• « Travail fétiche », par Maria Wölflingseder
    http://palim-psao.over-blog.fr/article-travail-fetiche-par-maria-wolflingseder-117440496.html

    Aussi longtemps que le chômage n’était pas un phénomène de masse, on reconnaissait encore les chômeurs comme des sujets honoris causa. Mais depuis quelques années ce statut devient toujours plus fragile, et les chômeurs de longue durée en particulier se voient dénier de plus en plus le statut de sujets à part entière. Alors qu’en dehors des prisonniers et des enfants scolarisés tout un chacun est libre d’aller où bon lui semble, les chômeurs sont entravés dans leurs déplacements. Dans la logique de l’administration capitaliste des non-sujets, l’idée d’équiper même les chômeurs de longue durée de bracelets électroniques constitue donc une proposition tout à fait sensée. La « pédagogisation » croissante du traitement des demandeurs d’emploi procède, de la même façon, de leur statut de sujets de seconde zone.

    #critique_de_la_valeur #théorie #travail

  • Sur l’immense décharge du capital fictif
    http://ecologie-et-emancipation.over-blog.com/sur-l-immense-d%C3%A9charge-du-capital-fictif-lo

    Dans le jargon boursier, on dit toujours que le cours des actions serait « nourri » par des attentes et que les marchés financiers font commerce avec « l’avenir ». À travers de telles formules, même si elles ne sont pas bien comprises, on peut apercevoir le secret de base du capitalisme contemporain. Lors de la création de nouveaux titres de propriété, une chose incroyable se produit qui serait impensable dans le monde des biens réels et de la richesse matérielle et sensible. La richesse matérielle et sensible doit avoir une existence en amont de sa consommation. Jamais par exemple on ne pourra s’assoir sur une chaise dont la construction est en projet. Pour la richesse produite par l’industrie financière, cette logique temporelle est renversée. De la valeur qui n’est pas encore produite, et qui ne verra éventuellement jamais le jour, se transforme à l’avance en capital, en capital fictif. Lorsque quelqu’un achète des parts d’emprunts d’États ou d’entreprises, lors de l’émission d’actions ou de nouveaux produits financiers dérivés, on voit de l’argent-capital qui était dans les mains d’un acheteur s’échanger contre une promesse de paiement. L’acheteur se lance dans cette transaction avec l’espoir que dans le futur la revente de cette promesse de paiement lui rapportera plus que ce qu’il lui en a coûté aujourd’hui pour l’acheter. C’est grâce à cette perspective que la promesse de paiement devient la forme actuelle de son capital.

    #critique_de_la_valeur #théorie

    • Pour ma part je compare le capitalisme à un aéronef qui ne sait voler qu’en accélérant, la fuite en avant est son seul moteur.
      Il sait décoller, mais ne sait pas atterrir. Donc ça se termine forcément par un crash, on se dit « plus jamais ça ! », puis on oublie, et ça recommence...

      La production capitaliste ne connaît qu’un seul but : la transformation de l’argent en plus d’argent. Si le capital n’a plus la valorisation en perspective, il cesse d’être capital. C’est pour cela que le système capitaliste est condamné à l’expansion. Il doit perpétuellement investir de nouveaux domaines pour réaliser la valorisation, absorber toujours plus de travail vivant, et empiler toujours plus de marchandises. Déjà au cours du 19ème siècle on constatait régulièrement des interruptions dans ce processus d’expansion. En comparaison de la quantité de capital accumulé, on se retrouvait périodiquement confronté à l’absence de possibilités d’investissements rentables dans « l’économie réelle ». À l’approche de ces crises de suraccumulation, les capitaux avaient tendance à se déplacer vers la superstructure financière où, sous la forme de « capital fictif » (Marx), ils pouvaient se reproduire pendant un certain temps à travers l’accumulation de créances monétaires. Et c’était uniquement au moment où cette reproduction du capital sans passer par la valorisation atteignait ses limites qu’on assistait à de véritables épisodes de crises.

  • Delphine Beauvois : « Le #féminisme est indissociable de la lutte des classes »
    http://ragemag.fr/delphine-beauvois-le-feminisme-est-indissociable-de-la-lutte-des-classes

    Ce qui est plus étonnant, c’est la façon dont Hollande a laissé traîner ce débat depuis huit mois, laissant les forces droitières s’organiser. Bien entendu, personne n’est dupe de sa stratégie : il préfère mettre en scène une question qu’il pense sociétale – alors que le mariage pour tous est une question beaucoup plus importante – et ainsi éviter qu’on se penche sur les problématiques sociales qui semblent pour beaucoup de Français plus urgentes : emploi, chômage etc. Au final les électeurs et électrices de François Hollande ne s’y retrouvent pas. Mais c’est à double-tranchant, car il laisse ainsi une porte ouverte à la radicalisation du mouvement, à la résurgence de courants dangereux comme le GUD, au maillage de passerelles dans les droites. Il donne du grain à moudre à ses adversaires de droite plutôt que d’entendre les propositions de l’autre gauche.

    • J’y suis fortement opposée : tout le monde sait que c’est un cheval de Troie pour normaliser l’idée de « travailleurs du sexe ». Cette idée est instrumentalisée par le STRASS, qui est en fait un lobby du proxénétisme. Il n’y a qu’à lire l’interview récente de Morgane Merteuil, la porte-parole du STRASS, donnée dans L’Express : elle dit texto qu’elle est contre les poursuites engagées à l’encontre des proxénètes.

      Héhé.

      La lutte sociale contre l’austérité et contre le système prostitueur vont de pair : la prostitution est un problème économique .

    • L’invention de ce nouveau délit consistait à criminaliser les prostituées plutôt qu’à remettre en cause le système réel de la traite sexuelle des femmes, dont le proxénétisme est la clé de voûte. Et puis cela revenait à rendre la vie encore plus compliquée pour les prostituées. C’est au proxénétisme qu’il faut s’attaquer. On a mis une semaine à remonter le réseau de la viande chevaline dans les lasagnes, mais bizarrement, dès qu’il s’agit de démanteler un réseau de prostitution, on a beaucoup plus de mal.

