Reporterre

https://reporterre.net

  • Froid, insalubre et désolé : le quotidien de 450 jeunes exilés dans un collège lyonnais
    https://reporterre.net/Froid-insalubre-et-desole-le-quotidien-de-450-jeunes-exiles-dans-un-coll

    Ils sont 450 jeunes, entassés dans un squat lyonnais. Ces exilés survivent tant bien que mal, aidés par des riverains. Au collège Maurice-Scève, le froid, l’ennui et les bisbilles liés à la promiscuité et à la pauvreté sont adoucis par l’auto-organisation et la solidarité citoyenne.

  • Climat : l’action individuelle ne peut pas tout
    https://reporterre.net/Climat-l-action-individuelle-ne-peut-pas-tout

    L’influence des « petits gestes » sur la baisse des émissions de CO2 n’est pas anodine, mais l’action individuelle se cogne à un plafond de verre. Selon une étude, seuls des leviers collectifs peuvent réellement faire la différence, et l’État et les entreprises sont des acteurs clés des profondes transformations nécessaires.

  • Nous avons visité Milipol, le salon de la répression | Émilie Massemin
    https://reporterre.net/Nous-avons-visite-Milipol-le-salon-de-la-repression

    Le salon « de la sécurité intérieure » Milipol a ouvert ses portes mardi au nord de Paris. Reconnaissance faciale, lanceurs de balle de défense, aspirateurs à données téléphoniques... Reporterre s’est renseigné sur les nouveautés du secteur, qui raffine sans cesse les outils de surveillance et de répression. Source : Reporterre

  • « Le maintien de l’ordre vise à terroriser et décourager en infligeant des blessures graves »
    https://reporterre.net/Le-maintien-de-l-ordre-vise-a-terroriser-et-decourager-en-infligeant-des

    Dans « #Police, paysages et #résistances », le photographe nantais #Yves_Monteil relate six années de maintien de l’ordre à Nantes et sur la #Zad de #Notre-Dame-des-Landes. Il livre à Reporterre son regard sur le durcissement de la #répression, qui a connu son apogée lors du mouvement des #Gilets_jaunes.

    #violences_policières #armes_de_guerre

  • Une épicerie gratuite pour les étudiants qui ne mangent pas à leur faim | Mathilde Sire
    https://reporterre.net/Une-epicerie-gratuite-pour-les-etudiants-qui-ne-mangent-pas-a-leur-faim

    L’immolation par le feu d’un jeune homme à Lyon le 8 novembre a révélé au grand public la grande précarité dans laquelle vivent de nombreux étudiants. À l’université Rennes 2, une épicerie gratuite tenue par des bénévoles distribue de la nourriture invendue à un nombre croissant de personnes. Source : Reporterre

  • Ecoféminisme, 1er volet : Défendre nos territoires (21)

    « Respecter la #vie dans toute sa diversité, c’est ça pour moi l’écoféminisme »

    Comment articuler féminisme et #écologie ? Quel rapport entre la destruction de la planète et les violences faites aux #femmes ? Entre l’énergie nucléaire et le féminisme ? Entre les grands chantiers extractivistes en Amérique latine et les corps des femmes ? Entre les semences et le genre ? Entre le retour à la terre et le patriarcat ? Entre le véganisme et les droits des femmes ? Et pourquoi tout cela nous amène à parler de maternité, de spiritualité, de rapport au travail, de sorcières, de décolonisation et d’anticapitalisme...
    Ce premier épisode d’une série d’Un podcast à soi consacrée aux écoféminismes tente de répondre à ces questions. Avec les paroles de #Vandana_Shiva, militante écologiste et féministe indienne, d’#Emilie_Hache, autrice de Reclaim, d’#Isabelle_Cambourakis, directrice de la collection Sorcières. Ainsi que les voix du collectif « Les bombes atomiques » réuni, fin septembre, pour une #marche en non mixité choisie contre l’enfouissement de déchets radioactifs à #Bure, dans l’est de la France.


    https://www.arteradio.com/son/61662635/ecofeminisme_1er_volet_defendre_nos_territoires_21
    #écoféminisme #audio #éco-féminisme #féminisme #non-mixité #nucléaire #colonialisme #travail #nature #patriarcat #Chipko #agriculture #économie_mortifère #extractivisme #biodiversité #semences #diversité #inégalités #hiérarchie #racisme #écologie #mothering #égalité #partage
    signalé par @isskein

    • Ecoféminisme, 2ème volet : Retrouver la terre

      « J’avais envie d’expérimenter, dans mon #corps, ce que c’était que vivre »

      Elles ont construit des cabanes et réparé des tracteurs seules, entre femmes. Elles ont appris à reconnaitre les plantes, à cultiver des légumes, à élever des chèvres. Elles ont vécu en pleine nature, sans eau ni électricité, pendant des années. A l’inverse d’autres féministes qui revendiquaient de se libérer d’un corps aliénant, et d’une nature à laquelle on les avait associée depuis toujours (contrairement aux hommes, associés à la culture), elles voulaient retrouver la #terre, se reconnecter avec leur corps, le connaitre, et s’en servir comme force.

