Pierre Coutil

de celles et ceux qui marchent avec… (enfin qu’essayent).

  • L’école est plus inégalitaire en France que dans la plupart des pays développés (FranceInter)
    https://www.franceinter.fr/education/l-ecole-est-plus-inegalitaire-en-france-que-dans-la-plupart-des-pays-dev

    La France peut mieux faire pour assurer une réussite égale aux élèves issus de milieux défavorisés, montre une étude publiée lundi par l’OCDE sur la base des données Pisa (Programme international pour le suivi des acquis des élèves).

    #éducation #inégalités #PISA

  • « Pourquoi je veux quitter l’école » : le témoignage poignant d’une instit au bout du rouleau - Charente Libre.fr
    http://www.charentelibre.fr/2018/10/23/pourquoi-je-veux-quitter-l-ecole-le-temoignage-poignant-d-une-instit-a

    L’année suivante, un autre élève est revenu dans ma classe. Je l’avais eu lors de ma première année, et je l’aimais bien. Mais là, il avait grandi, il était plus proche de l’adolescence, il était passé par un foyer pour jeunes, et il est apparu très vite que ce n’était plus le même enfant. Au bout de quelques semaines, il m’a donné des coups de pied, insultée, craché dessus. Il terrorisait les autres élèves (et en était très content). Il est arrivé que nous fermions la porte à clé pour l’empêcher de rentrer dans la classe alors qu’il avait décidé de semer la terreur chez les enfants. Heureusement que mon AVS et moi étions soudées, et que le reste de mes collègues était vigilant et prêt à intervenir. Lors d’une réunion, il a été convenu que cet élève ne serait scolarisé que le matin. Mais au cours de cette même réunion, alors que j’évoquais la difficulté que j’avais à gérer la classe lorsqu’il était là, et le fait qu’il y avait les autres élèves à accompagner, que je ne pouvais pas utiliser tout mon temps et toute mon énergie pour lui, l’inspectrice m’a fait comprendre, en gros, que je n’en avais que 12 et que j’étais formée pour ça, donc que je ne devais pas me plaindre (je schématise, mais c’est l’idée).
    Je précise qu’il n’y a pas de cours d’arts martiaux dans la formation que j’ai suivie, qu’à aucun moment on ne nous a expliqué quoi faire face aux insultes et aux crachats, et qu’en CLIS les élèves ont des troubles des apprentissages – pas comportementaux.
    J’ai donc poursuivi l’année, la boule au ventre chaque matin lorsque je le voyais arriver, ne commençant à respirer que le midi lorsqu’il rentrait chez lui. Je redécouvrais ma classe et le plaisir de travailler avec mes élèves l’après-midi, et les élèves eux aussi étaient plus détendus et plus heureux lorsqu’il n’était pas là.

  • Essonne : « A la mairie, ils disent qu’on n’a pas le droit d’aller à l’école » (Libération)
    https://www.liberation.fr/france/2018/10/04/essonne-a-la-mairie-ils-disent-qu-on-n-a-pas-le-droit-d-aller-a-l-ecole_1

    A Chilly-Mazarin, dans l’Essonne, des enfants hébergés par le Samu social se sont vu refuser une inscription dans les établissements de la ville. Depuis la rentrée, les familles se battent pour leur scolarisation.
    […]
    Comme la cantine, facturée au tarif extérieur, parce que « résident à l’hôtel » ne veut pas dire « domicilié » à Chilly-Mazarin. Pour ces familles, sans le sou par définition, le repas du midi est facturé 7 euros par enfant (c’est 5,80 euros fourchette haute pour les Chiroquois).
    […]
    Encouragés par l’association et ragaillardis, Joseph et Makanda tentent un coup. C’était il y a quinze jours. Un matin, ils déposent leurs enfants devant les grilles de l’école Pasteur à Chilly-Mazarin, près de leur hôtel. « Ils étaient là, avec leurs cartables, prêts à apprendre. Ils ont bien parlé à la directrice », raconte Joseph, esquissant un sourire de fierté. La directrice : « J’ai fait ce que je devais faire. J’ai procédé à l’admission provisoire, je les ai répartis dans les classes. Puis j’ai prévenu la hiérarchie, ainsi que la mairie. » La suite de l’histoire est à peine croyable. L’inspectrice a déboulé dans l’école « demandant de lui montrer les enfants du doigt. J’ai évidemment refusé, ils n’ont pas à être mêlés à ces histoires d’adultes », confiait-elle un peu sonnée au lendemain de l’affaire, et insistant pour que l’on précise qu’elle a de très bons rapports avec la direction académique de l’Essonne. « Elle m’a demandé de faire une information préoccupante [procédure pour les enfants en danger, ndlr] et d’appeler le commissariat afin que la police vienne sortir les enfants de l’école. J’ai refusé. »

    #éducation #école #pauvreté #inégalités #France2018 #délation #LR

  • Nouvelles évaluations : l’enfant chargé de chiffres (Stella Baruk, Le Club de Mediapart)
    https://blogs.mediapart.fr/stella-baruk/blog/280918/nouvelles-evaluations-l-enfant-charge-de-chiffres

    Ce que ces évaluations semblent laisser prévoir, c’est qu’avec les meilleures intentions du monde, le petit sujet connaissant qui entre en classe aujourd’hui a toute chance d’être regardé par l’institution scolaire comme un « sujet neurocognitif » qui, plutôt qu’un apprentissage, subira un entraînement, sur le mode sportif de la recherche de performance.
    […]
    L’engouement actuel autour du cerveau semble faire monter à la tête de nombre de neuroscientifiques un sentiment de puissance démesuré. Qui pourra jamais rendre compte de « toutes les dimensions cognitives » d’un enfant, de leur infinies combinatoire et métamorphoses présentes et à venir ?
    […]
    Deux questions de fond apparaissent alors.
    Celle de la pratique de QCM pour de jeunes enfants. Faut-il avoir recours aux « sciences cognitives » pour comprendre que ‘choisir’ une réponse n’a rien d’équivalent à en proposer une de son cru ? Au lieu de solliciter l’attention d’un enfant face à une tâche précise, on la détourne en multipliant de supposées tentations, la diminuant d’autant.
    Celle d’une culture de la vitesse, du rendement. Rapidement, la fatigue face à des pages noires de signes, et le stress dû à la nécessité d’aller vite, éprouveront nombre d’élèves qu’on supposera alors ‘fragiles’.

