• par Jean-Marc LauretDroits culturels et citoyenneté
    http://www.nectart-revue.fr/droits-culturels-et-citoyennete

    Les #droits_culturels font l’objet de nombreux débats dans les milieux professionnels et politiques (avec des échanges nourris lors de l’adoption du texte de la loi NOTRe) ainsi que dans la revue NECTART, à travers notamment la controverse opposant les articles de Mylène Bidault et d’Abraham Bengio (# 2). Cet article donne suite à ces débats en apportant un nouvel éclairage à partir d’une question centrale : comment créer le sentiment de l’appartenance à une communauté ? Il tente de produire une synthèse entre les deux principaux courants qui cherchent à répondre à cette question, le #libéralisme_politique et le (...)

    #Droit_de_suite #Nectart_#4 #communauté #national-républicanisme #sentiment_d’appartenance

  • "La gauche contre le peuple ?"

    Les matins de France Culture. Entretien avec le philosophe #Jean-Claude_Michéa.

    Ne se définissant pas comme conservateur mais reconnaît qu’ « Il y a un moment conservateur dans la critique socialiste du capitalisme ». Il fait la distinction entre la gauche et le socialisme. La gauche ayant les mêmes aspirations que les libéraux ; la disparition du « vieux monde ».

    https://www.franceculture.fr/emissions/linvite-des-matins/la-gauche-contre-le-peuple

    https://www.franceculture.fr/emissions/linvite-des-matins-2eme-partie/la-gauche-contre-le-peuple-2eme-partie

    "Notre ennemi, le capital"
    Climats, 2017 Jean-Claude #Michéa

    Le philosophe critique la gauche libérale, son égoïsme et son individualisme. Il explique comment elle manipule la population et analyse les propositions de nouveaux mouvements politiques pour revenir vers un monde décent.

    Si l’on veut réellement rassembler la grande majorité des classes populaires autour d’un programme de déconstruction graduelle du système capitaliste (et non pas simplement accroître ses privilèges électoraux), il faut impérativement commencer par remettre en question ce vieux système de clivages fondé sur la « confiance aveugle dans l’idée de progrès », dont les présupposés philosophiques de plus en plus paralysants (du type « parti de demain » – celui de la Silicon Valley – contre « parti d’hier » – celui de l’agriculture paysanne ou de la culture du livre ) ne cessent d’offrir depuis plus de trente ans à la gauche européenne le moyen idéal de dissimuler sa réconciliation totale avec le capitalisme sous les dehors beaucoup plus séduisants d’une lutte « citoyenne » permanente contre toutes les idées « réactionnaires » et « passéistes ».

    Jean-Claude Michéa est l’auteur de nombreux ouvrages, tous publiés chez Climats, parmi lesquels : L’Enseignement de l’ignorance, Impasse Adam Smith, L’Empire du moindre mal, Orwell anarchiste tory, Le Complexe d’Orphée, Les Mystères de la Gauche, et, avec Jacques Julliard, La Gauche et le Peuple.

    #Orwell #George_Orwell #Populisme #Populisme_Russe #Libéralisme #Gauche #Rose_Luxembourg #progressisme #lutte_des_classes #élection #macron

    • Utilisation de sa pensée par l’extrême droite
      Après La Double Pensée, Michéa se répète et exprime une aigreur toujours plus vive à l’égard de la gauche. Sa critique de la modernité, si elle est, à certains égards, perspicace, finit par atteindre ses limites politiques. Car il y a bien un moment où Michéa doit servir politiquement. Il s’est exprimé dans diverses tribunes libertaires ou décroissantes. Mais c’est plutôt dans les milieux nationalistes ou conservateurs qu’il intéresse. Outre le nationalisme de gauche version Mélenchon, ce sont quasiment l’ensemble des courants d’extrême droite qui le trouve utile. Forcément, à force de taper sans fin sur la gauche, on finit par intéresser la droite. C’est très grossièrement ce que les critiques de Michéa pensent. Luc Boltanski, Serge Halimi, Frédéric Lordon, Philippe Corcuff, Max Vincent ou Anselm Jappe à des degrés divers estiment que sa critique du progrès est réactionnaire. En réponse à Philippe Corcuff, Michéa affirme que peu importe ce à quoi servent ses idées du moment qu’elles sont vraies.
      Dans une interview à Marianne, il répond sur cette utilisation par l’extrême droite. Et, au fond, on a presque l’impression qu’il se réjouit que sa pensée circule dans les caniveaux néofascistes. Bien sûr, on sent confusément que ce n’est pas ce combat-là qu’il veut servir. Mais, après tout, ce n’est pas grave si l’extrême droite est l’antithèse absolue de toute émancipation. Pas grave puisqu’elle aussi prétend vouloir combattre le capitalisme et qu’elle produit même des analyses « lucides » qui ont toutefois l’inconvénient d’être ambiguës et antisémites… Or, si l’extrême droite utilise cette rhétorique anticapitaliste, en puisant notamment chez Michéa, c’est par ce qu’elle veut le pouvoir. L’extrême droite a besoin des masses pour accéder à l’État. Pour cela, elle doit utiliser un discours vaguement anticapitaliste. Michéa constitue un penseur de choix pour ce faire, car il cible quasi exclusivement et outrancièrement la gauche sans démonter franchement l’extrême droite. C’est donc en partie parce que son discours n’est pas juste qu’il est récupéré.
      C’est de sa responsabilité de ne pas analyser clairement cette utilisation par les nationalistes de droite ou de gauche. Clairement parce que Michéa aime parler et écrire tout en circonvolutions à la manière d’un prof faisant d’interminables digressions pour placer telle ou telle référence. C’est intéressant, mais il ne condamne pas un instant sa récupération. Il préfère cibler seul le capitalisme. Or, si le patriotisme se médiatise comme l’unique solution au libéralisme, c’est que le capital a toujours su habilement jouer avec lui. Inciter les dominés à s’opposer en fonction de leurs origines dissout la lutte de classes, sert la bourgeoisie et l’État. Le libéralisme provoque le repli identitaire, il se crée ainsi un bien utile faux ennemi. Évidemment, l’antifascisme ne mène à rien tant que l’on ne propose pas d’alternative radicale au capital et à l’État ce que font les anarchistes. Mais cela n’enlève aucune responsabilité à l’extrême droite en elle-même.
      Orwell savait sublimer sa pensée en des romans qui s’adressaient à tous. Il a combattu physiquement le fascisme en Espagne. Il s’est intéressé de très près aux marginaux. Il ne se gargarisait pas de citations de Marx ou d’Engels. Il s’est refusé à toute récupération de droite lorsqu’il dénonçait les crimes staliniens. Il s’est toujours placé à gauche. Ce n’est pas le cas de Michéa, dont l’expression tourne en rond et dont on s’interroge sur les actes. C’est toujours moins inquiétant, dit-il, d’être utilisé par le FN que par le Medef. Pas certain que préférer la peste au choléra relève du plus grand discernement intellectuel et combatif.

      Alexis
      Groupe George-Orwell de la Fédération anarchiste

    • @marielle
      Ca me fait un peu sourire « elle est, à certains égards, perspicace, finit par atteindre ses limites politiques ». C’est perspicace c’est pour ça qu’on le lit. Non ?
      Je suis pas là pour défendre tout ce que dit Michéa, il aime le foot « populaire » par exemple. Quand je lit Proudhon je ne valide pas ses thèse sexiste..

      1) L’extrême droite utilise tout. Nos erreurs d’avantage que nos textes clairvoyants. Désolé de le dire, c’est un procédé malhonnête. Marine Le Pen cite Jaurès, donc Jaurès est fasciste.

