« Je ne suis pas celle que vous croyez ».
▻http://lagricultureetautreschosesdelavie.fr
Ou tout ce que je ne suis pas et tout ce que je ne sais pas en tant qu’ingénieure agronome. Pour qu’on arrête de me demander des conseils en jardinage...
« Je ne suis pas celle que vous croyez ».
▻http://lagricultureetautreschosesdelavie.fr
Ou tout ce que je ne suis pas et tout ce que je ne sais pas en tant qu’ingénieure agronome. Pour qu’on arrête de me demander des conseils en jardinage...
On a beau colmater, c’est toujours une surprise, l’étendue de notre ignorance.
Daniel Pennac
Le bon URL (et non l’URL du site) :)
▻http://lagricultureetautreschosesdelavie.fr/?p=1084
Ho yes ! Merci, j’avais effectivement copié la mauvaise...
m’enfin tu postes plus tes billet sur seenthis @philomenne !?
#Agriculture. La #Russie s’approche de l’#autosuffisance_alimentaire
Malgré les sanctions occidentales – ou grâce à elles –, le pays est devenu une superpuissance céréalière. Outre le #blé, il n’a plus besoin d’importer de légumes ni de #viande de porc.
Si j’en crois un expert russe que j’avais rencontré au Space de Rennes en 2015, c’est grâce à ces sanctions. Poutine a répliqué par un embargo sur les denrées alimentaires européennes qui sert en réalité à relancer l’agriculture de son pays à marche forcée. C’est violent mais ça marche.
(J’en avais parlé là : ►http://lagricultureetautreschosesdelavie.fr/?p=932)
Adding seaweed to cattle feed could reduce #methane production by 70%
▻http://www.sciencealert.com/adding-seaweed-to-cattle-feed-could-reduce-methane-production-by-70
While researchers have been looking into seaweed’s potential for curbing livestock emissions for a couple of years now, the most exciting result came out in late 2015, when a team from Australia found that a particular type of local seaweed, called Asparagopsis taxiformis, reduces methane production by more than 99 percent in the lab.
That’s an impressive figure, but doesn’t really mean much until it’s applied to real animals, right? Well, researchers from James Cook University in Queensland did just that, and found that they could cut a significant amount of methane emissions - and with a very small amount of seaweed.
“We have results already with whole sheep; we know that if Asparagopsis is fed to sheep at 2 percent of their diet, they produce between 50 and 70 percent less methane over a 72-day period continuously, so there is already a well-established precedent,” one of the team, Rocky De Nys, told ABC News.
As agriculture researcher Michael Battaglia from Australia’s CSIRO explains over at The Conversation, the reason this particular type of seaweed is so effective is because it produces a compound called bromoform (CHBr3), which blocks methane production by reacting with vitamin B12 at the last step.
“This disrupts the enzymes used by gut microbes that produce methane gas as waste during digestion,” he says.
Oui, ça fait un moment qu’il en est question. Il y a même une entreprise tout près de chez moi qui y travaille (entre autres produits à base d’algues). Mais bon, cette histoire de méthane entérique, ça représente quelque chose comme 4 % des GES mondiaux, donc c’est assez négligeable et surtout, c’est l’arbre qui cache la forêt. Pendant qu’on parle des vaches, on ne parle pas du transport et de l’industrie (entre 30 et 35% des émissions pour chacun de ces deux secteurs).
J’avais (sans vouloir me vanter), écrit un petit billet là-dessus :
Juste au cas où ça intéresserait quelqu’un(e)s d’entre vous : j’ai écrit une conférence gesticulée sur les déchets radioactifs en particulier et le projet Cigéo (Bure) en particulier.
J’ai déjà fait deux représentations, ça s’est bien passé, je cherche à la diffuser...
(Je me fais de la pub de manière éhontée, là...)
#shameless_autopromo, dit-on sur Seenthis :D
et bravo à toi !
À tout hasard, ya pas un lien avec une page qui présenterait un peu la conférence ? photos ? extraits ?
#conférence_gesticulée #déchets_radioactifs #nucléaire #radioactivité #centrale_nucléaire #énergie #électricité
Y aura en fin de semaine. La dernière représentation en date a été filmée, elle est en phase de montage et je pense en diffuser des extraits. En mode autopromo, justement. (D’un autre côté, je l’ai écrite pour qu’elle soit diffusée sinon ce n’est pas la peine).
Je reviendrai mettre le lien dès que ce sera fait, promis.
