/2022

    • ATHÉNA : LE FILM QUI MET EN COLÈRE, MAIS PAS POUR LES BONNES RAISONS
      https://contre-attaque.net/2022/09/24/athena-le-film-qui-met-en-colere-mais-pas-pour-les-bonnes-raisons

      Athéna était la déesse de la guerre et de la sagesse, c’est aussi le nom d’un quartier imaginaire de banlieue parisienne, et pas une marque de slips. Le réalisateur du film est Romain Gavras, un « fils de » issu des beaux quartiers de Paris. Son travail est de réaliser des publicités pour Vuitton ou Dior entre deux films fantasmant la misère. Son esthétique : clair-obscur à la lueur des flammes, caméra au poing et plan-séquence. Coté technique, c’est réussi : on en prend plein la vue. Une overdose d’images travaillées et de l’adrénaline pour ne pas avoir le temps de réfléchir.

      Scénario : quasiment absent. Un pur déluge de violence nihiliste à partir d’un « drame familial ». Abdel le militaire est le gentil, le modéré, celui qui fait confiance à la justice. Karim est le jeune enragé, il a des choses à prouver et veut sa vengeance. Il veut tuer du flic. Quant à l’aîné, Mokhtar, c’est un dealer cocaïnomane ultra-violent qui travaille avec des policiers corrompus. Autour de ce trio charmant, les jeunes du quartiers communiquent essentiellement par hurlements monosyllabiques et coups de latte. Il n’y aura aucune profondeur des personnages, aucune figure d’identification. Le seul qui semble vaguement raisonnable et sympa est, paradoxalement, le chef des policiers : Mourad, un gradé noir qui tente de calmer le jeu et rendre justice.

      Dans Athéna, les « jeunes de quartiers » lancent des parpaings et des explosifs sur des CRS débordés et terrorisés, qui subissent sans broncher et envoient de temps en temps un peu de gaz qui n’a aucun effet. Les forces de l’ordre, pourtant lourdement protégées, prennent feu, reculent, s’enfuient, face à des ados qui dansent en tirant des feu d’artifice. Lorsqu’ils chargent, les CRS font mouliner leurs matraques en l’air. Il n’y a pas de LBD alors que c’est cette arme ultra-précise qui permet à la police de mutiler des adolescents dans les quartiers à 40 mètres de distance. Précision technique : le réalisateur montre un modèle de « Flash-Ball compact » en plastique, qui n’est plus utilisé depuis les années 1990 et qui semble indolore. Les centaines de mutilés par des tirs de balles en caoutchouc et de grenades explosives apprécieront le réalisme de la répression.

      depuis que le couscous est « le plat préféré des français » on a (ré)appris à épicer le nanar

      #fils_de #publicitaire #cinéma

  • Repéré par Sébastien Fontenelle, ce (subtile) changement de titre sur l’article du Monde du jour :

    C’est même pire : la toute première version de la page, qui apparaît dans l’URL, était plus explicite encore : « Face à la contestation, l’escalade sécuritaire d’Emmanuel Macon »
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/05/02/face-a-la-contestation-sociale-l-escalade-securitaire-d-emmanuel-macron_6171

    Avec un outil d’archivage, on peut retrouver le premier titre et son chapeau :
    https://archive.fo/muCqb

    Face à la contestation sociale, l’escalade sécuritaire d’Emmanuel Macron

    Usage de drones dans les manifestations, arrêtés anticasseroles ou antisifflets… Le pouvoir exécutif place la police et les préfets au cœur de sa stratégie et multiplie les décisions à la frontière de la légalité, quand elles ne sont pas illégales.

    C’est trop mignon quand le Journal est effrayé par sa propre audace.

  • ♦ Paris : le CRS éborgneur définitivement acquitté - MammAfrica
    http://omarsellami.eklablog.com/paris-le-crs-eborgneur-definitivement-acquitte-a213624623
    http://ekladata.com/YXFccLKYFSLWsqaxVViqPpCSiLE.jpg

    C’était le 15 septembre 2016. Laurent, syndicaliste, secrétaire hospitalier et père de famille, quittait une manifestation contre la Loi travail, Place de la République, les mains dans les poches. Une grenade jetée en sa direction lui avait arraché l’œil droit. Une mutilation terrible, une vie brisée, le début d’une descente aux enfers.
    Chose rare : des vidéos montrent l’intégralité des faits. Une ligne de CRS qui charge au milieu de grappes de personnes avec des drapeaux syndicaux, absolument passives. Pas un jet de projectile. Pas même de tension. Une grenade part de cette ligne et mutile Laurent. Les faits sont établis, incontestables. Pire, le CRS tireur, Alexandre Mathieu, venait d’arriver chez les CRS et n’était pas habilité à utiliser une grenade de désencerclement. Il en avait subtilisé une en cachette avant de la dégoupiller à la première occasion pour se “faire” un manifestant.

    Tout est accablant dans cette affaire. Le CRS est indéfendable sur tous les points. Il a pourtant été acquitté en Cour d’Assise, à Paris, le 13 décembre 2022. Le procès a été une mascarade intégrale. Durant trois jours, les CRS ont pu parler pendant des heures et des heures pour défendre leur collègue, prétendre qu’ils avaient subi une “pluie de cocktails molotov” et de blocs de béton, sans apporter de preuve, ou répéter qu’ils ont cru qu’ils allaient “mourir” et laisser “des orphelins” et qu’un tir de grenade était donc nécessaire. Tous les éléments du dossier prouvent pourtant le contraire à tous les niveaux. Les rares témoignages du côté de la victime ont été coupés par la juge : seule la parole des policiers et d’experts en faveur du tireur ont pu être développés longuement devant les jurés. Résultat : un acquittement pour “légitime défense”, en dépit de toute évidence légale.

    Restait un dernier espoir : un appel du procureur, qui aurait permis un nouveau procès. En cas d’acquittement d’un accusé, une victime ne peut pas faire appel. Par contre, le procureur qui avait tout de même demandé une condamnation – extrêmement légère – du CRS peut le faire. C’était donc son devoir, suite à l’acquittement, de faire appel de la décision. Ce qu’il aurait fait dans n’importe quelle autre affaire. Il avait 10 jours pour faire cette démarche.

    Lundi 26 décembre, le délai légal était écoulé et le procureur n’avait pas fait appel. Pour l’avocate de Laurent Theron, la décision de ne pas faire appel confirme « l’existence d’une justice à deux vitesses dans laquelle les policiers jouissent d’une légitime défense totalement dérogatoire aux règles de droit commun ». Ce procès aura été une parodie de justice de bout en bout. Un scandale.

    Si un policier éborgneur est définitivement acquitté malgré des faits avérés, des vidéos, une victime au profil “irréprochable”, un contexte sans aucun danger, une enquête prouvant le crime et l’usage d’une grenade en dehors de tout cadre réglementaire, alors n’importe quelle barbarie policière est désormais permise.

    Retrouvez notre reportage complet du procès, en trois partie, ici :

    Tir de grenade et mutilation : notre reportage au procès du CRS Jour 1

    Tir de grenade et mutilation : notre reportage au procès du CRS Jour 2

    Tir de grenade et mutilation : notre reportage au procès du CRS Jour 3

    Un CRS mutile à vie un père de famille avec une grenade lancée illégalement : acquitté par la justice
    La nausée. C’est le seul sentiment possible après le procès qui a eu lieu pendant trois jours au tribunal de Paris. Une nausée qui ne passe pas.

    Tout commence le 15 septembre 2016. Laurent, père de famille, est sur la Place de la République, à Paris, à la fin d’une manifestation. Il ne se passe strictement rien. Tout est calme. Les gens partent. Il a les mains dans les poches. Une énorme explosion à ses pieds, et l’éclat d’une grenade de désencerclement, officiellement classée comme « arme de guerre », le frappe en plein visage. Son œil droit explose sur le coup. Les os de son visage sont brisés. Il s’effondre couvert de sang. Sa vie ne sera plus jamais la même.

    Des vidéos montrent précisément ce qu’il s’est passé. Sans aucune contestation possible. On voit des CRS, lourdement armés et protégés, charger dans le vide, au milieu d’une foule passive. Ils sont venus amener la violence au cœur d’une manif qui se disperse. Lors de la charge, une grenade est lancée en l’air, elle explose sur Laurent. Deux vidéos, deux angles, qui prouvent l’inacceptable. L’indéfendable. Un enfant serait capable, en les regardant, de dire qui sont les agresseurs et qui est la victime d’une agression gratuite.

    Ce n’est pas tout. Le policier qui a jeté la grenade l’a fait en totale illégalité. L’enquête révélera qu’après 20 ans dans la BAC, il venait de devenir CRS. Pendant la manif, il avait gardé, en cachette, une grenade récupérée dans un camion de ravitaillement, sans en avoir le droit ni l’habilitation. Il l’avait immédiatement dégoupillée et lancée, sans raison, en l’air. Pour se faire un manifestant ? Pour se défouler ? Pour s’amuser ? Lui affirme qu’il a « entendu un bruit de verre » près de lui. Un bruit. De verre. Une grenade explosive. Une arme de guerre. Il appelle ça de la légitime défense. Tout est accablant dans cette affaire. Et pourtant.

    À 20h ce mercredi 14 décembre, la Cour d’Assises de Paris a acquitté Alexandre Mathieu. Selon la Cour, il a bien lancé cette grenade de façon irrégulière, mais en « légitime défense », ce qui l’exonère.

    Alors que s’est-il passé entre l’exposé des faits et cet acquittement ? Trois jours de lavage de cerveau. Trois jours d’intoxication intensive, d’endoctrinement, conçus pour inverser la réalité. S’il fallait faire un guide de manipulation judiciaire, on pourrait prendre ce procès.

    Pendant des heures et des heures et des heures, la présidente du tribunal, celle qui anime le procès, Catherine Sultan, et l’avocat du policier, Maître Liénard, ont imposé une autre vérité, écrit une fiction. Ensemble, ils ont mis en place un dispositif implacable. En trois longues journées, Laurent et tous ses témoins n’ont pu parler que moins d’une heure, en étant interrompus et sans pouvoir finir leurs intervention. À l’inverse, une dizaine d’heures d’affilée ont été consacrées à la parole de CRS, tous collègues du tireur, répétant encore et encore et encore les mêmes mensonges après s’être concertés. C’est simple, il a bien plus été question de cocktails Molotov que de grenades dans ce procès qui... devait concerner une grenade ! À l’école on appelle ça un hors-sujet, dans la police c’est un mode de défense.