      2) « Dans une interview à Marianne, il répond sur cette utilisation par l’extrême droite 12. Et, au fond, on a presque l’impression qu’il se réjouit que sa pensée circule dans les caniveaux néofascistes. »
      (12) L’article est là :
      http://www.marianne.net/Michea-face-a-la-strategie-Godwin_a234731.html

      Je suis encore étonné de la réception de ce texte chez mes amis. Michéa ne déclare pas dans ce texte qu’il est de gauche ou antifa cela viendrai à dire l’inverse de ce qu’il dit tout le temps.

      Je comprens en gros « parmi ce qui me cite : »

      "Il y a :
      1) Les menteurs qui sont néo-conservateur et libéraux
      2) L’extrême droite plus dure et plus ancienne qui a une culture anticapitaliste

      Mais que cette droite puisse me citer aux côtés de ces grandes figures de la tradition radicale n’a donc, en soi, rien d’illogique.

      « rien d’illogique », c’est pas ce que j’appelle se réjouir.

      Et il les démolie de suite :

      J’entends à la fois les ultras qui rêvaient de restaurer l’Ancien Régime et les partisans de ce « socialisme national » - né des effets croisés de la défaite de Sedan et de l’écrasement de la Commune - qui, dès qu’il rencontre les conditions historiques de ce que George Mosse nommait la « brutalisation », risque toujours de basculer dans le « national-socialisme » et le « fascisme ». Or, ici, l’horreur absolue que doivent susciter les crimes abominables accomplis au nom de ces deux dernières doctrines a conduit à oublier un fait majeur de l’histoire des idées.

      Mais la question que je me pose c’est sommes nous capable de dépasser des clivages en creux (des anti-) et se questionner sur se que l’on veux. Douter de nos propres appuis (se remettre en question) c’est le propre d’une penser constructive.

  • Du moment wallon au moment italien : le crépuscule du social-libéralisme ?

    http://www.medelu.org/Du-moment-wallon-au-moment-italien

    Trois événements ont marqué l’actualité du centre-gauche européen dans les derniers mois de l’année écoulée. Tous semblent pointer vers un affaissement historique du social-libéralisme, autrement dit la Social-démocratie telle qu’elle s’est adaptée au système-monde néolibéral, postfordiste et post-Guerre froide. Qu’il s’agisse de la contestation des traités de Libre-échange négociés en coulisses par les socialistes wallons, du renoncement de François Hollande à se représenter à la présidence de la République, ou (...)

    #La_social-démocratie_dans_tous_ses_états #Libéralisme #Social_démocratie #Libre_échange

    http://zinc.mondediplo.net/messages/47738 via Mémoire des Luttes

  • #ERNESTO_AGUILAR : Un nouveau livre, The End of Patriarchy : Radical Feminism for Men , force les progressistes et la gauche à rendre des comptes aux femmes
    http://tradfem.wordpress.com/2017/01/06/un-nouveau-livre-the-end-of-patriarchy-radical-feminism-for-men-f

    Aujourd’hui éloignées dans le rétroviseur, les années (de Bill) Clinton ressemblent à un tournant pour la stratégie contemporaine des mouvements sociaux. À partir de cette génération de jeunes, la politique progressiste a été reformulée pour sembler plus « inclusive », sans toutefois résoudre certaines contradictions, au milieu d’une succession de pertes subies par la Maison Blanche. Cela a fonctionné, mais peut-être trop bien. Le pays conclut aujourd’hui huit ans d’une première présidence afro-américaine, avec une politique d’évitement des enjeux raciaux et de lourdes interventions militaires à l’étranger aussi bien que de déportations au pays. Et, comme le fait remarquer Jodi Dean dans The Communist Horizon, des idées comme la diversité et le dialogue font maintenant partie de la culture d’entreprise internationale. C’est un changement. Est-ce une victoire ? Le verdict à ce titre demeure ambigu.

    Il est impossible de lire le livre de #Robert_Jensen, The End of Patriarchy , sans tenir compte de cette incohérence politique. Désireux de présenter le féminisme radical aux hommes et au mouvement progressiste plus large, qui y sont souvent opposés (comme d’ailleurs le mouvement féministe général et les études de genre), Jensen rame à contre-courant d’une tendance vieille de 30 ans. En effet, dans son aspiration à simplifier à l’extrême son message, la politique de gauche, qu’elle soit modérée ou orthodoxe, a rejeté le féminisme radical au profit de toutes sortes de concepts à la mode et de postures affichées sur des médiaux sociaux comme Tumblr, pour faire aujourd’hui des choix individuels l’enjeu primordial. Néanmoins, Jensen, en progressiste de longue date dont les vues sur la justice raciale et de genre lui ont mis à dos une foule de gens, allant des anarchistes à l’extrême-droite, continue de soulever des questions complexes auxquelles le gauchisme n’a pas de réponse claire, même une génération et demie après les années Clinton.

    Une partie de l’inconsistance du libéralisme a sans doute été d’assujettir les notions naissantes de choix et d’identité à un libertarisme radical qui s’avère subjectif à l’extrême, voire destructeur.

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : http://www.feministcurrent.com/2017/01/02/end-patriarchy-radical-feminism-men-forces-liberals-left-towards-ac

    L’auteur de cette recension, Ernesto Aguilar, est écrivain et producteur de médias communautaires .
    #Gauche #féminisme_radical #proféministe #libéralisme

  • Les #chômeurs britanniques doivent payer ! - Le blog de Bernard Gensane
    http://bernard-gensane.over-blog.com/2017/01/les-chomeurs-britanniques-doivent-payer.html

    Voix du journaliste : « Beaucoup disent y aller la peur au ventre, comme on répondrait à une convocation du commissariat de police. Le Job Centre, l’équivalent britannique de Pôle emploi, est interdit aux caméras. Ce chômeur est l’un des rares à avoir filmé en caméra cachée son évaluation bimensuelle. Il a écrit noir sur blanc toutes ses recherches d’emploi, mais visiblement cela ne suffit pas, d’autant qu’il a osé postuler à des offres en dehors de son champ de compétence. »
     
    Voix de l’employée du Job Centre : « Vous n’avez même pas postulé. Vous avez regardé des offres d’emploi qui ne vous correspondant pas. Vous n’avez pas l’expérience nécessaire. »
     
    Voix du chômeur : « Oui mais vous ne comprenez pas ce que je vous dit. Vous m’avez dit de faire ça... »
     
    Voix de l’employée du Job Centre : « Vous n’avez pas utilisé les sites officiels... »
     
    Voix du chômeur : « Non, mais, attendez, ce n’est même pas marqué sur le formulaire... »
     
    Voix du journaliste : "Il y a 31 règles à respecter. La première d’entre elles : passer 35 heures par semaine sur ce site officiel à chercher du travail. Toutes les connexions et les clics sont enregistrés. Ce jeune chercheur d’emploi n’a pas pu atteindre le quota, ses allocations ont été coupées. « On a l’impression de n’être qu’un numéro. J’ai dû faire 35 heures de recherche d’emploi en ligne par semaine. C’est nettement impossible. Alors ils m’ont coupé les allocations. Je peux comprendre, mais si on me retire l’argent, comment fait-on pour vivre ? », demande-t-il. [Et je note même que le verbe employé, en anglais, est non pas vivre (to live) mais « survive », « survivre »...].

  • Les chômeurs britanniques doivent payer ! Le Grand Soir - Philippe ARNAUD
    https://www.legrandsoir.info/les-chomeurs-britanniques-doivent-payer.html

    Ce 3 janvier 2017 à 20 h, j’ai suivi, sur le journal télévisé de France 2, un reportage intitulé « Au Royaume-Uni, les chômeurs soumis à un régime drastique ». Sous titre : « France 2 a enquêté sur le système dénoncé par le réalisateur Ken Loach dans son film Moi, Daniel Blake , auréolé de la Palme d’or au festival de Cannes ».