@Aude_V, à mon avis ça vaut la peine parce que je connais très peu de militants dans ce domaine donc il y a peu de chances qu’on se connaisse. Comme je suis géographiquement très loin de Bure (vraiment très loin), je n’ai jamais pu y aller et les rencontrer. J’ai travaillé à partir de documents en ligne, de documents écrits, de conférences... (ce n’est pas mon premier travail sur la question (ça par exemple : ▻http://lagricultureetautreschosesdelavie.fr/?p=570) mais je n’ai rencontré personne. Donc balance ! ça ne peut pas faire de mal (et un grand merci par avance).
Et toi, tu as des extraits de ta conférence ?
Voilà, c’est tout beau, c’est tout chaud. Je pensais sélectionner juste deux ou trois extraits mais l’ami qui s’est occupé de faire ce petit film s’est lâché et a carrément fait une vraie bande annonce.
▻https://www.youtube.com/watch?v=XNV7HWZiH7I
Et le site dont je parle, c’est celui-là : ▻http://manufacturedeloust.com
(Entre temps, j’ai écouté la tienne. Je garde sous le coude... ;o))
Absolument vrai sur la conjugaison de « se rappeler », on doit dire « Rappelle-toi les excellents moments que nous avons passés » et non pas « Rappelle-toi des excellents moments que nous avons passés » mais il y a une exception : quand le COD est un verbe. Exemple : « Rappelle-toi de me téléphoner » ou « Rappelle-toi de tout ranger » sont des tournures correctes.
Ce titre est une références à Into Eternity, le documentaire de Mickaël Madsen, et... j’y tiens.
Merci pour l’envoi de la référence. :o)
« La pire crise… (des solutions ?…) » ▻http://lagricultureetautreschosesdelavie.fr/?p=943
On pourrait penser que dans une crise de surproduction, la chose la plus évidente à faire serait de diminuer la production. S’arrêter de courir, réfléchir, restructurer les filières… Pourtant, je n’entends rien -ou si peu- qui aille dans ce sens...
Je pensais faire un triptyque mais je crois que ça va être un peu plus long...
Quelques réflexions au retour du salon de l’agriculture : « La pire crise... (quelques causes) »
►http://lagricultureetautreschosesdelavie.fr/?p=932
Suite à l’invasion de la Crimée par la Russie, l’Europe a pris des sanctions économiques contre cette dernière qui a rétorqué en décrétant un embargo sur les denrées alimentaires européennes. Enfin, ça, c’est la version officielle. Version à laquelle je croyais moi aussi, jusqu’à ce que j’assiste, pendant le Space 2015, à une conférence donnée par Sergueï Zemliansky. Spécialiste de l’accompagnement des entreprises françaises qui veulent exporter vers la Russie, il a montré que les véritables raisons de cet embargo étaient que depuis longtemps, la Russie était (très largement) importatrice nette de produits agricoles à cause d’un déficit de production. Fermer le robinet des importations est donc un moyen de développer l’agriculture russe à marche forcée. « Si vous voulez manger, produisez. » C’est violent mais efficace. Oh, la perspective d’embêter les gouvernements européens ne doit pas déplaire à Vladimir Poutine, mais en réalité, cet embargo est juste un prétexte. Lever les sanctions serait donc, a priori, inutile. Et même si un jour cet embargo s’assouplit ou disparait, la Russie ne redeviendra pas le bon client qu’elle était puisqu’elle aura gagné en autonomie.
Le retour de Philomenne (il était temps, sans rire ! ;o))
▻http://lagricultureetautreschosesdelavie.fr/?p=881
Premier billet d’une série sur la crise agricole...
Chers agriculteurs en colère, de quoi vous étonnez-vous ? - Rue89 - L’Obs
▻http://rue89.nouvelobs.com/2015/07/10/chers-agriculteurs-colere-quoi-etonnez-260211
Depuis plusieurs semaines, je lis dans les journaux locaux que des actions quasi simultanées sont organisées par les éleveurs devant des grandes surfaces de villes que je connais bien, comme Laval ou Fougères. Je tenais à vous dire que vos actions ne suscitent absolument pas l’empathie d’un citoyen comme moi.
Je m’explique. Je viens vous parler du fond et non de la forme.
C’est tellement facile d’aller leur cracher dessus, « z’ont qu’à faire de la permaculture et monter une amap les concons ».
Aujourd’hui, il est tout à fait possible de vivre de l’agriculture hors de ce quatuor infernal : chimie-UE-banques-gâchis.
