• « Écrémage » en entreprise, la méthode RH qui tue (vraiment) - regards.fr
    http://www.regards.fr/web/article/ecremage-en-entreprise-la-methode-rh-qui-tue-vraiment

    En octobre 2006, Didier Lombard avait annoncé à ses cadres qu’il faudrait que d’ici trois ans, 22.000 salariés aient quitté l’#entreprise. « Je ferai [ces départs] d’une façon ou d’une autre, par la fenêtre ou par la porte », avait-il ajouté. Il ne croyait pas si bien dire. Soixante personnes se sont suicidées en trois ans, dans la foulée du plan de restructuration baptisé "Next". Une jeune femme de trente-deux ans s’est littéralement jetée du quatrième étage d’un immeuble du groupe…
    « On le casse pour qu’il se casse »

    Ces techniques ont émergé dans les années 2000, explique Patrick Légeron. C’était avant l’affaire France Telecom, une époque où l’on faisait l’apologie du #stress en couverture des magazines. À ce moment-là, certains patrons ne s’en cachaient même pas. Le psychiatre se souvient d’un débat où Noël Goutard, ex-PDG de Valeo, affirmait tranquillement qu’il fallait que les gens arrivent « la #peur au ventre ». « Ceux qui ne sont pas formables doivent partir », affirme le dirigeant dans une conférence baptisée "Réussir par la fermeté". Ce "#management par le stress" a aussi été utilisé, selon la CGT, chez Renault par son dirigeant Carlos Ghosn, avec là aussi des conséquences terribles et des #suicides à répétition...

  • Du #libéralisme au #fascisme, le développement totalitaire de la civilisation (par Bernard Charbonneau) – Le Partage
    http://partage-le.com/2016/08/du-liberalisme-au-fascisme-le-developpement-totalitaire-de-la-civilisati

    Ce monde est totalitaire. Partout la même obsession de vaincre rassemble toutes les forces dans un #pouvoir central servi par un parti, et cette #centralisation sera partout mensongère, dissimulée par son contraire : un décor fédéraliste ou régional. Partout, se justifiant d’un bien absolu, et par l’ennemi intérieur et extérieur, une #agressivité à base de #peur mène la #guerre à tout ce qui prétend exister par soi-même : à l’individu, au groupe, aux peuples voisins. Servie par une technique concentrée et proliférante, une volonté qui s’étend avec elle à tout, et qui elle aussi ne connaît d’autres bornes que celles des possibilités pratiques. Partout le chef et le parti, l’insigne et le slogan, la bureaucratie et la masse, la #propagande. Partout les #mythes qui exaltent une #civilisation mécanisée : la #Production, le #Travail. Et ceux par lesquels l’homme se dissimule le prix qu’il doit la payer : le héros, l’aventure. Partout la même civilisation, — jusque dans le moindre détail, car il s’agit d’une identité concrète […] — jusqu’à la même cravate sombre sur la même chemise blanche. Le regard peut saisir du premier coup d’œil tout ce que ces régimes ont d’identique, mais ce qu’ils ont de différent échappe aux yeux : à peine une inflexion du bras, une idée … Si les #doctrines, et les troupes, s’opposent, l’image de l’avenir, — cette vie que tous distinguent dans leurs rêves et que les propagandes s’efforcent de fixer —, est bien partout la même. Le même autostrade asphalté court à travers les mêmes jardins, sous les mêmes ciels nuageux les mêmes barrages se dressent ; la même fille blonde aux dents intactes et aux yeux vides.

    L’État, Bernard Charbonneau, 1948

  • France : Encore une horrible campagne présidentielle – L’Etat profond monte à la surface | Arrêt sur Info
    http://arretsurinfo.ch/france-encore-une-horrible-campagne-presidentielle-letat-profond-monte-

    On tient en général pour acquis que, bien que la candidate du Front national, Marine Le Pen, soit constamment en tête des sondages, quiconque arrivera second l’emportera au second tour parce que la classe politique et les organes de presse établis se rallieront au cri de « Sauvons la république ! ». La peur du Front national comme « menace pour la république » est devenue une sorte de racket de protection pour les partis établis, puisqu’il stigmatise comme inacceptable un vaste pan de leur opposition. Dans le passé, les deux principaux partis ont été en connivence sournoise pour renforcer le Front national afin de prendre des votes à leurs adversaires.
    De sorte que faire tomber Fillon accroît les chances que le candidat d’un parti socialiste à présent complètement discrédité puisse se retrouver comme par magie en seconde position, comme le chevalier qui pourfendra le dragon Le Pen. Mais qui, au juste, est le candidat socialiste ? Ce n’est pas clair. Il y a le candidat officiel du parti socialiste, Benoît Hamon. Mais le sous-produit indépendant de l’administration Hollande, Emmanuel Macron, « ni de droite ni de gauche », obtient le soutien de la droite du parti socialiste ainsi que de la plupart de l’élite globaliste néolibérale.
    Macron est le vainqueur programmé. Mais d’abord, un coup d’œil à son opposition à gauche. Avec moins de dix pour cent de popularité, François Hollande s’est rendu à contrecœur aux objurgations de ses collègues pour éviter l’humiliation d’une cuisante défaite s’il briguait un second mandat. La primaire peu fréquentée du parti socialiste devait choisir le farouchement pro-Israélien premier ministre Manuel Valls. Ou sinon, sur sa gauche, Arnaud Montebourg, une espèce de Warren Beatty de la politique française, notoire pour ses liaisons romantiques et ses plaidoyers en faveur de la ré-industrialisation de la France.

  • Naomi Klein : « Le cabinet de copains de Trump a peut-être l’air très fort, mais ces gens ont peur » Solidaire - Naomi Klein - 15 Février 2017

    L’activiste canadienne Naomi Klein voit dans le nouveau gouvernement des États-Unis un coup d’État très clair des grandes entreprises. Dans un article qu’elle a écrit pour The Nation et que nous publions ci-dessous traduit en français, elle explique comment ce coup d’État a été inspiré par la peur. En effet, dans le monde entier, l’influence des mouvements sociaux qui menacent les intérêts de l’establishment ne cessent de croître. Klein estime donc que ces mouvements ont désormais une tâche difficile mais nécessaire. Et que « nous pouvons toujours les vaincre ».

    Zoomons sur Washington et observons ce qui s’y passe. Les gens qui possèdent déjà une part absolument obscène de la richesse de notre planète, et dont la fortune ne cesse d’augmenter d’année en année – les derniers chiffres montrent que huit hommes possèdent autant que la moitié de l’humanité –, sont bien déterminés à s’emparer d’encore davantage. Les personnalités-clés qui composent le cabinet de Donald sont non seulement des ultra-riches, mais ces individus ont amassé leur argent en nuisant aux personnes les plus vulnérables de notre planète, et à la planète elle-même. Cela fait apparemment partie du profil requis pour le job.