    Reportage :

    Voix du journaliste : « Beaucoup disent y aller la peur au ventre, comme on répondrait à une convocation du commissariat de police. Le Job Centre , l’équivalent britannique de Pôle emploi, est interdit aux caméras. Ce chômeur est l’un des rares à avoir filmé en caméra cachée son évaluation bimensuelle. Il a écrit noir sur blanc toutes ses recherches d’emploi, mais visiblement cela ne suffit pas, d’autant qu’il a osé postuler à des offres en dehors de son champ de compétence. »
    Voix de l’employée du Job Centre  : « Vous n’avez même pas postulé. Vous avez regardé des offres d’emploi qui ne vous correspondant pas. Vous n’avez pas l’expérience nécessaire. »

    Voix du chômeur : « Oui mais vous ne comprenez pas ce que je vous dit. Vous m’avez dit de faire ça... »

    Voix de l’employée du Job Centre  : « Vous n’avez pas utilisé les sites officiels... »

    Voix du chômeur : « Non, mais, attendez, ce n’est même pas marqué sur le formulaire... »

    Voix du journaliste : "Il y a 31 règles à respecter. La première d’entre elles : passer 35 heures par semaine sur ce site officiel à chercher du travail. Toutes les connexions et les clics sont enregistrés. Ce jeune chercheur d’emploi n’a pas pu atteindre le quota, ses allocations ont été coupées. « On a l’impression de n’être qu’un numéro. J’ai dû faire 35 heures de recherche d’emploi en ligne par semaine. C’est nettement impossible. Alors ils m’ont coupé les allocations. Je peux comprendre, mais si on me retire l’argent, comment fait-on pour vivre ? », demande-t-il. [Et je note même que le verbe employé, en anglais, est non pas vivre (to live) mais « survive », « survivre »...]. 
"Il est obligatoire, sous peine de sanctions, d’accepter n’importe quel travail fourni par le Job Centre . Autre règle pointilleuse : si vous avez dix minutes de retard à un entretien, vos allocations pourront être coupées. Si, et seulement si, ils respectent toutes les conditions, les chômeurs seront indemnisés. Mais avec une allocation conçue pour les décourager de rester inactifs. L’allocation-chômage ou ARE, s’appelle au contraire allocation de chercheur d’emploi. Elle est limitée à 6 mois maximum. Son montant est de 73 livres maximum par semaine, soit 400 euros par mois. Elle n’est pas indexée sur l’ancien salaire. Peu importe que l’on sorte d’un métier de banquier, de pilote de ligne ou de cadre supérieur. Enfin, cette maigre allocation est encore réduite en fonction des revenus du conjoint."

    « Sur ce régime très strict, le cinéaste britannique engagé Ken Loach a réalisé un film, Moi, Daniel Blake , auréolé d’une palme d’or à Cannes, le film a suscité un léger débat au Royaume-Uni, vite balayé, quelques semaines plus tard, par le gouvernement britannique. Il croit dur comme fer en son modèle, conforté par le chiffre record de 4,8 % de chômage seulement. »

    Vue d’une salle où parle le ministre du travail, Damian Green : « Il faut veiller à ce que les gens soient toujours mieux dans le marché du travail qu’en dehors. Notre approche de la réforme de l’État-Providence a transformé ce pays. C’est le travail qui doit rapporter et les aides doivent limitées à ceux qui en ont le plus besoin. Il y a aujourd’hui 2,7 millions de personnes de plus qui travaillent qu’en 2010. »

    Voix du journaliste : « Et il n’y a pas que les politiques. Une bonne partie de la société et les journaux populaires pointent du doigt ces chômeurs qui ont osé partir en vacances après avoir épinglé leur photo sur les réseaux sociaux et parfois la justice s’en mêle, comme avec l’exemple de cette femme qui avait beaucoup voyagé et qui a écopé de trois ans de prison ferme ».

    Remarques sur ce que n’ont pas dit les journalistes.
    Remarque 1. Cette grande dureté (montrée de façon saisissante par Ken Loach dans son film), révèle la persistance de l’ancienne mentalité chrétienne (catholique comme protestante, d’ailleurs) qui considère le non-travail (baptisé oisiveté) comme le vice principal, comme le vice initial, comme le vice-matrice de tous les autres, et qui voit le travail comme le rachat, la rédemption de la faute originelle d’Adam : « Á la sueur de ton visage tu mangeras ton pain » (Genèse 3, 19). Dans cette perspective, ce que rapporte le travail importe peu – et il importe encore moins que sa rémunération permette de vivre : l’essentiel est qu’il y ait travail, et travail comme « punition », comme épreuve douloureuse. Cette notion se retrouvant à la fois dans le nom de la « trabicula » ou chevalet de torture, et l’expression « femme en travail », c’est-à-dire femme dans les douleurs de l’enfantement.

    Remarque 2. Même si tous les pays tendent à adopter la même attitude à l’égard des chômeurs, il n’est pas anodin que ce reportage ait été effectué au Royaume-Uni, pays qui a mis au point, au XVIIIe siècle, les workhouses (ou, littéralement, les maisons de travail), où les pauvres, en échange d’une maigre pitance, et d’un « logis », étaient astreints à travailler dans des conditions très dures et humiliantes, 18 heures par jour, séparés entre hommes et femmes, et soumis à de dures punitions en cas d’indiscipline ou de manque de rendement. A cet égard, pastichant Lénine, qui disait : « Le communisme, c’est les Soviets plus l’électricité », on pourrait dire, les Job Centre s à la britannique, « C’est les workhouses plus Internet ».

    Remarque 3. Il est assez notable que dans l’Histoire de l’Angleterre dite « moderne » (c’est-à-dire à partir du début du XVIe siècle), certains des souverains les plus marquants, ou dont on s’est le plus souvenu, ont été des femmes : Marie Tudor, Élisabeth I, Victoria, et, depuis 1952, Élisabeth II, au point parfois que, de leur nom, a dérivé un adjectif : l’Angleterre élisabéthaine, l’Angleterre victorienne. Or, cette Angleterre victorienne traîne derrière elle des connotations négatives, à la fois du point de vue du social (les workhouses ) mais aussi des mœurs (la pudibonderie, l’éducation stricte des femmes, les condamnations d’Oscar Wilde pour homosexualité).

    Peut-être, un jour, si le Royaume-Uni retrouve la voie du progressisme d’avant 1979, parlera-t-on de la seconde époque élisabéthaine (celle qui a débuté avec Élisabeth II) non plus comme celle du folklore royal célébré avec obséquiosité par les Léon Zitrone et Stéphane Bern, mais comme celle d’une ère particulièrement féroce pour les salariés, les pauvres, les malades et les chômeurs.

    _ Philippe Arnaud _

    #Angleterre #Chomage #Job_Centre #Ken_Loach #Pôle emploi, #Internet #marché_du_travail #mentalité_chrétienne #torture #workhouses #Royaume-Uni #néolibéralisme #libéralisme #ni_sociaux_ni_démocrates #poverty

  • Liberal Zionism in the Age of Trump

    Avec l’arrivée au pouvoir de Trump, la contradiction vécue par nombre de Juifs américains entre l’attachement au libéralisme américain (inclusif) et l’attachement au sionisme (exclusif) risque de devenir intenable - une analyse du philosophe Omri Boehm.

    That difficulty was apparent earlier this month at an event at Texas A&M University when Richard Spencer, one of the ideological leaders of the alt-right’s white nationalist agenda — which he has called “a sort of white Zionism” — was publicly challenged by the university’s Hillel Rabbi Matt Rosenberg, to study with him the Jewish religion’s “radical inclusion” and love. “Do you really want radical inclusion into the state of Israel?” Spencer replied. “Maybe all of the Middle East can go move into Tel Aviv or Jerusalem. Would you really want that?” Spencer went on to argue that Israel’s ethnic-based politics was the reason Jews had a strong, cohesive identity, and that Spencer himself admired them for it.