      Voilà pourquoi je suis aussi contre la pénalisation des clients de prostitution. Non pas parce que je considère que ceux qui vont aux putes seraient de braves gens honnêtes auxquels on devrait garantir l’usage de corps féminins pour assouvir leurs besoins sexuels, mais parce que c’est un transfert de responsabilité du marchand vers le consommateur, et ça dit en filigrane que c’est à cause de la demande que l’offre existe, que les marchands n’y sont pour rien, ils ont bien raison de faire ce qu’ils font puisqu’il y a de l’argent à faire.
      C’est l’approche libérale : c’est le marché qui décide, les marchands ne sont responsables de rien. Les constructeurs de voiture ont raison de faire des 4x4 car c’est ce que veulent leurs clients, les industriels ont raison de vendre des trucs qui pourrissent le monde et les gens, car c’est ce que veulent ces gens.
      Le libéralisme tolère et encourage le proxénétisme dans toutes les activités humaines, ils veut des marchands sans vergogne qui peuvent tout vendre pourvu qu’ils s’enrichissent. Et comme l’Etat n’ose s’attaquer à cette idéologie, il tente de colmater en aval, en essayant de moraliser le marché plutôt que le marchand... Bien entendu dans un monde idéal, le consommateur deviendra aussi responsable. Mais pour l’instant, entre le marchand spécialisé dans son commerce et le consommateur baigné par les pubs infantilisantes qui lui disent qu’il peut prétendre à tout, le plus compétent des deux pour assumer une quelconque responsabilité, c’est celui qui écrit ce qu’il y a sur l’étiquette, pas celui qui est censé la lire, c’est le marchand, pas le consommateur frustré en manque de tout. C’est le proxénète rusé, pas le client puéril...

    • @petit_ecran, sauf que pour le consommateur de 4X4, il a quant même sa part de responsabilité, tout comme l’acheteur de fraises hors saison et tout autant que les fabricants de 4x4 et les industriels de la fraise hors saison à bas prix.
      Pour le cas de la prostitution, comme on sait qu’un nombre x de femmes sont sous la contrainte, il faut bien garder à l’esprit que les « clients » prennent le risque de violer x femmes, et x enfants puisque l’age moyen d’entrée dans la prostitution est de 14 ans. Pourquoi tant de clémence et de compréhension pour ces « consommateurs », ils sont tout autant responsables que les proxénètes et qui sont parfois (souvent) rien d’autre que des violeurs. Pour moi le client n’est pas puéril, il est criminel, criminel puisque le viol est un crime et que les clients ne peuvent pas avoir la certitude que la prostitué qu’ils consomme ne soit pas une esclave.

      Si on veut suivre ta comparaison avec le 4X4. Nous avons l’industriel qui serait l’équivalent du proxénète, l’ouvrier non qualifié et mal payé qui est l’équivalent de la prostituée et le client, qui est l’équivalent du client. Il n’est pas question de faire des reproches à l’ouvrier ni de le blâmer. Les responsable de l’oppression de l’ouvrier sont l’industriel ET le client.

      Après ca se complique vu que si on s’en prend a l’industriel et au client on met l’ouvrier au chômage. Mais là je pense qu’il faut se demander quel est le cout social de ces emplois. Est-ce qu’il faut garder des emplois aliénants à tout prix ? Personnellement je préfère qu’on finance des formation pour ces ouvriers pour leur donner la possibilité de ne plus faire de 4X4, mais plutôt des vélos.

      Pour revenir à la prostitution, dans la balance on a des viols réels ou/et potentiels, commis par les clients et des proxénètes en toute tranquillité sans que ca n’émeuve grand monde (et cela même dans les pays ou la prostitution est légale), et en face on a des emplois aliénants et dangereux qu’il faudrait préservés à tout prix (l’espérance de vie des prostituées est très parlante a ce sujet). Je ne croie pas à une AOC de la prostitution, pour moi c’est techniquement impossible de commercer de la sexualité de manière éthique ou équitable.

      Je pense que la prostitution est comparable à la vente d’organe ou la GPA. On peut donner des organes, prêter son utérus en toute liberté et aussi offrir du sexe, mais dès que l’argent entre dans l’échange, on est obligatoirement dans l’aliénation. On est dans l’aliénation car la liberté n’est plus possible puisque c’est forcement les plus pauvres qui seront contraint à vendre leurs organes, louer leurs utérus, donner accès a leurs orifices. On ne vend pas son rein, son vagin ou son utérus si on a pas de grave difficulté économique. Et je ne blame pas les personnes qui mettent leurs reins, leurs vagins ou leurs utérus en vente, mais je refuse que la société tolère et organise ce type de commerce. En France la vente d’organes est interdite, la GPA aussi pour l’instant. Ca ne veut pas dire que la vente d’organe ou la GPA n’existe plus, ca veut dire que collectivement on désapprouve ce type d’échanges commerciaux, ce qui n’est pas le cas d’autres pays qui autorisent par exemple la vente d’organes. Pour la GPA par exemple, depuis que c’est autorisé dans certains pays, des « fermes » à grossesse ont vu le jour, et des femmes sont encore mise en esclavage pour servir ce commerce. Ces interdictions sont probablement un problème pour les français très pauvre qui voudraient vendre un de leur rein (ou porter l’enfant d’unE autre) dans l’espoir de sortir de la misère, mais serait tu pour la légalisation de la vente d’organes pour autant ? Moi non en tout cas et c’est pareil pour la prostitution et la GPA.

    • @mad_meg : je te rassure sur le fond je suis d’accord avec toi(à la fin de mon commentaire j’ai réalisé que ma posture était un peu trop excessive), une transaction se fait à deux, et la responsabilité est entièrement partagée. cf http://seenthis.net/messages/131570#message131721

      Le point délicat concerne la frontière floue entre l’échange et le commerce, entre le libre-arbitre et l’abus de pouvoir. Un mec qui entretient « matériellement » sa maitresse, sans pour autant jamais payer directement, pour obtenir des faveurs sexuelles me semble être plus répréhensible que la famille qui va remercier financièrement le donneur d’organe qui a sauvé leur enfant...

    • Ces interdictions sont probablement un problème pour les français très pauvre qui voudraient vendre un de leur rein (ou porter l’enfant d’unE autre) dans l’espoir de sortir de la misère, mais serait tu pour la légalisation de la vente d’organes pour autant ? Moi non en tout cas et c’est pareil pour la prostitution et la GPA.