    Les gens qui possèdent déjà une part absolument obscène de la richesse de notre planète sont bien déterminés à s’emparer d’encore davantage.
    Il y a le banquier des produits pourris, Steve Mnuchin, le choix de Trump pour occuper les fonctions de ministre van Finances. Sa « machine à expulsions », illégale, a mis des dizaines de milliers de gens à la porte de leur logement.

    Passons des hypothèques à la malbouffe, c’est-à-dire à Andrew Puzder, que Trump a nommé ministre de l’Emploi. En tant que CEO de son empire du fast-food, cela ne lui suffisait pas de payer ses travailleurs d’un salaire scandaleux tout à fait insuffisant pour vivre, mais son entreprise a également été condamnée pour vol dans divers procès : des travailleurs n’étaient pas payés pour leur tâche et pour leurs heures supplémentaires.

    Après la malbouffe, la fausse science. Pour diriger les Affaires étrangères, Trump a désigné Rex Tillerson. En tant que cadre de direction puis CEO d’Exxon Mobil, Tillerson a financé des recherches prétendument scientifiques et en amplifié la diffusion, tout en exerçant en coulisses un lobbying intense contre les actions internationales totalement pertinentes en faveur du climat. Ces manœuvres ont fortement contribué au fait que le monde a perdu des décennies pour sortir des combustibles fossiles et ont grandement accéléré la crise climatique. En conséquence, d’innombrables personnes perdent déjà actuellement leur habitation à cause de tempêtes et de la montée du niveau des océans, meurent à cause de sécheresses et de canicules et, au bout du compte, des millions de gens verront leur pays être submergé par les eaux. Comme toujours, les gens qui sont frappés en premier lieu et le plus fortement sont les plus pauvres, et essentiellement des non-Blancs.

    Des logements volés. Des salaires volés. Des cultures et des pays volés. Tout cela est immoral. Et tout cela rapporte énormément d’argent.

    Sous le feu
    Mais un contre-courant populaire s’est développé. Et c’est précisément la raison pour laquelle ce gang de CEO – et les secteurs dont ils sont issus – se sont inquiétés à juste titre de voir leur fête approcher de la fin. Ils ont pris peur. Les banquiers comme Mnuchin se rappellent l’écroulement financier de 2008, lors duquel on a ouvertement parlé de nationalisation des banques. Ils ont assisté à la montée du mouvement Occupy et vu la résonance qu’a eue le message anti-banques de Bernie Sanders durant sa campagne.

    Des patrons du secteur des services comme Andrew Puzder ont une peur bleue de la force croissante de Fight for $15 (le mouvement qui lutte pour le salaire horaire minimum de 15 dollars, NdlR), qui a engrangé des victoires dans des villes et des États de tout le pays. Et, si Bernie avait gagné cette primaire qui fut étonnamment serrée, le mouvement aurait bien pu avoir un champion à la Maison blanche. On peut imaginer l’effroi que cela représente pour un secteur qui repose fondamentalement sur l’exploitation du travail afin de maintenir les prix très bas et les profits très hauts.

    Il ne faut pas se leurrer : le mouvement pour le climat constitue pour Exxon Mobil une menace existentielle.
    Et personne n’a plus de raisons de craindre la montée des mouvements sociaux que Tillerson. Suite à l’essor mondial du mouvement pour le climat, Exxon Mobil est sous le feu sur tous les fronts. Des oléoducs transportant son pétrole sont bloqués non seulement aux Etats-Unis mais aussi ailleurs dans le monde. Les campagnes pour le désinvestissement s’étendent comme des feux de forêt et entraînent l’incertitude pour les marchés. Et, au cours de l’année dernière, diverses tromperies effectuées par Exxon ont fait l’objet d’enquêtes judiciaires. Il ne faut pas se leurrer : le mouvement pour le climat constitue pour Exxon Mobil une menace existentielle. Les objectifs concernant le réchauffement de la Terre figurant dans les accords climatiques de Paris sont totalement incompatibles avec la consommation de tous les combustibles fossiles que des entreprises comme Exxon ont dans leurs réserves, ce qui constitue la source de leur valeur sur le marché. C’est pourquoi les propres actionnaires d’Exxon ont posé de plus en plus de questions embêtantes pour savoir s’ils étaient sur le point de se retrouver avec des paquets d’actions n’ayant plus aucune valeur.

    Le monde de l’entreprise prend le contrôle du gouvernement
    Telle est la toile de fond de la victoire de Trump. Nos mouvements ont commencé à gagner. Je ne dis pas qu’ils étaient assez forts. Ils ne l’étaient pas. Je ne dis pas que nous étions suffisamment unis. Nous ne l’étions pas. Mais quelque chose était bel et bien en train de basculer. Et, plutôt que de courir le risque que les mouvements continuent à progresser, ce gang de porte-parole de l’industrie des combustibles fossiles, de colporteurs de malbouffe et de prêteurs prédateurs se sont alliés pour prendre le contrôle du gouvernement et protéger leurs richesses mal acquises.

    Trump et ses lieutenants rigolent bien des faibles protestations quant aux conflits d’intérêts – toute l’affaire n’est qu’un seul très grand conflit d’intérêts.
    Que ce soit clair : ceci n’est pas un changement pacifique du pouvoir. C’est une prise de contrôle des commandes par le monde de l’entreprise. Ceux qui achetaient les deux plus grands partis pour défendre leurs intérêts ont décidé qu’ils en avaient marre de jouer le jeu. Apparemment, tous ces dîners fins avec les politiciens, toutes ces cajoleries et pots-de-vin légalisés insultaient leur sentiment de pouvoir de droit divin.

    Désormais, ils suppriment l’intermédiaire et font ce que tout grand chef fait quand il veut que quelque chose soit fait comme il l’entend : ils le font eux-mêmes. C’est Exxon qui est ministre des Affaires étrangères. C’est Hardee qui est ministre de l’Emploi. C’est General Dynamics qui est ministre de la Défense. Et, pour tout le reste, ce sont les types de Goldman Sachs. Après avoir privatisé l’État par petits morceaux pendant des décennies, ils ont décidé de s’emparer du gouvernement lui-même. La dernière frontière du néolibéralisme. C’est pourquoi Trump et tous ses lieutenants qu’il a nommés rigolent bien des faibles protestations quant aux conflits d’intérêts – toute l’affaire n’est qu’un seul très grand conflit d’intérêts.

    Surfer sur la peur de Trump
    Bon, alors, que faisons-nous ? En premier lieu, nous devons toujours nous rappeler leurs faiblesses, même s’ils exercent le pouvoir de manière brute. La raison pour laquelle le masque est tombé et que nous voyons maintenant sans fard la manière dont les grandes entreprises dirigent les choses, ce n’est pas parce que ces grandes entreprises se sentaient toutes-puissantes, c’est parce qu’elles étaient en panique.

