• [Book] Atlas in a Day:migration

    En voilà une jolie expérience de cartographie collective pour produire un Atlas sur le sujet général des migrations.

    Le 5 octobre 2019, près d’une cinquantaine de cartographes situés en Amérique du Nord, au Panama et en Nouvelle-Zélande se sont réunis autour du collectif Guerrilla Cartography pour résoudre un défi : produire un atlas en 24h chrono intéressant les migrations, toutes les migrations quel que soit leur thème.

    L’Atlas in a Day:Migration ainsi produit est composé de 43 cartes réalisées sur différents supports (numériques, papier, etc.) à l’aide d’outils variés : logiciel, crayons de couleur, aquarelles, fil à broder, … Si le collectif indique avoir arbitré dans le choix des cartes en fonction de considérations sociales et philosophiques, l’ensemble dresse un panorama aussi hétéroclite qu’intéressant des migrations contemporaines...

    Lire la suite dans le carnet de recherches #Neocarto : https://neocarto.hypotheses.org

    #migration #atlas #cartographie #cartes #flux #neocarto

  • Migrexplorer la migration afghane

    Le président de la république française a mentionné dans son allocution du 16 août faisant suite à la prise de pouvoir des talibans en Afghanistan que « (…) la déstabilisation de l’Afghanistan risque également d’entraîner des flux migratoires irréguliers vers l’Europe (…) et l’Europe ne doit pas à elle seule assumer les conséquences de la situation actuelle ».

    Soit. Qu’en est-il exactement ?

    Cette déclaration appelle en effet plusieurs interrogations, parmi lesquelles celles-ci :

    – est-ce que l’Europe a déjà assumé à elle seule les conséquences d’une situation similaire en Afghanistan ?
    – des personnes de nationalité afghane ont-elles massivement migré par le passé vers l’Europe ? Vers la France ? Et si oui, dans quelles proportions ?
    – sommes-nous (en France) dans une situation de « risque » face à une immigration afghane qui serait massive ?

    Speak with data & maps !

    Pour répondre à ces questions, plutôt que de dérouler un long discours hors sol, il est possible d’explorer les migrations afghanes passées en visualisant des cartes et tableaux factuels. Les documents présentés, que nous proposons de commenter, en jouant avec l’application Migrexplorer,

    Lire la suite dans le carnet de recherches #Néocarto https://neocarto.hypotheses.org/13828

    #migration #Afghanistan #cartographie #flux #MigrExplorer #application #R #Shiny #Neocarto

    • Bien sûr, voici donc le texte posé ici.

      Le président de la république française a mentionné dans son allocution du 16 août faisant suite à la prise de pouvoir des talibans en Afghanistan que « (…) la déstabilisation de l’Afghanistan risque également d’entraîner des flux migratoires irréguliers vers l’Europe (…) et l’Europe ne doit pas à elle seule assumer les conséquences de la situation actuelle ».

      Soit. Qu’en est-il exactement ?

      Cette déclaration appelle en effet plusieurs interrogations, parmi lesquelles celles-ci :

      – est-ce que l’Europe a déjà assumé à elle seule les conséquences d’une situation similaire en Afghanistan ?
      – des personnes de nationalité afghane ont-elles massivement migré par le passé vers l’Europe ? Vers la France ? Et si oui, dans quelles proportions ?
      – sommes-nous (en France) dans une situation de « risque » face à une immigration afghane qui serait massive ?

      Speak with data & maps !

      Pour répondre à ces questions, plutôt que de dérouler un long discours hors sol, il est possible d’explorer les migrations afghanes passées en visualisant des cartes et tableaux factuels. Les documents présentés, que nous proposons de commenter, en jouant avec l’application Migrexplorer, ... Lire la suite dans le carnet de recherches #Néocarto ▻https://neocarto.hypotheses.org/13828

      Est-ce que c’est mieux ainsi ?

    • Que deviennent les afghans auxiliaire de l’armée US ?

      Ceux qui faisaient régner la terreur avec la cruauté nécessaire pour ce genre de sale travail ?
      Assassinat, tortures, viol d’enfants, vol racket . . .
      Les collabos.

      Ont ils été rapatriés en priorité ?

  • Vaccination contre le Covid-19 : où en est votre département ? | L’Humanité
    https://www.humanite.fr/vaccination-contre-le-covid-19-ou-en-est-votre-departement-699870

    Regard de cartographe. Pour ce nouveau « regard de cartographe », Nicolas Lambert, ingénieur de recherche au CNRS en sciences de l’information géographique, vous permet de suivre où en est la vaccination contre la Covid 19 dans votre département. Cette carte est régulièrement mise à jour, au fur et à mesure de l’actualisation des données par Santé Publique France.

    https://neocarto.hypotheses.org/author/neocarto
    #cartographie #vaccination #coronavirus

  • Migrations, cartes de vents et calligramme cartographique
    https://neocarto.hypotheses.org/9919

    La solution dont nous allons discuter a été imaginée par le prolifique Waldo Tobler dans les années 70 / 80. Tobler a travaillé sur différentes méthodes de visualisation et a évoqué une approche particulière dans différents articles, permettant de reconstruire un champ vectoriel (tel que ceux rencontrés dans la description des vents, par exemple) pour décrire des migrations observées. L’article A Model of Geographic Movement publié en 1980 est une bonne présentation synthétique de ses recherches sur cette question. Pour les curieux, je vous recommande également ces 2 présentations : A Movement Talk et Asymmetry to Potentials dans lesquelles il évoque les données de migrations entre communes Françaises comme cas d’étude pour sa méthode.
    Dans le cadre du projet Tribute To Tobler (TTT), nous avons donc trouvé naturel de produire des cartes dynamiques sur les migrations résidentielles françaises telles que celle-ci pour remettre en avant cette méthode.

