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  • Assange demande à la France de l’accueillir : « L’Elysée est en panique » (Juan Branco) - L’Obs
    http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20150703.OBS2051/assange-demande-a-la-france-de-l-accueillir-l-elysee-est-en-pan

    L’asile de l’ambassade d’Equateur nous suffit, nous ne sommes pas particulièrement demandeurs d’asile dans d’autres pays. Surtout, nous ne voulons pas prendre le risque que Julian Assange soit extradé par la France ou que sa demande soit refusée directement.

    (...) C’est hallucinant de voir que l’Elysée a prétendu s’être livré à un examen approfondi d’une demande d’asile en seulement 45 minutes, en se fondant sur une manchette du « Monde » et tout ça alors que le président de la République est en Afrique. D’autant que François Hollande était en réunion entre la publication de la lettre et la réaction officielle. Ils sont en #panique, mais qu’est-ce qui les inquiète à ce point ?

    Je pense que la France n’est plus en mesure de prendre le moindre risque face aux Etats-Unis après les révélations sur la #NSA, et c’est triste.

    #caniches

  • Des documents confirment l’espionnage de l’Allemagne par les Etats-Unis - Page 1 | Mediapart | 01 juillet 2015 | Par Jérôme Hourdeaux et Mathieu Magnaudeix et Julian Assange (Wikileaks
    http://www.mediapart.fr/journal/france/010715/des-documents-confirment-lespionnage-de-lallemagne-par-les-etats-unis

    Un étrange monde où même les meilleurs amis se surveillent et s’espionnent : à nouveau, c’est cette drôle d’impression qui se dégage des documents inédits publiés par Mediapart, Libération et la Süddeutsche Zeitung, en collaboration avec Wikileaks.

    Comme le prouvent deux relevés d’interception de la NSA datant de 2011, l’agence américaine a surveillé les plus hauts dirigeants allemands, dont la chancelière Angela Merkel et un de ses proches collaborateurs. Ces interceptions étaient effectuées par la NSA elle-même ou sous-traitée aux services secrets britanniques, indéfectibles partenaires du renseignement états-unien.
    (...)
    Pour le renseignement américain, les cibles allemandes sont prioritaires. Pour toutes ces cibles, même le moindre chef de bureau, la NSA fixe une priorité « 2 », c’est-à-dire très haute. À titre de comparaison, sur la liste française, seuls le portable de Nicolas Sarkozy et la ligne de la cellule Afrique de l’Élysée figurent au même niveau de priorité – les ministres français ou le « téléphone rouge » entre Matignon et l’Élysée ne sont classés qu’en priorité « 3 ».

    Le plus cocasse est qu’au même moment, les services secrets allemands, le BND, collaboraient de leur côté avec la NSA américaine pour écouter des cibles terroristes mais aussi des dirigeants français, belges ou autrichiens.
    (...)
    Ce 11 octobre 2011, à quelques jours d’un accord de recapitalisation des banques grecques qui divise alors l’Europe et sa propre majorité, Angela Merkel discute ainsi avec son « assistant personnel » – dont le nom n’est pas cité. Avec ce collaborateur, la chancelière est en confiance.

    Le câble de la NSA dépeint une Angela Merkel « perplexe », qui a des doutes sur les solutions envisagées pour sauver la Grèce – un embarras qui tranche avec l’image inflexible qui lui est souvent accolée. Faut-il réduire la dette privée (un « haircut », en jargon financier), au risque de léser les banques ? Ou renforcer la solidarité financière entre les États, ce que refuse une grande partie de l’opinion allemande ? Merkel semble hésiter. « La crainte de Merkel est qu’Athènes serait incapable de surmonter ses problèmes même avec un nouvel "haircut", étant donné que le pays ne serait pas capable de surmonter la dette restante. De plus, elle doute qu’envoyer des experts financiers en Grèce permettrait de ramener le système financier grec sous contrôle », rapporte la note de la NSA.

  • Dans les mails d’Hillary Clinton, un autre récit de l’intervention française en Libye - Page 1 | Mediapart | Propos recueillis par Thibault Raisse, avec St.S. | 28 Juin 2015
    http://www.mediapart.fr/journal/international/280615/dans-les-mails-dhillary-clinton-un-autre-recit-de-lintervention-francaise-

    Hillary Clinton, alors secrétaire d’État américaine, a été tenue informée de la situation en Libye en 2011 et 2012. Il en ressort que Nicolas Sarkozy a préparé et voulu cette guerre pour des raisons militaires et économiques, que la DGSE a activement participé sur le terrain à la création du gouvernement de transition et que BHL a joué les VRP de l’Élysée.
    (...)
    Toujours dans le mémo du 5 mai 2011, Blumenthal rapporte le rôle de Bernard-Henri Lévy : « Levy est de nouveau arrivé à Benghazi le 22 avril et il a obtenu la signature des dirigeants du CNT sur un Memorandum établissant le fait que les entreprises françaises recevront un traitement favorable dans les affaires futures. Selon des personnes en mesure de savoir, Levy, parlant en termes polis, a clairement dit aux dirigeants du CNT qu’ils avaient une dette à l’égard de la France en raison de son soutien initial et que Sarkozy avait besoin de quelque chose de tangible en retour à montrer aux dirigeants économiques et politiques français. […] Levy a conclu en disant à un petit groupe de dirigeants rebelles que Sarkozy était critiqué en privé par des leaders de la communauté juive française pour son soutien aux rebelles avant de connaître leur position vis-à-vis d’Israël, et que ce Memorandum l’aiderait à écarter ces plaintes. »

    Blumenthal termine par un commentaire de sa source : « Des sources ayant un excellent accès à la DGSE indiquent que Levy utilise son statut de journaliste comme couverture pour ses activités. En fait, il travaille directement sous les ordres de Sarkozy. La DGSE et les militaires français impliqués dans la rébellion libyenne se plaignent du statut d’“amateur talentueux” de Levy, mais admettent qu’il est très efficace pour négocier avec les rebelles, tout en ayant la confiance complète de Sarkozy. »
    (...)
    Début 2012, Blumenthal continue d’envoyer ses mémos à Hillary Clinton, qui l’a complimenté sur son travail en lui demandant de continuer à l’informer. Dans ce mail du 8 mars, il évoque la potentielle partition de la Libye, dans laquelle il voit la main de la France : « Le gouvernement et les dirigeants économiques français entendent recevoir 35 % des nouveaux développements économiques libyens depuis la chute de Kadhafi. Comme de nombreux businessmen occidentaux, les officiels français ont passé des accords informels avec le premier ministre Mahmoud Djibril et ses conseillers avant de voir ces accords ignorés ou retardés quand le gouvernement a changé en octobre 2011. […] Une source extrêmement sensible indique que la DGSE et le SIS (les services secrets britanniques) entendent organiser le mouvement vers un État semi-autonome dans un système fédéral. »

    Cette information que la France soutiendrait la partition ne convainc pas totalement Hillary Clinton, qui, en transmettant ce message à ses équipes, ajoute un mot : « Cela me paraît difficilement crédible d’après ce que je sais. D’autres infos ? » En ce mois de juin 2015, la Libye est toujours au bord du chaos, et de la partition.

    http://seenthis.net/messages/383843

  • Migrants : et si ouvrir les frontières générait de la richesse ? Idées

    Imaginez que tous les pays ouvrent en même temps leurs frontières et autorisent la libre circulation des individus sur leur territoire. Que se passerait-il dans l’immédiat ? Au bout de vingt-cinq ans ? Hier considérée comme une utopie, cette question est devenue un véritable objet d’étude. Et les scientifiques commencent à y apporter des réponses, qui n’ont pas grand-chose à voir avec les timides mesures prises face à la crise migratoire au sujet de laquelle l’Europe se déchire. Le sujet, pourtant, reste dans le secret des laboratoires. Il en sera ainsi tant que les gouvernants construiront leur ­politique dans ce domaine en se laissant guider par l’opinion publique plutôt que par les résultats scientifiques.

