Stephane M

Antiraciste

  • Nicole Belloubet démet un sociologue pour qui le voile à l’école est un « vecteur d’émancipation »
    https://www.lopinion.fr/politique/nicole-belloubet-demet-un-sociologue-pour-qui-le-voile-a-lecole-est-un-vect


    Imagine que la science te donne tort…

    Voici ce que disait ce dernier sur RFI le 5 avril : « Le voile n’est pas le plus souvent un signe de prosélytisme – les enquêtes sociologiques montrent qu’il s’agit même souvent d’un vecteur d’émancipation pour les jeunes filles par rapport à leurs milieux – et le port du voile devrait donc être analysé chaque fois au cas par cas » Ajoutant, à propos de Maurice-Ravel : « ça illustre, me semble-t-il, les difficultés d’appliquer sereinement la loi qui (…) apparaît, à tort ou à raison, comme discriminatoire à l’égard des musulmans ». Il y a un an, la nomination au CSL d’Alain Policar par Pap Ndiaye, alors ministre de l’Education nationale, avait été très critiquée par les « historiques » de l’institution créée par Jean-Michel Blanquer qui y voyaient une manœuvre de dilution de la défense de la laïcité.

    • Ah les éléments perturbateurs selon Belloubet, une ado avec un foulard, un enfant en situation de handicap, la listen’est pas close...

    • Évincé du Conseil des sages de la laïcité, #Alain_Policar réagit : « L’illusion du pluralisme est écornée »
      https://www.mediapart.fr/journal/france/250424/evince-du-conseil-des-sages-de-la-laicite-alain-policar-reagit-l-illusion-

      L’interview que j’ai donnée à RFI le 5 avril sur l’affaire du lycée Maurice-Ravel, qui hélas n’était pas le reflet très exact de ce que j’ai dit, a suscité des attaques des collectifs #Vigilance_universités et #Vigilance_collèges_lycées, dans lequel deux membres du Conseil des sages siègent – Iannis Roder et Delphine Girard. Ce sont ceux avec lesquels je n’avais pratiquement pas réussi à nouer la moindre relation.

      Ce sont des idéologues, partisans d’une #laïcité intransigeante, qui considèrent qu’il faut la brandir à tout-va pour éloigner le danger islamiste. Ce n’est pas mon avis. En séance du Conseil j’avais dit en début d’année que si nous voulions célébrer l’anniversaire de la loi de 2004, il faudrait s’interroger sur les raisons pour lesquelles des familles et élèves en majorité #musulmans ne comprennent pas cette loi et la jugent discriminatoire. On m’a répondu que ce n’était pas le problème.

      On me reproche de ne pas respecter le droit positif, car je me réclame de la jurisprudence du Conseil d’État de novembre 1989 qui ne voulait pas de loi. Mais un droit en vigueur est pour moi questionnable et éventuellement destiné à changer selon les circonstances. La loi pouvait être bonne en 2004, mais ses conditions d’application ne sont pas totalement satisfaisantes. Si on s’intéressait plutôt aux manquements à l’obligation scolaire, on ne mettrait pas l’accent sur l’appartenance à une communauté religieuse quelconque. Ce n’est pas ce qui est fait.

      [...]

      La laïcité est pourtant le meilleur moyen d’organiser la coexistence des libertés, mais elle apparaît comme coercitive dans l’esprit de nombreux jeunes. Il faut que les raisons soient accessibles à tous. Malheureusement, la position majoritaire considère que la laïcité à la française n’est pas contestable.

      [...]

      De manière générale, il existe un biais majoritaire qui met en cause l’égalité civique en France. C’est ce qu’a développé Cécile Laborde [autrice de Français, encore un effort pour être républicains !, Seuil, 2010 – ndlr], mais ce sont des arguments que les nationaux-républicains comme Dominique Schnapper, la présidente du #Conseil_des_sages_de_la_laïcité, ont du mal à admettre. Et puis il y a l’#histoire_coloniale, dont on n’a pas fait le bilan de façon sérieuse en France. Nous n’avons pas suffisamment de recul sur la « mission civilisatrice » que l’#universalisme à la française était censé accomplir. Ça viendra peut-être. Quoi qu’il en soit, avec mon exclusion, l’illusion du pluralisme au sein du CSL est écornée.

  • Comment préparer son « guerrilla kit » de performance odonymique décoloniale, un tutoriel en 9 points
    https://neotopo.hypotheses.org/7165

    De : Cristina Del Biaggio, Université Grenoble Alpes et Laboratoire Pacte, avril 2024 En Italie, les « guerrilleros » et « guerrilleras » odonymiques qui proposent des interventions contre la toponymieofficielle dans l’espace public semblent être de plus en...

    #A_votre_vote_ !A_vos_noms ! #African_Neotoponymy_Observatory_in_Network #Billets #Neotopo_vous_signale

  • « Quand vous avez un nombre de médecins insuffisant, il ne faut pas s’étonner que des groupes financiers prennent l’initiative »
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/04/21/quand-vous-avez-un-nombre-de-medecins-insuffisant-il-ne-faut-pas-s-etonner-q

    Les #groupes_financiers ont bénéficié du désengagement de l’Etat dans les besoins de #santé pour s’engouffrer dans le secteur, explique l’économiste Nicolas Da Silva dans un entretien au « Monde ». Au risque d’imposer leurs normes.
    Propos recueillis par Véronique Julia, Publié le 21 avril

    Nicolas Da Silva est économiste, maître de conférences en sciences économiques à l’université Sorbonne-Paris-Nord. Il appelle l’Etat à faire preuve d’imagination pour améliorer l’organisation de l’offre de soins sur tout le territoire [ah ah ah].

    L’offensive de la finance dans le secteur de la santé résulte-t-elle en partie des défaillances de l’Etat ?

    La finance profite de l’absence d’une réponse publique organisée aux problèmes que connaît le secteur de la médecine libérale. Et elle propose de pallier ces défaillances, en effet. Quand vous avez des besoins de santé non couverts, avec un nombre insuffisant de #médecins, des #déserts_médicaux et des urgences saturées faute d’alternative, il ne faut pas s’étonner que des groupes financiers prennent l’initiative et trouvent leur place dans le parcours de soins, en réorganisant l’offre et en investissant massivement. Et cela dans tous les domaines : la biologie, la radiologie, mais aussi les soins de premier recours.

    Juridiquement, les pouvoirs publics ont même facilité les initiatives privées et l’entrée d’investisseurs au capital des structures médicales. D’ailleurs, on entend davantage ceux qui râlent, mais certains médecins s’y retrouvent et ne se plaignent pas : quand un groupe privé s’occupe de toutes les tâches administratives et vous dit de vous concentrer sur votre cœur de métier, ça répond aussi à une attente formulée par les professionnels qui n’est pas suffisamment entendue.

    Vous alertez sur les dangers de cette tendance…

    Les financiers cherchent à rémunérer leur capital et ils sont dans leur rôle. Mais les risques sont multiples. Les risques d’inégalité d’abord, car ils ne vont investir que là où c’est rentable, ce qui peut les conduire à délaisser des actes, des zones géographiques, des pathologies et des publics moins intéressants d’un point de vue lucratif. Dans le domaine de la santé, la rémunération de l’offre de soins provient de financements publics, qui ne sont pas extensibles, donc comment faire du profit sans que ce soit sur le dos des patients et des professionnels de santé ?

    J’ajoute le risque de déposséder ces mêmes professionnels de leur outil de travail, ce dont les médecins prennent conscience. S’ils ne possèdent plus le contrôle de leur outil, ils peuvent perdre leur liberté d’exercice, et la logique financière pourrait prendre le pas sur le choix médical et l’intérêt du patient.

    Comment peut-on limiter ces risques ?

    Déjà, il serait bénéfique de chercher à quantifier et à qualifier la tendance observée depuis plusieurs années. On manque de données, c’est un travail titanesque de construire une cartographie des financiers et des financements. Ensuite, il faut réguler les statuts juridiques des groupes constitués pour s’assurer de l’indépendance réelle des praticiens. Enfin, il faut que les pouvoirs publics réagissent et aient un peu d’imagination pour mieux organiser l’offre sur le territoire : investir massivement dans certaines régions sous-dotées, mieux rémunérer certaines démarches d’installation, penser une organisation pérenne qui ne peut pas être que libérale…

    Laisser la finance pallier les manques relève d’une vue de court terme : cela rend service dans un premier temps, mais, finalement, cela peut bousculer le rapport de force avec des mastodontes qui imposeront leurs exigences tarifaires. C’est un vrai risque à prendre en compte.

    Véronique Julia

  • Mise à jour matinale du 25 avril 2024 05:47 BST - Middle East eye
    https://www.middleeasteye.net/live-blog/live-blog-update/morning-update-57

    Les frappes israéliennes sur la ville de Gaza, Khan Younis et Rafah ont tué au moins 12 personnes, dont une mère et son enfant dans la ville de Gaza, rapporte l’agence de presse Wafa

    Un garçon palestinien a été tué par les forces israéliennes lors de leur raid sur Ramallah, en Cisjordanie, ce matin.

    Un porte-parole de la présidence palestinienne a déclaré que son gouvernement tenait les États-Unis pour responsables de toute incursion israélienne à Rafah.

    Le nombre de corps retrouvés dans le charnier de l’hôpital Nasser, à Khan Younis, s’élève à 324.

    Les forces de police américaines ont arrêté au moins 34 personnes, dont des journalistes, lors d’une manifestation pro-palestinienne à l’université du Texas.

    Le président de la Chambre des représentants des États-Unis, Mike Johnson, a menacé de faire appel à la Garde nationale contre des étudiants manifestant en faveur de la Palestine à l’université de Columbia.

    Récapitulatif de la soirée du 24 avril 2024 23:40 BST
    https://www.middleeasteye.net/live-blog/live-blog-update/evening-recap-102?nid=357231&topic=Israel%2527s%2520war%2520on%2520Ga

    Les forces israéliennes ont tué au moins 79 Palestiniens et en ont blessé 86 autres au cours des dernières 24 heures dans six « massacres », selon le ministère palestinien de la santé.

    Cela porte le nombre de morts palestiniens en six mois à plus de 34 262, avec au moins 77 229 blessés et environ 7 000 disparus et présumés morts.

    Plus de 70 % des victimes sont des enfants et des femmes, selon les autorités sanitaires.