    #od #cartographie #streamlets

  • La grande muraille États-Unis-Mexique

    Camarades cartographes, on s’intéresse aujourd’hui au mur qui sépare les États-Unis et le Mexique. Il s’agit en fait d’une séquence cartographique réalisée dans le langage R avec Ronan Ysebaert et présentée mercredi dernier dans le cadre d’une journée d’étude organisée par la commission Géomatique du CNFG, la plateforme Géotéca et l’UMS Riate. J’en résume ci-dessous les grandes lignes. Les liens vers l’ensemble des cartes, la présentation et les programmes R sont disponibles en fin de billet.

    "Borders and lines on maps are not a representation of preexisting differences between peoples and places ; they create those differences." (Reece Jones, 2016)

    Le mur

    La ligne séparant les Etats-Unis du Mexique a été définie en 1848, à la fin de la guerre entre les deux pays, dans le traité de Guadelupe Hidalgo. Au départ, la frontière était marquée sur les cartes mais pas nécessairement sur le terrain. Ce n’est qu’en 1890 qu’une commission regroupant les deux pays fut formée pour installer au sol des bornes de démarcation. En 1924, les Etats-Unis déploient pour la première fois des agents de patrouille frontaliers. Au milieu des années 90, certains points de passages, à El Paso ou San Diego, sont carrément verrouillés. Puis, à la suite des attentas du 11 septembre 2001 qui mettent le pays sur une trajectoire toujours plus sécuritaire, le Secure Fence Act est signé en 2006, actant ainsi le projet fou de construire un mur le long de la frontière ; une matérialisation physique de ce qui n’était au départ qu’une ligne tracée à la main sur une carte…

    Un espace géographique inégalitaire

    En terme de richesse, cet espace frontalier est aujourd’hui profondément inégalitaire et discontinu. Le PIB par habitant élevé des Etats-Unis place le pays au 14 rang mondial derrière un certain nombre de petits “paradis” fiscaux (Monaco, Liechtenstein, Luxembourg, …) tandis que le Mexique reste dans le milieu du tableau, au 87e rang. Le PIB par habitant des Etats-Unis est 7 fois supérieur à celui du Mexique. Une disparité bien visible sur les cartes et dans la vie des gens.

    Si cette discontinuité spatiale peut se cartographier de façon classique en faisant varier l’épaisseur des frontières comme sur une carte de discontinuité classique, elle peut aussi être représentée en faisant varier la hauteur de cette même frontière en fonction des valeurs de discontinuités. En d’autres termes, plus les écarts de richesse sont forts, plus le mur est haut. Un nouveau mur, invisible, emerge alors pour venir se superposer au mur bien réel, construit par les autorités américaines.

    Une frontière militarisée

    Pour protéger la richesse américaine, un simple mur ne suffit pas. Il faut aussi des milliers d’hommes armés prêts à empêcher quiconque de passer. Le long du mur ou le long du fleuve Rio Grande, c’est près de 382 postes frontières qui sont référencées dans la base de données OpenStreetMap. Si on les représente sous formes de barres, ils apparaissent alors comme des tours de contrôle, des miradors disséminés le long de la frontière, pour repérer et intercepter tout intrus.

    Une frontière qui tue

    Ici comme ailleurs, la militarisation d’une frontière sur un espace inégalitaire a une conséquence directe : cela tue ! 2245 personnes sont mortes ou portées disparues à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique depuis le 1er janvier 2014. Et même si ce chiffre est loin de rejoindre celui des drames qui se passent aux portes de l’Europe (18 000 morts sur la même période), il est chaque année en augmentation. Sur la carte ci-dessous, chaque point rouge représente un événement où au moins une personne a perdu la vie.

    Ci-dessous, chaque cercle correspond au nombre de personnes mortes ou portées disparues lors d’un événement.

    Sur celle-ci, les cercles sont déplacés pour les rendre tous visibles, et voir ainsi l’ampleur du phénomène, sans rien dissimuler.

    Ici, chaque événement est décomposé de telle sorte qu’un point sur la carte correspond à une vie perdue.

    Enfin, par un choix puissant de couleurs – surimpressions de rouges sur fond noir – cette ultime carte animée tente de rendre compte du massacre de masse qui sévit à cette frontière, comme à tant d’autres, et qui continue, encore, et encore, et encore, et encore…. Jusqu’à quand ?

    https://neocarto.hypotheses.org/7155

    #mourir_dans_le_désert #cartographie #frontières #asile #migrations #réfugiés #frontières #USA #Etats-Unis #visualisation #murs #militarisation_des_frontières #décès #morts #Nicolas_Lambert #Mexique

  • [Book] This is not an atlas

    Attention pépite

    This is not an atlas, est un bel ouvrage papier et pdf proposé en open access, qui rassemble plus de 40 documents de type « contre-cartographies » venant du monde entier.

