• Infomaniak n’est pas sexiste, Infomaniak ignore juste qu’il existe des femmes développeuses :

    https://news.infomaniak.com/?s=Infomaniak+n%27est+pas+sexiste%2C+Infomaniak+ignore+juste+qu%27il+existe+des+femmes%20d%C3%A9veloppeuses:%20https://news.infomaniak.com/solution-dette-technique

    Résultats pour : Développeuses
    Rien Trouvé

    Résultats pour : Infomaniak n’est pas sexiste, Infomaniak ignore juste qu’il existe des femmes développeuses : https://news.infomaniak.com/solution-dette-technique
    Rien Trouvé

    Désolé, mais rien ne correspond à vos termes de recherche. Merci de réessayer avec d’autres mots clés.

    #auto_search_engine_feminist
    #reverse_code
    #SEO_is_telling_you

    • Je ne sais pas ce que veut dire normal :) Sois c’est parce que je correspond à une personne pour qui il faut sempiternellement qu’on explique les choses. Et peut-être je ressens à ce moment là cette méchante assignation qui est donnée aux femmes quand un homme veut lui rendre service en les lui expliquant et en se glorifiant au passage de savoir, car les hommes savent toujours mieux. Soit j’ai un humour moqueur un peu très spécial qui se joue des petites conventions du web, dont celle de ne jamais considérer que les femmes fassent du développement et donc de les faire disparaitre et de ce travail et de l’écriture d’un texte. Mais évidemment, ce n’est pas donné à tout·es de comprendre mes salades.
      Et sinon, oui, techniquement, il se trouve que les pages de recherche internet permettent parfois d’afficher le texte que l’on recherche et que ces pages de recherche sont enregistrées et analysées pour diriger la fréquentation du site et donc que le texte affiché sera probablement lu par les auteurs de l’autre texte, mais comme les auteurs ne donnent pas de moyen simple de les joindre en privé. Et que ça commence à me fatiguer sérieusement les boysclub informatique et que les femmes soient toujours mises au banc, je me fais un plaisir de publier sur seenthis mes anicroches. Parce que toute boite qui se respecte devrait avoir honte qu’on souligne leur masculinisme.
      Et j’aurais très envie de poursuivre sur l’histoire de la disparition des femmes, notamment dans l’écriture, mais je vais peut-être m’arrêter là.

    • Mais de bonne foi.

      Ca me faisait penser à une erreur. Mais ensuite j’ai vu le tag #auto_search_engine_feminist . Alors je me suis dit qu’il y avait autre chose à comprendre.

      Donc ensuite « reflechi Jean-Pierre, passe plus la porte », avec le second lien, l’article sur la Dette Technique (sachant qu’ils n’ont que 3 articles jusque là sur leur site), je te jure que je voyais pas le rapport.
      Une random boite qui fait de l’hébergement et qui ajoute à sa comm’ une série de pages de blog où l’intra écrit des articles. Je voyais ca comme un truc tres classique de la french-tech. Limite je passe dessus sans trop le voir.

      Merci pour l’explication, maintenant, je vois clair. Et en vrai, désolé d’etre con. J’aurais préféré ne rien dire. Et puis je suis passé à 2 cm du mansplanning, alors c’est mérité.

  • Covid-19 hasn’t fallen into a seasonal pattern — yet
    https://www.statnews.com/2023/08/23/covid-19-has-not-yet-fallen-into-a-seasonal-pattern

    To most people on the planet, the #Covid-19 pandemic is over. But for many scientists who have been tracking the largest global infectious disease event in the era of molecular biology, there is still a step that the virus that caused it, #SARS-CoV-2, hasn’t yet taken. It has not fallen into a predictable seasonal pattern of the type most respiratory pathogens follow.

  • Le mystère du massacre d’Ústica dévoilé 43 ans plus tard : il s’agissait d’un missile français visant Kadhafi | Isabel Longhi-Bracaglia

    Après le rôle du Gladio, voici une nouvelle révélation des dirigeants italiens de l’époque qui montre comment en 1980, sous le gouvernement de Raymond Barre mais dans une logique ancienne du gouvernement français de la francafrique (notons l’enlèvement de Ben Bella en 1956, l’enlèvement de Ben Barka en 1965, l’assassinat de Sankara en 1987) , ce qui se réalisera sous Sarkozy avec l’assassinat de Khaddafi, il y a là un vieille manière de gérer les velleités de l’indépendance africaine à laquelle le PS a adhéré avec enthousiasme d’hubert Vedrine à Hollande, et aujourd’hui plus que jamais l’infame consensus règne… (note de danielle Bleitrach histoireetsociete)

    https://histoireetsociete.com/2023/09/04/le-mystere-du-massacre-dustica-devoile-43-ans-plus-tard-il-sagiss

    #terrorisme

  • Le premier cargo à propulsion éolienne au monde a mis les voiles
    https://www.actu-environnement.com/ae/news/premier-cargo-propulsion-eolienne-42422.php4

    Le navire Pyxis Ocean a inauguré le 21 août dernier la première ligne commerciale à propulsion éolienne au monde, lors d’un voyage inaugural entre Singapour et le Brésil. Ce cargo vraquier de 230 m de long de Mitsubishi Corporation et affrété par Cargill a été rétrofité avec deux WindWings, des voiles à ailettes de 37,5 mètres de haut.

  • Covid-19 : « Le taux de positivité explose et on ne surveille plus le virus », Christian Lehmann


    (...) une myriade de professionnels de santé témoigne de la recrudescence des cas et de l’incrédulité des patients.

    Depuis le début de la semaine, les consultations et téléconsultations s’enchaînent pour des symptômes pseudo-grippaux, avec une majorité de patients incriminant dans un premier temps les changements de temps, la climatisation, ou les fameux virus hivernaux de l’été dont les ont abreuvé les rassuristes de plateau, avant d’acquiescer lorsque je leur recommande de réaliser un PCR, et de me rappeler, dans un tiers des cas au moins, avec un test positif. Et c’est le cas un peu partout en France, comme en témoignent de nombreux soignants.

    (...) A la suite de la fin de l’état d’urgence sanitaire, le Sidep a été anonymisé (destruction de l’ensemble des données nominatives) et réservé aux résultats des seuls tests PCR depuis le 1er juillet : les résultats des tests PCR sont donc transmis au ministère, mais ne sont plus accessibles en sources ouvertes (ni même sous forme de synthèse, contrairement à ce qui avait été annoncé). (...) le Covid est donc devenu à cette même date la 37e maladie à déclaration obligatoire… mais dont la déclaration ne peut être réalisée que par un biologiste médical suite à un PCR positif (pas de prise en compte des tests antigéniques).

    (...) Le même phénomène se produit dans les établissements de soins, où on découvre des clusters avec du retard car le dépistage n’est plus un réflexe… Disons les choses franchement, il s’agit parfois d’un choix délibéré de ne pas réaliser de test afin de ne pas risquer qu’un #Covid découvert lors d’un séjour hospitalier soit considéré comme une infection nosocomiale.

    (...) nous ne connaissons plus le nombre de patients hospitalisés avec un Covid en France. (...) on constate un net changement dans les comportements depuis la fin du printemps – surtout en fait au moment où un test positif ne nécessitait plus d’isolement (malgré le risque persistant de contamination) et ne permettait plus de bénéficier d’un arrêt de quelques jours. Pour la majorité des Français, cela a constitué le signe que “le Covid c’est devenu un simple rhume“ ou encore que “c’est fini désormais”. (...)

    https://www.liberation.fr/societe/sante/covid-19-le-taux-de-positivite-explose-et-on-ne-surveille-plus-le-virus-2

    https://justpaste.it/a21wj

    #covid #déni #refus_de_test (que c’est une "restriction") #Humex_rhume #PCR #hôpitaux #Paxlovid (personne ne connait) #aveuglement_volontaire (de haut en bas) #Sidep #criblage #séquençage

  • Faut que je vous raconte les coups de bol cet été avec les vieux films et les enfants.

    Au début des vacances, on passe devant le cinoche de la Comédie, et je vois qu’ils passent Casablanca (1942) quelques minutes plus tard. Alors hop, avec les enfants on saute dans la salle et c’est parti pour un oldies but goodies.

    Grosso modo les enfants aiment beaucoup, mais quelques jours plus tard la petite (bientôt 12 ans) m’avoue que bon, quand même, elle a trouvé que c’était un peu lent.

    Le coup de bol : il y a quelques jours, on va à une séance de cinéma en plein air, et là il passent un autre oldies : Chat noir chat blanc (1998) de Kusturica. Non seulement les gamins exultent tellement c’est délirant, mais en plus le vieux parrain dans le film adore se passer en boucle la fin de… Casablanca, en répétant dans un anglais totalement cassé, « I think this is the beginning of a beautiful friendship ». Là je peux te dire que les gamins étaient aux anges de se rendre compte qu’ils avaient « la réf ».

    Et la petite n’a plus du tout trouvé que Casablanca c’était un peu lent.

    L’autre collision, c’est Le bon, la brute et le truand (1966), qu’on s’était regardé (à la téloche) il y a quelques semaines. Ça non plus, pas de souci, les gamins ont adoré, et même que personne n’a trouvé ça trop lent (alors que pourtant…). Et samedi avec ma grande (14 ans) on va se voir le concert de Metallica au cinoche et figure-toi que le concert commence avec… la scène du cimetière avec la musique d’Ennio Morricone.

    C’est pas la première fois que les gamins font les rapprochements et découvrent le bonheur d’« avoir la réf » parce qu’ils ont vu des vieux trucs (visiter le musée d’Orsay et le Louvre alors que tu connais vraiment bien le musée Fabre de Montpellier, hé ben figure-toi que les gamins étaient super-contents de retrouver les « copains » – Cabanel, Bazille, Courbet…). Mais cet été c’est vraiment bien tombé, et ils sont maintenant très demandeurs pour voir des vieux classiques (sources de « réfs »…).

    Hier soir on s’est donc regardés Nosferatu (1922), et c’est passé crème…

  • Michel Kokoreff : « L’impossible réforme de la police traduit une fragilité du pouvoir »
    https://qg.media/2023/08/18/michel-kokoreff-limpossible-reforme-de-la-police-traduit-une-fragilite-du-pouv

    Avec l’éclatement des émeutes de 2023, l’histoire se répète. Comme en 2005, elles ont été déclenchées par une rencontre mortelle avec la police. Si les similitudes entre ces démonstrations de colère sont évidentes, des nouveautés émergent. Premières émeutes post-Covid, venant de quartiers très fragilisés par la crise sanitaire, elles ont aussi donné lieu à des pillages sans précédent dans les centres-villes. Ce qui frappe le plus, c’est toutefois la faiblesse de la réponse gouvernementale, uniquement sécuritaire, sans gestes forts. Le sociologue Michel Kokoreff, spécialiste des violences urbaines, dresse pour QG le constat d’un déni collectif dicté par la dépendance toujours croissante du pouvoir politique français aux forces de l’ordre

    • Je suis toujours emmerdé avec les analyses sur la « dépendance » du pouvoir aux « forces de l’ordre », comme si ça dénotait une faiblesse de ce pouvoir politique.

      Or, si le pouvoir a lui-même une idéologie autoritaire, ça n’est pas une faiblesse : c’est logiquement l’instrument de son pouvoir. De la même façon que les ordonnances du premier quinquennat, et les 49.3 du second.

      L’idéologie même des macronistes, c’est depuis des décennies de répéter à tout bout de champ, à chaque dîner en ville, dans chaque plateau télé, dans chaque édito…, qu’« on ne peut pas réformer dans ce pays, ouin ouin les syndicats, ouin ouin les fonctionnaires, ils bloquent tout le temps on peut rien faire… ». Et que donc avec Macron, on va (enfin) faire du Tatcher et passer en force.

      Donc passer en force, ça veut dire 49.3 et répression violente des mouvements sociaux : pas par faiblesse, mais parce que c’est le principe même de ce pouvoir. Ce que Kokoreff nomme d’ailleurs « co-gestion », et pas « fragilité » comme retenu dans le titre.

    • Les incapables. Ils ont allumé un feu et n’ont aucune solution pour l’éteindre
      https://reflets.info/articles/les-incapables

      Qu’est -ce qui a changé depuis… toujours ? Rien. La société est incapable de proposer un cadre équitable, un vivre ensemble, une répartition des richesses acceptable. Les politiques qui se succèdent s’évertuent à ne rien changer. Et quand la marmite explose, ils accusent ceux qui mijotaient dedans.

      [en accès libre jusqu’au 31 aout]

    • @arno :

      Donc passer en force, ça veut dire 49.3 et répression violente des mouvements sociaux : pas par faiblesse, mais parce que c’est le principe même de ce pouvoir. Ce que Kokoreff nomme d’ailleurs « co-gestion », et pas « fragilité » comme retenu dans le titre.

      D’aucuns disaient dans les « temps anciens » que la « pédagogie », c’est l’art de faire fermer sa gueule à un gosse ...

      #co-gestion certes mais #totalitarisme quand même.

      A force de nous indigner, on va tous·tes finir sous antidépresseurs (zombification) ou sous psychédéliques micro-dosés (développement personnel) si on est riche, mâle, blanc et cadre dirigeant dans une start up.

