• Aux Etats-Unis, les autorités sont dépassées par la crise des opioïdes : « On déplore des victimes dans tout le pays »
    https://www.francetvinfo.fr/monde/usa/aux-etats-unis-les-autorites-sont-depassees-par-la-crise-des-opioides-o

    La crise sanitaire qui frappe les Etats-Unis s’est accélérée depuis deux ans. Elle a coûté la vie à près de 82 000 personnes entre février 2021 et février 2022 et les leviers des pouvoirs publics pour agir restent limités.

    #drogues #opioïdes #fentanyl #addictions #santé_publique

  • Trois ans du Covid-19 : la difficile réintégration des salariés touchés...
    https://www.aefinfo.fr/depeche/685166-trois-ans-du-covid-19-la-difficile-reintegration-des-salaries-touches

    Trois ans après le premier cas de Covid-19 recensé en France, le Covid long touche, selon Santé Publique France, plus de 2 millions d’adultes dans notre pays. Une partie de ces patients éprouvent de grandes difficultés à reprendre le travail. "Pendant 8 mois, j’ai essayé de reprendre le boulot comme avant mais je n’ai pas réussi", témoigne Stéphane, cadre dans un bureau d’études. "On m’a détecté de graves lésions cérébrales et des séquelles neurologiques et cognitives irréversibles. C’est compliqué de faire comprendre à mon employeur que la personne qu’il a embauchée ne reviendra pas", explique Maëlle, salariée dans un organisme de formation, obligée de limiter son temps de travail à 20 %. L’Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail appelle les entreprises à s’emparer de ce sujet majeur de santé publique, en mettant en place un suivi RH adapté pour éviter les rechutes. (heu...)

    #covid_long #emploi #travail #santé_publique

  • Nous jouons tou·tes à la roulette COVID. Sans air sain, la prochaine infection pourrait vous handicaper de manière permanente | George Monbiot
    https://cabrioles.substack.com/p/nous-jouons-toutes-a-la-roulette

    Vous pouvez voir le Covid-19 comme un test d’empathie. Qui était prêt·e à subir des perturbations et des désagréments pour le bien des autres, et qui ne l’était pas ?

    George Monbiot est un écrivain britannique connu pour son activisme environnemental et politique. Il écrit une chronique régulière pour The Guardian et est l’auteur de nombreux livres, dont récemment This Can’t Be Happening et Regenesis.

    Vous pouvez voir le #Covid-19 comme un test d’empathie. Qui était prêt·e à subir des perturbations et des désagréments pour le bien des autres, et qui ne l’était pas ? La réponse était souvent surprenante. Je pense, par exemple, à cinq écologistes de premier plan qui ont dénoncé les confinements, les vaccins et même les masques comme des intrusions intolérables dans nos libertés, tout en ne proposant aucune mesure significative pour empêcher la transmission du virus. Quatre d’entre eux sont devenus des propagateurs actifs de la désinformation.

    Si l’environnementalisme signifie quelque chose, c’est que nos gratifications nuisibles doivent passer après les intérêts des autres. Pourtant, ces personnes ont immédiatement échoué à ce test, plaçant leur propre confort au-dessus de la santé et de la vie des autres.

    Aujourd’hui, il y a encore moins d’excuses, car nous sommes devenus plus conscient·es du coût de l’inaction. L’une des justifications de l’égoïsme était que la libre circulation du virus renforcerait l’immunité collective. Mais nous disposons désormais de nombreuses preuves suggérant que l’exposition ne renforce pas notre système immunitaire, mais qu’elle peut l’affaiblir. Le virus attaque et épuise les cellules immunitaires, si bien que chez certaines personnes, le dysfonctionnement immunitaire persiste pendant des mois après l’infection.

    .... tout comme le choléra a été arrêté en assainissant l’eau, le Covid sera arrêté en assainissant l’air. Le virus prospère dans les espaces partagés mal ventilés, notamment les salles de classe, où les élèves restent assis·es ensemble pendant de longues périodes. Une étude a montré que les systèmes de ventilation mécanique dans les salles de classe réduisent le risque d’infection de 74 %.

    #air

  • How a Drug Company Made $114 Billion by Gaming the U.S. Patent System - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2023/01/28/business/humira-abbvie-monopoly.html

    By Rebecca Robbins

    Jan. 28, 2023

    In 2016, a blockbuster drug called Humira was poised to become a lot less valuable.

    The key patent on the best-selling anti-inflammatory medication, used to treat conditions like arthritis, was expiring at the end of the year. Regulators had blessed a rival version of the drug, and more copycats were close behind. The onset of competition seemed likely to push down the medication’s $50,000-a-year list price.

    Instead, the opposite happened.

    Through its savvy but legal exploitation of the U.S. patent system, Humira’s manufacturer, AbbVie, blocked competitors from entering the market. For the next six years, the drug’s price kept rising. Today, Humira is the most lucrative franchise in pharmaceutical history.

    Next week, the curtain is expected to come down on a monopoly that has generated $114 billion in revenue for AbbVie just since the end of 2016. The knockoff drug that regulators authorized more than six years ago, Amgen’s Amjevita, will come to market in the United States, and as many as nine more Humira competitors will follow this year from pharmaceutical giants including Pfizer. Prices are likely to tumble.

    The reason that it has taken so long to get to this point is a case study in how drug companies artificially prop up prices on their best-selling drugs.

    AbbVie orchestrated the delay by building a formidable wall of intellectual property protection and suing would-be competitors before settling with them to delay their product launches until this year.

    The strategy has been a gold mine for AbbVie, at the expense of patients and taxpayers.

    AbbVie did not invent these patent-prolonging strategies; companies like Bristol Myers Squibb and AstraZeneca have deployed similar tactics to maximize profits on drugs for the treatment of cancer, anxiety and heartburn. But AbbVie’s success with Humira stands out even in an industry adept at manipulating the U.S. intellectual-property regime.

    “Humira is the poster child for many of the biggest concerns with the pharmaceutical industry,” said Rachel Sachs, a drug pricing expert at Washington University in St. Louis. “AbbVie and Humira showed other companies what it was possible to do.”

    Following AbbVie’s footsteps, Amgen has piled up patents for its anti-inflammatory drug Enbrel, delaying a copycat version by an expected 13 years after it won regulatory approval. Merck and its partners have sought 180 patents, by one count, related to its blockbuster cancer drug Keytruda, and the company is working on a new formulation that could extend its monopoly further.

    Humira has earned $208 billion globally since it was first approved in 2002 to ease the symptoms of rheumatoid arthritis. It has since been authorized to treat more autoimmune conditions, including Crohn’s disease and ulcerative colitis. Patients administer it themselves, typically every week or two, injecting it with a pen or syringe. In 2021, sales of Humira accounted for more than a third of AbbVie’s total revenue.

    In 2010, the Affordable Care Act created a pathway for the approval of so-called biosimilars, which are competitors to complex biologic drugs like Humira that are made inside living cells. Unlike generic equivalents of traditional synthetic medications, biosimilars usually are not identical to their branded counterparts and cannot be swapped out by a pharmacist.

    The hope was that biosimilars would drastically drive down the cost of pricey brand-name biologics. That is what has happened in Europe. But it has not worked out that way in the United States.

    Patents are good for 20 years after an application is filed. Because they protect patent holders’ right to profit off their inventions, they are supposed to incentivize the expensive risk-taking that sometimes yields breakthrough innovations. But drug companies have turned patents into weapons to thwart competition.

    AbbVie and its affiliates have applied for 311 patents, of which 165 have been granted, related to Humira, according to the Initiative for Medicines, Access and Knowledge, which tracks drug patents. A vast majority were filed after Humira was on the market.

    Some of Humira’s patents covered innovations that benefited patients, like a formulation of the drug that reduced the pain from injections. But many of them simply elaborated on previous patents.

    For example, an early Humira patent, which expired in 2016, claimed that the drug could treat a condition known as ankylosing spondylitis, a type of arthritis that causes inflammation in the joints, among other diseases. In 2014, AbbVie applied for another patent for a method of treating ankylosing spondylitis with a specific dosing of 40 milligrams of Humira. The application was approved, adding 11 years of patent protection beyond 2016.

    #Big_Pharma #Humira #Brevets #Santé_publique

  • Santé : « Non, monsieur Macron, l’hôpital n’a pas tenu. Il est même en voie d’effondrement »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/01/16/sante-non-monsieur-macron-l-hopital-n-a-pas-tenu-il-est-meme-en-voie-d-effon

    Membre du conseil de surveillance de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris, le professeur Bernard Granger revient sur les annonces – qu’il juge insuffisantes – faites par le chef de l’Etat.

    Le président de la République a présenté ses vœux aux acteurs de la santé, le 6 janvier. Il a répété le mantra selon lequel l’hôpital aurait tenu. Si tenir c’est offrir une médecine dégradée, si tenir c’est laisser mourir des patients faute de soins, si tenir c’est laisser des malades entassés sur des brancards, si tenir c’est annuler ou repousser des venues programmées, si tenir c’est faire fuir les personnels, alors, oui, l’hôpital a tenu. Si tenir c’est répondre aux besoins et aux demandes selon les règles de l’art, si tenir c’est avoir suffisamment de personnels et de lits disponibles, si tenir c’est assurer l’urgence dans des conditions dignes, si tenir c’est rester attractif, alors, non, l’hôpital n’a pas tenu. Il est même en voie d’effondrement. Certes, le chef de l’Etat ne reste pas dans le déni et montre qu’il connaît certaines des difficultés de l’hôpital public, mais on peut se demander s’il en mesure réellement l’ampleur.

    Nous avions eu la naïveté d’imaginer un monde d’après la pandémie différent du monde d’avant. Avec d’autres, nous avions écrit dès mai 2020 : « Qu’on en finisse avec cette politique de rentabilité des séjours, utiles ou non, du moment qu’ils “rapportent” ! Qu’on en finisse avec les demandes inutiles de “reporting”, codage et rapports ! Qu’on en finisse avec l’hôpital en flux tendu ! Il faut augmenter le nombre de lits et étoffer les équipes soignantes. Le temps administratif doit être réduit au profit du temps précieux du soin et de la recherche. » Les évolutions législatives récentes, en particulier la loi Rist du 26 avril 2021, ont paru timorées, et surtout ce texte n’est pas appliqué avec zèle par les gouvernances hospitalières, qui ont une attitude conservatrice, notamment à l’égard des services, lesquels devraient redevenir les interlocuteurs directs de l’administration. Les soignants ont le sentiment que les vieilles et mauvaises habitudes sont revenues au galop sitôt le plus fort de la crise due au Covid-19 passé.

    Nous avons été plus de 5 000 soignants à faire récemment, dans ces colonnes, des propositions : l’affectation des agents dans un service de soins, cellule de base de l’hôpital, comme l’a rappelé le président de la République, condition pour trouver une reconnaissance et donner du sens à leur travail ; un ratio maximal de patients par infirmière, pour que la charge de travail ne soit pas un facteur dissuasif ; en finir avec le directeur « seul patron à l’hôpital » ; une modulation des recettes allouées aux établissements sur des critères simplifiés.

    Certes, les vœux du chef de l’Etat ont pris en compte certaines des préoccupations des soignants. Nous y avons en particulier entendu la réponse à une demande maintes fois exprimée : la sortie de la T2A [tarification à l’activité, mode de financement des établissements de santé issu de la réforme hospitalière du plan Hôpital 2007]. C’est sa promesse la plus spectaculaire et la plus disruptive, mais elle mérite des éclaircissements. Il ne faudrait pas que nos technocrates bâtissent une nouvelle usine à gaz pour financer l’hôpital, comme c’est malheureusement à craindre.

    Promesses incertaines

    Nous avons aussi entendu dans les propos présidentiels un écho au plan d’action élaboré par le nouveau directeur général de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris [Nicolas Revel]. Ce plan va en partie dans le sens de ce que les soignants préconisent : un nombre suffisant de personnels au lit du malade, davantage de promotions professionnelles, de meilleures conditions de vie des agents (logement, transports), une simplification des procédures selon un principe de subsidiarité, un rôle accru des services et un management plus participatif. Il reste à le mettre en œuvre avec détermination, en disposant des moyens d’en financer les mesures. Ce plan pragmatique mérite d’être soutenu et pourrait servir de modèle.