      Mutsie, Mayana, Xai racontent dans cet épisode comment, dans les années 70, dans le sillage du mouvement de retour à la terre, elles ont participé à la création de communautés en #non_mixité : des terres de femmes. En France, une dizaine de terre de femmes a existé et de nombreuses autres en Europe, en Australie, et aux Etats Unis. Beaucoup étaient portés par des femmes lesbiennes qui souhaitaient vivre leur #sexualité librement. Elles revendiquaient aussi l’idée d’#autonomie et d’#autosuffisance. Et aspiraient à se reconnecter avec l’ensemble du monde vivant, dont les animaux.

      Certaines terres ont disparu, d’autres existent encore, comme celle où je vous emmène aujourd’hui.

      À la rencontre, aussi de Celeste, Emmanuelle et Laure, arrivées plus récemment, qui nous racontent à quel point des lieux comme celui-ci , à l’écart du monde capitaliste et patriarcal, sont essentiels. Pour se retrouver, se ressourcer, se re découvrir.

      Leurs paroles donnent à entendre et comprendre de nombreuses facette du mouvement Ecoféminisme, entre reconnexion à la #nature et au corps, redéfinition et revalorisation du #travail_domestique, réappropriation des #émotions, #spiritualité, et articulation avec les questions de #classe, de #race et de #genre.

      https://www.arteradio.com/son/61662820/ecofeminisme_2eme_volet_retrouver_la_terre_22

      #décolonial #lutte_décoloniale

    • Expliquez-moi l’écoféminisme

      L’écoféminisme est très peu connu en France. Pourtant, les préoccupations qui ont animé les écoféministes il y a un peu plus de trente ans sont toujours d’actualité aujourd’hui : la peur de léguer aux générations futures un monde en ruines, d’arriver à un point de non-retour dans la dégradation de l’environnement, de tomber malade à cause des pollutions… En quelques mots : de détruire la planète et les espèces qui y habitent.

      Dans cet article, nous vous proposons de découvrir comment, face à un avenir sombre, les écoféministes ont repensé leur(s) rapport(s) à la nature et quels messages d’espoir iels nous ont transmis. Beaucoup de textes cités proviennent de l’anthologie Reclaim ! Recueil de textes écoféministes coordonnée par Émilie Hache, aux éditions Cambourakis.


      https://simonae.fr/militantisme/les-indispensables/expliquez-ecofeminisme

    • Écologie et Féminisme - Révolution ou mutation ?

      L’auteure, qui est à l’initiative de la notion d’écoféminisme, ce nouveau concept opère la synthèse entre l’idée d’une double #exploitation : celle de la nature par l’homme et celle de la femme par l’homme. Dans cet ouvrage initialement paru en 1978, mais d’une actualité brûlante, l’auteure remet radicalement en question la notion de #croissance_économique et démographique, dénonçant le capitalisme comme stade ultime du patriarcat. La #surpopulation et l’#épuisement des ressources illustrent l’« #illimitisme » caractéristique de ce qu’elle nomme le « #système_mâle », et elle est l’une des premières à affirmer qu’il faut préserver ce qui reste encore de l’environnement, sous peine de mort. Dans ce combat universel, les femmes, fortes de leur longue expérience d’exploitation, ont un rôle déterminant à jouer.

      https://libre-solidaire.fr/Ecologie-et-Feminisme-Revolution-ou-mutation
      #livre

    • À Bure, l’écoféminisme renouvelle la lutte antinucléaire
      https://reporterre.net/local/cache-vignettes/L720xH480

      /arton18615-85bc4.jpg ?1570720649#.jpg

      Samedi 21 septembre, pour la première fois en France, plus de 450 femmes, trans, queer, personnes non-binaires ont marché contre le nucléaire, à Bure, malgré l’extrême difficulté à manifester dans la zone. Une action réussie qui pourrait redonner un souffle à la lutte contre Cigéo.

      La cloche de l’église de Montiers·sur·Saulx vient à peine de sonner 8 heures, mais déjà une petite foule se serre autour d’une table où fument des carafes de café et de tisane. Les rubans colorés d’un attrape-rêve volent dans la brise matinale. Autour des tartines de pain et confitures maison, des femmes discutent, ainsi que plusieurs personnes transgenres, non-binaires et intersexes [1]…. Mais point d’hommes cisgenres (des hommes en accord avec le genre – masculin – qui leur a été assigné à la naissance). Ces 21 et 22 septembre, ce petit coin de Meuse, à quelques kilomètres de Bure, accueille un rassemblement original — antinucléaire et féministe, en non-mixité [2] — inédit par son ampleur : des centaines de personnes ont afflué des quatre coins de la France.