    • « Frères », le film d’Ugo Simon disponible gratuitement sur #AuPoste
      https://www.auposte.fr/freres-le-film-dugo-simon-disponible-gratuitement-sur-au-poste

      Au départ, un film de fin d’études (et pas n’importe où : la Fémis, Paris) qui devient un film à part entière, capte la force et la souffrance de Diané Bah, Mahamadou Camara et Farid El Yamni — dont les frères ont croisé la route mortelle des forces de l’ordre. En 45 minutes, fortes et denses, c’est leur combat, et leur sourire, la vérité qui éclate, les mensonges auxquels il faut faire (af)front, qui surgissent.

  • Contre-histoire des États-Unis, Roxanne Dunbar-Ortiz – Éditions Wildproject
    https://wildproject.org/livres/contre-histoire-des-etats-unis

    Le monde qui vient
    novembre 2021
    9-782-381140-278
    336 pages
    22 €
    13 × 20 cm
    Préface et traduction par Pascal Menoret
    Première édition française 2018

    Ce livre répond à une question simple : pourquoi les Indiens dʼAmérique ont-ils été décimés ? Nʼétait-il pas pensable de créer une civilisation créole prospère qui permette aux populations amérindienne, africaine, européenne, asiatique et océanienne de partager lʼespace et les ressources naturelles des États-Unis ? Le génocide des Amérindiens était-il inéluctable ?

    La thèse dominante aux États-Unis est quʼils ont souvent été tués par les virus apportés par les Européens avant même dʼentrer en contact avec les Européens eux-mêmes : la variole voyageait plus vite que les soldats espagnols et anglais. Les survivants auraient soit disparu au cours des guerres de la frontière, soit été intégrés, eux aussi, à la nouvelle société dʼimmigrés.

    Contre cette vision irénique dʼune histoire impersonnelle, où les virus et lʼacier tiennent une place prépondérante et où les intentions humaines sont secondaires, Roxanne Dunbar-Ortiz montre que les États-Unis sont une scène de crime. Il y a eu génocide parce quʼil y a eu intention dʼexterminer : les Amérindiens ont été méthodiquement éliminés, dʼabord physiquement, puis économiquement, et enfin symboliquement.

    L’autrice

    Roxanne Dunbar-Ortiz est une historienne et militante née en 1938. Docteur en histoire (UCLA, 1974), elle est également diplômée en droit international et droits de lʼHomme de lʼIDH de Strasbourg (1983). Militante de la cause amérindienne depuis 1967, cofondatrice du Mouvement de libération des femmes (MLF) aux États-Unis en 1968, elle a aussi vécu en Europe, au Mexique et à Cuba. Elle est lʼautrice dʼune quinzaine dʼouvrages.

    On en parle

    Avec ce compte-rendu de la conquête des États-Unis du point de vue de ses victimes, Roxanne Dunbar-Ortiz nous rend un service immense. Renseigné en profondeur, éloquent et lucide, ce puissant récit dʼun crime terrible prend aujourdʼhui un sens nouveau : les survivants rejoignent en effet les peuples indigènes du monde pour lutter – en idées et en actions – contre la destruction écologique du monde causée par la civilisation industrielle.
    Noam Chomsky, linguiste

    Voici sans doute la plus importante histoire des États-Unis jamais écrite. Voici, restituée de façon honnête et souvent poétique, lʼhistoire de ces traces et dʼun peuple qui a survécu, meurtri mais insoumis. Spoiler alert : la période coloniale nʼest pas close – et tous les Indiens ne sont pas morts.
    Robin Kelley, historien

    Lʼoubli de lʼhistoire est la maladie fondamentale de la plupart des Américains blancs. Dunbar-Ortiz demande à ses lecteurs de retourner à ce point de départ : de sʼenraciner dans la poussière rouge et les débris de la mémoire.
    Mike Davis, sociologue

    Issue dʼun milieu ouvrier, ayant grandi en Oklahoma, Roxanne Dunbar-Ortiz a participé à tous les grands mouvements féministes ou révolutionnaires des années 1960 et 1970. Elle éclaire ces expériences avec une implacable précision, et fait preuve dʼune fière et admirable indépendance.
    Howard Zinn, historien

    Roxanne Dunbar-Ortiz a écrit le livre fondamental, celui qui remet à l’endroit l’histoire nationale américaine, structurée par un génocide originel et une violente colonisation de peuplement.
    Raoul Peck, cinéaste

    Sommaire

    Préface du traducteur
    Note de lʼauteure

    Introduction. Cette terre

    Suivez le maïs
    La culture de la conquête
    Le culte de lʼalliance
    Des empreintes de sang
    Naissance dʼune nation
    Le Dernier des Mohicans et la république blanche dʼAndrew Jackson
    Dʼun océan à lʼautre, étincelant
    Pays indien
    Triomphalisme et colonialisme en temps de paix
    La prophétie de la danse des esprits : une nation arrive
    La Doctrine de la Découverte

    Conclusion. Lʼavenir des États-Unis

    • Roxane Dunbar-Ortiz est une historienne et une militante connue aux USA pour sa participation active aux luttes d’émancipation des années 60 (droits civiques, anticolonialiste,féministe). Elle nous propose cette contre-histoire passionnante des États-Unis, « telle que les peuples indigènes la vécurent », ce qui « requiert de mettre à neuf le récit national ».

      S’appuyant sur une description précises des faits, Roxane Dunbar-Ortiz n’hésite pas à qualifier en terme de « génocide », la politique de colonisation de peuplement conduite par les colons états-uniens. D’autres auteurs, notamment Robert Jaulin, ont employé le terme d’ethnocide pour décrire les conséquences du colonialisme (voir le lien ci-dessous).

      La première partie du livre est consacrée à l’examen historique des faits concernant l’éradication des nations autochtones. Il semblerait que ces faits historique soient méconnus ou ignorés de la grande partie de la population états-unienne. Des mises en perspectives expliquent comment ces faits structurent encore largement l’idéologie du pays.

      Les fondations de l’histoire des États-Unis sont à trouver dans le débarquement des caravelles espagnoles sur le continent d’Amérique. Le mythe fondateur états-unien, proprement dit, débute officiellement, à l’issue de la guerre d’indépendance des colonies anglaises, en 1783. Environ 4 millions d’européens vivent alors sur 13 colonies britanniques, le long de la côte atlantique. « La conquête de l’Ouest » qui s’en suit, conduit progressivement en un siècle à la dépossession de l’intégralité des territoires autochtones situés sur cette partie du continent.

      L’autrice explique par le détail comment les conquérants étasuniens ont systématiquement mis en œuvre une politique de colonisation de peuplement en chassant les nations indigènes afin de s’approprier leurs terres. Plusieurs méthodes furent employées à cette fin : les massacres des populations, la destruction de leurs ressources végétales et animales (notamment les bisons), la manipulation des nations indigènes dressées les unes contre les autres, la signature d’accords systématiquement violés, l’enferment des autochtones dans des réserves racistes, l’assimilation forcée, l’acculturation, la corruption, leur dépendance aux logiques capitalistes…

      Le mythe colonialiste du « nouveau monde » est taillé en pièces par l’autrice. Ce récit évoque un continent vide et habité par des sauvages avant l’arrivée des Européen ; ces derniers s’émerveillent, par exemple, de la présence de « bois ouverts », estimant qu’il s’agissait d’une configuration caractéristique de l’Amérique du nord, sans voir que ce paysage n’était rien d’autre que la résultante du rapport que les peuples indigènes entretiennent avec la nature.

      L’autrice remet en cause le contenu du mythe fondateur états-unien qui fait de cette nation, se constituant sur le colonialisme le plus brutal, une nation exceptionnelle. On glorifie l’appropriation du continent par une sorte de délire mystique alors que la création des États-Unis est directement liée à l’émergence du capitalisme et de ses contingences de développement économique.

      Outre son intérêt pour la restitution historique de faits qui semblent méconnus au pays de l’oncle Sam, l’ouvrage propose une réflexion assez approfondie sur les considérants idéologiques structurant l’imaginaire états-unien encore aujourd’hui. Ce qui constitue la seconde partie de l’ouvrage.

      On voit comment, à partir de fables nationales telles que celle du « destin manifeste », on construit un mythe selon lequel les États unis est une nation prédestinée à conquérir les territoires « d’un océan à l’autre ». Le pays est composé « d’exceptionnelles entités » eu égard à l’influence calviniste des premiers colons. De ce fait, la fin justifiant les moyens, rien n’est plus ordinaire que d’y entendre des voix conduite à vanter « les conséquence positives de la colonisation ».

      Enfin, Roxane Dunbar-Ortiz explique comment la guerre permanente contre les peuples autochtones a construit une logique militarise omniprésente, encore aujourd’hui, dans l’idéologie dominante de ce pays. Le militarisme états-unien sert de justificatif à la politique impérialiste conduite dans le monde entier. Il est rappelé, aussi, en quoi le deuxième amendement de la constitution (sur le port d’arme) en est tributaire.

      L’autrice explique comment le passé colonial contre les nations indigènes, a directement structuré des concepts militaires, encore mis en pratique à notre époque par les États-Unis dans leur politique impérialiste (guerres du Vietnam, d’Irak, etc.). Les termes en usage pour définir les tactiques guerrières pour exterminer les nations indigènes lors de le « conquête de l’Ouest » tels que « guerre totale », « guerre irrégulière » ou « guerre de contre-insurrection » font encore partie du vocabulaire des militaires états-uniens d’aujourd’hui. On apprend, enfin que, bien au-delà des frontières du continent américain, le terme de « pays indiens » est encore employé encore de nos jours, par l’administration militaire États-unienne pour désigner une zone située derrière les lignes ennemies.

    • Un extrait de la conclusion de Contre-histoire des États-Unis, Roxanne Dunbar-Ortiz :

      https://www.salon.com/2014/10/13/north_america_is_a_crime_scene_the_untold_history_of_america

      North America is a crime scene: The untold history of America this Columbus Day
      The founding myth of the United States is a lie. It is time to re-examine our ruthless past — and present
      By Roxanne Dunbar-Ortiz
      Published October 13, 2014 5:45PM (EDT)

      Excerpted from “An Indigenous Peoples’ History of the United States”

      That the continued colonization of American Indian nations, peoples, and lands provides the United States the economic and material resources needed to cast its imperialist gaze globally is a fact that is simultaneously obvious within—and yet continually obscured by—what is essentially a settler colony’s national construction of itself as an ever more perfect multicultural, multiracial democracy. . . . [T]he status of American Indians as sovereign nations colonized by the United States continues to haunt and inflect its raison d’etre. —Jodi Byrd

      The conventional narrative of U.S. history routinely segregates the “Indian wars” as a subspecialization within the dubious category “the West.” Then there are the westerns, those cheap novels, movies, and television shows that nearly every American imbibed with mother’s milk and that by the mid-twentieth century were popular in every corner of the world. The architecture of US world dominance was designed and tested by this period of continental U.S. militarism, which built on the previous hundred years and generated its own innovations in total war. The opening of the twenty-first century saw a new, even more brazen form of U.S. militarism and imperialism explode on the world scene when the election of George W. Bush turned over control of U.S. foreign policy to a long-gestating neoconservative and warmongering faction of the Pentagon and its civilian hawks. Their subsequent eight years of political control included two major military invasions and hundreds of small wars employing U.S. Special Forces around the globe, establishing a template that continued after their political power waned.

      Injun Country

      One highly regarded military analyst stepped forward to make the connections between the “Indian wars” and what he considered the country’s bright imperialist past and future. Robert D. Kaplan, in his 2005 book Imperial Grunts, presented several case studies that he considered highly successful operations: Yemen, Colombia, Mongolia, and the Philippines, in addition to ongoing complex projects in the Horn of Africa, Afghanistan, and Iraq. While US citizens and many of their elected representatives called for ending the US military interventions they knew about—including Iraq and Afghanistan—Kaplan hailed protracted counterinsurgencies in Africa, Asia, the Middle East, Latin America, and the Pacific. He presented a guide for the U.S. controlling those areas of the world based on its having achieved continental dominance in North America by means of counterinsurgency and employing total and unlimited war.

      Kaplan, a meticulous researcher and influential writer born in 1952 in New York City, wrote for major newspapers and magazines before serving as “chief geopolitical strategist” for the private security think tank Stratfor. Among other prestigious posts, he has been a senior fellow at the Center for a New American Security in Washington, D.C., and a member of the Defense Policy Board, a federal advisory committee to the US Department of Defense. In 2011, Foreign Policy magazine named Kaplan as one of the world’s “top 100 global thinkers.” Author of numerous best-selling books, including Balkan Ghosts and Surrender or Starve, Kaplan became one of the principal intellectual boosters for U.S. power in the world through the tried-and-true “American way of war.” This is the way of war dating to the British-colonial period that military historian John Grenier called a combination of “unlimited war and irregular war,” a military tradition “that accepted, legitimized, and encouraged attacks upon and the destruction of noncombatants, villages and agricultural resources . . . in shockingly violent campaigns to achieve their goals of conquest.”

      Kaplan sums up his thesis in the prologue to Imperial Grunts, which he subtitles “Injun Country”:

      By the turn of the twenty-first century the United States military had already appropriated the entire earth, and was ready to flood the most obscure areas of it with troops at a moment’s notice.