    Nous restons malgré tout dans l’attente de changements plus profonds. En effet subsistent les restrictions budgétaires imposées par un objectif national des dépenses d’assurance-maladie entraînant mécaniquement des déficits (la rengaine « les moyens sont suffisants, c’est une question d’organisation » n’est plus audible), l’asservissement des activités hospitalières aux impératifs comptables, l’hyper-réglementation et l’hyperadministration, la perte de temps soignant au profit de tâches peu utiles qu’il conviendrait de simplifier ou de supprimer, le millefeuille bureaucratique, la réunionite, le règne du bla-bla, un management obsolète et maltraitant, un modèle économique d’entreprise à base d’indicateurs myopes et manipulables, contresens générateur de gaspillage et d’une médecine d’abattage qui provoque chez les soignants épuisement et souffrance éthique.

    L’analyse de la situation hospitalière par les pouvoirs publics, et notamment par le président de la République, est partielle, d’où des mesures pour y faire face qui risquent de manquer leur but.
    Les optimistes verront dans les vœux du président de la République une avancée et pourront considérer qu’il s’agit d’une étape devant déboucher sur d’autres progrès. Les pessimistes y verront une nébulisation de promesses incertaines. Il est probable que les soignants vont continuer à agir pour que soient renforcées les avancées obtenues grâce, en partie, à leurs inlassables rappels des mêmes arguments, à leurs multiples propositions, protestations et manifestations déployées depuis plus de dix ans. S’il faut remarquer qu’Emmanuel Macron n’a pas jeté aux orties la loi HPST de 2009, qui instaurait l’hôpital entreprise, pourtant une des attentes principales du monde soignant, le chef de l’Etat a toutefois donné l’impression que certains messages étaient entendus. Il faut néanmoins attendre prudemment les traductions concrètes des annonces présidentielles pour juger de leur capacité à redonner du souffle à l’hôpital public.

    Bernard Granger est professeur de psychiatrie à l’université Paris-Cité, membre de la commission médicale d’établissement et du conseil de surveillance de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris, auteur d’Excel m’a tuer. L’hôpital fracassé (Odile Jacob, 2022).

    #santé_publique #hôpital #logique_comptable #bureaucratie #destructivité_capitaliste

  • MMR Nmd : « Sur Inter, #LesNouveauxChiensDeGarde du 13h ne confondent pas #Greve des #SansDents et grève des #GensBiens . » - Framapiaf
    https://framapiaf.org/@MMRnmd@todon.eu/109619731122784909

    Sur Inter, #LesNouveauxChiensDeGarde du 13h ne confondent pas #Greve des #SansDents et grève des #GensBiens .

    Les contrôleurs de la #SNCF réclamaient 10% d’augmentation sur un salaire médian de 2418€ net mensuels, ils ont cessé le travail 72h à Noël : ils prennent « la France en otage » disaient les #LeaDemorand ou #BrunoHaskiDuvic

    Aujourd’hui, les médecins libéraux reconduisent leur grève pour une 4ème semaine, exigeant une augmentation de 100% de leurs honoraires avec un salaire médian de 5700€ net mensuels (en 2017 avec une progression de 2% / an).
    #BrunoDuvic parle de « grève largement comprise par les patients » ( 02/02/2023 à 13h09)...honoraires bloqués depuis 2008...pas de vie privée...honoraires les plus bas d’Europe...

    Plus c’est gros, plus ça passe.

    #RadioParisMent #DoxaUltaliberale

  • « Bébés Coca » : dans les Hauts-de-France, les ravages méconnus du soda sur les très jeunes enfants
    https://www.mediacites.fr/enquete/lille/2022/06/10/bebes-coca-dans-les-hauts-de-france-les-ravages-meconnus-du-soda-sur-les-

    Des bébés aux dents de lait tachées, noircies, dont il ne reste que les racines. Des bambins de trois ou quatre ans exhibant déjà des prothèses dentaires ou des dents de travers, qui poussent trouées comme du gruyère… Ces enfants, les professionnels de santé et de la petite enfance qui les reçoivent ou les côtoient au quotidien les surnomment parfois « les bébés Coca ». Les descriptions qu’ils en font semblent sorties d’un livre de Dickens. Cela ne se passe pas à l’autre bout de la planète mais bien ici, dans la métropole lilloise et toute la région.

    #santé_publique #santé_bucco-dentaire #ARS #pauvreté #coca_cola

    https://justpaste.it/c55rf

  • Les résistances françaises aux vaccinations : continuité et ruptures à la lumière de la pandémie de Covid-19
    https://www.cairn.info/revue-herodote-2021-4-page-227.htm

    Parallèlement aux représentations paternalistes ancrées dans les discours de l’époque [~dernier quart du 19e siècle], de la part des #médecins libéraux, première profession en nombre représentée à la Chambre des députés et au Sénat, la résistance provient en grande partie d’une répulsion de l’intrusion de l’État dans le cadre de leur exercice professionnel. La lecture des négociations à l’Académie de médecine au temps du premier projet de loi d’obligation vaccinale fait apparaître que ce n’est pas tant l’inoculation qui est discutée par les médecins récalcitrants que les enjeux pour la profession médicale. Les médecins sont en effet en quête de légitimité après la dissolution des corporations sous la Monarchie constitutionnelle par la loi Le Chapelier du 14 juin 1791. « Il ne s’agit pas encore de la liberté du citoyen livrée à l’arbitraire de la loi », annonce ouvertement le médecin Jules Guérin, « c’est la liberté du médecin couvrant de sa volonté et de son droit la liberté de son client [...] la #vaccine obligatoire serait donc une atteinte portée à la liberté professionnelle, et une source de conflit perpétuel entre le droit du médecin et l’arbitraire de la loi » [5]. Ces débats s’inscrivent clairement dans un climat d’affirmation corporatiste de la profession médicale puisque dans le même temps est créé le premier syndicat de médecins (1881).

    [...] Les systèmes de santé favorisant l’exercice de la médecine dans un cadre libéral, comme en France, ou au contraire l’extension d’un modèle de soins médicaux publics et la fonctionnarisation des médecins, vers lequel se dirigent alors des pays comme la Suède ou l’Allemagne, impactent le statut social de ces professionnels. Le positionnement social qu’implique le cadre libéral favorise davantage le recrutement politique et de fait l’influence de la profession au sein du Parlement, ce qui n’est ainsi pas sans lien avec le retard français à adopter l’obligation vaccinale. Après plusieurs années de débats houleux, la vaccination antivariolique obligatoire est finalement votée par le Parlement avec la loi du 15 février 1902 consacrant pour la première fois la notion de santé publique.

    • C’est au tournant des années 1950 que l’antivaccinalisme contemporain puise ses sources, porté par certains acteurs de l’agriculture biologique dont les contours politiques ne sont pas si évidents qu’ils le paraissent. La question est importante car l’identification des idéologies politiques véhiculées par les planificateurs de la résistance vaccinale sous-tend les alliances, les stratégies et la portée du mouvement auprès de la population.

      En 1954, Marcel Lemaire crée la Ligue nationale contre les vaccinations obligatoires issue de la fusion de l’Association des parents des victimes des vaccinations, de la revue naturaliste La Vie claire (qui deviendra plus tard une enseigne commerciale pionnière de l’alimentation biologique) et de la ligue Santé et Liberté s’érigeant contre ce qu’elle désigne comme les « dogmes pasteuriens » et comptant dans ses rangs l’homéopathe qui a élaboré l’oscillococcinum®. Un détail qui a son importance car la marginalisation des homéopathes perçus comme des charlatans par le corps médical traditionnel et une partie de la société les amène à chercher des soutiens. Les milieux anti-vaccins ont très tôt saisi cette occasion pour rallier ces adeptes de choix au vu de leur activité professionnelle et de leur influence auprès des patients.

      Avant de participer à la fondation de la Ligue nationale contre les vaccinations obligatoires, la revue La Vie claire diffuse ses convictions naturalistes et végétaliennes et se fait le porte-voix d’une morale conservatrice et nationaliste, dénigrant l’État-providence, le matérialisme, l’effritement de la famille et de la religion, et s’opposant à l’avortement et la contraception au travers de discours portés sur un passé mythifié.

    • En étudiant le discours porté par les publications de La Vie claire, Christine César démontre le basculement de l’idéologie extrême-droitiste de ce pilier de l’agriculture biologique en France vers une idéologie environnementaliste de gauche à partir des années 1970-1980. Cette évolution répond de la labellisation des produits issus de l’agriculture biologique (1981), de la normalisation progressive qui en a découlé et des orientations commerciales consécutives au rejet de la société de consommation prôné par la pensée libertaire soixante-huitarde, l’émergence de l’écologie politique et la diffusion de théories du New Age.

      Ce détour par les liaisons réticulaires entre la Ligue nationale contre les vaccinations obligatoires, la revue La Vie claire et la pensée des pionniers de l’alimentation biologique permet ainsi de comprendre comment l’idéologie antivaccinale a infiltré les courants d’extrême droite avant d’atteindre la pensée environnementaliste de gauche et d’extrême gauche à partir des années 1970.

      C’est assez excellent de lire cet historique en même temps que « Q comme complot » que j’ai enfin presque fini, où Wu Ming 1 démontre en long et en large comment la diffusion du New Age et des fantasmes de complots se sont diffusés dans la gauche après être passé par l’extrême droite, dans les années 70 notamment, partout dans le monde.

      #complotisme #new_age #années_70 #histoire

    • En France, en dehors des déterminants géographiques soulignés plus tôt, il apparaît que les médecins qui respectent le moins les recommandations vaccinales pratiquent généralement un mode d’exercice particulier de type médecine douce (acupuncture, homéopathie), sont plutôt âgés (plus de 60 ans) et, lorsqu’ils ont des enfants, ils les vaccinent peu [Collange et al., 2015], ce qui traduit une cohérence entre leurs comportements professionnels et personnels, ainsi qu’un fort attachement à leurs convictions. À l’opposé, les médecins les plus favorables à la vaccination sont le plus souvent des jeunes femmes, appartenant à un réseau, effectuant un volume d’actes élevé (plus de 15 par jour), conventionnées en secteur 1, accueillant une proportion plus élevée de bénéficiaires de la couverture maladie universelle (CMU) et évoluant dans un cabinet de groupe

      Mais à bas les vieux boomers riches !

    • Si l’on étudie plus attentivement les causes systémiques qui expliquent en partie les différences de perception vaccinale observées entre le Royaume-Uni et la France au cours de la pandémie, on retrouve le rôle crucial de l’architecture du système de santé. Au Royaume-Uni, ce dernier repose sur un modèle beveridgien (ou « universaliste »), du nom de l’économiste britannique Lord Beveridge (1879-1963) qui, en 1942, en a déterminé les caractéristiques selon trois axes : l’universalité de la protection sociale, l’unicité de sa gestion étatique et l’uniformité des prestations. Avec la création du NHS en 1948 par le Labour Party, le gouvernement britannique est le premier à avoir proposé des soins gratuits, financés par l’impôt, à l’ensemble de sa population. Cette institution nationale n’a pas sa pareille dans le monde : avec plus de 1,5 million de salariés, le NHS est le premier employeur britannique et le cinquième plus importants au monde après le département américain de la Défense, l’Armée populaire de libération chinoise, la chaîne de magasins américaine Walmart et le groupe McDonald’s.

      Le système de santé français repose à l’inverse sur un modèle de logique assurantielle dit bismarckien (ou « corporatiste »), en référence au chancelier allemand Otto von Bismarck (1815-1898) qui, en 1880, ordonne la dissolution des syndicats par crainte de la montée du parti socialiste tout en cherchant à améliorer les conditions de vie du prolétariat et décide d’institutionnaliser la protection sociale avec la mise en œuvre d’assurances obligatoires pour les personnes accédant à un emploi à partir de 1883. Ce modèle est majoritairement financé par des assurances obligatoires issues de cotisations professionnelles et se caractérise par sa décentralisation. Alors que dans le système français les médecins sont rémunérés sous forme de rétribution mixte à dominante de paiement à l’acte, les médecins généralistes britanniques sont rémunérés par l’État en fonction du nombre de patients inscrits à leurs cabinets, de plus ils doivent remplir des objectifs de santé publique.