    Il s’agit d’une opération de conditionnement. Même avec toute la bonne volonté du monde, même après avoir vu les images, lorsque des agents assermentés vous répètent pendant des heures et des heures, sans contradiction ni interruption, qu’ils ont reçu « une pluie de cocktails Molotov », qu’ils ont cru « mourir », que les groupes « hostiles » voulaient les tuer, il est difficile de ne pas céder. Lorsque des figures d’autorité, les magistrats en robe qui animent le procès depuis leur pupitre, valident les mensonges les plus irréalistes par leur silence et vont jusqu’à montrer des photos de manifestants portant un simple sweat noir pendant que l’avocat prétend que ce sont des black blocs voulant assassiner des CRS, il devient impossible de savoir ce qui est vrai ou faux. La confusion est totale. L’objet du procès paraît lointain. D’ailleurs on n’en parle quasiment pas. La “peur” du CRS tireur et ses regrets ont pris plus de place que la vie brisée de celui qu’il a blessé. Et les témoignages qui vont dans le sens de la personne mutilée ont été coupés et congédiés en quelques minutes, en début de procès. La stratégie de saturation fonctionne.

    Mercredi soir, des jurés manipulés et déboussolés ont donc acquitté un éborgneur. Des professionnels de la justice ont organisé un procès intégralement à décharge. C’est un cas éclairant de la manière dont la justice fonctionne pour protéger la police. Malgré une affaire indéfendable, un crime entièrement filmé, un tir totalement illégal, la manière dont les débats a été orienté aura inversé la situation. L’institution a imposé une vérité alternative.

    Au-delà de l’horreur de ce verdict, cet acquittement pour la mutilation d’un père de famille paisible, syndicaliste, à visage découvert, sans casier, va créer une jurisprudence. Avec cet acquittement, c’est la porte ouverte aux plus terribles répressions : si même avec de tels éléments, le tireur est acquitté, les policiers savent qu’ils peuvent faire absolument tout ce qu’ils souhaitent. Nos pensées vont aujourd’hui vers Laurent et toutes les victimes de la police qui se battent pour obtenir justice.

    Source : https://contre-attaque.net/2022/12/15/un-crs-mutile-a-vie-un-pere-de-f...

     » » https://contre-attaque.net/2022/12/29/paris-le-crs-eborgneur-definitiv...
    URL de cet article 38439
    https://www.legrandsoir.info/paris-le-crs-eborgneur-definitivement-acquitte.html

  • Attentat d’extrême droite : le racisme est-il une maladie mentale ? - Contre Attaque
    https://contre-attaque.net/2022/12/25/attentat-dextreme-droite-le-racisme-est-il-une-maladie-mentale

    ➡️ Vendredi 23 décembre, un retraité d’extrême droite commettait un attentat raciste dans le 10ème arrondissement de Paris. Armé d’un pistolet semi-automatique et de plusieurs chargeurs, il abattait trois personnes et en blessait d’autres devant un centre kurde et dans plusieurs commerces kurdes, avant d’être désarmé et arrêté par les clients d’un salon de coiffure.

    ➡️ Il était ensuite arrêté en douceur par la police. L’individu revendiquait immédiatement un acte raciste auprès des policiers. Pourtant, depuis deux jours, ni les médias, ni les autorités ne parlent d’attentat, ni de terrorisme, ni d’un acte politique.

    ➡️ Le tueur avait déjà essayé de tuer des exilés en criant des phrases contre les étrangers en décembre 2021, attaquant des réfugiés soudanais à coups de sabre, trois jours après le grand meeting de campagne d’Eric Zemmour. Il avait aussi été condamné pour « violences avec armes » pour des actes commis en 2016. À aucun moment auparavant la justice ne l’a considéré comme malade mental ou irresponsable de ses actes.

    ➡️ Mais samedi soir, sa garde à vue a été levée en 24h. Le tireur a parlé d’une « haine pathologique » des étrangers et a donc été transféré dans une unité psychiatrique. N’importe quelle personne arrêtée pour un collage ou une manifestation prend davantage de garde-à-vue avant le début d’investigations ou expertises médicales.

    ➡️ Le terme d’« attentat » n’est pas retenu par les enquêteurs. Le parquet antiterroriste n’est pas saisi, ce qui ne permettra pas d’investigations poussées sur d’éventuelles complicités, sur la fourniture d’armes, sur les réseaux et les idées du tireur. Le tireur est un « fou », fin de l’histoire.

    • UNE IMAGE DU RÉGIME
      https://contre-attaque.net/2022/12/17/une-image-du-regime

      On y voit un homme vêtu de noir qui attaque avec une arme qui ressemble à une barre de fer ou une masse, en tout cas un outil qui peut tuer quelqu’un. Cet attaquant est un militant #néo-nazi, qui s’en prend aux supporters marocains, après le match entre la France et le Maroc. Au second plan de cette agression armée, une ligne de #forces_de_l’ordre. Leurs casques indiquent qu’il s’agit de la compagnie d’intervention, une unité anti-émeute.

      Cette photo résume l’époque, et en particulier la situation lyonnaise. Les témoins et plusieurs vidéos expliquent que des dizaines de néo-nazis ont attaqué la foule de supporters dans les rues de Lyon en criant notamment « on est chez nous » et « la France aux français » ce soir là. Ils s’étaient réunis dans leurs locaux, qui ont pignon sur rue à Lyon depuis des années, en toute impunité. Dans ces locaux, #identitaires et néo-nazis organisent depuis des années des entraînements au combat, des soirées, des expéditions violentes. Ils ne s’en cachent même pas. Ils s’en vantent même sur les réseaux sociaux.

      Les témoins sur place le 14 décembre assurent que les agresseurs ont pu se replier derrière la ligne de policiers, qui les ont laissé repartir, avant de tirer au LBD sur la foule qui ripostait. Nous avons donc une photographie d’un milicien armé, membre d’un réseau néo-nazi qui a organisé ce soir là des émeutes racistes dans plusieurs villes de France, protégé par la #police.

      #extrême_droite #racisme

  • Coupures de courant : va-t-on fermer des écoles pendant que les remontées mécaniques seront préservées ? - Basta !
    https://basta.media/Coupures-de-courant-va-t-on-fermer-des-ecoles-pendant-que-les-remontees-mec

    Puisque cette liste des 14 000 sites préservés est à ce jour confidentielle...

    Comment dès lors ne pas avoir l’impression, à nouveau, comme lors de la pandémie de Covid 19, que votre gouvernement tente de masquer ces terribles manquements derrière des décisions technocratiques qui mériteraient d’être débattues et derrière une stratégie politique consistant à faire de chacune et chacun d’entre nous le coresponsable d’une situation énergétique qui nous échappe pourtant ? Que penser de l’application Ecowatt [3], qui, sous couvert de mise à disposition de l’information, laisse 14 millions d’entre nous, en situation d’illectronisme, hors d’un système d’alerte numérisé alors que, dans le même temps, l’accès aux numéros d’urgence n’est pas garanti ?

    • En septembre dernier, à la sortie d’une réunion avec certains membres de votre gouvernement, les maires des stations de ski avaient assuré avoir obtenu l’engagement du gouvernement qu’il n’y aurait « pas de coupures électriques dans les stations de ski ». Les stations de ski font-elles partie de ces 14 000 sites jugés prioritaires ? À quel titre ? Quoi qu’il en soit, comment comptez-vous justifier l’annulation de trains du quotidien et la fermeture d’écoles et de crèches pendant que les remontées mécaniques de Megève ou Courchevel continueront à fonctionner ? Pourquoi ne pas arrêter au contraire l’ensemble des remontées mécaniques en cas de besoin de délestages ?

      La question ne se limite pas aux stations de ski. Les panneaux publicitaires lumineux, aux consommations énergivores, vont-ils continuer à fonctionner pendant que certains d’entre nous n’auront pas de courant pour réchauffer la soupe à 19 heures ? [1] La piscine en plein air chauffée à 28°C du Lagardère Paris Racing dans le 16e arrondissement de Paris continuera-t-elle à distraire ses membres select quand les ascenseurs des tours des quartiers populaires d’Aubervilliers, Bobigny, Clichy-sous-Bois ou Grigny seront arrêtés ? L’aéroport du Bourget (aviation d’affaires) continuera-t-il à fonctionner quand la ligne 13 du métro à Paris sera mise à l’arrêt ? Ce que l’on débranche dit beaucoup de la société dans laquelle vous voulez que nous vivions.

    • https://www.francetvinfo.fr/economie/energie/il-est-sorti-de-ses-gonds-face-aux-risques-de-coupures-d-electricite-la

      Depuis qu’un porte-parole d’Enedis a assuré que les malades sous respirateurs ne seraient pas « prioritaires », le président et la majorité s’agitent pour ne pas faire peur aux Français.
      .../...
      Depuis l’Albanie (!!!) , le chef d’État français a donc délivré un message à tous, et notamment adressé au fournisseur d’énergie et à son propre gouvernement. « Le travail d’EDF, c’est de faire tourner les centrales, le travail du gouvernement, c’est qu’il y ait une planification, le travail de tout le monde, c’est qu’on déroule la sobriété », a-t-il ajouté. « Les scénarios de la peur, pas pour moi ! On reste tous unis et on avance », a conclu Emmanuel Macron, qui a également jugé « stupide » le « débat » qu’il avait « entendu ces dernières heures » sur les risques de coupures d’électricité. Et de conclure que « le rôle des autorités et des entreprises publiques, ce n’est pas de transférer la peur ni de gouverner par la peur ». 

      En coulisses, la Première ministre a été priée d’aller dédramatiser devant l’Assemblée nationale, a appelé à ne pas « agiter de fausses peurs ». « Contrairement à ce que des propos maladroits ont pu laisser penser, nos hôpitaux seront toujours alimentés en électricité et les personnes malades à domicile seront toujours prises en charge », a rassuré Elisabeth Borne. Pour ces patients à hauts risques, un dispositif existe.

      #bouffons_sinistres #abrutis_cosmiques #crétins_abyssaux

    • La consommation énergétique (encore) en baisse en France
      https://www.tf1info.fr/conso/crise-energie-sobriete-la-consommation-energetique-encore-en-baisse-en-franc

      La consommation énergétique en France est à la baisse.
      Selon #RTE, la consommation d’#électricité a observé un recul de 5,8% la semaine dernière par rapport à la moyenne des années précédentes (2014-2019).
      La consommation de #gaz, elle, a baissé en octobre, notamment du fait du temps clément.

      Dans un contexte international de flambée des cours de l’énergie, la consommation de gaz et d’électricité en France comme en Europe est surveillée de près. Pour le moment, une tendance à la baisse est enregistrée. Pour autant, il est encore trop tôt pour déterminer si cela peut s’expliquer par les appels à la sobriété passés par le gouvernement.

      .... Côté électricité, la tendance à la baisse se maintient en France, avec un recul de 5,8% la semaine dernière par rapport à la moyenne des années précédentes (2014-2019), selon des données publiées mardi 22 novembre par RTE. Cette diminution est légèrement plus forte que la semaine précédente où la consommation d’électricité était en recul de 5,4% sur une semaine, ce qui permet à la baisse sur les 4 dernières semaines de se maintenir à - 6,5% de moyenne par rapport à la période 2014-2019.