      The Pentagon divided the planet into five area commands—similar to the way that the Indian Country of the American West had been divided in the mid-nineteenth century by the U.S. Army. . . . [A]ccording to the soldiers and marines I met on the ground in far-flung corners of the earth, the comparison with the nineteenth century was . . . apt. “Welcome to Injun Country” was the refrain I heard from troops from Colombia to the Philippines, including Afghanistan and Iraq. To be sure, the problem for the American military was less [Islamic] fundamentalism than anarchy. The War on Terrorism was really about taming the frontier.

      Kaplan goes on to ridicule “elites in New York and Washington” who debate imperialism in “grand, historical terms,” while individuals from all the armed services interpret policy according to the particular circumstances they face and are indifferent to or unaware of the fact that they are part of an imperialist project. This book shows how colonialism and imperialism work.

      Kaplan challenges the concept of manifest destiny, arguing that “it was not inevitable that the United States should have an empire in the western part of the continent.” Rather, he argues, western empire was brought about by “small groups of frontiersmen, separated from each other by great distances.” Here Kaplan refers to what Grenier calls settler “rangers,” destroying Indigenous towns and fields and food supplies. Although Kaplan downplays the role of the U.S. Army compared to the settler vigilantes, which he equates to the modern Special Forces, he acknowledges that the regular army provided lethal backup for settler counterinsurgency in slaughtering the buffalo, the food supply of Plains peoples, as well as making continuous raids on settlements to kill or confine the families of the Indigenous fighters. Kaplan summarizes the genealogy of U.S. militarism today:

      Whereas the average American at the dawn of the new millennium found patriotic inspiration in the legacies of the Civil War and World War II, when the evils of slavery and fascism were confronted and vanquished, for many commissioned and noncommissioned officers the U.S. Army’s defining moment was fighting the “Indians.”

      The legacy of the Indian wars was palpable in the numerous military bases spread across the South, the Middle West, and particularly the Great Plains: that vast desert and steppe comprising the Army’s historical “heartland,” punctuated by such storied outposts as Forts Hays, Kearney, Leavenworth, Riley, and Sill. Leavenworth, where the Oregon and Santa Fe trails separated, was now the home of the Army’s Command and General Staff College; Riley, the base of George Armstrong Custer’s 7th Cavalry, now that of the 1st Infantry Division; and Sill, where Geronimo lived out the last years of his life, the headquarters of the U.S. Artillery. . . .

      While microscopic in size, it was the fast and irregular military actions against the Indians, memorialized in bronze and oil by Remington, that shaped the nature of American nationalism.

      Although Kaplan relies principally on the late-nineteenth-century source of US counterinsurgency, in a footnote he reports what he learned at the Airborne Special Operations Museum in Fayetteville, North Carolina: “It is a small but interesting fact that members of the 101st Airborne Division, in preparation for their parachute drop on D-Day, shaved themselves in Mohawk style and applied war paint on their faces.” This takes us back to the pre-independence colonial wars and then through US independence and the myth popularized by The Last of the Mohicans.

      Kaplan debunks the argument that the attacks on the World Trade Center and the Pentagon on September 11, 2001, brought the United States into a new era of warfare and prompted it to establish military bases around the world. Prior to 2001, Kaplan rightly observes, the US Army’s Special Operations Command had been carrying out maneuvers since the 1980s in “170 countries per year, with an average of nine ‘quiet professionals’ on each mission. America’s reach was long; its involvement in the obscurest states protean. Rather than the conscript army of citizen soldiers that fought World War II, there was now a professional military that, true to other imperial forces throughout history, enjoyed the soldiering life for its own sake.”

      On October 13, 2011, testifying before the Armed Services Committee of the US House of Representatives, General Martin Dempsey stated: “I didn’t become the chairman of the Joint Chiefs to oversee the decline of the Armed Forces of the United States, and an end state that would have this nation and its military not be a global power. . . . That is not who we are as a nation.”

      The Return of Legalized Torture

      Bodies—tortured bodies, sexually violated bodies, imprisoned bodies, dead bodies—arose as a primary topic in the first years of the George W. Bush administration following the September 2001 attacks with a war of revenge against Afghanistan and the overthrow of the government of Iraq. Afghans resisting U.S. forces and others who happened to be in the wrong place at the wrong time were taken into custody, and most of them were sent to a hastily constructed prison facility on the U.S. military base at Guantánamo Bay, Cuba, on land the United States appropriated in its 1898 war against Cuba. Rather than bestowing the status of prisoner of war on the detainees, which would have given them certain rights under the Geneva Conventions, they were designated as “unlawful combatants,” a status previously unknown in the annals of Western warfare. As such, the detainees were subjected to torture by U.S. interrogators and shamelessly monitored by civilian psychologists and medical personnel.

      In response to questions and condemnations from around the globe, a University of California international law professor, John C. Yoo, on leave to serve as assistant U.S. attorney general in the Justice Department’s Office of Legal Counsel, penned in March 2003 what became the infamous “Torture Memo.” Not much was made at the time of one of the precedents Yoo used to defend the designation “unlawful combatant,” the US Supreme Court’s 1873 opinion in Modoc Indian Prisoners.

      In 1872, a group of Modoc men led by Kintpuash, also known as Captain Jack, attempted to return to their own country in Northern California after the U.S. Army had rounded them up and forced them to share a reservation in Oregon. The insurgent group of fifty-three was surrounded by U.S. troops and Oregon militiamen and forced to take refuge in the barren and rugged lava beds around Mount Lassen, a dormant volcano, a part of their ancestral homeland that they knew every inch of. More than a thousand troops commanded by General Edward R. S. Canby, a former Civil War general, attempted to capture the resisters, but had no success as the Modocs engaged in effective guerrilla warfare. Before the Civil War, Canby had built his military career fighting in the Second Seminole War and later in the invasion of Mexico. Posted to Utah on the eve of the Civil War, he had led attacks against the Navajos, and then began his Civil War service in New Mexico. Therefore, Canby was a seasoned Indian killer. In a negotiating meeting between the general and Kintpuash, the Modoc leader killed the general and the other commissioners when they would allow only for surrender. In response, the United States sent another former Civil War general in with more than a thousand additional soldiers as reinforcements, and in April 1873 these troops attacked the Modoc stronghold, this time forcing the Indigenous fighters to flee. After four months of fighting that cost the United States almost $500,000—equal to nearly $10 million currently—and the lives of more than four hundred of its soldiers and a general, the nationwide backlash against the Modocs was vengeful. Kintpuash and several other captured Modocs were imprisoned and then hanged at Alcatraz, and the Modoc families were scattered and incarcerated on reservations. Kintpuash’s corpse was embalmed and exhibited at circuses around the country. The commander of the army’s Pacific Military Division at the time, Lieutenant General John M. Schofield, wrote of the Modoc War in his memoir, Forty-Six Years in the Army: “If the innocent could be separated from the guilty, plague, pestilence, and famine would not be an unjust punishment for the crimes committed in this country against the original occupants of the soil.”

      Drawing a legal analogy between the Modoc prisoners and the Guantánamo detainees, Assistant U.S. Attorney General Yoo employed the legal category of homo sacer—in Roman law, a person banned from society, excluded from its legal protections but still subject to the sovereign’s power. Anyone may kill a homo sacer without it being considered murder. As Jodi Byrd notes, “One begins to understand why John C. Yoo’s infamous March 14, 2003, torture memos cited the 1865 Military Commissions and the 1873 The Modoc Indian Prisoners legal opinions in order to articulate executive power in declaring the state of exception, particularly when The Modoc Indian Prisoners opinion explicitly marks the Indian combatant as homo sacer to the United States.” To buttress his claim, Yoo quoted from the 1873 Modoc Indian Prisoners opinion:

      It cannot be pretended that a United States soldier is guilty of murder if he kills a public enemy in battle, which would be the case if the municipal law were in force and applicable to an act committed under such circumstances. All the laws and customs of civilized warfare may not be applicable to an armed conflict with the Indian tribes upon our western frontier; but the circumstances attending the assassination of Canby [Army general] and Thomas [U.S. peace commissioner] are such as to make their murder as much a violation of the laws of savage as of civilized warfare, and the Indians concerned in it fully understood the baseness and treachery of their act.

      Byrd points out that, according to this line of thinking, anyone who could be defined as “Indian” could thus be killed legally, and they also could be held responsible for crimes they committed against any US soldier. “As a result, citizens of American Indian nations become in this moment the origin of the stateless terrorist combatant within U.S. enunciations of sovereignty.”

      Ramped Up Militarization

      The Chagos Archipelago comprises more than sixty small coral islands isolated in the Indian Ocean halfway between Africa and Indonesia, a thousand miles south of the nearest continent, India. Between 1968 and 1973, the United States and Britain, the latter the colonial administrator, forcibly removed the indigenous inhabitants of the islands, the Chagossians. Most of the two thousand deportees ended up more than a thousand miles away in Mauritius and the Seychelles, where they were thrown into lives of poverty and forgotten. The purpose of this expulsion was to create a major U.S. military base on one of the Chagossian islands, Diego Garcia. As if being rounded up and removed from their homelands in the name of global security were not cruel enough, before being deported the Chagossians had to watch as British agents and U.S. troops herded their pet dogs into sealed sheds where they were gassed and burned. As David Vine writes in his chronicle of this tragedy:

      “The base on Diego Garcia has become one of the most secretive and powerful U.S. military facilities in the world, helping to launch the invasions of Afghanistan and Iraq (twice), threatening Iran, China, Russia, and nations from southern Africa to southeast Asia, host to a secret CIA detention center for high-profile terrorist suspects, and home to thousands of U.S. military personnel and billions of dollars in deadly weaponry.”

      The Chagossians are not the only indigenous people around the world that the US military has displaced. The military established a pattern during and after the Vietnam War of forcibly removing indigenous peoples from sites deemed strategic for the placement of military bases. The peoples of the Bikini Atoll in the South Pacific and Puerto Rico’s Vieques Island are perhaps the best-known examples, but there were also the Inughuit of Thule, Greenland, and the thousands of Okinawans and Indigenous peoples of Micronesia. During the harsh deportation of the Micronesians in the 1970s, the press took some notice. In response to one reporter’s question, Secretary of State Henry Kissinger said of the Micronesians: “There are only ninety thousand people out there. Who gives a damn?” This is a statement of permissive genocide.

      By the beginning of the twenty-first century, the United States operated more than 900 military bases around the world, including 287 in Germany, 130 in Japan, 106 in South Korea, 89 in Italy, 57 in the British Isles, 21 in Portugal, and 19 in Turkey. The number also comprised additional bases or installations located in Aruba, Australia, Djibouti, Egypt, Israel, Singapore, Thailand, Kyrgyzstan, Kuwait, Qatar, Bahrain, the United Arab Emirates, Crete, Sicily, Iceland, Romania, Bulgaria, Honduras, Colombia, and Cuba (Guantánamo Bay), among many other locations in some 150 countries, along with those recently added in Iraq and Afghanistan.

      In her book The Militarization of Indian Country, Anishinaabe activist and writer Winona LaDuke analyzes the continuing negative effects of the military on Native Americans, considering the consequences wrought on Native economy, land, future, and people, especially Native combat veterans and their families. Indigenous territories in New Mexico bristle with nuclear weapons storage, and Shoshone and Paiute territories in Nevada are scarred by decades of aboveground and underground nuclear weapons testing. The Navajo Nation and some New Mexico Pueblos have experienced decades of uranium strip mining, the pollution of water, and subsequent deadly health effects. “I am awed by the impact of the military on the world and on Native America,” LaDuke writes. “It is pervasive.”

      Political scientist Cynthia Enloe, who specializes in US foreign policy and the military, observes that US culture has become even more militarized since the attacks on the World Trade Center and the Pentagon. Her analysis of this trend draws on a feminist perspective:

      Militarization . . . [is] happening at the individual level, when a woman who has a son is persuaded that the best way she can be a good mother is to allow the military recruiter to recruit her son so her son will get off the couch. When she is persuaded to let him go, even if reluctantly, she’s being militarized. She’s not as militarized as somebody who is a Special Forces soldier, but she’s being militarized all the same. Somebody who gets excited because a jet bomber flies over the football stadium to open the football season and is glad that he or she is in the stadium to see it, is being militarized. So militarization is not just about the question “do you think the military is the most important part of the state?” (although obviously that matters). It’s not just “do you think that the use of collective violence is the most effective way to solve social problems?”—which is also a part of militarization. But it’s also about ordinary, daily culture, certainly in the United States.

      As John Grenier notes, however, the cultural aspects of militarization are not new; they have deep historical roots, reaching into the nation’s British-colonial past and continuing through unrelenting wars of conquest and ethnic cleansing over three centuries.

      “Beyond its sheer military utility, Americans also found a use for the first way of war in the construction of an ‘American identity.’. . . [T]he enduring appeal of the romanticized myth of the ‘settlement’ (not the conquest) of the frontier, either by ‘actual’ men such as Robert Rogers or Daniel Boone or fictitious ones like Nathaniel Bumppo of James Fenimore Cooper’s creation, points to what D. H. Lawrence called the ‘myth of the essential white American.’”