    Ce n’est donc pas un atlas, au sens classique du terme : les projets (ou documents mis en avant) n’ont en effet pas pour vocation de restituer sous une forme cartographique formalisée une occupation de la surface terrestre, élaborée dans un contexte opérationnel.
    L’objectif de cet ensemble de documents, rassemblés par le kollektiv orangotango, uniques et non comparables, est plutôt de montrer comment des représentations territoriales sont pensées, discutées et fabriquées, coproduites avec les populations concernées dans un contexte de recherche critique, mêlant des considérations artistiques à des objectifs pédagogiques, d’éducation critique.

    La réflexion prend en effet souvent corps dans un contexte de lutte politique de diverses populations qui vont ainsi s’emparer de la « cartographie » pour proposer leur vision de leur territoire en s’appuyant sur des matériaux divers. Les représentations qui en découlent sont subjectives, en ce sens qu’elle parlent de leurs concepteurs-réalisateurs qu’il s’agisse d’indigène latino-américains, de femmes marocaines ou de réfugiés libanais.

    Lire la suite dans une courte recension proposée sur le site de Neocarto : https://neocarto.hypotheses.org/5922

    Les productions étant classées par catégorie, sujet et région du monde concernée, etc. il est possible de consulter des projets ciblés. Par exemple, ceux qui relèvent (au hasard) du sujet Movement.

    Voir une présentation du projet de contre-cartographie web Watchthemed sur Neocarto : https://neocarto.hypotheses.org/5906

    Toutes les productions sont consultables en ligne, sur le site du NonAtlas ici : https://notanatlas.org/#atlas-maps

    #atlas #contre-cartographie #nonatlas #géographie #représentation #territoire #critique #activisme

  • Cartographier les migrations #1 : Un monde de cartes

    Verbatim

    Cela fait longtemps que l’Humanité produit différents types de cartes. Cartes polynésiennes, table de #Peutinger, portulans, etc., nombre d’entre elles étaient notamment conçues pour le repérage et l’organisation des déplacements humains sur terre ou en mer.

    L’histoire de la cartographie est aussi l’histoire de la représentation du Monde. Si la première carte du monde connu date de l’époque babylonienne (vers 600 avant notre ère), ce sont les grecs qui ont posé les fondements de la cartographie scientifique : mesure de la rotondité de la terre (Ératosthène), systèmes de projection, découpages en zones, etc.

    Les premières représentations de données sous la forme de graphiques sont également très anciennes : elles datent du XIVe siècle et sont signées Nicolas Oresme, un intellectuel né en Allemagne, ancien évêque de Lisieux à qui sont attribués les premiers histogrammes de l’Histoire.

    En 1826, une conjonction graphique qui mêle ces histoires de la mise en graphique et de la cartographie s’ouvre avec les travaux du français #Charles_Dupin. Nait alors la première carte (#choroplèthe) représentant des données statistiques localisées invisibles à l’œil nu, une carte de l’instruction populaire en France. Comme l’indique #Gilles_Palsky, on a effectivement d’abord appris à représenter le temps sous la forme de diagramme, puis l’espace sous la forme de carte.

    Et puis, il y a #Charles_Joseph_Minard, ingénieur civil français qui entreprend, à l’heure de la retraite, un travail considérable de cartographie statistique fondé sur « un calcul par l’œil ». Sa carte figurative sur la Campagne de Russie de 1812-1813 est d’ailleurs considérée aujourd’hui comme le « Gold Standard » de la dataviz.

    Minard produira nombre de cartes et graphiques descriptifs de mouvements de transports, avant d’étudier également ceux de populations humaines. Sa mise au point de plusieurs variables visuelles posera les fondements d’une école française de la sémiologie cartographique.

    La publication illustrée des Lois de la migration à la fin du XIXe siècle par #Ernst_Georg_Ravenstein, cartographe allemand installé à Londres, ouvre la voie vers un changement de paradigme théorique : les approches monographiques, purement descriptives, sont progressivement complétées par une vision idiographique qui donnera lieu à un renouvellement progressif des méthodes et des cartographies correspondantes.

    Le tournant spatial de la fin des années 1960 entraînera dans son sillage un renouvellement de la figure de la carte statistique liée à un double mouvement. D’une part, les principes de sémiologie acquis au cours du temps sont formalisés par Jacques Bertin, dans le registre de la cartographie générale ; ils incluent à la marge des considérations liées aux déplacements. D’autre part, le développement d’une algorithmie spécifique au traitement et à l’analyse de données localisées va devenir une pratique courante avec les travaux de #Waldo_Rudolf_Tobler, géographe américain qui publiera, notamment, les premiers scripts autorisant le dessin automatique sur une carte, décrivant en particulier des interactions territoriales par des flux ; plus généralement l’émergence de nouveaux outils, les Systèmes d’information géographique.