    Autres développements :

    Le ministre israélien des affaires étrangères a remercié mercredi le Sénat américain d’avoir approuvé une aide militaire de 13 milliards de dollars qui, selon lui, envoie un « message fort » aux ennemis du pays.
    Le gouvernement jamaïcain a reconnu l’État de Palestine, a annoncé le ministre des affaires étrangères Kamina Johnson Smith.
    Les forces israéliennes ont abattu une Palestinienne dans la ville d’Hébron, en Cisjordanie occupée, mercredi matin
    L’armée israélienne affirme avoir mené une série d’attaques contre le Hezbollah dans le village d’Ayta ash-Shab, au sud du Liban.
    Des infections graves et des épidémies se propagent à Gaza en raison du débordement des eaux usées dans les rues et du manque d’eau potable, prévient le ministère de la santé de Gaza.
    Le président Joe Biden a signé mercredi un projet de loi prévoyant une nouvelle aide américaine de plusieurs milliards de dollars à l’Ukraine et à Israël.
    Mercredi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a qualifié d’"horribles" les manifestations d’étudiants pro-palestiniens dans les universités américaines, insistant sur le fait que ces manifestations « doivent être stoppées ».
    Le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, a déclaré que des responsables américains avaient été en contact avec leurs homologues israéliens au sujet d’articles faisant état de la découverte de fosses communes à Gaza.

    #Bilan

  • Campus Protests Over Gaza Intensify Amid Pushback by Universities and Police - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2024/04/24/us/college-protests-spread-austin-dallas.html

    Ca n’a pas l’air d’intéresser du tout Le Monde qui n’en dit mot ce matin :

    A wave of pro-Palestinian protests spread and intensified on Wednesday as students gathered on campuses around the country, in some cases facing off with the police, in a widening showdown over campus speech and the war in Gaza.

    University administrators from Texas to California moved to clear protesters and prevent encampments from taking hold on their own campuses as they have at Columbia University, deploying police in tense new confrontations that already have led to dozens of arrests.

    At the same time, new protests continued erupting in places like Pittsburgh and San Antonio. Students expressed solidarity with their fellow students at Columbia, and with a pro-Palestinian movement that appeared to be galvanized by the pushback on other campuses and the looming end of the academic year.

    Protesters on several campuses said their demands included divestment by their universities from companies connected to the Israeli military campaign in Gaza, disclosure of those and other investments and a recognition of the continuing right to protest without punishment.

  • Munther Isaac, frustration et colère d’un Palestinien chrétien
    Ernest Reichert | 6 avril 2024
    https://www.yaani.fr/post/la-frustration-et-la-col%C3%A8re-d-un-palestinien-chr%C3%A9tien

    Munther Isaac, théologien originaire de Beit Sahour, est le pasteur de l’église évangélique luthérienne de Noël à Bethléem. Directeur de l’initiative Christ At The Checkpoint depuis 2011 et doyen du Bethlehem Bible College depuis 2015, c’est l’une des figures de pointe du mouvement de théologie de la libération palestinienne. Ce dernier vise à promouvoir une lecture palestinienne de la Bible en opposition aux interprétations sionistes, juives et chrétiennes, des Écritures. Malgré un quotidien oppressant à Bethléem, il insiste sur la mobilisation de la population chrétienne pour un cessez-le-feu à Gaza .

    Actuellement, comment vit-on au quotidien à Bethléem ?

    Bethléem est assiégée et notre accès à Jérusalem a été coupé, nous empêchant même de fêter Pâques. Nous hésitons à quitter la ville par peur de la violence des colons, aggravée par les restrictions renforcées aux points de contrôle. Le déclin du tourisme a entraîné une perte de revenus pour de nombreuses familles. Même si ces défis sont importants, il est crucial de maintenir notre regard sur Gaza, où se déroule une crise humanitaire. La situation là-bas exige toute notre attention, car elle représente une crise plus grave, soulignant la nécessité d’efforts concertés pour résoudre les difficultés persistantes à Bethléem et à Gaza.

    Comment les gens se sentent-ils et comment réagissent-ils face à ce qui se passe à Gaza et en Cisjordanie ?

    Nous sommes remplis de frustration et de colère face à la durée prolongée de cette guerre. Il existe une crainte omniprésente que le même sort puisse arriver à Bethléem. Un sentiment de désespoir persiste parmi ceux qui ont choisi de partir, mais un puissant esprit de résilience prévaut chez ceux qui reconnaissent que la défaite n’est pas une option. Malgré les défis, un effort collectif est en cours pour se rassembler et se soutenir mutuellement, notamment sur le plan économique, en particulier en Cisjordanie. (...)

  • Le déchaînement meurtrier de colons israéliens soutenus par l’État souligne la nécessité de démanteler l’apartheid
    Avril 22, 2024 – Amnesty International
    https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2024/04/state-backed-deadly-rampage-by-israeli-settlers-underscores-urgent-need-to-

    La hausse inquiétante des violences imputables à des colons israéliens à l’encontre de Palestiniens en Cisjordanie occupée ces derniers jours souligne la nécessité de démanteler les colonies illégales, de mettre fin à l’occupation par Israël des territoires palestiniens occupés et à son système d’apartheid qui n’a que trop duré, a déclaré Amnesty International.
    Entre le 12 et le 16 avril, des centaines de colons israéliens se sont livrés à des raids violents contre des villages palestiniens en Cisjordanie, notamment à al Mughayyir, Duma, Deir Dibwan, Beitin et Aqraba. Des colons ont ainsi mis le feu à des habitations, des arbres et des véhicules, et au moins quatre Palestiniens ont été tués par des colons ou les forces israéliennes, dont Omar Hamed, 17 ans, près de Ramallah, et Abdulrahman Bani Fadel et Mohammed Bani Jami, deux hommes abattus près de Naplouse. Dans le cadre de ces violences, un secouriste palestinien a été abattu dans le village d’al Sawiya, au sud de Naplouse, le 20 avril. (...)

  • Qu’est-ce que l’Organisation juive européenne, qui multiplie les plaintes pour « apologie du terrorisme » ?
    Enquête de Paul de Coustin, le 24/04/2024 à 19:02

    L’association qui lutte « contre l’antisémitisme sous toutes ses formes » est présente, depuis les attaques du 7 octobre 2023, dans de nombreuses procédures judiciaires, dont celles concernant l’humoriste Guillaume Meurice, la militante franco-palestinienne Rima Hassan ou la députée insoumise Mathilde Panot.

    https://www.la-croix.com/france/qu-est-ce-que-lorganisation-juive-europeenne-qui-multiplie-les-plaintes-po

    Qu’ont en commun la militante pro-palestinienne Rima Hassan, l’humoriste Guillaume Meurice, le syndicaliste de la CGT Jean-Paul Delescaut et la députée LFI Mathilde Panot ? Ces personnalités publiques, marquées politiquement à gauche, ont toutes fait l’objet d’une procédure judiciaire dans laquelle est impliquée l’Organisation juive européenne (OJE), une association à but non lucratif créée en 2014, « qui lutte contre l’antisémitisme sous toutes ses formes ». Face à la multiplication des actes antisémites depuis le massacre perpétré le 7 octobre par le Hamas en Israël, et la violente riposte à Gaza, l’association s’est lancée dans une bataille juridique de grande ampleur.

    L’OJE, composée de 55 avocats bénévoles, combat l’antisémitisme « au quotidien, dans les commissariats, dans les tribunaux, devant les cours d’assises, devant les instances européennes », comme le détaille sa présidente, l’avocate Muriel Ouaknine-Melki dans une vidéo de présentation visible sur son site Internet. L’OJE – qui n’a pas répondu à nos sollicitations – indique qu’elle lutte également contre « l’antisionisme », contre le « BDS », les mouvements de boycott économique contre Israël, et propose des formations d’autodéfense pour « résister à une agression ».

    Ainsi, le tribunal correctionnel de Lille a condamné jeudi dernier Jean-Paul Delescaut à un an de prison avec sursis pour « apologie du terrorisme », après la publication, le 10 octobre, d’un tract indiquant qu’Israël recevait « les réponses (…) provoquées » par « les horreurs de l’occupation illégale ». Le responsable CGT a également été condamné à verser 5 000 € à l’OJE, constituée partie civile. Il a fait appel. Le lendemain, on apprenait la convocation pour « apologie du terrorisme » de Rima Hassan, militante pro-palestinienne dont de nombreuses déclarations ont suscité la polémique.

    « Bonne nouvelle, les plaintes que nous déposons depuis le 9 octobre sont instruites et donnent souvent lieu à des condamnations », s’est félicitée l’OJE dans un message sur X, en réaction à la convocation de la candidate insoumise aux élections européennes. Mardi, c’est la présidente du groupe LFI à l’Assemblée, Mathilde Panot, qui dévoilait sa convocation pour le même motif.

    Une association « militante »

    Outre ces personnalités publiques, l’OJE est également impliquée dans des poursuites à l’encontre d’anonymes. « Ils déposent de nombreuses plaintes et se constituent partie civile dans de nombreux dossiers », observe Elsa Marcel, avocate qui a défendu Mohamed Makni, un élu municipal d’Échirolles, près de Grenoble, lui aussi accusé d’« apologie du terrorisme » après un post sur les réseaux sociaux, et condamné en première instance à quatre mois de prison avec sursis.

    « Depuis le 7 octobre, la quantité de personnes ciblées est hallucinante, et cela se concentre particulièrement contre la gauche syndicale et politique », dénonce l’avocate, par ailleurs militante du collectif d’extrême gauche Révolution permanente, qui considère que « l’OJE exerce une pression politique très importante sur le débat public français ». Selon elle, l’association « exprime un soutien et un relais très clair de la politique menée actuellement par le gouvernement d’Israël ».

    « Il y a une explosion de l’antisémitisme depuis le 7 octobre, c’est normal que l’OJE fasse son boulot. Ce qui dérange, c’est qu’ils sont les tenants d’un sionisme militant », constate un avocat spécialiste de la lutte contre les discriminations. « Ils se sont imposés comme un interlocuteur sur l’antisémitisme, mais les associations antiracistes les regardent d’un œil méfiant », ajoute-t-il. « L’antisionisme est un antisémitisme », martèle ainsi l’avocat Oudy Bloch, premier vice-président de l’OJE, dans la vidéo de présentation de l’association.
    De nombreuses condamnations

    « C’est un groupe d’avocats juifs français, pro-israéliens au sens large du terme, qui, comme moi, ne supportent pas le climat de haine en France. Ils ne sont pas progouvernementaux », estime pour sa part l’avocat et essayiste franco-israélien Gilles-William Goldnadel. L’essayiste conservateur, militant pro-israélien et président de l’association Avocats sans frontières, qui multiplie également les plaintes, se réjouit que l’on « demande des comptes à ceux qui ont cru devoir justifier l’action du Hamas ». Au Crif, dont l’OJE ne fait pas partie, on soutient son action juridique, comme le montre le message de son président Yonathan Arfi se félicitant des différentes condamnations obtenues par l’association.
    À lire aussiAntisémitisme, racisme : comment lutter contre la propagation de propos haineux ?