    Une partie de la base de Trump regrette déjà son vote, et cette partie ne fera qu’augmenter.
    En outre, une majorité d’Américains n’a pas voté pour Trump. 40 % sont restés chez eux et parmi ceux qui sont allés voter, une nette majorité a voté pour Clinton. Trump a gagné grâce à un système truqué. Et même dans ce système, il n’a pas gagné. Ce sont Clinton et l’establishment du Parti démocrate qui ont perdu. Trump n’a pas gagné avec un enthousiasme débordant et un haut pourcentage de voix. L’establishment du Parti démocrate n’a pas jugé important de mener campagne autour d’améliorations concrètes de la vie des gens. Ils n’avaient pour ainsi dire rien à offrir aux gens dont la vie a été ruinée par les attaques néolibérales. Ils ont pensé qu’ils pouvaient surfer sur la peur de Trump, et cela n’a pas marché.

    La bonne nouvelle, c’est : tout ceci rend Donald Trump incroyablement vulnérable. C’est le type qui est arrivé au pouvoir en racontant les plus gros et les plus éhontés de mensonges, en se vendant comme le champion des travailleurs qui s’opposerait enfin au pouvoir des grandes entreprises et à leur influence à Washington. Une partie de sa base regrette déjà son vote, et cette partie ne fera qu’augmenter.

    L’heure est à l’optimisme
    Qu’est-ce qui nous attend d’autre ? Ce gouvernement va très vite tomber sur le dos de tout le monde. On parle d’un budget du « choc et de l’effroi », (« shock and awe » est un terme militaire qui désigne l’écrasement de l’adversaire et l’anéantissement de sa volonté de combattre par l’emploi d’une très grande puissance de feu et des démonstration de force spectaculaires, NdlR) : en dix ans, 10 trillions ( c’est-à-dire 10 milliards de milliards) de dollars seront supprimés. La tronçonneuse sévira sur tout, des programmes contre la violence envers les femmes aux arts, du soutien aux énergies renouvelables aux polices de proximité. Ils pensent clairement que cette stratégie de Blitzkrieg va nous renverser. Mais ils pourraient être surpris – cela pourrait bien tous nous unir pour une cause commune. Si l’ampleur de la Marche des femmes en est un signe, nous sommes alors bien partis.

    Ce gouvernement va très vite tomber sur le dos de tout le monde.
    Construire des coalitions solides en des temps de politique de bunker est un dur travail. Il faut affronter des questions difficiles avant que le progrès soit possible. Et le financement de fondations et la culture de la célébrité parmi les activistes peuvent monter les gens et les mouvements les uns contre les autres au lieu d’encourager la collaboration. Mais les difficultés ne peuvent pas mener au désespoir. Pour reprendre une phrase populaire de la gauche en France, « l’heure est à l’optimisme, laissons le pessimisme pour des temps meilleurs ».

    Personnellement, je ne peux pas vraiment mobiliser de l’optimisme. Mais, en ce moment où tout est menacé, nous pouvons et nous devons faire appel à notre détermination la plus inébranlable.

    Naomi Klein

    #Naomi_Klein #Etats_Unis #Trump #Peur #mouvements_sociaux #establishment #Steve_Mnuchin #malbouffe #Andrew_Puzder #fausse_science #Rex_Tillerson #Exxon_Mobil #Climat #vol #CEO #Mnuchin #Andrew_Puzder #prêteurs_prédateurs #General_Dynamics #Goldman_Sachs #Hardee #shock_and_awe #Blitzkrieg

  • Autre lecture laissant un goût amer, Le cercle de Dave Eggers, une fiction à la 1984 mais où la soumission totalitaire est volontaire, et se fait grâce aux techniques, aux injonctions des réseaux sociaux, à la domination d’un géant informatique... #peur

  • EU-Turkey Agreement Failing Refugee Women and Girls

    https://www.womensrefugeecommission.org/images/zdocs/EU-Turkey-Refugee-Agreement-Failing.pdf
    #femmes #asile #migrations #réfugiés #Accord_UE-Turquie #Grèce #Turquie

    In a recent, damning report, the Women’s Refugee Commission—an independent think tank focusing on problems that affect displaced women—called for a dramatic boost to financial, material, and human resources to specifically safeguard female asylum-seekers trapped in Greece and to remedy “a policy of delay, discrimination and despair.” According to the WRC report, more than 50 percent of the refugees stranded in Greece are women, and they face unprecedented threats to their physical and mental well-being.

  • Slavoj Žižek a au moins le mérite d’exhumer cette citation d’Orwell : « Nous daubons tous allègrement sur les particularismes de classe, mais bien peu nombreux sont ceux qui souhaitent vraiment les abolir. On en arrive ainsi à constater ce fait important que toute opinion révolutionnaire tire une partie de sa force de la secrète conviction que rien ne saurait être changé. »

    #Etats-Unis — « La chance d’une gauche plus radicale » (Le Monde, 12/10/2016)
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2016/11/12/une-chance-de-recreer-une-gauche-authentique_5029953_3232.html

    Dans La Lucidité (Point, 2007), José Saramago raconte d’étranges événements survenus dans la capitale sans nom d’un pays démocratique sans nom. Le matin des élections, il pleut à torrent et le faible taux de participation inquiète, mais, en milieu d’après-midi, le ciel se dégage enfin et la population se rend aux urnes en masse. Le soulagement du gouvernement est toutefois de courte durée : le décompte des voix révèle 70 % de bulletins blancs.

    Déconcerté par cette apparente erreur civique, le gouvernement veut donner aux citoyens une chance de se racheter et organise une nouvelle élection la semaine suivante. Mais c’est encore pire : c’est fois, on compte 83 % de votes blancs.

    S’agit-il d’un complot organisé pour renverser non seulement le gouvernement en place mais l’ensemble du système démocratique ? Si tel est le cas, qui se cache derrière tout ça et comment a-t-on pu convaincre, sans qu’on le remarque, des centaines de milliers de personnes de se révolter ainsi ? La ville a continué de fonctionner quasiment normalement, les gens parant tous les efforts du gouvernement dans un inexplicable unisson et dans une résistance non violente tout à fait gandhienne…

    La leçon à tirer de cette expérience de pensée est claire : le danger, aujourd’hui, ne réside pas dans la passivité, mais dans la pseudo-activité, l’envie d’être « actif », de « participer », pour masquer la vacuité de la situation. Nous ne cessons d’intervenir, de « faire quelque chose », les universitaires participent à des débats ineptes, etc. Le plus dur est de reculer, de se retirer.

