• Mobilisation dans la santé. A #Rennes, rassemblement réussi mais le départ en manifestation empêché par les CRS
    https://expansive.info/Mobilisation-dans-la-sante-A-Rennes-rassemblement-reussi-mais-le-depart-

    La journée de mobilisation du 16 juin, appelée nationalement par le personnel soignant pour exiger les moyens qui ont cruellement manqués pendant la crise sanitaire, a donné lieu à des manifestations massives dans de nombreuses villes, qui se sont terminées sous le coup de la répression, comme à Paris et à Toulouse. A Rennes la manifestation n’a pu se tenir. #Info_locale

    / Une, Rennes, #Soins_-_Santé_-_Psychiatrie_-_Médic, #Mouvements_sociaux, #Coronavirus

    https://www.revolutionpermanente.fr/Le-syndicat-Sud-quitte-le-Segur-de-la-sante
    https://revolutionpermanente.fr/Mobilisation-dans-la-sante-A-Rennes-rassemblement-reussi-mais-l

  • À quelques heures de l’allocution d’Emmanuel Macron – très attendue notamment sur le thème des violences policières et du racisme –, nous publions ici la lettre ouverte au président de la République du sociologue Éric Fassin.

    TRIBUNE. Le régime de la peur - regards.fr
    http://www.regards.fr/idees-culture/article/tribune-le-regime-de-la-peur

    Alors que, partout dans le monde, les mobilisations se multiplient contre le racisme et les violences policières, vous tenez à dire qu’en France « le monde universitaire a été coupable. Il a encouragé l’ethnicisation de la question sociale en pensant que c’était un bon filon. Or, le débouché ne peut être que sécessionniste. Cela revient à casser la République en deux. » Vous désignez des coupables, mais vous n’avez pas l’honnêteté de les nommer, ni le courage d’assumer vos propos, tenus « en privé »… pour être publiés dans Le Monde.

    Je fais partie de ce petit nombre d’universitaires qui étudient « l’intersectionnalité », concept que vous dénoncez sans rien y comprendre. Mais qu’importe votre ignorance ? Votre mépris du travail universitaire, il nous est familier – à l’heure où vous jugez urgent de relancer la LPPR qui s’emploie à démanteler la recherche par une politique du court terme.

    LIRE AUSSI SUR REGARDS.FR
    >> LPPR : le monde universitaire se mobilise contre la « privatisation progressive de la recherche »

    Ce qui est inquiétant, c’est que vous reprenez la rhétorique d’extrême droite, relayée par des médias comme Le Point qui a cru bon, par exemple, d’accoler mon nom à ceux d’Éric Zemmour et Alain Soral en tête de « ces idéologues qui poussent à la guerre civile » (sic). L’anti-intellectualisme n’est-il pas au cœur du projet néofasciste aujourd’hui incarné par Jair Bolsonaro au Brésil et Donald Trump aux États-Unis ?

    • Monsieur le Président,

      Alors que, partout dans le monde, les mobilisations se multiplient contre le racisme et les violences policières, vous tenez à dire qu’en France « le #monde_universitaire a été coupable. Il a encouragé l’ethnicisation de la question sociale en pensant que c’était un bon filon. Or, le débouché ne peut être que sécessionniste. Cela revient à casser la République en deux. » Vous désignez des coupables, mais vous n’avez pas l’honnêteté de les nommer, ni le courage d’assumer vos propos, tenus « en privé »… pour être publiés dans Le Monde.

      Je fais partie de ce petit nombre d’universitaires qui étudient « l’#intersectionnalité », concept que vous dénoncez sans rien y comprendre. Mais qu’importe votre #ignorance ? Votre #mépris du travail universitaire, il nous est familier – à l’heure où vous jugez urgent de relancer la #LPPR qui s’emploie à démanteler la recherche par une politique du court terme.

      Ce qui est inquiétant, c’est que vous reprenez la #rhétorique d’#extrême_droite, relayée par des médias comme Le Point qui a cru bon, par exemple, d’accoler mon nom à ceux d’#Eric_Zemmour et #Alain_Soral en tête de « ces idéologues qui poussent à la guerre civile » (sic). L’#anti-intellectualisme n’est-il pas au cœur du projet néofasciste aujourd’hui incarné par Jair Bolsonaro au Brésil et Donald Trump aux États-Unis ?

      C’est pourquoi vos propos contre des universitaires sont le révélateur de toute une #logique_politique. Votre refus d’un #savoir_critique participe en effet d’un double #déni. D’une part, vous voulez empêcher que l’on nomme les #violences_policières. Le 7 mars 2019, en pleine crise des gilets jaunes, vous déclariez ainsi : « Ne parlez pas de répression ou de violences policières, ces mots sont inacceptables dans un État de droit. » Pour vous, ce qui est intolérable, ce ne sont pas ces morts, ces yeux crevés, ces mutilations ; c’est le fait de les nommer. D’autre part, vous prétendez être « aveugle à la race », alors que vous l’êtes seulement au #racisme (pour reprendre le titre de mon texte de 2006 dans l’ouvrage que j’ai co-dirigé : De la question sociale à la question raciale ?). Dans un cas comme dans l’autre, vous rejetez le mot pour ne pas reconnaître la chose.