    Toutes les procédures n’aboutissent pas à des condamnations. Les plaintes déposées par l’Organisation juive européenne et Avocats sans frontières contre l’humoriste de France Inter Guillaume Meurice, accusé d’antisémitisme après une plaisanterie polémique visant Benyamin Netanyahou, ont été classées sans suite, lundi, par le parquet de Nanterre.

    #OJE

  • « Vous pouvez rejoindre le Hamas si vous voulez » – Mon (éphémère) expérience de chroniqueur sur BFM TV
    https://www.frustrationmagazine.fr/bfm-tv

    Septembre 2023, 12h56. Mon téléphone vibre. Le stress monte, je sais que c’est la programmatrice de BFM TV pour l’émission « le 20h de Ruquier ». Elle m’envoie les thèmes du débat du jour. « LFI attise-t-elle le feu sur les violences policières ? ». Ce ne sont pas les violences policières qui allument le […]

  • Menaces sur l’emploi : moins d’embauches et moins de CDI en 2024, prévoit France Travail
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/04/25/france-travail-prevoit-moins-d-embauches-et-moins-de-cdi-en-2024_6229752_323


    Mais l’urgence, c’est de serrer le kiki des chômeurs.

    « Le mouvement de recul général touche toutes les tailles d’entreprise », précise Stéphane Ducatez, directeur général adjoint chargé du réseau de France Travail. La baisse du nombre de projets varie de 6,7 % à 9,6 % dans les établissements de moins de 200 salariés selon leur effectif et dépasse les 10 % dans les plus grandes entreprises. Hormis les activités financières et d’assurance qui sont les seules à augmenter leur volume d’embauches de 6,4 %, quasiment tous les secteurs envisagent d’embaucher moins. Le recul le plus marqué étant dans la construction (– 18,1 %) et le commerce (– 12,7 %).
    Ces nouvelles ne tombent pas au meilleur moment pour un gouvernement qui veut mettre en place une réforme de l’assurance-chômage durcissant les conditions d’indemnisation pour les demandeurs d’emploi, en la justifiant par un marché du travail très allant et des problèmes de recrutement pour les entreprises. Mais, lors de la présentation, Paul Bazin, directeur général délégué de France Travail, et M. Ducatez ont relativisé la mauvaise pente de ces chiffres. « Avec 2,8 millions d’intentions d’embauches en 2024, on est un peu en retrait [par rapport à 2023], a précisé M. Ducatez. Mais le marché se maintient à un haut niveau. » En 2019, avant la pandémie liée au Covid-19, les employeurs avaient envisagé 2,69 millions de projets.

  • Mise à jour matinale du 26 avril 2024 06:15 BST| Middle East Eye
    https://www.middleeasteye.net/live-blog/live-blog-update/morning-update-58

    Une frappe aérienne israélienne sur l’ouest de la ville de Gaza a tué au moins huit personnes, rapporte l’agence de presse Wafa
    Les secouristes qui ont récupéré des corps dans la fosse commune de l’hôpital Nasser ont déclaré que certains d’entre eux pourraient avoir subi un vol d’organes.
    Des raids israéliens dans des villes et des camps de réfugiés de Cisjordanie ont conduit à l’arrestation d’une enseignante et de deux frères.
    Le chef des renseignements égyptiens se trouverait aujourd’hui à Tel-Aviv pour poursuivre les négociations sur l’échange d’otages et le cessez-le-feu.
    Au moins 550 arrestations ont eu lieu au cours de la semaine écoulée dans des universités américaines, la police réprimant les manifestations pro-palestiniennes dans le pays.

    Récapitulatif de la soirée du 25 avril 2024 23:59 BST
    https://www.middleeasteye.net/live-blog/live-blog-update/evening-recap-103?nid=357231&topic=Israel%2527s%2520war%2520on%2520Ga

    Le ministère de la santé de Gaza a déclaré que 43 personnes ont été tuées dans les attaques israéliennes sur l’enclave au cours des dernières 24 heures, ce qui porte le total à 34 305 Palestiniens tués depuis le 7 octobre.

    En outre, 77 293 personnes ont été blessées depuis le début de la guerre.

    Selon l’ambassadeur palestinien au Caire, entre 80 000 et 100 000 Palestiniens sont entrés en Égypte en provenance de Gaza depuis le 7 octobre, date à laquelle la guerre a éclaté.

    Autres développements :

    Le bureau des médias du gouvernement de Gaza a déclaré qu’un reporter de Falastin Al An, Mohammad Bassam al-Jamal, a été tué lors d’une frappe aérienne israélienne sur son domicile à Rafah.
    La défense civile de Gaza a déclaré qu’elle pensait qu’au moins 20 personnes avaient été enterrées vivantes par les forces israéliennes dans la fosse commune de l’hôpital Nasser, à Khan Younis.
    Le Waqf islamique a déclaré que plus de 900 colons et extrémistes israéliens ont pris d’assaut l’enceinte de la mosquée Al Aqsa sous haute protection policière.
    La Belgique convoque l’ambassadeur d’Israël à la suite de l’assassinat d’un employé d’une agence humanitaire belge à Gaza.
    Dix-huit pays ont rédigé une déclaration commune appelant le Hamas à libérer tous les prisonniers encore détenus à Gaza.
    Le Pentagone a annoncé jeudi que l’armée américaine avait commencé la construction d’un quai maritime destiné à faciliter l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza.

  • Comment l’IGN s’engage dans l’open source pour l’information géographique
    https://goodtech.info/comment-lign-sengage-dans-lopen-source-pour-linformation-geographique


    #carto

    L’IGN développe et met à disposition de la communauté plusieurs outils et composants open source pour la diffusion, l’hébergement et l’utilisation de données géographiques.

    Parmi les projets phares présentés :

    Géoplateforme : Une infrastructure de l’information géographique nationale qui s’appuie sur des composants open source pour la diffusion et l’enrichissement de données.
    SDK Entrepôt GeoPlatform : Un outil pour faciliter le dépôt et la gestion de données géographiques sur la Géoplateforme.
    Ma Carte : Un module cartographique en ligne open source permettant de créer et de partager des cartes interactives.
    iTowns : Une boîte à outils pour construire un équivalent libre de Google Earth.

  • Alternatiba : des désaccords stratégiques mènent à la scission
    https://reporterre.net/Alternatiba-des-desaccords-strategiques-menent-a-la-scission
    https://reporterre.net/local/cache-gd2/da/fdd04e6f0fa0a5e5c7e99b587b8489.webp?1713785988

    C’est officiellement un divorce à l’amiable. Une scission politique qui témoigne de l’évolution du mouvement climat. Le 25 avril, Alternatiba Paris devient Action Justice Climat. Avec un acronyme, AJC, à prononcer « Agissez ! ». Un nouveau nom pour de nouvelles orientations axées autour de trois piliers : l’écologie populaire, les alliances avec les syndicats et autres organisations et la lutte contre l’extrême droite.

    « Cela fait plusieurs années que nous avions des dissensus au sein d’Alternatiba et nous n’avions pas trouvé de place pour les exprimer. Cela s’est accéléré avec la réforme des retraites, Alternatiba Paris s’est tout de suite engagé sur le sujet. On n’investissait plus les mêmes espaces et nous n’avions plus les mêmes stratégies », explique Léa Geindreau, 29 ans, porte-parole du groupe parisien.

    Le réseau Alternatiba, lancé en 2013, revendique aujourd’hui 113 groupes locaux, coordonnés par une équipe nationale. Chaque entité locale possède une certaine autonomie dans le choix de ses actions. Mais certains sujets ont créé des tensions, notamment sur les enjeux de gouvernance. « Ça a été l’un des points sur lesquels on n’a pas pu débattre, dit Léa Geindreau. Quand la gouvernance n’évolue pas alors qu’on est beaucoup plus nombreux qu’avant, tout le monde n’arrive pas à trouver sa place. »

  • The TESCREAL bundle: Eugenics and the promise of utopia through artificial general intelligence | First Monday
    https://firstmonday.org/ojs/index.php/fm/article/view/13636

    The stated goal of many organizations in the field of artificial intelligence (AI) is to develop artificial general intelligence (AGI), an imagined system with more intelligence than anything we have ever seen. Without seriously questioning whether such a system can and should be built, researchers are working to create “safe AGI” that is “beneficial for all of humanity.” We argue that, unlike systems with specific applications which can be evaluated following standard engineering principles, undefined systems like “AGI” cannot be appropriately tested for safety. Why, then, is building AGI often framed as an unquestioned goal in the field of AI? In this paper, we argue that the normative framework that motivates much of this goal is rooted in the Anglo-American eugenics tradition of the twentieth century. As a result, many of the very same discriminatory attitudes that animated eugenicists in the past (e.g., racism, xenophobia, classism, ableism, and sexism) remain widespread within the movement to build AGI, resulting in systems that harm marginalized groups and centralize power, while using the language of “safety” and “benefiting humanity” to evade accountability. We conclude by urging researchers to work on defined tasks for which we can develop safety protocols, rather than attempting to build a presumably all-knowing system such as AGI.

  • Prix de l’électricité : la France est l’un des pays les plus chers du monde
    https://rmc.bfmtv.com/conso/maison/electricite-et-gaz/prix-de-l-electricite-la-france-est-l-un-des-pays-les-plus-chers-du-monde

    La France figure à la 4e place parmi les grands pays qui payent le plus cher leur électricité.

    Les Français sont parmi ceux qui payent le plus cher leur électricité sur la planète. La France est le 4e grand pays le plus cher au monde pour les prix de l’électricité selon une étude réalisée par Verivox dans 147 pays avec les données de GlobalPetrolPrices. Avec 28,3 centimes le kwh pour les ménages français au premier trimestre 2024, c’est un peu moins qu’au Royaume-Uni et qu’en Allemagne, et nettement moins qu’en Italie, grand pays le plus cher de la planète à 41 centimes le kwh.

