• A la frontière avec la Turquie, des migrants enrôlés de force par la police grecque pour refouler d’autres migrants

    Une enquête du « Monde » et de « Lighthouse Reports », « Der Spiegel », « ARD Report Munchen » et « The Guardian » montre que la police grecque utilise des migrants pour renvoyer les nouveaux arrivants en Turquie.

    Dans le village de #Neo_Cheimonio, situé à dix minutes du fleuve de l’Evros qui sépare la Grèce et la Turquie, les refoulements de réfugiés, une pratique contraire au droit international, sont un secret de Polichinelle. A l’heure de pointe, au café, les habitants, la cinquantaine bien passée, évoquent la reprise des flux migratoires. « Chaque jour, nous empêchons l’entrée illégale de 900 personnes », a affirmé, le 18 juin, le ministre grec de la protection civile, Takis Theodorikakos, expliquant l’augmentation de la pression migratoire exercée par Ankara.
    « Mais nous ne voyons pas les migrants. Ils sont enfermés, sauf ceux qui travaillent pour la police », lance un retraité. Son acolyte ajoute : « Eux vivent dans les conteneurs du commissariat et peuvent aller et venir. Tu les rencontres à la rivière, où ils travaillent, ou à la tombée de la nuit lorsqu’ils vont faire des courses. » Ces nouvelles « recrues » de la police grecque ont remplacé les fermiers et les pêcheurs qui barraient eux-mêmes la route, il y a quelques années, à ceux qu’ils nomment « les clandestins ».

    « Esclaves » de la police grecque

    D’après les ONG Human Rights Watch ou Josoor, cette tendance revient souvent depuis 2020 dans les témoignages des victimes de « pushbacks » [les refoulements illégaux de migrants]. A la suite des tensions à la frontière en mars 2020, lorsque Ankara avait menacé de laisser passer des milliers de migrants en Europe, les autorités grecques auraient intensifié le recours à cette pratique pour éviter que leurs troupes ne s’approchent trop dangereusement du territoire turc, confirment trois policiers postés à la frontière. Ce #travail_forcé des migrants « bénéficie d’un soutien politique. Aucun policier n’agirait seul », renchérit un gradé.

    Athènes a toujours démenti avoir recours aux refoulements illégaux de réfugiés. Contacté par Le Monde et ses partenaires, le ministère grec de la protection civile n’a pas donné suite à nos sollicitations.

    Au cours des derniers mois, Le Monde et ses partenaires de Lighthouse Reports – Der Spiegel, ARD Report Munchen et The Guardian avec l’aide d’une page Facebook « Consolidated Rescue Group » –, ont pu interviewer six migrants qui ont raconté avoir été les « esclaves » de la #police grecque, contraints d’effectuer des opérations de « pushbacks » secrètes et violentes. En échange, ces petites mains de la politique migratoire grecque se sont vu promettre un #permis_de_séjour d’un mois leur permettant d’organiser la poursuite de leur voyage vers le nord de l’Europe.

    Au fil des interviews se dessine un mode opératoire commun à ces renvois. Après leur arrestation à la frontière, les migrants sont incarcérés plusieurs heures ou plusieurs jours dans un des commissariats. Ils sont ensuite transportés dans des camions en direction du fleuve de l’Evros, où les « esclaves » les attendent en toute discrétion. « Les policiers m’ont dit de porter une cagoule pour ne pas être reconnu », avance Saber, soumis à ce travail forcé en 2020. Enfin, les exilés sont renvoyés vers la Turquie par groupe de dix dans des bateaux pneumatiques conduits par les « esclaves ».

    Racket, passage à tabac des migrants

    Le procédé n’est pas sans #violence : tous confirment les passages à tabac des migrants par la police grecque, le racket, la confiscation de leur téléphone portable, les fouilles corporelles, les mises à nu.
    Dans cette zone militarisée, à laquelle journalistes, humanitaires et avocats n’ont pas accès, nous avons pu identifier six points d’expulsion forcée au niveau de la rivière, grâce au partage des localisations par l’un des migrants travaillant aux côtés des forces de l’ordre grecques. Trois autres ont aussi fourni des photos prises à l’intérieur de #commissariats de police. Des clichés dont nous avons pu vérifier l’authenticité et la localisation.

    A Neo Cheimonio, les « esclaves » ont fini par faire partie du paysage. « Ils viennent la nuit, lorsqu’ils ont fini de renvoyer en Turquie les migrants. Certains restent plusieurs mois et deviennent chefs », rapporte un commerçant de la bourgade.

    L’un de ces leaders, un Syrien surnommé « Mike », a tissé des liens privilégiés avec les policiers et appris quelques rudiments de grec. « Son visage n’est pas facile à oublier. Il est passé faire des emplettes il y a environ cinq jours », note le négociant.
    Mike, mâchoire carrée, coupe militaire et casque de combattant spartiate tatoué sur le biceps droit, a été identifié par trois anciens « esclaves » comme leur supérieur direct. D’après nos informations, cet homme originaire de la région de Homs serait connu des services de police syriens pour des faits de trafic d’essence et d’être humains. Tout comme son frère, condamné en 2009 pour homicide volontaire.

    En contact avec un passeur basé à Istanbul, l’homme recruterait ses serviteurs, en leur faisant croire qu’il les aidera à rester en Grèce en échange d’environ 5 000 euros, selon le récit qu’en fait Farhad, un Syrien qui a vite déchanté en apprenant qu’il devrait expulser des compatriotes en Turquie. « L’accord était que nous resterions une semaine dans le poste de police pour ensuite continuer notre voyage jusqu’à Athènes. Quand on m’a annoncé que je devais effectuer les refoulements, j’ai précisé que je ne savais pas conduire le bateau. Mike m’a répondu que, si je n’acceptais pas, je perdrais tout mon argent et que je risquerais de disparaître à mon retour à Istanbul », glisse le jeune homme.
    Les anciens affidés de Mike se souviennent de sa violence. « Mike frappait les réfugiés et il nous disait de faire de même pour que les #commandos [unité d’élite de la police grecque] soient contents de nous », confie Hussam, un Syrien de 26 ans.

    De 70 à 100 refoulements par jour

    Saber, Hussam ou Farhad affirment avoir renvoyé entre 70 et 100 personnes par jour en Turquie et avoir été témoins d’accidents qui auraient pu mal tourner. Comme ce jour où un enfant est tombé dans le fleuve et a été réanimé de justesse côté turc… Au bout de quarante-cinq jours, Hussam a reçu un titre de séjour temporaire que nous avons retrouvé dans les fichiers de la police grecque. Théoriquement prévu pour rester en Grèce, ce document lui a permis de partir s’installer dans un autre pays européen.
    Sur l’une des photos que nous avons pu nous procurer, Mike prend la pose en treillis, devant un mobile-home, dont nous avons pu confirmer la présence dans l’enceinte du commissariat de Neo Cheimonio. Sur les réseaux sociaux, l’homme affiche un tout autre visage, bien loin de ses attitudes martiales. Tout sourire dans les bras de sa compagne, une Française, en compagnie de ses enfants ou goguenard au volant de sa voiture. C’est en France qu’il a élu domicile, sans éveiller les soupçons des autorités françaises sur ses activités en Grèce.

    Le Monde et ses partenaires ont repéré deux autres postes de police où cette pratique a été adoptée. A #Tychero, village d’environ 2 000 habitants, c’est dans le commissariat, une bâtisse qui ressemble à une étable, que Basel, Saber et Suleiman ont été soumis au même régime.
    C’est par désespoir, après neuf refoulements par les autorités grecques, que Basel avait accepté la proposition de « #collaboration » faite par un policier grec, « parce qu’il parlait bien anglais ». Apparaissant sur une photographie prise dans le poste de police de Tychero et partagée sur Facebook par un de ses collègues, cet officier est mentionné par deux migrants comme leur recruteur. Lors de notre passage dans ce commissariat, le 22 juin, il était présent.
    Basel soutient que les policiers l’encourageaient à se servir parmi les biens volés aux réfugiés. Le temps de sa mission, il était enfermé avec les autres « esclaves » dans une chambre cachée dans une partie du bâtiment qui ne communique pas avec les bureaux du commissariat, uniquement accessible par une porte arrière donnant sur la voie ferrée. Après quatre-vingts jours, Basel a obtenu son sésame, son document de séjour qu’il a gardé, malgré les mauvais souvenirs et les remords. « J’étais un réfugié fuyant la guerre et, tout d’un coup, je suis devenu un bourreau pour d’autres exilés, avoue-t-il. Mais j’étais obligé, j’étais devenu leur esclave. »

    https://www.lemonde.fr/international/article/2022/06/28/a-la-frontiere-avec-la-turquie-des-migrants-enroles-de-force-par-la-police-g

    #Evros #Thrace #asile #migrations #réfugiés #Turquie #Grèce #push-backs #refoulements #esclavage #néo-esclavage #papier_blanc #détention_administrative #rétention #esclavage_moderne #enfermement

    • “We were slaves”

      The Greek police are using foreigners as “slaves” to forcibly return asylum seekers to Turkey

      People who cross the river Evros from Turkey to Greece to seek international protection are arrested by Greek police every day. They are often beaten, robbed and detained in police stations before illegally being sent back across the river.

      The asylum seekers are moved from the detention sites towards the river bank in police trucks where they are forced onto rubber boats by men wearing balaclavas, with Greek police looking on. Then these masked men transport them back to the other side.

      In recent years there have been numerous accounts from the victims, as well as reports by human rights organisations and the media, stating that the men driving these boats speak Arabic or Farsi, indicating they are not from Greece. A months-long joint investigation with The Guardian, Le Monde, Der Spiegel and ARD Report München has for the first time identified six of these men – who call themselves slaves– interviewed them and located the police stations where they were held. Some of the slaves, who are kept locked up between operations, were forcibly recruited themselves after crossing the border but others were lured there by smugglers working with a gangmaster who is hosted in a container located in the carpark of a Greek police station. In return for their “work” they received papers allowing them to stay in Greece for 25 days.

      The slaves said they worked alongside regular police units to strip, rob and assault refugees and migrants who crossed the Evros river into Greece — they then acted as boatmen to ferry them back to the Turkish side of the river against their will. Between operations the slaves are held in at least three different police stations in the heavily militarised Evros region.

      The six men we interviewed weren’t allowed to have their phones with them during the pushback operations. But some of them managed to take some pictures from inside the police station in Tychero and others took photos of the Syrian gangmaster working with the police. These visuals helped us to corroborate the stories the former slaves told us.

      Videos and photographs from police stations in the heavily militarised zone between Greece and Turkey are rare. One slave we interviewed provided us with selfies allegedly taken from inside the police station of Tychero, close to the river Evros, but difficult to match directly to the station because of the lack of other visuals. We collected all visual material of the station that was available via open sources, and from our team, and we used it to reconstruct the building in a 3D model which made it possible to place the slave’s selfies at the precise location in the building. The 3D-model also tells us that the place where the slaves were kept outside their “working” hours is separate from the prison cells where the Greek police detain asylum seekers before they force them back to Turkey.

      We also obtained photos of a Syrian man in military fatigues in front of a container. This man calls himself Mike. According to three of the six sources, they worked under Mike’s command and he in turn was working with the Greek police. We were able to find the location of the container that serves as home for Mike and the slaves. It is in the parking lot of the police station in Neo Cheimonio in the Evros region.

      We also obtained the papers that the sources received after three months of working with the Greek police and were able to verify their names in the Greek police system. All their testimonies were confirmed by local residents in the Evros region.
      STORYLINES

      Bassel was already half naked, bruised and beaten when he was confronted with an appalling choice. Either he would agree to work for his captors, the Greek police, or he would be charged with human smuggling and go to prison.

      Earlier that night Bassel, a Syrian man in his twenties, had crossed the Evros river from Turkey into Greece hoping to claim asylum. But his group was met in the forests by Greek police and detained. Then Bassel was pulled out of a cell in the small town of Tychero and threatened with smuggling charges for speaking English. His only way out, they told him, was to do the Greeks’ dirty work for them. He would be kept locked up during the day and released at night to push back his own compatriots and other desperate asylum seekers. In return he would be given a travel permit that would enable him to escape Greece for Western Europe. Read the full story in Der Spiegel

      Bassel’s story matched with three other testimonies from asylum seekers who were held in a police station in Neo Cheimonio. All had paid up to €5,000 euros to a middleman in Istanbul to cross from Turkey to Greece with the help of a smuggler, who said there would be a Syrian man waiting for them with Greek police.

      Farhad, in his thirties and from Syria along with two others held at the station, said they too were regularly threatened by a Syrian man whom they knew as “Mike”. “Mike” was working at the Neo Cheimonio station, where he was being used by police as a gangmaster to recruit and coordinate groups of asylum seekers to assist illegal pushbacks, write The Guardian and ARD Report Munchen.
      Residents of Greek villages near the border also report that it is “an open secret” in the region that fugitives carry out pushbacks on behalf of the police. Farmers and fishermen who are allowed to enter the restricted area on the Evros have repeatedly observed refugees doing their work. Migrants are not seen on this stretch of the Evros, a local resident told Le Monde, “Except for those who work for the police.”

      https://www.lighthousereports.nl/investigation/we-were-slaves

  • Schengen borders code: Council adopts its general approach

    As part of the work carried out under the French presidency to reform and strengthen the Schengen area in the face of new challenges, the Council today adopted its general approach on the reform of the Schengen borders code.

    This reform: (i) provides new tools to combat the instrumentalisation of migrant flows; (ii) establishes a new legal framework for external border measures in the event of a health crisis, drawing on the lessons learned from the experience with COVID-19; (iii) updates the legal framework for reintroducing internal border controls in order to safeguard the principle of free movement while responding to persistent threats; (iv) introduces alternative measures to these controls.

    The general approach now enables the Council to start negotiations with the European Parliament, once the Parliament has adopted its own position.
    The fight against the instrumentalisation of migration flows

    The text defines the instrumentalisation of migrants as a situation in which a third country or non-state actor encourages or facilitates the movement of third-country nationals towards the EU’s external borders or to a member state in order to destabilise the EU or a member state. It introduces new measures to combat this phenomenon, including limiting the number of crossing points at the external border or limiting their opening hours, and intensifying border surveillance.
    External border measures in the event of a health crisis

    The text provides for the possible swift adoption of binding minimum rules on temporary travel restrictions at the external borders in the event of a threat to public health. This will strengthen the currently available tools applied during the COVID-19 pandemic, which have been based on non-binding recommendations.

    The binding implementing regulation to be adopted by the Council in such situations will include minimum restrictions, with the possibility for member states to apply stricter restrictions if the conditions so require. It will also include a list of essential travellers to be exempted from certain measures, which will be decided on a case by case basis.
    Reintroduction of internal border controls

    The text sets out more structured procedures for the reintroduction of internal border controls, with stronger safeguards. It takes into account a recent judgment by the European Court of Justice, which confirmed the principle of freedom of movement within the Schengen area, while specifying the conditions for the reintroduction of internal border controls. In this regard, it offers possible responses to persistent threats to public policy and internal security.

    If a continued need for internal border controls is confirmed beyond two years and six months, the member state concerned will need to notify the Commission of its intention to further prolong internal border controls, providing justification for doing so and specifying the date on which it expects to lift controls. The Commission will then issue a recommendation, also relating to that date, and with regard to the principles of necessity and proportionality, to be taken into account by the member state.
    Promotion of alternative measures

    The text updates the Schengen borders code by providing for alternative measures to internal border controls, in particular by proposing a more effective framework for police checks in member states’ border regions.

    The text introduces a new procedure to address unauthorised movements of irregular migrants within the EU. In the context of a bilateral cooperation framework based on voluntary action by the member states concerned, this mechanism will allow a member state to transfer third-country nationals apprehended in the border area and illegally staying in its territory to the member state from which they arrived, in the context of operational cross-border police cooperation.

    https://www.consilium.europa.eu/en/press/press-releases/2022/06/10/schengen-area-council-adopts-negotiating-mandate-reform-schengen-bo

    en français:
    https://www.consilium.europa.eu/fr/press/press-releases/2022/06/10/schengen-area-council-adopts-negotiating-mandate-reform-schengen-bo

    #Schegen #code_frontières_Schengen #frontières #frontières_extérieures #frontières_intérieures #frontières_internes #migrations #asile #réfugiés #réforme #menaces #liberté_de_circulation #surveillance_frontalière #instrumentalisation #contrôles_frontaliers #mouvements_secondaires #coopération_policière_opérationnelle_transfrontière

    • Joint Civil Society statement on the Schengen Borders Code

      The undersigned civil society organisations would like to express their concerns with regard to several aspects of the Commission’s proposal amending the Schengen Borders Code.

      Overall, the proposal embraces a very harmful narrative which assumes that people crossing borders irregularly are a threat to the EU and proposes to address it by increasing policing and curtailing safeguards. At the same time, the proposal fails to recognise the lack of regular pathways for asylum seekers, who are often forced to turn to irregular border crossings in order to seek international protection within the EU, and further complicates access to asylum. The measures put forward by the Commission would have a detrimental impact on the right to freedom of movement within the EU, the principle of non-discrimination, access to asylum and the harmonisation of procedures under EU law. Furthermore, the proposal would increase the use of monitoring and surveillance technologies, without any adequate safeguards.

      Freedom of movement within the EU and violation of the principle of non-discrimination

      Several provisions of the proposed amended Schengen Borders Code would encroach the right to freedom of movement within the EU (art. 3(2) TEU, art. 21 and 77 TFEU) by expanding the possibility to reintroduce internal border controls and facilitating the application of so-called “alternative measures” which in practice amount to discriminatory border controls. The discretionary nature of these border checks is very likely to disproportionately target racialised communities, and practically legitimise ethnic and racial profiling and expose people to institutional and police abuse.

      While the amended Schengen Borders Code reiterates that internal border controls are prohibited in the Schengen area, it also introduces the possibility to carry out police checks in the internal border areas with the explicit aim to prevent irregular migration, when these are based on “general information and experience of the competent authorities” (rec. 18 and 21 and art. 23). In addition, the proposal clarifies the meaning of “serious threat” which justifies the temporary reintroduction of border controls (which was already possible under art. 25 of the 2016 SBC). Problematically, the proposed definition of “serious threat” also includes “a situation characterised by large scale unauthorised movements of third country nationals between member states, putting at risk the overall functioning of the area without internal border control” (art. 25).[1]

      Such provisions, together with the new procedure set by article 23a and analysed below, will in practice legalise systematic border controls which target people based on their racial, ethnic, national, or religious characteristics. This practice is in clear violation of European and international anti-discrimination law and a breach to migrants’ fundamental rights.

      Research from the EU Fundamental Rights Agency in 2021 shows that people from an ‘ethnic minority, Muslim, or not heterosexual’ are disproportionately affected by police stops, both when they are walking and when in a vehicle. In addition, another study from 2014 showed that 79% of surveyed border guards at airports rated ethnicity as a helpful indicator to identify people attempting to enter the country in an irregular manner before speaking to them.

      The new provisions introduced in the amended Schengen Borders Code are likely to further increase the discriminatory and illegal practice of ethnic and racial profiling and put migrant communities at risk of institutional violence, which undermines the right to non-discrimination and stands at odds with the European Commission’s commitments under the recent Anti-Racism Action Plan.

      Lack of individual assessment and increased detention

      The proposed revisions to the Schengen Borders Code set a new procedure to “transfer people apprehended at the internal borders”. According to the proposed new rules, if a third country national without a residence permit or right to remain crosses the internal borders in an irregular way (e.g., from Germany to Belgium, or from Italy to France) and if they are apprehended “in the vicinity of the border area,” they could be directly transferred back to the competent authorities in the EU country where it is assumed they just came from, without undergoing an individual assessment (art. 23a and Annex XII). This provision is very broad and can potentially include people apprehended at train or bus stations, or even in cities close to the internal borders, if they are apprehended as part of cross-border police cooperation (e.g. joint police patrols) and if there is an indication that they have just crossed the border (for instance through documents they may carry on themselves, their own statements, or information taken from migration or other databases).

      The person will be then transferred within 24 hours.[2] During these 24 hours, Annex XII sets that the authorities might “take appropriate measures” to prevent the person from entering on the territory – which constitutes, in practice, a blanket detention provision, without any safeguards nor judicial overview. While the transfer decision could be subject to appeal, this would not have a suspensive effect. The Return Directive would also be amended, by introducing an obligation for the receiving member state to issue a return decision without the exceptions currently listed in article 6 (e.g., the possibility to issue a residence permit for humanitarian or compassionate reasons). As a consequence, transferred people would be automatically caught up in arbitrary and lengthy detention and return procedures.[3]

      Courts in Italy, Slovenia and Austria have recently ruled against readmissions taking place under informal or formal agreements, recognising them as systematic human rights violations with the potential to trigger so-called chain pushbacks. The courts found the plaintiffs were routinely returned from Italy or Austria through Slovenia to Croatia, from where they had been illegally pushed back to Bosnia and Herzegovina.

      In practice, this provision would legalise the extremely violent practice of “internal pushbacks” which have been broadly criticised by civil society organisations across the EU and condemned by higher courts. The new procedure, including the possibility to detain people for up to 24 hours, would also apply to children, even though this has been deemed illegal by courts and despite international consensus that child detention constitutes a human rights violation.

      Access to asylum

      The new Code introduces measures which member states can apply in cases of “instrumentalisation of migrants”, which is defined as “a situation where a third country instigates irregular migratory flows into the Union by actively encouraging or facilitating the movement of third country nationals to the external borders” (art. 2). In such cases, member states can limit the number of border crossing points and their opening hours, and intensify border surveillance including through drones, motion sensors and border patrols (art. 5(4) and 13(5)). The definition of instrumentalisation of migrants should also be read in conjunction with the Commission’s proposal for a Regulation addressing situations of instrumentalisation in the field of migration and asylum, which provides member states with numerous derogations to the asylum acquis.

      These measures unjustifiably penalise asylum seekers by limiting access to the territory and de facto undermining art. 31 of the Refugee Convention which prohibits States from imposing penalties on refugees on account of their entry or presence in their territory without authorization, and are therefore in violation of international law.

      Harmonisation of procedures under EU law and asylum acquis

      The proposal lifts the standstill clause introduced by the 2008 Return Directive (art. 6(3)) which prohibits member states from negotiating new bilateral readmission agreements. When negotiating the 2008 Return Directive, both the Commission and the European Parliament had clarified that bilateral readmission agreements should remain an exception, as they undermine the objective of harmonising procedures under EU law.

      By incentivising states to adopt new bilateral agreements, and proposing a new internal transfer procedure, the Commission’s proposal promotes the proliferation of exceptional procedures, which are outside the framework set by the Return Directive and the asylum acquis, and circumvents the procedural safeguards included in the Dublin Regulation.

      The proposed provisions undermine the substantive and procedural guarantees for third country nationals, such as the right to request asylum, the respect of the principle of non-refoulement, and the right to an effective remedy.

      As mentioned above, several national-level courts have ruled on the unlawfulness of readmissions carried out under formal and informal agreements, which often led to instances of chain-refoulement. There is a serious risk that readmission agreements, if they remain a part of the current legislative proposal, could be further abused to perpetrate chain refoulement and collective expulsions, which are in violation of Article 4 of Protocol No. 4 to the European Convention on Human Rights and Article 19 of the Charter of Fundamental Rights of the European Union.

      Use of monitoring and surveillance technologies

      Lastly, the proposal also facilitates a more extensive use of monitoring and surveillance technologies, by clarifying that these are part of member states’ responsibility to patrol borders (art. 2). In addition, article 23, analysed above, clarifies that internal checks, including to prevent irregular migration, can be carried out “where appropriate, on the basis of monitoring and surveillance technologies generally used in the territory”.

      By removing obstacles for a more extensive use of monitoring and surveillance technologies, these provisions would create a loophole to introduce technologies which would otherwise be discouraged by pre-existing EU legislation such as the General Data Protection Regulation.[4]

      Artificial Intelligence (AI) and other automated decision-making systems, including profiling, are increasingly used in border control and management for generalised and indiscriminate surveillance. Insofar as such systems are used to ‘detect human presence’ for the purpose of ‘combating irregular migration’, there is serious concern that such systems can facilitate illegal interdiction, violence at border crossings, and further limit access to asylum and other forms of protection.

      Furthermore, these technologies disproportionately target racialised people, thus further exacerbating the risks of increased racial and ethnic profiling. Indeed, monitoring and surveillance technologies which make use of artificial intelligence by nature violate the right to non-discrimination insofar as they are trained on past data and decision-making, and therefore codify assumptions on the basis of nationality and other personal characteristics, which is prohibited by international racial discrimination law.[5]

      Recommendations

      In light of the concerns discussed above, the undersigned civil society organisations:

      – Express their concerns on the harmful impact of narratives which consider people crossing borders irregularly as a threat, and recommend the European Parliament and the Council to delete such references from recital 29, article 23 and article 25(1)(c);
      – Call on the EU institutions to uphold the right to freedom of movement and the principle of non-discrimination, including by prohibiting the use of technologies which make use of artificial intelligence and other automated decision-making systems. In this regard, we recommend the European Parliament and the Council to amend article 23, paragraph (a) by deleting the reference to “combat irregular residence or stay, linked to irregular migration” in point (ii) and deleting point (iv) on monitoring and surveillance technologies;
      – Urge the EU institutions to uphold the right to apply for asylum, and recommend deleting the definition of ‘instrumentalisation of migration’ in article 2, paragraph 27 and all the ensuing provisions which would apply in this circumstance;
      – Condemn the proliferation of exceptional procedures which undermine the right to an individual assessment, and recommend deleting article 23a, annex XII, and the proposed amendment to art. 6(3) of the Return Directive;
      – Express their concerns at the glaring inconsistency between some of the proposed provisions and the European Commission’s commitments under the EU Action Plan against Racism, i.e. with respect to ending racial profiling, and call on the EU institutions to uphold their commitment to address and to combat structural and institutional discrimination and include explicit references to the Action Plan against Racism in the text of the Schengen Borders Code.

      https://picum.org/joint-civil-society-statement-schengen-borders-code

      #discrimination #non-discrimination #détention #rétention #détention_administrative #réadmission

  • Par les temps qui courent, c’est pas tous les jours qu’un Etat décide de démanteler un mur...
    Slovenia to dismantle border fence with Croatia

    Slovenia has announced that it will be taking down its border fence on the Croatian border by the end of the year. The Interior Ministry confirmed the plan to the news agency STA.

    Slovenia’s new government has vowed to remove the controversial fence that separates it from neighbouring Croatia. Construction on the fence started in late 2015 during the height of the what is often referred to as the ’European refugee crisis,’ when hundreds of thousands of people fled to EU countries from war-torn Syria.

    The fence was designed to curb irregular migration into Slovenia through the Balkans. It was extended several times since 2015, and is currently about 200 kilometers long.

    Many people have been insured trying to scale the structure, suffering considerable cuts on the barbed wire that was placed on top of the fence.
    New government wants to change direction

    Slovenia shares a 670 kilometer-long border with Croatia, meaning that roughly a third of their shared border has been fortified with a fence.

    Both countries are members of the European Union, but only Slovenia is also part of the Schengen Area — a group of European countries that have abolished border controls at their shared borders. In part because of this, Slovenia has seen a lot of people trying to cross its borders to get to other Schengen countries, like Germany, Austria or Italy.

    Both Croatia and Slovenia have repeatedly come under fire for their treatment of migrants and refugees; Croatia in particular has faced repeated accusations of conducting illegal pushbacks into neighboring Bosnia.

