• Des milliers d’Argentins se retirent des registres de baptême Mathilde Guillaume/fme - 21 Aout 2018 - RTS
    http://www.rts.ch/info/monde/9789987-des-milliers-d-argentins-se-retirent-des-registres-de-bapteme.html

    De plus en plus d’Argentins réclament la séparation de l’Eglise et de l’Etat depuis le rejet de la légalisation de l’avortement. Les débats avaient été grandement influencés par l’Eglise et ont abouti à un rejet du texte.
    Dans le pays du pape à la tradition catholique très forte, il n’y a pas de séparation officielle de l’Eglise et de l’Etat et son influence se fait sentir à chaque débat de société.

    Un mouvement d’apostasie collective, c’est-à-dire la demande formelle de voir son nom retiré des registres de baptême, est en train de naître. Des milliers d’Argentins ne souhaitent plus que l’Eglise parle en leur nom.


    « Ce vote de l’Eglise est une honte, alors que des femmes continuent de mourir. Ils détournent les yeux du problème, comme ils le faisaient déjà durant la dernière dictature », affirme Nora Cortiñas, de l’association Mère de la place de Mai, l’unique organisation argentine de défense des droits humains composée exclusivement de femmes.

    Symbole de lutte
    Cette association des mères argentines dont les enfants ont « disparus » durant la dictature militaire organise une ronde hebdomadaire, symbole de la lutte pour les droits humains. Et cette cette semaine, Nora Cortiñas, figure de référence à 88 ans, à une annonce très spéciale à partager : "Je vais faire, comment ça s’appelle, mon apastadie… Apostasie ? Apostasie !

    Pourtant catholique pratiquante, Nora ne veut plus faire partie de l’Eglise. Le déclencheur de cette décision douloureuse pour elle est le vote contre l’avortement légal, sûr et gratuit, porté par l’institution religieuse.

    Comme elle, à Buenos Aires et dans le reste du pays, des milliers d’Argentins se sont rassemblés pour présenter collectivement leur demande de renonciation. Des milliers de formulaires ont été récoltés. Ne reste plus qu’à les présenter aux autorités religieuses pour finaliser l’opération.

    Secouer l’Argentine
    « Aujourd’hui plus que jamais, ceux qui ne sont pas d’accord pour que l’Etat soit lié à l’Eglise, devons nous faire entendre. Et ça, c’est une manière de le faire », explique Vanesa Fernandez, employée de bureau de 40 ans.

    Pour Sol Prieto sociologue spécialiste des liens entre religions et politique à l’Université de Buenos Aires (UBA), ce mouvement naissant pourrait bien secouer la société argentine : « On commence à parler dans les médias et ailleurs de laïcité, de séparation de l’Eglise et de l’Etat, de financement de l’Eglise… C’est encore un peu confus, mais il me semble que c’est le propre d’une question qui est juste en train de s’imposer dans l’agenda public pour la première fois. »

    #Argentine #apostasie #avortement #catholicisme #pape #femmes #église #Laïcité #pédophilie #Luttes

  • Laïcité à l’école : les incidents sont marginaux, mais les enseignants s’inquiètent (Mediapart)
    https://www.mediapart.fr/journal/france/180618/laicite-l-ecole-les-incidents-sont-marginaux-mais-les-enseignants-s-inquie

    Les atteintes à la laïcité à l’école se règlent le plus souvent par le dialogue : seuls 3 % des cas recensés posent problème. C’est ce qui ressort de l’étude publiée par le Comité national d’action laïque, et du colloque organisé à Paris. Les classes sont loin d’être minées par ces contestations, mais les enseignants restent inquiets et réclament plus de formation.

    #éducation #école #laïcité

  • La CAF de Dordogne suspend ses aides aux maisons de quartier ouvertes plus tard pendant le ramadan
    https://www.francetvinfo.fr/societe/religion/laicite/la-caf-de-dordogne-suspend-ses-aides-aux-maisons-de-quartier-ouvertes-p

    L’organisme public reproche une ouverture jusqu’à 1 heure du matin de deux maisons de quartier à Bergerac (Dordogne) durant la période de #ramadan, ce qui constitue une rupture des principes de neutralité et de #laïcité, selon la CAF.

    Alors là je pense qu’on touche le fond.
    #caf #bergerac #islamophobie #discriminations #racisme #quartiers_populaires

  • Laïcité : des enseignants victimes de la traitrise et de la lâcheté ? (Jean-Michel Zakhartchouk, Enseigner au XXI siècle)
    http://blog.educpros.fr/Jean-Michel-Zakhartchouk/2018/05/15/laicite-des-enseignants-victimes-de-la-traitrise-et-de-la-lachete

    L’auteur du blog, très ‘modéré’ habituellement dans son positionnement politique, critique le hors-série de #CharlieHebdo intitulé “Profs, les sacrifiés de la laïcité” (https://abo.charliehebdo.fr/boutique/horsseries/#modal-product687805) :

    Je ne nie pas certains phénomènes relatés dans ce numéro. Les dispenses abusives de piscine, ça existe, mais faire croire que les enseignants n’essaient pas de lutter contre ces phénomènes est vraiment à mille lieues de la réalité majoritaire (voir page 14 par exemple, un des nombreux témoignages qui mettent en cause les « collègues »). Ce que je conteste, c’est l’unilatéralisme, les effets d’accumulation et le refus de prendre en compte d’autres réalités.
    […]
    Car le professeur qui proteste contre cette idée, que défend-il ? Qu’il faudrait dire aux élèves que la science est supérieure à la religion ? C’est transformer dès lors la laicité en une machine de guerre anti-religieuse. Personne ne peut détruire l’idée qu’il y a un « dessein intelligent », mais personne ne peut établir de preuves divines dans la complexité de l’univers. Le tout est de bien séparer croyances (qui touchent au « pourquoi » métaphysique) et faits et explications scientifiques (où on est dans le comment). C’est bien le sens de la phrase : « éviter la confrontation ou la comparaison du discours religieux et du savoir scientifique » Quelques lignes plus haut, il est bien dit par ailleurs que « tout texte, toute œuvre peut être soumis(e) à l’examen et au débat », qu’il ne faut en aucun cas accepter intolérance et violence de la part des élèves ; tout cela dans l’esprit de la charte de la Laicité que le dossier semble considérée comme un texte hypocrite et dérisoire.
    […]
    Ce qui semble valorisé quand même dans ce dossier, c’est l’intransigeance qui seule serait payante : pas de mères voilées dans les sorties, pas de compromis concernant les absences lors des fêtes religieuses, pas de prise en compte de la part de provocation adolescente dans certains propos, et même pour l’un des témoins, approbation de la suppression des menus de substitution, tant pis si on est d’accord avec le FN. Il y a les « bons », victimes innocentes parce que défenseurs de la laïcité et en face les « méchants » qui tolèrent, qui justifient tout au nom des « arrangements », qui pactisent avec l’ennemi. Comme si les choses n’étaient pas plus compliquées, comme si un des objectifs que l’on doit rechercher, c’est que la laïcité, cette si précieuse laïcité (dont personne n’a le monopole), apparaisse comme libératrice et pas du tout comme une ennemie des religions.
    Jamais dans le dossier ne nous sont présentées des manifestations de rejet de la religion musulmane, le racisme semble absent, les discriminations inexistantes. Comme si cela ne nourrissait pas la propagande islamiste qui a tout intérêt à présenter la laïcité comme une machine de guerre antireligieuse. […]

    À noter que pour critiquer Charlie-Hebdo, il semble qu’il faut en passer par un gros paragraphe de précautions diverses et de justifications préliminaires. La phrase « journal, qu’on a parfaitement le droit de critiquer, lui qui, à juste titre, a toujours combattu les sacralisations et doit donc l’appliquer à son propre cas » est particulièrement révélatrice du caractère sacré de cet hebdomadaire aujourd’hui…

    À noter aussi, un nouveau guide de la laïcité à l’école paraît aujourd’hui écrit par le nouveau “Conseil des sages de la laïcité” instauré par l’actuel ministre :
    – Un nouveau guide offensif de la laïcité pour les établissements scolaires
    http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2018/05/30/01016-20180530ARTFIG00045-un-nouveau-guide-offensif-de-la-laicite-pour-les-

    #éducation #laïcité #islamophobie

  • Signes religieux, dispenses de cours, enseignements contestés : l’école se dote d’un nouveau guide de la laïcité
    https://www.lemonde.fr/education/article/2018/05/29/signes-religieux-dispenses-de-cours-enseignements-contestes-l-ecole-se-dote-

    Installée en janvier par Jean-Michel Blanquer, l’instance dirigée par la sociologue Dominique Schnapper – réputée pour sa lecture plutôt « ferme » du principe de laïcité – était, jusqu’à présent, restée silencieuse, au point qu’on puisse s’interroger sur la capacité de ses membres – dont Jean-Louis Bianco, Laurent Bouvet, Patrick Kessel ou encore Jean-Louis Auduc – à se retrouver sur une ligne commune.