      The astronomical number of firearms owned by U.S. civilians, with the Second Amendment as a sacred mandate, is also intricately related to militaristic culture. Everyday life and the culture in general are damaged by ramped-up militarization, and this includes academia, particularly the social sciences, with psychologists and anthropologists being recruited as advisors to the military. Anthropologist David H. Price, in his indispensable book Weaponizing Anthropology, remarks that “anthropology has always fed between the lines of war.” Anthropology was born of European and U.S. colonial wars. Price, like Enloe, sees an accelerated pace of militarization in the early twenty-first century: “Today’s weaponization of anthropology and other social sciences has been a long time coming, and post-9/11 America’s climate of fear coupled with reductions in traditional academic funding provided the conditions of a sort of perfect storm for the militarization of the discipline and the academy as a whole.”

      In their ten-part cable television documentary series and seven-hundred-page companion book The Untold History of the United States, filmmaker Oliver Stone and historian Peter Kuznick ask: “Why does our country have military bases in every region of the globe, totaling more than a thousand by some counts? Why does the United States spend as much money on its military as the rest of the world combined? Why does it still possess thousands of nuclear weapons, many on hair-trigger alert, even though no nation poses an imminent threat?” These are key questions. Stone and Kuznick condemn the situation but do not answer the questions. The authors see the post–World War II development of the United States into the world’s sole superpower as a sharp divergence from the founders’ original intent and historical development prior to the mid-twentieth century. They quote an Independence Day speech by President John Quincy Adams in which he condemned British colonialism and claimed that the United States “goes not abroad, in search of monsters to destroy.” Stone and Kuznick fail to mention that the United States at the time was invading, subjecting, colonizing, and removing the Indigenous farmers from their land, as it had since its founding and as it would through the nineteenth century. In ignoring that fundamental basis for US development as an imperialist power, they do not see that overseas empire was the logical outcome of the course the United States chose at its founding.

      North America is a Crime Scene

      Jodi Byrd writes: “The story of the new world is horror, the story of America a crime.” It is necessary, she argues, to start with the origin of the United States as a settler-state and its explicit intention to occupy the continent. These origins contain the historical seeds of genocide. Any true history of the United States must focus on what has happened to (and with) Indigenous peoples—and what still happens. It’s not just past colonialist actions but also “the continued colonization of American Indian nations, peoples, and lands” that allows the United States “to cast its imperialist gaze globally” with “what is essentially a settler colony’s national construction of itself as an ever more perfect multicultural, multiracial democracy,” while “the status of American Indians as sovereign nations colonized by the United States continues to haunt and inflect its raison d’etre.” Here Byrd quotes Lakota scholar Elizabeth Cook-Lynn, who spells out the connection between the “Indian wars” and the Iraq War:

      The current mission of the United States to become the center of political enlightenment to be taught to the rest of the world began with the Indian wars and has become the dangerous provocation of this nation’s historical intent. The historical connection between the Little Big Horn event and the “uprising” in Baghdad must become part of the political dialogue of America if the fiction of decolonization is to happen and the hoped for deconstruction of the colonial story is to come about.

      A “race to innocence” is what occurs when individuals assume that they are innocent of complicity in structures of domination and oppression. This concept captures the understandable assumption made by new immigrants or children of recent immigrants to any country. They cannot be responsible, they assume, for what occurred in their adopted country’s past. Neither are those who are already citizens guilty, even if they are descendants of slave owners, Indian killers, or Andrew Jackson himself. Yet, in a settler society that has not come to terms with its past, whatever historical trauma was entailed in settling the land affects the assumptions and behavior of living generations at any given time, including immigrants and the children of recent immigrants.

      In the United States the legacy of settler colonialism can be seen in the endless wars of aggression and occupations; the trillions spent on war machinery, military bases, and personnel instead of social services and quality public education; the gross profits of corporations, each of which has greater resources and funds than more than half the countries in the world yet pay minimal taxes and provide few jobs for US citizens; the repression of generation after generation of activists who seek to change the system; the incarceration of the poor, particularly descendants of enslaved Africans; the individualism, carefully inculcated, that on the one hand produces self-blame for personal failure and on the other exalts ruthless dog-eat-dog competition for possible success, even though it rarely results; and high rates of suicide, drug abuse, alcoholism, sexual violence against women and children, homelessness, dropping out of school, and gun violence.

      These are symptoms, and there are many more, of a deeply troubled society, and they are not new. The large and influential civil rights, student, labor, and women’s movements of the 1950s through the 1970s exposed the structural inequalities in the economy and the historical effects of more than two centuries of slavery and brutal genocidal wars waged against Indigenous peoples. For a time, US society verged on a process of truth seeking regarding past atrocities, making demands to end aggressive wars and to end poverty, witnessed by the huge peace movement of the 1970s and the War on Poverty, affirmative action, school busing, prison reform, women’s equity and reproductive rights, promotion of the arts and humanities, public media, the Indian Self-Determination Act, and many other initiatives.

      A more sophisticated version of the race to innocence that helps perpetuate settler colonialism began to develop in social movement theory in the 1990s, popularized in the work of Michael Hardt and Antonio Negri. Commonwealth, the third volume in a trilogy, is one of a number of books in an academic fad of the early twenty-first century seeking to revive the Medieval European concept of the commons as an aspiration for contemporary social movements. Most writings about the commons barely mention the fate of Indigenous peoples in relation to the call for all land to be shared. Two Canadian scholar-activists, Nandita Sharma and Cynthia Wright, for example, do not mince words in rejecting Native land claims and sovereignty, characterizing them as xenophobic elitism. They see Indigenous claims as “regressive neo-racism in light of the global diasporas arising from oppression around the world.”

      Cree scholar Lorraine Le Camp calls this kind of erasure of Indigenous peoples in North America “terranullism,” harking back to the characterization, under the Doctrine of Discovery, of purportedly vacant lands as terra nullis. This is a kind of no-fault history. From the theory of a liberated future of no borders and nations, of a vague commons for all, the theorists obliterate the present and presence of Indigenous nations struggling for their liberation from states of colonialism. Thereby, Indigenous rhetoric and programs for decolonization, nationhood, and sovereignty are, according to this project, rendered invalid and futile. From the Indigenous perspective, as Jodi Byrd writes, “any notion of the commons that speaks for and as indigenous as it advocates transforming indigenous governance or incorporating indigenous peoples into a multitude that might then reside on those lands forcibly taken from indigenous peoples does nothing to disrupt the genocidal and colonialist intent of the initial and now repeated historical process.”

      Excerpted from “An Indigenous Peoples’ History of the United States” by Roxanne Dunbar-Ortiz (Beacon Press, 2014). Copyright 2014 by Roxanne Dunbar-Ortiz. Reprinted with permission of the publisher. All rights reserved.

      By Roxanne Dunbar-Ortiz

    • Je trouve que c’est bien traduit ; en tous cas, agréable à lire. Le traducteur a aussi écrit l’introduction.

      Autre chose, qui n’a rien à voir avec la traduction... maintenant que j’y pense ; j’ai oublié de le mettre dans ma présentation : le seul reproche que je ferais c’est l’absence de cartes, à l’exception de la reproduction, à la fin de l’ouvrage, d’un document à peine lisible. Dommage cela aurait été bien utile.

    • pour ce qui est devenu le Québec, Marie-Christine Lévesque et Serge Bouchard, tombés en amour pour les Innus, décrivent dans Le peuple rieur, Hommage à mes amis innus (ethnographie qui ne propose pas une histoire d’ensemble), un bref moment de rapport plutôt égalitaire, à l’arrivée de Champlain, où l’établissement de comptoirs commerciaux isolés, rares, occasionne des échanges (traite des fourrures), et durant lequel les Innus sont admirés par les arrivants pour leurs capacités cynégétiques ainsi que leur manière de réussir à subsister sur un territoire que les arrivants voient comme principalement hostile. mais c’était avant qu’ils deviennent des ostie de sauvages.
      #peuples_premiers #nations_sans_état

    • Aussi, une #BD ...
      Une histoire populaire de l’empire américain

      Depuis le génocide des Indiens jusqu’à la guerre en Irak en passant par le développement d’un capitalisme financier globalisé, les États- Unis se sont constitués au fil des siècles comme un empire incontournable. Peu à peu, leur histoire est devenue mythologie, mais ce livre propose le récit d’une nation, un récit qui a réussi à changer le regard des Américains sur eux-mêmes.

      https://www.editions-delcourt.fr/bd/series/serie-une-histoire-populaire-de-l-empire-americian/album-une-histoire-populaire-de-l-empire-americian
      #bande-dessinée #histoire_populaire

      que j’avais signalé ici :
      https://seenthis.net/messages/784696

  • West Bank ’apartheid’ is ’just like Nazi Germany’ - former IDF commander - Israel News - The Jerusalem Post
    https://www.jpost.com/breaking-news/article-754560


    Amiram Levin speaks at a conference organized by Zionist Camp parliament member Erel Margalit in Tel Aviv. May 22, 2016.
    photo credit: TOMER NEUBERG/FLASH90

    "For 57 years there has been no democracy" in the West Bank, Amiram Levin said. “There is absolute apartheid there.”

    Former IDF Northern Command commander Amiram Levin stated that there has been “absolute apartheid” in the West Bank for the past 57 years, during an interview with KAN Reshet Bet radio on Sunday morning.

    “[Prime Minister Benjamin Netanyahu] is sharp and he has always been sharp, but he’s startled by the case against him and the too-long years in power have done their work. There is no one who stays in power that long and doesn’t fall to the sin of hubris, who isn’t surrounded by sycophants instead of serious people who would give him a real picture of things,” said Levin.

    “A Messianic, criminal group who graduated from the hilltop youth took advantage of his weakness, people who do not even understand what democracy is. They came from the West Bank. For 57 years there has been no democracy there. There is absolute apartheid there. The IDF against its will has to enforce sovereignty there and is standing by and watching the rampant settlers and is beginning to be complicit in war crimes. This is 10 times worse than the issue of [the IDF] being ready and training hours. Walk around Hebron and you will see streets where Arabs cannot walk, just like what happened in Germany.”

    “I am not pitying the Palestinians, I am pitying us. We are killing ourselves from within. Bibi failed here. He placed criminals and draft dodgers in key positions who, in a civilized country would be sitting behind bars.”

    Levin served in the IDF from 1965-1998, starting as a paratrooper and finishing as commander of Northern Command. Levin also served as deputy head of the Mossad. 


    Amiram Levin speaks during a protest against the government’s judicial overhaul, in Tel Aviv. August 12, 2023
    credit: AVRAHAM SASSONI

    Levin in 2017: ’We’ll tear the Palestinians apart if they don’t accept a peace deal’
    In an interview with Maariv in 2017, Amiram stated that the Palestinians “deserved the occupation,” adding that any peace negotiations should not return to the ’67 lines.

    “If they don’t want to move forward with [Palestinian Authority Mahmoud Abbas]’s leadership, which is probably incapable, a young leadership will come, one that ate shit, sat in prison, and saw that it is impossible to beat us. We will give them a carrot in the shape of a country, and if they don’t want it, we’ll tear them apart. I too would like the complete Land of Israel. Many times I say that if they violate agreements, the next time we fight they will not stay here, we will throw them across the Jordan. This is how you have to fight. We were too kind in ’67.”

    Levin’s support for Breaking the Silence
    In 2015, Levin expressed support for the Breaking the Silence organization - an organization that publishes anonymous testimonies from veterans concerning abuse and vandalism in operations by Israeli security forces in the West Bank and Gaza Strip - stating that it “strengthens our morality.”

    “Under the difficult conditions imposed on the IDF, it must struggle every day to encourage and maintain a high morale level,” added Levin at the time. “Breaking the Silence protects IDF soldiers in the impossible position the politicians have placed them.”

    “The IDF must encourage Breaking the Silence and those like them to make their voice heard without fear among the IDF and Israeli society (and only within the IDF and Israeli society),” continued the former IDF official’s statement. “As a person who was once a combat soldier and a commander, and today is a father to two combat officers who served in the paratroopers and saw with their own eyes, I am breaking the silence.”

    • cet ancien chef du Mossad a des paroles imagées destinées à frapper les esprits à un moment où la seule contestation dans ce pays porte sur une politique à l’usage exclusif des israëliens mais en réalité il s’agit bien d’un apartheid non pas absolu (?) mais plus ou moins violemment aggravé, avec une colonisation initiale et extensive, des persécutions exercées tant par l’armée que par des « civils » (colons), accompagné d’incursions militaires et de bombardements à l’encontre de palestiniens hors d’Israël, mais, comme le soulignait Élias Sanbar [https://seenthis.net/messages/1012024 ], il existe une différence fondamentale qui distingue la politique nazie de l’israëlienne : les nazis menaient une politique d’extermination ; Israël pour sa part continue, sur sa lancée fondatrice, à pratiquer une politique de colonisation en vue non pas d’exterminer (quoi qu’il en soit par ailleurs du nombre de morts palestiniens, au quotidien, comme en ce moment, ou lors d’attaques particulières) mais d’expulser.
      pour le nazisme, il s’agit d’éradiquer la "race juive ; pour Israël (plus ou moins grand) le slogan « une terre sans peuple pour un peuple san terre » dit l’objectif (quitte à conserver par réalisme de la main d’oeuvre).

