• Egyptian actress faces trial for wearing see-through dress | News | Al Jazeera
    https://www.aljazeera.com/news/2018/12/egyptian-actress-faces-trial-wearing-dress-181201185915110.html

    Pensez-y pour vos prochaines vacances en #Egypte...

    An Egyptian actress is set to face trial next month for wearing a see-through dress at the Cairo film festival that showed her legs, a judicial source said on Saturday.

    Rania Youssef appeared at the closing session on Thursday of the event wearing a black lacy dress that exposed what some commentators described as a swimsuit beneath it.

    This prompted two lawyers to lodge a case against her accusing the actress of “inciting debauchery”, a charge that could land her in jail for up to five years if she is convicted, the source said.

  • Des théologiennes lancent à Genève « Une Bible des femmes » Joëlle Rebetez et Linn Levy - 29 Novembre 2018 - RTS
    https://www.rts.ch/info/culture/livres/10029113-des-theologiennes-lancent-a-geneve-une-bible-des-femmes-.html

    Une vingtaine de théologiennes francophones, protestantes et catholiques, publient « Une Bible des femmes ». Lancé à Genève, le projet propose de relire les textes bibliques à la lumière des avancées féministes.

    « Une Bible des femmes » a vu le jour sous l’impulsion d’Elisabeth Parmentier et de Lauriane Savoy, deux chercheuses de la Faculté de théologie de l’Université de Genève.


    Rejointes par des spécialistes de toute la francophonie, ces théologiennes féministes ont décidé de relire les textes bibliques controversés « avec perspicacité et rébellion ». Un projet qui fait écho à un ouvrage rédigé en 1898, « A Woman’s Bible », oeuvre fondatrice de la lecture féministe de la Bible.

    « Au départ, nous voulions simplement traduire cette »’Woman’s Bible" sortie à la fin du 19e siècle", raconte à la RTS Lauriane Savoy. « Et en la relisant, nous nous sommes dits que tant de découvertes et de progrès ont été faits dans la lecture des textes bibliques au 20e siècle qu’il était dommage de ne faire que traduire. Nous avions plein de nouvelles choses à dire pour aller contre les préjugés largement répandus. »

    Se remettre dans le contexte de l’époque
    Car pour beaucoup, les textes bibliques légitiment l’asservissement des femmes et sont incompatibles avec des valeurs féministes. A l’image du verset « épouses, soyez soumises à votre époux ».

    « Si on lit ce verset sans s’intéresser au contexte, on ne peut pas faire dire au texte autre chose que ce qu’on lit », explique Lauriane Savoy. « Mais il faut essayer de se remettre dans le contexte de l’époque, dans cet ordre patriarcal très fort. En examinant le texte et les versets précédents et suivants, nous y avons vu que cette exhortation est suivie d’une autre, demandant aux hommes d’aimer leur femme, soit une sacrée avancée à cette époque-là. »

    Les traits féminins de Dieu
    Au fil des pages, le lecteur retrouve des figures de femme fatale, de mère intrépide, ainsi que les visages féminins de Dieu. « Il existe par exemple des livres qui parlent de la Sagesse, figure féminine, ou la très belle métaphore de Dieu telle une poule qui ramène ses poussins autour d’elle », rappelle l’assistante-doctorante de l’Université de Genève.

    Les 21 théologiennes protestantes et catholiques abordent ainsi la Bible à travers différentes thématiques, telles que la séduction, la maternité, la stérilité ou la violence basée sur le genre.

    Des thèmes qui ont trouvé une résonance particulière avec l’apparition du mouvement #MeToo. « Nous nous sommes alors dits que c’était précisément notre but de parler de l’existence des femmes aujourd’hui, et de montrer qu’il peut y avoir des liens avec les textes bibliques et les problématiques des femmes d’autrefois », précise Elisabeth Parmentier.

    « Un joli début de succès »
    Paru à la rentrée, le livre connaît « un joli début de succès », selon son éditeur. « Nous avons dû réimprimer des exemplaires tout récemment et nous espérons que cela continuera ainsi », indique au 19h30 Matthieu Mégevand, directeur de la maison d’édition protestante Labor et Fides.

    Un succès grâce aux lectrices, ainsi qu’aux lecteurs masculins, espèrent les auteures. Celles-ci ont d’ailleurs ressenti le besoin de le préciser dès le début de l’ouvrage : « Lecteurs hommes, ne fermez pas ce livre en haussant les épaules, nous avons tout autant pensé à vous. »
    Tamara Muncanovic

    #Femmes #Bible #religion #marketing

  • Déraciner le patriarcat : genre et agriculture urbaine en Afrique du Sud
    https://theconversation.com/deraciner-le-patriarcat-genre-et-agriculture-urbaine-en-afrique-du-

    Selon une étude menée en 2011 dans la région, les agricultrices utilisent davantage leur production pour nourrir leur famille que ne le font les agriculteurs.

    Elles choisissent souvent de donner une portion significative de leur surplus, plutôt que de la vendre, contribuant ainsi à la sécurité alimentaire locale. Les groupes d’agricultrices donnent en moyenne 25 % de leur production aux crèches, aux cliniques et aux écoles, et en conservent 40 % pour nourrir leur famille.

    À l’inverse, les membres de l’un des rares groupes composés exclusivement d’agriculteurs ne gardent que 20 % de leur récolte pour leur famille, et vendent la majorité de leurs produits. Les aliments cultivés par les femmes sont ainsi bien plus accessibles à ceux qui n’ont pas les moyens de les payer.

    Partager ainsi la nourriture est une contribution puissante à la formation du capital social, qui joue un rôle vital dans le développement des communautés. Pour les agriculteurs urbains, ce capital diminue la vulnérabilité en créant des réseaux d’entraide et en élargissant les opportunités – formation, accès à la terre ou contributions d’ONG. Ces réseaux permettent de développer des liens entre fermiers et de construire des relations solides avec les organisations de la région.

    #agriculture #maraîchage #femmes #agriculture_urbaine #Afrique_du_Sud #patriarcat #sexisme

    • Pour les agricultrices, se réunir est aussi l’occasion de défier des normes patriarcales très enracinées, allant de la violence sexiste à l’accès inégal aux ressources. À Cape Town, un de ces groupes a aidé l’une de ses membres à poursuivre en justice son mari qui abusait d’elle sexuellement.

      Dans un autre groupe d’agriculteurs, mixte cette fois, où les hommes intimidaient les femmes pour obtenir leur obéissance, elles se sont alliées pour les évincer de la coopérative.

      Ces exemples soulignent combien l’oppression patriarcale y est généralisée et intériorisée par les hommes comme une norme. Ils soulignent aussi les moyens de défense qu’offre aux femmes l’agriculture urbaine en renforçant leur capital social.

      Elles y trouvent une voie d’accès à leurs droits et la capacité d’élever leur famille dans des conditions saines. Ces avancées ne sont toutefois possibles que si l’environnement institutionnel encourage spécifiquement les femmes.

  • Le #sexisme en école d’ingénieurs : remarques et blagues dégradantes
    http://www.madmoizelle.com/sexisme-ecole-ingenieurs-temoignage-968710

    Dans mon école, les élèves élisent celle qu’ils appellent « le trophée » parmi les filles de la promotion entrante.

    Comprendre : la demoiselle considérée comme la plus jolie et attirante.

    Celui qui réussit à coucher avec elle est promis à une « gloire éternelle ». De son côté, elle perd aussitôt son titre (avec les commentaires du type « ah je ne pensais pas qu’elle était aussi facile ») et un nouveau trophée est élu.

    Tout le monde peut voter et nommer une candidate qui deviendra peut-être le futur trophée, via un site dédié.

    Ce n’est pas vraiment organisé, assez informel… mais vraiment important dans la vie de l’école.

    Une de mes amies a été trophée la première année. Au départ sur un piédestal, en dépression à la fin de son école : fragile, brimée, pointée du doigt pour une aventure d’un soir.
    Défilé de lingerie et commentaires violents

    Au gala de l’école, je me rappelle d’un défilé lingerie où les étudiantes jouaient les mannequins.

    On ne forçait jamais aucune étudiante à participer : les filles se portaient volontaires et je pense que nombre d’entre elles étaient assez fières de faire partie de ce défilé.

    J’étais dans la foule et j’ai eu peur pour ces filles. Des commentaires fusaient :

    — Au viol !

    — Elle, là-bas, ça va être mon fantasme masturbatoire de toute l’année prochaine ! Enfin fantasme… Jusqu’à ce que je l’attrape dans un coin ! ».

    — Hé mais c’est mon binôme de TP de physique ! Punaise je pensais pas qu’elle était aussi bonne ! Je la prendrai par derrière quand elle aura les mains prises.

    Ces commentaires venaient de mecs que je croisais tous les jours sur le campus. J’étais naïve… ça m’a choquée.

