• Chercheure précaire et écartée du #monde_académique, pourquoi je souhaite défendre la #recherche_publique

    Demain, vendredi 17 octobre, aura lieu un grand rassemblement ayant pour but d’alerter le gouvernement, les politiques, et de façon plus générale nos concitoyens, sur la gestion déplorable de la recherche et de l’enseignement supérieur en #France. Depuis le 27 septembre dernier des chercheur(e)s de toutes conditions, statutaires, précaires, au bord de la retraite ou thésards, reines et rois des laboratoires ou explorateur(ice)s du social, marchent depuis les grandes villes universitaire de France vers Paris où ils espèrent capter, enfin, l’attention du public. Ce mouvement, lancé entre autres par l’association #Science_en_Marche[1], espère ainsi réunir l’ensemble des acteurs de la recherche et de l’enseignement supérieur en France afin de faire front commun face à une classe politique qui se révèle, et ce depuis belle lurette, sourde à leurs revendications. Le 13 octobre dernier, 660 directeurs d’Unité de Recherche ont ainsi adressé une lettre ouverte au Président Hollande afin de lui faire savoir qu’il n’était dorénavant plus question d’éviter les débats et discussions de fond nécessaire à une véritable reprise en main de la recherche publique.

    http://blogs.mediapart.fr/blog/camille-boutron/161014/chercheure-precaire-et-ecartee-du-monde-academique-pourquoi-je-souha

    #précarité #université #travail #chercheur #chercheuse

  • A #Lyon et dans sa banlieue, l’exploitation ordinaire et les luttes des #travailleurs du #nettoyage
    http://www.autrefutur.net/A-Lyon-et-dans-sa-banlieue-l
    « Le sujet qu’aborde cet article, constitué à base d’entretiens, est non seulement la description d’un secteur d’activité, le nettoyage, où règne généralement une exploitation intensive assez souvent hors-la-loi, mais aussi le problème de l’organisation défensive et offensive des travailleurs dans ces conditions de forte précarité. »
    #précarité #syndicalisme de lutte #cnt-solidarité-ouvrière

  • Dans le camion-école des enfants sans maison

    "Plus de la moitié des enfants vivant dans des bidonvilles ne seraient toujours pas scolarisés. En cause : l’obstruction administrative des municipalités, mais aussi les évacuations répétées qui cassent les parcours scolaires, l’ignorance des procédures d’inscription, la mise au travail des enfants…

    « Quand la priorité, c’est la survie, l’école ne passe pas en premier », reconnaissent d’une même voix Odile Sapin et Yves Fournier."

    http://abonnes.lemonde.fr/education/article/2014/10/13/dans-le-camion-ecole-des-enfants-sans-maison_4505092_1473685.html

    #rom #école #précarité #exclusion #éducation

  • Université, portraits de « précaires » : Lucile
    http://larotative.info/universite-portraits-de-precaires-590.html

    Partout en France, les mouvements engagés par les collectifs précaires se poursuivent. Pour cette rentrée 2014, certains précaires ont accepté de témoigner. Ils racontent ce qu’est concrètement la précarité à l’université. Voici le quatrième portrait de cette série : celui de Lucile, enseignante-vacataire.

    Je suis doctorante à l’université Lyon II mais aussi chargée de TD vacataire. Ces heures d’enseignement constituent mon unique source de revenu puisque dans les sciences humaines 2 doctorants sur 10 peuvent espérer une bourse doctorale pour financer leur thèse. Voici un bref résumé de mes galères quotidiennes.

    Le jour de la rentrée, je découvre qu’un badge dont on ne m’avait jamais parlé est nécessaire pour ouvrir la porte et je reste dix minutes à attendre un collègue pouvant m’ouvrir avec les étudiants. Le lendemain, j’apprends que mon 4e TD a été supprimé sur décision budgétaire, voila 1/4 de mon salaire qui vient de disparaître sans avoir pu donner mon avis.

    Après une semaine de cours, je m’inquiète de n’avoir toujours aucun contrat de travail. On m’explique alors qu’il faut d’abord payer mes frais d’inscription en tant que doctorante (400 euros) ainsi que la cotisation à la sécurité sociale parce que l’université a décidé de ne pas en payer pour les vacataires (200 euros). Donc si je comprends bien, avant même d’avoir touché le moindre salaire, je dois débourser 600 euros et les verser à mon employeur ! Voici un autre quart de mon salaire pas encore perçu qui vient de disparaître lui aussi ! Car mes premiers cours datent de la mi-septembre et je n’ai toujours rien reçu sur mon compte en banque. Un collègue m’explique que l’université me paiera mes heures de septembre 3 mois après le début des cours soit fin novembre, mes heures d’octobre fin décembre et ainsi de suite.

    (...)

    Début janvier, je reçois un message de convocation pour la surveillance de deux examens la semaine suivante, soit 6h qui ne seront pas rémunérées. Cerise sur le gâteau je dois aussi corriger gratuitement 150 copies en dix jours parce que le professeur responsable du cours a eu la gentillesse de me confier de « nouvelles responsabilités ».

    (...)

    Avec ça je vais toucher entre fin novembre et fin mars environ 2100 euros net. Pour être juste il faudrait d’ailleurs retirer les frais d’inscription, l’assurance maladie et le coût du transport. Eh oui, l’université refuse de me payer le transport ou de me rembourser 50% d’une carte d’abonnement.

    #université #précarité #Lyon_II #vacataire

    • Franchement dégueulasse !

      ça me fait penser aux travailleurs avec permis B qui doivent d’abord payer l’employeur pendant 6 mois pour avoir le job !
      On retourne à l’ère où il faudra payer pour bosser....C’est un peu le principe de popaul emploi qui paie l’entreprise pour pouvoir placer ses chômeurs. Mais quand il n’y aura plus de sous chez Popaul emploi ?

      #salauds

  • Un revenu universel ? Par Abdennour Bidar
    http://www.lamontagne.fr/auvergne/mag/2014/09/21/les-chroniques-du-temps-present-un-revenu-universel-par-abdennour-bidar_1

    Il y a ainsi dans notre société des gisements de créativité auxquels nous ne donnons pas la chance d’émerger, et que l’institution d’un revenu universel permettrait de libérer. Car la peur de sombrer en sortant du salariat n’existerait plus.

    #RdB

    Hier soir, j’ai croisé une collègue de monsieur Monolecte qui est en année sabbatique. Elle avait un bon boulot, intéressant et bien payé pour ses besoins, mais elle ne supporte plus le #salariat et elle cherche autre chose, un autre moyen de vivre. Là, elle a passé 15 jours un peu à la rue, comme Louise Wimmer (attention, grave bon #film : http://television.telerama.fr/tele/films/louise-wimmer,32582950.php), elle navigue un peu dans l’incertitude et la #précarité, mais elle espère vraiment trouver un autre moyen de vivre d’ici la fin de son congé, en juin prochain.