    Leurs délibérations auront finalement abouti : le document de 83 pages, dont Le Monde a pu consulter une première mouture, avant présentation de sa version définitive mercredi, a fait consensus parmi les « sages », selon plusieurs sources. Même la participation des « mères voilées » aux sorties scolaires, que d’aucuns disaient menacée, ne semble pas remise en cause par ce texte.
    « Conseils et pistes d’action » à l’adresse des enseignants

    Partant du principe que, « dans la classe, toute remarque ou contestation appelle une réponse construite », le vade-mecum compile les « conseils et pistes d’action » à l’adresse des enseignants, en rappelant systématiquement la législation et les sanctions encourues. C’est en cela que, selon le ministre, interviewé dans L’Express du 29 mai, réside l’innovation : « Le livret laïcité [distribué par Najat Vallaud-Belkacem en octobre 2015] insistait beaucoup – et à juste titre – sur la prévention, y affirme-t-il. Or, tous les problèmes ne peuvent être traités en amont. Il faut aussi apporter des réponses, expliquer et sanctionner si besoin. »

    Sur le port de signes religieux ostensibles par les élèves, le vade-mecum ne se limite pas au rappel de la loi du 15 mars 2004 l’interdisant. Il entre dans le détail en affirmant qu’il « doit être étudié, au cas par cas, si le signe ou la tenue que porte l’élève démontre sa volonté au travers de son comportement, de manifester une appartenance religieuse ». Peuvent être pris en compte la permanence du port d’un signe ou d’une tenue, ou « la persistance du refus de l’ôter ». Et de citer les exemples du port quotidien d’une « jupe longue de couleur sombre » ou d’un « bandana couvrant partiellement la chevelure ».

    Sur les contestations d’enseignement, en SVT et en histoire notamment, le vade-mecum recommande de rien laisser passer. Il préconise d’abord de traiter et de « déconstruire » les objections des élèves, pour ne solliciter qu’en dernier recours le service de la vie scolaire. Mais, dans tous les cas, d’en informer l’équipe de direction.

    Lire aussi : Quiz : savez-vous ce qui est permis ou interdit au nom de la laïcité ?

    D’autres sujets sont traités, comme le refus de l’élève participer à certaines activités scolaires. Ainsi, « un absentéisme sélectif pour des raisons religieuses ne saurait être accepté » et, en sport, les certificats médicaux « qui pourraient apparaître de complaisance » doivent être soumis au contrôle du médecin scolaire. L’importance de l’éducation à la sexualité, susceptible de « confronter l’enseignant à l’hétérogénéité des cultures », est défendue.
    « Ni minimiser, ni dramatiser »

    C’est sur l’accompagnement des sorties scolaires par des mères voilées que le conseil des « sages » risquait particulièrement le blocage. Mais il semble, au moins sur ce texte, avoir pu dépasser les tensions en son sein. La version que nous avons pu consulter du vade-mecum ne remet en cause ni les textes ni les pratiques existantes, qui se traduisent par une autorisation de principe, assortie de la possibilité de restrictions au cas par cas. Le soin est laissé aux directions d’école ou d’établissement d’apprécier si l’attitude du parent est exempte de prosélytisme.

    La loi de 2004 sur les signes religieux ne s’applique pas aux parents d’élèves. Néanmoins, elle a toujours donné lieu à des interprétations divergentes, certains estimant que les parents accompagnant les sorties scolaires devaient être soumis aux mêmes obligations que le personnel enseignant. Cette interprétation restrictive a notamment été celle de la « circulaire Chatel » de mars 2012 – du temps où Jean-Michel Blanquer était directeur général de l’enseignement scolaire.

    Elle considère les parents comme des « collaborateurs bénévoles du service public », tenus d’en respecter les règles. En décembre 2017, et à plusieurs reprises depuis, Jean-Michel Blanquer a exposé son « approche personnelle » selon laquelle un parent accompagnant ne devrait « normalement » pas porter de signe religieux. Mais il se rangeait par avance à l’appréciation du conseil des « sages » qui, disait-il, « donnera la règle du jeu ». Sauf coup de théâtre, on devrait en rester là.

    • Je relève que les « sages » sont casiement tous de sexe et genre masculin (exepté la sociologue Dominique Schnapper sur laquelle je vais chercher des infos), pour édicté des ordres à une profession très largement féminisé et ciblé avant tout les filles et les femmes avec ce manuel.
      Non seulement le voile reste interdit, mais maintenant si on porte une jupe longue et un bandana c’est devenu un probleme. Les couleurs de jupes sont désormais sujette aussi à procédures diciplinaires... La stigmatisation des mères accompagantes est renforcé. Les dispense de sport ciblent aussi les filles.
      #sexisme #islamophobie #racisme_d'etat #laicité_mon_cul #manif_pour_tous
      L’e-monde dit qu’il y a des recommandations sur les crèches de noel et sapins mais on ne saura pas lesquelles. L’important pour Blanquier et l’e-monde c’est de faire chier les musulman·nes.

    • Sur Dominique Schnapper voici un extrait d’un entretiens sur lacroix

      La transcendance, la verticalité du pouvoir, qu’Emmanuel Macron a mis en avant vous paraît-elle de bon augure ?

      D. S. : Façonnée par des siècles de royauté, la France nourrit une aspiration particulière à la transcendance et rejette la présidence « normale ». Dans une démocratie, le lieu du pouvoir doit rester vide, comme l’a souligné Claude Lefort, il n’est plus incarné dans le corps du monarque. C’est la politique qui devient le lieu de la transcendance des particularismes. Emmanuel Macron l’a compris. Contrairement à Valéry Giscard d’Estaing, qui impressionnait ses interlocuteurs, il sait leur procurer le sentiment d’être ses égaux.

      Une véritable cécité visionnaire cette sociologue !

    • c’est pour souligner l’effet paradoxal de ce qu’elle dit. D’un coté elle comprend que Macron ne donne qu’un sentiment d’etre ses egaux et en meme temps cette illusion lui va tres bien. D’un coté elle dit des choses sur la démocratie et de l’autre ne voie pas que nous n’y sommes plus du tout selon sa définition.

  • Le Printemps républicain, un pouvoir de nuisance orageux (Audrey Loussouarn, L’Humanité)
    https://humanite.fr/polemiques-le-printemps-republicain-un-pouvoir-de-nuisance-orageux-654297

    Au nom d’une bataille culturelle contre l’#islamisme_politique, le mouvement co-fondé en 2016 par Laurent Bouvet, qui reprend les méthodes de la #fachosphère, pollue le débat public sur la #laïcité et multiplie les #polémiques.
    […]
    Pratiquant les mêmes méthodes que la fachosphère, ses membres forment une « meute », en pariant sur la réaction du « camp adverse », celui de l’antiracisme, analyse Nicolas Vanderbiest, chercheur spécialisé dans les phénomènes d’influence sur les réseaux sociaux. Quitte à pratiquer un « jeu d’alliances douteux », selon le chercheur. « Dans l’ordre, l’information part du réseau d’extrême droite #Fdesouche, relayée par le #Printemps_républicain, et sera ensuite incarnée par une personnalité politique », liste-t-il. Une information, souvent peu légitime, dont le Printemps républicain estime la « place dans l’agenda médiatique pas assez reconnue ».
    […]
    Et ce que fait aujourd’hui, objectivement, le Printemps républicain, c’est une succession de campagnes qui prennent pour cibles des #Noirs et des #Arabes afin de les renvoyer à l’#illégitimité et à l’#invisibilité. » La polémique et la vindicte en tant que telles semblent bien souvent y être les principaux objectifs, loin de toute volonté d’approfondir la réflexion ou de faire œuvre de pédagogie.

    #islamophobie #républicanisme

  • L’ouvrage « La tentation radicale » d’O. Galland et d’A. Muxel : une enquête défectueuse | Jean Baubérot
    https://blogs.mediapart.fr/jean-bauberot/blog/100418/l-ouvrage-la-tentation-radicale-d-o-galland-et-d-muxel-une-enquete-d

    Questions et réponses auraient été différentes si la composition de l’échantillon avait permis une véritable comparaison… et si la perspective avait été plus distanciée. La #laïcité en est un exemple type ou les préoccupations des acteurs adultes (proviseurs, enseignants[8]) sont reprises, sans tenir compte des travaux effectués sur la question. Ainsi est proposée l’affirmation : il est normal que « les jeunes filles qui souhaitent porter le voile en raison de leurs convictions religieuses ne puissent pas le faire à l’école ». Je suis sûr que, n’ayant pas accompli les longs dépouillements sophistiqués issus de tout le lourd dispositif mis en place par l’équipe, vous n’avez aucune idée du groupe qui s’est montré le moins en accord avec cet item, le groupe des « chrétiens » ou celui des « musulmans ». Je ne vous fournirai pas la réponse afin de maintenir l’insoutenable suspens qui va vous faire précipiter chez votre libraire favori pour acheter l’ouvrage !

    Je ferai seulement remarquer que la loi de 2004 interdit les « signes religieux ostensibles » et, avec la circulaire, nommément la kipa : tout le « système politique » s’est d’ailleurs évertué à nous dire qu’il ne s’agissait pas d’une loi « antivoile ». Galland serait-il en « rupture » avec ce système ? Bref, si la question avait été posée, selon les termes de la loi et à l’échantillon que je suggère, les résultats n’auraient sans doute pas été les mêmes.

    D’autre part, impertinent comme je suis, j’aurais complété la seconde question, l’affirmation « les cantines scolaires devraient servir des plats différents selon les convictions religieuses des élèves » par « …comme l’armée française le fait pour ses soldats »[9], histoire d’inciter les élèves à enrichir leur réflexion sur la laïcité, par la connaissance de la différence entre la laïcité scolaire et la laïcité militaire que, curieusement, aucun membre du « système politique » n’aborde.