  • Quand l’anti-féminisme débarque de France pour donner des leçons en Argentine | Marie Bardet
    http://www.contretemps.eu/anti-feminisme-france-argentine

    Je lis l’intervention de Catherine Millet, invitée à donner la conférence d’ouverture du Festival International de Littérature de la ville de Buenos Aires la semaine dernière, dans un auditorium du MALBA (Museo de Artes Latinoamericano de Buenos Aires) plein à craquer, selon l’article qui retranscrit la conférence. Source : Contretemps

  • Mortels & immortels dans l’e-monde

    Bernardo Bertolucci, le cinéaste de la transgression, est mort

    Mort de Nicolas Roeg, le cinéaste qui a dirigé David Bowie et Mick Jagger

    Mort du chercheur spécialiste du bouddhisme Hubert Durt

    Mort de Patrick Mathé, patron du label New Rose

    Mort du psychanalyste Alain Didier-Weill

    D’« Un homme et une femme » à « Love Story », la carrière exceptionnelle du compositeur Francis Lai

    Mort de Bernard Landry, ancien premier ministre québécois

    Mort de Raymond Chow, le producteur de Bruce Lee

    Le producteur de cinéma Francis Boespflug est mort

    La mort d’Alain Chevalier, cofondateur du groupe LVMH

    Le compositeur Eric Daubresse est mort

    L’industriel chinois Wang Guangying, « capitaliste rouge », est mort

    L’écrivain hongkongais Jin Yong est mort

    Le photographe franco-haïtien Gérald Bloncourt est mort

    Le chanteur Tony Joe White, l’auteur de « Polk Salad Annie », est mort

    En voyant cette liste je me dit que cette liste implique que les femmes sont immortelles, mais en fait en cul de liste il y a :

    Florence Malraux, assistante -réalisatrice, est morte

    #sexisme #femmes #mort #invisibilisation

  • Égalité filles - garçons : Manuel de combat (Le Café Pédagogique)
    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2018/11/26112018Article636788134127411974.aspx

    Pour construire l’égalité filles - garçons à l’école, il y a ceux qui invitent à attendre que les choses s’arrangent toutes seules, ceux qui utilisent le thème pour faire de la communication, ceux qui pensent que l’école ne peut pas faire grand chose. Il y a aussi ceux qui sont pour le maintien des inégalités et qui dénoncent « l’idéologie du genre ». Et puis il y a ceux qui se battent pour l’égalité. Pour ceux-là, « Enseigner l’égalité filles - garçons » (Dunod) est plus qu’une « boite à outils ». C’est un véritable manuel de combat qui s’attaque de façon très frontale aux inégalités et n’hésite pas à traiter des questions les plus vives, au risque, pour l’éditeur, de heurter les traditionalistes....

    Naïma Anka Idriss, Fanny Gallot, Gaël Pasquier, Enseigner l’égalité filles - garçons, Dunod, ISBN 978-2-10-077108-0
    https://www.dunod.com/prepas-concours/enseigner-egalite-filles-garcons-boite-outils-du-professeur

    #éducation #école #égalité_filles_garçons #pédagogie #ressources #sexisme #genre

  • Le CHUV s’engage contre le sexisme visant les étudiantes en médecine ptur - 26 Novembre 2018 - RTS
    https://www.rts.ch/info/regions/vaud/10023603-le-chuv-s-engage-contre-le-sexisme-visant-les-etudiantes-en-medecine.ht

    Une enquête menée par un collectif d’étudiantes en médecine montre qu’elles sont nombreuses à subir diverses formes de harcèlement sexuel. Le CHUV lance lundi une campagne d’affichage contre le sexisme et une ligne d’écoute.

    Se faire appeler « Chouchou » par son chef, s’entendre dire qu’"il faut deux femmes pour faire le travail d’un homme" ou recevoir des propositions chargées de sous-entendus graveleux...

    C’est encore en 2018 le lot de nombreuses jeunes femmes médecins dans les hôpitaux romands, notamment au CHUV, dénonce le collectif d’étudiantes en médecine Clash (Collectif de lutte contre les attitudes sexistes en milieu hospitalier) dans un communiqué diffusé lundi.

    Soixantaine de témoignages
    Le groupe d’étudiantes a adressé 800 questionnaires aux étudiants en médecine et aux médecins en formation.
    Il a reçu près de 200 réponses, dont une soixantaine de témoignages forts de personnes vivant des situations assimilables à du harcèlement sexuel.

    La palette des comportements décrits va de la main sur l’épaule tout au long de la journée à des propos très crus tels que « si vous n’êtes pas déjà enceinte, je peux y remédier ».

    Le collectif Clash a interpellé la direction du centre hospitalier vaudois avec ses conclusions. Le directeur général du CHUV Pierre-François Leyvrat a déclaré à la RTS avoir été « sidéré » à la découverte des résultats : « je ne pensais pas que des (...) futures collègues puissent être aussi maltraitées dans les services », a-t-il déploré.

    Souvent des supérieurs hiérarchiques
    « Il apparaît que les comportements incriminés sont essentiellement le fait d’hommes envers des femmes, et que ces hommes ont souvent une fonction d’encadrement ou d’accompagnement », a pour sa part relevé le Directeur des ressources humaines du CHUV Antonio Racciatti dans le 12h30 de la Première.

    En raison de leur statut de personnes en formation, les personnes qui en font l’objet manquent souvent de ressources pour faire face. « Il y a encore dans la profession une tendance à dénigrer les femmes et il faut changer cela », a affirmé Antonio Racciatti.

    Stratégies d’évitement
    D’autant que cette situation peut réorienter voire détruire des carrières, estime la direction du CHUV. L’ambiance sexiste régnant dans certains services conduirait des étudiantes en médecine à éviter certaines spécialités.

    Face à ces conclusions, le centre hospitalier vaudois a décidé de lancer une campagne de sensibilisation contre le sexisme et le harcèlement sexuel.

    Des affiches relatant certains propos inappropriés récoltés par les étudiantes vont être placardées dans tous les services. Une nouvelle antenne d’écoute téléphonique est également mise en service dès lundi afin de libérer la parole des étudiants. Toute une série de sanctions, allant de l’avertissement au licenciement, sont prévues en cas d’abus.

    #sexisme #harcèlement #CHUV #Suisse #médecine #mandarins #femmes

  • Psychanalyse arnaque en parlant de la Théorie sexuelle -
    https://www.youtube.com/watch?v=NlBDrjbw1ws


    Comment la psychanalyse légitime et organise les violences faites aux femmes et les violences faites aux enfants.
    Extrait choisi :

    Le père pédophile est un bon père aimant, il reconnait le droit de son enfant à la jouissance....

    #la_gerbe
    #misogynie #psychanalyse #sexisme #culture_du_viol #escroquerie #phallocentrisme #pedocriminalité #lacan

  • Suisse : Migros fâche des consommateurs avec des « soupes genrées »
    https://www.rts.ch/info/suisse/10014699-migros-fache-des-consommateurs-avec-des-soupes-genrees-.html

    Migros lance une soupe pour enfants à l’emballage rose pour les filles et bleu pour les garçons. Une différenciation qui choque sur les réseaux sociaux et au-delà. Le distributeur n’en est pas à sa première polémique cet automne.

    Les clients de Migros ont pu découvrir mardi dans l’assortiment du géant orange une soupe « pour les reines du glamour » et une autre « pour les champions ». Deux produits visant les enfants selon leur genre, avec du rose et des légumes pour les filles, et du bleu avec une base de viande pour les garçons.


    Sur le site de Migros et sur les réseaux sociaux, ce lancement a fait bondir de nombreux internautes. « Non vous ne rêvez pas, Migros a réussi à genrer des soupes », écrit par exemple l’administrateur du compte Twitter Pépite sexiste :

    "Je suis atterré par les stéréotypes idiots que vous arrivez à véhiculer sur une simple soupe en sachet. Bleu = garçon = sport & champion. Rose = fille = glamour et beauté. Pathétique. Et en plus la soupe « pour fille » est végan mais pas celle « pour garçon ». C’est minable", réagit un autre internaute.

    La démarche a également choqué plusieurs politiciens, dont l’ancien conseiller national Jean Christophe Schwaab (PS/VD) qui a écrit au distributeur pour demander le retrait des « soupes sexistes », sans succès.
    . . . . . .

    #genre #stéréotypes #bleu #rose #soupe #discrimination #sexisme #enfants #genre #Suisse #cynisme

  • Justice pour les enfants de Fatiha Taoui , Demande de Remise en liberté .
    https://www.change.org/p/emmanuel-macron-justice-pour-les-enfants-de-fatiha-taoui-demande-de-remise-e

    Bonjour , aujourd’hui je fais cette pétition pour que vous aidiez cette femme, cette mère de famille qui a été victime de violence conjugale pendant une vingtaine d’années sans avoir aucune autre issue , aucun autre recours la justice n’a jamais eté présente pour la soutenir et l’aider à se protéger des violences répétées que son mari lui as infliger . Jusqu’au jour où celui ci a gagné le domicile familial de madame Taoui et de ses enfants avec un fusil en menaçant de tous les tuer , Madame Taoui à voulu lui retire l’arme des mains pour défendre ses enfants et survivre mais à se moment là là coup est parti et son ex conjoint décédera par la suite mais le tribunal de Limoges na pas retenu la légitime défense et la condamne aujourd’hui pour se crime .