    Je rencontre de plus en plus de gens qui sont carrément en état de désertion du système. C’est aussi le thème du bouquin d’Éric Dupin, Les Défricheurs , sorti il y a 10 jours et qui montre la profusion de gens qui tentent de gagner la marge et de s’y aménager un igloo de #survie.
    Je pense que ce phénomène émergent, dont Dupin écrit qu’il se situe sous la ligne de flottaison des médias (donc totalement invisible) est un phénomène de masse, quelque chose susceptible de dérégler la machine à broyer les gens et qui est en relation avec l’inhumanité croissante du système, telle qu’elle est évoquée là : http://seenthis.net/messages/295118#message295222

    Je crois que c’est très important, ce qui se passe, ici et maintenant. Parce qu’à cet anniversaire où l’on a croisé la collègue en rupture de salariat, il y avait plein d’autres personnes qui expérimentaient, qui bricolaient d’autres possibles et qui ont profité de ce moment pour échanger comme des fous.
    Certes, il y a le biais sociologique du fait que cela se passe chez des amis, donc des gens avec lesquels j’ai beaucoup de choses en commun, mais de proches en proches, j’ai tout de même l’impression que ce qui était totalement marginal devient une profonde aspiration collective.

    • Je pense aussi que c’est une lame de fond sous estimée. En ce sens qu’une des raisons « invisibles », comme vous le dites (car en dessous ou à côté des capteurs non réglés sur le phénomène) pour lesquelles la machine collective (dont économique) « grippe » est le nombre de gens qui vivent individuellement, de manières différentes certes, mais sous ce « parapluie de représentation » que vous évoquez, ce mouvement, le souhaitent, l’organisent et l’amplifient. La paralysie est « souhaitée » par des gens qui n’ont plus d’autre moyen d’expression que l’immobilisme pour un changement de direction. Je vois dans la même tendance (l’idée de sonder ce phénomène invisible) la récente émission de France Culture sur les « intellectuels précaires ». Vous avez mis là le doigt sur quelque chose d’important je pense.
      Bien sûr le « biais sociologique » dont vous parlez fonctionne, nous en sommes inévitablement victimes. Mais au-delà, il se passe quelque chose, une réaction.

    • Il y a aussi ce billet D’une amie qui vous veut du bien, chez Anne Archet, aujourd’hui :

      Anikó Török a partagé cette lettre
      Elle a ajouté en bas de la liste
      Sa tactique de sabotage
      Neuf jours plus tard
      Elle est devenue invisible
      Loin du regard du Léviathan

      Zorin Barrachilli n’a pas partagé cette lettre
      Neuf jours plus tard
      Il était toujours un employé modèle
      Un honnête citoyen
      Un esclave docile
      Un mort vivant

      http://flegmatique.net/2014/09/21/dune-amie-qui-vous-veut-du-bien

      Je crois qu’il faut que je tague ce phénomène. #déserteurs ?

  • Université de Tours, portraits de « précaires » : Thomas

    http://larotative.info/universite-de-tours-portraits-de-563.html

    Deuxième livraison de la série sur la précarité à l’Université, initiée par le collectif des précaires de Tours.

    [Les jeunes chercheurs] sont souvent prêts à tout pour « booster leur CV » en espérant un jour pouvoir décrocher le graal : un poste de titulaire. Cela veut souvent dire choisir un sujet « à la mode » (en langage universitaire on dit « facilement valorisable ») se mettre à fond dans la « course à la publi » [1], tenter d’être dans les petits papiers des gens qui comptent (ça peut toujours servir pour publier un papier, décrocher une charge de cours voire obtenir un poste), au besoin être prêt à planter un couteau dans le dos du premier « concurrent » venu… et, évidemment, « fermer sa gueule » autrement dit ne pas trop contester l’ordre établi et ne surtout pas revendiquer quoi que ce soit notamment en matière de conditions de travail.

    (...)

    Très fier de sa trouvaille linguistique (qu’il juge sans doute digne des plus grands esprits du marketing), le directeur du département ne parlait jamais de temps plein sur 6 mois mais de « mi-temps verticaux » qu’il comparait aux vrais mi-temps, qualifiés d’« horizontaux ». Comprendre : plutôt que de répartir ta rémunération sur 12 mois, on te la donne sur 6 et l’UNEDIC complète gentiment le reste. C’est une manière pudique (ou cynique, c’est selon) de dire « Nous on fait des économies en s’asseyant sur le droit du travail et toi tu grilles tes droits chômage ». Par contre, pas question de répartir la charge de cours sur les 6 mois durant lesquels Thomas était payé, bien sûr le département comptait sur lui toute l’année. A ce sujet, la direction expliqua doctement aux deux ATER râleurs qu’il leur fallait bien comprendre qu’il est difficile de faire correspondre les heures effectives d’enseignement et donc le planning des étudiants avec la périodicité des contrats foireux qu’elle a elle même institués. Et quand ils ont osé parler de la responsabilité sociale du département ou de l’université, le directeur leur a gentiment expliqué que ce n’était pas son problème mais que lui « avait uniquement besoin d’être sûr que les cours allaient être assurés, peu importe par qui ». Ça a au moins le mérite d’être clair...

    Officiellement employé de mars à août (une autre personne occupant le poste de septembre à février), Thomas a donc bossé de septembre à février sans aucun statut. Que ce serait-il passé en cas d’accident du travail (alors que, justement, Thomas n’était pas censé travailler) ? En cas de problème avec un étudiant sous sa responsabilité ? Nul ne le saura jamais et heureusement pour Thomas… et pour son département.

    La précarité c’est aussi cela : assumer des risques importants pour permettre à l’institution de faire des économies de bouts de chandelles. La précarité, c’est se retrouver dans des situations ubuesques : un jour Pôle Emploi a fixé un rendez-vous à Thomas à un horaire où il donnait cours. Ne pouvant refuser ce rendez-vous en leur disant la vérité (« en fait je travaille ») alors qu’il la leur cachait pour toucher des indemnités, il a bidouillé un certificat médical, c’est passé. La précarité, c’est accepter un contrat clairement illégal comme celui de Thomas, « faute de mieux » ou parce que ça permet d’avoir de l’expérience et donc d’améliorer un CV. La précarité, c’est enfin accepter de voir son contrat prendre fin parce qu’on n’est plus en odeur de sainteté dans un département ou un autre, quelle que soit la qualité de son travail (dont finalement tout le monde se fout plus ou moins).

