• Childfree – Un jeu de rôle pro-choix - Renversé
    https://renverse.co/infos-locales/article/childfree-un-jeu-de-role-pro-choix-3837

    Childfree est un jeu de rôle grandeur nature – c’est-à-dire que les participant·e·s incarnent physiquement des rôles pour (se) raconter ensemble une histoire, sans public – pour 5 à 7 personnes, qui se joue en quatre heures tout compris. Il traite d’avortement, ou plus exactement d’interruption volontaire de grossesse, en proposant aux joueur.euse.x.s d’incarner d’une part les injonctions sociales associées à la grossesse ou l’avortement, d’autre part l’individualité de la personne enceinte. Le cadre du jeu, souple et non dirigiste, permet d’imaginer et de projeter des situations variées : le genre de la personne enceinte, les détails de sa vie, le contexte législatif… sont entièrement laissés aux personnes qui jouent ensemble, soutenues en cela par les documents de jeu, qui se veulent les plus clairs et simples possibles. La décision d’avorter ou de poursuivre la grossesse est également, bien entendu, laissée au personnage enceint (et donc à la personne qui l’incarne). En proposant une expérience entièrement co-créée par les participant·e.x·s, je voulais partager un peu de ce qu’avoir recours à une IVG (interruption volontaire de grossesse) m’a appris, et le sentiment de libération qui s’en est suivi.

    J’ai écrit ce jeu en 2018 : à l’occasion de la sortie de l’édition par le Projet-Évasions, je vous propose de revenir sur mon expérience personnelle et ce qui a motivé l’écriture.

    #childfree #pro-choix #enfants #maternité #jeu_de_rôle #gn #féminisme

    • Vous avez plusieurs fois dit publiquement que vous ne souhaitiez pas avoir d’enfants, que la parentalité était loin d’être une évidence pour vous : est-ce une position « politique », motivée par des considérations particulières, féministes ou écologistes par exemple ?

      En fait, je n’en ai tout simplement pas envie. Et si je n’avais pas envie de boire un verre de lait à 16 h, ce serait un désir qui n’aurait rien de politique. Mais parce que je suis une femme, trentenaire, dans une société où il est encore majoritairement attendu que je veuille faire des enfants, ce non-désir d’en avoir – ou ce désir de ne pas en avoir – devient un sujet politique. De fait, j’en fais un moi-même puisque j’ai tendance, finalement, à en parler pour que celles qui sont dans mon cas se sentent moins seules.

      « Celles », et ceux aussi ? Le désir d’enfant est-il nécessairement un sujet genré ?

      Certes, mais les hommes de mon âge ont beaucoup moins le discours de l’horloge biologique ! C’est justement là qu’intervient la dimension politique, selon moi, parce qu’il n’y a pas tant de représentation de femmes sans désir d’enfants, pour l’heure. Et donc en faire une déclaration publique, c’est montrer à quel point la maternité n’est pas du tout une composante essentielle à mon statut de « femelle » – femelle au sens de ma réalité biologique intangible de femme cisgenre, non de ses attributs qui nécessiteraient des jupons et du rouge à lèvres – le terme de « féminité » me gêne sur les constructions et les projections qui sont faites autour de ça.

      Mais suis-je totalement libre de ce désir ? N’y a-t-il aucune part de déterminisme, derrière ? Je n’ai pas fait une analyse totale du sujet. Je viens d’une famille où on a vraiment une trajectoire de transfuge qui se passe comme un relais de génération en génération, où l’enfant va toujours plus loin. Est-ce que c’est cela qui me pèse et qui me donne envie d’arrêter ? Je ne sais pas. J’aime bien l’idée de « faire clairière » comme dit Mona Chollet, dans Sorcières.

      Après, personnellement, je concède avoir toujours eu beaucoup de fascination pour l’extinction démographique volontaire, comme à Sparte. C’est sûrement quelque chose que l’humanité est la seule espèce à pouvoir faire – vous imaginez si on découvrait que les dinosaures se sont éteints volontairement, dans une sorte de grand consensus ?! (rires) Si on arrêtait tous d’avoir des enfants, on arriverait comme ça, qui va piano va sano, à l’extinction démographique de notre espèce, et il y aurait sûrement quelque chose d’assez joli là-dedans… mais pour autant, je ne fais pas du tout la morale aux gens qui veulent et font des enfants !

      On avais discuté au premier confinement du besoin de réactivé le mot « femelle » en réaction au discours transacticviste qui prive les femmes du mot qui les désignent.
      https://seenthis.net/messages/838517
      Nous y voici donc, et je me demande si les féministes vont elles aussi devoir se renommé « femellistes » afin de pouvoir se consacré aux discriminations que subissent les femmes femelles ?
      Pour la remarque sur l’horloge biologique des hommes et leur rapport à la reproduction, je trouve que ca ne va pas assez loin. Les mâles sont incapables de se reproduire sans utilisé le corps des femelles, on peu parlé de parasitisme.
      https://www.youtube.com/watch?v=I4MtKmB1RZY


      Parasitisme aussi bien au niveau biologique, que politique car la gestation détruit la vie social, professionnelle et économique des femmes femelles autant que leur corps et leur psychisme (dépression post-partum).
      #childfree #parasitisme

  • CHILDFREE : LE DROIT A LA NON-MATERNITE
    https://revolutionfeministe.wordpress.com/2020/09/20/childfree-le-droit-a-la-non-maternite

    Dès lors que la femme est enceinte, son corps devient une propriété publique. Ah, mais non, attendez, c’est déjà le cas bien avant. Généralement, dès l’adolescence, nos corps de femmes ne nous appartiennent pas, à cause du harcèlement de rue, à cause des magazines qui nous bourrent le crâne de modèles inatteignables.

    D’une part, concernant votre commentaire sur le fait que les hommes trompent plus souvent après un ou plusieurs enfants, il vient très probablement du fait qu’on ne montre absolument jamais de VRAIS corps de femmes, que ce soit avant, mais surtout après la grossesse : tout comme on montre aux hommes que les règles sont bleues, on leur montre des femmes qui redeviennent pimpantes le lendemain de l’accouchement. On ne leur explique jamais que la sexualité pourra évoluer (surtout par accouchement par voie basse, et encore pire s’il y a eu une épisiotomie), que le rythme conjugal va évoluer. La femme devient mère, également aux yeux du conjoint, d’où le fait que les écarts se creusent en ce qui concerne les tâches ménagères avec l’arrivée du premier enfant.

    https://2.gravatar.com/avatar/8bb889e09807e23a25a5cb3cd8cbc514?s=96&d=identicon&r=G

  • Ces jeunes qui refusent d’avoir des enfants, entre acte écologique et angoisse de l’avenir
    Léa Iribarnegaray, Le Monde, le 2 septembre 2020
    https://www.lemonde.fr/campus/article/2020/09/02/ces-jeunes-qui-refusent-d-avoir-des-enfants-entre-acte-ecologique-et-angoiss

    Diminuer sa consommation de viande, éviter l’avion, renoncer à une voiture… Autant de mesures individuelles fortes pour réduire son empreinte carbone et lutter contre le réchauffement climatique. Mais le changement de comportement le plus efficace, selon des chercheurs de l’université de Lund (Suède) et de l’université de la Colombie-Britannique (Canada), reste encore de faire moins d’enfants. Un bébé pèserait en effet 58 tonnes de CO2 par an, tandis que le cumul d’un régime végétarien (en moyenne 0,8 tonne par an), de l’arrêt des voyages en avion (1,6 tonne) et de l’usage d’une voiture (2,4 tonnes) permettrait d’économiser au total 4,8 tonnes par an.