      Selon le gestionnaire du réseau de transport d’électricité français, la baisse "est largement concentrée dans le secteur industriel, dans un contexte de hausse des prix de l’énergie", semblant souligner que les appels à la sobriété passés par le gouvernement à travers la présentation d’un plan sur le sujet, le 6 octobre dernier, ont été en partie entendus. Ces données sont effectivement_ "alignées sur les températures normales pour la période" et sont indépendantes des valeurs exceptionnellement douces relevées dans l’Hexagone aux mois d’octobre et de novembre.

      Pour autant, le gestionnaire du réseau a prévenu que "l’effet baissier" enregistré pourrait se réduire "au cours des prochaines semaines s’il est majoritairement observé dans des secteurs pas ou peu thermosensibles, comme l’industrie"_. Si l’entreprise s’est dite confiante vendredi sur le fait que le réseau tiendrait pour la fin de l’année, elle a prévu des risques de tensions plus élevés en janvier, en raison du redémarrage plus lent que prévu de réacteurs nucléaires d’EDF.

    • Une photo prise le 30 novembre 2022 d’une longue piscine fumante en plein air, alors que les température hivernales s’installent, a fait le tour des réseaux sociaux. Il s’agit de la piscine extérieure chauffée du Lagardère Paris Racing, située dans le très luxueux 16ème arrondissement de Paris. Propriété du marchand d’armes Largardère, cette piscine dont l’eau est à 29°C toute l’année est fréquentée par le gratin de l’élite économique et politique parisienne.

      La coupe du monde du ski a lieu en Haute Savoie du 15 au 18 décembre. Mais la montagne manque de neige. Pour assurer un l’épreuve de biathlon, le site du Grand Bornand a fait venir 24.000 mètres cube de neige artificielle… par camions !

      https://contre-attaque.net/2022/12/07/sobriete-pas-pour-tout-le-monde

  • Des septuagénaires jugés pour avoir menacé de mort une enseignante « islamo-gauchiste »

    Lors de la polémique qui visait Sciences Po Grenoble en mars 2021, certains journalistes à l’instar de Pascal Praud et Caroline Fourest, avaient accusé à tort une enseignante. Après avoir subi une vague de #cyber-harcèlement, celle-ci avait porté #plainte contre dix personnes.

    « Je vais tenter de parler bien fort », prévient le président de la 24e chambre du tribunal judiciaire de Paris. L’audience a en effet quelque chose de peu banal. Les prévenus présents ce vendredi et poursuivis pour « #harcèlement au moyen d’un service de communication » et « #menaces_de_mort » sont majoritairement très âgés. Il fallait donc s’imaginer des personnes de plus de 70 ans saisir leur clavier, se connecter à leur compte Facebook et lâcher des #insultes et des menaces d’une extrême violence. Leur cible ? Une enseignante-chercheuse accusée de n’être rien d’autre qu’« une islamo-gauchiste ». 

    « Pour bien situer le contexte », le président résume la situation en lisant un article de presse. Il rappelle le début de cette affaire médiatisée en mars 2021 lorsque deux enseignants, #Klaus_Kinzler et #Vincent_T, sont la cible d’affiches placardées sur la façade de l’#IEP de Grenoble : « Des fascistes dans nos amphis Vincent T. […] et Klaus Kinzler démission. L’islamophobie tue. » Le syndicat étudiant Unef relaie l’action sur les réseaux sociaux, avant de tout supprimer. 

    Comme le racontait Mediapart (https://www.mediapart.fr/journal/france/110321/accusations-d-islamophobie-la-direction-de-sciences-po-grenoble-laisse-le-), ce #collage, condamné unanimement, venait après d’intenses tensions entre ces deux professeurs et une autre enseignante, Claire M., autour d’une journée de débats nommée « Racisme, antisémitisme et islamophobie » et organisée dans le cadre d’une « semaine pour l’égalité et la lutte contre les discriminations ». Rapidement, Klaus Kinzler fait le tour des plateaux télé pour livrer une version comportant de nombreuses omissions. Il affirme, à tort, avoir été viré de ce groupe préparatoire pour s’être opposé à l’utilisation du terme « islamophobie ». En plus de l’enseignante, il accuse Anne-Laure Amilhat Szary, patronne du laboratoire Pacte, rattaché à l’IEP, d’avoir livré son nom en pâture et d’avoir contribué à ce que des gens placardent des affiches sur les murs de l’institut. 

    Une victime ciblée par #Pascal_Praud et #Caroline_Fourest 

    L’accusation est rapidement reprise par Marianne, BFMTV et par l’essayiste Caroline Fourest. « D’après ce témoignage, c’est une enseignante et le laboratoire de recherche Pacte (CNRS) qui ont excité les étudiants contre ces deux professeurs et lâché la meute contre le droit de questionner un mot qui a tué. Affligeant. Elle a bon dos la “liberté académique” », tweete cette dernière le 6 mars 2021. Tout est faux comme l’a révélé Mediapart, mais qu’importe, l’accusation se propage en même temps que naît l’emballement médiatique. 

    Sur CNews, Pascal Praud va beaucoup plus loin et tient à être le premier à donner le nom et le prénom de la patronne du labo. « Puis intervient ce laboratoire Pacte avec cette dame, je vais citer son nom, Anne-Laure Amilhat Szary. Cette dame-là, c’est la directrice du laboratoire, cette dame c’est une militante […] qui avance avec le sentiment d’impunité, et c’est très révélateur parce qu’on voit le #terrorisme_intellectuel qui existe dans l’#université à travers leurs exemples », déclare-t-il le 9 mars 2021. 

    Il n’en fallait pas plus pour que la directrice en question reçoive des centaines de messages d’insultes et de menaces de mort. Entre le 12 et le 17 mars 2021, on veut « la buter », « l’éliminer » ou lui « trancher la gorge ». 

    Première invitée à la barre, Anne-Laure Amilhat Szary veut d’abord laver son honneur en rappelant les vérités bafouées par certains journalistes. Non, elle n’a jamais publié un communiqué officiel pour livrer le nom des deux enseignants mentionnés sur les affiches de l’IEP. Il s’agissait d’un simple courrier pour défendre une membre du laboratoire prise pour cible par ces deux professeurs. « Je suis intervenue pour assurer le respect de la laïcité et défendre une collègue », explique-t-elle tout en précisant avoir immédiatement « affirmé sa solidarité » avec ces deux enseignants lorsqu’elle a pris connaissance des affiches. Klaus Kinzler s’attaquait violemment à Claire M. et n’hésitait pas à fustiger les musulmans et hiérarchiser les religions en disant préférer le christianisme. 

    Très émue, elle détaille ensuite les conséquences de cette haine virtuelle. « Je craignais pour ma sécurité et d’être suivie dans la rue, raconte-t-elle. Je me suis mise à passer mes nuits sur les réseaux sociaux pour voir ce qui tombait. » Dans le même temps, plusieurs posts Facebook la ciblent directement et reprennent l’idée amorcée par Caroline Fourest. « L’islamo-gaucho Anne Laure Amilhat Szary est une instigatrice de la “fatwa” lancée contre deux professeurs à Sciences Po Grenoble ! Comme elle a trouvé normal de diffuser les photos des professeurs… rien ne va déranger à ce que l’on diffuse la sienne », peut-on lire dans un post accompagné de la photo de la directrice et publié le 12 mars par un certain Jean-Luc.

    Dans les commentaires, on peut lire un flot de #haine et d’#insultes. Et les messages des dix personnes poursuivies ce vendredi. 

    - Jacques L., 79 ans : « Quand ils la violent elle aura compris à moi que ça lui plaise !! […] Déjà pour la violer, il faut vraiment le vouloir beurk !! »
    - Alain B., 73 ans : « Qu’elle crève le cul bourré de chiffon rouge et la gueul ouvert. »
    - Annick L., 73 ans : « Horrible nana !! Le caillou rasé ! Pauvre tâche. Un jour viendra où tu devras te repentir ! »
    - Jean-Marie C., 60 ans : « Saloupe à butté »
    - Dominique B., 74 ans : « Il faut lui trancher la gorge »
    - Wilfrid B, 65 ans : « A l’échafaud (…) Regardez la gueule de la bavure. A expédier au pays du Maghreb »
    - Christian D., 58 ans : « Pauvre conne ton tour viendra »
    - Ronan M., 56 ans : « Grosse connasse on va te butter »
    - Dominique V., 56 ans : « Il faut tondre cette collabo de merde. »

    Seul Maxence D., 32 ans, se démarque en lâchant sur Twitter : « Potence + corde pas trop épaisse pour lui lacérer le coup à cette p*** ». 

    Des prévenus âgés et amnésiques 

    Très sûrs d’eux sur les réseaux sociaux, les quatre prévenus présents à l’audience sont désormais beaucoup moins fiers. Presque tous se disent amnésiques et affirment ne pas se souvenir de toute la polémique liée à Sciences Po Grenoble. Certains minimisent aussi la teneur de leur propos. « J’ai vu le post Facebook, j’ai lu deux trois commentaires et j’ai mis le mien, mais c’est juste une insulte, pas une menace de mort », lâche Alain B, qui contraint le tribunal à se répéter du fait de ses graves problèmes d’audition. « Qu’elle crève », ne serait pas une menace de mort selon cet ancien plombier aujourd’hui retraité. Tout juste « une connerie ». 

    Les mains dans les poches, il considère que « ce qui est fait est fait » et tarde à s’excuser, sans vraiment penser à la principale intéressée. « Je regrette bien sûr, si j’avais su que ça allait me ramener des ennuis comme ça… » Et d’insister face à une assemblée quelque peu médusée : « Je n’ai pas dit “je vais la crever”, j’ai dit “qu’elle crève”. Comme si elle tombait et que je la laissais par terre sans la ramasser. »

    Dominique B, secrétaire de direction à la retraite, qui voulait « trancher la gorge » d’Anne-Laure Amilhat Szary, aurait tout oublié. « C’est parti de mon ordinateur, mais je ne me rappelle pas avoir marqué ces propos », justifie-t-elle tout en expliquant ne pas vraiment maîtriser Facebook. Wilfrid B, 65 ans et ancien ouvrier, tente d’expliquer en quoi « À l’échafaud » n’est pas une menace de mort « puisque cela n’existe plus ». 