      L’enrôlement des médecins libéraux dans des objectifs de santé publique fait particulièrement défaut au système français et peut expliquer les écarts de perception vaccinale avec le Royaume-Uni, notamment du fait de la place du colloque singulier entre patient et médecin dans le secteur libéral où l’attention des prescripteurs est davantage portée sur la conception individuelle de la santé que sur une vision communautaire.

      #santé_publique

    • Catastrophe dans l’hôpital du ministre de la santé. Les urgences du site de Thionville confrontées a de multiples arrêts de maladie envoient les malades sur Metz où des tentes ont été montées pour accueillir les malades !


      https://twitter.com/PrudhommeChri10/status/1609153909117026304
      Prudhomme Christophe @PrudhommeChri10

      Des soignants « à bout », les urgences de Thionville sont en crise
      https://www.lessentiel.lu/fr/story/des-soignants-a-bout-les-urgences-de-thionville-sont-en-crise-80075969796

      Les urgences de l’hôpital de Thionville (Moselle) fonctionnent de manière très dégradée samedi, la quasi-totalité des soignants, « épuisés », ont été placés en arrêt maladie.

      Selon des sources syndicales, 55 infirmiers et aide-soignants sur 59 ont été placés en arrêt maladie, souvent sur décision des médecins des urgences eux-mêmes.
      « On en arrive là parce que malgré leur engagement, les équipes sont à bout, épuisées, et incapables d’assurer une prise en charge de qualité, ce qui est insupportable pour eux », indique à l’AFP Clarisse Mattel, infirmière et secrétaire générale du syndicat MICT-CGT. « C’est une problématique qui dépasse la situation d’un hôpital, c’est tout l’hôpital public qui est en crise : on ne peut plus prendre correctement en charge les patients. »
      .... Plusieurs soignants font état d’un patient de 90 ans resté « plus de 90 heures » sur un #brancard, et qui n’a « été changé qu’une seule fois » au cours de cette période. « C’est devenu extrêmement compliqué d’assurer les besoins élémentaires tels que l’hygiène, les repas, en plus dans un contexte de promiscuité », indique Patricia Schneider, représentante du syndicat Sud-Santé au CHR. Le pôle des urgences du CHR était dirigé par #François_Braun jusqu’à sa nomination en juillet comme ministre de la Santé. « Les problématiques, il les connaît depuis longtemps », souligne une infirmière. « J’espère qu’on pourra bientôt échanger avec lui sur l’évolution de la situation ».

      #infirmières #aide_soignantes

    • Crise des urgences : 31 personnes sont mortes de manière « inattendue » au mois de décembre Jeanne Sénéchal - Le Figaro
      https://www.lefigaro.fr/actualite-france/crise-des-urgences-31-personnes-sont-mortes-de-maniere-inattendue-au-mois-d

      Certains patients sont décédés seuls sur un brancard dans les couloirs, d’autres à la suite d’un manque de moyens disponibles... Pour SAMU-Urgence France, le système de santé n’est plus « sécuritaire », il devient même « dangereux ».

      Aujourd’hui en France, « il y a des personnes qui décèdent dans des conditions qui ne devraient pas exister » . Marc Noizet, président de SAMU-Urgence France, a établi ce constat fin décembre après que son syndicat a comptabilisé le nombre des personnes mortes de manière « inattendue » aux urgences. Et le chiffre est alarmant : du 1er au 31 décembre 2022, 31 personnes seraient mortes seules sur des brancards dans les couloirs des urgences, ou parce qu’un SMUR n’a pas pu être engagé assez rapidement, apprend le successeur de François Braun au Figaro. « Si on était exhaustif, on pourrait envisager qu’il y en ait beaucoup plus », assure-t-il.

      Face à la dégradation du service des urgences, ce décompte inédit était nécessaire, explique Marc Noizet : « On avait déjà connu des morts dans les couloirs, mais jamais comme cela. La situation est devenue insécuritaire pour les soignants et les patients » . Le syndicat a donc mis à disposition dès novembre un formulaire en ligne, qui prend la forme d’un questionnaire : le soignant fait part de la situation, raconte ce qu’il s’est passé, laisse son nom et son mail, et peut demander à être rappelé.

      Toutefois, ces morts ne sont pas « inattendues » parce que ces personnes n’allaient pas mourir, mais parce qu’elles n’auraient pas dû mourir dans de telles circonstances, précise le médecin : « L’objectif n’est pas de rechercher la cause de la mort. Nous alertons sur ces morts brutales dans des couloirs d’urgence alors que rien ne laissait présager. Pour nous, c’est un dysfonctionnement grave. C’est une mise en danger ».

      Des profils assez âgés
      Sur les 31 situations rapportées, le profil des personnes décédées est assez âgé : « Il tourne autour de 75 ans ». « On a des personnes de 92 ans, 81 ans, 76 ans, 61 ans, 74 ans.. » , détaille Marc Noizet en consultant son fichier. Il prend alors l’exemple d’une personne âgée, qui est arrivée dans un CHU après une mauvaise chute. « Elle n’avait pas de lésion apparente, il n’y avait pas d’inquiétude à son sujet. » Quatre heures plus tard, elle allait bien. Huit heures plus tard, l’équipe l’a retrouvée morte sur son brancard, dans un couloir.

      Pour qu’un décès puisse être comptabilisé dans cette liste, il faut qu’il corresponde à l’une de ces deux catégories :
      • Le patient est décédé sur un brancard aux urgences alors qu’il était en période d’attente de soins, et son décès n’était pas attendu.
      • Le patient est décédé en pré-hospitalier, les moyens adaptés n’ayant pas pu être engagés assez rapidement : « Par exemple, on n’est pas en capacité de déclencher un SMUR suffisamment vite et la victime décède ».

      La femme décédée à Saint-Cyr d’une crise cardiaque après avoir été refusée aux urgences, n’entre pas forcément dans cette catégorie. « On ne connaît pas encore les circonstances. Beaucoup de questions sont en suspens, une enquête doit y répondre. Pour moi, en l’état, elle ne répond pas à notre définition » , affirme l’urgentiste.

      Deux à trois jours sur un brancard
      Son syndicat a décidé de lancer ce décompte dans l’objectif d’alerter l’opinion publique et les politiques « de la dangerosité actuelle » de la situation et « montrer que le système est à bout de souffle ». Des patients peuvent attendre plusieurs heures, voire plusieurs jours sur un brancard avant d’être hospitalisés. Il a été possible de l’observer récemment dans un reportage de l’AFP au CHU de Strasbourg, le 29 décembre. À cause des conditions de travail, du manque de moyens et de la triple épidémie (Covid-19, bronchiolite et grippe), certains patients n’ont pas d’autre choix que d’attendre deux ou trois jours sur des brancards, fait savoir un des infirmiers sur place.

      Il y a un tabou derrière ces morts.
      Marc Noizet, président de SAMU-Urgence France

      Si quelques morts sont médiatisées dans la presse, la plupart d’entre elles restent dissimulées. Cela peut s’expliquer par deux raisons, selon Marc Noizet. D’abord, parce que les soignants se sentent coupables. « Nous faisons face à la mort tous les jours. Nous sommes soignants. Mais quand un décès inattendu se passe dans un service, nos équipes portent forcément une forme de culpabilité » , explique l’urgentiste. Ensuite, parce qu’ils ne veulent pas endosser « la responsabilité d’un dysfonctionnement global de santé ». La responsabilité est une « responsabilité du système, elle doit être collective et non individuelle , avance le Dr Noizet. Mais il y a un tabou derrière ces morts ».

      Un dernier point est important : « La responsabilité médico-légale du soignant » , poursuit Marc Noizet. Si la famille d’une de ces victimes venait à se retourner contre l’hôpital, « la responsabilité reviendrait au médecin qui était présent ce jour-là » , ce qui pourrait ouvrir une « procédure judiciaire à son encontre ». Et de déplorer : « Personne ne dira que c’est un dysfonctionnement général du système de santé. Il devrait expliquer qu’il a un service avec 100 patients qui ne peut en accueillir que 50. Mais je ne suis pas sûr que cela soit pris en considération. »

      Aujourd’hui, le président du syndicat demande un « système plus sécurisé ». « Les conditions dans lesquelles on travaille actuellement sont exécrables pour les soignants mais surtout pour les patients. » Pour lui, « l’équation est simple : combien vous avez de lits dans un hôpital, combien de personnel pour vos lits, comment vous gérez vos lits. C’est uniquement de la gestion de flux. Il faut recentrer la disponibilité de l’offre de soin qui existe aujourd’hui autour des besoins urgents de la population. » Contacté par Le Figaro , le ministère de la Santé n’a pas donné suite à nos sollicitations.

      #Hôpital #Santé #Sante #décès #morts #EnMarche #réforme #macron de la #santé_publique

  • 1 lit sur 6 fermé dans les hôpitaux parisiens, soit deux fois plus qu’en 2019, selon le directeur de l’AP-HP Charles Plantade - Le figaro

    La situation reste critique dans les hôpitaux parisiens, selon Nicolas Revel, le nouveau patron de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), qui a accordé une interview à nos confrères du Parisien . En pleine période épidémique hivernale, « 16 % de nos lits sont fermés, soit deux fois plus qu’en 2019, alors que nous avons toujours autant de malades, voire plus de très âgés cette année ! » alerte-t-il. « En plus de la bronchiolite et du Covid, nous anticipons l’arrivée de la grippe, qui d’évidence sera plus forte cette année. L’hôpital risque à nouveau d’être en très forte tension dans les prochaines semaines » . Comme si cette situation ne suffisait pas, le manque de personnels hospitalier se fait de plus en plus criant. « En 2022, nous avons embauché 2200 infirmières, mais 2800 sont parties » , précise-t-il.


    Sur les 12.000 lits que compte l’AP-HP, 1973 sont fermés actuellement expose Nicolas Revel. LUDOVIC MARIN / AFP

    Face à cette situation, le directeur de l’AP-HP présente aujourd’hui un plan de 150 millions d’euros de relance pour « casser la spirale négative et repartir de l’avant. » Il mise surtout sur un recrutement massif de soignants, avec un objectif de 2700 infirmières, plus en 2023 pour compenser les départs. Pour rendre l’hôpital public parisien plus attractif, Nicolas Revel prévoit d’« augmenter nos dispositifs de bourses pour les élèves infirmiers, doubler (de 600 à 1 200) le nombre de logements attribués à nos personnels, créer une prime de « tutorat » de 172 euros pour un meilleur accompagnement la première année d’exercice. » À cela s’ajoute la mise en place de titres-restaurants, le remboursement à 100 % des transports, l’adaptation des cycles horaires et le renforcement des outils informatiques. En revanche, la question des salaires étant « du ressort de l’État » , aucune augmentation n’est prévue. . . . . .

    Source et suite payante : https://www.lefigaro.fr/conjoncture/16-des-lits-sont-fermes-dans-les-hopitaux-parisiens-soit-deux-fois-plus-qu-

    #hôpital #lits #soignantes #soignants #travail #santé #santé_publique #infirmières #infirmiers #hôpital_public #déglingue #enMarche #AP-HP

  • #Suisse : Hausse sans précédent des troubles mentaux chez les jeunes filles ats/vajo - RTS
    https://www.rts.ch/info/suisse/13620818-hausse-sans-precedent-des-troubles-mentaux-chez-les-jeunes-filles.html

    La santé mentale des jeunes a beaucoup souffert durant les années de pandémie, surtout côté féminin. Entre 2020 et 2021, les hospitalisations des filles et jeunes femmes de 10 à 24 ans pour troubles mentaux et du comportement a bondi de 26%.

    Chez les plus jeunes filles de 10 à 14 ans, la hausse a même atteint 52% entre 2020 et 2021, a annoncé lundi l’Office fédéral de la statistique. La poussée a été plus contenue côté masculin. Chez les hommes âgés entre 10 et 24 ans, elle a atteint 6%.

    Les troubles mentaux constituent pour la première fois la première cause des hospitalisations des 10 à 24 ans, avec 19’532 cas, devant les blessures (19’243 cas), précise l’OFS.

