• 🛑 ☢ ☠ 🌍 #écologie #environnement #contamination #pollution #radioactivité #nucléaire #danger... #antinucléaire

    ☠️☢️ 8 bonnes raisons d’être antinucléaire... - Réseau Sortir du Nucléaire

    Face aux crises sanitaires, écologiques et économiques en cours et à venir, notre modèle de production et de consommation est défaillant. Il est urgent de dépasser les logiques de profit à court terme et de se recentrer sur l’essentiel. Il nous faut passer à un système énergétique plus sobre, sûr, résilient, local et renouvelable.
    Et le nucléaire n’en fait assurément pas partie (...)

    ▶️ Lire le texte complet…

    ▶️ https://www.sortirdunucleaire.org/8-bonnes-raisons-d-etre-antinucleaire-1235

  • 🛑 ☢ ☠ 🌍 #écologie #environnement #contamination #déchet #pollution #radioactivité #lobby #capitalisme #nucléaire #antinucléaire !...

    ☢ LE NUCLÉAIRE N’EST PAS BON POUR LE CLIMAT...

    "Portés par un puissant lobbying, les pronucléaires tentent de séduire l’opinion publique. « Le nucléaire n’émet pas de gaz carbonique », vraiment ? L’atome n’est ni anodin pour le climat, ni pour les citoyens. Enquête (....)"

    https://reporterre.net/Le-nucleaire-n-est-pas-bon-pour-le-climat

    ====================================================

    > Nucléaire : l’accident qui ne doit pas arriver...

    https://reporterre.net/Nucleaire-l-accident-qui-ne-doit-pas-arriver

    > Un accident nucléaire peut-il se produire en France ?

    https://reporterre.net/Un-accident-nucleaire-peut-il-se-produire-en-France

    > Relancer le nucléaire ? Une mauvaise affaire pour le climat :

    https://reporterre.net/Relancer-le-nucleaire-Une-mauvaise-affaire-pour-le-climat

    > Nucléaire ou sobriété, il faut choisir :

    https://reporterre.net/Nucleaire-ou-sobriete-il-faut-choisir

  • Au Niger, près de 20 millions de tonnes de déchets radioactifs entreposées à l’air libre par une entreprise française
    https://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/niger/au-niger-pres-de-20-millions-de-tonnes-de-dechets-radioactifs-entrepose

    Un paysage désertique de sable et de roches, un vent puissant qui balaye régulièrement les sols. C’est à #Arlit, dans le Sahara nigérien, que sont entreposées à l’air libre ces #boues_radioactives, les déchets de la #Cominak. « C’est à peu près 20 millions de tonnes de #déchets_radioactifs produits pendant plus de 40 ans », commente Bruno Charon, ingénieur en physique #nucléaire au laboratoire de la Criirad, association de protection de l’environnement, qui a analysé ces déchets et alerte aujourd’hui sur les #dangers pour les habitants et l’environnement.

    La filiale nigérienne d’#Orano, anciennement #Areva, a exploité durant 40 ans une mine d’#uranium, notamment pour alimenter les centraux nucléaires français. Si le site a fermé depuis près de deux ans, les déchets, eux, ne sont toujours pas confinés. « Compte tenu de la puissance des vents dans la région, les poussières radioactives, le gaz radioactif sont dispersables dans l’environnement très facilement, explique l’ingénieur. Comme ces #déchets ne sont pas confinés, la #contamination est passée dans les eaux souterraines. C’est tout à fait inacceptable. »

  • Covid-19 : ruée des expatriés chinois sur les médicaments contre la fièvre et les maux de tête
    https://www.lemonde.fr/international/article/2022/12/27/covid-19-ruee-des-expatries-chinois-sur-les-medicaments-contre-la-fievre-et-

    Covid-19 : ruée des expatriés chinois sur les médicaments contre la fièvre et les maux de tête. Au Japon, à Taïwan ou encore à Singapour, ils tentent d’acheter massivement des produits en vente libre pour les envoyer à leur famille, au risque de provoquer des pénuries.
    Par Philippe Mesmer(Tokyo, correspondance)
    Depuis la sortie de la politique dite zéro Covid de Xi Jinping et l’explosion des contaminations en Chine, les Chinois du Japon, de Taïwan ou encore de Singapour se ruent sur les produits en vente libre à base d’ibuprofène ou de paracétamol pour les envoyer à leur famille, provoquant des problèmes d’approvisionnement et de production. Les parapharmacies des quartiers de Tokyo à forte communauté chinoise, comme Ikebukuro ou Shinjuku, connaissent ainsi des pénuries de Pabron Gold A ou encore d’EVE Quick, des médicaments connus pour leurs effets contre le rhume, les maux de tête et la fièvre. Plusieurs enseignes limitent désormais leurs achats à une ou deux boîtes par client. Commercialisé depuis 1927 par le géant Taisho Pharmaceutical, le Pabron est réalisé à base de l’expectorant guaïfénésine. « Ce médicament était très utilisé par les Chinois contre les rhumes avant même la pandémie. Aujourd’hui, les réseaux sociaux chinois soulignent son efficacité contre le Covid-19 », reconnaît l’entreprise, qui prévoit d’augmenter la production.Fabriqué par SSP Pharmaceutical, EVE Quick contient de l’ibuprofène. Il est aussi recherché car, selon le média chinois Caixin Global, il y a pénurie de cet anti-inflammatoire dans plusieurs zones de Chine, à commencer par Pékin. Le phénomène d’achats massifs concerne aussi Taïwan. « Il n’y a presque plus de Panadol dans les rayons, ou très peu. Nous avons contacté les fabricants, en espérant qu’ils pourront accélérer l’approvisionnement pour répondre à la demande du marché », a déclaré à la télévision Victor Wang, directeur du Centre de gestion des épidémies, qui a appelé « à la modération ». Taïwan dispose d’un stock de l’antidouleur acétaminophène suffisant pour 2,7 mois et d’ibuprofène pour un mois, précise Channel Free Asia. Des mesures d’encadrement des ventes sont toutefois envisagées, a indiqué le ministre de la santé, Hsueh Jui-yuan, qui a demandé à la population de ne pas paniquer et de ne pas se ruer dans les pharmacies.En Australie, l’enseigne de pharmacies Chemist Warehouse a affiché des avis dans certaines zones pour rappeler au public qu’il ne peut pas acheter plus de 100 comprimés à la fois. Sur le réseau social chinois Xiaohongshu (« Petit livre rouge »), des cartes des villes australiennes circulent montrant des pharmacies où il est possible d’acheter de grandes quantités de paracétamol. A Singapour, le ministère de la santé a appelé la population à limiter l’achat de médicaments à l’usage personnel. Les principaux traitements expédiés vers la Chine sont l’analgésique Panadol, la formule traditionnelle chinoise Lianhua Qingwen et les compléments vitaminés. Cette forte demande provoque aussi des problèmes de production de ces traitements, car la Chine domine le marché mondial des ingrédients servant à leur fabrication. Le groupe Anhui Bayi Chemical est le principal producteur du nitrochlorobenzène, élément-clé du paracétamol. La Chine fournit 50 % des besoins de Taïwan, où les autorités s’inquiètent d’une éventuelle interdiction d’exportation si les pénuries se poursuivent en Chine. Cette crainte est partagée en Corée du Sud, explique le quotidien JoongAng, selon lequel des importateurs chinois tentent d’acheter en vrac des médicaments contre le rhume. « Face à l’évolution rapide de la pandémie en Chine, nous surveillons de près la situation de l’offre et de la demande intérieures », a fait savoir le gouvernement, qui aide les entreprises pharmaceutiques sud-coréennes confrontées à des problèmes d’approvisionnement en ingrédients de base. Car 37,5 % des importations de ces ingrédients viennent de Chine. « La demande est aujourd’hui supérieure à l’offre », reconnaît le groupe Chong Kun Dang Pharmaceutical.
    Séoul a assoupli les règles pour permettre aux importateurs de recourir à plusieurs fournisseurs au lieu d’un seul. Les géants de la pharmacie disposent aujourd’hui d’un stock de trois mois de médicaments contre la grippe et le rhume. La situation est d’autant plus tendue que plusieurs pays entrent en double pandémie de Covid-19 et de grippe. Au Japon comme en Corée du Sud, une nouvelle vague de contaminations au coronavirus coïncide avec le début de l’épidémie de grippe saisonnière. Dans le sud de la péninsule, le nombre de cas quotidiens de Covid-19 évolue autour de 50 000 et l’agence de contrôle et de prévention des maladies (KDCA) a constaté une hausse de 20 % des cas de grippe dans la semaine du 11 au 17 décembre.Dans l’Archipel, la septième vague de contaminations au coronavirus a provoqué la semaine suivante près de 200 000 nouvelles contaminations quotidiennes. La métropole de Tokyo a élevé vendredi 23 décembre son niveau d’alerte au maximum, car le taux d’occupation des lits d’hôpitaux dépasse les 50 %.

    #Covid-19#migrant#migration#chine#coreedusud#japon#australie#taiwan#medicament#penurie#contamination#exportation#pharmacie

  • Covid-19 : ruée des expatriés chinois sur les médicaments contre la fièvre et les maux de tête
    https://www.lemonde.fr/international/article/2022/12/27/covid-19-ruee-des-expatries-chinois-sur-les-medicaments-contre-la-fievre-et-

    Covid-19 : ruée des expatriés chinois sur les médicaments contre la fièvre et les maux de tête. Au Japon, à Taïwan ou encore à Singapour, ils tentent d’acheter massivement des produits en vente libre pour les envoyer à leur famille, au risque de provoquer des pénuries.
    Par Philippe Mesmer(Tokyo, correspondance)
    Depuis la sortie de la politique dite zéro Covid de Xi Jinping et l’explosion des contaminations en Chine, les Chinois du Japon, de Taïwan ou encore de Singapour se ruent sur les produits en vente libre à base d’ibuprofène ou de paracétamol pour les envoyer à leur famille, provoquant des problèmes d’approvisionnement et de production. Les parapharmacies des quartiers de Tokyo à forte communauté chinoise, comme Ikebukuro ou Shinjuku, connaissent ainsi des pénuries de Pabron Gold A ou encore d’EVE Quick, des médicaments connus pour leurs effets contre le rhume, les maux de tête et la fièvre. Plusieurs enseignes limitent désormais leurs achats à une ou deux boîtes par client. Commercialisé depuis 1927 par le géant Taisho Pharmaceutical, le Pabron est réalisé à base de l’expectorant guaïfénésine. « Ce médicament était très utilisé par les Chinois contre les rhumes avant même la pandémie. Aujourd’hui, les réseaux sociaux chinois soulignent son efficacité contre le Covid-19 », reconnaît l’entreprise, qui prévoit d’augmenter la production.Fabriqué par SSP Pharmaceutical, EVE Quick contient de l’ibuprofène. Il est aussi recherché car, selon le média chinois Caixin Global, il y a pénurie de cet anti-inflammatoire dans plusieurs zones de Chine, à commencer par Pékin. Le phénomène d’achats massifs concerne aussi Taïwan. « Il n’y a presque plus de Panadol dans les rayons, ou très peu. Nous avons contacté les fabricants, en espérant qu’ils pourront accélérer l’approvisionnement pour répondre à la demande du marché », a déclaré à la télévision Victor Wang, directeur du Centre de gestion des épidémies, qui a appelé « à la modération ». Taïwan dispose d’un stock de l’antidouleur acétaminophène suffisant pour 2,7 mois et d’ibuprofène pour un mois, précise Channel Free Asia. Des mesures d’encadrement des ventes sont toutefois envisagées, a indiqué le ministre de la santé, Hsueh Jui-yuan, qui a demandé à la population de ne pas paniquer et de ne pas se ruer dans les pharmacies.En Australie, l’enseigne de pharmacies Chemist Warehouse a affiché des avis dans certaines zones pour rappeler au public qu’il ne peut pas acheter plus de 100 comprimés à la fois. Sur le réseau social chinois Xiaohongshu (« Petit livre rouge »), des cartes des villes australiennes circulent montrant des pharmacies où il est possible d’acheter de grandes quantités de paracétamol. A Singapour, le ministère de la santé a appelé la population à limiter l’achat de médicaments à l’usage personnel. Les principaux traitements expédiés vers la Chine sont l’analgésique Panadol, la formule traditionnelle chinoise Lianhua Qingwen et les compléments vitaminés. Cette forte demande provoque aussi des problèmes de production de ces traitements, car la Chine domine le marché mondial des ingrédients servant à leur fabrication. Le groupe Anhui Bayi Chemical est le principal producteur du nitrochlorobenzène, élément-clé du paracétamol. La Chine fournit 50 % des besoins de Taïwan, où les autorités s’inquiètent d’une éventuelle interdiction d’exportation si les pénuries se poursuivent en Chine. Cette crainte est partagée en Corée du Sud, explique le quotidien JoongAng, selon lequel des importateurs chinois tentent d’acheter en vrac des médicaments contre le rhume. « Face à l’évolution rapide de la pandémie en Chine, nous surveillons de près la situation de l’offre et de la demande intérieures », a fait savoir le gouvernement, qui aide les entreprises pharmaceutiques sud-coréennes confrontées à des problèmes d’approvisionnement en ingrédients de base. Car 37,5 % des importations de ces ingrédients viennent de Chine. « La demande est aujourd’hui supérieure à l’offre », reconnaît le groupe Chong Kun Dang Pharmaceutical.
    Séoul a assoupli les règles pour permettre aux importateurs de recourir à plusieurs fournisseurs au lieu d’un seul. Les géants de la pharmacie disposent aujourd’hui d’un stock de trois mois de médicaments contre la grippe et le rhume. La situation est d’autant plus tendue que plusieurs pays entrent en double pandémie de Covid-19 et de grippe. Au Japon comme en Corée du Sud, une nouvelle vague de contaminations au coronavirus coïncide avec le début de l’épidémie de grippe saisonnière. Dans le sud de la péninsule, le nombre de cas quotidiens de Covid-19 évolue autour de 50 000 et l’agence de contrôle et de prévention des maladies (KDCA) a constaté une hausse de 20 % des cas de grippe dans la semaine du 11 au 17 décembre.Dans l’Archipel, la septième vague de contaminations au coronavirus a provoqué la semaine suivante près de 200 000 nouvelles contaminations quotidiennes. La métropole de Tokyo a élevé vendredi 23 décembre son niveau d’alerte au maximum, car le taux d’occupation des lits d’hôpitaux dépasse les 50 %.

