• 8 Parisiennes sur 10 pensent que personne ne les aiderait en cas d’agression dans le métro - Libération
    http://next.liberation.fr/sexe/2014/10/29/8-parisiennes-sur-10-pensent-que-personne-ne-les-aiderait-en-cas-d-a

    Un sondage international tente de mesurer le sentiment d’insécurité des femmes dans les transports publics de 16 métropoles.

    A quel point se sentent à l’aise les femmes dans les #transports_publics ? Un sondage réalisé par l’institut YouGov auprès de 6 300 personnes et publié par la Thomson Reuters Fondation compare de manière intéressante le sentiment d’insécurité des femmes dans les transports des plus grandes villes du monde.

    C’est ainsi à Bogota, Mexico et Lima qu’elles ont le plus peur. A l’inverse, elles se sentent plutôt en sécurité à New York, Tokyo et Pékin. La capitale parisienne se retrouve sixième meilleure ville. Une position en milieu de tableau à cause surtout d’une réponse à une question : « à quel point pensez-vous que des gens viendront vous aider si vous êtes agressées dans les transports publics » ? 85% déclarent qu’elles ont peu confiance et qu’elles risquent d’être livrées à elles-mêmes, au contraire, par exemple, des New-Yorkaises, si elles sont en danger.

    Des cas médiatiques, peuvent, sans doute, expliquer ces appréhensions, comme le meurtre d’Anne-Lorraine, en 2007, dans le RER D. En avril dernier, le procureur de Lille a ouvert une enquête pour tenter de retrouver les témoins d’une agression sexuelle dans le métro de la ville nordiste. L’agresseur « m’a touchée et personne ne m’a aidée. Je me suis défendue toute seule », a expliqué ensuite la jeune femme, choquée. La non-assistance à personne en danger est passible de cinq ans de prisons et de 75 000 euros d’amende.

    Le court-métrage ci-dessous, Je suis à l’heure, présenté au Nikon Film Festival met en scène de manière brillante cette #passivité parfois affolante des autres passagers.

    http://www.dailymotion.com/video/x28sghz_nikon-film-festival-je-suis-a-l-heure-le-film-contre-l-insecuri


    voir aussi la campagne #TackBackTheMetro
    http://seenthis.net/messages/307490
    #harcèlement_de_rue #agressions_sexuelles

    • Le court-métrage ci-dessous, Je suis à l’heure, présenté au Nikon Film Festival met en scène de manière brillante cette #passivité parfois affolante des autres passagers.

      Elle me saoul cette pub Nikon je ne comprend vraiment pas ce qu’apporte ce film pour les victimes d’agressions.

      – Il apporte du clic a des blogs à pub comme Next ou des blogs à trolls comme BigBrowser.
      – Il permet de répéter le cliché du méchant jeune de banlieue violeur de femmes car même si on ne voie pas l’agresseur ni l’agressée on entend les « zyva » typique d’un djeundebanlieu. Un peu de racisme et de classisme ca ne se refuse pas dans le contexte nauséabond actuel et le jeundebanlieu ne doit pas être la cible commerciale de Nikon.
      – Il parle aux hommes blancs probable cible commerciale de Nikon.
      – Il permet aux hommes blanc non banlieusards et probables acheteurs de Nikon de se projeter en chevalier servant sauveur du sexe faible en detresse. « moi à sa place j’aurais... » sont l’essentiel des commentaires masculins que j’ai lu autour de cette pub.
      – Il apprend aux femmes que le RER en milieu de journée c’est pas la peine sans un chaperon masculin avec soi. Les femmes ne sont clairement pas la cible de Nikon.
      – Il rappel aux victimes d’agression le bon souvenir de ce qu’elles ont vécu pour vendre des trucs Nikon. Voire le « syndrome de reviviscence » symptôme typique des troubles post-traumatiques des violences sexuelles.
      – Il ne dit pas qui sauvera les femmes de leur sauveurs. http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2012/10/17/01016-20121017ARTFIG00618-viols-sur-mineure-l-enquete-visant-des-pompiers-e
      – Il enfonce des stéréotypes sur le viol et les agressions sexuels. Dans un lieu publique par un inconnu à tendance banlieusarde alors que la plus part des viols et agressions sexuelles se passent au domicile de la victime ou de l’agresseur et par une personne connu de la victime, un ami, un conjoint, un parent, un collègue. Mais un film qui montrerait le cadre blanc client de Nikon en agresseur je suis pas certaine que ca aurait buzzer autant.
      – Il déplace le problème là ou il n’est pas, le problème c’est les agressions sexuelles pas le manque de chevaliers servants. Le problème c’est la déshumanisation et la robotisation des transports en commun pas la lâcheté des cadres en imperméable.
      – Il détourne la question des agressions sexuelles à des fins commerciales. C’est pas présenté d’abord comme le film de Isabelle Quintard et Fabien Motte mais c’est toujours d’abord le film « dans le cadre du Nikon Film Festival ».
      http://fr.wikipedia.org/wiki/Marketing_viral

