• #Briançon : « L’expulsion de Refuges solidaires est une vraie catastrophe pour le territoire et une erreur politique »

    Le nouveau maire a décidé de mettre l’association d’aide aux migrants à la porte de ses locaux. Dans la ville, la mobilisation citoyenne s’organise

    #Arnaud_Murgia, élu maire de Briançon en juin, avait promis de « redresser » sa ville. Il vient, au-delà même de ce qu’il affichait dans son programme, de s’attaquer brutalement aux structures associatives clefs du mouvement citoyen d’accueil des migrants qui transitent en nombre par la vallée haut-alpine depuis quatre ans, après avoir traversé la montagne à pied depuis l’Italie voisine.

    A 35 ans, Arnaud Murgia, ex-président départemental des Républicains et toujours conseiller départemental, a également pris la tête de la communauté de communes du Briançonnais (CCB) cet été. C’est en tant que président de la CCB qu’il a décidé de mettre l’association Refuges solidaires à la porte des locaux dont elle disposait par convention depuis sa création en juillet 2017. Par un courrier daté du 26 août, il a annoncé à Refuges solidaires qu’il ne renouvellerait pas la convention, arrivée à son terme. Et « mis en demeure » l’association de « libérer » le bâtiment situé près de la gare de Briançon pour « graves négligences dans la gestion des locaux et de leurs occupants ». Ultimatum au 28 octobre. Il a renouvelé sa mise en demeure par un courrier le 11 septembre, ajoutant à ses griefs l’alerte Covid pesant sur le refuge, qui l’oblige à ne plus accueillir de nouveaux migrants jusqu’au 19 septembre en vertu d’un arrêté préfectoral.
    « Autoritarisme mêlé d’idées xénophobes »

    Un peu abasourdis, les responsables de Refuges solidaires n’avaient pas révélé l’information, dans l’attente d’une rencontre avec le maire qui leur aurait peut être permis une négociation. Peine perdue : Arnaud Murgia les a enfin reçus lundi, pour la première fois depuis son élection, mais il n’a fait que réitérer son ultimatum. Refuges solidaires s’est donc résolu à monter publiquement au créneau. « M. Murgia a dégainé sans discuter, avec une méconnaissance totale de ce que nous faisons, gronde Philippe Wyon, l’un des administrateurs. Cette fin de non-recevoir est un refus de prise en compte de l’accueil humanitaire des exilés, autant que de la paix sociale que nous apportons aux Briançonnais. C’est irresponsable ! » La coordinatrice du refuge, Pauline Rey, s’insurge : « Il vient casser une dynamique qui a parfaitement marché depuis trois ans : nous avons accueilli, nourri, soigné, réconforté près de 11 000 personnes. Il est illusoire d’imaginer que sans nous, le flux d’exilés va se tarir ! D’autant qu’il est reparti à la hausse, avec 350 personnes sur le seul mois d’août, avec de plus en plus de familles, notamment iraniennes et afghanes, avec des bébés parfois… Cet hiver, où iront-ils ? »

    Il faut avoir vu les bénévoles, au cœur des nuits d’hiver, prendre en charge avec une énergie et une efficacité admirables les naufragés de la montagne épuisés, frigorifiés, gelés parfois, pour comprendre ce qu’elle redoute. Les migrants, après avoir emprunté de sentiers d’altitude pour échapper à la police, arrivent à grand-peine à Briançon ou sont redescendus parfois par les maraudeurs montagnards ou ceux de Médecins du monde qui les secourent après leur passage de la frontière. L’association Tous migrants, qui soutient ces maraudeurs, est elle aussi dans le collimateur d’Arnaud Murgia : il lui a sèchement signifié qu’il récupérerait les deux préfabriqués où elle entrepose le matériel de secours en montagne le 30 décembre, là encore sans la moindre discussion. L’un des porte-parole de Tous migrants, Michel Rousseau, fustige « une forme d’autoritarisme mêlée d’idées xénophobes : le maire désigne les exilés comme des indésirables et associe nos associations au désordre. Ses décisions vont en réalité semer la zizanie, puisque nous évitons aux exilés d’utiliser des moyens problématiques pour s’abriter et se nourrir. Ce mouvement a permis aux Briançonnais de donner le meilleur d’eux-mêmes. C’est une expérience très riche pour le territoire, nous n’avons pas l’intention que cela s’arrête ».

    La conseillère municipale d’opposition Aurélie Poyau (liste citoyenne, d’union de la gauche et écologistes), adjointe au maire sortant, l’assure : « Il va y avoir une mobilisation citoyenne, j’en suis persuadée. J’ose aussi espérer que des élus communautaires demanderont des discussions entre collectivités, associations, ONG et Etat pour que des décisions éclairées soient prises, afin de pérenniser l’accueil digne de ces personnes de passage chez nous. Depuis la création du refuge, il n’y a pas eu le moindre problème entre elles et la population. L’expulsion de Refuges solidaires est une vraie catastrophe pour le territoire et une erreur politique. »
    « Peine profonde »

    Ce mardi, au refuge, en application de l’arrêté préfectoral pris après la découverte de trois cas positif au Covid, Hamed, migrant algérien, se réveille après sa troisième nuit passée dans un duvet, sur des palettes de bois devant le bâtiment et confie : « Il faut essayer de ne pas fermer ce lieu, c’est très important, on a de bons repas, on reprend de l’énergie. C’est rare, ce genre d’endroit. » Y., jeune Iranien, est lui bien plus frais : arrivé la veille après vingt heures de marche dans la montagne, il a passé la nuit chez un couple de sexagénaires de Briançon qui ont répondu à l’appel d’urgence de Refuges solidaires. Il montre fièrement la photo rayonnante prise avec eux au petit-déjeuner. Nathalie, bénévole fidèle du refuge, soupire : « J’ai une peine profonde, je ne comprends pas la décision du maire, ni un tel manque d’humanité. Nous faisons le maximum sur le sanitaire, en collaboration avec l’hôpital, avec MDM, il n’y a jamais eu de problème ici. Hier, j’ai dû refuser l’entrée à onze jeunes, dont un blessé. Même si une partie a trouvé refuge chez des habitants solidaires, cela m’a été très douloureux. »

    Arnaud Murgia nous a pour sa part annoncé ce mardi soir qu’il ne souhaitait pas « s’exprimer publiquement, en accord avec les associations, pour ne pas créer de polémiques qui pénaliseraient une issue amiable »… Issue dont il n’a pourtant pas esquissé le moindre contour la veille face aux solidaires.

    https://www.liberation.fr/france/2020/09/16/briancon-l-expulsion-de-refuges-solidaires-est-une-vraie-catastrophe-pour

    #refuge_solidaire #expulsion #asile #migrations #réfugiés #solidarité #Hautes-Alpes #frontière_sud-alpine #criminalisation_de_la_solidarité #Refuges_solidaires #mise_en_demeure #Murgia

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    • A Briançon, le nouveau maire LR veut fermer le refuge solidaire des migrants

      Depuis trois ans, ce lieu emblématique accueille de façon inconditionnelle et temporaire les personnes exilées franchissant la frontière franco-italienne par la montagne. Mais l’élection d’un nouveau maire Les Républicains, Arnaud Murgia, risque de tout changer.

