• La #France assume de délivrer des #OQTF à des personnes non expulsables

    L’attaque qui a fait six blessés, dont un grièvement, mercredi 11 janvier, à la gare du Nord à Paris, aurait été perpétrée par une personne étrangère en situation irrégulière, qui pourrait être de nationalité libyenne ou algérienne, selon les derniers éléments communiqués par le parquet de Paris. Des sources policières n’ont pas tardé à préciser que l’auteur des faits faisait l’objet d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF), signée l’été dernier par une préfecture en vue d’un renvoi vers la Libye, comme le confirme le ministère de l’intérieur auprès de Mediapart.

    L’affaire vient une nouvelle fois démontrer les obsessions du ministère de l’intérieur en matière de chiffres concernant les expulsions. Si l’on ignore encore le profil et les motivations de l’individu interpellé – deux proches de son entourage ont été entendus jeudi –, il s’avère que l’OQTF dont il faisait l’objet n’avait pas été exécutée, puisque l’instabilité que connaît la Libye et le manque de relations diplomatiques avec ce pays ne permettent pas de renvoyer qui que ce soit là-bas.

    Sans surprise, l’extrême droite n’a pas tardé à s’exprimer : « Le nombre de clandestins sous le coup d’une OQTF impliqués dans des actes criminels se multiplie. La future loi sur l’immigration devra apporter une réponse ferme et déterminée à cette menace exponentielle. Nous y veillerons », a tweeté Marine Le Pen en réaction à un article de BFMTV, indiquant que l’individu était connu des services de police pour des faits de droit commun, « principalement des atteintes aux biens ».

    « L’assaillant de la gare du Nord qui a blessé six personnes faisait l’objet d’une OQTF et aurait crié “Allah Akbar” au moment des faits. Quand ces OQTF seront-elles enfin exécutées ? », a réagi de son côté Éric Ciotti, sans prendre la moindre précaution quant aux propos prononcés, qui pour l’heure ne sont pas avérés.

    Le parquet de Paris, qui a ouvert une enquête pour « tentative d’assassinat » et confié les investigations à la police judiciaire, confirme ses antécédents mais se montre prudent. « L’identification précise du mis en cause est en cours, ce dernier étant enregistré sous plusieurs identités dans le fichier automatisé des empreintes digitales alimenté par ses déclarations au cours de précédentes procédures dont il a fait l’objet », indique un communiqué de la procureure de Paris. « Il pourrait s’agir d’un homme né en Libye ou en Algérie et d’une vingtaine d’années, dont l’âge exact n’est pas confirmé. »

    Un profil ni régularisable ni expulsable.

    Le ministère de l’intérieur

    Une question subsiste : pourquoi délivrer une OQTF à un ressortissant supposé être libyen, lorsque l’on sait qu’on ne peut expulser vers la Libye ?

    Interrogé à ce sujet, le ministère de l’intérieur s’explique, tout en soulignant que l’enquête est toujours en cours : « L’individu est a priori libyen. La Libye étant un pays instable et en guerre, il n’y a pas d’éloignement vers ce pays. L’OQTF est la conséquence d’une situation administrative irrégulière. En l’absence de droit au séjour, elle est appliquée par les services. En l’espèce, il s’agit d’un profil ni régularisable ni expulsable. »

    L’objectif est de prendre une OQTF malgré tout, poursuit le ministère, afin que l’individu « puisse être expulsé dès que la Libye sera stabilisée ».

    Depuis plusieurs années, outre la Libye, la France n’expulse plus vers un certain nombre de pays comme la Syrie, l’Afghanistan ou plus récemment l’Iran, considérant que la situation de ces pays, ravagés par les guerres, les conflits, l’instabilité ou la répression, ne permettent pas de garantir la sécurité des personnes éloignées. Parce qu’il est trop compliqué, aussi, d’obtenir les laissez-passer consulaires nécessaires au renvoi d’un ressortissant de ces pays lorsque les relations diplomatiques sont rompues.

    Il n’existerait pas de liste « officielle » des pays vers lesquels on ne renvoie pas, bien que des associations d’aide aux étrangers plaident pour que ce soit le cas et pour qu’une position claire soit adoptée par les autorités. « On ne peut pas prononcer des OQTF à des ressortissants tout en sachant qu’on ne peut pas les expulser, en arguant qu’on ne peut pas négocier avec les talibans ou Bachar al-Assad, c’est absurde », commente un représentant associatif.

    Selon des sources associatives, au moins 44 personnes se déclarant de nationalité libyenne ont ainsi été enfermées en rétention en 2022, contre 119 en 2021 et 110 en 2020. Aucun ressortissant libyen n’a été expulsé vers la Libye au cours des dernières années, assure le ministère de l’intérieur.

    De plus en plus d’Afghans font aussi l’objet d’une OQTF et sont placés en centre de rétention administrative (CRA), ces lieux de privation de liberté où sont enfermés les sans-papiers en attente de leur éloignement (90 jours au maximum avant d’être libérés). Début 2022, l’association La Cimade craignait des expulsions « par ricochet » (voir ici ou là), c’est-à-dire des renvois de ressortissants afghans vers des pays n’ayant pas suspendu les expulsions vers l’Afghanistan (c’était le cas, par exemple, de la Bulgarie).

    Des ressortissants syriens, comme a pu le documenter Mediapart, se voient eux aussi délivrer des OQTF et sont placés en CRA pendant des jours alors même qu’ils ne sont pas expulsables. Marlène Schiappa le réaffirmait d’ailleurs sur France Inter fin novembre dernier : la France « ne renvoie pas quelqu’un vers la Syrie ».

    Cela n’a pas empêché non plus la préfecture de l’Aude de prononcer une OQTF contre une ressortissante iranienne, qui avait pourtant fui la répression qui sévit dans son pays face au mouvement de révolte des femmes, lui enjoignant de quitter le territoire français et de « rejoindre le pays dont elle possède la nationalité ».
    Une stratégie contradictoire avec les objectifs du gouvernement

    Ces OQTF précarisent les étrangers et étrangères qu’elles visent, les contraignant à vivre dans l’ombre et dans la crainte du moindre contrôle, y compris lorsqu’ils et elles se rendent sur leur lieu de travail.

    Ces personnes sont aussi conscientes que l’OQTF est bien souvent associée à la notion de délinquance, alors même que beaucoup n’ont rien à se reprocher. Un système « contre-productif » aux yeux de l’avocat Stéphane Maugendre, spécialiste en droit des étrangers et en droit pénal, qui « surprécarise les personnes parfaitement insérées en France », mises en difficulté dans chaque petit acte du quotidien et aujourd’hui stigmatisées par les discours répétés de Gérald Darmanin visant à faire un trait d’union entre OQTF et délinquants dits étrangers.

    En guise d’exemple, l’avocat cite le cas récent de deux de ses clients, victimes du caractère aujourd’hui systématique de la délivrance des OQTF : l’un était déjà en cours de recours au tribunal administratif, l’autre avait déposé une demande d’admission exceptionnelle au séjour en préfecture et travaille dans un métier en tension – il pourrait donc être concerné par la future mesure voulue par Gérald Darmanin dans le projet de loi immigration à venir, censé permettre de régulariser plusieurs milliers de sans-papiers qui répondent à certains critères (lire notre analyse).

    Dans une course aux chiffres, les autorités continuent de délivrer toujours plus d’OQTF, et tant pis si, dans le lot, un certain nombre de personnes ne peuvent être éloignées du territoire. Une stratégie contradictoire avec les objectifs que se sont fixés le chef de l’État et son gouvernement concernant le taux d’exécution de ces OQTF, qu’ils aimeraient voir augmenter. En 2019, Emmanuel Macron promettait même, dans une interview à Valeurs actuelles, d’exécuter 100 % des OQTF – un objectif intenable.

    Plus récemment, son ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, donnait aux préfets pour instruction de « prendre des OQTF à l’égard de tout étranger en situation irrégulière, à l’issue d’une interpellation ou d’un refus de titre de séjour », et se réjouissait « d’améliorer le résultat » concernant le nombre d’OQTF exécutées en 2022, en hausse de 22 % à la date de novembre dernier.

    « En 2021, la France est le pays d’Europe qui a le plus expulsé », s’est aussi vantée, sur France Inter, l’ex-secrétaire d’État chargée de la citoyenneté, Marlène Schiappa. Mais cette surenchère sur la délivrance d’OQTF pourrait avoir enfermé le gouvernement dans une spirale infernale. Soumises à des injonctions contradictoires, les préfectures sont poussées à délivrer des obligations de quitter le territoire sans même étudier les cas particuliers – ces mêmes cas qui ne peuvent, de fait, pas contribuer à améliorer le taux d’exécution des OQTF puisqu’il s’agit de personnes non expulsables.

    Pour Me Stéphane Maugendre, le ministère de l’intérieur et les préfectures sont « tombés dans une sorte de piège » : « Ils ont multiplié les OQTF, de manière systématique, pour pouvoir dire que des mesures d’éloignement sont prises. Sauf que plus il y a d’OQTF délivrées, moins leur taux d’exécution a de chance d’augmenter, parce que derrière, il y a des contingences matérielles et il faut des moyens colossaux pour y arriver. »

    Une analyse qui se retrouve dans les chiffres, notamment entre 2016 et 2019, période durant laquelle le nombre d’OQTF prononcées bondit de 50,4 % pour atteindre 122 839 OQTF par an, tandis que leur taux d’exécution chute de près de 10 points, passant de 14,3 % à 4,8 %. Si les chiffres enregistrent une forte baisse en 2020 et en 2021, c’est lié à la crise sanitaire du Covid-19, qui n’a pas permis d’éloigner les personnes en situation irrégulière.

    Certains États, notamment du Maghreb, rechignent aussi à délivrer les laissez-passer consulaires nécessaires, entraînant alors un véritable bras de fer entre les autorités de ces pays et Paris. La France a choisi d’instaurer un « chantage » aux visas pour les obtenir, et, un an plus tard, la stratégie semble avoir payé pour l’Algérie, qui reprend plus facilement ses ressortissants aujourd’hui – la sœur de la meurtrière présumée de la petite Lola a d’ailleurs été expulsée vers l’Algérie mi-décembre, a-t-on appris via l’AFP. Le 19 décembre, un retour à la normale a depuis été annoncé par Gerald Darmanin pour l’octroi des visas aux Algérien·nes.

    Également président honoraire du Groupe d’information et de soutien aux immigré·s (Gisti), Stéphane Maugendre estime que les OQTF sont devenues la « nouvelle tendance », notamment depuis le meurtre de Lola, dont la meurtrière présumée était une ressortissante algérienne sous OQTF. « On qualifie désormais les personnes au regard de leur situation administrative, on parle automatiquement de l’OQTF dont ils font l’objet, qui, faut-il le rappeler, n’est pas une mesure d’expulsion mais une décision prise par la préfecture demandant à la personne de quitter le territoire français. »

    Une politique qui ne fait qu’alimenter le discours de l’extrême droite, qui scrute désormais les moindres faits divers impliquant une personne étrangère sous OQTF et en fait la recension sur les réseaux sociaux, surtout pour réclamer l’arrêt pur et simple de l’immigration en France. « Derrière la politique du gouvernement, l’extrême droite, dont le Rassemblement national, vient dire que le taux d’exécution des OQTF est trop bas, complète Me Maugendre. Gérald Darmanin est obligé de surenchérir et d’annoncer une loi qui permettra de réduire les délais et le nombre de recours. L’État crée une crise de toutes pièces et justifie ensuite sa loi pour la résoudre. »

    https://www.mediapart.fr/journal/france/130123/la-france-assume-de-delivrer-des-oqtf-des-personnes-non-expulsables

    #politique_du_chiffre #expulsions #asile #migrations #réfugiés #sans-papiers #obsession #profil_ni_régularisable_ni_expulsable #réfugiés_libyens #réfugiés_afghans #détention_administrative #rétention #chiffres #statistiques #réfugiés_syriens #expulsabilité #précarisation #criminalité #régularisation #exécution #laissez-passer_consulaires #taux_d'exécution #chantage #visas #extrême_droite

    ping @karine4

  • Pesticide use around world almost doubles since 1990, report finds
    https://www.theguardian.com/environment/2022/oct/18/pesticide-use-around-world-almost-doubles-since-1990-report-finds

    Global #pesticide use has soared by 80% since 1990, with the world market set to hit $130bn next year, according to a new Pesticide Atlas.

    But pesticides are also responsible for an estimated 11,000 human fatalities and the poisoning of 385 million people every year, the report finds.

    [...] A quarter of all pesticides are sold in the #EU, which is also the world’s top exporter of crop protection products. However, EU laws currently allow the export of toxic weedkillers banned on the continent to developing countries with weaker regulations.

    [...] Of the 385m pesticide poisoning cases logged in the atlas, 255m were in Asia and more than 100m in Africa, but just 1.6m were in Europe.

    https://www.pan-europe.info/EU-Pesticide-Atlas-2022

  • 25,000 violent pushbacks at EU borders documented in the ‘Black Book’

    The Left in the European Parliament today launches the second edition of the “#Black_Book_of_Pushbacks”: over 3,000 pages mapping the systematic violence unfolding at Europe’s borders. The four volumes of the Black Book are a collection of more than one thousand testimonies of people on the move compiled by independent experts from the #Border_Violence_Monitoring_Network (#BVMN). It documents how almost 25,000 thousand people were beaten, kicked, humiliated and arbitrarily detained before being illegally pushed back, both at the EU’s external borders and from deep within the territory of its member states.

    Key data:

    - 1,635 testimonies impacting 24,990 persons
    - 4 volumes, consisting of more than 3,000 pages
    - 15 countries covered: Austria, Italy, Greece, Slovenia, Croatia, Poland, Hungary, Romania, Serbia, Bosnia and Herzegovina, Montenegro, Kosovo, Bulgaria, North Macedonia, Albania 

    https://left.eu/25000-violent-pushbacks-at-eu-borders-documented-in-the-black-book

    #Black_Book #refoulements #push-backs #frontières #migrations #réfugiés #asile #violence #frontières_extérieures #frontières_intérieures #rapport #statistiques #chiffres #Autriche #Italie #Slovénie #Grèce #Croatie #Pologne #Hongrie #Roumanie #Serbie #Bosnie-Herzégovine #Bosnie #Monténégro #Kosovo #Bulgarie #Macédoine_du_Nord #Albanie #frontière_sud-alpine #Balkans #route_des_Balkans

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    voir aussi ce fil de discussion :
    https://seenthis.net/messages/892443

    • - 15 countries covered: Austria, Italy, Greece, Slovenia, Croatia, Poland, Hungary, Romania, Serbia, Bosnia and Herzegovina, Montenegro, Kosovo, Bulgaria, North Macedonia, Albania

      ce qui veut dire que si on inclut la France et ses 10aines de pushback à la frontière avec l’Italie (Montgenèvre en particulier) par semaine (jours !) on doit arriver à des chiffres nettement supérieurs...

      #Frontex

  • Crescono le vendite di armi delle prime 100 aziende del mondo. Nonostante la crisi

    Nel 2021 le prime 100 multinazionali del settore -soprattutto statunitensi- hanno registrato un giro di affari pari a 592 miliardi di dollari, più 1,9% rispetto al 2020. L’Italia è tra i Paesi che cresce di più per via del forte incremento dei fatturati di Leonardo. I dati dall’istituto di ricerca indipendente Sipri

    La vendita di armamenti e sistemi d’arma da parte delle prime 100 aziende al mondo ha raggiunto nel 2021 quota 592 miliardi di dollari, in crescita dell’1,9% rispetto all’anno precedente e confermando un trend iniziato nel 2015. L’Italia, per via del boom dei ricavi di Leonardo, è tra le aree che segnano la crescita relativa più forte: più 15%, al primo posto con la Francia. Tutto questo nonostante gli effetti della pandemia da Covid-19 abbiano rallentato le commissioni e messo in crisi i fornitori, rendendo ad esempio i componenti più costosi e difficili da reperire. Lo mostrano i dati diffusi il 5 dicembre 2022 dal Sipri, l’Istituto indipendente di ricerca sulla pace di Stoccolma che si occupa di conflitti, armamenti, controllo delle armi e disarmo.

