• Une centaine de travailleurs sans papiers en grève en Ile-de-France, Maryline Baumard, LE MONDE | 12.02.2018
    http://www.lemonde.fr/societe/article/2018/02/12/une-centaine-de-travailleurs-sans-papiers-en-greve-en-ile-de-france_5255455_

    Ils s’opposent au projet de loi migration qui veut pénaliser le travail sous une autre identité, et réclament d’être régularisés.

    Abdoulaye sort le reçu des 624 euros qu’il vient d’envoyer à sa famille au Sénégal. « Je ne sais pas du tout quand je pourrai faire le prochain envoi », commente-t-il, après avoir précisé qu’« au pays la famille est d’accord pour la grève ». La décision n’a pas été facile à prendre pour ce travailleur immigré de 31 ans qui fait vivre épouse, enfants et parents en Afrique. Mais, après cinq ans de vie sans papiers en France, il refuse d’être davantage exploité, évoquant « les mois à 700 ou 800 euros alors que je travaille tous les jours, qu’on ne me paie qu’une partie des heures et que je dois me taire, parce que le patron sait que je travaille sous une autre identité ».

    L’histoire d’Abdoulaye ressemble à celle de la centaine de Subsahariens présents dimanche 11 février au soir au siège de la CGT. Là, les grévistes de six entreprises d’Ile-de-France préparaient les piquets de grève qui se sont mis en place lundi au matin, remplissaient les caisses de solidarité avec l’argent collecté, euro après euro. « On part en grève pour être régularisés, puisqu’on travaille depuis des années ici, et qu’on gagne moins que ceux qui ont des papiers, en faisant des travaux plus durs. Mais on arrête aussi le travail à cause du projet de loi qui va rendre encore plus difficile de signer un contrat sous une autre identité, ce qu’on fait tous ici », explique ­Robert,salarié de GLS à Roissy.

    « On est cassé au bout de quelques mois »

    Les sans-papiers se font souvent prêter un passeport et un numéro de Sécurité sociale pour signer un contrat. Pour éviter les ennuis, les entreprises les font en général embaucher par des sociétés d’intérim, qui servent d’écran. Mais le projet de loi asile et immigration, qui sera présenté en conseil des ministres le 21 février, annonce dans son article 16-II que le salarié risquera cinq ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende, puisqu’il tombera sous le coup de l’article 441-8 du code pénal.

    Le texte qui est à l’étude au ­Conseil d’Etat espère ainsi « renforcer l’effectivité et la crédibilité de la lutte contre l’immigration irrégulière ». « En fait, on veut se débarrasser de nous, commente Abdoulaye, mais c’est illusoire et aucune personne qui a des papiers ne tiendrait deux mois à porter des frigos, des roues de tracteurs… On est cassé au bout de quelques mois de manutention, mais on reste », insiste-t-il à l’unisson avec Lossemy, un camarade de travail ivoirien.

    Alors qu’Abdoulaye et Lossemy devaient rejoindre le piquet de grève à 5 heures à Roissy, cinq autres entreprises devaient elles aussi être concernées, à Paris, dans le Val-de-Marne et dans l’Essonne. « Ce mouvement concerne pour l’heure une centaine de salariés de six entreprises très représentatives des secteurs dans lesquels travaillent les plus précaires : le bâtiment, avec Défi Technology ; la cuisine avec Event Thaï ; les déchets avec STLG et Sepur, la logistique et le transport avec Chronopost et GLS », observe Marilyne Poulain, du collectif migrants de la CGT.

    Cesystème de régularisation (par le travail) qui ne dit pas son nom permet de donner des titres de séjour à quelque 6 000 personnes tous les ans. Ilfonctionne plus ou moins selon les départements et les entreprises. " Les patrons peuvent signer une demande d’admission exceptionnelle au séjour. Et même un certificat de concordance qui reconnaît la véritable identité de la personne travaillant sous un nom d’emprunt ", rappelleRaymond Chauveau, qui a mené la grève des sans-papiers de 2008.

    Reste que les salariés en grève travaillent dans des entreprises qui acceptent peu ou pas du tout de régularisation. De plus, le système s’est enrayé dans certains départements depuis l’élection d’Emmanuel Macron, les préfets étant davantage incités à renvoyer qu’à régulariser. " En Seine-Saint-Denis, par exemple, la préfecture a mis en place un système de prise de rendez-vous qui dissuade de déposer des demandes de régularisation ", regrette Jean-Albert Guidou, du collectif migrants de la CGT. Face à cette situation disparate, le syndicat demande l’ouverture de négociations avec le ministère de l’intérieur, pour la centaine de grévistes, et non avec les préfectures, et demande la suppression de l’article 16 de la loi migration.

    Dans la salle dimanche soir, la centaine de visages jeunes, à la peau foncée, restaient graves face aux explications des syndicalistes. Bonnets, vêtements sombres, tous écoutaient les explications, applaudissant à l’idée de faire partie d’un collectif pour ne plus galérer seul. Le plus applaudi aura été l’Adama de la grève de 2008 qui milite à la CGT et était venu raconter que " la lutte paye si on la mène à terme ". Mardi 13 février, le secrétaire général, Philippe Martinez, tiendra une conférence de presse afin de montrer que la Confédération porte haut ce sujet.

    #sans_papiers #grève #régularisation #loi_asile_et_immigration

    • DES TRAVAILLEURS SANS-PAPIERS OCCUPENT LES LOCAUX DE SIX ENTREPRISES D’ÎLE-DE-FRANCE
      https://www.streetpress.com/sujet/1518430204-travailleurs-sans-papiers-occupation-greve-roissy

      À Roissy, ils sont arrivés à 5h30 pétantes, avant le lever du soleil. Une quinzaine de travailleurs sans-papiers et leurs collègues de la CGT occupent depuis ce matin les locaux de la société GLS, une entreprise d’acheminement de colis basée à quelques encablures de l’aéroport Charles-de-Gaulle. Ils ne sont pas les seuls. Six entreprises d’Île-de-France sont actuellement squattées par des travailleurs sans-papiers. Le tout pour une durée indéterminée. « C’est une grève que l’on prépare depuis six mois », précise Jules, militant de la CGT Logistique. Pour le jeune homme, le piquet de grève pourrait durer de longues semaines :
      « On veut mettre la pression sur les entreprises pour qu’elles mettent à leur tour la pression à l’Etat. »

  • https://grainedanar.org/2018/02/01/communique-fa-tirons-lanarchiste-soheil-arabi-des-pattes-de-la-theocrat

    [Communiqué FA] Tirons l’anarchiste Soheil Arabi des pattes de la théocrature iranienne !

    Les réformateurs du président Hassan Rohani et les ultra-conservateurs du « Guide suprême » Ali Khamenei, ont défendu la survie de ce régime corrompu par une violente répression contre les « fauteurs de troubles en guerre contre Dieu », faisant officiellement 21 morts et un millier d’arrestations, certainement beaucoup plus.

    Des groupes anarchistes étaient présents dans ces événements, notamment le « Cercle Libre de Téhéran ». Mais le journaliste anarchiste Soheil Arabi, s’il a pu envoyer un texte pour soutenir les révolté-e-s et les encourager à renverser le régime, n’y a pas participé directement puisqu’il est derrière les barreaux de la prison d’Evin depuis novembre 2013. Il a été accusé de « propagande contre l’État », « apostasie », « blasphème contre le Prophète et insulte à la sainteté », pour avoir publié des photos du soulèvement de 2009, caricaturé Khamenei, et posté des articles sur internet.