    #éducation #évaluations #neurosciences #défaite_de_la_pédagogie

  • Apprendre caméra en main - Les Cahiers pédagogiques
    http://www.cahiers-pedagogiques.com/Apprendre-camera-en-main
    Comme toujours, des membres de #Seenthis à l’honneur, le réseau social le mieux fréquenté du monde.

    La dimension collective et l’ouverture se vivent également au travers d’un projet #tutorat mené avec la classe de CP de l’école primaire voisine et son enseignant, Emmanuel Veneau. L’#école est située au cœur du Garros, quartier classé prioritaire où habitent un grand nombre de familles défavorisées, avec cette particularité de se situer dans un environnement à dominante rurale. Les enfants ont du mal à se projeter dans un avenir scolaire au long cours, voient le lycée voisin comme un espace inaccessible, à la limite de l’interdit. Les lycéens de leur côté vont très peu dans le quartier. Au-delà de la différence d’âge, le projet associe deux univers proches géographiquement et pourtant étrangers.

    Les professeurs imaginent la création « d’une sorte de chaîne verticale de transmission » propre à ouvrir les frontières invisibles. Le travail de collaboration se déroule tout au long de l’année. Il commence par l’accueil de la classe de CP au lycée. « C’est un moment fort et drôle avec la venue de jeunes enfants. Il y a une certaine attente de l’équipe éducative et des élèves car les visites se font depuis quelques années. » Les lycéens de la spécialité cinéma effectuent la visite et préparent une projection pour montrer aux enfants différentes formes filmiques. Ils ont reçu auparavant une formation sur l’animation de séances auprès des petits par le partenaire culturel Ciné 32 qui assure des interventions en milieu scolaire.

    #cinéma #culture #éducation #enseignement
    @caro @heautontimoroumenos

  • Octobre 2018 : La fin de l’état de grâce pour Jean-Michel Blanquer ?

    Comme je le disais à @monolecte, je ne finis pas d’être étonné de la réussite du ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer depuis l’élection d’Emmanuel Macron.
    – Il est plébiscité dans les sondages au point d’être pressenti comme un 1er ministre de rechange pour la fin du quinquennat ;
    – Il avance dans son agenda politique sans aucune résistance ;
    – Les camarades qui ont une conscience politique mais ne sont pas spécialistes de l’Éducation s’alarment de nombreuses réformes macroniennes, mais personne ne s’émeut de ce qui se passe dans le champ éducatif.

    Il a réussi cela :
    – en détricotant des réformes précédentes impopulaires ou mises en œuvre de manière contre-productive (réforme du collège, réforme des rythmes) ;
    – en faisant profil bas (lors de son arrivée au ministère, il a dit qu’il ne toucherait à rien) ;
    – en pratiquant néanmoins la stratégie du choc (une annonce de réforme par semaine, tous les sujets sur la table, des décisions prises rapidement ne permettant pas une réaction des opposant·e·s) ;
    – en tenant le discours du pragmatisme, de l’expertise et du scientisme.
    – en séduisant les réacs de tous bords de Marianne à Valeurs Actuelles et en se positionnant sur un discours très « républicaniste ».

    [NB : Accessoirement, il a réussi cela parce que les syndicats d’enseignants ont complètement merdé les 10 dernières années et sont condamnés à une impuissance frileuse, mais c’est un autre débat.]

    Pourtant c’est une personnalité controversée, une des plus à droite de ce gouvernement :
    – Il aurait pû être le Ministre de Fillon ;
    – Il est proche des milieux, associations et think tanks (très) réactionnaires ;
    – Ses décisions (sur la pédagogie) sont régulièrement soutenues et approuvées par le RN.

    De fait, il engage, rapidement et efficacement, depuis plus d’un an des réformes de fond, à haute teneur idéologique, en rupture profonde avec les 30 dernières années, et sur lesquelles il sera très très difficile de revenir.
    Et tout ça donc : sans résistances et dans une certaine indifférence médiatico-politique.

    Pourtant, en cette automne, ça commence un peu à se (sa)voir :

    Des démissions qui illustrent à la fois le sectarisme idéologique du ministre et ses méthodes autoritaires finissent par intéresser les médias

    Entretien exclusif : Marie Aleth Grard : On ne peut plus discuter au CSP (Le Café Pédagogique)
    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2018/10/01102018Article636740069644434920.aspx

    Marie-Aleth Grard n’était pas venue par hasard au Conseil supérieur des programmes (CSP). Auteure d’un rapport remarqué sur l’Ecole et la grande pauvreté, elle portait l’espoir d’une école ouverte à tous, et en premier lieu aux plus démunis. Sa démission du CSP, la troisième en un an, marque plus que le changement de cap du Conseil supérieur des programmes. C’est aussi l’enterrement d’un espoir. Marie Aleth Grard s’en explique auprès des lecteurs du Café pédagogique.

    Nouvelle démission au sein du Conseil supérieur des programmes (Libération)
    https://www.liberation.fr/france/2018/10/02/nouvelle-demission-au-sein-du-conseil-superieur-des-programmes_1682546

    Ses adversaires (chercheurs, experts, corps intermédiaires) commencent à prendre la parole

    – Prises de paroles de haut-fonctionnaires retraités qui témoignent qu’une partie des experts, scientifiques et de la hiérarchie intermédiaire refuse de cautionner ce tournant réactionnaire et en même temps ultra-libéral.
    Par exemple :
    Le Blog de Marc Bablet (Club Médiapart)
    https://blogs.mediapart.fr/marc-bablet/blog

    – Philippe Meirieu a écrit un livre !
    [NB : Ce dernier point risque d’être contre-productif, tant son auteur, au-delà de ses apports indéniables à la vie des idées éducatives ces 30 (40 ?) dernières années, a été la figure du socialisme libéral et pour de très nombreux enseignant·e·s le nom cité de manière récurrente par leur hiérarchie pour leur expliquer qu’ils allaient pouvoir se priver des moyens supprimés avec un peu plus de pédagogie. Mais c’est un autre débat.]
    Philippe Meirieu prend la défense de la pédagogie (LeMonde.fr)
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/09/11/philippe-meirieu-prend-la-defense-de-la-pedagogie_5353220_3232.html

    Le problème c’est que le temps que tout le monde se réveille et en prenne conscience, il sera trop tard pour revenir en arrière...