    The Slovanian new government, which was sworn in last week, wants to change the country’s border policies. The left-liberal government under Prime Minister Robert Golob committed itself to demolishing the border fence in its coalition agreement, and they have announced plans to instead monitor the border with drones and cameras.

    https://www.infomigrants.net/en/post/41109/slovenia-to-dismantle-border-fence-with-croatia
    #murs #barrières_frontalières #Croatie #Slovénie #frontière_sud-alpine #asile #migrations #réfugiés #Balkans #route_des_Balkans

    Mais bon... au lieu des murs... des #drones #caméras_de_vidéosurveillance... c’est pas vraiment un changement de cap... voir :
    Slovenia e flussi migratori : via il filo spinato, arrivano i droni
    https://seenthis.net/messages/966571

    ping @isskein @karine4

    • Slovenija objavila koliko će trajati rezanje ograde na granici s Hrvatskom, mijenjaju politiku prema migrantima: Učit će ih jezik i integrirati u društvo

      Slovenska vojska ovih dana počinje s uklanjanjem 200 kilometara ograde na granici prema Hrvatskoj. Kako je najavila Tatjana Bobnar, ministrica unutrašnjih poslova u vladi Roberta Goloba, vojnici dnevno mogu ukloniti 200 metara žice, što znači da će posao biti gotov za 150 radnih dana, tj. potkraj veljače naredne godine. Ministrica Bobnar najavila je i značajne promjene u migracijskoj politici zemlje

      Bobnar uvjerava da će policija nakon uklanjanja žice temeljito obavljati nadzor granice te tako nastaviti osiguravati primjerenu razinu sigurnosti pograničnom stanovništvu.

      ’Vlada i MUP zalažu se za sigurne rute migranata i siguran prelazak granice za građane, stanovnike i migrante. Zbog toga smo osnovali novo savjetodavno tijelo koje se već sastalo s predstavnicima državnih tijela, organizacijama i predstavnicima civilnog društva koji rade na području migracija te će pripremiti cjelovitu migracijsku strategiju. Oni će se usredotočiti na osiguravanje sigurnijih putova migracija, učinkovitije procedure azila i dobivanje boravišnih dozvola kako bi se olakšali uvjeti za međunarodnu zaštitu i sustavnu integraciju u društvo. Azilante je potrebno sustavno integrirati u društvo i tržište rada te im omogućiti učenje jezika, a spriječiti iskorištavanje radnika’, smatra ministrica Bobnar.
      Slovenska ministrica vanjskih poslova Tatjana Bobnar

      Dakako, desna oporba smatra da je u pitanju zabrinjavajući zaokret. Oporbena Nova Slovenija (NSi) predviđa pogoršanje sigurnosne situacije jer se zbog nedostatka pšenice očekuju veće migracije iz sjeverne Afrike, a ojačat će i balkanska krijumčarska ruta, smatraju. Policijska kontrola, kako predviđa vlada, neće biti dovoljna.

      ’Nije realno to da dodatna tehnička sredstva, poput dronova koje ministrica često spominje, mogu pružati istu razinu sigurnosti kao tehničke barijere’, komentirao je odluku zastupnik Nove Slovenije Janez Žakelj. NSi stoga predlaže selektivno uklanjanje ograde, ne svugdje.

      Podsjetimo, Slovenija je izgradila 194 kilometra ograde tijekom migrantskog vala 2015., u razdoblju u kojem je kroz državu prolazilo pola milijuna ljudi, na vrhuncu čak 14.000 dnevno. ’Tada je ta krajnja mjera bila nužna, meni je bilo krajnje neugodno, nisu se dobro osjećali ni drugi u vladi’, prisjetio se za Televiziju Slovenije tadašnji premijer Miro Cerar.

      Po njegovu mišljenju, to je bio jedini način da se kontrolira gomila ljudi i da se o pravilno brine o njima. Inače, prijetilo je zatvaranje austrijske i talijanske granice, a ni južni susjed, kako kaže, nije se ponio baš susjedski.

      ’Hrvatska tada nije bila kooperativna, znamo da se i sama ilegalno organizirala i slala izbjeglice preko zelene granice, noću, preko rijeka’, podsjetio je Cerar.

      Ogradu je privremeno postavila tadašnja vlada i najavila da će biti uklonjena u najkraćem mogućem roku.

      https://www.tportal.hr/vijesti/clanak/slovenija-objavila-koliko-ce-trajati-rezanje-ograde-na-granici-s-hrvatskom-m

    • Slovenia’s interior minister faces no-confidence vote

      Opposition SDS Democrats tabled a motion of no-confidence on Tuesday against Interior Minister #Tatjana_Bobnar, alleging that he should be removed from office for his government’s decision to remove the long border fence erected to fight irregular migration between 2015 and 2016.

      The motion against Bobnar alleges misconduct and dereliction of duty and notes that his government’s decision to dismantle the fence built to stop the flow of irregular migrants has led to a surge in irregular migration.

      The government’s decision has had “security and political consequences,” said SDS lawmaker Branko Grims. Between January and August, Slovenia saw a 13% increase in irregular border crossings compared to the whole of last year, police data shows.

      Grims also pointed to the high increase in expressions of intent to apply for international protection. “Slovenia is becoming a destination country for illegal migrants,” he said.

      SDS has claimed for weeks that Bobnar has been knowingly opening borders to irregular migrants and putting citizens at risk.

      “If you work honestly and lawfully, you can face anyone in good conscience and defend your decisions at any time with reasonable arguments,” said Bobnar before the motion’s announcement, noting that she did not fear a motion that accused her of “solidarity and respect for human rights and fundamental freedoms”.

      In Slovenia, the opposition frequently uses no-confidence votes against ministers without actually being able to oust them. Instead, this allows the opposition to mount targeted attacks on the government and get significant airtime.

      The coalition parties said they firmly support Bobnar.

      https://www.euractiv.com/section/politics/short_news/slovenias-interior-minister-faces-no-confidence-vote

  • «Sie haben eh keine Chance auf Asyl in der Schweiz»

    Eine Video-Animation, die offenbar afrikanischen Asylbewerbern die Heimkehr schmackhaft machen will, wurde vom Staatssekretariat für Migration einfach ins Ukrainische übersetzt. Nur: Diese staatliche Rückkehrhilfe gilt für Flüchtlinge aus der Ukraine gar nicht.

    Ein kleiner Zeichentrickfilm sorgt für grosse Empörung. Das Staatssekretariat für Migration (SEM) will mit einem vierminütigen Erklärvideo unerwünschte Asylbewerber dazu bewegen, in ihre Heimat zurückzukehren. Unter den Adressaten sind auch ukrainische Flüchtlinge.

    Im Filmchen ist ein dunkelhäutiger Mann zu sehen. In der ukrainischen Version wird er Bohdan Petrenko genannt. Da er «eh kaum eine Chance auf Asyl in der Schweiz» habe, rät man ihm auf der Beratungsstelle heimzukehren. Man erklärt ihm, er habe bei freiwilliger Rückkehr in die Heimat ein Recht auf finanzielle Unterstützung, wenn er aus einem visapflichtigen Land stamme. Grenze sein Land zudem nicht an den Schengen-Raum, habe er sogar Anspruch auf die Finanzierung eines Business-Projekts.
    Video in vielen Sprachen, auch auf Ukrainisch

    Das Video wird in mehreren Sprachen gezeigt. Das SEM stellt peinlicherweise auch die ukrainische Version auf seinen offiziellen Youtube-Kanal. Dies bleibt nicht ohne Reaktion. Ukrainische Flüchtlinge wenden sich irritiert an die ukrainische Anwältin Elina Iakovleva. Diese weist nun in einer Stellungnahme auf Ungereimtheiten hin.

    Als Erstes sei das Video politisch unkorrekt, schreibt Elina Iakovleva, da die Hautfarbe der Ukrainer weiss sei. Zweitens erhielten Ukrainer nicht Asyl, sondern den Schutzstatus S. Und die Ukraine habe durchaus Grenzen zum Schengen-Raum, etwa mit der Slowakei, Polen und Ungarn. Ukrainer bräuchten zudem kein Visum, um in die Schweiz einzureisen.
    «Botschaft des SEM ist zynisch und grausam»

    Und überhaupt, wie könne man vornehmlich Frauen und Kinder nahelegen, in ein Land zurückzukehren, das von einem Drittland angegriffen wird, in dem Bomben fallen und Frauen vergewaltigt werden? «Die Botschaft des Videos ist zynisch und grausam», so die Anwältin.

    In einem Blick-Interview zum Anlass der bevorstehenden Ukraine-Konferenz in Lugano TI stellt der ukrainische Botschafter Artem Rybchenko (38) klar: «Unsere Leute müssen nur für eine gewisse Zeit weg vom Krieg. Sie wollen schnell wieder nach Hause zurückkehren. Das ist wichtig zu wissen. Es ist eine ganz andere Situation als jene vieler anderer Flüchtlinge in der Schweiz.» Er habe persönlich in seiner Heimat gesehen, dass viele Frauen mittlerweile heimgekehrt seien, «die Familien wollen wieder zusammenkommen».

    Eine peinliche Panne

    Blick fragt beim SEM nach. Dort wird die Publizierung des Videos als Panne bezeichnet. «Wir nehmen das Video vom Netz, weil es tatsächlich verwirrend ist», verspricht Mediensprecher Daniel Bach. Es würde zwar gleich am Anfang darauf hingewiesen, dass es um Asylsuchende gehe. «Dennoch, wir schauen, dass die Ukrainerinnen und Ukrainer zu diesem Thema korrekt und vor allem klar informiert werden», so Daniel Bach weiter.

    An der Rückkehrhilfe aber hält er fest: «Es gibt vereinzelt Personen, die aus der Ukraine in die Schweiz geflüchtet sind und hier den Status S beantragt haben, jedoch wieder in ihre Heimat zurückkehren wollen. Wenn sie diese Rückkehr nicht selber organisieren und finanzieren können, können sie sich an die Rückkehrberatungsstelle (RKB) des Kantons wenden, und diese kann bei der Organisation der Rückreise helfen. Im Einzelfall kann die RKB beim SEM eine finanzielle Unterstützung in Bezug auf die Reisekosten beantragen.»

    https://www.blick.ch/schweiz/peinliches-fluechtlingsvideo-des-sem-sorgt-bei-ukrainern-fuer-empoerung-sie-ha

    #aide_au_retour #Suisse #asile #migrations #IOM #OIM #SEM #réfugiés #propagande

  • Migrants : tentatives de traversées de la Manche en hausse de 68% au premier semestre sur un an | AFP 20.06.22

    on dirait un nouvel indicateur financier, ou un nouveau produit côté en bourse, non ? :-)

    l’AFP nous informe :

    Les tentatives de traversées clandestines de la Manche par des migrants voulant rejoindre l’Angleterre ont explosé au premier semestre 2022, après une année 2021 déjà record, a indiqué lundi à l’AFP le ministère français de l’Intérieur.

    Entre le 1er janvier et le 13 juin 2022, « 777 événements de traversées et tentatives de traversées en small boats impliquant 20.132 candidats ("68% par rapport à la même période en 2021) ont été recensés », a précisé le ministère, sur fond de durcissement de la politique migratoire côté britannique.

    En 2021, ces tentatives de traversées généralement par bateaux pneumatiques au départ du littoral nord de la France, entre Calais et Dunkerque, avaient atteint un « record », avec 52.000 personnes l’ayant tentée et 28.000 migrants l’ayant réussie, selon les données de la Place Beauvau communiquées en janvier.

    « Il est à noter que le taux de mises en échec est en hausse constante avec 61,39% des traversées maritimes empêchées par les forces de sécurité intérieure françaises (+4,2 points par rapport au taux de 2021) et 10.090 individus ("65%) interpellés depuis le début de l’année », a souligné lundi le ministère de l’Intérieur.

    La Grande-Bretagne ne cesse de durcir le ton sur le sujet et a notamment mis en place une stratégie ultra-controversée consistant à vouloir envoyer les demandeurs d’asile arrivés clandestinement sur son sol vers le Rwanda, pays avec lequel elle a noué un accord dénoncé par les ONG et les défenseurs des droits humains.

    Mardi dernier, un premier vol charter qui devait convoyer jusqu’à 130 migrants (notamment iraniens, irakiens, albanais ou syriens) vers Kigali a été empêché in extremis par une décision de la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH), que le gouvernement britannique a encore qualifiée ce week-end de « scandaleuse » et « opaque ».

    Heureusement que Darmator veille au grain ! Au fait, ils font quoi de tous ces « mis en échec » en Manche, nos fonctionnaires des FSI ardents protecteurs de la quiétude britannique [ta mère] ? Ils les recyclent directement en nourriture à poissons ?

    ping @cdb_77

  • Les #statistiques du HCR sur les #traversées de la #Méditerranée révèlent un nombre croissant de morts et de tragédies en mer

    Ceci est un résumé des déclarations de Shabia Mantoo, porte-parole du HCR - à qui toute citation peut être attribuée - lors de la conférence de presse du 10 juin 2022 au Palais des Nations à Genève.

    Alors que le nombre de réfugiés et de migrants qui franchissent la Méditerranée pour rejoindre l’Europe est moins élevé qu’en 2015, ces périples sont de plus en plus meurtriers. C’est ce que révèle un nouvel article basé sur la visualisation des données et rendu public ce jour par le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés.

    Depuis le pic de 2015, au cours duquel plus d’un million de réfugiés et de migrants avaient traversé la Méditerranée vers l’Europe, le nombre de personnes qui effectuent ces voyages a connu une évolution à la baisse, et ce avant même la pandémie de Covid-19. En 2021, 123 300 traversées individuelles ont été rapportées, et avant cela 95 800 en 2020, 123 700 en 2019 et 141 500 en 2018.

    Malgré cette baisse du nombre de traversées, le nombre de pertes en vies humaines a fortement augmenté. L’année dernière, quelque 3231 personnes ont été déclarées décédées ou portées disparues en mer en Méditerranée et dans le nord-ouest de l’Atlantique, contre 1881 en 2020, 1510 en 2019 et plus de 2277 en 2018. Un nombre de personnes plus important encore pourrait avoir perdu la vie sur la route à travers le désert du Sahara et dans les zones frontalières éloignées.

    Le HCR n’a cessé de dénoncer l’horreur et les dangers auxquels sont confrontés les réfugiés et les migrants qui ont recours à ces voyages. Beaucoup d’entre eux sont des personnes qui fuient les conflits, la violence et les persécutions. L’article basé sur la visualisation des données se concentre spécifiquement sur la route de l’Est et de la Corne de l’Afrique vers la Méditerranée centrale.

    Outre le nombre croissant de décès en mer, le HCR reste préoccupé par le fait que les décès et les abus sont également très fréquents le long des routes terrestres, le plus souvent dans et à travers les pays d’origine et de transit, notamment l’Érythrée, la Somalie, Djibouti, l’Éthiopie, le Soudan et la Libye - où l’écrasante majorité des menaces et des incidents sont signalés.

    Au cours de leur périple, les réfugiés et les migrants n’ont guère d’autre choix que de s’en remettre à des passeurs pour traverser le désert du Sahara, ce qui les expose à des risques élevés d’abus. Depuis la Libye et la Tunisie, beaucoup tentent de traverser la mer, le plus souvent vers l’Italie ou Malte.

    Dans de nombreux cas, ceux qui survivent à la traversée du Sahara et tentent la traversée maritime sont abandonnés par leurs passeurs, tandis que certains de ceux qui partent de Libye sont interceptés et renvoyés dans le pays, où ils sont ensuite détenus. Chaque année, des milliers de personnes périssent ou disparaissent en mer sans laisser de traces.

    Appelant à une action accrue pour prévenir les décès et protéger les réfugiés et les demandeurs d’asile qui entreprennent ces périples, le HCR a publié une stratégie de protection et de solutions mise à jour, ainsi qu’un appel de fonds en avril dernier.

    L’appel de fonds préconise une augmentation de l’assistance humanitaire, du soutien et des solutions apportées aux personnes qui ont besoin d’une protection internationale et aux survivants de violations flagrantes des droits humains. Il couvre quelque 25 pays répartis dans trois régions différentes, reliées par les mêmes routes terrestres et maritimes qu’empruntent les migrants, les demandeurs d’asile et les réfugiés. Parallèlement, le HCR exhorte les États à garantir des alternatives sûres aux dangereuses traversées et à s’engager à renforcer les interventions humanitaires, de développement et de paix pour faire face aux problèmes en matière de protection et de solutions.

    Le HCR s’est également joint à d’autres organisations des Nations Unies pour exhorter les États à adopter des mesures garantissant que les réfugiés et les migrants recueillis en mer soient débarqués dans des lieux où leur vie et leurs droits fondamentaux sont protégés.

    Le nouvel article du HCR basé sur la visualisation des données et intitulé « Pas de fin en vue » est disponible ici : https://storymaps.arcgis.com/stories/71d23940eade4ce887a44749a8cdaad0

    https://www.unhcr.org/fr-fr/news/briefing/2022/6/62a36b14a/statistiques-hcr-traversees-mediterranee-revelent-nombre-croissant-morts.html
    #décès #morts #morts_aux_frontières #mourir_aux_frontières #asile #migrations #réfugiés #chiffres

    ping @isskein @karine4

  • #Pays_basque : le cadavre d’un jeune migrant retrouvé dans la #Bidassoa

    Samedi 18 juin au matin, l’alerte a été donnée depuis la berge française du fleuve Bidassoa, à hauteur du pont international de #Béhobie, pour la découverte d’un cadavre.

    Les pompiers français sont intervenus pour repêcher le corps d’un homme d’origine subsaharienne. Selon le « Diario Vasco », le corps ne présentait pas de trace de violence, ni d’un séjour prolongé dans l’eau, laissant supposer un décès récent.

    Dix morts en un an et demi

    Le corps a été déposé sur les berges espagnoles, à #Irun, où il a été pris en charge par la Guardia Civil. Des recherches ont été menées pour découvrir des éléments d’identification du défunt, qui ne portait aucun document. Le jeune noyé a été identifié ce samedi 18 juin, rapporte le « Diario Vasco ». #Abderraman_Bas était de nationalité guinéenne. Âgé de 25 ans, le jeune migrant était arrivé au Pays basque, depuis l’île de Lanzarote, dans l’archipel espagnol des Canaries, au mois de mai dernier.

    Le 12 mars déjà, trois migrants avaient tenté de traverser la Bidassoa, Deux seulement y étaient parvenus. Un important dispositif de recherche avait été déployé, sans succès

    Ce drame du 18 juin 2022 porte à dix, le nombre de migrants qui ont perdu la vie en un an et demi, alors qu’ils tentaient de traverser le fleuve frontalier, dans l‘espoir d’une vie meilleure.

    « Politique migratoire commune »

    Le maire d’Irun, José Antonio Santano s’est dit profondément attristé par ce nouveau décès et il a assuré « Nous ne pouvons pas nous habituer à cette situation, à ce drame. Nous ne pouvons continuer à vivre cette hémorragie de jeunes vies dans le fleuve Bidassoa. Ils se jettent à l’eau pour éviter les féroces contrôles aux frontières. Si tel est le problème, nous devons trouver une solution. »

    L’élu a insisté sur l’importance, que depuis la France, soit comprise la nécessité « d’établir en Europe une politique migratoire commune pour tous les pays de l’Union qui évitent cette situation. »
    Les associations d’aide aux migrants appellent à manifester dimanche 19 juin à 12 h 30, place San Juan à Irun

    https://www.sudouest.fr/pyrenees-atlantiques/hendaye/pays-basque-le-cadavre-d-un-jeune-migrant-retrouve-dans-la-bidassoa-1133924

    #décès #migrations #asile #réfugiés #mort #mourir_aux_frontières #France #Espagne

    –-

    Ajouté au fil de discussion sur les migrants morts à la frontière pyrénéenne :

    https://seenthis.net/messages/928561
    elle-même ajouté dans la métaliste sur les morts aux frontières alpines (même si c’est pas les Alpes... je sais je sais)

    https://seenthis.net/messages/758646

    ping @karine4 @isskein

  • Cubani lungo la rotta balcanica: un’intervista
    https://www.balcanicaucaso.org/aree/Balcani/Cubani-lungo-la-rotta-balcanica-un-intervista-218621

    A poco più di due mesi di distanza da un articolo sul viaggio degli esuli cubani verso l’UE, torniamo sull’argomento con le voci dei diretti interessati raccolte a Bihać, in Bosnia Erzegovina. Con un focus particolare: la comunità LGBT

    • voir aussi :
      Le goût « vintage » de l’Histoire

      Cela faisait plusieurs semaines que je suivais la « route des Balkans » en Serbie, l’itinéraire que des milliers de réfugiés empruntent à travers la péninsule balkanique pour rejoindre l’Europe et y demander l’asile. C’était en 2014. Au centre pour réfugiés d’Obrenovac, à quelques dizaines de kilomètres de Belgrade, ma présence était devenue habituelle. Un soir, le directeur me demande de l’aider à trouver des personnes parlant espagnol pour traduire un texte. C’est ainsi que je fais la connaissance de Yaite et Jany, deux « filles » du pays de Fidel Castro. L’une était dentiste, l’autre infirmière.

      J’étais surpris par leur présence dans ce lieu et encore plus bouleversé par le fait que deux Cubaines demandaient l’asile en Serbie… En effet, selon de vieux accords qui remontent à l’époque de Tito, les ressortissants cubains peuvent voyager en Serbie sans demander de visa. Quelle meilleure opportunité que celle-ci pour fuir Cuba et tenter sa chance dans le continent européen ? Ces deux femmes, après avoir été exploitées comme barmaids au Monténégro, avaient décidé de se remettre en route et de quitter les Balkans.

      Quelques jours plus tard, dans un autre centre, je rencontre Mayte, une doctoresse cubaine. Avec son mari, elle avait abandonné l’île de l’économie planifiée et décidé de se rendre en Serbie pour tenter sa chance, en tant que médecin, dans une économie libre. En pleurant, elle me confie : « J’avais lu sur Wikipédia que la Serbie était un grand pays, en forte expansion économique... » Quelques heures après notre rencontre, Mayte et sa famille, après bien des désillusions en Serbie, se sont confiés à un passeur pour rejoindre la Hongrie et y déposer leur demande d’asile. Il fut un temps où les dissidents communistes étaient les bienvenus dans ce pays. L’histoire a parfois un goût vintage.

      https://www.lacite.info/hublot/decembre-2016

      #réfugiés_cubains #Balkans #route_des_Balkans #Cuba

    • Exils : qui sont les Cubains de la route des Balkans ?

      Perdus dans le flot des réfugiés venus du Moyen-Orient et d’Afrique, personne ou presque ne parle d’eux. Mais des Cubains, fuyant la répression du régime castriste, s’engagent aussi depuis plusieurs années sur la route des Balkans. Dont de nombreux membres de la communauté LGBT. Témoignages.

      « Nous sommes partis à cause de la répression à Cuba et notamment la discrimination envers les homosexuels », raconte Ramon. « Les gens de la communauté LGBTQI ne trouvent pas de travail et peuvent être arrêtés à tout moment. Nous nous sentions en danger à cause de notre orientation sexuelle. Parfois, on vous met en prison pendant des semaines, voire des mois ou des années... Mon fiancé est resté en prison pendant deux mois. Il travaillait dans un club en tant que drag queen, et la police l’a arrêté alors qu’il rentrait chez lui à pied. Ils se fichaient bien que ce soit son travail. Ils l’ont accusé d’exploiter la prostitution masculine. » « Ce passage en prison a été très dur, j’ai même tenté de me suicider », ajoute son ami Luis.

      « La dictature cubaine n’accepte pas les personnes homosexuelles. Bien sûr, il y a des familles plus compréhensives que d’autres, mais tu peux tomber sur des gens prêts à te frapper dans la rue », poursuit Ramon. « Tu ne sais pas comment te défendre, tu ne peux pas faire appel à la police, car cela risquerait d’être pire. Les droits des gays sont niés. »

      La Havane-Moscou-Belgrade
      « Quand le Covid est arrivé à Cuba, les choses allaient déjà très mal. La situation était particulièrement difficile pour les homosexuels, identifiés comme des ennemis publics. Le régime était contre eux, d’autant plus que Cuba reste un pays catholique. Avec la pandémie, l’ennemi numéro 1 est devenu le virus, mais les conditions de vie se sont effondrées, beaucoup de gens ont perdu leur travail, alors que l’inflation devenait galopante. Seuls ceux qui ont de la famille aux États-Unis peuvent s’en sortir », explique Jose, qui a participé aux manifestations de l’été 2021 contre le régime. « J’ai été emprisonné durant deux semaines et battu par la police. Je suis mannequin, mais cela faisait deux ans que j’étais au chômage. Quand les manifestations ont commencé, on pensait que les États-Unis pouvaient nous aider, mais cela s’est avéré être un faux espoir. Personne ne s’intéresse à ce qui se passe à Cuba. »

      Le trajet des exilés cubains est généralement toujours le même : ils partent en avion pour la Russie, puis de là pour la Serbie, car ils peuvent accéder sans visa à ces deux pays. « Je suis arrivé en Russie il y a huit mois avec ma petite sœur, qui avait un contrat là-bas, mais elle est repartie à Cuba à la fin de celui-ci. Le billet pour Moscou coûte 1000 dollars, mais au moins, on peut séjourner légalement en Russie. C’est la seule destination européenne [avec un vol direct] qui nous soit ouverte, et c’est là que j’ai découvert que beaucoup de Cubains utilisaient cette voie pour rejoindre l’Europe », raconte Jose. « En Russie, les Cubains sont traités comme des chiens », nuance toutefois Ramon, qui est resté un mois là-bas avec son compagnon Luis, en travaillant au noir.

      “J’avais trouvé un sosie en Espagne, mais ça coûtait trop cher, près de 1000 euros.”

      « Beaucoup de Cubains prennent ensuite l’avion pour la Serbie, car ils n’ont pas besoin de visa non plus pour ce pays, puis ils continuent vers le Monténégro et de là, ils arrivent en Grèce », explique José. « En Grèce, vous achetez un billet pour l’Espagne et vous êtes dans l’UE. Ça marche comme ça : il faut trouver quelqu’un qui vous ressemble en Espagne, et cette personne envoie sa pièce d’identité à son alter ego cubain en Grèce. C’est comme ça que de nombreux Cubains, présentant des passeports et parlant couramment l’espagnol passent sans être inquiétés à l’aéroport. J’avais trouvé un sosie en Espagne, mais ça coûtait trop cher, près de 1000 euros… De plus, les autorités grecques ont commencé à comprendre le mécanisme et à faire plus de vérifications. À mon arrivée en Serbie, je pensais aller tout de suite en Grèce, mais on m’a dit que la situation était problématique là-bas, que ce n’était plus si facile de quitter le pays... En Serbie, j’ai rencontré un compatriote qui m’a expliqué comment faire pour se rendre en Europe, où traverser la frontière. »
      « Nous sommes restés trois mois en Serbie, en travaillant au noir dans une usine sans gagner grand-chose. Nous avons finalement passé la frontière à pied et nous voilà en Bosnie-Herzégovine depuis deux mois. Nous avons déjà tenté trois fois le game », explique Ramon. Le « game », c’est le passage clandestin en Croatie, toujours aussi dangereux. « Beaucoup de Cubains franchissent la frontière entre la Serbie et la Bosnie-Herzégovine en payant un passeur cubain pour traverser la Drina. Moi, je suis passé tout seul, mais la police m’a trouvé et m’a envoyé ici, à Bihać.

      “La violence de la police croate est incroyable. Je ne pensais pas qu’une telle chose pouvait exister en Europe.”

