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  • Allemagne : des réfugiés pris dans les filets des clans mafieux - InfoMigrants
    http://www.infomigrants.net/fr/post/13992/allemagne-des-refugies-pris-dans-les-filets-des-clans-mafieux?ref=tw_i

    Des réfugiés arabes arrivés en Allemagne depuis 2015 sont devenus la cible de clans mafieux d’origine libanaise. Ces organisations familiales recrutent en effet parmi cette population des hommes jeunes et forts physiquement qui « n’ont pas encore eu affaire à la justice », précise Benjamin Jendro, du syndicat de police GDP. Avec des casiers vierges, « s’ils sont pris, ils n’iront pas en prison ».

    En Allemagne, des clans mafieux d’origine libanaise profitent de la détresse des réfugiés pour les embrigader dans leurs réseaux criminels. Ces organisations familiales se sont appuyées sur l’important flux de migrants arrivés ces dernières années dans le pays.

    En effet, depuis 2015, plus d’un million de personnes, pour beaucoup arabophones, ont débarqué en Allemagne sans en parler la langue, et en quête d’un emploi pour subvenir à leurs besoins. Ces demandeurs d’asile constituent un vivier de recrutement presque sur mesure pour des clans familiaux eux-mêmes arrivés du Liban sans argent trois décennies plus tôt.

  • #Suisse : une directive demande aux hôpitaux de dénoncer les #sans-papiers

    Une directive demandant au personnel hospitalier de signaler aux autorités toute personne en situation irrégulière fait scandale en Suisse. Les #médecins qui s’y opposent font valoir le « #secret_professionnel » et l’obligation d’assurer des soins « à toute personne dans le besoin ».

    « Systématiquement signaler aux autorités les individus sans documents, présumés requérants d’asile, étrangers en transit ou ‘suspects’ qui arrivent aux urgences seuls ou en ambulance ». Dans une directive destinée aux hôpitaux publics du canton suisse de #Tessin, dans le sud du pays, l’Office de soutien social et d’intégration demande aux médecins de signaler aux autorités toute personne en situation irrégulière sur le territoire suisse.

    Le canton de Tessin a longtemps été en première ligne face à l’afflux de migrants car il est frontalier avec l’Italie, deuxième pays d’arrivée des migrants en Europe en 2018. L’hôpital de Mendrisio est notamment le plus sollicité par les étrangers car le plus proche de la frontière suisso-italienne.

    Cette circulaire, émise au mois d’août et révélée fin novembre par l’hebdomadaire local Il Caffé, provoque la stupéfaction chez le personnel hospitalier qui a appris son existence par la presse.

    « J’attends de voir comment ce texte sera mis en application dans les centres de santé mais je m’y oppose car ce n’est pas mon rôle en tant que médecin de dénoncer des patients », déclare à InfoMigrants Davide Giunzioni, président de l’Association des médecins assistants et chefs de clinique (Asmact) à l’échelle du canton. « Je me dois de respecter le secret professionnel et d’assurer des soins à toute personne dans le besoin, peu importe son statut et ses origines ».

    Une directive « illégale »

    Selon l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés (Osar), qui regroupe plusieurs associations, cette directive est illégale. « Elle pourrait constituer une violation du droit à l’aide dans les situations de détresse prévu dans l’article 12 de la Constitution suisse », qui stipule que « toute personne doit pouvoir bénéficier de soins d’urgence », précise à InfoMigrants Michael Flückiger, responsable de la communication de l’Organisation. De plus, la circulaire est contraire à la loi fédérale sur la protection des données et de la vie privée.

    Cristina Oberholzer Casartelli, la directrice de l’Office de soutien social et d’intégration, assure au quotidien suisse Le Temps que « les soins ne seront évidemment refusés à personne ». « La directive est simplement une indication administrative et comptable visant à faciliter la facturation des services de santé par l’Entité hospitalière cantonale (EOC) » de Tessin.

    En suisse, le canton est le principal garant de factures impayées relatives aux soins d’urgence dispensés aux étrangers en situation irrégulière et aux « dublinés ». « Ces frais ont augmenté considérablement ces dernières années, dépassant le forfait prévu à cet effet. L’indication donnée a pour but d’optimiser les chances de régler ces factures », s’est justifié Cristina Oberholzer Casartelli.
    La mesure est d’autant plus controversée que le nombre d’arrivée a fortement baissé ces dernières années. Au plus fort de la crise migratoire en 2015, près de 40 000 personnes ont demandé l’asile en Suisse, contre une prévision de 19 000 pour l’année 2018. La majorité des demandeurs d’asile sont originaires d’Érythrée, de Syrie, d’Afghanistan et de Turquie.

    http://www.infomigrants.net/fr/post/13958/suisse-une-directive-demande-aux-hopitaux-de-denoncer-les-sans-papiers
    #dénonciation #délation #santé #hôpitaux

    • ’Così si infrangono legge e segreto medico’

      Poche frasi, tutte racchiuse in una circolare inviata ai pronto soccorso degli ospedali del cantone. Una raccomandazione recapitata a fine agosto con data di scadenza fine dicembre. Si dice che quando persone prive di documenti, «presumibili richiedenti l’asilo, stranieri in transito o persone sospette», si presentano alla struttura sanitaria, anche se trasportate in ambulanza, devono essere sistematicamente segnalate per l’identificazione. E nella lettera segue un numero di cellulare da chiamare durante la giornata (delle guardie di confine), mentre dalle 22 alle 6 del mattino si telefona alla centrale della Polizia cantonale. Questo «per assicurare - è scritto - la corretta presa a carico». La lettera ai pronto soccorso è stata inviata dal Dipartimento della sanità e socialità, Ufficio del sostegno sociale e dell’inserimento, per recuperare le spese (vedi articolo sotto) delle prestazioni sanitarie. E fa parte di una convenzione tra diversi enti pubblici.
      Nel documento non si dice esplicitamente che prima ancora di soccorrere un paziente questo va identificato. Ma non si chiarisce qual è l’esatta procedura. Resta il fatto che la direttiva per molti medici è in contrasto con i principi deontologici della professione. Non solo. Il timore, serpeggiato in questi mesi, è che davanti a una persona ferita o che sta male non si può perdere tempo per chiamare un agente per identificarla, ma bisogna intervenire rapidamente. Anche perché se al paziente dovesse succedere qualcosa la responsabilità ricadrebbe sul medico. «Non siamo poliziotti, noi siamo qui e abbiamo il dovere di curare la gente», si sono sfogati i medici in questi mesi. «Non mi piace questo stato di polizia. Prima la vita e la salute delle persone», osserva l’avvocato Paolo Bernasconi che fa notare come la direttiva sia «in contrasto con l’articolo 20 e l’articolo 68 della Legge sanitaria». Il primo riguarda appunto l’irrinunciabilità del segreto professionale e il secondo spiega quali sono le uniche segnalazioni obbligatorie conformi alla norma. La circolare, dunque, stride con la legge.
      Giorgio Pellanda, direttore generale dell’Ente ospedaliero cantonale ammette che «sì, ci è stata sottoposta questa richiesta, più che una direttiva è una sollecitazione. Io l’ho saputo qualche giorno fa, probabilmente è arrivata da un po’, non saprei di preciso. Sinceramente quanto scritto non ci piace molto, ci stiamo lavorando. Vorremmo capire meglio in concreto cosa dovremmo fare».
      I dubbi di Pellanda sono anche quelli di Dorit Djelid, portavoce di H , associazione che raggruppa tutti gli ospedali svizzeri. «Di fronte ad un’urgenza - dice - la priorità è curare il paziente, poi regolare l’aspetto amministrativo, che è comunque importante. Vero è che molte persone arrivano al pronto soccorso non in stato di urgenza e gli ospedali devono sapere chi hanno davanti per far sì che alla fine qualcuno paghi la fattura».
      Secondo Davide Giunzioni, presidente dell’Associazione medici assistenti e capi clinica (Asmac), sezione Ticino, 550 soci, «al di là del caso specifico, il problema sta sempre nel riuscire a conciliare il principio cardine della nostra professione, che è quello di garantire le cure al paziente, dunque la sua presa a carico, con il rispetto della legalità e delle normative cantonali o federali. Spesso queste due esigenze riescono a trovare un punto d’incontro ragionando con un po’ di buonsenso». Anche se, precisa Giunzioni, «noi abbiamo dei valori che non possiamo derogare, come il segreto medico e l’assistenza primaria del paziente».

      http://www.caffe.ch/stories/Attualit%C3%A0/61822_cos_si_infrangono_legge_e_segreto_medico

  • En Bosnie, l’#OIM se félicite d’avoir suffisamment de places d’hébergement pour tous les migrants

    L’organisation internationale des migrations (OIM) a déclaré fournir suffisamment de places d’accueil pour les migrants présents en Bosnie. La Croix-Rouge, pourtant, affirme qu’elle a besoin de davantage de moyens pour faire face aux besoins des migrants restés dans les camps de fortune, et exposés au froid glacial de l’hiver.

    Selon l’Organisation internationale des migrations (OIM), les milliers de migrants actuellement présents en Bosnie peuvent avoir accès à une place d’hébergement, et ainsi passer l’hiver au chaud. « Nous avons mis en place suffisamment de structures pour accueillir les personnes à la rue », a déclaré à InfoMigrants Peter Van der Auweraert, le responsable de l’OIM, en Bosnie, avec exemple à l’appui. « Les migrants de Velika Kledusha ont tous été relogés, ils ont été placés dans un centre humanitaire de 600 places », précise-t-il. Pendant des mois, la ville de #Velika_Kledusha, à quelques kilomètres seulement de la frontière croate, a abrité un campement sauvage de centaines de migrants. Les conditions de vie y étaient très précaires, exposant les migrants aux intempéries, à la boue, et au froid.

    À #Bihac, non loin de Velika Kledusha, le centre de #Borici, qui a abrité des centaines de migrants durant plusieurs mois, fait peau neuve et devrait être en capacité d’accueillir très prochainement des centaines de migrants. L’immeuble jusque là abandonné était particulièrement insalubre. « Le nouveau Borici devrait accueillir 500 personnes, principalement des familles de migrants. Et il devrait ouvrir d’ici les fêtes de fin d’année », précise Peter Van Auweraert.

    À #Sarajevo, aussi, près de 800 places supplémentaires ont été créées, précise l’OIM.

    « Nous avons en tout 5 000 places d’hébergement disponibles en Bosnie », affirme Peter Van der Auweraert. Le nombre de migrants présents en Bosnie oscille autour de 3 500 personnes. « Normalement, cet hiver, personne ne devrait mourir de froid », continue le responsable de l’OIM. "Il faut continuer à communiquer pour expliquer aux migrants que des structures existent".

    « La nuit, les températures descendent jusqu’à -15 degrés »

    En dépit du constat positif de l’OIM, la Croix-Rouge est inquiète. « La récente réinstallation des migrants dans des structures plus sûres et loin des camps sauvages est une évolution positive, mais nous pensons que la situation reste imprévisible », explique à InfoMigrants Elkhan Rahimov, un responsable de la Fédération internationale de Croix-Rouge (FICR). « La dynamique des arrivées peut varier. Nous restons vigilants quant au fait que des migrants peuvent quitter les centres d’hébergement et choisir de retourner à la rue. »

    Certaines personnes préfèrent en effet rester non loin de la frontière croate pour tenter de passer la nuit. « Mais le soir et la nuit, les températures descendent jusqu’à -15 degrés Celsius », rappelle Elkhan Rahimov. "Ces personnes ont besoin de couvertures, de vêtements chauds. Face à ce constat, la FICR de Bosnie a lancé lundi un appel de 3,3 millions de francs suisses (2,9 millions d’euros).

    « Par le biais de l’appel d’urgence, nous souhaitons attirer l’attention sur un problème humanitaire crucial qui ne disparaîtra pas dans les mois à venir », conclut-il.

    Auparavant évitée par les migrants, la Bosnie est confrontée depuis cette année à un afflux qu’elle peine à gérer. Depuis janvier, plus de 23 000 sont entrés dans ce pays.

    http://www.infomigrants.net/fr/post/13870/en-bosnie-l-oim-se-felicite-d-avoir-suffisamment-de-places-d-hebergeme

    #Bosnie #Bosnie-Herzégovine #IOM #Croix-Rouge #hébergement #logement #asile #migrations #réfugiés #externalisation

    • En février 2019...
      Violence et désespoir s’emparent des migrants oubliés en Bosnie-Herzégovine

      Vendredi soir, de très violents affrontements ont éclaté dans le camp de réfugiés de #Bira, à #Bihać, au nord-ouest de la Bosnie-Herzégovine. Entre les squats de Sarajevo et les camps surpeuplés, des milliers de réfugiés sont toujours bloqués dans ce pays. Sans grand espoir de pouvoir passer dans l’Union européenne.

      https://www.mediapart.fr/journal/international/040219/violence-et-desespoir-s-emparent-des-migrants-oublies-en-bosnie-herzegovin

    • #Bihać : Dove i corpi non si sfiorano

      Pubblichiamo il primo di due articoli dal confine tra Bosnia e Croazia, dove memorie di guerre e migrazioni del passato e del presente si incrociano. Il secondo articolo sarà di Gabriele Proglio, compagno di viaggio di Benedetta.

      Sono le 8 di mattina, e dopo una lunga giornata di viaggio e poche ore di sonno, Bihać ci sorprende nel tepore di una giornata inaspettatamente calda e soleggiata. La città bosniaca si circonda di montagne e colline, che ne tracciano fiere ed imponenti il confine che la separa dalla Croazia. Negli anni 90, queste cime sono state luogo di un assedio da parte dell’esercito serbo, fungendo da vera e propria prigione naturale. Oggi, invece, rappresentano, per migliaia di migranti in fuga da guerre, persecuzioni e povertà, l’unica speranza di giungere in Unione Europea.

      Il fascino delle terre di confine sta proprio nel loro essere allo stesso tempo luoghi di limite e superamento, di prigionia e di libertà, di antagonismo e di incontro. Inevitabilmente, questa eterna contraddizione li rende condanna e benedizione per i popoli che li abitano, e per quelli che vi passano.

      Io e Gabriele siamo arrivati fin qui con lo scopo di esplorare la sovrapposizione storica delle memorie di un popolo che ha visto la guerra, e che ora si ritrova ad essere luogo di passaggio di persone che dalla guerra stanno ancora scappando. Lo stimolo intellettuale di smascherare il confine, una conoscenza superficiale della storia del paese, ed un interesse accademico per la questione della crisi migratoria, sono i bagagli che ho con me. Sono ancora ignara dei fantasmi di questo posto, e degli scheletri che si porta dentro. In poco tempo il confine mi entrerà nella pelle, lo sentirò scorrere e spostarsi alterando le sicurezze che mi ero costruita attraverso lo studio minuzioso ma distaccato di questa realtà. Ma per ora, Bihać deve ancora svegliarsi e con lei, mi sveglierò anche io.

      Ad un primo sguardo, la città mi appare come un non luogo, dove l’apatia generale ha lentamente rimosso le ferite di una guerra fin troppo recente. Ma i resti sono evidenti. Monumenti ai caduti, cimiteri e colpi di mortaio che appaiono come cicatrici sui palazzi della città. Nella sua calma opprimente, Bihać ricorda molto la Seahaven di Truman Show. Una cittadina tranquilla dove non succede niente. Un posto come un altro dove mettere su famiglia e vivere una vita semplice. Come Seahaven, questa mattina Bihać si apre ai miei occhi come un palcoscenico pronto a mettere in scena uno spettacolo dell’inganno, che va avanti giorno dopo giorno da decenni, nel tentativo di legittimare la finzione di una serenità tanto desiderata quanto superficiale.

      Le strade sono pulite e silenziose e le comparse del grande spettacolo dell’inganno devono ancora apparire. Tutto è fermo. Tra poco si sparpaglieranno nei caffè del centro impersonando perfettamente il loro ruolo di cittadini annoiati e disillusi. Lo sguardo stanco dei cani randagi che si assopiscono all’ombra di alberi spogli, l’immagine stereotipata di ragazzi e anziani seduti ad un bar per riempire la giornata. Eccola Bihać nella sua stasi permanente e volontaria, nella sua apparente tranquillità che da due decenni tenta invano di smacchiarle l’anima dalle cicatrici di una guerra di cui non si parla e non si vuole parlare.

      È mezzogiorno. Improvvisamente noto che l’equilibrio che si è tanto faticato a costruire durante la mattinata si rompe. Appaiono degli estranei che spezzano l’atmosfera. Sono nuove comparse, che stonano con la scenografia e non conoscono il copione. La maggior parte sono uomini sui trenta, alcuni portano con loro zaini e sacchi a pelo. Sono le persone migranti giunte dopo mesi di viaggio per la rotta balcanica, arrivate fin qui per oltrepassare il confine e raggiungere la Croazia, l’Unione Europea. Alcuni vivono nei campi di Borici, Bira e Cedra. Ma da qualche settimana i campi sono pieni, e chi non può permettersi di pagare altissime somme di denaro per un affitto in città in nero, dorme per strada.

      Da circa un anno, a Bihać non si parla d’altro. Dall’estate scorsa, quando i flussi migratori si sono intensificati, i cittadini si sono trovati a dover gestire una situazione d’emergenza umanitaria, dove le uniche presenze di supporto sono la Croce Rossa, lo #IOM e poche ONG internazionali, come #IPSIA. Intanto gli abitanti della città cominciano ad innervosirsi.

      Ci hanno abbandonato’ mi dice Amir, riferendosi al governo centrale di Sarajevo, ‘non gli è mai importato di noi, nemmeno durante la guerra’. Amir vive a Bihać da tutta la vita, e come ogni bosniaco della sua generazione, ha visto la guerra e se la porta dentro e addosso, nella sua gestualità al limite del compulsivo e nell’azzurro glaciale del suo sguardo, che non si azzarda mai ad incrociare il mio, ma si focalizza sempre su zone limitrofe. ‘Non odio, ma sono arrabbiato’ mi confessa Amir mentre avvicina ripetutamente alle labbra la tazzina ormai vuota di caffè, come per rimarcare con quella pausa la scelta coraggiosa ed insolita di abbandonarsi al ricordo della guerra. Amir non se lo permette mai. ‘Non parliamo della guerra, non sono bei ricordi. Cerco di non stare solo. Quando sono solo, suono il piano. Questo è un altro modo per scappare. Lo faccio solo per me’. Amir ha combattuto sul fronte a Bihac e ‘probabilmente’, come tiene a sottolineare, ha ucciso qualcuno.

      Ma non lo vuole sapere, non ci vuole pensare. Un’altra pausa, un sospiro e di nuovo un finto sorso ad una tazzina ormai vuota da venti minuti. Mi trovo di fronte a questo signore di cinquant’anni a cui la guerra ne ha aggiunti almeno quindici in volto. Lo ascolto ed improvvisamente mi ritrovo a comprenderne la violenza, subita ed esercitata. D’un tratto, il confine tra bene e male che ho tracciato nella mia coscienza va a sgretolarsi nel dramma di un popolo che non comprende la ragione del proprio trauma, ma ne subisce ogni conseguenza.

      Nella costante rimozione di un passato scomodo e violento, la materializzazione della crisi migratoria risveglia la rabbia ed il senso di abbandono dei cittadini di Bihać. ‘Noi siamo un popolo aperto e tollerante, sappiamo cosa vuol dire dover scappare dalle proprie case. Ma io non so chi sono queste persone, e non mi sento al sicuro. Ho paura per mia figlia’ mi confessa Harun. ‘Queste persone non vogliono rimanere qui. Fosse per me, le condurrei io al confine. Questa situazione non va bene nemmeno per loro e sono le istituzioni che dovrebbero darci supporto.’

      ‘Il pisciatoio d’Europa’, cosi lo definisce Alessandra, italiana migrata a Bihać negli anni 90. Anche lei arrivata al limite della sopportazione nei confronti del fenomeno che ha sconvolto la realtà quotidiana di questa città. Dalle prime interviste agli abitanti di Bihać, mi appare chiara una cosa. Nessuno si azzarda a dire che il migrante è un problema in quanto tale. Tutti parlano di sicurezza, di identità. Il problema non è che so chi sei e per questo ti odio, il problema è che non so chi sei, e per questo ho paura. Ancora una volta, ‘non odio, ma sono arrabbiato’.

      Incontro gli abitanti di Bihać nei patii dell’Hotel Opal e Paviljon che si affacciano sulle due rive opposte del fiume Una. In mezzo, l’isolotto di verde che spezza il ceruleo del corso d’acqua si copre di ragazzi con zaini e sacchi a peli. Alcuni sono soli, altri in gruppo. Tutti hanno solo un obiettivo al momento: arrivare al confine. Invadono il paesaggio ma non le coscienze. Sono osservati costantemente, ma non vengono mai guardati. Tra di loro c’è Abdul, arrivato dall’Iraq dopo 9 mesi di viaggio attraverso la Turchia, la Grecia l’Albania e la Serbia. Domani tenterà di nuovo il game, nonostante non cammini ancora bene, dopo gli ultimi pestaggi della polizia croata. Il game, così lo chiamano, è il tentativo di valicare il confine, cercando di sfuggire alle violente deportazioni della polizia croata. Cosi nel grande spettacolo dell’inganno, la trama si infittisce di adrenalina e suspense. Migranti e forze dell’ordine croate si rincorrono e si combattono in un moderno guardia e ladri che avviene lassù, sulle montagne che separano il confine bosniaco da quello croato, lontano dagli occhi del mondo. Abdul mi dice che questo è il suo ottavo tentativo, ma che ha deciso che in caso venga respinto ancora, si sposterà a Velika Kladuša, altra città di confine, a pochi chilometri da Bihać. Abdul non mi parla di casa, non mi parla del futuro. Nei suoi occhi vedo solo il game. Eppure Abdul ha visto morire suo padre, ed è scappato lasciando una madre ed una sorella. Come Amir, ha la guerra negli occhi. Come Amir, non odia ma è arrabbiato. È arrabbiato con lo IOM che non lo ha fatto entrare nel campo di Bira. E’ arrabbiato con l’uomo della polizia croata che lo ha picchiato e gli ha rubato il cellulare. Ma Amir non odia, non ne vede il motivo. Vuole solo oltrepassare il confine, vuole solo una possibilità.

      In questa danza imbarazzata e goffa tra due storie di vite spezzate, presenti e passati di guerre e miseria, i corpi non si sfiorano. Accarezzano il lento scorrere del tempo tra la pesante presenza dei monumenti di guerra e lo sforzo collettivo di ignorali. Proprio come quei monumenti, i migranti sono altamente visibili, e sistematicamente ignorati. Proprio come quei monumenti, i cittadini portano addosso i marchi indelebili di una memoria sanguinolenta, che scorre attraverso le loro menti e le loro fisicità, ma viene anch’essa rimossa dalla coscienza.A Bihac oggi, coesistono due tragedie: quella di un passato macchiato di sangue e quella di un futuro incerto ed opprimente. Due linee parallele che non si toccano mai nella temporalità e nella geografia complesse di questo eterno enigma che è la Bosnia. Eppure, in qualche modo, queste due linee hanno entrambe attraversato i confini della mia soggettività, prima scontrandosi violentemente in uno scarabocchio emotivo che non riesce a dare senso a quello che prova e poi ridefinendo il perimetro curvo e fluido della mia certezza. Il confine si è spostato. Non ci sono più buoni o cattivi.

      A Bihać, per quanto lo si tenti di negare, si è tutti parte della stessa rabbia. E come in una tragedia greca, io, da spettatrice di questo spettacolo dell’inganno, ho vissuto la catarsi nel riscoprire che queste comparse stonate, nel loro essere fuori luogo, ignorate e non volute, sono in realtà parte integrante della trama. Lo sbaglio sta nel cercare il torto dove non c’è ragione, e nel cercare la ragione dove non c’è il torto. Quando si smette di farlo, Bihać non fa altro che rivelare le pieghe drammatiche della tragedia dell’essere umano nella sua costante ed insensata ricerca di un nemico a cui dare la colpa della propria sofferenza.

      http://www.lavoroculturale.org/bihac-dove-i-corpi-non-si-sfiorano
      #Croix-Rouge #OIM #frontières #Bosnie #Croatie #Balkans #route_des_Balkans

    • The City Council of Bihać unanimously made a decision (https://www.nezavisne.com/novosti/gradovi/Vucijak-nova-lokacija-za-izmjestanje-migranata/537203) to open a new accommodation facility for refugees - in #Vučijak, a suburb near #Plješevica, near the border with Croatia. There they found an object that meets the necessary conditions for refugee accommodation, and authorities have announced that this move will move refugees from the temporary center of Bira or the center of Bihać to the EU border. Although the new facility could provide better reception conditions for refugees in Bosnia, this move is an indication of how countries in the region share an ignorant integration policy.

      Reçu via la mailing-list Inicijativa dobrodosli, le 15.05.2019

    • New migrant reception center to be built in Bosnia

      Bosnian authorities have announced that a new migrant reception center will be built near Bihac. This center will replace two temporary reception centers.

      In Bosnia-Herzegovina, the Operating Unit for Migrants has decided to build a migrant and refugee center near Bihac, in the country’s northwest. The center will be built in Vucjak, eight kilometers from the Bihac city center, according to media sources.

      The new structure will take the place of two temporary reception centers: #Bira in Bihac and #Miral in #Velika_Kladusa, both near the Croatia border. In 2018, 25,000 migrants entered Bosnia illegally from Serbia and Montenegro. Since the start of this year, police have registered 8,930 arrivals.

      Bosnia is a transit country for many migrants who are trying to make it to Western Europe from Turkey or Greece. Bosnia is not a member of the European Union. But its neighbor Croatia is.


      Volunteers banned from providing aid

      Meanwhile, Bosnian authorities have banned the international aid group “#Aid_Brigade” from providing food to migrants and refugees at the main train station in Bosnia’s capital Sarajevo, according to the website Klix.ba.

      The volunteers reportedly also had to close the place where they were providing medical assistance to migrants. Since March 2018, Aid Brigade volunteers have prepared and distributed 120,000 meals to migrants and 600 jackets and sleeping bags.

      The volunteers are accused of violating public order and aiding migrants and refugees in violation of the law, as well as volunteering with a tourist visa.

      https://www.infomigrants.net/en/post/17270/new-migrant-reception-center-to-be-built-in-bosnia
      #accueil

    • Bosnie-Herzégovine : à Bihać, on transfère les réfugiés sur une ancienne #décharge

      16 juin -14h30 : Depuis samedi matin, quelque 500 migrants ont été déplacés de Bihać vers une ancienne décharge située sur localité de #Vučjak, tout près de la frontière croate. Les migrants s’opposent à ce transfert et en appellent à la communauté internationale. Des heurts ont éclaté lors des premières opérations de transfert, et quatre policiers ont été blessés selon les sources officielles.

      Des habitants de Bihać annoncent une grande manifestation ce dimanche pour dénoncer la dégradation de la situation en ville, due, selon eux, à la présence des migrants. Ils accusent les autorités locales, cantonales, fédérales et centrales de ne prendre aucune mesure.

      https://www.courrierdesbalkans.fr/fil-info-refugies

      #Vucjak

    • A particularly worrying situation in the northwest of Bosnia and Herzegovina, in the Una-Sana Canton, is escalating. After the fire in the Miral camp and numerous conflicts between the refugees and the police, the situation seems to be unsustainable. Poor hygienic and living conditions led the refugees to despair. After the escalation of various forms of violence, local authorities decided to move all refugees outside the camps to an isolated area in Vučjak, at the same place where a waste landfill was once housed. The authorities de facto closed the camps, refusing refugees to enter or leave the building. Ironically, the UN and IOM, who have run camps in BiH, oppose this solution (http://ba.one.un.org/content/unct/bosnia_and_herzegovina/en/home/presscenter/un-country-team-in-bih--joint-statement-on-relocation-of-migrant.html. By using force, more than 600 people were transferred to that area, including searches and incursions into several private homes where nearly 300 people were accommodated. "Local police and local Red Cross teams are only present because international organizations do not support the idea and accommodation in Vučjak in the current circumstances. The Red Cross is allegedly only allowed to provide first aid, so there is no medical care for the people who are staying there. Also, food that is distributed is very basic and is not enough to feed people, "AYS reported.

      Reçu via la mailing-list Inicijativa dobrodosli, le 24.06.2019

    • The jungle camp #Vučjak in BIH exists in the last two weeks. There is no presence of medical staff in the camp which makes unacceptable hygienic and sanitary conditions even worse - especially due to reported skin infections among the people who are there. The only organization currently active in the camp is the Red Cross that provides food. The EU responded with additional approval of 14.8 million Euros (http://europa.ba/?p=64423 - of which 13 million are intended to support border management (June 21, signed by IOM), and 1.8 million for humanitarian aid. Thus, the EU has so far financially supported BiH with 24 million euros around the refugee situation. It is extremely worrying that the EU allocates 90% of its intended funds to migration management and a very small part to humanitarian support for people living in very poor conditions. This is a direct indication that the Commission is more concerned with border conservation than human life.

      Reçu via la mailing-list Inicijativa dobrodosli, le 03.07.2019

    • EU provides €14.8 million to assist refugees and migrants in BiH

      The European Union announced today €14.8 million to address the needs of migrants and refugees who remain present in Bosnia and Herzegovina. This includes €13 million of support to migration management – for which an implementation agreement was signed on 21 June with the International Organisation for Migration – and €1.8 million for humanitarian aid.

      This brings EU overall assistance to Bosnia and Herzegovina to cope with the increased migratory flow since 2018 to €24 million (€20.2 million from the Instrument for Pre-accession Assistance and €3.8 million of humanitarian aid). This is in addition to €24.6 million assistance the European Union has provided to Bosnia and Herzegovina in the area of asylum, migration and border management since 2007.

      Johannes Hahn, EU Commissioner for Neighbourhood Policy and Enlargement Negotiations, said: ‘As stated in the recent Commission Opinion, Bosnia and Herzegovina authorities need to ensure effective coordination, at all levels, of border management and migration management capacity, as well as the functioning of the asylum system. This is necessary for the country to take full advantage of the EU substantial assistance – in the interest of refugees and migrants and of the local communities.’

      Christos Stylianides, EU Commissioner for Humanitarian Aid and Crisis Management, said: ‘The EU is committed to help those most in need and cover the basic needs of refugees and migrants in Bosnia and Herzegovina, complementing national efforts. It is important that the well-being of the refugees and migrants is at the heart of decisions for the location and quality of accommodation centres.’

      Building on the results of the previous assistance, this funding will ensure accommodation for around 5,000 refugees, asylum seekers and migrants. It will provide access to health and protection assistance and outreach to people living outside of the reception facilities. Also, some items such as jackets, shoes and sleeping bags will be made available for people in need. The unhindered access of humanitarian partners to those in need is crucial in addressing these humanitarian needs.

      The EU funding will also strengthen the capacity of Bosnia and Herzegovina’s authorities in border management, as well as for identification, registration and referral to services for refugees, asylum-seekers and migrants. It will also support assisted voluntary returns.

      Background

      Since the beginning of the refugee crisis in Western Balkans the European Union has allocated more than €25 million in humanitarian aid to assist refugees and migrants in Serbia, and over €4 million to North Macedonia. EU humanitarian aid helps the most vulnerable refugees and migrants to meet basic needs and preserve their dignity. In addition to humanitarian assistance, the European Union has provided Western Balkans partners with significant financial support amounting to €98.2 million for activities related to migration and refugee crisis. This is done primarily through the Instrument for Pre-accession Assistance.

      Since 2007, the European Union has been providing assistance to Bosnia and Herzegovina worth amounting to € 44.8 million in the area of migration and border management through the Instrument for pre-accession assistance. The country has also benefited from the IPA regional programme ‘Support to Protection-Sensitive Migration Management’ worth up to €14.5 million. The emergency humanitarian assistance provided so far amounts to € 3.8 million.

      Over 33,300 refugees and migrants entered Bosnia and Herzegovina since January 2018, according to government estimates. Approximately 8,000 refugees and migrants in need of assistance are currently present in the country, mostly in the Una-Sana Canton. Approximately, 4,500 are accommodated in EU-funded temporary reception centres.

      As of Friday 14 June, local authorities proceeded with a forced relocation of 900-1000 refugees and migrants to a new location called Vučijak that has been deemed unsuitable by the European Union and UN. The above-mentioned venue, without the necessary infrastructure in terms of water, sanitation or electricity, surrounded by minefields, creates a clear danger for the life and health of migrants. Furthermore, the land is a former landfill and may still be toxic. The European Union is concerned about the well-being of the people moved there and has, together with its humanitarian partners, requested the authorities to stop forced relocations and provide dignified and secure shelter solutions. The European Union is also concerned about the authorities’ intention to take measures against humanitarian partners.

      The € 13 million is based on the Commission Decision C (2019) 3189 on supporting Bosnia and Herzegovina in managing the migration flows for 2019

      The €1.8 million announced today is based on the Commission Implementing Decision C(2019) 17 on the financing of humanitarian aid operational priorities from the 2019 general budget of the European Union ECHO/WWD/BUD/2019/01000.


      http://europa.ba/?p=64423

    • Rotta balcanica. Caritas: “Situazione a Bihac inaccettabile, Europa intervenga”

      “Mentre in Serbia la situazione è abbastanza buona, in Bosnia le condizioni dei migranti sono del tutto inaccettabili: hanno bisogno di tutto, alcuni si trovano in un centro informale, dove prima c’era una discarica. E’ inaccettabile che, a 4 ore di macchina dall’Italia, ci siano persone costrette a vivere così. Le istituzioni italiane ed europee devono iniziare a seguire in maniera seria la situazione”. A sottolinearlo è Oliviero Forti di Caritas italiana e Caritas Europa, di ritorno da una missione nei Balcani, nelle zone di confine con la Croazia. “Siamo stati prima in alcuni centri in Serbia: uno di questi era un ex ospedale psichiatrico e affaccia in territorio croato - . aggiunge Forti -. Ma devo dire che qui ci sono standard buoni, di qualità e non ci sono tantissime persone. Diversa è la situazione in Bosnia, lo stress psicologico delle persone è altissimo, i migranti provano costantemente a passare la frontiera ma vengono rimandati indietro. La violenza della polizia croata nei loro confronti sta diventando una vera emergenza”. Al confine, infatti, per i migranti (per lo più afgani, pakistani, iracheni e siriani) che provano il “game” (passaggio delle frontiere) a Bihac il trattamento è durissimo: secondo quanto testimoniato dagli stessi migranti gli abusi sono sistematici: vengono picchiati, i vestiti gli vengono tolti, così come i telefonini spesso distrutti. “A questa situazione va data una risposta diversa - aggiunge -. tra due mesi qui ci saranno due metri di neve, il gioco diventa molto rischioso. Inoltre c’è una difficoltà di integrazione evidente, le persone del luogo sono sempre più intolleranti e razziste nei loro confronti”. La Bosnia sta diventando così un buco nero, dove i migranti restano bloccati senza poter andare avanti né tornare indietro. “A breve la Serbia chiuderà l’accordo con Frontex per monitorare i confini - conclude Forti - anche questo rientra nella strategia di esternalizzazione delle frontiere, che ormai non vediamo più solo in mare ma anche via terra”.

      https://www.redattoresociale.it/article/notiziario/rotta_balcanica_caritas_situazione_a_bihac_inaccettabile_europa_int

    • Il campo tossico dove l’Europa scorda i migranti

      Muri e migrazioni. A #Vucjak, in Bosnia, si sopravvive senza assistenza, tra rifiuti e mine anti-uomo: il campo si trova sopra una vecchia discarica, l’acqua non è potabile e la terra, mai bonificata, è intrisa di veleni. E chi tenta la fuga in Croazia trova la polizia e il suo «gioco»: cibo confiscato e zaini dati alle fiamme

      Nascosto tra le cime boscose del monte Plješevica e circondato da zone ancora minate delle guerre jugoslave, il campo rifugiati di Vucjak, nella Bosnia nord-occidentale, è una prova scioccante della crisi che si è abbattuta contro la porta di servizio dell’Unione europea. Le Nazioni unite hanno recentemente descritto questo campo, a pochi chilometri dal confine spinato croato, come del tutto inadeguato ad accogliere civili.

      UNICO CAMPO in cui non sono presenti le grandi organizzazioni non-governative internazionali, è ufficialmente gestito dalla municipalità della cittadina di Bihac. E sotto-affidata, non ufficialmente, ai volontari della Croce Rossa locale di Bihac.

      È sorto dopo che le autorità della Bosnia e i governi municipali del Cantone di Una-Sana, hanno deciso che i migranti non potevano più rimanere negli spazi pubblici o negli edifici abbandonati, entro i limiti della città.
      Plastica, vetro, vecchi vestiti ormai diventati stracci, copertoni di gomme usate giacciono sul terreno contaminato.

      Si tratta di resti tossici del passato. Il campo si trova sul sito di una vecchia discarica, in attività solo fino a qualche anno fa. Le condizioni sono terribilmente preoccupanti. La sopravvivenza è legata all’acqua non potabile, alla terra intrisa di anni di veleni, al solo lavoro dei volontari.

      ALMENO UN MIGLIAIO di migranti sono ammassati in questo inferno. Provengono da Afghanistan, Iraq, Iran, Siria, Pakistan. L’accesso all’acqua è ridotto a dieci ore al giorno, non esiste un approvvigionamento idrico permanente.

      Vucjak fa eco all’inumanità del campo profughi di Calais in Francia del nord e all’abietta inazione dei governi europei. La mancanza di infrastrutture di base e servizi igienico-sanitari a Vucjak viola profondamente le norme minime stabilite dai canoni delle Nazioni unite.

      Nel bel mezzo del campo, un’enorme mappa mostra la posizione dei campi minati locali. Ogni giorno, più volte al giorno, camionette della polizia bosniaca riversano su Vucjak migranti che sono fuori dai circuiti dei centri di accoglienza temporanei, quelli dell’Organizzazione internazionale per le Migrazioni.

      Come cani randagi, vengono scaricati in mezzo al campo, dopo aver aperto il portellone posteriore del furgone, sigillato da uno sfolgorante lucchetto. È strettamente proibito riprendere queste scene, non ci sono fotografie, video o materiali propagandistici, ma è una pratica che va avanti indisturbatamente.

      Nonostante l’ingiustizia umanitaria, non sono le mine antiuomo, le condizioni precarie di salute o la mancanza di servizi igienico-sanitari che i migranti raccontano. Raccontano le violenze «passive» della polizia di confine. Nelle ultime settimane c’è un nuovo gioco che usa la polizia croata: rastrellare e bruciare cibo, vestiti, scarpe, zaini, telefoni dei ragazzi che tentano il game.

      Nella programmazione dell’attraversamento del confine croato-bosniaco, si spendono circa 100 marchi (poco più di 50 euro) in generi alimentari, per lo più pane e derivati. Spesso quei 100 marchi rappresentano i risparmi di mesi, così bruciare il cibo diventa un segnale di terribile spietatezza.

      Emad è fuggito dalla Siria, con la moglie e il figlioletto di appena due anni. Ha tentato il game ma l’hanno rispedito nel Borici temporary reception center della città di Bihac, derubandolo di tutto. Mentre lo staff medico dell’associazione italiana One Life Onlus visita il figlio, Emad ci porge una busta di plastica con un telefono all’interno. Ci chiede se lo vogliamo comprare, così con quei soldi può provare di nuovo ad attraversare il confine con la Croazia. È straziante. Non ci sono parole.

      DAL GENNAIO 2018, quasi 36mila migranti sono entrati in Bosnia, rimanendo intrappolati tra le politiche europee, progettate per ridurre gli attraversamenti irregolari, e la situazione di stallo politico in Bosnia, che di fatto impedisce alle autorità locali di fornire protezione.

      Dalla Turchia e dalla Grecia, sono due le principali vie di passaggio per la Bosnia: una attraversa la Macedonia del nord e la Serbia, l’altra attraversa l’Albania e il Montenegro.

      In piedi nel campo di Vucjak, tra una folla di corpi maltrattati e ossa rotte, ci si trova di fronte alle feroci conseguenze della geopolitica europea. Nel cinico sforzo del governo croato di dimostrare di avere le carte in regola per aderire all’area Schengen di libera circolazione, il Paese respinge i migranti senza seguire le adeguate procedure di asilo.

      IL VIAGGIO DI GULRAIZ inizia a Kunduz, in Afghanistan. Facciamo fatica a guadagnare la sua fiducia. La solitudine che accompagna i migranti è invalicabile. Sorridono, ma gli occhi sono vuoti. Mese dopo mese camminano senza alcun riposo e senza alcun appoggio. Si viaggia insieme ad amici di circostanza, a meri compagni di percorso.

      Per un marco ha ricaricato il suo prezioso e vecchio telefono a Vucjak. Dopo qualche racconto, ci mostra sul telefono la mappa che userà per tentare il game partendo dal monte Plješevica, addentrandosi nel fitto bosco bosniaco, passando per la cittadina bosniaca di Šturlic, fino ad arrivare agli anelati cartelli del granicni prelaz, il valico di frontiera. Un firmamento di punti rossi, di luoghi, di coordinate, di passi compaiono sulla funzione ‘satellite’ di Google Maps.

      Ci ferma un biondo poliziotto bosniaco. Camicia chiusa fino all’ultimo bottone, aria spavalda e bieche gambe di piombo. Ci prende i documenti. Cerca di intimorirci segnando i nostri nomi su un taccuino spiegazzato, senza darci alcuna spiegazione.

      Il favoreggiamento all’immigrazione clandestina ha un confine sottile. Siamo costretti ad allontanarci. Lo facciamo con l’immagine negli occhi della mappa satellitare di Gulraiz, con le mani segnate da un viaggio inumano di Abdurahman che con ago e filo riparava il suo zaino, con gli occhi sgranati dall’incertezza dei ragazzi che non hanno un badge per il ’5 stelle’ dei centri di accoglienza temporanei.

      Lasciamo la Bosnia con l’immagine di Ibrahim, poco più di tre anni, che segue camminando il suo papà, imitandolo con le braccia piegate all’indietro.

      https://ilmanifesto.it/il-campo-tossico-dove-leuropa-scorda-i-migranti

    • ‘Absurdistan’ : Migrants face dangerous winter in Bosnia

      Political inaction leaves hundreds living on former dump amid snake-infested minefields

      “This is jungle life,” says Wasim, a Pakistani who is among hundreds of migrants staying in a makeshift camp in northwestern Bosnia, from where they strike out at night in small groups for nearby Croatia and the European Union.

      “We are all like animals here just trying to survive. It’s the worst sentence I could say, but unfortunately it’s true.”

      The political science graduate from near Lahore speaks eloquently about how a famous son of the city, Pakistani prime minister Imran Khan, could transform life for his nation of 208 million and the quarter of its people who live in poverty.

      Wasim (34) plans to return when times are better, but now he must hike again through the thickly wooded hills above the camp, try to slip past Croatian border guards who are accused of beating and robbing migrants, and find the hoped-for job somewhere in the EU that was his reason for leaving home last year.

      Danger is all around: the squalid Vucjak camp is built on a former rubbish dump that may hold high levels of methane gas – prompting the UN’s International Organisation for Migration (IOM) to declare it unfit for human habitation – while the hills are infested with snakes and dotted with landmines from Bosnia’s 1992-1995 war.

      There are no toilets for the more than 500 men who live here and washing facilities are rudimentary, increasing the risk of disease; fights are common, particularly after dark when police and local aid workers go home. A man was stabbed to death here last week during a fight between Pakistanis and Syrians.

      “No one feels safe,” Wasim explains, as men who have fled conflict and poverty from North Africa to Afghanistan line up in the dust to receive food from the Bosnian Red Cross.

      “Might is right here. Everyone pushes each other, everyone is desperate and wants to move on,” he says of this remote corner of Europe where he has been stuck for three months, having failed “four or five times” to enter the EU undetected.

      “Everyone knows where to go. Even if they are illiterate, even if they didn’t go to school at all, they know Croatian and Slovenian and Italian cities by name. Everyone talks about this. Maybe they can’t even tell the time, but they know how to find locations with a mobile phone.”

      The so-called Balkan route did not cross Bosnia in 2015, when more than one million refugees and migrants followed it from Turkey towards Germany and other EU states, where their arrival sent immigration to the top of the political agenda.
      Derelict buildings

      Even in 2017, Bosnia registered only 755 migrants but, as the route shifted to bypass tighter border controls elsewhere in the Balkans, that number soared to 25,000 in 2018 – and 20,000 migrants have entered the country so far this year.

      They keep coming this way because it works – only about 6,500 of those people are still in Bosnia – but as months of cold, wet and snowy weather approach, up to 2,000 people are living rough at Vucjak and in parks, woods and derelict buildings in the border towns of Bihac and Velika Kladusa.

      “We’ve been warning since January of the need to increase the number of official migrant centres or their capacity . . . but there was no political decision to expand accommodation, even though international funding is available,” says Peter Van der Auweraert, the IOM representative in Bosnia.

      “Winter is just around the corner and any new location takes time to establish. We now have about 4,200 beds for migrants around the country, but we need about 2,000 more,” he told The Irish Times.


      “Vucjak is a disaster and it would be a bigger disaster if it’s still open in winter . . . If we don’t act now we will have people sleeping outside in Vucjak and other totally unacceptable places and we will be facing a threat to human life.”

      Yet Bosnian political leaders at all levels are unwilling to take any steps that rivals could portray as an “invitation” to migrants, or which would acknowledge the fact that they are likely to keep coming to the country for the foreseeable future.

      The local authorities in Bihac transported people to Vucjak despite objections from international aid groups, moving them from the city’s streets and parks to the edge of the forest – “the jungle” to migrants – which leads to Croatia.

      National politics is meanwhile paralysed, not for the first time under Bosnia’s fiendishly complex post-war system, as parties representing its Bosniak Muslim, Serb and Croat communities have yet to form a government nearly a year after elections.

      “This is ‘Absurdistan’,” declares Ale Siljdedic, police spokesman for Una-Sana canton, in his office in Bihac.

      “The problem is that no one cares in this country. They don’t care for local people, never mind the migrants. What is 5,000 migrants for a whole country if everyone shares them around? It’s nothing. But for a city of 50,000 like Bihac it’s too much.”
      Mass brawls

      The Pakistani stabbed at Vucjak last week was the second man to die in fights between migrants in Bihac. There have been a couple of mass brawls, but most of the cases he sees relate to minor thefts, particularly of phones and clothes, and break-ins at empty houses near the border where migrants sleep and then move on.

      “If you don’t have something to eat and you’re hungry you will go inside somewhere and get it. If it’s freezing cold and you could be dead the next morning then you’ll go into a house or abandoned building to sleep,” Mr Siljdedic says.

      “Maybe we’ll find you dead with two friends as happened last year, when they made a fire and it spread everywhere and they were killed. We’ve had 20 dead migrants in the last two years: two murdered, six drowned, three burned, some car accidents and a train hit one guy. This is the life we have here – people are coming and going and some die.

      “Camp Vucjak is not good and it will be much worse in winter. When the rain and snow come – and it can be minus 20 with two metres of snow up there – what will happen to those guys? They’ll come to Bihac and come into contact with locals and make some shit. And then we’ll have to deal with them.”


      Many migrants see the next few weeks as their last chance to reach the EU this year, creating a likely increase in movement towards Croatia, where officials deny claims that border guards beat and rob people that they push back into Bosnia.

      “With winter coming [migrants] are increasingly on edge and they feel like it’s ‘now or never’ to get across the border. At the same, the border guards in Croatia seem to be pushing people back more aggressively than before,” says Nihal Osman, deputy field co-ordinator in Bosnia and Serbia for Médecins Sans Frontières.

      “There’s been a noticeable increase of alleged push-back injuries in the last week or so, including people with broken bones and dog bites.”

      Sitting in a wheelchair in an IOM-run camp near Bihac, Amir Ali Mohammad Labaf accuses Croatian border guards of dumping him in the forest near the frontier just days after he suffered back injuries when he fell down a roadside embankment.

      Labaf says he was persecuted in Iran as an activist from the Gonabadi dervish order, a major Sufi sect that is denounced by country’s Shia theocracy; news reports from 2008 say a court in Qom sentenced a member of the sect with the same name to five years in jail, 74 lashes and internal exile for “spreading lies”.

      “I was in hospital for a day in Croatia and asked for asylum. They said no and deported me to the jungle,” says Labaf (40), referring to the forest that spans the border. “I want to go to France, but I can only walk a little and with great pain.”

      At Vucjak, meanwhile, Wasim is ready for another round of what migrants call “the game”.

      “I don’t have money to pay smugglers so I will try by myself to cross the border. I have some knowledge of the stars so I can travel by night,” he says. “You just have to try and try and try. And when you succeed, then you know it was the right time.”

      https://www.irishtimes.com/news/world/europe/absurdistan-migrants-face-dangerous-winter-in-bosnia-1.4027923

    • Water cut to crowded migrant camp as Bosnian authorities feud, seek to downsize its population

      Local authorities in the Bosnian town of Bihac on Monday cut off a nearby migrant camp’s water supply, to pressure the government into reducing the population of the overcrowded site that international organizations have criticized as unsuitable.

      But aid workers said the move will just cause additional suffering for the #Vucjak tent camp’s 1,000 residents, many of whom walked out of the site with empty plastic bottles to beg water from Bosnians living in the vicinity.

      Officials in the northwestern town also announced a crisis meeting to discuss what to do with the camp, which hosts migrants stopped in the impoverished Balkan country while trying to reach Western Europe.

      “It is obvious that the situation must be brought to the verge of absurdity in order to be solved,” complained Bihac Mayor Suhret Fazlic.

      Both the United Nations and the European Union missions in Bosnia have urged authorities to relocate the migrants from Vucjak — which is situated on a former landfill and near minefields left over from the 1992-95 war.

      Camp resident Osman Ali, from Pakistan, described conditions as “bad, very bad.”

      “I think all people here are seeking a better situation, situation is very dirty here,” he told The Associated Press.

      Ali and other migrants were lining up Monday for a meal from the local Red Cross. Police last week rounded up hundreds of migrants from Bihac and brought them all to Vucjak, nearly doubling the camp population.

      Fazlic has warned that the city will also cut waste collection services to draw attention to the camp’s failings and force the government to share the burden and move some of the migrants to other parts of the country.

      Thousands of migrants are stuck in northwestern Bosnia, unable to continue their trek north through neighboring Croatia whose police have been accused of violently repulsing migrants caught trying to illegally cross the border.

      Selam Midzic, a Red Cross representative at Vucjak, said cutting the water supply would just raise tensions among the migrants, and consequently with aid workers and locals.

      “In the camp itself, migrants will put pressure on the Red Cross representatives, who work here and who have no protection at all, demanding to be provided with drinking water,” he warned.

      The U.N. last week warned of a possible “humanitarian emergency” if aid is cut for the camp, urging Bosnia’s government to urgently find a new location.

      In the dusty camp, some migrants used puddle water to wash. Lounging outdoors during a spell of unusually warm weather, others said they fear conditions will deteriorate once winter cold sets in.

      Ahmed, from Pakistan, said many migrants have been sick: “(We don’t) have water, (or) food, (they) only give one person two (slices of) bread,” he said and added, pointing to his feet and clothing: “No have shoes and no jacket!”

      Tens of thousands of people from Asia, the Middle East and Africa emigrate illegally to Europe every year, braving perilous sea journeys and closed borders in the hope of securing a better life in the continent’s more affluent countries.

      On Monday, Libya’s coast guard said it intercepted 126 Europe-bound migrants in a rubber boat off the country’s Mediterranean coast.

      In Malta, authorities said police arrested 107 people following overnight riots in the Hal Fa migrant detention center.

      The interior ministry said the trouble, involving about 300 migrants, started late Sunday when a migrant tried to enter the center while allegedly drunk. A police vehicle was damaged and three police officers slightly injured in the violence.

      The U.N. refugee agency expressed concern.


      https://www.japantimes.co.jp/news/2019/10/22/world/social-issues-world/water-cut-crowded-migrant-camp-bosnian-authorities-feud-seek-downsize-
      #eau #coupure #dissuasion

    • Inside Bosnia’s ’nightmare’ camp for migrants trying to enter the EU

      Aid agencies are warning of a humanitarian disaster in Bosnia, with people facing a winter without proper accommodation.

      Bosnia is now a major route into the EU – 45,000 migrants have arrived in the country since the start of 2018.

      The country’s official refugee camps are full and the government has not allocated new sites, despite being given £10m by the EU this summer to do so.

      https://www.bbc.com/news/av/world-europe-50132250/inside-bosnia-s-nightmare-camp-for-migrants-trying-to-enter-the-eu
      #vidéo #gale #hiver #campement

      On dit dans le reportage que la zone autour du camp est entourée de #mines_anti-personnel

    • Réponse de Simon Missiri à ma question sur l’argent récolté par la #Croix-Rouge pour faire face à la situation humanitaire en Bosnie, via twitter 25.10.2109 :


      « We were able to raise only CHF 1.3 mln despite all efforts. This financed food non-food support to 41,000 migrants this year. Much more is needed in this desperate situation. »
      https://twitter.com/SimonMissiri/status/1187679349685645312

      Le lien vers le rapport « Emergency Plan of Action Operations Update No .3, Bosnia and Herzegovina : Population Movement » du 25.10.2109


      https://t.co/WBFbWSf3c2?amp=1

    • Bosnian authorities have announced the closure of the ad-hoc “camp” in Vučjak, where terrible conditions prevail and refugees have no access to water, toilets, or medical assistance (https://apps.derstandard.at/privacywall/story/2000110464615/bosnisches-aufnahmezentrum-fuer-fluechtlinge-wird-geschlossen). The camp, which was built on a former garbage dump, has been repeatedly criticised by a number of international and regional organisations for its range of health threats and non-compliance or minimum standards for refugee reception. With the previously announced closure of the temporary reception centres Bira in Bihać and Miral in Velika Kladuša, the question of accommodating thousands of refugees in Bosnia and Herzegovina arises, especially given that the weather is rapidly getting worse and winter is coming soon.

      Reçu via Inicijativa dobrodosli, mail du 06.11.2019.

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      Bosnisches Aufnahmezentrum für Flüchtlinge wird geschlossen

      Ein neuer Standort soll gefunden werden, da das Lager nahe einer Mülldeponie und eines Minenfelds errichtet worden war.

      Bosniens Sicherheitsminister Dragan Mektić hat am Dienstag die Schließung des Flüchtlingszentrums Vučjak etwa zehn Kilometer von Bihać entfernt angekündigt. Dort halten sich laut dem Minister derzeit zwischen 800 und 1.000 Flüchtlinge und Migranten auf.

      Das Aufnahmezentrum war im Juni unweit einer Mülldeponie und eines Minenfelds errichtet worden. Mehrere internationale Organisationen hatten sogleich gewarnt, dass das Zentrum ein ernstes Gesundheits- und Sicherheitsrisiko darstelle und nicht den internationalen Normen entsprechend für die Unterbringung von Flüchtlingen ausgestattet sei.
      Keine ehemaligen Kasernen

      Föderationspremier Fadil Novalić hat Mektić zufolge dieser Tage einige Standorte für ein neues Aufnahmezentrum vorgeschlagen. Es würde sich um eine Investition von 1,5 bis zwei Millionen Euro handeln, berichtete der Minister. Die Kommunalbehörden sind weiterhin nicht bereit, den gesamtstaatlichen Behörden ehemalige Militärkasernen zur Aufnahme von Flüchtlingen zur Verfügung zu stellen.

      Die Behörden des Kantons Una-Sana hatten in der Vorwoche die Schließung von weiteren zwei Aufnahmezentren, Bira in Bihać und Miral in Velika Kladuša, angekündigt. In den beiden Zentren halten sich derzeit rund 2.000 Personen auf.

      Im Kanton Una-Sana befinden sich laut früheren Angaben der Regionalregierung etwa 5.000 Migranten und Flüchtlinge, heuer wurden bereits 36.000 registriert. (APA, 29.10.2019)

      https://apps.derstandard.at/privacywall/story/2000110464615/bosnisches-aufnahmezentrum-fuer-fluechtlinge-wird-geschlossen

    • Cold weather comes, no relief in sight for Bosnia’s migrants

      Despite the approach of harsh weather, hundreds of refugees and migrants are still stuck in northwest Bosnia in a makeshift camp described by international organizations as dangerous and inhumane.

      Desperate men, including many who have made several unsuccessful attempts to cross into neighboring European Union member Croatia, sleep in the ill-equipped Vucjak tent camp. It is located on a former landfill, not far from a minefield left over from Bosnia’s 1992-95 war.

      The men spend their days collecting wood from nearby forest to use for the small fires that are their only source of warmth during Bosnia’s chilly fall nights. They get only one meal per day, distributed by local Red Cross volunteers, and are forced to shower outside, with no privacy or even a semblance of comfort.

      The Vucjak camp, where they might end up spending the entire harsh Bosnian winter, was set up by local authorities to increase the pressure on the central government, which they have accused of not doing enough to distribute the migrant burden around the country.

      Bosnia has been overwhelmed by the arrival of migrants heading toward Europe along the Balkan route. Most migrants flock to its northwest region, which borders Croatia.

      This has led to tensions in the border area where most of the over 6,000 migrants now in the country are staying.

      https://apnews.com/c0c9dd7dcab444b791ce099feff6cb65

    • Bosnie : le projet d’ouverture de deux centres pour migrants stagne malgré l’urgence de l’hiver

      Entre travaux interminables et lenteurs administratives, l’ouverture de deux nouveaux centres d’hébergement pour faire face à l’afflux de migrants en Bosnie prend du retard. L’ONU appelle le gouvernement à débloquer la situation qui, en l’état, pourrait conduire à des décès de migrants sans abri au cours de l’hiver.

      À l’approche de l’hiver, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) s’est lancée dans une véritable course contre la montre pour mettre à l’abri les milliers de migrants qui survivent dans les bois ou dans le camp de Vucjak, dans le nord de la Bosnie, à la frontière avec la Croatie, membre de l’Union européenne (UE).

      Selon Peter Van Der Auweraert, représentant de l’OIM en Bosnie, quelque 2 500 migrants sont actuellement sans abri dans cette région : un millier d’entre eux vivent dans le camp de Vucjak, installés sur une ancienne décharge. Et 1 500 autres sont éparpillés dans les bois alentours, occupant souvent de vieilles bâtisses abandonnées et vétustes.

      Les deux centres d’hébergement de Bira à Bihać et Miral à Velika Kladuša tournent, eux, à pleine capacité avec 1 500 personnes dans le premier (principalement des hommes seuls) et 600 à 700 personnes dans le second (principalement des familles et des mineurs non-accompagnés).

      Chaque jour, de nombreux migrants continuent d’affluer dans le canton d’Una Sana avec l’espoir de réussir à franchir la frontière croate et ainsi entrer dans l’UE. Le ministère de la Sécurité évalue à au moins 50 000 le nombre de migrants ayant traversé le pays l’année dernière à destination de l’Europe.

      Les autorités locales du canton d’Una Sana peinent de plus en plus à faire face à l’afflux de migrants et se heurtent à la grogne des citoyens. Plusieurs centaines d’habitants de Bihac ont ainsi manifesté mi-novembre pour demander la fermeture des centres d’hébergement et du camp de Vucjak.

      Le gouvernement bosnien, de son côté, a approuvé début novembre deux nouveaux sites d’hébergement des migrants en dehors de la région d’Una Sana, l’un dans le canton de Tuzla et l’autre dans celui de Sarajevo. Après plusieurs jours d’attente, les équipes de l’OIM ont eu accès la semaine dernière aux bâtiments afin d’évaluer leur capacité et les travaux à faire.

      “Mauvaise nouvelle, le site de Tuzla est, pour l’instant, inutilisable. La protection civile nous a informés qu’il restait des mines anti-personnelles autour des anciens baraquements militaires qui devaient être convertis en centre d’hébergement”, indique Peter Van Der Auweraert de l’OIM Bosnie, joint par InfoMigrants. Selon lui, l’opération de déminage prendra plusieurs semaines. Le site ne devrait pas être disponible avant le printemps.
      "Le gouvernement n’a pas le sens de l’urgence"

      Le site du canton de Sarajevo, lui, est “utilisable”, poursuit Peter Van Der Auweraert. “Mais quatre semaines de travaux sont à prévoir car l’eau courante ne fonctionne pas, l’électricité n’est pas aux normes et il n’y a pas de raccordement aux égouts”, explique-t-il, estimant que ce site serait en mesure d’accueillir la quasi-totalité des migrants qui se trouvent dans les bois et dans le camp de Vucjak. Il vise une ouverture, au mieux, début 2020, à condition que le ministère de la Sécurité donne son feu vert rapidement. “Le problème c’est que le gouvernement central n’a absolument pas le sens de l’urgence, il n’y a pas de véritable volonté politique”, regrette-t-il.

      En attendant, l’OIM souhaiterait augmenter la capacité d’accueil du centre de Bira afin d’y transférer un maximum de migrants sans abri, mais les autorités cantonales font barrage. Elles ont même récemment menacé de mettre en place un blocus dans les centres de Bira et Miral empêchant la libre circulation des migrants.

      “La neige doit commencer à arriver la semaine prochaine, j’ai très peur que nous ayons rapidement des pertes de vies humaines à cause de l’inaction politique”, prévient Peter Van Der Auweraert, rappelant que que les conditions sanitaires dans lesquelles les migrants de Vucjak survivent sont, en outre, extrêmement précaires. “Ces personnes ont besoin d’une évaluation médicale avant même de pouvoir être transférés dans des centres. On estime, par exemple, que 70% des migrants de Vucjak ont la gale. Malgré l’urgence, on ne peut pas travailler car on dépend des décisions du gouvernement qui n’arrivent pas”, termine-t-il, appelant une nouvelle fois les autorités à réagir.

      https://www.infomigrants.net/fr/post/21119/bosnie-le-projet-d-ouverture-de-deux-centres-pour-migrants-stagne-malg

    • Bosnie-Herzégovine : le Conseil de l’Europe demande la fermeture du camp de Vučjak

      « Ce camp devrait être fermé sans délai », a déclaré mardi la Commissaire aux droits humains du Conseil de l’Europe, Dunja Mijatović, lors de sa visite à Vučjak. Sur le terrain, les ONG dénoncent un « cauchemar », alors que les migrants et réfugiés se sont lancés dans une grève de la faim pour protester contre les conditions de vie catastrophiques.

      « Des gens vont mourir », a déclaré mardi à la presse Dunja Mijatović, la Commissaire aux droits de l’Homme du Conseil de l’Europe, lors de sa visite au camp de Vučjak. « Ce n’est pas un lieu pour des êtres humains. » Depuis trois jours, des migrants de ce campement informel situé à 8 km de la frontière croate et qui « accueille » environ 600 personnes, sont en grève de la faim, refusant la nourriture et les boissons chaudes que des bénévoles de la Croix-Rouge leur apportent une fois par jour. Ce qu’ils veulent, disent-ils, c’est poursuivre leur route vers l’Europe.

      Les photos dans la presse montrent des hommes blottis sous des couvertures, certains sans chaussures ni chaussettes, alors que la température a chuté en-dessous de zéro degré. « Nous ne sommes pas des criminels ni des terroristes », proteste un Pakistanais, cité par Radio Slobodna Evropa. « Pourquoi sommes-nous condamnés à vivre ainsi ? J’ai donné de nombreuses interviews pour alerter l’opinion, mais ça n’a rien changé. » Les ONG présentes sur le terrain dénoncent également une situation catastrophique. « Un cauchemar », selon Médecins sans frontières (MSF).

      « Les réfugiés et les migrants doivent être transférés dans un endroit chaud, où ils recevront un repas et où il sera possible de traiter leurs demandes de la façon la plus appropriée », a insisté Dunja Mijatović. Elle-même d’origine bosnienne, elle a reconnu qu’elle avait « honte qu’une chose pareille existe dans [son] pays ». « La solution est de fermer ce camp et de faire en sorte que ces gens survivent à l’hiver », a-t-elle plaidé. Dunja Mijatović a prévu de rencontrer vendredi des représentants des différents niveaux institutionnels en Bosnie-Herzégovine.

      Le ministre bosnien de la Sécurité, Dragan Mektić, a affirmé que les réfugiés et migrants seraient prochainement transférés dans un nouveau centre d’accueil temporaire à Blažuje, près de Sarajevo. « Les travaux de construction et de rénovation ont commencé et nous prévoyons que les premiers migrants y soient hébergés d’ici deux à trois semaines », a-t-il assuré. Selon le ministère de la Sécurité, la Bosnie-Herzégovine compte sept centres d’accueil officiels où se trouvent actuellement environ 4500 réfugiés et migrants.

      https://www.courrierdesbalkans.fr/Bosnie-Herzegovine-le-Conseil-de-l-Europe-demande-la-fermeture-du

    • Bosnie-Herzégovine : les migrants du camp de Vučjak en #grève_de_la_faim

      Alors que la neige s’est mise à tomber en Bosnie-Herzégovine, les conditions dans le camp de Vučjak, déjà misérables, ont empiré. Depuis mardi, plusieurs migrants qui tentent de survivre dans le camp refusent de boire et de s’alimenter pour protester contre la situation. Un membre de l’équipe mobile de la Croix-Rouge de Bihac a déclaré à Klix.ba qu’ils avaient refusé d’avaler le repas chaud préparé mardi matin et de boire du thé.

      « Nous avons faim, nous mourons, mais nous n’irons nulle part ailleurs en Bosnie-Herzégovine. Nous exhortons l’UE à ouvrir ses frontières », a déclaré l’un des migrants. Outre la nourriture, ils refusent également de nouvelles tentes – sous le poids de la neige, plusieurs se sont déjà écroulées – et des couvertures.

      La Commissaire aux droits humains du Conseil de l’Europe, Dunja Mijatović, a demandé mardi la fermeture immédiate du camp.
      Bosnie-Herzégovine : la neige est tombée sur le camp de Vučjak

      4 décembre - 8h30 : Les premières neiges sont tombées sur le camp de Vučjak, où survivent 800 à 1000 réfugiés, très mal vêtus, souvent sans chaussures. Plusieurs tentes fournies par le Croissant-Rouge turc se sont effondrées sous le poids de la neige.

      https://www.courrierdesbalkans.fr/courrierdesbalkans-fr-fil-info-refugies-2019-novembre

    • Le camp de Vucjak évacué, mais le sort de ces migrants n’est en rien réglé

      Après des semaines de demandes d’ONG humanitaires et de pression de l’Union européenne sur les autorités de Bosnie-Herzégovine, le campement de Vucjak est en cours d’évacuation.


      https://fr.euronews.com/2019/12/09/le-camp-de-vucjak-evacue-mais-le-sort-de-ces-migrants-n-est-en-rien-reg
      #évacuation

    • Bosnia Puts Off Closing Makeshift Migrant Camp ’Until Further Notice’

      Bosnian authorities have indefinitely postponed the scheduled closing of a makeshift migrant tent camp in the northwest of the country.

      The closing of the Vucjak camp had been scheduled for December 9, following harsh international criticism of the improper conditions hundreds of people are being housed in. The camp is hosting some 600 migrants, according to the Red Cross.

      Rade Kovac, the director of the Bosnian Service for Foreigners’ Affairs, visited the camp on December 9 and said that the authorities had postponed closing the camp until further notice.

      Aid groups have repeatedly warned that the Vucjak camp is located on a former landfill and close to a mine field from Bosnia’s 1992-95 war, and has no running water or toilets. Living conditions worsened further after snow started falling last week.

      Kovac said the migrants will eventually be moved to one of the reception centers in the Sarajevo Canton. He gave no reason for the postponement, but media reports said the decision was prompted by a lack of proper accommodation at the reception centers.

      Bosnia-Herzegovina’s security minister, Dragan Mektic, last week announced that the occupants of the camp on the border with Croatia would be relocated to other camps outside the region.

      “It was agreed that migrants would be moved early next week from this locality to other reception centers...and that this makeshift camp would be closed,” Mektic said in a statement on December 6.

      The decision to close the camp came after Dunja Mijatovic, the Council of Europe commissioner for human rights, visited Vucjak last week and warned that deaths would be imminent if the camp were not closed at once. “If we don’t close the camp today, tomorrow people will start dying here,” she told reporters while visiting the snow-covered camp.

      On December 6, Mijatovic told a news conference in the Bosnian capital, Sarajevo, that it was now urgent to relocate the migrants and provide them with “decent accommodation.”

      "Many people lack adequate clothing and footwear,’’ she said. "It is inhumane and unacceptable to keep people in such conditions.’’

      However, some migrants said that despite snow and freezing weather, they will refuse to be moved farther away from the border. Most of the migrants flocked to the northwestern part of Bosnia because they want to continue their journey to Western Europe’s more prosperous countries by crossing the border into European Union member Croatia.

      On December 7, migrants at Vucjak resumed accepting food distributed by the Bihac branch of the Red Cross, after refusing it for several days in protest at the announced relocation of the camp.

      Bosnian authorities have struggled to accommodate thousands of people fleeing war and poverty in the Middle East, Africa, and Asia. Migrants enter Bosnia from neighboring Serbia or Montenegro.

      https://reliefweb.int/report/bosnia-and-herzegovina/bosnia-puts-closing-makeshift-migrant-camp-until-further-notice

    • Bosnia, “situazione insostenibile nel campo di Vucjak. Migranti al freddo senza acqua corrente e luce”. Ma la chiusura è rinviata

      Una situazione intollerabile, con tende coperte dalla neve e mancanza delle più elementari condizioni igieniche. È questo lo stato del campo profughi di Vucjak, nel Nord-Ovest della Bosnia-Erzegovina, vicino alla frontiera con la Croazia. Lunedì 9 dicembre le autorità ne hanno rinviato la chiusura, dopo averla annunciata nei giorni precedenti sotto la crescente pressione della comunità internazionale. I media locali, nel dare notizia del rinvio, non ne hanno chiarito i motivi. È possibile che le strutture indicate per l’accoglienza dei seicento profughi non siano ancora del tutto pronte.

      Il campo, aperto a giugno scorso vicino a Bihac, si trova su una ex discarica e vicino a terreni minati nella guerra degli anni novanta e non dispone delle infrastrutture più elementari, di acqua corrente o elettricità. I profughi, principalmente giovani uomini, vivono in tende non riscaldate, nonostante le temperature siano scese in questi giorni sotto lo zero.

      Era stata in particolare Dunja Mijatovic, commissaria dei diritti umani del Consiglio d’Europa, a chiedere lo smantellamento del campo di Vucjak. La commissaria martedì 3 dicembre si era recata sul posto e aveva denunciato la passività delle autorità bosniache: “Se non si chiude questo campo oggi, domani le persone cominceranno a morire. Di chi sarà la responsabilità?”. Venerdì, davanti alla stampa, aveva di nuovo parlato di condizioni “molto difficili e vergognose”, dicendosi “scioccata” da ciò che aveva visto a Vucjak. Anche Medici senza Frontiere aveva segnalato la difficile situazione dei profughi, molti dei quali sprovvisti di vestiti adeguati ad affrontare il freddo. Le reazioni della comunità internazionale avevano spinto le autorità bosniache a decidere la chiusura immediata del campo all’inizio della settimana successiva, salvo poi tornare sui loro passi.

      L’obiettivo, dopo un passaggio temporaneo in vari centri di accoglienza, è accogliere i circa seicento profughi di Vucjak in una ex caserma nei pressi di Sarajevo. Non tutti i migranti sembrano però disposti ad accettare il trasferimento, che significa allontanarsi dalla frontiera con la Croazia, Paese membro dell’Unione europea nel quale intendono entrare per poi proseguire il viaggio verso l’Europa occidentale. Nei precedenti tentativi di trasferire i migranti nella capitale, infatti, i profughi avevano chiesto di tornare a Bihac per essere più vicini al confine.

      https://www.ilfattoquotidiano.it/2019/12/09/bosnia-situazione-insostenibile-nel-campo-di-vucjak-migranti-al-freddo-senza-acqua-corrente-e-luce-ma-chiusura-e-rinviata/5604973

    • En Bosnie-Herzégovine, l’un des pires camps de réfugiés d’Europe évacué

      L’évacuation du camp de migrants de Vucjak, en Bosnie-Herzégovine, a démarré mardi 10 décembre, après que la Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe a demandé aux autorités de « fermer sans délai ». Il y a quelques semaines, Mediapart y avait constaté les conditions de vie honteuses. Reportage.

      Début décembre, en visite sur place dans la neige, la Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe avait demandé aux autorités bosniennes de « fermer Vucjak sans délai ». Dans ce camp informel apparu en juin dernier à l’extrémité nord-ouest de la Bosnie-Herzégovine, des réfugiés s’entassent dans des conditions honteuses, cherchant à rallier à pied la frontière croate, puis la Slovénie et l’Italie derrière. Elle-même bosnienne, Dunja Mijatovic avait formulé cette requête à la mi-octobre déjà, sans succès.

      Cette fois, l’évacuation a commencé, mardi 10 décembre, en début d’après-midi. « Pour des raisons de sécurité », les journalistes n’ont pas eu le droit d’accéder au site, contraints de suivre le déroulé des opérations loin de cette ancienne décharge, sur laquelle les autorités du canton d’Una-Sana avaient établi un camp, à quelques kilomètres seulement de la Croatie (membre de l’UE). Le week-end dernier, des migrants résidant là s’étaient mis en grève de la faim à l’annonce de leur relogement loin de la frontière.

      En 2019, en Bosnie-Herzégovine, davantage d’arrivées de migrants ont été enregistrées qu’en Espagne ou en Italie.

      Bosnie-Herzégovine, envoyés spéciaux. – Chacun s’est emmitouflé du mieux qu’il a pu. Certains ont des couvertures roulées sur les épaules, un homme brandit un étonnant parapluie vert, tous portent un gros sac sur le dos et un duvet en bandoulière. Les adieux sont brefs avec les compagnons qui restent au camp de Vu#jak, en Bosnie-Herzégovine. Cet après-midi brumeux, ils sont vingt-cinq à prendre la route de la frontière avec la Croatie, membre de l’Union européenne, située à moins d’une heure de marche. Vingt-cinq à s’engager dans le game, le « jeu » très risqué du passage de la frontière.

      « J’ai déjà essayé six fois de passer », raconte Muhammad, un jeune Pakistanais. « À chaque fois qu’ils nous arrêtent, les policiers croates nous ordonnent de poser devant nous nos téléphones portables et ils les cassent. On doit aussi donner tout notre argent. Ensuite ils brûlent nos sacs, nos vêtements chauds et nos chaussures. Puis ils nous reconduisent jusqu’à la frontière de la Bosnie- Herzégovine. » Malgré ces mauvais traitements répétés, le jeune homme recommencera le gamedès qu’il aura réussi à réunir un peu d’argent pour s’équiper à nouveau. Selon lui, il faut compter 300 euros pour avoir de quoi refaire les dix jours de route à pied, caché, jusqu’en Slovénie. Pas pour les passeurs, mais pour se payer un téléphone, de nouveaux vêtements chauds et de la nourriture.

      Le camp de Vucjak a été établi le 16 juin dernier sur le site très pollué (au méthane, notamment) d’une ancienne décharge, à une dizaine de kilomètres de Biha#, dans le nord-ouest de la Bosnie-Herzégovine. La frontière croate se franchit dans la montagne. Durant la guerre des années 1990, la zone a été âprement disputée et les abords du camp restent truffés de mines.

      Tout l’été, le terrain était infesté de serpents. Cet automne, ce sont les sangliers qui, chaque nuit, viennent chercher de la nourriture jusque dans les tentes fournies par la Croix-Rouge turque. Ils sont 800 à 1 000 à dormir dans ce cloaque, au milieu des immondices. Des hommes seuls, à qui l’on refuse l’entrée dans les camps, surpeuplés, de Biha# et de Velika Kladuša, gérés par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), qui n’acceptent plus que les mineurs et les familles.

      Selon Nihal Osman, coordinatrice locale de Médecins sans frontières (MSF), 7 à 8 000 migrants se trouvent aujourd’hui présents dans le canton de Biha# : 3 200 dans les camps de Bira, Miral, Sedra et Borici, plus de 4 000 dans les squats établis dans des maisons vides ou des usines abandonnées, ou bien sous les tentes de Vucjak. À l’intérieur du camp, le tableau sanitaire est affolant.

      De nombreux réfugiés reviennent blessés du game, à cause des sévices infligés par la police croate. Presque tous souffrent de diarrhée et de maladies de peau, dont de nombreux cas de gale. La mairie de Biha# livre chaque jour 20 000 litres d’eau, mais les douches en plein air sont jonchées d’immondices. Les résidents doivent faire leurs besoins dehors : les sanitaires sont depuis longtemps hors d’usage. Avec les brumes humides de l’automne, la température tombe déjà en dessous de zéro certains soirs, beaucoup souffrent de la grippe, tandis que MSF recense de nombreux cas de tuberculose et de sida.

      « Si ces personnes restent à l’extérieur, comme c’est le cas aujourd’hui, il y en a qui vont mourir cet hiver, prévient Nihal Osman. Ici, les températures peuvent descendre sous les – 20 °C et les feux de branchage ne suffiront pas. » L’ONG n’intervient pas à l’intérieur du camp de Vu#jak, refusant de cautionner son existence. Pour assurer malgré tout sa mission humanitaire, son personnel opère dans une petite clinique établie dans le village voisin, malgré l’hostilité des riverains. « On est obligé de se faire discrets. On ferme à 15 heures, avant que les gens reviennent du travail », explique Nihal Osman.

      Seule la Croix-Rouge locale délivre un repas par jour – ce lundi, c’était une louche de riz, un peu de sauce à la viande, quelques fines tranches de pain et un litre de soda. Depuis l’été, les organisations internationales pressent les autorités bosniennes de trouver un autre emplacement, mais celles-ci font la sourde oreille. « Tout le monde se focalise sur le scandale humanitaire de Vu#jak, nuance Nihal Osman, mais le problème est européen. De plus en plus de gens s’engagent sur la route des Balkans, et le canton de Biha# en est le débouché naturel. »

      De fait, Bihac, à l’extrémité nord-ouest de la Bosnie- Herzégovine, constitue le point le plus proche de la Slovénie et de l’Italie, l’objectif que veulent gagner tous ceux qui se massent ici. Pour y demander l’asile et poursuivre leur route plus sereinement vers les pays de l’ouest et du nord de l’Union européenne. Pour la Bosnie-Herzégovine, en 2019, 28 327 arrivées ont été officiellement enregistrées, en hausse de presque 5 000 par rapport à 2018 et presque 30 fois plus qu’en 2017. En Europe, seule la Grèce a enregistré plus d’arrivées. La Bosnie-Herzégovine dépasse désormais l’Espagne et l’Italie.

      Se souvenant de leur expérience personnelle pendant la guerre de 1992-1995, les habitants du canton d’Una Sana ont longtemps regardé avec bienveillance et solidarité les exilés bloqués dans cette impasse de la route des Balkans. Mais aujourd’hui, c’est un sentiment de lassitude et d’exaspération qui domine. Plusieurs manifestations anti-migrants ont eu lieu à Biha# ces dernières semaines, et les autorités locales mettent des bâtons dans les roues des rares humanitaires présents sur le terrain, comme Médecins sans frontières. En fait, les réfugiés paient au prix fort les sombres calculs politiques qui opposent les autorités locales à celles de la capitale, Sarajevo.

      Une longue odyssée balkanique

      Le contrôle des frontières et la gestion des migrations relèvent théoriquement de l’État central de Bosnie- Herzégovine et de son ministère de la sécurité, mais le canton d’Una Sana, qui possède son propre ministère de l’intérieur, relève de la Fédération de Bosnie- Herzégovine, l’une des deux « entités » de ce pays toujours divisé. Or, les autorités du canton estiment qu’elles sont abandonnées par les autorités fédérales et qu’elles doivent faire face seules à la crise. Leur politique vise à donc à rendre les conditions de vie des migrants les plus difficiles possibles afin de les dissuader de rester sur leur territoire. Depuis deux semaines, elles interdisent même la circulation des réfugiés. Ceux qui sont raflés dans la rue par la police sont immédiatement envoyés à Vucjak.

      Pour sa part, l’OIM, qui gère l’ensemble des camps de Bosnie-Herzégovine, par délégation des compétences normalement dévolues à l’État, cherche aussi à délocaliser les migrants en insistant pour l’ouverture d’autres camps officiels à l’intérieur du pays, vers Tuzla ou Sarajevo. Une politique qui a peu de chances d’être suivie d’effet, Biha# restant la « porte d’accès » à la Croatie. De surcroît, bien peu de migrants osent s’aventurer dans le nord de la Bosnie, qui dépend de la Republika Srpska, l’autre « entité » du pays, dont les autorités prônent une fermeté absolue et refusent l’ouverture de centres d’accueil.

      Dans les camps officiels, l’OIM multiplie les campagnes en faveur du retour volontaire. Beaucoup de travailleurs humanitaires estiment que l’organisation se préoccupe moins d’apporter une réponse humanitaire que de contribuer à la « gestion des migrations » – c’est-à-dire aux politiques visant à dissuader les exilés de tenter de gagner l’Union européenne. Et ils s’étonnent de l’absence quasi totale du Haut-Commissariat aux réfugiés (UNHCR), qui semble avoir délégué ses compétences à l’OIM. Même le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) n’est pas présent. Seules quelques sections nationales de la Croix-Rouge ont envoyé des équipes.

      « Les autorités locales voudraient que ces gens aillent ailleurs, considérant qu’elles ont trop de migrants à gérer sur leur territoire, souligne Hannu Pekka Laiho, en mission d’observation pour la Croix-Rouge finlandaise. Le problème, c’est que chacun des acteurs impliqués dans cette crise se renvoie la balle : les Bosniens, mais aussi l’OIM et l’Union européenne. » Appuyé sur sa canne, le vieil homme s’émeut du sort réservé aux malheureux qui échouent ici. « Tout le monde veut se débarrasser de Vu#jak. En attendant, ces gens sont tout bonnement livrés à eux-mêmes. La tension est palpable, mais je m’étonne que ce ne soit pas pire encore vu les conditions dans lesquelles doivent vivre ces hommes. Tous les jours, ils m’interrogent pour savoir si de nouveaux camps vont ouvrir, en Bosnie, ou en Croatie. Je n’ai rien à leur répondre de concret. »

      ______________________________________________________________________________

      Deux nationalités dominent à Vucjak, les Afghans et les Pakistanais, qui se regardent en chiens de faïence, chacun occupant sa zone. Les Maghrébins, mal vus, n’osent pas y rester et se réfugient dans les squats. Cet été, un Palestinien a été tué d’un coup de couteau. On trouve pourtant aussi quelques Indiens, et même trois Sénégalais, qui ont trouvé refuge dans le secteur afghan. Djallo, 33 ans, est originaire de Kédougou, à la frontière de la Guinée et du Mali. Il a d’abord rejoint la Turquie, puis il est passé en Grèce, où il a travaillé deux ans dans des fermes. Il s’est ensuite engagé sur la route des Balkans, après avoir économisé suffisamment d’argent, pensait-il, pour rejoindre un pays riche de l’UE.

      Djallo détaille les étapes de sa longue odyssée balkanique. Il a franchi clandestinement les frontières de la Macédoine du Nord puis de la Serbie, versant à chaque fois plusieurs centaines d’euros aux passeurs. À Preševo, dans le sud de la Serbie, des Pakistanais lui ont vendu dix euros un faux récépissé de demande d’asile en Serbie, un document pourtant accessible gratuitement. Il a ensuite payé 150 euros le passage

      en barque de la Drina, la rivière qui sépare la Serbie et la Bosnie-Herzégovine, puis il a gagné la région de Biha# en bus et se trouve depuis un mois à Vu#jak.

      « Dans le nord de la Macédoine, je suis resté bloqué dans un village où ils gardent les gens, tant que les familles n’envoient pas l’argent », raconte-t-il, grelottant dans son manteau élimé, des claquettes en plastique dépareillées aux pieds. Deux jours plus tôt, Djallo a été rapatrié dans le camp, après avoir été violemment renvoyé de Croatie. « Cela faisait dix jours que nous marchions avec un groupe de Pakistanais et d’Afghans. On nous a arrêtés près de la Slovénie et on nous a ramenés jusqu’ici... Je n’ai opposé aucune résistance, mais les policiers m’ont tout pris. » Désespéré, sans un sou, Djallo envisage désormais de repartir en arrière. A minima jusqu’en Grèce, « parce que là-bas, au moins, on peut travailler et gagner un peu d’argent ». Les violences de la police croate visent à dissuader les gens de tenter le voyage. Zagreb a d’ailleurs été félicitée par ses partenaires européens pour sa « bonne gestion » des frontières et pourrait même être appelée prochainement à rejoindre l’espace Schengen.

      https://www.mediapart.fr/journal/international/101219/en-bosnie-herzegovine-l-un-des-pires-camps-de-refugies-d-europe-evacue

    • After 179 days (5 months and 26 days) the Vucjak jungle was evacuated and its structures and tents destroyed with the excavator. 7 buses transported migrants to the Usivak camp in Hadzici, outside Sarajevo, managed by IOM. On 10 December, the eviction of the Vučjak area started. Volunteers from the region report that the authorities in Una Sana Canton and IOM announced that from this day on, Vucjak jungle will not exist. During the press conference on Monday, Bihac authorities announced that no media can be present at Vucjak during the eviction which is a serious issue restricting the work of the media, but also the right of the public to know what is happening.

      Volunteers and activists on the field denounce that “media freedoms are at serious risk at the moment in Bosnia and Herzegovina in many ways. The authorities and international organizations are doing everything they can in order to restrict the media from accessing the places where refugees are, being camps run by the IOM or places like Vucjak during the eviction. Additionally, all parties involved are investing a lot of effort in spearing propaganda of different types, including hate propaganda. Local volunteers strictly condemn that international organizations are still not doing enough: “volunteers in Sarajevo are noticing more and more people in the streets, sleeping rough, among them many minors, with no care at all. The only help provided comes from the citizens, while DRC, Red Cross, cantonal authorities, IOM, UN agencies are staying aside and ignoring this fact.” Updates come also from another city of Bosnia and Herzegovina: In Tuzla, over 100 people are staying outside. People are still arriving from Serbia, daily, even though much less than during previous months. As well as in Sarajevo, many people are hosted by the locals.

