Mediacités - L’investigation sans concession

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  • Du #bio et du #local à moindre prix : la solution #Vrac pour sortir les #quartiers de la #malbouffe

    Se nourrir sainement, un luxe réservé aux plus aisés ? L’#association_Vrac, implantée dans les #quartiers_prioritaires de la politique de la ville, propose des produits bio et (ou) locaux à #prix coûtant grâce à des #achats_groupés en #circuit_court. Mais l’initiative, en pleine expansion, vise un objectif plus grand : pousser les pouvoirs publics à combattre l’#injustice_alimentaire.

    (#paywall)
    https://www.mediacites.fr/solutions/lyon/2021/09/28/du-bio-et-du-local-a-moindre-prix-la-solution-vrac-pour-sortir-les-quartiers-de-la-malbouffe/?mc_cid=69d730af7e&mc_eid=623bab7b87
    #alimentation #quartiers_populaires

  • « Pour les adolescents, l’#obésité est une #maladie_sociale »

    Docteure en sociologie, Charlène Letoux s’est intéressée aux adolescents en obésité dans le Nord et le Pas-de-Calais. Elle décrit, dans sa thèse soutenue en janvier 2021, les #inégalités, la #stigmatisation et les conséquences sur les premiers concernés.

    (#paywall)
    https://www.mediacites.fr/interview/lille/2021/09/30/pour-les-adolescents-lobesite-est-une-maladie-sociale/?mc_cid=69d730af7e&mc_eid=623bab7b87
    #maladie #adolescents #jeunes #alimentation

  • Sandrine Rousseau, pas vraiment prophète en son pays ! Mediacités - Hugo Palacin
    https://www.mediacites.fr/decryptage/lille/2021/09/27/sandrine-rousseau-pas-vraiment-prophete-en-son-pays

    Elle est, à n’en pas douter, l’une des personnalités politiques qui a le plus fait parler d’elle ces dernières semaines. Porte-étendard de l’« éco-féminisme » pour les uns, dangereuse représentante du « wokisme » https://www.marianne.net/agora/entretiens-et-debats/sandrine-rousseau-premiere-candidate-a-woke-a-lelection-presidentielle et de la « cancel culture » pour les autres, l’écologiste Sandrine Rousseau, installée à Lille depuis la fin des années 90, ne laisse personne indifférent. Capitalisant sur une radicalité assumée, elle a rallié à sa cause 25,14% des 122 670 participants au premier tour de la primaire écologiste, ce qui lui vaut d’affronter l’eurodéputé Yannick Jadot dans l’ultime round pour décrocher l’investiture verte à l’élection présidentielle de 2022.


    Depuis quelques jours, l’ancienne secrétaire nationale adjointe d’Europe Écologie Les Verts multiplie les séquences polémiques. Des « bad buzz » alimentés par des camarades écologistes nordistes, mais aussi des collègues au sein de l’Université de Lille, dont elle est vice-présidente déléguée à la vie universitaire depuis 2008. Mediacités vous donne les principales clés de ce désamour local.

    1/ Des échecs électoraux qui pèsent lourd
    S’il existe bien une dynamique favorable à Sandrine Rousseau au niveau national, on a du mal à en trouver trace dans son fief nordiste. L’ancienne numéro deux d’EELV a multiplié les investitures vertes : aux législatives de 2012 dans la vingt-et-unième circonscription du Nord, en tant que tête de liste aux municipales de 2014 à Villeneuve d’Ascq ou encore aux législatives de 2017 dans la neuvième circonscription nordiste. Mais cela s’est soldé à chaque fois par un échec cuisant. Or ces défaites semblent avoir défavorablement marqué les élus et militants écologistes de la métropole lilloise.

    La plus retentissante remonte à 2015, lorsque Sandrine Rousseau mène la liste EELV pour faire entrer les écologistes dans l’assemblée de la nouvelle région Hauts-de-France. Collectivement, les Verts décident de ne pas se rallier aux socialistes dès le premier tour. Mal leur en prend : avec seulement 4,84% des suffrages recueillis, les frais de campagne ne peuvent être remboursés par l’État. Alors que le parti lance une souscription pour recueillir 200 000 euros et renflouer les caisses de l’antenne régionale, Sandrine Rousseau, elle, se fait très discrète. « Après la défaite, les militants et les colistiers ont éprouvé une certaine amertume à son égard suite à sa fuite rapide, confie une élue écologiste. C’est probablement la cause du manque d’engouement autour de sa candidature dans nos rangs locaux aujourd’hui. »

    « Que ce soit aux régionales ou aux municipales à Villeneuve d’Ascq, elle a fait couler les Verts. Et ce sera pareil si elle est désignée candidate à la présidentielle », tance une ancienne proche collaboratrice. « Quasiment tous les anciens conseillers régionaux et tous les gens qui ont travaillé avec Sandrine Rousseau soutiennent un autre candidat qu’elle », fait même remarquer le co-président du groupe d’opposition municipal Lille Verte et conseiller métropolitain Stéphane Baly, partisan de Yannick Jadot à la primaire.

    https://twitter.com/StefBaly/status/1439926499759505415?s=20

    2/ Un positionnement très contesté
    La radicalité de la prétendante à la fonction suprême est également source de malaise parmi ses anciens camarades. « J’ai des interrogations sur le programme qu’elle pourrait porter si elle est désignée car j’ai l’impression qu’elle se détache de l’écologie, poursuit Stéphane Baly. Je n’ai pas adhéré au NPA [Nouveau parti anticapitaliste, un parti d’extrême gauche créé en 2009, ndlr] ! »

    À en croire Pauline Ségard, présidente du groupe écologiste à la MEL, la virulence de Sandrine Rousseau ne date pas d’hier : « En 2014, aux élections municipales à Villeneuve d’Ascq, elle a adopté une posture très en opposition à Gérard Caudron [maire divers gauche sortant, ndlr] avec des attaques verbales notamment. C’est quelque chose qui ne plaît pas forcément, même en interne - nous aspirons à davantage de paix. »

    Le positionnement radical de la candidate constitue même « une erreur » pour Jérémie Crépel, élu écologiste lillois et soutien de Yannick Jadot : « Ce rôle est déjà occupé par La France insoumise et elle n’est pas apte à convaincre les Français indécis de voter pour notre programme. On ne peut pas braquer une partie de la société contre une autre comme le fait Sandrine. »

    3/ Une « radicalité de façade » à l’université
    Sandrine Rousseau ne suscite pas seulement la controverse dans le milieu écologiste lillois. Elle est également très critiquée par ses collègues de l’Université de Lille. Chercheuse en sciences économiques, l’ex-numéro 2 d’EELV est devenue vice-présidente de l’université lilloise en 2008, juste avant que n’émerge le mouvement de contestation de la loi relative aux libertés et responsabilités des universités (LRU). S’exprimant à ce sujet lors de l’émission « À l’air libre » de Mediapart, le 23 septembre, elle revendique avoir « fait quatre mois de grève sur la LRU » et s’être « opposée à toutes les réformes de libéralisation de l’université. » Une affirmation qui a aussitôt suscité une vague de protestations sur les réseaux sociaux.

    https://twitter.com/Mediapart/status/1441080060639916033?s=20

    Fabien Desage, maître de conférences en science politique à l’Université de Lille, se montre particulièrement critique. « Quatre mois de grève ? Mon œil ! J’étais très engagé dans cette contestation et ni moi, ni mes collègues n’avons le souvenir d’avoir vu Sandrine Rousseau à nos côtés à cette époque. » Aucun souvenir non plus d’une prise de position publique dans d’autres dossiers très polémiques : fusion des universités lilloises, Parcoursup, loi de programmation de la recherche (LPR) ou lancement de l’EPE, établissement public expérimental… « Entre collègues, on est excédés et hyper énervés par l’imposture de son discours, poursuit Fabien Desage. Tout ce qu’elle a fait depuis quinze ans, c’est des compromis. Elle est solitaire, et n’a jamais soutenu les mouvements progressistes au sein de l’université. »

    https://twitter.com/SimonGrivet/status/1441521005369954304?s=20

    « Durant son mandat, elle est loin d’être celle qui a pris les positions les plus radicales ; ce n’est qu’une radicalité de façade, renchérit un de ses collègues à la vice-présidence de l’université. L’université ne lui sert que de marchepied. Elle a passé le mandat à essayer de faire autre chose, se portant candidate à la présidence de Sciences Po Lille puis à l’Institut régional d’administration. Depuis plusieurs semaines, elle fait une interview par jour à Paris alors qu’il y a des rentrées importantes à l’université. Tout le monde voit qu’elle n’est pas à Lille, mais personne ne se demande si elle travaille... »

    4/ Des soutiens locaux qui se comptent sur deux mains
    La tenue de cette primaire -la seule- a été exemplaire.
    Heureux de ce 2nd tour entre 2 candidat•e•s de gauche qui portent l’écologie en actes depuis longtemps.
    Je soutiendrai avec conviction celle où celui qui arrivera en tête.
    Je soutiens @sandrousseau . pic.twitter.com/NJAL5BAJFD
    -- Simon Jamelin (@JamelinSimon) September 21, 2021
    Au niveau de la métropole lilloise, on dénombre tout de même quelques élus écologistes ayant publiquement affiché leur soutien à celle qui fut, de 2010 à 2015, vice-présidente de la région Nord-Pas-de-Calais, déléguée à l’Enseignement supérieur et à la Recherche. Les nouveaux élus départementaux du Nord, Simon Jamelin et Anne Mikolajczak, en font partie, tout comme les conseillers municipaux lillois Maroin Al Dandachi, Stéphanie Bocquet, Joe Dabit et Mélissa Camara. Cette dernière a d’ailleurs été désignée par Sandrine Rousseau pour être l’une des porte-paroles de sa campagne à la primaire écologiste. Joffrey Leroy, jeune conseiller communal écologiste à Lomme, est lui aussi un de ses fidèles soutiens.

    En dehors de ces sept fidèles, difficile de trouver des soutiens publics chez les écologistes nordistes ayant un mandat d’élu local.

    #sandrine_rousseau #EELV #virulence #violence #université #Lille #loi_lru #posture

  • #Harcèlement à #Lyon-2 : #contre-enquête sur la #relaxe d’un professeur

    Suspendu en 2018 suite à des accusations de harcèlement formulées par une doctorante, un professeur de Lyon-2 a obtenu gain de cause en appel devant le #conseil_national_de_l’enseignement_supérieur_et_de_la_recherche. Problème : selon les informations de Mediacités, la décision repose sur des éléments faux ou sujets à caution.