    The rabbi could not find words to answer, and his silence reverberates still.

    #sionisme #israel #trump #alt-right #extrême-droite #nationalisme #libéralisme

    http://www.nytimes.com/2016/12/20/opinion/liberal-zionism-in-the-age-of-trump.html?em_pos=large&emc=edit_ty_20161220&

  • Questionnements démocratiques | Le Monolecte
    http://blog.monolecte.fr/post/2016/12/08/questionnements-democratiques

    Voilà déjà des mois que l’on nous bassine avec les prochaines élections présidentielles, comme s’il s’agissait là de l’alpha et de l’oméga de la vie démocratique contemporaine. Et il y a fort à parier que ce matraquage ne va aller qu’en s’amplifiant à mesure que l’on s’achemine vers l’échéance, à croire que plus rien ne se passe, que plus rien ne compte et qu’il n’y a rien de plus important au monde que de glisser un bout de papier dans la fente.

    #confiscation_démocratique #démocratie #élection #entreprise #libéralisme #liberté #lutte #médias #politique #société #Basta

  • J’emmerde les crevards du covoiturage

    Hier soir, je demande à réserver une place dans une voiture et je donne mon numéro de carte bleue. Ce matin, je vois que le gars est passé tôt voir ces messages, donc il a bien vu ma demande mais je reçois un refus du site, le crevard n’a pas voulu de moi dans sa voiture, c’est la première fois que je me fais jeter et je ne suis pas contente du tout.
    Je suis super bien notée pourtant, j’y suis depuis le début, je ne comprends pas cette politique de merde d’exclusion.

    Du coup, je tente une dernière fois ma chance avec le même

    Bonjour XXX, j’ai envoyé une demande hier et il semble qu’elle ait été refusée. Peux-tu me dire quels sont tes critères pour tes co voyageurs. Je vais faire me présenter un peu plus si tu veux bien je suis une wonder woman avec des pouvoirs de persuasion et des capacités de transformation hors norme, me rencontrer t’aménera bonheur et fortune pour toi et toute ta famille. Je sais aussi plus prosaïquement changer une roue et réparer les moteurs diesel. J’espère ta réponse positive, à la tienne !

    2 minutes après, le site me bloque

    Votre question publique ci-dessous ne correspond pas à notre charte. Notre équipe Relations membres n’a donc pas été en mesure de la valider.

    Votre message ne doit pas contenir l’un des éléments suivants :

    un numéro de téléphone (celui-ci est transmis à votre covoitureur une fois la réservation confirmée)
    des informations personnelles (un e-mail, votre adresse postale ou votre nom de famille)
    une négociation de prix
    un contenu sans rapport avec le trajet
    un contenu agressif ou insultant
    le nom d’un autre site internet
    une demande visant à faire transporter un animal ou un objet non accompagné

    OK, faut faire plus subtil ? le gars semble ne prendre dans sa voiture que de la jeunesse, mais bien sur il n’a pas de critères, tout ce fait au feeling (j’y crois) et il refuse de répondre de nouveau. Je commence à comprendre que c’est sus aux vieilles peaux comme moi, bien bien, hé bien dans ce cas, allons y gaiement !

    A (xxx)
    Bonjour XXX,
    quels sont tes critères pour tes covoitureurs ? Merci
    Aujourd’hui à 12:54

    XXX (xxx)
    Bonjour A,
    J’en ai pas spécialement !!?? Je marche au feeling.
    Aujourd’hui à 12:59

    A (xxx)
    est-ce que je peux réserver ce trajet FROMZZZ TOWWW avec toi ?
    Aujourd’hui à 13:15

    ici un grand blanc, le gars ne répond plus du tout

    A (xxx)
    Je voudrais transporter ma vieille chatte malade chez le vétérinaire à TOWWW, est-ce que vous acceptez les animaux ?
    Aujourd’hui à 13:40

    XXX (xxx)
    Non, désolé A. Je ne transporte pas d’animaux.
    Merci. XXX.
    Aujourd’hui à 14:19

    Ah ben tiens, là il me répond …

    #sus_aux_crevards #ma_vieille_chatte_malade te pisse à la raie (merci seenthis ça fait du bien de ne pas se censurer) #insultes #bienséance #covoiturage #collector

    @tetue

    • Ah ! ça me fera plaisir de te rencontrer @philippe_de_jonckheere je serai sur Paname du 14 au 27
      Et pour ce qui est de ma vieille chatte malade, elle va beaucoup mieux et va prendre l’avion avec moi et mon couteau AR pour pile poil le même prix que le covoit … le covoiturage commercial est ce qu’on appelle une #écolognominie

    • Si ça peux te rassurer @touti sache qu’il n’y a pas que de la « vieillophobie » sur les sites de covoiturage : j’ai réservé pour ma fille (ado) auprès d’une jeune femme qui après avoir accepté le deal m’a annoncé qu’elle changeait d’horaire (+2 h.) donc j’annule ... et la je m’aperçois qu’elle a ensuite accepté un autre passager ... à l’horaire initial !
      Et les modérateurs du site auprès duquel je me suis plaint, n’y ont rien trouvé à redire.
      Le « feeling » c’est de la « gueule-du-client-philie » et surtout du « tout-pour-ma-gueule » peu importe l’engagement , la parole
      donnée.

    • Je n’ai jamais testé les sites de « co-voiturage » mais je prends régulièrement des auto-stoppeurs gratuitement (pour la conversation, pour l’aventure, pour l’exotisme et pour le karma vu comme j’ai toujours de la chance en stop)... Mon seul critère est la tête du client... Comment peut-il en être autrement pour sélectionner quelqu’un à qui on cohabitera quelques moments dans une certaine intimité ?

      Bon, évidemment si c’était un service commercial ce serait différent - dans ce cas la discrimination est exclue... Peut-être que le problème de ces sites de « co-voiturage » est de ne pas être parvenu à décider s’ils sont des sites d’entraide ou des services commerciaux... Et peut-être que le flou est délibérément entretenu...

    • Oui mais non @liotier, quand tu acceptes que ta voiture devienne un lieu de commercialisation, tu n’as pas a refuser le client, point barre, c’est la loi du commerce.
      J’ai fini par détester vraiment le covoiturage sur balalabala, parce qu’il voudraient faire oublier que l’autostop existait avant internet et faire croire qu’ils sont des inventeurs et des écologistes (nan mais ho). Mon cul. Jamais au grand jamais je n’ai vu d’auto stoppeur devenu conducteur refuser de s’arrêter pour rendre service à son tour. Celui ou celle qui est resté une journée entière sur le bas côté sait ce qu’il doit à ceux ou celles qui s’arrêtèrent pour elle ou lui.
      Toute rencontre est un risque, celui d’être déçu, mais aussi tout manque de risque me fait maudire les biens pensants xénophobes de tout acabit, le pas comme moi, je suis différente, comme tout le monde, et je le revendique fièrement. Vieille, moche, lepreuse ou pauvres j’emmerde les covoitures du nouveau businesse, définitivement.

      Mais aussi … je crois que nous assistons à l’avènement d’un monde qui se rassure d’un entre-soi dangereux. Sur Rbbn j’ai également été refusé 4 fois de suite sans en connaitre la raison, ma photo ? mon age ? je revendique l’exclusion parce que je m’en fous mais d’un point de vue politique, c’est désespérant, vraiment, je suis chagrin. J’entrevoie juste ce que doivent vivre ceux qui sont de couleur ou les handicapés et « les pas comme nous » de ce nouveau monde aux critères débiles jeune et gagnant totalement autocentré.

    • Tout à fait... D’ailleurs AirBNB je n’essaie même plus : avec cinq enfants c’est absolument sans espoir...