    Il ne vous aura pas échappé que les pays les plus chers sont les pays européens. L’électricité est nettement moins chère au Japon ou aux Etats-Unis, moins de 20 centimes le kwh, sans parler de la Chine évidemment (7 centimes). Parce que c’est en Europe que l’impact de la crise énergétique a été le plus fort.

    Le grand succès, donc, de la libéralisation de l’électricité (#AREN), ainsi que de l’énergie nucléaire (#EPR #EDF).

    • Objectivement, c’est un succès. On ne peut plus dire « c’est l’état qui gère mal les infrastructures et qui paie les salariés d’EDF trop cher », on dit « c’est de la faute au marché qui doit faire avec des instabilités inhérentes à la météo de l’énergie, faut-faire-avec, payez vos factures ».

      (et encore, ils réussissent à faire croire que le problème, ce sont les taxes... je vous mets la conclusion :

      La faute à l’énergie verte d’un côté et aux taxes de l’autre…

      )

  • Édouard Durand : « Ces mères ont fait leur devoir : protéger leurs enfants. Mais c’était un piège »
    https://lesjours.fr/obsessions/inceste-meres-cavale/ep6-entretien-edouard-durand


    Donc le gus explique qu’il y a un gros problème de protection des femmes et des enfants et le gouvernement de la grande cause nationale préfère le virer parce qu’il parle trop.
    Ces gens sont nos ennemis. Pas nos adversaires. Nos ennemis.

    J’ai eu connaissance de la situation de ces mères longtemps avant qu’on m’appelle pour piloter la Ciivise. En 2004, j’ai pris mes fonctions de juge des enfants et prêté une attention particulière à ce que j’appelle la « violence dans la maison ». Très vite, j’ai été confronté au pseudo-concept de « syndrome d’aliénation parentale » et à l’injonction paradoxale faite aux mères victimes de violences : « Dénoncez les violences pour protéger vos enfants – sinon vous serez accusées de complicité ou de négligence –, mais ne révélez pas, sinon vous serez accusées de mensonge et de manipulation. »

    #paywall

  • Apologie du terrorisme : derrière la multiplication des procédures, une loi Cazeneuve de 2014
    https://www.huffingtonpost.fr/politique/video/apologie-du-terrorisme-derriere-la-multiplication-des-procedures-une-

    Rima Hassan, Mathilde Panot, la CGT et des anonymes… Les procédures pour apologie du terrorisme se multiplient depuis le début de la guerre entre le Hamas et Israël.

    Elections européennes 2024 : le socialiste Raphaël Glucksmann propose un « fonds de défense de 100 milliards » d’euros
    https://www.francetvinfo.fr/elections/europeennes/elections-europeennes-2024-le-socialiste-raphael-glucksmann-propose-un-

    La tête de liste PS-Place publique a par ailleurs promis mercredi « un nouveau contrat » liant les industries d’armement françaises et européennes à l’UE.

    Mise en parallèle pour rappeler la guignolade du « Mon ennemi, c’est la finance ». Le gars (Hollande, PS) dont le gouvernement (Valls) a pondu la loi dégueulasse sur l’apologie du terrorisme adoube le gars qu’on te présente comme le nouveau Macron, jeune, doué, et vraiment bien sous tous rapports. Ils sont en train de nous faire la même chose. Le PS va s’exclamer au soir du premier tour « Vive la Palestine Libre », et dès le lendemain, va t’expliquer que cécompliqué-apologieduterrorisme-expliquécéjustifié.

  • Trouver des débouchés pour la #laine

    Chaque année le cheptel ovin produit environ 14 000 tonnes de laine. Or elle est devenue une charge pour les eleveurs qui ne trouvent plus de #débouchés

    Pour les éleveurs, écouler sa laine est devenue très difficile. Au début du siècle dernier, l’#industrie_textile et la transformation de la laine étaient majeures en #France. Avant que n’arrivent le coton, les matières synthétiques et la concurrence des pays lointains. Désormais la laine est au mieux bradée, le plus souvent stockée. Parfois même brûlée par des éleveurs qui n’en ont pas le droit, mais ne savent plus que faire de cette laine qu’ils ont sur les bras. Car désormais, en France, elle n’est plus une #ressource_économique.

    A la disparition de l’appareil industriel s’est ajoutée une nouvelle accélération de la crise, avec le Covid. Cela a stoppé les exportations vers la #Chine, principale destination jusque-là. Les sept millions de bêtes du cheptel ovin de produisent naturellement près de 14 000 tonnes de #toisons chaque années Et pour leur bien-être les moutons sont tondus au moins une fois chaque année. La question donc, c’est que faire de cette laine qui est de toute façon là. Et dont seul un tout petit pourcentage est valorisé.

    Le ministère de l’agriculture a chargé ses services de se pencher sur la question l’an dernier pour identifier les manières de relancer la filière. Le #CGAER, le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux a publié un #rapport.

    Et cela d’autant plus qu’il s’agit de matériaux locaux, renouvelables, biodégradables. Bref, des matériaux intéressants.

    Mais toutes les laines ne peuvent pas avoir les mêmes usages. Et en majorité, celles produites en France n’ont pas les fibres nécessaires pour faire des pull ou fournir l’industrie du luxe. Néanmoins il existe à la fois des débouchés historiques à relancer, et des techniques innovantes à soutenir. Il y a aujourd’hui deux grandes stratégies de développement. Le modèle du circuit court, avec des initiatives locales, déjà plus en plus nombreuses. Ce sont des petits élevages vendant sur les marchés, misant sur le goût pour les matières naturelles, ou les loisirs créatifs. Des petites entreprises, associations et filatures se multiplient sur le territoire. Elles gagneraient à être mieux coordonnées.

    Et puis il y a ceux qui visent une relance industrielle. Avec des pistes comme le rembourrage de matelas, des vêtement de protection des usages agricoles, éventuellement l’isolation thermique des bâtiments. Même si pour cela, la laine serait en concurrence avec d’autres matériaux naturel moins cher.
    Relancer une filière

    Mais plusieurs étapes restent nécessaires à la relance d’une filière.
    D’abord une meilleure connaissance statistique : réaliser un inventaire des qualités lainières de toutes les races françaises, et un suivi des marchés est un préalable.
    Ensuite, et c’est probablement le plus difficile, renforcer les capacité de production. Aujourd’hui il n’existe plus en France qu’une seule grande usine de lavage. Et peu de filatures. Mais une telle relance requiert de l’argent, et un marché.
    Enfin, une structuration. Au Royaume-Uni, la filière est en bonne forme, grâce à une coopérative qui assure la collecte de toute la laine et un label de promotion, de la qualité « British whool ». Le modèle n’est pas transposable. Mais les acteurs réfléchissent aux manières de montrer leur différences En imaginant par exemple un score carbone spécifique à la laine européennes. Un collectif nommé #Tricolor relance une organisation interprofessionnelle. il doit présenter à la mi mai sa feuille de route pour relancer la filière.

    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-journal-de-l-eco/trouver-des-debouches-pour-la-laine-6948130
    #valorisation #exportation

    • La valorisation de la laine et des #peaux_lainées

      Que faire des stocks de laine et de peaux lainées qui s’accumulent sur les exploitations ovines et chez les négociant ? Le CGAAER a tenté d’apporter une réponse au travers d’une mission de conseil.
      Enjeux

      Le troupeau ovin français compte environ sept millions de têtes.

      Historiquement sélectionnés pour produire de la laine, les moutons doivent être tondus au moins une fois par an pour leur bien-être et la préservation de leur état sanitaire. Toutefois, depuis plusieurs années, les éleveurs ovins rencontrent de grandes difficultés à commercialiser la laine et sont de plus en plus souvent contraints de la stocker sur l’exploitation. Une situation assez comparable est constatée chez les négociants en peaux lainées confrontés à la disparition de leurs marchés traditionnels.

      Alors que dans le passé laine et peaux lainées étaient source de richesse, l’absence de valorisation de ces matériaux locaux, renouvelables, biosourcés et biodégradables pose question. Une mission a été confiée au CGAAER.
      Méthodologie

      La mission s’est déroulée d’octobre 2022 à avril 2023. Elle a permis d’auditionner plus de cinquante acteurs des filières laines et peaux lainées afin d’appréhender les différentes modalités de valorisation envisageables. Un déplacement au Royaume-Uni a complété ces entretiens.
      Résumé

      Après avoir dressé un état des lieux de la situation des filières laines et peaux lainées et des marchés, la mission s’est attachée à analyser les caractéristiques du gisement lainier français et à identifier les facteurs ayant présidé à l’évolution de la filière depuis le milieu du siècle dernier, époque à laquelle la France était un des leaders mondiaux du textile et de la transformation de la laine.

      Prenant en compte les évolutions réglementaires en matière de valorisation des sous-produits animaux (SPAn) intervenues au début du XXIème siècle, la mission a étudié les freins à la valorisation de laine française, en lien notamment avec ses caractéristiques techniques. Outre les valorisations historiques, dites techniques, dans la filière textile ou celle du feutre et de ses produits dérivés, la mission s’est intéressée à des modes de valorisation émergents. En dépit d’une valeur ajoutée plus faible, ils peuvent présenter un intérêt, en matière d’amendements et de fertilisants organiques ou pour répondre à des demandes croissantes de protéines animales. Des valorisations cosmétiques (lanoline) ou pharmaceutiques ou nutraceutiques (vitamine D, mélanine, kératine) ont également été envisagées.

      Partant de ces constats et considérant que le problème concernait majoritairement la filière laine, les missionnés ont proposé des pistes d’amélioration et émis sept recommandations. Outre une nécessaire sensibilisation des éleveurs à la qualité de la laine produite, une meilleure structuration de la collecte de façon à faciliter les conditions de mise en marché et, dans la mesure du possible, la création d’une nouvelle unité de lavage industriel en France seraient de nature à faciliter la valorisation des laines de qualité supérieure dans la filière textile et le développement d’une filière d’isolants en laine.

      La mission a également esquissé des pistes, certes moins valorisantes à ce jour, qui, toutefois, apportent une réponse à la gestion des rebuts de tri aux différentes étapes de transformation, et permettent une valorisation en circuit court sous forme de compostage à la ferme ou la fabrication d’amendements organiques. Cette dernière piste nécessite toutefois des études et expertises complémentaires.

      pour télécharger le rapport :
      https://agriculture.gouv.fr/telecharger/137784

      https://agriculture.gouv.fr/la-valorisation-de-la-laine-et-des-peaux-lainees

  • A la frontière franco-italienne, des refoulements « illégaux » de migrants, dénonce la Défenseure des droits

    Dans une décision-cadre inédite, au terme de deux ans d’instruction, la Défenseure des droits dénonce des violations « systématiques » des droits des personnes par les autorités françaises, en particulier des demandeurs d’asile et des mineurs isolés. Des #privations_de_liberté « arbitraires » et « indignes » sont aussi épinglées.