Il a aucune idée du « fond » finalement, des problématique de reprise d’exploitation, notamment parce qu’elles valent des millions parce que le système politique a restructuré toute la filière avec la carotte (subventions) et le bâton (mises aux normes). Quand tu as les centrales d’achat, l’Europe, le gouvernement, les banques, l’héritage familial qui te pousse à ça, il faut plus que des bonnes volontés pour s’en tirer.
@nicolasm : toutafé !
Comme toute activité économique, une exploitation agricole doit produire... un revenu avant tout, la partie agricole n’étant qu’un « mal nécessaire ». Le revenu se distribue ensuite entre l’exploitant, ses fournisseurs, ses créanciers, l’Etat, etc. qui tous concourent à lui rappeler ainsi cette contrainte première.
A ce titre, les arguments sur la capacité des techniques non industrielles (ou plutôt moins industrialisées) à fournir de meilleur rendement en terme de produit consommable (et qui ne soit pas nuisible) n’ont malheureusement aucune portée, car le rendement qui valide ou pas l’activité de l’exploitant agricole, c’est celui de la valeur créée (directement ou indirectement), c’est-à-dire de la valorisation du capital (à un niveau global qui inclut le capital propre de l’exploitant mais aussi tous ceux avec lesquels il est en interaction, c’est-à-dire au final toute la société). Cela découle du fait que le travail effectué et ses résultats sont des marchandises, et que ce fait impose une dynamique qui domine tout, sans égard pour le contenu concret des activités et des produits
« Yzonka » faire de la vente directe, voilà... J’ai déjà dit ce que j’en pensais (merci à @koldobika pour la citation).
J’ai autre chose à proposer :
« Au cœur de la crise, une bulle d’oxygène »
▻http://lagricultureetautreschosesdelavie.fr/?p=850
Et lions les deux articles qui répondent à celui de ce fil, tant qu’à faire :
►http://lagricultureetautreschosesdelavie.fr/?p=821
et
►http://lagricultureetautreschosesdelavie.fr/?p=831
voir ►http://www.confederationpaysanne.fr/sites/1/articles/documents/BDAP-HD.pdf
Dans cet exemple il s’agit aussi de la capacité des techniques moins industrialisées à fournir de meilleurs rendements en terme de valeur créée (= capacité de salarier une personne de plus sur la même exploitation).
Et du coup les deux discussions qui étaient déjà là :
►http://seenthis.net/messages/389219
et
▻http://seenthis.net/messages/390886
OK, OK, voilà qui fait remonter quelques discussions sur la crise vécue par les agriculteurs/producteurs. Merci car je n’avais pas eu le temps de suivre les débats sur Seenthis.
Le problème de la création de valeur, c’est qu’elle ne se valide pas à l’aune d’un producteur individuel, mais à celle de la totalité. Le salarié supplémentaire pour l’exemple cité sera peut-être un obstacle à la production de valeur dans sa globalité : il « empêche » par exemple l’industriel de la chimie d’investir dans un procédé plus productif. Si l’investissement du chimiste est d’ailleurs plus productif (au sens de la valeur) que celui du « paysan », la concurrence entre les capitaux cherchant à se valoriser tranchera en faveur du chimiste. La course à la productivité abstraite (en valeur) ne se joue pas qu’entre producteur d’un même secteur (par exemple, le paysan et le céréalier industriel), mais entre tous les secteurs : l’économie égalise tout, c’est parce que la dimension abstraite des marchandises (leur valeur) et de l’activité productive (le travail sans qualité, sans égard pour son contenu) connecte tous ces produits et ces activités.
C’est pourquoi ladite #agriculture_paysanne qui fonctionne toujours sur une base de création de valeur ne saurait être en elle-même une solution à l’#agro-industrie si elle ne constitue pas dans le même temps une passerelle vers une sorte de l’économie, rejoignant ce faisant la #paysannerie dont elle n’a actuellement que le nom (cc @rastapopoulos avec qui on en causait il y a quelque temps).
Crise des éleveurs : la FNSEA promet d’envoyer 1 000 tracteurs à Paris le 3 septembre
▻http://www.lemonde.fr/economie-francaise/article/2015/08/24/crise-des-eleveurs-1-000-tracteurs-a-paris-le-3-septembre_4735209_1656968.ht
S’ils veulent parader avec leurs engins plutôt que d’en faire un usage pertinent, c’est peut-être l’occasion de neutraliser un peu du capital productif qui nous oppresse...
Qui nous oppresse mais qui fournit en même temps la seule bouffe que les plus pauvres peuvent actuellement se payer. C’est quand même un sale moyen de pression.
« Bien fait pour vous ! », la suite.