    #migration #asile #réfugiés #richesse #libre_circulation #ouverture_des_frontières
    http://www.lemonde.fr/festival/article/2015/06/25/et-si-on-ouvrait-les-frontieres_4661969_4415198.html

  • 2006-2012 : Hollande, Sarkozy et Chirac écoutés
    https://www.mediapart.fr/journal/international/230615/2006-2012-hollande-sarkozy-et-chirac-ecoutes

    Au-delà des trois chefs d’État français, des ministres, des hauts fonctionnaires, des parlementaires et des diplomates ont été surveillés téléphoniquement pendant près d’une décennie par les services secrets américains, selon des documents obtenus par WikiLeaks.

    #France #National_Security_Agency #Politique #Renseignement_d'origine_électromagnétique #Surveillance_électronique #WikiLeaks #Écoutes_téléphonique #États-Unis

  • Ce que révèlent les documents WikiLeaks | Mediapart
    http://www.mediapart.fr/journal/international/230615/ce-que-revelent-les-documents-wikileaks?onglet=full

    Ce que révèlent les documents WikiLeaks

    23 juin 2015 | Par Lénaïg Bredoux et Ellen Salvi et Julian Assange (Wikileaks)

    François Hollande et Jean-Marc Ayrault discutent de la Grèce ; Nicolas Sarkozy espère sauver le monde de la crise financière ; Jacques Chirac donne des ordres précis à son ministre des affaires étrangères. Mediapart publie les extraits et traductions des principaux documents.

  • A #Vintimille, un État insouverain fabrique de la frontière

    Alors que François Hollande rend visite au président italien du Conseil Matteo Renzi, le drame des réfugiés bloqués par la France à Vintimille nous interroge non seulement au regard du droit, mais aussi de la morale ou de la simple conscience commune d’Européen. S’agit-il de récupérer un peu de cette puissance d’agir qui fait cruellement défaut aux États-nations ? Ce blocus français, illégitime et illégal, révèle au contraire les impasses d’une Europe en mal de souveraineté.


    http://www.mediapart.fr/journal/france/200615/vintimille-un-etat-insouverain-fabrique-de-la-frontiere
    #France #Italie #frontière #push-back #refoulement #réfugiés #asile #migration #photographie #frontière_sud-alpine
    cc @albertocampiphoto

  • Appel au Président de la République « La place de la France est aux côtés du peuple grec »

    http://www.pcf.fr/72202

    Pétition.
    Même s’il n’y a aucun espoir que les enfants grecs pèsent, pour Hollande et ses pareils, autant que les Groupes industriels fabriquant des armes, les autres multinationales dont les fraudes fiscales depuis des dizaines d’années, ont crée les déficits publics et les dettes publiques et étatiques, les paradis fiscaux et Jean-Claude Junker (actuel président de la Commission Européenne !) qui a organisé au profit du Luxembourg (paradis fiscal) une bonne partie de la fraude fiscale en Europe.

    • Extrait de "Pour une restructuration de la dette grecque" 18 juin 2015 | Par Amélie Poinssot
      Sur Mediapart

      http://www.mediapart.fr/journal/international/180615/pour-une-restructuration-de-la-dette-grecque?onglet=full

      "La commission a également analysé la composition et l’évolution de la dette hellène à partir des années 1980. Contrairement aux idées reçues, on découvre que loin d’être liée à des dépenses publiques excessives, « qui restaient en réalité plus basses que les dépenses publiques d’autres pays de la zone euro » à la même époque, la hausse de la dette était plutôt due « au paiement de taux d’intérêt extrêmement élevés aux créanciers, à des dépenses militaires excessives et injustifiées, à des pertes de revenus fiscaux en raison des sorties illégales de capitaux, à la recapitalisation étatique de banques privées, et au déséquilibre international créé par les failles dans la construction de l’Union monétaire elle-même ».

      Cessation de paiement

      Autrement dit, rien à voir, strictement, avec un État grec supposé ultra-dépensier, une fonction publique prétendue pléthorique, ou encore une fraude fiscale endémique qui n’aurait pas son équivalent ailleurs en Europe… Le rapport a le mérite de remettre en place quelques idées reçues sur la Grèce qui ont encore la vie dure, cinq ans après le début de programmes « d’assainissement budgétaire » qui ont asséché l’économie du pays. Mais surtout, il démontre l’absurdité de ces accords : « L’utilisation de l’argent des ’bail-out’ est dictée strictement par les créanciers et il est révélateur que moins de 10 % de ces fonds ont été destinés aux dépenses courantes de l’État. »

      En outre, précise le rapport d’audit, « le premier accord de prêt, en 2010, visait principalement à sauver les banques privées grecques et européennes, et à permettre aux banques de réduire leur exposition aux obligations de l’État grec ». Autrement dit, rien n’a été fait pour favoriser la relance, cette politique s’est avérée parfaitement contre-productive.

      Le rapport souligne par ailleurs les problèmes que posent ces conventions de prêt signées en 2010 et en 2012 en termes de souveraineté nationale : ces deux accords ont en effet été signés sous le droit anglais et « contiennent des clauses abusives, qui obligent la Grèce à abandonner des aspects importants de sa souveraineté ». Le rôle de chacune des institutions est dénoncé. La BCE, notamment, est accusée d’avoir outrepassé son mandat en ayant imposé, en tant que partie prenante de la Troïka, des programmes d’ajustement macroéconomique, comme la dérégulation du marché du travail.

      En conclusion, la dette publique grecque est, pour la commission d’audit, non seulement « insoutenable » économiquement, « illégale » d’un point de vue juridique, « illégitime » car contractée dans des conditions opaques et en contradiction avec les intérêts du peuple grec, mais aussi « odieuse », car les institutions qui ont signé ces accords étaient parfaitement conscientes de tout cela."

    • Fin de l’article ci-dessus :

      Cette fois-ci, le rapport émane d’une des plus hautes institutions du pays, le parlement. Le gouvernement grec pourra-t-il s’en saisir pour réamorcer la discussion sur la restructuration de la dette publique ? Le rapport qui parle de « mauvaise foi » des créanciers estime que la « Grèce a été et est toujours la victime d’une attaque préméditée et organisée par le Fonds monétaire international, la Banque centrale européenne et la Commission européenne. Cette mission violente, illégale, et immorale visait exclusivement à faire passer la dette privée dans le secteur public ».

      Pas sûr que les créanciers apprécieront. Mais la commission d’audit ne s’arrête pas là. Elle donne aussi ses recommandations. Dans le dernier chapitre de son rapport, elle invite le gouvernement grec à invoquer « la nécessité de sauvegarder des intérêts essentiels menacés par un péril grave et imminent », dans la mesure où « le service de la dette est insoutenable ». En clair, elle invite l’État hellène à déclarer unilatéralement une cessation de paiement, alors qu’Athènes doit rembourser 1,6 milliards d’euros le 30 juin auprès du FMI.
      En illustration, un tweet de Pierre Moscovici : "Aujourd’hui le temps est presque dépassé, la balle est dans le camp grec."

      Pour sa part, la présidente du parlement Zoi Konstantopoulou (Syriza), à l’initiative de cet audit, a appelé au cours de la restitution des travaux à une conférence européenne sur la dette . « La question de la dette n’est pas une question pour les technocrates, c’est une question pour les citoyens et leurs représentants. (...) On a eu des déclarations vraiment cyniques de la part de la commission : ’Une conférence sur la dette, ça existe et c’est l’Eurogroupe’... Mais l’Eurogroupe ce n’est pas une conférence ! Il faut une vraie conférence européenne sur la dette. »

      Non, la balle n’est pas seulement, comme le prétendait en arrivant ce jeudi à la réunion de l’Eurogroupe le commissaire français Pierre Moscovici, « dans le camp grec ». Il est temps que les Européens prennent la mesure du problème, au lieu de se montrer plus durs encore qu’avec le gouvernement précédent (droite-socialistes) et d’imposer à l’exécutif Tsipras des conditions qui n’avaient jamais été posées auparavant. En 2010, la dette grecque pesait environ 120 % du PIB. Cinq ans d’austérité plus tard, malgré le versement de plus de 230 milliards d’euros de prêts UE-FMI et deux opérations d’effacement partiel par les créanciers privés en 2012, elle frôle aujourd’hui les 180 % du PIB. Il est temps que le cercle vicieux du surendettement prenne fin.