      #bad_market

  • L’accès à la propriété rend bête et réactionnaire

    En leur vendant les maisons et appartements qu’ils habitaient Thatcher réussit à changer les préoccupations de la classe ouvrière. La solidarité fit place au soucis financiers imposés par le remboursement de prêts immmobiliers. Ce fut le début d’un processus de virement politique vers la droite.

    Im Bann der Eigentümer-Gesellschaft | Telepolis
    http://www.heise.de/tp/artikel/42/42079/1.html

    Der britische Guardian sah in diesem Privatisierungsprogramm gar die wichtigste Erbschaft der Thatcher-Ära:

    Für Millionen aus der bessergestellten Arbeiterklasse… bestand die wichtigste Folge des Thatcherismus in der Erlangung von Wohneigentum. Thatchers Traum von einer Nation von Wohneigentümern war derjenige, den sie an weitesten realisieren konnte.

    Neben dem siegreichen Falklandkrieg von 1982, in dessen Gefolge Thatcher auf einer Woge nationalistischer Begeisterung ihren zweiten Wahlsieg bei den Wahlen 1983 erringen konnte, war es gerade diese massive Privatisierungskampage im sozialen- und kommunalen Wohnungssektor, die erst die 18 Jahre währende Regierungszeit der Tories in Großbritannien ermöglichte - und die erst durch die neoliberale gewendete „New Labour“ Partei Tony Blairs beenden werden sollte.

    Laut dem Guardian bildete diese „kontroverse“ Wohnungspolitik den „Schlüsselfaktor“ bei den drei Wahlsiegen der Konservativen in den 1980ern und 1990ern. Die „bessergestellten“ Lohnabhängigen, die vermittels des „Right to Buy“-Programms erstmals zu Eigentümern wurden, bildeten konservative politische Anschauungen aus, die von der Sorge um die Abzahlung ihrer Hypotheken und den Wert ihrer Immobilien angefacht wurden. Der „immobile“ Besitz, der dieser ehemaligen Stammwählerschaft Labours zukam, kettete sie an das Bestehende. Er reduzierte somit auch die Bereitschaft zu geistiger Mobilität in gesellschaftspolitischen Fragen.

    Margaret Thatcher Took My Milk
    http://thedailybanter.com/2013/04/margaret-thatcher-took-my-milk
    #immobilier #conservatisme

    • Il n’y a peut être pas que l’avarice induite par la contrainte financière qui a joué : le « statut » de propriétaire est aussi un capital symbolique dont chacun a à coeur de défendre la valeur. Si j’ai payé ma maison, je ne peux pas être assimilé à quelqu’un qui est logé en HLM, sinon mon investissement n’a servi à rien.
      J’ai observé aussi cette sorte de « syndrome » de l’engagement durant mon service militaire. Au départ mes copains de chambre rejetaient tous le fonctionnement débile de l’armée, puis au bout de quelques semaines, après en avoir bavé dans les fossés en Ariège, ils étaient fiers de leur médaille, et tenaient les discours les plus réacs envers les « petits » nouveaux des contingents suivants. Comme si avoir été intégrés dans l’institution, après quelques sacrifices imposés, les avait fait basculer du côté des gradés, alors qu’ils n’étaient que des sans-grades améliorés. Il était important pour eux que les nouveaux, les suivants, en bavent autant que eux en avaient bavé pour gagner cette médaille, pour ne pas « dévaloriser » leur statut, pour entretenir la valeur de leur médaille..

      Bref je crois que les travaux de #psychologie_sociale nous révéleront pas mal de choses encore sur la puissance du capitalisme...

