• 21 février 1965 : l’assassinat de Malcolm X
    https://journal.lutte-ouvriere.org/2010/02/24/etats-unis-21-fevrier-1965-lassassinat-de-malcolm-x_21794.ht (#archiveLO, 24 février 2010)

    Le 21 février 1965, #Malcolm_X prenait la parole dans un meeting à New York lorsque trois #Afro-Américains tirèrent sur lui. On soupçonna les Black Muslims, l’organisation politico-religieuse dont il avait été le porte-parole le plus en vue avant sa rupture un an avant. Mais les #Musulmans_noirs n’étaient pas les seuls en conflit avec lui. Différentes branches de l’appareil d’État américain, des politiciens, le #FBI, la #CIA, des organisations d’#extrême_droite ne pouvaient que souhaiter réduire au silence la voix qui exprimait alors le plus fortement la radicalisation en cours des #Noirs_américains.

    Malcolm X, né Malcolm Little, mort ainsi assassiné à 39 ans, venait de loin. Son père avait été tué par des racistes du #Ku_Klux_Klan quand il avait cinq ans. Ce fut ensuite la maison de correction, les petits boulots, la drogue, l’alcool, le jeu, les cambriolages et la #prison. C’est là qu’il découvrit les Black Muslims, un mouvement en plein développement qui l’aida à rompre avec l’individualisme acquis dans les bas-fonds et qui, comme l’avaient fait d’autres mouvements nationalistes noirs du passé des États-Unis, allait lui faire entrevoir la possibilité d’une lutte collective pour la libération des Noirs d’Amérique.

    Malcolm devint, douze ans de suite, l’un des principaux orateurs de ce mouvement sous le nom de Malcolm X. À son nom d’esclave de Little, il préférait désormais « X », le nom inconnu de la famille africaine dont il était issu. Mais après sa rupture avec les #Black_Muslims en 1964, ses idées continuèrent d’évoluer. Prenant conscience que les idées prônées par les Muslims étaient devenues un frein à la lutte des Noirs américains, il rompit avec leur orientation religieuse pour se rapprocher d’un islam plus traditionnel, mais surtout il sépara désormais ses activités religieuses et politiques, fondant d’un côté une mosquée et de l’autre une organisation politique à caractère tiers-mondiste, l’Unité afro-américaine.

    S’opposant à la non-violence prônée par #Martin_Luther_King, Malcolm X proposait aux Noirs américains de rendre coup pour coup à la violence raciste. Cela coïncidait avec l’évolution du mouvement noir depuis 1963. De plus en plus de Noirs manifestaient leur volonté de ne plus tendre l’autre joue comme le proposait l’aile modérée animée par des congrégations religieuses chrétiennes. Par exemple, à Monroe, des militants noirs mirent sur pied des groupes de défense armés pour se protéger des Blancs racistes.

    Malcolm X avait été formé dans une #organisation_nationaliste qui affirmait à la fois que seul le Noir comptait et qu’il fallait rompre tout lien avec les Blancs. Il commença cependant à envisager non seulement de relier, dans un esprit tiers-mondiste, la lutte des Noirs américains à celle des autres peuples du monde, mais aussi de travailler avec des organisations d’extrême gauche, pourtant majoritairement blanches. À la tête d’une minuscule organisation qu’il avait du mal à faire vivre, Malcolm X allait rester, jusqu’à sa mort, le porte-voix des Noirs américains les plus combatifs, ceux qui à partir de l’été 1964 allaient se soulever dans les ghettos, affrontant, chaque été jusqu’en 1968, la police et parfois l’armée.

    L’assassinat de Malcom X ne suffit pas à stopper la radicalisation du mouvement noir. Son exemple et ses écrits inspirèrent d’abord les partisans du #Pouvoir_Noir, un groupe animé par #Stokely_Carmichael et #Rap_Brown, qui dénonçaient eux aussi le pacifisme de Martin Luther King et mettaient en avant la nécessité de la violence pour imposer les exigences du « pouvoir noir ». Malcolm X fut aussi revendiqué par le Parti des #Panthères_Noires de #Bobby_Seale, #Huey_Newton et #Eldridge_Cleaver qui, dans les années soixante-dix, franchirent une nouvelle étape en mettant sur pied leurs groupes armés destinés à protéger la population noire des ghettos des exactions de la police raciste ; un mouvement que l’État américain allait frapper avec la plus extrême violence, y compris en assassinant ses militants comme ses dirigeants.

    Malgré un #radicalisme réel, Malcolm X conserva jusqu’à la fin, à côté de préjugés religieux, des illusions sur ce que représentaient les dirigeants des pays ayant acquis récemment leur indépendance notamment en Afrique. Et aux États-Unis, il se cantonna sur le terrain de la lutte pour les #droits_démocratiques.

    Pendant vingt ans, de 1955 à 1975, la révolte des Noirs américains représenta une immense force émancipatrice. Dans le Nord des États-Unis, la majorité d’entre eux appartenaient au monde ouvrier, pourtant aucune des organisations noires importantes, aucune personnalité marquante, et Malcolm X comme les autres, ne chercha sérieusement à placer la lutte des opprimés noirs sur le terrain du prolétariat et de la lutte pour renverser le monde capitaliste.

    C’était pourtant la seule perspective qui aurait pu permettre que ce mouvement ne débouche finalement que sur l’accès aux responsabilités d’une partie de la petite et moyenne bourgeoisie noire, mais qu’il ouvre la voie à la libération de toutes les classes opprimées, non seulement aux États-Unis mais dans le monde entier.

    #assassinat #États-Unis #racisme #éphéméride

  • Les femmes ou les « oublis » de l’Histoire - épisode 3 : Alice Seeley Harris
    https://blogs.mediapart.fr/julietteraynaud/blog/190223/les-femmes-ou-les-oublis-de-lhistoire-episode-3-alice-seeley-harris

    Congo, 1898. Alice Seeley Harris installe, avec son époux, une mission au Congo, propriété privée du roi Léopold II. Enseignante, elle ne s’attendait pas à la sinistre réalité qu’elle allait découvrir sur place.

    Léopold II impose des quotas de production de caoutchouc impossibles à atteindre :

    « La landolphia doit être saignée deux fois par an maximum mais les Belges exigeaient des saignées deux fois par mois. Si les indigènes ne rapportaient pas assez de caoutchouc, leurs femmes et leurs enfants étaient pris en otages jusqu’à ce qu’ils en rapportent suffisamment. »

    Ni la prison ni le fouet ne suffisant à obtenir les rendements exigés, on donne l’ordre aux soldats indigènes de passer aux meurtres à grande échelle. La terreur comme instrument de gestion des ressources humaines.

    Témoins directs de l’horreur, Alice et John Harris tentent d’alerter l’opinion. Lors de leurs premiers congés à Londres, ils ne parviennent pas à convaincre leurs amis de la réalité des crimes commis au Congo. Alice décide alors d’acheter le premier appareil photo portatif jamais mis sur le marché : le Brownie de Kodak. C’est avec ce Brownie qu’elle prendra le cliché qui va changer la donne. Nous sommes le 14 mai 1904.

    « Un dimanche matin, j’étais seule et mon boy est venu me prévenir qu’un indigène m’attendait à l’arrière de la mission portant avec lui la main et le pied d’une petite fille enveloppés dans une feuille de bananier. Je l’ai fait asseoir en haut des marches de la véranda et il a ouvert la feuille de bananier et j’ai pris une photo. Ils étaient là, sous mes yeux, la main et le pied de cette petite fille. »

    La petite fille assassinée et démembrée s’appelle Boali. Elle avait 5 ans.

    Les mutilations sont alors monnaie courante. Quand les chefs de poste blancs envoient la troupe tuer les villageois·es pour l’exemple, ils demandent aux soldats de rapporter une main humaine par habitant·e assassiné·e. Préférant garder les balles pour braconner en chemin, les tueurs se contentent souvent de couper la main ou le pied de la victime.

    Alice et ses collègues missionnaires multiplient les photos de Congolais·es mutilé·es et les envoient à Edmund Morel, un activiste britannique déterminé à mettre un terme aux horreurs du Congo. Ces images implacables vont provoquer le 1er scandale humanitaire de l’histoire contemporaine.

    Leopold II devient l’ennemi public n°1 en Angleterre et aux Etats-Unis. Pour que les foules se mobilisent encore plus, Edmund Morel envoie Alice et son mari en tournée avec une lanterne magique : de Londres à Manchester, de New-York à Minneapolis, salles de spectacle et églises se remplissent de fidèles déterminés à mettre un terme aux atrocités.

    La pression internationale est telle qu’en 1908, à Bruxelles, le Parlement oblige Leopold II à céder le Congo à l’Etat belge. Alice Seeley Harris et Edmund Morel ont gagné leur combat. Mais nous sommes encore au début du XXe siècle, il n’est pas question d’indépendance, juste d’une colonisation plus humaine… Si tant est que cela existe…

    Texte inspiré du documentaire Décolonisations de Karim Miské, Marc Ball et Pierre Singaravélou.

    #femme #histoire #racisme #sexisme #colonialisme

  • En #Tunisie, la mort d’une #fillette retrouvée échouée sur une #plage suscite l’#indifférence générale

    Le corps d’une enfant a été retrouvé sur une île de l’archipel des #Kerkennah, au large de #Sfax, en décembre dernier, dans la même position que le petit #Aylan_Kurdi en 2015. Mais contrairement à lui, sa #photo n’a pas fait le tour du monde ni engendré la moindre #réaction politique. Un #silence qui en dit long sur la #banalisation des #naufrages en mer.

    Son corps sans vie a été retrouvé échoué sur une plage, le 24 décembre dernier, vêtu d’un blouson rose bonbon et d’un collant. Âgée d’environ 3 ans, la fillette reposait sur le ventre, face contre terre. Les #îles_de_Kerkennah, au large de Sfax, en Tunisie, ont été les tristes témoins de l’ignominie qui se déroule en #Méditerranée chaque jour : les naufrages qui s’enchaînent à la pelle ; ceux que l’on connaît, parce qu’ils laissent des traces derrière eux, et ceux dont on n’a pas connaissance, qualifiés d’« invisibles », pour lesquels aucune embarcation ni dépouille n’est jamais retrouvée.

    Mais cette fois, il y a une photo. L’enfant a été découvert sur la plage de #Sidi_Founkhal au petit matin, par un habitant de Sfax, originaire des Kerkennah, qui a décidé d’immortaliser l’horreur produite par nos politiques migratoires.

    Retrouvé par Mediapart, Boulbeba Bougacha, âgé de 20 ans, raconte avoir voulu « changer d’air » en allant déjeuner avec ses proches sur la plage, aux alentours de 13 heures, le 24 décembre. « On l’a trouvée là, allongée sur le ventre. On a appelé les autorités, qui sont venues la récupérer. Ça a été un choc. On sait que beaucoup de gens meurent en mer, mais on n’est jamais préparé à voir une chose pareille. »

    Sur la même plage ce jour-là, la mer a expulsé de ses entrailles au moins trois autres corps adultes, tous subsahariens. Boulbeba s’est exprimé sur les ondes de la radio locale Diwan FM, le 26 décembre 2022. Mais, fait surprenant, ni l’information ni la photo n’ont été relayées en Tunisie ou ailleurs, hormis dans quelques rares publications sur les réseaux sociaux. On se souvient de la photo du petit Aylan Kurdi, un enfant kurde retrouvé lui aussi échoué sur une plage de Turquie en 2015, quasiment dans la même position, qui avait suscité l’émoi et l’indignation partout à travers le monde.

    Dans l’archipel de Kerkennah, où règnent les familles de pêcheurs, tout le monde ou presque a entendu parler de la fillette. Mais le choc des premières découvertes de naufragé·es en mer a laissé place, depuis plusieurs années, à une forme de #résilience. « On voit des #cadavres presque tous les jours », lâche Nasser*, qui vit de la pêche.

