• Mise à jour sur la pétition · Ecole « fermée » Pour Tous ? C’est pas comme ça qu’on voyait l’égalité... · Change.org

    https://www.change.org/p/m-jean-michel-blanquer-ministre-de-l-eduction-nationale-100-000-enfants-%C3%A0-la-porte-de-l-%C3%A9cole-m-blanquer-acceptez-nos-6-demandes-urgentes/u/26270189

    Salut c’est Loana du Collectif #EcolePourTous, avec mes copains Ritchy, Andrei et Hadia on a un message pour vous.
    On espère que vous allez bien !

    Voilà, on est là, comme vous…confinés,
    mais nous c’est dans nos bidonvilles, dans nos caravanes dans nos familles d’accueil ou nos foyers…

    Enfin, nous, les 100 000 enfants et jeunes privés d’école on est comme tous les autres !

    Coincés à la maison, à emmerder nos parents,
    enfin pour ceux d’entre nous qui en ont
    des parents
    et une maison….
    Bon le virus nous l’a fait à l’envers !
    C’est pas dans ce sens qu’on voyait l’égalité.

    Vous voyez ce bordel que vous vivez avec l’école en confinement, en gros pour nous c’est la normalité :

    Pas surs que vos enfants puissent finir l’année scolaire ? passer leur bac ? leur brevet ?

    Pour nous c’est comme ça toute l’année parce qu’on peut à tout moment être expulsés

    Le fossé s’agrandit entre vous et l’école ? Vous ne comprenez plus comment ça fonctionne ?

    Pareil, pour nous c’est la règle toute l’année.

    Vous vous sentez soudain comme des pestiférés dont les autres se tiennent à distance…

    Bref, bienvenus au club…

    Surtout on sait que quand tout sera terminé … Nous on restera à la porte de l’école…
    C’est pour ça qu’on prend soin les uns et des autres
    Et que même confinés, et à distance, on continue de travailler :

    On développe nos sections locales à Toulouse, Lille et Grenoble
    On prépare notre prochaine rencontre nationale qui aura lieu si tout va bien fin mai
    On écrit une charte Ecole pour Tous qu’on veut faire signer par les écoles qui nous
    soutiennent
    On lit Rosa Parks et Nelson Mandela
    On bosse avec l’Unicef sur le projet « Ville amis des enfants »

    Et enfin, comme après le confinement, on sera encore 100 000 à pas faire notre rentrée,
    on se dit que ça serait bien de le rappeler à Jean-Michel Blanquer.

    On a encore 3 solutions à lui faire adopter :

    La trêve scolaire
    La présomption de Minorité
    Le contrat jeune majeur

    Alors virus ou pas, on est toujours là,
    confinés !
    mais déterminés !

    Et comme depuis le début
    On compte sur vous !

    Alors si ce n’est pas déjà fait signez et faites signez notre pétition, comme ça on a votre contact, et ça nous permet de rester proches,
    et de se donner des nouvelles, en attendant nos prochaines actions !
    Prenez soin de vous et de votre famille !

  • L’Ordre des #Médecins s’oppose à la réouverture des #écoles le 11 mai
    https://www.nouvelobs.com/coronavirus-de-wuhan/20200416.OBS27599/l-ordre-des-medecins-s-oppose-a-la-reouverture-des-ecoles-le-11-mai.html

    Le président du Conseil national de l’Ordre des Médecins déplore un « manque absolu de #logique » et dénonce une décision qui reviendrait à « réintroduire le virus », dans un entretien au « Figaro ».

    #coronavirus #déconfinement #France

  • #Déconfinement_sélectif et #expérimentations_sanitaires : la #colère et le #dégoût

    La décision présidentielle de rouvrir les #écoles, #collèges et #lycées le 11 mai n’a dupé personne, que ce soit parmi les professeurs ou ailleurs : ce dont il s’agit, ce n’est pas de pallier les #inégalités_scolaires qu’engendrerait l’arrêt des cours, ce qui est l’argument officiel, mais tout bonnement de remettre les #parents au #travail. Que cette décision intervienne deux jours après les déclarations du président du #Medef invitant les #entrepreneurs à « relancer l’activité » sans plus attendre n’a sûrement rien d’un hasard du calendrier.

    Selon la méthode désormais classique des interventions présidentielles, le ministre #Blanquer est intervenu le lendemain pour « préciser les modalités » de cette #réouverture. Est alors apparu le caractère fonctionnel de ce qui pouvait n’être qu’un effet de discours parmi d’autres : la réouverture des écoles ne se fera pas d’un seul coup le 11 mai, mais d’abord dans les #quartiers_populaires et les #régions_rurales. La communication ministérielle joue elle aussi sur la corde compassionnelle, voire #humanitaire : « le premier critère est d’abord social, les publics les plus fragiles ».

    C’est donc ces « publics les plus fragiles » qui auront la chance de reprendre le travail en premier. Les autres, les moins fragiles, c’est-à-dire les plus favorisés, c’est-à-dire ceux qui télétravaillent actuellement depuis leur résidence secondaire en Dordogne pourront garder leurs enfants chez eux et rester à l’abri du virus. Entre ces deux catégories, tout un tas de gens se demandent encore à quelle sauce ils vont être mangés.

    Il est intéressant de noter que ce sont précisément ces « #publics_les_plus_fragiles » qui se trouvaient déjà être au travail, que c’est parmi ces « publics » que se trouvent ceux pour lesquels la période du confinement n’aura jamais signifié un arrêt de l’activité. La différence est qu’il s’agit là de poser les condition d’une réouverture générale de cet indispensable vivier de #main-d’œuvre bon marché que sont les quartiers populaires, de remettre tout le monde au travail.

    C’est donc encore une fois sur les plus pauvres que la #politique_compassionnelle toute particulière du gouvernement va venir s’abattre, comme un fléau supplémentaire.

    Cette politique peut et doit se lire à plusieurs niveaux, puisque ce qui caractérise toute crise véritable de la totalité capitaliste c’est son existence simultanée à tous les niveaux de cette totalité. Ici, il s’agit d’une #crise_sanitaire qui existe dans ses effets comme dans la gestion de ceux-ci aux niveaux politique, économique, social, etc.

    Les considérations d’ordre purement sanitaires sont alors intégrées à la chaîne des décisions politiques, à leur niveau particulier, et conditionnées à la logique d’ensemble de ces décisions, qui est d’ordre économique et social. La #recherche_scientifique elle-même intervient à son niveau dans la production des savoirs permettant de formuler les doctrines, les thèses étant sélectionnées non tant en raison de leur rigueur que de leur utilité pratique dans les décisions qui fondent l’action de l’Etat. Le but étant de préserver l’ordre économique et social, c’est-à-dire prioritairement, dans le cas qui nous concerne, de relancer l’#activité_économique sur laquelle repose l’ensemble social.

    Mais s’il s’agit bien, d’un point de vue économique, de remettre les gens au travail, et en particulier les plus pauvres, qui sont aussi ceux dont le travail ne peut se faire par internet, qui doivent mettre les mains à la pâte et au mortier, cette remise au travail n’est pas dépourvue d’arrière-pensées d’ordre sanitaire, qui ne sont pas sur la vie des prolétaires d’un meilleur effet que les considérations purement économiques.

    Ces arrière-pensées ne sont pas mises en avant dans les discours du gouvernement, puisque le discours public reste aujourd’hui celui de « la santé d’abord », ce que tout le monde entend comme la santé de chacun. Le problème est que la « santé » qui est contenue dans le terme « sanitaire » n’a pas le même sens pour nous en tant qu’individus que pour l’Etat qui se trouve être en charge de sa gestion : il s’agit alors de « santé publique », ce qui est d’un tout autre ordre que la santé tout court, celle que l’on se souhaite pour la nouvelle année. Dans cette optique, la santé publique est une chose toute différente de l’activité qui a pour finalité de soigner des gens. Les soignants font l’expérience quotidienne de cette différence. Pour eux comme pour les malades, et pour tous ceux qui doivent travailler quotidiennement au risque de contracter et transmettre le virus, ce sont tout autant les défaillances bien réelles de la gestion sanitaire de la crise qu’il nous faut redouter, que la pleine prise en charge de cette même gestion.

    En l’occurrence, pour l’Etat français, la doctrine officielle reste celle mise en œuvre par l’Etat chinois (qui s’embarrasse moins de discours compassionnels), qui est aussi préconisée par l’OMS et par son propre Conseil scientifique : celle du confinement des populations. Le virus circulant à travers les contacts individuels, il s’agit de limiter ces contacts. L’autre doctrine est celle de l’immunité collective, qui reste cependant valable, mais à condition de disposer des vaccins nécessaires, comme pour une grippe ordinaire ; on vaccine les plus fragiles, on laisse le virus courir dans le reste de la population, qui finit par s’immuniser à son contact répété. En revanche, sans vaccin ni traitement efficace, si on laisse courir le virus en espérant obtenir une immunité de masse, il faut s’attendre selon les projections, à un bilan de 40 à 80 millions de morts à l’échelle planétaire, ce qui est insoutenable en termes économiques, sanitaires, et sociaux.

    Cependant, l’activité économique ne peut pas cesser totalement en attendant qu’on dispose des traitements et vaccins nécessaires. Il faut donc pour l’Etat qui est en charge de cette crise trouver des solutions intermédiaires, qui combinent les nécessités sanitaires et les nécessités économiques.

    Actuellement, le niveau de contamination dans la population française est environ de 10%, pour obtenir une immunité collective il faudrait atteindre un seuil de 60%, on voit qu’on est loin du compte.

    En revanche, les « publics les plus fragiles » sont ceux qui ont été le plus touchés par le virus, et ce non pas seulement en raison d’une surmortalité liée à des cofacteurs tels que problèmes cardio-vasculaires et autres pathologies qui se retrouvent parmi des populations dont l’état sanitaire est déjà dégradé, voire aux problèmes liés au mal-logement, etc., mais d’abord parce que ces populations n’ont jamais véritablement cessé de travailler. En clair, s’ils ont été les plus frappés c’est qu’ils ont été les plus exposés. Mais, outre d’en faire un « public » particulièrement frappé, cela crée aussi des zones sociales où le niveau de contamination dépasse largement les 10% nationaux.

    C’est pour cela qu’on peut se demander si le gouvernement ne serait pas en train de mener sur ces territoires (en gros, sur les banlieues) une expérimentation socio-sanitaire in vivo, c’est-à-dire à tenter d’obtenir une immunité de masse, ou en tout cas de voir si cette immunité est possible, dans quelles conditions et à quel coût sanitaire, et ce sur les dos des plus pauvres. On voit ici que cette expérimentation est rendue à la fois possible par les seuils de contamination induits par la pauvreté dans ces zones, et nécessaire par la demande pressante de reprendre la production, et donc de libérer de la main-d’œuvre.

    C’est la doctrine du stop and go, alternative au pur et simple laisser-faire cher aux libéraux qui est ici testée sur les habitants des quartiers populaires : une fois passé le premier pic épidémique et les capacités de soin désengorgées, on fait redémarrer l’activité, en sachant que des recontaminations vont avoir lieu, et qu’un nouveau pic épidémique va se produire, et on renouvelle l’opération jusqu’à absorption du virus par la population. Il faut simplement souligner que cette méthode est uniquement théorique, et qu’elle repose sur l’hypothèse que ce virus réagisse comme ceux sur lesquels on l’a bâtie. Et que donc, on ne sait pas si cela va fonctionner, d’où le caractère expérimental de la chose.

    Par ailleurs, avant même d’avoir des réponses sur la possibilité d’obtenir une immunité de masse à un coût sanitaire acceptable, la réouverture des écoles en milieu rural revient à ouvrir la vanne du virus sur des régions qui ont été jusqu’ici peu touchées, en espérant que la protection par masques et gel et le fait de maintenir les plus fragiles en confinement (personnes âgées et personnes souffrant de pathologies entraînant une surmortalité) suffira à limiter la casse.

    On assiste donc ici à un zonage socio-sanitaire de l’extension du virus. Ce zonage suit une logique à la fois sanitaire, politique et économique. On voit ici à quel point la logique sanitaire ne recouvre pas celle de la santé des individus, ni même une logique scientifique relevant d’une gestion épidémiologique de cette crise. La logique ici à l’œuvre est celle de la gestion de la population par l’Etat, et si on voit à quel point cette gestion convient aux impératifs économiques dont l’Etat est le garant, il faut aussi comprendre les a priori sociaux qui se cachent derrière cette gestion. Il apparaît ici qu’en cas d’un deuxième pic épidémique, l’Etat a choisi de placer en « première ligne » des populations qu’on peut qualifier de son point de vue d’expendable, et vis à vis desquelles au cas où le déconfinement donnerait lieu à des mouvements de protestation comme c’est déjà le cas un peu partout, une réponse autoritaire serait facile à justifier et à mettre en œuvre, puisqu’on la mène déjà au quotidien. Le caractère expérimental de ce déconfinement sélectif intègre la possibilités des révoltes comme une variable supplémentaire.

    On ne détaillera pas ici à quel point ce sont les plus « fragiles socialement » qui ont été le plus touchés par les conséquences de l’épidémie de Covid-19, avec quelle perversion logique le désastre s’articule chez les plus pauvres pour devenir plus désastreux encore, ni à quel point les conséquences se sont pour eux fait sentir à tous niveaux : pour les femmes, par l’accroissement des violences conjugales et la responsabilité accrue de la reproduction familiale occasionnée à l’échelle mondiale par le chômage, le manque de ressources, la maladie, pour les racisés (on connaît l’effrayante disproportion raciale des décès liés au Covid-19 aux Etats-Unis), pour les prisonniers et les réfugiés, pour les travailleurs les plus précaires, etc. Il faudra y revenir par ailleurs. Il nous fallait dire ici, contre ceux qui veulent « sauver le système de santé », que la sollicitude sanitaire de l’Etat est aussi terrible pour les prolétaires que ses défaillances, et que cette fameuse économie censée être source de tous les maux.