      Briançon (Hautes-Alpes).– La nouvelle est tombée lundi, tel un coup de massue, après un rendez-vous très attendu avec la nouvelle municipalité. « Le maire nous a confirmé que nous allions devoir fermer, sans nous proposer aucune alternative », soupire Philippe, l’un des référents du refuge solidaire de Briançon. En 2017, l’association Refuges solidaires avait récupéré un ancien bâtiment inoccupé pour en faire un lieu unique à Briançon, tout près du col de Montgenèvre et de la gare, qui permet d’offrir une pause précieuse aux exilés dans leur parcours migratoire.

      Fin août, l’équipe du refuge découvrait avec effarement, dans un courrier signé de la main du président de la communauté de communes du Briançonnais, qui n’est autre qu’Arnaud Murgia, également maire de Briançon (Les Républicains), que la convention leur mettant les lieux à disposition ne serait pas renouvelée.

      Philippe avait pourtant pris les devants en juillet en adressant un courrier à Arnaud Murgia, en vue d’une rencontre et d’une éventuelle visite du refuge. « La seule réponse que nous avons eue a été ce courrier recommandé mettant fin à la convention », déplore-t-il, plein de lassitude.

      Contacté, le maire n’a pas souhaité s’exprimer mais évoque une question de sécurité dans son courrier, la jauge de 15 personnes accueillies n’étant pas respectée. « Il est en discussion avec les associations concernées afin de gérer au mieux cet épineux problème, et cela dans le plus grand respect des personnes en situation difficile », a indiqué son cabinet.

      Interrogée sur l’accueil d’urgence des exilés à l’avenir, la préfecture des Hautes-Alpes préfère ne pas « commenter la décision d’une collectivité portant sur l’affectation d’un bâtiment dont elle a la gestion ». « Dans les Hautes-Alpes comme pour tout point d’entrée sur le territoire national, les services de l’État et les forces de sécurité intérieure s’assurent que toute personne souhaitant entrer en France bénéficie du droit de séjourner sur notre territoire. »

      Sur le parking de la MJC de Briançon, mercredi dernier, Pauline se disait déjà inquiète. « Sur le plan humain, il ne peut pas laisser les gens à la rue comme ça, lâche-t-elle, en référence au maire. Il a une responsabilité ! » Cette ancienne bénévole de l’association, désormais salariée, se souvient des prémices du refuge.

      « Je revois les exilés dormir à même le sol devant la MJC. On a investi ces locaux inoccupés parce qu’il y avait un réel besoin d’accueil d’urgence sur la ville. » Trois ans plus tard et avec un total de 10 000 personnes accueillies, le besoin n’a jamais été aussi fort. L’équipe évoque même une « courbe exponentielle » depuis le mois de juin, graphique à l’appui. 106 personnes en juin, 216 en juillet, 355 en août.

      Une quarantaine de personnes est hébergée au refuge ce jour-là, pour une durée moyenne de deux à trois jours. La façade des locaux laisse apparaître le graffiti d’un poing levé en l’air qui arrache des fils barbelés. Pauline s’engouffre dans les locaux et passe par la salle commune, dont les murs sont décorés de dessins, drapeaux et mots de remerciement.

      De grands thermos trônent sur une table près du cabinet médical (tenu en partenariat avec Médecins du monde) et les exilés vont et viennent pour se servir un thé chaud. À droite, un bureau sert à Céline, la deuxième salariée chargée de l’accueil des migrants à leur arrivée.

      Prénom, nationalité, date d’arrivée, problèmes médicaux… « Nous avons des fiches confidentielles, que nous détruisons au bout d’un moment et qui nous servent à faire des statistiques anonymes que nous rendons publiques », précise Céline, tout en demandant à deux exilés de patienter dans un anglais courant. Durant leur séjour, la jeune femme leur vient en aide pour trouver les billets de train les moins chers ou pour leur procurer des recharges téléphoniques.

      « Depuis plusieurs mois, le profil des exilés a beaucoup changé, note Philippe. On a 90 % d’Afghans et d’Iraniens, alors que notre public était auparavant composé de jeunes hommes originaires d’Afrique de l’Ouest. » Désormais, ce sont aussi des familles, avec des enfants en bas âge, qui viennent chercher refuge en France en passant par la dangereuse route des Balkans.

      Dehors, dans la cour, deux petites filles jouent à se courir après, riant aux éclats. Selon Céline, l’aînée n’avait que huit mois quand ses parents sont partis. La deuxième est née sur la route.

      « Récemment, je suis tombée sur une famille afghane avec un garçon âgé de trois ans lors d’une maraude au col de Montgenèvre. Quand j’ai félicité l’enfant parce qu’il marchait vite, presque aussi vite que moi, il m’a répondu : “Ben oui, sinon la police va nous arrêter” », raconte Stéphanie Besson, coprésidente de l’association Tous migrants, qui vient de fêter ses cinq ans.

      L’auteure de Trouver refuge : histoires vécues par-delà les frontières n’a retrouvé le sourire que lorsqu’elle l’a aperçu, dans la cour devant le refuge, en train de s’amuser sur un mini-tracteur. « Il a retrouvé toute son innocence l’espace d’un instant. C’est pour ça que ce lieu est essentiel : la population qui passe par la montagne aujourd’hui est bien plus vulnérable. »

      Vers 16 heures, Pauline s’enfonce dans les couloirs en direction du réfectoire, où des biologistes vêtus d’une blouse blanche, dont le visage est encombré d’une charlotte et d’un masque, testent les résidents à tour de rôle. Un migrant a été positif au Covid-19 quelques jours plus tôt et la préfecture, dans un arrêté, a exigé la fermeture du refuge pour la journée du 10 septembre.

      Deux longues rangées de tables occupent la pièce, avec, d’un côté, un espace cuisine aménagé, de l’autre, une porte de secours donnant sur l’école Oronce fine. Là aussi, les murs ont servi de cimaises à de nombreux exilés souhaitant laisser une trace de leur passage au refuge. Dans un coin de la salle, des dizaines de matelas forment une pile et prennent la place des tables et des chaises, le soir venu, lorsque l’affluence est trop importante.