    • Ce sont les multinationales qui sont responsables des ces problèmes de dettes publiques ou étatiques en Europe : cela fait plusieurs dizaines d’années qu’elles ne paient pas leurs impôts, leurs arriérés s’élèvent à des milliards.

      Les dettes des états ont servi à payer des produits vendus par les multinationales, en particulier des armes :

      La Grèce a acheté énormément d’armes dans les années 2000 (sous prétexte de l’ancestrale rivalité avec le Turquie voisine) :

      http://blogs.mediapart.fr/blog/jeanne-labelle/210312/grece-le-plus-grand-importateur-darmes-de-lunion-europeenne

      ...en 2010, les pays de l’UE ont vendu pour plus de 1 milliard d’euros en armes pendant qu’en même temps avait lieu les négociations du premier bail-out.

      En 2010 la France était de loin le plus gros vendeur, avec un contrat d’une valeur de 794 millions d’euros pour des hélicoptères NH-90. Il faut y ajouter 58 millions de missiles et 19 millions de produits électroniques divers pour la défense de l’espace aérien. Les plus grands avocats pro-austérité, les Pays-Bas et l’Allemagne ont vendus pour près de 90 millions de matériel électronique et des véhicules terrestres, l’Italie environ 52 millions de fusils et de pièces détaches pour avions , tandis que l’Espagne a vendu pour 33 millions de produits chimiques de qualité militaire.

      La dette grecque, elle a bien profité à l’industrie des armes française et européenne ...

  • Urvoas, l’homme du « Patriot Act à la française.

    Député du Finistère, proche de Valls, il a porté contre toutes les oppositions la loi renseignement. Il en a été l’initiateur, le rapporteur, et celui qui l’a le plus amendé, quitte à mettre le gouvernement en minorité et apparaître comme le relais des services.

    http://www.mediapart.fr/journal/france/150615/urvoas-lhomme-du-patriot-act-la-francaise

    • « Urvoas a le dos un peu large, nuance le député écologiste Sergio Coronado, hostile à la loi. Autant il a inspiré des pans entiers du texte [#pjlrenseignement], autant les dispositifs les plus contestés, comme les boîtes noires ou les algorithmes, me semblent s’être imposés dans les arbitrages gouvernementaux. » Si tel est le cas, Jean-Jacques Urvoas n’en a rien laissé paraître.

      Pour les observateurs, il est un peu un mystère. Voilà un parlementaire qui s’impose parfois face au gouvernement – dans un pays où le Parlement est souvent réduit à être une simple chambre d’enregistrement, c’est assez rare – et qui assume sa ligne sécuritaire sans même que ses camarades semblent s’en émouvoir, à tel point qu’il est devenu la bête noire des associations de défense des libertés publiques. Élu en 2007 à l’Assemblée, il passe pourtant d’abord pour un promoteur des droits. Il est favorable à la fusion des ministères de l’intérieur et de la justice, s’oppose à la Loppsi de Nicolas Sarkozy et au fichage généralisé. Fin juriste (il est professeur de droit à l’université), il est d’abord remarqué pour son travail sur les prisons – une partie de sa réserve parlementaire est versée à l’Observatoire des prisons (#OIP), peu soupçonnable de dérive sécuritaire…

      À la même époque, il s’entiche des questions de #sécurité. Il a un boulevard : au PS, personne ou presque ne s’y intéresse, dans un parti où le sujet tétanise nombre de responsables politiques, obnubilés par le souvenir du 21-avril 2002 et des procès en laxisme de la droite. Très vite, Urvoas s’impose. En mai 2009, au sein du PS, la première secrétaire Martine Aubry nomme ce strauss-kahnien au poste de secrétaire national chargé des questions de sécurité.

      (…) Ce « virage », Urvoas le dément. Il jure qu’il n’a pas varié de ligne. En début d’année 2011, le député du Finistère, ancien collaborateur du maire de Quimper, Bernard Poignant, fait une rencontre décisive. Floran Vadillo est l’un des rares universitaires spécialisés dans le #renseignement.

      (…) Au mois d’avril 2011, Jean-Jacques Urvoas et Floran Vadillo [aujourd’hui son collaborateur parlementaire] formalisent leur projet de réforme dans un essai de la Fondation Jean-Jaurès, « Réformer les services de renseignement », qui formule 36 propositions.

      #services_secrets

  • A Vintimille, les contrôles illégaux de la police française

    16 juin 2015 | Par Louise Fessard sur Mediapart

    http://www.mediapart.fr/journal/france/160615/vintimille-les-controles-illegaux-de-la-police-francaise?onglet=full

    Extraits :

    Contrôles au faciès, 24 h/24, hors « événement ponctuel »... : malgré les dénégations de Bernard Cazeneuve, la France bloque bel et bien la frontière franco-italienne avec des méthodes contraires au droit européen ou national. Vintimille est devenu un cul-de-sac pour des centaines d’hommes, de femmes et d’enfants, dépassés par le bras de fer engagé entre le premier ministre Manuel Valls et son homologue italien Matteo Renzi.

    Vintimille, envoyée spéciale. - Pour les immigrés africains bloqués à Vintimille, l’Europe s’arrête à Menton-Garavan (Alpes-Maritimes). À un kilomètre de la frontière italienne, au premier arrêt du train Vintimille-Nice, la police française fait systématiquement descendre les passagers sans titre de séjour pour les ramener en Italie. « Tous les jours, la police aux frontières monte, explique un agent SNCF. L’arrêt à Menton-Garavan dure exprès six minutes au lieu de trois, c’est prévu pour. Ils ne contrôlent pas tous les passagers, seulement ceux qui ressemblent à des migrants. Parfois, ils les font descendre, puis contrôlent après sur le quai, sinon ça prendrait trop de temps. »
    ...

    « Fraj », un jeune Tunisien de 30 ans, qui travaille à Milan, prend le train deux à trois fois par mois pour aller voir sa famille à Nice. Il a une carte de séjour italienne. « Chaque fois, c’est pareil, je suis contrôlé, dit-il. Les policiers ne contrôlent que les cheveux noirs. » « Les contrôles se font au faciès, c’est ultradiscriminatoire et très clairement contraire au droit européen », estime Serge Slama, maître de conférences en droit public, à l’université Paris Ouest-Nanterre. Laurent Laubry, délégué départemental du syndicat Alliance police pour les Alpes-Maritimes, ne dément pas : « Expliquez-moi comment techniquement les policiers peuvent contrôler tous les passagers d’un train lors d’un arrêt en gare de trois minutes, à moins de bloquer le train ? Généralement, les gens de peau blanche ne viennent pas d’Afrique. »

    Comme en 2011, la France bloque de fait depuis jeudi 11 juin 2015 la frontière italienne à Vintimille. Celle-ci s’est transformée en un cul-de-sac pour des centaines d’hommes, de femmes et d’enfants, dépassés par le bras de fer engagé entre le premier ministre socialiste Manuel Valls et son homologue italien Matteo Renzi. Les autorités italiennes dénoncent la violation par la France de la convention de Schengen qui interdit, sauf événement exceptionnel, les contrôles systématiques aux frontières intérieures. « Le problème, c’est la police française qui a fermé les frontières, alors que ces personnes veulent seulement passer pour rejoindre des proches en Angleterre, en Belgique ou en Allemagne, souligne la commissaire Sonia Borella, de la police municipale de Vintimille. Ça attire des passeurs : minimum 50 euros pour rejoindre Menton à pied. »
    La semaine dernière, 1 439 migrants illégaux ont été interpellés par les forces de l’ordre françaises dans les Alpes-Maritimes, et, parmi eux, 1 097 renvoyés en Italie, a indiqué le 12 juin Adolphe Colrat, le préfet des Alpes-Maritimes. Depuis le début de l’année, ce sont 6 000 personnes qui ont été contrôlées et réadmises en Italie. « Les consignes sont de contrôler tous les trains venant d’Italie, les gares entre Menton et Cannes, plus des contrôles routiers sur des points fixes et aléatoires "H24" », explique Laurent Laubry.
    ...