    #iran #anarchiste #grève_de_la_faim #répression #solidarité

  • Qui pousse au blocage ? L’Expression - Le Quotidien -
    http://www.lexpressiondz.com/actualite/285045-qui-pousse-au-blocage.html

    A la différence des mouvements sociaux dans le passé, ceux programmés pour le mois de février portent en eux une inquiétante « transversalité ».
    [En Algérie] Les résidents en médecine, les paramédicaux, les enseignants de l’Education nationale, ceux de l’enseignement supérieur et même les chômeurs ont l’intention de faire du mois de février celui de la contestation sociale. Pris individuellement, chaque corps de métier avance des arguments qui peuvent être recevables à l’appui de revendications peut-être maximalistes pour certains, mais néanmoins négociables. En fait, lorsqu’on prend chaque débrayage en cours ou annoncé, l’on est tenté de penser que la grève, même si elle provoque des perturbations dans des secteurs aussi sensibles que l’Education nationale ou la santé, reste un moyen légitime des travailleurs pour se faire entendre. Sauf que l’opinion nationale assiste à un véritable emballement de la scène syndicale avec, en prime, un discours radical et des intentions clairement affichées de ne rien céder.
    Tactiquement, ce genre de postures peut se concevoir, mais à la condition que le bras de fer qu’engage le syndicat avec sa tutelle ne fait pas naître un sentiment de crainte au sein de la collectivité nationale. Et pour cause, l’effet de « propagation » de la colère des fonctionnaires est assez rapide, voire « minuté » pour ne pas susciter des inquiétudes à divers niveaux de la hiérarchie. Il faut bien se rendre à l’évidence que les ministres de la Santé, de l’Education nationale et de l’Enseignement supérieur sont inquiets. Car, quoi qu’en disent les dirigeants syndicaux, il se pose un réel problème de service minimum, de risque de cassure dans le fonctionnement de nombreux services publics. Car, il faut bien se rendre à l’évidence que tous les mouvements sociaux annoncés pour le mois prochain concernent prioritairement des services publics. Il est donc entendu que l’impact de ces débrayages sera ressenti par une très large couche de la population.

    Une recette détonante
    Le tableau qu’offrira l’Algérie durant le mois prochain sera celui d’un pays paralysé sur ses principaux « flancs », l’éducation, l’enseignement supérieur et la santé. La simultanéité des grèves mettra des millions de jeunes dans la rue. Cette perspective qui intervient en pleine année préélectorale amène à se poser des questions. Même si l’on admet la légitimité des actions syndicales, le fait de voir autant d’institutions bloquées, fait remonter la crainte d’une dérive. Une réaction des lycéens, une contre-grève des étudiants, un ras-le-bol des associations de malades ou encore l’entrée dans « le jeu » des chômeurs « organisés » constituent autant d’étincelles que les acteurs politiques n’ont pas manqué d’entrevoir. Beaucoup de partis voient dans la montée de la pression sociale un signal pas du tout positif pour la démocratie naissante en Algérie.
    Qu’ils soient de l’opposition ou du pouvoir, toutes les forces politiques mettent en garde contre une dégradation brutale du climat, à la faveur d’un pourrissement de la situation provoquée par la radicalisation du discours syndical ou, comme le soulignent les partis de l’opposition, le mépris des pouvoirs publics à l’endroit des revendications des fonctionnaires. L’un dans l’autre, il est admis que voir autant de corps de métier débrayer en même temps suscite une inquiétude légitime.
    La peur d’une dérive est aussi partagée par la société qui ne voit forcément pas d’un bon oeil toute cette agitation syndicale. Les Algériens, qui grognent peut-être en raison de l’inflation ressentie avec la nouvelle année 2018, mesurent néanmoins la chance qu’ils ont de vivre dans un pays stable, qui continue à distribuer des logements et poursuivre sa politique de subvention des produits de large consommation malgré la crise. Les citoyens voient en effet dans ces mouvements, non seulement une dynamique syndicale, mais aussi un risque évident, au regard de ce qui se passe dans d’autres pays. Appelée via les réseaux sociaux à manifester dans la rue pour dénoncer la loi de finances 2017, puis récemment celle de 2018, la société n’a pas répondu au chant des sirènes.
    Mais qui peut contrôler des milliers de jeunes en colère pour une raison ou pour une autre ? Et dans le cas de figure que va vivre le pays au mois prochain, les raisons sont toutes trouvées. Il suffirait pour des cercles intéressés, et ils existent quoi qu’en disent certains, d’allumer des feux ici et là et surtout réveiller la fameuse coordination des chômeurs de Ouargla et pourquoi pas les manifestations anti-gaz de schiste pour compléter « une recette détonante ». Sur ces deux mouvements en partie pilotés par des ONG qui « offraient » le gîte et le couvert à des activistes algériens, il y a lieu de rappeler la formation dont ces derniers ont bénéficié et qu’ils ont mis en action dans des actions dignes de « professionnels de la protestation ». Au plus fort du mouvement de chômeurs, hypermédiatisé sur Internet, de même que pour les manifestations contre le gaz de schiste ou dans les horribles violences de Ghardaïa, les pouvoirs publics ont su trouver la meilleure attitude. Toutes ces « opérations » s’étaient dégonflées par elles-mêmes, en raison de l’absence de « carburant » pour les nourrir. Mais il est clair que cette fois, la proximité d’une série de grandes grèves dans la Fonction publique pourra donner de l’élan aux activistes de tout bord.
    A ce propos, L’Expression a appris, de bonnes sources, que la défunte Coordination nationale des chômeurs sera réactivée bientôt. Une rencontre est prévue dans les jours qui viennent pour « rebooster » le mouvement, dans la perspective, dit-on, d’organiser des marches et des sit-in dans plusieurs villes du sud du pays, à proximité des sites de production des hydrocarbures. En fait, les animateurs de cette coordination entendent surfer sur la grogne des fonctionnaires pour pousser au pourrissement de la situation sociale dans le pays.

    Inquiétante « transversalité » (...)

    #Algérie #grève #luttes_sociales #chômeurs #blocage

  • Le siège social de Deliveroo, à Ixelles, est toujours occupé par des coursiers RTBF avec Belga - 26 Janvier 2018
    https://www.rtbf.be/info/regions/bruxelles/detail_le-siege-social-de-deliveroo-toujours-occupe-par-des-coursiers?id=982248

    Quatre coursiers occupent toujours vendredi matin le siège social de l’entreprise de Deliveroo à Ixelles, a confirmé Martin Willems, secrétaire permanent de la CNE. Les coursiers, dont une partie refuse de passer sous statut d’indépendant, ont demandé l’intervention d’un conciliateur social pour désamorcer la crise, à six jours de l’échéance fixée par la direction de l’entreprise de livraison de plats à domicile.


    Deliveroo veut que ses coursiers passent sous statut indépendant pour le 1er février. Un changement que refusent ceux travaillant quasiment à plein temps pour la plate-forme, qui préfèrent être représentés par la coopérative Smart. Celle-ci leur permet de bénéficier d’une protection sociale et d’une assurance pour leurs prestations.

    Selon M. Willems, environ 60% des coursiers ont accepté de devenir indépendant. L’octroi d’une prime de 200 euros par la direction pour les collaborateurs franchissant ce pas a motivé une bonne partie de ceux qui n’exercent qu’à titre complémentaire. Pour les quarante pour cent restants, qui effectuent la majorité des courses, ce statut comporte plusieurs écueils, notamment l’absence d’assurance.

    Les coursiers de Deliveroo ont demandé aux restaurants de ne plus employer l’application jusqu’à ce que le problème soit résolu.
    . . . .

    #manifestation #blocage (de fait) #grève (de fait) #Deliveroo #travail #Précarité

  • Carrefour Belgique : 24 hypermarchés fermés Le Figaro - AFP - 26 Janvier 2018
    http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2018/01/26/97002-20180126FILWWW00120-carrefour-belgique-24-hypermarches-fermes.php

    Vingt-quatre des 45 hypermarchés de Carrefour Belgique sont restées portes closes vendredi matin, témoignant de la mobilisation du personnel au lendemain de l’annonce d’un vaste plan de restructuration par la direction de la filiale belge du groupe français. « C’est une décision du personnel et des partenaires sociaux (...) Le consommateur est obligé d’aller chercher ses produits ailleurs », a déclaré à l’AFP Baptiste van Outryve, porte-parole de Carrefour Belgique. Il a précisé que des réunions étaient en cours dans « certains » hypermarchés entre personnel et membres de la direction afin de débloquer la situation.

