suffit pas, ni un simple clin d’œil en direction du public ou un choc visuel ».

    La cour de Rennes estime par ailleurs que « ne peuvent relever de l’exception de parodie les œuvres qui empruntent les ressorts d’œuvres premières pour s’attribuer le bénéfice de leur notoriété et vivre de leur rayonnement ».

    Les ayants droit savourent cette décision, qui les conforte « dans leur détermination à faire respecter l’intégrité de l’œuvre de celui-ci et à lutter contre les utilisations abusives qui en sont hélas régulièrement faites ». Et d’assurer qu’ils poursuivront leurs efforts contre toute tentative d’usurper « les droits d’auteur d’Hergé », dans le but de « préserver le patrimoine culturel ».

    Rappelons qu’en juin 2021, c’est un sculpteur, cette fois, qui avait été condamné à 114.157 € de dommages-intérêts, pour contrefaçon. L’artiste, basé à Aix-en-Provence, avait alors précisé qu’il ferait appel.

    Illustration : Xavier Marabout - En motocyclette dans le Vermont (2016) Dimension : 80 x 120 cm Technique : acrylique sur toile

    #Tintin #Droit_auteur #Propriété_intellectuelle

  • Logement : à Paris, les congés locatifs frauduleux prospèrent à l’approche des Jeux olympiques

    Selon l’agence départementale d’information sur le logement, les congés formellement invalides sont passés de 19 % en 2022 à 28 % sur la période courant de septembre 2023 à février 2024. Des élus communistes et socialistes veulent éviter des expulsions abusives de locataires.
    Par Véronique Chocron

    Les locataires à la recherche d’un toit à Paris devaient déjà affronter une pénurie quasi inédite d’offres de logements, en raison de la crise actuelle. Un autre risque les guette désormais : le #congé_abusif donné par des #propriétaires tentés de louer leur bien sur une plate-forme de type Airbnb, pour profiter de l’envolée des prix cet été, pendant les Jeux olympiques (#JO).

    Si l’ampleur du phénomène reste impossible à mesurer, l’agence départementale d’information sur le #logement (ADIL) de #Paris a révélé, mardi 19 mars, au cours d’un point de presse, avoir recensé 28 % de congés locatifs invalides sur la période allant de septembre 2023 à février 2024, contre 19 % en 2022. Et encore ne s’agit-il là que de congés ne respectant pas les délais et le formalisme attendus.
    Selon la loi de 1989, le propriétaire ne peut, en effet, donner congé à un locataire qu’à la date anniversaire du bail de trois ans (et d’un an pour un bien meublé) et doit le prévenir au moins six mois à l’avance (trois mois pour un meublé). « Or, là, on découvre même des congés délivrés en cours de bail », affirme Hélène Le Gall, directrice générale de l’ADIL de Paris, qui constate une augmentation des sollicitations sur le sujet des congés dans ses permanences (2 673 en 2023, contre 2 403 en 2022). Le congé doit, par ailleurs, être remis en mains propres par un commissaire de justice ou par lettre recommandée avec accusé de réception. « Un congé signifié par mail n’est pas valide », précise Virginie Audinot, avocate spécialisée en droit immobilier. Ils sont pourtant légion.

    Amende de 6 000 euros

    « Le point le plus litigieux » reste toutefois le motif invoqué par le propriétaire pour donner congé à son locataire, observe l’avocate. « Le bailleur ne peut pas reprendre le bien comme il le souhaite, pour n’importe quel motif », poursuit-elle. Il ne peut donner congé que pour vendre le bien, ou le reprendre afin d’y loger lui-même ou un proche. Ou encore pour un motif « légitime et sérieux », comme des travaux importants ou une faute grave du locataire. « Mais ce cas est le plus problématique, souligne Virginie Audinot. C’est une case un peu fourre-tout dans laquelle les bailleurs vont pouvoir mettre ce qu’ils souhaitent. »
    Contactée par un nombre croissant de clients, l’avocate constate, elle aussi, « de plus en plus de cas de congés donnés frauduleusement, ou de locataires ayant des suspicions fortes, signe que la #spéculation va bon train ». « J’ai le cas de personnes qui ont dû partir ainsi après vingt ans de bail », témoigne-t-elle. Dans un autre dossier, une agence immobilière ayant pignon sur rue affirmait par courrier que le propriétaire était « ouvert à l’idée de renouveler le bail », mais posait comme condition son souhait de « récupérer le logement durant les mois de juillet et août ». Le plus souvent, le locataire ne peut fournir qu’a posteriori la preuve du motif frauduleux. Et, quand il y parvient, le propriétaire s’expose à une amende de 6 000 euros, pas forcément dissuasive face aux gains espérés d’une location pendant les JO.

    Nombre de locataires sont ainsi amenés à se reloger, alors que le marché a rarement été aussi tendu. Selon les dernières données, publiées le 29 janvier dernier par le spécialiste des portails immobiliers SeLoger, le stock d’annonces d’appartements à louer dans la capitale s’est effondré, avec une réduction de 74 % sur trois ans. Dans le même temps, le nombre de #meublés_de_tourisme déclarés à la Mairie de Paris a doublé, passant de 30 000 en 2021 à 60 000 en 2023.