    Lorsque nous le rencontrons à Remla, capitale des îles Kerkennah, l’homme semble soulagé d’être enfin entendu. Au printemps dernier, il dit avoir trouvé un bébé, âgé d’à peine 2 ans. « La dernière fois, j’ai vu quatre ou cinq morts d’un coup. Quand on appelle la garde nationale, ils nous demandent si ce sont des Blancs ou des Noirs. Si ce sont des Noirs, ils ne se déplacent pas. »

    Des pêcheurs traumatisés

    Depuis les années 2000, l’archipel aux 15 000 âmes s’est transformé en lieu de départ pour les personnes souhaitant émigrer vers l’Europe, du fait de sa proximité avec l’île italienne de Lampedusa. Il attire ainsi les Tunisiens, mais aussi, depuis une dizaine d’années les Subsahariens, de plus en plus nombreux à passer par la Tunisie (et le Maghreb de manière générale) pour tenter de travailler et/ou de prendre la mer.

    « De par sa localisation, Sfax a attiré beaucoup de Subsahariens, d’abord parce que c’est la deuxième plus grande ville de Tunisie et qu’il y a un fort besoin de main-d’œuvre, ensuite parce qu’elle est proche de Kerkennah, où des réseaux de passage existaient déjà », analyse Hassan Boubakri, chercheur à l’université de Sousse et de Sfax.

    Jeudi 9 février, des militaires armés contrôlent la montée à bord du Loud, nom du ferry reliant Sfax à Kerkennah en une heure. Plusieurs hommes voyageant seuls sont mis à l’écart, contrôlés puis interrogés.

    « Les autorités surveillent beaucoup l’île désormais, poursuit le spécialiste des migrations. Les Noirs ne peuvent plus rallier Kerkennah et les Tunisiens doivent présenter un justificatif démontrant qu’ils vont travailler ou rendre visite à des proches pour s’y rendre. » Les pêcheurs qui acceptent de s’exprimer confirment tous l’information. Mais ils précisent que des départs par la mer continuent de s’organiser depuis l’archipel, sans doute par l’intermédiaire des Tunisiens y ayant leur « réseau ».

    Les départs se font aussi depuis Sfax, rendant la traversée plus longue et dangereuse pour les exilé·es. « Une journée comme ça, avec un vent du Nord plutôt fort, va nous ramener plusieurs cadavres sur l’île », assure Nasser, qui se dit traumatisé par la vue de visages défigurés ou de corps à moitié dévorés par les poissons et les oiseaux migrateurs, très présents sur l’île. « La dernière fois, j’étais tellement marqué par ce que j’avais vu que sur le trajet retour vers ma maison, j’ai dû m’arrêter sur le bas-côté pour reprendre mes esprits », poursuit-il, le regard vide et abîmé.

    Il y a aussi les squelettes, que les pêcheurs disent observer surtout sur l’île de #Roumedia, située au nord-est de l’archipel. « Il y a un corps qui est là-bas depuis l’Aïd-el-Séghir [la fête marquant la fin du ramadan – ndlr], donc depuis avril dernier. On l’a signalé mais personne n’est venu le récupérer », regrette l’un des amis de Nasser, également pêcheur.

    Un autre explique avoir culpabilisé après avoir laissé un corps dans l’eau lorsqu’il était au large : « Si je l’avais signalé à la garde nationale, elle m’aurait demandé ensuite de l’accompagner jusqu’au #cadavre. C’était trop loin et il y avait de grandes chances que je n’arrive pas à le retrouver », se justifie-t-il.

    Ce dernier se souvient également avoir trouvé, il y a quelques mois, une femme enceinte sur le bord d’une plage. « C’est très dur pour nous. On sort en mer et on ne sait pas sur quoi on va tomber », ajoute-t-il, expliquant avoir constaté une hausse des naufrages en 2022. Tous affirment que « l’#odeur » est insupportable.

    Une question, qu’ils prononcent du bout des lèvres, les taraude : les poissons qu’ils pêchent et qu’ils donnent à manger à leur famille se sont-ils nourris de ces cadavres dont personne ne se préoccupe, parce que « migrants » ?

    À #Mellita, dans le sud des Kerkennah, d’autres remontent régulièrement des corps dans les mailles de leur filet. Certains, comme Ali*, en trouvent coincés dans leur charfia traditionnel, un barrage visant à bloquer le poisson et à le rediriger vers un piège.

    Dans sa maisonnette, l’homme raconte comment il a ainsi trouvé le corps d’un homme d’une quarantaine d’années coincé sous l’eau. « J’ai appelé la garde nationale à 11 heures. J’ai attendu jusqu’à 15 heures mais personne n’est venu le récupérer. Le lendemain, j’ai retrouvé le corps au même endroit. » La garde nationale aurait invoqué un « manque de moyens ».

    Si dix-huit mille personnes ont réussi à traverser la Méditerranée depuis les côtes tunisiennes en 2022 pour rejoindre l’Italie, « au moins neuf mille migrants ont dû mourir en mer », présume un habitant des Kerkennah, qui préfère garder l’anonymat.

    Pour Hassan Boubakri, également président du Centre de Tunis pour la migration et l’asile (Cetuma), plusieurs signes viennent démontrer que l’on assiste à une #banalisation de la mort en Méditerranée, dans un contexte de multiplication des naufrages. « Il y a les #médias qui font régulièrement le décompte des morts, les pêcheurs qui ne sont plus surpris de sortir des corps de leur filet, les riverains de la mer qui souffrent d’assister à tout cela… »

    Et d’ajouter que cette banalisation se traduit aussi à travers les procédures de plus en plus standardisées pour la prise en charge des naufrages et des corps retrouvés. « Tous les acteurs impliqués, comme la garde nationale, l’appareil judiciaire, la médecine légale ou le Croissant-Rouge, sont devenus, même inconsciemment, parties prenantes de cette banalisation. Tout le monde s’accorde à dire que la Méditerranée est devenue un cimetière, alors que cela devrait susciter de la compassion. Mais on est passés de la #compassion à l’#indifférence, avec très peu de perspectives sur les solutions pouvant protéger les personnes menacées », décrypte-t-il.

    La difficile #identification des non-Tunisiens

    Face à ces drames, plusieurs acteurs s’activent, dans l’ombre, pour tenter de documenter les naufrages et permettre l’identification des victimes, comme la plateforme AlarmPhone. Pour le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), qui aide au rétablissement des liens familiaux et travaille en coopération avec le Croissant-Rouge tunisien, la recherche et l’identification des personnes disparues en mer sont indispensables.

    Si les autorités tunisiennes restent responsables pour le processus d’identification des personnes ayant perdu leur vie en mer, le CICR intervient en appui, sur la base d’une « demande de recherche », ouverte le plus souvent par un proche de disparu. Il vérifie alors les informations permettant de faire le lien avec la personne présumée disparue. Quelle est son identité ? Quels vêtements ou quels effets personnels avait-elle ? Quel signe distinctif peut permettre de l’identifier ?

    La démarche est plus simple s’agissant des ressortissants tunisiens, pour lesquels les autorités peuvent consulter le fichier des empreintes digitales et dont les familles, basées en Tunisie, se mobilisent pour les retrouver. Elle est moins évidente s’agissant des exilés non tunisiens, dont les proches restent dans le pays d’origine et n’ont pas toujours d’informations sur le projet ou le parcours migratoire de la personne disparue.

    Dans ce cas, le CICR s’autorise à prendre en compte les informations venues d’ami·es ou de connaissances ayant croisé la route d’une personne portée disparue. Mais parfois, le signalement ne vient jamais. « Certains ont peur de signaler une disparition aux ONG parce qu’ils ne font pas la différence avec les autorités. Ils ne veulent pas avoir des ennuis », commente Yaha, une Ivoirienne et entrepreneure installée à Sfax depuis six ans, qui consacre tout son temps libre à accompagner les proches de disparu·es en mer dans leurs recherches, notamment avec le Croissant-Rouge.

    À Sfax, où nous la retrouvons, Yaha rejoint deux jeunes Ivoiriens, inquiets pour un groupe de sept personnes qui ne donnent plus signe de vie. « Il y a cinq adultes et deux enfants, âgés de 2 ans et de 8 mois. Ils ont disparu depuis deux semaines. On sait qu’ils sont morts en mer. Maintenant, on veut savoir si leurs corps ont été retrouvés », souffle le premier, occupé à chercher leurs photos sur son téléphone. La fillette des Kerkennah ? Ils n’en savent rien. Le second commente : « Les gens ne préviennent pas quand ils partent. Il faut attendre qu’ils disparaissent pour qu’on le sache. »

    Tous deux iront, deux jours plus tard, dans les locaux de la garde nationale de Sfax, où ils pourront accéder au registre et aux photos des naufragé·es. Ils seront accompagnés d’un membre du Croissant-Rouge, dont la présence est censée rassurer vis-à-vis des autorités et aider sur le plan émotionnel, dans un moment particulièrement difficile.

    Identifier les personnes disparues n’est pas chose facile : durant le week-end des 28 et 29 janvier, soit la période correspondant à leur disparition, les acteurs associatifs comptent onze à douze tentatives de traversée, dont au moins trois naufrages.

    Une #morgue dépassée

    Pour l’heure, aucune demande de recherche n’a été enregistrée par le #CICR concernant la fillette des Kerkennah, que ce soit en Tunisie ou en Italie. Plusieurs acteurs locaux redoutent que ses parents soient décédés lors du naufrage. « On pense qu’il n’y a pas eu de survivants pour cette embarcation. Elle a été retrouvée à un moment où il y a eu beaucoup de naufrages. On sait juste qu’elle a la peau noire, comme les adultes retrouvés sur place le même jour », indique un membre du tissu associatif. Selon nos informations, son corps est resté un temps à la morgue de l’hôpital de Sfax, avant d’être inhumé.

    « Quand il y a un naufrage, c’est la #garde_nationale qui doit porter secours. S’il y a des personnes décédées, elle les ramène sur terre, où l’unité technique et scientifique prend des photos et des traces d’ADN. [Les corps] sont ensuite emmenés à la morgue, jusqu’à ce qu’ils soient réclamés ou qu’il y ait un ordre d’#enterrement provenant de la municipalité, pour ceux qui n’ont pas été identifiés », détaille la militante des droits humains. Problème, l’unité médico-légale de l’hôpital de Sfax, qui a une capacité de quarante places, est débordée.

    Sollicitées, leurs équipes n’ont pas souhaité s’exprimer. Mais dans un document que nous avons pu nous procurer, l’unité médico-légale fait état d’une « nette augmentation » des naufrages en mer ces dernières années, les exilé·es représentant désormais 50 % de l’activité des effectifs.

    On y apprend également que les personnes de peau noire représentent la majorité des #victimes et que les enfants, de même que les nourrissons, représentent 5 % des naufragés au large de Sfax sur le premier semestre en 2022. La plupart d’entre eux n’avaient aucun document d’identité.

    L’unité souffre de conditions de travail « difficiles », dues à un manque criant de moyens. À plusieurs reprises, des cadavres ont dû, par manque de place, être entreposés sur un brancard dans les couloirs de l’établissement. « Les migrations dépassent tout le monde, admet Wajdi Mohamed Aydi, adjoint au maire de Sfax chargé des migrations, qui évoque un manque de gouvernance à l’échelle nationale. Il y a des tentatives de traversée et des #accidents chaque semaine, voire chaque jour. On s’occupe de l’#enterrement des personnes non identifiées, en essayant de respecter au mieux leur dignité. » Lorsqu’il n’y a pas de nom, un numéro est inscrit sur la #pierre_tombale.