      Or il se trouve qu’aujourd’hui, en France, les racistes évitent le plus souvent de parler « des races » (au pluriel) : blanche, noire, juive… À Marion Maréchal, qui « refuse de s’excuser en tant que blanche » (oubliant que ce sont d’abord des Noirs, et non des Blancs, qui ont mis un genou à terre), Marine Le Pen peut ainsi faire la leçon en se drapant dans une rhétorique universaliste : « Se mettre sur un plan racial, c’est tomber dans un double piège. Celui des indigénistes, des racialistes, alors qu’il faut rester sur un plan républicain. C’est aussi tomber dans le piège de l’américanisation, alors que rien ne se construit, en France, en fonction de communautés. » Désormais, ce sont des antiracistes, universitaires ou militants, qui parlent de « la race » (au singulier), pour rendre visible le mécanisme social d’assignation à une place inférieure.

      Votre double déni est aujourd’hui poussé à l’absurde : la #racialisation de la « #question_sociale », elle résulte des #discriminations_raciales, et d’autant plus qu’elles sont cautionnées, voire encouragées par les pouvoirs publics. À défaut de lire les travaux des universitaires, écoutez au moins le Défenseur des droits, dont l’enquête a établi que le risque de contrôle policier est 20 fois plus élevé pour les jeunes hommes arabes ou noirs. Et vous ne pouvez pas ignorer non plus une autre institution de la République : la #justice. En 2015, lorsque la cour d’appel, confirmant la réalité des #contrôles_au_faciès, a condamné la France pour « faute lourde », en vue de se pourvoir en cassation, l’État a dû les justifier : arrêter des étrangers supposerait de contrôler des gens qui… ont l’air étranger. Autrement dit, pour l’État, il y a des Français qui en ont l’apparence, d’autres non. La condamnation définitive date de 2016 : depuis votre élection en 2017, qu’avez-vous fait contre les contrôles au faciès ? Sans parler des sanctions, où sont les récépissés ? En laissant faire, vous encouragez. Vous êtes responsable de ces discriminations, et donc de la racialisation de la société.

      Ce choix de l’#aveuglement dessine une politique visant à faire passer à marche forcée vos réformes néolibérales. En premier lieu, vous jouez sur la peur des électeurs, et surtout des plus âgés, qu’il s’agisse d’immigration ou d’ordre public : avec cette politique qu’on peut dire « insécuritaire », tant elle produit le sentiment d’#insécurité qu’elle prétend combattre, vous faites concurrence à l’extrême droite ; mais c’est elle qui en récoltera les bénéfices, et non vous qui prétendez faire barrage contre elle. Deuxièmement, avec la #répression brutale contre les #mouvements_sociaux, vous tentez d’instiller la #peur ; décourager ainsi de manifester, c’est une #politique_d’intimidation.

      Ce #régime_de_la_peur, il dit d’abord votre peur. Monsieur le Président, vous avez peur de votre jeunesse. Celle-ci n’est pas gagnée par le cynisme désabusé des élites médiatico-politiques, qui finissent par s’accommoder de tout et par accepter n’importe quoi ; elle est prête à se mobiliser pour des causes comme le racisme – quelle que soit sa couleur ou son origine. Mais au lieu d’entendre sa protestation contre la dérive anti-démocratique de votre régime, vous n’y voulez voir qu’un symptôme d’angoisse. Bref, vous tentez de la psychologiser pour mieux la dépolitiser.

      Et ce n’est pas tout. Monsieur le Président, vous avez peur de votre police. C’est que vous en avez besoin pour imposer votre politique. Tout le monde l’a bien compris lorsqu’à la veille des mobilisations contre la réforme des retraites, les forces de l’ordre ont obtenu d’être épargnées : elles conservent leur « régime spécial » pour mieux réprimer dans la rue l’opposition à un projet prétendument universel. Votre peur est incarnée par le ministre de l’Intérieur qui recule à chaque fois que les syndicats de policiers élèvent le ton. Le contraste avec la campagne médiatique lancée par le ministre de l’Éducation contre les professeurs « décrocheurs » est frappante : Christophe Castaner est le ministre des policiers ; à l’évidence, Jean-Michel Blanquer n’est pas celui des enseignants.

      Or les idées d’extrême droite sont aujourd’hui majoritaires parmi les forces de l’ordre. Pour se faire entendre, des policiers n’hésitent pas à participer à des manifestations illégales. Si celles-ci se multiplient, c’est qu’elles ne sont jamais sanctionnées ; sont-elles même interdites ? Ils se sentent en position de force – quitte à endosser la posture de victimes. La ministre de la Justice elle-même s’abstient de condamner des consignes syndicales contraires à la loi : « Non, c’est pas légal ; mais la question n’est pas celle-là ! », s’agace Nicole Belloubet. Au contraire, elle réaffirme avoir « parfaitement confiance dans la #police_républicaine ». Autrement dit, la police est au-dessus des lois. On ne saurait être plus clair. Vous avez peur de la jeunesse, et vous la réprimez ; vous avez peur de la police, et vous capitulez. Votre régime de la peur fait peur pour la #démocratie ; c’est un régime inquiétant.

      Monsieur le Président, dans quelques heures, vous allez prendre la parole ; sans doute aborderez-vous ces questions. Pour ma part, je ne perdrai pourtant pas mon temps à vous écouter. En effet, ce qui m’importe, ce ne sont pas vos discours ; ce sont vos actes. Vous serez jugé sur les choses, et non sur les mots, tant par les électeurs que par l’Histoire. Prenez garde : à force d’acclimater politiquement ses idées et ses pratiques, sous prétexte d’y résister, vous pourriez bien rester comme le fourrier du #néofascisme.