      Amiram Levin, 2017
      https://seenthis.net/messages/652611

      #Israël #palestiniens

  • Ces jeunes identitaires qui virent au vert

    (...) il n’est plus rare de voir les jeunes d’#extrême_droite s’affirmer écologistes. Plutôt « Marion » (Maréchal) que « Greta » (Thunberg), ils se revendiquent de l’« #écologie_profonde », mouvement qui appelle à transformer le rapport de l’homme à la nature, de l’« écologie intégrale », d’inspiration catholique, ou du « #localisme », et revisitent leur préoccupation pour la planète à l’aune d’obsessions #identitaires et ultraconservatrices. Encore minoritaire dans le camp de l’­extrême droite, qui voit toujours l’écologie comme une lubie de « bobo », cette tendance – qu’on a constatée très masculine et peu structurée – pourrait prendre de l’ampleur à mesure que la crise ­climatique s’aggrave. Loin du temps où Jean-Marie Le Pen traitait les écologistes de « pastèques » : verts à l’extérieur, rouges à l’intérieur. « On croise même des végans à l’Action française, même si le clan des carnés est encore bien présent », remarque un militant du mouvement nationaliste et royaliste cofondé par Charles Maurras.

    Les idées de cette « génération vert-brun » prospèrent dans des revues comme Eléments, le magazine Terre et Peuple de « résistance identitaire européenne », les livres de la maison d’édition Culture & Racines, à la pointe de la #collapsologie, ou dans les conférences du think tank identitaire Institut Iliade. Mais aussi désormais sur les réseaux sociaux, notamment YouTube. Ainsi de la chaîne Sunrise aux 10 000 abonnés, dont les vidéos, dites de « réinformation », revisitent les marottes de l’extrême droite, « islamisation de la France » et appel à la « guerre totale au gauchisme », et qui reprend les codes visuels du média en ligne Brut. Dans une vidéo intitulée « La droite doit enfin assumer d’être écolo », l’animateur et fondateur de la chaîne, Nicolas Faure, explique pourquoi « si on est de droite on doit être écolo », insistant sur la menace que représentent la surpopulation et la « natalité démentielle » de l’Afrique subsaharienne.

    Autre signe de l’intérêt pour le sujet : La Nouvelle Librairie, repaire identitaire du Quartier latin, propose plusieurs rayons consacrés à l’#écologie. « Chez les jeunes, des étudiants de Paris-IV et d’Assas, les livres sur la collapsologie et le survivalisme se vendent particulièrement bien », constate le cofondateur de l’établissement, François Bousquet. Ce proche de Patrick Buisson assure des formations au localisme à l’Institut Iliade et a disserté sur la décroissance lors de l’université d’été de Reconquête !, organisée par l’ancien candidat d’extrême droite à la présidentielle Eric Zemmour, dans le Var, en septembre.
    https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2022/12/24/ces-jeunes-identitaires-qui-virent-au-vert_6155582_4500055.html
    https://justpaste.it/cvhbq

    #écofascisme

  • À propos de la filiation entre #Lou_Reed et le #punk_rock.

    Ce qui suit vient en complément de la remarque que j’ai laissée sur le thread de @colporteur concernant Tronti :
    https://seenthis.net/messages/1012626
    Dans mon commentaire, j’évoquais le fait qu’un passage d’une interview tardive de Tronti, se montrant très critique vis à vis de l’autonomie des années 70, m’évoquait le jugement négatif porté par Lou Reed sur le punk anglais. Je précisais que, dans les deux cas, il s’agit de fortes personnalités qui ont chacune inspiré une forme de continuité ou de filiation dans lesquelles elles ne se reconnaissaient pas en totalité, voire pas du tout.

    Plutôt que d’encombrer le thread de colporteur avec un sujet qui n’a, en définitive, qu’un rapport très éloigné avec son objet principal, je préfère compléter ma remarque avec ce nouveau seen. Cela me donnera l’occasion de proposer quelques réflexions et autres éléments factuels, concernant Lou Reed et son rapport au punk rock, au moment de l’émergence de ce courant (75-78).

    Et d’abord, est-il nécessaire de s’attarder sur la filiation existante entre Lou Reed et le punk rock, tant elle semble s’imposer, presque naturellement ? Il n’y a qu’à voir la multitude de textes qui pullulent sur le web pour constater à quel point le consensus règne sur ce sujet.

    La question vaut pourtant d’être posée, me semble-t-il, surtout pour ce qui concerne la période de l’éclosion de la tendance punk, au sens où nous l’entendons désormais, c’est à dire entre 1975 et 1978. Après, c’est une autre histoire. Lou Reed lui même n’est plus la même personne et le genre musical punk évolue aussi de son côté.

    Qui dit punk dit provocation et quand on regarde les vidéos qui suivent, on se demande s’il est possible de dépasser Lou Reed dans l’art de la provoc :

    https://youtu.be/UsiA6jiIaDE?feature=shared


    Lou Reed Interview 1974 Australia

    https://youtu.be/bx-mH9ZjnuM?feature=shared


    Are You Happy Being A Schmuck ? Lou Reed, Sydney 1975

    Dès le début, dans le Velvet Underground de 65, Lou Reed porte les cheveux courts. Il affiche une attitude outrageante et cynique, frappée d’une esthétique noire et blanche, toute en contraste. Ses chansons évoquent en termes crus la violence urbaine, la drogue, le sexe, la prostitution et l’identité queer (à une époque où le sujet était transgressif). À rebours de la mode dominante dans les 70’s, il déteste depuis toujours les hippies et revendique une forme musicale qui s’en tient à la simplicité du rock ‘n’ roll des origines (3 accords suffisent pour l’essentiel). On retrouve ici tous les ingrédients qui constituent la base même du punk rock.

    À partir de 1977 et cela, pour une poignée d’années, il n’y a aucun doute : plus qu’Iggy, Lou est l’idole des jeunes punks (en France). Il suffit d’avoir les cheveux courts, de porter des lunettes de soleil, un jean serré, un blouson de cuir et d’écouter ces nouvelles choses venues d’Angleterre. On est alors partie prenante de la génération qui s’affirme en congédiant violemment toutes les saintes icônes du passé, s’imaginant, par là-même, faire table rase. Ce n’est ni la première, ni la dernière fois, mais peu importe.

    Lou Reed était alors le repère absolu de cette brusque mutation. Personne ne pouvait même envisager qu’il puisse porter le moindre regard critique sur un mouvement qui reprenait ses codes et le portait en étendard.

    On l’avait vu au CBGB. Il côtoyait Patti Smith et affirmait, en novembre 1975, son admiration pour les Ramones :

    When Lou Reed Heard the Ramones For The First Time - Riot Fest 2023 – September 15th-17th
    https://riotfest.org/2017/11/15/lou-reed-heard-ramones-first-time


    “They’re crazy. That is without a doubt, the most fantastic thing you’ve ever played for me, bar none. It makes everybody else look so bullshit and wimpy – Patti Smith and me included, just wow. Everybody else looks like they’re really old-fashioned.”
    “That’s rock ‘n’ roll,” he continues. “They really hit where it hurts. They are everything everybody worried about; every parent would freeze in their tracks if they heard this stuff.”
    Everything, you know… They got them an amp, they got them a guitar. Now loStoogesok! (laughing). There they are! Their worst dreams come true. It doesn’t take any talent, all they’re doing is banging it, And look at this. That is the greatest thing. I’ve ever heard.”

    Alors, au nom de quoi en viendrait-on à remettre en cause la légende du « Godfather of Punk » ? Tout porte à penser, au contraire, que Lou Reed refuse, dans ces années-là (75-78), de jouer un quelconque rôle dans la mafia du punk.

    D’abord il suffit de se rappeler qu’il déclare, alors, détester, à peu de chose près, le monde entier (sauf lui), surtout si ce monde est localisé aux Royaume Unis et, pis, sur la côte ouest des USA. Il n’est donc pas nécessaire d’essayer de chercher des déclarations explicites sur le web pour savoir s’il conchie ou non le punk rock, en cette période de sa vie. Punk ou non, la règle générale pour M. Reed, c’est « Pas de quartier ! », comme l’a si bien titré le hors-série de Rock& Folk – Uncut (sorti, il y a quelques années) qui lui est consacré.

    Ensuite, il ne faut pas oublier que Lou Reed était, à ce moment-là, en permanence dans le jeu, la simulation et le mensonge. D‘ailleurs, il ne s’en cachait pas : mieux valait ne jamais prendre pour argent comptant tout ce que le personnage incarné par Lou Reed racontait aux journalistes.

    Lorsqu’il « se shootait avec une seringue » sur scène en interprétant Heroin, ce n’était rien d’autre que du grand cirque. Une mise en scène, en tout point comparable à la pendaison kitsch d’Alice Cooper, même si la comparaison insupporte au plus haut point les puristes du Velvet Underground.

    C’est ce qu’avait très bien compris Johnny Rotten qui, contrairement à Sid Vicious, n’est pas tombé dans l’addiction. Le pauvre Sid s’avérait être dans l’incapacité de prendre la moindre distance avec toutes ces images de débile qu’on lui demandait d’interpréter pour se transformer en nouveaux archétypes de l’industrie du rock ‘n’ roll. Il s’est laissé enfermer par toutes les instances destructrices de son personnage, à commencer par la pire de toutes, celle du rocker junkie qui lui a été fatale. ( Sex Pistols – Rotten by Lydon p.224)

    L’explication générationnelle, souvent évoquée, selon laquelle la « new wave » aurait menacé la vieille garde rock des 60’s - début 70’s, est plausible pour les Stones, Led Zeppelin, The Who, David Bowie, etc. mais elle ne tient pas vraiment la route avec Lou Reed ni, d’ailleurs, avec l’autre « parrain du punk », Iggy Pop.

    Le punk – anglais, notamment – s’impose à la fois comme une surenchère du Rock des 70’s et comme son dépassement. En l’occurrence, il s’agit de dépasser, sur son propre terrain, la mode précédente, à savoir le « glam rock » (ou « rock décadent », selon l’expression en usage à l’époque, tout du moins, en France), tout en empruntant un retour formel aux fondamentaux du rock ‘n’ roll des 60’s.

    Lou Reed et Iggy Pop, étaient les inspirateurs directs de cette nouvelle vague qui, à partir de 1975, s’est mise à dépasser brutalement le glam rock (et les autre genres moins populaires, comme le rock progressif). Ces deux rockers n’appartenaient pas à l’univers musical en train d’être dépassé.

    Bien que n’étant pas exactement de la même génération et ne se rattachant pas à la même origine musicale – l’un ayant créé de toute pièce un genre typiquement new-yorkais, avec le Velvet Underground, et l’autre étant associé avec les Stooges, à la scène « brut de décoffrage » de Detroit, celle du MC5 – Lou et Iggy ne pouvaient pas être associés à la scène « glam rock », si ce n’est de façon superficielle, par leur relation avec David Bowie.

    Pour toutes ces raisons, un « Lou Reed punk » semblait à l’époque - et s’impose encore aujourd’hui - comme l’évidence même. Pour autant, tout porte à penser, comme je l’ai déjà évoqué, que cette filiation stylistique tient du plus grand des malentendus et c’est ce que nous allons voir à présent (pour Iggy, c’est une autre histoire).

    Le mythe du « Lou Reed punk » repose en grande partie sur une image correspondant à une période musicale qu’il a toujours décrite lui-même comme étant la pire de toutes. Celle du sale gamin blond, qu’on a vu sur l’une des vidéos, ci-dessus, dont le crâne est éventuellement orné d’une croix de fer.

    L’image de ce personnage juvénile (Lou Reed est alors âgé de 32 ans), qui prend la pose, jouant au gosse teigneux et mal élevé, vous regardant de travers derrière ses Ray-Ban, c’est celle de Sally Can’t Dance (1974), un disque truffé d’overdubs, dans lequel la rock star n’est réellement intervenue elle-même que 20 minutes, entourée de requins de studio et d’un producteur qui n’est autre que l’ancien guitariste de Blood Sweat & Tears. Dans le genre DIY, on fait mieux !

    De cette époque, ne reste, en fait, que l’image sulfureuse du provocateur, auxquelles s’ajoutent, certes, les riches évocations musicales et visuelles des périodes précédentes, du Velvet Underground, de Transformer et de Rock ‘n‘ Roll Animal (ce dernier étant la captation d’un concert de 73, publié en 74) mais, en cette année 74, précédant juste l’émergence du mouvement punk, on ne retient pas grand-chose de en terme de « punkitude », du côté de l’œuvre musicale de Lou Reed.

    On pourrait même dire que, d’un point de vue stylistique, la période de l’éclosion du punk s’avère être totalement à rebours de celle de Lou Reed.

    Au même moment, le musicien évoque souvent que, parmi ses propres disques, Berlin est le plus important. On ne peut pas vraiment décrire le genre musical de cet opus comme étant un must « d’esthétique punk », pas plus, d’ailleurs, que tous les autres disques studio qui suivront jusqu’en 77 : Sally Can’t Dance , Metal Machine Music, Coney Island Baby, Rock and Roll Heart.