      If you want to keep updated on some border points like Lesbos, Patras, Athens, Šid and Velika Kladuša, you can listen the podcast that independent volunteers and volunteers working for small organizations in Greece and some of the EU’s external borders report weekly on their daily work and the dire conditions in which refugees and migrants are living. The audios are in Spanish and, time permitting, subtitles are also provided in Serbo-Croatian and English. Here the youtube channel (https://www.youtube.com/watch?v=2HjVrr5IF3Q

      ) where you can follow the weekly updates. Overall, they report a worsening situation at all these points. And not only because of the arrival of cold days, but above all because of the deliberate, and more and more systematic, violation of the rights of people on the move. Constant harassment and police violence, horrific and degrading living conditions, racist and inhumane treatment and much more, along with anti-immigration laws that are becoming more restrictive in all countries every day, all of this makes the lives of thousands of people destroyed on daily bases.

      Reçu via Inicijativa dobrodosli, mail du 17.12.2019.

  • Migranti, la grande espulsione. Quarantamila fuori dai centri

    In vigore il decreto sicurezza. Senza lavoro 15mila operatori. Mattarella difende patto Onu

    I migranti sotto protezione umanitaria dovranno lasciare anche i centri di prima accoglienza. Tutti, anche famiglie con bambini. La comunicazione arriva dalle Prefetture. Prime espulsioni in tutta Italia.
    Rischiano 40mila persone, 15mila operatori perderanno il lavoro.

    Fuori dagli Sprar, come prevede la legge Salvini, ma anche fuori dai Cas e dai Cara, secondo una “conseguenziale” interpretazione data dai prefetti di tutta Italia che, da qualche giorno, hanno cominciato a riunire i gestori dei centri comunicando loro che i titolari di protezione umanitaria dovranno lasciare anche le strutture di prima accoglienza. Tutti, comprese donne e famiglie con bambini. Già ieri 26 persone sono state invitate a lasciare immediatamente il Cara di Isola Capo Rizzuto in Calabria: tra loro una donna incinta e un bambino di cinque mesi, subito presi in carico dalla Croce Rossa.

    Tutti migranti regolari, tutti con documenti di identità e permesso di protezione umanitaria, tutti destinati alla strada come altri 40mila, questa la stima fatta dalle associazioni di settore, interessati dai provvedimenti dei prefetti che, chi con data perentoria chi con maggiore elasticità a difesa delle situazioni più vulnerabili, hanno
    così allargato a dismisura la portata della legge Salvini, di fatto privando di qualsiasi tipo di accoglienza i titolari di protezione umanitaria.

    E proprio nel giorno in cui da Verona il presidente della Repubblica richiamava ad un senso di comune responsabilità nell’affrontare il problema dell’immigrazione «un fenomeno che non è più di carattere emergenziale ma strutturale e quindi costituisce una delle grandi sfide che si presentano all’Unione europea e a tutto il mondo ed è un’esigenza che richiama alla responsabilità comune».

    Mattarella, facendo appello all’Unione europea ad «assumere questo fenomeno che non va ignorato ma affrontato» ha implicitamente invitato il governo italiano (che non intende sottoscriverlo) a leggere il Global Compact delle Nazioni Unite «prima di formulare un giudizio perché non si esprimono opinioni e giudizi per sentito dire».

    https://www.meltingpot.org/Migranti-la-grande-espulsione-Quarantamila-fuori-dai-centri.html

    #chômage #Decreto_Salvini #Italie #SDF #sans-abri #asile #migrations #réfugiés

    • Dl Sicurezza, 24 migranti cacciati dal Cara di Isola Capo Rizzuto e portati in stazione: “Non hanno un posto dove andare”

      La prefettura di Crotone ha deciso di far uscire il gruppo per applicare il provvedimento appena approvato dal Parlamento. Gli stranieri sono in possesso del permesso di soggiorno umanitario e pur avendo diritto di stare in Italia, non possono beneficiare del diritto d’accoglienza nel sistema Sprar o restare nel sistema di prima accoglienza

      Ventiquattro migranti hanno dovuto lasciare il Cara di Isola Capo Rizzuto, a seguito di un provvedimento emesso dalla prefettura di Crotone in ottemperanza al decreto Sicurezza approvato nei giorni scorsi in Parlamento. Gli stranieri sono in possesso del permesso di soggiorno umanitario e pur avendo diritto di stare in Italia, non possono beneficiare del diritto d’accoglienza nel sistema Sprar o restare nel sistema di prima accoglienza. Il gruppo, nonostante la protesta organizzata nel pomeriggio per chiedere di non lasciare il centro, è stato fatto salire su un pullman e accompagnato alla stazione ferroviaria di Crotone.

      Lì c’erano ad attenderli i volontari delle associazioni che si occupano di assistenza e che si stanno adoperando per trovare per loro una sistemazione temporanea per la prossima notte. I rifugiati allontanati dal Cara, infatti, non hanno un luogo dove andare e per evitare che passino la notte all’addiaccio, è intervenuta la rete delle associazioni solidali di Crotone. L’accoglienza, però, secondo quanto hanno spiegato queste ultime, potrà essere garantita solo per pochi giorni, dopodiché dovranno tornare in strada. Nella stazione ferroviaria di Crotone, ci sono i volontari di Legacoop Calabria, che stanno fornendo loro assistenza. Secondo Pino De Lucia, responsabile immigrazione di Legacoop Calabria, “i costi per eventuali casi speciali che riguardano migranti minori, malati e disabili, sono a carico dei Comuni ospitanti, con notevole aggravio per le casse degli enti locali”. Tra le persone destinatarie del provvedimento c’è anche una giovanissima coppia, lei nigeriana, lui ghanese, con una bambina di cinque mesi, che sarà ospitata, assieme ad un’altra donna, a Crotone a cura della Croce Rossa e della Caritas, con vitto e alloggio assicurato per una ventina di giorni.

      Il Cara di #Isola_di_Capo_Rizzuto era finito al centro delle polemiche a maggio 2017, dopo l’arresto per ‘ndrangheta di 68 persone. Secondo quanto rivelato nelle indagini, dei 100 milioni di euro stanziati negli ultimi 10 anni per i migranti, 32 andavano alla ‘ndrangheta. Secondo i pm la cosca Arena, era riuscita ad aggiudicarsi gli appalti indetti dalla prefettura di Crotone per le forniture dei servizi di ristorazione al centro di accoglienza di Isola Capo Rizzuto e di Lampedusa. Le indagini rivelarono anche che venivano dato cibo per maiali ai migranti.

      https://www.ilfattoquotidiano.it/2018/11/30/dl-sicurezza-24-migranti-cacciati-da-cara-di-isola-capo-rizzuto-e-portati-in-stazione-non-hanno-un-posto-dove-andare/4804833/amp/?__twitter_impression=true

    • I primi effetti del decreto (in)sicurezza

      I primi effetti del decreto (in)sicurezza confermano, purtroppo, quanto in molti stiamo denunciando da settembre, da quando la bozza del decreto ha iniziato a circolare.
      Sono già diverse decine le persone, alcuni bambini piccolissimi, costretti a stare per strada perché impossibilitate ad accedere alle strutture di seconda accoglienza (sono di ieri le prime circolari emanate da diverse Prefetture).
      Se il Presidente della Repubblica firmerà la legge licenziata dalla camera, la situazione, nel medio e lungo periodo, peggiorerà sempre più. Migliaia di persone saranno costrette all’esclusione e alla marginalità sociale in nome della demagogia e del populismo.

      A pagare il prezzo più alto saranno i più deboli, come al solito d’altronde, costretti a vivere sempre più ai margini, lontano dagli occhi dei più, nelle baraccopoli che affollano le periferie dalle nostre città e delle nostre campagne, come quella nella piana di Gioia Tauro dove ieri sera è morta un’altra persona, in quei «ghetti» utili a chi domanda lavoro da sfruttare per incrementare i propri profitti, quelli attarversati della violenza che, in quei luoghi, colpisce soprattutto le donne, le più invisibili tra gli invisibili.
      Chi guadagnerà in tutto ciò? Solo sciacalli e criminali:
      – i politicanti che proveranno a tradurre in consenso la frustrazione della gente che vede il proprio nemico in chi è affamato e non in chi affama;
      – gli enti gestori e il considerevole indotto economico creato da quei luoghi di detenzione amministrativa chiamati centri per il riconoscimento e il rimpatrio in cui le persone saranno recluse fino a 180 giorni senza aver commesso alcun reato per essere poi rilasciate in condizione di irregolarità sul territorio;
      – le aziende senza scrupoli che sfrutteranno il lavoro privato di diritti degli uomini e delle donne colpite dagli effetti del decreto (in)sicurezza;
      – le organizzazioni criminali che gestiscono la tratta della prostituzione e il traffico di stupefacenti;
      – chi potrà acquistare, o meglio riacquistare, i beni sequestrati alle organizzazioni mafiose.

      Ognuno di noi deve decidere da che parte stare, sono sicuro che la maggioranza delle persone per bene, di chi crede nell’eguaglianza, nei diritti umani, non starà con le mani in mano.
      Noi continueremo a resistere, disubbidiremo e ci organizzeremo per contrastare la barbarie, come già stiamo facendo, e lo faremo sempre meglio.
      Touche pas à mon pote, non toccare il mio amico! Non toccate i nostri fratelli, non toccate le nostre sorelle!

      https://migr-azioni.blogspot.com/2018/12/i-primi-effetti-del-decreto-insicurezza.html?m=1

    • Dl sicurezza, in 24 allontanati da Cara

      Prima notte fuori dal Centro accoglienza richiedenti asilo di #Isola_Capo_Rizzuto, tra disagi e preoccupazione, per i 24 migranti in possesso di permesso umanitario allontanati in ottemperanza al Decreto Sicurezza. Solo una parte di loro è riuscita a trovare un tetto a Crotone dove sono stati accompagnati: una giovanissima coppia di origine africana con la loro bambina di cinque mesi, ospitati da Croce rossa e Caritas per una ventina di giorni e quattro donne, vittime di tratta, accolte provvisoriamente dalla cooperativa l’Agorà. Gli altri componenti del primo gruppo - altri ne usciranno lunedì per un totale stimato in 200 che dovranno lasciare la struttura entro la prossima settimana - si sono dovuti accontentare di soluzioni di fortuna probabilmente all’interno della baraccopoli sorta in corrispondenza del cavalcavia nord della città di Crotone. In base a quanto stabilisce il Dl Sicurezza, i migranti destinatari dei provvedimenti, pur avendo diritto a stare in Italia, non possono beneficiare del diritto all’accoglienza nel sistema Sprar. Né possono restare nel sistema di prima accoglienza. Da ieri sera, nella città calabrese meta di numerosi sbarchi di migranti, le associazioni che si occupano di accoglienza e assistenza si sono attivate per trovare soluzioni alla problematica.

      http://www.ansa.it/calabria/notizie/2018/11/30/dl-sicurezza-in-24-allontanati-da-cara_6f548eae-48de-46a0-bc22-d0bfb015180f.htm

    • Migranti, trattenute a #Malpensa senza assistenza

      Due donne, una cubana e una senegalese, sono bloccate all’area arrivi dell’aeroporto, rispettivamente da 96 e da 51 ore. Erano di rientro da un periodo di vacanze nel loro Paese d’origine e al controllo documenti hanno scoperto che i loro permessi di soggiorno sono stati revocati. Negato finora negato il permesso di incontrare un avvocato.

      Stavano tornando in Italia dove un periodo di vacanze nel loro Paese. Ma agli arrivi dell’aeroporto di Malpensa hanno scoperto che il loro permesso di soggiorno era stato revocato. E ora sono bloccate in aeroporto, nell’area dei controlli dei documenti, senza poter incontrare qualcuno che possa dare loro assistenza legale. E’ quanto sta avvenendo a due donne straniere, una cubana e una senegalese, accomunate ora dal fatto di vivere in un limbo. La donna cubana è trattenuta a Malpensa da 96 ore, mentre quella senegalese, che è anche in stato di gravidanza, da 51 ore. Da questa mattina in aeroporto è presente Giulia Vicini, avvocata dell’Associazione studi giuridici dell’immigrazione (Asgi): “Il problema è che non mi permettono di incontrare le due donne –spiega-. Non mi fanno accedere nell’area dove sono trattenute, con la motivazione che si tratterebbe di territorio internazionale, non sottoposto alla giurisdizione nazionale”. L’avvocata contesta questa motivazione. “E’ come se dicessero che in aeroporto c’è una zona che non è Italia. Il fatto stesso che siano trattenute lì significa che ci sono funzionari della polizia e quindi stanno esercitando la giurisdizione”. Per cercare di sbloccare al più presto la situazione (il volo di ritorno per la donna senegalese partirà in serata) ha mandato due mail pec al Garante nazionale dei diritti delle persone detenute o private della libertà personale. “Il problema di fondo è che se non incontrano un avvocato queste due donne non possono firmare il mandato per presentare il ricorso. Viene loro negato il diritto di fare ricorso”.

      Alla signora senegalese il permesso di soggiorno sarebbe stato revocato per insufficienza del reddito. La donna cubana ha ottenuto la cittadinanza italiana, ma deve ancora fare il giuramento e le è stato revocato il permesso di soggiorno perché non è più convivente con il marito, dal quale si sarebbe separata. “Si tratta di revoche contestabili perché si basano su interpretazioni secondo noi errate delle norme in materia”, sottolinea l’avvocata Giulia Vicini. Ma, comunque, al di là degli aspetti giuridici delle revoche dei permessi di soggiorno, il problema ora è che sono trattenute a Malpensa senza poter ricevere assistenza.

      Il caso delle due donne ricorda quello della famiglia marocchina di cui si è occupato Redattore sociale: padre, madre e quattro figli, in Italia da oltre un decennio. Al ritorno da un periodo di vacanza, la donna ha scoperto che il suo permesso di soggiorno era stato revocato. Lei, con tre dei figli, ha dovuto fare ritorno in Marocco, lui è rimasto in Italia con la più piccola. Hanno fatto ricorso e, dopo più di un anno, hanno ottenuto il permesso di rientrare in Italia e vivere di nuovo tutti insieme.

      http://www.redattoresociale.it/Notiziario/Articolo/609515/Migranti-trattenute-a-Malpensa-senza-assistenza
      #aéroport #limbe

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      Aggiornamento del collega Dario Paladini: la donna senegalese è stata rimpatriata nella serata di ieri, la donna cubana ancora in aeroporto #Milano #Malpensa

      https://twitter.com/EleonoraCamilli/status/1069164388765102080

      Aggiornamento/2 Anche la signora cubana è stata rimpatriata. Ieri sera sul tardi. E senza aver potuto parlare con un avvocato. (Dario Paladini)

      https://twitter.com/EleonoraCamilli/status/1069332199625973760

    • Decreto sicurezza. È caos accoglienza. Scoppia il caso #Mineo

      Famiglie e bambini verranno allontanati a giorni. Il vescovo eri: «Abbandonare i cani è reato. Lasciare persone per strada ’è legge’. Se serve apriremo le chiese per dare un tetto»

      Ieri sarebbe dovuto toccare a una mamma con la sua bambina colpita da broncopolmonite. Ma la cacciata dei migranti dal Cara di Mineo, il più grande d’Italia, è stata posticipata di qualche giorno. Le istituzioni non si occuperanno di dare un tetto alle famiglie con bambini escluse dal sistema di protezione, ma il vescovo di Caltagirone non ci sta, e ha già trovato 40 posti letto. Se non bastassero, «apriremo anche le chiese per alloggiare queste persone», annuncia monsignor Calogero Peri. Entro l’11 dicembre quasi 90 persone su 1.800 verranno accompagnate fuori dalla struttura. Poi ne seguiranno altri secondo una tabella di marcia non ancora precisata.

      A pochi giorni dal Natale, l’Italia mostra il suo volto peggiore. Verranno allontanati anche bambini da 1 a 12 anni, molti dei quali nati proprio in Sicilia durante la permanenza dei genitori nel Centro per richiedenti asilo. L’ultima volta il cappuccino Peri ne ha battezzati 11 e il rito dell’amministrazione dei Sacramenti non di rado si tiene nella cattedrale di Caltagirone, coinvolgendo così tutta la diocesi. Ma adesso questi bambini figli di migranti non solo dovranno trovarsi un tetto, ma saranno costretti ad abbandonare la scuola dell’obbligo, almeno fino a quando non raggiungeranno un’altra città italiana dove riorganizzare un futuro sempre più in salita. Nessuno dei cacciati potrà tornare nei Paesi d’origine e, dovendo vivere in “clandestinità”, non è neanche certo che i bambini continueranno gli studi da qualche altra parte.

      E pensare che il Cara «fu fortemente voluto da Forza Italia e dalla Lega Nord, rispettivamente nella persona di Silvio Berlusconi, presidente del consiglio, e di Roberto Maroni, ministro dell’Interno», ricorda Calogero Peri. Una decisione che fu imposta «contro le alternative proposte dai sindaci del territorio». Nei giorni scorsi il ministro Salvini ha provato a rassicurare: «Sembrava a leggere i giornali che io buttassi fuori la notte della vigilia di Natale donne incinte, bambine e anziani: chi è nello Sprar arriva alla fine del percorso Sprar, se uno ha ancora un anno sta lì un anno». Affermazione che elude la situazione di tutte le altre strutture di permanenza, come i Centri per richiedenti asilo. Proprio come a Mineo. Quello del presule siciliano è però un richiamo alle coscienze: «In Italia, specialmente prima delle vacanze estive, passa una bella pubblicità: non è civiltà abbandonare i cani per strada e chi lo fa è punito dalla legge. Invece, abbandonare per strada i migranti o, se sembra troppo forte, “accompagnarli” e lasciarli per strada, è “sicurezza”, è legge». I timori sono diffusi in tutta la Penisola. In Lombardia la cooperativa Aeris, con oltre 300 migranti ospitati in circa 150 appartamenti tra Milano, Monza e Lecco, prevede che già solo in questo mese di dicembre rimarranno senza tetto una trentina di migranti con la protezione umanitaria, visto che il decreto Salvini ha loro sbarrato l’accesso ai progetti di accoglienza dello Sprar, il Sistema di protezione per richiedenti asilo e rifugiati. E nei prossimi mesi saranno almeno dai 20 ai 30 gli operatori (soprattutto mediatori culturali) che perderanno il lavoro.

      Il “Progetto Arca”, che attualmente accoglie 500 migranti a Milano, stima che nei prossimi mesi almeno un terzo sarà costretto ad arrangiarsi. Contemporaneamente i mediatori ai quali non verrà rinnovato il contratto a progetto sono una settantina. E la Caritas Ambrosiana prevede che almeno mezzo migliaio di stranieri finiranno a ingrossare le fila dei senzatetto. «Non ci interessa fare i bed & breakfast dei migranti – spiega Alberto Sinigallia, presidente di Progetto Arca – . Oggi prendiamo dai 27 ai 29 euro al giorno per persona ospitata. Con i nuovi bandi delle prefetture non ci sarà più obbligo di garantire neanche corsi di lingua, l’assistenza medica e i percorsi di integrazione. Il prezzo più basso servirà solo per offrire vitto e alloggio. Ma non è la nostra mission». Il decreto sicurezza finirà per rendere più difficile anche i controlli sui malintenzionati. Trasformare i centri d’accoglienza in dormitori senza alcun progetto farà la fortuna di stranieri come i tre richiedenti asilo nigeriani arrestati ieri a Lucca per spaccio di droga e che fino a qualche tempo fa stavano in una struttura per migranti controllata a vista dalla Croce rossa. Le “mele marce” certo non mancano. Ieri la Guardia di finanza di Ferrara ha perquisito 16 strutture attive nell’accoglienza dei migranti.

      Secondo gli investigatori vi sarebbero stati abusi sulla rendicontazione dei servizi erogati, con conseguente danno alle casse pubbliche. L’unica alternativa sembrano essere proprio quegli Sprar che il governo non ha voluto incentivare. Al contrario la Regione Campania chiede all’esecutivo 10 milioni per sostenere le attività di integrazione dei migranti. «Il nostro obiettivo principale – spiega Franco Roberti, assessore regionale alla Sicurezza – è sostenere le attività degli Sprar in tutte le province della Campania».

      https://www.avvenire.it/attualita/pagine/caos-accoglienza-scoppia-il-caso-mineo

    • New Italian law adds to unofficial clampdown on aid to asylum seekers. “Hundreds have already been expelled from reception centres”

      Tens of thousands of vulnerable asylum seekers have lost their right to two-year residency permits and integration services in Italy after new legislation championed by the populist government’s right-wing Interior Minister Matteo Salvini was signed into law this week.

      But over the past two years thousands have already had government services to which they were entitled cut or curtailed, according to interviews with asylum seekers and legal experts over several months, as well as government responses to dozens of freedom of information requests.

      One in every three asylum seekers who arrived in more than half of Italy’s local government prefectures over the past two years has either left or been evicted from their government-run accommodation, according to information IRIN obtained from local governments.

      A request for comment on these findings to the Italian interior ministry went unanswered at time of publication.

      Aid groups warn that the new law will compound an existing crisis in Italy, which is struggling to cope with providing basic services to some 180,000 refugees and asylum seekers awaiting decisions and an estimated 500,000 undocumented migrants – many of whom have already fallen out of the reception system.

      In addition to granting five-year residence permits to refugees and to asylum seekers who meet “subsidiary protection” criteria, Italy has for the past 20 years granted two-year residency permits to a wider group of migrants on comparatively flexible “humanitarian protection” grounds – broadly interpreted as those who aren’t refugees but who can’t be sent home either.

      The controversial new Decree-Law on Immigration and Security, signed by President Sergio Matterella on Monday, scraps “humanitarian protection” altogether and introduces new “special permits” for a much narrower group that comprises: victims of domestic violence, trafficking, and severe exploitation; those with serious health issues; those fleeing natural disasters; and those who commit acts of civic valour.

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      The Decree-Law on Immigration and Security in brief
      “Humanitarian protection” residency permits – granted to one in four asylum seekers last year – abolished
      Asylum seekers lose access to integration services until their application is granted
      Network of reception centres drastically downsized
      Withdrawal of refugee status made easier
      Maximum detention time in “repatriation centres” doubled to six months
      Fast-track expulsions for “socially dangerous” migrants

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      In 2017, 20,166 people – around 25 percent of the total who sought asylum – were granted “humanitarian protection”. Those who lose their permits also lose their right to work and their right to stay in the best facilities that have services to help them integrate into Italian society.

      Only 25,000 places are available in Italy’s longer-term, government-run reception system, known by its Italian acronym SPRAR, which typically provides high standards of care. This means that more than 150,000 people waiting for decisions on their asylum applications, or 80 percent of the total, are housed in more than 9,000 supposedly temporary accommodation facilities, known by the acronym CAS. These are for the most part managed by commercial entities with no track record in providing housing and services for asylum seekers, and have been associated with corruption and substandard living conditions.

      Some asylum seekers formerly granted “humanitarian protection” are already being forced out of the SPRAR facilities, meaning they also lose out on integration measures such as language classes and work skills courses.

      "Hundreds have already been expelled from reception centres throughout Italy, and left homeless at a moment’s notice,” Oliviero Forti, head of the migration division for Caritas in Italy, told IRIN. “In some places, like Crotone, our charity shelters have been overwhelmed over the weekend. Some very vulnerable individuals, such as pregnant women or persons with psychiatric conditions, are being put on the street without any support measure and, incredibly, government-managed facilities are calling upon Caritas for help.”
      An attempt to reduce arrivals

      Italy overtook Greece in 2016 as the main European entry point for migrants and asylum seekers, receiving 320,000 people in the past two years – the vast majority entering on small, overcrowded vessels operated by smugglers across the Mediterranean from North Africa, or after being rescued en route.

      Salvini, also deputy prime minister, leads the far-right League Party and campaigned on a strongly anti-immigration platform during the March general election. Shortly after taking office in June as part of a fractious ruling coalition with the populist and anti-EU Five Star Movement, Salvini closed the country’s ports to migrant rescue ships.

      Migrants who arrive in Italy by boat typically spend their first two days in initial arrival facilities known as “hotspots”, mostly concentrated in Sicily, where identification procedures take place. Those who are prima facie determined to have a legitimate basis to claim asylum are entitled to a place in the SPRAR system, even if the majority don’t get one.

      These are small facilities evenly distributed across the country, organised by the Interior Ministry and managed by humanitarian organisations with experience working with migrant populations. They are known for providing a high standard of basic services as well as vocational training and psychological counselling. The 25,000 available placements have typically been reserved for the most vulnerable cases, such as minors who are victims of trafficking.

      Under Salvini’s new law, only people who are granted a visa – a process that can take several years — may be placed in SPRAR facilities, not asylum seekers. Migrants and asylum seekers will be sent to a CAS.

      Médecins Sans Frontières warned in a statement that the new law will have a “dramatic impact on the life and health of thousands of people”. MSF said that “over the years it operated inside CAS”, its workers found that prolonged stays in the centres “deteriorates migrants’ mental health” and “hampers their chances of integrating successfully into society”.

      The coalition government promised that Salvini’s new law would result in half a million deportations. Past deportation rates suggest it will be difficult to keep that promise, analysts say. What does seem likely, they say, is that larger numbers of asylum seekers will be detained for longer periods. Salvini’s law doubles to six months the time new arrivals can be held in “repatriation” centres while their identities and nationalities are being confirmed.

      Added to the 30-day detention period many face in hotspot facilities, this means asylum seekers can now be detained for up to seven months without having committed any crime.

      Another measure within the new legislation suspends refugee protections for those considered “socially dangerous” or who are convicted of crimes, even in the first of Italy’s three-stage conviction process.
      Already in crisis

      Based on IRIN’s analysis of responses to freedom of information requests received from 53 of Italy’s 103 prefectures (the others did not reply), the Italian reception system is unable to retain its guests, partly due to a lack of integration opportunities and medical care. More than 28,000 residents have left the temporary facilities over the last 24 months, either because local governments withdrew their right to assistance for alleged violations of certain rules or because the migrants and asylum seekers decided to leave of their own accord.

      Interviews with legal experts, social workers, dozens of migrants, and analysis of the withdrawal orders shows a pattern of widespread violations of migrants’ legal rights in the reception centres, with local authorities sometimes complicit in the abuses.

      The CAS centres – for the most part private-sector hotels and apartments identified and approved by local government – are in theory just one link in a complex and poorly regulated chain of migrant accommodations. But because the SPRAR centres are full to capacity, they have taken on a spill-over function.

      A migrant can be entitled to remain in Italy as an asylum seeker or refugee, but can still lose, with a “withdrawal order”, all institutional support, such as accommodation, training, medical care etc. Under EU law that is legally binding in Italy, withdrawal orders should only be issued as a last resort, to punish violent conduct or severe abuse of the reception benefits.

      Dozens of interviews with former and current CAS residents – as well as withdrawal orders and communications between reception centre managers and government officials seen by IRIN – reveal that this regulation is frequently abused, sometimes to retaliate against residents who protest their treatment within the facilities. Minor infringements such as returning to centres late are routinely penalised, sometimes retroactively, with criteria that vary massively from one prefecture to another – including, sometimes, withdrawal notices.

      The abuse of withdrawal orders “infringes both EU and Italian law, depriving migrants of basic human rights,” said Dario Belluccio, a lawyer and the director of ASGI, a leading association of immigration law scholars.

      Those who receive a withdrawal notice – the number could spike under Salvini’s new law, with more asylum seekers being deemed “socially dangerous” or found guilty of minor infractions – instantly lose their place in a residence centre, a €75 monthly allowance, and virtually all institutional support.

      Those who leave the centres often move to migrant shanty towns, which tend to lack water and electricity and where severe labour exploitation and sex trafficking thrive.

      Helped by the unsatisfactory conditions in the reception system, the shanty towns have grown in size over the past few years. In these communities, migrants often find it difficult to obtain basic services such as healthcare as well as the legal assistance needed to follow up on asylum applications.
      No permit, no job, no home

      Even without a withdrawal order, more asylum seekers and migrants may soon find themselves without access to shelter or services provided by the government. That’s already the case for Becky*, a Nigerian woman in her 20s who was trafficked to Italy for sex work. A social worker familiar with her case, who spoke to IRIN on condition of anonymity for security concerns, said that shortly after arriving in Italy two years ago Becky was forced by her trafficker to leave the reception facility in which she was placed to move to a large shanty town in the province of Foggia.

      When local anti-trafficking authorities became aware of Becky’s case after questions were raised during her asylum interview earlier this year, they offered her a place in a protection facility. But such facilities demand that residents give up their mobile phones to ensure that traffickers can’t track them. Residents are limited to one weekly call to a family member while trafficking allegations are being investigated.

      “It is not an easy choice to make, and she didn’t take up that opportunity,” said the social worker.

      Days before the new immigration law was passed by parliament last month, Becky was issued a humanitarian residence permit by the local asylum commission. But under the new law, authorities are no longer able to distribute the permits, even after they have been granted. “It is not a matter of will, it is literally a matter of police no longer having a button on their computers to print a humanitarian permit,” the social worker noted.

      Without documents, Becky can’t look for a job or new accommodation. So she remains in the shanty town, exactly where her trafficker placed her two years ago.

      https://www.irinnews.org/news-feature/2018/12/07/new-italian-law-adds-unofficial-clampdown-aid-asylum-seekers

    • Vulnerable migrants made homeless after Italy passes ’Salvini decree’

      Decree named after leader of far-right party abolishes humanitarian protection for those not eligible for refugee status.

      Dozens of migrants, including victims of sex trafficking and a child with mental health problems, have been removed from so-called “welcome centres” in Italy as the populist government’s hardline immigration measures kick in.

      The “Salvini decree” – named after Matteo Salvini, interior minister and leader of the far-right League – won a vote in parliament last week and was formally endorsed by the president Sergio Mattarella on Monday.

      The main element of the bill, which abolishes humanitarian protection for those not eligible for refugee status but who cannot be sent home, was however retroactively applied by the interior ministry’s representative in Crotone, a province in the southern Calabria region, where last Friday 24 people were forced to leave a centre in the town of Isola Capo Rizzuto.

      The evictions are not only affecting those whose request for protection on humanitarian grounds is pending approval, but also those in possession of permits to stay, despite the law stipulating that their status should be maintained.

      The majority of migrants who have arrived in Italy in recent years have been granted humanitarian protection, with some 100,000 people estimated to hold the permit, which is valid for two years and enables them to work.

      Among those stranded in Isola Capo Rizzuto were a young couple with a five-month-old daughter, two victims of sex trafficking and a boy suffering from mental health problems.

      “When the police came to tell us that we couldn’t stay there anymore, I couldn’t believe my ears,” Blessing, a 31-year-old victim of sex trafficking from Nigeria, told the Guardian. “They took all of our belongings and escorted us out. There was a young girl in our group. This is outrageous. I have a legal permit to stay. And soon I may not have a roof over my head. I’m really frightened.”

      Blessing found temporary shelter in a Red Cross charity facility in Crotone while the rest have also been accommodated with the help of other charities and the town hall.

      “What happened here is crazy,” said Francesco Parisi, president of Crotone’s Red Cross. “You can’t just leave vulnerable people on the street. This is a violation of human rights. We are going to take care of these people now, but I hope things will change.”

      Alessia Romana, a social policies councillor in Crotone, said the local authority was trying to manage the situation.

      “The council has a moral obligation but also the juridical obligation to take care of these people,” she said. “Up until now, the system in #Crotone worked well. We managed to give reception and there wasn’t any trouble; migrants and locals co-existed.”

      A similar measure was applied in Potenza, a city in the southern region of Basilicata, with the interior ministry prefect there announcing last week that “humanitarian protection holders” must be “invited to leave” welcome centres.

      Once humanitarian protection permits are received, people are supposed to leave centres on the first rung of the migrant reception system and move to an accommodation in which they can benefit from integration programmes. But slow-moving bureaucracy and limited space means that those with permits end up staying in the first-rung centres for longer.

      A dozen or so others have been asked to leave a welcome centre in #Caserta, Campania, according to Italian press reports, while hundreds are expected to be evicted from Cara di Mineo, Europe’s second largest migrant reception centre, in the coming days.

      The number is likely to rise as the bill, which Salvini has described as a “gift to Italians”, takes effect. The loss of protection will also mean hundreds of people suddenly becoming “illegal” immigrants, with Italy’s national statistics office estimating that the decree will make 130,000 migrants illegal by 2020.

      “What we have been witnessing recently leads us to believe that there will be negative effects not only on vulnerable people, but also on Italian society generally as people enter into a formally illegal status,” said Carlotta Sami, spokeswoman for the UN refugee agency in southern Europe.

      “We fail to understand why, at this precise moment, even those individuals with legal protection have been told to leave. The decree is not retroactive, so why are they telling them to leave? Sending families away, women and children, pregnant women. It seems cruel.”

      Cities including Bologna, Turin and Rome, the latter two of which are managed by the Five Star Movement, the League’s coalition partner, have refused to implement the measures, arguing they will increase homelessness and risk social unrest.

      “We are really worried about a bill that is meant to manage immigration and increase security for citizens, but will instead create social marginality and destroy integration, while also creating social risks and the potential for radicalisation,” said Valeria Carlini, a spokesperson for the Italian Council for Refugees.

      https://www.theguardian.com/world/2018/dec/07/vulnerable-migrants-made-homeless-after-italy-passes-salvini-decree

    • Migranti: le conseguenze del decreto Salvini e il nuovo “sistema parcheggio”

      Dall’entrata in vigore del provvedimento su immigrazione e asilo, decine di persone sono state espulse dai centri di accoglienza e mandate per strada, nonostante vi siano posti liberi e già finanziati. “È illegittimo. Ci troviamo di fronte a un danno per i cittadini stranieri che hanno un titolo di protezione e a una beffa per il contribuente”, denuncia Gianfranco Schiavone, vicepresidente di Asgi

      “Quello che sta avvenendo in queste settimane nel nome del decreto Salvini è gravissimo. Non solo le persone finiscono in mezzo alla strada nonostante vi siano nello SPRAR posti liberi (e quindi già finanziati), ma l’intero sistema di protezione e accoglienza è stato spezzato”. Gianfranco Schiavone, vicepresidente dell’Associazione studi giuridici sull’immigrazione (Asgi, www.asgi.it), osserva con preoccupazione gli effetti del provvedimento convertito nella legge 132/2018 (in vigore dal 4 dicembre 2018). Alcuni provvedimenti hanno preso la forma di circolari prefettizie che “invitano” i gestori dei centri di accoglienza straordinaria (CAS) a far uscire dalle strutture le persone in possesso di un permesso di soggiorno per protezione umanitaria, abrogato di fatto dalla legge. È accaduto a Potenza, a metà novembre, dove il dirigente dell’area Immigrazione ha “ricordato” anche ai gestori che il (fu) Sistema di protezione per richiedenti asilo e rifugiati (SPRAR) verrà riservato a titolari di protezione internazionale e minori stranieri non accompagnati. E basta.

      Per comprendere natura e legittimità di iniziative come quelle della prefettura di Potenza, Schiavone suggerisce di partire dal nuovo quadro disegnato dalla norma.
      GS Il decreto Salvini convertito in legge ha operato un cambiamento molto profondo del sistema nazionale pubblico. Il precedente infatti era imperniato sulla logica del Sistema di protezione per richiedenti asilo e rifugiati (SPRAR) come sistema unico sia per i richiedenti e sia per i titolari di protezione internazionale o umanitaria. Solo in caso di temporanea indisponibilità di posti nel sistema di accoglienza territoriale SPRAR e solo per il tempo strettamente necessario al trasferimento, il richiedente ospitato in un centro governativo di prima accoglienza restava ospitato in tale centro (ovvero in quelli di cui all’art. 11 del d.lgs 142/2015). La norma era pertanto chiara nel disporre che lo SPRAR fosse l’unico sistema di seconda accoglienza per tutti i richiedenti asilo che vi dovevano essere trasferiti nel più breve tempo possibile, dovendosi considerare l’accoglienza straordinaria in strutture temporanee una misura eventuale e limitata al tempo strettamente necessario al trasferimento del richiedente nelle strutture del sistema di accoglienza territoriale.

      Questa la teoria. E la pratica?
      GS Il sistema delineato dalla norma come straordinario e provvisorio nella prassi era diventato ordinario, a causa di carenze della norma ma anche per l’aumento inaspettato degli arrivi avvenuto nel 2015, 2016 e 2017. È evidente che il sistema straordinario avesse assunto grandissime dimensioni ma si trattava pur sempre di un sistema secondario e “di passaggio”. Questa situazione è stata completamente ribaltata dal decreto ora convertito in legge.

      Perché?
      GS Si torna a un sistema unico ma in una forma che non è mai esistita in Italia. Sin da quando è stato istituito un programma pubblico di protezione, questo è stato per così dire bicefalo, cioè imperniato su strutture statali e centri SPRAR, articolati grazie al coinvolgimento degli enti locali. Fino al 2015 ha governato una generale confusione, mentre tra 2015 e 2018 il previsto superamento dei CAS è rimasto in larga parte solo sulla carta. Ma, con un pizzico di ironia, oggi diremo che per fortuna il sistema almeno era bicefalo nel senso che conteneva anche spinte positive. Nella logica del Sistema di protezione c’era l’idea della gestione dell’arrivo dei richiedenti, della loro accoglienza e integrazione dentro la rete di servizi del territorio e organizzato dagli enti locali che si occupano di servizi socio-sanitari, come prassi normale per un Paese democratico.

      Che fine ha fatto quell’impostazione, pur rimasta sulla carta?
      GS È stata cancellata. Il legislatore ha previsto che non potranno più accedere allo SPRAR i richiedenti asilo, i titolari di permesso di soggiorno per motivi umanitari e i titolari di permesso di soggiorno per casi speciali (regime transitorio) rilasciato in seguito alla decisione sulla protezione umanitaria adottata dalla Commissione territoriale prima del 5 ottobre 2018, data di entrata in vigore del decreto Salvini, e infine esclude anche i titolari di permesso di soggiorno per protezione speciale, il nuovo status giuridico che in modo limitatissimo ha sostituito la protezione umanitaria. È un arretramento netto sia perché crea un esercito di nuovi esclusi sia perché indica come unica soluzione quella dei centri a diretta gestione statale. Lì non vi è nessun tipo di radicamento e collegamento con il territorio, al quale invece vengono sottratte funzioni operative e gestionali che gli sono proprie ovvero la gestione. Il sistema dunque mira di nuovo a concepire la presenza dei richiedenti asilo come un fatto di ordine pubblico, comunque straordinario, temporaneo, che prima o poi finirà. Non è scritto esplicitamente ma nella logica del legislatore la situazione è percepita come temporanea. Il che è semplicemente antistorico.

      I sostenitori della gestione statale diretta delle misure di accoglienza per i richiedenti asilo sostengono che sia la regola anche altrove.
      GS Molti altri Paesi europei hanno un ruolo diretto nella gestione del fenomeno, è vero. Ma si tratta di sistemi molto diversi dal nostro. In quei Paesi la ripartizione di competenze e funzioni tra stato centrale e poteri locali è molto diversa dal caso italiano. Nel nostro ordinamento, le funzioni amministrative oggi svolte impropriamente dallo Stato competono alle autonomie locali. Alla luce degli artt. 118 e 199 della Costituzione non si comprende infatti perché solo nel caso dell’accoglienza ordinaria di richiedenti asilo il sistema non sia gestito con strumenti ordinari in capo agli enti locali, tramite finanziamento statale. Le Prefettura non hanno e non devono avere un’organizzazione funzionale tale da diventare nuovi uffici sociali che svolgono compiti che spettano invece agli enti del territorio. Questo meccanismo è totalmente anomalo e in controtendenza rispetto a quello che è stato fatto negli ultimi anni.

      Perché il sistema è stato “spezzato”?
      GS Perché per i richiedenti asilo, inseriti in centri straordinari, l’accoglienza è minima, di bassa soglia, con servizi essenziali come vitto, alloggio, un minimo affiancamento legale e linguistico. Ma non sono affatto previste misure di integrazione sociale, di efficace apprendimento della lingua, di riqualificazione professionale. Un’accoglienza cioè che non si occupa di che cosa le persone facciano tutto il giorno, azzerando l’interazione con il territorio. Lo possiamo definire perciò come un gigantesco “sistema parcheggio” che ha costi economici e sociali altissimi.

      La propaganda dice che sarà più economico.
      GS Da un punto di vista strettamente monetario è vero, perché i servizi sono abbattuti al minimo ma è uno sguardo miope. Le ricadute si misurano su una scala più ampia: un buon sistema di accoglienza alimenta l’economia locale con un numero congruo di operatori qualificati e insegnanti. Spezzandolo, invece, vengono meno campi professionali e di sviluppo a favore di una mera guardiania richiesta alle strutture.

      Il risparmio è un’illusione?
      GS I costi di gestione dell’accoglienza, pur inizialmente ridotti saranno destinati a esplodere una volta che le persone saranno uscite dalle strutture. Per il semplice fatto che assomiglieranno a quelle appena entrate, con la differenza che quelle in uscita con poche risorse e pochi percorsi avviati saranno costrette ad avviarli dopo. È un enorme allungamento dei tempi che produce costi e un impatto molto più duro sul territorio.

      Dove dovranno essere “avviati” quei percorsi?
      GS Nell’ormai ex SPRAR, costretto a fare programmi di inserimento da zero in tempi ristretti. È un cortocircuito micidiale che produrrà persone regolarmente soggiornanti ma prive di strumenti e con drammatico impatto sui servizi sociali e quindi sui costi. Ecco perché qualunque analisi economica seria ci dice che il guadagno annunciato è in realtà un gigantesco sperpero di risorse.

      Veniamo alla circolare di Potenza. Sostiene che i titolari di protezione umanitaria presenti nelle suddette strutture debbano essere “invitati” a lasciare i centri di accoglienza e che da inizio dicembre non verranno più corrisposte somme per la relativa accoglienza. Inoltre afferma che la nuova legge escluderebbe “la possibilità di trasferimenti negli SPRAR in assenza di permesso di soggiorno per status di rifugiato o per protezione sussidiaria”. È una lettura corretta?
      GS Poco fa elencavo chi per legge non potrà più accedere allo SPRAR. Al di là di ogni considerazione sulla legittimità di quella previsione, è evidente non può applicarsi a chi sia già titolare di un permesso di soggiorno per motivi umanitari a seguito di domanda presentata prima del 5 ottobre 2018 (e relativo permesso rilasciato prima del 5 ottobre 2018) o a coloro che otterranno un permesso per “casi speciali” in quanto la loro domanda è stata esaminata con la normativa previgente ma il permesso di soggiorno è stato rilasciato dopo il 5 ottobre 2018.

      Perché?
      GS Secondo l’ASGI, coloro che avevano presentato domanda di protezione internazionale prima dell’entrata in vigore del decreto Salvini avrebbero avuto pieno diritto di accedere allo SPRAR. Ma c’era mancanza di posti disponibili. Dunque solo un fatto contingente (cioè le persistenti deficienze organizzative della pubblica amministrazione), non da loro dipendente, ha impedito che nei confronti di parte dei richiedenti asilo la norma trovasse piena e corretta applicazione. Ma ciò non significa che queste persone non abbiano diritto di accedere allo SPRAR oggi o, comunque, che alle stesse non debba essere garantito, pur dentro una struttura diversa, il godimento di diritti identici a quelli di chi era già accolto o trasferito in un centro afferente allo SPRAR.

      Tradotto: il diritto all’accesso nel sistema è sorto al momento della presentazione della domanda di protezione.
      GS Esatto. Quando cioè la norma prevedeva il passaggio allo SPRAR nel minor tempo possibile. Dunque il nuovo “regime” dovrebbe essere applicato solo alle domande presentate dopo il 5 ottobre, i cui esiti ancora non ci sono.

      Accade il contrario, però.
      GS Ciò che sta avvenendo non dovrebbe in alcun modo avvenire tanto più che abbiamo persino un sistema di protezione sottodimensionato, con posti liberi nel sistema SPRAR. Significa che abbiamo persone in strada nonostante posti liberi e finanziati. Quindi ci troviamo di fronte a un danno per i cittadini stranieri che hanno un titolo di protezione e a una beffa per il contribuente, forse anche simpatizzante della nuova norma, che immagina maggior rigore o controllo e invece misurerà un peggioramento della qualità, dei servizi nonché l’aumento della spesa.

      Il ministero dell’Interno sostiene però che anche in precedenza i migranti uscissero dai centri di accoglienza straordinaria.
      GS Manca un piccolo dettaglio: uscivano dai CAS e per legge entravano nello SPRAR.

      Quali scenari si profilano?
      GS È necessario che gli interessati, i richiedenti e i beneficiari, sostenuti da enti che non vogliano essere solamente enti gestori ma anche enti di tutela, avviino una serie di ricorsi mirati a rivendicare la corretta attuazione della legge, con la cessazione immediata di allontanamenti illegittimi dai centri. I quali avvengono sempre in modo informale e totalmente scorretto, con l’ente pubblico che si libera della responsabilità di comunicare un provvedimento che non esiste neppure e demanda lo sgradevole compito all’ente gestore. E così il migrante si ritrova per la strada senza nemmeno un provvedimento da impugnare ma solo un rifiuto dell’ingresso nello SPRAR fatto in forma orale da un operatore sociale o figure assimilabili.

      https://altreconomia.it/conseguenze-decreto-salvini

    • Italie : des migrants hébergés en centre d’accueil jetés à la rue après le « décret Salvini »

      Suite à l’adoption d’un décret-loi durcissant l’immigration en Italie, vingt-quatre migrants bénéficiant d’un « titre de séjour humanitaire » ont été expulsés d’un centre d’accueil en Calabre, dans le sud de l’Italie. Ce statut ne permet plus d’accéder à un centre d’hébergement. Les associations s’alarment et cherchent des solutions d’urgence.

      En Calabre, dans le sud de l’Italie, le décret anti-immigration de Matteo Salvini, adopté le 28 novembre, a été rapidement appliqué. Deux jours après, 24 migrants ont été expulsés de leur centre d’accueil (CARA d’Isola Capo Rizzuto) à la demande de la préfecture de Crotone, en Italie du sud. Ils ne bénéficiaient plus d’un droit au logement conformément au décret-loi. Pourquoi ? Parce que, selon la nouvelle loi, leur « titre de séjour humanitaire » n’existe plus et ne leur donne plus accès à un toit.

      Le décret du Premier ministre italien supprime en effet le « titre de séjour humanitaire », valable deux ans. Il est désormais remplacé par d’autres permis comme celui de « protection spéciale », d’une durée d’un an, ou « catastrophe naturelle dans le pays d’origine », d’une durée de six mois.

      >> À lire : « Que contient le décret anti-immigration adopté en Italie ? »

      La protection humanitaire était généralement accordée aux personnes qui n’étaient pas éligibles au statut de réfugié mais qui ne pouvaient pas être renvoyées chez elles pour des raisons de sécurité - cela concernait par exemple les homosexuels fuyant des pays aux lois répressives à l’encontre de leur communauté. Au total en 2017, 25 % des demandeurs d’asile en Italie ont reçu un permis de séjour humanitaire, soit plus de 20 000 personnes.

      « Ils se retrouvent sans solution »

      Avec la nouvelle loi, les centres d’accueil sont désormais réservés aux seuls personnes ayant le statut de réfugié et aux mineurs non accompagnés. Autrement dit, les migrants anciennement sous protection humanitaire ne pourront plus y avoir accès, même avec leur nouveau statut.

      « Ces 24 personnes ont reçu un titre de séjour régulier en Italie, mais leur prise en charge dans la première phase d’accueil (CARA) a expiré. Ils se retrouvent donc sans solution », précise à InfoMigrants le père Rino Le Pera, directeur du réseau Caritas dans la province de Crotone.

      Parmi les expulsés, il déplore la présence « d’une famille avec une petite fille de 6 mois (voir photo ci-dessous), d’une jeune femme victime d’exploitation sexuelle, d’une autre ayant subi des violences physiques et d’un homme souffrant de problèmes de santé mentale ».

      « Ce qui se passe ici est fou », dénonce de son côté Franceso Parisi, président de la Croix-Rouge à Crotone, interrogé par le quotidien britannique The Guardian. « Vous ne pouvez pas laisser des personnes vulnérables à la rue. C’est une violation des droits de l’Homme ».

      Prévenus à l’avance de l’expulsion, Caritas et la Croix-Rouge italienne ont réussi à se rendre au CARA d’Isola Capo Rizzuto pour proposer une solution d’hébergement à la famille concernée ainsi qu’aux deux femmes victimes de violences. Quatre migrants ont également été accueillis par une coopérative locale. « Pour ce qui est des autres, nous pensons qu’ils ont pu reprendre la route, ou rejoindre le camp de fortune situé au nord de Crotone, où près d’une centaine de personnes vivent dans des conditions extrêmement précaires sous des tentes », assure le père Rino Le Pera qui s’étonne de la « vitesse » à laquelle les autorités ont mis en oeuvre les nouvelles mesures.

      Les prêtres disposés à « ouvrir les portes des églises »

      « Nous essayons de nous préparer car d’autres expulsions devraient arriver, mais nous ne savons pas quand ce sera, ni combien de personnes exactement vont être concernées », poursuit-il. À Crotone, Caritas a déjà préparé un dortoir pouvant accueillir 20 personnes, une solution « qui ne sera sûrement pas suffisante » concède son directeur.

      Selon l’agence de presse italienne ANSA, environ 200 personnes devraient à leur tour être expulsées du centre d’Isola Capo Rizzuto. À Potenza, dans la région de la Basilicate, le préfet a annoncé au début du mois que les « détenteurs d’une protection humanitaire » devaient être « invités à quitter » les centres d’accueil, rapporte le Guardian. La presse italienne indique encore qu’une dizaine de migrants a reçu l’ordre de quitter leur centre d’accueil à Caserta, en Campagnie. Dans les prochains jours, des centaines de personnes devraient également quitter le CARA de Mineo, en Sicile, le deuxième plus grand centre d’accueil pour migrants en Europe.

      Face à cette situation alarmante, les prêtres italiens ont déclaré la semaine dernière être disposés à « ouvrir les portes des églises de chaque paroisse » aux personnes expulsées des centres d’accueil.

      http://www.infomigrants.net/fr/post/13814/italie-des-migrants-heberges-en-centre-d-accueil-jetes-a-la-rue-apres-

    • Migranti, riforma accoglienza: «In 120 mila destinati a diventare irregolari»

      Fotografa le conseguenze della riforma dell’accoglienza il nuovo report di Oxfam. «Oltre 12 mila migranti con permesso di soggiorno rischiano di restare in strada nelle prossime settimane». L’impatto sui bilanci comunali sarà di 280 milioni euro annui (stima Anci). Le testimonianze.

      Oltre 12 mila migranti vulnerabili, in regola con il permesso di soggiorno, rischiano di restare in strada nelle prossime settimane, mentre nei prossimi 2 anni circa 120 mila persone sono destinate a scivolare nell’irregolarità, tra permessi per motivi umanitari non rinnovati (circa 32.750), non rilasciati (27.300), e pratiche arretrate che saranno esaminate dalle Commissioni Territoriali secondo le nuove disposizioni di legge (70 mila). Fotografia le conseguenze della riforma del sistema di accoglienza il report I sommersi e i salvati della protezione umanitaria, diffuso oggi da Oxfam, in occasione della Giornata internazionale dei diritti dei migranti, attraverso le testimonianze di chi da un giorno all’altro si sta vedendo negare il diritto all’accoglienza e all’integrazione.

      A subire le conseguenze più gravi sono neo-maggiorenni, madri con bimbi piccoli, persone in fuga dall’orrore di guerre, persecuzioni e torture che saranno semplicemente tagliate fuori dal sistema di accoglienza, sottolineano gli osservatoi. «Con un futuro di fronte che, nella migliore delle ipotesi, si presenta pieno di incognite e un percorso di integrazione lasciato a metà. Vittime quasi sempre due volte della disumanità delle politiche migratorie adottate dall’Italia e dall’Europa: prima con l’accordo Italia – Libia e adesso con le politiche introdotte dal Governo». “Su 18mila permessi per protezione umanitaria concessi da gennaio a settembre nel nostro paese, solo una minoranza potrà continuare a seguire un percorso di integrazione virtuoso all’interno dei centri Sprar – ha detto Giulia Capitani, policy advisor per la crisi migratoria di Oxfam Italia - Le Prefetture di tutta Italia nei giorni scorsi hanno inviato agli enti gestori dei Centri di Accoglienza Straordinaria disposizioni per la cessazione immediata dell’accoglienza dei titolari di protezione umanitaria. Migranti vulnerabili sono stati semplicemente gettati in strada, in pieno inverno, senza nessun riguardo per la loro condizione e in totale assenza di soluzioni alternative. Una situazione incredibile da tutti i punti di vista. Ne è riprova la notizia, di queste ore, di una parziale e frettolosa retromarcia del Governo che ha dato “indicazioni verbali” ai Prefetti di sospendere momentaneamente le revoche dell’accoglienza e di attendere una circolare ministeriale in proposito”.

      Oxfam ricorda inoltre che non si stanno interrompendo gli arrivi nel nostro paese, anche in inverno: «Oltre 2 mila da inizio ottobre ad oggi. Persone che, in un sistema di accoglienza che privilegia la gestione puramente emergenziale, andranno ad aggravare la situazione». “Il paradosso è che la nuova legge non aumenterà la sicurezza, né produrrà un risparmio per le casse dello Stato. - sottolinea Alessandro Bechini, direttore dei programmi in Italia di Oxfam - Buttando in strada migliaia di persone si pongono le basi per un drammatico incremento del conflitto sociale, della marginalità, del risentimento, della povertà. Si darà nuova linfa al lavoro nero e alla criminalità organizzata, che avrà gioco facile nel reclutare i più disperati. Allo stesso tempo l’aumento del disagio avrà un enorme impatto sui bilanci comunali, stimato da Anci in ben 280 milioni euro annui. Ebbene di fronte a tutto questo chiediamo con forza di riconsiderare l’approccio definito nella riforma, che di fatto nega i diritti delle persone più deboli, tradendo lo spirito della nostra Costituzione, della Dichiarazione universale dei diritti umani, per la quale si sono accese migliaia di fiaccole in tutta Italia solo qualche giorno fa”.

      Il rapporto raccoglie diverse videotestimonianze. Come quella di Ibrahim Salifu, richiedente asilo accolto da Oxfam in un Centro di accoglienza straordinaria (Cas). Ricorda gli abusi subiti per 7 anni nell’inferno libico: “Quando sono arrivato in Libia sono stato rapito e portato in prigione. Lì le persone ogni giorno vengono picchiate e molti sono stati uccisi davanti ai miei occhi solo perché chiedevano di essere pagati per il lavoro che avevano svolto”. Per i traumi e gli abusi fisici e psicologici di cui è stato vittima, a Ibrahim è stata da poco riconosciuta la protezione umanitaria, ma dopo il 5 ottobre ossia dopo l’entrata in vigore del Decreto immigrazione e sicurezza, da poco convertito in legge: «Rischia nel prossimo futuro di ritrovarsi per strada, perché non potrà più entrare in un Centro di protezione per richiedenti asilo e rifugiati (Sprar), dove avrebbe dovuto concludere il suo percorso di integrazione».
      https://www.youtube.com/watch?v=sbFu4tltStg

      E’ inmvece la storia di un’accoglienza forse ancora possibile quella di Beauty Isimhenmhen. “Non mi aspettavo di sopravvivere, né che la mia bambina si salvasse. Per questo l’ho chiamata Miracle…che vuole dire miracolo”. La mamma di 25 anni costretta a fuggire dalle persecuzioni in Nigeria mentre era incinta, ricorda la paura di non farcela, durante il suo viaggio verso l’Italia e l’Europa. La tragedia del suo passaggio obbligato in Libia, durante cui ha perso il marito ed è rimasta sola. Arrivata in Italia al nono mese di gravidanza è riuscita a salvare sua figlia appena in tempo. Oggi sta imparando un lavoro, la lingua, ma famiglie come la sua hanno ancora la possibilità di essere accolte nei centri Sprar, solo perché hanno ottenuto il trasferimento dal Cas in cui si trovavano prima del 5 ottobre, data in cui è entrato in vigore il Decreto immigrazione e sicurezza.

      https://www.youtube.com/watch?v=IUvakCk1w24

      “È un’assurda lotteria dell’accoglienza, che la nuova legge ha aggravato a dismisura. Non si tiene più conto della condizione dei richiedenti asilo, del loro percorso di integrazione. – sottolinea Bechini – Ci sono capitati casi di persone in grande difficoltà – famiglie con bambini piccoli, vittime di torture, ragazzi e ragazze appena maggiorenni - a cui dopo il riconoscimento dello stato di protezione umanitaria è stata revocata la possibilità di entrare nei centri SPRAR, il giorno stesso dell’entrata in vigore del Decreto. Cosa facciamo con queste persone? Le buttiamo per strada? Per noi operatori del settore è una decisione impossibile da prendere”.

      http://www.redattoresociale.it/Notiziario/Articolo/612325/Migranti-riforma-accoglienza-In-120-mila-destinati-a-diventare-irre

    • En supprimant les « titres de séjour humanitaires », Salvini contraint des réfugiés à retourner dans l’illégalité

      Depuis l’adoption du décret-loi durcissant la politique migratoire en Italie, des milliers de migrants devraient perdre leur statut de "protection humanitaire", qui leur permettait de rester légalement en Italie. Des milliers de personnes légales risquent de se retrouver à nouveau sans-papiers, sans travail.

      Le ministre de l’Intérieur et vice-Premier ministre Matteo Salvini, également à la tête de la Ligue (extrême droite) a fait adopter fin novembre, un décret-loi dont la principale mesure est d’abolir les permis de séjour humanitaires. Ce statut était jusque-là accordé aux personnes vulnérables, familles ou femmes seules avec enfants, victimes de traumatismes pendant leur périple vers l’Italie.

      Les conséquences sont graves, s’alarment les ONG d’aide aux migrants. Depuis 2008, plus de 120 000 personnes en ont bénéficié. "Et 40 000 personnes depuis deux ans", rappelle Marine de Haas de la Cimade. Ce statut était valable deux ans et renouvelable.

      Comment la suppression de ces titres de séjour va-t-elle fonctionner ? "C’est au moment de renouveler leur permis humanitaire que les migrants vont perdre leur ‘régularité’ », rappelle Marine de Haas. Les primo-arrivants, eux, n’en bénéficieront plus. "En perdant ce statut légal, beaucoup vont perdre leur logement" et leur accès au marché du travail.

      Ces dernières années et jusqu’en août, les commissions d’asile ont accordé en moyenne le permis humanitaire à 25% des demandeurs. Suite à des consignes de fermeté de Matteo Salvini, elles ont anticipé la fin des permis humanitaires, qui sont passés à 17% en septembre, 13% en octobre et 5% seulement en novembre.

      Expulsion des personnes en situation irrégulière

      Conséquence direct de la perte de ce statut : l’expulsion des centres d’accueil. Le 30 novembre, 24 migrants ont en effet été expulsés de leur structure d’hébergement d’urgence (CARA d’Isola Capo Rizzuto) à la demande de la préfecture de Crotone. "Les personnes qui avaient ce statut humanitaire perdent le droit d’aller dans les centres d’accueil. Elles repassent en situation irrégulière", explique Marine de Haas.

      >> À relire : "En Italie, des migrants hébergés en centre d’accueil jetés à la rue après le ’décret Salvini’"

      Matteo Salvini considère que ces personnes ne sont pas des ‘réfugiés’, "qu’elles doivent être expulsées", précise de son côté Eleonora Camilli, journaliste italienne, spécialiste de l’immigration, contactée par InfoMigrants.

      Pour rester légalement en Italie, les migrants devraient convertir leur "statut humanitaire" en d’autres titres de séjour (séjour pour motif de travail par exemple), une procédure particulièrement complexe. "Ils peuvent aussi demander l’asile, mais vu le contexte politique, peu de dossiers ont de chances d’aboutir", précise Eleonora Camilli, la journaliste italienne.

      La Cimade dénonce "l’hypocrisie" de Matteo Salvini

      La Cimade et la journaliste italienne sont sceptiques face aux résultats de cette politique migratoire. "Les personnes en situation irrégulière ne vont pas être toutes renvoyées" précise encore Eleonora Camilli. "L’Italie n’a pas toujours d’accords de rapatriement avec des pays tiers". En effet, l’Italie dispose d’accords bilatéraux avec 24 pays non-européens pour rapatrier les migrants, mais beaucoup refusent de les reconnaître comme leur concitoyens et refusent de les ré-accepter sur leur territoire. Conséquence : l’Italie n’a procédé qu’à 6 514 reconduites à la frontière en 2017 et il n’est pas garanti que ce chiffre soit atteint cette année.

      Les associations craignent donc une hausse de la clandestinité sur le sol italien. Beaucoup de migrants installés depuis plusieurs mois voire plusieurs années resteront sans doute en Italie, sans papiers. "Nous dénonçons l’hypocrisie de cette politique qui ‘invisibilise’ les migrants, qui les pousse à retourner dans la clandestinité, qui les pousse à se précariser durement", ajoute Marine de Haas.

      >> À relire : "Le bon temps pour les clandestins est fini", affirme Matteo Salvini

      Des associations françaises, comme Tous migrants, redoutent, elles, un pic de départ vers les pays limitrophes de l’Italie. "On s’attend à des arrivées prochaines via les Alpes", a expliqué Michel Rousseau, porte-parole de l’association de Briançon, ville non loin de la frontière italienne. Un avis partagé par Rafael Flichman, de la Cimade. "Des personnes avec un titre humanitaire qui expire dans quelques jours ou quelques mois peuvent décider de partir et de prendre la route vers la France".

      Au total, entre les permis actuels qui ne seront pas renouvelés et ceux qui ne seront plus accordés, le chiffre de "100 000 clandestins en plus est une estimation basse", explique Valeria Carlini, porte-parole du Conseil italien pour les réfugiés (CIR).


      http://www.infomigrants.net/fr/post/13986/en-supprimant-les-titres-de-sejour-humanitaires-salvini-contraint-des-

    • Cambiamenti del “decreto sicurezza e immigrazione”

      Quali sono i cambiamenti principali del decreto sicurezza? Cosa cambierà nel mondo dell’accoglienza? Quali saranno le conseguenze? Le risposte nella nuova infografica di Carta di Roma.

      Approvato in via definitiva alle fine di novembre, il cosiddetto “decreto sicurezza” produce e produrrà i suoi effetti su tutta la filiera dell’immigrazione in Italia: dall’identificazione all’accoglienza, dalle procedure per la protezione internazionale all’integrazione. Nell’infografica che pubblichiamo oggi abbiamo riassunto alcuni punti fondamentali.

      Fine dell’“umanitaria”

      Senza addentrasi troppo nell’analisi della norma, alcuni punti importanti si possono segnalare. Fino all’autunno 2018 l’Italia poteva riconoscere 3 tipi di protezione a chi ne facesse richieste: status di rifugiato, protezione sussidiaria e umanitaria (qui ne abbiamo dato una sintetica descrizione). Distribuite così a fine novembre: 6467 status di rifugiato, 3888 protezione sussidiaria e 19841 protezione umanitaria. Oggi, la situazione è cambiata.

      Chi ha presentato domanda di protezione internazionale DOPO il 5 ottobre ha due esiti possibili davanti a sé: 1. Se viene riconosciuto il rischio di persecuzione, e gli altri requisiti per lo status di rifugiato, oppure tortura, trattamento inumano e degradante, pena di morte o rischi legati a violenza generalizzata, allora riceverà il permesso per protezione internazionale. 2. E chi godeva della protezione umanitaria in quella fatidica data? Da una parte potrà convertire il permesso in uno per lavoro, altrimenti dovrà tornare davanti a una commissione territoriale per venire valutato secondo la nuova norma. 3. Può ottenere un permesso per casi speciali, per esempio per calamità naturali, per valore civile, per cure mediche, ecc.

      Aumentano gli irregolari?

      Secondo molti osservatori, il cambiamento della normativa avrà l’effetto di aumentare il numero degli irregolari presenti in Italia. Secondo le stime di Matteo Villa, analista dell’Ispi, in due anni e mezzo questi potrebbero crescere fino a quasi 140mila, tra i cosiddetti “diniegati” – coloro che in virtù della nuova legge non hanno ricevuto alcun tipo di protezione – e coloro che non hanno ottenuto il rinnovo in virtù delle modifiche alla norma. In totale 137mila migranti che dal giugno 2018 al dicembre 2020 sarebbero a spasso in Italia in attesa di un rimpatrio che di fatto è impraticabile senza gli accordi necessari con i paesi di provenienza.

      «Il rischio di un’esplosione del numero degli irregolari è concreto, tuttavia io invito a essere molto cauti con le stime» nota Francesco Di Pietro, avvocato e membro dell’Associazione per gli studi giuridici sull’immigrazione. «La situazione è in evoluzione, leggiamo sui giornali di questi giorni di “stop alle espulsioni” e le cronache riportano i casi di famiglie lasciate per strada che devono essere tutelate e dovranno in qualche modo poter rientrare in qualche programma di protezione». È il caso dei migranti del Cara di Mineo o di Crotone e di molte famiglie ospitate in varie regioni italiane che sarebbero dovute uscire dalle strutture di accoglienza e che, per ora, hanno visto bloccato il provvedimento.

      C’è un altro aspetto che dovrebbe calmierare, almeno parzialmente, l’aumento di irregolari. Coloro che hanno in mano il permesso umanitario hanno diritto a convertire quel permesso in uno di lavoro. «Tuttavia – nota Di Pietro – il rischio molto concreto con la nuova normativa è che si possa creare un mercato di permessi di lavoro fittizi, finte occupazioni che garantirebbero la permanenza nel nostro paese».

      Cambiano gli Sprar

      Il sistema Sprar (Sistema di protezione per richiedenti asilo e rifugiati) è stato in questi anni un fiore all’occhiello dell’accoglienza in Italia. Nel luglio 2018 aveva 35.881 posti assegnati (dai 25 in Valle d’Aosta agli oltre 4mila del Lazio e ai quasi 5mila della Sicilia) in 654 comuni italiani pari a 877 progetti in corso. Con la nuova norma firmata Salvini le cose cambiano. Con la scomparsa della protezione umanitaria, gli ospiti dei piccoli centri di accoglienza saranno solo i titolari di protezione internazionale (quindi asilo e sussidiaria) e i minori non accompagnati. Quindi niente più richiedenti asilo che rimarranno nei Cara e nei Cas fino alla decisione.

      https://www.cartadiroma.org/news/in-evidenza/cambiamenti-del-decreto-sicurezza-e-immigrazione/amp/?__twitter_impression=true

    • No way back: New law adds pressure on asylum seekers in Italy

      Over the last five years, some two million migrants and refugees have made it from the north coast of Africa by sea to the perceived promise and safety of Europe. Almost 650,000 people have survived the longest, most dangerous crossing via the central Mediterranean to Italy.
      Saidykhan fled difficult conditions in his home country in 2016, hoping to find a better life in Italy. But things have not been easy. The recent repeal of two-year “humanitarian protection” status for a broad class of asylum seekers leaves people like him even more vulnerable.
      From 2015 to 2017, almost 26,000 Gambians sought asylum in Italy. Under the old law, those who didn’t immediately qualify for asylum could still stay in Italy for a certain period and receive some social benefits. But the rules were tightened late last year to include only victims of human trafficking, domestic violence, and other very specific criteria.

      Prominent Italians, including the mayors of Milan and Naples, have publicly opposed the new measures on ethical grounds, while the governors of Tuscany and Piedmont have said they will challenge them in court.

      But dozens of migrants and asylum seekers have already been evicted from state-organised housing, and thousands more remain concerned. Unwilling to return home and unable to build a future in Italy, they fear they may end up on the street with no access to services or support.

      https://www.irinnews.org/video/2019/01/08/no-way-back-new-law-adds-pressure-asylum-seekers-italy

    • En supprimant les « titres de séjour humanitaires », Salvini contraint des réfugiés à retourner dans l’illégalité

      Depuis l’adoption du décret-loi durcissant la politique migratoire en Italie, des milliers de migrants devraient perdre leur statut de "protection humanitaire", qui leur permettait de rester légalement en Italie. Des milliers de personnes légales risquent de se retrouver à nouveau sans-papiers, sans travail.

      Le ministre de l’Intérieur et vice-Premier ministre Matteo Salvini, également à la tête de la Ligue (extrême droite) a fait adopter fin novembre, un décret-loi dont la principale mesure est d’abolir les permis de séjour humanitaires. Ce statut était jusque-là accordé aux personnes vulnérables, familles ou femmes seules avec enfants, victimes de traumatismes pendant leur périple vers l’Italie.

      Les conséquences sont graves, s’alarment les ONG d’aide aux migrants. Depuis 2008, plus de 120 000 personnes en ont bénéficié. "Et 40 000 personnes depuis deux ans", rappelle Marine de Haas de la Cimade. Ce statut était valable deux ans et renouvelable.

      Comment la suppression de ces titres de séjour va-t-elle fonctionner ? "C’est au moment de renouveler leur permis humanitaire que les migrants vont perdre leur ‘régularité’ », rappelle Marine de Haas. Les primo-arrivants, eux, n’en bénéficieront plus. "En perdant ce statut légal, beaucoup vont perdre leur logement" et leur accès au marché du travail.

      Ces dernières années et jusqu’en août, les commissions d’asile ont accordé en moyenne le permis humanitaire à 25% des demandeurs. Suite à des consignes de fermeté de Matteo Salvini, elles ont anticipé la fin des permis humanitaires, qui sont passés à 17% en septembre, 13% en octobre et 5% seulement en novembre.

      Expulsion des personnes en situation irrégulière

      Conséquence direct de la perte de ce statut : l’expulsion des centres d’accueil. Le 30 novembre, 24 migrants ont en effet été expulsés de leur structure d’hébergement d’urgence (CARA d’Isola Capo Rizzuto) à la demande de la préfecture de Crotone. "Les personnes qui avaient ce statut humanitaire perdent le droit d’aller dans les centres d’accueil. Elles repassent en situation irrégulière", explique Marine de Haas.

      >> À relire : "En Italie, des migrants hébergés en centre d’accueil jetés à la rue après le ’décret Salvini’"

      Matteo Salvini considère que ces personnes ne sont pas des ‘réfugiés’, "qu’elles doivent être expulsées", précise de son côté Eleonora Camilli, journaliste italienne, spécialiste de l’immigration, contactée par InfoMigrants.

      Pour rester légalement en Italie, les migrants devraient convertir leur "statut humanitaire" en d’autres titres de séjour (séjour pour motif de travail par exemple), une procédure particulièrement complexe. "Ils peuvent aussi demander l’asile, mais vu le contexte politique, peu de dossiers ont de chances d’aboutir", précise Eleonora Camilli, la journaliste italienne.

      La Cimade dénonce "l’hypocrisie" de Matteo Salvini

      La Cimade et la journaliste italienne sont sceptiques face aux résultats de cette politique migratoire. "Les personnes en situation irrégulière ne vont pas être toutes renvoyées" précise encore Eleonora Camilli. "L’Italie n’a pas toujours d’accords de rapatriement avec des pays tiers". En effet, l’Italie dispose d’accords bilatéraux avec 24 pays non-européens pour rapatrier les migrants, mais beaucoup refusent de les reconnaître comme leur concitoyens et refusent de les ré-accepter sur leur territoire. Conséquence : l’Italie n’a procédé qu’à 6 514 reconduites à la frontière en 2017 et il n’est pas garanti que ce chiffre soit atteint cette année.

      Les associations craignent donc une hausse de la clandestinité sur le sol italien. Beaucoup de migrants installés depuis plusieurs mois voire plusieurs années resteront sans doute en Italie, sans papiers. "Nous dénonçons l’hypocrisie de cette politique qui ‘invisibilise’ les migrants, qui les pousse à retourner dans la clandestinité, qui les pousse à se précariser durement", ajoute Marine de Haas.

      >> À relire : "Le bon temps pour les clandestins est fini", affirme Matteo Salvini

      Des associations françaises, comme Tous migrants, redoutent, elles, un pic de départ vers les pays limitrophes de l’Italie. "On s’attend à des arrivées prochaines via les Alpes", a expliqué Michel Rousseau, porte-parole de l’association de Briançon, ville non loin de la frontière italienne. Un avis partagé par Rafael Flichman, de la Cimade. "Des personnes avec un titre humanitaire qui expire dans quelques jours ou quelques mois peuvent décider de partir et de prendre la route vers la France".

      Au total, entre les permis actuels qui ne seront pas renouvelés et ceux qui ne seront plus accordés, le chiffre de "100 000 clandestins en plus est une estimation basse", explique Valeria Carlini, porte-parole du Conseil italien pour les réfugiés (CIR).

      http://www.infomigrants.net/fr/post/13986/en-supprimant-les-titres-de-sejour-humanitaires-salvini-contraint-des-

    • GDB: Profughi, a #Brescia 1300 “in strada” e 250 giovani licenziati

      “Insieme a queste persone alle quali non verrà riconosciuta alcuna forma di protezione – il permesso umanitario, prima dell’entrata in vigore della legge, veniva rilasciato al 40% circa dei richiedenti – rimarranno senza lavoro anche 250 operatori dei Cas e degli Sprar. Italiani giovani e qualificati.
      Le 118 persone che vengono espulse in questi giorni dai Centri di accoglienza straordinaria sono in possesso di un permesso di soggiorno umanitario, che può essere convertito in permesso di soggiorno per lavoro. E proprio in questi giorni, come funghi, sono spuntati sedicenti datori di lavoro che, in ambio di denaro – dai 400 ai mille euro – stipulano falsi contratti di lavoro. La questura, tuttavia, per convertire il permesso, verifica che esista un contratto reale e, non trovandolo, ovviamente non procede alla conversione. Per i migranti, la beffa è doppia.
      Per “attenuare l’impatto sociale della legge sicurezza” alcuni rappresentanti delle realtà che nella nostra provincia in questi anni si sono occupati di accoglienza di richiedenti asilo e rifugiati, sia nell’ambito dei progetti Sprar sia nella gestione dei Cas stanno valutando un coordinamento tra società civile ed enti locali.”

      http://www.adl-zavidovici.eu/profughi-brescia-strada

    • Italy evicts more than 500 people from refugee centre

      Move is first major eviction since rightwing government enacted hardline migration law.
      A further 75 were removed on Wednesday, with the remaining 430 to be evicted before the centre’s closure on 31 January.


      https://www.theguardian.com/world/2019/jan/23/italy-evicts-more-than-500-people-refugee-centre-near-rome

      #Castelnuovo_di_Porto

    • Uncertain future for refugees after Italy shuts asylum centre

      Funding cuts led to imminent closure of Italy’s second-largest centre for asylum seekers amid local protests.

      The eviction of refugees from Italy’s second-largest centre for asylum seekers has continued for a second day amid protests from locals and opposition politicians over the way the transfers are being carried out.

      The reception centre is located in Castelnuovo di Porto, a town near Rome, and the vast majority of the 540 people there are asylum seekers, including women and children.

      The centre, chosen by the pope in 2016 for the traditional Holy Thursday mass, in which the pontiff performs a foot-washing ceremony, is due to close by the end of the month following funding cuts.

      The evictions began on Tuesday when 30 people were taken away and another 75, including 10 women, were seen getting on buses on Wednesday without any knowledge of where they were headed.

      According to UN’s refugee agency, UNHCR, at least 10 people who hold “humanitarian protection” permits will be left without a roof over their heads.

      The recently passed “Salvini law” cracks down on asylum rights by abolishing such permits - issued to people who did not qualify for refugee status but were deemed as vulnerable - and barring those who hold them from receiving aid.

      The law is set to leave thousands of people undocumented and without rights in the next two years.

      Other centres across Italy are set to close in the coming months as well, including Italy’s largest in Mineo, Sicily.

      Observers have criticised the way the government decided to carry out the transfers by sending in the police and the army with barely 48 hours of notice, and without prior coordination with the local authorities or the cooperative running the centre.

      The transfers to other areas of the country will inevitably disrupt the lives of asylum seekers, some of whom have lived in Castelnuovo for over a year.

      They will also affect asylum applications that must be reviewed by local commissions.

      “Fourteen children will have to interrupt their school year,” UNHCR’s spokesperson for southern Europe, Carlotta Sami, told Al Jazeera.

      “There’s no clarity on where they will be taken and what will happen to hundreds of asylum applications that were being examined by the local commission.”

      More than 100 people, who were employed at the centre as language teachers or psychologists, are also set to lose their jobs.

      The centre had been open for over a decade, hosting at one stage up to 1,000 people.

      “The centre had become an integral part of Castelnuovo di Porto,” the town’s mayor, Riccardo Travaglini, told a local newspaper.

      “I’m not saying the centre shouldn’t be closed, but it should have been coordinated. Castelnuovo has been at the forefront of this emergency for 10 years, 8,000 people came through here. Some respect was due to a community that has done much not only for Italy, but for Europe as well.”

      Trade unions have scheduled protests to take place on Thursday. Some locals, including the town’s mayor, took part in a silent march on Tuesday to protest the closure of what many considered a model centre.

      Italy’s interior minister and Deputy Prime Minister Matteo Salvini defended the eviction, arguing that a drop in arrivals had freed places in other centres across the country.

      “It is a question of common sense and good administration that will save Italians six million euros a year, without taking away the rights of anyone,” Salvini told a local radio station.

      “All the guests who have the right to, will be transferred with as much generosity and with as many rights to other structures,” he said in a Facebook Live video.


      https://www.aljazeera.com/news/2019/01/uncertain-future-refugees-italy-shuts-asylum-centre-190123182046502.html

    • Chiusura del C.A.R.A. di Castelnuovo di Porto: il commento del Tavolo asilo

      Con un comunicato ufficiale le organizzazioni che compongono il Tavolo Asilo nazionale esprimono sconcerto e indignazione per la modalità con cui è gestita la chiusura del secondo centro più grande d’Italia.

      Tra i punti evidenziati nella nota stampa, il “brevissimo preavviso” dato agli oltre 300 persone ospiti del centro, tra cui 14 minorenni.

      I primi trasferimenti fuori regione, iniziati il 22 gennaio, non prevedono dei percorsi d’inclusione, scolastici, lavorativi e di formazione già intrapresi. Tra gli ospiti del centro, inoltre, ci sono uomini e donne ai quali, a causa del trasferimento, sarà impedito di proseguire i percorsi di riabilitazione e di cura per le violenze subite in Libia.

      Un altro punto critico legato alla decisione di chiudere il centro di Castelnuovo è legato all’accoglienza: sono circa 150 i titolari di permesso di soggiorno per motivi umanitari ai quali la legge non garantisce alcuna soluzione alternativa e che rischiano di finire nella marginalità, lasciati per strada, tra questi diversi vulnerabili. Spiace costatare che ancora una volta non è tenuto in alcuna considerazione l’interesse delle persone e delle comunità coinvolte.

      “Facciamo appello al Presidente del Consiglio, al Governo e al Parlamento, oltre che alle istituzioni locali – conclude il comunicato – affinché sia garantita a tutte le persone coinvolte una valutazione individuale dei percorsi di integrazione avviati ai fini del trasferimento in strutture nel territorio e non fuori regione; che sia garantita a tutti i minorenni iscritti a scuola la continuità del percorso di istruzione e che nessuno sia lasciato per strada“.

      Amnesty International Italia aderisce al Tavolo asilo nazionale insieme a: A Buon Diritto, ACLI, ActionAid, ARCI, ASGI, Associazione Papa Giovanni XXIII, Casa dei Diritti Sociali, Centro Astalli, CIR, CNCA, Comunità di Sant’Egidio, Emergency, Federazione Chiese Evangeliche in Italia, Intersos, Legambiente, Mèdicins du Monde Missione Italia, Medici per i Diritti Umani, Medici Senza Frontiere, Oxfam Italia, Save the Children, Senza Confine del Tavolo Asilo Nazionale.

      https://www.amnesty.it/chiusura-del-c-r-castelnuovo-porto-commento-del-tavolo-asilo

    • Castelnuovo di Porto, «non difendiamo i grandi centri, ma così è inumano»

      Secondo giorno di trasferimenti. Tensione nella mattinata quando la parlamentare Rossella Muroni ha bloccato uno dei pullman. Il sindaco: «Notizie solo dalla stampa, nessuna comunicazione ufficiale. Noi per primi abbiamo chiesto superamento del Cara ma non accettiamo queste modalità». Il parroco: «Poco dignitoso, si pensa ai soldi e non alle persone»

      ROMA - Lamin ha 24 anni e arriva dal Gambia. Da due anni vive nel Cara di Castelnuovo di Porto, ha frequentato un corso sui materiali edili a basso impatto ambientale e iniziato uno stage in una fabbrica a Roma. Domani un pullman, che lo porterà nelle Marche, interromperà questo percorso: “Non so niente di più, non mi hanno detto niente”, racconta da dietro la rete di recinzione che separa gli ospiti di Castelnuovo di Porto dai giornalisti, arrivati per raccontare il secondo giorno di trasferimenti voluti da Viminale, da uno dei Cara più grandi in Italia. Lamin, saluta gli amici che salgono sul pullman che partirà oggi con destinzaione Ancona, poi torna verso la rete: “Mi dispiace, eravamo diventati amici. E’ tutto molto triste”.

      I trasferimenti sono iniziati ieri e continueranno per tutta la settimana. Stamattina uno dei pullman con 30 persone a bordo è stato fermato dalla parlamentare di Leu, Rossella Muroni: “Voglio sapere dove vanno queste persone, se sono state prese in considerazione le loro esigenze”, ha detto mettendosi davanti il mezzo, poco dopo la partenza. Il pullman è rientrato nel centro, tra gli applausi delle persone presenti. Poi, dopo circa un’ora è ripartito. “Ho chiesto solo di sapere la destinazione delle persone: da quanto ci è stato detto alla cooperativa è stata fatta solo una suddivisione numerica, ma qui ci sono anche casi vulnerabili e famiglie. Non voglio discutere la legittimità dei trasferimenti - spiega - voglio che siano fatti da paese civile, nel rispetto delle persone. Su ogni pullman che parte ci sono delle storie, che vanno rispettate e tenute in considerazione”.

      Il terzo pullman parte intorno alle 12. Il sindaco di Castelnuovo di Porto, Riccardo Travaglini dice di aver appreso della chiusura del centro, gestito dalla cooperativa Auxilium, dagli organi di stampa. “Non siamo stati avvisati ufficialmente né dal prefetto né dal ministero degli Interni - afferma -. Non c’è stato nessun passaggio formale, il ministro Salvini continua a dire che è una scelta che si basa sul risparmio dell’affitto, ma queste persone erano inserite nel tessuto sociale, non si può parlare solo di soldi ma si dovrebbe parlare di valore culturale e sociale, di integrazione. Noi per primi abbiamo detto che il Cara andava superato, non siamo qui a difendere i grandi centri, ma non accettiamo questo tipo di modalità che non tiene conto delle persone - aggiunge -. La scelta non è stata concertata con l’ente locale, noi avevamo fatto anche richiesta per lo Sprar e per un’accoglienza in piccoli numeri”. Anche secondo il parroco della chiesa di Santa Lucia, Josè Manuel Torres, quello che sta succedendo a Castelnuovo di Porto è “poco dignitoso”. “Si tronca un cammino di promozione umane e di integrazione - sottolinea -. Qualcuno di loro aveva iniziato a lavorare, un ragazzo la prossima settimana ha l’esame della patente, un altro mi ha chiesto di portare i documenti al suo avvocato perché non sa dove va a finire. Questo modo brusco non condivisibile, non c’è nessun dialogo. Si parla solo di soldi, non si pensa alle persone”.

      Davanti al centro in presidio anche diversi lavoratori che ora rischiano il posto di lavoro. Gli operatori mercoledì saranno in sit-in sotto il ministero dello Sviluppo economico. Rispetto agli ospiti presenti, per ora i trasferimenti riguardano circa 300 persone sulle 500 presenti. 20 persone in possesso della protezione umanitaria non verranno accolte “finiranno in strada - dicono gli operatori - le faranno uscire quando si saranno spente le telecamere. Delle altre 180 che resteranno nella struttura non sappiamo niente”. Dopo i primi trasferimenti, che hanno riguardato solo gli uomini, nei prossimi giorni verranno spostati anche i nuclei familiari. Le regioni di destinazione sono Albruzzo, Basilicata, Molise, Campania, Marche, Piemonte, Lombardia, Toscana, Umbria ed Emilia Romagna. (Eleonora Camilli)

      http://www.redattoresociale.it/Notiziario/Articolo/616619/Castelnuovo-di-Porto-non-difendiamo-i-grandi-centri-ma-cosi-e-inuma

    • The New Irregulars in Italy

      After the spike in irregular migration to Europe in 2014-2017, many Western European countries have started to restrict the rights they grant to asylum seekers. Sweden tightened its laws already in 2016. In early 2018, France also adopted restrictive asylum laws. And this December, news broke that Denmark is planning to confine rejected asylum seekers to a remote island.

      But what happens when a government lowers the level of protection for asylum seekers, especially if it is unable to increase returns of migrants to their countries of origin? The answer seems straightforward: an increase in undocumented migrants stuck in the country. That is precisely what is probably going to happen in Italy over the next two years.

      Long story short. Between June 2018 and December 2020, the number of irregulars in Italy will increased by at least 140,000. Part of this increase (about 25,000) has already happened over the past months. But much of it is expected to take place between today and end-2020.

      In a “baseline scenario” in which Italy retained its three layers of international protection (refugee status, subsidiary protection, and humanitarian protection), irregulars in Italy would rise by around 60,000. But an October 2018 decree-law (now converted into law) is estimated to add another 70,000 irregular migrants to the baseline scenario, more than doubling the number of new irregulars in Italy. At the current rate, returns of irregular migrants to their countries of origin will only marginally limit such an increase.

      This means that, by 2020, the number of irregular migrants in Italy may exceed 670,000. This is more than double the number of irregular migrants that were estimated to be in Italy just five years ago, which was lower than 300,000. It is also the second highest figure ever, second only to the 750,000 irregulars estimated to be present in the country in 2002.

      For a quick snapshot, see this figure:

      Still here? Great, then you are interested in the longer version. Here you go!

      In early October, the Italian government introduced a decree-law (Decreto-Legge n. 113, 4 October 2018) that was converted into law in early December (Legge n. 132, 1 December 2018). Among other things, the law does away with one of three layers of protection for asylum seekers in Italy.