    Tout cela devra être précisé. Pour l’heure on se contentera de dire ce que l’utilisation de cette « fragilité » aux fins d’un retour à la normale qui est lui-même ce qui engendre et justifie ces « fragilités », nous inspire de colère et de dégoût.

    https://carbureblog.com/2020/04/16/deconfinement-selectif-et-experimentations-sanitaires-la-colere-et-le-d
    #déconfinement #confinement #France #11_mai #classes_sociales #inégalités #télétravail #santé_publique #gestion_sanitaire #défaillances #vaccin #immunité_de_groupe #immunité_collective #banlieues #expérimentation #stop_and_go #pic_épidémique #zonage_socio-sanitaire #géographie #gestion_de_la_population #pauvres #fragilité
    via @isskein et @reka

  • Il n’y a pas de « continuité pédagogique » : éteignez les tablettes ! | Des membres du collectif de l’Appel de Beauchastel contre l’école numérique
    https://sniadecki.wordpress.com/2020/04/11/num-confinement

    Confinement oblige, l’Éducation nationale invite à la « continuité pédagogique », possible grâce au numérique. Or, selon les auteurs de cette tribune, « la pédagogie virtuelle n’existe pas », et « seuls les élèves éveillés, enfermés avec des parents désœuvrés au fort niveau d’études vont bénéficier d’une pédagogie efficace : l’instruction en famille ». Source : Et vous n’avez encore rien vu...

    • Il est urgent que le ministre annonce : […] en lien avec le ministère de la Santé, que le temps d’écran doit être limité : tant pour préserver sa santé que sa capacité à étudier, il faut réduire au strict minimum sa consommation d’écran – travail scolaire compris ;

      Et comment ils comptent faire pour que les gamins ne passent pas leur journée devant BFMTV, Netflix et Gully, ou WhatsApp, au motif que Blanquer leur aurait dit que « le temps d’écran doit être limité » ? A coup de LBD ou en faisant débarquer les flics à l’improviste dans les appartements pour contrôler les « temps d’écran » ?

      Je n’arrive pas à comprendre pourquoi il faudrait préférer une solution imparfaite à une solution absolument pire, avec des gamins laissés en total désœuvrement, enfermés à la maison et quasiment aucune chance de faire autre chose que regarder la téloche. Parce qu’on ne peut pas sortir, on ne peut pas aller se promener avec ses gamins, on ne peut pas faire de sport avec ses gamins, on ne peut pas les laisser jouer dehors avec les voisins, on ne peut même pas les emmener quand on fait les courses, etc. Je veux dire qu’ici le désœuvrement n’est pas un jugement moraliste, c’est le fait social incontournable imposé par le confinement. Je suis désolé, mais pour le coup, les tentatives (que je trouve pas du tout satisfaisantes par ailleurs) de garder le contact avec l’école, c’est un motif assez incontournable – le seul ? – pour arrêter de regarder la téloche.

      Je note notamment que le texte évacue avec une facilité déconcertante les cours en téléconférence, pour ensuite se plaindre du fait que sans interaction avec les enseignants l’école ça peut pas fonctionner, que les parents laissés seuls avec leurs gamins ça creuse les inégalités… Ce que, justement, les cours en téléconférence tentent de limiter.

      Enfin je pige pas quoi.

    • Un autre argument : et comment les auteurs comptent interdire aux familles qui le peuvent d’assurer la « continuité pédagogique » tout seuls au motif que d’autres ne peuvent pas et que ce serait un facteur d’inégalités ?

      C’est tout de même épatant cette logique : d’un côté on aura toujours les parents qui, comme actuellement, sont capables d’assurer « l’école à la maison » (bagage éducatif, qui ont le temps…), même si les structures scolaires n’essaient plus de maintenir cette « continuité pédagogique ». Les plus aisés se tourneront directement vers des écoles privées spécialisées, qui savent très bien faire ça.

      Et de l’autre côté, tous les autres qui, du coup, n’auront même plus les quelques outils fournis par l’école publique – dont, par exemple en Italie, les cours en téléconférence avec les enseignants pour les établissements publics.

      La logique de l’appel ci-dessus revient à imposer un renforcement des inégalités qu’il prétend dénoncer : ceux qui peuvent déjà continueront à assurer la pédagogie à la maison, les autres n’auront plus rien du tout.

    • Je vois pas en quoi les cours en téléconférence assurent une forme de "contact avec l’enseignant" particulièrement susceptible de "limiter le creusement des inégalités".

      Au contraire, la "culture" de la téléconférence, c’est aussi et d’abord celle de celles et ceux qui, justement, "sont [aussi] capables d’assurer « l’école à la maison »"

    • Je n’ai pas du tout écrit : « particulièrement susceptible ». J’ai au contraire explicitement précisé « que je trouve pas du tout satisfaisantes par ailleurs », et « tentent de limiter » ; deux formulations qui signifient à peu près l’exact opposé de « particulièrement susceptible ».

      Mes deux arguments principaux (dans les deux messages successifs), c’est que si, au motif que les tentatives sont insatisfaisantes et déjà inégalitaires (ce avec quoi je suis bien d’accord), il faudrait totalement s’en priver sans les remplacer par quoi que ce soit, alors en pratique ce qu’on propose c’est une situation encore plus catastrophique : téloche 12 heures par jour pour des gamins à qui on interdit rigoureusement toute autre activité et renforcement de l’inégalité d’accès à l’éducation.

      Parce que (1) on retirera la seule alternative vaguement « obligatoire » pour que les gamins fassent autre chose que regarder la télé ou buller sur Whatsapp, (2) de toute façon les parents « qui peuvent déjà » pourront toujours.

    • Tout à fait d’accord avec @arno j’allais écrire sensiblement la même chose (en moins développé) quand j’ai lu cette tribune.

      Je trouve ça dit de manière totalement théorique et hors-sol. Comme si c’était dans un autre monde, avec des si si si. Là on ne parle pas de deux semaines sans école, mais de plusieurs mois, dans le monde actuel.

      La conséquence très concrète, s’il n’y avait pas ce suivi avec internet, y compris s’il y avait des manuels papiers, ça serait de renforcer encore plus les inégalités qu’actuellement, et que seuls les familles avec un capital culturel élevé ET du temps (il faut avoir les deux) forcent les enfants à continuer d’apprendre. On pourra toujours arguer que telle famille populaire le fait aussi etc, on s’en fout, dans tout il y a des exceptions. Sur la population entière ça sera négligeable.

      Quand bien même c’est la présence en face à face qui restera à jamais le moyen d’avoir de vraies relations pédagogiques (j’en suis convaincu), les profs actuellement font ce qu’ils peuvent pour suivre où en sont leurs élèves (et la majorité le font au mieux), les incite à poser des questions, savoir où ils en sont, etc. En tout cas à partir du collège, car ça doit être bien plus compliqué en maternelle et primaire.

      Par ailleurs les profs sont pas gogols hein. Au collège le prof de français du fils leur fait bien lire des textes longs, des nouvelles (Poe en ce moment).

      Que les auteurices de la tribune répondent à cette question : s’il n’y avait pas ce suivi fort imparfait, concrètement là maintenant tout de suite il se passerait quoi dans les familles avec moins de capital culturel, les familles nombreuses, les parents qui bossent ? Répondre sans aucun « si » dans la phrase.

      Par contre je suis tout à fait d’accord qu’il faut insister sur le fait que tout devra reprendre où ça en était, sans préjuger que les élèves aient tous acquis des nouvelles choses.

    • Je trouve, pour ma part, qu’il n’y a aucune « tentative de limitation » des inégalités par l’usage de la téléconférence, mais, qu’au contraire, cet usage renforce les inégalités existantes. L’usage « productif » de la téléconférence dans le domaine de l’éducation ne peut se déployer qu’en s’inscrivant dans un habitus qui est déjà celui concourant aux inégalités croissantes en ce domaine. Raison pour laquelle il faut bien s’en passer, et ce non pas en la dénonçant comme solution individuelle de repli, mais comme mesure systématique préconisée par un ministère cherchant un mettre en œuvre un agenda qui a peu à voir avec l’attention à porter aux gamins.
      D’ailleurs, le terme « continuité pédagogique » est brandi par Blanquer comme un écran de fumée : il n’est pas là question du lien enseignant/écolier, mais bien de la continuité du fonctionnement de l’institution (sa capacité à « produire », en temps et en heure, des instruits conformes aux attentes du « plan quinquennal » défini par les indicateurs PISA et autres)

      Les enseignant.e.s n’ont pas attendu Blanquer pour ne pas laisser totalement sombrer une version de continuité pédagogique qui, cette fois ci, correspond bien au lien privilégié entre pédagogue et enfant, non médiatisé par un appareil de « production »). Illes ne s’en sont pas remis à la téléconférence, qui s’avère une bien piètre solution dans ce cas, à la fois sur le plan technique et sur le terrain de la pédagogie.

      La téléconférence n’est pas un moyen « imparfait » de maintenir un lien prof/élève ou d’occuper à moindre conséquence l’esprit des enfants. C’est un moyen parfaitement efficace pour renforcer l’habitus des gagnants et se donner des prétextes de renvoyer les superflus à leur incapacité de « bien utiliser les outils qu’on leur donne ». La télévision, en son temps, a connu exactement les même débats et sert aujourd’hui, par les usages différenciés qui en ont émergé, de marqueur social assurant la reproduction des inégalités.

    • Mais pourquoi tu ne parles que de téléconférence ? La tribune ne parle absolument pas de ça spécialement mais de « continuité pédagogique par le numérique » en général, téléconférence ou pas.

      Concrètement, il n’y a quasiment aucun prof qui utilise la téléconférence, ou alors seulement ponctuellement. La majorité des profs utilisent les ENT en place (pronote nous), qui sont uniquement textuels, et ils l’utilisent pour lister des choses à faire ou à lire, et pour messagerie (textuelle encore donc) pour que les élèves leur posent des questions et renvoient parfois leur travail régulièrement (faire des exercices de maths, et les donner au prof etc).

      Pour l’instant la seule téléconférence que j’ai vu, c’est en langue, la prof d’italien qui leur donne parfois rendez vous (à son heure habituelle de ses cours) sur une visioconf, où elle leur parle en italien à l’oral donc, et elle leur demande de parler eux, histoire de leur faire prononcer des choses.

      Mais bref, aussi bien la tribune que nos réponses sont sur l’ensemble, pas juste la téléconférence.

    • Je crois que c’est important qu’émergent des discours critiques de la possibilité non pas de faire de la sous-école en temps de crise comme celle-ci mais des discours qui ne manquent pas sur « qu’est-ce que c’est génial la continuité pédagogique le seul problème c’est notre manque de préparation alors préparons-nous mieux ». Ça me fait assez flipper qu’on s’empare de ces semi-succès (litote) pour avancer sur une voie aussi inquiétante en se disant qu’on fera ça mieux et sans en saisir l’enseignement principal qui est : c’est en présentiel que se passent les interactions les plus constructives.

      C’est un peu comme le revenu garanti : on ne peut pas dire que le revenu garanti, c’est génial en général simplement parce que c’est le meilleur moyen d’assurer la survie en temps de crise. Mais on ne peut pas non plus se passer des béquilles que ça représente dans cette situation si particulière.

      Et ceci dit, je teste la continuité pédagogique à Langues O’ et nos profs ont continué les cours pendant toutes les vacances d’avril : d’abord pour compenser l’enseignement de moindre qualité en ce moment, en plus parce qu’on y prend tou·tes plaisir, enseignant·es et étudiant·es (effectif de 3 à 6), c’est le truc anti-déprime pour les étudiant·es isolé·es qui n’arrivent pas à s’y mettre (malgré des années d’études sup, il n’y a pas que les gosses de pauvres qui ont du mal). On a tout essayé : Teams (pas pu entrer dans le salon), Skype (pour les cours magistraux ou avec la fonction chat pour des TD), WhatsApp pour les cours moins magistraux (je rattrape ceux-là en lisant le fil après coup avec les trads AV envoyées à côté par Wetransfer). C’est du bricolage avec des outils corporate...

    • Il me semble que le temps ordinairement passé devant la télé depuis les années 70, et depuis un bon moment, d’autres écrans, réseaux ou pas, en fait déjà -hors confinement - un temps de formation des subjectivités et à des savoirs, ce qui a contribué à une mise en cause radicale de l’école comme institution, mise en cause tout autre que celle autrefois exercée par des critiques internes (Freinet, pédagogie institutionnelle, etc), ou externes (Illitch, par exemple).
      La disqualification sociale (et salariale) des profs tient pour partie à cette émergence de la formation hors l’école. Hanouna-Youtube valent plus qu’eux. On peut avoir une capture par le divertissement, mais il y a des usages étonnants qui se greffent sur ce primat de l’image, si on envisage ce que font certains youtubeurs, ou encore l’application tiktok, bien plus horizontale, et ancrée dans des réseaux de relations affectives, où les utilisateurs font sur le mode du jeu des apprentissages, produisent et se produisent.
      Pédagogiser l’utilisation des écrans (téléconférence) suffira pas à modifier ce rapport. Surtout si l’investissement de ces moyens est laissée à l’atomistique de la famille nucléaire. Quelque chose comme une « éducation populaire », supposerait l’invention de collectifs ad hoc. Est-ce que c’est ce qui se cherche à travers ce basculement (bien partiel, socialement distribué) des pratiques, à travers ces débats ? No sé.

      #enfants #école #continuité_pédagogique #téléconférence #éducation #capital_humain #formation #famille #habitus

    • Je me demande comment se positionne « Acadomina » (© @mad_meg)

      École à la maison - COVID-19
      [Acadomina] propose des solutions d’accompagnement scolaire en ligne, depuis votre domicile, quotidiennes ou hebdomadaires : cours particuliers en visioconférence, cours collectifs en classes virtuelles.
      Nos Conseillers Pédagogiques sont joignables par téléphone au : 09XXXXXXXX
      Dans le contexte du confinement, les cours à distance bénéficient de 50% de crédit d’impôt sur le coût horaire.
      EN SAVOIR PLUS

    • Je viens mettre l’image d’Acadomina
      http://www.madmeg.org/delizie/#5/0.117/0.220
      Illes sont sympas de faire une remise de 50% de crédit d’impôt chez Acadomina - encore faut il être imposable !