►http://lagricultureetautreschosesdelavie.fr/?p=831
l’épisode précédent était ici ►http://seenthis.net/messages/389219
Concernant la demande en vente directe, curieusement chez moi en Pays Basque Nord c’est au niveau de la production que ça bloque : aucun problème pour écouler, en revanche pas assez de producteurs (notamment en maraîchage) et difficultés d’installation de par le coût du foncier.
Mais de façon plus globale la spécialisation des productions par régions (c’est à dire l’abandon de la polyculture) est une des pires erreurs qui aient été faites à tout point de vue (agronomique, écosystémique, transports, perte d’autonomie des fermes...) et la réparer prendra au moins autant de temps (plus probablement le double) que de l’avoir faite.
J’approuve totalement.
Même s’il y a des raisons géographiques à cela (par exemple, ce sont les régions qui avaient du mal à faire des cultures qui se sont spécialisées dans l’élevage, il est plus facile de faire des céréales dans une Beauce toute plate qu’en montagne, etc), c’était quand même une des pires erreurs qui aient été faites, oui. On en est à transporter par camions des fientes de poules depuis la Bretagne jusqu’au centre de la France pour fertiliser les céréales, c’est n’importe quoi. Et le pire du pire, c’est que personne, ou presque, ne remet en cause, finalement.
Eleveurs en crise, c’est bien fait pour vous !
►http://lagricultureetautreschosesdelavie.fr/?p=821
D’après mon expérience les militants écolos ou décroissants sont souvent privilégiés et ne comprennent pas forcément les « choses de la vie » des gens d’en dessous.
je crois aussi que si autant de paysans ont soit laché leur activité, soit se sont jetés les yeux fermés dans la mécanisation à cette époque, sans trop penser à ce qu’il y perdaient, c’est aussi parce-que cette vie-là était usante. C’est quelque-chose qu’il ne faut pas oublier.
de mon point de vue, il y a beaucoup de choses qui se superposent et rendent la situation difficile à lire et interpréter.
Le monde agricole, au travers de la FNSEA (pour faire court, très court), n’a pas fait grand chose et continue de ne rien faire pour se rendre sympathique.
De même, des défenseurs des éleveurs à la J Porcher sont le pire genre d’alliés que les éleveurs peuvent souhaiter, vis à vis des végétariens ou antispécistes.
D’un autre côté, bien des militants écologistes ont eu et ont encore tout à découvrir de la vie des agriculteurs.
C’est un fils et petit fils de paysans qui l’écrit. J’ai grandi dans une ferme, j’ai mangé les poules et les lapins tués sur place.
Je suis aujourd’hui végétarien, et j’accorde le plus haut intérêt aux fondements théorique du discours antispéciste. Je tiens qu’en dépit des difficultés humaines que les personnes qui travaillent dans le secteur agricole connaissent, leur activité est critiquable, et doit être critiquée. D’une manière générale, le rapport que le monde agricole entretient avec les animaux est critiquable. Que le monde agricole dans son ensemble ne saurait avoir la moindre prétention sérieuse à se prétendre à l’abri des remises en question. Que l’antériorité de telle ou telle pratique vis à vis de l’ère industrielle ne saurait constituer un argument en sa faveur.
De là a dire « c’est bien fait pour vous », il y a un pas que je ne franchis pas. Mais ce n’est pas demain que les agriculteurs seront pour moi de possibles alliés.
Que l’antériorité de telle ou telle pratique vis à vis de l’ère industrielle ne saurait constituer un argument en sa faveur.
Je suis assez d’accord avec ce que tu dis là @martin5
Pour ma part je n’ai pas grandi directement à la ferme mais je l’ai côtoyée de près pendant mon enfance ; j’ai grandi dans une campagne qui s’est entre-temps périurbanisée. Je préférais les prairies à vaches plutôt que les lotissements en plastique qui ont remplacé beaucoup d’entre elles, même si dans l’absolu un paysage rural de #végéculture me plairait sans doute mieux.
Sauf que ce que j’observe là où je vis c’est que ce qui fait le relatif dynamisme d’une agriculture moins industrielle et peut-être plus résiliente que dans bien d’autres lieux c’est la montagne ►http://seenthis.net/messages/328622#message333449 Et en montagne, le fondement de l’#agriculture depuis le néolithique c’est l’#élevage. Même si aujourd’hui on saurait faire de la végéculture y compris en montagne sous un climat rude (►http://seenthis.net/messages/261830 - semblable à celui des Causses du Sud du Massif Central où c’est l’élevage ovin qui a façonné l’écoumène local) culturellement on n’y est pas. Dans le contexte culturel actuel, des montagnes sans élevage ne deviendraient pas des lieux de paysannerie végane tout aussi résiliente, mais des lieux de promenade pour urbains, des lieux photographiés mais non habités, et qui feraient un contrepoids de moins à l’#agro-industrie.