    Face à l’ancien poste-frontière du pont Saint-Ludovic, plus d’une centaine de migrants ont passé lundi 15 juin leur quatrième voire cinquième nuit sur les rochers italiens. Il s’agit surtout de jeunes hommes venus d’Érythrée, de Somalie et du Soudan qui affirment vouloir s’installer au Royaume-Uni, en Allemagne ou aux Pays-Bas. Mustapha, 20 ans, qui fuit un Soudan en guerre, tente désespérément de rejoindre la Suède, où l’a précédé sa « fiancée », une Tunisienne de 19 ans qu’il a rencontrée en Libye.
    ...

    Maillot de supporter du club d’Amsterdam sur les épaules, Mustapha raconte avoir tenté trois jours de suite, « quatre fois par jour », de prendre le train pour Nice. À chaque fois, les policiers français l’ont ramené à la frontière et il a parcouru à pied la dizaine de kilomètres le séparant de la gare de Vintimille. « J’ai dépensé près de 120 euros en billets de train, maintenant j’ai épuisé tout mon argent, dit-il. Les gens sont désespérés. C’est l’Italie contre la France, l’Allemagne contre l’Italie, c’est un problème européen. » Mais ce n’est pas la police française qui arrêtera ce jeune homme, qui a parcouru le désert pour 300 dollars, passé huit mois en Libye, dont deux et demi en prison, et payé près de 1 500 dollars pour traverser la Méditerranée.

    « Nous savons très bien que malgré les contrôles, ils vont retenter dans les trains, à pied sur les rails, par le bord de mer ou l’arrière-pays, reconnaît Laurent Laubry. Certains sont interpellés quatre ou cinq fois, parfois dans la même journée. Ça fait un an que ça dure, avec un pic traditionnel entre avril et octobre, une décision politique européenne devient nécessaire ! » Le syndicaliste policier souligne combien la situation est « physiquement et humainement compliquée pour les collègues qui doivent appliquer les lois, mais font face quotidiennement à la détresse humaine ».

    Mohamed, 22 ans, lui aussi soudanais, s’est quant à lui fait refouler à trois reprises, dont une fois à la gare SNCF de Nice. Juste après avoir payé 107 euros son billet de train Nice-Paris… Il explique – dans un français fluide – vouloir rejoindre ses trois frères « déjà en Allemagne ». Il ne sait pas où précisément mais se renseignera, arrivé là-bas. Comme plusieurs réfugiés, il raconte que des migrants auraient été ramenés en car depuis Paris à la frontière ce week-end. « J’en connais trois, ils sont revenus hier », assure Mohamed.

    Sami Boubakri, 34 ans, qui se présente comme l’imam de la mosquée du quartier Bon-Voyage à Nice, a été témoin d’une scène similaire la veille au soir. « La police laisse les gens à l’extérieur de la gare de Nice tranquilles, mais dès qu’ils prennent leur billet, ils les arrêtent », dit-il. Avec son association culturelle et cultuelle « Fraternité et savoir », Sami Boubakri distribue « depuis trois mois » des repas chauds aux migrants à Nice, Menton et à la frontière franco-italienne.

    Depuis dimanche soir, les bénévoles n’ont plus accès directement aux migrants, parqués le long de la grève derrière des barrières, « comme au zoo », lance Mustapha. Seuls les quelque 85 membres de la Croix-Rouge italienne, épaulés depuis dimanche par leurs collègues français, peuvent les franchir pour distribuer repas et soins. Les caméras des chaînes de télévision italiennes, qui ont installé leurs camions satellitaires à côté, retransmettent la crise en direct. « On vit ici 24 heures sur 24, dit Fiammetta Cogliolo, une des responsables de la Croce Rossa. En 2011, durant la guerre en Libye, les autorités italiennes avaient ouvert un centre d’accueil à Vintimille, mais cela ne semble pas à l’ordre du jour aujourd’hui. »
    ....

    Sur une terrasse face à la gare, un groupe d’habitantes de Vintimille prend le café en maudissant le gouvernement français. À la main, le dernier numéro de La Stampa dont l’éditorial ne fait pas dans la dentelle à l’égard de Manuel Valls : « Madame Le Pen est déjà idéalement assise à Matignon, siège du premier ministre, en attente d’escalader l’Élysée. Mais entre-temps son agenda gouverne la France. » Comme beaucoup d’Italiens, elles ressentent comme une profonde injustice le refus du voisin français de prendre sa part de réfugiés. « Vous avez vu les enfants ici ?, s’exclame Anna, la soixantaine. Les Français devraient mettre une main sur leur conscience, ils n’ont pas de cœur ! » Malgré leur âge, ces dames font des ménages sur la côte pour pallier leur faible retraite. La veille, « dans le train de 8 h 53 pour Monaco », Maria, 69 ans, a vu « huit policiers faire descendre un jeune Noir à Menton ». « On voit ça tous les matins, sans pouvoir rien faire », se lamente-t-elle. La menace d’un plan B, agitée par Matteo Renzi face à l’inertie européenne, n’est pas pour leur déplaire. « On devrait, nous, leur faire des papiers pour qu’ils circulent partout », lance Filomena, une troisième comparse, en riant.

    ...

    Mais le code des frontières de la convention Schengen prévoit que les vérifications aux frontières intérieures des pays membres soient « conçues et exécutées d’une manière clairement distincte des vérifications systématiques des personnes effectuées aux frontières extérieures ». Les mesures policières doivent donc être réalisées « à l’improviste ». Ce qui n’est clairement pas le cas. Dans La Stampa de lundi, la police aux frontières italienne s’agaçait : « Le contrôle 24 heures sur 24 par jour viole les articles 20 et 21 du code des frontières de Schengen. Les vérifications doivent être effectuées par échantillonnage […] alors que nous assistons au contraire à une surveillance constante. »

    « En théorie, il n’y a plus de frontière entre la France et l’Italie, rappelle Gérard Sadik, coordinateur asile à l’association la Cimade. Là, les autorités françaises l’ont rétablie, ce qui n’est pas possible, à moins de le notifier à la Commission européenne. »

  • Peter Harling : « L’Etat islamique ne fait qu’occuper un vide qui croît dans la région » | Mediapart
    http://www.mediapart.fr/journal/international/150615/peter-harling-l-etat-islamique-ne-fait-qu-occuper-un-vide-qui-croit-dans-l

    La politique étrangère iranienne semble être devenue un facteur de légitimation en Iran auprès d’une base sociale assez large, y compris au sein d’Iraniens qui, historiquement, étaient assez hostiles à la République islamique. Le Hezbollah, la lutte contre Israël et le soutien au régime syrien n’étaient pas, jadis, vus de manière positive par beaucoup d’Iraniens. Il apparaît au contraire qu’aujourd’hui, l’idée que l’Iran a pu s’imposer à travers sa logique de résistance et sa détermination comme une puissance régionale dans le monde arabe, mais aussi face aux États-Unis, et que Téhéran ait pu contraindre Washington à s’engager dans des négociations pour trouver une solution face au programme nucléaire… tout cela est une source de fierté pour beaucoup d’Iraniens, mais joue tant que n’émerge pas le sentiment que l’Iran s’est engagé dans un bourbier, qui entraînerait un certain nombre de victimes iraniennes.

    • Bon, un extrait:

      « Vu de l’étranger, on se demande bien quels sont les besoins de certains secteurs de la société française qui sont assouvis tous les ans à nouveau avec les produits de ce “philosophe” dans toutes les formes médiatiques, produits qui pullulent du reste d’erreurs factuelles », notait l’historienne allemande Ingrid Gastler dans une tribune énumérant les « pillages et les déformations » concernant Simone de Beauvoir dans le tome 9 de la Contre-histoire de la philosophie[6]. La question est pertinente.