      Le « sharewashing » ne trompe plus personne... Je suis convaincu qu’un service commercial doit être réglementé en tant que tel - et par exemple que les règles de non-discrimination de la clientèle doivent s’appliquer, tout comme la fiscalité... C’est vrai pour Uber vs. Taxi, AirBNB vs. hotels, Blablacar vs. transporteurs... Etc.

  • François Fillon et Margaret Thatcher : même combat, vraiment ?
    http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2016/11/24/31001-20161124ARTFIG00148-francois-fillonet-margaret-thatcher-meme-combat-v

    En dehors de l’Europe où la volonté de limiter le rôle de l’Union à quelques politiques essentielles, de renforcer le rôle du Conseil, c’est-à-dire des Etats et de restreindre l’influence de la CEDH ( Convention européenne des droits de l’homme), quitte à en sortir, font écho au discours de Bruges de Margaret Thatcher en 1988, en dehors de la réforme du marché du travail ( faire de l’accord d’entreprise la norme, supprimer le monopole de la représentativité syndical) le projet de François #Fillon n’est pas comparable

    Focalisée sur les déficits budgétaires, la Dame de Fer [#Thatcher] avait choisi d’augmenter les impôts quitte à provoquer la récession. En parallèle à la baisse de 100 milliards des dépenses publiques sur cinq ans et à la réduction de 500 000 emplois publiques, François Fillon accepte une hausse du déficit public jusqu’à l’amélioration de la conjoncture. Il est contre le traité #TAFTA et ne fait pas « libre échange l’Alpha et l’Omega de la politique économique ». Il est partisan de l’État stratège et ne prévoit aucune privatisation. Autant de points qui l’éloignent de sa devancière.

    #économie #libéralisme #neo-libéralisme #ordo-liberalisme

    http://zinc.mondediplo.net/messages/44239 via BoOz

  • L’inquiétant programme sécuritaire de François Fillon – Nicolas Bourgoin
    https://bourgoinblog.wordpress.com/2016/11/28/linquietant-programme-securitaire-de-francois-fillon

    Le programme de François Fillon pour les élections présidentielles ne déroge pas à la règle : « #libéralisme  » signifie en réalité plus de libertés pour la finance et le patronat et moins pour les citoyens ordinaires. À chaque fois qu’un gouvernement dérégule l’#économie et fait des cadeaux aux actionnaires, il promulgue de nouvelles lois liberticides et serre le verrou #sécuritaire. Sarkozy avait en son temps usé sans vergogne de cette politique : bouclier fiscal pour les riches, matraques pour les pauvres . C’était sous son quinquennat, particulièrement féroce pour le monde du #travail, qu’avaient été votées le plus grand nombre de lois sécuritaires : exactement 62, soit une tous les deux mois.

    François Fillon n’a pas oublié les recettes politiques de celui dont il a été Premier ministre : comment faire accepter aux populations une baisse de leur niveau de vie avec la hausse de la TVA ? un recul des services publics avec la suppression de 500.000 postes de fonctionnaires ? une dégradation du système de santé avec le sabordage de la Sécurité sociale ? une hausse de la durée de travail jusqu’à 48 heures par semaine ? un recul de l’âge de départ à la retraite synonyme de baisses de cotisations ? Réponse : par la fiction d’un État protecteur au service de la sécurité des citoyens. Plus concrètement, en agitant des menaces médiatiquement grossies sur fond de crise identitaire et annoncer en même temps de nouvelles mesures pour y faire face. Et au besoin, les moyens investis dans l’appareil de #répression seront toujours utiles pour mater la contestation sociale que cette politique ultralibérale ne manquera tout de même pas de provoquer…

  • Natacha Polony : « Le système de la globalisation néolibérale craque de toute part »
    http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2016/11/25/31001-20161125ARTFIG00331-natacha-polony-le-systeme-de-la-globalisation-neo

    FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN - A l’occasion de la sortie de l’essai collectif du Comité Orwell, Bienvenue dans le pire des mondes, sa présidente, Natacha Polony a accordé un entretien fleuve au FigaroVox. Pour l’éditorialiste et essayiste, il existe aujourd’hui une forme de totalitarisme soft.
    . . .

    Nous avons cru être débarrassés des idéologies, mais nous avons aujourd’hui à l’œuvre quelque chose qui se présente sous les habits de l’évidence, parfois de la science économique, en tout cas du pragmatisme, mais qui relève bel et bien de l’idéologie. C’est celle du libre-échangisme qui s’est développée à partir des années 1970 et qui a remis en cause petit à petit tous les acquis sociaux non seulement des classes populaires mais aussi des classes moyennes, notamment en France les acquis sociaux du Conseil national de la résistance. Cette idéologie s’est mise en place à partir de Reagan et Thatcher mais elle a vécu son ère de toute-puissance lorsque des sociaux-démocrates sont arrivés au pouvoir, aux Etats-Unis avec Bill Clinton, en Angleterre avec Tony Blair, des élus qui ont libéralisé les flux de capitaux, ont remis en cause la séparation des banques de dépôt et des banques d’investissement, toutes ces mesures qui permettaient de protéger les citoyens contre le capitalisme prédateur.

    #liberalisme

  • Qu’est-ce l’accélérationnisme ?

    https://www.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-2eme-partie/qu-est-ce-l-accelerationnisme

    "Pour la première fois en France paraît le texte du « manifeste accélérationniste » publié initialement en 2013, ainsi que les articles ayant prolongé ce débat devenu mondial. Faut-il résister à l’accélération du monde ou au contraire l’embrasser ?"

    #accélérationnisme #climat #progrès #capitalisme #libéralisme

    Également intéressant sur le sujet :

    http://www.dailymotion.com/video/x2crpcu_faster-a-propos-du-manifeste-pour-une-politique-accelerationnis

  • La #victoire des laissés pour compte | Le Monolecte
    http://blog.monolecte.fr/post/2016/11/09/la-victoire-des-laisses-pour-compte

    L’#élection de Trump, c’est la victoire des perdants et de tous ceux (encore plus nombreux) qui ont conscience d’être à présent bien engagés à leur tour sur la planche savonneuse : ceux qui peinent à rembourser le crédit de leur maison en planches, qui se crèvent la vie et la santé avec plusieurs boulots pour continuer à surnager, qui préfèrent payer l’amende Obamacare plutôt que de continuer à se saigner pour une assurance santé qui bouffe leur budget tout en ne les couvrant pour rien, qui jonglent avec leurs cartes de crédit pour arriver à boucler la fin du mois et qui voient bien que malgré tous leurs efforts et leur adhésion aux valeurs du #libéralisme débridé et prétendument méritocratique, ils n’arriveront plus à amasser assez d’argent pour offrir une éducation suffisante à leurs enfants, un avenir, une chance, ni même un lambeau du #rêve américain.

  • Lors d’une commémoration du centième anniversaire de François Mitterrand, François Hollande s’est présenté comme son successeur naturel. La chose a surpris ceux qui associent uniquement l’ancien président de la République à des orientations très progressistes. En réalité, après un démarrage en trombe (nationalisations, abolition de la peine de mort, retraite à 60 ans, extension des droits syndicaux, etc.), Mitterrand a mis en œuvre des politiques économiques néolibérales tout à fait classiques — un virage analysé dès 1984 dans nos colonnes par Alain Lipietz. Et il a presque toujours cultivé d’excellentes relations avec Ronald Reagan.