    #précarité #université #pôle_emploi #CDD #recherche

  • Université de Tours, portraits de « précaires » : Marc

    http://larotative.info/universite-de-tours-portraits-de.html

    A l’Université de Tours, le mouvement engagé en avril dernier par le collectif des précaires se poursuit. Ce mouvement s’inscrit dans une dynamique nationale : dans les Universités de Caen, Toulouse, Lyon, Nice, Bordeaux, Paris, Poitiers, Montpellier, d’autres collectifs ont également tiré la sonnette d’alarme à propos de la situation du personnel contractuel. Pour cette rentrée 2014, certains précaires de Tours ont accepté de témoigner. Ils racontent ce qu’est concrètement la précarité à l’Université François-Rabelais.

    Marc est âgé d’une quarantaine d’années. Il enseigne à l’Université de Tours en tant que « vacataire » [1] depuis 2000. Cet été, alors que la plupart du personnel de l’Université était en congé, Marc, lui, a continué de « courir partout ». Le contrat de Marc a pris fin en juin [2] et comme chaque été, il a « galéré » et cherché des petits contrats à droite et à gauche pour combler le manque à gagner. Comme chaque été, Marc a espéré obtenir de nouvelles charges de cours à la rentrée tout en sachant qu’il ne pourrait avoir aucune certitude d’être « repris » avant le mois de septembre.

    (...)

    En parallèle des vacations, il continue à publier. Il affirme que le cadre de travail précaire de l’Université reste meilleur que celui proposé par le secteur associatif ou privé : la compétition entre salariés y est moindre, tout comme la pression des supérieurs hiérarchiques ; par ailleurs, ses collègues statutaires compatissent à sa situation et reconnaissent ses compétences. Il s’avoue néanmoins fatigué et stressé. Il confie ne plus avoir de mutuelle santé depuis son licenciement... Absorbé par une multitude de contraintes liées à son statut professionnel, il ne peut plus pratiquer ses loisirs associatifs en toute sérénité (son investissement est remis en cause par les autres membres bénévoles de l’association). De fait, la précarité professionnelle conduit à la précarité sociale, voire la marginalité.

    [1] Un vacataire, plus communément appelé « chargé de cours » ou « chargé de TD » est théoriquement un intervenant extérieur exerçant à titre complémentaire de son activité principale. Sa rémunération dépend du nombre d’heures de cours dispensées. La rémunération des vacations n’ouvre pas de droits au chômage ou à la retraite.

    [2] De nombreux vacataires de l’Université de Tours « bénéficient » de contrats d’enseignement sur 10 mois et non pas 12. Ainsi, en plus de la discontinuité créée dans les salaires (pôle-emploi prend le relais pour les mois d’été), ce type de contrat permet souvent à l’employeur d’écarter « le risque » d’une CDIsation.

    #Université #précarité #chômage

    • Grenoble.
      Article avec interview à Patrick Levy, président de l’Université Grenoble Alpes :

      Et réponse, que j’ai co-signée :

      Monsieur le Président,
      Le mépris que vous déversez depuis des semaines sur les étudiants et sur les personnels, tant par vos courriers internes que dans la presse, est insupportable.
      Non seulement vous ne vous êtes pas une fois préoccupé de l’état de santé des étudiants et des personnels blessés, physiquement et psychiquement, par les interventions policières et les vigiles que vous commanditez ;
      Non seulement vous noircissez et criminalisez à plaisir, mais heureusement jusqu’au ridicule (du « saccage » aux « excréments »), une mobilisation légitime et nécessaire ;
      Non seulement votre plébiscite nous a doublement pris pour des imbéciles, par sa formulation, puis par sa publication des résultats ;
      Mais voici que vous nous insultez publiquement dans la presse. Car, oui, c’est une insulte, pour nos étudiants comme pour nous mêmes, leurs enseignants, que de prétendre qu’ils font « n’importe quoi ».
      C’est l’honneur en tout cas des disciplines de sciences humaines et sociales – mais aussi de toute pratique universitaire – que de se nourrir du débat, et non de l’apprentissage par cœur de données à recracher dans des QCM. C’est aussi leur honneur de se nourrir de la pensée collective, et non de la concurrence. Par cette formule, on comprend mieux, certes, la distance incommensurable et inaliénable qui nous sépare du modèle que vous prônez, et que nos étudiants refusent.
      Nous soutenons pleinement et avec enthousiasme le fait que nos étudiants « ont travaillé collectivement », et même le fait qu’ils aient mangé des crêpes. Quel pédagogue ne se réjouirait pas d’un apprentissage qui se fait dans la joie ? Nous les remercions de leur inventivité, de leur curiosité, de leur ironie critique, et de leur goût du partage. Nous les félicitions d’avoir ainsi su mettre en pratique et en discussion leurs cours et leurs lectures.

      J’ajouterais assez volontiers pour finir :
      Nous vous invitons, Monsieur le Président, à méditer cette pensée de Cornélius Castoriadis : « Nous appelons praxis ce faire dans lequel l’autre ou les autres sont visés comme êtres autonomes et considérés comme l’agent essentiel du développement de leur propre autonomie. La vraie politique, la vraie pédagogie, la vraie médecine, pour autant qu’elles ont jamais existé, appartiennent à la praxis. » (L’Institution imaginaire de la société, 1975, 1999, p. 112)

    • Ces vacances d’emploi sont « mal définies et mal évaluées » selon une étude du Centre d’études de l’#emploi. Yannick Fondeur et Jean-Louis Zanda, les deux auteurs, écrivent ainsi que « les vacances d’emploi correspondent […] à la photographie d’un stock d’emplois à pourvoir. […] Comme en France une trentaine de millions de nouveaux contrats de travail sont conclus chaque année, il est naturel qu’on observe à un instant donné un grand nombre d’emplois vacants. »

      (...) Le taux d’emplois vacants (c’est-à-dire le nombre d’emplois vacants rapporté au nombre d’emplois total) au premier trimestre 2014 en France était bien inférieur à la moyenne européenne. Autrement dit, si le taux de chômage est si élevé dans l’Hexagone, c’est parce qu’il n’y a pas d’emplois à occuper, et non parce que les chômeurs n’en cherchent pas . Le Portugal, l’Italie, l’Espagne et la Grèce sont dans la même situation. A l’inverse, l’Allemagne a, logiquement, le taux d’emplois vacants le plus élevé d’Europe.

      #CDD #précarité #culpabilisation #chômeurs

  • Paperasse et #pôle_emploi - Top dédicasse à #Rebsamen
    http://www.dailymotion.com/video/x255d8q_s-inscrire-a-pole-emploi_news

    La vidéo offre un aperçu du nombre de démarches administrratives d’un demandeur d’emploi.