    Mais des responsables syndicaux ont déjà fait savoir que des fermetures pourraient se prolonger au moins tout le week-end, selon l’agence Belga. Carrefour Belgique a annoncé jeudi envisager 1.233 suppressions d’emplois —dont 1.053 dans les magasins— dans le cadre d’"un plan de transformation" pour s’adapter à une concurrence effrénée dans la grande distribution. Deux hypermarchés « déficitaires », dans la banlieue de Liège (est) et à Genk dans le Limbourg (nord-est), vont fermer, a-t-il été précisé. En signe de protestation, 24 hypermarchés et trois supermarchés sont restés fermés vendredi matin sur un total de 785 magasins Carrefour en Belgique, selon M. van Outryve. Les 24 hypermarchés fermés représentent près de la moitié du parc d’hypermarchés (45) dans le pays.

    #Gréve #Luttes #grande_distribution #Belgique

  • Belgique Le mouvement de grève dans les magasins Carrefour continuera probablement jusqu’à lundi le soir - 25 Janvier 2018
    http://www.lesoir.be/136261/article/2018-01-25/le-mouvement-de-greve-dans-les-magasins-carrefour-continuera-probablement-jus

    Tous les magasins Carrefour en province de Hainaut ainsi que les hypermarchés en Région bruxelloise sont en grève, indique la CNE jeudi peu avant 18h. Le mouvement continuera probablement jusqu’à lundi, ajoute le syndicat chrétien.

    « On convoque les équipes lundi à la CNE, on y verra sans doute plus clair la semaine prochaine sur la stratégie à suivre », a indiqué Delphine Latawiec, secrétaire permanente nationale, à l’issue du conseil d’entreprise extraordinaire de Carrefour Belgium tenu dans l’après-midi à Evere.


    Le plan de restructuration annoncé jeudi par la direction concerne 1.053 personnes dans les hypermarchés et 180 au siège central. Les hypermarchés Belle Île à Liège-Angleur et celui de Genk (Limbourg) devraient fermer leurs portes.

    Trois hypermarchés (Westerlo, Bruges Saint-Croix et Haine-Saint-Pierre) deviendront des market et l’hypermarché de Turnhout verra sa surface réduite. Les mesures annoncées ne concernent pas les 443 supermarchés et les 296 magasins Express.

    #Gréve #Luttes

  • Pour la dignité des personnes âgées et le respect des soignants | Le Club de Mediapart
    https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/250118/pour-la-dignite-des-personnes-agees-et-le-respect-des-soignants

    Alors qu’un mouvement de grève est prévu pour le 30 janvier, trois médecins lancent un appel à la mobilisation pour plus de moyens dans les Ehpad et le respect de la dignité des personnes âgées et des soignants. Le texte a depuis été signé par plus de 300 000 personnes.

    Nous, soignants de toutes professions, de toutes les régions de France, au nom de l’engagement humain de notre métier, il est de notre devoir d’alerter le ministère de la santé et le gouvernement sur l’insuffisance des effectifs et des moyens dans les établissements accueillant des personnes âgées (EHPAD) et dans les services d’aide à domicile.

    La réforme de la tarification introduite par la Loi vieillissement dite « ASV », qui va se traduire par des suppressions massives de postes, est unanimement rejetée par les personnels soignants et leurs syndicats.

    Les établissements accueillant des personnes âgées (EHPAD) et les services d’aide à domicile rencontrent de graves difficultés mettant en jeu la santé des résidents et des personnels soignants.

    De nombreux EHPAD ont entamé des grèves dénonçant le sous-effectif, le manque de moyens humains et financiers et parfois les actes de maltraitance aux personnes âgées, conséquences directes de ces problématiques chroniques.

    Malgré ces alertes, le Président de la République a refusé de recevoir une délégation des signataires de la lettre commune du 19/10/7 et du 07/12/17 initiée par les syndicats représentatifs du secteur.

    La Ministre de la santé considère que les difficultés des EHPAD seraient dues à « un problème de management ».

    #vieux #ephad #pingrerie_sans_limite #santé #Travail #conditions_de_travail #management #maltraitance #grève

    • Ehpad : une ex-infirmière nous a raconté sa détresse
      https://www.lemonde.fr/societe/video/2019/01/25/ehpad-par-le-manque-de-disponibilite-on-met-les-residents-en-danger_5414691_

      #VIDÉO Une ex-infirmière livre son témoignage face à ces moyens jugés insuffisants dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes.

      Mathilde Basset, infirmière, a récemment quitté son poste au sein d’un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (#Ehpad). Elle raconte son expérience dans un #livre, J’ai rendu mon uniforme. Il suffit d’en lire un extrait pour saisir la détresse qu’elle a vécu : « Je sens que cette journée va mal tourner, car je suis seule infirmière pour 99 résidents. J’appréhende. Mais je ne dis rien. Nous sommes toutes dans le même bateau. »

      Manque de personnel, mauvaise organisation, budgets limités… le travail en Ehpad est difficile pour le personnel #soignant. Sous pression et à bout de force, nombreux sont ceux qui, comme Malthilde Basset, craquent. Et les conséquences se font sentir sur les résidents. Le manque de personnel est régulièrement considéré comme l’une des principales causes des cas de #maltraitance au sein des Ehpad.

      En janvier 2018, le personnel des Ehpad s’est mis en grève. Le but : interpeller le gouvernement sur le manque de moyens et la mauvaise gestion de leurs établissements. Pour répondre à la colère des personnels des Ehpad, la ministre de la santé, Agnès Buzyn, a annoncé dès janvier 2018 une série de mesures. Recrutement d’infirmiers de nuit, rénovation d’Ehpad vieillissants, renforcement du nombre d’équipes mobiles de gériatrie… Ces annonces ont été présentées comme une première étape à un plan sur le vieillissement et la dépendance qui devrait aboutir début 2019.

  • #BalanceTonHosto sur Twitter
    https://twitter.com/hashtag/balancetonhosto

    Etant infirmière, si je veux respecter ma fiche de poste, j’ai 1h30 le matin et 35 minutes le midi/soir pour vérifier et distribuer les médicaments à 70 résidents. Des erreurs ? Non, jamais...

    Fin de vie difficile à gérer pour l’équipe soignante, la psychologue qui a eu l’idée de lancer un groupe de parole s’est fait engueuler comme une merde par la direction qui n’apprécie pas cette initiative, "les soignants n’ont qu’à s’habituer aux décès"

    Lyon, CHU, la passerelle qui relie le pavillon médical au pavillon chirurgical est trop étroite pour que les lits passent. Ainsi il faut appeler une ambulance privée en brancard pour faire les transports...

    Au CHU, une patiente a été diagnostiquée et traitée pour sevrage alcoolique car elle entendait des bruits d’animaux la nuit.. qq mois plus tard on a capté qu’il y avait un rat dans la ventilation de sa chambre.

    qd la Direction oblige 1 médecin intérimaire qui dit ne pas savoir intuber, à sortir en SMUR car il est seul en poste pour gérer le SAU, l’UHCD et le SMUR et qu’on veut l’accuser de non assistance à personne en danger s’il n’y va pas.

    Qd tu es étudiant infirmier en stage (35h/semaine) et que tu es payé 112€/mois en 1ère année, 152€/mois en 2ème année, 200€/mois en 3ème année & que tu remplaces le personnel manquant au lieu d’apprendre. C quoi deja le minimum legal pour les autres stagiaires ?

    Infirmière en gastro de service du soir : 4 entrées , 5 culots de sang a passer, 2 fin de vie + 15 patients Une entrée en urgence est prévu à 21h..je demande de l’aide à une collègue. Convoquée par la cadre dès le lendemain : " va falloir apprendre à prioriser "

    Et au chu de Montpellier, ils ont "juste" supprimer la pointeuse pour pas avoir d’heures sup à payer.
    "Ou des hres sup ?! Ah non ! On à rien vu ?"

    au CHGR de #Rennes, certains infirmiers veillent seuls quelques nuits dans leur service de 20 patients car il manque du personnel et que la direction ne veut pas embaucher

    une IDE a fait une crise d’asthme aigue quand l’hélicoptère s’est posé et a balancé tout son kérosène (comme a son habitude) dans les aérations du service de néonatalogie.

