• Limites de l’anarchisme

    L’anarchisme est diffus dans beaucoup de milieux, et en ce qui me concerne je fus membre de divers groupes où il allait de soi que ces groupes soient dirigés au consensus par l’ensemble des membres. Problème : le collectif où je suis le plus investi croule sous maintes contradictions et conflits, parce qu’il est fort hétérogène en même temps qu’il a de (trop) grandes ambitions. Il rencontre deux types de problèmes : soit une décision prise est contestée car elle n’est pas prise par l’ensemble des membres, soit l’action du collectif est bloquée car un ou des membres maintiennent leur désaccord et la décision n’est pas donc pas prise. On pourrait rétorquer que c’est parce qu’on s’y prend mal, et qu’il suffit de bien écrire les mandats et de prendre le temps de le faire. Bref que c’est une question de méthode et de technique. Mais j’ai l’intuition que le problème est plus profond et que ce n’est pas une question de temps (qui est souvent l’argument des personnes les plus à cheval sur l’horizontalité, à savoir qu’il faut abandonner toute forme d’impatience et que c’est normal que ça prenne du temps).

    Une solution théorique que j’entrevois est de briser le collectif en une série de plus petits groupes homogènes, les fameux groupes d’affinité, qui par leur homogénéité pratiquent facilement le consensus. Le collectif devient alors une fédération de tels groupes d’affinité, et on peut espérer qu’ils parviennent ainsi à quelque base commune. J’ai donc entamé une recherche succincte sur les groupes d’affinité, qui font partie de la tradition politique anarchiste.

    Et c’est là que je tombe sur une critique sévère, et bien argumentée, de l’anarchisme :

    Bertrand Cassegrain (2013), Le trilemme anarchiste

    https://www.erudit.org/en/journals/ateliers/1900-v1-n1-ateliers0812/1018331ar.pdf

    #critique_de_l'anarchisme #organisation-collective #dynamique-de-groupe

  • « De quoi se mêlent-ils ? » : l’échec de l’impérialisme moral en Afrique.
    Par Jean-Pierre Olivier de Sardan, AOC, 14 juin 2022
    https://justpaste.it/3oruq

    Attaquer publiquement et menacer de sanctions Idrissa Gueye, joueur sénégalais du Paris Saint-Germain qui a refusé de porter le maillot arc-en-ciel lors de la journée de lutte contre l’homophobie, est le meilleur moyen de renforcer à la fois l’homophobie au Sénégal et le rejet de la France. Plutôt que de donner des leçons de morale aux peuples africains, les dirigeants, autorités, intellectuels et experts occidentaux gagneraient à appuyer celles et ceux qui, en Afrique même, tentent de faire évoluer les croyances, faire tomber les préjugés, changer les mentalités, lever les discriminations.

  • Loire-Atlantique. Un collégien meurt sur un chantier pendant son stage de 3e
    https://www.ledauphine.com/faits-divers-justice/2022/06/16/un-collegien-meurt-sur-un-chantier-pendant-son-stage-de-3e

    « Le jeune était en stage de 3eme sur un chantier de démolition et lors d’une manœuvre, le mur d’une maison qui avait été incendiée et devait être détruit s’est effondré sur lui. Il était sûrement fragilisé »

    Les comorbidités sont fatales partout, même dans les accidents du travail...

    (humour grinçant pour sujet crève-cœur)

    • C’est la seule fois de ma vie où j’ai vu quelqu’un mourir : pendant les vacances d’été, j’étais gamin, au Club Mickey des Pingouins à la plage. Juste à côté du club, à l’entrée de la plage, il y avait cette petite cahute en béton. Deux types sont venus pour la détruire : un des gars s’est mis à cisailler l’un des murs en l’attaquant à sa base avec une sorte de tronçonneuse. Il est assez bien réussi à tronçonner le mur, puisque celui-ci lui est tombé dessus d’un coup, le gars est mort écrasé. C’était l’accident très con, et très mortel.

      Je comprends pas qu’on mette un gamin de 3e sur un chantier de démolition.

  • Corinne Masiero et les Vaginites, voilà la vidéo gratos du concert ! | Au fil de Là-bas | Là-bas si j’y suis
    https://la-bas.org/la-bas-magazine/au-fil-de-la-bas/corinne-masiero-et-les-vaginites-voila-la-video-gratos-du-concert?bonjour=ou

    JE TE SUCERAI PAS AVEC LES YEUX OUVERTS

    Comme promis voilà la vidéo du concert de CORINNE MASIERO et LES VAGINITES du 28 mars pour la chaude (!) soirée de LÀ-BAS à la Flèche d’or.

    C’est décoiffant, dit une dame en sortant. C’est pire. C’est une rage grinçante et profonde qui veut péter le mur de silence autour des violences sexuelles. Mais pas seulement. Ça vient de loin et toutes les trois savent de quoi elles parlent et de quoi elles crient. Et de quoi elles rigolent aussi. Elles appellent ça du « Punk Opera ». Il y a Audrey et Stéphanie Chamot, les soeurs jumelles et Corinne Masiero qui bat tout les records d’audience a la télé à chaque diffusion de Capitaine Marleau avec sa chapka et les vannes de son cru. (Non, aucun jeu de mot ici). On se souvient aussi de Louise Wimmer et de ses poilades avec Blanche Gardin.

    Beaucoup d’ artistes gèrent leur capital de popularité comme les rentiers qui font des placements en suivant le cours de la bourse. Corinne Masiero s’en fout, elle balance tout. On se souvient de son apparition à la soirée des César. Ça n’a pas fait l’unanimité. Elle croit qu’en jetant des grains de sable comme ça, ça peut enrayer le système. Nous aussi on croit ça. Même si on peut pas vous assurer que ça marche à tous les coups. Mais ce coup-là, le voilà. On en est pas peu fier. Si ça ne vous touche pas c’est que votre blindage est trop épais ou que vous êtes une personne bien élevée. On a prévenu les médias mainstream et même la presse people. Curieusement on n’a pas eu d’écho, curieusement. Donc on compte sur vous pour faire circuler, il y a quelque chose à voir.

    Et merci à nos trois frangines, modestes et géniales et merci à l’équipe de la Flèche d’or !

  • Ce matin je me suis levé en me demandant quelles étaient les relations entre les études (ou commentaires politiques) sur les transgenres, et les transraciaux (me demandez pas pourquoi).

    Du coup j’ai trouvé cet article recension d’Abdellali Hajjat sur le livre Trans : Gender and Race in an Age of Unsettled Identities, de Rogers Brubaker.

    Évidemment ce ne sont que deux points de vue (celui du livre et celui de Hajjat), il y a aussi tous les débats dans les communautés afro-descendantes et autre.

    Perso j’ai du mal à voir la différence autant en terme « biologie ou pas », qu’en terme philosophique et sociologique, et que si on critique l’auto-définition (car c’est de ça qu’il s’agit avant tout) dans l’un des deux cas, avec une critique non-essentialiste (mais au contraire basé sur le fait que c’est social et non pas individuel), alors c’est logique de le critiquer pour l’autre aussi ; ou inversement si c’est pour approuver un des deux cas.

    Transgenre et transracial, ou les difficultés d’une analogie | Cairn.info
    https://www.cairn.info/revue-geneses-2019-1-page-153.htm

    Même nuancée, cette mise en équivalence de la position conservatrice et de la position féministe radicale pose problème. Dans le premier cas, le transgenre est dénoncé à l’aune d’une conception conservatrice de l’ordre sexuel et de la perpétuation de la domination masculine. Dans le second, la critique féministe radicale ne porte pas sur la légitimité du transgenre en tant que tel, mais bien sur le discours de légitimation du transgenre tendant à affermir les stéréotypes de genre, comme le reconnaît Brubaker, et sur la légitimité des transgenres à parler au nom des femmes dans le contexte d’une domination masculine qui tend structurellement à imposer le silence à celles-ci. De ce point de vue, le porte-parolat doit être fondé non pas sur une identité naturelle mais sur une communauté d’expériences. L’oxymore d’« essentialisme historique » ne permet pas de rendre compte de cette position, puisque le féminisme radical représente au contraire un courant d’idées radicalement anti- essentialiste.

    […]

    Si on peut ainsi contester certaines parties de l’analyse de l’auteur, il faut cependant souligner pour finir la grande qualité de l’ouvrage. Cette réflexion ouvre des perspectives de recherche extrêmement stimulantes, notamment sur la tension entre subjectivité et objectivité des identités, sur les logiques de légitimation du passage de frontière entre catégories, et sur la sociologie de l’usage de concepts sociologiques dans le cadre de controverses auxquelles participent, entre autres acteurs, des chercheurs en sciences sociales.