      « Un objectif fondamental de ce rassemblement est de créer un espace inclusif, qui vise à ne pas reproduire les systèmes de domination dans lesquels nous sommes toustes impliqué·e·s », explique le petit livret imprimé pour l’occasion et distribué aux arrivant·e·s. Le fascicule propose également des « outils pratiques sur la transinclusivité », pour l’intégration des personnes trans, et indique les lieux et activités accessibles aux personnes à mobilité réduite. « Dans les milieux écolos et antinucléaires, la priorité va à l’urgence écologique, et les rapports d’oppression passent souvent au second plan », regrette Carie, sa chevelure ornée d’un serre-tête à grandes plumes. Avec d’autres, Carie propose d’être « une oreille » attentive : « Si une personne a un problème, qu’elle ne se sent pas bien, nous sommes là pour l’écouter, pour chercher et proposer des solutions ou des médiations, précise-t-iel [3]. Car même dans un espace ‘safe’ comme celui là, il peut y avoir des comportements ou des propos sexistes, racistes, transphobes ».

      Assise sous des fanions chamarrés, Juliette observe en souriant l’assemblée fourmillante : « il y a plein de nouvelles têtes, des gens que l’on n’avait jamais vu à Bure, se réjouit la militante, impliquée dans la lutte contre le projet d’enfouissement des déchets radioactifs, alias Cigéo. Des féministes et des personnes qui ne seraient pas venues pour une simple manif anti-nucléaire débarquent là pour la première fois, c’est inédit ». La répression, féroce, et l’image d’un combat « de papys blancs », comme nous l’ont expliqué des organisatrices du week-end, constituaient une barrière difficile à franchir pour beaucoup. A l’inverse, l’intitulé du rassemblement a pu décourager de venir certaines femmes, notamment des « historiques » de la lutte anti-Cigéo, estime Juliette ; « antinucléaire et féministe, ça peut paraître très précis, sectoriel et donc excluant. Alors que c’est l’inverse, il s’agit de construire des ponts ! »

      Car entre écologie et féminisme, les liens sont multiples, reconnaissent la majorité des personnes rencontrées sur ce camp, à l’instar de Coline : « C’est le même système, la même logique, qui entraîne l’appropriation des corps des femmes et celle des ressources naturelles », dit la réalisatrice, qui a tourné un documentaire à ce propos en Amérique latine. Avec elle, une bonne soixantaine de participant·e·s se sont réunies ce samedi matin pour discuter de ce terme intriguant d’ « écoféminisme ». Au milieu d’une assemblée absorbée, une enceinte crachote une interview enregistrée de la philosophe Émilie Hache, spécialiste du sujet. « Dans les années 1980 aux États-Unis, les premières écoféministes ont fait le lien entre le nucléaire et les violences faites aux femmes, en montrant qu’il s’agit d’une même culture mâle guerrière qui entretient un rapport destructeur à la nature et contre les femmes », rappelle la chercheuse. Une culture dualiste, qui sépare la nature de la culture, le corps de l’esprit, les femmes des hommes, « toujours en posant que l’un est supérieur à l’autre ». Ainsi, particulièrement depuis l’avènement du capitalisme, « les femmes ont été dévalorisées en étant naturalisées, et l’exploitation du vivant a été justifiée par une féminisation de la nature », précise Émilie Hache. L’écoféminisme propose donc une réappropriation [le terme anglais de « reclaim » est plus juste] de son corps, des activités et des valeurs (dé)considérées comme « féminines » telles le soin, ou le « care » en anglais, ainsi qu’une réinvention des liens avec la nature.

      « Je trouve ça un peu enfermant de ramener les femmes au soin et au care », s’interroge une auditrice, une fois l’écoute achevée. Quelques têtes acquiescent, des mains se secouent en signe d’assentiment. Après un instant de silence collectif, une autre reprend : « C’est enfermant si on se retrouve à nouveau coincées dans ‘le rôle de la femme’. Mais il s’agit aussi de se réapproprier des savoirs, des pratiques, et des compétences, de s’autonomiser du système capitaliste et de l’État ».

      Un peu plus loin dans un champ d’herbes sèches, un groupe s’initie à l’auto-défense, muni de gants et de boucliers en mousse. En petits cercles, iels se bousculent et se frappent, mêlant cris et rires, sous le regard d’Elo. « Il s’agit d’accepter sa peur d’être frappée et de frapper, d’intégrer son propre corps, pour apprendre à se défendre en fonction de soi-même, de ses limites, de ses capacités », explique la formatrice, qui mélange plusieurs arts martiaux asiatiques dans ses cours. Comme beaucoup d’autres sur ce camp, elle évolue plutôt dans les milieux féministes et queer de Paris, et se trouve pour la première fois à Bure. « Mais ça fait sens d’être là, explique-t-elle. La crise écologique et les violences de genre viennent du même problème, le système capitaliste et patriarcal ». Et à même cause, même réponse : « L’autonomie et la défense collective ».