    C’est une décision inédite de la Défenseure des droits, Claire Hédon, qui est rendue publique jeudi 25 avril. Pour la première fois, cette autorité administrative indépendante s’est penchée avec exhaustivité sur les pratiques de la France à sa frontière avec l’Italie. Depuis 2015, des contrôles y ont été rétablis, qui contreviennent au principe de libre circulation des personnes dans l’espace Schengen, mais qui sont sans cesse justifiés auprès de la Commission européenne par la menace terroriste et les flux migratoires irréguliers en Europe.

    Pendant près de deux ans, la Défenseure a enquêté sur la façon dont ces contrôles aux frontières intérieures de l’Union européenne (UE) sont réalisés, en se rendant notamment aux postes de police de Menton (Alpes-Maritimes) et de Montgenèvre (Hautes-Alpes), en épluchant les registres des services, en visitant les locaux dans lesquels les personnes sont retenues, en interrogeant les préfectures et les forces de l’ordre. Ses conclusions sont cinglantes : « Les droits des personnes migrantes font l’objet de violations massives », soulignent les équipes de Mme Hédon auprès du Monde.

    En 2023, plus de trente mille refus d’entrée ont été réalisés à la frontière franco-italienne, quasi exclusivement au motif que les personnes n’avaient pas de document de voyage ou de titre de séjour. Sur 184 pages, les observations de la Défenseure des droits détaillent des contrôles, des interpellations, des privations de liberté et des renvois en Italie de migrants. Pour elle, ces refoulements sont « illégaux ».

    La Défenseure a par exemple constaté que des refus d’entrée sont opposés à des personnes contrôlées en dehors des points de passage frontaliers formellement identifiés. Elles se trouvent donc déjà sur le territoire français et devraient en conséquence se voir appliquer d’autres procédures de contrôle.

    Contrôles « discriminatoires »

    Sur le principal point de passage, la gare de Menton-Garavan, qui concentre « 70 % à 80 % des interpellations », Mme Hédon a aussi observé des contrôles « discriminatoires, fondés sur des caractéristiques physiques associées à une origine réelle ou supposée », mais aussi des palpations systématiques sans qu’un danger potentiel objectif ait été identifié, y compris sur des mineurs et à la vue du public.

    Une fois les personnes contrôlées amenées au poste de la police aux frontières, qu’il s’agisse de celui de Menton ou de Montgenèvre, la Défenseure des droits considère qu’elles sont éloignées sans tenir compte de leur situation individuelle et donc de façon indiscriminée et systématique, au mépris en particulier de leur souhait de demander l’asile. Mme Hédon s’étonne que les autorités « assument » de procéder ainsi. « Cette pratique illégale est pleinement avalisée par la hiérarchie des forces de police ainsi que par l’autorité préfectorale », souligne-t-elle, dénonçant « une violation durable et systématique du droit d’asile à la frontière franco-italienne ».

    Les violations des droits de l’enfant sont également largement documentées. La Défenseure des droits considère que la police doit immédiatement orienter vers l’aide sociale à l’enfance des départements les jeunes se disant mineurs isolés. En lieu et place de quoi, la police aux frontières procède à des « opérations d’identification judiciaires » : elle relève leurs empreintes et consulte plusieurs fichiers biométriques. De même, lorsque les mineurs présentent des documents d’état civil tels que des actes de naissance, ceux-ci ne sont pas pris en compte. A tel point que la police fait figurer des dates de naissance différentes sur les refus d’entrée qu’elle édicte.

    « Appréciation » de l’âge des mineurs

    Dans les Alpes-Maritimes, une expérimentation est menée avec le conseil départemental depuis 2019. Des effectifs sont présents au sein des locaux de police de Menton pour procéder à une « appréciation » de l’âge des jeunes, à travers un entretien de quelques minutes. Un entretien dont les enjeux ne sont pas précisés aux personnes et qui fait l’objet d’un compte rendu qui n’est pas relu par le jeune, pas plus que celui-ci n’est informé de la possibilité de saisir un juge des enfants s’il conteste l’évaluation de son âge. Pour la Défenseure, ce protocole expérimental est illégal. De même, Mme Hédon a constaté que, si la police italienne refusait de reprendre le jeune, la police française avait pour pratique de le laisser libre en lui notifiant une obligation de quitter le territoire. Un procédé jugé, là encore, illégal.

    De façon plus générale, la Défenseure des droits a constaté que la police privait de liberté les personnes interpellées, pendant parfois toute une nuit en raison de la fermeture des services de police italiens. Les locaux préfabriqués utilisés pour, officiellement, des « mises à l’abri » de migrants, sont en réalité des lieux d’enfermement « arbitraire », puisque les personnes n’y bénéficient pas des droits afférents. Le juge n’y exerce aucun contrôle, les personnes n’ont pas accès à un avocat et les conditions matérielles d’enfermement sont qualifiées d’« indignes », en raison notamment de l’exiguïté des lieux, du manque d’hygiène, de lits et de matelas, d’aération ou encore de séparation entre les mineurs et les adultes.

    Surtout, la Défenseure des droits rappelle que, depuis une décision du Conseil d’Etat du 2 février (qui répercute un arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne du 21 septembre 2023), le droit applicable aux étrangers à une frontière intérieure a été clarifié. La justice a ainsi rappelé que les éloignements devaient suivre une procédure de remise à l’Italie bien précise (prévue par un accord bilatéral de 1997, dit « de Chambéry »). Ces précisions de droit ont des implications importantes sur les pratiques de la police.

    Aménager des locaux spécifiques

    Les personnes contrôlées à la frontière peuvent ainsi faire l’objet, si elles se trouvent en situation irrégulière, d’une retenue administrative pour vérification de leur droit au séjour. Mais la Défenseure rappelle que ni les demandeurs d’asile ni les mineurs non accompagnés ne peuvent être placés en retenue administrative (car alors ils ne sont pas en situation irrégulière mais doivent être orientés, les premiers vers un guichet de demande d’asile et une véritable mise à l’abri, les seconds vers l’aide sociale à l’enfance pour une procédure d’évaluation). Les demandes d’asile formulées par les personnes étrangères « doivent être transmises sans délai à l’autorité préfectorale, et sans autres vérifications », insiste la Défenseure.

    Mme Hédon profite de sa décision pour se pencher sur les conséquences éventuelles de la loi relative à l’immigration adoptée en décembre 2023 et promulguée début 2024, et qui prévoit le placement en rétention administrative des demandeurs d’asile lorsqu’ils présentent un « risque de fuite ». Pour la Défenseure, cette rétention ne saurait s’appliquer de façon systématique aux migrants à la frontière et devrait faire l’objet d’un contrôle de constitutionnalité au fond.

    Quant aux personnes en situation irrégulière placées en retenue administrative, la Défenseure des droits rappelle que cette retenue ne peut excéder vingt-quatre heures, que des locaux spécifiques doivent être aménagés à cette fin, qui respectent la dignité des personnes, que le procureur doit être systématiquement averti, et qu’il doit en outre autoriser toute consultation du fichier automatisé des empreintes digitales, que les personnes doivent être informées, dans une langue qu’elles comprennent, de la possibilité d’avoir un avocat, qu’un procès-verbal de fin de retenue doit leur être notifié ainsi qu’une décision écrite de remise à l’Italie, pays qui doit formellement donner son accord à cette remise. « Aujourd’hui, rappellent les équipes de la Défenseure des droits, nous n’avons pas de garantie sur un changement de système. »

    https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/04/25/a-la-frontiere-franco-italienne-des-refoulements-illegaux-de-migrants-denonc

    #frontière_sud-alpine #asile #migrations #réfugiés #frontières #Italie #France #Vintimille #renvois #expulsions #défenseur_des_droits #contrôles_frontaliers #Hautes-Alpes #Alpes_Maritimes #Montgenèvre #violations_massives #refus_d'entrée #interpellations #refoulements #push-backs #droit_d'asile #illégalité #mineurs #enfants #âge #retenue_administrative

    –-

    ajouté à la métaliste autour de la Création de zones frontalières (au lieu de lignes de frontière) en vue de refoulements :
    https://seenthis.net/messages/795053

    • Respect des droits des personnes migrantes à la frontière intérieure franco-italienne : le Défenseur des droits publie une décision-cadre

      Le Défenseur des droits publie ce jour une décision-cadre sur le respect des droits des personnes contrôlées et interpellées à la frontière intérieure franco-italienne, par les forces de sécurité françaises, dans les départements des Alpes-Maritimes et des Hautes-Alpes.

      Le franchissement des frontières de l’Union européenne (UE) est régi par le règlement européen dit code frontières Schengen, qui distingue d’un côté, les « frontières extérieures » de l’UE, et de l’autre, les « frontières intérieures » entre deux États membres de l’UE. Le franchissement de chaque catégorie de frontières obéit à des conditions qui lui est propre. Concernant les frontières intérieures, le principe est la libre circulation des personnes. Le droit de l’UE assure ainsi l’absence de tout contrôle des personnes aux frontières intérieures, quelle que soit leur nationalité, lorsqu’elles franchissent ces frontières. Cependant, depuis 2015, la France a rétabli les contrôles à ces frontières, en faisant application d’une exception prévue par le code frontières Schengen mais strictement encadrée.

      La #décision-cadre n°2024-061 (https://juridique.defenseurdesdroits.fr/index.php?lvl=notice_display&id=50351) s’inscrit dans le cadre du traitement de réclamations individuelles adressées à l’institution par les personnes concernées et par l’intermédiaire d’associations. Elle est le résultat d’une instruction contradictoire menée auprès des autorités mises en cause et de la mise en œuvre des pouvoirs d’enquête et d’intervention de l’institution. À ce titre, la Défenseure des droits a effectué un déplacement avec ses équipes à Montgenèvre et Briançon les 10 et 11 février 2022. Les services de l’institution ont également mené une vérification sur place du 10 au 13 avril 2023 à Menton, au sein des locaux de la police aux frontières (PAF) et à des points de passage autorisés.