    Troubles dépressifs en forte hausse
    En 2020, lors de la première année de pandémie de Covid-19, les troubles qui ont le plus fortement émergé sont les troubles de l’humeur (dépressions essentiellement) chez les jeunes femmes (+14%) et ceux liés à l’utilisation de substances psychoactives chez les jeunes hommes (+8%).

    En 2021, les jeunes hommes ont à leur tour connu une augmentation importante des troubles de l’humeur (+14%), tandis que les jeunes femmes enregistraient pour le même diagnostic une hausse exceptionnelle de 42%.

    Les cas de troubles névrotiques, survenant en présence d’un facteur de stress, ont surtout augmenté en 2021 (+22% chez les jeunes femmes, +13% chez les jeunes hommes). La catégorie regroupant les autres troubles, comprenant les troubles de la personnalité et ceux de l’alimentation, a crû en 2021 de 24% chez les jeunes femmes.

    Les jeunes femmes davantage concernées
    En 2021, on a enregistré 3124 hospitalisations de jeunes de 10-24 ans dues à des lésions auto-infligées ou tentatives de suicide, ce qui représente une hausse de 26% par rapport à 2020.

    Et 70% de ces hospitalisations sont attribuées à des patientes de sexe féminin. Les jeunes femmes de 15 à 19 ans ont été les plus nombreuses à avoir commis un acte auto-agressif (1240 cas en 2021), mais ce sont les filles de 10 à 14 ans qui ont connu la plus forte augmentation (+60%). Avec 458 cas en 2021, les filles de 10 à 14 ans ont été onze fois plus souvent hospitalisées pour ce motif que les garçons du même âge.

    Record de nouveaux cas
    Les 20’000 hospitalisations pour troubles mentaux recensées en 2021 sont attribuées à 12’923 personnes de 10 à 24 ans, dont 30% ont effectué plus d’un séjour en cours d’année. Parmi ces quelque 13’000 personnes, presque la moitié d’entre elles (6465) n’avaient jamais été hospitalisées auparavant en raison de troubles psychiques.

    Ce nombre de premières hospitalisations est de 29% supérieur à celui enregistré en 2020, soit très en dessus de la progression annuelle moyenne de 6% pour les années 2016 à 2020.

    Une intervention de crise, correspondant à une prise en charge rapide du patient ou de la patiente en proie à une souffrance psychique aiguë, a été nécessaire dans 34% des cas. Les séjours hospitaliers ont duré 27 jours en moyenne.

    Traitements ambulatoires aussi en augmentation
    Le nombre de traitements ambulatoires psychiatriques, prodigués à l’hôpital mais sans hospitalisation, a également connu chez les 10-24 ans une hausse soutenue, de 4% en 2020, puis de 16% en 2021.

    Au total, 55’825 jeunes de 10 à 24 ans ont eu recours auprès d’un hôpital à au moins une prestation ambulatoire en psychiatrie en 2021. Ils ont occasionné 27% de toutes les consultations psychiatriques ambulatoires dans les hôpitaux.

    Dans le domaine ambulatoire comme dans le stationnaire, ce sont parmi la population en général les jeunes femmes de 15 à 19 ans qui ont le plus sollicité de soins psychiatriques en 2021.

    #Jeunes_filles #soins_psychiatriques #psychiatrie #confinement #enfermement #Covid-19, #santé_mentale #hospitalisations #souffrance_psychique #Hôpitaux #suicide

  • Instagram : la foire aux vanités

    Deux milliards d’utilisateurs actifs chaque mois, 100 millions de vidéos et photos partagées quotidiennement : lancé à l’automne 2010, au cœur de la Silicon Valley, par Kevin Systrom et Mike Krieger, deux étudiants de l’université de Stanford, le réseau Instagram a connu une ascension fulgurante. Surfant sur le développement de la photographie sur mobile, l’application, initialement conçue pour retoucher (grâce à ses fameux filtres) et partager des clichés, attire rapidement des célébrités et attise la convoitise des géants du numérique. En 2012, Mark Zuckerberg, le patron de Facebook, qui flaire son potentiel commercial, la rachète pour la somme faramineuse de 1 milliard de dollars. La publicité y fait son apparition deux ans plus tard, favorisant l’explosion du marketing d’influence. Désormais, les marques se tournent vers les personnalités les plus suivies pour promouvoir leurs produits. Les stars aux millions d’abonnés, comme Cristiano Ronaldo ou Kim Kardashian, engrangent des revenus astronomiques, tandis qu’au bas de la hiérarchie, soumis à une concurrence impitoyable, les « nano-influenceurs » se contentent de contrats payés en nature ou d’avantages promotionnels. Transformé en gigantesque centre commercial, le réseau abreuve ses utilisateurs de visions modifiées de la réalité, entre corps jeunes et dénudés, spots touristiques aussitôt pris d’assaut et images esthétisées de nourriture, labellisées « food porn ». Conséquences : les opérations de chirurgie esthétique se multiplient chez les jeunes, enrichissant des praticiens peu scrupuleux, tandis que l’anxiété et la dépression progressent de façon inquiétante chez les adolescents, particulièrement perméables à ces idéaux standardisés.

    https://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/66132_0

    #film #documentaire #film_documentaire
    #réseaux_sociaux #Instagram #drogue #beauté #fanbook #Mark_Zuckerberg #esthétique #marketing_d'influence #influencer #foll-ow #mise_en_scène #fast_fashion #mode #corps #algorithme #nudité #misogynie #standardisation #dysmorphie #santé_mentale #chirurgie_esthétique #décès #food_porn #estime_de_soi #reconnaissance

  • Niche

    Caroline Fiat #LFI annonce que ce sera elle-même qui défendra sa PPL réintégration des soignants dans la niche parlementaire #RN le 12 janvier. « La commission a révoqué le rapporteur RN, donc ce sera moi. Le RN m’offre du temps parlementaire »

    https://twitter.com/fredericdelpech/status/1600174792681742336
    @fredericdelpech from ... LCI

    le seul endroit où leur éviction pose un problème substantiel en matière d’accès aux soins, pour des raisons qui ne sont pas sans fondement (disons a minima chlordécone, comme métonymie de la France), c’est la Guadeloupe. LFI et RN y font d’ailleurs de bons scores.

    déplus à constater l’attitude de nombreux soignants, outre les experts de plateau, il devient difficile de situer les plus dangereux et d’évaluer le nombre des nuisibles parmi eux...

    edit
    À l’Assemblée, LFI et le RN s’accordent sur les soignants non vaccinés
    https://www.huffingtonpost.fr/politique/article/a-l-assemblee-lfi-et-le-rn-s-accordent-sur-les-soignants-non-vaccines

    #santé_publique #vaccination #soignants

  • Canada : Inquiétudes chez les vétérans sur l’aide à mourir La Presse canadienne à Ottawa - Le Devoir
    https://www.ledevoir.com/societe/773388/sante-inquietudes-chez-les-veterans-sur-l-aide-a-mourir

    Les révélations selon lesquelles certains anciens combattants canadiens se sont vu offrir l’aide médicale à mourir alors qu’ils cherchaient du soutien du gouvernement fédéral ajoutent aux inquiétudes concernant la volonté d’Ottawa de permettre cette procédure pour des motifs de problèmes mentaux.

    Des groupes d’anciens combattants demandent plutôt à Ottawa d’accroître l’accès aux services de santé mentale pour les anciens militaires, ce qui comprend la résolution des longs délais d’attente que beaucoup se voient obligés d’endurer lorsqu’ils demandent de l’aide.


    « Les blessures de santé mentale ne peuvent être terminales que si elles ne sont pas traitées, pas soutenues et sous-financées », a déclaré le directeur général de Wounded Warriors, Scott Maxwell. L’organisme gère des programmes de soutien en santé mentale pour les anciens combattants et les premiers intervenants.
    « Cela devrait être là où nous nous concentrons : ressources, financement et investissement dans un accès rapide à des soins de santé mentale. »

    Alors que l’aide médicale à mourir a été légalisée en 2016 pour les Canadiens souffrant de blessures et de maladies physiques, les critères devraient être élargis en mars pour inclure les personnes vivant avec des problèmes de santé mentale.

    Bien que ce plan ait déjà suscité la crainte de psychiatres de partout au pays, qui affirment que le Canada n’est pas prêt pour une telle décision, M. Maxwell et d’autres sonnent également l’alarme quant à l’impact potentiel sur les anciens soldats malades ou blessés.

    Témoignage d’une vétérane
    Ces préoccupations se sont cristallisées au cours des dernières semaines, après la venue d’allégations selon lesquelles plusieurs anciens militaires qui ont demandé de l’aide à Anciens Combattants Canada au cours des trois dernières années ont plutôt reçu des conseils sur l’aide à mourir.

    Il s’agit notamment de la caporale à la retraite et paralympienne canadienne Christine Gauthier, qui a raconté la semaine dernière au comité permanent des anciens combattants de la Chambre des communes qu’ elle s’était vu offrir une mort assistée au cours de sa lutte de cinq ans pour obtenir une rampe d’accès pour fauteuils roulants chez elle.

    Le gouvernement fédéral a blâmé une seule employée d’Anciens Combattants, affirmant que la gestionnaire agissait seule et que son cas avait été confié à la Gendarmerie royale du Canada. Il a aussi indiqué que des formations et de l’encadrement ont été dispensés au reste des employés du département.

    La question a néanmoins suscité des craintes quant à ce qui se passera si les critères de l’aide médicale à mourir sont élargis en mars, d’autant plus que de nombreux anciens combattants souffrant de blessures mentales et physiques continuent de devoir attendre des mois, voire des années, pour obtenir un soutien fédéral.

    Ces temps d’attente ont persisté pendant des années malgré la frustration, la colère et les avertissements de la communauté des anciens combattants ainsi que du bureau de l’ombudsman des vétérans, du vérificateur général du Canada et d’autres au sujet de l’impact négatif de ces temps d’attente.

    « Ma crainte est que nous offrions aux gens un moyen de mettre fin à leurs jours alors qu’il existe des traitements, mais ces traitements sont plus difficiles d’accès que la mort médicalement assistée », a récemment témoigné Oliver Thorne, du Veterans Transition Network, devant le comité permanent des anciens combattants.

    Malgré les affirmations du gouvernement selon lesquelles une seule employée était responsable de proposer l’aide médicale à mourir comme option, la directrice adjointe des services aux anciens combattants de la Légion royale canadienne, Carolyn Hughes, a affirmé que les allégations avaient avivé la colère et des craintes de longue date de la communauté.

    « De nombreux anciens combattants ont été fâchés et retraumatisés par cette situation », a-t-elle déclaré au même comité. Elle a cité la perception de certains selon laquelle la stratégie du ministère est de nier, retarder les services et attendre que les vétérans meurent.

    Le premier ministre Justin Trudeau a soutenu vendredi que le gouvernement cherchait à trouver le juste équilibre entre l’accès à l’aide médicale à mourir et la protection des Canadiens vulnérables, y compris les anciens combattants.

     #armée #guerre #traumatisme #soins #santé_mentale #aide_médicale #suicide #décès #santé_publique

  • "Comme vous le savez, la mortalité infantile est désormais en hausse en France..."

    Crise de la pédiatrie : « Monsieur le président, votre silence est assourdissant », la lettre de 10 000 soignants à Emmanuel Macron

    Monsieur le président, le 21 octobre, après deux semaines seulement d’épidémies hivernales, habituelles et prévisibles, nous vous avions écrit pour vous alerter sur la situation précaire de la pédiatrie, les risques et les pertes de chance déjà encourus par les enfants, et le désespoir des soignants qui en résulte.

    Un mois plus tard, nous restons sans réponse de votre part : votre silence est assourdissant.

    Tout au long de ce mois, nous avons été confrontés à ce que nous n’osions imaginer : quotidiennement, des enfants hospitalisés sur des brancards ou sur les genoux de leurs parents aux urgences, dans un bureau réaménagé pour l’occasion, des enfants intubés et hospitalisés sans chambre dans le couloir de la réanimation, des prises en charge trop tardives et des soins précaires, des retours prématurés à domicile et des retours en catastrophe d’enfants renvoyés chez eux faute de place, des transferts hors secteurs par dizaines en réanimation, mais aussi en hospitalisation classique.