      Before the decree-law entered into force, the Italian system of protection offered three layers of protection:

      a. Refugee status. Resulting directly from the 1951 Geneva Convention, the status is assigned to asylum seekers who can make the case they have a well-founded fear of being personally persecuted “for reasons of race, religion, nationality, membership of a particular social group or political opinion” (art. 1 of the Convention). To these, two EU Directives have added persecutions for reasons of gender and sexual orientation.

      b. Subsidiary protection. Resulting from EU legislation, it is a second, EU-wide layer of protection. It applies to people who, while not qualifying as refugees, “would face a real risk of suffering serious harm” if they returned to their country of origin. This includes the risk of death penalty or execution, the risk of torture or inhumane treatment, and the risk of threat of life by reasons of indiscriminate violence during an armed conflict.

      c. Humanitarian protection. This is the third layer of protection, legislated at national level. Many EU countries have alternative forms of protection after refugee and subsidiary protection, but they vary widely across Europe. In Italy, “humanitarian protection” is used as a residual category, and this protection was attributed for different and quite discretionary reasons, ranging from health issues to harsh economic conditions in the applicants’ country of origin. The maximum length of the residence permit tied to humanitarian protection is two years.

      The current Italian government has decided to abolish humanitarian protection. The rationale behind this change is that, the government believes, the humanitarian protection layer was too benevolent towards irregular migrants who filed an asylum application. In its place, the government introduced six “special cases” (see table below).

      Despite this seemingly vast range of cases, in practice the new “special cases” will probably be applicable to a very small minority of those who were granted humanitarian protection beforehand. On the one hand, it may take some time before the Italian protection system adjusts to a new context in which one layer of protection is almost entirely missing. On the other hand, provisional data seems to point to a scenario in which “special cases” will be very marginal. In the first two months of application of the decree law, humanitarian protection rates dropped from 25% in the previous months, to 12% in October and to just 5% in November.

      To assess the effect of the disappearance of humanitarian protection in Italy on the presence of irregular foreigners, I made some quick simulations.

      Clearly, I have to make some assumptions:

      1. No new irregular entries or overstays. I assume that, between today and December 2020, nobody else will enter Italy irregularly, either by sea, by land or by air, and will therefore not apply for asylum. Also, I assume that no one entering regularly in Italy will overstay their visa. This is highly unrealistic. To stick to asylum applications, this November around 3,800 people applied for asylum in Italy, and while this is a much lower number than the average 11,000 per month that applied for asylum in 2017, it would still amount to almost another 100,000 new asylum seekers between here and December 2020. However, as sea arrivals have remained very low in Italy since mid-July 2017, the volatility of such estimates would be tricky to incorporate into my simulations. Also, these persons would still need to have their asylum request processed before becoming irregulars, so that they may still be regularly residing in Italy as asylum seekers by end-2020. Ultimately, this assumption will lead me to underestimate the number of irregular migrants in Italy in the near future.

      2. No irregular migrant leaves Italy. This is an unrealistic assumption as well. But, again, it is hard to estimate how many irregular migrants would leave Italy in a two-year timeframe, especially as border countries in Europe continue to find ways to suspend Schengen rules and tightly control their borders. By official accounts, over the past year more migrants have been intercepted crossing from Austria into Italy than in the opposite direction. Despite this, we could say that this could lead to an overestimate of the number of irregular migrants in Italy in the near future.

      3. Protection rates remain the same as in recent past (bar the policy change eliminating humanitarian protection). This is realistic, as protection rates have remained remarkably stable in the past three years.

      4. Return rates do not improve substantially. This is realistic: despite electoral promises of rapidly increasing returns of irregulars to their countries of origin, in the first six months of the Conte government, returns have been 20% lower than during the same period of 2017.

      For this simulation, I first need to split the June 2018 – December 2020 period into two time windows: the first is the past, between June and end-October 2018. In this period, about 26,000 asylum seekers in Italy were denied protection, thus becoming irregulars. Meanwhile, just 2,165 persons were returned to their countries of origin. The result is that irregulars in Italy increased by almost 24,000.

      I can now turn to the present and future, during which humanitarian protection is being eliminated: November 2018 – December 2020. For my baseline scenario, recall that, in the past three years, about 55% of asylum applicants have been denied protection in Italy. In the face of this, as of October 2018, Italy had 107,500 pending asylum applications. This means that just short of 60,000 of these persons will likely become irregulars in the country, even before any policy change. Therefore, this estimate will act as my baseline.

      I can then contrast the baseline with the estimated effects of the policy change. The abolition of humanitarian protection will have two effects:

      a. Asylum seekers whose request is still pending will no more be able to receive a humanitarian protection, and will be at a higher risk of having their application denied, thus becoming irregulars;

      b. Current beneficiaries of humanitarian protection will not be able to renew their protection, thus becoming irregulars.

      With regards to (a), in the months before the start of the current government, about 28% received the humanitarian protection. So, out of the pending 107,500 cases, a bit more than 30,000 would have received a humanitarian protection in the baseline scenario, but will now see their application rejected, becoming irregulars.

      As to (b), it is not possible to know with certainty how many persons are currently benefitting from humanitarian protection. However, given that this protection usually lasted two years, and that it could be renewed, a conservative estimate is to consider as beneficiaries all those persons that were granted humanitarian protection over the past two years. They amount to just short of 40,000. All these persons will not be able to renew their humanitarian protection once it expires, and will therefore become irregulars in Italy within the next two years.

      By adding (a) and (b) together, I arrive at 69,751. Therefore, about 70,000 persons are at risk of becoming irregulars in Italy by end-2020 due to the elimination of humanitarian protection. Compared to my baseline estimate of 60,000 new irregulars by 2020, this is a more than doubling in numbers.

      Finally, to get to the full number of new irregulars in Italy by end-2020, I need to subtract those migrants that will be probably returned to their countries of origin. As stated above, in the first 6 months, returns under the current government have been 20% lower than the same period last year.

      The full picture is summarized here:

      To get a sense of what this means for the total number of irregulars in Italy, take a look at the figure below, which is based on estimates by ISMU. Irregular foreigners in Italy had been declining between 2010-2013, but the increase in sea arrivals and in (rejected) asylum applications have reversed the trend between 2013 and today. ISMU estimates that, on 1 January 2018, irregular foreigners in Italy were around 530,000.

      In the baseline scenario, the number of irregulars in Italy would increase again, to around 600,000 in two years. But the abolition of humanitarian protection will bring it to around 670,000 by 2020. The latter is equivalent to a 26% increase from 2018 numbers.

      In absolute terms, 670,000 is not a totally unprecedented number. Similar figures have been reached or exceeded in 2002, 2006, and 2008. When this happened, however, the Italian governments of the time decided to proceed with mass regularizations: in 2002-2003, about 700,000 foreigners were regularized; in 2006, regularizations hovered at around 350,000; and, in 2009, they numbered 300,000. The rationale behind regularizations is that irregular foreigners can only make it through the day by relying on illegal employment or criminal activities, and are also exposed to much higher levels of marginalization. This is also why irregularity is associated with very high crime rate proxies.

      It is time to ask: when will the next mass regularization in Italy take place?

      https://www.ispionline.it/en/publication/new-irregulars-italy-21813

      #statistiques #chiffres #renvois #expulsions

    • Rome veut définitivement faire disparaître le camp de San Ferdinando en Italie

      Le bidonville de San Ferdinando dans le sud de l’Italie a été démantelé à grands renforts de bulldozers mercredi 6 mars. Près d’un millier de personnes y avaient élu domicile. Le gouvernement veut à tout prix éviter que le campement se reforme comme c’est le cas régulièrement.

      Le campement de San Ferdinando, en Calabre dans l’extrême sud de l’Italie, est connu des autorités depuis des années. Régulièrement démantelé, il se reforme à chaque fois accueillant des migrants dans une extrême précarité dont beaucoup ont un travail saisonnier, parfois au noir, dans les exploitations agricoles de la région.

      Mais cette fois-ci, c’est la bonne, à en croire Matteo Salvini, le ministre italien de l’Intérieur et patron de la Ligue (extrême droite antimigrants). Près d’un millier de migrants ont ainsi été évacués mercredi matin dans le calme et leurs baraquements de fortune détruits par des bulldozers. "Comme promis [...] nous sommes passés des paroles aux actes", a réagi l’homme fort du gouvernement populiste italien précisant que 600 policiers et 18 autocars avaient été dépêchés sur place.

      Bien que Matteo Salvini ait promis le relogement des migrants dans des centres d’accueil, plusieurs d’entre eux interrogés mercredi après le démantèlement par les médias locaux ne semblaient pas savoir où ils seraient conduits et où ils passeraient la nuit. Le Premier ministre s’est contenté de répondre, toujours sur Twitter, qu’il se félicitait de parvenir à “soustraire [ces migrants] de la mafia et de la criminalité en les répartissant dans des structures plus petites et contrôlables, ainsi qu’en accroissant la transparence” de sa politique migratoire.

      Les problèmes sécuritaires étaient très courant dans le bidonville de San Ferdinando. Quatre migrants y ont trouvé la mort, assassinés ou morts dans des incendies accidentels ou volontaires, depuis un an, souligne l’association Médecins pour les droits de l’Homme, présente sur place depuis des années. C’est d’ailleurs la mort d’un Sénégalais de 29 ans, Moussa Ba, qui avait conduit les autorités italiennes à ordonner une nouvelle fois la démolition de ce bidonville.

      Une mesure qui ne répond pas au problème, selon les associations de défense. Médecins pour les droits de l’Homme estime que cette "énième" évacuation a été menée "sans prendre en considération ni les droits individuels de ces travailleurs migrants, ni les engagements pris par les institutions et associations régionales et locales en faveur d’actions à long terme destinées à favoriser (leur) insertion sociale".

      Sur les réseaux sociaux, de nombreux citoyens et militants ont aussi fait part de leur colère estimant que les bulldozers n’allaient rien changer au fait que ces migrants évacués étaient bien souvent exploités par des patrons du secteur agricole. "Se débarrasser du bidonville n’est pas la solution, mais plutôt le moyen le plus simple [pour le gouvernement] d’obtenir des votes. Et dans tout ça, personne ne combat les exploiteurs", dénonce ainsi Angelo, un militant actif sur Twitter, vidéo à l’appui.

      La préfecture de Reggio Calabria a assuré de son côté qu’elle prendrait toutes les mesures nécessaires pour empêcher la reconstruction de ce bidonville, qui certaines années a accueilli jusqu’à 5 000 personnes.

      Attirés par le travail saisonnier, des centaines de migrants ont pris l’habitude depuis des années de s’installer dans cette région agricole de la Calabre. La Coldiretti, principal syndicat agricole italien, a d’ailleurs lancé mardi un appel aux autorités pour qu’ils autorisent rapidement l’entrée de travailleurs étrangers en Italie, en raison de l’avancement de la date de certaines récoltes après des températures inhabituellement élevées.

      https://www.infomigrants.net/fr/post/15573/rome-veut-definitivement-faire-disparaitre-le-camp-de-san-ferdinando-e

    • Il decreto sicurezza fa aumentare i migranti senza fissa dimora, minando la sicurezza di tutti, dei migranti e delle nostre città.

      Nessun supporto per chi aveva un permesso umanitario e ora deve lasciare i Centri. La situazione descritta nel terzo lavoro di monitoraggio dell’Osservatorio dell’associazione Naga, che garantisce assistenza a cittadini stranieri.

      L’impatto maggiore del decreto Salvini sulla sicurezza varato dallo scorso governo legastellato è quello dell’aumento dei senza fissa dimora. Sì, perché attraverso il taglio dei fondi ai progetti dei centri di accoglienza, ovvero passando dai tanto famigerati 35 euro a un massimo di 19- 26 euro, si risparmia tantissimo sugli alloggi. Nessun supporto è previsto per coloro che sono costretti a lasciare i centri, ad esempio le persone che avevano un permesso umanitario e che da un giorno all’altro si ritrovano senza più diritto all’accoglienza e quindi per strada.

      Questo meccanismo è fortemente patogeno: ritrovarsi per strada comporta i rischi e il degrado psico-fisico che ben si conoscono dagli studi sui senza fissa dimora, riscontrati anche tra i migranti nelle stesse condizioni. In generale, le persone che chiedono asilo arrivano in buona salute, fatte salve le conseguenze delle torture e delle privazioni subite durante i vari episodi di prigionia e lavoro forzato a cui sono stati sottoposti lungo il viaggio per arrivare in Italia.

      Ciò è conosciuto come il cosiddetto «healthy migrant effect»: partono le persone più sane, con più probabilità di farcela. Una volta arrivate si scontrano con quello che la ex primo ministro britannica Theresa May chiamò nel 2012 «hostile enviromnent», cioè condizioni che scoraggiano l’integrazione di una data popolazione in un determinato ambiente.

      Da qui le condizioni di alloggio spesso proibitive, i lavori precari, saltuari e senza forme di protezione, la salute che via via si deteriora. Senza contare l’impatto psicologico dato dall’isolamento e dalla mancanza dei legami familiari, le conseguenze fisiche ancora attuali e lo stress delle torture subite e l’incertezza per le lungaggini nell’ottenere un permesso di soggiorno pur non definitivo.

      Allo stato attuale, se un migrante è senza alloggio è un «senza fissa dimora» e dunque non può avere una residenza. Senza certificato di residenza non può trovare un lavoro regolare. Senza un lavoro regolare non può pensare di poter affittare regolarmente una casa, o nemmeno una stanza. È in una situazione senza vie d’uscita descritta dal terzo lavoro di monitoraggio e analisi compiuto dall’Osservatorio del Naga, un’associazione composta da numerosi volontari che garantiscono assistenza sanitaria, legale e sociale gratuita a cittadini stranieri irregolari e non, a rom, sinti, richiedenti asilo, rifugiati e vittime della tortura, oltre a portare avanti attività di formazione, documentazione e lobbying sulle Istituzioni.

      Tale lavoro ha come obiettivo di comprendere i cambiamenti nel sistema di accoglienza per richiedenti asilo e rifugiati con particolare attenzione all’area di Milano in cui il Naga opera dal 1987. E, infatti, proprio a Milano sarebbero almeno 2.608 i senza fissa dimora. I volontari e le volontarie del Naga hanno visitato nel corso della ricerca diverse tipologie di insediamenti informali (strutture coperte abbandonate, spazi all’aperto, palazzine abbandonate e giardini pubblici) per fornire un identikit delle persone fuori dal sistema di accoglienza e restituire una fotografia di queste marginalità.

      Le persone incontrate hanno provenienze diverse e status giuridici eterogenei: da stranieri in attesa o nell’iter di formalizzazione della richiesta di protezione internazionale, a titolari di protezione, a stranieri con permesso di soggiorno in corso di validità, a cittadini italiani.

      Il minimo comune denominatore sembra essere l’instabilità abitativa, la precarietà occupazionale e salariale e la quasi totale assenza di tutele. Per quanto riguarda chi si trova al di fuori dell’accoglienza, il report descrive anche le risposte istituzionali, che si concretizzano prevalentemente in interventi numericamente insufficienti a favore dei senza fissa dimora e nella pratica costante degli sgomberi senza soluzioni alternative e giustificati dalla retorica della sicurezza e del decoro.

      https://www.diritti-umani.org/2019/12/il-decreto-sicurezza-fa-aumentare-i.html?m=1

    • Imposta l’estromissione dal sistema d’accoglienza dei titolari di protezione umanitaria

      Ieri, 19 dicembre, il Servizio Centrale Sipromi ha inviato una circolare agli enti locali titolari dei progetti Sprar in scadenza al 31/12 (MA prorogati al 30/06/2020) per “sollecitare” l’uscita dal sistema di accoglienza entro il 31 dicembre 2019 dei titolari di protezione umanitaria in accoglienza.

      Con una lettera il Centro Immigrazione Asilo Cooperazione onluns di Parma, ente che da 20 anni accoglie persone per i loro diritti e per i loro bisogni, denuncia una situazione ritenuta inaccettabile ed ingiusta.

      “Non possiamo e non vogliamo accettare questa ingiustizia che interrompe percorsi di vita, cura, studio, lavoro, relazione. Per i titolari di protezione umanitaria che sono ancora in accoglienza deve valere il principio per cui un atto amministrativo non può interrompere un percorso di vita”, dicono al CIAC.

      «Infatti - ribadisce la onlus - per i titolari di protezione umanitaria, tra cui donne, bambini, nuclei familiari, possibili vittime di tratta, persone con disagio mentale non è prevista nessuna altra possibilità di accoglienza. Uscendo dello Sprar, per una norma palesemente ingiusta e insensata, sono messi in strada, in pieno inverno, interrompendo tutela, cura, lavoro, formazione appunto».

      Secondo i dati forniti da CIAC solo in Emilia Romagna sono circa 300 le persone che dovrebbero essere fatte uscire dalle strutture di accoglienza a fine anno. Nella sola provincia di Parma più di 20 persone, tra cui 5 nuclei mamma-bambino.

      «Noi - afferma il CIAC - non applicheremo questa direttiva nelle nostre case, sulle persone con le quali abbiamo un patto di tutela e un dovere professionale e morale di accoglienza. Con loro, quale che sia il permesso di soggiorno, abbiamo contratto un patto che ci vincola – esattamente come lo chiediamo a loro - al rispetto del loro progetto individuale di accoglienza. Che questo potesse essere interrotto dall’interpretazione – ribadiamo una interpretazione - di un comma, di un articolo, di una legge palesemente volta a colpire le tutele dei rifugiati non era nelle regole iniziali. E noi i patti li rispettiamo, come dagli accolti ne esigiamo il rispetto».

      L’associazione spiega che non ci sono solo ragioni etiche, professionali e morali, ed elenca i punti sui quali si basa la volontà di non mettere in strada nessuno.

      Il primo è che «i progetti Sprar/siproimi attivi sono prorogati con decreto del ministro dell’Interno del 13/12/19 sino al giugno 2020 e quanto dice la circolare, giuridicamente è quanto meno opinabile: i progetti non possono dirsi cessati al 31/12/19».

      Il secondo è che la circolare «non considera che è appurata la non retroattività della legge 132/18».

      «Per tutte queste ragioni - conclude CIAC onlus - profondamente stupiti che l’ufficio che governa il sistema di protezione assecondi una interpretazione che nega i principi stessi sui quali l’accoglienza integrata e diffusa si regge (individualizzazione dei percorsi, emancipazione dall’accoglienza, patto di accoglienza), affermiamo con grande convinzione che, solleciti o non solleciti, a fronte di una crescente marginalità sui territori, a fronte di tanti posti vuoti nel sistema che per quella stessa legge che il Servizio Centrale Siproimi cita e che non possono dare sollievo, accoglienza e integrazione a chi in tutta Italia ne avrebbe bisogno».

      http://www.vita.it/it/article/2019/12/20/imposta-lestromissione-dal-sistema-daccoglienza-dei-titolari-di-protez/153674

    • Rapporto “La sicurezza dell’esclusione - Centri d’Italia 2019”

      Le prevedibili conseguenze della legge sicurezza: maggiore irregolarità e smantellamento del sistema d’accoglienza.

      https://www.meltingpot.org/local/cache-vignettes/L440xH542/arton24796-6a3c1.png?1578654230

      Aumento consistente del numero di cittadini stranieri irregolari e difficoltà nell’applicazione dei nuovi bandi per la gestione dei centri da parte delle Prefetture. È il quadro che emerge dal rapporto “La sicurezza dell’esclusione – Centri d’Italia 2019”, realizzato da Action Aid e Openpolis che offre una prima valutazione dell’impatto delle politiche migratorie del primo Governo Conte.

      Gran parte del lavoro di analisi, suddiviso in due parti, si sofferma sulle conseguenze che la legge sicurezza immigrazione sta producendo sul sistema d’accoglienza nel suo complesso, denunciando nel contempo quanto sia difficile raccogliere le informazioni necessarie per monitorare il sistema dell’accoglienza e le sue evoluzioni per un’assenza quasi totale di trasparenza.
      Indicazioni sul disfacimento complessivo di un sistema e delle tutele dei richiedenti asilo che già molti attivisti, enti del terzo settore e operatori coinvolti nel sistema d’accoglienza avevano ampiamente previsto e che i movimenti avevano cercato di contrastare con mobilitazioni territoriali e di carattere nazionale. Ma nonostante un ampio fermento sociale la legge Salvini è ancora lì a far danni, e, a oggi, la sua abrogazione non è tra le priorità del governo 5stelle-PD.

      «La soppressione della protezione umanitaria, la forma di protezione maggiormente diffusa per chi fino al decreto sicurezza chiedeva asilo in Italia, - si legge nella prima parte dell’inchiesta - espande sempre più la macchia degli stranieri irregolari, che diventa un’emergenza reale con i conseguenti costi umani, sociali e di illegalità diffusa. Un’emergenza per la quale, in assenza di un meccanismo di regolarizzazione, la soluzione dei rimpatri appare nel caso più ottimistico un’illusione».
      Secondo le stime del rapporto sono 40.000 le persone che si sono ritrovate irregolari nel 2019 a causa della soppressione della protezione umanitaria. E queste cifre sono inevitabilmente destinate ad aumentare nel 2020 poiché la legge ha generato una perversa stretta anche nelle procedure e nei responsi delle Commissioni territoriali, sempre più restìe a concedere una forma di protezione. Del resto i rimpatri, che non sono mai stati una reale soluzione ma un altro strumento di propaganda politica, sono stati nel 2018 circa 5.615. A questo ritmo si stima che per rimpatriare i 680mila cittadini stranieri irregolari servirebbero oltre 100 anni, senza contare il costo economico di una tale contestabile operazione.

      Il rapporto si sofferma ampiamente anche sulle conseguenze delle nuove regole delle gare di appalto per la gestione dei centri. Regole «volute per razionalizzare il sistema e tagliare i costi e i servizi di inclusione, si scontrano con la difficoltà, anche di natura politica, dei gestori di farvi fronte e delle prefetture di applicarle. Diversi i bandi deserti, quelli ripetuti o che non riescono a coprire il fabbisogno dei posti nei centri». E’ di fatto un ritorno alla logica dei grandi centri di parcheggio per richiedenti asilo, perlopiù dislocati in periferia, e il totale abbandono di un’idea di accoglienza diffusa non solo funzionale alla distribuzione dei richiedenti asilo su tutto il territorio nazionale, ma soprattutto ad una loro inclusione sociale e una reciproca conoscenza con le comunità locali.
      «Un affare - continua l’inchiesta - che attrae i gestori a carattere industriale, grandi soggetti privati anche esteri in grado di realizzare economie di scala, e allontana i piccoli con vocazione sociale e personale qualificato». E - aggiungiamo noi - è anche un modello che attrae il malaffare e la criminalità organizzata, la quale è tranquillamente in grado di fare profitto nonostante la fetta di guadagno si sia a prima vista ridotta.

      Una totale assenza di programmazione. Il sistema di accoglienza sembra gestito giorno per giorno senza nessuna programmazione strategica.

      Nella seconda parte di «La sicurezza dell’esclusione – Centri d’Italia 2019» viene ulteriormente analizzato l’impatto dei nuovi capitolati di gara collegati al decreto sicurezza sul funzionamento della macchina dell’accoglienza. Sistema che al 31 dicembre 2019 accoglie in totale 91.424 persone, delle quali 66.958 con richiesta di protezione internazionale sono accolte nei CAS e 24.388, già riconosciute come titolari di protezione internazionale o protezione umanitaria, nei progetti ex SPRAR, rinominati dal decreto sicurezza SIPROIMI. Su questi ultimi, inoltre, si è abbattuta la scure della circolare del ministero dell’interno di Natale, che prevede la loro uscita forzata o tutt’al più il trasferimento in servizi di bassa soglia. Persone vulnerabili e famiglie che da un giorno all’altro si ritroveranno senza alloggio e assistenza, costretti a rivolgersi ai servizi sociali territoriali, senza trovare poi grandi risposte, o immediatamente a ingrossare le file dei senza tetto.
      Nella carrellata di numeri va infine ricordato che tra le conseguenze della legge ci sono anche i 5.000 posti di lavoro persi. Ma al governo Conte bis tutto ciò non sembra destare così grande preoccupazione.

      https://www.meltingpot.org/Rapporto-La-sicurezza-dell-esclusione-Centri-d-Italia-2019.html
      #rapport #Stefano_Bleggi

    • Les lois anti-migrants de Salvini sont toujours d’actualité en Italie

      Fin 2018, l’ancien ministre de l’Intérieur et chef de la Ligue, Matteo Salvini, a fait adopter des mesures anti-migrants très restrictives, parmi lesquelles l’abolition de la protection humanitaire qui représentait 28% des permis de séjour délivrés aux demandeurs d’asile. Ces mesures n’ont pas été modifiées par la coalition formée du Mouvement Cinq étoiles et du Parti démocrate, au pouvoir depuis cinq mois. Et c’est maintenant que leurs effets commencent à être visibles. Quelle est la situation actuelle des migrants qui ne peuvent plus bénéficier du permis de séjour humanitaire ?

      C’est une situation qui risque de devenir explosive. Les organisations non gouvernementales estiment à 70 000 le nombre demandeurs d’asile qui vont rejoindre les rangs des clandestins, soit environ 600 000 personnes. C’est en effet maintenant que l’on voit les effets des mesures sécuritaires adoptées il y a plus d’un an. Jusqu’alors, le permis de séjour humanitaire était délivré pour une durée de deux ans, renouvelable. Désormais, s’il arrive à échéance, cela implique le retour à la rue et à l’irrégularité, pour deux raisons : les migrants adultes doivent quitter les centres d’accueil institutionnels et ils n’ont plus accès au travail légal, car un employeur qui embauche, ou maintient à son poste, une personne qui n’a pas de papiers en règle risque des sanctions pénales.

      Concrètement, cela signifie donc que ceux qui avaient un contrat de travail en bonne et due forme doivent être licenciés ?

      On peut citer à titre d’exemple le cas d’une entreprise de Parme, en Émilie-Romagne, spécialisée dans la logistique, la Number 1 Logistics qui emploie 4 000 salariés. En 2017, elle avait recruté 120 personnes provenant du Ghana, du Nigéria, du Sénégal et du Venezuela et titulaires d’un permis de séjour humanitaire. L’entreprise les a formées, leur a offert un contrat de travail régulier avec une paie de 1 200 euros par mois, qui correspond à ce que perçoit un ouvrier non spécialisé. Mais elles ont dû être licenciées comme l’a récemment déploré le patron de Number 1 Logistics, lors d’une réunion de la Commission parlementaire chargée des affaires constitutionnelles.

      Un cas tristement exemplaire. Le nouveau gouvernement, formé il y a cinq mois, envisage-t-il d’abroger ou de modifier les décrets sécuritaires de Matteo Salvini ?

      En fait, les divergences entre le Mouvement Cinq étoiles et le Parti démocrate sur un dossier aussi important que celui des migrants cristallisent la situation. Certes, on en est plus à l’époque du Salvini tout puissant et des ports fermés. Mais concernant les politiques d’intégration, on ne note encore aucun changement. Cela dit, la ministre de l’Intérieur, Lucia Lamorgese, une technicienne soutenue par le centre gauche, a annoncé qu’elle voulait assouplir les conditions de régularisation, notamment pour les demandeurs d’asile obtenant un contrat de travail. Un projet en ce sens devrait être présenté devant le Parlement, après les élections régionales du 26 janvier en Émilie-Romagne et en Calabre.

      https://www.infomigrants.net/fr/post/22186/les-lois-anti-migrants-de-salvini-sont-toujours-d-actualite-en-italie?

    • La sicurezza dell’esclusione

      Aumento consistente del numero di stranieri irregolari e difficoltà nell’applicazione dei nuovi bandi per la gestione dei centri da parte delle Prefetture. È il quadro che emerge dal rapporto “La sicurezza dell’esclusione – Centri d’Italia 2019”, che abbiamo realizzato con openpolis e che offre una prima valutazione dell’impatto delle politiche migratorie del primo Governo Conte.

      https://www.actionaid.it/app/uploads/2020/05/CentridItalia_2019.pdf

      Pour télécharger le #rapport:
      La sicurezza dell’esclusione


      https://www.actionaid.it/app/uploads/2020/05/CentridItalia_2019.pdf

    • Migranti, così i decreti Salvini hanno fatto scivolare 140 mila persone nell’irregolarità

      Anticipazione del Dossier statistico 2020. Per la prima volta dopo anni diminuiscono di ben 100 mila unità gli stranieri extra Ue regolarmente soggiornanti in Italia. Effetto in particolare del primo decreto sicurezza, oltre che della perdurante mancanza di programmazione degli ingressi stabili

      https://www.redattoresociale.it/article/notiziario/migranti_cosi_i_decreti_salvini_hanno_fatto_scivolare_140mila_perso

  • CE FIL DE DISCUSSION COMPLÈTE CELUI COMMENCÉ ICI :
    https://seenthis.net/messages/724156

    v. aussi la métaliste sur les ONG et les sauvetages en Méditerranée :
    https://seenthis.net/messages/706177

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    Un bateau de pêche espagnol « coincé » en mer Méditerranée après avoir secouru 12 migrants

    Un navire de pêche espagnol est « coincé » en mer Méditerranée depuis plusieurs jours avec 12 migrants à son bord. Aucun pays n’a en effet accepté de les accueillir depuis leur sauvetage la semaine dernière, a indiqué mardi 27 novembre le capitaine du bateau.

    « Nous sommes coincés en mer, nous ne pouvons aller nulle part », a déclaré à l’AFP Pascual Durá, capitaine du « #Nuestra_Madre_Loreto ». Depuis jeudi dernier, les 13 membres de l’équipage du navire cohabitent avec 12 migrants originaires du Niger, de Somalie, du Soudan, du Sénégal et d’Egypte. Ils ont été secourus après le naufrage de leur bateau pneumatique en provenance de Libye.

    « Renvoyés vers l’endroit qu’ils fuient »

    L’Italie et Malte leur ont refusé l’entrée dans leurs ports. Quant aux services espagnols de sauvetage maritime, avec lesquels les marins sont en contact, ils ont seulement offert la possibilité de les renvoyer en Libye. ""Si nous allons vers la Libye, nous risquons une mutinerie", a indiqué le capitaine, précisant que « dès qu’ils entendent le mot ’Libye’, ils deviennent très nerveux et hystériques, il est difficile de les rassurer »."

    « Nous ne voulons pas renvoyer ces pauvres gens en Libye. Après ce qu’ils ont accompli pour venir jusqu’ici, nous ne voulons pas les renvoyer vers l’endroit qu’ils fuient », a-t-il ajouté. Le capitaine du navire assure qu’il ne dispose plus que de six ou sept jours de provisions et qu’une tempête approche.

    Depuis le début de l’année, plus de 106.000 migrants sont arrivés en Europe par la mer, selon l’Organisation internationale pour les migrations, qui a enregistré 2.119 décès pendant cette période.

    https://www.nouvelobs.com/monde/migrants/20181128.OBS6155/un-bateau-de-peche-espagnol-coince-en-mer-mediterranee-apres-avoir-secour
    #asile #migrations #réfugiés #sauvetage #Méditerranée #frontières

    • #Nuestra_Madre_de_Loreto”: appello urgente dei parlamentari europei per l’apertura di porti sicuri.

      “NUESTRA MADRE DE LORETO”. APPELLO URGENTE DEI PARLAMENTARI EUROPEI PER L’APERTURA DI PORTI SICURI.

      RICHIESTA URGENTE ALL´UE ED AI GOVERNI EUROPEI PER CONSENTIRE AL PESCHERECCIO “NUESTRA MADRE LORETO” DI SBARCARE IN UN PORTO SICURO.

      Stiamo rischiando di essere testimoni di un’altra tragedia nel Mar Mediterraneo. Un peschereccio spagnolo, “Nuestra Madre de Loreto”, è bloccato da giorni in mare dopo aver salvato 12 persone che tentavano di raggiungere la costa Europea dalla Libia a bordo di un gommone.

      Nessun Paese Europeo ha consentito all’imbarcazione spagnola di attraccare e probabilmente sono in corso negoziati per riportare questi migranti, che potrebbero avere diritto di protezione internazionale, in Libia.

      Secondo l’UNHCR e la Commissione Europea la Libia non è un Paese sicuro. Per cui non può essere considerato un porto sicuro per lo sbarco. Non ha mai sottoscritto la Convenzione di Ginevra sui rifugiati, mentre media e organizzazioni internazionali riportano violazioni sistematiche dei diritti umani nei centri di detenzione per migranti.

      Mentre si attende l’autorizzazione allo sbarco, le condizioni metereologiche stanno peggiorando e l’imbarcazione scarseggia beni essenziali, cibo e carburante. Si sta esaurendo il tempo a disposizione: abbiamo urgentemente bisogno di una soluzione sensata, nel pieno rispetto delle leggi internazionali ed Europee, inclusa la Convenzione SAR. I governi Europei non possono chiedere all’imbarcazione spagnola di violare il principio di “non-respingimento”.

      Chiediamo ai governi Europei di rispettare pienamente la legge internazionale e la Convenzione SAR e di offrire un porto sicuro alla “Nuestra Madre de Loreto”, evitando così un’altra tragedia nel Mediterraneo. Chiediamo alla Commissione Europea di prendere una posizione chiara e di facilitare una soluzione rapida.

      Questo è un appello aperto, chiediamo a ciascuno di condividerlo e di chiedere ai nostri governi di rispettare i diritti umani e di dimostrare solidarietà alle persone in pericolo in mare.

      Marina Albiol, Sergio Cofferati, Eleonora Forenza, Ska Keller, Elly Schlein, Miguel Urban Crespo, Ernest Urtasun, Gabriele Zimmer (Parlamentari Europei)

      https://mediterranearescue.org/news/nuestra-madre-de-loreto-appello-urgente-dei-parlamentari-europei

    • Faute de port d’accueil, un bateau espagnol erre toujours en Méditerranée avec 12 migrants à bord

      Le Nuestra Madre Loreto, un navire espagnol, erre depuis une semaine en Méditerranée avec 12 migrants à son bord. Les rescapés refusent d’être renvoyés en Libye. Le navire demande à l’Europe l’autorisation de débarquer dans l’un de ses ports.

      Le gouvernement espagnol a indiqué mercredi 28 novembre être en contact avec l’Italie et Malte en vue de trouver un port d’accueil pour un bateau de pêche espagnol errant en mer Méditerranée avec 12 migrants à bord.

      Depuis jeudi dernier, les 13 membres de l’équipage du « Nuestra Madre Loreto » cohabitent avec 12 migrants originaires du Niger, de Somalie, du Soudan, du Sénégal et d’Egypte rescapés d’un bateau pneumatique en provenance de Libye.

      « Nous sommes coincés en mer, nous ne pouvons aller nulle part », a déclaré Pascual Durá, le capitaine du bateau.

      Le gouvernement espagnol a dans un premier temps demandé à la Libye de prendre les réfugiés en charge, comme le prévoit le droit international. Les embarcations de migrants secourues dans la SAR zone (zone de détresse en Méditerranée où ont lieu les opérations de recherche et de sauvetage) relèvent en effet de l’autorité de Tripoli depuis le mois de juin 2018.

      Les migrants refusent d’être ramenés en Libye. Face à leur refus, le navire espagnol « fait des démarches auprès des gouvernements de l’Italie et de Malte, dont les côtes sont proches du lieu où se trouve le bateau, dans le but de favoriser une solution alternative, rapide et satisfaisante » pour les accueillir, a indiqué la vice-présidente de l’exécutif Carmen Calvo dans un communiqué.

      « En aucune circonstance, [les migrants] ne devraient être renvoyées en Libye, où elles risquent d’être victimes de détention arbitraire, de torture et d’autres violences. Toute instruction donnée au capitaine du Nuestra Madre de Loreto de transférer les survivants en Libye serait contraire au droit international », s’est alarmé de son côté Matteo de Bellis, chercheur sur l’asile et les migrations à Amnesty International.

      « Si nous allons en Libye, nous risquons une mutinerie »

      Face à l’aggravation des conditions météorologiques, le bateau a pris mardi la direction de l’île italienne de Lampedusa, selon le gouvernement espagnol.

      Le capitaine du « Nuestra Madre Loreto », avait indiqué de son côté mardi que l’Italie, dont le ministre de l’Intérieur Matteo Salvini (Ligue, extrême droite) s’oppose à l’arrivée de nouveaux migrants dans son pays, et Malte lui avaient refusé l’entrée dans leurs ports.

      Il avait également souligné que les services espagnols de sauvetage maritime lui avaient seulement offert la possibilité de les renvoyer en Libye.

      Selon le capitaine, les migrants à bord de son bateau « deviennent très nerveux et hystériques dès qu’ils entendent le mot ‘Libye’ ». « Si nous allons vers la Libye, nous risquons une mutinerie », avait-il averti.

      Depuis l’arrivée du socialiste Pedro Sanchez au pouvoir, l’Espagne a accueilli un navire humanitaire, l’Aquarius, refusé par l’Italie et Malte et à trois reprises un bateau de l’ONG Open Arms. Mais elle a refusé un retour de l’Aquarius, préférant négocier avec d’autres États européens la répartition des migrants qu’il avait à bord.


      http://www.infomigrants.net/fr/post/13639/faute-de-port-d-accueil-un-bateau-espagnol-erre-toujours-en-mediterran

    • #Sophia mission will cease unless rules changed - Salvini

      The EU’s anti-human trafficking Sophia naval mission in the Mediterranean will stop when its current mandate expires at the end of the year unless the rules of the operation are changed, Deputy Premier and Interior Minister Matteo Salvini said on Wednesday. The government says the operation currently puts too much of the burden of rescued migrants on Italy.

      “We are staying firm in our unwillingness to accept landing procedures that involve dockings only in Italian ports,” Salvini told a Schengen committee hearing.

      “Unless there is convergence on our positions, we do not consider it opportune to continue the mission”.

      http://www.ansamed.info/ansamed/en/news/sections/politics/2018/12/05/sophia-mission-will-cease-unless-rules-changed-salvini_05836d11-3f8c-474c-
      #Opération_Sophia #EUNAVFOR_MED

      #Salvini (encore lui)

    • MSF et SOS Méditerranée mettent un terme aux opérations de sauvetage de l’« Aquarius »

      Déplorant les « attaques » répétées, les ONG étudient des options pour un nouveau navire et un futur pavillon. Depuis février 2016, le bateau a secouru 30 000 personnes.

      L’Aquarius est devenu le symbole de la crise politique autour de l’accueil des migrants. Il ne sera bientôt plus. Médecins sans frontières (MSF) et SOS Méditerranée ont annoncé, jeudi 6 décembre, devoir « mettre un terme » aux opérations de sauvetage de leur navire humanitaire, privé de pavillon depuis deux mois.

      « Renoncer à l’Aquarius a été une décision extrêmement difficile à prendre », a déclaré dans un communiqué Frédéric Penard, directeur des opérations de SOS Méditerranée, en déplorant « les attaques incessantes dont le navire et ses équipes ont fait l’objet ». Mais l’ONG basée à Marseille « explore déjà activement les options pour un nouveau navire et un nouveau pavillon », et « étudie sérieusement toutes les propositions d’armateurs qui lui permettraient de poursuivre sa mission de sauvetage ». « Nous refusons de rester les bras croisés sur le rivage alors que des gens continuent de mourir en mer », a assuré M. Penard.

      https://www.lemonde.fr/international/article/2018/12/07/msf-et-sos-mediterranee-mettent-un-terme-aux-operations-de-sauvetage-de-l-aq

    • MSF forced to terminate search and rescue operations as Europe condemns people to drown

      As men, women and children continue to die in the Mediterranean Sea, international medical humanitarian organisation Médecins Sans Frontières/Doctors Without Borders (MSF) and its partner SOS Méditerranée have been forced to terminate the lifesaving operations of their search and rescue vessel, Aquarius.

      Over the last two months as people have continued to flee by sea on the world’s deadliest migration route, the Aquarius has remained in port, unable to carry out its vital humanitarian work.

      This is due to a sustained smear campaign, spearheaded by the Italian government and backed by other European countries to delegitimise, slander and obstruct aid organisations trying to save the lives of vulnerable people in the Mediterranean.

      Coupled with ill-conceived policies aimed at trapping people outside Europe’s borders, this campaign has undermined international law and humanitarian principles.

      With no immediate solution to these attacks, MSF and SOS Méditerranée have no option but to end the operations of the Aquarius.

      https://www.msf.org.uk/article/msf-forced-terminate-search-and-rescue-operations-europe-condemns-people-dro

    • « Aquarius » : « La #non-assistance_à_personnes_en_danger est revenue en force en Méditerranée »

      Mego Terzian, président de MSF-France et Michaël Neuman, directeur d’études à MSF expliquent dans une tribune au « Monde » pourquoi leur ONG et SOS Méditerranée, l’Association européenne de sauvetage en mer, mettent un terme aux opérations de sauvetage de l’« Aquarius ».

      « Dont acte, la politique de harcèlement judiciaire, administratif, politique aura eu raison de l’“Aquarius”, déployé entre 2015 et le milieu de l’année 2018 en mer Méditerranée. » usage worldwide/DPA / Photononstop

      Tribune. Dont acte, la politique de harcèlement judiciaire, administratif, politique aura eu raison de l’« Aquarius », déployé entre 2015 et le milieu de l’année 2018 en mer Méditerranée.
      En 2014, l’opération « Mare Nostrum », mise en place par les autorités italiennes inaugurait pourtant une séquence pendant laquelle le sauvetage d’embarcations de migrants en détresse fut pourtant considéré comme légitime.

      Ce qui est d’abord, rappelons-le, une obligation légale était alors politiquement et publiquement acceptable. En 2018, les Italiens furent de nouveau à la manœuvre, signifiant cette fois-ci qu’ils ne sauraient accepter davantage que se poursuivent ces interventions : dès le début de l’été, Matteo Salvini, tout récent ministre de l’intérieur, œuvra pour fermer ses ports aux bateaux de secours, accélérant une politique de dissuasion largement entamée par Marco Minniti, son prédécesseur, qui aboutit, in fine, à la liquidation des moyens destinés à secourir les personnes fuyant la Libye.

      Bien sûr, des organisations de la société civile tentent vaille que vaille et, avec une
      remarquable ténacité, de maintenir leurs activités de secours en mer : Sea Watch, Mare Jonio, Proactiva Open Arms sont de celles-là. Les pilotes volontaires du Moonbird et du Colibri poursuivent leurs survols, tentant de déceler entre les vagues des embarcations à la dérive et d’éviter ainsi que la longue liste des décès – plus de 17 000 depuis 2014 – ne s’allonge davantage.

      Pressions italiennes

      Mais toutes le font avec d’extrêmes difficultés : ennuis administratifs récurrents, obstacles posés aux escales techniques, interdiction d’accoster en Europe, et poursuites judiciaires, comme c’est le cas de l’« Aquarius », navire de secours affrété en partenariat avec SOS Méditerranée. Celui-ci, déjà privé de pavillon sous pressions italiennes, est maintenant menacé d’une mise sous séquestre à la suite des accusations grotesques de crime organisé, de nouveau, en Italie.

      Une partie de l’équipage et des membres des équipes de MSF sont mis en cause : leur activité de secours est criminalisée. Force est de constater que ce dispositif de secours en mer, auquel nous avons participé depuis 2015 avec cinq navires différents, quelquefois en partenariat avec d’autres organisations, est mis hors-la-loi.

      Les victimes de ce combat à armes inégales sont évidemment ces personnes migrantes, demandeuses d’asiles ou réfugiées, dont plus grand monde ne semble désormais se soucier. D’ailleurs combien sont-elles, ces victimes ? Aujourd’hui, sans témoin en mer, personne ne le sait, tandis que le piège libyen se referme, un piège dont la maintenance est assurément l’œuvre d’autorités libyennes disparates mais dont la mécanique est bien due à l’ingéniosité européenne.

      Des milliers de personnes sont condamnées à tenter de survivre dans l’entrelacs de centres de détention dits « officiels » et de prisons clandestines en Libye. On ne saurait suffisamment conseiller à nos décideurs d’aller visiter ces geôles pour se faire une idée de l’avenir qu’ils promettent à leurs frères humains. Beaucoup d’autres personnes, enfin, prises dans les mailles serrées d’un dispositif militaro-technique de pointe, meurent plus en amont sur les routes dans la vaste région sahélienne.

      Absence de l’Europe

      S’il est beaucoup question d’Italie, il ne faudrait pas négliger l’unanimisme européen dans lequel cette dynamique mortifère s’est mise en place : ni la France, ni l’Espagne, ni aucun Etat ou institution européenne ne s’est réellement opposé à la mise en coupe réglée de la politique européenne de gestion des frontières par des dirigeants aux pratiques racistes et violentes. Rien de surprenant puisque la manœuvre était en cours depuis quelque temps déjà.

      Ainsi, on ne trouva personne ou presque, pour se résoudre à accueillir quelques centaines de personnes qui, par une chance inouïe, bénéficiaient ça et là du programme de relocalisation du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Depuis longtemps, le refoulement des indésirables aux frontières, notamment franco-italienne, était acté, tout comme l’abandon de 15 000 personnes sur les îles grecques dans des conditions épouvantables, laissés-pour-compte d’une mise en scène sordide de la frontière.

      L’errance durant plus d’une semaine du Nuestra Madre de Loreto, en est le dernier avatar : ayant secouru douze personnes, ce chalutier espagnol s’est vu refuser l’autorisation de débarquer dans les ports européens, y compris de l’Espagne, jusque-là bonne élève dans l’accueil des rescapés de la mer mais qui là prôna leur retour dans l’univers carcéral libyen. Ce n’est qu’après la décision du capitaine de faire, malgré tout, route vers l’Espagne, que le navire obtint le transfert des rescapés vers Malte.

      Non-assistance généralisée

      Aujourd’hui s’ouvre une séquence bien plus lourde de menaces. Aux côtés de la délégation du secours en mer aux gardes-côtes libyens, la généralisation de la non-assistance à personnes en danger est revenue en force en Méditerranée. On se souvient, en effet, qu’en 2011, en pleine intervention militaire occidentale en Libye, des dizaines de migrants étaient morts noyés, au terme d’une dérive de plusieurs jours, malgré les survols et observations d’un nombre important d’avions et de bateaux de l’OTAN.

      Ces pratiques de non-assistance ressurgissent : par crainte de ne pas savoir où débarquer leurs rescapés, les navires commerciaux se détournent de leurs routes habituelles, ou s’écartent lorsqu’ils aperçoivent l’embarcation redoutée. Telle est, en tout cas, la teneur des témoignages que nos équipes travaillant en Libye ont recueillis auprès des rescapés du Nivin, un porte-véhicules dont l’histoire raconte l’ensemble des lâchetés des responsables politiques européens et des agences internationales.

      Tous ceux-là avaient, pourtant, affirmé, à un moment ou à un autre, que les migrants interceptés ne sauraient être ramenés en Libye contre leur gré. Ce fut pourtant exactement ce qu’il s’est passé avec le Nivin, duquel les quatre-vingt-quinze rescapés qu’il transportait refusèrent de débarquer au port de Misrata, à l’est de Tripoli. L’occupation du navire se poursuivit une dizaine jours pendant lesquels nos équipes apportèrent de l’aide médicale à bord et constatèrent qu’aucune solution alternative à la remise en détention ne fut sérieusement examinée.

      Elle prit fin lorsque les forces libyennes lancèrent un assaut, au cours duquel une dizaine de personnes furent blessées, dont certaines grièvement. Certains sont aujourd’hui poursuivis par la justice libyenne pour crimes de piraterie. Telle est donc l’alternative pour les migrants de Libye : la folie, la torture, ou la mort. Et pour les marins, fuir leurs obligations ou subir les persécutions européennes.

      Alors que, de part et d’autre de la Méditerranée, les Etats s’arrogent le droit de vie et de mort sur des gens n’ayant pour motivation que celle de rendre leur vie meilleure, nous ne renonçons pas pour autant à porter secours là où nous le pouvons encore, à soutenir les initiatives de secours en mer et participer à en renouveler le modèle. Spectateurs et acteurs lucides, nous ne renonçons pas à contester ces logiques de sacrifice.

      Mego Terzian (Médecin, président de Médecins sans frontières (MSF)) et Michaël Neuman(Directeur d’études à MSF)

      https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/12/07/aquarius-la-non-assistance-a-personnes-en-danger-est-revenue-en-force-en-med

    • Le accuse a Open Arms, ovvero il mondo capovolto.

      Proactiva Open Arms è compagna di viaggio di Mediterranea fin dall’inizio. Insieme noi e a Sea Watch è parte dell’alleanza United4Med: una piattaforma aperta per un’Europa solidale in mare e in terra.
      Ma le ipotesi di reato contenute nell’avviso di conclusione delle indagini preliminari depositate dalla Procura della Repubblica presso il Tribunale di Ragusa non ci lasciano sgomenti solo perché colpiscono ancora una volta delle persone di cui conosciamo direttamente l’integrità, e perché rilanciano la criminalizzazione del salvataggio della vita umana in mare e del rispetto della dignità delle persone salvate.

      L’accusa di violenza privata, unita a quella del favoreggiamento dell’immigrazione illegale, rappresenta un pericolosissimo uso del diritto che estende all’inverosimile il concetto di violenza, e, rispetto al soggetto offeso che in questo caso sarebbe il Ministero dell’Interno come Istituzione, rappresenta un precedente particolarmente inquietante che potrebbe estendersi praticamente ad ogni azione giuridicamente rilevante. Rimandando per i dettagli all’articolata e preziosa analisi elaborata in merito dal Giudice del Tribunale di Torino Andrea Natale, quello che emerge sempre più chiaramente è che davvero il mondo per come lo conoscevamo appare capovolto.
      Il comandante della nave Proactiva Open Arms, Marc Reig Creus, e la capo missione Ana Isabel Montes avrebbero esercitato violenza privata, disattendendo gli ordini dell’Italia e poi delle autorità libiche di non intervenire, per avere salvato centinaia di persone che stavano rischiando di annegare in mare. Successivamente, quando la cosiddetta guardia libica si è presentata sul posto, la violenza privata sarebbe consistita nel rifiuto di riconsegnare le persone salvate ai libici, ovvero nel fatto di non restituire 216 donne, bambini e giovani uomini alle sevizie e alle torture già subite nei campi della Libia.
      Anabel e Marc avrebbero poi esercitato violenza privata per non aver chiesto a Malta di fornire un porto sicuro, cosa che Malta negli anni precedenti aveva rifiutato sistematicamente di fare, ed essersi diretti verso l’Italia. Il culmine della violenza privata sarebbe stato quindi quello di avere obbligato l’Italia a fornire un porto sicuro di approdo, e quindi di avere costretto il nostro governo a non avere anche questi profughi sulla propria coscienza.
      Cosa ci sia di violento e di privato in tutti questi accadimenti, e come possa un Ministero dell’Interno in quanto Istituzione essere soggetto a violenza privata è qualcosa che davvero appare ad oggi circondata da un alone di mistero, a meno che non si guardi a queste accuse come a ipotesi di reato fortemente ideologiche e orientate da una precisa visione politica.
      Appare già distintamente, a prescindere da quello che accadrà in sede processuale, che il diritto rischia sempre di più di diventare uno strumento di potere che colpisce in maniera arbitraria, paradossalmente, il rispetto del diritto stesso, proprio mentre la violazione dei diritti diventa normale maniera di procedere dei decisori politici europei e italiani innanzitutto. E questa riflessione andrebbe estesa ad ogni ambito e non solo alle politiche migratorie che colpendo le persone rese più vulnerabili sono, come sempre, un campanello d’allarme che ci dice fino a che punto le garanzie di libertà e i diritti di ogni persona siano sempre più messi in discussione.
      Rispettare i diritti umani è un reato, violarli è un merito: c’è ancora qualcuno che crede che questo capovolgimento del mondo vada arrestato prima che travolga tutti? La storia di Mediterranea, la sua comunità di mare e quella sempre più grande di terra ci racconta di sì. E si stringe intorno a Open Arms, Marc e Anabel, ringraziandoli profondamente per ogni singola vita sottratta alla morte e portata in salvo, per tutto il coraggio, per avere difeso da anni la nostra possibilità di essere umani e di immaginare una società più giusta.

      https://mediterranearescue.org/news/accuse-open-arms

    • L’Italie ferme ses ports à un navire d’une ONG et 300 migrants à bord

      Les ports italiens seront fermés aux quelque 310 migrants sauvés en Méditerranée par l’ONG espagnole, Proactiva Open Arms, a déclaré samedi le ministre italien de l’Intérieur, Matteo Salvini, après un premier refus des autorités de Malte.

      « Ma réponse est claire : les ports italiens sont fermés ! », a twitté le ministre d’extrême droite. « Pour les trafiquants d’êtres humains et pour ceux qui les aident, la fête est terminée ».

      M. Salvini a précisé que la demande de l’ONG de permettre l’accès au territoire italien des hommes, femmes, enfants et bébés sauvés vendredi, avait été déposée après une réponse négative de Malte.

      L’ONG a précisé que parmi les migrants, une femme et son bébé, né sur une plage libyenne, ont été emmenés à Malte par un hélicoptère des gardes-côtes.

      « Nous restons avec 311 personnes à bord, sans port où accoster, et avec des besoins », a twitté l’ONG de son côté.

      Proactiva Open Arms a annoncé vendredi avoir secouru près de 300 migrants au large de la Libye, dont des femmes enceintes, qui se trouvaient à bord de trois embarcations.

      L’ONG a posté en ligne une vidéo de certains des migrants secourus « d’une mort certaine en mer ». « Si vous pouviez aussi ressentir le froid, il serait plus facile de comprendre l’urgence. Aucun port pour débarquer, et refus de Malte de nous donner de la nourriture. Ceci n’est pas Noël ».

      Le navire avait repris fin novembre, avec deux autres bateaux d’ONG, ses missions de sauvetage en Méditerranée centrale, au large de la Libye.

      Cet itinéraire de l’immigration clandestine est le plus mortel, avec plus de 1.300 migrants morts en tentant de gagner l’Italie ou Malte depuis le début de l’année, selon l’Organisation internationale pour les Migrations (OIM).

      Les navires humanitaires opèrent dans cette zone malgré l’opposition farouche de M. Salvini, qui leur ferme les ports en les accusant de favoriser les affaires des passeurs, et les réticences de Malte.

      Une autre ONG, l’allemande Sea-Eye, a annoncé vendredi soir le départ, depuis Algésiras dans le sud de l’Espagne, d’un nouveau bateau vers le large des côtes libyennes, le « Professor Albrecht-Penck ».

      Une partie des 18 membres de son équipage sont d’anciens volontaires de l’Aquarius, ce bateau qui avait déclenché l’été dernier une crise diplomatique entre les États européens et mis définitivement à l’arrêt début décembre.

      https://www.courrierinternational.com/depeche/litalie-ferme-ses-ports-un-navire-dune-ong-et-300-migrants-bo

    • Sea Watch 3 e Sea Eye: le due navi che nessuno vuole far attraccare

      Le navi delle due Ong vagano da giorni nel Mediterraneo con decine di migranti a bordo, senza un porto sicuro dove approdare e in condizioni sempre più complicate. I sogni delle persone salvate

      32 esseri umani, tra cui 3 minori non accompagnati, 2 bambini piccoli e un neonato, sono da 10 giorni in mare. Sono stati salvati dalla Ong tedesca Sea Watch. A questi si sono aggiunti altre 17 persone salvati da un’altra Ong tedesca, Sea Eye.
      Nessuno li vuole, nessun Paese europeo vuol farsi carico del destino di queste persone. L’Agenzia delle Nazioni Unite per i rifugiati ha chiesto agli Stati Ue di garantire lo sbarco delle due navi.

      «Non vogliamo che le persone che ci hanno salvato la vita, i nostri fratelli, passino dei guai per averci soccorso in mare», dice Youssef. «Siamo sfuggiti a torture e violenze. Quando abbiamo lasciato la nostra casa abbiamo perso i nostri affetti più cari, e proprio per questi motivi la nostra vita in futuro non potrà che essere migliore», aggiunge Lamin.

      Nonostante tutto, in queste parole c’è speranza. Se i loro nomi sono di fantasia, per proteggerne le identità, i loro sogni, ma anche le loro paure e le loro attese sono autentiche: così come lo sono le loro vite sottratte alla morte dal coraggio dei volontari della nave Sea Watch 3. Da dieci giorni è con queste 32 persone salvate dai marosi che l’equipaggio del comandante Anne Paul Lancet condivide umanità, cibo e riparo: «Durante la notte stiamo stretti sotto coperta, in questo modo tutti quanti possiamo stare all’asciutto ed evitare che qualcuno debba dormire sul ponte esposto alle intemperie», racconta Ayla, uno dei medici a bordo della nave della Ong tedesca.
      «Stamattina ho quasi pianto - aggiunge l’altro medico a bordo - perché tante persone mi pregavano solo di poter contattare le loro famiglie almeno per dire loro che erano al sicuro e stavano arrivando in Europa: volevano solo sentire le voci dei loro cari per qualche secondo. E noi non possiamo far nulla: e se io mi trovassi al loro posto, e se io avessi quegli stessi bisogni e desideri?», si chiede ancora il medico tedesco, guardando fuori l’orizzonte.
      L’inverno e il mare alto non perdonano, le temperature sono rigide e i rischi per l’incolumità delle 54 persone che si trovano sulla nave Sea Watch non dovrebbero venire sottovalutati. Al tavolo della politica europea, però, lontano dalle onde alte due metri, non si è ancora presa alcuna decisione sulla sicurezza di queste persone, tenute in “ostaggio” senza l’indicazione di un porto sicuro di approdo.
      Malta, Italia, Spagna, Germania e Olanda hanno rifiutato nei giorni scorsi di aiutarli e a bordo della Sea Watch 3 così come della Sea Eye si sta vivendo un’altra odissea umanitaria: molto simile nelle modalità alle crisi che avevano tenuto in scacco in estate le navi Aquarius, Open Arms e Lifeline delle ong internazionali, e i pescherecci Sarost5 e Nuestra Madre de Loreto che dovettero attendere giorni e giorni prima di potersi mettere al riparo in porto. E perfino della Diciotti, la nave della Guardia Costiera Italiana, costretta a navigare da Lampedusa a Catania e infine rimasta bloccata nel porto etneo in attesa che dal Viminale arrivasse l’ok allo sbarco dei migranti, in gran parte profughi di guerra dal Corno d’Africa.

      La situazione a bordo della Sea Watch inizia a farsi proibitiva, anche a causa del peggioramento delle condizioni meteo: «Non abbiamo problemi con il carburante - rassicura il capitano - ma lentamente stiamo esaurendo le provviste di cibo fresco e di sicuro nelle prossime settimane, pur cercando a bordo di sprecare meno acqua possibile, avremo problemi ad avere acqua a disposizione a causa del nostro sistema di filtraggio».
      «Ma perché non ci permettono di entrare in Europa?», chiede Amina che ha 31 anni e viene dal Sudan: lei è la portavoce dei sogni di tanti dei suoi compagni di sventura, ma riesce anche a dare voce all’interrogativo di tantissimi soccorritori che in mare hanno speso le loro vite per salvarne altre. «Oramai è diventato sempre più difficile spiegare alle persone che abbiamo tratto in salvo e con cui stiamo condividendo tantissime emozioni contrastanti e ore infinite di attesa, che dobbiamo restare in mare un giorno in più, perché dall’Europa non riceviamo indicazioni per un porto sicuro», spiega ancora Ayla, la dottoressa olandese, convinta che «i Paesi europei abbiano scelto finora di non assumersi la responsabilità delle vite delle persone in gioco sul confine mortale dell’Europa».
      Come abbiamo raccontato su Avvenire, Amina e le altre 31 persone sono state salvate dalla Sea Watch 3 lo scorso 22 dicembre grazie alla collaborazione con la ong Pilotes Volontaires che sorvola i cieli con l’obiettivo di avvistare gommoni e imbarcazioni in emergenza. Da allora e in attesa di ricevere indicazioni per approdare sulla terraferma l’equipaggio del capitano Lancet non si è arreso e - sostenuto anche dalle persone salvate «Sono qui per aiutare», ha detto subito Youssef mettendosi a disposizione del comandante - ha continuato a pattugliare la zona di search and rescue (Sar) libica, rispondendo alle chiamate di soccorso. Così era accaduto per le 75 persone che erano a bordo di un gommone pochi giorni fa, ma di cui non si sono più avuto notizie, probabilmente perché ingoiati dal mare o ripresi da una motovedetta libica che li ha riportati nei campi di detenzione.

      «Ho davvero paura di tornare in Libia, ho provato a scappare due volte senza riuscirci - ha raccontato ancora Amina lasciando uscire le parole con lentezza -. Quello che ho passato è stato terribile», così tanto da non riuscire quasi più a parlarne, come accade spesso con i traumi più violenti. «Avevamo molta paura quando eravamo sul gommone. Non abbiamo usato il telefono satellitare per il terrore di essere localizzati e ripresi dai libici - ha aggiunto Youssef -. Grazie a Dio siamo stati molto fortunati e i nostri fratelli ci hanno salvati. E ora possiamo prepararci a scoprire quello che sarà il nostro futuro in Europa».

      I bambini provano a raccontare i loro giorni più tristi e le paure attraverso i disegni. Uno di loro ha riportato su carta tre momenti: la vista del barcone su cui sarebbero saltati per lasciarsi alla spalle l’inferno libico, poi il gommone che si sgonfia, mentre i 32 temevano di perdere la vita, e infine la visione della Sea Watch 3, l’unico soggetto disegnato completamente a colori. Un passaggio, dal bianco e nero del gommone alla vivacità della nave di salvataggio, che da solo spiega i timori e le speranze di chi adesso, finalmente al sicuro, non si spiega il perché delle porte chiuse.
      Un sogno e un desiderio, quello dell’Europa, che emerge ancora dalle parole straziate dal dolore di Amina: «Noi donne dobbiamo essere forti – si lascia andare la donna, mentre i medici di bordo le prestano le cure –. Soprattutto possiamo essere libere in Europa. Lì possiamo vivere la nostra vita, ecco perché voglio raggiungerla». Quell’Europa che però sembra aver voltato loro le spalle.

      https://www.avvenire.it/attualita/pagine/sea-watch-migranti-bloccati-in-mare

    • E LA NAVE VA… È piena di naufraghi nessun porto la vuole

      Da dieci giorni in mare decine di profughi e nessuno li vuole

      C’è un bambino appena nato che ha trascorso la notte di Capodanno in mezzo al mare. Al largo di Malta. Le autorità europee hanno deciso che è bene così. Che se l’è meritata. Insieme a quel bambino ci sono due ragazzini un po’ più grandi, tre quattr’anni, altri tre adolescenti senza genitori, e poi ancora 26 adulti, tutti africani, tutti in fuga dalla guerra, scappati dai campi di prigionia in Libia. Stavano su un gommone il 22 dicembre, volevano arrivare in Sicilia, ma il gommone ha iniziato a sgonfiarsi, le onde erano alte, il vento gelido, e loro pensavano di essere a pochi minuti dalla morte. Poi li ha avvistati un piccolo aereo da ricognizione di una Ong tedesca, Dio lo benedica, ed ha lanciato la esseoesse ad una imbarcazione sempre della stessa Ong tedesca, la Sea Watch. L’aereo ha fornito al comandante della Sea Watch le coordinate del gommone, e la Sea Watch ha raggiunto i naufraghi in tempo. Li hanno fatti salire a bordo, li hanno asciugati, riscaldati, hanno dato loro da mangiare. Il bimbo neonato ha smesso di piangere. I 31 naufraghi hanno ringraziato il personale tedesco e olandese a bordo, erano commossi, non si aspettavano più di poter sopravvivere.

      Hanno raccontato a Ilaria Solaini, che è una giornalista inviata dell’Avvenire, i loro sentimenti, il terrore di morire o di finire nel lager libici. Hanno detto che avrebbero voluto poter parlare un minuto solo, al telefono, con i loro cari lasciati a casa. Ma non hanno potuto. Hanno chiesto di poter sbarcare in un porto europeo. Malta, Spagna e poi Italia hanno risposto con un no secco. Hanno detto che loro devono difendere i confini. Anche Germania e Olanda – che non dispongono di porti ( né di confini) nel Mediterraneo – hanno detto di no. Le onde da qualche ora si sono fatte più alte. Il meteo dice che da stanotte si va sottozero. Di acqua non ce n’è tantissima. Di cibo poco. I medici a bordo della nave temono che possano apparire delle malattie. I marinai temono che il mare possa alzarsi molto. Gli ausiliari temono il freddo. Fin qui sono riusciti a far dormire tutti, di notte, sottocoperta. Anche sottocoperta però, se si va sottozero, diventa dura. Intanto un’altra imbarcazione di una Ong tedesca, la See Eye, ha raccolto altri 17 naufraghi. Anche loro sono stati rifiutati da tutti i porti europei. Qui non c’è posto, hanno detto. Tornate in Libia. Buona Fortuna.

      L’altro giorno la Sea Watch ha ricevuto una richiesta di soccorso di un altro gommone ancora. Lo ha avvistato sempre l’aereo di ricognizione. Dall’aereo hanno detto che a bordo c’erano circa 75 persone. E hanno fornito alla Sea Watch, di nuovo, le coordinate. La Sea Watch però non ha trovato il gommone. Neanche l’aereo lo ha più visto. Spariti. Nella migliore delle ipotesi sono stati catturati dai libici, e portati in un lager sulla costa. Nella peggiore se li è mangiati il mare.

      E’ vero, i confini ora sono ben difesi. E i caduti tra le fila dei nemici aumentano a vista d’occhio. La vittoria è vicina. Vabbè, diciamo che comunque 32, più 17, più una ventina di persone di equipaggio, tra marinai, medici e ausiliari, in tutto fa un po’ meno di settanta persone. Cosa volete che sia se 70 persone passano il Capodanno in mare per decisione delle autorità europee. Con tutto quello che succede nel mondo volete scandalizzarvi per così poco?

      Facevo un po’ di conti. Se non calcoliamo i soccorritori, che comunque poi se ne torneranno a casa loro, si tratta di 48 persone più un neonato di un paio di chili. L’Europa comunitaria, secondo le statistiche ufficiali, ha 503 milioni, 679 mila e 730 abitanti. Voi dite che se ospita anche questi 48, più un neonato, scoppia? O dite che i suoi 15 mila 326 miliardi di Pil annuo potrebbero andare dispersi nel soccorrere questi 49 disperati?

      Eppure è così. Talvolta la politica è esattamente così. Succede che sia la ragion di Stato a prevalere sul senso di umanità. Succede spesso. Stavolta la ragion di stato non c’entra niente. C’entrano solo i calcoli politici dei leader europei. Quanto potranno costare 49 naufraghi? Qualche migliaia di euro, che sono niente per gli Stati. E diverse migliaia, o centinaia di migliaia di voti: che sono molto, molto per i partiti.

      P. S. Inizia così la dichiarazione dei diritti universali dell’uomo, redatta dall’Onu 70 anni fa: «Considerato che il riconoscimento della dignità inerente a tutti i membri della famiglia umana e dei loro diritti, uguali ed inalienabili, costituisce il fondamento della libertà, della giustizia e della pace nel mondo; Considerato che il disconoscimento e il disprezzo dei diritti umani hanno portato ad atti di barbarie che offendono la coscienza dell’umanità…» . Poi c’è l’articolo 13 che dice così: «Ogni individuo ha diritto alla libertà di movimento e di residenza entro i confini di ogni Stato. Ogni individuo ha diritto di lasciare qualsiasi paese, incluso il proprio, e di ritornare nel proprio paese».

      E infine l’articolo 14, che si potrebbe anche imparare a memoria, perché è molto breve: «Ogni individuo ha il diritto di cercare e di godere in altri paesi asilo dalle persecuzioni». Chissà se i governanti di Germania, Olanda, Spagna, Malta e Italia hanno mai letto questi articoli. Si potrebbe proporre agli Stati europei di chiedere a chiunque entri in un governo della Ue di superare un esamino nel quale dimostra di conoscere la dichiarazione dei diritti dell’Uomo…

      http://ildubbio.news/ildubbio/2019/01/02/e-la-nave-va-e-piena-di-naufraghi-nessun-porto-la-vuole

    • Le Sea Watch 3, avec à bord 32 migrants depuis le 22 décembre, a été autorisé par les autorités maltaises à pénétrer dans ses eaux territoriales, pour s’abriter de la très menaçante météo. Mais ni accostage, ni soins ni accueil

      Un bateau de l’alliance #United4Med (Sea Watch et Mediterranea) a rejoint aujourd’hui (4/1/19) SeaWatch3. A bord le témoignage d’Alessandra Sciurba (Mediterranea) :
      https://www.instagram.com/p/BsNom3NCA1X

    • Un nouveau bateau de sauvetage affrété par la société civile basque et andalouse

      Le 14 ou le 15 janvier, partira de Pasaia, port basque, l’ex-chalutier l’#Aita_Mari, pour secourir en Méditerranée les personnes fuyant la Libye.
      Il fera escale le 16 janvier à Bilbao, passera par Barcelone puis par Majorque - avant de rejoindre les eaux au large de la Libye.
      Ce bateau a été acheté, dans cet objectif, par le gouvernement basque et remis en état par la société civile.
      Le projet est soutenu par deux associations, une basque et une andalouse.
      Les rescapés à bord, le bateau tentera d’accoster à Malte ou en Italie, mais aura toujours la possibilité, en cas de refus, de faire route vers un port espagnol, puisqu’il navigue sous pavillon espagnol.
      A son bord, sept bénévoles, 5 secouristes, 2 médecins.
      Il y aussi un mécanicien et un cuisinier.
      Et les deux capitaines, celui du bateau, et celui des secours.
      Une cabine est prévue pour un.e journaliste.
      L’équipe communiquera régulièrement et aura besoin de relai.

      Reçu via la mailing-list Migreurop

    • EU nations deadlocked on rescued migrants

      Nearly 50 migrants rescued in the Mediterranean by two ships run by rights groups are still looking for countries to take them in, one of the groups told AFP Saturday.

      “The situation is still the same,” a spokeswoman for one of the groups, Sea Watch, said.

      Their vessel, Sea Watch 3, was sheltering from stormy weather off the coast of Malta, which like Italy, has refused to allow the boat into port.

      It has had 32 migrants on board, three of them children, since rescuing them on December 22.

      A one-year-old baby and two children, aged six and seven, “are vomiting continuously and are at risk of hypothermia and dehydration,” Alessandro Metz of rights group Mediterranean wrote on Twitter Friday.

      The German NGO Sea-Eye also has a ship stranded in the Mediterranean with 17 migrants on board.


      https://www.thenational.ae/world/europe/eu-nations-deadlocked-on-rescued-migrants-1.809725

    • Ecco la diffida al governo per accogliere i 49 migranti bloccati in mare

      Azione di cittadinanza attiva in almeno 90 Province italiane: «Abbiamo consegnato in Prefettura un documento che obbliga le autorità ad adempiere alle leggi di soccorso di mare», spiega Antonio Nigro del movimento Move to resist, che ha mutuato il testo diffuso da Possibile

      http://www.vita.it/it/article/2019/01/07/ecco-la-diffida-al-governo-per-accogliere-i-49-migranti-bloccati-in-ma/150262

    • “La Chiesa accoglierà i migranti della Sea Watch”

      L’annuncio di Nosiglia durante la festa dei Popoli: un gesto simbolico ma concreto.
      «Voglio dichiarare la disponibilità della Chiesa torinese ad accogliere alcune delle famiglie che si trovano a bordo delle navi Sea Watch 3 e Sea Eye». Lo ha annunciato l’arcivescovo di Torino, monsignor Cesare Nosiglia, oggi alla chiesa del Santo Volto, durante l’omelia nella Festa dei Popoli. «La nostra Chiesa, come si ricorderà - ha aggiunto Nosiglia - aveva già offerto questa disponibilità per i profughi della nave Diciotti, nel settembre scorso».


      https://www.lastampa.it/2019/01/06/cronaca/la-chiesa-accoglier-i-migranti-della-sea-watch-8uxIAoytx33U6r7hjA65UN/pagina.html

    • #Diaconia_Valdese e #FCEI pronti all’accompagnamento dei profughi della Sea-Watch
      Chiese evangeliche. “Il nostro sostegno alle ONG perché il soccorso in mare e l’accoglienza a terra sono un dovere umanitario. Per noi è anche la testimonianza dell’amore di Cristo”. FCEI e Diaconia valdese pronti all’accompagnamento e all’accoglienza dei 49 profughi della Sea-Watch e della Sea eye.

      “Confermiamo il nostro sostegno alle ONG che svolgono azioni di soccorso in mare e ci rendiamo disponibili a sostenere il trasferimento e l’accoglienza dei migranti salvati dalla Sea-Watch e dalla Sea eye”. Lo affermano congiuntamente il Presidente della Federazione delle chiese evangeliche in Italia, past. Luca M. Negro, e il Presidente della Diaconia Valdese, Giovanni Comba. “Come FCEI siamo impegnati in un partenariato con Open Arms, la ONG che nei giorni scorsi ha salvato oltre trecento persone in mare – aggiunge Negro – e oggi sentiamo nostro dovere esprimere il sostegno attivo alla altre navi impegnate in azioni di soccorso che da giorni aspettano un porto sicuro in cui attraccare”. E infatti la vicepresidente della FCEI, Christiane Groeben, oggi 4 gennaio parteciperà alla delegazione di politici, esponenti della società civile e del volontariato che saliranno a bordo della Sea-Watch per chiedere con forza una rapida soluzione a quella che rischia di diventare una drammatica violazione del diritto alla protezione internazionale. “Stiamo lavorando con i nostri partner per costruire un corridoio europeo e la città di Heidelberg e le sue chiese hanno già manifestato la loro disponibilità all’accoglienza. Siamo pronti a farci carico del trasporto dei migranti nella loro destinazione finale e a collaborare per la loro accoglienza" aggiunge il presidente Comba.

      https://www.diaconiavaldese.org/csd/news/diaconia-valdese-e-fcei-pronti-all-accompagnamento-e-all-accoglienz

    • #Malte profite de l’urgence pour se délester de 220 migrants

      Le Premier ministre maltais a annoncé un accord pour le débarquement des 49 migrants bloqués sur deux navires d’ONG allemandes et leur répartition dans huit pays européens. Il se débarrasse en passant de 220 migrants déjà accueillis à Malte.

      Les 49 migrants coincés depuis parfois plus de deux semaines en mer avaient été secourus dans les eaux internationales au large de la Libye, le 22 décembre par l’ONG Sea-Watch pour 32 d’entre eux, et le 29 décembre par l’ONG Sea-Eye pour les 17 autres.

      Les pays européens se sont finalement mis d’accord pour les secourir. Ils doivent être transférés « dès que possible » sur des vedettes de la marine maltaise, qui les conduiront à La Valette. Ensuite, Malte a prié les navires des deux ONG de s’éloigner « immédiatement ».

      Les deux navires avaient été autorisés il y a une semaine à s’abriter du mauvais temps dans les eaux maltaises, mais l’accord en vue d’un débarquement des migrants a pris du temps parce que Malte exigeait d’y inclure 249 autres migrants que ce petit pays méditerranéen avait secourus et accueillis ces derniers jours.

      « Un accord ad hoc a été trouvé. Sur les 249 (migrants) présents à Malte et les 49 à bord (des navires de) Sea-Watch and Sea-Eye, 220 personnes seront redistribuées dans d’autres pays membres ou rentreront dans leur pays d’origine », a déclaré Joseph Muscat au cours d’une conférence de presse à Malte.

      Les migrants seront répartis entre l’Allemagne, la France, le Portugal, l’Irlande, la Roumanie, le Luxembourg, les Pays-Bas et l’Italie, a précisé Joseph Muscat.

      Parallèlement, 44 Bangladais du groupe des migrants déjà présents à Malte seront renvoyés dans leur pays, La Valette estimant qu’ils n’ont pas de raison d’y demander l’asile. Au final, 78 des migrants du premier groupe resteront à Malte, le plus petit pays de l’UE avec 450 000 habitants.

      « Malte n’a jamais fermé ses ports et reste un port sûr. Nous voulons simplement que tous respectent les règles internationales que nous n’avons pas créées, nous », a assuré le Premier ministre, malgré l’interdiction jusqu’ici exprimée.

      « Un signe de faiblesse »

      « Nous voulions faire passer un message politique fort, à savoir que le fardeau devait être partagé car il s’agit d’un problème européen. Il ne s’agit pas d’un discours contre les ONG, nous voulons simplement que tous suivent les règles », a insisté le Maltais.

      « Chaque heure passée sans règlement n’était pas une heure dont j’étais fier », a-t-il ajouté, en regrettant que la solution n’implique que quelques pays et non l’ensemble de l’UE.

      Redoutant de voir les arrivées dans ses eaux se multiplier à l’avenir maintenant que les navires de secours plus au sud se sont raréfiés, Malte avait plaidé pour une solution « complète et globale ».

      « Malte est un très petit pays et il est dans notre nature d’aider les personnes en détresse, mais en tant que Premier ministre, je ne peux pas me soustraire à la responsabilité de préserver notre sécurité et nos intérêts nationaux », a expliqué Joseph Muscat, répétant que le présent accord ne constituait pas « un précédent ».

      Le commissaire européen chargé des migrations, Dimitris Avramopoulos, s’est réjoui qu’une solution ait été trouvée pour permettre aux migrants de débarquer et a salué le geste de solidarité de Malte et des États membres.

      En Italie, la question faisait encore débat : le ministre de l’Intérieur Matteo Salvini s’oppose farouchement à tout débarquement, mais le chef du gouvernement Giuseppe Conte s’est dit prêt à aller chercher les migrants « en avion ».

      « À Bruxelles, ils font semblant de ne rien comprendre et facilitent le travail des passeurs et des ONG. Je suis et je resterai absolument opposé à de nouvelles arrivées en Italie », a réagi Matteo Salvini, également patron de la Ligue (extrême droite), dans un communiqué.

      « Céder aux pressions et aux menaces de l’Europe et des ONG est un signe de faiblesse que les Italiens ne mérite pas », a ajouté le ministre, qui a lancé mardi soir sur Twitter le mot d’ordre #SalviniNonMollare (« Salvini tiens bon »), parmi les plus partagés depuis en Italie.

      https://www.euractiv.fr/section/migrations/news/malte-profite-de-lurgence-pour-se-delester-de-220-migrants

    • Migranti, anche in Spagna stretta sulle Ong: Open Arms bloccata a Barcellona

      Dopo aver fatto sbarcare ad #Algeciras 311 migranti il 28 dicembre scorso, la nave sarebbe dovuta ripartire l’8 gennaio per una nuova missione. Ma le autorità hanno negato l’autorizzazione: così nel Mediterraneo centrale non ci sono più imbarcazioni delle organizzazioni per il salvataggio

      https://www.repubblica.it/cronaca/2019/01/14/news/migranti_open_arms_bloccata_in_spagna-216523058

    • "Je ne pourrai bientôt plus parler, je gèle" : faute de secours, 100 migrants ont passé plus de 12 heures en mer

      Pendant plus de 12h, la plateforme téléphonique Alarm Phone a alerté dimanche les autorités italiennes, maltaises et libyennes sur une embarcation en détresse au large de la Libye. Rome et La Valette ont, toute la journée, renvoyé la responsabilité à Tripoli qui a finalement coordonné le secours de ce canot en envoyant un navire marchand, plus de 12h après la première alerte.

      http://www.infomigrants.net/fr/post/14641/je-ne-pourrai-bientot-plus-parler-je-gele-faute-de-secours-100-migrant

    • Navire Sea-Watch bloqué en Méditerranée : « La mer est agitée et certains migrants sont malades »

      Après avoir été bloqué deux semaines début janvier en Méditerranée dans l’attente d’être accepté par un port européen, le navire humanitaire Sea-Watch erre une nouvelle fois en mer depuis son dernier sauvetage. Cinq jours se sont déjà écoulés, avec 47 migrants rescapés à bord dont huit enfants, et aucun signe encourageant de la part des pays européens.

      L’histoire se répète. L’ONG allemande Sea Watch, dont le navire humanitaire a secouru le 19 janvier dernier 47 personnes qui se trouvaient à bord d’un bateau pneumatique, attend depuis maintenant cinq jours l’autorisation d’accoster en Europe. Lors d’une précédente opération de sauvetage, le même navire avait erré deux semaines en mer avant d’être autorisé à débarquer ses rescapés à Malte le 9 janvier dernier. Un épisode qualifié de “record de la honte” par plusieurs ONG.

      L’équipage et les passagers actuellement à bord sont “assez stressés”, confie une porte-parole de Sea Watch contactée par InfoMigrants. “La nuit a été difficile. La mer est agitée et certains sont malades”, poursuit-elle, précisant que le groupe compte huit mineurs non-accompagnés et neuf nationalités différentes : Guinée, Sénégal, Guinée-Bissau, Mali, Sierra Leone, Centrafrique, Côte d’Ivoire, Gambie et Soudan.

      "Une fois de plus, nous sommes à la merci des autorités"

      “Aucun État n’a encore répondu à nos requêtes pour un port sûr”, déplore l’ONG sur Twitter, estimant que “l’Union européenne empêche le dernier navire humanitaire de travailler, alors que des centaines de personnes meurent en Méditerranée”.

      Les 47 migrants actuellement à bord du Sea-Watch ont été pris en charge après qu’Alarm Phone et l’avion de repérage Moonbird ont donné l’alerte. “Juste après le sauvetage, nous avons informé le MRCC de Rome puisque le port sûr le plus proche de notre position était celui de Lampedusa. Ils nous ont renvoyés vers les garde-côtes libyens. Nous avons essayé de les joindre, en vain. Nous ne savons même pas s’ils lisent nos emails”, explique la porte-parole de l’ONG jointe par InfoMigrants.

      Dans l’impasse, l’équipage du Sea-Watch s’est donc tourné vers le MRCC de Malte puis celui de Den Helder, au Pays-Bas puisque le navire humanitaire bat pavillon néerlandais. “Tous les deux ont décliné toute responsabilité. Nous avons demandé un port sûr à plusieurs reprises à tous ces interlocuteurs, mais nous sommes une fois de plus à la merci des autorités, dans l’attente d’un ordre de leur part”, affirme-t-elle.

      "La détresse des migrants comme outil de chantage politique"

      Dix jours avant ce nouveau sauvetage, le Sea-Watch et un autre navire humanitaire, le Sea-Eye, avaient finalement pu débarquer 49 migrants à Malte après plus de deux semaines d’errance en Méditerranée. Une période particulièrement difficile, les installations à bord des navires humanitaires ne permettant pas d’héberger durablement autant de personnes et les conditions météorologiques rendant la vie à bord très pénible.

      Malgré les demandes répétées des ONG, pendant 19 jours, le gouvernement maltais avait refusé de laisser débarquer dans son port ces 49 migrants : 32 secourus au large de la Libye le 22 décembre par le Sea-Watch et 17 autres sauvés le 29 décembre par le Sea-Eye.

      Redoutant de voir les arrivées dans ses eaux se multiplier et de devenir la principale porte d’entrée des migrants en Europe – l’Italie ayant fermé ses ports aux navires humanitaires – Malte a finalement négocié avec plusieurs pays européens un accord de répartition des 49 migrants ainsi que 249 autres recueillis quelques jours plus tôt par les autorités maltaises.

      "Nous voulions faire passer un message politique fort, à savoir que le fardeau devait être partagé car il s’agit d’un problème européen. Il ne s’agit pas d’un discours contre les ONG, nous voulons simplement que tous suivent les règles", avait déclaré le Premier ministre maltais Joseph Muscat au moment où l’accord a été trouvé.

      Mais Sea Watch ne l’entend pas de la sorte. “Nous ne pouvons pas nous retrouver encore dans cette impasse, c’était trop difficile la dernière fois pour notre équipage comme pour les rescapés. Il est inacceptable que les gouvernements européens utilisent des personnes en détresse comme outils de chantage dans leurs luttes de pouvoir”, conclut la porte-parole.

      http://www.infomigrants.net/fr/post/14700/navire-sea-watch-bloque-en-mediterranee-la-mer-est-agitee-et-certains-

    • Dutch refuse Italian request to accept 47 migrants on rescue ship: government

      The Netherlands refused on Monday an Italian request to take in 47 migrants on a humanitarian ship that is being blocked from Italian ports, saying there was a need to distinguish between genuine refugees and economic migrants.

      https://www.reuters.com/article/us-europe-migrants-italy-netherlands/dutch-refuse-italian-request-to-accept-47-migrants-on-rescue-ship-governmen
      #Pays-Bas #tri #catégorisation

      Dans l’article on parle de:
      #genuine_refugees and #economic_migrants
      #terminologie #mots #vocabulaire

      v. aussi le tweet de Sea Watch:
      Le comunicazioni intercorse tra #SeaWatch e l’Olanda per la richiesta di porto rifugio (POR).
      https://twitter.com/SeaWatchItaly/status/1089815346113069057

    • Caso Sea Watch. Il Garante, Mauro Palma: “E’ illecita detenzione”

      Inviata informativa alla Procura di Siracusa e richiesto al Ministro dei trasporti Toninelli di consentire urgentemente lo sbarco: «Le persone sono la nostra giurisdizione, anche se con bandiera straniera». Intanto 50 organizzazioni scrivono al premier Conte: «Sbarco Immediato». E il Cnca si dice disponibile ad accogliere i migranti nelle sue strutture

      http://www.agenzia.redattoresociale.it/Notiziario/Articolo/617603/Caso-Sea-Watch-Il-Garante-Mauro-Palma-E-illecita-detenzione

    • Les migrants du Sea-Watch 3 vont pouvoir débarquer grâce à un accord entre sept pays européens

      L’Italie a annoncé un accord avec six autres pays européens pour répartir les 47 migrants bloqués depuis 12 jours en mer sur le Sea-Watch. Le navire est attendu dans la nuit au port de Catane, dans l’est de la Sicile.

      Les 47 migrants bloqués depuis près de deux semaines à bord du Sea-Watch 3 au large de la Sicile vont pouvoir débarquer grâce à un accord conclu mercredi 30 janvier entre l’Italie et six autres pays européens pour répartir les migrants.

      Le Sea-Watch 3, qui se trouvait depuis vendredi au large du port sicilien de Syracuse pour s’abriter du mauvais temps, « a reçu l’instruction de se diriger vers le port de Catane », environ 70 km plus au nord, où il est attendu dans la nuit, a annoncé une source ministérielle italienne.