    La production cartographique actuelle sur les déplacements, forte des acquis théoriques et méthodologiques du passé, est soutenue ces dernières années par le développement de l’informatique graphique et un engouement général pour la cartographie. Sa fabrique connaît en effet un renouvellement profond dans le contexte de la cartographie 2.0, une évolution en même temps qu’une ouverture des outils et des pratiques qui s’inscrit dans un contexte de permanence de questionnements anciens (figurer des routes, des directions majeures, montrer des zones d’accumulation, …).

    https://neocarto.hypotheses.org/5807

    #vidéo #migrations #cartographie #visualisation #Nicolas_Lambert et #Françoise_Bahoken (@fbahoken) #mobilité #flux #histoire_de_la_cartographie #histoire

    https://www.youtube.com/watch?v=j-QeXDiK1Iw

    #ressources_pédagogiques
    ping @karine4

    • Cartographier les migrations #2 : enjeux théoriques et méthodologiques

      Verbatim

      Les images cartographiques produites au cours du temps sur des mouvements et déplacements apparaissent diverses dans leur forme, dans leur fond et dans leur mise en œuvre. Dans la mesure où elles peuvent être (perçues comme) complexes, il devient intéressant de les examiner de plus près.

      Pour cela, il convient d’adopter une posture critique dé-constructive de ces images pour essayer d’identifier les éléments qui les composent, leur structure élémentaire et plus loin leur fondement théorique. Quel est le processus mis en œuvre pour réaliser cette carte de migrations ? Dans quel cadre théorique (approche réseau, approche gravitaire, approche visuelle) s’inscrit-elle ? Quel phénomène y est symbolisé ? A l’aide de quels procédés ?

      Cette seconde partie du séminaire met en œuvre une approche compréhensive à visée pédagogique, pour présenter les enjeux théoriques et méthodologiques d’une cartographie de migrations. Le rappel des notions mobilisées concernant la mesure de l’information est mis en perspective avec la symbolisation cartographique qui peut être réalisée en lien avec une difficulté spécifique qui se pose d’emblée pour les migrations.

      L’usage de la #flèche génère une erreur qui conduit généralement à interpréter son dessin sur une carte comme une généralisation de comportements individuels, alors qu’elle symbolise plutôt le comportement d’un agrégat – et non celui d’un groupe ou d’un individu. Son examen conduit à arbitrer sur le choix du niveau de chacune des composantes (sociale, spatiale, temporelle …) mobilisée dans l’analyse cartographique des déplacements, en général.

      La prise en compte de ces choix théoriques dans la symbolisation graphique des migrations n’est donc pas sans conséquences sur le type d’images réalisée, sur leur signification. On montre enfin qu’il existe en réalité trois modalités cartographiques de ces déplacements qui diffèrent fondamentalement sur les plan graphique et théorique.

      https://www.youtube.com/watch?v=Xy5M-Irpom0


      https://neocarto.hypotheses.org/5809
      #flèches

    • Cartographier les migrations #3 : enjeux rhétoriques
      Verbatim

      La carte est l’instrument fondamental du géographe. Elle permet de faire émerger des hypothèses, de tester une intuition, de valider un raisonnement, de spatialiser le regard. En sciences, la carte peut d’ailleurs valoir de preuve. L’élaboration d’une carte à la fin d’un processus de recherche permet aussi d’expliquer par l’image le résultat d’un raisonnement donnant toujours lieu à une #représentation donnée du Monde, située. Le fait qu’il y ait 1000 et 1 manières de mettre le Monde en cartes suggère autant de discours envisageables. La carte illustre en réalité, par l’intermédiaire d’un langage graphique plus ou moins formel, un ensemble d’arguments dont la présentation n’est pas dénuée de techniques de rhétorique.

      Certaines cartes de l’agence #Frontex en sont l’exemple frappant. En représentant des migrations sud-nord par de grosses flèches rouges pointant de façon menaçante vers les pays de l’Union européenne, leurs cartes font plus que mettre, simplement, des chiffres en images. Elles racontent un phénomène inscrit dans un espace géographique, de son point de vue : celui d’une autorité qui considère qu’il faut « protéger » les frontières européennes de l’arrivée de migrants jugés trop nombreux. Le mode de représentation traduit un parti pris cartographique indéniable pour soutenir leur position. Et pourtant, d’autres choix étaient possibles : en jouant sur l’#échelle du rendu ou sur les #figurés graphiques eux-mêmes, ou sur les questionnements sous-jacents. Qu’y a-t-il derrière ces grosses flèches rouges ? Quid des histoires individuelles de ces hommes, de ces femmes et enfants en migration ?

      Faire une carte, ce n’est pas mettre en image le réel, c’est en représenter une facette. C’est porter un regard sur le Monde, donner une représentation nécessairement tronquée et simplifiée de la réalité. La réalisation d’une carte résultant de choix pris dans un éventail de possibles, elle n’est ni totalement objective, ni complètement neutre ; elle se doit donc d’être conçue avec honnêteté.

      Les cartes servent aussi à dénoncer, à alerter. C’est l’objectif de celles qui sont réalisées depuis 2003 sur les morts et portés disparus aux frontières de l’Europe. En montrant les logiques spatiales et leurs évolutions à travers le temps, ces cartes permettent de mettre directement en cause les politiques de durcissement des frontières extérieures de l’Union européenne et leurs conséquences. Chaque fois qu’un point de passage est fermé (détroit de Gibraltar, Iles Canaries, Lampedusa,  etc.), les #flux_migratoires sont déviés mais non stoppés. En d’autres termes, chaque fermeture conduit à des morts… La carte réalisée dans ce contexte joue alors un rôle de contestation qui n’est pas sans rappeler la démarche du géographe américain #Wiliam_Bunge.