    <<Fatiha Taoui, une femme de 43 ans, a été condamnée mercredi à cinq ans de réclusion criminelle, dont trois ferme, aux Assises de la Haute-Vienne, pour avoir tué il y a cinq ans son mari violent d’un coup de fusil.>>

    Aide nous s’il vous plaît pour que l’on puisse l’aider à sortir pour retrouver ses enfants et surtout se reconstruire , après toutes ses années de souffrances de violences et de peurs c’est tous se qu elle mérite être accusé d’être une meurtrière alors qu’elle n’a fait que sauver la vie de ses enfants et la sienne . Combien de femmes sont mortes aujourd’hui à cause des coups de leurs maris , Aurai t il fallut qu’elle aussi meurt et laisse 3 enfants orphelins pour quelle soit considérée comme une victime mobilisons nous pour faire bouger les choses merci

    #justice #légitime_défense #féminicide #sexisme_d'etat

  • 64 % des femmes journalistes ont déjà été cyberharcelées
    https://www.numerama.com/politique/442418-64-des-femmes-journalistes-ont-deja-ete-cyberharcelees.html

    Un rapport de la fédération internationale des journalistes dévoile l’ampleur du cyberharcèlement sexiste que subissent les femmes journalistes. À deux jours de la Journée internationale pour l’élimination des violences à l’égard des femmes et des filles, qui aura lieu le 25 novembre, la Fédération internationale des journalistes (FIJ) publie un rapport. Y sont dévoilé les premiers résultats d’une enquête menée à propos du cyberharcèlement des femmes journalistes dans le monde. 64 % de celles qui ont (...)

    #harcèlement #journalisme

    //c0.lestechnophiles.com/www.numerama.com/content/uploads/2018/11/femme-ordinateur.jpg

  • Dozens of indigenous women forcibly sterilised in Canada, ...
    http://news.trust.org/item/20181123160226-zt1ay

    Dozens of indigenous women were forcibly sterilised by Canadian health authorities, including as recently as in 2017, said the lawyer leading a class-action lawsuit against the government.

    Alisa Lombard was speaking on Thursday after appearing in Geneva at the U.N. Committee against Torture during hearings into Canada’s human rights record.

    More than 90 indigenous women in the western province of Saskatchewan contacted lawyers to join the lawsuit over forced sterilisation, said Lombard of Maurice Law, the indigenous-run firm spearheading the case.

    “This practice needs to stop,” she told the Thomson Reuters Foundation, adding that she knew of cases in 2009, 2011 and 2017.

    “If it happened then and nothing was done to prevent it, I don’t see why it wouldn’t be happening now,” Lombard said.

    A government spokeswoman said officials were still gathering information on the issue, and could not say with certainty that the practice had stopped.

    The U.N. committee will publish its findings on December 7.

    #canada #stérilisations_forcées #peuples_premiers #suprématie_blanche #racisme #femmes

  • Les condamnations pour viol en chute de 40% en 10 ans - L’Express
    https://www.lexpress.fr/actualite/societe/justice/les-condamnations-pour-viol-en-chute-de-40-en-10-ans_2035241.html

    Le nombre de condamnations pour viol aux assises a chuté de près de 40% en dix ans, selon des données du ministère de la Justice publiées ce vendredi. Un chiffre révélé dans un contexte de baisse continue du volume de peines infligées pour des violences sexuelles.

    Les condamnations pour violences sexuelles - viol, agression sexuelle ou atteinte sexuelle - ont en effet baissé de 25% entre 2007 et 2016, et de façon régulière chaque année : de 8000 prononcées en 2007, elles sont tombées à quelque 6000 dix ans plus tard, rapporte le bulletin d’information statistique du ministère, Infostat, publié le 6 septembre.

    Selon ces données, révélées par Le Monde, ce sont les condamnations pour viol qui ont chuté le plus rapidement. Si 1652 personnes ont été condamnées pour viol en 2007 par une cour d’assises - dont 1350 pour « viol aggravé » - 1003 l’ont été dix ans plus tard, dont 851 pour « viol aggravé », soit une diminution de 39,3%.

    Cette chute intervient après une hausse régulière et continue de 1983 à la fin des années 1990 qui a été suivie d’une stabilisation à un niveau élevé durant les années 2000, relève cette étude publiée. « On pourrait voir dans cette diminution des condamnations pour viol l’effet d’une augmentation des correctionnalisations (une requalification du viol - passible de la cour d’assises - en agression sexuelle - un délit jugé par un tribunal correctionnel, ndlr), qui conduiraient à ne renvoyer aux assises que les cas pour lesquels on attend une plus lourde sanction », notent les statisticiens du ministère.
    En moyenne, 9,6 ans de prison

    Or les condamnations pour agression sexuelle, 75% des peines infligées pour des violences sexuelles, sont elles aussi en recul sensible ces dix dernières années, de l’ordre de 22%. Les tribunaux correctionnels ont ainsi condamné 4602 personnes pour ce délit en 2016, contre 5868 en 2007. Les atteintes sexuelles sur mineur, qui concernent 6% des condamnations, ont également connu une baisse de 23,7% sur la même période.

    Les auteurs de ce document statistique notent par ailleurs que si le nombre de condamnations a baissé de manière régulière, les peines prononcées ont été alourdies, aussi bien pour les viols que pour les agressions sexuelles. En moyenne, la peine est de 9,6 ans de prison pour un majeur condamné pour viol.

    #viol #domination_masculine #sexisme #justice

  • Du viol à la prison en passant par la prostitution : COUPABLES D’ETRE VICTIMES | Entre les lignes entre les mots
    https://entreleslignesentrelesmots.blog/2018/11/22/du-viol-a-la-prison-en-passant-par-la-prostitution-coup

    Une des tendances que nous avons trouvées à Washington, c’est que, alors que les arrestations de garçons ont diminué durant la dernière décennie, les arrestations de filles ont augmenté de 87%. Nous avons trouvé aussi que les filles étaient arrêtées et entraient dans le système carcéral bien plus jeunes que les garçons, et surtout pour des délits beaucoup moins graves, comme de s’être enfuies de chez elles, ou de manquer l’école. Souvent, la police et le système légal ont une attitude sexiste envers les filles et se comportent avec elles de façon paternaliste. Par exemple, notre système considère comme normal que les garçons se battent à l’école – mais si des filles se battent, alors la police intervient beaucoup plus souvent. De plus, les forces de l’ordre et les juges justifient l’arrestation ou la détention des filles comme un moyen de les protéger et de les garder en sûreté, alors que nous savons que la détention entraîne en fait davantage de dommages et de traumas pour elles.

    FS : Sur la base de ces données, vous notez aussi que les filles noires sont 30 fois plus souvent arrêtées par la police que les filles blanches et que les garçons. Pouvez-vous nous parler de ce biais raciste et comment il commence dès l’école ? Quels sont les délits pour lesquels ces filles sont le plus souvent arrêtées ? Ces infractions sont-elles des réponses à des traumas antérieurs ?

    YV : Ces données viennent de notre rapport intitulé « Derrière les murs : un regard sur les filles dans le système de la justice des mineurs ». Ce que nous avons trouvé est que les filles noires sont criminalisées pour des comportements normaux pour des adolescentes et pour lesquels les adolescents blancs ne sont pas punis. La réalité est que cette combinaison de racisme et de sexisme a un impact déterminant sur l’entrée des filles noires dans le système judiciaire, et la façon dont elles y sont traitées. Des recherches ont montré que les filles noires sont vues par les adultes comme moins innocentes, ayant moins besoin de protection, et plus informées sur la sexualité que leurs camarades blancs du même âge. Malheureusement, ces attitudes racistes amènent souvent les filles noires à être traitées plus sévèrement que des adolescents qui commettent des actes similaires.

    Nous savons aussi, suite à d’autres recherches, que la vaste majorité des filles en prison ont subi antérieurement des violences physiques et sexuelles. Quand vous considérez ces données, de pair avec les chefs d’accusation les plus fréquents contre elles, il devient clair que les filles, et en particulier les filles de couleur, sont criminalisées à cause des abus qu’elles ont subis. Nous appelons ça « le pipe-line des violences à la prison ». A l’échelon national, les délits les plus fréquents pour les filles sont le fait de fuguer, de manquer l’école (de ne pas y aller ou d’arriver en retard) – et la prostitution. Nous travaillons pour éduquer les forces de l’ordre et les juges pour qu’ils comprennent cette dynamique afin qu’ils puissent voir ces filles pour ce qu’elles sont, au-delà des délits qui leur sont reprochés, et leur offrir des services et du soutien, au lieu de les arrêter et de les emprisonner.

    FS : Vous parlez d’un « pipe-line » qui mène directement ces filles des violences sexuelles qu’elles subissent à la prostitution, puis à la prison. Pouvez-vous expliquer plus précisément ce que ça signifie ? Vous citez ce chiffre : en Oregon, 93% des filles emprisonnées ont été victimes de violences sexuelles. Typiquement, comment une fille passe-t-elle des violences sexuelles à la prostitution ?

    YV : Les violences sexuelles sont très répandues aux Etats-Unis, avec 1 fille sur 4 qui subit une forme de violence sexuelle avant l’âge de 18 ans. Cependant, à cause des barrières économiques et sociales, beaucoup des filles qui sont victimes de ces violences ne peuvent avoir accès aux services dont elles ont besoin pour se reconstruire. En conséquence, ces filles doivent prendre leur propre sécurité en main et trouver des mécanismes qui leur permettent de gérer le trauma qu’elles ont subi. Ces stratégies incluent le fait de fuguer pour échapper à la violence qu’elles vivent à la maison, et de se soigner avec des médicaments ou de l’alcool. Malheureusement, trop souvent, notre système punit ces filles qui utilisent ces méthodes bricolées d’auto-préservation et de résilience, et elles sont criminalisées pour s’être enfuies de chez elles, pour avoir consommé des drogues ou de l’alcool, et emprisonnées dans un système carcéral brutal où elles sont re-traumatisées et même parfois sont la cible de nouvelles violences. Nous savons qu’avoir subi des violences sexuelles est un facteur de risque et maximise l’exposition à l’exploitation sexuelle, et dans la plupart des états des Etats-Unis, des filles très jeunes sont arrêtées pour prostitution, même si elles sont légalement trop jeunes pour consentir à n’importe quelle activité sexuelle. C’est comme ça que les filles sont aspirées dans le pipe-line violences sexuelles/prison.