    #éducation #politique #réforme

  • Les nouvelles technologies et l’école primaire. Partie 13 / 125 (Évaluations, statistiques et cybersécurité…) (Blog Le Mari De La Maîtresse)
    https://lmdlm16.wordpress.com/2018/09/30/les-nouvelles-technologies-et-lecole-primaire-partie-13-125-evalu

    Je n’y connais rien mais le peu que j’ai vu, il m’a semblé retrouver les tests que j’avais passés il y a … longtemps… lors de mon entretien d’embauche.

    Cette méthode avec des tests très répétitifs est typique du « big data » : des « data scientists » devraient arriver à sortir de ce volume gigantesque de données, des indicateurs de performance et une synthèse du niveau des élèves sondés.

    On est à 100% dans les méthodes de mesure de la performance industrielle ou de la maintenance prédictive, par exemple, ou même dans l’analyse marketing, qui fait ressortir des comportements-types à partir des données personnelles récoltées par vos comportements sur le ouaibe.

    #éducation #école #évaluations #sécurité_informatique #données_personnelles #big_data #date_scientists #tests

  • Les évaluations nationales de Cp Ce1 hébergées par Amazon (Le Café Pédagogique)
    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2018/09/24092018Article636733698371558513.aspx

    Est-il normal que les évaluations nationales de Cp et Ce1 soient hébergées à l’étranger sur un serveur d’une entreprise du GAFAM célèbre par sa capacité à exploiter les données ? La question a été posée sur Twitter le 22 septembre par une enseignante référente pour les usages du numérique (ERUN), un corps qui s’estime oublié par l’Education nationale. Alors que les réseaux sociaux bruissent des critiques énervées des professeurs des écoles qui ont commencé à faire passer les évaluations nationales de Cp et Ce1, la nouvelle est de nature à leur porter un nouveau coup. Un enseignant peut-il contribuer à la fuite des données personnelles de ses élèves vers Amazon ?

    #éducation #évaluation #GAFA

    • Les évaluations nationales des élèves sont conçues pour garantir la protection des données personnelles des élèves (MEN)
      http://www.education.gouv.fr/cid132391/l-evaluation-des-acquis-des-eleves-du-cp-au-lycee.html

      Aucune donnée à caractère personnel des élèves n’est stockée par le prestataire de l’éducation nationale à l’occasion des évaluations. Ni le nom, ni le prénom ou encore la classe ou l’établissement de l’élève ne sont accessibles au prestataire. Seules les données traduisant les réponses aux tests d’évaluation sont accessibles au prestataire, qui ne dispose d’aucun moyen pour les relier aux élèves.

      L’éducation nationale a testé à partir de 2015 des évaluations numériques des élèves puis les a étendues progressivement. Pour ce faire, elle a recours depuis 2016 à un prestataire, l’entreprise OAT, spécialiste reconnu internationalement en matière d’évaluation en ligne pour le secteur public et l’éducation. Cette entreprise utilise les services techniques d’Amazon Web Services pour héberger sa plateforme d’évaluation et permettre la connexion simultanée d’un très grand nombre d’utilisateurs.

  • Dans l’Éducation nationale, aucune évaluation n’est innocente (Slate.fr)
    http://www.slate.fr/story/167390/education-nationale-evaluations-standardisees-but

    L’article le plus sensé et complet sur la question par Louise Tourret.

    Des centaines de milliers d’élèves, en CP, CE1, sixième et seconde, vont devoir se soumettre à des évaluations standardisées d’ici au mois d’octobre. Les objectifs annoncés sont multiples : mieux comprendre leurs difficultés, établir le profil des classes et des écoles, et recueillir –même si on l’entend moins souvent– des données sur les générations d’élèves. Mais cette opération n’est pas forcément bénéfique pour l’école, ni même pour les élèves.

    #éducation #évaluation

    • Mais les dégâts de ces évaluations ne se limitent pas là. Lors des évaluations actuelles, les élèves font face à des questions auxquelles elles et ils ne peuvent répondre, au prétexte que l’essentiel est de tester le niveau global, quitte à proposer des exercices trop difficiles –autant dire que l’on est loin de la « culture de l’évaluation positive » officiellement prônée par le ministère.

      « Un certain nombre d’exercices ne correspondent pas à l’apprentissage des élèves. Ce sont des séquences assez longues, certaines épreuves sont chronométrées, et les élèves peuvent avoir un sentiment d’échec et de stress », indique Jérôme Lambert, du syndicat Snuipp-FSU Paris, à LCI.

      Or s’il y a bien une chose que les recherches en psychologie cognitive ont mise en lumière c’est l’« impuissance apprise » : quand une ou un élève est confronté à des questions trop compliquées ou impossibles, elle ou il peine ensuite à répondre convenablement à des exercices faciles.

      L’expérience la plus citée est celle des anagrammes. Des élèves doivent reconstituer des mots avec des lettres données : pour une moitié de la classe, l’objectif est impossible à atteindre ; pour l’autre, les mots peuvent aisément être trouvés. Devinez qui répond le mieux quand on distribue ensuite les mêmes lettres à tout le monde ?

      https://www.youtube.com/watch?v=j9I95BJsINc

  • Évaluations : Pourquoi il nous faut obéir... à notre mission ! (Tribune, Le Café Pédagogique)
    http://cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2018/09/12092018Article636723336846151570.aspx

    Lundi 17 septembre, partout en France, les élèves de CP et de CE1 devront passer de nouvelles évaluations nationales. Nous, professionnels de l’Éducation, concepteurs et utilisateurs d’évaluations dans nos classes, favorables à un usage pertinent et mesuré de celles-ci, pensons qu’il n’est pas raisonnable de faire passer précisément ces tests, tel que le protocole l’impose, pour les raisons suivantes […]

    Une tribune de Cédric Forcadel et Sylvain Grandserre qui éclaire les réformes actuelles dans l’Éducation réalisées par le ministre le plus populaire de la Macronie.