    « C’est le Far West »

    « Il faut que les JO soient une grande fête populaire et pas celle des expulsions locatives. Or, le risque existe qu’un certain nombre de propriétaires se débarrassent de leurs locataires », s’est emporté le sénateur [prétendument] communiste de Paris, Ian Brossat, qui coorganisait le point de presse avec la municipalité et l’ADIL.
    Pour renforcer la protection des locataires, le parlementaire avait déjà déposé, mi-février, une proposition de loi afin d’imposer une « trêve » des #expulsions_locatives pendant les JO, qui « peuvent susciter de mauvaises vocations chez les propriétaires souhaitant faire du profit ». Il appelle désormais les locataires suspectant « un congé potentiellement frauduleux » à le lui signaler sur son site Internet de sénateur. Par ailleurs, dans le cadre d’une future loi sur le logement, dont l’examen au Parlement pourrait débuter en juin, M. Brossat proposera un dispositif de déclaration des congés locatifs en préfecture, « car, aujourd’hui, on constate que ces congés ne sont pas contrôlés par l’Etat, alors que bon nombre de propriétaires ne respectent pas la loi. C’est le Far West ».

    Dans un même élan, les députés socialistes ont également déposé, mardi 19 mars, une proposition de loi visant, elle aussi, à lutter contre les congés locatifs frauduleux et à protéger les locataires. Le texte propose de faire porter la charge de la preuve sur le propriétaire, de doubler le montant de l’amende et d’interdire les locations touristiques pendant trois ans après la reprise d’un bien par son propriétaire.

    https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/03/20/logement-a-paris-les-conges-locatifs-frauduleux-prosperent-a-l-approche-des-

  • Les expulsions locatives en hausse : « C’est avant tout un problème de loyers impayables » - Basta !
    https://basta.media/expulsions-locatives-hausse-avant-tout-probleme-loyers-impayables
    https://basta.media/local/cache-gd2/46/b8b2778cdbf90e3011c5825dec3b9d.webp

    S’il y a des loyers impayés en France, c’est, dans la plupart des cas, parce que ces loyers sont impayables. Il y a une déconnexion croissante, et à mon avis intenable à terme, entre l’évolution des loyers d’une part, et l’évolution des revenus de la population d’autre part. Les dettes de loyers sont le symptôme d’un mécanisme structurel de dérégulation du marché immobilier et d’une envolée des prix qui creuse l’écart avec les revenus de la population, particulièrement des populations modestes. Un problème de loyers impayés en France, c’est avant tout un problème de loyers impayables.

    « 99,99 % des squats portent sur des logements vides ou sur des locaux qui ne sont pas des logements, mais des hangars, des immeubles de bureaux »

    Pourquoi parler des expulsions est selon vous essentiel pour comprendre la fabrique de la pauvreté et le creusement des inégalités sociales ?

    Les expulsions sont à la fois les symptômes et les conséquences d’un processus qui accroît les inégalités par le haut et par le bas. Par le haut, parce que ces mécaniques de spéculation immobilière viennent enrichir les propriétaires de logements, qui sont déjà les ménages les plus fortunés. Et par le bas, parce que cela vient appauvrir les familles qui étaient déjà pauvres. Une expulsion vient grever de manière durable et radicale la vie et les chances de vie des individus et des familles qui en pâtissent.

    #logement #pauvreté #profitation

    • Basta ! : Dans les médias, on lit souvent des paroles de propriétaires apeurés de voir leurs logements squattés. Mais on entend très peu les voix de locataires expulsés. Est-ce une impression que vous partagez ?

      Avec l’actualité législative autour de la loi Kasbarian-Bergé contre l’occupation illicite des logements, on a donné beaucoup la parole à des #propriétaires, petits ou grands – puisqu’en fait, ce qu’est un petit propriétaire n’est pas véritablement défini. À l’inverse, on a très peu entendu les familles privées de logement, qui sont contraintes – parce qu’elles ne le font jamais de gaieté de cœur – de s’abriter des rigueurs de la rue, du froid, de la violence de l’espace public. Je ne sais pas si ces gens-là s’imaginent ce que ça veut dire de dormir dans la rue aujourd’hui.

      La catégorie des « petits propriétaires », ces ménages qui n’ont qu’un seul logement locatif, concerne une minorité de la population. En France, environ la moitié des ménages sont propriétaires de leur résidence principale. Les ménages qui sont propriétaires de deux logements ne représentent qu’environ un quart. Souvent ils possèdent un domicile principal et un domicile secondaire – qui n’est pas loué, mais plutôt utilisé pour les vacances.

      Les petits propriétaires qui louent des logements sont, d’un point de vue juridique ou économique, des investisseurs. Lorsqu’ils investissent dans la pierre et qu’ils louent, ils prennent un risque. Dans ce risque, il y a la possibilité d’avoir des pertes. Parmi les pertes, il y a le fait de ne pouvoir collecter ses loyers ou de voir son bien détourné de sa fonction.