      Enfin, l’exemple de la cartographie des migrants syriens permet de montrer à quel point les images cartographiques peuvent être sujettes à caution. En changeant les mots, les couleurs, la taille des symboles, l’emprise de la vue, il est possible de faire tout dire à une carte, et son contraire ! À travers cet exercice de #déconstruction, l’esprit critique est de mise. Cette mise en garde permet de démontrer qu’aucune carte n’est innocente ; que derrière chacune d’elles se cachent des choix et des intentions qu’il faut savoir débusquer pour bien comprendre son message.

      https://neocarto.hypotheses.org/5811
      #rouge #préjugés #invasion #afflux

  • « Ceci n’est pas un atlas ! » : comment contre-cartographier le monde - Nigra - Visionscarto
    https://visionscarto.net/recension-this-is-not-an-atlas

    Sous le signe des « trois c : critique, contre et cartographie » a paru en septembre 2018 chez Transcript Verlag l’impressionnant ouvrage This is Not an Atlas. Sur 346 pages, le collectif ORANGOTANGO+ et 41 autrices et auteurs ou groupes de tous pays nous montrent ce qu’est la contre-cartographie et de quelle façon elle peut contribuer à l’action politique envisagée par la base.

    Une recension proposée par Nigra

    Cet article est paru en allemand dans la revue Gai Dao, n°98 de février 2019
    Traduction de @nepthys

    #livre #cartographie_radicale #cartographie_critique #contre-cartographie

    • « La cartographie est morte, vive la #contre-cartographie ! »

      C’est à partir de la célèbre formule de Magritte : « Ceci n’est pas une pipe », que le collectif Orangotango baptise son ouvrage : This Is Not an Atlas : A Global Collection of Counter-Cartographies, publié en 2018 ( Figure 1 ci-dessus : couverture de This Is Not an Atlas (source : https://notanatlas.org/book).

      Tels des surréalistes, les activistes et géographes d’Orangotango « tirent sur une foule de cartographes » – pour paraphraser André Breton – au moyen d’une série de productions et textes volontairement critiques. Critiques, les auteurs de cet anti-atlas le sont par leur projet politique et leur posture théorique.

      En effet, la contre-cartographie désigne un ensemble d’initiatives destiné à déconstruire les conventions cartographiques et les systèmes sociotechniques qui les produisent (Wood et al., 2020). Sur les ruines de l’ancienne cartographie, « morte » selon Wood (2003), les contre-cartographes fondent une approche résolument alternative. À l’inverse des cartes qui s’attachent à une description fidèle et pseudo-objective du monde – caractéristiques des atlas « traditionnels » –, les productions exposées dans This Is Not an Atlas ne prétendent pas à la neutralité. L’occasion de rappeler le rapport de la carte à son producteur, donc d’en célébrer la créativité. Une subjectivité que l’on retrouve dans l’usage des données, et leur mode de constitution.

      La pratique des contre-cartographes ne s’arrête pas là. Dans le sillage d’auteurs post-modernes et marxistes, dont Brian Harley, ils se mettent au service de la justice sociale, donc basculent du côté de la praxis. Si « longtemps, les cartes ont été réservées aux puissants » (Bord, 2003), et ont servi leurs intérêts propres (Branch, 2011 ; Desbois, 2015), pour nos auteurs, il s’agit de dégager la production cartographique du cadre institutionnel, académique et étatique dans lequel elle est produite. De la sorte, nul renouvellement de la fonction de la carte : celle-ci reste un discours sur le réel et donc un instrument de transformation du monde, mais cet usage est ici pleinement assumé et mis au service de l’émancipation des femmes et des hommes.

      Ni une somme de savoirs géographiques, ni un outil d’institutionnalisation d’un État (Morel, 1993), cet ouvrage n’est, à proprement parler, pas un atlas. Il s’agit bien plutôt d’une « collection » : des dizaines de cartes, et tout autant de luttes politiques et de mondes possibles.

      En dépit d’une structuration en chapitres, les éditeurs réfutent toute cohérence linéaire à l’atlas, ce qui en facilite l’exploration. Nous, lecteurs, naviguons alors entre cartes autochtones, l’œuvre de Fahlström, cartes mentales et images satellites, réunies selon qu’elles servent une action politique (chapitre 1), qu’elles aident à coordonner un collectif (chapitre 2), ou encore qu’elles participent au dévoilement du réel, à l’instar des travaux de Philippe Rekacewicz sur les aéroports (chapitre 6). En se basant sur sa propre expérience, le cartographe du Monde diplomatique a illustré comment les autorités de l’aéroport, de collusion avec les compagnies commerciales, structurent l’espace du bâtiment pour organiser la mobilité des voyageurs. D’entrée, les voyageurs sont désorientés (signalétique, magasins identiques), avant d’être poussés à la consommation dans des lieux dédiés. À Oslo, à mesure que l’espace des magasins (en rouge) progresse, l’espace public (en bleu) diminue (figures 2, 3 et 4). À Copenhague, le retrait de places assises de cet espace le prive de tout aspect fonctionnel et attractif. Rekacewicz parle d’une forme subtile, quasi « invisible », de totalitarisme.