      « Entrer de la Serbie en Bosnie-Herzégovine, c’était vraiment facile », poursuit Jose. « Je pensais que je pourrais rejoindre l’Italie ou l’Espagne en une dizaine de jours. Je pensais que c’était comme d’aller de Cuba au Nicaragua et de là aux États-Unis, ce qui est assez simple : vous payez le passeur et vous y arrivez rapidement. Quand j’ai tenté le game pour la première fois, j’ai compris que c’était vraiment difficile. Je n’ai essayé que deux fois, mais la troisième je veux absolument la réussir. »

      Puis il ajoute : « Les Cubains ont tendance à suivre toujours les mêmes chemins, c’est pourquoi la police les attrape. Je connais l’itinéraire grâce à d’autres personnes qui nous ont donné des suggestions. On a essayé avec des femmes, avec des enfants, mais la police s’en fichait. (...) La dernière fois que des Cubains ont essayé, ils se sont cachés dans la forêt, puis ont appelé l’OIM, qui a à son tour alerté la police croate qui les a expulsés vers la Bosnie. Les responsables de l’OIM ont déclaré qu’ils ne pouvaient rien y faire... »
      « La violence de la police croate est incroyable », confirme Ramon. « Je ne pensais pas qu’une telle chose pouvait exister en Europe. Nous sommes tombés trois fois sur elle. Nus étions avec des femmes. Ils ne nous ont pas battus, mais ils ont volé tout ce que nous avions. Nous avions tellement peur et ne savions pas quoi faire. (...) Les policiers nous ont volé notre nourriture, notre eau, notre argent. (...) À chaque fois, nous avons essayé de demander l’asile en Croatie, mais la police nous hurlait ’go, go’… »

      “L’Union européenne connait-elle la situation des exilés cubains ?”

      « Personne ne nous a vraiment expliqué le voyage que nous allions entreprendre. Nous avions juste échangé des informations entre Cubains, mais rien de précis. Nous n’avons passé que quelques jours à Sarajevo, puis nous sommes venus à Bihać. Nous sommes également passés à Banja Luka, où on ne nous a pas embêtés. À Mostar, en revanche, on percevait de la haine contre les migrants », précise Ramon.

      « L’Union européenne connaît-elle la situation des exilés cubains ? », s’interroge-t-il. « Si elle connaissait la situation à Cuba, elle nous accueillerait. » « Nous voudrions obtenir l’asile dans l’Union européenne et pouvoir enfin vivre tranquillement », explique Luis, son compagnon. « Nous voulons trouver un endroit où nous cesserons enfin d’être victimes de discriminations à cause de notre orientation sexuelle, en Italie ou en Espagne... J’ai déjà des parents installés à Trévise, en Italie. J’aimerais bien y trouver du travail dans un local gay. »

      Jose aussi irait bien faire sa vie en Italie. Il a des amis installés à Trieste et à Rome, tandis que Carlos préfère se rendre en Espagne où l’attend son fiancé. « En réalité », conclut José, « je suis prêt à m’installer n’importe où. Pour peu que j’aie des papiers en règle, je suis prêt à faire n’importe quel travail ».

      https://www.courrierdesbalkans.fr/LGBT-paroles-d-exiles-cubains-sur-la-route-des-Balkans

    • Les Cubains s’exilent jusqu’en Serbie, qui les exempte de visas

      Le pays des Balkans n’exige pas de visas aux Cubains, qui sont nombreux à fuir leur pays en crise. Une communauté cubaine s’est donc établie en Serbie. Certains y voient une porte d’entrée vers l’Union européenne, d’autres s’y installent. Comme cette jeune femme qui témoigne sur le site indépendant de La Havane “14ymedio”.

      Peu de Cubains sauraient placer la Serbie sur une carte du monde. Et encore moins donner le nom de sa capitale, Belgrade, ou raconter toutes les guerres et les démembrements qui lui ont donné sa forme actuelle.

      Le souvenir de l’ère soviétique et d’un pouvoir resté trop longtemps entre les mains d’un seul homme fort (le maréchal Tito, pour les Serbes ex-Yougoslaves) est sans doute le seul point commun entre le pays des Balkans et l’île des Caraïbes.

      Si les Cubains s’intéressent aujourd’hui à la Serbie, c’est pour une seule raison : ce pays est l’un des rares à ne pas leur demander de visa, et cela, combiné à sa proximité (et à son adhésion potentielle) avec l’Union européenne, suffit à en faire une destination de choix pour les candidats à l’émigration.

      “J’ai entendu parler de la Serbie par des amis cubains qui avaient émigré quelques années plus tôt”, explique Diana, jeune Havanaise installée à Novi Sad, sur les bords du Danube, depuis un an :

      “Le voyage a été long et cher, mais j’ai fini par y arriver.”

      (#paywall)
      https://www.courrierinternational.com/article/migrants-les-cubains-s-exilent-jusqu-en-serbie-qui-les-exempt

  • 100-MILE BORDER ENFORCEMENT ZONE

    The U.S. #Customs_and_Border_Protection (#CBP), which includes the Border Patrol, is the largest law enforcement agency in the country. Their jurisdiction they claim spans 100 miles into the interior of the United States from any land or maritime border. Two-thirds of the U.S. population lives within this 100-mile border enforcement zone, including cities like Washington D.C., San Francisco CA, Chicago IL, New Orleans LA, Boston MA, & more.

    Because these are considered border cities, federal border and immigration agents assert the power to board public transportation or set up interior checkpoints and stop, interrogate and search children on their way to school, parents on their way to work, and families going to doctor’s appointments or the grocery store — all done without a warrant or reasonable suspicion.

    How can CBP agents do this? Unlike other federal agencies, CBP officers are uniquely granted extraordinary and unprecedented powers. These extraordinary powers state that officers are able to racially profile, stop, frisk, detain, interrogate, and arrest anyone without a warrant or reasonable suspicion. The Fourth Amendment is intended to protect all people against unreasonable searches and seizures. Every other federal law enforcement agency, except CBP, requires either a warrant or “reasonable grounds” for an officer to act without a warrant.

    Border regions are often treated as zones of exception for human rights and civil rights, laying the foundation for abuse not just along our nation’s borders but across the country. That should never be the case. In these zones, border authorities assert excessive power, beyond the power of other law enforcement agencies, which leads to harassment, abuse, racial profiling and intimidation of border residents and travelers. In February 2020, Trump announced CBP employees would be granted immunity from Freedom of Information Act (FOIA) requests, and a few days later he announced he would be sending BORTAC units, the elite tactical units of Border Patrol, across the United States to major cities like New York, Chicago, and most likely many other major cities, to assist in door-to-door ICE raids and terrorizing communities of color. Most recently, BORTAC units & CBP resources were being used across the country to surveil & quell Black Lives Matter protests. Almost all of those major cities reside within the 100 mile border enforcement zone where border patrol operates with impunity. If human rights are to mean something, they must be fully protected in border communities, without exception.

    The results have been deadly.

    We must end the decades of enforcement-only policies that have erased our rights and have resulted in death & damage across our border communities. It is time to reimagine what border communities should look like, and what border governance could look like.

    That is why the Southern Border Communities Coalition calls on Congress to adopt a New Border Vision that expands public safety, protects human rights, and welcomes people at our borders in a manner consistent with our national values and global best practices.

    Part of a New Border Vision would be to establish a “reasonable grounds” standard in the statute governing the Department of Homeland Security, specifically sections (a)(1) and (a)(3) of 8 USC 1357, which would strengthen our protections against unreasonable interrogation, searches, and entry onto private property.

    Cities are beginning to take action to protect their communities from inhumane & immoral border policies that impact everyone. By supporting a New Border Vision, they are taking the first step in envisioning a future that is welcoming, safe & humane for all!

    https://www.southernborder.org/100_mile_border_enforcement_zone
    #frontières #contrôles_frontaliers #asile #migrations #réfugiés #USA #Etats-Unis #villes #zones_frontières #zones_frontalières #zone_frontalière #bande_frontalière #frontières_mobiles

    –---
    ajouté à la métaliste autour de la création de zones frontalières (au lieu de lignes de frontière) en vue de refoulements ou autres pratiques de contrôles migratoires :
    https://seenthis.net/messages/795053

    ping @karine4

    • La France a aussi créé une « zone frontière » (on va dire…) dans laquelle les contrôles d’identité peuvent être effectués sans qu’il y ait nécessité d’une motivation quelconque (motivations au demeurant très, très larges… cf. la partie de l’article cité ci-dessous qui précède la citation).

      Je ne sais pas si elle a été cartographiée dans tous ses recoins, parce que ça me semble particulièrement coton vu la définition de ladite zone (en vigueur depuis le 01/03/2019) :

      Dans une zone comprise entre la frontière terrestre de la France avec les Etats parties à la convention signée à Schengen le 19 juin 1990 et une ligne tracée à 20 kilomètres en deçà,

      ainsi que dans les zones accessibles au public des ports, aéroports et gares ferroviaires ou routières ouverts au trafic international et désignés par arrêté et aux abords de ces gares, pour la prévention et la recherche des infractions liées à la criminalité transfrontalière, l’identité de toute personne peut également être contrôlée, selon les modalités prévues au premier alinéa, en vue de vérifier le respect des obligations de détention, de port et de présentation des titres et documents prévues par la loi.

      Lorsque ce contrôle a lieu à bord d’un train effectuant une liaison internationale, il peut être opéré sur la portion du trajet entre la frontière et le premier arrêt qui se situe au-delà des vingt kilomètres de la frontière. Toutefois, sur celles des lignes ferroviaires effectuant une liaison internationale et présentant des caractéristiques particulières de desserte, le contrôle peut également être opéré entre cet arrêt et un arrêt situé dans la limite des cinquante kilomètres suivants. Ces lignes et ces arrêts sont désignés par arrêté ministériel.

      Lorsqu’il existe une section autoroutière démarrant dans la zone mentionnée à la première phrase du présent alinéa et que le premier péage autoroutier se situe au-delà de la ligne des 20 kilomètres, le contrôle peut en outre avoir lieu jusqu’à ce premier péage sur les aires de stationnement ainsi que sur le lieu de ce péage et les aires de stationnement attenantes. Les péages concernés par cette disposition sont désignés par arrêté.

      Le fait que le contrôle d’identité révèle une infraction autre que celle de non-respect des obligations susvisées ne constitue pas une cause de nullité des procédures incidentes. Pour l’application du présent alinéa, le contrôle des obligations de détention, de port et de présentation des titres et documents prévus par la loi ne peut être pratiqué que pour une durée n’excédant pas douze heures consécutives dans un même lieu et ne peut consister en un contrôle systématique des personnes présentes ou circulant dans les zones ou lieux mentionnés au même alinéa.

      Dans un rayon maximal de dix kilomètres autour des ports et aéroports constituant des points de passage frontaliers au sens de l’article 2 du règlement (UE) 2016/399 du Parlement européen et du Conseil du 9 mars 2016 concernant un code de l’Union relatif au régime de franchissement des frontières par les personnes (code frontières Schengen), désignés par arrêté en raison de l’importance de leur fréquentation et de leur vulnérabilité, l’identité de toute personne peut être contrôlée, pour la recherche et la prévention des infractions liées à la criminalité transfrontalière, selon les modalités prévues au premier alinéa du présent article, en vue de vérifier le respect des obligations de détention, de port et de présentation des titres et documents prévus par la loi. L’arrêté mentionné à la première phrase du présent alinéa fixe le rayon autour du point de passage frontalier dans la limite duquel les contrôles peuvent être effectués. Lorsqu’il existe une section autoroutière commençant dans la zone mentionnée à la même première phrase et que le premier péage autoroutier se situe au-delà des limites de cette zone, le contrôle peut en outre avoir lieu jusqu’à ce premier péage sur les aires de stationnement ainsi que sur le lieu de ce péage et les aires de stationnement attenantes. Les péages concernés par cette disposition sont désignés par arrêté. Le fait que le contrôle d’identité révèle une infraction autre que celle de non-respect des obligations susmentionnées ne constitue pas une cause de nullité des procédures incidentes. Pour l’application du présent alinéa, le contrôle des obligations de détention, de port et de présentation des titres et documents prévus par la loi ne peut être pratiqué que pour une durée n’excédant pas douze heures consécutives dans un même lieu et ne peut consister en un contrôle systématique des personnes présentes ou circulant dans les zones mentionnées au présent alinéa.

      https://www.legifrance.gouv.fr/codes/section_lc/LEGITEXT000006071154/LEGISCTA000006151880/2019-03-01?etatArticle=VIGUEUR&etatTexte=VIGUEUR&isAdvancedResult=tr

      (suivent les dispositions particulières pour l’Outre-Mer…)

      (le gras et les sauts de ligne sont de ma main)

      pour les arrêtés – et donc les listes détaillées des zones concernées – c’est là (et c’est long…)

      • ports, aéroports et gares ferroviaires
      https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/LEGIARTI000025578312/#LEGIARTI000025578312

      • ports points de passage frontalier et péages
      https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFARTI000037884862#JORFARTI000037884862

    • et tant d’autres @simplicissimus :
      https://seenthis.net/messages/795053

      Et pour la France, en effet, je me suis toujours demandée comment ils calculaient réellement sur le terrain ces fameux 10 km (les 10 km supplémentaires que la France a mis en place en 2017 :
      « Le 30 octobre 2017 une nouvelle loi ajoute une zone de 10 kilomètres autour de chaque poste-frontière et gares internationales où la police peut procéder à des contrôles d’identité » (https://www.editions-legislatives.fr/actualite/la-loi-renforcant-la-lutte-contre-le-terrorisme-etend-a-nouvea)

      https://www.borderforensics.org/fr/investigations/blessing-investigation

    • l’ajout de 2017 correspond au deuxième alinéa (hors mes sauts de ligne) de l’arrêté ci-dessus (c’est la version en vigueur actuellement) (Dans un rayon maximal de 10 kilomètres…)

      ça peut fournir un petit (!) boulot de carto à proposer à un étudiant comme sujet de mémoire ou un TP de synthèse sur l’emploi d’ArcGIS mobilisant un bon paquet de couches distinctes (frontières, emprises portuaires, réseaux viaire et ferroviaire, j’en oublie forcément… p. ex. emprises autoroutières pour les péages et les parkings attenants…) et de calculs propres aux SIG (distance à un point, à une limite, …)

    • Pour les 20 km, c’est les 20km qui valent pour tous les pays Schengen...

      Et oui... ça serait super un petit travail de carto par un·e étudiant·e ou toute autre personne de bonne volonté :-)

    • You may have seen this map of the 100-mile border zone making the rounds recently. Did you ever wonder why they chose 100 miles? There must be a good reason for it, right? Well, actually no. Here’s a short thread 🧵on it ...

      The Border Patrol was established two days after the eugenics-derived national origins quotas in the 1924 Johnson-Reed Immigration Act was signed, in order to enforce the new restrictions 2/9

      The original authorization for the Border Patrol was meant to keep the agents at the border line itself. Senator David Reed explained: “They have no right to go into the interior city and pick up aliens on the street and arrest them” 3/9

      Nevertheless, the agents did go into the interior. In 1930 Treasury Undersecretary Ogden Mills proposed a new law to stop it “you will not have a Border Patrol operating 20 miles inside the United States. You will have a border patrol where it belongs, and that is on the border”

      Mills’ and other efforts to rein in the Border Patrol failed in the 1930s. In 1946, Congress revised the Border Patrol’s authorization and clarified (kind of) how far inside the US they could go: “within a reasonable distance from any external boundary of the United States” 5/9

      At the time, the Border Patrol was part of the Department of Justice. In July 1947, the DoJ released a routine update to its policies in the Federal Register. In tiny print on p. 5071, they defined the term reasonable distance ... 6/9

      Without public comment or consultation, the Department of Justice defined the reasonable distance for the Border Patrol as “a distance not exceeding 100 air miles from any external boundary of the United States” 7/9

      And... that’s it. Since 1947, the reasonable distance has remained unchanged at 100 miles from borders and coastlines. If DHS Secretary Mayorkas wanted to change it, he could do so immediately himself 8/9

      I tell the history of the Border Patrol from their racist Wild West origins to their assault on the 4th Amendment in my new book Nobody is Protected: How the Border Patrol Became the Most Dangerous Police Force in the United States @CounterpointLLC
      9/9


      https://www.counterpointpress.com/dd-product/nobody-is-protected

      https://twitter.com/ReeceJonesUH/status/1535362380510531584

    • C’est un petit terminal à l’écart de l’aéroport de Marignane. Les panneaux indiquent « aviation générale ». La machine à café est en panne et, vu le présentoir à journaux, on se croirait chez le dentiste. Mais, c’est là, juste à côté de l’aéroclub, que nichent les compagnies de jets privés. Avec salles de réunion, de conférence… Dans un coin, un bureau un peu plus austère. Celui de la « police de l’air et des frontières » (PAF).

      D’après le collectif « Marseille contre les CRA », qui y a mené une action début avril (1), c’est depuis ce terminal que la « PAF » procède à des reconduites à la frontière vers la Tunisie. Grâce à Twin Jet, la plus petite compagnie hexagonale, basée à Aix, et dont la flotte est constituée essentiellement d’appareils d’une vingtaine de places.

      Ce matin, le bureau de la PAF est fermé et, sur place, personne ne pipe mot. A la Sécurité, on nous confirme qu’il y a bien, de temps en temps, des expulsions mais on nous dit d’aller au bureau principal de la PAF au terminal 1. Lorgnant sur notre carte de presse, le policier lance : « C’était vous, au terminal Aviation générale ? » Son supérieur, lui, n’a rien à dire à la presse !

      Démarche « solidarité »

      Le syndicat Unité Police est plus disert : « C’est un petit avion qui vient de Paris. S’il passe par Marignane, c’est surtout pour refaire le plein. Et aussi pour récupérer, s’il y a lieu, des personnes à expulser. Mais pas grand monde. L’Algérie refuse d’accueillir ses ressortissants et la Tunisie, c’est au compte-goutte… Après, c’est vrai que durant le confinement, tous les vols commerciaux avaient été suspendus. Mais même les collègues se plaignent. C’est un petit avion, pas très confortable. »

      Le « Petit Poucet du ciel français » dixit Les Echos, spécialisé dans les trajets régionaux, ne met guère cette activité en avant. Ni sur le net. Ni sur sa plaquette à la gloire du « plus important opérateur de Beechcraft 1900D en Europe », le nom de ces petits coucous. Qui préfère insister sur son agrément pour le « transport sanitaire » ou de « marchandises dangereuses ». Et de tartiner sur sa « démarche environnementale » et « solidarité ». Notamment sa participation au « programme alimentaire mondial » : « Pour chaque passager transporté, nous offrons deux repas à un enfant », lit-on juste à côté d’un dessin où des mômes dansent autour du globe.

      Mais pas besoin de chercher longtemps, Twin Jet se fait régulièrement épingler par les médias, notamment lorsque ses avions ont servi à vider la « jungle » de Calais. Et de défrayer la chronique fin 2017, la presse évoquant l’intervention d’un policier de la PAF pour favoriser Twin Jet lors de l’attribution du marché en 2014 au détriment de Chalair Aviation. En 2020 la Cour administrative d’appel a condamné l’État à verser à cette compagnie « 331 928 euros » d’indemnités. Sollicité, Alain Battisti, son PDG (et patron de la fédération de l’aviation marchande) refusera de « s’exprimer sur le sujet ».

      En 2018, pour 4 ans et 6 millions d’euros, Twin Jet a de nouveau raflé la mise. Contacté début mai, le PDG Guillaume Collinot, précisant que le marché arrive à terme, ne cache pas son agacement : « On met notre appareil à disposition. Après, ce qui est fait ne nous regarde pas. » Rappelant qu’il y a « plus de reconduites par les appareils classiques que par les nôtres », il grince : « La police utilise des véhicules Renault ou Peugeot. Personne ne le leur reproche. Alors pourquoi le faire avec nous ? »

      Commande publique

      Et de rester flou quant à l’utilité pour la police de recourir à de si petits avions. Alors qu’un rapport parlementaire de 2019 évalue le coût d’une expulsion à « 14 000 euros » et recense plus de 3000 refus d’embarquer de la part des personnes éloignées ainsi qu’une centaine des commandants de bord, d’après un militant du collectif anti-CRA selon lequel il y aurait des « expulsions toutes les semaines, le vendredi », ce serait « plus discret » et ça permettrait de contourner le test PCR obligatoire, le refus de test permettant de retarder l’expulsion : « C’est ce que nous ont dit des personnes expulsées. » Réplique du patron de Twin Jet : « C’est faux ! Nos avions sont soumis aux mêmes contraintes sanitaires que les autres. »

      Pour le PDG d’une compagnie qui, d’après la presse économique, aurait traversé la crise sanitaire sans aide, cette activité ne représente qu’une « part infime » du chiffre d’affaire. Sauf qu’en 2021, Twin Jet a perdu 3 millions d’euros, obligeant le fondateur (et résident suisse) Olivier Manaut à mettre la main à la poche via une augmentation de capital de 6 millions. Quant aux salariés, depuis la fin 2021, ils sont en activité partielle. Alors, quand on lui demande s’il postulerait à nouveau à un tel marché, Collinot n’hésite pas une seconde : « Avec la crise sanitaire, le trafic a fortement baissé. Et il n’y a rien de mieux que la commande publique. Il en va de l’emploi de nos salariés. »

      Ça tombe bien : mi-mai, le ministère vient de relancer un nouveau marché. Pour 4 ans (et 1400 heures de vol par an). Et pour la bagatelle de près de 10 millions d’euros ! Mais Collinot, n’ayant guère apprécié de se voir attribuer le Ravi de plâtre, ne veut plus nous parler. Il aurait préféré, précise-t-il par SMS, que l’on rappelle que « dans cette période difficile, Twin Jet a eu une dimension sociétale en faisant de nombreux vols sanitaires, en maintenant tous les emplois salariés et en proposant aux salariés de nombreuses formations ». De l’argument de haut vol. Qui rappelle le très acide détournement par René Binamé du tube de Dominique A : « Si seulement nous avions /l e courage des avions »…

      (1). Publié sur mars-infos.org

      https://leravi.org - Enquête et Satire - PACA mais pas que.
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  • ‘They won’t accept us’ : Roma refugees forced to camp at Prague train station

    Humanitarian crisis grows as Ukrainian Roma families stuck at Czech train station say they are not treated like other refugees

    Prague’s central railway station seems a picture of normality amid warm spring sunshine and the return of legions of tourists, who had been largely absent at the height of Covid. On the platform one weekday morning, two German sightseers gaze curiously at the statue of Sir Nicholas Winton, the British stockbroker who helped 669 mostly Jewish children escape from Nazi-occupied Czechoslovakia on the eve of the second world war.

    Yet just yards away, hundreds of Roma people are sheltering in the only place available to them since they joined the millions of Ukrainians fleeing the Russian invasion.

    Unlike other Ukrainians who have been offered refugee visas, these families have found they have nowhere to go and no one who wants them.

    On the morning the Guardian visited, two small boys played unsupervised, perilously close to the platform’s edge. Nearby, a young mother lay asleep on a blanket as her infant toddler crawled over her.

    The scene was symptomatic of a festering crisis that has unfolded in recent weeks, as hundreds of Roma refugees have sheltered on the station floor and in a makeshift sleeper train that berths only between 9pm and 5am, in what emergency workers say are dangerously unsanitary conditions.

    More than 500 people are crammed each night into quarters that were originally envisaged to accommodate 260 on a one-night-only basis. Some have stayed for up to 10 nights.

    Volunteer aid workers say they are overstretched and overwhelmed. “This is the most important situation in the Czech Republic,” says Geti Mubeenová, crisis coordinator with the Organisation for Aid to Refugees (OPU).

    Along with other voluntary groups helping at the station, the OPU plans to end its work there at the end of the month in an effort to pressure the government into providing more suitable accommodation.

    “We were set up to provide information, but now we are dealing with a humanitarian crisis. It is no longer sustainable,” says Mubeenová.

    Out of sight of ordinary passengers in a sealed-off area of the ornate Habsburg-era station, Roma families – mostly women and children, some elderly and disabled – sit and lie around, surrounded by bags of belongings and protected by security guards, many of them also Roma.

    Many are waiting for Czech authorities to decide on their status and whether they qualify for permanent accommodation; others are in an even bleaker situation.

    “We tried to register for refugee protection at the registration centre but they wouldn’t accept us and didn’t give us any document explaining why,” says Zanna, a teenage mother of three children from Kyiv, who says she had arrived in Prague with her family four days earlier.

    “We came here looking for a place to stay but instead we are just lying on the floor like dogs. We are exhausted and have no energy any more. I’m just feeling really hopeless.”

    It is a tale typical of many Roma arrivals, aid workers say.

    Since Vladimir Putin ordered Russian troops to invade Ukraine on 24 February, the Czech Republic has issued about 350,000 temporary protection visas to refugees.

    Many Roma have faced a different fate, driven – according to Mubeenová – by an anti-Roma prejudice that is widespread in the Czech Republic and neighbouring countries. Many Roma who left Prague for Germany later returned, she says, including some who reported that police in Dresden refused to allow them to disembark from their train.

    Czech officials say many Roma arrivals do not qualify for refugee status because they are EU citizens holding dual Ukrainian-Hungarian nationality – thanks to a policy enacted by Hungary’s prime minister, Viktor Orbán, in 2011, of offering citizenship to ethnic Hungarians in Ukraine’s Transcarpathia region.

    Some of the Hungarian passport holders claim they were bribed into applying for the documents, not understanding the consequences of dual citizenship. Several told the Guardian they left the Czech Republic for Budapest only to return to Prague after authorities in Hungary rejected their passports as forgeries.

    Holding EU citizenship protects them from deportation under Schengen rules while affording freedom of movement between member states – but it also potentially leaves them in limbo when states are not obliged to provide accommodation under protected status arrangements.

    However, Mubeenová says only a fifth of the current station inhabitants hold Hungarian citizenship. The fate of others, who often face obstacles to submitting applications or even entering registration centres, reflects hardening official attitudes that dismiss Roma arrivals as bona fide refugees.

    Vít Rakušan, the Czech interior minister, has claimed that the Roma influx is tied to organised crime and spoken of the need to combat “social tourism”.

    Mubeenová says: “I have sat in meetings with representatives of Prague city hall, the police etc, and noticed the narrative changing – people stopped talking about refugees and started referring to ‘economic migrants’ and ‘welfare tourists’.

    “Representatives have told me that they don’t have the necessary documents to apply for protection, but they are often not even allowed to submit applications and that’s not legal.”

    A spokesperson for the Czech interior ministry – which is responsible for the processing of refugees – says those at the railway station who had applied for temporary protection were entitled to state-provided accommodation, including at a recently established “tent city” in the Prague neighbourhood of Troja.

    “It happens that some people refuse this offer and return to the main station. However, there are also people staying at the station who are not entitled to temporary protection or who have not applied for temporary protection at all,” he says.

    “When an application for temporary protection is submitted, an assessment is made, in accordance with the legislation in force, as to whether the person concerned is eligible. If it turns out that the applicant is a citizen of another EU member state, then temporary protection cannot be granted.”

    The increasingly dire situation at the station has led to instances of chickenpox, measles, hepatitis A, lice, scabies and tuberculosis being reported by medical students working as volunteers. Firefighters disinfect the premises three times a day.

    Hygiene restrictions prevent aid agencies distributing hot, cooked food. In the absence of regular meals, many refugees leave during daytime and go into Prague city centre, where some resort to begging.

    Jan Vágner, the station’s building manager, describes the current situation as “more challenging” than early in the refugee crisis, when more than 5,000 people poured off trains arriving from Ukraine.

    “Even though the numbers are far fewer now, we need to talk to them all individually and work closely with them, but we don’t have the right kind of help,” he says.

    Amid the chaos, however, one man has a relatively happy story. Stick thin and wearing a white cap, Heorhii Stan, 37, originally from Odesa, was preparing to travel to Vienna with his four children to collect his wife after successfully applying for protected status in the Czech Republic.