      Ce que je reproche aux petits propriétaires, et surtout à leurs porte-parole, c’est de ne pas s’appliquer à eux-mêmes la morale capitaliste qui est la leur. On ne demande jamais au corps social de pleurer des larmes de crocodile sur la situation des investisseurs en bourse qui perdent leur mise. Les propriétaires, c’est une catégorie de ménages qui veut le profit et la pitié.

      #revenu #salaire #rente_foncière #squats #expulsions #Camille_François

  • « Le pavillon fait partie du rêve français » : Attal promet de doper la construction de maisons - Figaro Immobilier
    https://immobilier.lefigaro.fr/article/le-pavillon-fait-partie-du-reve-francais-attal-promet-de-doper-l

    « Oui, le pavillon fait partie du rêve français ! » Gabriel Attal a été ferme : le premier ministre veut relancer la construction de maisons individuelles. Les Français dont on dit que leurs envies sont souvent en décalage avec la politique du gouvernement, apprécieront. « J’assume de vouloir continuer à permettre à tous les Français qui le veulent, de s’offrir leur propre maison. Ça fait partie du rêve de beaucoup de familles, de classes moyennes qui travaillent dur et aspirent à se loger, si c’est leur choix, dans une maison individuelle », a déclaré le chef du gouvernement, en déplacement à Villejuif (94) pour présenter les grandes lignes de son « choc d’offre ».

    « Ceux qui ont pu émettre des doutes, sur cette question, se trompent », a ajouté Gabriel Attal.

    #immobilier #construction #logement #propriétaire #propriété #artificialisation

    • Ça sent le bétonnage de zone agricole et l’étalement urbain, pas du tout viable écologiquement. La maison individuelle #prête_a_crever française date du libéral de droite Giscard (voiture individuelle, maison individuelle, four individuel… cf en quoi l’individualisme a été une stratégie poilitique) et le coup d’Attal ne vient pas de nulle part… A une époque, j’étais locataire d’un logement où on recevait des publications au nom de mes propriétaires. Au bout d’un moment, avant que mon pote Mohammed ne leur fasse la blague de leur courir après avec dans les mains le paquet des envois, je me suis mise à ouvrir les blisters noirs qui les recouvraient, c’était nh l’hebdo du fn, arf. Bref, donner à chaque français une maison avec un jardin faisait partie des promesses de campagne de l’extrême droite. Comme c’est étonnant.

    • En marche arrière
      Coups de rabot sur la rénovation énergétique des logements
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/02/20/coups-de-rabots-sur-la-renovation-energetique-des-logements_6217454_3224.htm

      La ponction de 1 milliard d’euros dans les crédits de MaPrimeRénov’, annoncée dimanche par le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, suscite l’incompréhension du secteur.
      Par Claire Ané

      MaPrimeRénov’ est le dispositif qui paie le plus lourd tribut aux nouvelles réductions de dépenses annoncées par le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, dimanche 18 février : cette aide à la rénovation énergétique va perdre 1 milliard d’euros de crédits en 2024. Elle s’élèvera toutefois à 4 milliards d’euros, soit 600 millions d’euros de plus qu’en 2023, mais sans permettre l’accélération initialement prévue.

      Deux trains de mesures venaient déjà d’être présentés, afin que la rénovation énergétique contribue au « choc de simplification » dans le logement, promis par le chef du gouvernement, Gabriel Attal. La première salve a été lancée par le ministre de la transition énergétique, Christophe Béchu, dans un entretien au Parisien, lundi 12 février. Elle prévoit de modifier le diagnostic de performance énergétique (#DPE), afin de faire sortir 140 000 logements de moins de 40 mètres carrés du statut de #passoire_thermique – étiquetés F ou G –, soit 15 % d’entre eux. Ils échapperont ainsi à l’interdiction de mise en #location, à laquelle sont déjà soumis les logements classés G+, qui doit être étendue à l’ensemble de logements G début 2025 et aux F en 2028.
      S’ajoute une confirmation : les travaux de rénovation des G ne s’imposeront pas dès le 1er janvier 2025, mais lors d’un changement de locataire ou d’un renouvellement de bail. Dans ce dernier cas, le propriétaire en sera désormais exonéré si le locataire en place refuse de déménager le temps des travaux. Autre nouveauté : l’interdiction de louer un logement classé G sera suspendue pendant deux ans si la copropriété, dont il fait partie, vote en assemblée générale une rénovation des parties communes

      Deuxième étape, jeudi 15 février : M. Béchu et le ministre délégué au logement, Guillaume Kasbarian, ont rencontré le président de la Fédération française du bâtiment, Olivier Salleron, et celui de la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb), Jean-Christophe Repon. Ils ont promis de simplifier l’accès à MaPrimeRénov’, début mars, sur trois points : limiter l’obligation de recourir à Mon accompagnateur Rénov’aux propriétaires bénéficiant des subventions les plus élevées, « simplifier le label RGE [pour « reconnu garant de l’environnement » ; que les professionnels doivent obtenir pour que les #travaux soient finançables par MaPrimeRénov’] » et « lever les restrictions de financement concernant les gestes de #rénovation simples et efficaces ».
      Si les premières annonces ont été saluées par certains, le coup de rabot sur MaPrimeRénov’est largement critiqué. La Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim) a estimé que les allégements sur les DPE et l’interdiction de louer « vont dans le bon sens », tout en appelant à « aller plus loin ». Avant de s’alarmer, six jours plus tard, sur X, du fait que « Bruno Le Maire supprime encore 1 milliard d’euros pour le logement » – le budget 2024 prévoyait déjà 2 milliards d’euros d’économies grâce à la fin du dispositif de défiscalisation Pinel, et un autre gain de 400 millions d’euros par le recentrage du prêt à taux zéro. Et la Fnaim d’insister : la baisse des crédits alloués à MaPrimeRénov’ est « incompréhensible, alors que les obligations de travaux énergétiques imposées par la loi doivent s’accélérer ».