      À la composante « pratique » du projet d’Orangotango est accoudée une entreprise théorique critique. En sciences humaines, les travaux qui se revendiquent d’une démarche semblable foisonnent, tant et si bien qu’on ne sait comment distinguer ce qui est critique de ce qui ne l’est pas (Blomley, 2006). En un mot, la critique en cartographie revient à une déconstruction des discours latents à la carte et à sa production. Rationnelle et scientifique, elle est aussi rejet des postulats positivistes et déterministes. Ainsi la critique a de quoi nous prémunir contre une pratique trop innocente de la géographie. Dans le dernier chapitre de l’atlas, elle passe au crible les bases de données spatiales – de quoi intéresser le géomaticien. En premier lieu, Mark Graham insiste sur les inégalités d’accès au digital dans le monde (figure 5).


      L’Amérique du Nord, l’Europe de l’Ouest et le Japon – la « Triade » dans la vulgate économique – présentent, avec l’Australie, la Corée du Sud ou encore le Qatar, les taux les plus forts de citoyens en ligne (> 80 %), loin devant l’Inde, l’Amérique centrale ou l’Afrique australe (< 20 %). L’absence d’une partie de l’humanité sur le web a pour corrélat l’incomplétude de bases de données collaboratives (OpenStreetMap, Wikipedia) (figure 6), qu’elles se veulent exhaustives (Geonames), ou non. On notera, d’ailleurs, le souci chez Graham de faire varier les projections (projection de Fuller, polyhédrale, pour la figure 6).

      En définitive, qu’est-ce que la contre-cartographie ? C’est employer la cartographie comme une arme politique, un vecteur pédagogique, ou encore un moyen d’introspection. C’est innover par la forme (sémiologie, matériaux, dimensions, projection, etc.), cartographier « pour une cause », seul ou à plusieurs, encourager une ontologie de la diversité, se montrer sceptique, multiplier les explorations. Enfin, c’est aider à la diffusion des cartes, notamment par voie numérique. Rien d’étonnant, donc, à ce que This Is Not an Atlas soit en accès libre sur internet : https://notanatlas.org/book.

      Pour celles et ceux qui souhaiteraient aller plus loin, je vous invite à lire les billets de visioncarto (https://visionscarto.net/recension-this-is-not-an-atlas) et de Françoise Bahoken (https://neocarto.hypotheses.org/5922), et à feuilleter l’atlas, évidemment !

      Bibliographie :
      Blomley, N. (2006). Uncritical critical geography ? Progress in Human Geography, 30(1), 87‑94. https://doi.org/10.1191/0309132506ph593pr
      Bord, J.-P. (2003). Cartographie, géographie et propagande. Vingtieme Siecle. Revue d’histoire, no 80(4), 15‑24.
      Branch, J. (2011). Mapping the Sovereign State  : Technology, Authority, and Systemic Change. International Organization, 65(1), 1‑36. https://doi.org/10.1017/S0020818310000299
      Desbois, H. (2015). Les mesures du territoire. Aspects techniques, politiques et culturels des mutations de la carte topographique. ENSSIB.
      Morel, P. (1993). L’État médicéen au XVIe siècle  : De l’allégorie à la cartographie. Mélanges de l’école française de Rome, 105(1), 93‑131. https://doi.org/10.3406/mefr.1993.4252
      Wood, D. (2003). Cartography is Dead (Thank God !). Cartographic Perspectives, 45, 4‑7. https://doi.org/10.14714/CP45.497
      Wood, D., Krygier, J., E Thatcher, J., & Dalton, C. (2020). Critical Cartography. In International Encyclopedia of Human Geography (p. 25‑29). Elsevier. https://doi.org/10.1016/B978-0-08-102295-5.10529-3

      https://mastergeonum.org/2020/10/07/la-cartographie-est-morte-vive-la-contre-cartographie

      via @reka

  • Méfiez-vous des cartes, pas des migrants : les réfugiés syriens.

    Depuis 2011, la Syrie est en proie à une violence inouïe, mettant des millions de gens sur les routes de l’exode. Rappelons que ce conflit est né d’un mouvement de contestation pacifique, dans le souffle libérateur des printemps arabes contre le régime de Bachar El-Assad. Ce mouvement fut réprimé dans le sang. Depuis, la situation n’a eu de cesse de se complexifier et de s’internationaliser avec l’entrée dans le jeu de groupes djihadistes et de puissances étrangères. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), cette guerre aurait causé la mort de plus de 353 000 personnes en 7 ans, dont 106 390 civils (19 811 enfants et 12 513 femmes). Un véritable carnage. Pour survire, beaucoup ont “choisi” de fuir leur pays. Où sont-ils allés ? Où ont-ils été “accueillis” ? Quels sont les pays européens les plus hospitaliers ? Pour répondre à ces questions, nous nous sommes livrés (Françoise Bahoken et moi-même) à un petit exercice cartographique en vidéo. L’objectif est de donner à voir la construction d’une carte décrivant la migration syrienne, surtout sa sensibilité aux partis-pris méthodologiques. Si les chiffres retenus datent de mi 2015 et ont pu évoluer, ce qui compte ici c’est avant tout la démonstration. Notre propos est avant tout pédagogique. Il focalise en premier lieu l’attention sur le rôle des cartes dans notre perception de la crise migratoire syrienne. Que nous disent-elles ? L’effet de différents choix (graphiques, textuels, etc.) sur les cartographies obtenues fait l’objet d’un second temps. En quoi ces cartes diffèrent-elles ? Nous dessinent-elles objectivement la réalité de ce phénomène migratoire ? N’y a-t-il pas là un risque de manipulation ? Le troisième temps déconstruit ces cartes pour tenter d’y répondre. Bref, peut-on vraiment faire confiance aux cartes…

    https://www.youtube.com/watch?time_continue=97&v=RDwn5Qzq6Fc


    #cartographie #visualisation #asile #réfugiés #ressources_pédagogiques #vidéo #préjugés #choix #intentionnalité #invasion #afflux #réfugiés #asile #migrations #réfugiés_syriens #couleurs #rejet #accueil #grand_remplacement #échelle #statistiques #chiffres #mensonge #ethnocentrisme #IDPs #déplacés_internes #cadrage

    Merci @fbahoken !