    His relief was sharpened by having spent four nights at the railway station, an experience he described as “tough and hopeless” before being moved to an isolated refugee camp generally reserved for Roma in the Bohemian forest. “I really want to integrate here and ensure my kids go to school,” he says. “And I want to work.”

    https://www.theguardian.com/global-development/2022/may/25/they-wont-accept-us-roma-refugees-forced-to-camp-at-prague-train-statio
    #classification #tri #réfugiés #asile #migrations #Urkaine #réfugiés_ukrainiens #bon_réfugié #mauvais_réfugié #Roms #réfugiés_Roms #Roms_ukrainiens
    #Prague #République_Tchèque

    –---

    ajouté à la métaliste sur les formes de racisme qui ont émergé avec la guerre en Ukraine :
    https://seenthis.net/messages/951232

  • #Flee

    Pour la première fois, Amin, 36 ans, un jeune réfugié afghan homosexuel, accepte de raconter son histoire. Allongé les yeux clos sur une table recouverte d’un tissu oriental, il replonge dans son passé, entre innocence lumineuse de son enfance à Kaboul dans les années 1980 et traumatismes de la fuite de sa famille pendant la guerre civile, avant la prise du pouvoir par les talibans. Après des années de clandestinité en Russie, Amin – un pseudonyme – arrive seul à 16 ans au Danemark, où il rencontre le réalisateur qui devient son ami. Au fil de son récit et des douleurs enfouies, l’émotion resurgit. Aujourd’hui universitaire brillant installé avec son compagnon danois Kasper, le jeune homme confie un secret qu’il cachait depuis vingt ans.

    Intime et politique
    Pour retranscrire ces poignants entretiens et préserver l’anonymat de son ami, le réalisateur danois Jonas Poher Rasmussen, qui endosse ici à la fois la posture de l’intervieweur et de complice, a choisi la puissance évocatrice de l’animation, laquelle immerge dans le vibrant témoignage d’Amin, doublé par le comédien Kyan Khojandi. Passeurs au cynisme brutal, familles ballotées de marches éreintantes dans la neige en traversées dantesques à bord d’épaves, violences policières et corruption : si le film raconte en couleurs l’effroyable épopée du jeune demandeur d’asile afghan, les événements les plus traumatiques sont relatés dans des séquences en noir et blanc au fusain, traversées d’ombres fantomatiques. Des archives de journaux télévisés balisent aussi le récit, dont celles du naufrage du ferry « Estonia » en 1994 : ces incursions du réel trouvent une puissante résonance, alors que les drames de réfugiés se répètent, comme l’illustre aujourd’hui la guerre en Ukraine. Mêlant intime et politique, « Flee » transmet avec une rare sensibilité la dimension universelle de ces traques et exils forcés. Au travers du parcours d’Amin qui, enfant, aimait arborer les robes de sa sœur, avant de fantasmer sur Jean-Claude Van Damme, ce beau documentaire, distingué par une avalanche de prix (plus de quatre-vingts) et trois nominations aux Oscars, retrace aussi la quête identitaire d’un jeune homosexuel pour trouver sa place et vivre librement. Une bouleversante confession qui permet à son auteur de se délivrer de son lourd passé.

    https://www.arte.tv/fr/videos/075801-000-A/flee

    https://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/62460_0

    #film #film_d'animation #documentaire #réfugiés #asile #migrations #réfugiés_afghans #Afghanistan #homosexualité #LGBT #traumatisme #talibans #Danemark #secret #témoignage #parcours_migratoire #itinéraire_migratoire

  • #Rwanda accused of stalking, harassing and threatening exiles in US

    African state that signed deal with UK to host asylum seekers perpetrates ‘transnational repression’, Freedom House report says

    Rwanda has been accused of being among the worst perpetrators of “transnational repression” in the US, stalking, harassing and threatening exiles there, according to a new report.

    The report by the Freedom House advocacy group in Washington names Rwanda as well as China, Russia, Iran and Egypt as the principal offenders in seeking to extend the reach of their repressive regimes into the US.

    Isabel Linzer, one of the report’s authors, said the findings raise further questions about the UK government’s agreement with Kigali to deport asylum seekers to Rwanda. The first deportation flight is due on 14 June.

    “People often focus on Saudi Arabia, Iran, China, Russia, but Rwanda is one of the most prolific perpetrators of transnational repression in the world,” Linzer said. “And it certainly has not received the same level of scrutiny as some of those other countries.

    “The asylum deal between the UK and Rwanda is quite shocking given how frequently the Rwandan government has gone after Rwandans in the UK and the British government is well aware of that,” she added.

    The Freedom House report, Unsafe in America: Transnational Repression in the United States, notes that attacks on exiles have taken place since the cold war, but adds “operations by foreign intelligence agents have significantly intensified in recent years”.

    “Autocrats cast a long shadow onto America’s soil,” it says. “The governments of Iran, China, Egypt, Russia, Rwanda, Saudi Arabia, and other states are increasingly and more aggressively disregarding US laws to threaten, harass, surveil, stalk, and even plot to physically harm people across the country.”

    One of those targeted was Paul Rusesabagina, the former Kigali hotel manager whose efforts to save people in the 1994 genocide is told the film Hotel Rwanda.

    Rusesabagina, a US permanent resident and prominent dissident, was abducted while travelling in the Middle East in August 2020 and tricked into boarding a private airplane that took him to Rwanda, where he was sentenced to 25 years in prison. Last month the US state department formally declared him to be “wrongfully detained”.

    Rusesabagina’s daughter, Carine, and other Rwandan dissidents have been found to have been the targets of surveillance using Pegasus spyware made by the Israel security firm NSO Group.

    The Rwandan government has denied using the spyware but did not respond to a request to comment on the Freedom House report.

    Rwandan opposition figures in the US speak of constant surveillance, harassment and threats.

    “You come to understand that it is part of your life,” said Theogene Rudasingwa, a former chief of staff to President Paul Kagame who was once Rwanda’s ambassador to the US, and is now a staunch critic of Kagame’s rule. “My wife is constantly in fear. My children are constantly in fear, especially for me. Every time I step out of the house, they are on edge. I have determined that I can’t be paralysed and live in fear 24/7, but the feeling of being a hunted person is around me 24/7,” Rudasingwa told the Guardian.

    Three months ago he said he came out of his local bank to be told by a passerby that they had seen someone go under his car. Rudasingwa called the police who carried out a three-hour search but found nothing, possibly because the intruder had been disturbed.

    Rudasingwa was the target of an assassination plot in Belgium in 2015, which failed when he put off a planned trip there. After the murder of his fellow opposition leader, former Rwandan intelligence chief Patrick Karegeya, in South Africa in 2013 – a killing widely believed to have been ordered in Kigali – the state department advised Rudasingwa to take extra precautions.

    “They told me that they had reached out to Kigali to warn them not to try to do that kind of thing here in the United States,” he told the Guardian.

    In March this year, the FBI launched a website on transnational repression giving advice on how to report incidents, part of a broad campaign by the administration to confront the growing threat.

    “Transnational repression is used not only to harm or threaten individual dissidents, journalists, activists, and diaspora members, but to silence entire communities,” a spokesperson for the National Security Council said.

    “Our intention is to use the full suite of tools and resources at our disposal to protect and build support for individuals and communities who are being targeted, and to hold perpetrators accountable for their actions.”

    However, Claude Gatebuke, another Rwandan activist who has received repeated anonymous threats, said many in the diaspora do not report harassment because of the close diplomatic ties between Washington and Kigali.

    “Part of the reason why people won’t speak up is because they know the government of Rwanda has a very tight relationship with the US government, and sharing information, they think they’re telling on themselves,” Gatebuke told the Freedom House authors.

    Senior members of Congress have also voiced unease at Washington’s embrace of Kagame. After the head of US Africa Command, Gen Stephen Townsend, posted pictures of him posing with the Rwandan president, the top Republican on the Senate foreign relations committee, James Risch, warned that the bilateral relationship “faces serious complications”.

    “Portraying the opposite is counterproductive and undermines [state department] messages on other top diplomatic concerns,” Risch wrote on Twitter.

    “I’m always sensitive to the fact that there is that level of interaction at the intelligence level, at the level of the FBI, of senior officials always going to Kigali like it’s their Mecca,” Rudasingwa said. “How could I possibly say I’m safe, sharing sensitive information with them? So sometimes you just keep it to yourself.

    “Nobody ever calls Kagame out. Nobody seeks accountability from him,” he added. “They give these occasional slaps on the wrist, but then you see the United Kingdom is sending refugees there. So where would you get the guts to call him out when he is doing you a favour?”

    https://www.theguardian.com/world/2022/jun/02/rwanda-exiles-stalking-harassing-threatening-us-freedom-house-report-ed

    #réfugiés_rwandais #répression #répression_internationale #asile #migrations #réfugiés

  • Aide aux migrants aux portes de l’Europe : de plus en plus systématiquement, « citoyens et exilés sont condamnés »

    Les eurodéputés verts ont dévoilé à Riace, en Italie, un rapport pointant les maltraitances des Etats européens, et notamment de la Grèce, vis-à-vis des exilés et de ceux qui les aident, pour décourager les candidats à l’exil. Ils dénoncent une entorse aux valeurs de l’Europe.

    « Il est important pour moi d’être aux côtés de Mimmo alors que son procès en appel vient de s’ouvrir. » Le député européen EE-LV Damien Carême prend la parole devant quelques dizaines de personnes rassemblées vendredi à Riace, petite commune du sud de l’Italie. Lui et d’autres parlementaires européens, dont l’Allemande Cornelia Ernst (Die Linke, gauche) ou l’Italienne Rosa D’Amato (les Verts), sont venus soutenir Domenico Lucano, surnommé Mimmo. Maire de Riace de 2004 à 2018, il avait été condamné à plus de 13 ans de prison ferme en septembre 2021, accusé d’ « association de malfaiteurs visant à aider et encourager l’immigration clandestine, d’escroquerie, de détournement de fonds et d’abus de fonction ». Mimmo avait en fait fait renaître son petit village de Calabre en y accueillant des dizaines de migrants. Le verdict avait ravi l’extrême droite italienne et provoqué la consternation et l’indignation de toutes les personnes concernées par la question migratoire.
    « Riace, capitale de l’hospitalité »

    « En réalité, pendant ses mandats, Mimmo a fait de ce village un territoire accueillant. Il a refusé l’inaction de l’Etat, pallié les défaillances des politiques européennes et surtout prouvé qu’un autre modèle est possible », reprend Damien Carême. Sa collègue Cornelia Ernst rebondit : « Riace est devenu un lieu d’espoir, une petite ville devenue la capitale de l’hospitalité. » Les députés européens ont aussi profité de ce déplacement pour présenter un rapport sur la criminalisation de la solidarité à travers l’Europe.

    « Le choix de Riace et le moment pour y venir sont évidemment symboliques », explique Damien Carême lors d’un entretien avec Libération. Alors qu’il n’y avait pas eu d’enrichissement personnel de la part de Domenico Lucano, mais d’éventuels manquements au droit administratif, comme le fait de ne pas avoir réalisé d’appel d’offres public pour la gestion des déchets de la commune, il avait écopé de cette lourde peine, tandis que l’extrême-droite, avec Matteo Salvini, dirigeait la région. Si le cas du maire est emblématique, « de nombreux autres élus, citoyens, et exilés sont condamnés au sein de l’UE aujourd’hui », enchaîne Damien Carême, pour qui « nous assistons actuellement à une hausse de la criminalisation des migrations et des solidaires dans l’UE ».
    « Décourager toute solidarité envers les exilés »

    L’étude de 57 pages, réalisée par deux chercheuses, Marta Gionco et Jyothi Kanics, avait été commandée par les eurodéputés verts pour appuyer leurs travaux en commission sur les migrations. Les conclusions du rapport documentent les outils mis en place dans les Etats de l’UE pour criminaliser de plus en plus systématiquement les exilés et les actions de solidarité. « Les actions des bénévoles consistent essentiellement à donner à manger aux exilés, à leur apporter une aide sanitaire ou encore à les accompagner dans leurs démarches pour obtenir des papiers. Mais ils sont victimes de maltraitances des Etats, où ils subissent des procès en réalité pour l’aide qu’ils ont apportée », souligne le député européen, qui fut également maire de Grande-Synthe, commune du Nord où des exilés étaient hébergés dans un camp avant de tenter de gagner l’Angleterre.

    Pour lui, « ces procès politiques doivent être dénoncés et cesser. Ils visent à décourager toute forme de solidarité envers les exilés et nous ne pouvons tolérer ces dérives qui piétinent les valeurs de l’UE et les droits fondamentaux », reprend l’eurodéputé. Dans le fond, « les solidaires sont accusés d’être des passeurs. Ce qui n’est pas le cas. Ce sont des gens qui sauvent des vies humaines en mer, dans les montagnes… Ils ne s’enrichissent pas ! Le rapport recommande donc de mettre en place des corridors humanitaires. »

    En mars 2021, la Cour de cassation avait confirmé la relaxe de Cédric Herrou, devenu une figure de l’aide aux migrants en France, après une longue procédure jalonnée de trois procès et d’une saisine du Conseil constitutionnel. Il avait été initialement poursuivi pour avoir convoyé des migrants venus d’Italie et organisé un camp d’accueil en 2016 dans les Alpes-Maritimes.
    Acharnement judiciaire

    Pour Damien Carême, il existe une différence choquante dans le traitement des réfugiés en fonction de l’endroit d’où ils arrivent. Le député européen cite en exemple les initiatives européennes mises en place dès le début du conflit en Ukraine. « La directive de protection temporaire, qui date de 2001, a été activée. Mais pourquoi n’a-t-elle pas été mise en œuvre pour les réfugiés syriens ou afghans ? » interroge-t-il. « C’est révélateur de ce que l’Europe veut. Quand on est blanc et chrétien, on est bienvenu ; quand on est basané et musulman, non. C’est du racisme », estime-t-il. « Dans une Europe dont les valeurs sont la lutte contre les discriminations, la solidarité, la liberté, la démocratie, le respect de l’état de droit… les fondations sont secouées. »

    Selon le rapport, c’est un véritable système européen de rejet systématique des migrants qui est mis en place. L’idée est de décourager les candidats à l’exil en criminalisant et condamnant ceux qui les aident par solidarité et compassion. Cette stratégie est de plus en plus visible, notamment dans certains pays comme la Pologne, la Hongrie ou encore la Grèce, pointent les responsables d’ONG également présents à Riace. La journaliste néerlandaise Ingeborg Beugel le sait bien. Son procès en Grèce, qui devait s’ouvrir le 1er juin, a été finalement reporté, mais elle reste accusée d’avoir « facilité » le séjour illégal d’un Afghan de 23 ans qu’elle hébergeait sur l’île d’Hydra, où elle vit depuis 40 ans. Elle risque un an de prison et une amende de 5 000 euros. La journaliste se dit victime d’un acharnement judiciaire, car depuis des années, elle enquête en Grèce sur les sujets migratoires et dénonce les « pushback », ces refoulements illégaux des migrants en mer commis par les garde-côtes, ou encore les conditions déplorables d’accueil des migrants dans les camps. Ce harcèlement s’est accentué depuis qu’elle a osé poser directement au Premier ministre grec Mitsotakis une question sur ces refoulements lors d’une conférence de presse.
    Une peine de 187 ans de prison

    Les exilés comparaissent, eux aussi, régulièrement devant les tribunaux après leur arrivée sur les îles grecques. Une disposition de la loi grecque permet de qualifier de « passeur » toute personne reconnaissant avoir tenu la barre d’un rafiot de fortune entre la Turquie et la Grèce, point d’entrée dans l’UE, y compris pendant quelques instants. La plupart du temps, le vrai trafiquant et passeur, parfois armé, abandonne le bateau d’exilés pour sauter sur un jet-ski et rentrer à terre, en laissant les réfugiés tenter de se débrouiller pour piloter l’embarcation. Les peines de prison peuvent s’élever à plusieurs dizaines d’années.

    Le 5 mai dernier, trois demandeurs d’asile syriens ont ainsi été jugés après le naufrage d’un bateau près de l’île de Paros le 24 décembre 2021. Ils ont écopé de peines de prison pour « aide à l’entrée illégale » sur le territoire grec. L’un a été condamné à 187 ans de prison et les deux autres à 126 ans chacun. Environ 2 000 personnes seraient actuellement détenues dans les prisons grecques pour trafic illégal de migrants, ce qui représenterait la deuxième population de détenus la plus importante en Grèce.

    https://www.liberation.fr/international/europe/aide-aux-migrants-aux-portes-de-leurope-de-plus-en-plus-systematiquement-

    #procès #justice #Mimmo_Lucano #Riace #Domenico_Lucano #Italie #criminalisation_de_la_solidarité #acharnement_judiciaire #asile #migrations #réfugiés #villes-refuge #hospitalité #IoStoConMimmo

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    voir aussi ce fil de discussion :
    https://seenthis.net/messages/931476

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    • Mimmo Lucano, processo alla solidarietà: appunti sulla sentenza di Locri

      Un pomeriggio intensissimo di emozioni e di approfondimenti quello del 17 giugno appena trascorso al No Mafia Memorial di Palermo, così denso che non può ridursi a un resoconto: l’intento originario era valutare le motivazioni della sentenza (ne ha già scritto Fulvio Vassallo Paleologo, che ha svolto il ruolo di moderatore), ma a poco a poco ricordi, intenzioni, desideri e progetti hanno preso il sopravvento, specie nelle parole accorate dell’ex sindaco di Riace.

      “In tre sindacature, ho fatto dell’accoglienza non solo un’affermazione del rispetto dei diritti umani, ma anche un’occasione per lo sviluppo del territorio e per la lotta contro le mafie. Dal 2009 ero responsabile dell’Ufficio Amministrativo e, quando una famiglia sudanese di nove persone fu chiamata a pagare 5 euro e 50 centesimi a testa per ottenere le carte d’identità, decisi che da quel momento quei soldi li avrei versati di tasca mia. Poi, eletto sindaco, eliminai questi diritti di segreteria, forse troppo sbrigativamente, senza seguire la procedura ufficiale…”

      Quando a Locri non esisteva un albo ufficiale delle cooperative e i locali del Tribunale non avevano l’agibilità, Lucano estromise alcune cooperative in odor di mafia dal progetto di accoglienza; staccò l’acquedotto di Riace dalla rete regionale; pretese il controllo pubblico dello smaltimento dei rifiuti; perfino le imprese funebri locali contestarono la sepoltura dei migranti nel cimitero di Riace divenuto multietnico. Alcuni di questi soggetti giuridici hanno testimoniato poi per l’accusa durante il processo.

      Quando il modello Riace, ora imitato in tutto il mondo, fu avviato, nei primi anni Duemila, vigeva la legge Turco-Napolitano; venivano stabiliti flussi d’ingresso (sia pure solo sulla carta); “la Prefettura mi osannava perché le risolvevo il problema degli sbarchi”, confessa Lucano. Poi vennero i decreti Minniti e Salvini e quello che era meritorio si mutò in delittuoso. “Al tempo dello sbarco del 1998, tutto avvenne spontaneamente, con la collaborazione del vescovo, Mons. Bregantini, vicino alla teologia della liberazione e al Movimento dei Lavoratori per il Socialismo, mentre io ero di Democrazia proletaria” (vescovo, che poi deporrà al processo a favore dell’imputato e della sua <<visione profetica>>, citando l’Enciclica Fratelli tutti n.d.r.). Fu rimesso in uso il borgo, ricostruite case, nacquero la scuola, il doposcuola, la mensa sociale, il banco alimentare; riacesi e richiedenti asilo lavorarono affiancati con contratti regolari. Fu perfino creata una moneta, per gli scambi interni, con le effigi di Peppino Impastato, di Martin Luther King e Che Guevara.

      Lucano viene coinvolto all’inizio del 2020 nel processo Xenia, nell’aura di criminalizzazione generalizzata dei soccorsi in mari, dell’operato delle ONG, dell’accoglienza, e condannato a 13 anni e 2 mesi (quasi il doppio di quanto richiesto dall’accusa), per associazione a delinquere, frode, falso in atto pubblico, peculato, abuso d’ufficio e truffa. Curioso che il primo reato, favoreggiamento dell’immigrazione clandestina, per il quale era stato anche arrestato, sia stato archiviato! Curioso, ma non troppo se si pensa che avrebbe impedito l’accusa di associazione a delinquere, passibile di ben più aspra condanna (art. 416 dei codici Zanardelli e Rocco)! Curioso anche che gli sia stato contestato il falso in atto pubblico per aver concesso una carta d’identità a un bimbo di 4 mesi privo di permesso di soggiorno, affinché potesse essere curato, ma che lo stesso reato non gli sia stato ascritto per la carta d’identità data a Becky Moses, poi morta nell’incendio del 2017 della baraccopoli di San Ferdinando. Curioso, ma non troppo se si pensa che la responsabilità di quel campo era del prefetto Di Bari, la cui moglie oltre tutto era indagata dal 2016 per la gestione non troppo limpida di alcuni centri di accoglienza…

      La sociologa Giovanna Procacci, che ha seguito tutte le udienze, paragona il processo Lucano al processo contro Danilo Dolci per lo “sciopero alla rovescia” del 1956, in cui l’attivista triestino fu difeso da Piero Calamandrei, il quale in quell’occasione parlò di “rovesciamento di senso”: c’è nei processi politici un marcatore comune, non ci sono fatti ma idee, sparisce il contesto, l’identità dell’inquisito viene capovolta. In questo caso, l’accoglienza diventa sistema clientelare per l’accaparramento dei voti, il volontariato peculato, la trasparenza amministrativa corruzione.

      Il sociologo Santoro parla di questo processo come di una “cerimonia di degradazione”, che è resa possibile dal fatto che l’accusatore può presentarsi come incarnazione di un sentire comune e pubblico. Ciò spiega l’enormità della pena: si mira a distruggere un’identità politica fortissima. Se non che, come osserva Umberto Santino, questa volta la cerimonia di degradazione si è risolta in un effetto boomerang: la condanna ha suscitato indignazione e solidarietà dappertutto; “il villaggio globale” di Riace, come a Lucano piace chiamarlo, sta risorgendo. Ci sono nuove ospiti: dodici bambine afghane e diverse donne nigeriane; Lucano resta in contatto con il movimento di liberazione curdo, cui aveva aderito fin dall’inizio.

      L’appello inizierà il 6 luglio, ma nel frattempo la scelta dell’ex sindaco è quella della disobbedienza civile: non intende pagare la multa, poiché sarebbe un’ammissione di colpevolezza, “il riconoscimento di una forma di legalità squallida”. I soldi raccolti dall’associazione “A buon diritto”, di cui sono garanti Manconi e Colombo, desidera siano impegnati per accogliere più profughi a Riace. “Nell’appello non voglio l’attenuazione della pena, non accetto neanche un giorno in meno, voglio la riabilitazione del nostro lavoro, voglio la luce della verità”.

      Chiudiamo con le parole di Francesco Saccomanno, anch’egli presente ad ogni seduta del processo, amico e compagno sincero di Lucano senza incertezze.
      “Essendo un uomo di legge”.

      (da una frase del Colonnello Sportelli nel processo di Locri,

      mentre parla di migranti e chiede quasi di essere ringraziato).

      Parafrasando il Calamandrei della famosa epigrafe “Lo avrai camerata Kesserling”,

      noi gli rispondiamo.

      “Lo avrete,

      giudici ed inquisitori, il monumento che pretendete da noi compagni

      e da quanti vogliono Restare Umani.

      Ma con che pietra si costruirà

      a deciderlo tocca a noi.

      Non con le membra straziate

      delle migliaia di esseri inermi

      distrutti dalla disumanità di leggi ingiuste

      non con la terra dei cimiteri

      dove i nostri fratelli migranti

      riposano in serenità

      non con la neve insanguinata delle montagne

      che per tanti inverni li sfidarono

      non con la primavera di queste valli

      che li videro fuggire.

      Ma soltanto col silenzio dei torturati

      più duro d’ogni macigno

      soltanto con la roccia di questo patto

      giurato fra uomini liberi

      che, come Mimmo, volontari si adunarono

      per dignità e non per odio

      decisi a riscattare

      la vergogna e la disumanità del mondo.

      Su queste strade se vorrete tornare

      ai nostri posti ci ritroverete

      morti e vivi con lo stesso impegno

      popolo serrato intorno al monumento

      che si chiama

      ora e sempre

      RESISTENZA

      https://www.pressenza.com/it/2022/06/mimmo-lucano-processo-alla-solidarieta-appunti-sulla-sentenza-di-locri

    • Processo a Mimmo Lucano, la corte riapre l’istruttoria per un’intercettazione del 2017. «Ora voglio la verità»

      Locri, la mossa decisiva degli avvocati difensori. La registrazione chiave: «L’amministrazione dello Stato non vuole il racconto della realtà di Riace». A ottobre la sentenza di Appello. L’ex sindaco: "Non mi interessa una riduzione di pena, voglio l’assoluzione piena”. L’aiuto di Luigi Manconi

      (#paywall)
      https://www.repubblica.it/cronaca/2022/07/07/news/reggio_calabria_processo_mimmo_lucano_riaperta_istruttoria-356927399

  • Booking.com fait des tarifs... spéciaux #réfugiés_ukrainiens...

    Ici l’exemple à #Lipari (#îles_éoliennes), en #Italie... là où, je pense, aucun #réfugié n’a jamais mis pied...

    #booking #tarif_spécial #hôtel #catégorisation #asile #migrations #réfugiés

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    ajouté à ce fil de discussion sur les discours et pratiques #pro-réfugiés_ukrainiens...
    https://seenthis.net/messages/950929

    qui est lui-même ajouté à la métaliste sur les formes de racisme qui ont émergé avec la guerre en Ukraine :
    https://seenthis.net/messages/951232

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    • Skriva li Mrežnica tijelo sirijskog migranta Rateba?

      Policija za taj dan i događaj kojeg Sirijci navode, nema evidenciju

      Mladi Sirijac Rateb Almohamad nestao je 30.listopada u 6 sati ujutro dok je s rođacima prelazio rijeku Mrežnicu na području iznad Generalskog Stola. Od tog dana gubi mu se svaki trag.

      Tvrde to njegovi rođaci koji ga traže preko društvenih mreža i već desetak dana pokušavaju doznati bilo kakvu informaciju. No, oni koji bi po logici trebali imati informaciju, a to je policija – trag nemaju.

      Ratebovi rođaci navode da je mladić tog jutra krenuo preko rijeke Mrežnice zajedno s dvojicom rođaka. Riječ je o klasičnoj grupi migranata koji su željeli iz Bosne do Slovenije preko Hrvatske. Prema njihovim tvrdnjama, dvojica su prešla Mrežnicu i došla na drugu stranu obale, dok je Rateba povukla voda te su vidjeli da se utapa i zove u pomoć. Nisu mu mogli više pomoći jer ih je, tako bar kažu, već pronašla hrvatska policija. Navode da su rekli da im se rođak utapa, no odgovora nije bilo.

      Rateb je, tvrde rođaci, iz Sirije s obitelji izbjegao prije 6 godina, a obitelj mu otad živi u Turskoj. Kažu da je na put prema zapadnim zemljama krenuo prije mjesec dana. U prilog svojim tvrdnjama poslali su njegove fotografije, ali i “screenshot” zadnje lokacije na kojoj su prelazili rijeku Mrežnicu. Kako bilo, krenuli su u potragu za Ratebom vjerujući da je još uvijek negdje živ i da će dobiti informacije.

      Inače, dvojica rođaka koji su bili s njim, sada su u Bosni.