      « Incohérence totale »
      La Fédération française du bâtiment, après avoir apprécié les « intentions » du gouvernement visant à relancer MaPrimeRénov’, dénonce l’« incohérence totale » consistant à amputer cette aide, trois jours plus tard. « Comme sur le logement neuf, ces coups de barre laissent craindre qu’il n’y ait plus de vision au sommet de l’Etat. (…) Organiser la mutation d’une filière dans ces conditions devient tout simplement impossible », affirme le syndicat dans un communiqué.

      Le président de la Capeb, qui représente des entreprises du bâtiment de moins de dix salariés (97 % du secteur), estime pour sa part que « la priorité, c’est de ramener les particuliers et les artisans sur la rénovation. Donc de simplifier, alors que les budgets MaPrimeRénov’ont été moins consommés l’an dernier qu’en 2022 ». De fait, les aides attribuées ont diminué en 2023 – passant de 3,1 milliards d’euros à 2,7 milliards d’euros, tandis que 3,4 milliards avaient été alloués, en hausse de 500 millions d’euros. « Si l’enveloppe de 4 milliards d’euros désormais prévue pour 2024 est dépensée, nous aurons réussi un sacré coup de pouce », fait valoir l’entourage du ministre du logement.

      Pour nombre d’acteurs, cependant, il est malvenu de revoir MaPrimeRénov’, alors que la nouvelle formule vient à peine d’entrer en vigueur, au 1er janvier. « On craint un retour en arrière. Pourtant, on a obtenu de généraliser Mon accompagnateur Rénov’, ce qui évite les arnaques et les travaux peu pertinents. Cela permet aussi de donner la priorité aux rénovations d’ampleur, qui sont bien plus efficaces et moins coûteuses qu’une succession de monogestes, et de renforcer les aides pour les ménages les plus modestes. Réduire leur #consommation est d’autant plus nécessaire que les prix de l’#énergie ont flambé », alerte Léana Miska, responsable des affaires publiques de Dorémi, entreprise solidaire spécialisée dans la rénovation performante.
      « Réduire l’ambition sur MaPrimerénov’ est une catastrophe concernant le signal et la lisibilité, considère le directeur des études de la Fondation Abbé Pierre, Manuel Domergue. Et assouplir les obligations de rénovation va aussi créer de l’attentisme de la part des propriétaires bailleurs. Tout cela à cause du fantasme d’une sortie des passoires thermiques du marché locatif. Ce ne sera pas le cas. Si le calendrier de rénovation n’est pas respecté, l’Etat, les maires ne peuvent rien faire, seuls les #locataires gagnent une petite arme : la possibilité de demander au juge d’instance que leur bailleur effectue des travaux. »

      Inquiétude sur l’assouplissement annoncé du DPE
      Olivier Sidler, porte-parole de NégaWatt, association d’experts qui développe des solutions pour atteindre la neutralité carbone en 2050, ne comprend pas le recul prévu sur MaPrimeRénov’. Même s’il lui rappelle la mise en pause de la réduction des pesticides dans l’agriculture, annoncée par Gabriel Attal au début du mois. « Au sein même du gouvernement, le secrétariat général à la planification écologique prévoit 200 000 rénovations d’ampleur dès 2024 [contre 71 600 en 2023] et une montée en puissance pour arriver à 900 000 par an en 2030. Comment y parvenir sans une forte hausse des crédits ? Il faut que tout le monde s’y mette, y compris les professionnels : ils ont fait déraper le coût de la rénovation quand ils avaient assez de travail sur la construction neuve, plus simple. »
      Le responsable associatif s’inquiète aussi de l’assouplissement annoncé du DPE. « Si une partie des petits logements sont mal classés, ce n’est pas à cause du mode de calcul, mais parce qu’ils consomment beaucoup, notamment pour produire de l’eau chaude. Le gouvernement s’apprête donc à changer le thermomètre, mais pas la fièvre ! »

      M. Sidler juge essentiel de ne pas céder à l’Union nationale des propriétaires immobiliers, à la Fnaim et à Bruno Le Maire, désormais chargé de l’énergie (dont EDF), qui voudraient de nouveau modifier le thermomètre : « Ils considèrent que le calcul du DPE désavantage le chauffage à l’électricité, ce qui n’est pas le cas. Or, s’ils obtenaient gain de cause, énormément de logements gagneraient des classes énergétiques et échapperaient aux rénovations nécessaires. »
      Claire Ané

    • Oui, il n’y a pas de pilote dans l’avion.