    « Comment est-ce possible en #France ? Cette décision est scandaleuse. Le conseil a tranché alors qu’il disposait de #preuves contraires. J’accepte de témoigner pour qu’aucune femme n’ait plus à endurer ce que j’ai vécu. » Comme toujours, Lina* est calme. Mais sous sa voix posée gronde une colère sourde. En 2017, alors étudiante à Lyon-2, elle dénonce le harcèlement de son directeur de thèse, un professeur très reconnu dans le milieu universitaire. Conséquence, en 2018, Lyon-2 décide de le suspendre avec privation de salaire pendant un an. L’affaire avait à l’époque fait du bruit. Elle était loin d’être terminée…

    Le 10 septembre 2020, en appel, la #section_disciplinaire du Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche (#Cneser) a relaxé le professeur en question, qui n’a jamais repris ses cours à Lyon-2 (il est aujourd’hui professeur invité à l’université canadienne de Dubaï). La décision passe alors inaperçue, malgré la médiatisation de l’affaire deux ans plus tôt. Or, comme nous l’avons découvert au cours de notre enquête, dans son analyse du dossier, le Cneser s’est appliqué à décrédibiliser le témoignage de l’étudiante sur la base d’éléments faux.

    Après la libération de la parole et les errements de la direction à l’École normale supérieure de Lyon (ENS) [lire les enquêtes de Mediacités ici : https://www.mediacites.fr/enquete/lyon/2021/03/22/violences-sexuelles-a-lens-de-lyon-une-si-laborieuse-et-tardive-prise-de- et là : https://www.mediacites.fr/complement-denquete/lyon/2021/06/14/violences-sexuelles-a-lens-de-lyon-la-mediatisation-a-fait-bouger-les-choses/], après la gestion laborieuse d’un étudiant de Science Po Lyon accusé de viols par plusieurs femmes dévoilée par Mediacités (https://www.mediacites.fr/enquete/lyon/2021/03/02/violences-sexuelles-les-errements-de-sciences-po-lyon), après les récentes révélations de Rue89Lyon (https://www.rue89lyon.fr/2021/09/06/sous-emprise-monsieur-cinema-universite-lyon-2) sur le harcèlement subi par plusieurs étudiantes de #Jacques_Gerstenkorn à Lyon-2 (https://www.mediacites.fr/revue-de-presse/lyon/2021/09/06/jacques-gerstenkorn-monsieur-cinema-de-luniversite-lyon-2-accuse-de-harce), notre contre-enquête éclaire sous un autre jour la question des violences sexistes et sexuelles au sein de l’#enseignement_supérieur. Elle illustre le décalage entre un discours officiel qui encourage les victimes à dévoiler les harcèlements dont elles font l’objet et des procédures disciplinaires lentes et archaïques incapables de leur rendre justice.

    (#paywall)

    https://www.mediacites.fr/enquete/lyon/2021/09/14/harcelement-a-lyon-2-contre-enquete-sur-la-relaxe-dun-professeur

    #justice (really ?) #ESR #université #violences_sexistes #violences_sexuelles

    –-

    ajouté à la métaliste sur le harcèlement à l’université :
    https://seenthis.net/messages/863594

    ping @_kg_

    • Violences sexuelles à l’ENS de Lyon : le rapport d’enquête épingle la présidence

      Après des violences sexuelles et sexistes au sein de l’École normale supérieure (ENS) de Lyon, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche avait diligenté une enquête. Et les inspecteurs se montrent sévère avec la présidence de l’ENS, dans un rapport d’enquête publié mercredi 27 octobre, estimant que l’établissement « n’avait pas suffisamment pris la mesure du problème ».

      L’enquête menée par l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR), à la suite de révélations dans la presse, a permis de reconstituer « une liste anonymisée de 27 situations de violences sexuelles et sexistes, dont la première remonte à 2017 ».

      Neuf cas « relèveraient de la qualification de viol », d’après la synthèse du rapport, précisant que les victimes sont des étudiantes, à l’exception d’un cas masculin. « Les personnes mises en cause sont pour la moitié d’entre elles des étudiants, ajoutent les inspecteurs. Pour l’autre moitié, il s’agit de cinq enseignants, de cinq autres personnels de l’ENS, de quatre personnes extérieures ou non identifiées. »
      Le « peu d’empressement à agir » de la direction

      La présidence de l’ENS n’était informée que de 15 de ces situations et « hormis une situation très récente, sur les 14 situations traitées par la présidence, une seule a donné lieu à une procédure disciplinaire », relèvent les enquêteurs de l’IGESR. « Toutes les autres sont demeurées sans décision formalisée de la part de l’ENS. »

      Selon le rapport d’enquête, « le manque de cohérence dans le traitement des situations, le peu d’empressement à agir, a conduit à une impossibilité de clôturer les instructions » et « a contribué à construire un sentiment d’incertitude, de peur et de défiance qui s’est installé chez les victimes présumées ».

      L’enquête a révélé « 27 situations de violences sexuelles et sexistes » depuis 2017. Elle pointe le « manque de cohérence » de la direction lorsqu’elle a été informée.

      https://www.francetvinfo.fr/societe/harcelement-sexuel/violences-sexuelles-a-l-ens-de-lyon-le-rapport-d-enquete-epingle-la-pre

  • Xavier Bertrand : le vrai visage social du président des Hauts-de-France Ian Hamel - Médiacités Lille
    https://www.mediacites.fr/enquete/lille/2021/09/17/xavier-bertrand-le-vrai-visage-social-du-president-des-hauts-de-france

    Le patron du conseil régional nordiste se revendique d’une « droite sociale », proche du peuple, incarnée en son temps par Philippe Séguin. Mais pour les syndicats de cette collectivité, l’ancien maire de Saint-Quentin serait davantage un tenant de la droite la plus réactionnaire, fort peu ouvert au dialogue social.

    Peu après l’arrivée de Xavier Bertrand au #conseil_régional, au début 2016, l’ambiance s’est tendue. Le nouveau président a demandé aux services techniques de « déminer » son bureau, persuadé que des micros y avaient été cachés. Un peu plus tard, France 3 Nord-Pas-de-Calais https://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/conseil-regional-nord-pas-de-calais-picardie-xavier-ber révélait qu’Éric Gavoille, le chef de cabinet adjoint, s’était doté d’une arme à feu pour protéger Xavier Bertrand. Il ferait l’objet « de menaces depuis la campagne pour les régionales ».

    #Éric_Gavoille était l’un des gardes du corps du ministre Bertrand. Il l’a suivi à la mairie de #Saint-Quentin, occupant les fonctions de directeur du service proximité de la ville. Xavier Bertrand avait aussi nommé #Michel_Bion, un autre de ses gardes du corps, à la tête de la #police municipale, le promouvant également directeur de la sécurité et de la tranquillité publique. Deux officiers de sécurité, en charge habituellement des hautes personnalités, pour une sous-préfecture de l’Aisne ?

    À Saint-Quentin, l’image de l’élu simple et souriant, qui serre les mains le samedi matin au marché, s’est un peu écornée. « Au conseil municipal, il était carrément méprisant. Quand je tentais de poser une question, Xavier Bertrand m’apostrophait d’un “C’est fini Monsieur Lançon ? Vous avez terminé ?“ », raconte Jean-Pierre Lançon, ancienne tête de liste socialiste. Olivier Tournay, conseiller municipal communiste, n’est guère plus tendre avec le futur candidat à l’élection présidentielle : « Tous les élus de droite étaient au garde-à-vous. Il n’y avait pas de débat au conseil municipal. Bertrand ne travaille que pour Bertrand. Je n’ai jamais pu avoir un échange avec lui ». Quant à Sylvie Saillard-Meunier, du Rassemblement national, elle décrit « un homme odieux, insultant, cherchant à m’humilier ».

    Malaise à tous les étages ?
    Xavier Bertrand se conduirait-il de la même façon avec les agents du conseil régional ? « Je n’irai pas jusqu’à dire qu’il est paranoïaque, mais il a un #comportement_tribal. Il traite les agents publics, y compris les cadres, comme des sous-fifres à qui on aboie des ordres. Nous sommes des républicains, nous étions prêts à se nous mobiliser pour cette nouvelle majorité. Mais il n’y a pas eu de retour », assure un cadre contraint de conserver l’anonymat.
    https://www.mediacites.fr/enquete/lille/2017/05/04/conseil-regional-lenquete-qui-fait-mal

    Dans une enquête intitulée « #Malaise à tous les étages », parue en 2017, le syndicat Sud-Solidaires dénonçait déjà « un manque de confiance et de considération des agents du fait du comportement d’élus suspicieux, condescendants et refusant le contact avec les agents ». Mais aussi « un management frappé par l’ #opacité et l’ #arbitraire » et « une absence de reconnaissance des compétences des agents ».

    Très loin de l’image d’un Xavier Bertrand attentif aux soucis des petites gens des Hauts-de-France, les salariés de la région décrivent, au contraire, un personnage #autoritaire, #cassant, parfois même #désagréable. Ils dénoncent surtout les méthodes de #management dignes d’un patronat rétrograde. « Certaines personnes ont été changées de bureau quatre, cinq, six fois, pour les pousser à la démission », assure un autre agent. Les mutations et les #licenciements qui se succèdent au conseil régional ne font que rarement les gros titres de la presse locale.
    « Xavier Bertrand ne négocie, pas il concède »

    Bref, en quoi l’ancien ministre de Nicolas Sarkozy serait-il le digne représentant de la droite sociale ? Les relations plus que conflictuelles avec les syndicats de la région ne plaident pas vraiment dans ce sens. L’audit du cabinet Secafi, publié en 2018 auprès de trois mille agents, montrait déjà que 78 % des salariés estimaient que la fusion des régions Nord-Pas-de-Calais et Picardie n’a pas “amélioré leurs conditions de travail“ ; 62 % des agents trouvaient leur charge de travail “importante“, voire “excessive“, en raison de la nouvelle organisation. D’autres chiffres ? 53 % jugent l’organisation de leur direction incohérente, 42 % ne sont pas associés aux décisions concernant directement leur travail, 38 % se sentent parfois inutiles à leur poste… Bonjour l’ambiance.