      Karlovačka policija, barem prema onom što smo doznali danas, dok još uvijek čekamo službeni odgovor na upit, uopće nema evidentirane događaje s migrantima tog dana, u to vrijeme i na tom mjestu. U prijevodu, nitko ništa nije tražio za spomenuti događaj, iako su tog dana, ali na drugoj rijeci, imali pronalazak petorice migranata iz Alžira te Iraka, ali i pronalazak utopljenika u Kupi, uz slovensku granicu.

      Ukoliko Sirijci govore istinu, moguće je da tijelo nesretnog migranta još uvijek krije rijeka Mrežnica, nizvodno prema Zvečaju i Dugoj Resi. U ovom razdoblju dojava o pronalascima leševa u Mrežnici nije bilo.

      https://radio-mreznica.hr/skriva-li-mreznica-tijelo-sirijskog-migranta-rateba

      –---

      Traduction:

      Young Syrian Rateb Almohamad disappeared on October 30 at 6 am as he was crossing the Mrežnica River with his relatives in the area above the General Table. From that day on, all trace of him is lost. This is claimed by his relatives who are looking for him on social networks and have been trying to find out any information for ten days. But those who logically should have information, and that is the police - have no clue. Rateb’s relatives state that the young man set off across the Mrežnica River that morning together with two relatives. This is a classic group of migrants who wanted to travel from Bosnia to Slovenia via Croatia. According to their claims, the two crossed the Mrežnica and came to the other side of the coast, while Rateba withdrew the water and they saw him drowning and calling for help. They couldn’t help him anymore because, so they say, the Croatian police had already found them. They say they said their cousin was drowning, but there was no answer. His relatives would be grateful for any information and ask for help According to relatives, Rateb fled Syria with his family 6 years ago, and his family has been living in Turkey ever since. He is said to have set out for Western countries a month ago. In support of their claims, they sent photos of him, but also a “screenshot” of the last location where they crossed the river Mrežnica. Either way, they set out in search of Rateb believing he was still somewhere alive and would get the information. By the way, the two relatives who were with him are now in Bosnia. The Karlovac police, at least according to what we learned today, while we are still waiting for an official answer to the inquiry, have no recorded events with migrants on that day, at that time and place. In translation, no one asked for anything for the mentioned event, although on that day, but on another river, they had the discovery of five migrants from Algeria and Iraq, but also the discovery of drowned in Kupa, along the Slovenian border. If the Syrians are telling the truth, it is possible that the body of the unfortunate migrant is still hidden by the Mrežnica River, downstream towards Zvečaj and Duga Resa. There were no reports of corpses in Mrežnica during this period.

      https://radio-mreznica.hr/skriva-li-mreznica-tijelo-sirijskog-migranta-rateba

  • Ukraine : La face cachée des choses (Deuxième partie) Vladimir Caller
    https://www.investigaction.net/fr/ukraine-la-face-cachee-des-choses-deuxieme-partie

    Le traitement de l’information de la guerre entre la Russie et l’Ukraine risque, par son immédiateté, de nous faire perdre de vue l’énormité de son importance, de sa signification politique et de ses conséquences prévisibles. A ce propos, il ne nous semble pas exagéré de dire que le moment historique que nous vivons est comparable à, par exemple, celui de la chute du mur de Berlin ou 11 septembre.


    Dans ce scénario, la diplomatie américaine s’est déployée en trois temps (en attendant un quatrième) : le retrait des forces américaines d’Afghanistan, la trame organisée pour entraîner l’intervention armée russe en Ukraine (voir la première partie de cet article) et le basculement d’alliances au Moyen Orient dont les Accords d’Abraham annoncent la tendance.([1])

    Des objectifs bien précis
    – Reprendre le contrôle hégémonique d’une Europe durablement affaiblie et ce, sur le plan de l’énergie, la défense, la finance internationale ; dans ce cadre faire de l’Allemagne et du germanisme anti slave, la nouvelle référence militaire européenne.

    – Affaiblir la Russie à l’extrême, organiser un « Afghanistan-bis » sur des terres ukrainiennes et, comme voie de conséquence, installer un « Eltsine-bis » au Kremlin

    – Renforcer très lourdement le négoce militaire et son association avec les médias (le nouveau complexe militaro-médiatique). ([2])

    – Tout ceci, en préalable de la cible chinoise (le quatrième temps).

    Si les grandes lignes de cette stratégie étaient dûment programmées, il nous semble que ses mentors ne s’attendaient pas à une riposte russe si brutale ; en tout cas, pas de cette dimension. Cette riposte a changé la donne et précipité le timing des plans américains. Le soutien à l’Ukraine, à son intégrité territoriale, à sa politique d’alliances, est devenu un sujet mineur. Le volet politico-diplomatique de la guerre elle-même est devenu obsolète. Lorsque Biden traite Poutine de « criminel de guerre » ou de « voyou » ce n’est pas une saute d’humeur ; c’est une fin de non-recevoir à toute négociation, à toute discussion. Que la Russie saigne, c’est la (seule) priorité.

    Dans un entretien, passé inaperçu, à la NPR, le principal réseau de radiodiffusion public des États-Unis le 16 Mars, le secrétaire d’état Antony Blinken précisait les objectifs de sa diplomatie. Pour lui, cette guerre était l’occasion de changements, de grands changements. « L’un de ces changements est que les Européens s’intéressent de très près, et non seulement s’intéressent, mais commencent à agir sur la sécurité énergétique et cessent de se nourrir du pétrole et du gaz russes. Ce serait un changement majeur » .([3])

    Ursula von der Leyen, Charles Michel, Emmanuel Macron, semblent avoir bien entendu l’injonction en signant sans tarder un accord avec les États-Unis, lors du sommet européen des 24 et 25 mars, pour la livraison de 15 milliards de mètres cube de gaz naturel liquéfié (GNL) avec la perspective d’arriver à 50 milliards pour la fin de la décennie. A noter que la satisfaction vis-à-vis de cet accord n’est pas venue des marchands du GNL mais des acheteurs : « J’aimerais dire au peuple américain la reconnaissance de l’Europe pour leur soutien indéfectible », a salué Ursula von der Leyen, qui a dit voir en cet accord « une garantie de la sécurité et de l’indépendance énergétique de l’UE ».([4]) De son côté, dans l’élan de cet accord, l’Allemagne a débloqué 1,5 milliards d’euros pour acheter du GNL ; notamment aux Etats-Unis.

    L’acquiescence de l’UE envers les directives de la Maison Blanche ne se limitent pas aux directives sur le gaz. Elle anticipe même les propositions punitives de Washington et, pour y parvenir, n’hésite pas à violer ses propres directives. Ainsi, l’UE sanctionnait la banque centrale russe gelant ses dépôts avant même les États-Unis et décidait l’envoi des armes à l’Ukraine en totale contradiction avec les propres dispositions du Conseil européen qui régissent le contrôle des exportations militaires ; règles dans lesquelles il est bien précisé que « Les États membres refusent l’autorisation d’exportation de technologie ou d’équipements militaires susceptibles de provoquer ou de prolonger des conflits armés ou d’aggraver des tensions ou des conflits existants dans le pays de destination finale. »([5])

    Concernant Moscou, Blinken assure que le changement est déjà en marche : « L’une des choses que nous faisons est de priver la Russie de la technologie dont elle a besoin pour moderniser son pays, pour moderniser les industries clés – défense et aérospatiale, son secteur de haute technologie, l’exploration énergétique. Toutes ces choses vont connaître des effets profonds et pas seulement immédiats. Ils vont augmenter et s’accroître au fil du temps […] Tout ce qui est fait est, en fait, irréversible ». Cette guerre multi-sectorielle a donc vocation à durer. Pour qu’il ne reste pas de doutes, le secrétaire d’État estimait nécessaire d’avouer que « …le simple fait d’arrêter l’invasion de l’Ukraine pourrait ne pas suffire pour annuler les sanctions contre la Russie ».

    Au bonheur des armuriers
    Nous disions ci-dessus que la réaction russe avait surpris les Occidentaux, par sa nature et son envergure, le quotidien Le Figaro rapportait que, soucieux de son budget, Boris Johnson avait prévu, peu avant le déclenchement du conflit, de tailler dans les effectifs et matériels destinés à la défense.([6]) En France, le président de la Cour de comptes Pierre Moscovici prévoyait « réduire la voilure » du budget des armées dans son rapport sur « La loi de programmation militaire (LPM) 2019-2025 et les capacités des armées ». « Il va devoir revoir sa copie car la guerre en Ukraine a balayé certaines convictions des rapporteurs »  ; estimait le journal français La Tribune. ([7]) Aux USA même, au début de l’année, une publication spécialisée dans le domaine de la défense commentait : « Le secteur est confronté à une période de stagnation ou de diminution des budgets du Pentagone, alors même que le ministère de la Défense s’efforce de faire face à des conditions difficiles dues à la montée de la Chine ».([8])

    Le cas le plus marquant fut, pourtant, celui de l’Allemagne. Le 12 février le ministre des Finances, Christian Lidner du Parti libéral démocrate, bien connu pour son attachement à la rigueur budgétaire, s’était adressé au Bundestag insistant sur l’urgence de réduire les dépenses militaires en dépit des pressions de l’OTAN pour qu’elles atteignent, au minimum, le 2 % du PIB du pays. Cela dit, le climat martial autour du dossier ukrainien, poussé par les écolos, était déjà bien animé, pendant que le premier ministre Olaf Scholz semblait résister à ces pressions. C’est alors que le magazine Der Spiegel , incité par l’intervention russe, titrait en une dans son édition du 26.02 : « Ayez honte Monsieur Scholz », l’accusant d’être trop mou et « d’empêcher l’Union européenne d’agir contre le régime de Poutine ».([9]) Le lendemain, Scholz décidait, devant le parlement, d’attribuer un montant de 100 000 milliards d’euros au budget de la défense. Pour le journal français Les Echos « La révolution copernicienne de l’Allemagne ne fait que commencer ».([10])

    Et elle prend de l’envol si l’on en juge par les décisions qui suivirent. Le 27 mars, la présidente de la commission de la défense au Bundestag, Andrea Schwarz, annonçait que son pays se proposait d’acheter le système de missiles israéliens « Arrow », plus connu sous le nom de « Dome de fer » lorsqu’il sert à se protéger des missiles venant du Hezbollah ou du Hamas. « Nous devons mieux nous protéger contre la menace russe. Pour cela, nous avons besoin rapidement d’un bouclier antimissiles à l’échelle de l’Allemagne« , expliqua-t-elle dans le Bild. Et d’ajouter, « Nous pouvons tendre le Dôme de fer au-dessus des pays voisins. Nous jouerions ainsi un rôle clé pour la sécurité de l’Europe » . Selon le journal, le système coûterait 2 milliards d’euros et pourrait être opérationnel dès 2025 depuis trois sites en Allemagne. ([11]) Jean Monnet en rêvait, l’alliance de gaullistes et de communistes l’avait empêché en 1954, le réarmement allemand est à l’ordre du jour. Et ce n’est que le commencement. Des F-35 furtifs sont déjà commandés en masse aux USA ; des drones armés à Israël et des projets, si chers à Emmanuel Macron, de chars et avions de chasse mutualisés sont plus que jamais d’actualité.

    L’autre guerre
    Une autre guerre non moins importante se joue dans la communication où excelle l’ancien comédien Zelinsky élu sur un programme de pacification et devenu faucon parmi les faucons du projet d’éterniser la guerre et, si possible, de l’étendre. Maître dans l’art de l’ambiguïté, un jour il propose, demande, des négociations et lorsqu’elles sont entamés, il exige la fermeture du ciel ukrainien par l’OTAN. Il suggère des concessions, y compris territoriales pour toute de suite accuser la Russie de génocide et son président d’être un criminel de guerre et ce en parfaite concertation avec Biden et les grandes corporations médiatiques mondiales. Sa campagne de communication est particulièrement efficace « Ils sont vraiment excellents en stratcom – médias, info ops, et aussi psy-ops, a déclaré un haut responsable de l’OTAN au  Washington Post. « J’espère que les pays occidentaux prendront exemple sur eux ». ([12]) La production, notamment vers l’extérieur, est assuré par l’agence Internews  financée conjointement par le gouvernement américain et diverses ONG’s dont la fondation Gates, The Open Society de George Soros et The National Endowment for Democracy.

    Nous sommes ainsi face à un climat « d’union sacrée » autour de Zelensky et son équipe. Impensable de toucher un mot à propos de ses nombreux faits de corruption aggravée révélées par les Pandora papers. Si vous osez le faire, vous devenez ipso-facto un « agent de Poutine ». Encore mieux : surtout ne pas parler de « nazification » puisque, c’est le « vox médiatique » qui sanctionne : Zelensky est lui-même juif. Comme si le fait d’être juif vaccinait contre des compromissions. Cette campagne est si efficace que l’idée s’est installée que des formations comme Pravy Sektor, Patriotes d’Ukraine et Azov seraient très marginales car leur dimension serait fort modeste. Concernant Azov, le plus engagé parmi ces groupes sur le plan militaire, les ‘spécialistes’ des moyens de communication avancent le fait qu’ils « ne seraient que 4 000 dans une population militaire de 200 000 membres » ; insignifiants, donc. Or ce chiffre semble tiré de Wikipédia de manière un peu désinvolte, nos commentateurs oubliant que nous sommes déjà en 2020. En effet, ce site précise que « Le bataillon d’Azov était composé d’environ 800 volontaires fin 2014, mais vit ses effectifs rapidement augmenter portant le nombre de combattants potentiels à plus de 4 000 à la fin de 2016 ».([13]) Si en 2 ans, (2014-16) Azov grandit de 500 % on peut estimer que « The International Institute for Strategic Studies », organisme américain spécialisé dans la chose militaire, n’exagère pas lorsqu’il estime que les forces paramilitaires ukrainiennes (dont Azov est, de loin, la plus importante) représentent 102 000 membres pour un effectif total de l’armée nationale ukrainienne de 145 000 membres.([14])

    D’autres commentateurs insistent sur leur prétendue insignifiance en raison du fait qu’ils n’ont pas d’élus au parlement. Or le problème n’est pas qu’ils soient ou non au parlement mais qu’ils sont parfaitement bien installés et dans les forces armées et dans le ministère de l’intérieur. Et là, c’est-à-dire au cœur de la guerre, ils sont en position d’orienter la ligne politique générale et ce, en parfaite concertation avec le Pentagone, l’OTAN (et la caution de l’UE) avec même des projections internationales. Dans une enquête très fouillée, le magazine américain TIME, très peu suspect de « complotisme gauchiste », rapporte les déclarations d’Ali Soufan, un ancien cadre de très haut niveau du FBI, expert en questions de terrorisme, à propos du mouvement Azov. Selon Soufan, « Azov occupe une place centrale dans un réseau de groupes extrémistes qui s’étend de la Californie à la Nouvelle-Zélande en passant par l’Europe ». Et faisant référence aux talents de recrutement de l’organisation, l’expert soutient que « plus de 17 000 combattants étrangers sont venus en Ukraine au cours des six dernières années en provenance de 50 pays. » . Intriguée, la rédaction du magazine est allée sur place à Kiev pour interroger Olena Semenyaka, la responsable de questions internationales du mouvement, à propos des objectifs de son organisation. Cette dernière a répondu : « la mission d’Azov était de former une coalition à travers le monde occidental, dans le but ultime de prendre le pouvoir dans toute l’Europe. » ([15]) TIME précise qu’en octobre 2019, 40 membres du Congrès avaient signé une lettre appelant, sans succès, le Département d’État américain à désigner Azov comme une organisation terroriste étrangère. 

    Plus récemment, le quotidien israélien Jerusalem Post, publiait un rapport de l’Institut d’études européennes, russes et eurasiennes (IERES) de l’Université George Washington qui révélait que « le Canada, les États-Unis, la France et le Royaume-Uni ont contribué à la formation de membres des organisations d’extrême droite au sein des académies militaires ukrainiennes » . Le rapport soulignait la tolérance dont ces groupes bénéficiaient des directions de ces académies. Situation qui avait provoqué la colère des Amis du Centre Simon Wiesenthal (FSWC) du Canada qui faisait état de leur mécontentement dans un communiqué. « .. Il est inacceptable que nos forces armées encouragent les groupes néonazis en Ukraine par le biais de la formation de nos forces armées. »([16])

    Cette présence militaire, ce prosélytisme sans limites ni frontières du néofascisme kiévien ne se limite pas aux casernes. Dès le lendemain du coup d’état de 2014 parrainé par Laurent Fabius, Frank-Walter Steinmeier (actuel président de l’Allemagne) et Victoria Nuland, le poste du ministre de l’intérieur, le plus sensible et stratégique du nouveau gouvernement « démocratique et européiste » fut attribué à Arsen Avakov, le créateur d’Azov. Question d’urgence ? Pas d’autre choix pour le moment ? Désignation passagère ? Pas du tout ! Avakov resta ministre 8 ans jusqu’au mois de juillet 2021 dûment confirmé d’ailleurs, malgré de vives oppositions y compris du grand rabbin de Kiev, par monsieur Zelensky. Trop visible pour rester à côté du Monsieur propre Zelenzky, il dut quitter ce poste si visible pour devenir conseiller spécial du ministère de la défense.

    Les évidences, les démonstrations de la très large mainmise de l’extrême droite néonazie sur les forces militaires et paramilitaires du pays et sur une très large partie de l’opinion publique ukrainienne, notamment sur sa jeunesse sont incontestables Pourtant, dans un exercice pervers de manipulation de l’opinion, le système fait tout pour l’ignorer, pour le cacher. Ainsi, finalement ce n’est pas Poutine qui ‘dénazifie’ l’Ukraine mais bien l’UE, la Maison Blanche, les médias…

    En attendant le vrai morceau
    Dans cette guerre qui se joue (pour le moment) à trois : USA-Russie-UE (la Chine est, cette fois, en stay behind), on peut estimer que les gagnants seront les deux géants, les USA et la Chine avec comme perdants leurs partenaires mineurs, l’Europe et la Russie. Cela dit, les recompositions en cours avec l’entrain militaire de la Russie, sa disposition à « passer à l’acte » comme nouvelle donne, ajoutées à la fixation sur la Chine, ne peuvent que conforter plus que jamais le négoce militaire. Présentant le nouveau budget de la défense pour 2023 (Budget que l’administration Biden estime à 773 milliards de dollars soit le niveau le plus élevé de l’histoire américaine), la revue Foreign Policy, titrait ce 28 mars, « L’invasion de l’Ukraine par la Russie a obligé le Pentagone à revoir son approche centrée sur la Chine. »([17])

    De con côté, avec ce franc parler si américain, le Pentagone publiait une fiche informative de la NGS (National Defense Strategie) soulignant la permanence de la menace chinoise d’où le fait que ces efforts visent à « agir de toute urgence pour soutenir et renforcer la dissuasion, la République Populaire de Chine (RPC) étant notre concurrent stratégique le plus important et le défi majeur pour le département« . La fiche présente ainsi les priorités du Pentagone « La défense de la patrie, face à la menace multi-domaine croissante que représente la RPC.[…] Dissuader toute agression, en donnant la priorité au défi posé par la RPC dans la région indopacifique, puis au défi posé par la Russie en Europe. »([18])

    Cette agressivité langagière (et budgétaire) n’empêchait pas messieurs Blinken et Sullivan d’entreprendre moult tentatives pour essayer d’aligner la Chine contre la Russie dans le cadre des sanctions en cours. Ce fut une secrétaire d’un programme de TV chinois qui, en manière de réponse, résuma le mieux la démarche étasunienne : « Pourrais-tu m’aider à combattre ton ami pour que je puisse m’occuper de toi plus tard ? »[19]

    Post scriptum 09.04.2022
    Je viens de lire un long article du Wall Street Journal (ici en annexe) informant d’une proposition faite par l’allemand Scholz à Zelensky, « une dernière tentative », le 19 février, quelques jours avant l’entrée de troupes russes en Ukraine. L’Allemand aurait déclaré à Zelensky que l’Ukraine devrait renoncer à ses aspirations envers l’OTAN et déclarer sa neutralité dans le contexte d’une convention sur la sécurité européenne garantie conjointement par les Etats-Unis et la Russie. Demande que Zelensky aurait refusée arguant que l’on « ne peut pas faire confiance à Poutine et que la plupart des Ukrainiens souhaitent adhérer à l’OTAN ».([20])

    Cette révélation me semble précieuse pour évaluer la personnalité du président ukrainien, sa capacité à décider seul (contrairement à l’idée qu’il serait soumis à des influences…) et sa responsabilité dans le drame que vit son pays.
    Source : Le Drapeau Rouge https://www.ledrapeaurouge.be
    Voir la première partie de l’article. https://www.investigaction.net/fr/ukraine-la-face-cachee-des-choses-premiere-partie
    Photo : Manhhai (CC 2.0)

    Notes :
    [1] Accords officialisant la reconnaissance d’Israël par des pays arabes qui jusqu’ici s’y refusaient. Le dossier ukrainien, si riche et complexe, ne nous a laisse le temps de traiter ce sujet. Nous y reviendrons.

    [2]La formule complexe militaro-industriel devenant un peu obsolète ; outre que pour ce qui est des USA l’importance de la composante industrielle n’est plus la même que du temps du Général Eisenhower,
    auteur de la formule, le facteur médiatique est, par contre, devenu incontournable pour la gestion de guerres.

    [3]Blinken, https://www.npr.org/transcripts/1086835380?t=1648549050349 March 16, 2022 

    [4]https://lechiffredaffaires.dz/15-milliards-de-m3-de-gnl-americain-pour-leurope

    [5]Actes pris en application du traité UE ; position commune 2008/944/PESC du 8.12.2008 https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/PDF/?uri=CELEX:32008E0944&from=FR

    [6]https://www.lefigaro.fr/international/royaume-uni-a-l-heure-du-global-britain-boris-johnson-somme-d-en-faire-enco

    [7]https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/aeronautique-defense/armees-la-cour-des-comptes-propose-de-reduire-la-voilure-dans-un-contexte-

    [8]National security for insiders by insiders https://warontherocks.com/2021/01/13the-u-s-defense-industry-in-a-new-era

    [9]https://www.spiegel.de/ausland/deutschlands-halbherzige-sanktionspolitik-schaemen-sie-sich-herr-scholz-komm 

    [10]https://www.lesechos.fr/idees-debats/editos-analyses/la-revolution-copernicienne-de-lallemagne-ne-fait-que-commencer-1393884

    [11]https://www.msn.com/fr-be/actualite/other/l-allemagne-envisage-de-se-doter-d-un-bouclier-antimissiles-%C3%A0-2-milliards-d-euros/ar-AAVxQvZ?ocid=winp1taskbar

    [12]https://www.washingtonpost.com/national-security/2022/03/16/ukraine-zelensky-information-war Les sigles « Ops » et « Psy-ops » correspondent aux opérations de propagande et publicité dans le premier cas et à celles visant à manipuler les informations ; susciter compassion du public, etc. dans le second.

    [13]https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9giment_Azov

    [14]Ukraine’s military strength https://graphics.reuters.com/RUSSIA-UKRAINE/dwpkrkwkgvm 26.1.22

    [15]« Like, Share, Recruit : How a White-Supremacist Militia Uses Facebook to Radicalize and Train New Members” https://time.com/5926750/azov-far-right-movement-facebook January, 7,2021

    [16]By Jerusalem Post staff ; October 19, 2021 https://www.jpost.com/diaspora/western-countries-training-far-right-extremists-in-ukraine-report-682411

    [17]https://foreignpolicy.com/2022/03/28/pentagon-defense-strategy-russia-ukraine-war.

    [18] US Department of Defense Fact Sheet : 2022 National Defense Strategy https://media.defense.gov/2022/Mar/28/2002964702/-1/-1/1/NDS-FACT-SHEET.PDF

    [19] China Global Television Network — CGTN LIU Xin 刘欣 (LiuXininBeijing) March 19, 2022

    [20] https://www.wsj.com/articles/vladimir-putins-20-year-march-to-war-in-ukraineand-how-the-west-mishandled-it-1 

    #otan #usa #etats-unis #ukraine #azov #néonazis #néofascisme #ue #union_européenne #Russie #guerre #crimée #otan #réfugiés #énergie #géopolitique #france #politique #poutine #allemagne

  • Message de #Ylva_Johansson au personnel de #Frontex...

    24.05.2022

    My message to @Frontex staff - here in headquarters in Warsaw and those watching at external borders around the 🇪🇺

    You can be proud of your work.

    Europe needs a strong Frontex.
    I am proud of your dedication.

    https://twitter.com/YlvaJohansson/status/1529120088296652800
    #no_comments #frontières #migrations #réfugiés #fierté #discours

    ping @isskein @karine4

  • Appel urgent pour des vivres et des médicaments de la part de Syriens piégés d’Evros

    Επείγουσα έκκληση για τρόφιμα και φάρμακα από τους εγκλωβισμένους Σύρους του Έβρου

    26.05.2022, 23:56
    –-> le groupe est piégé depuis le dimanche 22.05.2022

    Δύο μητέρες και ένας ανάπηρος πρόσφυγας με ακρωτηριασμένο πόδι περιγράφουν σε βίντεο την απελπιστική κατάσταση στην οποία βρίσκονται.

    Απεγνωσμένη έκκληση για επείγουσα βοήθεια απευθύνουν οι 94 Σύροι που βρίσκονται εγκλωβισμένοι σε νησίδα του Έβρου στο Διδυμότειχο, κοντά στο χωριό Πύθιο, από την Κυριακή, καθώς έχουν ελλείψεις σε τρόφιμα, νερό, φάρμακα και γάλα για τα μωρά.

    Δύο μητέρες και ένας ανάπηρος πρόσφυγας με ακρωτηριασμένο πόδι περιγράφουν σε βίντεο την απελπιστική κατάσταση στην οποία βρίσκονται, ενώ σε κοινό μήνυμα οι πρόσφυγες ζητούν τη βοήθεια των αρχών και του κόσμου.

    « Είμαστε μια ομάδα Σύρων σε απομονωμένη νησίδα μεταξύ Ελλάδας και Τουρκίας και ζητάμε βοήθεια. Τα 26 παιδιά μας και οι περισσότερες από 60 γυναίκες και ανάπηροι κινδυνεύουν διότι δεν έχουμε καθαρό νερό ούτε τρόφιμα, ούτε γάλα για τα μωρά, ενώ πολλά παιδιά έχουν τραυματιστεί και χρειάζονται το συντομότερο ιατρική βοήθεια. Ζητάμε από τις ελληνικές αρχές και τον κόσμο να μας στείλουν φαγητό, νερό και ιατροφαρμακευτικό υλικό, όπως και να μας βοηθήσουν να μετακινηθούμε και να βρεθούμε υπό την προστασία της Ελλάδας », λένε μέσω της « Εφ.Συν. ».

    https://www.youtube.com/watch?v=qPq13eJT-aQ&feature=emb_logo

    « Από τα τριάντα παιδιά που έχουμε, δέκα μόνο είναι καλά. Μέχρι αύριο θα πεθάνουν χωρίς νερό και φαΐ. Κανείς δεν μας ακούει ούτε κομάντος ούτε Ηνωμένα Έθνη ούτε κανένας. Ζητάμε βοήθεια. Είμαστε εγκλωβισμένοι εδώ χωρίς νερό και φαΐ. Η κόρη μου είναι έξι μηνών της δίνω νερό από το ποτάμι για να σταματήσει το κλάμα. Τρώμε το χώμα και τα φύλλα των δέντρων. Σας παρακαλώ να μας βοηθήσετε όσο γρήγορα γίνεται γιατί θα πεθάνουν τα παιδιά. »

    Η Εισαγγελία Ορεστιάδας έχει διατάξει από την Τετάρτη τις αρχές να προχωρήσουν σε κατεπείγουσα επιχείρηση εντοπισμού και διάσωσης, το ίδιο και το Ευρωπαϊκό Δικαστήριο για τα Δικαιώματα του Ανθρώπου που έκανε δεκτή μέσα σε λίγες ώρες την αίτηση ασφαλιστικών μέτρων που κατέθεσαν οι πρόσφυγες μέσω των οργανώσεων Ελληνικό Συμβούλιο για τους Πρόσφυγες και HumanRights360.

    https://www.youtube.com/watch?v=b-0xaqO2Svk&feature=emb_logo

    « Μας φέρανε οι διακινητές εδώ και μας άφησαν. Εγώ έχω ακρωτηριασμένο πόδι, έχει και φλεγμονή και προχωράει χρειάζομαι βοήθεια άμεσα παρακαλώ πολύ ».