      Qu’est-ce les succès phénoménaux des livres d’Onfray nous disent de la société française ? S’ils sont le nom de quelque chose, c’est sans doute du fossé de défiance qui ne cesse de se creuser entre « les élites » et « le peuple », fossé qui recouvre largement celui qui sépare Paris de la province. Deux vieux clivages dont Onfray sait jouer à merveille, en se revendiquant du peuple et de province, contre « la grande bourgeoisie parisienne » qu’il ne cesse de pourfendre. Sa dénonciation porte d’autant plus qu’elle se propose de dévoiler des ressorts cachés de la domination. Onfray se fait ainsi redresseur de torts, rendant hommage à des auteurs méconnus qu’il présente comme injustement ostracisés.

      À la manière de ces théories du complot mettant en doute « les vérités officielles », Onfray dénonce, depuis le succès (80 000 exemplaires) de son Antimanuel de philosophie (Bréal, 2001), une hypothétique occultation d’un pan entier de la tradition philosophique occidentale, celle du matérialisme, par l’Université française. De diatribes en diatribes contre « les fonctionnaires de la philosophie » et « l’ordre universitaire et ses principes policiers », il a ainsi construit sa contre-philosophie.

      Mais pour que cette dernière soit possible, ne faut-il pas qu’une philosophie existe ? « Sans l’Université, qu’elle reconstruit à l’aune de ses fantasmes, la contre-philosophie n’existerait pas ; elle est en effet, à sa façon, un rouage, du moins un effet d’une topographie institutionnelle », observe Jean-François Kervégan, professeur à l’université Paris 1 qui souligne la place sans équivalent au monde de la philosophie dans le système scolaire français[7]. De l’enseignement obligatoire de la discipline en classe de terminale en sacro-sainte agrégation, la France a fait, depuis la IIIe République, de la philosophie sa religion laïque. « Là où d’autres ont des gourous et des astrologues, nous avons des philosophes », poursuit Kervégan. C’est de ce fond géologique très français que le volcan Onfray tire son magma.

      En conclusion de sa thèse, Onfray vantait « le philosophe artiste », tout à la fois « expérimentateur [qui] ne cesse de mettre en pratique de nouvelles possibilités de vie puisque tout est permis », « destructeur [qui] sait se faire cruel à l’égard des idoles, des idéaux, des phantasmes », mais aussi « éducateur [qui] synthétise dans son souffle les qualités du conducteur capable de sélection, de discipline, d’estimation critique [et qui] parce que maître, est législateur, démiurge immanent, rêveur dyonisiaque ». Ces lignes datent de 1986.

      Presque trente ans plus tard, on peut donner crédit à son auteur d’avoir mis en pratique ce programme. Il n’appartient qu’à « l’expérimentateur » de tirer le bilan de ses possibilités de vie. Le « destructeur » a démontré tant sa fureur iconoclaste que son absence de rigueur. L’« éducateur » use de ses indéniables talents de pédagogue dans ses universités populaires. Reste que l’on s’inquiète de ce que pourrait donner une éruption du « législateur, démiurge immanent »."

  • #La_Chapelle, #Saint-Bernard, #Pajol : des migrants subissent leur troisième #expulsion

    L’expulsion à répétition de migrants “de La Chapelle”, à #Paris, prend une tournure politique : des élus du Parti de gauche, du PCF et d’EELV s’indignent de la #violence dont les forces de l’ordre ont usé, lundi après-midi, pour embarquer des personnes réfugiées devant la halle Pajol, dans le XVIIIe arrondissement. Une trentaine d’Érythréens et de Soudanais ont été placés en centre de rétention à Vincennes et au Mesnil-Amelot, en vue d’une reconduite à la frontière.

    http://www.mediapart.fr/journal/france/090615/la-chapelle-saint-bernard-pajol-des-migrants-subissent-leur-troisieme-expu
    #police #violence_policière
    par @carine

  • Les capitaines de cargos, démunis face aux sauvetages en Méditerranée | Mediapart

    http://www.mediapart.fr/journal/international/070615/les-capitaines-de-cargos-demunis-face-aux-sauvetages-en-mediterranee?ongle

    L’Europe au défi des migrants Enquête

    Les capitaines de cargos, démunis face aux sauvetages en Méditerranée

    07 juin 2015 | Par Carine Fouteau

    La marine marchande est en émoi. Alors que les traversées s’accélèrent en Méditerranée (plus de 2 000 migrants ont été secourus samedi 6 juin, dix navires ont appelé au secours dimanche), les cargos sont de plus en plus mis souvent à contribution pour les opérations de sauvetage. Les risques encourus par les rescapés comme par les marins sont importants. Des capitaines pourraient être tentés de « regarder ailleurs », prévient le commandant Hubert Ardillon.

    Migrations #asile #Mourir_en_mer #méditerranée

  • Fabius voit rouge dans l’affaire Orange en Israël — RT en Français
    http://francais.rt.com/france/2949-fabius-voit-rouge-dans-laffaire

    Le gouvernement par la voix de Laurent Fabius a annoncé que « la France est fermement opposée au boycott d’Israël ».

    Le socialisme à la française tel qu’on le préfère ! S’en souvenir quand on nous fera du chantage électoral... Au passage, Fabius est le grand soutien de la « révolution syrienne »... Il n’y a naturellement aucune contradiction entre son soutien indéfectible à l’Etat sioniste et sa passion pour les libérateurs syriens.

    #syrie #boycott #orange

    • De quoi Fabius est-il le nom ?

      Le PS en Seine-Maritime (2) : en Fabiusie, la tragédie du carriérisme politique
      05 juin 2015 | Par Stéphane Alliès et Mathilde Mathieu

      « Il y a un problème structurel de base dans le PS de Seine-Maritime : c’est comme si pour être militant, il fallait absolument être payé. » Cet ancien membre de cabinet du conseil général résume bien la situation du socialisme dans le département. Pendant plusieurs mois, Mediapart s’est plongé dans les méandres du carriérisme politique dans le fief de Laurent Fabius, poste avancé du socialisme à bout de souffle, où l’on ne milite guère plus que par intérêt.

      Le cas de Didier Marie, que nous avons raconté ici, est loin d’être un profil isolé. C’est tout un « système », allant du complément de rémunération aux emplois politiques croisés, qui a été construit dans le territoire haut-normand, ainsi que nous l’ont raconté une vingtaine de sources, élus, militants, anciens conseillers de cabinet ou agents administratifs.

      Emploi à la fédération, au groupe PS du conseil général, du conseil régional ou du conseil d’agglomération de Rouen, permanence dans l’une des nombreuses « maisons du département », poste d’attaché parlementaire…

      Les ressources de l’entreprise politique du PS local ont longtemps été fort vastes, un peu moins depuis la perte du conseil départemental en mars dernier. Et pour quelques fonctions où le travail est réel (secrétariat, communication, animation d’un groupe politique, travail parlementaire), on trouve surtout des « emplois politiques » concernant pêle-mêle une quantité de cadres fédéraux ou de secrétaires de section, parfois leur compagne ou compagnon, ou encore leurs enfants, rémunérés par diverses institutions, le parti, parlementaires ou collectivités. À chaque fois, la principale compétence reconnue est de faire partie du « noyau fabiusien » local, élu ne vivant pas suffisamment de son indemnité, ou militant aspirant à devenir élu.

      À la fédération du PS, dont les recettes sont pour partie d’origine étatique, neuf personnes étaient encore employées en décembre 2014, d’après un chiffre confirmé par les intéressés. Un chiffre singulier dans le fonctionnement traditionnel des fédérations socialistes, ainsi que nous l’ont certifié plusieurs sources au siège national du PS, ou dans d’autres fédérations de taille équivalente. « On est dans l’ordre de l’exceptionnel, dit un excellent connaisseur de l’appareil du parti. Partout ailleurs, il y a entre un et trois permanents rémunérés par fédération. » Ici, comme le note un ancien du département, « quasiment tout le conseil fédéral vit de la politique ».