Vu qu’aujourd’hui la disparition de l’élevage laisserait la place à bien pire (#agriculture_cyborg et #zootechnie), dans ce cadre là je suis du côté des éleveurs de mes montagnes, sans pour autant oublier les critiques que je peux faire à la #domestication et à ce qu’elle implique.
je comprends ton point de vue, je crois, sans parvenir à m’y retrouver ni le partager.
En fait le devenir immédiat de montagnes sans élevages ne me paraît pas la question. (De fait c’est le devenir immédiat de l’ensemble de la société qui me paraît très mal barré ; chacun de nous et moi avec).
Ma position, disons, « végane », ne s’appuie pas sur la plus ou moins grande possibilité de faire des montagnes ou d’autres lieux des lieux d’agriculture végane (j’ai bien conscience des extraordinaires difficultés de l’entreprise, et je sais que seenthis est un lieu de discussions passionnées et documentées autour de ces questions), mais sur l’impossibilité morale de continuer à traiter la vie animale en moyen pour nos fins ; ce qui pose assurément des problèmes culturels (et pas seulement) plutôt extrêmement compliqués.
Mais je ne me vois pas d’autre choix que celui de préférer la confrontation à ces problèmes plutôt que de me satisfaire de rechercher n’importe quelle solution plus « réaliste » ou « pratique » qui impliquerait que l’on continue à traiter des êtres vivants sentients comme des moyens, et que l’on continue à se dissimuler ce que nous nous faisons aussi à nous même ainsi. (Tout comme je pense que nous n’avons pas le choix de ne pas renoncer à la facilité de la dichotomie nature vs culture)
(Pour pas mal de raisons, je ne suis pas très à l’aise avec le vocabulaire antispé, mais il m’est difficile d’en faire l’économie ici. Et de fait, je crois que c’est la première fois que j’essaie de mettre des mots là dessus)
Le monde agricole, au travers de la FNSEA (pour faire court, très court), n’a pas fait grand chose et continue de ne rien faire pour se rendre sympathique.
hélas, j’ai bien peur d’être totalement d’accord sur ce point...
De même, des défenseurs des éleveurs à la J Porcher sont le pire genre d’alliés que les éleveurs peuvent souhaiter, vis à vis des végétariens ou antispécistes.
Je n’arrive pas à comprendre ce que tu veux dire par là...?
Je tiens qu’en dépit des difficultés humaines que les personnes qui travaillent dans le secteur agricole connaissent, leur activité est critiquable, et doit être critiquée.
Je suis d’accord aussi. Il faut critiquer (mais dans le sens constructif du terme) et remettre en cause. D’autant plus que non seulement ce genre d’élevage est un non sens mais il envoie tout le monde dans le mur, y compris ceux qui le pratiquent. Un comble, quand on y pense.
Mais ce n’est pas demain que les agriculteurs seront pour moi de possibles alliés.
C’est dommage, parce que ce serait sûrement le meilleur moyen de faire bouger les choses durablement. Le moyen le plus constructif, aussi... J’en suis de plus en plus persuadée.
Eh bien, j’ai lu trop de déni et d’arguments indéfendables chez J. Porcher pour ne pas juger ses prises de paroles pour la défense de l’élevage plus que calamiteuses.
Se serait elle contentée d’arguer qu’elle défendait un gagne pain... mais venir prétendre que la domestication animale serait un préalable aux relations humaines et que sans exploitation animale, il n’y aurait plus d’Humanité avec un H majuscule, que les végans et antispés menacent donc l’Humanité, voilà qui me paraît vouloir pousser l’idéalisme de son argument un petit peu trop loin. Chercher à intimider, à faire taire les voix discordantes, bref, à s’imposer par la force, au mépris de toute honnêteté intellectuelle.
Pour les agriculteurs... je crois que mon propos était maladroit. Que les conditions de survie qui leurs sont faites actuellement soient particulièrement implacables ne fait pas de doute. Dit autrement, ils ne sont pas à la bonne place. Comme tant d’autres...
De fait je ne pense pas « trouver des alliés » nulle part plus aisément qu’ailleurs (Je ne demande qu’à rencontrer des gens, agriculteurs ou pas, qui éprouvent un profond malaise à la pensée de ce qu’ils sont et font, de ce que l’expérience sociale en cours fait d’eux, de leur propre contribution à celle ci.)