      Peu après 11 heures, dans la grande salle des fêtes pleine à craquer, quatre Bombes atomiques, nom du collectif à l’initiative du rassemblement, présentent le point d’orgue de la journée : la « marche bruyante contre Labo minable ». « Le contexte particulier de Bure nous demande de suivre quelques principes pour assurer notre sécurité et que cette marche soit inclusive pour tous et toutes », expliquent-elles, le visage dissimulé derrière des masques. Une feuille distribuée en préambule rappelle qu’ici, « l’état d’exception règne dans le but d’étouffer toute résistance à la poubelle nucléaire, le territoire est militarisé, la surveillance généralisée (…) le droit de manifestation a été littéralement confisqué. » Ainsi, la marche n’a pas été déclarée, et les organisatrices ne donnent aucune précision quant à son tracé et sa destination.

      Après une rapide – mais gargantuesque – galette végane, les quelques 450 personnes présentes se répartissent dans des voitures pour se rendre au départ de la marche. Les consignes sont précises : il faut rester en queue, « pare-choc contre pare-choc », « afin d’éviter que les flics ne nous divisent pendant le trajet », et « refuser tout contrôle, en expliquant que ‘nous sommes des bombes atomiques et nous allons nous promener en forêt’ ». Lentement, le convoi se met en route, dans un vacarme festif de klaxons, à travers le village puis au milieu d’une forêt parée des premières couleurs d’automne. Un petit guide fourni à chaque véhicule décrit au fur et à mesure du trajet « la présence violente de l’industrie nucléaire sur ce bout de territoire » : le collège fermé de Montiers-sur-Saulx malgré les promesses de l’Andra (l’agence nationale des déchets radioactifs, porteuse du projet Cigéo), les bois et les terres agricoles rachetées par la même agence, le bâtiment du Commissariat à l’énergie atomique, destiné à l’origine à un projet de diesel de synthèse, la voie ferrée abandonnée mais bientôt, peut-être, réhabilitée pour acheminer les déchets radioactifs…

      Au bout d’une heure de lente circulation entre plaines céréalières et bosquets, les 85 autos du cortège s’immobilisent dans un champ, formant une longue chenille sur pneus. Dans le ciel, trois hélicoptères vrombissent, alors qu’au loin, des camions de gendarmes soulèvent la poussière du chemin forestier. Sans attendre, les manifestant·e·s déguisées déplient une banderole indiquant en lettres capitales « Vous n’enfouirez pas nos colères féministes », déploient un grand « radio chat » bleu, animal radioactif symbole du week-end, puis se mettent en marche vers la forêt. Venu·e·s de Liège, de Toulouse et de Grenoble avec leur carnet de chants, une bande de joyeuses drilles enchaînent les chansons féministes, de la « Mal mariée », aux « Penn grévistes ».

      Chapeaux pointus et masques à paillettes, certain·e·s arborent des parures délurés tandis que d’autres, profitant d’un soleil brûlant, préfèrent avancer seins nus. Au fur et à mesure qu’un groupe de gardes mobiles se rapproche, la futaie résonne de hurlements lupins et de slogans choisis, tels « plus de caresses, moins de CRS ». « On est là pour vous empêcher de vous approcher du laboratoire de l’Andra », annonce bientôt un homme en uniforme. « On veut marcher sur les traces de Jeanne d’Arc », réplique-t-on, en référence au nom du chemin de randonnée sur lequel le défilé se déroule [il s’agit du GR703, dit GR Jeanne d’Arc, NDLR]. Après quelques minutes de discussion, les gendarmes laissent repartir la troupe, et se replient à une centaine de mètres.

      « C’est un des week-ends les plus dépaysants de ma vie, dit Catherine, venue de Franche-Comté, pour la première fois à Bure. Je ne vois pas forcément le lien entre écologie et féminisme, mais c’est surprenant et fort de se retrouver entre femmes ». A ses côtés, sa fille, arrivée la veille de Bruxelles, est tout sourire : « Dans d’autres événements militants, les hommes prennent vite beaucoup de place, raconte-t-elle. Ils parlent plus fort, enchaînent plus vite, savent comment avoir le dernier mot, alors qu’entre femmes, j’ai l’impression qu’on fait attention à ce que chacun et chacune ait sa place ». Pour cette Belge d’adoption, « la non-mixité permet de donner un espace-temps où l’on est sûre de ne pas être emmerdée, et ainsi de nous ouvrir à d’autres pratiques, à d’autres horizons ». Un peu plus loin, Marie-José, 65 années dont un certain nombre à lutter contre le nucléaire, exprime elle aussi son « plaisir d’être entre nous », « de ne pas être contraintes, reprises par les hommes comme c’est le cas au quotidien ». « En tant que femme dans les milieux militants, on est vite la petite main, ou la ‘copine de’ tel, ou encore celle qui prend soin, qui écoute », ajoute Camomille, qui a vécu à Notre-Dame-des-Landes et à Bure.