    #Covid-19#migrant#migration#chine#coreedusud#japon#australie#taiwan#medicament#penurie#contamination#exportation#pharmacie

  • AGeI: Atlante Covid-19. Geografie del contagio in Italia

    L’Atlante, mediante l’impiego additivo testo-carta, prospetta il quadro epidemico della prima ondata di Covid-19 in Italia (febbraio-giugno 2020). Questo periodo, interessato dalle rigide restrizioni del lockdown, permette di esplorare la nascita dei focolai, la diffusione del contagio, la virulenza del morbo in certe parti dell’Italia in relazione agli aspetti fisico-ambientali e socio-territoriali di ogni Regione. La pandemia, infatti, ha evidenziato che i territori del contagio sono anisotropi e reagiscono all’infezione in modo differente. L’obiettivo dell’Atlante è dettagliare e problematizzare questa articolazione. La cartografia, incrociando i dati socio-territoriali con i dati inerenti il contagio, delinea situazioni ambientali molto diverse: emerge una suddivisione tripartita della Penisola, che, in questa prima ondata, si mantiene inalterata nel tempo. Si identifica così tre differenti «Italie»: quella settentrionale, in cui l’intensità del contagio è massima; quella centrale dove l’intensità è medio-alta; la meridionale infine, comprende il resto della penisola italiana, colpita in modo più lieve. Ciò suggerisce che fattori fisici e sociali intervengono nella diffusione del morbo confermando l’impostazione metodologica della ricerca.

    Pour télécharger l’atlas:
    https://www.ageiweb.it/wp-content/uploads/2022/08/Atlante-COVID-19.pdf

    https://aic-cartografia.it/2022/09/04/agei-atlante-covid-19-geografie-del-contagio-in-italia

    #atlas #covid #covid-19 #contamination #cartographie #visualisation #Italie

    ping @simplicissimus @reka @fil

  • Pesticides : le « tour de passe-passe » pour rendre l’eau potable
    https://reporterre.net/Pesticides-le-tour-de-passe-passe-pour-rendre-l-eau-potable

    Cette soudaine amélioration n’est en réalité qu’illusoire. Le métabolite est bien toujours présent dans l’eau. Générations futures souligne qu’il existe de nombreuses alertes sur le potentiel cancérigène et reprotoxique de la molécule mère, le S-métolachlore. En juin dernier, l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) classait cette dernière comme cancérigène suspecté.

    « La confiance dans l’eau potable a pris une claque, affirme pour sa part Régis Taisne, chef du département Cycle de l’eau à la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR). 10 à 12 millions d’habitants ont été informés que leur eau n’était pas conforme. Et aujourd’hui, on leur explique qu’elle le redevient. Les usagers peuvent se poser des questions. »

  • Gaz et Gaz / Nord Stream et vieilles munitions chimiques Robin des Bois
    la plus grande décharge sous-marine de munitions chimiques de la mer Baltique

    Les explosions suivies de fuites de gaz survenues le 26 septembre 2022 sur les gazoducs du consortium international Nord Stream reliant la Russie à l’Allemagne ont-elles réveillé, déplacé ou disloqué des munitions chimiques immergées à proximité ou en contiguïté ? Selon la Suède et le Danemark, les ruptures des canalisations sous-marines ont été provoquées par des explosions correspondant à plusieurs centaines de kilos de TNT, soit l’équivalent de plusieurs bombes aériennes conventionnelles utilisées pendant la dernière guerre mondiale. Les experts d’HELCOM (Commission pour la protection de l’environnement de la mer Baltique) estiment qu’une explosion conventionnelle peut produire assez d’énergie et de surpression pour disperser des agents de guerre chimiques à des distances inattendues.


    La zone au nord-est de l’île danoise de Bornholm où les explosions ont eu lieu est la plus grande décharge sous-marine de munitions chimiques de la mer Baltique. Le tonnage estimé se situe entre 30.000 et 35.000 tonnes. Les immersions connues ont duré d’août 1945 à juillet 1965. Ces chiffres et ces dates sont empreints d’incertitudes à cause de la disparité, de la disparition et de la fragmentation des archives écrites et de la fragilité des témoignages oraux.

    La décharge sous-marine de Bornholm est un catalogue de toutes les horreurs mises au point par les chimistes et les militaires allemands de la Première Guerre Mondiale et diversifiées par les nazis. La gamme est complète : des vésicants, des irritants, des lacrymogènes, des vomitifs, des sternutatoires, des toxiques, des neurotoxiques et des suffocants. Les plus connus sont le tabun, le gaz moutarde (ypérite), le phosgène et le sinistre Zyklon B qui suffoquait les déportés dans les chambres à gaz des camps d’extermination. Au moins 300 tonnes de grosses bombes conventionnelles explosives ont aussi été immergées au large de Bornholm. Ces munitions allemandes non utilisées ou leurs matières premières et adjuvants chimiques persistants ont été pour la plupart immergés sous la tutelle des administrations britanniques et soviétiques en Allemagne occupée puis par les autorités de l’Allemagne de l’Est.

    Les bombes, les obus, les grenades, les mines étaient jetés en mer depuis des barges, des pontons ou des vieux bateaux encore disponibles, en même temps que des barils, des fûts et autres conteneurs d’agents précurseurs de munitions chimiques.

    La zone d’immersion primaire était délimitée par des bouées. Les embarcations étaient chargées au maximum avec les munitions les plus légères directement accessibles. En pratique, les équipages commençaient à s’en débarrasser avant d’atteindre le périmètre désigné. Les munitions souvent emballées dans des caisses en bois pouvaient dériver sur quelques milles avant de couler. Pour accélérer l’évacuation des quais et entrepôts des ports de départ, des “objets flottants non identifiés” ont été bourrés de munitions et coulés dans la décharge sous-marine. Quatre épaves ont été repérées par sonar entre 1999 et 2006. Des carcasses métalliques sont éparpillées autour et visibles sur certains ponts. On ne sait pas à ce jour s’il s’agit de munitions conventionnelles ou chimiques. La décharge sous-marine de Bornholm n’est pas confinée. Par 70 à 100 m de fond il n’y a aucun dispositif technique qui empêche les munitions de se déplacer et de se décomposer au fil du temps, de l’érosion et de la houle sous-marine.

    Le gaz moutarde (ypérite) semble être l’agent chimique dominant dans la zone. Pendant les travaux préalables à la pose de Nord Stream 1, dans la Zone Economique Exclusive du Danemark, 4 bombes KC 250 au gaz moutarde ont été découvertes entre 7 m et 17 m de la trajectoire du gazoduc. Elles ont été inspectées avant la pose en automne-hiver 2010. Les bombes étaient dans un état de corrosion avancée. Des suintements d’ypérite étaient visibles. Ils étaient estimés pour chaque munition à 20 kg soit 20% du contenu initial de chaque bombe. Les coques étaient fissurées voire disloquées. Pour chaque munition, une charge de 15 kg de TNT était visible et paraissait intacte. A la demande des autorités danoises considérant qu’elles ne posaient pas de risque pour le gazoduc, les bombes ont été laissées sur place. Elles ont été de nouveau inspectées en janvier 2011, après la pose du gazoduc. Aucune dégradation supplémentaire n’aurait été observée.

    Entre 1994 et 2012, HELCOM rapporte que près de 4 tonnes de “blocs” d’ypérite ont été remontées à la surface par des engins de pêche dans le secteur de l’île de Bornholm. Ils ont été pour la plupart rejetés en mer dans des endroits désignés par les autorités danoises. Entre 1968 et 1984, au moins 25 pêcheurs polonais ont été brûlés par des résidus d’ypérite pris dans les filets dans le secteur de Bornholm, et en juillet 1955, 102 enfants d’une colonie de vacances ont été brûlés sur une plage de Darlowo en Pologne, face à Bornholm, après avoir récupéré sur la plage un baril fuyard contenant de l’ypérite.

    
Entre 1968 et 1984, 196 tonnes de poissons contaminés dans les filets des pêcheurs danois par des particules d’ypérite ont été retirés du marché et détruits.
Sur le long terme, des résidus et produits de dégradation des agents chimiques sont susceptibles de s’accumuler dans les poissons de fond comme les soles et les poissons omnivores comme les cabillauds. Les poissons dans la décharge de Bornholm et aux alentours souffrent par rapport à des espèces analogues capturées dans des zones extérieures d’un état sanitaire dégradé, d’un taux élevé d’ulcères de la peau et de pathologies rénales. Les poissons, les crustacés et tous les organismes marins vivant dans la zone ou autour sont plongés dans un environnement cancérogène, mutagène et reprotoxique.

    “L’héritage du passé repose encore au fond de la mer, il est intimement lié aux poissons d’aujourd’hui et il se pourrait que ses effets soient seulement perceptibles sur les consommateurs de demain” (1).

    Au large des côtes françaises, au moins 6 décharges sous-marines contiennent des munitions chimiques. L’une d’elles, dans la Fosse des Casquets au large du Cotentin, a été par la suite une zone d’immersion de déchets nucléaires.

    (1) HELCOM, 2013 . Chemical Munitions Dumped in the Baltic Sea. Report of the ad hoc Expert Group to Update and Review the Existing Information on Dumped Chemical Munitions in the Baltic Sea.

    Source : https://robindesbois.org/gaz-et-gaz-nord-stream-et-vieilles-munitions-chimiques

    #Nord_Stream #gazoduc #Bornholm #Baltique #munitions_chimiques #tabun #gaz_moutarde #ypérite #phosgène #Zyklon_B #poissons #crustacés #poisons #contamination

    • ce qui est étonnant, c’est qu’on ait pas une étude sur le % de réduction des contaminations obtenu par le port du passe sanitaire et du masque de papier dans les transports en commun à Paris - ou en France, soyons fous :-)

      c’est pourtant pas le nombre de groupes contrôles qui manquent

  • Les forçats des déchets | Santé & travail
    https://www.sante-et-travail.fr/forcats-dechets

    Ce sont les soutiers des temps modernes, occupés dans l’ombre à faire disparaître promptement les rebuts de la #société_de_consommation, dont nous ne saurions tolérer la vue. Environ 100 000 personnes sont employées dans le secteur des déchets, dont la moitié au traitement des ordures ménagères. Parmi elles, de nombreux salariés en insertion ou des travailleurs handicapés. Tous exposés à de multiples risques connus – pénibilité physique et mentale, horaires décalés, manipulation de #produits_toxiques, manque de reconnaissance, etc. – ou moins documentés, comme la contamination par bactéries et moisissures, lors des manutentions en centre de tri ou de compostage.
    Car les politiques publiques environnementales, aussi vertueuses et nécessaires soient-elles, ont laissé le travail dans un angle mort. Qui sait que les piles et batteries équipant nos objets du quotidien sont recyclées, à cause de leur dangerosité, dans des usines classées Seveso, où les équipes d’ouvriers se relaient en 3 x 8, y compris les jours fériés ? Il est temps pour l’économie circulaire de penser aux enjeux de santé au #travail. Des pistes se dessinent : intégrer l’ergonomie du recyclage dès la conception des produits. Ou faire coopérer les professionnels de l’ensemble d’une filière sur les conditions de travail. Et surtout valoriser enfin des métiers et des travailleurs essentiels à la préservation de l’environnement.

    https://basta.media/Recycler-trieur-de-dechets-sytcom-conditions-de-travail-Ecosystem-emplois-v

  • Bonnes feuilles : « Des bombes en Polynésie »
    https://theconversation.com/bonnes-feuilles-des-bombes-en-polynesie-180772

    Sous la direction de Renaud Meltz et d’Alexis Vrignon, l’ouvrage « Des bombes en Polynésie » réunit les contributions d’une quinzaine de chercheurs de différentes disciplines (historiens, géographes, anthropologues) pour revenir sur un épisode dramatique et longtemps gardé secret de notre histoire récente.