  • Construire la théorie du #financement_participatif - Institut des cultures en réseau
    http://alireailleurs.tumblr.com/post/89248952652

    On ne saluera jamais assez l’apport critique de l’Institut des cultures en réseau (@INCAmsterdam) fondé par Geert Lovink, qui, à Amsterdam, depuis 2004, met en tension l’impact social du numérique sur nos vies (voir notamment la diversité des sujets sur lesquels l’institut à produit des publications, toutes accessibles en ligne). 

    Depuis le début de l’année, via un séminaire de recherche, l’Institut s’est intéressé, en partenariat avec le Crowdfunding Hub d’Amsterdam, au financement participatif, comme nous l’explique un récent billet de synthèse. Pour Irma Borst de l’université Vrije, le financement participatif est devenu populaire avec la crise de 2008, à un moment où les fonds privés comme publics se sont taris, à un moment aussi où la confiance dans les banques a diminué alors même que les gens aspiraient (...)

    #crodwfunding #monnaie

    • Pour Rene Bekkers spécialiste de la philanthropie, il y a 7 raisons qui expliquent pourquoi les gens donnent : le besoin, la sollicitation qu’ils reçoivent, le fait qu’ils perçoivent le coût comme raisonnable par rapport au bénéfice qu’il apporte, le fait qu’ils soient récompensés (même psychologiquement), l’adéquation à leurs valeurs et le fait qu’ils puissent voir l’impact de leur don.

      Ces raisons se retrouvent dans la manière même dont les campagnes de financement sont construites. Mais surtout, les plateformes favorisent l’influence sociale : “les gens donnent à une campagne de financement quand ils voient que leur réseau proche fait de même et ils apprécient de dire qu’ils supportent un projet.”

      #psychologie_sociale

  • Le crime contre l’humanité en cours | Enbata
    http://www.enbata.info/articles/le-crime-contre-lhumanite-en-cours

    Après l’action spectaculaire de Bizi contre la direction régionale de la Société Générale à Bayonne http://seenthis.net/messages/254187 http://seenthis.net/messages/262882 http://seenthis.net/messages/264361 http://seenthis.net/messages/254174 , Txetx Etcheverry qualifie le #changement_climatique —en cours d’accélération— de #crime_contre_l’humanité qui aura des conséquences dramatiques à très large échelle pour l’humanité et qui va bouleverser les conditions de vie civilisées sur terre. Il s’interroge sur l’attitude qu’aura la génération actuelle, la dernière à pouvoir réellement peser sur le cours des choses à ce niveau.

    “Et si j’étais né en 17 à Leidenstadt, sur les ruines d’un champ de bataille, aurais-je été meilleur ou pire que ces gens, si j’avais été allemand ?” chante en refrain Jean-Jacques Goldman. La question se pose souvent, qu’aurions-nous fait à la place d’un citoyen allemand sous le nazisme. Aurions-nous laissé persécuter les juifs sans rien faire, nous serions-nous révoltés ou au contraire aurions-nous participé à leur persécution ?

    La réponse à posteriori est toujours facile et fait l’impasse sur tout un tas de facteurs qui pourtant conditionnent le comportement des masses à travers l’histoire. La connaissance de ce qui est en train de se dérouler, la conscience “du bien ou du mal”, de l’intérêt collectif ont hélas souvent peu de poids face à beaucoup d’autres facteurs : le fait de se sentir impuissants à changer l’ordre des choses, le refus de croire ou d’entendre ce qui ne nous arrange pas, les risques encourus, la peur de perdre un certain nombre d’acquis ou d’avantages, l’adhésion aux convictions majoritaires surtout si elles sont légitimées par l’Etat ou le système, (la majorité a toujours raison, la minorité a du mal à être crédible) etc. etc.

    Ceux qu’on considère comme des salauds après coup n’étaient souvent que des citoyens ordinaires embarqués dans la routine majoritaire d’un système, d’un moment historique, et fonctionnant exactement de la même manière que le commun des citoyens actuels. Sinon comment comprendre notre train train routinier collectif alors que se perpètre chez nous, ici et
    maintenant, un des crimes contre l’humanité les plus décisifs de l’histoire.