De mon point de vue les agriculteurs ne sont ni pires ni meilleurs que n’importe quel autre groupe social (et nous sommes tous malmenés et pressurés plus que jamais, la guerre sociale se faisant à sens unique ces temps ci). Simplement, culturellement, et de part leur pratique quotidienne, ils ont un peu plus appris que beaucoup d’autres à considérer la vie comme un moyen, et à considérer que le « bien être animal » (ou l’amour d’un animal) pouvait impliquer l’exploitation de son corps comme son passage par l’abattoir.
Ce avec quoi pas mal de personnes sont désormais en désaccord. Présenter ce désaccord comme « bourgeois » et causé par l’étrangeté avec le monde agricole, par l’artificialisation du monde, etc. est assurément une facilité mais je ne crois pas que celle-ci suffira toujours.
@martin5 Je ne me suis peut-être pas très clairement exprimé. La question n’est pas le devenir en lui-même des zones de montagne, mais la possibilité d’existence d’une agriculture non industrielle, et plus globalement de modes de vie non soumis à l’industrie, porteurs d’autonomie et fonctionnant sur un mode convivial (au sens qu’Illich donne à ce mot). Il se trouve qu’actuellement les montagnes sont ce qui se rapproche le plus de tels lieux. Si tout en étant critique sur l’élevage je défends ce qu’est concrètement l’élevage en montagne aujourd’hui, c’est parce-que son abandon dans le contexte actuel nous amènerait un cran encore plus loin de ce à quoi j’aspire, à savoir des modes de production (et des écoumènes) qui puissent être tout à la fois non-indus et sans domestication animale.
L’abandon de l’élevage de montagne enlèverait un contrepoids à la zootechnie et également un contrepoids à la logique de la #wilderness. Tant qu’il y a des bergers qui font vivre un certain écoumène montagnard/paysan on peut débattre de la pertinence de l’élevage et de la possibilité d’alternative en ces mêmes lieux habités. Si les plaines industrialisées deviennent les seules régions où on produit de la bouffe, si le paysage devient divisé entre monocultures sous perfusion et usines à 1000 vaches d’une part, parcs « naturels » d’autre part, l’alternative sera à mon avis encore plus difficile à construire.
De la douceur du pseudonymat : ▻http://lagricultureetautreschosesdelavie.fr/?p=809
Nicolas va pouvoir éteindre France Inter... ;o)
Compte-rendu d’une manifestation d’agriculteurs jeudi dernier. Je pense qu’il va falloir garder un œil attentif sur cette crise...
Ah merci :)
Pourquoi les agriculteurs ne s’organisent pas pour court-circuiter la grande distribution ? Je crois qu’ils sont piégés. Leurs exploitations sont souvent sur-dimensionnées, avec les crédits-dettes qui vont avec, du coup beaucoup à écouler et des productions pas forcément vendables sur les marchés gourmands l’été ... Et puis il faut voir les volumes de ventes de la grande distribution, les % de vente en légumes ou autre c’est assez impressionnant.
Le fait qu’ils soient couverts de dettes, avec des exploitations surdimensionnées, je suis absolument d’accord avec toi. Qu’ils soient piégés, aussi. Ils sont également piégés (ça va avec le surdimensionnement) par la charge de travail : ils bossent tellement qu’ils ont le nez dans le guidon. Plus le temps de réfléchir.
Je pense de plus en plus que peut-être, une solution serait dans une organisation de vente de taille moyenne. C’est-à-dire plus grand que la vente directe proprement dite (qui atteint ses limites) mais plus petit que les industries agroalimentaires, qui supposent d’inonder le pays, voire le continent, de ses produits.
Des groupements de producteurs qui permettraient quand même de commercialiser dans la grande distribution à l’échelle de la région et de sécuriser une partie de la vente des produits. ça existe déjà de manière ponctuelle et ça marche.
Je ne pense pas que ce serait une solution miracle mais ça mériterait d’être tenté. De toute façon, ils n’ont pas grand chose à perdre. Le plus compliqué, c’est qu’en temps de crise, il est difficile d’investir.
Et encore, j’ai failli mettre une image de pendu pour illustrer...