    #féminisme #genre #race #sociologie #transgenre #transracial #radfem #Rachel_Dolezal #Caitlyn_Jenner #Abdellali_Hajjat #Rogers_Brubaker

  • Culture : il y a urgence et nous sommes prêt·e·s ! - MOBILISATION CULTURELLE
    https://www.mobilisationculturelle.org/articles/tribune-culture-il-y-a-urgence-et-nous-sommes-pretes

    Et si l’on prenait enfin la diversité culturelle à cœur et à bras le corps ?

    Au moment où la peur de l’altérité et le repli gagnent les esprits, ce combat est étonnamment absent de la sphère publique. Nos organisations sociales, politiques et économiques changent profondément et la culture est au cœur de ces transformations. Le déploiement de nouveaux imaginaires est un défi collectif.

    Nous, artistes, chercheur·euse·s, citoyen·ne·s, sommes engagé·e·s pour défendre une culture diverse, solidaire, libre et joyeuse inspirée par tous ceux et toutes celles qui font la France aujourd’hui. Nous avons besoin du soutien de nos élu·e·s pour mener ce combat. Nous avons besoin de programmes ambitieux qui imposent la culture comme enjeu sociétal essentiel. Il y a urgence.

    Dans un pays qui s’est enorgueilli de porter le combat pour la diversité culturelle, comment expliquer la frilosité de la puissance publique face aux richesses d’expression que portent les personnes et les territoires ? Comment justifier cette défiance face aux expressions qui échappent aux cases du marché et de l’institution ?

    La diversité culturelle est partout, pour peu qu’on veuille la regarder ! Elle s’incarne dans les dizaines de milliers d’associations et de coopératives(1) qui œuvrent au quotidien, partout sur les territoires. Ces structures représentent une force citoyenne et économique considérable. Elles ouvrent des espaces de liberté, fabriquent du lien, choisissent la coopération plutôt que la concurrence, l’organisation en réseaux plutôt que la verticalité. Pourtant ces structures, comme l’ensemble des initiatives citoyennes, ont pris de plein fouet un plan social quasi invisible mais d’une extrême violence : baisse des subventions, fin des emplois aidés, activité jugée « non essentielle » en raison des restrictions sanitaires.

    Ces associations, ces coopératives, ces artistes, ces lieux, ces collectifs résistent malgré les difficultés, et à l’instar de beaucoup d’acteurs et actrices de l’agriculture, de la transition écologique, de la santé, du social, de l’éducation..., contribuent à penser et panser les divisions de la société.
    Photo
    Nous défendons une culture émancipatrice et respectueuse des droits humains, une économie culturelle sociale et solidaire fondée sur la recherche d’un mieux-être pour tou·te·s plutôt que des profits immédiats. Nous prenons au sérieux la singularité et la dignité des personnes et leur droit d’être des acteur·rice·s de la vie culturelle.

    Nous inventons d’autres formes d’interventions culturelles que la diffusion d’œuvres à des « publics » : lieux ouverts à la diversité des expressions, interventions artistiques hors des sentiers tracés, partenariats tissés dans la durée sur un territoire, volonté de travailler avec les personnes dans leur diversité. Nous initions d’autres modes de dialogue démocratique, d’autres manières d’habiter les villes et campagnes ; nous contribuons à imaginer, ensemble, un futur vivable face aux effondrements partagés.

    Les urgences démocratique, sociale, écologique, culturelle nous obligent. Nous en appelons à celles et ceux qui envisagent de siéger dans la prochaine Assemblée nationale : dialoguons !

    ​Nous sommes porteur·euse·s de propositions pour une refonte des politiques culturelles, encore marquées aujourd’hui par une vision surplombante de l’accès des « publics » à « l’excellence artistique », ou prétendant soumettre les expressions aux lois de la rentabilité marchande.

    Face à la tentation de mettre la culture dans des cases, nous préconisons des politiques transversales ; face à la verticalité des décisions, nous demandons des espaces de concertations ; face aux visions à court terme, nous proposons l’accompagnement au long cours de démarches de transition.

    C’est le sens de l’appel L’Art Est Public.

    C’est un enjeu fondamental pour la démocratie au moment où elle est gravement menacée. Il y a urgence et nous sommes prêt·e·s.

    #Politique_culturelle

  • Sophia Aram, on a retrouvé les divas arabes - Sarra Grira
    par Sarra Grira > 3 juin 2022
    https://orientxxi.info/lu-vu-entendu/sophia-aram-on-a-retrouve-les-divas-arabes-5662

    Dans son billet matinal du 30 mai 2022, la chroniqueuse de France Inter Sophia Aram se penche sur le retour médiatique de l’ex-rappeuse Diam’s pour déplorer la disparition de voix féminines sur la scène musicale arabe à cause du poids de la religion. Un constat ? Plutôt une vue de l’esprit. (...)

  • J’ai commencé un boulot de distributeur de publicité dans les boîtes aux lettres depuis deux semaines. Si j’éprouve un malaise au sujet de ce boulot, ce n’est pas à cause de ce boulot en lui-même, mais du fait du regard négatif en réaction à cela, émanant de mon entourage. Ce regard est emprunt de pitié, parfois d’une désapprobation. J’aurais aimé une telle unanimité dans la négativité quand je faisais un boulot de codeur informatique ou d’ingénieur. A l’époque je me sentais coincé dans ce genre de tâches, consistant à faire augmenter la productivité des gens, et ce dans un contexte où je ne côtoyais que des salariés ayant fait des études supérieures. Dans ce genre de milieu, on se pense un peu privilégié. Non loin de mon ancienne boîte il y avait des camionnettes le long des routes où officiaient des prostituées, et mes collègues se sentaient loin de cela, à l’abri de façons de gagner de l’argent jugées indignes. De mon côté, une grosse partie de ma souffrance au travail émanait du hiatus entre l’obligation de paraître motivé et la réalité de ma motivation profonde, qui était que j’étais là par absence d’alternative pour gagner des euros. J’ai fini par me faire virer pour vivre un temps des allocations chômage, jusqu’à être confronté au manque d’argent à nouveau.

    Nous sommes des « travailleurs libres » écrivait Marx, et cela signifie que nous ne sommes pas attachés à un maître, une communauté ou un lieu. Notre force de travail est disponible à la vente, et cette liberté est une fiction juridique nécessaire pour contractualiser avec un employeur ou un client.

    Cette liberté de contracter, institution nécessaire au capitalisme, nous fait croire que c’est un choix de faire tel ou tel type de travail. Mais l’éventail de ce choix, si jamais il fallait le revendiquer, est de toute façon un privilège de ceux qui ont fait un peu d’étude, qui ont la bonne couleur de peau, qui ont des papiers ou qui habitent les bons quartiers. Je pense que dans des milieux plus modestes, personne n’aurait rien à redire au fait de distribuer de la pub pour ramasser quelques euros. De mon côté, je peux sans doute me faire embaucher pour quantité de boulots différents, mais à l’intérieur d’un choix vraiment restreint. Par exemple, quitte à courir partout dans une hâte permanente plusieurs heures d’affilées, je préférerais me rendre utile dans les services d’urgence d’un hôpital. Mais je n’ai aucune des qualifications requises pour cela, et je suis lassé de toutes ces années de formation derrière moi. De plus, je ne veux pas travailler à plein temps, ou plutôt si j’en étais obligé, je pense que je (re)deviendrais très vite une personne aigrie et déprimée. Je tente donc de vivre avec le minimum d’argent possible pour travailler le moins possible. Et je souhaite dans la mesure du possible compartimenter les choses en réservant un temps dédié et limité dans la semaine réservé au gain d’euros.

    Aussi dans ce boulot de distributeur de pub, j’ai pu découvrir et apprécier ce que je n’avais pas du tout observé dans mes boulots plus qualifiés. L’absence de fierté et la modestie des gens, même de la part des responsables, qui directement auto-critiquent l’activité de la boîte. Il est vrai que la distribution de pubs en boîte aux lettres est sur la sellette, tellement elle est illégitime, et que bientôt elle disparaîtra sans doute complètement. Ceci dit, c’est la première fois aussi dans mon boulot et pratiquement dès mon arrivée, des gens parlent de faire grève et de bloquer le dépôt. Socialement c’est un univers où je me sens beaucoup plus à l’aise car j’y retrouve ce que je cherche ailleurs. Malheureusement ce n’est pas un boulot éthique, il est non seulement peu utile socialement, mais injustifiable écologiquement parlant, avec ces tonnes de papiers imprimés à peine consultés avant de rejoindre la poubelle. Les personnes âgées peuvent en être friandes toutefois, et dans les immeubles de logements sociaux, je ne vois que très peu de « stop pub » sur les boîtes aux lettres. Ce papier publicitaire est indéniablement une source d’information pour qui veut optimiser son budget courses. Cela ne justifie pas pour autant ces tonnes de papier que nous distribuons chaque semaine.