    La laïcité elle-même est réduite à ces deux questions. Aucune question, par exemple, sur la présence ou non de crèches dans les bâtiments publics, ou sur les dites racines chrétiennes de la France… ou il aurait été, pourtant, intéressant de comparer les réponses des musulmans et des catholiques. Et je n’ai fait qu’une allusion à un autre sous-échantillon : les « sans religion ». Tout simplement parce que l’ouvrage ne fait état d’aucune question qui aurait pu mesurer leur propre « radicalité ». Pourtant, j’en ai une sur les lèvres : « est-il légitime de croire qu’il y a une seule vraie religion » ?

    • La fabrique du coupable musulman | Par Patrick Simon, Socio-démographe
      https://aoc.media/analyse/2018/06/15/fabrique-coupable-musulman

      Depuis une quinzaine d’années [1], les populations musulmanes sont au cœur de débats publiques virulents en France, comme dans de nombreux pays européens. Ils portent aussi bien sur l’organisation et la représentation de l’Islam, sur les formes d’expression religieuse dans l’espace public et dans les institutions, que sur les modalités de participation dans l’école (élèves et parents) ou les entreprises, et plus généralement tout ce qui rend visible l’existence de musulman.e.s . Les unes de la presse magazine s’enchaînent sans discontinuer, faisant mine de s’inquiéter comme l’Express du 26 septembre 2012 avec « La peur de l’islam » ou dénonçant cet « Islam sans gêne » (Le Point du 30 Octobre 2012), voire la « Conquête islamique » (Valeurs Actuelles du 4 octobre 2017). Les cassandres médiatiques diagnostiquent l’irrémédiable incompatibilité de l’islam et de la République et l’inassimilabilité des musulman.e.s, tandis que des responsables politiques de premier plan, dont un ancien premier ministre, convertissent la laïcité en machine d’exclusion massive. Le choc des attentats de 2015 a renforcé ce contexte de chasse aux sorcières et pendant que la spirale à stigmatisation s’emballe, les antiracistes se déchirent sur le vocabulaire approprié pour qualifier la situation : islamophobie ou racisme anti-musulman ?

      Dans ce contexte de surenchère où les faits divers déformés tiennent lieu de vérité sociologique, on attend des sciences sociales qu’elles informent le débat public avec des recherches documentées en prise avec les dynamiques sociales et politiques, nourries de travaux empiriques. Contrairement aux commentaires fréquents des pouvoirs publics, les recherches sur l’Islam et les musulmans en France se sont beaucoup développées, et le cumul des connaissances atteint désormais une masse critique très significative. C’est en revanche du côté des recherches quantitatives que le déficit perdure. Or les données statistiques tendent à fournir des arguments d’autorité dans les débats publics, et leur absence ne permet pas de contrer la contestation de nombre de travaux monographiques de qualité quand ils ne vont pas dans le sens des attentes politiques.

      Commentant en 2010 les données disponibles sur les personnes musulmanes, Claude Dargent relevait qu’elles étaient très largement lacunaires : non seulement la religion est rarement renseignée dans les grandes enquêtes de la statistique publique, mais même quand c’est le cas, les musulmans qui ne représentent que 7% de la population française ne constituent que de très petits effectifs dans les enquêtes et sondages en population générale. Le nombre de personnes musulmanes lui-même fait l’objet d’estimations les plus diverses et fantaisistes, avec des fourchettes de 5 à 10 millions de personnes pour l’ancien ministre de l’intérieur Claude Guéant, 8 millions pour le polémiste très droitier Jean-Paul Gourevitch qui voit des musulmans cachés partout, voire près de 30 millions pour les contempteurs du grand remplacement qui ont intérêt à faire du nombre pour crédibiliser leur rhétorique.

      Ces surenchères se nourrissent de l’idée qu’il n’est pas possible de connaître vraiment le nombre de musulmans, précisément parce que les données manquent, ou lorsqu’elles existent, qu’il y a un intérêt à minimiser leur présence. Les Français sont d’ailleurs ceux qui surestiment le plus la proportion de musulmans dans leur pays (à 31% au lieu de 7,5%) si l’on en croit le sondage « The perils of misperceptions » réalisé par Ipsos-Mori en 2016.

      Or les choses changent : l’enquête Trajectoires et Origines (TeO) réalisées en 2008-2009 par l’Ined et l’Insee comprend un échantillon représentatif de 5 700 personnes se déclarant musulmanes enquêtées en France métropolitaine, et d’autres enquêtes enregistrent la religion ce qui permet des analyses spécifiques sur les musulmans. On connaît donc avec une fiabilité certaine le nombre de personnes se déclarant musulmanes en 2008 – 4,1 millions – et on dispose d’informations détaillées sur leurs pratiques et trajectoires sociales. De nombreux travaux plus monographiques ont été conduits : les recherches sur l’islam en France éclairent de manière plus substantielle la situation des musulmans. Mais cela ne répond pas à l’accusation lancée aux musulman.e.s de ne pas jouer le jeu de l’intégration républicaine. Un nouveau type d’enquêtes est alors apparu pour instruire le procès : les musulman.e.s ne seraient-ils et elles pas en train de faire sécession, repliés sur leur communauté, en rupture avec la loi commune, résolument contre la laïcité mais également contre l’égalité entre femmes et hommes, homophobes, antisémites et pour faire bonne mesure se détachant de l’identité nationale française ?

      L’intérêt inquiet pour les attitudes, et plus largement les valeurs et représentations du monde des musulman.e.s, s’est ainsi retrouvé dans deux enquêtes récentes, celle conduite pour l’Institut Montaigne dans le cadre du rapport « Un islam français est possible » et l’enquête dirigée par Olivier Galland et Anne Muxel La tentation radicale. Je voudrais relier la discussion des résultats – fortement médiatisés – de ces deux enquêtes pour en interroger les prémices et les méthodes développées tant elles me semblent procéder d’une même logique de procès à charge à l’encontre des personnes musulmanes. Pour le dire simplement, il ne s’agit pas de reprocher aux enquêtes de traiter des formes de radicalité ou de fondamentalisme religieux, mais plutôt de discuter la manière de le faire et l’interprétation des résultats.

      L’institut Montaigne a publié en septembre 2016 un rapport intitulé « Un islam français est possible ». Son objet était principalement pour Hakim Ekl Karoui, son principal rédacteur, d’apporter une lecture critique de l’organisation institutionnelle de l’islam en France et de proposer une série de recommandations pour le réformer, qu’il a complétées par la suite dans un essai paru en 2018. Mais avant de développer ce qui fait l’essentiel de son propos, le rapport livre les résultats d’un sondage réalisée par l’IFOP sur un échantillon de 1 029 personnes se déclarant musulmanes ou « de culture musulmane », c’est-à-dire ayant au moins un parent musulman mais ne se considérant plus comme tel.

      L’enquête fournit des éléments de cadrage sur les pratiques religieuses des personnes interrogées, mais entreprend surtout de saisir leurs rapports à la société, aux normes et aux institutions, leurs valeurs et leur opinions et attitudes. En toile de fond se dessine l’enjeu de cette connaissance : « proposer des solutions susceptibles d’accélérer la sereine insertion de la majorité silencieuse [des musulmans], mais aussi des mesures destinées à combattre le fondamentalisme, tout en ramenant le plus grand nombre possible de musulmans – souvent des jeunes – tentés par l’intégrisme vers des croyances et des idées en phase avec les valeurs républicaines » [2].

      Pour identifier les personnes musulmanes, l’IFOP a exploité un panel de 15 459 personnes où la question de la religion est posée pour tirer un échantillon de 874 musulmans et 155 personnes « de culture musulmane ». La justification de la présence de ces 155 non-musulmans, mais venant de familles musulmanes, n’est pas très claire, alors que par ailleurs les attitudes des musulmans ne sont pas comparées à celles de non musulmans. Cette absence de comparaison conduit à « exemplariser » les valeurs, normes et attitudes enregistrées, comme si seuls les musulmans devaient les développer alors qu’elles pourraient s’appliquer à beaucoup de non musulmans.

      C’est le cas notamment des questions sur la laïcité, interprétées de manière relativement négative alors qu’elles abordent le sujet de façon ambiguë. À partir de la question : « En France, la laïcité permet-elle de pratiquer librement sa religion ? », les auteurs concluent à une contestation de la laïcité lorsque les réponses sont négatives. Or il n’est pas nécessaire d’être musulman pour considérer que la laïcité coercitive développée ces dernières années complique la pratique religieuse. On peut adhérer ou pas à cette interprétation de la laïcité, mais de là à en déduire une « attitude de retrait et de séparation du reste de la société », il y a un pas que les auteurs franchissent trop rapidement. A ce compte, une partie significative de la population non musulmane nourrit des visées fondamentalistes.

      Autre exemples d’ambiguïté des questions retenues pour tirer le portrait du rigorisme musulman : dans les questions relatives à la mixité entre les sexes, notamment le fait d’accepter de se faire soigner par un médecin d’un autre sexe que le sien, de serrer la main à une personne de l’autre sexe ou de lui faire la bise, les musulmans font preuve d’une relative absence de sélection sexuée : plus de 90 % acceptent de se faire soigner par une personne de l’autre sexe et 88 % à lui serrer la main. Le rapport relève néanmoins que 30 % ne font pas la bise. Mais en quoi cette attitude est-elle spécifique aux musulmans ? Sait-on seulement combien de non-musulmans n’ont pas envie de faire la bise à l’école, au travail et plus généralement dans la vie sociale ? D’autres indicateurs construits sur la position à l’égard du port du voile ou de la burqa, de la consommation halal ou de la loi religieuse comportent leur part d’ambivalence et pourraient conduire à des interprétations plus nuancées que celles qui sont développées.