      Moi non plus, je suis contre cette légalisation de la vente, on est d’accord.
      Quoiqu’il arrive, cela met bien en évidence la perversion morale qu’opère le capitalisme sur les échanges humains. Le commerce est immoral, non pas dans sa dimension d’échange technique entre deux humains (après tout ce n’est que du troc en plus pratique, l’utilisation de la monnaie constituant juste une meilleur souplesse de fonctionnement) , mais parce que dans la plupart des cas, en permettant l’échange entre dominants et dominés, il maintient et renforce ce déséquilibre. Le commerce a une part saine (l’échange) et une part malsaine (l’acte de prédation qu’opère celui des deux qui est en position de force, et légitimé par l’idéologie capitaliste du « profit »)
      Bon sang que les choses seraient plus simple s’il n’y avait pas cette perversion généralisée...

    • J’ai mis du temps à répondre et j’ai pas vu les autres messages. Je répond donc juste ici à ta prmière réponse @petit_ecran.

      Sauf que là tu parle de don d’organe alors que moi je parle de vente d’organes et de trafique d’organe, c’est là toute la différence à mon avis. On peut donner un rein, donner du sexe ou donner l’enfant qu’on a gester pour autrui, mais pas vendre son rein, son sexe ou vendre « le fruit » de sa gestation.
      En fait c’est pas tout à fait ca. On peut vendre SON rein, mais on ne peut pas ACHETER le rein de quelqu’un sans être une ordure, ni vendre le rein de quelqu’unE d’autre sans être une personne immorale.

      L’exemple de cette famille qui remercierait un donneur n’est pas comparable à celle d’une famille qui rémunèrerait un intermédiaire qui revend des organes prélevé on ne sait comment, sur des enfants pauvres d’on ne sait où, dont on est pas certain qu’ils aient survécu au prélèvement et dont on est pas certain non plus du consentement. Le fait que les organes ne soient pas autorisé à la vente est le seul moyen pour empêcher ces dérives. Si on autorise la vente d’organe on aura à coup sur du « boeuf » Findus-Comigel-Spangero en masse dans nos organes.

      Pour ton exemple de la maitresse entretenu, j’ai quant même un peu de mal. Si un mec dédommage sa maitresse pour les relations sexuelles, c’est quant même que le mec pense que sa maitresse se fait gravement chier au plumard (dans le meilleur des cas) ou que ses pratiques sexuelles sont quelque part un dommage pour la « maitresse ». Faudait qu’on arrive un jour a accepter que le sexe libre n’est pas une salissure pour les femmes ou un dommage qu’on leur causerait et qu’il faudrait réparer ou compenser par de l’argent ou n’importe quel récompense. On ne donne pas de dédommagement si on a pas commis de dommages. Je ne dit pas cela pour toi en particulier @petit_ecran, mais collectivement on est encore très loin d’en avoir fini avec ces dichotomies morbides de maman-putain, de vierge-salopes et ces chaines d’association symboliques (femme-passif-lunaire... vs homme-actif-solaire...) qui nous pourrissent la vie depuis plusieurs millénaires et qui font croire encore aujourd’hui que les femmes hétéros font des faveurs sexuelles aux hommes hétéros et n’ont pas de libido sans apport financier.

    • Si un mec dédommage sa maitresse pour les relations sexuelles, c’est quant même que le mec pense que sa maitresse se fait gravement chier au plumard (dans le meilleur des cas) ou que ses pratiques sexuelles sont quelque part un dommage pour la « maitresse ».

      Je pensais plus basiquement à un mec qui compense grâce à son portefeuille le fait qu’il n’est sans doute pas assez séduisant pour se faire désirer par celle que lui même désire. Bien entendu c’est un cliché, ce n’est sans doute pas le cas de toutes les relations que vivent les mâles riches et puissants. Mais j’ai du mal à penser que ce cliché n’est pas une réalité dans de nombreux cas. Tiens au hasard, DSK était un séducteur, admettons, mais séduisait-il réellement toutes les maitresses qu’il a connues, sur la base de relation d’amour et d’eau fraiche, ou d’irrépressible attirance charnelle ?
      Je ne voulais pas évoquer la sexualité des femmes ici, mais juste le problème résumé par le dicton selon lequel « Tout se vend, tout s’achète.. »

    • la (le) prostitué(e) ne vend pas son corps. la « transaction » est d’un autre ordre. Il s’agit d’une prestation de service. Je dis cela non pas pour approuver ou légitimer la prostitution, mais juste pour dire que cela ne tombe pas sur la prohibition posée par le code civil (indisponibilité du corps), contrairement à la vente d’organe, la GPA...

    • @Sylvain_Maynach, tu as raison j’ai fait un raccourcie maladroit et l’expression « vendre » ou « louer » n’est pas approprié. En fait je pense qu’il y a d’un coté une « prestation de service » mais le mot ne me conviens pas tout à fait, je trouve qu’il euphémise et camoufle la violence de la prostitution. On pourrait dire pareil pour la GPA alors, ce n’est qu’un « service » de gestation, or je pense que c’est plus que cela. Je ne sais pas du tout quelle expression serait la plus appropriée. Il faut que j’y réfléchisse encore. Je ferait signe si je trouve quelquechose.

      @petit_ecran, je sais que c’est un stéréotype qui correspond aussi a une réalité (comme tous les stéréotypes qui sont des cas existants posé en norme). C’est pour ca que je parlait de culture millénaire, de chaine d’association symbolique. Le fait de comparé le couple à la prostitution est un poncif classique du patriarcat, qui renvient au précepte « toutes des putes (ou salopes) sauf ma mère » et c’est par rapport à cela que équivoquait la dichotomie « maman-putain et vierge-salope ». Et c’est une vision qui est partagé par des femmes comme par des hommes.