    Il faudra attendre 1978, en pleine furie punk et new wave, pour que Lou Reed, avec Streeet Hassle, « remette les pendules à leur place » (comme dirait notre Johnny national). Il lâche alors un brûlot, ponctué toutefois de douces mélodies au violoncelle, qui renoue avec la réputation trash et provocante du musicien. Ce disque est reconnu, dès sa parution, comme une pièce maîtresse de Lou Reed. Il est beaucoup plus largement compatible avec l’air du temps que ceux qui l’ont précédé. Le beau ténébreux impose son ascendance sur le mouvement musical du moment. Néanmoins, le message ressemble plus à un bras d’honneur qu’à une marque de réciprocité affectueuse adressée à des admirateurs.

    Par sa production musicale de 75-78, Lou Reed s’adresse donc à son « public punk » - c’est à dire, à ceux qu’il considérait probablement comme étant des suiveurs - soit par une indifférence totale, soit par un dédaigneux Leave me alone.

    Le parrain refuse alors clairement de commander ses troupes. Non seulement, Lou Reed méprise profondément le punk rock et la new wave mais il estime qu’il n’a absolument rien à voir avec tout cela.

    En 1975, Lester Bang relate que Lou Reed réfutait déjà toute filiation avec le glam rock, auquel il alors était associé (Psychotic reactions & autres carburateurs flingués – p.266). Comme nous le verrons, il aura exactement le même comportement avec le punk rock en 1976. On se demande même s’il faisait réellement la différence entre ces deux genres musicaux.

    En fait, pour le Lou Reed de cette époque, toute comparaison avec lui est inutile, quel que soit le genre musical, puisqu’il se considère comme étant fondamentalement différent des autres. Il est à la fois rock ‘n’ roll et littéraire ; outrageux et cultivé.

    Pour terminer, j’aimerais évoquer en quelque sorte « l’ultime preuve » de mon propos ; plus exactement, la référence qui s’est imposée directement à moi quand j’ai envoyé mon commentaire au message de colporteur. Il s’agit d’un passage de Shot !, le documentaire consacré au célèbre photographe Mick Rock, à qui on doit, entre autres, le visuel de Transformer et celui de Raw Power.

    Dans cet extrait du documentaire on entend notamment une conversation entre le photographe et Lou Reed, concernant le punk rock. Le propos m’avait frappé quand je l’ai écouté la première fois parce que, précisément, il contredit complètement la thèse du Godfather of Punk .

    Ce passage du film fait partie d’un enregistrement sur K7, réalisé par Mick Rock en 1976. D’autres extraits de cet enregistrement sonore figurent dans le film.

    Je n’avais plus cette vidéo. Je l’ai donc récupérée. J’en gardais, me semblait-il, un souvenir suffisamment précis, pour que je puisse m’avancer sur le thread de colporteur sans même vérifier mes sources.

    En réalité, ma mémoire m’a trahi (même si, pour l’essentiel, je ne me suis pas planté en formulant mon commentaire).

    Tout d’abord, j’avais oublié que ce passage du film n’était qu’un enregistrement strictement sonore. Dans mon souvenir, je voyais même le visage de Lou Reed exprimant, par sa moue caractéristique, un jugement sans appel contre le punk rock, alors que pendant toute cette séquence, la vidéo ne présente aucune autre image que la photo d’une K7, accompagnée de temps à autre, d’un gros plan sur le profil de Mick Rock qui écoute la conversation. Comme quoi, il faut toujours se méfier de ses souvenirs !

    De façon plus importante, ma mémoire m’a joué des tours sur le contenu : je pensais que Lou Reed exprimait une critique, en ciblant plus particulièrement le punk anglais, d’où mon commentaire. En fait, c’est au genre « punk rock » dans sa globalité que Reed réserve ici ses injures ; car il s’agit bien d’injures, adressées, y compris aux Ramones dont il avait pourtant fait l’éloge, quelques mois plus tôt (comme nous l’avons vu). Ceci étant, dans un milieu où l’on s’adressait mutuellement des salutations en s’envoyant des crachats, l’injure reste probablement une aimable civilité.

    Le deux protagonistes étaient intimes. Cela signifie qu’il ne s’agit pas d’une interview classique où Reed s’amuse à déstabiliser le ou la journaliste en lui tendant des pièges. La conversation était au contraire, très apaisée. Tout porte à croire que le musicien exprimait réellement ce qu’il pensait.

    La retranscription de la bande son, proposée ci-dessous, est tirée directement du sous-titrage en VO du film.

    SHOT ! The Psycho-Spiritual Mantra Of Rock – 2016 – 58:17

    Mick : What about punk rock, thought ? ‘Cause you get balmed for that. But it’s getting to be a real number at the moment, isn’t it ? In England and in London and New Yok, too…
    Lou : Oh it’s absolute shit. It’s stupid.
    Mick : It’s just what ?
    Lou : It’s just stupid.
    Mick : What ? Punk rock ? Well, that may be true…
    Lou : I’d be too literary for punk rock.
    Mick : Oh yeah…
    Lou : I told people endlessly ; I… No I did not do doo-wop songs, uh, songs on street corners.
    Mick : You mean you don’t spiritualy feel akin to… some poeple like the Ramones… Stuff like that ?
    Lou : Oh please !
    Mick : [laughs]
    Lou : They’re so dirty.
    Mick : But you like that little single they did there… I thought that was quite cute « I Wanna Be Your Boyfriend ».
    Lou : It’s a heap of shit…
    Mick : Huh ? Yous say « It’s heap of shit ? »
    Lou : Uh-huh…

    • Der Musiker und die Stadt : Was Lou Reed über Berlin sagte
      https://www.tagesspiegel.de/gesellschaft/panorama/was-lou-reed-uber-berlin-sagte-3525565.html
      En 2013 un journaliste se rappelle d’une interview de 1973 avec Lou Reed

      Sein Album „Berlin“ entstand allerdings, bevor er die Stadt überhaupt persönlich kannte. Das düstere Werk, in dem es um gewalttätige Beziehungen, Drogenabhängigkeit und Prostitution geht, schockierte bei seinem Erscheinen Kritik und Öffentlichkeit. Heute gilt es als Klassiker der Rockmusik. Als Reed die Songs für das Album schrieb, war sein Berlin-Bild geprägt von Filmen und Büchern. „Ich dachte an Christopher Isherwood, der in seinen Romanen die 1920er Jahre beschrieben hat, an den Schauspieler Peter Lorre, den Regisseur und Schauspieler Erich von Stroheim oder an Marlene Dietrich.“ Auch Filme wie „Nosferatu“ und Stücke wie die „Dreigroschenoper“ hätten sein damaliges Bild von Deutschland und Berlin geprägt. Die Mauer tauchte in seinen Songs als Metapher für die Trennung der Geschlechter, für Gefühlskälte und Depression auf. „Berlin stand für mich damals als Metapher für Eifersucht, für Zorn und Sprachlosigkeit.“

  • L’épouvantail qui fait peur aux gendarmes du Lot | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/economie-et-social/120823/l-epouvantail-qui-fait-peur-aux-gendarmes-du-lot

    eanJean-Yves est un postier d’un petit village du Lot, la droiture d’un balai, la régularité d’une horloge. Bien sous tous rapports, il cache aussi une face plus sombre puisque anarchiste. Le postier punk arbore de larges lunettes de soleil, de la ferraille autour du cou, une crête jaune hirsute, porte un jean troué et un grand tee-shirt noir avec une inscription « ACAB », pour « All cops are bastards » (littéralement « Tous les flics sont des bâtards »), qui, plus qu’elle ne dénonce chacun des policiers, dénonce le système policier. Jean-Yves est tellement anarchiste, qu’il s’est même attiré les foudres de la #gendarmerie de son village, Lalbenque, dans le Lot.

    Samedi 5 août, deux gendarmes en uniforme sont venus exiger sa disparition de l’espace public : Jean-Yves est un #épouvantail, fait d’un vieux jean recyclé, d’une marmite en émail usée et directement issu de l’imagination d’un petit garçon de 10 ans. Il a été présenté aux habitant·es de Lalbenque lors d’un concours d’épouvantails dans le cadre du festival culturel occitan, Estiv’oc. Le dernier jour du festival, sur le marché de Lalbenque où Jean-Yves concourait pour la place du meilleur épouvantail du village, ce sont des gendarmes bien réels qui sont venus, sur demande de leur hiérarchie, réprimer un manche à balai.

    Contactée, la gendarmerie de Lalbenque assure auprès de Mediapart qu’aucune procédure n’a été lancée et ne souhaite pas commenter les faits.

    Joséphine, l’épouvantail féministe qui retrouve une seconde jeunesse après la mort de son mari, et Julia, qui adore effrayer les oiseaux et écouter les chansons de Daniel Balavoine n’ont, elles, pas été inquiétées par les services de gendarmerie.

    #bêtise_crasse #ridicule

  • Âmes sœurs, Saint Phalle et Tinguely : un podcast à écouter en ligne | France Culture
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/serie-ames-soeurs-saint-phalle-et-tinguely

    Une sélection d’archives, proposée par Albane Penaranda, pour entendre les voix de Niki de Saint Phalle et de Jean Tinguely alors que le Cyclop ouvrait à nouveau au public et qu’en mai 2002 disparaissait Niki de Saint Phalle.

    https://awarewomenartists.com/artiste/niki-de-saint-phalle

  • « Beaucoup en France semblent ne pas mesurer ce qu’a été la colonisation au Niger » | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/international/060823/beaucoup-en-france-semblent-ne-pas-mesurer-ce-qu-ete-la-colonisation-au-ni


    https://justpaste.it/b6713

    « Beaucoup en France semblent ne pas mesurer ce qu’a été la colonisation au Niger »
    Pour l’historienne Camille Lefebvre, qui a étudié la période de l’occupation coloniale au Niger à la fin du XIXe siècle, ce moment est primordial pour comprendre le ressentiment des Nigériens à l’égard de la France, même si ce dernier est instrumentalisé par les militaires qui ont renversé le président Mohamed Bazoum.

    #Niger #France

  • Pourquoi on ne travaillait pas le dimanche.

    Catastrophe de Courrières
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Catastrophe_de_Courri%C3%A8res

    Elle tire son nom de la Compagnie des mines de Courrières qui exploitait le gisement de charbon du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais dans le Pas-de-Calais et fournissait à l’époque 7 % de la production nationale de charbon.

    Un coup de poussier a dévasté 110 kilomètres de galeries dans les fosses nos 2 à Billy-Montigny, 3 à Méricourt et 4 - 11 à Sallaumines. Le choc fut tel que les cages ne pouvaient plus circuler dans le puits de la fosse no 3 et que des débris et des chevaux ont été projetés à une hauteur de dix mètres sur le carreau de la fosse.

    Trois jours après l’explosion, les recherches pour retrouver les survivants sont abandonnées et une partie de la mine est condamnée, pour étouffer l’incendie et préserver le gisement. Cette gestion de la crise par la compagnie minière a été particulièrement mal vécue par les mineurs et leurs familles. Le 30 mars, soit vingt jours après l’explosion, treize rescapés réussissent à retrouver le puits par leurs propres moyens après avoir erré dans le noir total sur des kilomètres ; un quatorzième est retrouvé quatre jours plus tard.

    La catastrophe a provoqué une crise politique et un mouvement social qui a débouché sur l’instauration du repos hebdomadaire.

    • Il est intéressant comment le souvenir des victimes et des actes meutriers par la classe capitaliste et ses alliés est censuré et modifié au fil du temps et du progrès technologique.
      D’abord on ferme la mine en prétendant que tout a été fait pour sauver les survivants.

      Le 30 mars, soit vingt jours après l’explosion, treize rescapés réussissent à retrouver le puits par leurs propres moyens après avoir erré dans le noir total sur des kilomètres. Ils sont aperçus par un ouvrier sauveteur à proximité de l’accrochage dans le puits no 2. Une équipe descend et trouve 13 hommes faisant des gestes désespérés dans l’obscurité. Les mineurs racontent avoir mangé le peu qu’ils trouvaient, y compris de l’avoine et un cheval qu’ils ont abattu à coups de pic.

      puis ...

      Un quatorzième survivant, Auguste Berthon, mineur à la fosse no 4 de Sallaumines, fut retrouvé le 4 avril, grâce aux secouristes allemands qui avaient apporté des appareils respiratoires, qui faisaient cruellement défaut aux compagnies minières locales. Il avait erré durant 24 jours à plus de 300 mètres de profondeur, dans le noir complet et les fumées toxiques. Il fut remonté par le puits no 4.

      fin de la première phase de manipulation.

    • Ensuite on embauche un maximum d’ouvriers étrangers moins chers et moins bien organisés que leurs camarades régionales.

      Une enquête réalisée en 1914 décompte 1 500 Algériens employés dans les mines de charbon du Nord-Pas-de-Calais.

      Après la catastrophe, la langue française s’est enrichie d’un mot nouveau d’origine picarde : rescapé, largement repris dans la presse, et qui supplanta réchappé.

      On n’échappe pourtant pas aux modifications de la langue et de la manière d’apercevoir le travail des mineurs.

    • Il a fallu cent ans et la disparition de tous les témoins qui représentaient le mouvement ouvrier pour intégrer le récit de la catastrophe minière dans le grand discours sur l’histoire de la France et de l’Occident désormais démocratiques et humains.

      Ce type de modification de l’histoire dans l’intérêt d’un groupe d’exploiteurs va beaucoup plus vite et provoque moins de protestations.