    Un an plus tard, la situation ne s’est pas vraiment améliorée. L’intersyndicale (CFDT, CGT, FA, Unsa, Sud, SNU-Ter) boycotte les négociations avec Xavier Bertrand. « On sent que le président de région fait de la politique en cherchant à faire la démonstration qu’il sait assumer une réduction de la dépense publique par la baisse du nombre de fonctionnaires », dénonce Joseph Demeulemeester, responsable CGT. Il évoque des conditions de travail dégradées, des suppressions d’emplois, des désorganisations des services, des inégalités de traitement entre agents du Nord-Pas-de-Calais et ceux de la Picardie.

    Moins de cinq rencontres avec les syndicats
    Manifestement, le responsable syndical n’a pas vraiment changé d’avis concernant le comportement de Xavier Bertrand : « Un homme de dialogue ? Pas vraiment. Les rencontres peuvent se compter sur les doigts de la main. C’est simple, Xavier Bertrand ne négocie pas, il concède. Depuis 2016, cinq cents emplois permanents ont disparu. Je ne vois pas en quoi la politique sociale de Xavier Bertrand diffère de celle menée par Emmanuel Macron ».

    Quarante ans d’activité au sein des services de collectivités territoriales ou de l’État dans le Nord-Pas-de-Calais puis dans les Hauts-de-France, cela laisse forcément des traces. Benoît Guittet porte un jugement posé, mais sans concession, sur Xavier Bertrand et sur son action au conseil régional depuis son arrivée en 2016. « Au départ, il n’y connaissait rien, ce qui est normal, il n’avait aucune expérience du pilotage de la région, comme l’équipe autour de lui, à l’exception de Valérie Létard. Mais elle a quitté dès 2017 la vice-présidence de la région pour celle du Sénat », constate l’ancien co-responsable de la CFDT.

    « Xavier Bertrand est un bourreau de travail et il a pris immédiatement les dossiers à bras le corps. Vous lui envoyez un SMS à 8 heures, il vous répond à 8 h 10, reconnaît-il. Le problème, c’est que c’est un chef d’orchestre, il décide de tout et fonctionne en #vase_clos. En cela, il est pire que Macron, tout doit passer par lui. Il n’a absolument pas tenu compte des équipes en place, ni de l’intérêt de leurs expériences ou expertises pour faire fonctionner une collectivité singulière comme la région. »

    En tant que syndicaliste, il garde en mémoire les négociations particulièrement difficiles avec le président de région. « Parce que nous n’acceptions pas ses dernières propositions, pour lui, non discutables, il a rompu, brutalement, annonçant qu’il ne travaillerait plus avec nous, mais avec deux syndicats minoritaires, FO et la CFTC », se souvient Benoît Guittet. « Il peut être bienveillant, presque copain, mais uniquement quand ça ne mange pas de pain, que la concession est minime. En fait, avec lui, il faut le servir et être assez docile ».

    « La région Hauts-de-France est devenue la région Bertrand »

    Egalement cadre, le syndicaliste voit d’abord en Xavier Bertrand un homme qui donne la priorité à la #communication sur l’action. « Il lui faut sans cesse lancer des “trucs“ dont les médias vont parler ». Toutefois, il lui reconnaît « des idées pas complètement idiotes. Je ne l’attaquerai pas sur sa non-sincérité. Tout n’est pas feint chez lui. Je l’ai vu intervenir immédiatement, et être affecté réellement, quand un collègue a été assassiné en Corse, ou quand une salariée a été agressée chez elle ».

    Benoît Guittet reproche surtout au candidat à l’élection présidentielle son manque de vision. « Dans ce domaine, c’est le vide sidéral. Il n’a pas écrit une ligne sur ce que sera la région dans vingt ans. Il n’a pas d’idées, il ne se projette pas dans l’avenir, les Hauts-de-France n’étant qu’un marchepied pour lui », déplore-t-il. « Son manque de réflexion, de puissance intellectuelle, il le compense par une présence constante sur le terrain. Il est partout et comme il a de l’instinct, du “pif“, il comprend ce qu’il faut faire. Mais ses “trucs“, c’est epsilon. Proch’emploi, Proch’ceci ou cela ne fait pas une politique. En fin de compte, on retiendra que ça n’a pas été un très bon président de région », conclut l’ancien délégué syndical CFDT.

    Le dircab’ se prend une soufflante
    Un autre cadre, en poste à Amiens, fait une analyse similaire. Dès son arrivée en 2016, Xavier Bertrand a mis sur la table son ambition présidentielle : « La région des Hauts-de-France est devenue la région Bertrand, analyse-t-il. Il a donc rayé de la carte toute prospective. Un peu comme un repreneur d’entreprise qui, pour gagner rapidement de l’argent, couperait la recherche et le développement ».

    Le témoignage de Kaddour Qassid, représentant dans le Nord d’ #Anticor, l’association de lutte contre la corruption, concernant sa relation avec Xavier Bertrand ne manque pas d’intérêt. En mars 2017, il est reçu par le président des Hauts-de-France, qui entend faire de la déontologie l’un des marqueurs de son mandat. A priori, c’est une excellente initiative. « Je lui ai annoncé un dysfonctionnement grave remontant à plusieurs années, avant sa prise de fonction. Il s’agit d’un cumul d’activités interdit à tous les agents publics », raconte Kaddour Qassid. Xavier Bertrand s’énerve aussitôt, vocifère qu’il « n’y a pas d’ #impunité au conseil régional ». Puis le président du conseil régional s’en prend à son directeur de cabinet. « Comment se fait-il que je ne sois pas au courant ? » se met-il à hurler. « J’ai vu de la peur dans les yeux du directeur de cabinet, il était livide. Xavier Bertrand l’engueulait comme s’il s’agissait d’un gamin », se souvient le responsable. Depuis, les relations entre Anticor et la région n’ont cessé de se dégrader... avant de cesser. 


    J’ai écrit cet article à la demande de Mediacités parallèlement au travail d’actualisation de mon ouvrage sur Xavier Bertrand paru en 2010 sous le titre « Xavier Bertrand, les coulisses d’une ambition », aux éditions de l’Archipel. La nouvelle version augmentée, intitulée « Xavier Bertrand L’obstiné », paraît le 23 septembre. 

    Mon éditeur m’a rappelé fin 2020 pour actualiser l’ouvrage, en raison des ambitions présidentielles de Xavier Bertrand. Pour le premier opus, celui-ci m’avait reçu, sans difficultés, à plusieurs reprises. En revanche, je n’avais eu aucun écho de sa part après la parution. Pour cette nouvelle édition, j’ai bien évidemment effectué plusieurs demandes auprès de la région afin d’entrer en contact avec Xavier Bertrand et recueillir sa version des faits. Il n’y a pas qu’une vérité mais des vérités. A ce jour je n’ai même pas essuyé de refus, je n’ai pas reçu de réponse.

    L’attitude de l’ancien ministre ne m’a nullement empêché de poursuivre mon travail d’investigation, interviewant ses amis comme ses adversaires politiques, des syndicalistes, des élus, des salariés du conseil régional des Hauts-de-France, de simples particuliers, et des journalistes locaux et parisiens. En 2010, Xavier Bertrand maniait déjà avec dextérité le « faire savoir », mais ne négligeait pas pour autant le « faire ». En 2021, J’ai découvert un politicien autoritaire et sans vision, privilégiant la communication, au détriment de l’action.

    Ian Hamel, journaliste au Point, est l’auteur d’essais politiques dont Sarko et Cie, la république des copains (2011), L’Affaire Bettencourt, derniers secrets (2013), Notre ami Bernard Tapie (2015)

    #Haut_de_france #xavier_bertrand #Région #Nord #Pas_de_calais #Oise

  • Loire-Atlantique vue du ciel : les marais salants de Guérande, rescapés du tourisme de masse | Mediacités
    https://www.mediacites.fr/reportage/nantes/2021/07/29/loire-atlantique-vue-du-ciel-les-marais-salants-de-guerande-rescapes-du-tourisme-de-masse/?mc_cid=ce50152104&mc_eid=ab7ba58333

    La catastrophe n’est pas passée très loin… A la fin des années 1960, le modernisme triomphant des Trente Glorieuses a bien failli avoir la peau de l’un des paysages les plus somptueux de Loire-Atlantique. Les marais salants de Guérande ont beau avoir plus d’un millénaire d’existence, leur exploitation est alors en crise. Trop âgés, mal équipés, trop peu nombreux, les paludiers guérandais ne font pas le poids face aux Salins du Midi ou aux mines de sel de l’Est de la France, nettement plus industrialisés. En 1975, 10 000 œillets seulement restent exploités. On en comptait plus de 30 000 un siècle plus tôt.
    Marais_salants_5

    #paywall

  • A pied, en train, en voiture et en bateau à voiles... Nantes et la Loire-Atlantique vues du ciel | Mediacités
    https://www.mediacites.fr/reportage/nantes/2021/07/22/a-pied-en-train-en-voiture-et-en-bateau-a-voiles-nantes-et-la-loire-atlantique-vues-du-ciel/?mc_cid=82171f17bd&mc_eid=ab7ba58333

    Vivre sur un territoire c’est d’abord et peut-être avant tout y accéder, y circuler. Vu du ciel l’importance des axes et des infrastructures de transport saute aux yeux. Soit qu’ils quadrillent le terrain, le balisent, l’organisent, le balafrent parfois. Soit qu’ils s’imposent au milieu de l’image, massifs, monumentaux, envahissants. De retour sur le plancher des vaches, les chiffres valident cette impression. Dans une région et un département qui comptent parmi les plus artificialisés de France, les routes, les rails et les pistes d’aviation occupent une place non négligeable. A elles seules, les routes occupaient 3,1 % de la superficie de la Loire-Atlantique en 2014, selon l’Insee. Un chiffre qui a encore dû augmenter depuis.

    #territoires #transports #routes #urbanisme #paywall

  • L’audit qui dézingue la réorganisation des centres socio-culturels de Toulouse | Mediacités Dorian Cabrol
    https://www.mediacites.fr/enquete/toulouse/2021/06/28/laudit-qui-dezingue-la-reorganisation-de-la-direction-de-lanimation-socio

    Perte de sens, problèmes de managements récurrents, arrêts de travail en augmentation et ambiance de travail délétère, rien ne va plus à la direction de l’animation socioculturelle de la ville de Toulouse. « On n’a jamais connu une situation pareille », soupire un agent de longue date de ce service, à l’unisson de plusieurs fonctionnaires communaux. Rien que sur le centre socioculturel Alban Minville, cinq personnes - sur la trentaine d’agents - sont en arrêt maladie et deux sont partis en retraite de façon anticipée récemment.