    Les Subsahariens confrontés à la #précarité et au #racisme

    L’élu pointe aussi un phénomène récent, celui de l’apparition d’embarcations en métal utilisées par les migrants pour la traversée (selon plusieurs sources, certains les fabriqueraient eux-mêmes, sous la houlette des réseaux de passage tunisiens).

    Une information que confirme la militante des droits humains déjà citée : « Ces nouvelles #embarcations en métal sont une catastrophe. Ils cherchent à en fabriquer un maximum de l’heure et ne les soudent pas bien. Les gens ont peu de chances de s’en sortir s’il y a un naufrage car les bateaux coulent plus vite et ils restent coincés à l’intérieur. »

    À six kilomètres au sud de Sfax, dans le quartier défavorisé de #Ben_Saïda, où vit une communauté importante de Subsahariens, Junior s’engouffre dans la maison inachevée qu’il occupe, dont les murs en briques sont restés nus. C’est ici que le jeune Guinéen (Guinée-Conakry), âgé de 16 ans, vit avec au moins soixante-dix autres jeunes, originaires de ce même pays, du Cameroun, de Côte d’Ivoire, du Sénégal ou du Mali. Tous ont déjà tenté au moins une fois la traversée et attendent de pouvoir de nouveau tenter leur « chance ».

    Dans l’intérieur sombre de l’habitation, où des matelas et couvertures sont disposés à même le sol, des dizaines de gamins se bousculent, curieux de nous voir pénétrer leur univers. Une majorité de jeunes hommes, encore dans l’adolescence, dont le visage et les corps sont déjà usés par l’exil. « On a été interceptés par la garde nationale il y a deux semaines. Ils nous ont mis en difficulté exprès. Mon frère Mohamed est tombé à l’eau et s’est noyé », résume Junior, encore en état de choc. Il montre une vidéo de la garde nationale fonçant sur une embarcation refusant de s’arrêter en mer. Il montre aussi ses pieds blessés lors de l’interception et restés sans soins depuis.

    Les quelques femmes vivant là, seules ou avec leur enfant, disent être inquiètes pour un couple et son bébé, disparus depuis trois semaines. « On sait qu’ils voulaient traverser. On n’a plus de nouvelles, on pense qu’ils sont morts en mer. » Sur son smartphone, la bouille de l’enfant, dans les bras de sa mère souriante, apparaît.

    Malgré leur disparition en mer, elles veulent partir, elles aussi. « Mais j’ai très peur de l’eau, je ne sais pas nager », hésite l’une d’elles. Elle a quitté son pays pour fuir les violences conjugales. Elle expérimente désormais la violence des frontières.

    Junior n’a pas trouvé la force de contacter le Croissant-Rouge. « J’imagine que mon frère a été enterré. Je n’ai pas cherché à savoir car c’est trop lourd pour moi, ça me fait mal au cœur rien que d’y penser. » Les ados semblent avoir intégré le #risque de mourir en mer. Ils n’ont « pas d’autre choix », assurent-ils. « On ne peut pas rester dans notre pays et on ne peut pas rester ici. »

    Ils dénoncent le « racisme » auquel ils sont confrontés en Tunisie. « Des policiers ont volé mon portable l’autre jour. Au commissariat, ils n’ont pas voulu prendre ma plainte. Dans les épiceries, ils ne veulent pas nous vendre de riz parce qu’il y a une pénurie et qu’on n’est pas prioritaires. »

    Le membre du tissu associatif déjà cité explique : « Leurs #conditions_de_vie se sont durcies. Depuis quelque temps, un blocage a été mis en place à la Poste pour qu’ils ne puissent ni envoyer ni retirer de l’argent. » Il ajoute avoir observé, au cours des derniers mois, de nombreuses « #arrestations_arbitraires » de personnes en situation irrégulière.

    « C’est aussi ça qui pousse les gens à prendre la mer, affirme Yaha. S’ils restent ici sans papiers, c’est comme une prison à ciel ouvert. S’ils veulent rentrer chez eux, ils doivent payer une pénalité [d’un montant maximal de 3 000 dinars tunisiens, soit environ mille euros – ndlr]. Avec cet argent, certains préfèrent partir en Europe, où ils pourront offrir un avenir meilleur à leurs enfants. »

    https://www.mediapart.fr/journal/international/190223/en-tunisie-la-mort-d-une-fillette-retrouvee-echouee-sur-une-plage-suscite-

    #migrations #asile #réfugiés #décès #mourir_en_mer #fille #enfant #enfance #enfants #photographie #racisme #pêcheurs #Alan_Kurdi

    ping @karine4 @_kg_

    • En Tunisie, « il faut dépasser la question des #traversées pour penser l’immigration africaine »

      Dans un contexte où le Parti nationaliste tunisien s’en prend violemment à la communauté subsaharienne et où les naufrages ne cessent de s’intensifier en mer, le géographe #Camille_Cassarini revient sur les évolutions de la présence africaine dans ce pays du Maghreb, dont les politiques migratoires n’échappent pas aux mécanismes que l’on peut observer en Europe.

      DixDix-huit mille personnes ont réussi à rejoindre l’Italie depuis les côtes tunisiennes en 2022. Un chiffre en constante augmentation ces dernières années, démontrant que la crise socio-économique, mais aussi démocratique, dans laquelle s’enfonce la Tunisie ne cesse de pousser des personnes sur les chemins de l’exil.

      À l’heure où les naufrages s’amplifient et où la découverte du corps d’une fillette, échoué sur une plage des îles Kerkennah le 24 décembre dernier, vient brutalement nous rappeler la violence des politiques de fermeture des frontières, Camille Cassarini, chercheur à l’Université de Gênes et chercheur associé au LPED/IRD, alerte sur la nécessité de reconnaître l’immigration africaine en Tunisie.

      Après avoir passé plusieurs années à Sfax pour réaliser sa thèse, ville où la communauté subsaharienne est particulièrement importante, le géographe constate qu’un certain nombre de personnes viennent d’abord pour étudier et travailler.

      « Les personnes subsahariennes sont structurellement irrégularisées par l’État tunisien et leur départ prend avant tout naissance dans ce contexte de vulnérabilité juridique », souligne ce spécialiste des mobilités africaines en Tunisie, estimant que la délivrance d’un titre de séjour et l’ouverture de leurs droits pourraient permettre à certains de se projeter en Tunisie. Il faut, dit-il, cesser de penser ces mobilités sous l’angle du transit vers l’Europe.

      Mediapart : Depuis quand observe-t-on la présence d’exilés subsahariens en Tunisie ?

      Camille Cassarini : Depuis les années 1980, avec principalement des étudiants au départ, issus de classes moyennes supérieures, venus se former dans des instituts publics tunisiens. Il y a un premier changement dans les années 1990, qui correspond au grand pari de Ben Ali sur l’enseignement privé, visant à attirer lesdites « classes moyennes émergentes » d’Afrique.

      C’est ainsi qu’on a vu arriver des Camerounais, Congolais, Sénégalais ou Ivoiriens. Au même moment, il y avait déjà des mobilités de travailleurs qui arrivaient en Tunisie puis tombaient en situation irrégulière, mais on n’en parlait pas du tout.

      Un second changement a eu lieu en 2003, avec l’arrivée de la Banque africaine de développement et de son personnel, qui, à la suite des événements en Côte d’Ivoire, a été déplacée à Tunis. En 2011 enfin, l’arrivée au pouvoir d’Alassane Ouattara en Côte d’Ivoire a mis beaucoup d’Ivoiriens sur la route. On estime qu’il y avait alors quelques milliers d’Ivoiriens à Tunis, quelques centaines à Sfax. Ces chiffres ont connu une croissance très forte dans les années qui ont suivi. Je dirais qu’aujourd’hui, entre 30 000 et 50 000 personnes originaires d’Afrique subsaharienne vivent en Tunisie.

      Quel est leur profil ?

      On retrouve toujours une très large majorité de personnes ivoiriennes, ce qui est en soi une particularité, voire un paradoxe, car la Côte d’Ivoire n’était pas un pays d’émigration, contrairement à d’autres pays d’Afrique de l’Ouest. On observe surtout la présence de travailleurs, issus de deux principaux groupes socio-ethniques en Côte d’Ivoire (les Akan et Baoulé, ainsi que les Bété, proches de Laurent Gbagbo), qui, avant, ne migraient absolument pas hors de la Côte d’Ivoire et sont issus de couches sociales assez favorisées.

      Dans quelles conditions de vie évoluent-ils ?

      Jusqu’au Covid-19, tous ces groupes vivaient d’emplois relativement précaires ; pas seulement d’emplois journaliers, payés 25 dinars par jour, mais aussi de petites activités commerciales à la valise (le fait de ramener des produits du pays d’origine pour les revendre en Tunisie).

      Cette population arrivait par avion sans visa et vivait en situation irrégulière (puisque une fois passés les trois mois de séjour autorisés, ils n’ont plus de droit au séjour), dans des logements collectifs, parfois individuels et dans des conditions relativement précaires ; mais des conditions qui, au regard de leur précédente situation en Côte d’Ivoire, n’étaient pas forcément si mauvaises.

      Leur salaire leur permettait d’opérer des renvois de fonds et de soutenir leur famille. Notamment au regard du taux de change qui existait entre le dinar tunisien et l’euro, et donc le franc CFA. À partir de 2018, l’État tunisien a développé une autre politique monétaire, faisant doper les exportations et baisser la valeur du dinar. Les cordons de la bourse ont alors été de plus en plus serrés.

      Quel impact le Covid-19 a-t-il pu avoir sur les migrations de Subsahariens vers et via la Tunisie ?

      Étant donné que ces personnes vivaient majoritairement d’emplois journaliers, sur un marché du travail informel, elles ont été les premières à perdre leur emploi. Elles ont vécu une très forte précarité, notamment parce qu’elles n’avaient ni sécurité sociale, ni parachute, ni aucune structure familiale pouvant leur venir en aide. Et on a vu des choses apparaître pour la toute première fois durant cette période, comme la mendicité et le sans-abrisme. Sur le plan des arrivées, il y a eu une forte baisse des arrivées, mais cela a repris dès que le trafic aérien s’est rouvert.

      Selon les ONG, la présence des Subsahariens a fortement augmenté en 2022. Comment l’expliquez-vous ?

      Les arrivées ont augmenté, oui, mais difficile de dire dans quelle mesure. Ce qui est sûr, c’est qu’il n’y a plus seulement que des Ivoiriens. Il y a d’autres nationalités qui ont investi cette route migratoire comme les lieux d’installation ouverts par ces mobilités. Des personnes originaires du Cameroun et de Guinée-Conakry, qui pratiquent les routes migratoires entre Afrique de l’Ouest et Afrique du Nord depuis longtemps.

      Alors qu’on les trouvait beaucoup en Libye, en Algérie ou au Maroc, les mobilités ivoiriennes ont ouvert cette route à travers la Tunisie, notamment jusqu’à Sfax. Aussi, sans doute, parce que des routes s’ouvrent et se ferment en permanence, et que les populations cherchent de nouveaux itinéraires. Chaque groupe en migration a sa propre histoire migratoire.

      Ces populations, différentes les unes des autres, cherchent-elles toutes à tenter la traversée pour l’Europe ?

      Mes travaux montrent que les Ivoiriens sont venus en Tunisie pour travailler et s’installer. Ces mobilités s’apparentent donc de plus en plus à une immigration, avec des gens qui restent plusieurs années, fondent une famille et occupent des emplois et une position sociale en Tunisie. On est face à un début d’immigration qui est appelée à rester.

      Concernant les Guinéens et Camerounais (et je le dis avec beaucoup de prudence car je n’ai pas mené d’enquête sur le sujet), on sait que ce sont des groupes connus pour rechercher une traversée vers l’Europe. On sait aussi que ce sont des groupes surreprésentés dans les demandes d’asile en Europe. C’est une donnée sur laquelle on peut s’appuyer pour faire l’hypothèse qu’ils ne sont pas forcément en Tunisie pour y rester, contrairement aux Ivoiriens. Mais il faudrait y consacrer des travaux.