    FS : Vous dites : « à Washington DC, les filles ne disparaissent pas, on les fait disparaître ». Pouvez-vous expliquer ?

    YV : L’année dernière, à Washington DC, on a constaté un nombre alarmant de filles qui ont été signalées comme disparues dans leur communauté. Pratiquement, toutes ces adolescentes étaient noires ou latinos et toutes étaient très jeunes. Notre communauté a essayé de comprendre les facteurs qui ont causé cette augmentation des disparitions des filles de couleur et ce que nous avons trouvé est que beaucoup de ces filles ont été trafiquées, kidnappées, victimes de violences chez elles ou de négligences graves. Nous avons essayé de mettre en évidence que nos filles n’étaient pas simplement manquantes mais que notre société était complice de ce qui a causé leur disparition. Par exemple, en ne s’occupant pas de la demande des clients pour l’achat de sexe qui alimente le trafic prostitutionnel des filles de couleur dans notre ville, ce qui fait qu’on les kidnappe et qu’on les trafique pour satisfaire cette demande. Ne fournir aucune aide aux filles qui sont victimes d’agressions sexuelles chez elles signifie qu’elles sont obligées de se protéger en fuguant. C’est notre façon de dire que nous avons tous une responsabilité collective dans la protection de nos filles et que c’est notre devoir de promouvoir une culture qui les valorise et garantisse leur sécurité.

    FS : Vous dites que « la réalité, c’est qu’il y a des hommes qui veulent acheter du sexe avec des enfants ». Pensez-vous que cette catégorie d’hommes est plus nombreuse que la plupart des gens le réalisent – et que le problème des enfants exploités et violés dans la prostitution est sous-estimé et négligé ?

    YF : L’exploitation sexuelle des enfants est impulsée presque entièrement par la demande masculine. Nous pensons certainement que le nombre de ces hommes est plus élevé que les gens ne l’imaginent – même si cela ne concerne pas tous les hommes. Ici à Washington DC, nous connaissons des filles ou des garçons trafiqués qui n’ont que 10 ou 11 ans, et qui nous sont référés par les services sociaux de notre ville. Courtney’s House, un programme pour les enfants trafiqués dirigé par des survivant-es du trafic d’enfants, prend en charge des victimes de 11 à 24 ans. Presque tous les enfants concernés sont noirs et latinos, et il n’y a pas actuellement dans ce programme de survivant-es du trafic au-dessus de 14 ans. Alors, même si tous les hommes ne se comportent pas ainsi, la minorité d’hommes qui achètent du sexe avec des enfants cause des dommages considérables.

    FS : Vous citez l’exemple de Latesha Clay, une jeune victime du trafic d’enfants. Deux acheteurs de sexe qui s’étaient rendus dans un hôtel pour avoir des rapports sexuels avec elle ont été braqués par ses proxénètes – et elle a été condamnée à 9 ans de prison pour ça. Cyntoia Brown, une autre jeune mineure victime de trafic, est incarcérée jusqu’à l’âge de 67 ans pour avoir tué le « client » qui avait payé pour avoir des rapports sexuels avec elle et qui la brutalisait. Pouvez-vous commenter sur ces affaires, et sur la façon dont le système judiciaire traite comme des criminelles ces jeunes victimes de violences masculines ?

    YV : Les cas de Cyntoia Brown et de Latesha Clay sont tristement banals. Ces deux jeunes femmes sont des cas typiques du pipe-line qui mène les filles des abus sexuels qu’elles subissent à la prison. Toutes les deux ont été punies parce qu’elles étaient victimes au lieu d’être vues et traitées comme des survivantes de violences et d’exploitation sexuelle. Nous disons souvent que c’est ce que #metoo doit faire pour les filles pauvres aux Etats-Unis, parce qu’au lieu de reconnaître leur victimisation, notre système punit ces jeunes femmes et ne dénonce pas la responsabilité de leurs agresseurs. Cette injustice doit cesser. Nous devons reconnaître notre échec collectif à protéger des filles comme Cyntoia de l’exploitation sexuelle, et que c’est cette incapacité sociétale à les protéger qui les a forcées à prendre en main elles-mêmes leur sécurité et leur protection.

    #racisme #sexisme #misogynoir #viol #prostitution #pedoviol #prison

  • Conférence à Grenoble (11/01/19) - Transhumanisme : voulons-nous devenir des hommes-machines ?
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=1099

    Vendredi 11 janvier 2019 Apéro et librairie dès 18h30 Conférence-débat à 19h30 Maison des Associations de Grenoble (6 rue Berthe-de-Boissieux)

    Le transhumanisme est un projet de prise en main de l’Evolution par les ingénieurs. Son objectif : substituer aux humains une espèce « augmentée », fruit du progrès technologique et d’une volonté de maîtrise totale. Quels sont les ressorts et les moyens de cette idéologie ? S’agit-il d’un délire scientiste ou d’une menace réelle ? Et vous, voulez-vous devenir des hommes-machines ? Conférence-débat avec Olivier Rey, mathématicien et philosophe, auteur de Leurre et malheur du transhumanisme (Ed. Desclée de Brouwer, 2018), organisée par Jo Briant, militant grenoblois & Pièces et main d’oeuvre, auteur du Manifeste des Chimpanzés du futur contre le transhumanisme (Ed. (...)

    #Nécrotechnologies

  • Gilets jaunes : le rassemblement pour la marche féministe déplacé

    http://www.leparisien.fr/societe/gilets-jaunes-le-rassemblement-pour-la-marche-feministe-deplace-22-11-201

    Grosse colère du collectif d’associations féministes baptisé #NousToutes. A Paris, ce n’est pas de la place de Madeleine que la grande marche contre les violences sexistes et sexuelles faites aux femmes partira ce samedi mais de celle de l’Opéra, toujours à 14 heures. Une marche prévue depuis des mois et dont l’organisation est bousculée en raison de l’appel au rassemblement des Gilets jaunes dans la capitale, le même jour au matin à proximité, place de la Concorde. Un point de ralliement pourtant interdit par les autorités pour des raisons de sécurité.

    « On a sorti l’artillerie lourde, aussi lourde que faibles sont nos moyens. On a lancé une campagne de cofinancement. Des bus et des billets de train ont été réservés pour permettre à des copines des quatre coins du pays de nous rejoindre…, explique l’association Les Effronté.es, membre du collectif. Et là, à moins d’une semaine du 24 novembre… les Gilets jaunes décident que Paris sera bloqué ce jour-là, et décrètent qu’ils se rassembleront à une station de métro du départ de notre manifestation. Des responsables politiques de tous bords, même ceux qui ont cosigné notre appel et engagé leur organisation, les soutiennent bruyamment, quand ils ne nous avaient soutenues que du bout du tweet, et encore. »

    « Merci d’avance »

    « Le 24 novembre, il y a déjà la manifestation #NousToutes contre les violences faites aux femmes. Ce serait très gentil de la part des #GiletsJaunes de laisser les ronds-points fluides, les villes accessibles et de ne pas manifester le 24. Merci d’avance », avait tweeté de son côté, le 20 novembre, la sénatrice socialiste, Laurence Rossignol. Via le même canal, la secrétaire d’Etat à l’égalité Femmes Hommes, Marlène Schiappa, a tenu à informer que le gouvernement avait demandé au préfet « d’en assurer les conditions de déroulement aussi bonnes que possible, et d’assurer la sécurité des manifestantes. »

    « Je veux assurer les participantes que, quel que soit leur message contre les violences sexistes et sexuelles, je ferai en sorte qu’il puisse être exprimé dans le respect de leur intégrité, et entendu ! J’en respecte le caractère citoyen et souhaite le succès pour #NousToutes », a-t-elle poursuivi.

    Le 8 octobre, 600 femmes appelaient à marcher le 24 novembre contre les violences faites aux femmes dont l’ancienne ministre Cécile Duflot, l’animatrice Hapsatou Sy, les députées Clémentine Autain et Ericka Bareigts. Plus récemment, le 19 novembre, une tribune réunissant 250 personnalités rappelait ce rendez-vous. Parmi les signataires : les comédiennes Karine Viard et Anna Mouglalis, le leader du groupe Indochine, Nicola Sirkis ou encore l’humoriste Guillaume Meurice.

    #automobile #sexisme #gilets_jaunes #violences #femmes #voiture #espace_publique #invisibilisation_des_femmes #domination_masculine

  • " Si les archives de #Vivian_Maier n’avaient pas été découvertes par un homme après sa mort, elle ne serait jamais devenue photographe. " C’est peu ou prou ce qu’un homme nous a expliqué il y a un peu plus d’un an lors d’une soirée consacrée à, tadaaaa : les #Femmes & la #Photographie ! Depuis, j’essaye de ne pas trop m’énerver devant la mauvaise foi qui consiste à confondre l’Etre et l’Avoir quand des hommes, professionnels ou amateur "avertis" interviennent sur le sujet (tu sais, les hommes sont toujours avertis pour t’expliquer la vie !). Du coup la lecture de cette réponse bien sentie m’a décroché un petit sourire ;)

    Vue sur le salon du Monde

    Le 16 novembre 2018, le rédacteur en chef culture du journal Le Monde a publié une chronique intitulée : « Tout ira mieux quand une artiste aura le droit d’être aussi mauvaise qu’un homme ». #LAPARTDESFEMMES, collectif de professionnel·les de la photographie l’a lue et commentée :
    https://blogs.mediapart.fr/la-part-des-femmes/blog/181118/vue-sur-le-salon-du-monde

    Seulement voilà, ce que les photographes femmes sont venues défendre sur la scène de Paris Photo n’est pas la revendication de leur différence socialement construite, mais bel et bien la fin de la confiscation des moyens, symboliques, institutionnels et financiers par une minorité souvent aveugle à ses privilèges.