    Ωστόσο, η ΕΛ.ΑΣ. αδιαφορεί προκλητικά για τις εντολές των δικαστικών αρχών, με τις αστυνομικές πηγές να παρέχουν αντικρουόμενες πληροφορίες που συνιστούν εμπαιγμό. Στην « Εφ.Συν. » οι πηγές της αστυνομίας ισχυρίζονταν το βράδυ της Πέμπτης ότι δεν υπάρχει καμία κινητοποίηση, επιβεβαιώνοντας ότι η ΕΛ.ΑΣ. δεν εκτελεί τις εντολές της Εισαγγελίας Ορεστιάδας και του Ευρωπαϊκού Δικαστηρίου, ενώ στις δύο οργανώσεις ισχυρίζονταν ότι τους ψάχνουν αλλά δεν τους βρίσκουν, παρόλο που διαθέτουν από την Τρίτη το γεωγραφικό στίγμα τους.

    https://www.youtube.com/watch?v=sEtqxqS4ZBY&feature=emb_logo

    « Είμαστε Σύροι, μας φέρανε οι διακινητές στην ελληνική πλευρά, βρισκόμαστε σε νησίδα, μαζί μας μικρά παιδιά, γυναίκες, άρρωστοι και ανάπηροι. Δεν έχουμε ούτε νερό ούτε φαΐ ούτε πάμπερς. Υπάρχουν και πολλοί τραυματισμένοι. Ζητάμε την υποστήριξή σας, ζητάμε, σας παρακαλώ, να μας σώσετε. Κοιτάξτε το κορίτσι πρήστηκε το μάτι του... κοιτάξτε τα παιδιά έχουν αρρωστήσει όλοι. Κοιτάξτε βρέχει πάνω μας και κάτω από μας είναι λάσπη. Σας παρακαλώ να μας βοηθήσετε, είμαστε εδώ περίπου δέκα μέρες. »

    Την ώρα που η αστυνομία κάνει ότι δεν γνωρίζει τίποτα, βίντεο που τράβηξαν από τη νησίδα οι πρόσφυγες το πρωί της Πέμπτης δείχνει στην απέναντι ελληνική όχθη του Έβρου οχήματα του στρατού και ένστολους στρατιωτικούς να τους ρωτούν στα αγγλικά πόσοι είναι και από πού. Άλλο βίντεο από τη νησίδα το μεσημέρι της Τετάρτης δείχνει μαυροντυμένους άντρες στην ελληνική όχθη να προειδοποιούν τους πρόσφυγες να γυρίσουν στην Τουρκία.

    –—

    Traduction

    Deux mères et un réfugié handicapé à la jambe mutilée décrivent en vidéo leur situation désespérée.

    Les 94 Syriens pris au piège sur un îlot d’Evros à Didymoteicho, près du village de Pythio, appellent à l’aide d’urgence depuis dimanche, car ils manquent de nourriture, d’eau, de médicaments et de lait pour bébés.

    https://www.youtube.com/watch?v=qPq13eJT-aQ

    Deux mères et un réfugié handicapé à la jambe mutilée décrivent en vidéo la situation désespérée dans laquelle ils se trouvent, tandis que dans un message commun les réfugiés demandent de l’aide aux autorités et à la population.

    "Nous sommes un groupe de Syriens sur une île isolée entre la Grèce et la Turquie et nous demandons de l’aide. Nos 26 enfants et plus de 60 femmes et handicapés sont en danger parce que nous n’avons pas d’eau potable, pas de nourriture, pas de lait pour les bébés, et de nombreux enfants sont blessés et ont besoin de soins médicaux immédiats. « Nous demandons aux autorités grecques et au peuple de nous envoyer de la nourriture, de l’eau et des fournitures médicales, ainsi que de nous aider à nous déplacer et à être sous la protection de la Grèce », disent-ils via Ef.Syn.

    "Sur les trente enfants que nous avons, seuls dix vont bien. D’ici demain, ils mourront sans eau ni nourriture. Personne ne nous écoute, ni le commandement, ni les Nations Unies, ni personne. Nous demandons de l’aide. Nous sommes piégés ici sans eau ni nourriture. Ma fille de six mois me donne de l’eau de la rivière pour arrêter de pleurer. Nous mangeons la terre et les feuilles des arbres. « S’il vous plaît, aidez-nous dès que possible car les enfants vont mourir. »

    Le parquet d’Orestiada a ordonné depuis mercredi aux autorités de procéder à une opération urgente de recherche et de sauvetage, ainsi que la Cour européenne des droits de l’homme, qui a accepté en quelques heures la demande de mesures conservatoires déposée par les réfugiés par l’intermédiaire du Conseil grec pour la Réfugiés et Humanrights360.

    https://www.youtube.com/watch?v=b-0xaqO2Svk&t=1s

    « Les trafiquants nous ont amenés ici et nous ont laissés. J’ai une jambe amputée, elle a aussi une inflammation et ça progresse, j’ai besoin d’aide immédiatement, s’il vous plaît ».

    Cependant, EL.AS (la police hellénique) fait preuve d’une indifférence exorbitante aux injonctions des autorités judiciaires, les sources policières fournissant des informations contradictoires qui sont une sorte de moquerie raillerie. Dans « Ef.Syn. » Des sources policières ont affirmé jeudi soir qu’il n’y avait pas eu de mobilisation, confirmant que EL.AS. n’exécute pas les ordres du parquet d’Orestiada et de la Cour de justice des Communautés européennes, alors qu’aux deux organisations, ils prétendent ne pas pouvoir localiser les réfugiés, bien qu’ils aient leur emplacement géographique précis depuis mardi.

    https://www.youtube.com/watch?v=sEtqxqS4ZBY

    "Nous sommes syriens, les trafiquants nous ont amenés du côté grec, nous sommes sur une île, avec nous des petits enfants, des femmes, des malades et des handicapés. Nous n’avons ni eau, ni nourriture, ni couches. Il y a aussi de nombreux blessés. Nous demandons votre soutien, nous demandons, s’il vous plaît, de nous sauver. Regarde la fille dont l’oeil était enflé... regarde les enfants ils sont tous malades. Regardez, il pleut sur nous et en dessous de nous, il y a de la boue. « S’il vous plaît, aidez-nous, nous sommes ici depuis une dizaine de jours. »

    Alors que la police fait semblant de ne rien savoir, une vidéo prise par les réfugiés de l’îlot jeudi matin montre des véhicules de l’armée et des soldats en uniforme sur la rive grecque opposée d’Evros leur demandant en anglais combien ils sont et d’où ils viennent. Une autre vidéo de l’îlot mercredi après-midi montre des hommes en noir sur la côte grecque sommant les réfugiés de retourner en Turquie.

    https://www.efsyn.gr/ellada/dikaiomata/345609_epeigoysa-ekklisi-gia-trofima-kai-farmaka-apo-toys-egklobismenoys-syroy

    #limbe #zone_frontalière #île #Evros #asile #migrations #réfugiés #frontières #fleuve_Evros #Turquie #Grèce #Thrace #îlots

    –-

    ajouté à la métaliste sur #métaliste sur des #réfugiés abandonnés sur des #îlots dans la région de l’#Evros, #frontière_terrestre entre la #Grèce et la #Turquie :
    https://seenthis.net/messages/953343

    • Εντολή διάσωσης για τους 94 εγκλωβισμένους πρόσφυγες στον Έβρο
      La #CEDH ordonne le sauvetage des 94 réfugiés piégés à Evros
      25.05.2022, 21:59

      Το Ευρωπαϊκό Δικαστήριο για τα Δικαιώματα του Ανθρώπου έκανε δεκτά τα ασφαλιστικά μέτρα που είχαν καταθέσει η HumanRights360 και το Ελληνικό Συμβούλιο για τους Πρόσφυγες.

      Εντολή διάσωσης για τους 94 Σύρους που είναι εγκλωβισμένοι σε νησίδα του Έβρου από την Κυριακή δίνει το Ευρωπαϊκό Δικαστήριο για τα Δικαιώματα του Ανθρώπου (ΕΔΔΑ), κάνοντας δεκτό με διαδικασία εξπρές, μέσα σε λίγες ώρες, το αίτημα ασφαλιστικών μέτρων που είχαν καταθέσει, το μεσημέρι της Τετάρτης, οι οργανώσεις HumanRights360 και Ελληνικό Συμβούλιο για τους Πρόσφυγες.

      Την ώρα που οι ελληνικές αρχές ισχυρίζονταν ότι δεν έβρισκαν τους πρόσφυγες, μαυροντυμένοι άνδρες στην ελληνική όχθη του Έβρου απέναντι απ’ τη νησίδα φώναζαν το απόγευμα στους πρόσφυγες να γυρίσουν στην Τουρκία.

      « Σας το λέμε για τελευταία φορά. Γυρίστε πίσω στην Τουρκία » ακούγεται ένας από τους άντρες να φωνάζει στα αγγλικά.

      https://www.youtube.com/watch?time_continue=1&v=TnC_P8ErQUc&feature=emb_logo

      Οι πρόσφυγες έστειλαν επαναλαμβανόμενα επείγοντα μηνύματα για διάσωση, σημειώνοντας ότι υπάρχει ανάμεσά τους τραυματίας, ενώ ένας πρόσφυγας αγνοείται από τη στιγμή που πήγε να φέρει νερό από το ποτάμι το μεσημέρι της Τετάρτης και έκτοτε χάθηκαν τα ίχνη του.

      Ανάμεσα στους εγκλωβισμένους πρόσφυγες, βρίσκονται 30 ανήλικα παιδιά, μεταξύ των οποίων και ασυνόδευτοι ανήλικοι, τα οποία εμφανίζονται σε βίντεο να κλαίνε, όπως επίσης ηλικιωμένοι, ένα άτομο με αναπηρία και ένα άτομο με σοβαρή αλλεργία στο πρόσωπο.

      https://www.youtube.com/watch?v=ahZN-sl8NQU&feature=emb_logo

      Το Δικαστήριο δίνει εντολή στην κυβέρνηση να εξασφαλίσει τροφή, νερό, ιατροφαρμακευτική περίθαλψη και πρόσβαση στη διαδικασία ασύλου για τους 94 πρόσφυγες και να ενημερώσει το δικαστήριο για το πού βρίσκονται μέχρι τις 2 Ιουνίου.

      –—

      La Cour européenne des droits de l’homme a accepté la demande de mesures conservatoires déposée par HumanRights360 et le Conseil grec pour les réfugiés (Greek Council for Refugees – GCR).

      La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a rendu une ordonnance de sauvetage pour les 94 Syriens piégés sur l’île d’Evros depuis dimanche, acceptant en procédure express, en quelques heures, la demande de mesures conservatoires qu’avaient déposée, à midi ce mercredi, HumanRights360 et GCR.

      Au moment où les autorités grecques continuent à affirmer qu’elles ne pouvaient pas localiser les réfugiés, des hommes en noir sur la rive grecque de l’Evros en face de l’îlot ont crié aux réfugiés dans l’après-midi de retourner en Turquie.

      "Nous vous le disons pour la dernière fois. « Retournez en Turquie », a crié l’un des hommes en anglais.

      Les réfugiés ont envoyé des appels aux secours urgents répétés, signalant qu’il y avait parmi les blessés, tandis qu’un réfugié est porté disparu depuis qu’il est allé chercher de l’eau à la rivière mercredi après-midi ; depuis, aucune trace de lui.

      Parmi les réfugiés pris au piège figurent 30 enfants, dont des mineurs non accompagnés, que l’on voit dans des vidéos en train de pleurer, ainsi que des personnes âgées, une personne handicapée et une personne souffrant d’une grave allergie faciale.

      Le tribunal a ordonné au gouvernement de fournir de la nourriture, de l’eau, des soins médicaux et l’accès au processus d’asile pour les 94 réfugiés et d’informer le tribunal de leur sort avant le 2 juin.

      https://www.efsyn.gr/ellada/dikaiomata/345449_entoli-diasosis-gia-toys-94-egklobismenoys-prosfyges-ston-ebro

    • O στρατός εντόπισε αλλά δεν διέσωσε τους εγκλωβισμένους Σύρους στον Έβρο
      L’armée a localisé mais n’a pas secouru les Syriens piégés à Evros
      26.05.2022, 15:48

      Λίγες ώρες μετά την εντολή του Ευρωπαϊκού Δικαστηρίου για τα Ανθρώπινα Δικαιώματα στην κυβέρνηση να διασώσει τους Σύρους πρόσφυγες που είναι εγκλωβισμένοι από την Κυριακή σε νησίδα του Έβρου, το πρωί της Τετάρτης εμφανίστηκαν στην ελληνική όχθη απέναντι από τη νησίδα οχήματα του στρατού και ένστολοι στρατιωτικοί που ρωτούσαν τους πρόσφυγες πόσοι και από πού είναι. Ενώ στη συνέχεια αναπτύχθηκαν περισσότερες δυνάμεις του στρατού.

      Στο βίντεο από το πρωί της Τετάρτης, που δημοσιοποιεί η « Εφ.Συν. », ακούγονται οι πρόσφυγες να ενημερώνουν τους ένστολους στρατιώτες ότι έχουν ενημερώσει για την κατάσταση τις οργανώσεις Ελληνικό Συμβούλιο για τους Πρόσφυγες και HumanRights360 και ότι περιμένουν την αστυνομία να τους διασώσει. « Πόσοι είστε ; », ρωτά ο ένστολος και στη συνέχεια ρωτά την καταγωγή τους. Η πρόσφυγας απαντά ότι είναι 94 άτομα, όλοι από τη Συρία.

      Παραμένουν άγνωστες οι διαθέσεις και οι εντολές του στρατού. Σε ερώτηση της « Εφ.Συν. » σε πηγές του στρατού δεν υπήρξε απάντηση ενώ η ΕΜΑΚ δηλώνει άγνοια για το θέμα και σημειώνει ότι δεν έχει πάρει εντολή εντοπισμού, αν και από την Τετάρτη η εισαγγελία Ορεστιάδας έδωσε κατεπείγουσα εντολή στις ελληνικές αρχές να προχωρήσουν σε επιχείρηση εντοπισμού και διάσωσης των προσφύγων.

      https://www.youtube.com/watch?v=ahZN-sl8NQU&feature=emb_logo

      Μέχρι χθες το βράδυ η ΕΛ.ΑΣ. ενημέρωνε τις οργανώσεις HumanRights360 και Ελληνικό Συμβούλιο για τους Πρόσφυγες ότι δεν έχει βρει τους πρόσφυγες, παρόλο που διέθετε από την Τρίτη το γεωγραφικό τους στίγμα και ενώ χθες το μεσημέρι πετούσαν drone πάνω από τη νησίδα και στην ελληνική όχθη είχαν εμφανιστεί μαυροντυμένοι άντρες που προειδοποιούσαν τους πρόσφυγες να γυρίσουν στην Τουρκία, όπως δείχνει το βίντεο που δημοσιοποίησε η « Εφ.Συν. ».

      https://www.youtube.com/watch?v=TnC_P8ErQUc&feature=emb_logo

      Σύμφωνα με πληροφορίες των δύο οργανώσεων, που κατέθεσαν εκ μέρους των προσφύγων κατεπείγον αίτημα στις ελληνικές αρχές για τη διάσωσή τους την Τρίτη, και χθες υπέβαλαν αίτημα ασφαλιστικών μέτρων στο Ευρωπαϊκό Δικαστήριο για τα Δικαιώματα του Ανθρώπου, το οποίο εγκρίθηκε με κατεπείγουσα διαδικασία μέσα σε λίγες ώρες, ανάμεσα στους εγκλωβισμένους πρόσφυγες, βρίσκονται 30 ανήλικα παιδιά, μεταξύ των οποίων και ασυνόδευτοι ανήλικοι, τα οποία εμφανίζονται σε βίντεο να κλαίνε, όπως επίσης ηλικιωμένοι, ένα άτομο με αναπηρία και ένα άτομο με σοβαρή αλλεργία στο πρόσωπο, ενώ ένας πρόσφυγας αγνοείται από τη στιγμή που πήγε να φέρει νερό από το ποτάμι το μεσημέρι της Τετάρτης.

      https://www.efsyn.gr/ellada/dikaiomata/345538_o-stratos-entopise-alla-den-diesose-toys-egklobismenoys-syroys-ston-ebr

    • « Τελευταία προειδοποίηση : Γυρίστε στην Τουρκία »
      « Dernier avertissement envoyé par les autorités grecques : retournez en Turquie ! »
      25.05.2022, 19:31

      Οι ελληνικές αρχές αρνούνται διάσωση και άσυλο σε οικογένειες Σύρων που έχουν εγκλωβιστεί σε νησίδα του Έβρου. Ανάμεσα στους πρόσφυγες, βρίσκονται 30 ανήλικα παιδιά, μεταξύ των οποίων και ασυνόδευτοι ανήλικοι.

      Άνδρες με μαύρα ρούχα καταγράφονται σε βίντεο στην ελληνική όχθη του Έβρου, το απόγευμα της Τετάρτης, να αρνούνται να προχωρήσουν σε διάσωση Σύρων προσφύγων που βρίσκονται εγκλωβισμένοι σε νησίδα του ποταμού από την Κυριακή και τους προειδοποιούν σε αυστηρό ύφος να επιστρέψουν στην Τουρκία, ενώ πάνω από τη νησίδα πετούν drone.

      « Σας το λέμε για τελευταία φορά. Γυρίστε πίσω στην Τουρκία » ακούγεται ένας από τους άντρες να φωνάζει στα αγγλικά στους πρόσφυγες, οι οποίοι τους ενημερώνουν ότι έχουν ζητήσει άσυλο μέσω των οργανώσεων HumanRights360 και Ελληνικό Συμβούλιο για τους Πρόσφυγες.

      https://www.youtube.com/watch?v=ahZN-sl8NQU&feature=emb_logo

      Οι πρόσφυγες στέλνουν επαναλαμβανόμενα επείγοντα μηνύματα για διάσωση, σημειώνοντας ότι υπάρχει ανάμεσά τους τραυματίας, ενώ ένας πρόσφυγας αγνοείται από τη στιγμή που πήγε να φέρει νερό από το ποτάμι το μεσημέρι της Τετάρτης και έκτοτε χάθηκαν τα ίχνη του. Ανάμεσα στους πρόσφυγες, βρίσκονται 30 ανήλικα παιδιά, μεταξύ των οποίων και ασυνόδευτοι ανήλικοι, τα οποία εμφανίζονται σε βίντεο να κλαίνε, όπως επίσης ηλικιωμένοι, ένα άτομο με αναπηρία και ένα άτομο με σοβαρή αλλεργία στο πρόσωπο.

      https://www.youtube.com/watch?v=TnC_P8ErQUc&feature=emb_logo

      Την ώρα που οι μαυροντυμένοι άντρες στα ελληνικά σύνορα απειλούν τους πρόσφυγες να γυρίσουν στην Τουρκία, αρνούμενοι να διασώσουν ανθρώπους που είναι εκτεθειμένοι σε κίνδυνο όπως και να τους επιτρέψουν να ζητήσουν άσυλο, και ενώ τα drone συνεχίζουν να πετούν πάνω τους, η ΕΛ.ΑΣ. ισχυρίζεται ότι δεν μπορεί να βρει τους πρόσφυγες και ότι δεν υπάρχει καμία εξέλιξη σχετικά με το κατεπείγον αίτημα εντοπισμού και διάσωσης που είχαν υποβάλει από την Τρίτη το απόγευμα οι δύο οργανώσεις.

      Σύμφωνα με όσα καταγγέλλουν στην « Εφ.Συν. » οι δύο οργανώσεις, ενημερώθηκαν την Τρίτη για την παρουσία των προσφύγων στη νησίδα από την Κυριακή. Οι οργανώσεις απηύθυναν με ηλεκτρονικό μήνυμα κατεπείγουσα έκκληση στις Αστυνομικές Διευθύνσεις Αλεξανδρούπολης, Ορεστιάδας, Προστασίας Συνόρων, όπως επίσης στη Frontex και στον αριθμό Έκτακτης Ανάγκης 112 του υπουργείου Πολιτικής Προστασίας, αναφέροντας λεπτομερώς την κατάσταση, παραθέτοντας το γεωγραφικό στίγμα των προσφύγων και αναλυτικά τα στοιχεία των προσφύγων που τις εξουσιοδοτούν να ενημερώσουν εκ μέρους τους τις ελληνικές αρχές ότι επιθυμούν να ζητήσουν άσυλο και ότι κινδυνεύουν από την παραμονή τους στη νησίδα ή από τυχόν επαναπροώθησή τους στην Τουρκία.

      Γραπτή απάντηση υπήρξε μόνο από τη Frontex, η οποία ενημέρωσε τις οργανώσεις ότι έχει ενημερώσει με τη σειρά της τις ελληνικές αρχές για την κατάσταση.

      Σε τηλεφωνική επικοινωνία της ΕΛ.ΑΣ. με τις δύο οργανώσεις, η αστυνομία ισχυρίζεται μέχρι και αργά το απόγευμα της Τετάρτης ότι δεν έχει εντοπίσει τους πρόσφυγες.

      Σύμφωνα με πληροφορίες της « Εφ.Συν. », οι δύο οργανώσεις ετοιμάζονται να υποβάλουν αίτηση ασφαλιστικών μέτρων στο Ευρωπαϊκό Δικαστήριο για τα Δικαιώματα του Ανθρώπου ενώ έχουν ενημερώσει αναλυτικά για τις εξελίξεις την Εισαγγελία Ορεστιάδας.

      –—

      traduction :

      Les autorités grecques refusent de secourir et permettre l’accès à l’asile aux familles syriennes piégées sur une île d’Evros. Parmi les réfugiés figurent 30 enfants mineurs, dont des mineurs non accompagnés.

      Des hommes en noir sont filmés sur les côtes grecques d’Evros mercredi après-midi, refusant de secourir des réfugiés syriens piégés sur une île fluviale depuis dimanche et les avertissant de manière brutale de retourner en Turquie, tandis qu’un drone vole au-dessus de l’îlot.

      "Nous vous le disons pour la dernière fois. « Retournez en Turquie », a été entendu crier en anglais l’un des hommes aux réfugiés, après que ces derniers les ont signalés qu’ils avaient demandé l’asile via HumanRights360 et le Greek Council for Refugees.

      Les réfugiés envoient des messages urgents répétés pour les secours, notant qu’il y a des blessés parmi eux, tandis qu’un réfugié est porté disparu depuis qu’il est allé chercher de l’eau à la rivière mercredi après-midi et depuis, ses traces ont disparu. Parmi les réfugiés figurent 30 enfants, dont des mineurs non accompagnés, que l’on voit dans des vidéos en train de pleurer, ainsi que des personnes âgées, une personne handicapée et une personne souffrant d’une grave allergie faciale.

      Parmi les réfugiés figurent 30 enfants mineurs, dont des mineurs non accompagnés.

      A l’heure où des hommes en noir à la frontière grecque menacent les réfugiés d’un retour en Turquie, refusabt de secourir les personnes à risque ainsi que de leur permettre de demander l’asile, et alors que les drones continuent de les survoler, la police hellénique. affirme qu’il ne peut pas trouver les réfugiés et qu’il n’y a pas de nouveau développement concernant la demande urgente de recherche et de sauvetage qui avait été soumise par les deux organisations depuis mardi après-midi.

      D’après ce que les deux organisations ont dénoncé à "Ef.Syn : Les deux organisations ont été informées mardi de la présence de réfugiés sur l’île à partir de dimanche. Les organisations ont envoyé un e-mail urgent aux services de police d’Alexandroupolis, d’Orestiada, de la protection des frontières, ainsi qu’à Frontex et au numéro d’urgence 112 du ministère de la Protection civile, décrivant en détail la situation et mentionnant les coordonnées géographiques précis du groupe. Ils ont par ailleurs signifié aux autorités grecques que les réfugiés syriens souhaitent demander l’asile et que la prolongation de leur séjour forcée sur l’île et leur expulsion vers la Turquie met leur santé et leur vie en danger.

      Il n’y a eu qu’une réponse écrite de Frontex, qui a informé les organisations qu’elle avait à son tour informé les autorités grecques de la situation.

      Dans une communication téléphonique d’EL.AS (police hellénique) avec les deux organisations, la police affirme qu’elle n’avait pas pu localiser les réfugiés jusqu’à mercredi en fin d’après-midi.

      Selon les informations d’Ef.Syn., les deux organisations se préparent à soumettre une demande de mesures conservatoires à la Cour européenne des droits de l’homme, alors qu’elles ont informé en détail le bureau du procureur d’Orestiada du cours de cette affaire.

      https://www.efsyn.gr/ellada/dikaiomata/345441_teleytaia-proeidopoiisi-gyriste-stin-toyrkia

    • 30.05.2022, 09:44 Εβρος : επαναπροώθηση χωρίς όρια και προσχήματα
      Evros : #refoulements sans limites au vu et au su de tous

      Από το Ευρωπαϊκό Δικαστηρίο για τα Δικαιώματα του Ανθρώπου υπήρχε εντολή προς την ελληνική κυβέρνηση να τους παρασχεθούν αξιοπρεπείς συνθήκες διαβίωσης και πρόσβαση στη διαδικασία ασύλου.

      Μήνυμα ότι η αστυνομία, με την εμφανή κάλυψη και τις οδηγίες της κυβέρνησης, μπορεί να δρα τελείως ανεξέλεγκτα στον Εβρο, χωρίς να υπολογίζει τις δικαστικές εντολές και χωρίς να τηρεί ούτε τα ελάχιστα προσχήματα νομιμότητας, δίνει η ΕΛ.ΑΣ., με την επαναπροώθηση των 94 προσφύγων που είχαν εγκλωβιστεί πριν από μία εβδομάδα σε νησίδα του Εβρου στο Διδυμότειχο, κοντά στο χωριό Πύθειο.

      Σύμφωνα με πληροφορίες από την πλευρά των προσφύγων, αργά το βράδυ της Πέμπτης προς Παρασκευή έφτασε στη νησίδα μεγάλος αριθμός κομάντο με καλυμμένα πρόσωπα, συνοδευόμενοι από αραβόφωνους που μετέφραζαν τις εντολές τους, συνέλαβαν τους πρόσφυγες χρησιμοποιώντας βία, τους αφαίρεσαν προσωπικά αντικείμενα και τους μετέφεραν στην ελληνική όχθη, από όπου στη συνέχεια τους επαναπροώθησαν στην Τουρκία.

      Κι αυτό ενώ από την περασμένη Τετάρτη υπήρχε κατεπείγουσα εντολή του Ευρωπαϊκού Δικαστηρίου για τα Δικαιώματα του Ανθρώπου προς την ελληνική κυβέρνηση να μην απομακρυνθούν οι πρόσφυγες από την Ελλάδα αλλά να τους παρασχεθούν αξιοπρεπείς συνθήκες διαβίωσης και πρόσβαση στη διαδικασία ασύλου.