      On trouve un bel exemple pour le nouveau type de manipulation du souvenir historique en suivant le lien dans l’article vers la plus grande catastrophe minière de tous les temps.

      Dans le lien pointant vers l’article français on a omi de mentionner qu’à l’époque le lieu de l’accident ne faisait pas partie de la Chine mais du Mandchoukouo où l’occupant japonais poursuivait une politique comme celle des nazis allemands en Europe de l’Est.

      Voici l’événement dans la version française.
      https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Benxi

      Le 26 avril 1942, une explosion dans la mine de charbon de Liutang (柳塘, Honkeiko en japonais) appartenant à la mine de Benxihu fit 1 549 morts, la plus grande perte humaine recensée dans un accident minier. Après l’explosion, le directeur japonais de la mine aurait fait arrêter l’aération, parant au danger d’incendie mais condamnant à mort tous ceux qui se trouvaient sous terre.

      Comme c’est décrit ici on déculpe ses responsables japonais.

      La version anglaise de l’article sur l’accident de « Benxi en Chine en 1942 » décrit assez bien le contexte de l’époque sous occupation japonaise. 1500 mineurs chinois et trois ingénieurs japonais sont morts sur ordre des japonais. On les a asphyxiés au fond de la mine avec le feu après une explosion.
      https://seenthis.net/messages/1012230

      L’article sur la catastrophe en France continue.

      Une quarantaine d’années après la catastrophe, le sujet reste sensible et surveillé par les autorités politiques. Le film de Louis Daquin La Grande Lutte des mineurs est interdit par la censure, après les grèves de 1947-1948, et un autre produit au même moment Le Point du jour subit de nombreuses coupes au montage, via la censure exercée par le service de communication des Charbonnages[22] officialisées par un accord conclu le 25 mai 1948 : 65 coupes, restrictions et modifications, sont apportés au scénario, pour le rendre cohérent avec la propagande du moment. Parmi les modifications importantes, celles concernant l’évocation de la catastrophe de Courrières : la date sera supprimée du commentaire, le nombre de victimes passe de 1 100 morts à « Plus de 300 », le nom du puits est modifié.

  • Thomas Sankara, une révolution mûrement réfléchie
    https://afriquexxi.info/Thomas-Sankara-une-revolution-murement-reflechie

    Il est fréquent depuis quelques temps, pour les partisans des putschistes ouest-africains, de se référer à Thomas Sankara pour justifier la prise du pouvoir par les armes. Mais n’est pas Sankara qui veut ! Biographe du révolutionnaire burkinabé, Brian J. Peterson nous rappelle que sa formation intellectuelle s’est nourrie de nombreuses expériences personnelles, d’innombrables lectures et de rencontres déterminantes, et qu’il n’est pas arrivé au pouvoir par hasard.

    #Burkina #Sankara #Sahel

  • La ligne de défense de la violence d’État est-elle en train de tomber ?

    D’un côté on a désormais le flic qui se défend en affirmant qu’il a « reçu l’ordre très clair » : on ne fait pas de prisonniers.
    https://www.20minutes.fr/amp/a/4047859

    « Mon client n’a fait que son devoir », insiste l’avocat de l’accusé, Me Pierre Gassend. « Il a reçu l’ordre très clair de ne pas faire d’interpellation et surtout rétablir l’ordre par tous les moyens »

    Et désormais le gouvernement qui décide d’ouvertement dénoncer « les actes d’un homme, d’un policier » (pour mieux défendre l’« institution » – et l’« institution », c’est le gouvernement, puisque la police est une institution contrôlée directement par l’exécutif), envisageant déjà explicitement qu’« un policier serait reconnu coupable… » :
    https://twitter.com/franceinfo/status/1687354484081545216
    https://video.twimg.com/amplify_video/1687354326405050369/vid/1280x720/t5fBr-0Z8T2IuVd-.mp4

    On dirait deux accusés qui se balancent l’un l’autre.

    Je serais curieux de savoir si cette histoire d’« ordre très clair » va prendre de l’ampleur, si les collègues témoigneront qu’eux aussi on leur a donné cet ordre très clair (quand ils ne seront plus malades), si c’est juste un mensonge qui remplace le mensonge précédent, ou si ça pourrait un peu intéresser les journalistes et les juges.

    (Perso je n’ai aucun espoir que les journalistes et les juges creusent réellement cette histoire d’« ordre très clair ». L’aspect « systémique » des violences policières se limitera toujours à des dérapages individuels à la sauce fait divers, au mieux on s’indignera du manque de condamnations de la part du gouvernement.)

  • 🔴 Comment une ancienne dirigeante de la CGT a-t-elle pu être nommée préfète par Macron ? 🙃 😆

    Maryline Poulain, ancienne membre de la direction confédérale de la CGT et référente du travail en direction des travailleurs migrants, vient d’être nommée préfète déléguée à l’égalité des chances auprès de la préfète de la région Grand Est, préfète de la zone de défense et de sécurité Est, préfète du Bas-Rhin, par Emmanuel Macron, sous conseil du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin (...) L’ancienne syndicaliste a répondu très favorablement à cette nomination, en expliquant être « très fière et honorée » et en n’oubliant pas de remercier chaleureusement Macron, Borne et Darmanin pour cette place offerte en tant que haute-fonctionnaire de l’appareil d’État (...)

    #CGT #Maryline_Poulain #préfecture #Darmanin #macronie #nomination #BasRhin #bureaucratie #collaborationdeclasse #pouvoir #étatisme... 🤑 💩

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    > Décret du 13 juillet 2023 portant nomination de la préfète déléguée pour l’égalité des chances auprès de la préfète de la région Grand Est, préfète de la zone de défense et de sécurité Est, préfète du Bas-Rhin - Mme POULAIN (Marilyne)

    https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000047836698

    🔴 ▶️ " ...elle garde avec le #PCF et avec la centrale cégétiste des liens privilégiés. Fabien #Roussel, qu’elle apprécie beaucoup, l’a chaleureusement complimentée pour sa promotion... "


    https://www.dna.fr/politique/2023/07/20/la-cegetiste-marilyne-poulain-nommee-prefete-a-l-egalite-des-chances-dans-le-bas

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    ⏩ Lire l’article complet (via le site trotskyste et très orthodoxe « RP ») :

    ▶️ https://www.revolutionpermanente.fr/Comment-une-ancienne-dirigeante-de-la-CGT-a-t-elle-pu-etre-nomm

  • Les plus vieilles maisons d’Europe décelées en Nord Charente - Charente Libre.fr
    https://www.charentelibre.fr/sciences-et-technologie/archeologie/les-plus-vieilles-maisons-d-europe-decelees-en-nord-charente-16150498.

    Une étude des plus anciens habitats du néolithique, repérés en Charente, fait grand bruit dans le monde de l’archéologie. Un patrimoine hors du commun, qui fait évoluer notre perception de la période.

    La nouvelle a fait grand bruit dans le monde de l’archéologie. Des traces d’habitations datant de 4.500 avant Jésus-Christ ont été mises au jour et passées au peigne fin, au hameau du Peu, sur la commune de Charmé, à un quart d’heure de Ruffec. De quoi faire cogiter les archéologues du monde entier. L’étude du charentais Vincent Ard (chercheur au CNRS à Toulouse) et de ses collègues, résumant les huit années de fouilles sur place, a même été publiée dans la revue scientifique de référence Antiquity en février 2023. « Tout ça était assez confidentiel au départ, mais cet article a permis à nos recherches d’être vues à l’international, concède Vincent Ard. On a été repris un peu partout, sauf en France ! » Le papier se classe dans les 5 % d’études les plus lues et partagées parmi les 25 millions enregistrées dans la base de données des Presses de Cambridge.
    L’incroyable découverte du site du Peu

    Si cette étude fait parler d’elle, c’est que les fouilles du Peu ont révélé des éléments archéologiques remarquables. Les plus anciennes maisons dont on ait pu trouver trace en Europe de l’Ouest, d’abord, vieilles de plus de 6.500 ans - il n’en reste presque plus rien, seulement des fondations subtiles au milieu d’un champ duquel rien ne transparaît. Des caractéristiques intrigantes par ailleurs, comme ces doubles palissades ceintes d’un fossé, qui entouraient les habitations. À l’époque, Le Peu et la commune de Charmé étaient cerclés de marais, comme ont pu l’établir les équipes de recherche sur la base de fossiles de pollens et de coquillages retrouvés sur place.

    Ces sites d’habitation étaient donc fortifiés, à l’image de ce qui a pu se faire durant l’antiquité ou au Moyen-Âge. « C’est le principe des mottes castrales », explique Vincent Ard. Pour se protéger des animaux, d’autres humains ? Difficile à dire, tant les vestiges sont anciens. « Ce qu’on sait en revanche, c’est que la société durant le néolithique était paysanne. C’étaient en fait les premiers sédentaires à faire de l’agriculture. » L’organisation sociale du néolithique reste également mystérieuse. Le Nord Charente abrite de nombreux sites d’un très grand intérêt archéologique ; des édifices funéraires notamment comme à Tusson ou à Fontenille. « Certains sites funéraires sont extrêmement importants, ils n’ont pas pu être dressés pour n’importe qui. On imagine donc qu’il y a une forme d’élite. De là à savoir si elle était religieuse, politique… »


    Reconstitution 3D des fortifications et des bâtiments du site de Le Peu, sur la commune de Charmé, dans leur environnement néolithique.
    Repro CL/Archeovision Production

    C’est en cela que l’étude publiée dans Antiquity par Vincent Ard et son équipe reste incomplète. « Le Peu n’a pas encore d’équivalent en France, écrivent les auteurs en conclusion de leur article d’une vingtaine de pages, accessible gratuitement en anglais aux Presses de Cambridge. Le site doit toutefois être étudié dans son contexte, et des analyses géophysiques ont permis d’identifier de nouveaux sites d’intérêt dans un rayon de 2 kilomètres […] qui ont pu être occupés après l’abandon du Peu. Les dynamiques d’occupation de ce microterritoire continuent donc à se dessiner, au fil du temps. »

    De nouvelles fouilles et un intérêt scientifique pour tout le territoire

    En ce début de mois d’août, Vincent Ard s’agite donc au bord d’un champ près du cimetière de Charmé. La pluie s’abat crescendo sur le chantier de fouilles qu’il supervise depuis quelques jours, accompagné d’une dizaine de bénévoles. Il est à peine 10 heures, il faut déjà replier le campement. Les fouilleurs réunissent les derniers objets retrouvés sur place. Tout le monde se dirige vers la base arrière : une grange et un jardin dans lequel toute l’équipe campe. La journée sera dédiée au nettoyage des artefacts.

    Le céramologue (expert des céramiques) et son équipe sont enthousiastes. Ils approfondissent enfin les zones d’ombre de l’étude précédemment publiée. Les fouilles ont débuté le 31 juillet, à quelques mètres de l’actuel cimetière de Charmé. « Ce qui nous intéresse, ça n’est pas de trouver de beaux objets, précise Vincent Ard. L’idée c’est de faire des liens entre le funéraire, l’habitat… Un os qui nous permet de dater un chantier a plus de valeur que n’importe quelle céramique. »

    C’est tout l’intérêt de ce « microterritoire » qui gravite autour de Charmé et Tusson : son patrimoine néolithique remarquable doit permettre aux scientifiques de comprendre les liens entre les différents sites. Et par extension, le fonctionnement d’une société qui reste mystérieuse. « Au néolithique, l’écriture n’existait pas encore, conclut Vincent Ard. Donc sans archéologie, on est incapables de comprendre. Étudier le néolithique, c’est comprendre les fondements de nos sociétés. »

    • Encore plus ancien et encore plus fortifié, mais pas en Charente...

      Archaeologists uncover Europe’s oldest stilt village
      https://news.yahoo.com/archaeologists-uncover-europes-oldest-stilt-060439409.html?guce_referrer

      Beneath the turquoise waters of Lake Ohrid, the “Pearl of the Balkans”, scientists have uncovered what may be one of Europe’s earliest sedentary communities, and are trying to solve the mystery of why it sheltered behind a fortress of defensive spikes.

      A stretch of the Albanian shore of the lake once hosted a settlement of stilt houses some 8,000 years ago, archaeologists believe, making it the oldest lakeside village in Europe discovered to date.

      Radiocarbon dating from the site puts it at between 6000 and 5800 BC.

      “It is several hundred years older than previously known lake-dwelling sites in the Mediterranean and Alpine regions,” said Albert Hafner, a professor of archaeology from Switzerland’s University of Bern.

      “To our knowledge, it is the oldest in Europe,” he told AFP.

      The most ancient other such villages were discovered in the Italian Alps and date to around 5000 BC, said the expert in European Neolithic lake dwellings.

      Hafner and his team of Swiss and Albanian archaeologists have spent the past four years carrying out excavations at Lin on the Albanian side of Lake Ohrid, which straddles the mountainous border of North Macedonia and Albania.

      The settlement is believed to have been home to between 200 and 500, with houses built on stilts above the lake’s surface or in areas regularly flooded by rising waters.

      – Fortress of spikes -

      And it is slowly revealing some astonishing secrets.

      During a recent dive, archaeologists uncovered evidence suggesting the settlement was fortified with thousands of spiked planks used as defensive barricades.