      On ne prête qu’aux riches et comme on dit dans le management (et dans l’évangile dans la parabole des talents)
      WINNER TAKES ALL (version cannibale)
      https://www.youtube.com/watch?v=mjxaa_Vu7bU

      The winner takes it all
      The loser standing small

    • @rastapopoulos

      Effectivement ; je ne parle jusque là que de téléconférence car je réagissais en premier lieu à la dernière phrase du premier commentaire d’@arno

      Concernant le rapport au numérique en général, j’aurais du mal à résumer ici mon approche en quelques lignes. Je peux éventuellement envoyer à https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-02493223 dans un premier temps.

      Si je m’accorde avec les promoteurs de l’appel de Beauchastel sur la nécessité de critiquer le numérique dans l’éducation et au-delà, je sais par ailleurs que cette position n’est pas fondée aujourd’hui sur les mêmes prémisses.

    • @arno "Un autre argument : et comment les auteurs comptent interdire aux familles qui le peuvent d’assurer la « continuité pédagogique » tout seuls au motif que d’autres ne peuvent pas et que ce serait un facteur d’inégalités ?"

      Ta logique est en effet épatante. Personne parmi les signataires n’ambitionne de devenir Blanquer à la place de Blanquer. Quand pense-tu ?

      @rastapopoulos En ce qui concerne la téléconférence, Renaud Garcia nous a donné un aperçu de son usage sur Radio Zinzine mardi dernier : il y a des prof qui fond l’appel de leurs élèves dès 8h comme ça.

      Mais bon, à part ça, tout va très bien, tout va très bien, madame la marquise (air connu)...

    • C’est évidemment une question rhétorique par l’absurde (et donc absurde d’y répondre en disant que c’est illogique) : si évidemment les signataires de la tribune ne comptent pas interdire aux familles qui le peuvent (avec le temps, les savoirs, etc) d’assurer la continuité, alors encore une fois concrètement c’est ce qui va se passer, dans des proportions bien bien plus qu’actuellement : celles qui le peuvent vont évidemment le faire à fond, et toutes les autres ne vont juste rien faire (alors qu’actuellement les profs tentent de garder un lien et donc de fait, sans la supprimer évidemment, réduisent quand même cette inégalité).

      S’il n’y avait pas ce lien, aussi nul soit-il, mais ce lien quand même, sans « si on avait fait ci ou ça avant » (là on parle de quoi faire dans le monde de maintenant), il se passerait quoi pour la majorité des familles sans temps et sans capital culturel ? Les N gosses iraient gambader dans la garrigue et « apprendraient de la vie » comme dans un bon Pagnol ? Ah bah non, on n’a pas le droit. Ils seraient juste en train de binge-watcher les 220 épisodes de Naruto, pendant que les parents bossent (à la maison ou ailleurs).

    • alors qu’actuellement les profs tentent de garder un lien et donc de fait, sans la supprimer évidemment, réduisent quand même cette inégalité

      Je pense que rien aujourd’hui ne démontre que le lien numérique réduit l’inégalité, que ce soit par rapport à la situation de pédagogie en présence, bien sûr, mais aussi par rapport au scénario « binge-watcher les 220 épisodes de Naruto, pendant que les parents bossent ». L’hypothèse qu’il le renforce peut même être légitimement mise sur la table si l’on se réfère à d’autres exemples historiques, comme la télévision ou le plan informatique pour tous de 1985, que je connais bien.

      Ce que j’essaye de dire, c’est que se convaincre malgré tout que c’est le cas est peut-être un biais qui peut avoir deux sources : la distinction, au sens bourdieusien, et la confiance mal placée dans l’outil pour celleux qui y sont trop bien acclimatés par leur pratique professionnelle

  • #Stéphane_Beaud est sociologue, auteur de l’ouvrage La France des Belhoumi. Portraits de famille (1977-2017).

    Cette enquête, qu’il est venu présenter à Valence en décembre 2019, retrace le destin des huit enfants d’une famille algérienne installée en #France, et révèle notamment le rôle majeur de la #transmission_des_savoirs par l’école en milieu populaire.

    https://www.le-cpa.com/a-vos-cotes/nos-ressources
    #entretien #interview #audio #migrations #Algérie #algériens #école #classes_populaires #immigrés_algériens #migrants_algériens #quartiers_populaires

    ping @cede @karine4 @albertocampiphoto

  • Scénarios de #déconfinement de l’#école à l’#université : #septembre, est-ce si loin ? Une synthèse à J+21

    Si l’heure est à l’espoir d’un déconfinement, les modalités de ce dernier sont loin d’être connues. Tant que le remède miracle, le vaccin ou même des tests sérologiques fiables (pour vérifier la fameuse immunité de groupe) ne seront pas disponibles, la situation ne pourra en rien revenir à la « normale ». Aussi, envisager la rentrée, même en septembre, passe par une multitude de scénarios à rêver en amont, afin d’imaginer quel arc narratif nous allons emprunter dans quelques mois : autrement dit, se reposer sur un retour à la normal me semble aussi illusoire que d’imaginer les pires des scénarios (dans lequel nous sommes d’ailleurs en ce moment !).

    Pour ma part et à ce jour dimanche 5 avril (J+21 de confinement), je suivrai donc le scénario sans plus d’aide médicale que celle que nous avons maintenant. C’est le scénario le plus pessimiste. Mais il peut se mélanger avec d’autres événements positifs qui viendraient l’assouplir. Je ne parlerai pas des évaluations, examens ou concours, j’évoquerai juste l’organisation concrète et matérielle des retours en classe à partir d’une revue de presse et informations en provenance de contacts en Europe (Belgique, Italie, Espagne) et en Chine.
    Que savons-nous des zones qui commencent le déconfinement scolaire dans le primaire et le secondaire (Chine principalement) ?

    Voilà trois semaines qu’élèves et étudiant-es ont été plongé-es de force dans une « école / université à la maison » et déjà, beaucoup espèrent ardemment un retour dans des salles de classe. Alors que la Chine a pris des mesures drastiques face au Covid-19 depuis fin janvier, où en sommes-nous deux mois après ? Sur un territoire qui fait 15 fois la France et dont la population est 20 fois plus importante, toutes les zones ne sont pas touchées de la même façon. En particulier Wuhan identifiée comme « community spread of covid », ressemble fort à certaines zones européennes actuelles. Il faut savoir qu’en dehors du Hubei (province de Wuhan), les cas ont été présumés tracés et pistés, une doctrine appliquée également à Taïwan ou Hong Kong par ex. Je laisse en tirer les conclusions sur le statut de Paris et la France dans cette configuration.

    Des éléments venus de Chine donnent déjà quelques indications sur ce qui est possible en ce qui concerne les réouvertures d’écoles[1]. Regardons d’abord quelques informations données par la presse en français (Euronews, 17 mars) à propos d’une école (primaire apparemment) située dans une zone à faible taux de contamination (donc l’Ile de France et le Grand Est, ne rêvez pas trop). On y retrouve ces éléments d’organisation de classe :

    https://www.youtube.com/watch?v=GLO80bdw6vI&feature=emb_logo

    Un autre article en anglais (repris par la BBC, 17 mars) précise encore les modalités de reprise avec des repas servis individuellement, des bus scolaires avec des trajets adaptés, et une rentrée placée sous le signe de l’apprentissage des gestes de protection.

    Les campus sont également fermés pour éviter des contaminations extérieures ce qui signifie concrètement que les lycéens sont en internat et que des universités ont actuellement à disposition des dortoirs – cités universitaires en Chine.

    D’après mes informations directes croisées et lectures d’articles (cf. liens indiqués), certain-es lycéen-nes de zones épargnées sont de retour en classe et doivent prioritairement :

    Porter des masques
    Maintenir la distanciation sociale
    Manger à des horaires différents
    Prendre leur température trois fois par jour
    Respecter très strictement les gestes barrière (ainsi que leur famille)

    Par ailleurs, les enseignant-es font cours avec des masques. Comme vous l’avez sûrement déjà vu, les citoyen-nes chinois-es sont suivis par QR-codes qui leur permettent l’accès aux bâtiments et commerces en fonction de leur « certificat de santé ». Ces mesures s’appliquent aussi pour l’accès aux écoles et campus.

    On comprend donc que la politique chinoise repose principalement sur la prévention avec trois mesures principales : port du masque, distanciation sociale et surveillance constante de la température. On peut ajouter suivi par certificat, qui est une mesure structurelle du régime, pour l’heure pas envisagée par la France.
    Cela semble facile ? Non. Car soumis à conditions. Tour d’horizon

    En effet, la doctrine chinoise de réouverture implique qu’il n’y ait eu AUCUN cas ajouté en 30 jours. Cette simulation par ordinateur (en date du 29 février 2020) explique comment un virus (pas forcément le Covid, et on sait que le Covid est très virulent) se propage en milieu scolaire. On en a vu de très belles, je préfère celle-ci, plus explicite et concrète. C’est très simple. Elle présente quatre scénarios possibles en cas d’ouverture d’une école et un seul cas importé :

    https://www.youtube.com/watch?time_continue=2&v=yVDVtAoC-FM&feature=emb_logo

    sans masque ni mesure,
    avec masque,
    avec confinement des cas,
    avec confinement des cas et des autres élèves.

    Dans tous les cas, tout le monde se retrouve contaminé à J+7 environ et la conclusion est : on ne peut pas ouvrir l’école sans risque de contaminer tout le monde.

    L’Agence chinoise de contrôle commun des mécanismes de prévention (traduction approximative) a répondu à des questions de journalistes lors d’une conférence de presse au sujet des réouvertures d’écoles (31 mars) :

    https://www.youtube.com/watch?v=KObIkhAOwmA&feature=emb_logo

    Elle signale à la 12e minute que c’est le contrôle de la pandémie qui permettra ces réouvertures (notamment à travers l’hébergement et la mise en place des mesures de précautions).

    Les écoles doivent être prêtes à une potentielle apparition de cas et faire remonter les informations en temps réel. Au sujet des masques, le port serait plutôt recommandé en classe et pas en plein air.

    À la 20e minute, une journaliste pose la question de la réouverture des universités, en particulier pour les personnels et étudiant-es qui doivent faire des manipulations en laboratoire. En réponse, à partir du 1er avril, des universités vont rouvrir progressivement en fonction des régions.

    L’approche recommandée est « layered » c’est-à-dire graduelle : d’abord reviendront « les graduates et les scientifiques liés à des projets ». Aussi, les retours des étudiant-es seront conditionnés au degré de « risque » de leur région d’études et d’origine (ceux en provenance de régions fort frappées devront attendre). C’est apparemment ce groupe-témoin qui va servir à mettre en place des protocoles de protection avec des règles très strictes, liées aussi aux besoins scientifiques des recherches. Mais l’ouverture de l’université suit la même logique que les écoles primaires et secondaires : elles ne peuvent rouvrir que si l’épidémie est « controlled », que les « school arrangements have been prepared » et que les « safe guarding manners are in place »[2].

    Le responsable rappelle aussi de façon très stricte le besoin impérieux des universités et localités de préparer en amont des « plans de réponse d’urgence » spécifiques et différents des écoles (i.e. une fois un cas identifié : que fait-on ?).

    Aussi, alors que la rentrée universitaire devait avoir lieu ce printemps en Chine, très peu d’universités ont annoncé des ouvertures, et dans des conditions très strictes et limitées, on le voit. Tout se passe en distanciel et probablement en sera-t-il ainsi pour le semestre entier, en particulier pour les premiers cycles. Nous devons également en Europe il me semble envisager cette option même pour septembre, sachant que les campus français, souvent multi-sites et en ville, ne sont pas compatibles avec une isolation de la population étudiante (et qui travaille à côté).

    Côté italien (dans un article de La Stampa, du 3 avril), il est surtout question dans la presse des examens et du bac, avec des sessions complémentaires envisagées en septembre.

    En Espagne, les annonces restent encore à court terme et mentionnent juste le fait que les cours en présentiel ne reprendront pas cette année dans trente établissements (voir El Pais, en date du 3 avril).

    En Belgique, pour l’heure, ce sont aussi les modalités d’examens qui occupent. À l’Université catholique de Louvain (UCL), elles sont adaptées, avec le maintien d’examens sur place en amphi mais à capacités réduites (1 étudiant sur 3) et si aucune solution n’est possible (update 6/04) et un panachage examens en ligne (plus d’infos prévues le 20 avril). L’année scolaire serait prolongée jusqu’au 10 juillet (idée abandonnée finalement, update : 6/04).

    En France, c’est aussi la question des examens (MCCC) et du bac qui concentre toute l’attention. Seuls deux articles récents évoquent une suite, l’un en revenant surtout sur le fait que « rien ne sera comme avant » (par @Manuel_MC et @cauthemayou) : c’est vrai, mais un peu vague. L’autre s’intéresse aux problèmes juridiques et d’organisation liés à la numérisation massive des enseignements avec un entretien avec Olivier Faron, l’administrateur général du CNAM, organisme d’enseignement supérieur à distance (1er avril). Dans cet article, O. Faron revient aussi sur un point faible de la numérisation du supérieur, l’absence d’offre concertée (et on l’a tristement constaté avec la multiplication de plateformes privées pour « l’école à la maison ») :

    « L’enjeu majeur qui est devant nous est de savoir comment notre offre de formation au niveau national peut être déclinée en ligne de façon régulée et concertée. Nous avons besoin d’un plan de numérisation de nos ressources de l’ESR. Il y a de très belles réalités (FUN, les UNT ; etc.), mais elles ne sont pas coordonnées. L’offre globale dont nous avons besoin n’existe pas. »

    Cette lacune impliquerait selon lui d’éditorialiser nos offres d’enseignement et de coordonner une offre nationale (type CNED). Ce vœu pieux me paraît ici trop ambitieux pour être mis en place cet été et dans un contexte de crise.

    Autre point aveugle, on ne dispose que de très peu d’informations sur les collègues enseignant-es qui ont fait cours aux enfants de soignant-es ces dernières semaines, alors qu’ils sont un groupe-témoin très important pour les scénarios futurs de réouverture.
    Comment réduire des classes et des groupes ? comment échelonner les horaires ? en avant les fictions !

    On peut se mettre à imaginer plein de pistes de solutions, plus ou moins réalisables, plus ou moins efficaces. Il y a fort à parier que les municipalités seraient des acteurs importants dans cette réorganisation potentiellement totale. Il se peut que la rentrée soit étrangement fractionnée, soit avec des zones de vacances qui n’iraient plus jusqu’à C mais jusqu’à M ou Z par régions ou zones ! (ce serait le « retour progressif » évoqué par Blanquer le 3 avril et l’approche « layered » chinoise).