      Η « Εφ.Συν. » έχει δημοσιοποιήσει δύο βίντεο τραβηγμένα από τους πρόσφυγες την Τρίτη και την Τετάρτη, που δείχνουν στην ελληνική όχθη το πρώτο μαυροντυμένους άντρες να προειδοποιούν τους πρόσφυγες να γυρίσουν στην Τουρκία και το δεύτερο ένστολους στρατιώτες δίπλα σε στρατιωτικό όχημα να τους ρωτούν πόσοι είναι και από πού κατάγονται.

      Παρ’ όλα αυτά, αστυνομικές πηγές απαντούσαν σε δημοσιογράφους και στις οργανώσεις Ελληνικό Συμβούλιο για τους Πρόσφυγες και HumanRights360, που εκπροσωπούσαν νομικά τους πρόσφυγες, άλλοτε ότι δεν υπάρχει κινητοποίηση για εντοπισμό και άλλοτε ότι δεν μπορούν να τους εντοπίσουν, παρότι διέθεταν το γεωγραφικό τους στίγμα.

      Το εξωφρενικό είναι ότι η Γενική Περιφερειακή Αστυνομική Διεύθυνση Μακεδονίας και Θράκης έβγαλε ανακοίνωση την Παρασκευή, μετά την επαναπροώθηση, όπου ισχυριζόταν ότι « πραγματοποιούνται έρευνες για τον εντοπισμό ατόμων, που σύμφωνα με αναφορές φέρονται να βρίσκονται σε νησίδα εντός της κοίτης του ποταμού Έβρου πλησίον της περιοχής Πυθίου Διδυμοτείχου, με αρνητικό μέχρι στιγμής αποτέλεσμα. Οι έρευνες θα συνεχιστούν και κάθε νεότερη εξέλιξη θα γνωστοποιηθεί ».

      –-

      traduction :

      La Cour européenne des droits de l’homme a demandé au gouvernement grec d’offrir aux 94 syriens bloqués depuis dimanche 22 mai à un îlot d’Evros des conditions de vie décentes et l’accès à l’asile.

      Le message que la police, sous la couverture évidente et les instructions du gouvernement, peut agir de manière totalement incontrôlable à Evros, sans tenir compte le moindre du monde de ordonnances du tribunal et sans observer le moindre prétexte de légalité, a été donné par la police hellénique, avec le refoulement de 94 réfugiés piégés depuis une semaine sur l’îlot d’Evros à Didymoteicho, près du village de Pythio.

      Selon les réfugiés, dans la nuit de jeudi à vendredi, un grand nombre de commandos au visage masqué sont arrivés sur l’îlot, accompagnés d’arabophones traduisant leurs ordres ; ils ont violemment arrêtés les réfugiés, emportant leurs effets personnels et ils les ont transportés vers la rive grecque, d’où ils les ont ensuite été refoulés vers la Turquie.

      Ce énième refoulement a eu lieu tandis que depuis mercredi dernier, la Cour européenne des droits de l’homme a ordonné au gouvernement grec de ne pas expulser de Grèce les réfugiés, mais de leur fournir des conditions de vie décentes et l’accès au processus d’asile.

      Le "Ef.Syn." a publié deux vidéos prises par les réfugiés mardi et mercredi, dont le premier montre sur la côte grecque des hommes en noir sommant les réfugiés de retourner en Turquie et le deuxième des soldats grecs en uniforme à côté d’un véhicule militaire leur demandant combien ils sont et d’où ils viennent.

      Néanmoins, des sources policières ont répondu aux journalistes et au Conseil hellénique des réfugiés (Greek Council for Refugees) et Human Rights360, qui représentaient légalement les réfugiés, tantôt qu’il n’y avait pas eu de mobilisation pour les localiser et tantôt qu’ils n’arrivaient pas les localiser, malgré le fait qu’ils avaient à leur disposition leur situation géographique précise.

      Il est plus que scandaleux le fait que la Direction générale de la police régionale de Macédoine et Thrace ait publié une déclaration vendredi, après le refoulement, affirmant que "des enquêtes sont en cours pour localiser des personnes qui se trouveraient sur une île dans le lit de la rivière près de la rivière Evros près de la zone » Pythiou Didymoteicho, sans résultat jusqu’à présent. Les investigations se poursuivront et tout nouveau développement sera communiqué".

      https://www.efsyn.gr/ellada/dikaiomata/345968_ebros-epanaproothisi-horis-oria-kai-proshimata

    • NEW ECHR DECISION INSTRUCTING GREECE TO SAVE SYRIAN REFUGEES AT THE EVROS REGION – We call on the Greek government to comply and save their lives

      26/5/2022

      HumanRights360 and the Greek Council for Refugees representing 94 refugees from Syria, who are stranded on an islet in Evros, submitted on Wednesday 24.05.2022 to the European Court of Human Rights an urgent request for interim measures to ensure that the people have immediate humanitarian and medical assistance and that they will fall under the reception and identification procedures provided by law.

      Just a few hours later, the ECHR granted the interim measures, ordering the Greek government not to remove the 94 refugees from the Greek territory, and to offer them access to food, water and adequate medical treatment. With the same ruling, the ECHR is also asking the Greek government to provide to the Court official information on the whereabouts of the refugees, on whether the refugees have been able to submit an asylum application and if they indeed submitted one, and on whether they received legal assistance throughout this process.

      The refugees are still on the Evros islet in deplorable conditions. Among them are at least 30 children, including unaccompanied children, a disabled man, women, and elderly people. They are now suffering additional health problems and injuries after days of exposure to the conditions on the islet.

      This case comes after a series of similar ECHR decisions[i] and following the recent application lodged by HumanRights360 and the Greek Council for Refugees for the 30 Syrian refugees, for whom interim measures were granted by the ECHR in March 2022[ii].

      We call on the Greek government to comply immediately with the ECHR decision of 24.05.2022 and rescue immediately the 94 Syrian refugees from the Evros islet, as their situation is particularly vulnerable and their lives and health are in imminent danger.

      https://www.gcr.gr/en/news/press-releases-announcements/item/1974-new-echr-decision-instructing-greece-to-save-syrian-refugees-at-the-evros-r

    • The European Court for Human Rights (ECtHR) grants interim measures for 5th group of Syrian refugees stranded on an islet in the Evros river

      Over the past three weeks, the Greek Council for Refugees (GCR) has represented the Syrian refugees, including 44 children, before the ECtHR, by filing 5 applications for interim measures (R 39), requesting for the Syrian refugees to be granted humanitarian assistance and access to the asylum procedure.

      The Court granted the requested interim measures for all cases and ordered the Greek government not to remove the refugees from the country’s territory and to provide them with food, water and proper medical care. The ECtHR also requested to be informed by the Greek government, amongst others, on whether the Syrian refugees have submitted an asylum application and whether they have access to the asylum procedure and to legal assistance.

      Two of these five groups of refugees have been collected by the Greek authorities, two other groups of Syrian refugees complain they have been pushed back to Turkey. The last group has been on the islet since the day before yesterday and comprises of refugees who were previously pushed back to Turkey while their request for interim measures was pending before the ECtHR, alongside a new group of 12 Syrian refugees who were granted interim measures yesterday.

      In particular:

      In the K.M.I. case, our communication with the refugees, amongst them 9 children and a woman in need of haemodialysis who allegedly died on the islet, was lost on 20/4 while the application for interim measures before the ECtHR was pending. The Greek authorities’ response to the GCR’s intervention was that they had not located them. A few days later, on 24/4, most of the refugees re-entered Greece together with other Syrian refugees and were found themselves again stranded on an islet. GCR once more sent an intervention to the Greek authorities requesting their rescue and compliance with the ECtHR ruling.

      The refugees complain that, both on 20/4 and on 25/4, they were pushed back to Turkey. As per their complaint, the second pushback also took place while the ECtHR had already granted interim measures to them, yet nevertheless, the Greek authorities arrested them, transferred them to a closed space in Neo Chimonio, Orestiada, and a few hours later pushed them back to Turkey.

      The refugees also complain that during the two push back operations by the Greek authorities they were stripped naked and were subjected to violence, even the women, while two of the men were afterwards treated for injuries in a hospital in Turkey. As concerns the woman who allegedly died on the islet before the first pushback, the refugees describe that, due to lack of medical care, she developed swelling all over her body and died shortly afterwards. As we have been informed, the Head of the Orestiada Public Prosecutor’s Office intends to start a preliminary investigation.

      In the A.D. case, our communication with the refugees, who were stranded for days on an islet, amongst whom 17 children, was lost on 14/4 and since then they were missing until yesterday. The Greek authorities’ response to GCR’s intervention was that they had not located them. Yesterday, most of the refugees, alongside another 12 Syrians, re-entered Greece and found themselves again stranded on an islet in the Evros river.

      The refugees complain that on 14/4 and while their request for interim measures was pending before the ECtHR, they were subjected by the Greek authorities to a pushback operation to Turkey. GCR informed the Greek authorities (and the ECtHR) of their re-entrapment on an islet, requested their rescue and compliance with the Court’s decision. In our communication with them, the refugees complain that on 28-4-2022, around 7:30 to 8:00 pm, Greeks in military uniform appeared, urging them to leave the islet. The refugees sent to us a video showing two military vehicles on the opposite shore and also photos of the children, amongst whom a girl with a respiratory problem receiving oxygen from a device. They also told us that the life of a 1-month-old baby is at risk without access to food. As for the other children, they are constantly crying, as they have been bitten by insects (see photo). Also, it is cold and their strength is failing them.

      On Friday 29/4/2022, the ECtHR also granted interim measures (S.S. case) for the group of the 12 Syrian refugees, amongst whom 3 children, who are also stranded on the same islet.

      It should be noted that the refugees, even from the groups that were rescued, complain that in the past they had been subjected to violent and informal return (pushback) to Turkey by the Greek authorities.

      GCR calls on the Greek authorities to urgently and immediately comply with the ECtHR’s decisions, before their health is put at even greater risk and before we end up mourning more victims.

      Since the start of the year, GCR has sent 28 interventions to the Greek authorities for the cases of more than 350 refugees, at least 65 who were children, from Syria, Turkey, Afghanistan and Iraq, who entered Greece from the Evros region seeking international protection. In 12 of these interventions, the Greek authorities responded positively on locating them and providing them access to the procedures provided by law. In the rest of the cases, the Greek authorities either did not reply or replied that they had not been able to locate them. In at least 5 of these cases, which concerned refugees from Turkey and Syria, our organisation was informed that the refugees were informally and forcibly returned by the Greek authorities to Turkey, without being given the opportunity to submit an asylum application.

      https://www.gcr.gr/en/news/press-releases-announcements/item/1962-the-european-court-for-human-rights-ecthr-grants-interim-measures-for-5th-g

  • Priti Patel’s Rwanda plan for UK asylum seekers faces its first legal challenge

    Home secretary is violating international law, the UN refugee convention and data protection rules, say lawyers

    The first legal action has been launched against Priti Patel’s plan to send asylum seekers to Rwanda as the UN’s refugee agency raised concerns that the UK is “inviting” other European countries to adopt the same divisive immigration policy.

    Lodged last Tuesday, the legal challenge states that the home secretary’s proposals run contrary to international law and the UN refugee convention, as well as breaching British data protection law.

    Lawyers believe that the Rwanda plans are a “publicity stunt” to discourage people crossing the Channel in small boats. Patel is refusing to disclose key framework documents explaining which migrants may be eligible to be removed.

    Larry Bottinick, acting UNHCR representative to Britain, told the Observer: “We are worried that they [the British] are inviting all their European counterparts to do the same. I can understand from their perspective why they would do that – it would give such deals more perceived legitimacy if others do the same.” Denmark has already signalled an interest in outsourcing elements of its asylum system to Rwanda.

    Bottinick added that Britain would welcome other countries following suit because it would mean even fewer refugees made it to northern France. He warned: “This would increase the pressures on those states neighbouring conflict areas which are already hosting the great majority of those seeking refuge.”

    The action has been launched by the law firm InstaLaw. The Home Office has three weeks to respond and the process could lead to Patel being challenged in the high court. Stuart Luke, partner at InstaLaw, said their case was based on an Iranian asylum seeker who believes he would face an extremely difficult time if sent to Rwanda. “He could be the only Iranian in the country, there’s no network there, no community, no one who speaks the language. How’s he going to manage, survive? How’s he going to find a job, get educated?” said Luke.

    Initially the Home Office had given assurances that it would not deport him before 10 May – but on Friday the department backed down and said it was not looking to deport him.

    Bottinick said that the UNHCR had “serious concerns” over how the Home Office and Rwanda intended to integrate non-African asylum seekers who formed the vast majority of arrivals in the UK.

    “There will be issues as basic as interpretation for Vietnamese and Albanian speakers. The main arrivals to the UK also include Iranians, Iraqis and Syrians. We have serious concerns about Rwanda’s capacity to integrate these groups.”

    The legal move came as activists accused Patel of “racist” and “inhumane” policies over the Rwanda plan during her appearance at a Conservative party dinner. The home secretary was speaking at a dinner organised by the Bassetlaw Conservatives in Nottinghamshire on Friday when several activists stood on their chairs and denounced her for the policy.

    Footage published on social media shows a woman stand up and tell Patel: “Priti Patel, your racist policies are killing people. Your plans to send people seeking asylum to Rwanda are inhumane and are going to ruin people’s lives.” The woman was booed before being led away. A number of other activists then stood up and made statements.

    A Home Office spokesperson said the agreement with Rwanda would “overhaul our broken asylum system.”

    They added: “It means those arriving dangerously, illegally or unnecessarily can be relocated to have their asylum claims considered and, if recognised as refugees, build their lives there.

    “Our partnership with Rwanda fully complies with international and national law. We will defend any legal challenge robustly.”

    https://www.theguardian.com/world/2022/may/07/priti-patels-rwanda-plan-for-uk-asylum-seekers-faces-its-first-legal-ch

    #justice #résistance
    #Angleterre #UK #asile #migrations #réfugiés
    #offshore_asylum_processing #externalisation #Rwanda #procédure_d'asile #pays_tiers

    –---

    Sur cet accord, voir ce fil de discussion :
    https://seenthis.net/messages/957141

    et ajouté à la métaliste sur la mise en place de l’#externalisation des #procédures_d'asile au #Rwanda par l’#Angleterre (2022) :
    https://seenthis.net/messages/900122

    • Rwanda asylum flight cancelled after 11th-hour ECHR intervention

      First flight to Rwanda grounded after lawyers make successful emergency application

      Boris Johnson’s plan to send an inaugural flight of asylum seekers to Rwanda has been abandoned after a dramatic 11th-hour ruling by the European court of human rights.

      Up to seven people who had come to the UK seeking refuge had been expected to be removed to the east African country an hour and a half before the flight was due to take off.

      But a ruling by the ECHR on one of the seven cases allowed lawyers for the other six to make successful last-minute applications.

      The decision is a significant and embarrassing blow for Boris Johnson and his home secretary, Priti Patel, who had promised to start sending thousands of asylum seekers 4,000 miles to the east African country in May.

      It comes hours after the prime minister threatened to take the UK out of the ECHR and accused lawyers of aiding criminals exploiting refugees in the Channel.

      The legality of the Rwanda policy will be tested in a full court hearing next month.

      Responding to the decision, Patel said she was “disappointed” by the legal challenge, made pointed criticisms of the ECHR ruling and said that the policy will continue.

      “We will not be deterred from doing the right thing and delivering our plans to control our nation’s borders,” she said. “Our legal team are reviewing every decision made on this flight and preparation for the next flight begins now.”

      Yvette Cooper, the shadow home secretary, said that the government must take responsibility for the failed flight, and indicated that the government does not mind clashing with lawyers and the European courts.

      “Ministers are pursuing a policy they know isn’t workable and that won’t tackle criminal gangs,” she wrote on Twitter last night. “But they still paid Rwanda £120m and hired a jet that hasn’t taken off because they just want a row and someone else to blame.”

      The Rwandan government said on Wednesday it was still committed to taking in asylum seekers sent by the UK. “We are not deterred by these developments. Rwanda remains fully committed to making this partnership work,” government spokeswoman Yolande Makolo told AFP.

      “The current situation of people making dangerous journeys cannot continue as it is causing untold suffering to so many. Rwanda stands ready to receive the migrants when they do arrive and offer them safety and opportunity in our country.”

      The flight, which cost an estimated £500,000, had already been paid for from the public purse, a government source confirmed. The UK government has paid £120m as a downpayment on the Rwanda deal. The government has declined to say how much it has paid in legal costs, and has not said how much it expects to pay for future flights, accommodation and living costs for everyone sent to Rwanda.

      The ECHR examined the case of a 54-year-old Iraqi asylum seeker who crossed the Channel in a boat.

      He claimed asylum in the UK last month citing danger to his life in Iraq. Five days later, he was served with a notice of intent indicating that the Home Office was considering deeming his asylum claim inadmissible and relocating him to Rwanda.

      A doctor at the detention centre issued a report saying that he may have been a victim of torture, it is understood. He was then served with removal directions to Rwanda for 14 June 2022. A letter from the court said that the asylum seeker should not be removed on Tuesday evening.

      The ECHR said it took particular account of evidence that asylum seekers transferred from the UK to Rwanda will not have access to fair and efficient procedures for the determination.

      The decision also cited the ruling by Mr Justice Swift, who on Friday dismissed a request for an urgent injunction temporarily halting the flight.

      A statement from the ECHR said an urgent interim measure was granted in the case of KN, “an asylum seeker facing imminent removal to Rwanda”, v the UK.

      “The European Court has indicated to the UK government that the applicant should not be removed to Rwanda until three weeks after the delivery of the final domestic decision in his ongoing judicial review proceedings,” it said.

      Earlier, the prime minister hinted again that the UK could leave the European convention on human rights to make it easier to remove illegal migrants from the UK.

      Asked whether it was time for the UK to withdraw from the ECHR after the government’s difficulty in implementing its Rwanda policy, the prime minister said: “Will it be necessary to change some laws to help us as we go along? It may very well be.”

      In April, at the launch of the Rwanda policy, Johnson had said that thousands of asylum seekers would be sent away, and that the first flight would leave in May.

      The scheme has been beset with “teething problems”, Johnson has admitted. The number of asylum seekers expected to be sent to Rwanda fell from 130 at the start of last week, to 31 on Friday, to just seven on Tuesday.

      Most successfully lodged appeals claiming that sending those seeking sanctuary in the UK to an east African state with a poor human rights record breaches their human rights or that they have been victims of modern slavery.

      At a Cabinet meeting on Tuesday, Johnson also implied that lawyers representing asylum seekers are aiding human traffickers who charge thousands for journeys in dangerous boats across the Channel.

      “They are, I’m afraid, undermining everything that we’re trying to do to support safe and legal routes for people to come to the UK and to oppose the illegal and dangerous routes,” he said.

      He said what the “criminal gangs are doing and what … those who effectively are abetting the work of the criminal gangs are doing, is undermining people’s confidence in the safe and legal system, undermining people’s general acceptance of immigration”.

      Campaigners for refugee rights welcomed the decision and warned that the policy is still being pursued.

      Enver Solomon, CEO of Refugee Council, said the government should have a grown-up conversation with France and the EU about dealing with refugees, particularly in the Channel.

      “Those threatened with removal are people who have escaped war, persecution, torture, and violence – many of whom have only been prevented from flying due to individual legal interventions declaring it a clear breach of their human rights to do so. The Refugee Council has also had to directly intervene to stop young people being removed to Rwanda because they were falsely assessed as adults.

      “Government claims that this deal would act as a deterrent to end the model of people-traffickers, have already been disproven with the numbers of people travelling across the channel almost doubling on the same time last year. We always knew these measures would do little to stop desperate people making dangerous journeys to the UK, because they do absolutely nothing to address the reasons people come.”

      Mark Serwotka, general secretary of the Public and Commercial Services union, said: “We’re pleased the courts have ruled to stop this flight. It’s time for the government to stop this inhumane policy which is the basest of gesture politics and start to engage seriously with sorting out the asylum system so those who come to our country seeking refuge are treated fairly and according to the law.”

      Makolo, the Rwandan government spokesperson, told a press conference in Kigali on Tuesday that there were “misconceptions” about what Rwanda was like and “some of this is perpetuated by the media”.

      “When the first flights land here in Kigali the new arrivals will be welcomed and looked after and supported to make new lives here. We will provide support with their asylum applications, including legal support, translation services and we will provide decent accommodation.”

      Downing Street justified the estimated £500,000 expense of the flight, saying that immigration costs the UK taxpayer £1.5bn every year already, with almost £5m a day on accommodating asylum seekers in hotels.

      On Monday, 138 people reached the UK in three boats, while more than 200 arrived on Tuesday, with more than 10,000 migrants recorded as making the journey so far this year.

      https://www.theguardian.com/uk-news/2022/jun/14/european-court-humam-right-makes-11th-hour-intervention-in-rwanda-asylu

      #CEDH #CourEDH #justice

  • #Serbie : les exilés au pied des murs

    Dans les #Balkans comme ailleurs, toutes sortes de barrières entravent le périple des personnes exilées. Des murs concrets hérissés de barbelés, comme celui que la #Hongrie a fait construire à la frontière de la Serbie. Mais aussi des murs législatifs, technologiques, policiers ou politiques, bâtis en vue de satisfaire l’Union européenne (UE) et ses politiques concertées de rejet des « indésirables ». Pour les principaux concernés, venus d’Afghanistan, de Syrie ou d’Afrique du Nord, c’est l’assurance de violences accrues et de destins enlisés. Reportage au nord de la Serbie, aux confins de l’UE.

    Première vision du centre-ville de #Sombor : quatre jeunes migrants prennent tranquillement le soleil sur un banc d’une artère commerçante. C’est le début de l’après-midi, le dernier dimanche avant la Pâque orthodoxe, et les rues sont presque vides dans cette ville moyenne et proprette de la région de la #Bačka, au nord-ouest de la Serbie. Deux flics approchent : échange de signes, contrôle des papiers, fouille des sacs, c’est bon pour cette fois. Illico, les quatre jeunes décampent, message reçu : ils ne sont pas bienvenus en ville.

    Un peu plus loin, sur la route qui mène aux frontières hongroise et croate (toutes deux à environ 25 km de Sombor), on roule le long d’un faubourg résidentiel. Sur le bas-côté, des silhouettes discrètes chargées de sacs de course. À l’orée d’un petit bois, on débouche sur une sorte de kermesse pas drôle. Une vingtaine de taxis attendent les clients potentiels, qui prennent le frais sous les ombrages en attendant la rupture du jeûne du Ramadan. Derrière l’enseigne « Night-Club Grizzly », des exilés se pressent dans une petite boutique ou papotent sur un vieux terrain de basket, assis en cercle sur des chaises en plastique. Dans une arrière-cour, de jeunes types du cru d’allure pas commode – survêt’, bombers, crâne rasé – rigolent autour d’un barbecue. Une impression latente et désagréable, confirmée plus tard par des connaisseurs du site : on est tombés au cœur d’un business, où chauffeurs de taxis et jeunes du coin profitent de la détresse des exilés pour arrondir les fins de mois. Pas vraiment le temps d’approfondir : le maître des lieux, un colosse patibulaire, nous prie virilement d’aller voir ailleurs1.

    « Ailleurs », c’est le camp officiel, à quelques centaines de mètres. Une allée d’arbres conduit à une ancienne colonie de vacances, réaffectée à un Centre d’accueil du Commissariat pour les réfugiés et les migrations de la République de Serbie (KIRS). Le grillage est défoncé et le portail ouvert. Assis sur un banc, quatre jeunes Syriens décrivent à gros traits le quotidien du camp de Sombor plein à craquer, où tout est pourri. Ils sont là depuis huit mois dans le vide absolu – « No money, no work ». Le dialogue est interrompu par l’irruption d’un employé tremblotant qui nous fait raccompagner par un vigile. Devant l’entrée, le mot a tourné : personne ne veut causer. Ambiance.

    Bruxelles sous-traite

    Le camp de Sombor est l’un des quatorze ouverts par la Serbie à destination des migrants présents sur son sol. Frontalière de quatre pays membres de l’Union européenne (Croatie, Hongrie, Roumanie, Bulgarie) dont un (la Hongrie) fait partie de l’espace Schengen, elle-même candidate à l’adhésion et dépendante des subsides européens, la Serbie obéit aux desiderata de Bruxelles. Les procédures d’adhésion prévoient un alignement progressif des candidats sur les politiques communautaires – y compris en matière d’immigration. C’est la quadrature du cercle qui enserre la Serbie, la Bosnie-Herzégovine ou encore l’Albanie dans ses rets : pays de transit, ils se voient néanmoins contraints de défendre les murs d’une forteresse Europe dont ils ne font pas partie, et contribuent donc, bon gré mal gré, à l’externalisation de la politique migratoire européenne, en deuxième ligne derrière la Turquie, la Libye ou le Maroc.

    En jeu ? L’exemption de visas pour leurs ressortissants dans l’espace Schengen (obtenue par la Serbie en 2009 seulement), et surtout le fonds, sonnant et trébuchant, de préadhésion à l’UE. Quand il s’agit de repousser les migrants aussi, l’Union crame la CB : 90 % du budget du KIRS en provient. Les camps ne s’en portent pas mieux pour autant. « On peut mettre tout l’argent qu’on veut, ça ne change rien car personne ne prend soin des lieux », explique le juriste Radoš Đurović, directeur de l’association de soutien juridique Azylum Protection Center (APC), à Belgrade. Son organisation, pourtant reconnue par l’État serbe, jouit d’un accès limité à l’intérieur des camps. C’est par des vidéos fuitées qu’elle documente la vétusté des lieux, l’absence d’hygiène, les toilettes infectes, le surpeuplement et le désespoir.

    Au camp de Subotica, la grande ville du nord de la Serbie, à un jet de pierres de la frontière hongroise, « la gale est endémique », affirme un membre de l’association de soutien aux exilés Collective Aid, qui remet une couche : « Nous avons vu des migrants porteurs de plaies ouvertes surinfectées par la gale. » Quand on y passe au petit matin, des exilés dorment dans des duvets à l’extérieur, par un froid peu printanier. Selon l’APC, ils seraient 350 pour une capacité d’accueil de 200. Deux jours plus tard, un Marocain y sera retrouvé mort : d’une overdose d’alcool et d’opioïdes, affirme le KIRS. Comment savoir ? Les médecins sont spécialement appointés par l’administration des camps, à qui ils doivent leur gagne-pain, explique encore Radoš Đurović – difficile, dès lors, de dénoncer la corruption, les trafics, les mauvais traitements…

    L’incurie de la Serbie dans la gestion des camps reflète son rôle de petit rouage de la machine à refouler européenne. Les violences de la police serbe sont documentées, mais sans commune mesure avec celles de ses homologues croate et hongroise. La Serbie prend tout de même sa part du jeu sinistre des « pushbacks2 en cascade », d’un pays à l’autre, d’Italie ou d’Autriche vers la Slovénie, puis la Croatie, puis la Serbie, le long de ce que le réseau Migreurop dénonce comme « une chaîne de violation de droits ». Dans le sens retour aussi, la Serbie est un cul-de-sac : la Macédoine du Nord, pays de transit précédent sur la route de l’Europe, refuse systématiquement les réadmissions. Triste routine, les autorités conduisent donc les pushbackés au camp serbe de Preševo, aux confins de la Macédoine et du Kosovo. À Preševo, les exilés sont retenus quelques jours illégalement avant de reprendre, à prix d’or, un taxi pour la capitale et le nord du pays. Manège absurde.