    Il est clair que pour moi, la seule chose qui justifie ce boulot c’est l’argent, et ma volonté de ne pas compromettre ma subjectivité dans des boulots où l’on me demandera d’être motivé pour l’exercer. Ici, il n’est pas question de défendre un métier, un outil de travail, une éthique professionnelle ou une entreprise. Et c’est heureux. Et ça devrait l’être partout et pas seulement dans la distribution de pubs. Ici, la seule issue positive d’un mouvement social à mes yeux est de foutre le feu à ces dépôts, à condition toutefois de ne pas s’arrêter là. Car j’aimerais bien m’adresser aux personnes qui font un boulot plus acceptable à leurs propres yeux, c’est-à-dire ni totalement nuisibles ni totalement futiles, mais quand même un peu. Ce sont des boulots utiles dans cette société-là, mais insensés dans une société décente. Tant que notre subsistance de base restera fondée sur la vente de notre temps de vie, et bien plus encore quand nous y pensons en dehors de ces heures, ce sera toujours l’exploitation qui gouvernera nos prétendus choix. Tant que nous ne commencerons pas à construire un socle de subsistance inconditionnel et débarrassé de l’argent, les discussions éthiques sur le travail ne resteront qu’un bavardage entre gens privilégiés. Tant qu’on en est à se juger les uns les autres sur nos prétendus choix de vie, en fermant les yeux sur les règles sociales qu’il faut changer pour réellement avoir le choix de ne pas aller collectivement dans le mur, on ne fait que propager et reproduire notre propre aliénation à la marchandise.

    #distributeur-prospectus #anti-travail

    • Par rapport aux « boulots de merde » de Brygo (ou « bullshit jobs » de Graeber), un point qu’il cherche à faire comprendre, il me semble, c’est que justement il y a plus ou moins un consensus pour dire que ce type de boulot est négatif (pour l’environnement, et souvent pour les salariés), mais que de nombreux autres devraient l’être tout autant, pour deux raisons différentes, qui ne se situent pas au même niveau :
      – de nombreux métiers valorisés socialement (à cause du niveau d’étude entre autre), sont tout aussi négatifs pour la société, comme développeur informatique ou installeur de logiciels ERP, si le but est d’augmenter la productivité des gens dans une entreprise par exemple, c’est participer pleinement à l’un des cœurs du fonctionnement capitaliste : produire toujours plus, toujours plus vite, pour faire plus de marge, même si ça abime des gens en bout de chaine
      – dans le capitalisme tout travail devrait être reconnu comme négatif quelque soit son but, car tout travail est une vente de son temps contre de l’argent, même dans les activités « gentilles » (soigner des gens, fabriquer des jouets en bois, être journaliste à CQFD…)

    • merci aussi @deun pour ton texte

      Je croise pas mal de personnes, assez jeunes pour la plupart, qui disent choisir de vivre en squats parce qu’elles considèrent que payer pour se loger, boire de l’eau, s’éclairer est une aberration sociale et environnementale. Je souligne que ces personnes sont jeunes car c’est loin d’être simple de vivre ainsi toute une vie.
      Le gain financier du travail (et son augmentation prévue lors d’une « carrière ») nous rassure en nous exemptant de la culpabilité d’être des « parasites de la société ». Il permet également de lever la culpabilité de consommer des produits aussi terrifiants que des SUV ou des carottes râpées sous barquette plastique, devenus l’absurde compensation symbolique du travail.
      Nous nous permettons cet égoïsme sordide parce que nos modes de représentation politique (vivre ensemble) ont été totalement remodelés de manière à nous enjoindre de nous conformer à un modèle de réussite individuelle si bien intégré que nous ne savons plus vivre ensemble. Jusqu’à nous faire croire que la roue soit disant collective qui va de plus en plus vite dans le ravin que nous poussons à force de travail est la seule et unique à être valorisable.

      Une vieille amie chinoise me disait que nous ne connaissons pas notre chance de pouvoir passer notre journée à déprimer alors qu’ailleurs, la journée est par nécessité consacrée à trouver à manger. Ici, en Europe, nous ne travaillons plus que pour maintenir le décor en place : des pantins à l’assemblée nationale aux ordres des maitres du monde maintenus par des imbéciles qui veulent occuper leur journée.

      Pour ce qui est des déprimé·es, de plus en plus nombreux, et ceux qui craquent psychologiquement du travail sous toute ses formes, le pire est sûrement quand il faut revenir à la place attribuée, être lâche à nouveau, avoir peur de se défendre des exploiteurs ou de se retrouver à vivre en squatt.

    • @rastapopoulos

      Concernant ceci, est-ce la position des auteurs du livre « Boulots de merde » de Brygo et Cyran ? Je suis curieux de savoir comment ils la justifient si c’est le cas.

      dans le capitalisme tout travail devrait être reconnu comme négatif quelque soit son but, car tout travail est une vente de son temps contre de l’argent, même dans les activités « gentilles » (soigner des gens, fabriquer des jouets en bois, être journaliste à CQFD…)

      C’est évidemment ce que je pense aussi. La négativité dont il est question n’est pas dans la dimension concrète du travail rémunéré, mais dans le type de rapport social que ce travail vient actualiser. C’est ce que j’essaie de raconter dans mon autre texte « je travaille et je ne veux pas être payé pour cela ».

    • Ah non non @deun ça c’était mon commentaire de ce que toi tu avais décrit :p , en réponse à @vanderling qui mettait justement un lien vers les boulots de merde de Brygo plus haut. Et donc en disant que ce que toi tu disais allait plutôt à l’encontre de ça, ou tout du moins allait bien plus « profond » car ne se limitait pas à dire que tel ou tel boulot est merdique écolo-socialement, mais que tout le rapport social est pourri.

    • Un autre lien qui apportera peut-être plus de réponse à tes questions @deun
      https://seenthis.net/messages/959382
      Je ne peux pas répondre car je n’ai pas lu ces livres, dans ton autre texte tu conclus par le manque d’une culture de l’insoumission au travail rémunéré. Pour mon cas, je ne me considère pas comme un insoumis mais comme un assisté et un fainéant invétéré suffisamment résistant. Ma liberté n’a pas de prix et j’accepte de vivre de ce que j’aime, c’est-à-dire pas grand-chose. Le sens commun, quand il n’est pas perdu, nous invite à refuser l’adaptation et à tenter de recréer un monde, c’est-à-dire les conditions d’une habitation disait Hannah Arendt. Sauf que là, la maison brûle et qu’il n’y a jamais eu autant de pyromanes. Un autre copain (assisté lui aussi) m’a dit : « Le dernier qui m’a vu travailler est mort et le prochain qui me verra retravailler il est pas né. »

    • ... en tout cas dans l’entreprise de distribution de pub on te fait bien comprendre la logique sociale du « temps socialement nécessaire » où la norme pour être payé pour son temps de travail c’est d’atteindre la vitesse de la personne la plus performante. (Et il me semble qu’avant le système de la badgeuse gps, les gens s’échinaient à finir leur tournée en bien plus d’heures qu’ils étaient payés, et se retrouvaient donc à être payé un 1/2 Smic horaire. Maintenant ce truc de faire travailler les gens à la tâche qui leur a fait perdre des procès au prud’homme n’est pas possible sous cette forme. Mais ça revient sous une autre, par exemple en appliquant des pénalités appelées « écrêtage » sur les tournées où le logiciel a détectée des « anomalies », comme par exemple des tournées incomplètes dans le temps dit « théorique » payé au distributeur).

      Ceci dit j’ai observé la même logique dans un bureau d’étude technique employant des dessinateurs bac+2 : le chef du machin dimensionnait les tâches en fonction du plus performant, et il trouvait normal que le débutant passe des heures non payées le temps d’atteindre l’objectif. En fait tout le monde trouvait ça normal et c’est normal parce que c’est la logique capitaliste.

  • Au début du 21e siècle, les #guerres_de_l'eau avaient commencé mais en France, les institutions de l’agriculture productiviste regardaient ailleurs , c’est à dire pas plus loin que leurs godasses. Seulement voilà, les godasses soulevaient toujours plus de poussière sur les terres craquelées par des sécheresses récurrentes. Pourtant, ce ne sont pas les idées qui manquaient pour l’#accaparement de la #ressource en #eau.