    Tout cela se passe ici et maintenant,
    au cours de cette période de 15 ans
    dans laquelle nous pouvons agir
    et empêcher le pire, ou ne rien faire
    et laisser faire le pire.
    Que choisirons-nous ?

    Vers les pires des scénarios du #GIEC

    Nous sommes aujourd’hui en train de foncer vers un basculement climatique incontrôlable et irréversible, qui va avoir des conséquences dramatiques à très large échelle pour l’humanité et bouleverser les conditions de vie civilisées sur terre. On peut qualifier cela de crime contre l’humanité, au vu des conséquences humaines que cela aura et du fait qu’il s’agit d’une situation provoquée en toute connaissance de cause par la génération actuelle, qui a les moyens de faire autrement.

    Tous les gouvernements de la planète s’étaient engagés en 2009 à limiter à l’horizon 2100 le réchauffement en cours au dessous du fameux seuil des +2°C, qui est porteur d’impacts majeurs et extrèmement coûteux (en vies humaines et en argent). A peine 5 ans plus tard, l’inaction mondiale en matière de réduction de #gaz_à_effet_de_serre a rendu caduque cet objectif et on parle aujourd’hui de dépasser les 2°C dès 2035 !

    Pire, avec le niveau actuel d’émissions, on s’inscrit dans les scénarios du GIEC les plus pessimistes, certains scientifiques voyant possible le dépassement des 6°C d’ici la fin du siècle ce qui signifie clairement la plongée de l’humanité dans un chaos indescriptible (5°C représente l’écart de température entre la dernière période glaciaire et le climat actuel qui a rendu possible l’agriculture et la sédentarisation de l’humanité, ça s’est passé en 10.000 ans et pas en 100 ans, dans une planète peuplée de quelques millions d’habitants à peine et pas de 7 ou 9 milliards de personnes).

    La génération qui pouvait agir

    Tout cela est en train de se dérouler sous nos yeux, nous sommes LA génération qui peut enrayer le cours des choses et nous n’avons qu’une quinzaine d’années pour le faire. Mais nous ne le faisons pas. Pour plein de raisons très simples qui ne font pas de nous des salauds : le sentiment d’impuissance, les risques encourus, les habitudes dures à changer, le fait de se dire que si les gouvernements ne s’affolent pas plus que ça sur la situation, c’est que ça ne doit pas être aussi grave que cela, malgré ce que nous martèle la communauté des scientifiques qui tire la sonnette d’alarme depuis plus de dix ans etc. Ces raisons ne font pas de nous des salauds donc, mais comment nous jugeront les gens qui vivront dans les années 2040, 2050, bref les enfants nés aujourd’hui ? Que penseront-ils de notre inaction actuelle, voire de ce qu’ils considéreront peut-être comme de la complicité ou de la responsabilité directe ?

    Stopper Alpha Coal


    Les militants de Bizi ! ont déversé, à visage découvert, 1,8 tonnes de charbon devant la direction régionale de la Société Générale à Bayonne pour exiger l’arrêt immédiat de son soutien actif (études de faisabilité et recherches de financement) au projet #Alpha_Coal en Australie qui est le détonateur d’une des 14 #bombes_climatiques recensées par Greenpeace sur la planète. Il s’agit de 14 nouveaux gigantesques projets d’extraction de charbon, de gaz naturel et de pétrole qui, s’ils venaient à être exploités d’ici à 2020, nous inscriraient dans une trajectoire pouvant atteindre les +5 ou +6°C. Ces choses-là sont concrètes, chiffrées et bien localisées. Elles ne tombent pas du ciel mais sont le fait de décisions humaines bien précises sur lesquelles nous pouvons -ou non- décider de peser, de nous opposer et de les arrêter. En l’occurrence et sur cet exemple précis, le retrait de la Société Générale porterait un coup dur à ce projet désastreux. La Société Générale est une banque omniprésente sur notre territoire, alimentée par notre épargne et potentiellement sensible à notre action.

    Tout cela se passe ici et maintenant, au cours de cette période de 15 ans dans laquelle nous pouvons agir et empêcher le pire, ou ne rien faire et laisser le pire se réaliser. Que choisirons-nous ?