    Nous pensions que transférer des enfants à 300 kilomètres de chez eux était une dégradation majeure des soins, nous constatons désormais qu’il pouvait y avoir pire : ne plus pouvoir transférer car l’épidémie a déferlé partout, saturant l’ensemble des services de pédiatrie français. Nous culpabilisions d’envoyer des adolescents au sein de services adultes, ce sont désormais des enfants âgés de 3 ans que nous envoyons.

    Eternelle variable d’ajustement

    Et encore, toujours, les annulations de soins, les reports de chirurgie comme unique réponse de nos tutelles à l’urgence, au détriment des enfants porteurs de handicap, de maladie chronique et pédo-psychiatriques, soupape désormais permanente de l’hôpital, éternelle variable d’ajustement.

    En cette fin novembre, les rappels des soignants à peine sortis de l’hôpital pour venir aider la nuit suivante ne suffisant pas, ce sont les infirmiers des réanimations adultes qui viennent à la rescousse : ils n’ont jamais soigné un enfant, qu’à cela ne tienne, ils s’occuperont désormais de nourrissons en réanimation.

    L’épidémie annuelle de bronchiolite s’est transformée en un mauvais remake de la pandémie de Covid-19. Sauf que cette fois-ci, il n’y a pas d’alternative pour sauver l’hôpital, la pédiatrie libérale est noyée dans la vague, l’hospitalisation privée en pédiatrie est inexistante car non rentable. Et vous n’êtes pas apparu pour rassurer les parents, assurer les soignants de votre soutien et de la volonté de sauver l’hôpital public. A la place, votre gouvernement empile les enveloppes et les mesures d’urgence temporaires au fil de la catastrophe, et remet en cause les constats unanimes des soignants et des patients, les menaçant en « une » des journaux d’enquête publique.

    Mortalité infantile en hausse

    Comme vous le savez, la mortalité infantile est désormais en hausse en France, alors que sa diminution continue dans la seconde moitié du XXe siècle était notre fierté nationale. Vous n’ignorez pas les difficultés que connaît l’hôpital public en général, mais une société qui ne peut plus prendre soin des enfants est une société sur le déclin. Aucun parent, grand-parent, aucun citoyen ne peut accepter de sacrifier l’enfance et l’avenir.

    Monsieur le président de la République, il s’agit de la dernière chance de notre société pour arrêter l’hémorragie massive des soignants qui quittent l’hôpital public, désabusés, épuisés, culpabilisés. Nous demandons simplement de pouvoir faire notre travail, de soigner, sereinement. Pour cela, nous vous demandons :

    – d’être à nos côtés et de reconnaître la responsabilité de l’Etat dans la crise sanitaire majeure que nous vivons ;

    – de vous engager à prendre les mesures nécessaires pour sécuriser le travail des soignants à l’hôpital : plafond du nombre de patients par infirmier et infirmière, respect des temps de repos et des temps de formation. De mieux indemniser sur le long terme le travail de nuit et de week-end ;

    – de vous engager à prendre les mesures pour la reconnaissance de la spécificité et de l’expertise de la pédiatrie ;

    – de vous engager à remettre le service hospitalier au centre des décisions, afin que les soignants puissent orienter et décider des soins adaptés sans subir les strates administratives loin du terrain ;

    – de vous engager à augmenter le nombre de jeunes formés aux métiers du soin et à assurer la formation générale en pédiatrie de chacun, en réinstaurant notamment la pédiatrie dans les écoles d’infirmiers et d’infirmières et en restaurant les possibilités de financement des formations en puériculture.

    Nous osons espérer que les contours exacts et les applications de ces mesures seront discutés plus spécifiquement lors des Assises de la pédiatrie, au printemps 2023, mais il est indispensable que ces engagements forts sur des mesures structurelles et pérennes soient pris en amont et immédiatement.

    Monsieur le président, plus encore que jusqu’à présent, la crise actuelle pousse aux démissions toujours plus nombreuses. Dos au mur, la France saura-t-elle sauver ses enfants ?

    Premiers signataires : professeure Nadia Bahi-Buisson, présidente du conseil national des universités de pédiatrie ; docteur Emmanuel Cixous, président du syndicat national des pédiatres en établissement Hospitalier (SNPEH) ; professeur [merdeux] Robert Cohen, président du conseil national professionnel de pédiatrie ; professeure Isabelle Desguerre, co-animatrice du collectif de pédiatrie et du collectif Inter-Hôpitaux ; professeur Bruno Dohin, président du collège national hospitalier et universitaire de chirurgie pédiatrique ; Charles Eury, président du collège des infirmier(e)s puéricultrices(teurs) ; professeure Christèle Gras-Le Guen, présidente de la société française de pédiatrie (SFP) ; docteur Christophe Libert, président de l’association des psychiatres infanto-juvéniles de secteur sanitaire et médico-social (API) ; Mahmoud Rifai, Interne, président de l’association des juniors en Pédiatrie d’Ile de France (AJP) ; docteure Brigitte Virey, président du syndicat national des pédiatres français (SNPF) ; Pr Jean-Luc Jouve, président de la Commision médicale d’établissement (CME) de l’AP-HM (Marseille) et président du Conseil national des universités ; professeur Rémi Salomon, président de la CME de l’AP-HP (Paris) et président de la conférence des présidents de CME de CHU ; professeure Sabine Sarnacki, présidente de la société française de chirurgie pédiatrique ; docteur Andreas Werner, président de l’association française de pédiatrie ambulatoire de chirurgie infantile ; et 36 associations de patients dont les associations Aide aux jeunes diabétiques, Vaincre la mucovicidose, Maladie foie enfant.

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/11/30/crise-de-la-pediatrie-monsieur-le-president-votre-silence-est-assourdissant-

    Lire aussi :
    « Oui, par manque de moyens, la pédopsychiatrie doit depuis des années trier les enfants » https://seenthis.net/messages/980921
    « La dégradation de l’hôpital public risque d’aboutir à la disparition de pans entiers d’activités et de savoir-faire »
    « Les personnels soignants quittent l’hôpital parce qu’ils ne veulent pas devenir des monstres »
    Dominique Méda : « Il pourrait être nécessaire de recruter jusqu’à 100 000 infirmiers pour un montant de 5 milliards d’euros »

    #santé_publique #pédiatrie #hôpital #enfants #malades

  • Face aux épidémies, la mollesse du gouvernement n’est pas sérieuse – l’édito de Ration double la gauche, les syndicats, les révolutionnaires
    https://www.liberation.fr/idees-et-debats/editorial/face-aux-epidemies-la-mollesse-du-gouvernement-nest-pas-serieuse-20221130
    https://www.liberation.fr/resizer/F5cbVx28JWPAOrRS7k_BQvokTZg=/1200x0/filters:format(jpg):quality(70):focal(3565x2795:3575x2805)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/DEGQMU2H7FAMHJ467Y7WZI3BVY.jpg
    Les urgences de l’hôpital André-Grégoire à Montreuil (Seine-Saint-Denis), le 14 juin. (Marie Rouge/Libération)

    Confronté à une triple épidémie hivernale et fragilisé par les crises successives, le système hospitalier ne cesse d’envoyer des alertes. Les réponses que l’exécutif y apporte depuis des semaines sont d’une légèreté déconcertante.

    Cela fait plusieurs semaines qu’ici ou là, la sonnette d’alarme est tirée : le froid arrive, les fenêtres vont se refermer et les virus s’en donner à cœur joie. Une évidence comme le nez rougi au milieu de la figure. Nous sommes pour la plupart convaincus qu’il va falloir « vivre avec » le virus du #Covid, comme nous « vivons avec » celui de la grippe saisonnière depuis longtemps. Est-ce une raison pour rester les bras ballants et les sinus au vent ? Evidemment non, pour trois raisons. Nous savons aujourd’hui que certains gestes de base permettent de limiter la diffusion des virus, à commencer par le port du #masque et le lavage des mains [Pittet, sors de ce corps... ndc] . Cela ne coûte rien de les appliquer. Il existe désormais des vaccins dont le rappel diminue de 50 % le risque de transmission du virus (aux plus âgés et aux plus faibles notamment). Surtout, l’état des structures hospitalières est tel que l’on ne peut plus courir le risque d’engorger des hôpitaux déjà fragilisés par une épidémie de bronchiolite en plein boum.

    Dans ce contexte, la sagesse aurait été, de la part du gouvernement, d’imposer le port du masque dans les transports en commun [pour l’enlever au travail, à l’école, dans les salles d’attente de la Caf et d’ailleurs ? ndc ] dès la fin des beaux jours. Il suffit d’une ou deux personnes non masquées, malades du Covid ou de la grippe, dans une rame de métro ou de RER surchargée, pour contaminer plusieurs personnes alentour. C’est ce qui est en train de se passer avec ces deux épidémies qui progressent de concert. Il a fallu attendre cette semaine pour que le gouvernement appelle à porter le masque dans des zones de promiscuité et à se faire vacciner. Cette mollesse n’est pas sérieuse. De même, constater qu’aucun progrès réel n’a été fait sur la qualité de l’#air en intérieur dans les #écoles laisse songeur. Pendant ce temps-là, les structures hospitalières, où les conditions de travail se sont encore dégradées, peinent à surmonter une épidémie de bronchiolite. On n’ose imaginer l’impact sur les hôpitaux d’une flambée de la grippe combinée à l’arrivée d’une neuvième vague d’ampleur du Covid.

    edit avec pas mal de #confusion, ingrédient de base au pays des Lumières éteintes

    #hôpital #santé_publique #RDR #réduction_des_risques

    • A Londres et Paris, le même déni de l’effondrement du système de santé, Christian Lehmann
      https://www.liberation.fr/societe/sante/journal-depidemie-a-londres-et-paris-le-meme-deni-de-leffondrement-du-sys

      Le système de santé s’est effondré. Ces mots, qu’aucune autorité sanitaire ne veut entendre, ne devraient pas étonner ceux, dont je suis, qui depuis plus de vingt-cinq ans alertent en vain sur la situation, et bataillent au quotidien dans leurs cabinets et leurs services pour tenter de s’opposer aux décisions politiques et économiques qui nous ont collectivement amené à cette situation. Et pourtant, ces mots sont difficiles à intégrer, même pour nous, au cœur du système. (...) Même nous, qui tentions d’alerter sur les conséquences de directives prises par des tutelles à qui seule importait la maîtrise des dépenses d’un système social jugé trop dispendieux, même nous, qui observions l’eau monter dans les compartiments supposément étanches, qui assistions impuissants à l’absorption de la biologie médicale et des cliniques par les grands groupes privés, à la prise de pouvoir des assureurs à la Sécurité sociale et au ministère, n’arrivions à envisager pleinement ce qui se profilait, ni à quoi ressemblerait ce monde d’après.

      « Bon, faut pas déconner, ça coûte du pognon tout ça »

      Le Covid, dans ce contexte, fut la tempête parfaite. Les soignants, dans leur grande majorité, firent front, malgré le dénuement des débuts, malgré les mensonges. Dans ces premiers mois, face à des instances décisionnaires tétanisées qui pour la première fois depuis des décennies étaient confrontées au réel, les injonctions bureaucratiques, les vexations administratives, durent céder devant l’urgence. Cela eût un temps. Comme me l’avait dit Ohian, 34 ans, urgentiste à Toulouse, dès juillet 2020 : « On nous a filé des moyens temporaires pour passer la crise, qui en pratique correspondent aux moyens dont on aurait besoin pour bosser décemment en temps normal. Les trois quart de ces moyens ont été repris dès le bordel fini et on nous a gentiment expliqué que oui, mais bon, faut pas déconner non plus, hein, ça coûte du pognon tout ça. » Et au stade où nous en sommes, ce n’est même plus une question d’argent, c’est une question de survie. Le système de santé s’est effondré et nous évoluons, sans parfois en avoir bien conscience, dans des ruines.