    « Je débutais avec Facebook et je ne savais pas comment ça fonctionnait », avance-t-il avant de reconnaître : « J’ai lu qu’on instaurait une fatwa contre ces profs. Je répondais à ça, mais je ne la visais pas particulièrement. » Même dénégation de Christian D., 58 ans, qui tente d’expliquer en quoi écrire « ton tour viendra » n’est pas une menace de mort. Pourquoi la phrase était-elle accompagnée par trois emojis « crotte » et trois emojis « flammes » ? « J’utilise l’emoji flamme pour tout, pour les anniversaires par exemple », tente-t-il avant de laisser sa place à Annick L. 

    Cette femme de 72 ans se déplace difficilement et dit avoir été « traumatisée » par sa garde à vue. « Depuis je suis sous antidépresseurs », confie-t-elle. « Y a rien à faire, je n’ai aucun souvenir de cette histoire. J’ai vu mon nom qui apparaissait sur Facebook mais je ne comprends pas. Je ne conteste pas l’avoir écrit mais je ne m’en souviens pas », poursuit-elle. Elle aurait donc oublié qu’elle voulait voir cette « traître », l’ex-directrice du laboratoire Pacte, clouée « au pilori » « le caillou rasé ». 

    Des sympathisants de Zemmour et Le Pen 

    Les quatre prévenus semblent aussi sincères que vulnérables et aucun d’entre eux ne veut laisser d’indice sur ses accointances politiques. Tant mieux puisque le président du tribunal ne souhaite pas en savoir plus et tient à rappeler qu’il « se fiche » de savoir ce « qu’ils pensent sur le fond ». Il faut attendre la plaidoirie de Raphaël Kempf, l’avocat d’Anne-Laure Amilhat Szary, pour avoir un profil politique un peu plus précis. 

    Lors de leur garde à vue en effet, la plupart ont confessé leur colère contre les « islamo-gauchistes », qu’ils définissent tantôt comme des « musulmans de gauche », tantôt comme des « gens de gauche pro-islam ». À la lecture de son audition, on découvre que Christian D « adore » Éric Zemmour et qu’il est, comme d’autres prévenus, membre du groupe « L’avenir France avec Éric Zemmour ». « Les gens de gauche sont des pro-islam et immigration qui organisent des réunions interdites aux gens de type caucasien et amènent des idées nauséabondes au sein des établissements publics français », déclare quant à lui Jean-Marie C, 60 ans et sous curatelle. 

    « Grâce à cette procédure, il devient évident que je voterai à tout jamais Marine Le Pen et que j’inciterai ma famille à faire de même », lâche de son côté Dominique V. aux enquêteurs. Annick L., enfin, a plus de mal à disserter sur ses opinions politiques. Lorsqu’on lui demande si elle connaît le groupe « Marion Maréchal-Le Pen, on t’aime » qu’elle suit sur Facebook, la réponse est évasive : « J’ai peut-être déjà mis un pouce, mais sans plus. »

    L’exploitation de son téléphone portable révèle pourtant de très nombreux commentaires virulents et des termes parfaitement explicites du type « nous les Français de souche ». « Ma belle-fille est chinoise, mon mari est d’origine polonaise. On n’est pas raciste », jure-t-elle. Elle affirme avoir répondu sans réfléchir et ne pas connaître Anne-Laure Amilhat Szary. Interrogée pour savoir ce qu’elle a contre les islamo-gauchistes , elle déroule les arguments déployés par certaines chaînes d’info en continu : « Y a cette histoire de Samuel Paty qui avait été égorgé, vous ne trouvez pas ça horrible ? Les gens qui sont poignardés pour rien, c’est affreux, c’est inhumain. Y a pas que ça. Tous les faits divers qu’on entend franchement c’est horrible, toutes ces jeunes femmes qui se font tuer. On ne vit plus dans un monde serein. »

    Une vie « bouleversée » pour Anne-Laure Amilhat Szary 

    Les avocats de la défense insistent sur l’âge des prévenus qui ne sauraient pas vraiment utiliser les réseaux sociaux et ne sauraient pas vraiment qu’un commentaire publié sur le réseau est lisible par tous dès lors que l’option privée n’est pas cochée. L’un des conseils, l’avocat de Jean-Marc C., tient tout de même à évoquer la responsabilité de certains journalistes dans cette affaire. « Les chaînes d’info en continu peuvent avoir une vraie influence tout comme certains journalistes, estime-t-il. Mon client a pu se dire que Caroline Fourest , qui elle, est journaliste , a recoupé ses sources avant de tweeter. Pour beaucoup de personnes et pour mon client, son tweet était une information. »

    Les prévenus, sorte de #fachosphère du troisième âge, ont en effet en commun de considérer les réseaux sociaux comme des sources à part entière et de ne rien vérifier. Ils confondent « article de presse » et « post-Facebook », et baignent dans des groupes qui s’affranchissent de toute réalité et qui partagent la même obsession que leurs journalistes préférés : la lutte contre des supposés islamo-gauchistes. 

    Lors de sa plaidoirie, Me Kempf livre sa déception de ne pas avoir eu « les explications » qu’il espérait. « Je regrette l’absence totale de prise en compte de ce que Anne-Laure Amilhat Szary a pu dire », enchaîne-t-il. Il rappelle donc les conséquences de ces mots sur la vie de sa cliente. Les quatre jours d’ITT, l’arrêt maladie, les troubles du sommeil et la dépression qui ont suivi. Il insiste aussi sur le « bouleversement professionnel » que cette victime collatérale de l’affaire de Sciences Po a dû subir.

    Peu de temps après ces attaques, l’ex-patronne du laboratoire rattaché au CNRS et renommé dans le milieu scientifique a préféré renoncer à son mandat. Si elle enseigne de nouveau depuis peu, elle dit ne plus pouvoir prendre un poste de direction. Il revient sur le rôle de Caroline Fourest qui a contribué à relayer « la légende » selon laquelle Anne-Laure Amilhat Szary aurait contribué à ce que deux professeurs de l’IEP soient pris pour cible. Il n’oublie pas non plus « la communauté d’intérêt politique » qui lie tous ces prévenus et demande qu’ils soient condamnés solidairement à une peine de 20 000 euros d’amende.

    La procureure, elle aussi déçue par la plupart des justifications, s’étonne que tous ces gens qui prétendent dénoncer ce qui est arrivé à Samuel Paty déploient la même mécanique « qui a tué Samuel Paty ». Pour les dix prévenus, elle a requis des peines avoisinant les mille euros d’amende à payer dans les 90 jours sous peine d’incarcération. La décision sera rendue le 13 janvier 2023.

    https://www.mediapart.fr/journal/france/021222/des-septuagenaires-juges-pour-avoir-menace-de-mort-une-enseignante-islamo-

    #affaire_de_Grenoble #justice #réseaux_sociaux

    –—

    ajouté à la métaliste atour de ce qu’on a surnommé l’#affaire_de_Grenoble :
    https://seenthis.net/messages/943294

    ping @_kg_ @karine4 @isskein

    • Cyberharcèlement d’une enseignante de l’IEP de Grenoble : « Ils critiquent le meurtre de Samuel Paty, mais appellent eux-mêmes au meurtre »

      Dix prévenus ont comparu vendredi à Paris pour des accusations de #harcèlement_en_ligne et des menaces de mort à l’encontre d’une enseignante, dans le cadre d’une polémique médiatique à Sciences-Po Grenoble en mars 2021.

      Des cyberharceleurs aux cheveux blancs. Dix personnes comparaissaient vendredi au #tribunal_correctionnel de Paris, accusées de harcèlement en ligne et de menace de mort à l’encontre d’Anne-Laure Amilhat Szary, professeure des universités, dans le cadre de la polémique sur l’Institut d’études politiques de Grenoble en mars 2021. Les cinq prévenus présents n’ont pourtant pas le profil attendu dans une affaire de ce type. Ils sont nés entre 1948 et 1964. L’une d’entre eux à du mal à se lever pour venir jusqu’à la barre.

      Alain B., Corrézien de 74 ans, a écrit sur son compte Facebook, à propos d’Amilhat Szary, « qu’elle crève le cul bourré de chiffons rouges et la gueule ouverte ». Une « connerie », reconnaît-il devant le tribunal. Mais pas une menace de mort pour autant, selon lui. « Oui, c’est violent », mais « « qu’elle crève », c’est différent de « Je vais la crever » », tente-t-il d’argumenter. Le président de la séance lui demande s’il regrette son acte. « Bien sûr, si j’avais su que cela allait m’amener des ennuis comme ça… » L’avocat de la plaignante, maître Raphaël Kempf, dira dans sa plaidoirie qu’il s’attendait à « des excuses » de la part des prévenus, mais qu’« à une ou deux exceptions près, cela n’a pas été pas le cas ».

      « Ce n’est pas dans mes habitudes »

      Le procès était celui des fausses informations et du mécanisme de meutes engendré par les réseaux sociaux. Anne-Laure Amilhat Szary, 52 ans, est l’ancienne directrice du laboratoire de sciences sociales de Grenoble. Son nom a été propulsé dans le débat public il y a un an et demi, après l’affichage sur les murs du campus de l’IEP de Grenoble par des étudiants du nom de deux professeurs taxés de fascisme et d’islamophobie. Une démarche irresponsable quelques mois seulement après l’assassinat de Samuel Paty, enseignant de géographie accusé à tort d’islamophobie sur les réseaux sociaux.

      L’un des deux enseignants grenoblois mis en cause, Klaus Kinzler, avait alors décidé de répondre médiatiquement et jeté en pâture, avec la complicité de Pascal Praud sur CNews, le nom d’Anne-Laure Amilhat Szary. Il lui reprochait de l’avoir recadré après un échange de mail dans lequel il remettait en cause la présence du mot « islamophobie » sur le même plan que « racisme » et « antisémitisme », dans l’intitulé d’un séminaire sur les discriminations. Klaus Kinzler a par la suite été suspendu en décembre 2021 pour avoir tenu « des propos diffamatoires dans plusieurs médias contre l’établissement d’enseignement supérieur dans lequel il est en poste ».

      De cette polémique à tiroirs, nos prévenus ne savent quasiment rien. Certains ont lu un simple message sur Facebook – que certains appellent « un article » –, selon lequel Anne-Laure Amilhat Szary aurait notamment lancé une fatwa contre deux professeurs et aurait diffusé leur photo. Rien de tout cela n’est vrai, mais le post déclenche une avalanche de commentaires haineux.

      Wilfried B., 65 ans, reconnaît avoir écrit « A l’échafaud » et « Regardez-moi la gueule de la bavure » sous la publication. « Ce n’est pas dans mes habitudes, assure-t-il. Mais après ce qui s’était passé avec l’assassinat de Samuel Paty… C’est pour ça que j’ai répondu ce genre de commentaire. » Il s’excuse maintenant auprès de sa victime. Reste une incohérence relevée par la procureure : « Ils critiquent le meurtre de Samuel Paty, mais ils appellent eux-mêmes au meurtre et à la violence », pointe-t-elle dans son réquisitoire. Elle réclame des amendes allant de 630 à 1 350 euros selon les prévenus.