    On pourrait imaginer aussi des écoles à mi-temps (2 jours ½) ou des groupes en présence une semaine sur deux (reste le problème des fratries qui ne seraient pas synchrones) et des scénarios aussi différents si des transports collectifs scolaires sont nécessaires (le ramassage en campagne qui brasse toutes les écoles au petit matin).

    Dans les lycées, le maintien du groupe classe serait une mesure importante pour éviter la dissémination des élèves (finies les options, retour aux filières, désolée pour la réforme de Blanquer) ainsi que des salles dédiées pour éviter la dispersion des cas. Mais comment empêcher de toute façon des contaminations intra-familiales ?

    On peut imaginer aussi comme cela se fait dans des lycées français à l’étranger (voir l’organisation par exemple du Lycée français de Kyoto avec le CNED) : des cours à distance avec des périodes en présentiel en groupe tutoré.

    En lieu et place de la cantine, si des réductions de services sont à envisager, des casse-croutes maison en classe (beaucoup ont connu cela dans l’ancien temps, quand les services de cantine n’étaient pas disponibles partout) ou services en plateau individuels (version chinoise). Imaginons en France les horaires décalés : les 6e arrivent à 8h, les 5e à 8h20, etc. comme les récréations, etc. On évite ainsi que les élèves se croisent dans les espaces communs… mais tout cela serait-il suffisant ? que faire pour les élèves dont la santé est la plus fragile ou dont les parents sont particulièrement à risque ?

    Et question ultime : comment évaluer équitablement les acquis dans ce contexte ? Un article du 24 mars publié sur le site du WBFO (Toronto Buffalo – National Public Radio) à propos des conditions « stressantes » de travail en ligne (« école à la maison » mais aussi « université à la maison ») évoque aussi le problème de l’évaluation de ce qui a été « enseigné » pendant la période d’apprentissage à distance. Comment savoir ce qui a été acquis ? ne faudrait-il pas tout simplement reprendre le trimestre manqué depuis le départ ? c’est, avec le bac et les examens, la grande question traitée actuellement. Mais elle ne doit pas masquer le risque que la reprise – même tardive – n’en soit pas une complètement et qu’il faille en plus décaler le sacro-saint programme pour aider ceux qui n’ont pas bénéficié de l’illusoire « continuité pédagogique ». La question risque de se reposer en septembre.
    Et dans le supérieur ? peut-on imaginer une rentrée Covid ?

    Pour imaginer la transposition de ces contraintes à l’Université, on peut légitimement s’interroger sur des modalités de reprise en cas d’absence de solution médicale (vaccin, traitement efficace, tests dont les résultats je le rappelle ne sont pas pérennes, sauf à tester la sérologie pour l’immunité). Parmi les quelques pistes à imaginer, comment casser les énormes cohortes en amphi ? le problème de manque de place en TD ? On verra peut-être arriver des formations en alternance (5 semaines en présentiel, 5 semaines à distance ?) ou des cours magistraux à distance avec des TD en présentiel, en tout cas, s’il n’y a pas de déblocage radical, difficile d’imaginer des emplois du temps à l’identique pour 2020-21.

    À ce jour, 5 avril, soit J+21 de confinement, la ministre Frédérique Vidal ne s’est prononcée sur presque rien. Chaque université compose selon ses moyens et compétences : on peut être sûr qu’il n’y aura aucune harmonisation nationale des diplômes obtenus cette année, les commissions CFVU se réunissant actuellement sur Zoom pour valider les nouvelles modalités de MCCC. Et cette validation, aussi urgente soit-elle, n’est qu’une étape minime face à la rentrée qui nous attend en septembre.

    Autre problème très pratique, si les écoles primaires et du secondaire n’ouvrent pas entièrement ou suivant des échelons progressifs (à partir de critères inconnus, évidemment), comment les parents d’élèves (qui sont aussi enseignant-es) pourront-ils travailler ? si tout le monde reprogramme ses événements en septembre/octobre, comment allons-nous faire entrer en trois mois en un seul, alors que déjà nos semestres impairs sont toujours surchargés, épuisants et entièrement consacrés à l’intégration des étudiant-es et la mise en œuvre de l’année ?

    Pour avoir fait à de nombreuses reprises des maquettes de licence (et master récemment), et travaillé à mutualiser au maximum des cours pour répondre aux demandes de réduction budgétaires, je mesure à quel point les mesures de prévention sanitaire vont à l’encontre des modèles que nous avons récemment mis en place (notamment dans mon UFR avec des blocs transversaux et complémentaires partagés par plusieurs départements).

    Je présume, qu’à l’image du début de crise, c’est la cacophonie qui va régner, au prétexte des adaptations nécessaires à chaque situation. Le problème est la surcharge de stress qui va s’ajouter à des injonctions dont nous savons d’expérience qu’elles aiment à être contradictoires et sans moyens supplémentaires (le fameux : « faites plus avec moins, et surtout débrouillez-vous »).

    Il est évident que les établissements en zones rurales et urbaines ne seront pas soumis aux mêmes restrictions, que les IUT et les PACES ne rentrent pas dans les mêmes schémas d’enseignement. Tout ceci n’est pour l’heure que fiction, parmi tant d’autres : mais c’est en imaginant le plus de scénarios possibles, et surtout les plus critiques (le retour à la normale étant le scénario nécessitant le moins d’imagination), que l’on s’approchera d’une version possible de la réalité prochaine. Ceux de l’Éducation nationale et de l’ESR en tout cas se développent aujourd’hui, après trois semaines de confinement, dans le plus grand des secrets (sûrement pour ne pas nous « paniquer »). Blanquer annonce encore une rentrée en mai. On se demande vraiment comment.

    De mon côté, si je devais penser à une seule chose en septembre, c’est préparer des services en pensant d’ores et déjà aux cours qui pourraient passer à distance, et de se compiler fictivement des petits syllabus d’avance… juste au cas où. Car à l’heure actuelle, on ne voit pas comment une rentrée normale pourrait avoir lieu.

    Magali Nachtergael
    Maîtresse de conférences en littérature, arts et culture contemporaine
    Université Sorbonne Paris Nord
    Ancienne directrice du département de littérature
    Autrice de maquettes de licence et master

    [1] A ce stade, je ne fais pas de distinguo radical entre école et université, le concept de regrouper des gens dans des salles pendant plusieurs heures étant le même, avec des contraintes variées.

    [2] Pour l’instant les étudiants à l’étranger (1.2 – 1.4 millions) sont bloqués et ils seront avisés de leur possible retour dès que la situation le permettra. Leur situation inquiète beaucoup le gouvernement chinois, et la mobilité étudiante est un enjeu majeur de cette crise sanitaire.

    https://academia.hypotheses.org/22143
    #septembre_2020 #le_monde_d'après #éducation #confinement #rentrée_2020 #rentrée_universitaire

  • Plateforme Enfance & Covid

    Etre 24h sur 24 confinés avec les enfants pendant des jours et des jours (en plus du télétravail etc.) demande beaucoup de ressources. La plateforme Enfance & Covid www.enfance-et-covid.org vous propose des #fiches_pratiques, des #vidéos, des #informations pour vous donner des pistes pour essayer différentes façons de faire avec les #enfants durant cette période inédite. Vous avez des questions, vous avez l’impression de vous retrouver dans une impasse, n’hésitez pas à contacter le #numéro_vert. Parents, futurs parents et professionnels de la petite enfance, 160 professionnels bénévoles sont disponibles pour vous de 10h à 18h du lundi au samedi pour vous accompagner au quotidien dans cette période difficile.

    Les 5 options du numéro Vert 0 805 827 827 :

    Vous êtes parent et vous avez des questions taper 1
    Vous êtes #professionnels_de_l'enfance taper 2
    Votre question concerne la #grossesse ou un #nouveau-né taper 3
    Votre question concerne l’#école_à_la maison taper 4
    Vous avez besoin d’un #soutien_psychologique taper 5

    N’hésitez pas à diffuser l’information autour de vous !

    Pour le comité Enfance & Covid

    Rebecca Shankland

    Psychologue, Maître de Conférence, Département Carrières Sociales

    Responsable de l’Observatoire de la Parentalité et du Soutien à la Parentalité

    Université Grenoble Alpes

    http://www.enfance-et-covid.org

    #enfance #enfants #confinement #conseils #parentalité

  • A settembre possibile riapertura anno scolastico con didattica a distanza. Azzolina conferma, “piano già pronto”

    Non è uno scenario fantascientifico quello di una apertura in modalità didattica a distanza per il 2020/21. Ci sarebbero tutti i sentori in quella “fase 2” dell’emergenza che potrebbe significare per le scuole ancora chiusura.
    In cosa consisterà la fase 2?

    Si tratta di un piano ancora da delineare nei dettagli, ma già qualche idea circola tra gli esperti. Si tratterà di una lenta riapertura delle attività e di ritorno alla normalità, ma durante la quale sarà necessario “convivere col virus”.

    Con molta probabilità, indossare mascherine e guanti sarà una regola. Ieri lo scienziato Burioni ha affermato che con le mascherine dovremo conviverci per un po’. Altra questione riguarderà le distanze, con le quali sarà necessario prendere confidenza durante una lunga “fase 2”.
    Fase 2 e scuola

    Di certo è che se l’emergenza dovesse perdurare le scuole sarebbero le prime imputate, non potendo garantire la sicurezza richiesta. Basti pensare alle aule che non consentono di certo una distanza di un mentre tra un alunno ed un altro o tra gli studenti e il docente, mentre il Ministro ha già affermato che non si tornerà in classe con le mascherine.

    L’unica soluzione è quindi quella della didattica a distanza, per la quale al Ministero si sta lavorando alacremente. Da un lato dando indicazioni ben precise sulla sua “esecuzione”, dall’altro trasformandola in un servizio da garantire per gli studenti (al meno secondo quanto contenuto nella bozza di decreto che probabilmente sarà varanto quest’oggi). Infine, fornendo aggiornamento e contenuti a scuole e docenti.
    Le parole del Ministro

    E’ stato lo stesso Ministro ad aver confermato la possibilità di un prosieguo della DaD in autunno, ieri, durante la trasmissione “Che tempo che fa”.

    “E’ previsto un piano per riprendere le scuole in modalità in distanza se si riproponesse il problema virus anche in autunno?” ha chiesto Fazio. “E’ uno degli scenari a cui stiamo pensando”, ha risposto Lucia Azzolina. “Penso al problema atavico alle classi pollaio in cui è difficile tenere il metro di distanza. Con lo staff del Ministero lavoreremo a tutti gli scenari”.

    Così, se da un lato il Ministro ha ribadito che le scuole non riapriranno se non ci sarà certezza per la salute e il virologo Burioni, ospite da Fazio, ha risposto che la scelta è politica, la scuola si prepara ad un autunno difficile.

    https://m.orizzontescuola.it/a-settembre-possibile-riapertura-anno-scolastico-con-didattica-a-distanza-azzolina-conferma-piano-gia-pronto/amp
    #éducation #écoles #coronavirus #confinement #continuité_pédagogique #le_monde_d'après #Italie

    Ajouté à cette métaliste sur le même sujet mais au niveau européen:
    https://seenthis.net/messages/839830

    #didactique

  • NOS VIES, NOS FORMATIONS, NOTRE VOIX!

    Les temps sont aux grandes annonces concernant nos #examens, nos diplômes, la suite de nos cursus. Les discours des directions d’institutions de formation, qui suivent ceux des autorités, se ressemblent affreusement, partout.

    On ne parle nulle part de ce qui attend les personnes, innombrables, pour qui la crise du coronavirus a complètement chamboulé la vie et les possibilités d’apprendre. Nulle part les directions d’institution ont engagé un réel effort d’enquête pour savoir quelles étaient les capacités de travail résiduelles des étudiant·e·s/apprenti·e·s. C’est la grande #fuite_en_avant, ordonnée par les autorités cantonales : « Continuité pédagogique ! En avant, comme en 40 ! Zoom, Webex, Skype, mails ! Whatsapp ! Moodle fois 1000 ! Surtout on ne s’arrête pas pour réfléchir ! »

    C’est affligeant. Mais le personnel enseignant et les étudiant·e·s/apprenti·e·s y mettent du cœur. Les directions et les autorités ont beaucoup applaudi à cela... Merci, mais nous n’avions pas le choix ! Nous aimons ce que nous faisons, ce vers quoi nous allons. Mais nous n’aimons pas le faire comme ça.

    Les discours des directions, donc, sont les mêmes partout. Pour autant, toutes les catégories d’apprenant·e·s ne sont pas mangées à la même sauce :

    A l’#école_obligatoire, on promouvra les élèves comme d’habitude mais sans examen, un point c’est tout. Les apprenti·e·s en fin de formation auront leurs #diplômes cette année, et ceci sans examens théoriques ni pratiques, c’est déjà annoncé (les Cantons l’ont demandé, la Confédération suivra) : le marché a besoin des apprenti·e·s, force de travail jeune et docile, peu chère encore…

    Dans les #gymnases et dans le #tertiaire (ES, #HES, HEP, HEU), toutefois, on tergiverse. On veut maintenir une « qualité » de façade, on cherche des formulations alambiquées pour dire que l’on maintient formellement les exigences… Le seul résultat tangible, c’est le maintien du #stress et de la #pression sur nous autres, personnes en #formation.

    C’est une vaste mascarade. Le système a besoin de nous et il a besoin que nous continuions d’avancer dans nos cursus. Il ne peut pas absorber six mois, un an, de report, ni le redoublement de la majorité d’une cohorte. S’il y a moins d’enseignant·e·s diplômé·e·s cette année dans les #HEP, les écoles primaires et secondaires implosent. S’il y a moins de travailleuses/eurs diplômé·e·s dans la santé et le social cette année, toutes les institutions publiques et privées de ces secteurs implosent. Si une grande part d’entre nous allonge son cursus de six mois, ou d’un an, nos établissements de formation explosent... Alors que faire des milliers d’étudiant·e·s/apprenti·e·s mobilisé·e·s par l’Etat (PC, armée, etc.), de la foule d’étudiant·e·s/apprenti·e·s qui ont leur(s) enfant(s) à la maison sans solution de garde et sans temps ni espace à disposition pour leur formation, de la masse de celles et ceux que l’enseignement à distance a largué·e·s, etc.? Mises ensembles, ces personnes constituent une immense part de la population "en formation"... Alors quoi...?