      L’arrivée de nouvelles nationalités a-t-elle changé la donne pour les réseaux de passage ?

      Oui. Ces nouvelles nationalités ramènent avec elles leur expérience de la route et de la traversée. Certaines personnes sont restées très longtemps en Libye et ont acquis de bonnes connaissances dans la fabrication de bateaux. En arrivant à Sfax, qui est une ville littorale avec toute une économie de la mer, elles se sont mises à fabriquer des bateaux ou à acheter des moteurs. C’est le cas des Guinéens et des Gambiens. Aujourd’hui, on voit de nouveaux types d’embarcation en métal.

      Cela étant dit, aucune économie du passage ne se fait sans l’aval, le soutien et la protection de réseaux de passage tunisiens vers l’Europe. Les personnes en situation de domination quotidienne, sans capital social ni économique, n’ont pas les moyens de mettre en place de tels réseaux. Les Tunisiens cherchent un public, certains Subsahariens leur donnent accès à ce public-là, et ensuite, c’est de la négociation et du business. S’il y a une économie du passage des Subsahariens vers l’Europe, c’est avant tout parce qu’il y a une économie du passage des Tunisiens vers l’Europe.

      Avec l’arrivée de ces nouvelles nationalités, l’économie du passage s’est diversifiée. On a une plus grande offre du passage, pour une demande qui n’est pas nécessairement plus importante qu’avant. La conséquence de cela, c’est que les prix ont baissé. Lorsqu’il fallait payer auparavant 5 000 dinars, 1 000 ou 1 500 dinars suffisent désormais pour partir.

      Avez-vous le sentiment que le nombre de naufrages a augmenté ?

      Les organisations de la société civile disent que cela augmente. Mais depuis le début de mon travail en Tunisie, donc en 2017, j’ai toujours entendu parler des naufrages et des morts qui en découlent. L’ennui, c’est qu’on a beaucoup de mal à décompter ces naufrages, on ne sait pas exactement qui meurt, puisqu’on compte beaucoup de disparus en mer.

      En Tunisie, on sent que cette question des disparitions prend de plus en plus d’importance, d’abord chez les familles de Tunisiens disparus qui se mobilisent, mais aussi chez les familles et proches de Subsahariens, parce qu’elles sont installées en Tunisie. C’est plus compliqué en revanche pour les autres, lorsqu’ils sont en transit et n’ont pas forcément de proches en Tunisie. C’est le travail des organisations telles que la Croix-Rouge internationale que de les aider à retrouver un proche disparu.

      Ceux qui survivent à ces naufrages restent confrontés à de forts traumas et ne sont pas du tout pris en charge ensuite. Cela fait partie de toute cette architecture frontalière, qui consiste à marquer les gens dans leur mémoire, leur corps, leur histoire.

      Qu’est-ce qui pousse les gens à tenter la traversée au risque de perdre la vie en mer ?

      Je crois qu’il faut déconstruire les logiques qui amènent les gens à partir, notamment parce que j’ai connu des personnes qui avaient construit une vie en Tunisie (comme les Camerounais) et qui sont parties malgré tout pour l’Europe. Les traversées sont aussi le produit de la fermeture des frontières qui s’opère en Afrique et, sans nier l’influence des États européens dans ce domaine, il ne faut pas non plus sous-estimer la capacité des États maghrébins et africains à développer leurs propres agendas stratégiques vis-à-vis de la migration.

      En Tunisie, les personnes subsahariennes sont structurellement irrégularisées par l’État tunisien et leur départ prend avant tout naissance dans ce contexte de vulnérabilité juridique : c’est parce qu’on empêche les circulations entre pays africains que ces personnes sont amenées à partir. Soit elles dépensent l’argent économisé dans le paiement de pénalités pour rentrer dans leur pays, soit elles paient une traversée vers l’Europe, le tout sous l’effet conjugué de la baisse du dinar, du renforcement de l’appareil policier tunisien et d’un climat de peur.

      Il faut donc poser la question fondamentale du droit au séjour pour les personnes subsahariennes en Tunisie. On ne parle pas de la nationalité, mais de l’obtention d’un titre de séjour qui leur ouvre des droits. Il faut dépasser la question des traversées pour penser l’immigration africaine en Tunisie.

      La Tunisie nie-t-elle l’existence de cette immigration ?

      Jusqu’ici, il n’y avait jamais eu de débat politique ou de véritable positionnement des acteurs politiques vis-à-vis de l’immigration africaine en Tunisie. Depuis quelque temps, le Parti politique nationaliste tunisien a lancé des campagnes xénophobes et racistes de lutte contre la présence africaine en Tunisie, reprenant les mêmes discours que les partis xénophobes en Europe, autour de la théorie du « grand remplacement ». Pour la première fois, un parti fonde sa rhétorique sur la présence africaine en Tunisie. Ce n’est pas anodin, parce que le pays avait toujours nié cette présence.

      Paradoxalement, cela montre que l’immigration africaine devient un sujet politique. On ne la regarde plus seulement comme une sorte d’extériorité, on la pense au regard de la société tunisienne, de manière très violente certes, mais cela fait naître de nouveaux débats. On voit d’ailleurs des acteurs de la société civile qui, en réaction à cette campagne, appellent à la régularisation. Finalement, on a une politisation latente et progressive de la question des mobilités africaines. On est bien face à une immigration.

      https://www.mediapart.fr/journal/international/190223/en-tunisie-il-faut-depasser-la-question-des-traversees-pour-penser-l-immig

  • « En Serbie, le nombre de #réfugiés recensés par les autorités a doublé en un an ». Dans Les Échos, un reportage « à Pirot où Afghans, Syriens et Tunisiens reprennent leur souffle avant de tenter de rejoindre l’Union européenne. » (Les Échos)

    La ville de #Pirot est à l’image de la Serbie : un lieu de transit pour les exilés qui rêvent d’Union européenne. La localité de 38.000 habitants est située à 25 kilomètres de la frontière avec la #Bulgarie, sur l’axe qui relie les capitales Sofia et Belgrade. Depuis l’été et l’afflux de réfugiés sur la #route_migratoire des Balkans, elle est devenue l’une des principaux points d’entrée en Serbie. En cette fin janvier, un groupe de huit Syriens vient d’arriver dans la petite gare routière de la ville. Ils tentent de se reposer sur les chaises qui jouxtent le gros radiateur. Mohammed, le seul homme du groupe qui parle anglais, raconte par bribes le trajet qui l’a fait quitter sa famille un an auparavant. Après sept ans à vivre comme réfugié au Liban, il décide de partir à la recherche d’un pays plus sûr, où son fils, malade, pourra se faire soigner. « Là-bas, le système de santé ne fonctionne plus », soupire ce père de 33 ans, qui a un oeil gonflé et des petites griffures sur le visage.

    […] Alors qu’ils discutent, plusieurs hommes entrent dans le hall de la gare, une pièce modeste d’une trentaine de mètres carrés. En tout, ils sont une quinzaine, venus d’Afghanistan, qui s’assoient sur les quelques chaises restantes puis sur le sol. Leurs pantalons mangés par la boue jusqu’aux genoux témoignent de plusieurs jours à crapahuter dans les montagnes qui marquent la frontière Bulgarie-Serbie. « Ça fait sept jours qu’on marche dans la forêt, souffle un jeune homme de 21 ans qui se fait surnommer SK Afghan. Je n’ai rien mangé depuis trois jours et j’ai de la fièvre depuis deux jours. »

    Malgré cela, il répète qu’il est soulagé d’être arrivé en Serbie. « En Bulgarie, on était traité comme des animaux », déplore SK. Il raconte avoir passé dix-sept jours dans un camp fermé. « C’était comme une prison. La nourriture était immonde, il n’y avait aucun médicament, pas d’installations de couchage, pas de possibilité de se laver. Une fois j’ai demandé à aller aux toilettes après 22 heures, l’heure limite pour sortir des cellules, alors les gardiens m’ont tabassé », déroule le jeune Afghan, le regard noir. Tous les hommes rencontrés dans la gare ce jour-là racontent les mêmes mauvais traitements en Bulgarie et s’inquiètent de s’y faire renvoyer par la #police serbe. #harcèlement #tabassage #violence #torture

    […] L’écrasante majorité vient de Syrie ou d’Afghanistan, mais on y compte aussi des ressortissants du Maroc, de Tunisie, du Burundi, du Pakistan, d’Iran ainsi que des Kurdes d’Irak. « Environ 30.000 personnes sont passées par la gare entre août et novembre », estime la directrice depuis son petit bureau décoré de quelques posters d’icônes orthodoxes. Il n’y a alors aucune structure pour les accueillir.

    […] Le Commissariat serbe aux réfugiés et pour la #migration a compté plus de 124.000 réfugiés dans ses centres au cours de l’année 2022. Près du double de l’année précédente, 68.000. « Au vu du nombre de personnes, la situation s’apparente à un corridor ouvert, comme ce qui a pu exister en 2015-2016. Cependant, la différence est que la route est beaucoup plus dangereuse, les #violations_de_droits_humains sont systématiques », commente Stevan Tatalovic, un autre salarié de l’ONG Info Park, installé à Belgrade.

    […] « On assiste à une politique d’externalisation de la #question_migratoire de la part de l’#Union_européenne avec la volonté de repousser les personnes exilées toujours plus loin », analyse Morgane Dujmovic, chercheuse à l’EHESS. En témoignent par exemple les accords récents pour renforcer le #contrôle_migratoire en Macédoine du Nord. Ainsi, l’agence européenne Frontex a signé un nouvel accord de coopération avec Skopje en novembre. Un accord tripartite a également été conclu dans la foulée entre la Hongrie, la Serbie et la Macédoine qui prévoit de renforcer la #frontière entre les deux voisins balkaniques.

    Au fil des ans, la chercheuse Morgane Dujmovic a vu le contrôle migratoire se durcir dans les pays de l’UE. Désormais, en comparaison, la police serbe est souvent considérée comme très clémente par rapport aux pays voisins, ce qui n’était pas le cas auparavant. « Ces politiques européennes ont provoqué un déferlement de violences qui était inimaginable il y a cinq ou dix ans. C’est un glissement assez frappant », commente Morgane Dujmovic.

    #barbarie #racisme

  • Sam Bankman-Fried is not a child - Molly White
    https://newsletter.mollywhite.net/p/sam-bankman-fried-is-not-a-child

    It’s jarring to read a story about a neighbor calling the police on a nine-year-old Black girl spraying for invasive lanternflies, describing the girl to a dispatcher as a “little Black woman walking, spraying stuff”, and then switch over to another tab with a story on the 30-year old “crypto kid” who might’ve just made an oopsie with billions of dollars of customer funds. On one hand, literal children are portrayed in the media as adults, and treated as such in the prison system; on the other, a man who’s been old enough to vote for over a decade is being described as “a young man in need of both defense and a friend” offering refreshments to a reporter “as if we were there for a playdate”.

    #enfance #justice #racisme #cryptobros

  • #Daniel_Guérin #anarchisme #Communisme-libertaire #autogestion #émancipation #écologie #antimilitarisme #anticléricalisme #fédéralisme_libertaire #feminisme #antiétatisme #anticapitalisme #antifascisme #internationalisme...

    ★ UN LONG PARCOURS VERS LE COMMUNISME LIBERTAIRE...