    Ne pas avoir d’enfant – ou n’en avoir qu’un – pour sauver la planète ? Si le phénomène est difficilement quantifiable, le discours résonne chez une partie de la jeunesse de plus en plus préoccupée par les questions environnementales. Qu’ils aillent au bout ou non de la démarche, ce questionnement témoigne d’un regard nouveau sur les conséquences de la parentalité.

    Aux Etats-Unis, ces jeunes ont même un nom : les « Ginks », pour « Green Inclination, No Kids » (« engagement vert, pas d’enfant »). « Ce monde sera meilleur s’il est moins peuplé », estiment-ils. « Si nous voulons sauver cette planète, nous n’avons pas d’autre choix que d’aborder le problème de la surpopulation humaine », assume Leilani Münter, ex-pilote de course automobile américaine, dont les vidéos sont largement partagées sur les réseaux sociaux. Très active également, l’ONG britannique Population Matters s’est spécialisée dans la promotion d’une vie « sans enfant », ou avec « moins d’enfants ».

    Quelle est la réalité de ce discours, de plus en plus relayé dans les médias et chez une partie de la jeunesse ? « Il faut distinguer les personnes qui vont avoir une méfiance temporaire vis-à-vis de la maternité et celles qui sont fermes et définitives dans leur choix. On a une marge, un flou difficilement quantifiable, surtout chez les jeunes, précise Magali Mazuy, chargée de recherche à l’Institut national d’études démographiques (INED). Mais il est possible que la période de forte austérité et de précarisation de la jeunesse que nous connaissons actuellement ait un impact sur la manière dont ils vont se projeter, même si les injonctions à avoir des enfants restent très puissantes. »

    Car le taux de fécondité en France est toujours le plus élevé d’Europe, avec une moyenne de 1,88 enfant par femme – résultat, notamment, d’importantes politiques natalistes. Les derniers chiffres concernant le non-désir d’enfant datent de l’enquête Fecond, réalisée en 2010 par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et l’INED. A l’époque, 5 % des femmes et des hommes ne voulaient pas expérimenter la parentalité. On sait néanmoins que le nombre de naissances ne cesse de baisser en France depuis plusieurs années. Selon la revue Population, publiée par l’INED en 2019, « la baisse de la fécondité concerne principalement les 20-29 ans, et est marquée par l’augmentation de l’infécondité (proportion de femmes sans enfant) à ces âges, sans que l’on puisse encore déterminer si c’est le fait d’un recul de l’âge à l’entrée en parentalité, éventuellement compensé plus tard, ou si l’infécondité sera définitive dans ces générations. »

    En réalité, les motivations de celles qui assument véritablement cette décision sont complexes et variées. Rares sont les jeunes femmes qui affirment renoncer à la maternité par pur militantisme pro-environnement. Après une deuxième année d’IUT de journalisme à Cannes, Lisa Noyal, 21 ans, végétarienne depuis plusieurs années, désormais végane, boycotte les voyages en avion… et les bébés. « Le réchauffement climatique, les animaux qui disparaissent, les pandémies… Pour moi, l’écologie est l’argument principal pour ne pas faire d’enfant. Après, je n’ai jamais ressenti cette envie de transmission », reconnaît-elle.

    Le choix, en tout cas, continue de déranger. Car toutes les jeunes femmes que nous avons interrogées rapportent les mêmes propos, qu’elles encaissent au détour d’un repas de famille, d’une soirée entre copines, d’une consultation chez un médecin : « On me répond toujours : “Il faut grandir, tu verras dans dix ans, tu en voudras un comme toutes les femmes du monde !” » ; « Une maman m’a dit : “T’inquiète, ça viendra. Moi non plus, à ton âge, je n’y pensais pas !” » ; « Un gynéco m’a sorti : “Je vous jure que vous allez changer d’avis. Et si votre futur compagnon en a envie ?” »

    A 25 ans, Marie se sent constamment pointée du doigt. « Dire qu’on ne veut pas d’enfant ne semble pas normal. On n’entre pas dans la case. On a un problème, un boulon qui manque, fustige-t-elle. Bon gré mal gré, ça devient une lutte, alors que ça devrait juste être une décision personnelle. Personne ne demande à une femme enceinte pourquoi elle a fait ce choix ! C’est comme ça, c’est en moi. »

    Comme beaucoup d’autres, Marie a dû développer une large panoplie d’arguments, « en mode stratégie de survie ». L’explication qui frappe le plus ses interlocuteurs : faire des enfants pollue une planète déjà malade et surpeuplée ; refuser d’en faire est un acte écologique puissant. « Cet argument peut faire taire une réprobation puisqu’il est moral. Là, on ne peut plus accuser ces femmes d’égoïsme », souligne Edith Vallée, pionnière sur les recherches autour de la non-maternité et autrice, en 1981, de Pas d’enfant, dit-elle… (Editions Tierce). « Le désir d’avoir un enfant est aussi intime et profond que le désir de ne pas en avoir », estime la docteure en psychologie.

    Dans un pays comme la France, où la valeur « famille » reste forte, les jeunes qui revendiquent leur non-désir d’enfant doivent ainsi « combattre une idéologie dominante », selon les termes de Laurence Santantonios, autrice de Libre à elles, le choix de ne pas être mère (Editions du Mauconduit, 2018).

    « Un pays fécond était un pays puissant face à l’ennemi allemand », rappelle Corinne Maier, autrice de l’ouvrage No Kid, quarante raisons de ne pas avoir d’enfant (Editions Michalon, 2007), qui dénonce avec humour l’asservissement que représenterait la maternité pour les femmes.

    Mais pourquoi ce choix, appuyé par des arguments écologiques, semble-t-il gagner du terrain chez les jeunes ? Plutôt qu’une rupture vis-à-vis du monde ou d’un passé douloureux – qu’elle observe chez certaines femmes refusant d’avoir des enfants à partir des années 1970 – Edith Vallée souligne le besoin, chez cette nouvelle génération, de « se réaliser autrement ».

    « Aujourd’hui, les jeunes sont peut-être plus nombreux à se dire qu’il est possible de ne pas avoir d’enfant et que leur vie serait quand même réussie », suggère la sociologue Charlotte Debest, autrice de l’ouvrage Le Choix d’une vie sans enfant (Presses universitaires de Rennes, 2014).