    “Avremmo potuto aspettarci una crescita ancora maggiore delle vendite di armi nel 2021 senza i persistenti problemi della catena di approvvigionamento -ha spiegato Lucie Béraud-Sudreau, direttrice del Programma di spesa militare e produzione di armi del Sipri-. Sia le grandi aziende produttrici di armi sia quelle più piccole hanno dichiarato che le loro vendite sono state influenzate durante l’anno da questi fattori. Alcuni produttori, come #Airbus e #General_dynamics, hanno anche segnalato carenze di manodopera”. Le catene di approvvigionamento hanno sofferto a causa della loro estensione e complessità: l’italiana Leonardo ha segnalato nei suoi rapporti una rete di fornitori pari a oltre 11mila aziende. A questo scenario si sono aggiunte le conseguenze dell’invasione russa dell’Ucraina che ha portato ulteriori difficoltà anche per l’importanza che riveste Mosca nel commercio di componenti d’arma. “Sebbene i rapporti indichino che le aziende russe stanno aumentando la produzione a causa della guerra, queste hanno avuto difficoltà ad accedere ai semiconduttori. Inoltre hanno subito l’impatto delle sanzioni. Ad esempio #Almaz-Antey (non inclusa nella Top 100 per il 2021 per mancanza di dati, ndr) ha dichiarato di non essere riuscita a ricevere i pagamenti per alcune delle sue forniture di armi”, riportano gli esperti del Sipri.

    Veniamo ora alle 100 multinazionali oggetto dello studio. Gli Stati Uniti sono il Paese più rappresentato: sono 40 le aziende Usa tra le prime 100 e le prime cinque per valore assoluto: #Lockheed_Martin, #Raytheon_technologies, #Boeing, #Northrop_grumman e #General_dynamics. Nonostante abbiano affrontato una diminuzione delle vendite di armamenti, perdendo lo 0,9% rispetto al 2020, le principali aziende statunitensi hanno venduto materiale bellico per un totale di 300 miliardi di dollari, pari al 51% della spesa esaminata. Un calo che ha riguardato quattro dei maggiori cinque produttori con l’esclusione di Raytheon Technologies che ha aumentato le vendite del 9,1%. Una particolarità del “mercato” statunitense riguarda le recenti acquisizioni e fusioni tra i produttori del settore. Una delle operazioni più significative è stata l’acquisto da parte di Peraton di Perspecta, azienda specializzata in informatica governativa, per 7,1 miliardi di dollari. “Probabilmente nei prossimi anni potremo aspettarci un’azione più incisiva da parte del governo statunitense per limitare le fusioni e le acquisizioni nell’industria degli armamenti -ha dichiarato Nan Tian, ricercatore senior del Sipri-. Il dipartimento della Difesa degli Stati Uniti ha infatti espresso la preoccupazione che la riduzione della concorrenza nel settore possa avere effetti a catena sui costi di approvvigionamento e sull’innovazione”. Un timore piuttosto paradossale considerando come funziona il mercato delle armi, con gli Stati a fare da principali committenti.

    Secondo i dati del 2021 sono 27 le aziende in classifica con sede in Europa e le loro vendite complessive hanno registrato un incremento del 4,2%, raggiungendo i 123 miliardi di dollari. Le velocità di crescita cambiano a secondo del settore. “La maggior parte delle aziende europee specializzate nel settore aerospaziale militare ha registrato perdite per il 2021, imputate alle interruzioni della catena di approvvigionamento -ha fatto notare Lorenzo Scarazzato, ricercatore del Programma di spesa militare e produzione di armi del Sipri-. Al contrario i costruttori navali europei sembrano essere stati meno colpiti a e sono stati in grado di aumentare le loro vendite nel 2021″. Tra questi c’è #Fincantieri, che occupa la 46esima posizione e che ha registrato un incremento del 5,9% dei ricavi rispetto all’anno precedente. Crescita che condivide con l’altro gruppo italiano, Leonardo, che ha segnato un aumento fortissimo del 18% e che occupa la 12esima posizione con 13,9 miliardi di dollari di fatturato. Una delle poche aziende del settore aereo che hanno segnato una crescita è la francese Dassault aviation group che ha riportato una crescita del 59% grazie alla commissione di 25 aerei modello “Rafale”.

    Il mercato asiatico, infine, comprende 21 aziende tra le prime cento e ha raggiunto i 136 miliardi di dollari nel corso del 2021 con una crescita del 5,8% rispetto all’anno precedente. La tendenza è stata guidata dai produttori cinesi che da soli contano per 109 miliardi di dollari e hanno aumentato le loro vendite del 6,3%. “A partire dalla metà dello scorso decennio si è verificata un’ondata di consolidamento nell’industria degli armamenti cinese -ha sottolineato Xiao Liang, anch’egli ricercatore del Programma del Sipri-. Nel 2021 la #CSSC cinese è diventata il più grande costruttore di navi militari al mondo, con vendite per 11,1 miliardi di dollari, dopo una fusione tra due società già esistenti”.

    https://altreconomia.it/crescono-le-vendite-di-armi-delle-prime-100-aziende-del-mondo-nonostant
    #armes #armement #commerce_d'armes #statistiques #chiffres #monde #multinationales #business #vente_d'armes

  • Inchiesta sull’accoglienza selettiva: chi arriva in Italia via terra resta fuori

    Nel nostro Paese centinaia di richiedenti asilo sono rimasti in strada a fronte di almeno 5mila posti vuoti nei Centri di accoglienza. Il Viminale li avrebbe tenuti come “riserva” per gli sbarchi. Ma è una prassi illegittima.

    Nur, 25enne originario del Sud del Pakistan, è arrivato a Torino a metà giugno 2022 dopo un viaggio durato più di due anni lungo la “rotta balcanica”. Si presenta subito in questura per chiedere asilo: prova una, due, tre volte ma i funzionari continuano a chiedergli illegittimamente il domicilio in cui vive. Nur non ce l’ha perché dorme per strada. L’appuntamento, che dopo giorni riesce finalmente a ottenere, è fissato per l’inizio di agosto. Va in questura e appena uscito, con il documento che “formalizza” la sua domanda, si presenta in prefettura per chiedere accoglienza ma si trova davanti un muro. “Non ci sono posti disponibili”, gli risponde la funzionaria.

    “È difficile dirlo ma sono stato fortunato -ci racconta una volta entrato in un Centro di accoglienza (Cas) prefettizio tre mesi e mezzo dopo il suo arrivo-. Alcune persone hanno aspettato molti più mesi di me. Qui nessuno ci rispetta”. Da Torino a Trieste, passando per Roma, Firenze, Milano e Parma centinaia di richiedenti asilo provenienti dalla “rotta balcanica”, con l’inverno alle porte, dormono per strada. Le prefetture lamentano da mesi una “critica mancanza di posti” ma i dati ottenuti da Altreconomia sembrano fotografare una situazione differente. A fine giugno 2022, nonostante su diversi territori la mancata accoglienza fosse già un fenomeno diffuso, c’erano più di 5mila posti vuoti “sparsi” nei Cas di tutta Italia. Una stima al ribasso perché riguarda il 55% del totale. “I dati ci dicono che il sistema d’accoglienza ha tenuto persone per strada mentre aveva posti liberi. È illegittimo così come scrivere che ‘non c’è posto’: la normativa prevede l’obbligo di accoglienza di ogni persona dal momento della sua manifestazione di volontà di chiedere protezione”, spiega Gianfranco Schiavone, presidente del Consorzio italiano di solidarietà di Trieste (Ics). 

    Dalle risposte ottenute da 67 prefetture su 103 totali, infatti, emerge come il sistema dei Cas non sia mai andato sotto pressione. Di sicuro fino al 30 giugno 2022 quando, a fronte di quasi 25mila posti nei centri, riferiti solamente alla capienza indicata dagli uffici che hanno risposto, ce n’erano appunto più di 5mila vuoti. Una tendenza che, grazie all’elaborazione dei dati realizzata in collaborazione con Michele Rossi, direttore del Centro immigrazione asilo e cooperazione internazionale (Ciac) di Parma e dottore di ricerca in Psicologia sociale, emerge anche nel 2021. “Analizzando le dinamiche tra posti e presenze, la rete in media risulta occupata, sia nel 2021 sia nel 2022, al 77% della capienza e la ‘riserva’ del 20% non corrisponde al quinto d’obbligo dei contratti -commenta Rossi-. Sono posti disponibili ma inutilizzati anche di fronte a situazioni locali notoriamente sotto pressione. Con riferimento al campione analizzato sono circa 5mila, se proiettati per l’intera rete porta a una stima di 9-10mila posti vuoti a livello nazionale”. 

    Il lavoro di inchiesta si è scontrato in generale con una marcata opacità del sistema: l’elaborazione dei dati è stata complessa per scarsa omogeneità nelle informazioni fornite e soprattutto per la mancanza delle risposte di alcuni centri nevralgici (Roma, Reggio Emilia, Trieste tra le altre). La prefettura di Milano (e non solo) ci ha risposto per due volte, invece, che non era possibile fornire i dati perché si trovava “a fronteggiare l’emergenza sbarchi”. Eppure, anche dal ministero dell’Interno le indicazioni date dagli uffici territoriali sembrano essere state chiare: Genova e Palermo hanno richiesto un parere al Viminale proprio lamentando un presunto “eccessivo carico di lavoro” per dare seguito alla richiesta. Ma meno di due settimane dopo ci hanno fornito i dati: da Roma, evidentemente, hanno ricordato che la trasparenza non è un esercizio di stile.

    Dai dati ottenuti le tendenze ricostruite mettono in discussione la capacità del sistema -in termini di presenze, posti disponibili e capienza- di adattarsi in seguito a due eventi che avrebbero dovuto “scuoterlo”. Quello dell’agosto 2021 con la caduta di Kabul nelle mani dei Talebani e il conseguente aumento del numero di persone che ha cercato protezione in Europa, e quello del febbraio 2022 con l’invasione russa dell’Ucraina. Per Rossi è la “radiografia di un sistema che fallisce: non si ridimensiona in funzione del bisogno, non è flessibile e non garantisce tempestività nell’accoglienza. Le caratteristiche con cui si legittima il suo sovradimensionamento rispetto al sistema ordinario non trovano la minima conferma alla riprova dei dati”.

    Un paradosso. Il decreto 142 del 2015 che disciplina il funzionamento dei Cas, infatti, sottolinea come queste strutture debbano essere utilizzate in caso di “arrivi consistenti e ravvicinati di richiedenti asilo” al fine di sopperire alla mancanza di posti in quelle ordinarie o nei servizi predisposti dagli enti locali. Ma per affrontare l’accoglienza delle 120mila persone ucraine arrivate in meno di due mesi (a metà novembre circa 170mila), il governo italiano è dovuto correre ai ripari. L’ha fatto prevedendo un “terzo canale” di accoglienza diffusa gestito dalla Protezione civile. Nell’aprile 2022 è stato pubblicato un bando che, in meno di dieci giorni, ha intercettato 26mila posti su tutto il territorio nazionale incontrando grande disponibilità da parte del Terzo settore capace di coinvolgere società civile ed enti locali. “La risposta di fronte a questa disponibilità è stata minima e tardiva dissipando un enorme potenziale di sviluppo del sistema pubblico, mentre molte prefetture negavano l’accesso ai richiedenti affermando di dover destinare posti all’emergenza sbarchi. Qualcosa non torna”, sottolinea Rossi.

    Diversi operatori attivi nel settore dell’accoglienza hanno raccontato come la principale “scusa” addotta dalle prefetture fosse l’assenza di posti effettivi perché era necessario riservare alcune quote alle persone per le “emergenze” legate agli sbarchi sulle coste italiane. “Una buona programmazione imporrebbe al ministero di allestire più posti di accoglienza rispetto alle necessità e solo in questo senso riservare posti per gli sbarchi può essere corretto -sottolinea Schiavone-. Non lo è invece lasciare dei posti liberi con persone che dormono per strada: la legge prevede che non vi siano distinzioni tra i richiedenti asilo in base alla loro modalità di arrivo, via terra o via mare”.

    Dai dati raccolti non è stato possibile stimare il tempo medio di attesa di inserimento nei centri di chi arriva via terra. Diversi hanno ammesso però i ritardi: si va dalle due settimane di Alessandria, ai 12 giorni di Aosta, fino a Forlì che segnala un tempo medio di 30 giorni. Grosseto ha scritto che i tempi di attesa dipendono “dalle condizioni soggettive del migrante” così come Firenze che ha ammesso che “dipende dai posti disponibili in Cas”. Anche Bergamo ha implicitamente dichiarato una “selezione” sottolineando che “le persone in condizioni di fragilità e i nuclei familiari vengono accolti immediatamente”. In generale dalle 39 risposte arrivate su questo punto il 46% dichiara che l’ingresso è immediato, senza però distinguere tra chi arriva via mare e chi via terra.

    I dati raccolti si fermano a giugno 2022 e a metà novembre 2022 centinaia di persone continuano a dormire per strada. A Trieste, anche a causa dei mancati trasferimenti su altri territori, la situazione è drammatica. Così la “strategia” dell’amministrazione sembra quella di “forzare la mano”, revocando le misure di accoglienza per svuotare i centri. L’avvocata Caterina Bove, del foro di Trieste e socia dell’Associazione per gli studi giuridici sull’immigrazione, ha impugnato una revoca dell’accoglienza notificata a metà novembre a sette richiedenti asilo ospitati in un centro a Gradisca d’Isonzo allontanati da lì per aver acceso un fornelletto elettrico e aver provocato un “cortocircuito del sensore antincendio”. Il Tar del Friuli-Venezia Giulia le ha dato ragione “annullando i provvedimenti impugnati” e riconoscendo un risarcimento del danno “nella misura di cento euro a ricorrente”. “La violazione delle regole non può fondare la revoca delle misure di accoglienza, lo ha chiarito con due sentenze la Corte di giustizia dell’Ue. Invece più di 20 persone sono state allontanate nonostante fosse ormai tarda sera”, osserva Bove. Nonostante la sentenza del Tar, quando va in stampa la rivista, la prefettura non ha ancora riaccolto le persone per una mancanza di posti. 

    Durante un’informativa al Senato del 16 novembre il ministro dell’Interno Matteo Piantedosi ha sottolineato la presenza di 100mila persone nei centri di accoglienza spiegando che la “saturazione dei posti disponibili” è legata alla “criticità nel reperimento di nuove soluzioni alloggiative”. Secondo il ministro nel 2022 sarebbero state concluse 570 procedure di gara per contrattualizzare oltre 66mila posti: 76 di queste sono andate deserte con i posti messi a contratto che sono stati il 57% del totale programmato (37mila). I dati al giugno 2022 non confermano questa tendenza. “Quel che è certo è che l’accoglienza alle condizioni del ministero è diventata impossibile a causa di una sproporzionata riduzione dei costi che ha scoraggiato le associazioni che vogliono realizzare servizi di qualità -sottolinea Schiavone-. Il campo è rimasto aperto solo alle speculazioni di enti, spesso dichiaratamente profit, che gestiscono strutture parcheggio con bassissimi standard”.

    Il ministro ha poi lamentato l’aumento del 56% delle richieste d’asilo: un dato che però, in termini di pressione sul sistema d’accoglienza, va analizzato sia in termini assoluti (sono poco meno di 70mila) sia in relazione al numero di decisioni delle Commissioni territoriali che valutano la domanda. Anche questo dato è in aumento del 27% e quindi rispetto ai Cas, che accolgono fino a quando la persona non riceve l’esito, il maggior numero di sbarchi incide relativamente. “I casi sono due: o le prefetture non forniscono i dati adeguati oppure il ministero ha chiaro dove ci sono i posti, dov’è il bisogno, ma non agisce. E pubblicamente racconta la favola della saturazione”, conclude Schiavone. 