      #Macron #peur #régime_de_la_peur #université #Didier_Fassin #intersectionnalité #culpabilité #France #ethnicisation #tribune #responsabilité

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      voir aussi :
      https://seenthis.net/messages/860428

  • Le 16 juin : Journée d’action nationale pour la santé et l’hôpital public !
    https://expansive.info/Le-16-juin-Journee-d-action-nationale-pour-la-sante-et-l-hopital-public-

    A l’appel des syndicats et du Comité inter-urgences, à #Rennes, le rassemblement aura lieu de midi à 15h sur l’esplanade Charles de Gaulle, rue d’Isly, dans le respect des règles sanitaires liées au covid-19, permettant la distanciation physique des participants. #Ailleurs

    / Une, #Syndicalismes_-_Travail, Rennes, #Soins_-_Santé_-_Psychiatrie_-_Médic, #Mouvements_sociaux, #Coronavirus

  • Et si le « monde d’après » commençait par une réflexion sur nos pratiques langagières 
    https://expansive.info/Et-si-le-monde-d-apres-commencait-par-une-reflexion-sur-nos-pratiques-22

    Que fait-on des insultes et slogans putophobes, homophobes et grossophobes dans nos luttes ? #Analyses

    / #Féminismes_-_Genres_-_Sexualités, #Antiracismes_-_colonialismes, #Information_-_médias, #Mouvements_sociaux, #Lutte_contre_les_violences_sexistes

  • Quand des villes refusent d’être vendues à des multinationales

    Écrasées de #dettes, poussées à la #marchandisation, les villes sont sommées de se vendre aux multinationales. Mais partout dans le monde, des municipalités cherchent à se réapproprier leur #pouvoir_d’agir.

    Comment les élus locaux et les citoyens peuvent-ils s’opposer à la main-mise grandissante des firmes ? C’est tout l’objet d’une publication inédite, parue ce jeudi 27 février, intitulée Villes contre multinationales, éditée par Ritimo. De la privatisation de l’eau à l’essor d’Airbnb en passant par la « smart city » connectée en 5G, « les villes sont devenues un champ de bataille face au poids croissant des grandes entreprises », peut-on lire en introduction.

    La publication réunit une série d’articles rédigés par des journalistes, des militants, des élus et des chercheurs européens, membres d’Enco, un réseau de médias et d’ONG « qui se consacrent à enquêter et informer sur les entreprises multinationales et leur pouvoir ».

    Un travail qui tombe à pic, à deux semaines des élections municipales : « On espère donner des idées aux candidats et futurs élus, casser ce sentiment qu’il n’y a pas d’alternatives, pas de possibilités de s’opposer aux multinationales », explique Olivier Petitjean, membre de l’Observatoire des multinationales, joint par Reporterre. De l’Espagne au Royaume-Uni, en passant par la Tchéquie et la France, de nombreuses municipalités ont en effet cherché à se réapproprier leur pouvoir d’agir.

    Car il s’agit bien d’une reconquête démocratique. Depuis la crise financière de 2008, « la pression économique et politique sur les villes s’est considérablement accrue, soulignent les auteurs. Nombre d’entre elles se sont retrouvées écrasées de dettes, poussées à vendre des biens, privatiser des services publics, réduire leurs dépenses. » Les fonds financiers en quête de nouveaux placements profitables ont investi le secteur du tourisme et de l’immobilier, mais également celui des nouvelles technologies.

    Laia Forné, sociologue espagnole spécialiste des questions d’urbanisme, de démocratie et de communs, évoque ainsi une « marchandisation des villes » :

    La gouvernance urbaine de nos villes a été basée sur une coopération entre les secteurs public et privé qui a mené à la privatisation de biens fondamentaux comme la terre, le logement, l’eau et le patrimoine municipal, tout en créant des structures de gouvernance opaques et antidémocratiques. Le modèle de gouvernance qui a prévalu était celui de la concession public-privé, où le secteur privé engrange les bénéfices de grands projets spéculatifs tandis que le secteur public en assume les risques. »

    L’un des principaux leviers des firmes réside ainsi dans la spéculation immobilière, comme le raconte Max Carbonell, membre de l’Observatoire de la dette dans la globalisation (ODG), et militant espagnol du mouvement pour le logement. Blackstone, une des multinationales qui possèdent le plus de propriétés (ou « actifs financiers ») au monde, a acquis de nombreux bâtiments à Barcelone, notamment un immeuble dans le quartier de Raval, l’un des plus pauvres de la ville.

    « Blackstone n’y voyait qu’un actif financier sur lequel spéculer et se préparait à mettre les familles à la rue pour pouvoir le revendre – ou le relouer – à un prix bien plus élevé, écrit-il. [Pour Blackstone et d’autres sociétés du même type, le] mode opératoire commun se résume à "buy it, fix it, sell it", acheter, réparer, revendre). »

    Aujourd’hui, les villes du monde sont sommées d’entrer en compétition les unes avec les autres sur le marché international pour attirer le maximum de touristes et d’opportunités d’affaires financières et immobilières possibles (avec tous les secteurs d’activité qui leur sont liés). En d’autres termes : on vend des villes, on vend notre ville, à des investisseurs du secteur du tourisme et de l’immobilier.

    À Barcelone, une mobilisation populaire portée par le Syndicat des habitants du Raval (SHR) a finalement contraint Blackstone à négocier : en 2019, l’entreprise a fini par accepter que les familles restent et paient un loyer modéré, en partie financé par la municipalité.