    « Je tiens à ma liberté ! Je ne veux pas avoir quelque chose qui me retiendrait à terre, résume ainsi Anne-Laure, 21 ans, étudiante à l’Ecole nationale supérieure maritime du Havre, future officière de la marine marchande. Pour être honnête, l’écologie n’est qu’une flèche de plus à mon arc. Un enfant représenterait un poids financier et, surtout, un frein à ma carrière. »

    Ce choix s’articule avec des convictions féministes de plus en plus développées chez les jeunes femmes. Car si elle est depuis belle lurette idéalisée, la maternité cristallise aussi une répartition des tâches inégalitaires. « Les jeunes femmes ne se voient pas assumer seules toutes les tâches de soin, de maternage, de ménage… et savent que ce sont elles qui les portent avant tout », explique Magali Mazuy.

    Une nouvelle prise de conscience car, en 2007, lorsque Corinne Maier publie No Kid, son livre est perçu comme pure provocation. « Avant, on ne parlait jamais du sacrifice qu’une grossesse représente pour les femmes, rappelle l’essayiste. Mais c’est un sacerdoce, une charge accablante, un investissement gigantesque qu’il faut concilier avec un travail. Le tout pour des semaines de soixante-dix heures et une utilité collective discutable. »

    Les femmes diplômées sont d’ailleurs celles qui se projettent le plus en dehors de la maternité. Avec une scolarité plus longue, une entrée en maternité plus tardive (en France, en 2019, la moyenne d’âge à l’accouchement est de 30 ans et demi), elles s’investissent dans d’autres sphères et peuvent remettre en question ce choix plus longtemps.

    « Il faut un certain statut, des outils et des modèles pour qu’une femme puisse se sentir valorisée sans passer par la maternité », rappelle Charlotte Debest. Qui remarque qu’avoir des enfants est une façon, notamment pour les jeunes des classes populaires, « d’obtenir une position sociale » : « La maternité apporte des droits et permet de s’émanciper des parents, de prendre son autonomie… » Mais les conditions matérielles d’entrée dans la vie d’adulte, d’accès à un emploi stable, à la propriété d’un logement, ne sont plus les mêmes qu’il y a vingt ans. Alors, face à un avenir incertain, face à la crise économique, fonder une famille n’apparaît plus comme une évidence.

    « Dans les conditions actuelles, ça me paraît inimaginable de mettre une personne au monde alors qu’elle n’a rien demandé et qu’elle va galérer », estime Laura Schwab, 26 ans. Installée depuis peu à Joux-la-Ville (Yonne), en poste dans une bibliothèque à Auxerre, Laura a décidé, après les quatre mois de réflexion imposés par la loi, de passer le cap de la stérilisation à visée contraceptive. Elle s’est fait opérer pour ne jamais tomber enceinte. « Libérée » et sûre, cette fois, d’être prise au sérieux.

    A 33 ans, Tristan est allé aussi au bout de la démarche. Lui qui a parfois « une amoureuse et des amantes » (en ce moment « que des amantes ») ne veut pas d’enfant, pour des questions écologiques, mais surtout parce qu’il « adore son boulot » et n’a « pas le temps ». « Ça ruinerait ma vie », dit-il. Intermittent du spectacle, en déplacement professionnel permanent, il regarde avec légèreté sa récente vasectomie et les résultats de son dernier spermogramme : « Tout va bien. Il n’y a plus de nageurs dans la piscine. »

    #childfree #no_kids #nullipare

  • Des témoignages de femmes célèbres n’ayant pas eu d’enfants :

    No Kidding : Women Writers and Comedians on the Choice Not to Have Children
    Maria Popova, Brainpickings, le 16 mai 2013
    https://www.brainpickings.org/2013/05/16/no-kidding-henriette-mantel

    Years ago, I remember watching The Tonight Show with Joan Rivers, who was the guest host. Gloria Steinem, who was about forty years old at the time, was her guest. In her usual obnoxious way, Joan said to Gloria, “You know, my daughter has been the biggest joy in my life and I can’t imagine not having her. Don’t you regret not having children?” Gloria Steinem didn’t miss a beat. She answered, “Well, Joan, if every woman had a child there wouldn’t be anybody here to tell you what it’s like not to have one.” Joan looked at her like that thought had honestly never crossed her mind. It was a true gift for me to be able to pull together writers who are here to tell you “what it’s like not to have one.”

    #childfree #no_kids #nullipare

  • Naomi Klein : « Nous assistons aux prémices de l’ère de la barbarie climatique » - Heidi.news
    https://www.heidi.news/articles/naomi-klein-nous-assistons-aux-premices-de-l-ere-de-la-barbarie-climatique
    https://heidi-f385.kxcdn.com/photos/21a9056f-114c-4d83-bbb1-ecc2fe7ce938/medium

    Je suis à la fois ravie et soulagée de voir que nous envisageons enfin des solutions à la hauteur de la crise à laquelle nous sommes confrontés. Il n’est plus question de solutions miracles à base de taxe carbone ou de plafonnement des émissions et d’échange de droits d’émission mais d’une refonte de tout le système économique. De toute manière, le système actuel est défaillant pour la plupart des gens. C’est ce qui explique que nous traversions une période trouble sur le plan politique et que nous nous retrouvions avec des types comme Donald Trump, le Brexit, et tous ces gouvernements autoritaristes.

    • Dans votre livre, vous dites : « Ce qui est difficile à accepter, c’est que la réponse à la question ‘Que puis-je faire, en tant qu’individu, pour contrer le changement climatique ?, c’est : rien. » Vous le pensez toujours ?

      Pour ce qui est du bilan carbone, même en regroupant les décisions individuelles de chacun, nous n’atteignons pas le niveau de changement dont nous avons besoin. À mon sens, le fait qu’énormément de gens aient bien moins de mal à parler de consommation individuelle que de changement systémique est une conséquence directe du néolibéralisme. Nous avons appris à nous considérer avant tout comme des consommateurs.

      Il y a des personnes qui décident de se lancer dans la grève des naissances. Qu’en pensez-vous ?

      Je suis heureuse que ces discussions fassent leur apparition dans l’espace public, au lieu d’être des sujets que l’on évoque à la va-vite et dont on a peur de parler. La question d’avoir ou non une progéniture est très clivante, y compris chez moi.

      Je l’ajoute à la troisième compilation :
      https://seenthis.net/messages/680147

      Et à celle des évaluations et critiques des #actions_individuelles compilées ici :
      https://seenthis.net/messages/794181

      #effondrement #collapsologie #catastrophe #fin_du_monde #it_has_begun #Anthropocène #capitalocène

      Mais aussi #childfree #no_kids #nullipare #racisme #Naomi_Klein

  • The child-free couples who treat their pets like children
    Jessica Klein, BBC, le 2 septembre 2019
    https://www.bbc.com/worklife/article/20190826-the-child-free-couples-who-treat-their-pets-like-children

    One of the most striking examples was a [child-free] man that I interviewed who had just recently quit his job because he learned from his vet that his dog was dying, and he wanted to be with the dog for the remaining weeks of his life,” she says. He got to care for his dog “as you imagine somebody might for a child, or an ailing parent

    #childfree #no_kids #nullipare #animaux #chiens #chats

  • « J’ai vingt ans et je n’aurai jamais d’enfants ». Elles ont moins de trente ans et choisissent de se faire opérer pour éviter d’enfanter.