    Alors aux directions, aux autorités, nous disons : STOP au maintien de sessions d’examens sous prétexte de « qualité » des diplômes. STOP au maintien des exigences d’avant la crise.

    Nous sommes réalistes. Nous savons la #pénibilité de ce que nous vivons. Nous savons aussi notre force, qui est celle du nombre et de l’unité.

    Quelques pistes d’action, déjà :

    1) A l’UNIL où, contrairement aux autres étudiant·e·s, les propédeutiques verront leur(s) éventuel(s) échec(s) aux sessions d’examens post-coronavirus comptabilisés, nous les appelons à faire valoir massivement leur #droit_de_retrait aux examens dès à présent.

    Ceci afin de préserver leur droit à des tentatives dans des conditions sereines l’année prochaine, et afin d’envoyer à la direction le message suivant : « Vous nous discriminez, nous allons engorger l’Université ! » La direction l’a dit : cette mesure discriminatoire vise à ce que les taux d’échecs en propédeutiques soient maintenus : de 30 à 60%. Quel plaisir de voir la haute estime où l’on nous tient... ! [IMPORTANT : Jusqu’au 12 mai, la réinscription sera possible et nous entendons gagner l’égalité de traitement avant cette date !]

    2) A la HEP Vaud : comme partout, la Direction ne tient pas compte de la réalité des étudiant·e·s qui sont parents avec leurs enfants à la maison, ni de tous les types de situations difficiles que nous traversons. Le mantra est aussi le même qu’ailleurs : « C’est dur pour tout le monde, les choupinous, alors fermez-la et bossez ! » (Plus d’infos ici) A ces gens-là, il faudra coller un préavis de #grèvedesétudes parce que la tolérance au mépris a des limites.

    3) Partout, à l’Université de Neuchâtel (UNINE), à celle de Genève (UNIGE), dans les écoles professionnelles, les gymnases, les Ecoles supérieures et les Hautes Ecoles, notre message doit être collectif, simple et ferme :

    Tou-te-s autant que nous sommes, nous voulons continuer à nous former, y compris à distance, dans la mesure de nos possibilités. Nous voulons donc que ce que nous vivons soit pris en compte : notre moindre disponibilité physique et mentale, nos multiples problèmes liés à la pandémie. Nous ne voulons pas de « cas par cas », nous voulons des garanties pour tout le monde. Nous ne voulons pas de traitement particulier pour situations exceptionnelles : nous sommes tou-te-s en situation exceptionnelle !

    Partout, il faut dire STOP à la mascarade et à la pression. Nous ne voulons pas de pseudo-examens, pas de pseudo-évaluations, pas de demi-solutions, pas de discriminations entre nous ! Nous sommes uni·e·s et nous refusons que celles et ceux que la crise aura le plus durement affecté·e·s en paient le plus gros tribut.

    –----

    Post-scriptum : Les pétitions sont un premier pas sur le chemin de la mobilisation. Quelques initiatives à soutenir :

    UNIGE : pétition pour « repenser la solution des examens »
    https://www.change.org/p/le-rectorat-de-l-universit%C3%A9-pour-repenser-la-solution-des-examens-%C3%A

    UNIL : pétition – Egalité pour tou-tes-x-s concernant les modalités d’examen :
    https://www.change.org/p/egalit%C3%A9-pour-tous-te-x-s-concernant-les-modalit%C3%A9s-d-examens

    EPFL : pétition contre les examens en août et pour des examens adaptés à la situation :
    https://www.change.org/p/epfl-epfl-contre-les-examens-en-ao%C3%BBt-et-pour-des-examens-adapt%C3%A9s-%

    * Post-scriptum 2 : Un peu de lecture, encore..

    https://www.sud-ep.ch/mettons-un-terme-a-la-mascarade

    https://www.sud-ep.ch/de-nos-conditions-detudes-par-temps-de-pandemie

    –-> Reçu par le syndicat SUD Etudiant-e-s et Précaires via mail, le 06.04.2020

    #éducation #apprentissage #Suisse #continuité_pédagogique #université #mascarade #égalité #ESR #enseignement_supérieur

    • #Acharnement_pédagogique ? Malgré la crise, les universités maintiennent les examens coûte que coûte

      En pleine épidémie de coronavirus, et alors qu’une crise sanitaire et économique des plus importantes frappe le monde entier, dans les universités françaises, seule la « continuité pédagogique » et les examens semblent être la priorité.

      Dans les universités, les examens maintenus dans des conditions particulièrement inégalitaires

      Alors que l’épidémie de Covid-19 a imposé, pour des raisons évidentes, la fermeture des centres universitaires et la fin des cours traditionnels à partir du 13 mars au soir, les cours continuent en ligne au nom de la « continuité pédagogique ». Si la poursuite des activités pédagogiques peut permettre à au moins une partie des étudiants de maintenir des liens avec leurs enseignants et leurs camarades dans une période de confinement difficile à traverser, le maintien des programmes habituels et des examens dans ces conditions, par contre, ne vont absolument pas de soi.

      Les étudiants, déjà forcés de suivre coûte que coûte les cours prévus au programme et de rendre des devoirs en ligne depuis le début du confinement, pourraient également devoir passer leurs examens de fin de semestre malgré la crise et les difficultés que cela engendre. De fait, les dernières ordonnances du gouvernement donnent aux présidences d’université la possibilité de modifier les modalités de validation des enseignements, suggérant le recours à des oraux en visio-conférence, à des devoirs maison, voire à des examens télésurveillés, c’est-à-dire des devoirs en temps limité surveillés au moyen d’un webcam par des entreprises spécialisées – moyennant un coût élevé.

      Ces solutions sont cependant synonymes d’un approfondissement des inégalités universitaires. Les témoignages recueillis et les enquêtes menées actuellement dans de nombreuses universités révèlent l’ampleur des difficultés. Premièrement, les étudiants n’ont pas le même accès au numérique selon leurs revenus et ceux de leurs parents. En outre, dans la mesure où un étudiant sur deux travaille sur le temps universitaire, beaucoup sont impactés sur ce plan : ceux qui sont salariés dans la grande distribution ont vu leur volume hebdomadaire de travail significativement augmentés pour faire face à la crise, tandis que d’autres ont perdu leur emploi et n’ont plus ou quasiment plus de revenus actuellement. D’autres habitent dans des logements insalubres et/ou ne leur permettant pas de s’isoler pour travailler ; certains encore secondent leurs parents dans l’accompagnement scolaire de leurs frères et sœurs. Enfin, il est évident que certains ont été touchés directement par le virus, et ont été malades eux-mêmes, ont dû aider un proche malade, ont perdu un proche. La question des examens en temps de crise profonde exacerbe les inégalités qui existent au sein de l’université bourgeoise.
      A l’Université Paris Dauphine, ainsi qu’à Nanterre et à Paris 1 pour les masters, ce seront des partiels en ligne qui seront organisés. Même si cela implique de laisser de côté les étudiants qui n’ont pas accès à l’informatique, ou de les forcer à se déplacer. Dans certaines facs, on parle encore de partiels fin mai ou en juin, mais dans quelles conditions vu les difficultés à prévoir au moment du déconfinement ? Plus encore, comment vont faire les étudiants qui comptent sur leur travail d’été pour financer leur année universitaire suivante, c’est-à-dire se loger et se nourrir à partir de septembre ?

      A Paris 7, ce sont même les partiels télésurveillés qui sont envisagés dans certaines UFR. Chaque département peut en effet prendre des décisions différentes, ce qui dévoile les logiques individualistes ayant cours dans l’Enseignement Supérieur. La concurrence qui règne entre départements et entre universités conduit à l’obsession pour les notes au nom d’une prétendue « valeur du diplôme », loin du mythe de l’enseignement universitaire émancipateur. La logique néolibérale appliquée à l’université, qui a conduit ces dernières années à la légalisation de la sélection en licence comme en master, impose ainsi aux étudiants une pression scolaire renforcée.

      A l’USMB, à Chambéry, des étudiants ont décidé de se mobiliser pour contredire les discours de la direction de l’Université qui expliquait que le déroulement des partiels ne posait pas de difficultés. Ils ont réalisé une enquête auprès des étudiants qui révèle de façon brutale la réalité de leur situation. Ainsi, 75% d’entre eux se disent largement angoissés par la situation ainsi que les nouvelles modalités de cours et d’examens, pendant que seuls 21 % disent réussir à travailler correctement actuellement. 65% déclarent devoir travailler pour vivre, certains ayant perdu leur travail (licenciement ou disparition des offres par exemple pour la garde d’enfant, l’aide au devoirs ou la restauration).
      Dans une période de crise, les examens sont-ils vraiment si nécessaires ?

      Face à la crise, les étudiants sont la première ligne d’ajustement. Entre ceux qui, livreurs Deliveroo ou salariés de MacDo et de la grande distribution, sont forcés à continuer de travailler en pleine crise sanitaire, ou ceux qui ont été licenciés ou ne reçoivent plus d’offre de travail, les étudiants font partie de ceux qui vont payer la crise. La crise actuelle renforce donc l’angoisse de l’avenir sur fond de précarité alimentaire ou locative. Dans ces conditions, il est clair qu’il est impossible pour de nombreux étudiants de se concentrer et de se préparer à passer leurs examens. Le maintien des examens coûte que coûte revient donc à condamner une large partie des étudiants, et notamment les précaires, à la seule perspective d’un redoublement, voire à l’éjection du système universitaire : un redoublement a en effet des conditions financières qui peuvent être dramatiques pour les étudiants les plus modestes, mais aussi, dans un système devenu de plus en plus sélectif, des conséquences sur la poursuite d’études – notamment en master.

      Plus largement, cette obsession à maintenir les évaluations dit quelque chose de l’enseignement universitaire et des logiques qui l’habitent. En effet, si le maintien des examens dans une période de crise profonde peut sembler simplement absurde à tel point il est déconnecté des préoccupations engendrées par cette crise, il a également pour conséquence de maintenir le contrôle sur les jeunes. En les maintenant dans le régime de la concurrence, en continuant le « business as usual », on évite que les jeunes scolarisés prennent la mesure de la situation et se politisent plus en profondeur. Concentrer l’attention sur des cours hors sols par rapport au drame mondial que nous vivons permet ainsi de freiner l’expression d’une colère suscitée par le renforcement de la précarité et par la gestion gouvernementale de la crise sanitaire. A l’opposé de cela, il s’agit de revendiquer la validation totale du second semestre pour tous les étudiants, et le recensement suivi de la mise à disposition de tous les moyens (laboratoires etc) des universités au service de la résolution de la crise.

      https://www.revolutionpermanente.fr/Malgre-la-crise-les-universites-maintiennent-les-examens-coute-

  • Que serait la société sans école jadis préconisée de façon provocatrice par Ivan Illich ? L’école doit-elle détenir le monopole de l’éducation ? #Illich #école #société #éducation

    https://sms.hypotheses.org/10840

    Selon Alan Thomas et Harriet Pattison à qui l’on doit l’ouvrage À l’école de la vie, « tous les enfants apprennent à la maison. Dès la naissance, ils explorent le monde, faisant peu à peu de multiples découvertes sur leur environnement matériel, social et culturel ». Ces deux chercheurs en sciences de l’éducation ne s’intéressent pas seulement à l’école. Ils étudient aussi l’éducation en famille ainsi que les apprentissages qui se déroulent dans le cadre familial, et plus généralement dans le cadre de la vie quotidienne.

    Mais que serait une société sans école ? C’est à cette question provocatrice qu’Ivan Illich tente de répondre dans son célèbre ouvrage paru en 1971 sous le titre Deschooling society. La traduction française – Une société sans école – est d’ailleurs ambiguë car ce qu’Illich propose, ce n’est pas une société sans école, mais une société déscolarisée. Dans le mot anglais « schooling », il y a l’idée d’un processus : l’auteur nous invite à nous déconditionner, nous, petits êtres scolaires. Car nos systèmes de raisonnement sont trop influencés par l’école. Et si cette dernière est bien un lieu où l’on apprend, l’institutionnalisation de l’éducation à travers elle nous fait croire qu’il n’y a qu’à l’école que l’on apprend. Or comme Alan Thomas et Harriet Pattison le mettent en évidence dans leur ouvrage, on apprend partout et tout le temps (...)

  • Je prends donc j’apprends
    http://www.laviedesidees.fr/Je-prends-donc-j-apprends.html

    À propos de : Wilfried Lignier, Prendre. Naissance d’une pratique sociale ordinaire, Seuil. Le simple et élémentaire geste de préhension d’un très jeune enfant est déjà le produit de nombreuses influences sociales. En réalisant une ethnographie dans une crèche, Wilfrid Lignier montre que les sciences sociales sont incontournables pour comprendre les phénomènes de cognition et d’apprentissage.

    #Société #école #enfance
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20200401_lignier.docx
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20200401_lignier.pdf

  • Directeurs, #comptez_vos_morts !

    Comptez vos morts. Chaque jour. C‘est la #consigne envoyée par le Dasen des #Bouches_du_Rhône aux directeurs d’école du département. Le Snuipp 13 demande le retrait de cette consigne. D’autant que la préparation de la rentrée dans le département n’améliore pas l’optimisme.

    « Madame la directrice, monsieur le directeur, comme chaque jour depuis le début de la crise, une remontée d’informations concernant votre école est demandée… Je vous demande de faire remonter le document word prévu pour 10h au plus tard. Vous voudrez bien rajouter les renseignements suivants : nombre de personnel Education nationale… présent à l’école, en télétravail. Nombre de personnel hospitalisé atteint du Covid-19, #décès #personnel Education nationale enseignant et hors enseignant ».

    Rendue publique par le Snuipp13 (http://13.snuipp.fr), cette circulaire du dasen des Bouches du Rhône a choqué les enseignants encore à leur poste, notamment ceux qui accueillent les enfants de soignants sans gel, parfois sans savon et bien sur sans masque. Le Snuipp dénonce « un très grave manque de #décence et de respect envers les personnels ».