      En Seine-Maritime, ce « CF » sortant, sorte de parlement du parti au niveau départemental, est en effet composé de personnes rémunérées ou ayant été rémunérées directement par la fédération. Il en va ainsi de Didier Marie, un cas bien particulier, mais aussi du premier fédéral adjoint Bastien Coriton ou de la députée Dominique Chauvel, mais encore d’Alexandre Cherichi, de Matthieu Manero, de Dominique Piednoël, de Charlotte Goujon ou de Mélanie Boulanger.

      http://www.mediapart.fr/journal/france/050615/le-ps-en-seine-maritime-2-en-fabiusie-la-tragedie-du-carrierisme-politique

    • Premier mai 2011, alors que des harragas Tunisiens occupaient des locaux à Paris afin de ne pas rester à la rue et de s’organiser collectivement, la FTDA avait joué son rôle :

      « La France doit apporter une réponse digne et responsable à la question tunisienne. », dit « France terre d’asile » qui lance un appel à « cesser les interventions policières », signé par ... Bertand Delanoé [ordonateur de plusieurs expulsions par la #police, ndc] et la CFDT, dont des permanents ont assisté de leur balcon, aux premières loges, à l’#évacuation manu militari des Tunisiens de l’immeuble avenue Simon Bolivar, puis à leur menottage et à leur embarquement sans broncher, dehors à 100 mètres de là...

      De qui la Ville de Paris est-elle l’amie ?
      http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=5620

      #migrants #sans-papiers #caritatifs #humanisme_expulseur #socialistes

    • Évacuation humanitaire ? Non, à La Chapelle, les pouvoirs publics ont dispersé la misère

      02 juin 2015 | Par Carine Fouteau

      Le campement de La Chapelle a été expulsé mardi. Comment la mairie de Paris peut-elle se féliciter d’avoir mis à l’abri ses occupants, alors que beaucoup se retrouveront à la rue dans quelques jours ? Pourquoi demander l’assistance des forces de l’ordre pour « venir en aide » aux migrants ?

      Le campement sous le métro aérien à la station La Chapelle, à Paris, sur lequel s’étaient installés environ 350 migrants venus principalement de la Corne de l’Afrique et de l’Afrique de l’Ouest, a été expulsé mardi 2 juin. Les cars de CRS ont commencé à se positionner dans les alentours aux aurores. La zone a été bouclée. En quelques heures, les lieux ont été vidés de leurs occupants. Sous le pont, les policiers ont bâché les affaires restantes. Certains exilés sont montés dans des bus. D’autres avaient passé la nuit ailleurs et n’ont pu accéder à leur tente. D’autres encore sont partis à pied avec leur sac plastique à la main.

      En amont, ils avaient été recensés et séparés en deux groupes : d’un côté les personnes relevant de l’asile, c’est-à-dire susceptibles d’obtenir le statut de réfugié et donc de rester en France ; de l’autre les migrants dits « économiques », considérés comme en situation irrégulière sur le territoire et à ce titre sans perspective aux yeux de l’État.

      Les premiers ont été envoyés dans un centre en région parisienne d’où ils devaient être répartis dans différents centres d’accueil de demandeurs d’asile (Cada) en France. Selon le préfet de police de Paris, Bernard Boucault, sur les 160 personnes identifiées comme demandeurs d’asile potentiels, une centaine se sont présentées dans la matinée. Les autres, en transit, cherchent à rejoindre l’Angleterre ou l’Allemagne. Faute de lieu d’accueil temporaire correspondant à leur parcours, ces exilés dormiront dehors, ce soir et les soirs d’après.

      Les seconds se sont vu proposer un hébergement d’urgence consistant en quelques nuits de mise à l’abri (en foyers ou en hôtels sociaux en Ile-de-France). Pour beaucoup, cette solution est pire que le statu quo : après une semaine maximum, ces migrants indésirables savent qu’ils seront remis à la rue, avec comme horizon un 115 saturé qui ne répond plus aux appels. Entre-temps, ils auront perdu leurs affaires (tente, couverture, matelas, réchaud, etc.) et leur recoin. Pour éviter de repartir de zéro, quelques-uns ont déserté le campement ces derniers jours, sachant que l’expulsion allait avoir lieu.

      Au total, seules les personnes voulant demander l’asile et ayant une chance de l’obtenir profitent de ce processus. Pour les autres, c’est l’inverse. Plutôt que d’être rassemblés à un endroit où ils s’étaient fabriqué un semblant de sécurité, les migrants de La Chapelle sont désormais dispersés dans Paris, isolés et livrés à eux-mêmes. Plus invisibles encore qu’ils ne l’étaient avant que leur présence ne soit jugée intolérable.

      Les pouvoirs publics présentent les choses différemment. À lire les communiqués publiés par la préfecture de Paris (PP) et la mairie, un problème a été résolu de la manière la plus humanitaire qu’il soit et pour le bien de tous. Signe que la gauche est au pouvoir : l’exercice de la force se doit d’être justifié. L’argument, comme souvent dans ce genre de cas, est sanitaire. Des risques d’épidémie sont avancés pour rendre l’opération inévitable. Et incontestable. « Lors de son dernier passage sur le site le 22 mai, indique la PP, le médecin mandaté par l’agence régionale de santé d’Ile-de-France a précisé que les occupants de ce campement étaient soumis à un risque majeur “avec notamment la possibilité de transmission de parasitoses et la survenue d’épidémies de dysenterie”, une épidémie de gale n’étant pas à exclure. » Pas de cas avérés, donc, mais une expulsion préventive, en quelque sorte. Le directeur général de France terre d’asile (FTDA), Pierre Henry, cautionne : « On est là pour rassurer et faire monter dans les bus. C’est une opération sanitaire et d’accès aux droits. »

      Il ne s’agit pas de dire que les conditions de vie étaient acceptables dans ce campement. Elles ne l’étaient pas. Les déchets commençaient à déborder de partout. Mais la question est de savoir si une prise en charge médicale et un soutien en nettoyage n’étaient pas plus adaptés qu’une « évacuation » pour empêcher une épidémie.

      Ce terme d’« évacuation », ensuite, est problématique, même s’il a une existence administrative, tant il euphémise la réalité. Répété en boucle par les responsables politiques et repris par les journalistes, il a pour effet de minimiser la violence subie par des hommes et des femmes sommés de quitter l’abri qu’ils s’étaient constitué. Expulsion, en ce sens, est plus approprié. Sinon, pourquoi boucler la zone au petit matin ? Pourquoi recourir aux forces de l’ordre ? Pourquoi empêcher les personnes de récupérer leurs affaires ? S’agissait-il d’une opération de relogement ou de maintien de l’ordre ? Sur Twitter, la maire de Paris lie les deux. Anne Hidalgo se félicite que la Ville « accompagne l’évacuation et la mise à l’abri des migrants ». « Ceux-ci bénéficieront d’un accompagnement personnalisé », ajoute-t-elle.

      Relogement ? Accompagnement personnalisé ? La situation est plus sommaire. Plus dramatique aussi. La responsabilité, en l’occurrence, n’est pas celle de la Ville, mais de l’État, contraint par la loi française de loger les demandeurs d’asile et de mettre à l’abri les personnes sans toit. En proposant des places, les services compétents ne font pas une faveur aux personnes concernées. Ils ne font que respecter leurs obligations. Encore faut-il se rendre à l’évidence. Les solutions proposées aux « migrants économiques » sont de si courtes durées que la plupart hésitent à les accepter. Quant à l’accompagnement personnalisé, aucun des exilés rencontrés sur place ne sait à quoi cela fait référence.

      Agissant en fonction d’intérêts distincts, la mairie et l’État ont fini par se préoccuper de ce campement car le nombre de migrants ne cessait d’augmenter. Avec les milliers d’arrivées ces derniers jours sur les côtes italiennes, il était peu probable que la tendance s’infléchisse. Il fallait envoyer des messages à l’opinion publique et aux occupants : pas question de laisser ce type de situation s’« enkyster », selon une expression utilisée sans gêne par de nombreux élus et agents administratifs. En procédant à une expulsion, les pouvoirs publics ont apparemment fait place nette. En fin de matinée, les pelleteuses et véhicules de nettoyage faisaient disparaître les traces de ce lieu de vie. Quelle meilleure démonstration de leur action ? Pourtant, rien n’est réglé, ou si peu. Cette gestion de l’immédiat n’est pas de nature à changer la donne. Elle peut cacher la misère… le temps que celle-ci réapparaisse sous un autre pont.