    « Je n’ai jamais été intéressée par les enfants, la #parentalité ou le fait de transmettre mes gènes. J’ai une vie bien remplie qui me convient et assez de responsabilités à mon goût. » Charlotte a 25 ans et a choisi la #stérilisation_volontaire il y a moins d’un an. L’opération qu’elle a dû subir, elle l’assimile à un bon souvenir. Elle renchérit : « Il y avait cette idée de le faire une bonne fois pour toutes, de ne pas avoir à penser à ma #contraception, ni prendre des rendez-vous pour la renouveler tous les ans. Le risque de tomber enceinte était un stress continu pour moi. »

    Ce témoignage étonnant n’est pourtant pas isolé. De nombreuses jeunes femmes font aujourd’hui le choix de la stérilisation. Selon une gynécologue des Hôpitaux universitaires de Genève (#HUG), le phénomène risque de prendre de l’ampleur. Cinq Genevoises de 19 à 27 ans ont accepté de témoigner pour la « Tribune de Genève ».

    Un choix drastique

    Margot, Loredana et Laure (identités connues de la rédaction) ont moins de 22 ans et envisagent toutes les trois la stérilisation. Si leurs raisons varient, elles ont un point commun : aucune d’entre elles ne veut d’enfant. Laure ajoute même avec conviction : « Si un jour je veux un enfant, je préfère l’adopter. » Elle évoque également sa vision pessimiste de l’avenir de l’humanité. Un point sur lequel la rejoint Margot : « Je trouve égoïste de mettre au monde quelqu’un dans une situation aussi catastrophique sur le plan climatique et politique. Si je change d’avis, l’adoption existe et je trouve bien plus éthique de donner une chance à un enfant en foyer plutôt que d’en faire un moi même. »

    Le manque de choix dans les techniques de contraception est également un thème récurrent. Margot s’inquiète des conséquences que les #hormones pourraient avoir à long terme sur son #corps. Prendre la #pilule tous les jours ne la met pas en confiance. Laure ne supporte tout simplement pas les effets secondaires de la pilule et le #stérilet en cuivre lui impose des règles douloureuses.

    Si elles sont toutes sûres de leur choix, elles diffèrent sur le moment de l’opération. Laure et Loredana aimeraient la faire dès que possible mais se heurtent aux refus des gynécologues. La première soutient : « Si je pouvais commencer les démarches demain, je le ferais. » Margot est plus modérée et voit cela dans un futur lointain : « J’imagine que je me déciderai à trente ou trente-cinq ans, si je n’ai pas changé d’avis d’ici là. Ce qui voudra dire que je suis certaine de mon choix. »

    Il existe plusieurs techniques de stérilisations qui ont le même but : rendre les trompes de Fallope inutilisables afin d’empêcher les spermatozoïdes de rencontrer l’ovule. Les plus courantes consistent à ligaturer ou sectionner directement les trompes, dans ce cas l’opération est irréversible. Il est également possible de pincer les trompes avec des clips ou anneaux. Ici, l’opération pour revenir en arrière est possible avec de faibles chances de réussite et des risques non négligeables de grossesses extra-utérines. Selon le site médical Sexual health info, peu importe la technique utilisée, il faut considérer la stérilisation comme définitive.

    N’importe quelle personne majeure et capable de discernement peut demander une stérilisation. Les conditions sont les mêmes que pour toute opération : il faut le consentement libre et éclairé de la patiente et quarante-huit heures de réflexion.

    Selon notre interlocutrice des HUG, une gynécologue qui souhaite rester anonyme, la plupart du temps les stérilisations sont discutées durant la grossesse. Il est plus simple de stériliser une femme lors d’une césarienne. Ce sont des patientes qui ont généralement la quarantaine. À ce moment, la fertilité a de toute façon déjà diminué et la stérilisation permet d’en finir.

    Le principal obstacle à la stérilisation est l’opposition du médecin. Mélanie, 27 ans, est stérilisée depuis maintenant un an. Elle a dû consulter plusieurs gynécologues avant d’en trouver un qui accepte de l’opérer. « La première femme que j’ai vue m’a fait un sermon durant toute la séance. Elle me disait que je ne me rendais pas compte de ce que cela représentait, que j’allais changer d’avis ou rencontrer l’homme de ma vie et que c’était de toute façon hors de question de le faire pour elle. »

    La doctoresse des HUG explique : « Tout ce qu’un chirurgien fait, il doit le faire dans l’intérêt de sa patiente, c’est une grosse #responsabilité d’ouvrir le ventre d’une femme pour lui enlever la capacité de faire des enfants. À mon sens, on doit avoir le droit de refuser si on estime que ce qu’on fait n’est pas juste, sauf s’il y a un risque vital. À l’hôpital, la décision de stérilisation est discutée d’abord par le médecin qui rencontre la femme, puis avec le chef de clinique. Si le cas est compliqué, typiquement lorsque la femme est jeune, la discussion est reprise avec l’équipe au complet. »

    Le #refus_médical

    Notre interlocutrice explique ensuite les raisons qui poussent un médecin à refuser cette opération : « La question du #consentement_librement_éclairé ou non se pose. Est-ce qu’à vingt ans on a vraiment assez d’informations sur soi ? »

    Ces refus médicaux répétés ont poussé Charlotte et Mélanie à se rendre en #France pour y être opérées, dans des cliniques connues pour accepter les stérilisations sur des jeunes femmes. Toutes deux disent n’avoir aucune peur de regretter leur choix.

    « Je comprends pleinement les femmes qui se sentent frustrées après un refus, poursuit la médecin, je comprends également le sentiment d’#injustice à ne pas pouvoir disposer de son corps comme on le voudrait. Néanmoins, il y a un nombre non négligeable de femmes qui regrettent ensuite ce choix et qui veulent revenir en arrière. Plus la femme est jeune et plus elle a de chances de changer d’avis. » La spécialiste prévient que les opérations pour enlever les clips fonctionnent mal et que des techniques comme la PMA (Procréation médicalement assistée) sont longues, coûteuses et difficiles psychologiquement.