    Anche il dato delle revoche dell’accoglienza è un altro indicatore interessante. In alcune province il numero delle persone inserite nel 2022 è quasi pari al numero di persone che sono state “revocate”. È il caso di Torino (582 inseriti, contro 578 revoche), Agrigento (604 contro 527), Trapani (518 contro 357), Palermo (555 ingressi, 301 revoche): in sintesi, in questi territori, per ogni persona che è entrata un’altra abbandonava la struttura e liberava un posto. Allargando lo sguardo a livello nazionale le revoche sono il 44% delle presenze totali nel 2021 (7.340 su 16.635) e il 29% nel 2022 ma riferite solamente al primo semestre. “Anche questo dato sembrerebbe confermare una costante tensione nel mantenere ‘posti riservati’ senza ampliare il sistema e senza ruotare le presenze sui posti disponibili -conclude Rossi-. Questa dinamica, se confermata, fa sorgere interrogativi ineludibili: come funziona l’accesso? Chi seleziona e sulla base di quali criteri gli ingressi? Un sistema pubblico non può essere soggetto a tale aleatorietà”. Dagli sbarchi selettivi all’accoglienza per pochi, d’altronde, il passo è breve.

    https://altreconomia.it/inchiesta-sullaccoglienza-selettiva-chi-arriva-in-italia-via-terra-rest
    #hébergement #Italie #sélection #places_réservés #asile #migrations #réfugiés #Méditerranée #Balkans #statistiques #chiffres #SDF #accueil_sélectif

  • #François_Héran, professeur au Collège de France : « Le débat public sur l’immigration en France est en décalage complet par rapport aux réalités de base »

    François Héran, professeur au Collège de France à la chaire Migrations et sociétés, rappelle, chiffres à l’appui, à quel point l’immigration est limitée, bien en deçà de la place qu’elle occupe dans l’espace public.

    Le débat public sur l’immigration en France est en décalage complet par rapport aux réalités de base. De 2000 à 2020, selon les compilations de l’ONU, la part des immigrés dans la population mondiale a progressé de62 %. Sans surprise, cette lame de fond touche aussi le continent européen  : + 60 %. Les régions d’Europe qui ont connu les plus fortes hausses relatives de populations immigrées depuis l’an 2000 sont l’Europe duSud (+ 181 %), les pays nordiques (+ 121 %), le Royaume-Uni et l’Irlande (+ 100 %), l’Allemagne et l’Autriche (+ 75 %), suivies du reste de l’Europe de l’Ouest (hors la France)  : + 58 %. En revanche, la hausse est faible en Europe centrale ex-communiste (+ 12 %).

    Dans ce tableau européen, la France occupe une position très inférieure à la moyenne  : + 36 % d’immigrés en l’espace de vingt ans (avec ou sans l’outre-mer). Les immigrés représentent aujourd’hui chez nous 10,3 % de la population, selon l’Insee. La hausse a démarré en 2000, après la longue stagnation des années 1974-1999. Nicolas Sarkozy a freiné un peu la tendance, mais sans l’inverser. Elle a suivi son cours d’une présidence à l’autre. Il est donc absurde, comme on le lit çà et là, d’imputer la montée de l’immigration au dernier président  : aucun d’entre eux n’a pu contrecarrer une évolution inscrite dans une dynamique mondiale.

    Une autre approche consiste à examiner non plus le nombre d’immigrés résidant en France, mais les titres de séjour délivrés chaque année par la direction générale des étrangers en France du ministère de l’intérieur. Leur nombre a augmenté de 37 % de 2005 à 2021, une hausse régulièrement pointée comme une dérive incontrôlée mais qui s’explique à 54 % par la migration estudiantine, à 27 % par la migration de travail (relancée depuis peu par le «  passeport talent  ») et à 24 % par la migration de refuge (la moindre des choses dans le contexte actuel). Objet d’une fixation obsessionnelle dans le débat public, la migration familiale n’est pour rien dans cette hausse, puisqu’elle a reculé de 10 % depuis 2005, tant le parcours est semé d’embûches. Le regroupement familial auprès des étrangers oscille autour de douze mille personnes par an, soit 4 % seulement de l’ensemble des titres.

    Quant aux titres délivrés pour «  liens personnels et familiaux  » avec la circulaire Valls ou l’application de l’article 8 de la Convention européenne des droits de l’homme (qui n’a rien de mécanique, contrairement à un mythe tenace), ils plafonnent à 11 000 par an et permettent de régulariser des personnes dont 40 % sont en France depuis dix ans, selon l’enquête officielle Elipa 2. Ces deux catégories de titres stagnent depuis 2012, avec des effectifs modestes. En faire des «  pompes aspirantes  » responsables de la progression générale de l’immigration en France est tout simplement erroné. Telle est donc la situation de la France  : un nombre d’immigrés en hausse, mais pas en pointe, une immigration familiale contenue, un essor important des étudiants internationaux, des régularisations en nombre limité.

    Olivier Dussopt, le ministre du travail, vient d’annoncer ( Le Monde du 2 novembre) de nouvelles régularisations par le travail, sans leur donner l’ampleur de celles décidées en Espagne l’été dernier ou pratiquées en Allemagne par le système de la «  résidence tolérée  » . La droite et l’extrême droite se sont aussitôt écriées que l’on allait créer un appel d’air, comme si la France était l’un des pays d’Europe les plus attractifs. Il n’en est rien. Ne parlons pas des migrants bloqués dans le Calaisis qui veulent rejoindre les côtes anglaises et fuient les «  mises à l’abri  »  : c’est nous, en sous-traitants zélés des Britanniques, qui les retenons sur le territoire français. Ne parlons pas non plus des Européens qui bénéficient de la libre circulation  : ils ne se bousculent pas chez nous, puisque nous sommes au 25e rang des pays européens pour la proportion d’immigrés nés dans l’Union.

    Proportions dérisoires de l’asile

    Mais, objectent certains, ne sommes-nous pas les «  champions de l’asile  » en Europe  ? S’agissant des grandes vagues d’exilés venus du Moyen-Orient, nous sommes loin du compte. Si l’on additionne les demandes d’asile et les relocalisations enregistrées par Eurostat en l’espace de sept ans, de 2014 à 2020, et si l’on fait l’hypothèse maximaliste que tous les déboutés restent, les effectifs accueillis en France en sept ans s’élèvent à36 900 Syriens, 14 100 Irakiens et 49 300 Afghans, soit respectivement 3 %, 4 % et 8 % des demandes ou relocalisations enregistrées en Europe pour ces trois nations (contre 53 %, 48 % et 36 % en Allemagne). Proportions dérisoires quand on sait que la France concentre 15 % de la population de l’Union et 17 % de son PIB. Le «  tsunami migratoire  » dénoncé par Marine Le Pen à l’automne 2015 n’a pas eu lieu.

    Certes, nous pouvons nous targuer d’avoir accordé en 2022 le bénéfice de la «  protection temporaire  » à plus de 100 000 Ukrainiens (un chiffre atteint en juillet, qui a décru depuis, en raison des retours dans leur pays), mais, là encore, cela représente 4 % seulement des exilés protégés à ce titre dans les pays européens non limitrophes de l’Ukraine. Beaucoup ont privilégié le sud de l’Europe où vivaient déjà leurs compatriotes. Ce sont d’abord les diasporas qui ont pris leur part de l’accueil.

    C’est un paradoxe observé depuis 2015  : à l’échelle européenne, la France n’a jamais accueilli les grandes vagues de réfugiés (Syrie, Irak et Afghanistan) au prorata de sa population ou de sa richesse. En revanche, elle a pris un peu plus que sa part (18 %) dans l’enregistrement des demandes d’asile déposées dans l’Union par les ressortissants des autres pays  : Côte d’Ivoire, Bangladesh, Guinée, Turquie, Albanie, Géorgie, Pakistan, Nigeria, Comores, RDC, Somalie, Soudan, Soudan du Sud, tout pays où la situation des droits de l’homme reste complexe à diagnostiquer. Les trois quarts environ de ces demandes ont néanmoins été rejetées.

    Dans les dix dernières années, hors Covid-19, le taux moyen d’exécution des obligations de quitter le territoire français (OQTF) était de 15 %, d’après les données de la direction générale des étrangers de France. Ce n’est pas l’assassinat de la petite Lola à la mi-octobre qui a mis la question à l’ordre du jour. Le taux de non-exécution est brandi de longue date comme un indicateur de l’inefficacité de la politique migratoire. Un rapport du Conseil d’Etat, de mai 2018, et un autre du Sénat, remis en octobre 2020, ont proposé de simplifier les procédures. En 2004, déjà, la juriste Danièle Lochak avait recensé dans la décennie précédente pas moins de onze circulaires des ministères de l’intérieur ou de la justice visant à améliorer le taux d’exécution des mesures d’éloignement. Les vingt et une lois votées depuis 1990 sur l’immigration et l’asile n’ont pas suffi à régler le problème. Croit-on que la 22e y parviendra, sachant que l’obstacle majeur reste l’absence de laissez-passer consulaires et de titres de voyage  ?

    Nul ne peut se satisfaire de voir le contentieux des étrangers concentrer désormais la moitié du contentieux administratif en France. Encore faut-il s’interroger sur les ressorts d’une telle anomalie. La multiplicité des recours contre les OQTF démontre leur fragilité. On se contente de traiter les symptômes en essayant de prendre les recours de vitesse. Des conseillers ont même songé un temps à fusionner le juge de l’asile et le juge de l’expulsion  : tel le dieu Janus planté à l’entrée du territoire, il aurait donné de la main droite et repris de la main gauche, et tout se serait passé dans l’ellipse à deux foyers de sa providence.

    A cette solution irréelle on préfère désormais le modèle allemand, à savoir déconcentrer la Cour nationale du droit d’asile auprès des cours administratives d’appel, quitte à accroître l’arbitraire des décisions en généralisant la formule du juge unique  : exit l’assesseur du Haut-Commissariat aux réfugiés, exit l’assesseur nommé par le Conseil d’Etat.

    Lorsque la loi Sarkozy de juillet 2006 créa l’OQTF actuelle, c’était déjà dans un but de simplification et d’efficacité. Le préfet pouvait prendre d’un coup plusieurs décisions  : refuser le titre de séjour, ordonner la reconduite à la frontière, accorder ou non un délai de départ volontaire, déterminer le pays de retour, interdire tout retour pour une durée donnée. Peine perdue  : un an plus tard, Brice Hortefeux demandait déjà à la commission Mazeaud de lui proposer de nouvelles mesures de simplification. On avait oublié que chacune des décisions composant une OQTF pouvait faire l’objet d’un recours séparé visant la compétence de l’autorité, la forme et le délai de la notification, l’erreur manifeste d’appréciation, etc. Le Conseil d’Etat l’a rappelé dans son rapport  : on ne peut décider du sort des gens sans respecter un droit de recours et un minimum de délai.

    Nous ne sommes plus au temps de la crise économique et morale des années 1930, quand la France expulsait par trains entiers plus de 100 000 Polonais, recrutés quinze ans plus tôt dans les houillères. Les entreprises les renvoyaient à leur guise, avec l’appui des préfets. Nul contentieux alors, puisqu’il n’y avait pas d’OQTF. Mais, entre-temps, un événement est intervenu – la seconde guerre mondiale –, avec le réveil des droits de l’homme, qui a permis d’élargir les compétences des juges en matière de contrôle des expulsions.

    Reste la question de fond. L’OQTF a-t-elle encore du sens quand elle s’obstine à expulser des personnes qui ont prouvé de facto leur aptitude à s’intégrer dans le système économique et dans la vie locale  ? Le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, le déplore  : «  Il se passe parfois deux ans avant que la personne ne soit expulsable (…) . Il ne faut pas laisser le temps de créer des droits qui viendraient contredire des décisions prises légitimement par les préfectures  » ( Le Monde du 2 novembre). En condensant ainsi cet argument, M. Darmanin en fait ressortir l’absurdité  : c’est l’aveu involontaire d’une politique visant à empêcher l’intégration. Or quel meilleur juge y a-t-il en matière d’intégration que le temps  ? Si un jeune sous OQTF réussit à passer un CAP ou un BTS, s’il donne satisfaction à son employeur et rend service à la communauté locale, où est le problème  ? Il y a des moments où le pragmatisme doit prévaloir sur le dogmatisme.

    C’est au fond l’idée que le ministre du travail, Olivier Dussopt, a tenté de glisser dans l’entretien donné au Monde . Mais peut-il reprendre la main dans ce domaine depuis que la réforme d’avril 2021 a transféré du ministère du travail au ministère de l’intérieur la mission d’identifier les métiers «  en tension  »  ? L’OCDE avait dénoncé en 2017 cette usine à gaz  : les indicateurs officiels (issus d’une analyse des demandes non satisfaites par Pôle emploi) étaient trop volatils pour prédire la tension locale d’un métier pour l’année à venir, les employeurs des secteurs concernés (transport, entretien, services à la personne, restauration, tourisme, agriculture…) ne passaient pas par Pôle emploi  ; seules les grandes entreprises pouvaient faire face à la bureaucratie exigée.

    Rêves immatures

    Aussi la plupart des directions régionales du travail avaient-elles renoncé aux indicateurs chiffrés censés identifier les métiers en tension ? : elles s’adressaient aux chambres des métiers et aux syndicats qui connaissaient le terrain (selon la méthode de concertation appliquée en Suisse, le pays qui avait imaginé dès les années 1970 le système des « ?métiers en tension ? »). La mise en place au printemps 2021 de « ?plates-formes interrégionales ? », permettant de postuler directement en ligne, a démantelé ce système. Il simplifie la tâche des entreprises, mais est-ce faire injure au ministère de l’intérieur de se demander s’il a les outils requis pour analyser à l’échelle locale les besoins du marché du travail ??

    L’impuissance de la politique migratoire ne tient pas au manque de volonté ou de moyens, mais à la démesure des objectifs. Décréter que l’immigration «  choisie  » devra supplanter l’immigration «  subie  » (en oubliant l’échec flagrant de ce programme dans les années 2006-2011), annoncer la «  réduction drastique  » de tel ou tel flux migratoire, prétendre qu’on pourra suspendre le regroupement familial, inverser en France la courbe mondiale des migrations, tenir le pays à l’écart des grands mouvements de réfugiés, convaincre les nationaux de s’adonner au travail manuel, aligner les Etats de droit de l’Europe de l’Ouest sur le modèle illibéral de la Hongrie, résilier les engagements internationaux qui lient les sociétés démocratiques, faire croire enfin que la France serait davantage la France sans l’immigration… Autant de rêves immatures et voués à l’échec, parce qu’ils font fi des réalités les plus élémentaires.

    Ils traduisent un véritable déni d’immigration, comme il y a des dénis de grossesse. Si le gouvernement actuel ne partage pas cette idéologie nationaliste et isolationniste, il est temps pour lui de la combattre en changeant résolument de récit.

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/11/08/francois-heran-l-impuissance-de-la-politique-migratoire-ne-tient-pas-au-manq

    #immigration #France #chiffres #statistiques #fact-checking #préjugés #migrations #asile #réfugiés #migration_estudiantine #migration_de_travail #migration_familiale #regroupement_familial #étrangers #circulaire_Valls #Elipa_2 #régularisation #protection_temporaire #renvois #expulsions #obligations_de_quitter_le_territoire_français (#OQTF) #mesures_d'éloignement #pragmatisme #dogmatisme #intégration #travail #métiers_en_tension #plates-formes_interrégionales #immigration_choisie #immigration_subie #déni_d’immigration

    ping @karine4

  • I dati non mentono

    Ong e #migranti: i dati non mentono.
    Un rapporto Frontex sostiene che le Ong siano state «pull factor» dal 1° gennaio al 18 maggio 2021.
    Così sono andato a controllare.

    Partenze di migranti con Ong in area SAR: 125 al giorno.
    Con nessuna Ong: 135 al giorno.

    https://twitter.com/emmevilla/status/1592422778174861312

    Article publié sur Il Manifesto:
    Il mistero del rapporto di #Frontex sul «pull-factor» citato dal governo
    https://ilmanifesto.it/il-mistero-del-rapporto-di-frontex-sul-pull-factor-citato-dal-governo

    #fact-checking #pull-factor #facteur_pull #appel_d'air #sauvetage #mer #Méditerranée #mer_Méditerranée #chiffres #statistiques

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    ajouté à ce fil de discussion sur les pull-factors:
    https://seenthis.net/messages/788928

  • La grande subvention : Le capitalisme français sous perfusion
    https://www.frustrationmagazine.fr/subvention-capitalisme

    Le thème est bien connu : dans notre pays, il y aurait d’un côté les « entrepreneurs » du secteur privé qui ne comptent pas leurs heures pour « créer des richesses » et des emplois, ne devant leurs revenus qu’à la force de leur travail, et de l’autre les fonctionnaires, fardeau budgétaire terrible pour […]

  • Rapporto Migrantes : +87% dei giovani italiani che « emigrano ». Mattarella : « Serve una riflessione »"

    Il rapporto «Italiani nel Mondo» presentato oggi dice che, nonostante la pandemia, la mobilità italiana è cresciuta. Mattarella: «Chi lascia il nostro Paese lo fa per necessità e non per libera scelta, non trovando in Italia un’occupazione adeguata»

    L’onda lunga della pandemia ha frenato la mobilità italiana, ma non ha impedito ai giovani italiani di partire e segnare una percentuale alta nella cosiddetta «fuga dei cervelli» con un + 87%. Italiani partiti soprattutto dal Nord Italia alla volta prevalentemente dell’Europa, mentre è noto che gli italiani del Sud affollano poi gli spazi lasciati vuoti al Nord.