      Faut savoir que pour lancer des travaux dans une résidence, faut compter au moins 2 ans : dans un premier temps, faut présenter et faire voter un diagnostique obligatoire. Puis débriefer le diag, faire voter le principe des travaux, lancer un appel d’offres, dépouiller les propositions… quand il y en a et repasser au vote.

      Là, avec des gus qui changent les règles tous les 2 mois, c’est totalement impossible.

      On a lancé un appel d’offres pour le DPE obligatoire et fait voter pour l’une des propositions (6 mois de travail) et comme les règles ont encore changé depuis le début de l’année, la boite choisie ne répond plus, vu qu’on a voté pour un devis qui concrètement n’a plus d’objet car ne correspond plus à la législation en cours.

      Donc, va falloir recommencer ?

      Pendant ce temps, les travaux sont bloqués sur les réparations d’urgence qui ne résolvent rien et consomment les budgets.

  • Habitat indigne : l’incroyable cadeau du gouvernement aux marchands de sommeil | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/economie-et-social/180124/habitat-indigne-l-incroyable-cadeau-du-gouvernement-aux-marchands-de-somme

    Publié au plein cœur de l’été, le 29 juillet 2023, le décret habitat 2023-695 va entraver la lutte contre les marchands de sommeil et autres propriétaires abusifs en tirant vers le bas toutes les normes de qualité des logements mis en location.

    Censé harmoniser les deux textes qui régissent aujourd’hui les normes des habitations en location, le décret « décence » et le règlement sanitaire départemental, il était pourtant attendu depuis des années. Il aurait dû être l’occasion d’intégrer de nouvelles normes qualitatives, notamment liées au dérèglement climatique, en prenant en compte l’impact des fortes chaleurs dans le bâti. Personne n’avait imaginé qu’il ferait sauter les garde-fous existants, au prétexte de la crise du logement.

    Enfin, personne… parmi les naïfs.
    #logement #pourritures

  • [La Brique et le Pavé] 2ème épisode : A qui appartient Bruxelles ?
    https://www.radiopanik.org/emissions/la-brique-et-le-pave/2eme-episode-a-qui-appartient-bruxelles

    « A Bruxelles, comme dans d’autres villes européennes, la question du niveau et de l’augmentation des loyers ainsi que de leurs conséquences sociales sont de plus en plus dénoncées. Pour cause (...) tous les dix ans depuis 1985, les loyers ont augmenté d’environ 20%. » ... La situation est telle qu’aujourd’hui « le niveau des loyers ne conduit pas seulement à bafouer le droit à un logement décent : il fait aussi obstacle à d’autres droits fondamentaux, comme le droit à la santé ».

    C’est par ces mots que commence la thèse d’Hugo Périlleux Sanchez consacrée, entre autre, à la #rente locative. Une thèse qui pose de front la question qui nous intéressera aujourd’hui : à qui profitent les loyers ? Et que peut-on y faire ?

    Avec cette thèse, intitulée "Extraction de la rente dans le secteur de la location de (...)

    #ville #droit_au_logement #propriétaire #loyer #bailleur #transfer_de_richesse #ville,droit_au_logement,propriétaire,loyer,rente,bailleur,transfer_de_richesse
    https://www.radiopanik.org/media/sounds/la-brique-et-le-pave/2eme-episode-a-qui-appartient-bruxelles_17165__1.mp3

  • [La Brique et le Pavé] 2ème épisode : à qui appartient Bruxelles ?
    https://www.radiopanik.org/emissions/la-brique-et-le-pave/a-qui-appartient-bruxelles

    « A Bruxelles, comme dans d’autres villes européennes, la question du niveau et de l’augmentation des loyers ainsi que de leurs conséquences sociales sont de plus en plus dénoncées. Pour cause (...) tous les dix ans depuis 1985, les loyers ont augmenté d’environ 20%. » ... La situation est telle qu’aujourd’hui « le niveau des loyers ne conduit pas seulement à bafouer le droit à un logement décent : il fait aussi obstacle à d’autres droits fondamentaux, comme le droit à la santé ».

    C’est par ces mots que commence la thèse d’Hugo Périlleux Sanchez consacrée, entre autre, à la #rente locative. Une thèse qui pose de front la question qui nous intéressera aujourd’hui : à qui profitent les loyers ? Et que peut-on y faire ?

    Avec cette thèse, intitulée "Extraction de la rente dans le secteur de la location de (...)

    #ville #droit_au_logement #propriétaire #loyer #bailleur #transfer_de_richesse #ville,droit_au_logement,propriétaire,loyer,rente,bailleur,transfer_de_richesse
    https://www.radiopanik.org/media/sounds/la-brique-et-le-pave/a-qui-appartient-bruxelles_17164__1.mp3

  • Les #outils de #gestion de #projet #opensource offrent plusieurs avantages, notamment la #flexibilité, l’#adaptabilité et la #transparence. Je sais de quoi je parle car j’utilise actuellement #ProjeQtOr chez mon #employeur pour gérer mes projets. Quelques bonnes raisons d’utiliser ces outils : la possibilité de #personnaliser et de modifier le #code #source pour répondre à des besoins spécifiques, ce qui les rend plus flexibles que les #solutions #propriétaire.
    https://michelcampillo.com/blog/3176.html

  • Crise du logement : face à la pénurie de locations, les dossiers falsifiés deviennent monnaie courante
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/12/28/crise-du-logement-face-a-la-penurie-de-locations-les-dossiers-falsifies-devi

    Dans les zones tendues, là où le fossé entre l’offre et la demande s’est creusé, trafiquer ses fiches de paie est souvent perçu comme le seul moyen de décrocher un appartement. Un phénomène qui touche désormais des personnes disposant d’un #revenu confortable.