      Laisser des bidonvilles investir la ville n’est pas non plus une solution. Mais la catastrophe humanitaire en cours, y compris en Europe de Lampedusa à Calais, ne peut se satisfaire des vieilles recettes de gouvernance de l’espace public. Les logiques migratoires se modifient. De nouvelles sortes d’accueil correspondant aux besoins doivent être trouvées. Une politique renouvelée pourrait commencer par renoncer à faire appel aux forces de l’ordre quand le projet est de « venir en aide » aux migrants, comme l’affirme le communiqué de la Ville de Paris, aucune technique de contrôle des corps n’ayant jamais produit de l’hospitalité.

    • « On les trie sur le trottoir » : les migrants de La Chapelle évacués

      L’arrêté d’expulsion avait été affiché samedi 30 mai en préfecture. Depuis, les migrants qui campaient boulevard de La Chapelle à Paris, entre les stations de métro Barbès et La Chapelle, dans le 18e arrondissement, s’attendaient à être expulsés d’un jour à l’autre. Mardi 2 juin, la police a bouclé le périmètre aux alentours de 6 heures et a procédé à l’évacuation du camp, mettant en avant, comme souvent dans ce genre de cas, l’insalubrité et les risques sanitaires.

      http://www.lemonde.fr/immigration-et-diversite/article/2015/06/02/le-campement-de-migrants-de-la-chapelle-evacue-par-la-police_4645361_1654200

    • Au milieu de l’indifférence générale
      https://paris-luttes.info/au-milieu-de-l-indifference

      (...) Pendant que les« migrants » se faisaient embarquer sous la commande du trio travailleurs de la #mairie-crs-représentants #associatifs, quelques dizaines d’individus solidaires étaient rassemblés à proximité, gueulant des slogans et manifestant leur solidarité derrière une banderole sur laquelle on pouvait lire : « L’épidémie c’est le capitalisme et ses guerres, ses flics et ses frontières. Solidarité aux migrants. »

      Ce « camp de migrant », ce « bidonville », ces « abris d’infortunes », nous n’avons pas l’indécence de défendre leur occupation, car personne ne désirerait vivre dans de telles conditions. Pas d’indignation, la larme au coin, dans nos propos. De la rage. Rage de voir la sale patte de l’autorité de l’État derrière des fonctionnaires envoyés pour trier ces individus selon une origine qu’ils n’ont pas choisi, comme on trie les bêtes dans un cheptel. Rage face à un monde ravagé par les guerres et l’exploitation des êtres et des choses au noms du profit. Rage face aux sbires en uniformes s’attelant à une expulsion qui signifie aussi, aujourd’hui ou plus tard , arrestations,enfermement en #centre_de_rétention et #expulsion, mais aussi contrôle diffus, humiliation, résignation, exclusion. Rage donc face à l’État qui s’attribue le droit de décerner des permis d’existences, et donc réprime, enferme, exclut, humilie, et à l’économie qui dicte nos vies selon ses impératifs. Tous chair à patron, gibiers à flics, bétail à frontières.

      Il y a tout juste un mois, à 100 mètres de là ouvrait la nouvelle brasserie Barbès, cossue et branchée où une faune friquée peut s’envoyer une côte de bœuf à 30 euros sous l’oeil bienveillant de ses protecteurs les policiers. Mis en perspective ces deux événements nous rappellent, mieux que le plus brillant des discours, une évidence claire comme l’eau du matin : le rôle de la police est d’assurer la soumission de tous aux lois du frics, à des lois faites pour perpétuer une économie basée sur l’exploitation et pour assurer à l’État sa mainmise sur le bétail humain réduit à la condition de marchandise.

      Le train train quotidien, la banalité et la surexposition à la misère la plus visible ont-il si bien atrophié notre sensibilité que l’on en est tristement parvenus à composer avec ? Quelles valeurs a la vie si en guise d’entrailles il ne nous reste que des viscères ?
      Les politiciens, ces infâmes réussiront-ils éternellement à voiler la #pauvreté et la #violence qui minent les rapports entre les êtres, propageant le cannibalisme social et l’indifférence générale au sort de chacun, quand en lieu et place de celà l’entraide et la solidarité entre les exploités et les révoltés pourraient envoyer valser tous ces salauds, exploiteurs et gouvernants, plein de sous et avides de pouvoir, et renverser l’ordre qu’ils maintiennent et qui leur confère du pouvoir sur nos vies ? Nos cœurs sont-ils si profondément avilis que nous pouvons nous contenter de reproduire cet existant délétère, sacrifiant l’essentiel de nos journées à se vendre pour quelques sous qui finiront dans les coffres des propriétaires et des marchands de tous types, abandonnant la possibilité de la révolte, seule capable de créer des horizons où y semer notre imagination, de donner vie à nos désirs de liberté et à nos élans les plus généreux ?

      Il existe une épidémie plus nuisible à nos existences que l’épidémie imaginaire qui sert de prétexte à cette opération de police ; cette épidémie c’est la peur, cette épidémie c’est la résignation, cette épidémie c’est la guerre entre pauvre, cette épidémie c’est d’attendre indéfiniment que l’on nous accorde ce que l’on aura que par nous mêmes. (...)

    • Opération humanitaire ou rafle “de gauche” ?

      Depuis plus d’une décennie, plusieurs campements précaires de migrants fleurissent aux alentours de la gare du Nord, à Paris. Entre répercussion des exodes d’Afghanistan, du Mali ou de Somalie, et espoirs d’un asile sûr outre-Manche ou dans l’Hexagone.
      Mardi 2 juin, l’un de ces bivouacs de fortune, apparu depuis de nombreux mois, était évacué au petit matin, à grands renforts de moyens policiers… et de discours « sociaux ». Une expulsion parmi tant d’autres, dont l’objectif semble avant tout d’invisibiliser les indésirables.

      http://www.quartiersxxi.org/local/adapt-img/960/10x/IMG/jpg/cgcafeywsaahbt2.jpg?1433343454
      http://www.quartiersxxi.org/operation-humanitaire-ou-rafle-de-gauche

    • Des migrants expulsés de La Chapelle : « Nous sommes des personnes pacifiques »

      À la suite de l’expulsion, mardi 2 juin aux aurores, du campement de La Chapelle, qualifiée d’« évacuation humanitaire » par les pouvoirs publics et l’association France terre d’asile, plusieurs dizaines de migrants se sont retrouvés à la rue. Dès le lendemain, une centaine d’entre eux ont trouvé refuge dans la salle Saint-Bruno, dans le XVIIIème arrondissement de Paris, à proximité de l’église Saint-Bernard. La nuit d’après, de jeudi 4 à vendredi 5 juin, ils l’ont passée dans le square d’à côté. Dans la soirée, des policiers accompagnés de chiens les ont empêchés d’entrer dans le lieu de culte, celui-là même que des sans-papiers avaient occupé en 1996, jusqu’à l’intervention des forces de l’ordre, entrées à coups de hache. Le ministre de l’intérieur d’alors, Jean-Louis Debré, avait estimé avoir agi « avec humanité et cœur ».

      http://blogs.mediapart.fr/blog/carine-fouteau/050615/des-migrants-expulses-de-la-chapelle-nous-sommes-des-personnes-pacif

    • Après La Chapelle, la mairie de Paris veut ouvrir un lieu d’accueil pour les migrants

      Anne Hidalgo vient d’annoncer qu’elle était favorable à l’ouverture d’un centre d’accueil des migrants à Paris. La question du logement est urgente, alors que des personnes expulsées de La Chapelle, Saint-Bernard et Pajol continuent de dormir dans la rue.

      http://www.mediapart.fr/journal/france/100615/apres-la-chapelle-la-mairie-de-paris-veut-ouvrir-un-lieu-d-accueil-pour-le

    • Amalgamer Houria Bouteldja avec Soral et Dieudonné, si j’osais je dirais que c’est un beau coup de pute.
      Quadruppani est du genre à ratisser large.
      Je lis quelques précédents textes et notamment sa réponse à l’appel des Indigènes, c’est un garçon qui a l’air d’avoir une vision un peu rigide de la république, il veut bien reconnaitre quelques erreurs passées on peut lui reconnaitre ça, le post-colonialisme connait pas.