    "Il n’est peut-être pas d’autre exemple, dans le monde politique, d’une vie aussi complexe et foisonnante que celle de notre Daniel Guérin. Que l’on ne s’attende pas à un panégyrique mais à une relation difficile d’une aventure tumultueuse, non exempte de contradictions, de reculs et retours en arrière se combinant avec des avancées hasardeuses parfois. Une vie exceptionnelle se construisant autour de ce qu’il a appelé lui-même la « recherche » du communisme libertaire. Nous serons amenés à faire passer au second plan un certain nombre d’aspects de la personnalité et du trajet de Daniel Guérin pour nous en tenir essentiellement au parcours politique (...)"

    https://www.socialisme-libertaire.fr/2015/07/un-long-parcours-vers-le-communisme-libertaire.html

    • Daniel Guérin militait activement dans les groupes antimilitaristes. Il était à nos côtés quand notre groupe d’objecteurs insoumis (OP20) est passé en procès, en 1980, après avoir occupé le conseil d’État.

      Vu le profil de nos « témoins de moralité », ce procès prenait des allures de festival anarchiste : May Picqueray, Maurice Laisant, un syndicaliste de la CNT (il n’y en avait qu’une à l’époque) et un ancien prisonnier, ayant été embrigadé par l’OAS, dans sa jeunesse, ce qui lui valu de passer plusieurs années en prison et de faire un cheminement impressionnant vers les idées libertaires.

      Seule intervention, pour tempérer, fort subtilement, cet unanimisme antiautoritaire : Pierre Halbwachs, qui était venu témoigner, avec beaucoup de persuasion, à la demande de Daniel Guérin. Nous avions demandé à Daniel de passer à la barre mais il avait laissé sa place à son copain « marxiste » (plus exactement, « marxiste », tel que Pierre Halbwachs nous apparaissait alors).

      La transformation du procès en tribune militante ne nous a pas trop desservi : 4 mois avec sursis (nous étions quand même accusés d’avoir séquestré des magistrats du conseil d’État).

    • Les écrits de Daniel Guérin sont la plupart des références car ils servent à la formation des militants qui se placent sur le terrain de la classe ouvrière et des idées révolutionnaires.

      Petite sélection parmi une quarantaine de bouquins :

      – ouvrages indispensables pour qui veut comprendre les causes du fascisme et lutter contre : La #peste_brune , récit de ses voyages en Allemagne + #Fascisme et Grand Capital (1936), qui analyse d’un point de vue marxiste le phénomène fasciste aussi bien en Italie qu’en #Allemagne. #nazisme #lutte_de_classe

      – pour comprendre le problème de l’oppression des Noirs aux #États-Unis et leurs luttes : Où va le peuple américain + De l’Oncle Tom aux #Panthères_Noires (réédité ici :
      https://www.lesbonscaracteres.com/livre/de-loncle-tom-aux-pantheres-noires) #racisme

      La lutte de classes sous la Première République , véritable œuvre historique qui retrace de façon saisissante l’activité des masses populaires pendant la #Révolution_française (son condensé : Bourgeois et bras-nus : Guerre sociale durant la Révolution française, 1793-1795)

      Pour compléter ce fil biographique, ce texte d’Anne Guérin : Les ruptures de Daniel Guérin
      https://www.lesbonscaracteres.com/sites/default/files/les_ruptures_de_daniel_guérin_0.pdf

  • Produire le déclin urbain
    https://metropolitiques.eu/Produire-le-declin-urbain.html

    Loin d’être un phénomène naturel et inéluctable, la désindustrialisation des villes apparaît dans Manufacturing Decline de Jason Hackworth comme un processus éminemment politique où s’articulent #racisme systémique et logiques austéritaires. Manufacturing Decline constitue un jalon important dans l’imposante littérature consacrée au #déclin industriel et urbain de la « ceinture de la rouille » du Nord-Est états-unien (Rust Belt). Il dépasse en effet les nombreuses approches monographiques existantes pour #Commentaires

    / #villes_industrielles, #industrie, déclin, #décroissance_urbaine, racisme, #États-Unis, Rust (...)

    #Rust_Belt
    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met-rousseau2.pdf

  • A New York, nouveaux appels à retirer des hommages contestés à pétain et laval afp
    Les plaques elles-mêmes n’ont été posées au sol qu’en 2004 - soit "près de 60 ans après que les deux ont été reconnus coupables de crimes de guerre devant les tribunaux français"

    Vendredi, élus et représentants de la communauté juive de New York ont demandé le retrait de plaques au nom des dirigeants du régime collaborationniste français de Vichy, philippe pétain et pierre laval, qui honorent leur visite sous les vivats en 1931, avant leur collaboration active avec le régime nazi.

    « Comment peut-on justifier le maintien d’une inscription qui place sur un pied d’égalité des hommes comme pétain et laval avec Winston Churchill et Charles de Gaulle », a fustigé Menachem Rosensaft, vice-président exécutif associé du Congrès juif mondial et fils de survivants de l’Holocauste, dont le 27 janvier marque le jour international du souvenir.

    « (Ils) ont été directement impliqués dans le massacre et le génocide des Juifs d’Europe », a-t-il ajouté, à côté d’une poignée d’élus, dont le président de Manhattan, Mark Levine, l’équivalent d’un maire d’arrondissement.

    Ce dernier a annoncé avoir saisi la commission du design public de la ville, compétente en la matière, concernant ces plaques posées il y a près de 20 ans.

    Déboulonnage
    L’histoire n’est pas nouvelle, l’ancien maire démocrate de New York Bill de Blasio ayant promis de retirer la plaque honorant pétain à l’été 2017, sur fond de mouvement de déboulonnage de statues de généraux confédérés, symboles de soutien à l’esclavage.

    Mais une commission spéciale avait justifié leur maintien en suggérant d’y ajouter du « contexte historique », ce qui n’apparaissait pas sur place vendredi.

    Depuis, New York a déplacé ou retiré d’autres statues, dont une de l’ancien président américain Thomas Jefferson (1801-1809) parce qu’il avait été propriétaire d’esclaves, et l’autre d’un de ses successeurs Theodore Roosevelt (1901-1909), car jugée dégradante pour les Afro-Américains et les Amérindiens.

    Près de Wall Street, les plaques qui honorent « pierre laval, premier ministre de France » et « henri philippe pétain, « Maréchal de France » portent des dates de 1931. Elles rappellent qu’à l’époque, New York avait accueilli avec une parade sur Broadway et sous une pluie de confettis le chef du gouvernement français puis celui qui était encore considéré comme un héros de la Première Guerre mondiale.

    Cette tradition a vu défiler nombre de chefs d’Etat, soldats revenus du front, astronautes de retour d’une mission historique ou des champions sportifs au XXe siècle, du sprinter Jesse Owens à Nelson Mandela, qui ont aussi leur nom sur le trottoir.

    Mais les plaques elles-mêmes n’ont été posées au sol qu’en 2004, « près de 60 ans après que les deux (pétain et laval) ont été reconnus coupables de crimes de guerre devant les tribunaux français », déplore Menachem Rosensaft. Le résultat, selon lui, d’une « combinaison d’ignorance et potentiellement de bêtise », car « de moins en moins de gens savent ce qu’est l’Holocauste ».

    Source : https://fr.timesofisrael.com/a-new-york-nouveaux-appels-a-retirer-des-hommages-contestes-a-peta

    pétain #génocide #shoa #New_York #Broadway #france #histoire #racisme #antisémitisme #macron #vichy #police #extrême_droite #guerre #petain #politique #résistance #fn #répression

  • « Tu prends le premier Black qui passe » : un policier #suisse raconte le #racisme au quotidien
    https://www.heidi.news/explorations/racisme-en-suisse-un-flagrant-deni/tu-prends-le-premier-black-qui-passe-un-policier-suisse-raconte-le-racisme-a

    Car le racisme dans la police, au-delà des mots, ce sont aussi des actes. Le travail qui est demandé aux agents pousse au profilage racial, explique Damien. « Notre performance se mesure avec des statistiques. On doit avoir une prise sur l’insécurité, mais comment la comptabiliser ? Une des façons de le faire, ce sont les arrestations. S’il y a par exemple 400 dépôts de plaintes pour agressions et 600 arrestations, on peut mettre ces chiffres en avant, même si les arrestations n’ont peut-être aucun rapport avec les plaintes en question. »

    Et quelle est l’arrestation la plus facile, pour faire du « chiffre » ? C’est celle d’une personne sans papier, détaille Damien, qui s’échauffe : « Et quand on cherche des sans-papiers, on se tourne vers des personnes qui sont racisées ! On ne va pas commencer à contrôler Madame-tout-le-monde. Quand passe une personne noire, la plupart des policiers disent à leurs collègues : “C’est goal !” Parce que ce sera peut-être l’opportunité d’arrêter quelqu’un. »

    Pas raciste, le marché du travail suisse ? Lisez plutôt
    https://www.heidi.news/explorations/racisme-en-suisse-un-flagrant-deni/pas-raciste-le-marche-du-travail-suisse-lisez-plutot

    C’est factuel : les citoyens suisses descendants d’immigrés camerounais doivent envoyer 30% plus de dossiers de candidature que leurs homologues d’origine suisse afin d’être convoqués à un entretien d’embauche. « Ce chiffre est important au niveau individuel, il montre quels efforts il faut faire en plus, simplement parce qu’on a une autre couleur de peau », réagit Robin Stünzi. Surprise : si les inégalités de traitement sont inférieures à celles documentées en France, elles sont supérieures à celles observées en Belgique et aux Pays-Bas, et très proches des chiffres américains. Mais en Suisse, certains sont encore davantage discriminés à l’embauche que les candidats ayant la double nationalité suisse et camerounaise : il s’agit des porteurs de la double nationalité suisse et kosovare, qui doivent postuler 44% de plus que les Suisses pour obtenir un entretien.

  • Michel Houellebecq, de la posture à la position : entretien avec Vincent Berthelier par Pierre Tenne https://www.en-attendant-nadeau.fr/2023/01/18/houellebecq-entretien-berthelier

    Depuis la parution, cet automne, de ses propos islamophobes dans la revue d’extrême droite Front Populaire, #Michel_Houellebecq a réécrit certains passages de son entretien à la suite d’une menace de plainte par la Grande Mosquée de Paris. L’une de ses phrases séparant les musulmans des Français et justifiant la violence contre eux (« Le souhait de la population française de souche, comme on dit, ce n’est pas que les musulmans s’assimilent, mais qu’ils cessent de les voler et de les agresser. Ou bien, autre solution, qu’ils s’en aillent ») s’en prend désormais aux étrangers avec lesquels il les confond (« Ce que les Français demandent, et même ce qu’ils exigent, c’est que les criminels étrangers soient expulsés, et en général que la justice soit plus sévère avec les petits délinquants »). Pour le défendre, une partie de la presse française a mis en avant son rôle d’écrivain. Mais n’est-ce pas justement la littérature qui est utilisée par le militant politique Michel Houellebecq pour faire passer ses idées et éviter la justice ? Le chercheur #Vincent_Berthelier, qui a analysé le #style_réactionnaire de Maurras à Houellebecq, analyse cet épisode, les stratégies de l’auteur et le contexte littéraire et politique français où les représentations de l’extrême droite littéraire se sont (ré)implantées...

    #extrême_droite #Michel_Onfray #écrivain #réaction #littérature #écrivain_réactionnaire #racisme #PMA #islam #insécurité #idéologie #droitisation #prix_Nobel #Annie_Ernaux

  • Hindutva defies all attempts at analysis.
    https://savarkar.org/en/encyc/2017/5/23/2_12_12_04_essentials_of_hindutva.v001.pdf_1.pdf

    La base idéologique de l’hindouisme radical, une sorte de Mein Kampf indien.

    Hindutva 1923 original book by Vinayak Damodar Savarkar
    https://archive.org/details/hindutva1923

    What is Arya

    But it must not be supposed that the epithet Sindhu recommended itself to our patriots only because it was geographically the best fitted; for we find it emphatically stated that the concept expressed by this word was national and not merely geographical.