      « Ce sont des gens qui ne connaissent rien à Facebook »

      L’audience faisait aussi office de révélateur sur l’effet d’entraînement dans le cyberharcèlement. Plusieurs prévenus disent avoir publié leur message pour aller dans le même sens d’autres commentaires lus auparavant, sans vraiment se renseigner sur le fond de l’affaire. « Ce sont des gens qui ne connaissent rien à Facebook », glisse un proche d’une prévenue dans la salle. De fait, le procès a parfois tourné à la leçon sur les réseaux sociaux. « Quand vous publiez sur Facebook, tout le monde ne fait pas attention que s’il y a une petite planète, le post est visible par tous », tente le président de la séance.

      Mais l’absence de maîtrise des outils numériques n’excuse pas la violence des propos. Quand Jacques L., 79 ans, absent mais excusé par lettre, écrit « Quand ils la violeront, elle comprendra », il n’a probablement pas conscience de raviver un souvenir traumatisant de la vie de sa victime. Il n’en reste pas moins qu’il a rouvert « un gouffre », « une blessure béante », déplore Anne-Laure Amilhat Szary.

      Si Dominique B., 74 ans, pull en laine vert et écharpe rose, affirme ne pas se souvenir d’avoir écrit « Il faut lui trancher la gorge » à la barre, les conséquences dans la vie de la plaignante n’en sont pas moins tragiques. Redevenue simple enseignante-chercheuse, Anne-Laure Amilhat Szary ne se sent plus capable de reprendre des responsabilités dans sa carrière après avoir quitté la direction du laboratoire de sciences sociale de l’IEP Grenoble, en octobre 2021. Elle « s’autocensure » si elle doit prendre la parole publiquement et même sa vie personnelle s’est « effondrée », d’après la procureure.

      « Le système judiciaire est capable de réagir »

      Malgré ce déversement de violence, Anne-Laure Amilhat Szary ne regrette « ni ses engagements ni ce procès ». Elle le fait « pour les autres enseignants et chercheurs victimes de harcèlement ». « Comme la philosophe Sophie Djigo, à qui on reproche de vouloir emmener ses étudiants voir des migrants », pointe-t-elle, en référence à cette enseignante valenciennoise dont la sortie scolaire à Calais a été annulée sous la pression de l’extrême droite. La parole scientifique dans le débat public est loin d’être simple. Et le combat est bien politique, selon elle.

      Si le président de la chambre n’a pas voulu s’aventurer sur ce terrain vendredi, les publications Facebook incriminées ont pourtant bien souvent été vues par les prévenus sur des groupes de soutien à Eric Zemmour ou Marion Maréchal-Le Pen. La critique sans mesure des universitaires a été lancée par Jean-Michel Blanquer et Frédérique Vidal (alors respectivement ministre de l’Education nationale et de l’Enseignement supérieur) quand ils sont partis en croisade contre un supposé #islamo-gauchisme à l’université. Elle a été largement reprise par Zemmour à la présidentielle 2022.

      Cette audience laisse donc un goût doux-amer. Dix prévenus sur les milliers de messages reçus, cela semble bien faible. « On a sélectionné les messages les plus outrageants », reconnaît maître Kempf. Mais le mieux est l’ennemi du bien. « Quand on porte plainte, je ne suis pas certain qu’elle aboutisse », nous glisse-t-il.

      « Cette audience montre que le système judiciaire est capable de réagir », positive aussi Anne-Laure Amilhat Szary, qui a remercié la cour de sa rapidité. Cette audience participe à faire reculer le sentiment d’impunité en ligne. Dominic V., un prévenu de 56 ans absent à l’audience, a revendiqué ses propos lors de sa garde à vue, croyant que « seuls des rappels à la loi sont prononcés » dans ce genre de cas. La procureure a enjoint la cour à « lui donner tort ». Réponse le 13 janvier.

      https://www.liberation.fr/societe/police-justice/cyberharcelement-dune-enseignante-de-liep-de-grenoble-ils-critiquent-le-m

    • C’est à cause de la #télévision :
      https://contre-attaque.net/2022/12/03/le-profil-des-trolls-dextreme-droite-enfin-devoile

      Au procès, ces personnes âgées disent qu’elles ne se souviennent plus. Pourtant, lors de leurs arrestations, plusieurs avaient déclaré leur haine contre les « islamo-gauchistes » et leur proximité avec Zemmour ou Le Pen. Annick, 73 ans, avait parlé des « gens poignardés pour rien » et des « faits divers » qu’elle voyait : « franchement c’est horrible, toutes ces jeunes femmes qui se font tuer ». Bref, les prévenus sont des seniors rivés devant leurs télés, intoxiqués par les horreurs et la désinformation quotidienne de chaînes en continu. D’ailleurs l’avocat d’un prévenu dénonce à l’audience la responsabilité des journalistes : « Mon client a pu se dire que Caroline Fourest, qui elle, est journaliste, a recoupé ses sources avant de tweeter. » Pourtant, ni Pascal Praud ni Fourest ni les patrons de ces médias semeurs de haine ne sont sur le banc des accusés. Impunité totale.

      Voilà donc le profil mystérieux de ces milliers de trolls fascistes. Des personnes vulnérables, séniles, parfois sous curatelle, qui se font pourrir le cerveau par les chaînes d’extrême droite. Ce pays bascule à cause d’une poignée de milliardaires qui ont fait main basse sur l’information. Nous sommes beaucoup à connaître un oncle, un grand-père, un ami d’ami âgé ou des parents retraités à avoir vrillé progressivement ces dernières années, à force de regarder ces chaînes. Parlons-leur, proposons-leur de sortir, aidons-les à se désintoxiquer. Et organisons-nous pour mettre hors d’état de nuire Bolloré et ses amis.

      Le #PAF en état d’insalubrité publique ?
      Petite histoire de la « régulation audiovisuelle » :
      https://www.csa.fr/Informer/Toutes-les-actualites/Actualites/Histoire-de-la-regulation-audiovisuelle

      Le saviez-vous ? Le « pendant » internet du PAF s’appelle le #PIF. Étonnant, non ?

    • Sciences Po Grenoble : dix personnes condamnées pour avoir menacé de mort une enseignante « islamo-gauchiste »

      Lors de la polémique qui visait Sciences Po Grenoble en mars 2021, certains journalistes, à l’instar de Pascal Praud et Caroline Fourest, avaient accusé à tort une enseignante qui avait ensuite subi une vague de cyberharcèlement. Dix personnes ont été condamnées ce vendredi. 

      Ils croyaient, à tort, pouvoir insulter et menacer en toute impunité. En pleine polémique sur Sciences Po Grenoble, accusée d’être un repaire d’« islamo-gauchistes », les journalistes Caroline Fourest et Pascal Praud avaient fait circuler plusieurs mensonges pour dénoncer le rôle d’Anne-Laure Amilhat Szary, directrice du laboratoire de sciences sociales Pacte, rattaché à l’institut d’études politiques (IEP) de Grenoble. L’animateur de CNews avait même révélé son identité dans son émission « L’heure des pros ». 

      Dans la foulée, la chercheuse avait reçu de nombreuses insultes et menaces de mort sur les réseaux sociaux et avait fini par porter plainte contre dix personnes. Ces dernières viennent d’être condamnées ce vendredi par le tribunal judiciaire de Paris pour « cyberharcèlement » à une amende de 3 000 euros avec sursis chacune et à une peine de un an d’inéligibilité. L’une d’entre elles a également été reconnue coupable d’« injures à caractère sexiste ». Les dix prévenus sont également condamnés solidairement à verser à la victime 4 000 euros en réparation de son préjudice moral, et 1 500 euros au titre de ses frais d’avocat.

      https://www.mediapart.fr/journal/france/130123/sciences-po-grenoble-dix-personnes-condamnees-pour-avoir-menace-de-mort-un

    • Cyberharcèlement d’une enseignante de l’IEP de Grenoble : les auteurs condamnés à une amende

      La sanction est tombée pour les seniors coupables de harcèlement à l’encontre d’#Anne-Laure_Amilhat_Szary. Ils écopent de 3 000 euros d’amende avec sursis et d’un an d’inéligibilité.

      La justice ne laisse plus le cyberharcèlement impuni, même quand ses auteurs sont des seniors jusqu’à présent sans histoire. Les 10 prévenus accusés de harcèlement en ligne et de menace de mort à l’encontre d’Anne-Laure Amilhat Szary, professeure des universités, dans le cadre de la polémique sur l’Institut d’études politiques de Grenoble en mars 2021, ont été reconnus coupable par le tribunal correctionnel de Paris ce vendredi 13 janvier. L’un d’entre eux est également condamné pour injure sexiste. Ils écopent tous de 3 000 euros d’amende avec sursis et d’un an d’inéligibilité. Ils doivent également collectivement verser à la victime 4 000 euros pour préjudice moral et 1 500 euros pour ses frais d’avocat.

      De quoi donner tort à l’un d’entre eux, Dominic V., 56 ans absent lors de l’audience le 2 décembre et qui avait déclaré lors de sa garde à vue que « seuls des rappels à la loi sont prononcés » dans ce genre de cas. Les condamnés se sont retrouvés acteurs d’une polémique à tiroir complexe dont ils ne savaient souvent rien, ou pas grand-chose. Pour rappel, leur victime, Anne-Laure Amilhat Szary, 52 ans, est l’ancienne directrice du laboratoire de sciences sociales de Grenoble. Son nom a été propulsé dans le débat public il y a un an et demi, après l’affichage sur les murs du campus de l’IEP de Grenoble par des étudiants du nom de deux professeurs taxés de fascisme et d’islamophobie. Une démarche irresponsable quelques mois seulement après l’assassinat de Samuel Paty, enseignant de géographie accusé à tort d’islamophobie sur les réseaux sociaux.

      L’un des deux enseignants grenoblois mis en cause, Klaus Kinzler, avait alors décidé de répondre médiatiquement et jeté en pâture, avec la complicité de Pascal Praud sur CNews, le nom d’Anne-Laure Amilhat Szary. Il lui reprochait de l’avoir recadré après un échange de mail dans lequel il remettait en cause la présence du mot « islamophobie » sur le même plan que « racisme » et « antisémitisme », dans l’intitulé d’un séminaire sur les discriminations. Klaus Kinzler a par la suite été suspendu en décembre 2021 pour avoir tenu « des propos diffamatoires dans plusieurs médias contre l’établissement d’enseignement supérieur dans lequel il est en poste ».