    Elle arrive au moment où le Dasen maintient les opérations de carte scolaire (à distance) et où la dotation de 70 postes du département est insuffisante pour assurer les dédoublements en GS en Rep+. Il n’aura lieu que dans une partie des écoles bien que de nombreuses fermetures de classe soient décidées. Les TPS font particulièrement les frais du manque de postes.

    http://www.cafepedagogique.net/LEXPRESSO/Pages/2020/03/25032020Article637207182457458288.aspx
    #écoles #éducation_nationale #recensement #austérité #fermeture

  • Des lieux pour apprendre et des espaces à vivre : l’école et ses périphéries. Des places et des agencements

    Ce numéro de #Geocarrefour consacré aux « #lieux_pour_apprendre » et « aux espaces à vivre », qu’il s’agisse de l’école ou de ses périphéries, propose d’éclairer ce qui se trame et ce qui se joue dans les différents #lieux_d’apprentissages et espaces de l’#enseignement primaire ou secondaire, à différentes échelles d’analyse.

    https://journals.openedition.org/geocarrefour/12739
    #revue #école #géographie

  • #Préavis_de_grève du 1er au 30 avril 2020

    Madame et Messieurs les Ministres,

    Profitant de la pandémie #COVID-19, le gouvernement, au travers de la loi dite d’#urgence_sanitaire, fait le choix des #mesures_antisociales au détriment de la #solidarité et de la vie des #salariés, de ceux qui se battent avec courage contre l’#épidémie.

    Par les #dérogations_antidémocratiques qu’elle impose, par les attaques au statut et au #droit_du_travail qu’elle soutient, par l’effort qu’elle fait peser toujours sur les mêmes, la #loi_d’urgence_sanitaire nous inquiète pour aujourd’hui et pour la suite.

    Le gouvernement découvre que les agents de la #Fonction_publique, mise à mal par vos politiques d’#austérité dénoncées par la Fédération CGT des Services publics depuis des années, sont essentiels.
    Ce sont aux agents dans les #écoles, les #crèches, aux #égoutiers, aux #agents_du_traitement_des_eaux, aux agents auprès de plus fragiles, des personnes âgées, aux agents de la fonction publique territoriale en charge de la continuité des services, à qui il est demandé toujours plus de sacrifice, eux qui sont en première ligne, tous exposés aux mêmes risques, alors même que vous avez remis en cause, notamment, les #CHSCT par la #Loi_de_Transformation_de_la_Fonction_publique, instance aujourd’hui incontournable pour la protection, la sécurité et la santé des agents. Eux, dont votre gouvernement, a enfin, et seulement du bout des lèvres, suspendu la #journée_de_carence alors que son abrogation pure et simple devrait être prononcée, et qui ne met pas à leur disposition les moyens nécessaires à leurs protections immédiates.

    La Fédération CGT des Services publics dénonce les choix du gouvernement qui font que ce sont les #masques de protection, #gel_hydroalcoolique et #tests médicaux qui manquent alors que jamais les armes de guerre militaire ou anti-manifestant (LBD, gaz…) ne sont en rupture de stock. Terrible traduction des préoccupations et intérêts de l’état et des Capitalistes.

    Les agents de la Fonction publique et les salariés relevant de la partie privée de notre champ fédéral (entreprises de l’eau et de l’assainissement, thanatologie, secteur privé du logement social), sur l’ensemble du territoire, ne mettent pas en suspens leurs revendications et ne se satisfont pas de la suspension des réformes en cours.

    La Fédération CGT des Services publics reste déterminée dans la période actuelle et avec les agents et salariés du champ fédéral, nous portons les revendications suivantes :
    – L’arrêt de tous les services non-essentiels à la continuité de la nation et la mise en autorisation spéciale d’absence des agents avec maintien intégral de traitement et des primes ;
    – La mise à disposition immédiate de moyens de protection des agents en première ligne dans les collectivités, assurant les services essentiels et indispensables envers la population ;
    – La sauvegarde et le développement de notre système de protection sociale et de retraite, et le retrait du projet de système par points voulu par le gouvernement ;
    – L’abrogation de la loi dite de « transformation de la Fonction publique » ;
    – Le maintien et le développement des libertés syndicales et démocratiques, dont le droit constitutionnel de grève ;
    – Le dégel immédiat du point d’indice de la Fonction publique et l’augmentation des salaires du public et du privé sur la base du SMIC à 1 800 €, des pensions et des minimas sociaux ;
    – L’arrêt des suppressions de postes et fermetures des services publics, la réouverture de services publics et sociaux de proximité pour répondre aux besoins des populations dans une organisation équilibrée et écologiquement responsable des territoires, le réengagement financier de l’État dans le financement des services publics ;
    – Le recrutement massif d’emplois statutaires et l’ouverture des postes nécessaires ;
    – L’arrêt de tout processus d’augmentation du temps de travail et sa réduction à 32h par semaine ;
    – Le rétablissement de l’Impôt Sur la Fortune et une contribution accrue du capital au financement des services publics ;
    – Le respect plein et entier de la démocratie sociale, du syndicalisme, de son rôle de représentation des agents et de ses moyens de fonctionnement et d’intervention (Comité Technique et CHSCT).

    Dans la période actuelle, afin de permettre aux personnels du champ fédéral, le cas échéant après extinction de toutes les autres voies possibles, de se mettre en grève, pour défendre les intérêts des salariés et des agents, porter leurs revendications et de prendre des décisions d’action, la Fédération CGT des Services publics dépose des préavis de grève de 0 h à 24 h pour les journées suivantes : 1er avril 2020, 2 avril 2020, 3 avril 2020, 4 avril 2020, 5 avril 2020, 6 avril 2020, 7 avril 2020, 8 avril 2020, 9 avril 2020, 10 avril 2020, 11 avril 2020, 12 avril 2020, 13 avril 2020, 14 avril 2020, 15 avril 2020, 16 avril 2020, 17 avril 2020, 18 avril 2020, 19 avril 2020, 20 avril 2020, 21 avril 2020, 22 avril 2020, 23 avril 2020, 24 avril 2020, 25 avril 2020, 26 avril 2020, 27 avril 2020, 28 avril 2020, 29 avril 2020 et 30 avril 2020 pour l’ensemble des agents de la Fonction publique territoriale et pour les salariés relevant de la partie privée de notre champ fédéral (entreprises de l’eau et de l’assainissement, thanatologie, secteur privé du logement social).

    Notre organisation reste disponible pour toute négociation sur les revendications des personnels.

    Nous vous adressons, Madame et Messieurs les Ministres, nos sincères salutations.

    Préavis de grève adressé le 24 mars 2020 à :
    Mme Muriel PENICAUD, Ministre du Travail
    M. Gérald DARMANIN, Ministre de l’Action et des Comptes publics
    M. Olivier DUSSOPT, Secrétaire d’État chargé de la Fonction publique

    #grève

    Reçu via mail, le 26.03.2020

  • Petites considérations sociologiques sur le #confinement

    Cette période de confinement liée à l’épidémie du #Covid-19 constitue une #épreuve_sociale inédite, qu’on peut comparer à une expérience de laboratoire in vivo. Le grand historien médiéviste, Marc Bloch, qui avait fait la « grande guerre » et en avait été très marqué, a écrit peu après, en 1921 dans la Revue de synthèse historique, un célèbre article, « Réflexions d’un historien sur les fausses nouvelles de la guerre » (publié aux Éditions Allia en 1999). Il y décrivait la guerre de 14-18 « comme une sorte de vaste #expérience naturelle. On a le droit en effet de considérer comme telle la guerre européenne : une immense expérience de #psychologie_sociale, d’une richesse inouïe. Les conditions nouvelles d’existence, d’un caractère si étrange, avec des particularités si accentuées, où tant d’hommes à l’improviste se sont trouvés jetés, — la force singulière des sentiments qui agitèrent les peuples et les armées — tout ce bouleversement de la vie sociale, et, si l’on ose ainsi parler, ce grossissement de ses traits, comme à travers une lentille puissante, doivent, semble-t-il, permettre à l’observateur de saisir sans trop de peine entre les différents phénomènes les liaisons essentielles ».

    Indépendamment de la déclaration du Président Macron (« nous sommes en guerre… »), il peut être intéressant de tirer ce fil entre situation de #guerre_militaire et celle de confinement. Ce dernier impose de très fortes #privations et #contraintes aux individus qui, dans les sociétés occidentales, n’y sont guère habitués. Les premières questions qui viennent à l’esprit à ce sujet sont les suivantes : le confinement est-il respecté en France ? « Un peu, beaucoup, pas du tout » ? Par qui ? Comment ? Plus en campagne qu’en ville ? plus en centre-ville que dans les « quartiers » ? etc. Faute de données statistiques fiables, le premier réflexe qu’on doit avoir en la matière est celui de la prudence interprétative.

    Avant d’aborder la manière dont on peut procéder par la mobilisation d’une série d’indices, à même de nous guider vers des hypothèses de travail, commençons par un étonnement. Que voici. En fidèle téléspectateur du Journal télévisé (JT) de France 2 (défense du service public oblige…), on remarque que la question du #vécu du confinement dans les #quartiers_populaires y a été fort peu abordée, voire pas du tout. La fuite des Parisiens vers leurs #résidences_secondaires a été un sujet traité, mais la manière dont les jeunes et les familles, parfois nombreuses, vivent leur confinement dans leurs appartements #HLM semble avoir été oubliée. Est-ce un oubli volontaire ? Ou la simple trace médiatique de la moindre importance accordée aux conditions sociales d’existence des #classes_populaires dans le milieu des professionnels de l’information ? On ne saurait laisser de côté l’hypothèse du respect de l’« #union_nationale » requise en cette période de confinement. Celle-ci suppose une mobilisation de l’appareil d’information et l’opération d’un tri dans l’amoncellement des « nouvelles du front ». Priorité est donnée dans le #JT de la #télévision_publique au suivi des opérations dans les hôpitaux, à la découverte du travail de tous les soignants et de leur entier dévouement, à l’écoute des avis des grands professeurs de médecine (« infectiologues »). Bref, une #mise_en_scène télévisuelle de l’« #effort_national » — ce qui, en soi, n’est pas critiquable.
    Sur le versant des effets sociaux de cette #pandémie, les reportages sur les #familles face au confinement (#école_à_la_maison, #télétravail des parents, aménagements divers de cette nouvelle vie…) semblent surtout réservés aux familles de milieu favorisé. Sans doute parce qu’elles laissent entrer plus facilement les caméras à leur domicile. Il ne s’agit pas pour autant de crier tout de suite au complot d’Etat et/ou de dénoncer une chaine de télévision « aux ordres du gouvernement ». Sans doute peut-on penser que le #service_public_télévisé contribue à sa manière à l’union nationale en laissant prudemment dans l’ombre ce qui pourrait l’entacher.

    A géométrie variable

    Une fois examiné la manière dont le thème du confinement est traité à la télévision (publique), donnons un petit coup de projecteur sur la manière dont il est opéré en pratique. Procéder à une petite revue de presse dans les quotidiens régionaux (L’Est républicain, Le Parisien, Le Progrès), permet de recueillir des indices suggestifs, sinon probants, sur le confinement à géométrie variable lors de cette première semaine. Sans surprise, le confinement a mis un peu de temps à se mettre en place et semble respecté de manière inégale.

    Selon les témoignages des directeurs de la #sécurité_publique ou des gendarmes, différents profils de « #déviants » à la #norme apparaissent, comme ici dans la région du Grand est particulièrement touchée. Le lieutenant de gendarmerie François qui coordonne le dispositif dans le sud du Territoire de Belfort fait le diagnostic suivant : « Une grande majorité les respecte… Mais une partie n’a pas compris l’#esprit_du_confinement et une autre n’est pas prête à le comprendre. » Le maire (et infirmier) de la ville ouvrière de Valentigney (proche de l’usine de Sochaux-Peugeot et avec une grande ZUS, les Buis), observe « dans le quartier mais également au centre-ville des comportements dangereux, irresponsables ». La journaliste de L’Est s’est donc rendue dans la cité des #Buis pour aller y voir de plus près et, là, elle a rencontré une dizaine de jeunes près d’une place, plutôt amènes.

    Pris en défaut

    Laissons la relater la scène et la manière dont ces jeunes pris en défaut de groupement non autorisé tentent de se justifier : « Chez nous, on ne tient pas en place », note l’un d’entre eux qui, comme ses potes, se sent à l’abri du virus. « On se lave les mains, on garde nos distances, c’est la base », souligne un deuxième. Un troisième Doubien montre son attestation : « On a le droit de sortir fumer une clope. Surtout que certains n’ont pas le droit de fumer chez eux… Et puis, on s’ennuie ici, il n’y a rien à faire ! Rester un mois enfermé, c’est inimaginable. » Jeudi soir, ils ont même organisé un barbecue : « Quand on a vu les policiers, on a couru pour leur échapper. Et vous savez ce qu’ils ont fait, Madame, ils ont gazé notre viande. C’est du gâchis. » (Est républicain, 21/03/2020). Dans un article du même jour, le directeur général de la compagnie des bus du Pays de Montbéliard livre des informations congruentes : « En cette période de grave #crise_sanitaire, certains jouent aux #malins. On a dû raccourcir une ligne, que nous sous-traitons, parce que des #jeunes montaient chaque jour dans le bus, à la même heure, pour le squatter ! » Enfin, à Bourg-en-Bresse, selon le commissaire de police, « Ce sont plutôt les plus jeunes et les plus anciens qui bravent l’interdiction. Malheureusement, on a verbalisé certains jeunes à tour de bras dans certains quartiers. Des jeunes disent qu’ils s’en fichent et que le coronavirus est une invention pour casser l’économie » (Le Progrès, 22/03/2020).

    Ces témoignages ne suffisent pas à baliser tout le terrain d’enquête. Loin de là. Ils ont pour principal intérêt de mieux faire entrevoir les raisons qui peuvent conduire certaines fractions de la population à ne pas vouloir – et surtout ne pas pouvoir – respecter le strict confinement désormais imposé en France. Le groupe des plus #réfractaires au confinement a de fortes chances de se retrouver dans une population plutôt jeune et masculine, soit en situation de #décrochage_scolaire, soit appartenant à la population « flottante » des quartiers. A lire entre les lignes ces articles de presse, on pressent quelques facteurs clés de leur penchant pour la #transgression de la règle du confinement : bien sûr, en tout premier lieu, « l’#ennui » et le besoin quasi vital de se retrouver « entre potes » mais aussi la difficulté de cohabiter harmonieusement avec leurs parents et de devoir respecter des interdits au domicile familial (l’exemple de « fumer »). Les divers types de #résistance qu’on voit surgir dans les quartiers déshérités de la République méritent examen et ne doivent pas être renvoyés trop facilement du côté de la #faute_morale.