      « On a dû aménager deux dortoirs en plus de ceux du premier étage pour répondre aux besoins actuels », souligne Pauline, qui préfère ne laisser entrer personne d’autre que les exilés dans les chambres pour respecter leur intimité. Vers 17 heures, Samia se lève de sa chaise et commence à couper des concombres qu’elle laisse tomber dans un grand saladier.

      Cela fait trois ans que cette trentenaire a pris la route avec sa sœur depuis l’Afghanistan. « Au départ, on était avec notre frère, mais il a été arrêté en Turquie et renvoyé chez nous. On a décidé de poursuivre notre chemin malgré tout », chuchote-t-elle, ajoutant que c’est particulièrement dur et dangereux pour les femmes seules. Son regard semble triste et contraste avec son sourire.

      Évoquant des problèmes personnels mais aussi la présence des talibans, les sœurs expliquent avoir dû quitter leur pays dans l’espoir d’une vie meilleure en Europe. « Le refuge est une vraie chance pour nous. On a pu se reposer, dormir en toute sécurité et manger à notre faim. Chaque jour, je remercie les personnes qui s’en occupent », confie-t-elle en dari, l’un des dialectes afghans.

      Samia ne peut s’empêcher de comparer avec la Croatie, où de nombreux exilés décrivent les violences subies de la part de la police. « Ils ont frappé une des femmes qui était avec nous, ont cassé nos téléphones et ont brûlé une partie de nos affaires », raconte-t-elle.

      Ici, depuis des années, la police n’approche pas du refuge ni même de la gare, respectant dans une sorte d’accord informel la tranquillité des lieux et des exilés. « Je n’avais encore jamais vu de policiers aux alentours mais, récemment, deux agents de la PAF [police aux frontières] ont raccompagné une petite fille qui s’était perdue et ont filmé l’intérieur du refuge avec leur smartphone », assure Céline.

      À 18 heures, le repas est servi. Les parents convoquent les enfants, qui rappliquent en courant et s’installent sur une chaise. La fumée de la bolognaise s’échappe des assiettes, tandis qu’un joli brouhaha s’empare de la pièce. « Le dîner est servi tôt car on tient compte des exilés qui prennent le train du soir pour Paris, à 20 heures », explique Pauline.

      Paul*, 25 ans, en fait partie. C’est la deuxième fois qu’il vient au refuge, mais il a fait trois fois le tour de la ville de nuit pour pouvoir le retrouver. « J’avais une photo de la façade mais impossible de me rappeler l’emplacement », sourit-il. L’Ivoirien aspire à « une vie tranquille » qui lui permettrait de réaliser tous « les projets qu’il a en tête ».

      Le lendemain, une affiche collée à la porte d’entrée du refuge indique qu’un arrêté préfectoral impose la fermeture des lieux pour la journée. Aucun nouvel arrivant ne peut entrer.

      Pour Stéphanie Besson, la fermeture définitive du refuge aurait de lourdes conséquences sur les migrants et l’image de la ville. « Briançon est un exemple de fraternité. La responsabilité de ceux qui mettront fin à ce jeu de la fraternité avec des mesures politiques sera immense. »

      Parmi les bénévoles de Tous migrants, des professeurs, des agriculteurs, des banquiers et des retraités … « On a des soutiens partout, en France comme à l’étranger. Mais il ne faut pas croire qu’on tire une satisfaction de nos actions. Faire des maraudes une routine me brise, c’est une honte pour la France », poursuit cette accompagnatrice en montagne.

      Si elle se dit inquiète pour les cinq années à venir, c’est surtout pour l’énergie que les acteurs du tissu associatif vont devoir dépenser pour continuer à défendre les droits des exilés. L’association vient d’apprendre que le local qui sert à entreposer le matériel des maraudeurs, mis à disposition par la ville, va leur être retiré pour permettre l’extension de la cour de l’école Oronce fine.

      Contactée, l’inspectrice de l’Éducation nationale n’a pas confirmé ce projet d’agrandissement de l’établissement. « On a aussi une crainte pour la “maisonnette”, qui appartient à la ville, et qui loge les demandeurs d’asile sans hébergement », souffle Stéphanie.

      « Tout s’enchaîne, ça n’arrête pas depuis un mois », lâche Agnès Antoine, bénévole à Tous migrants. Cela fait plusieurs années que la militante accueille des exilés chez elle, souvent après leur passage au refuge solidaire, en plus de ses trois grands enfants.

      Depuis trois ans, Agnès héberge un adolescent guinéen inscrit au lycée, en passe d’obtenir son titre de séjour. « Il a 18 ans aujourd’hui et a obtenu les félicitations au dernier trimestre », lance-t-elle fièrement, ajoutant que c’est aussi cela qui l’encourage à poursuivre son engagement.

      Pour elle, Arnaud Murgia est dans un positionnement politique clair : « le rejet des exilés » et « la fermeture des frontières » pour empêcher tout passage par le col de Montgenèvre. « C’est illusoire ! Les migrants sont et seront toujours là, ils emprunteront des parcours plus dangereux pour y arriver et se retrouveront à la rue sans le refuge, qui remplit un rôle social indéniable. »

      Dans la vallée de Serre Chevalier, à l’abri des regards, un projet de tourisme solidaire est porté par le collectif d’architectes Quatorze. Il faut longer la rivière Guisane, au milieu des chalets touristiques de cette station et des montagnes, pour apercevoir la maison Bessoulie, au village du Bez. À l’intérieur, Laure et David s’activent pour tenir les délais, entre démolition, récup’ et réaménagement des lieux.

      « L’idée est de créer un refuge pour de l’accueil à moyen et long terme, où des exilés pourraient se former tout en côtoyant des touristes », développe Laure. Au rez-de-chaussée de cette ancienne auberge de jeunesse, une cuisine et une grande salle commune sont rénovées. Ici, divers ateliers (cuisine du monde, low tech, découverte des routes de l’exil) seront proposés.

      À l’étage, un autre espace commun est aménagé. « Il y a aussi la salle de bains et le futur studio du volontaire en service civique. » Un premier dortoir pour deux prend forme, près des chambres réservées aux saisonniers. « On va repeindre le lambris et mettre du parquet flottant », indique la jeune architecte.

      Deux autres dortoirs, l’un pour trois, l’autre pour quatre, sont prévus au deuxième étage, pour une capacité d’accueil de neuf personnes exilées. À chaque fois, un espace de travail est prévu pour elles. « Elles seront accompagnées par un gestionnaire présent à l’année, chargé de les suivre dans leur formation et leur insertion. »

      « C’est un projet qui donne du sens à notre travail », poursuit David en passant une main dans sa longue barbe. Peu sensible aux questions migratoires au départ, il découvre ces problématiques sur le tas. « On a une conscience architecturale et on compte tout faire pour offrir les meilleures conditions d’accueil aux exilés qui viendront. » Reste à déterminer les critères de sélection pour le public qui sera accueilli à la maison Bessoulie à compter de janvier 2021.