    Rappel :
    – Nombre d’#emplois disponibles chez pôle emploi : 200.000
    – Nombre de demandeur d’emploi : 5.5 millions toutes catégories confondues

    A préciser que les démarches d’inscription sont d’autant plus complexes lorsque l’on a travaillé dans une SCOP, forme d’entreprise pourtant soutenu par le gouvernement actuel.

    #chômage #précarité #chômeurs

  • Les #Dossiers_de_Terrains_de_Luttes n°5 Des grèves de #précaires
    http://terrainsdeluttes.ouvaton.org/?p=3800

    Impossible, les grèves dans les secteurs où la main d’oeuvre est précaire ? La vague de grèves qui a touché les secteurs de la #restauration rapide ainsi que le géant de la distribution Wal-Mart depuis 2012 aux #Etats-Unis n’est pas seulement le signe d’une reprise des luttes au coeur même …

    #grande_distribution #mc_donald's #Syndicalisme

  • Entraide
    http://otir.net/dotclear/index.php/post/2014/08/11/Entraide

    C’est en lisant les déboires que rencontre une volontaire pour aider un jeune qui vit dans la précarité que je mesure les #différences_culturelles avec ici : j’ai l’impression qu’à situation équivalente, l’association d’aide aux gens du voyage en France manque cruellement de soutien de la part des particuliers qui pourraient facilement pallier les manques en fournissant d’urgence tout ce qui serait nécessaire au sac de ce jeune homme pour son départ en colonie de vacances.

    C’est ce qui s’est produit pour moi la première année où j’ai envoyé M. Zebu à la colo : dans les semaines qui ont précédé son départ, j’ai été équipée de pied en cap si je puis dire, d’affaires de seconde main, mais indispensables et trop onéreuses pour nous, qu’il continue d’utiliser chaque année comme le duffelbag, le sac de couchage, (...)

    #West_Side_Stories #précarité #société #solidarité

  • 84 % des embauches se font en CDD, un nouveau record
    http://www.lemonde.fr/emploi/article/2014/07/29/84-des-embauches-se-font-en-cdd-un-nouveau-record_4464245_1698637.html

    Depuis la mi-2011, la proportion des CDD est en hausse quasi continue en France, jusqu’à battre aujourd’hui un nouveau record, selon les données du ministère du travail publiées mardi 29 juillet. L’année 2013 avait déjà été marquée par le record de 83 % des embauches faites en CDD. C’est aussi presque dix points de plus qu’en 1999.

    #précarité #prolétariat

  • CIP-IDF > La permanence de la précarité - L’Interluttants
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=7309

    Ça faisait longtemps qu’on y pensait. Il fallait raconter les permanences de la CIP. On a connu des hauts, des moments de grandes mobilisations, des moments où on se sentait nombreux et heureux. On a connu des bas. Des moments où on était cinq aux AG. Mais des permanences CAP (Conséquences de l’Application du Protocole) il y en a toujours eu [1].

    On a interviewé deux d’entre nous qui tiennent la permanence.

  • Journaliste inconscient et raciste : la Nouvelle République se lâche encore sur les Roms
    http://larotative.info/journaliste-inconscient-et-raciste.html

    « Rom squatteur et voleur », c’est ainsi que la Nouvelle République titre une brève où elle nous apprend qu’un homme de 20 ans est soupçonné de cambriolages dans l’agglomération tourangelle. Dans l’atmosphère raciste qui règne actuellement en France vis-à-vis des Roms, ce titre, bien dans l’air du temps est, plus qu’une provocation, un acte de pyromanie dont on a du mal à saisir l’objectif et l’intérêt journalistique... Mais peut-être cherchons nous quelque chose qui n’existe pas.

    Et si la NR ne titrait ainsi que pour surfer sur le racisme ambiant et engranger du « clic » ou de la « vue » ? Peut-être, cela n’en serait pas moins grave. D’autant que le quotidien est coutumier de ce type de titres et n’oublie jamais de mentionner, dès qu’il en a l’occasion, que des Roms seraient impliqués dans telle ou telle affaire de petite criminalité.

    (...)

    La Nouvelle République, une fois de plus, hurle avec les loups. Elle aurait tort de se priver tant le traitement réservé aux Roms que ce soit par les journalistes ou les politiciens de toutes obédiences, jusqu’au sommet de l’État [1], est unanime et uniforme dans sa bassesse.

    Qu’on ne s’étonne pas alors, que certains se sentent légitimés dans leur racisme le plus primaire et que les exactions à l’encontre des Roms, régulièrement présentés comme responsables de tous les maux du pays, se multiplient. Quand les journalistes de la NR comme de tant d’autres médias [2], prendront-ils conscience du rôle qu’il jouent dans la diffusion d’idées nauséabondes ? Mieux, quand feront-ils le travail, sérieux celui-là, qui consisterait à démonter les fantasmes racistes qu’entretiennent les élites politiques ?

    #roms #racisme #précarité #médias #ondiraitleprogrès

  • Plan d’économies à la BBC : suppression de 415 emplois supplémentaires (AFP, 17/07/2014)
    http://www.romandie.com/news/498158.rom

    Londres - La #BBC, premier groupe #audiovisuel public au monde, a annoncé jeudi la suppression de 415 emplois supplémentaires dans le secteur de l’#information sur les deux prochaines années, dans le cadre d’un plan d’économies.

    Le directeur de l’information, James Harding, a toutefois précisé aux salariés du groupe que 195 nouveaux postes seraient créés, ce qui porte la réduction nette de postes à 220.

    Cette dernière vague de suppressions de postes, dénoncée par les syndicats, vise à économiser 48 millions de livres (environ 60 millions d’euros) par an d’ici 2016/2017.

    Elle s’inscrit dans un plan total d’économies de 800 millions de livres entamé en 2010, conséquence du gel de la redevance décidé par le gouvernement dans le cadre de sa politique d’#austérité.

    En revanche le budget de BBC World Service, qui diffuse en différentes langues dans le monde, va augmenter de 5 millions de livres, à 250 millions de livres.

    En 2011, la BBC avait déjà annoncé quelque 2.000 suppressions d’emplois.

    Le secteur de l’information de la BBC emploie environ 8.400 personnes, dont quelque 5.000 journalistes qui sont basés à Londres, dans le reste du Royaume-Uni et dans le monde.

    Les syndicats ont indiqué qu’ils allaient se battre pour qu’il n’y ait pas de licenciement, au besoin en recourant à une grève.