      Pour DSK c’est absolument pas un « séducteur » vu qu’il a recours à des prostituées (qui se sont plaintes de viol cf l’affaire avec son pote Dodo) et est un agresseur sexuel ( Banon, Diallo, Nagy et peut être d’autres qui n’ont pas osé parlé). Il n’a rien de séducteur, c’est au contraire un prostitueur typique. Quant je parlait du rapport entre prostitution et viol, on est avec lui en plein dedant. J’en profite pour ajouter que les violeurs rémunèrent très souvent leurs victimes pour se dédouané de leur responsabilité et ajouter l’accusation de prostitution à leur victime, jetter de l’argent au visage de la victime est une humiliation supplémentaire. Sous entendant par là qu’on ne peut pas violer une prostituées, classique de la culture du viol. DSK est extrêmement représentatif de ces liens entre viol et prostitution.
      La prostitution est en elle même du ressort du viol, la prostituée n’aurait pas eu de prestation sexuelle avec le client sans l’agent, ce qu’elle désir c’est l’argent, pas le sexe sinon elle ne serait pas rémunéré. Elle ne consent pas pour le sexe, elle consent pour l’argent. Le consentement est détourné, indirecte, il est obtenu par le client par le fait de la pression de la misère sur la prostituée, c’est une forme de chantage.
      C’est bien parce que la prostitution est un des fondement de la culture du viol et n’existe que par elle, qu’il faut chercher à l’abolir.

      Ca me fait pensé aussi à la #thanatocratie, ^^ j’y pense beaucoup en ce moment. DSK est un pure thanatocrate. Ex-patron du FMI, gros pourvoyeur de thanatos, patriarche dominateur qui baise les femmes et les peuples, sans se préoccuper de consentement. Un n"o)liberal de l’ecolde de Chicago, membre du diner du siècle, il semblerait qu’il était un grand organisateur de « partouze du siècle ». Il est représentatif du fait que les oppressions sont liées, c’est un oppresseur qui s’adonne a plusieurs oppressions, comme c’est souvent le cas. Le libéralisme prédateur s’accorde très bien avec la sexualité prédatrice. Ca me fait pensé aussi que j’ai un dessin de DSK dans mes cahiers, qui donne une bonne idée de toute l’horreur que m’inspire DSK. C’est pour un projet de monument à la gloire de Nafissatou Diallo qui nous a sauvé de cet hydre phallocrate (sans malheureusement nous sauvé du PS). Je vais voire si j’ai scanner cette page.

      ah lala je flood ^^ sorry les amishes

    • « après tout ce n’est que du troc en plus pratique, l’utilisation de la monnaie constituant juste une meilleur souplesse de fonctionnement »

      Ce n’est pas ce que dit la #critique_de_la_valeur ! :)

      @Rastapopoulos : justement je découvre un peu ce courant de pensée, mais pour le moment je ne vois pas ce qu’il dit sur le sujet. Il faudrait s’affranchir de toute monnaie dans nos échanges ? Même celles qu’on trouve dans les SEL ? Je veux bien des éclaircissements si tu peux STP..

    • @sylvain et @mad_meg : on touche sans doute au noeud du problème avec cette idée de prestation de service distincte d’un notion de cession de biens. Cette distinction prêt/don, réversibilité/irréversibilité et location/vente semble impossible à trancher juridiquement de façon unanime. Penser qu’on « loue » son corps, que ce soit pour la prostitution ou pour la GPA, c’est beaucoup plus indolore que l’idée d’une perte irréversible, un sentiment de sentir son corps consommé par un prédateur (le client prostituteur) ou de sentir son corps dépouillé par le commanditaire géniteur qui m’utilise comme une machine et deviendra propriétaire du fruit de mes entrailles dans le cas de la GPA.
      Je crois globalement qu’il y a un rapport intime à son corps qui fera pencher la balance d’un côté ou de l’autre. Sans vouloir relayer un cliché réducteur, mon observation personnelle me fait penser que la plupart des femmes considère l’acte sexuel comme un don de soi irréversible, même si consenti, et non comme une activité sociale comme une autre. Mais il semble qu’il existe une minorité de femmes qui ont au contraire la deuxième approche.

      Ce que je vis le plus mal dans le débat sur la prostitution, c’est de constater qu’une majorité de personne explique que si la minorité de femmes qui ont ce rapport à la sexualité sont ainsi, c’est parce qu’elle sont victimes inconscientes de la domination, que leur libre-arbitre est corrompu par leur soumission non conscientisée. Et que le jour on leur ouvrira les yeux, elles se rendront compte qu’une femme « normale » et libre ne peut pas sereinement fournir un service sexuel contre rémunération, sauf à être adepte de l’automutilation, comme un donneur d’organe.
      Cela m’effraie, car j’accepte cette hypothèse, mais j’espère qu’on ne se plante pas, car les procès en anormalité d’une majorité sur une minorité peuvent être d’une cruauté très forte, surtout si ça s’appuie sur un postulat erroné.

      Je précise pour ne pas être soupçonné de compromission intellectuelle masculine sur ce sujet sensible que personnellement, n’ayant pas la réponse à ces questions, j’applique le principe de précaution. Je me suis toujours abstenu de toute relation tarifée, mais également de toute relation dans laquelle mon statut professionnel, mon âge ou ma position aurait pu constituer la moindre pression sur le libre-arbitre de la personne impliquée. C’est ce que je préconise à mes enfants, ainsi qu’à tous mes pairs masculins dès que je peux (mais c’est un sujet plutôt tabou)

    • Hier j’ai partagé un papier qui me semble important comme apport au débat : http://seenthis.net/messages/131764

      La question de l’#empathie du #client me semble assez centrale.
      c’est un peu la question de l’empathie du #consommateur, aussi, qui achète des fraises pas chères en plein hiver et qui ne se pose surtout pas la question de la manière dont c’est possible et à quel prix réel... pour d’autres. Qu’importe si l’industrie de la fraise hors saison est gravement esclavagiste, du moment que je peux satisfaire mon envie, mon plaisir ! http://seenthis.net/messages/131570

      Tant qu’on lui dit : « tout va bien, t’es dans ton bon droit, c’est pas ton problème ce qui arrive aux autres pour satisfaire ta gueule », effectivement, je ne vois pas pourquoi le client se poserait des questions.

    • @petit_ecran_de_fumee, juste sur les SEL, tu peux lire un article de #Claude-Guillon dans le numéro 2 de la revue #Sortir-de-l'économie. :)
      http://sortirdeleconomie.ouvaton.org/sde-n2.pdf

      Après pour la critique de la valeur, on va pas continuer à détourner ce post. Il y a déjà un bon aperçu avec le tag donné précédemment, qui donne accès à moult textes mais aussi à des vidéos et sons peut-être plus « facile » dans un premier temps.

    • @rastapopoulos : merci, je commence à mieux comprendre le truc, je coucherai ailleurs les réflexions que ça m’inspire. Désolé pour le flood, c’est une question que je me pose souvent mais je ne sais pas où trouver la réponse : les concepteurs de seenthis ont volontairement choisi de ne pas permettre les messages privés, pour ce genre de question technique ou périphérique, ou bien on peut le suggérer ?