    La législation interdisant la mise en location des logements les plus mal isolés et énergivores (« passoires thermiques ») et la vague de transformations d’appartements en #meublés_touristiques, alimentée par le succès d’#Airbnb, participent au grippage du marché. Si bien que, en septembre, le site immobilier Particulier à Particulier (PAP) a vu ses offres de locations chuter de 15 % au niveau national (− 17 % en Ile-de-France), tandis que la demande progressait de 17 % (et de 20 % en région parisienne). Les agences Guy Hoquet reçoivent encore aujourd’hui plus de cent appels dans l’heure lorsqu’elles affichent une nouvelle annonce en Ile-de-France.

    Chez Guy Hoquet, on expérimente aujourd’hui dans les agences volontaires la solution Vialink, qui, par le biais d’un outil d’intelligence artificielle, permet de vérifier plus d’une centaine de points de contrôle en croisant les bulletins de salaire, l’avis d’imposition, la pièce d’identité ou encore les données publiques disponibles, comme celles de Societe.com. Pour rétablir la confiance entre #locataires et #propriétaires, une start-up d’Etat, dénommée DossierFacile, offre également aux propriétaires une vérification de certaines pièces, notamment l’authentification de l’avis d’imposition. A chaque fois, il s’agit aussi bien de lutter contre les faux dossiers vendus clés en main sur Internet par des escrocs pour quelque 180 euros que de pister les retouches artisanales sur Word ou sur Photoshop.

    https://archive.is/htBUy

    #logement #pénurie #loyer #agences-immobilières #IDF #Paris #faux_dossiers #falsification #IA

    • Dans les #palaces, les nouvelles frontières de l’hyperluxe
      https://www.lemonde.fr/economie/article/2023/12/27/dans-les-palaces-les-nouvelles-frontieres-de-l-hyperluxe_6207865_3234.html

      .... les taux d’occupation des chambres restent faibles : en moyenne 53 % en 2022, contre 59 % en 2018, selon les chiffres de KPMG, qui a mené une étude sur les palaces parue en septembre.

      https://archive.is/eUjkk
      #luxe #logements_vacants

    • Les tarifs des hôtels explosent pour les JO de Paris
      https://www.journaldeleconomie.fr/Les-tarifs-des-hotels-explosent-pour-les-JO-de-Paris_a13086.html

      L’association de consommateurs UFC-Que Choisir tire la sonnette d’alarme dans une étude sur les tarifs des hôtels à Paris en vue des Jeux olympiques, prévus entre le 26 juillet et le 11 août 2024. L’étude révèle une augmentation de 226% du prix moyen d’une chambre d’hôtel pour la nuit du 26 au 27 juillet 2024, comparé à la même période en juillet 2023. La comparaison des prix de 80 hôtels proches du lieu de la cérémonie d’ouverture met en évidence une augmentation significative de 317 euros à 1.033 euros en moyenne par nuit.

      Ces hausses tarifaires ne sont pas un phénomène nouveau pour des événements d’envergure en France, comme l’a signalé l’UFC-Que Choisir, en rappelant les augmentations observées lors de l’Euro de football en 2016 et de la Coupe du monde 1998.

      Outre l’augmentation des prix, les #hôtels imposent également des conditions de réservation plus strictes. Selon l’UFC-Que Choisir, environ 30% des hôtels exigent un séjour minimum de deux nuitées, voire jusqu’à cinq pour certains. De plus, seulement la moitié des hôtels interrogés confirment avoir encore des chambres disponibles pour la période de l’événement. L’incertitude demeure quant à la disponibilité réelle des chambres restantes.

      #JO

    • En plus, ils passent totalement à côté du sujet (quelle surprise !) : la loi Boutin de 2009 qui adosse à la possibilité d’être remboursé des impayés de loyers l’obligation de recourir à une assurance.
      Ce qui revient à dire que pour contrer un risque faible (il y a très peu de loyers non recouvrés en France, même si les inégalités galopantes tendent à augmenter le phénomène), on a entré les critères des assurances dans les locations.
      À savoir qu’il faut avoir un salaire fixe (exit les autres forme de revenus) et dont le montant représente 3× le montant du loyer. Ce qui exclut de la location… pratiquement 95% de la population des non propriétaires. Car le montant des loyers est totalement décorrélé de celui des salaires qui sont à la traine depuis des décennies (merci Delors pour la désindexation des salaires !).

      Aujourd’hui, en gros, tout Paris ne veut plus louer qu’à un couple de polytechniciens… lequel a préféré acheter dans la ceinture.

      Même en province, c’est chaud, surtout dans le métropoles régionales qui concentrent tous les emplois bien rémunérés.