      (...) les annonces ministérielles répétées selon lesquelles les médecins généralistes seront amenés à prendre en charge plus de patients chaque jour grâce aux réformes en cours, les injonctions à « soulager l’hôpital » en participant à la permanence des soins, alors que la durée moyenne de travail d’un généraliste est de 53 heures par semaine (DREES), sont d’autres symptômes de ce déni constant de l’effondrement du système.
      https://justpaste.it/caedr

  • La Sous-Classe Virale | Steven Thrasher, Charlotte Rosen
    https://cabrioles.substack.com/p/la-sous-classe-virale-steven-trasher

    Les virus ne font pas de discrimination. Comme l’a très bien montré le Covid-19, personne n’est à l’abri d’une infection, pas même la reine Elizabeth II ou Kim Kardashian. Mais comme le journaliste Steven Thrasher l’explique dans son nouveau livre, The Viral Underclass : The Human Toll When Inequality and Disease Collide, les propriétés universelles des virus ne signifient pas que tous les humains les contracteront au même rythme ou subiront leurs infections de la même manière. Au contraire, les virus s’accrochent à des structures de pouvoir bien ancrées et entraînent des taux disproportionnés d’exposition, de transmission, de maladies graves, d’invalidité et de décès dans les groupes historiquement marginalisés. Les virus peuvent également renforcer les relations de pouvoir inégales et aggraver la violence d’État en créant de nouvelles formes de stigmatisation pour des individu·es déjà criminalisé·es.

    La production par l’État d’une sous-classe virale menace tout le monde. Le maintien de systèmes racistes, sexistes, validistes et capitalistes et la mise en place de politiques de santé publique néolibérales qui font de la santé une quête entièrement individuelle accélèrent la réplication virale, aggravent la transmission et encouragent la prolifération de virus encore plus mortels. J’ai discuté avec Thrasher de la composition de la sous-classe virale, de la manière dont les pandémies amplifient les inégalités, des leçons tirées de la crise du VIH/Sida et de ce que nous devrions faire pour faire face à la pandémie actuelle de Covid-19.

    #pandémie #santé_publique #livre #entretien

    • Il est facile d’être en colère contre les sénateur·ices Joe Manchin et Kyrsten Sinema si vous soutenez le programme de Biden. Mais même dans les endroits où il y a une super-majorité de démocrates, comme en Californie, les libéraux ne promulguent pas de système de santé à l’échelle de l’État ou ne créent pas de collèges totalement gratuits afin que les gens aient plus d’argent pour les soins de santé ou le loyer, bien que la Californie ait une énorme manne dans son budget en ce moment. Il ne coûterait pas si cher à l’État de construire, par exemple, des logements pour les personnes qui n’en ont pas, mais il ne le fait pas. Ceci ne relèvent pas de choix inhérents à des différences de personnalités ; mais relèvent des conditions même des Etats-Unis, desquelles les libéraux sont partie-prenantes. Les libéraux produisent les conditions dans lesquelles les virus se développent. Cela fait pleinement partie du mode de fonctionnement du libéralisme. Celui ci ne s’attaque pas aux causes profondes, qui permettraient d’atténuer de manière significative la transmission virale et feraient disparaître complètement certaines de ces conditions. Le libéralisme américain dépend de systèmes et de politiques qui créent des conditions virales : maintien de l’ordre, prisons, soins de santé néolibéraux, lutte contre l’assurance maladie pour tous·, etc.

  • Nouveau-Brunswick : Outrés et stupéfaits, des citoyens manifestent à Moncton après un nouveau décès à l’urgence Radio-Canada - D’après le reportage de Pascal Raiche-Nogue
    Beaucoup de morts durant l’attente aux urgences des hôpitaux canadiens

    Des citoyens se sont rassemblés samedi après-midi devant l’Hôpital de Moncton, bouleversés de la mort d’un homme dans la cinquantaine, qui est décédé dans la salle d’urgence https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1935237/hopital-moncton-patient-mort-urgences dans la nuit de mardi à mercredi.

    Le défunt est décrit comme un “pilier de la communauté” par l’Association musulmane de Moncton, qui avait lancé l’idée de cette manifestation.

    Plusieurs des personnes rassemblées connaissaient bien le disparu. Installé à Moncton depuis plus de 20 ans, celui que plusieurs ont appelé “le Grand Mohammad” était “aimé par tout le monde” et “respecté par tout le monde”, a dit Mohammed Tom, rencontré devant l’hôpital.

    “Presque tous les nouveaux arrivés sur Moncton, qu’ils soient de l’Afrique, qu’ils soient de l’Asie, il était toujours là à nous aider”, dit-il. “Le défunt a laissé 5 enfants. Actuellement, leur maman est à l’extérieur du pays et les enfants, ils sont à la maison tout de suite.”


    Manifestation le 26 novembre 2022 devant l’Hôpital de Moncton. Les manifestants déplorent la mort d’un homme dans la salle d’urgence de cet hôpital, dans la nuit du 22 au 23 novembre. Photo : Radio-Canada / Pascal Raiche-Nogue

    Le disparu avait subi une intervention chirurgicale moins de 48 heures avant sa mort. On lui avait dit de se rendre immédiatement à l’urgence s’il ressentait des douleurs sévères pendant sa convalescence. C’est ce qui s’est produit. Mais quelques heures après son arrivée à l’urgence, il s’est effondré dans la salle d’attente.

    “Personnellement si j’avais su qu’il serait ici jusqu’à ce qu’il tombe, je ne l’aurais même pas amené à l’hôpital, car c’est pas l’hôpital qui va sauver des vies”, se décourage Mohammed Tom.

    Au moins trois personnes sont mortes à l’urgence https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1906323/mort-hopital-moncton-urgence-horizon-nouveau-brunswick en attendant des soins, ces derniers mois au Nouveau-Brunswick. “Est-ce qu’on doit patienter jusqu’à ce qu’on décède ?”, s’offusque Oussama Abbes, lui aussi rencontré devant l’Hôpital de Moncton. Il se demande combien de morts il faudra, encore, pour que les gouvernements soient aussi indignés qu’eux.

    « Ça s’appelle l’urgence. Sinon, il faut enlever l’enseigne et mettre un autre nom. »
     Une citation de Oussama Abbes

    Le défunt, qui avait survécu à une greffe de rein, était d’ailleurs inquiet de voir les autres décès aux urgences, Mohammed Tom se souvient d’avoir eu cette conversation avec lui. “Même pas deux mois, lui-même vient de subir la même conséquence”, se désole-t-il maintenant.

    “C’est trop. Une urgence, c’est quelque chose qu’on traite immédiatement”, poursuit M. Tom. “On ne peut pas te garder pendant 9 heures, 10 heures, 11 heures, et puis jusqu’à ce que tu vas mourir. Nous voulons un changement. Nous voulons que le système soit revu.”


    Younous Bichara (à l’avant) et d’autres manifestants, samedi près de l’Hôpital de Moncton. Photo : Radio-Canada / Pascal Raiche-Nogue

    “Ce que je souhaite, c’est que le système change. Il s’agit de vies”, déclare Younous Bichara.

    Plusieurs des manifestants rencontrés ont exprimé l’idée que la situation est dysfonctionnelle et que les gens ne savent plus où aller chercher de l’aide. “Il n’y a pas d’options. Même si tu évites l’urgence, tu pars à la clinique, on te renvoie à l’urgence. Tu viens à l’urgence, c’est 12 heures ”, relate M. Bichara. “Pour venir à l’urgence, il faut te [libérer], il faut prendre une journée.”

    « Il s’agit d’une vie. L’urgence, c’est un endroit où on vient pour être sauvé, pas un endroit où on vient pour s’assoir. »
     Une citation de Younous Bichara

    Pour ces Néo-Canadiens, les troubles du système de santé canadien, un “pays développé”, rappellent-ils, sont incompréhensibles.

    La santé, plus grande déception
    “Je suis venu étudiant international ici. J’ai aimé ce pays, et là je travaille. Tout est bon ! Sauf le système sanitaire. C’est là où on rencontre les plus grandes déceptions. Même chez nous, le système de santé, peut-être que c’est difficile. Mais au moins, on te prend en charge”, déplore Younous Bichara, qui est originaire du Tchad.

    “C’est comme vraiment décevant. Décevant pour un immigrant qui vient et qui voit des choses comme ça au Canada”, mentionne Mohammed Tom, citoyen canadien arrivé du Ghana il y a plus de 7 ans. “C’est très difficile d’expliquer ça en Afrique.”


    Oussama Abbes, samedi, entouré de manifestants à proximité de l’Hôpital de Moncton. Photo : Radio-Canada / Pascal Raiche-Nogue

    “Je viens de la Tunisie”, dit Oussama Abbes. “À ma famille, je leur ai dit que j’ai attendu à l’urgence 7 heures. Ils ne me croient pas. Ils me disent : non, t’es pas au Canada, t’es peut-être dans un autre pays, ou bien tu blagues. Non ! Je leur dis : je suis au Canada et c’est ça la réalité. Je dis ça avec, vraiment… mal au coeur.”

    Visiblement bouleversé par ce décès à l’urgence, M. Tom souligne la mort d’un homme cette semaine dans une toilette devant l’hôtel de ville de Moncton. https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1935395/sans-abri-moncton-toilette-froid-plan-hiver

    Il se demande si les gouvernements se préoccupent de tous ces gens. “Apparemment, personne ne pense à personne. Surtout quand il s’agit du système de santé ou du développement social, les gens sont laissés à la merci de la nature”, dit-il. “C’est des êtres humains !”
    « Où sont-ils quand les personnes crèvent dans la salle d’attente ? »
    Une citation de Mohammed Tom

    Oussama Abbes ne connaissait pas personnellement le défunt. Il dit être venu “par solidarité”, car la situation l’a interpellé.

    Des solutions aux problèmes de main-d’oeuvre
    Il explique avoir lui-même avoir eu des mésaventures à l’urgence du CHU

     Dumont après y avoir amené son enfant, après que l’école lui eut téléphoné pour lui dire qu’il s’était blessé à la tête en faisant du sport. “By the way, c’est le même système. On est ici devant l’hôpital anglophone, mais c’est la même réalité à l’hôpital français”, lance M. Abbes.

    “Les médecins, ils sont là”, croit M. Abbes. “Il y a des médecins qui ont conduit des taxis pendant longtemps. Ils ont désespéré, ils ont quitté par la suite, ils sont allés à Montréal, ils sont allés dans d’autres provinces, même dans d’autres pays.”

    “Pourquoi ils ne les recrutent pas ? Pourquoi ils ne leur donnent pas la chance d’aider les personnes et les citoyens qui sont en train de mourir maintenant dans nos hôpitaux du Nouveau-Brunswick ?”, demande-t-il.

    M. Abbes dit que ces drames causent de l’inquiétude tant chez les Canadiens d’origine que chez ceux d’adoption. Les gens doutent de leur système de santé, déplore-t-il, et ne savent pas s’ils vont avoir de l’aide.

    Triage “ approprié ”, dit le réseau de santé
    Cette semaine, le réseau de santé Horizon avait confirmé un décès à l’urgence de l’Hôpital de Moncton.


    L’Hôpital de Moncton (archives) - Photo : Radio-Canada / Guy LeBlanc
    Selon le Dr Serge Melanson, chef des services cliniques des urgences du réseau de santé Horizon, le triage avait été effectué de façon “appropriée”, le patient avait été “surveillé par le personnel” et il avait passé des examens préliminaires. Toutefois, l’urgence débordait, précisait-on.

    En juillet, un homme âgé avait été retrouvé mort dans la salle d’attente de l’hôpital Chalmers, à Fredericton. https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1897838/deces-patient-mort-hopital-everett-chalmers-fredericton Un mois plus tard, un autre patient en attente de soins était mort à l’urgence de l’Hôpital de Moncton. https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1906323/mort-hopital-moncton-urgence-horizon-nouveau-brunswick

    #urgence #santé #hôpital #santé_publique #canada

  • Enfants, Cabrioles - #AutodéfenseSanitaire face au Covid-19.21 novembre 2022 ·
    https://cabrioles.substack.com/p/21-novembre-2022-enfants

    Depuis le début de la pandémie les enfants sont l’objet de toutes les attentions car ils représentent un enjeu économique et politique central. Et pourtant leurs morts et leurs souffrances causées par le Covid sont partout absentes.

    Résumons :

    Après avoir été qualifié·es de super-propagateur·ices les premières semaines du confinement, iels ont subitement été transformé·es en être surnaturels, “peu à risques” selon la formule consacrée, dès lors qu’il a fallut remettre leur parents au travail. Soudainement, et en dépit de la réalité et des connaissances scientifiques établies, nos gouvernant·es les ont déclaré·es magiquement immunisé·es contre le Covid.