      Pour l’heure, le maire de la commune, comme le voisinage, ignore la finalité du projet. « Il est ami avec Arnaud Murgia, alors ça nous inquiète. Comme il y a une station là-bas, il pourrait être tenté de “protéger” le tourisme classique », confie Philippe, du refuge solidaire. Mais le bâtiment appartient à la Fédération unie des auberges de jeunesse (Fuaj) et non à la ville, ce qui est déjà une petite victoire pour les acteurs locaux. « Le moyen et long terme est un échelon manquant sur le territoire, on encourage donc tous cette démarche », relève Stéphanie Besson.

      Aurélie Poyau, élue de l’opposition, veut croire que le maire de Briançon saura prendre la meilleure décision pour ne pas entacher l’image de la ville. « En trois ans, il n’y a jamais eu aucun problème lié à la présence des migrants. Arnaud Murgia n’a pas la connaissance de cet accueil propre à la solidarité montagnarde, de son histoire. Il doit s’intéresser à cet élan », note-t-elle.

      Son optimisme reste relatif. Deux jours plus tôt, l’élue a pris connaissance d’un courrier adressé par la ville aux commerçants du marché de Briançon leur rappelant que la mendicité était interdite. « Personne ne mendie. On sait que ça vise les bénévoles des associations d’aide aux migrants, qui récupèrent des invendus en fin de marché. Mais c’est du don, et voilà comment on joue sur les peurs avec le poids des mots ! »

      Vendredi, avant la réunion avec le maire, un arrêté préfectoral est déjà venu prolonger la fermeture du refuge jusqu’au 19 septembre, après que deux nouvelles personnes ont été testées positives au Covid-19. Une décision que respecte Philippe, même s’il ne lâchera rien par la suite, au risque d’aller jusqu’à l’expulsion. Est-elle évitable ?

      « Évidemment, les cas Covid sont un argument de plus pour le maire, qui mélange tout. Mais nous lui avons signifié que nous n’arrêterons pas d’accueillir les personnes exilées de passage dans le Briançonnais, même après le délai de deux mois qu’il nous a imposé pour quitter les lieux », prévient Philippe. « On va organiser une riposte juridique et faire pression sur l’État pour qu’il prenne ses responsabilités », conclut Agnès.

      https://www.mediapart.fr/journal/france/160920/briancon-le-nouveau-maire-lr-veut-fermer-le-refuge-solidaire-des-migrants?

      @sinehebdo : c’est l’article que tu as signalé, mais avec tout le texte, j’efface donc ton signalement pour ne pas avoir de doublons

    • Lettre d’information Tous Migrants. Septembre 2020

      Edito :

      Aylan. Moria. Qu’avons-nous fait en cinq ans ?

      Un petit garçon en exil, échoué mort sur une plage de la rive nord de la Méditerranée. Le plus grand camp de migrants en Europe ravagé par les flammes, laissant 12.000 personnes vulnérables sans abri.

      Cinq ans presque jour pour jour sont passés entre ces deux « occasions », terribles, données à nos dirigeants, et à nous, citoyens européens, de réveiller l’Europe endormie et indigne de ses principes fondateurs. De mettre partout en acte la fraternité et la solidarité, en mer, en montagne, aux frontières, dans nos territoires. Et pourtant, si l’on en juge par la situation dans le Briançonnais, la fraternité et la solidarité ne semblent jamais avoir été aussi menacées qu’à présent...

      Dénoncer, informer, alerter, protéger. Il y a cinq ans, le 5 septembre 2015, se mettait en route le mouvement Tous Migrants. C’était une première manifestation place de l’Europe à Briançon, sous la bannière Pas en notre nom. Il n’y avait pas encore d’exilés dans nos montagnes (10.000 depuis sont passés par nos chemins), mais des morts par centaines en Méditerranée... Que de chemin parcouru depuis 2015, des dizaines d’initiatives par an ont été menées par des centaines de bénévoles, des relais médiatiques dans le monde entier, que de rencontres riches avec les exilés, les solidaires, les journalistes, les autres associations...

      Mais hormis quelques avancées juridiques fortes de symboles - tels la consécration du principe de fraternité par le Conseil Constitutionnel, ou l’innocentement de Pierre, maraudeur solidaire -, force est de constater que la situation des droits fondamentaux des exilés n’a guère progressé. L’actualité internationale, nationale et locale nous en livre chaque jour la preuve glaçante, de Lesbos à Malte, de Calais à Gap et Briançon. Triste ironie du sort, cinq ans après la naissance de Tous Migrants, presque jour pour jour, le nouveau maire à peine élu à Briançon s’est mis en tête de faire fermer le lieu d’accueil d’urgence et d’entraver les maraudes... Quelles drôles d’idées. Comme des relents d’Histoire.

      Comment, dès lors, ne pas se sentir des Sisyphe*, consumés de l’intérieur par un sentiment tout à la fois d’injustice, d’impuissance, voire d’absurdité ? En se rappelant simplement qu’en cinq ans, la mobilisation citoyenne n’a pas faibli. Que Tous Migrants a reçu l’année dernière la mention spéciale du Prix des Droits de l’Homme. Que nous sommes nombreux à rester indignés.

      Alors, tant qu’il y aura des hommes et des femmes qui passeront la frontière franco-italienne, au péril de leur vie à cause de lois illégitimes, nous poursuivrons le combat. Pour eux, pour leurs enfants... pour les nôtres.

      Marie Dorléans, cofondatrice de Tous Migrants

      Reçue via mail, le 16.09.2020

    • Briançon bientôt comme #Vintimille ?

      Le nombre de migrants à la rue à Vintimille représente une situation inhabituelle ces dernières années. Elle résulte, en grande partie, de la fermeture fin juillet d’un camp humanitaire situé en périphérie de la ville et géré par la Croix-Rouge italienne. Cette fermeture décrétée par la préfecture d’Imperia a été un coup dur pour les migrants qui pouvaient, depuis 2016, y faire étape. Les différents bâtiments de ce camp de transit pouvaient accueillir quelque 300 personnes - mais en avait accueillis jusqu’à 750 au plus fort de la crise migratoire. Des sanitaires, des lits, un accès aux soins ainsi qu’à une aide juridique pour ceux qui souhaitaient déposer une demande d’asile en Italie : autant de services qui font désormais partie du passé.