      Le problème central avec ces questions à sens multiples est leur utilisation pour construire une typologie des musulmans en les classant « des plus modérés aux plus autoritaires ». Selon cette typologie , 46 % des personnes musulmanes ou de culture musulmane sont « totalement sécularisées ou en voie d’intégration dans le système de valeur de la France contemporaine », 25 % développent une forte identité religieuse mais « acceptent la laïcité » et 28 % « réunissent des musulmans qui ont adopté un système de valeurs clairement opposé aux valeurs de la République ». Ce dernier groupe, qualifié de musulmans « rigoristes », est présenté comme en rupture avec la société.

      Cette conclusion spectaculaire n’a pas manqué de susciter les commentaires politiques alarmistes sur les dérives des musulmans en France et de faire fleurir les raccourcis de « rigoristes » à « djihadistes ». Une illustration récente est venue de Gérard Collomb dans son interview sur BFM/RMC au sujet du port du voile par une représentante étudiante de l’UNEF à Paris 4. Le ministre de l’intérieur a ainsi jugé choquant le port du voile par la syndicaliste, se demandant si « cet islam veut converger avec la culture française » et enchaînant sur l’attirance de jeunes musulmans pour Daech en citant les 28% de l’enquête.

      On comprend un peu mieux le problème quand la seule comparaison dans l’enquête entre les attitudes des musulmans déclarés et des personnes de « culture musulmane » (mais qui ont dit qu’elles n’avaient pas de religion) montre une étrange proximité de positions : si 28 % des musulmans sont dans le groupe des « rigoristes », c’est le cas de 21 % des non-musulmans. C’est-à-dire que des personnes sans religion adhèrent à des attitudes présentées comme le signe d’une forme de radicalisme religieux. Ce problème dans le design des questions et leur interprétation pourrait ne relever que d’un débat scientifique si les conséquences politiques de la publication des résultats n’avaient pas produit des effets stigmatisants sur les musulman.e.s de France qui n’en demandaient pas tant.

      La radicalisation religieuse et politique est devenue une question brûlante pour la recherche après les attentats de 2015. Parmi les projets financés par le programme « Attentats-Recherche » du CNRS figure l’enquête dont est issu l’ouvrage La tentation radicale : enquête auprès des lycéens dirigé par Olivier Galland et Anne Muxel (PUF). L’enjeu de l’enquête est de mesurer l’impact des idées radicales et les facteurs de leur appropriation par les enquêtés. Le ciblage sur les musulmans n’est pas explicite au début mais devient évident dans la constitution de l’échantillon et dans le traitement de l’enquête. En effet, si le dispositif comprend une enquête quantitative auprès de lycéens âgés de 15 à 17 ans doublée d’entretiens individuels et collectifs avec ce même public et une enquête « témoin » avec des jeunes du même groupe d’âge, les lycées enquêtés ont été choisis dans 4 académies (Créteil, Aix-Marseille, Dijon et Lille) en sur-représentant les lycées professionnels et polyvalents de sorte à avoir une forte représentation de « lycéens d’origine populaire et immigrée », dont des élèves musulmans. De fait 26% des 6 814 lycéens enquêtés dans 23 lycées se déclarent de religion musulmane, ce qui est bien plus que la moyenne en France (7,5% en population générale, mais sans doute plutôt 10% pour ces classes d’âge).

      S’intéressant à la radicalité, les promoteurs de l’enquête en fournissent une définition générale visant « un ensemble d’attitudes ou d’actes marquant la volonté d’une rupture avec le système politique, économique, social et culturel, et plus largement avec les normes et les mœurs en vigueur dans la société » et entendent couvrir non seulement la radicalité religieuse mais également la radicalité politique (sans fondement religieux). Pour autant, les analyses traitent séparément ce qui relève du religieux (le chapitre 2 sur la radicalité religieuse par Olivier Galland) et du politique (le chapitre 4 sur la radicalité politique par Anne Muxel). Curieusement le livre ne traite pas de leurs interactions, c’est-à-dire des usages politiques du religieux ou inversement du rôle de la religion dans la radicalité politique, de telle sorte que les deux chapitres ne conversent pas entre eux.

      À aucun moment, Anne Muxel ne mobilise la catégorie du religieux dans ses analyses de l’extrémisme politique. Cette déconnexion est d’autant plus étonnante que les spécificités de la radicalisation religieuse sont fortement débattues et déterminent l’interprétation que l’on peut avoir des passages à la violence à fondement religieux : cela tient-il avant tout d’une disposition de la religion – essentiellement l’islam – à générer les comportements de rupture violente, dont le terrorisme, ou la violence religieuse n’est-elle qu’une dimension de la violence politique ? Pour manichéenne qu’elle soit, cette alternative résume une partie des débats et on attendait de l’enquête qu’elle démêle l’écheveau des déterminations de la radicalité.

      Ce n’est pas précisément ce qu’elle fait dans les différents chapitres qui balaient de nombreux thèmes brulants mais selon des perspectives hétérogènes et parfois contradictoires. Aux deux chapitres sur les radicalités religieuses ou politiques s’ajoutent des chapitres sur les réactions des lycéens aux attentats de 2015, la réception des théories du complot et les relations entre frustration, discriminations et radicalité. J’ai déjà exposé dans une tribune du journal Le Monde mes critiques sur la façon dont le chapitre d’Olivier Galland dresse un procès à charge contre les jeunes lycéen.e.s musulman.e.s, et je voudrais résumer ici l’argumentaire sur les problèmes de l’administration de la preuve dans cette enquête.

      Tout d’abord, l’absence de représentativité de l’échantillon ne serait pas problématique si les singularités des comportements n’étaient pas attribuées au groupe spécifique des musulman.e.s. Or une partie des attitudes en matière de normes sexuelles et sexuées, notamment l’homophobie supposée des musulmans, se rencontrent également dans des segments de la population française qui n’ont pas été enquêtés ici. Le biais d’observation renforce l’interprétation de particularisme musulman.

      Deuxièmement, et c’est là ma critique la plus importante, les questions utilisées pour construire les indicateurs de radicalité et d’absolutisme religieux sont mal construites, ambiguës et équivoques. Si les enquêtes en psychosociologie ont testé des grilles de questions sur les attitudes autoritaires, réactionnaires, libérales etc, la façon d’enregistrer de façon non équivoque les attitudes à l’égard de l’homosexualité, la laïcité, ou l’absolutisme religieux est relativement fluctuante. Dans cette enquête, l’homophobie est captée par une question formulée ainsi « l’homosexualité est une façon comme une autre de vivre sa sexualité ». Celles et ceux qui sont en désaccord avec cette phrase sont considérés comme hostiles à l’homosexualité, mais il aurait été préférable d’utiliser une question directe mettant en évidence une hostilité à l’égard de l’homosexualité plutôt qu’une appréciation de type sociologique : on peut très bien considérer qu’il y a une façon spécifique de vivre sa sexualité en tant qu’homosexuel.le sans que cela soit nécessairement négatif.

      L’indicateur d’absolutisme religieux est déterminant dans les analyses décrivant les liens entre religion et radicalité. Or il n’est construit qu’à partir de deux propositions – « Il y a une seule vraie religion » et « lorsque la religion et la science s’opposent sur la question de la création du monde, c’est plutôt la religion qui a raison » – dont le registre de signification déborde le domaine de l’absolutisme ou du rigorisme religieux. Les lycéens interrogés qui se disent musulmans sont 35% à avoir choisi la première réponse et 81 % la seconde, alors que les chrétiens ne sont respectivement que 10% et 27% à les ratifier. Les élèves sans religion sont évidemment très peu concernés par ces orientations. De façon prévisible, l’indicateur d’absolutisme distingue essentiellement des musulmans (75% des « absolutistes » sont musulmans), de telle sorte que tous les comportements raccrochés à l’absolutisme sont explicables par l’appartenance religieuse. Il y a là un mécanisme d’endogénéité, pour utiliser une expression courante en statistique, ou un biais tautologique. Ainsi donc, l’analyse singularise les musulmans dans un indicateur, et explique ensuite que c’est la religion qui détermine la tolérance à la violence ou la propension à la déviance.

      Là encore, la déviance est approchée à partir de questions qui associent des transgressions civiques, comme conduire sans permis ou tricher aux examens, à des version explicites de violence, comme affronter les forces de l’ordre et la police. Ces attitudes extrêmement hétérogènes sont néanmoins traitées comme un continuum et associées dans l’indicateur qui devient synonyme d’une forme de disposition à la violence radicale. Celle-ci devient religieuse si l’enquêté trouve « acceptable dans certains cas de combattre les armes à la main pour sa religion ». Or le contexte de ce recours aux armes est laissé indéterminé et la façon dont les lycéens comprennent cette proposition apparaît variable pour les auteur.e.s qui relèvent que les lycéens peuvent avoir à l’esprit le droit à se défendre de minorités religieuses persécutées.

      Les enseignements des groupes de discussion, qui ont été mis en place par les chercheurs en plus des questionnaires, soulignent la diversité des interprétations derrière les réponses à ces propositions. C’est pourtant sur cette base qu’Olivier Galland conclut à un « effet islam » sur l’adhésion à des idées absolutistes et à la justification de la guerre religieuse, tandis que les propriétés scoio-économiques ou l’expérience des discriminations n’expliqueraient pas ou très peu ces orientations. Que ces conclusions soient ensuite infirmées par le chapitre dédié aux discriminations ne conduit pas les promoteurs de l’enquête à modifier leurs conclusions générales.