    Benoît Gimonprez, juriste, nous projette dans un futur à l’avenir incertain en décortiquant la solution des #mégabassines. Trois approches possibles pour résoudre ces problèmes de #pénuries liées au #réchauffement_climatique :
    le « tout-bassine », le « sans-bassine », le « avec-bassine-mais-pas-que ». Trois scénarios qui connaissent leurs propres limites et qui n’empêcheront pas notre « assignation à résilience » puisque, comme le dit lui-même l’auteur, "on ne sortira – par le haut – de la guerre de l’eau qu’en inventant, au niveau territorial, un système de gestion des biens communs qui fasse sens pour presque tous.

    https://aoc.media/analyse/2022/05/18/mega-bassines-aux-sources-dun-conflit-pour-leau

    La sécheresse précoce cette année alimente un conflit déjà ancien autour des « méga-bassines », et ce sont deux grands courants qui s’affrontent à l’intérieur du concept de durabilité de l’agriculture. L’un pense en termes de substitution, c’est-à-dire de remplacement d’une pratique nuisible par une autre qui l’est moins. L’autre prône la reconception, autrement dit le changement global de l’agrosystème. Mais les réflexions sur la gestion de la ressource en eau, trop figées dans le présent, ont du mal à se projeter dans un futur climatique inédit et à saisir la nature des véritables enjeux.

    https://justpaste.it/7krvo

    • Je partage la conclusion sur les biens communs mais toute la construction m’interpelle...

      « Pourtant, sur un plan pratique, seule la combinaison des deux semble un chemin empruntable à l’avenir pour les agriculteurs : avoir pour cap la transformation des systèmes de cultures sans s’interdire, comme levier, les solutions de substitution disponibles, même à regret. Les agriculteurs bio peuvent-ils, en l’état des savoirs, se passer du labour ou du cuivre ? Pourront-ils demain se passer d’eau pour implanter leurs couverts végétaux et éviter que leur sol ne reste stérile ? »
      Ils posent des questions qui sont déjà largement documentées dans la littérature scientifique et la réponse est oui.
      D’ailleurs l’agroécologie est même plébiscitée (en urgence) par l’ONU maintenant...c’est dire le consensus...
      https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/agriculture/l-urgente-restauration-des-sols-degrades_163176

      « La transition agro-écologique même se revérouille : le manque d’eau pénalise un certain nombre de bonnes pratiques, telles l’implantation de couverts végétaux à la sortie de l’été (censés piéger les nitrates) ou la création de linéaires boisés. »
      Ca m’a surpris aussi parce que comment ils font pour reboiser/revégétaliser dans les zones désertiques ?
      On a vu récemment sur seenthis que ça marchait...alors que l’accès à l’eau est encore plus problématique.
      Pourquoi ça bloquerait ici ?

      Le seul point qui me parait vraiment pertinent sur l’agroécologie c’est celui là :
      « Ils n’en constituent pas moins un changement de paradigme important en ce qu’ils inscrivent l’utilisation d’une ressource commune dans une démarche globale de transition agro-écologique à l’échelle d’un territoire. Il n’y a pas de précédent de cette envergure. »
      C’est clair que c’est le point dur...et je pense même qu’il faut revoir toute l’économie de l’agrobusiness pour y arriver. Le problème initial me semble être l’accès au financement pour les petits producteurs et le retour sur investissement attendu. Sans aides significatives à ce niveau, ça restera totalement bloqué. Or entre les lobbys des gros producteurs et de l’industrie chimique...je ne vois personne capable de porter ce message assez fort pour changer les choses...

    • J’ai longtemps hésité avant de partager cet article. Clairement, l’auteur méconnait totalement le domaine de l’agriculture biologique. C’est un juriste et (je pense) il essaie de trouver un consensus entre les tenants de l’agrobusiness productiviste et quelque chose d’autre (de plus cool ?).
      Déjà, ça commence assez mal lorsqu’il prétend, à propos des bassines, que « l’idée est frappée au coin du bon sens paysan ». Comme si prélever l’eau de pluie abondante en hiver pour la restituer aux cultures en été pouvait être une preuve de bon sens . Quid de l’évaporation de l’eau stockée en bassines ? Sans même parler du déficit de rechargement des nappes phréatiques et des zones humides privées de leur alimentation en eau hivernale et qui souffrirons avantage pendant les chaleurs et la sécheresse de l’été. Bref ... Ce n’est ni plus ni moins qu’un accaparement de l’eau dans un but de productions intensives. Sauf que cette année il n’y a pas eu assez de pluie cet hiver. Et donc, c’est la merde. Ce ne sont pas les maïs et autres tournesols qui s’étiolent en plein cagnard dans mon coin de cambrousse qui vont prétendre le contraire.

    • Je me disais que cet article ne proposait qu’un seul bout de la lorgnette, à savoir la vision productiviste et concentrationnaire des capitaux, modèle qui accapare le foncier, monopolise la chaîne logistique d’approvisionnement et de distribution et encourage l’hyper-transformation industrielle de nos aliments.

      Il m’était nécessaire d’avoir quelques retours de la part des lecteurs. Entre autre, je souscris totalement à ceci :

      Le problème initial me semble être l’accès au financement pour les petits producteurs et le retour sur investissement attendu. Sans aides significatives à ce niveau, ça restera totalement bloqué.

      Et donc, merci pour ton point de vue.

    • Les porteurs de projets en agriculture biologique ne sont pas assez capital-friendly :

      À entendre Patrick Bougeard, agriculteur à la retraite et sociétaire de l’Atelier paysan, il n’y a pas de doute, il s’agit d’un « arbitrage politique ». Dans le cas précis de cette coopérative, bien qu’ils n’en aient aucune preuve, certains membres ne peuvent pas s’empêcher de faire le lien avec la parution en mai 2021 du livre Reprendre la terre aux machines (Seuil, 2021), un manifeste très critique envers le « complexe agro-industriel » qui a conféré une importante aura médiatique à leur jeune association. Cette coopérative d’autoconstruction accompagne les agriculteurs dans la conception de bâtiments et de machines « adaptées à une agroécologie paysanne ».

      ping @latelierpaysan

  • General Electric : 800 millions d’euros transférés de France vers des paradis fiscaux
    https://disclose.ngo/fr/article/general-electric-800-millions-euros-transferes-de-france-vers-des-paradis-

    Depuis le rachat de la branche énergie d’Alstom, en 2015, la multinationale américaine aurait mis en place un vaste système d’évasion fiscale entre son usine de Belfort, la Suisse et le Delaware. Selon nos estimations, le manque à gagner pour le fisc français serait de 150 à 300 millions d‘euros. Lire l’article

    • https://www.ladn.eu/nouvelle-economie/disclose-general-electric-optimisation-fiscale
      https://www.lemonde.fr/polar/article/2018/04/11/dominique-manotti-s-attaque-a-l-affaire-alstom_6002204_5470928.html

      Le romancier policier n’est jamais aussi pertinent que lorsqu’il s’inspire d’une réalité immédiate et palpable. Nous ne le soulignerons jamais assez. À cet égard, les livres de Dominique Manotti sont exemplaires. Qu’ils s’agissent de « Nos fantastiques années fric » (2001), « L’honorable société » (co-signé avec Doa, 2011), de « L’or noir » (2015), pour ne citer que quelques-unes de ses plus belles réussites, elle s’inspire d’une actualité concrète (les ventes d’armes pendant les années Mitterrand, un meurtre étrange entre les deux tours d’une élection présidentielle, les réseaux de drogue à Marseille, etc.) et en démonte les ressorts à l’aune d’une fiction tout aussi noire que redoutablement efficace.

      Agrégée d’histoire, spécialiste de l’histoire économique du XIXe siècle, cette ancienne militante de la CFDT ne s’est mise au roman policier qu’en 1995, après avoir douloureusement constaté l’échec d’un certain nombre de ses engagements. Fortement marquée par le cinéma américain des années 50-60, celui des films de John Huston, Howard Hawks ou Billy Wilder, ainsi que par les livres d’Ed Mc Bain ou de Chester Himes, elle opte à ce moment-là, avec « Sombre sentier », son premier roman sur des travailleurs immigrés turcs, pour une sorte d’« extension du domaine de la lutte » qui passe par une littérature sans fioriture, cash et clash, où règne, au niveau du style, une esthétique du sec, propre aux pères fondateurs représentés par Dashiell Hammett et Raymond Chandler. Depuis, avec énergie et talent, Dominique Manotti poursuit dans cette voie escarpée du polar politique…

      « Racket », le petit nouveau, ne contrevient pas à cette règle qu’il réussit même à transcender d’une façon époustouflante. Dans « Racket », tout est vrai et tout est faux. Vrai, parce que le point de départ du livre est la vente par Alstom en 2014 de sa filière Energie à General Electric, une entreprise américaine. Les conditions en furent étranges, puisque le PDG de l’époque, Patrick Kron, fut sans doute victime d’un chantage de la part de la justice américaine et qu’un haut cadre d’Alstom, Frédéric Pierucci (il se nomme François Lamblin dans « Racket ») est toujours en prison aux Etats-Unis sans que l’on connaisse les véritables raisons de son incarcération. D’aucuns parlent même de scandale d’Etat et pensent y voir une manipulation américaine pour s’emparer d’un fleuron stratégique de l’industrie française. Arnaud Montebourg, à l’époque ministre de l’Economie, et Emmanuel Macron, conseiller économique à l’Elysée, comptèrent parmi les acteurs de cette très étrange affaire. Ils apparaissent d’ailleurs, sous des noms d’emprunts, dans le roman de Dominique Manotti. Et n’en sortent pas vraiment grandi, l’un, par sa légèreté, l’autre par son machiavélisme.