    En France cette campagne d’expérimentation sauvage - livrer les enfants à un virus inconnu - c’est fait avec l’étonnant appui des principales sociétés savantes en charge de la petite enfance. Nous retiendrons notamment la participation à cette opération du Conseil National Professionnel de Pédiatrie et de son président Robert Cohen, fameux inventeur de la “dette immunitaire” qui aime plaisanter au sujet de la pédohilie sur le plateau de Pascal Praud, de La Société Française de Pédiatrie et sa présidente Christelle Gras Le Guen, mais aussi du Haut Conseil à la Santé Publique https://www.hcsp.fr/Explore.cgi/avisrapportsdomaine?clefr=911 qui compte parmis ses membres Alices Desbiolles, ancienne dirigeante de la commission Santé d’EELV et signataire du manifeste international financé par l’extrême-droite libertarienne pour promouvoir l’eugénisme pandémique : la Great Barrington Declaration.

    La réalité comme vous le savez est tout autre : les écoles sont le principal moteur de l’épidémie, 69 enfants sont morts du Covid en France en 2022, contre 15 entre 2020 et 2021, les études estiment à 6% les infections d’enfants qui conduisent à des séquelles persistantes, 30% pour les estimations les plus hautes. Ajoutons à cela qu’on évalue à plus de 10 millions le nombres d’enfants qui ont vu un parent ou un·e proche qui les élevaient mourir du Covid à cause des politiques criminelles de laisser faire.

    Il faudrait toujours se poser des questions sur les personnes qui affirment qu’un virus nouveau - et donc inconnu - est sans conséquence à long terme sur la santé des enfants.

    La solution pour combattre de manière durable l’exposition aux virus respiratoires est connue : améliorer la qualité de l’air dans tous les lieux clos, des transports aux écoles, des logements aux entreprises. En attendant il existe un moyen très simple et peu couteux pour réduire drastiquement la circulation des virus respiratoires qui envoient massivement les enfants dans les hôpitaux : en lieux clos, généraliser le port du masque FFP2.

    Très bonne lecture et
    prenons soin de nos luttes,

    #GBD #pandémie #covid-19 #santé_publique #enfants

  • Le monde paysan, l’alimentation et la planète sous la dictature du capital #capitalisme

    Le texte de la conférence (16 novembre 2018) : https://www.lutte-ouvriere.org/publications/brochures/le-monde-paysan-lalimentation-et-la-planete-sous-la-dictature-du-cap

    SOMMAIRE

    Les premières exploitations agricoles capitalistes

    La révolution agricole de l’après-Seconde Guerre mondiale en France
    – Le rôle des États dans la transformation de l’agriculture
    – L’enrichissement rapide des industriels des secteurs agricole et alimentaire
    – Les coopératives géantes, rivales des plus grands trusts

    Le marché international de la #production_alimentaire
    – La financiarisation du secteur agricole… comme de toute l’#économie

    Les conséquences désastreuses sur l’#environnement et la #santé_publique
    – La #déforestation
    – Le #glyphosate
    – La #pollution aux #nitrates et aux #pesticides, la dégradation des sols
    – Les mauvais traitements des animaux d’#élevage
    – Les #agrocarburants

    Les systèmes alternatifs des décroissants, entre réaction et récupération capitaliste #décroissance

    Quelles perspectives pour les petits paysans  ? #agriculture

    Conclusion

    Annexe : La collectivisation forcée de l’agriculture sous Staline  : un drame humain, économique, social et politique

  • Troisième et dernier billet sur la maternité des Lilas
    (version disponible aussi en PDF - 26 pages A4)
    Pas seulement dans ton jardin
    - La maternité des Lilas : une lutte locale ?
    - On aime la mater et ça fait du bien de l’aimer
    - À propos du collectif de soutien
    - Les limites de la stratégie communicationnelle
    - La maternité des Lilas, c’est quoi, en fait ?
    - Service d’orthogénie et d’accouchement physiologique
    - Les modalités financières et les objectifs sociaux du service
    - Les salarié·es
    - Le représentant légal, angle mort et boulet
    - La proposition d’une maternité des Lilas de service publique
    - Les conséquences d’une intégration en service public
    - À propos des usines à bébés
    - Sanctuaire ou partage ?

    Pas seulement dans ton jardin – Sortant du village
    https://sortantduvillage.info/2022/11/14/pas-seulement-dans-ton-jardin

    On aime la mater et ça fait du bien de l’aimer

    Revenons en juin 2011, quand l’ARS refuse de donner son accord au projet de construction d’une nouvelle maternité aux Lilas, sur le terrain Güterman.

    L’urgence était à « l’action ». Tout le monde sait que pour agir rapidement, il faut se faire connaître et, pour cela, quoi de mieux que l’action spectaculaire ?

    Ça tombe bien : la mater, avec son ambiance bienveillante et ses nourrissons, est plutôt photogénique. Elle attire la lumière. Elle retourne une image rassurante et consensuelle. C’est un bon départ pour se faire connaître, surtout quand on appartient à un secteur d’activité qui renvoie, globalement, une vision de la réalité beaucoup moins glamour.

    Tapez dans votre moteur de recherche « maternité des Lilas » et observez les vidéos associées à votre requête.

    Vous constaterez alors que les mots clés « maternité des Lilas » correspondent à un objet médiatique et politique qui ne cadre pas vraiment avec la réalité des services de santé en France.

    Une réalité qui est accessible à tout à chacun, dès lors qu’on se rend à l’hôpital pour une urgence : des lits installés dans les couloirs, le déficit d’équipements et de moyens médicaux, le manque de personnel, l’exaspération du public, les agressions des agent·es… sans parler de la partie immergée de l’iceberg, qui remonte périodiquement à la surface, par blocs entiers, tels que – tiens, parlons-en justement – les violences obstétricales, la fermeture des maternités et des services de pédiatrie, la pénurie d’infirmières et de médecins de villes, la maltraitance des patient·es souffrant de troubles psychiatriques et des personnes en situation de handicap, les systèmes informatiques des hôpitaux qui sont à l’origine de la diffusion d’informations confidentielles des usagers, après avoir été hackés… soit, autant de situations parmi d’autres, caractérisant l’état des services publics de santé, à laquelle il faudrait, bien entendu, ajouter la gestion de la crise du COVID19 qui représente, à elle seule, un dossier à charge qui vaut largement son pesant de cacahouètes.

    Toutes ces images anxiogènes s’évaporent au contact de la maternité des Lilas, y compris quand il est question des péripéties qui l’opposent à l’ARS. Parfois, même, c’est rigolo aux Lilas. On voit des jeunes femmes sympas, plein d’énergie, avec de jolies couleurs, qui chantent et qui dansent. Et puis toutes ces vidéos disponibles sur Youtube, dix après. Vraiment cool.

    Quand l’objet politique et médiatique « maternité des lilas » rencontre le sujet de société « service public de santé en France », ce dernier joue presque toujours le rôle de figure repoussoir. Le discours, surtout porté par les usag.ères des Lilas et relayé par les médias, pourrait presque toujours se résumer à ce type de propos : Aux Lilas, ce n’est pas comme les autres maternités. On prend vraiment soin des patientes. Ce n’est pas une usine à bébés et on ne veut pas qu’elle le devienne. C’est pour cela qu’il faut la soutenir.

    Pour conclure, sur le registre de l’activisme, rappelons que le simple terme de « La maternité des Lilas » représente, à lui seul, un symbole fort au-delà même de la sphère militante féministe. Il n’est pas nécessaire de déployer tout un argumentaire pour convaincre. Il suffit de lancer le message essentiel « Attention, la maternité des Lilas est en danger ! » pour voir arriver le beau monde et inciter tout à chacun·e ayant une conscience progressiste de lui venir en aide, surtout quand cela ne consiste qu’à signer une pétition en ligne.

    Décidément, on aime la mater et ça fait du bien de l’aimer.

    La maternité des Lilas a la chance de bénéficier d’un réseau de célébrités qui servent de précieux relais auprès des grands médias, ce qui accentue d’autant l’effet charismatique évoqué ci-dessus.

    Contentons-nous, pour l’instant, du constat suivant : la mobilisation de la maternité des Lilas fait l’objet d’un accompagnement médiatique assez exceptionnel et plutôt bienveillant.

    Il semble que, dès le départ, la visibilité médiatique, sous sa forme parfois la plus caricaturale, a représenté la stratégie prioritaire adoptée par le collectif de soutien. La maternité des Lilas s’est souvent mise en scène à l’écran, voire dans la rue.

    La stratégie de communication s’est emballée et, bingo, le truc a fonctionné.

    Tant que la mayonnaise prenait il n’y avait aucune nécessité de savoir et de faire savoir que l’objet « la maternité des Lilas » ne se limitait pas aux images d’Épinal retournées par les écrans. Il n’était nullement nécessaire de préciser que cet objet embarquait un représentant légal, totalement invisible, qui allait s’avérer plutôt encombrant. Hors de question, aussi, d’étaler au grand jour le fait que les principales porte-paroles, sous couvert d’un discours unitaire, étaient en réalité porteuses de tensions internes, représentant, des intérêts spécifiques, voire divergeant.

    La priorité, au début, était d’obtenir le maintien de « la maternité des Lilas aux Lilas ». Incontestablement, cette stratégie pouvait s’avérer gagnante.

    Après le succès de la manif de septembre 2011, l’ARS a été contrainte de faire marche arrière, moyennant quelques concessions, à première vue, mineures. Personne n’avait vu que l’État menait tout son petit monde en bateau, mais là n’est pas la question. La stratégie de com avait été vraiment super canon successful, tu vois, et ça faisait du bien d’y croire. Tout semblait réglé. Nous y avons presque cru.

    Et alors, où est le problème ? Me direz-vous.

    Le problème ne porte pas sur la médiatisation elle-même. On sait qu’il faut faire avec, même si le sujet mériterait d’être approfondi.

    Par contre, le soucis vient quand on en reste à l’image laissée par les médias et, d’autant plus, quand cette image plaisante et simplificatrice, qui s’avère totalement erronée, est intégrée par les protagonistes de la lutte elles-mêmes et eux-mêmes : salarié·es, collectif de soutien et sympathisant·es.

    #maternité_des_Lilas #accouchement_physiologique #féminisme #lutte_sociale #lutte_syndicale #lutte_locale #lutte_globale #usines_à_bébés #santé_publique #savoir-faire_professionel #médiatisation_lutte_sociale #service_public #biens_communs #sanctuariser_vs_partager #logiques_industrielles #sens_donné_au_travail #automatisation #dématérialisation_services #dégradation_qualité_service_rendu

  • A force de focaliser notre attention sur Cyril Hanouna (la voix de son maître « Bollorhée »), on en oublierait presque que les services de pédiatrie de l’hôpital public en sont réduits à trier les enfants malades.

    https://www.egora.fr/actus-pro/hopitaux-cliniques/69663-tri-perte-de-chance-en-pediatrie-la-situation-a-l-hopital-est

    Le nombre de lits fermés dans les services pédiatriques rend difficile, voire impossible, la prise en charge de tous les jeunes patients, alerte le Collectif Inter-Hôpitaux (CIH). Une situation d’autant plus critique dans le contexte actuel, marqué par une violente épidémie de bronchiolite.

    “Les difficultés que nous rencontrons actuellement sont totalement inédites”, a déclaré le Dr Oanez Ackermann du service d’hépatologie pédiatrique du Centre hospitalier universitaire Bicêtre (AP-HP), dont 10 lits sur 24 sont actuellement fermés. “En ce mois d’octobre, nous n’avons pas pu accueillir cinq enfants en situation d’urgence vitale” et nous avons dû annuler “25 hospitalisations programmées depuis plusieurs mois”, a déploré le pédiatre, à l’occasion d’une conférence de presse organisée par le Collectif Inter-Hôpitaux (CIH).