    • D’un autre côté, après les Dieudonné et Soral qui voient des Juifs partout et principalement derrière les malheurs des Noirs et des Arabes, voici qu’ Houria Bouteldja (du Parti des Indigènes de la République) compare les Juifs à des « goumiers », en référence aux Sénégalais qui servaient dans les troupes coloniales au Maroc. Et de conclure, texto : « Les #Juifs sont les boucliers, les tirailleurs de la politique impérialiste française et de sa politique islamophobe. » Vous avez bien lu : « Les » Juifs, pas « Des » Juifs instrumentalisés ou enrôlés. Face à la haine de certains Marocains envers tous les Sénégalais à l’époque coloniale, le rôle des intellectuels critiques n’était-il pas d’expliquer que tous les Sénégalais n’étaient pas des goumiers ? Dieudonné, Soral, Bouteldja : ces intellectuels-là sont les zélés auxiliaires d’une politique étatique et d’un battage médiatique qui travaillent à transformer des préjugés populaires diffus en tirs de kalachnikov.

      Combattre ces « deux mâchoires du même piège à con » est une exigence pour tout esprit libre qui tient à le rester. Pour ceux qui ont pris le parti de l’émancipation humaine, c’est une nécessité vitale.

      #P.I.R

    • Je ne vois là aucune version rigide de « la république » (le mot n’est d’ailleurs cité dans l’article que pour « le parti etc. » ou « la place de »).

      De même, citer certains propos un peu trop oubliés d’une porte parole du P.I.R (cf. post précédent) met en rapport deux modalités actuelles de l’antisémitisme (il ne s’agit pas du traditionnel #antisémitisme occidental et chrétien) qui ne sont en rien amalgamées.

    • J’ai lu le passage que tu reproduits, et alors est ce que ca change le sens de ce que dit Houria Bouteldja ?
      Si la polémique se fait entre « les juifs » ou « des juifs » ne change rien aux manœuvre gouvernementales pour mettre les, ou des en première ligne des causes de l’islamophobie, qui ne peut être tout à fait française de souche. Et contraire,ment à ce que dit Quadruppani les données ne manquent pas pour prendre la mesure du phénomène, données sur la France et sur l’Europe.
      Certains en commentaires parlent de confusionnisme. Les indigènes silencieux qui ne contestent pas leur statut je pense qu’il apprécie. Je vois accoler antisémitisme et IDR assez souvent dans certains échanges ici et là mais donner un exemple concret relève toujours de la gageure.
      Tout ca me semble d’une malhonnêteté intellectuelle éprouvée.
      Quand Quadruppani parle de « communautariser la question sociale en France » il n’oublie pas de placer le CRIF en première ligne bien avant les politiques et qu’en se qui concerne les magistrats j’avais oublié leur indépendance vis à vis du pouvoir. A chacun son agenda n’est ce pas ?

    • Ce n’est pas Bouteldja qui dit « les juifs » sont ci ou ça. Ce que Bouteldja dit c’est que la politique impérialiste française utilise « les juifs » comme bouclier, ce qui n’a rien d’essentialisant. Ca me déçoit de Quadruppani, que j’aime bien par ailleurs, qu’il ne comprenne pas ça...

    • @Unagi
      "Tout ca me semble d’une malhonnêteté intellectuelle éprouvée."
      @Dror
      "Ce n’est pas Bouteldja qui dit « les juifs » sont ci ou ça. Ce que Bouteldja dit c’est que la politique impérialiste française utilise « les juifs » comme bouclier, ce qui n’a rien d’essentialisant. "
      C’est exactement ce que j’ai pensé en lisant ce dernier coup de pied de l’âne contre le PIR dans Article 11.
      Quadruppani touche ici le fond, en effet, mais à sa décharge, c’est une tendance qui fait des ravages dans l’extrême gauche, de la plus extrême à la plus gauche...

      Et aussi : à voir le nombre de critiques radicaux ou libertaires, ’’antiracistes" etc., mais blancs, qui deviennent soudainement infoutus de comprendre une phrase pourtant simple lorsqu’elle elle est prononcée par un(e) indigène, on n’est pas sortis des ronces.

    • Autre point discutable dans l’article de Quadruppani : comme Todd, il affirme qu’il est évident qu’il existe "une forme d’antisémitisme populaire au sein des populations d’origine immigrée en France".

      C’est tellement évident que personne ne l’a mesuré ? Si, la CNCDH, qui dit exactement le contraire :

      –les opinions à l’égard des juifs sont stables et 85% des Français pensent aujourd’hui que les juifs sont « des Français comme les autres »
      –le « nouvel » antisémitisme associé à l’antisionisme, à l’islamisme radical et à la gauche tiers-mondiste, est un mythe. Au contraire, c’est bien le « vieil antisémitisme » liant les juifs à l’argent et au pouvoir qui perdure, et on note que les jugements négatifs sur Israël sont plus fréquents à droite qu’à gauche.
      –l’idée que l’antisémitisme serait un racisme d’une autre nature n’est pas non plus validée, puisque les personnes rejetant les juifs (les personnes âgées, les moins diplômées et ayant peu de ressources, les catholiques les plus pratiquants, plus à droite qu’à gauche, et jusqu’à 58 % des proches du FN...) rejettent aussi les autres minorités.
      –quant aux Français issus de l’immigration... ils se comportent comme les autres Français : ils se situent dans la moyenne ! L’intégration par le racisme, c’est ça la France !

      Antisémitisme, islamophobie : la CNCDH pointe un climat « délétère » en France
      Carine Fouteau, Médiapart, le 9 avril 2015
      http://www.mediapart.fr/journal/france/090415/antisemitisme-islamophobie-la-cncdh-pointe-un-climat-deletere-en-france?on

    • Quadruppani, comme Todd, dénonce l’islamophobie. Mais c’est comme si, pour pouvoir dénoncer l’islamophobie, il faut d’abord montrer patte blanche en dénonçant « l’antisémitisme des jeunes de banlieue », même s’il est imaginaire.

      Quadruppani, comme d’autres, dénonce Charlie-Hebdo. Mais c’est comme si, pour pouvoir dénoncer le racisme de Charlie-Hebdo, il faut d’abord montrer patte blanche et dénoncer Houria Bouteldja.

    • Todd ne s’exprime jamais sur l’islam, sauf en filigranes.
      En dehors du rappel répété à l’antisémitisme de banlieue il qualifie par exemple l’islam de religion des faibles. Ce qui est assez vicieux comme procédé. Le qualificatif loin de renvoyer à une position minoritaire et stigmatisée, fait référence à Nietzsche pour qui le christianisme est la religion des faibles, « qui cherchent à empêcher les forts de vivre leur liberté.
      Que chacun soit une »âme immortelle" et de rang égal avec chacun, [...] que de petits cagots, des toqués aux trois quarts aient le droit de se figurer que pour eux les lois de la nature sont enfreintes sans cesse, - une telle gradation de tous les égoïsmes jusqu’à l’infini [...] ne peut pas être marquée d’assez de mépris. Et pourtant le christianisme doit sa victoire à cette pitoyable flatterie de la vanité personnelle, -par là il a attiré à lui tout ce qui est manqué, bassement révolté, tous ceux qui n’ont pas eu leur part, le rebut et l’écume de l’humanité., in L’Antéchrist".
      Il me semble qu’on est loin de la patte blanche.

  • Et si on arrêtait de parler d’"islamisme" (et d’"islamistes") ? Pierre Puchot - Mediapart

    Censé définir l’ensemble des organisations politiques se référant à l’Islam, le mot « islamisme » ne constitue au mieux qu’un terme fourre-tout ; au pire, un concept dont le caractère flou sert d’épouvantail à ses pourfendeurs, prompts à brandir une menace dont ils sont incapables de préciser les contours.

    http://www.mediapart.fr/journal/international/300515/de-l-islamisme-et-de-ses-pourfendeurs?onglet=full