    À l’origine de ces difficultés, la refonte en 2018 d’un service qui compte environ 300 fonctionnaires répartis sur 17 structures. La réorganisation a ajouté cinq « chefferies » correspondant à des secteurs géographiques de la ville au-dessus de ses 17 centres et de leurs responsables. Le territoire 1 « Toulouse Nord » est géré par Nathalie Cousin, le territoire 2 « Toulouse Est » par Manuela Standarovski, le 3 « Toulouse rive-droite » par Stéphanie Lemaire, le 4 « Toulouse Rive-gauche » par Sébastien Séraphin et enfin le territoire 5 « Toulouse Ouest » est dirigé par Michel Capmartin.

    « Un changement pouvait se justifier, car depuis 20 ans, cette direction avait un fonctionnement qui balbutiait, mais la politique de réorganisation du maire s’est faite brutalement et sans dialogue, estime Laurent Gotti, secrétaire général CGT à la mairie de Toulouse. Cette réorganisation s’inscrit dans le contexte plus global d’un plan d’économies dans les services décidé par Jean-Luc Moudenc à partir de juin 2015 et que le maire justifie par le contexte national de baisse des dotations de l’État ». Ce qui expliquerait, selon l’élu CGT, que les agents aient été peu associés à ce changement impulsé par la direction générale des services et piloté par Véronique Bascoul, directrice du service depuis 2015.

    Malgré une intersyndicale CGT-FO-SUD qui a contesté le projet, la direction du service serait passée en force. La seule réunion à avoir rassemblé tout le service à la salle de spectacle de la Brique Rouge à Empalot a eu lieu en début d’année 2018. Au lieu d’amorcer un dialogue, elle a servi à entériner la nouvelle organisation, selon une animatrice sur le secteur Toulouse Est. « Nous étions près de 300 agents réunis dans les tribunes avec en face nos futurs chefs de territoire. Le contexte était intimidant pour prendre la parole et on a eu l’impression d’être mis devant le fait accompli », estime-t-elle.

    Un audit préoccupant
    Trois ans après son application, la réorganisation présente un bilan très controversé. La situation est jugée particulièrement préoccupante dans le secteur 3, dit Rive droite, coiffé par le centre culturel de Bellegarde, selon un compte-rendu d’audit concernant les risques psychosociaux réalisé par le cabinet Ergotech . Dans ce document, les auditeurs s’appuient sur les témoignages de 39 personnes, recueillis au mois de février 2021. 35 travaillent encore dans ce service qui compte 45 salariés.

    « Les modalités d’intégration des managers et divergences de vues sur l’équipe managériale, associées à un processus de passation de pouvoir non optimal et à l’affectation et l’intégration délicate de nombreux agents, se sont traduites, sur Bellegarde et à un moindre niveau sur Brique Rouge (à Empalot, NDLR), par la création rapide d’une rupture entre le management et de nombreux agents en poste avant la réorganisation, et pour partie entre nouveaux et anciens agents présents sur site », notent pudiquement les auteurs de l’audit, dans un compte-rendu daté 3 avril. En langage moins jargonneux, la refonte du service a entraîné des problèmes de fonctionnement à tous les étages et une rupture entre les nouveaux responsables et les agents historiques du service.

    La situation au centre de Bellegarde est jugée « très dégradée ». « Les tensions et rigidifications des rapports inhérentes aux tensions ont indéniablement eu un coût important tant pour la santé des agents que pour le fonctionnement du centre », conclut le cabinet Ergotech, qui précise : « ce coût s’est inévitablement traduit par de l’absentéisme des agents et des managers (phénomènes de burn-out inhérents au contexte dégradé) et par des départs d’agents ».

    « Du jour au lendemain, certains se sont retrouvés sans affectation malgré plus de 20 ans de service ! »

    Les absences liées au climat délétère sont telles sur ce territoire que Véronique Bascoul a récemment décidé d’annuler certains événements. Dans une note de service du 17 juin, que Mediacités s’est procurée, la directrice du service constate « la situation très dégradée sur le territoire Toulouse Rive Droite, avec un taux d’absentéisme trop élevé pour maintenir des manifestations et évènements à la hauteur de la qualité de nos établissements ». Et de conclure : « L’heure, aujourd’hui, est à la reconstruction du territoire et au retour de la sérénité au travail pour que cette décision de ce jour (sic) ne se reproduise plus ».

    Ce bilan accablant ne semble pas l’apanage du secteur « Rive droite ». Le nouveau fonctionnement qui a permis, selon un ancien membre de la direction de la Dasc, de « mieux contrôler les responsables des centres socioculturels », a entraîné des évictions brutales. Poussé vers la sortie, un ancien cadre évoque un procédé brusque et vexatoire : « On nous a proposé de candidater à nouveau sur nos propres postes et fait refaire des entretiens comme si on venait d’arriver, alors qu’ils savaient qu’ils n’allaient pas nous reprendre. Du jour au lendemain, certains se sont retrouvés sans affectation malgré plus de 20 ans de service ! ».

    Une ambiance de travail jugée toxique
    Cette brutalité est également ressentie par des fonctionnaires municipaux qui font état de fortes pressions liées à ce chamboulement notamment sur les plus anciens du service. « On a par exemple enlevé petit à petit des prérogatives à des agents historiques de façon abrupte. L’ambiance est devenue tellement toxique qu’il y a eu forcément des conséquences en termes de souffrance au travail », confirme un agent intervenant dans le secteur Toulouse Ouest, à partir du centre socioculturel Alban Minville, à Bellefontaine.

    Ce management autoritaire est confirmé par Laurent Gotti selon lequel « des gens se sont rendus compte du jour au lendemain qu’ils n’avaient plus de poste après la réorganisation ». Plus globalement certains fonctionnaires évoquent une volonté de se débarrasser des anciens du service jugés pas assez malléables aux yeux de la direction. « On a recruté des gens extérieurs de manière à pouvoir les contrôler plus facilement », affirme une animatrice toujours en poste dans l’est de la commune.

    Au-delà de la dégradation des conditions de travail, cette réorganisation se serait traduite aussi par une perte de liens avec les usagers. « On a enlevé de la liberté aux agents, estime une animatrice de Toulouse-ouest. Il faut faire des réunions pour tout et des fiches de 30 pages pour le moindre événement. On a beaucoup perdu le contact avec la population des quartiers, notamment avec le public adulte à qui l’on propose des activités ».

    Contactée dès le 20 avril, la mairie de Toulouse n’a pas donné suite à nos sollicitations, malgré plusieurs relances.

    Cette enquête s’appuie sur le témoignage d’une dizaine d’agents travaillant dans quatre des cinq secteurs de la DASC de Toulouse créés après sa réorganisation. Tous ont souhaité garder l’anonymat en raison de leur devoir de réserve et de peur de représailles. Si certains ont été réticents à s’exprimer du fait de difficultés à revenir sur des faits traumatisants, d’autres l’ont fait pour dénoncer une situation qu’ils jugent ingérable au quotidien.

     #travail #Toulouse #violence #domination #pouvoir#Surveillance #violences #dévalorisation

  • Au CHU de Toulouse, des soignants positifs au Covid obligés de travailler
    https://www.mediacites.fr/enquete/toulouse/2020/10/26/au-chu-de-toulouse-des-soignants-positifs-au-covid-obliges-de-travailler

    Selon des témoignages recueillis par Mediacités, des soignants de l’hôpital de Rangueil ont été amenés à travailler alors qu’ils étaient contaminés par le Covid 19. Des cas, encore marginaux, qui consternent les syndicats et gênent la direction du CHU de Toulouse, car ceux-ci pourraient se multiplier en cas de pic épidémique.

    "C’est incompréhensible ! », s’agace Jeanne, une infirmière de l’hôpital de Rangueil qui souhaite rester anonyme. Elle affirme que « plusieurs » professionnels de santé sont venus travailler alors qu’ils étaient positifs au coronavirus ces dernières semaines. Un témoignage que Mediacités a pu recouper et vérifier [voir encadré En coulisses en fin d’article]. Pour cette infirmière qui a passé 33 ans dans la profession, « les équipes sont épuisées et l’absentéisme est tel que certains cadres, avec l’assentiment de la direction, demande à certains soignants placés en quarantaine de revenir travailler. On retrouve ces personnes au chevet des patients qui sont parfois des sujets à risque. C’est un non-sens total », ne décolère pas la soignante.

    Comme a pu le vérifier Mediacités, au moins deux personnes du pôle cardiovasculaire et métabolique du CHU de Toulouse ont travaillé alors qu’elles étaient contaminées dans les dernières semaines. Une autre n’a pas été isolée alors qu’elle présentait des symptômes de la Covid19.

    La direction de la santé au travail du CHU reconnaît « pouvoir imaginer que de telles situations se soient produites » tout en dénonçant des pratiques « contraires à la politique mise en œuvre par le CHU ». Pour Julien Terrier, porte-parole de la CGT au CHU de Toulouse : « c’est scandaleux… même si on sait que l’on manque de personnels, comme d’ailleurs nous le dénoncions déjà avant la crise ».
    Un protocole sanitaire plus souple que pour la population générale

    Depuis le mois d’août, le CHU de Toulouse s’est doté d’un protocole strict pour encadrer les soignants présentant des symptômes de la Covid19. Une note de service, transmise par la direction du CHU à Mediacités détaille le protocole en place dans les établissements. En cas de test positif, le document ordonne une « éviction immédiate » du professionnel.

    Selon Jean-Marc Soulat, chef du pôle santé publique et médecine sociale du CHU qui dirige le service santé au travail de l’hôpital, « entre 10 et 30 professionnels » sont testés positifs quotidiennement au CHU de Toulouse. « Notre politique est très claire : si le test est positif à la Covid19, la personne est immédiatement renvoyée chez elle. De la même manière, si quelqu’un est malade, il ne vient pas travailler », assure-t-il aujourd’hui.

    En revanche, les professionnels de santé du CHU de Toulouse peuvent travailler lorsqu’ils sont seulement « cas contacts » ou asymptomatiques. Du moins, durant les 24 heures qui précèdent les résultats de leur test PCR. La direction s’appuyant, en partie, sur les recommandations du Haut conseil de santé public du 23 mai dernier .

    Ce protocole est plus souple que pour la population générale. Comme le recommande Santé publique France, « tout cas contact doit s’isoler immédiatement sans attendre le résultat des tests ».