      En même temps, tout est faux dans « Racket ». Parce que le personnage principal s’appelle Noria Ghozali, une ancienne inspectrice de la DCRI, mutée d’office aux Renseignements Généraux, lorsqu’elle s’est aperçue qu’un de ses frères avait rejoint Daesh en Syrie. Noria, les lecteurs assidus de Manotti l’ont déjà croisée dans « Nos fantastiques années fric », jeune fliquette de vingt ans, puis dans « Bien connu des services de police », où elle a quarante ans. Aujourd’hui, elle en a quarante-cinq ans et, amère, se demande si la police représente bien son avenir. Il y a aussi Nicolas Barrot, l’assistant à tout faire et aux dents longues du PDG d’Orstram (l’équivalent fictif d’Alstom), sorte de Rastignac aux petits pieds, adepte de massage naturiste, qui, propulsé dans les méandres des manipulations des services secrets américains, va y perdre ses illusions. Sans oublier, Steven Buck, mi-banquier mi-mafieux, amateur de sexe brutal avec des travestis (à noter une scène hallucinante au Bois de Boulogne). Bref, une jolie petite comédie humaine, où des flics obstinés et sans véritables moyens tentent, en vain, de lutter contre un hold-up mené en toute légalité par le gouvernement américain, au nez et à la barbe de l’exécutif français, qui a décidé qu’il était urgent de ne rien faire, pour ne pas fâcher un allié historique…

      Pourquoi agitez-vous les mots de chantage, d’extorsion, de corruption, de forfaiture ? Allons donc ! Vous y allez fort. La vérité ? Tout s’achète. C’est bien connu. Le silence. Comme l’acquiescement. Il suffit d’y mettre le prix. Ou d’organiser une petite disparition.

      « Racket » est terrifiant. Parce que, dans un style sec et sans apprêt, il regarde le monde en face, sans subterfuge, sans romantisme, sans psychologisation excessive. Il parle d’argent, de pouvoir et de sexe. Cela glace le sang.

      . Dominique Manotti, « Racket », Equinox, 512 p., 18 euros.

      Yann Plougastel

  • Trafic de déchets : comment de fausses sociétés de tri gèrent l’un des filons les plus juteux du grand banditisme français franceinfo - Stéphane Pair
    https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-choix-franceinfo/trafic-de-dechets-comment-de-fausses-societes-de-tri-gerent-l-un-des-fi

    Un peu partout en France, des communes voient apparaître de monstrueuses décharges à ciel ouvert ou cachées dans des hangars. Ces déchets ne seront jamais recyclés mais ils enrichissent par millions des escrocs particulièrement prudents. 

    Sur les hauteurs de la ville de Saint-Chamas, dans les Bouches-du-Rhône, dans ce qu’il reste de la société de tri Recyclage Concept 13, 30 000 mètres cubes de plastiques, de matériaux BTP à moitié calcinés, sont entassés là, en toute illégalité. C’est trente fois plus que ce qui était autorisé à cet endroit. 

    Cette montagne de déchets a partiellement brûlé en décembre dernier pendant près d’un mois https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/incendie/saint-chamas-depuis-un-mois-un-incendie-dans-un-centre-de-dechets-empoi , avec, au passage, une pollution mesurée par Atmosud équivalente à celle de Pékin les mauvais jours. Cet incendie a eu lieu juste avant un contrôle de conformité et les registres ont brûlé. Le patron de cette société vient d’être mis en examen pour trafic de déchets.

    https://www.francetvinfo.fr/pictures/8EJFENp2gaq0kWzbPNZCzkx2iqU/0x2:1023x576/944x531/filters:format(webp)/2022/05/25/php2v6J2E.jpg
    La montage de déchets de Saint-Chamas, dans les Bouches-du-Rhône, en mai 2022. (STEPHANE PAIR / FRANCEINFO)

    Fabrice et Isabelle, un couple de voisins, a vu monter chaque jour cette montagne au fil des rotations des camions bennes. « Les déchets arrivaient et ça se remplissait toujours plus... Une fois que le bâtiment était plein, des déchets se retrouvaient à l’extérieur. Cela faisait plus penser à une énorme poubelle qu’à une usine de traitement », décrit Fabrice. « Fatalement, nous sommes en colère car ce n’est pas la seule. Il y en a eu un peu partout, jamais sous le même nom, mais on se doute bien que ça vient de la même mafia » , poursuit Isabelle. 

    La réalité, c’est que ce trafic en bande organisée imite totalement les méthodes de la mafia, raconte Jean Sansonne, qui dirige Sos Corruption dans les Bouches-du-Rhône :  "La camorra napolitaine contrôle le trafic de déchets avec des trains complets de déchets qui arrivent de toute l’Europe, en particulier de l’Europe du Nord. C’est documenté par des enquêtes des carabiniers italiens. Or depuis trois ans dans la région de Naples, s’est développé l’incendie de dépôts de déchets à recycler. Or chez nous en France on constate que les incendies de déchetterie se multiplient également. Ici à Saint Chamas mais aussi tout récemment à Saint-Martin-de-Crau et dans d’autres communes du Sud-Est. Tout porte à croire qu’il s’agit d’une procédure qui est copiée sur celle des mafias napolitaines."

    Des millions d’euros de surfacturations et des sociétés complices
     Comment ces escrocs génèrent-ils de l’argent ? Ils créent une société avec un capital dérisoire. Ils se déclarent comme trieur-recycleur, respectent en apparence la réglementation sur les déchets dits non polluants et facturent à prix cassé – moins de 180 euros la tonne – la levée et le faux recyclage des déchets industriels pour les enterrer ou s’en débarrasser parfois à l’international. Ce sont alors des millions d’euros à la clé qui s’évaporent avec des montages plus ou moins complexes de surfacturations via des sociétés complices.

    Richard Hardouin, le président de France Nature Environnement dans les Bouches-du-Rhône (FNE 13), décrit le système : « On ne crée pas une société de recyclage avec un capital de 7 500 euros. Lorsqu’une entreprise dit faire du recyclage en louant un simple hangar, sans avoir de réceptacle pour gérer les eaux usées, et que cette entreprise change de nom tous les deux ans, la conclusion s’impose d’elle-même. » Richard Hardouin travaille avec des élus locaux à une proposition de loi pour mieux contrôler les installations de stockage de déchets dits non dangereux.

    De son côté, le maire de Saint-Chamas nous a révélé avoir été menacé. Didier Khelfa n’en avait jamais parlé avant. Pousser à la mise en conformité de la société qui a pollué sa commune lui a valu des pressions directes. 

    « Cela m’a valu quelques menaces. J’ai été suivi, j’ai été intimidé. Est-ce que c’est la mafia ? Je ne sais pas, je n’ai jamais été confronté à elle auparavant. » 
    Didier Khelfa, maire de Saint-Chamas à franceinfo

    Il raconte avoir rencontré à deux reprises les exploitants de l’entreprise : « La première fois, j’ai rencontré une jeune femme me disant qu’elle était en autoentreprise et qu’elle était gérante du site. Quelques mois après, elle est revenue avec son père, assurant ne m’avoir jamais dit ça en expliquant que c’est son père qui était le gérant. Ces gens-là sont au mieux, des irresponsables, au pire des voyous et des criminels contre l’environnement. » 

    Les déchets, deuxième source de revenus du banditisme en Europe
    Du côté de la gendarmerie nationale, c‘est l’OCLAESP, l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique, qui surveille et chasse ces escrocs. L’entreprise Recyclage Concept 13 de Saint Chamas faisait partie de ses cibles lors du dernier coup de filet réalisé contre ce milieu. Début mai, sous la direction de la JIRS de Marseille, une juridiction spécialisée, une opération a mis sous les verrous deux pointures présumées de ce trafic dont une figure du banditisme régional, le Gardois Richard Perez surnommé « le roi des poubelles ». Il aurait livré plus de 6 000 tonnes de déchets à Saint-Chamas. Dans cette opération dont l’instruction est toujours en cours, trois autres escrocs présumés et six sociétés ont été mis en examen pour le transport, l’exploitation irrégulière et l’incendie de déchetteries.