    #éducation #évaluations #cycle2 #école #compétition #standardisation

  • La face cachée des écoles alternatives (Ingrid Merckx, Politis)
    https://www.politis.fr/articles/2018/09/la-face-cachee-des-ecoles-alternatives-39281

    Les établissements proposant des pédagogies « différentes » se multiplient. Au risque, selon certains observateurs, de promouvoir des logiques libérales au détriment du service public.

    #éducation #écoles_alternatives #libéralisation #privatisation #service_public

  • Nouvelle rumeur mensongère sur des cours d’éducation sexuelle à l’école (Le Monde)
    https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2018/08/28/nouvelle-rumeur-mensongere-sur-des-cours-d-education-sexuelle-a-l-ecole_5346

    Une publication alarmiste, partagée des milliers de fois sur Facebook, a affirmé, à tort, dévoiler le contenu de séances d’éducation sexuelle.

    Jusqu’à 25% d’élèves absent·e·s en ce jour de rentrée : l’absentéisme habituel, les billets-retour-décalés-donc-moins-chers et surtout… cette rumeur insensée qui revient avec un impact nouveau. Des parents qui viennent mettre sous le nez des enseignant·e·s des vidéos complotistes, des familles avec qui nous avons de bons rapports d’habitude qui viennent, inquiètes vérifier que tout cela est faux, des familles qui évoquent au téléphone leur refus de remettre leur enfant à l’école dans de telles conditions et l’existence de consignes de boycott de la rentrée issues des réseaux sociaux.
    Les bras me tombent.

    #éducation #médias #réseaux_sociaux #complotisme #éducation_sexuelle #théorie_du_genre #bulshiterie

    • Tout cela est très logique étant donné la perte de confiance totale des parents des quartiers populaires vis à vis de l’école et la plupart du temps ils ont raison de s’en méfier vu le traitement discriminatoire que le système scolaire inflige à leurs enfants. C’est le cœur du problème !

    • Il me semble que cela est révélateur de plusieurs choses :
      1. La sensibilité persistante et clivante des thématiques autour de ce que les mouvements réactionnaires appellent « éducation sexuelle ». Derrière cette dénonciation récurrente d’outils pornographiques fantasmées, c’est bien l’éducation à l’égalité filles-garçons, au genre, à la sensibilisation aux violences faites aux femmes/filles qui est visée. Ainsi que les mouvements qui portent cette éducation.
      2. Les gens (de toutes classes sociales et de tous niveaux d’éducation) sont prêts à croire n’importe quoi en abdiquant tout esprit critique si ça va dans le sens de leurs peurs, de leurs angoisses, de leurs phobies. Et les réseaux sociaux en sont un terribles accélérateurs.
      3. Il y a une perte de confiance totale des familles, y compris celles qui sont au quotidien en relation avec les équipes éducatives, dans l’Institution scolaire. L’École, en tant qu’Institution, est tellement éloignée, tellement « contre » certaines populations, tellement stigmatisante ou perçue comme un outil oppressif et de contrôle que finalement il est envisageable que dans cette « boîte noire » des enseignant·e·s malveillant·e·s donnent des cours de masturbation à des gamins de 6 ans à l’aide de matériel pornographique… ce qui donne la mesure de l’éloignement de l’École et des populations dans certains quartiers, à l’heure où le ministre décline dans tous les médias son slogan de « l’École de la confiance ».

      Si sur ce dernier point, je rejoins @ninachani, je nuancerais par quelques interrogations.
      – Dans le quartier, il y a des communautés musulmanes de plusieurs origines, elles ont été réceptives à cette rumeur de manière assez différenciées et je me demande quelles sont les dynamiques spécifiques à l’œuvre.
      – Des familles avec qui nous avons des rapports de confiance, avec qui nous avons partager notre volonté d’ouvrir l’école, qui connaissent la teneur des interventions sur l’égalité filles/garçons ont quand même été inquiétées par cette rumeur.
      – Le fait que la question pornographique nous est en quelque sorte retournée puisque certaines des familles les plus véhémentes aujourd’hui sont aussi celles que nous avons pu interroger dans le passé sur l’accès de leurs garçons à du matériel pornographique ou sur des attitudes problématiques envers des filles.

    • @heautontimoroumenos Sur les différences de réaction au sein des différentes communautés, je soupçonne un rapport différent des parents eux-mêmes à l’école selon leur propre trajectoire.
      Dans mon quartier, ça ne concerne pas seulement les communautés musulmanes mais plutôt les noirs et les arabes et dans les noirs il y a beaucoup de chrétiens : les pauvres, non blancs, victimes de relégation en quelque sorte.
      Enfin, sur le rapport aux questions de genre, comment ne pas faire le lien avec l’instrumentalisation d’une pseudo politique féministe qui a pour cible unique les hommes de ces communautés. Moi j’en viens à me dire que c’est très bien joué de la part du pouvoir parce que ça diabolise ces hommes par rapport aux hommes blancs et donc ça les érige en repoussoir vis à vis des femmes blanches, et en même temps ça décrédibilise totalement le féminisme auprès de la majorité des femmes des communautés noires et arabes.
      Bingo sur tous les plans !

  • Pilotage par les résultats : « Les affres du pseudolibéralisme et les défauts du dirigisme étatique » (Yves Dutercq, Le Café Pédagogique)
    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2018/08/23082018Article636706085583777899.aspx

    Depuis la fin des années 1990, l’accountability fait référence à un ensemble de procédures techniques et organisationnelles favorisant l’évaluation de l’action et la reddition de comptes à une autorité hiérarchique ou à différents acteurs à la lumière des résultats des actions entreprises. On peut considérer aujourd’hui que l’accountability correspond à des politiques publiques de plus en plus axées sur la performance rapportée aux ressources utilisées.
    […]
    De façon générale, le travers des politiques d’accountability, telles qu’elles ont été promulguées dans la plupart des pays, est de conduire à l’impossible couplage entre responsabilisation et déprofessionnalisation des acteurs de base.
    […]
    On sait les conséquences de la systématisation de la régulation par les résultats dans les pays où elle a été appliquée de façon effective : elle conduit écoles et enseignants à travailler à leur survie en consacrant l’essentiel de leur énergie à la préparation des élèves aux évaluations (teaching to the test) plutôt qu’à une construction raisonnée, progressive et cumulative de leurs apprentissages.
    […]
    Mais dans les faits il en va tout autrement : on peut considérer que le régime postbureaucratique ajoute en faite les affres du pseudolibéralisme aux défauts du dirigisme étatique. […] Cette situation conduit à une dépréciation plus grande encore de l’action de l’Etat par les usagers et à une perte de confiance des personnels.