    Ce délai de 24 heures augmente-t-il le risque de contaminations des patients et des soignants ? « Oui » pour Julien Terrier, de la CGT qui dénonce le « risque qui est pris pour assurer la continuité des soins ». Mais pas pour le professeur Soulat qui voit « une surprudence » dans les mesures de lutte contre le coronavirus dans les entreprises. « La plupart des contaminations ne se font plus en milieu professionnel, mais dans les cercles familiaux ou d’amis. À l’hôpital, les gestes barrières sont strictement respectés », estime-t-il.

    Une autre situation au sein de l’hôpital de Rangueil a attiré l’attention de Mediacités. Par téléphone, une infirmière, qui souhaite aussi rester anonyme et que son service ne soit pas cité [voir En coulisses], s’est retrouvée dans une situation qu’elle qualifie « d’étonnante ». « Mon conjoint est atteint du Covid19 et je n’ai plus de goût ni d’odorat depuis quelques jours. Mais mon test PCR s’est révélé négatif. On m’a donc demandé d’aller travailler » raconte-t-elle. « Pour moi, c’est sûr, mon test est un faux négatif » s’inquiète-t-elle. Par précaution, n’aurait-il pas fallu isoler cette infirmière ? « Ces symptômes évoquent la Covid mais ce n’est pas forcément ça. D’autres pathologies peuvent être responsables », rétorque Jean-Marc Soulat.

    « Si on doit choisir entre sauver des vies ou fermer un service… on sauve des vie »

    Si, actuellement, le nombre de soignants amenés à travailler tout en étant positifs reste marginal (le CHU compte 16 000 employés), une évolution forte de l’épidémie pourrait multiplier les cas. Un risque déjà pris en compte par la direction du CHU qui s’appuie sur les recommandations du Haut conseil de la santé publique. Dans un avis daté du 23 mai dernier, l’instance précisait que « dans le cas où un personnel non remplaçable serait porteur du SARS-CoV-2 et asymptomatique, la possibilité […] d’un maintien en poste avec un renforcement des mesures de précaution et d’hygiène est envisageable afin que la balance bénéfice/risque ne soit pas défavorable ».

    Cette situation n’est pas spécifique au CHU de Toulouse. À Nice, Nantes ou dans l’Isère, des soignants ont aussi été amenés à travailler tout en étant positif au Covid19, révélait Le Parisien, le 14 octobre dernier. La stratégie est en tous cas assumée au CHU de Toulouse, notamment en cas de pic épidémique, comme le reconnaît, en substance, Jean-Marc Soulat. « Nous ne voulons pas de mort parce que des patients n’auraient pas pu être soignés, affirme le praticien. Donc si on doit choisir entre sauver des vies ou fermer un service [faute de personnels]. On sauve des vies. »

    La grande crainte pour la direction du CHU de Toulouse, c’est que des opérations urgentes ne puissent pas être assurées. « Nous faisons tout pour que cela n’arrive pas. C’est pour cela que nous organisons quatre cellules de crise par semaine pour gérer l’organisation des services » assure le médecin, conscient de la « lassitude » des professionnels de santé.

    Ce vendredi, chez nos confrères de France 3 Occitanie, le professeur Pierre Delobel, chef du service des maladies infectieuses du CHU expliquait que les hôpitaux du centre hospitalier de Toulouse étaient « en tension sur l’hospitalisation Covid en conventionnel avec une accélération forte du taux d’incidence à Toulouse qui dépasse la barre des 300 ». Un constat qui ne laisse guère de place à l’optimisme pour les prochaines semaines…

    Pour cet article, une vingtaine de coups de téléphone ont été passés par Mediacités entre le 21 et le 23 octobre 2020 suite à l’alerte d’une infirmière qui s’inquiétait de voir certains de ses collègues « travailler alors qu’ils sont positifs au Covid ». Des infirmières, des aides-soignantes, des chefs de services, et un cadre ont ainsi été contactés.

    La plupart d’entre eux nous ont confirmé que des soignants testés positifs travaillaient dans leur service mais tous ont refusé de s’exprimer publiquement par peur que leur témoignage puisse les identifier. « Si on apprend que j’ai parlé, ce sera la chasse aux sorcières » ; « surtout vous ne citez ni mon nom, ni mon service » a-t-on notamment pu entendre. Notre journaliste a tout de même pu s’entretenir une quinzaine de minutes par téléphone avec une professionnelle ayant travaillé tout en étant infectée par le Covid19. Au lendemain de cette discussion, cette dernière nous a fait savoir, par SMS, qu’elle ne souhaitait pas « apporter son témoignage, même de façon anonyme ».

    Enfin, un cadre de service, dans lequel aurait travaillé des soignants positifs à la Covid, a aussi été contacté, mais n’a ni infirmé ni confirmé nos informations, préférant nous « renvoyer vers la direction ». Chose faite, vendredi 23 octobre, lors d’un entretien de plus d’une heure avec Jean Marc Soulat et son adjoint Fabrice Herin.

    Malgré tout, Mediacités regrette que la pression – réelle ou ressentie- des professionnels de santé nuise à la transparence d’un sujet d’intérêt général.

    #covid #covid-19 #coronavirus #santé #surveillance #france #EnMarche #confinement #pandémie #vaccin #Toulouse

  • Indemnités des élus de Cholet : les « erreurs » de Florence Dabin, nouvelle présidente du département de Maine-et-Loire | Mediacités
    https://www.mediacites.fr/enquete/nantes/2021/07/08/indemnites-des-elus-de-cholet-les-%E2%80%AFerreurs%E2%80%AF-de-florence-d

    Les médecins appellent cela de la dyscalculie, l’équivalent pour les chiffres et le calcul de la dyslexie pour les lettres et la lecture. Ce trouble de l’apprentissage qui concerne 3 à 7 % des enfants français et près de 3 % des adultes, semble avoir frappé l’ensemble des élus de la majorité au conseil municipal de Cholet. Comme le rapportait la semaine dernière Mediacités, le procureur de la République d’Angers vient d’ouvrir une enquête visant le maire de la ville, Gilles Bourdouleix, ses adjoints et conseillers municipaux. L’association Anticor soupçonne en effet les élus de la majorité de s’être octroyés des indemnités supérieures au plafond autorisé. Les sommes s’élèverait à plus d’1,5 million d’euros sur l’ensemble du dernier mandat.

    Comme peut le dévoiler Mediacités, à ces soupçons d’irrégularités viennent s’ajouter aujourd’hui les «  erreurs  » commises par l’une des adjointes au maire de Cholet au moment de déclarer ses revenus et intérêts à la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique (HATVP). Et pas n’importe quelle adjointe, puisqu’il s’agit de Florence Dabin, tout juste élue présidente du conseil départemental du Maine-et-Loire, sous l’œil attentif de Gilles Bourdouleix.
    120 000 euros non déclarés en six ans

    A la lecture de la déclaration d’intérêt de Florence Dabin, déposée en 2015 auprès de la HATVP (en tant que vice-présidente du Département), trois montants ont tapé dans l’œil de Mediacités. Le premier concerne justement l’indemnité controversée perçue en tant qu’adjointe au maire de Cholet. Florence Dabin déclare 547 euros par mois. Problème : la délibération du conseil municipal du 4 avril 2014 indique que chaque adjoint (outre le premier d’entre eux) touche 1931 euros. Une différence de 1 384 euros par mois, soit près de 100 000 euros non déclarés à la HATVP sur l’ensemble du mandat 2014/2020.

  • Folle journée de Nantes : l’ancienne directrice aurait détourné 236 478 euros, au moins
    « L’art de la fugue », cette œuvre inachevée de Jean-Sébastien Bach, aurait eu toute sa place à l’ouverture de la 27e édition de la Folle Journée, le 28 mai prochain. La fugue, c’est celle des 236 478 euros détournés des comptes du festival et de son fonds de dotation. L’art, celui appliqué par l’ex-directrice, Joëlle Kérivin, pour faire disparaître de telles sommes au nez à la barbe de l’institution durant des années.

    Lundi, c’est par un communiqué d’une vingtaine de lignes que le conseil d’administration de la SAEM Folle Journée a dévoilé l’ampleur des dégâts, révélée par un audit commandé au cabinet KPMG en mars dernier. Du coup, la SAEM, qui avait déjà porté plainte, a décidé de se porter partie civile.

    A quoi correspondent ces 236 478 euros ? Le communiqué ne le dit pas. Les administrateurs non plus. Tous les membres du conseil d’administration (composé pour une grande part d’élus des collectivités locales) ont dû signer une clause de confidentialité. Les éléments ayant été transmis au Procureur de la République dans le cadre de l’enquête en cours, ils appartiennent à présent à la procédure judiciaire.

    Un bilan à compléter
    Interrogés par Mediacités, plusieurs administrateurs confirment néanmoins les détournements de fonds, les avances sur frais et salaire, ainsi que des frais d’habillement et de confort exorbitants.
    En bonne œuvre inachevée, « L’art de la fugue » pourrait réserver de nouvelles surprises. En effet, le cabinet KPMG n’a pas totalement épluché les comptes de la Folle journée pour déterminer le montant des sommes détournées. Il a utilisé le méthode des sondages : seul un échantillon des factures et notes de frais a été contrôlé et uniquement pour la période allant du 1er juillet 2017 au 15 mars 2021 alors que Joëlle Kérivin a été recrutée en septembre 2015. Les sommes détournées pourraient donc dépasser les 300 000 euros.

    La suite (payante) : https://www.mediacites.fr/breve/nantes/2021/05/20/folle-journee-de-nantes-lancienne-directrice-aurait-detourne-236-478-euro

    #Nantes #Joëlle_Kérivin #musique #Folle_journée #SAEM #culture

    • La culture «  à la nantaise  » rattrapée par les affaires

      La Folle journée, le Voyage à Nantes, les Machines de l’île, l’école des Beaux-Arts... Sale temps pour les grandes institutions culturelles nantaises. Déjà privées de public pour cause de Covid, les voilà qui suscitent l’intérêt des enquêteurs et des magistrats.

      Y-a-t-il quelque chose de pourri au royaume de la culture institutionnelle nantaise  ? Depuis quelques mois, certains des plus gros acteurs du secteur se retrouvent malgré eux sous les feux de la rampe, devant un public pour le moins inhabituel d’enquêteurs et de magistrats. Jusqu’à ce double coup de théâtre, vendredi 12 mars, avec l’annonce de la démission de la directrice générale de la Folle journée, suite à des mouvements financiers suspects ; et celle d’une perquisition menée par la police judiciaire au siège du Voyage à Nantes (VAN), visant notamment la gestion de l’une des Machines de l’île, le Carrousel des mondes marins.