    L’absence de places d’hospitalisation oblige les hospitaliers à faire “du tri”, s’insurgent ces derniers. “Des enfants en situation d’urgence ne peuvent pas être pris en charge par les services compétents”, dénonce le CIH. Le Dr Véronique Hentgen, pédiatre au Centre hospitalier de Versailles, évoque ainsi, par exemple, le report d’une chirurgie pour une infection ganglionnaire. Pour le Dr Christophe Marguet, chef de service au CHU de Rouen, la situation est d’autant plus grave “que l’hôpital public est le seul recours en médecine pédiatrique”.

  • À votre santé ! C’est l’heure de l’mettre !

    _ Ce Mercredi 9 Novembre 2022, à 18h30 c’était L’Heure de l’mettre, et la Saint grégoire de fournas sur Radio Campus Lille, 106,6 Mhz, https://www.campuslille.com

    Le 17 octobre dernier, notre ami Gilles Balbastre, auteur d’un article dans le Monde Diplomatique sur la question, creusait dans la « mine d’or de l’e-santé ».


    C’était au café « les Sarrazins » à Wazemmes. Wazemmes c’est à Lille, c’est-à-dire à peu près n’importe où... Et si ça se trouve vous n’y étiez pas ! Alors on vous y emmène ce mercredi ! On paye la tournée ! A votre santé !

    Et oui c’est la magie de la radio ! Et c’est l’heure de l’mettre !

    Le lien afin d’écouter, de télécharger l’émission => https://bellaciao.org/A-votre-sante-C-est-l-heure-de-l-mettre?id_article=567

    (« Face à la fermeture des urgences à l’hôpital ou à la réduction de l’activité dans d’autres services, faute de personnels, le gouvernement de M. Emmanuel Macron a trouvé la solution : les cabines médicales connectées ! Téléconsultations, suivis de données à distance au bénéfice sanitaire incertain… Enquête sur le nouvel eldorado de l’e-santé, dans lequel le monde de la finance s’est engouffré. » )

    L’heure de l’mettre https://bellaciao.org/Podcasts

    #Gilles_Balbastre #santé #sante #France #surveillance #santé_publique #oligarques #hôpital #radio #inégalités

  • Paris sportifs : tous perdants, sauf les opérateurs | Alternatives Economiques
    https://www.alternatives-economiques.fr/paris-sportifs-perdants-sauf-operateurs/00103292

    Le marché des paris sportifs en ligne a battu des records de croissance en 2021, malgré des dégâts sanitaires et sociaux de plus en plus évidents.

    Par Jérôme Latta

    C’est un secteur qui connaît la crise… au sens où il semble en profiter. Malgré la pandémie et l’arrêt de nombreuses compétitions, le marché des paris sportifs en ligne avait poursuivi en 2020 sa croissance, ininterrompue depuis son ouverture à la concurrence dix ans plus tôt. Et 2021 aura été une année exceptionnelle pour ce marché que se disputent une quinzaine d’opérateurs agréés, presque tous domiciliés à Malte.

    L’an passé, indique le dernier rapport de l’Autorité nationale des jeux (ANJ), ils ont enregistré 600 000 nouveaux comptes joueurs actifs. Les mises ont bondi de 47,4 % pour atteindre 7,84 milliards d’euros, et le chiffre d’affaires (produit brut des jeux, PBJ) de 44,1 % à hauteur de 1,35 milliard – une progression record. Selon les données agrégées par Christian Kalb, consultant spécialiste du marché, la France pointe désormais à la quatrième place mondiale des paris sportifs, derrière la Chine, les États-Unis et la Turquie.
    Paris sportifs : une croissance ininterrompue depuis l’ouverture à la concurrence
    Montant des mises de paris sportifs en France, en milliards d’euros
    Source : Autorité nationale des jeux

    Facebook Twitter Embed

    Le pic est-il derrière nous ? Peut-être pas encore. Les investissements publicitaires devraient augmenter de 7 % en 2022, estime l’ANJ, accentuant l’omniprésence des bookmakers dans le monde sportif. Impossible, en effet, d’assister à la retransmission d’un match de football sans voir défiler les spots des opérateurs, dont les logos s’affichent aussi sur les maillots et les panneaux de bord de terrain. Depuis une douzaine d’années, ce secteur représente une manne considérable pour les clubs et les ligues professionnelles, mais aussi les médias spécialisés et les diffuseurs.
    A lire Alternatives Economiques n°428 - 11/2022
    Retraites : pourquoi il est absurde de reporter l’âge de départ
    Cible : les hommes jeunes de milieux populaires

    Si tous les voyants économiques sont au vert, l’alerte sur les risques sociaux et sanitaires tourne en revanche au rouge. Les publicités des opérateurs sont la cible de critiques croissantes, et même l’objet de la désapprobation de l’ANJ. Celle-ci a ainsi ordonné à Winamax, le 17 mars, de cesser la diffusion de son spot télé « Tout pour la daronne », au motif qu’il « véhicule le message selon lequel les paris sportifs peuvent contribuer à la réussite sociale, entendue comme une ascension sociale ou un changement de statut social ».

    L’Observatoire des jeux définit le profil-type des parieurs sportifs comme « appartenant à des milieux sociaux modestes, ayant un niveau d’éducation et des revenus inférieurs à ceux des autres joueurs »

    Les ressorts mobilisés par les opérateurs sont assez invariables, et flirtent en effet avec les interdits : promesse de gains faciles, paris présentés comme un adjuvant au spectacle sportif (« No Bet, No Game »1, résume le slogan de Betclic), éloge décomplexé du caractère addictif du pari (« Bascule dans le game » – Betclic encore) et ciblage explicite des jeunes des milieux populaires en mobilisant l’imagerie des cultures urbaines et des « quartiers ».

    Et pour cause : 85 % des parieurs sont des hommes, les 18-24 ans et les 25-34 ans en représentent plus d’un tiers chacun, et 90 % des mises sont faites sur terminal mobile. L’Observatoire des jeux (ODJ) définit le profil-type des parieurs sportifs comme « appartenant à des milieux sociaux modestes, ayant un niveau d’éducation et des revenus inférieurs à ceux des autres joueurs, (…) moins actifs que l’ensemble des joueurs et plus fréquemment chômeurs ». Les risques d’endettement et d’appauvrissement ont par exemple été documentés le Bondy Blog.

    Avec le recours massif aux réseaux sociaux et à leurs influenceurs, « les politiques marketing axées sur le numérique ne sont pas sans risque, d’une part du point de vue de l’exposition des mineurs, d’autre part en raison de leur impact non négligeable sur des publics vulnérables, tels que les jeunes de moins de 25 ans et les joueurs excessifs ou pathologiques », s’inquiète l’ANJ. Une étude de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies estime que quatre jeunes de 17 ans sur dix avaient parié au moins une fois en 2019…
    Un arsenal de techniques de manipulation
    « On a fait parier des gens qui ne devraient pas parier », résume Christian Kalb. L’ODJ ne disait pas autre chose, en 2019, en estimant que deux tiers des mises sur le sport sont le fait de joueurs classés « problématiques » (« jeu à risque modéré » et « jeu excessif »), une proportion très supérieure à celle constatée dans les autres jeux de hasard.

    Cette dimension addictive est clairement encouragée par les opérateurs, dans la mesure où ils créent ce que Christian Kalb appelle des « marchés artificiels » dopés par un recrutement intensif. A cette stratégie s’ajoute un effet de contexte : les confinements auraient accru les phénomènes d’addiction, selon plusieurs études.
    Les joueurs à risque sur-représentés dans les paris sportifs
    Part du chiffre d’affaires des paris sportifs en France attribuable aux joueurs problématiques, en %
    Source : Baromètre de Santé publique France 2019 / Observatoire des jeux

    Facebook Twitter Embed

    « Les jeux d’argent sont devenus la référence en matière d’addiction comportementale fabriquée par l’homme », avance le sociologue Thomas Andrieu dans La Fabrique de l’addiction aux jeux d’argent (éd. du Bord de l’eau, 2021). Pour susciter « un désir de jouer sans s’arrêter, en dépit des pertes qui s’accumulent, et entretenir l’espoir de gain », les designers de jeux ont « développé une expertise dans la manipulation cognitive et comportementale des clients ».

    Des enquêtes de Libération et Mediapart ont établi que certains opérateurs repèrent et écartent les parieurs qui gagnent « trop », quand ceux qui perdent beaucoup reçoivent des freebets

    Le chercheur décrit cet « arsenal de techniques » : ciblage et sur-sollicitation des joueurs problématiques via (notamment) les notifications des applications ; incitation à « surévaluer les gains à faible probabilité ou sous-évaluer les pertes à forte probabilité », en particulier avec les paris combinés, trompeusement plus attractifs ; illusion du « quasi-gain » qui incite le parieur à jouer quand il croit passer près du banco ; mise en avant exclusive des gagnants.

    Ajoutons l’illusion d’avoir prise sur le hasard avec la connaissance d’un sport, mais aussi les bonus offerts à l’inscription, jusqu’à 200 euros. Des enquêtes de Libération et Mediapart ont établi que certains opérateurs repèrent et écartent les parieurs qui gagnent « trop », quand ceux qui perdent beaucoup reçoivent des freebets (sommes offertes pour parier). Dans les paris sportifs, seuls les opérateurs peuvent vraiment gagner.

    En dépit d’un cadre réglementaire très dense, qui soumet les opérateurs à agréments, certifications, homologations et obligations, la bataille de la régulation semble perdue d’avance face au pouvoir de séduction du produit et à la puissance de sa promotion. « Inviter le joueur à modérer sa pratique2ou à se montrer raisonnable n’a pas grand sens si dans le même temps tout est mis en œuvre pour l’inciter à jouer toujours plus », relève Thomas Andrieu.
    Une régulation limitée, un marché essoré ?

    En devenant l’ANJ en 2020, l’ex-Arjel a certes gagné des prérogatives, notamment pour invalider les stratégies de communication et les messages publicitaires, mais l’exemple de Winamax en montre les limites : il a fallu attendre que l’Autorité publie en février ses « lignes directrices » pour qu’elle réexamine la communication des opérateurs et décide d’interdire le spot après huit mois de diffusion.

    Taxant les mises à hauteur de 7,5 %, l’Etat récupère plusieurs dizaines de millions d’euros par an, fléchés pour partie vers l’Agence nationale du sport (de quoi assurer 50 % de son budget)

    L’ANJ est plutôt vertueuse par comparaison avec ses homologues d’autres pays, en raison d’un encadrement règlementaire assez étroit, mais sa défense d’un jeu exclusivement « récréatif » ne va pas sans contradictions. Le positionnement des régulateurs est ambigu quand ils se félicitent implicitement des chiffres de croissance du marché, estime Christian Kalb : « Ils ne devraient gérer que l’offre et la demande, pas les intérêts des opérateurs. Une bonne régulation doit parvenir à un équilibre entre l’offre, la demande et les risques, ce qui n’est pas compatible avec une conception extensive de l’offre. »

    L’État est lui-même dans une position ambivalente. Taxant les mises à hauteur de 7,5 %, il récupère fiscalement plusieurs dizaines de millions d’euros par an, qui sont fléchés pour partie vers l’Agence nationale du sport (de quoi assurer 50 % de son budget), et pour partie vers le budget général. Une manne qu’il est tentant de garder…ou de voir grossir encore.

    Ceci étant, devant l’évidence croissante des effets néfastes, plusieurs Etats européens ont décidé de siffler plusieurs arrêts de jeu. Le sponsoring des maillots de club a ainsi été interdit en Espagne et en Italie, il est discuté au Royaume-Uni où des restrictions existent déjà quant à la diffusion des publicités. En France, on ne s’embarrasse pas encore de tels scrupules : la Ligue du football professionnel en 2020 et la Fédération française de football, l’année suivante, ont conclu un partenariat de sponsoring avec Betclic…

    Faut-il se donc se résoudre à un raz-de-marée définitivement incontrôlable ? Christian Kalb en doute. Pour lui, les opérateurs « ont essoré la demande » et le marché français va subir une contraction dans les années à venir. Mais les exemples venus de l’étranger n’ont pas de quoi rassurer : les clubs de football en quête de sponsors se tournent déjà vers le nouvel « Eldorado » des cryptomonnaies et des NFT, quasiment pas régulé, et qui risque de faire au moins autant de perdants.
    Jérôme Latta

    #paris_sportifs #santé_publique #addiction #economie_numérique