    #éducation #accountability #pilotage #performance #évaluation #indicateurs #autonomie

  • SOS Education : vous ne pourrez plus dire plus que vous ne saviez pas (Blog)
    http://leplus.nouvelobs.com/contribution/168376-sos-education-un-sous-marin-frontiste-a-l-ecole.html

    SOS Éducation. Créée en décembre 2001, sous la houlette de Sylvain Marbach et Domitille Létondo, elle n’en finit plus de s’inviter partout, dans vos boîtes au lettres, dans les manifestations, sur les plateaux de télévision, et même dans le bureau du Ministre de l’Education.
    […]
    L’on comprendra qu’avec des méthodes si proches d’Avenir de la Culture, et des thématiques si « modernes » que ses combats contre l’homosexualité, l’IVG ou encore le déclin de la culture française, l’association ravit des spectateurs des milieux traditionalistes, crypto-frontistes, voire franchement xénophobes.

    #éducation #lobby #SOS_Éducation #extrême_droite

    • Le final me laisse un peu perplexe :

      Pourtant une question reste en suspens : pourquoi faut-il que ce soit ce type d’association qui défende des thèmes que les syndicats traditionnels ont déserté ?

      L’article explique que cette asso s’occupe de faux problèmes ou de problèmes qui n’en sont que pour des catholiques ou des fascistes alors je comprend pas pourquoi les syndicats traditionnels devraient s’occupé de contesté le droit à l’IVG, le droit de défilé à la gay pride quant on est prof ou les fait qu’il y ai de l’éducation sexuelle auprès des enfants....
      #catholicisme #homophobie #IVG #culture_du_viol

    • Il me semble que cette phrase fait référence à la question de la violence évoquée en début de billet. Néanmoins cette phrase est étrange en effet car les thématiques sous lesquelles l’association avance « masquée » au plus proche des craintes d’une partie des « usagers de l’école » sont largement reprises par la presse et les politiques donc semblent loin d’être désertées…

  • L’école en banlieue : « Territoires vivants de la république » (Le Café Pédagogique)
    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2018/08/24082018Article636706973525101475.aspx

    Dans ce livre, les nombreux auteurs rappellent tout simplement que l’école poursuit son travail dans les territoires si souvent stigmatisés par le discours ambiant. Ils rappellent qu’enseigner en éducation prioritaire, dans les banlieues, c’est possible. Que les enseignants n’y vont pas contraints et forcés. Malgré les difficultés que le livre ne nie pas, ils prennent même plaisir à le faire. La parole est donnée à tous les acteurs, même les élèves.
    […]
    Parce que ce livre n’est pas rédigé par des prêcheurs de salon mais par des praticiens il montre le travail, souvent invisible, des enseignants. Et il ne nous épargne rien. « Territoires vivants de la République » parle de l’importance de l’accueil des parents dans les établissements. Il décrit les gestes qui tissent la confiance entre les élèves et l’école. Et il aborde de façon frontale, au ras du vécu quotidien des classes, les questions chaudes, celles qui dérangent : enseigner les sciences face au discours religieux, les conflits de mémoire, l’enseignement du colonialisme, de la guerre d’Algérie, de la Shoah et aussi les questions de genre. Oui on peut enseigner tout cela en banlieue.

    #éducation #REP #éducation_prioritaire #banlieues #stigmatisation

  • « Ce que les enfants apprennent aujourd’hui sera inutile en 2050 » (Yuval Harari, Usbek&Rica)
    https://usbeketrica.com/article/pour-yuval-harari-ce-que-les-enfants-apprennent-aujourd-hui-sera-inutil

    Inutile donc, selon l’historien, de continuer à remplir le cerveau des écoliers avec tout un tas d’informations : « nous sommes inondé par d’énormes quantités d’informations », souvent contradictoires. Les professeurs du futur devraient se focaliser sur la faculté à « donner du sens à l’information […] et surtout à associer différents éléments informatifs pour en tirer une vision du monde ».

    Si l’auteur précise que certains professeurs en 2018 développent déjà cette vision, il souligne l’urgence de bousculer l’éducation des enfants dans le monde entier : « Les décisions que nous prendrons dans les prochaines décennies vont façonner le futur de la vie elle-même […] Si cette génération n’a pas de vision globale du cosmos, le futur de la vie sera fixé au hasard ».

    Côté pratique, Yuval Harari estime que « comme nous n’avons aucune idée de ce à quoi ressemblera le marché du travail en 2050, nous ne connaissons pas les compétences dont auront besoin les individus » à cette échéance. Pour lui, les élèves d’aujourd’hui doivent apprendre une chose essentielle pour « tenir le choc du monde en 2050 » : se réinventer constamment, et s’adapter aux changements.

    Parce que selon l’historien, c’est ce qui nous constitue en tant qu’êtres humains qui risque de subir une mutation. À l’horizon 2050, « les individus auront sans doute à faire face à une possible migration vers le cyberespace, à des identités de genre de plus en plus fluides, et à de nouvelles expériences sensorielles générées par des implants électroniques ». Difficile dans ces conditions d’envisager une carrière stable, et une vie linéaire. Si l’auteur précise que ce scénario spécifique pourrait ne pas advenir, il est néanmoins sûr d’une chose : « Le changement en lui-même est l’unique certitude » de tout exercice de prospective.

    Et ce changement perpétuel va sans nul doute impacter la façon dont l’individu se perçoit et construit sa vie. Yuval Harari met donc en garde les générations futures : il va falloir cultiver notre aptitude à changer, « même à 50 ans ». Pour faire face à « des choses que personne n’a jamais vu auparavant, comme des machines intelligentes, des corps augmentés, des cataclysmes climatiques suscités par l’activité humaine ou des algorithmes qui manipulent nos émotions », il nous faudra « beaucoup de souplesse psychique et d’importantes réserves d’équilibre émotionnel ». « Malheureusement, précise l’auteur, on ne peut pas apprendre la résilience en lisant un livre. »

    #éducation #prospective #apprentissages

    • orienté « marché du travail », « savoir faire » précis… le théorème de Pythagore ça fait 2500 ans que ça sert et tout d’un coup dans 30 ans ça va devenir inutile ? Pareil pour savoir lire, décomposer, comprendre le sens d’un texte et savoir discuter ses idées ?