    Un socialisme français aux couleurs du #libéralisme
    https://www.monde-diplomatique.fr/1984/03/LIPIETZ/37893 #st

    Fureur à l’Elysée…
    https://www.monde-diplomatique.fr/2015/07/HALIMI/53203

    Mais l’atlantisme des #socialistes français peut invoquer un précédent encore plus éclatant. Le 24 juin 1981, François Mitterrand expliqua à M. George H. Bush, alors vice-président des Etats-Unis, pourquoi il venait de nommer quatre ministres communistes. « Les communistes ont accepté de s’humilier en échange de quatre postes gouvernementaux. (...) Je peux parfaitement les renvoyer s’ils ne font pas l’affaire. (...) Ils seront de force associés à ma politique économique et seront donc dans l’impossibilité de susciter des remous sur le plan social. » Le journaliste Philip Short, qui a consulté les comptes rendus officiels de cette rencontre, estime que celui qui était alors le bras droit de Ronald Reagan repartit adouci par une telle plaidoirie. « Grâce à vos explications, déclara-t-il à Mitterrand, nous y voyons beaucoup plus clair. »

    Le président Reagan fut à son tour tout à fait rassuré quand, moins de deux ans plus tard, Paris expulsa d’un seul coup quarante-sept diplomates soviétiques. Ils étaient soupçonnés d’espionner la France. « Les Russes doivent comprendre qu’ils n’ont pas affaire à un ventre mou. Dès qu’ils l’auront compris, cela marchera mieux », avait alors conclu le chef de l’Etat français.

    L’Europe de François Mitterrand ?
    http://www.monde-diplomatique.fr/2011/04/HALIMI/20386

    M. Jean-Luc Mélenchon n’est pas moins critique de la politique européenne des trente dernières années. Il est même plus indigné : « Il faut travailler au marteau-piqueur pour arracher les racines profondes que le cancer de l’Europe libérale a incrustées dans la chair de notre République. » Fédéraliste hier, il estime dorénavant qu’«  il n’existe pas un seul exemple d’un mieux social quelconque qui soit venu de l’Europe en France. Pas un ! ». Mais, curieusement, son réquisitoire exonère l’ancien président socialiste de toute responsabilité dans la situation qu’il décrit. Or M. Mélenchon fustige la répartition toujours plus inégale de la valeur ajoutée entre travail et capital, la contre-révolution fiscale, l’envol de la pauvreté, les investisseurs qui gagnent de l’argent en dormant, l’indépendance des banques centrales, l’ouverture du marché de l’énergie à la concurrence. Fort bien, mais peut-on cogner aussi fort qu’il le fait, pourfendre la droite, la social-démocratie européenne, les actuels socialistes français et, simultanément, continuer à glorifier Mitterrand ?

    http://zinc.mondediplo.net/messages/40655 via Le Monde diplomatique

    • On accuse Hollande (à juste titre) d’enterrer le PS mais c’est vrai que Mitterrand avait, déjà, creusé sa tombe.
      Rendez-vous en 2017 pour ses funérailles officielles.
      http://agone.org/contrefeux/ladeuxiemedroite

      Le retour au pouvoir du PS avec François Hollande donne à cette analyse contemporaine du premier septennat de François Mitterrand une nouvelle actualité et une double fonction, celle d’un #exercice_de_mémoire et d’une mise en garde pour l’avenir : en surpassant l’injonction faite à la social-démocratie par l’un de ses grands théoriciens – « En finir avec la phraséologie du passé pour oser paraître ce qu’elle est : un parti réformiste ».

      En requalifiant le parti socialiste de « #deuxième_droite », ce livre montre comment, dès le milieu des 1980, les #socialistes ont accompli leur destin de parti réformateur en même temps que le programme de la première droite : adapter la société française au nouveau stade du #capitalisme.

      #j_p_Garnier #louis_Janover #Agone

  • En réponse aux objections à la politique d’Amnesty International sur le « travail du sexe », qui recommande que soient dépénalisés le #proxénétisme et l’achat de sexe, Ken Roth, directeur général de Human Rights Watch, a tweeté « Pourquoi refuser aux femmes pauvres le droit de gagner leur vie ? » Il est difficile de mettre en mots à quel point cette déclaration est nocive. Il aurait pu aussi bien lancer « Pourquoi nier aux hommes le droit d’acheter sexuellement des femmes appauvries ? ».

    http://tradfem.wordpress.com/2016/09/25/le-libre-choix-en-matiere-de-prostitution-ce-serait-bien-de-lavoi
    Le libre choix en matière de prostitution : Ce serait bien de l’avoir !

  • #Pornographie : La réponse lamentable des ‘progressistes’ à Pamela Anderson. |
    https://ressourcesprostitution.wordpress.com/2016/10/03/pornographie-la-reponse-lamentable-des-progressist

    Une personne ne peut se dire de gauche et simultanément défendre une industrie multi-milliardaire qui profite de l’exploitation et de la dégradation des femmes. Une personne ne peut se dire progressiste tout en refusant de se dresser contre la #réification des femmes et en refusant de contester une industrie qui dépend de l’égoïsme total des hommes qui se disent que leurs orgasmes sont plus importants que l’humanité des femmes. Une personne ne peut prétendre se soucier de l’#égalité tout en décidant de défendre les sentiments fragilisés des hommes aux dépens du corps blessé des femmes. Il n’y a pas de débat. Si vous êtes un-e gauchiste, vous vous opposez au capitalisme et à l’#exploitation, à la réification et à l’abus de vos camarades. Vous vous opposez à la #hiérarchisation, aux systèmes de pouvoir oppressifs, aux images et idées qui naturalisent et sexualisent les inégalités.

  • “Daddy’s Car”, la première chanson pop composée par une intelligence artificielle
    http://www.konbini.com/fr/tendances-2/daddys-car-ia-sony-pop

    Le système FlowMachines de #Sony, une #intelligence_artificielle capable de composer des #chansons “à la manière de”, a dévoilé ses deux premières créations, dont un morceau façon Beatles.

    #IA #IA #neural_network #musique

    https://www.youtube.com/watch?v=LSHZ_b05W7o

    http://zinc.mondediplo.net/messages/38015 via BoOz

    • je vais réagir à ça (de façon un tantinet virulente), parce que les délires sur l’IA des grosses boites comme sony, google & co commencent à furieusement me taper sur les nerfs (je être soutier de la recherche ... domaine IA justement ... donc je me sens un petit peu autorisé à la ramener sur le sujet...)

      Et donc c’est comme d’hab pour ma part : tant qu’on ne m’aura pas montré ce qu’il y a d’intelligent dans ce système, je refuse d’appeler ça une intelligence artificielle. Mais les journalistes sont crédules : si sony leur dit, ça doit être vrai. C’est pitoyable. Il y a un certain nombre de critères objectifs pour trancher sur le côté intelligent d’un système face à certaines situations. Les google, sony et cie refusent catégoriquement d’en dire quoi que ce soit. Tu m’étonnes ! La confusion savamment entretenue en ce moment entre prog_a_la_con_avec_une_couche_d_apprentissage et intelligence artificielle les sert directement. Et ils auraient tort de se priver, puisque les journalistes les suivent sans moufter et même mieux, leur servent de caisse de résonance.

      Donc jusqu’à nouvel ordre, plutôt qu’appeler ça une #intelligence_artificielle, j’appellerai ça une #fumisterie_naturelle (et consubstantielle au #libéralisme , toujours du neuf coco !).

      Je suis même prêt à prendre les paris sur ce qui se cache derrière ce bidule : un réseau de neurones à la con gavé avec une masse de données, euuhhh, pardon, du #deep_learning ça fait plus classe. Ah ben oui on vous a pas expliqué ce que c’était le deep learning ? Ben c’est ça. Un truc à base d’un outil créé il y a 40 piges (les réseaux de neurones), et gavé avec la quantité de données accessibles aujourd’hui (le internet est un grand pourvoyeur).

      (au passage, bientôt 40 ans qu’on nous saoule avec les réseaux de neurones, et 40 ans que les spécialistes du domaines sont toujours pas foutus de nous expliquer ce qui se passe vraiment dans un réseau de neurones. Pas une propriété théorique, rien. C’est de la bidouille. J’exagère sûrement, mais à peine).

      Je me faire des copains je sens, si si ... :o)

      Ah, et je parlerai pas de la musique, ça sera pour une autre fois. Je retourne à mes instruments tiens.