      « On ne comprend pas », lâche simplement Maurizio Marmo. « Depuis deux ans, les choses s’étaient calmées dans la ville. Il n’y avait pas de polémique, pas de controverse. Personne ne réclamait la fermeture de ce camp. Maintenant, voilà le résultat. Tout le monde est perdant, la ville comme les migrants. »

      https://seenthis.net/messages/876523

    • Aide aux migrants : les bénévoles de Briançon inquiets pour leurs locaux

      C’est un non-renouvellement de convention qui inquiète les bénévoles venant en aide aux migrants dans le Briançonnais. Celui de l’occupation de deux préfabriqués, situés derrière le Refuge solidaire, par l’association Tous migrants. Ceux-ci servent à entreposer du matériel pour les maraudeurs – des personnes qui apportent leur aide aux réfugiés passant la frontière italo-française à pied dans les montagnes – et à préparer leurs missions.

      La Ville de Briançon, propriétaire des locaux, n’a pas souhaité renouveler cette convention, provoquant l’ire de certains maraudeurs.


      https://twitter.com/nos_pas/status/1298504847273197569

      Le maire de Briançon Arnaud Murgia se défend, lui, de vouloir engager des travaux d’agrandissement de la cour de l’école Oronce-Fine. “La Ville de Briançon a acquis le terrain attenant à la caserne de CRS voilà déjà plusieurs années afin de réaliser l’agrandissement et la remise à neuf de la cour de l’école municipale d’Oronce-Fine”, fait-il savoir par son cabinet.

      Une inquiétude qui peut s’ajouter à celle des bénévoles du Refuge solidaire. Car la convention liant l’association gérant le lieu d’hébergement temporaire de la rue Pasteur, signée avec la communauté de communes du Briançonnais (présidée par Arnaud Murgia), est caduque depuis le mois de juin dernier.

      https://www.ledauphine.com/politique/2020/08/28/hautes-alpes-briancon-aide-aux-migrants-les-benevoles-inquiets-pour-leur

      #solidarité_montagnarde

    • Refuge solidaire : lettre ouverte d’un citoyen au maire de Briançon

      « Pensez-vous que les soldats africains avaient le droit de mourir pour sauver nos ascendants et que les jeunes migrants africains, descendants des premiers, auraient le devoir de mourir parce que la gratitude n’est pas un bien d’héritage ? »
      C’est l’une des questions que pose au maire de Briançon un citoyen ayant séjourné à Briançon cet été. Une lettre pétrie d’esprit et d’humanité à lire ICI (https://tousmigrants.weebly.com/uploads/7/3/4/6/73468541/lettre_ouverte_au_maire_de_briancon.pdf) :

      Qui est l’auteur ?

      Habitant de Leyr, petit village de Meurthe-et-Moselle, Léon a hébergé avec sa compagne un jeune migrant venu du Mali. On le voit en photo sur la lettre, devant la tombe d’un soldat originaire de sa région et qui porte son nom. Avec ce jeune exilé, un collectif de citoyens a installé dans le village une stèle à la mémoire des soldats africains morts pour la France mais aussi une deuxième plaque à la mémoire des jeunes migrants disparus en mer en tentant de rejoindre notre pays.

      https://tousmigrants.weebly.com/sinformer/refuge-solidaire-lettre-ouverte-dun-citoyen-au-maire-de-brianco

    • Nouvelles...

      Depuis une semaine maintenant, nous avons pu ouvrir une ligne de communication avec la Communauté de Communes du Briançonnais via la création d’une commission composée d’élus et de représentants du Refuge.

      Suite à cette négociation, nous avons obtenus un engagement écrit du Président de la Communauté de Communes sur le fait qu’il n’y aura pas d’expulsion avant six mois.
      Ainsi, nous allons pouvoir rester dans les locaux tout l’hiver.

      Nous préparons déjà le printemps en étudiant plusieurs solutions de replis pérennes grâce à l’aide d’ONG et de partenaires.

      Email du Conseil d’aministration du Refuge solidaire, 20.10.2020

    • REFUGE SOLIDAIRE DE BRIANCON - Une mobilisation fructueuse

      Vous avez été près de 40 000 à signer la pétition « Pour que le Briançonnais reste un territoire solidaire avec les exilés » et nous vous en remercions vivement.

      Grâce à chacune de vos voix, devant cette mobilisation massive, le maire de Briançon et président de la communauté de communes du Briançonnais est revenu sur sa décision de faire évacuer le Refuge Solidaire au 28 octobre 2020.
      Suite à la création d’une commission composée d’élus et de représentants du Refuge, il s’est engagé par écrit à renoncer à toute expulsion avant six mois et a fait remplir la cuve à fioul de la chaudière. Les locaux continueront donc d’accueillir des exilés tout l’hiver.
      C’est une première victoire de la mobilisation !
      En vue du printemps, des solutions de repli pérennes, avec l’aide d’ONG et de partenaires, sont à l’étude.

      Le local maraudes - où est entreposé le matériel de secours en montagne aux exilés franchissant la frontière - reste quant à lui toujours menacé de fermeture en décembre 2020. Tous Migrants et Médecins du Monde viennent d’adresser au maire de Briançon un courrier commun demandant le maintien de ce lieu.

      Nous ne manquerons pas de vous tenir informés des futures avancées et des actions à venir sur le thème « Briançon Ville Refuge », avec en projet une grande fête de l’hospitalité.

      Merci encore pour votre précieux soutien.

      Solidairement,

      L’équipe Tous Migrants

      Reçu via la mailing-list Tous Migrants, le 23.10.2020

    • Comme nous vous l’indiquions dans notre dernière lettre du 23 octobre 2020 (https://mailchi.mp/2503c7e27ddc/22cytn8udh-3869114), la mobilisation pour la défense du Refuge Solidaire de Briançon a porté ses fruits. Vous avez été près de 40 000 à signer la pétition « Pour que le Briançonnais reste un territoire solidaire avec les exilés » (https://www.change.org/p/pour-que-le-brian%C3%A7onnais-reste-un-territoire-solidaire-avec-les-exil%C3. Devant cette mobilisation massive, le maire de Briançon et président de la communauté de communes du Briançonnais est revenu sur sa décision de faire évacuer le Refuge Solidaire au 28 octobre 2020. Il s’est engagé par écrit à renoncer à toute expulsion avant six mois et a fait remplir la cuve à fioul de la chaudière. Les locaux continueront donc d’accueillir des exilés tout l’hiver.
      C’est une première victoire de la mobilisation !
      En vue du printemps, des solutions de repli pérennes, avec l’aide d’ONG et de partenaires, sont à l’étude.

      Reçu via la mailing-list Migreurop, le 30.11.2020

  • Transmis à @isskein par des « ami·es berlinois·es » (#septembre_2020) :

    #Berlin ce soir : sans doute 10 000 personnes dans la rue (et des manifs prévues ce soir, demain et après-demain dans une cinquantaine de villes allemandes) pour demander l’accueil des réfugiés du camp de Moria. Slogan scandé « #wir_haben_Platz » (nous avons de la place), et demande de démission du ministre fédéral de l’intérieur Horst Seehofer (CSU).