    A sottolineare la tendenza è il «Rapporto Italiani nel Mondo» della Fondazione Migrantes della Conferenza Episcopale Italiana, giunta alla sua XVII edizione.

    "Il triplice rifiuto percepito dai giovani italiani, anagrafico, territoriale e di genere, incentiva il desiderio di estero e soprattutto lo fa mettere in pratica. Dal 2006 al 2022 la mobilità italiana è cresciuta dell’87% in generale, del 94,8% quella femminile, del 75,4% quella dei minori e del 44,6% quella per la sola motivazione «espatrio».

    "Una mobilità giovanile che cresce sempre più - spiega il dossier - perchè l’Italia ristagna nelle sue fragilità, e ha definitivamente messo da parte la possibilità per un individuo di migliorare il proprio status durante il corso della propria vita accedendo a un lavoro certo, qualificato e abilitante (ascensore sociale); continua a mantenere i giovani confinati per anni in «riserve di qualità e competenza» a cui poter attingere, ma il momento non arriva mai. Il tempo scorre, le nuove generazioni diventano mature e vengono sostituite da nuove e poi nuovissime altre generazioni, in un circolo vizioso che dura da ormai troppo tempo".

    «In questa situazione, già fortemente compromessa - si legge ancora -, la pandemia di Covid-19 si è abbattuta con tutta la sua gravità rendendo i giovani italiani una delle categorie più colpite dalle ricadute sociali ed economiche». "È da tempo - annota ancora il rapporto - che i giovani italiani non si sentono ben voluti dal proprio paese e dai propri territori di origine, sempre più spinti a cercar fortuna altrove. La via per l’estero si presenta loro quale unica scelta da adottare per la risoluzione di tutti i problemi esistenziali (autonomia, serenità, lavoro, genitorialità, ecc.).

    «E così ci si trova di fronte a una Italia demograficamente in caduta libera». Per quanto riguarda i dati, "al 1° gennaio 2022 i cittadini italiani iscritti all’Aire sono 5.806.068, il 9,8% degli oltre 58,9 milioni di italiani residenti in Italia. Mentre l’Italia ha perso in un anno lo 0,5% di popolazione residente (-1,1% dal 2020), all’estero è cresciuta negli ultimi 12 mesi del 2,7% che diventa il 5,8% dal 2020. In valore assoluto si tratta di quasi 154 mila nuove iscrizioni all’estero contro gli oltre 274 mila residenti «persi» in Italia".

    «Il Rapporto fornisce anche quest’anno una fotografia di grande interesse dei flussi migratori che interessano i nostri connazionali», ha detto il presidente della Repubblica, Sergio Mattarella, nel messaggio inviato al presidente della Fondazione Migrantes, monsignor Gian Carlo Perego.

    «A partire sono principalmente i giovani - e tra essi giovani con alto livello di formazione - per motivi di studio e di lavoro. Spesso non fanno ritorno, con conseguenze rilevanti sulla composizione sociale e culturale della nostra popolazione. Partono anche pensionati e intere famiglie», osserva il Capo dello Stato.

    “Il fenomeno di questa nuova fase dell’emigrazione italiana non può essere compreso interamente all’interno della dinamica virtuosa dei processi di interconnessione mondiale, che richiedono una sempre maggiore circolazione di persone, idee e competenze. Anzitutto perché il saldo tra chi entra e chi esce rimane negativo, con conseguenze evidenti sul calo demografico e con ricadute sulla nostra vita sociale. Ma anche perché in molti casi chi lascia il nostro Paese lo fa per necessità e non per libera scelta, non trovando in Italia una occupazione adeguata al proprio percorso di formazione e di studio”.

    E conclude il capo dello Stato «Il nostro Paese, che ha una lunga storia di emigrazione, deve aprire una adeguata riflessione sulle cause di questo fenomeno e sulle possibili opportunità che la Repubblica ha il compito di offrire ai cittadini che intendono rimanere a vivere o desiderano tornare in Italia».

    Il rapporto sottolinea peraltro come quella di oggi sia «una Italia interculturale - si legge nel dossier -in cui l’8,8% dei cittadini regolarmente residenti sono stranieri (in valore assoluto quasi 5,2 milioni), mentre il 9,8% dei cittadini italiani risiedono all’estero (oltre 5,8 milioni)».

    «Negli ultimi difficili anni di limitazione negli spostamenti a causa della pandemia, di recessione economica e sociale, di permanenza di una legge nazionale per l’immigrazione sorda alle necessità del tessuto lavorativo e sociodemografico italiano, la comunità dei cittadini italiani ufficialmente iscritti all’anagrafe degli italiani residenti all’estero (Aire) ha superato la popolazione di stranieri regolarmente residenti sul territorio nazionale».

    https://www.rainews.it/articoli/2022/11/rapporto-migrantes-+87-dei-giovani-italiani-emigrano-mattarella-spesso-non-f
    #émigration #Italie #migrations #solde_migratoire #statistiques #Italie #2022 #rapport #chiffres #démographie

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    ajouté à la métaliste « Les Italiens quittent en masse leur pays, mais on n’en parle pas... »
    https://seenthis.net/messages/762801

    • Rapporto Italiani nel Mondo #Migrantes, mobilità italiana: convivere e resistere nell’epoca delle emergenze globali

      Si era soliti affermare che l’Italia da paese di emigrazione si è trasformato negli anni in paese di immigrazione: questa frase non è mai stata vera e, a maggior ragione, non lo è adesso perché smentita dai dati e dai fatti. Dall’Italia non si è mai smesso di partire e negli ultimi difficili anni di limitazione negli spostamenti a causa della pandemia, di recessione economica e sociale, di permanenza di una legge nazionale per l’immigrazione sorda alle necessità del tessuto lavorativo e sociodemografico italiano, la comunità dei cittadini italiani ufficialmente iscritti all’Anagrafe degli Italiani Residenti all’Estero (AIRE) ha superato la popolazione di stranieri regolarmente residenti sul territorio nazionale.

      Una Italia interculturale in cui l’8,8% dei cittadini regolarmente residenti sono stranieri (in valore assoluto quasi 5,2 milioni), mentre il 9,8% dei cittadini italiani risiedono all’estero (oltre 5,8 milioni) afferma oggi iol Rapporto Italiani nel Mondo della Fondazione Migrantes presentato a Roma.

      In generale, la popolazione straniera in Italia è più giovane di quella italiana. I ragazzi nati in Italia da genitori stranieri (“seconde generazioni” in senso stretto) sono oltre 1 milione: di questi, il 22,7% (oltre 228 mila) ha acquisito la cittadinanza italiana. Se ad essi si aggiungono i nati all’estero (245 mila circa) e i naturalizzati (quasi 62 mila), la compagine dei ragazzi con background migratorio supera 1,3 milioni e rappresenta il 13,0% del totale della popolazione residente in Italia con meno di 18 anni. Una popolazione “preziosa” vista la situazione demografica ogni anno più critica vissuta dall’Italia, caratterizzata da inesorabile denatalità e accanito invecchiamento e considerando il fatto che tra i sogni di queste nuove generazioni vi è sempre più presente quello di vivere in altri paesi del mondo: il 59% degli alunni stranieri delle scuole secondarie, infatti, vorrebbe da grande spostarsi all’estero, un dato molto più alto rispetto ai loro compagni italiani (42%). Per gli stranieri assume rilevanza anche il paese di nascita (proprio o dei propri genitori), che verrebbe scelto come destinazione di vita una volta adulti dall’11,6%. Il 47,7%, però, sceglierebbe un paese diverso sia dall’Italia sia dal paese di origine e gli Stati Uniti sono la meta più desiderata in assoluto.

      Fino a quando l’estero rimane per i giovani e i giovanissimi attualmente residenti in Italia un desiderio, il problema, per il nostro Paese, resta poco grave e circoscritto; la storia nazionale, però, insegna che la mobilità è qualcosa di strutturale per l’Italia e il passato più recente ha visto e vede proprio le nuove generazioni sempre più protagoniste delle ultime partenze. D’altronde non potrebbe essere altrimenti

      considerando quanto la mobilità sia entrata a far parte pienamente dello stile di vita, tanto nel contesto formativo e lavorativo quanto in quello esperienziale e identitario.

      L’Italia sempre più transnazionale

      L’attuale comunità italiana all’estero è costituita da oltre 841 mila minori (il 14,5% dei connazionali complessivamente iscritti all’AIRE) moltissimi di questi nati all’estero, ma tanti altri partiti al seguito delle proprie famiglie in questi ultimi anni. Ai minori occorre aggiungere gli oltre 1,2 milioni di giovani tra i 18 e i 34 anni (il 21,8% della popolazione complessiva AIRE, che arriva a incidere per il 42% circa sul totale delle partenze annuali per solo espatrio).

      Non bisogna dimenticare, infine, tutti quelli che partono per progetti di mobilità di studio e formazione – che non hanno obbligo di registrazione all’AIRE e chi è in situazione di irregolarità perché non ha ottemperato all’obbligo di legge di iscriversi in questo Anagrafe.

      Una popolazione giovane, dunque, che parte e non ritorna, spinta da un tasso di occupazione dei giovani in Italia tra i 15 e i 29 anni pari, nel 2020, al 29,8% e quindi molto lontano dai livelli degli altri paesi europei (46,1% nel 2020 per l’UE-27) e con un divario, rispetto agli adulti di 45-54 anni, di 43 punti percentuali. I giovani occupati al Nord, peraltro, sono il 37,8% rispetto al 30,6% del Centro e al 20,1% del Mezzogiorno. Al divario territoriale si aggiunge quello di genere: se i ragazzi residenti al Nord risultano i più occupati con il 42,2%, le ragazze della stessa fascia di età ma residenti nel Mezzogiorno non superano il 14,7%.

      Il triplice rifiuto percepito dai giovani italiani – anagrafico, territoriale e di genere – incentiva il desiderio di estero e soprattutto lo fa mettere in pratica. Dal 2006 al 2022 la mobilità italiana è cresciuta dell’87% in generale, del 94,8% quella femminile, del 75,4% quella dei minori e del 44,6% quella per la sola motivazione “espatrio”.

      Una mobilità giovanile che cresce sempre più perché l’Italia ristagna nelle sue fragilità; ha definitivamente messo da parte la possibilità per un individuo di migliorare il proprio status durante il corso della propria vita accedendo a un lavoro certo, qualificato e abilitante (ascensore sociale); continua a mantenere i giovani confinati per anni in “riserve di qualità e competenza” a cui poter attingere, ma il momento non arriva mai. Il tempo scorre, le nuove generazioni diventano mature e vengono sostituite da nuove e poi nuovissime altre generazioni, in un circolo vizioso che dura da ormai troppo tempo.

      In questa situazione, già fortemente compromessa, la pandemia di Covid-19 si è abbattuta con tutta la sua gravità rendendo i giovani italiani una delle categorie più colpite dalle ricadute sociali ed economiche.

      La presa di coscienza di quanto forte sia stato il contraccolpo subito dai giovani e dai giovanissimi, già in condizioni di precarietà e fragilità, in seguito all’esplosione dell’epidemia mondiale, è stata al centro della creazione e formalizzazione del Piano Nazionale di Ripresa e Resilienza (PNRR) e di diverse politiche adottate a livello europeo. Le azioni del PNRR sono volte a recuperare il potenziale delle nuove generazioni e a costruire un ambiente istituzionale e di impresa in grado di favorire il loro sviluppo e il loro protagonismo all’interno della società. Il PNRR è, detto in altri termini, un punto da cui ricominciare per pensare e programmare un futuro diverso, che risponda e valorizzi i giovani, le loro capacità e le loro competenze rispondendo anche ai loro desideri e alle loro attese.

      L’Italia fuori dall’Italia

      È da tempo che i giovani italiani non si sentono ben voluti dal proprio Paese e dai propri territori di origine, sempre più spinti a cercar fortuna altrove. La via per l’estero si presenta loro quale unica scelta da adottare per la risoluzione di tutti i problemi esistenziali (autonomia, serenità, lavoro, genitorialità, ecc.). E così ci si trova di fronte a una Italia demograficamente in caduta libera se risiede e opera all’interno dei confini nazionali e un’altra Italia, sempre più attiva e dinamica, che però guarda quegli stessi confini da lontano.

      Al 1° gennaio 2022 i cittadini italiani iscritti all’AIRE sono 5.806.068, il 9,8% degli oltre 58,9 milioni di italiani residenti in Italia. Mentre l’Italia ha perso in un anno lo 0,5% di popolazione residente (-1,1% dal 2020), all’estero è cresciuta negli ultimi 12 mesi del 2,7% che diventa il 5,8% dal 2020. In valore assoluto si tratta di quasi 154 Non c’è nessuna eccezione: tutte le regioni italiane perdono residenti aumentando, però, la loro presenza all’estero. La crescita, in generale, dell’Italia residente nel mondo è stata, nell’ultimo anno, più contenuta, sia in valore assoluto che in termini percentuali, rispetto agli anni precedenti.

      Il 48,2% degli oltre 5,8 milioni di cittadini italiani residenti all’estero è donna (2,8 milioni circa in valore assoluto). Si tratta, soprattutto, di celibi/nubili (57,9%) o coniugati/e (35,6%). I/le divorziati/e (2,7%) hanno superato i/le vedovi/e (2,2%). Da qualche anno si registrano anche le unioni civili (circa 3 mila).

      I dati sul tempo di residenza all’estero indicano che il revival delle partenze degli italiani non è recentissimo, ma risale alla profonda crisi vissuta nel 2008-2009 dal nostro Paese. Infatti, il 50,3% dei cittadini oggi iscritti all’AIRE lo è da oltre 15 anni e “solo” il 19,7% è iscritto da meno di 5 anni. Il resto si divide tra chi è all’estero da più di 5 anni ma meno di 10 (16,1%), e chi lo è da più di 10 anni ma meno di 15 (14,3%).

      La presenza italiana nel mondo cresce, lo si è detto, ma la crescita avviene attraverso elementi esogeni ed endogeni. Tra gli elementi esogeni il più importante e più discusso, a seguito dei profondi cambiamenti del nostro Paese, dovuti a quasi 50 anni di immigrazione e a causa della legge n. 91 del 1992 oggi distante dalla realtà interculturale del Belpaese, è l’acquisizione di cittadinanza: i cittadini italiani iscritti all’AIRE per acquisizione della cittadinanza dal 2006 al 2022 sono aumentati del 134,8% (in valore assoluto si tratta di poco più di 190 mila italiani; erano quasi 81 mila nel 2006). L’elemento endogeno per eccellenza è, invece, la nascita all’estero dei cittadini italiani, ovvero figlie e figli che si ritrovano a venire al mondo da cittadini italiani che risiedono già oltreconfine e che, sempre da italiani, crescono e si formano lontano dall’Italia ma con un occhio rivolto allo Stivale. Gli italiani nati all’estero sono aumentati dal 2006 del 167,0% (in valore assoluto sono, oggi, 2.321.402; erano 869 mila nel 2006). Si tratta di italiani che restituiscono un volto ancora più composito del nostro Paese rendendolo interculturale e sempre più transnazionale, composto cioè da italiani che hanno origini diverse (nati e/o cresciuti in paesi lontani dall’Italia o nati in Italia in famiglie arrivate da luoghi lontani) e che si muovono con agilità tra (almeno) due paesi, parlando più lingue, abitando più culture.