    à propos de conditionnement du comportement des masses, lien avec la conjecture de Von Foerster http://seenthis.net/messages/255287
    #psychologie_sociale

    • Bien sûr que nous sommes impuissants, vu que nous (+/- 99% ?), n’avons pas le pouvoir de #décision (de délibérer), n’étant pas en #démocratie, mais en #aristrocratie.

      Et les soit-disantes #gouvernances, nos #gouvernements, nos #élus et #représentants qui font les lois, ne remettront jamais en question leur régime parlementaire et #anti-démocratique qui leurs garantit des privilèges à vie (comme une retraite à vie par exemple).

      – Comment vouloir être entendu, alors que nous n’avons pas accès à la parole et aux décisions politiques, et que les élites méprisent la démocratie (celle des plus nombreux ...) ?

      – Quels outils pour changer les structures (institutions, etc) ?

      La génération qui pouvait agir

      Tout cela est en train de se dérouler sous nos yeux, nous sommes LA génération qui peut enrayer le cours des choses (...) Mais nous ne le faisons pas. Pour plein de raisons très simples qui ne font pas de nous des salauds : le sentiment d’impuissance (...) le fait de se dire que si les gouvernements ne s’affolent pas plus que ça sur la situation, c’est que ça ne doit pas être aussi grave que cela, malgré ce que nous martèle la communauté des scientifiques qui tire la sonnette d’alarme depuis plus de dix ans etc.
      (...)
      Que penseront-ils de notre inaction actuelle, voire de ce qu’ils considéreront peut-être comme de la complicité ou de la responsabilité directe ?

    • Petite citatation d’André Gorz que je trouve pas mal :

      « Évoquer l’écologie, c’est comme parler du suffrage universel et du repos du dimanche : dans un premier temps, tous les bourgeois et tous les partisans de l’ordre vous disent que vous voulez leur ruine, le triomphe de l’anarchie et de l’obscurantisme. Puis, dans un deuxième temps , quand la force des choses et la pression populaire deviennent irrésistibles, on vous accorde ce qu’on vous refusait hier et, fondamentalement, rien ne change. C’est pourquoi il faut d’emblée poser la question franchement : que voulons-nous ? Un capitalisme qui s’accommode des contraintes écologiques ou une révolution économique, sociale et culturelle qui abolit les contraintes du capitalisme et par là même, instaure un nouveau rapport des hommes à la collectivité, à leur environnement et à la nature ? Il vaut mieux tenter de définir, dès le départ, pour quoi on lutte et pas seulement contre quoi. » André Gorz

      Il me semble qu’une question fondamentale est celle du pouvoir - la question de l’impuissance politique des peuples - et donc de la #démocratie.

  • Angoulême : les passants jettent des oeufs sur l’artiste, un massacre sociétal [Vidéo] - charentelibre.fr
    http://www.charentelibre.fr/2014/05/17/l-agressivite-hors-de-sa-coquille,1895860.php

    Il s’en est pris plein la tête mais n’a pas bronché. Pendant une demi-heure mercredi, Jérémie Pujau s’est glissé dans la peau d’un condamné, d’un bouc émissaire, d’une minorité en danger.

    L’artiste angoumoisin s’est posté en cible vivante, droit comme un i, place Saint-Martial à Angoulême. Devant une caméra cachée et derrière des tréteaux sur lesquels il avait déposé 130 oeufs en libre-service.

    Il ne parlait pas, ne bougeait pas, ne sourcillait pas. Rien. Comme un ovni qui assume sa différence. Son but : « Voir la réaction des gens, dans une approche sociétale. » Elle n’a guère tardé. Après seulement cinq minutes d’indifférence générale, des jeunes filles curieuses se sont approchées. Ont tout de suite pensé à lui « envoyer un oeuf dans la gueule », dit l’une d’elles sur la vidéo projetée avant-hier soir à la Maison des peuples et de la paix (MPP) d’Angoulême. Elles se sont retenues un temps et ont voulu engager la conversation, vainement. Car Jérémie Pujau restait dans son monde, absolument imperturbable. Alors elles ont commencé à toucher les oeufs, à considérer l’artiste comme l’idiot du village, l’homme à abattre bientôt.