    Je vais donc essayer de penser à mettre par ici, en complément dans le texte ou en commentaire, des trucs sur le sujet (je crois que c’est pas la première fois que je tente de faire ça...)

    #sexisme #féminisme #photo #mansplaining #recension

  • Gender, Race and Power – AI Now Institute
    https://medium.com/@AINowInstitute/gender-race-and-power-5da81dc14b1b

    Over the past year, the AI Now Institute has been examining many of these political and historical intersections through our multi-year research program focused on gender, race, and power in AI. We will shortly publish a report and an academic paper with the first phase of research findings. In light of recent events, we wanted to provide a preview of some of our work as a contribution to the emerging movement and the discussion around it.

    (...)

    some of the things we’ve been reading of late:

    – Sara Ahmed, On Being Included: Racism and Diversity in Institutional Life.
    – Barriers to Equality in Academia: Women in Computer Science at MIT.
    – Joy Buolamwini, Amazon’s Symptoms of FML — Failed Machine Learning — Echo the Gender Pay Gap and Policing Concerns.
    – Catherine D’Ignazio and Lauren Klein, Data Feminism.
    – Mar Hicks, How to Kill Your Tech Industry.
    – Os Keyes, The Misgendering Machines: Trans/HCI Implications of Automatic Gender Recognition.
    – Susan Leavy, Gender Bias in Artificial Intelligence: The Need for Diversity and Gender Theory in Machine Learning.
    – Shaka McGlotten, Black Data, in No Tea No Shade: New Writings in Black Queer Studies.
    – Vidisha Mishra and Madhulika Srikumar, Predatory Data: Gender Bias in Artificial Intelligence, in Digital Debates — CyFy Journal 2017.
    – Joy Rankin, Tech-Bro Culture Was Written in the Code.
    – The Invisible Worker #1: The Platform Worker.

    (cf. l’article pour les liens)

    #data_feminism #AI #discrimination #sexisme #racism

    • Une amie me répond :

      Même si j’ai du mal à me sentir mal pour des cadres surpayés de chez Google, c’est vrai que les discriminations qu’il.elle.s subissent sont le reflet de celle dénoncées par #metoo, #BlackLivesMatter ... Je trouve juste dommage qu’il ne propose pas vraiment de solution et/ou de « way forward ».

      Parce que oui bien sur, qui est dans la pièce quand on design l’IA est important mais il a été prouvé de multiple fois que c’est loin d’être suffisant. Comme souvent, on dit qu’il y a un problème d’éthique et qu’il faut se poser les bonnes questions pour y répondre et on s’arrête là comme si ça suffisait. Comme si on avait le temps d’y réfléchir et que le problème ne se poserait que dans le futur alors qu’en fait ça fait déjà plusieurs années que des gens travaillent sans se poser les questions en se disant quelqu’un finira par y répondre.

  • La légitime défense, une « arme au service des dominants »
    https://www.mediapart.fr/journal/france/071118/la-legitime-defense-une-arme-au-service-des-dominants

    Dans Légitime défense. Homicides sécuritaires, crimes racistes et violences policières (CNRS éditions, septembre 2018), Vanessa Codaccioni retrace l’évolution de cette notion, montrant comment l’État français a réussi, par une politique volontariste, à faire diminuer depuis les années 1990 ces homicides en légitime défense. L’historienne met également en garde contre la tentation, sur le modèle du Canada, d’étendre cette notion aux femmes battues qui tuent leur compagnon. Entretien.

    Vous décrivez un véritable Far West français dans les années 1980-1990. Comment expliquer cette multiplication des homicides présentés en légitime défense ?

    Vanessa Codaccioni : Il y a plusieurs raisons. La politisation de l’insécurité par le gouvernement, les médias ainsi que le marché de l’autodéfense va se conjuguer à la hausse des atteintes aux biens, qui débute dans les années 1950. Dans les années 1970, on atteint un pic de vols et cambriolages. De cette utilisation des chiffres du crime et de la peur du crime résulte une augmentation du sentiment d’insécurité de la population.

    Il y a une popularisation de la notion de légitime défense, qui était tombée en désuétude. Dans les archives du magistrat Étienne Bloch, fondateur du Syndicat de la magistrature, j’ai trouvé une petite note qui disait : « On ne parlait plus de la légitime défense et aujourd’hui on ne parle que de ça. » En 1978, une association nommée Légitime défense va médiatiser ce sujet, en appelant les citoyens à s’armer contre les délinquants, les voleurs, à leur tirer dessus, en leur promettant l’acquittement. Cette association fait croire qu’existe un droit à la légitime défense, ce qui est faux, et qu’en plus, il y a une impunité à tuer un supposé cambrioleur.

    Pourquoi la légitime défense n’est-elle pas un droit ?

    Historiquement, elle a toujours été considérée comme un droit. Si vous êtes attaqué, vous vous défendez, vous pouvez même tuer pour protéger votre vie. C’est un droit à l’autoconservation. Mais au Moyen Âge, une rupture se produit : on considère que ces actes de légitime défense sont assimilables à une forme de justice privée. Or la construction de l’État et d’une justice publique suppose l’éradication de cette justice privée. Les actes de légitime défense deviennent un crime excusé. Les juges vont vérifier qu’il y a bien eu légitime défense.

    C’est aussi un moyen pour le roi de disciplinariser les nobles. À partir du XVIe siècle, si un noble tue et se déclare en état de légitime défense, il doit demander le pardon du roi et des juges dans une cérémonie où il se met à genoux. On passe ainsi d’un droit à un crime excusable. Dans le premier code pénal de 1810, la légitime défense devient une cause d’irresponsabilité pénale, comme la folie. Si vous êtes reconnu en état de légitime défense, vous n’êtes pas jugé, vous êtes libre et n’allez même pas en prison.

    Un personnage relie votre précédent travail sur la justice d’exception et ce livre sur la légitime défense : François Romerio, ex-président de la Cour de sûreté de l’État et créateur de l’association Légitime défense.

    C’est un personnage incroyable. François Romerio est un juge de l’exception : un juge qui a toujours exercé des fonctions d’exception ou qui a toujours recherché la proximité avec les politiques. Cet ancien juge colonial a exercé en Indochine, où il mettait en œuvre une justice coloniale. Il était donc déjà habitué à des pratiques arbitraires. Il a été président des assises, puis de la Cour de sûreté de l’État de 1965 à 1975. Pendant dix ans, il a jugé les ennemis politiques : l’OAS [Organisation armée secrète], les manifestants de mai 1968, les maos de la Gauche prolétarienne, les premiers indépendantistes corses, basques, bretons. Et dans ses mémoires, François Romerio fait une distinction très claire entre les ennemis politiques et les droits-communs, pour lesquels il a une véritable aversion. Ce qui va se manifester dans la création de l’association Légitime défense, clairement dirigée contre ce qu’il appelle la « racaille » et la « vermine ».

    À la Cour de sûreté de l’État, avait-il une pratique aussi sévère ?

    Non, au contraire, il avait presque une forme d’admiration pour les ennemis politiques déférés devant ce tribunal d’exception [créé en 1963 et dissous en 1981 – ndlr]. Par exemple, il leur permettait de parler pendant des heures. Il acceptait que des militants du FLNC fassent de longues déclarations politiques. Les journalistes n’avaient jamais vu ça. En revanche, après son départ à la retraite, son discours devient extrêmement répressif. Il diffuse une idéologie sécuritaire très conservatrice. Il a un discours d’animalisation du délinquant : c’est un loup, c’est un chien, une bête sauvage. Et si c’est une bête, ce n’est donc pas un homme, on peut le tuer. Son discours est presque d’eugénisme : le délinquant ronge la société française. Il faut assainir la société, presque dans une perspective évolutionniste.

    Et, chose importante, François Romerio considérait que le délinquant n’est pas récupérable. Pour la droite et l’extrême droite, la criminalité ne peut s’expliquer par des facteurs sociaux – enfance difficile, parcours scolaire difficile, précarité – mais uniquement par l’égoïsme. C’est pour cela qu’il existe toujours un lien entre la légitime défense et la peine de mort. Vu que les délinquants ne sont pas récupérables, il faut les tuer par la peine de mort ou par la légitime défense. Quand on a commencé à évoquer l’abolition de la peine de mort, à la fin des années 1970, François Romerio a prévenu qu’il resterait la légitime défense, perçue comme un palliatif à cette abolition.

    Comment ce Far West se traduit-il dans les faits ?

    Entre 1978 et 1980, uniquement en termes de crimes sécuritaires, il y a 41 cambrioleurs ou voleurs supposés qui périssent dans le cadre de la légitime défense en France. La plupart sont des faux cas de légitime défense.

    Outre ces crimes sécuritaires, parmi les nombreux cas présentés comme des « affaires de légitime défense » par la presse, beaucoup sont en réalité, selon vous, des bavures policières et des « crimes racistes ». Comment l’expliquez-vous ?