      Gli oltre 5,8 milioni di italiani iscritti all’AIRE hanno, quindi, un profilo complesso: sono giovani (il 21,8% ha tra i 18 e i 34 anni), giovani adulti (il 23,2% ha tra i 35 e i 49 anni), adulti maturi (il 19,4% ha tra i 50 e i 64 anni), anziani (il 21% ha più di 65 anni, ma di questi l’11,4% ha più di 75 anni) o minori (il 14,5% ha meno di 18 anni).

      Oltre 2,7 milioni (il 47,0%) sono partiti dal Meridione (di questi, 936 mila circa, il 16%, dalla Sicilia o dalla Sardegna); più di 2,1 milioni (il 37,2%) sono partiti dal Nord Italia e il 15,7% è, invece, originario del Centro Italia.

      Il 54,9% degli italiani (quasi 3,2 milioni) sono in Europa, il 39,8% (oltre 2,3 milioni) in America, centro-meridionale soprattutto (32,2%, più di 1,8 milioni).

      Gli italiani sono presenti in tutti i paesi del mondo. Le comunità più numerose sono, ad oggi, quella argentina (903.081), la tedesca (813.650), la svizzera (648.320), la brasiliana (527.901) e la francese (457.138).

      https://www.migrantes.it/rapporto-italiani-nel-mondo-migrantes-mobilita-italiana-convivere-e-resist

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      synthèse en pdf:
      https://www.migrantes.it/wp-content/uploads/sites/50/2022/11/Sintesi_RIM2022.pdf

    • Il monologo di #Crozza su migranti e Mimmo Lucano: “Dovremmo accoglierli a braccia aperte, la vera emergenza sono gli italiani che scappano”

      Nella nuova puntata di Fratelli di Crozza, in onda in prima serata sul Nove e in streaming su Discovery+, Maurizio Crozza riflette su alcuni dati allarmanti che segnalano la fuga degli italiani dal nostro Paese: “Negli ultimi anni se n’è andato un italiano su dieci. Gli stranieri in Italia sono 5,2 milioni e gli italiani all’estero sono 5,8 milioni. Sono più quelli che sono andati di quelli che sono arrivati. E il governo non vuol far scendere gli stranieri dalle navi? Ma bisognava andar lì ad accoglierli con le collane di fiori come in Polinesia. L’emergenza non è l’invasione è l’evasione”.

      https://www.ilfattoquotidiano.it/2022/11/12/il-monologo-di-crozza-su-migranti-e-mimmo-lucano-dovremmo-accoglierli-a-braccia-aperte-la-vera-emergenza-sono-gli-italiani-che-scappano/6871062

      #Maurizio_Crozza

  • L’obiezione è un’incoscienza. Se non vuoi praticare aborti, puoi fare il dermatologo.

    Pochi giorni fa è stata data notizia che a luglio un medico obiettore di Napoli è stato licenziato dalla Asl in cui lavorava dopo che si è rifiutato di prestare cure mediche a una donna alla 18esima settimana di gravidanza. La donna è arrivata al presidio in travaglio, con il feto già privo di battito cardiaco e necessitava di un aborto farmacologico, che il ginecologo non ha voluto praticare appellandosi all’obiezione di coscienza. La paziente è stata salvata da un altro medico, chiamato di urgenza da un’ostetrica. L’Asl di Napoli ha licenziato l’obiettore per omissione di assistenza, e presto il caso passerà alla Procura e all’Ordine dei Medici. In Italia, 7 ginecologi che operano negli ospedali su 10 sono obiettori. La percentuale di obiezione supera l’80% in ben sette regioni, arrivando al 96,9% in Basilicata, senza contare gli anestesisti (48.8%) e il personale non medico (44%). A questo si aggiunge la galassia sommersa di “farmacisti obiettori”. Le virgolette sono obbligatorie, dato che secondo la legge 194/78 (la legge che ha depenalizzato l’aborto in Italia, promulgata nel 1978), “L’obiezione di coscienza esonera il personale sanitario ed esercente le attività ausiliarie dal compimento delle procedure e delle attività specificamente e necessariamente dirette a determinare l’interruzione della gravidanza”. Ma, come specificato dall’OMS, la pillola del giorno dopo e dei cinque giorni dopo – che spesso i farmacisti si rifiutano di vendere adducendo fantasiose giustificazioni su ricette mancanti (che non sono obbligatorie per le maggiorenni) o il grande classico: “Mi spiace ma l’abbiamo finita”, guarda caso quando serve a te – non ha alcun effetto abortivo, pertanto l’obiezione non si può applicare. In Germania gli obiettori sono il 6%, in Francia il 3% mentre in Svezia e in Finlandia non esistono nemmeno.

    Il problema dell’obiezione di coscienza è che rende molto difficile per una donna ottenere l’IVG (interruzione volontaria di gravidanza) entro i tempi previsti dalla legge, cioè entro 90 giorni dal concepimento, conteggiati dal primo giorno dell’ultima mestruazione. Posto che non tutte le donne si accorgono subito di essere incinte e che la legge prevede la cosiddetta “pausa di riflessione” di sette giorni tra il rilascio del certificato medico che autorizza l’IVG e la conferma dell’appuntamento, tre mesi non sono poi così tanti, soprattutto se tutto questo percorso già abbastanza complesso da un punto di vista psicologico e pratico viene ostacolato da medici, infermieri, psicologi, personale sanitario e sistema burocratico. Per non parlare di quelli che si mettono fuori dagli ospedali o dalle università con vangeli, immagini di feti photoshoppati male e crocifissi per terrorizzare le donne che vogliono praticare un aborto. Per quanto la legge 194 tuteli l’obiezione di coscienza, essa sancisce chiaramente che “Gli enti ospedalieri e le case di cura autorizzate sono tenuti in ogni caso ad assicurare l’espletamento delle procedure”. Questo, però, spesso non avviene. L’antropologa Silvia De Zordo ha condotto una ricerca negli ospedali di Roma e Milano per cercare di spiegare le cause della diffusione dell’obiezione di coscienza in Italia. I motivi religiosi, infatti, giustificano solo in parte questo fenomeno. La religione cristiana, ponendo l’accento sulla sacralità della vita sin dal concepimento, equipara l’aborto all’omicidio. Ma in casi come quello di Napoli, l’ostinazione a preservare la vita del feto (per altro già privo di battito cardiaco) ha quasi causato il decesso della madre. La legge 194 protegge l’obiezione di coscienza, ma ancor più la sicurezza delle donne. È stata fatta innanzitutto per contrastare le tecniche di aborto clandestine, a cui le donne ricorrevano per disperazione e che prevedevano pratiche molto pericolose come l’inserimento di ganci nell’utero, l’intossicazione tramite farmaci o erbe velenose, che in molti casi potevano portare a infezioni, perforazioni e quindi a emorragie e non difficilmente alla morte. L’accesso a tecniche mediche sicure per interrompere la gravidanza ha salvato moltissime vite. Ci sono molte altre specializzazioni di medicina altrettanto remunerative che un medico obiettore può intraprendere, se non ha a cuore la vita delle persone che esistono già perché preferisce quelle che devono ancora nascere. Dopotutto, un cristiano ortodosso che considera immorale prelevare organi dai cadaveri non si specializza di certo in trapianti. Storicamente, l’obiezione di coscienza era un atto di coraggio per contrastare un divieto o una legge che si riteneva sbagliata, e le conseguenze potevano essere molto pesanti. Un uomo che rifiutava la leva obbligatoria, ad esempio, veniva punito come un disertore: in tempo di guerra, rischiava la fucilazione. In Italia, l’obiezione di coscienza diventa un diritto dal 1972, anno in cui viene introdotta la legge n. 772. Da questo momento il concetto cambia: il servizio civile (quindi il modo in cui si esercita l’obiezione) è un’alternativa al servizio militare, una scelta. Semplificando, il danno procurato alla collettività per non aver svolto la naja, veniva ripagato con un altro lavoro di utilità sociale. Nel caso dell’aborto, però, non c’è un’alternativa, ma soltanto un enorme squilibrio. Chi fa obiezione per l’aborto non offre un’alternativa all’IVG, ma sottrae a una donna un diritto che per legge le è garantito.

    Non solo: l’obiezione di coscienza del singolo ricade anche sulla gestione del lavoro dell’intero reparto, con conseguenze gravi anche sui non obiettori. L’IVG infatti è una pratica abbastanza semplice e monotona e viene considerata generalmente un lavoro poco gratificante. Questo è dovuto al fatto che i pochi ginecologi non obiettori si ritrovano a praticare da soli tutti gli aborti, che vengono percepiti come un lavoro “accessorio”, nonostante siano la pratica medico-ginecologica più diffusa dopo il parto. I medici intervistati da De Zordo aggiungono anche il fatto che manchi un’adeguata formazione sulle nuove tecniche di aborto, come la D&E (dilatazione ed evacuazione strumentale) che all’estero viene praticata in anestesia totale dopo la diciassettesima settimana, mentre in Italia si preferisce ancora il travaglio indotto, obbligando la donna a un parto che non vuole fare. In generale, secondo De Zordo, il lavoro dei ginecologi che esercitano nell’ambito prenatale enfatizza molto il ruolo del feto e dell’embrione, che diventa quasi l’unico “paziente” a discapito della madre. Per questo motivo, molti medici si avvicinano a posizioni obiettanti. In alcuni ospedali, poi, l’obiezione è una scelta di comodo. Molti medici non obiettori si sentono stigmatizzati o esclusi da parte dei colleghi anti-abortisti. Quando questi ultimi occupano posizioni di prestigio all’interno degli ospedali, la carriera dei non obiettori può arenarsi proprio sulla pratica dell’IVG. Negli ospedali del Nord Italia, ad esempio, gli esponenti cattolici hanno un potere vastissimo: gran parte della sanità lombarda è dominata dal gruppo Comunione e Liberazione, che in alcuni casi, come la discussione sull’adozione della pillola abortiva Ru486, ha interferito con le decisioni del Pirellone, allora guidato da Roberto Formigoni, esponente di CL. All’interno di sei strutture lombarde, inoltre, è presente una sede del Movimento per la vita che sulla porta espone un’immagine di un feto con la scritta: “Mamma, ti voglio bene, non uccidermi”. Molte donne hanno raccontato di essere state indirizzate nei loro uffici dopo aver richiesto un IVG in un ospedale pubblico.

    C’è poi la questione economica. L’IVG si può praticare in ospedali pubblici, gratuitamente, sia in cliniche private. Per la sanità pubblica, l’aborto non può rientrare nelle procedure ospedaliere intra moenia, cioè nelle prestazioni di libera professione erogate nelle strutture ambulatoriali dell’ospedale. Questo legittima molti medici a dichiararsi obiettori per il SSN, ma poi eseguire l’IVG a pagamento nei propri ambulatori. Secondo i medici intervistati da De Zordo ci sarebbe una situazione fuori controllo per quanto riguarda gli “obiettori di comodo” o “falsi obiettori”, e inserire l’aborto tra le pratiche intra moenia potrebbe effettivamente incentivare molti ginecologi obiettori per motivi non religiosi (quindi quelli che rinunciano a praticare IVG per non restare indietro con la carriera) a prestare questo servizio anche nelle strutture pubbliche. A quarant’anni dalla sua approvazione, la legge 194 dovrebbe essere aggiornata. Quel testo fu l’esito di una lunghissima negoziazione con le forze cattoliche, evidente sin dal primo articolo (“Lo Stato garantisce il diritto alla procreazione cosciente e responsabile, riconosce il valore sociale della maternità e tutela la vita umana dal suo inizio”). Le cose nel nostro Paese sono molto cambiate dal 1978: calano i cattolici praticanti, mentre aumentano gli obiettori e, come denuncia LAIGA (Libera Associazione Italiana Ginecologi per l’Applicazione della legge 194/78), l’età media dei non obiettori è alta e non sta avvenendo un ricambio generazionale. Questo perché, evidentemente, l’obiezione non è dettata tanto dalla coscienza, ma da interessi di altro tipo. L’obiezione andrebbe quindi regolamentata in modo chiaro e la specializzazione in ginecologia sconsigliata a chi non vuole praticare aborti: l’Italia ha già ricevuto due sanzioni dall’Unione Europea perché, nonostante la 194 imponga la garanzia del diritto all’IVG anche in presenza di medici obiettori, questo nei fatti non viene garantito. Una soluzione potrebbe essere quella di assicurare il 50% di personale non obiettore in tutte le strutture, oppure quella più drastica, già attuata dall’ospedale San Camillo di Roma, di non assumere medici obiettori. Finché avremo questo governo, pensare di cambiare la legge è un’idea un po’ troppo ottimistica. Visto l’attuale clima reazionario, ultracattolico e nemico dei diritti, è già tanto se riusciremo ancora ad avere diritto all’interruzione di gravidanza.

    https://thevision.com/attualita/aborto-obiettore-di-coscienza

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  • Il giusto prezzo: lo sfruttamento lavorativo nell’agricoltura biologica

    Il prezzo di frutta e verdura bio è più alto, ma le condizioni in cui lavorano i braccianti in alcuni casi non sono migliori. Eppure il biologico è l’unica via per rendere l’agricoltura europea sostenibile

    3,22 euro contro 4,50 euro. Il primo è il prezzo cui viene venduta on line una confezione di passata di pomodori datterini biologici. A produrla e commercializzarla è l’OP Principe di Puglia che, sul suo sito internet, si definisce «una delle più importanti aziende produttrici di verdura e frutta biologica del territorio pugliese». Il secondo è il compenso orario che, stando alle testimonianze raccolte dagli inquirenti, una delle imprese del circuito aziendale dell’OP Principe di Puglia pagava ad Aboubacar Baman, un bracciante della Costa d’Avorio di 34 anni, che, con fatica e senza diritti, quei pomodorini biologici li raccoglieva. Nell’aprile 2021, l’OP Principe di Puglia è stata al centro di un’operazione della Procura di Foggia contro l’intermediazione illecita e lo sfruttamento del lavoro. In pratica, contro il caporalato. Ora si attende il rinvio a giudizio.

    L’agricoltura biologica è molto cresciuta negli ultimi anni, è sempre più richiesta da certe fasce di consumatori e ora è anche sostenuta dall’Unione europea con la strategia Farm to fork. Chi compra bio sceglie di pagare di più per avere prodotti buoni per la salute e l’ambiente. Ma questi prodotti sono buoni anche per chi li produce? Casi come quello dell’OP Principe di Puglia portano a chiedersi se e quanto, grazie a sussidi e a prezzi più corretti, il biologico possa contribuire a migliorare le condizioni dei lavoratori agricoli e a cambiare, anche a livello generazionale, l’agricoltura italiana.

    La definizione di biologico

    Per provare a rispondere, è bene partire dalle definizioni. Il biologico, spiega Aiab, è «un metodo di coltivazione e di allevamento che ammette solo l’impiego di sostanze naturali, presenti cioè in natura, escludendo l’utilizzo di sostanze di sintesi chimica». Le aziende biologiche, quindi, sono tenute, come tutte le altre aziende, a rispettare le norme sul lavoro ma le certificazioni che devono ottenere non riguardano i lavoratori: riguardano i prodotti e il modo in cui vengono ottenuti. Questo non vuol dire, però, che il mondo del bio non mostri attenzione anche per gli aspetti più sociali dell’agricoltura. Secondo Ifoam, una delle più antiche organizzazioni internazionali ad occuparsi della materia, «coloro che sono coinvolti nell’agricoltura biologica dovrebbero condurre le relazioni umane in modo da assicurare l’equità a tutti i livelli e a tutte le parti – agricoltori, lavoratori, trasformatori, distributori, commercianti e consumatori».

    È forse ispirandosi a questo principio che, nel 2020, Federbio ha annunciato che si sarebbe costituita parte civile in un altro procedimento pugliese riguardante produzioni agricole biologiche. «FederBio – commentò allora la presidente Maria Grazia Mammuccini – collabora da sempre con la magistratura e le forze dell’ordine per tutelare le vere produzioni biologiche e a difesa del lavoro etico e sostenibile, equamente remunerato. Queste pratiche criminali vanno combattute ed eliminate per difendere la maggioranza di imprese oneste del biologico italiano». Il caso in questione era quello di Settimio Passalacqua.