      Être curieux, avoir envie d’apprendre et comprendre le monde qui nous entoure, aimer continuer d’apprendre une fois adulte, tout ça ce sont des compétences qui ont toujours servi, que ce soit en 1780, 1850, 1998 ou 2050. (Mais ça a toujours été appris plutôt aux enfants des classes dominantes évidemment.)

    • Même remarque que toi @rastapopoulos éducation = préparation au travail est une vision réductrice de l’éducation.

      Je tique sur ceci aussi : « Si cette génération n’a pas de vision globale du cosmos, le futur de la vie sera fixé au hasard » je me demande bien à quoi on pourrait se fixé d’autre à moins de croire à un « intelligent design ».

    • Je ne souhaite pas défendre le point de vue de l’auteur dont le fond de la pensée prospective semble être « ce qui est sûr c’est que les temps à venir sont incertains » :)
      Par contre, les « compétences » que tu cites sont soit des « outils » (applications du théorème de Pythagore) soit des savoir-être (curiosité) ou savoir-faire (accéder à l’écrit). Or, il me semble que justement ce ne sont pas ces formes de savoir qui sont remis en cause mais plutôt les savoirs encyclopédiques qui risquent d’être périmés ou inutiles dans 50 ans.
      En tout cas, il pose la question de qu’est-ce qu’il faut apprendre à l’école, en principe défini par le Ministère et l’Union Européenne à travers le « Socle commun », mais il me semble que cette question ne fait pas consensus et doit être constamment reposée.

  • Le métier d’enseignant ne fait plus rêver (Le Monde)
    https://www.lemonde.fr/education/article/2018/06/12/le-metier-d-enseignant-ne-fait-plus-rever_5313502_1473685.html

    Faute d’un nombre suffisant de candidats aux concours de recrutement de professeurs, plusieurs académies comptent moins d’admissibles que de postes disponibles.

    #éducation #enseignant·e·s #salarié·e·s #attractivité #métier

  • Les trois maux de L’Éducation nationale : passé fantasmé, animisme et pensée magique… (Blog, Le confort intellectuel)
    https://leconfortintellectuel.blogspot.com/2018/06/les-trois-maux-de-leducation-nationale.html

    L’Éducation nationale en France souffre de trois maux majeurs, qu’elle enfante ou qu’on lui inflige, dans lesquels elle se complait parfois, trois maux qui sont autant d’obstacles à une réforme de l’institution pourtant indispensable : le passé fantasmé, l’animisme et la pensée magique.

    Le Français possède la fâcheuse habitude de se construire de faux souvenirs de son enfance. Il faut dire qu’on l’y aide bien, les interférences rétroactives et la désinformation pullulent, les réseaux sociaux amplifient encore le phénomène. L’idée que « c’était mieux avant » (avant quoi ? Avant qui ?) est une idée commune qui n’a aucun fondement réel, que ce soit socialement, économiquement, pour la santé publique, pour l’enseignement en ce qui concerne mon propos. Le discours institutionnel lui-même se complait dans un passé fantasmé qui évite certainement d’affronter les vraies questions, celles qui sont cruciales pour la rénovation nécessaire de l’institution elle-même ; il n’est question que de « retour » : « revenir aux fondamentaux », « revenir à la syllabique », « retour de l’uniforme », « retour de la discipline »...

    #éducation #nostalgie #diversion #communication #fact-checking #écrans #baccalauréat #illettrisme #uniforme #méthode_de_lecture

  • “Tu vois mon fils, ce que je voulais te dire c’est…” (Séance d’écriture-flash n°7, CM2)
    “Tu vois ma fille, ce que je voulais te dire c’est…” (Séance d’écriture-flash n°8, CM2)

    Consigne : Je vais taper dans les mains une fois et vous devrez faire silence. Mes instructions seront écrites au tableau et vous n’aurez aucune autre indication. Impossible de me poser des questions, impossible d’en discuter avec vos camarades, le silence doit être complet. Lorsque je frapperai par deux fois dans mes mains, cette contrainte sera levée. Des questions ?
    – Prenez une feuille de classeur et un crayon.
    – Écrivez votre prénom.
    – Écrivez une phrase ou un court texte commençant par « Tu vois mon fils / ma fille, ce que je voulais te dire c’est… ».
    – Je chronomètre 3 minutes à l’horloge et je relève les feuilles.

    Productions des élèves (1er jet, orthographe et syntaxe corrigées par moi) - Écriture-flash n°7

    – Tu vois, mon fils, ce que je voulais te dire c’est qu’il faut arrêter de polluer.
    – Tu vois, mon fils, ce que je voulais te dire c’est qu’un jour je ne serai plus là et que tu devras…
    – Tu vois, mon fils, ce que je voulais te dire c’est que je t’aime profondément et que ton père ferait tout pour ne pas te perdre. Tu es notre seule et unique chose. On t’aime beaucoup.
    – Tu vois, mon fils, ce que je voulais te dire c’est qu’il faut bien travailler en cours, t’amuser avec les potes, sortir souvent mais pas abuser non plus. Profite bien que je t’ai, petit, je ferais tout pour toi. Bisous. Maman.
    – Tu vois, mon fils, ce que je voulais te dire c’est…
    – Tu vois, mon fils, ce que je voulais te dire c’est que je voudrais que tu deviennes fort au foot.
    – Tu vois, mon fils, ce que je voulais te dire c’est que je t’aime.
    – Tu vois, mon fils, ce que je voulais te dire c’est que tu es bête car tu as répondu à la maîtresse.
    – Tu vois, mon fils, ce que je voulais te dire c’est que…
    – Tu vois, mon fils, ce que je voulais te dire c’est que je t’aime de tout mon cœur, tu m’apportes beaucoup dans la vie. Tu m’apportes la joie et la bonne humeur. Et surtout je ferais tout mon possible pour toi. Tu es le trésor de ma vie.
    – Tu vois, mon fils, ce que je voulais te dire c’est que tu es grand et beau et que j’ai hâte que tu ailles au collège.
    – Papa : Tu vois, mon fils, ce que je voulais te dire c’est que tu vois, ton frère, il me ressemble et à ta mère aussi.
    Fils : Oui, Papa, je vois.
    Papa : Amène ton frère avec toi.
    Maman : Quand c’est qu’on lui dit que ce n’est pas notre fils ?
    Fils : Papa et Maman sont devenus fous.
    – Tu vois, mon fils, ce que je voulais te dire c’est qu’un jour on ira à Paris, en Afrique, en Allemagne, en Espagne, en Italie. Bref, on fera le tour du monde. Mais le plus important c’est qu’on s’amusera en voyageant. On déménagera où tu veux mon fils, je t’aime.
    – Tu vois, mon fils, ce que je voulais te dire c’est que tu dois travailler beaucoup pour que tu sois le meilleur de ta classe. Et moi, je ne peux pas t’apprendre et ton père travaille. Tu as compris ? C’est bien.
    – Tu vois, mon fils, ce que je voulais te dire c’est que tu sois intelligent comme tout le monde.
    – Tu vois, mon fils, ce que je voulais te dire c’est que tu es gentil et je t’aime. Y’a que toi qui peut me comprendre.
    – Tu vois, mon fils, ce que je voulais te dire c’est que je t’aime. Je n’ai que toi depuis que ta mère est partie. Tu es la seule personne qui me reste et je prendrai soin de toi, mon fils.
    – Tu vois, mon fils, ce que je voulais te dire c’est que demain il n’y a pas école. Maître Coutil est content de vous voir tous les jours, et aussi votre maîtresse.