    #nucléaire

    • Des bombes en Polynésie. Les essais nucléaires français dans le Pacifique

      Sous la présidence du général #de_Gaulle, la France se dote de la force de dissuasion convoitée depuis le début de la Ve République : des bombes bien plus puissantes que celle déployée à Hiroshima. À quel prix ? Les 193 essais nucléaires réalisés de 1966 à 1996 en Polynésie dans les atolls de #Fangataufa et #Moruroa ont bouleversé l’existence de l’ensemble des Polynésiens, contaminant certains par les retombées toxiques, dégradant des écosystèmes fragiles dans lesquels des déchets radioactifs ont été hâtivement jetés à la mer. Au long de cette gigantesque entreprise qui a mobilisé une centaine de milliers d’hommes et des milliards de francs, le mode de vie des habitants s’est trouvé transformé, des Marquises à Bora-Bora.
      Depuis les hésitations des décideurs politiques métropolitains sur le choix du lieu – on a envisagé la Corse ou le Massif central pour les tirs souterrains, la Réunion et la Nouvelle-Calédonie pour les essais aériens – jusqu’aux conséquences sanitaires, environnementales et socio-économiques, en passant par le récit des oppositions, des contestations mais aussi des cohabitations et des rencontres, cet ouvrage, fruit de la collaboration de 15 chercheurs, historiens, géographes et anthropologues, lève le voile sur une période de l’histoire polynésienne et de l’histoire post-coloniale française trop longtemps demeurée sous le signe du secret.

      https://www.editions-vendemiaire.com/catalogue/collection-chroniques/des-bombes-en-polynesie-renaud-meltz-alexis-vrignon-dir
      #France #Polynésie #essais_nucléaires #livre #colonisation #colonialisme #pollution #contamination

      –-

      voir aussi les #Moruroa_files :
      https://disclose.ngo/en/investigations/moruroa-files
      https://seenthis.net/messages/905501

  • Covid-19 : l’est de Shanghaï confiné au moins quatre jours
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/03/28/covid-19-l-est-de-shanghai-confine-au-moins-quatre-jours_6119446_3244.html

    Covid-19 : l’est de Shanghaï confiné au moins quatre jours
    A partir du 1er avril, ce sera l’ouest de la métropole chinoise qui sera mis sous cloche pour faire face à la vague Omicron, qui s’accélère.
    Le Monde avec AFP
    Publié aujourd’hui à 10h18
    C’est un confinement en deux temps. La moitié de Shanghaï est mise sous cloche, à partir de lundi 28 mars, au moment où la capitale économique chinoise de 25 millions d’habitants affronte sa pire flambée de Covid-19 depuis deux ans. Les Shanghaïens habitant dans l’est de la ville sont confinés jusqu’au 1er avril à 5 heures du matin à leur domicile, avec interdiction d’en sortir. A cette date, ce sera au tour de la partie ouest.
    L’annonce de cette mesure, dimanche soir, a provoqué un afflux des habitants dans les supermarchés. Beaucoup d’entre eux sont lassés de l’impuissance des autorités à juguler la flambée épidémique malgré plusieurs semaines de restrictions. « On ne comprend vraiment pas les mesures anti-épidémie de la mairie. Il y a un manque de cohérence, déclare un homme de 59 ans, qui fait la queue pour acheter des produits alimentaires. Après déjà tout ce temps, la ville n’arrive toujours pas à contrôler le virus et les chiffres continuent de grimper. »Pour la mairie, ce confinement en deux phases vise à accélérer le dépistage de la population et à venir à bout des nouvelles infections « le plus vite possible ». Jusqu’alors, Shanghaï avait tenté d’éviter un confinement total, très préjudiciable à l’économie, cherchant plutôt à minimiser les perturbations avec une approche plus ciblée : des confinements de quarante-huit heures de bâtiments ou de complexes résidentiels.
    La métropole est devenue ces derniers jours l’épicentre d’une nouvelle vague de contaminations, liée au variant Omicron du SARS-CoV-2, qui a commencé à s’accélérer au début de mars et met à rude épreuve la stratégie chinoise « zéro Covid ». Le ministère de la santé a rapporté lundi 3 500 nouveaux cas positifs à Shanghaï.La partie confinée ce lundi est celle de Pudong, district qui compte notamment l’aéroport international de la ville et le célèbre quartier d’affaires avec ses immenses et emblématiques gratte-ciel. A partir de vendredi, ce sera Puxi, la moitié ouest de Shanghaï, qui sera sous cloche. Elle compte notamment la célèbre artère historique du Bund, en bordure du fleuve Huangpu, qui traverse la ville. La mairie n’a pas précisé dans l’immédiat quelles seraient les conséquences sur les aéroports de Shanghaï et son port maritime.La Chine a largement éradiqué l’épidémie depuis 2020 grâce à des quarantaines à l’arrivée sur le territoire, au traçage des déplacements par des applications mobiles et à des confinements de villes, parfois décrétés après seulement une poignée de cas. Mais Omicron met à mal le zéro Covid : le ministère de la santé a recensé ces deux dernières semaines des milliers de nouveaux cas journaliers. Un niveau très faible au niveau mondial, mais élevé pour la Chine, où le nombre de nouvelles contaminations quotidiennes dépasse rarement le chiffre de 100 depuis le printemps 2020.
    Ces dernières semaines, des millions d’habitants de régions touchées, dans l’ensemble du pays, ont été soumis à des confinements, comme la métropole technologique de Shenzhen (sud) ou la cité industrielle de Shenyang (nord-est).Mais si Shanghaï et ses confinements jusqu’alors ciblés peinent à venir à bout d’Omicron, d’autres voient le bout du tunnel. Shenzen, qui avait été totalement confinée au début de mars, reprend son activité car le nombre de nouveaux cas positifs est désormais très faible.
    Les autorités chinoises ont également observé avec nervosité la vague d’Omicron à Hongkong, qui a fait un grand nombre de victimes parmi les personnes âgées non vaccinées.

    #Covid-19#migrant#migration#chine#shangai#sante#zerocovid#confinement#quarantaine#frontiere#economie#contamination

  • La fièvre du lithium gagne le Portugal
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/02/04/la-fievre-du-lithium-gagne-le-portugal_6112250_3234.html

    « Nous n’avons rien d’autre que cette nature et, en même temps, nous avons tout ce dont nous avons besoin, souffle cette agricultrice de 43 ans, qui élève, avec son mari, vingt-six vaches de la race autochtone barrosa, dont la viande est réputée dans tout le pays. Il n’y a pas de boutiques, pas de cinéma, mais ce paysage n’a pas de prix, de même que la qualité des produits de la terre et la pureté de l’eau des rivières. Avec 500 euros, nous vivons mieux que ceux qui, en ville, en gagnent 1 500. Mais si la mine vient, nous perdrons tout et nous devrons partir… »

    #paywall 😶

    • Sur le promontoire rocheux qui domine « sa » vallée, Aida Fernandes ouvre les bras en grand, comme pour embrasser les collines verdoyantes qui lui font face, où serpentent des chemins de campagne. Rien ne vient troubler le silence qui règne sur ce paysage idyllique de bocages. Pas même le bruit des vaches à longues cornes, que l’on croise, plus souvent que les hommes, sur les routes en lacet qui mènent à #Covas_do_Barroso, hameau de 180 âmes du nord du Portugal.

      « Nous n’avons rien d’autre que cette nature et, en même temps, nous avons tout ce dont nous avons besoin, souffle cette agricultrice de 43 ans, qui élève, avec son mari, vingt-six vaches de la race autochtone barrosa, dont la viande est réputée dans tout le pays. Il n’y a pas de boutiques, pas de cinéma, mais ce paysage n’a pas de prix, de même que la qualité des produits de la terre et la pureté de l’eau des rivières. Avec 500 euros, nous vivons mieux que ceux qui, en ville, en gagnent 1 500. Mais si la mine vient, nous perdrons tout et nous devrons partir... »

      Alors que la #Serbie a annoncé par surprise, le 20 janvier, qu’elle mettait un terme au projet d’exploitation de mines de lithium le long de la rivière #Jadar, dans l’ouest du pays, par l’entreprise anglo-australienne #Rio_Tinto, après des mois de manifestations massives, le Portugal est sur le point de faire l’inverse. Lisbonne pourrait débloquer dans les prochaines semaines le projet de la plus grande mine à ciel ouvert d’Europe de l’Ouest de ce minerai stratégique, utilisé dans la fabrication des batteries des voitures électriques, sur les terres peu habitées de la région de #Barroso, classée au #Patrimoine_agricole_mondial, à 150 kilomètres au nord-est de Porto.

      Six nouvelles zones

      La société #Savannah_Resources, implantée à Londres, travaille sur le projet depuis 2017. Elle a obtenu le permis d’exploration et déjà réalisé les prospections qui lui ont permis d’identifier des gisements de #spodumène, des #minéraux très riches en lithium, renfermant près de 287 000 tonnes du précieux #métal. De quoi produire les #batteries de 500 000 #véhicules_électriques par an pendant une dizaine d’années, grâce à un projet de #mine_à_ciel ouvert de 542 hectares, comprenant quatre cratères profonds et un immense terril.

      Il reste encore à cette société d’investissement britannique à rédiger la version définitive de l’étude de faisabilité, qui doit déterminer la #rentabilité du projet, le #coût de la production étant considérablement plus élevé que celui des bassins d’évaporation des saumures dont est extrait le lithium d’Amérique latine, où se trouvent les principales réserves mondiales. Et elle n’attend plus que l’avis des autorités portugaises sur l’étude d’#impact_environnemental. Les conclusions, imminentes, ont été repoussées après les élections législatives anticipées, qui ont eu lieu dimanche 30 janvier au Portugal.

      S’il n’y a pas de contretemps, #Savannah espère commencer à produire du lithium dans deux ans, et promet pour cela 110 millions d’euros d’investissement. Elle n’est pas la seule à avoir flairé le filon. Les réserves de lithium ont éveillé l’appétit de nombreuses compagnies nationales et internationales, en particulier australiennes, qui ont déposé des demandes de prospections, ces dernières années. Et ce mercredi 2 février, le ministère de l’environnement portugais a donné son accord pour que des prospections soient lancées dans six nouvelles zones du pays. Leurs droits seront attribués grâce à un appel d’offres international dans les deux prochains mois.

      Non seulement le gouvernement portugais du premier ministre socialiste, Antonio Costa, qui vient d’être reconduit au pouvoir avec une majorité absolue à l’Assemblée, est favorable à la production de lithium, considéré comme essentiel à la #transition_énergétique. Mais, assis sur des réserves confirmées de 60 millions de tonnes, les plus importantes de l’Union européenne, il souhaite qu’une #industrie_métallurgique de pointe se développe autour des mines. « Le pays a une grande opportunité économique et industrielle de se positionner sur la chaîne de valeur d’un élément crucial pour la #décarbonation », a encore déclaré, en décembre 2021, le ministre de l’environnement, Joao Pedro Matos Fernandes, qui espère qu’ « aucun gramme de lithium ne s’exportera .

      L’enjeu est prioritaire pour le Portugal. Et pour l’Union européenne, qui s’est fixé comme objectif d’atteindre 25 % de la production mondiale de batteries d’ici à 2030, contre 3 % en 2020, alors que le marché est actuellement dominé par la Chine. Et les #fonds_de_relance européens #post-Covid-19, qui, pour le Portugal, s’élèvent à 16,6 milliards d’euros, pourraient permettre de soutenir des projets innovants. C’est, en tout cas, ce qu’espère la compagnie d’énergie portugaise #Galp, qui, en décembre 2021, s’est unie au géant de la fabrication de batterie électrique suédois #Northvolt pour créer un joint-venture, baptisé #Aurora, pour la construction, d’ici à 2026, de « la plus importante usine de transformation du lithium d’Europe », à #Sines ou à #Matosinhos.