  • Comme disait Prévert... Merde à l’or !
    http://claudeguillon.internetdown.org/article.php3?id_article=421

    Bien sûr, un ministre du budget qui planque ses sous, ça peut faire rire jaune. Mais c’est pas du tout le problème. Le problème, c’est de savoir si l’évolution de l’espèce humaine restera bornée par l’extraction de la plus-value. Est-ce qu’on en reste là ? Avec du travail exploité qui fait des consommateurs grugés et des citoyens roulés dans la farine... Avec des vies sans prix, écrasées par une abstraction : la valeur, que l’argent véhicule plus vite que la lumière et que les marchandises incarnent (...)

  • La critique de la valeur et Jacques Le Goff dans L’Argent au Moyen Âge :
    http://palim-psao.over-blog.fr/article-il-n-y-a-pas-d-argent-au-moyen-age-a-propos-des-theses-

    A la différence du marxisme traditionnel et de sa thèse évolutionniste sur les stades successifs des « modes de production » ou de l’ « Histoire globale » de Kenneth Pomeranz et son concept transhistorique de travail, la critique de la valeur pense le capitalisme dans les termes d’une rupture violente et fondamentale avec les sociétés précapitalistes. Pour éviter tout anachronisme, les discours sur une prétendue « nature humaine » ou les diverses ontologisations qui sous-tendent l’économie politique bourgeoise et ses avatars historiographiques, l’émergence du capitalisme ne peut être appréhendée dans une histoire continuiste qui est toujours la marque d’une conceptualité naturaliste et transhistorique. Il faut toujours se garder de rétroprojeter sur toutes les formes de vie sociale depuis la préhistoire et le néolithique, la conceptualité et la subjectivité moderne inscrites dans le contexte muet des rapports fétichistes présents (on pourrait dire la même chose du concept d’Etat qui est projeté dans l’histoire sur tout et n’importe quoi). Comme a pu le soutenir Robert Kurz en s’appuyant sur le concept de « révolution militaire » de l’historien Geoffrey Parker, le « big bang de la modernité » a été l’invention des armes à feu qui ont eu des conséquences sociales gigantesques entre les XIVe et XVIIe siècles, en permettant - de manière non volontaire et inconsciente - de faire émerger une nouvelle forme de synthèse sociale opérée par le travail abstrait et ses manifestations (marchandises, argent...). L’argent, le travail, le monde des marchandises, le présent comme nécessité qu’incarne le temps abstrait dans la modernité, sont alors des formes sociales et des catégories historiquement spécifiques au capitalisme qui est bien plus qu’un mode de production ou une infrastructure, il constitue une forme de vie sociale fétichiste, où l’inversion réelle entre les sujets et les objets est la religion quotidienne. Depuis plusieurs années, la critique de la valeur telle qu’elle a été développée en Allemagne, s’est fortement appuyée sur les thèses de l’historien français Jacques Le Goff (Kurz revient par exemple sur cet historien dans son dernier ouvrage, « Geld ohne wert », Horleman 2012, dont on retrouvera une recension par A. Jappe dans un numéro de la « Revue des Livres » de l’hiver 2012), notamment sur la non pertinence du concept d’argent pour parler du Moyen Age et sa thèse sur l’inexistence du capitalisme dans cette période. Il y a chez Le Goff et les historiens sur lesquels il s’appuit (Clavero, Guerreau-Jalabert...), un matériau historique et une assise pertinente et fructueuse pour continuer à penser l’émergence de la forme de vie capitaliste.

    Ci-dessous, on retrouvera une recension du livre de Le Goff, « Le Moyen Âge et l’argent » (Perrin, 2010, réédité chez Fayard en 2012) parue dans la revue française Sortir de l’économie (n°4, 2012), ainsi qu’un entretien de Le Goff sur cet ouvrage paru dans « Les Lettres françaises » en janvier 2011.

    #critique_de_la_valeur #historie #Moyen-Âge #argent

  • Réédition 2013 de « Lire Marx » de Robert Kurz
    http://palim-psao.over-blog.fr/article-reedition-2013-de-lire-marx-de-robert-kurz-115260841.ht

    La maison d’édition La balustrade liée à une librairie parisienne du même nom spécialisée dans les sciences sociales (10ème arrondissement), vient de rééditer l’ouvrage de Robert Kurz, « Lire Marx. Les textes les plus importants de Marx pour le 21ème siècle choisis et commentés par Robert Kurz », publié en France en 2002. Ce livre devenu introuvable, était épuisé depuis plusieurs années. Pour autant le livre n’aura pas la diffusion que l’on aurait pu espérer. Le livre sera uniquement commandable au prix de 16 euros sur le site internet de la Balustrade (voir http://www.labalustrade.com/livre-Lire_Marx-1441-1-1-0-1.html), par mail ou courrier et sera également disponible en rayon dans la librairie (librairielabalustrade-arobase-orange.fr).

    #communisme #théorie #critique_de_la_valeur #Robert_Kurz #Karl_Marx

  • Avec Marx, contre le travail. Par Anselm Jappe
    http://www.revuedeslivres.fr/avec-marx-contre-le-travail-par-anselm-jappe

    En prenant pour mot d’ordre l’affranchissement du travail, la sortie de l’exploitation, les marxistes traditionnels ont négligé le fait que Marx mène une critique non seulement de l’exploitation capitaliste, mais du travail lui-même, tel qu’il existe dans la société capitaliste. Dès lors, il s’agit non pas de remettre au centre le travail, mais au contraire de critiquer la place centrale prise par le travail dans ce système, où il régit tous les rapports sociaux. C’est là l’objet de la relecture de Marx opérée dans Temps, travail et domination sociale par Moishe Postone.