    Ceux qui sont au pouvoir préfèrent souvent une participation, même « critique », un dialogue plutôt que le silence – juste pour nous forcer à « dialoguer », pour être sûr de briser notre toujours inquiétante passivité. L’abstention des électeurs est donc un véritable acte politique : elle confronte énergiquement à la vacuité des démocraties actuelles.

    C’est exactement ainsi qu’auraient dû réagir les citoyens qui avaient à choisir entre Hillary Clinton et Donald Trump. Quand, à la fin des années 1920, on a demandé à Staline quel penchant était le pire, la droite ou la gauche, il a répondu « les deux sont pires ! »

    L’élection présidentielle de 2016 n’a-t-elle pas confronté les Américains à la même situation ? Trump est de toute évidence le « pire », pour le tournant droitier qu’il nous réserve et la décomposition de la moralité publique qu’il engage. Mais au moins promet-il un changement. Tandis que Hillary est la « pire », parce que c’est le statu quo qu’elle rend désirable.

    Face à un choix pareil, il aurait fallu garder son calme et choisir le « pire » qui représentait un changement : même si c’est un changement dangereux, cela peut ouvrir la voie à un autre changement plus authentique. C’est pour cela qu’il ne fallait pas voter Trump – pas seulement parce qu’on ne devrait pas voter pour lui, mais parce qu’on ne devrait même pas participer à de telles élections. Il faut se demander froidement : quelle victoire sert au mieux un projet radical d’émancipation, celle de Clinton ou de Trump ?

    Les libéraux épouvantés par Trump excluent la possibilité que sa victoire puisse engager une dynamique qui fera émerger une véritable gauche – leur contre-argument se fondant sur la référence à Hitler. De nombreux communistes allemands avaient vu dans la prise de pouvoir des nazis une chance pour la gauche radicale, seule force capable de les battre. Leur appréciation d’alors fut, comme on sait, une terrible erreur.

    La question est de savoir s’il en va de même avec Trump. Celui-ci représente-t-il un danger face auquel il faudrait constituer un large front où conservateurs « raisonnables » et ultralibéraux se battraient ensemble, aux côtés des libéraux progressistes traditionnels et (de ce qui reste) de la gauche radicale ? Pas encore ! (Soit dit en passant, le terme de « fascisme », tel qu’on l’emploie aujourd’hui, n’est souvent plus qu’un mot vide que l’on agite quand quelque chose de manifestement dangereux surgit sur la scène politique. Mais nous ne savons plus vraiment ce qu’il recouvre. Non, les populistes d’aujourd’hui ne sont pas de simples fascistes !).

    Craindre qu’une victoire de Trump transforme les Etats-Unis en un Etat fasciste est une exagération ridicule. Les Etats-Unis ont tout un ensemble d’institutions politiques et civiques suffisamment contradictoires pour qu’une mise au pas (Gleichshaltung [euphémisme nazi désignant la suppression de toute vie démocratique après 1933]) si directe soit impossible.

    Alors, d’où vient cette #peur ? Elle sert clairement à nous unir tous contre Trump et à masquer ainsi les véritables divisions qui existent entre la gauche ressuscitée par Sanders et Hillary, qui était LA candidate de l’establishment, soutenue par une large coalition arc-en-ciel incluant les figures belliqueuses de l’ancienne administration Bush comme Paul Wolfowitz et l’Arabie saoudite.

    Le fait est que Trump a été porté par la même colère que celle où Bernie Sanders a puisé pour mobiliser les militants : il est perçu par la majeure partie de ses sympathisants comme LE candidat anti-establishment.

    N’oublions jamais en effet que la colère populaire est, par définition, flottante, et qu’elle peut être réorientée. Les libéraux, que la victoire de Trump effraie, n’ont pas vraiment peur d’un virage radical à droite. Ce qui les effraie, en réalité, c’est un changement social radical.

    Pour reprendre les mots de Robespierre, ils reconnaissent les injustices profondes de notre vie sociale (et s’en inquiètent sincèrement), mais ils veulent s’y attaquer par « une révolution sans révolution » (exactement de la même manière que le consumérisme actuel nous vend du café sans caféine, du chocolat sans sucre, de la bière sans alcool, du multiculturalisme sans conflits violents, etc.). C’est une vision du changement social sans vrai changement, un changement qui laisse tout le monde indemne, où les libéraux bien intentionnés restent bien à l’abri dans leur cocon.

    On imagine aisément, si Hillary avait gagné, le soulagement de l’élite libérale : « Merci mon Dieu, le cauchemar est terminé, nous avons frôlé la catastrophe ! » Mais un tel soulagement n’aurait fait que précipiter la véritable catastrophe parce qu’il aurait signifié : « Merci mon Dieu, la va-t-en-guerre de l’establishment politique qui représente les intérêts des grosses banques a gagné, le danger est derrière nous ! »

    En 1937, George Orwell écrivait : « Nous daubons tous allègrement sur les particularismes de classe, mais bien peu nombreux sont ceux qui souhaitent vraiment les abolir. On en arrive ainsi à constater ce fait important que toute opinion révolutionnaire tire une partie de sa force de la secrète conviction que rien ne saurait être changé. »

    Ce que veut dire Orwell, c’est que les radicaux brandissent la nécessité d’un changement révolutionnaire comme un gri-gri destiné à les en protéger et à faire advenir le contraire ; autrement dit, pour que le seul changement qui compte, le changement de ceux qui nous gouvernent, ne puisse pas voir le jour.

    La victoire d’Hillary aurait été la victoire du statu quo, assombri par la perspective d’une nouvelle guerre mondiale (elle est définitivement la démocrate belliqueuse type), statu quo dans une situation où nous nous enfonçons pourtant, peu à peu mais sûrement, dans d’innombrables catastrophes, écologiques, économiques, humanitaires, etc.

    Oui, la victoire de Trump représente un grand danger, mais la gauche a besoin de la menace de la catastrophe pour se mobiliser – dans l’inertie du statu quo actuel, jamais il n’y aura de mobilisation de gauche. Je suis tenté ici de citer Hölderlin : « Là où il y a péril croît aussi ce qui sauve. »

    Qu’est-ce que cela aurait changé qu’Hillary Clinton soit la première femme présidente des Etats-Unis ? Dans son nouveau livre, La Vraie Vie (Fayard, 128 pages, 14 euros), Alain Badiou met en garde contre les dangers que recèle le nouvel ordre nihiliste post-patriarcal, qui prétend être l’espace de nouvelles libertés.

    Nous vivons une époque inouïe, où il est devenu impossible de fonder notre identité sur une tradition, où aucun cadre de vie digne de ce nom ne nous permet plus d’accéder à une existence qui ne soit pas simple reproduction hédoniste.