      Avec une capacité de production annuelle de 35 000 tonnes d’hydroxyde de lithium, cette usine de #raffinage pourrait produire 50 gigawattheures (GWh) de batteries : de quoi fournir 700 000 #voitures_électriques par an. Le projet, qui espère bénéficier des fonds de relance européens et aboutir en 2026, prévoit un investissement de 700 millions d’euros et la création de 1 500 #emplois directs et indirects. « C’est une occasion unique de repositionner l’Europe comme leader d’une industrie qui sera vitale pour réduire les émissions globales de CO2 », a souligné le président de Galp, Andy Brown, lors de la présentation. « Cette initiative vient compléter une stratégie globale basée sur des critères élevés de #durabilité, de #diversification des sources et de réductions de l’exposition des #risques_géopolitiques », a ajouté le cofondateur de #Northvolt, Paolo Cerruti. La proximité de mines serait un atout.

      Résistance

      D’autres projets de #raffinerie sont en cours de développement, comme celui de l’entreprise chimique portugaise #Bondalti, à #Estarreja, au sud de Porto, qui a annoncé en décembre 2021 s’être associée à la compagnie australienne #Reed_Advanced_Materials (#RAM). Mais, dans les régions convoitées, la #résistance s’organise et les élus se divisent sur la question. Le maire de la commune de #Boticas, à laquelle est rattachée Covas de Barroso, du Parti social-démocrate (PSD, centre droit), doute publiquement de sa capacité à créer de la richesse localement, et craint qu’elle ne détruise le #tourisme rural, la #gastronomie et l’#agriculture. Tandis qu’à 25 kilomètres de là, à #Montalegre, où la compagnie portugaise #Lusorecursos entend construire une mine à ciel ouvert sur une surface de 825 hectares avec une raffinerie, le maire socialiste, Orlando Alves, y est a priori favorable, à condition qu’elle obtienne la validation de son étude d’impact environnemental .

      « C’est une occasion de combattre le #dépeuplement, explique-t-il. La réalité actuelle du territoire, c’est que les gens émigrent ou s’en vont dans les grandes villes, que les jeunes partent pour faire leurs études et ne reviennent pas. Sans habitant, il n’y aura plus de #tourisme_rural ni d’agriculture... » Au gouvernement, on essaie aussi de rassurer en rappelant que le pays compte déjà vingt-six mines de #feldspath « semblables à celle du lithium » .

      « Près de 125 exploitations agricoles et la réserve de biosphère transfrontalière #Gerês-Xures se trouvent dans un rayon de 5 kilomètres autour du projet de #Montalegre. Et, ces derniers temps, des jeunes reviennent pour devenir apiculteurs ou produire des châtaignes... », rétorque Armando Pinto, 46 ans, professeur et coordinateur de la plate-forme #Montalegre_com_Vida (« Montalegre vivante »). Le 22 janvier, près de 200 personnes ont manifesté dans les rues de cette commune dominée par les ruines d’un château médiéval.

      Conscient de l’importance de rallier l’opinion publique, lors d’une conférence sur les « #mines_vertes » , organisée en mai 2021, le ministre Matos Fernandes a insisté sur l’importance « d’aligner les intérêts de l’#économie et de l’#industrie en général avec ceux des communautés locales », pour qu’elles perçoivent des « bénéfices mutuels . Pour y remédier, le directeur général de Savannah, #David_Archer, a assuré qu’il tâchera de recycler l’#eau utilisée sur place, qu’il investira près de 6 millions d’euros pour construire une #route de contournement du village, qu’il créera 200 #emplois_directs, ou qu’il versera des #fonds_de_compensation de 600 000 euros par an pour les communautés affectées par la mine. Sans parvenir à convaincre les habitants de Covas, dont le village est parsemé de graffitis clamant « #Nao_a_minas » (« non aux mines »).

      « Pas de #sulfure »

      « Il y a toujours des impacts, mais si le projet est bien bâti, en utilisant les dernières technologies pour le traitement et l’#exploitation_minière, elles peuvent être très acceptables, estime l’ingénieur Antonio Fiuza, professeur émérite à l’université de Porto. L’avantage est que les roches qui renferment le lithium sont des #pegmatites qui ne contiennent pas de sulfures, ce qui rend le risque de #contamination de l’eau très limité. » Selon ses calculs, si l’intégralité des réserves connues de lithium du Portugal est exploitée, elles pourraient permettre la construction de batteries pour 7,5 millions de véhicules électriques.

      « Pour nous, un projet si grand pour un si petit territoire, c’est inconcevable. Nous sommes tous des petits fermiers et il n’y a pas d’argent qui compense la destruction des montagnes », résume Aida Fernandes. Ses deux jeunes enfants sont scolarisés à Boticas, à une vingtaine de kilomètres de là. Il n’y a que quatre autres enfants à Covas do Barroso, un hameau sans école, ni médecin. « Il y a bien sûr des problèmes dans les villages de l’intérieur du pays, mais les mines ne peuvent pas être une solution, dit Nelson Gomes, porte-parole de la plate-forme Unis en défense de Covas do Barroso. On n’est pas des milliers ici et personne ne voudra travailler dans des mines. Des gens viendront d’ailleurs et nous, on devra partir. Quand les cours d’eau seront déviés et pollués, les terres agricoles détruites et que la mine fermera, douze ans plus tard, que se passera-t-il ? Ils veulent nous arracher un bras pour nous mettre une prothèse... »

      https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/02/04/la-fievre-du-lithium-gagne-le-portugal_6112250_3234.html

      #lithium #Portugal #mines #extractivisme
      #green-washing #Europe

  • Les îles Tonga confinées à la suite de la détection de deux cas de Covid-19
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/02/01/les-iles-tonga-confinees-a-la-suite-de-la-detection-de-deux-cas-de-covid-19_

    Les îles Tonga confinées à la suite de la détection de deux cas de Covid-19
    Les deux hommes dont le test s’est révélé positif cette semaine à Nuku’alofa ont travaillé dans le port de la capitale, où l’aide humanitaire afflue du monde entier depuis l’éruption volcanique du 15 janvier.
    Les îles Tonga vont entrer en confinement, mercredi 2 février, à cause de la détection de deux cas de Covid-19, un nouveau coup dur pour ce royaume du Pacifique qui peine à se remettre de l’éruption volcanique et du tsunami dévastateurs de la mi-janvier, ont annoncé des responsables.
    Cette nation insulaire était pour l’instant l’un des rares endroits de la planète à avoir été épargnés par le virus, mais le premier ministre, Siaosi Sovaleni, a déclaré que les deux hommes dont le test s’est révélé positif cette semaine à Nuku’alofa avaient travaillé dans le port de la capitale, où l’aide humanitaire afflue du monde entier depuis le 15 janvier. L’éruption volcanique, l’une des plus importantes enregistrées depuis des décennies, a recouvert les Tonga de cendres toxiques, causant la mort de trois personnes.
    L’archipel a fermé ses frontières au début de 2020, en raison de la pandémie provoquée par le coronavirus. Depuis, ce pays de 100 000 habitants n’avait enregistré qu’un seul cas de Covid-19, celui d’un homme arrivé de Nouvelle-Zélande en octobre 2021 et qui s’est depuis totalement remis. Après l’éruption volcanique et le tsunami, des navires des marines australienne, néo-zélandaise, américaine, française et britannique ont livré de l’aide. Toutes les livraisons ont été effectuées en conformité avec des protocoles stricts de « non-contact » afin de tenir le virus à distance.
    M. Sovaleni a précisé que les deux hommes touchés étaient asymptomatiques et doublement vaccinés, comme environ 85 % de la population des Tonga.Le navire australien Adelaïde a accosté la semaine dernière à Nuku’alofa pour décharger de l’aide, alors qu’une vingtaine de membres de son équipage étaient contaminés par le virus.

    #Covid-19#migrant#migration#ilestonga#australie#nouvellezelande#sante#humanitaire#circulation#frontiere#contamination#non-contact

  • Les militaires américains basés au Japon, jugés responsables de la propagation d’Omicron dans l’Archipel
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/01/11/les-militaires-americains-bases-au-japon-juges-responsables-de-la-propagatio

    Les militaires américains basés au Japon, jugés responsables de la propagation d’Omicron dans l’Archipel. La libre circulation des soldats américains stationnés dans l’Archipel, qui sont exemptés des règles de quarantaine et des tests aux frontières, est soupçonnée de contribuer au rebond de l’épidémie.La propagation du variant Omicron au Japon ravive les débats sur le statut spécial dont bénéficient les militaires américains stationnés dans l’Archipel. Jugés en partie responsables de la nouvelle vague, ces militaires ont accepté, avec retard et après de multiples requêtes du gouvernement nippon, de restreindre, à partir du lundi 10 janvier et « pendant deux semaines », leurs activités « non essentielles » hors des bases. Ils ont aussi réinstauré le port du masque obligatoire en extérieur et les tests pour le personnel arrivant de l’étranger. Le ministre des affaires étrangères japonais, Yoshimasa Hayashi, avait auparavant « insisté pour un renforcement des mesures de prévention » et le porte-parole du gouvernement, Hirokazu Matsuno, avait fait part de ses « fortes préoccupations » sur la situation dans les bases, alors que le Japon vit une résurgence des contaminations à l’échelle nationale, 6 436 cas de Covid-19 le 10 janvier, contre 574 le 1er janvier.
    L’armée américaine est soupçonnée de contribuer au rebond de l’épidémie dans le pays, car l’essentiel des cas vient d’Okinawa (sud). Ce petit archipel abrite plus de 60 % des 50 000 GI du Japon. Les premières contaminations de la dernière vague auraient été détectées fin décembre sur la base américaine de Camp Hansen. Le 8 janvier, Okinawa enregistrait 1 759 cas en une journée, un record depuis le début de la pandémie, dans cette préfecture de 1,5 million d’habitants, qui n’inclut pas les cas des bases américaines, qui s’élevait à 547 le même jour. Le gouverneur, Denny Tamaki, partisan de la réduction des forces américaines dans son département, a fait part de sa « colère » face à la « hausse alarmante » des contaminations.Cela a a des conséquences sérieuses puisque 485 médecins et infirmières cas contacts d’Okinawa ont dû cesser le travail, alors que le taux d’occupation des lits réservés au Covid-19 augmente vite. Okinawa, Yamaguchi et Hiroshima ont réimposé, le 9 janvier, des restrictions à l’ouverture des bars et restaurants et appelé la population à limiter les déplacements.La situation a ravivé les questions sur le statut des forces américaines du Japon (Status of Forces Agreement (SOFA), défini en 1960, lors de la signature du traité bilatéral de sécurité. Ce cadre offre une quasi-extraterritorialité aux bases américaines et une forme d’impunité aux militaires, facteur de mécontentement à chaque fait divers impliquant un GI. L’article 8 du SOFA les exempte aussi des procédures imposées aux frontières, y compris, donc, les règles strictes de quarantaine et de tests imposées par Tokyo.Dans un éditorial du 6 janvier, le quotidien de centre gauche Asahi qualifiait le SOFA d’« échappatoire » ayant permis à Omicron de se propager au Japon. L’agence de presse Jiji regrettait, le 9, un statut qui « entrave le contrôle du virus aux frontières ».Le mécontentement est vif, car les autorités américaines ont admis, en décembre, que l’ensemble des forces du Japon n’étaient plus testées depuis le 3 septembre. Elles sont critiquées pour ne pas donner d’informations sur les cas contacts, à la différence des forces américaines de Corée du Sud, plus transparentes.
    Des mesures de prévention ont été prises, mais le premier ministre, Fumio Kishida, attaché à l’alliance bilatérale dans un contexte de tension croissante avec la Chine et la Corée du Nord, exclut toute révision du statut. En décembre, le Japon a même accepté de payer plus pour la présence militaire américaine, validant une enveloppe de 8 milliards d’euros pour les cinq prochaines années, en hausse de 573 millions d’euros par rapport à la période précédente.