      Sans compter qu’il n’y a plus rien pour les familles d’ouvriers et employés, nulle part, sauf dans le social… auquel est éligible 80% de la population.

      Et tout en bas de cette pyramide de merdes, il y a les mères isolées qui doivent loger une famille avec des bouts de SMIC.

      Alors ta police de fausses candidatures, con de Ténardier, elle ne va vraiment servir à rien parce que le problème est que l’offre est totalement décorrélée de la demande.

    • Aujourd’hui, en gros, tout Paris ne veut plus louer qu’à un couple de polytechniciens… lequel a préféré acheter dans la ceinture.

      Je dirais même « ne peut plus louer », du fait de ladite loi Boutin. Et c’est la même chose un peu partout, hors campagnes isolées probablement. Sur Angers par exemple, le moindre studio (ou même chambre en colocation) se retrouve à 500€/mois, voire plus, ce qui fait qu’il devient impossible de se loger avec un SMIC si on veut respecter cette loi, en sachant que les APL ne sont pas prises en compte non plus dans le fameux calcul « votre revenu = 3 x le loyer ».

  • La trêve hivernale débute après un record d’expulsions en 2022
    https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2023/11/01/la-treve-hivernale-debute-apres-un-record-d-expulsions-en-2022_6197625_43557

    A compter du 1ᵉʳ novembre et pendant les cinq mois les plus froids de l’année, les locataires ne peuvent plus être expulsés de leur #logement.

    Près de 38 000 personnes, soit 17 500 ménages, ont été expulsées par les forces de l’ordre en 2022, selon la Fondation Abbé Pierre. Et « deux à trois fois plus de ménages partent avant que la #police n’arrive », complète Christophe Robert, le délégué général de l’organisation. Selon lui, si les #expulsions sont en théorie impossibles, la pression des #propriétaires amène parfois certains locataires à plier bagage pendant la trêve hivernale.

    Pendant les années Covid-19, en 2020 et en 2021, les expulsions ont fortement chuté, avant de reprendre fortement en 2022.

    ça va pas s’arranger avec la #loi Kasbarian_Bergé qui entre autre joyeuseté prévoit la résiliation automatique du bail lors d’impayés de loyers

    Le Conseil constitutionnel a validé, mercredi 26 juillet, la loi Kasbarian-Bergé qui criminalise les locataires et accroît les sanctions contre ceux qui cherchent refuge. Et ce alors que le gouvernement réduit le budget de l’hébergement d’urgence.
    https://www.humanite.fr/societe/mal-loges/loi-anti-squat-le-conseil-constitutionnel-valide-lexpulsion-des-pauvres-804

    Est ainsi prévu, l’ajout systématique, dans le contrat entre propriétaire et locataire, d’une clause permettant la #résiliation_automatique_du_bail, sans passage par le juge, dès les premiers impayés. La disposition la plus contestée, qui prévoyait la prison pour les locataires qui se maintiendraient dans leur logement après un jugement, a été supprimée durant les allers-retours du texte au Parlement.

    En revanche, ces locataires en difficulté sont désormais passibles d’une #amende de 7 500 euros. « Une offensive contre les locataires et contre les plus démunis », avait dénoncé durant les débats la sénatrice (CRCE) et ex-ministre du Logement Marie-Noëlle Lienemann.

    Expressément visés par la loi, les squatteurs voient les peines encourues augmenter : de un à trois ans d’emprisonnement et de 15 000 à 45 000 euros d’amende. La possibilité d’une #expulsion_immédiate, jusque-là réservée aux seuls locaux d’habitation, résidences principales et secondaires, est étendue par la loi portée par le député Renaissance de Haute-Loire, à l’ensemble des locaux commerciaux : bureaux vides, bâtiments industriels ou agricoles désaffectés.

    la résiliation automatique des baux devrait permettre de substantielles économies sur les fonds de solidarité logement (#FSL) qui ont pour fonction de payer les impayés de loyer (dès lors que la locataire a repris des paiements), avec y compris un #FSL urgence (deux mois de retard) qui est destiné à prévenir le surendettement locatif et les expulsions.

    #locataires #squatteurs #guerre_aux_pauvres #criminalisation #justice #propriété_privée

  • « C’est pourri, mais je n’ai pas le choix » : à Grigny, le paradis des marchands de sommeil, l’enfer pour les locataires
    https://basta.media/C-est-pourri-mais-je-n-ai-pas-le-choix-a-Grigny-le-paradis-des-marchands-de

    L’un des plus gros marchands de sommeil de Grigny est jugé en appel. Le procès emblématique d’un propriétaire sans scrupule et de l’exploitation de la misère humaine. Celle-ci prospère grâce à un marché de l’immobilier de plus en plus inaccessible.
    [...]
    Chaque mois, Dominique F. faisait le tour de ses quatre F5 pour récupérer ses loyers en petites coupures, qu’il rangeait dans son sac banane. 2000 euros par mois et par appartement. Avec ses quarante « appartements », l’homme gagnait en moyenne 600 000 euros par an, en plus de son salaire d’ingénieur et de celui de sa femme.