    L’association Légitime défense naît d’un comité de soutien au brigadier de police Marchaudon qui, en 1977, a vidé son chargeur sur un jeune Algérien de 21 ans, Mustapha Boukhezer, qui rôdait autour d’un bureau de poste. En 1974, ce brigadier avait déjà tué un jeune Algérien de trois balles dans le dos, au métro Anvers. C’est un récidiviste.

    À partir des années 1970, les affaires de bavure policière sont beaucoup plus médiatisées. Les policiers ont toujours beaucoup tué, mais on parlait finalement peu de ces homicides. Pensez au silence qui a entouré le 17 octobre 1961. Mon hypothèse est qu’on en parle davantage parce que ces affaires sont dites « en légitime défense », qui est alors un sujet d’actualité.

    L’un des cas les plus connus est celui, en 1972, de Mohamed Diab, un chauffeur de poids lourd algérien tué d’une rafale de pistolet-mitrailleur par un sous-brigadier, au prétexte qu’il se serait rebellé dans le commissariat. Sauf que le sous-brigadier a dit, avant de le mitrailler : « Oui, je te tue, sale race, je te tue. » Le sous-brigadier ne sera jamais jugé, il bénéficiera d’une ordonnance de non-lieu. Il y a quelques rares procès de policiers, qui sont pour la plupart acquittés.

    Puis, parmi les homicides dits en légitime défense, il y a ce que j’appelle les homicides querelleurs. Ce sont des hommes qui se disputent, le beau-père et son ex-beau-fils, deux personnes en conflit dans une petite ville, et ça finit mal. Enfin, il y a énormément de crimes racistes qui sont justifiés par la légitime défense à partir de la fin des années 1970.

    Pour comprendre la légitime défense, vous vous intéressez au profil tant des auteurs que des victimes. Quel est-il ?

    Ceux qui tuent en état de légitime défense sont toujours des hommes. De 1978 au milieu des années 1990, il n’y a qu’un seul cas de femme, c’est l’affaire de la boulangère de Reims qui, en 1989, tue d’une balle dans la tête Ali Rafa parce qu’il aurait voulu voler des pains au chocolat. Le phénomène des femmes battues qui retournent la violence contre leur conjoint, à l’image de Jacqueline Sauvage, est extrêmement récent.

    Mon point de départ est de vouloir déconstruire cette idée selon laquelle la légitime défense est une arme pour les plus faibles. C’est le discours tenu historiquement par les juristes, les hommes politiques, les criminologues. Or, quand on regarde qui tue et qui est tué, on voit très bien que c’est l’inverse. La légitime défense est une arme au service des dominants, c’est-à-dire ceux qui ont toujours monopolisé la violence. Ce n’est qu’une disposition de plus qui permet aux détenteurs du monopole de la violence de tuer presque en impunité : des hommes qui ont des armes, des chasseurs, des policiers, des vigiles.

    Toujours des hommes d’âge mûr, blancs, qui exercent des professions qui peuvent leur attirer de la sympathie – commerçants, artisans, garagistes – ou dites respectables comme les policiers, les vigiles. Ce profil d’honnêtes gens leur sert au moment du procès. Ces hommes n’étaient pas prédestinés à tuer. Alors, s’ils sont des honnêtes gens, ce sont les personnes en face qui n’étaient pas des gens respectables. Cela joue en miroir contre ceux qui sont tués.

    Qui sont-ils ?

    Ce sont plutôt des jeunes en situation d’exclusion sociale, soit au chômage, soit exerçant des petits boulots précaires, souvent vivant en banlieue et souvent racisés, noirs ou arabes. Dans la période 1978-1990 sur laquelle j’ai travaillé, ce sont souvent des jeunes de banlieue issus de l’immigration maghrébine. La moyenne d’âge est de 22 ans. Certains sont très jeunes. Ce sont des « délinquants », des « racailles », donc, dans cette façon de penser, ils sont tuables, quel que soit leur âge. Il y a presque deux idéotypes opposés : les honnêtes gens ou les bons flics, et la racaille. Souvent, les personnes tuées avaient un passé de délinquance, étaient connues des services de police ou avaient un casier judiciaire. Et ça va justifier leur mort.

    De façon étonnante, vous racontez que l’association Légitime défense va militer pour faire passer ces procès du tribunal correctionnel aux assises.

    Les affaires de légitime défense sont des procès qui vont toujours être politisés. Il y a toujours un enjeu politique derrière : le droit de posséder des armes, de défendre sa vie, ses biens, son commerce, etc. Les affaires de légitime défense ont toujours été jugées au tribunal correctionnel, qu’il s’agisse de policiers ou de citoyens. Mais ce n’est pas la bonne juridiction pour politiser la légitime défense, car c’est un petit tribunal, qui ne permet pas de faire des grandes plaidoiries politiques, des grands défilés de témoins. Et les magistrats professionnels du tribunal correctionnel sont plutôt sévères envers les auteurs de légitime défense. Ils condamnent souvent symboliquement à du sursis ou à une peine d’amende pour signifier qu’il y a eu mort d’homme.

    Or le fait qu’un auteur d’homicide dit défensif soit condamné, même à du sursis, est inacceptable pour les avocats de Légitime défense. Ils vont demander que leurs clients soient passibles des assises, ce qui est du jamais-vu : des avocats qui demandent à aggraver la situation pénale de leurs clients. Ils disent : ce n’est pas un homicide involontaire puisque mon client avait vraiment l’intention de tirer sur cette personne. C’est très risqué, car les peines en cour d’assises peuvent être beaucoup plus lourdes. Mais c’est une stratégie payante : les jurys vont acquitter très majoritairement les tireurs.

    Au début des années 1980, l’État veut être de plus en plus sévère contre les auteurs de légitime défense en les traduisant devant les cours d’assises. Deux camps opposés, qui réclament l’un la limitation de la légitime défense, l’autre son extension, vont se retrouver sur la juridiction où les tireurs doivent être jugés, la cour d’assises.

    Comment les cours d’assises traitent-elles ces homicides ?

    Ma thèse est que la légitime défense impose aux jurés d’assises une problématique particulière. On passe de la question habituelle : « L’accusé est-il coupable ou innocent ? », à une autre question : « L’accusé a-t-il tiré en état de légitime défense ? ». Ce qui modifie complètement les questions des juges, la plaidoirie des avocats, la perception des jurés.

    Le juré d’assises va toujours s’identifier avec celui qui a tiré parce qu’il y a des proximités en termes de classe sociale et de vision du monde. Les jurés d’assises ont toujours été très sévères envers les atteintes aux biens. Dans une société où on martèle qu’il y a de l’insécurité, les jurés ont tendance à acquitter celui qui a tiré sur un voleur supposé, aperçu sur un toit, en train de s’enfuir dans leur jardin.

    Il y a cette croyance qu’on peut défendre ses biens par les armes, alors qu’en France l’atteinte aux biens a toujours été exclue des crimes de sang. On peut être excusé si on tue en état de légitime défense, quand on protège sa vie, mais pas quand on protège un bien, sauf si on entre chez vous la nuit ou qu’on essaie de vous voler avec une extrême violence.

    Le profil de la victime semble également déterminant. Qu’attend-on d’une bonne victime ?

    Les jurys d’assises ne jugent pas tant celui qui a tiré que celui qui a été tué. C’est le mort qui est en procès : avait-il une bonne vie ? Était-il un délinquant ? Était-il en train de commettre un crime ou un délit ? Dans ces procès, on assiste à une criminalisation post mortem de la personne tuée. Cela débouche souvent sur deux affirmations : soit « il l’a bien mérité », soit « il est responsable de son propre décès », s’il commettait un délit au moment où il a été tué. Par exemple, quand un voleur est tué, les avocats du tireur diront que ce sont les risques du métier.

    Les bonnes victimes de la légitime défense sont très rares. Il n’y a que trois configurations où les tireurs sont condamnés et où la famille de la victime peut obtenir justice. Premier cas, les jurés ne peuvent vraiment pas croire que la personne était en état de légitime défense parce qu’elle a inventé une menace ou a maquillé la scène du crime. Les jurés ne peuvent alors pas croire à sa peur.

    Deuxième cas, lorsque le tireur a un rapport problématique aux armes, est un fanatique des armes. C’est le cas du gardien de supermarché qui a tué Moussa Mezzogh, qui venait de dérober des blousons. Il a été condamné à cinq ans de prison, dont trois avec sursis. La police avait trouvé chez lui un arsenal.

    Le troisième cas, c’est lorsque le racisme est reconnu comme le mobile unique. Dans les crimes racistes, pour que la question du racisme apparaisse lors des audiences, il faut qu’il n’existe aucune autre possibilité. Pour que la thématique du racisme apparaisse, il faut que la personne tuée soit « blanche comme neige », si je peux me permettre l’expression : qu’elle n’ait aucun passé délinquant et ne fasse absolument rien au moment où elle est tuée.

    Les médias ont un rôle très important, car ils participent à l’idéologie de l’insécurité en mettant l’accent sur les faits divers. Et ils ont tendance à participer à la criminalisation post mortem de la victime. Soit ils ne parlent pas de la personne tuée, qui est invisibilisée, soit ils insistent sur sa mauvaise conduite.

    Aujourd’hui, hors quelques cas médiatisés comme celui du bijoutier de Nice, en 2013, les homicides en légitime défense ont diminué. Comment l’expliquer ?

