Le féminisme de 16h34. Mondanité et dépolitisation – La pensée du discours
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Les Glorieuses ont lancé aux « Françaises », puis aux « travailleuses de France » dans une version corrigée, un appel à cesser le travail aujourd’hui à partir de 16h34, sur le modèle de l’action des Islandaises le lundi 24 octobre. C’est la date théorique à laquelle les femmes en France, moins payées que les hommes à travail égal, travailleraient gratuitement. Il faut préciser qu’il s’agit dans le texte d’un appel indirect, basé sur un constat hypothétique (« si les femmes… elles pourraient »), d’un rappel de l’action des Islandaises, et d’une déclaration de solidarité (« nous nous joignons »).
7 novembre 2016 16h34
A partir du 7 novembre prochain à 16h34 (et 7 secondes), les femmes travailleront “bénévolement”. Si les femmes étaient payées autant que les hommes, elles pourraient s’arrêter de travailler le 7 novembre à 16h34.
Inspirons nous des Islandaises
Lundi 24 octobre dernier, des milliers d’Islandaises ont quitté leur lieu de travail à 14h38. Ce geste symbolique a pour vocation de montrer leur mécontentement vis-à-vis des inégalités salariales (14% d’écart salariale). C’est un signal fort et nous nous joignons à cette protestation.
Ce texte a été très largement interprété comme un appel à « cesser le travail » et même à « la grève », relayé par quasiment tous les médias sans exception, sans analyse critique ni examen des conséquences, et sans regard, visiblement, sur le stupéfiant cliché des gambettes en jupe et talons roses, vite remplacé cependant sous les critiques de féministes qui n’ont pas les lunettes du genre dans leur poche.