    Sindhusthan was not merely a piece of land but it was a nation which was ideally if not always actually a state (rajnah-rashtram). It also clearly followed that the culture that flourished in Sindhusthan and the citizens thereof were Sindhus even as they had been in the Vedic days. Sindhusthan was the ’ Best nation of the Aryas’ as distinguished from Mlechasthan the land of the foreigners.

    However it must be clearly pointed out that the definition is not based on any theological hair-splitting or religious fanaticism. The word Arya is expressly stated in the very verses to mean all those who had been incorporated as parts integral in the nation and people that flourished on this our side of the Indus whether Vaidik or Avaidik, Bramhana or Chandal, and owning and claiming to have inherited a common culture, common blood, common country and common polity; while Mlechcha also by the very fact of its being put in opposition to Sindhusthan meant foreigners nationally and racially and not necessarily religiously.

    Ariernachweis
    https://de.wikipedia.org/wiki/Ariernachweis

    Der Ariernachweis war im nationalsozialistischen Deutschland von 1933 bis 1945 für bestimmte Personengruppen (insbesondere Mitglieder der SS, Beamte, öffentlicher Dienst, Ärzte, Juristen, Wissenschaftler deutscher Hochschulen, umgesiedelte und neu eingebürgerte Volksdeutsche) ein von Staats- und Regierungsbehörden geforderter Nachweis (beglaubigte Ahnentafel) einer „rein arischen Abstammung“ aus der „arischen Volksgemeinschaft“.

    Mit dem Ariernachweis begann die Ausgrenzung von „Nichtariern“, vor allem Juden, „Zigeunern“, die über die Aberkennung ihrer Bürgerrechte und Ausgrenzung bis zur Vertreibung, Ghettoisierung, Deportation und staatlich organisierten Massenermordung in Konzentrationslagern (Holocaust und Porajmos) (1941–1945) führte. Dagegen galt „ein Engländer oder Schwede, ein Franzose oder Tscheche, ein Pole oder Italiener … als verwandt, also als arisch“.

    Ariernachweise verlangten auch Berufsverbände, die Reichskulturkammer für alle künstlerisch Tätigen, ferner viele Unternehmen und ein Teil der Kirchen als Zugangsvoraussetzung für eine Anstellung sowie die NSDAP für die Aufnahme als Parteimitglied.

    #religion #fascisme #racisme #nationalisme #Inde

  • #Alana_Osbourne - “Decolonial Tours” - 30th June 2022 - Beyond Inhabitation Lab Spring Seminar Series

    I focus on tour guides who offer decolonial narratives and experiences of Brussels to an eclectic and changing audience. Drawing on the embodied temporalities of walking tours and by reviving urban memories, these guides give texture and shape to the city’s sensorium in a way that reaffirms black life against the resonances of colonialism in Belgium. Suturing past, present and future, this quilting of urban times fosters new relationships between people, landscapes and histories, and opens spaces of togetherness within a riven city.

    Dr. Alana Osbourne is a FNRS post-doctoral fellow at the Anthropological Laboratory for Contemporary Worlds (LAMC) at the Brussels Free University (ULB | Université Libre de Bruxelles). An anthropologist and filmmaker, her research interests include: sensorial anthropology and affect, the anthropology of violence, archival studies, Caribbean studies and film. She alternates her academic work with film and theatre projects.

    https://www.youtube.com/watch?v=03AOAlPxQV8


    #balade_décoloniale #Bruxelles #Belgique #décolonial #villes #urban_matter #temps #passé #présent #conférence #toponymie #toponymie_politique

    via @cede

    • #There_Are_Black_People_In_The_Future

      There are Black People in the Future is inspired by afro-futurist artists and writers who highlight the need for Black people to claim their place. Through the inscription and utterance of the words, ‘There are Black People in the Future,’ the project addresses systemic oppression of black communities through space and time by reassuring the presence of Black bodies. In 2017, Wormsley placed these words on a billboard in East Liberty, a neighborhood in Pittsburgh’s east end that has suffered gentrification. When the billboard was removed by the city, community members protested, in response to this community support, Wormsley has raised grant money to artists, activists, and community workers in Pittsburgh around their interpretation of the phrase “There Are Black People in the Future”. Since then, the billboard has been replicated in Detroit, Charlotte, New York City, Kansas City and Houston, internationally London, Accra and Qatar. Each site can pull from this precedence of supporting Black futures locally, whether through commissions, grants, project funding or programming. The text, which Wormsley encourages others to use freely, has since been used in protest, critical art theory, essays, song, testimony and collective dreaming.


      https://www.alishabwormsley.com/tabpitf

      #art #TABPITF #Alisha_Wormsley

    • La conférence de Alana Osbourne commence par introduire (et se construit à partir de) du rapport de la #commission_parlementaire (belge) chargée d’examiner le #passé_colonial :
      Le #rapport sur le passé colonial de la Belgique achoppe sur la question des #excuses

      Après deux ans et demi de travaux, des déplacements en République démocratique du Congo, au Rwanda, au Burundi, l’audition de près de 300 personnes, la commission parlementaire chargée d’examiner le passé colonial du pays devait remettre son rapport final. Mais les libéraux ont refusé d’adopter le texte lundi.

      L’écologiste Wouter de Vriendt, qui préside la commission parlementaire chargée d’examiner le passé colonial de la Belgique, avait demandé que la chambre des représentants présente des excuses aux peuples congolais, burundais et rwandais pour « la #domination et l’#exploitation_coloniale, les #violences et les #atrocités, les violations individuelles et collectives des droits humains durant cette période, ainsi que le #racisme et la #discrimination qui les ont accompagnées ».

      #Wouter_de_Vriendt invitait également « le pouvoir exécutif à faire des démarches analogues sur le plan des #réparations_symboliques ». Le président de la commission précisait bien que cette #reconnaissance du rôle de la Belgique, n’impliquerait aucune #responsabilité_juridique et ne pourrait donc donner lieu à une #réparation_financière.

      Des précautions qui n’ont pas suffi à convaincre les députés libéraux. Ces derniers ont claqué la porte de la commission lundi 19 décembre. Ils refusent que soient présentées des excuses, car celles-ci pourraient entraîner selon eux des réparations financières, ce dont ils ne veulent pas entendre parler. Ces députés préfèrent ainsi en rester aux regrets présentés par le roi.

      Faute d’accord sur cette question des excuses, la commission ne remettra donc pas son rapport final. C’est là un échec, d’autant plus douloureux que nombre de recommandations formulées par le président de cette commission semblaient faire consensus.

      https://www.rfi.fr/fr/afrique/20221220-les-excuses-au-c%C5%93ur-des-dissensions-parlementaires-sur-le-pass%C3%

  • Plaqué au sol, tasé à 10 reprises : la police tue le cousin d’une fondatrice de Black Lives Matter
    https://www.revolutionpermanente.fr/Plaque-au-sol-tase-a-10-reprises-la-police-tue-le-cousin-d-une-

    Keenan Anderson, cousin de la co-créatrice de Black Live Matter et militant antiraciste, a été tué par la police de Los Angeles ce 13 janvier. Un nouveau meurtre policier qui vient rappeler le racisme et la violence qui structurent cette institution.

    #police #crimes_policiers #acab #blm #black_lives_matter #racisme

  • Tirailleurs sénégalais : la chair à canon venue des colonies
    https://journal.lutte-ouvriere.org/2023/01/11/tirailleurs-senegalais-la-chair-canon-venue-des-colonies_467

    La sortie du #film #Tirailleurs a servi de prétexte à divers politiciens allant de l’#extrême_droite aux macronistes pour déverser leurs injures contre ceux qui critiquent le passé colonial de la France.

    Ce corps militaire fut créé en 1857 pour aider l’armée française à imposer sa domination aux populations des colonies. Avec la montée vers la #Première_Guerre_mondiale, l’idée surgit d’utiliser ces soldats en dehors des #colonies. Le général Mangin, un officier colonial, justifia par sa rhétorique raciste la constitution d’une « #force_noire ». « Le noir naît soldat », écrivait-il pour justifier l’emploi de ces soldats qu’il décrivait comme des « primitifs pour lesquels la vie compte si peu ». À partir de 1915, de grandes opérations de recrutement de force eurent lieu dans les colonies d’Afrique de l’ouest. Contrairement à la légende, la population résista à cet enrôlement particulièrement violent, comme le montre le film. Des #révoltes éclatèrent même à #Madagascar en 1915, dans des villages de l’actuel Burkina et parmi les populations du Tchad et du nord du #Niger en 1916, dans les Aurès en 1917, ainsi qu’en #Indochine et en #Nouvelle-Calédonie.

    485 000 soldats enrôlés dans tout l’empire colonial furent envoyés au front. Ils tombèrent massivement à Verdun en 1916, lors de l’offensive du Chemin des Dames en 1917 et pour la prise de la ville de Reims en 1918. Sur les 134 000 #tirailleurs_sénégalais envoyés en Europe, plus de 20 % périrent, sur les champs de bataille et dans l’horreur des tranchées d’abord, et aussi du fait de toutes les maladies pulmonaires qui leur étaient inconnues jusque-là. Des dizaines de milliers d’hommes venant des colonies étaient aussi enrôlés dans les usines en France pour faire la richesse des marchands de canons. Pendant ce temps, les populations des colonies connaissaient les réquisitions et le travail forcé pour participer bien malgré elles à l’#effort_de_guerre.

    Lors de la Deuxième Guerre mondiale, de nouveau des troupes coloniales participèrent en masse aux combats pour que la France fasse partie des vainqueurs et garde son #empire_colonial. Mais les discours sur la liberté et la démocratie ne leur étaient pas adressés. Le 1er décembre 1944, plusieurs dizaines de tirailleurs sénégalais furent massacrés par des gendarmes français dans le camp de Thiaroye au #Sénégal. Après avoir été prisonniers de guerre, ils étaient rapatriés au pays et manifestaient pour obtenir la solde à laquelle ils avaient droit.

    Quant aux soldats venant d’Algérie, ils découvrirent, à leur retour, les massacres à Sétif et Guelma contre ceux qui avaient osé réclamer l’indépendance et la liberté pour eux-mêmes. La puissance coloniale française allait finir par payer sa politique. En armant ces soldats, elle fit de certains des combattants qui décidèrent de ne plus se laisser dominer. Beaucoup luttèrent ensuite contre la présence française dans leur pays.

    Jusqu’au bout, l’#armée_française utilisa des tirailleurs et autres soldats enrôlés dans les colonies pour combattre leurs frères d’oppression. En Indochine, en #Algérie, ils servirent à nouveau de #chair_à_canon. Comment s’étonner que les différents gouvernements n’aient jamais traité les soldats africains à égalité avec les soldats français ? Le personnel politique de cette vieille puissance coloniale est élevé dans le #racisme comme il est élevé dans la #haine_antiouvrière et antipauvres.

  • Les tests #Covid sur les vols chinois relèvent d’une politique raciste | Frankie Huang - Cabrioles
    https://cabrioles.substack.com/p/les-tests-covid-sur-les-vols-chinois


    Des employé·es du centre de test Covid-19 de l’aéroport Paris Charles de Gaulle attendent les voyageurs en provenance de Chine le 1er janvier.

    En traitant uniquement le Covid venant de Chine comme un réel danger et les cas nationaux, et ceux des autres pays, comme étant présumés plus bénins, le gouvernement adopte les tropes séculaires faisant des Asiatiques « les étrangers malades » et l’idée que le coronavirus est, en fait, le « virus Chinois ». Cela place une fois de plus les Asiatiques en position de cibles et de boucs émissaires du #racisme.