    Le trafic international de déchets est la deuxième source de revenus du banditisme en Europe, après la drogue. « Les groupes criminels qui sont impliqués dans les trafics de déchets utilisent les modes opératoires du banditisme, assure le patron de l’OCLAESP, Sylvain Noyau. Des téléphones anonymisés, des messageries cryptées, des détecteurs de balises, l’utilisation de fausse documentation, la corruption... De notre côté, nous utilisons absolument les mêmes techniques que celles que nous utilisons contre le banditisme traditionnel, avec des infiltrations des réseaux ou des mises en place de micros dans les espaces privés. »

     #déchets #poubelles #décharges #pollution #recyclage #environnement #écologie #plastique #france #santé #pollutions #eau #mafia #corruption #violence #mafia_du_co2 #déchetterie #banditisme #trafics #voyous

  • « Xinjiang Police Files » : révélations sur la machine répressive chinoise contre les Ouïgours
    https://www.lemonde.fr/international/article/2022/05/24/ouigours-au-c-ur-de-la-machine-repressive-chinoise_6127417_3210.html

    Des milliers de documents de la police chinoise, livrés à un chercheur et publiés par des médias internationaux, dont « Le Monde », racontent l’obsession sécuritaire dans les camps d’internement de la minorité musulmane en Chine.
    Publiés le 24 mai, ces « Xinjiang Police Files » ont été livrés à l’anthropologue allemand Adrian Zenz par une source qui n’a rien exigé en retour, et ont été vérifiés hors de Chine par un groupe de quatorze médias internationaux. Ils apportent, après plusieurs séries de révélations publiées depuis 2019 par ce même chercheur et des ONG, un nouvel éclairage décisif sur la répression organisée par Pékin dans la région.

    https://justpaste.it/5tgo7

    #Chine #Xinjiang #Ouigours #surveillance #répression #détention_de_masse #internement #camps

  • Vaches mortes : le tribunal de Clermont-Ferrand ordonne la suspension d’une antenne 4G
    https://www.bfmtv.com/tech/vaches-mortes-le-tribunal-ordonne-la-suspension-d-une-antenne-relais-pour-deu

    Un éleveur de Haute-Loire a demandé la suspension d’une antenne-relais 4G après avoir perdu une quarantaine de vaches dans son élevage, et constaté une baisse de 15 à 20% de la production de lait.

    Le tribunal administratif de Clermont-Ferrand a ordonné ce lundi 23 mai la suspension pour deux mois d’une antenne-relais 4G soupçonnée, par un éleveur de Haute-Loire, de nuire à la santé de son troupeau.

    « Il y a lieu d’ordonner cet arrêt provisoire du fonctionnement de cette antenne pour une durée de deux mois, compte tenu de ses incidences générales, avec suivi, par l’expert judiciaire, du comportement du cheptel, et des vaches laitières en particulier, sur cette période », précise le tribunal dans son ordonnance.

    Le tribunal donne trois mois à l’État et aux opérateurs, dont Orange, pour procéder à l’interruption et organiser la sécurité et les appels de secours dans la zone concernée.

    « C’est un grand soulagement et une victoire », a réagi auprès de l’AFP l’éleveur, Frédéric Salgues, espérant que son cheptel puisse se rétablir « au plus vite ».

    Sollicité par l’AFP, l’opérateur Orange n’a pas souhaité commenter cette décision.
    Une quarantaine de vaches mortes

    Depuis l’installation de cette antenne 4G, en juillet 2021 à 200 mètres de son élevage à Mazeyrat-d’Allier (Haute-Loire), Frédéric Salgues dit avoir perdu une quarantaine de vaches sur un troupeau qui en compte 200, constatant en parallèle une baisse importante de sa production de lait.

    Lors de l’audience au tribunal vendredi, l’expert judiciaire mandaté par le tribunal du Puy-en-Velay s’était prononcé en faveur d’une interruption temporaire, pour lui permettre de poursuivre son expertise.

    « Ce cheptel fait partie des 10% à 20% meilleurs du département » et « je n’ai pas d’éléments médicaux pour expliquer la chute brutale de la production de lait, de 15% à 20%, dans les jours qui ont suivi la mise en place de l’antenne », avait-il expliqué.

    Le maire de Mazeyrat-d’Allier, Philippe Molhérat, qui avait autorisé l’installation de l’antenne, avait témoigné de l’état alarmant du troupeau, redoutant « une catastrophe sur le plan humain » et évoquant « l’inquiétude » grandissante des 1.500 habitants du village.

    Les avocats des trois opérateurs mobiles concernés, Orange, Free et Bouygues Telecom avaient mis en avant l’absence d’élément scientifique établissant un lien entre la santé des animaux et les champs électromagnétiques.

  • Une start-up israélienne produit le premier miel fabriqué par intelligence artificielle
    https://fr.timesofisrael.com/une-start-up-israelienne-produit-le-1er-miel-fabrique-par-intellig
    Dans un kibboutz de Galilée, une start-up israélienne construit des ruches robotisées qui surveillent les abeilles 24 heures sur 24 et permettent de réduire la mortalité de ces pollinisateurs majeurs, garants de la sécurité alimentaire.

    « Il y a deux millions d’abeilles ici », dit Shlomki Frankin en entrant dans un conteneur blanc de 12 mètre carrés, posé en plein milieu des champs d’avocats du kibboutz Bet Haemek, dans le nord d’Israël.


    Un ingénieur installe de nouvelles ruches, dans le cadre du projet high-tech Beehome, dans le kibboutz israélien Bet Haemek, dans le nord de la Galilée, le 14 mai 2022. (Crédit : JACK GUEZ / AFP)

    Le conteneur appelé « Beehome » (maison des abeilles en anglais) peut abriter 24 ruches, explique à l’AFP l’apiculteur de 41 ans qui porte un chapeau avec un voile pour se protéger des éventuelles piqûres.

    Ces maisons d’abeilles fonctionnent comme des ruches normales en bois, si ce n’est qu’elles sont gérées par un robot placé à l’intérieur qui surveille ces insectes, contrôle leur habitat et leur procure des soins, précise M. Frankin qui travaille pour la société Beewise à l’origine de la méga ruche.

    Venu effectuer une visite de contrôle, il observe l’appareil électrique qui se déplace au centre du caisson bourdonnant et vient tirer un cadre de miel où sont agglutinées des abeilles mellifères.

    Intelligence artificielle 
    « Le robot est équipé de capteurs qui lui permettent de savoir ce qu’il se passe dans les cadres », explique à l’AFP Netaly Harari, directrice des opérations de Beewise.

    « Grâce à l’intelligence artificielle, notre logiciel sait ce dont les abeilles ont besoin », dit-elle dans l’atelier où sont assemblées les grandes ruches métalliques.

    Le robot peut en outre distribuer automatiquement du sucre, de l’eau, des médicaments.

    En cas de problème, il alerte l’apiculteur via une application. Ce dernier peut alors intervenir à distance depuis son ordinateur et se déplacer si nécessaire.


    Un apiculteur travaille sur une ruche robotisée, du projet high-tech Beehome, au kibboutz Bet Haemek, dans le nord de la Galilée, le 14 mai 2022. (Crédit : JACK GUEZ / AFP)

    La méga ruche, qui fonctionne à l’énergie solaire, peut aussi réguler la température, éliminer les nuisances et même extraire du miel, grâce à une centrifugeuse intégrée, affirme Netaly Harari.

    La start-up va pour la première fois produire du miel à partir de la fin mai, le « premier miel au monde fabriqué avec l’intelligence artificielle ! », s’enthousiasme Mme Harari.

    Pour Shlomki Frankin, « le robot est un outil pour l’apiculteur, mais il ne le remplace pas ».

    « Je peux effectuer beaucoup de tâches simples à distance comme agrandir la ruche ou la réduire (…) ou bien laisser le robot faire cela et me concentrer sur d’autres tâches », dit-il ajoutant « gagner beaucoup de temps ».

    Une centaine de ces ruches robotisées ont déjà été déployées en Israël et une dizaine aux Etats-Unis. Beewise lorgne une entrée sur le marché européen dans deux ans.

    En avril, la start-up créée en 2018, qui compte plus de 100 employés, a levé environ 76 millions d’euros d’investissement pour développer ses exportations.