    Ainsi, la publication Villes contre multinationales diffuse des exemples de luttes locales, souvent longues et difficiles, tant la puissance des firmes apparaît illimitée. En Croatie, le journaliste Igor Lasic explique comment la société Razvoj Golf, porteuse d’un projet de golf géant dans la ville touristique de Dubrovnik, a porté plainte en 2017 contre l’État auprès d’un tribunal d’arbitrage dans le cadre d’un accord de libre-échange, réclamant 500 millions d’euros de compensation pour le blocage de ses projets par un mouvement citoyen.

    À Bruxelles, le chercheur Kenneth Haar relate les manœuvres d’Airbnb auprès de la Commission européenne « pour reprendre la main » face à la contestation croissante des métropoles comme Amsterdam ou Berlin : « La Commission fait depuis lors pression sur les États membres [leur] faisant savoir que les restrictions trop strictes aux activités d’Airbnb et des autres plateformes peuvent contrevenir à la législation européenne ».
    « La "ville intelligente" n’est qu’un nouveau nom pour la ville privatisée »

    Nouveau cheval de Troie des multinationales, le concept de « smart cities » a le vent en poupe. Selon Olivier Petitjean, « la "ville intelligente" n’est qu’un nouveau nom pour la ville privatisée ». Pour les entreprises comme Suez et Veolia, « la "smart city" est surtout promue comme un moyen d’intégrer la gestion des services publics locaux comme l’eau, les déchets, le transport public, le chauffage urbain, l’éclairage, la gestion des équipements, pour rendre le tout plus "efficient" ». Au-delà, ces « smart cities » sont une aubaine pour les géants du numérique et les plateformes comme Google, Uber, Amazon, Airbnb ou Deliveroo car elles permettent non seulement « une collecte massive de données sur les habitudes individuelles et les tendances urbaines, mais aussi de ce fait une capacité d’influencer la fabrique même des villes (par exemple ses flux de trafic, le développement économique de certains quartiers, etc.) sans contrôle par les élus locaux ».

    Le combat des David citadins contre les Goliath multimillionnaires serait-il perdu d’avance ? « La bataille est en cours, dit Olivier Petitjean. Il existe des marges de manœuvre, mais il y a besoin que les villes créent des alliances, échangent leurs idées, fassent contre-poids aux multinationales. » Pour lui, « la transition écologique et sociale est une opportunité pour que les villes sortent de la dépendance aux multinationales. Pour réduire ses déchets, une ville peut décider de s’engager dans une démarche zéro déchet, en impliquant les citoyens, plutôt que de s’en remettre à la construction d’un nouvel incinérateur par une multinationale comme Suez. »

    De fait, les 200 pages de la publication regorgent d’initiatives portées par des villes. Hazel Sheffield, journaliste anglaise, détaille l’histoire de Preston, petite ville de 140.000 habitants dans le nord de l’Angleterre, fortement touchée par la désindustrialisation, qui « a réorienté radicalement ses achats publics pour favoriser le tissu économique et social local, plutôt que les grandes entreprises ». « Les gros contrats, par exemple pour la rénovation du marché de Preston, sont divisés en lots plus petits pour permettre aux PME de répondre aux appels d’offres, et des clauses sociales y sont attachées, comme de garantir aux travailleurs des salaires décents », raconte-t-elle. Bien que les règles européennes, d’inspiration néolibérale, ne soient pas favorables à de telles clauses, « tant que les autorités assurent une procédure équitable, elles peuvent sélectionner les fournisseurs en fonction d’une série de critères dont le prix, mais aussi la qualité, le risque, la valeur sociale et d’autres facteurs », précise la journaliste. Les achats de services, de travaux et de fournitures des villes de l’Union européenne représentent près de 2.000 milliards d’euros par an, soit environ 14 % du PIB de l’Union. « Le potentiel de transformation de ces nouvelles politiques progressistes de marchés publics est donc énorme », note aussi Olivier Hoedeman, co-fondateur du Corporate Europe Observatory.
    L’eau à Grenoble, la gestion des ordures à Naples... Autant d’exemples de remunicipalisation

    Outre les achats publics, la publication met en avant de multiples exemples de (re)municipalisation : l’eau à Paris et Grenoble, les terres agricoles à Mouans-Sartoux ou Vannes, la gestion des ordures à Naples ou la distribution d’électricité dans certaines communes espagnoles.

    Pour la sociologue Laia Forné, cette reconquête n’est possible et durable qu’à travers la mise en place d’un « municipalisme public-citoyens », alliant élus et mouvements sociaux. À Barcelone, le nouveau système qui oblige les grandes développeurs immobiliers à consacrer 30 % de leurs opérations à du logement social, en fournit un bon exemple : « Tandis que la municipalité apportait le savoir-faire technique pour rédiger une législation adaptée, les mouvements sociaux pour le logement ont mobilisé l’opinion publique et exercé une pression politique suffisante pour dépasser les logiques partisanes. » Elle parle également de « co-responsabilité », illustrée par la création du programme barcelonais de « Patrimoine citoyen », dont l’objectif est « de créer des cadres innovants associant citoyens et institutions pour gérer les ressources publiques, y compris les édifices publics, les vergers urbains, l’espace public et certains services sociaux. »

    « Les élus ne peuvent pas tout, les villes sont face à des pouvoirs puissants et riches, conclut Olivier Petitjean. Il est donc essentiel que les municipalités volontaristes soient soutenues par des mouvements sociaux. Il est aussi nécessaire que ces villes se mettent en réseau, s’allient pour peser face aux multinationales. Et surtout, il faut une bonne dose de courage. »

    https://reporterre.net/Quand-des-villes-refusent-d-etre-vendues-a-des-multinationales