  • Antilles : la justice prononce un non-lieu dans l’enquête sur le scandale du chlordécone | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/ecologie/050123/antilles-la-justice-prononce-un-non-lieu-dans-l-enquete-sur-le-scandale-du

    Antilles : la #justice prononce un #non-lieu dans l’enquête sur le scandale du chlordécone

    Seize ans après les premières plaintes et huit mois après la fin de l’enquête, un non-lieu a été prononcé lundi 2 janvier dans le scandale de l’empoisonnement des écosystèmes au #chlordécone, un #pesticide abondamment utilisé dans les #bananeraies jusqu’en 1993 en #Guadeloupe et en #Martinique.

  • Terreur d’extrême-droite et déni politique raciste : trois ans d’attentats “anecdotiques”. - Lignes de crêtes
    https://www.lignes-de-cretes.org/terreur-dextreme-droite-et-deni-politique-raciste-trois-ans-datten

    Un tueur d’extrême-droite a donc finalement frappé en plein Paris et assassiné trois personnes de sang-froid. Emine Kara, Mir Perwer, Abdulrahman Kirzi ont été tués dans un centre culturel kurde du 10ème arrondissement .

    Ce qui doit arriver finit toujours par arriver. Surtout quand un pays est dirigé par un gouvernement qui non content d’être dans le déni du danger raciste et fasciste, passe son temps à flatter l’extrême-droite et à lui donner confiance en reprenant ses principes politiques.

    L’homme qui a assassiné froidement des inconnus parce qu’ils étaient à ses yeux des “étrangers” , des “immigrés”, l’incarnation déshumanisée du Grand Remplacement a pu agir parce qu’il n’a pas été empêché. Parce que le déni devant la terreur armée de l’extrême-droite est porté par le plus haut niveau de l’état et par une grande partie de la société.
    En effet, cet individu avait déjà commis ce que pour d’autres victimes, on appellerait un attentat . Une attaque au sabre dans un camp de migrants, contre des personnes qui siurvivaient dans des tentes. Des exilés donc, c’est à dire tout sauf des victimes dans l’imaginaire politique dominant de ce pays, où tout Ministre de l’Intérieur qui se respecte vote au moins un loi tous les deux ans pour durcir encore le statut des immigrés dans le pays. A l’époque de cette attaque, un rassemblement de solidarité improvisé avait été interdit et nassé par la police et les manifestants avaient pour certains écopé d’amendes. Evidemment aucun débat politique d’ampleur n’avait eu lieu sur cet acte atroce. Et ce bien que les attaques à l’arme blanche soient associées immédiatement à une barbarie absolue insupportable en France et considérées comme totalement étrangères à notre culture…sauf si elles sont commises par des français racistes.
    Le traitement policier et judiciaire de cette affaire a donc été à l’avenant. Il ne s’agit pas ici de défendre l’application de la législation anti-terroriste. Elle ne respecte les droits humains notamment le droit à la défense pour personne. Mais de constater qu’un activiste politique d’extrême-droite armé a été libéré et a tué juste après. Le risque a été pris, voilà tout. Il ne l’aurait jamais été s’il avait été musulman.

    #toctoc

    • Le déni français dans sa forme actuelle date de 2019, après l’attentat de Christchurch. La presse internationale pointe un fait : l’assassin, Brenton Tarrant dit avoir effectué un voyage en France, pendant lequel il a suivi les campagnes et l’ascension de M. Le P**. Il cite ses maîtres à penser et à agir. Le Bloc Identitaire, Renaud Camus. Des français. Dont les théories suprémacistes blanches sont banalisées dans le débat public français

      (citation shortée)

      dernière sortie qui fait suite à l’entretien Onffray/Houellebecq où ce dernier va plus loin que jamais promettant ici des « Bataclan à l’envers », juste avant que le tueur fasciste de rue d’Enghien ai prétendu ne pas avoir trouvé assez de monde a tuer... à Saint-Denis :

      « Mais les musulmans, ils s’en foutent de la République, ils ne savent même pas ce que le mot veut dire ! », Jean-Claude Dassier

      « Et bien on leur apprendra ce que c’est ! » répond en direct le macronien Jean Garrigues, Président du Comité d’histoire parlementaire sur un on mi-rassurant mi-menaçant

      Sur CNews hier

      #extrême-droite #média #gouvernement #fascisation #hégémonie_culturelle #suprémacisme_blanc #racisme #terrorisme

  • Un an avant la tuerie du centre culturel kurde à Paris, le traitement douteux d’une affaire impliquant le suspect
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/12/27/kurdes-tues-a-paris-un-soupcon-de-legerete-dans-le-traitement-d-une-preceden

    Un an avant la tuerie de la rue d’Enghien, William M. avait déjà commis une grave agression contre des personnes d’origine étrangères à Paris. Mis en examen pour ces faits, il avait été placé en détention provisoire. Il a été remis en liberté conditionnelle le 12 décembre, au terme du délai légal d’un an de détention provisoire pour les faits visés. Sa libération avait été assortie d’un contrôle judiciaire lui interdisant de détenir des armes et l’obligeant à des soins psychiatriques.

    #racisme #systémique #police

  • Kurdes tués à Paris : un soupçon de légèreté dans le traitement d’une précédente affaire impliquant le suspect

    Le 8 décembre 2021, William M. s’était approché, tôt le matin, d’un campement de #migrants au parc de Bercy, dans le 12e arrondissement, en se faisant passer pour un joggeur. Il avait ensuite dégainé un sabre en hurlant : « Mort aux migrants » et commencé à tailler en pièces les tentes dans lesquelles dormaient des familles. Il s’attaquait à un homme en train d’uriner, le blessant au dos et à la hanche. Puis il tailladait un mineur, avant d’être ceinturé et mis hors d’état de nuire par trois autres occupants du campement qui s’étaient servis d’une branche d’arbre pour le frapper. William M. a été légèrement blessé dans la bagarre.
     
    La #police, appelée sur les lieux, avait interpellé toutes les personnes impliquées dans les violences, y compris les victimes. Plus étonnant encore, quatre des cinq personnes agressées, sauf le mineur, avaient été placées en garde à vue pendant quarante-huit heures. « Après leur garde à vue, elles nous ont dit n’avoir reçu aucun soin ni avoir eu accès à un traducteur. Apparemment, on ne les a même pas vraiment interrogées », témoigne Cloé Chastel, l’ancienne responsable de l’accueil de jour de l’association Aurore, qui intervenait sur le campement.

    Victimes en garde à vue, OQTF, amendes…

    Pendant que la police demande de recueillir des témoignages de l’agression aux résidents du #campement, elle omet d’interroger les gardés à vue et, au contraire, transmet un dossier au parquet, qui décide de les déférer devant un juge d’instruction pour « violences en bande organisée ». Grâce au travail des avocats commis d’office et à la réactivité des associations, le juge comprend un peu mieux la situation et décide de relâcher les victimes, qui sont toutefois placées sous le statut de témoins assistés.

    Ce n’est pas tout : lors de la garde à vue, les policiers, constatant que l’une des personnes agressées, un ressortissant marocain, ne disposait d’aucun titre de séjour, ils ont alerté la préfecture, qui a délivré à son encontre une obligation de quitter le territoire français (#OQTF). Le document précisait même que l’intéressé s’était livré à des « violences volontaires avec arme et en réunion », alors qu’il se défendait avec un branchage face à un homme cherchant à le tuer avec un sabre. L’OQTF refusait au mis en cause tout « délai de départ volontaire ».

    L’histoire ne s’arrête pas là. Les bénévoles des associations intervenant sur le campement, qui abritait une soixantaine de personnes, ont demandé à la police de sécuriser les lieux et décidé de s’y rendre en nombre afin de rassurer les personnes restées sur place et passablement traumatisées par l’épisode de la veille. « Mais au lieu de cela, nous avons vu les BRAV[brigades à moto] débarquer en masse pour verbaliser les militants présents pour rassemblement non autorisé », raconte Cloé Chastel. Dix-neuf militants, dont huit de la seule association Aurore, ont écopé d’une amende de 135 euros. Le lendemain, les associations écrivaient un courrier de protestation et de refus des verbalisations. L’affaire est restée sans suite.

    .... L’infraction retenue contre William M. au parc de Bercy − « violences avec arme » − étant passible d’une peine de moins de dix années de prison, l’auteur présumé ne pouvait pas effectuer une détention provisoire supérieure à un an. Mais si la qualification de « tentative d’homicide » avait été retenue, William M. serait peut-être toujours en détention provisoire.

    .... l’affaire du parc de Bercy n’a pas valu à William M. un fichage des services de renseignement, alors qu’il ne fait pas grand mystère de ses convictions suprémacistes. Même s’il ne semble affilié à aucune des organisations d’ultradroite récemment interdites, il a longuement détaillé sa haine des étrangers non européens lors de sa garde à vue ....
    https://justpaste.it/5h9x7

    #justice #racisme

  • Attentat d’extrême droite : le racisme est-il une maladie mentale ? - Contre Attaque
    https://contre-attaque.net/2022/12/25/attentat-dextreme-droite-le-racisme-est-il-une-maladie-mentale

    ➡️ Vendredi 23 décembre, un retraité d’extrême droite commettait un attentat raciste dans le 10ème arrondissement de Paris. Armé d’un pistolet semi-automatique et de plusieurs chargeurs, il abattait trois personnes et en blessait d’autres devant un centre kurde et dans plusieurs commerces kurdes, avant d’être désarmé et arrêté par les clients d’un salon de coiffure.

    ➡️ Il était ensuite arrêté en douceur par la police. L’individu revendiquait immédiatement un acte raciste auprès des policiers. Pourtant, depuis deux jours, ni les médias, ni les autorités ne parlent d’attentat, ni de terrorisme, ni d’un acte politique.

    ➡️ Le tueur avait déjà essayé de tuer des exilés en criant des phrases contre les étrangers en décembre 2021, attaquant des réfugiés soudanais à coups de sabre, trois jours après le grand meeting de campagne d’Eric Zemmour. Il avait aussi été condamné pour « violences avec armes » pour des actes commis en 2016. À aucun moment auparavant la justice ne l’a considéré comme malade mental ou irresponsable de ses actes.

    ➡️ Mais samedi soir, sa garde à vue a été levée en 24h. Le tireur a parlé d’une « haine pathologique » des étrangers et a donc été transféré dans une unité psychiatrique. N’importe quelle personne arrêtée pour un collage ou une manifestation prend davantage de garde-à-vue avant le début d’investigations ou expertises médicales.

    ➡️ Le terme d’« attentat » n’est pas retenu par les enquêteurs. Le parquet antiterroriste n’est pas saisi, ce qui ne permettra pas d’investigations poussées sur d’éventuelles complicités, sur la fourniture d’armes, sur les réseaux et les idées du tireur. Le tireur est un « fou », fin de l’histoire.

  • Kurdes tués à Paris : le suspect, qui a reconnu sa « haine des étrangers », sera présenté à un juge d’instruction lundi
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/12/25/kurdes-tues-a-paris-le-suspect-a-reconnu-en-garde-a-vue-une-haine-des-etrang

    William M., l’homme soupçonné d’avoir tué trois Kurdes et d’avoir blessé trois autres personnes à Paris vendredi, a affirmé lors de sa garde à vue éprouver une « haine des étrangers devenue complètement pathologique », a rapporté le parquet de Paris dans un communiqué, dimanche 25 décembre. Le suspect, un Français de 69 ans se décrivant « dépressif » et « suicidaire », a également précisé qu’il avait « toujours eu envie d’assassiner des migrants, des étrangers », « avant de [s]e suicider », depuis un cambriolage subi en 2016, qui selon lui a été le déclencheur de sa haine raciste.