      A la mi-journée, le chef du gouvernement italien, Giuseppe Conte, avait annoncé que les opérations de débarquement allaient débuter « dans les prochaines heures ». Les six pays avec laquelle l’Italie a conclu un accord sont la France, le Portugal, l’Allemagne, Malte, le Luxembourg et la Roumanie. Il n’était pas clair si l’Italie elle-même garderait une partie des migrants. Giuseppe Conte l’a laissé entendre mais son ministre de l’Intérieur, Matteo Salvini, qui s’y est toujours opposé de manière catégorique, ne l’a pas confirmé.

      « Prise d’otages européenne »

      « Nous sommes heureux que cette prise d’otages européenne prenne fin », a déclaré le porte-parole de Sea-Watch, Ruben Neugebauer. « En même temps, c’est un mauvais jour pour l’Europe car les droits humains ont une fois de plus été subordonnés à des négociations au sein de l’UE. Encore un jour amer », a-t-il ajouté.

      Depuis des mois, diplomates européens et humanitaires réclament un mécanisme permanent de répartition des migrants secourus en mer pour leur épargner les interminables discussions au cas par cas.

      Mais les cas pourraient devenir de plus en plus rares avec le blocage progressif des navires humanitaires privés, comme l’Aquarius de SOS Méditerranée et Médecins sans frontières (MSF) ou l’Open Arms de l’ONG espagnole Proactiva Open Arms.

      Le choix d’envoyer à Catane le Sea-Watch 3, affrété par l’ONG allemande Sea-Watch et battant pavillon néerlandais, semble répondre au souhait formulé par M. Salvini de voir la justice enquêter sur les activités de l’équipage.

      Le gouvernement italien lui reproche de ne pas avoir laissé les garde-côtes libyens se charger des migrants, puis de s’être précipité vers l’Italie plutôt que de chercher refuge sur la côte tunisienne, qui était beaucoup plus proche. Mais l’ONG assure n’avoir jamais reçu de réponse de Tripoli ni de Tunis.

      Le procureur de Syracuse, Fabio Scavone, a estimé lundi que le commandant du Sea-Watch n’avait « commis aucun délit » et avait seulement « sauvé les migrants et choisi la route qui semblait la plus sûre sur le moment ».

      Mais à Catane, le procureur Carmelo Zuccaro s’est montré particulièrement incisif contre les ONG depuis deux ans. En mars 2018, il avait obtenu le placement sous séquestre de l’Open Arms dans le cadre d’une enquête pour aide à l’immigration clandestine contre les responsables du bateau qui avaient refusé de remettre des migrants secourus aux garde-côtes libyens.

      La source au ministère de l’Intérieur a expliqué que Catane avait été choisie parce qu’elle compte des centres pour l’accueil des 13 adolescents du groupe. Les migrants majeurs seront conduits dans un centre d’identification et de premier accueil à Messine, également en Sicile.

      « Mission accomplie ! », s’est réjoui M. Salvini mercredi. « Encore une fois (...), l’Europe a été contrainte à intervenir et à prendre ses responsabilités ».

      https://www.france24.com/fr/20190130-migrants-sea-watch-italie-catane-salvini-accord-europeen

    • No more civilian rescue boats off Libyan coast

      The civilian rescue vessel Sea Watch 3, which was detained in Italy on Friday, is the latest of such boats to stop operations in the central Mediterranean. Now, only the Libyan Coast Guard is able to save migrants risking their lives at sea in an attempt to reach Europe from North Africa.

      The main non-government organizations rescuing migrants off the coast of Libya stopped their efforts in mid-2017, mainly because of increased threats from the Libyan Coast Guard. The news agency AFP compiled this update on migrant rescue organizations and their activities:

      The Maltese aid group MOAS, which was the first to carry out migrant rescue operations in 2014 and had deployed two vessels, transferred its activities to helping the Rohingya in Bangladesh in September 2017.

      At about the same time, Doctors Without Borders (MSF) ended its operations with the Vos Prudence, the biggest private boat deployed off Libya with a record 1,500 people rescued at the same time.

      Save the Children ended its search and rescue operations with the Vos Hestia in October 2017.

      In August 2017, Italian authorities impounded the Juventa, operated by small German aid group Jugend Rettet, after it was accused of helping Libyan human traffickers. Jugend Rettet has denied the charge.

      The Lifeline rescue vessel, operated by a German aid group of the same name, was impounded on arrival in Valletta, Malta, in June 2018, for alleged registration issues.

      The aid groups SOS Mediterranee and MSF stopped search and rescue operations with the Aquarius in December 2018 after it was stuck in a French port for two months following the revocation of its registration.

      In January 2019, Spanish authorities refused to allow the Open Arms ship to leave Barcelona harbor. In early 2018 the boat, operated by the Spanish NGO Proactiva Open Arms, was impounded for a month by Italy. It was then forced to take rescued migrants to Spain several times after Malta and Italy refused to allow them to disembark.

      The Sea Eye charity from Germany had several vessels impounded during 2018 but deployed another ship, the Professor Albrecht Penck, in December, rescuing 12 migrants. The boat is currently in Majorca and plans to set sail again in around two weeks, according to AFP.

      SOS Mediterranee has said it is looking for another boat and flag so it can continue search and rescue operations.

      In Italy a collective of associations launched the Mediterranea, flying an Italian flag, mainly to witness the situation for migrants off Libya.

      There are also two light aircraft which overfly the Mediterranean trying to identify and locate boats in trouble: the Colibri operated by French aid group Pilotes Volontaires, and the Moonbird operated by Sea Watch.


      http://www.infomigrants.net/en/post/14966/no-more-civilian-rescue-boats-off-libyan-coast
      #the_end

    • Sea Watch 3 still held in Catania, despite rescue vessel vacuum in the Mediterranean

      The crew of the migrant rescue vessel Sea Watch 3 are ready to continue life saving operations in the central Mediterranean but the vessel remains without permission to leave from Catania harbour, the NGO said yesterday.

      With NGO vessels being barred from leaving ports and coast guard and navy ships withdrawn from the area, it is not known how many attempted crossings there have been over the past week.

      The Sea-Watch 3 vessel remains unable to leave Catania under orders of the port authority and is barred from performing essential search and rescue activities in the Central Mediterranean Sea.

      The vessel was recently caught up in another migrant stand-off between Malta and Sicily and was eventually allowed to disembark the migrants it had rescued in Catania.

      However, the vessel has not been allowed to leave, in what is reminiscent of the time it spent impounded in Malta during the summer of 2018.

      Earlier this year, the vessel, along with another ship operated by the Sea-Eye NGO, was left stranded off the coast of Malta for over two weeks.

      The rescued migrants were eventually disembarked in Malta after an agreement was reached between several member states. The vessels were then ordered to leave Maltese waters, with permission for a crew change reportedly denied.

      Maltese national Danny Mainwaring is among the crew members currently stuck on the Sea Watch in the port of Catania.

      In comments to The Malta Independent, Sea Watch said: “The Public Prosecutor’s Office of Catania stated that Sea-Watch and the crew of its last mission have committed no criminal offence and that all their actions in the rescue of 19 January were justified, as the vessel and her crew saved the lives of 47 people whose boat was bound to sink.

      “That mission culminated in a stand-off that saw vulnerable people stranded at sea on the coast of Syracuse as European leaders failed to provide a port of safety in a timely manner. Despite the public acknowledgement that Sea-Watch conducted itself within the law, the vessel remains barred from departing on technical grounds and awaits a visit from the Dutch flag state requested by the Italian Coast Guard.

      “The Sea-Watch 3 passed a flag state inspection in the summer of 2018, which also confirmed its correct registration. We find ourselves in a scenario reminiscent to that which unfolded in Malta that same summer, when the vessel was kept from leaving port for over four months while a record number of people drowned at sea.

      “EU governments have unanimously adopted a policy of attempting to criminalize sea rescue NGOs and instead finance, train and provide logistical support to the so-called Libyan Coast Guard.

      “Despite the fact that Libya remains in a state of civil war and migrants and refugees face well documented human rights abuses in its detention facilities, the EU is outsourcing a policy of forced return to the so-called Libyan Coast Guard in violation of the principle of non-refoulement.

      “This principle, enshrined in international law, prohibits governments from returning asylum seekers to a country in which they face a well-founded fear of persecution, and inhumane and degrading treatment.

      “With many national coast guard and navy assets withdrawn from the Central Mediterranean and no NGO vessels currently at sea, it is not known how many attempted crossings there have been over the past week. With absolute numbers of crossings declining but the death rate rising, one can only conclude that Europe has strayed from the spirit of cooperation and respect for human rights that it was founded on; the same spirit that breathed life into Operation Sophia when mass drownings alarmed the continent and the world in May 2015.

      “The Sea-Watch 3 and her crew are ready to sail and perform the essential life saving duties for which the organisation has been lauded across the world.

      “European governments must meet their responsibilities towards those in distress both at sea and on land. Rather than criminalize rescue NGOs, who are upholding this responsibility in Europe’s stead, governments must seek sustainable solutions while cooperating with NGOs and opening their ports to people rescued at sea.”


      http://www.independent.com.mt/articles/2019-02-11/local-news/Sea-Watch-3-still-held-in-Catania-despite-rescue-vessel-vacuum-in-th

    • When commercial ships tell migrants rescued at sea they are going to bring them to Europe

      Some commercial ships that have rescued people in danger have lied about their destination, according to a telephone hotline that helps migrants lost at sea. Alarm Phone says the crews of several ships led migrants to believe they would be dropped off in Europe, but instead returned them to Libya.

      https://www.infomigrants.net/en/post/15194/when-commercial-ships-tell-migrants-rescued-at-sea-they-are-going-to-b

    • When rescue is capture: kidnapping and dividing migrants in the Mediterranean

      EU member states are holding migrants hostage while playing pass the parcel with their fates. It’s a strategy that is as cruel as it is deliberate.

      The Italian minister of the interior, Matteo Salvini, is currently under investigation for abuse of power and the kidnapping of 177 migrants. These migrants were, on Salvini’s orders, confined to the coast guard vessel Diciotti for more than one week in late August last year. While this case received international media attention, it was not an isolated event. Over the last several years Italian ministers and politicians have repeatedly violated international and domestic law as they have sought to prevent individuals from migrating over the Mediterranean Sea. The disembarkation of rescued migrants has been denied or delayed many times. On a few occasions, Italy has arbitrarily closed its ports entirely.

      While the closure of ports and the kidnapping of migrants triggered a strong reaction from some citizens and municipalities, many seemingly do not care. They do not care about the kidnapping of people by the state, nor about an interior minister who violates the law. They just do not want the migrants to land in Italy. Yet, far from being an exclusive Italian affair, the above mentioned legal and political controversies are part of a European battle, in which member states compete to not take care of a few dozen people on a boat seeking asylum. In fact, the recurrent strategy of taking migrants hostage is a sign of how deep Europe’s crisis has become.

      Kidnapping migrants is a strategy designed to deter and exhaust migrants while putting pressure on other member states.
      Migrants as hostages of European politics

      31 January 2019: after being held on a ship of the NGO Sea Watch for 13 days by the Italian authorities, the 47 migrants who were rescued in central Mediterranean were finally authorised to disembark in Sicily, or to put it better they had been liberated. During the period of their captivity the Italian government had argued that the Netherlands should receive them, due to the Dutch flag on the Sea Watch vessel. The Dutch authorities refused to do so. The standoff resulted in a meeting at the European Commission in Brussels to discuss how to deal with the 47 migrants nobody wanted to take. After days of negotiations, the Vatican offered to host the minors while eight member states (France, Germany, Romania, Malta, Portugal, Spain, Luxembourg and Italy) agreed to take a few migrants each. Meanwhile, the NGO Sea Watch was defending itself against a cynical smear campaign in which the Italian government accused it of “putting migrants’ lives at risk”.

      This case is only the latest in a series of episodes that took place in central Mediterranean. The kidnapping of migrants has been repeatedly enacted by the Italian government and by Malta over the last year. It’s a strategy designed to deter and exhaust migrants, on the one hand, and to put pressure on the EU and on other member states, on the other. It is worth highlighting the continuity of this tactic. Among other episodes, in July 2018 the coast guard vessel Diciotti was prevented from disembarking rescued migrants in the port of Catania until the Italian president at the time successfully intervened. One month later, the Diciotti was again blocked for more than one week, this time with 177 migrants on board. In both these cases the rescue vessel was Italian. In more recent episodes the vessels have belonged to NGOs registered to other member states. In the closing days of 2018, 49 migrants had to wait 19 days after being rescued by the Sea Eye and Sea Watch vessels. They were finally disembarked in Malta on 9 January, and then relocated to other EU countries.

      The strategy of migrant kidnapping on the northern shore of the Mediterranean is part of a broader politics of migration containment. Together with the protracted detention of migrants on rescue vessels, the Libyan Coast Guard intercepts and rescues migrants in distress and takes them back to detention centres in Libya as a result of the 2017 Italy-Libya Memorandum of Understanding. International organisations like UNHCR and the IOM are involved in their containment in Libya once they arrive. In both cases – the confinement of migrants on rescue ships and the return of migrants to Libya – rescue at sea turns out to be a mode of capture.

      We might have been pulled out of the sea, the argument goes, but we are no less human and we are not to be bartered and haggled over.
      The European battle over numbers

      The migrants at the centre of these intra-European diplomatic battles are actually very few in number. Meetings, internal political crises, and struggles between states and non-state actors have resulted from a few dozen migrants seeking entry into Europe despite already being within European territory; confined to their rescue ships either in or just off European harbours for no other reason than member states’ refusal to take them. It is noticeable that the dispute among European countries was also predicated on migrants’ vulnerability: some member states have declared that they would welcome women and minors only. In this way, the right to protection and to mobility appear as a sort of “privilege” of those deemed to be the most vulnerable.

      The “fear of the small numbers”, as the anthropologist Ariun Appadurai calls it, has rarely been so evident. With just a few dozen migrants at issue, Salvini is by no means staving off a ‘crisis’ of quantity. Yet that is what makes recent events so troubling. They show that public sentiment does not soften when the counterargument focuses on how small the numbers are, as it has done so far. Both citizens’ active consensus and passive acceptance of migration containment has proved immoveable. The European front against migrants ultimately remains solid.

      At the same time, the anti-migrant front does not monopolise the field. Thousands of citizens mobilised across Europe and in Italy to demand the liberation of the detained migrants. Their solidaric reaction was not primarily driven by the fact that there were only a ‘few’ migrants to host, but by a conviction that those kidnapped – like with any other kidnapping – must be unconditionally released. As such, during the protests that haven taken place we have seen many more banners with the words “let them disembark!” than with more Italy-centric slogans like “not in my name”. In short, it’s not about Italy, it’s about the people on the ship.

      That central point is further enshrined in the “We are not fish” campaign, launched in Rome on 28 January 2019. We might have been pulled out of the sea, the argument goes, but we are no less human and we are not to be bartered and haggled over. The “We are not fish” campaign demands that Italian harbours remain open and that migrants are allowed to disembark. It opposes the fundamental inequality of lives that sustain the politics of migration, which is premised on the suggestion that migrants are not truly humans.

      The widespread citizen reaction against migrants’ seizure at sea and against deaths in the Mediterranean constitutes not only a fundamental ethical response, but also potentially a catalyst for actively refusing the leave-to-die politics playing out in the Mediterranean. Indeed, the ongoing civic mobilisation should be seized as an opportunity for moving beyond the horizon of a politics of rescue and the current debate that pivots around the question, should we rescue or not rescue the migrants?

      Indeed, a left-wing discourse on migration would require fighting the politics of migration containment as a whole, including the most recent bilateral agreement between Italy and Libya that the previous government led by the Democratic Party signed. It would also require challenging the racialisation and inequalities of lives enforced by the global visa regime, which forces many people across the world to become shipwrecked lives to be rescued. Neither the trial of Salvini nor the acceptance of the terms of the current debate centred around leave-to-die politics will liberate migrants from being held hostage to European politics. “We are not fish”. This motto is circulating widely. It posits the existence of a ‘we’, a common ground, between migrants and European citizens that refuses the reproduction of the asymmetries between ‘rescuers’ and ‘rescued’.

      https://www.opendemocracy.net/beyondslavery/martina-tazzioli/when-rescue-is-capture-kidnapping-and-dividing-migrants-in-mediterran

    • Un seul navire humanitaire est actuellement présent au large de la Libye

      Près de 17 000 personnes sont mortes en mer Méditerranée ces quatre dernières années. Pour tenter d’enrayer la tragédie, des navires humanitaires se sont relayés dans la zone de détresse, au large des côtes libyennes pour les secourir. Mais actuellement, un seul patrouille dans cette zone.

      Actuellement, seul le bateau Aylan Kurdi (anciennement appelé Professor Albrecht Penck) est actuellement au large de la Libye. Il appartient à l’ONG allemande Sea Eye.

      Où sont les autres bateaux d’ONG ? InfoMigrants fait le point.

      Les navires humanitaires qui sont bloqués dans des ports européens :

      – Le Sea-Watch 3 de l’ONG Sea Watch est en escale dans le port de Marseille pour un problème administratif relatif à son pavillon néerlandais (et effectuer sa maintenance). Il devrait repartir en mer mi-mars.

      – Depuis un débarquement en juin 2018 à Malte, le Lifeline de l’ONG allemande eponyme est bloqué au port de La Valette, à Malte, où les autorités contestent sa situation administrative.

      – Depuis le mois de janvier 2019, l’Open Arms de l’ONG espagnole Proactiva Open Arms est bloqué à Barcelone par les autorités espagnoles. Au printemps 2018, ce navire avait été placé un mois sous séquestre en Italie avant d’être autorisé à repartir.

      – Début août 2017, la justice italienne a saisi le Juventa de l’ONG allemande Jugend Rettet, accusée de complicité avec les passeurs libyens mais qui clame depuis son innocence.

      Les ONG qui résistent :

      –Dans les airs, les petits avions Colibri de l’ONG française Pilotes volontaires et Moonbird de Sea-Watch mènent régulièrement des patrouilles pour tenter de repérer les embarcations en difficulté.

      –L’Astral, le voilier de l’ONG Open Arms, est actuellement à Barcelone.

      –En Italie, un collectif d’associations a lancé le Mare Jonio, un navire battant pavillon italien qui entend avant tout témoigner de la situation en mer. Il est actuellement à Palerme.

      Les navires humanitaires qui ont renoncé :

      Des ONG engagées au large des côtes libyennes ont suspendu leurs activités, face à la chute des départs de Libye et face à une intensification des menaces des garde-côtes libyens, qui considèrent les ONG comme complices des passeurs.

      – Suite aux pressions politiques, privé de pavillon, l’Aquarius de l’ONG SOS Méditerranée – qui a secouru près de 20 000 personnes en deux ans et demi - a mis fin à ses missions en décembre 2018. L’ONG espère toutefois trouver un nouveau bateau pour repartir rapidement en mer au printemps 2019.

      – Médecins sans frontières (MSF) a mis fin au même moment aux activités du Vos Prudence, le plus gros navire humanitaire privé actif au large de la Libye avec un record de de 1 500 personnes secourues en même temps.

      – Save the Children a également mis fin aux activités de sauvetage du navire Vos Hestia.

      – L’ONG maltaise Moas, la première à s’engager dans les opérations de secours en 2014 et qui a compté jusqu’à deux navires dans la zone, a transféré ses activités auprès des Rohingyas au Bangladesh.

      https://www.infomigrants.net/fr/post/15426/un-seul-navire-humanitaire-est-actuellement-present-au-large-de-la-lib

    • Sea Watch segreto di Stato. Viminale e Infrastrutture: no accesso agli atti

      Non è possibile sapere da chi e come fu bloccata la nave. Ed è giallo anche sull’omesso sbarco dei minori. Cortocircuito tra Prefettura, Comune e Tribunale di minori

      Nel Paese dei misteri irrisolti anche la sorte dei migranti rischia di diventare un “segreto di Stato”. Non sarà infatti possibile sapere chi, nello scorso gennaio, ha dato l’ordine di bloccare a Siracusa la nave umanitaria Sea Watch, né chi e perché ha impedito lo sbarco immediato dei 15 minorenni, dirottando poi il vascello verso il porto di Catania.

      La conferma dello stato di riservatezza degli atti arriva dal Viminale, che ha respinto la richiesta di divulgazione dei documenti depositati presso il ministero delle Infrastrutture. Intorno al caso, dopo che Avvenire aveva documentato la smentita del ministero che esclude sia mai stato dato l’ordine di «porti chiusi», è stato eretto un muro di gomma. Nei giorni scorsi il Viminale aveva assicurato che da Salvini, contrariamente alle reiterate dichiarazioni pubbliche, non era mai partito alcun ordine di stop alle navi umanitarie né alcun «divieto di sbarco».

      Non restava che interpellare il dicastero guidato da Danilo Toninelli, competente per la Guardia costiera e i porti. Ma la nuova richiesta di accesso ai documenti è stata respinta. Motivo? «La tipologia di atti richiesti non è soggetta a pubblicazione obbligatoria». Così il capo di gabinetto del ministro Salvini ha risposto all’istanza «indirizzata – viene precisato nella risposta – anche al ministero delle Infrastrutture», a cui era stata originariamente rivolta. Nella missiva, che reca la data del 26 febbraio, viene escluso per il caso Sea Watch l’obbligo di divulgazione delle informazioni.

      Secondo la legge richiamata nello scambio di documenti tra l’avvocato Alessandra Ballerini, che aveva chiesto trasparenza per contro di Adif (Associazione Diritti e Frontiere), e il prefetto a capo del gabinetto del ministro, viene invocata la norma che giustifica il rifiuto alla conoscibilità per «la sicurezza pubblica e l’ordine pubblico; la sicurezza nazionale; la difesa e le questioni militari; le relazioni internazionali; la politica e la stabilità finanziaria ed economica dello Stato; la conduzione di indagini sui reati e il loro perseguimento; il regolare svolgimento di attività ispettive». In quale di queste categorie rientri il caso della Sea Watch e dei minorenni bloccati a bordo per 13 giorni non è dato da sapere.

      Indirettamente, però, una cosa il Viminale la conferma. Se nei giorni scorsi era stata negata l’esistenza di deliberazioni riconducibili al ministro Matteo Salvini, adesso viene implicitamente riconosciuto che le decisioni furono prese formalmente dal ministero delle Infrastrutture. Una circostanza che di fatto esenta Salvini, che aveva dato “indicazioni politiche”, da responsabilità che eventualmente ricadrebbero su Toninelli.

      La gestione dei 15 minori non accompagnati e l’omissione dello sbarco immediato (come previsto dalle norme per i minorenni non accompagnati) potrebbe avere seguiti giudiziari. Da uno scambio di comunicazioni tra la prefettura di Siracusa, il Tribunale dei minori di Catania e il Comune di Siracusa risulta, infatti, che la scelta di trasferire la nave al porto di Catania, dopo giorni alla fonda davanti al “Porto rifugio” siracusano, sarebbe stata assunta dal Comando generale delle Capitanerie di porto, che dipende dal ministero delle Infrastrutture. Disposizione necessaria «in ragione della presenza di minori a bordo».

      A scriverlo è proprio la prefettura aretusea in una nota trasmessa il 31 gennaio (giorno dello sbarco) al Tribunale per i minorenni di Catania. Eppure ventiquattr’ore prima lo stesso tribunale aveva inviato i decreti di affido dei 15 minori ai Servizi sociali del Comune di Siracusa, che immediatamente aveva individuato e messo a disposizione 4 strutture del circondario. Invece, nessuno viene fatto sbarcare e in serata la Sea Watch, dopo una settimana di attesa in Sicilia, riceve l’ordine di procedere verso Catania. Una decisione, come sostiene il prefetto Luigi Pizzi in uno dei documenti ottenuti da Avvenire, dovuta alla mancanza di strutture di prima accoglienza idonee. Una carenza che però non risulta, vista la disponibilità certificata dal Comune e che sorprende anche il Tribunale che proprio dall’ente locale aveva ricevuto l’elenco dei centri di accoglienza.

      «Non c’era nessun bisogno che intervenisse il tribunale per far sbarcare i minori. La legge è chiara: andavano fatti sbarcare subito», dice Sandra Zampa, ex parlamentare del Pd e autrice della legge sui minori non accompagnati votata nella precedente legislatura con il sostegno del M5s. L’intervento del tribunale dei minorenni ha confermato l’efficacia delle norme, «interrompendo – spiega Zampa – l’omissione che si stava compiendo».

      https://www.avvenire.it/attualita/pagine/sea-watch-segreto-di-stato

    • Sea Watch, inchieste sugli atti «top secret». Si muovono le procure

      Dopo che il Viminale si è rifiutato di rendere pubblici gli ordini, i pm accendono un faro. Il sindaco di Siracusa: «Anomalie, abbiamo le prove. Fare chiarezza». E accusa: «Ci furono ordini politici»

      Il caso Sea Watch, con lo stallo davanti al porto di Siracusa e poi il trasferimento nello scalo di Catania, avrà seguiti giudiziari. Sono almeno due le procure che stanno esaminando i fatti riguardanti l’omesso sbarco immediato dei 15 minorenni e le modalità con cui le autorità politiche hanno eretto un muro intorno alla catena di comando. Una barriera contro cui è disposta a fare breccia la giunta di Siracusa, che si dichiara pronta ad andare davanti ai magistrati per riferire tutte le anomalie registrate a fine gennaio.
      Le inchieste, a quanto trapela, riguardano non solo Sea Watch, ma anche altri sbarchi con le navi umanitarie costrette al largo per giorni prima di poter mettere al sicuro, sulla terraferma, i naufraghi scampati ai lager libici e alle tempeste. Vari esposti erano da tempo sui tavoli della procura di Roma e di alcune procure siciliane, che hanno acquisito quanto rivelato da «Avvenire» giovedì scorso. A cominciare dalla massima riservatezza apposta dal ministero dell’Interno sugli atti relativi alla Sea Watch, mentre il dicastero guidato da Danilo Toninelli ha lasciato trascorrere i 30 giorni previsti dalle norme per rispondere alle richieste di accesso civico agli atti presentata dall’Associazione Diritti e frontiere. Uniche spiegazioni sono arrivate dal Viminale con due risposte in apparente contraddizione. La prima, firmata dal Dipartimento Immigrazione, escludeva che fosse mai stato dato l’ordine di porti chiusi e divieto di sbarco. La seconda, siglata dal capo di gabinetto del ministro, precisava che «la tipologia di atti richiesti non è soggetta a pubblicazione obbligatoria». Da qualche parte, dunque, ci sono documenti che non si vuole rendere noti. Perché?
      Quanto all’ipotetico cavillo usato per trasferire la Sea Watch copn i suoi 47 naufraghi improvvisamente da Siracusa a Catania, emerge un dettaglio da un documento della prefettura di Siracusa, che come è noto risponde al Viminale. La lettera, visionata da “Avvenire”, è del 31 gennaio 2019, giorno in cui la nave ricevette l’ordine di lasciare le acque antistanti il “Porto Rifugio” di Siracusa per recarsi, scortata da Guardia costiera e Guardia di finanza, verso Catania. La missiva, indirizzata al presidente e al procuratore del Tribunale dei minorenni, rivela che la nave è stata dirottata «proprio in ragione della presenza di minori a bordo che in quella sede saranno immediatamente accolti in idonee strutture. Diversamente da quanto sarebbe avvenuto in questa provincia, ove non si dispone di centri destinati ai minori in argomento». Sarebbe questo, dunque, uno dei grimaldelli adottati per sottrarre la Sea Watch alla procura di Siracusa - che aveva escluso irregolarità commesse in mare dall’equipaggio - consegnando la nave umanitaria alla procura di Catania, mai stata tenera con le Ong. Il procuratore Zuccaro (Catania) ha però dato ragione alle indagini del collega Scavone (Siracusa) non ravvisando comportamenti illeciti dell’equipaggio.

      I fatti emersi in questi giorni hanno provocato la reazione del Comune di Siracusa, accusato di non avere a disposizione luoghi di accoglienza per minori non accompagnati. «Bisognerà far chiarezza su come si sono svolti i fatti», afferma Alessandra Furnari, assessore alle Pari opportunità sociali. Su richiesta del Tribunale dei minorenni erano invece state individuate strutture adeguate presenti nel comprensorio. «Sul trasferimento dei minori a Catania – prosegue l’assessore Furnari - non abbiamo mai avuto notizie ufficiali, ma solo colloqui telefonici con la prefettura». Scambi verbali senza che mai «la prefettura – insiste l’assessore - desse riscontro per iscritto». Una costante durante quei giorni ad alta tensione. «Ciò che ha caratterizzato tutta la vicenda - osserva il sindaco di Siracusa, Francesco Italia – è stata proprio l’assenza di risposte formali». Come se si avesse il timore di lasciare tracce. «In tutti gli sbarchi avvenuti a Siracusa precedentemente – ricorda Italia – i minori sono sempre stati accolti nelle strutture di II livello (le stesse predisposte per la Sea Watch, in linea con l’ordine del tribunale), senza che ciò creasse alcun problema». Per il primo cittadino c’è una sola spiegazione: «Si è trattato di decisioni di tipo politico».
      Ora a Siracusa attendono solo una convocazione da parte dei magistrati inquirenti. «Non abbiamo alcun problema a raccontare quello che è successo», ribadisce l’assessore Alessandra Furnari. E a differenza del muro di gomma eretto nei ministeri, le accuse della giunta possono essere «documentalmente provate, perché molti rapporti con il tribunale e con la prefettura, almeno da parte nostra, sono avvenuti per iscritto».

      https://www.avvenire.it/attualita/pagine/sea-watch-inchiesta-su-atti-top-secret

    • Migrants on hunger strike in Malta after stuck for 2 months

      Many of the 49 people rescued in December by the #Sea_Watch and #Sea_Eye ships are engaged in a hunger strike, the platform Mediterranea Saving Humans reports. The migrants have been in a Malta center for two months and are protesting “against the de facto detention that they are illegally subjected to.”

      https://www.infomigrants.net/en/post/15616/migrants-on-hunger-strike-in-malta-after-stuck-for-2-months
      #Malte #grève_de_la_faim #attente #limbe #détention #Marsa

    • Migranti, la nave ong Alan Kurdi diretta a Malta. Esposto di Mediterranea contro il governo

      Dopo il rifiuto delle madri con figli di sbarcare a Lampedusa senza i loro mariti. La Procura di Agrigento dovrà aprire un fascicolo sulla mancata autorizzazione a entrare in acque italiane e la non assegnazione di un porto sicuro. E il capitano De Falco andrà sulla nave che partirà verso la Libia per soccorrere naufraghi

      https://www.repubblica.it/cronaca/2019/04/06/news/migranti-223409223

    • Italy’s prime minister and Matteo Salvini under investigation over detention of migrants

      Far-right politician Matteo Salvini and Italy’s prime minister Giuseppe Conte have been placed under investigation over the detention of 47 migrants.

      Mr Salvini said he was once again under investigation for alleged false imprisonment on Monday after a dispute earlier this year over whether the interior minister and Lega Nord party leader should be tried over the detention of 177 asylum seekers last August.

      The current case concerns the decision to prevent migrants from leaving a Sea-Watch ship, which rescued them off the coast of Libya on 19 January.

      Deputy prime minister Luigi Di Maio and infrastructure minister Danilo Toninelli, also face charges with Mr Salvini and Mr Conte.

      The 47 migrants were forced to wait off the coast of Sicily for more than a week after the ship was denied the right to dock in Palermo, inspiring an emergency appeal to the European Court of Human Rights and criticism from the United Nations.

      The Sea-Watch ship was only allowed to dock after other European countries agreed to accept the migrants.

      In March, senators stopped a criminal case against Mr Salvini for blocking a rescue ship in August 2018 after an Italian court ruled that he should be tried.

      Mr Salvini has repeatedly berated rescue ships and accused charitable organisations of aiding and abetting illegal immigration.

      “I am under investigation again, but as long as I am the interior minister, the government colleagues can say what they want, the Italian ports remain closed,” he said, maintaining his hardline stance on immigration.

      “Another 18 criminal proceedings can be opened, I don’t change my mind."

      Before the senate vote on Mr Salvini’s case in March, Mr Conte and Mr Di Maio, who leads the Five Star Movement (M5S), formally defended the minister.

      “If Salvini is responsible for the seizure [of the boat] then the whole government is responsible,” they said in a statement.

      Giorgia Linardi, a spokesperson for Sea-Watch in Italy, said the organisation had worked within the law and the boat was unjustly detained.

      “The detention on board for propaganda purposes cannot once again be unjustified, because it is protected be politics,” she said.

      “People fleeing Libya must be rescued and protected, not exploited.”

      The court will reportedly have three months to decide whether the four politicians should face trial.

      If the court decides to bring charges, the senate will vote on whether their parliamentary immunity should be removed.

      https://www.independent.co.uk/news/world/europe/matteo-salvini-italy-prime-minister-conte-migrants-detention-a8872301

  • Liste de liens autour d’#accords_de_réadmission entre pays européens...

    Mini liste sur la question des accords de réadmission signés entre différents pays européens afin de pouvoir expulser les migrants...

    #accord_de_réadmission #accord_bilatéral #frontières #expulsions #renvois #refoulement #migrations #asile #réfugiés #réadmission #frontière_sud-alpine #push-backs #refoulements #accords_bilatéraux #réadmission #Alpes #montagne
    ping @isskein

    • Entre la #France et l’#Italie :
      https://seenthis.net/messages/730361

      Il s’agit de l’#accord_de_Chambéry. Décret n° 2000-923 du 18 septembre 2000 portant publication de l’accord entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement de la République italienne relatif à la #coopération_transfrontalière en matière policière et douanière, signé à Chambéry le 3 octobre #1997
      https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000766303

      voir aussi le rapport ASGI :
      https://medea.asgi.it/wp-content/uploads/2020/12/all-4-scheda-DM-5-agosto_def.pdf
      signalé ici :
      https://seenthis.net/messages/892443

    • Entre l’#Espagne et la #France:
      –-> #accord_de_Malaga signé le 26 novembre 2002 entre la France et l’Espagne.

      https://seenthis.net/messages/901308

      –---

      Un accord signé entre la France et l’Espagne prévoit de renvoyer tout migrant se trouvant sur le territoire français depuis moins de quatre heures.

      http://www.infomigrants.net/fr/post/13368/france-19-migrants-interpelles-dans-un-bus-en-provenance-de-bayonne-et

      –---

      Concernant l’accord entre l’Espagne et la France, voici un complément, reçu via la mailing-list Migreurop:

      C’est un accord de réadmission bilatéral signé entre la France et l’Espagne (comme tas d’autres) qui prévoit la réadmission des nationaux ou de ressortissants de pays tiers ayant transité par le territoire de l’un de ces pays.

      L’article 7 de cet accord prévoit :
      Les autorités responsables des contrôles aux frontières des deux Parties contractantes réadmettent immédiatement sur leur territoire les étrangers, ressortissants d’Etats tiers, qui sont présentés par les autorités des frontières de l’autre Partie, dans les quatre heures suivant le passage illégal de la frontière commune.

      Il a été signé le 26 novembre 2002, et concernant la France, publié par le décret n° 2004-226 du 9 mars 2004.

      Vous trouverez sur le site de Migreurop, d’autres accords signés par la France (et aussi par d’autres pays de l’UE),

      http://www.migreurop.org/article1931.html

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      Francia devolvió a España casi 16.000 migrantes en solo cinco meses (2021)

      Para expulsar a los inmigrantes que entran irregularmente a su territorio, Francia y España se valen de un acuerdo bilateral de 2002 (https://elpais.com/politica/2018/11/02/actualidad/1541179682_837419.html) que les permite la devolución en las cuatro horas siguientes al paso de la frontera. El acuerdo contempla una serie de garantías, como que los inmigrantes sean entregados a la policía española o que se formalice por escrito su devolución. Los datos de la policía francesa no especifican cuántos inmigrantes han sido devueltos sobre la base de este acuerdo bilateral, pero fuentes policiales y los propios inmigrantes han señalado que la mayor parte se realiza sin que medie un solo trámite.

      https://seenthis.net/messages/912645

    • Press Release: Court find Slovenian state guilty of chain pushback to Bosnia-Herzegovina

      Civil initiative Info Kolpa, a key member of the Border Violence Monitoring Network, are sharing here the landmark judgement issued on 16th July 2020 by the Slovenian Administrative Court. The findings prove that the national police force carried out an illegal collective expulsion of a member of a persecuted English-speaking minority from Cameroon who wanted to apply for asylum in Slovenia.

      The court heard the experience of the applicant, J.D., who was held in a Slovenian police station for two days and denied access to asylum, despite making three verbal requests. After this procedural gatekeeping, the applicant was readmitted to Croatia – under an agreement described by the Slovenian Ombudswoman as “against the European legal order”. From Croatia, J.D. was chain refouled to Bosnia-Herzegovina, a pattern analysed in a feature length report by InfoKolpa published in May 2019.

      The Administrative Court found that the Republic of Slovenia violated the applicant’s right to asylum (Article 18 of the EU Charter of Fundamental Rights), the prohibition of collective expulsions (Article 19 § 1) and the principle of non-refoulement (Article 19 § 2):

      “that no one shall be removed, expelled or extradited to a State in which he or she is in serious danger of being subjected to the death penalty, torture or other inhuman or degrading treatment or punishment”.

      The court ruled that the police had not informed J.D. of his asylum rights, as mandated to do so, in clear breach of domestic and EU law. The pushback also breached the prohibition of collective expulsion because the applicant was not issued a removal order, nor given translation and legal aid prior to his readmission to Croatia. In regards to the chain refoulement, the judgement found “sufficiently reliable reports on possible risks from the point of view of Article 3 of the ECHR” in both Croatia where the applicant was initially removed, and also in Bosnia-Herzegovina where he was subsequently pushed back. This is inline with evidence provided by BVMN in 2019 showing that 80% of recorded pushback cases from Croatia breached law on torture or inhumane and degrading treatment.

      In a groundbreaking step, once the judgment becomes final, it will oblige the Republic of Slovenia to allow the applicant to enter the country and file an application for international protection without delay, as well as provide €5,000 in compensation. Commenting on the outcome, the applicant stated:

      “I know and believe that the judgement will help those that come after me. It may not have a direct solution for me, but I know that we are creating awareness and you give more trust to the law of the country.” — J. D., Bosnia, 17th July 2020

      While the Ministry of Internal Affairs have stated they will appeal the judgement, the lawyer representing J.D. stated the case is a landmark because it not only proves the human rights violations suffered by the applicant, but establishes that chain pushbacks to Bosnia-Herzegovina are “systematic and routine”.

      https://www.borderviolence.eu/press-release-court-find-slovenian-state-guilty-of-chain-pushback-to-

      #Slovénie #Bosnie

    • Court confirms systematic human rights violations by Austrian police

      Regional Administrative Court of Styria confirmed the practice of chain puchbacks and found the Austrian police guilty of violating the right to human dignity and the right of documentation

      On 28th of September 2020 eight people were pushed back after being chased and humiliated by Austrian police. Their repeated verbal demand for asylum had been ignored, and no interpreter was involved, as our friends from the initiative „Push Back Alarm Austria“ documented, as we reported earlier on, and later pressed charges in the one case of Ayoub N.

      Now, the court confirmed the methodical practice of chain pushbacks and for the first time the existence of a chain pushback route from Austria or Italy crossing Slovenia and Croatia to Bosnia, including the collaboration of the police in different countries.

      The actions of the police officers who intervened were purposefully aimed at the rejection of the complainant and there is no room for any other interpretation

      In synopsis of the entire official act, the court concludes that there was an obvious bias of the officers against the complainant, since the physical search was disproportionate, no food was provided, and the involvement of an interpreter was omitted despite obvious language difficulties and the use of the word “asylum”, the verdict states (asyl.at/de/info/presseaussendungen/push-back-routevonoesterreichbisbosnien/?s=pushbacks).

      The joint press release of Push-Alarm Austria & Asylkoordination notes that, despite a court finding that his rights were disregarded, due to a legal loophole, the complainant Ayoub N. will not be allowed to enter the country. “I was confident that we would win the case. After returning to Bosnia, I felt like shattered glass. At the moment, I am trying to sort out my life and move forward,” he said.

      “We are talking about systematic human rights violations, inhumane treatment and ignoring the principles of the rule of law by police in Austria. It is completely unimaginable that this is happening without the knowledge and against the expressed will of the Minister of the Interior and his officials. If someone questions the Geneva Refugee Convention, one of the greatest lessons of the Shoah, and at the same time does not take consistent action against systematic human rights violations by the police, the only thing left to do is to resign!”

      Lawyer Clemens Lahner sees the finding as a clear warning to the Ministry of the Interior to put an end to the systematic disregard for the rule of law as soon as possible: “Not everyone who applies for asylum in Austria automatically will receive a substantive asylum procedure or be granted protection. But these questions are to be examined and decided by the competent authorities or courts,” the lawyer clarifies. “If the police presume to decide who will get an asylum procedure at all, this is clearly illegal. The Ministry of the Interior has now been put on written notice, in the name of the Republic.”

      Klaudia Wieser of Push-Back Alarm Austria said. “This case shows the necessity of our initiative to prevent systematic breaches of the law at Austrian borders. Austrian push-backs frequently constitute the first step of chain push-backs beyond the EU’s external borders. Sebastian Kurz is the spiritus rector of systematic human rights violations along the push-back route to Bosnia.”

      The finding from Graz also puts the Slovenian government which has just taken over the EU Presidency under considerable pressure. For the first time, it is possible to prove in a court case what human rights organisations such as ours and particularly everyone within the Border Violence Monitoring Network have been documenting since 2016: a continuous pushback route via Austria or Italy via Slovenia and Croatia to Bosnia.

      “If someone questions the Geneva Refugee Convention, one of the greatest lessons of the Shoah, and at the same time does not take consistent action against systematic human rights violations by the police, the only thing left to do is to resign!” — University Professor Dr. Benedek of the Institute of International Law and International Relations from the University of Graz said.

      However, as in other such cases in countries along the so called Balkan Route, no higher responsibility has so far been established by a court or other instance deemed valid by the states, so we expect to see more tacit acceptance of the anti-people and anti-human rights commands by those on the top.

      https://medium.com/are-you-syrious/ays-daily-digest-5-7-21-court-confirmed-the-systemic-chain-pushbacks-b8e0749

      #Autriche

  • Libye : 95 migrants secourus par un navire commercial refusent de débarquer à #Misrata

    Près d’une centaine de migrants secourus le 8 novembre au large de la Libye par un navire commercial refusent de quitter le bateau battant pavillon panaméen. Les migrants ne veulent pas débarquer au port libyen de Misrata, d’où ils seront remis aux mains des autorités libyennes et renvoyés en centre de détention.

    Quatre-vingt-dix-huit migrants sont actuellement bloqués en pleine mer au large de Misrata, ville côtière libyenne située à l’ouest de Tripoli. Secourus jeudi 8 novembre par un navire de marchandises battant pavillon panaméen – le Nivin - alors que leur embarcation de fortune prenait l’eau, ils refusent de quitter le bateau commercial. Les migrants savent en effet qu’ils vont être remis aux mains des autorités libyennes et renvoyés en centre de détention.

    « Nous essayons de négocier avec eux depuis plusieurs jours », a déclaré lundi 12 novembre à l’agence de presse Reuters Rida Essa, commandant des garde-côtes basés à Misrata. « Nous sommes en discussion avec les autorités libyennes pour que les migrants débarquent au port de Misrata sans violence », précise à InfoMigrants Paula Esteban de l’agence des Nations-Unies pour les réfugiés (HCR) en Libye.

    L’agence onusienne a pris connaissance de cette affaire samedi 10 novembre. Dès lors, des membres de l’organisation montent quotidiennement à bord du Nivin. « Nous apportons de la nourriture, de l’eau, des vêtements, des chaussures, des kits d’hygiène, des couvertures… en partenariat avec l’Organisation internationale des migrations (OIM) et les autorités libyennes », explique encore Paula Esteban. « Nous nous coordonnons également avec une équipe médicale pour dispenser les premiers soins », continue-t-elle. Des cas de diabète et de gale ont été recensés, et nombre de migrants ont la peau brûlée à cause de l’essence qui s’est répandue dans leur embarcation.

    La majorité des migrants sont de nationalité soudanaise, érythréenne et bangladaise, selon le HCR. Pour l’heure, InfoMigrants n’a pas réussi à savoir si des femmes et des enfants se trouvaient à bord du navire commercial.

    Les conditions de vie des migrants en Libye sont régulièrement dénoncées par les ONG. Dans les centres de détention gérés par le gouvernement, les migrants subissent de mauvais traitements : détention arbitraire, promiscuité, besoins élémentaires non respectés, manque d’hygiène, violences…

    Fin octobre, un migrant érythréen a perdu la vie en s’immolant par le feu. Ce dernier croupissait dans le centre de détention de Tariq as-Sikka, à Tripoli, depuis au moins 9 mois et avait perdu tout espoir de quitter la Libye. Lundi 12 novembre, c’est un autre érythréen qui a essayé de se pendre dans les toilettes du même centre de détention. Tous deux avaient été interceptés en mer par les garde-côtes libyens et renvoyés en Libye.

    http://www.infomigrants.net/fr/post/13305/libye-95-migrants-secourus-par-un-navire-commercial-refusent-de-debarq
    #Méditerranée #asile #migrations #réfugiés #Libye #résistance #spatial_disobedience #désobéissance_spatiale

    • Libya: Refugees and migrants refuse to disembark ship in desperate plea to avoid detention and torture

      Libyan, European and Panamanian authorities must ensure that at least 79 refugees and migrants who are on board a merchant vessel at the port of Misratah are not forced to disembark to be taken to a Libyan detention centre where they could face torture and other abuse, said Amnesty International today.

      The refugees and migrants, including a number of children, were found as they attempted to reach Europe by boat across the Mediterranean. Amnesty International understands that Italian and Maltese maritime authorities were involved in the operation, carried out by the merchant ship Nivin. Flying a Panamanian flag, the Nivin picked the group up in the central Mediterranean on 8 November and returned them to Libya, in what appears to be a clear breach of international law, given that Libya cannot be considered a safe place to disembark.

      “The protest on board the ship now docked in Misratah, gives a clear indication of the horrifying conditions refugees and migrants face in Libya’s detention centres where they are routinely exposed to torture, rape, beatings, extortion and other abuse,” said Heba Morayef, Middle East and North Africa Director for Amnesty International.

      “It is high time the Libyan authorities put an end to the ruthless policy of unlawfully detaining refugees and migrants. No one should be sent back to Libya to be held in inhumane conditions and face torture and other ill-treatment.”

      Like most of the refugees and migrants passing through Libya, a number of those on the ship told Amnesty International that they had been subjected to horrific human rights abuses, including extortion, ill-treatment, and forced labour, much in line with what has previously been documented in Libya by the organization. One of those on board told Amnesty International he had already been held in eight different detention centres inside Libya and “would rather die than go back there”.

      Fourteen people who agreed to leave the ship yesterday have been taken to a detention centre – among them is a four-month-old baby.

      The news comes amid reports that some refugees and migrants held at Libyan detention centres are being driven to take their own lives. A young Eritrean man was reported to have attempted suicide earlier this week. Last month a Somali man at the same detention centre died after setting himself on fire.

      “Unable to return home out of fear of persecution, and with very limited chances for resettlement to a third country, for most refugees and asylum seekers in detention centres in Libya their only option is to remain in detention, where they are exposed to grave abuses. “

      “Europe can no longer ignore the catastrophic consequences of its policies to curb migration across the Mediterranean. The protest on board this ship should serve as a wake-up call to European governments and the wider international community that Libya is not a safe country for refugees and migrants,” said Heba Morayef.

      “Under international law, no one should be sent to a place where their life is at risk. European governments and Panama must work with Libyan authorities to find a solution for the people on board to ensure they do not end up indefinitely detained in Libyan detention centres where torture is rife.

      “The international community also has to do more to increase the number of refugees they are willing to resettle, increase access for people seeking asylum and offer alternative routes to safety for thousands of people stranded in Libya with no end in sight to their suffering.”

      Amnesty International is also calling on Libyan authorities to expedite the opening of a long-awaited processing centre that will house up to 1,000 refugees and asylum seekers allowing them to relocate out of detention centers.

      https://reliefweb.int/report/libya/libya-refugees-and-migrants-refuse-disembark-ship-desperate-plea-avoid-de

    • Migrants fleeing Libya refuse to leave ship and be sent back to camps

      A total of 81 people on the cargo ship, some from Sudan, say they are staying put.

      Eighty-one migrants have refused to disembark from a merchant ship off the coast of Misrata in Libya, according to reports.

      The migrants were rescued by the ship’s crew a week ago on 10 November, 115 miles east of Tripoli, after leaving Libya on a raft.

      Fourteen people decided to leave the cargo ship and were transferred to Libya, while the remaining 81 have refused to disembark in Misrata for fear of being sent back to Libyan detention camps.

      “I prefer to die on this ship,” one of the migrants told Médecins Sans Frontières (MSF) when offered to be transferred to a Libyan medical facility.

      MSF’s Twitter account stated that “others aboard the ship, including minors, had been imprisoned and tortured for over a year at the hands of human traffickers”.

      “It’s a shame that once again the only response given to people in search of safety is prolonged arbitrary detention in the country they desperately attempt to leave,” said Julien Raickman, the MSF head of mission in Libya.

      For over a year, the Libyan coastguard, supported by Italy, has been patrolling the waters and stopping boats from leaving Libyan shores for Europe. Under the terms of the deal, Italy agreed to train, equip and finance the Libyan coastguard.

      Amnesty International estimates that about 20,000 people were intercepted by Libyan coastguards in 2017 and taken back to Libya.

      Italy’s collaboration with Libya to stop migrants has been harshly criticised by human rights groups amid allegations that it has led to grave human rights violations against those crossing the Mediterranean, including torture and slavery.

      The International Organisation for Migration (IOM), the UN’s migration agency, said it had provided food and water to the 81 migrants but they were refusing to disembark.

      A Sudanese 17-year-old onboard the ship told MSF that his brother and friend had both died at the hands of smugglers near Tripoli.

      “How come you want me to leave the ship and stay in Libya? We agree to go to any place but not Libya,” he told volunteers.

      MSF medical teams were granted access by the Libyan coastguard so they could treat all those in need.

      Doctors have provided 60 medical consultations in three days. “We mainly treated burns from the engine petrol spills and witnessed the despair aboard,” MSF said.

      “There is clearly a lack of search and rescue capacity and coordination in the central Mediterranean now,” said Michaël Neuman, director of research at MSF.

      “People are effectively getting trapped. Europe’s policy of refusing to take in rescued people has led to a spike in deaths at sea and is fuelling a harmful system of arbitrary detention in Libya.”

      NGO rescue boats have almost all disappeared from the central Mediterranean since Italy’s minister of the interior, Matteo Salvini, announced soon after taking office this summer that he was closing Italian ports to non-Italian rescue vessels.

      People seeking asylum are still attempting the risky crossing but, without the rescue boats, the number of shipwrecks are likely to rise dramatically.

      The death toll in the Mediterranean has fallen in the past year, but the number of those drowning as a proportion of arrivals in Italy has risen sharply in the past few months, with the possibility of dying during the crossing now three times higher.

      According to the IOM, so far in 2018 more than 21,000 people have made the crossing and 2,054 have died.

      https://www.theguardian.com/world/2018/nov/17/migrants-fleeing-libya-refuse-to-leave-ship-and-be-sent-back-to-country

    • Salviamo i profughi della #Nivin. Testimonianza da bordo

      Pubblichiamo un video, per cui ringraziamo Francesca Mannocchi, inviato da bordo del cargo Nivin ancorato al porto di Misurata, in Libia, sul quale più di 70 persone provenienti principalmente dall’Eritrea e dal Sudan continuano a resistere rifiutando di essere riportate nei campi di concentramento libici.
      Torniamo a chiedere: cosa farebbe ciascuno di noi al posto loro?
      L’Italia, che è responsabile della vita di queste persone per avere scelto di delegare a un paese in cui la tortura è pratica quotidiana il recupero in mare delle persone in fuga, deve immediatamente agire per proteggerle.
      Mediterranea ha già documentato, in questo come in altri casi, il ruolo del coordinamento italiano nelle operazioni effettuate dalla cosiddetta guardia costiera libica nel catturare e riportare indietro migliaia di donne, uomini e bambini verso un paese che non è un porto sicuro e dove le persone vivono sofferenze e violenze inaudite. Il caso della Nivin dimostra ancora una volta la disumanità e l’illegittimità delle scelte politiche degli ultimi governi.
      Siamo anche noi su quel cargo, su ogni gommone che rischia di affondare, in ogni centro di detenzione dove si consumano stupri e abusi, tutti i giorni.
      Chiediamo all’Italia e all’Europa di aprire subito un canale umanitario per portare queste persone al sicuro. In Libia rischiano adesso di essere trattate come pirati o terroristi per avere cercato di difendere disperatamente la propria dignità e tenere aperta la speranza di salvarsi.
      Salviamo i profughi della Nivin, prima che sia troppo tardi. Salviamo noi stessi.

      https://mediterranearescue.org/news/salviamo-i-profughi-della-nivin-testimonianza-da-bordo
      #témoignage

    • Libya is ’hell’: Migrants barricaded in cargo ship refuse demands to leave

      Migrants on the Nivin ship tell MEE they are injured and having to urinate into bottles.
      They left Libya in a rubber raft 10 days ago. From Ethiopia, Pakistan and beyond, they sought to take the well-worn passage across the Mediterranean to Europe and, as one passenger said, escape hell.

      Now more than 70 migrants, including children, are in a stand off with Libyan authorities in the northwestern port of Misrata, refusing to disembark from the Nivin, the Italian cargo ship that rescued them.

      Many have already spent months travelling across dangerous terrain at the whims of smugglers or been detained in Libyan detention centres. Some, say aid workers, have been tortured by traffickers trying to extort money.

      Barricaded inside the ship, using plastic containers in place of toilet facilities, with the crew on the upper decks, and surrounded by Libyan armed forces awaiting orders from Tripoli, they now refuse to return.

      “We won’t get off this ship,” Dittur, a 19-year-old from South Sudan who remains onboard, told Middle East Eye by phone. “We won’t return to that hell.”

      In the Mediterranean, where there are no longer NGO rescue ships on patrol, the incident sheds light on the moral maze in which merchant ships now find themselves in the absence of aid workers. It may be easier for crews to pretend not to see rubber boats rather than lose time on their course. Six ships passed the migrants before the Nivin rescued them, migrants told MEE.

      However, human rights advocates said on Friday, the standoff is also a testimony to the continuing problems within Libya’s detention centres, which the UN described earlier this year as horrific. One of the migrants told MEE smugglers picked him up from one of the centres with full knowledge of authorities.

      The protest, said Middle East and North Africa director for Amnesty International, Heba Morayef, “gives a clear indication of the horrifying conditions refugees and migrants face in Libya’s detention centres, where they are routinely exposed to torture, rape, beatings, extortion and other abuse".

      As the standoff continues, there are concerns that the protest may end in violence.
      Like six ships in the night

      The migrants’ journey began on 6 November when 95 people, including 28 minors, set off in a raft from the coastal Libyan city of Khoms.

      Dittur, one of those on board, told MEE that the group had been at sea for several hours when they realised they were in danger and tried to get help from passing ships.

      “We called the emergency number saying we were on the rubber boat, which was already in very bad condition. Six ships passed by us that night and no one rescued us. They have seen us without saving our lives,” he said.

      Finally, he said, a merchant ship arrived. It was the Nivin, a cargo ship flying a Panamanian flag, which had left the Italian city of Imperia on 7 November with a load of cars destined for the North African market.

      The crew helped everyone on board. “‘We wil bring you to Italy. Do not worry,’" Dittur said they were told.

      Intead, several hours later, the Libyan coastguard arrived. “It was our nightmare,” the migrant from South Sudan said. As the coastguard started to attempt to transfer people off the boat and the migrants realised they would be returning to Libya, they refused to disembark, a Nivin crew member and passengers told MEE.

      Communication between the Nivin and Italy’s Maritime Rescue Coordination Centre (MRCC) reviewed by MEE shows the MRCC acting on behalf of the Libyan coastguard.

      In their first contact via a cable seen by MEE, the MRCC told the Nivin to rescue the migrants on board the rubber raft and urged the crew to contact the Libyan coastguard. The number the MRCC gave for the coastguard, however, was Italian.

      At 7.39pm on 7 November, MRCC writes to Nivin: “On behalf of the Libyan Coast Guard… please change course and drive at maximum speed at the indicated latitude.” The MRCC shared another Italian phone number as a point of contact.

      At 9.34pm in an email seen by MEE, the Libyan Navy, with the Maltese navy, Eunavfor Med and the Italian Navy copied in, tells Nivin: “As a Libyan authority, I order you to recover the boat and we will give instructions to disembark.”
      ’They are desperate’

      The cargo ship arrived in Misrata on 9 November. On Wednesday, after days-long mediation between Libyan authorities and the migrants, a Somali woman and her three-month-old baby, along with 12 others, disembarked.

      Doctors Without Borders (MSF) staff at the port of Misrata negotiated with Libyan authorities, who carried food and medicine on board to injured migrants who have burns and abrasions. Now 70 remain barricaded in the ship.

      “They are desperate,” Julien Raickman, MSF’s head of mission, told MEE. “In the group, there are several people, including children, tortured by traffickers to extort money. A patient in serious condition refused to be taken to a medical facility in Libya. He said he would rather die on the merchant ship.”

      There are no toilets, so the migrants are using plastic bottles to urinate. Journalists have not been allowed to access the ship, the port or even the city of Misrata. Outside at the port, armed forces wait for instructions from Tripoli, according to a source inside the port.

      From Tripoli, Libyan naval commander Anwar El Sharif told MEE: “They are pirates, criminals. We do not consider them migrants and this is no longer a rescue operation for people in danger. They set fire to the ship’s cargo and attempted to kill the crew,” he said.

      “We will treat them as they deserve, that is, as terrorists. It is a work of special forces, counterterrorism. They will be in charge of evacuating the ship.”

      But those still onboard deny that they set cars on fire or tried to kill anyone. Instead, they say that they were burned by fuel from the rubber raft they originally set sail on.

      They also sent photos to MEE showing scratches and scars which they say are wounds they sustained in detention centres in Tripoli and Tajoura, a nearby town that many of them, including Dittur, were trying to flee.
      Impossible escape

      Two years ago when he was 17, Dittur said he escaped from South Sudan, crossed a desert and was arrested the first time he tried to cross the Mediterranean. He was imprisoned for seven months in Bani Walid detention centre in Libya.

      That first attempt, he said, was followed by another. And then another, even as he continued to be extorted by smugglers.

      “Every time, more torture, and more money to ask my family to let me go, and every time, they [the smugglers] let me go. I worked, free, to try to leave again,” he said.

      “When [Libyan authorities] held me again in a prison, I asked to be able to give my documents to humanitarian organisations, they told us that they would help us out, to get away from there. But months went by, no one showed up," he said.

      Passengers with him on the raft, he said, were kept in a shed in the countryside before smugglers transported them to the coast.

      Dittur said he had been picked up by smugglers at the Tariq al-Sikka detention centre in Tripoli, which is managed by the Government of National Accord’s Ministry of the Interior.

      “Smugglers can enter whenever they want in prisons,” he said. “They come to make arrangements with those who want to leave and enter to take away who can pay his share, with me they did so, two weeks ago.”


      https://www.middleeasteye.net/news/we-do-not-return-hell-migrants-refuse-leave-ship-standoff-libyan-auth

    • Ancora in trappola i dannati della Nivin

      La nave cargo NIVIN con il suo carico di naufraghi, persone soccorse l’8 novembre scorso in acque internazionali, a circa 60 miglia dalle coste libiche, è ferma nella parte più interna del porto di Misurata, mentre i migranti (uomini, donne e minori, provenienti da paesi diversi non “sicuri”, Etiopia, Eritrea, South Sudan, Pakistan, Bangladesh e Somalia, esseri umani tutti assai vulnerabili per gli abusi subiti già prima della fuga dalla Libia) si rifiutano di sbarcare, temendo di subire ancora altre torture nei centri di detenzione dai quali erano riusciti ad allontanarsi. A Misurata la posizione dei migranti in transito rimane assai critica, tanto che i “dannati” della NIVIN non vogliono scendere a terra, senza garanzie sul loro futuro, sebbene la città non sia interessata da scontri violenti come Tripoli, e si riscontri la presenza in zona di oltre 400 militari italiani (missione MIASIT), sempre che nel frattempo anche questi, come le navi della missione Nauras di base a Tripoli, non siano stati ritirati.

      Il segnale transponder della NIVIN (per la identificazione della rotta) è di nuovo acceso da quando la nave è attraccata a Misurata, dopo essere rimasto spento dal giorno del soccorso, l’8 novembre, fino al momento dell’ormeggio in porto due giorni più tardi. Rimangono dunque oscure le circostanze reali dell’intervento di ricerca e soccorso nel quale sono rimaste coinvolte 95 persone in evidente pericolo di vita. A differenza degli anni passati, sono venuti meno i comunicati della Guardia costiera italiana (Imrcc). La NIVIN, che batte bandiera panamense, era in rotta dall’Italia verso Misurata ( ultima posizione riferita prima dello spegnimento del transponder 34,41 Nord, 13,58 Est, con rotta 146 °, a circa 70 miglia da Misurata), quando riceveva una richiesta di intervento dalle autorità di ricerca e salvataggio italiane e maltesi per una operazione SAR ( search and rescue) in favore di un barcone carico di un centinaio circa migranti, alla deriva in alto mare. Dalle rilevazioni che sono rimaste disponibili al pubblico sembra che il soccorso sia avvenuto al limite tra la zona SAR libica e quella maltese. Le stesse autorità italiane e maltesi indicavano successivamente al comandante della nave soccorritrice il trasferimento delle competenze di coordinamento al Comando congiunto della Guardia costiera di Tripoli (JRCC).

      Il primo allarme, raccolto nella sera del 7 novembre, era stato rilanciato da ALARMPHONE, e quindi girato dalla nave Jonio dell’operazione Mediterranea alle Centrali di coordinamento (MRCC) delle guardie costiere di Italia e Malta. In in secondo momento queste autorità di coordinamento avevano rilevato la posizione dell’imbarcazione da soccorrere e avevano asserito che la stessa si trovava all’interno della zona SAR libica, Una zona SAR autoproclamata dal governo di Tripoli il 28 giugno scorso e riconosciuta dall’IMO (Organizzazione marittima internazionale) senza alcun rilievo sulla impossibilità, per le autorità tripoline e per la cosiddetta Guardia costiera libica, di garantire una effettiva attività di ricerca e salvataggio in una area che non corrispondeva allo sviluppo costiero del territorio sotto controllo da parte del Governo di riconciliazione nazionale (GNA) con sede a Tripoli.

      Eppure ancora nel mese di dicembre del 2017 l’IMO rilevava che le autorità libiche non avevano ancora una effettiva capacità di ricerca e salvataggio in acque internazionali, e il governo di Tripoli ritirava la sua prima dichiarazione sull’esistenza di una zona SAR “libica”. In sei mesi nulla era cambiato nelle dotazioni delle autorità libiche, a parte i corsi di formazione condotti a bordo di navi militari europee, l’arrivo di qualche motovedetta donata dall’Italia e il coordinamento delle attività SAR garantito da unità della Marina militare italiana, presenti nel porto militare di Abu Sittah a Tripoli, nell’ambito della missione NAURAS. Tutte circostanze accertate dai giudici penali che ad aprile scorso hanno dichiarato comunque la Libia come un “paese terzo non sicuro”, quando si è proceduto, prima al sequestro ( a Catania), e poi al dissequestro (a Ragusa) della nave OPEN ARMS della omonima Organizzazione non governativa. Ma nel frattempo infuriava la campagna di criminalizzazione del soccorso umanitario e neppure l’archiviazione delle indagini contro due ONG avviate dalla Procura di Palermo, che pure dichiarava la Libia come un “paese terzo non sicuro”, metteva a tacere gli imprenditori dell’odio che su questa campagna avevano imbastito la propria avanzata elettorale.

      In piena estate, una prima grave conseguenza della istituzione di una zona SAR attribuita alle competenze delle autorità tripoline e della corrispondente “Guardia costiera” si era verificata nel caso dei respingimenti eseguiti dal rimorchiatore battente bandiera italiana ASSO 28. Che alla fine di luglio riportava nel porto di Tripoli decine di naufraghi soccorsi a 70 miglia dalla costa, dunque in acque internazionali, nei pressi delle piattaforme offshore gestite dall’ENI e dall’ente per il petrolio libico (NOC) nel bacino di Bouri Field, di fronte alla città di Sabratha. Negli ultimi mesi, a partire dal 28 giugno si calcola che oltre 1.200 persone abbiano perso la vita sulla rotta del Mediterraneo centrale, è un dato che probabilmente è superato dalla realtà di tante altre stragi che sono rimaste nascoste, come stava succedendo anche nel caso del soccorso di Josepha. Un numero di vittime che, in termini percentuali, ormai quasi una persona su sette che tenta la traversata perde la vita, che non ha precedenti negli anni passati. La macchina del fango che lo scorso anno era stata attivata contro le ONG ha continuato a sommergere anche queste vite. Le ONG sono state costrette a ritirare le loro navi, quando non sono incappate, come a Malta, in provvedimenti di sequestro del tutto immotivati.

      Il caso della NIVIN appare ancora più grave per le possibili conseguenze sulle persone che si sono asserragliate sulla nave, e rende ancora più evidente le conseguenze della creazione “a tavolino” di una zona SAR libica che non soddisfa esigenze di ricerca e soccorso, privilegiando la salvaguardia della vita umana in mare, ma risponde soltanto alle politiche si chiusura dei porti degli stati europei. Che mirano ad esternalizzare i controlli di frontiera per delegare alle autorità libiche le attività SAR in modo da non dovere più garantire un porto sicuro di sbarco, come sarebbe imposto dalle Convenzioni internazionali. In realtà sia l’Unione Europea che l’Alto Commissariato delle Nazioni Unite per i rifugiati hanno finora escluso che la Libia possa essere considerata un “porto sicuro di sbarco”. Per l’UNHCR la Libia, o meglio nessuno dei governi che si dividono il suo territorio, è attualmente in grado di garantire “porti sicuri di sbarco”. Eppure secondo dati dell’UNHCR la sostanziale cessione di sovranità sulle acque internazionali rientranti nella cd. zona SAR libica aveva come conseguenza che “as of 14 November, the Libyan Coast Guard (LCG) has rescued/intercepted 14,595 refugees and migrants (10,184 men, 2,147 women and 1,408 children) at sea.”

      Secondo il più recente rapporto delle Nazioni Unite, con specifico riferimento al caso dei migranti intrappolati a bordo della NIVIN nel porto di Misurata, “the humanitarian community reiterates that disembarkation following search and rescue should be to a place of safety, and calls for the peaceful resolution of the situation. Under all circumstances, obligations under International Human Rights Law must be respected to ensure the safety and protection of all rescued people. The humanitarian community continues to advocate for alternatives to detention and transfer from disembarkation points to appropriate reception facilities for assistance, screening and solutions.

      Sorprende che a fronte di posizioni tanto nette delle Nazioni Unite, condivise anche dall’Unione Europea, un organismo internazionale come l’IMO, con sede a Londra, direttamente collegato con le stesse Nazioni Unite, consenta il mantenimento di una finzione, la cosiddetta zona SAR libica, che corrisponde alle esigenze politiche di alcuni paesi che vogliono in questo modo limitare il numero delle persone che fanno ingresso nel loro territorio, anche se si tratta di persone che richiedono una qualsiasi forma di protezione, o sono particolarmente vulnerabili per gli abusi subiti nel loro viaggio. Anche Amnesty International richiama i rischi che correrebbero i migranti ancora a bordo della Nivin, qualora fossero costretti allo sbarco a Misurata.

      In realtà se rimane da dimostrare in questa ultima occasione che il soccorso sia avvenuto effettivamente nella SAR libica e non nella zona SAR maltese, peraltro controversa anche in rapporto alle autorità italiane, appare confermato da fonti diverse che le autorità italiane e maltesi hanno risposto alle chiamate di soccorso delegando alla centrale di coordinamento congiunto libica (JRCC) le successive attività di ricerca e salvataggio. Come ha osservato Human Rights Watch, ancora una volta l’esistenza di una zona SAR libica e le dispute sulla competenza nei soccorsi tra gli stati mettono a rischio vite umane.

      Secondo quanto riferisce Francesca Mannocchi, “il viaggio dei migranti è iniziato il 6 novembre, quando 95 persone, tra cui 28 minori, sono partite a bordo di un gommone dalla città costiera di Khoms”. Come denunciato dai naufraghi, sei navi li avevano già avvistati, prima dell’intervento della NIVIN, ed hanno proseguito sulla loro rotta. Quando le autorità libiche hanno fatto intervenire la nave cargo per i soccorsi, il gommone aveva quasi raggiunto la zona SAR maltese, se non si trovava già al suo interno.

      Ormai da mesi le autorità oscurano i sistemi di rilevazione satellitare durante le attività di ricerca e salvataggio sulle rotte libiche, come se volessero nascondere le loro responsabilità, ed impedire l’accertamento di violazioni sempre più gravi del diritto internazionale e dei Regolamenti Europei. Le attività di monitoraggio aereo sulla rotta del Mediterraneo centrale sono infatti affidate ad assetti appartenenti alle operazioni Sophia di Eunavfor MED e Themis di Frontex, che dovrebbero operare nell’ambito dei Regolamenti europei n.656 del 2014 e 1624 del 2016, che privilegiano la salvaguardia della vita umana in mare, rispetto all’esigenza di difendere i confini e di contrastare l’immigrazione irregolare via mare.

      Dopo essere stati soccorsi/intercettati in acque internazionali dalla NIVIN, che si era posta nel frattempo sotto coordinamento SAR delle autorità libiche, per quanto i migranti manifestassero al comandante della nave le conseguenze alle quali sarebbero stati esposti in caso di ritorno in Libia e la volontà di chiedere protezione in Europa, questa si dirigeva verso il porto di Misurata, dove faceva ingresso nella giornata del 10 novembre. Come riferisce un recentissimo statement dell’UNHCR, “on 10 November, a commercial vessel reached the port of Misrata (187 km east of Tripoli) carrying 95 refugees and migrants who refused to disembark the boat. The individuals on board comprise of Ethiopian, Eritrean, South Sudanese, Pakistani, Bangladeshi and Somali nationals. UNHCR is closely following-up on the situation of the 14 individuals who have already disembarked and ensuring the necessary assistance is provided and screening is conducted for solutions. Since the onset, UNHCR has advocated for a peaceful resolution of the situation and provided food, water and core relief items (CRIs) to alleviate the suffering of individuals onboard the vessel.

      Le autorità libiche considerano adesso come “illegali” i migranti a bordo della NIVIN, e si arriva alle minacce proferite dal comandante della guardia costiera di Tripoli Qacem che parla anche di “ammutinamento”. Come sono del resto ritenuti “illegali”, tanto da Serraj che da Haftar, e dalle autorità di Misurata, i migranti in transito in Libia. Quattordici dei più disperati a bordo della NIVIN, tra cui una donna ed un bambino, hanno accettato di sbarcare, sempre su richiesta della Guardia costiera libica, e sono stati portati in un centro di detenzione vicino al porto. Le stesse autorità, con l’aiuto della Mezzaluna rossa, dell’OIM e dell’UNHCR, hanno fornito agli altri naufraghi cibo, acqua, coperte e altri generi di prima necessità, ma la situazione rimane ancora bloccata dopo giorni di negoziati. I migranti chiedono di non essere sbarcati in un paese non sicuro, dove la loro integrità fisica, e la loro vita potrebbero essere a rischio.

      “Sono disperati – dice Julien Raickmann, capo missione di MSF – ci sono diverse persone, compresi i minori, torturati dai trafficanti per estorcere denaro. Un paziente in gravi condizioni ha rifiutato di essere portato in una struttura medica in Libia. Ha detto che preferirebbe morire sulla nave mercantile”. “Per i 70 migranti ancora a bordo non ci sono bagni, usano le bottiglie di plastica per urinare. Ai giornalisti è interdetto non solo l’accesso alla nave e al porto ma anche l’accesso alla città di Misurata. Chi prova a superare il check point verso Misurata rischia di essere espulso dal paese. I pochi giornalisti presenti in Libia, compresa Repubblica, sono costantemente monitorati dall’intelligence libica”, ha scritto Francesca Mannocchi.

      A raccontare al telefono questa storia alla giornalista è stato Dittur, diciannove anni, viene dal Sud Sudan. Il ragazzo ha anche raccontato di essere stato prelevato “dai trafficanti nel centro di detenzione ufficiale di Tariq al Sikka, a Tripoli, gestito dal ministero dell’Interno del governo Serraj. “I trafficanti possono entrare quando vogliono nelle prigioni, entrano a fare accordi con chi vuole partire e entrano per portare via chi può pagare la sua parte, con me hanno fatto così. Due settimane fa”. Come osserva Paolo Salvatore Orru’, “una storia di straordinario dolore e di ordinaria follia”.

      La situazione a bordo della NIVIN è ormai insopportabile e va scongiurato il rischio di un intervento violento, di polizia o di milizie, che potrebbe avere conseguenze imprevedibili, con un elevato numero di vittime. Non sembra possibile difendere i migranti che richiedono protezione in Europa seguendo il percorso dell’asilo extraterritoriale, per la evidente contrarietà dei paesi europei a riconoscere il diritto alla vita di chi viene soccorso in mare. Occorre tuttavia insistere, oltre questa vicenda ancora in corso, nella direzione della richiesta di visti umanitariin favore dei migranti intrappolati nei centri di detenzione in Libia. Una questione che va affrontata a livello di Nazioni Unite, se l’Unione Europea continuerà a dimostrare il suo disinteresse, se non la sua sostanziale avversione.

      Come hanno dimostrato precedenti anche recenti, tra i tanti il caso dell’intervento della Guardia costiera libica contro la nave umanitaria SEA WATCH del 6 novembre 2017, i ricorsi alla Corte europea dei diritti dell’Uomo non hanno consentito alle vittime alcuna tutela effettiva, ed immediata. Chi subisce una violazione dei diritti sanciti dalla Convenzione Europea a salvaguardia dei diritti dell’Uomo, si ritrova costretto a subire in Libia una situazione di grave precarietà, se non di detenzione, che non consente il conferimento della procura ad un legale, e quella tracciabilità dei ricorrenti richiesta dalla Corte di Strasburgo per non cancellare un ricorso dal ruolo. I tempi del ricorso sul caso Hirsi appaiono purtroppo assai lontani. Nel caso della NIVIN, se non si riuscisse a provare una responsabilità diretta di agenti di paesi aderenti al Consiglio d’Europa, si potrebbero porre anche complesse questioni di giurisdizione che non permetterebbero un immediata risposta alla richiesta di aiuto che ancora in questi giorni viene da persone disperate che si ritrovano su una nave nel porto di Misurata nella condizione di essere rigettati da un momento all’altro nella condizione “infernale” dalla quale erano riusciti ad allontanarsi.

      Occorre allora porre due questioni urgentialle Nazioni Unite ed alle agenzie che più direttamente seguono il caso dove sono presenti, l‘UNHCR e l’OIM in primo piano, per quanto concerne la situazione nel preteso punto di sbarco a Misurata, e in una prospettiva più ampia, all‘IMO a Londra, che con il suo segretariato vigila sulla ripartizione delle zone SAR (ripetiamo di ricerca e salvataggio, non di respingimento) tra i diversi stati che si dichiarano responsabili. Stati che in base alle Convenzioni internazionali sarebbero obbligati ad un costante coordinamento per garantire soccorsi immediati e lo sbarco in un place of safety, in un porto sicuro, quale in questo momento non può essere definito il porto di Misurata o altro porto libico.

      1) Le persone intrappolate a bordo della NIVIN vanno evacuate al più presto attraverso un corridoio umanitario, trattandosi per la loro provenienza e per le condizioni attuali, di persone altamente vulnerabili, come quelle poche decine di persone che sono state evacuate nei giorni scorsi da Tripoli verso Roma, con una cornice di propaganda che le autorità politiche potevano certamente evitare. La loro scelta forzata di non scendere a terra in porto, a Misurata, è dettata dal timore di subire trattamenti disumani e degradanti, non certo dalla volontà di impadronirsi della nave. Se non sarà possibile il loro resettlement in Italia, si dovrà trovare un altro stato europeo disposto ad accoglierli.

      2) Le Nazioni Unite, al pari dell’Unione Europea, non possono dichiarare che la Libia non garantisce “porti sicuri di sbarco” e continuare però a legittimare le attività di intercettazione in acque internazionali delegate alle motovedette delle diverse milizie libiche. Non si possono le reali condizioni di abbandono nella zona SAR libica, istituita dall’IMO il 28 giugno di quest’anno, e le condizioni disumane che i migranti ritrovano quando vengono riportati a terra, anche se nei porti, nei quali rimane ancora possibile accedere, UNHCR ed OIM tentano di fornire i primi aiuti e di individuare i casi più vulnerabili. Ma tutti i migranti fuggiti dalla Libia, che vengono riportati a terra dopo essere stati intercettati in alto mare, sono soggetti vulnerabili, come dimostra anche questo ultimo caso della NIVIN. Tutti hanno diritto allo sbarco in un place of safety.

      Occorre sospendere immediatamente il riconoscimento di questa zona SAR che di fatto non è garanzia di soccorso e salvaguardia della vita umana in mare, ma solo pretesto per operazioni di respingimento delegate alla sedicente Guardia costiera “libica”, che neppure “libica” riesce ad essere, allo stato della divisione del paese tra diverse autorità politiche e militari. Occorre anche chiarire i limiti dei livelli di assistenza e di coordinamento della stessa Guardia costiera libica da parte di paesi come l’Italia che non solo inviano motovedette da impiegare nelle attività di intercettazione, ma continuano a svolgere un ruolo attivo di coordinamento delle attività operative, anche al di fuori delle operazioni di ricerca e salvataggio (SAR). Sono del resto noti i rilevanti interessi economici italianinei principali porti petroliferi libici e nelle piattaforme offshore situate in acque internazionali. Impianti che in mare sono difesi anche dalle navi della Marina Militare della operazione Mare Sicuro, che sono dispiegate in prossimità degli impianti di estrazione del greggio. E che negli ultimi mesi non si sono fatte certo notare in attività di ricerca e salvataggio di persone in situazione di pericolo, che si è preferito affidare agli interventi delle navi commerciali, dopo l’allontanamento forzato delle ONG.

      L’Unione Europea, al di là della campagna elettorale permanente tutta rivolta a negare il diritto alla vita dei migranti intrappolati in Libia, dovrà rivolgere all’IMO una richiesta forte di sospendere il riconoscimento di una zona SAR libica, fino a quando in Libia non si saranno stabilite autorità centrali, e la Libia non avrà aderito, e applicato effettivamente, la Convenzione di Ginevra del 1951 sui rifugiati. Prima di allora, qualunque coinvolgimento di assetti navali o aerei europei in attività di intercettazione in acque internazionali, poi affidate alla sedicente Guardia costiera “libica”, potrebbe configurare oggettivamente una grave violazione dei divieti di respingimento sanciti dall’art. 33 della Convenzione di Ginevra, dall’art. 19 della Carta dei diritti fondamentali dell’Unione Europea e dell’art. 4 del Quarto Protocollo allegato alla CEDU, che vietano le espulsioni ed i respingimenti collettivi.

      Le organizzazioni non governative, ma anche le associazioni di armatori, devono essere ascoltate dal Segretariato dell’IMO, finora chiuso a qualunque sollecitazione, che deve sospendere il riconoscimento di una zona SAR “libica”, fino a quando non esista davvero uno stato libico unitario capace di organizzare coordinamento e mezzi di salvataggio. Va risolta una situazione di incertezza sulle competenze di soccorso e nella individuazione di un porto sicuro di sbarco che mette a rischio vite umane. Questi problemi non si risolvono con accordi bilaterali e rientrano anche nell’area di competenza dell’IMOn e delle Nazioni Unite.

      “With the adoption of the International Convention on Maritime Search and Rescue (“SAR Convention”) in 1979, IMO has made great strides in the implementation of that Convention and the development of the global SAR plan, designating SAR regions of responsibility to individual IMO Member States aiming at covering the entire globe. In addition, since 2000, IMO has made continuous efforts to strengthen the global network of search and rescue services and regions established under the SAR Convention, including the establishment of a framework of regional Maritime Rescue Co-ordination Centres and Maritime Rescue Sub-Centres in Africa for carrying out search and rescue operations following accidents at sea”.

      Questione che non si può lasciare alle trattative tra stati, o tra questi e ONG o singoli armatori, ogni volta che si verifichi un un incidente, come è successo negli ultimi mesi. Basti pensare ai diversi casi di boicottaggio dei soccorsi operati dalla nave Aquarius, fino alle pressioni italiane su Gibilterrra e Panama per il ritiro della bandiera, ed al blocco dei porti per giorni rispetto ad interventi di soccorso operati da navi commerciali come la Alexander Maersk.

      Occorre ricostruire quella collaborazione virtuosa tra navi umanitarie delle Organizzazioni non governative ed unità della Guardia costiera italiana che ha permesso negli ultimi anni di salvare decine di migliaia di vite. Occorre fare finalmente chiarezza sui ricorrenti tentativi di criminalizzazione dell’intervento umanitario, che ancora non sono riusciti a produrre un solo risultato certo in sede processuale.

      Gli organismi europei, e soprattutto l’agenzia FRONTEX, oggi definita Guardia di frontiera ecostiera europea, dovranno rispettare rigidamente gli obblighi di salvataggio, sanciti soprattutto dal Regolamento n.656 del 2014, e tutti i suoi assetti, comresi quelli impegnati nell’operazione Sophia di Eunavfor Med, dovranno anteporre la salvaguardia della vita umana in mare, alla finalità del contrasto dell’immigrazione irregolare. Operando diversamente gli agenti responsabili potrebbero esser chiamati a rispondere del loro operato davanti alla Corte di Giustizia dell’Unione Europea, quale che sia l’esito delle prossime elezioni europee. Il rispetto dello stato di diritto, dei principi costituzionali, delle Convenzioni internazionali e dei Regolamenti, come delle Direttive europee, non si può condizionare in base all’andamento dei risultati elettorali. Come dovrebbe essere garantito, anche, a livello nazionale, per l’amministrazione della giustizia. Anche nell’accertamento delle responsabilità degli stati nell’omissione o nel ritardo riscontrabile nelle operazioni di ricerca e salvataggio.

      Infine, con la consapevolezza che si tratta di attendere, ma che alla fine si potranno accertare responsabilità internazionali che altrimenti godrebbero della più totale impunità, occorre attivare un circuito permanente di denuncia di quanto sta avvenendo nel Mediterraneo centrale, rivolto alla Corte Penale internazionale,che già si sta occupando della sedicente “Guardia costiera libica”, in casi nei quali i governi nazionali si dimostrano complici o indifferenti. Se qualcuno ha smarrito il valore della vita umana, o pensa di poterlo strumentalizzare a fini politici, è bene che si riesca, anche se in tempi più lunghi, ad accertare fatti e responsabilità.

      https://comune-info.net/2018/11/ancora-in-trappola-i-dannati-della-nivin

    • Migranti, Mediterranea: «Irruzione delle truppe libiche sulla nave Nivin»

      L’allarme della nave delle ong che da settimane svolge un servizio di soccorso e assistenza in mare

      Secondo quanto apprende Mediterranea, la nave delle ong che da settimane svolge un servizio di soccorso e assistenza in mare, forze armate libiche hanno fatto irruzione sulla nave Nivin, ancorata nel porto di Misurata in Libia.

      https://www.lapresse.it/cronaca/migranti_mediterranea_irruzione_delle_truppe_libiche_sulla_nave_nivin_-858090/news/2018-11-20

      Le tweet de Mediterranea:

      Apprendiamo che forze armate libiche hanno fatto irruzione sulla #Nivin, dalle 11.41 non si hanno notizie dei profughi a bordo. ITA ed EU non permettano violenza su persone che lottano per non essere ancora torturate. #Misurata @italyMFA @UNHCRlibya

      https://twitter.com/RescueMed/status/1064854071813775360?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E10

    • Les migrants du Nivin ont été débarqués à #Misrata et accusés de « #piraterie »

      Les autorités libyennes ont évacué mardi 20 novembre les 77 migrants qui refusaient depuis 10 jours de débarquer à Misrata. D’après les reporters de France 24 sur place, qui ont pu s’entretenir avec une source officielle ils ont été ramenés en centre de détention et sont accusés de « piraterie ».

      Mardi 20 novembre vers 10h30 heure de Paris, selon plusieurs sources concordantes, les autorités libyennes ont mené une opération musclée pour déloger les 77 migrants qui refusaient de sortir du navire commercial depuis 10 jours. Selon un média local, l’opération a été ordonnée par le procureur général de Misrata.

      « On a vu passer ce matin des ambulances qui fonçaient à toute allure et de nombreux fourgons avec des hommes en armes à l’intérieur », précise à InfoMigrants un humanitaire sur place. Les organisations internationales ont pour l’heure peu d’informations sur la situation, les autorités libyennes les ayant tenues à l’écart de l’évacuation. « On n’a pas été autorisés à suivre l’opération, on nous a bloqué l’accès », note encore l’humanitaire. L’opération s’est donc déroulée sans témoins.

      InfoMigrants a tenté de joindre, Victor*, son contact à bord mais c’est un homme se présentant comme un garde-côte libyen qui a répondu. « Tout ce que je peux vous dire c’est qu’il n’y a plus personne dans le bateau et que les migrants sont dans de bonnes conditions », a-t-il déclaré, laissant penser que le téléphone du migrant soudanais avait été saisi.

      Plusieurs sources évoquent au contraire une situation tendue. Selon le directeur de la sécurité et de la sûreté de la zone franche de Misrata interrogé par l’équipe de France 24 en Libye, les autorités libyennes ont fait usage de gaz lacrymogène et de balles en caoutchouc pour évacuer le bateau. Plusieurs personnes ont été blessées et sont désormais prises en charge à l’hôpital de Misrata.