    #villes #géographie_urbaine #résistance #multinationales #Barcelone #eau #Grenoble #remunicipalisation #Blackstone #Airbnb #Bruxelles #smart_cities #ville_intelligente #ubérisation #Preston #désindustrialisation #UK #Angleterre #Naples #ordures #Mouans-Sartoux #Vannes #terres #Espagne #municipalisme_public-citoyens #co-responsabilité #patrimoine_citoyen #mouvements_sociaux #réseaux #livre #ressources_pédagogiques #urban_matter

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    Pour @etraces :

    Nouveau cheval de Troie des multinationales, le concept de « smart cities » a le vent en poupe. Selon Olivier Petitjean, « la "ville intelligente" n’est qu’un nouveau nom pour la ville privatisée ». Pour les entreprises comme Suez et Veolia, « la "smart city" est surtout promue comme un moyen d’intégrer la gestion des services publics locaux comme l’eau, les déchets, le transport public, le chauffage urbain, l’éclairage, la gestion des équipements, pour rendre le tout plus "efficient" ». Au-delà, ces « smart cities » sont une aubaine pour les géants du numérique et les plateformes comme Google, Uber, Amazon, Airbnb ou Deliveroo car elles permettent non seulement « une collecte massive de données sur les habitudes individuelles et les tendances urbaines, mais aussi de ce fait une capacité d’influencer la fabrique même des villes (par exemple ses flux de trafic, le développement économique de certains quartiers, etc.) sans contrôle par les élus locaux ».

  • Pour une reprise collective du 37
    https://expansive.info/Pour-une-reprise-collective-du-37-2242

    L’équipe de la maison de la grève a annoncée qu’elle arrêtait d’animer son local, tout en affirmant la possibilité pour d’autres collectifs de reprendre l’espace à partir de la rentrée prochaine. Depuis, nous sommes plusieurs groupes et individu·es à nous être lancé·es dans cette aventure. #Infos_locales

    / Une, #Cultures_-_Contre-cultures, #Rennes, #Mouvements_sociaux, Autonomie & auto-gestion, #Dynamiques_collectives

    #Autonomie_&_auto-gestion

  • Politiser ou démocratiser le travail social ? (Podcast Sons Rouges & Noirs #14)
    https://expansive.info/Politiser-ou-democratiser-le-travail-social-Podcast-Sons-Rouges-Noirs-14

    Un épisode de lutte à l’occasion du 1er mai, où il va être question de politisation du travail social, de démocratisation et donc de militantisme et d’engagement dans nos secteurs professionnels, du comment et du pourquoi employer ces différents concepts. #Ailleurs

    / #Elections_-_Démocratie, #Soins_-_Santé_-_Psychiatrie_-_Médic, #Mouvements_sociaux, Autonomie & auto-gestion

    #Autonomie_&_auto-gestion
    https://pagesrougesetnoires.wordpress.com/2020/05/01/politiser-ou-democratiser-travail-social-jonathan-lou
    https://sretn.bandcamp.com/track/sons-rouges-noirs-14-politiser-ou-d-mocratiser-le-travail-social


    https://sretn.bandcamp.com

  • Une carte des colères au travail en temps de pandémie
    https://expansive.info/Une-carte-des-coleres-au-travail-en-temps-de-pandemie-2224

    Pour ce 1er mai, un collectif met à disposition une carte participative qui recense les luttes et colères au travail en temps de pandémie #Infos_locales

    / #Manchette, #Mouvements_sociaux, Anti-capitalisme & Multinationale, Retraites (et le reste) 2019-2020, #Coronavirus

    #Anti-capitalisme_&_Multinationale #Retraites_et_le_reste_2019-2020

  • Pour la pluralité des modes d’action
    https://infokiosques.net/spip.php?article1739

    Extraits choisis du livre de Peter Gelderloos, L’échec de la non-violence, du Printemps Arabe à Occupy. Ces extraits ont pour vocation de s’opposer aux théories d’une non-violence dogmatique afin de pouvoir respecter la pluralité des modes d’action. #P

    / #Théories_de_l'auto-organisation, Infokiosque fantôme (partout), #Mouvements_sociaux

    #Infokiosque_fantôme_partout_
    https://infokiosques.net/IMG/pdf/pour_la_pluralite_des_modes_d_action-contre_la_non-violence_dogmatique
    https://infokiosques.net/IMG/pdf/pour_la_pluralite_des_modes_d_action-contre_la_non-violence_dogmatique

  • Twitter & les gaz lacrymogènes de Zeynep Tufekci : Internet et la révolution
    https://www.en-attendant-nadeau.fr/2020/04/01/internet-revolution-tufekci

    par Zoé Carle
    1 avril 2020
    Près de dix ans après les soulèvements de l’année 2011, Twitter & les gaz lacrymogènes de Zeynep Tufekci redonne vie à des analyses presque anachroniques et rappelle ce moment fragile où les dissidents de Tunisie, d’Égypte et de Turquie avaient une double avance, générationnelle et technique, sur les régimes répressifs qu’ils ont momentanément déstabilisés. La chercheuse, sociologue et développeuse informatique de formation, replace le rôle d’Internet dans l’évolution des mouvements de contestation et de leur répression.
    Zeynep Tufekci, Twitter & les gaz lacrymogènes. Forces et fragilités de la contestation connectée. Trad. de l’anglais (États-Unis) par Anne Lemoine. C & F Éditions, 430 p., 29 €