    Ce nouveau désordre mondial, cette civilisation sans monde qui émerge peu à peu sous nos yeux, affecte en particulier la jeunesse, qui oscille entre l’intensité de l’épuisement total (jouissance sexuelle, drogue, alcool, jusqu’à la violence) et l’effort pour réussir (faire des études, faire carrière, gagner de l’argent… à l’intérieur de l’ordre capitaliste existant). L’unique échappatoire étant de se retirer violemment dans une « Tradition » artificiellement ressuscitée.

    Cette désintégration d’une substance éthique partagée affecte différemment les deux sexes. Les hommes deviennent progressivement d’éternels adolescents sans qu’un véritable rite d’initiation marque leur entrée dans la maturité (service militaire, apprentissage d’un métier – même l’éducation ne remplit plus cette fonction). Il n’est dès lors pas étonnant que prolifèrent, pour pallier ce manque, des gangs de jeunes offrant un ersatz d’initiation et d’identité sociale.

    A l’opposé, les #femmes aujourd’hui sont mûres de plus en plus tôt : traitées comme de jeunes adultes, on attend d’elles qu’elles contrôlent leur vie, qu’elles planifient leur carrière… Dans cette nouvelle version de la différence sexuelle, les hommes sont des adolescents ludiques, vivant en dehors des lois, tandis que les femmes semblent dures, mûres, sérieuses, soucieuses de la légalité et vindicatives.

    L’idéologie dominante ne demande plus aux femmes d’être des subordonnées ; elle les invite, leur enjoint de devenir juge, administrateur, ministre, PDG, professeur et même d’entrer en politique et dans l’armée. L’image paradigmatique que véhiculent quotidiennement nos institutions sécuritaires est celle d’une femme professeur/juge ou psychologue s’occupant d’un jeune homme délinquant, immature et asocial…

    Une nouvelle figure de l’Un est en train de s’imposer, celle d’un agent de pouvoir compétitif et froid, séduisant et manipulateur, qui atteste du paradoxe suivant : « Dans les conditions du capitalisme, les femmes peuvent faire mieux que les hommes. » (Badiou) Il ne s’agit en aucun cas de suspecter les femmes d’être des agents du capitalisme, mais simplement de montrer que le capitalisme contemporain a inventé sa propre image idéale de la femme.

    On retrouve exactement la situation décrite par Badiou dans cette triade politique : Hillary-Duterte-Trump. Hillary Clinton et Donald Trump représentent aujourd’hui le couple politique par excellence : Trump est l’éternel adolescent, un jouisseur irresponsable sujet à des accès violents qui peuvent lui jouer des tours, tandis que Hillary est le nouvel Un féminin, une redoutable manipulatrice, toujours dans le contrôle, qui ne cesse d’exploiter sa féminité pour se poser comme la seule capable de prendre soin des marginaux et des victimes – sa féminité rend la manipulation d’autant plus efficace.

    Il ne faut donc pas se laisser avoir par l’image qu’elle renvoie de victime d’un mari volage, flirtant à tout-va et ayant des relations sexuelles dans son bureau : Bill Clinton est un clown, c’est Hillary qui commande et concède à son serviteur de petits plaisirs insignifiants.

    Quant à Rodrigo Duterte, le président philippin qui appelle ouvertement au meurtre des toxicomanes et des dealers et n’hésite pas se comparer à Hitler, il incarne à lui seul le déclin de l’Etat de droit, ayant transformé la puissance étatique en une loi de la foule où l’emporte la loi de la jungle. Or il ne fait rien d’autre que ce qu’il n’est pas encore permis de faire ouvertement dans nos pays occidentaux « civilisés ».

    Si l’on rassemble ces trois figures en une, on obtient l’image idéale de l’homme politique d’aujourd’hui : Hillary Duterte Trump – « Hillary Trump », la principale opposition, plus « Duterte », le président philippin, l’intrus gênant qui révèle la violence sur laquelle les deux autres s’appuient.

    En conclusion, ne cédons pas à la fausse panique qui nous fait craindre la victoire de Trump comme l’horreur suprême, qui devrait nous forcer à soutenir Hillary malgré ses évidentes défaillances. La victoire de Trump a créé une situation politique totalement inédite, qui est la chance d’une gauche plus radicale.

    Si vous aimez l’Amérique (comme je l’aime), c’est le moment de se battre par amour, de s’impliquer dans le long processus de formation d’une gauche politique radicale aux Etats-Unis… ou de conclure sur la version Mao du vers d’Hölderlin : « Sous le ciel tout est grand chaos, la situation est excellente. » (Traduit de l’anglais par Pauline Colonna d’Istria)

    via @didier2 & @opironet cc @mona (pour tes archives)

  • hypathie - Blog féministe et anti-spéciste : Je n’ai pas porté plainte
    http://hypathie.blogspot.fr/2016/11/je-nai-pas-porte-plainte.html

    Mercredi 2 novembre, le Jury Médicis a attribué son prix 2016 à l’ouvrage d’Yvan Jablonka, chercheur en sciences sociales : Laëtitia ou la fin des hommes, récit du « fait divers » -comme est il malheureusement habituel de désigner les féminicides en France- Laëtitia Perrais, assassinée puis démembrée par Thierry Meilhon en 2011 à la Bernerie en Retz (Loire-Atlantique). Dénonçant la #prédation masculine (jamais nommée par la société), le #silence et la #peur qu’inspirent aux #femmes l’engrenage meurtrier des #violences masculines répétées, de l’inceste et du viol, le cynisme des hommes politiques instrumentalisant au profit de leur pouvoir le #féminicide sans jamais le nommer ni a fortiori le dénoncer, l’inertie de la justice et de la police devant le malheur d’être femme en France encore aujourd’hui, le livre de Jablonka nomme le féminicide, le meurtre misogyne, dans une société anesthésiée et amorale qui laisse tuer des femmes et des enfants par des prédateurs récidivistes. A commander à votre bibliothèque et à lire d’urgence.

  • Détendez-vous ! Pour votre #sécurité, vous n’aurez bientôt plus de #libertés… Tel pourrait être le slogan du gouvernement alors que l’#état_d'urgence est en passe d’être inscrit dans la #Constitution. Dernière #manifestation en date d’une #dérive_sécuritaire sans limite où la #peur est devenue un dispositif #politique implacable de #contrôle et de #soumission des populations.


    http://labrique.net/index.php/thematiques/repressions/765-la-peur-au-coeur-de-la-machine-democratique

  • Nous ne convaincrons pas les tenants de ce monde – et nous ne cherchons pas à le faire. Mais contre le discours #dominant et tout-puissant, nous pouvons convaincre celles et ceux qui connaissent bien la #violence au quotidien. La violence du #mépris #social et des abîmes qui nous séparent des possédants. La violence du chantage à l’#emploi qui conduit à tout accepter, fait voler en éclats les #solidarités et jusqu’à la #dignité parfois. La violence de la souffrance, au chômage, au #travail, de la mise en #concurrence, du management par l’obéissance. La violence des #contrôles au faciès et des discriminations. Forces de l’ordre ; mais de quel ordre ? L’ordre social des évadés fiscaux, du CAC 40 et des #marchés financiers.