    « Pour finir, une stérilisation n’est pas une opération anodine, souligne-t-elle. Il s’agit d’une anesthésie générale et d’ouvertures dans le ventre. Si les complications sont rares, elles sont néanmoins réelles. Un bon chirurgien n’est pas uniquement un médecin qui opère bien, mais qui arrive aussi à mesurer toutes les implications de son travail. »

    Le droit à l’erreur

    La bioéthicienne Samia Hurst, professeure à l’Université de Genève, fait le point sur la situation : « La question du corps est importante en médecine et le #consentement du patient demeure fondamental. Dire non à un acte médical est un droit en or massif. Par contre, il y a une différence entre refuser un acte sur son corps et en exiger un. Si je refuse qu’on pratique un geste sur moi, un médecin doit aussi pouvoir refuser de le pratiquer. Demander d’agir n’est pas la même chose que de demander ne pas agir. »

    Elle questionne ensuite les raisons courantes d’un refus : « L’argument qui motive le plus souvent un refus est que les femmes ne devraient pas se faire stériliser car elles risquent de changer d’avis. C’est tout à fait vrai, les choix sont fluctuants. Les circonstances changent et les grandes décisions avec. Le problème avec ce raisonnement est qu’aucune décision de vie n’est totalement réversible. Se marier, avoir un enfant ou ne pas avoir d’enfant sont toutes des décisions qui auront un impact indélébile sur la suite de la vie d’un individu. »

    Samia Hurst remarque pourtant, « qu’on est beaucoup plus inquiets lorsqu’une femme prend la décision de ne pas avoir d’enfants plutôt que lorsqu’elle décide d’en avoir. Il y a une #norme_sociétale importante qui dit que les gens (et plus particulièrement les femmes) doivent avoir des enfants. Il demeure difficile de s’écarter de cette #norme pour les femmes qui veulent se stériliser et pour les médecins pratiquant l’opération. »

    La professeure d’#éthique conclut sur le #droit_à_l’erreur : « Accepter la #liberté de quelqu’un, c’est aussi lui laisser le droit de se tromper. Pour être libre, je dois prendre mes propres décisions, même si elles ne sont pas les bonnes. Un médecin n’a pas besoin d’adhérer à l’idée de sa patiente pour accéder à sa requête. »

    Militantisme ou manque de moyens

    Charlotte explique que, dans son cas, se stériliser est aussi une façon de donner un signal clair : « La société incite les femmes à vouloir des enfants et celles qui n’en veulent pas sont stigmatisées. On entend trop souvent dire que si on ne veut pas d’enfant à vingt ans, on va forcément changer d’avis plus tard. Pour moi, me stériliser était aussi un moyen de prouver à mon entourage ma volonté de ne pas enfanter. J’ai fait en sorte que mon corps ne soit pas capable d’avoir un enfant car je ne veux pas de cette vie. Je suis désormais enfin une femme libre et totalement détachée ! » Laure ne partage pas cette motivation mais la comprend : « Je pense que les femmes savent ce qu’elles veulent et qu’on ne doit pas choisir pour elles. »

    Aujourd’hui, aucun moyen de contraception féminin n’est dépourvu d’effet secondaire. De plus, la charge de devoir penser à la contraception au mieux tous les ans ou au pire tous les jours revient toujours aux femmes. Pour Laure, c’est ce déficit qui pose problème : « Si j’avais accès à une contraception sans hormones qui ne me demande pas de repasser sur la chaise du gynéco pendant trente minutes tous les cinq ans, je ne penserais même pas à la stérilisation. Je trouve qu’actuellement la recherche dans le domaine de la #contraception_féminine n’est pas assez poussée. »

    https://www.tdg.ch/geneve/actu-genevoise/j-vingt-ans-naurai-jamais-denfants/story/16727912

    #stérilisation #femmes #corps #femmes

    • Il y a un vrai problème aussi avec la manière dont le DIU est sous-vendu et les règles douloureuses sous-traitées. Le DIU peut être laissé en place 10 ans sans soucis, mais il semble que la secte des gynécos de France ait obtenu une AMM de 5 ans, juste pour faire tourner leur foutu tiroir-caisse, alors que le risque max de cette contraception, c’est justement d’être mal posée.
      Quant aux règles abondantes et douloureuses, j’en ai chié des années, jusqu’à ce que Winckler explique que, non, les anti-inflammatoires ne sont pas du tout contre-indiqués en cas de règles pourries sous DIU, au contraire, c’est même le truc recommandé pour réduire le flux.

      Une fois cette question réglée, le DIU et la contraception la moins chère, la moins contraignante et la plus efficace pour le moment. En plus, il y a un travail actuellement autour de la création d’un kit d’auto-pose.
      Ensuite, le principe, c’est quand même de ne plus penser à sa contraception pendant 10 ans, garanti sans hormones qui nous pourrissent la vie !

    • Quand j’ai réussie à bénéficier de la contraception définitive, juste après l’intervention la secrétaire médicale qui m’a dit etre militante féministe m’a gratifié de cette remarque :
      « - Vous ca va, vous pouvez être stériliser (j’avais 38 ans), mais les gamines de 20 ans qui ont la flemme de prendre la pilule, il n’en est pas question. »

  • Céline Beaudet – Le Néo-malthusianisme
    https://nantes.indymedia.org/articles/45685

    De plus, la limitation des naissances joue un rôle pour limiter les charges de familles et leurs donner une possibilité de résistance au système. La procréation volontaire « diminue l’aléatoire d’une situation souvent précaire, ainsi que les soucis pécuniaires et l’appréhension des lendemains (...) » [418]. Et pour le cas précis des colonies, « tout milieu de vie en commun, où les naissances sont limitées, (...) a de grandes chances de durer plus longtemps » [419].

    Et enfin, le problème des naissances est également un enjeu politique. Il s’agit, dans les familles ouvrières bien évidemment, de ne pas donner une main d’œuvre trop docile, parce que nombreuse et faible, au patron et de la chair à canon à l’Etat. Comme le rappelle Lorulot, la procréation n’est pas un devoir : « pourquoi faire de nombreux enfants ? Pour qu’ils soient exploités comme nous et qu’ils deviennent, à leur tour, de la chair à patron, à mitraille, à prison et à jouissance ? »

    #féminisme #femmes #anarchisme #maternité

  • ’Remarkable’ decline in fertility rates - BBC News
    https://www.bbc.com/news/health-46118103

    There has been a remarkable global decline in the number of children women are having, say researchers.

    Their report found fertility rate falls meant nearly half of countries were now facing a “baby bust” - meaning there are insufficient children to maintain their population size.

    The researchers said the findings were a “huge surprise”.

    And there would be profound consequences for societies with “more grandparents than grandchildren”.

    #démographie #taux_de_fertilié #moins_de_bébés

    • « C’est une histoire qu’on refoule beaucoup. Moi-même, j’ai réalisé que je ne la connaissais pas. Quand on pense au sabbat, au pacte avec le diable, ces éléments nous paraissent fantaisistes ; ils nous amènent à penser que les chasses aux #sorcières elles-mêmes étaient fantaisistes, irréelles, alors que c’étaient des crimes de masse. Il y a un refus de regarder cette histoire en face et une bataille d’interprétation autour d’elle. Beaucoup d’historiens n’acceptent pas le fait qu’il s’est agi d’un crime de masse misogyne. »
      #féminicide #femmes

    • C’est drôle, je n’avais pas forcément relié ces phrases à cette démarche d’émancipation, mais c’est tout à fait juste. Ce qui m’a toujours agacée à propos de la soi-disant victimisation, c’est le discours qui veut nous faire croire que se dire victime de quelque chose va nous rendre faibles et va faire de nous des créatures gémissantes. J’ai toujours eu l’impression que c’était l’inverse. C’est en prenant conscience qu’on est victime, qu’on peut se libérer. Dire qu’il ne faut pas se victimiser, c’est dire en réalité qu’il ne faut pas se battre. Si on ne passe pas par cette étape, comment se libérer ?