    Pour résoudre le problème d’absentéisme la clinique va diminuer les effectifs soignants. Pour responsabiliser. Pas de possibilité de remplacements donc on se mettra pas en arrêt, logique non ? Pourquoi on est en arrêt au fait ??

    quand tu es obligée de rouler des serviettes de toilette pour les mettre dans une taie car tu n’as plus d’oreiller dans ton service depuis des mois....

    Quand dans ton service depuis pls mois vous n’avez qu’un tensiomètre fonctionnel pour 3 infirmiers ..

    Quand tu dois faire appel à une équipe du SMUR (camion, etc.) pour effectuer un transfert d’un patient d’un service à un autre, dans le même hopital, car les deux bâtiments ne sont pas reliés alors qu’ils sont à 20 mètres l’un de l’autre

    Hopital Saint Martin à @Villedepessac 33,pour passer un scanner sur le même site de l’hopital,il faut appeler un ambulancier privé pour faire 25 metres.Cout par transport 59€ aller et retour et cela dure depuis des années.

    Au CHU en qq années ils ont fermé genre 500 lits pour économies..et en décembre ils écrivent des mails aux médecins « l’hôpital est surchargé, les patients attendent sur des brancards aux urgences, faites sortir vos patients rapidement »

    CHU de Rennes. Les génies qui ont conçu le nouveau bâtiment des urgences ont fait le déchoc complètement isolé des salles de soins. Résultat : quand le chef y est il ne peut rien faire d’autre (comme valider les sorties des patients vus par les internes)

    88 personnes alzheimer.
    2 soignants la nuit.
    1300 euros de salaires pour les soignants.
    2900 euros de loyer par mois pour les patients .

    Mixer les raviolis pour la soupe du lendemain.
    Une douche toute les 4 semaines. (Et encore).
    2900 euros par mois pour y finir sa vie.

    Impossible de faire chevaucher nos horaires de 15 minutes pour les transmissions et ainsi assurer la continuité des soins , la direction refuse de nous les compter en heures sup’ ! Nous offrons chacun 36h/an au CH !

    Cadre à ma collègue : "bravo, tu a réussi à faire 15 pansements en 1h, c’est bien !"
    1 pansement toutes les 4 minutes.

    Quand 3 jours après tu apprends que le patient est en isolement gouttelettes pour la tuberculose/bmr et j’en passe

    @APHP faute de lit les patients agés des urgences sont transférés dans les cliniques privées..puis ensuite orientés vers des etablissements privés lucratifs pour personnes agés...idem pour les gestes operatoires..le liberal prend la main.

    Et en psychiatrie, faute de place, on admet un patient dépressif ou une personne âgée dans la chambre d’isolement. Bienvenue à l’hôpital, on s’occupe de votre moral !!!! Et on nous bassine avec la BIENTRAITANCE !!!! QUE D’HYPOCRISIE !!!

    Dans mon petit hopital on remplace le départ d’un cadre sup par 3 autres, et on embauche deux nouveaux directeurs pour allonger l’organigramme de direction. Par contre on a pas de budget pour compléter les arrêts maladie dans l’effectif soignant.

    Un stage à l’hôpital et on a déjà un aperçu de nos futures conditions de travail. Dans le service où j’étais en stage, certains jours 2 infirmières pour 26 patients et 4 étudiants à encadrer. Et une seule pendant 3h avant l’arrivée de l’équipe de nuit.

    Quand tes patients se lavent sous la douche avec la salmonelle dans les canalisations mais que tu ne dois rien dire

    Quand on demande plus de papier essuie mains, car il en manque tous les mois. Hygiène de base.
    Direction des services économiques : "selon une étude statistique, votre service utilise 233 feuilles de papier par jour. La dotation ne peut être augmentée."

    Quand tu vois que ton salaire d’infirmière est 200€moins élevé que quand t ‘étais cariste chez IKEA

    je veux gagner plus que 1,07 euros de l’heure quand je fais des nuits. Merci

    Un jour il faudra qu’on fasse vraiment grève, mais genre vraiment, qu’on fasse un service minimum en hôpital, et qu’on aille dans la rue ! C’est bien de se plaindre, mais on change pas le monde en faisant des threads sur Twitter

    Un aperçu du déferlement de faits et témoignages en cours.
    S’agirait de soigner l’hôpital et le « système de santé », mais c’est le cadet des soucis de l’antiproduction capitaliste....

    « Il faut relativiser », estime #Agnès_Buzyn. La ministre des Solidarités et de la Santé estime que les dénonciations des absurdités de l’hôpital par les soignants est « un éclairage sur les dysfonctionnements ».
    http://www.rtl.fr/actu/politique/agnes-buzyn-sur-rtl-il-faut-relativiser-le-balancetonhosto-7791974832

    #santé #austérité #logique_comptable #bureaucratie #hôpital #ephad #clinique #travail #conditions_de_travail #maltraitance
    la #grève qui vient

  • Aufstand zur Prüfungszeit: Studentische Mitarbeiter der Berliner Hochschulen streiken | Berliner Zeitung
    https://www.berliner-zeitung.de/berlin/aufstand-zur-pruefungszeit-studentische-mitarbeiter-der-berliner-ho

    Manchmal überlegt Angie, was wäre, wenn sie ihren Job 2001 angetreten hätte. „10,98 Euro pro Stunde, etwa 450 Euro im Monat: Damals waren die Mieten billig, das Semesterticket für Studenten kostete 109 Euro im Monat“, sagt die 26-Jährige, kein negatives Licht auf ihren Forschungsbereich werfen will und deswegen ihren Nachnamen lieber verschweigt. „Heute zahlen Studierende 400 Euro für ein Zimmer, das Semesterticket kostet 194 Euro, die Inflation hat das Leben verteuert.“ Doch das Gehalt für eine studentische Mitarbeiterin wie Angie ist nicht gestiegen. 10,98 Euro sieht der Tarifvertrag vor – wie vor 17 Jahren.

    „Das Gehalt zeugt von fehlender Wertschätzung“, sagt Angie. Genau wie viele andere Tutoren, IT-Berater und Bibliotheksmitarbeiter ist sie am Dienstag nicht zur Arbeit gegangen. Stattdessen stehen die jungen Leute auf dem Bebelplatz, blasen in Trillerpfeifen und halten Plakate in die Luft. Die studentischen Mitarbeiter der zwölf öffentlichen Berliner Hochschulen streiken. Zum ersten Mal seit mehr als 30 Jahren.

    #Allemagne #Berlin #travail #grève #Université

  • 2018 - Nous organiser et mener la lutte de classe | Dernier éditorial de Lutte Ouvrière
    https://www.lutte-ouvriere.org/editoriaux/2018-nous-organiser-et-mener-la-lutte-de-classe-101812.html

    « La France est en marche », « la croissance est de retour », « les créations d’emploi ont redémarré », « soyez optimistes et faites-nous confiance » : voilà ce que nous chantent Macron et ses acolytes en cette nouvelle année.

    Quand on appartient au monde de la #bourgeoisie, des affairistes et des boursicoteurs, il y a de quoi voir l’avenir en rose. L’envolée des bourses en 2017 a fait gagner la bagatelle de 1000 milliards de dollars aux 500 plus grandes fortunes mondiales. Le patron de LVMH, Bernard Arnault, 6ème au classement, a vu son patrimoine s’accroître de 20 milliards d’euros l’année dernière. L’immobilier, le secteur bancaire et l’automobile battent record sur record, et leurs actionnaires sont comblés. Oui, aux sommets de la société, l’argent coule à flots et cela ouvre des perspectives à nombre de bourgeois, petits et moyens.

    Et tout ce monde sait pouvoir compter sur #Macron et ses délicatesses à l’égard des plus riches. Rien qu’avec la suppression de l’impôt sur la fortune, beaucoup ont encaissé des dizaines de milliers d’euros. #Pénicaud, la ministre du Travail, a ainsi économisé 62 000 €, mais pour certains, c’est bien plus. Cela aide à avoir confiance dans l’avenir !

    Mais quand on est ouvrier, employé, aide-soignante, cheminot ou encore retraité, il n’y a pas de quoi se réjouir.