    Productions des élèves (1er jet, orthographe et syntaxe corrigées par moi) - Écriture-flash n°8

    – Tu vois, ma fille, ce que je voulais te dire c’est que tu es la chose la plus précieuse que j’ai au monde. Je donnerais ma vie pour toi. Je t’aime de tout mon cœur. Mais aussi si tu partais, je le regretterais toute ma vie.
    – Tu vois, ma fille, ce que je voulais te dire c’est que je t’aime beaucoup.
    – Tu vois, ma fille, ce que je voulais te dire c’est que tu vas avoir un petit frère.
    – Tu vois, ma fille, ce que je voulais te dire c’est que tu passes en 6ème et que le collège n’est pas comme la primaire alors fais attention à toi.
    – Tu vois, ma fille, ce que je voulais te dire c’est que ton père et moi, on t’aime beaucoup et on voudrait que tu travailles bien à l’école. On t’aime très fort. Bisou ma fille.
    – Tu vois, ma fille, ce que je voulais te dire c’est que je t’aimerais toujours. On restera ensemble. Un jour tu vivras ta vie mais d’abord restons unies pour toujours. Même si un jour tu feras ta vie autre part, ma fille, je t’aimerai toujours.
    – Tu vois, ma fille, ce que je voulais te dire c’est que nous t’aimons très fort, ton père et moi.
    – Tu vois, ma fille, ce que je voulais te dire c’est que tu es la plus importante à mes yeux. Je te garderai toujours à mes côtés.
    – Tu vois, ma fille, ce que je voulais te dire c’est que je suis très énervée.
    – Tu vois, ma fille, ce que je voulais te dire c’est que tu es très belle et gentille.
    – Tu vois, ma fille, ce que je voulais te dire c’est que demain après-midi je pars loin d’ici sans toi car je ne me sens pas bien.
    – Maman : Tu vois, ma fille, ce que je voulais te dire c’est « Joyeux anniversaire ! ». Mais à moi, c’est comme si on m’avait oublié.
    Fille : Ah bon ?
    Maman : Oui. Vas te coucher !
    – Tu vois, ma fille, ce que je voulais te dire c’est que je t’aime.
    – Tu vois, ma fille, ce que je voulais te dire c’est que je t’aime de tout mon cœur. Je voudrais que tu fasses de bonnes études et que tu t’amuses bien. Dans ma vie, tu es ce qui m’apporte la joie et le bonheur. Pour moi, tu es un magnifique trésor. Je t’aime plus que tout au monde.
    – Tu vois, ma fille, ce que je voulais te dire c’est que je t’aime. Bisous Mams.
    – Tu vois, ma fille, ce que je voulais te dire c’est qu’il ne faut jamais être méchante avec les autres, toujours être gentille. Et aussi fais du mieux que tu peux pour l’école et si tu as de bonnes notes, tu auras une récompense, on va faire du shopping. Bref, ma fille, je t’aime.
    – Tu vois, ma fille, ce que je voulais te dire c’est que je t’aime.
    – Tu vois, ma fille, ce que je voulais te dire c’est que j’ai une grave maladie et que bientôt je ne serai plus là !
    – Tu vois, ma fille, ce que je voulais te dire c’est qu’il faut arrêter de faire la guerre.
    – Tu vois, ma fille, ce que je voulais te dire c’est que tu sois intelligente, que tu passes ton permis et que tu m’écoutes bien.

    #école #témoignage #production_d'écrits #CM2 #genre #transmission #parents_enfants

  • “Ce serait mieux si…” (Séance d’écriture-flash n°6, CM2)

    Consigne : Je vais taper dans les mains une fois et vous devrez faire silence. Mes instructions seront écrites au tableau et vous n’aurez aucune autre indication. Impossible de me poser des questions, impossible d’en discuter avec vos camarades, le silence doit être complet. Lorsque je frapperai par deux fois dans mes mains, cette contrainte sera levée. Des questions ?
    – Prenez une feuille de classeur et un crayon.
    – Écrivez votre prénom.
    – Écrivez une phrase ou un court texte commençant par « Ce serait mieux si… ».
    – Je chronomètre 3 minutes à l’horloge et je relève les feuilles.