    Après la douche froide de l’affaire Cambridge Analytica aux États-Unis et les preuves de l’instrumentalisation des réseaux sociaux dans plusieurs processus électoraux censément démocratiques, tout se passe comme si on s’interdisait d’évoquer le rôle d’Internet à un autre endroit de la politique : au sein des mouvements sociaux. Ce relatif silence contraste avec l’enthousiasme de mise au tout début de la décennie 2010, au moment des « printemps arabes », où de nombreux commentateurs ne tarissaient pas d’éloges sur les « révolutions Facebook » tout en posant des équivalences rapides entre révolution technologique et émancipation politique.
    Zeynep Tufekci, Twitter & les gaz lacrymogènes. Forces et fragilités de la contestation connectée

    Pendant les manifestations de juin 2013 à Istanbul © CC/Mstyslav Chernov

    Ce trop-plein de storytelling technophile avait été logiquement suivi d’une avalanche de déplorations cyberpessimistes, s’appuyant notamment sur les analyses d’Evgeny Morozov dans The Net Delusion : The Dark Side of Internet Freedom. Au fur et à mesure que les régimes dictatoriaux percevaient les potentialités de l’outil connecté à des fins de surveillance et de répression, les positions cyberpessimistes l’ont emporté, invisibilisant les travaux faisant le lien entre les mobilisations et Internet.

    À l’époque, la question des médias sociaux était trop et mal posée. Zeynep Tufekci rappelle la lassitude des activistes à ce sujet face à des journalistes leur posant inlassablement une question ingénue : les réseaux sociaux eux-mêmes n’étaient-ils pas à l’origine de ces soulèvements ? La question n’était pas exempte d’une forme de néo-orientalisme, comme l’a montré Yves Gonzalez-Quijano dans Arabités numériques (Actes Sud, 2012) : ces jeunes activistes étaient « médiagéniques » parce qu’ils nous ressemblaient avec leurs lunettes en écaille et leurs smartphones, et ces technologies créées en Occident – donc émancipatrices par nature – leur avaient permis de lancer leurs e-révolutions.

    Comme le souligne Tufekci, dans ces premiers commentaires l’accent était mis sur la technologie et non sur les usages, et c’est bien ce qui irritait les activistes qui « estimaient que les médias n’accordaient pas aux activistes arabes le mérite d’une utilisation nouvelle et réellement innovante de ces outils ». L’un des grands mérites du livre est de saluer les activistes de 2011 comme des pionniers en matière de médiactivisme et de logistique de l’action collective. Yves Gonzalez-Quijano a montré que ce rôle de pionnier ne venait pas de nulle part, qu’il avait éclaté de façon spectaculaire cette année-là, car l’émergence de la cyberdissidence arabe à partir des années 1990 était passée relativement inaperçue. Tufekci rappelle les initiatives novatrices qui ont vu le jour à la charnière des années 2010, comme 140 journos en Turquie ou Tahrir supplies en Égypte, qui ont toutes deux exploité l’outil, à des fins d’information dans le premier cas, de logistique pour le matériel médical dans le second.

    « La technologie n’est ni bonne ni mauvaise ; et n’est pas neutre non plus », nous rappelle l’auteure, et il convient de prêter attention à ses usages. Tufekci tient ainsi le pari d’une recherche empirique d’ampleur, alliant rigueur ethnographique par l’observation des acteurs en ligne et hors ligne, et connaissance fine des architectures d’Internet et de ses plateformes de réseaux sociaux, sans jamais se départir d’une ambition théorique et politique annoncée dès l’introduction. À partir de ses observations sur les mouvements altermondialistes dans les années 1990, la chercheuse accumule données et enquêtes pour documenter ce qu’a signifié l’arrivée d’Internet puis son développement pour les mouvements sociaux.

    Que son point de départ soit le Chiapas n’est pas un hasard : « les réseaux de solidarité zapatiste marquent le début d’une nouvelle phase, l’émergence de mouvements connectés au moment où l’internet et les outils numériques commencent à se répandre parmi les activistes et plus généralement au sein des populations ». La chercheuse a choisi ainsi de se concentrer sur les mouvements anti-autoritaires de gauche, pour comprendre la convergence entre une culture politique et une culture technique – celle de l’Internet libre, puis des réseaux sociaux.

    Plusieurs terrains d’enquête (Tunisie, Égypte, Turquie, Occupy, Hong Kong) fournissent le gros des données dont dispose Tufekci, qui n’hésite pas à aller chercher des contre-exemples à la fois contemporains – comme le mouvement conservateur du Tea Party – et plus anciens, pour mettre en relief l’intérêt des pratiques d’une part, d’autre part le renversement des chaînes d’action qui permettent les mobilisations. À ce titre, elle convoque régulièrement le mouvement pour les droits civiques comme un point de comparaison historique permettant de comprendre les ruptures en termes logistiques et organisationnels que permettent les réseaux sociaux. Elle examine les forces et les faiblesses des mouvements sociaux dans une sphère publique « connectée », à partir de cette vérité toute simple : « Une société qui repose sur l’imprimerie et une société possédant une sphère publique en ligne ne fonctionnent pas selon les mêmes écologies de mécanismes sociaux. »

    Grâce à une écriture volontairement accessible, l’ouvrage suscitera l’intérêt des chercheurs et des activistes comme des simples curieux. On y trouvera des idées fortes, dont l’expression pourra parfois sembler répétitive mais qui ont le mérite de la clarté. La première partie aborde de façon générale les technologies numériques et les mécanismes des mouvements sociaux. La deuxième, « Les outils de l’activiste », montre que la sphère publique connectée s’est transformée avec l’avènement des plateformes de médias sociaux autour de 2005. Espaces commerciaux privés, régis par des algorithmes mystérieux, avec des politiques de gouvernance spécifiques, ces plateformes tour à tour entravent et permettent la mise en contact et la communication de grands groupes de personnes.

