Aurore Martin extradée : Valls au cœur de la polémique
Créé le 02-11-2012 à 12h16 - Mis à jour à 19h36
Par Le Nouvel Observateur
Des élus PS aux communistes en passant par Europe Ecologie-Les Verts et Batasuna, tous critiquent la décision du ministre de l’Intérieur.
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De nombreuses critiques visent Manuel Valls. Plusieurs élus voient la main du ministre de l’Intérieur derrière cette arrestation.
Lors d’une conférence de presse à Bayonne, Batasuna estime que Manuel Valls avait « cassé un accord tacite ». L’un des responsables du mouvement, Jean-François Lefort, relève que le MAE visant Aurore Martin n’avait pas été appliqué par l’ancien ministre de l’Intérieur Claude Guéant.
« Une étape a été franchie », estime-t-il. Jean-François Lefort doute du caractère « fortuit » du contrôle qui a permis l’arrestation de la militante. Selon lui, un « important peloton de gendarmerie » se trouvait « à un autre endroit où elle aurait pu passer ».
Membre de la coalition EH Bai, Anita Lopepe affirme que Manuel Valls « s’aligne sur le Partido Popular » (droite), au pouvoir en Espagne. Selon elle, « 8 à 12 » militants basques français sont encore sous le coup de MAE non activés.
« Créer la discorde »
« Ce que Guéant n’avait pas osé faire, le ministre Valls vient de le commettre », dénonce d’ailleurs Olivier Dartigolles.
Pour EELV, le locataire de la place Beauvau « semble vouloir créer la discorde en entretenant sciemment l’amalgame et la confusion » alors que « les élus de tous bords [...] et la société civile » du Pays basque « s’allient [...] pour travailler à l’avenir du territoire et pour rendre pérenne la paix rendue possible par le dépôt des armes » de l’ETA.
Lundi, déjà, un entretien de Manuel Valls au quotidien espagnol « El Pais » avait suscité l’indignation de plusieurs élus basques, de gauche comme de droite, le ministre semblant lier l’existence d’une collectivité basque, entité administrative que des élus appellent de leurs vœux, au fait que l’ETA dépose les armes.