    _ Un ingénieur installe de nouvelles ruches, dans le cadre du projet high-tech Beehome, dans le kibboutz israélien Bet Haemek, dans le nord de la Galilée, le 14 mai 2022. (Crédit : JACK GUEZ / AFP)

    Journée mondiale
    Selon le professeur Sharoni Shafir qui dirige le centre d’étude des abeilles de l’université hébraïque à Rehovot, la technologie peut aider à protéger les colonies d’abeilles de plus en plus fragilisées.

    « Parfois, un apiculteur met plusieurs mois à se rendre compte d’un problème, avec le robot, il peut s’occuper du problème en temps réel, cela réduit la mortalité des abeilles », dit-il à l’AFP.

    Ces dernières années, beaucoup d’entre elles ont disparu dans le monde, victimes du ‘syndrome d’effondrement des colonies’, imputé à la combinaison de plusieurs facteurs.

    « La diminution des champs de fleurs sous l’effet de la construction a réduit les sources et la diversification de l’alimentation des abeilles », note l’expert.

    A cela s’ajoute l’utilisation des pesticides, les maladies et les parasites comme le Varroa destructor, un acarien dévastateur, liste le professeur Shafir.


    Une ruche robotisée, du projet high-tech Beehome, au kibboutz Bet Haemek, dans le nord de la Galilée, le 14 mai 2022. (Crédit : JACK GUEZ / AFP) _

    « En Israël, entre 20 et 30 % des ruches disparaissent chaque année », or, « nous dépendons des abeilles », affirme l’entomologiste qui rappelle qu’une part significative de l’alimentation humaine résulte de la pollinisation, assurée par les insectes et qui permet aux plantes de se reproduire.

    Plus de 70 % des cultures – quasiment tous les fruits, légumes, oléagineux et protéagineux, épices, café et cacao – en dépendent très fortement.

    « Les abeilles et autres pollinisateurs sont essentiels à la sécurité alimentaire et à la nutrition », résume l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), qui célèbre le 20 mai la Journée mondiale des abeilles pour souligner l’importance de leur préservation.

    #abeilles #agriculture #environnement #apiculture #miel #biodiversité #écologie #fin_du_monde #catastrophe #collapsologie #capitalocène #intelligence_artificielle #robot #pollen #ruches

    • Tout ce qui touche à #Israël doit-il être hors du commun ? Le Monde, sur un projet qui a l’air assez semblable, présente les choses de façon bien plus modeste !

      https://www.lemonde.fr/afrique/article/2022/05/20/en-tunisie-des-ruches-intelligentes-pour-sauver-les-abeilles-et-produire-plu

      En Tunisie, des « ruches intelligentes » pour sauver les abeilles et produire plus et mieux

      Une start-up tunisienne a créé l’application Smart Bee qui permet aux apiculteurs de surveiller la santé des essaims et d’adapter le rucher aux aléas climatiques.

      Elias se précipite vers ses « ruches intelligentes ». L’apiculteur a reçu un signal d’alerte sur son téléphone grâce à une application, 100 % tunisienne et pionnière en Afrique du Nord, destinée à éviter la surmortalité des abeilles et à optimiser la production de miel.

      Sur une colline de son terrain familial à Testour, au nord-ouest de Tunis, Elias Chebbi, 39 ans, ouvre le volet d’une ruche et montre un petit appareil blanc similaire à un décodeur qui mesure les variables et l’avertit de tout incident, via l’application Smart Bee. La start-up tunisienne Beekeeper Tech a mis au point un dispositif de capteurs à infrarouge qui fournit en permanence des données sur l’environnement et la santé des abeilles, pour « un prix abordable ».

    • C’est pas tellement supprimer l’humain qui m’inquiète. Pour ça je veux bien les aider (en commencant par le haut). Et en terme d’humanité, ça fait lgtps qu’Israel à fait cessession.
      C’est contourner le vivant et industrialiser le vivant (libre) le plus grave.

  • Noam Chomsky : « Notre priorité en Ukraine devrait être de sauver les vies, pas de punir la Russie. »
    https://www.les-crises.fr/noam-chomsky-notre-priorite-en-ukraine-devrait-etre-de-sauver-les-vies-pa

    Près de trois mois après le début de la guerre en Ukraine, la paix n’est pas en vue. En fait, le niveau de destruction s’est intensifié et les deux parties semblent avoir peu d’espoir de parvenir à un règlement pacifique dans un avenir proche. En outre, la situation internationale se détériore, car certains pays européens […]

    • Unpopular opinion. Revenir aussi sur chomsky assad et a Syrie.
      « La position du linguiste américain et célèbre activiste de gauche Noam Chomsky sur le soulèvement syrien qui s’est transformé en guerre par procuration est une trahison du peuple syrien, écrit l’analyste Sam Hamad. Il a laissé son approche anti-impérialiste inébranlable l’aveugler sur les complexités et les contradictions du printemps arabe. »

      vince remos sur Twitter : « pour rappel chomsky est une m.. » / Twitter
      https://twitter.com/vinceremoss/status/1525362463650328576

      Chomsky then uses Zelenskyy as an example to ’prove’ Ukraine isn’t demanding heavy weapons, and that this is just Western propaganda.

      Yes, that Zelenskyy. twitter.com/ChrisDYork/sta…

    • Mais c’est pas nouveau, ça : ça fait depuis les années 60 que Chomsky hérisse les thuriféraires de telle ou telle guerre/révolution que cette fois-ci elle est bonne, et que cette fois faudrait y voir un peu à ce que ces gauchistes (qui n’ont rigoureusement aucun impact sur la réalité de la géopolitique) arrêtent avec leur anti-impérialisme qui n’est rien d’autre que de la complaisance pour les dictateurs génocidaires et que c’est une trahison de ces braves gens qui vont se faire trucider pour la bonne cause. Vraiment, depuis les années 60 c’est à chaque fois le même cirque.

    • Sinon, Sam Haddad continue à faire son miel avec ses conneries sur Chomsky, malgré les échanges qu’il a eu avec lui et qu’il a évidemment publiés (parce qu’avoir un échange avec Chomsky, même te disant que tu racontes des foutaises, c’est classieux) :

      You Want the Truth ? A Correspondence with Noam Chomsky on Syria | TUMBLEWEED
      https://herecomesthetumbleweed.wordpress.com/2017/04/30/you-want-the-truth-a-correspondence-with-noam-chom

      Chomsky [in bold replying to my last email]:

      I have never written that you support Assad in a direct manner.

      Or in an indirect manner. I have condemned him repeatedly as a “monster” who is responsible for the vast majority of the crimes.

      However, while Patrick Cockburn, who you cite as the foremost authority on Syria

      Cockburn is cited quite generally as an authority on Syria, including by those who completely disagree with him. I am sure you can comprehend that.

      is a direct supporter of the Assad regime, Russia and Iran – those who are currently perpetrating a near-genocide in Syria. Do you want me to link to his testimony to the British parliament where he argues that the the UK ought to hook up with Assad in Syria to fight Daesh? Do you understand the implication of this?

      Yes, I understand it, and it is totally irrelevant to your slanders.

      I know you think that the Syrian rebels are all actually al-Qaeda and/or al-Qaeda-lite, but this just simply isn’t true.

      Correct. It is certainly not true and I have never suggested anything of the sort. I’m familiar with your views, and I don’t lie about them. You have, for some reason, concocting your own fantasies about my views, and you continue to lie outrageously about what you claim to be my views. I don’t know what you are up to, but this lying is quite astonishing.

    • Il y a, en gros, deux façons de mettre fin à cette guerre : un règlement diplomatique négocié ou la destruction de l’un ou l’autre camp, soit rapidement, soit dans une agonie prolongée. Ce ne sera pas la Russie qui sera détruite. Il est incontestable que la Russie a la capacité d’anéantir l’Ukraine, et si Poutine et sa cohorte sont acculés au pied du mur, ils pourraient, en désespoir de cause, utiliser cette capacité. C’est ce à quoi devraient s’attendre ceux qui dépeignent Poutine comme un « fou » plongé dans les illusions d’un nationalisme romantique et d’aspirations mondiales brutales.

      Il s’agit clairement d’une expérience que personne ne veut entreprendre – du moins personne qui se préoccupe un tant soit peu des Ukrainiens.

      La précision est malheureusement nécessaire. Il existe des voix respectées dans le courant dominant qui défendent simultanément deux points de vue : (1) Poutine est en effet un « fou furieux » capable de tout et qui pourrait se venger sauvagement s’il était acculé au mur ; (2) « L’Ukraine doit gagner. C’est la seule issue acceptable. » Nous pouvons aider l’Ukraine à vaincre la Russie, disent-ils, en lui fournissant des équipements et un entraînement militaires de pointe, et en mettant Poutine au pied du mur.