    #Covid-19#migrant#migration#japon#etatsunis#sante#militaire#contamination#epidemie#omicron#virus#frontiere#circulation#controle#depistage

  • Stratégie zéro Covid : la Chine veut créer des « centres de quarantaine » permanents
    https://www.lemonde.fr/international/article/2022/01/05/strategie-zero-covid-la-chine-veut-creer-des-centres-de-quarantaine-permanen

    Stratégie zéro Covid : la Chine veut créer des « centres de quarantaine » permanents Un premier centre, supposé prévenir la propogation du virus par les voyageurs étrangers, est sorti de terre à Canton. A terme, toutes les grandes villes chinoises devraient être équipées de bâtiments similaires.
    D’ici peu, les voyageurs entrant en Chine par Canton ne devraient plus être isolés dans un des hôtels réquisitionnés à cet effet, mais dans un centre de quarantaine permanent, baptisé « centre de santé international ». A cette fin, des dizaines de bâtiments de trois étages sont sortis de terre durant l’été 2021 à la périphérie de la ville. Ils totalisent 5 074 chambres dont la taille varie de 18 à 39 mètres carrés (plus onze chambres pour les personnes à mobilité réduite). Un investissement évalué à 260 millions de dollars (230 millions d’euros) par les autorités. Accès par bus spéciaux en provenance de l’aéroport, repas servis par des robots, thermomètres équipés d’intelligence artificielle, caméras permettant de communiquer à distance avec le personnel de surveillance : ce centre de 250 000 mètres carrés (environ 46 terrains de football) est supposé prévenir la propagation du Covid-19 par les voyageurs débarquant dans cette métropole du sud du pays.A terme, toutes les grandes villes devraient être équipées de centres similaires. Selon Cui Gang, un responsable de la commission nationale de la santé, chaque grande ville devrait disposer d’un ratio de 2 chambres de quarantaine pour 1 000 habitants. « Les centres de quarantaine centralisés pour les voyageurs entrant dans le pays jouent un rôle-clé pour éviter la propagation du virus », avait-il expliqué fin septembre. Le Journal de la santé de Canton indique que 169 employés de l’hôpital de la Croix-Rouge de Canton travaillent dans ce centre depuis le 17 septembre. Mais, alors que le China Daily affirmait le 8 octobre 2021 que « tous les voyageurs entrant dans le pays » y seraient envoyés, il semble que seuls les Chinois – qui, de fait, constituent la grande majorité des voyageurs actuellement – y soient conduits. Ces centres prouvent que, pour Pékin, la stratégie zéro Covid est une bataille de longue haleine. Celle-ci repose sur le principe : « tester, tracer, isoler ». Les tests sont imposés à toute personne voyageant dans le pays, ayant rendez-vous avec un responsable politique, se rendant à un événement collectif ou pouvant être cas contact. Le traçage des déplacements est permanent. Quant à l’isolement, il concerne aussi bien le pays – qui a supprimé 98 % de ses vols internationaux depuis le 27 mars 2020 – que les personnes venant de l’étranger – soumises à une quarantaine comprise, selon les villes, entre deux et huit semaines – et les Chinois se trouvant à proximité de personnes diagnostiquées positives.
    On le constate à Xi’an, cette ville du nord de la Chine dont les 13 millions d’habitants sont confinés à leurs domiciles depuis le 22 décembre 2021 en raison d’une centaine de cas de Covid-19 détectés chaque jour depuis le 9 décembre. Du jamais-vu à cette échelle depuis le spectaculaire confinement de Wuhan, du 23 janvier au 8 avril 2020. Selon les autorités, ce grand enfermement est efficace. Mercredi 5 janvier, Xi’an ne recensait plus que 35 nouveaux cas, selon les chiffres officiels. La situation serait « sous contrôle » ont déclaré les autorités locales. Mais le virus se répand ailleurs. Dans le Henan, la ville de Yuzhou, où vivent un million de personnes, est également coupée du monde en raison de la découverte de trois personnes positives au virus mais asymptomatiques. Il en est de même dans certains quartiers de Zhengzhou où onze cas de Covid-19, dont neuf asymptomatiques, ont été récemment détectés.

    #Covid-19#migrant#migration#chine#sante#zerocovid#confinement#enfermement#centredequarantaine#contamination

  • Après une soirée privée, 21 participants sur 33 infectés par Omicron : les boosters n’empêchent pas les événements super-contaminateurs
    https://www.rtbf.be/info/societe/detail_apres-une-soiree-privee-21-participants-sur-33-infectes-par-omicron-ces-

    Même avec des participants ayant tous reçu une dose de rappel, un événement super-propagateur reste possible avec le variant #Omicron, démontre une récente étude norvégienne.

    Un risque important même avec un « pass vaccinal »

    Un pass vaccinal plutôt qu’un pass sanitaire ou un Covid Safe Ticket pour accéder aux activités de loisir et à l’Horeca : l’idée fait son chemin chez nous, elle sera d’application en France dès le 15 janvier. Comme son nom l’indique, le pass ne pourra dorénavant être activé qu’avec un schéma vaccinal complet et non plus un simple test négatif.

    Une idée qui va clairement dans le sens d’une obligation vaccinale, mais a-t-elle encore un sens sanitaire avec l’arrivée d’Omicron ? Il était déjà permis d’en douter avec les premières données concernant « l’échappement vaccinal » du variant, une toute récente étude en provenance de Norvège vient renforcer ces doutes : lors d’une soirée privée où tous les invités avaient reçu trois doses de vaccins, les deux tiers des invités ont été infectés le même soir.

    L’étude, publiée en préprint, analyse ce que l’on appelle un événement de « super-contamination » survenu au début du mois de décembre aux îles Féroé. 33 personnes, tous des travailleurs de la santé, ont assisté à une réunion privée. Plusieurs participants ont remarqué des symptômes au cours des jours suivants et ont effectué un test PCR, qui s’est révélé positif. Les autres participants ont ensuite également effectué des tests PCR, et il s’est avéré que pas moins de 21 des 33 participants étaient positifs.

    Tous symptomatiques mais aucune hospitalisation

    Ce « taux d’attaque » inhabituellement élevé a conduit le médecin-chef à demander le séquençage du génome du virus... et c’est ainsi qu’a été identifié pour la première fois Omicron sur l’île. Or, il se fait que tous les participants infectés non seulement étaient vaccinés mais avaient tous reçu leur dose de rappel au cours des deux mois et demi précédents. Tous avaient également subi un test négatif dans les 36 heures précédant le rassemblement.

    Tous les cas signalés se sont avérés symptomatiques : les symptômes les plus courants étaient des douleurs musculaires et articulaires, la fatigue et la fièvre. Aucun n’a été admis à l’hôpital.

    Les auteurs en concluent que la variante Omicron peut conduire à des événements de super-propagation même chez les personnes triplement vaccinées, et donc l’importance continue de la distanciation sociale et de l’évitement de grands rassemblements festifs pendant la pandémie pour prévenir d’éventuels événements de super-propagation. Ils soulignent aussi la période d’incubation plus courte pour Omicron que pour les variantes précédentes.

    • les boosters n’empêchent pas les événements super-contaminateurs

      Non mais ils évitent de saturer les urgences.

      Les deux copines qui bossent en hosto vous disent merci (les autres je vous dis pas ce qu’elles vous disent, des vraies poissonnières dans ces cas là).

    • Comme les urgences ne sont pas saturées on n’a qu’à dire que c’est grace aux gens vaccinés « qui font des formes moins graves ».
      J’ai le covid depuis le 24, il se trouve qu’on est 3 voisins à l’avoir avec les mêmes symptômes (ceux d’omicron décris dans l’article). on a été infecté·es par un autre voisin. Un con qui est venu nous voir le 23 avec 39 de fièvre. Les 3 sont vaccinés, ils ont entre 27 et 34 ans. Je ne suis pas vacciné, j’ai eu 60 ans le soir du 24. Mes symptômes ne sont pas pires que les leurs, voire moindres. J’ai pas d’autre explications que ça : omicron développe peu des symptômes sévères. Le vaccin ne protège pas d’omicron. L’effet des « boosters » (pétards mouillés plutôt que boosters...) sur le niveau de saturation des urgences est purement spéculatif.

    • On ne sait toujours pas pourquoi depuis le début, 20% des gens contaminés ont des symptômes et que dalle pour les autres. Les comorbidités de mon cul expliquent que dalle  : en réa, ils ont vu de tout, à la morgue aussi.
      On ne sait pas pourquoi certains vont l’attraper facilement et le gus à côté non. On ne sait pas pourquoi ça part en couille ou pas. On sait encore moins pourquoi et comment se développent les covid longs, lesquels peuvent devenir très handicapants… y compris pour des gus qui étaient asymptos quand ils l’ont choppé.

      Donc, tu peux être un vioque sans vaccin et avec des merdasses de santé et n’avoir qu’un mini rhume OU un jeune sportif qui pète la forme et va clamser en moins d’un mois.

      Voilà où on en est concrètement 2 ans après le début du merdier.

      Donc, t’es obligé de partir du principe que ça peut aussi bien te crever que de te passer au travers, te contourner ou te coller une forme de 80 ballais jusque peut-être la fin de tes jours… et donc, tout faire pour ne pas le chopper, ce qui revient basiquement à éviter au max de voir des gens et de porter un FFP2 dès que tu sors de ton antre.

    • https://twitter.com/_jchlp_/status/1475724527871090691

      Rappel suite à un échange hier sur Twitter : LE facteur qui fait que la Covid va, chez certains et pas chez d’autres, partir en cacahuète n’est, à ce jour, pas encore connu.

      Cela n’a rien à voir avec les facteurs de risques (FDR) dont on vous parle malheureusement sans arrêt
      qui sont, eux, extraits des situations hospitalières = en bout de course, pour définir ceux chez qui cela a plus de (mal)chance de très très mal se passer. Donc à l’inverse les personnes avec un ou des facteurs de risques n’ont pas forcément (et c’est même la grande majorité !!! Heureusement !) ce FACTEUR INCONNU qui va faire que cela va partir en cacahuète.

      Donc des patients de 92 ans avec la Covid vont avoir seulement le nez qui coule 1 semaine ou des personnes en surpoids, diabétiques déséquilibrés et hypertendus bronchopathes vont avoir juste
      mal à la tête et être un peu fatigué. C’est là le drame dans la compréhension de SarsCov2, car à ce jour il nous manque encore ce qui fait que le barillet avec une seule balle va s’arrêter chez un patient de 25, 40, 65 ou 95 ans. Alors oui avec un ou des FDR, une fois, MAIS UNE FOIS SEULEMENT, que la machine s’est emballée (Facteur Cacahuète) là ça va pr certains mal se passer. Mais définir ou vous définir A PRIORI comme à risque de Covid Grave n’est pas pertinent. L’écrasante majorité même et y compris avec des FDR va croiser la Covid SANS ENCOMBRE.

      Donc devant cette incertitude de savoir si oui ou non vous avez le Facteur Cacahuète un choix s’offre à vous, retirer la balle du Barillet en vous vaccinant !
      Alors ok certains diront que ce n’est pas du 100% ok vendu c’est pas du 100%…et c’est donc que vous êtes joueur reste à savoir avec quoi vous voulez jouer les probabilités du vaccin ou celles de SarsCov2, la science, elle, a tranché et ce n’est pas une opinion, qui elle sera liée à UN medecin, sur UN plateau TV, même s’il parle fort, tt seul et qu’il a une blouse avec plein de médailles
      (d’avance pardon pour les fautes)

      J’ajoute que ce qui est expliqué dans ce thread (que j’explique TOUS LES JOURS en consultation !!!) n’est toujours pas entendu, compris, repris, expliqué et que cela me désespère avec cette impression, comme pour le reste, de brassage de d’air autour des FDR qui ne sont, en aucun cas, un élément de compréhension du mécanisme de SarsCov2 mais bien des épiphonèmes aggravatifs que l’on rencontre dans l’évolution de très nombreuses sinon la totalité, des pathologies.
      Le Facteur Cacahuete lui, est l’élément manquant mais la base de la mécanique SarsCov2 (épiphénomènes pas épiphonèmes sorry).

      Résumé : "Quand t’as plein de FDR et qu’une maladie (la Covid tiens) part en cacahuète t’as moins de chance de t’en sortir (incroyable !) mais c’est pas parce que t’es en super bonne santé que ça ne peut pas partir en cacahuète et ça et bien pour le moment on ne sait pas pourquoi !

      Je crois me souvenir qu’au début de la pandémie (avril 2020), on parlait d’orages de cytokine, sorte de réaction auto-immune incontrôlée et violente qui déclenchait une méga inflammation des tissus (tous organes confondus).

    • encore un cas (en attendant des données qui viendront) qui montre qu’après le passe pseudo sanitaire avec son droit d’être démasqué à l’intérieur, c’est le pass vaccinal qui ne sera qu’un mini chaton de papier face au virus (vous êtes du bon coté, caressez-le, ça réconforte). tant que les mesures non pharmaceutiques (air, ffp2) ne seront pas à l’ordre du jour. sauf qu’en réinstaurant le masque dehors sans jamais prendre la peine de dire à quel moment cela vaut la peine de le mettre à l’extérieur, on fait encore - pour se montrer actif quand rien n’est fait - du bruit qui va rendre les infos indispensables moins audibles.