    Nel luglio 2020, l’imprenditore di Apricena, sempre in provincia di Foggia, è stato accusato di intermediazione illecita e sfruttamento del lavoro. All’epoca, le aziende riconducibili alla sua famiglia impiegavano centinaia di braccianti per un volume di affari di alcuni milioni di euro, in gran parte legato a prodotti biologici. Ora si attende il rinvio a giudizio, ma, secondo l’accusa, alcune delle aziende avrebbero pagato fino a 3,33 euro l’ora i lavoratori, in gran parte stranieri e residenti nei ghetti della zona. Il più noto è quello di Rignano Garganico, un insediamento irregolare in piena campagna, tra gli ulivi, composto da casali occupati, baracche, roulotte e altri ripari di fortuna. «Solitamente ci vivono circa 800 persone, ma durante l’estate può arrivare ad ospitarne anche il doppio. Sono lavoratori dell’Africa subsahariana», spiega Khady Sene, operatrice della Caritas di Foggia.
    Voci dal ghetto di Rignano Garganico. Anche tra i lavoratori del bio

    Joseph, nel ghetto, ci ha abitato per un anno. Poi, ha trovato lavoro in un’azienda agricola biologica del territorio, che gli garantiva anche un posto letto. «Eravamo in otto in stanza e pagavo 185 euro al mese. Mi sono dovuto pagare anche i guanti, le calze, l’acqua», racconta a IrpiMedia. «Prendevo tre euro all’ora. Facevo otto ore, nove, a volte undici, quando c’era bisogno, sia nei campi sia in magazzino», continua Joseph. Secondo le sue descrizioni, l’azienda per cui lavorava arrivava ad occupare oltre 200 persone e produce tuttora verdure e ortaggi biologici, in larga parte per l’esportazione. «Ho capito piano piano che qualcosa non andava. Ho chiesto spiegazioni al capo italiano, ma mi ha detto che queste erano le condizioni. Così, dopo un anno e mezzo, me ne sono andato», ricorda oggi Joseph. Il suo non era lavoro nero, ma grigio, una forma di sfruttamento tanto diffusa quanto difficile da scoprire. E, come mostrano i casi fin qui raccontati, che tocca anche l’agricoltura biologica.

    «Vertenze e segnalazioni le abbiamo anche nel biologico. Non si può dire che il settore sia esente dalle tentazioni di sfruttamento e caporalato», ragiona Jean René Bilongo, sindacalista e responsabile osservatorio Placido Rizzotto della Flai-Cgil. Per Giulia Laganà, analista dell’Open Society European Policy Institute, «l’agricoltura biologica ha gli stessi problemi di quella convenzionale: la grande distribuzione e gli intermediari causano sfruttamento con i loro prezzi bassi».

    Un mercato in crescita con le sovvenzioni Ue

    Dal 2010 al 2020, il numero degli operatori è aumentato del 71% e le superfici coltivate dell’88%. Anche i consumi sono cresciuti: il valore del mercato interno è salito del 104% negli ultimi cinque anni arrivando a 3,6 miliardi, pari al 4% del comparto agroalimentare. Con la strategia Farm to fork, poi, la Commissione europea ha proposto di raggiungere il 25% di terreni Ue coltivati a biologico entro il 2030, un obiettivo che non è vincolante, ma potrebbe stimolare ulteriormente la crescita del comparto. Per Ifoam, l’Italia ha le potenzialità per arrivare al 41% di superfici bio. «Il settore biologico – riprende Bilongo – è in grande ascesa: le vertenze sindacali sono la spia di un malessere che si annida anche lì. Il caso StraBerry è eloquente».

    StraBerry è una start up agricola lombarda che produce frutti di bosco biologici alle porte di Milano sui terreni della Società Agricola Cascina Pirola Srl, biologica dal 2017. Ad agosto 2021, il fondatore di StraBerry Guglielmo Stagno d’Alcontres è stato rinviato a giudizio. Stando all’imputazione, l’imprenditore, sua madre e altri due imputati avrebbero sottoposto dal 2018 in poi 73 lavoratori stranieri a «condizioni di sfruttamento, approfittando del loro stato di bisogno», minacciandoli, insultandoli e pagandoli 4 euro all’ora. I braccianti della start up, che puntava molto sulla sostenibilità del suo marchio e vendeva i suoi prodotti bio con degli Apecar in centro a Milano, erano prevalentemente richiedenti asilo, provenienti dall’Africa subsahariana e ospiti dei centri di accoglienza del territorio. Abdulai Mohamed Kargbo è uno di loro. Agli inquirenti ha spiegato che «Capo grasso [Guglielmo Stagno d’Alcontres, ndr] urlava sempre, tu non hai finito tuo lavoro domani non c’è lavoro per te, tu non hai fatto 25 cassette domani non c’è lavoro per te, lui urlava sempre, era sempre arrabbiato e diceva sempre parolacce».

    Esempi come questo sono la conferma che i casi di sfruttamento in agricoltura biologica si contano in molte parti d’Italia. Anche in Piemonte. Al tribunale di Cuneo, a febbraio, dovrebbe arrivare a sentenza il primo processo per caporalato nel distretto della frutta di Saluzzo. Tra gli imputati, Diego Gastaldi e sua madre Marilena Bongiasca. La famiglia rappresenta una realtà imprenditoriale storica e solida del territorio. Anche le loro aziende si sono convertite al biologico negli ultimi anni e, durante il procedimento, Diego Gastaldi ha sostenuto che la transizione al biologico è stata una delle difficoltà per le quali i braccianti venivano pagati in parte fuori busta, in contanti, in nero. Secondo l’accusa, infatti, lui e la madre avrebbero corrisposto ad alcuni lavoratori africani «retribuzioni in modo palesemente difforme dalla legge e dai contratti collettivi […] ed in modo comunque sproporzionato rispetto alla quantità e qualità del lavoro prestato», con «una paga minima di 5 euro all’ora» (contro i 7,47 decisi dalla contrattazione collettiva) e senza «il versamento di almeno due terzi dei contributi previdenziali».

    Bio conviene, a prescindere dall’etica

    Il punto è cercare di capire se questi casi sono episodi isolati o, invece, spie di una più ampia e preoccupante tendenza. Secondo Riccardo Bocci bisogna «vedere se la crescita di questo settore tiene il passo delle sue ambizioni etiche, sociali e politiche». Bocci è direttore tecnico di Rete semi rurali e ha una lunga esperienza nel campo. «Oggi – prosegue – l’aumento delle vendite dei prodotti bio legato alla grande distribuzione organizzata e, soprattutto, ai discount pone dei dubbi sull’eticità, per i diritti dei lavoratori ma anche per tutto il sistema di consumo e produzione». Anche Lucio Cavazzoni è un esperto di biologico ed è stato presidente di Alce Nero, uno dei maggiori marchi italiani del settore. A suo parere, «casi di grandi e medie aziende agricole che passano al biologico perché hanno dei vantaggi» esistono e «lo sfruttamento è sfruttamento, anche nel biologico». «Credo però – continua – che la grande massa dei produttori biologici sia lontana da queste pratiche».

    L’ong Terra! ha lavorato con chi non è solo lontano da queste pratiche, ma le contrasta attivamente. Il progetto IN CAMPO! senza caporale ha garantito a una quindicina di braccianti provenienti dall’Africa subsahariana formazione, sostegno nel lasciare i ghetti e inserimento regolare in alcune aziende del foggiano. Tra queste vi è Aquamela bio, di Cerignola, comune di 60 mila abitanti con una delle superfici agricole più estese d’Italia.

    «Il bio è ossigeno», dice Vito Merra, mentre raccoglie l’uva insieme a una squadra di braccianti, in parte italiani in parte stranieri. Aquamela bio è sua e di suo fratello Roberto: sono 23 ettari, sui quali coltivano anche cereali e olive, usate per produrre olio in proprio. I lavoratori sono tutti in regola: Aquamela bio paga loro tutte le giornate che effettivamente lavorano e consente loro di raggiungere così il numero minimo di giorni necessari per la disoccupazione. «I prodotti biologici hanno più valore e ci garantiscono margini più alti. E poi anche gli incentivi aiutano», spiega Merra.

    L’esperienza di Terra! è positiva, ma piccola. Riguarda alcune decine di lavoratori e poche imprese, a fronte di oltre 70 mila aziende agricole biologiche attive in Italia e circa 180 mila braccianti vulnerabili stimati dalla Flai-Cgil in tutto il Paese. È significativa, però, perché mette in evidenza quale potrebbe essere il contributo di questo tipo di agricoltura nella lotta allo sfruttamento.

    Il biologico, poiché è considerato positivo per l’ambiente e la salute, è sostenuto da incentivi pubblici. L’Italia, secondo gli ultimi dati disponibili, è lo stato europeo che ha ottenuto più fondi per il biologico dalla Politica agricola comune dell’Ue. I prodotti bio, inoltre, vengono venduti a prezzi più alti rispetto a quelli convenzionali. Secondo i dati Ismea, le arance biologiche vengono pagate ai produttori, in media, il 24% in più di quelle convenzionali, i pomodori il 53%, le mele il 103%. Per contro, non utilizzando la chimica, il biologico può avere una produzione meno ricca del convenzionale e ha dei costi aggiuntivi come quelli di certificazione, pesanti soprattutto per le piccole aziende. Nel complesso, però, il gioco può valere la candela. «Il biologico – riprende Merra – dà ad Aquamela bio la capacità economica di rispettare i diritti dei lavoratori».

    Il biologico, quindi, può aiutare, ma da solo non è sufficiente a cambiare la situazione. Secondo operatori ed esperti del settore, servono più controlli da parte dell’Ispettorato Nazionale del Lavoro, il cui organico va potenziato, e criteri più rigidi per le certificazioni biologiche. Inoltre, sarebbe importante ragionare su quanto le leggi italiane in materia di immigrazione creino un serbatoio di lavoratori stranieri senza alternative: i cittadini extracomunitari la cui presenza in Italia è spesso legata al contratto di lavoro. «Ho sempre accettato di essere sfruttato per il semplice motivo che altrimenti non avrei ottenuto il rinnovo del permesso di soggiorno», ha spiegato con disarmante semplicità un bracciante africano nel corso di un’u

    La “condizionalità sociale” dei fondi europei

    Anche i fondi europei giocano un ruolo importante: per molte aziende agricole, biologiche e non, sono vitali e quindi la loro erogazione andrebbe collegata al rispetto dei diritti dei lavoratori, come previsto dalla nuova Politica agricola comune (Pac) Ue. «Francamente non vedo differenza tra agricoltura convenzionale e biologica: lo sfruttamento dei lavoratori rappresenta una piaga che non a caso abbiamo deciso di contrastare con l’inserimento della condizionalità sociale nella riforma della Pac. Questo strumento dovrà garantire che i fondi pubblici non vadano più nelle tasche di chi non rispetta i diritti», commenta Paolo De Castro, ex ministro dell’Agricoltura, oggi eurodeputato del Partito Democratico – Gruppo S&D.

    La nuova Politica agricola comune, che il gruppo S&D ha votato, prevede una condizionalità sociale volontaria dall’anno prossimo e obbligatoria dal 2025. Per Daniel Freund, eurodeputato tedesco per i Verdi, che invece si sono opposti alla riforma della Pac, non è sufficiente. «Perché ci vuole così tanto tempo solo per rispettare le norme sociali e sanitarie di base in aziende agricole che a volte sono davvero spaventose? Le norme [per tutelare i lavoratori, ndr] esistono già. Perché non vengono applicate subito?», si chiede Freund.

    Secondo i legislatori, il periodo di transizione è necessario per consentire agli stati Ue di organizzarsi, dal momento che le modalità con cui i fondi verranno erogati (o negati) saranno decise a livello nazionale. Per Enrico Somaglia, vice segretario generale di Effat, la Federazione europea dei sindacati dei settori alimentari, agricoltura e turismo, «la condizionalità sociale va applicata il prima possibile e in modo corretto. Il meccanismo si basa su controlli ed ispezioni, che oggi sono troppo deboli e troppo poco frequenti». «Come sindacati – ragiona – sosteniamo la strategia Farm to fork e la crescita del bio per ragioni ambientali, ma la transizione ecologica deve essere un’occasione per migliorare le condizioni di lavoro e non una minaccia».

    C’è poi la questione generazionale. Al tribunale di Cuneo, durante il dibattimento, è emerso che Diego Gastaldi era in disaccordo con il padre Graziano in merito al tipo di agricoltura che le aziende famigliari avrebbero dovuto praticare. Il genitore avrebbe voluto continuare col metodo convenzionale che aveva sempre usato. Il figlio, nato nel 1993, spingeva invece per passare al biologico, come effettivamente poi avvenuto. Questa differenza di vedute è paradigmatica in un momento di passaggio per l’agricoltura italiana. Oltre il 60% dei capi delle aziende agricole italiane ha più di 55 anni, il 38% addirittura più di sessantacinque. In un settore composto in gran parte da aziende famigliari, la generazione dei figli è spesso più istruita di quella dei genitori e si ritrova a valutare con maggiore interesse il biologico. Per convinzione o per opportunità.

    Un sindacalista che preferisce rimanere anonimo spiega di aver parlato con imprenditori interessati a regolarizzare la posizione dei loro braccianti, anche in seguito alle azioni anti-caporalato di forze di polizia e magistratura. «Si interessano al bio perché pensano che possa essere un modo per mettere in regola i lavoratori mantenendo l’azienda sostenibile dal punto di vista economico», dice il sindacalista. Per il momento, si tratta di casi isolati. Ma in futuro, con l’avanzare del ricambio generazionale, l’entrata in vigore della condizionalità sociale, una maggiore repressione e una crescente domanda di prodotti biologici, potrebbero aumentare.

    Intanto, anche ad Aquamela bio, a Cerignola, le generazioni si alternano. Vito Merra, oggi, coltiva insieme al fratello Roberto sulla terra che il nonno ottenne con la seconda riforma agraria nel dopoguerra. «La sua generazione era battagliera, era la generazione di Di Vittorio», dice, riferendosi allo storico segretario della Cgil nato proprio a Cerignola. Anche il padre dei fratelli Merra, che ora è in pensione, ha lavorato come agricoltore e presto, tra ulivi e viti, arriverà un’altra generazione, quella del figlio di Roberto. «Sta facendo agronomia all’università», dice il padre, con orgoglio.

    AGGIORNAMENTO 11 APRILE 2022: Il giudice Alice Di Maio del Tribunale di Cuneo ha condannato in primo grado a 5 anni di reclusione Diego Gastaldi e la madre Marilena Bongiasca nell’ambito del primo procedimento per caporalato in provincia di Cuneo. Il padre di Diego Gastaldi, Graziano Gastaldi, è stato invece assolto.

    https://irpimedia.irpi.eu/invisibleworkers-agricoltura-bio
    #conditions_de_travail #bio #agriculture_biologique #agriculture #prix #Italie #statistiques #chiffres

  • Atlante Covid-19. Geografie del contagio in Italia

    L’Atlante, mediante l’impiego additivo testo-carta, prospetta il quadro epidemico della prima ondata di Covid-19 in Italia (febbraio-giugno 2020). Questo periodo, interessato dalle rigide restrizioni del lockdown, permette di esplorare la nascita dei focolai, la diffusione del contagio, la virulenza del morbo in certe parti dell’Italia in relazione agli aspetti fisico-ambientali e socio-territoriali di ogni Regione. La pandemia, infatti, ha evidenziato che i territori del contagio sono anisotropi e reagiscono all’infezione in modo differente. L’obiettivo dell’Atlante è dettagliare e problematizzare questa articolazione. La cartografia, incrociando i dati socio-territoriali con i dati inerenti il contagio, delinea situazioni ambientali molto diverse: emerge una suddivisione tripartita della Penisola, che, in questa prima ondata, si mantiene inalterata nel tempo. Si identifica così tre differenti «Italie»: quella settentrionale, in cui l’intensità del contagio è massima; quella centrale dove l’intensità è medio-alta; la meridionale infine, comprende il resto della penisola italiana, colpita in modo più lieve. Ciò suggerisce che fattori fisici e sociali intervengono nella diffusione del morbo confermando l’impostazione metodologica della ricerca.


    https://www.ageiweb.it/eventi-e-info-per-newsletter/pubblicazioni/atlante-covid-19

    pour télécharger l’atlas en pdf :
    https://www.ageiweb.it/wp-content/uploads/2022/08/Atlante_Covid-19-online.pdf
    #atlas #Italie #covid-19 #cartographie #visualisation #épidémie #statistiques #chiffres #2020

    ping @simplicissimus @visionscarto

  • The Atlas of Enslavement. Facts and figures about forced labour and exploitation
    Atlas des esclavages. Faits et chiffres sur le travail forcé

    The word “slavery” conjures up images of people in chains being forced onto ships in Africa and transported across the globe. We rarely think of slavery as having anything to do with the modern world and its living and working conditions. Slavery has indeed been abolished as a legal form of labour worldwide. Article 4 of the 1948 Universal Declaration of Human Rights states: “No one shall be held in slavery or servitude; slavery and the slave trade shall be prohibited in all their forms.”