      #intelligence_artificielle #mon_cul_sur_la_commode #fumisterie #muzak #musique

    • Héhé, merci pour cette réponse et surtout pour le terme #réseau_de_neurones meilleur hashtag ici que #neural_network.

      Pour parvenir à la mélodie entraînante de “Daddy’s Car”, explique The Verge, l’IA a d’abord ingéré 13 000 partitions de différents styles de musique – en gros, elle s’est forgé une culture musicale, comme tout le monde. Une fois éduquée, l’IA a créé ses propres partitions selon les desiderata du musicien Benoît Carré (ici, “à la manière des Beatles”), qui s’est chargé d’enregistrer les instruments pour un rendu organique.

      Je veux bien retirer mes tags #AI et #IA mais j’avoue que j’aimerais en savoir plus sur ce qui caractérise une IA et en quoi un réseau de neurones qui reproduit des chansons, trie des concombres, traduit le chinois vers l’anglais, gagne au jeu de go ou reconnait des chats sur des photos n’en est pas une.

    • Vivement les voitures conduites par la soit disant IA, les croyants la testeront.

      Bon, si le pilote automatique prend une mauvaise décision, le conducteur est censé prendre le contrôle et mettre le véhicule hors de danger.
      Vue la vitesse à laquelle il faut faire cela, dans la vraie vie, . . . . . .
      Intelligence est avant tout synonyme de flicage. un exemple : le terme caisse intelligente :
      Caisse intelligente dans l’horeca
      http://www.rtbf.be/info/societe/detail_caisse-intelligente-dans-l-horeca-la-flandre-en-ordre-au-contraire-de-la
      http://www.rtbf.be/info/regions/detail_horeca-la-black-box-peine-a-s-imposer?id=9363762

  • Valeurs actuelles | Le Monolecte
    http://blog.monolecte.fr/post/2016/09/26/valeurs-actuelles

    — sauf miracle ou imprévu, en 2017, La Le Pen va gagner !

    C’est le genre de choses qui prend bien la mesure de la tablée, avec les réactions spontanées et néanmoins bien marquées que cela déclenche immanquablement. D’un côté, les jeunes aspirants trentenaires, mais pas encore, qui opinent du chef dans l’élan. De l’autre, les quadras bien tassés et plus, qui balaient l’assertion d’un revers de la main : au premier tour, surement, mais elle n’ira jamais au-delà.

    #démocratie #élection #fascisme #histoire #inégalités #libéralisme #politique #société

    • Si seulement Mélenchon acceptait de participer à la Primaire de la Gauche hein. Peut-être que la Gauche partirait en bonne position hein. Et de toute façon, si Le Pen passe, ça sera de sa faute. Il avait qu’à pas refuser de participer à la Primaire.

      Signé : Gérard F. militant socialiste de Gauche.

    • Toutes les choses qu’elle va concrètement mettre en place une fois arrivée au pouvoir ne seront pas des ruptures, mais uniquement l’utilisation pragmatique des outils d’ingénierie sociale qui ont déjà été soigneusement élaborés par les gouvernements des dernières décennies.

      ça me fait penser à une BD (de « politique-fiction » qui fait flipper) que j’ai lue récemment, « La Présidente », et qui illustre justement ce que tu dis dans la citation

      dedans, par contre, j’y ai trouvé un traitement très indulgent (à mon goût) pour le PS et certains UMP, et des considérations prolibérales en matière de politique économique

    • @monolecte J’acquièce et je te remercie pour ta déscription du clivage entre les générations et leurs perceptions du monde. Pourtant, c’est comme tu le dis :

      Le pire n’est jamais certain, car la dynamique sociale est friande d’effets papillon sortis de nulle part, mais l’accident historique ce serait plutôt si le FN arrivait à se planter malgré tout plutôt que d’emporter le coquetier si longtemps convoité.

      Si tu cherches le papillon qui fera tomber l’édifice des gens horribles il suffit de regarder de l’autre côté du Rhin où la gauche (terme peu précis, mais passons) possède désormais d’une majorité structurelle. Il faudra la renforcer par un rapprochement des partis et mouvements divers afin de soutenir les militants de gauche dans les combats sociaux et pour configurer des majorités parlementaires où c’est possible.

      Ce processus commence à être compris par les acteurs politiques de gauche qui voient une chance pour d’autres succès aux élections suite à la décomposition du front de la droite. Angela Merkel risque de perdre les prochaines élections parce que notre FN qui s’appelle AfD (Alternative für Deutschland) privera son parti des nationalistes et autres réactionnaires jusqu’à présent partie essentielle de son électorat.

      A Berlin on aura vraisemblablement un gouvernement composé de social-démocrates, verts et du parti de gauche. On pourra travailler avec quelques ministres et utiliser les contradictions au sein de cette coalition pour soutenir les mouvements de citoyens de gauche. J’espère qu’à Berlin on arrive à créer une ambiance propice au développement de nouvelles formes de combat et de participation politique et qu’en fin de compte on intègre dans les actions sociales, syndicales et politiques les parties de la population qui ne voient pas encore l’utilité de prendre en mains propres leur destin collectif.

      J’ai l’impression qu’une grande partie de la gauche allemande et européenne a compris qu’il ne faut plus respecter les règles imposées par la droite au niveau européen et national. On verra de plus en plus d’actes d’insoumission de la part de maires et d’assemblées législatives régionales qui montreront au gens qu’on n’est pas obligé de se plier au diktat des capitalistes et de leurs structures politiques.

      La roue tourne, il faut miser sur le rouge et souffler fort afin que la bille tombe sur le bon numéro ;-)

    • Un article en rapport avec ce que @monolecte dit :

      D’ores et déjà, la pensée raciste et violente a été banalisée dans les médias, les allées du pouvoir et dans bien des cercles privés, par simple effet de contagion. D’ores et déjà, l’État de droit a laissé la place au règne de l’arbitraire et des pans entiers de notre société (comme l’enceinte des entreprises privées) a volontairement renoncé à l’exercice démocratique et citoyen pour se soumettre à une logique féodale au simple nom de la survie immédiate. D’ores et déjà, la santé, l’éducation, l’énergie, la mobilité, une vieillesse digne ou une vie sans misère ne sont plus des droits fondamentaux du citoyen, mais des marchandises que l’on vend à la découpe, au plus offrant. D’ores et déjà, la culture, la pensée, la critique, le débat, les courants divergents, les modes de vie, le droit de vivre, tout simplement, ont été livrés à la dictature économique.

      https://reflets.info/le-chaudron-puant

      A six mois de la présidentielle, l’ambiance en France est très particulière. Médiatiquement, politiquement et socialement, les discours les plus primaires et les plus réactionnaires ont recouvert la plupart des réflexions. L’espace politique français — au sens large — est passé des débats de société de fond aux polémiques les plus puantes. Ce constat est possible non pas par la seule observation des chaînes de télévision ou de radio les plus plébiscitées, mais aussi par les titres de la presse papier et internet, ainsi — et surtout — que les échanges sur les « grands » réseaux sociaux. Le chaudron commence à bien bouillir, rempli d’ordures, et son odeur se répand de plus en plus fortement, recouvrant la plupart des paroles, actes ou initiatives « progressistes ».

      L’idée même d’améliorer la société, par la lutte contre les inégalités, la meilleure répartition des richesses et du travail, la nécessité d’un projet collectif, d’un renouveau des institutions et du système politique à bout de souffle, de créer des nouvelles conditions pour le vivre ensemble, de changer de modèle économique, a été recouverte par des ordures polémistes et primaires : une sorte de guerre des petites phrases sur le registre des micro-problèmes et de leurs micro-solutions. Mais le chaudron puant n’est pas seulement français. Il devient mondial. Comment cela est-il possible, et comment supporter — voire lutter — contre ce nouvel environnement politico-médiatique ?