      La Folle journée, le Voyage à Nantes, les Machines de l’île… Voilà donc les trois principaux piliers de décennies de politique culturelle «  à la nantaise  » frappés par un tremblement de terre. Trois institutions phares créées du temps où Jean-Marc Ayrault dirigeait Nantes et qui ont largement contribué à «  réveiller  » la ville, à transformer son image et à doper son attractivité. Trois monuments qui, au fil des ans, ont pris une place considérable dans le paysage culturel et vacillent aujourd’hui sur leurs bases.

      Irrégularités financières à la Folle journée
      Comme un paradoxe, c’est à la mairie de Nantes que se situe l’épicentre du premier séisme. Vendredi 12 mars, en début d’après-midi, la ville publie un communiqué annonçant la démission de Joëlle Kerivin, directrice de la société d’économie mixte (SAEM) pilotant la Folle journée.

      La suite (payante) : https://www.mediacites.fr/breve/nantes/2021/03/18/la-culture-%e2%80%afa-la-nantaise%e2%80%af-rattrapee-par-les-affaires

    • Folle journée de Nantes : après les malversations comptables, péril financier sur le fonds de dotation

      A sa création il y a dix ans, il était censé financer les actions sociales de la Folle Journée. Aujourd’hui, le "fonds de dotation pour le développement culturel" fait perdre de l’argent à la structure qui organise le festival de musique classique. Après "l’affaire Joëlle Kérivin", ce curieux paradoxe pousse la Ville à « remettre à plat tout le financement de la Folle Journée ».

      A la Folle Journée, l’hymne à la joie des vingt-cinq premières années de succès prend ces derniers mois des accents de requiem. Il y eut d’abord – crise sanitaire oblige - les reports successifs de l’édition 2021, qui devraient déboucher, fin mai, sur une programmation mezza-voce (une dizaine de concerts contre près de 300 en temps normal). Mi-mars, il y eut ensuite le séisme provoqué par la plainte déposée par la mairie de Nantes visant la directrice du festival de musique classique, Joëlle Kérivin, pour des «  mouvements de trésorerie très importants, liés à des avances de salaires et de frais de représentation  ».

      Si l’enquête est toujours en cours, les partenaires de la manifestation - publics comme privés - n’apprécient guère de la voir ainsi associée à des soupçons de malversations financières. Dans cet univers, on juge généralement que les petites histoires d’argent s’accordent mal à la grande musique des affaires culturelles. Et quand la justice vient se mêler de tout ça, la partition devient carrément dissonante.

      Voilà qui ne va pas arranger les affaires d’un satellite de la SAEM Folle Journée  : le fonds de dotation pour le développement culturel. Créé il y a 10 ans pour financer les actions solidaires de la Folle Journée, ce fonds enchaine depuis quelques années les déficits pour atteindre aujourd’hui une dette de plus de 344 000 euros. Une dette prise en charge par celle qu’il devait financer  : la SAEM Folle Journée. En clair  : le fonds de dotation devait rapporter de l’argent à la Folle Journée. Il lui en fait finalement dépenser.

      Pourtant, l’idée du fonds de dotation était novatrice et noble. Créé par une loi de 2008, cet organisme de mécénat devait engranger les dons des entreprises privées, afin de financer les initiatives solidaires de la Folle Journée en direction d’un public éloigné de la musique classique. Une bonne opération pour les finances publiques qui déléguaient ainsi les opérations solidaires aux mécènes. En retour de leurs dons financiers, ces derniers bénéficiaient d’une déduction d’impôt de 60 % du montant de leur don. Du "gagnant-gagnant", donc.

      La suite payante : https://www.mediacites.fr/enquete/nantes/2021/05/06/folle-journee-de-nantes-apres-les-malversations-comptables-peril-financie

  • A la recherche des électeurs de Guillaume Delbar à Roubaix 30 avril 2021 - mediacité

    De qui le maire de Roubaix est-il l’élu ? C’est la question posée par trois politologues lillois - Rémy Bretton-Wylk, Fabien Desage et Tristan Haute - il y a un peu plus d’une semaine, dans la revue en ligne spécialisée Métropolitiques. Une question fort attrayante pour tous les amoureux de la chose électorale. Mais qui risque d’être un peu déçus par la réponse de nos experts. Bien que riche d’enseignements, en effet, celle-ci n’est que partielle. Nous avons donc tenté d’en savoir plus en interrogeant un des auteurs.


    Guilaume Delbar. Photo Francis Verhelst/Wikipedia.
    Le pitch de départ est connu : Guillaume Delbar https://www.mediacites.fr/portrait/lille/2019/12/06/roubaix-guillaume-delbar-la-revanche-de-loutsider , maire sortant, ex-LR, passé en 2019 dans l’orbite d’Emmanuel Macron, est réélu assez confortablement au deuxième tour des municipales de juin 2020. Il s’impose face au candidat d’union d’une partie de la gauche, Karim Amrouni https://www.mediacites.fr/portrait/lille/2020/06/19/municipales-le-quitte-ou-double-du-docteur-amrouni-a-roubaix , par 56 % des voix contre 44 %. Et ce alors qu’il ne l’avait emporté que de justesse en 2014, à l’issue d’une quadrangulaire très disputée. Un succès incontestable à un petit-gros détail près : l’abstention a été massive.

    Près de 8 électeurs sur 10 ne se sont pas déplacés. Résultat, avec seulement 5776 voix - un millier de moins . . .

    La suite payante : https://www.mediacites.fr/breve/lille/2021/04/30/a-la-recherche-des-electeurs-de-guillaume-delbar-a-roubaix

    #Roubaix #politique #élections #bourgeoisie #élections

    • De qui le maire de Roubaix est-il l’élu ?

      Rémy Bretton-Wilk & Fabien Desage & Tristan Haute - 19 avril 2021

      Analysant les effets croisés de la ségrégation spatiale et de l’abstention sur les résultats électoraux, Rémy Bretton-Wilk, Fabien Desage et Tristan Haute démontrent l’existence d’une « prime au vote bourgeois » dans l’une des villes les plus pauvres de France.

      Souvent présentée comme « la ville la plus pauvre de France », Roubaix, qui avait placé Jean-Luc Mélenchon (LFI) en tête du premier tour de la dernière élection présidentielle avec 36 % des voix, est dirigée depuis 2014 par Guillaume Delbar, un maire Les Républicains (devenu « divers droite » en 2017). Élu de justesse dans une quadrangulaire en 2014 (34,8 % des suffrages exprimés au second tour) malgré l’importance du score LFI en 2017, le maire est parvenu à conserver assez facilement la mairie en 2020 avec 56 % des suffrages exprimés au second tour.

      La déconnexion entre les résultats aux élections nationales et locales à Roubaix ne peut se comprendre qu’en tenant compte d’un différentiel d’abstention important qui, loin de concerner la ville de manière homogène, touche plus fortement ses quartiers populaires. La victoire aisée de la droite lors de la dernière élection municipale s’explique par une mobilisation électorale à la fois faible et socialement différenciée, ainsi que par une impressionnante capacité de la droite à mobiliser la bourgeoisie locale, là où la gauche, divisée, ne parvient plus à attirer les classes populaires pourtant largement majoritaires. Pour le dire autrement, l’abstention massive dans les quartiers populaires donne une véritable « prime » aux votes dans les quartiers bourgeois, dont le poids relatif dans l’élection se trouve accru.

      Une abstention massive et socialement située

      Le cas roubaisien a été peu étudié en sociologie électorale (Etchebarne 1983 ; Lefebvre 2002). À l’image de ce qui a été observé au niveau national (Jaffré 2020), la ville connaît une hausse continue de l’abstention depuis les années 1990, aggravée par le niveau du chômage, la précarité socio-économique et la faiblesse des diplômes au sein de la population locale. Ainsi, l’abstention était majoritaire dès 2001, atteignant 55 % au premier tour des élections municipales contre 33 % au niveau national : dix points de plus qu’en 1995 et vingt de plus qu’en 1989 (Lefebvre 2002). Depuis, elle n’a cessé d’augmenter : 60 % en 2008, 62 % en 2014 et 78 % en 2020, en pleine crise sanitaire. Plus de trois Roubaisiens inscrits sur quatre ne se sont donc pas rendus aux urnes.

      Les maires de Roubaix sont de plus en plus « mal élus », au sens où leur élection repose sur un nombre de suffrages de plus en plus faible. En 2001 et en 2008, René Vandierendonck, tête de liste de la gauche socialiste mais ancien dauphin du maire UDF-CDS André Diligent (1983-1994), était élu avec respectivement 8 787 et 8 907 voix. En 2014, Guillaume Delbar n’était élu qu’avec 6 949 voix. En 2020, sa victoire ne reposait plus que sur 5 776 voix dans une ville qui compte près de 100 000 habitants.

      Pour les candidats, l’enjeu est dès lors moins de conquérir des « parts de marché électoral » que de s’assurer le soutien des groupes les plus mobilisés, dont le poids relatif dans l’élection se trouve accru. Or, à Roubaix comme ailleurs, l’abstention est socialement située (Haute 2020 ; Braconnier et al. 2017). Bien que majoritaire en 2020, l’abstention dans les bureaux « bourgeois » reste quinze points inférieure à celle observée dans le reste de la ville (voir Tableau 1). À cette abstention plus faible s’ajoute également une meilleure inscription sur les listes électorales dans ces quartiers privilégiés (Braconnier et al. 2017).

      Les inégalités sociales de mobilisation électorale tendent ainsi à renforcer le poids électoral des classes supérieures : si les quatre bureaux « bourgeois » ne rassemblent que 6 % de la population roubaisienne âgée de 15 ans et plus, ils agrègent déjà 8 % des inscrits sur les listes électorales et entre 12 % et 13 % des votants (respectivement au 1er et 2e tour des municipales de 2020). Leur poids relatif dans le résultat final s’en trouve très sensiblement accru.

      Ce constat n’est pas spécifique aux scrutins locaux mais, lors de la présidentielle, le poids de ces bureaux était réduit du fait de la plus forte participation dans l’ensemble de la ville : les quatre bureaux bourgeois rassemblent moins de 10 % des votants au premier tour de l’élection présidentielle de 2017, contre plus de 12 % en 2020.

      Tableau 1. Résultats des élections municipales de 2020 et présidentielles de 2017 selon le type de bureau de vote (en % des inscrits)


      Source : Ministère de l’Intérieur, 2020 ; traitements par les auteurs.