    But it would be wrong to assume that slavery no longer exists today. Indeed, in absolute numbers, more people are enslaved now than at any time in history. The International Labour Organization of the United Nations speaks of “modern slavery” and estimates that at least 40 million people are currently subject to it.

    This atlas aims to raise awareness of this widely ignored phenomenon. We show that the persistence of this inhumane practice is a global problem. The 2020 Global Report on Trafficking in Persons by the United Nations Office on Drugs and Crime (UNODC) concludes that people in no country in the world are immune from the crime of slavery. Based on the data collected for this Global Report, UNODC was able to document a total of 534 different routes used for human trafficking. More than 120 countries reported having detected trafficked persons from over 140 different countries of origin. In addition, national authorities probably do not recognize some routes, in part because many people are already enslaved while they are in their home countries.

    https://www.rosalux.de/en/publication/id/45336

    #esclavage #chiffres #statistiques #atlas #rapport #esclavage_moderne #néo-esclavage

    ping @reka @cede

  • Le montant des dépenses militaires en 2021 :

    Alors toutes ces « lettres aux naïfs gauchistes anti-impérialistes qui n’ont pas vu que l’impérialisme c’est plus les États-Unis, c’est Poutine, c’est l’Iran… », elles s’assoient sur le fait pourtant évident que les dépenses militaires américaines, c’est 800 milliards de dollars, et les dépenses militaires russes c’est 65 milliards.

    • Au lieu de faire vos Mélenchons moyens, il faudrait ramener ces dépenses au PIB de chaque pays. Pour les 5 premiers de la liste, ça donne en % : 2,9 / 1,6 / 2,3 / 2 / 3,9

    • Oui et non : je peux dépenser 100% de mon budget personnel en achat d’armes, ça fera certes de moi quelqu’un de dangereux, mais pour mes ambitions impériales, ça ne va pas modifier les équilibres géostratégiques.

      Que d’autres pays que les États-Unis aient des ambitions qualifiées d’impériales, sans aucun doute, mais alors cela reste des « empires » régionaux. Et même dans leur sphère d’influence directe, à part la Chine, ils ont des moyens comparativement très très limités par rapport à ce que les États-Unis peuvent investir : l’aide militaire américaine à l’Ukraine est déjà de 24 milliards de dollars.

      La guerre américaine en Irak a été chiffrée à 2000 milliards de dollars :
      https://www.lesechos.fr/idees-debats/editos-analyses/lirak-la-blessure-des-etats-unis-1170093
      La guerre américaine en Afghanistan est chiffrée à 6400 milliards de dollars selon certaines estimations :
      https://information.tv5monde.com/info/afghanistan-les-chiffres-cles-de-la-defaite-americaine-420778

      Quand on parle d’empire et de puissance militaire, les chiffres absolus (pas relatifs au PIB) restent fondamentaux.

      (Après, pour modérer : je pense que la Chine n’est sans doute pas loin derrière. Autant pour la Russie et l’Iran, parler de nouveaux équilibres et de nouveaux impérialismes n’a pas vraiment de sens, autant la Chine a sans doute beaucoup plus les moyens.)

    • Certes, on peut aussi ramener au nombre d’habitants, et dans ce cas la Chine ou l’Inde sont très très modérées. Mais dans ce cas, la Russie qui est déjà en tête en ratio dépenses militaire/PIB devient catastrophique. Et les chiffres absolus en dépenses militaire ne veulent rien dire non plus, surtout dans le cas d’un « gros » pays. C’est au moins extrêmement inquietant pour l’avenir, pour ce qui est de la volonté impériale du dit pays.

  • Millions of Americans have long COVID. Many of them are no longer working
    https://text.npr.org/1114375163

    Survey data suggests millions of people aren’t working because of long COVID
    As the number of people with post-COVID symptoms soars, researchers and the government are trying to get a handle on how big an impact long COVID is having on the U.S. workforce. It’s a pressing question, given the fragile state of the economy. For more than a year, employers have faced staffing problems, with jobs going unfilled month after month.

    Now, millions of people may be sidelined from their jobs due to long COVID. Katie Bach, a senior fellow with the Brookings Institution, drew on survey data from the Census Bureau, the Federal Reserve Bank of Minneapolis and the Lancet to come up with what she says is a conservative estimate: 4 million full-time equivalent workers out of work because of long COVID.

    That is just a shocking number,” says Bach. “That’s 2.4% of the U.S. working population.

  • Plateforme « drift-backs » en mer Egée

    Une enquête de #Forensic_Architecture et Forensis menée avec une grande rigueur –recoupements de photos et de vidéos, géolocalisations, recoupements de témoignages- révèle que, entre mars 2020 et mars 2020, 1018 opérations de refoulement -la plupart par la méthode dite ‘#drift-back’- ont été menées en mer Egée, impliquant 27.464 réfugiés. Remarquez que ce chiffre concerne uniquement les refoulements en Mer Egée et non pas ceux effectués d’une façon également systématique à la frontière terrestre d’Evros.


    https://forensic-architecture.org/investigation/drift-backs-in-the-aegean-sea

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    Présentation succincte des résultats de l’enquête parue au journal grec Efimérida tôn Syntaktôn (https://www.efsyn.gr/ellada/dikaiomata/352169_pano-apo-1000-epanaproothiseis).

    Plus de 1 000 opérations de refoulements en mer Egée répertoriés et documentés par Forensic Architecture 15.07.2022, 10:26

    Dimitris Angelidis

    L’enquête des groupes Forensic Architecture et Forensis est très révélatrice. ● De mars 2020 à mars 2022, 1 018 cas de refoulement d’un total de 27 464 réfugiés ont été enregistrés, dont 600 ont été recoupés et documentés de façon qui ne laisse aucune place au doute ● « Des preuves d’une pratique assassine qui s’avère non seulement systématique et généralisée, mais aussi bien planifiée émergent », rapportent les deux groupes.

    Plus de 1 000 opérations illégales de refoulement de réfugiés dans la mer Égée, de mars 2020 à mars 2022, ont été enregistrées et documentées par le célèbre groupe de recherche Forensic Architecture et l’organisation sœur Forensis (fondée à Berlin, 2021).

    Les résultats de leurs enquêtes depuis plus d’un an sont aujourd’hui publiés en ligne (https://aegean.forensic-architecture.org ), sur une plateforme électronique qui constitue l’enregistrement le plus complet et le plus valide des refoulements grecs en mer Égée, alors que sa mise à jour sera effectuée régulièrement.

    « Des preuves d’une pratique de meurtre systématique, étendue et bien planifiée émergent », rapportent les deux groupes, notant que le déni des refoulements par le gouvernement grec manque tout fondement.

    Les preuves qu’ils ont croisées et documentées avec des techniques de géolocalisation et d’analyse spatiale proviennent de réfugiés et d’organisations telles que Alarm Phone et l’organisation Agean Boat Report, la base de données Frontex, le site Web des garde-côtes turcs et des recherches open source.

    Il s’agit de 1 018 cas de refoulement d’un total de 27 464 réfugiés, dont 600 ont été recoupés et documentés d’une façon si complète que leur existence ne peut pas être mise en doute. Il y a aussi 11 morts et 4 disparus lors de refoulements, ainsi que 26 cas où les garde-côtes ont jeté des réfugiés directement à la mer, sans utiliser les radeaux de sauvetage (life-rafts) qu’ils utilisent habituellement pour les refoulements, depuis mars 2020. Deux des personnes jetées à l’eau mer ont été retrouvées menottées.

    Dans 16 cas, les opérations ont été menées loin de la frontière, dans les eaux grecques, soulignant « un degré élevé de coopération entre les différentes administrations et autorités du pays impliquées, ce qui indique un système soigneusement conçu pour empêcher l’accès aux côtes grecques », comme le note l’ enquête.

    Frontex est directement impliquée dans 122 refoulements, ayant été principalement chargée d’identifier les bateaux entrants et de notifier leurs présences aux autorités grecques. Frontex a également connaissance de 417 cas de refoulement, qu’elle a enregistrés dans sa base de données sous le terme trompeur « dissuasion d’entrée ».

    Lors de trois opérations le navire de guerre allemand de l’OTAN FGS Berlin a été présent sur les lieux.

    https://www.efsyn.gr/ellada/dikaiomata/352169_pano-apo-1000-epanaproothiseis

    voir aussi la vidéo introductive ici : https://vimeo.com/730006259

    #architecture_forensique #mer_Egée #asile #migrations #réfugiés #push-backs #chiffres #statistiques #Grèce #Turquie #refoulements #gardes-côtes #life_rafts #abandon #weaponization #géolocalisation #recoupement_de_l'information #contrôles_frontaliers #base_de_données #cartographie #carte_interactive #visualisation #plateforme

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    pour voir la plateforme :
    https://aegean.forensic-architecture.org

  • Priti Patel’s plan to end Channel crossings in disarray as navy threatens to ‘walk away’

    Official figures reveal that number of refugees crossing in small boats has doubled since military brought in

    The Royal Navy is threatening to “walk away” from Boris Johnson and Priti Patel’s plan to stem the number of boats carrying asylum seekers across the Channel as official data shows how spectacularly the policy has backfired.

    Defence chiefs are said to be fed up with trying to enact the prime minister and home secretary’s rapidly imploding plan of using the military to control small boats in the Channel.

    Ministry of Defence data shows crossings have close to doubled since the military was given “primacy” over the issue from mid-April compared with the first three months of this year.

    Patel and Johnson were warned that deploying the Royal Navy would be likely to increase the number of crossings but ignored expert advice because, according to internal sources, they wanted to appear tough.

    One former defence minister told the Observer that their miscalculation had guaranteed the navy was effectively providing an “efficient taxi service” for asylum seekers.

    Meanwhile, senior Home Office sources have admitted the UK could receive up to 60,000 people by small boat this year – double last year’s record – with another 20,000 arriving by different routes, undermining the credibility of Patel, who has made reducing crossings her priority.

    Patel will be grilled by the home affairs select committee this Wednesday on Channel crossings, the lack of safe, legal passage to the UK and her Rwanda asylum plan. The government has spent significant sums trying to remove asylum seekers to east Africa, but has yet to deport a single person.

    Defence chiefs hope Johnson’s resignation is an opportunity to scrap the Channel initiative as it also ties up resources at a time of escalating international security threats. Tobias Ellwood, Conservative chair of the influential defence committee, which has completed a damning inquiry into the use of the military in the Channel, said: “I know the MoD really wants to walk away from this, wants this to conclude. There’ll be less political pressure now. The prime minister is going.”

    The former soldier added: “From my personal perspective, I can say this is a complete waste of naval time. The navy is already overstretched.”

    John Spellar, the Labour vice-chair of the defence committee and a former defence minister, said the scheme had effectively reduced the navy to a “taxi service”.

    Spellar added: “As is now demonstrated, it is not achieving any significant improvement in the situation, but it’s embroiling the military in a task for which they are not suited and which is potentially reputationally damaging.”

    Their committee has heard evidence from naval commanders that the use of navy assets would, far from being a deterrent, make the crossing safer and therefore more attractive to small boats.

    This Tuesday, the armed forces minister James Heappey will be questioned by the committee over the operation’s predicted and actual lack of operational effectiveness.

    His appearance comes after ministers and officials from the Ministry of Defence and the Home Office refused to give evidence to the defence committee’s inquiry. When the Home Office and MoD were asked by the Observer to explain the legal basis for the military’s involvement in the Channel under so-called Operation Isotrope, neither would answer.

    It is also understood that the national security council, the main forum for collective discussion of the government’s objectives for national security, was not consulted before Isotrope was announced.

    MoD data shows a clear increase in migrants crossing in small boats.

    In May, 2,871 migrants were apprehended crossing the Channel by small boat compared with 1,627 in May 2021, a 75% increase. Similarly, during the first three months of 2022, 4,540 people were detected arriving by small boats compared with 7,432 during the last half of April, May and June after the MoD took over.

    Enver Solomon, chief executive of the Refugee Council, said the use of the navy had been proved to be futile. He said: “It is also expensive and demonstrates how the government is obsessed with control over both compassion and competence.

    “Prime ministers since Churchill have always given people fleeing persecution and bloodshed a fair hearing on UK soil. Using the military to repel them and seeking to expel them to Rwanda is a nasty and brutish response.”

    The MoD said: “As part of the government’s efforts to tackle illegal migration, the Ministry of Defence took primacy for the operational response to small-boat migration in the Channel in April.

    “The armed forces are supplementing Border Force assets, expertise and experience and providing operational oversight and coordination of maritime operations. This arrangement is likely to remain in place until early 2023.”

    A Home Office spokesperson said: “The government is united in tackling illegal migration and saving lives, to suggest otherwise is misleading and incorrect.

    “No one should be putting their lives at risk in the hands of people-smuggling gangs by getting into a small boat to cross the dangerous Channel.

    “The government’s new plan for immigration is the most comprehensive reform of the asylum system and will ensure we support those in genuine need while preventing abuse and deterring illegal entry to the UK.”

    https://www.theguardian.com/world/2022/jul/09/priti-patels-plan-to-end-channel-crossings-in-disarray-as-navy-threaten

    #Manche #UK #Angleterre #frontières #asile #migrations #réfugiés #armée #Royal_Navy #résistance #inefficacité #chiffres #statistiques #traversées

  • Crimes of Solidarity and Humanitarianism

    https://www.crimesofsolidarity.org
    #délit_de_solidarité #solidarité #criminalisation_de_la_solidarité #database #données #statistiques #chiffres #cartographie #monde #base_de_données #asile #migrations #réfugiés #visualisation

    La base données n’a pas l’air d’être vraiment à jour et fiable, mais l’approche est intéressante, ce qui est évident en regardant la carte pour France/Italie :

  • Les réfugiés ukrainiens en #Europe

    Le déclenchement de la guerre en Ukraine a provoqué l’un des plus importants déplacements de population du 21e siècle. S’ils transitent majoritairement par les pays limitrophes, comment leur accueil se répartit-il en Europe et aux portes de l’Europe ?

    À l’heure d’écrire ces lignes, le gouvernement ukrainien fait état de plus de 12 millions d’Ukrainiens déplacés par la guerre, dont 4,8 millions sont dénombrés hors des frontières du pays par le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR)[1] pour une population totale de 44 millions de personnes. L’invasion russe du pays déclenchée le 24 février 2022 a entraîné l’un des plus importants mouvements forcés de population du 21e siècle. Par comparaison, et d’après les mêmes instances, 5,7 millions de Syriens ont quitté leur pays en guerre pour une population totale de 21 millions ; et au Sud-Soudan, 2,3 millions des 12,4 millions d’habitants initiaux se trouvent en-dehors des frontières.

    Le refuge vers les pays frontaliers

    Les pays frontaliers ont été les plus directement et largement affectés par l’arrivée de réfugiés ukrainiens. Les enregistrements opérés par le UNHCR dans les différents pays, tels que représentés par la première carte, rendent compte du fait que les pays limitrophes ont vu transiter 7 millions d’individus en provenance d’Ukraine. Il faut souligner que cette carte reflète les enregistrements d’arrivées par pays, les flux, et donc le fait que certains réfugiés, au cours de leur transit, ont été enregistrés successivement dans différents pays.