    Démissions, maladies, burn out… chez #M6 le malaise explose http://www.telerama.fr/medias/demissions-maladies-burn-out-chez-m6-le-malaise-explose,114817.php

    Pour #Radio_France, un CDI, c’est vraiment trop compliqué http://rue89.nouvelobs.com/2014/07/15/radio-france-cdi-cest-vraiment-trop-complique-253572

    #journalisme #médias #précarité

  • « Le modèle des intermittents, c’est une sortie du chômage de masse » | Mediapart, 17 juin 2014 (#paywall)
    http://www.mediapart.fr/journal/france/170614/le-modele-des-intermittents-c-est-une-sortie-du-chomage-de-masse?onglet=fu

    Pour le sociologue Mathieu Grégoire, le régime des #intermittents est un des rares modèles de constitution de droits pour les salariés à emploi discontinu. Une question urgente à l’heure de la #précarité généralisée.

    MG : En 1945, on a construit un premier pilier adapté à l’emploi stable. Il ne faut pas le supprimer, mais construire un deuxième pilier pour l’#emploi discontinu qui constitue une réalité sociale sur laquelle on ne peut plus cesser de s’aveugler. De 1996 à aujourd’hui, les chômeurs de catégorie A sont passés de 3 millions à 3,3 millions. Dans le même temps, les chômeurs de catégorie B et C, qui cumulent périodes d’emploi et de #chômage, sont passés de 500 000 à 1,7 million !

    C’est donc un sujet aux enjeux énormes que les intermittents abordent et révèlent : la constitution de droits pour les salariés à emploi discontinu, c’est-à-dire des droits qui déconnectent le salaire de l’emploi et assurent une continuité des ressources malgré une discontinuité de l’emploi. Il n’y a pas d’autres solutions si on veut cesser de promettre aux millions de salariés au chômage ou dans la précarité un CDI pour tous.

  • Pour Radio France, un CDI, c’est vraiment trop compliqué
    http://rue89.nouvelobs.com/2014/07/15/radio-france-cdi-cest-vraiment-trop-complique-253572

    Quand je lui ai demandé ce qui avait changé pour elle avec le contrat de grille, Béatrice m’a répondu qu’elle s’était sentie tout de suite beaucoup plus intégrée. Elle a par exemple pu obtenir des cartes de visite.

    #précarité

    • A la suite de la publication d’une chronique de Daniel Schneidermann dans Libé, intitulée « Le lynchage des cheminots », nous avons reçu le témoignage d’une femme de cheminot qui décrit son quotidien et celui de son mari, en égratignant au passage les médias qui ont véhiculé, pendant les grèves, intox et idées reçues sur un métier souvent dénigré.

      Mon mari est conducteur de train et nous avons passé une période vraiment très difficile lors de la dernière grève.
      Ça fait énormément de bien qu’un professionnel des médias parle ainsi et dise les choses telles qu’elles le sont vraiment. Être conducteur de train, c’est beaucoup de sacrifices et de renoncements et ça fait du bien de lire des articles comme le votre. Ça ne vous intéresse sans doute pas mais je vous copie quelque chose que j’avais écrit lors des dernières grèves. Ça n’a pas beaucoup d’importance mais ça vous aidera peut être à comprendre pourquoi votre article était important pour moi et ce qu’il représente.

      "Tous ces moments de couple, de famille, que nous avons perdus, toutes ces nuits ensemble que nous ne rattraperons jamais... Ces vacances qu’on n’arrive pas à poser en même temps, ces Noël ou ces réveillons sans lui, ces moments où il finit tard et où je m’inquiète, cette pression quotidienne qu’on lui inflige et qui s’éparpille dans notre maison, le mépris de sa hiérarchie, les intimidations des syndicats, les remarques des usagers, les insultes.

      Il est simplement conducteur de train. Avec modestie, dévotion, intelligence et fatalité, il conduit vos trains. Il se lève parfois à 2h30 pour chauffer ceux qui vous amèneront au boulot le matin. Il se couche parfois aussi tard pour vous ramener chez vous quand vous rentrez de soirée. Il peut commencer à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit, sans aucune régularité. Et ça le samedi, le dimanche, les jours fériés, les jours de fête...

      Copyright Frédéric Bisson (Flickr)

      Non, il n’y a pas de jours de « rattrapage ».
      Non, la prime de charbon n’existe plus depuis 1970.
      Non, les jours de grève ne sont pas payés.
      Non, il n’est pas payé plus lorsqu’il travaille le dimanche ou les jours fériés.
      Non, il ne travaille pas moins de 35 heures par semaine.
      Non, il n’y a pas non plus toutes ces primes fantaisistes qui dépassent mon imagination et dont je n’ai sans doute pas encore entendu parler (il paraitrait que le trajet entre la maison et la gare serait compris (et payé) dans le temps de travail des cheminots ! les gens débordent d’imagination...).

      Quand il n’est pas là, il dort dans des hôtels ou des foyers miteux et bruyants. Il dort peu et mal. Il mange comme il peut des sandwichs à droite à gauche quand il a le temps. Son sommeil, son alimentation, tout est déréglé. Et que dire du stress permanent, des pressions et des responsabilités... Il va mourir jeune.

      « J’ai accepté que la base de notre quotidien repose entièrement sur moi »

      Je n’écris pas tout ça pour me plaindre. J’ai choisi de me marier avec lui en toute connaissance de cause. Je savais que deux à trois nuits par semaine, on ne dormirait pas ensemble. Je savais qu’il y aurait parfois dix ou quinze jours de suite où on se croiserait à peine. En ayant un enfant avec lui, j’ai accepté que la base de notre quotidien repose entièrement sur moi. Je suis là, tout le temps. Lui est là quand il peut et quand il n’est pas trop fatigué. Implicitement, il est convenu que ce soit moi qui arrive en retard au travail pour amener le petit. Que j’y parte aussi 15 minutes plus tôt le plus discrètement possible pour courir chez la nounou. Que ce soit moi qui m’arrête s’il est malade. Que je m’arrête tout court si nous n’avons pas de mode de garde. S’il m’arrive quelque chose, s’il se retrouve seul avec le petit, il devra changer de métier.

      Je serais très fière que mon fils prenne le chemin de son père plus tard. Je serais fière qu’il soit courageux, travailleur et qu’il n’ait pas trop souffert de tout ça. Mais sincèrement, je ne le lui souhaite pas.

      J’ai accepté patiemment les complaintes de mes collègues qui me parlaient de leurs trains en retard, du prix de leur billet, j’ai pris le temps de répondre point par point à toutes les inepties que j’ai pu entendre sur nos prétendus avantages et privilèges, sur les conditions de travail apparemment merveilleuses qu’aurait mon mari.

      Alors c’est vrai il y en a des avantages : j’ai 8 billets de train presque gratuits par an. Et surtout chaque moment que nous passons ensemble est précieux. Peut être qu’on se rend mieux compte du temps qui passe et qu’on ne peut pas rattraper. Notre destinée comporte un certain nombre de jours ainsi qu’un certain nombre de nuits et chaque moment que nous ne passons pas ensemble est gâché et perdu à jamais. Vous ne rêvez peut être que de ça, une soirée en solitaire, une nuit avec toute la place dans le lit. Je vous les donne ces moments.