    #solidarité #manifestation #Allemagne
    #incendie #Lesbos #feu #Grèce #asile #migrations #réfugiés #Moria

    –—

    sur l’incendie à Lesbos, voir le fil de discussion :
    https://seenthis.net/messages/875743

    • Indignation en Allemagne après les incendies du camp de migrants en Grèce

      La classe politique affiche son indignation après les incendies qui ont ravagé le camp de Moria et aggravé encore plus les conditions de vie de 12 000 migrants sur l’Île de Lesbos en Grèce.

      Si l’Allemagne propose de répartir au sein de l’Union européenne les réfugiés, nombre de voix s’élèvent pour agir dans l’urgence et accueillir le plus rapidement ces personnes en immense détresse. Mais, si certains Länder sont déjà prêts à aider, il en va autrement du gouvernement fédéral.

      « Une catastrophe pour les gens, un désastre pour la politique », dit le journal du soir de la ZDF, la seconde grande chaîne de télévision publique allemande. Dans le viseur, le gouvernement d’Angela Merkel qui par la voix de son ministre de l’intérieur, Horst Seehofer, a répété ces derniers mois, son refus d’accueillir desréfugiés de Moria, malgré la volonté affichée de certains Länder de prendre en charge ces personnes. Joachim Stamp, ministre de l’intégration du Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, a pris les devants, mercredi, face à l’urgence. Nous avons touché le fond, la situation est dramatique et nous devons aider tout de suite ces personnes à se loger et à se nourrir. En tant que Land, nous avons confirmé au gouvernement grec notre volonté d’apporter une aide financière. Mais, si la solution ne peut se trouver qu’au niveau européen, nous sommes prêts de notre côté, à accueillir 1000 personnes en grand danger", dit Joachim Stamp.

      https://twitter.com/ZDFnrw/status/1303663535222915075

      Toute l’Allemagne mobilisée

      La Basse-Saxe a également fait part de ses capacités à accueillir 500 réfugiés, en plusieurs étapes. Et l’opposition met la pression sur Berlin, notamment les Verts, par la voix de Claudia Roth, vice-présidente du Bundestag. « C’est du ressort du pays qui a, en charge, la présidence du Conseil de l’Union européenne, de mettre enfin un terme à cette course à la mesquinerie qui se fait sur le dos de celles et ceux qui ont tout perdu », s’indigne Claudia Roth.

      Membre du groupe des chrétiens-démocrates au parlement européen, Elmar Brock appelle, lui à une solution européenne :

      « Bien sûr, on peut toujours dire que l’Europe ne fait pas assez. Mais il y a des mesures qui sont sur la table en matière de demandes d’asile et il est urgent de les appliquer. Nous devons enfin trouver un compromis pour répartir les réfugiés parmi les états membres de l’Union. Quitte à les aider financièrement. »

      La balle est désormais dans le camp d’Angela Merkel et de son ministre de l’intérieur. Et pour le secrétaire général du SPD, le partenaire de coalition de la CDU," il n’y a plus d’excuses".

      Plusieurs milliers de personnes ont manifesté spontanément dans plusieurs villes pour exiger des autorités de prendre en charge des migrants. « Droit de séjour, partout, personne n’est illégal » ou encore « nous avons de la place » ont scandé des manifestants à Berlin, Hambourg, Hanovre ou encore Münster.

      Ces dernières années, le camp de Moria a été décrié pour son manque d’hygiène et son surpeuplement par les ONG qui appellent régulièrement les autorités grecques à transférer les demandeurs d’asile les plus vulnérables vers le continent.

      L’île de Lesbos, d’une population de 85.000 personnes, a été déclarée en état d’urgence mercredi matin.

      https://www.dw.com/fr/indignation-en-allemagne-apr%C3%A8s-les-incendies-du-camp-de-migrants-en-gr%C3%A8ce/a-54877738

    • #Appel pour une évacuation immédiate du camp de Moria

      Ce camp, l’un des plus importants en Méditerranée, a été détruit mercredi par un incendie, laissant près de 13 000 réfugiés dans le dénuement le plus total. Des intellectuels de plusieurs pays lancent un appel pour qu’ils soient accueillis dignement.

      Au moment où 12 500 réfugiés et demandeurs d’asile errent sans abri sur les routes et les collines de Lesbos, où les intoxiqués et les blessés de l’incendie de Moria sont empêchés par la police de rejoindre l’hôpital de Mytilène, où des collectifs solidaires apportant des produits de première nécessité sont bloqués par les forces de l’ordre ou pris à partie par de groupuscules d’extrême droite, où la seule réponse apportée par le gouvernement grec à cette urgence est national-sécuritaire, nous, citoyen·ne·s européen·ne·s ne pouvons plus nous taire.

      L’incendie qui a ravagé le camp de Moria ne peut être considéré ni comme un accident ni comme le fait d’une action désespérée. Il est le résultat inévitable et prévisible de la politique européenne qui impose l’enfermement dans les îles grecques, dans des conditions inhumaines, de dizaines de milliers de réfugiés. C’est le résultat de la stratégie du gouvernement grec qui, en lieu et place de mesures effectives contre la propagation du Covid-19 dans des « hot-spots », a imposé à ses habitants, depuis six mois déjà, des restrictions de circulation extrêmement contraignantes. A cet enfermement prolongé, est venu s’ajouter depuis une semaine un confinement total dont l’efficacité sanitaire est plus que problématique, tandis que les personnes porteuses du virus ont été sommées de rester enfermées vingt-quatre heures sur vingt-quatre dans un hangar. Ces conditions menaient tout droit au désastre.

      Cette situation intolérable qui fait la honte de l’Europe ne saurait durer un jour de plus.

      L’évacuation immédiate de Moria, dont les habitants peuvent être accueillis par les différentes villes de l’Europe prêtes à les recevoir, est plus qu’urgente. Il en va de même pour tous les autres camps dans les îles grecques et sur le continent. Faut-il rappeler ici que le gouvernement grec a déjà entrepris de travaux pour transformer non seulement les hot-spots, mais toute autre structure d’accueil sur le continent, en centres fermés entourés de double clôture et dotés de portiques de sécurité ? Que serait-il arrivé si l’incendie de Moria s’était déclaré dans un camp entouré d’une double série de barbelés avec des sorties bloquées ? Combien de milliers de morts aurions-nous à déplorer aujourd’hui ?