    Quelques devantures de banques, d’assurances ou de supermarchés cassées ne sont rien comparées à cette violence. Quoi qu’on pense de leur pertinence, ces #actions sont au fond surtout des questions : qu’est-ce qu’une banque et ce qu’il y a derrière, la tragi-comédie financière ? Brecht l’avait résumé d’un trait : « Il y a pire que braquer une banque, c’est d’en fonder une ». Comment pourrait-on nous faire croire que la violence de ce monde serait dans ces vitrines brisées ?

    http://www.liberation.fr/debats/2016/06/17/ce-gouvernement-a-peur_1460153

  • L’impact du chômage sur les personnes et leur entourage : mieux prévenir et accompagner | Travaux Publiés | Travaux du CESE
    http://www.lecese.fr/travaux-publies/limpact-du-chomage-sur-les-personnes-et-leur-entourage-mieux-prevenir-et-acco

    Le chômage touche 10,6 % de la population active. 40 % des chômeur.euse.s ne sont pas indemnisé.e.s. Pourtant, l’impact du chômage sur les personnes et leur entourage reste méconnu. 14 000 décès par an lui sont imputables[...]

    prévenir et accompagner les décès ?

    Par l’intermédiaire de :

    Le chômage tue 100 fois plus que le terrorisme - Là-bas si j’y suis
    http://la-bas.org/la-bas-magazine/reportages/les-z-en-trop-comment-ils-ont-invente-le-chomage

    Le chômage tue 100 fois plus que le terrorisme.

    #Anaëlle_VERZAUX #LBSJS (Abonnés)

    Taux de chômage n’accélérant pas l’inflation — Wikipédia
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Taux_de_ch%C3%B4mage_n%27acc%C3%A9l%C3%A9rant_pas_l%27inflation

    mesure approximativement le taux de chômage qui serait compatible avec un taux d’inflation stable.

    Les Z’en Trop | Les Z’en Trop
    http://leszentrop.fr/about

    Trop jeune, trop vieux, trop diplômé, trop basané, trop femme, trop gros… C’est comme ça, on n’y peut rien, on côute trop cher, on n’est pas mobile, c’est la mondialisation, y’a la concurrence… Ou bien, la vérité se trouverait elle ailleurs ?

    #soumission (volontaire ?) par la #peur du #chomage

  • « Nous ne pouvons rester sourds au désarroi de parents d’enfants, de riverains à l’idée d’un projet qui vise à implanter un centre permanent de 200 jeunes réfugiés non accompagnés, âgés de 15 à 18 ans, sur une parcelle contiguë aux écoles enfantine et primaire
    d’Aïre » dixit Daniel Rochat du comité de l’Association des
    intérêts d’Aïre-Le Lignon (AIALI, http://www.aiali.ch) dans la Tribune de Genève, le 24.05.2016.

    ARRGGHHH !

    #école #peur #asile #migrations #réfugiés #Genève #xénophobie #Aïre #NIMBY #logement #hébergement

    • Un centre pour SDF fait polémique dans le XVIe : ma réponse à ceux qui crachent leur haine

      LE PLUS. Choqué par la polémique née de la future construction d’un centre pour personnes sans domicile fixe dans le XVIe arrondissement de Paris, Eric Labbé a posté sur Facebook une lettre en réponse à un internaute qui se demandait comment il aurait réagi à la place des riverains. Nous l’avons reprise sur le Plus.

      http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1495985-un-centre-pour-sdf-fait-polemique-dans-le-xvie-ma-reponse-
      #riverains
      merci @isskein d’avoir signalé cela

    • ONEX,CITÉ INTERDITE
      Article paru le 13.04.2017 dans Le Matin

      La justice a annulé le permis de construire du centre d’accueil. Le débat reste vif dans la commune genevoise.

      "Bien sûr que j’ai peur. Ce centre serait construit à quelques mètres de l’école où sont scolarisés mes enfants. Je suis désormais soulagée. » À la sortie des classes hier en milieu de journée, plusieurs parents ne cachaient pas leur satisfaction suite à la suspension du permis de construire d’une structure d’accueil de 180 requérants d’asile au cœur de la Cité Nouvelle, à Onex (GE). Migrants et femmes dénudées Sujet sensible, le centre divise les habitants du quartier. Les réfractaires pointent, entre autres, du doigt la proximité de l’école et de la pataugeoire. « Avec tout ce qu’on entend, on ne sait jamais », confie ce père de famille. Un autre voisin se montre plus alarmiste : « On ne va quand même pas mettre des migrants à côté de la piscine et de femmes dénudées. » À quelques mètres de là, Brigitte est venue chercher ses petits-enfants. Elle ne comprend pas la peur de ses concitoyens. « Ces angoisses sont dues en partie à la xénophobie, mais surtout au manque d’information des gens. » Datée du 7 avril, la décision du Tribunal administratif du canton de Genève a été rendue publique mardi via un communiqué de l’UDC. Les juges ont annulé l’autorisation de construire à cause d’un vice de procédure, estimant que les constructions devaient être considérées comme de « petits immeubles ». Ce qui n’était pas prévu dans les plans localisés de quartier (PLQ). L’instance judiciaire remet également en doute la notion de provisoire, étant donné que le centre était prévu sur une durée de huit ans. Pour Daniel Cattani (PS), principal relais politique du centre d’accueil, le revers est amer. « C’est un projet bien construit qui vise à accueillir des familles, souligne le conseiller communal. Loger ces populations dans des structures temporaires est bien plus respectueux que de les laisser dans des abris PCi. » Manque de communication De nombreux résidents regrettaient hier une « tentative de passage en force » des autorités communales, estimant avoir été mis devant le fait accompb. Questionné sur ce manque de communication, Daniel Cattani reconnaît, à demi-mot, une erreur du conseil administratif. « Les gens se sont plaints de ne pas avoir leur mot à dire dans la première phase du projet. Je reste malgré tout persuadé que ce centre verra le jour. Cette décision judiciaire va ralentir les choses. Cela va désormais demander pas mal de temps. » Farouche opposante, Zora Masé savoure cette petite victoire. « J’étais dans la rue tous les jours pendant un mois pour faire signer notre pétition contre ce centre », explique la présidente de la section onésienne de l’UDC. Au total, près de 2000 signatures de résidents ont été réunies. Le texte mentionne no tamment « l’insécurité et les nuisances inévitables qui suivront l’installation d’une centaine de migrants ». Un « facteur de risque » Pour Zora Masé, le problème est avant tout écologique. « À titre personnel, je trouve inacceptable de voir disparaître un espace de verdure. Cela dit, certaines personnes du quartier sont inquiètes à cause de la piscine. Mettre des requérants, qui seront probablement musulmans, à côté de femmes dénudées est un facteur de risque. » Rolf Haab, conseiller municipal PLR d’Onex, figure également parmi les signataires de la pétition. L’élu balaie pourtant l’argument sécuritaire. « C’est l’emplacement choisi qui n’est pas approprié, précise-t-il. La Cité Nouvelle est un quartier déjà très dense et peuplé. » Le dossier devrait connaître encore quelques rebondissements. L’Hospice général, qui gère la prise en charge des requérants d’asile sur le canton de Genève, a annoncé qu’elle ferait recours contre cette décision. CE QU’ILS EN PENSENT fill faudrait un espace de rencontre » « Plutôt qu’un simple centre, il faudrait un espace commun de rencontre, un pont entre les migrants et la population d’Onex. C’est la clé de l’intégration. Ça ne doit pas être un lieu où ils ne pourraient que dormir et manger. » Julien « C’est le seul espace vert du quartier » « J’ai signé la pétition. Mon problème est surtout esthétique. Il faut bien accueillir ces gens, mais il y a d’autres endroits dans le canton. Par contre, je pense qu’il n’y aura pas de problèmes sécuritaires avec eux. » Rose-Marie « Je suis contre cette interdiction » « Je ne comprends pas les craintes des gens sur les migrants. Je suis arrivé en Suisse en tant que réfugié en 1995 lorsque j’ai fui le Kosovo. Je suis contre. Il faudrait que ce village puisse être construit. » Fetahu