      Cette décision intervient dans un contexte inédit, dans lequel la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE, 4e ch., 21 septembre 2023) et le Conseil d’État (CE, section du contentieux, 2ème et 7ème ch.) ont récemment réaffirmé l’obligation pour les États membres de l’Union européenne, d’appliquer les garanties juridiques minimales prévues par la directive européenne dite retour aux personnes qui sont interpellées à la frontière intérieure, afin que leurs droits fondamentaux soient respectés.

      De manière préoccupante, cette décision-cadre conclut à l’existence de procédures et pratiques qui ne sont pas conformes à la directive retour, au droit européen et au droit national. Elle conclut également à des atteintes substantielles et multiples aux droits des personnes interpellées, à partir du moment où elles sont contrôlées, jusqu’à leur éloignement du territoire.

      Des procédures de refus d’entrée contraires au droit de l’UE

      Le Défenseur des droits constate que les personnes interpellées font l’objet d’une procédure de refus d’entrée qui ne respecte pas les garanties juridiques minimales de la directive retour telles que le recours à une procédure équitable et transparente, impliquant notamment un examen de la situation individuelle de la personne, la motivation des décisions en fait et en droit ou encore l’accès à l’interprétariat. Ces atteintes concernent un nombre de personnes d’autant plus important que la procédure est mise en œuvre sur une zone frontalière très étendue et imprécise, ce qui est en contradiction avec le droit européen.
      Une privation de liberté hors de tout cadre juridique

      Un grand nombre de personnes interpellées se retrouvent enfermées pendant plusieurs heures, voire une nuit entière, dans des locaux présentés comme des espaces de « mise à l’abri », sans fondement légal et dans des conditions indignes. Plus inquiétant encore, parmi ces personnes se trouvent des personnes vulnérables, notamment des familles, des mineurs et des demandeurs d’asile.
      Des obstacles au droit d’asile

      Concernant les demandeurs d’asile, le Défenseur des droits constate notamment que si la personne est considérée comme « non entrée » sur le territoire, elle fait l’objet d’un refus d’entrée et aucune demande d’asile n’est prise en compte. Cette pratique largement assumée est ouvertement contraire au droit d’asile, et constitue une entrave grave, généralisée et durable à l’accès à la procédure d’asile à la frontière franco-italienne.
      De lourdes atteintes aux droits des mineurs

      Concernant les mineurs, le Défenseur des droits relève de lourdes atteintes à leurs droits, qu’ils soient ou non accompagnés, en violation de l’intérêt supérieur de l’enfant et des droits des mineurs, et des garanties de la directive retour. Les procédures mises en place entravent notamment l’accès des mineurs non accompagnés à la protection de l’enfance.

      Au regard de l’ensemble de ses constats et conclusions alarmants, la Défenseure des droits formule une série de recommandations qu’elle adresse au ministre de l’Intérieur et des Outre-mer et aux préfectures concernées. Elle appelle à faire cesser, dans les plus brefs délais, les procédures et pratiques constatées et à mettre fin aux atteintes multiples portées aux droits des personnes qui sont contrôlées et interpellées à la frontière franco-italienne.

      https://www.defenseurdesdroits.fr/respect-des-droits-des-personnes-migrantes-la-frontiere-interieur

    • La France accusée de « violations systématiques » des droits des migrants à sa frontière avec l’Italie

      Une enquête très documentée publiée jeudi par la Défenseure des droits souligne des « violations systématiques » par les autorités françaises des droits des personnes migrantes souhaitant entrer sur le territoire depuis l’Italie, ainsi que des privations de liberté « arbitraires et indignes ».

      En 2023, 30 000 refus d’entrées ont été notifiés à des personnes que la police a ensuite refoulées sur le territoire italien. Dans bon nombre de cas, ces refoulements étaient illégaux. C’est ce qu’a pu constater la Défenseure des droits Claire Hédon au terme d’une enquête de deux ans, en se rendant avec ses équipes à la frontière franco-italienne. Cette « décision-cadre », un document qui fait partie des moyens d’action de la Défenseure des droits, a été publiée jeudi 25 avril et adressée au ministère de l’Intérieur.

      L’Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers (Anafe) constate ces violations des droits sur le terrain depuis huit ans. « On était encore en observation à la frontière la semaine dernière, précise son président Alexandre Moreau. Ce qu’on observe, c’est qu’il n’y a toujours pas d’interprètes dans les procédures de vérification de séjour. Il n’y a pas d’information sur la procédure appliquée aux personnes, il n’y a pas d’avocat et donc pas d’assistance juridique. Il n’y a pas non plus d’information sur la procédure d’asile. Or un certain nombre de personnes fuient des situations qui leur justifieraient un besoin de protection internationale au-dessus de l’asile, il n’y a pas de toute cette explication et c’est encore pire pour les mineurs isolés. »
      Atteintes aux droits des enfants pour les mineurs non accompagnés

      Le cas des mineurs non accompagnés est particulièrement mis en lumière dans l’enquête de la Défenseure des droits. Selon la loi, une personne migrante se déclarant mineure doit notamment être prise en charge par les services départementaux de l’Aide sociale à l’enfance (ASE). Or, les pratiques de la police française aux frontières (PAF) ne reflètent pas les procédures prévues, estime Alexandre Moreau.

      « Lorsqu’on procède à une vérification du séjour pour les mineurs, on doit leur permettre un temps de répit. Mais on observe qu’il n’y a pas ce temps de répit immédiatement. Quand il y a interpellation, il y a examen. L’examen ne dure même pas 30 minutes. On ne leur explique pas pourquoi ils doivent répondre à ces questions et quels en sont les enjeux. Systématiquement, on s’aperçoit que la minorité, elle, est contestée et donc le doute ne profite pas à la minorité. Et on ne leur explique pas, par exemple, qu’ils ont droit à un avocat, qu’ils ont droit aussi de saisir le juge des enfants pour contester la décision de majorité. Or, les mineurs isolés ne sont jamais, jamais, jamais en situation irrégulière sur le territoire. »
      Privations de liberté arbitraires

      Une fois interpellées, « un grand nombre de personnes se retrouvent enfermées pendant plusieurs heures, voire toute une nuit », souligne l’enquête. Cela sous prétexte d’être « mises à l’abri », avant d’être reconduites de l’autre côté de la montagne par la police italienne. « On n’est ni dans une zone d’attente, ni dans un centre de rétention, indique Alexandre Moreau. C’est une procédure complètement illégale et arbitraire d’un enfermement dans des préfabriqués, donc en plus dans des conditions complètement indignes. Et on ne sait pas exactement dans quel cadre juridique la police pratique cet enfermement. Elle parle de mise à l’abri, mais c’est tout un code particulier qui n’est pas non plus lui-même respecté. »

      Parmi la longue liste d’entraves constatées par la Défenseure des droits dans ce rapport de 180 pages, le lieu même des contrôles policiers pose question. Les points de contrôles doivent être déclarés à la Commission européenne, condition sine qua non au rétablissement des contrôles aux frontières intérieures de l’espace Schengen. Or, à plusieurs reprises, des personnes exilées ont été interceptées à d’autres endroits que ceux officiellement prévus dans les textes.
      Le rétablissement des frontières intérieures justifié par un attentat à Moscou

      Le droit européen permet effectivement aux États membres de l’espace Schengen, dont la libre-circulation des personnes est un principe clef, de rétablir les contrôles à titre exceptionnel et pour une durée de six mois.

      Depuis 2015, en raison d’une menace terroriste après les attentats du 13 novembre 2015 à Paris, la police française aux frontières a activement repris du service. Depuis, le rétablissement des contrôles est sans cesse renouvelé, motivé par des événements aussi variés que la pandémie de Covid-19 en 2020, ou l’organisation de la Coupe du monde de Rugby en 2023.

      L’autorisation actuelle prend fin le 30 avril 2024. Au 1er mai, de nouveaux arguments ont été notifiés à la Commission européenne : la tenue des Jeux Olympiques et paralympiques à Paris et l’attentat de Moscou du 22 mars dernier.

      https://www.infomigrants.net/fr/post/56698/la-france-accusee-de-violations-systematiques-des-droits-des-migrants-

  • Des citoyens « enquêteurs » révèlent au grand jour un trafic illicite de bois vers la Chine

    La gendarmerie a corroboré la piste de l’exportation de bois vers l’Asie, jusqu’à aboutir au placement en garde à vue des gérants d’#Euro_Bois. Au cours de la perquisition, 27 000 euros en liquide sont saisis, ainsi que des documents faisant état de transferts d’argent de la Chine vers une entreprise turque, pour un montant d’environ 100 000 euros.

    Grâce à leur persévérance, des habitants du département francilien des #Yvelines ont contribué à mettre à jour une filière d’#exportation illégale de bois vers le continent asiatique. Plus de 350 arbres, en majorité des #chênes issus d’espaces boisés classés, auraient été coupés pour être envoyés en Chine.

    Des arbres rasés dans des « Espaces boisés classés »

    Difficile d’y croire tant l’histoire paraît rocambolesque, et pourtant : grâce à la vigilance de citoyens, inquiets de voir les forêts des Yvelines « massacrées », une filière d’exportation illégale de bois entre les Yvelines et la Chine a été révélée au grand jour en mars dernier.

    Retour à l’automne 2022. A cette époque, dans la forêt de #Septeuil (Yvelines), des habitants remarquent des #coupes_d’arbres « anormales » sur des parcelles privées où la société d’exploitation forestière Euro Bois intervient.

    Sur certaines parcelles, d’ailleurs classées « #Espaces_boisés_classés » (#EBC), « les coupes, qui visaient essentiellement des chênes, étaient autorisées, puisque des demandes d’autorisation de coupe avaient été déposées en mairie et que les propriétaires des parcelles avaient donné leur accord, rembobine Virginie Meurisse pour La Relève et La Peste.

    Mais alors que la société disait effectuer des coupes sanitaires, elle ne coupait que des arbres sains, continue la présidente de #Sauvons_La_Tournelle, une association dédiée notamment à la défense des sites naturels des Yvelines. Il y avait également des irrégularités dans les demandes d’autorisation ».

    Des citoyens devenus « enquêteurs en herbe »

    Rapidement, les associations Sauvons la Tournelle, #Jade et #Sauvons_les_Yvelines portent plainte face à ce que toutes trois qualifient alors de « #massacre_à_la_tronçonneuse », comme Virginie Meurisse l’expliquait déjà pour La Relève et La Peste à l’hiver 2022.