    #marchand_de_sommeil #locataires #logement #propriétaire #propriété_privée

    • Encore un coup de la macronie

      « Grigny 2 est minée par un sport national, celui de la division des logements loués ensuite à la découpe. La suroccupation qui en découle est souvent attentatoire à la dignité humaine et engendre de nombreux risques sanitaires », alerte le maire de Grigny, Philippe Rio. Depuis 2018, avec la loi Elan, le gouvernement a simplifié les divisions d’appartement , en les considérant comme légales dès lors qu’elles se font sous le couvert de la colocation à baux multiples. Cette disposition juridique a du sens quand il s’agit d’étudiants qui décident de vivre ensemble. Un peu moins quand il s’agit d’une situation imposée par un bailleur à des personnes qui ne se connaissent pas.

      Dans les petites chambres de 9m2, faute de cuisine privative, les occupants n’ont d’autres solutions que de brancher de nombreux appareils électroménagers sur des multiprises, créant des surtensions électriques pouvant mener au drame. En 2019, un incendie s’est déclaré au 4 rue Vlaminck, au beau milieu des 5000 logements de Grigny 2, dans un appartement divisé illégalement et occupé par 11 personnes, toutes demandeuses d’asile en grande précarité.

      Le feu, très probablement causé par une surcharge électrique, a ravagé trois appartements. En 2017, un autre incendie s’était déclaré à la même adresse, conduisant au difficile relogement de 252 habitants. Aujourd’hui encore, de larges traces noires balafrent la façade.

  • L’#immobilier en France, porte d’entrée du blanchiment : 7,3 millions de #parcelles sans #propriétaire identifié
    https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2023/07/05/l-immobilier-en-france-porte-d-entree-du-blanchiment-7-3-millions-de-parcell

    En pleine incertitude sur l’avenir d’#Anticor, qui vient de perdre son agrément, voici une illustration concrète de l’utilité publique des #ONG #anticorruption. Alors que l’achat de biens immobiliers reste une voie royale pour blanchir de l’argent d’origine criminelle, mais qu’il n’existe aucune donnée macroéconomique pour étalonner le risque en #France, Transparency International et sa section française, associées au collectif #Anti-Corruption #Data Collective, comblent le vide. Ensemble, ils publient, mercredi 5 juillet, un rapport détaillé sur le sujet intitulé « Face au mur ».

    Cette radiographie inédite du territoire est riche en révélations. Elle montre que 11 % des parcelles cadastrales françaises – plus de 10 millions sur 98 millions – sont détenues par l’entremise de sociétés privées (sociétés civiles immobilières, sociétés anonymes, etc.), et que, dans trois quarts des cas, l’identité des propriétaires réels n’est pas renseignée dans les registres accessibles publiquement. Ce qui représente le chiffre choc de 7,3 millions de parcelles détenues anonymement, soit par des sociétés françaises, qui ne remplissent pas leurs obligations légales de déclaration de « bénéficiaires effectifs », soit par des sociétés étrangères, non tenues à cet exercice de transparence. Ces données manquantes empêchent la société civile d’exercer son rôle de vigie : les journalistes et les ONG sont en particulier privés d’informations précieuses pour nourrir leurs enquêtes ou révéler des scandales financiers.

    Pour parvenir à ces constats, plusieurs mois de travail ont été nécessaires à Transparency et Anti-Corruption Data Collective. Il a fallu compiler, agréger et comparer les données publiques existant sur les sociétés et sur les biens immobiliers (registre des bénéficiaires effectifs de sociétés, registre des actifs immobiliers détenus par des personnes morales, cadastre, etc.).

    « On est loin du “tout est sous contrôle” »

    Si cette #enquête force l’attention, c’est parce que le blanchiment à travers l’immobilier – secteur-clé de l’économie, avec 11 % du PIB et plus d’un million de transactions chaque année – constitue « une menace élevée » en France, ainsi que le signalait le Conseil d’orientation de la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme dans son « analyse nationale des risques » de janvier. Ce risque est maximal dans l’immobilier résidentiel de luxe, où la possibilité de recycler dans l’économie légale de très grosses sommes d’argent issues de crimes et de délits (trafic de drogue, fraude fiscale, corruption, traite d’êtres humains, etc.) s’ajoute à la difficulté pour les autorités à mener des contrôles, en raison de l’absence de référentiel de prix.

    Surtout, les chiffres de #Transparency révèlent un niveau d’opacité maximal lorsque les achats se font par l’entremise de sociétés, et en particulier celles immatriculées à l’étranger. C’est ainsi que les schémas de blanchiment régulièrement appréhendés par #Tracfin, la cellule #antiblanchiment de #Bercy, comportent immanquablement des sociétés écrans, créées à l’étranger, pour dissimuler l’origine des fonds.

    « On est loin du “tout est sous contrôle”, qui est le discours officiel des autorités, constate Sara Brimbeuf de Transparency International France. On est face à un véritable mur d’opacité, qui empêche le suivi des flux d’argent sale dans l’immobilier français. L’Etat doit réagir. » « Tout le monde sait que l’immobilier résidentiel de luxe français, dans l’Ouest parisien ou sur la Côte d’Azur, est prisé par les kleptocrates », ajoute Mme Brimbeuf.