      On retrouve avec cette enquête, et les raccourcis qu’elle propose, les limites observées dans l’enquête de l’institut Montaigne, à savoir la confection d’indicateurs ad hoc pour démontrer la rupture des musulmans avec les normes collectives, une forme de particularisme engageant à l’affrontement avec la société et, dans le contexte actuel d’actes terroristes, à une violence radicale qui trouverait sa source essentiellement dans l’engagement religieux. Il ne s’agit pas de critiquer le principe d’enquêtes sur les valeurs, les opinions et attitudes des musulman.e.s, jeunes ou moins jeunes, mais d’en discuter la construction et la mise en œuvre. Chacune présente des limites méthodologiques qui fragilisent leurs conclusions. Elles contribuent de fait à la fabrique de la figure des musulman.e.s en coupable idéal, réactionnaire potentiellement violent en rupture de République. Certes, ce ne sont que 28% de rigoristes pour l’institut Montaigne ou 32% d’absolutistes pour Galland et Muxel, mais le message que ces enquêtes font passer est très clair : il y a une propension endogène à l’islam qui génère les dispositions radicales et violentes. Inutile de chercher d’autres explications, qu’elles soient sociales, liées à des trajectoires ou des expériences de stigmatisation ou de discrimination.

      Olivier Galland avait d’ailleurs annoncé la couleur dans un article de la revue Le Débat, quelques mois avant la publication du livre. Profitant de la controverse ouverte par l’ouvrage de Gérald Bronner et Etienne Géhin contre la sociologie critique, il dénonçait à son tour la « sociologie du déni » qui ignore les ratés de l’intégration des jeunes d’origine immigrée, et tout particulièrement des musulmans en France. Prenant pour cible l’enquête TeO de l’Ined, il reprochait à Vincent Tiberj et à moi de ne pas avoir perçu les mécanismes de radicalisation religieuse à l’oeuvre et de développer « une conception victimaire de la population immigrée ».

      Il est vrai que dans cette enquête nous n’avons pas cherché à savoir si les immigrés et leurs descendants pensent bien ou mal, mais plutôt à savoir ce qu’ils font et, solidairement, ce que la société et les institutions leur font, c’est-à-dire s’ils ont accès dans les mêmes conditions que les autres aux ressources de la société. Et la réponse que fournie l’enquête TeO est que les promesses d’égalité contenues dans le modèle républicain sont plus ou moins tenues pour les immigrés et leurs descendants d’origine européenne, mais très peu pour ceux d’origine maghrébine ou africaine. Nous n’avons pas décidé que ces derniers étaient des victimes, et nous utilisons du reste très peu cette terminologie. Nous montrons les conséquences de structures inégalitaires dans la société française qui sont non seulement fondées sur la classe sociale, mais également sur l’origine ethno-raciale et, pour ce qui concerne les personnes se déclarant musulmanes, sur la religion. Les inégalités et discriminations qu’elles et ils rencontrent sont démontrées par les résultats des analyses conduites sur la masse de données produites par l’enquête sur l’éducation, l’emploi, le logement, la vie familiale, la santé et les relations sociales.

      S’agissant du sentiment national, nous avons non seulement demandé aux enquêtés s’ils se sentaient français, mais également s’ils pensaient qu’ils étaient vus comme des français. Là encore les résultats sont sans ambiguïté : alors que près de 90% des descendants d’immigrés du Maghreb ou d’Afrique sub-saharienne se sentent français, ils sont plus de 40% à dire qu’ils ne sont pas considérés comme tels dans leur quotidien. Les personnes se déclarant musulmanes déclarent encore plus que les autres ne pas être vues comme françaises. Cette assignation aux origines ou à la religion et ce défaut de reconnaissance sont partagés par les Français d’origine turque ou asiatique et même par les Français des départements de l’Outre-mer. Nous en concluons que ce déni de francité révèle un problème d’acceptation que la diversité des origines, de la couleur de peau ou des religions et qu’il est une donnée constitutive de la société française. Nous montrons alors combien on ne peut oublier le rôle que joue la société dans son ensemble dans les processus d’intégration, plutôt que d’instruire à charge en rejetant la faute sur les immigré.e.s et leurs descendant.e.s.

      À ce titre, nous faisons effectivement une sociologie du déni, celle qui s’intéresse aux processus d’exclusion et de rejet dont toutes les enquêtes devraient se préoccuper. L’information existe dans les deux enquêtes qui sont discutées ici, mais leurs auteurs ont choisi d’autres pistes d’analyse. Qu’il soit permis de considérer qu’elles échouent sur deux plans déterminants du point de vue des sciences sociales : elles ratent une partie essentielle des processus à expliquer et elles renforcent les préjugés à l’égard des musulmans en France.

      [1] Il y a toujours une part d’arbitraire à fixer le début d’une séquence historique. La construction d’un problème public procède par étapes et dans le cas du « problème musulman » celui-ci présente une généalogie ancienne réactivée par le cadrage des grèves dans l’industrie automobile en 1982 et 1983 et la première controverse sur le voile à l’école de Creil en 1989. On peut néanmoins situer la montée en puissance du « problème musulman » aux débats aboutissant au vote de la loi sur les signes religieux à l’école de 2004 (voir A.Hajjat et M.Mohammed, Islamophobie. Comment les élites françaises fabriquent le « problème musulman », La Découverte, 2013).

      [2] Institut Montaigne, Un islam français est possible, Septembre 2016, p.14.

  • Adresse aux catholiques : Macron électrise droite et gauche
    https://www.mediapart.fr/journal/france/100418/adresse-aux-catholiques-macron-electrise-droite-et-gauche

    Le discours aux catholiques d’Emmanuel Macron au collège des Bernardins ce lundi a bousculé #Les_Républicains, déstabilisés par cette main tendue à un électorat qu’ils considèrent comme chasse gardée. Les atteintes aux fondements de la laïcité ont, en revanche, ressoudé une gauche d’habitude divisée sur la question.

    #France #catholicisme #Emmanuel_Macron #La_France_insoumise #laïcité #parti_socialiste

  • Adresse aux catholiques : Macron électrise la classe politique
    https://www.mediapart.fr/journal/france/100418/adresse-aux-catholiques-macron-electrise-la-classe-politique

    Le discours aux catholiques d’Emmanuel Macron au collège des Bernardins ce lundi a bousculé #Les_Républicains, déstabilisés par cette main tendue à un électorat qu’ils considèrent comme chasse gardée. Les atteintes aux fondements de la laïcité ont, en revanche, ressoudée une gauche d’habitude divisée sur la question.

    #France #catholicisme #Emmanuel_Macron #La_France_insoumise #laïcité #parti_socialiste

  • Une laïcité peu orthodoxe (L’Express)
    https://www.lexpress.fr/education/une-ecole-laique-peu-orthodoxe_1996433.html

    A la rentrée prochaine, la cour de récré de l’école élémentaire Barthou, implantée dans les quartiers de Reims et classée en réseau d’éducation prioritaire renforcé (REP +), sera coupée en deux. D’un côté du grillage vert, fraîchement installé, le bâtiment de l’école publique. Sur ses fenêtres s’affiche en grosses lettres « Liberté, égalité, fraternité, laïcité ». Il continuera d’accueillir ses élèves, comme aujourd’hui.

    De l’autre, dans une partie des locaux du groupe scolaire, aujourd’hui vacants, s’installera le cours Colibri, issu du réseau Espérance Banlieues. Ces écoles privées hors contrat ne se reconnaissent pas comme « laïques », mais se disent « aconfessionnelles ». Elles se sont donné pour mission de « lutter contre l’échec scolaire et de transmettre le meilleur de la culture française » et se distinguent par leurs méthodes « à l’ancienne » : levée de drapeaux le matin, apprentissage de La Marseillaise, uniforme vert pour les garçons et violet pour les filles, corvées de vaisselle, vouvoiement de rigueur...

    #éducation #école #privatisation #écoles_alternatives #Espérance_Banlieues #laïcité #école_privée

  • "Le FN n’est pas « islamophobe ». Il est raciste.
    Les athées ne sont pas « islamophobes » : ils sont théophobes (ou ils s’en foutent).
    Les universalistes athées combattent les croyances, ils respectent les croyants."

    Je sais, tout ça, c’est de l’enfonçage de portes ouvertes et du rappel d’évidences mais, dans la confusion idéologique actuelle, cela vaut la peine de rappeler des évidences et ce texte le fait très bien.

    http://www.gaucherepublicaine.org/combattre-le-racisme/de-la-laicite/7401223

    #laïcité #intégrisme #religion

    • Lamentable ce texte ! Bon j’ai pas le courage de déconstruire tout cet argumentaire de gauche prolétarienne athée, persuadée que le véritable bouc émissaire dans notre société c’est l’athée universaliste loool. Rien que de l’écrire les bras m’en tombent !

      Ces mêmes catégories de paralogisme sont utilisées par les inventeurs du concept douteux d’islamophobie et ceux qui prétendent la combattre. La France est terre de mission pour l’islam et la religion devient le symbole identitaire d’une population reléguée et d’une jeunesse qui se sait privée d’avenir. L’illusion d’égalité républicaine, qui est démentie par les faits, peut faire place à l’illusion religieuse. Pain bénit pour les tenants de l’islam politique, les fondamentalistes de tout poil, les marchands de paradis. La liberté de conscience fonde la philosophie des Lumières. La laïcité l’inscrit dans la loi. Bien que ce concept soit peu compatible avec des dogmes qui criminalisent l’apostasie, il va être exploité jusqu’à la corde. Vous combattez la religion ? Vous êtes donc anti-laïque ! Vous vous opposez à la loi coranique ? Vous voilà islamophobe. Vous êtes islamophobe ? Vous êtes donc raciste.
      Image inversée de la propagande raciste, ce terme d’islamophobie repose lui aussi sur l’amalgame entre une religion et ceux qui la pratiquent, entretient la confusion entre le refus d’une doctrine sociale réactionnaire et la haine d’une religion particulière. Il permet, par association déshonorante, ou si on préfère, de « réduction à Le Pen », de disqualifier les athées universalistes.