    Il y a effectivement de moins en moins de cas de légitime défense mortels. Entre 2015 et 2017, il y a eu une cinquantaine de cas où l’argument de la légitime défense est avancé au procès, dont moins d’une dizaine mortels. Donc, moins de dix cas mortels en deux ans contre quarante cas mortels juste pour des cambriolages ou des vols en 1978 et 1980.

    Cela rentre dans un processus plus général de pacification des mœurs, mais aussi dans une politique volontariste de l’État français pour réduire la légitime défense. Il limite les ventes d’armes d’autodéfense les plus utilisées, notamment la carabine 22 long rifle. Dans les années 1980, on achetait ces armes à la FNAC, au BHV, sur catalogue à La Redoute, etc.

    Mais l’État ne pourra jamais limiter l’une des principales armes de légitime défense : le fusil de chasse. Les cas récents montrent que c’est ce fusil de chasse qui est utilisé dans les affaires mortelles dites de légitime défense.

    À partir de 1994, il inclut dans le code pénal des critères, issus de la jurisprudence, qui encadrent la légitime défense : l’immédiateté, la simultanéité, la proportionnalité et la nécessité d’avoir une menace réelle et non imaginaire. Et l’État impose ce qu’est une bonne autodéfense : appeler la police, ne pas garder d’argent chez soi, s’assurer contre le vol, ne pas ouvrir quand on frappe, être très méfiant. L’État français construit un sujet résilient, acteur de sa propre sécurité, qui développe des sentiments de suspicion envers autrui mais qui a confiance envers la police.

    Reste l’exception policière : les policiers ont eux, au contraire, connu ces deux dernières années une extension du champ de la légitime défense, au nom de la menace terroriste.

    La légitime défense policière s’analyse comme un dispositif d’exception qui, après les attentats du 13 novembre 2015 et après l’état d’urgence, est devenu permanent. J’ai découvert que la France avait déjà étendu la légitime défense pour les policiers à deux reprises, sous Vichy et pendant la guerre d’Algérie, en leur permettant d’utiliser plus facilement leurs armes. Ce sont les moments les plus répressifs de notre histoire récente, où on a inventé le plus de dispositifs d’exception et dans lesquels on va puiser des mesures aujourd’hui, dans le cadre de la lutte antiterroriste.
    Sous Vichy et pendant la guerre d’Algérie, on avait déjà aligné la légitime défense policière sur les règles d’ouverture du feu militaires, dans un cas, pour abattre plus facilement des résistants, dans l’autre, pour abattre des indépendantistes ou leurs soutiens. Mais après Vichy et après la guerre d’Algérie, on avait refermé cette parenthèse. La légitime défense policière était redevenue ordinaire.

    Après les attentats, au contraire, on a étendu par deux lois, en 2016 et 2017, la possibilité pour les policiers de tirer. C’était une très vieille revendication, à la fois des syndicats de policiers et de la droite et de l’extrême droite, au moins depuis le début des années 1980. Et tous les chefs d’État, gouvernements, tous les ministres de l’intérieur s’y étaient toujours opposés. Même Charles Pasqua, connu pour avoir couvert de graves bavures policières, était contre, car il disait que c’était trop dangereux. En 2015, dans le contexte traumatique post 13-Novembre et de l’état d’urgence où l’État a beaucoup demandé aux policiers, il a accédé à leurs revendications.

    Cela a-t-il eu un impact sur le nombre de personnes tuées par la police ?

    Je ne crois pas. Il y a eu 14 morts l’an dernier, or on sait que la police a tué plus de 450 personnes en 40 ans [de juillet 2017 à mai 2018, 14 personnes ont été tuées lors d’opérations policières, selon un recensement inédit de l’IGPN, qui ne comptabilisait pas ces morts auparavant – ndlr]. En revanche, il y a une augmentation exponentielle du nombre de tirs policiers. En 2017, la police a tiré 394 fois, soit une augmentation de 54,5 % par rapport à 2016. Il va falloir observer les effets de ces lois sur le temps long.

    Après les attentats à Londres de 2005, les officiers de Scotland Yard ont adopté la théorie du shooting to kill, qui vise à abattre le plus rapidement possible un potentiel terroriste avant qu’il ne déclenche une possible ceinture d’explosifs. Quelques semaines après l’adoption de cette doctrine, en juillet 2005, un électricien brésilien, Jean Charles de Menezes, a été tué de sept balles dans la tête, dans le métro londonien, par deux policiers qui l’avaient pris pour un suspect pakistanais. Cela a été considéré comme une affaire de légitime défense.

    Une nouvelle problématique s’est mise en place, qui est celle du « faire mourir le terrorisme ». Michel Foucault parlait des techniques du « faire mourir » et du « laisser vivre ». Aujourd’hui, il me semble que nous sommes dans une réflexion sur le « faire mourir les terroristes ». Comment les tuer ? À quel moment ? Cela répond à la militarisation de la police, qui fait suite à cette expression entendue partout après le 11 septembre 2001 : « On est en guerre. » Si nous sommes en guerre, alors la police doit pouvoir tuer, comme l’armée, et avoir une possibilité de tir plus étendue sans être inquiétée par la justice.

    Et chez nos voisins européens, comment cette législation sur la légitime défense évolue-t-elle ?

    C’est assez inquiétant. Nos voisins européens sont dans une démarche totalement différente de la nôtre sur la légitime défense citoyenne. Au début des années 2000, le Royaume-Uni a par exemple entamé une réflexion sur la possibilité d’étendre la légitime défense pour les particuliers, notamment quand il s’agit de cambriolage. En 2008, une loi a mis en place la légitime défense subjective, qui a toujours été refusée en France. C’est considérer que quelqu’un qui croyait honnêtement être en légitime défense ne sera pas inquiété par la justice. Celle-ci s’applique aussi aux policiers.

    Le pire à venir est en Italie. La Ligue du Nord a fait de la légitime défense un enjeu central de ses campagnes en politisant les affaires de vols, de cambriolages. En 2015, elle a réussi à la faire étendre. Et le ministre de l’intérieur Matteo Salvini, qui porte des tee-shirts en faveur de la légitime défense [comme ici, en mai 2017 – ndlr], défend des propositions de loi pour aller plus loin. Ce qui est très préoccupant, car il y a énormément d’armes en circulation en Italie, avec un fort lobby des armes. Et ce n’est pas un hasard si, depuis quelques mois, on assiste à une multiplication des fusillades racistes visant des Noirs.

    Sans parler de la République tchèque, qui dit qu’il faut s’armer contre les terroristes islamistes. Avec notre État centralisé très fort qui veut centraliser la violence, nous sommes un peu une exception par rapport à nos voisins.

    Aujourd’hui, certaines féministes revendiquent une extension de la légitime défense aux femmes battues, comme c’est déjà le cas au Canada, au vu notamment du cas de Jacqueline Sauvage, condamnée pour le meurtre de son mari. Cela vous semble-t-il souhaitable ?

    En France, les femmes battues ne sont jamais reconnues en état de légitime défense, car deux critères leur font défaut quand elles tirent. Celui de la simultanéité : il faut que la femme tue son compagnon violent au moment même où elle est battue, ce qui est extrêmement rare. C’était le cas d’Alexandra Lange qui, en 2009, a poignardé son mari au moment où il l’étranglait. Elle a été acquittée en avril 2012. Mais souvent, les femmes les tuent après la séquence de violence conjugale, soit d’une balle dans le dos, soit dans leur sommeil. Et il y a celui de la proportionnalité : peut-on tirer sur quelqu’un qui vous a donné une gifle ?

    Le cas le plus ahurissant est celui de Fatiha Taoui, condamnée en mars 2018 à cinq ans de réclusion criminelle, dont trois ferme, aux assises de la Haute-Vienne. Elle a été battue pendant plusieurs années, son mari avait été condamné trois fois pour violences conjugales et harcèlement, il avait des injonctions à ne pas s’approcher du domicile. Il défonçait sa porte à coups de hache, il la menaçait de mort, elle et ses enfants. Un soir, il est arrivé avec un fusil de chasse chez elle et elle l’a tué. Les juges ont trouvé son discours incohérent, car elle a affirmé l’avoir abattu dans un corps à corps, alors qu’elle a utilisé un fusil long. C’est représentatif, car les femmes qui tuent leur conjoint ne sont quasiment jamais reconnues en état de légitime défense.

    Au Canada, en 1990, une législation a créé la légitime défense différée. Elle supprime ce critère de simultanéité. Un expert décide si la femme qui a tué est atteinte d’un syndrome de la femme battue (SFB). Ce qui est une manière aussi de pathologiser ces femmes, mais cela leur permet de pouvoir mobiliser la légitime défense comme les hommes. On considère qu’elles ont tellement été battues qu’elles ne sont plus en état de décider si c’est bien ou mal au moment où elles tirent.

    Est-ce transposable en France ?

    Je suis réservée parce que la légitime défense a été faite pour les hommes, ceux qui disposent des armes, qui monopolisent la violence, qui vont à la chasse, qui sont inscrits dans un club de sport de tir. Ne faut-il pas laisser la légitime défense aux hommes et imaginer autre chose ?

    En tout cas, il faut être extrêmement prudent dès qu’on parle d’extension de la légitime défense, pour deux raisons. En Angleterre, on a étendu la légitime défense citoyenne. Immédiatement, ça s’est appliqué aux policiers. En 2014, Christian Estrosi (LR) et Éric Ciotti (LR) avaient déposé une proposition de loi pour étendre la légitime défense pour les commerçants. Ils ont justifié cette extension en prenant l’exemple des femmes battues au Canada ! C’est-à-dire que les causes féministes peuvent être utilisées pour justifier la légitime défense des dominants et des hommes.