    Sentiment de #marginalité

    Même s’il est incontestable que le non-respect des règles de confinement fait courir collectivement des #risques_sanitaires, il dit quand même beaucoup de choses sur le sentiment de marginalité (#outcast) qu’ont d’eux-mêmes ces individus. On pourrait à ce titre, se risquer à faire l’analogie avec le mouvement des gilets jaunes et la signification sociale des formes de violence (inusitée) qu’il a employées pour se faire entendre des « puissants ».

    La pratique de la lecture est distribuée de manière très inégale selon les groupes sociaux

    A partir de ces premières incursions en terre de confinement, faut-il déplorer comme notre historien national (autoproclamé) Stéphane Bern le fait dans Le Figaro (22/3/2020), « la perte du #sens_civique » dans notre vieille France ? Ne convient-il pas plutôt de rappeler que ce confinement constitue une très forte #contrainte qui est – et sera – vécue de manière très différente selon les #conditions_sociales de nos concitoyens. D’abord les conditions matérielles : on sait bien que ceux qui possèdent un grand logement, un jardin, qui peuvent sortir les enfants à la campagne, etc., souffrent moins du confinement. Ensuite, les #conditions_culturelles : le président Macron a dit à ses concitoyens : « Lisez ! » Mais la pratique de la #lecture est distribuée de manière très inégale selon les groupes sociaux.
    Ce long moment de confinement opère déjà comme un très grand amplificateur des #inégalités spatiales et sociales. C’est peu dire que les semaines qui s’annoncent vont constituer une véritable épreuve pour ceux qui appartiennent à la catégorie des « pauvres », définis aussi bien à partir de leur #capital_économique que de leur #capital_culturel.

    https://www.alternatives-economiques.fr/stephane-beaud/petites-considerations-sociologiques-confinement/00092259
    #sociologie #Stéphane_Beaud #classes_sociales

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    citations pour @davduf :

    Jeudi soir, ils ont même organisé un barbecue : « Quand on a vu les policiers, on a couru pour leur échapper. Et vous savez ce qu’ils ont fait, Madame, ils ont gazé notre viande. C’est du gâchis. » (Est républicain, 21/03/2020).

    Enfin, à Bourg-en-Bresse, selon le commissaire de police, « Ce sont plutôt les plus jeunes et les plus anciens qui bravent l’interdiction. Malheureusement, on a verbalisé certains jeunes à tour de bras dans certains quartiers. Des jeunes disent qu’ils s’en fichent et que le coronavirus est une invention pour casser l’économie » (Le Progrès, 22/03/2020).

  • Pour sortir du #confinement, un plan d’urgence anticapitaliste

    Par bien des aspects, la #crise_sanitaire en cours est un révélateur de l’incapacité du #capitalisme européen à résoudre les grands problèmes de l’humanité. L’#Italie, la #France et l’#Espagne sont les pays où le virus frappe le plus fort car le #système_sanitaire a été ravagé par les politiques austéritaires depuis au moins une décennie. En France, ce sont 69.000 lits qui ont été supprimés à l’hôpital entre 2003 et 2017, 4.000 en 2018. Par souci d’économie, les réserves stratégiques de masques et de respirateurs ont été supprimées (près d’un milliard de masques dans les années 2000 - supprimé par Xavier Bertrand en 2011). Toujours par souci d’économie, la recherche publique sur les coronavirus n’a pas été soutenue et un temps précieux a été perdu dans la possibilité de trouver des traitements efficaces. La rigueur budgétaire et la recherche du profit sont les principaux responsables de la situation dans laquelle nous nous trouvons.

    Confinement ou immunité collective ?

    Face à la pandémie, les gouvernements hésitent entre deux solutions. La première, minoritaire, défendue par les gouvernement britanniques et néerlandais est l’acquisition d’une immunité de groupe. Cette immunité à l’avantage d’éviter les nouvelles épidémies. Selon les connaissances que nous avons du virus (R0 ~ 2.5), cela nécessite que 60% de la population entre en contact avec le virus et en soit immunisée. Ce processus est très bien décrit par le groupe de modélisation de l’équipe ETE (Laboratoire MIVEGEC, CNRS, IRD, Université de Montpellier) (http://alizon.ouvaton.org/Rapport2_Immunisation.html). Une fois ce taux atteint, la population dans son ensemble (y compris les personnes non immunisées) est protégée contre une nouvelle épidémie.

    Cependant, sans mesure de contrôle, les projections montrent qu’entre 81 et 89% de la population pourrait être infectée. Soit entre 20% et 30% de plus que le seuil pour atteindre l’immunité collective. Cela représente potentiellement 20 millions de personnes infectées en plus dans un pays comme la France.

    Nous ne connaissons pas précisément le taux de létalité du virus. Les chiffres dont nous disposons sont tous biaisés, et a priori largement surestimés, par l’absence de tests systématiques dans la population. Plus on dépiste, plus on détecte des personnes contaminées présentant peu ou pas de symptômes, plus ce taux est bas. Mais aussi bas soit ce taux, lorsqu’il est multiplié par des dizaines de millions de personnes, les morts se compteraient très probablement en centaines de milliers. Par ailleurs, l’austérité budgétaire et l’affaiblissement des systèmes de santé doivent être intégrés dans l’équation. La létalité du Covid-19 est visiblement provoquée par un choc cytokinique qui nécessite une prise en charge en soin intensifs avec respirateurs. Plus la pénurie de respirateurs est grande, plus la mortalité est haute, plus les équipes médicales doivent choisir qui maintenir en vie et qui sacrifier par manque de moyens. C’est sûrement ce qui explique les taux de mortalité très élevés par rapport à d’autres pays en Italie, en Espagne et dans une moindre mesure en France (bien que cela pourrait s’aggraver au pic de l’épidémie) qui sont mal équipés en nombre de lits en « soins aigus ».

    Dans la plupart des pays, ces chiffres ne sont pas assumables par les gouvernements en place. Et ce sont ces projections qui ont poussé partout le pouvoir à confiner les populations malgré la crise économique majeure et les conséquences sociales dramatiques que cela entraine.

    En effet, la distanciation sociale permet de ralentir la progression du virus, d’aplatir le pic, et donc de diminuer l’afflux de malades en détresse à l’hôpital. Ce processus est décrit de façon très intuitive dans le Washington Post (https://www.washingtonpost.com/graphics/2020/world/corona-simulator). La distanciation sociale peut recourir à plusieurs mécanismes, de la fermeture des écoles jusqu’au confinement total. L’étude publiée le 16 mars par l’Imperial College COVID-19 Response Team (https://www.imperial.ac.uk/media/imperial-college/medicine/sph/ide/gida-fellowships/Imperial-College-COVID19-NPI-modelling-16-03-2020.pdf) réalise des projections du nombre de lits occupés en soins intensifs en fonction de plusieurs scénarios de confinements. Si cette étude est forcément incomplète, notamment car les courbes dépendent du moment où les mesures sont mises en œuvre, cela nous montre que les mesures de confinement, dans le cas où aucun traitement ne serait trouvé, devraient s’étaler jusqu’à la fin de l’année 2021 pour que la population atteigne les 60% d’immunisés. Dans le cas contraire, tout relâchement du confinement pourrait correspondre à un nouveau développement incontrôlé de l’épidémie dans la population.

    Mais comment imaginer que la situation que nous vivons depuis une semaine en France se poursuivent pendant des mois ? Ce n’est tenable ni économiquement, ni socialement. Ce n’est pas le propos de cet article (pour cela voir le texte de Mimosa Effe : https://npa2009.org/idees/societe/le-confinement-la-destruction-du-lien-social-et-ses-consequences), mais le #confinement_de_classe que nous vivons actuellement doit s’arrêter. Toute vie sociale est stoppée alors qu’il faut continuer à travailler. Même si nous arrêtions toutes les productions non indispensables, ce serait tout de même des millions de travailleurs.euses qui devraient continuer à faire tourner l’hôpital, l’électricité, l’eau, le traitement des ordures ou l’alimentation – mais aussi tous les autres métiers qui permettent à ces secteurs de fonctionner ! Et cela dans un contexte d’atomisation total de notre camp avec tous les reculs sociaux et l’Etat policier total qui vont avec. A cela s’ajoute les dégâts psychologiques, les violences domestiques faites aux femmes ou la situation criminelle que sont en train de vivre les migrant.e.s, les prisonniers.ères et les sans-abris.

    Nous l’avons vu, le confinement est d’abord imposé par la faillite de notre système de santé et l’impréparation au risque de pandémie qui sont dues à l’austérité imposée par les gouvernements successifs en France et en Europe. Dans la forme qu’il prend, généralisé dans la vie sociale mais pas au travail, de classe, policier, il est la solution que les capitalistes pensent avoir trouvé pour limiter la casse et maintenir au maximum leur place dans la concurrence internationale. Mais la gestion capitaliste de cette épidémie est marquée par l’impossibilité de planifier une quelconque sortie de crise. Un gouvernement anticapitaliste, au service de la population, motivé par la santé plutôt que par les profits, pourrait mettre en place une toute autre politique.

    Existe-t-il une troisième voie ? De toute urgence prendre des mesures anticapitalistes pour sortir du confinement !

    Il ne s’agit pas ici de dire que le confinement pourrait être levé du jour au lendemain. Nous l’avons vu, étant donné les conditions d’impréparation des gouvernements et la dégradation des capacités de l’hôpital public à supporter une telle épidémie, le confinement était la seule solution pour éviter une mortalité élevée. En ce sens, toutes les initiatives syndicales ou de travailleurs.euses pour stopper le travail - et se protéger - dans les productions non-essentielles sont fondamentales. Le slogan « nos vies valent plus que leurs profits » prend ici tout son sens. Il est également fondamental de dénoncer le gouvernement qui nous explique qu’il faut renforcer le confinement mais continuer à travailler, bien au-delà des secteurs essentiels à la lutte contre l’épidémie. Pénicaud, Macron, Philippe sont plus préoccupé.e.s par le maintien des profits que par notre santé. Les scandaleuses mesures contre le droit du travail, les 35h, nos congés, articulées au renforcement de l’Etat policier, ont été prise au moment où la sidération était la plus haute dans la population.

    Mais il est indispensable maintenant de déterminer quelles sont les conditions qui permettraient d’envisager la levée du confinement à très court terme :

    – Il faut de tout urgence pratiquer le dépistage de masse. D’ailleurs, entre les lignes, le Ministre Olivier Veran reconnait lors de sa dernière conférence de presse (https://www.youtube.com/watch?v=wpGjmCkLDHs

    ) que le confinement ne pourra être levé que lorsqu’il sera possible d’effectuer plus de dépistages revenant sur la communication gouvernementale qui affirmait que le dépistage n’était plus un outil en phase 3. Le dépistage de masse permet de n’isoler que les malades et leur entourage. Il permet également une prise en charge précoce des patients considérés comme « à risque » et ainsi de diminuer la létalité du virus. Le problème, c’est que le fournisseur n’arrive pas à suivre la demande en kit de dépistage (https://www.thermofisher.com/order/catalog/product/11732088#/11732088). Il faut donc de toute urgence organiser la production de kits de dépistages en réquisitionnant les entreprises du secteur et en passant outre les brevets.

    – De toute urgence également, il faut injecter des moyens dans la santé et l’hôpital public pour augmenter les capacités de prise en charge des patients en détresse respiratoire. C’est l’inverse des politiques menées jusqu’alors qui font fonctionner l’hôpital comme une entreprise, en flux tendu, incapable de s’adapter à des situations d’urgence. Pour l’instant, le gouvernement a débloqué 2 milliards d’euros pour l’hôpital. Dans le même temps, il injecte 43 milliards dans l’économie et garantit 350 milliards d’euros aux entreprises privées !

    – Pour augmenter le nombre de lits en soins intensifs et protéger celles et ceux qui travaillent il faut réorganiser en profondeur l’appareil industriel pour planifier les productions utiles à résoudre la crise sanitaire : masques, respirateurs, oxygène… En ce sens, il faut soutenir l’action de la CGT qui demande la réouverture et la nationalisation de Luxfer, seule usine d’Europe à produire des bouteilles d’oxygène médical fermées. C’est un bon exemple qui pourrait se poser pour d’autres productions.

    Enfin, l’attention est captée à une échelle assez large sur la mise en place d’un traitement. Le plus prometteur, la chloroquine (ou son dérive l’hydroxy chloroquine) est testée dans plusieurs pays et de nombreux services hospitaliers, y compris en France, ont commencé à l’utiliser sur des malades. Ce médicament semble réduire la charge virale et la durée du portage du virus. Si ce traitement s’avère efficace, la question de la nationalisation de l’industrie pharmaceutique va devenir compréhensible à une échelle très large.C’est peut-être la peur de cette évidence qui motive les grands groupes du secteur à anticiper en proposant de fournir ce traitement gratuitement, que ce soit #Sanofi (https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/coronavirus-sanofi-pret-a-offrir-aux-autorites-francaises-des-millions-) ou #Novartis (https://www.lefigaro.fr/flash-eco/coronavirus-novartis-offre-130-millions-de-doses-de-chloroquine-20200320) !

    Ainsi, nous pouvons affirmer que le confinement aurait pu être largement réduit, voire évité, en généralisant les dépistages, en développant les capacités d’accueil de l’hôpital public et en accélérant les tests sur des traitements antiviraux.

    Ce plan d’urgence n’est possible à court terme que si l’on s’affronte au capitalisme. Il faut reprendre le contrôle, sans indemnité ni rachat, sur l’appareil productif, notamment dans le domaine de la santé, des protections pour les salariés, de l’industrie pharmaceutique et biochimique.