  • Livre | Migrants & réfugiés. Réponse aux indécis, aux inquiets et aux réticents
    http://asile.ch/2016/05/14/livre-migrants-refugies-reponse-aux-indecis-aux-inquiets-et-aux-reticents

    L’arrivée en grand nombre de réfugiés et de migrants en Europe, après un parcours épuisant, les nombreux morts en Méditerranée, dont celle, très médiatisée, du petit Aylan Kurdi en septembre 2015, ont souvent ému et « bousculé » la population européenne. Toutefois, après les premiers élans de compassion et de solidarité, les inquiétudes et les réticences s’expriment, […]

  • La moitié du monde qui vit dans la peur | ploum.net
    https://ploum.net/la-moitie-du-monde-qui-vit-dans-la-peur

    Aujourd’hui, j’ai peur d’être ce que je suis, j’ai peur de perdre les droits pour lesquels les femmes se sont battues et, malgré tout, je dois cacher cette peur, être belle et forte pour avancer.

    Enfin, heureusement, je ne connais pas cette peur. Car je suis un homme.

    Mais, souvent, la honte m’étreint à l’idée de vivre dans un monde soi-disant libre où plus de la moitié de la population est forcée de vivre dans la peur de l’autre moitié.

    #peur

  • Mobile phones DON’T increase the risk of brain cancer, University of Sydney study concludes | Daily Mail Online
    http://www.dailymail.co.uk/health/article-3576681/Mobile-phones-DON-T-increase-risk-brain-cancer-30-year-study-concludes.

    There is no link between mobile phones and brain cancer, a landmark study has revealed.

    Researchers found no increase in tumours over the last 29 years, despite an enormous increase in the use of the devices.

    In Australia, where the study was conducted, 9 per cent of people had a mobile phone in 1993 - a number which has shot up to 90 per cent today.

    But in the same period, cancer rates in people aged 20 - 84 rose only slightly in men and remained stable in women.

    There were ’significant’ rises in tumours in the elderly, but the increase began five years before mobile phones arrived in Australia in 1987, the researchers said. 

    The study’s author, Professor Simon Chapman, of the University of Sydney, said phones emit non-ionising radiation that is not currently thought to damage DNA - and his findings make him even more confident the devices are not li[n]ked to cancer.
    […]
    We examined the link between age and incidence rates of 19,858 men and 14,222 women diagnosed with brain cancer in Australia between 1982-2012, and national mobile phone usage data from 1987-2012.
    Extremely high proportions of the population have used mobile phones across some 20-plus years -from about 9 per cent in 1993 to about 90 per cent today.
    We found age-adjusted brain cancer incidence rates (in those aged 20-84 years, per 100,000 people) had risen only slightly in males but were stable over 30 years in females.
    There were significant increases in brain cancer incidence only in those aged 70 years or more.
    But the increase in incidence in this age group began from 1982, before the introduction of mobile phones in 1987 and so could not be explained by it.

    Here, the most likely explanation of the rise in this older age group was improved diagnosis.
    Computed tomography (CT), magnetic resonance imaging (MRI) and related techniques, were introduced in Australia in the late 1970s.
    They are able to discern brain tumours which could have otherwise remained undiagnosed without this equipment.
    It has long been recognised that brain tumours mimic several seemingly unrelated symptoms in the elderly - including stroke and dementia - and so it is likely that their diagnosis had been previously overlooked.
    Next, we also compared the actual incidence of brain cancer over this time with the numbers of new cases of brain cancer that would be expected if the ’mobile phones cause brain cancer’ hypothesis was true.
    Here, our testing model assumed a ten-year lag period from the start of mobile phone usage to evidence of a rise in brain cancer cases.
    Our model assumed that mobile phones would cause a 50 per cent increase in incidence of brain cancer.
    This was a conservative estimate that we took from a study by Lennart Hardell and colleagues (who reported even higher rates from two studies).
    The expected number of cases in 2012 (had the phone hypothesis been true) was 1,866 cases, while the number recorded was 1,435.

    • Ce qui est accessible de l’étude

      Has the incidence of brain cancer risen in Australia since the introduction of mobile phones 29 years ago? - Cancer Epidemiology
      http://www.cancerepidemiology.net/article/S1877-7821(16)30050-9/abstract

      Abstract
      Background
      Mobile phone use in Australia has increased rapidly since its introduction in 1987 with whole population usage being 94% by 2014. We explored the popularly hypothesised association between brain cancer incidence and mobile phone use.

      Study methods
      Using national cancer registration data, we examined age and gender specific incidence rates of 19,858 male and 14,222 females diagnosed with brain cancer in Australia between 1982 and 2012, and mobile phone usage data from 1987 to 2012. We modelled expected age specific rates (20–39, 40–59, 60–69, 70–84 years), based on published reports of relative risks (RR) of 1.5 in ever-users of mobile phones, and RR of 2.5 in a proportion of ‘heavy users’ (19% of all users), assuming a 10-year lag period between use and incidence.