      C’est là que les pratiques féministes peuvent renouveler la lutte antinucléaire, d’après Lune, membre du collectif Radiaction : « À Bure, la répression est très forte, le combat est dur, il faut donc un collectif militant qui ne s’affaiblit pas de lui-même sur des logiques d’oppression, dit-elle. Il y a déjà beaucoup à faire quand on s’attaque au nucléaire, il ne faut pas que le groupe se fissure sur des violences sexistes ». Pour la militante, « c’est important que le milieu dans lequel on lutte ne reproduise pas certains aspects du système contre lequel on se bat ».

      Parvenu·e·s en haut d’une colline surplombant, à quelques centaines de mètres en contrebas, le laboratoire de l’Andra, le groupe amasse brindilles et branches, puis y place le chat géant. Un cercle frémissant se forme autour de ce foyer improvisé. Dès les premières flammes, une ronde se forme, farandole bigarrée, au rythme des chants entrecoupés de slogans. « Andra, dégage, résistance et sabotage », « Sorcière, véner, antinucléaire ». Certain·e·s ont les yeux qui brillent, d’autres sautent au-dessus du feu de joie.

      Bientôt, pendant que le brasier se consume, une idée se met à circuler : « Et si on se rapprochait ? » Comprendre : s’avancer vers ce fameux laboratoire de l’Andra, malgré l’avertissement sans nuance des gendarmes. Très vite, on déclare une AG (assemblée générale) et la foule s’installe à l’orée du bois. « Pourquoi on s’arrête là ? », demande une participante, qui propose de se diriger vers les bâtiments, « pour créer un rapport de forces ». « C’est déjà énorme ce qu’on a fait, répond une autre. On montre qu’il est possible de manifester à Bure sans s’en prendre plein la gueule, et de donner envie à des gens qui n’osent plus venir ici ». A chaque réplique, des mains s’agitent. « Les flics pensent qu’on est faibles parce qu’on est des meufs, repartir comme ça, c’est leur donner raison, argue une femme. Profitons du fait qu’ils ne s’y attendent pas pour agir ! » Deux personnes rappellent le contexte de répression, et les importantes violences policières déjà survenues autour de Bure. « Il s’agit d’un week-end féministe, où la question du consentement est essentielle, fait valoir une militante. Certaines et certains ont exprimé qu’elles étaient mal à l’aise avec l’idée d’avancer, donc si on le fait, on ne respectera pas leur consentement. »

      Après quelques minutes de discussion, et malgré le dissensus, les manifestant·e·s reprennent le chemin du retour, sans encombre. Une pièce de théâtre sur la chasse aux sorcières, un concert et une boum les attendent encore. Pour les Bombes atomiques, le pari est tenu : manifester à plus de 400 personnes près de Bure, sans violences policières, voilà qui n’était pas arrivé depuis bien longtemps.

      Au retour sur le camp, heureuse et émue, Camomille espère que « cette marche sera un premier pas, qui va permettre d’ouvrir quelque chose à Bure ». Car pour les Bombes atomiques dont elle fait partie, ce week-end est autant un début qu’un aboutissement. « Le féminisme, la non-mixité ont beaucoup à apporter à la lutte, pense-t-elle. Le soin, le bien-vivre, le respect de rythme de lutte qui nous vont, ce sont des outils précieux qui peuvent participer à donner un nouveau souffle à la lutte anti-Cigéo ». Dimanche 22 était ainsi consacré à des discussions de bilan, mais surtout de perspectives (non ouvertes aux médias). Toutes les personnes rencontrées partagent en effet cette envie de renouveler l’expérience et « de continuer à tisser les liens entre écologie et féminisme ».

      https://reporterre.net/A-Bure-l-ecofeminisme-renouvelle-la-lutte-antinucleaire

  • En Bosnie, une coopérative de femmes efface les traces de la guerre
    https://reporterre.net/En-Bosnie-une-cooperative-de-femmes-efface-les-traces-de-la-guerre

    La région de Gorazde, en Bosnie, a été meurtrie par les conflits yougoslaves des années 1990. De nombreux villages ont été rasés et les populations, en majorité musulmanes, ont dû fuir. Grâce au soutien du mouvement Slow Food, d’anciennes réfugiées redonnent vie à leur village grâce au succès de leur coopérative agroalimentaire.