      Mais tellement, ça m’agace à chaque fois que je vois (et donc y compris chez des réelles « victimes », de racisme, de sexisme, etc) ce mantra super présent de nos jours de se distinguer des victimes « non moi je suis pas une victime ».

    • Vous dessinez les trois types de « sorcières » pourchassées : les femmes indépendantes, les femmes qui n’ont pas d’enfant, les vieilles femmes. Pourrait-on inclure, dans la femme indépendante, la femme qui ne se cantonne pas à la sphère domestique ? La sorcière, c’est aussi celle qui détourne les objets traditionnellement associés à la sphère domestique, comme le balai…

      Oui. C’est en quelque sorte la suite de mon ouvrage Chez soi — Une odyssée de l’espace domestique. La chasse aux sorcières correspond à un moment où les femmes sont chassées de nombreux corps de métiers, où on les assigne au rôle maternel et à la sphère domestique. L’indépendance des femmes et la participation à la vie sociale sont mal vues.

      #Mona_Chollet #Ballast #Sorcières #Femmes #childfree #no_kids #nullipare

    • Ca me rappel le propos de Noémie Klein dans No Logo : le marketing récupère et vide de sa substance absolument tout.
      Au moment de la sortie de son livre, une marque de vetements avait utilisé « no logo » comme logo.
      Dans ma coop, il y a une confiture parfum « chaudron de sorcière » à la citrouille et aux épices et je pourrais probablement trouvé d’autres exemples à foison.

      Les sorcières sont très à la mode. Derrière cette appellation on trouve un peu tout ce qu’on veux y mettre. De mon coté j’avoue avoir du mal avec tout l’aspect mystico-spirituel de cette mode.

  • L’Europe aux mains de gens qui n’ont pas d’enfant. Théophraste R. - 31 août 2018 - LGS

    Trouvé sur Facebook et signé Danielle Lapierre :
    « Un terrible constat »


    - Emmanuel Macron, le président français, n’a pas d’enfant.
    – La chancelière allemande Angela Merkel n’a pas d’enfant.
    – Le Premier ministre britannique Theresa May n’a pas d’enfant.
    – Le Premier ministre italien Paolo Gentiloni n’a pas d’enfant.
    – Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte n’a pas d’enfant.
    – Le Premier ministre suédois Stefan Löfven n’a pas d’enfant.
    – Le Premier ministre luxembourgeois Xavier Bettel n’a pas d’enfant.
    – Le Premier ministre écossais Nicola Sturgeon n’a pas d’enfant.
    – Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker n’a pas d’enfant.
    Donc, l’avenir de l’Europe est confié à des gens qui n’ont pas d’enfant ! Ils ont donc une vision à COURT TERME et se foutent COMPLÈTEMENT de l’avenir de NOS enfants ».

    Je relève une petite erreur : Juncker a une fille, surnommée « La Biture ». Aimante et dévouée, elle ne le quitte pas.

    Théophraste R. (Père de famille et donc « aventurier des temps moderne » selon Péguy).

    #avenir #enfants #Premier_ministre #europe #UE #union_européenne

  • « Je ne veux pas m’inquiéter toute ma vie pour une autre personne » : elles ont décidé de ne pas avoir d’enfants et l’assument
    Gaëlle Dupont, Le Monde, le 24 février 2018
    http://www.lemonde.fr/societe/article/2018/02/24/elles-ont-decide-de-ne-pas-avoir-d-enfant-et-l-assument_5261898_3224.html

    Non, elles ne sont pas malheureuses ; non, elles ne changeront pas d’avis ; non, elles n’ont pas peur de se retrouver seules quand elles seront vieilles. Mais oui, elles aimeraient que la société change de regard sur elles, les femmes qui ont choisi de ne pas avoir d’enfants. « Je ne suis pas un monstre », lance Cyrielle, 30 ans, une jeune femme sans enfants qui entend bien le rester, en réponse à un appel à témoignages lancé sur Lemonde.fr. Le dernier bilan démographique de l’Insee l’a montré : si la natalité reste élevée en France par rapport aux autres pays européens, les Françaises, en particulier celles âgées de 25 à 34 ans, font de moins en moins d’enfants (1) . L’indicateur de fécondité s’établit à 1,88 enfant par femme (contre 2 en 2012).

    Quelle est la part, dans cette évolution, de celles et ceux qui ont choisi de ne pas engendrer ? « On ne peut pas leur attribuer cette baisse, analyse la sociologue Anne Gotman. Mais ils y participent. » La part des personnes définitivement sans enfants augmente depuis les années 1970. Selon les derniers chiffres publiés par l’Institut national d’études démographiques, aujourd’hui en France 6,3 % des hommes et 4,3 % des femmes de 15 à 49 ans déclarent ne pas avoir d’enfants et ne pas en vouloir.

    « Depuis toujours, je sens au fond de moi que la maternité, ce n’est pas pour moi, et de plus en plus de personnes de ma génération remettent en cause l’ordre naturel des choses », confirme Virginie, 28 ans. Les réseaux sociaux, les forums et groupes Facebook rendent visible le phénomène et permettent d’échanger. « Grâce à eux, je me sens moins isolée », témoigne Cécile, 22 ans. Certains flairent même le filon commercial : des voyagistes proposent désormais des hôtels et restaurants sans enfants – une offre qui reste très rare en France.

    Signe d’une libération de la parole, de très nombreuses femmes de tous âges ont répondu à l’appel lancé sur Lemonde.fr. Elles sont issues de milieux sociaux divers et, contrairement aux idées reçues, la plupart sont ou ont été en couple. Elles ont un point commun : la colère. Parce que leur choix suscite au mieux l’incrédulité, au pire la réprobation. « C’est universel, poursuit Cécile. Les gens me demandent pourquoi, me disent : “Tu changeras d’avis quand tu rencontreras la bonne personne.” C’est très infantilisant. »

    Les questions sur leurs motivations les agacent. « Quelqu’un qui veut des enfants n’a pas à s’expliquer, contrairement à quelqu’un qui n’en veut pas », relève Matilda, 22 ans. « Je n’ai jamais eu le désir d’enfant, tout simplement, résume Audrey, 37 ans. Pas besoin de chercher telle ou telle cause. » La crainte des « douleurs de l’accouchement », des « signes indélébiles » de la grossesse est parfois évoquée. Certaines affirment sans détour ne pas aimer les enfants, ces êtres bruyants autour desquels le monde des autres adultes semble tourner. « Je ne les supporte pas s’ils sont un tant soit peu turbulents », lance Charlotte, 28 ans. « Je n’ai jamais été attirée par les bébés, affirme Carla, 31 ans. Ils me font peur, je ne les trouve pas mignons. »

    Mais ce sentiment n’est pas forcément partagé. Aurélie, 35 ans, se dit « complètement gaga de [s]es neveux et nièces ». « Avec mon conjoint, nous sommes instituteurs, nous avons une très bonne relation avec les enfants », témoigne également Anne, 60 ans. Nombreuses sont celles qui apprécient les enfants... des autres. Car un point fait l’unanimité : un enfant, c’est une « charge », un « poids », un « fil à la patte », bref, un gêneur. « Je ne supporterais pas qu’une tierce personne vienne désaxer mon couple », témoigne Julie, 29 ans. « Je ne veux pas m’inquiéter toute ma vie pour une autre personne », affirme de son côté Alexandra, 32 ans. Pour elles, faire un enfant est une décision irréversible dans un monde angoissant.