    Macron et son gouvernement, LR et le PS avant lui, portent une lourde responsabilité dans la situation actuelle. L’heure de solder les comptes arrivent. Les réponses anticapitalistes pourraient alors apparaître comme une solution à une échelle inédite jusqu’alors. Pour cela, sans attendre la fin du confinement, il nous faut renforcer les réseaux de solidarité, les réseaux militants pour recommencer à agir dans la situation.

    https://npa2009.org/idees/sante/pour-sortir-du-confinement-un-plan-durgence-anticapitaliste
    #anticapitalisme #anti-capitalisme #austérité #hôpitaux #lits #masques #réserves_stratégiques #stock #respirateurs #recherche #rigueur_budgétaire #immunité_collective #immunité_de_groupe #létalité #taux_de_létalité #tests #dépistage #choc_cytokinique #distanciation_sociale #flattening_the_curve #aplatir_la_courbe #vie_sociale #travail #atomisation #Etat_policier #impréparation #troisième_voie #droit_du_travail #dépistage_de_masse #soins_intensifs #industrie #nationalisation #Luxfer #chloroquine #industrie_pharmaceutique #responsabilité

    ping @simplicissimus @fil @reka

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    Citation sélectionnée pour @davduf :

    Le confinement de classe que nous vivons actuellement doit s’arrêter. Toute vie sociale est stoppée alors qu’il faut continuer à travailler. Même si nous arrêtions toutes les productions non indispensables, ce serait tout de même des millions de travailleurs.euses qui devraient continuer à faire tourner l’hôpital, l’électricité, l’eau, le traitement des ordures ou l’alimentation – mais aussi tous les autres métiers qui permettent à ces secteurs de fonctionner ! Et cela dans un contexte d’atomisation total de notre camp avec tous les reculs sociaux et l’Etat policier total qui vont avec. A cela s’ajoute les dégâts psychologiques, les violences domestiques faites aux femmes ou la situation criminelle que sont en train de vivre les migrant.e.s, les prisonniers.ères et les sans-abris.

    • Le confinement, la destruction du #lien_social et ses conséquences

      Le 19 mars l’Assemblée rejetait l’amendement visant à prolonger le délai d’#avortement pendant la crise sanitaire. Si ce n’est finalement que peu étonnant de la part des députés LREM, ce rejet est révélateur de quelque chose de plus profond. Le confinement de la population va mettre en danger massivement les #femmes et les #classes_populaires de manière générale.

      Quelle que soit la façon dont certains ont essayé de le tourner, le confinement est profondément inégalitaire. Il y a ceux et celles qui ont un logement pour se confiner et les autres qui n’en ont pas, celles et ceux qui ont un logement décent et les autres qui ont un logement insalubre, celles et ceux qui ont une maison avec un jardin et celles et ceux qui doivent se pencher à la fenêtre pour respirer de l’air frais.

      Le message du gouvernement à l’aide de mesures coercitives violentes (oui les amendes sont effectives et en Seine-Saint-Denis elles ont conduit à des arrestations et des garde-à-vue) fait croire à la portée individuelle du confinement sans prise en charge collective de ses répercussions. Face à cela, certainEs ont essayé de mettre en place des réseaux de solidarité dans les immeubles, dans les quartiers, ... Si ces réseaux sont nécessaires et même indispensables, ils ne contrebalancent pas les problèmes qui se posent avec le confinement et qui vont forcément causer là aussi des morts, et parfois ils confortent même dans l’idée qu’il faut nécessairement rester chez soi : promener son chien, faire du jogging serait dangereux. Le propos de cet article n’est pas de dire que le confinement est inutile pour contrer le Covid-19 mais que le confinement n’est pas viable à moyen terme, c’est pourquoi la sortie de crise ne peut venir que de la mise en place d’un plan d’urgence visant à dépister et à soigner ce qui veut dire concrètement donner des moyens aux personnels de santé et des moyens de protection à la population.

      Le confinement face à l’organisation sociale de la dernière phase du capitalisme

      Le confinement dans l’histoire n’a jamais été une partie de plaisir, mais elle pose question dans le capitalisme tel qu’il s’organise aujourd’hui. Depuis les trente dernières années : on peut dire que la tendance à détruire les structures familiales est plutôt lourde. Les foyers composés de personnes seules s’élèvent à 35% des foyers (20% des femmes et 15% des hommes) auxquels se rajoutent presque 9% de familles monoparentales (dont le gros du contingent est composé de femmes). La grande majorité des foyers composés d’une personne seule ont plus de 65 ans (plus de 70%)1. Le problème c’est qu’avec cette épidémie ce sont ces mêmes personnes considérées comme vulnérables qui vont donc se retrouver complètement isolées.

      De l’autre côté, l’on sait aussi qu’un ménage sur douze vit dans un logement surpeuplé, 18% des logements sont considérés comme trop bruyant (donc mal isolés), 22% n’ont pas de système de chauffage efficient et près de 13% ont des problèmes d’humidité.2

      Le confinement produit aussi des rapports au travail qui accentuent ce qui existait auparavant : d’une part il y a ceux qui télétravaillent et ceux qui continuent de travailler dans des conditions de sécurité face au virus alarmantes et avec l’idée que le travail s’accompagne de toute une série de mesures restrictives.3 Mais à cela, il faut encore ajouter que le télétravail n’est pas le même pour tout le monde (que l’on soit cadre ou que l’on fasse un travail administratif) surtout quand l’on se retrouve face à un travail qui s’accompagne de plus en plus d’une perte de sens, d’autant plus qu’il envahit la sphère privée et que les loisirs sont considérablement réduits. Quant aux précaires, aux étudiantEs, à celles et ceux qui travaillaient sans contrat de travail, c’est une situation dramatique qui s’ouvre sans qu’aucune aide ne soit prévue si ce n’est un chômage auxquels ils n’ont pas tous droit.

      De plus, le système capitaliste entraîne une détresse psychologique : la dépression, le suicide ou les tentatives de suicides vont s’accentuer avec la perte de lien social, la perte d’activités émancipatrices et une vie tournée autour du travail.

      Toute la prise en charge associative, comme du service public de ses éléments là, comme de la prise en charge de l’extrême pauvreté va être ou drastiquement réduite voire inexistante.

      Dans le confinement, les femmes trinquent (et meurent !)

      Outre la question de l’avortement dont nous avons parlé plus haut, les femmes vont subir une répercussion violente du confinement. Elles assumeront plus de tâches ménagères qu’à l’ordinaire et de tâches de soin, et on le sait ce sont elles qui dans la plupart des foyers assumeront le suivi de « l’école à la maison » et d’occuper les enfants, sans compter les familles monoparentales ou les mères se retrouveront seules face à l’éducation de leurs enfants.

      Le confinement va augmenter les violences intra-familiales et en particulier les violences conjugales, c’est déjà ce qu’a révélé l’expérience du Wuhan4. Là encore, ces violences seront encore moins prises en charge qu’avant puisque le 3919 ne fonctionne plus pendant cette crise contrairement à ce qu’avait annoncé Marlène Schiappa.5 Au sixième jour du confinement, cette tendance est d’ailleurs aussi relatée par la FCPE ce dimanche.6

      Le manque d’accès à l’avortement pourra provoquer des recherches de solutions mettant en danger les femmes subissant des grossesses non-désirées quand celles-ci ne provoqueront tout simplement pas le suicide.

      Dans le même temps, on pourra noter que les adolescents LGBT confrontés en permanence à l’homophobie pourraient là aussi augmenter les tentatives de suicides et les suicides, alors même que c’est déjà une cause importante de suicides chez les adolescentEs.

      Ajoutons à cela que des secteurs largement féminisés se trouve en première ligne de la gestion de la maladie : infirmières, caissières, ...

      L’isolement des individus entraîne une baisse de la conscience de classe

      Le confinement produit un rapport de force dégradé de manière objective. En ce moment, des lois d’exception sont en train de passer à l’Assemblée diminuant nos droits, sans possibilité de riposte et si la légitimité du gouvernement reste affaiblie, les mesures prises rencontrent au moins une part de consentement. Si c’est le cas, c’est bien parce que la crise que l’on rencontre, a de grosses difficultés à être résolue par le système sans faire des milliers de morts.

      Individuellement, les gens ne peuvent pas se protéger et pour une grande majorité restent donc chez eux de peur (et cette peur est fondée) de devenir malade ou de l’être déjà et de contaminer d’autres personnes. Le problème c’est que sans dépistage massif et traitement le confinement risque de durer longtemps.

      Or, isolément, les gens ne peuvent d’une part pas s’organiser (ce qui dégrade le rapport de force) et de l’autre entraîne une baisse de la conscience de classe dans ce qu’elle a de plus simple car c’est l’organisation du travail qui fonde objectivement cette conscience. De plus, le confinement, repose sur le consentement d’une population à être confinée : c’est d’ailleurs par les réseaux sociaux, mais aussi dans la presse ou dans son entourage une pression sociale à « Restez chez vous », mais aussi à prendre le temps de lire ou de se cultiver.

      De fait cette pression sociale, construit alors le modèle de ceux qui y arriveraient en étant forts, en ayant accès à de la culture ou à des habitudes culturelles. Les vieux qui vivent seuls, les dépressifs, les pauvres, ceux qui n’ont pas accès à la culture se retrouveraient alors mis à l’amende.

      Pour l’instant, cette idéologie ne se fait que sous forme de pression, mais elle pourrait produire autre chose, elle passerait alors du consentement à la collaboration : elle est déjà en partie à l’œuvre de manière minoritaire, elle passe par la délation de celles et ceux qui sortent et la volonté d’un durcissement des mesures coercitives.

      Le confinement ne peut qu’être une mesure à court terme, sinon les effets violents décrits auront des effets durables, surtout si, comme c’est le cas aujourd’hui le mouvement ouvrier ne riposte pas.

      https://npa2009.org/idees/societe/le-confinement-la-destruction-du-lien-social-et-ses-consequences
      #confinés #non-confinés #inégalités #logement #mesures_coercitives #amendes #Seine-Saint-Denis #arrestations #garde_à_vue #rester_chez_soi #isolement #télétravail #chômage #détresse_psychologique #santé_mentale #école_à_la_maison #soins #care #tâches_ménagères #conscience_de_classe #lois_d’exception

  • L’enseignement supérieur est de plus en plus persuadé que les compétences professionnelles sont plus utiles que les compétences générales. Et pourtant…
    #compétences #enseignement #Université #Écoles #travail #emploi

    https://sms.hypotheses.org/24385

    Pourquoi les diplômés des écoles d’ingénieurs et de commerce s’insèrent-ils mieux sur le marché du travail que les étudiants titulaires de masters universitaires, alors que tous ont un « bac+5 » ? À cette question, au demeurant bien française, l’une des réponses fréquemment invoquées serait le caractère plus professionnalisé des formations proposées dans les écoles.

    Pourtant, lorsque l’on interroge les principaux intéressés, à savoir les anciens étudiants, sur les compétences qu’ils estiment avoir acquises au cours de leurs formations et sur celles qui leur paraissent utiles dans leur emploi, c’est une tout autre vision qui se dessine. Loin de valoriser les compétences très (trop ?) spécifiques, les diplômés des écoles comme de l’université mettent en avant l’importance des compétences plus larges souvent qualifiées de « transversales ». Il s’agit, en l’occurrence, de savoirs et de savoir-faire mobilisés par plusieurs métiers. Or en matière d’acquisition de ces savoirs, l’université est loin d’être mauvaise élève (...)

    • A mon avis (j’ai suivi les deux types d’enseignement, et ai enseigné en grande école) l’université dispense un savoir très spécialisé et trop peu pluridisciplinaire.

      Mais pour être honnête, la comparaison vis à vis de l’accès à l’emploi est biaisée : les grandes écoles (ingénieur ou commerce) bénéficient d’un réseau d’anciens d’autant plus puissant que l’école est prestigieuse, et qui aide grandement à obtenir stages et premier emploi.

  • Samedi 14 mars (Prof en scène)
    https://profenscene.tumblr.com/post/612545359239135232/samedi-14-mars

    Et là je soupire. Je soupire parce que je comprends que même une pandémie est incapable d’infecter la défiance qui règne depuis l’arrivée au pouvoir de ce gouvernement.
    […]
    Encore une fois, pour qui nous prenez-vous ? Pensez-vous vraiment que notre premier réflexe, lors de l’annonce de la fermeture des écoles, a été de nous précipiter sur les vols vers les derniers pays qui acceptent encore des ressortissants français ? Jusqu’à quel point nous prenez-vous pour des resquilleurs ? Un point plutôt élevé, je dois le croire, étant donné que vous nous imposez des trajets potentiellement dangereux d’un point de vue sanitaire (le RER D, niveau bouillon de culture, ça se pose là), pour l’unique raison de vérifier que nous ne serons pas en train d’aller boire des coups ou glander devant des tutos beautés sur YouTube.

    #éducation #hiérarchie #ÉcoleDeLaDéfiance

  • L’origine sociale et scolaire des journalistes : un questionnement pour mieux comprendre le journalisme et sa crise actuelle #médias #journalisme #école #origines

    https://sms.hypotheses.org/24146

    La précarité du métier de journaliste est un fait social dorénavant bien étudié et documenté. La crise économique et les transformations assez brutales que connaît le secteur depuis presque vingt ans – et qui sont à l’origine de cette précarité – sont aussi des phénomènes connus. En revanche, les travaux se penchant sur les caractéristiques sociales des journalistes sont plus rares et surtout moins visibles. Leur intérêt n’est pourtant pas secondaire et théorique : il permet de répondre à une série de questions et de paradoxes que laissent en suspens les réflexions habituelles sur le journalisme et sa crise.

    Ainsi, alors que les mises en garde sont nombreuses pour qui veut s’engager dans cette voie professionnelle incertaine et précaire, comment expliquer que les vocations et les formations professionnelles se sont multipliées ? Quels sont les déterminants sociaux de la sélection des journalistes et leurs effets sur leurs trajectoires et leur pratique professionnelles ? (...)

  • Rues des #enfants : comment apaiser les abords des écoles
    http://carfree.fr/index.php/2020/03/09/rues-des-enfants-comment-apaiser-les-abords-des-ecoles

    De multiples initiatives existent pour apaiser les abords des écoles et protéger les enfants. Voici un #guide riche et précieux qui recense une grande variété d’expériences. Il a été réalisé Lire la suite...

    #Insécurité_routière #Ressources #aménagement #Belgique #école #piétonnisation #piétons