    Il y a ceux qui, salariés à #Tupperware, #Vallourec ou #Gemalto, sont menacés dans leur emploi, car même prospères, tous les groupes continuent leur saignée en matière d’emploi. Les banques suppriment des milliers de postes en fermant des agences, au prétexte qu’elles sont moins fréquentées. Plusieurs groupes, dont #Pimkie et #PSA - qui dépassera deux milliards de bénéfices en 2017 -, ont annoncé vouloir recourir aux ruptures conventionnelles collectives pour faire partir plus vite et à moindre coût des milliers de travailleurs.

    Et qui peut croire que demain, le #patronat relâchera la pression sur les travailleurs et reviendra sur les sacrifices qu’il a imposés ces dernières années ? Le patronat ne renoncera pas, de son plein gré, à l’allongement du temps de travail, à l’augmentation de la charge de travail ou au blocage des salaires. Partout l’exploitation se renforce, et c’est précisément parce qu’elle se renforce que les groupes ont fait bondir leur taux de profit.

    Le gouvernement brandit les créations nettes d’emplois de 2017 pour preuve que la situation s’améliore pour les travailleurs. 269 000 emplois ont été créés pour cinq millions de femmes et d’hommes au chômage, et il faudrait s’en réjouir !

    Évidemment, ici ou là, le grand patronat peut avoir besoin d’embaucher. Le profit ne peut pas se produire sans travailleurs, et à force de supprimer des emplois et de pousser les anciens dehors, il faut bien que le patronat recrute un peu. Mais il le fera aux conditions qui se généralisent désormais, des emplois précaires et de plus en plus mal payés.

    Et ce n’est pas le gouvernement qui demandera au patronat d’augmenter les salaires. Lui-même étudie une remise en cause de l’indexation du smic car le coût du travail serait encore trop élevé.

    Mais, grand seigneur, le gouvernement a concocté un ersatz d’augmentation de salaire. En augmentant la CSG d’une main et en baissant de l’autre les cotisations salariales en proportion supérieure, le gouvernement va augmenter de quelques euros le salaire net.

    Comment réalise-t-il ce tour de magie ? En faisant payer les retraités, car eux subiront l’augmentation de la CSG sans compensation et paieront pour le manque à gagner dans les caisses de l’État. Autrement dit, Macron a inventé un nouveau type d’augmentation de salaire : l’augmentation payée par les retraités, c’est-à-dire par nos grands-parents ou nos parents ! 

    Même en supposant qu’un krach financier n’éclate pas dans les prochains mois et que la reprise économique se confirme, les travailleurs ne seront pas plus invités aux réjouissances demain qu’ils ne l’ont été hier.

    Tant que la bourgeoisie et ses valets politiques mènent la danse, ils poursuivront leur offensive anti-ouvrière et s’arrogeront les fruits du travail collectif. Pour que les choses changent, il faudra que les travailleurs s’attaquent au grand patronat.

    Il y a bientôt 50 ans, en mai-juin #1968, c’est la #grève_générale qui fit lâcher à De Gaulle une augmentation du smic de 35 %. En 1936, c’est la grève générale qui imposa la semaine de cinq jours, les congés payés et les conventions collectives à un patronat tremblant devant les occupations d’usines. Lutter collectivement, nous organiser : il n’existe pas d’autres moyens de changer notre sort.

  • Deliveroo : une trentaine de coursiers manifestent à Ixelles, pas de prise de commandes
    http://www.lalibre.be/economie/libre-entreprise/deliveroo-une-trentaine-de-coursiers-manifestent-a-ixelles-pas-de-prise-de-c

    Une trentaine de coursiers de Deliveroo manifestent lundi soir à Ixelles après le refus de la direction, plus tôt dans la journée, de leur laisser le choix entre le statut Smart, qui leur donne accès à une protection sociale pendant les heures prestées, et celui d’indépendants. Les coursiers, rassemblés au carrefour de la rue du Bailli et de l’avenue Louise, doivent faire le tour, à vélo, d’une dizaine de restaurants qui se sont montrés solidaires de leurs revendications, a expliqué Martin Willems, (...)

    #Deliveroo #travail

  • La grande misère des hôpitaux psychiatriques - Le Point
    http://www.lepoint.fr/sante/la-grande-misere-des-hopitaux-psychiatriques-05-01-2018-2184213_40.php

    10 à 20 % des Français sont concernés, mais la psychiatrie publique est le parent pauvre de la médecine. À Rennes, les soignants sont en grève.

    « Le patient est devenu un objet. Je dis aux jeunes de fuir », se désole Michel Roy, infirmier à l’hôpital psychiatrique de Rennes, en grève depuis deux mois. La psychiatrie publique, parent pauvre de la médecine, traverse un malaise profond : soignants, patients et familles réclament un plan ambitieux. À l’entrée principale de l’établissement Guillaume-Régnier, dans la capitale bretonne, le ton est donné : « hôpital sans lits », « redonnons du sens à notre travail », « souffrance au travail » figurent parmi les nombreuses banderoles accrochées aux grilles.

    Les pathologies relevant de la psychiatrie sont en France au troisième rang des maladies les plus fréquentes, après le cancer et les maladies cardiovasculaires. Entre un dixième et un cinquième de la population risque d’être atteint par un trouble mental à un moment quelconque de la vie, selon le rapport de la Cour des comptes de 2011. Pour la ministre de Santé Agnès Buzyn, « la santé mentale est un enjeu important des besoins de santé des Français ». « Cette discipline a été un peu trop délaissée ou mise à l’écart ces dernières années », a-t-elle affirmé jeudi à l’AFP. Malgré un constat unanime, les acteurs du secteur se sentent abandonnés par l’État.

    « On n’en peut plus », déplore Jean-Pierre Salvarelli, membre du bureau national du Syndicat des psychiatres des hôpitaux (SPH) et chef de pôle au CH du Vinatier, près de Lyon. Il est l’un des signataires de l’appel des psychiatres et médecins pour dénoncer une dégradation de la prise en charge des patients et la « tyrannie des économies comptables », en février 2017.

    Soit on supprime des postes, soit on supprime des lits.
    Des praticiens du CH de Montfavet, près d’Avignon, se sont associés en avril à leurs collègues lyonnais et plusieurs mouvements de grève ont émergé ces derniers mois, notamment à Rennes, Allonnes (Sarthe), Amiens (Somme), Bourges (Cher) et Cadillac (Gironde). « On est sans cesse en train de se restructurer. Aujourd’hui, notre idée est d’entrer en résistance et d’interpeller les pouvoirs publics. Les impacts budgétaires, c’est soit on supprime des postes, soit on supprime des lits », expose le Dr Salvarelli, psychiatre depuis vingt-cinq ans au Vinatier, structure de 750 lits, 2 500 membres du personnel hospitalier et 22 500 patients suivis chaque année.

    C’est l’un des trois plus gros hôpitaux de France en psychiatrie avec Sainte-Anne à Paris et Guillaume-Régnier à Rennes. Dans cet établissement breton, « le ras-le-bol et la tentative de suicide d’une collègue » ont décidé les syndicats à lancer un mouvement de grève, explique Goulven Boulliou, de Sud Santé Sociaux.

    Il n’est pas rare de retrouver un collègue seul à 23 heures pour gérer 15 personnes. (...)

    Pour mémoire, c’est la gauche gouvernante des années 80 qui a commencé à supprimer des milliers de lits en psychiatrie. C’est aussi la « gauche plurielle » qui a supprimé la formation d’infirmier psy. La politique sécuritaire est venue s’ajouter au manque de moyens, avec le retour de la #contention.

    #folie (pas de droit à la) #psychiatrie #logique_comptable #sous_effectifs #maltraitance #grève

    • La psychiatrie publique : Guillaume Régnier à Rennes symbole d’un malaise profond
      https://france3-regions.francetvinfo.fr/bretagne/ille-et-vilaine/rennes/psychiatrie-publique-guillaume-regnier-rennes-symbole-m

      Depuis le 7 novembre, les soignants se relaient 24h sur 24 pour assurer le piquet de grève. « On pose des heures, des jours », détaille l’infirmier.
      Devant le bâtiment rennais datant du XVIIe siècle, grévistes, patients et familles se retrouvent sous un barnum autour d’un brasero et d’un thermos de café.