    « On a également écrit à la mairie de Septeuil pour qu’elle prenne un Arrêté interruptif de travaux (AIT) qui permette l’arrêt des coupes le temps d’instruire notre plainte, mais le maire a refusé », développe la militante, amère.

    Si sur place, l’#abattage des chênes continue, une enquête est néanmoins ouverte, dont sont saisis les gendarmes de la Communauté de brigades (CoB) de Septeuil.

    « On a eu de la chance parce qu’on a été reçu par un gendarme qui a pris la question très au sérieux », insiste Virginie Meurisse.

    Surtout, quelques mois plus tard, en avril 2023, un habitant remarque en forêt des Yvelines de nouveaux troncs abattus, prêts à être chargés dans un conteneur maritime. Par réflexe, l’habitant prend une photo et à partir de là, tout s’accélère. En possession de l’immatriculation du conteneur, et grâce à des sites de pistage en open source, les militants écologistes réussissent à pister le conteneur jusqu’au port de Yantian, au sud de la Chine.

    « Si ce n’était pas si grave, ça en en serait presque drôle, lâche Virginie Meurisse. On s’est vraiment transformés en enquêteurs en herbe. »

    Les gérants attendus devant le tribunal correctionnel de Versailles

    En parallèle, la gendarmerie corrobore la piste de l’exportation de bois vers l’Asie, jusqu’à aboutir au placement en garde à vue des gérants d’Euro Bois le 6 mars dernier. Au cours de la perquisition, conduite par les enquêteurs dans les locaux de l’entreprise, 27 000 euros en liquide sont saisis, ainsi que des documents faisant état de transferts d’argent de la Chine vers une entreprise turque, pour un montant d’environ 100 000 euros, détaille la gendarmerie.

    « Sur les déclarations préalables, les motifs de coupe sont erronés, apprend-on également. Les taux de prélèvement sont dépassés, et des arbres sont abattus et volés sur des parcelles non-déclarées, sans l’autorisation des propriétaires. »

    Poursuivis pour coupe illicite d’arbres et vols de bois depuis janvier 2021, les gérants de la société d’exploitation forestière, une mère et son fils, sont attendus devant le Tribunal correctionnel de Versailles le 21 mai prochain. Une audience que les associations de préservation de l’environnement des Yvelines attendent avec impatience, d’autant que l’entreprise avait déjà été condamnée en 2022 pour des faits similaires dans la commune de Grosrouvre (Yvelines).

    « Avec cette audience, on espère comprendre comment ces coupes ont pu avoir lieu alors qu’elles seraient illégales », détaille Virginie Meurisse, qui estime qu’au moins 350 arbres auraient été coupés illégalement sur environ 10 hectares de forêt.

    Des coupes qui visaient essentiellement des gros chênes valorisables sur le marché mondial, et notamment en Chine où la coupe de chênes est interdite depuis 2017.

    Répertorier toutes les coupes de bois des Yvelines

    Heureuse de voir les efforts des militants associatifs payer, Virginie Meurisse garde cependant un goût amer de ces longs mois de combat.

    « On va certainement taper sur cette entreprise, à juste titre, mais je regrette qu’on ne soit pas allé plus vite, dit-elle. Dès le départ, on a alerté la mairie de Septeuil, qui n’a rien fait. Dans des situations similaires, d’autres maires ont pris des AIT et ont pu empêcher des massacres. Nous, ça n’a pas été le cas », insiste-t-elle, alors que d’après l’Office national des forêts (ONF), le montant du préjudice s’élève à 160 000 euros.

    Loin de baisser les bras pour autant, Virginie Meurisse et les associations écologistes du territoire disent vouloir rester attentifs aux coupes de bois « suspectes » dans les Yvelines, où « c’est l’hécatombe ».

    Ces derniers travaillent d’ailleurs à créer une carte interactive qui permettrait de répertorier l’ensemble des coupes d’arbres des Yvelines, en forêt privée comme dans les forêts gérées par l’ONF. Un travail titanesque qui nécessiterait la contribution de cartographes, de naturalistes ou encore d’écologues.

    L’objectif : « connaître le volume réel de bois abattu dans le département, explique Virginie Meurisse. On cherche à alerter sur les trafics de bois, comme ça a été le cas dans la forêt de Septeuil, mais aussi plus largement sur la quantité de coupes de bois autorisées.

    Pour nous, il est urgent de revoir les plans de gestion des forêts qui, bien que légaux, sont parfois obsolètes face au dérèglement climatique et au dépérissement de la forêt. »

    Contactée, la mairie de Septeuil n’a pas répondu à notre demande d’interview.

    https://lareleveetlapeste.fr/des-citoyens-enqueteurs-revelent-au-grand-jour-un-trafic-illicite-

    #France #Chine #bois #Franchine (?) #bois #trafic_de_bois

  • France Travail : les plaintes des chômeurs en nette hausse en 2023
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/04/25/france-travail-les-plaintes-des-chomeurs-en-nette-hausse-en-2023-du-a-un-acc

    Dans un rapport publié mercredi 24 avril, le médiateur national de l’opérateur public, désormais plus sollicité, évoque par ailleurs un « dysfonctionnement » concernant les personnes en fin de parcours professionnel, qui a entraîné des demandes de remboursement de trop-perçus.
    Par Bertrand Bissuel

    Les demandeurs d’emploi sont de plus en plus nombreux à se plaindre du traitement qui leur est réservé. En 2023, ils ont adressé près de 52 500 requêtes auprès des services du #médiateur national, Jean-Louis Walter, qui sont chargés de traiter à l’amiable les différends entre #France_Travail (ex-Pôle emploi) et les usagers. Mis en évidence dans un rapport rendu public mercredi 24 avril, le chiffre est en nette hausse, comparé à celui de 2022 (+ 15,7 %), et se situe à un niveau sans précédent.

    La « raison principale » de cette progression soutenue ? Elle tient au fait que, depuis la mi-2022, les inscrits à France Travail qui contestent une décision prise à leur encontre, sont, dans certains cas, tenus de se tourner vers le médiateur national avant de faire appel, éventuellement, à la justice. Du coup, le nombre des demandes soumises aux équipes de M. Walter s’est accrue.

    Le rapport diffusé mercredi montre que les problèmes d’indemnisation restent la première cause de sollicitation du médiateur, même si leur part recule : 44 % des dossiers transmis en 2023 sont liés à ce sujet, soit dix points de moins en un an.

    Autre donnée intéressante : de plus en plus de démarches sont consécutives à des #radiations de demandeurs d’emploi. En 2023, elles représentaient 22 % des saisines , contre 14 % un an auparavant. Selon M. Walter, cette tendance s’explique en grande partie par une augmentation du nombre de « #contrôles de la recherche d’emploi » (+ 4,4 % entre 2022 et 2023). En effet, si une personne inscrite à France Travail n’accomplit pas d’efforts suffisants pour retrouver un poste, elle s’expose à des sanctions pouvant aller jusqu’à la radiation. Or, l’opérateur public le vérifie de plus en plus, à la demande du gouvernement, et cette politique va s’intensifier. Le 1er mars, le premier ministre, Gabriel Attal, a annoncé que les contrôles allaient être multipliés par trois d’ici à 2027, pour atteindre 1,5 million.

    [Des "indus"] « De 5 000 à 100 000 euros et plus »

    Enfin, un « dysfonctionnement » d’un type nouveau a pris de l’ampleur, au point de retenir l’attention de M. Walter. A partir de début 2023, ses équipes ont été de plus en plus souvent interpellées par des personnes qui se plaignaient d’avoir à rembourser des « #trop-perçus » d’allocations-chômage. Le nombre d’affaires de ce type n’est pas précisé dans le rapport, mais l’origine de la difficulté, elle, est bien identifiée et revêt une dimension un peu baroque.

    Jusqu’en 2022 les demandeurs d’emploi en fin de parcours professionnel communiquaient à l’opérateur public un « relevé de carrière » pour lui donner une idée de la date à laquelle ils étaient susceptibles de partir à la #retraite et donc de toucher une pension, à la place des allocations-chômage. A partir de 2022 les procédures ont évolué. L’assurance-vieillesse a transmis à Pôle emploi – c’était encore son nom à l’époque – des informations sur la « date prévisionnelle de la retraite à taux plein ». Ces données ont été confrontées avec celles qui avaient été fournies par le « relevé de carrière ». Le recoupement ainsi effectué a révélé que des individus auraient pu toucher leur pension plus tôt que ce qui avait été envisagé initialement et n’auraient donc pas dû recevoir d’allocations-chômage. Du coup, l’opérateur public a réclamé la restitution des sommes indûment versées, en remontant « pendant des mois, voire des années » en arrière.

    Les montants en jeu sont parfois astronomiques : ils vont « de 5 000 à 100 000 euros et plus ». « Cela génère évidemment des situations critiques », explique le rapport, d’autant plus que l’assurance-vieillesse, elle, ne prévoit pas « de rétroactivité dans le versement des pensions ».

    Les « demandes de médiation » relatives à ces litiges « se sont progressivement étendues à toutes les régions ». A la fin d’août 2023, M. Walter l’a signalé dans une « note alerte » à la direction générale de Pôle emploi, afin de préconiser « un traitement rapide du sujet ». Les différents acteurs impliqués ont engagé « un travail en commun » en ce sens, d’après le rapport.

    #CNAV

    • France Travail : les agressions, les incivilités et les expressions d’intention suicidaire des usagers en hausse de 12% par rapport à 2022
      https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/france-travail-les-agressions-les-incivilites-et-les-expressions-d-inte

      Près de 16 000 fiches de signalements d’agressions ont été enregistrées chez France Travail (ex-Pôle Emploi) en 2023, peut-on lire, vendredi 26 avril, dans un document interne révélé par le site Politis et que franceinfo s’est procuré.
      à lire aussi
      INFO FRANCEINFO. Ile-de-France : les affrontements entre bandes rivales sont de plus en plus violents
      Selon ce document, 15 906 signalements d’agressions précisément ont été notifiés par les salariés l’an dernier à travers les 900 agences de France. Ce chiffre comprend les agressions comportementales (2 325), les agressions physiques (143), les agressions verbales (6 885), les incivilités (3 513) et les EDIS (les expressions d’intention suicidaire) des usagers (3 040).
      143 agressions physiques déclarées

      Pour toutes ces catégories les chiffres sont en hausse de 12% par rapport à 2022. Dans le détail, le document note en 2023 une hausse de 17% des incivilités par rapport à l’année précédente (+82% depuis 2019), une augmentation de 8% des agressions verbales déclarées par rapport à 2022 (+37% depuis 2019) et une hausse de 17% des agressions comportementales déclarées par rapport là encore à l’année précédente (+10% par rapport à 2019).
      Concernant les agressions physiques, leur nombre reste stable (moins de 1% de la totalité des signalements) mais le document précise toutefois que sur les 143 agressions physiques déclarées en 2023, 45 sont des agressions physiques avérées sur agent et survenues en agence ou à proximité. Concernant les EDIS, en 2023 plus de 3 000 cas (3 040) d’expression d’intention suicidaire d’un usager ont été déclarés par des agents. Un chiffre en constante augmentation depuis 2019 : en cinq ans, il a été multiplié par trois.