  • Réforme de l’assurance chômage : les plus précaires et les plus jeunes passés au hachoir :

    https://reporterre.net/La-reforme-de-l-assurance-chomage-va-hacher-menu-les-precaires

    Certaines professions importantes à l’économie sont saisonnières et peuvent dépendre des allocations chômage pour subsister le reste de l’année. Michel Didier, berger et médecin vétérinaire, est le fondateur du premier syndicat des gardiens de troupeaux de l’Isère. « Les bergers sont employés par des groupes pastoraux et ont une activité intermittente sur l’année, ce qui fait qu’ils devraient être en CDI. C’est ce que j’ai fait valoir en cours d’appel à Grenoble en 2013 », dit-il. Le type de contrats demeurant inchangé pour la profession, « la plupart des bergers comptent sur le chômage à la fin de leurs contrats, sans nécessairement chercher un travail à droite à gauche », et ce « malgré cette précarité ».
    « Les bergers risquent de prendre dans les dents la réforme des règles de l’assurance chômage, cela va rajouter une précarité au fait qu’ils travaillent déjà avec des salaires peu élevés, trois ou quatre mois dans l’année. » Michel parvient tant bien que mal à jongler entre ses deux métiers de berger et vétérinaire. Ce n’est pas le cas de la majorité des bergers, qui comptaient sur les allocations chômage pour le reste de l’année.

  • En finir avec les besoins artificiels… prendra du temps
    https://reporterre.net/En-finir-avec-les-besoins-artificiels-prendra-du-temps

    Dès lors que, selon le mot de la philosophe Agnes Heller, ces besoins « radicaux » (se nourrir, se vêtir, s’alimenter…) sont assouvis, le capitalisme se renouvelle et s’ingénie à en créer de nouveaux qui, peu à peu, s’infiltrent au cœur de nos existences qu’ils envahissent et colonisent, tel un cancer. La norme du « toujours plus » prend la place du « suffisant ». Les exemples abondent de cette emprise. Le culte de la performance individuelle en est un à travers le coaching et la vogue actuelle du nutritionnisme. Mais l’illustration la plus caricaturale et la plus immédiate est l’avalanche d’objets numériques (smartphones, montres et autres enceintes connectées) dont nous sommes sommés de nous équiper sous peine de passer pour des ringards.

    #consumérisme #capitalisme #pollution #gaspillage #asservissement-volontaire

  • Caravanes, yourtes, camions habités... Un projet de loi veut les chasser
    https://reporterre.net/Caravanes-yourtes-camions-habites-Un-projet-de-loi-veut-les-chasse

    L’article 14 de la loi Engagement et proximité est un « outil d’exclusion massive » selon les auteurs de cette tribune, qui demandent aux députés de retirer cette mesure « anti-pauvres ». Elle permettrait aux maires de faire payer une astreinte de 500 euros par jour aux occupants de caravane, yourte, camion aménagé...

    Le plafonnement de l’astreinte à 25.000 euros est, aussi, lourd de sens. Elle condamne l’occupant, en sus de la saisie des quelques biens qu’il détient – véhicule, terrain …– à vivre dans la pauvreté et le dénuement. En effet, le fisc veille au « retour à meilleure fortune », c’est-à-dire que l’occupant devra payer cette astreinte dès qu’il gagnera un peu plus que le RSA. En revanche, cette astreinte représente peu pour le propriétaire d’une villa de luxe qui s’exonère des règles d’urbanisme pour construire ce qui lui plait...

    #logement #exclusion #habitat-léger #précarité #urbanisme

  • Un site Web parlant de basse technologie et qui est lui-même « basse-technologie ». Très peu de Javascript (juste pour afficher l’état de la batterie, car le site Web est alimenté par l’énergie solaire), pas de traqueurs, du code raisonnable… Tous les sites Web devraient être comme cela.

    https://solar.lowtechmagazine.com

    #décroissance #écologie

    Ça change des sites Web des médias qui nous culpabilisent en disant « pensez à éteindre la lumière quand vous sortez d’une pièce », mais qui sont bourrés de pubs, de traqueurs, de Javascript et qui chargent trois vidéos.

  • C’est un mot interdit, un mot tabou, un mot qui fait peur même à ceux qui s’y reconnaissent : « #anarchisme » ! Et pourtant, cette vision du monde, bien loin des images de violence que les dominants répandent pour la discréditer, promeut la coopération, l’émancipation, le respect des êtres et du #vivant. C’est ce que vous racontera ce livre, qui n’est pas un essai, mais une histoire : celle d’une femme « normale », qui n’aurait jamais pensé qu’elle était anarchiste, mais qui, au fur à mesure de son parcours intellectuel et politique, a découvert cette doctrine libératrice. Par son refus de l’autoritarisme et son souci de l’#écologie, l’anarchisme se répand discrètement à travers la société et s’articule de plus en plus souvent, dans les idées et sur le terrain, avec l’écologie. Il était temps que l’on puisse de nouveau afficher sereinement ce mot. Et si, vous aussi, vous étiez anarchiste sans le savoir ?
    https://reporterre.net/Comment-je-suis-devenue-anarchiste