      Ces deux positions ne peuvent être défendues simultanément que par des personnes qui se soucient si peu du sort des Ukrainiens qu’elles sont prêtes à tenter une expérience pour voir si le « fou furieux » se dérobera dans la défaite ou utilisera la force écrasante dont il dispose pour anéantir l’Ukraine. Dans tous les cas, les partisans de ces deux points de vue sont gagnants. Si Poutine accepte tranquillement la défaite, ils gagnent. S’il anéantit l’Ukraine, ils gagnent : cela justifiera des mesures bien plus sévères pour punir la Russie.

      D’un côté, tu as des arguments purement viscéraux, de l’autre, tu lis Chomsky, et tu as des raisonnements fluides et pleins d’intelligence. Ok, c’est plus complexe, car oui, comment « gagner » la guerre sans négocier ? Et en fait, tu comprends que personne, du côté occidental, n’a vraiment envie de négocier, depuis très longtemps. Depuis aussi longtemps que les accords de Minsk ont été dédaignés et torpillés par les américains et certains ukrainiens.

    • Un « arrangement » aujourd’hui nous plongera dans l’incertitude avec des variables difficiles à contrôler. (9/10)
      […]
      Il faut être conscient dans quoi on s’engage si on laisse la Russie « garder la face » et reprendre des forces. (10/10)

      Anna Colin Lebedev

      Il faut être conscient dans quoi on s’engage si on veut à toutes forces que la Russie « perde la face ».
      Vous avez dit #incontrôlable ?…

    • Je relève dans l’entretien de Chomsky :

      Poutine ne veut-il pas la paix en Ukraine ? [Polychroniou]
      ...
      Et les États-Unis continuent de maintenir cette position aujourd’hui, faisant ainsi obstacle à un règlement négocié selon les grandes lignes décrites par Zelenskyy, quel qu’en soit le coût pour les Ukrainiens.
      ...
      Lors de la conférence de presse, Poutine a semblé rejoindre les États-Unis en préférant « le contraire de la diplomatie et de l’habileté politique », bien que ses remarques n’excluent pas ces options. Si les pourparlers de paix sont aujourd’hui dans une « impasse », cela ne signifie pas qu’ils ne peuvent pas être repris, au mieux avec la participation engagée des grandes puissances, la Chine et les États-Unis.
      ...
      Je pense qu’il [Poutine] veut la paix – à ses conditions. (Quel monstre n’en veut pas ?)

      En gros pour Chomsky Zelensky et Poutine sont prêts à négocier et faire la paix mais ce sont les Etats-Unis qui font obstacle et qui veulent la guerre (pas comme le monstre Poutine). Si Poutine refuse de négocier c’est juste qu’il rejoint les Etats-Unis...

      Le nyt (et d’autres) au contraire demande(nt) aux US de faire pression sur Zelensky pour qu’il soit prêt à faire des concessions plutôt que de le suivre jusqu’au bout.

    • Une négociation est-elle possible en Ukraine ? - La Vie des idées
      https://laviedesidees.fr/Une-negociation-est-elle-possible-en-Ukraine.html

      Les négociations autour de la guerre en Ukraine laissent perplexe. Qui peut endosser le rôle de médiateur dans de telles circonstances ? Peut-on prendre au sérieux l’idée même de médiation, compte tenu de l’ampleur des exactions commises par la Russie en Ukraine ?

    • Cela ne signifie pas qu’ils ne peuvent pas être repris, au mieux avec la participation engagée des grandes puissances, la Chine et les États-Unis.

      La Chine n’a jamais dit clairement si elle soutenait ou non Vladimir Poutine. Mais il apparaît désormais de façon claire qu’elle n’abandonnera pas la Russie pour des raisons sécuritaires et géostratégiques. Peu importe le prix élevé à payer

      Guerre en Ukraine : l’UE dénonce un « pacte inquiétant » entre la Russie et la Chine

    • [Le point de vue d’Henry Kissinger (95) sur l’urgence des négociations]

      https://www.telegraph.co.uk/business/2022/05/23/henry-kissinger-warns-against-defeat-russia-western-unity-sanctions

      Dr Kissinger said the war must not be allowed to drag on for much longer, and came close to calling on the West to bully Ukraine into accepting negotiations on terms that fall very far short of its current war aims.

      #Negotiations need to begin in the next two months before it creates upheavals and tensions that will not be easily overcome. Ideally, the dividing line should be a return to the status quo ante. Pursuing the war beyond that point would not be about the freedom of #Ukraine, but a new war against Russia itself,” he said.

      He told the World Economic Forum that Russia had been an essential part of Europe for 400 years and had been the guarantor of the European balance of power structure at critical times. European leaders should not lose sight of the longer term relationship, and nor should they risk pushing Russia into a permanent alliance with China.

      “I hope the Ukrainians will match the heroism they have shown with wisdom,” he said, adding with his famous sense of realpolitik that the proper role for the country is to be a neutral buffer state rather than the frontier of #Europe.

      The comments came amid growing signs that the Western coalition against Vladimir Putin is fraying badly as the food and energy crisis deepens, and that sanctions may have reached their limits.

      [#Habeck, totalement inapte à son poste et désorienté, n’a pas compris les signes du temps - il risque tout simplement une crise énergétique sans précédent en #Autriche, #Allemagne, #Slowakie, #Hungrie]

      “We’re seeing the worst of Europe,” said German vice-chancellor Robert Habeck in an angry outburst in Davos, accusing Hungary and other recalcitrant states of paralysing attempts by the rest of the EU to craft a full-fledged oil embargo.

      Mr Habeck, who doubles as economy minister, said Germany is more or less ready to endure the shock of a total cut-off in Russian oil imports but others want to carry on as if nothing had changed. “I expect everyone to work to find a solution, and not to sit back and work on building their partnership with Putin,” he said.

      Yuriy Vitrenkio, head of the Ukrainian energy consortium Naftogas, said the refuseniks are demanding exemptions from the embargo on false pretences. “What they really want is a free-ride on discounted Russian oil,” he said.

      #Russie #Davos

  • La production d’armes à feu a triplé aux Etats-Unis depuis 2000
    https://www.lemonde.fr/international/article/2022/05/18/le-grand-boom-du-marche-des-armes-a-feu-aux-etats-unis_6126570_3210.html

    L’industrie de l’armement a connu une soudaine expansion : en 2000, le pays comptait 2 222 entreprises de fabrication d’armes en activité ; en 2020, on en dénombre 16 963, selon l’étude du gouvernement.

    La production annuelle d’armes à feu destinées à la vente commerciale a aussi considérablement augmenté, passant de 3,9 millions en 2000 à 11,3 millions d’armes à feu en 2020, avec un pic à 11,9 millions en 2016.

    Quand l’armement va, tout va.

  • Les sujets de #SES du #BAC2022 😨
    D’une neutralité politique parfaite, accrochez-vous ⤵️

    https://twitter.com/Les__Infiltres/status/1524748112740249602?cxt=HHwWhMCj_Y-V_6gqAAAA

    « Vous montrerez que l’approche en termes de classes sociales de la société française peut être remis en cause », et ce pile au moment où elle n’a jamais été aussi pertinente.

    Question 2 du bac Blanquer de SES aujourd’hui : « Vous montrerez que l’innovation peut aider à reculer les limites écologiques de la croissance. »
    Ben non.
    C’est pourtant simple : soit on change, soit on crève 🔥
    En Inde et au Pakistan, la température atteint le seuil fatal à l’homme
    https://www.huffingtonpost.fr/entry/inde-pakistan-temperature-atteint-deja-le-seuil-fatal-a-lhomme_fr_627

  • La Ploma de Perdiu
    https://www.youtube.com/watch?v=GWy87Jqox_c

    Il y avait trois jeunes filles
    Qui toutes trois brodaient la soie
    L’une la soie blanche, l’autre la soie noire
    et la dernière la soie rouge
    Le fils du roi se promenait
    Il leur demande un brin de soie,
    – “Que voulez-vous faire du brin de soie” ?
    – “Je le veux pour faire un petit noeud coulant
    – “Pourquoi voulez vous un noeud coulant” ?
    –”Pour attraper une perdrix”.
    “Pourquoi voulez-vous la perdrix” ?
    –“Pour lui arracher une petite plume"
    –” Que voulez-vous faire de la plume” ?
    Je veux écrire une petite lettre
    –”Que voulez vous faire de la lettre” ?
    –”Je veux l’envoyer à l’amourette”
    –“Que voulez-vous faire de l’amourette” ?
    –« Je veux lui faire une petite embrassade »

    #chanson #musique #chants_populaires #musique_populaire #catalan #tornaveus #Catalogne