      La France est terre de mission pour l’Islam ? C’est quoi ce délire ? Tout ça en plus pour porter aux nues les philosophes des Lumières (esclavagistes pour beaucoup n’oublions pas…). La Grande France, celle qui guide le monde, la déclaration des droits de l’Homme blablabla…
      Sur le voile c’est tout en finesse également

      Autre objet de métonymie : le voile islamique. S’il s’agit d’un voile, c’est un morceau d’étoffe. Ça peut être bien pratique pour se protéger du froid ou du soleil. S’il s’agit d’un voile islamique, c’est autre chose, c’est un objet dont le port est conforme à une injonction religieuse. Il véhicule un sens, et sans doute plusieurs sens : allégeance à une religion, dissimulation de l’impudeur supposée de la chevelure féminine, revendication identitaire, pression sociale exercée sur celles qui n’en portent pas, ou subie par celles contraintes de le faire, protection contre le harcèlement sexuel, ….

      Le voile islamique n’est donc pas un vêtement. L’analogie avec la minijupe, les talons hauts, ou toute autre fantaisie vestimentaire, est donc parfaitement fausse et relève du sophisme. Critiquer le port du voile, c’est critiquer une religion, pas une personne, ni un groupe humain.

      L’auteur s’empresse de préciser ensuite qu’il ne faut pas pour autant interdire le port du voile.

      Faut-il pour autant réglementer le port du voile ? Pas plus qu’il ne faut zigouiller les curés.

      Nous voilà rassuré·e·s Pfff !!!!
      J’insiste pourtant, le voile, quel qu’il soit, est un vêtement et le sens que la femme qui le porte lui confère lui appartient.
      Enfin, en réponse aux phrases en exergue, le FN est islamophobe ET raciste. Les athées peuvent être islamophobes mais pas forcément. Quant aux universalistes athées, en lisant ce texte, j’ai un peu de mal à me dire qu’ils respectent les croyants.

    • "Le FN n’est pas « islamophobe ». Il est raciste.
      Les athées ne sont pas « islamophobes » : ils sont théophobes (ou ils s’en foutent).
      Les universalistes athées combattent les croyances, ils respectent les croyants."
      Mais tout ça est tout simplement Faux !
      Charlie le journal est athée mais athée prosélyte !
      Soit ils sont athées, mais dans leurs écrits ils considèrent pas normal d’être croyant, pour eux être athée est une évidence et croyant une erreur, ils professent leur athéisme, donc ils sont loin de "s’en foutre".
      Alors que les croyants savent que tous le monde ne croient pas et que croire est une liberté.
      Croyant, je pense même que la liberté de croire pour les humains est fondamentalement possible grâce à Dieu.
      Dieu est capable de miracle il pourrait en faire tous les jours de biens retentissants qui obligeraient de facto les gens à croire, en trouvant cela aussi normal qu’une pomme mûre tombe d’un arbre. Mais le bon Dieu ne veut pas de "spectacle", à mon avis il recherche plutôt l’authenticité de l’intérêt pour son message, donc il laisse la marge de manœuvre aux gens de ne pas croire. Donc les croyants ne peuvent qu’admettre qu’il y ait des athées.

    • @citoyenlambda

      Alors que les croyants savent que tous le monde ne croient pas et que croire est une liberté.

      Certes les croyants savent que tout le monde ne croit pas mais il existe quand même des croyants qui refusent d’accepter que ne pas croire est une liberté fondamentale.
      Comme il est dit dans le Coran, nulle contrainte en religion.

    • « Alors que les croyants savent que tous le monde ne croient pas et que croire est une liberté. » Absolument, d’ailleurs, il est prouvé historiquement que les guerres de religion n’ont jamais existé, que l’intégrisme religieux est une invention de la propagande athée, et que la persécution des Rohingyas en raison de leur religion est une fake news.

      « Comme il est dit dans le Coran, nulle contrainte en religion » Comme tous les textes religieux, on peut lui faire dire tout et son contraire. « Tuez-les partout où vous les trouvez et chassez-les d’où ils vous ont chassés, car la subversion est pire que le meurtre. Ne les combattez pas, cependant, auprès de la Mosquée sacrée, à moins qu’ils ne vous y attaquent les premiers. Dans ce cas, n’hésitez pas à les tuer. Ce sera la juste récompense des infidèles. » « Combattez-les sans répit jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de subversion et que le culte soit rendu uniquement à Dieu. S’ils cessent le combat, ne poursuivez les hostilités que contre les injustes récalcitrants. » (sourates 191 et 193) Je vous laisse faire le même exercice pour la Bible.

      Bon, quand je lis les commentaires, je vois que le texte que je citais à l’origine est encore plus nécessaire que je ne le pensais.

    • Tout ça en plus pour porter aux nues les philosophes des Lumières (esclavagistes pour beaucoup n’oublions pas…).

      @ninachani vous auriez des sources svp car c’est plutôt le contraire qui est réputé (Montesquieu, Olympe de Gouge, Voltaire, Rousseau, Diderot, Grégoire, Condorcet, de Jaucourt entre autres)

    • De manière plus simple, il est assez facile de compiler les articles de presse parlant de la religion (et une Une n’a pas la même valeur que des petites notulettes en intérieur !), et de quantifier qui parle de quelles religions, dans quelles proportions.

      Or, ces dernières décennies, que ce soit Charlie ou des journaux plus « sérieux » (haha), la tendance c’est clairement de ne critiquer quasiment que l’Islam, et en bonne partie parce que par derrière c’est arabe/afrique (le fond anti-arabe français est clairement immensément présent encore de nos jours).

      C’est donc quand même assez hypocrite de se retrancher derrière « non mais en fait c’est toutes les religions qu’on critique, c’est le fait religieux lui-même hein » quand il y a une disproportion très nette depuis des années. Quand bien même ce serait le cas pour une minorité de gentil⋅les athé⋅es, mais faut se baser sur l’ensemble, sur la réalité de ce qui est édité dans la presse papier ou internet et dans les discours des représentant⋅es politiques.

      (Ce qui ne change rien au fait que pour moi, aucune religion ne peut être la base d’une émancipation à long terme. Cela peut être un refuge et une émancipation réelle temporaire, à court terme, pour certains groupes sociaux, mais ça ne peut pas servir à le construction d’une meilleure société à plus long terme, en ce qui me concerne.)

    • @rastapopoulos si critiquer toutes les religions aujourd’hui (islam y compris) c’est être islamophobe, si « aucune religion ne peut être la base d’une émancipation à long terme » alors vous êtes islamophobe à long terme !

    • @crapaud concernant la position pro esclavagiste de certains philosophes des Lumières voir les travaux de Louis Sala-Molins.
      Ici une petite interview : http://1libertaire.free.fr/LSalaMolins15.html
      Extrait :

      Prenez le cas de Diderot et de Raynal. Malgré leurs belles paroles, ils ne sont pas les derniers à toucher des dividendes sur l’esclavage. Ils montrent par leur pratique qu’on peut pleurer sur le triste sort fait aux esclaves noirs tout en engageant de l’argent dans les compagnies négrières et en touchant des bénéfices.

      Un peu des macronistes avant l’heure en fait. Je dis que l’esclavage c’est pas bien d’un côté et en même temps je lui permets de prospérer ou comme Montesquieu je le justifie.
      Le cas de Voltaire est du même ordre : http://www.contreculture.org/AG%20Voltaire.html
      Je citerais ici :

      Tous les élèves français du secondaire sont persuadés que Voltaire était antiesclavagiste, et on leur fait lire sa compassion pour l’esclave du Surinam. Notre philosophe est un bel hypocrite : il a en effet spéculé en association avec les armateurs nantais, et avec la compagnie des Indes, dans les opérations de traite des esclaves (par exemple dans l’armement du bateau négrier Le Congo). Dans la citation ci-après, il est plus sincère ; il défend ses intérêts.

      « Nous n’achetons des esclaves domestiques que chez les Nègres ; on nous reproche ce commerce. Un peuple qui trafique de ses enfants est encore plus condamnable que l’acheteur.
      Ce négoce démontre notre supériorité ; celui qui se donne un maître était né pour en avoir. »
      (tome 8, page 187)

      Lettre à Michaud de Nantes, son associé dans l’armement du Congo (Cité par César Cantu, Histoire universelle, 3ème édition, Tome XIII, p 148. Accessible sur Google books)
      « Je me félicite avec vous de l’heureux succès du navire le Congo, arrivé si à propos sur la côte d’Afrique pour soustraire à la mort tant de malheureux nègres... Je me réjouis d’avoir fait une bonne affaire en même temps qu’une bonne action. »

      2 fervents anti-esclavagistes sont des religieux, le prêtre capucin Francisco José de Jaca et le missionnaire Epiphane de Moirans.
      Bon je m’arrête là parce que c’est tout un sujet en soi qui est suffisamment documenté pour qui s’y intéresse.
      J’ajouterai le texte de https://www.cases-rebelles.org/lettre-ouverte-a-monsieur-yann-moix au cas où certain·e·s auraient envie de faire intervenir la notion d’anachronisme pour défendre les positions de ces soi-disant grands hommes des Lumières.
      @rastapopoulos

      Ce qui ne change rien au fait que pour moi, aucune religion ne peut être la base d’une émancipation à long terme.

      du coup ça décrédibilise beaucoup de mouvements émancipateurs non blancs qui ont marqué l’histoire. Seuls les athées auraient la capacité de penser et œuvrer à construire une société juste et égalitaire. J’en suis toute retournée de savoir que ma foi m’empêche à ce point d’avoir une pensée politique, moi qui me croyait sincèrement révolutionnaire.