  • Pour « sauver la planète », l’industrie tue les campagnes

    « Au nom de la transition énergétique, les campagnes
    s’industrialisent à grande vitesse. L’autrice de cette tribune raconte
    la métamorphose de la Haute-Marne, autrefois vivante et dorénavant
    colonisée par les éoliennes, les méthaniseurs, les plantations de
    biomasse…

    (…)

    À 200 m de la maison, deux fermes, « normales » il y a peu,
    incarcèrent désormais douze mois sur douze quelques centaines de
    vaches sous les tôles. Ventilateurs, tanks à lait, robots de traite,
    engins qui désilent, mélangent, transportent, paillent, distribuent,
    curent, et retransportent. Les bruits de moteur sont incessants.
    Vaches à méthane ou vaches à lait, toutes ont le même sort, les
    riverains aussi !

    Marie, une riveraine, est à bout, sur sa petite route de campagne.
    Sept jours sur sept, les tracteurs passent pour alimenter le
    méthaniseur voisin en fumier collecté dans un rayon de 60 km, les prés ont été retournés pour planter le maïs qui servira à nourrir le
    méthaniseur et les vaches prisonnières qui fournissent la manne. La
    paille aussi voyage. Sous la canicule, les vaches enfermées hurlent,
    tapent nuit et jour dans la ferraille qui les enferme, l’ensilage pue.

    Où aller ? Au fond des bois ? Quels bois ? Ceux qui n’ont pas encore
    été rasés sont dépouillés depuis qu’on ne parle plus de forêts, mais
    de biomasse. De mes fenêtres, je vois clair au travers des collines.
    Plus de sous-bois, des champs de troncs. Le long des chemins, les
    arbres trop jeunes, condamnés à ne pas devenir des chênes centenaires, s’alignent, en attendant d’être déchiquetés avec beaucoup d’énergie, recollés en pellets, voire transformés en carburant ! Il y a quelque temps, un bûcheron s’inquiétait : « Dans dix ans, il n’y aura plus rien ! » Sur les photos aériennes, une bande boisée au bord des routes, pour tromper le peuple, mais c’est une coquille vide. Dix ans, c’était optimiste. Qui ose encore signer les pétitions contre la déforestation de la forêt amazonienne ? Le poumon vert de la France, ça ne compte pas ? (…)

    https://reporterre.net/Pour-sauver-la-planete-l-industrie-tue-les-campagnes

  • 300 millions de personnes menacées par la montée des océans d’ici 2050
    Reporterre, le 30 octobre 2019
    https://reporterre.net/300-millions-de-personnes-menacees-par-la-montee-des-oceans-d-ici-2050

    Article faisant suite à la publication de cette étude de #Climate_Central :

    New elevation data triple estimates of global vulnerability to sea-level rise and coastal flooding
    Scott A. Kulp & Benjamin H. Strauss
    Nature Communications 10:4844 (2019)
    https://www.nature.com/articles/s41467-019-12808-z
    https://coastal.climatecentral.org

    Relaté aussi en anglais ici :

    Rising Seas Will Erase More Cities by 2050, New Research Shows
    Denise Lu and Christopher Flavelle, The New-York Times, le 29 octobre 2019
    https://seenthis.net/messages/808516

    Et encore cette étude me semble très prudente avec une montée des eaux de 30cm en 2050, alors que je crois me souvenir d’avoir vu ici des prévisions qui allaient de 2 à 9m de montée des eaux, avec une magnifique cartographie pour l’#Asie :

    Going Under : How sea level rise is threatening to sink major Asian cities
    Rayson Lau, Kontinentalist, le 29 juillet 2019
    https://seenthis.net/messages/794934

    #eau #océans #cartographie #climat

    On l’ajoute à la troisième compilation :
    https://seenthis.net/messages/680147

    #effondrement #collapsologie #catastrophe #fin_du_monde #it_has_begun #Anthropocène #capitalocène

    • Cette étude nous annonce quelques nouvelles destinations sympathiques pour les champions de natation :

      Calcutta, Dacca, Rangoun, et une bonne partie du Bangladesh et du nord de la Birmanie, Bombay, Bangkok, Ho Chi Minh Ville, Hanoï, Jakarta, Singapour, Shanghai,

      Bassora, Nassiriya et tout le sud de l’Irak, Abu Dabi, Aden, Izmir, Port Saïd, Alexandrie, les iles de Kerkennah, Mohammedia, Casablanca, Essaouira, Nouakchott, la côte du Sénégal autour de Saint Louis, Kaolack, et Ziguinchor, Banjul, une grande partie de la côte de la Guinée Bissau et de la Guinée Conakry, dont Conakry, Lagos, une grosse partie de la côte du Mozambique, Port Soudan,