L’#élevage est en crise une fois encore, plus encore que d’habitude, parce que le système a été poussé à l’extrême. Nous sommes allés vers une productivité maximale, en terme de quantité de lait par vache, d’indice de consommation pour les porcs ou la volaille, il est difficile d’aller véritablement plus loin, ou alors très lentement. On robotise, on automatise, les fermes deviennent des outils technologiques perfectionnés, mais c’est aussi une course qui mène vers un #endettement toujours plus lourd et produit des exploitations de plus en plus difficiles à reprendre et à amortir pour les jeunes. Hélas, ces exploitations performantes, sont prises en tenaille. D’un côté, le prix des aliments fluctue, notamment celui du soja, qui s’envole régulièrement. D’un autre côté, le prix de vente des produits s’effondre chroniquement. Rappelons que les agriculteurs sont parmi les rares vendeurs qui n’ont aucun pouvoir sur le prix auquel ils vendent ce qu’ils ont produit. Entre les deux, finalement, ils ont la sensation, probablement justifiée, d’être une variable d’ajustement ou un amortisseur.
#agriculture #zootechnie #robotisation #automatisation #agro-industrie #dette #système_technicien
Si seulement ils décentralisaient la production de porc et si la totalité du cheptel français était celui qui pouvait être nourri par les déchets d’agriculture + de transfo + des GSM + des poubelles + des abattoirs + des excédents de production les bonnes années ...
(►http://seenthis.net/messages/220316 je radote)
J’ai une invitée !
Je ne suis pas fan de Claude Bourguignon (suite) : témoignage
Et en effet je me procure une copie et découvre avec stupéfaction juste après le passage sur la suspicion de fraude aux produits phytosanitaires-espagnols-interdits-en-France, mes Bourguignon flanqués du journaliste qui sont restés dans la première fosse avec la caméra, après que tout le monde soit parti, pour dire juste le contraire de ce qu’ils avaient professé quelques minutes plus tôt, avec la même assurance, mais avec la mine contrite et désolée qui accompagne les mauvaises nouvelles : les pauv’gars ils foutent tout en l’air et pour des générations ma bonne dame !! L’appellation est bien entendu citée, située, manipulée.
L’ensemble ne dure heureusement pas, mais la méthode est pour le moins détestable et illustre bien les réserves émises ici-même : on prend des pigeons pour faire d’une pierre deux coups et dire n’importe quoi sur n’importe quel sol, et même les deux si ça arrange !! (Ce serait beaucoup plus cher et fatigant de rechercher des sols effectivement massacrés pour illustrer un reportage).
La rupture est donc consommée, je ne suis plus fan du tout des Bourguignon, car j’estime que les limites de l’honnêteté ont été allègrement franchies.
Merci.
Je commençais aussi à avoir des doutes sur les apparitions pro ou médiatiques de c bourguignon. Des sols en bio et permaculture qui crachent leurs poumons après quelques années, des sols en conventio-raisonné qui gardent leur rythme de croisière et sont plein du turricules... Suffisamment pour vouloir regarder plus loin.
A vrai dire, le paysage est en train de changer, pour moi, sur ce sujet. Au début, j’avais seulement épinglé la forme : le discours catastrophiste et peu nuancé du bonhomme, qui m’agaçait. Ici, c’est encore d’autre chose qu’il s’agit : carrément des grosses bêtises sur le fond. C’est plus grave. Je suis tombée des nues en lisant le témoignage de Nathalie Caumette.
On va voir la suite mais quand on sait que mon premier billet sur le sujet date de trois ans et qu’il suscite toujours plus de réactions, je me demande où ira celui-ci...
Mes meilleurs vœux à tous...
Le bonheur des entretiens d’embauche... Parfois, on a besoin d’évacuer la pression de l’agacement.
Eh oui, je suis devenue ingénieure à quarante ans. Je suis sortie des rails, des schémas pré-établis, du curriculum conventionnel. Oups ! Et je l’ai fait dans un pays dont la culture ultra-normalisante privilégie les parcours rectilignes -en l’occurrence : bac scientifique, prépa, école d’ingénieur- ce qui donne des candidats à profil calibré pour des recruteurs eux-mêmes calibrés puisque issus du même moule. Par contraste, je suis une extra-terrestre et culturellement, les extra-terrestres n’ont pas la cote dans l’hexagone. Culturellement, parce que si j’étais, par exemple, américaine, le recruteur en face de moi dirait « wonderfull, very nice, amazing… » C’est juste une question de perspective. Si on sortait des schémas franchouillards qui considèrent qu’une personne qui s’est reconvertie est à classer dans la catégorie looser ou girouette ?
#travail #entretien_d'embauche #france_sclérosée
Moi j’en ai un pas mal qui m’est resté en travers :
« Citez 3 de vos défauts, 3 de vos qualités. »
– Entretien d’embauche avec Bruno Rebelle, Greenpeace France, 1999.