      Des migrants accusés de « piraterie »

      D’après la même source, les migrants non blessés ont été envoyés au centre de détention de Kararim, à Misrata. Ils sont accusés de « piraterie », a expliqué le Directeur de la sécurité et de la sûreté de la zone franche de Misrata, à l’équipe de France 24.

      Un garde-côte libyen, joint par InfoMigrants plus tôt dans l’après-midi, a affirmé que certains des migrants avaient été présentés au procureur général.

      Secourus le 8 novembre au large de la Libye par un navire commercial battant pavillon panaméen, les migrants refusaient de débarquer au port de Misrata. « Plutôt mourir que de retourner en Libye », affirmaient-ils à InfoMigrants. Pendant des jours, les organisations internationales ont essayé de négocier avec les autorités libyennes une solution alternative aux centres de détention, sans succès.

      Elles redoutaient également l’usage de la force pour faire sortir les migrants calfeutrés à l’intérieur du bateau. Lundi 19 novembre, un membre d’une organisation internationale déclarait sous couvert d’anonymat à InfoMigrants : « Les Libyens font finir par perdre patience ».
      Les organisations internationales se disent aujourd’hui inquiètes du sort qui sera réservé aux leaders de la contestation. « On va être attentif à leur situation mais aussi à celles des autres migrants du Nivin », conclut un humanitaire.


      http://www.infomigrants.net/fr/post/13459/les-migrants-du-nivin-ont-ete-debarques-a-misrata-et-accuses-de-pirate

  • CE FIL DE DISCUSSION EST LA SUITE DE CELUI-CI :
    https://seenthis.net/messages/688734

    v. aussi la métaliste sur ce sujet :
    https://seenthis.net/messages/733721

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    Traversée des Alpes : un aperçu du calvaire vécu par des milliers d’exilés

    Pour se rendre compte des risques que prennent les réfugiés qui traversent, au dessus de Briançon, la frontière entre l’Italie et la France, une journaliste a pris le même chemin, de nuit, pour éviter les patrouilles de police et de gendarmerie. Voici son récit.

    Pour atteindre la France par la frontière de Montgenèvre, ceux que l’on désigne comme « les migrants » doivent affronter les Alpes en évitant d’être pris par les patrouilles de police ou de gendarmerie, qui entravent régulièrement les droits des réfugiés à demander l’asile (lire notre enquête à ce sujet). Afin de nous rendre compte de la dangerosité de ce parcours singulier, nous avons accompli cette traversée. L’une d’entre nous – non habituée de la montagne – a tenté d’atteindre Briançon tandis que l’autre assurait ses arrières en cas de complications sur le chemin ou d’arrestation.

    Nous avions au préalable repéré les chemins « du bas », habituellement empruntés par les « clandestins », et listé les parcours dangereux à éviter. Un « luxe » dont ne peuvent se prévaloir les personnes qui se risquent en haute montagne en espérant se réfugier en France. Voici le récit de notre « migrante improvisée ». Nous avons aussi consigné son parcours sur la carte ci-dessous. les lieux d’accueil et les cols par lesquels passent les exilés, ainsi que les dangers auxquels ils font face.

    « Je prends le départ de Clavière le 3 octobre, à 18 h. Il fait beau. Je ne suis pas rassurée pour autant : j’ai l’impression d’aller vers l’inconnu, vers une barrière minérale écrasante. Alors qu’on aperçoit au loin, à travers les arbres, la Police aux frontières (PAF) de Montgenèvre, je dois m’accroupir. Je suis quasiment à découvert. Deux silhouettes de policiers scrutent l’horizon. Je dois attendre qu’un gros camion de transport de marchandises s’arrête devant eux pour poursuivre mon chemin. Au fur et à mesure que j’avance, je vois, jetés sur le sol, des vêtements et des papiers déchirés. Un groupe vient de me précéder. J’ai l’impression de suivre le petit Poucet ! Ma boule au ventre s’est dissipée. J’ai trouvé ma « vitesse de croisière » et commence à grimper dans une clairière alors que la nuit tombe.
    « En contrebas, des halos de lumière balaient le bois »

    Une fois en haut, j’aperçois l’ombre d’un homme, assis sur un talus surplombant une piste. Je le reconnais immédiatement grâce à son bob de couleur kaki assorti à son pantalon. Il s’agit du même homme en civil que nous avons observé à la longue-vue en début d’après-midi, vers 14h, alors que nous nous trouvions sur les hauteurs de Montgenèvre. Lui-même et un autre « civil » livraient cinq jeunes noirs – agenouillés au sol avec les mains sur la tête – à des gendarmes en uniforme. « Bob » donc, est assis sur un talus. « Bonsoir ! Que faites-vous ici si tard ? », lui dis-je aussitôt d’un air guilleret. « Je fais de la randonnée de nuit », me répond-il. « Moi aussi ! », rétorquais-je amusée. Puis, nous échangeons des banalités sur la météo, le temps de remarquer son sac à dos et les jumelles high-tech posées à côté de lui. « Au fait, quelle est votre profession ? », me demande-t-il alors que je m’apprête à le quitter. « Formatrice ! Et vous ? ». « Plasticien », bafouille-t-il. « Bob » était encore en poste de surveillance !

    Le secteur est quadrillé. Il n’est que 20 h, trop tôt pour risquer de me faire arrêter. Instinctivement, je m’engouffre dans le bois qui longe les pistes, grimpe la pente me retrouve sur un chemin rocailleux qui prend de l’altitude. Essoufflée, j’ai besoin de faire une pause. A peine adossée à un arbre, je perçois des éclats de voix et l’aboiement d’un chien. En contrebas, des halos de lumière balaient le bois. Pas de répit : j’accélère le pas et continue de monter à marche forcée, franchissant un lacet après l’autre, interminables. La nuit est noire et je n’y vois pas à 5 m.

    Vers 23h, je passe à vive allure devant les tourniquets d’un télésiège surmonté d’un panneau. Dans la pénombre, je distingue « Les Gondrans » inscrit en grosses lettres. Je poursuis ma route, et discerne les contours d’une bâtisse à droite, puis une autre à gauche devant laquelle stationnent des véhicules militaires. Finalement, je débouche sur un chantier de terrassement, près d’un lac. Ne sachant plus quel chemin prendre, j’allume mon smartphone afin de me géolocaliser.

    L’écran de mon téléphone m’éblouit. Le temps que mes yeux s’habituent de nouveau à l’obscurité, j’entends dans le silence de la nuit, un son très proche, comme des chutes d’eau. Je choisis la première piste qui descend avant de me retrouver devant le tourniquet d’un télésiège... Sans même m’en rendre compte, j’étais retournée sur mes pas. La nuit, tous les chemins sont gris !
    « Je suis perdue, je rebrousse chemin, les larmes aux yeux »

    Je dévale donc la montagne, aussi vite que je peux car chaque pas devient une vraie torture. Je ne peux pas m’arrêter, au risque de ne plus pouvoir marcher. Arrivée au bas de ce satané chemin rocailleux, je tourne sur un sentier qui s’enfonce dans la forêt. Je n’avais qu’une idée en tête : rejoindre le GR5, le chemin de randonnée balisé jusqu’à Briançon. Mais c’est sans compter la peur sournoise qui, petit à petit, altère mon discernement. Sans même m’en apercevoir, je traverse le GR5 et poursuis dans une direction erronée. Je croise un panneau en bois pourri qui indique Les Alberts. Ce dernier nom ne m’est pas inconnu : Alpha, le « migrant inconnu », avait été retrouvé mort au mois de mai à proximité de ce hameau. Je continue de marcher, pour me retrouver, au bout de plus d’une heure de marche, dans une petite clairière en-cul-de-sac. Le sentier s’est volatilisé !

    Une fois de plus, je suis perdue. Je rebrousse chemin, les larmes aux yeux, commençant à désespérer. Mes jambes ne me portent plus. Chaque cailloux fait l’effet d’une braise ardente sous mes pieds. Je me suis alors souvenu d’un repère indiqué par l’ami guide qui m’a rapidement initiée. « N’oublie pas que la Durance [la rivière qui prend sa source à Montgenèvre pour se jeter dans le Rhône à Avignon] est en contrebas du GR5 et que de là, tu verras la route nationale. » Je m’arrêtes donc et tends l’oreille. J’’entends alors le clapotis rassurant d’un cours d’eau. Pour en avoir le cœur net, je coupe à travers bois, et dévale une pente raide sur mon postérieur.

    Effectivement, la rivière se trouve en contrebas, et je peux enfin apercevoir les lumières de la nationale. Je n’ai plus qu’à suivre le torrent, en sens inverse du courant. Je finis par traverser un pont. Il ne me reste plus qu’à dévaler la pente pour retrouver mon confrère. Ce dernier m’attend, mort d’inquiétude, sur un parking de Montgenèvre. Il est 2h du matin. Je suis totalement épuisée. J’ai seulement ressenti un peu du calvaire enduré par les réfugiés qui tentent cette traversée, énième périlleuse étape sur le chemin de l’exil. »

    https://www.bastamag.net/Traversee-des-Alpes-un-apercu-du-calvaire-vecu-par-des-milliers-d-exiles

    #migrations #asile #réfugiés #Alpes #frontière_sud-alpine #Briançon #Mongenèvre #Hautes_Alpes #Briançonnais #Claviere #Clavière #Italie #France #frontières

    • Humiliations, mises en danger, violences : enquête sur les #abus_policiers contre les migrants

      Le #procès des « #7_de_Briançon », poursuivis après leur participation à une manifestation contre l’action à la frontière des militants d’extrême-droite de Génération identitaire, démarre ce 8 novembre. Le tout sur fond de crise franco-italienne, après l’intrusion récente côté italien de gendarmes français refoulant des migrants. Au quotidien, sur les chemins alpins qui relient les deux pays, les réfugiés voient leurs droits piétinés, subissent des courses poursuites dangereuses, des humiliations et même des #violences de la part des forces de l’ordre. Du point de vue des migrants, peut-on encore parler d’#État_de_droit ?

      « Nous gérons ensemble une frontière commune et il y a ponctuellement, des deux côtés, de petits incidents regrettables. » Par ces mots diffusés dans la presse le 16 octobre, l’Élysée tentait de minimiser une #crise_diplomatique en train de gonfler avec l’#Italie [1]. Le 12 octobre, deux gendarmes français étaient surpris par la police italienne sur la commune de #Clavière, en train de déposer en camionnette, côté italien, deux réfugiés, ce qui déclencha l’ire de Matteo #Salvini, le ministre de l’Intérieur issu du parti d’extrême droite La Ligue. Résultat, depuis le 20 octobre, des patrouilles de la police italienne gardent la frontière à l’entrée du village de Clavière, sur la route de Briançon à Turin.
      #militarisation_des_frontières

      Cette frontière a vu passer, depuis un peu plus de deux ans, des milliers d’exilés à la recherche d’un avenir meilleur. Pour éviter les forces de l’ordre et le poste de la #police_aux_frontières (#Paf) de #Montgenèvre, les migrants traversent à pied, par le #col_de_l’Échelle (1762 m) et, surtout depuis l’hiver dernier, par le #col_de_Montgenèvre (1854 m). Quand ils sont arrêtés, ils sont ramenés côté italien. La grande majorité retente alors la traversée, une deuxième, une troisième... et même parfois une dixième fois, jusqu’à atteindre #Briançon, un peu plus bas côté français. Au #Refuge_solidaire, lieu de premier accueil qui y est mis à disposition par la Communauté de communes, un peu plus de 6250 personnes sont passées depuis son ouverture en juillet 2017 [2]. Depuis des mois, des associations, notamment #Tous_migrants, dénoncent des pratiques policières violentes et illégales qui poussent les exilés à prendre toujours plus de risques en altitude.

      Saisis de cette alerte nous avons enquêté, autour de la frontière, sur ces possibles #violences_policières. Fin août une première fois, puis fin septembre et début octobre, nous avons d’abord circulé sur ces chemins en simples promeneurs. Nous avons ensuite complété nos observations par le recueil de plusieurs dizaines de récits d’exilés et de témoins oculaires. Enfin, des rapports d’ONG viennent confirmer la litanie des « incidents regrettables » constatés.

      Tourisme de masse et rejet des migrants

      Depuis les attentats de novembre 2015, la #France a rétabli les contrôles à sa frontière avec l’Italie. Ce qui se joue au cœur de la station de Montgenèvre apparaît comme un concentré des inégalités du monde. Skis aux pieds en hiver ou club de golf à la main en été, les touristes passent d’un pays à l’autre à leur guise. La traversée de Clavière à Briançon se fait sur 16 kilomètres de chemins. Pour un randonneur un peu expérimenté, c’est une belle demi-journée. Mais les migrants peuvent être amenés à prendre d’autres itinéraires, parfois plus en altitude, sur une durée de plusieurs jours, soumis aux dangers des accidents de terrain, du froid, de la déshydratation...

      Fatigués, ils descendent parfois à Montgenèvre, tels des papillons de nuit. Là, quelques habitants les mettent à l’abri. D’autres les dénoncent. « Je suis allé à un restaurant. Je demande : "Est-ce qu’il y a le numéro d’un taxi, je voudrais partir à la croix-rouge" », nous raconte Abdoulaye*, un Guinéen de 19 ans. Sans l’inquiéter, son interlocuteur le fait patienter. C’est finalement la police qui est venue le récupérer... D’autres s’offusquent des vêtements abandonnés en route par les migrants, en quantité pourtant infime par rapport aux deux tonnes de déchets déversés par les touristes sur les pistes de Montgenèvre, que des bénévoles ont ramassé au début l’été.

      Au moins par trois fois, cette frontière a tué. Début mai, #Blessing_Mathew, une jeune nigériane, se noie dans la #Durance. Elle aurait paniqué à cause d’une « course-poursuite » policière, accuse l’association Tous migrants. Le même mois, le corps d’un jeune homme, probablement mort d’épuisement, est retrouvé dans un bois proche du hameau des Alberts, sur la commune de Montgenèvre. Inconnu, les montagnards solidaires l’on dénommé #Alpha. Enfin, le corps de #Mohamed_Fofana, venu de Guinée Conakry, est découvert dans un vallon de Bardonecchia en Italie, après avoir passé une partie de l’hiver sous la neige [3]. Quand elle ne tue pas, la frontière peut aussi mutiler. L’hiver dernier, l’hôpital de Briançon a hospitalisé pour #gelures plus de 300 malheureux qui avaient tenté de braver la neige. Heureusement, les secours de la gendarmerie de haute montagne (#PGHM) et des CRS sauveteurs portent assistance à toute personne en détresse, sans distinction d’origine.
      #mutilations

      « Arrête-toi ou je te tue ! »

      La préfecture des Hautes-Alpes, rejette les accusations portées par les associations. « L’action conduite en matière de lutte contre l’immigration irrégulière est conforme en tout point aux règles de droit national, européen et international. Nous nous attachons à appliquer ces règles de droit avec humanité et discernement. Ces accusations reposent sur des supputations », nous indique-t-elle par courriel.

      Ce samedi 29 septembre, alors que nous cheminons en début d’après-midi, de Montgenèvre à Clavière, nous sommes pourtant témoins de faits donnant une autre vision de la situation. Au loin, deux « randonneurs » sortent du poste de la Paf. Allure sportive, t-shirts bleu ciel et lunettes de soleil. Dans le bois vers Clavière [4], au moment où nous croisons un groupe d’une dizaine de migrants originaires d’Afrique subsaharienne, l’un de ces deux « randonneurs » demande son chemin au premier migrant qu’il rencontre. Le second surgit alors en courant, comme sorti de nulle part. Il tient dans ses mains une perche en plastique bleu d’environ deux mètres, qui sert normalement au balisage d’une piste de ski. « Arrête-toi ou je te tue ! », hurle-t-il, juste avant de bousculer en passant l’une de nous deux. Il plaque ensuite un homme au sol. Nous constatons trois arrestations réalisées par les deux « randonneurs ». Les autres migrants se dispersent dans la forêt.

      Opération « anti-terroriste » au milieu des bois

      Au crépuscule, dans le même secteur, nous croisons un homme athlétique, tout de noir vêtu. « C’est la dame qui a été bousculée tout à l’heure ? », nous demande-t-il. Après avoir acquiescé, nous feignons la surprise, affirmant ne rien comprendre à la situation précédemment vécue. « Je suis de la gendarmerie. Nous menons une opération anti-terroriste à la frontière », annonce l’homme en noir. Puis il contrôle nos identités « par mesure de sécurité », avant de disparaître dans les bois. Dans sa réponse à nos interrogations, la préfecture ne nous a pas confirmé le cadre « anti-terroriste » de l’opération.

      Depuis le début de l’été, le recours à des #faux_randonneurs a déjà été constaté par des observateurs locaux. Nous avons eu un autre aperçu de cette pratique grâce à une observation réalisée à la longue-vue, de celles dont on se sert plutôt, habituellement, pour observer les chamois. Mercredi 3 octobre, à 16h10, nous nous trouvons sur un point surplombant le village de Montgenèvre. Deux hommes en civil – l’un couvert d’un bob et l’autre vêtu d’une veste sportive noire et orange – amènent cinq jeunes gens, dont la peau est noire, à des gendarmes en uniforme. « A cause de ces faux randonneurs, les migrants se méfient de tout le monde. Ils peuvent partir en courant quant on vient à leur rencontre pour les aider », explique un maraudeur solidaire.

      « Le gendarme l’a mis en joue »

      Après sa mésaventure au restaurant, Abdoulaye a tenté un deuxième voyage. « Nous avons pris la route à 14h. Un hélicoptère a survolé notre groupe, alors nous sommes restés cachés dans la brousse jusqu’à 21h. Ensuite, nous sommes montés. » Sa description indique que le groupe a emprunté le #col_des_Gondrans, à 2347 mètres d’altitude. Après une longue descente, par la route militaire du Janus, son groupe atteint Briançon au milieu de la nuit. Très choqué, après avoir emprunté le même chemin, Aïssa*, un jeune ivoirien, revient de loin. « J’ai cru que j’allais mourir ! Je ne pouvais plus respirer. Je crachais du sang et je n’arrivais plus à marcher », nous confie-t-il. Finalement ce sont des automobilistes qui l’ont secouru en appelant les pompiers.

      A la lumière de ces témoignages et de plusieurs dizaines d’autres, la #mise_en_danger des migrants semble évidente. Pour comprendre comment elle peut survenir, l’une d’entre nous – qui ne connaît pas la montagne – a entrepris la traversée mercredi 3 octobre. Cette « migrante improvisée » a pris des risques pour échapper à la police, s’est perdue de longues heures nocturnes et a éprouvé la peur et l’épuisement (retrouvez son récit dans cet autre article : https://www.bastamag.net/Traversee-des-Alpes-un-apercu-du-calvaire-vecu-par-des-milliers-d-exiles). La traversée des Alpes par les exilés relève d’une véritable prouesse périlleuse. Mais la #maltraitance qu’ils subissent peut s’avérer être encore plus grave.

      Nous avons rencontré une jeune habitante du Briançonnais, sous le choc d’avoir assisté à deux arrestations violentes. En début d’après-midi, le 2 octobre, « deux migrants couraient, poursuivis par des gendarmes en uniforme, raconte-t-elle. Un gendarme a fait un croche-patte à l’un d’eux. Un autre gendarme a mis-en-joue le second migrant. Il s’est alors mis à genoux, avec les mains sur la tête. Le gendarme l’a relevé et poussé violemment dans sa voiture banalisée ». Notre témoin confirme avoir vu une arme au bout du bras du gendarme. Ensuite, « le gendarme a donné un coup de pied au premier migrant arrêté sur le golf, alors qu’il était assis par terre. Il lui a également mis des #gifles. Avec un autre gendarme, ils ont fouillé son sac, et l’ont obligé à baisser son pantalon et à se mettre les fesses à l’air en public », afin de poursuivre la fouille.

      Violences et non-respect des droits ont lieu également à l’intérieur du poste de la Paf. « Nous avons quitté Clavière à 14h. Vers 7h du matin, nous étions presque arrivés à Briançon. Mais des policiers nous ont arrêtés et emmenés au poste [de la Paf] », raconte par exemple Moustafa* en anglais. Il est originaire de Sierra Léone. Avec lui, voyageait une personne se déclarant mineur. « J’ai dit : "Laissez au moins le mineur !" Il pleurait mais le policier n’en avait rien à faire. » Moustafa pensait que son jeune ami allait être protégé. La loi française oblige en effet les Conseils départementaux à mettre à l’abri tout mineur non accompagné. Il revenait donc aux services départementaux d’évaluer si cette personne était mineure ou non. « Ensuite, je voulais refuser de donner mes empreintes car je ne suis pas un criminel. Mais à ce moment là, j’ai vu un homme se faire frapper à la matraque parce qu’il refusait. Il avait le visage gonflé. » Une heure après avoir été arrêtés, Moustafa et son jeune compagnon sont déposés par une voiture de police, sous la pluie, « non loin de l’église de Clavière ».
      #MNA #mineurs_non_accompagnés

      Des migrants volés pendant leur arrestation ?

      Autre témoignage, tout aussi édifiant, celui de Moussa*, un malien de 16 ans. Nous l’avons rencontré dans un autre département où il vit désormais sous la protection de l’Aide sociale à l’enfance. Il a le regard d’une âme brisée et sa joue porte la cicatrice d’un coup violent. Le 4 août dernier, son groupe est très vite arrêté. Au poste de la Paf, il montre son acte de naissance, attestant de sa minorité (voir photo ci-dessous – cliquer pour l’agrandir). Les agents en prennent connaissance, mais le ramènent devant l’église de Clavière, en Italie. Moussa est formel, la Paf ne lui a remis aucun document, ni à lui ni à ses compagnons, alors qu’elle devait leur signifier officiellement un « refus d’entrée » [5], qu’ils devaient chacun signer. Comme beaucoup d’autres, ils n’ont pas vu la couleur de ce document, et les agents ne leur ont donné aucune information sur leur droits.

      Mais ce n’est pas tout : une fois revenu à Clavière, « j’ai fouillé mon sac, et j’ai vu qu’il manquait mon argent, 600 euros ! », témoigne Moussa. Idem pour Mario*, un jeune ivoirien du même groupe, qui déclare également que 200 euros ont disparu le même jour de ses affaires. Moussa rebrousse chemin avec Mario, en direction de la Paf. Vers minuit, ils arrivent à vingt mètres, côté italien, du panneau délimitant la frontière. A bord d’une voiture de police stationnée, se trouvent les mêmes agents qui les ont refoulés peu avant. Un « vieux aux cheveux gris » et « un grand baraqué », décrit Moussa. Celui-ci interpelle les policiers, et enregistre discrètement la conversation avec son téléphone. Nous avons pris connaissance de cet enregistrement lors de notre premier séjour au mois d’août. Des militants de #Chez_jésus, un lieu occupé pour accueillir les réfugiés, l’ont depuis mis en ligne, le 27 septembre.

      « La police, ils ont pris mon argent », accuse Moussa sur cet enregistrement. « T’accuses la police de #vol, ce soir t’es en garde-à-vue (...) Demain t’es dans un avion, (...) Paris-Tripoli, hein ! », répond l’un des policiers. Moussa insiste. Furieux, l’agent se fait encore plus menaçant : « Tu me traites encore une fois de voleur, je te jette là dedans. T’as compris ! » Mais Moussa poursuit sur sa lancée : « Vous volez mon argent. Comment je vais faire ? » A ces mots, le policier le saisit : « T’arrêtes de nous traiter de voleurs parce que je t’en colle une, hein ! » Le jeune malien rétorque : « C’est pas bon comme ça. C’est mon argent. T’as qu’à me tuer ! » Moussa déclare avoir alors reçu un coup dans le ventre de la part du « policier aux cheveux gris ». Mario, la voix haletante, tire Moussa en lui disant « Andiamo, andiamo » (on y va, on y va, en italien).

      Des forces de l’ordre en roue libre, des soutiens poursuivis

      Le type de faits que nous rapportons a également été constaté par une mission d’observation composée de douze associations pour les droits humains et les droits des étrangers [6], menée les 12 et 13 octobre 2018, et à laquelle participaient également des avocats. Selon ces constats, affranchies de tout respect de l’État de droit, les forces de l’ordre paraissent en roue libre. Dans un communiqué du 16 octobre, les ONG affirment que « de multiples violations des droits ont été constatées » et demandent que « cessent ces pratiques illégales et dégradantes ». En guise de première action judiciaire, onze référés libertés, dont huit pour des mineurs refoulés, ont été déposés devant une juridiction administrative. D’autres procédures devant des tribunaux sont annoncés.

      Pour l’heure, le procès qui retiendra l’attention sera celui de sept personnes solidaires des migrants qui se tiendra le 8 novembre à Gap. « Les 7 de Briançon » sont poursuivis pour « aide à l’entrée d’étrangers en situation irrégulière sur le territoire national et en bande organisée ». Ils risquent jusqu’à dix ans de prison et 750 000 euros d’amende. Leur tort ? Avoir participé à une manifestation, le 22 avril de Clavière à Briançon, qui dénonçait la présence des militants d’extrême droite de Génération identitaire [7]. Des personnes sans-papiers, retient le procureur, se trouvaient dans le cortège. Trois des prévenus, deux jeunes suisses et une italienne, avaient été arrêtés au soir de la manifestation et placés en détention provisoire durant neuf jours, à la prison des Baumettes à Marseille. Les quatre autres prévenus, de nationalité française, se sont vus signifier leur mise en examen lors d’une garde-à-vue en juillet. Avec leurs soutiens, ils comptent faire du rendez-vous de Gap le procès du « #délit_de_solidarité » et de la « militarisation de la frontière ».

      Alors que les premières neiges s’annoncent, les autorités italiennes et françaises font le choix de la fermeté. Le 10 octobre, la police italienne a expulsé les occupants de « Chez Jésus ». A Gap le 17 octobre, la préfecture a fait évacuer la Maison Cézanne. Propriété de la ville, elle était occupée par le collectif « Un toit un droit » pour l’hébergement de personnes sans-papiers. Malgré la répression, les personnes solidaires continuent de proposer des solutions. Le 19 octobre, un « centre social autogéré » a été ouvert à Gap par le collectif Cesaï, pour faire « face à la situation des exilés et laissés-pour-compte, et au vide culturel de la ville ». A la frontière, les montagnards solidaires s’organisent à nouveau. Durant les deux derniers hivers, leurs maraudes au col de l’Échelle et de Montgenèvre, auxquelles les autorités ont répondu par une cinquantaine de convocation à la police ou à la gendarmerie, avaient évité bien des drames.

      https://www.bastamag.net/migrants-refugies-route-police-violences-gap-alpes-briancon

      #anti-terrorisme #3+4_de_Briançon #violences_policières

    • Hautes-Alpes : huit migrants secourus à la frontière

      Huit migrants secourus hier soir, entre Clavière et Cervières. Le groupe a été localisé au #col_Saurel par les secours en montagnes italiens qui ont effectué l’intervention, informations de nos confrères du Dauphiné Libéré, ce matin. Selon le quotidien cinq personnes déjà secourues souffraient d’#hypothermie. Les trois autres devaient être également pris en charge.

      http://alpesdusud.alpes1.com/news/hautes-alpes/73181/hautes-alpes-huit-migrants-secourus-a-la-frontiere

    • Hautes-Alpes, frontière de tous les dangers

      Depuis deux ans et demi, des migrants empruntent la route périlleuse des Alpes pour venir en France. Ils tentent d’échapper aux interpellations et aux violences policières. Enquête sur la frontière.

      A Briançon, dans les Hautes-Alpes, le Refuge Solidaire, une ancienne caserne des CRS de secours en montagne mise à disposition par la Communauté de communes, ne désemplit pas. Comme chaque jour, un groupe de migrants vient d’arriver : des hommes jeunes, originaires d’Afrique noire. Ils sont exténués.

      En provenance du sud de l’Italie, ils ont pris un train à la gare de Turin, puis un car pour Clavière, dernier village italien collé à la frontière. De là, ils tentent la traversée de la montagne à pied, via Montgenèvre, côté français, jusqu’à Briançon. Ils sont de plus en plus nombreux à choisir cette route des Hautes-Alpes à mesure que la frontière plus au sud, par Menton ou la vallée de la Roya, se verrouille. Selon un décompte du 30 septembre, le Refuge Solidaire a accueilli 6350 personnes depuis son ouverture en juillet 2017.

      A la fin de l’été1, les bénévoles s’activent dans le garage aménagé en réfectoire. L’urgence est de nourrir les nouveaux arrivants affamés par de longues heures de marche forcée dans la montagne. Et tandis que, tels des écoliers à la cantine, les migrants font la queue devant les grandes marmites pour remplir leurs assiettes, Benoit Ducos, membre de Tous Migrants – une association citoyenne de sensibilisation au drame des exilés –, lance à leur intention : « Nous sommes des bénévoles ici.

      Depuis des mois les droits des personnes étrangères ne sont plus respectés à la frontière et les forces de l’ordre se rendent coupables de nombreuses violences. Nous avons besoin de recueillir des témoignages de personnes qui ont été attrapées par la police ou les gendarmes, qui ont été ramenées en Italie. »
      « Arrête toi ou je te tue ! »

      Quelques semaines plus tard, sur le chemin menant de Montgenèvre à Clavière, distant de 16 kilomètres, deux « randonneurs » cavalent après une dizaine de jeunes Africains. Ces hommes, aux muscles saillants dans leurs tee-shirts bleus, étaient sortis un peu plus tôt du poste de la Police aux frontières (PAF). « Arrête toi ou je te tue ! » hurle l’un d’eux aux fuyards en brandissant une perche en plastique bleu d’environ 2 mètres, qui sert habituellement à baliser les pistes de ski. Peu de temps après, il rejoint son collègue « randonneur », avec trois jeunes migrants dont un tenu fermement par le bras. Au crépuscule, sur le chemin du retour, l’un des faux randonneurs, tout de noir vêtu avec une capuche recouvrant sa tête, se présente comme gendarme et contrôle nos identités, justifiant d’une « opération antiterroriste à la frontière ».

      Ces interventions ne sont pas isolées. Dans son avis rendu public le 1er juillet, la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNDH) dressait un constat sévère, « sur une volonté politique de bloquer les frontières au détriment du respect du droit à la vie et à l’intégrité physique des personnes migrantes, contraintes d’entreprendre des parcours de plus en plus dangereux à travers les Alpes, comme en témoignent de multiples récits douloureux et des pratiques attentatoires à la dignité ». Des critiques documentées par treize ONG qui ont mené une mission d’observation à la frontière de Montgenèvre les 12 et 13 octobre – dont Amnesty International, la Cimade et Médecins du monde.

      Graves accusations

      Au Refuge Solidaire, Benoît Ducos recueille les récits alarmants des jeunes hommes qui se sont regroupés autour de lui. Pour échapper aux forces de l’ordre, ils se sont cachés en forêt, parfois plusieurs jours, ou ont pris des routes plus périlleuses, comme celle du col des Gondrans, à 2347 mètres d’altitude.

      Abdoulaye*, un Guinéen de 19 ans, y est passé lors de sa deuxième traversée. « Nous avons pris la route à 14h mais un hélicoptère a survolé notre groupe, raconte-il. Alors, nous sommes restés tapis dans la brousse jusqu’à 21h. » Aïssa*, lui, est un rescapé. Ce jeune Ivoirien peine encore à recouvrer ses esprits. « J’ai cru que j’allais mourir ! » finit-il par lâcher en retenant ses larmes. Totalement épuisé par la route des crêtes, il s’est affalé, avec une forte douleur dans la poitrine. « Je ne pouvais plus respirer. Je crachais du sang et n’arrivais plus à marcher. » Il s’est retrouvé seul, à une heure avancée de la nuit, dans le froid, en proie à une profonde terreur. Il doit son salut à un couple qui passait par là en voiture et qui a prévenu les pompiers.

      Les accusations portées contre des policiers ou des gendarmes sont graves : refoulement de femmes enceintes ou avec enfants, de mineurs isolés (qui doivent normalement être protégés selon la loi française) et de personnes malades ; menaces verbales, coups… Voire pire : guet-apens et courses poursuites mettant les personnes en danger et pouvant même, parfois, entraîner la mort. « Au début, les violences policières étaient très ponctuelles. Il s’agissait surtout d’insultes, d’intimidations et de pressions psychologiques pour décourager le passage. Mais ça s’est vraiment dégradé depuis l’intervention des identitaires (militants d’extrême droite venus intimider les migrants au printemps dans les montagnes, ndlr), avec des menaces arme à la main et même des vols d’argent ! » nous confie Benoît Ducos, inquiet.
      Morts dans la montagne

      A l’appui de leurs allégations, les observateurs locaux citent le cas d’« Alpha », un jeune Africain inconnu trouvé mort, vraisemblablement d’épuisement, en mai dans un bois en amont des Alberts, un hameau de la commune de Montgenèvre ; ou encore celui de Blessing Matthew, une Nigériane de 20 ans retrouvée noyée dans la Durance le 9 mai, après avoir paniqué à la suite d’une « course poursuite », affirme Tous Migrants. Pour les « sentinelles de la montagne », ces agissements sont destinés à dissuader coûte que coûte les « migrants » de venir en France. « Les guets-apens et courses poursuites dans la montagne pourraient constituer un délit sanctionné par le Code pénal français au titre de ‘mise en danger d’autrui’ ou de ‘manquement à une obligation de prudence ou de sécurité’, explique Me Maéva Binimelis. Sollicitée par Tous Migrants, cette avocate du Barreau de Nice vient de déposer une plainte contre X et des signalements auprès de procureur de Gap. D’autres suivront.
      Délit d’humanité

      Ces signalements sont, entre autres, documentés par Benoît Ducos, qui accumule les récits des victimes. Le 10 mars, il a pris dans sa voiture une famille nigériane perdue dans la tempête du col de Montgenèvre, à 1854 mètres d’altitude. La mère, Marcella, était sur le point d’accoucher. Aux portes de Briançon, la voiture est longuement arrêtée par un barrage des douanes malgré l’urgence, à 500 mètres de la maternité. Le bébé naîtra quelques heures plus tard par césarienne à l’hôpital de Briançon ; un accouchement risqué qui, sans l’intervention du secouriste, aurait pu se terminer par une issue dramatique.

      Depuis, Benoît Ducos a fait l’objet d’une enquête préliminaire ouverte par Raphaël Balland, le procureur de Gap, en vue de déterminer un éventuel délit pour « aide à l’entrée et à la circulation d’un étranger en situation irrégulière ». Cette enquête a été classée sans suite le 27 octobre pour « immunité humanitaire », juste avant l’ouverture, le 8 novembre, du procès des 7 de Briançon (lire nos éditions du 9 et du 12 novembre).

      Désormais, les migrants n’ont plus de refuge à Clavière. La salle paroissiale squattée depuis mars par des militants de No Border a été évacuée le 10 octobre par la police italienne. Les migrants doivent désormais se contenter d’un accueil de nuit ouvert par la paroisse d’Oulx, à 18 km de la frontière française. Depuis, les premières neiges sont tombées, rendant la montagne plus dangereuse. Pour beaucoup, cette traversée des Alpes représente un dernier obstacle avant d’atteindre le « pays des droits de l’homme ». D’où leur persévérance, malgré tous les obstacles. Au péril de leur vie.

      https://lecourrier.ch/2018/11/13/hautes-alpes-frontiere-de-tous-les-dangers
      #droit_à_la_vie #col_des_Gondrans

    • Danger at high altitude: Migrant routes in the Alps

      With the crossing from Italy to France at low altitude becoming more difficult, migrants have been trying to cross the border on foot via the high alpine passes between the two countries — at great personal risk. This week, emergency services were called to help more than 14 people lost in cold conditions in the Alps.

      It is already snowy high up in the Alps, but that hasn’t deterred small groups of migrants trying to walk, often in inadequate clothing, towards France. Just this week, there were at least two reports of lost migrants in the Italian media. All were in the Bardonecchia region east of Turin and near the Italian border with France, at an altitude of about 1,700-1,800 meters. These alpine paths have become increasingly attractive to migrants since 2015, when France reinstated border controls at the low altitude crossing between the towns of Ventimiglia and Menton.

      The Italian newspaper, Corriere Della Sera, reported that the rescued migrants were suffering from hypothermia but were not in any danger. After medical checks, they were taken to a migrant reception center in Oulx, west of Turin. However, videos of other rescues show migrants attempting snowy paths dressed in trainers, jeans, and thin jackets. On Monday, a further four migrants were rescued from the snow after they became lost.

      A ’state of emergency’

      The head of the Alpine emergency services in Piedmont, Luca Giaj Arcota, said last December that rescue services could no longer cope with the number of migrants attempting to cross at Bardonecchia, which “had reached critical levels.” In the past month, Italy has been hit by bad weather, causing chaos in many regions, including the Alps, and putting added pressure on emergency services.

      Giaj Arcota also said that Alpine rescuers don’t have the powers of the police, so they can’t stop people from walking on these paths, even when they could be putting themselves, and their rescuers, in danger. He called upon the Italian authorities to resolve the situation so that migrants are dissuaded from attempting the crossing.

      Shelters needed

      The aid agency Oxfam Italy has called on Italian authorities to create more shelters for people waiting to cross from Italy into France, particularly unaccompanied minors and single women.

      In a report published in June, Oxfam says the situation at Ventimiglia remains serious. It estimates that in the first four months of 2018, more than 4,230 migrants crossed the border at Ventimiglia, the majority coming from Eritrea, Afghanistan and Sudan. Between August 2017 and April 2018, the total number of crossings reached 16,500.

      French authorities criticized

      Oxfam says migrants trying to cross the border are often refused entry and denied the right to request asylum. It also accuses French police of falsifying declarations that migrants wanted to return to Italy voluntarily, and of denying migrants access to water, food, shelter and legal assistance.

      At Bardonecchia, border crossings have also led to conflict between Italy and France. In one incident, Italian authorities said that a French police patrol dropped migrants in the forest on the Italian side of the border, telling them to go back to Italy. Italy’s Deputy Prime Minister, Matteo Salvini, suggested that the French authorities were “treating Italy like a refugee camp.”


      http://www.infomigrants.net/en/post/13393/danger-at-high-altitude-migrant-routes-in-the-alps?ref=tw

    • Arriva l’inverno, emergenza migranti in val di Susa

      La Chiesa valdese organizza una raccolta di indumenti e scarpe invernali coinvolgendo le comunità locali.

      E’ passato un altro anno, siamo di nuovo oramai in inverno e nulla cambia sul fronte del rischio per i migranti che tentano di entrare in Francia attraversando le Alpi.

      Di queste ore la notizia del recupero di 14 cittadini maliani in difficoltà fra le nevi sopra Claviére, ultimo comune italiano in valle di Susa prima del confine. Il soccorso alpino ha salvato 10 persone a circa 1800 metri di quota, con un principio di ipotermia, mentre 4 risulterebbero ancora disperse, con il rischio di iniziare nel più tragico dei modi la nuova stagione fredda. Nei giorni scorsi altri interventi di aiuto sono stati richiesti e portati a termine dagli uomini del soccorso.

      A tal proposito le chiese valdesi locali si stanno mobilitando nella raccolta di indumenti e scarpe adatti per le rigide temperature di questi mesi.

      Lo spunto nasce da un appello del pastore valdese di Susa, Davide Rostan, in prima linea nel dare quotidiana assistenza a chi in difficoltà si trova a transitare per le vie alpine: «Servono scarponi o scarponcini con taglia dal 42 in su, al massimo un numero limitato di numeri attorno al 38 per le ragazze, giacche a vento/ pile, cappelli e guanti. Altri indumenti non servono e occupano spazio, la raccolta dovrà essere mirata e limitata a questi indumenti».

      Ad Oulx da qualche settimana è stato aperto in un locale dei salesiani vicino alla stazione un piccolo centro con una dozzina di posti letto e qualcuno che tiene aperto dalle 19 alle 8 di mattina tutti i giorni. Sono due operatori della cooperativa Talita Kum, uno dei partner di Diaconia Valdese nei progetti di accoglienza diffusa in bassa val di Susa. Tra i fondatori della cooperativa c’è anche don Luigi Chiampo, parroco di Bussoleno. Ad oggi in valle transitano circa 30 persone al giorno che tentano di attraversare il confine arrivando a Claviére con il bus e poi andando a piedi verso Briançon. Spesso vengono fermati dalla polizia di frontiere che li respinge e li lascia per strada fuori dalla frontiera anche di notte a 1800 metri. Nell’ultimo anno sono passate in Francia in questo modo circa 800 persone al mese. Ora però la polizia francese ha inasprito i controlli e a Claviére a parte due jeep della polizia o dei carabinieri che ora pattugliano il confine per evitare che i francesi riportino gli stranieri in Italia non c’è nulla. Solo dalle ore 20 alle 24 c’è un mezzo della croce rossa che da qualche giorno quando ci sono dei respinti li carica e li porta ad Oulx.
      Chi volesse partecipare può contattare la propria chiesa locale del distretto delle valli del pinerolese. Ad esempio ieri le chiese del primo circuito (Val Pellice) hanno comunicato durante il culto tali necessità, e ripeteranno l’appello la prossima domenica 25 novembre, lasciando alle singole comunità gestire le modalità di raccolta. Si farà infine una raccolta complessiva prevista per lunedì 26 novembre dalle ore 15 alle ore 19 nei locali della cascina Pavarin a Luserna San Giovanni, per poi trasportare quanto raccolto a Oulx.

      https://riforma.it/it/articolo/2018/11/19/arriva-linverno-emergenza-migranti-val-di-susa

    • Mort·es en montagne ? Le rôle politique de la violence policière à la frontière

      La frontière franco-italienne des Hautes-Alpes n’est pas (encore) fermée. Elle est une zone de passage pour plusieurs dizaines de personnes tous les jours depuis plus d’un an. Cependant, depuis l’été 2017, l’Etat français y déploie tout un processus de militarisation qui a pour vocation de produire une effet impressionnant, voire effrayant.

      La militarisation, c’est d’abord une intensification du nombre de policiers : à la Police aux frontières (PAF) présente depuis 2015, à la police et gendarmerie nationales, au PSIG, se sont ajoutés depuis 2017 des renforts de gendarmerie mobile, de CRS, et parfois de l’armée. La militarisation, c’est ensuite une intensification des équipements utilisés pour le contrôle. C’est enfin une diversification des pratiques de contrôle. Tous ces éléments constituent ensemble le dispositif de contrôle mis en place par l’Etat français pour « sécuriser », comme ils disent, la frontière franco-italienne.

      Ce tableau répertorie les différentes pratiques de contrôles en place dans le Briançonnais. On peut noter que celles en-dessous de la ligne rouge, se situent un cran au-dessus en terme de niveau de violence.

      Il est important de faire le lien entre le fait que ces dernières pratiques sont plus violentes, qu’elles ciblent uniquement les personnes identifiées comme “migrantes“, et qu’elles sont relativement invisibles (et en grande partie illégales).

      Cela met en lumière toute la fonction discriminatoire de la frontière. Un régime différent s’applique pour des personnes identifiées comme “migrantes“, comme si elles appartenaient à une catégorie différente de gens, dont la vie et les droits n’ont pas besoin d’être respectés.

      A aucun moment, on ne peut oublier que la discrimination entre les personnes qui subissent des violences à la frontière et celles qui n’en subissent pas s’effectue sur une base raciste. En quatre mois de présence dans la zone frontalière, j’ai recueilli une quarantaine de témoignages de personnes qui avaient été victimes de violations de droits ou de violences policières : à l’exception d’une, d’origine kosovarde, toutes les autres étaient Noires. Les personnes qui sont susceptibles d’être contrôlées dans la zone frontalière sont presques toutes d’origine africaine, quelques rares fois d’Europe de l’Est ou du Moyen-Orient.

      Cet article a pour but de déconstruire l’idée selon laquelle la zone frontalière, à cause de sa marginalité géographique (excentrée, dans les montagnes… ?) ou d’un contexte politique plus “tendu“, serait une zone “de non-droit“, comme on l’entend souvent, où auraient facilement lieu des bavures, des abus, des dérapages de violence.

      Je veux tenter au contraire de montrer que la violence, sous toutes ses formes (symbolique, psychologique, verbale, et physique) fait partie intrinsèque du dispostif de la frontière. Elle est même utilisée (directement ou indirectement) comme un outil politique puisqu’elle est censée avoir un effet dissuasif sur les personnes qui désirent passer la frontière.

      Je ne prétend pas que toutes les pratiques de violence dénoncées dans cet article émanent directement d’un calcul précis de la part d’une tête pensante et unique. Les acteurs du contrôle à la frontière sont divers et il y a plusieurs échelles de pouvoir. Le pouvoir est diffus, il s’étend du Ministre de l’Intérieur jusqu’au au gendarme mobile qui va effectuer le contrôle, en passant par la préfète des Hautes-Alpes. Tous ces acteurs ont des champs d’actions différents, rarement concertés ; il y a, outre la stratégie politique, de nombreuses logiques situationnelles liée au contexte immédiat sur le terrain.

      Je cherche plutôt à signifier que tous les éléments du dispositif frontalier se superposent et, combinés, participent à produire de la violence, sous de nombreuses formes. Celle-ci a un effet politique très clair, celui de marginaliser celles et ceux qui en sont victimes en créant une classe de personnes, ou une catégorie de population que le pouvoir étatique peut, en toute légitimité, contrôler par l’administration de la violence. A mon sens, c’est là même que se trouve le rôle du dispositif de la frontière : cette catégorie qu’elle crée, sur la base de discrimination économique et raciale, ce sont les “migrants“, “les clandestins“.

      Je vais tenter ainsi d’analyser trois manière très différentes dont la violence contre les personnes exilées se déploie à la frontière italienne dans les Hautes-Alpes, en soulignant à chaque fois la fonction politique de la violence et son rôle au sein du dispositif frontalier.
      1. Le spectacle de la militarisation de la frontière

      Plusieurs auteur·es militant·es analysent les zones de frontières comme une scène sur laquelle les Etats jouent une mise en scène sécuritaire1. Cette notion de « spectacle » de la frontière m’a tout de suite paru très juste pour décrire ce qui se passe entre Briançon etsur les cols de Montgenèvre et de l’Echelle. Le contrôle aux frontières est constitué d’un arsenal technologique (camions de gendarmes ou CRS, voitures de police, hélicoptère…) et humain, avec une présence policière disproportionnée, qui dessine, depuis l’été 2017, dans l’espace public des villages des Alpes, un décor « de guerre ». Il a été perçu comme tel par des habitant·es locaux, ainsi que par des touristes pendant l’été et l’automne 2017.

      Une fois le décor installé, s’ajoutent à cette scénographie policière les costumes et accessoire. C’est ainsi que je croise régulièrement, traversant la frontière en début de soirée, des équipes entières de gendarmes mobiles sortant du local de la Police aux frontières, et s’élançant à pied pour leur « mission » dans la montagne, entièrement vêtus et cagoulés de noir (tenue de camouflage), équipés de lunettes infra-rouges ou thermiques, de torches, et armés. Une vraie tenue de « commandos« , qui associe symboliquement les arrestations en montagne à l’accomplissement d’une mission d’intervention spéciale, comme dans des contextes de haute criminalité. Les témoignages des personnes exilées qui ont été arrêtées ou poursuivies par la police à travers la montagne mentionnent également des tenues de civil (costume du « randonneur »), les tenues de camouflage militaire pour les renforts de l’armée, et même depuis le début de l’été 2018 des jumelles thermiques qui permettent de traquer des silhouettes dans l’obscurité. Cette scénographie d’intervention spéciale véhicule en elle-même une grande violence symbolique et psychologique pour des personnes qui fuient précisément des conflits armés.

      Lever du rideau. La scène qui est jouée sous nos yeux : la « chasse au migrant ». Cette mise en scène perverse contraint les personnes exilées, pourtant théoriquement légitimes à se présenter à la frontière et demander une protection, à se cacher, se baisser, attendre des heures dans la neige, ou bien ramper à travers “la brousse“1. En d’autres termes, elle les oblige à jouer un rôle d’indésirables, à devenir malgré elles actrices tout autant que spectatrices de ce spectacle qui leur est adressé…

      Premier acte : identifier « le migrant » grâce aux équipements de vision nocturne. Pour cela, des études sur les formations de la police aux frontières ont montré que les critères utilisés pour l’identification des personnes portant un « risque migratoire » et donc soumises au contrôle d’identité à la frontière se fonde sur des critères aussi originaux que la couleur de peau et le style vestimentaire2. « Le migrant » est donc facilement répérable : « il » est Noir, « il » a un sac à dos et « il » se déplace en groupe, souvent la nuit et dans la forêt.

      Deuxième acte : l’arrestation. Celle-ci fait l’objet de différentes stratégies, dont la plus courante est de se rapprocher dans la plus grande discrétion, grâce aux tenues de camouflage, ou en étaignant les phares du véhicules afin de prétendre qu’il est vide ; puis en jouant sur l’effet de peur et de surprise en aveuglant les marcheurs et marcheuses nocturnes, au moyen de lampes torches et de phares, avec des cris ou interpellations. Certaines personnes ont raconté des arrestations plus spectaculaires encore, impliquant une menace à l’arme à feu :

       » Il y avait plusieurs voitures garées sur la route, ils ont éteint leurs phares, c’est pour ça que je suis passé sur la route, je ne les avais pas vus. Dès qu’on est arrivés sur la route, ils sont sortis en courant des véhicules, en agitant leur armes en l’air, en hurlant « Personne ne bouge ! ». Mon ami s’est jeté à terre, moi aussi j’étais [accroupi] par terre, pendant qu’ils nous ont interrogés. Ils nous ont interrogés avec leurs armes braquées sur nous. » (Alpha*3, témoignage recueilli le 29/04)

      Si les exilé·es n’endossent pas le rôle de criminels en cavale qui leur est imposé par le jeu policier en se « rendant » pacifiquement et en se soumettant au contrôle d’identité, alors commence le troisième acte : attraper l’indésirable. Les stratégies mises en place s’identifient souvent à des pièges ou des guet-apens, avec des véhicules ou des collègues camouflés en aval pour bloquer des personnes contraintes à s’enfuir dans leur direction.

      Régulièrement le guet-apens s’accompagne d’une autre pratique tout aussi spectaculaire : la course-poursuite. Le 19 mai, une nuit de gros orage, un jeune homme Nigérian me raconte qu’il vient d’être poursuivi par deux policiers ou gendarmes à travers la forêt et arrêté par deux autres qui se cachaient en avant dans les broussailles. Ainsi, durant mes quatre mois à Briançon, une quinzaine de course-poursuites similaires m’ont été relatées, à pied1 en voiture 2 ou véhicules de montagne3,, en motoneige4, sur les pistes, sur la route, sur les ponts. Certaines de ces courses-poursuites ont poussé des personnes à se cacher pendant des heures dans la broussaille, dans des abris de fortune ou des flaques d’eau gelée5, d’autres ont poussé des personnes à sauter sur le bas-côté d’un versant et dévaler la pente6, à sauter de tunnels ou de ponts. La fin la plus tragique d’une de ces odieuses dramaturgies a été, le 07/05/2018, la mort de Blessing Matthews, une nigérianne de 21 ans qui s’est noyée dans la Durance en tentant d’échapper à la police qui la traquait dans le village de la Vachette.

      Comble de l’imagination des cyniques metteurs en scène, la semaine du 15/04/2018, la zone de la frontière a servi de terrain d’entraînement aux chasseurs alpins qui s’entraînent dans le Briançonnais (comme cela s’est produit en 2017 dans la vallée de la Roya avec les sentinelles7) : quoi de plus parfait, pour s’entraîner à l’assaut contre une armée ennemie, que de jouer à la « guerre au migrant », puisque le décor est déjà installé ? Cet exemple montre qu’il faut s’attacher à comprendre la signification politique de ce spectacle.

      Cette mise en scène puise dans l’imaginaire qui justifie politiquement la militarisation de la frontière. Pour reprendre les mots de S. Le Courant et C. Kobelinksy (La mort aux frontières de l’Europe, 2017), « La politisation de l’immigration, lue à travers le prisme de la sécurité, fait des migrants irréguliers une des principales menaces – dans un continuum de menaces qui s’étend jusqu’au terrorisme – à laquelle l’Europe en formation doit faire face. Construit comme un problème sécuritaire, la réponse à la migration doit être celle de la sécurisation. » C’est cet imaginaire construisant les étranger·es sans visa comme des menaces qui justifie sur le terrain des pratiques de violence d’un niveau proche de l’intervention militaire, alors même que les cibles sont des personnes désarmées souhaitant se réfugier en France. Les spectateurs auxquels se destine la mise en scène sont alors les citoyen·nes « légitimes », français·es (habitant·es et touristes), militant·es locaux, médias, agents de police eux-mêmes, afin de construire une image de la sécurisation du territoire national par un gouvernement fort, dans le cadre de la lutte anti-terroriste.

      Les pratiques militaires doivent également être pensées dans une histoire et une géographie beaucoup plus larges. En 2006, A. Mbembé rappelait, dans Nécropolitique, que : “L’extraction et le pillage des ressources naturelles par les machines de guerre vont de pair avec des tentatives brutales pour immobiliser et neutraliser spatialement des catégories entières de personnes (…). En tant que catégorie politique, les populations sont ensuite désagrégées, entre rebelles, enfants-soldats, victimes, réfugiés (…) tandis que les « survivants », après l’horreur de l’exode, sont confinés dans des camps et zones d’exception.“ D’un point de vue symbolique, c’est la double charge de l’histoire coloniale et de la géopolitique néocoloniale actuelle qui est présente en substance dans la mise en scène de la militarisation de la frontière. D’un point de vue psychologique et traumatologique, cela rappelle que ces violences s’ajoutent pour les individus à toute une histoire personnelle fondée sur des violences vécues dans leur pays d’origine et accumulées pendant leur parcours migratoire. Ainsi, même quand la frontière n’est pas le lieu d’une violence physique directe à l’égard des exilé·es qui cherchent à la traverser, le déploiement d’un arsenal menaçant ravive le souvenir des violences passées, parfois intériorisées sous la forme du traumatisme : en témoignent les soins qui sont prodigués à certaines personnes après leur arrivée en France.

      Les spectateurs auxquels s’adresse le discours scénographique sont donc avant tout les victimes des contrôles à la frontière elles-mêmes. Le message, constitué de son, de lumières et de gestes, est on ne peut plus clair ; il vise à produire la peur, afin de dissuader ces mêmes personnes de tenter de nouveau le passage ; mais aussi, par extension, il s’adresse à tou·tes les autres exilé·es qui pourraient désirer venir en France, pour les décourager par avance : dans le langage néolibéral de l’Etat, on appelle ça “prévenir le risque migratoire“.

      2. Le contrôle absolu sur le corps des personnes, accaparées en territoire policier

      Toute cette dimension spectaculaire de la sécurisation de la frontière est paradoxale avec un autre aspect caractéristique de la violence qui y est prodiguée. Ce second type de violence peut s’exercer contre les étranger·es indésirables précisément parce qu’on se situe dans un territoire marginal, dans des espaces camouflés, et que les victimes sont dépossédées de tout moyen de contester ou rendre public ce qui leur est infligé.

      La soustraction de la personne arrêtée à l’espace public correspond à deux processus : le premier, c’est la soustraction au regard, la mise sous invisibilité qui affranchit l’agent de police du contrôle généralement garantit par le regard des citoyen·nes lambda. Le second, pour suivre l’analyse de F. Jobard (Bavures policières ?, 2002), il s’agit d’un rite de dégradation où l’interpellé·e, saisi·e dans l’espace public, passe sur le territoire policier. Jobard nomme accaparement ce rituel par lequel les personnes arrêtées passent sous le contrôle absolu de la police, au moyen de tout un tas de gestes ou de symboles (exhibition de l’arme, menottes, immobilisation à terre, enfermement dans le véhicule) qui font incarner aux policiers derniers une violence physique invincible, car ces symboles qui manifeste la puissance de l’Etat, et la continuité de l’Etat jusqu’au policier.

      Sur le plan symbolique, l’enfermement, l’interrogatoire, la fouille et la surveillance dans le poste de la police aux frontières, continuent de dérouler le spectacle qui vise à produire chez la personne arrêtée la conscience de la faute, puisqu’elle est traitée comme une criminelle ; mais surtout la peur. La personne se trouve dans un lieu clos, architecture suprême du territoire policier, où elle est physiquement à la totale merci des agents, lesquels bénéficient de tout le pouvoir symbolique de l’Etat français.

      Ainsi, dans cet espace cloisonné, dissimulé (car aucune ONG, aucun journaliste n’y a accès), aucun contrôle ne s’exerce directement sur le pouvoir de la police sur la personne arrêtée. La voie est libre à tous les abus de pouvoir et déchaînements de violence.

      Le 30 avril, je rencontre Bouba* qui me raconte son entretien avec les agents de la PAF :

      Quand il a dit « Vous les Noirs, » il s’est mis à rire. Sous forme de moquerie. Que nous les Noirs, nous sommes des menteurs. Je lui ai dit « Non, mais ne prenez pas tous les noirs pour la même chose, ne dites pas « Vous les Noirs », quand tu dis « vous les Noirs », c’est une discrimination. Ca c’est du racisme, ça veut dire vous êtes raciste. (Bouba*, 30/04)

      L’injure raciste produit l’humiliation et nie la légitimité de la présence de la personne sur le territoire. Un cran au-dessus dans la stratégie de la peur, la menace est une autre violence verbale. Les plus classiques : “on va vous renvoyer dans votre pays“, “on va vous mettre en prison“, “on va vous renvoyer en Libye“. Toute cette rhétorique vise à produire une fiction de sur-puissance de la police.

      Il y a une évidente continuité entre les menaces d’accaparement et de violence physique et l’application concrète de celles-ci. Le 17 mai, un groupe de mineurs est allé se présenter au poste-frontière pour faire valoir leur droit de demander une protection en France. Ils ont été refoulés, c’est-à-dire reconduits en toute illégalité côté italien par la police. Voici ce que l’un d’entre eux m’a raconté quand je l’ai rencontré en Italie :

      On est arrivés à la police (…) Il m’a demandé mon téléphone, (…) Il est en train de fouiller mon téléphone. Il m’a dit (…) si je ne vais pas parler, il va me gifler. J’ai dit ah si tu veux, parce que tu es mon chef, moi je ne connais pas. Il m’a giflé, une fois. [Ils ont demandé si] je sais qui était l’auteur, il m’a dit encore, si je ne vais pas parler, il va me gifler. (Tomba*, 17/05)

      Le 11 juin, j’ai rencontré Matthew*, un jeune homme qui avait été arrêté dans la forêt alors qu’il tentait de se rendre en France. Dans le poste-frontière, alors qu’il se mettait à genoux pour implorer les policiers de ne pas le renvoyer côté italien, plusieurs agents de police se sont jetés sur lui pour le battre à terre, le rouer de coups de poings. Quand nous nous sommes vus, le soir de cet événement, Matthew* portait des hématomes sur toute la partie gauche du visage et son tympan était abîmé. C’est dans cet état que la police aux frontières l’a forcé à retourner en Italie, le privant également d’accès à des soins.

      La première semaine de juillet a été marquée par des histoires semblables. Le 04 juillet, dans le local de la PAF, un policier ordonnait à quatre personnes arrêtées non loin de la frontière de vider leurs poches ; il a volé 50 euros à l’un d’entre eux, et les cartes SIM des téléphones des autres. Quand le premier a prétendu ne pas avoir de carte SIM, les policiers l’ont perquisitionné, et après lui avoir pris la SIM de l’une de ses poches, un des agents l’a giflé. Quelques jours auparavant, deux autres personnes avaient été battues et menacées, après quoi 300 euros leur avaient été volés.

      Ce second type de violence s’applique particulièrement aux personnes étrangères et en exil parce qu’elles ne possèdent pas d’existence politique dans le système légal qui en ferait des citoyen·nes en pleine possession de leurs droits : c’est ainsi que dans un précédent article, j’ai essayé de montrer comment, en renvoyant les gens côté italien, sans possibilité de pouvoir témoigner, rendre visible, porter plainte contre ces violences policières, la frontière fabrique toute une classe de personnes sans droits, sans pouvoir médiatique ou politique, invisibles au regard de l’Etat et de la société française.

      Je me suis appuyée sur les écrits de G. Agamben1 pour développer l’idée que ces personnes sont ainsi réduites à la frugalité de leur corps ; de la même manière qu’il a été possible de violer leurs droits sans entrave, il devient possible pour les forces de l’ordre de porter atteinte à leur corps, de laisser libre cours à une violence verbale et physique qui ne sera jamais dénoncée, jamais punie, et qui s’exerce en toute légitimité contre une classe d’indésirables dont les corps n’ont plus la même valeur que ceux des citoyen·nes légitimes. Encore une fois derrière ce pouvoir de faire souffrir les corps principalement Noirs des êtres catégorisés comme “migrants“, le poids de l’histoire de l’esclavagisme et de l’histoire coloniale, est criant.

      3. Laisser-mourir, la stratégie de la mise en danger en milieu montagneux

      La violence n’est pas uniquement présente directement dans l’interaction avec la police. Depuis mon arrivée à Briançon, en plein hiver, je constate qu’elle est diffuse à travers tout l’espace et tout l’environnement, si bien que je ne peux empêcher mes yeux de couvrir tout le paysage montagneux qui m’entoure d’un voile d’amertume et de haine.

      On l’a bien vu, ce qui a été médiatisé de la situation à la frontière des Hautes-Alpes, c’est l’aspect sensationnel lié au milieu de haute-montagne. Les médias et les réseaux sociaux se sont émus de Marcella, qui a accouché de justesse à l’hôpital de Briançon le 10 mars après avoir été trouvée dans la neige avec sa famille, par un habitant de Briançon ; ils ont photographié les silhouettes de personnes se frayant un chemin dans l’épaisse neige afin de gagner le territoire français ; ils ont filmé les gelures des pieds et des mains des personnes arrivant au Refuge solidaire de Briançon. On s’est exclamé à propos du danger des montagnes et on a déploré le sort des “pauvres migrants“ qui se trouvaient là et en souffraient, par accident, par hasard.

      Ce discours fait l’impasse sur une donnée essentielle : les montagnes ne sont pas dangereuses. Les différents cols possèdent chacun une route goudronnée qu’il est évident de parcourir en voiture ou en bus et de traverser ainsi, de l’Italie vers la France. Simplement, sur cette route, se trouve la police : le poste de la PAF, ou un poste mobile de surveillance. Et voici que toutes les personnes qui sont soumises au contrôle policier se voient refuser l’accès au territoire, et se trouvent donc obligées de prendre des chemins de montagne, plus dangereux, afin d’atteindre la France. Et dès lors que les renforts de forces de l’ordre aux frontières se mettent à peupler les forêts, sillonner les sentiers, à chaque fois, les chemins de contournement se font plus longs, plus périlleux, plus dangereux.

      Ainsi, toutes les violences liées au milieu de montagne qui se sont exercées contre les personnes exilées depuis 2017 n’ont rien d’accidents ou d’aléas naturels. Elles résultent d’une mise en danger des étranger·es exilé·es par les forces de l’ordre.

      Les policiers à la frontière sont eux-mêmes largement conscients de cette situation, puisque régulièrement, des mineurs qui ont tenté de se présenter au poste-frontière pour demander une protection, se voient refuser d’être entendus et pris en charge (ce qui est en théorie la procédure légale) mais suggérer plutôt un passage nocturne ou sportif à travers la montagne :

      On a montré nos documents et ils ont dit non. (…) Ils nous ont mis dans la voiture et déposés à l’entrée du village. Ils ont dit « la nuit vous pouvez passer [en vous cachant], mais pas la journée. » (Mouhammad, 02/06)

      L’incitation verbale à la prise de risques pour l’enfant exilé ne fait que mettre en lumière la conscience de ce jeu du danger par les agents qui constituent la frontière.

      Dans le cadre de mon analyse des différentes formes de violences policières à la frontière, je dirai que la troisième forme, la plus discrète, est celle-ci, qui agit de manière détournée et collatérale, en s’appuyant sur le milieu de montagne pour repousser des gens de l’autre côté.

      Mais ne nous y trompons pas : la montagne n’est en rien une frontière naturelle et la frontière n’existe que parce qu’il y a la police pour la garder. La simple présence policière est suffisante pour contraindre des personnes à traverser la montagne sur des sentiers isolés et ardus. Beaucoup des exilé·es qui arrivent dans les Hautes-Alpes ne connaissent pas le milieu de montagne et n’ont pas connaissance de certains réflexes préventifs contre les risques (risques d’avalanche en hiver, ravins et chutes de pierres…) ; quasiment aucun·e d’entre elles et eux ne connaît la géographie de l’endroit et n’a idée de la distance à parcourir ni des sentiers qu’iels peuvent prendre pour parvenir de la manière la plus sécurisée à Briançon. Enfin, aucune des personnes qui arrive dans les derniers villages italiens dans l’intention de traverser la montagne n’est équipée, pour la marche, ou contre le froid ; ni même équipée en eau ou en nourriture.

      C’est ainsi que des personnes qui se perdent en montagne, comme cela arrive très régulièrement, peuvent se mettre en danger de mort. Le 18 mai, le corps d’une personne identifiée comme Alpha Diallo a été retrouvé dans la commune des Alberts, sur le versant du col du Montgenèvre. Il a sans doute succombé suite à une chute mortelle. Le 17 mai, un homme arrive au Refuge Solidaire témoignant de la disparition d’un ami avec lequel il marchait depuis des jours depuis Turin, et avec lequel il s’est perdu ; son ami serait tombé d’épuisement, quelque part sur la route. Le 25 mai, une personne a été retrouvée morte suite à la fonte des neiges dans la commune de Bardonecchia. Aucune de ces morts n’est naturelle car aucune de ces personnes ne se trouvait perdue dans la montagne par hasard.

      La responsabilité plus directe des agents de la police aux frontières apparaît dans toutes les situations de non-assistance à personne en danger. En effet, une grande partie des exilé·es qui cherchent à rejoindre la France le font parce qu’iels ont besoin de soins médicaux auxquels iels ne parviennent pas à avoir accès en Italie. Beaucoup arrivent à la gare de Bardonecchia ou Oulx déjà malades ou vulnérables. La pratique du refoulement, à Clavière ou Bardonecchia, de personnes en situation de grande vulnérabilité, montre que la mise en danger des personnes exilées par la police n’est pas indirecte et ne repose pas que sur des attitudes passive : elle est bien une action.

      En plein hiver, quand les températures au col de Montgenèvre avoisinaient les -10°C, reconduire délibérément des gens dans la rue à Clavière (premier village italien en haut du col) alors qu’ils ne sont pas équipés contre le froid et n’ont aucun endroit où s’abriter est un acte de mise en danger. Quelle que soit la saison, renvoyer côté italien (a fortiori des femmes enceintes, des enfants, des personnes malades) tout en sachant qu’iels n’ont pas d’autre choix que de retenter de passer par la montagne jusqu’à y parvenir, est un acte de mise en danger. Le 11 juin, les agents de la PAF ont par deux fois refoulé un mineur gravement malade qui avait besoin d’une prise en charge médicale d’urgence. Loin de le conduire à l’hôpital de Briançon, situé à 20 minutes de la frontière, les forces de l’ordre ont conduit le jeune malade jusqu’à Clavière (Italie) et l’ont déposé sur le bord de la route ; quand il s’est représenté plus tard dans la même journée, on lui a à nouveau refusé l’accès au territoire français, et donc aux soins médicaux, sur la base d’une consigne de la préfète. La personne a dû être prise en charge à l’hôpital de Suse, à plus de 45 minutes de route.

      Le danger du refoulement n’a que trop bien été prouvé par la mort de Beauty, qui avait tenté de rejoindre la France, avait été arrêtée puis ramenée par la police française devant la gare de Bardonecchia, alors qu’elle était enceinte et atteinte d’un cancer ; elle a expiré à l’hôpital de Turin, le 25/03, dans les semaines qui ont suivi son refoulement.

      Il est intéressant de constater que le milieu de montagne accomplit exactement les fonctions qui sont celles du dispositif frontalier en Europe. Les risques de la montagne, illustrés par des cas emblématiques de blessés ou de morts (mais pas trop quand même, ce serait mauvais pour l’image de la France) assurent la fonction de dissuasion qui sert à prévenir les futures arrivées. La difficulté de la marche en montagne assure la fonction de tri des étranger·es, sur la base de la force physique, puisque seul·es les plus résistant·es parviendront à traverser. Le milieu de montagne est intégré au dispositif frontalier dont il agit comme un ressort important.

      La police aux frontières ne tue pas ; la frontière tue. La mort n’est jamais directement administrée par la police : causée directement par le milieu naturel, elle relève de la responsabilité partagée des Etats italien, qui par le traitement indigne des personnes exilées pousse celles-ci à fuir, et français, qui militarise sa frontière.

      Les politiques migratoires françaises et européennes ne sont pas de celles qui exterminent de manière ciblée et radicale une partie de la population. Elles reposent sur tout un dispositif qui, mécaniquement, en mer, en ville ou en montagne, va pousser au risque jusqu’au danger de mort celles et ceux qui s’y affronteront parce qu’iels n’ont pas le choix. C’est ce que S. Le Courant et C. Kobelinsky, dans La mort aux frontières de l’Europe (2017), appellent le laisser-vivre ou laisser-mourir de la frontière contemporaine. Ainsi qu’ils le soulignent, c’est le type de politique adapté au contexte économique néolibéral qui caractérise nos sociétés : ainsi, on va pouvoir canalyser un flux migratoire en laissant un peu entrer, quand c’est utile, en bloquant, quand c’est utile. La préservation de la vie, ou l’abandon à la mort, des individus, rentre dans ce calcul-là1.

      A la frontière franco-italienne des Hautes-Alpes, c’est ce jeu de blocage partiel qui est administré depuis un an, car si l’Etat souhaitait fermer complètement la frontière et bloquer réellement les exilé·es, il y parviendrait facilement. C’est pour cela qu’aucune des violences mentionnées dans cet article ne peut être comprise comme une simple bavure. La mise en danger des individus par la traversée fait l’objet d’un jeu politique, elle augmente et diminue comme un flux avec des périodes d’intensité de violences policières, souvent accompagnées de menaces à l’encontre des européen·nes solidaires, et des périodes plus calmes : on laisse un peu vivre, ou un peu mourir, selon ce qui est le plus efficace politiquement.

      CONCLUSION

      Une grande partie des données et des témoignages mentionnés dans cet article ont pu être recueillis grâce à l’existence d’un lieu solidaire localisé à Clavière, dans le premier village italien après le poste-frontière de Montgenèvre. Dans cette salle paroissiale occupée depuis le 22 mars 2018 par des militant·es français·es, italien·nes, et des personnes exilées, a ouvert un Refuge Autogéré surnommé avec autodérision “Chez Jésus“. Depuis quatre mois, ce lieu a permi d’agir contre la mise en danger des personnes qui traversent la frontière, grâce des actions de prévention des risques, à des pratiques de soin et de repos pour les personnes malades ou fatiguées, surtout celles qui sont refoulées après avoir déjà tenté la traversée. Il permet également de voir et de rendre visible toutes les violences subies par les personnes attrapées, enfermées, refoulées par la police aux frontières. Comme un pied dans une porte qui se referme, il maintient depuis des mois une présence quotidienne, jour et nuit, littéralement sur la frontière, de personnes ouvertement solidaires des exilées, et vigilantes aux violences policières.

      Ce refuge se revendique comme un lieu de lutte contre la frontière et le régime de violence qu’elle instaure. Les pressions policières et politiques auxquelles il fait face, ainsi que les militant·es qui le fréquentent, sont évidemment très fortes. La semaine dernière, des menaces d’expulsion ont été annoncées ; quelques jours plus tard, le lieu été agressé par des habitants locaux.

      De la même manière que les actions menées depuis un an par les habitant·es solidaires du Briançonnais, l’activité du lieu Chez Jésus montre que si la violence est intrinsèquement liée au dispositif frontalier, elle n’est pas une fatalité et il est possible de s’organiser pour résister contre elle. Les menaces d’expulsions explicites mettent danger l’activité du lieu. Un soutien humain (besoin de bras et de volontés supplémentaires), matériel ou financier, et surtout politique (en diffusant un discours de solidarité envers ce lieu), est vital pour que toutes les actions déployées depuis plusieurs mois continuent et que la résistance solidaire maintienne son pied dans la porte de la frontière.

      https://derootees.wordpress.com/2018/07/12/mort%c2%b7es-en-montagne-le-role-politique-de-la-violence-polic

    • À Briançon, l’urgence de sauver des vies

      [Alerte presse CAFFIM/Anafé]

      Mercredi 5 décembre 2018

      Nos associations (Amnesty International France, La Cimade, Médecins du Monde, Médecins sans frontières, Secours Catholique - Caritas France et l’Anafé) alertent sur l’insuffisance de prise en charge et sur les refoulements systématiques d’hommes, de femmes et d’enfants qui tentent de franchir la frontière franco-italienne, dans la région de Briançon, souvent au péril de leur vie, alors qu’un froid hivernal commence à s’installer.

      « Plus de trente personnes ont dû être secourues depuis l’arrivée du froid, il y a un mois, et nous craignons des disparitions. Certaines personnes n’ont pas de téléphones portables, rien sur le dos, alors qu’il fait -10°C dehors. Comment fait-on pour dormir tranquillement, alors qu’on craint que chaque nuit un accident mortel ne se produise dans nos montagnes ? », s’alarme Michel Rousseau de l’association briançonnaise, Tous Migrants.

      Les témoignages reçus indiquent que les personnes migrantes prennent de grands risques pour arriver à Briançon, malgré les alertes qu’elles reçoivent sur les dangers. Outre l’emprunt de chemins escarpés et enneigés, elles font face aux risques de courses-poursuites avec les forces de l’ordre dans les montagnes et à celui d’être refoulées vers Clavière, premier village italien où aucun lieu d’accueil n’existe et ce, malgré les températures négatives.

      « Les personnes refoulées en pleine nuit vers Clavière ont vécu de graves traumatismes, notamment lors du passage de la frontière. Elles ont besoin d’un accueil dans ce village. Pourtant les militants qui souhaitent leur venir en aide craignent d’être poursuivis en justice au titre de ce qui est appelé le « délit de solidarité », ajoute Agnès Lerolle, chargée de coordination des acteurs locaux engagés auprès des personnes migrantes à la frontière franco-italienne.

      « Nous soutenons les acteurs locaux qui chaque jour agissent auprès de ces personnes pour leur apporter une aide humanitaire et demandons aux autorités que ces hommes, femmes et enfants soient pris en charge tel que l’exige le droit », ajoute-t-elle.

      L’hiver dernier, trois personnes migrantes – à notre connaissance – ont trouvé la mort dans la région. La situation mérite une réponse humanitaire et juridique immédiate avant qu’un nouveau drame arrive. Les frontières françaises ne peuvent continuer à être des zones où le droit n’est pas appliqué. Les personnes migrantes doivent pouvoir y trouver la protection à laquelle elles ont droit, conformément aux textes internationaux, européens et français en vigueur.

      Des porte-parole et spécialistes sont disponibles pour des interviews.

      Reçu par email via la mailing-list Migreurop

    • RASSEMBLEMENT EN HOMMAGE À FALAH SAMEDI À MIDI à la MJC-centre social du Briançonnais

      Une collecte sera organisée pour la famille de Falah.
      Apportez un plat à partager

      Notre ami Falah est mort à Bourges jeudi 29 novembre. Pour sauver sa vie, il avait quitté son pays le Soudan et traversé les frontières.
      Il espérait trouver la paix, recommencer sa vie. Il attendait encore...
      A Briançon, il avait été accueilli par la MJC en octobre 2016 (deuxième CAO). Avec lui, nous avions marché pour le droit d’asile et pour la dignité.
      Il était notre ami, notre frère, notre filleul républicain... et nous l’aimions.
      Paix à sa belle âme.


      https://www.facebook.com/tousmigrants/photos/a.1705527143012191/2305574523007447/?type=3&theater

      Je n’en sais pas plus... je ne connais pas les causes de son décès... quelqu’un en sait plus ?

    • Parce que quand on en ferme un... il y en a certainement un autre qui va ouvrir...
      Un nouveau refuge autogeré s’ouvre

      Aujourd’hui a été ouverte la CASA CANTONIERA à Oulx, un bâtiment vide et inutilisé depuis des décennies. À partir d’aujourd’hui, il s’agit de lui redonner vie : contre les frontières et le diapositif qui les soutient et les détermine. Contre le Décret Salvini et sa politique de répression et de guerre aux pauvres. Pour un monde où toustes puissent choisir où et comment vivre.
      La situation à la frontière continue à empirer : la militarisarion est croissante, l’hiver est désormais arrivé. Le système de contrôle et de gestion toujours plus fort vient s’imposer sur toustes celleux qui, sans les bons papiers, continuent à vouloir traverser cette ligne imaginaire appelée frontière. Le Refuge Autogeré Chez Jesus, local occupé sous l’église de Clavière, a été expulsé depuis presque deux mois. Depuis ce jour, les personnes qui se perdent et risquent leur vie et leurs membres en montagne sont toujours plus nombreuses, aussi car elle n’ont ni les informations ni l’habillement adapté pour affronter le voyage. Sans espace et sans temps pour pouvoir s’organiser, se reposer, et repartir.
      Ce lieu veut egalement être cela.
      Un refuge autogeré pour celleux qui sont de passage, et qui ont besoin de plus de temps pour s’organiser que les quelques heures nocturnes offertes par les salesiens.
      Un lieu pour pouvoir s’organiser, contre les frontières sur ces montagnes ainsi que contre celles en ville, et le système qui leur est relié.


      http://www.passamontagna.info/?p=646&lang=fr

    • Migrants brave treacherous route through the Alps chasing dreams of asylum in France

      European leaders met in Brussels on Thursday, hoping to find a solution to the ongoing migrant crisis. Nearly 116,000 people have arrived in Europe this year by sea, mostly from North Africa, with 23,000 making it to Italy.

      But the Italian government is now cracking down on them. Hundreds are fleeing elsewhere, exposing themselves to new dangers.

      Sneaking through an Alpine pass and carrying what they could, CBS News was with a group of migrants as they tried to avoid being caught by French police who catch the vast majority and send them back to Italy. But the migrants are trying to cross the border into France in search of opportunities and a better life. When a car light comes on, everyone crouches down to try and hide.

      With safer routes blocked, thousands of ill-equipped migrants try the deadly route though the Alps. Some came from Africa, unaccustomed to snow or subzero temperatures.

      Dajabi is from the Ivory Coast. CBS News first met him at an Italian train station where many start the trip.

      “This is very, very difficult. This road is not for children,” he said, even though he is only 15 years old.

      Many of the migrants are from former French colonies, speak the language and dream of a future in France. In Italy, migrants are faced with an increasingly hostile environment and a new “security” law that could strip migrants’ benefits.

      The group followed GPS and their gut, traversing mountainous terrain and deep snow until they finally reached France. On Thursday, at a migrant refuge, they were exhausted but relieved.

      Lacina, 16, from Mali, said they wanted to come, so God made it happen.

      At the border between Italy and France, French police are returning a couple of migrants that they caught. Migrants are often found in the woods with hypothermia and frostbite. Last year at least three of them died along the way.

      https://www.cbsnews.com/news/migrants-brave-treacherous-route-through-the-alps-chasing-dreams-of-asylum-

    • Frontière franco-italienne – Briançon : nouvelles arrestations de maraudeurs solidaires

      Avec ses partenaires, La Cimade s’inquiète des nouvelles arrestations de maraudeurs solidaires dans la région de Briançon alors que les températures descendent sous les -15 degrés.

      Action collective

      Jeudi 13 décembre dans la nuit, trois personnes ont été arrêtées par la police à Briançon alors qu’elles portaient secours à des exilé·e·s par une température de – 15 degrés. Parmi les cinq personnes secourues, quatre étaient des mineurs voyageant seuls dont deux auraient été pris en charge au Refuge solidaire. Deux des maraudeurs ont été convoqués en audition libre vendredi 14 décembre. Le troisième est convoqué mercredi 19 décembre.

      Un peu plus tôt dans la journée, les « 7 de Briançon » avaient été condamné·e·s par le tribunal de Gap à de lourdes peines. Ce jugement a soulevé l’indignation des militant·e·s et organisations qui œuvrent pour défendre les droits des personnes exilées. Tous dénoncent les poursuites contre les personnes solidaires accusées de « délit de solidarité ».

      Malgré ces condamnations et face à la situation d’urgence en montagne, les maraudeurs du Briançonnais ont annoncé qu’ils et elles continueraient à venir au secours des personnes exilées à leur arrivée sur le territoire en leur apportant thé, nourriture, chaussures, vêtements chauds dans le village de Montgenèvre (maraudes que l’on peut désormais suivre sur https://twitter.com/nos_pas).

      Depuis, de nombreuses personnes se sont perdues en montagne et ont pu être secourues par des maraudeurs solidaires, alors que les conditions climatiques dans le Briançonnais sont extrêmes. Les personnes arrivent souvent transies de froid, en hypothermie, avec parfois des gelures et des blessures.

      En cette Journée internationale des migrants (où de nombreuses mobilisations sont prévues partout en France), nous rappelons à nouveau que les maraudes permettent de sauver des vies mises en danger par des politiques migratoires répressives et meurtrières pour des exilé·e·s. Par ailleurs, et à l’image de la CNCDH dans sa recommandation n°12, nous réitérons notre appel à mettre fin définitivement à la criminalisation des solidaires.

      Premiers signataires
      Organisations
      ACORT – L’assemblée citoyenne des originaires de Turquie
      Accueillir à Valleraugue
      ADA-Accueil Demandeurs d’Asile
      ADDE
      ADMIE (Association pour la Défense des Mineurs Isolés Etrangers)
      ADN – Association pour la démocratie à Nice
      AED (Association des avocats européens démocrates)
      AHSETI (Association Havraise de Solidarité et d’Echanges avec Tou-tes les Immigré-e-s)
      AID (Association Initiatives Dionysiennes)
      Alternatiba
      Alternative libertaire
      Alternatives et Autogestion
      AMDH MAROC
      Anafé (Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers)
      ANV-COP21
      ARCI
      ASEFRR EVRY (Association de Solidarité en Essonne avec les Familles Roumaines Roms)
      ASSOUEVAM (Association de soutien aux étrangers du Val de Marne)
      ASTI ROMANS (26)
      ATMF (Association de Travailleurs Maghrébins de France)
      Auberge des Migrants
      Bagagérue
      Barbed Wire Britain (UK)
      CEDETIM
      Cercle Louis Guilloux
      La Cimade
      La Cimade 66
      Citoyens Solidaires 06
      Collectif Haïti de France
      Collectif Droit de Rester, Fribourg (Suisse)
      Collectif Droit de Rester, Lausanne (Suisse)
      Collectif Loire « Pour que personne ne dorme à la rue » / “Un Toit c’est Tout” / “Un Toit pas sans Toit”
      Collectif migrant.e.s bienvenue 34
      Collectif Poitevin D’ailleurs Nous Sommes d’Ici
      Collectif R, Lausanne (Suisse)
      Collectif réfugiés du Vaucluse
      Collectif de soutien de l’EHESS aux sans-papiers et aux migrant-es (LDH)
      Collectif Voisins Solidaires de Mézy (78)
      Comede
      Comegas (Collectif des Medecins Généralistes pour l’Accès aux Soins)
      CNR (Collectif Nation Refuge)
      CRID
      DIEL
      Droits devant !!
      Emmaüs International
      FASTI
      Fédération Sud Education
      Forum Civique Européen
      GASPROM de Nantes (ASTI)
      GISTI
      Habitat&Citoyenneté
      IPAM
      Itinérance Cherbourg
      Jarez Solidarités
      Justice & Libertés 67 (Strasbourg)
      Kolone
      LDH
      LDH 06
      LDH PACA
      LDH Tarbes Bagnères
      Mom o’chaud en Aveyron
      MRAP
      MRAP 84
      Paris d’Exil
      PeopleKonsian
      Pratiques
      Refuges Solidaires
      RESF 13
      RESF 23
      RESF 48
      RESF 63
      RESF 65
      Réseau Foi Justice Afrique – Europe
      Revue Vacarme
      RITIMO
      Roya Citoyenne
      RSM 89 (réseau de soutien aux migrants 89)
      SAF (Syndicat des avocats de France)
      Secours Catholique – Caritas France
      SMG
      Solidaire 05
      Solidarité Migrants Graulhet (tarn, 81)
      Solidarité sans frontières (Suisse)
      Solidarity Watch
      SOS Asile Vaud
      Terre d’errance Norrent-Fontes
      Terre Des Hommes France, délégation de la Loire
      Tous Citoyens !
      Tous migrants
      TPC Maison Solidaire
      Turbulences
      UCIJ (Collectif Uni.e.s Contre une Immigration Jetable de la région nazairienne)
      UJFP
      Union syndicale Solidaires
      Union départementale Solidaires 79
      Utopia56
      Personnalités
      Lucile Abassade, Avocate au barreau de Bobigny
      Michel Agier, EHESS/IRD
      Christina Alexopoulos – de Girard, Psychologue clinicienne, anthropologue
      Jean-Claude Amara, Porte-parole de Droits devant !!
      Nasr Azaiez, Avocat au barreau de Paris et au barreau de Tunisie
      Anya Bakha, Médecin
      Florence Barthélémy, Bibliothécaire et militante
      Gilbert Belgrano, Retraité
      Emmanuel Blanchard, Président du réseau Migreurop
      William Bourdon, Avocat au barreau de Paris
      Vincent Brengarth, Avocat au barreau de Paris
      Mathilde Buffière
      Claude Calame, Historien, Directeur d’études à l’EHESS
      Françoise Carrasse
      Olivier Clochard, Membre du réseau Migreurop
      Fabien Cohen, Secrétaire général de France Amérique Latine (FAL)
      Mireille Damiano, Avocate, ancienne Présidente du Syndicat des Avocats de France
      Lionel Daudet, Alpiniste écrivain
      Marie-Madelaine Davée
      Martine Devries, Médecin à calais
      Bernard Dreano, Co-président du CEDETIM
      Patrice Dubosc
      Jean Dussine, Président d’Itinérance cherbourg
      Maxime Emmelin
      Eric Fassin, Sociologue, Université Paris 8
      Sonia Fayman, Sociologue, Cedetim-Ipam, UJFP
      Antonio Fernandes, Militant RESF48
      Paquerette Forest, Adhérente Tous Migrants
      Jacques Gaillot, Évêque de Partenia
      Anne-Marie Gautron
      Catherine Gégout, Ancienne Conseillère de Paris
      Marjane Ghaem, Avocate
      Guillaume Gontard, Sénateur de l’Isère
      Nadia Goralski, Institutrice retraitée Carpentras
      Anne Gorouben, Artiste
      Jacques Grange, Comédien, metteur en scène, auteur
      Gérard Grivet, Militant CFD-Terre solidaire St Etienne
      Augustin Grosdoy, Président honoraire du MRAP
      Kaddour Hadadi (HK), Chanteur
      Aline Hajduk, Retraitée
      Stéphanie Henry, Chargée de projets européens
      Marie Joinville
      Nicole Kahn
      Nastassia Kantorowicz Torres, Photographe indépendante
      Remi Kuentz
      Marie-Henriette La Rosa, Retraitée
      Paule Lachèvre, Auxiliaire de vie
      Aude Lagniet, Ancienne bénévole à l’association la maison solidaire de Saint Etienne
      Myriam Laïdouni-Denis, Conseillère régionale Auvergne Rhône Alpes, EELV
      Aude Lalande, Bibliothécaire
      Véronique Lalauze, Bénévole aux refuges solidaires de Briançon.
      Catherine Larat, Retraitée
      Georges Le Bris, Maire-adjoint de Cans et Cévennes
      Renée Le Mignot, Co-présidente du MRAP
      Annie Léchenet, Professeure de philosophie
      Michèle Leclerc-Olive, CNRS, Présidente de CIBELE
      Rosanna Lendom, Avocate au Barreau de Grasse
      Jean-Marc Lévy-Leblond, Professeur émérite de l’université de Nice
      Pierre Mairat, Co-président du MRAP
      Dominique Mandart, Membre du Comité d’accueil des Réfugiés Drôme
      Jean-Louis Marolleau, Secrétaire exécutif du Réseau Foi et Justice Afrique Europe
      Jean-Pierre Meyer, Syndicaliste
      Brigitte Nessler, Bénévole La Cimade Lyon
      Brigitte Pavy
      Frosa Pejoska, Enseignante
      Claude Penotet
      Michel Peyrache,Militant bénévole retraité
      Valentin Porte, Prédisent à TPC Maison Solidaire
      Jean-François Quantin, Co-président du MRAP
      Gilles Roborg
      Mady Roborg
      Pierre Rode, Consultant en communication, bénévole, acteur
      Christophe Ruggia, Cinéaste, co-président de la Société des réalisateurs de films (SRF)
      Sania, Peintre
      Danielle Simon-Goehry, Bénévole sur la Côte d’Opale
      Nan Thomas
      Monique Treuil, Militante RESF 48
      Anaïs Vaugelade, Auteure
      Simone Vaucher, AEFJN
      Laure Vermeersch, Cinéaste

      https://www.lacimade.org/presse/frontiere-franco-italienne-briancon-nouvelles-arrestations-de-maraudeurs-s

    • ‘The Alps have always protected people,’ says Frenchman convicted of helping migrants


      When far-right activists last spring descended on the French town of Briançon to prevent migrants from illegally crossing the border, some Alp residents quickly joined forces to stop them. “These mountains have always protected people,” they insist.