    Tufekci examine les « affordances » des technologies numériques dans leurs caractéristiques techniques à partir de quelques cas – notamment avec la question du nom ou du pseudonymat pour certaines catégories d’activistes. Enfin, la troisième partie s’intéresse aux interactions entre mouvements et autorités et aux signaux mutuels qu’ils s’envoient au sein du rapport de force. S’intéressant aussi aux compétences développées par les régimes répressifs sur le terrain numérique, les différents chapitres font le point sur les mutations profondes qui ont affecté ces signaux ou, pour le dire autrement, ces indicateurs de puissance, au premier chef desquels la manifestation.

    C’est l’une des idées phares du livre : en tant que signal envoyé par les mouvements sociaux, la manifestation à l’ère des mouvements sociaux connectés a radicalement changé de statut. Elle n’est plus le point d’aboutissement d’une longue organisation interne, fastidieuse, et par conséquent le signe d’une capacité mobilisatrice et d’une structuration efficace du mouvement, mais au contraire le moment inaugural d’une contestation permise par le développement d’outils qui font se retrouver dans l’espace public physique – sur des places, par exemple – des individus mus par un même sentiment d’indignation.

    Tufekci explique que les outils technologiques sont aux mouvements sociaux ce que les sherpas sont aux alpinistes : si au XXIe siècle la levée de masse est au bout du clic, elle n’est plus perçue comme un signal de puissance par les autorités, comme les grandes manifestations organisées pendant de longs mois par le mouvement des droits civiques. Au moment d’attaquer le sommet – ou les puissants –, la musculature fait défaut. C’est ce que Tufekci nomme les « internalités de réseau » : si la mobilisation et la manifestation sont rendues plus faciles, le travail de structuration interne qui permet la maturation des processus de décision et surtout la capacité tactique passent à la trappe.
    Zeynep Tufekci, Twitter & les gaz lacrymogènes. Forces et fragilités de la contestation connectée

    Pendant les manifestations de juin 2013 à Istanbul © CC/Mstyslav Chernov

    La question de l’organisation est centrale dans les thèses de Tufekci et permet d’expliquer la déconfiture de la plupart des mouvements une fois passée la manifestation. Elle lie cela à la fois à la culture politique de ces mouvements et aux outils dont ils disposent, qui exacerbent leurs forces – la capacité de mobilisation rapide – mais aussi leurs faiblesses. L’absence de leaders, élément caractéristique des mouvements étudiés, est à la fois une force et une faiblesse, qui les pénalise à deux moments essentiels : lors des négociations, puisque les mouvements ne sont pas reconnus dans les négociations par la partie adverse, et dès qu’il s’agit d’opérer des changements tactiques.

    Présents de longue date dans la sociologie de l’organisation (Tufekci rappelle l’article « The Tyranny of Structurlessness » de la féministe américaine Jo Freeman), ces éléments semblent toujours utiles aujourd’hui. De fait, les questions tactiques se sont posées avec acuité dans ces mouvements qui ont grandi avec les cultures anti-autoritaires de l’ère Internet. Dans son roman La ville gagne toujours (Gallimard, 2018), Omar Robert Hamilton, écrivain et révolutionnaire égyptien, met en scène des activistes aux prises avec l’espoir puis le goût amer de la défaite. La même question lancinante hante le récit : auraient-ils dû prendre Maspero, le siège de la télévision nationale ? Cela aurait-il changé le cours des choses ? À quel moment ont-ils perdu, une fois passée l’occupation de la place Tahrir ?

    Depuis 2011, les régimes ont aussi retenu la leçon : la manifestation n’est plus forcément un signal fort. Les manifestations à l’ère des réseaux sociaux peuvent être organisées en un rien de temps et être massives, mais elles sont désormais le moment inaugural d’une mobilisation collective qui peut être réprimée. Prenant en compte la contre-attaque des systèmes répressifs, à distance des événements, Twitter & les gaz lacrymogènes repolitise la question des émotions et de l’attention, déplaçant les questions d’information, de contre-information et de propagande à l’ère des réseaux sociaux. Au XXIe siècle, la véritable ressource d’un mouvement social n’est pas l’information, mais bien l’attention.

    On ne peut comprendre autrement les stratégies des autorités en matière de propagande : la surabondance d’informations, la multiplication des fausses informations, la focalisation sur tel élément au détriment d’autres, ont pour but de noyer l’attention des citoyens et surtout de briser la chaîne causale qui fait le lien entre la diffusion d’informations et la production d’une volonté et d’une capacité d’action d’abord individuelle puis collective : « Dans la sphère publique connectée, l’objectif des puissants n’est souvent pas de convaincre la population de la vérité d’un récit spécifique, ni d’empêcher une information donnée de sortir (de plus en plus difficile), mais de produire de la résignation, du cynisme et un sentiment d’impuissance au sein de la population. »

    Ce livre remarquable, déroulant ses analyses sans jamais se départir d’une tonalité joyeuse, se lit aussi comme un antidote à ces passions tristes qui empêchent d’agir. Et remet au goût du jour ce slogan de la révolution égyptienne : اليأس خيانة, « Le désespoir est une trahison ! ».