      Raphaël Kempf, l’avocat de la victime, rappelle à Libération que « l’enquête a démontré que ces enquêtes provenaient de l’extrême droite [beaucoup des messages incriminés ont été posté sur des groupes Facebook de soutien à Eric Zemmour ou Marion Maréchal Le Pen, ndlr]. Le danger de ce courant politique est tel aujourd’hui qu’il met en danger des universitaires et des enseignants ».

      https://www.liberation.fr/societe/police-justice/cyberharcelement-dune-enseignante-de-liep-de-grenoble-les-auteurs-condamn

  • Manuel Valls condamné à payer une amende salée en raison du financement de sa campagne électorale à Barcelone
    Par Stéphanie Bascou - Publié le 27/11/2022 - Capital.fr
    https://www.capital.fr/economie-politique/manuel-valls-condamne-a-payer-une-amende-salee-en-raison-du-financement-de-s

    (...) Concrètement, les juges ont infligé une amende de 277.000 euros (251.698,28 euros et 25.000 euros) à l’ancien homme politique français. Il aurait violé deux textes de loi : la loi sur le financement des partis politiques ainsi qu’un autre article de la Loi organique du régime général électoral. Non seulement Manuel Valls n’a pas respecté le plafond de la loi décidé pour les dépenses de publicité faites à l’étranger. Mais il a accepté des paiements de tiers pour financer sa campagne municipale en 2019 – un tel financement est normalement interdit, détaille le site local Barnadiario.com, samedi 26 novembre. Des hommes d’affaires et des membres de la haute bourgeoisie catalane de Barcelone et de Madrid avaient participé à ce financement illégal. Le candidat avait obtenu 13% des voix. Plus récemment, l’homme politique, rentré dans l’Hexagone, n’est pas parvenu à se faire élire député des Français de l’étranger, sous la bannière de la majorité présidentielle.

  • Reporterre, cynique boute-feu irresponsable

    Cinq manifestants, arrêtés lors de la manifestation de Sainte Soline, dont l’un gravement blessé d’un tir de LBD (orbite fracturée) a été placé en GAV par les gendarmes venus l’interpeller au CHU où il avait été évacué, ont été inculpés de « participation à un groupement en vue de la préparation de violences ou dégradations » (un an de prison).

    Ils comparaitront le 28 novembre prochain à Poitiers.

    Le même jour cinq autres manifestants itou après une action à Bures.

    Suivront au moins quatre autres manifestants, à qui il est reproché leur participation à deux manifs précédentes dans le Marais Poitevin…

    « On n’a pas réussi à interpeller les personnes qui ont jeté des cocktails Molotov, des boules de pétanque sur les forces de l’ordre, qui ont tiré des mortiers », reconnaissait le procureur de la République de Niort, Julien Wattebled, deux jours après la mobilisation (Mediapart).

    Après les sorties fracassantes de Darmanin sur les « éco-terroristes ». Eric-Dupont-Moretti invitait les parquets par une circulaire datée du 9 novembre à la plus grande sévérité.

    Là-dessus l’autoproclamé « quotidien de l’écologie » ne trouve rien de mieux à faire que de publier une « défense et illustration du sabotage », photos à l’appui, sur lesquelles on peut identifier les contrevenants ( !), un délire « ultra-gauchiste » rappelant les belles heures de « l’autonomie » des années 80.

    Pain bénit pour nos adeptes étatiques de la nouvelle stratégie de la tension. Des clous dans le cercueil des 5 inculpés qui vont comparaître à Poitiers le 28 novembre ! Sous réserve d’une étude juridique approfondie certains passages de cet article pourraient même tomber sous le coup de la loi.

    Cynisme mercantile : caressons la base dans le sens du poil. Et surtout soutenez-nous financièrement…

    Tout-à-fait logiquement les inculpés sont défendus par deux branquignols membres d’un énigmatique collectif de défense contre les violences étatiques, qui vont plaider « la désobéissance civile » et faire du procès une « tribune politique »…

    Le lendemain, pas gèné, le même Reporterre publie un autre article, titré « Ultras, violents, ces medias qui criminalisent les écologistes »…

    Gardez-moi de mes amis, mes ennemis je m’en charge…

    – Megabassines, les ingrédients d’une lutte efficace

    https://reporterre.net/Megabassines-petit-manuel-d-une-lutte-efficace

    – - Ultras, violents, ces medias qui criminalisent les écologistes

    https://reporterre.net/Ultras-violents-Ces-medias-qui-criminalisent-les-ecologistes

    • Le patron de la FIFA rappelle que « des gens sont morts pour qu’on ait le droit de regarder la Coupe du monde au Qatar »
      https://www.legorafi.fr/2022/11/10/le-patron-de-la-fifa-rappelle-que-des-gens-sont-morts-pour-quon-ait-le-droi

      C’est dans son bureau de 800m2 à Zurich que le Président de la #FIFA, Gianni Infantino, nous reçoit. Après l’avoir remercié pour le jet privé affrété depuis Paris, nous commençons une interview sans concession. Infantino débute, avec courage, sur les critiques dont est victime la compétition : « Franchement je suis choqué par les réactions des gens. Quel égoïsme ! Ils réalisent la chance qu’ils ont de voir un tel spectacle gratuitement ?! Ils ont conscience que des gens sont morts pour qu’on ait le droit de regarder la coupe du monde au #Qatar ?! », lance-t-il avec émotion.

      Nous reprenons notre entretien après que Gianno Infantino a demandé à ce qu’on nous apporte un plateau de fruits de mer, avec du homard et des huitres : « Tous les matins en me rasant j’ai une pensée pour ces ouvriers qui ont donné leur vie pour que cette #Coupe_du_monde existe ! En plus, ils ont eu l’élégance de ne pas demander beaucoup d’argent. Ces gens étaient des crèmes. Qu’ils reposent en paix » conclut le Président de la FIFA en brandissant sa coupe de Dom Perignon.

      Une fois la dégustation de caviar terminée, l’interview continue : « Je sais que certaines personnes trouvent qu’il est dommage de décéder pour un simple évènement sportif. Mais allez dire ça à Giroud, qui sera confortablement installé sur un banc flambant neuf, fabriqué des mains d’un vrai artisan passionné au point d’y laisser sa vie. D’autant qu’on a traité les corps avec le plus grand respect. Les stades sont tellement climatisés qu’on a pu les entasser en dessous, dans des conditions d’hygiène impeccable » termine-t-il, avant de nous diriger vers notre hôtel, où Infantino nous précise « de charmantes amies » à lui nous attendent dans nos chambres.

      #le_gorafi #où_qu'elle_est_la_baballe ?

    • Tifos : la lutte en tribune ?
      https://contre-attaque.net/2022/11/08/tifos-la-lutte-en-tribune

      #Marseille jouait contre l’Olympique Lyonnais ce dimanche 6 novembre. Dans le stade, les supporters de l’OM ont mis en œuvre un tifo massif : « ANTIFA », en lettres majuscules composées par les spectateurs, pour rappeler les valeurs antiracistes et antifascistes de la tribune, face à une ville de Lyon tristement célèbre pour l’implantation d’une extrême droite très violente et impunie. On se rappelle d’une époque pas si lointaine où la bâche des Gones était composée d’un gigantesque drapeau français sur lequel trônait une croix celtique, un symbole mussolinien.

      https://mastodon.social/@contreattaque/109309630024458739

    • et tout ce beau monde légifère les réformes de l’assurance-chômage pour leurs concitoyens :
      https://contre-attaque.net/2022/10/07/macron-dynamite-le-droit-au-chomage
      mais avec un statut particulier pour leur pommes :

      L’allocation chômage pour les députés en fin de mandat

      Les députés ne peuvent bénéficier d’aucune #allocation_chômage de droit commun, car l’indemnité perçue n’est pas un salaire. Depuis le 1er janvier 2018, un fonds spécifique, financé par les députés et géré par la Caisse des Dépôts et Consignations a été mis en place. Les règles d’indemnisation son calquées sur celles du régime des salariés.

      Le député qui démissionne de son mandat est expressément exclu du champ du dispositif, de même que les députés fonctionnaires n’ayant pas démissionné de la fonction publique ou ceux ayant atteint l’âge légal de la retraite. Les anciens députés demandant à être allocataires doivent être, à la date de fin de la législature sans aucune activité professionnelle et en recherche d’emploi.

      La durée d’indemnisation ne peut être inférieure à 6 mois, ni supérieure à 24 mois lorsque l’allocataire est âgé de moins de 53 ans. Cette durée est portée à 30 mois lorsque l’ancien député a entre 53 et 55 ans lors de son entrée dans le dispositif et à 36 mois lorsqu’il a 55 ans et plus.

      L’indemnisation mensuelle est égale à 57 % du montant de l’indemnité parlementaire, soit 4 271,18 € bruts . Pour les allocataires de moins de 57 ans, un abattement de 30 % est appliqué à compter du septième mois. Cette allocation est soumise à la CSG et à la CRDS. Elle est imposable.

      Le financement de ce dispositif est assuré par une cotisation de tous les députés en exercice, égale à 1 % de l’indemnité parlementaire (soit 74,93 € par mois).

    • les 10k€ / mois d’enveloppe permettent d’embaucher jusqu’à 5 personnes pour aider le député facho.

      les 5k€ / mois d’avance de frais peuvent servir à des formations, par exemple pour les 5 employés.

      Tout ça tombe probablement dans les poches des amis du FN qui offrent formation et personnel consentant ; quelle aubaine !

    • le JDD explique l’avance de frais de mandat (AFM) :
      https://www.lejdd.fr/Politique/quest-ce-que-lavance-de-frais-de-mandat-dont-beneficient-les-deputes-4109111

      p.ex. :

      L’AFM est contrôlée par le déontologue de l’Assemblée nationale aléatoirement, de façon à ce que chaque élu soit contrôlé au moins une fois par législature. Elle est versée sur un compte dédié et la part non-utilisée est reversé en fin de mandat.

      Auparavant, les députés bénéficiaient de l’Indemnité représentative de frais de mandat (IRFM), qui n’était pas contrôlée et avait donné lieu à des abus.

  • Budget rectificatif : le gouvernement crée 53 postes « pour les services du premier ministre » | Public Senat
    https://www.publicsenat.fr/article/parlementaire/budget-rectificatif-le-gouvernement-cree-53-postes-pour-les-services-du

    Si le second projet de loi de finances rectificative (PLFR) pour 2022 comporte encore des mesures pour répondre à la hausse des prix de l’énergie, un PLFR de fin d’année est d’abord l’occasion d’affiner chaque ligne budgétaire. Y compris sur les effectifs des ministères.