    • Un nouvel exploit collectif de ceux qui nous protègent !

      Depuis le début de la crise sanitaire, 35 000 policiers ont été testés positifs au covid-19, soit 1 policier français sur 4. Contrairement aux gendarmes, qui dépendent de l’armée, les #policiers ne sont pas concernés par l’obligation vaccinale.
      Brèves de presse

  • « On a tous peur d’être contaminés » : dans le CRA de Lyon, les retenus s’inquiètent de la propagation du Covid-19 - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/37231/on-a-tous-peur-detre-contamines--dans-le-cra-de-lyon-les-retenus-sinqu

    « On a tous peur d’être contaminés » : dans le CRA de Lyon, les retenus s’inquiètent de la propagation du Covid-19
    Par Marlène Panara Publié le : 15/12/2021
    Plusieurs retenus du centre de rétention administrative (CRA) de Lyon Saint-Exupéry ont entamé, la semaine dernière, une grève de la faim de quelques jours. Ils dénoncent des conditions sanitaires déplorables, qui augmentent les risques de contamination au coronavirus. Pour les associations, l’enfermement est incompatible avec la prévention de la maladie."Les gens deviennent fous ici". Ces derniers jours, au sein du centre de rétention administrative (CRA) de Lyon Saint-Exupéry, dans le sud-est de la France, la tension est manifeste. « Dans les bâtiments, c’est impossible de se protéger du Covid. On a tous peur d’être contaminés », confie Amanhy, entré au CRA il y a 15 jours. Le 13 décembre, le collectif Anti CRA de Lyon signalait la découverte d’au moins six cas positifs au coronavirus. D’après l’exilé angolais, il y aurait aujourd’hui 10 personnes malades, placées en isolement. Pour dénoncer un protocole sanitaire insuffisant, qui favorise les risques de contaminations, une partie des retenus a entamé le 8 décembre une grève de la faim."En pleine 5e vague […] aucune mesure sanitaire sérieuse n’est prise pour protéger ou soigner les personnes", dénonce Anti CRA Lyon sur sa page Facebook. D’après une proche de retenu citée par l’association lyonnaise, « aucune mesure de protection [n’a été prise] pour les personnes retenues qui vivaient déjà dans une grande promiscuité » et « où une personne malade peut attendre plusieurs jours avant de voir un médecin ».

    #Covid-19#migrant#migration#france#sante#contamination#CRA#protocolesanitaire#promiscuite#enfermement

  • Contamination huiles minérales dans l’alimentation : résultats des tests : Foodwatch FR
    https://www.foodwatch.org/fr/actualites/2021/contamination-des-aliments-par-les-huiles-minerales-resultat-des-tests-fo

    Un produit testé sur huit contaminé. foodwatch a réalisé des tests en laboratoire pour déceler les hydrocarbures aromatiques d’huiles minérales (MOAH), ces toxiques dérivés du pétrole qui n’ont rien à faire dans l’alimentation. Alors que la présence, même infime, de telles substances peut altérer notre santé, nos tests dévoilent une affolante omniprésence de cette contamination.

    https://www.francetvinfo.fr/sante/alimentation/alimentation-l-ong-foodwatch-alerte-sur-la-presence-d-huiles-minerales-

    En France, le bouillon Knorr de légumes sans sel est le produit qui contient le plus d’hydrocarbures aromatiques d’huiles minérales devant trois autres bouillons de la même marque mais aussi un bouillon cube Jardin bio, un bouillon bœuf déshydraté chez Auchan Pouce, ou encore le beurre Fruit d’or Oméga 3. En Allemagne, ces hydrocarbures ont été retrouvés notamment dans le Nutella, en Autriche, dans du chocolat de la marque Lindt Lindor et en Belgique, dans la pâte à tartiner aux noisettes bio Delhaize. Les cubes de bouillon Knorr d’Unilever ont été identifiés comme contaminés par ces huiles minérales sur plusieurs lots différents dans les cinq pays, à des niveaux de contamination très inquiétants.

    Cette huile minérale est un dérivé des hydrocarbures. Elle vient des encres de l’emballage, de la colle, mais aussi de l’entretien des machines de production, précise Foodwatch. Elle se mélange aux produits alimentaires. « Les huiles minérales peuvent pénétrer dans les denrées alimentaires à tous les stades de la chaîne de transformation, de la récolte à l’emballage », s’inquiète Foodwatch. D’après l’Autorité européenne de sécurité des aliments certains hydrocarbures aromatiques des huiles minérales sont cancérigènes et génotoxiques, c’est-à-dire qu’ils peuvent endommager l’ADN. Pour autant la règlementation n’est pas assez stricte. Elle ne fixe un seuil que pour le lait pour bébé.

    • Il y a encore cet angle mort : le présentateur explique qu’on a ce taux chez les enfants parce qu’ils sont la seule classe d’âge qui n’est pas du tout vaccinée, mais ensuite la question de vacciner les enfants n’est pas du tout abordée.

      (Au passage : donc à nouveau on comprend que la vaccination contribue de manière importante à réduire la transmission, mais comme à chaque fois, ce n’est pas verbalisé, c’est uniquement implicite. Et grosso modo, ça n’est ensuite explicité - en négatif - que par les covido-sceptiques.)

  • Des #nappes_phréatiques polluées après l’#incendie de l’usine pétrochimique de #Lubrizol

    Des données que StreetPress s’est procurées montrent une pollution des nappes phréatiques aux #hydrocarbures (#HAP) cancérigènes après l’incendie de Lubrizol. Mais bien diluée, on peut quand même boire l’#eau, explique l’agence régionale de santé.

    Les Rouennais peuvent être rassurés, l’incendie de l’usine pétrochimique Lubrizol le 26 septembre 2019 n’aura aucune conséquence sur l’environnement. Malgré les tonnes de produits chimiques et de toiture en amiante parties en fumée, aucune pollution n’a été détectée. Rien ou à peine un peu de suie, assurent en chœur les autorités, du préfet de région au ministère de la Santé.

    Jamais un territoire n’aurait été autant analysé, disent-ils : plus de 6.500 prélèvements dans l’air, l’eau et les sols. 368.000 données au total. « Aucun élément ne permet de conclure à l’observation d’une contamination apportée par l’incendie différentiable d’une pollution industrielle historique », peut-on lire dans un rapport de Santé Publique France. « Il n’y a pas de préoccupation particulière concernant la santé des populations sur la durée », conclut le préfet. Affaire classée ? Pas si vite. Le 14 septembre dernier, Lubrizol est mis en examen pour « déversement de substances nuisibles » et « atteinte graves à l’environnement » : des prélèvements réalisés par la Fédération de pêche dans le bassin aux bois de Rouen et transmis à la justice semblent montrer des traces de pollutions.

    À partir des données publiques mais aussi grâce à des documents internes à l’agence de l’eau Seine Normandie, StreetPress a de son côté enquêté sur l’état des nappes phréatiques qui alimentent en eau potable la deuxième ville de Normandie. Le constat est sans appel, des sources ont bel et bien été polluées aux hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP). Ces molécules contenues dans les dérivés du pétrole et les suies d’incendie constituent l’une des grandes familles de substances cancérogènes. Ingérées, elles augmentent les risques de cancers du tube digestif et de la vessie.
    Un lanceur d’alerte

    Mais commençons l’histoire par le début. « Un matin, en juillet dernier, je découvre le mail d’une personne qui me dit travailler à l’agence de l’eau et qui a des infos à me donner sur la pollution d’une source. Je la recontacte aussitôt, j’étais très intrigué », raconte Simon de Carvalho, président de l’Association des sinistrés de Lubrizol (ASL). Deux mois s’écoulent finalement, sans nouvelles du lanceur d’alerte, jusqu’à la commémoration des deux ans de l’incendie, le 26 septembre dernier. « Là, nous rencontrons un agent qui en a gros sur la patate. Ses collègues sont inquiets de certaines analyses, ils ont interrogé les services de la métropole et l’agence régionale de santé, mais leurs questions sont restées sans réponse », reprend Simon de Carvalho à qui l’agent remet une clef USB. Ce jour-là, StreetPress traîne ses guêtres aux commémorations et chope la balle au bond.

    Parmi les documents contenus sur la mystérieuse clef : des correspondances emails et un vaste tableau de plusieurs milliers de lignes compilant les résultats bruts de plusieurs années de prélèvements sur les sources des environs de Rouen, qu’il nous a fallu analyser avec l’aide de spécialistes. Nous avons fait appel à Matthieu Fournier, hydrogéologue de l’université de Rouen, Emmanuel Soncourt, un hydrogéologue indépendant de Dijon et Claude Danglot, ingénieur hydrologue et biologiste.

    L’un des jeux de données nous a particulièrement interpellé. Il concerne la source des Cressonnières, à Fontaine-sous-Préaux. Située à une dizaine de kilomètres de l’usine Lubrizol, elle alimente la station qui fournit l’eau potable à près de 100.000 Rouennais. Elle est située parfaitement dans l’axe du panache de fumée qui s’est déployé sur une vingtaine de kilomètres lors de l’incendie. Les données collectées par l’agence de l’eau révèlent une explosion des concentrations en HAP dans cette source souterraine. En visualisant les résultats sous forme de graphique, plusieurs pics de concentration apparaissent à partir de février 2020. Le phénomène était sans précédent depuis vingt ans.

    Pollution ou contamination ?

    Peut-on pour autant parler de pollution ? « Il faut faire attention au vocabulaire que l’on emploie, les mots ont un sens », nous met en garde Matthieu Fournier, hydrogéologue de l’université de Rouen : « Une contamination, c’est lorsqu’on trouve des substances qui n’ont rien à faire là. Une pollution, c’est lorsque ces substances dépassent des normes fixées ». Fluoranthène, benzopyrène, anthracène, indénopyrène… Si les HAP sont de potentiels cancérogènes, tous ne sont pas soumis à des normes pour autant. Moins pour des raisons sanitaires que pour des raisons économiques, illustre le toxicologue Claude Danglot :

    « Certaines substances sont cancérogènes pour les scientifiques mais pas pour le législateur. Comme pour le glyphosate, dont on parle beaucoup. Pour nous, c’est un cancérogène avéré, mais il est toujours autorisé en agriculture. Donc, on en bouffe. »

    Ce retraité du Centre de recherche et contrôle des eaux de Paris, qui n’a pas sa langue dans sa poche, tient à préciser : « Il n’y a pas d’effet de seuil concernant les cancérogènes. Cela signifie que le risque de développer un cancer existe dès la première exposition. Plus le temps d’exposition est long, plus la concentration est élevée et plus le risque augmente. Mais les normes, pour ces substances sont juste une mauvaise blague : cela correspond seulement à une proportion socialement acceptable de gens qui auront un cancer ».

    S’agissant de l’eau destinée à la consommation, les normes sanitaires sont fixées en 2007 par un arrêté de Roselyne Bachelot, alors ministre de la Santé. Le texte complète la première grande loi sur la protection des milieux aquatiques et l’accès à l’eau potable de 2006, adoptée non sans mal après des condamnations répétées de la France par la Cour de justice de l’Union européenne pour « manquements à ses obligations en matière de qualité de l’eau ». Le mauvais élève n’a pas trop forcé, seuls six HAP sur environ 130 connus y sont réglementés, dont le plus dangereux, le benzo(a)pyrène.

    Au total, les analyses de la source des Cressonnière, parfois espacées de plusieurs mois, permettent malgré tout d’identifier au moins deux épisodes de contamination et deux épisodes de pollution selon les normes en vigueur. Non seulement l’eau n’est pas potable, mais les concentrations en HAP dépassent même les normes de potabilisation de 1µm/L. En clair : même après traitement, elle est impropre à la consommation.

    Pas de craintes pour les consommateurs

    Interrogé, le directeur du service de l’eau de la Métropole, Éric Herbet, affirme ne pas avoir eu connaissance de ces analyses et s’interroge même sur leur fiabilité. L’agence de l’eau appréciera. « Nous n’avons aucun contact avec leurs services, ni aucun compte à leur rendre », affirme M. Herbet avant de justifier : « Dès le lendemain de l’incendie, nous avons installé un appareillage pour détecter les HAP en temps réel à Fontaine-Sous-Préaux. Par ailleurs, je n’ai eu aucune alerte de l’ARS ». À Rouen, l’eau potable est gérée en régie publique et c’est l’agence régionale de santé qui en contrôle régulièrement la qualité. Et de conclure :

    « Dans l’état actuel des choses, je n’ai pas d’inquiétude à avoir ni pour les usagers, ni pour nos ressources en eau suite à l’incendie. »

    Dans un long mail de réponse à nos questions, envoyé en copie aux services de communication de la préfecture et de l’agence de l’eau, l’ARS confirme l’absence de risque : « L’eau captée sur ces ressources et distribuée après traitement à la population passe par un processus d’ultra-filtration qui permet de retenir les particules d’une taille supérieure à 0,01µm et les substances polluantes associées, dont les HAP ».