    #C&F_éditions #Zeynep_Tufekci #Mouvements_sociaux

  • Rendez-vous au meeting de Carole Gandon, candidate LREM à la mairie de #Rennes
    https://expansive.info/Rendez-vous-au-meeting-de-Carole-Gandon-candidate-LREM-a-la-mairie-de-Re

    Communiqué de l’AG de l’Hôtel Dieu contre la réforme retaites et les réformes Macron. #Infos_locales

    / Une, #Elections_-_Démocratie, Rennes, #Mouvements_sociaux, Retraites (et le reste) 2019-2020

    #Retraites_et_le_reste_2019-2020
    http://reveler-rennes.bzh/events/grande-reunion-davant-premier-tour-%f0%9f%9a%80

  • Le 49.3, un véritable déni de démocratie - manifestation lundi 2 mars
    https://expansive.info/49-3-Un-veritable-deni-de-democratie-manifestation-lundi-2-mars-a-18h-20

    Après plusieurs mois de grèves et de mobilisations, la réponse du gouvernement est donc, après le mépris du dialogue social, celle d’un passage en force - manifestation lundi 2 mars à 18h République #Infos_locales

    / #Mouvements_sociaux, Retraites (et le reste) 2019-2020

    #Retraites_et_le_reste_2019-2020

  • Une théorie du mouvement révolutionnaire
    https://lundi.am/Une-theorie-du-mouvement-revolutionnaire

    En 1963, Socialisme ou Barbarie (SouB), se scinde en deux. Né au sein de la IVe Internationale, il avait rompu avec celle-ci en 1949, sur base d’un désaccord centré sur la nature du stalinisme et de l’URSS. Lors de la scission de 1963, une partie des membres, regroupés au sein de la Tendance, font leurs le renouvellement théorique avancé par Cornélius Castoriadis (1922-1997), l’un des fondateurs de SouB. Ils gardent le nom de la revue et poursuivent sa publication jusqu’en 1965. Deux ans plus tard, le groupe s’auto-dissout. Les membres qui, eux, refusent cette orientation, l’Anti-tendance, et dont la plupart sont en charge de la publication du bulletin mensuel de SouB, Pouvoir Ouvrier (PO), adopte le nom du bulletin, qu’ils continueront à publier jusqu’en octobre 1969.
    ...

    La question des antagonismes sociaux

    Un demi-siècle après la scission de SouB, la figure du prolétariat comme agent de la révolution a pratiquement disparue. Mais, c’est peut-être moins à sa disparition à laquelle nous assistons qu’à son reclassement implicite dans d’autres figures (femmes, immigrés, etc.). Quoi qu’il en soit, la haine de classes – principalement celle de l’élite pour le « peuple » –, elle, est loin d’avoir été soldée. Demeure également le questionnement sur la représentativité du conflit.
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    Mort et dépassement de la politique

    La mort diagnostiquée de la politique et de ses institutions, ainsi que des formes traditionnelles du mouvement ouvrier, n’empêche pas celles-ci d’opérer et d’avoir des effets. Et de ne plus en finir de mourir. L’enjeu est dès lors d’inventer de nouvelles formes et organisations de faire la politique, qui soient réellement révolutionnaires. À l’encontre de Véga affirmant que « l’organisation d’avant-garde ne peut pas être une préfiguration de la société socialiste », Castoriadis écrivait déjà dans Le mouvement révolutionnaire sous le capitalisme moderne : « Le mouvement révolutionnaire doit donc cesser d’être une organisation de spécialistes. Il doit devenir le lieu – le seul dans la société actuelle, en dehors de l’entreprise – où un nombre croissant d’individus réapprennent la vraie vie collective, gèrent leurs propres affaires, se réalisent et se développent en travaillant pour un projet commun dans la reconnaissance réciproque ».
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    Les relations en sont sein étaient prises, selon Debord, dans un « rapport enseignants-élèves », marqué par quelques vedettes et les entraves implicites à la participation de tous. Bref, la volonté de non-spécialisation, d’exercer une activité totale, venait buter sur le manque de mise en œuvre de la critique de la vie quotidienne. Or, sans celle-ci, « l’organisation révolutionnaire est un milieu séparé » . Toujours est-il que l’IS ne fut pas plus capable que SouB de développer (dans la durée) des relations libres et égalitaires, qui préfigurent la société émancipée. L’objectif reste cependant toujours aussi pertinent.
    ...
    Plus près de nous, si l’incapacité (jusqu’à présent) des « gilets jaunes » à se définir autrement que négativement, a souvent été présentée avantageusement comme un « refus d’étiquettes », elle témoigne surtout d’un défaut de positionnement autonome .

    Enfin, les conséquences et leçons tirées de la prétendue mort de la politique interrogent.
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    Conclusions
    ...
    L’élaboration théorique de SouB demeure une source importante et stratégique pour penser les luttes ici et maintenant. Ce qui s’y est joué soulève une série de problèmes, sur lesquels continuent de buter les groupes, qui n’ont pas renoncé à poser la question de la vie quotidienne dans cette société : comment, justement, faire groupe, créer des formes de luttes renouvelées, doublement fixées sur l’autonomie et sur les luttes, lier théorie et pratique, etc. ?

    #gauche #théorie_politique #trotzkisme #marxisme #occupy #socialisme_ou_barbarie #révolution #histoire #mouvements_sociaux #internationale_situationniste