    Il est parfois d’heureuses coïncidences dans l’édition. Ainsi, ce printemps, la collection Mille et une nuits (Fayard) a publié la traduction française de Temps, travail et domination sociale. Une réinterprétation de la théorie critique de Marx de Moishe Postone, publié aux Etats-Unis en 1993, tandis que les éditions Syllepse ont republié les Essais sur la théorie de la valeur de Marx d’Isaac I. Roubine, dont l’édition russe remonte à 1924 et l’édition française précédente (chez Maspéro, et épuisée depuis très longtemps) à 1978. Ainsi, le public francophone a tout d’un coup à sa disposition deux des jalons les plus importants – on pourrait presque même dire le point de départ et le point d’arrivée provisoire – d’une relecture de Marx basée sur la critique du travail abstrait et du fétichisme de la marchandise [1]. On ne saurait pourtant imaginer vies aussi dissemblables que celles de ces deux auteurs : tandis que l’Américain Postone, après des études de philosophie en Allemagne auprès des héritiers d’Adorno, coule des jours paisibles comme professeur à Chicago, participe à de nombreux colloques sur Marx et voit son livre traduit en plusieurs langues, la vie du Russe Roubine a été dramatique : né en 1885, il adhère à la Révolution et devient professeur d’économie à Moscou. Arrêté en 1930 et condamné comme « menchevik » à cinq ans de déportation, il est arrêté à nouveau en 1937, quand la terreur stalinienne est à son comble, et disparaît – on ne sait même pas exactement où, quand ni comment. Il était alors inconnu en Occident. Par les mystérieux cheminements de l’histoire, un exemplaire de son œuvre principale arriva trente ans plus tard dans les mains du militant d’extrême gauche américain Freddy Perlman, qui le traduisit en anglais et le publia en 1969 chez sa fameuse maison d’édition, Black ans Red. Cette traduction en anglais servit de base aux éditions publiées ensuite dans plusieurs langues européennes, et quelques autres livres de Roubine furent même par la suite dénichés et traduits. Cependant, avec la baisse générale d’intérêt pour une lecture rigoureuse de l’œuvre de Marx après les années 1970, il tomba à nouveau dans l’oubli.

    Trente ans plus tard, tous les médias sont d’accord : Marx est de retour. Sa « mort », proclamée vers 1989, ne fut qu’une hibernation qui n’a duré guère plus d’une décennie. Aujourd’hui, Marx est à nouveau à l’honneur dans les colloques ; il a été élu « plus grand philosophe de l’histoire » par les auditeurs de la BBC ; le Pape le cite et des millions d’électeurs votent pour des partis qui se réclament de lui. Mais qu’est-ce qui se cache derrière cette étonnante résurrection, inexplicable pour les suiveurs de Popper, de Hayek et de Furet ? La réponse semble évidente : les ravages que produit le marché déchaîné, le clivage entre riches et pauvres qui croît à nouveau, la crise économique qui menace de nombreuses existences, même dans les pays « développés ». Marx apparaît alors comme celui qui l’avait toujours dit : la société moderne n’est absolument pas harmonieuse, mais se fonde sur l’antagonisme de classe, le travail est toujours exploité par le capital, et ceux qui ne possèdent que leur force de travail ne peuvent résister qu’en s’associant en vue d’obtenir une régulation politique du marché. Une telle critique du capitalisme ne peut aboutir qu’à appeler de ses vœux un nouveau modèle de régulation du type social-démocrate et keynésien (dont la réalisation reste assez improbable). La critique du capitalisme se fait le plus souvent au nom du travail : il faut surtout que ceux qui travaillent reçoivent en échange une juste somme d’argent.

    #critique_de_la_valeur

  • Crise : la critique tronquée et dangereuse de la gauche
    http://palim-psao.over-blog.fr/article-crise-la-critique-tronquee-et-dangereuse-de-la-gauche-1

    Vive les frontières ! A bas la finance ! Voilà le couplet préféré de la gauche populiste française et européenne, du Front de Gauche au PS en passant par le NPA ou Syriza. Il nous faut remettre des droits de douane aux frontières et taxer les transactions financières se plaisent-ils à marteler (proposition repris par les conservateurs). La gauche, qu’elle soit modérée ou « radicale » a trouvé le responsable de la crise qui secoue le monde depuis 2007, c’est le monde de la finance, c’est le méchant banquier, le méchant spéculateur ! Oui ! Le véritable adversaire c’est lui, nous disent-ils, cet affreux bonhomme qui bosse pour JP Morgan, la BNP ou Goldman Sachs et qui spécule avec l’argent des honnêtes épargnants. C’est lui qui, en jouant sur son ordinateur met la sacro-sainte « économie réelle » à terre, fait grimper les taux de chômage, amplifie le credit-crunch.

  • Robert Kurz - Match nul des modèles économiques
    http://palim-psao.over-blog.fr/article-match-nul-des-modeles-economiques-par-robert-kurz-11451

    Dans l’idéologie économique de l’Occident, deux camps ont paru pendant longtemps s’affronter : celui des USA, néolibéral, autrement dit radicalement orienté sur le marché, et celui de l’Europe, une politique industrielle connue aussi sous le nom de « capitalisme rhénan », à base de keynésianisme ou d’Etat-providence. Les idéologues du marché misaient sur une politique de l’offre (réduction des dépenses à tout prix, en particulier les dépenses salariales), ceux de l’Etat sur une politique de la demande (croissance de la consommation au moyen de dépenses publiques et de hausses des salaires). Il y a maintenant une bonne trentaine d’année, le modèle européen avait perdu tout crédit dans la mesure où l’accroissement des dépenses publiques ouvrait la voie à l’inflation tandis que la croissance stagnait malgré tout (stagflation). L’effondrement du socialisme d’Etat sembla corroborer cette appréciation. De sorte que le concept étasunien d’ultralibéralisme put entamer sa marche triomphale, et les européens, tout particulièrement les sociaux-démocrates emmenés par Schröder et Blair, s’empressèrent de suivre le mouvement.

    #communisme #théorie #critique_de_la_valeur #économie

  • Robert Kurz - 2009 Interview with IHU Online | libcom.org
    http://libcom.org/library/2009-interview-ihu-online-robert-kurz

    (avec eux « on a toujours déjà su, ce qui est assez stérilisant au final » via @prac_6) #critique_de_la_valeur #marxisme

    Globalization cannot be reduced to information #technology. Under capitalist conditions it can only be part of the globalization of #capital, under whose command one also finds information. It is to be expected that, in the wake of inflationary State policies, the course of the crisis will lead to a “deglobalization” as an effort is made to withdraw towards the protectionist egoism of national economies, which are still only formal; and all of this will be accompanied by neo-nationalist ideologies. But this cannot overcome the crisis, it will even make it worse. One could also ask whether the #internet is sustainable—not because of a possible technological collapse (although in this respect as well there are signs of capacity having reached its limits), but because it depends on a formidable infrastructure, whose “financing” is just as dubious as everything else. A merely virtual globalization is not sustainable if it is not linked to the transnational reproduction of material beyond capitalism. The blabbermouths of the blogosphere and the intolerant freaks of the internet may yet be in for a rude surprise .