      “The Briançon 7” - a group of four French, one Swiss, one Swiss-Belgian and one Italian - propelled into the spotlight in April after having taken part in a spontaneous march of solidarity in which they escorted some 20 migrants across the French-Italian border. On Thursday, they were convicted by a southeastern district court for assisting the migrants in illicitly entering France in an “organised” manner.

      “It’s ridiculous!,” Mathieu Burellier, one of the “Briançon 7” activists told FRANCE 24 in an interview. “It’s out of the question to allow a group of fascists to come and roam around here around our homes, leaving people to die up there in the mountains. We couldn’t let that happen.”

      Burellier, who was also convicted of rebellion, was handed a four-month prison sentence along with another Frenchman, while the five others were given suspended six-month sentences.

      Their convictions have sparked outrage among rights groups, who have launched petitions and staged numerous protests to have the ruling annulled by the court.

      Locals turned activists

      The group’s “act of solidarity” is the second high-profile case in France in little over a year in which locals step in to try to help migrants. Last year, Cédric Herrou, an organic olive grower from southern France, was fined and handed a four-month suspended sentence for helping some 200 migrants illegally enter France from Italy. He also sheltered many of them at his farm. On December 12, however, France’s top appeals court overturned Herrou’s sentence. This came after the French Constitutional Council in July ruled that people cannot be prosecuted for helping migrants in distress, citing France’s emblem principle of solidarity. But the constitutional council ruling does not cover the act of directly facilitating illegal border crossings.

      Burellier, who is a Briançon resident himself, said the 15-kilometre march over the French Alps occurred “totally spontaneously”, and came as a response to a group of activists from the French far-right “Génération Identitaire” and the European anti-migrant “Defend Europe” turning up in the tiny town of 12,000.

      “Some of these guys had driven in from Germany and Slovenia. They started blocking the border on the Saturday and word quickly spread around town that they were out hunting migrants. There were also reports that some migrants had been beaten up,” 35-year-old Burellier said. “We didn’t know what to do. We had the choice of either trying to get rid of these neo-Nazis by confronting them by force, which we didn’t want to, or to find some other way to protect the migrants,” he said, noting that night-time temperatures dropped to between -5 and -10 degrees Celsius at the time.

      “Three migrants died up there last winter. We can’t let these mountains become a cemetery.”

      By Sunday morning, Alp residents on both sides of the border had settled on providing the migrants safe passage by escorting them over a mountain pass. “All in all there were like 200 of us; migrants, Italians, French and Swiss.”

      Partisan heritage

      “It’s part of our [Hautes-Alpes] partisan history and heritage to help out those in need. These mountains have always protected people,” he said, referring to the region’s long history of providing refuge for people persecuted for their religious or political views, especially during World War II.

      Burellier, who claims he never crossed the border himself but joined the march once it had already reached France, said he was never worried that there would be any legal repercussions to the rally.

      “It was a demonstration. I’ve taken part in hundreds in my life, so no, I was neither worried nor afraid,” he said.

      He said he was shocked when he learned that he faced charges over it, and stunned when the court this week finally delivered its verdict.

      “The court had two choices: to side with those advocating solidarity, or condemn people [in need] to death. It chose death. It’s a clear message for all the people in the Briançon valley who show solidarity,” he said, adding that the “Briançon 7” will appeal the ruling.

      In the beginning of December, a number of aid groups, including Amnesty International, Anafé, La Cimade and Doctors Without Borders, issued a warning about the potentially deadly situation for migrants trying to cross the French-Italian border via the Alps this winter.

      “More than 30 people have had to be rescued since the beginning of winter a month ago, and we fear deaths. Some people don’t have mobile phones or sufficient clothing,” they said in a joint statement, also lambasting authorities for threatening people with penalties for helping them.

      Burellier said that despite his conviction, he is prepared to take the risks. “It’s already -17 degrees Celsius out there and we’ve got to do what we can to prevent more deaths.”

      https://www.france24.com/en/20181216-france-alps-migrants-mountains-activists-convicted-winter-deaths-

    • Des personnes interpellées par la police pour avoir secouru des exilés en détresse dans les Alpes, par -15°C

      Alors que le froid hivernal saisit les Alpes, des citoyens ont été arrêtés par la police en fin de semaine dernière alors qu’ils portaient secours à des exilés en détresse. Un collectif réunissant plus de 100 organisations et personnalités sonnent l’alerte. Les maraudes permettent de sauver des vies, rappellent-ils. Il est temps de mettre fin à la criminalisation des aidants mais surtout aux politiques migratoires meurtrières. Nous relayons leur alerte.

      Nouvelles arrestations de maraudeurs dans les Alpes : des associations donnent l’alerte

      Jeudi 13 décembre dans la nuit, trois personnes ont été arrêtées par la police à Briançon alors qu’elles portaient secours à des exilé·e·s par une température de -15 degrés. Parmi les cinq personnes secourues, quatre étaient des mineurs voyageant seuls dont deux auraient été pris en charge au Refuge solidaire. Deux des maraudeurs ont été convoqués en audition libre vendredi 14 décembre. Le troisième est convoqué mercredi 19 décembre.

      Un peu plus tôt dans la journée, les « 7 de Briançon » avaient été condamné·e·s par le tribunal de Gap à de lourdes peines. Ce jugement a soulevé l’indignation des militant·e·s et organisations qui œuvrent pour défendre les droits des personnes exilées. Tous dénoncent les poursuites contre les personnes solidaires accusées de « délit de solidarité ».

      Malgré ces condamnations et face à la situation d’urgence en montagne, les maraudeurs du Briançonnais ont annoncé qu’ils et elles continueraient à venir au secours des personnes exilées à leur arrivée sur le territoire en leur apportant thé, nourriture, chaussures, vêtements chauds dans le village de Montgenèvre (maraudes que l’on peut désormais suivre sur https://twitter.com/nos_pas).

      Depuis, de nombreuses personnes se sont perdues en montagne et ont pu être secourues par des maraudeurs solidaires, alors que les conditions climatiques dans le Briançonnais sont extrêmes. Les personnes arrivent souvent transies de froid, en hypothermie, avec parfois des gelures et des blessures.

      En cette Journée internationale des migrants (où de nombreuses mobilisations sont prévues partout en France), nous rappelons à nouveau que les maraudes permettent de sauver des vies mises en danger par des politiques migratoires répressives et meurtrières pour des exilé·e·s. Par ailleurs, et à l’image de la commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) dans sa recommandation n°12, nous réitérons notre appel à mettre fin définitivement à la criminalisation des solidaires.

      https://www.bastamag.net/Des-personnes-interpellees-par-la-police-pour-avoir-secouru-des-exiles-en

    • Confine Italia-Francia: torna lo spettro dei “reati di solidarietà”

      Tutti condannati i sette attivisti che lo scorso 22 aprile avevano manifestato in solidarietà con i migranti da Claviere a Monginevro: l’accusa è di favoreggiamento dell’immigrazione clandestina – motivata dal fatto che alcuni stranieri irregolari avevano approfittato del corteo per attraversare il confine tra Italia e Francia – mentre l’aggravante della banda organizzata era caduta subito durante l’udienza dell’8 novembre.

      A Gap, capoluogo del dipartimento delle Alte Alpi, la sentenza del 13 dicembre ha convalidato le richieste del procuratore Raphaël Balland: Benoit Ducos, Lisa Malapert, Théo Buckmaster, Bastien Stauffer e l’italiana Eleonora Laterza sono stati condannati a sei mesi con la condizionale, mentre Jean-Luc “Juan” Jalmain e Mathieu Burellier a dodici mesi, di cui otto con la condizionale e quattro da scontare in carcere. Burellier dovrà anche pagare un risarcimento di quasi seimila euro per aggressione a pubblico ufficiale.
      Fischi e proteste in difesa della solidarietà ai migranti

      Sconcerto e indignazione fuori dal tribunale, dove la decisione del giudice è stata accolta con un coro di fischi dai sostenitori accorsi per testimoniare la propria solidarietà agli imputati. La manifestazione di aprile, a cui aveva partecipato un centinaio di persone, era stata organizzata grazie al passaparola del movimento Tous migrants e degli altri gruppi che sui due versanti delle Alpi da alcuni anni si prodigano nell’accoglienza dei rifugiati.

      In particolare, questa marcia era una risposta al presidio improvvisato il giorno prima da Generazione identitaria, un gruppo di estrema destra che per giorni, senza autorizzazione, aveva piantonato il colle della Scala, che congiunge il Piemonte alla Val de la Clarée in Francia, con l’intenzione di bloccare chiunque cercasse di passare il confine senza documenti.

      Da Claviere a Monginevro: processo a chi manifestava

      Il processo si era aperto lo scorso 8 novembre davanti al Tribunale correzionale di Gap con un’udienza durata 17 ore: interrogati, gli imputati avevano risposto che si erano limitati a partecipare a una manifestazione pacifica, senza l’intenzione di accompagnare persone senza permesso di soggiorno oltre confine. «Non potevamo permettere che le nostre montagne fossero militarizzate e occupate dai fascisti», ha ribadito Benoît Ducos dopo la lettura della sentenza, sottolineando che nel frattempo nulla è stato contestato dalle autorità ai militanti di Generazione identitaria, nonostante le numerose infrazioni commesse dal gruppo, dall’occupazione abusiva di suolo pubblico al fermo di persone senza autorizzazione.

      Ducos, che fa parte dell’associazione Tous migrants, ha ricevuto il premio “Mediterraneo di pace” per aver trasportato all’ospedale sulla sua auto una donna incinta, gesto per cui a marzo era stato indagato per favoreggiamento dell’immigrazione clandestina, inchiesta finita poi nel nulla.

      «La giustizia ha deciso di non procedere nei confronti dei fascisti di Generazione identitaria, ma di accanirsi su chi aiuta i più deboli – ha commentato Mathieu Burellier all’uscita dal tribunale – ed è un segnale molto grave: oggi lo Stato ha scelto la morte perché questa sentenza intima a tutti di lasciar crepare i migranti se non vogliono finire nei guai».

      Ai valichi Italia-Francia si gioca la solidarietà

      Eppure, soltanto il giorno prima, la Corte di Cassazione aveva deciso di invalidare la sentenza che condannava Cédric Herrou a quattro mesi, almeno per il capo d’imputazione che si riferiva all’aiuto dato in loco ai migranti: una buona notizia, che a molti era parso un timido segnale di inversione di tendenza sulla questione dell’accoglienza in Francia.

      La sentenza del 12 dicembre a favore di Herrou si basa infatti su una decisione del Consiglio costituzionale dello scorso luglio, che ha riconosciuto per la prima volta il valore costituzionale del principio di fraternità, mitigando in questo modo l’interpretazione del famigerato “reato di solidarietà”: diventa ora possibile aiutare stranieri in difficoltà sul territorio francese, ma resta netto il divieto ad agevolare l’attraversamento dei confini.

      Ora Herrou, simbolo della resistenza contro la chiusura delle frontiere in Val Roja, dovrà presentarsi davanti al tribunale di Lione per un nuovo processo. Mentre ai cosiddetti “sette di Briançon” non resta che fare ricorso davanti alla Corte d’Appello di Grenoble.
      Favoreggiamento dell’immigrazione clandestina?
      «Il tribunale ha preso una decisione politica»

      «Il tribunale di Gap – ha commentato a caldo l’avvocata Laura Martinelli, che da anni si occupa di fornire tutela legale agli immigrati – ha preso una decisione politica. Infatti, nonostante lo stesso procuratore avesse fatto cadere l’imputazione di banda organizzata, le accuse sono state portate avanti senza elementi che provassero effettivamente l’agevolazione dello sconfinamento di persone senza documenti. Una sentenza che convalida la gestione repressiva delle autorità alla frontiera, sia nei confronti dei migranti che dei cittadini solidali nei loro confronti».

      «In risposta all’ignobile presa di posizione dello Stato, che presenta come pericolose le persone che aiutano il prossimo, noi continueremo ad accogliere – ha detto Michel Rousseau, portavoce di Tous Migrants – chi arriva sulle nostre montagne. Abbiamo invitato il giudice a venire a vedere di persona la violenza e l’umiliazione che la polizia riserva ai più deboli proprio qui, alle porte d’Europa, dopo tutto quello che hanno già sofferto». L’indignazione porta ad un appello: «Dobbiamo presidiare le Alpi per evitare che diventino un cimitero, ora che l’inverno è di nuovo arrivato».

      La prima neve è caduta e di notte in montagna la temperatura scende diversi gradi sotto lo zero: l’anno scorso il gelo ha ucciso tre persone e i timori che accada di nuovo sono fondati. «C’è un posto, il confine, dove non ci sono regole – dice Agnés Ducos, attivista e moglie di Benoît – e dove i neri sono picchiati, maltrattati, umiliati. Condannando oggi chi è solidale con i migranti, la giustizia francese vuole mettere in difficoltà coloro che si battono sulla frontiera perché sono testimoni scomodi di quello che succede in questa zona franca, dove non esiste lo stato di diritto. Il nostro problema non sono le condanne di oggi, il nostro problema sono le persone che moriranno anche quest’anno alla frontiera».

      https://www.osservatoriodiritti.it/2018/12/18/confine-italia-francia-migranti/amp/?__twitter_impression=true

    • Briançon : les associations craignent que les migrants « meurent d’épuisement » dans la montagne

      Avec l’arrivée au pouvoir de Matteo Salvini en Italie et le durcissement de sa politique migratoire, les associations françaises de Briançon, à la frontière franco-italienne, craignent une arrivée massive de migrants par la montagne. Mais les sommets sont enneigés et les risques d’accident élevés.

      Les associations d’aide aux migrants à Briançon, dans les Hautes-Alpes, à la frontière franco-italienne, s’inquiètent d’un potentiel afflux de migrants dans les semaines à venir. En cause : le durcissement de la politique migratoire en Italie. « Le contexte en Italie a changé avec l’arrivée au pouvoir de Matteo Salvini. C’est un facteur d’aggravation de la situation pour nous », déclare à InfoMigrants Michel Rousseau, le porte-parole de l’association Tous Migrants à Briançon. « On craint de nouvelles traversées de la montagne dans les semaines à venir ».

      Michel Rousseau se dit particulièrement préoccupé par le sort des femmes et des enfants. « On a peur que des personnes vulnérables fuient l’Italie et s’aventurent dans les montagnes, vers le col de Montgenèvre, pour essayer de passer en France. Or, les familles ne sont pas préparées à ces traversées », s’inquiète le militant.

      Depuis la mi-novembre, la neige tombe dans les Hautes-Alpes, et « à 2 500 mètres d’altitude, il y a un mètre d’enneigement. La nuit, les températures descendent jusqu’à -10, -15 degrés », rappelle Michel Rousseau. Selon le bénévole, la traversée peut prendre plusieurs heures, en fonction des trajets empruntés et de la forme physique des migrants. « Entre la dernière ville italienne de Claviere et le Refuge de Briançon, il y a 17 km. Il faut au moins 3h de marche dans le froid glacial et la neige ».

      À ces nouvelles craintes d’arrivées, les associations redoutent les pressions policières. Depuis plusieurs mois, les forces de l’ordre patrouillent ponctuellement le long de la frontière. « On sait qu’il y a des renvois systématiques de migrants interceptés dans la montagne », continue Michel Rousseau. « C’est ce qu’on redoute le plus, que des personnes renvoyées vers l’Italie meurent de froid, d’accident, de fatigue là haut ». Car, selon le militant, pour chercher à éviter la police, des migrants prennent des risques. Dans des course-poursuites avec les forces de l’ordre, ils sortent des sentiers battus, se perdent, s’épuisent… « On craint les morts d’épuisement en montagne », précise-t-il.

      Michel Rousseau dénonce aussi les « ruses » dont feraient preuve certains agents. « Il y a des policiers très humains et bienveillants et il y en a qui se déguisent en randonneurs. Le souci, c’est que désormais quand les migrants voient des civils en montagne, n’importe quel civil, ils prennent peur, ils ne savent pas s’ils sont face à des bénévoles, des militants ou des policiers ».
      En attendant le retour de jours plus cléments, l’association Tous Migrants « encourage » les citoyens à « effectuer des maraudes ». « Plus de trente personnes ont déjà dû être secourues depuis l’arrivée du froid, il y a un mois », continue Michel Rousseau. « On ne demande pas aux gens d’être dans l’illégalité, mais de rester vigilant quand ils roulent en voiture dans la montagne. De regarder si personne n’est en difficulté. »

      Trois migrants ont déjà trouvé la mort dans la région, l’hiver dernier. « La situation mérite une réponse humanitaire et juridique immédiate avant qu’un nouveau drame arrive », expliquent les associations dans un communiqué publié la semaine dernière. « Les frontières françaises ne peuvent continuer à être des zones où le droit n’est pas appliqué ».

      http://www.infomigrants.net/fr/post/13894/briancon-les-associations-craignent-que-les-migrants-meurent-d-epuisem
      #hiver #neige #froid

    • Des migrants en perdition entre l’Italie et la France

      16.11.2018

      Un groupe de migrants africains a composé le 112 jeudi soir vers 21h45 alors qu’ils tentaient de traverser la frontière franco-italienne par la montagne. En difficultés dans la neige et perdus au beau milieu du domaine skiable de la Voie Lactée, ces exilés ont demandé l’aide des secours. La nuit étant tombée, les hélicoptères n’ont pas pu décoller. Les recherches ont démarré à pied. Dix migrants, a priori Maliens, ont été récupérés sains et saufs par les bénévoles italiens du Soccorso Alpino Piemontese appuyés dans leur mission par des pompiers et des carabinieri. Ils étaient dispersés sur le chemin, éparpillés entre le #col_Saurel et le #col_de_Gimont, vers 2400 mètres d’altitude. « Mais il se peut que d’autres personnes soient encore en danger et nous avons très peu d’informations sur la composition exacte de ce groupe » précise le Peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) de Briançon qui va reprendre les recherches dès ce vendredi matin sur le versant français avec l’aide du détachement aérien de la gendarmerie afin de survoler la zone. Car selon les premiers éléments recueillis par les sauveteurs, le groupe pourrait être initialement composé de quatorze individus. La presse italienne avance que les quatre migrants non secourus seraient parvenus à entrer sur le territoire français.

      Ces migrants en perdition seraient partis de Claviere (Italie) le jeudi vers 10 heures afin de regagner Briançon (Hautes-Alpes) sans se faire repérer par les patrouilles de gendarmerie ni par les policiers chargés de surveiller la frontière dans le col de Montgenèvre. Mais ils ont été pris au piège de la montagne en pleine nuit. Vers 3 heures du matin, ils ont été transportés par des ambulances de la Croix-Rouge vers un centre d’accueil à Oulx. Ils ne sont pas blessés.

      https://www.ledauphine.com/hautes-alpes/2018/11/16/des-migrants-en-perdition-entre-l-italie-et-la-france

    • Accoglienza a #Oulx.

      Ogni notte il piccolo centro di accoglienza di Oulx, in Val di Susa, ospita una trentina di persone: si tratta di migranti che tentano di passare il confine fra l’Italia e la Francia e vengono respinti alla frontiera. Chiese e associazioni del territorio sono coinvolte in questo lavoro di accoglienza.

      https://www.rsi.ch/rete-uno/programmi/cultura/chiese-in-diretta/Accoglienza-a-Oulx.-Natale-a-Ravecchia.-Il-Localone-di-Mendrisio-11140320.html

    • Rejected By Italy, Thousands Of Migrants From Africa Risk The Alps To Reach France

      At a ski resort in northern Italy’s Susa Valley, outside Turin, children scoot their way onto the bunny slopes as others make snow angels.

      But deeper in these woods, not far from the border with France, a dangerous and sometimes deadly scene unfolds.

      Just after midnight, Red Cross workers pick up a 28-year-old man, an African migrant. His pulse is weak and his breathing is shallow — classic symptoms of hypothermia. The altitude is 6,000 feet and it’s 10 degrees Fahrenheit, but he’s not even wearing a jacket — just a hoodie, jeans and sneakers. One of his rescuers, Alessia Amendola, pours him some hot tea.

      “Immigrants are trying to go from Italy to France, illegally of course,” she says. “We are in the mountains, where it’s really dangerous.”

      On average, she and other Red Cross volunteers rescue 15 migrants per night. But they have rescued as many as 40 in one night. Most are from sub-Saharan Africa. They’ve already risked their lives crossing the Mediterranean Sea from North Africa to Italy. Now they’re trying to get out of Italy, which has made clear it doesn’t want them. But this time, they’re in an unfamiliar Alpine climate.

      “They don’t even know what they are going to face,” Amendola says.

      The Red Cross team picks up another migrant, delirious from the freezing cold. His eyes roll back as he collapses into their van.

      “Wake up! Wake up,” says rescuer Michaela Macrì, as she slaps his cheeks.

      He too has hypothermia, and possibly frostbite on his hands and feet. For a moment, he wakes up and says his name — Seidu. He’s from Senegal. He says he’s 14.

      In this border region, an estimated 5,000 migrants have attempted to cross into France in 2018, according to local municipalities and aid groups. About half make it — local municipalities say more than 2,000 have crossed since last spring. But many don’t.

      “We found several bodies of migrants this spring during the thaw,” says Paolo Narcisi, a doctor and the president of Rainbow For Africa, an Italian nonprofit medical organization. “But some bodies we’ll never recover. Because there are wild animals. Or the bodies decompose. If you don’t know the way, it’s easy to wind up off a cliff. And no one will ever find you.”

      To understand why migrants are taking such deadly risks to leave Italy, look no further than the country’s vice premier and interior minister, Matteo Salvini. In late November, his government passed a law that eliminates humanitarian grounds for granting asylum to people who are not fleeing political persecution or war.

      “You’re not fleeing war. You’re not escaping torture. What do you have to do? Go back to your country,” Salvini said during an interview with Italian broadcaster RAI shortly after the law passed. “We already have 5 million Italians living in poverty. So I can’t host hundreds of thousands of other people from the rest of the world.”

      In 2017, roughly 130,000 people applied for asylum in Italy, second only to Germany in the European Union for the number of first-time applicants. Refugee status was granted to 6,827 people; about 27,000 others received other forms of protection.

      More than 119,000 migrants arrived in Italy by sea in 2017, according to the U.N. migration agency. Figures from the Italian interior ministry show a dramatic drop in 2018, with only 23,011 migrants and refugees arriving — a decline of more than 80 percent.

      Migrants started passing through the Alps to France even before the recent immigration law. After terrorist attacks in Paris in 2015, France reinstated border controls with Italy. That sparked a wave of migrants who sought to cross the border in temperate conditions near the Mediterranean coast.

      Starting last spring, French police cracked down on undocumented migrants crossing the border, prompting migrants to move to the Alpine north, where border controls are more difficult to enforce.

      The United Nations has blasted Italy’s new law, warning it will violate human rights and fuel hate, as well as make it harder for migrants to access shelters. It’s feared that thousands will wind up living on the streets.

      Two migrants who are living on Italy’s streets are Abdul Razak and Harouna Waija, both 22 years old and from Ghana. Razak left because of poverty, he says; Waija because he converted from Islam to Christianity. His family wanted to kill him as a result, he says.

      In a train station near the French border in December, they are suiting up to cross the Alps. It is the first time they’ve seen snow. What looks like a second pair of jeans is coming out the ankles of Waija’s pants.

      “It’s five,” he says. He’s wearing five pairs of pants.

      Razak says he understands the risks and has nothing to lose. They’ve been sleeping on the streets after failing to gain asylum in Italy. The mountains can’t be much worse, he reasons.

      “I’m worried, but I have to try,” he says. “I want a better life.”

      The two agree to let me follow along, and are joined by four other French-speaking migrants.

      The odd car whizzes by on the nearby highway as snow crunches beneath their feet. It’s pitch-dark outside — easier to evade detection, but also easier to get lost.

      A passerby pulls over and points them toward the border. Soon, they’re in the woods, just a few feet from a border post flying the French flag — and French gendarmes patrolling the frontier.

      Whispers of “la police” ripple through the group. If they get any closer, they risk being caught.

      They change course again, and decide to take their chances deeper in the woods. To the left, there’s a ravine they want to cross. The other side is completely covered in trees they can use for cover.

      I walk with them for about 200 yards, until the snow starts coming up to my knees. I hear water running nearby, and worry about falling blindly into an icy river. I say goodbye and turn back, and the six migrants disappear into the darkness.

      The next morning, I get a call from Abdul Razak. He tells me he made it across the border to France. But after four hours of wandering in the snow, he was caught by French gendarmes and sent back to Italy.

      Harouna Waija wound up in an Italian hospital, where a nurse says he was treated for exposure. After a few hours on an IV drip, he’ll be okay.

      “Yesterday the cold was freezing me,” he says, with an audible shiver still in his voice. “My blood was frozen. It was very difficult.” Going through the icy Alps, he says, is “not a good way. I’m regret.”

      For now, the two are resigned to staying in Italy. Once spring comes and the snow melts, that’s another story, they say. The seasons will change. Italy’s crackdown on migrants might not.

      https://www.npr.org/2019/01/01/679840656/rejected-by-italy-thousands-of-migrants-from-africa-risk-the-alps-to-reach-fran

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      Commentaire de Polly Pallister-Wilkins sur twitter :

      This piece from @NPR is frustrating in characterising border crossing of the Col de L’Écelle as ’illegal’. It isn’t. The people who are crossing have been illegalised. These distinctions matter because the it is this illegalisation that causes deaths.
      Crossing the Col de L’Échelle is not illegal. I do it a lot. It’s about whose crossing is deemed illegal that matters. It’s about those that have been made illegal by Italy’s asylum system. Crossing itself is not illegal. #violentborders


      The Italian-French borderline on the way to the Colle della Scala/Col de l’Échelle... easy crossing if you’re white.

      The road from Bardonecchia-Melezet and the Pian del Colle golf club up to the plateau of the Col itself at 1,762m, the lowest of the cols in these parts

      Other cols on or close to the Italian-French border in this region of Hautes-Alpes/Savoie/Piedmont region are Montgenèvre at 1,860m and more populated; the exposed Mont Cenis at 2,083m; and the beast of Col Agnel/Colle Dell’Agnello at 2,744m.
      Col Angel/Colle Dell’Agnello is the third highest paved road pass in the Alps, after the Stelvio Pass and Col de l’Iseran. Very different to and almost 1,000m higher than the Col de L’Echelle.

      The Col de l’Échelle (pics 1 and 2) kills but it is chosen because it is relatively safer and passable in winter than other crossing points like Col Agnel (pics 3 and 4).

      https://twitter.com/PollyWilkins/status/1080450228971556864
      #illégal #terminologie #vocabulaire

    • Un #rassemblement de soutien à deux maraudeurs sur le front de neige [VIDÉO]

      Entre 80 et 100 personnes se sont réunies, ce mercredi 9 janvier après-midi, sur le front de neige de Montgenèvre, pour apporter leur soutien à deux maraudeurs, jugés ce jeudi au tribunal de Gap pour, notamment, « aide à l’entrée, à la circulation ou au séjour irréguliers d’un étranger ».

      Ils se sont installés devant le télésiège du Prarial, sur le front de neige de Montgenèvre. Entre 80 et une centaine de personnes sont venues apporter leur soutien, ce mercredi après-midi, à deux maraudeurs, poursuivis pour « aide à l’entrée, à la circulation ou au séjour irréguliers d’un étranger » en France. Tous deux seront jugés, ce jeudi 10 janvier, au tribunal correctionnel de Gap.
      Sensibiliser aux maraudes

      Outre ce soutien, ce rassemblement avait également pour but de sensibiliser skieurs et habitants de Montgenèvre aux maraudes, effectuées chaque nuit sur le secteur de la commune pour venir en aide aux personnes en difficulté.

      « On souhaite également dénoncer les violences policières qui se déroulent quotidiennement à la frontière envers les personnes souhaitant passer en France », précisait également Michel Rousseau, porte-parole de Tous migrants, collectif à l’initiative, avec le comité de soutien aux « 3+4+2... », de ce rassemblement.


      https://www.ledauphine.com/hautes-alpes/2019/01/09/un-rassemblement-de-soutien-a-deux-maraudeurs-sur-le-front-de-neige-vide

    • Col du Montgenèvre (Hautes-Alpes) : jusqu’à quand la chasse aux migrants ?
      Les « maraudes » ont repris au col de l’Échelle et au col du Montgenèvre. Les maraudeurs sont harcelés par les forces de l’ordre. Jusqu’à quand ?

      Les « maraudes » ont repris depuis plusieurs semaines au col de l’Échelle et au col du Montgenèvre. Ces maraudes visent à porter assistance aux personnes qui risquent leur vie en tentant de franchir clandestinement la frontière entre l’Italie et la France, de se frayer un chemin entre ravins et champs de neige, de jour comme de nuit. Les maraudeurs accomplissent un devoir d’humanité.

      Les personnes auxquelles ils apportent leur secours sont des migrants, partis depuis longtemps, en général, de chez eux et qui après un long périple périlleux, après avoir connu accidents, violences et rackets divers, souvent plusieurs fois refoulés et emprisonnés avant d’arriver là, savent que leurs droits, ces droits figurant noir sur blanc dans la Déclaration universelle des droits humains de l’ONU, ces droits reconnus internationalement sur le respect desquels veille la Commission européenne des droits de l’homme (CEDH), émanation du Conseil de l’Europe, leurs droits donc leur seront déniés s’ils tentent de s’en réclamer en se présentant simplement à un poste frontière.

      La solidarité des habitants des montagnes des Hautes-Alpes, de part et d’autre de la frontière, ne faiblit pas. Les maraudeurs sont harcelés par les forces de l’ordre, police des frontières, gendarmes et CRS, ils sont en garde à vue, ils sont mis en accusation, ils sont condamnés. Tout l’espace frontalier est comme en état de siège, la chasse aux migrants est ouverte.

      Tout récemment l’un d’eux qui s’occupait d’une femme évanouie sur le front de neige, à Montgenèvre, et exigeait qu’on appelle les secours a été arrêté sous l’accusation de « rébellion »…

      Hier, mercredi, une réunion de masse des aidants à l’appel des associations, des collectifs, des diverses structures impliqué.e.s dans la solidarité avec les migrants a eu lieu à Montgenèvre. Une action visant principalement à la sensibilisation des touristes de la station auxquels il peut arriver de croiser, sur les pistes, des personnes en difficultés. Plusieurs banderoles ont été déployées, des pancartes évoquaient le sort de certaines victimes.

      Il s’agissait aussi d’exprimer la détermination des aidants avant que ne débute, ce jeudi, à Gap le procès pour « aide à l’entrée irrégulière » de deux maraudeurs dont les pourvois ont été rejetés. Un déploiement spectaculaire de forces de police avait été organisé par la préfecture. Il n’y a pas eu d’incident.

      Dans notre pays, gouvernement, forces de l’ordre, administration et justice sont mobilisés pour organiser la répression des migrants avec principalement la couleur de peau comme référence et point de repère. En haut de l’échelle, le cynisme de ceux qui prennent en otage une cinquantaine de migrants bloqués sur deux navires au large de Malte, la realpolitik de ceux qui condamnent l’Aquarius en lui refusant des papiers de navigation, et, à chaque niveau, des institutions qui contournent le droit ou l’ignorent, qui privent les associations de moyens ou les harcèlent de procédures, qui poursuivent des citoyens, les condamnent et les incarcèrent en espérant faire des exemples qui décourageront les actes de solidarité et d’humanité. Partout, des forces de l’ordre qui agissent sans retenue, par exemple confisquent papiers et argent. Nous vivons dans un régime d’indignité nationale.

      https://blogs.mediapart.fr/michel-pinault/blog/100119/col-du-montgenevre-hautes-alpes-jusqua-quand-la-chasse-aux-migrants

    • « Je ne suis pas maraudeuse » par #Laetitia_Cuvelier

      Je ne suis pas délinquante
      J’habite trop loin, j’ai des enfants, j’ai mal au genou,
      j’ai des excuses,
      des mauvaises excuses.

      Je connais ceux qui arrivent, je les aide quand je peux, pour les papiers, pour faire un bout de chemin, vivre le moment présent. Celui de la fraternité, qui nous rend vivants, si vivants.

      Je les entends me raconter l’effroi, la peur, l’humiliation, les violences…
      avec pudeur toujours.
      On m’a un peu tapé.
      J’entends leurs silences,
      je sais qu’ils sont les rescapés d’un enfer qui n’en finit pas.

      La nuit je suis dans mon lit, il y a mon amoureux à côté
      Les enfants là-haut, trois petits chéris, leurs rêves de neige, de montagne
      et de grands voyages.
      c’est doux c’est chaud

      Et je pense au froid, là-haut là-bas
      ça me réveille parfois
      Je les vois se noyer, je les vois courir, appeler
      Je les vois avoir froid avoir peur
      Je suis dans mon lit si loin,
      Je me sens lâche.
      Trop fatiguée, trop épuisée.
      Oui ce monde me fatigue.

      Je sais qu’ils recommenceront demain,
      que s’ils n’y arrivent pas ce soir,
      ils y arriveront un jour.
      Ils n’ont pas de valise, ils n’ont rien que leurs espoirs
      Et au creux du ventre ces nuits, ces jours, ces mois et parfois ces années d’humiliation.
      Je me sens lâche, et j’ai honte.

      Pour protéger notre pays, notre petit bout de terre,
      on violente, on humilie, on rejette, on accuse,
      on tue en Méditerranée ou dans les Alpes.

      Qu’apprendrons mes petits enfants
      dans leurs livres d’histoire ?
      Qu’est-ce que nous leur dirons ?
      Que nous avons laissé faire ?
      Que ces hivers-là, je n’avais pas la force, le courage, que j’étais trop loin, qu’il fallait que je raconte une histoire qui finisse bien à mes enfants ?

      Je leur dirai, qu’il y avait des voisins, des amis, des inconnus, des gens bien qui se levaient la nuit.
      Qui offraient du thé, un sourire, un bonnet, des gants.
      Qui donnaient à chacun la chance
      d’être un humain sur terre,
      ni plus, ni moins.

      Merci aux maraudeurs, merci à toi Pierre, mon ami,
      merci à toi Kevin que je ne connais pas.
      Merci à vous tous.
      J’espère un jour, oublier toutes mes excuses et venir avec vous.
      Etre DEBOUT.

      La Grave le 9 janvier 2019

      https://alpternatives.org/2019/01/10/je-ne-suis-pas-maraudeuse-par-laetitia-cuvelier
      #poésie #poème

    • SOLIDARITE dans les Alpes – #MDM PACA soutient le sauvetage des personnes en danger

      SOLIDARITE dans les Alpes – Médecins du Monde PACA soutient le sauvetage des personnes en danger en zone frontalière, leur accueil et leur mise à l’abri

      Dans les Hautes Alpes où toutes les vies ont la même valeur, les citoyens Alpins se mobilisent pour ne voir « aucun mort dans leurs montagnes ».

      Malgré tout, 3 personnes sont mortes l’hiver dernier en traversant la frontière transalpine italo-française dans sa partie Briançonnaise, d’autres ont été grièvement blessées. Plus de 25 personnes ont succombé à la traversée de cette frontière depuis 2015, dans sa partie sud le plus souvent, entre Vintimille et Menton.

      Médecins du Monde PACA, en assurant les permanences de soins le week-end au sein même du Refuge Solidaire de Briançon (en complément des permanences assurées la semaine par la PASS), prend en charge des personnes dont plus d’un tiers sont blessées à l’occasion de la traversée de cette frontière. Les hypothermies et les gelures sont les cas les plus graves et les plus fréquents, mais la traversée de la frontière, dans ces conditions et ce contexte extrêmement dangereux, entraîne aussi d’autres types de pathologies et de souffrances.

      La fermeture des frontières en est la cause. Personnes exilées, en demande d’asile, mineures, femmes et enfants, tous s’exposent à des risques mortels pour échapper aux représentants des forces de l’ordre.

      Ces représentants doivent obéir à des ordres où le contrôle des frontières doit être assuré aux mépris du droit des demandeurs d’asile et des mineurs, au mépris de toute assistance à personne en danger. Des ordres qui mettent eux-mêmes en danger parfois.

      Ce week-end encore, un mineur en hypothermie sévère était retrouvé sur le quai de la gare de Briançon. D’autres ont été pris en charge pour des gelures.

      Chacune de ces blessures étaient évitables si le droit d’exprimer sa demande d’asile en France était respecté, si la déclaration de la minorité était entendue et considérée.

      Pour éviter tout accident, toute disparition, toute blessure, toute mort, des citoyens solidaires, bénévoles, soucieux de la vie de chacun, organisent des maraudes de recherche et de sauvetage des victimes de la montagne. D’autres ouvrent des lieux d’accueil et de mise à l’abri.

      Aucune mise en danger n’est admissible.

      Aucune blessure n’est tolérable.

      Aucune mort n’est acceptable.

      Médecins du Monde PACA soutient pleinement les acteurs solidaires qui viennent en secours auprès des personnes en exil dont la vie est mise en danger par des politiques de fermeture de frontières illégales et irrespectueuses des droits humains.

      Le sauvetage et la mise à l’abri, en montagne comme en mer, NE PEUT PAS être condamné. Et ceux qui l’accomplissent ne peuvent pas être criminalisés.

      C’est la fermeture des frontières et les drames qui en découlent qui sont à condamner.

      https://blogs.mediapart.fr/mdm-paca/blog/120119/solidarite-dans-les-alpes-mdm-paca-soutient-le-sauvetage-des-personn
      #médecins_de_monde

    • Nos montagnes ne sont pas des cimetières !
      #Solidaires, janvier 2019
      https://solidaires.org/Nos-montagnes-ne-sont-pas-des-cimetieres

      Appel à une maraude syndicale des camarades de Solidaires des Hautes Alpes :

      En réaction à l’ignoble et systématique répression qui s’exerce dans les Hautes-Alpes contre toutes celles et ceux qui viennent en aide aux centaines de migrant-e-s qui passent la frontière par -15° via Montgenèvre et le col de l’échelle (3+4 de Briançon et maraudeurs solidaires), SUD-Solidaires-05 organise une maraude syndicale le samedi 26 janvier à partir de 16H à la Frontière de Montgenèvre au dessus de Briançon. L’initiative est soutenue par l’union syndicale Solidaires et s’inscrit localement dans le cadre d’une intersyndicale CGT, FSU, CFDT, Confédération Paysanne.

      Cette date s’intercale dans le très dense et infâme calendrier des procès de maraudeurs-euses solidaires systématiquement condamné-e-s et veut rappeler que, quotidiennement, dans la montagne, de pauvres gens sont, en plus du froid de la fatigue et de la peur, agressé-e-s, refoulé-e-s, dépouillé-e-s, traqué-e-s, mutilé-e-s.

      Inacceptable !

      Notre action a pour objectif de mettre en lumière ce qui se passe quotidiennement à la frontière et que nous ne pouvons pas laisser faire sans réagir. Comme les maraudeurs et maraudeuses du Briançonnais qui apportent boissons chaudes et vêtements adaptés aux personnes qui traversent à pied la frontière dans la neige nous voulons opposer entraide, solidarité et réconfort aux traques, lâchés de chiens et autres poursuites qu’impose tous les jours la police de l’air et des frontières.
      Sous couvert syndical avec drapeaux et moufles estampillé-e-s, dans la joie, la non violence et la détermination, le 26 janvier prochain portons secours à celles et ceux qui en ont besoin !

      L’Union Syndicale Solidaires Hautes-Alpes demande aux solidaires locaux, aux fédérations, aux syndicats de relayer le plus possible cet appel et de nous rejoindre pour dénoncer les violences et couvrir de solidarité, d’espoir et de drapeaux ce petit coin de montagne à forte charge symbolique.

    • Traversées des Alpes : « Les migrants sont victimes d’une #chasse_à_l’homme qui se répète chaque nuit »

      Trois migrants ont été secourus à Montgenèvre, cette semaine, alors qu’ils tentaient de passer d’Italie en France. Des militants déplorent les « chasses à l’homme » dont sont victimes les migrants dans la montagne lors du passage de la frontière.

      Mardi 22 janvier, dans l’après-midi, trois migrants qui tentaient la traversée de la frontière italo-française à pied, entre Claviere (en Italie) et Montgenèvre (en France), ont été secourus après avoir appelé le 112, le numéro d’urgence. Ils ont été retrouvés sous un télésiège en haut des pistes. La même semaine, sept personnes ont été emmenées à l’hôpital pour des #engelures.

      Avec les températures glaciales de ces derniers jours, les traversées de la frontière par les Alpes inquiètent les associations d’aide aux migrants qui organisent des maraudes dans la montagne pour leur porter secours. La nuit, elles descendent à - 15 degrés « mais avec le vent le ressenti tourne plutôt autour de - 20 degrés », explique Thomas*, un militant qui participe aux maraudes dans la montagne.

      Plus que le froid, c’est surtout la #pression_policière qui inquiète les militants. « La présence de la #police est devenue insupportable. Tous les soirs, là haut, c’est la chasse à l’homme », confie Thomas*. « Il y a des #courses-poursuites en montagne entre les policiers et les migrants, il y a des #chiens qui effraient les migrants. On nous raconte des choses invraisemblables. »

      Pour les militants, c’est à cause de ce « harcèlement » policier, que les migrants « finissent en haut des sommets sous des télésièges ». « La police pousse les migrants à se mettre en danger… Même ceux qui sont équipés pour faire face au froid risquent le pire. Quand vous fuyez la police, que vous creusez un trou dans la neige, la nuit, pour vous cacher, les risques de mourir sont grands ».

      La traversée entre l’Italie et la France peut prendre plusieurs heures, en fonction des trajets empruntés et de la forme physique des migrants. Entre Claviere et le Refuge de Briançon, il y a environ 17 km. Trois heures de marche sont nécessaires.

      Le harcèlement des forces de l’ordre concerne également les militants, ajoute Thomas. Mardi, la nuit où les trois migrants ont été secourus, les maraudeurs ont été incapables de travailler. « Ils n’ont rien pu faire, ils ont été contrôlés plusieurs fois, ils ont été victimes d’intimidation. Ils ont fini par rebrousser chemin », explique Thomas.

      L’association Tous Migrants déplore la multiplication des contrôles des militants associatifs, notamment lors des maraudes. « On nous met des amendes de stationnement, des amendes pour véhicules défectueux. On nous met des bâtons dans les roues », dénonce encore Thomas.

      Au mois de décembre, sept militants ont été condamnés par la justice. Le parquet leur reprochait d’avoir facilité, le 22 avril, l’entrée en France d’une vingtaine de migrants mêlés aux manifestants en forçant un barrage dressé par les forces de l’ordre.

      http://www.infomigrants.net/fr/post/14734/traversees-des-alpes-les-migrants-sont-victimes-d-une-chasse-a-l-homme

  • Pays basque, la nouvelle route de l’exil

    De plus en plus de migrants entrent en Europe par l’Espagne et franchissent la frontière dans le Sud-Ouest. Reportage.

    Le car est à peine garé le long du trottoir que, déjà, ils se pressent à ses portes. Ils regardent avec anxiété la batterie de leur téléphone, elle est presque à plat, il faut qu’elle tienne quelques minutes encore, le temps de présenter le billet. Quatre jeunes filles s’inquiètent, leur ticket affiche un prénom masculin, le chauffeur les laissera-t-il passer ? Ou vont-elles perdre les 100, 200 ou 300 euros qu’elles ont déboursés à des « frères » peu scrupuleux - la valeur officielle est de 35 euros - pour acquérir ce précieux sésame vers Paris ? Chaque soir depuis quelques semaines, le même scénario se répète au terminus des « bus Macron » sur la place des Basques, à #Bayonne. Une centaine de jeunes, pour la plupart originaires d’Afrique francophone, plus rarement du Maghreb, monte par petits groupes dans les cars en partance pour Bordeaux ou Paris, dernière étape d’un périple entamé depuis des mois. Ils ont débarqué la veille d’Irun, en Espagne, à 40 kilomètres plus au sud, après un bref passage par la ville frontalière d’Hendaye.

    De #Gibraltar, ils remontent vers le nord de l’Espagne

    Les arrivées ont commencé au compte-gouttes au printemps, elles se sont accélérées au cours de l’été. Depuis que l’Italie se montre intraitable, l’Espagne est devenue le principal point d’entrée en Europe, avec 48 000 nouveaux exilés depuis le début de l’année. Croisés à Irun ou à Hendaye, qu’ils viennent de Guinée-Conakry, de Côte d’Ivoire ou du Mali, ils racontent la même histoire. Thierno est guinéen, il a 18 ans. Il a tenté la traversée par la Libye, sans succès, il a poursuivi par l’Algérie et le Maroc, puis fini par franchir le détroit de Gibraltar en bateau après deux échecs. Tous évoquent la difficulté à travailler et à se faire payer au Maroc, les violences, parfois, aussi. Puis ils parlent de l’Espagne, d’Algesiras, Cadix ou Malaga, en experts de la géographie andalouse. Parfois, la Croix-Rouge espagnole, débordée au Sud, les a envoyés en bus vers ses centres de Madrid ou Bilbao, leur assurant une partie de leur voyage. Aboubacar, 26 ans, est, lui, remonté en voiture, avec des « frères ».

    Personne n’en parle, les réseaux sont pourtant bien là, à prospérer sur ces flux si lucratifs. On estime à 1500 euros le prix de la traversée à Gibraltar, 100 ou 200 euros le passage de la frontière française depuis #Irun. Tous n’ont qu’un objectif, rejoindre la #France, comme cette femme, sénégalaise, qui demande qu’on l’emmène en voiture et suggère, si on se fait contrôler, de dire qu’elle est notre bonne. La quasi-totalité veut quitter l’Espagne. Parce qu’ils n’en parlent pas la langue et qu’ils ont souvent en France sinon de la famille, au moins des connaissances. Parce qu’il est plus difficile de travailler dans la péninsule ibérique, où le taux de chômage reste de 15 %. Parce qu’enfin ceux qui envisagent de demander l’asile ont intérêt à effectuer les démarches en France, où 40 575 protections ont été accordées en 2017, plutôt qu’en Espagne (4 700 statuts délivrés).

    Alors, ils essaient, une fois, deux fois, trois fois, dans un absurde jeu du chat et de la souris avec les policiers français. Les 150 agents de la #police_aux_frontières (#PAF) en poste à #Hendaye tentent, avec l’aide d’une compagnie de #CRS, de contrôler tant bien que mal les cinq points de passage. Depuis le début de 2018, 5600 réadmissions ont été effectuées vers l’Espagne, contre 3520 en 2017, mais, de l’aveu même d’un officiel, « ça passe et ça passe bien, même ». Si l’autoroute est gardée quasiment toute la journée, il reste un créneau de deux heures durant lequel elle ne l’est pas faute d’un effectif suffisant. Chaque nuit, des taxis espagnols en profitent et déposent des gens sur la place des Basques à Bayonne. La surveillance des deux ponts qui enjambent la #Bidassoa et séparent Irun d’Hendaye est aléatoire. A certaines heures, le passage à pied se fait sans difficulté. Il ne reste plus ensuite aux migrants qu’à se cacher jusqu’au prochain passage du bus 816, qui les conduira à Bayonne en un peu plus d’une heure.

    Les agents de la Paf ne cachent pas leur lassitude. Même si la loi antiterroriste de 2017 autorise des contrôles renforcés dans la zone frontière, même si des accords avec l’Espagne datant de 2002 leur permettent de renvoyer sans grande formalité les personnes contrôlées sans papiers dans un délai de quatre heures, ils ont le sentiment d’être inutiles. Parce qu’ils ne peuvent pas tout surveiller. Parce que l’Espagne ne reprend que contrainte et forcée les « réadmis », les laissant libres de franchir la frontière dès qu’ils le souhaiteront. Certains policiers ne prennent même plus la peine de raccompagner les migrants à la frontière. Gare d’Hendaye, un après-midi, le TGV pour Paris est en partance. Des policiers fouillent le train, ils trouvent trois jeunes avec billets mais sans papiers, ils les font descendre, puis les laissent dans la gare. « De toute façon, ça ne sert à rien d’aller jusqu’à la frontière, dans deux heures, ils sont de nouveau là. Ça ne sert qu’à grossir les chiffres pour que nos chefs puissent faire de jolis camemberts », lâche, avec aigreur, l’un des agents.

    La compassion l’emporte sur le rejet

    L’amertume n’a pas encore gagné le reste de la population basque. Au contraire. Dans cette zone où l’on joue volontiers à saute-frontière pour aller acheter des cigarettes à moins de cinq euros ou du gasoil à 1,1 euro, où il est fréquent, le samedi soir, d’aller boire un verre sur le littoral espagnol à San Sebastian ou à Fontarrabie, où près de 5000 Espagnols habitent côté français, où beaucoup sont fils ou petits-fils de réfugiés, la compassion l’emporte sur le rejet. Même le Rassemblement national, qui a diffusé un communiqué mi-août pour dénoncer « une frontière passoire », doit reconnaître que son message peine à mobiliser : « Les gens commencent à se plaindre, mais je n’ai pas entendu parler de débordements, ni rien d’avéré », admet François Verrière, le délégué départemental du parti. Kotte Ecenarro, le maire socialiste d’Hendaye, n’a pas eu d’écho de ses administrés : « Pour l’instant, les habitants ne disent rien, peut-être parce qu’ils ne les voient pas. » Lui, grand joggeur, les aperçoit lorsqu’il va courir tôt le matin et qu’ils attendent le premier bus pour Bayonne, mais aucun ne s’attarde dans la zone frontière, trop risquée.

    Chaque soir, place des Basques à Bayonne, des migrants embarquent dans les bus pour Paris.

    Le car est à peine garé le long du trottoir que, déjà, ils se pressent à ses portes. Ils regardent avec anxiété la batterie de leur téléphone, elle est presque à plat, il faut qu’elle tienne quelques minutes encore, le temps de présenter le billet. Quatre jeunes filles s’inquiètent, leur ticket affiche un prénom masculin, le chauffeur les laissera-t-il passer ? Ou vont-elles perdre les 100, 200 ou 300 euros qu’elles ont déboursés à des « frères » peu scrupuleux - la valeur officielle est de 35 euros - pour acquérir ce précieux sésame vers Paris ? Chaque soir depuis quelques semaines, le même scénario se répète au terminus des « bus Macron » sur la place des Basques, à Bayonne. Une centaine de jeunes, pour la plupart originaires d’Afrique francophone, plus rarement du Maghreb, monte par petits groupes dans les cars en partance pour Bordeaux ou Paris, dernière étape d’un périple entamé depuis des mois. Ils ont débarqué la veille d’Irun, en Espagne, à 40 kilomètres plus au sud, après un bref passage par la ville frontalière d’Hendaye.
    Des dizaines de bénévoles se succèdent pour apporter et servir des repas aux migrants, place des Basques, à Bayonne.

    Des dizaines de bénévoles se succèdent pour apporter et servir des repas aux migrants, place des Basques, à Bayonne.

    Les arrivées ont commencé au compte-gouttes au printemps, elles se sont accélérées au cours de l’été. Depuis que l’Italie se montre intraitable, l’Espagne est devenue le principal point d’entrée en Europe, avec 48 000 nouveaux exilés depuis le début de l’année. Croisés à Irun ou à Hendaye, qu’ils viennent de Guinée-Conakry, de Côte d’Ivoire ou du Mali, ils racontent la même histoire. Thierno est guinéen, il a 18 ans. Il a tenté la traversée par la Libye, sans succès, il a poursuivi par l’Algérie et le Maroc, puis fini par franchir le détroit de Gibraltar en bateau après deux échecs. Tous évoquent la difficulté à travailler et à se faire payer au Maroc, les violences, parfois, aussi. Puis ils parlent de l’Espagne, d’Algesiras, Cadix ou Malaga, en experts de la géographie andalouse. Parfois, la Croix-Rouge espagnole, débordée au Sud, les a envoyés en bus vers ses centres de Madrid ou Bilbao, leur assurant une partie de leur voyage. Aboubacar, 26 ans, est, lui, remonté en voiture, avec des « frères ».

    Personne n’en parle, les réseaux sont pourtant bien là, à prospérer sur ces flux si lucratifs. On estime à 1500 euros le prix de la traversée à Gibraltar, 100 ou 200 euros le passage de la frontière française depuis Irun. Tous n’ont qu’un objectif, rejoindre la France, comme cette femme, sénégalaise, qui demande qu’on l’emmène en voiture et suggère, si on se fait contrôler, de dire qu’elle est notre bonne. La quasi-totalité veut quitter l’Espagne. Parce qu’ils n’en parlent pas la langue et qu’ils ont souvent en France sinon de la famille, au moins des connaissances. Parce qu’il est plus difficile de travailler dans la péninsule ibérique, où le taux de chômage reste de 15 %. Parce qu’enfin ceux qui envisagent de demander l’asile ont intérêt à effectuer les démarches en France, où 40 575 protections ont été accordées en 2017, plutôt qu’en Espagne (4 700 statuts délivrés).

    Un migrant traverse le pont de St Jacques à Irun en direction de la France.

    Alors, ils essaient, une fois, deux fois, trois fois, dans un absurde jeu du chat et de la souris avec les policiers français. Les 150 agents de la police aux frontières (PAF) en poste à Hendaye tentent, avec l’aide d’une compagnie de CRS, de contrôler tant bien que mal les cinq points de passage. Depuis le début de 2018, 5600 réadmissions ont été effectuées vers l’Espagne, contre 3520 en 2017, mais, de l’aveu même d’un officiel, « ça passe et ça passe bien, même ». Si l’autoroute est gardée quasiment toute la journée, il reste un créneau de deux heures durant lequel elle ne l’est pas faute d’un effectif suffisant. Chaque nuit, des taxis espagnols en profitent et déposent des gens sur la place des Basques à Bayonne. La surveillance des deux ponts qui enjambent la Bidassoa et séparent Irun d’Hendaye est aléatoire. A certaines heures, le passage à pied se fait sans difficulté. Il ne reste plus ensuite aux migrants qu’à se cacher jusqu’au prochain passage du bus 816, qui les conduira à Bayonne en un peu plus d’une heure.
    Un groupe des migrants se fait arrêter à Behobie, côté français, après avoir traversé la frontière depuis Irun en Espagne.

    Un groupe des migrants se fait arrêter à #Behobie, côté français, après avoir traversé la frontière depuis Irun en Espagne.

    La compassion l’emporte sur le rejet

    L’amertume n’a pas encore gagné le reste de la population basque. Au contraire. Dans cette zone où l’on joue volontiers à saute-frontière pour aller acheter des cigarettes à moins de cinq euros ou du gasoil à 1,1 euro, où il est fréquent, le samedi soir, d’aller boire un verre sur le littoral espagnol à #San_Sebastian ou à #Fontarrabie, où près de 5000 Espagnols habitent côté français, où beaucoup sont fils ou petits-fils de réfugiés, la compassion l’emporte sur le rejet. Même le Rassemblement national, qui a diffusé un communiqué mi-août pour dénoncer « une frontière passoire », doit reconnaître que son message peine à mobiliser : « Les gens commencent à se plaindre, mais je n’ai pas entendu parler de débordements, ni rien d’avéré », admet François Verrière, le délégué départemental du parti. Kotte Ecenarro, le maire socialiste d’Hendaye, n’a pas eu d’écho de ses administrés : « Pour l’instant, les habitants ne disent rien, peut-être parce qu’ils ne les voient pas. » Lui, grand joggeur, les aperçoit lorsqu’il va courir tôt le matin et qu’ils attendent le premier bus pour Bayonne, mais aucun ne s’attarde dans la zone frontière, trop risquée.

    Des migrants sont accueillis en face de la mairie d’Irun par des associations de bénévoles.

    Le flux ne se tarissant pas, la solidarité s’est organisée des deux côtés de la #Bidassoa. A Irun, un collectif de 200 citoyens a répondu aux premiers besoins durant l’été, les autorités jugeant alors qu’organiser de l’aide était inutile puisque les migrants ne rêvaient que d’aller en France. Elles ont, depuis, changé d’avis. Mi-octobre, un centre de la Croix-Rouge proposait 70 places et un hôpital, 25. « Ils peuvent rester cinq jours dans chaque. Dix jours, en général, ça suffit pour passer », note Ion, un des piliers du collectif. Dans la journée, ils chargent leurs téléphones dans un coin de la gare ou patientent, en doudounes et bonnets, dans un campement installé face à la mairie. Dès qu’ils le peuvent, ils tentent le passage vers la France.

    A Bayonne aussi, l’improvisation a prévalu. Le réseau d’hébergeurs solidaires mis en place depuis 2016 n’était pas adapté à cette situation d’urgence, à ces gens qui n’ont besoin que d’une ou deux nuits à l’abri avant de filer vers Paris. Chaque soir, il a fallu organiser des maraudes avec distribution de repas et de vêtements, il a fallu trouver des bénévoles pour loger les plus vulnérables - des femmes avec de jeunes enfants sont récemment apparues. Sous la pression de plusieurs collectifs, la mairie vient de mandater une association locale, Atherbea, pour organiser l’aide. A proximité du terminal des bus, vont être installés toilettes, douches, lits, repas et prises de téléphone - un équipement indispensable à ces exilés, pour qui le portable est l’ultime lien avec leurs proches. La municipalité a promis des financements, mais jusqu’à quand ?

    Longtemps discret sur la situation, le gouvernement affiche désormais son volontarisme. Depuis quelques semaines, des unités en civil ont été déployées afin d’identifier les filières de passeurs. Dans son premier entretien comme ministre de l’Intérieur au JDD, Christophe Castaner a dit s’inquiéter de la pression exercée dans la zone et promis un « coordonnateur sécurité ». Les policiers espèrent, eux, surtout des renforts. « Il faudrait 30 à 40 agents de la police aux frontières de plus », juge Patrice Peyruqueou, délégué syndical Unité SGP Police. Ils comptent sur la nomination de Laurent Nuñez comme secrétaire d’Etat au ministère de l’Intérieur pour se faire entendre. L’homme n’a-t-il pas été sous-préfet de Bayonne ? N’a-t-il pas consacré son premier déplacement officiel au Pays Basque, le vendredi 19 octobre ? Mais déjà les voies de passage sont en train de bouger. De nouvelles routes se dessinent, à l’intérieur des Pyrénées, via Roncevaux, le tunnel du Somport ou la quatre-voies qui relie Saragosse, Pau et Toulouse, des accès moins surveillés qu’Irun et Hendaye. Le jeu du chat et de la souris ne fait que commencer.

    https://www.lexpress.fr/actualite/societe/pays-basque-la-nouvelle-route-de-l-exil_2044337.html

    #pays_basque #asile #migrations #réfugiés #routes_migratoires #parcours_migratoires #Espagne #frontières #solidarité #contrôles_frontaliers

    via @isskein

    • Entre l’Espagne et la France, la nouvelle route migratoire prend de l’ampleur

      L’Espagne est devenue la principale porte d’entrée en Europe pour des personnes originaires d’Afrique de l’Ouest qui tentent de gagner la France.

      L’Espagne est devenue la principale porte d’entrée en Europe en 2018. La majorité des personnes qui arrivent sont originaires d’Afrique de l’Ouest et tentent de gagner la France.

      Emmitouflé dans un manteau, la tête abritée sous un bonnet, Boris disparaît dans la nuit, sous la pluie. Ce Camerounais de 33 ans, qui parle un français parfait, « traîne » à Irun de puis un mois. Dans cette petite commune du pays basque espagnol, il attend de pouvoir traverser la frontière et rejoindre la France, à quelques mètres de là. L’aventure a trop peu de chances de réussir s’il la tente à pied, et il n’a pas l’argent pour se payer un passage en voiture. Il aimerait rejoindre Paris. Mais il doute : « On me dit que c’est saturé. C’est vrai ? Est-ce qu’il y a des ONG ? Vous connaissez Reims ? »

      Parti depuis un an de son pays, Boris a traversé le Nigeria, le Niger, l’Algérie et le Maroc avant de gagner l’Europe par la mer. Comme de plus en plus de personnes, il a emprunté la route dite de la Méditerranée occidentale, qui passe par le détroit de Gibraltar. Le passage par la Libye, privilégié ces dernières années, est devenu « trop dangereux » et incertain, dit-il.

      En 2018, l’Espagne est devenue la principale porte d’entrée en Europe. Quelque 50 000 personnes migrantes sont arrivées sur les côtes andalouses depuis le début de l’année, en provenance du Maroc, ce qui représente près de la moitié des entrées sur le continent.

      Sous l’effet de la baisse des départs depuis la Libye et des arrivées en Italie, les routes migratoires se redessinent. Et bien que les flux soient sans commune mesure avec le pic de 2015, lorsque 1,8 million d’arrivées en Europe ont été enregistrées, ils prennent de court les autorités et en particulier en France, qui apparaît comme la destination privilégiée par ces nouveaux arrivants originaires majoritairement d’Afrique de l’Ouest et du Maghreb.

      80 à 100 arrivées quotidiennes

      A Irun, Txema Pérez observe le passage en nombre de ces migrants et il le compare à l’exil des réfugiés espagnols lors de la guerre civile en 1939 : « On n’a pas vu ça depuis la Retirada », lâche le président de la Croix-Rouge locale.

      Face à cet afflux, l’organisation humanitaire a ouvert cet été plusieurs centres d’accueil temporaire sur l’itinéraire des migrants, dans plusieurs communes du Pays-Basque mais aussi à Barcelone à l’autre extrémité des Pyrénées, où ils font étape quelques jours avant de tenter de gagner la France.

      Cette semaine, une trentaine de personnes ont dormi dans l’auberge de la Croix-Rouge d’Irun. « Ils reprennent des forces et disparaissent, constate Txema Perez. Ils finissent tous par passer la frontière. 90 % d’entre eux parlent français. Et ils voient Paris comme un paradis. »

      Sur le chemin qui mène ces personnes jusqu’à une destination parfois très incertaine, Bayonne et en particulier la place des Basques dans le centre-ville, s’est transformée dans le courant de l’été en point de convergence. C’est là qu’arrivaient les bus en provenance d’Espagne et en partance pour le nord de la France. Si, au début, une dizaine de personnes seulement transitaient par la ville chaque jour, aujourd’hui la mairie parle de 80 à 100 arrivées quotidiennes. Et autant de départs. « C’est la première fois qu’on constate un tel afflux », reconnaît David Tollis, directeur général adjoint des services à la mairie.

      « Ils sont en majorité originaires de Guinée et il y a notamment beaucoup de gamins qui se disent mineurs. On a l’impression que le pays se vide », confie Alain Larrea, avocat en droit des étrangers à Bayonne. « Les jeunes hommes évoquent la pauvreté qui a explosé mais aussi les risques d’arrestations et d’enfermements arbitraires, ajoute Julie Aufaure, de la Cimade. Les femmes fuient aussi les risques d’excision. »

      « Je ne sais pas encore ce que je vais faire »

      Face à l’augmentation des arrivées et à la dégradation des conditions météorologiques, la municipalité a commencé à s’organiser il y a une dizaine de jours. « Je ne me pose pas la question du régime juridique dont ces personnes relèvent. Simplement, elles sont dans une situation de fragilité et il faut leur venir en aide, justifie Jean-René Etchegaray, le maire UDI de Bayonne. Nous avons dans l’urgence tenté de les mettre à l’abri ». Après avoir mis à disposition un parking puis, le week-end dernier, une école, la municipalité a ouvert, lundi 29 octobre, les locaux désaffectés d’un ancien centre communal d’action sociale. Des douches y ont été installées, des couvertures et des repas y sont fournis. Dans le même temps, la mairie a déplacé les arrêts des bus aux abords de ce lieu, sur les quais qui longent l’Adour.

      Mercredi 31 octobre, plusieurs dizaines de personnes faisaient la queue à l’heure de la distribution du déjeuner. Parmi elles, Lamine, un Guinéen de 19 ans, raconte son voyage vers l’Europe entamé il y a trois ans : « Je suis resté trois mois au Mali, le temps de réunir l’argent pour pouvoir ensuite aller en Algérie. » En Algérie, il travaille encore deux ans sur des chantiers. « On avait entendu qu’il fallait environ 2 000 euros pour passer du Maroc à l’Espagne », poursuit-il.

      A la frontière entre l’Algérie et le Maroc, il dit s’être fait confisquer 1 000 euros par des Touaregs. Arrivé à Rabat, il travaille à nouveau sur un chantier de construction, payé 100 dirhams (environ neuf euros) par jour, pour réunir les 1 000 euros manquants au financement de sa traversée de la Méditerranée. Il y reste presque un an. En octobre, il part pour Nador, une ville côtière au nord-est du pays. « On est resté caché une semaine dans la forêt avant de prendre le bateau, témoigne-t-il. On était 57 à bord. Des Maliens, des Guinées, des Ivoiriens. Un bateau de la Croix Rouge nous a porté secours au bout de quatre heures de navigation ».

      Comme la plupart de ceux qui arrivent sur les côtes espagnoles, Lamine s’est vu remettre un document par les autorités du pays, lui laissant un mois pour régulariser sa situation. Le jeune homme a ensuite rejoint en car, Madrid puis Bilbao et Irun. Il tente une première fois le passage de la frontière en bus mais se fait renvoyer par la police française. La deuxième fois, en échange de 50 euros, il trouve une place dans une voiture et parvient à gagner la France. « Je ne sais pas encore ce que je vais faire, reconnait-il. Je n’ai pas de famille qui finance mon voyage et je ne connais personne ici ».

      10 500 refus d’entrée prononcés en 2018

      Face à l’augmentation des traversées, les autorités françaises ont renforcé les contrôles aux frontières. Depuis le début de l’année 2018, 10 500 refus d’entrée ont été prononcés à la frontière franco-espagnole, soit une augmentation de 20 % par rapport à 2017. « La pression la plus forte est observée dans le département des Pyrénées-Atlantiques, où les non-admissions sont en hausse de 62 % », explique-t-on au ministère de l’intérieur. Dans les Pyrénées-Orientales, l’autre voie d’entrée majeure en France depuis l’Espagne, le nombre de non-admissions est reparti à la hausse depuis l’été, mais dans une moindre mesure.

      « Beaucoup de monde arrive par ici, assure Jacques Ollion, un bénévole de la Cimade basé à Perpignan. Les gares et les trains sont contrôlés parfois jusqu’à Narbonne. Et les cars internationaux aussi, au péage du Boulou (à une dizaine de kilomètres de la frontière). Ça, c’est la pêche miraculeuse. »

      Le nombre de non-admissions reste toutefois très inférieur à celui remonté de la frontière franco-italienne. En Catalogne comme au Pays basque, tout le monde s’accorde à dire que la frontière reste largement poreuse. Mais certains s’inquiètent d’une évolution possible à moyen terme. « Dès qu’il y a une fermeture, cela démultiplie les réseaux de passeurs et les lieux de passage, met en garde Corinne Torre, cheffe de mission France à Médecins sans frontières (MSF). Dans les Pyrénées, il y a énormément de chemins de randonnée ». Des cas d’arrivée par les cols de montagne commencent à être rapportés.

      Dans le même temps, les réseaux de passeurs prospèrent face aux renforcements des contrôles. « Comme les migrants ne peuvent pas traverser à pied, ils se retournent vers les passeurs qui les font traverser en voiture pour 150 à 350 euros », témoigne Mixel Bernadet, un militant de l’association basque Solidarité migrants - Etorkinekin.

      Une fois qu’ils sont parvenus à rejoindre le territoire, à Bayonne, Paris ou ailleurs, ces migrants n’en sont pas moins en situation irrégulière et confrontés à une difficulté de taille : enregistrés en Espagne au moment de leur arrivée en Europe, ils ne peuvent pas demander l’asile ailleurs que dans l’Etat par lequel ils sont entrés, en tout cas pas avant une période allant de six à dix-huit mois. Ils sont donc voués à être renvoyés en Espagne ou, plus vraisemblablement, à errer des mois durant, en France.

      Julia Pascual (Bayonne et Irun – Espagne –, envoyée spéciale)

      Poursuivi pour avoir aidé une migrante sur le point d’accoucher, le parquet retient « l’immunité humanitaire ». Le parquet de Gap a annoncé vendredi 2 novembre avoir abandonné les poursuites engagées contre un homme qui avait porté secours à une réfugiée enceinte, durant l’hiver à la frontière franco-italienne. Le 10 mars, Benoît Ducos, un des bénévoles aidant les migrants arrivant dans la région de Briançon, était tombé sur une famille nigériane, un couple et ses deux jeunes enfants, et deux autres personnes ayant porté la femme, enceinte de huit mois et demi, durant leur marche dans le froid et la neige. Avec un autre maraudeur, il avait alors décidé de conduire la mère en voiture à l’hôpital de Briançon. En chemin, celle-ci avait été prise de contractions et à 500 mètres de la maternité, ils avaient été arrêtés par un contrôle des douanes ayant retardé la prise en charge médicale selon lui, ce que la préfecture avait contesté. Le bébé était né dans la nuit par césarienne, en bonne santé. Une enquête avait ensuite été ouverte pour « aide à l’entrée et à la circulation d’un étranger en situation irrégulière ».

      https://mobile.lemonde.fr/societe/article/2018/11/03/entre-l-espagne-et-la-france-la-nouvelle-route-migratoire-prend-de-l-

    • #SAA, un collectif d’accueil et d’accompagnement des migrants subsahariens aux frontières franco-espagnoles

      Dans ce nouveau numéro de l’émission “Café des libertés”, la web radio du RAJ “Voix de jeunes” a reçu sur son plateau deux activistes du sud de la France plus exactement à Bayonne, il s’agit de Marie cosnay et Vincent Houdin du collectif SAA qui porte le prénom d’un jeun migrant guinéen décédé durant sa traversé de l’Espagne vers la France.
      Nos invités nous ont parlé de la création du collectif SAA, ses objectifs et son travail d’accueil et d’accompagnement des migrants subsahariens qui traversent la frontière franco-espagnole dans l’objectif d’atteindre les pays du Nord telle que l’Allemagne.
      Ils sont revenus également sur les difficultés que posent les politiques migratoires dans la région notamment celle de l’union européenne marquées par une approche purement sécuritaire sans se soucier de la question du respect des droits et la dignité des migrants.
      Ils ont aussi appelé au renforcement des liens de solidarité entre les peuples dans le monde entier.

      https://raj-dz.com/radioraj/2018/11/11/saa-collectif-daccueil-daccompagnement-migrants-subsahariens-aux-frontieres-

    • France : 19 migrants interpellés dans un bus en provenance de Bayonne et assignés à résidence

      Des douaniers français ont interpellé 19 personnes, dont un mineur, en situation irrégulière lundi dans un car au péage de #Bénesse-Maremne, dans les #Landes. L’adolescent de 17 ans a été pris en charge par le département, les autres ont reçu une #obligation_de_quitter_le_territoire (#OQTF) et sont assignés à résidence dans le département.

      Lors d’un contrôle lundi 12 novembre au péage de Bénesse-Maremne, sur l’autoroute A6 (dans les Landes), un car de la compagnie #Flixbus a été intercepté par des douaniers français. Après avoir effectué un contrôle d’identité à l’intérieur du véhicule, les autorités ont interpellé 19 personnes en situation irrégulière, dont une femme et un adolescent de 17 ans.

      Les migrants, originaires d’Afrique de l’ouest, ont été envoyés dans différentes #casernes de gendarmerie de la région (#Castets, #Tarnos, #Tartas, #Lit-et-Mixe) puis libérés quelques heures plus tard. Le mineur a quant à lui été pris en charge par le département.

      En attendant de trouver un #accord_de_réadmission avec l’Espagne, la préfecture des Landes a notifié aux 18 migrants majeurs une obligation de quitter le territoire français (OQTF). Ils sont également assignés à résidence dans le département des Landes et doivent pointer au commissariat trois fois par semaine.

      Un #accord signé entre la France et l’Espagne prévoit de renvoyer tout migrant se trouvant sur le territoire français depuis moins de quatre heures. Mais selon Jeanine de la Cimade à Mont-de-Marsan (à quelques kilomètres de Bayonne), ce n’est pas le cas de ces 18 migrants. « Ils ne peuvent pas être renvoyés en Espagne car ils ont passé quatre jours à Bayonne avant d’être arrêtés au péage », précise-t-elle à InfoMigrants.

      Les migrants sont assistés d’avocats du barreau de Dax, dans les Landes, et un bénévole de la Cimade est aussi à leurs côtés selon France Bleu.

      Cette opération des douanes a été menée le même jour que la visite du ministre français de l’Intérieur à la frontière franco-espagnole. Christophe Castaner s’est alors dit inquiet de « mouvements migratoires forts sur les Pyrénées » et a annoncé une coopération accrue avec l’Espagne.

      http://www.infomigrants.net/fr/post/13368/france-19-migrants-interpelles-dans-un-bus-en-provenance-de-bayonne-et
      #assignation_à_résidence

      –------

      Commentaire :
      On peut lire dans l’article :
      "Un accord signé entre la France et l’Espagne prévoit de renvoyer tout migrant se trouvant sur le territoire français depuis moins de quatre heures. »
      --> c’est quoi cet accord ? Quand est-ce qu’il a été signé ? Quelqu’un a plus d’information ?

      C’est l’équivalent de l’accord bilatéral de réadmission entre la Suisse et l’Italie (signé en 2000 : https://www.admin.ch/opc/fr/classified-compilation/20022507/index.html) et qui a été « repêché » par la Suisse à partir de 2016 ?
      Ou comme celui qui a été apparemment signé entre la France et l’Italie récemment ?
      https://www.agi.it/estero/migranti_francia_salvini_respingimento_concordato-4511176/news/2018-10-20

      #accord_de_réadmission #accord_bilatéral

    • A Bayonne, nouvelle porte d’entrée des migrants, « l’urgence fait exploser les frontières politiques »

      Une fois la frontière franco-espagnole franchie, des migrants affluent par milliers à Bayonne. Là, le maire de centre-droit et des militants de gauche ont bricolé, main dans la main, un hébergement d’urgence sous le nez du préfet. Les exilés s’y reposent des violences subies au Maghreb, avant de sauter dans un bus et de se disperser aux quatre coins de France. Reportage dans les #Pyrénées.

      https://pbs.twimg.com/card_img/1075002126915518464/L_aQEp7o?format=jpg&name=600x314

      https://www.mediapart.fr/journal/france/181218/bayonne-nouvelle-porte-d-entree-des-migrants-l-urgence-fait-exploser-les-f

    • A Bayonne, nouvelle route migratoire, l’impressionnante #solidarité des habitants malgré les carences de l’État

      La route de la Libye et de l’Italie étant coupée, de plus en plus de migrants arrivent en Europe via le Maroc et l’Espagne. Certains passent ensuite par le Pays Basque. En deux mois, 2500 réfugiés ont déjà transité par un centre d’accueil ouvert à Bayonne. La démarche, d’abord spontanée, bénéficie désormais du soutien de la mairie. L’État a quant à lui exercé des pressions sur les chauffeurs de taxi ou les compagnies d’autobus, en exigeant notamment l’identité des voyageurs. Basta ! a passé la nuit du 31 décembre au 1er janvier aux côtés des bénévoles de la « Pausa », et des réfugiés qui appréhendent un avenir incertain.

      A peine investi, il a fallu trouver un nom au lieu. « Ça fait un peu stalag », remarque Joël dans un sourire navré [1]. Planté dans la cour de ce bâtiment désaffecté de la Légion, sous les lumières aveuglantes qui semblent plonger depuis des miradors invisibles, le salarié d’astreinte hésite encore à proposer aux migrants l’entrée d’un édifice tout en grillage et en barreaux. Sur le parvis goudronné, encadré par de hauts murs et surplombé par la citadelle militaire de Bayonne, l’ombre fuyante des lignes ferroviaires prolonge ce décor figé par le froid. Cependant, le panneau « Terrain militaire - défense de pénétrer » est déjà égayé d’une série colorée d’autocollants antifascistes, et de bienvenue aux migrants. A l’intérieur, derrière les vitres polies, la lumière se fait aussi plus chaleureuse.

      Le lieu s’appellera finalement « Pausa », la pause en basque. Comme le premier bâtiment d’accueil, à vingt mètres de là, trop exigu et qu’il a fallu abandonner aux premiers jours de décembre. Mais aussi comme cette authentique pause, au milieu d’un périple exténuant qui dure parfois plusieurs années. Bayonne est devenue en 2018 une nouvelle étape essentielle sur les chemins de l’exil vers la France ou le nord de l’Europe. Une porte d’entrée en terre promise. C’est ici qu’aura lieu, ce soir, le nouvel an des réfugiés. Comme un symbole d’espoir, celui d’une vie dans laquelle il serait enfin possible de se projeter, laissant de côté les embûches de la route déjà accomplie.

      Un répit salutaire de trois jours

      Kébé vient de Guinée, comme beaucoup d’arrivants ces dernières semaines. Au milieu des préparatifs de la fête, il lit, imperturbable dans sa couverture, le récit autobiographique d’un jeune footballeur camerounais qui rêve de gloire sportive mais ne connaît que désillusions. Kébé ne veut pas être footballeur. Ainé d’une famille nombreuse restée à Conakry, il voudrait reprendre l’école et apprendre le métier de coiffeur à Bayonne. Parce que, dit-il, « c’est une ville très jolie et d’importance moyenne ». Il a déjà commencé un dossier pour faire valoir sa minorité et prétendre à une scolarité. Mais le temps lui est compté au centre d’accueil des réfugiés, où l’on s’efforce de ne garder les migrants que trois jours. Le temps d’un répit salutaire pour faire le point, quand le quotidien des migrants n’est fait que de recherche d’argent, de nourriture, de transport, d’hébergement, de passeurs, de policiers, ou bien pire. Initialement en route pour Paris, sans rien connaître de la capitale et sans contact, il a trouvé, juge-t-il, sa destination.

      C’est aussi le cas d’Ibrahim, parti de Sierra Leone il y a deux ans, qui fixe les premiers spots colorés de la soirée, comme une célébration de son arrivée à bon port. « Ici on est bien accueilli », constate-t-il. Lui aussi a 17 ans. Sa vie n’est que succession de petits boulots pour financer des kilomètres vers l’Europe. Il a appris le français en route, et ne souhaitait pas rester en Espagne, « à cause du problème de la langue ». Il continue d’explorer, sur son smartphone, les possibilités sans doute infinies que lui promet sa nouvelle vie, en suivant avec intérêt les préparatifs de la fête.

      Internet, ce fil de vie qui relie les continents

      Les bénévoles ne ménagent pas leur peine pour faire de cette soirée de réveillon une réussite : pâtisserie, riz à la piperade, bisap à gogo, sono, lumières, ballons... seront de la partie. Un « Bonne année 2019 » gonflable barre l’allée centrale du vaste dortoir, et s’achève vers un minuscule renfoncement aménagé en salle de prière. Les affiches de la Légion n’ont pas disparu. Elles indiquent par exemple le lieu où devaient être soigneusement pliées les « chemises arktis sable ». Mais l’ordre militaire a largement été chamboulé. La pièce principale sert à la fois de dortoir, de réfectoire, de cuisine, de magasin de produits d’hygiène, de bureau.

      Une borne wifi assure le flux Internet, précieux fil de vie durant un voyage au long cours. La nouvelle connexion déleste au passage les bénévoles, auparavant contraints de connecter une flopée d’appareils sur leurs propres smartphones, pour improviser des partages de connexion. Les écrans des téléphones sont autant de lueurs qui recréent des foyers dans les recoins les plus sombres de ce camping chauffé. Des gamins jouent au foot dans la cour, et la musique résonne jusque sur le quai de l’Adour. L’avantage, c’est que chacun peut programmer sa musique et la défendre sur le dance floor, avant de retourner tenir salon dans la semi-pénombre ou disparaître sous une couverture. Le temps de quelques sourires, sur des masques d’inquiétude.

      Près de 450 bénévoles, militants aguerris ou nouveaux venus

      Les bénévoles ont trouvé le bon tempo, après avoir essuyé les plâtres des arrivées massives. Aux premiers jours d’ouverture de ce nouveau centre, début décembre, il fallait encore faire le tour complet d’une cuisine chaotique pour servir un seul café aux réfugiés qui arrivaient affamés et par paquets, jusqu’au milieu de la nuit. A Bayonne, on sent le sac et le ressac de la Méditerranée pourtant lointaine, et le tempo des traversées se prolonge au Pausa, au gré de la météo marine du détroit de Gibraltar. Les bénévoles ont intégré le rythme. Ils sont désormais près de 450, regroupés au sein de l’association Diakité, mélange improbable de militants associatifs aguerris et de présences spontanées, gérant l’urgence avec la seule pratique de l’enthousiasme.

      Cet attelage bigarré s’est formé à la fin de l’été 2017. Les premiers bayonnais ont commencé à descendre spontanément des gamelles et des vêtements sur la Place des Basques, de l’autre côté du fleuve. C’est là que se faisait le départ des bus long-courriers, avant que le vaste chantier du Tram’bus ne les déplace sur le quai de Lesseps. Puis l’automne est arrivé et les maraudes ont commencé, pour réchauffer les corps congelés et organiser, dans l’improvisation, un accueil d’urgence, qui prenait la forme d’un fil WhatsApp paniqué. Les bayonnais ont ouvert leurs portes, les dons de vêtements ont afflué, submergeant les bénévoles qui n’en demandaient pas tant.

      Le maire UDI de Bayonne, Jean-René Etchegaray, est entré dans la danse, arrondissant les angles jusqu’à ouvrir, dès le mois de novembre, un premier bâtiment municipal promis à destruction. L’évêque est arrivé bon dernier, et s’est fait éconduire par des bénévoles peu indulgents avec ses positions traditionalistes, notamment sur l’avortement ou les droits LGBT. Dommage pour le parc immobilier du clergé, que les bayonnais présument conséquent. Mais il y avait ce vaste entrepôt de l’armée, dans l’alignement du quai, qui sera bientôt entièrement requalifié. Sa capacité de 300 lits fait régulièrement le plein, et impose aux bénévoles une organisation rigoureuse, notamment pour assurer des présences la nuit et le matin.
      Pressions de l’État sur les compagnies de bus

      L’inquiétude courrait pourtant en cette fin d’année : les bénévoles risquaient la démobilisation et le centre promettait d’être bondé. En période de vacances scolaires, les prix des billets de bus s’envolent, clouant certains migrants à quai. Dans les dernières heures de 2018 en revanche, les tarifs chutent brutalement et les voyageurs fauchés en profitent pour s’éclipser. Cette nuit du 31 décembre, 40 migrants ont repris la route, laissant le centre investi par près de 140 pensionnaires et une tripotée de volontaires soucieux de porter la fête dans ce lieu du marasme et de la convalescence. Vers 23h, les candidats au départ sont regroupés. Le bus est en bas, la troupe n’a que quelques mètres à faire. L’équipe de nuit accompagne les migrants.

      Il y a quelques semaines, la tension est montée d’un cran lorsque les chauffeurs de la compagnie Flixbus ont exigé les identités des voyageurs, après qu’une vingtaine de sans-papiers aient aussi été débarqués d’un autocar par les forces de l’ordre, au premier péage après Bayonne. Le maire de la ville, Jean-René Etchegaray, est monté au créneau, sur place, pour s’insurger contre ces pratiques. Cet avocat de profession a dénoncé une discrimination raciale, constatant un contrôle qui ne concernait que les personnes de couleur. Il a aussi laissé les bénévoles stupéfaits, voyant leur maire de centre-droit ériger une barricade de poubelles pour barrer la route au bus récalcitrant. La direction de la compagnie a dû dénoncer les faits, et le climat s’est apaisé.