      Parfois je lui demande s’il ne voudrait pas changer de métier, qu’on soit ensemble plus souvent, qu’on n’ait plus les pressions ni le mépris. Mais il est fait pour ça. Il mourra jeune de ce quotidien mais il mourra tout aussi tôt s’il est enfermé dans un bureau.

      « Nous n’avons pas les moyens d’être grévistes »

      Ce quotidien, je l’ai choisi. Je l’assume pleinement. Il n’est pas évident mais je crois qu’on ne le gère pas trop mal.

      Usagers agacés le 11 juin

      Ce que je gère de moins en moins ce sont les absurdités que sortent les journalistes et leur manque de professionnalisme (non, un micro trottoir n’est pas du journalisme et laisser les gens dire n’importe quoi n’en est pas non plus). Ce sont les remarques l’air de rien des gens qui sont sensés être proches de nous mais qui en fait n’ont absolument pas compris quel était notre quotidien et tous les sacrifices qu’il impliquait. Des remarques de la famille parfois très très proche ("ah bon je croyais qu’il avait des jours des récupérations quand il se levait tôt !"...wtf ?).

      Lui s’en fiche, il est blasé et ça le fait même rire. Moi ça me blesse profondément.

      Et j’avoue aussi que ça commence à me gonfler ces histoires d’avantages. Je m’en contrecarre de ces 8 billets de train gratuits dont je ne me sers pas. Je n’aurai pas la bassesse de citer certains qui ont des avantages qui me semblent quand même beaucoup plus importants et parfois aberrants. Hey les mecs, pas de haine, moi je suis contente pour vous si vous avez un abattement fiscal ou si vous voyagez en avion gratuitement, si vous ne payez pas l’EDF, si vous avez des prêts imbattables ou si vous avez des billets de train gratos alors que votre boulot n’a absolument rien à voir avec la SNCF. Alors en échange, n’ayez pas la bassesse de me répondre que d’autres professions sont encore plus dures et qu’eux n’ont pas de moyen de faire pression. Parce que la grève, je m’en fous. Mon mari aussi. Il n’est pas gréviste. Nous n’avons pas les moyens d’être grévistes. La vérité, c’est que tout ce qu’on a, on l’a parce qu’on mange des coquillettes carrefour discount depuis 7 ans. La vérité, c’est que le sujet du rapprochement de RFF et de la SNCF nous dépasse complètement. La vérité, c’est que les mecs qui sacrifient leur paye et que vous voyez comme des gros bourrins, défendent, en partie, VOTRE service public. Ils se battent aussi pour vous. Et le jour où vous le comprendrez peut être enfin, il sera trop tard."

  • CIP-IDF > Misère de la sociologie I : Pierre-Michel Menger, le « travail créateur » et « l’intermittence comme exception »
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=7246

    Dans sa leçon inaugurale au Collège de France, Pierre-Michel Menger accomplit la prouesse de traiter des concepts de travail et de « travail créateur » sans jamais nommer le capital.

    Il y a toujours eu du « travail », mais dans les sociétés précapitalistes le concept de travail n’existe pas, car ces sociétés découpaient le monde et ses activités de façon absolument différente. Ce n’est qu’avec l’avènement du « capital » que le travail a été conceptualisé, disséqué, analysé sous toutes ses coutures. Faire du travail une entité autonome, autoréférentielle, de production d’œuvres et de réalisation de soi [1], indépendamment de sa relation avec le capital, c’est opérer une dépolitisation radicale. Cela revient à passer sous silence la spécificité de la relation capitaliste : pour accéder à l’argent et donc à un revenu les « artistes » eux-mêmes doivent « se vendre » sur le marché, à un patron, aux industries culturelles, à l’industrie du tourisme ou à la finance.
    À qui ne prenait en compte que le contenu du travail et, comme la social-démocratie, en faisait « la source de toute richesse et de toute culture », Walter Benjamin objectait que l’homme qui ne possède que sa force de travail ne peut être que « l’esclave d’autres hommes [...] qui se sont faits propriétaires ».

    Aucun travail, même créateur, ne pourra contourner cette relation de pouvoir qui affecte inévitablement ses contenus et ses modalités d’exercice.
    P-M. Menger célèbre la liberté, l’autonomie, la singularité du travail créateur au moment où, précisément, elles sont attaquées, réduites, reconfigurées, normalisées, notamment dans les professions intellectuelles. Dans l’université, dans la culture, dans la recherche, terrains privilégiés par Menger pour l’analyse du travail créateur, les professions sont en train de perdre la maîtrise de leur savoir-faire, le contrôle des modalités de production et d’évaluation (cette « expropriation » est, depuis toujours, le signe qu’un processus de prolétarisation en cours [2]). Félix Guattari interprète ainsi l’utilisation inflationniste du concept de création (les industries créatives, le travail créateur, la classe créative, le travail cognitif, les créatifs de la pub, de la mode, etc. ) : « L’appel incessant à la créativité est un mot d’ordre obsessif, car la créativité s’éteint partout […] de là l’appel désespéré à la créativité […]. Vous évoquez les cellules de créativité dans l’industrie : c’est que précisément le laminage de la subjectivité est telle, dans la recherche, parmi les cadres, etc. que cela devient une sorte d’urgence vitale pour les entreprises de pointe de résingulariser un minimum la subjectivité » [3].

    La subordination de l’artiste au marché et à l’argent d’une part, et l’obligation de travailler (se vendre) pour pouvoir vivre, sont déjà au coeur des questions de l’ « art » et de la « vie » au tout début du XXe siècle, comme le rappelle Marcel Duchamp [4].
    Il est cruel de confronter le travail du sociologue au point de vue de l’artiste dont l’innovation principale a précisément été de détruire, un par un, tous les poncifs réactionnaires sur l’art, l’artiste et le travail artistique que Menger convoque dans ses textes (la création, le génie, le talent, l’autonomie, l’originalité, la rareté, la liberté, etc.).

    Pourquoi alors s’intéresser à une « œuvre » qui véhicule tous les clichés les plus éculés sur « l’artiste et son œuvre » ? Pourquoi perdre du temps avec une théorie dont le modèle de réussite artistique est Beethoven, et qui prend pour point de départ la définition kantienne du « génie créateur apte à produire sans règle déterminée sinon celle de l’originalité » ?
    À cause du rôle politique qu’il joue à chaque nouvelle négociation de l’Assurance chômage, et contre chaque mobilisation des intermittents [5].
    Car quand il est contraint de se confronter avec la massification des travailleurs « artistiques », avec leur subordination à la logique du profit, aux industries culturelles, à l’industrie du tourisme, aux politiques culturelles de l’État et à la gouvernance des chômeurs, il devient réactionnaire, mais d’une autre façon. Il devient réactionnaire de ne rien comprendre, littéralement, ni à l’évolution du travail artistique, ni à celle du travail en général. Il passe alors son temps à énoncer sereinement de ces impostures intellectuelles dont raffolent les médias.