    Productions des élèves (1er jet, orthographe et syntaxe corrigées par moi)

    – Ce serait mieux si chez moi il y avait deux salons et des animaux de compagnie et une PS4, et aussi une télé.
    – Ce serait mieux si on avait une habitation, une famille, de la nourriture. Ce serait mieux si on vivait sans problèmes.
    – Ce serait mieux s’il n’y avait plus de problèmes. Et si on n’arrêtait de se disputer. Et si on n’arrêtait de m’embêter et qu’on arrêtait de parler derrière mon dos.
    – Ce serait mieux si on avait une maison au lieu d’un immeuble et aussi si j’avais un frère. Ça changerait un peu : il n’y aurait pas que des filles à la maison. Il y aurait peut-être plus de bêtises et aussi plus de joie. Mon père ne dirait plus : « Allez les gars, c’est l’heure d’aller au lit. »
    – Ce serait mieux si je vivais dans un château avec ma famille, avec une piscine et un jacuzzi.
    – Ce serait mieux s’il n’y avait plus de pollution, plus de pauvreté ni de faim dans le monde. Ce serait mieux s’il n’y avait plus de racisme.
    – Ce serait mieux si Maître Coutil passait une journée dans notre classe, si on faisait moins de Picot.
    – Ce serait mieux si on allait à Paris voir la Tour Eiffel.
    – Ce serait mieux si je parlais quand on m’interroge parce que quand on m’interroge, je ne parle pas beaucoup.
    – Ce serait mieux si personne ne se disputait et que tout le monde était amies.
    – Ce serait mieux si on pouvait voler dans les airs et aussi voir à travers les murs comme ça la maîtresse pourrait voir ceux qui font des bêtises. À côté, ce serait mieux si notre mère ne mourrait pas et puis aussi si j’avais tout ce que je voulais.
    – Ce serait mieux si dans ce monde il n’y avait plus jamais de problèmes ou de disputes et mieux encore si on s’acceptait : couleurs de peau ou pas, fille ou garçon.
    – Ce serait mieux si on allait tout le temps au cinéma.
    – Ce serait mieux si un jour un monsieur passait. Il serait au téléphone et dirait : « Bon bébé, je te laisse, je dois travailler ». Et là un monsieur viendrait et dirait : « Mais c’est quoi ce menteur ! Arrête de mentir ! »
    – Ce serait mieux si j’avais une grande maison, on aurait plus d’espace et un grand jardin et si avec mes amies on s’était amusées.
    – Ce serait mieux s’il faisait beau, je veux du soleil !
    – Ce serait mieux si l’école ouvrait à 10h, comme ça on pourrait dormir plus longtemps.

    #école #témoignage #production_d'écrits #CM2

  • Parcoursup : l’ire des profs de Paris-Diderot - Le Figaro Etudiant
    http://etudiant.lefigaro.fr/article/parcoursup-l-ire-des-profs-de-paris-diderot_57d4384c-6ccb-11e8-9dc


    L’objectif réel de renfoncement des #ségrégations de #Parcoursup se confirme !
    En gros ce qui détermine le plus la trajectoire sociales des personnes, c’est leur code postal !

    Rémi Losno, le directeur de l’UFR chimie de l’université Paris-Diderot, fait partie de ces professeurs « très agacés ». L’an dernier, sur les 110 places offertes en première année de chimie au sein de cette université parisienne prisée, « environ 40 % étaient occupées par des lycéens venus de banlieue ou de province ». Cette année, le rectorat, via le logiciel Parcoursup, n’autorise pas la filière à prendre plus de 3 % de bacheliers non parisiens.

    Résultat : d’excellents élèves de banlieue sont aujourd’hui relégués dans les bas-fonds de la liste d’attente alors que des lycéens parisiens aux résultats moyens voire médiocres caracolent en tête des admis. « Les treize premiers admis ont des résultats corrects sans plus. Mais dès la 14e place, nous avons un élève parisien qui plafonne à 8 de moyenne générale. Malgré ses 17,5 de moyenne, un candidat du Val-de-Marne, lui, est relégué en attente à la 1 010e place ! », rage Benoît Piro, le responsable de la licence de chimie. Des lycéens de « niveau faible voire très faible passent avant des candidats de banlieues limitrophes ayant 5 à 10 points de plus de moyenne générale ! ». Des jeunes qui habitent parfois à quinze minutes à pied de l’université Paris-Diderot. « Que répondre à leurs parents qui m’interpellent ? »

    #inégalités #éducation #sélection #guerre_des_classes

  • Non, les enfants pauvres n’existent pas
    https://www.inegalites.fr/Non-les-enfants-pauvres-n-existent-pas

    La médiatisation de la pauvreté des enfants croît en fonction du désintérêt pour celle de leurs parents. Réduits à se contenter de la solidarité nationale pour vivre, ces derniers sont même présentés comme des « assistés » qui doivent admirer et s’inspirer du « premier de cordée » [1].

    Les enfants pauvres n’existent pas, mais les privations dont souffrent l’ensemble des membres d’un ménage modeste pèsent sur les enfants. Sans tomber dans le misérabilisme, vivre dans une famille aux très faibles revenus constitue l’une des composantes de la reproduction des inégalités [2] : le manque de moyens et des conditions de vie difficiles constituent des obstacles certains, par exemple, dans la réussite scolaire et l’insertion professionnelle.

  • La catastrophe #Parcoursup : bilan des premières semaines
    http://lvsl.fr/la-catastrophe-parcoursup-bilan-des-premieres-semaines

    Le 15 mai dernier, la ministre Frédérique Vidal déclarait à propos de Parcoursup : « C’est un processus plus fluide qui remet de l’humain dans la procédure. ». Au vu des premiers chiffres de la semaine, ces éléments de langage sonnent comme une mauvaise blague pour ceux qui craignent encore de ne pas pouvoir faire les études qu’ils veulent. Des spécialistes nous alertent depuis longtemps : avec la fin de la hiérarchisation des vœux, la suppression des « pastilles vertes » et le calendrier dans lequel les « offres » se font de façon diffuse, l’algorithme de Parcoursup serait un enfer pour les lycéens.

    « Le désastre de ces premières semaines était si prévisible, que l’on peut supposer que c’est ainsi que le gouvernement a voulu Parcoursup. »

  • Laïcité à l’école : les incidents sont marginaux, mais les enseignants s’inquiètent (Mediapart)
    https://www.mediapart.fr/journal/france/180618/laicite-l-ecole-les-incidents-sont-marginaux-mais-les-enseignants-s-inquie

    Les atteintes à la laïcité à l’école se règlent le plus souvent par le dialogue : seuls 3 % des cas recensés posent problème. C’est ce qui ressort de l’étude publiée par le Comité national d’action laïque, et du colloque organisé à Paris. Les classes sont loin d’être minées par ces contestations, mais les enseignants restent inquiets et réclament plus de formation.

    #éducation #école #laïcité