    Séverine, 31 ans, au chômage, redoute l’instabilité qui l’entoure. « Le CDI est en voie de disparition, relate-t-elle. Plus rien n’est sûr. Si j’ai un enfant, comment savoir qu’il ne manquera de rien ? Je peux perdre mon emploi, mon mari peut me quitter. Je le vois autour de moi. Moi, ça m’angoisse, je n’ai pas le cran. » Beaucoup de « sans enfants » voient encore plus loin, s’inquiètent de la violence du monde, et surtout de la dégradation de l’environnement, qu’elles associent à la surpopulation. On leur reproche leur égoïsme ? Elles retournent l’argument. « C’est l’envie d’enfants qui me paraît égoïste et irraisonnée : dans un monde pareil, sérieusement ? », s’étrangle Déborah, 29 ans. « Je m’inquiète beaucoup plus pour les générations futures que ceux qui font des enfants sans réfléchir », renchérit Sabine, 65 ans.

    Au contraire, être sans enfants présente de nombreux avantages : avoir du temps pour soi, pour les autres, pour sa carrière... « Nous avons beaucoup de projets professionnels et personnels, pratiquons de nombreux loisirs, voyageons beaucoup, aimons inviter nos amis pour des soirées arrosées à refaire le monde, allons au spectacle, aimons lire... bref vivre », écrit une femme de 35 ans. « J’ai préféré passer mes nuits à discuter, écrire, lire ou danser, plutôt qu’à changer des couches », renchérit Michèle, 67 ans. Ne pas avoir d’enfants, c’est aussi faire durer sa jeunesse. « Nous menons une vie d’adolescents à la retraite », résume Anne.

    Pour plusieurs de ces femmes, leur propre mère est un contre-modèle. « La femme qui court toute la journée, qui travaille avec trois enfants, aux petits soins pour tout le monde, première partie, dernière rentrée, poursuit Anne. Je ne pouvais pas vivre ça, l’idée m’était insupportable. » Beaucoup rejettent la « charge mentale » qui pèse sur les femmes, et à travers elle la norme qui veut qu’en France il faut travailler et avoir des enfants (si possible deux). De nombreuses femmes ralentissent leur carrière, voire s’arrêtent de travailler pour élever leurs enfants. Les « childfree » (« libres d’enfants », le néologisme vient des Etats-Unis) choisissent un autre chemin pour vivre comme elles l’entendent.

    Un choix renforcé par ce qu’elles perçoivent de la vie des parents. « Je ne vois pas d’avantage à avoir des enfants, relève Edith, 27 ans. En revanche, une journée passée à entendre mes collègues me suffit à dresser une longue liste d’inconvénients (nuits blanches, contraintes horaires, dépenses, angoisses). »

    Les propos des femmes « childfree » prennent souvent des accents féministes. Car la pression sociale pèse particulièrement sur elles. « Mes frères ne veulent pas d’enfants, ça passe, témoigne Virginie. Moi, ça ne passe pas du tout. » « Dans l’esprit de la plupart des gens, une femme doit avoir des enfants, résume Séverine. Elle ne peut pas être heureuse autrement. » Celles qui dérogent à cette norme ont le sentiment de passer pour « une demi-femme », « une femme sans cœur ». D’autres évoquent un « défaut inavouable », une « hérésie », un « tabou ». Elles doivent faire face en particulier à l’incompréhension de leurs parents. Même au travail, la disponibilité des « childfree » est bienvenue, mais leurs absences et leur fatigue moins bien tolérées, car non justifiées par la présence d’enfants.

    Alors certaines, comme Corinne, 54 ans, revendiquent haut et fort de ne pas être « un utérus sur pattes ». D’autres manient l’humour, d’autres encore prétendent qu’elles sont stériles. Alors, on les plaint. Le regard du corps médical est jugé particulièrement infantilisant. Beaucoup de jeunes femmes ont fait des démarches en vue d’une stérilisation, sans succès. « J’aimerais juste qu’on me laisse tranquille avec ça et qu’on arrête de se mêler des affaires de mon corps », lâche Laureline, 37 ans. Selon les « sans enfants », leurs contradicteurs essaient surtout de se rassurer sur leurs propres choix. « Les gens ont peur de ce qui sort de la norme », tranche Carla.

    (1) Baisse de la natalité : il faut redonner du sens à la politique familiale
    Editorial, Le Monde, le 16 janvier 2018
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2018/01/16/redonner-du-sens-a-la-politique-familiale_5242418_3232.html

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    «  Le mouvement “childfree” contient l’idée d’un vrai choix  »
    Gaëlle Dupont, Le Monde, le 24 février 2018
    http://www.lemonde.fr/societe/article/2018/02/24/le-mouvement-childfree-contient-l-idee-d-un-vrai-choix_5261967_3224.html

    #Anne_Gotman est sociologue, directrice de recherche émérite au CNRS-Centre de recherche sur les liens sociaux. Elle a publié Pas d’enfant, la volonté de ne pas engendrer, en 2017 (Editions de la Fondation Maison des sciences de l’homme).

    Sur les réseaux sociaux, de plus en plus de personnes se revendiquent « childfree », ce phénomène est-il nouveau ?

    La volonté de ne pas engendrer a toujours existé dans l’histoire, mais au niveau individuel. Ce qui est nouveau, c’est la naissance d’un mouvement collectif de personnes qui s’identifient comme « childfree », c’est-à-dire « libre d’enfants ». Elles étaient auparavant appelées « childless », sans enfants, un terme qui avait une dimension jugée trop négative. « Childfree » contient l’idée d’un choix. Il correspond à une prise de conscience. Ce mouvement identifiable aujourd’hui sur les réseaux sociaux est né à la fin du XX e siècle dans des associations américaines. Aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne, certains militent même pour disposer de « childfree zones » (zones sans enfants), être déchargés de tous les impôts liés à la scolarisation des enfants... Cela témoigne d’une forme de fragmentation de ces sociétés.

    Sont-elles de plus en plus nombreuses ?

    Les personnes sans enfants ont été plus nombreuses dans le passé. En France, au tournant du XX e siècle, près de 25 % des femmes n’avaient pas d’enfants. Le taux d’infécondité a connu un minimum dans les années 1940. Parmi les femmes nées à cette époque, seule une sur dix n’a pas eu d’enfants. Il remonte depuis les années 1970 dans de nombreux pays de l’OCDE. Aujourd’hui, l’infécondité définitive atteint en France 21 % des hommes nés entre 1961 et 1965, et 13,5 % des femmes nées à la même époque.

    Ces personnes n’ont pas toutes choisi de ne pas avoir d’enfants...