    Dans une région qui a récemment connu d’importants déplacements de population, les habitants semblent globalement ne pas sombrer en masse dans la haine contre les migrants. Des milices d’extrême droite ont bien entrepris de les terroriser, mais le phénomène reste relativement marginal3. Politiquement, cependant, le sujet peut se montrer aussi porteur en Serbie qu’ailleurs : les tabloïds proches du régime d’Aleksandar Vučić (voir encadré) font à l’occasion leur beurre d’un fait divers, et le ministre de l’Intérieur, l’aboyeur ultranationaliste Aleksandar Vulin, multiplie les déclarations tonitruantes. Mais en dehors de ces effets de manche xénophobes, la tendance est surtout à l’occultation : la Serbie n’est pas concernée par la crise migratoire, d’ailleurs elle la gère à merveille. Et les keufs d’assurer l’invisibilité des indésirables en mettant des bâtons dans les roues des collectifs d’aide4, en démantelant squats et campements informels et en faisant la chasse aux migrants dans les centres-villes, toujours direction Preševo. « La police communique toujours sur les mêmes nombres de migrants, multiples du nombre de bus mobilisés dans l’opération, lesquels peuvent accueillir 84 personnes. Ça n’a aucun sens », grincent à Belgrade les militants d’une autre association de soutien aux exilés, Klikaktiv. Rien qu’en avril, deux grandes rafles ont été menées contre les exilés dans la région.

    Mais squats et campements sont fatalement l’exutoire de l’insalubrité et de la saturation des camps. Employé à la gare de Subotica, Marko nous raconte que certains jours, il a compté 100 à 130 personnes migrantes sur les voies de fret, entre les squats et wagons misérables qu’ils occupent de part et d’autre des rails. « Ça me fait de la peine. Je suis orthodoxe, pour moi tous les hommes sont égaux. » Il les a filmés à destination d’un copain journaliste, qui a prudemment refusé de diffuser les images. « Le gouvernement raconte que les migrants envahissent les villes. Mais en réalité, c’est là qu’ils traînent, sur les voies. » Le milieu du rail bruisserait de rumeurs de migrants morts sous les roues de trains de marchandises. La rançon, peu surprenante, de l’indifférence.
    Murs et châtiments

    Si les personnes migrantes sont aussi nombreuses à Sombor et Subotica, c’est évidemment à cause de la proximité de l’Union européenne. D’un côté, la Croatie, dont la frontière est principalement marquée par le Danube, large à cet endroit de plusieurs centaines de mètres. Ça se tente. Le journaliste Philippe Bertinchamps, correspondant du Courrier des Balkans à Belgrade, nous montre les images filmées par ses soins d’un Zodiac se dirigeant vers la berge. Mais, depuis deux ans, la police croate s’est rendue tristement célèbre par les violences exercées contre les exilés et le caractère systématique de ses refoulements. Sur tout le territoire, fût-ce à l’autre bout du pays, les personnes migrantes arrêtées sont brutalisées et renvoyées en Serbie ou en Bosnie-Herzégovine. Côté hongrois, c’est pire : non seulement les violences et les pushbacks, mais aussi le « mur » construit en 2015 sous les ordres du Premier ministre d’extrême droite Viktor Orbán, sur toute la frontière sud du pays.

    Le mur, le voilà. Balafrant la plaine plate comme la main, immense et monotone, qui s’étend de Budapest à Belgrade, coupant en deux une opulente région agricole dont les populations mêlées ont toujours joué à saute-frontières. À l’arrière des jardins du village de Rastina, à une vingtaine de kilomètres au nord de Sombor, parmi les vergers et les cultures de colza, deux barrières métalliques, hautes de quatre et trois mètres, hérissées de barbelés concertina, encadrent une voie réservée aux patrouilles des flics et des douaniers. Le dispositif sécuritaire est agrémenté d’un arsenal de gadgets dernier cri, comme le rappelle un récent rapport du précieux réseau Migreurop : « Cette barrière est équipée de technologies capables de délivrer des chocs électriques, de capteurs de chaleur, de caméras ainsi que de haut-parleurs s’adressant aux personnes exilées en plusieurs langues5 » Le nec plus ultra.

    Pour financer ces petits bijoux et encadrer le sale boulot des gardes-frontières, on retrouve Frontex, l’agence de surveillance des frontières extérieures de l’Union européenne, dotée de moyens colossaux6. Témoin voire complice quotidien des abus de la police hongroise, des chiens d’attaque lancés sur les passe-frontières ou des migrants enfermés dans des conteneurs avant d’être refoulés7, Frontex a attendu février 2021 pour quitter le pays d’Orbán, sous la pression médiatique et après que la Cour de justice de l’Union européenne a interdit (en vain) à la Hongrie de procéder aux pushbacks. La duplicité européenne – se dire étranger aux exactions tout en les supervisant – avait fini par se voir. Sur le terrain, il y a longtemps qu’elle ne faisait de doute pour personne. Après des années passées en lien avec les institutions internationales, Radoš Đurović s’est fait une religion sur la question : « Ce n’est pas vrai qu’il n’y a pas de politique migratoire européenne commune. Dans la pratique, elle consiste tout simplement à freiner voire arrêter les migrations. » À n’importe quel prix. « L’Europe sait parfaitement ce qui se passe ici. Toutes les associations ont des contacts avec les institutions européennes, à qui elles font remonter les infos. » Violences comprises ? Oui. « À cette échelle, des violences aussi systématiques ne peuvent être orchestrées que d’en haut », lâche-t-il.

    À côté de Frontex, des accords bilatéraux entre États permettent aussi d’organiser des opérations de police communes. Quand cette coopération s’effectue au sein du très réac’ groupe de Visegrád8 au nom de la « défense collective des frontières de l’Europe » chère à Orbán, le pire est attendu : la police tchèque prêterait la main aux brutalités de la police hongroise. En revanche, la présence de la police allemande exercerait des vertus apaisantes, l’opinion du pays étant plus scrupuleuse en matière de droits humains. Misère des petits jeux diplomatiques... Passer, à tout prix

    Si médiatisé soit-il, le mur hongrois fait pâle figure à côté de ses prédécesseurs des enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, ou de la frontière gréco-turque. Un jeune Marocain, rencontré à Subotica, ne s’est même pas posé la question : « La frontière espagnole, c’est juste impossible. C’est grave ce qui se passe là-bas. La Hongrie, ça va beaucoup plus vite. » « Le mur n’a rien d’efficace, confirme Radoš Đurović. Il alimente juste le trafic des passeurs. » Même son de cloche du côté de l’association Klikaktiv : « Les gens continuent à tenter de passer par le mur parce que c’est la voie la plus rapide. Les barbelés et les chiens n’y changent rien. » De temps à autre, la police découvre un tunnel creusé sous le mur, au risque pour ceux qui l’empruntent de se faire cueillir à la sortie, ou de mourir étouffés sous les éboulis.

    Passer, donc, ça se fait. Le désespoir donne des ailes et l’adrénaline occulte momentanément la douleur (voir le témoignage de Zyed ci-contre). Surtout, il n’est aucun problème auquel le marché ne propose sa solution frelatée, et le « game » du passage nourrit une économie florissante9. De la course en taxi surtaxée au « package » migratoire complet, tout un catalogue de services est mis à disposition – auxquels certains migrants prêtent parfois la main pour financer leur prochaine tentative. Aux plus offrants, les passeurs proposent un « guarantee game », un passage « garanti », comme nous l’expliquent les membres de Klikaktiv : pendant qu’une première troupe est envoyée en diversion, les candidats plus fortunés tentent la traversée à un autre endroit. Côté hongrois, si tout va bien, un véhicule attend et les douaniers – dont la corruption est proverbiale en Hongrie – regardent ailleurs.

    Ensuite, les personnes migrantes s’évanouissent dans la campagne hongroise. Lancé début 2015, le groupe de solidarité MigSzolt, à Szeged (à 15 km au nord de la frontière serbe), a ainsi fermé boutique dès novembre 2017. Parmi ses fondateurs, le chercheur Mark Kékesi raconte : « Nous n’avions plus d’activité. Les migrants avaient disparu de Hongrie. Il faut dire que les arrestations sont permanentes et que beaucoup d’exilés se retrouvent en prison ou expulsés, souvent après dénonciation des habitants. Ceux qui passent réémergent ensuite en Autriche ou en Allemagne, mais leur circulation sur le territoire est invisible, et sans doute liée au crime organisé. »

    Pour ceux, nombreux, qui n’ont pas les moyens financiers nécessaires, les chances sont beaucoup plus minces. Dans un square proche de la gare routière de Belgrade, Djelaluddin résume la situation en quelques phrases désabusées : « Ça fait quatre mois que je suis dans ce pays et j’ai déjà tenté plusieurs fois de passer. Et partout j’ai été brutalisé. En Hongrie, en Croatie, en Roumanie, on te tape à chaque fois. Ils m’ont aussi pris mon argent et mon téléphone. Je ne sais plus quoi faire. » Pourtant, son histoire ne laisse aucun doute sur son droit à l’asile politique : « Je suis parti d’Afghanistan quand les talibans sont revenus [en août 2021]. À cette époque, j’étais dans l’armée. Nous n’étions même pas au combat, seulement en exercice. Ça a suffi pour que les talibans me considèrent comme un ennemi », raconte-t-il en montrant les stigmates des exactions subies : un doigt tordu dans le mauvais sens et une vilaine cicatrice au cou. Il retrace à grands traits son périple, l’Iran, la Turquie, la Grèce, la Bulgarie, un trajet assez rapide, mais semé d’embûches. « Je connais trois personnes qui ont été tuées par des chiens à la frontière bulgare. Partout, on nous traite comme des animaux. » Ses yeux s’illuminent encore quand il raconte son rêve : le Canada. En attendant la rupture du jeûne, Djelaluddin propose de nous payer un sandwich. Il peut se le permettre, dit-il : il lui reste 14 ou 15 euros. Quand on le quitte, il lève le pouce, souriant.

    D’autres n’ont plus cette énergie. Chez Klikaktiv, Vuk Vučković ne compte plus les personnes blessées en franchissant le mur, ou après avoir rencontré les matraques hongroises, qui reprennent la route sans attendre d’être guéries – et finissent invalides. Quand tous les horizons sont bouchés, « certains sombrent dans la drogue ou la folie », nous explique Radoš Đurović. Ils perdent alors de vue ce territoire rêvé qui se démène pour les refouler : l’Europe, juste de l’autre côté du mur.

    Le triangle mord

    Tout a une fin – les murs aussi. Depuis 2020, une nouvelle route s’est ouverte afin de contourner le mur hongrois par le Banat, région à cheval sur la Serbie et la Roumanie10. Au niveau du poste-frontière qui relie Rabe (Serbie) à Kübekháza (Hongrie), la clôture aboutit à un simple portail métallique. De l’autre côté de la chaussée, une campagne ouverte, ponctuée de quelques bosquets : la frontière serbo-roumaine, que rien n’indique sur le terrain, pas même un bout de grillage. Un pick-up de la police roumaine se dirige vers nous avant de se garer près de la guérite des douaniers. Quelques minutes plus tôt, on l’avait repéré, arrêté à notre hauteur, tandis que nous approchions d’un squat de personnes migrantes, dans une usine abandonnée entre les hameaux de Majdan et Rabe.

    Car, en dépit des apparences, la Roumanie n’est guère plus accessible que la patrie d’Orbán. Caméras à vision thermique, chiens équipés de GPS, dispositifs de détection des battements du cœur… Toute la quincaillerie de Frontex est mobilisée pour interdire le passage. Certains exilés s’y seraient repris des dizaines de fois. Pendant des semaines ou des mois d’attente, ils rasent alors les murs des villages sinistres, aux trois quarts vides et en ruines, que relient des routes en béton défoncé le long de la frontière. Les derniers mois, on a compté jusqu’à 300 migrants squattant les maisons abandonnées de Majdan – soit davantage que la population officielle du village. Ils se font discrets, car les relations avec les habitants sont tendues ; quelques-unes des belles pintades qui errent au milieu des rues auraient assouvi la faim d’exilés.

    À une dizaine de kilomètres à l’ouest, par-delà les champs, le village de Đala s’étend mollement jusqu’à la rivière Tisza qui, sur quelques kilomètres, marque la frontière entre Serbie et Hongrie. Début 2020, la Hongrie a déployé des unités maritimes armées pour dissuader les migrants de tenter la traversée à la nage. Côté serbe, une grosse bagnole de police patrouille sur la berge, parmi les herbes hautes.

    Un peu en retrait, le bourg de Srpski Krstur semble presque vivant. C’est la sortie des classes, des enfants roms, nombreux dans la commune, gambadent sur les trottoirs. Un peu à l’écart de la route principale, un faubourg délabré s’étire en direction de la rivière. Devant une épicerie, une dizaine d’exilés papotent ou boivent des coups. Un Marocain nous raconte qu’il prend la route pour la deuxième fois. Après treize ans à Bologne, malgré femme et enfant, il a été expulsé au Maroc, d’où il est reparti pour rentrer chez lui. Son récit est interrompu quand, branle-bas de combat, deux taxis débarquent coup sur coup, déchargeant des personnes migrantes en provenance de villes voisines. Deux autres voitures arrivent dans la foulée et font chacune monter un groupe. Le conducteur de la deuxième, un jeune Serbe élégamment mis, nous jette un regard peu amène. Derrière nous, la porte de l’épicerie se ferme brusquement à double tour, clac. En quelques minutes, les exilés s’évaporent dans la nature. L’un d’eux, avec qui nous venions d’échanger quelques mots, se cache derrière l’angle du mur, son foulard remonté sur son visage.

    Comme à Sombor, nous dérangeons. C’est toute une économie locale dont les voyageurs de l’exil, pris au piège, sont la clientèle captive. Du petit taxi indépendant au réseau transfrontalier armé de sa propre flotte de voitures, le trafic des passeurs aux frontières nord de la Serbie aurait représenté entre 8,5 et 10,5 millions d’euros en 2020, selon les chiffres de la Global Initiative Against Transnational Organized Crime. Avec la complicité inévitable de la police, très présente au quotidien dans tous les pays de la région, et largement corrompue. Prises en étau entre l’Europe qui les rejette et les mafias qui leur font les poches, les flics qui les frappent et ceux qui les rackettent, les personnes exilées subissent un enfer humain. Attendant le moment où elles seront libérées de ce bourbier de frontières. Et où, à l’instar de Zyed, jeune Tunisien arrivé en Autriche après des années d’errance, elles pourront enfin dire : « C’est la fin des ténèbres. »

    http://cqfd-journal.org/Serbie-les-exiles-au-pied-des-murs
    #murs #migrations #barbelés #frontières #asile #réfugiés #barrières_frontalières #route_des_Balkans #violence #violences

  • Migrantes et combattantes

    « Ni victimes, ni héroines »

    Dans le monde, 48 % des personnes qui décident de migrer sont des femmes. Où sont-elles ? Pourquoi ne les voit-on jamais ? Pourquoi en parle-t-on si peu ? Que vivent-elles sur la route et dans ces zones frontières ? Cet épisode donne la parole aux femmes exilées. Elles racontent les violences perpétrées par la police, les passeurs, ou les hommes qui empruntent le même chemin qu’elles. Les stratégies qu’elles élaborent pour surjouer l’image stéréotypée de « la victime » afin d’accéder plus facilement aux aides humanitaires. L’utilisation de leurs #corps de femme enceinte comme atout lorsqu’elles prennent la mer sur des zodiacs qui seront secourus plus rapidement. La difficulté à laisser leurs enfants au pays, la vie avec celleux né.e.s en chemin. L’espoir de rencontrer une « sœur » avec qui traverser les épreuves. Les rêves d’avenir, les luttes pour leurs libertés.

    https://www.arteradio.com/son/61672001/migrantes_et_combattantes
    #femmes #femmes_migrantes #violences #asile #migrations #réfugiés #victimisation #héroïsation #stéréotypes

    ping @_kg_ @karine4

  • "#Vidas_sin_rasto" : Pour les droits des personnes décédées et disparues à la frontière Sud et ceux de leurs familles

    #MANIFESTE POUR LES DROITS DES PERSONNES DECEDEES ET DISPARUES A LA FRONTIERE SUD ET CEUX DE LEURS FAMILLES

    Le nombre de personnes qui décèdent le long des routes migratoires, depuis les pays d’origine jusqu’à l ’Europe, via l’Espagne et la #frontière_sud est incommensurable. Il ne cesse de croître. Les données de l’année dernière (2021) le prouvent, puisqu’on estime à 2.126 au moins les personnes mortes ou disparues sur cette route migratoire vers l’Espagne, c’est-à-dire 24% de plus que l’année passée [1].

    Ce chiffre est le plus élevé depuis qu’a été enregistré officiellement le premier décès, en 1988, sur la plage de Los Lances (Tarifa, Cadiz). Un total de 12.2082 [2]vies tragiquement perdues, en un peu plus de trente ans. Un bilan qui aurait pu être évité. Les politiques migratoires actuelles, basées sur l’externalisation et la militarisation des frontières, ainsi que l’absence de voies sûres et légales, sont responsables du fait que des personnes s’engageant dans un projet migratoire ne parviennent pas toutes à destination. De nombreuses familles cherchent à savoir si leur proche est arrivé, s’il a péri en mer Méditerranée ou s’il a disparu dans l’océan atlantique.
    Une famille cherchant un proche est confrontée à des obstacles insensés. Le plus souvent, les réponses dépendent de la bonne volonté des individus engagés à titre personnel plus que des politiques ou des moyens qui devraient pourtant garantir les droits, à la frontière sud, des personnes décédées, disparues et de leurs familles.

    Cette absence de protection institutionnelle et de cadre légal, qui tiendrait compte de la dimension transnationale, fragilise les droits fondamentaux et affecte la dignité humaine, les droits post mortem et le droit des familles à connaître la vérité. Inaction et opacité volontaires punissent et torturent les unes, les familles, déshumanisent les autres, ceux et celles qui ont décidé, contraints ou non, d’entreprendre ce parcours migratoire.

    Nous exigeons de l’État espagnol qu’il défende clairement, devant les institutions européennes, un autre modèle migratoire, basé sur les droits et sur la mise en place de voies légales et sûres, afin d’en finir avec les souffrances, les morts et les disparitions à la frontière sud.

    Il s’agit, de manière urgente, immédiate :
    1. D’instaurer un bureau des personnes décédées et disparues, qui puisse apporter aide et soutien aux familles, tant en ce qui concerne les plaintes, la recherche et la localisation des proches, qu’en ce qui concerne le processus d’identification des corps.

    2. D’adapter le cadre juridique existant, en matière de disparition à la réalité transnationale des migrations, dans l’objectif de simplifier les démarches administratives dans lesquelles les familles sont quotidiennement prises.

    3. De mettre en place des protocoles, et d’adapter les outils et ressources des instituts de médecine légale dans le souci d’un traitement équitable en ce qui concerne l’identification des morts de la migration : les proches ont le droit de connaître la vérité, quel que soit le lieu où le corps a été retrouvé.

    4. D’établir un protocole spécifique concernant des banques de données ADN. En étroite coordination et dans un esprit de coopération avec les pays d’origine, ce protocole doit servir à la recherche, à la localisation et l’identification des personnes décédées à la frontière sud, et à garantir la comparaison systématique de l’ADN de la personne décédée et de celui de ses proches.

    5. D’offrir, sur la spécificité de ces réalités migratoires et des besoins des familles des personnes décédées et disparues, des formations aux fonctionnaires de l’Administration publique et aux associations et entités engagées dans le processus migratoire.

    6. D’établir des accords avec les pays d’origine et de transit pour veiller conjointement aux droits des personnes décédées ou disparues, de ceux de leurs familles, par la mise en œuvre de mesures de soutien et d’accompagnement nécessaires, aussi nombreuses soient-elles.

    7. D’entériner les engagements pris par la signature des pactes internationaux, et de garantir les moyens nécessaires à leur mise en œuvre en ce qui concerne la sauvegarde de la vie.

    https://migreurop.org/article3105.html

    #campagne #décès #mourir_aux_frontières #migrations #réfugiés #frontières #morts #ceux_qui_restent #celleux_qui_restent

  • Report a Missing Migrant

    If you know someone who went missing crossing the U.S.-Mexico border, please fill out this form as a first step to submitting a missing persons report with the Colibrí Center for Human Rights.

    If you wish to report someone in the desert who is in need of emergency assistance, please call 911. If you wish to report someone who disappeared in recent days or weeks, please see our “Active Search” guide before filling out the form.

    Once you complete and submit this online form, #Colibrí staff will be in touch with you to take the full report. It may take up to a week for you to receive this call, but you can be sure that Colibrí staff will call you back as soon as possible.

    Colibrí staff take every precaution to ensure the privacy and security of families. The information you report will remain confidential and will only be used to find missing people and help identify people who have died. Colibrí is not a law enforcement agency and does not inquire about immigration status.

    Colibrí does not charge for its services. All of its efforts are completely free for the families.

    If your loved one disappeared crossing the border through California, New Mexico, Texas, or within Mexico, please understand that Colibrí has limited ability to help find your loved one. Even so, Colibrí would like to include you in the Family Network, where you might find support.

    https://colibricenter.org/missing-migrant-form

    #missing_migrants #formulaire #décès #morts #frontières #migrations #réfugiés #database #base_de_données #USA #Mexique #morts_aux_frontières #Colibri #recherche #celleux_qui_restent

  • RÉFUGIÉS : L’EVROS, UNE ZONE DE NON-DROIT ENTRE LA GRÈCE ET LA TURQUIE

    Courrier des Balkans | De notre correspondante à Athènes | mardi 10 mai 2022

    Dans un rapport publié le 4 mai, trois ONG dénoncent un système deux poids, deux mesures pour les réfugiés en Grèce. Alors que les Ukrainiens sont traités avec humanité, les exilés venant d’autres pays en guerre sont refoulés violemment aux frontières, notamment dans la région de l’Evros. Une nouvelle pratique consiste à abandonner pendant plusieurs jours, sans eau ni nourriture, des groupes d’exilés sur des îlots au milieu du fleuve.

    Propos recueillis par Marina Rafenberg

    Le Courrier des Balkans (CdB) : Dans le rapport publié il y a quelques jours par trois ONG, dont le Conseil grec pour les réfugiés, vous soulignez qu’il y a un système d’asile à deux vitesses aujourd’hui en Grèce. Qu’entendez-vous par là ?

    Alkistis Agrafioti (A.A.) : Il existe actuellement en Grèce, mais aussi en général en Europe, une différence de traitement flagrante entre les demandeurs d’asile ukrainiens et les autres exilés fuyant la guerre et ayant besoin de protection. Alors que les Ukrainiens obtiennent rapidement une protection provisoire, des papiers, un accès gratuit à la santé, à l’éducation, au marché du travail, d’autres demandeurs d’asile sont victimes de refoulements violents aux frontières grecques. Ce que nous disons dans notre rapport, c’est qu’il est essentiel que tous les exilés puissent avoir accès de manière égale à l’asile. Car c’est ce que nous avons appris grâce aux réfugiés ukrainiens : quand il y a une volonté politique, les États peuvent gérer l’accueil des réfugiés de façon humaine.

    CdB : Les pushbacks se sont-ils multipliés aux frontières gréco-turques ces derniers mois ?

    A.A. : Oui, indéniablement, les pratiques de refoulement se multiplient et deviennent de plus en plus violentes. Ces refoulements ne sont pas uniquement contraires au droit international, à la Convention de Genève relative au statut des réfugiés. Ils sont aussi accompagnés d’actes criminels, de vols de biens personnels, de violences, de mise en danger de la vie d’autrui. Certains demandeurs d’asile en sont victimes à plusieurs reprises. Lorsqu’ils arrivent finalement à enregistrer leurs demandes d’asile en Grèce, lors de leurs entretiens avec les services d’asile, ils mentionnent les refoulements et les violences qu’ils ont subies. Des enquêtes devraient être ouvertes pour chacun de ces actes, mais ce n’est pas le cas. Au fil des mois, des nouvelles pratiques cruelles apparaissent. Dernièrement, nous avons appris que les forces de l’ordre grecques abandonnent des groupes d’exilés sur des îlots au milieu du fleuve Evros.

    CdB : Avez-vous pu intervenir en tant qu’ONG dans ces cas-là ?

    A.A. : Ces trois dernières semaines, dans l’Evros, nous avons demandé par cinq fois à la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) d’intervenir pour fournir une aide humanitaire à des réfugiés syriens, parmi lesquels 44 enfants, bloqués au milieu du fleuve pendant plusieurs jours sans eau ni nourriture ni assistance médicale. Mi-mars, un enfant de 4 ans, Ayman Al-Saleh, est mort noyé alors qu’un groupe d’exilés syriens avaient été arrêtés et emmenés de force par la police grecque sur un îlot. D’après les témoignages des rescapés, l’enfant serait tombé à l’eau alors qu’ils étaient transférés sur la bande de terre entourée d’eau, et la police n’est pas intervenue pour lui porter secours. Une enquête préliminaire a été ouverte par le procureur d’Orestiada pour savoir s’il y a eu homicide involontaire ou non assistance à personne en danger.

    Pour les derniers cas que nous avons observés au mois d’avril, la CEDH, que nous avions saisie, a imposé à l’État grec des mesures provisoires de protection des personnes bloquées, mais les autorités grecques ne sont pas intervenues. Cinq groupes pour lesquels la CEDH a demandé à l’État grec d’intervenir pour secourir les demandeurs d’asile ont pu être secourus, mais deux autres ont été victimes de refoulements violents vers la Turquie.

    “Les personnes venant en aide aux réfugiés sont criminalisées.”

    Depuis le 4 mai, à nouveau, un groupe qui avait déjà été victime de refoulements et qui a été rejoint par 12 autres réfugiés syriens le 5 mai, se trouve sur un îlot. La CEDH a encore émis des mesures intérimaires en demandant à l’État grec de leur venir en aide… Nous suivons l’évolution de cette situation.

    CdB : Est-ce que l’intervention des avocats dans cette zone frontière militarisée est aisée ?

    A.A. : Non, mais partout en Grèce, aujourd’hui, l’activité des ONG, que ce soit pour une aide humanitaire ou aide juridique, est devenue très difficile. Les personnes venant en aide aux réfugiés sont criminalisées et il devient de plus en plus dur de dénoncer les refoulements illégaux et de venir en aide aux exilés victimes de ces actes.

    CdB : Est-ce que vous pensez que la démission du directeur de Frontex, Fabrice Leggeri, accusé notamment d’avoir caché les refoulements des exilés par les garde-côtes grecs, va mettre un terme à ces pratiques ?

    A.A. : Le problème des refoulements n’est pas réglé avec la démission de Fabrice Leggeri, mais c’est une avancée positive. L’Union européenne doit maintenant prendre ses responsabilités par rapport à ces crimes commis aux frontières extérieures de l’Europe et garantir qu’une véritable enquête soit ouverte concernant ces allégations de refoulements perpétrés par les autorités grecques et déterminer quel est le degré de complicité de Frontex dans ces opérations menées en Grèce [1].

    Cet article est publié avec le soutien de la fondation Heinrich Böll Paris.

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    Notes
    [1] NDLR : Il y a quelques semaines, l’Autorité nationale indépendante mise en place par le gouvernement grec a assuré dans un communiqué qu’elle n’avait pas trouvé de preuves de ces refoulements, mais les ONG dénoncent une enquête partiale, qui n’a d’ailleurs pas été publiée.

    #Balkans #Grèce #Turquie #refoulements #pushbacks #frontex #migrations #réfugiés #frontières

    https://www.courrierdesbalkans.fr/Dans-Dans-l-Evros-une-nouvelle-pratique-consiste-a-abandonner-des