    Et si les résultats des analyses de l’ARS n’ont pas provoqué d’alerte majeure, c’est qu’ils montrent des concentrations de HAP bien inférieures à celles de l’agence de l’eau. « La station de captage de Fontaine-sous-Préaux est alimentée par trois sources : la Cressonnière, l’If et le François qui se jettent dans ce qu’on appelle une chambre de partage, une sorte de bassin en briques qui date de l’époque Napoléonienne », précise Eric Herbet. Tandis que l’ARS analyse l’eau de ce bassin, l’agence de l’eau normande a prélevé – pour ainsi dire – à la source. C’est comme ça que la pollution des Cressonnières, diluée dans ses voisines, a disparu des radars des autorités sanitaires.
    Et l’environnement dans tout ça ?

    Pas de risques pour les buveurs d’eau potable, admettons. En tout cas, une fois diluée, l’eau repasse effectivement sous le seuil de pollution toléré et peut être traitée. Aucun risque non plus pour les plantes aquatiques, les poissons et les grenouilles puisqu’il n’y a pas d’écosystème dans les nappes souterraines. Alors cette pollution, on s’en fout ? « Non, tout de même », explique Matthieu Fournier, l’hydrogéologue rouennais : « Les HAP les plus lourds sont piégés dans la roche et imprègnent le milieu. Les autres sont transportés par l’eau, or 90% de l’eau des rivières provient des nappes phréatiques. Donc, si la nappe est contaminée, la rivière le sera. Et là, il y a un enjeu écologique : les HAP sont toxiques pour les larves d’insectes, les poissons… ».

    La source des Cressonnières alimente la petite rivière du Robec qui s’invite dans l’agglomération par le nord-est. Si Flaubert décrivait le Robec dans Madame de Bovary comme « une ignoble petite Venise, jaune, violette ou bleue », des progrès avaient été réalisés depuis l’époque des teinturiers du XIXe siècle. La rivière fait même aujourd’hui la fierté de la ville de Rouen qui vante « une promenade romantique où la nature a repris ses droits ».

    La semaine passée, nos confrères du Poulpe, média d’investigation local et indépendant, ont révélé les études sur la pollution de plusieurs rivières et étangs, à l’origine de la nouvelle mise en examen de l’usine Lubrizol. Le Robec compte parmi ceux-là.

    « Le préfet disait : zéro victime de l’incendie ! Pas besoin d’être scientifique pour comprendre que dans cette histoire, la première victime, c’est notre environnement. Et si notre environnement est empoisonné, les prochaines victimes, c’est nous ! », souligne Simon de Carvalho. Au nom de l’association des sinistrés de Lubrizol, il écrira au préfet pour demander à ce que soit tirée au clair l’origine de la pollution des Cressonnières. Car si l’agence de l’eau estime qu’il peut « raisonnablement être envisagé que les retombées de l’incendie soient à l’origine de […] la présence de HAP, à des valeurs non habituelles, dans quelques prélèvements », aucune enquête spécifique de la part des autorités sanitaires n’est en cours concernant les sources de Fontaine-sous-Préaux.
    La société Lubrizol mise en cause

    « Retrouver l’origine d’une pollution, c’est comme remonter la rivière à contre-courant, c’est compliqué. En particulier dans votre région », nous avertit Emmanuel Soncourt, un hydrogéologue de Dijon. En plus des nombreux facteurs à prendre en compte, tels que la pluviométrie ou la nature des polluants, la géologie des sous-sols crayeux de Normandie est particulièrement complexe. « En résumé, l’eau s’y déplace de trois façons : lentement dans les pores de la roche, un peu plus vite dans les microfissures et encore plus vite dans la partie karstique, composée de failles larges de plusieurs centimètres. Il faut prendre ces trois vitesses en compte pour déterminer le temps que met un polluant à descendre dans la nappe », explique le scientifique. À cela s’ajoute une couche argileuse en surface, assez imperméable, qui se dessèche l’été puis se regonfle comme une éponge lorsque les pluies d’automne reviennent, décalant le ruissellement dans la nappe de plusieurs mois.

    Par ailleurs, l’apparition des HAP sous forme de pics irréguliers dans la source des Cressonnières, n’indique pas qu’il s’agit d’évènements distincts. « Au contraire, si les HAP se trouvent en surface, ils sont simplement plus où moins entraînés dans la nappe en fonction de la pluie », indique l’hydrogéologue bourguignon qui valide l’hypothèse d’une pollution aux HAP suite à l’incendie de Lubrizol. Pas de réponse de Normand !

    Au-delà des HAP, d’autres pollutions aujourd’hui impossibles à identifier sont à craindre. « Dans ce secteur, toutes les ressources en eau sont plus ou moins menacées par l’activité industrielle. Le problème, c’est que ceux qui sont chargés des analyses pour surveiller l’état des ressources ou la qualité de l’eau sont contraints de travailler au pif. On tâtonne car on ne sait pas exactement quelles substances les industries utilisent. Et il n’y a aucune volonté politique de pousser les industriels à davantage de transparence », dénonce un expert, chargé du contrôle de la qualité de l’eau dans le département, qui a préféré rester anonyme.
    L’agence de l’eau, muselée par la préfecture

    À l’inverse, depuis la catastrophe, la langue des pouvoirs publics est devenue une caricature du parler normand, à grand renfort d’euphémismes. L’agence de l’eau Seine Normandie est l’une des six agences françaises chargée de la lutte contre la pollution et de la protection des milieux aquatiques. Sous tutelle du ministère de la transition écologique, elle dispose de fonds importants, collectés directement auprès des usagers par les redevances, ce qui lui confère une certaine autonomie. Mais dans le cadre du protocole post-incendie de Lubrizol, « toute la communication est chapeautée par le préfet », déplore une source interne. En clair, l’agence de l’eau a été muselée par la préfecture qui fait preuve d’une grande richesse de vocabulaire pour minimiser les dégâts.

    On se souvient ainsi du préfet, assurant sur les braises encore chaudes de l’usine qu’il n’y avait « pas de toxicité aiguë », c’est-à-dire que les Rouennais n’allaient pas tomber comme des mouches dans les heures suivantes. Puis des jolies « taches de léopard » pour décrire les retombées du panache de fumée. Ou encore du « bruit de fond », pour qualifier les pollutions antérieures à l’incendie. « Vous saviez que notre bruit de fond à Rouen, est plus élevé qu’ailleurs ? », demande Simon de Carvalho. D’accidents industriels en pollutions chroniques, ce « bruit de fond » devenu la nouvelle norme, brouille les accidents, camoufle les responsables. À Rouen, tout le monde préfèrerait le silence.

    Contactée l’entreprise Lubrizol n’avait pas répondu à nos questions au moment de la publication.

    https://www.streetpress.com/sujet/1635325634-nappes-phreatiques-polluees-eau-incendie-usine-petrochimique
    #pollution #contamination #eau_potable #cancers

    ping @albertocampiphoto

  • #Finlande : Les enfants n’avaient plus le droit de chanter
    http://www.lessentiel.lu/fr/corona/story/les-enfants-n-avaient-plus-le-droit-de-chanter-16615020

    Depuis l’hiver dernier, les élèves d’Helsinki avaient pour consigne de seulement fredonner, lèvres closes, pour leurs camarades de classe. C’est terminé !


    Depuis l’hiver dernier, les élèves d’Helsinki avaient pour consigne de seulement fredonner, lèvres closes, pour leurs camarades de classe. (photo : AFP)

    Privés de comptines et contraints depuis des mois de seulement fredonner les chants d’anniversaire, les écoliers d’Helsinki ont obtenu le droit, lundi, de rechanter à tue-tête, grâce à un allègement des restrictions contre le Covid. S’ils ne peuvent pas encore se tenir la main et doivent encore marquer une distance sociale, « les enfants peuvent à nouveau chanter », a déclaré Outi Salo, responsable de l’enseignement primaire de la capitale finlandaise.

    Depuis l’hiver dernier, les élèves d’Helsinki avaient pour consigne de seulement fredonner, lèvres closes, pour leurs camarades de classe. Les cours de musique se déroulaient, eux, sans chants, après une mise en garde des autorités sanitaires contre le risque de propagation du Covid-19. Selon les nouvelles directives envoyées aux chefs d’établissement le chant a désormais de nouveau sa place dans les classes, mais doit avoir lieu en fin de cours.
    . . . . . .
    #Enfants #covid-19 #sante #santé #coronavirus #sars-cov-2 #variant #covid #pandémie #contamination

    • #Luxembourg : Succès d’une pétition contre le vaccin obligatoire
      http://www.lessentiel.lu/fr/corona/story/succes-d-une-petition-contre-le-vaccin-obligatoire-21098919

      Une pétition contre la vaccination obligatoire au Luxembourg a dépassé le cap de 4 500 signatures en à peine deux jours. Un débat public aura lieu à la Chambre.

      En deux jours seulement, une pétition contre l’introduction de la vaccination obligatoire au Luxembourg a franchi le cap de 4 500 signatures. Par conséquent, un débat public sera organisé à la Chambre des députés. À ce titre, le gouvernement a souligné à plusieurs reprises qu’il n’y aura pas de vaccination obligatoire générale dans ce pays, ni de vaccination obligatoire pour les soignants.

      Jusqu’à présent, la pétition a été signée 5 774 fois au total (à 17h48 ce dimanche). Elle est encore ouverte à la signature pendant 40 jours. Christelle Pizzirulli, l’autrice de la pétition, estime que la vaccination obligatoire est une « entrave » aux libertés individuelles et aux droits de l’homme. « Il faut absolument laisser libre arbitre aux citoyens concernant le domaine médical, ajoute-t-elle. Pour le libre choix des citoyens de décider ce qu’ils veulent faire ou non pour leur santé ».

      La pression s’est récemment accrue sur les personnes qui n’ont pas encore été vaccinées. Ainsi, les personnes non vaccinées doivent payer de leur poche les tests PCR depuis mercredi. Néanmoins, la ville de Luxembourg a décidé de prolonger la distribution de bons pour des tests rapides antigéniques jusqu’au 18 octobre 2021 inclus.

    • #Allemagne : Il tue le caissier car il ne veut pas porter de masque
      http://www.lessentiel.lu/fr/news/grande_region/story/il-tue-le-caissier-car-il-veut-pas-porter-de-masque-13077989

      Un homme de 49 ans a tiré sur le caissier d’une station-service à Idar-Oberstein, en Rhénanie-Palatinat, lors d’un différend au sujet du port du masque, rapporte l’agence de presse allemande DPA. L’homme s’était mis en colère parce que l’employé ne voulait pas lui vendre de la bière car il ne portait pas de protection bucco-nasale, a déclaré lundi le procureur général Kai Fuhrmann à Idar-Oberstein.
      . . . . . .
      Selon les investigations menées jusqu’à présent, le quadragénaire était entré sans masque dans la boutique de la station-service samedi soir et avait déposé deux packs de six bières sur le comptoir de la caisse. Le vendeur lui a alors fait remarquer que les masques étaient obligatoires - sur quoi il a quitté la pièce, en levant la main de manière menaçante.

      Une bonne heure plus tard, le suspect est à nouveau apparu à la station-service - cette fois avec un couvre-bouche et cache-nez, prenant à nouveau un pack de six bières et se rendant à la caisse. « Là, il a enlevé sa protection bucco-nasale », a dit Kai Fuhrmann. Le caissier lui a de nouveau expliqué qu’il devait porter un masque. L’agresseur a alors sorti un revolver et a tiré sur le jeune homme de 20 ans.

  • « Des millions de personnes vivant dans la précarité subissent une double peine face au virus »
    « Le travail et ses dangers sont rendus invisibles »
    https://alencontre.org/societe/travail-et-sante/le-travail-et-ses-dangers-sont-rendus-invisibles.html

    Entretien avec Annie Thébaud-Mony conduit par Guy Zurkinden

    Gestion néolibérale de la pandémie, mépris des soignants, invisibilisation des cancers professionnels… Sociologue de la santé et du travail, directrice de recherche honoraire à l’Institut national de la recherche médicale, en France, militante infatigable, Annie Thébaud-Mony dénonce la mise en danger généralisée des salariés [1]. Et pointe les terrains de lutte.
    A la lumière de votre expérience de lutte contre des maladies infectieuses, vous critiquez la gestion de la pandémie Covid-19 pratiquée dans de nombreux pays, dont la France. Pourquoi ?