      « Avec cette tente, on a recréé un lien social. C’est un espace de parole qui dans les murs de l’hôpital n’existe pas », explique Myriam, aide-soignante. « Le mardi on propose galette-saucisse », sourit cette mère de trois enfants. Cette journée est surtout celle de l’Assemblée générale où est décidée la poursuite du mouvement, reconduit sans discontinuer à l’exception de la trêve de Noël.

      Au fil des années, un mal-être s’est installé à Guillaume-Régnier. En 2016, l’absentéisme était de 8,5%, une progression de 1,5 points en deux ans, selon Sud Santé et la CGT. Près de 1.400 signalements liés à des dysfonctionnements (violence, manque de lits, sous-effectifs) ont été adressés à la direction, à l’inspection du travail et au préfet. « Il n’est pas rare de retrouver un collègue seul à 23 heures pour gérer 15 personnes », dénonce Goulven Boulliou de Sud Santé.

      « Les collègues ont des idées noires. On a peur que cela se termine en suicide », craint Martine, 58 ans, qui s’occupe des soins paramédicaux. Pour Sud Santé, la dégradation des conditions d’accueil comme « l’admission sur des fauteuils dans l’attente de la libération d’un lit » ou « des chambres dont la température est tellement froide que même quatre couvertures ne suffisent pas à se réchauffer » génère des comportements violents chez certains patients et par effet domino conduit à des comportements maltraitants.

      « Prioriser la psychiatrie »

      Sous couvert d’anonymat, plusieurs soignants à Rennes ont confié avoir recours « à des camisoles chimiques », pas forcément nécessaire pour
      certaines pathologies. « Il y a des années que je n’ai pas pris le temps d’aller au café d’en face avec un patient et discuter », regrette Michel Roy, infirmier à deux ans de la retraite.

      « On est devenu des gestionnaires de lits, le soin a perdu son sens. La première chose que l’on demande lorsqu’on prend le service, c’est si on est en nombre suffisant de personnel et de lits », renchérit son collègue Antoine. Alors que la demande psychiatrique est exponentielle, le secteur se retrouve « en tension », analyse Dr. Salvarelli. « Le soin psychique demande temps, répétition, accompagnement ». « On est plus aujourd’hui dans la prescription, dans l’automatisation, dans la protocolisation », déplore-t-il.

      À Guillaume-Régnier, le directeur, Bernard Garin, doit composer avec un « contexte budgétaire extrêmement serré ». « Notre dotation annuelle de fonctionnement est stable depuis trois-quatre ans alors que les charges de personnel augmentent », indique-t-il.

      #parole

  • La grève de 45 jours des agents de nettoyage ONET, une histoire de France, mon histoire de France | Mohammed Bensaber
    http://www.bondyblog.fr/201801021418/la-greve-de-45-jour-des-agents-de-nettoyage-onet-une-histoire-de-france-mo

    Notre reporter Mohammed Bensaber a suivi de près la longue grève de 45 jours des agents de nettoyage ONET pour améliorer leurs conditions de travail dans les gares d’Île-de-France. Dans ce billet, il livre son regard sur ce mouvement inédit pour la dignité de femmes et d’hommes sacrifiant leur santé pour nourrir leurs familles. Une histoire de France 2 novembre 2017. Le premier jour du reste de leur vie. La formule n’est pas exagérée tant la victoire est grande et inédite pour ces plus de cent agents de nettoyage qui beaucoup vivaient leur première grève. C’est ce 2 novembre 2017 que les (...) Source : Bondy (...)

  • No 24 months in this camp ! Stop deportations ! #Deggendorf transit camp protest 20 Dec 2017

    Demonstration 20 December 2017, Deggendorf transit camp
    Bavaria, Germany

    No 24 months in this camp! Stop deportations! No to racism and torture of migrants!

    On Friday 15th December 2017 around 200 people from Sierra Leone – women, men and children – started a ’strike of closed doors’ in the Deggendorf transit camp against the inhumane conditions and against rejections and deportations. On Wednesday 20th December their protest was joined by other refugees/migrants in the Deggendorf camp, refugees/migrants from other Bavarian camps – of different West African, Arab and Caucasian nationalities – and by activist groups.

    The peaceful protest marched across the town of Deggendorf in six hours, visiting key institutions: The BAMF (Federal Office for Migration and Refugees), via the Landratsamt (Foreigners’ Office), town hall, city center, the Caritas office and police station.

    The protesters objected the ongoing deportations and massive rejections of their asylum applications and the lack of medical care, the miserable hygienic conditions, lack of privacy and the bad quality of the food in the camp as well as the denial of normal schooling and work permits. They refused the new policy to keep people in the transit camp for up to 24 months.

    Since July 2017 a new German law (#Gesetz_zur_besseren_Durchsetzung_der_Ausreisepflicht) has given the Bavarian state the possibility to imprison people in integrated „reception“ and deportation facilities under one roof. In these factual deportation camps Bavaria accomodates asylum seekers from countries with less than 50 % approval rate, that is, from most countries of origin. Basic rights violations in these camps include: Inhabitants are not allowed to leave the town limits without a special permission, not allowed to work nor study, nor are entitled to social support or normal medical care. This system of segregation and quasi-imprisonment has sparked several protests in the Bavarian camps.

    The initial group of Sierra Leoneans in Deggendorf had gone on hunger strike on Saturday 16th December, after starting the ’strike of closed doors’ on Friday 15th December. In protest, the children and young people were refusing to attend the German class in the camp as access to regular educational institutions was denied from them. Adults stayed in the accommodation and refused to work in the 80 cents jobs. The protest began after the violent deportation of a man from Sierra Leone on the morning of 15th December, which had been stopped in the last minute at the airport.

    https://vimeo.com/248613638


    #camp_de_transit #centre_de_transit #asile #migrations #réfugiés #Allemagne #démonstration #manifestation #résistance #Sierra_Leone #camps #détention_administrative #rétention #renvois #expulsions #grève_de_la_faim

    v. aussi :
    http://cultureofdeportation.org/2017/12/24/en-no-24-months

  • Une centaine d’élèves mobilisés pour soutenir les personnels du lycée Lafayette de Clermont-Ferrand - France 3 Auvergne-Rhône-Alpes
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/puy-de-dome/clermont-ferrand/centaine-eleves-mobilises-soutenir-personnels-du-lycee-

    Des poubelles devant les grilles et un barrage filtrant. Voici ce qu’ont trouvé les élèves du lycée Lafayette de Clermont-Ferrand en arrivant ce jeudi matin. Une centaine d’entre eux ont pris cette initiative pour soutenir le personnel du restaurant scolaire en grève.

    A l’intérieur, les 41 agents du lycée (qui dépendent de la région) ont cessé le travail pour demander des effectifs supplémentaires, une amélioration de leurs conditions de travail et un alignement de leur pouvoir d’achat sur celui de leurs voisins de l’ex région Rhône-Alpes. Selon les grévistes, la différence de salaire s’élève à prés de 1.600 euros par an.

    #lycéens #lycéennes #grève #solidarité

  • La révolte des prostituées de Saint-Nizier | Sur les docks
    https://www.franceculture.fr/emissions/sur-les-docks-14-15/la-revolte-des-prostituees-de-saint-nizier?platform=hootsuite

    En juin 1975, plusieurs centaines de #travailleuses_du_sexe ont occupé des églises catholiques à travers toute la France pendant huit jours. Une bannière avait été suspendue au clocher gothique de l’Eglise #Saint_Nizier à #Lyon où tout a commencé. La bannière proclamait : "Nos enfants ne veulent pas que leurs mères aillent en prison". Les femmes protestaient contre le harcèlement de la police, la fermeture des "hôtels" où elles travaillaient et une série de #meurtres brutaux non résolus de #prostituées.

    C’est la première fois qu’une « #grève » des travailleuses du sexe eut une répercussion mondiale dans les médias. Le 2 juin est célébré dans le monde entier comme étant la Journée Internationale des Prostituées et la grève marque le début du mouvement contemporain des droits des travailleuses du sexe.