      N’en déplaise au préfet des Pyrénées-Atlantiques qui maintient la pression sur les professionnels, notamment les chauffeurs de taxi, en promettant amende, prison et confiscation de véhicule pour qui aide à la circulation des « irréguliers ». Mais les chauffeurs de bus connaissent leurs droits, et même certains bénévoles, à force de passages tous les deux ou trois jours. En cette soirée du nouvel an, les chauffeurs sont espagnols, et semblent assurés que le monde contemporain est suffisamment inquiétant pour qu’eux mêmes ne se mettent en prime à contrôler les identités. Fraternité, salutations, départ. Les migrants, après quelques sourires gratifiants, replongent inquiets dans leurs téléphones. Retour au chaud et à la fête, qui cette fois, bat son plein.
      « Et c’est peut-être cela qui m’empêche de dormir la nuit »

      Le camping a toutefois des allures d’hôpital de campagne, avec sa piste de danse bordée de lits de camps occupés. Les migrants arrivent souvent épuisés, et la présence d’enceintes à quelques mètres de leurs couvertures ne décourage pas certains à s’y enrouler. Les femmes, plus discrètes, regagnent un dortoir séparé qui leur offre une intimité bienvenue. Dans les lumières tournoyantes, bénévoles et migrants se mêlent en musique. Jessica est venue avec sa jeune fille, après plusieurs jours sans avoir pu se libérer pour donner un coup de main. Aziz est avec sa famille, en visiteur du quartier. Saidou, Baldé, Ibrahima, exultent en suivant les convulsions d’une basse ragga.

      Cyril, bénévole de la première heure, est attablé un peu plus loin et se repasse le film des derniers mois dans le répit de la liesse. Peut-être pense t-il à l’enfant récupéré sous un pont de Saint-Jean-de-Luz, dans une nuit glaciale et sous des trombes d’eau, que les bras de sa mère protégeaient avec peine. Aux trois filles prostrées, qui voyageaient ensemble depuis trois ans et dont deux étaient mystérieusement enceintes. Ou aux trois guinéennes stupéfaites, atterrées et terrorisées, qu’il a fallu convaincre longtemps, dans une nuit glacée, pour enrouler une couverture sur leurs épaules. A celle qui a dû abandonner ses enfants en Guinée et finit par « bénévoler » de ses propres ailes dans le centre, rayonnante dans sa responsabilité retrouvée. A celui qui a perdu sa femme, enceinte, dans les eaux noires de la méditerranée « et c’est peut-être cela qui m’empêche de dormir la nuit », dit-il. Et à tous ceux qui se perdent sur cette route sans fin.
      L’appui de la mairie, qui change tout sur le terrain

      Sur la piste de danse, Nathalie rayonne. Elle a débarqué il y a quelques jours de Narbonne, avec une fourgonnette pleine de matériel de première nécessité. Le problème des réfugiés lui tordait le ventre. Elle a organisé une collecte et souhaitait livrer Gap, dans les Hautes-Alpes, avant d’entendre parler de Bayonne et d’avaler 450 km pour sonner au centre, le 25 décembre, avec des couvertures, de la nourriture, des produits d’hygiène. Elle y est devenue bénévole à temps plein, pendant une semaine, avant de regagner ses théâtres où elle est costumière et perruquière. Mais elle note tout et promet un compte rendu complet aux structures militantes de sa région, à l’autre bout des Pyrénées. Notamment du côté de Perpignan où, dit-elle, « un jour ou l’autre ils arriveront et je ne suis pas sûre qu’ils seront accueillis de la même manière ». « Émerveillée par la solidarité des basques », elle relève surtout l’appui de la mairie aux bénévoles, qui change tout sur le terrain. « Vous êtes extraordinaire » a t-elle lancé au maire quelques jours auparavant.

      Jean-René Etchegaray, maire de Bayonne et président de la Communauté d’agglomération Pays Basque, est aussi venu saluer les migrants ce 31 décembre. Il est justement question qu’il tisse des liens avec d’autres maires qui s’investissent dans l’accueil des migrants, tel Mathieu Carême (écologiste) à Grande-Synthe. Un accompagnement politique qui est aussi, du point de vue de certains habitants, un gage de sécurité et de tranquillité publique. Si Jean-René Etchegaray reconnait avoir reçu « quelques lettres anonymes sur un ton plutôt FN », sourit-il, il constate aussi que, depuis que le centre a ouvert, les plaintes des habitants se sont tues. L’accueil organisé des migrants leur fournit un point de chute, aidant à les soustraire aux circuits de passeurs ou aux appétits mafieux, et à assurer leur propre sécurité. Le contraire de cette « jungle de Calais » que les premiers détracteurs de l’accueil brandissaient, un peu vite, comme une menace.
      Un soutien financier de la communauté d’agglomération, en attendant celui de l’État ?

      Au-delà de la solidarité pour « des gens qui arrivent escroqués et épuisés » et « doivent bien s’habiller quelque part », le premier magistrat de la commune et de l’agglomération se tourne aussi vers l’État pour la prise en charge de ces exilés. Il dénonce une forme de « sous-traitance » de la politique migratoire et de « démantèlement de l’autorité de l’État », tant à travers les pressions exercées à l’encontre des professionnels du transport, que dans le manque de moyens utilisés pour faire face à cette crise. La police se contente bien souvent de raccompagner, en douce, les migrants derrière la frontière, à 30 km de là, comme en attestent de multiples témoignages ainsi que des images de la télévision publique basque ETB. La Communauté d’agglomération Pays Basque a voté à l’unanimité une aide de 70 000 euros par mois pour soutenir le centre Pausa, en particulier pour financer l’équipe de sept salariés recrutée parmi les bénévoles, et fournir un repas quotidien. « Mais il faudra bien que l’État nous aide », prévient Jean-René Etchegaray.

      Dans cette attente, l’édile continue ses tournées d’inspection quotidienne du centre Pausa. Il commence par l’accueil, demande le nombre d’arrivées et de départs, s’assure que le petit bureau d’information sur les départs fonctionne, puis se rend dans la pièce principale, scrutant les lits disponibles, l’état des couvertures, s’assurant que tout fonctionne, échangeant avec les bénévoles et les voyageurs, « des gens remarquables » dit-il, et suivant des yeux, amusé, les évolutions d’un petit groupe de migrants qui passe le balais, preuve que « tout se régule », sourit-il. Au-delà des problèmes de logistique, prestement résolus, Jean-René Etchegaray est en première ligne pour réclamer aux grandes enseignes de sa circonscription des vêtements, des couvertures, de la nourriture ou de petites urgences ponctuelles, comme des gants et des bonnets. Et assurer la fluidité de cette solidarité qui s’organise encore, et prend de l’ampleur chaque jour.
      2500 réfugiés ont déjà transité par la Pausa

      Pour l’heure, le temps s’arrête sur un compte à rebours déniché sur Internet. 3 - 2 - 1 - 0 ! Tout le monde s’embrasse dans la salle, au milieu d’autres corps terrés sous une masse de couvertures. Un élan qui mêle réfugiés et bénévoles pour conjurer le mauvais sort, valider le travail abouti, triompher de cette année qui a bouleversé Bayonne, et appréhender un avenir incertain où, d’un côté comme de l’autre, rien n’est gagné. Mais l’étape est belle. 2500 réfugiés ont transité par le centre Pausa en deux mois. La route du Maroc et de l’Espagne a été empruntée par plus de 50 000 personnes en 2018, à mesure que celle de la Libye se ferme sur des milliers de morts et d’exactions, et l’évacuation de 17 000 personnes par l’Office internationale des migrations.

      Le dispositif du Centre d’accueil de Bayonne est prévu jusqu’au mois d’août 2019, mais rien ne dit que le flux humain tarira. Le maire est en train de prévoir l’ouverture d’une annexe dans le bâtiment militaire voisin. Un stalag II, railleront les bénévoles, qui lui redonneront tout de même un nom plus reposant, des couleurs, et tout ce qui peut revigorer les âmes sans tanière sur leur route incertaine.

      https://www.bastamag.net/A-Bayonne-nouvelle-route-migratoire-l-impressionnante-solidarite-des-habit

  • Traversées de la Méditerranée : quand la jeunesse tunisienne, désespérée, se jette à la mer (4/4)

    Depuis l’été 2018, de plus en plus d’embarcations partent de Tunisie pour traverser la mer Méditerranée. En face, l’Union européenne grince des dents. Pourtant, Tunis ne réagit pas, ou si peu. Déjà confronté à une crise économique et sociale majeure, le pays n’a pas - encore - fait de la crise migratoire une priorité. La Tunisie n’a toujours pas mis en place une politique nationale d’asile et il n’existe presqu’aucune structure d’aide pour les migrants. À l’instar des Africains subsahariens, la jeunesse tunisienne prend elle aussi - et de plus en plus souvent - le chemin de la mer pour atteindre l’Europe. Si la dictature a disparu, leurs espoirs d’une vie meilleure aussi.

    Miloud n’a pas l’air contrarié quand il évoque le sujet. « C’est comme ça », dit-il, fataliste. « Il est pêcheur, il connaît la mer ». Miloud, un chauffeur de taxi de Zarzis, dans le sud-est de la Tunisie, n’a pas cherché à retenir son petit frère quand il a pris la mer, un matin en direction de l’Europe. La Méditerranée est pourtant pernicieuse, imprévisible, « mais pour les pécheurs de Zarzis, elle ne fait pas peur », affirme le trentenaire en souriant.

    Depuis l’été 2018, de plus en plus de barques partent de Tunisie et de la région de #Zarzis, notamment, en direction de l’Italie. « Près de 50 canots en juillet et en août », affirme Chamseddine, un pêcheur de la région, assis à côté de Miloud, dans un café de la ville. Le projet paraît fou : sur ces minuscules canots à moteur, il faut naviguer plus de 20 heures avant d’atteindre les côtes siciliennes, « 25 heures, si le moteur n’est pas de bonne qualité », ajoute Miloud qui précise que son petit frère est arrivé sain et sauf en Italie. « Mais les jeunes ici n’ont peur de rien, ils n’ont pas peur de la mer ».

    Contrairement aux départs depuis la Libye, seule une poignée des candidats à la traversée sont des Africains subsahariens. « L’écrasante majorité, 90% environ, sont des Tunisiens », affirme Ben Amor Romdhane, le chargé de communication du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), une association qui vient en aide aux migrants, notamment. Selon l’Organisation internationale des migrations (OIM), près 5 000 Tunisiens ont en effet atteint l’Italie depuis le début de l’année. Ils représentent aujourd’hui la principale nationalité des arrivées dans la péninsule.

    Le profil de ces jeunes a souvent un même dénominateur commun : ils ont moins de 30 ans, et ils sont les premières victimes de la #crise_économique. Dans la région de Zarzis, écrasée par le soleil et le #chômage, Miloud, lui, fait un peu figure d’exception dans le paysage. « Je connais plein de Zarzisiens qui sont arrivés aujourd’hui en France, mais moi, mon activité de taxi marche bien. Je n’ai pas envie de traverser ».

    La mer attire aussi les diplômés sans emploi et les #travailleurs_pauvres

    Pour le FTDES, le gouvernement tunisien est en grande partie responsable de cette vague migratoire. Sept ans après la révolution, si la dictature a disparu, les espoirs d’une vie meilleure aussi.

    « Il n’y a aucun message d’optimisme de la classe politique », affirme Ben Amor Romdhane. « Le sentiment, c’est que l’école ne sert à rien, elle ne donne que des chômeurs ». Et ce sentiment a contribué à grossir inlassablement les rangs des candidats au départ vers l’Europe. « Si vous regardez ces jeunes, vous verrez qu’il y a parmi eux des étudiants qui ne trouvent pas de travail, des travailleurs avec des salaires bas. Ce n’est plus seulement les personnes les plus pauvres qui traversent ».

    Pour atteindre l’Europe, le petit frère de Miloud a embarqué avec 10 autres Tunisiens. Loin des grosses embarcations de plus de 100 personnes dont les médias ont diffusé d’innombrables clichés, les jeunes Tunisiens tentent, eux, la traversée sur des petits bateaux de 10 à 20 places. « Les passeurs achètent désormais des petits canots, avec des moteurs puissants. C’est plus discret et plus efficace », explique Ben Amor Romdhane.

    Parfois aussi, les jeunes partent sans passeur et préparent leur voyage de manière autonome, sans intermédiaire. Ils se cotisent, expliquent Miloud et Chamseddine. Un canot neuf avec moteur coûte environ 13 000 dinars (4 000 euros). Si chaque participant apporte 1 000 dinars (300 euros) – « c’est cher mais possible » – le départ a de grandes chances de prendre forme.

    De l’importance des #réseaux_sociaux

    Le rôle des réseaux sociaux est fondamental dans les incitations aux départs : « Les jeunes filment les traversées, les tentatives, il y a des groupes Facebook, des échanges entre jeunes, des partages de vidéos, d’images, de conseils. Les premiers encouragent les autres à partir », précise encore Ben Amor Romdhane.

    Combien de jeunes hommes et de jeunes femmes ont quitté les côtes tunisiennes depuis le début de l’année ? Difficile de savoir. Mais beaucoup atteignent les terres siciliennes, affirme Valentin Bonnefoy, un autre membre de l’association FTDES, coordinateur du département « Initiative pour une Justice Migratoire ». « Je pense que presqu’un Tunisien sur deux arrive en Italie sans se faire arrêter par les autorités italiennes. Nous recevons des témoignages en ce sens, des personnes qui ne sont pas interpellées, donc pas recensées dans les chiffres officiels ».

    Des drames arrivent aussi. Le 7 octobre, un Tunisien de 23 ans s’est noyé lors d’un #naufrage au large de Djerba. Le trajet dans de telles conditions est dangereux, rappellent les pêcheurs zarzisiens. « Il ne suffit pas de savoir naviguer, il faut savoir rester immobile sans bouger pendant des heures, les canots sont parfois de très mauvaise qualité, si quelqu’un se lève, il peut se renverser », explique Chamseddine. Il y a aussi des risques d’incendie. « Pour atteindre l’Italie avec de si petites embarcations, il faut caler 30 bidons d’essence à l’intérieur. Pour l’instant, il n’y a pas eu d’accident. Mais imaginez si quelqu’un allume une cigarette trop près… », ajoute de son coté Salaheddine, un autre pêcheur de Zarzis qui a déjà vu une quinzaine d’embarcations prendre le large cet été.

    Les appréhensions des pêcheurs de Zarzis

    Face aux départs, les autorités apportent une réponse sécuritaire. La surveillance des côtes a été renforcée, un complexe sécuritaire a vu le jour sur l’île de Kerkennah (dans la province de Sfax, au sud du pays), d’où partent aussi de nombreuses embarcations. « Mais le fond du problème reste le même, aucune politique n’est mis en place pour retenir les jeunes », déplore Ben Amor Romdhane de FTDES. « Pour le gouvernement, la priorité, ce sont les élections [présidentielles et législatives] de 2019 ».

    Les bateaux humanitaires, peu nombreux en mer, ne sont pas présents au large de la Tunisie pour secourir les éventuels naufragés. C’est souvent aux pêcheurs qu’incombe ce devoir malgré leurs craintes. « Nous apportons notre aide quand nous voyons des personnes en détresse, mais nous avons peur de la réaction des autorités », confesse Salaheddine. Depuis l’arrestation d’un de ses confrères, #Chamseddine_Bourassine, soupçonné d’être un passeur après avoir tracté une barque avec 14 migrants à bord en direction de Lampedusa, les pêcheurs de la région ont peur d’être assimilés à des trafiquants.

    « Souvent, les jeunes en difficulté, dans les eaux internationales, nous supplie de ne pas les ramener en Tunisie », explique Salaheddine qui a déjà secouru deux petites embarcations l’année dernière. « Ils veulent aller en Italie », et ils savent que la zone de pêche des Zarzisiens n’est pas loin de l’île italienne de Lampedusa. « C’est vraiment triste. Parfois, ces jeunes Tunisiens veulent tellement atteindre l’Europe qu’ils menacent de se faire du mal si nous les ramenons en Tunisie », conclut-il. « Et pourtant, je ne peux pas les emmener en Italie. Je ne peux pas leur faire cette promesse-là et aucun pêcheur de la région ne le pourra ».

    http://www.infomigrants.net/fr/post/12954/traversees-de-la-mediterranee-quand-la-jeunesse-tunisienne-desesperee-
    #Tunisie #émigration #jeunesse #migrations #jeunes #migrants_tunisiens #Méditerranée #mourir_en_mer #décès #mort #sauvetage #pêcheurs #pêcheurs_tunisiens

    Je mets en évidence ce passage :

    « Si vous regardez ces jeunes, vous verrez qu’il y a parmi eux des étudiants qui ne trouvent pas de travail, des travailleurs avec des salaires bas. Ce n’est plus seulement les personnes les plus pauvres qui traversent ».

    #pauvreté #développement

    ping @_kg_

  • Esclave en #Tunisie : le calvaire d’une migrante ivoirienne séquestrée par une riche famille de #Tunis (1/4)

    Depuis l’été 2018, de plus en plus d’embarcations partent de Tunisie pour traverser la mer #Méditerranée. En face, l’Union européenne grince des dents. Pourtant, Tunis ne réagit pas, ou si peu. Déjà confronté à une crise économique et sociale majeure, le pays n’a pas - encore - fait de la #crise_migratoire une priorité. La Tunisie n’a toujours pas mis en place une politique nationale d’asile et il n’existe presqu’aucune structure d’aide pour les migrants. InfoMigrants s’est rendu sur place pour enquêter et a rencontré Jeanne-d’Arc, une migrante ivoirienne, séquestrée et réduite en #esclavage pendant plusieurs mois par une famille tunisienne aisée. Elle se dit aujourd’hui abandonnée à son sort.

    Son visage exprime une détermination sans faille, la voix est claire, forte. « Non, je ne veux pas témoigner de manière anonyme, filmez-moi, montrez-moi. Je veux parler à visage découvert. Pour dénoncer, il ne faut pas se cacher ». Jeanne-d’Arc, est dotée d’un courage rare. Cette Ivoirienne, à la tête d’un salon de coiffure afro à Tunis, #sans_papiers, refuse l’anonymat tout autant que le mutisme. « Il faut que je raconte ce que j’ai subi il y quelques années pour éviter à d’autres filles de se faire piéger ».

    C’était il y a 5 ans, en décembre 2013, et les souvenirs sont toujours aussi douloureux. Pendant 5 mois, Jeanne-d’Arc a été l’#esclave_domestique d’une famille aisée de Tunis. « L’histoire est si banale…, commence-t-elle. Vous avez un #trafiquant qui promet à votre famille de vous faire passer en Europe et puis qui trahit sa promesse et vous vend à quelqu’un d’autre », résume-t-elle, assise sur le canapé de son salon dont les néons éclairent la pièce d’une lumière blafarde. « Quand nous sommes arrivées à Tunis, j’ai vite compris que quelque chose ne tournait pas rond, il y avait plusieurs jeunes filles comme nous, on nous a emmenées dans un appartement puis réparties dans des familles... Je n’ai rien pu faire. Une fois que vous êtes sortie de votre pays, c’est déjà trop tard, vous avez été vendue ».

    #Passeport_confisqué

    Comme de nombreuses autres Ivoiriennes, Jeanne-d’Arc a été victime de réseaux criminels « bien rôdés » dont l’intention est d’attirer des migrantes d’#Afrique_subsaharienne pour ensuite les « louer » à de riches familles tunisiennes. Pendant 5 mois, Jeanne-d’Arc ne dormira « que quand sa patronne s’endormira », elle nettoiera chaque jour ou presque « les 6 chambres, 4 salons et deux cuisines » du triplex de ses « patrons » qui vivent dans une banlieue chic de la capitale, la « #cité_el_Ghazala ». « La patronne m’a confisqué mon passeport. Évidemment je n’étais pas payée. Jamais. On me donnait l’autorisation de sortir de temps en temps, je pouvais dormir aussi, j’avais plus de chance que certaines. »

    Jeanne d’Arc a raconté son histoire au Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES), une association qui vient en aide, entre autres, aux migrants. L’association tente depuis longtemps d’alerter les autorités sur ces réseaux - ivoiriens notamment - de #traite_d’êtres_humains. Des mafias également bien connues de l’organisation internationale des migrations (#OIM). « Comme beaucoup de pays dans le monde, la Tunisie n’est pas épargnée par ce phénomène [de traite] dont les causes sont multiples et profondes », a écrit l’OIM dans un de ces communiqués. Depuis 2012, l’OIM Tunisie a détecté 440 victimes de traite, 86 % viennent de #Côte_d'Ivoire.

    Pour lutter contre ce fléau, la Tunisie a adopté en août 2016 une #loi relative à la prévention et à la lutte contre la traite des personnes - loi qui poursuit et condamne les auteurs de trafics humains (#servitude_domestique, #exploitation_sexuelle…). Ce cadre juridique devrait en théorie permettre aujourd’hui de protéger les victimes – qui osent parler - comme Jeanne-d’Arc. Et pourtant, « l’État ne fait rien », assure-t-elle. « L’OIM non plus… Une loi, c’est une chose, la réalité, c’est autre chose ».

    L’enfer des « #pénalités » imposées aux migrants sans-papiers en Tunisie

    Car Jeanne-d’Arc a essayé de s’en sortir après sa « libération », un jour de janvier 2014, quand sa patronne lui a rendu son passeport et lui a ordonné de partir sur le champ, elle a cru son calvaire terminé. Elle a cru que l’État tunisien allait la protéger.

    « C’est tout le contraire... À peine libérée, un ami m’a parlé de l’existence de ’pénalités’ financières en Tunisie… Il m’a dit que j’allais certainement devoir payer une amende. Je ne connaissais pas ce système. Je ne pensais pas être concernée. J’étais prise au #piège, j’ai été anéantie ».

    La demande d’asile de Jeanne-d’Arc a été rejetée en 2015. Crédit : InfoMigrants

    En Tunisie, selon la loi en vigueur, les étrangers en #situation_irrégulière doivent s’acquitter de « pénalités de dépassement de séjour », sorte de sanctions financières contre les sans papiers. Plus un migrant reste en Tunisie, plus les pénalités s’accumulent. Depuis 2017, cette amende est plafonnée à 1 040 dinars tunisiens (environ 320 euros) par an, précise le FTDES. « C’est une triple peine, en plus d’être en situation irrégulière et victime de la traite, une migrante doit payer une taxe », résume Valentin Bonnefoy, coordinateur du département « Initiative pour une justice migratoire » au FTDES.

    Malgré l’enfer qu’elle vient de vivre, Jeanne d’Arc est confrontée à une nouvelle épreuve. « Mon ami m’a dit : ‘Tu pourras vivre ici, mais tu ne pourras pas partir’... » En effet, les « fraudeurs » ne sont pas autorisés à quitter le sol tunisien sans s’être acquitté de leur dette. « Si j’essaie de sortir du pays, on me réclamera l’argent des pénalités que j’ai commencé à accumuler quand j’étais esclave !… Et ça fait 5 ans que je suis en Tunisie, maintenant, le calcul est vite fait, je n’ai pas assez d’argent. Je suis #bloquée ».

    Asile rejeté

    Ces frais effraient les étrangers de manière générale – qui craignent une accumulation rapide de pénalités hebdomadaires ou mensuelles. « Même les étudiants étrangers qui viennent se scolariser en Tunisie ont peur. Ceux qui veulent rester plus longtemps après leurs études, demander une carte de séjour, doivent parfois payer ces pénalités en attendant une régularisation. C’est environ 20 dinars [6 euros] par semaine, pour des gens sans beaucoup de ressources, c’est compliqué », ajoute Valentin Bonnefoy de FTDES.

    Pour trouver une issue à son impasse administrative et financière, Jeanne-d’Arc a donc déposé en 2015 un dossier de demande d’asile auprès du Haut-commissariat à l’ONU – l’instance chargée d’encadrer les procédures d’asile en Tunisie. Elle pensait que son statut de victime jouerait en sa faveur. « Mais ma demande a été rejetée.La Côte d’Ivoire n’est pas un pays en guerre m’a-t-on expliqué. Pourtant, je ne peux pas y retourner, j’ai des problèmes à cause de mes origines ethniques », dit-elle sans entrer dans les détails. Jeanne d’arc a aujourd’hui épuisé ses recours. « J’ai aussi pensé à dénoncer la famille qui m’a exploitée à la justice, mais à quoi bon... Je suis fatiguée… »

    « J’ai le seul salon afro du quartier »

    Après une longue période d’abattement et de petits boulots, Jeanne-d’Arc a récemment repris du poil de la bête. « Je me suis dit : ‘Ce que tu veux faire en Europe, pourquoi ne pas le faire ici ?’ ». Avec l’aide et le soutien financier d’un ami camerounais, la trentenaire sans papiers a donc ouvert un salon de coiffure afro, dans un quartier populaire de Tunis. « Je paye un loyer, le bailleur se fiche de ma situation administrative, du moment que je lui donne son argent ».

    Les revenus sont modestes mais Jeanne d’Arc défend sa petite entreprise. « Je me suis installée ici, dans un quartier sans migrants, parce que je ne voulais pas de concurrence. Je suis le seul salon afro du secteur, et plus de 90 % de ma clientèle est tunisienne », dit-elle fièrement, en finissant de tresser les nattes rouges et noires d’une jeune fille. Mais les marchandises manquent et ses étals sont ostensiblement vides. « J’ai besoin de produits, de mèches, d’extensions… Mais pour m’approvisionner, il faudrait que je sorte de Tunisie... Je ne sais pas comment je vais faire ».

    Pour les migrants comme Jeanne-d’Arc acculés par les pénalités, la seule solution est souvent la fuite par la mer. « Payer un #passeur pour traverser la Méditerranée peut s’avérer moins cher que de payer cette amende », résume Valentin Bonnefoy de FTDES. Une ironie que souligne Jeanne d’Arc en souriant. « En fait, ce gouvernement nous pousse à frauder, à prendre des dangers… Mais moi, que vais-je faire ? », conclut-elle. « Je ne veux pas aller en #Europe, et je ne peux pas retourner vivre en Côte d’Ivoire. Je suis définitivement prisonnière en Tunisie ».

    http://www.infomigrants.net/fr/post/12875/esclave-en-tunisie-le-calvaire-d-une-migrante-ivoirienne-sequestree-pa

    #UNHCR #demande_d'asile

    • Le #mirage anglais : la #désillusion des migrants

      Après la périlleuse traversée de la Manche, 
des migrants déchantent au Royaume-Uni.

      Depuis plus de vingt ans et l’ouverture du tunnel sous la Manche, les camps d’infortune baptisés « jungles » se succèdent à Calais et aux alentours. Y survivent des Irakiens, des Afghans, des Érythréens, des Soudanais et des ressortissants de bien d’autres nationalités, en fonction des aléas géopolitiques, tous aimantés par cet Eldorado britannique qu’ils fantasment et aperçoivent depuis la plage, à une trentaine de kilomètres.

      D’infimes falaises obsédantes derrière les vagues grises agitées : ce paysage tempétueux est l’une des frontières européennes les plus difficiles à franchir, rendue prétendument étanche grâce aux millions d’euros versés chaque année par la Grande-Bretagne.

      Les infrastructures du port et de l’Eurotunnel, ultimes étapes avant leur escale finale – l’Angleterre – sont gardées comme des forteresses à grand renfort de barbelés, scanners, policiers...

      Les exilés tentent de passer cette lisière seuls, ou avec l’aide des cellules de passeurs souvent kurdes, implantées sur le littoral. En Grande-Bretagne, pensent-ils séduits, leur asile sera accepté, ils trouveront du travail, ou encore ils ne seront pas expulsés vers le premier pays d’Europe, responsable de leur demande d’asile, selon le règlement Dublin III.

      Une fois la Manche franchie, les migrants s’évanouissent dans la nature, s’expriment peu, par crainte d’être ennuyés par les autorités. Ils tentent de se construire une vie, dans l’anonymat. Le soi-disant Eldorado ne comble pas toujours leurs attentes.

      La majorité des demandeurs à l’asile – 30 603 en 2016, selon le Home Office (ndlr : équivalent du ministère de l’Intérieur) – sont Iraniens, puis Pakistanais, Irakiens, Afghans, Bangladais…

      Et au final, « 34 % des demandes sont acceptées, soit un taux moins élevé qu’en France – 40 % », souligne Magali Lambert, de La Cimade. Quant au règlement Dublin III, « il est appliqué comme en France. Tout migrant peut être renvoyé vers le premier pays responsable de sa demande d’asile ».

      Wira et Barzan (Kurdes irakiens)

      Le soleil transperce les nuages gris, illumine les docks.

      Le cri des mouettes couvre la respiration de la marée grise. Il est midi à Liverpool, les pintes de bières règnent sur les tables d’un pub cerné d’entrepôts de briques. Les Britanniques à l’accent scouse, typique de ce grand port du nord-ouest du Royaume-Uni, trinquent sur les quais.

      Devant leurs verres d’eau gazeuse, les Kurdes irakiens Barzan et Wira (prénoms modifiés à leur demande), eux, n’ont pas le goût à la détente. « La décision du Home Office est tombée il y a deux mois. On m’a rejeté, on ne veut pas de moi ».

      Barzan, 26 ans, détaille les justifications des autorités britanniques avec mépris.

      lls m’ont dit que maintenant je pouvais retourner en Irak, que ce n’était plus dangereux, que je pouvais être avec ma famille là-bas.

      Barzan, un Kurde irakien de 26 ans

      Son ami Wira, 36 ans, tente de le consoler, mais a peu d’arguments. « Je suis venu en Grande-Bretagne il y a quatorze ans, ma demande d’asile et mon appel ont été rejetés. Depuis, j’ai fait plus de douze demandes de réexamen [il n’y a pas de limites pour ces requêtes, il faut apporter de nouveaux éléments au dossier, ndlr]. C’est toujours non ».

      Wira est dans une zone grise : sommé de quitter le pays, il ne compte plus les années à errer, anonyme, entre les villes de Leicester, Wrexham et Liverpool.

      Wira et Barzan viennent d’Erbil et de Souleimaniye, dans la région autonome du Kurdistan irakien. L’Angleterre, ils l’ont fantasmée à plus d’une décennie d’écart. Le premier y a posé le pied en 2002, le second en 2016. « Ici, on pouvait gagner notre vie, la construire, du moins c’est ce que je pensais », résume Barzan.

      Son regard vert glacial se fait encore plus froid quand il repense au chemin parcouru. « Je suis venu par la Turquie, la Grèce, la route des Balkans en 2015 ». Il tente d’abord une première demande d’asile en Allemagne en 2015. Puis « neuf mois sans nouvelles », alors il se « reporte » sur la Grande-Bretagne.

      « Je suis resté des mois bloqué à Grande-Synthe (à 30 km de Calais) avant de réussir à passer, après une dizaine de tentatives, avec 24 autres personnes dans un camion de lots de shampoing ». Barzan se souvient : « Ce n’était pas la vie normale. Le temps était long. Tu ne savais pas combien de temps tu allais rester, ce que tu allais devenir ».

      En 2002, « tout était plus simple : ni contrôles ni policiers ni barbelés », lui répond Wira, qui a franchi la frontière à cette date. « Je suis resté trois jours à Calais et j’ai réussi dès le premier coup à passer dans un camion ». Les souvenirs de Wira sont légers et flous, ceux de Barzan tenaces et amers.

      Les deux hommes montrent leurs mains rouges et desséchées. S’ils n’ont toujours pas de statut de réfugié, ils ont un travail, l’une de leurs motivations pour venir en Grande-Bretagne.

      « On lave des voitures », explique Barzan. « Si tu es réfugié, en Angleterre, tu dois passer par le “car-wash” même si ça abime les mains, plaisante Wira, c’est dans une société de lavage de voitures que nous nous sommes rencontrés, beaucoup de Kurdes y travaillent, on trouve toujours. Au début on gagne 39 euros puis avec l’expérience 56 euros par semaine. Je travaille dans ce secteur depuis quatorze ans ».

      Et toujours non déclaré. « Trouver un job au noir, c’est facile en Grande-Bretagne, je ne me suis jamais fait prendre par les autorités. Il paraît que quelques patrons se prennent des amendes. Mais personnellement, je n’ai jamais vu aucun directeur avoir des problèmes ».

      Dans ce pays à l’économie libérale, le travail au noir représente près de 9,4 % du PIB en 2017, selon le magazine américain Forbes.

      On ne compte pas nos heures, on travaille six jours sur sept.

      Barzan, un Kurde irakien de 26 ans

      « Mais je crois qu’en fait c’est la norme, comme un cercle vicieux sans fin, analyse Wira. La Grande-Bretagne a besoin de nous, de main d’œuvre, pour les petits boulots. Mais en même temps, nous sommes rejetés, nous n’avons pas de droits ».

      Les compères remontent l’artère commerçante de Liverpool où se succèdent les magasins des grandes chaînes de prêt-à-porter. « C’est une très belle ville, mais je suis effrayé par le racisme, avoue Barzan. Tu le sens, le raciste, c’est celui qui te regarde comme quelqu’un d’inférieur ». Ils rejoignent un restaurant kurde aux murs blancs.

      Barzan déprime devant sa soupe de lentilles rouges. « Je suis perdu, je veux gagner ma vie mais dans une usine ou en tant que chauffeur de taxi, pas dans un “car-wash”, au noir ». Il songe au retour et évoque cet ami kurde qui lui « n’en pouvait plus d’attendre ». « Il est parti en Allemagne pour tenter de demander l’asile là-bas ».

      Comme lui, en 2017, quelque 966 personnes ont franchi irrégulièrement la frontière entre l’Angleterre et la France, selon l’Ocriest (Office central pour la répression de l’immigration irrégulière et de l’emploi d’étrangers sans titre). Souvent dissimulés dans les camions, ils ont finalement re-traversé la Manche en sens inverse, lassés de la dureté de ce pays dont ils avaient trop rêvé.

      Lire aussi : L’abandon des enfants migrants en France
      Ridire (Bédouin apatride)

      Ridire exhibe tout sourires ses cartes. « Ma première carte d’identité, ma première carte de crédit ». Des sésames dont il est fier et grâce auxquels il bénéficie d’une reconnaissance après un long passage à vide. « Dans tous les pays que j’ai traversés, j’étais considéré comme quelqu’un d’illégal, un terroriste, parce que j’étais un migrant ».

      Cet homme brun au teint hâlé traîne ses longues jambes sur un marché bouillonnant de Birmingham, sa commune d’adoption. « C’est une bonne localité pour recommencer une nouvelle vie, trouver un bon travail ». Entre les étals, les langues anglaise mais aussi pakistanaise, arabe ou chinoise se mêlent dans cette deuxième ville d’Angleterre qui abrite de nombreux réfugiés.

      Bédouin, Ridire est né sans papiers au Koweït.

      « Nous sommes bidoune [sans papiers, ndlr] et persécutés, le pays ne veut pas de nous ». Formant une famille d’apatrides avec sa mère et ses petits frère et sœur, ils prennent en 2010 le chemin de Damas, en Syrie, où Ridire travaille dans un hôtel.

      La guerre arrive, la fuite au Liban s’impose, dans un camp de réfugiés où l’attente devient interminable. Ils décident alors de rejoindre leur oncle, installé depuis des années en Grande-Bretagne.

      Son frère et sa sœur, mineurs, bénéficient d’un regroupement familial. Ridire emprunte la voie illégale : traversée de la Turquie, la Grèce, la route des Balkans, à l’été 2015.

      « J’ai rarement ressenti d’humanité, insiste Ridire. La seule fois c’était à Lesbos, avec des bénévoles qui m’ont parlé comme à quelqu’un de normal ». Une inhumanité qui s’accentue, d’après lui, lorsqu’il débarque à Grande-Synthe.

      « Je suis arrivé de nuit, avec ma mère. D’autres migrants nous ont dit de nous installer dans une tente. Le lendemain, à la lumière du jour, j’ai découvert le cauchemar : les rats, la boue... » Ridire est alors au camp du #Barosch de #Grande-Synthe, aux côtés de 2 000 migrants. Il y découvre le système des passeurs.

      « Des trafiquants sont venus me voir, m’ont dit “comme tu es Koweïtien, tu es riche, un passage te coûtera 2 500 euros” ». Dans le nord de la France, les trafiquants appliquent les tarifs de leurs « prestations » souterraines au faciès.

      Pour passer la Manche caché dans un camion, un ressortissant érythréen, réputé pauvre, paiera moitié moins cher qu’un Syrien, réputé riche, indique Ridire écœuré. Lui n’a pas d’argent. Les saisons passent à Grande-Synthe. Sa mère tombe malade, il parvient à la faire passer légalement en Grande-Bretagne, mi-2016.

      Seul, Ridire déchante. « Je pensais que j’allais mourir à Grande-Synthe. Un passeur qui me voyait dépérir m’a aidé. Un soir il m’a dit, “ok tu montes gratuit” dans un camion qui contenait des télévisions, de la farine, des pots en céramique… ».

      Sur le trajet, il pleure de joie. « Je me disais, je vais enfin avoir des droits. Le poids lourd s’est arrêté dans un village du centre, je suis sorti sous les yeux médusés du chauffeur – un Roumain je crois – en courant, trop heureux. Il n’a rien dit. J’ai appelé ma famille à Birmingham qui m’a envoyé un taxi ».

      Au bout d’un an, Ridire obtient son statut, le Koweït est jugé dangereux pour lui « il y a un risque d’extinction de la communauté (des Bédouins) à cause du mauvais traitement que nous subissons : pas de services, pas d’accès à l’éducation ni à la santé », justifie Ridire.

      Il peut aujourd’hui avoir accès au système de santé, étudie les mathématiques à la faculté, vit dans une maison avec sa mère. Les 42 euros hebdomadaires que lui verse le gouvernement l’aident à se nourrir.

      « D’ici quelques années, je travaillerai dans l’industrie du pétrole, je n’ai pas honte de dire que j’ai envie de bien gagner ma vie. L’Angleterre pour moi, c’est le business, c’est très différent de la France, où j’ai le sentiment que les gens sont plus amicaux ». Le pays réputé individualiste « casse quelques traditions et valeurs familiales, avoue-t-il. En ce mois de juin, c’est le ramadan, or mes frère et sœur n’ont pas le temps de venir dîner, ils disent qu’ils travaillent trop. Alors on s’appelle, mais on ne reste plus ensemble, comme au Koweït. S’il nous arrive une broutille, personne ne se déplace pour l’autre. Trop de travail, c’est souvent l’excuse ».

      Maintenant, Ridire espère obtenir d’autres droits. « J’aimerais pouvoir voter. Si j’avais eu ce droit, je n’aurais surtout pas voté pour le Brexit, qui ­m’inquiète et va nous isoler ».
      Henok (Érythréen)

      Henok chante des airs de rap en marchant sur les trottoirs bondés de Londres. Il slalome ce jour de juin entre les passants, près de la gare internationale de Saint-Pancras. Parmi la foule d’anonymes, personne ne s’attarde sur la bouille ronde du jeune Érythréen, cheveux en bataille, survêtement noir et petite sacoche.

      Sur le chemin de l’exil, Henok devait fuir les regards, « On me dévisageait alors que je voulais être discret, dit l’adolescent de 18 ans. Il était l’étranger. Aujourd’hui, je me sens libre ». Il avance serein entonnant des paroles sur Calais, qu’il a composées lui-même. La ville, jamais loin, le hante toujours. Car avec Tripoli, en Libye, Calais est l’escale de son ­parcours qui l’a le plus « choqué ».

      Parti seul d’un village près d’Asmara à 14 ans, il fuit le service militaire à vie de ce pays d’Afrique de l’Est sous la coupe du dictateur Isaias Afwerki.

      Pendant deux ans, Henok ne songe qu’à traverser les frontières. « Je voulais venir en Grande-Bretagne dès le départ. J’avais entendu par des amis déjà sur place qu’on trouvait du travail plus facilement en Angleterre qu’en Italie ou en France ».

      Son itinéraire se dessine : Soudan, Libye, Italie, France. Des milliers d’autres migrants l’ont fait avant lui, cela lui donne espoir, les photos de proches en Grande-Bretagne le soutiennent pendant son périple. Sans argent, il ne passe pas toujours avec des passeurs de frontières, « je me cachais seul dans les camions ».

      Lire aussi : Plus de cent soudanais renvoyés dans l’enfer libyen

      Henok insiste sur deux étapes qui l’ont traumatisé.

      À Tripoli en Libye et à Calais, j’ai lutté pour ma survie. Je pensais souvent à la mort.

      Henok, Érythréen de 18 ans

      Malgré sa jeunesse, elle est omniprésente dans la vie de l’adolescent. « En Libye, je suis resté bloqué à Tripoli, pendant trois mois, dans une maison de torture [les migrants nomment généralement ces bâtisses des connexions houses, surveillées par les passeurs, ndlr] ».

      Enfoncé dans le fauteuil d’un café cosy londonien, Henok exhibe une blessure sur sa main. « Ceux qui me gardaient me brûlaient, ils voulaient appeler mes parents pour avoir de l’argent contre ma liberté, mais mes parents n’ont pas de téléphone dans leur village ! ».

      Il perd la notion du temps, finit par embarquer pour l’Italie « Un jour de printemps 2015, dit-il évasif. J’avais trop peur, mais il fallait rejoindre l’Italie. C’était la mort en Libye, la mort dans l’eau ou l’Italie, pas d’autres options ». Il navigue sur la Méditerranée centrale dans un bateau en bois où s’entassent 383 personnes, avant d’être tiré des flots par un navire italien. « Le plus beau jour de ma vie, mais je n’arrive pas à le décrire, c’était trop fort ». Il marque un silence et sourit.

      Après cette frontière traumatisante, il reste à Henok une autre mer à traverser : la Manche. Et un second traumatisme, Calais. « Je suis passé facilement de l’Italie à la France par les Alpes, caché dans un camion, contre 30 euros. Calais, finalement, ça paraissait simple à franchir : la Manche est petite comparée à la Méditerranée ».

      Mais, bloqué dans la ville de la dentelle pendant un mois et deux semaines, il partage l’errance d’un sans-domicile avec d’autres Érythréens près du port de la ville, nourris par les ONG.

      Puis Henok découvre la traque, dit-il, de ceux dont tous les migrants connaissent l’acronyme à Calais : les CRS. « Presque chaque nuit, je tentais de me cacher dans des camions, avec des amis, sans passeur, les policiers n’étaient jamais loin. Au bout de quelques semaines, je me suis fabriqué un faux garrot pour faire croire que j’étais blessé et qu’ils me laissent tranquille ».

      Son ton s’accélère, il raconte nerveusement. « J’essayais de me glisser sous les châssis des camions, ou de rentrer dans les cargaisons dès que je voyais des poids lourds à l’arrêt. Je ne comptais pas les tentatives. Je me faisais prendre par les policiers, je recommençais le lendemain ».

      Cela devient un défi pour l’adolescent. « Je n’avais pas peur, je pensais à l’Angleterre toute la journée. La nuit, lors de mes passages, mes vêtements étaient déchirés à force de courir et tomber sur les routes ». Sa crainte principale : « Les chiens (renifleurs) du port qui finissaient toujours par me trouver planqué dans les camions alors que j’étais près du but ».

      Henok parvient à sauter dans un train de poids lourds qui file vers l’Eurotunnel.

      Quand j’ai compris que j’étais sous le tunnel, l’émotion était intense pas autant qu’en mer en Libye, mais presque.

      Henok, Érythréen de 18 ans

      Henok dépose sa demande d’asile dans les minutes qui suivent son arrivée à Douvres à l’automne 2015, dans un commissariat de la ville-frontière du sud de l’Angleterre.

      Le mineur est transféré vers Londres, où il est logé avec des travailleurs sociaux par le Home Office. Il obtient son statut de réfugié au bout d’un an, aidé par sa minorité car un retour en Érythrée est bien trop dangereux. « J’ai ce que je voulais, la sécurité et les études. Je veux devenir électricien et continuer le rap ».

      Mais après cette longue quête, une autre commence pour lui. « Je cherche mes parents et mon frère, dont je n’ai jamais eu de nouvelles depuis mon départ. Ils n’ont ni adresse ni Internet. Je pense à eux, ça me rend triste, je voudrais les faire venir, je ne sais pas ce qu’ils sont devenus et eux non plus ne savent rien de ma vie ».


      https://www.amnesty.fr/refugies-et-migrants/actualites/les-mirages-de-leldorado-britannique

      #dessins de #Elisa_Perrigueur

    • Arrivés en Angleterre illégalement, de nombreux mineurs isolés sont victimes des trafiquants

      Refoulés par le Home Office après des mois passés à Calais, de nombreux mineurs ont tout de même décidé d’atteindre l’Angleterre de manière illégale. Beaucoup ont disparu dans la nature et sont tombés aux mains des réseaux de trafiquants.

      Selon le quotidien britannique The Independent, de nombreux migrants mineurs dont le dossier a été refusé par le Home Office - le ministère anglais de l’intérieur - au moment du démantèlement de la « jungle » de Calais ont traversé la Manche par leurs propres moyens et sont tombés entre les mains de trafiquants au Royaume-Uni.

      Lors de la signature de l’amendement Dubs en mars 2016, le Royaume-Uni s’était engagé auprès de la France à accueillir 480 mineurs isolés présents à Calais et désireux de rejoindre l’Angleterre. Mais en octobre 2016, date du démantèlement de la « jungle », des centaines de mineurs non accompagnés ont vu leur demande déboutée par le Home Office.

      L’association Social workers without borders - qui avait mené une série d’évaluations sur plusieurs enfants de la « jungle » avant son démantèlement - rappelle que sur les 42 enfants signalés « dans le besoin », aucun d’entre eux n’a eu l’autorisation de rejoindre l’Angleterre.

      >> À lire sur InfoMigrants : Au Royaume-Uni, un migrant peut croupir des années en centre de rétention

      Bon nombre de migrants refoulés par les autorités britanniques ont donc tenté leur chance par la voie illégale. Beaucoup d’entre eux se sont ainsi retrouvés piégés dans des réseaux de trafiquants.

      Selon les dernières données du Centre d’information sur la traite des enfants (CTAC), sur les 293 jeunes arrivés en Angleterre clandestinement depuis mi 2016, seulement 103 personnes ont été localisées. Les autres - les 190 autres restants - ont tout simplement disparu dans la nature. À titre d’exemple, sur les 42 mineurs identifiés par Social workers without borders, neuf ont atteint le Royaume-Uni par leurs propres moyens et 14 sont toujours « introuvables ».

      « Quand ils n’ont pas d’argent, leur corps ou le trafic de drogue deviennent des monnaies d’échange »

      Selon le quotidien britannique, un adolescent soudanais placé dans une famille d’accueil a disparu quelques mois après son arrivée en Angleterre, en décembre 2016. « Je lui ai envoyé un message mais je n’ai pas eu de réponse », déclare à The Independent Sue Clayton, une universitaire qui lui avait rendu visite. « Il était clair que les choses ne se passaient pas bien pour lui en Angleterre. Il est probable qu’il travaillait pour le compte d’un trafiquant (…). Il m’a dit que sa mère était très malade et que sa famille avait besoin d’argent ».

      The Independent met également en avant le cas d’un garçon de 16 ans qui a été « pris en otage » par des trafiquants une fois arrivé au Royaume-Uni. Les malfaiteurs le retenaient car son père, installé en Angleterre, n’avait pas les moyens de payer les passeurs de son fils. Le jeune homme a pu être libéré grâce à l’intervention de la police.

      Swati Pande, membre du CTAC, estime qu’il est fréquent que les enfants ayant traversé la Manche disparaissent ou ne soient jamais retrouvés au Royaume-Uni. « Rien n’est gratuit. Ces jeunes ont fait un si long voyage, ils doivent toujours de l’argent à quelqu’un », explique-t-elle au journal anglais. « Au cours de leurs voyages, nous savons qu’il peut y avoir des abus. Quelle est la monnaie d’échange de ces enfants ? Quand ils n’ont pas d’argent, leur corps ou le trafic de drogues deviennent des monnaies d’échange », continue-t-elle.

      Pour la députée anglaise Sarah Jones cité par The Independent, le gouvernement britannique a « tourné le dos aux enfants réfugiés de la ‘jungle’ et continue de le faire ». « Cette année marque le 80ème anniversaire du Kindertransport, quand notre pays a sauvé 10 000 enfants du régime nazi. C’est une honte que le sentiment anti-migrant de notre gouvernement s’étende même aux enfants les plus jeunes et les plus vulnérables », a-t-elle ajouté.
      Une critique injustifiée selon un porte-parole du Home Office qui rappelle que « l’an dernier, le Royaume-Uni a assuré la protection de 6 000 enfants et a également délivré 5 218 visas de regroupement familial, dont plus de la moitié était destiné à des enfants ». Reste que seuls 220 enfants ont été transférés en Angleterre depuis fin 2016, sur les 480 prévus par l’amendement Dubs.


      http://www.infomigrants.net/fr/post/13286/arrives-en-angleterre-illegalement-de-nombreux-mineurs-isoles-sont-vic

  • Migranti : La Francia risponde a Salvini dopo il video. « Respingimento concordato con l’Italia »

    La Francia ha replicato alle accuse del ministro dell’Interno italiano, Matteo Salvini, che aveva denunciato un nuovo sconfinamento venerdì mattina nella zona di Claviere, e ha replicato che si trattava di un regolare respingimento.
    Il video diffuso da Salvini, mostra «un respingimento fatto da un mezzo della polizia di frontiera francese di tre migranti esattamente alla demarcazione del confine franco-italiano, come si vede dal cartello», ha precisato la prefettura francese del dipartimento delle Alte Alpi, in risposta alla denuncia del vicepremier italiano.

    https://www.agi.it/estero/migranti_francia_salvini_respingimento_concordato-4511176/news/2018-10-20
    #accord_bilatéral #France #Italie #renvois #expulsions #frontières

    Et... #modèle_suisse, pour @isskein et @i_s_
    car à la frontière entre #Côme et #Chiasso, la même chose a été faite à partir de l’été 2016...
    Ici le texte de l’accord : https://www.admin.ch/opc/fr/classified-compilation/20022507/index.html
    #Suisse

    v. aussi : https://seenthis.net/messages/736091

    • Matteo Salvini envoie la police pour empêcher le renvoi de migrants en Italie par la France

      Le ministre italien de l’Intérieur a dénoncé vendredi le fait que des policiers français aient déposé des migrants à la frontière italienne. Une pratique pourtant habituelle entre les deux pays, fait valoir la préfecture française.

      Le ministre italien de l’Intérieur, Matteo Salvini, a annoncé ce samedi l’envoi de policiers italiens pour patrouiller à la frontière française afin d’empêcher les refoulements de migrants.

      La polémique est née vendredi, lorsque Matteo Salvini a posté sur Twitter une vidéo filmée par un habitant de Clavière, agrémentée d’une musique dramatique, montrant une voiture de la police française déposer les migrants côté italien et repartir vers la France, à une vingtaine de mètres de là.
      « Sans explications rapides, complètes et convaincantes, nous nous trouverons face à une provocation et à un acte hostile », avait-il commenté. En fait d’explications, la préfecture des Hautes-Alpes, du côté français, a fait valoir dans un communiqué qu’il s’agissait d’« une procédure de non-admission à la frontière en tous points conforme à la pratique agréée entre la police française et la police italienne ainsi qu’au droit européen ».

      Selon la préfecture, les trois personnes avaient été refusées faute de documents valables au point de passage de Montgenèvre, 500 mètres plus loin, et le commissariat de Bardonnecchia, le plus proche, avait été informé. Selon Matteo Salvini, le commissariat a bien été informé vendredi matin, mais 20 minutes après le moment où la vidéo a été tournée.
      Pas d’accord entre les deux pays, selon Salvini

      Le ministre italien a par ailleurs contesté l’existence d’un accord entre la France et l’Italie : « Il n’y a pas d’accord bilatéral Italie-France, écrit et officiel, qui permette ce type d’opération. Si Macron parle de "pratique habituelle", c’est le gouvernement qui nous a précédé qui doit en répondre », a dénoncé Matteo Salvini. « Maintenant les temps ont changé et nous n’acceptons pas que des étrangers arrêtés en territoire français soient amenés en Italie sans que nos forces de l’ordre puis vérifier leur identité », a-t-il ajouté.

      Ce samedi, Salvini a posté un nouveau tweet, accompagné de photos montrant des policiers italiens montant la garde à l’endroit même où ont été déposés les trois migrants vendredi matin. « L’énième abus des autorités françaises, qui ont aussi profité de la bonne foi de notre police, aura des conséquences : des voitures de patrouille ont été envoyées à Clavière pour contrôler et garder la frontière », a-t-il écrit.

      Son annonce s’accompagne de photos montrant des policiers italiens montant la garde à l’endroit même où une voiture de police française a déposé trois migrants vendredi matin.

      Chaque année, des milliers de migrants cherchant à passer en France sont interceptés et reconduits à la frontière italienne. Nombre d’entre eux sont déposés directement par la police française devant la gare de Bardonecchia. Ces refoulements sont une procédure distincte des centaines de demandeurs d’asile que la France renvoie chaque année en Italie en application des accords de Dublin, qui obligent à déposer sa demande d’asile dans le premier pays européen traversé.

      https://www.liberation.fr/planete/2018/10/20/matteo-salvini-envoie-la-police-pour-empecher-le-renvoi-de-migrants-en-it
      #militarisation_des_frontières #frontières #police #Briançon #Claviere #Clavière #Bardonecchia #Italie #France

      Les tweet de Salvini :


      https://twitter.com/matteosalvinimi/status/1053328138619510784?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E10


      https://twitter.com/matteosalvinimi/status/1053644234753036288?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E10
      ping @isskein

    • AGGIORNAMENTO SU CLAVIERE, BASTA PRESE IN GIRO! HO INVIATO PATTUGLIE

      La Francia ha comunicato di voler consegnare un gruppo di immigrati alle 9.49 di ieri (quelli del video pubblicato su questa Pagina), peccato li avesse già abbandonati in territorio italiano. Non solo.
      Non c’è alcun accordo bilaterale Italia-Francia, scritto e ufficiale, che consenta questo tipo di operazioni. Se Macron parla di “prassi” ne deve rispondere il governo che ci ha preceduto: ora l’aria è cambiata e non accettiamo che vengano portati in Italia extracomunitari fermati in territorio francese, senza che le nostre forze dell’ordine possano verificarne l’identità.
      L’ennesimo abuso delle autorità francesi, che hanno approfittato anche della buonafede della nostra Polizia, avrà conseguenze: per nostra iniziativa a Claviere sono già state inviate delle auto di pattuglia per controllare e presidiare il confine.
      Dalle parole ai fatti.


      Source : page FB de Salvini
      https://www.facebook.com/salviniofficial/posts/10156144985038155

    • Mobilisation de policiers italiens contre les refoulements de migrants par la France

      Le ministère italien de l’Intérieur, Matteo Salvini, a annoncé samedi l’envoi de policiers italiens pour patrouiller à la frontière française afin d’empêcher les refoulements de migrants par la France. Dans la soirée, les autorités françaises ont proposé de tenir une rencontre « dans les meilleurs délais ».

      Après le dernier refoulement de migrants vers l’Italie, conduit vendredi par la police française, Rome annonce un renforcement policier à la frontière avec la France pour stopper ces renvois considérés comme abusifs. « L’énième abus des autorités françaises, qui ont aussi profité de la bonne foi de notre police, aura des conséquences : des voitures de patrouille ont été envoyées à Clavière pour contrôler et garder la frontière », a écrit le premier ministre Matteo Salvini sur les réseaux sociaux. Son annonce s’accompagne de photos montrant des policiers italiens montant la garde à l’endroit même où une voiture de police française a déposé trois migrants vendredi matin.

      Dans la soirée, les autorités françaises ont proposé de tenir « dans les meilleurs délais » une rencontre « pour améliorer la coopération entre les services » chargés de la surveillance de la frontière franco-italienne. Cette réunion serait organisée au niveau préfectoral, a indiqué la préfecture des Hautes-Alpes dans un communiqué.

      Matteo Salvini (extrême droite) avait diffusé vendredi soir une vidéo filmée par un habitant de Clavière, agrémentée d’une musique dramatique, montrant la voiture de la police française déposer les migrants côté italien et repartir vers la France, à une vingtaine de mètres de là. « Sans explications rapides, complètes et convaincantes, nous nous trouverons face à une provocation et à un acte hostile », avait-il commenté.
      « Instrumentalisation politique »

      La préfecture des Hautes-Alpes, du côté français, avait fait valoir vendredi dans un communiqué qu’il s’agissait d’« une procédure de non-admission à la frontière en tous points conforme à la pratique agréée entre la police française et la police italienne ainsi qu’au droit européen ». Selon la préfecture, les trois personnes avaient été refusées faute de documents valables au point de passage de Montgenèvre, 500 mètres plus loin, et le commissariat de Bardonnecchia, le plus proche, avait été informé.

      Selon Matteo Salvini, le commissariat a bien été informé vendredi matin, mais 20 minutes après le moment où la vidéo a été tournée. « Et ce n’est pas tout. Il n’y a pas d’accord bilatéral Italie-France, écrit et officiel, qui permette ce type d’opération. Si (le président français Emmanuel) Macron parle de ‘pratique habituelle’, c’est le gouvernement qui nous a précédé qui doit en répondre », a dénoncé le ministre italien. « Maintenant les temps ont changé et nous n’acceptons pas que des étrangers arrêtés en territoire français soient amenés en Italie sans que nos forces de l’ordre puis vérifier leur identité », a-t-il ajouté.

      Chaque année, des milliers de migrants cherchant à passer en France sont interceptés et reconduits à la frontière italienne. L’AFP a constaté l’hiver dernier que nombre d’entre eux étaient déposés directement par la police française devant la gare de Bardonecchia.

      Ces refoulements sont une procédure distincte des centaines de demandeurs d’asile que la France renvoie chaque année en Italie en application des accords de Dublin, qui obligent à déposer sa demande d’asile dans le premier pays européen traversé.

      En début de semaine, Matteo Salvini avait déjà dénoncé « une offense sans précédent » après une incursion de la gendarmerie française pour déposer des migrants dans une zone boisée près de Clavière. Dans ce cas, la France avait reconnu « une erreur » en expliquant que ces gendarmes ne connaissaient pas bien la région, mais un porte-parole du président Emmanuel Macron avait aussi dénoncé une « instrumentalisation politique » menée par Matteo Salvini.

      Les relations entre Rome et Paris se sont tendues ces derniers mois. L’Italie accuse ses partenaires européens, à commencer par la France, de l’avoir laissée seule gérer la crise migratoire et les quelque 700.000 migrants arrivés sur ses côtes depuis 2013.

      http://www.lefigaro.fr/international/2018/10/20/01003-20181020ARTFIG00102-mobilisation-de-policiers-italiens-contre-les-ref

    • Migrants refoulés par la France : Salvini envoie des policiers à la frontière

      Le ministre italien de l’Intérieur Matteo Salvini a envoyé samedi des policiers patrouiller à la frontière française afin d’empêcher les refoulements de migrants, au lendemain de la reconduite de trois clandestins, qualifiée de normale par la France.

      « L’énième abus des autorités françaises (...) aura des conséquences : des voitures de patrouille ont été envoyées à Clavière pour contrôler et garder la frontière », a écrit le ministre d’extrême droite sur les réseaux sociaux.

      Son annonce s’accompagne de photos montrant des policiers italiens montant la garde à l’endroit où une voiture de police française a déposé trois migrants vendredi matin, à une vingtaine de mètres à l’intérieur du territoire italien.

      M. Salvini avait diffusé quelques heures plus tard une vidéo de ce refoulement filmée par un habitant de Clavière et agrémentée d’une musique dramatique.

      « Sans explications rapides, complètes et convaincantes, nous nous trouverons face à une provocation et à un acte hostile », avait-il commenté.

      Selon les représentants de l’Etat dans le département français des Hautes-Alpes, il s’agissait d’"une procédure de non-admission à la frontière en tous points conforme à la pratique agréée entre la police française et la police italienne ainsi qu’au droit européen".

      Les trois personnes avaient été refusées, faute de documents valables au point de passage de Montgenèvre, 500 mètres plus loin, et le commissariat de Bardonnecchia, le plus proche, avait été informé.

      Selon M. Salvini, l’information a été transmise 20 minutes après la vidéo, empêchant les forces de l’ordre italiennes de contrôler qui étaient les personnes reconduites sur leur territoire.

      « Et ce n’est pas tout. Il n’y a pas d’accord bilatéral Italie-France, écrit et officiel, qui permette ce type d’opération. Si (le président français Emmanuel) Macron parle de +pratique habituelle+, c’est le gouvernement qui nous a précédés qui doit en répondre », a dénoncé le ministre italien.

      « Maintenant les temps ont changé et nous n’acceptons pas que des étrangers arrêtés en territoire français soient amenés en Italie sans que nos forces de l’ordre puissent vérifier leur identité », a-t-il ajouté.

      Chaque année, des milliers de migrants cherchant à passer en France sont interceptés et reconduits à la frontière italienne. L’AFP a constaté l’hiver dernier que nombre d’entre eux étaient déposés par la police française devant la gare de Bardonecchia.

      Dans un entretien à la revue Politique internationale paru cette semaine, M. Salvini a affirmé que la France avait procédé à 48.000 refoulements depuis janvier à Vintimille, sur la côte, le principal point de passage des migrants.

      Evoquant M. Macron, il avait ajouté : « C’est tout à fait son droit de protéger sa frontière, son droit le plus absolu. Mais qu’il ne vienne pas me donner des leçons et me faire la morale ».

      Ces refoulements sont une procédure distincte du renvoi par la France de centaines de demandeurs d’asile chaque année en Italie en application des accords de Dublin, qui obligent à déposer sa demande d’asile dans le premier pays européen traversé.

      En début de semaine, M. Salvini avait déjà dénoncé « une offense sans précédent » après une incursion de la gendarmerie française pour déposer des migrants dans une zone boisée près de Clavière.

      Dans ce cas, la France avait reconnu « une erreur » en expliquant que ces gendarmes ne connaissaient pas bien la région, mais un porte-parole du président Macron avait aussi dénoncé une « instrumentalisation politique » menée par M. Salvini.

      Pour tenter de désamorcer le conflit, les autorités françaises ont proposé dans la soirée de tenir « dans les meilleurs délais » une rencontre « pour améliorer la coopération entre les services » chargés de la surveillance de la frontière franco-italienne.

      Cette réunion serait organisée au niveau préfectoral, a indiqué la préfecture des Hautes-Alpes dans un communiqué.

      "A la demande du ministre de l’intérieur Christophe Castaner, la préfecture a proposé « qu’une réunion entre les préfets soit organisée sur place, dans les meilleurs délais, avec la participation des responsables nationaux de la police des deux pays pour améliorer la coopération entre les services », a-t-on précisé.

      Les relations entre Rome et Paris se sont tendues ces derniers mois. L’Italie accuse ses partenaires européens, à commencer par la France, de l’avoir laissée seule gérer la crise migratoire et les quelque 700.000 migrants arrivés sur ses côtes depuis 2013.

      https://www.la-croix.com/Monde/Migrants-refoules-France-Salvini-envoie-policiers-frontiere-2018-10-20-130

    • Matteo Salvini invite Christophe Castaner à Rome pour discuter de la crise migratoire

      Matteo Salvini a invité dimanche le nouveau ministre de l’Intérieur français, Christophe Castaner, pour discuter des opérations de refoulement de migrants à la frontière entre la France et l’Italie et améliorer la coopération.

      Le ministre italien de l’Intérieur, Matteo Salvini, a invité dimanche 21 octobre son homologue français, Christophe Castaner, pour améliorer la coopération à la frontière.

      « L’Italie n’est plus lâche et résignée à être le camp de réfugiés de l’Europe, aux ordres de Bruxelles et de Berlin. J’attends mon collègue ministre de l’Intérieur Castaner à Rome, mais en attendant, nous continuerons à patrouiller aux frontières », a annoncé le ministre sur les réseaux sociaux.

      Samedi soir, la France avait proposé une rencontre « dans les meilleurs délais » mais limitée au niveau préfectoral « pour améliorer la coopération » à la frontière.

      « Pas d’accord bilatéral Italie-France »

      Au cours de la semaine, Matteo Salvini s’est emporté à plusieurs reprises contre des opérations de refoulement de migrants au cours desquelles la gendarmerie ou la police française ont pénétré en territoire italien dans le village alpin de Clavière.

      Les autorités françaises ont évoqué une « erreur » de gendarmes connaissant mal la zone pour le premier incident et une « pratique agréée » pour le second, où les Français n’ont pénétré que de quelques mètres en Italie. « Il n’y a pas d’accord bilatéral Italie-France, écrit et officiel, qui permette ce type d’opération », a répliqué samedi Matteo Salvini.

      Depuis samedi, des policiers italiens montent la garde à la frontière française à Clavière, l’un des différents points, sur la côte méditeranéenne ou en montagne, où des milliers de migrants cherchent chaque année à passer en France.

      Plus de 45 000 refoulements de migrants

      Beaucoup sont interceptés et reconduits à la frontière, souvent à plusieurs reprises. Depuis janvier, il y a eu plus de 45 000 refoulements de ce type, selon le ministère français de l’Intérieur.

      Il s’agit d’une procédure distincte du renvoi en Italie par la France de centaines de demandeurs d’asile chaque année, en application des accords de Dublin, qui obligent à déposer sa demande d’asile dans le premier pays européen traversé.

      Dans un entretien au Journal du Dimanche, Christophe Castaner, qui a pris ses fonctions mardi, a promis de « ne pas ajouter de la polémique à la polémique », mais a revendiqué une « politique ferme contre l’immigration irrégulière », assurant que la France n’avait « pas vocation à être une ’instance d’appel’ des déboutés de l’Allemagne ou de l’Italie ».

      Les relations entre Rome et Paris se sont tendues ces derniers mois. L’Italie accuse ses partenaires européens, à commencer par la France, de l’avoir laissée seule gérer la crise migratoire et les quelque 700 000 migrants arrivés sur ses côtes depuis 2013.

      http://www.infomigrants.net/fr/post/12809/matteo-salvini-invite-christophe-castaner-a-rome-pour-discuter-de-la-c

    • Altro che confini. Rifugiati: il vero cuore del problema

      Gli sconfinamenti dei gendarmi francesi che depositano migranti al di là della frontiera italiana sono diventati l’occasione per un nuovo scontro tra Roma e Parigi e per una corrispondente esibizione di orgoglio nazionale ferito. In realtà, intorno all’accoglienza dei richiedenti asilo si consuma non da oggi una sorda e poco onorevole partita.
      Per anni l’Italia come la Grecia ha fatto da ponte per il transito delle persone in cerca di asilo verso l’interno del continente. Gli interessati del resto non chiedevano di meglio. Milano negli anni di picco della cosiddetta “crisi dei rifugiati” funzionava da centro di snodo tra gli arrivi dal Sud Italia e le nuove partenze verso il Centro e Nord dell’Europa. Gli sbarcati venivano informalmente avviati alle stazioni e consigliati di prendere determinati treni a lunga percorrenza.
      Le autorità avvertivano Milano, dove si organizzava la prima accoglienza in stazione. Pochi giorni per i siriani, un po’ di più per gli eritrei. Il tempo di riprendere le forze, di trovare passatori affidabili, eventualmente di raccogliere il denaro necessario. Poi ripartivano. I rifugiati che si fermavano e venivano accolti a Milano erano una modesta frazione di quelli transitati.
      Tra il numero di cittadini stranieri sbarcati in Italia dal mare e richieste ufficiali di asilo si produceva dunque un’ampia forbice. Questa nel tempo si è gradualmente ridotta. La quota dei richiedenti asilo in Italia rispetto agli sbarchi è passata dal 37% del 2014 al 56% del 2015 al 68% nel 2016. Nel 2017 le richieste di asilo hanno addirittura superato gli sbarchi: 130.119 contro 119.310, a causa di arrivi dalle frontiere orientali e respingimenti da altri Paesi verso l’Italia.
      Le ragioni di questo brusco cambiamento sono due: primo, l’accordo raggiunto in sede Ue per l’istituzione dei cosiddetti hotspot nei luoghi di sbarco, con l’identificazione obbligatoria degli sbarcati e il prelievo anche forzoso delle impronte digitali. Secondo, i controlli rigidi attuati alla frontiera alpina dai nostri vicini.
      Il corrispettivo dell’identificazione dei richiedenti asilo in Italia doveva essere la loro redistribuzione nella Ue secondo quote prestabilite. L’accordo prevedeva numeri precisi, pubblicati in un’apposita tabella. Subito dopo, però, i partner hanno cominciato a sfilarsi, gruppo di Visegrad e Regno Unito in testa. In sostanza gli accordi sono stati attuati a rilento, con circospezione e riluttanza.
      Dopo appena 13.000 ricollocamenti, il programma è stato ingloriosamente chiuso, mentre rimangono in vigore le convenzioni di Dublino che gravano sui Paesi di primo ingresso. I governi dei Paesi interni alla Ue finora hanno il diritto dalla loro parte: sono legittimati a rimandare in Italia i profughi che sconfinano. Controllando in modo permanente i valichi di frontiera e i punti di passaggio interpretano invece le norme di Schengen in un modo che a molti giuristi appare illegittimo. Ma proprio dalle intercettazioni alla frontiera nasce la prassi di espulsioni rapide e informali, attuate dalle forze di polizia anche altrove, per esempio sui treni, senza passare attraverso le procedure previste.
      Lo scandalo per lo sconfinamento dei gendarmi francesi non è dunque che l’ultimo anello di un sistema inadeguato di governo del diritto di asilo. Una disinvoltura procedurale nell’attuazione di espulsioni, che i francesi avrebbero comunque il diritto di compiere. Il vero problema sta invece altrove. I richiedenti asilo sono trattati da tutti i governi come rifiuti ingombranti da scaricare sul campo dei vicini, come merce imbarazzante senza nome e senza volto.

      Source : https://www.avvenire.it/opinioni/pagine/altro-che-confini

    • Tension à la frontière

      Il fait froid ce soir à Clavière. En cette saison automnale, la petite commune, nichée au creux des Alpes et située à une centaine de kilomètres de Turin et à trois kilomètres et demi de la frontière française, semble abandonnée. Dans un mois, avec l’arrivée de la première neige et des touristes qui emprunteront les pistes de ski, tout changera, la commune se repeuplera.

      De l’autre côté de la frontière, dans le petit village français de Montgenèvre, le scénario est identique. Depuis plusieurs mois, ces deux villages servent de toile de fond à la terrible bataille que se livrent la France et l’Italie sur la question migratoire. La guerre des mots est ouverte…
      L’Italie sonne la charge

      Rome accuse Paris de lui renvoyer un peu trop de migrants. Et, plus grave encore, de ne pas respecter les règles en franchissant ponctuellement la ligne de démarcation pour refouler les candidats au rêve français, en s’appuyant sur les accords de Dublin (voir ci-dessous). Des accords qui autorisent un pays membre de l’Union européenne à renvoyer un migrant dans le pays où il a été enregistré à son arrivée en Europe.

      De son côté, Paris s’excuse et promet d’ouvrir une enquête, tandis que la Préfecture des Hautes-Alpes, à Gap, multiplie les communiqués de presse pour assurer que les règles sont respectées et que les gendarmes ne dépasseront plus la ligne de démarcation.

      « L’été dernier, les gendarmes entraient tous les jours dans Clavière et déposaient les migrants dans la cour d’un immeuble, ils les faisaient descendre de leur voiture et leur disaient de ne plus essayer de repasser la frontière, ils n’avertissaient jamais les carabiniers italiens, toute la presse locale en a parlé », confie le restaurateur Alessandro Magliola.

      Pour obliger les douaniers français à ne plus franchir la frontière, Matteo Salvini a renforcé les contrôles à la sortie de Clavière. Depuis début octobre, des renforts sont arrivés et des policiers en civil veillent sur la ligne de démarcation. Tout en accusant la France d’arrogance et en invoquant la souveraineté de son pays en matière de frontières, le patron de la Ligue réclame également une réunion entre les préfets des deux régions pour mettre les choses au point et convenir d’une nouvelle stratégie.
      L’attente des migrants

      Dans la grande avenue de Clavière, un petit groupe de migrants d’origine africaine, deux femmes et trois hommes, discutent entre eux à un arrêt d’autobus. A quelques mètres, deux carabiniers les observent derrière le pare-brise de leur véhicule. Ils n’ont visiblement pas l’intention d’intervenir. Ils attendent. Les migrants aussi attendent. Un passeur doit arriver et les aider à franchir la ligne de démarcation pour passer en France.

      « L’été dernier, les gendarmes rentraient tous les jours dans Clavière. » Alessandro Magliola

      Une jeune Nigérienne rejoint le petit groupe. Il y a quelques heures, ce matin tôt, elle a été expulsée par la gendarmerie française. « C’est la deuxième fois que j’essaye de passer en France. A chaque fois, je me suis fait attraper par les flics français, mais cela ne fait rien, j’y arriverai bien à la fin », soupire Issif.

      Ce soir, lorsque la nuit sera tombée, ce jeune homme âgé de vingt-cinq ans à peine et parti de la Guinée il y a trois ans tentera à nouveau sa chance. Il coupera peut-être par le terrain de golf qui longe Clavière et arrive de l’autre côté de la frontière, à Montgenèvre. Ou bien, il empruntera les sentiers caillouteux de randonnées. S’il ne se fait pas épingler par les douaniers français, Issif rejoindra Briançon, situé à 25 km de la frontière, en bas dans la vallée. Puis, il partira vers la Belgique, où l’attend son père.
      « Il faut se cacher »

      En voiture, 25 km ce n’est pas beaucoup. Mais à pied, cela représente un sacré bout de chemin. « Il faut se cacher pour éviter de se faire prendre et d’être immédiatement ramené en Italie. Dans le meilleur des cas, on met sept à dix heures, dans le pire, jusqu’à trois jours parce qu’il faut marcher dans des sentiers isolés où on se perd facilement » confie Issif. A-t-il peur ? « Bien sur que j’ai peur. On m’a raconté qu’il y a deux jours, trois Africains se sont perdus en essayant de franchir le col du Chaberton. Ils ont appelé les secours et un hélicoptère est venu les récupérer », raconte le jeune homme.

      Le temps passe, le passeur n’est toujours pas là. « Les gens qui doivent nous aider devraient être là depuis longtemps, ils ne viendront probablement pas ce soir, tant pis. Je vais tenter le coup tout seul, avec un peu de chance, les douaniers me laisseront passer », murmure Brian, un gamin d’une vingtaine d’années qui a quitté le Niger il y a six mois pour tenter sa chance en Europe.

      Le laisser passer. Dans la tête de Brian, son avenir se joue sur ces trois mots. Mais il y a peu de chances que les douaniers italiens et français le laissent se glisser entre les mailles des filets installés des deux côtés de la zone de démarcation. « Avant, les douaniers détournaient leur regard, ils laissaient passer des migrants. Aujourd’hui, après les épisodes des gendarmes français qui n’ont pas respecté la ligne de démarcation, tout a changé, plus question de laisser passer qui que ce soit », confie Roberto.
      Réseau de volontaires

      Cet homme au visage buriné par l’air de la montagne fait partie d’un réseau de volontaires qui aident les migrants en transit à Clavière. « On leur donne à manger, on essaye de leur trouver un endroit où dormir en attendant de tenter leur coup et de passer la frontière. On ne peut pas les laisser traîner la nuit dans les rues ; j’en ai fait passer l’an dernier par le terrain de golf et les sentiers perdus, mais aujourd’hui, c’est plus compliqué », soupire Roberto.

      La nuit tombe sur Clavière et Montgenèvre. Les migrants se préparent à partir. En dessous du panneau indiquant la zone italienne, les carabiniers ont l’air nerveux. De l’autre côté, dans leur guérite, les gendarmes observent le bas-côté de la route. Un groupe de soldats discute. La nuit sera longue. LA LIBERTÉ
      Discorde entre Rome et Paris

      Rien ne va plus entre Rome et Paris sur la question des reconductions de migrants à la frontière italienne, et plus particulièrement sur les modalités mises en place par les autorités françaises. Outre le nombre grandissant de migrants refoulés depuis vingt mois, Rome affirme que les douaniers français dépassent ponctuellement la ligne de démarcation entre les deux pays, au détriment des normes en vigueur.

      Les Italiens prétendent aussi que les douaniers français reconduisent des mineurs, un fait démenti par la Préfecture des Hautes-Alpes. Selon les chiffres officiels, les douaniers français ont recensé l’an dernier 1899 cas de non-admission contre 315 en 2016.

      « En 2017, 1240 personnes se déclarant mineures ont été enregistrées au Conseil départemental, contre 65 en 2016. Pour 2018, on dénombre (au 25 octobre) 2920 non-admissions réalisées et 2085 personnes se déclarant mineures enregistrées au Conseil départemental. Tout ceci démontre une forte poussée de la pression migratoire à travers la frontière de Clavière et Montgenèvre », a déclaré le week-end dernier Cécile Bigot-Dekeyzer, préfète des Hautes-Alpes.

      Selon celle-ci, contrairement « à la pratique sur d’autres segments de la frontière franco-italienne, la police italienne n’est pas en capacité de prendre en charge les personnes non admises, de sorte que les forces de sécurité françaises reconduisent ces personnes jusqu’au seul emplacement sécurisé à proximité immédiate de la ligne de démarcation de la frontière franco-italienne. »

      Des explications insuffisantes pour Matteo Salvini, mais aussi pour les magistrats italiens qui ont ouvert deux enquêtes contre la gendarmerie française pour violation de la ligne de démarcation et port d’armes non autorisé.

      Discorde entre Rome et Paris

      Rien ne va plus entre Rome et Paris sur la question des reconductions de migrants à la frontière italienne, et plus particulièrement sur les modalités mises en place par les autorités françaises. Outre le nombre grandissant de migrants refoulés depuis vingt mois, Rome affirme que les douaniers français dépassent ponctuellement la ligne de démarcation entre les deux pays, au détriment des normes en vigueur.

      Les Italiens prétendent aussi que les douaniers français reconduisent des mineurs, un fait démenti par la Préfecture des Hautes-Alpes. Selon les chiffres officiels, les douaniers français ont recensé l’an dernier 1899 cas de non-admission contre 315 en 2016.

      « En 2017, 1240 personnes se déclarant mineures ont été enregistrées au Conseil départemental, contre 65 en 2016. Pour 2018, on dénombre (au 25 octobre) 2920 non-admissions réalisées et 2085 personnes se déclarant mineures enregistrées au Conseil départemental. Tout ceci démontre une forte poussée de la pression migratoire à travers la frontière de Clavière et Montgenèvre », a déclaré le week-end dernier Cécile Bigot-Dekeyzer, préfète des Hautes-Alpes.

      Selon celle-ci, contrairement « à la pratique sur d’autres segments de la frontière franco-italienne, la police italienne n’est pas en capacité de prendre en charge les personnes non admises, de sorte que les forces de sécurité françaises reconduisent ces personnes jusqu’au seul emplacement sécurisé à proximité immédiate de la ligne de démarcation de la frontière franco-italienne. »

      Des explications insuffisantes pour Matteo Salvini, mais aussi pour les magistrats italiens qui ont ouvert deux enquêtes contre la gendarmerie française pour violation de la ligne de démarcation et port d’armes non autorisé.

      https://lecourrier.ch/2018/10/31/tension-a-la-frontiere

      Je pense qu’il y a une erreur :

      Rome accuse Paris de lui renvoyer un peu trop de migrants. Et, plus grave encore, de ne pas respecter les règles en franchissant ponctuellement la ligne de démarcation pour refouler les candidats au rêve français, en s’appuyant sur les accords de Dublin (voir ci-dessous).

      Ce n’est pas Dublin, mais de vieux accords bilatéraux qui ont été « réactivés » si on peut dire ainsi...

      Peut-être ici la réponse ?
      Reconduite d’un étranger vers un autre pays de l’Union européenne
      https://www.demarches.interieur.gouv.fr/particuliers/reconduite-etranger-pays-union-europeenne

    • Migrants refoulés par la France : Salvini envoie des policiers à la frontière

      Le ministre italien de l’Intérieur Matteo Salvini a envoyé samedi des policiers patrouiller à la frontière française afin d’empêcher les refoulements de migrants, au lendemain de la reconduite de trois clandestins, qualifiée de normale par la France.

      « L’énième abus des autorités françaises (...) aura des conséquences : des voitures de patrouille ont été envoyées à Clavière pour contrôler et garder la frontière », a écrit le ministre d’extrême droite sur les réseaux sociaux.

      Son annonce s’accompagne de photos montrant des policiers italiens montant la garde à l’endroit où une voiture de police française a déposé trois migrants vendredi matin, à une vingtaine de mètres à l’intérieur du territoire italien.

      M. Salvini avait diffusé quelques heures plus tard une vidéo de ce refoulement filmée par un habitant de Clavière et agrémentée d’une musique dramatique.

      « Sans explications rapides, complètes et convaincantes, nous nous trouverons face à une provocation et à un acte hostile », avait-il commenté.

      Selon les représentants de l’Etat dans le département français des Hautes-Alpes, il s’agissait d’"une procédure de non-admission à la frontière en tous points conforme à la pratique agréée entre la police française et la police italienne ainsi qu’au droit européen".

      Les trois personnes avaient été refusées, faute de documents valables au point de passage de Montgenèvre, 500 mètres plus loin, et le commissariat de Bardonnecchia, le plus proche, avait été informé.

      Selon M. Salvini, l’information a été transmise 20 minutes après la vidéo, empêchant les forces de l’ordre italiennes de contrôler qui étaient les personnes reconduites sur leur territoire.

      « Et ce n’est pas tout. Il n’y a pas d’accord bilatéral Italie-France, écrit et officiel, qui permette ce type d’opération. Si (le président français Emmanuel) Macron parle de +pratique habituelle+, c’est le gouvernement qui nous a précédés qui doit en répondre », a dénoncé le ministre italien.

      « Maintenant les temps ont changé et nous n’acceptons pas que des étrangers arrêtés en territoire français soient amenés en Italie sans que nos forces de l’ordre puissent vérifier leur identité », a-t-il ajouté.

      Chaque année, des milliers de migrants cherchant à passer en France sont interceptés et reconduits à la frontière italienne. L’AFP a constaté l’hiver dernier que nombre d’entre eux étaient déposés par la police française devant la gare de Bardonecchia.

      Dans un entretien à la revue Politique internationale paru cette semaine, M. Salvini a affirmé que la France avait procédé à 48.000 refoulements depuis janvier à Vintimille, sur la côte, le principal point de passage des migrants.

      Evoquant M. Macron, il avait ajouté : « C’est tout à fait son droit de protéger sa frontière, son droit le plus absolu. Mais qu’il ne vienne pas me donner des leçons et me faire la morale ».

      Ces refoulements sont une procédure distincte du renvoi par la France de centaines de demandeurs d’asile chaque année en Italie en application des accords de Dublin, qui obligent à déposer sa demande d’asile dans le premier pays européen traversé.

      En début de semaine, M. Salvini avait déjà dénoncé « une offense sans précédent » après une incursion de la gendarmerie française pour déposer des migrants dans une zone boisée près de Clavière.

      Dans ce cas, la France avait reconnu « une erreur » en expliquant que ces gendarmes ne connaissaient pas bien la région, mais un porte-parole du président Macron avait aussi dénoncé une « instrumentalisation politique » menée par M. Salvini.

      Pour tenter de désamorcer le conflit, les autorités françaises ont proposé dans la soirée de tenir « dans les meilleurs délais » une rencontre « pour améliorer la coopération entre les services » chargés de la surveillance de la frontière franco-italienne.

      Cette réunion serait organisée au niveau préfectoral, a indiqué la préfecture des Hautes-Alpes dans un communiqué.

      "A la demande du ministre de l’intérieur Christophe Castaner, la préfecture a proposé « qu’une réunion entre les préfets soit organisée sur place, dans les meilleurs délais, avec la participation des responsables nationaux de la police des deux pays pour améliorer la coopération entre les services », a-t-on précisé.

      Les relations entre Rome et Paris se sont tendues ces derniers mois. L’Italie accuse ses partenaires européens, à commencer par la France, de l’avoir laissée seule gérer la crise migratoire et les quelque 700.000 migrants arrivés sur ses côtes depuis 2013.

      https://www.la-croix.com/Monde/Migrants-refoules-France-Salvini-envoie-policiers-frontiere-2018-10-20-130

    • The legal frameworks of migrants’ rejections from France, Switzerland, Austria

      In bilateral agreements between two EU countries, “readmission” is the technical term used to define the procedure applied to those citizens (both EU and non-EU) who don’t meet the conditions to enter and stay in a country. Conversely, in those cases of temporary suspension of the Schengen agreement – as in the French case – the appropriate term is “rejections”.

      In practice, the two procedures (“readmission” and “rejection”) are experienced by irregular migrants as identical experiences, as operations carried out by border police who “reject” the migrant on the other side of the border. However, the juridical term is “readmission” when the operation is carried out by virtue of a bilateral agreement, such as in the Austrian and Swiss case, and “rejection” when the operation is carried out by virtue of a temporary suspension of the Schengen Agreement, such as in the French case.

      Readmissions between Switzerland and Italy are regulated through an Agreement of 1998, entered into force in 2000.

      The management of the Austrian-Italian border is the object of a trilateral agreement between Italy, Austria and Slovenia, stipulated in 2004, and a bilateral agreement between Italy and Austria stipulated in 2014.

      The control of the border between Italy and France is subjected to two agreements, in 1997 (http://www.camera.it/_bicamerali/schengen/docinte/ACCITFR.htm) and 2015 (https://www.osservatoriosullefonti.it/archivi/archivio-rubriche/archivio-rubriche-2016/384-fonti-dellunione-europea-e-internazionali/1641-sulla-cooperazione-tra-italia-e-francia-per-la-realizzaz), for cross-border police cooperation. However, this border is currently regulated by a different legal frame, related to concerns for public security after the attacks of 2014 and 2015. Indeed, France has declared since the end of 2015 to the end of 2017, the emergency state (etat d’urgence), which entails the suspension of the Schengen Agreement, the reestablishment of border controls and the possibility of rejecting people at the borders for reasons of public security (art.25 of the Agreement). Currently, the management of the French border is regulated by the French anti-terror law. Therefore, the formal reason why France is repeatedly extending the suspension of Schengen is not the migration flow, but the national security.

      https://alpineborderconflicts.com/2018/08/26/the-legal-frameworks-of-migrants-rejections-from-france-switz

    • Polizia italiana: «La Francia ci riporta i migranti con i furgoni». Parigi: «Un errore»

      Scoppia un nuovo caso diplomatico tra Roma e Parigi: due agenti della Digos hanno dichiarato di avere visto, venerdì mattina, delle persone di origine africana scendere da un furgone della gendarmeria sulla strada che da Claviere conduce a Cesana, in alta Valle di Susa.