    #w #précarité #expert #néolibéral

  • Conférence sociale de Hollande : le représentant des #précaires gagne 300 000 euros par an
    http://www.politique.net/2014070401-precaire-conference-sociale.htm

    Les syndicats de salariés et le patronat sont censés participer à cette conférence. Tout comme le collectif Alerte, regroupant les principales associations luttant contre la #précarité. Et justement, selon Le Canard enchaîné, ce collectif a demandé et obtenu de pouvoir intervenir le jour de l’ouverture de la conférence par François Hollande. Et qui va expliquer au chef de l’Etat les difficultés quotidiennes des citoyens les plus précaires ? Accrochez-vous : c’est Louis Gallois, ancien président d’EADS, actuellement président de la FNARS (Fédération nationale des association d’accueil et de réinsertion sociale).

    Problème : Le Canard enchaîné précise que celui qui portera la parole des précaires n’en est pas vraiment un. « Ce nouveau pauvre, désormais à la retraite, ne touche plus que 10% de son dernier salaire. Une misère, ironise l’hebdomadaire. Une misère de 300 000 euros tout de même, vu que l’ancien patron empochait 2,8 millions de salaire annuel chez son dernier employeur, EADS ».

  • Le chômage, M. Hollande et M. Sarkozy, par Jacques Sapir
    http://russeurope.hypotheses.org/2522

    Une première observation est alors possible. La hausse du #chômage que nous connaissons actuellement n’est pas la conséquence de la #crise financière de septembre 2008. Les effets de cette dernière, qui furent très importants, ne se sont faits sentir que jusqu’en mai 2010. La hausse du chômage actuelle est liée à autre chose : ce que l’on a appelé « l’#Euro-Austérité ». On voit bien que le nombre des demandeurs d’emplois augment régulièrement depuis mai 2011. Le tournant vers l’Euro-Austérité n’a pas été pris par le gouvernement actuel mais par l’ancien gouvernement.

    Mais, cette observation en appelle une deuxième. La #politique menée par le président actuel, M. François Hollande et par ses deux premiers ministres successifs (MM. Ayrault et Valls) n’a marqué aucune rupture avec l’ancienne politique. Au contraire, elle l’approfondit et l’aggrave, ce qui se traduit par une hausse quasi continue du nombre des demandeurs d’emplois. La #politique actuelle est bien ce que l’on peut appeler une « politique de droite ».

    Mais une troisième observation est possible, si l’on regarde maintenant les catégories « C » et « E », soit les demandeurs d’emplois travaillant à temps partiel (moins de 140h par mois et plus de 70 h), ainsi que les personnes ayant un #emploi à temps complet mais dans des conditions de #précarité telles, et dans des conditions de subventions par les pouvoirs publics telles, qu’ils sont inscrits sur les listes des demandeurs d’emplois. Nous avons appelé cette catégorie les « quasi-chômeurs », car soit ils ne peuvent pas vivre avec leur #travail, soit ce dernier dépend directement de subventions. On voit que cette catégorie augmente de manière considérable durant toute la période, mais plus particulièrement dans celle de « l’Euro-Austérité », soit depuis mai 2011. La politique actuelle, mise en place sous M. Sarkozy et prolongée par M. Hollande s’est traduite par une aggravation considérable de la précarité des travailleurs.

  • CIP-IDF > Intervention au Théâtre de la Ville à Paris
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=7224

    Nous sommes venus rencontrer cet après-midi les équipes du Théâtre de la Ville et du Tanztheater Wupperttal en ce moment crucial où après l’agrément donné par le gouvernement à la nouvelle convention d’#assurance-chômage, la saison des festivals doit s’ouvrir. Notons le cynisme et la désinvolture du gouvernement qui agrée cette convention onze ans jour pour jour après la signature du protocole du 26 juin 2003 qui a provoqué la déflagration que l’on sait. C’est ce qu’on appelle avoir le sens de la date anniversaire !

    Partout, des assemblées ont lieu, des spectacles sont annulés, des équipes d’intermittents et de permanents se mettent en grève. Dans le théâtre même où nous intervenons, les équipes se réservent le droit d’exercer leur droit de grève.

    Plus largement, des fermetures de Pôle emploi, des occupations de chantiers tels que celui de la Philharmonie à Paris, le #blocage de plateformes logistiques de la grande distribution telle celle d’Amazon à Lille, des actions communes avec les intérimaires telle que celle de lundi dernier à l’aéroport de Roissy témoignent qu’il ne s’agit décidément pas que de « spectacle » ou de culture.

    Cette nouvelle convention touche les salariés dans leur ensemble. Elle rabote une fois de plus les droits des chômeurs et son innovation majeure, les droits dits « rechargeables » ne fera que pousser plus encore vers la #précarité un nombre croissant d’entre nous, à travers des logiques qui ne sont pas sans ressemblance avec l’esprit des fameuses lois Hartz instituant les one euro jobs que nos amis allemands connaissent bien.

    L’équipe du du Tanztheater Wupperttal pourrait en témoigner : le modèle qu’on veut nous imposer ici est le même que celui qui a été mis en œuvre en Allemagne où l’on a détruit les droits des #chômeurs pour atteindre un #plein_emploi_précaire. Outre Rhin, un quart des salariés sont des salariés pauvres. Nous ne voulons pas de ce modèle. Nous refusons la perspective que l’emploi discontinu et le chômage soient nécessairement synonyme d’absence de droits ou de droits trognons. Aujourd’hui, avec cette convention anti chômeurs, c’est l’annexe 4, celle des intérimaires et des extras, qui est balayée, et nous savons pertinemment que si nous ne nous mobilisons pas les annexes 8 et 10 sont au menu de la prochaine négociation.

    Ce n’est pas la promesse d’une énième concertation avec les « acteurs du dossier de l’intermittence » qui va nous rassurer ; nous n’oublions pas qu’une mission parlementaire a planché sur le sujet pendant 6 mois l’année dernière pour que ses conclusions soient jetées aux orties par les partenaires asociaux. La coordination nationale qui se tiendra en Avignon les 2 et 3 juillet prochains statuera sur notre participation à cette concertation et sur les suites à donner au mouvement.