Ah oui, le coup des trois défauts et trois qualités, je l’ai eu aussi quelques fois, celle-là. Mais qu’est-ce que c’est con ! (Vu que tout le monde prépare sa réponse en choisissant soigneusement des défauts qui se révèlent être subtilement des qualités).
Pfiou, j’y ai pour l’instant échappé, n’ayant postulé (stages et emplois) que pour des SCOP de gens sympas. Mais ça finira bien par m’arriver un jour… Bon par contre, je gagne pas des masses pour croûter, justement.
Lui (du tac au tac) : Vous êtes technophobe ?
Pas de smartphone = technophobie. Ce qui serait un pécher mortel ou quasi.
chouette, encore un mot en #phobe ^^
Personnellement j’avais tout pour réussir dans la vie, mais j’ai commencé à sombrer quand en école d’ingénieur on a eu un cours officiel pour apprendre « à se vendre » en entretien d’embauche.
C’est là aussi que j’ai compris que le mot « compétitivité » dont on parle pour les pays, les entreprises ou les gens, c’est un mot adouci. Le vrai terme devrait être « prostitutivité », mais ça passe moins bien dans les soirées mondaines...
Dans le travail social on a aussi droit aux « qualités et défauts » pour l’entretien d’embauche... (un jour j’oserai dire que je suis asociale... un jour :) )
Mais le plus drôle, c’est quand, en fac, on vous apprend à faire de l’ingénierie sociale... (si si, y a même un diplôme pour ça... que je n’ai pas eut...)
Ce qui est intéressant dans ton article c’est que tu soulignes que la postulant·e a aussi des attentes vis à vis du travail et que la première approche signe souvent le type de relations à envisager avec son futur employeur, il vaut donc mieux qu’elles lui correspondent sinon c’est un début de mauvais accord qui s’annonce. Avec des entretiens où tu te fais appliquer une recette de grille standard qui te répugne comme si tu étais un objet, ça peut être la fuite immédiate. Une fois j’ai apprécié qu’on me demande si l’entretien m’avait plu et si je pensais avoir du plaisir à venir bosser dans la boite, là, ça commence à devenir un échange intéressant je pense !!
@ touti : je suis entièrement d’accord avec toi mais je pense que peu d’employeurs en ont conscience. Ils sont focalisés sur leur pouvoir qui est de t’embaucher ou pas et en temps de crise, il est grand. Et ils sont focalisés sur leurs besoins.
@touti : +1
Je suis passé de l’autre côté de la barrière, il m’arrive de recruter. Désormais j’explique toujours aux candidats que je reçois pourquoi je prends le temps de les connaitre de la façon la plus sincère : on part potentiellement ensemble pour un voyage interminable. Je ne suis pas là pour faire des jugements de « valeur », mais voir si on va réussir à bien bosser ensemble avec nos compétences, nos limites, nos aspirations, nos personnalités respectives. On est humains c’est tout.
Je prends l’image du covoiturage : si on n’est pas en phase, si on risque de ne pas pouvoir se supporter, ce sera l’enfer pour tout le monde.
Du coup le dialogue est de meilleure qualité et plus instructif que si j’ai en face de moi des gens qui se sentent obligés d’avoir l’air le plus parfaits possibles...
@philomenne : focalisés sur leurs pouvoirs, plus ou moins consciemment, peut être simplement conditionnés par la norme, le conformisme, l’obsession de la performance (cf discussion ►http://seenthis.net/messages/295118 et ma référence à Vincent de Gauléjac)
Contre la ferme des mille vaches et pour une agriculture paysanne... j’aurai mis du temps à l’écrire, celui-là.
▻http://lagricultureetautreschosesdelavie.fr/?p=354
Mais alors, doit-on s’opposer au projet de la ferme des mille vaches ?
Oui ! Nous devons nous y opposer de toutes nos forces, mais pas pour des raisons de bien être animal ou de pollution. Il faut s’y opposer parce que c’est la forme extrême de l’industrialisation de l’agriculture, la promotion d’un modèle économique qui détruit des emplois par la mécanisation outrancière et privilégie la quantité sans souci de la qualité. C’est le stade ultime d’une #agriculture inhumaine, au sens premier du terme : dans laquelle l’humain n’a pas sa place. Un comble, quand on pense que c’est quand même pour nourrir les hommes que l’on fait de l’agriculture. Mais s’opposer à ce projet est loin d’être suffisant.1000_vaches
et ce qui fait qu’on peut rester sans argument face à ce glissement vers une production de viande (et de bouffe en général) totalement industrialisée c’est la perte des notions d’#autonomie, d’#outil_convivial, d’#écoumène et de #paysannerie