      Ne laissons pas des dizaines de milliers de personnes, dont le seul crime est de demander la protection internationale, livrées à une politique ultra-sécuritaire extrêmement dangereuse pour leur sécurité voire leur vie. Le gouvernement grec, au nom de la défense des frontières européennes et de la sécurité nationale, non seulement se croit autorisé à violer le droit international avec les refoulements systématiques en mer Egée et à la frontière d’Evros, mais interdit tout transfert sur le continent des victimes de l’incendie de Moria. Car, mis à part le transfert de 406 mineurs isolés au nord de la Grèce, le gouvernement Mitsotakis compte « punir » pour l’incendie les résidents du camp en les bloquant à Lesbos ! Actuellement, 12 500 réfugié·e·s sont actuellement en danger, privé·e·s de tout accès à des infrastructures sanitaires et exposé·e·s aux attaques de groupes d’extrême droite.

      Nous ne saurions tolérer que les requérants d’asile soient privés de tout droit, qu’ils soient réduits à des non-personnes. Joignons nos voix pour exiger des instances européennes et de nos gouvernements l’évacuation immédiate de Moria et la fermeture de tous les camps en Grèce, ainsi que le transfert urgent de leurs résidentes et résidents vers les villes et communes européennes qui se sont déclarées prêtes à les accueillir. Maintenant et non pas demain.

      Il y va de la dignité et de la vie de dizaines de milliers de personnes, mais aussi de notre dignité à nous, toutes et tous.

      Contre les politiques d’exclusion et de criminalisations des réfugié·e·s, il est plus qu’urgent de construire un monde « un », commun à toutes et à tous. Sinon, chacun de nous risque, à n’importe quel moment, de se retrouver du mauvais côté de la frontière.

      Evacuation immédiate de Moria !

      Transfert de tous ses habitants vers les villes européennes prêtes à les accueillir !

      Giorgio Agamben, philosophe. Michel Agier, directeur d’études à l’Ehess. Athena Athanasiou, professeure d’anthropologie sociale, université Panteion, Grèce. Alain Badiou, philosophe. Etienne Balibar, professeur émérite de philosophie, université de Paris-Ouest. Wendy Brown, université de Californie, Berkeley. Judith Butler, université de Californie, Berkeley. Claude Calame, directeur d’études à l’Ehess. Patrick Chamoiseau, écrivain. Zeineb Ben Said Cherni, professeure émérite à l’université de Tunis. Costas Douzinas, université de Londres. Natacha Godrèche, psychanalyste. Virginie Guirodon, directrice de recherches, CNRS. Sabine Hess, directrice des Centers for Global Migration Studies de Göttingen. Rada Iveković, professeur de philosophie, Paris. Leonie Jegen, chercheuse à l’université Albert-Ludwigs de Fribourg. Chloe Kolyri, psychiatre-psychanalyste. Konstantína Koúneva, députée européenne de 2014 à 2019, Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique. Michael Löwy, directeur de recherches émérite, CNRS. Eirini Markidi, psychologue. Gustave Massiah, membre du Conseil international du Forum social mondial. Katerina Matsa, psychiatre. Sandro Mezzadra,université de Bologne. Savas Matsas, écrivain. Warren Montag, Occidental College, Los Angeles. Adi Ophir, professeur invite des humanités, université de Brown, professeur émérite, université de Tel-Aviv. Guillaume Sibertin-Blanc, professeur de philosophie, université Paris-8 Vincennes-Saint-Denis. Didier Sicard, ancien président du Comité consultatif national d’éthique de France. Nikos Sigalas, historien. Athéna Skoulariki, professeure assistante, université de Crète. Vicky Skoumbi, directrice de programme au Collège international de philosophie. Barbara Spinelli, journaliste, Italie. Eleni Varikas, professeure émérite, université Paris-8 Vincennes-Saint-Denis. Dimitris Vergetis, psychanalyste, directeur de la revue grecque αληthεια (Aletheia). Frieder Otto Wolf, université libre de Berlin. Thodoris Zeis, avocat.

      https://www.liberation.fr/debats/2020/09/11/appel-pour-une-evacuation-immediate-du-camp-de-moria_1799245

    • Greece and EU Must Take Action Now

      A Civil Society Action Committee statement calling for an immediate humanitarian and human rights response to the Moria camp tragedy

      The Civil Society Action Committee expresses grave concern over the lives and health of all who were residing in the Reception and Identification Facility in Moria, on the Greek island of Lesvos, which was ravaged by fire this week. We call upon the Greek government and the European Union (EU) to provide immediate and needed support, including safe shelter, to all who have been affected, and with special emphasis to those at risk.

      For many years, civil society has provided support and assistance to people suffering inhumane conditions in the Moria camp. At the same time, civil society has been continuously calling for much-needed sustainable solutions, and a reversal of failed European policies rooted in xenophobia.

      For a Europe that positions itself as a champion of human rights and human dignity, the very existence and overall situation of a camp like that in Moria, is appalling.

      For a Europe that positions itself as a champion of human rights and human dignity, the very existence and overall situation of a camp like that in Moria, is appalling. Other solutions have always been available and possible, and these must now be urgently implemented. A humanitarian and human rights approach must be at the heart of the Greek government’s and EU’s responses.

      As the Civil Society Action Committee, we call for:

      A coherent plan that maximises all available resources for all those who have had to flee the fire in the Moria camp. They should be provided with safe housing, access to healthcare, and sufficient protection from possible violence. National support and consideration should also be given to cities across Europe who have expressed willingness to receive and accommodate those who have had to flee the Moria camp.
      Planning of alternative sustainable solutions for all those that suffer similar conditions in other sites in Greece and elsewhere;
      Lessons learnt and accountability on the failure to act so far.

      As civil society, we stand ready to support such actions to assist and protect all migrants and asylum-seekers suffering in the Moria camp aftermath and elsewhere.

      https://csactioncommittee.org/greece-and-eu-must-take-action-now

    • Migrants : cette fois, Berlin ne veut pas faire cavalier seul

      Malgré la mobilisation des ONG et des partis en faveur d’une prise en charge massive, et faute d’accord européen, l’Allemagne n’accueillera pas plus de 150 migrants mineurs.

      Les Allemands ont accueilli plus de 1,7 million de demandeurs d’asile au cours des cinq dernières années. Malgré toutes les difficultés liées à l’intégration, le manque de solidarité européenne et les tentatives de l’extrême droite de saper le moral de la population, ils sont disposés à rouvrir leurs portes aux enfants et aux familles du camp de Moria. Pour l’instant, les Allemands proréfugiés ont fait plus de bruit que l’extrême droite.