    Non, on estime à 3 % la part due à l’infertilité médicale. Les autres se divisent en deux catégories : les early articulators, qui savent très jeunes qu’ils n’auront pas d’enfants, des femmes le plus souvent, et les postponers, ceux qui remettent à plus tard : ils ont envie à un moment de leur vie mais n’ont pas l’occasion, puis ont de moins en moins envie.

    Quel regard est porté sur ces personnes en France ?

    Il est passé d’une condamnation virulente à une vision interrogatrice, voire réprobatrice, mais plus embarrassée qu’accusatrice. Si une personne dit qu’elle n’a pas d’enfants, la conversation s’arrête, le plus souvent l’interlocuteur n’ose pas demander pourquoi, c’est quelque chose de gênant. Les personnes sans enfants en France le vivent très mal et réagissent de façon virulente. C’est une nouveauté. Elles ne veulent plus rester dans la marge et veulent elles aussi faire partie de la norme. En Allemagne, par exemple, où 25 % des femmes nées en 1968 sont sans enfants, les choses sont différentes. Il y a là-bas une véritable culture des familles sans enfants.

    Ce regard a-t-il changé au cours de l’histoire ?

    Il était infiniment plus négatif par le passé. Dans l’Antiquité, le « célibat », qui était alors la condition pour ne pas avoir d’enfants, était très violemment condamné. Les philosophes des Lumières, les révolutionnaires ont été féroces à l’égard des célibataires, considérées comme « homicides d’eux-mêmes et de leur postérité ». C’était aussi une attaque contre l’Eglise. Car celle-ci est ambivalente. Elle prescrit le mariage pour les êtres imparfaits et interdit toute relation sexuelle sans procréation, mais exige le célibat, donc l’absence d’engendrement, pour les prêtres.

    Qui sont les « childfree » ?

    Selon une idée reçue, il s’agirait de personnes très diplômées appartenant à des catégories socioprofessionnelles élevées. C’est en partie vrai. En Grande-Bretagne, 50 % des femmes qui œuvrent à des postes à responsabilité n’ont pas d’enfants. La première ministre, Theresa May, comme d’autres hauts responsables européens (Angela Merkel, Emmanuel Macron, Jean-Claude Juncker), en est un exemple. Mais en valeur absolue, les « childfree » demeurent beaucoup plus nombreux dans les classes moyennes et inférieures. Il s’agit aussi d’un phénomène populaire.

    Quelles sont leurs raisons ?

    Un mélange de causes intimes et sociétales. Au niveau personnel, le fait de ne pas vouloir d’enfants a, selon moi, plus à voir avec le passé qu’avec le futur. Cela ne veut pas dire que ces personnes ont forcément eu une enfance malheureuse, mais elles veulent se situer à part dans la généalogie familiale. Il y a dans le refus de transmettre un refus de recevoir (ne rien devoir à autrui) et un refus de la dépendance. Simultanément, il y a une peur d’y laisser une partie de soi. Parmi les « childfree », l’enfant est vu comme menaçant, voire dévorant.

    La volonté de ne pas donner naissance dans un monde menacé par l’effondrement écologique est souvent citée...

    C’est une raison qui vient couronner le choix mais qui n’est pas motrice. De nombreuses évolutions sociétales peuvent expliquer le phénomène. L’évolution des couples, par exemple, et leur instabilité. Dans le même temps, vous avez des personnes qui veulent vivre une relation « pure », sans risquer de l’abîmer avec l’arrivée d’une tierce personne. L’évolution du marché du travail, qui offre des opportunités quasiment équivalentes aux hommes et aux femmes, joue également un rôle. Cela pose des questions sur la compatibilité entre travail domestique et carrière. La place de l’enfant, enfin, a changé. L’accès à la contraception fait que, quand il arrive, l’enfant a été désiré. Pour les parents, il doit naître et grandir dans de bonnes conditions, ce qui représente des coûts croissants d’éducation et de consommation. Un coût humain aussi, car s’occuper d’enfants n’est aujourd’hui pas forcément vu comme une activité épanouissante.

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    #Baleines noires : aucun #baleineau observé jusqu’ici cette saison
    Radio Canada, le 26 février 2018
    http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1085894/baleines-noires-atlantique-nord-naissances-baleineaux-petits-filets

    #childfree #no_kids #nullipare

  • Vivre sans enfant
    Marilyse Hamelin, Chatelaine, le 29 novembre 2017
    http://fr.chatelaine.com/opinions/vivre-sans-enfant

    Si mon cœur se serre à l’occasion lorsque je vous vois embrasser vos bambins ou même lorsque je passe devant une vitrine remplie de minisacs à dos colorés, j’apprécie néanmoins la liberté dont je jouis, que j’ai choisie et que j’assume, avec tout ce que cela comporte de bien et de moins bien.

    #childfree #no_kids #nullipare

  • Faut-il vraiment limiter la population mondiale pour sauver la planète ? - Basta !
    https://www.bastamag.net/Faut-il-vraiment-limiter-la-population-mondiale-pour-sauver-la-planete

    C’est une alerte solennelle qui permet de remettre l’urgence climatique au cœur des débats. Le 13 novembre, plus de 15 000 scientifiques de 184 pays ont publié un cri d’alarme sur l’état de la planète pointant la « trajectoire actuelle d’un changement climatique potentiellement catastrophique » et un « phénomène d’extinction de masse » [1]. Si ce texte, largement relayé par les médias, souligne l’échec des gouvernements à réévaluer le rôle d’une économie fondée sur la croissance, il met surtout l’accent sur « la croissance démographique rapide et continue » perçue comme « l’un des principaux facteurs des menaces environnementales et même sociétale ». Qu’en est-il vraiment ?

    Le principal problème n’est pas l’accroissement de la population mondiale mais la tendance « croissante » qu’ont certaines populations à adopter le mode de vie consumériste « occidental » érigé en modèle par de nombreux médias.
    Donc pas la peine de hurler : « Sauvons la planète : tuons-les tous ! (et Dieu reconnaîtra les siens, comme d’hab ...) »

  • Elles sont trentenaires et ne veulent pas avoir d’enfant
    Marion Galy-Ramounot, Madame Figaro (eh oui !), le 23 octobre 2017
    http://madame.lefigaro.fr/societe/ces-femmes-trentenaires-qui-ne-veulent-pas-denfant-etre-mere-201017-

    J’ai l’impression qu’il y a deux catégories d’enquêtes sur le sujet : celles qui montrent que les femmes qui ne veulent pas d’enfants ont fait ce choix pour des raisons politiques (comme le film de Magenta Baribeau par exemple), et celles qui au contraire n’en parlent même pas (comme cet article (+) ou celui de Charlotte Debest) et avancent d’autres raisons. Je suis surpris de ne pas trouver d’article qui, quand il interviewe des femmes sur ce sujet, ne trouve pas un peu des deux ! Comme s’il y avait un biais, soit dans le choix des femmes, soit dans les questions ?

    (+) sauf la dernière phrase, et encore elle est au négatif...

    #childfree #no_kids #nullipare