    • Méfiez-vous des cartes, pas des migrants : les réfugiés syriens.

      Depuis 2011, la Syrie est en proie à une violence inouïe, mettant des millions de gens sur les routes de l’exode. Rappelons que ce conflit est né d’un mouvement de contestation pacifique, dans le souffle libérateur des printemps arabes contre le régime de Bachar El-Assad. Ce mouvement fut réprimé dans le sang. Depuis, la situation n’a eu de cesse de se complexifier et de s’internationaliser avec l’entrée dans le jeu de groupes djihadistes et de puissances étrangères. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), cette guerre aurait causé la mort de plus de 353 000 personnes en 7 ans, dont 106 390 civils (19 811 enfants et 12 513 femmes). Un véritable carnage.

      Pour survire, beaucoup ont “choisi” de fuir leur pays. Où sont-ils allés ? Où ont-ils été “accueillis” ? Quels sont les pays européens les plus hospitaliers ? Pour répondre à ces questions, nous nous sommes livrés (Françoise Bahoken et moi-même) à un petit exercice cartographique en vidéo. L’objectif est de donner à voir la construction d’une carte décrivant la migration syrienne, surtout sa sensibilité aux partis-pris méthodologiques.

      Si les chiffres retenus datent de mi 2015 et ont pu évoluer, ce qui compte ici c’est avant tout la démonstration. Notre propos est avant tout pédagogique. Il focalise en premier lieu l’attention sur le rôle des cartes dans notre perception de la crise migratoire syrienne. Que nous disent-elles ? L’effet de différents choix (graphiques, textuels, etc.) sur les cartographies obtenues fait l’objet d’un second temps. En quoi ces cartes diffèrent-elles ? Nous dessinent-elles objectivement la réalité de ce phénomène migratoire ? N’y a-t-il pas là un risque de manipulation ? Le troisième temps déconstruit ces cartes pour tenter d’y répondre. Bref, peut-on vraiment faire confiance aux cartes…

      https://neocarto.hypotheses.org/4188

  • La jolie collecte de streets (c)art(es) à proposée par Nicolas Lambert se poursuit, avec la présentation de cartes et dessins extraits de « de l’ouvrage absolument génial de Rafael Schatcer (Atlas du street art et du graffiti, Flammarion, septembre 2017). Cet Atlas, qui n’en est pas vraiment un, offre un panorama mondial de ce qui se fait [de mieux ?] en terme de street art aujourd’hui. Il compile les travaux de 113 artistes sur 25 pays. A l’intérieur, on y trouve aussi 12 cartes de villes spécialement crées par 12 artistes (...) ».

    https://neocarto.hypotheses.org/4151

    #Street-art #cartographie #ville #monde #arts #graffitis #geek

  • La petite série pour contribuer à limiter les #mapfail

    – Eviter un mapfail : Tableau récapitulatif http://neocarto.hypotheses.org/3940
    – Reviewer un mapfail : Le.s problème.s (1/3) http://neocarto.hypotheses.org/3820
    – Reviewer un mapfail : Solution envisageable (2/3) http://neocarto.hypotheses.org/3863
    – Reviewer un mapfail : Mosaïque de variantes https://neocarto.hypotheses.org/3991

    #cartographie #sémiologie #graphique #variables_visuelles #Valeur #cartostats #mapfail #neocarto

  • [BILLET] L’analyse territoriale multiscalaire – Carnet (neo)cartographique
    https://neocarto.hypotheses.org/3048

    « Il est aussi dans l’idée que le commun est multisclaire : il y a des communs étagés à des différents niveaux territoriaux, qui se chevauchent, se recoupent partiellement ou totalement, s’affrontent, coexistent ou s’ignorent » (Frédéric Lordon, Imperium. Structures et affects des corps politiques, Paris, La Fabrique, 2015, 368 p.)

    Camarades cartographes, je parle aujourd’hui de l’analyse territoriale multiscalaire (NdT multi-échelle).