    La réalisatrice de ce #documentaire, Eurydice Aroney, eut vent de l’histoire de cette grève dans les années 1980, alors qu’elle était une jeune activiste et distribuait des préservatifs dans les maisons closes et dans les rues de Sydney. Avec ce documentaire, elle remonte le temps avec l’aide des occupants de l’église de l’époque, y compris le prêtre catholique qui risqua sa réputation pour apporter son soutien à ces femmes.

    Le documentaire s’appuie sur des #archives, dont l’autobiographie de l’une des organisatrices de la grève, et des enregistrements des bulletins d’informations-radio quotidiens dans les villes ou les grèves eurent lieu.

    Avec :
    Alexis Caraco
    Père Louis Blanc
    Maria de Lourdes
    Lilian Mathieu, Directeur de recherche au CNRS (Centre Max Weber, ENS Lyon)
    Des bénévoles de l’Eglise Saint Nizier
    Texte deBarbara and Christine de Coninck La partagée (Editions de Minuit) lu par Juliette Roudet
    Extraits du documentaire Les Prostituées de Lyon parlent , par Carole Roussopoulos (1975)
    Archives INA avec l’aide de Sabine Dahuron
    Musique originale Stuart Brown , à la clarinette Elena Jeffries
    Avec le concours d’Alexis Caraco, Nicole Gooch, Albert Lecoanet, Tom Morton
    Et la contribution exceptionnelle de Kaye Mortley

  • “Cet accord de fin de grève, c’est une victoire pour notre dignité d’agents de nettoyage” | Bondy Blog
    http://www.bondyblog.fr/201712152124/cet-accord-de-fin-de-greve-cest-une-victoire-pour-notre-dignite-dagents-de

    Après 45 jours de grève, les discussions entre la direction du groupe ONET et les syndicats ont abouti à la signature d’un d’accord ce vendredi 15 décembre. Les salariés fêteront leur victoire ce samedi.

    #grève #nettoyage #victoire #onet

  • Les pilotes allemands de Ryanair annoncent une grève immédiate
    https://www.rtbf.be/info/economie/detail_les-pilotes-allemands-de-ryanair-annoncent-une-greve-immediate?id=978726

    Les pilotes employés en #Allemagne par la compagnie aérienne irlandaise #Ryanair ont décidé de partir en #grève immédiatement, a annoncé mardi leur syndicat.

    Hier/lundi, les pilotes basés à #Dublin avaient déjà décidé d’une grève, sans en fixer la date, suivant ainsi leurs collègues italiens.

    Première compagnie européenne en nombre de passagers transportés, la compagnie irlandaise Ryanair ne reconnaît aucun #syndicat.

    Un mécontentement de certains pilotes, basés dans différents aéroports du réseau de Ryanair, s’est toutefois fait jour ces derniers mois.

    Leurs principales revendications portent sur la création d’une instance pan-européenne de représentation du personnel, ou encore sur les #conditions-de-travail et la #protection-sociale .

  • La direction de H. Reiner convoque plusieurs agents de nettoyage en grève en vue d’éventuels licenciements | Bondy Blog
    http://www.bondyblog.fr/201712041735/httpwww-bondyblog-fr201712041735httpwww-bondyblog-fr201712041735la-directi

    Alors que les syndicats devaient retrouver la direction de H. Reiner pour une cinquième réunion de négociations ce lundi 4 décembre, tous ont décidé d’interrompre les discussions. En cause : des lettres de convocation pour entretien en vue d’éventuels licenciements envoyées à plusieurs agents de nettoyage en grève

    De mieux en mieux ici…
    #grève #nettoyage #onet #luttes #licenciements

  • En Aveyron, le rictus antisocial de Ronald #McDonald
    https://www.mediapart.fr/journal/france/291117/en-aveyron-le-rictus-antisocial-de-ronald-mcdonald

    Cela fait près de cent jours que le conflit dure, et se durcit, dans le restaurant de #Villefranche-de-Rouergue, où six salariés luttent pour une amélioration de leurs conditions de travail dans un climat exécrable d’homophobie, d’intimidation et de répression syndicale.

    #France #Economie #grève

  • En Aveyron, le rictus antisocial de Ronald #MacDonald
    https://www.mediapart.fr/journal/france/291117/en-aveyron-le-rictus-antisocial-de-ronald-macdonald

    Cela fait près de cent jours que le conflit dure, et se durcit, dans le restaurant de #Villefranche-de-Rouergue, où six salariés luttent pour une amélioration de leurs conditions de travail dans un climat exécrable d’homophobie, d’intimidation et de répression syndicale.

    #France #Economie #grève

  • Depuis 26 jours, ces agents ont cessé de nettoyer des gares d’Ile-de-France pour de meilleures conditions de travail | Bondy Blog
    http://www.bondyblog.fr/201711271511/depuis-26-jours-ces-agents-ont-cesse-de-nettoyer-des-gares-dile-de-france-

    Depuis 26 jours, les agents de nettoyage des 75 gares du réseau Paris-Nord sont en grève. Leur revendication : de meilleures conditions de travail. Les discussions entre salariés et direction sont au point mort. Rencontre avec les grévistes à Saint-Denis devant la gare du RER D où le conflit s’enlise et où les poubelles débordent.
    En trente ans de carrière, Oumou Geye fait grève pour la première fois. L’agent de nettoyage de 59 ans a quitté son domicile de Stains à 5 h ce matin. Mais cette fois-ci, elle n’ira pas travailler, comme les trois semaines qui viennent de s’écouler. Il est midi et là voilà qui rejoint ses collègues grévistes, à la gare de Saint-Denis, son lieu de travail, réunis pour un repas solidaire. Un moment de réconfort après trois semaines de grève. “J’ai 59 ans, je pourrais partir à la retraite dans deux ans si Dieu veut. Cette grève, je ne la fais pas pour moi mais pour tous les autres qui viennent d’intégrer l’entreprise”, dit-elle d’un ton à la fois ferme et calme. Oumou Geye, c’est un peu la mère des grévistes : elle a la patate à faire peur à la pile Alcaline” comme dirait le groupe Zebda ! Et ne s’arrête jamais : un mot de réconfort à une collègue qui flanche, un autre pour remonter le moral des troupes. “Moi ce que je veux au plus profond de moi, c’est que les conditions de travail s’améliorent, que l’on fasse preuve de respect à notre égard. Ni plus, ni moins”.

    #nettoyage #grève

  • « Dans la sous-traitance hôtelière, c’est de l’esclavage moderne » - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2017/11/26/dans-la-sous-traitance-hoteliere-c-est-de-l-esclavage-moderne_1612701

    En charge du nettoyage du Holiday Inn de Clichy-la-Garenne, les salariés de Héméra sont en grève depuis le 19 octobre contre des mutations et les cadences infernales. La direction reste sourde .

    La grève s’éternise. Depuis plus d’un mois, des salariés d’une entreprise sous-traitante, Héméra, qui gère le nettoyage de l’hôtel Holiday Inn de Clichy-la-Garenne (Hauts-de-Seine), ont entamé leur mouvement de protestation. Multipliant les actions pour faire entendre leurs revendications face à une direction impassible. Jeudi soir, onze fantômes ouvrent le cortège dans la nuit. C’est le déguisement qu’ont choisi ces salariés en grève pour attirer l’attention sur leur sort. Une centaine de personnes sont venues à Clichy manifester à leurs côtés. « Ces travailleurs sont des salariés invisibles », lance le responsable du syndicat CGT des hôtels de prestige et économiques (HPE), Claude Levy.

    Le défilé est parti du Holiday Inn de Clichy et s’est terminé devant la mairie. « Sous-traitance, maltraitance ! » « Frottez, frottez, il faut payer. L’esclavage, c’est fini ! » : voilà quelques-uns des slogans qui ont retenti dans le centre-ville. En soutien au mouvement, des travailleurs, des Clichois et des syndiqués ont protesté contre les méthodes de travail de Héméra. Lancé pour dénoncer la mutation d’une gouvernante, la deuxième en six mois, le mouvement s’est étendu à d’autres revendications. Outre la suppression de la clause de mobilité figurant dans leurs contrats, les grévistes demandent l’arrêt du paiement à la chambre (illégal pour un salarié), le règlement des heures supplémentaires, une prime de 13e mois et, surtout, leur embauche directe par le donneur d’ordre, Holiday Inn.