  • #Inde : Les maris devront-ils rémunérer leurs femmes pour les tâches ménagères ? · Global Voices en Français
    http://fr.globalvoicesonline.org/2012/09/15/121869

    Le Ministère de la Femme et du Développement de l’Enfant de l’Union Indienne réfléchit à un projet de loi qui, s’il était voté par le parlement, ferait l’obligation légale aux maris de verser une part de leur revenu mensuel à leurs épouses femmes au foyer en rémunération de leur travail ménager.

    En application du projet du Ministère, un cadre est élaboré qui permettra de chiffrer le travail produit par les ménagères en termes économiques puis la reconnaissance de cette contribution à l’économie en rémunérant les femmes au foyer pour leur labeur.

    Le projet de loi désignerait les ménagères du terme “ingénieures du foyer“. Le ministre Krishna Tirath indique que la somme, qui se situerait quelque part entre 10 et 20% du salaire mensuel du mari, ne devrait pas être vue comme un salaire pour les tâches ménagères, mais plutôt comme des honoraires ou un équivalent.

    Je suis pour l’amélioration du statut des femmes, et aussi leur indépendance financière… (mais) ma plus grosse question à ces législateurs est comment prévoient-ils d’appliquer l’idée ? S’ils s’y prennent de façon à ce que le mari partage un pourcentage de son revenu avec sa femme pour le travail de celle-ci, je ne vois pas en quoi cela améliorera la situation économique de la maison ou comment cela rendra la femme indépendante et plus forte. Le revenu brut restant le même, l’économie du ménage est inchangée. Les maris les plus responsables, à mon avis, partageraient de toute façon les charges courantes du ménage avec leurs femmes… si ce n’est pas le cas, ce n’est pas ce genre de combine qui va améliorer l’équation conjugale de ces ménages.

    #travail_domestique

  • Après lecture, je réagis au marque-page http://seenthis.net/messages/68091 de @anarsonore sur le débat Jappe-Latouche.

    Super débat sur l’échange, mais dommage que ce ne soit pas assez en échange justement, enfin en aller-retour, entre les deux intervenants, car ils répondent surtout aux questions du public, du coup ils parlent une fois chacun, mais sans trop se parler entre eux.

    Je voulais surtout faire une remarque sur la fin, sur la stratégie à adopter.

    Je trouve l’attitude d’#Anselm-Jappe très paradoxale. En effet, #Serge-Latouche pense qu’il faut quand même limiter les dégâts avec une « vraie » politique de #gauche classique (que seule propose l’extrême droite avec son protectionnisme), et ensuite une fois qu’on a un peu sortie la tête hors de l’eau, on peut penser à une société qui sortirait de l’#économie.

    Anselm Jappe répond alors qu’il n’est pas d’accord du coup, et que la critique de la spéculation, des méchants banquiers, etc, est une chose qui est de plus en plus commun et partagé dans les populismes de gauche comme de droite, et que c’est une critique vraiment tronquée du #capitalisme.

    Mais :
    1) Serge Latouche n’a jamais dit le contraire ! Il ne dit pas du tout que c’est une bonne analyse du capitalisme que de penser ça, il dit juste que ça permet d’être un peu moins dans la merde.
    2) Et surtout dans la question précédente, Anselm Jappe rappelait avec justesse la critique du #catastrophisme par les auteurs de l’#Encyclopédie-des-Nuisances !

    En effet, pour faire vite, cette critique dit qu’attendre des catastrophes, écologiques ou sociales, n’amène pas forcément les gens à changer en mieux. Et bien justement ! Là actuellement les gens sont de plus en plus dans la misère, dans la précarité, alors est-ce qu’il faut continuer dans cette voie-là, partir de cette base-là, pour réfléchir à la sortie de l’économie ?

    Je trouve donc que les deux dernières réponses d’Anselm Jappe se contredisent l’une et l’autre.

    Si on ne doit pas partir du catastrophisme pour inventer autre chose, alors il faut quand même d’abord que les gens ordinaires, non théoriciens, soient un peu moins dans la merde dans leur vie quotidienne (un toit, une activité, de la nourriture pas trop pourrie, etc).

    Le danger qu’il y a, et c’est à mon avis ce pourquoi Jappe réagit comme ça, c’est que du coup #lesgens se contentent de cette critique-là et n’aillent jamais plus loin, et que ce soit reparti pour un tour...

    Mais donc on en revient à un dilemme récurrent :
    – Est-ce qu’il vaut mieux que les gens soient vraiment dans la merde et que « ceux qui savent » fassent de la pédagogie sur l’imaginaire du capitalisme, mais alors au risque que le peuple ressente le besoin d’un homme fort pour les aider ?
    – Ou est-ce qu’il vaut mieux s’attaquer d’abord aux aspects plus « visibles » (le morceau de l’iceberg qui est au-dessus de l’eau) du capitalisme afin d’être plus « tranquilles » dans nos vies et dans nos têtes pour enfin s’attaquer au cœur du capitalisme, mais alors au risque de ne jamais aller plus loin que la critique des « méchants spéculateurs » ?

    Je n’ai pas de réponse, évidemment. :)

    #critique_de_la_valeur #radical

  • Causerie à Rennes avec Anselm Jappe autour de « Crédit à mort » (Podcasts et conférences) - Critique radicale de la valeur
    http://palim-psao.over-blog.fr/article-rencontre-avec-anselm-jappe-autour-de-credit-a-mort-pod

    A la fin août de chaque année, la librairie rennaise Planète IO invite un auteur particulièrement en pointe pour penser l’actuel. Les 12ème rencontres de l’été 2011 ont ainsi accueilli le philosophe Anselm Jappe dont le propos tombe au bon moment. Dans son livre « Crédit à mort. La décomposition du capitalisme et ses critiques » (Lignes, 2011), Jappe y développe sa réflexion à partir de la critique marxienne de la valeur.
     