      New-York, Philadelphie, Atlantic City, Savannah, La Nouvelle Orléans, les Everglades et les Keys, Panama,

      Belfast, Dublin, Cardiff, Exeter, Southampton, Portsmouth, Norwich, Hull, toute l’embouchure de la Tamise, jusqu’à Londres, Gdansk, Hambourg, Brême, le nord de l’Allemagne, presque toute la Hollande (Amsterdam, La Haye, Rotterdam), Bruges et la côte belge, la côte nord française (Dunkerque, Calais, Berck...), Dieppe, Le Havre et le long de la Seine jusqu’à Rouen, Deauville, Cabourg, une partie du Cotentin (oui, les centrales nucléaires), le Mont Saint Michel et tout autour, Saint Malo, l’Ile de Bréhat, l’Ile de Batz, l’Ile Molène, L’Ile de Sein, Roscoff et toute la côte nord, Brest, Lorient, Guérande, toute l’embouchure de la Loire, de Saint Nazaire à Nantes et au delà, Noirmoutiers et toute la côte en face, une partie de l’Ile de Ré et de l’Ile d’Oléron, La Rochelle, toute la région autour de Rochefort, l’Embouchure de la Garonne avec pas mal de vignobles (Saint Estèphe, Pauillac, Margaux...), jusqu’à Bordeaux et autour, le bassin d’Arcachon, Bayonne, Faro, Huelva, toute l’embouchure du Guadalquivir, San Fernando, l’embouchure du Po, de Ravenne à Grado en passant par Venise, Rostov sur le Don...

    • On avait déjà eu un preview là pour une hausse de 3°C de la température du globe, mais je ne trouve pas la hausse du niveau de la mer en mètres. Dans l’article de National Geographic il est question de 216 feet, soit 66 mètres, mais je ne pense pas que ce soit correct. Peut-être 216 pouces, soit 5 mètres ? :

      What the World Would Look Like if All the Ice Melted
      National Geographic, September 2013
      https://seenthis.net/messages/642183

      A quoi ressemblerait la terre si toute la banquise fondait ?
      Ariane, HItek, le 20 janvier 2014
      https://seenthis.net/messages/642183

      The three-degree world : the cities that will be drowned by global warming
      Josh Holder, Niko Kommenda and Jonathan Watts, The Guardian, le 3 novembre 2017
      https://seenthis.net/messages/642183

      Dans tous les cas, les grandes villes qui passent sous l’eau sont : Montréal, New-York, Philadelphie, Washington, toute la Floride, la Nouvelle Orléans, Houston, une grande partie de Cuba et du Yucatan, Buenos Aires, Montevideo, Alexandrie, Le Caire, Dakar, Bissau, Lagos, Baghdad, Doha, Karachi, Saint Petersbourg, Tallin, Riga, Stockholm, Helsinki, la Hollande et l’essentiel du Danemark et de la Belgique, Londres, une grande partie de la côte française, Venise, Rome, Lisbonne, Odessa, tout le Bangladesh, Tokyo, Pékin, Shanghai, Hong Kong, Rangoon, Bangkok, Phnom Penh, Ho-Chi Minh Ville, Manille, Kuala Lumpur, Singapour, Jakarta...

    • Réchauffement climatique : la montée des eaux sera bien plus élevée et rapide que prévu
      Futura, le 5 novembre 2019
      https://seenthis.net/messages/813153

      Et, en anglais :
      https://seenthis.net/messages/809957

      Article original :

      Asynchronous Antarctic and Greenland ice-volume contributions to the last interglacial sea-level highstand
      Eelco J. Rohling, Fiona D. Hibbert, Katharine M. Grant, Eirik V. Galaasen, Nil Irvalı, Helga F. Kleiven, Gianluca Marino, Ulysses Ninnemann, Andrew P. Roberts, Yair Rosenthal, Hartmut Schulz, Felicity H. Williams & Jimin Yu
      Nature Communications 10:5040 (2019)
      https://www.nature.com/articles/s41467-019-12874-3

  • À Notre-Dame-des-Landes, une première victoire pour préserver les terres agricoles
    28 octobre 2019 / Héloïse Leussier et Jérémie Lusseau (Reporterre)

    https://reporterre.net/A-Notre-Dame-des-Landes-une-premiere-victoire-pour-preserver-les-terres-

    Sur la Zad, les habitants poursuivent leur combat pour pérenniser leurs activités agricoles ou culturelles, leurs habitats, et leurs « tentatives d’habiter le monde autrement ». Ce samedi 26 octobre, ils organisaient un rassemblement à Notre-Dame-des-Landes.

    #NDDL