    Auditionné jeudi par les sénateurs, le ministre des Comptes publics, Gabriel Attal, a pu faire le point sur les mesures décidées par le gouvernement, notamment ces créations de postes. Ce sont « 907 équivalents temps plein (ETP) au total, surtout pour le ministère de la Justice, avec 691 ETP », avance le ministre.
    « L’exemple doit venir d’en haut »

    Les sénateurs ont de leur côté relevé que le gouvernement ne s’est pas oublié dans ces créations de poste. « On voit aussi la création de 53 équivalents temps plein pour les services du premier ministre. En termes de sobriété, on aurait pu faire mieux », pointe Christian Klinger, sénateur LR du Haut-Rhin, qui se demande si on ne pourrait « pas gérer les effectifs de manière plus serrée et plus sérieuse ». Un chiffre qui étonne aussi Michel Canévet, sénateur centriste du Finistère. « L’exemple doit venir d’en haut. On crée 50 postes de cabinet de plus. Il y a sans doute de bonnes raisons, mais dans la gestion quotidienne de nos comptes publics, ça fait des charges supplémentaires », regrette le sénateur du groupe Union centriste.

    Gabriel Attal n’a pas pris la peine de répondre aux sénateurs sur ce point. Un oubli sûrement. Mais le texte du projet de loi de finances rectificative permet d’avoir quelques détails. « Le plafond d’autorisation des emplois des services du premier ministre augmente de 53 ETPT (équivalent temps plein travaillé) pour réaliser des recrutements à mi-année au profit des nouveaux cabinets ministériels découlant du changement de gouvernement intervenu le 4 juillet 2022, du secrétaire général du Conseil national de la refondation, du groupe interministériel de contrôle, du secrétariat général du gouvernement, du haut‑commissariat au plan, de la délégation interministérielle aux Jeux olympiques et paralympiques de 2024 et de la commission nationale de contrôle des techniques de renseignement, en lien avec la croissance de leur activité », explique l’exposé des motifs. Autrement dit, ces 53 postes ne concernent pas seulement Matignon, mais aussi le CNR ou les JO.

    « Le gouvernement le plus cher de la Ve République »

    Une information qui fait écho avec le rapport de l’ex-député PS et président de l’Observatoire de l’éthique publique, René Dosière, sur les rémunérations dans les cabinets ministériels, rendu public la semaine dernière. On y apprend que la rémunération mensuelle moyenne d’un membre de cabinet passe de 8.225 euros bruts en 2021 à 8.495 euros en 2022 (+3,3 %), selon l’analyse des jaunes budgétaires, documents annexés au budget.

    Certes, « les rémunérations moyennes du cabinet de la première ministre Elisabeth Borne sont en baisse : 9.979 euros bruts contre 10.282 l’an dernier », note René Dosière. Reste qu’au total, « avec un montant de 174 millions d’euros » annuellement, l’ancien député de l’Aisne pointe le fait que « le gouvernement d’Elisabeth Borne se révèle le plus cher des 43 gouvernements de la Ve République, en hausse de 4,3 % par rapport au gouvernement Castex ».

  • Douce France : Le nombre de détenus atteint un niveau historique en France
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/10/31/le-nombre-de-detenus-atteint-un-niveau-historique-en-france_6147984_3224.htm


    Des détenus dans leur cellule à la prison de Gradignan (Gironde), le 3 octobre 2022. THIBAUD MORITZ / AFP

    Au 1er octobre, les prisons françaises comptaient 72 350 détenus. Un niveau jamais atteint. Plus préoccupant est le rythme auquel la population carcérale progresse. Le solde des entrées et sorties au cours du mois de septembre a été positif de 681. Selon nos informations, cela s’est encore accéléré en octobre, approchant les 200 détenus supplémentaires chaque semaine . Un emballement inquiétant. Contrairement à ses voisins, la France continue d’incarcérer toujours plus et pour des peines de plus en plus longues.

    Depuis le point bas atteint le 1er juin 2020, avec 58 109 personnes détenues au sortir du premier confinement, le nombre de personnes placées en détention par les juges a ainsi bondi de 24,5 %. Une croissance que rien ne permet de corréler avec une évolution démographique ni avec les statistiques du ministère de l’intérieur sur les chiffres de la délinquance ou de la criminalité. La justice est de plus en plus sévère et le développement des peines alternatives à la prison n’y change rien. Comme si les magistrats tentaient, lancés dans cette spirale, de tordre le cou aux clichés évoquant une justice laxiste.

    Le résultat de cette inflation est sans surprise. Le nombre de détenus contraints de dormir sur un matelas au sol, relevé la journée afin de permettre aux autres détenus de descendre des lits superposés, atteint 2 053. C’est 39 % de plus en un an. Des conditions d’entassement dans les cellules sources de tensions entre détenus et avec les surveillants. Car le personnel pénitentiaire ne progresse pas au même rythme, les activités scolaires, culturelles ou sportives non plus.

    #prison #justice

  • Il y a 50 ans, le Front National était fondé par des néo-nazis - #Contre_Attaque
    https://contre-attaque.net/2022/10/06/il-y-a-50-ans-le-front-national-etait-fonde-par-des-neo-nazis
    En 2022, il fête son anniversaire à l’Assemblée

    Jeudi 6 octobre 2022, l’Assemblée Nationale accueillera le colloque d’anniversaire du Front National, aujourd’hui renommé Rassemblement National. Dans ce cadre, les députés d’extrême droite fêteront cet anniversaire par un colloque intitulé « de l’espoir au pouvoir ». Un peu d’histoire.

    Du FN au RN : 50 ans et tous ses relents – Libération
    https://www.liberation.fr/politique/elections/du-fn-au-rn-50-ans-et-tous-ses-relents-20221004_IP2FFQSYYFG7FNCDQWEHEOKSP

    Le parti d’extrême droite, qui fête son demi-siècle, entretient avec son histoire une relation compliquée. Et au sein de la formation frontiste on préfère cultiver une ignorance feinte pour ne pas faire face à un passé encombrant. On leur rafraîchit la mémoire.

    Un matin de mars 1986, dans le cimetière de Montmartre. Y en a-t-il seulement vingt, dans le froid, à fixer la discrète croix celtique gravée dans le granit gris ? Malgré l’invitation de Jean-Marie Le Pen, les 35 nouveaux députés du #Front_national n’ont pas tous fait le déplacement. Rendre hommage à François Duprat, mort huit ans plus tôt dans sa voiture piégée, reste un pas difficile pour certains d’entre eux, venus de la droite et soucieux de respectabilité. Certains, gênés, voudraient oublier cet ancien numéro 2 du parti, fasciste, antisémite, négationniste, mais aussi inventeur du slogan : « Un million de chômeurs, c’est un million d’immigrés en trop » – soit le fonds de commerce du FN. Le Pen lui, ira chaque année d’abord, puis chaque décennie, fleurir la tombe du martyr.

    Trente-six ans ont passé. Le FN, qui a changé de nom en 2018, s’apprête à fêter son demi-siècle d’existence et ses problèmes de #mémoire ne se sont pas arrangés. Après avoir longuement pesé l’opportunité de carillonner ou pas l’anniversaire, il va commémorer à la sauvette : un colloque de trois heures, jeudi, dans une salle de 30 places à l’Assemblée nationale. Loin du luxueux album souvenir des 20 ans du FN en 1992, ou du DVD spécial de 2002. Un seul cadre historique, Bruno Gollnisch, prendra la parole, pour vanter l’attachement à la démocratie du parti d’extrême droite. Les autres intervenants entretiennent des liens assez lâches avec cette histoire : l’avocat Pierre Gentillet, chroniqueur régulier sur #CNews, ou le sondeur Jérôme Sainte-Marie disserteront sur un parti dont ils ne sont pas adhérents. Le transfuge de Debout la France, Jean-Philippe Tanguy, parlera des « apports idéologiques » du mouvement qu’il a rejoint il y a moins de deux ans.

    la suite... par Nicolas Massol

  • Annie Ernaux venge sa race !
    Les années Super 8 - Regarder le documentaire complet | ARTE
    https://www.arte.tv/fr/videos/101402-000-A/les-annees-super-8
    https://www.liberation.fr/culture/cinema/festival-de-cannes-les-annees-super-8-la-memoire-de-film-dannie-ernaux-20

    #Annie_Ernaux écrit, depuis 50 ans, le roman de la mémoire collective et intime de notre pays. Sa voix est celle de la liberté des femmes et des oubliés du siècle. Elle rejoint par ce sacre le grand cercle de Nobel de notre littérature française.

    https://twitter.com/emmanuelmacron/status/1577997945194123265
    #mange_tes_morts

    • @lucile :

      Et puis il y a ce que les images font à son écriture : c’est ça qui est nouveau et intéressant dans le film. Il semble que l’image amplifie ce qu’il y a de distance à l’intérieur même du style Ernaux, qui, en même temps qu’il décrit le souvenir avec de l’empathie, parfois de la tendresse, est aussi un formidable outil critique et autocritique. Elle décrit par exemple leur voyage familial au Maroc, où ils croyaient “dépayser les enfants”, alors qu’on les voit dans un club de vacances sautant dans des piscines, entourés de touristes blonds comme eux. On peut encore citer ce qu’elle décrit de leur rapport à la nature et à l’écologie, quand ils vont en Ardèche dans la France “ancestrale”, et croient redécouvrir un rapport authentique à la campagne, depuis leur nouvelle posture bourgeoise et urbaine. À l’écran la silhouette malhabile d’Annie Ernaux montre le décalage. On y voit ce qui se joue à la fois de honte à retrouver la rudesse de ce qui a été longtemps son environnement, et la fierté d’y jouer maintenant qu’elle en est sortie. On voit beaucoup Annie Ernaux à l’écran, souvent mal à l’aise, le sourire timide. On ne peut s’empêcher, quand on a lu Les Années, ou la Femme gelée, d’y lire les signes de ce qui vient, le divorce, l’émancipation, en partie par l’écriture. L’écriture existe d’ailleurs dans le film, elle est un hors-champ permanent, évoqué dans la voix off à plusieurs reprises. Le projet par exemple, encore secret, d’un “roman violent et rouge” évoqué alors qu’à l’écran des enfants en pyjama déballent des cadeaux lors du Noël 72. Ou encore ces images d’un festival Wagner à Annecy, où Annie Ernaux en robe chic serre maladroitement les mains de notables, alors qu’un manuscrit attend “dans le tiroir”’, comme une bombe à retardement. C’est un document doux-amer, qui fait grincer les images du bonheur familial intimement, puisque c’est aussi un objet qui chronique le détachement, la séparation. Les Années super 8 est un objet singulièrement émouvant, et cette émotion se loge bel et bien dans l’espace complexe qui se creuse entre le texte et l’image, bien au-delà de la simple nostalgie d’une soirée diapo.

      https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/affaire-critique/critique-les-annees-super-8-un-film-documentaire-de-david-ernaux-briot-e

    • Écoute en binaural : L’autre fille d’Annie Ernaux | Ircam
      https://www.ircam.fr/article/ecoute-binaural-lautre-fille-annie-ernaux

      Dans ce court récit, l’écrivaine s’adresse à sa sœur aînée, décédée avant sa naissance, et dont elle a appris l’existence fortuitement, à l’âge de dix ans. Le dispositif de création et de diffusion permet de mettre en scène cette lettre sans l’incarner, de susciter l’intimité de l’auteur par sa voix propre, sa respiration, par la présence imaginaire de son corps. Une parole solitaire et secrète, qui restera sans réponse, sauf la musique raffinée d’Aurélien Dumont (dans une adaptation de Daniel Jeanneteau et un design sonore d’Augustin Muller).