    #cartographie

  • [CARTE] Les « Jungles » du Nord de la France

    Camarades cartographes, je partage aujourd’hui cette carte réalisée avec Maël Galisson sur les « Jungles » du Nord de la France publiée dans le livre-disque « DÉCAMPER », qui vient de paraître aux éditions la découverte [voir]. J’en profite pour expliquer comment j’ai réalisé ces boules et leurs ombres portées avec un logiciel de dessin.


    https://neocarto.hypotheses.org/2221
    #cartographie #jungle #campement #France #Calais #cartographie #visualisation #Grande-Synthe

    • Voici ce que répond Nicolas Lambert, le cartographe, à propos d’un commentaire similaire :

      Oui, pour effectuer une comparaison entre les différentes pays européens, il faudrait effectivement prendre en compte le nombre d’actifs (ou même de personnes actives occupées). Mais notons tout de même au passage qu’ il y 10 millions d’actifs de plus en Allemagne qu’en France, ce qui rend la comparaison encore plus cruelle pour nous. Par ailleurs, concernant cette carte à proprement parler, mon but était de montrer le nombre absolu de personnes mortes au travail car je souhaitais humaniser la question de la souffrance au travail. Je voulais mettre en image ces données brutes et non des taux moins facilement compréhensibles . Les cartes aussi ont leur rhétorique. Enfin, concernant le bond pour la France entre 2008 et 2009, je ne sais pas l’expliquer.

  • [CARTE] Travailler tue !

    Cette carte représente le nombre d’accidents mortels au travail survenus au cours de l’année 2014 (dernière disponible connue selon Eurostat). Et là surprise, la France apparaît être le pays record d’Europe puisque le nombre de tués au travail a plus que doublé entre 2008 et 2014 pour passer de 259 à 517. Bref, les français se tuent au travail. Littéralement…


    https://neocarto.hypotheses.org/2777

    #travail #décès #mourir_au_travail #cartographie #Europe #visualisation #accidents #morts

  • 15 Years Fortress Europe

    Interactive map of migrant and refugee deaths on the way to Europe, or trying to stay in Europe. Data compiled by themigrantsfiles.com and UNITED. Click a circle to view details.


    http://15years.morizbuesing.com
    #mourir_en_mer #asile #migrations #réfugiés #Méditerranée #cartographie #carte_interactive #visualisation #naufrages #décès #mourir_aux_frontières #localisation #Forteresse_Europe #chiffres #statistiques

    cc @reka @fil

    • Fermer les frontières tue !

      Camarades cartographes, il est de bon ton aujourd’hui de dire qu’il faudrait fermer les frontières pour se protéger du Coronavirus et ainsi sauver des vies. C’est bien vite oublier que les frontières sont elles aussi responsables de la mort de milliers d’êtres humains à traverses le Monde. Aux frontières de l’Union européenne, c’est 50 000 hommes, femmes et enfants qui y ont péri depuis le début des années 1990.

      Cette carte repose sur 3 bases de données :

      United for Intercultural Action (1993 – 1999)
      United for Intercultural Action est un réseau européen de lutte contre le nationalisme, le racisme et le fascisme et de soutien aux migrants, aux réfugiés et aux minorités. United coordonne des campagnes, organise des conférences, prend part à des projets, produit des publications et entreprend des actions de sensibilisation pour protester contre la discrimination et promouvoir notre vision commune d’une société diverse et inclusive. Dans ce cadre de leurs actions, ils publient sur des affiches ou de grandes bandes de papier déroulées dans l’espace public, la liste des migrants morts aux frontières de l’UE [voir : http://unitedagainstrefugeedeaths.eu/wp-content/uploads/2017/10/14560203_922995141178763_2129785937357597720_o.jpg]. Il s’agit donc d’une base de donnée militante qui a été longtemps la seule disponible et c’est elle qui a permis de lancer l’alerte à un moment où personne n’avait idée de l’ampleur du phénomène [voir : http://www.unitedagainstracism.org/campaigns/refugee-campaign/fortress-europe/].

      The Migrant’s file (2000 – 2013)
      The Migrant’s file est une base de donnée créée par un consortium de journalistes provenant de 15 pays européens. Leur travail à consisté à vérifier toutes les données pour tenter de donner une image juste de la mortalité à nos frontières. Surprise, ce travail a démontré que toutes les données disponibles jusqu’ici sous estimaient largement la réalité. Ce travail de recensement et de fact checking ont été abandonnés le 24 juin 2016. Il a été récompensé par plusieurs prix [voir].

      OIM (à partir de 2014)
      Le projet “Missing Migrants” de l’Organisation internationale pour les migrations recense les incidents impliquant des migrants, y compris des réfugiés et des demandeurs d’asile, qui sont morts ou ont disparu au cours du processus de migration vers une destination internationale. C’est à ce jour la base de donnée sur le sujet la plus utilisée. Elle est quotidiennement mise à jour [voir : https://www.themigrantsfiles.com/].

      Au final, cette carte est dans la lignée des différentes cartes produites depuis des années sous l’impulsion d’Olivier Clochard et Philippe Rekacewitz [voir : http://icmigrations.fr/2020/02/04/defacto-015-04/] et mises à jour abondamment notamment par le réseau Migreurop [voir : https://neocarto.hypotheses.org/1370]. Elle s’inscrit dans la continuité de ces cartes radicales destinées à alerter sur les drames qui se produisent à nos frontières. Elles sont un appel politique à l’ouverture et la démocratisation des frontières pour que toute personne, qu’elle soit riche ou pauvre, puisse circuler librement en toute sécurité.

      L’application cartographique est ici [voir : https://analytics.huma-num.fr/Nicolas.Lambert/theborderkills/]. Merci de me pardonner les quelques bugs qui subsistent encore.
      Le code source est ici [voir : https://gitlab.huma-num.fr/nlambert/theborderkills]

      https://neocarto.hypotheses.org/9586
      #morts_aux_frontières