      L’episodio, su cui ha avviato un’inchiesta la procura di Torino, è ancora tutto da chiarire. Ma i suoi contorni sembrano ricordare lo sconfinamento dello scorso marzo, quando una pattuglia di doganieri transalpini fece irruzione a Bardonecchia in una sala in uso a una Ong. Matteo Salvini, pur dicendosi «in attesa di sviluppi», ha già fatto sapere che «se qualcuno pensa davvero di usarci come il campo profughi d’Europa violando leggi, confini e accordi, si sbaglia di grosso».

      «Pretendiamo chiarezza - ha poi aggiunto il vicepremier - soprattutto da chi ci fa la predica ogni giorno. Non guarderemo in faccia a nessuno». La Farnesina si è subito attivata con l’ambasciatore di Francia per chiedere chiarimenti, e un passo analogo è stato compiuto da parte dell’ambasciatore italiano a Parigi. Secondo l’informativa della Digos, i migranti erano in due. I ’gendarmì li hanno fatti scendere dal furgone e, con eloquenti gesti delle mani, li hanno mandati via. Gli extracomunitari si sarebbero inoltrati nei boschi, mentre il furgone è ripartito in direzione del confine. Ed è stato in quel momento che gli italiani hanno scattato una fotografia, annotando anche il numero di targa. Una vicenda che «se confermata è grave e surreale», commenta il viceministro alle infrastrutture Edoardo Rixi.

      Per il procuratore Armando Spataro si prospetta una nuova e difficile partita con l’autorità giudiziaria francese. L’episodio di Bardonecchia ha dato vita, nelle scorse settimane, a un duro braccio di ferro. I magistrati torinesi rivendicano il diritto di procedere contro i cinque doganieri, ma la Francia ha risposto picche alla richiesta di collaborare: non ha nemmeno fornito le generalità dei componenti della pattuglia. La presenza di migranti è ormai abituale in questa zona conosciuta soprattutto per il turismo e le piste da sci. Sono tanti quelli che tentano di attraversare la frontiera passando per i sentieri anche in pieno inverno.

      LA REPLICA
      «Si sta lavorando per cercare un chiarimento a quello che sembra un incidente». Lo riferiscono all’Ansa fonti del governo francese in merito al presunto sconfinamento della Gendarmeria che avrebbe lasciato dei migranti in Italia. Le stesse fonti assicurano che «è stata trasmessa» a chi di competenza la richiesta di chiarimenti inviata dall’Ambasciata francese a Roma.

      Le voci di gendarmi che li bloccano e li riportano in Italia si susseguono da tempo, ma finora la questione non era mai emersa ufficialmente. Gli agenti della Digos hanno notato il furgone durante un servizio di controllo nella zona di Claviere, l’ultimo comune in territorio italiano, che è diventato il focolaio della protesta di antagonisti e di ’no border’ dopo lo sgombero, mercoledì mattina, di Chez Jesus, il rifugio per migranti ricavato nella canonica del paesino. Questa mattina gli attivisti hanno montato un tendone da campo nel parcheggio vicino alla chiesa, ma si sono allontanati dopo l’intervento delle forze dell’ordine e del sindaco. Undici anarchici, per la maggior parte di nazionalità francese, sono stati identificati.


      https://www.ilgazzettino.it/italia/migranti_francia_italia_claviere-4040722.html

    • Vu d’Italie. Migrants : le ras-le-bol des policiers italiens contre leurs homologues français

      Six associations françaises ont dénoncé des pratiques de “privation illégale de liberté” vis-à-vis des migrants arrivant à Menton de la ville frontalière italienne de Vintimille. Le journal La Repubblica s’est rendu sur la Côte d’Azur, où les deux polices se renvoient les migrants. Même lorsqu’ils sont mineurs.

      https://www.courrierinternational.com/article/vu-ditalie-migrants-le-ras-le-bol-des-policiers-italiens-cont
      #police

  • Arrestato il sindaco di Riace #Domenico_Lucano per favoreggiamento dell’immigrazione

    Il primo cittadino Domenico Lucano è agli arresti domiciliari. L’accusa anche di fraudolento affidamento diretto del servizio di raccolta dei rifiuti.

    #Mimmo_Lucano, sindaco di Riace, simbolo dell’accoglienza e dell’integrazione,è stato arrestato e posto ai domiciliari, su provvedimento della procura di Locri. L’accusa per l’uomo che la rivista Fortune, nel 2016, aveva inserito tra le 50 personalità più influenti al mondo, è favoreggiamento dell’immigrazione clandestina e fraudolento affidamento diretto del servizio di raccolta dei rifiuti. I finanzieri del Gruppo di Locri hanno anche imposto il divieto di dimora a Riace per Tesfahun Lemlem compagna di Lucano. L’inchiesta denominata «Xenia» avrebbe accertato una serie di illeciti nella gestione dei finanziamenti erogati dal Ministero dell’Interno e dalla Prefettura di Reggio Calabria al Comune di Riace per l’accoglienza dei rifugiati e dei richiedenti asilo politico.

    https://www.corriere.it/cronache/18_ottobre_02/favoreggiamento-dell-immigrazione-arrestato-sindaco-riace-76957bc8-c604-11e

    Je n’y crois pas!

    #Riace #Italie #solidarité #asile #migrations #réfugiés #délit_de_solidarité #assignation_à_résidence

    • Pro-refugee Italian mayor arrested for ’aiding illegal migration’

      Domenico Lucano, mayor of Riace, is praised by locals and migrant rights campaigners.

      The mayor of an Italian town that has won praise and TV publicity for integrating thousands of refugees has been placed under house arrest on suspicion of abetting illegal migration.

      Riace mayor Domenico Lucano – hailed in 2016 by Fortune magazine as one of the world’s 50 greatest leaders – is also accused of fraudulently awarding contracts for waste disposal as well as organising “marriages of convenience” between local men and foreign women.

      His partner, Tesfahun Lemlem, faces the same charges and has had her residency blocked.

      The investigation against Lucano began more than a year ago, although more serious allegations of embezzlement and fraud were dropped.

      His arrest comes a week after Italy’s far-right interior minister, Matteo Salvini, announced a series of anti-immigration measures that included slashing funds for migrant reception and integration.

      It also follows the suspension by the public broadcaster, Rai, of a TV show about Riace, which had been lauded as an exemplary model for integration.

      Salvini shared news of Lucano’s arrest on Twitter, alongside a comment that also made a dig at the anti-mafia author, Roberto Saviano, a staunch critic of his policies. “Damn, who knows what Saviano and all the other do-gooders who want to fill Italy with immigrants will say now,” the far-right League leader wrote.

      The Guardian was unable to reach Lucano for comment. His migrant integration project began more than a decade ago as a way to repopulate and revive the economy of the Calabrian town whose population by 2004 had dwindled to 500 from about 3,000 before the second world war.

      Thousands of migrants are estimated to have passed through since then, with about 500 making up today’s population of 1,500.

      Gioacchino Criaco, a writer from Calabria who knows Lucano well, said he foresaw the mayor’s arrest even before the investigation began. “He showed how it was possible to do concrete things with limited means,” Criaco said.

      “Efficiency and humanity are not welcomed in a cynical system. This is a system that only takes consensus from politics of fear. In this respect, examples of virtuousness must be eradicated.”

      Criaco said Lucano was an honest man but that the “rules on the reception and management of migrants are too tangled, and often administrators can find themselves caught in a dilemma between a humanitarian choice and a legal one”.

      Salvini has cracked down on immigration since becoming interior minister in June, closing off the sea ports and pledging to “end the gravy train” for those working in the migrant reception business.

      Lucano received a show of support on his Facebook page, with Riace locals calling on each other to rally together in solidarity.

      Sergio Bontempelli, a migrant rights campaigner with the Association of Rights and Borders, said that Riace had become too well known as an example of good integration and had been under attack for years. He said other integration projects undertaken by hundreds of people in other Italian towns were now at risk.

      https://www.theguardian.com/world/2018/oct/02/pro-refugee-italian-mayor-arrested-suspicion-aiding-illegal-migration-d

      #IoStoConRiace #RiaceNonSiArresta

    • Un maire trop généreux envers les migrants arrêté

      L’arrestation du maire de Riace, dont le modèle d’intégration des migrants est salué de par le monde, provoque un coup de tonnerre en l’Italie.
      Le maire de Riace, présenté comme un modèle d’intégration des migrants dans le sud de l’Italie, a été arrêté mardi, au moment où le gouvernement populiste remet en question le système d’accueil dans des petites structures qui profite à nombre de communes.

      Domenico (dit Mimmo) Lucano, 60 ans, est soupçonné d’aide à l’immigration clandestine pour avoir favorisé des mariages de convenance afin d’aider des femmes déboutées du droit d’asile à rester en Italie.

      Maire depuis 2004, proche de la gauche, il est aussi accusé de s’être passé d’appel d’offres pour attribuer la gestion des ordures de son village de Calabre de 1800 habitants à des coopératives liées aux migrants.

      Le communiqué du parquet cite des conversations téléphoniques de M. Lucano où il promet de faire une carte d’identité à une personne dont le permis de séjour n’est plus valable, expliquant que la loi qui l’interdit est « stupide », et dans un autre cas de marier les yeux fermés une Nigériane sans papiers.

      Son arrestation a provoqué un coup de tonnerre en Italie, tant le « modèle » de Riace a été salué à travers le monde : depuis les années 2000, grâce à des fonds italiens et européens, ce village qui se dépeuplait a repris vie grâce à l’accueil de centaines de demandeurs d’asile.

      Ils ont réinvesti les maisons abandonnées, rouvert les ateliers d’artisanat local, permettant d’attirer des touristes et de maintenir l’école ouverte... M. Lucano a été cité parmi les 100 personnalités les plus influentes par le magazine « Fortune » en 2016 et a inspiré un docu-fiction de Wim Wenders. Même si son projet battait de l’aile depuis quelques mois faute de fonds publics bloqués par les autorités. Toute la journée, le hashtag #Riace a été en tête des thèmes les plus commentés sur les réseaux sociaux. Et militants et syndicats ont appelé à une manifestation samedi dans le village sous le slogan « On n’arrête pas Riace ».

      L’écrivain antimafia Roberto Saviano, qui avait lancé cet été un appel pour défendre le « modèle Riace », a dénoncé « un premier acte vers la transformation définitive de l’Italie en Etat autoritaire ». « Vous paraît-il possible que le problème de la Calabre, terre de trafic de drogue et de corruption criminelle, soit l’immigration ? », a ajouté l’auteur de Gomorra, en soulignant que la justice n’avait relevé aucun enrichissement personnel du maire.

      – « Un système qui fonctionne » -

      « Les villes européennes doivent réagir ! Barcelone avec Riace ! », a lancé Ada Colau, maire de la cité catalane, qui était cet été à Riace. Mais le ministre de l’Intérieur, Matteo Salvini (extrême droite), a dénoncé « les fausses bonnes consciences qui voudraient remplir l’Italie d’immigrés ». Et le blog du Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème) a enfoncé le clou : « Pas un centime pour Riace (...). Le gouvernement du changement a déclaré la guerre au business de l’immigration ».

      Cette arrestation arrive aussi une semaine après la présentation du « décret-loi Salvini », qui prévoit de regrouper les demandeurs d’asile dans des grands centres d’accueil et de limiter les petites structures inspirées de Riace et prônées par l’ancien gouvernement de centre gauche.

      Ces petites unités reçoivent actuellement 35 euros par personne accueillie et par jour, qui reviennent essentiellement à l’économie de la commune via les loyers, les emplois créés, l’argent de poche dépensé sur place... M. Salvini veut limiter la somme à 20 euros par jour et interdire les titres de séjour humanitaires, ce qui devrait faire chuter de 60% le nombre de personnes éligibles à ces programmes d’intégration, au grand dam des maires concernés.

      « Etrangers considérés comme une valeur »

      Ainsi à Montesilvano, station balnéaire de 55 000 habitants sur la côte Adriatique, le maire Francesco Maragno (centre droit) a obtenu l’an dernier la fermeture de deux grands centres d’accueil hébergeant 500 personnes — « deux ghettos où les gens étaient traités comme des numéros » — contre la création de ces petites structures directement gérées par la commune.

      Les demandeurs d’asile ont été engagés dans l’animation d’une plage pour personnes handicapées ou la rénovation des cimetières. « Les citoyens ont commencé à considérer les étrangers non comme un problème mais comme une valeur », salue-t-il. A Prato, près de Florence, le maire Matteo Biffoni (gauche) s’insurge : « On a un système qui fonctionne et on essaie de le faire s’écrouler. »


      https://www.tdg.ch/monde/maire-genereux-migrants-arrete/story/13713687

    • Roberto Saviano:

      Mimmo Lucano è agli arresti domiciliari.
      La motivazione è favoreggiamento dell’immigrazione clandestina. La verità è che nelle azioni di Mimmo Lucano non c’è mai finalità di lucro, ma disobbedienza civile.
      Disobbedienza civile: questa è l’unica arma che abbiamo per difendere non solo i diritti degli immigrati, ma i diritti di tutti. Perché tutti abbiamo il diritto di vivere una condizione di pace sociale, tutti abbiamo il diritto di vivere senza cercare colpevoli, e se il Ministro della Mala Vita, Matteo Salvini, ha subito individuato in Mimmo Lucano un nemico da abbattere, il Pd non ha mai compreso che se davvero voleva ripartire da qualche parte per ritrovare un barlume di credibilità (ora è troppo tardi), avrebbe dovuto farlo da Riace, da Mimmo Lucano. E invece Mimmo è solo, e la Bossi-Fini è ancora lì a inchiodare, a bloccare chiunque decida di accogliere e di salvare vite. Legge-obbrobrio, frutto del peggiore berlusconismo, ma che nessun governo ha osato cambiare.
      Mimmo Lucano lotta contro una legge iniqua, e lotta da solo. Una legge che vede dalla stessa parte - e silenziosamente coesi - tutti: quelli che io oggi considero i nemici politici della democrazia, ma anche i governi che hanno preceduto questo: tutti a vario titolo responsabili diretti di questi infausti tempi.

      Vi sembra possibile che il problema della Calabria, terra di narcotraffico e corruzione criminale, sia l’immigrazione? Mimmo Lucano è stato arrestato anche per “fraudolento affidamento diretto della raccolta rifiuti” eppure mai si legge negli atti della Procura di Locri che abbia agito per guadagno personale, anzi, si sottolinea il contrario. Mi domando di quanti amministratori si possa dire lo stesso.
      E proprio oggi che il dramma principale dovrebbe essere l’analisi di un Def catastrofico, il problema del Paese deve necessariamente essere l’immigrazione, deve essere Mimmo Lucano, che invece ci stava mostrando la soluzione, ovvero come rendere virtuose accoglienza e integrazione. Il razzismo usato come arma di distrazione di massa.

      Questo governo, attraverso questa inchiesta giudiziaria, da cui Mimmo saprà difendersi in ogni sua parte, compie il primo atto verso la trasformazione definitiva dell’Italia da democrazia a stato autoritario. Con il placet di tutte le forze politiche.

      https://www.facebook.com/RobertoSavianoFanpage/posts/10155905861136864

      –-> «Il razzismo usato come arma di distrazione di massa.»
      #racisme #xénophobie

    • La guerra contro Riace

      C’è un comune noto in tutto il mondo per l’accoglienza diffusa dei migranti tra le case del borgo, un paese destinato a morire rinato con le sue botteghe di nuovo abitate, i consigli comunali in piazza, ma anche con i sentieri attrezzati e le fattorie didattiche al posto delle discariche. Nello stesso territorio, la provincia di Reggio Calabria, terra di passaggio e di mescolanze culturali da sempre e da sempre terra di migrazioni, c’è un altro comune conosciuto invece per la tendopoli allestita dal Ministero dell’Interno con recinzione e pass, una distesa sterminata di vecchie tende e baracche senza servizi igienici, acqua potabile ed elettricità ma con tanto di numero civico: un non-luogo destinato ad “accogliere” migliaia di migranti sfruttati nelle campagne della ‘Ndrangheta, dove lo scorso inverno duecento baracche hanno preso fuoco e una donna, Beckie Moses è morta arsa viva. Il primo comune è Riace, l’altro San Ferdinando. Nella piazzetta di Riace, in cui il sindaco Mimmo Lucano negli ultimi mesi ha incontrato migliaia di persone provenienti da tutta Italia per sostenere la straordinaria storia di accoglienza del borgo, ha spesso ripetuto che “non esiste legalità senza giustizia”. Abbiamo ricevuto questo reportage dalla Calabria qualche giorno fa, lo pubblichiamo nel giorno in cui Mimmo Lucano, definito dal ministro dell’Interno “uno zero”, è stato arrestato per un’inchiesta della procura di Locri.


      https://comune-info.net/2018/10/la-guerra-contro-riace

    • Hier matin à l’aube, ils ont arrêté Mimmo Lucano, maire de Riace

      Hier matin à l’aube, la police italienne a arrêté Mimmo Lucano, maire de Riace, sur ordre du procureur de #Locri (Calabre).

      Domenico Lucano dit Mimmo a été arrêté hier matin sur ordre du procureur de Locri. Il est accusé d’ « aide à l’immigration clandestine ». Depuis deux ans Riace est dans l’œil du cyclone xénophobe qui s’abat sur l’Europe. Son maire et ses habitants n’arrangent pas les affaires de ceux qui entendent accéder ou se maintenir au pouvoir en répandant la peur et le mensonge raciste. D’ailleurs, Matteo Salvini, ministre de l’intérieur d’extrême droite du gouvernement ligue/5 étoiles, multiplie les déclarations belliqueuses à leur encontre. Une obsession qui a vraisemblablement conduit à l’arrestation de Mimmo Lucano, maire de Riace, petit village de Calabre au bord de la mer Ionienne.

      L’histoire contemporaine de Riace commence en 1998 quand un navire de 300 migrants kurdes s’échoue sur ses côtes. Mimmo, qui n’est pas encore maire à l’époque, convainc son prédécesseur d’accueillir les réfugiés. Les habitants du village ont vu partir tant d’enfants sur les routes de l’exile. Ils savent ce qu’émigrer veut dire faute d’un avenir possible sur leur terre natale. Beaucoup regardent la mer avec défiance. Quand rendra-t-elle ce qu’elle a pris ? Le village se meurt même si l’été certains reviennent d’Allemagne, d’Angleterre, des Etats-Unis sur cette terre vaincue d’abord par les prétentions hégémoniques du Nord, ensuite par la mondialisation capitaliste. Alors ce jour de 1998, la mer rendait au village une partie des vies qu’elle lui avait volées.

      Je suis allée à Riace pour la première fois en novembre 2017. Alors que nous approchions du village, j’étais frappée par la lumière vive et chaude à cette époque de l’année qui rendait le bleu de la mer si intense. Le paysage alentours déroulait toutes les nuances de jaune possibles. Le village est divisé en deux. La partie basse, Riace marina, et la partie haute juchée sur un monticule de terre blondie par le soleil. Le centre est là. Nous arrivons à l’heure du déjeuner accompagnés par le secrétaire de Rifondazione comunista pour la Calabre et d’une chercheuse en sociologie qui a fait de Riace un de ses terrains d’études. Sur la route, nous croisons plusieurs panneaux qui annoncent "Riace, village de l’accueil". Nous débarquons sur la place principale devant une grande porte symbolique en fer forgé ; une grande porte, grande ouverte. La place est animée et nous ne pouvons pas ne pas remarquer la présence nombreuse d’hommes et de femmes visiblement d’ailleurs. Des enfants jouent en contre bas. Ils ont toutes les couleurs, toutes les formes de nez, d’yeux, toutes les textures de cheveux possibles. Ils jouent comme tous les enfants. Ils courent comme tous les enfants. Ils crient, en italien, comme tous les enfants qui grandissent ici, en Italie. Sur la place, nous rencontrons un journaliste allemand. Depuis que Wim Wenders a fait un film sur Riace qu’il a qualifié de seule utopie en acte en Europe, le village reçoit un certain intérêt. Le lendemain, j’y ferai la connaissance d’une française de Calais venue voir ce que le discours dominant dissimule en prétendant que c’est impossible : une communauté politique fondée sur le droit à la vie, le droit à l’avenir, pour tous. Mimmo nous attend. Nous le retrouvons dans sa mairie affairé à régler les affaires courantes, chemise bleu à manches courtes, jean et chaussures bateau. C’est son troisième mandat. La première fois les gens l’ont élu en connaissance de cause. C’est lui qui avait convaincu l’ancien maire d’accueillir les 300 naufragés Kurdes. Les deux autres fois aussi. Car l’histoire de son engagement est aussi celui de toute une communauté. Sauf, bien sûr, les collaborateurs de toujours. Une minorité qui se rétracte ou reflue en fonction des intérêts du pouvoir dominant.

      À notre arrivée un vendeur de légumes nous lance en découvrant ses dents cariées d’un large sourire : « notre maire est un homme bien, il veut le bien du village mais certains voudraient le voir cuir dans un chaudron ». Mimmo est inquiet. Le procureur de Calabre l’a mis en examen pour abus de biens sociaux. En Italie, n’importe quelle commune peut donner sa disponibilité à accueillir des migrants auprès du SPRAR, le système national d’accueil des réfugiés. La plupart ne le font qu’à travers des structures d’accueil déléguées à des associations ou gérées plus ou moins honnêtement par des privés. Ces structures reçoivent 35€ par jour et par migrant pendant six mois pour subvenir à leurs besoins élémentaires ; logement et nourriture, en attendant que leur sort soit réglé (quand il l’est) par l’administration. Riace reçoit cet argent. Mais les délais sont longs et ces structures ou collectivités doivent emprunter aux banques en attendant les versements de l’Etat. Une solution que Domenico Lucano a toujours refusée. Pourquoi les banques devraient gagner de l’argent sur l’accueil des réfugiés ? Alors Riace bat sa propre monnaie, garantie par l’argent que l’Etat s’est engagé à donner. Sur ces 35€, la mairie prélève ce que lui coûte l’hébergement des hommes, des femmes et des enfants accueillis. À Riace, les volets des maisons laissées vacantes par les émigrants ont été rouverts par les immigrants. Le reste de l’argent leur est donné directement. Pourquoi devrions-nous décider pour eux ce qu’ils veulent en faire ? Acheter des pâtes plutôt que du riz, leur fournir de quoi manger et empocher le reste en sur-facturant comme ces structures trop nombreuses qui sont devenues de véritables instruments de spéculation sur le dos des migrants et de l’Etat. Aussi Mimmo ne demande pas à ses hôtes de fournir les justificatifs de tout ce qu’ils achètent. Et le procureur lui demande des comptes. Pourtant, il sait que les billets qui circulent, à l’effigie de Gandhi, Nelson Mandela, Che Guevara, Antonio Gramsci, Martin Luther King ou Peppino Impastato, journaliste sicilien assassiné par la mafia, ne peuvent s’échanger qu’ici. Il sait que les rideaux décatis des échoppes aux couleurs brulées par le soleil à force de rester baissés ont été repeints, que les terrasses des cafés ont ajouté des tables, que les rues du villages résonnent d’une effervescence nouvelle et que même les corps des vieux, assis sur la place, se sont redressés, gagnés par elle. Et qu’importe d’où viennent ces enfants qui courent, rient, crient autour d’eux pourvu qu’ils soient là. Qu’importe, puisqu’ils sont là et que la vie a repris.

      Mais le procureur s’en moque comme il se moque qu’alentours les mafias prospèrent en louant les bras au plus bas coût possible de milliers de migrants humiliés. Le premier rapport, commandé par lui, soupçonnait Mimmo de s’être enrichi avec l’argent du SPRAR. Un deuxième, demandé par la défense l’a contredit et proposé Riace comme modèle de l’accueil mais aussi de ce qu’il faudrait faire pour sauver ces terres que la modernité éreinte. N’empêche, Mimmo est inquiet. Il sait que Riace est menacé.

      Riace Riace
      Nous sommes retournés à Riace cet été avec un ami sicilien, immigré en France il y a plus de 20 ans et une vingtaine de ses étudiants. Enthousiasmé par la politique d’accueil intelligente et humaine menée par Mimmo Lucano, il les a convaincus de l’accompagner. D’autant qu’ils participent tous d’une manière ou d’une autre d’une histoire de migration. Ce fut un moment d’une grande intensité. Les récits des migrants de Riace, arrivés d’Afghanistan, du Soudan, d’Irak, du Congo, d’Erythrée, du Kurdistan, de Syrie, du Cameroun, du Sénégal, … ont fait ressurgir les histoires de ces grands parents arrivés de Pologne avant la première guerre mondiale, ou d’Italie dans les années 20 dont ils fuyaient le régime fasciste à pied à travers les Alpes, du Maroc ou d’Algérie pour venir travailler dans les usines en France après la deuxième guerre. Il y eut des larmes et beaucoup de sourires, beaucoup de compassion et de chaleur humaine. De la colère aussi et de l’incompréhension devant les attaques répétées des autorités italiennes ces deux dernières années qui semblent s’être données pour objectif de faire disparaitre le modèle Riace et dont le dernier coup vient d’être porté. Car, depuis 20 ans, les habitants de Riace et son maire Domenico Lucano opposent au venin xénophobe un démenti cinglant en nous rappelant l’extraordinaire plasticité des sociétés humaines et en faisant la démonstration que l’accueil est un mouvement réciproque qui profitent aussi bien à ceux qui sont accueillis qu’à ceux qui accueillent.


      https://blogs.mediapart.fr/benedicte-monville/blog/031018/hier-matin-laube-ils-ont-arrete-mimmo-lucano-maire-de-riace

    • Manifestazione Riace, «Bella ciao» per il sindaco arrestato: Lucano saluta dalla finestra

      Migliaia di manifestanti si sono recati sotto la casa del sindaco di Riace Mimmo Lucano per manifestare la vicinanza dopo la decisione del suo arresto. Hanno cantato Bella ciao e lui, commosso, ha risposto salutando dalla finestra della sua abitazione, con un pugno chiuso

      https://video.repubblica.it/dossier/immigrati-2015/manifestazione-riace-bella-ciao-per-il-sindaco-arrestato-lucano-saluta-dalla-finestra/316145/316774?ref=fbpr

    • In Italy’s ‘hospitality town’, migrants fight to save mayor who gave them a new home

      Domenico Lucano revitalised his community by welcoming foreigners. He has been detained by the state … and supporters fear a political motive

      In 2009, shortly after his re-election as mayor and several years after he embarked on a policy of welcoming migrants as a means of reversing depopulation in his town, Domenico Lucano was shot at through the window of a restaurant where he was eating with friends. As if to ram home their opposition to his plans, the local mafia also poisoned two of his dogs.

      Unperturbed, Lucano responded by installing a billboard at the entrance of the town, saying: “Riace – a town of hospitality.” The sign remains today, as does one on the main square that lists the 20 countries people have come from – Eritrea, Somalia, Nigeria, Pakistan, to name a few.

      Riace, a tiny hilltop town in Italy’s southern Calabria region, has become famous for its much-lauded model of integration, which began in the late 1990s and continues to this day. But last week, Lucano, the man credited with changing the lives of Italians and foreigners through an initiative that breathed new life into a dying economy, was put under house arrest for allegedly abetting illegal immigration. On Saturday, lending their support to a man dismissed by far-right politician Matteo Salvini as worth “zero”, hundreds of people turned out in support of the mayor and his leadership. Invariably described as altruistic and honest, they struggle to comprehend how Lucano, 60, can have his liberty stripped from him while people belonging to the mafia, a scourge of Italy’s south, roam free.

      “Mafiosi kill, yet a mayor who does good is arrested? It doesn’t make any sense,” said Elisabetta, who asked for her surname not to be used.

      The main accusation against Lucano, known locally as “Mimmo”, is that he organised “marriages of convenience” after it emerged that he helped arrange a wedding between a Nigerian woman and Italian man so that the woman, who had been forced into prostitution in Naples, could live and work in Italy legally.

      “They arrested him for humanitarian acts,” his brother, Giuseppe, told the Observer. “For hours he was interviewed by the prosecutor – he has absolutely nothing to hide. He’s feeling confident and combative, but is a little angry.

      “There was only one [marriage], not several,” added Giuseppe. “He did it to save the woman’s life.”

      Lucano is also alleged to have flouted the public tender process by awarding waste collection contracts to two cooperatives that were set up to assist migrants in their search for work. The investigation against him began over a year ago, although the more serious allegations of embezzlement and fraud were dropped.

      Lucano said in a statement last week: “I never earned anything, nor did I take money from anyone. Public money in Riace was only used for projects relating to migrants and to ease suffering, for job opportunities, integration and to give a better life to asylum seekers.”

      People who know him well attest to his generosity, saying that any money won through prizes was given away.

      “Mimmo helped refugees and Italians,” said Yasmine, who arrived from Pakistan with her family two years ago. “But maybe others took advantage of his goodness.”

      Lucano’s integration strategy helped to reignite the economy in an impoverished region long neglected by the government: Riace’s one bar reopened, as did a handful of shops, while the system helped generate jobs for locals – as teachers, translators or cultural mediators.

      “It brought me prospects,” says Angela Cristodolu, who teaches migrants needlework. “There was nothing before.”

      Houses in the town’s “Global Village” were turned into artisanal shops, with migrants working alongside locals to make and sell products including ceramics, hats and chocolate.

      The model is meant to be sustained by a government funding system, but little money has filtered down since 2016, prompting several protests by Lucano, the most recent being a hunger strike in August. “We are reaching the point of no return,” he said at the time. “If the funds do not come, 165 refugees will end up on the street, 80 workers will lose their jobs and everything will collapse under a pile of rubble.”

      However, his defiance, which included a call against “every form of racism, fascism and discrimination”, irked Matteo Salvini, the leader of the far-right League, who became interior minister in early June as part of a coalition government with the anti-establishment Five Star Movement. The minister has insulted Lucano and his integration method.

      Lucano’s arrest came a week after Salvini unveiled a series of anti-immigration measures that included slashing funds for migrant reception and integration, leading many to suspect a political motive. The arrest also followed the suspension by the public broadcaster, Rai, of a TV show about Riace’s exemplary integration model.

      Salvini welcomed news of Lucano’s arrest, writing on Twitter, “who knows what all the other do-gooders who want to fill Italy with immigrants will say now”.

      As humanitarian deeds jar with the minister, there are now fears that the government will clamp down on dozens of other towns that have adopted similar initiatives. Nearby Camini faced a similar fate to Riace before it started to integrate migrants – a plan that boosted its current population to around 800, including 150 foreigners, enabled derelict homes to be restored and for the school and post office to reopen. As in Riace, friendships have been forged between locals and foreigners.

      “Projects such as these for towns like ours have created opportunities for all,” said Camini’s mayor, Giuseppe Alfarano.

      “I suggest the politicians come and see this small reality to understand what can work. And if Salvini wants to close everything down, then fine, but he must come up with an alternative plan for these towns to move forward.”

      https://www.theguardian.com/world/2018/oct/07/migrants-fight-save-riace-mayor-who-gave-them-home?CMP=share_btn_tw

    • Migranti, il Viminale cancella il modello Riace: saranno tutti trasferiti

      Il ministero dell’Interno muove accuse e contestazioni sul sistema di accoglienza in un documento di 20 pagine e comunica al comune calabrese e al prefetto la decisione di allontanare dal paese tutti gli stranieri ospitati. Il sindaco sospeso Lucano: «Vogliono soltanto distruggerci».

      Riace deve chiudere. Il ministero dell’Interno lo ha messo nero su bianco con una deliberazione del 9 ottobre scorso del suo dipartimento Immigrazione che ordina la chiusura di tutti i progetti e il trasferimento di tutti i migranti. Una doccia fredda per Riace, arrivata pochi giorni prima dell’udienza di fronte al tribunale del Riesame che dovrà decidere l’eventuale liberazione di Mimmo Lucano, sindaco del borgo sospeso da martedì 2 ottobre, quando è finito ai domiciliari per favoreggiamento dell’immigrazione clandestina e abuso d’ufficio, e a poco meno di una settimana dalla manifestazione in suo sostegno che ha portato nel paese calabrese alcune migliaia di persone. «Chi sbaglia, paga. Non si possono tollerare irregolarità nell’uso di fondi pubblici, nemmeno se c’è la scusa di spenderli per gli immigrati», ha commentato il vicepremier Salvini.

      Lucano, il primo cittadino di Riace ai domiciliari, ha reagito così alla circolare ministeriale: «Vogliono soltanto distruggerci. Nei nostri confronti è in atto ormai un vero e proprio tiro incrociato. I nostri legali, comunque, stanno già predisponendo un ricorso al Tar contro la decisione del Viminale». Prende posizione anche il presidente della Regione Calabria, Mario Oliverio: «È una decisione assurda ed ingiustificata. Mi auguro che dietro tale decisione non si celi l’obiettivo di cancellare una esperienza di accoglienza, estremamente positiva, il cui riconoscimento ed apprezzamento è largamente riconosciuto anche a livello internazionale. Chiedo al ministro dell’Interno di rivedere questa decisione».

      Al centro delle contestazioni del ministero ci sono da una parte, quegli strumenti che hanno fatto di Riace un modello di riferimento nel mondo, i bonus e le borse lavoro, dall’altra l’accoglienza dei lungopermanenti, cioè quei richiedenti asilo in condizioni di vulnerabilità che vengono ospitati anche oltre il termine previsto dal progetto Sprar. Sono troppi, secondo il ministero che per questo ha assegnato a Riace punti di penalità che da soli varrebbero la chiusura del progetto. Quella gente - donne con figli a carico, anziani, malati - per il Viminale avrebbe dovuto essere messa alla porta.

      Nelle 21 pagine di relazione, che poco o nulla entra nel merito delle controdeduzioni fornite dall’amministrazione del piccolo borgo calabrese, si fa un lungo elenco di «mancanze» che vanno dalle case in cui sono ospitati i migranti - che a Riace sono quelle che gli antichi residenti hanno abbandonato quando hanno lasciato il paese - al mancato aggiornamento della «banca dati». Ma di fatto quello che viene bocciato sembra essere il modello di accoglienza diffusa che a Riace è stato forgiato. Adesso la palla passa al Tar, di fronte al quale l’amministrazione sembra intenzionata a fare ricorso.

      «È quello che noi abbiamo consigliato perché questa relazione rende evidente la mancanza di volontà di interlocuzione da parte del ministero - dice Gianfranco Schiavone, vicepresidente dell’Asgi, l’associazione studi giuridici sull’immigrazione che sta supportando Lucano e la sua amministrazione - Quello che colpisce è la totale sproporzione fra il provvedimento e la realtà del progetto. Nel paese divenuto simbolo mondiale dell’accoglienza sembra quasi che i migranti siano stati abbandonati a se stessi, in un contesto come quello italiano dove in più di una realtà i servizi di accoglienza non vengono erogati. Non si è compreso né lo spirito, né la specificità territoriale del progetto. In questo provvedimento Riace sparisce».


      https://www.repubblica.it/cronaca/2018/10/13/news/migranti_viminale_cancella_modello_riace-208879662

    • Salvini ordina la deportazione di massa: via tutti i migranti da Riace

      Il ministro della Paura ha ordinato la chiusura di tutti i progetti aperti nella cittadina calabrese. Entro 60 giorni saranno tutti trasferiti,

      Una vergogna. Una deportazione con metodi che ricordano altre epoche non per combattere l’illegalità ma per mettersi di traverso a qualsiasi politica di integrazione.
      Adesso con una delibera datata 9 ottobre, il ministero dell’Interno ha ordinato la chiusura di tutti i progetti legati all’immigrazione portati avanti a Riace. Tutti i migranti entro 60 giorni saranno trasferiti. Non si sa dove. Magari in mezzo alla strade.
      Quella che era considerata una città modello per l’integrazione viene quindi smantellata anche dopo l’arresto del sindaco (sospeso) Mimmo Lucano, in carcere con l’accusa di favoreggiamento dell’immigrazione clandestina.
      Evidentissimo l’intento del ministro razzista di rendere tutti clandestini, creare un esercito di disperati per poter cavalcare l’odio che tanto gli sta fruttando in termini elettorali.
      Ma la società civile si ribellerà. Gli ordini ingiusti non vanno eseguiti.

      Quanto ai maggiordomi grillini, dicevano che la loro presenza doveva salvare il paese dal fascismo. Loro sono diventati complici della peggiore politica xenofoba di estrema destra. Con buona pace di San Francesco.

      Già nei mesi scorsi proprio il ministero aveva messo in dubbio, registrando anomalie, la gestione dei migranti posta in essere da Lucano. Nel nuovo provvedimento sono contestate altre 34 irregolarità che vanno dai bonus alle borse di lavoro fino all’eccessivo uso dei permessi dei lungopermanenti, quei migranti che richiedono asilo e sono in condizioni di vulnerabilità.

      In generale i progetti Sprar vengono rinnovati ogni tre anni: nel caso di Riace si parla del triennio 2017-2019, ma già dall’estate scorsa il Viminale aveva bloccato alcuni pagamenti per anomalie nella documentazione presentata dall’amministrazione locale. Nel 2018 il comune di Riace non ha ricevuto fondi e il 30 luglio scorso il sindaco era stato avvisato della revoca dei finanziamenti, diventata ufficiale all’inizio di questa settimana. Lo rendono noto fonti del Viminale.

      Il comune prepara il ricorso - A essere messa in discussione è tutto il «modello Riace», quell’accoglienza diffusa che aveva rianimato un paese morente. L’uso delle case vuote per ospitare gli stranieri e il mancato aggiornamento delle banche dati sono stati tra gli elementi più contestati dal Viminale. Ma il comune non ha intenzione di piegarsi e già prepara il ricorso al Tar che potrebbe sospendere la delibera.


      https://www.globalist.it/news/2018/10/13/salvini-ordina-la-deportazione-di-massa-via-tutti-i-migranti-da-riace-2032

    • Dopo Saviano arriva pure l’#Onu in soccorso del sindaco di Riace: “una guida per tanti”

      La notizia dell’arresto del sindaco di Riace, Mimmo Lucano, scavalca i confini nazionali e preoccupa l’Onu. Proprio così. Dopo il sermone difensivo di Saviano che ha parlato di “peccato di umanità” e la provocazione di Beppe Fiorello («allora arrestateci tutti»), adesso per il primo cittadino calabrese finito ai domiciliari con l’accusa di favoreggiamento dell’immigrazione clandestina arriva l’interessamento dell‘Alto commissariato delle Nazioni Unite per i rifugiati.


      http://www.secoloditalia.it/2018/10/dopo-saviano-arriva-pure-lonu-in-soccorso-del-sindaco-di-riace-una-guida-per-tanti/.W7Uhm_wTqrw.facebook

    • Matteo Salvini orders removal of refugees from Riace

      Italy’s far-right interior minister, Matteo Salvini, has ordered hundreds of refugees to be moved out of Riace, a small town in Calabria celebrated around the world as a model of integration.

      The decision, which follows the house arrest earlier this month of the town’s mayor, Domenico Lucano, effectively shuts down a project that also provided work for Italians.

      Salvini wrote on Twitter: “Who makes mistakes, pays. We cannot tolerate irregularities in the use of public funds, even if there’s an excuse to spend them on immigrants.”

      A circular sent to the town on Saturday listed “funding irregularities”, including discrepancies between the amount of money provided by the government’s “Sprar” system for refugee reception and the amount spent on the services cited when applications for assistance were made, as reasons for the minister’s decision. The circular also said that migrants overstayed the time limit permitted by the Sprar system and that conditions were unhygienic. It is unclear where they will be transferred.

      Lucano, who won prizes for an integration project that began in the late 1990s, said in a statement that the ministry is “out to destroy us” and that he would appeal against the decision. Mario Oliverio, the president of Calabria, said the move was “absurd and unjustified”. “I hope the objective behind the decision isn’t to stop a reception project that has been extremely positive, appreciated and recognised internationally,” Oliverio added.

      Lucano was placed under house arrest for allegedly encouraging illegal immigration. The main accusation against him is that he organised “marriages of convenience” after it emerged that he helped arrange a wedding between a Nigerian woman and Italian man so that the woman, who had been forced into prostitution in Naples, could live and work in Italy legally. His partner, Tesfahun Lemlem, faces the same charges and has had her residency blocked.

      He is also alleged to have flouted the public tender process by awarding waste collection contracts to two co-operatives that were set up to assist migrants in their search for work. The investigation against him began over a year ago, although the more serious allegations of embezzlement and fraud were dropped.

      Salvini, who has pledged to slash funds for all migrant reception and integration services, welcomed the news of his arrest, writing on Twitter: “Let’s see what all the other do-gooders who want to fill Italy with immigrants will say now.”

      Lucano’s arrest also followed the suspension by the public broadcaster, Rai, of a TV show about Riace.

      Salvini immediately took aim at Lucano after becoming interior minister in early June, describing the mayor as a man worth “zero”.

      Lucano’s integration strategy helped to reignite the economy of the town: Riace’s one bar reopened, as did a handful of shops, while the system helped generate jobs for locals – as teachers, translators or cultural mediators.

      Houses in the town’s “Global Village” were turned into artisanal shops, with migrants working alongside locals to make and sell products including ceramics, hats and chocolate.

      Lucano had been protesting since 2016 after funds to sustain the project stopped coming from the government.

      Thousands of migrants have passed through Riace since the project began, with about 500 migrants in the current population of roughly 2,300.


      https://www.theguardian.com/world/2018/oct/14/matteo-salvini-orders-removal-of-refugees-from-riace

    • Migranti, il Viminale cancella Riace, l’esperto: «Irregolarità modeste, decisione spropositata»

      «Le irregolarità sono solo modeste e solo formali e non riguardano la qualità del progetto. Chiuderlo è una decisione spropositata». Gianfranco Schiavone, vicepresidente Asgi (Associazione per gli Studi Giuridici sull’Immigrazione), commenta ai microfoni di Radio Capital la decisione del Viminale di chiudere il progetto Riace. «Si contesta al comune di aver tenuto le persone troppo a lungo, ma lo ha fatto perché erano soggetti vulnerabili. Aiutare le persone per il ministero è un’irregolarità»

      https://video.repubblica.it/dossier/immigrati-2015/migranti-il-viminale-cancella-riace-l-esperto-irregolarita-modeste-decisione-spropositata/316807/317437?videorepmobile=1

    • Deportati da Riace. Il Viminale trasferisce i migranti e revoca i fondi. Salvini: «Chi sbaglia paga». Lucano: «Vogliono solo distruggerci»

      Una pietra tombale sul modello Riace. Diverse le violazioni contestate dal Ministero al progetto Sprar del Comune, «gravi anomalie» dai bonus agli alloggi


      https://www.huffingtonpost.it/2018/10/13/il-viminale-di-salvini-abbatte-il-modello-riace_a_23559927

    • Riace, Mimmo Lucano: «Il nostro modello sopravviverà»

      Il sindaco Mimmo Lucano, sospeso dall’incarico da quando è finito ai domiciliari per favoreggiamento dell’immigrazione, parla all’indomani della circolare con cui il Viminale ha cancellato i progetti che hanno fatto del borgo «il paese dell’accoglienza» e ordinato il trasferimento di tutti i rifugiati. «E’ necessario ritrovare l’entusiasmo ma il modello Riace sopravviverà, nessuno sarà obbligato ad andarsene. Metteremo a sistema tutte le strutture che abbiamo costruito – il frantoio, la fattoria didattica, l’albergo solidale - a prescindere dai finanziamenti Sprar». Traduzione, Riace potrebbe sopravvivere a prescindere dal ministero che vuole cancellarla.

      https://video.repubblica.it/dossier/immigrati-2015/riace-mimmo-lucano-il-nostro-modello-sopravvivera/316857/317486

    • Italie : le gouvernement met fin à un exemple emblématique d’intégration des migrants

      Le ministère italien de l’Intérieur a ordonné samedi le transfert vers des centres d’hébergement de migrants accueilli à Riace, un village présenté comme un modèle d’intégration, après l’arrestation de son maire soupçonné d’aide aux clandestins via des mariages blancs.

      Proche de la gauche, Domenico Lucano, qui accueillait depuis les années 2000 des migrants dans son village de Calabre (sud) qui se dépeuplait, dans le but de relancer le développement et les emplois, a été arrêté début octobre.

      Assigné à résidence, il est soupçonné d’aide à l’immigration clandestine pour avoir favorisé des « mariages de convenance » afin d’aider des femmes déboutées du droit d’asile à rester en Italie.

      Il est aussi accusé de s’être passé d’appel d’offres pour attribuer la gestion des ordures de son village de 1.800 habitants à des coopératives liées aux migrants.

      Le ministre de l’Intérieur Matteo Salvini (extrême droite) s’était réjoui de son arrestation, dénonçant « les fausses bonnes consciences qui voudraient remplir l’Italie d’immigrés ».

      Et le blog du Mouvement 5 étoiles (M5S), parti antisystème membre de la coalition au pouvoir, y voyait le signe que « le gouvernement du changement a déclaré la guerre au business de l’immigration ».

      Les partisans de Domenico Lucano voyaient dans l’exemple de Riace, financé depuis les années 2000 par des fonds européens et italiens, un moyen de faire revivre des villages dépeuplés tout en donnant un logement à des centaines de demandeurs d’asile.

      Matteo Salvini veut limiter les projets inspirés par l’exemple de Riace et regrouper les demandeurs d’asile dans des centres d’accueil plus grands.

      Le transfert des migrants de Riace vers d’autres centres va commencer la semaine prochaine, selon le ministère, qui enquête sur des « irrégularités évidentes » dans le système d’accueil des migrants depuis 2016.

      L’Etat italien octroie 35 euros par jour pour chaque migrant accueilli, pour couvrir ses frais de logement, nourriture, des cours de langue et de l’argent de poche.

      Le gouvernement italien a demandé le détail de la ventilation des dépenses au maire, qui affirme que ses avocats se préparent à faire appel contre le ministère.

      « Comment est-il possible de détruire le +modèle de Riace+ qui a été décrit par d’innombrables hommes politiques, intellectuels et artistes comme une expérience extraordinaire ? Il veulent nous détruire », a déclaré le maire.

      M. Lucano a été cité parmi les 100 personnalités les plus influentes par le magazine Fortune en 2016 et a inspiré un docu-fiction de Wim Wenders.

      Intransigeant sur l’immigration, M. Salvini a gagné en popularité ces derniers mois : donné par les sondages à moins de 10% avant les législatives de mars, il a remporté environ 17% des suffrages et se trouve maintenant en tête des intentions de votes avec plus de 30%.


      https://www.courrierinternational.com/depeche/italie-le-gouvernement-met-fin-un-exemple-emblematique-dinteg

    • Salvini veut vider la ville de Riace de ses migrants et mettre fin à son modèle d’accueil

      Le ministère de l’Intérieur dirigé par le chef de la ligue d’extrême droite, Matteo Salvini, a pris la décision samedi 13 octobre de vider la ville de Riace des quelque 200 migrants encore insérés dans le Programme national de protection des demandeurs d’asile et réfugiés. Le maire de cette commune calabraise, Domenico Lucano, a été arrêté et suspendu de ses fonctions depuis le 2 octobre pour soupçons d’aide à l’immigration illégale, notamment par le biais de mariages blancs.

      En décidant de vider Riace de tous les candidats à l’asile, le ministère de l’Intérieur met fin à ce que l’on appelle le « modèle Riace » : un exemple d’accueil et d’intégration des migrants qui a fait le tour du monde et inspiré d’autres maires de villages, lesquels ont aussi pu renaître grâce à leur repeuplement.

      Grâce à ce modèle, des écoles et ateliers artisanaux ont rouvert et de nouveaux emplois ont été créés, parmi d’autres politiques d’inclusion concrètes pour briser le mur de la peur de l’étranger, qu’il soit Afghan, Erythréen ou Nigérian.

      Matteo Salvini, vice-président du Conseil et ministre de l’Intérieur, n’a jamais supporté l’ancien communiste Domenico Lucano, élu maire de Riace pour la première fois en 2004. ll justifie la décision-choc en évoquant « de nombreuses irrégularités » dans la gestion des fonds publics destinés à la prise en charge des migrants à Riace. « Ceux qui commettent des erreurs doivent en payer les conséquences », a-t-il déclaré d’un ton lapidaire.

      Les avocats du maire de 60 ans ont déposé un recours pour sa remise en liberté devant le « tribunal du Réexamen », équivalent italien du juge des libertés, qui rendra sa décision le 16 octobre.

      http://www.infomigrants.net/fr/post/12657/salvini-veut-vider-la-ville-de-riace-de-ses-migrants-et-mettre-fin-a-s

      #modèle_riace

    • 2 - Le maire de Riace (Calabre - Italie) arrêté pour délit de Solidarité

      Avec Shu Aiello
      Shu Aiello est la corélisatrice du film « Un paese di Clabria », dont on avait parlé en février 2017 (réécouter ici consacré à Riace, un village accueillant de Calabre.
      Aujourd’hui, Mimmo Lucano, maire de Riace village, qui résiste et innove, est accusé d’avoir « favorisé l’immigration clandestine » et est aux arrêts domiciliaires depuis le 2 octobre.

      http://radioresf.toile-libre.org/sons/2018-10-10%20RESF%20sur%20FPP%20487/2018-10-10%20RESF%20sur%20FPP%20487%20-%2002%20Mimmo%20Lucarn

    • Riace : le village des migrants démantélé. Le maire de Naples : « Une déportation »

      Moins de deux semaines après l’arrestation du maire Domenico Lucano, la décision du ministère de l’Intérieur pour « irrégularités manifestes » dans la gestion des fonds publics.

      Le gouvernement italien a décidé de transférer tous les migrants inclus dans le système d’accueil de la ville calabraise de Riace, la cité considéré comme un exemple positif d’intégration entre migrants et citoyens italiens, mais qui a récemment fait la une de l’actualité nationale pour l’arrestation du maire, Domenico Lucano.

      La disposition est contenue dans une circulaire du 9 Octobre diffusé par le Département des libertés civiles et de l’immigration du ministère de l’Intérieur (PDF). Cette disposition établit le transfert des demandeurs de protection internationale de Riace à d’autres installations dans les 60 jours et le retour de tous les fonds en raison de « irrégularités évidentes » dans la gestion des fonds publics affectés à la réception. La décision, qui n’a été rendue publique qu’hier soir, a déjà fait l’objet de nombreuses critiques, d’autant plus que le modèle d’accueil de Riace a souvent été décrit comme efficace et positif. Toutefois, les fonds réservés à Riace avaient déjà été suspendus il y a plusieurs mois, précisément en raison de certaines irrégularités constatées par les inspecteurs du ministère de l’intérieur.

      L’ordre de transfert des migrants est arrivé une semaine après l’arrestation du maire de Riace, Domenico Lucano, le « maire insoumis » qui avait inventé ce modèle d’accueil des migrants. Lucano a été accusé d’aide et de complicité à l’immigration clandestine et d’illicite dans l’attribution directe du service de collecte des déchets. Lucano a été également accusé d’organiser des « mariages de complaisance » entre citoyens italiens et femmes étrangères afin de permettre à celles-ci de rester sur le sol italien.

      Le maire de Naples, Luigi de Magistris, qui a toujours soutenu l’action du marie calabrais et a fait de Naples une « ville d’accueil pour les migrants » en invitant tous les maires du Sud de l’Italie à désobéir à la fermeture des ports décidée par le ministre de l’intérieur Salvini a dit à la presse : « La déportation des migrants de Riace est un acte violent et inhumain. Au lieu de chasser les mafieux ou de déporter les victimes des trafiquants de la mort. C’est une honte ! ». Oui, c’est une honte pour l’Italie et pour toute l’Europe.


      https://blogs.mediapart.fr/marco-cesario/blog/141018/riace-le-village-des-migrants-demantele-le-maire-de-naples-une-depor

    • Riace, Lucano a de Magistris: “Accetto il tuo invito e non faccio un passo indietro”. “Non mollare, vinceremo insieme”

      “Accetto con il cuore l’invito del sindaco de Magistris a venire a Napoli. Mi trovo in una condizione che non avrei mai immaginato. Ma non faccio un passo indietro“. Sono le parole del sindaco di Riace, Mimmo Lucano, nel corso della trasmissione Barba e Capelli, su Radio Crc, dove è ospite anche il primo cittadino di Napoli, Luigi de Magistris. Lucano aggiunge: “Oltre a dimostrare la mia innocenza personale, credo che questa vicenda, in un momento storico particolare, possa dare un contributo ad un’idea di politica che va in direzione opposta rispetto a ciò che sta accadendo in questo Paese”.

      Totale il sostegno di de Magistris al sindaco di Riace: “Lo sto dicendo da mesi: innanzitutto, a Mimmo bisogna volere bene. E’ una persona con un grande cuore, oltre a essere un grande sindaco di un Comune che lui ha reso gioioso di fronte alla desertificazione dell’emigrazione. Il problema di Riace non è l’immigrazione, anzi l’immigrazione è stata la risorsa di Riace insieme ai calabresi perbene. Il problema era stato rappresentato dall’emigrazione, dallo spopolamento. Lui viene colpito, e mi riferisco in generale, per l’umanità che ha dimostrato in questi anni. Solo chi non conosce Riace non sa che cosa è accaduto nel paese in questi anni”.

      E sottolinea: “Mimmo Lucano ha messo in campo una rivoluzione in una terra in cui si contano a decine le persone delle istituzioni compromesse gravemente con la ‘ndrangheta. E socialmente pericoloso diventa questa persona perbene. Non possiamo fare altro che stare vicino a Mimmo Lucano, lottare, far diventare Riace una delle roccaforti della resistenza del nostro Paese per l’attuazione dei valori costituzionali. Lo dico con rispetto nei confronti della magistratura” – continua – “immagino quanto questo provvedimento di divieto di dimora a uno che ama la sua terra, di cui è sindaco, è un dolore davvero profondo, che è stato inflitto a una persona onesta. E l’onestà non sempre coincide coi vincoli normativi che questo Paese ha dato in questi anni per impedire alla giustizia di trionfare. Io starò sempre dalla parte di Mimmo. Io penso che questa lotta la vinceremo, ne sono assolutamente convinto”.
      Poi aggiunge: “Penso alle parole sprezzanti di Salvini, quando ha detto che Lucano non è un eroe. Salvini, come altri governanti del passato, si dovrebbero interrogare del fatto che in questo Paese le persone normali le fanno passare per sovversive e socialmente pericolose. E quindi normano, fanno legalità formale, reprimono, opprimono. Stanno creando un Paese in cui prevalgono i sentimenti del rancore, della paura, dell’indifferenza, della violenza, dell’odio. Ma un Paese così dove va? Va a sbattere“.

      De Magistris racconta di essere stato a Riace per un dibattito pubblico il 4 agosto scorso: “Ho visto un paese gioioso, con un frastuono tutto giovanile di bambini calabresi e di bambini africani che giocavano insieme a pallone. Questo è il Sud che noi vogliamo. Lasciamo a Salvini la comunità dell’odio e del rancore, che non ci porterà da nessuna parte. Noi possiamo dire che ci siamo schierati subito dalla parte di Mimmo e sottolineo “subito”, perché gli indifferenti sono i complici del male. Quindi, Mimmo, non mollare, perché questa lotta insieme la vinceremo“

      https://www.ilfattoquotidiano.it/2018/10/18/riace-lucano-a-de-magistris-accetto-il-tuo-invito-e-non-faccio-un-passo-indietro-non-mollare-vinceremo-insieme/4702939
      #Naples

    • Francia, nasce #Radio_Riace_International

      È nata in Francia Radio Riace International, una piattaforma europea aperta, di podcast e streaming per diffondere nel mondo il modello di accoglienza, integrazione e reciprocità di Riace.

      L’iniziativa, tutta francese, è frutto di un gruppo di giornalisti e artisti riunitosi intorno a Marc Jacquin, direttore dell’Associazione, senza scopo di lucro, Phonurgia Nova, con sede ad Arles (Francia) dove il 20 ottobre 2018 alle h. 12.00 è stata lanciata la web radio RRI – Radio Riace International.

      Due ore di trasmissione in francese, inglese e italiano che attraverso la traduzione di testi italiani, rapporti, interviste descrivono il modello Riace, ovvero sia il progetto Città Futura di Domenico Lucano: dalla storia delle vecchie abitazioni abbandonate dagli italiani, costretti a lasciare il proprio Paese esattamente come i migranti che sono giunti in Italia negli ultimi decenni che a quelle case hanno ridato la vita, con l’aiuto di tutti. “Le persone si sono salvate a vicenda: gli abitanti di Riace hanno salvato i migranti e i migranti stanno salvando il paese calabrese” disse il premio Nobel per la pace, Dr. Günter Blobel, quando nel 2017 consegnò a Domenico Lucano il premio Dresden Peace Prize.

      In una nota diramata da TeleRama France, Marc Jacquin (nella foto in alto) ha informato che la web radio trasmetterà “fino a quando Riace non sarà confermata nei suoi diritti democratici”. Il Modello “va sostenuto collettivamente” sostiene Jacquin “perché lontano dalle teorie astratte sull’integrazione, ci offre una realtà esemplare di solidarietà che dura da trent’anni … perché non applicare questo modello nelle nostre campagne?”

      Radio Riace International ha ricevuto una sponsorizzazione dall’ex ministro della Cultura francese, Jack Lang ( nella foto sopra), che ha partecipato all’inaugurazione dell’emittente web rilasciandole un’intervista. Altre importanti istituzioni e personalità d’oltralpe si mostrano molto interessate all’iniziativa.

      http://www.abbanews.eu/mondi-e-orizzonti/radio-riace-international

      Archive :
      http://mixlr.com/radioriaceinternational/showreel

    • Milano, Mimmo Lucano si commuove: «Un’altra umanità è possibile». E il pubblico intona #Bella_Ciao

      «Perché c’è così tanto interesse a non parlare della vicenda? La risposta è semplice, questo messaggio non deve essere divulgato perché dimostra che un’altra umanità è possibile». Così Mimmo Lucano, ex sindaco di Riace, ha parlato nel corso dell’incontro «Da Riace a Lodi, solidarietà e diritti», tenutosi a Palazzo Marino, a Milano. Al termine del discorso l’ex primo cittadino calabrese si è commosso e il pubblico ha intonato spontaneamente il canto di «Bella Ciao»

      https://video.repubblica.it/edizione/milano/milano-mimmo-lucano-si-commuove-un-altra-umanita-e-possibile-e-il-pubblico-intona-bella-ciao/318395/319022?ref=fbpr

    • Lucano, le maire italien qui accueillait les réfugiés, condamné à l’exil

      Le maire Domenico Lucano n’est plus assigné à domicile, mais il lui est désormais interdit de résider à Riace. Le sort de Lucano – et de son village, connu comme un modèle de l’accueil des réfugiés – suscite de vives réactions en Italie, dans une société très divisée autour de la question de l’immigration.

      “Il est resté à Riace aussi longtemps qu’il a pu, puis il a refermé la porte de sa maison derrière lui et il est parti, raconte La Repubblica. Vers 6 heures du matin ce 17 octobre, Mimmo Lucano, le maire ‘exilé’ sur décision d’une cour d’appel, a quitté Riace.”


      https://www.courrierinternational.com/article/lucano-le-maire-italien-qui-accueillait-les-refugies-condamne
      #confino

    • En Italie, le maire de Riace s’est transformé en une figure de l’opposition à Salvini

      Alors que la gauche partisane italienne est à bout de souffle, Domenico Lucano, le maire de Riace, arrêté à l’automne pour aide à l’immigration clandestine, est en train de devenir une figure de ralliement pour les opposants à la politique de Matteo Salvini. Récit d’une ascension, de maire banni à homme politique courtisé.

      Palerme (Italie), correspondance – La salle Alessi du palais Marino bruisse d’impatience. Plusieurs centaines de personnes se serrent sous les plafonds du salon de la mairie de Milan pour assister à l’événement « De Riace à Lodi, solidarité et droits » organisé par le groupe « Milano in commune ». Dehors, près de deux cents personnes ont fait la queue pendant des heures sans réussir à rentrer.

      « Mimmo, Milan est avec toi », crie la foule. « Mimmo », ce surnom est désormais celui de l’homme que tous attendent ce soir de fin octobre : Domenico Lucano, ancien maire de Riace, suspendu de ses fonctions. Arrêté le 2 octobre pour aide à l’immigration clandestine et attribution frauduleuse du marché de ramassage des ordures, le maire calabrais est devenu en un mois un symbole qui dépasse largement les frontières de sa Calabre natale, dans le sud du pays.

      Costume bleu marine et chemise blanche, Domenico tient le micro d’une main, l’autre lui servant à ponctuer chacune de ses phrases de grands gestes : « Je n’aurais jamais imaginé qu’un jour une grande ville comme Milan m’accueillerait, je n’ai jamais eu comme objectif de devenir aussi célèbre, comme ça, à l’improviste, mais il y a une faim d’humanité. » Tonnerre d’applaudissements. « Riace nous montre qu’une autre humanité est possible », conclut Domenico Lucano. La salle se lève, applaudit, encore. Un homme brandit un journal sur lequel s’étale ce titre en grosses lettres : « Unis et solidaires contre le gouvernement ». Une voix entonne « Bella Ciao » avant que tout le monde ne reprenne en chœur.

      La scène a de quoi surprendre, mais elle est symbolique de l’aura qu’a soudainement acquise celui qui est devenu l’un des maires les plus célèbres du pays. En Italie, pas une semaine sans qu’une conférence, un sit-in ou un rassemblement ne soit organisé en soutien au maire. La société civile se mobilise, tous azimuts, quitte à brouiller parfois le message. L’association Recosol, le Réseau des communes solidaires, appelle les communes italiennes à faire du maire déchu leur citoyen d’honneur dans le cadre d’une campagne intitulée « 10, 100, 1000 Riace ».

      À Marsala en Sicile, à Santa Maria del Cedro en Calabre, à Milan en Lombardie, à Piombino en Toscane, des pétitions sont lancées pour répondre favorablement à l’initiative de Recosol. À Sutri, dans le Latium, le très controversé maire Vittorio Sgarbi – élu au Parlement italien sur la liste de Forza Nuova en mars 2018 et sans groupe politique depuis le 4 octobre – est l’un des premiers à proclamer Domenico Lucano citoyen d’honneur de sa ville. La cérémonie officielle aura lieu en décembre.

      La ville de Ferrara qui avait suspendu tous ses jumelages vient de faire une exception en en créant un avec Riace, après une proposition du « groupe anti-discrimination » de la ville pour « accueillir Mimmo et Riace chez nous ». Fin octobre, encore, les Giovani Democratici, le mouvement de jeunesse du Parti démocrate (PD, sociaux-démocrates) organisent un sit-in sur l’une des places centrales de Rome en l’honneur du maire calabrais. Des artistes de BD, des illustrateurs organisent un recueil de dessins.

      « N’en faisons pas un martyr », commente sobrement le ministre de l’intérieur Matteo Salvini face à l’engouement croissant suscité par le maire de Riace. Un ton bien moins tranché que celui avec lequel il n’hésitait pas à qualifier Domenico Lucano de « zéro » au début de son mandat. Car les hashtags lancés dans la foulée de son arrestation – « Riace ne s’arrête pas » ou « Je suis Riace » – ne s’évanouissent pas au bout de quelques jours, comme c’est souvent le cas. C’est même plutôt le contraire : le mouvement de solidarité avec Riace et son maire déchu semble avoir réveillé une partie des Italiens.

      « Cette histoire a eu le mérite de libérer toutes ces énergies qui étaient là, mais n’avaient pas forcément été déployées par le passé », reconnaît Giulia Galera. La jeune femme fait partie des organisateurs de « Solidarity Poetry Riace », un événement organisé dimanche 4 novembre en soutien au modèle Riace. Aux quatre coins de l’Italie, mais aussi à Paris et dans plusieurs villes d’Espagne, une poésie d’Erri de Luca est lue, le moment est filmé puis posté sur les réseaux sociaux.

      « C’est une toute petite contribution, symbolique pour montrer notre solidarité », commente Giulia Galera. Chercheuse au sein d’Euricse, un institut de recherche européen sur les coopératives et les entreprises sociales, la jeune femme décrit un « moment historique préoccupant sur les questions migratoires » qui l’a poussée à l’action.

      Si le phénomène s’ancre dans le temps et du nord au sud du pays, c’est aussi parce qu’il n’est pas qu’une réaction épidermique au nouveau gouvernement. Le modèle Riace représente tout une partie de l’opinion publique déçue par les politiques du PD sur une question aussi cruciale que l’immigration. « D’un côté, on a plusieurs gouvernements successifs qui nous ont martelé que ce n’était pas un phénomène structurel, qu’il fallait y répondre au coup par coup, qui pratiquaient une politique de l’autruche », rappelle Francesco Pallante, professeur de droit constitutionnel à l’université de Turin.

      À cette politique de l’urgence, le modèle Riace oppose un modèle durable destiné à la fois à accueillir les migrants, mais aussi à faire revivre un territoire en déclin. « C’est l’exemple qu’on peut transformer en mieux notre société », commente Giulia Galera. La figure même de Domenico Lucano n’est probablement pas étrangère à l’adhésion qu’il suscite. Simple, au verbe franc, il stupéfait les téléspectateurs lorsque, interrogé sur un plateau de télévision, il explique avoir dormi dans sa voiture, sous le panneau de sa commune, lorsqu’il a été contrait à quitter sa ville, le 17 octobre.

      « Et puis de l’autre côté, poursuit le professeur d’université, il faut admettre que le gouvernement de Paolo Gentiloni [PD, au pouvoir de 2016 à 2018 – ndlr] a mené une politique dure sur l’immigration, avec le ministre de l’intérieur Marco Minniti et que Matteo Salvini porte à l’extrême les conséquences de politiques déjà amorcées – moins brutalement – ou héritées du vide laissé par ceux qui n’ont jamais nettement pris position. »

      En février dernier – avant l’arrivée au pouvoir de la Ligue de Salvini –, l’Italie a par exemple signé un mémorandum d’entente avec le premier ministre du gouvernement d’unité nationale libyen Fayez al-Sarraj afin de contenir les départs de migrants. Huit mois plus tôt, en juin 2017, le Sénat se penchait sur la nouvelle loi de citoyenneté votée en 2015 au Parlement avec l’introduction du jus soli pour les enfants de parents immigrés, sous certaines conditions.

      Ce cheval de bataille pour le PD, qui a enflammé le débat politique, s’est soldé par un échec : le texte a été rejeté au Sénat en décembre 2017 sans même avoir été examiné, car le nombre de sénateurs présents n’était pas suffisant. Parmi les absents, 29 des 89 sénateurs du PD. « Domenico Lucano est aussi devenu un symbole parce qu’au sein des grands partis, personne n’a assumé un discours politique différent des autres », résume Francesco Pallante, également membre de l’association Justice et Liberté.

      Dans les rangs des partis de gauche, pas grand monde n’a échappé au phénomène Lucano. Parmi les premiers poids lourds de la politique italienne à manifester leur soutien au modèle Riace, Enrico Rossi, président de la région Toscane et membre du parti Article 1er Mouvement démocrate et progressiste, né d’une scission avec le PD l’année dernière. Dans la presse, les rumeurs les plus incongrues circulent : le PD aurait proposé à Domenico Lucano de devenir le porte-parole du parti dans le sud du pays pour la campagne des européennes du mois de mai.

      L’hypothèse semble peu probable si l’on se rappelle que le PD avait été le premier à attaquer violemment le modèle Riace et à bloquer les fonds dévolus au système d’accueil de la ville en août 2017. Une chose est sûre : plus personne ne semble douter de la carrure politique du maire calabrais en cette période préélectorale. Le maire de Palerme Leoluca Orlando, ouvertement pro-migrants, l’a invité dans sa ville dès qu’il s’est retrouvé contraint à l’exil à la mi-octobre.

      Mais l’ouverture pourrait bien venir de Naples. Le maire de la ville, Luigi de Magistris, a fait une invitation similaire sur Twitter à Domenico Lucano, lançant surtout sur son site personnel un appel à soutenir le modèle d’accueil promu par Riace. Après avoir été député européen de 2009 à 2011, Luigi de Magistris a créé l’année dernière son propre parti Démocratie et Autonomie (demA), grâce auquel il souhaite construire un « front populaire démocratique » face au gouvernement, allié avec l’ex-ministre des finances grec Yanis Varoufakis.

      Domenico Lucano, lui, reste stoïque face à cet emballement médiatique et politique. « Moi qui dis tout le temps des bêtises, ils ont réussi à me rendre important, s’amuse le maire dans un entretien au quotidien La Repubblica. Ils auraient aimé effacer l’histoire de Riace et la faire disparaître à l’intérieur de sa géographie, au fin fond des montagnes calabraises. Mais c’est l’inverse. Tout le monde comprend que Riace n’a jamais été aussi vivante. »


      https://www.mediapart.fr/journal/international/181118/en-italie-le-maire-de-riace-s-est-transforme-en-une-figure-de-l-opposition

    • Riace, chiusa inchiesta su sindaco Lucano. Contestata anche associazione per delinquere

      Mimmo ​Lucano era stato posto agli arresti domiciliari il 2 ottobre scorso, poi revocati e sostituiti dal divieto di dimora a Riace, con l’accusa di favoreggiamento dell’immigrazione clandestina ed illeciti nell’affidamento diretto del servizio di raccolta dei rifiuti. ​Nell’avviso di conclusione indagini, tuttavia, gli vengono contestati reati più gravi.
      La Procura di Locri ha chiuso le indagini nei confronti del sindaco sospeso di Riace Mimmo Lucano ed altre 30 persone nell’inchiesta su presunte irregolarità nella gestione dell’accoglienza dei migranti nel comune di Locri. Lo scrive la Gazzetta del Sud. La Procura avrebbe contestato a Lucano anche associazione per delinquere, truffa, falso, concorso in corruzione, abuso d’ufficio e malversazione. Lucano era stato posto agli arresti domiciliari il 2 ottobre scorso, poi revocati e sostituiti dal divieto di dimora a Riace, con l’accusa di favoreggiamento dell’immigrazione clandestina ed illeciti nell’affidamento diretto del servizio di raccolta dei rifiuti. Nell’avviso di conclusione indagini, tuttavia, gli vengono contestati reati più gravi per i quali il gip non aveva accolto la richiesta d’arresto: associazione per delinquere, truffa, falso, concorso in corruzione, abuso d’ufficio e malversazione.

      http://www.rainews.it/dl/rainews/articoli/Riace-chiusa-inchiesta-su-sindaco-Lucano-Contestata-anche-associazione-per-d

    • Riace addio, il Natale triste del borgo simbolo dell’accoglienza: senza migranti e con il sindaco ’esiliato’

      Per vent’anni è stato il borgo simbolo dell’accoglienza, il luogo in cui culture e nazionalità diverse riuscivano a vivere fianco a fianco, l’esempio pratico di una via inclusiva all’immigrazione: il cosiddetto «modello Riace». Oggi, pochi mesi dopo l’arresto del sindaco Domenico Lucano, la chiusura del progetto Sprar e il trasferimento dei migranti in altre strutture sparse in tutta Italia, il panorama è completamente cambiato. Riace è tornato ad essere un semplice paesino spopolato del Sud, come tanti altri. Con case, botteghe e scuole chiuse, poca gente in giro e tanto silenzio a fare da cornice a un Natale triste

      https://video.repubblica.it/cronaca/riace-addio-il-natale-triste-del-borgo-simbolo-dell-accoglienza-senza-migranti-e-con-il-sindaco-esiliato/323222/323843?videorepmobile=1
      #ghost-town #géographie_du_vide #silence #vide

    • Riace rinasce senza fondi pubblici grazie a una fondazione

      Riace non muore. È solo momentaneamente sospesa. Chiusa a seguito di una bufera giudiziaria che ha travolto il sindaco Mimmo Lucano - accusato di favoreggiamento dell’immigrazione clandestina e di corruzione - e ha azzerato 20 anni di accoglienza nel centro della Locride. Ma non ha cancellato il senso di quell’esperienza: Riace lancia uno sprar oltre lo sprar, senza fondi di ministero e prefettura. “È stato il vento” è il nome della fondazione che farà ripartire i progetti di inclusione nel borgo dell’accoglienza, a cominciare da febbraio.

      “È stato il vento”
      Presentata oggi a Caulonia, per consentire la partecipazione di Lucano, che ha divieto di dimora a Riace, l’iniziativa rimette in moto un processo di integrazione e di buone pratiche che negli anni passati ha fatto scuola in Europa. E che ha attirato su di sé l’attenzione di mezzo mondo. Intorno a Lucano e al suo modello si è stretta una vasta comunità internazionale. Il sindaco, sospeso dall’incarico, ha ottenuto cittadinanze onorarie dal Nord al Sud d’Italia. Ora il modello Riace è oggetto di una ricerca condotta da un gruppo di studenti del Dams di Bologna che in questi giorni ha visitato il borgo e il villaggio globale, gli orti e il frantoio. L’idea dei docenti è di insediare a Riace un laboratorio di antropologia culturale.

      Riaprono le botteghe

      «Con la fondazione ripartiremo dalle botteghe, quella del cioccolato, del vetro, della ceramica, dei tessuti. I prodotti saranno distribuiti nel circuito di Atromercato, centrale di importazione del commercio equo e solidale», spiega Chiara Sasso, coordinatrice di Recosol, la rete dei comuni solidali. «E punteremo sul turismo responsabile, con la comunità internazionale Longo Mai, da sempre impegnata in forme alternative di ospitalità». Hannes Reiser, uno dei fondatori della comunità, è molto vicino a Lucano. Per essere operativi da subito, è stato già costituito un comitato al quale hanno aderito, a titolo personale, insieme a Chiara Sasso, Emilio Sirianni (Magistratura democratica), Livio Pepino (Gruppo Abele), Alex Zanotelli (missionario comboniano), Felicetta Parisi (pediatra impegnata in iniziative di solidarietà al rione Sanità di Napoli), Barbara Vecchio (Longo Mai), Peppino Lavorato (ex sindaco di Rosarno) e Gianfranco Schiavone (Associazione studi giuridici sull’immigrazione).

      Un milione di euro per l’accoglienza

      Proprio Schiavone, che è stato uno degli ideatori dello Sprar, guarda con ottimismo ai nuovi progetti per Riace. Anche grazie all’iniziativa della Regione Calabria che ha finanziato con 1 milione di euro la legge del 2009 sull’ “accoglienza dei richiedenti asilo, dei rifugiati e lo sviluppo sociale, economico e culturale delle comunità locali”. Ispirata proprio al modello Riace, voluta dall’allora governatore Agazio Loiero, è stata finanziata per la prima volta dal presidente della Regione Calabria Mario Oliverio. «È un passaggio importante – precisa Schiavone – perché consentirà a tutti i comuni con caratteristiche sociodemografiche adeguate di sostenere progetti di accoglienza».

      Il nuovo “volo” di Wenders a Riace
      In una regione, la Calabria, che già conta ben 136 comuni inseriti nella rete del sistema nazionale di protezione: 3.726 i beneficiari, che rappresentano il 10% di quelli nazionali. E che dell’accoglienza ne ha fatto una vocazione: a Crotone, due giorni fa, un gruppo di cittadini si è buttato in mare per soccorrere 51 curdi. L’Unhcr, agenzia delle Nazioni Unite per i rifugiati, ha elogiato la comunità calabrese. È stato come 20 anni fa a Riace, quando un veliero carico di curdi riversò sulla riva 800 naufraghi. Subito accorse Wim Wenders, con le sue telecamere, per girare il cortometraggio “Il volo”. E ora torna, per un sequel con Lucano e Papa Francesco.

      https://www.ilsole24ore.com/art/notizie/2019-01-12/riace-rinasce-senza-fondi-pubblici-grazie-una-fondazione-155203.shtml?u

    • #Cassazione su Mimmo Lucano: “Nessuna frode negli appalti. Non favorì matrimoni”. Annullato divieto di dimora a Riace

      Riace: Cassazione, non risultano “frodi” negli appalti concessi da Mimmo Lucano. Non favorì matrimoni di comodo, cercò solo di aiutare. Annullato con rinvio al Tribunale il divieto di dimora a Riace. Saranno i giudici a decidere.

      Mancano gli indizi di comportamento fraudolento da parte del sindaco di Riace Mimmo Lucano per l’assegnazione di alcuni servizi, come la raccolta dei rifiuti, a due cooperative di Riace.

      Le delibere e gli atti di affidamento infatti, sono stati adottati con “collegialità e con i prescritti pareri di regolarità tecnica e contabile da parte dei rispettivi responsabili del servizio interessato”.

      È la Cassazione a metterlo nero su bianco nelle motivazioni depositate oggi 2 Aprile 2019 in relazione all’udienza che lo scorso 26 febbraio si è conclusa con l’annullamento con rinvio del divieto di dimora a Riace, la cittadina calabrese divenuta nel mondo simbolo di accoglienza dei migranti.

      La Cassazione sottolinea inoltre che non sono provate le “opacità” che avrebbero compromesso l’azione di Mimmo Lucano per l’affidamento di questi servizi. È infatti la legge che consente “l’affidamento diretto di appalti” in favore di cooperative sociali “finalizzate all’inserimento lavorativo delle persone svantaggiate” a condizione però che gli importi del servizio siano “inferiori alla soglia comunitaria”.
      Secondo i giudici mancano indizi di comportamenti fraudolenti nell’affidamento degli appalti a Riace. E anche sui matrimoni di comodo non ci sono prove concrete. Caduto così l’impianto accusatorio.
      Lucano “ha solo cercato di aiutare la compagna”.

      La Cassazione evidenzia inoltre elementi di “gravità indiziaria” per il fatto che Lucano si sia adoperato per la permanenza in Italia della sua compagna Lemlem Tesfahun, ma invita altresì a tenere conto della “relazione affettiva” che lega Domenico Lucano e Lemlem Tesfahun. Oltre al fatto che lo stesso Lucano è incensurato.

      Per la Cassazione dunque Mimmo Lucano ha cercato di aiutare solo Lemlem Tesfahun “tenuto conto del fatto” che il richiamo a “presunti matrimoni di comodo” che sarebbero stati “favoriti” dal sindaco Lucano, tra immigrati e concittadini, “poggia sulle incerte basi di un quadro di riferimento fattuale non solo sfornito di significativi e precisi elementi di riscontro ma, addirittura, escluso da qualsiasi contestazione formalmente elevata in sede cautelare”.

      https://www.politicaeattualita.it/2019/04/02/cassazione-su-mimmo-lucano-nessuna-frode-negli-appalti-non-favori
      #justice

  • La Belgique veut enfermer tous les migrants de passage en centre de détention

    Enfermement de tous les migrants en transit, doublement des places dans les centres fermés, intensification des contrôles policiers… Bruxelles a annoncé lundi 10 septembre un vaste plan pour lutter contre la migration clandestine.

    La Belgique continue de durcir sa politique migratoire. Après la signature en août d’un arrêté royal prévoyant l’enfermement des familles avec enfants, le gouvernement belge a dévoilé lundi 10 septembre ses nouvelles mesures pour lutter contre la migration illégale.

    Le ministre belge de l’Intérieur, Jan Jambon, a notamment annoncé l’ouverture d’un « centre administratif national pour la transmigration », installé au 127bis à Steenokkerzeel (en banlieue bruxelloise) – là où sont déjà détenues les familles avant leur expulsion. Concrètement, toutes les personnes qui pénètrent illégalement en Belgique y seront enfermées. Comme dans un centre de détention classique.

    « Dans la première phase, les groupes de transmigrants [les migrants en transit, NDLR] interceptés lors de grandes actions seront concernés. Mais l’objectif est qu’à court terme tous les transmigrants interceptés par les polices locales et fédérales – où que ce soit dans le pays – seront aussi emmenés », indique à l’agence de presse belge Belga le cabinet du ministre de l’Intérieur.

    Au sein du centre, la police traitera les dossiers administratifs des migrants (demande d’asile, demande de protection, ‘dublinés’…), prendra leurs empreintes et pourra mener des recherches dans la banque de données belge. L’Office des étrangers aura 24 heures pour prendre une décision : soit le migrant est libéré, soit il est maintenu en détention en vue de son expulsion vers son pays d’origine ou vers le premier pays d’arrivée en Europe.

    En théorie, les demandeurs d’asile risquent d’être privés de liberté pendant l’instruction de leur demande d’asile.

    « Les autorités veulent se débarrasser des migrants »

    Les autorités belges prévoient d’ailleurs de doubler le nombre de places dans ces centres fermés, passant de 70 à 160.

    Autre mesure annoncée par le gouvernement, l’intensification des contrôles policiers sur les routes empruntées par les migrants (trains, parkings, aire d’autoroute…). Des véhicules de la police fédérale seront mis à disposition et l’armée déploiera également chaque jour un bus entre Bruxelles et Zeebrugge. C’est depuis cette ville côtière du nord de la Belgique que les migrants tentent de rejoindre l’Angleterre.

    Ce plan de lutte contre la migration illégale scandalise les associations belges d’aide aux migrants qui déplorent que le gouvernement mène « une politique de dissuasion et d’expulsion plutôt qu’une politique de protection », écrivent plusieurs associations dans un communiqué. « Tout ce que veulent les autorités c’est se débarrasser des migrants qui sont perçus comme des fraudeurs. Or, la majorité des personnes présentes en Belgique sont originaires du Soudan et d’Érythrée, des pays dont les ressortissants obtiennent plus facilement l’asile », déclare à InfoMigrants Sotieta Ngo, directrice du Ciré Belgique (coordination et initiatives pour réfugiés et étrangers).

    http://www.infomigrants.net/fr/post/11917/la-belgique-veut-enfermer-tous-les-migrants-de-passage-en-centre-de-de
    #détention_administrative #rétention #asile #migrations #réfugiés #Belgique #enfermement

  • #Aita_Mari, un nouveau #navire_humanitaire pour porter secours aux migrants en Libye

    L’Aita Mari, navire de sauvetage des ONG espagnoles #PROEM-AID et #SMH, devrait prendre la mer fin septembre en direction des côtes libyennes. Le personnel du bateau portera secours aux migrants en Méditerranée, alors qu’actuellement aucun navire humanitaire n’est présent dans la zone.

    Un nouveau navire de sauvetage battant pavillon espagnol devrait bientôt sillonner la Méditerranée, au large des côtes libyennes. L’Aita Mari - du nom d’un célèbre marin-pêcheur basque du 19ème siècle qui a effectué de nombreux sauvetages en mer - est actuellement amarré au port de Pasaia, dans le pays basque espagnol. Le bateau attend les dernières vérifications techniques et officielles et espère pouvoir prendre la mer fin septembre.

    L’aventure Aita Mari a commencé en mai 2017 lorsque deux ONG, qui œuvrent depuis 2015 auprès des migrants en Grèce, décident de s’unir dans un projet commun baptisé « Maydayterraneo ». Le but : venir en aide aux migrants en mer. « PROEM-AID et SMH ont uni leurs forces, partageant un objectif commun, pour travailler ensemble dans le ‘couloir de la mort’ de la mer Méditerranée », peut-on lire sur le site consacré au projet.

    400 000 euros de subvention du gouvernement autonome basque

    Pour mener à bien leur projet, les associations ont pu bénéficier d’une subvention de 400 000 euros versée par le gouvernement autonome basque ainsi que des donations privées. Au total 750 000 euros ont été récoltés. Cette somme a permis d’acheter un chalutier et de le transformer en navire de sauvetage. Long de 32 mètres, le navire pourra accueillir entre 150 et 200 migrants. Des douches, des toilettes et des couchettes y ont été installées. Le personnel sera composé de cinq marins professionnels et d’une dizaine de bénévoles : sauveteurs, médecins, infirmiers, sage-femme…

    Mais dans quel pays les bénévoles vont-ils débarquer les migrants secourus en mer ? Depuis le début de l’été, le nouveau ministre italien de l’Intérieur, Matteo Salvini, a en effet décidé de fermer ses ports à tout navire humanitaire. Malte refuse également régulièrement le débarquement des migrants sur son territoire. La Valette n’accepte d’ouvrir ses ports qu’à la seule condition que des pays européens se portent volontaires pour accueillir les rescapés.

    « Nous ne savons pas encore dans quel pays nous déposerons les migrants. Mais ce qui est sûr c’est qu’on ne les raccompagnera pas en Libye où il risque la torture et l’esclavage », assure à InfoMigrants Daniel Rivas, porte-parole de « Maydayterraneo ».

    Aucun navire humanitaire au large de la Libye

    « Il y a un énorme besoin au large de la Libye, il reste peu de navires de sauvetage alors que des hommes et des femmes se noient quotidiennement en mer. On ne peut pas rester sans rien faire », continue Daniel Rivas. Actuellement, aucun bateau humanitaire n’est présent dans la zone – Proactiva Open Arms s’est replié sur la zone maritime entre l’Espagne et le Maroc et l’Aquarius clarifie sa situation administrative au port de Marseille (sud de la France).

    Depuis le début de l’année, plus de 1 500 personnes sont mortes en Méditerranée. Proportionnellement au nombre des départs, les décès en mer ont augmenté cette année, conséquence directe de l’absence de navires humanitaires.

    Les bénévoles disent ne pas craindre de poursuites - comme celles que connaît l’équipage du Iuventa, de l’ONG allemande Jugen Rettet accusé par l’Italie d’être de mèche avec les trafiquants libyens – ou d’immobilisation – comme le Lifeline, le Seefuchs, le Sea Watch 3 bloqués à Malte. « On estime qu’on respecte la loi, les droits de l’homme et le droit maritime international », conclut le porte-parole de « Maydayterraneo ».


    http://www.infomigrants.net/fr/post/11882/aita-mari-un-nouveau-navire-humanitaire-pour-porter-secours-aux-migran
    #migrations #asile #Méditerranée #ONG #sauvetage #réfugiés #secours