    Trois millions et demi d’Ukrainiens ont transité par la Pologne qui s’avère la destination principale de fuite hors d’Ukraine. Les décomptes du UNHCR font état de près de 100 000 passages quotidiens dès le 27 février, avec un pic au 6 mars 2022, avec près de 140 000 traversées de la frontière polono-ukrainienne, pour redescendre à 30 000 autour du 21 mars et se stabiliser aux alentours de 20 000 par jour à la fin du mois de mars. La présence d’une importante diaspora ukrainienne de près d’un million de personnes dans le pays avant-guerre a facilité l’orientation des réfugiés. Incitée par le gouvernement polonais à se mobiliser pour accueillir de potentiels réfugiés dès le 15 février, tandis que les rumeurs d’invasion russe planaient sur l’Ukraine, cette diaspora a joué un rôle déterminant dans l’accueil.

    En dépit de la relative étroitesse de leur frontière avec l’Ukraine, les autres pays limitrophes situés à l’ouest ont accueilli d’importantes populations : 698 420 réfugiés ont été enregistrés en Hongrie, 587 219 en Roumanie, 483 306 en Moldavie, 466 264 en Slovaquie. Des chiffres particulièrement importants si on les rapporte à la population des pays concernés. Comme en Pologne, les arrivées se sont surtout concentrées en mars, se stabilisant aux alentours du 21 mars à 5 000 traversées quotidiennes en Hongrie, 3 000 en Slovaquie, 2 000 en Roumanie et 1500 en Moldavie.

    Souvent oubliée de la couverture médiatique du phénomène, la Russie s’est aussi imposée comme un lieu de refuge majeur pour les Ukrainiens, avec un million de réfugiés notamment en provenance des régions orientales de l’Ukraine, particulièrement touchées par la guerre. Cette fuite s’inscrit dans la continuité des départs entamés au cours de la première phase du conflit, à partir de 2014. La valorisation des structures d’accueil, des pratiques initialement incitatives comme la facilité à obtenir le passeport russe ont certainement joué dans ce mouvement vers l’est, mais la presse s’est récemment fait écho[2] de pratiques d’internement, d’interrogatoires et de filtration sur la base d’une supposée loyauté politique, notamment pour les populations déplacées aux mois de mai et juin.

    Des portes d’entrée vers l’Union Européenne

    À l’exception de la Russie dans laquelle sont restés les 1,1 million d’Ukrainiens qui s’y sont réfugiés, les autres pays ont peu à peu vu leur population de réfugiés décroître. Des 3,7 millions de réfugiés arrivés en Pologne, 1,152 million, soit près d’un tiers, sont toujours enregistrés sur le sol polonais début juin. La décrue est plus notable encore dans les autres pays limitrophes. En Moldavie, le nombre d’arrivants a toujours été dépassé par le nombre de partants, à destination notamment de la Roumanie où la moitié des réfugiés ukrainiens sont directement en provenance d’Ukraine et l’autre moitié, de Moldavie. Mais peu restent en Roumanie, puisque le UNHCR dénombre sur quasiment un million de réfugiés ayant transité par le pays, que seuls 82 344 y sont demeurés. En Moldavie, en Roumanie comme en Slovaquie, moins de 20 % des réfugiés enregistrés sur le territoire concerné y sont restés. Le cas le plus notable est celui de la Hongrie : le UNHCR a enregistré 731 098 passages à la frontière ukrainienne, mais seuls 24 091 réfugiés sont toujours comptabilisés en Hongrie début juin, soit à peine plus de 3 %. Seule la Pologne s’est présentée tout à la fois comme un pays de transit et d’installation. Si l’on excepte la Russie, 1,4 million de réfugiés stationnent début juin dans les pays frontaliers, tandis que 2,165 millions se trouvent plus à l’ouest, dont près d’un tiers, 780 000, en Allemagne. Une bascule très nette s’est opérée vers l’Europe centrale.

    L’Europe a temporairement levé toute restriction en matière d’immigration pour les Ukrainiens au 4 mars, permettant le transit à travers l’Europe et accordant la protection exceptionnelle aux populations ukrainiennes déplacées qui la réclamaient. La possibilité de traverser une frontière sur simple présentation d’un passeport ukrainien explique aussi la fuite vers d’autres destinations pourtant plus lointaines, comme la Turquie (environ 135 000 réfugiés, d’après le gouvernement turc), la Géorgie (environ 20 000 réfugiés) ou Israël pour les citoyens ukrainiens pouvant démontrer une ascendance juive (environ 15 000).
    Retours dans un pays en guerre

    7 millions de sorties du territoire ukrainien pour 4,8 millions de réfugiés dénombrés : les chiffres du Haut-Commissariat pour les Réfugiés soulignent un phénomène parfois difficile à circonscrire, celui des retours.

    Avec une relative constance, le UNHCR décompte environ 10 000 retours quotidiens depuis le début de la guerre. De telle sorte qu’à partir du mois de mai 2022, les retours ont commencé à contrebalancer les départs. Les témoignages confiés à la presse reflètent des raisons diverses. Pour les hommes émigrés de longue date, le souhait de rejoindre l’armée ; pour les femmes, le désir de retrouver des proches, des parents, des enfants confiés afin d’aller travailler de l’autre côté de la frontière. Les réfugiés récents, enfin, font état, après trois mois d’exil, de l’épuisement des dispositifs d’urgence, de l’éclatement des familles, des difficultés à se loger et plus généralement à se réinstaller à l’étranger. Un mouvement de retour qui touche aussi les déplacés internes : fin mai, le maire de Kyiv faisait état du retour des deux tiers des Kiéviens en ville.

    https://www.icmigrations.cnrs.fr/2022/05/05/defacto-033-05
    #réfuigés #réfugiés_ukrainiens #statistiques #chiffres

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  • Aegean deaths: Mitarachis misleads Greek public

    As Greece’s Migration Minister Notis Mitarachis once again abuses his position by misinforming the Greek public – this time about people dying in the Aegean Sea – it is reasonable to demand that, whether he is lying or not, he must take his post seriously, and improve his performance, or resign.

    https://www.koraki.org/post/aegean-deaths-mitarachis-misleads-greek-public
    #décès #morts #mourir_aux_frontières #frontières #asile #migrations #chiffres #statistiques #Mer_Egée #Grèce #morts_aux_frontières

  • Et si la France prenait vraiment « sa part » dans l’#accueil des réfugiés ?

    Au lendemain de l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe, le président Macron a pris la parole en sa qualité de président du Conseil de l’Union européenne pour assurer que chaque pays, y compris la France, allait « prendre sa part » dans l’accueil des réfugiés. « Nous le ferons, ajoute-t-il, en Européens, de manière coordonnée, responsable et solidaire » (discours du 25 février 2022).

    Accueil des #réfugiés_syriens : la France à l’écart

    Mais que signifie au juste « prendre sa part » de l’accueil ? S’agit-il d’accueillir les exilés dans les modestes proportions que la France a coutume de pratiquer à chaque « crise des réfugiés » ? Ou bien faut-il comprendre que la charge de l’accueil doit être équitablement répartie en Europe, en fonction du poids démographique et du poids économique de chaque pays ? Selon l’option choisie, l’accueil change radicalement d’échelle. Or il semble que ni la classe politique ni l’opinion publique de notre pays n’aient réellement conscience des implications de chaque option.

    Commençons par la première option. La #Syrie comptait 22 millions d’habitants avant la guerre. Combien de demandes d’asile syriennes la France a‑t-elle cumulées de 2014 à 2020 ? Environ 25 200, selon les données transmises à Eurostat (graphique ci-dessus). C’est un chiffre dérisoire, comparé à celui de l’Allemagne, qui a enregistré dans la même période 633 100 demandes de Syriens, soit… 25 fois plus. Or, selon le Haut-Commissariat de l’ONU aux réfugiés, le nombre total de Syriens qui ont dû fuir leur pays s’élève au printemps 2022 à 6,8 millions (sachant que les déplacés internes sont à peu près aussi nombreux). La plupart sont restés dans les pays limitrophes : Turquie, Liban, Jordanie. Seuls 17 % ont pu déposer une demande d’asile dans un pays de l’Union européenne, soit 1 140 220 personnes. Sur ce nombre, l’#Allemagne en a enregistré 55,5 % et la France pas plus de 2,2 %. Le compte est simple : 2,2 % des 17 % de Syriens enregistrés dans l’Union, cela fait moins de 0,4 % de l’ensemble des exilés syriens (25 200 sur 6,8 millions). On est loin du « tsunami » dénoncé par certains partis.

    Il faut, bien sûr, faire la part dans ce bilan des préférences des intéressés : ils ont choisi un pays plus attractif que la France, car plus prospère et plus disposé à les accueillir. Mais cela ne suffit pas à expliquer l’ampleur du décalage entre les deux pays. Les autorités françaises ont l’habitude d’invoquer l’effort accompli à l’égard des Afghans. Certes, de 2014 à 2020, la France a enregistré 8 % des demandes d’asile afghanes déposées dans l’UE, mais cette part reste encore très inférieure à celle de l’Allemagne, qui s’élève à 36 % (soit 49 200 demandes enregistrées contre 213 300).

    Les #capacités_d’accueil : structurelles ou politiques ?

    Il importe de distinguer dans les capacités d’accueil d’un pays ses capacités structurelles, à savoir la population, la richesse ou l’étendue du territoire, et ses capacités politiquement construites, comme les moyens alloués au traitement des demandes, les places d’hébergement, la politique migratoire en général, l’organisation du marché du travail, le régime d’exploitation de la main‑d’œuvre étrangère, l’externalisation du contrôle des frontières. La France réunit 15 % de la population de l’Union européenne et 17 % de son PIB. Si l’on admet qu’un pays doit accueillir les exilés enregistrés en Europe à proportion de ses capacités structurelles, il est clair que la France est très loin du compte à l’égard des Syriens. Elle aurait dû, en toute équité, enregistrer entre 170 000 et 200 000 demandes syriennes, et non pas 25 000.

    L’accueil des Ukrainiens en France : un effort encore limité

    Qu’en est-il à présent de l’Ukraine ? Le pays comptait avant la guerre 44 millions d’habitants, soit deux fois plus que la Syrie. Selon le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, la France était en mesure d’accueillir 100 000 réfugiés ukrainiens, « voire davantage » (déclaration du 14 mars 2022). Deux mois plus tard, l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii) annonçait avoir délivré en un temps record quelque 80 000 allocations pour demandeurs d’asile (Ada) à des #réfugiés_ukrainiens. Nul ne peut nier l’effort exceptionnel des autorités, ainsi que la mobilisation des associations et des bénévoles. Mais peut-on affirmer pour autant qu’à l’échelle européenne, la France « prend sa part » de l’accueil des Ukrainiens ?

    Comme pour la Syrie, les pays limitrophes sont en première ligne. Sur les 6,8 millions d’Ukrainiens (en grande majorité des femmes et des enfants) ayant fui le pays entre la fin février et la mi-mai, plus de la moitié se sont réfugiés dans les pays voisins, selon les données récentes du HCR (25 mai 2022). En sens inverse, 2 230 000 personnes sont entrées ou retournées dans le pays. Le HCR estime à 2,9 millions le nombre de personnes qui ont cherché refuge au-delà des pays limitrophes de l’#Ukraine. Limitons-nous à cette base de calcul et, parallèlement, considérons comme pertinent le poids de la France dans l’Europe géographique non limitrophe de l’Ukraine, soit 13,8 % de la population et 15,1 % du PIB. Si la France appliquait un principe de répartition équitable et solidaire, elle devrait accueillir les Ukrainiens à la hauteur de son poids démographique et économique dans cet espace, soit entre 400 000 et 440 000 personnes, bien au-delà des anticipations du ministre de l’Intérieur.
    Une tentation : reconduire l’existant en reportant la charge de l’accueil sur les diasporas

    On objectera qu’il faut faire intervenir un autre facteur, à savoir le poids très inégal, d’un pays à l’autre, des diasporas ukrainiennes susceptibles d’attirer les nouveaux venus. En 2020, les communautés ukrainiennes les plus importantes en dehors des pays limitrophes s’observaient en Italie (240 000 personnes), en République tchèque (163 000), en Allemagne (135 000) et en Espagne (107 000). Partout ailleurs, elles comptaient moins de 40 000 personnes – 20 300 seulement dans le cas de la France, d’après l’Insee. Chiffres peut-être sous-estimés, mais qui dessinent une carte suffisamment différenciée de l’« Europe ukrainienne ». Faut-il se satisfaire d’accueillir les réfugiés ukrainiens au prorata de leur présence préalable à travers l’Europe, en l’occurrence à un très faible niveau dans le cas de la France ? Ce serait introduire un critère supplémentaire de #répartition, consistant à demander aux immigrés ukrainiens déjà établis sur le territoire d’assumer la charge de l’accueil, alors que le principe d’#équité affirmé par l’Union européenne est censé mobiliser les États. S’il devait se replier sur cette doctrine, l’effort d’hospitalité crânement affiché par le gouvernement français manquerait totalement sa cible.

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    « Mais la France doit en prendre sa part » : le tardif repentir de Michel Rocard

    « La France ne peut pas accueillir toute la misère du monde, mais elle doit en prendre sa part. » L’allocution d’Emmanuel Macron fait allusion à cette célèbre formule de Michel Rocard. Certains s’insurgent de la voir citée sans sa seconde partie. Il faut lire à ce sujet l’excellente mise au point de Juliette Déborde : « “Misère du monde“, ce qu’a vraiment dit Michel Rocard », Libération, rubrique Désintox, 22 avril 2015. Le 3 décembre 1989, peu de temps après l’affaire du foulard islamique de Creil, le Premier ministre est très clair sur TF1 : « Nous ne pouvons pas héberger toute la misère du monde ». Il récidive le 13 décembre devant l’Assemblée nationale, avant d’enfoncer le clou en janvier 1990 devant un collectif de députés originaires du Maghreb : « J’ai beaucoup réfléchi avant d’assumer cette formule. Il m’a semblé que mon devoir était de l’assumer complètement. Aujourd’hui je le dis clairement. La France n’est plus, ne peut plus être, une terre d’immigration nouvelle. Je l’ai déjà dit et je le réaffirme, quelque généreux qu’on soit, nous ne pouvons accueillir toute la misère du monde. »

    C’est seulement le 24 août 1996, dans une tribune du Monde, que Michel Rocard, mesurant peut-être les effets délétères de son adage, ajouta cette restriction : « mais la France doit en prendre sa part ». Un repentir, comme disent les peintres, mais un repentir surgi après sept ans de réflexion.

    https://www.icmigrations.cnrs.fr/2022/06/04/defacto-033-04

    #statistiques #France #asile #migrations #réfugiés #chiffres #réfugiés_ukrainiens

    ping @karine4

  • Nous pouvons (et devons) stopper la crise sur les marchés internationaux – Fondation FARM
    https://fondation-farm.org/crise-alimentaire-securite-mondiale

    Bien sûr, la guerre en Ukraine n’a rien arrangé. Cette région du monde (Ukraine + Russie) produit une part significative du blé et du maïs exporté sur les marchés internationaux (environ 20%) et il en est de même pour les huiles végétales (notamment celle de tournesol) et pour les engrais azotés. Pour l’instant, ce n’est pas tant la production qui est compromise que les exportations (qui se faisaient traditionnellement par les ports de la mer Noire).
    Mais l’essentiel de la hausse des prix s’est produit avant la guerre en Ukraine. Et il ne s’agit pas là d’un détail. Car si les prix alimentaires, notamment ceux du maïs, du blé et des huiles végétales, ont fortement augmenté depuis la mi-2020, c’est parce qu’ils ont été entraînés à la hausse par le prix des énergies fossiles (pétrole et gaz naturel). Ce qui est en cause, c’est donc notre modèle de production agricole basé sur l’utilisation intense de ces énergies : intrants chimiques (notamment les engrais azotés fabriqués avec du gaz naturel), mécanisation, transport à grande distance. Ce qui est en cause, c’est surtout notre utilisation massive de produits alimentaires pour fabriquer du carburant, surtout aux Etats-Unis (maïs) et dans l’Union européenne (colza). Une utilisation qui lie très fortement le prix des céréales (maïs et blé) et des huiles végétales aux prix des énergies fossiles.
    Alors bien sûr la guerre en Ukraine a prolongé et amplifié la crise mais lui en attribuer l’entière responsabilité est factuellement inexact. Nous (Européens et Américains du nord) avons aussi notre (grande) part de responsabilité et il nous revient de l’assumer.

    #marchés_céréales #crise_ukraine #biocarburant