      [...] Contactée par franceinfo, l’institution indique qu’elle va généraliser la vidéo protection, comme elle l’avait déjà annoncé il y a un peu moins de trois ans. Elle propose aussi des exercices aux intrusions armées et forme à la prise en charge des menaces de suicides des demandeurs d’emploi.

  • Le rideau de fumée des « salaires décents » de Michelin | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/economie-et-social/250424/le-rideau-de-fumee-des-salaires-decents-de-michelin


    On se doutait bien qu’il y avait un loup dans le potage.

    L’annonce par le groupe de pneumatiques auvergnat qu’il verserait désormais des « salaires décents » à ses salariés a suscité l’enthousiasme de Bruno Le Maire. Mais la mesure est tout sauf émancipatrice, car il s’agit plutôt d’une forme élargie de chantage à l’emploi.

  • La flamme olympique : une merveilleuse idée du Dr. Goebbels ! Yorgos MITRALIAS
    Débordant de fierté nationale, les médias grecs, secondés par les autorités grandiloquentes du pays, ne manquent pas l’occasion de présenter cette véritable reconstitution d’une cérémonie nazie, à savoir la prétendue "cérémonie d’allumage de la flamme olympique" à Olympie comme preuve de la grandeur et de la continuité historique de la nation grecque. Et avec elle, de présenter aussi ses accessoires, comme par exemple "la première torche olympique" qui, comme nous le lisons, a été remise au maire de Marathon, "lors d’une magnifique cérémonie qui comprenait une course aux flambeaux symbolique depuis la Ligne de Départ Historique de Marathon jusqu’au musée de la Course de Marathon".

    Détail significatif, qui est bien sûr systématiquement passé sous silence, car considéré "secret national" : cette « première torche », inspirée par Goebbels et fabriquée par Krupp, a été allumée à Olympie avec une chorégraphie, qui reste la même à ce jour, due à la metteuse en scène officielle d’Hitler, la tristement célèbre Leni Riefenstahl. Force est de constater que cette "première torche" a connu des moments très difficiles en 1936, lorsque des citoyens tchèques ont lapidé les porteurs germanophones de la flamme qui traversaient leur pays, car il était évident que le parcours qu’ils suivaient marquait les contours du grand Troisième Reich, qui allait devenir une réalité cauchemardesque quatre ans plus tard. Apparemment, ces citoyens tchèques de 1936 savaient à l’avance ce que les médias grecs et les autorités de notre pauvre pays persistent à ignorer toujours en 2024. Voici donc pourquoi nous attendons depuis des décennies avec impatience le moment où cette flamme s’éteindra irrévocablement : tout simplement parce que "la flamme olympique" est "une merveilleuse idée du Dr. Goebbels", comme l’indiquait pertinemment le titre de la pleine page du quotidien grec Estia en août 1936.

    Alors, de quels ancêtres antiques, de quelles prêtresses vierges, de quelles flammes sacrées et autres histoires a dormir debout nous parle-t-on ? Toutes ces sornettes que l’État grec tout entier et son personnel politique, y compris 9 sur 10 de ses intellectuels officiels, nous ont appris à croire qu’elles viennent tout droit du fond des âges, ne célèbrent cette année que leur 88e anniversaire ! C’est ainsi que fin juillet 1936, peu avant l’ouverture des Jeux olympiques du nazisme triomphant à Berlin, on pouvait lire dans les journaux grecs des articles aux habituels accents patriotards et épico-lyriques, célébrant Leni Riefenstahl et sa « cérémonie de l’allumage de la flamme olympique », dont voici quelques extraits édifiants :

    "Quand Olympie s’est réveillée, quand le soleil s’est levé derrière le mont Cronion conique et vert et a argenté les eaux du Kladeos et de l’Alphée, les personnes qui ont souffert du soleil brûlant du 20 juillet 1936, un jour historique, ont pris chacune sa place : certaines sous les pins du Cronion, d’autres autour des grilles de la place Coubertin. Et ils ont attendu depuis la nuit jusqu’au moment où, de la colline du Cronion, le signal a été donné pour le début de la cérémonie. Plus loin, dès le matin, une femme merveilleuse - Leni Riefenstahl – avait emmené son équipe de tournage et, à la ligne de départ du stade antique, a mis elle-même en scène l’allumage de la flamme olympique. Puis, au temple d’Héra, elle a démontré son génie de metteuse en scène. Elle prit Pratsika et ses écolières, trouva aussitôt un acteur allemand qui fut son caméraman - car Condylis, le premier coureur, ne consentait nullement à porter un caleçon serré comme en portaient les anciens ; elle le déshabilla, en fit un coureur, alluma sur l’autel de fortune que constituaient les tambours des colonnes, des herbes séchées de la Altis sacrée, régla les moteurs et tourna le film, donnant des conseils, des ordres, des instructions. Dix fois elle tourna la même chose, le départ avec la torche du premier coureur. L’Allemand était littéralement rôti et la sueur suintait comme une rivière. Riefenstahl lui jeta une serviette pour s’essuyer et recommença le tournage.

    (...) Au moment où cela se passe sur la place Coubertin, à la ligne de départ du stade antique se déroule un beau rituel. Les vierges porteuses de lumière de Pratsika prennent la lumière olympique du soleil. Elles sont toutes seules. Personne n’est autorisé à assister à l’allumage. Et en réalité, lors de cette cérémonie, que Leni Riefenstall avait filmée dès le matin lors des répétitions, personne ne devait être présent, seuls Phoebus et les vierges grecques, les donneuses du feu, étaient censées assister à la cérémonie divine.

    (...) C’est le moment le plus émouvant. Tout le monde le regarde avec admiration et respect, en silence. La lumière olympique sera transmise. Le jeune Condylis, originaire d’Olympie, traverse les filles de lumière et allume la torche à partir du feu de l’autel. C’est le moment que tout le monde attendait. Il est impossible que les corps de tous ne se soient pas immobilisés, que leur souffle ne se soit pas arrêté un instant, que leurs bouches ne soient pas engourdies. Le soleil, un soleil argenté et brûlant, baigne toute la terre verte et idyllique d’Olympie. Le jeune Condylis, à moitié nu, brûlé par le soleil, vient d’allumer la première torche, et il court... il court, la tenant en l’air. La foule éclate en applaudissements et bravos.

    En un instant, il contourne le périphérique de Cronion et s’en va, courant transmettre avec la flamme sacrée d’Olympie la lumière olympique - l’éternelle civilisation grecque de l’exploit et de l’esprit"
    (Journal Vradyni , mardi 21 juillet 1936)

    Comme on dirait aujourd’hui, un spectacle hollywoodien mis en scène par la metteuse en scène officielle des cérémonies du parti nazi, Leni Riefenstall, sur une idée du Dr Goebbels, approuvée de bon cœur par le chancelier Hitler !

    La suite : https://www.legrandsoir.info/la-flamme-olympique-une-merveilleuse-idee-du-dr-goebbels.html

    #jo #olympisme #propagande #leni_riefenstahl #nazisme #histoire #spectacle #jeux_olympiques

  • Où il est fait explication de ce qui s’accélère en France depuis 2014 et que (amha) ça pue du cul ...

    Israël-Palestine : « C’est la liberté d’expression qu’on veut censurer » | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/250424/israel-palestine-c-est-la-liberte-d-expression-qu-veut-censurer

    LeLe monde navigue depuis 200 jours dans des eaux troubles. Plus de six mois depuis les massacres du Hamas et d’autres groupes palestiniens en Israël, 1 100 morts, et toujours 130 otages à Gaza. Plus de six mois de massacres de l’armée israélienne à Gaza, plus de 34 000 mort·es et des dizaines de milliers de blessé·es, d’orphelin·es, de disparu·es. Ces massacres nient notre humanité commune. Personne ne saurait les justifier.

    Dans ces eaux troubles cohabitent, mal, des sentiments mêlés : la peur, la rage et parfois la haine, l’indignation et la colère. Certains essentialisent les juifs, nourrissant un antisémitisme inacceptable. D’autres essentialisent les Palestiniens ou les musulmans comme autant de soutiens du Hamas, et portent sur eux un soupçon permanent dès qu’ils manifestent leur solidarité avec la Palestine. Des manifestations ont été interdites.

    À lire aussi – La tribune « Contre une démocratie bâillonnée, défendons les libertés publiques » dans Le Club de Mediapart

    Des militant·es, des chercheurs et chercheuses, des étudiant·es, des syndicalistes, ont été sanctionné·es, entendu·es, censuré·es. Certain·es sont jugé·es ou convoqué·es pour avoir fait l’« apologie du terrorisme ». Mais ce ne sont pas des terroristes ni des apologistes de crimes. Ils et elles défendent des opinions politiques. Elles peuvent ne pas plaire. Faut-il pour autant bâillonner leur liberté d’expression ? Si elles et eux sont visé·es aujourd’hui, ne pourrions-nous pas tous et toutes l’être demain ?

    L’émission spéciale de Mediapart avec :

    Véronique Bontemps, anthropologue, chargée de recherche au CNRS ;
    Rima Hassan, candidate de La France insoumise aux élections européennes ;
    Céline Verzeletti, secrétaire confédérale de la CGT ;
    Tayeb Khouira, porte-parole du syndicat Sud aérien ;
    Olivier Besancenot, militant du Nouveau Parti anticapitaliste, ancien candidat à l’élection présidentielle ;
    Cyrielle Chatelain, présidente du groupe écologiste à l’Assemblée nationale ;
    Vanessa Codaccioni, professeure de science politique à l’université Paris 8 ;
    Carine Fouteau, présidente et directrice de la publication de Mediapart.

    #fascisme #dérives autoritaires #lois_scélérates