  • Pour comprendre ce qui se passe, les articles de la Lutte de classe (#LO) qu’il fallait lire en 2022 :

    https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2021/12/12/le-capitalisme-en-crise-et-linterventionnisme-de-letat_19128
    Le capitalisme en crise et l’interventionnisme de l’État (janvier 2022) | Autoritarisme croissant de l’État, condition inévitable pour ses interventions dans le sauvetage de l’économie capitaliste

    L’#économie_capitaliste se sortira sans doute de la phase actuelle de sa crise. Comme elle s’est sortie des phases précédentes, notamment celle qui a failli faire exploser tout le système bancaire en 2008. Elle a une grande capacité d’adaptation. Mais, à la lumière de ce demi-siècle qui nous sépare du début de ce que nombre d’économistes de la bourgeoisie ont appelé la «  #crise_séculaire  », les soubresauts de plus en plus fréquents de l’économie (crises du pétrole, monétaire, de l’euro, du système bancaire, de l’immobilier  ; crises spécifiques dans telle ou telle région du monde…) sont la démonstration éclatante de l’incapacité du #capitalisme de continuer à administrer les forces productives qui le font craquer de toutes parts.

    https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2022/01/23/chine-etats-unis-une-concurrence-feroce-mais-inegale_196804.
    Chine-États-Unis : une concurrence féroce mais inégale (9 janvier 2022)

    Où en sont les relations entre les capitalistes chinois et leurs concurrents occidentaux ? La #Chine est-elle devenue un pays impérialiste qui menacerait l’hégémonie américaine ? Après la #guerre_commerciale, une véritable guerre est-elle à l’ordre du jour entre ces deux pays ?

    https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2022/02/20/linflation-une-forme-de-la-guerre-de-classe_213408.html
    L’inflation, une forme de la guerre de classe (15 février 2022)

    L’#inflation est une manifestation de la lutte entre les capitalistes pour se répartir la plus-value et, au bout du compte, puisqu’à la fin ce sont les classes populaires qui paient, de la lutte_des_classes entre les travailleurs et les capitalistes.

    #lutte_de_classe

    https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2022/02/20/meeting-du-12-fevrier-2022-intervention-de-jean-pierre-merci
    C’est une véritable guerre que nous mènent les capitalistes (Jean-Pierre_Mercier, 12 février 2022)

    La survie d’un capitaliste sur le marché international dépend de sa capacité à crever ses ouvriers au travail. C’est comme ça. Ce n’est pas nouveau, cela existe depuis le début du capitalisme, et c’est précisément pour cela que des générations de militants ouvriers communistes se sont battus, et que nous nous battons encore, contre un système qui ne peut être ni amélioré, ni humanisé, ni réformé, mais qui ne cessera de nuire que lorsqu’il aura été abattu, parce que l’aggravation permanente de l’exploitation fait partie de l’ADN du capitalisme  ; parce que le capitalisme, comme l’écrivait #Marx, est né en «  suant le sang et la boue par tous les pores de sa peau  » et que, tant qu’il régnera sur le monde, il en sera toujours ainsi.

    #communisme

    https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2022/02/20/meeting-du-12-fevrier-2022-intervention-de-nathalie-arthaud_
    Pas un programme électoral, mais un programme de lutte
    Il faut changer la société et cela changerait l’homme
    La question climatique et l’organisation communiste de la société #climat #réchauffement_climatique

    Dans une société débarrassée de l’#exploitation, des classes sociales et de toute cette hiérarchie qui condamne l’écrasante majorité à la soumission, le travail n’aurait plus rien à voir avec ce qu’il est aujourd’hui.

    Plus personne ne serait assigné à vie aux travaux ingrats et monotones. Ils deviendraient des tâches assumées collectivement. Toutes et tous pourraient participer aux choix économiques et sociaux, ainsi qu’à leur mise en œuvre, et selon leurs goûts, leurs curiosités, leurs compétences, ils pourraient étudier et apprendre tout au long de leur vie.

    Les préjugés racistes, xénophobes, nationalistes, comme les comportements individualistes, sexistes, misogynes, reculeraient, parce qu’ils ne seraient plus alimentés par les rapports de domination et d’oppression qui vont de pair avec l’exploitation. #racisme #homophobie #droits_des_femmes #féminisme #sexisme #individualisme #oppression #violence

    Les comportements individuels, souvent violents, qui naissent des frustrations, des humiliations, pourraient disparaître.

    Et on ne se définira plus par le pays dans lequel on est né, mais on aura conscience de faire partie d’une même humanité.

    https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2022/03/26/financiarisation-de-la-sante-le-cas-des-hopitaux_244640.html
    Financiarisation de la santé  : le cas des hôpitaux (23 mars 2022)
    – 40 % privé, 60 % public, ou 100 % semi-public  ? #service_hospitalier #hôpital
    – Une #privatisation accélérée
    – Contrôle de la #dette_publique et contrôle à l’acte en avant-première
    – 2003-2013  : la tarification à l’acte (T2A) et l’explosion des emprunts aux banques
    – Le grand marché du secteur privé
    – L’État aux commandes et au service du grand capital
    – La #Caisse_des_dépôts_et_consignations  : une vénérable institution financière

    Guerre en Ukraine :
    https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2022/03/26/la-societe-russe-et-la-guerre-fratricide-de-poutine_244638.h
    La société russe et la guerre fratricide de #Poutine
    https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2022/05/02/ukraine-une-guerre-russo-americaine-et-un-tournant_301279.ht
    Ukraine  : une guerre russo-américaine | Maintenir une perspective révolutionnaire et internationaliste
    https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2022/09/11/la-guerre-en-ukraine-accelere-la-militarisation_404295.html
    La guerre en #Ukraine accélère la #militarisation
    https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2022/12/10/crise-guerres-et-changements-des-rapports-de-force_450519.ht
    Crise, guerres et changements des rapports de force
    https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2022/06/26/les-revolutionnaires-face-la-guerre-en-ukraine_367113.html
    Les révolutionnaires face à la guerre en Ukraine #impérialisme

    - La bureaucratie russe confrontée aux rivalités impérialistes
    – Le #droit_des_peuples_à_l’autodétermination cache-sexe d’une politique d’alignement derrière la bourgeoisie
    – L’attitude des révolutionnaires face à la #guerre_impérialiste

    https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2022/09/11/letat-chinois-et-la-resurgence-de-la-bourgeoisie-1978-2022_4
    L’État chinois et la résurgence de la bourgeoisie (1978-2022)

    L’État chinois est un État bourgeois qui a réussi à développer une économie et une bourgeoisie chinoises dans un environnement impérialiste. Une telle réussite ne se comprend que parce que l’État s’est mis au service de l’impérialisme, en lui offrant une partie de son marché et de ses travailleurs, et parce que l’État a lui-même dirigé l’économie à une époque où le capitalisme occidental était, et demeure, embourbé dans une crise sans fin et où les bas salaires chinois étaient une opportunité. Les tensions permanentes mais grandissantes entre la Chine et les États-Unis sont là pour rappeler les limites de ce que tolère l’impérialisme dans l’émergence d’une puissance concurrente.

  • Pour terminer l’an 2022 de l’ère commune j’améliore mon langage
    https://fr.m.wikipedia.org/wiki/%C3%88re_commune

    Désormais je n’utiliserai dans mes textes et quand je parle que les expressions « ère commune » (EC) et « avant l’ère commune » (AEC). Il y a des équivalent en anglais en allemand et le chinois s’épargne de toute façon les allusions religieuses dans ses datations.

    Au moment du solstice allez prier au temple du soleil mais fichez moi la pix avec les partis pris religieux, nous sommes 50+ peuples réunis sous le drapeau rouge et on a mieux à faire que nous faire monter les uns contre les autres.

    Ma décision me permettra désormais d’éviter l’euro-centrisme et l’islamophobie inhérents aux termes « A.D ». ou « apr. J.-C. » comme dans « av. J.-C. » C’est important parce que les atavismes religieux dans nos langues ne font qu’attendre d’être transformés dans des idées ouvertement racistes et génocidaires.

    Suivant ce système, par exemple, la création du principat par l’empereur Auguste est datée « 16 janvier 27 AEC » au lieu de « 16 janvier 27 av. J.-C. » et la date du premier concile de Nicée s’écrit « 325 EC » à la place de « 325 apr. J.-C. ». Pour les dates EC, la précision peut ne pas être nécessaire.

    Dans la liste des versions de langue de l"article français manque la version allemande. On la trouve ici :

    v. u. Z.
    https://de.m.wikipedia.org/wiki/V._u._Z.

    v. u. Z. (vor unserer Zeitrechnung) dient der Jahreszählung mit Bezug auf die Geburt Jesu Christi, ohne den christlichen Bezug zum Ausdruck zu bringen. Diese Bezeichnung wird manchmal von Konfessionslosen, Angehörigen nichtchristlicher Religionen und in ausdrücklich säkularen Staaten verwendet und der verbreiteteren Abkürzung v. Chr. vorgezogen.

    In gleicher Weise steht u. Z. (unserer Zeitrechnung, auch n. u. Z., nach unserer Zeitrechnung) für Jahreszahlen, gezählt ab dem bei Einführung der Jahreszählung angenommenen Jahr der Geburt Jesu (Jahr 1).

    C’est marrant, l’auteur de l’article allemand a tout faux. Dans sa définition il se réfère aux notions et dates mythologiques chrétiennes alors que la raison d’être de l’expression « vor unserer Zeitrechnung » et de l’abbréviation « v.u.Z. » est parfaitement neutre par rapport au contexte éthymologique et historique de la datation.

    Pour moi sa définition est l’expression de l’anticommunisme subcutané généralisé en Allemagne où pour beaucoup « v.u.Z. » est une expression du totalitarisme en R.D.A. à laquelle on préfère notre si tolérante religion protestante ou catholique.

    Pourtant on trouve une explication valable plus bas dans l’article.

    Die in der EU verbindliche Datumsnorm (EN 28601) mit negativen und positiven Zahlen und dem Jahr Null nimmt auf religiöse Lehren keinen Bezug mehr (44 v. Chr. = −43, 2000 n. Chr. = 2000 oder +2000).

    ISO 8601
    https://en.m.wikipedia.org/wiki/ISO_8601#EN_28601

    The standard provides a well-defined, unambiguous method of representing calendar dates and times in worldwide communications, especially to avoid misinterpreting numeric dates and times when such data is transferred between countries with different conventions for writing numeric dates and times.

    https://cjwalsh.ie/tag/european-standardnorm-en-28601

    ISO 8601 : 2004 ... was ‘adopted’ by CEN (Comité Européen de Normalisation) as European Standard/Norm … EN 28601.

    Je vous souhaite toutes et tous de joyeuses fêtes et une bonne année 2023, et je vous promets que contre ma nature barbare je ne participerai à aucun génocide au nom de quoi que ce soit, ni en Amérique Latine, ni en Asie, ni ailleurs.

    Voilà, c’était facile.
    Ah, si tout était aussi simple !

    #date #normes #racisme #langue #colonialisme #génocide

  • « En état d’arrestation » : la désobéissance de Rosa Parks contre le racisme

    Lisez le récit de Rosa Parks sur son acte de désobéissance contre la ségrégation dans les bus à Montgomery, aux États-Unis, en 1955

    Il y a 67 ans aujourd’hui, le 1er décembre, à Montgomery, aux États-Unis, Rosa Parks refusait de se lever de son siège dans un bus pour céder sa place à des personnes Blanches. Parks était une militante de la National Association for the Advancement of Colored People – NAACP [Association nationale pour la promotion des personnes non blanches] et son attitude a fait date dans les revendications antiracistes et antiségrégationnistes du pays.

    Pour célébrer cet acte d’insubordination resté gravé dans la mémoire des personnes Noires du monde entier, nous partageons aujourd’hui un extrait du livre Mon histoire, publié pour la première fois en 1992. Dans le chapitre « Vous êtes en état d’arrestation », Rosa Parks nous raconte le jour où elle a été emmenée en prison, comment elle a été traitée et quelles stratégies politiques pour dénoncer la ségrégation raciste étaient discutées à l’époque.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2022/12/22/en-etat-darrestation-la-desobeissance-de-rosa-

    #usa #racisme