    Nous savons trop bien que le chômage n’est plus l’envers du travail mais l’un de ses moments ; c’est sur cette réalité occultée que nous prenons appui avec toute la détermination nécessaire. Disons seulement que si le gouvernement était véritablement attentif au sort de tous les précaires, il prendrait en charge le recul sur le différé d’indemnisation de tous les salariés concernés, et non celui des seuls intermittents du spectacle...

    Ce que nous défendons, nous le défendons pour tous.

    Ce qui a été fait peut être défait.

    Nous nous y emploierons sans trêve jusqu’à obtenir gain de cause.

    L’article se poursuit par une chronologie (en cours) de cette occupation qui a débuté à 1h15

    #occupation

  • CIP-IDF > Inventons un contre-modèle, Antonella Corsani
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=7216

    En 2004, à l’initiative de la Coordination des intermittents et précaires et grâce aux financements accordés par quelques conseils régionaux de « gauche », une équipe de chercheurs a conduit une enquête quantitative mesurant l’impact économique et social de la réforme de 2003 des annexes 8 et 10 du régime général d’assurance-chômage. Les résultats de cette enquête ont révélé les profonds paradoxes de cette réforme [1].

    Alors qu’elle avait reçu l’agrément du gouvernement de droite de l’époque, elle ne permettait aucunement la réduction espérée du déficit de l’Unedic qui la justifiait pourtant publiquement [2]. Elle allait même au contraire engendrer un surcoût financier pour l’Unedic de l’ordre de 30 % car, en même temps qu’elle précarisait et appauvrissait bon nombre d’intermittents du spectacle, les mieux rémunérés d’entre eux bénéficiaient désormais d’allocations chômage bien plus généreuses. Un tel effet pervers révélait-il l’ignorance des signataires des accords ou bien une erreur de simulation de la part des réformateurs ?

    Une autre hypothèse est apparue bien vite plus pertinente : l’intermittence dans le secteur du spectacle constitue, pour les idéologues du Medef, l’un des laboratoires d’expérimentation grandeur nature des politiques néolibérales qui visent à ordonner la société selon l’ethos managérial, à conformer les relations interpersonnelles au modèle de la concurrence entre entreprises. Dans ce cadre, il s’agit de faire de tout un chacun un « entrepreneur de soi-même » assumant seul tous les risques économiques et sociaux de son activité, un individu en lutte contre tous les autres pour obtenir un emploi, investissant à des rythmes frénétiques l’intégralité du temps de sa vie quotidienne, le jour et la nuit, dans la « production de soi » afin de gagner la guerre pour un revenu (direct et indirect) « mérité » [3].

    #intermittence #chômage #travail #unedic #précarité #enquête #Antonella_Corsani #contre

  • Brest en marche contre l’injustice sociale : Venue de Pierre Gattaz à Brest - Opération « Pierrot le fou ou le gang des tractions avants »
    http://marchedeschomeurs-brest.blogspot.fr/2014/06/venue-de-pierre-gattaz-brest.html

    Ce vendredi 20 juin, vers 08 h 30, des membres du Collectif ART29, rejoints par leurs collègues morbihannais du CIP 56 et associés aux travailleurs et #chômeurs du « Collectif brestois en marche contre l’injustice sociale », se sont rendus à la fédération finistérienne du #BTP situé à Guipavas afin de réserver un accueil chaleureux à Pierre #Gattaz, contremaître en chef de toutes les mesures prises pour diminuer les droits sociaux dans notre pays.
    Pour trouver le lieu, rien de plus simple : suivez le contrôle de gendarmerie.
    Arrivés sur place, RG, peloton de la gendarmerie et presse sont déjà là.
    Un bel édifice vitré ( c’est que dans le BTP on sait construire ) gardé par deux portes, portes elles-mêmes gardées par des... gardes du corps. ( comment distinguer un employé garde du corps d’un patron chef d’entreprise, ils portent tous les mêmes costumes avec cravate ? c’est simple : le garde du corps c’est celui qui est comme nous, à la porte, dehors ; tandis que le chef d’entreprise se trouve, à l’intérieur, proche, très proche du splendide buffet de réception dressé pour l’occasion ).
    Et dans ce bâtiment luisant se terre le corps du délit, le corps du conflit, le corps de Pierrot.
    Pierrot le ouf du Medef.
    Pierrot qui loue le dialogue social entre les partenaires sociaux mais qui refuse de dialoguer avec nous. Nous n’avons droit qu’à son directeur de cabinet Olivier Gainon avec lequel nous avons entamé une discussion stérile d’une demi heure. Notre demande était pourtant claire et concise : rencontrer Pierre Gattaz.

    Pendant ce temps, à l’autre porte, la voiture de Monsieur était avancée. Nous nous sommes donc assis devant pour la #bloquer.
    C’est qu’il a un programme à respecter le président du Medef alors il s’impatiente et autour de lui tous s’agitent, sauf nous, calmes mais déterminés, tranquilles mais toujours décidés à voir de près l’emblématique représentant du pouvoir économique histoire de lui signifier que sa vision de la société n’est pas la bienvenue ici.
    Finalement, le commandant de gendarmerie vint à notre rencontre nous proposant qu’une délégation rencontre le lieutenant en chef de Pierre ainsi qu’un conseiller d’Etat en échange de notre évacuation des lieux.
    Le coup de la négociation, on connait, on a déjà donné et puis notre truc, en ce moment, ce serait plutôt la démocratie directe, sans intermédiaires pour nous enfumer. ON VEUT VOIR GATTAZ !
    A partir de là, tout s’accélère. Les invités à la réception déplacent leurs véhicules. Les gendarmes commencent à nous déloger ( certains d’entre eux assez vicieux pour donner quelques coups au passage ) pour libérer l’accès. Pierre et son bras droit s’engouffrent dans leur bolide qui démarre en trombe, passe sur le terre plein et disparaît sous les huées et la farine.

    Ayant eu vent de son programme de la journée, après concertation et au revoir aux camarades de Lorient, nous décidâmes de nous rendre à son lieu de déjeuner initialement prévu au CFAI de Brest mais que s’était-il passé entre temps ?
    Peut-être notre visite lui a-t-elle noué l’estomac, coupé l’appétit, toujours est-il qu’au lieu de respecter son agenda, Pierre Gattaz prit la décision de se rendre ailleurs, probablement sur le site de l’île Longue où il devrait visiter un sous-marin nucléaire dans l’après-midi.
    Là bas, il se sentira sûrement beaucoup plus détendu sur ce site protégé par gendarmes et compagnies de fusiliers marins et au moins il ira à la rencontre de salariés dont il chérit le modèle structurel : le militaire : un employé, sans syndicat, sans droit de grève, qui travaille, obéit et ferme sa gueule, bref le travailleur idéal pour le Medef.

    Nb Gattaz préconise, entre autres « réformes », une baisse du #SMIC, pour l’#emploi.

    #précarité #unedic