    #tristesse #passivité #bouc-émissaire #effet-troupeau

    • Une « réaction ordinaire » déplore le jeune homme. « Elle est toujours à peu près la même, dans toutes les villes où je fais ça », raconte celui qui entame une tournée qui devait le mener hier à Bordeaux avant de le conduire à Toulouse, Marseille, Lyon puis Lille. Inévitablement et plutôt tôt que tard, l’envie de tirer, la pulsion de rejeter violemment se fait sentir. « Heureusement que ce ne sont que des oeufs, imaginez si c’étaient des pierres ou autre chose », interpelle Jérémie Pujau.[...]

      Les performances ne démontrent pas autre chose que « la facilité avec laquelle on perd notre libre arbitre devant la pression du groupe », s’inquiète le jeune homme en rapprochant cette « humiliation presque volontaire » de ce qui s’est joué pendant « la guerre d’Algérie ou encore la seconde guerre mondiale ».

      Ce sont surtout les 15-30 ans qui attaquent les premiers, mais avec l’assentiment des adultes, leur complicité sourde et aveugle. Parce que ce public est le plus influençable, le « plus facilement endoctriné par tous les régimes totalitaires. »

      Mais de temps en temps se dresse un « héros », une voix qui va s’opposer, un geste qui vient protéger. « À Paris, un homme a tendu un carton devant mon visage pour limiter les dégâts », se souvient l’artiste. « Dans les faits, rares sont ceux qui osent sortir du groupe. Parce qu’un groupe qui perd un membre est moins fort et se sent plus en danger. Celui qui en part devient une menace, une autre personne à abattre. »

      Endosser le rôle de la cible est « psychologiquement très éprouvant », témoigne Jérémie Pujau. « À chaque fois, c’est un choc immense, même après douze performances de ce type dans différentes villes d’Europe. » Il faut alors un peu de temps pour reprendre ses esprits et passer à la phase finale du travail : interroger sur leurs motivations et leur ressenti ceux qui ont interagi. Les réponses sont souvent confuses, souvent teintées de culpabilité. Mais il est déjà trop tard : l’humanité est à terre.

    • pourquoi tu parles de peuple ? sous prétexte que c’est « le peuple » (on se demande d’ailleurs ce qu’englobe ce terme : on ne sait rien en l’occurence du milieu social des personnes autours, et on constate du reste qu’il y a diversité des comportements), on ne devrait pas critiquer la tendance à attaquer l’autre, à prendre pour bouc émissaire celui que l’on juge différent ?

      Que les attitudes du bouc émissaires viennent d’un ministre, des médias ou de passants, ils sont dans tous les cas condamnables. En quoi le fait de rester en silence, aussi étrange, et même dans une certaine mesure violente, soit cette attitude justifie-t-elle de lancer des œufs à une personne ?

      Ce qu’interroge cette action, c’est au contraire la capacité de manipuler les gens... elle est d’une certaine manière aussi une dénonciation des discours xénophobes que l’on entend.

    • que le dispositif ait permis cette scène, c’est évident. Pour autant en est-il la cause ?

      Que Pujau joue un rôle différente des personnes autours de lui, c’est évident. Pour autant, s’agit-il nécessairement d’un mépris des autres ? S’agit-il de souligner sa différence avec l’autre, ou de souligner le comportement commun dans lequel on peut tout à chacun s’inscrire, Pujau, moi, toi, compris. Une victime peut se révéler ultérieurement bourreau, et vice-versa.

    • Que des gens aient des attitudes qui provoquent des réactions de violences, c’est certes possibles. Mais cet argument sert tellement à justifier tout qu’il est inutilisable.

      L’evt n’a certes pas de valeur scientifique en terme de démonstration. Mais elle a de valeur en terme de communication, en terme de moyen d’interroger. Plus que tous discours théorique sur les boucs émissaires, il est interrogation, pour chacun-e d’entre nous. En ce sens il constitue une performance (dans la notion de performativité), pas forcément une performance artistique (au sens il se rattacherait à de l’art, concept pour moi trop vague pour être utilisable).

    • ca n’a aucune valeur scientifique on est d’accord. Ca n’a pas non plus de valeur artistique. Ca a en revanche une valeur de performativité, au même titre que mettre des fleurs aurait pu performer un autre aspect de l’humanité.