    • @stephane je ne suis pas d’accord, d’autant plus pour Charlie (mais ça vaut pour de nombreux titres de presse et évidemment pour tous les discours politiques qui comptent dedans, dans les idées médiatisées). Sans avoir pu accéder à tous les Charlie, il est intéressant de lire le vrai travail journalistique qu’a fait l’écrivain Marc-Édouard Nabe, qui, au milieu d’un magazine pro-Daesh (Patience 2) a quand même décrit sur 41 pages l’intégralité de TOUS les dessins de Charlie post-Choron de 1992 à aujourd’hui. En allant tout relire pendant des mois au microfilm à la BNF. Quoiqu’on pense du reste du contenu, ces 41 pages sont un travail journalistique important et réellement exhaustif qui va justement à l’inverse de celleux qui commentent sans avoir lu.

      @crapaud tu mélanges un truc de l’article avec un truc que j’ai dit moi. Moi j’ai dit que ce ne sont justement pas toutes les religions qui sont critiquées, mais que depuis des années/décennies il y a une disproportion majeure en faveur d’une critique essentiellement de l’Islam (et parfois plus directement des arabes en général). Je ne dis pas que les autres religions ne sont pas évoqués, mais qu’il y a une disproportion quantitative et qualitative majeure.

      @ninachani il semblerait que tu mélanges des choses dans ce que j’ai dit et que tu me fasses aussi dire des choses que je n’ai pas dite. Je n’ai pas dit que les gens croyants ne peuvent pas réfléchir penser à des choses justes et égalitaires, j’ai dit qu’à mon sens aucune religion ne peut servir de base à une société émancipatrice. Aucun rapport donc. Quant à des mouvements émancipateurs passés qui auraient marqué l’histoire, ta phrase est flou, et on ne sait pas si tu parles de mouvement dont le contenu de la pensée était basé sur une religion, ou si ce sont ces personnes non blanches et religieuses qui par ailleurs avait une pensée politique émancipatrice, mais dont la pensée politique n’a pas pas spécialement de rapport très lié à leur religion. Et je redis que je pense aussi qu’une partie de ces mouvements ont pu produire une émancipation ainsi qu’un refuge à une époque donnée, par rapport à comment tel groupe était dominé voire persecuté mais que ça n’en fait pas forcément une base utile pour une société plus libre et égalitaire à long terme SI on parle de pensée lié à leur religion.

      Je reformule peut-être : on peut être croyant et avoir une pensée politique dont le contenu n’a pas forcément de lien fort avec la croyance en question et/ou on peut aussi être inspiré de sa croyance pour avoir une pensée politique émancipatrice mais si d’autres peuvent arriver aux mêmes conclusions par d’autres croyances ou d’autres raisonnements, alors c’est que cette pensée politique n’a pas de lien direct avec la croyance de la personne dont on parle au départ.

      Par ailleurs, et c’est important, « la croyance » ça ne veut pas dire grand chose, et je ne pense pas qu’on puisse sérieusement mettre sur le même plan un état d’esprit animiste, avec des monothéismes, etc. Pas très sérieux anthropologiquement parlant. (Et je crois encore moins qu’une pensée basée sur un monothéisme puisse aboutir à une organisation sociale intéressante.)

    • oui @ninachani c’est tout un sujet en soi qui est suffisamment documenté pour qui s’y intéresse.

      Prenez le cas de Diderot et de Raynal. Malgré leurs belles paroles, ils ne sont pas les derniers à toucher des dividendes sur l’esclavage. Ils montrent par leur pratique qu’on peut pleurer sur le triste sort fait aux esclaves noirs tout en engageant de l’argent dans les compagnies négrières et en touchant des bénéfices.

      De quoi parle-t-on ?

      Constitution d’une rente viagère par Pierre Jacques Le Moine et Jean François de Méry, directeurs de la Compagnie des Indes, à Denis #Diderot, membre des Académies de Prusse et de Russie, et à Anne Antoinette Champion, son épouse.
      https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/rechercheconsultation/consultation/multimedia/Galerie.action?mediaParam==?UTF-8?B?RlJBTl8wMTU

      Ce document signale effectivement une rente viagère de 20 livres de cette Compagnie des Indes. Avouons que ces 20 livres n’étaient pas de nature à faire de Diderot un « pensionné » en un temps où le minimum d’aisance, selon Turgot, se chiffrait à 10 000 livres par an. L’acte d’accusation est des plus minces et confine à l’argument ad hominem .

      Sur #Louis_Sala-Molins : Les Misères des Lumières. Sous la raison, l’outrage. 1992
      https://seenthis.net/messages/671621

      Concernant Voltaire et la lettre #apocryphe à M. Michaud :

      C’est la création et la diffusion d’une fausse lettre attribuée à #Voltaire qui va jouer le rôle décisif de catalyseur dans cette substitution des rôles. On la voit apparaître pour la première fois dans l’ouvrage de Charles Levavasseur intitulé Esclavage de la race noire aux colonies françaises, publié en 1840, qui se présente comme une défense argumentée de l’#esclavage et une réfutation de ceux qui ont alors pour projet de l’abolir. Son auteur, armateur, député de 1840 à 1848, fervent opposant à l’abolition, y défend la cause des colonies et des planteurs à l’aide d’un impressionnant déploiement de considérations d’ordre moral, social, économique, géopolitique et anthropologique.

      https://seenthis.net/messages/671744

      Sur #Jean_Ehrard, Lumières et esclavage. L’Esclavage colonial et l’opinion publique en France au xviiie siècle
      https://seenthis.net/messages/671622
      https://seenthis.net/messages/671631
      https://seenthis.net/messages/671634
      https://seenthis.net/messages/535622

    • @crapaud En fait tu demandais des sources juste par principe lol tu sembles en fait bien renseigné.
      Je ne vois pas ce que change le fait que Diderot n’ait pas fait de profit par l’argent placé. Il y a eu également des études pour remettre en question l’ironie supposée des textes de Montesquieu et les écrits de Voltaire sont assez explicites. Mais pas de souci, je ne suis pas là pour faire tomber les icônes des non croyants lol

  • Les échanges hors sol des «sages de la laïcité»
    https://www.mediapart.fr/journal/france/220218/les-echanges-hors-sol-des-sages-de-la-laicite

    Emmanuel Macron et #jean-Michel_Blanquer, le 4 octobre 2017. © Reuters Mediapart a consulté le compte-rendu d’une réunion du « conseil des sages de la laïcité », mis en place par le ministre de l’éducation nationale. La question du #voile y est soulevée à maintes reprises, certains se demandant même si Latifa Ibn Ziaten, la mère de la première victime de Mohammed Merah, serait « ouverte » à l’idée d’enlever le sien pour intervenir auprès des élèves.

    #France #conseil_des_sages_sur_la_laïcité #Education_nationale #Emmanuel_Macron #laïcité #religion

  • Laurent Bouvet, le nouveau radicalisé | Aude Lancelin
    https://www.lemediatv.fr/articles/tribune-laurent-bouvet-le-nouveau-radicalise

    Grâce au « en même temps » de Macron, Laurent Bouvet, représentant de toute une pseudo-gauche qui a son rond de serviette chez « Causeur », fait son entrée au « conseil des sages de la laïcité ». Un signal inquiétant, et l’occasion de revenir sur un parcours intellectuel symptomatique des recompositions actuelles. Source : Le Média

  • Jésus Marie Joseph ! Aujourd’hui, le Monde consacre un article détaillé de 12 (douze !) pararaphes à ceci : L’Eglise reconnaît un nouveau miracle survenu à Lourdes
    http://www.lemonde.fr/religions/article/2018/02/11/l-eglise-reconnait-un-nouveau-miracle-survenu-a-lourdes_5255213_1653130.html

    Le Figaro assure également la communication des 160 ans de Lourdes : Miracle de Lourdes : « Un beau matin, Bernadette Moriau se présente en pleine forme ! »
    http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2018/02/11/01016-20180211ARTFIG00171-miracle-de-lourdes-un-beau-matin-bernadette-moria

    Le Point a 6 longs paragraphes de poésie laïque :
    http://www.lepoint.fr/societe/lourdes-l-eglise-catholique-reconnait-un-70e-miracle-11-02-2018-2194046_23.p

    Belle prestation de FranceInfo dans sa rubrique « Religion-Laïcité », avec même une ch’tite vidéo :
    https://www.francetvinfo.fr/societe/religion/laicite/l-eglise-catholique-reconnait-un-70e-miracle-a-lourdes-apres-la-gueriso

    Long article et émouvante vidéo avec titre qui buzze (nan, vraiment) sur 20 minutes : VIDEO. On vous dit tout sur la 70e miraculée officielle de Lourdes (qui s’appelle Bernadette)
    https://www.20minutes.fr/societe/2218915-20180211-video-dit-tout-70e-miraculee-officielle-lourdes-appelle-b

    Six paragraphes chez l’Obs :
    http://www.nouvelobs.com/en-direct/a-chaud/46702-societe-diocese-beauvais-annonce-miracle-survenu.html

    Bel effort du Parisien :
    http://www.leparisien.fr/societe/miracle-a-lourdes-une-religieuse-paralysee-se-remet-a-marcher-11-02-2018-

    …et sur deux pages comme ça sur Google News.