  • A Propos des #élections - SPARTACUS
    http://spartacus1918.canalblog.com/archives/2016/09/25/34361976.html

    Dans un régime qui consacre l’#inégalité économique et la #propriété privée des moyens de production, le système représentatif légitime l’#exploitation de la grande masse du peuple par une minorité de possédants et par les professionnels de la parole qui sont leur expression #politique. Si le droit politique garanti par le système représentatif permet au non-possédant de participer en tant que #citoyen à l’élection d’un représentant, le droit économique lui permet de la même façon de « choisir » son employeur. La liberté du travailleur, dit Bakounine, est une #liberté théorique, fictive. Pourtant, « est-ce à dire que nous, socialistes révolutionnaires, nous ne voulions pas du suffrage universel, et que nous lui préférions soit le #suffrage restreint, soit le despotisme d’un seul ? Point du tout. Ce que nous affirmons, c’est que le suffrage universel, considéré à lui tout seul et agissant dans une société fondée sur l’inégalité économique et sociale, ne sera jamais pour le peuple qu’un leurre ; que, de la part des démocrates bourgeois, il ne sera jamais rien qu’un odieux mensonge, l’instrument le plus sûr pour consolider, avec une apparence de #libéralisme et de justice, au détriment des intérêts et de la liberté populaires, l’éternelle #domination des #classes exploitantes et possédantes. » (Bakounine, Stock, IV 195)

  • Quand la France était libérale
    http://www.laviedesidees.fr/Quand-la-France-etait-liberale.html

    Souvent associé au monde anglo-américain, le #libéralisme se décline aussi à la française. Un ouvrage collectif raconte la redécouverte, à partir des années 1950, de cette tradition libérale plurielle par des intellectuels souvent critiques du système totalitaire.

    Essais & débats

    / #néolibéralisme, libéralisme, #anti-totalitarisme, #Foucault, #Aron

    #Essais_&_débats

  • Alstom-Belfort : Hollande et Valls #frondeurs ?
    https://www.mediapart.fr/journal/france/130916/alstom-belfort-hollande-et-valls-frondeurs

    Une indignation chasse l’autre. La fermeture du site historique de l’entreprise Alstom, à Belfort, donne lieu à de multiples réactions politiques, indignées le plus souvent. Un regard en arrière rappelle hélas que les grands mots ne fabriquent pas les grands remèdes.

    #France #Alstom_Belfort #Arnaud_Montebourg #fermeture_d'usine #François_Hollande #libéralisme #Manuel_Valls

  • Féminisme impérialiste et libéral, Deepa Kumar - Prenez ce couteau...
    http://prenezcecouteau.tumblr.com/post/148487558263/comme-lont-soutenu-plusieurs-f%C3%A9ministes-du-tiers

    "Comme l’ont soutenu plusieurs Féministes du Tiers Monde, une faiblesse historique du féminisme libéral occidental a été son attitude condescendante envers les femmes racisées qui ont été perçues non pas comme des alliées/ des personnes indépendantes mais plutôt comme des victimes ayant besoin d’être sauvées. Cette attitude prédomine à la fois dans la relation avec les femmes racisées dans les états occidentaux, et parmi les femmes des pays du Sud. C’est cela qui permet qu’on considère des personnalités telle que Madeline Albright et Hillary Clinton comme des sauveuses féministes en dépit du fait qu’elles aient toutes deux, dans leurs rôles de Secrétaire d’Etat, fait avancer l’impérialisme américain. C’est cette conception libérale de l’Etat comme un corps neutre, plutôt que comme un appareil coercitif utilisé pour faire avancer le capitalisme et l’empire, qui est à la racine de ce point de vue. Cependant, le féminisme impérialiste n’a pas été uniquement le domaine des élites blanches occidentales ; les compradors* intellectuel.le.s dans les pays du Sud ont aussi toujours joué un rôle productif. Aujourd’hui, dans l’ère “post-raciale”, ce n’est pas seulement les libéraux.les blanc.he.s et les féministes qui ont renforcé le féminisme impérialisme, des femmes racisées issues de classes sociales moyennes ou dirigeantes dans l’occident et dans les pays du Sud ont contribué activement à l’articulation de nouvelles formes et de nouveaux agents du féminisme impérialiste. Un exemple récent de la manière dont le féminisme impérialiste peut occasionnellement incorporer l’autonomie des femmes musulmanes est la grande attention médiatique occidentale portée sur la pilote émirienne Maryam al-Mansouri. Hautement encensée par les libéraux et les conservateur.rices aux Etats-Unis (à l’exception d’une blague misogyne sur Fox News), al-Mansouri est devenue un moyen de camoufler l’atroce bilan en matière de droits humains dans la monarchie du golf. Même tandis que l’image d’une femme pilote musulmane servait à compromettre l’image habituelle de la victime, l’histoire plus large était un récit où les Etats-Unis étaient placés comme des sauveurs menant une alliance de “bon.nes musulman.es” en guerre vertueuse contre l’Etat Islamique. À la place de Lawrence d’Arabie, on a Barack Obama. Le féminisme libéral a toujours vu la participation des femmes dans l’armée comme quelques chose de positif. En 1991, après la première guerre du Golfe, la féministe Naomi Wolf a félicité les femmes soldates de susciter “le respect et même la peur” et de faire avancer la lutte pour les droits des femmes. Ce dont elle n’a pas parlé, c’est des 200000 Iraquien.nes, hommes, femmes et enfants, qui ont été tué.es durant cette guerre. Les femmes Américaines ne peuvent pas accomplir leur libération sur les corps des victimes de l’empire, pas plus que les femmes Arabes ne le peuvent en faisant pleuvoir des bombes sur les Syrien.nes. L’empire ne libère pas, il asservit."

    Imperialist feminism and liberalism, Deepa Kumar (via empirescollapse http://empirescollapse.tumblr.com )

    As several Third World Feminists have argued, a historical weakness of liberal feminism in the West has been its racist, patronizing attitude towards women of color who have been seen less as allies/agents and more as victims in need of rescue. This attitude prevails both in relation to women of color within Western nation states, as well as women in the global South. This is what allows figures such as Madeline Albright and Hillary Clinton to be viewed as feminist saviors even while both, in their roles as Secretary of State, have advanced US imperialism. It is liberalism’s understanding of the state as a neutral body, rather than as a coercive apparatus used to advance capitalism and empire, which is at the root of such perspectives.Yet, imperialist feminism has not been the province only of white elites in the West; comprador intellectuals in the global South have always played a productive role. Today, in the “post-racial” era, it is not only white liberals and feminists that have bolstered imperialist feminism, middle and ruling class brown and black women in the West and the global South have actively contributed to the articulation of new forms and new agents of imperialist feminism.One recent example of how imperialist feminism can occasionally incorporate Muslim female agency is the widespread media attention in the West focused on the UAE female pilot Maryam al-Mansouri. Widely praised by liberals and conservatives in the US (not withstanding the “boobs on the ground” comment), al-Mansouri became a means by which to paper over the gulf monarchies’ atrocious human rights record. Even while the image of a Muslim female pilot served to disrupt the standard victim imagery, the larger narrative was one which cast the US as savior leading a coalition of “good Muslims” in a righteous war against ISIS. In place of T. E. Lawrence, we have Barack Obama.Liberal feminism has routinely viewed women’s participation in the military as positive. In 1991, after the first Gulf war, feminist Naomi Wolf praised US female soldiers for eliciting “respect and even fear” and for taking the struggle for women’s rights forward. What she failed to discuss is the over 200,000 Iraqis, men, women and children, who were killed in that war. US women cannot achieve their liberation on the bodies of the victims of empire any more than Arab women can by raining bombs on Syrians. Empire does not liberate, it subjugates.

    * définition de comprador
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Comprador

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