    Annie Thébaud-Mony – En Algérie, dans les années 1970, j’ai participé à des programmes sanitaires de lutte contre la tuberculose, une maladie infectieuse se transmettant de manière similaire au Covid-19. J’y ai appris que, pour arrêter les chaînes de contamination et organiser une prise en charge conséquente des malades, il faut des structures sanitaires au plus proche de la population – et d’abord, de la population la plus vulnérable.

    Plus on développe des soins de première ligne afin de répondre aux besoins de santé de base, plus on traite tôt la maladie, moins elle prendra des formes graves. Cela permet aussi de cerner et d’isoler les clusters, ainsi que de diminuer la pression sur les hôpitaux.

    Certains pays – la Nouvelle-Zélande, l’Australie, l’Islande et certains pays asiatiques – ont fait cet effort de prise en charge au plus près de la population. Ils ont eu beaucoup moins de cas graves et de morts.

    En revanche, de nombreux gouvernements, notamment en Europe, ont totalement ignoré cette expérience.

    En France, j’ai été estomaquée de voir que la gestion du Covid-19 ne s’appuyait pas sur les médecins généralistes et les centres de santé, qui sont pourtant un maillon central de la chaîne des soins pour les personnes en situation précaire.

    Tout le monde n’est pas égal face au virus ?
    Face au Covid-19 comme face à toutes les maladies infectieuses, les inégalités sont flagrantes.

    En Seine Saint-Denis, le taux de mortalité dû au Covid-19 est le plus haut de France, en particulier parmi les quartiers défavorisés. C’est lié à plusieurs facteurs : les mauvaises conditions de logement ; le fait qu’y résident de nombreux travailleurs, souvent précaires, œuvrant dans des secteurs « essentiels » et donc fortement exposés au virus ; et les conditions de santé moins bonnes des classes défavorisées. Souvent, les personnes très exposées sont aussi celles qui résident le plus loin de lieux de soins susceptibles de les prendre en charge de manière précoce.

    Ces inégalités sociales jouent aussi un rôle face à la vaccination : les personnes les plus éloignées des systèmes informatiques, sans connexion internet ou téléphone portable, peu informées, ont été le plus souvent écartées des circuits de la vaccination.

    Des millions de personnes vivant dans la précarité subissent ainsi une double peine face au virus. Alors qu’elles devraient être les premières cibles de la politique sanitaire.

    La pandémie révèle-t-elle aussi les limites de nos systèmes de santé ?
    Pour répondre à une pandémie, les droits à l’accès aux soins doivent prendre le pas sur la raison économique.
    Or dans l’ensemble des pays européens, tout comme aux Etats-Unis, les gouvernements essaient de gérer la crise sanitaire sans rien changer à la logique de diminution des dépenses de santé publique – qui accompagne la privatisation en marche depuis trente ans.

    En France, on continue à fermer des hôpitaux et à supprimer des lits, en pleine pandémie. A Paris, la fusion prévue des hôpitaux Bichat et Beaujon aboutira par exemple à la suppression de 300 lits en Seine Saint-Denis, le département le plus touché par la pandémie !

    En refusant de remettre en cause la marchandisation de la santé, les gouvernements laissent l’épidémie se répandre et faire toujours plus de victimes.

    Les effets de cette politique vont bien au-delà du Covid-19. En France, les cancers sont devenus la première cause de mortalité, avec 157 000 décès par an. Or lors de la première vague, les autorités ont obligé les services de cancérologie à déprogrammer les soins, faute de lits et de personnel suffisants. Conséquence : en 2020, un quart des cas de cancer n’ont pas bénéficié de diagnostic dès les premiers symptômes. Cela représente environ 100 000 malades sur les 400 000 nouveaux cas de cancer survenant chaque année en France. Or le diagnostic précoce est un facteur déterminant pour éviter le décès en raison du cancer !

    Cela fait pourtant des années que les soignants demandent plus de moyens…
    En France, la pandémie est arrivée dans un moment de forte résistance des soignants contre le démantèlement du système de santé publique.

    Au début, le pouvoir a fait l’éloge des professionnels, les a fait applaudir. Mais il ne s’est jamais intéressé à l’activité réelle des soignants et à leurs conditions de travail. Au contraire, il a fait sauter leurs congés et les a obligés à travailler dans des conditions inadmissibles.

    La première vague passée, le gouvernement Macron a ignoré les revendications du personnel. Plutôt que d’améliorer les conditions de travail, de retisser un véritable réseau de soins de santé de base gratuits dans les villages, les quartiers, il a choisi la politique la pire qui soit : « surveiller et punir », soi-disant au nom de la santé. Les salarié·e·s pourront même être licenciés s’ils n’ont pas de pass sanitaire ! C’est le contraire d’une stratégie de santé publique, qui doit être à la fois démocratique et bienveillante. La santé publique ne se fait pas contre les gens, mais avec eux.

    Vous dénoncez aussi la mise en danger de certaines catégories de travailleurs…
    Dès le début de la pandémie, nous avons subi une politique de « double standard » : pendant qu’une partie de la population était confinée au nom de la santé publique, l’autre était contrainte de se rendre au boulot dans des conditions sanitaires parfois déplorables.

    En tant que simple citoyenne je pouvais me faire verbaliser si je sortais sans mon attestation. En revanche, un employeur qui ne protégeait pas ses salariés n’encourait aucune sanction. Des inspecteurs du travail ont même été sanctionnés pour avoir voulu renforcer les mesures de prévention sur les lieux de travail !

    Comment expliquer ce refus de prendre en compte les risques liés au travail ?
    Tout travailleur devrait avoir le droit de ne pas être mis en danger sur son lieu de travail. Or ce droit est aujourd’hui largement bafoué – pour le Covid-19, mais aussi bien au-delà.

    Cette situation est le fruit des rapports de domination qui traversent notre société. En France, dès la fin des années 1970, les entreprises ont pu licencier à leur guise. Cela a entraîné une augmentation spectaculaire du chômage. Cette situation a été instrumentalisée afin d’escamoter le contenu du travail réel : les conditions de travail, les risques qu’elles peuvent représenter pour la santé des salariés, voire pour leur vie, tout cela a été effacé devant l’impératif de l’emploi, la peur que des places de travail soient supprimées.

    Le travail vivant est ainsi devenu invisible… et les travailleurs qui l’effectuent aussi, à commencer par les moins qualifiés – la plupart des gens ne connaissent pas, par exemple, le nom de la personne qui nettoie leur palier, leur escalier ou leur bureau !

    Cette invisibilisation du travail a été intériorisée par les salariés eux-mêmes : dans beaucoup d’entreprises, des enquêtes révèlent un niveau d’exposition affolant à des produits toxiques. Mais si on en discute avec les salariés, ils répondent qu’ils doivent d’abord nourrir leur famille. Au sein des syndicats, la question de la santé au travail est aussi un parent pauvre, par peur pour « l’emploi ».

    On retrouve ce biais dans le corps médical : les médecins ne s’intéressent presque jamais au travail des malades. Pour déterminer l’origine d’une maladie, ils se contentent souvent de questions sur les comportements individuels.

    La santé au travail et les maladies professionnelles sont ainsi totalement invisibilisées. C’est le fruit d’une volonté politique.

    Quel est le coût de cette invisibilisation ?
    Nous menons deux enquêtes auprès de patients atteints de cancer – une dans le Vaucluse (depuis 2017), l’autre en Seine-Saint-Denis (dès 2002). Les résultats sont effrayants. L’étude réalisée en Seine-Saint-Denis a montré que, sur plus de 1200 patients suivis, 85% ont été lourdement exposés à une multiplicité de substances cancérogènes. La raison : dans une série de métiers exposés comme la construction, le travail des métaux, la réparation automobile et la maintenance industrielle, le nettoyage et la gestion des déchets, il n’existe aucune mesure de protection de la santé digne de ce nom. La réglementation concernant l’exposition aux cancérogènes n’est pas mise en application par les employeurs et ces derniers ne sont jamais sanctionnés pour de telles infractions.

    Ce n’est pas tout. Dans nos deux enquêtes, aucune victime de cancer ne s’est appuyée sur le dispositif de suivi médical destiné aux personnes exposées à des cancérogènes au travail. Or si ces suivis existaient, on pourrait prévenir les risques à la source. En leur absence, on perd la mémoire des lieux de travail exposés.

    Les conséquences de cette négligence sont graves : non seulement les salariés continuent à tomber malades et/ou à mourir en raison de leurs conditions de travail, mais de nombreuses friches industrielles exposent ensuite les habitants de quartiers entiers à des produits cancérogènes.

    On retrouve une situation semblable pour ce qui est du recours aux pesticides en milieu agricole.

    Comment affronter cette réalité ?
    Nous vivons une situation très dure sur le plan de la précarisation du travail et de l’emploi. Néanmoins, il est possible de faire bouger les lignes, y compris au niveau syndical, et de poser le problème de la santé avec les salariés eux-mêmes, à partir de situations très concrètes.

    On pourrait citer de nombreux exemples. L’usine Eternit à Albi, au sud de la France, a produit des fibres d’amiante de 1973 en 1997. Confrontés à la mort de leurs collègues, atteints de cancers, les salariés se sont organisés et ont œuvré au sein des syndicats pour faire prendre conscience des dangers de l’amiante et formuler des revendications. Ils ont exigé, d’une part, que les cancers dus à ce matériau soient reconnus comme maladie professionnelle. De l’autre, ils ont insisté sur la nécessité d’arrêter la production d’amiante, en raison de ses dangers pour la santé. En 2005, des salariés et l’association des familles des victimes ont déposé ensemble une plainte pénale contre l’entreprise pour homicide involontaire.

    En avril 2019, l’incendie de la cathédrale de Notre-Dame a causé une pollution au plomb très importante. Le gouvernement n’a pas traité ce problème sérieusement, car il voulait reconstruire au pas de charge, dans la perspective des JO de 2024. Les travailleurs chargés de la manutention et du nettoyage du site et de ses environs n’ont pas été informés du danger, ni protégés. Face à ce scandale sanitaire, un collectif s’est constitué. Depuis deux ans, il unit des associations de défense de la santé, des syndicats d’enseignants, de fonctionnaires de la Mairie, des transports, de la préfecture de police, ainsi que le collectif nettoyage de l’Union départementale de Paris. Leur lutte a permis d’avoir accès aux informations concernant le niveau de plomb sur certains lieux de travail, d’y faire de la décontamination, etc. En juillet, l’association Henri Pézerat [1928-2009, directeur de recherche du CNRS, chimiste, toxicologue et lanceur d’alerte] de défense de la santé, du travail et de l’environnement, au sein de laquelle je milite, le syndicat CGT et deux familles de riverains ont déposé une plainte pénale pour mise en danger de la vie d’autrui. Cette plainte fait le lien entre pollution professionnelle et environnementale.

    Le monde du travail garde-t-il son potentiel transformateur ?
    Les vrais changements sociaux ne peuvent venir que du bas – de l’action de travailleurs et travailleuses militants, alliés parfois avec des scientifiques qui décident aussi d’agir.

    Durant la pandémie, j’ai été, par exemple, impressionnée par la manière dont certains enseignant·e·s ont réussi à repenser et poursuivre leur mission pédagogique auprès des élèves, en situation de pandémie. Dans le secteur agricole, il est aussi frappant de voir les réseaux qui se construisent à l’occasion de la transition, avec des circuits de distribution différents, des liens entre producteurs.

    Je pense aussi aux syndicalistes du secteur pétrochimique qui, après l’explosion de l’usine d’engrais AZF à Toulouse, en 2001, ont dénoncé le rôle délétère pour l’environnement joué par les multinationales – des questions qui reviennent aujourd’hui sur le devant de la scène avec le mouvement pour le climat.

    Ces luttes et ces expériences – avec bien d’autres – sont le fruit de prises de conscience, dans des milieux populaires, de de la nécessité de changer une société insoutenable. Elles passent par une reprise en main du travail et de son organisation par les travailleurs eux-mêmes, non seulement en tant que travailleurs mais aussi comme citoyens.

    C’est une voie difficile, à l’heure où le droit du travail a été fortement affaibli. Mais elle est incontournable.
    (Entretien publié dans le journal du SSP Services publics, n° 13, 3 septembre 2021, Lausanne)

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