  • Les libertés de Pierre Bayle
    http://www.laviedesidees.fr/Les-libertes-de-Pierre-Bayle.html

    Pierre Bayle est un penseur paradoxal : sceptique prônant la #tolérance, il adhère à l’absolutisme royal. Il veut tenir ensemble une pensée de l’ordre politique et de la pluralité. Le geste est fort et susceptible, encore aujourd’hui, de nous inspirer.

    Livres & études

    / tolérance, laïcité, #absolutisme

    #Livres_&_études #laïcité

  • Laïcité : les experts de Blanquer contredisent Macron (Mediapart)
    https://www.mediapart.fr/journal/france/050118/laicite-les-experts-de-blanquer-contredisent-macron

    Jean-Michel Blanquer l’avait promis, il y a un mois, un « conseil des sages de la laïcité » allait être créé pour faire face aux situations problématiques dans l’éducation nationale relatives à ce sujet. Selon nos informations, dix personnalités auraient été choisies par le ministre et son cabinet.

    Constitution provisoire : Dominique Schnapper, nommée présidente, Jean-Louis Auduc, Ghaleb Bencheikh, Jean-Louis Bianco, Catherine Biaggi, Abdennour Bidar, Laurent Bouvet, Rémy Brague, Patrick Kessel, Catherine Kintzler, Frédérique de La Morena, Alain Seksig et Richard Senghor.

    On peut toutefois y remarquer la présence de tenants d’une laïcité très stricte, à l’instar du politologue Laurent Bouvet, co-fondateur du Printemps républicain, ou encore Patrick Kessel, président du comité Laïcité et République et ancien journaliste. Tous deux, au cours des derniers mois, ont estimé que le président de la République ne s’engageait pas assez sur la question.
    […]
    L’instance est créée alors que l’institution scolaire est plutôt bien pourvue en la matière. Plusieurs actions ont été menées en ce sens, renforcées après les attentats de 2015. Un « chargé de mission laïcité » à la direction générale de l’enseignement scolaire, au ministère de l’éducation nationale, existe depuis 2012. Une journée de la laïcité a été créée chaque 9 décembre. Un livret laïcité est distribué à tous les chefs d’établissement afin de les aiguiller et de leur permettre de répondre à des conflits occasionnels. Par ailleurs, des référents académiques et un national ont été installés par l’Observatoire de la laïcité afin de les épauler. Cet organisme aimerait aussi renforcer la formation continue sur ces sujets et a émis, en juin dernier, un avis qui recommande la mise en place d’un module commun de formation sur la question dans les ESPE, les écoles du professorat (les anciens IUFM).

    #éducation #laïcité #institution #laïcisme

  • Laïcité: les experts de Blanquer contredisent Macron
    https://www.mediapart.fr/journal/france/050118/laicite-les-experts-de-blanquer-contredisent-macron

    Début décembre, #jean-Michel_Blanquer avait annoncé la création d’un « conseil des sages de la laïcité ». Le ministre de l’éducation nationale est en train de finaliser la liste de ses membres, qui vont se réunir le 8 janvier. Selon nos informations, le politologue #Laurent_Bouvet ou #Patrick_Kessel, tenants d’une laïcité stricte, pourraient rejoindre cette instance.

    #France #Abdennour_Bidar #Alain_Seksig #Dominique_Schnapper #Ghaleb_Bencheikh #laïcité #Sages_de_la_laïcité

  • Les experts de la laïcité de Blanquer contredisent Macron
    https://www.mediapart.fr/journal/france/050118/les-experts-de-la-laicite-de-blanquer-contredisent-macron

    Début décembre, #jean-Michel_Blanquer avait annoncé la création d’un “conseil des sages de la laïcité”. Le ministre de l’éducation nationale est en train de finaliser la liste de ses membres qui vont se réunir le 8 janvier. Selon nos informations, le politologue #Laurent_Bouvet ou #Patrick_Kessel, tenants d’une laïcité stricte, pourraient rejoindre cette instance.

    #France #Abdennour_Bidar #Alain_Seksig #Dominique_Schnapper #Ghaleb_Bencheikh #laïcité #Sages_de_la_laïcité

  • La laïcité à l’école bradée pour dix millions d’euros (Cercle des enseignant-es laïques)
    https://blogs.mediapart.fr/edition/ecole-et-laicite/article/261217/la-laicite-lecole-bradee-pour-dix-millions-deuros

    Le 7 décembre dernier, un arrêté, signé par le premier ministre Édouard Philippe et le ministre de l’action et des comptes publics Gérald Darmanin, annonce un virement de crédits. Vingt millions d’euros d’engagement sont annulés sur la dotation de l’enseignement public du second degré. Sur cette somme, dix millions sont reversés à l’enseignement privé du premier et du second degré.

    #éducation #budget #laïcité #enseignement_confessionnel

  • Climat de confiance entre Macron et les représentants religieux
    http://www.lemonde.fr/religions/article/2017/12/22/climat-de-confiance-entre-macron-et-les-representants-religieux_5233273_1653

    Macron réunis les chefs des sectes misogynes violophiles, et pédoviolophiles sous le patronnage de M. Blanquer de Sens commun.
    On apprend que la bondieuserie sera bientôt dans le programme scolaire.

    Les douze hommes de religion ont aussi apprécié d’entendre Jean-Michel Blanquer leur dire que les « esprits sont mûrs » pour que soit développé l’enseignement du fait religieux dans l’éducation nationale. Ils ont demandé si les cultes seraient associés à la construction de ces programmes et ont compris que la porte n’était pas fermée.

    #laïcité_mon_cul


    On apprecira la photo de cette brochette de scrotumards
    #non_mixité

    • #en-marche

      Interdiction de se déguiser en religieux au Carnaval de Dunkerque.

      Gérard Laridan, le monsieur communication des Corsaires de Dunkerque, préfère quant à lui les soutanes de prêtres et les tuniques soyeuses de cardinaux. Mais lui aussi va devoir revoir son style. « C’est un peu ridicule, où cela va-t-il s’arrêter ? Je suis un citoyen, alors je vais changer de costume par respect, mais ça m’embête, explique-t-il. Ce déguisement de curé, c’est un clin d’œil à la loi 1905 et la séparation des Églises et de l’État, car je suis un laïc pur. Je peux encore comprendre les restrictions pour les costumes militaires car ça peut être mal interprété, mais bien souvent ce sont des vêtements d’époque, on ne peut pas acheter des uniformes officiels dans le commerce ».

      Pour contourner la règle, il sera déguisé en premier communiant, avec son petit brassard, son béret et sa capeline. « Je suis un ouvrier prêtre, pas un prêtre ouvrier », blague-t-il.

      http://www.lavoixdunord.fr/archive/recup%3A%252Fregion%252Fcarnaval-de-dunkerque-ils-se-deguisaient-en-pre

    • Ils souhaitaient savoir s’ils auraient voix au chapitre à l’occasion du processus de révision des lois bioéthiques, qui doit démarrer en 2018. Ils sont aujourd’hui handicapés par une réforme du Conseil consultatif national d’éthique qui, en septembre 2013, en avait évincé les membres qui leur étaient les plus proches. « Il a confirmé que les cultes seraient consultés », a rapporté M. Clavairoly. « Sur les grandes questions, il associera aussi les religions », a confirmé M. Korsia.

    • J’avais pas vu cette interdiction des déguisements de religieux au carnaval de Dunkerque @bce_106_6 voila un bel exemple de délit de blasphème. Hallucinant ! Au moyen age les curtons étaient plus tolérants les jours de carnaval.

      @rastapopoulos par rapport au sommet bioétique dont on parle ici https://seenthis.net/messages/691110 , on voit bien grace à @simplicissimus le poid de Blanquer et Macron pour laisser les questions bioéthique aux mains de la manif pour tous.

  • Air du (sale) temps :

    Les dévôts de la République | Le Club de Mediapart
    https://blogs.mediapart.fr/olivier-le-cour-grandmaison/blog/061217/les-devots-de-la-republique

    L’idolâtrie républicaine gagne la France comme autrefois la vérole, lorsqu’elle s’abattait sur le bas-clergé qui n’en pouvait mais. Pour être différent, assurément, ce premier mal n’en est pas moins grave au regard de ses conséquences sur les individus atteints et sur ceux qui tentent de le combattre. Fort divers, venus d’horizons politiques distincts, parfois adversaires résolus qui n’ont pas de mots assez durs pour s’opposer les uns aux autres, ces nouveaux zélotes de la République forment aujourd’hui une coalition hétéroclite et souvent hargneuse dont les membres se prosternent devant leur Déesse : Marianne.

    #républicanisme #laïcité (dévoyée) #esprit_des_lumières (es-tu là ?) #symboles (convocation des grands)

  • La rabbin et l’islamologue : dialogue fécond autour de la laïcité
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/171217/la-rabbin-et-l-islamologue-dialogue-fecond-autour-de-la-laicite

    La rabbin #Delphine_Horvilleur et l’islamologue #Rachid_Benzine, deux figures intellectuelles hétérodoxes qui tiennent ensemble la foi et la liberté de penser, proposent un échange sur les manières d’être juif et musulman, qui permet aussi de repenser la façon d’être laïque.

    #Culture-Idées #islam #judaïsme #juifs #laïcité #musulmans #religion