  • Le ministre Éric Dupond-Moretti est renvoyé devant la Cour de justice
    par Michel Deléan

    https://www.mediapart.fr/journal/france/031022/le-ministre-eric-dupond-moretti-est-renvoye-devant-la-cour-de-justice

    Que vont en faire Emmanuel Macron et Élisabeth Borne ? Le garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti est devenu un boulet de plus en plus lourd à traîner pour le gouvernement. Ce lundi 3 octobre, comme on pouvait s’y attendre, il est devenu le premier ministre de la justice en exercice à être renvoyé devant la Cour de justice de la République (CJR) pour des faits commis dans l’exercice de ses fonctions – Jean-Jacques Urvoas, lui, avait déjà quitté la Place Vendôme lorsqu’il avait connu le même sort.

    C’est tellement gros comme histoire. Je m’étais pas penché dessus.

    Le mec, à peine nommé ministre, a envoyé en conseil de discipline des magistrats anticorruption avec lesquels il s’était fritté en tant qu’avocat.

    Maintenant qu’il est poursuivi par la CJR, ça va être à lui de nommer le prochain proc général de la cour de Cass (Molins partant prochainement à la retraite), proc qui représente l’accusation au CJR.

    (bon j’ai pas tout bien dit avec les mots précis du droit qui faut mais en gros c’est ça qui se passe...)

    Les trois magistrats de la commission d’instruction de la CJR ont estimé qu’il existait des charges suffisantes contre leur ministre de tutelle pour qu’il comparaisse devant la formation de jugement de cette juridiction d’exception, la seule habilitée à poursuivre et à juger les ministres pour des faits commis dans l’exercice de leurs fonctions. Éric Dupond-Moretti, qui a immédiatement annoncé qu’il se pourvoyait en cassation contre son renvoi, devrait, sauf imprévu, être jugé courant 2023 par la Cour de justice.

    Devant répondre de « prises illégale d’intérêts », une atteinte à la probité selon le Code pénal, le ministre encourt une peine maximale de cinq ans de prison, 500 000 euros d’amende, et une peine complémentaire d’inéligibilité.

    La CJR, majoritairement composée de parlementaires, rechigne traditionnellement à sanctionner. Mais la composition de la formation de jugement a été modifiée après les législatives, des députés de la Nupes (Nouvelle Union populaire, écologique et sociale) et du RN (Rassemblement national) y ayant fait leur apparition. Dans les milieux judiciaires, on estime que cela pourrait atténuer le risque d’arrangements politiques qui a plané sur plusieurs procès à la CJR, dont celui de Charles Pasqua.

    Le renvoi d’Éric Dupond-Moretti devant la CJR avait été requis par le parquet général de la Cour de cassation. « Le 9 mai 2022, le ministère public de la CJR a pris des réquisitions de renvoi de M. Dupond-Moretti devant la Cour de justice de la République, pour des faits de prises illégales d’intérêts commis à Paris, les 31 juillet et 18 septembre 2020, alors qu’il était membre du gouvernement, en qualité de garde des Sceaux, ministre de la justice, estimant qu’il existait des charges suffisantes contre ce dernier d’avoir commis ces faits », annonçait un communiqué diffusé le lendemain.

    En clair, le procureur général près la Cour de cassation, François Molins, qui représente l’accusation devant la Cour de justice de la République, estime qu’Éric Dupond-Moretti doit comparaître devant la juridiction de jugement de la CJR, soupçonné d’avoir profité de ses fonctions ministérielles pour régler des comptes personnels avec plusieurs magistrats anticorruption.

    Or, si Éric Dupond-Moretti devait rester au gouvernement, c’est à lui qu’il reviendrait de choisir le successeur de François Molins, qui doit prendre sa retraite dans les mois qui viennent. Le ministre choisirait alors son propre accusateur à la CJR, une incongruité de plus.

    Le choix provocateur d’Emmanuel Macron

    Emmanuel Macron se retrouve aujourd’hui confronté aux conséquences de sa décision très « disruptive » de juillet 2020 : nommer ministre de la justice un avocat notoirement allergique aux magistrats, et adversaire déclaré de la transparence. Depuis sa prise de fonctions Place Vendôme en juillet 2020, Éric Dupond-Moretti a immédiatement voulu régler des comptes avec des magistrats qu’il avait affrontés en tant qu’avocat. Il est aujourd’hui poursuivi pour avoir utilisé les moyens disciplinaires de son ministère dans le but d’affaiblir des magistrats anticorruption avec lesquels il avait bataillé, dans une situation de conflit d’intérêts sans précédent.

    À peine nommé ministre de la justice, Éric Dupond-Moretti s’était déjà montré, dans Paris Match, aux côtés de son ami Herzog, en août 2020, alors que celui-ci devait être jugé peu de temps après dans l’affaire Bismuth.

    Quelques jours plus tard, le garde des Sceaux profitait de ses nouvelles fonctions pour déclencher des poursuites disciplinaires contre des magistrats. Une véritable vendetta.

    Le premier dossier concerne l’enquête administrative qu’il a ordonnée en septembre 2020 contre trois magistrats du Parquet national financier (PNF) qui avaient examiné ses factures téléphoniques détaillées (« fadettes ») quand il était encore avocat dans l’une des affaires Sarkozy.

    Dans l’autre, il lui est reproché d’avoir diligenté des poursuites administratives contre un ancien juge d’instruction détaché à Monaco, Édouard Levrault, qui avait mis en examen un de ses ex-clients et dont il avait critiqué les méthodes de « cow-boy ».

    Dans ces deux affaires, Éric Dupond-Moretti a toujours martelé qu’il n’avait fait que « suivre les recommandations » de son administration. Mais les deux principaux syndicats de magistrat·es, l’Union syndicale des magistrats (USM) et le Syndicat de la magistrature (SM), rejoints par l’association Anticor, ont porté plainte contre le ministre de la justice devant la CJR fin 2020, et une instruction a été ouverte.

    Les dossiers disciplinaires initiés par le ministre se sont depuis lamentablement dégonflés devant le Conseil supérieur de la magistrature (CSM). Édouard Levrault a été entièrement blanchi, et le directeur des services judiciaires n’a réclamé aucune sanction contre Patrice Amar et Éliane Houlette. Le ministre de la justice est devenu l’arroseur arrosé : ses conflits d’intérêts ont occupé une bonne partie des débats.

    Un stratégie de guérilla procédurale

    Éric Dupond-Moretti avait été interrogé pendant près de six heures par les trois juges de la commission d’instruction de la CJR le 16 juillet 2021. À l’issue de cet interrogatoire, il a été mis en examen pour « prise illégale d’intérêts », une première pour un garde des Sceaux en exercice.

    Le 3 mars dernier, lors sa dernière audition devant la commission d’instruction, ce jeudi 3 mars au matin, le garde des Sceaux s’était refusé à répondre à la moindre question des trois juges de la commission d’instruction. Au prétexte qu’ils feraient preuve de partialité et s’acharneraient sur sa personne, Éric Dupond-Moretti avait tourné les talons après leur avoir lu une déclaration écrite, qui avait été mise en ligne peu de temps après sur son site par le journal L’Opinion.

    Cette communication du ministre mis en examen, qui ne craint pas de mettre en cause personnellement les magistrats de la CJR, lui avait attiré une réplique très carrée de la magistrate la plus capée de France, à savoir Chantal Arens, première présidente de la Cour de cassation.

    Dans un communiqué diffusé vendredi 4 mars, Chantal Arens rappelait « que l’indépendance de l’autorité judiciaire est garantie par la Constitution. Les juges d’instruction conduisent leur mission, de manière collégiale, en toute indépendance et dans le respect du droit, leurs décisions étant susceptibles de recours », tenait-elle à déclarer. « La première présidente de la Cour de cassation regrette fortement les propos tenus par le garde des Sceaux, dont la mission est de garantir l’indépendance de la Justice. Mettant en cause l’honneur des magistrats instructeurs, ils contribuent à fragiliser l’autorité judiciaire, pilier de l’État de droit. »

    Se plaignant d’un dossier qui serait construit de toutes pièces par des syndicats haineux et des magistrats revanchards, le ministre mis en examen avait notamment déclaré ceci : « Je n’entends plus, désormais, répondre à vos questions. J’attends sereinement de pouvoir m’expliquer devant la formation de jugement de la Cour de justice de la République pour y défendre mon honneur, et rétablir enfin une vérité que vous ne souhaitez pas voir depuis le premier jour de votre instruction. »

    Cet incident s’inscrivait dans une stratégie de guérilla procédurale. Il survenait après deux tentatives restées vaines d’Éric Dupond-Moretti pour faire récuser les trois juges qui instruisent son dossier à la CJR. Le ministre de la justice a également formé deux pourvois en cassation : l’un pour faire annuler sa mise en examen, l’autre pour faire entendre dans la procédure le procureur général près la Cour de cassation, François Molins, qui pilote l’accusation à la CJR.

    « La situation dans laquelle se trouve le garde des Sceaux, renvoyé devant la Cour de justice de la République alors qu’il est en exercice, est inédite, déclarent l’USM et le SM dans un communiqué commun, ce 3 octobre. Inédite par la nature des infractions pour lesquelles Éric Dupond-Moretti sera jugé, qui relèvent d’une atteinte grave à la probité. Inédite car tout au long de la procédure, malgré les responsabilités qui lui incombent, le garde des Sceaux n’a cessé de mettre en cause l’impartialité du ministère public et des juges chargés de l’instruction de l’affaire, tentant de jeter le discrédit sur leurs décisions. Inédite car en cas de maintien dans ses fonctions, il s’exposerait à un nouveau conflit d’intérêts s’il devait nommer son propre accusateur après le départ du procureur général près la Cour de cassation. »

    Transparency France, pour sa part, demande le départ du garde des Sceaux. « Nous estimons que sa démission du gouvernement permettrait d’éviter que cette séquence ne nourrisse le sentiment de défiance de l’opinion publique à l’égard de l’ensemble de la classe politique », déclare l’association anticorruption.

    La présidente d’Anticor, Elise Van Beneden, estime quant à elle que « les procureurs de France ne peuvent pas rester sous l’autorité d’un homme qui laisse ses intérêts personnels interférer avec la mission de service public qui lui a été confiée. C’est ce qu’on appelle un conflit d’intérêts. M. Dupond-Moretti doit démissionner. »