  • De la responsabilité collective : esquisse d’une théorie de la fiction sociale - Cairn.info
    en lien avec les remarques de @aude_v ici http://seenthis.net/messages/254556
    http://www.cairn.info/zen.php?ID_ARTICLE=BUPSY_494_0131

    Notre condamnation d’un crime collectif fait souvent contraste avec le sentiment, chez les auteurs, de ne pas en être vraiment responsables. Ce décalage s’explique, en partie, par une loi cognitive objective. Jean-Pierre Dupuy et coll. (Dupuy, 2002 ; Dupuy, Koppel, Atlan, 1992) ont développé l’idée suivante, à partir d’une conjecture de H. von Foerster : les liens entre individus qui composent un collectif peuvent être plus ou moins rigides, et plus ils le sont, moins la connaissance du comportement de l’un d’entre eux apporte d’informations à l’observateur, qui connaît déjà le comportement des autres. La conjecture de von Foerster suggère que plus les relations interindividuelles sont rigides, plus le comportement de la totalité apparaîtra, à ses éléments individuels, comme doté d’une dynamique propre, qui échappe à leur contrôle. Pour un observateur extérieur au système, en revanche, la rigidité des relations entre éléments est propice à la compréhension du comportement collectif, par exemple, à travers la modélisation.

    On fait, donc, face à une situation paradoxale. Lorsque les individus sont sous une influence mutuelle, l’avenir du système est prévisible pour les observateurs extérieurs, alors que les individus se sentent impuissants à en infléchir l’orientation. Le comportement d’ensemble ne résulte que de l’intégration des réactions individuelles, mais le tout semble s’autonomiser et son évolution se figer en destin.

    (conjecture de Von Foerster également citée ici http://seenthis.net/messages/190256)
    là où il dit « sous influence mutuelle » je crois qu’il faut plutôt comprendre « sous l’influence de la rigidité de leurs liens aux autres »
    bref, une piste pour s’éloigner de la barbarie est aussi l’assouplissement et l’informalité des relations interindividuelles.
    restons cool. comme Fonzie.


    #psychologie_sociale

    • En résumé l’idée de cette conjecture c’est que les dynamiques collectives de barbarie, de lacheté, d’aliénation etc. se fondent sur le fait que les relations entre les personnes sont rigides, exagérément normées.
      Cette rigidité donne la sensation d’une norme implicite indépassable, qui du coup mène au pire (violences collectives, passivité collective ou déni collectif face à l’horreur), alors que cette norme n’existe que dans la tête des gens.

      Bien que ce que nous voyons tous les matins ne soit pas un cheval blanc mais le hérisson écrasé sur la route, le chat qui a perdu un oeil, le chien qui a été frappé, nous vidons les chambres, les cachettes, les châteaux de paille, les caves obscures, et nous allons alignés, dans ce défilé qui a encore peur de la fraternité, vers les bureaux, entrepôts, pavillons, secrétariats, classes, magasins et autres espaces clôturés, pour, par notre haleine, et par notre sueur, et par nos gestes, et par nos regards, et par notre bassesse, et par notre tendresse aussi parfois, et par autant d’ignorance que d’inquiétude constamment, d’abominable et fatigante inertie commune, mutiler nos mouvements, en rendant plus licite la prostitution que l’amour, les conventions que le courage, les lois que le droit, la communication est un mensonge dans l’ère de la communication, marcher ce n’est pas faire des pas, sedate me sedate me sedate me one more time, tu injectes de la morphine en moi tous les jours, mais tu ne peux pas implanter en moi la graine de l’étonnement, dans cette époque apathique des substitutions.

      « Goiz euria » Lisabö, Egun bat nonahi (EP), Acuarela discos, 2002

  • Petit traité de manipulation à l’usage des honnêtes gens - Wikipédia
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Petit_traité_de_manipulation_à_l'usage_des_honnêtes_gens

    celui-ci fait partie de mes classiques :

    Le Petit traité de manipulation à l’usage des honnêtes gens est un essai de #psychologie_sociale de Robert-Vincent Joule et Jean-Léon Beauvois
    (...) description des mécanismes qui peuvent être mis en œuvre pour obtenir de tierces personnes sans aucune forme de persuasion des choses qu’elles n’auraient jamais concédées autrement : escalade d’engagement, pied-dans-la-porte, porte-au-nez, amorçage, pied-dans-la-bouche. L’ouvrage souligne également l’importance du #toucher dans la réussite d’une opération de #manipulation.

    #livre