    « Six jours sur sept »

    L’entreprise de sous-traitance Héméra a décroché le 19 décembre 2016 un contrat d’un an avec l’hôtel de Clichy. Elle a récupéré de fait les 35 salariés du nettoyage, en majorité immigrés, qui travaillaient déjà pour le précédent prestataire - comme le prévoit la convention collective du secteur si ceux-ci ont au moins quatre mois d’ancienneté. Depuis, leurs acquis sociaux seraient « bafoués », dénonce Mirabelle Nsang, 43 ans, gouvernante d’origine camerounaise et représentante de la section syndicale CNT-Solidarité ouvrière à Héméra. Elle s’insurge : « Nos plannings ont changé, on travaille six jours sur sept. Nos deux jours de repos consécutifs ont disparu. Avant, les femmes de chambre devaient nettoyer 17 chambres en sept heures. Avec Héméra, on leur demande de faire 20 à 25 chambres. On finit plus tard et on n’est pas payés. On avait droit à un week-end par mois et certains salariés n’en ont même pas eu. Héméra a tout détruit. » La situation concerne selon elle des femmes de chambre, des gouvernantes, des équipiers et des plongeurs. Mirabelle Nsang dénonce également le « harcèlement » de la cheffe de site : « Elle ne te donne que des chambres à faire après des séjours de longue durée, où elles sont plus sales, pour te faire mal. Elle veut réformer son équipe pour être entourée de gens qui disent oui à tout. »

    Douleurs physiques

    « Nous, les immigrés, on mène ce combat car nous n’avons pas d’autre choix », assure Mirabelle Nsang. Ils espèrent que l’issue sera positive, comme cela a été le cas dans différents dossiers ces dernières années : en 2015 notamment, un mouvement de grève avait contraint le groupe Louvre Hotels à intégrer des femmes de chambre dans cinq de ses établissements.

    A Clichy, au premier jour du mouvement, 33 salariés sur 35 étaient en grève. Leur nombre a ensuite diminué progressivement pour se stabiliser à 11, « le noyau dur », comme l’indique cette mère de famille qui travaille dans l’hôtel depuis onze ans. « Les autres grévistes ont repris le travail après avoir subi des pressions d’autres syndicats », accuse la représentante CNT-SO. Pour Eric, 35 ans, équipier dans l’hôtel depuis dix ans et délégué syndical de FO, « le conflit est légitime. On en avait ras-le-bol de cette situation, c’est un système qui pousse les gens à craquer ». Il n’oublie pas les provocations de la cheffe de site, qui lui répétait : « L’aspirateur est ta copine », ou encore « mon petit-fils de 2 ans passe l’aspirateur mieux que toi ». Ce père de deux enfants raconte avoir été « blessé » par ces « propos désobligeants » et qu’il se rendait sur son lieu de travail la « boule au ventre ». Les mutations de deux salariées de Héméra, qu’il qualifie d’« arbitraires et brutales », ont été l’élément déclencheur de la grève qui a débuté le 19 octobre.

    Contactées par Libération, la société Héméra et la directrice de l’hôtel Holiday Inn de Clichy, dont le comportement est mis en cause par les grévistes, n’ont pas souhaité répondre à nos sollicitations. Le groupe Intercontinental, poids lourd hôtelier à l’échelle mondiale et propriétaire de la marque Holiday Inn, nous a fait parvenir cette unique réponse : « Un petit nombre d’employés travaillant pour un prestataire de services ont choisi de se mettre en grève en raison d’un différend avec leur employeur à propos de leurs salaires et de leurs avantages. L’équipe de direction de ce sous-traitant a immédiatement ouvert le dialogue pour trouver un accord avec les syndicats et faire en sorte que le personnel puisse retourner rapidement au travail, sans que cela n’affecte nos clients ni la qualité de nos services. »

    « Peur de parler »

    Juriste au syndicat CNT-SO, Etienne Deschamps n’a pas le même souvenir des négociations. Au premier jour de la grève, il a rencontré avec d’autres représentants Carlos Goncalvez, le directeur d’exploitation de Héméra : « Nous lui avons dit que si les mutations prévues étaient annulées, les salariés reprendraient le travail immédiatement, avec le paiement de la journée de grève et un calendrier de négociations fixé maintenant pour le reste des revendications. » Une réponse de l’entreprise de nettoyage devait arriver dans l’après-midi. Une délégation, accompagnée du juriste de la CNT-SO, est finalement reçue le 26 octobre, sept jours après, par le PDG de Héméra, Denis Schiavone, en présence de Goncalvez : le refus de revenir sur la clause de mobilité est notifié aux grévistes. Le lendemain, des policiers en verbalisent neuf d’entre eux pour nuisances sonores. 68 euros d’amende chacun. Depuis le début de la grève, déplore Mirabelle Nsang, « la directrice de l’hôtel n’est même pas sortie nous voir pour nous demander ce qui se passe ». Alors qu’elle nous parle, un salarié de l’hôtel sort de l’établissement et bouscule une syndicaliste tandis qu’un autre, dont la journée de travail vient de se terminer, insulte une gréviste.

    Le quotidien des employés de la sous-traitance est rude. De nombreuses femmes seules habitent loin de leur lieu de travail. Illiana Saintulme, 48 ans, mère de quatre enfants, fait les allers-retours depuis Sarcelles (Val-d’Oise). « Je mets une heure trente en transports, avec trois changements, pour venir travailler. » Cette femme de chambre est employée dans l’hôtel depuis onze ans. Elle se plaint de douleurs physiques. Mais aussi de pressions morales. Et dénonce les cadences infernales qui seraient imposées par l’entreprise de sous-traitance. Soit trois chambres par heure (alors que, selon la CGT, il faut au moins vingt-cinq à trente minutes pour en nettoyer une seule). Elle assure avoir dû parfois venir travailler « sept jours sur sept ». Pourtant, malgré un contrat à temps plein (sept heures par jour), Illiana Saintulme explique ne pas toujours recevoir l’intégralité de sa paie. « A la fin du mois, leur salaire est calculé en fonction du nombre de chambres qu’elles ont réussi à faire, dénonce Claude Levy, de la CGT HPE. Et quand le compte n’y est pas, au regard des cadences imposées de manière informelle, on leur enlève des jours en prétextant des absences autorisées. » « Celles qui sont vraiment prises pour de la chair à canon, ce sont les femmes de chambre qui ont un contrat à temps partiel de quatre à cinq heures par jour, avec 20 à 30 chambres à faire, sans être payées pour les heures supplémentaires. Ce sont essentiellement des femmes immigrées qui sont concernées », poursuit le syndicaliste. Avant d’ajouter : « Ce qui se passe dans la sous-traitance hôtelière, c’est de l’esclavage moderne. » Selon le militant cégétiste, les onze grévistes ont saisi les prud’hommes pour travail dissimulé. Pour tenir financièrement, les syndicats CGT HPE et CNT-SO ont distribué un chèque de solidarité de 400 euros à chacun.

    Depuis le début du mouvement, « la direction de Holiday Inn refuse de laisser entrer les délégués syndicaux dans le hall de l’hôtel, c’est un délit d’entrave à l’exercice du droit syndical », dénonce Claude Levy.

    Sur demande du syndicat, un huissier de justice s’est rendu jeudi sur le site. La direction a du coup autorisé l’accès à Mirabelle Nsang et son collègue de FO pour la journée, mais l’huissier mandaté par l’hôtel « veillait et notait ce que disaient les délégués au personnel Héméra non gréviste », selon un syndicaliste. « Une femme de chambre non gréviste a expliqué que les conditions de travail restent identiques, tandis que deux autres nous ont dit "avoir peur de parler" », raconte Mirabelle Nsang. Ces derniers jours, les grévistes sont allés manifester dans les halls d’entrée des Holiday Inn de Paris-Notre-Dame et Paris-Gare de l’Est. Le soir de Halloween, ils s’étaient déguisés pour dénoncer « des patrons sorciers ». La grève continue.
    Rémy Descous-Cesari

    #exploitation #hôtellerie #femmes_de_chambre #sous_traitance #syndicats ##Holyday_Inn #grève #droit_du_travail