      Roubaix, pauvre mais aussi ségréguée _

      À l’image de ce qui a été réalisé dans d’autres villes (Rivière 2014 ; Batardy et al. 2017), détailler l’analyse des données électorales et sociodémographiques, à l’échelle des quarante-six bureaux de vote de la ville permet de mieux saisir l’hétérogénéité sociale et électorale d’un espace urbain.

      En l’occurrence, à Roubaix, l’effet de la différenciation sociale des comportements électoraux est amplifié par la ségrégation de la ville. Véritable « ville usine » du textile (Pétillon 2006), Roubaix est victime de la désindustrialisation dès les années 1960 et connaît vite un chômage de masse. Loin d’enrayer la situation, les politiques urbaines tendent plutôt à accroître les inégalités au sein de la ville (Vulbeau 2018 ; Collectif Degeyter 2017). À Roubaix cohabitent en effet les fractions les plus précaires des classes populaires et une bourgeoisie, au passé industriel mais reconvertie dans d’autres secteurs d’activité (grande distribution, banques…), à laquelle se sont greffés des cadres du privé travaillant dans la métropole lilloise et séduits par un immobilier bon marché. Ces classes supérieures se concentrent dans une toute petite partie de la ville, aux abords du parc Barbieux notamment (figures 2 à 5), à quelques kilomètres mais à « mille lieues » des logements sociaux et de l’habitat privé modeste qui caractérisent les anciens quartiers industriels de la ville, comme Le Pile, Le Cul de Four, l’Alma, ou l’Épeule (figure 1).

      Figure 1. Les quartiers de Roubaix


      Source : Ville de Roubaix, 2017, typologie couleur par les auteurs.

      Figure 2. Avenue Jean-Jaurès (qui longe le parc Barbieux) - Photo : F. Desage.

      Figure 3. Avenue Gustave-Delory (est du parc Barbieux) - Photo : F. Desage.

      Figure 4. Boulevard du Général-de-Gaulle (nord du parc Barbieux) - Photo : F. Desage.

      Figure 5. Rue Colbert (nord-ouest du parc Barbieux) - Photo : F. Desage

      Cette ségrégation socio-spatiale se traduit dans les caractéristiques des bureaux de vote. Le tableau 2 révèle ainsi le profil social très spécifique de quatre d’entre eux, que nous qualifions ici de « bourgeois », marqués par une surreprésentation très nette des diplômés du supérieur, des retraités, des cadres et des propriétaires et par une sous-représentation des immigrés.

      Tableau 2. Caractéristiques sociales des bureaux de vote roubaisiens - Source : INSEE, 2016 ; traitement par les auteurs

      Une bourgeoisie acquise à la droite, une gauche qui ne mobilise pas les quartiers populaires

      En pourcentage des inscrits le résultat de la liste de Guillaume Delbar dans les quatre bureaux bourgeois est près de trois fois supérieur à son résultat dans le reste de la ville, au premier comme au second tour. Les bureaux bourgeois, qui ne pèsent que pour 6 % de la population roubaisienne, fournissent ainsi respectivement 20 % et 18 % des voix de la liste de Guillaume Delbar au premier et au second tour.

      Si elles ne font pas basculer l’élection, les 1 045 voix recueillies par G. Delbar au second tour dans les quatre bureaux bourgeois (contre 4 731 dans les 42 autres bureaux de la ville) lui assurent une victoire confortable : sans ces quatre bureaux, l’écart entre le maire élu et son challenger divers gauche, Karim Hamrouni, aurait été de moins de 500 voix.

      Deux anamorphoses permettent de préciser l’analyse. Dans la première (figure 6), l’aire des bureaux de vote est proportionnelle à la population résidente. Dans la seconde (figure 7), l’aire des bureaux de vote est proportionnelle au nombre de voix obtenues par la liste Delbar au 2e tour des municipales de 2020. La comparaison des cartes fait apparaître deux types de déformations. D’un côté, les quartiers de Barbieux et du Nouveau Roubaix occupent une surface bien plus importante dans la figure 7 que dans la figure 6 : quelques quartiers concentrent les votes en faveur de la liste Delbar. D’un autre côté, les quartiers populaires (l’Alma, le Cul de Four, le Pile, l’Épeule) voient leur surface nettement réduite dans la figure 7 par rapport à la figure 6, preuve que, même si la population roubaisienne s’y concentre, ces quartiers contribuent très marginalement à la victoire électorale de la droite.

      Figure 6. Anamorphose : l’aire des bureaux de vote est proportionnelle à leur population résidentielle


      Source : INSEE, 2016 ; Ville de Roubaix, 2017 ; traitement : R. Bretton-Wilk, Qgis 3.14.

      Figure 7. Anamorphose : l’aire des bureaux de vote est proportionnelle au résultat qu’y obtient la liste Delbar au second tour (2020)


      Source : Ministère de l’Intérieur, 2020 ; traitement : Rémy Bretton-Wilk, Qgis 3.14.

      Cette surmobilisation de la bourgeoisie locale en faveur de la droite et la faible capacité de la gauche à mobiliser son camp, en particulier les nouvelles classes populaires racisées et discriminées, ne sont pas nouvelles (Masclet 2003 ; Hadj Belgacem 2016). D’une part, si Roubaix fut un « bastion socialiste », longtemps détenu par la SFIO, la majorité socialiste n’était obtenue, dès 1945, qu’à la faveur d’une alliance de « troisième force » avec les chrétiens-démocrates (Lefebvre 2004). Après la victoire de la droite en 1983, le retour à gauche de la ville, en 2001, s’explique d’ailleurs en grande partie par le ralliement à la gauche du maire centriste sortant, René Vandierendonck (Lefebvre 2002 ; Desage 2006). D’autre part, la géographie électorale roubaisienne apparaît très stable sur le temps long, à l’instar des lignes de clivage socio-spatiales au sein de la ville : les bureaux autour du parc Barbieux étaient déjà, en 1983, les plus favorables au nouveau maire UDF-CDS (Etchebarne 1983) et constituaient, en 2001, la principale zone de force électorale d’une droite divisée et passée dans l’opposition (Lefebvre 2002).

      Ce double effet de polarisation sociale et de surmobilisation de la bourgeoisie locale prend toutefois un aspect décisif, dès lors que la gauche, fortement divisée, ne parvient plus à mobiliser l’électorat populaire. Le faible intérêt pour la politique institutionnelle et la pratique intermittente du vote n’empêchent pas l’existence d’autres formes de mobilisations sociales (Collectif Rosa Bonheur 2019) et politiques (Talpin 2020), mais celles-ci se traduisent difficilement en dynamiques partisanes et électorales.

      Prime au vote bourgeois et orientations de l’action publique

      Si le maire de Roubaix n’est pas le maire des seuls quatre quartiers bourgeois – dont les suffrages n’auraient pas suffi à le faire élire – il leur est néanmoins électoralement redevable.

      Ce soutien électoral des quartiers privilégiés ne résume pas à lui seul l’influence des habitants les plus insérés économiquement et socialement sur la politique du maire : ils disposent d’autres ressources pour se faire entendre. Il serait toutefois naïf de penser que ce soutien électoral ne joue aucun rôle. Les recherches de Max Rousseau (2010) sur les origines des politiques de « gentrification » à Roubaix dans les années 1990 ou de Yoan Miot (2012) sur les politiques de « renouvellement urbain » pointent en effet le rôle décisif des élites économiques locales dans la promotion de politiques publiques favorables aux intérêts des propriétaires et investisseurs : leur poids se retrouve notamment dans l’adoption de mesures valorisant la « bonne image » de la ville, son patrimoine et son « attractivité ».

      Les effets électoraux de cette répartition géographique très inégalitaire de l’électorat étant attestés, il serait utile d’analyser plus en détail ses conséquences tant sur les actions engagées par les municipalités de droite que sur la marginalisation des groupes sociaux les moins audibles.

      Bibliographie *
      • Audemard, J. et Gouard, D. 2016. « Le bureau de vote : objet et terrain d’enquêtes électorales », Pôle Sud, n° 44, p. 5-19.
      • Batardy, C., Bellanger, E., Gilbert, P. et Rivière, J. 2017. « Présidentielle 2017. Les votes des grandes villes au microscope », Métropolitiques [en ligne], 9 mai 2017.
      • Braconnier, C., Coulmont, B. et Dormagen, J.-Y. 2017. « Toujours pas de chrysanthèmes pour les variables lourdes de la participation électorale. Chute de la participation et augmentation des inégalités électorales au printemps 2017 », Revue française de science politique, 2017, n° 67, p. 1023-1040.
      • Collectif Degeyter. 2017. Sociologie de Lille, Paris : La Découverte.
      • Collectif Rosa Bonheur. 2019. La Ville vue d’en bas. Travail et production de l’espace populaire, Paris : Éditions Amsterdam.
      • Desage, F. 2006. « Roubaix et la construction de l’institution communautaire : une contribution paradoxale », in M. David, B. Duriez et R. Lefebvre (dir.), Roubaix : 50 ans de transformation urbaine et de mutation sociale, Lille : Presses du Septentrion, p. 129-147.
      • Etchebarne, S. 1983. « L’urne et le xénophobe. À propos des élections municipales à Roubaix en mars 1983 », Espace, populations, sociétés, n° 2, p. 133-138.
      • Gombin, J. 2017. « spReapportion : Reapportion Data From one Geography to Another », R package, version 0.1.0.9001.
      • Hadj Belgacem, S. 2016. « Reconquérir la jeunesse des cités ? Enjeux et contradictions d’un Conseil Local des Jeunes dans une municipalité communiste », Mouvements, n° 85, p. 95-103.
      • Haute, T. 2020. « La participation électorale en temps de crise sanitaire : évolutions et persistances », Pouvoirs locaux, n° 118, p. 29-34.
      • Jaffré, J. 2020. « L’abstention aux élections municipales depuis l’après-guerre (1947-2014) », note Sciences Po/CEVIPOF, mars 2020.
      • Lefebvre, R. 2004. « Le socialisme français soluble dans l’institution municipale ? Forme partisane et emprise institutionnelle : Roubaix (1892-1983) », Revue française de science politique, vol. 54, n° 2, p. 237-260.
      • Lefebvre, R. 2002. « Roubaix. Entre recomposition politique et stabilité électorale », in B. Dolez et A. Laurent (dir.), Le Vote des villes, Paris : Presses de Sciences Po, p. 257-274.
      • Masclet, O. 2003. La Gauche et les cités : enquêtes sur un rendez-vous manqué, Paris : La Dispute.
      • Miot, Y. 2012. Face à la décroissance urbaine, l’attractivité résidentielle ? Le cas des villes de tradition industrielle de Mulhouse, Roubaix et Saint-Étienne, thèse de doctorat d’Aménagement et urbanisme, Université Lille 1.
      • Pétillon, C. 2006. La Population de Roubaix. Industrialisation, démographie et société, 1750-1880, Lille : Presses du Septentrion.
      • Rivière, J. 2014. « Les divisions sociales des métropoles françaises et leurs effets électoraux. Une comparaison des scrutins municipaux de 2008 », Métropolitiques [en ligne], 21 mars 2014.
      • Rousseau, M. 2010. « Gouverner la gentrification. Différentiel de loyer et coalitions de croissance dans la ville en déclin », Pôle Sud, n° 32, p. 59-72.
      • Talpin, J. 2020. Bâillonner les quartiers. Comment le pouvoir réprime les mobilisations populaires, Lille : Les Étaques.
      • Vulbeau, J. 2018. « La rénovation urbaine à Roubaix : une modernisation sous tension (1957-1972) », Revue du Nord, n° 424, p. 191-219.