    Voici donc sur Radio Univers, l’intégralité de l’enregistrement de ces rencontres http://www.radio-univers.com/?p=2979 qui se sont tenues à la maison de quartier de Villejean. L’essentiel de la rencontre est une discussion à bâtons rompus, où Anselm Jappe réagit à des questions et interventions dans la salle, des questions sont posées sur la critique de la valeur, n’est-elle pas une forme d’économisme ? Ne pousse-t-elle pas au pessimisme ? Pourquoi la valeur est considérée comme une fait social total (au sens de Mauss) ? La crise du capitalisme est-elle une opportunité pour l’émancipation sociale ? Qu’est-ce que la lutte des classes ? Faut-il vraiment arrêter de revendiquer pour une redistribution des richesses capitalistes (argent et machandises) ? Le capitalisme est-il vraiment en train de s’effondrer ? Quels sont les effets du discours de la critique marxienne de la valeur ?
     
    La discussion collective s’ouvre aussi sur la perspective de l’émancipation sociale (Que faire ? Quoi faire ?), au-delà de la forme de vie sociale capitaliste-marchande structurée par le travail socialement médiatisant, le mouvement de la valeur, l’argent et l’Etat. De nombreuses pseudo-alternatives professées par l’économie sociale et solidaire, la décroissance, ATTAC, la gauche de gauche, la gauche écologiste, etc., y sont discutées de manière critique. Faut-il redistribuer l’argent pour sortir de la société capitaliste ? Faut-il relocaliser l’économie ? Faut-il inventer de nouveaux indicateurs de la richesse (P. Viveret) ? Faut-il développer les circuits courts entre producteurs et consommateurs ? Etc... Et ne faut-il pas aller au-delà de tout cela pour s’arracher à la cage de fer de la forme de vie collective capitaliste ? Quelle autres formes (post-marchande, post-capitaliste, post-économique) de structuration de la vie sociale pourrait on imaginer et concrétiser ? Quelles luttes et quelles formes de coopération en rupture avec le marxisme traditionnel pourront ouvrir l’horizon de l’émancipation collective ?
     
    L’enregistrement est divisé en différents fichiers que l’on peut écouter séparement.
     
    Bonne écoute,
     
    Rémi Dutillon

  • « Quelques bonnes raisons pour se libérer du travail » , par Anselm Jappe - Ecologie et émancipation

    Que veut dire : « se libérer du travail » ? « Comment pourrait-on bien vivre sans travail ? » Il faut travailler pour gagner sa vie, à moins d’exploiter les autres.

    [..]

    Il est significatif que le mot « travail », au sens moderne du terme, n’existait ni en grec, ni en latin, ni en d’autres langues. L’origine du mot « travail » dérive du latin « tripalium », un instrument à trois pieds utilisé à la fin de l’Antiquité pour torturer les serfs en révolte qui ne voulaient pas travailler. À l’époque, il y avait beaucoup de personnes qui ne travaillaient que si on les y forçait par la torture. Ce mot « travail », qui n’est pas du latin classique mais qui est apparu au Moyen Âge, ne signale pas encore l’activité en tant que telle, utile aux productifs, et encore moins l’épanouissement ou la réalisation de soi, mais indique déjà comment quelque chose de pénible est obtenu par la force, et quelque chose qui n’a pas un contenu précis. Il en est de même pour le mot latin « labor », qui désigne à l’origine un poids sous lequel on trébuche et indique tout genre de peine ou de fatigue, y compris la douleur de la femme qui accouche, et non pas une activité utile. En allemand, « Arbeit » désigne l’activité de l’orphelin, celui dont personne ne prend soin, astreint qu’il est aux activités les plus pénibles pour survivre. J’ai appris hier que le mot basque qui traduit l’idée de travail évoque également la fatigue, la peine. Il ne s’agit pas là d’une excursion gratuite dans l’étymologie (déjà significative), mais cela démontre que la notion de travail, comme nous le concevons aujourd’hui, est relativement récente. Il en découle que le travail en tant que catégorie sociale, concept d’activité dans la société, n’est pas quelque chose de si naturel, de si évident, de si consubstantiel à l’être humain, mais plutôt une invention sociale.

    [..]

    On peut donc dire que le travail est une catégorie typiquement capitaliste, qui n’a pas toujours existé. Avant l’apparition du capitalisme, et jusqu’à la révolution française, un jour sur trois était un jour férié ; même les paysans, s’ils travaillaient beaucoup à certains moments de l’année, travaillaient beaucoup moins à d’autres.

    Avec le capitalisme industriel, le temps de travail a doublé ou triplé en quelques décennies. Au début de la révolution industrielle, on travaillait 16 à 18 heures par jour, comme le rapporte Charles Dickens dans ses romans.

    Une société dans laquelle le travail est le bien suprême est une société aux conséquences catastrophiques, notamment sur le plan écologique. La société du travail est fort peu agréable pour les individus, pour la société et pour la planète entière. Mais ce n’est pas tout. Puisque la société du travail, après plus de deux cents ans d’existence à peu près, déclare à ses membres mis en demeure : « Il n’y a plus de travail. » Voici une société de travail où pour vivre il faut vendre sa force de travail si on n’est pas propriétaire du capital, mais qui ne veut plus de cette force de travail, qui ne l’intéresse plus. Donc, c’est la société de travail qui abolit le travail. C’est la société de travail qui a épousé son besoin de travail en faisant du fait de travailler une condition absolument nécessaire pour accéder à la richesse sociale.

    [..]

    Par exemple, le nombre de personnes employées dans l’industrie dans les grands pays européens a presque diminué de moitié par rapport aux années soixante-dix : dans le même temps, la productivité s’est accrue, je crois, de soixante-dix pour cent, selon les chiffres divulgués. Vous savez tous que ces nouveaux procédés technologiques ont permis de réduire le nombre de travailleurs productifs parce qu’ils permettaient en même temps d’augmenter la productivité. À ce stade, on peut faire une ou deux remarques : il n’est pas vrai que le travail industriel productif diminue, qu’il se soit seulement délocalisé dans d’autres endroits, par exemple en Asie. On peut ici en discuter longuement mais il me semble assez évident que ces délocalisations en général ne regardent que certains secteurs, surtout le secteur textile, et dans certains pays pour une période de temps assez limitée.

    http://ecologie-et-emancipation.over-blog.com/article-quelques-bonnes-raisons-pour-se-liberer-