  • Femmes et automobiles
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    Ces professions qui n’aiment pas les femmes - L’Express L’Entreprise
    https://lentreprise.lexpress.fr/rh-management/recrutement/ces-professions-qui-n-aiment-pas-les-femmes_2046734.html ?

    Alors que, depuis le 6 novembre 15h35, les femmes travaillent « gratuitement » jusqu’à la fin de l’année, si on tient compte des écarts de salaires avec les hommes, ce testing ajoute une pierre à l’édifice des injustices qu’elles subissent.

    Réalisé par la Fondation des femmes, en collaboration avec l’Observatoire des discriminations de la Sorbonne, il examine le traitement des candidatures pour des postes à dominante masculine - chauffeur-livreur, mécanicien, jardinier. Les résultats sont éloquents : une candidate a 22 % de chances de moins qu’un candidat d’être rappelée, chiffre obtenu en élimant tous les biais. Thomas et Julie, les faux candidats, avaient tous deux le même âge, étaient tous deux célibataires, habitaient non loin l’un de l’autre, avaient mené les mêmes études et connu des expériences professionnelles similaires.

    Une femme a presque 20% de chance en moins de voir son CV sélectionné pour un poste de mécanicien.

    Getty Images/Westend61
    Chauffeur-livreur, jardinier, mécanicien... les employeurs préfèrent les hommes, selon un testing révélateur.

    Alors que, depuis le 6 novembre 15h35, les femmes travaillent « gratuitement » jusqu’à la fin de l’année, si on tient compte des écarts de salaires avec les hommes, ce testing ajoute une pierre à l’édifice des injustices qu’elles subissent.

    Réalisé par la Fondation des femmes, en collaboration avec l’Observatoire des discriminations de la Sorbonne, il examine le traitement des candidatures pour des postes à dominante masculine - chauffeur-livreur, mécanicien, jardinier. Les résultats sont éloquents : une candidate a 22 % de chances de moins qu’un candidat d’être rappelée, chiffre obtenu en élimant tous les biais. Thomas et Julie, les faux candidats, avaient tous deux le même âge, étaient tous deux célibataires, habitaient non loin l’un de l’autre, avaient mené les mêmes études et connu des expériences professionnelles similaires.
    « Personne plutôt qu’une femme »

    Thomas et Julie ont envoyé chacun 173 CV pour des offres de chauffeur-livreur. Il a reçu 38 réponses positives (demande de rappel ou proposition d’entretien), elle 25. Les chances de la candidate sont réduites de 35%. Le tableau est moins caricatural pour les postes de mécanicien automobile (18,5% de chances en moins) et de jardinier (17,5%).

    Ces différences sont d’autant plus troublantes qu’elles interviennent dans des métiers en tension. En atteste le taux de réponses positives (33%), tous sexes confondus, à comparer à celui qui est généralement observé dans les testings.

    Facteur aggravant, « ce que ne montrent pas les résultats mais qui ressort de nos observations, c’est que Julie était contactée souvent deux ou trois semaines après Thomas, alors que son CV avait été envoyé plus tôt, ajoute Maïlys Vignoud, de la Fondation des femmes. Et quand Thomas était relancé plusieurs fois par l’employeur, Julie ne recevait qu’un appel. Certains employeurs préfèrent n’avoir personne plutôt qu’une femme. »
    Des voies de recours diverses

    Comment agir lorsqu’on s’estime victime ? En se rapprochant de la Fondation des femmes, qui entend multiplier les procédures judiciaires aux côtés des discriminées. Léonore Bocquillon est avocate, au service de l’organisation. Elle rappelle la nécessité de conserver des éléments de preuve : « Imprimez les e-mails et les textos échangés avec l’entreprise, en attendant le lendemain de leur envoi pour que s’affiche une date et qu’il ne soit pas seulement inscrit ’aujourd’hui’ en haut du SMS. Et si vous recevez des messages vocaux, faites les transcrire par un huissier, cela coûte entre 80 et 100 euros. »

    Au civil, l’aménagement de la charge de la preuve fait qu’il est possible de gagner contre un employeur s’il ne parvient pas à démontrer sa bonne foi contre des éléments de preuve laissant supposer l’existence d’une discrimination. Au pénal, en revanche, ces preuves doivent être irréfutables.

    Il est également possible de faire appel au Défenseur des droits. Il dispose de pouvoirs d’enquête et s’il juge qu’il y a eu discrimination, il peut recommander à l’entreprise de réparer le préjudice subi. C’est ce qu’a fait une femme refusée à un poste de conducteur de travaux et dont le cas est en passe d’être résolu. L’employeur, « dans un sentiment d’impunité remarquable », note Léonore Bocquillon, lui avait laissé un message téléphonique dans lequel il lui disait expressément qu’il n’y a « pas de femmes à ces postes dans l’entreprise ».
    Marlène Schiappa contre le CV anonyme

    Comment venir à bout, de manière préventive, de ces discriminations ? « D’autres testings ont prouvé qu’une femme de 32 ans avec enfants a 40% de chances d’embauche en moins qu’un homme du même âge, ou encore qu’une femme sans enfants entre 24 et 30 ans a 58% de chances en moins de survivre au tri de CV », indique Jean-François Amadieu, professeur à Paris I, qui dirige l’Observatoire des discriminations.

    Alors que Marlène Schiappa, secrétaire d’État chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes, a indiqué en début de semaine qu’elle s’opposait au CV anonyme, Jean-François Amadieu plaide pour que soit abandonné le « CV à la française », avec photo et mention de la situation matrimoniale. Pour avoir une chance de passer le premier barrage.

    Ici une vidéo montre comment les professionnels dans les domaines masculins traitent leurs clientes.
    https://www.youtube.com/watch?v=SEirg5WbP5s

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    Vers mes 18 ans, je me souviens d’une amie qui ne pouvait pas allé seule faire réparer sa voiture et me demandait toujours de l’accompagnée là bas. Le garagiste pratiquait systématiquement du harcelement sexuel contre elle et elle avait très peur qu’il l’agresse sexuellement un jour. C’était le seul garagiste de la région à posséder les pièces de son modèle de voiture. C’était une forme de chantage, viol contre liberté de se déplacé.
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    + « des hommes et des bagnoles » des couilles sur la table
    https://www.binge.audio/des-hommes-et-des-bagnoles

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    Étude sur les clichés sexistes autour de la voiture en France financé par une marque de pneu
    https://www.tiregom.fr/guide/data/etude-cliches-femmes-automobile

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    Témoignage d’une garagiste
    https://lamecaniquepourlesfilles.com/interview-dune-mecanicienne-professionnelle-fiere-de-letre

    Mon apprentissage dans l’automobile a été très rude. J’avais déjà une vie personnelle sinistre et déchue. J’étais insulté par l’autre apprentie de l’entreprise et il n’y avait aucune organisation. J’étais sans cesse en train de me faire critiquer, je finissais mes journées en pleur car ma passion était devenue mon pire cauchemar. Il m’a fallu un an pour m’en remettre, je ne pouvais plus rentrer dans un garage. J’étais laissé dans le tas de m**** sans formation, juste bonne à nettoyer des voitures à longueur de journée. Ma vie n’était pas facile, je vivais seule et mon patron bien sûr au courant de ma situation familiale particulière en avait rien à faire et me laissait échouer sans maître d’apprentissage. Si je dois donner un conseil : ne pas lâcher, j’étais destinée au casse-pipe, aujourd’hui je suis une passionnée qui vit son rêve.

    –----
    Sur le permis de conduire et le sexe :

    Le taux d’échec des femmes à l’épreuve de conduite de l’examen du permis de conduire est plus élevé de 10 % que celui des hommes. Cet écart persiste depuis des décennies, alors que les femmes sont toujours plus nombreuses à décrocher le permis : de 22 % en 1967, elles sont passées à 76 % en 2007, contre 91 % des hommes.

    ...

    Fait intéressant, la situation peut être renversée : « Lorsqu’on évalue les performances au test du Code de la route avec des hommes et des femmes dans la même pièce, en expliquant que l’on souhaite comprendre les différences liées au sexe dans la conduite, ce sont les performances des hommes qui diminuent, comme s’il existait un effet de » menace du stéréotype « sur les hommes. »

    https://www.challenges.fr/automobile/actu-auto/stereotypes-femmes-et-automobile-entretiennent-la-precarite-et-les-inegal

    Pourtant :

    Les femmes sont plus dépendantes de la voiture que les hommes

    Plus inattendu dans ce rapport Jouanno-Hummel est le rappel que les femmes sont les premières touchées par la précarité qui naît de l’absence de mobilité. Partant de l’idée que l’auto est indispensable à bien des femmes pour assumer leur rôle de mère, elles en sont plus dépendantes que les hommes. Ces derniers sont pourtant moins nombreux que les femmes à utiliser les transports en commun.

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    Sur les femmes et l’automobile : un enjeu de lutte contre la précarité, d’orientation professionnelle et de déconstruction des stéréotypes

    Rapport d’information n° 835 (2015-2016) de Mmes Chantal JOUANNO et Christiane HUMMEL, fait au nom de la délégation aux droits des femmes, déposé le 20 septembre 2016

    http://www.senat.fr/rap/r15-835/r15-835_mono.html
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    #femmes #mobilité #voiture #auto #sexisme #discrimination #harcelement_de_rue