      “To protect themselves in this way, they had to cut down a forest,” said Hafner.

      But why did the villagers need to build such extensive fortifications to defend themselves? Archaeologists are still searching for an answer to the elusive question.

      Researchers estimate that roughly 100,000 spikes were driven into the bottom of the lake off Lin, with Hafner calling the discovery “a real treasure trove for research”.

      Lake Ohrid is one of the oldest lakes in the world and has been around for more than a million years.

      Assisted by professional divers, archaeologists have been picking through the bottom of the lake often uncovering fossilised fragments of wood and prized pieces of oak.

      – ’Like a Swiss watch’ -

      Analysis of the tree rings helps the team reconstruct the daily life of the area’s inhabitants — providing “valuable insights into the climatic and environmental conditions” from the period, said Albanian archaeologist Adrian Anastasi.

      “Oak is like a Swiss watch, very precise, like a calendar,” said Hafner.

      “In order to understand the structure of this prehistoric site without damaging it, we are conducting very meticulous research, moving very slowly and very carefully,” added Anastasi, who heads the team of Albanian researchers.

      The lush vegetation at the site makes the work painstaking slow at times.

      “Building their village on stilts was a complex task, very complicated, very difficult, and it’s important to understand why these people made this choice,” said Anastasi.

      For the time being, scientists say it is possible to assume that the village relied on agriculture and domesticated livestock for food.

      “We found various seeds, plants and the bones of wild and domesticated animals,” said Ilir Gjepali, an Albanian archaeology professor working at the site.

      But it will take another two decades for site to be fully explored and studied and for final conclusions to be drawn.

      According to Anastasi, each excavation trip yields valuable information, enabling the team to piece together a picture of life along Lake Ohrid’s shores thousands of years ago — from the architecture of the dwellings to the structure of their community.

      “These are key prehistoric sites that are of interest not only to the region but to the whole of southwest Europe,” said Hafner.

  • Au Canada, deux hommes aux destins opposés découvrent à 65 ans qu’ils ont été échangés à la naissance
    https://www.huffingtonpost.fr/life/article/au-canada-deux-hommes-aux-destins-opposes-decouvrent-a-65-ans-qu-ils-

    Les hommes sont nés dans un petit hôpital rural canadien au Manitoba à quelques heures d’intervalle. Des tests ADN leur ont permis de se rendre compte de la méprise.

    Deux hommes ont été échangés à la naissance dans un petit hôpital canadien au Manitoba.

    CANADA - Les tests ADN ont parlé. Richard Beauvais et Eddy Ambrose, deux hommes canadiens ont appris il y a deux ans, à la suite de tests ADN, qu’ils avaient été échangés à la naissance. L’erreur s’est produite il y a 67 ans, à l’hôpital municipal d’Arborg, au Manitoba (Canada) où les deux hommes, nés à quelques heures d’intervalle, ont été remis à la mauvaise famille, d’après un article du New York Times publié mercredi 2 août.

    L’histoire commence lorsque la fille de Richard Beauvais décide de retracer son arbre généalogique pour connaître ses racines autochtones. Elle demande alors à son père, âgé de 65 ans à l’époque, de faire un test ADN. Et les résultats sont surprenants. Le test n’a révélé aucune origine autochtone ou française, mais un mélange d’ascendance ukrainienne, juive ashkénaze et polonaise.
    Premier contact

    L’homme d’affaires a tout de suite considéré qu’il s’agissait d’une erreur. En effet, Richard Beauvais est censé être le fils de Camille Beauvais un canadien-français et de Laurette, une métisse crie et canadienne-française. Le test aurait donc dû révéler des origines autochtones.

    Mais à la même époque, un autre homme, curieux de mieux connaître sa famille et ses origines, a réalisé un test génétique qui, lui aussi, s’est avéré trompeur. Eddy Ambrose avait grandi en écoutant des chansons ukrainiennes et en assistant à la messe en ukrainien. Or le test révélait qu’il n’était pas du tout d’origine ukrainienne, mais qu’il était métis.

    Via le site web des tests ADN les deux hommes sont rapidement arrivés à la conclusion qu’ils avaient été échangés à la naissance. Ils ont alors établi un premier contact par téléphone. D’après le New York Times Richard Beauvais a tout de suite essayé de détendre l’atmosphère avec une blague. Mes parents « ont regardé les deux bébés, [ils] ont pris le mignon et laissé le laid derrière », a-t-il ironisé.

    Ainsi pendant 65 ans chacun a mené la vie de l’autre. Mais cette révélation les a poussés à retracer le passé de l’un et l’autre et à imaginer l’enfance qu’ils auraient eue.
    Deux enfances radicalement différentes

    Richard Beauvais a eu une enfance difficile, traumatisante en raison des politiques brutales du Canada envers les peuples autochtones. Son père est décédé d’une maladie lorsque le garçon avait 3 ans. Sa mère, Laurette, l’a alors emmené avec ses deux sœurs dans sa ville natale, Saint-Laurent (arrondissement de la ville de Montréal). Ils y ont vécu avec leurs grands-parents dans une maison modeste. La famille parlait cri (un dialecte du nord du Québec) et français.

    À la mort de ses grands-parents, Richard Beauvais a dû s’occuper de ses sœurs. Et vers ses 9 ans, il a été retiré à sa famille dans le cadre de la rafle des années 60 et envoyé dans un pensionnat pour Autochtones. Il a terminé de grandir dans le Manitoba rural, où les communautés autochtones et blanches se côtoyaient et a fini par s’installer en Colombie-Britannique, où il est devenu pêcheur commercial.

    Eddy Ambrose, lui, a eu une éducation heureuse et insouciante imprégnée de la culture catholique ukrainienne de sa famille et de sa communauté, mais séparée de son véritable héritage. Il se souvient d’avoir grandi chéri et protégé par ses parents et ses trois sœurs aînées.

    « Richard m’a dit que je n’aurais probablement pas survécu (à l’enfance qu’il a vécue, ndlr), c’était trop brutal », a déclaré Eddy Ambrose. « Et je me suis dit, ”eh bien, peut-être que je suis content de ne pas être là, mais, d’une certaine manière, c’est triste pour lui d’’avoir vécu ça“ ».

    Une poursuite judiciaire engagée

    Après les révélations, Eddy Ambrose s’est mis à explorer ses origines, nouant des contacts avec une de ses sœurs biologiques qui vivait à proximité et commençant à faire du perlage, un artisanat traditionnel métis.

    Avec son avocat Bill Gange, il a lancé une poursuite judiciaire contre la province du Manitoba, demandant des excuses et une indemnisation. Il veut être officiellement reconnu comme métis, en partie pour que ses petits-enfants puissent bénéficier des subventions destinées au groupe.

    Du côté de l’hôpital, seule une porte-parole du propriétaire actuel s’est pour le moment exprimée et a déclaré que « les registres des naissances n’étaient plus disponibles ».

    Quant à Richard Beauvais, il a dit qu’il ne changerait pas la vie qu’il avait menée. « Si je pouvais retourner aujourd’hui dans cette chambre d’hôpital et changer, je ne le ferais pas, car j’ai deux belles filles, une belle épouse, trois belles petites-filles », a-t-il déclaré.

  • The open source licensing war is over | InfoWorld
    https://www.infoworld.com/article/3703768/the-open-source-licensing-war-is-over.html

    In response, GitHub and others have devised ways to entice developers to pick open source licenses to govern their projects. As I wrote back in 2014, all these moves will likely help, but the reality is that they also won’t matter. They won’t matter because “open source” doesn’t really matter anymore. Not as some countercultural raging against the corporate software machine, anyway. All of this led me to conclude we’re in the midst of the post–open source revolution, a revolution in which software matters more than ever, but its licensing matters less and less.

    You don’t have to like this, but the data to support this position is rife through GitHub repositories or the open source licensing trends that have been underway for 20 years. Everything has trended toward permissive, as-open-as-possible access to code, to the point that the underlying license is a lot less important than the ease with which we are able to access and use software.

    #Logiciel_libre #Licences

  • « Après la lecture de cet ouvrage sur les chants inuits, on ne pourra qu’admirer l’incroyable sens de l’à-propos du prince Charles et de Camilla »
    https://www.lemonde.fr/series-d-ete/article/2023/08/04/apres-la-lecture-de-cet-ouvrage-sur-les-chants-inuits-on-ne-pourra-qu-admire


    « La Musique qui vient du froid », de Jean-Jacques Nattiez (Presses universitaires de Montréal, 2022).
    LEA GIRARDOT

    « La bibliothèque insolite de Mara Goyet » (5/23). Surprise par le rire, en 2017, du futur couple royal britannique face au chant de deux femmes inuites, l’autrice s’intéresse à cette pratique traditionnelle et à ses modalités dans «  La Musique qui vient du froid  ».

    Depuis toute petite, j’apprécie le prince Charles, aujourd’hui Charles III. Rien de ce qui le concerne ne m’échappe. Evidemment, je connais les fragilités qui m’ont menée à ce choix quand Diana aurait été un parti raisonnable : il était le mal-aimé, le ridicule, l’éternel dauphin, etc. J’ai voulu compenser.

    J’ai néanmoins été surprise par quelques fautes de goût de sa part, notamment ce fou rire au Canada, en 2017, lancé par Camilla, à l’écoute de deux femmes inuites exécutant un chant sans doute exotique à leurs oreilles. Comment quelqu’un qui se fait repasser ses lacets, se promène dans le Commonwealth comme dans un jardin depuis sa naissance et demande que l’on applique le dentifrice sur sa brosse à dents peut-il s’abaisser à un tel manque de tact, à un tel impair ? A une telle beauferie, en somme. Quand on est un prince anglais, on ne rigole pas devant une musique parce qu’elle ne ressemble pas à du Purcell, on bouffe des sauterelles en silence et l’on revêt quantité de coiffes avec le sourire. C’est son travail et son devoir.

    Evidemment, une forme de complaisance nous conduirait à voir dans ce fou rire un soupçon d’humanité. Mais je m’y refuse. J’ai d’ailleurs bien fait car, en lisant La Musique qui vient du froid. Arts, chants et danses des Inuits (Presses universitaires de Montréal, 2022), de Jean-Jacques Nattiez, j’ai pu en apprendre davantage sur ces chants que l’on décrit comme « haletés ». On les retrouve principalement au Canada, ils sont « caractérisés par l’alternance de l’expiration et de l’inspiration ». Ce qui peut les rendre un peu obscènes, du moins si l’on vit dans l’univers lubrique de Camilla et Charles. Ils sont par ailleurs « essentiellement réservés aux femmes ».

    Joutes vocales
    Ces chants permettent aux partenaires de démontrer leur capacité d’endurance au moyen de jeux narratifs que l’on fait durer, combine, juxtapose, enchaîne et répète. Parfois s’ajoutent des sons voisés (ou non) et des intonations diverses qui s’organisent autour d’un pattern rythmique constant.

    Ces joutes vocales doivent divertir mais aussi offrir la possibilité de surmonter les conflits : elles ne doivent pas entrer en opposition avec celles de l’adversaire. On parle à ce titre de chant ordalique. La gagnante sera celle qui utilisera les motifs les plus difficiles et les plus beaux. Quant à la perdante, elle se retrouvera souvent ridiculisée au cours de l’échange. L’humour n’est donc pas étranger à ces jeux de gorge, qui se terminent souvent par des éclats de rire. Dans un esprit similaire, au Groenland, on utilise des « bâtons de taquinerie ».

    reste 20% derrière le #paywall

  • Quel est le coût social de l’alcool, du tabac, des drogues « licites » et « illicites » ?
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/08/02/alcool-tabac-drogues-licites-et-illicites-quels-couts-pour-la-societe_618415

    Par an, le coût du tabac s’élève à 156 milliards d’euros, celui de l’alcool, à 102 milliards, quand celui des drogues illicites atteint 7,7 milliards, selon une étude menée pour l’Observatoire français des drogues. Par Mattea Battaglia

    Les calculs sont complexes mais ils donnent à voir, en quelques tableaux, une estimation de ce que coûtent à la société, chaque année, les drogues « licites » (alcool, tabac) et « illicites », selon la terminologie retenue par Pierre Kopp, professeur à l’université Paris-I-Panthéon-Sorbonne et avocat au barreau de Paris, auteur d’une note sur le sujet commandée par l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT), rendue publique lundi 31 juillet. Une porte d’entrée statistique, pour appréhender, autrement que par le prisme des faits divers, saisies et interpellations, les conséquences de la consommation, de la vente et du trafic de ces substances au sens large.
    Coût des vies perdues, coût des pertes de production (pour les entreprises), coût de la perte de qualité de vie (pour l’individu consommateur), mais aussi coût des soins, de la prévention, de la répression pour les finances publiques, rapportées aux économies faites sur les retraites non versées (aux personnes décédées) et sur les taxes prélevées (alcool et tabac)… L’équation telle que l’a posée l’auteur, prolongeant une précédente étude publiée en 2015, lui a permis d’obtenir trois chiffres-clés : par an, le « coût social » du tabac s’élève à 156 milliards d’euros, celui de l’alcool, à 102 milliards d’euros, quand celui des drogues illicites atteint 7,7 milliards d’euros.


    #tabac #alcool #drogues #économie #santé