      #vote #maires #abstention #quartiers_populaires #ségrégation #bourgeoisie #élections #Nord–Pas-de-Calais #Roubaix #cartes #sociologie #classes_populaires #droite #gauche #géographie_électoral #gentrification #renouvellement_urbain # élites #politiques_publiques #inégalités #électorat_populaire

  • Dans l’Est lyonnais, le « tramway Aulas » roule à vide Par Brianne Cousin - 27 avril 2021 - mediacites

    Dix passagers en moyenne dans des rames qui pourraient en accueillir 200… Inauguré en février dernier, le tramway T7 qui dessert l’OL Vallée peine à démontrer son utilité et celle de son investissement à 1,6 million d’euros.


    En service depuis trois mois, le tramway dessert « le pôle économique et de loisirs » développé par Jean-Michel Aulas toutes les 15 minutes. Photo : N.Barriquand/Mediacités.

    Il arpente l’Est lyonnais depuis le 1er février dernier. Le nouveau tramway T7 relie en dix minutes les arrêts « Vaulx-en-Velin La Soie » et « Décines OL Vallée ». Soit quatre stations (avec « Décines Centre » et « Décines Grand Large ») pour un départ toutes les quinze minutes. De quoi désengorger, aux heures de pointe, le tram T3, dont il emprunte en grande partie l’itinéraire. C’est en tout cas . . . .

    La suite payante  : https://www.mediacites.fr/enquete/lyon/2021/04/27/dans-lest-lyonnais-le-tramway-aulas-roule-a-vide

    #Lyon #tramway #Transports #des_grands_projets..._inutiles_ #infos_locales

  • A Lille, des locataires essuient les plâtres d’un bailleur public 100 % Internet Nicolas Lee - mediacites

    La révolution numérique vire parfois au cauchemar. Dans un immeuble neuf mais truffé de défauts, des locataires de CDC Habitat sont confrontés à un service client entièrement dématérialisé capable de rester plusieurs semaines aux abonnés absents.

    Moisissures sur les murs, dégâts des eaux, prises électriques défectueuses, système de ventilation inopérant… le bâtiment B du 291 boulevard Victor Hugo à Lille a beau être flambant neuf, les problèmes n’ont cessé de s’accumuler depuis son inauguration en décembre 2020. « On ne pensait pas avoir autant de soucis », souffle Fostine, jeune salariée en communication arrivée avec son compagnon parmi les premiers locataires.


    Depuis le boulevard Victor Hugo à Lille, le bâtiment flambant neuf de CDC Habitat. Photo : Nicolas Lee

    Sur les 32 logements de l’immeuble, au moins 10 occupants rapportent des imperfections et des défaillances dans leur foyer. Ce n’est pas la seule galère qu’ils partagent. Tous sont confrontés au même dialogue impossible avec leur bailleur : la Caisse des Dépôts et Consignations Habitat (CDC Habitat). Et à l’obligation de passer par un service client 100 % web.

    « Sans faille côté client »
    
Cela fait maintenant trois ans, en 2017, que l’entreprise publique, plus gros bailleur de France, a pris le tournant de la dématérialisation totale de ses relations avec les locataires. Une décision qui concerne quelque 500 000 logements.« Sans faille côté client », assure Tristant d’Inguimbert, le directeur délégué du service client. De l’entretien qui évalue l’éligibilité à la location jusqu’à la signature du bail sur une tablette numérique, en passant par la communication avec le bailleur après l’emménagement : tout se passe par internet.

    Fostine a trouvé la procédure de location dématérialisée plutôt efficace : « Là-dessus, j’ai rien à redire », reconnaît-elle. Mais les ennuis commencent lorsqu’elle remarque une fuite d’eau importante dans la salle de bain. La jeune locataire contacte alors le bailleur sur l’application « CDC Habitat et moi ». Quelques jours sont nécessaires . . .

    La suite payante : https://www.mediacites.fr/decryptage/lille/2021/04/30/a-lille-des-locataires-essuient-les-platres-dun-bailleur-public-100-inter

     #ia #algorithme #révolution_numérique #intelligence_artificielle #technologisme #bigdata #bêtise #CDC_Habitat #cauchemar #immobilier #dématérialisation #sevice_client #locataire #logement #internet #Lille #PS

  • #Archives : "TOUT LE MONDE DETESTE BEBERT !" et RIP la balustrade qui lui sert d’accoudoir à la prefecture de #Nantes ! Bientôt des grilles la remplaceront...
    https://www.flickr.com/photos/valkphotos/51132289543

    Flickr

    ValK. a posté une photo :

    14 avril 2018 - Manifestations de soutien au Service Public de la SNCF, puis de soutien à la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, le tout sous un déluge de lacrymos et de violences policières.
    .
    Témoignage audio personnel : archive.org/details/20180415RetourDeManif
    Photos : www.flickr.com/photos/valkphotos/albums/72157692528818382
    .
    Ensemble « Fil-de-s de luttes » : www.flickr.com/photos/valkphotos/collections/721576320969...
    ¤ autres photos : frama.link/valk
    ¿ infos audios : frama.link/karacole
    ☆ oripeaux : frama.link/kolavalk
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  • Amazon à Montbert, le clap de fin ?
    https://www.mediacites.fr/revue-de-presse/nantes/2021/03/11/amazon-a-montbert-le-clap-de-fin

    Le projet d’implantation d’un gigantesque entrepôt d’Amazon sur la commune de Montbert (3100 habitants), à 25 kilomètres au sud de Nantes, semble avoir du plomb dans l’aile. En mars 2020, le géant américain avait déposé un permis pour construire un bâtiment de 185 000 mètres carrés sur le site d’un ancien hôpital psychiatrique, suscitant la colère du Collectif Stop Amazon 44, composé de syndicats, d’associations, de militants et de riverains, ainsi que l’opposition de nombreuses personnalités et élus, parmi (...)

    #Amazon #écologie #consommation #urbanisme

  • Pesticides en Loire-Atlantique : colère, honte et oubli, la triple peine des victimes | Mediacités
    https://www.mediacites.fr/enquete/nantes/2021/01/28/pesticides-en-loire-atlantique-colere-honte-et-oubli-la-triple-peine-des-

    Cinquième et dernier épisode de notre grande enquête sur les pesticides en Loire-Atlantique. Où l’on s’intéresse aux victimes des #pesticides et notamment aux premières d’entre elles : les #agriculteurs. Plus fréquemment touchés que le reste de la population par certaines pathologies (maladie de #Parkinson, #lymphomes, #cancers de la prostate), ils doivent batailler pied à pied pour les faire reconnaître comme #maladies_professionnelles. Mais aussi, entre fidélité au métier et culpabilité, lutter contre le silence qui pèse encore sur le sujet au sein de la profession.

    #paywall

  • Bouguenais : l’élu chargé de la vidéosurveillance condamné pour le harcèlement de son ex-compagne
    https://www.mediacites.fr/breve/nantes/2021/01/28/bouguenais-lelu-charge-de-la-videosurveillance-condamne-pour-le-harcelement-de-son-ex-compagne/?mc_cid=efb8e3b06a&mc_eid=b483b98bfc

    Coup de tonnerre au conseil municipal de Bouguenais, au sud-ouest de Nantes. Le conseiller municipal délégué à la « vidéo-protection » a été condamné ce jeudi 28 janvier 2021 à quatre mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Nantes pour le « harcèlement » d’une ex-compagne, rencontrée en 2016. Il devra lui verser 2 000 euros pour son préjudice moral et 800 euros pour ses frais de justice. A l’époque policier au commissariat de police central de Nantes, Sylvain Avril s’était notamment (...)

    #CCTV #police #vidéo-surveillance #femmes #harcèlement #surveillance #violence

  • Les gendarmes, les caméras espions et la zone du Carnet
    https://www.mediacites.fr/breve/nantes/2020/11/19/les-gendarmes-les-cameras-espions-et-la-zone-du-carnet

    C’est une curieuse découverte qu’ont fait les opposants au projet – désormais reporté – d’extension du grand port de Nantes – Saint-Nazaire sur la zone naturelle du Carnet. Samedi 14 novembre, le site d’information Reporterre révélait que, fin août, ces militants écologistes avaient retrouvé par hasard deux groupes de caméras de surveillance camouflés dans une fausse bûche d’arbre et de fausses pierres. Ces appareils faisaient apparemment partie d’un dispositif plus étendu qui aurait permis d’observer en (...)

    #CCTV #activisme #écologie #vidéo-surveillance #surveillance

  • Amazon et petits commerces : le double discours de Christelle Morançais
    https://www.mediacites.fr/breve/nantes/2020/11/12/amazon-et-petits-commerces-le-double-discours-de-christelle-morancais

    « Je me battrai pour vous, je ne vous laisserai pas tomber ». Vendredi 6 novembre, la présidente (LR) de la Région Pays de la Loire, Christelle Morançais, organisait une visioconférence en direct depuis la librairie Bulle du Mans, dont le patron est à la pointe de la mobilisation des libraires indépendantes pendant ce deuxième confinement. « Il faut créer les conditions d’une réouverture la plus rapide possible. Mais bien sûr dans le strict respect des protocoles sanitaires », soutient alors l’élue LR. (...)

    #Amazon #manipulation #lobbying