      Summary answers
      Age adjusted brain cancer incidence rates (20–84 years, per 100,000) have risen slightly in males (p < 0.05) but were stable over 30 years in females (p > 0.05) and are higher in males 8.7 (CI = 8.1–9.3) than in females, 5.8 (CI = 5.3–6.3). Assuming a causal RR of 1.5 and 10-year lag period, the expected incidence rate in males in 2012 would be 11.7 (11–12.4) and in females 7.7 (CI = 7.2–8.3), both p < 0.01; 1434 cases observed in 2012, vs. 1867 expected. Significant increases in brain cancer incidence were observed (in keeping with modelled rates) only in those aged ≥70 years (both sexes), but the increase in incidence in this age group began from 1982, before the introduction of mobile phones. Modelled expected incidence rates were higher in all age groups in comparison to what was observed. Assuming a causal RR of 2.5 among ‘heavy users’ gave 2038 expected cases in all age groups.

      Limitations
      This is an ecological trends analysis, with no data on individual mobile phone use and outcome.

      What this study adds
      The observed stability of brain cancer incidence in Australia between 1982 and 2012 in all age groups except in those over 70 years compared to increasing modelled expected estimates, suggests that the observed increases in brain cancer incidence in the older age group are unlikely to be related to mobile phone use. Rather, we hypothesize that the observed increases in brain cancer incidence in Australia are related to the advent of improved diagnostic procedures when computed tomography and related imaging technologies were introduced in the early 1980s.

  • Travail : le sale air de la peur
    http://labrique.net/index.php/thematiques/lutte-des-classes/767-travail-le-sale-air-de-la-peur

    Pascal, Jérémy et Marie sont respectivement informaticien à Auchan, préparateur de commandes et chargée de l’accueil du public à Chronodrive. Trois parcours croisés, trois métiers différents, mais une même peur au travail, la leur ou celle de leurs collègues. Apparaissant sous des formes les plus banales, ce sentiment devient envahissant, et finit par devenir inacceptable. Source : La Brique

    • La révolution managériale : éloge de l’autocritique du travailleur

      « Points du matin », « entretiens d’activité », et autres « points annuels ». Ces « débriefings » personnalisés se transforment en jugements de sa manière d’être et plus seulement de ses savoir-faire. Alors que la conscience professionnelle, voire l’amour du métier, sont déjà des motifs d’implication profonde dans l’activité, « faire » ne suffit plus : il faut « être ». À Auchan, le sens de son travail commence à échapper à Pascal, les motifs de ses « mauvaises évaluations » lui sont inconnus : il ne comprend plus ce qu’il doit faire, sur quelle base il est évalué. Cela l’embarque dans un mélange de surprise et d’incompréhension d’abord, d’injustice ensuite, face aux sanctions et signes de mépris distillés à petite dose quotidienne par ses « n+1 » ou « n+2 »3.

      Pas de « grands événements », dit-il, mais de « petits détails, petites mesquineries, petits mots méchants […] Et là, tu commences à avoir peur, d’abord la peur de perdre ton salaire. […] Puis y’a parfois des gens qui disparaissent [en dépression, suicide, ou licenciés]… et tu ne sais plus ce que tu dois faire, vis-à-vis de ton employeur ».

      La trajectoire de Pascal est symptomatique d’un changement puissant légué par le Medef. En 1999, celui-ci met en place une « révolution managériale », selon son président Ernest-Antoine Seillière. Cette nouvelle ligne consiste à évaluer au sein de l’entreprise les « compétences relationnelles » des salariés, c’est-à-dire la manière dont chacun exerce son « autonomie » et sa « responsabilité ». La porte est ouverte au « savoir-être », et la grande mode devient celle de j(a)uger le travailleur tout entier, censé être « engagé » dans et pour l’entreprise. Ce dernier ne doit plus seulement mettre correctement en œuvre les tâches dont relève son métier, il est aussi responsable des résultats face au marché, au client, au prestataire4. L’emploi au petit bonheur des évaluations...

      #management #travail #peur #arbitraire

    • Bel article bien représentatif des choses de la vie au travail. Un bémol cependant, j’estime que la seule riposte ne peut être que la syndicalisation et la résistance collective. Certes chez ces braves patrons nordistes, on n’aime pas les syndicats. Dans mon bled il a fallu dix ans et beaucoup de souffrances pour que des salarié(e)s arrivent à créer une section syndicale CGT dans le centre commercial de la marque en question. Néanmoins, ça a changé leur vie et celle de la direction : fini l’impunité, les I R P aujourd’hui se battent et obtiennent de belles avancées...

    • Froid dans le dos, oui. Ce sentiment d’impuissance et d’absurdité que l’on éprouve au quotidien sur son lieu de travail est terriblement dévastateur.
      Et quand je lis ça

      D’ailleurs, la liberté d’expression de Jérémy a été jugée si néfaste pour l’entreprise que ses chefs lui ont offert, avant son départ, un mois de congés payés à condition qu’il ne mette plus les pieds à Chronodrive et qu’il ne parle pas à ses collègues ! Parfois, la peur change de camp…

      , alors, oui, que la peur change de camp !
      Mais il arrive aussi que ses propres collègues, voire même tes proches, fassent (sans qu’ils s’en rendent bien compte) partie du camp adverse. Et tu te dis que, puisque tu fais peur à tout le monde, tout ce que tu avais construit autour de ton métier, ton couple et ta famille, n’était qu’un mirage.

  • Short Film : Detention Without Walls

    Detention Without Walls is a self-portrait of people caught in the cracks, between borders, without status.

    http://lacuna.org.uk/creativewriting/short-film-detention-without-walls
    #film #détention_administrative #rétention #asile #migrations #documentaire #réfugiés #court-métrage #Ecosse #UK #Angleterre #Dungavel #anxiété #renvoi #expulsion #post-détention #travail #droit_au_travail (pas de -) #unité_familiale (pas de -) #peur


    –-> données pour la Grande-Bretagne, si j’ai bien compris

    • *#Zeid_Ra’ad_Al_Hussein #ignorance #peur #haine #violence

      Le Conseil des droits de l’Homme a commencé ce matin sa 31ème session au Palais des Nations, à Genève. Du 29 février au 24 mars les représentants de 47 pays vont défiler, dans la salle XX sous le plafond créé par le peintre espagnol Miquel Barceló. Après le mot d’ouverture du président du Conseil, l’Ambassadeur coréen Kyongling Choi, et celui du président de l’Assemblée générale des Nations Unies, le Hollandais Morgens Lykketoft, le Haut-Commissaire chargé des droits de l’Homme, Zeid Ra’ad Al Hussein, a prononcé une allocution marquée par l’urgence et la gravité, suivie par l’intervention de Didier Burkhalter, chef du Département fédéral des affaires étrangères de la Suisse, le pays hôte.