      Des manifestations ont eu lieu dans tout le pays aux cris de « Nous avons de la place ! » Un collectif d’ONG a fait installer, lundi dernier, 13 000 chaises vides devant le Reichstag, le siège de l’Assemblée fédérale (Bundestag), pour symboliser l’absurdité de la situation, alors que 180 communes se sont déclarées prêtes à accueillir des réfugiés. Hambourg, Cologne, Brême, Berlin ou Munich réclament depuis des mois la prise en charge des personnes sauvées en mer Méditerranée. Dix maires de grandes villes, dont Düsseldorf, Fribourg ou Göttingen, ont de nouveau protesté auprès de la chancellerie. « Nous sommes prêts à accueillir des gens pour éviter une catastrophe humanitaire à Moria », ont-ils insisté auprès d’Angela Merkel. Selon l’union des syndicats des services publics (DBB), les places se sont libérées dans les centres d’accueil. Les trois quarts des réfugiés arrivés en 2015 ont trouvé un logement ou ont quitté l’Allemagne. Les capacités sont actuellement de 25 000 places dans le pays, avec la possibilité de monter rapidement jusqu’à 65 000.

      « Détresse »

      A part l’extrême droite (AfD), qui refuse d’accueillir « des gens qui mettent le feu la nuit et qui attaquent les services de secours », tous les partis politiques allemands sont favorables au retour d’une « politique de l’accueil », y compris l’Union chrétienne démocrate (CDU). « Nos valeurs chrétiennes et démocratiques nous obligent à les aider », a insisté Norbert Röttgen, l’un des trois candidats à la présidence de la CDU, successeur potentiel de Merkel à la chancellerie. « Ce n’est pas le moment de trouver une solution européenne mais de répondre à une détresse humaine. L’Allemagne doit accueillir immédiatement 5 000 réfugiés, […] toute seule si nécessaire », estime-t-il dans une lettre signée par 16 autres députés conservateurs.

      Ces 5 000 réfugiés de Grèce seraient déjà en Allemagne si le ministre de l’Intérieur n’avait pas bloqué toutes les procédures. Le Bavarois conservateur Horst Seehofer (CSU), qui fut le grand détracteur de Merkel pendant la « crise des réfugiés », craint un appel d’air et une nouvelle « vague » incontrôlée, comme à l’été 2015, où des centaines de milliers de réfugiés s’étaient mis en route vers l’Allemagne après que la chancelière avait accepté d’en accueillir quelques milliers bloqués en Hongrie.
      « Complice »

      « Cela ne doit pas se reproduire », a prévenu Horst Seehofer, qui est sorti de son silence en fin de semaine. Sachant que l’objectif de la majorité des migrants est l’Allemagne, le ministre a refusé que son pays fasse cette fois cavalier seul. Sans solution européenne, Berlin ne bougera pas. « Nous avons été agréablement surpris d’apprendre que les Néerlandais ont accepté 50 personnes. Jusqu’ici, la position [des Pays-Bas] était différente », s’est félicité le ministre, qui a interprété cette concession néerlandaise comme un premier signe favorable à la mise en place d’un système de répartition en Europe.

      Pour sa part, l’Allemagne se contentera d’accueillir « 100 à 150 mineurs non accompagnés ». Un chiffre jugé scandaleux par les partis de la majorité et par l’opposition, alors que tant de communes sont prêtes à accueillir des réfugiés. « Monsieur Seehofer, vous vous faites le complice de la souffrance endurée par ces gens aux portes de l’Europe », a critiqué Claudia Roth, la vice-présidente des écologistes au Bundestag. « Votre façon de faire n’est pas chrétienne, elle est inhumaine », a accusé Dietmar Bartsch, président du groupe parlementaire de la gauche radicale (Die Linke). « Il a fallu attendre une catastrophe pour qu’on accueille des enfants », a déploré Dietlind Grabe-Bolz, maire sociale-démocrate (SPD) de Giessen, en Hesse, une ville qui fait partie des communes « volontaires » pour l’accueil.

      Une position jugée courageuse par les Allemands, car les élus risquent désormais leur vie pour leur engagement. Dans cette région où se trouve la capitale financière (Francfort-sur-le-Main), le conservateur proréfugiés Walter Lübcke a été abattu d’une balle dans la tête dans son jardin en juin 2019 par un néonazi qui voulait le « punir ». Un assassinat politique sans précédent depuis la fin de la guerre.
      Paris pusillanime

      Une « centaine ». C’est le nombre de migrants que Paris est prêt à accueillir après l’incendie de Moria. Il s’agira « notamment des mineurs isolés », précise au Parisien le secrétaire d’Etat aux Affaires européennes, Clément Beaune. Soit peu ou prou l’engagement d’autres pays de l’UE, comme l’Allemagne ou les Pays-Bas. « Il y a la réponse d’urgence et d’humanité », fait valoir Beaune, qui réclame une solution européenne « pérenne ». Selon lui, la France a participé aux efforts de répartition des réfugiés « à chaque fois qu’il y a eu des urgences humanitaires douloureuses » depuis 2018. Il cite le cas de l’Aquarius en septembre 2018. Sauf qu’à l’époque, Paris n’avaient pas accepté que le navire de secours aux migrants accoste en France et n’avait accueilli 18 des 58 réfugiés sauvés qu’une fois que Malte avait ouvert ses ports au navire humanitaire.

      https://www.liberation.fr/planete/2020/09/13/cette-fois-berlin-ne-veut-pas-faire-cavalier-seul_1799396

    • Bild: Germany could take thousands from Greek refugee camp

      Germany is considering taking in thousands of refugees from the destroyed Moria camp on the Greek island of Lesbos as a one-off gesture and hopes the camp can be rebuilt and run by the European Union, Bild newspaper reported on Monday.

      Berlin has been facing growing calls from regional and local politicians who have said they would take in people from the camp, which burned down last week, if the federal government allowed them to.

      Officials, led by federal Interior Minister Horst Seehofer, have been reluctant to move unilaterally, saying a European agreement is needed to disperse the camp’s more than 12,000 former residents across the European Union.

      Citing government and EU sources, Bild said conservative Chancellor Angela Merkel was now leaning towards taking in more refugees, ahead of a meeting with her Social Democrat coalition partners due to take place on Monday.

      She, Greek Prime Minister Kyriakos Mitsotakis and European Commission President Ursula von der Leyen aim to build a new refugee camp on Lesbos that would be run by the European Union, Bild reported. Currently, Greece runs the camp.

      There was no immediate comment from the government.

      The newspaper said the government was likely to agree to take in at least hundreds of children from the camp along with their parents, with thousands also a possibility.

      Earlier, Social Democrat Finance Minister Olaf Scholz, told a news conference Germany had to be ready to play a role in taking in refugees, though this could only be a stepping stone to finding a Europe-wide way of housing refugees arriving at Europe’s borders.

      “It can’t stand as it is now, where each time we decide on a case-by-case basis,” he said.

      Bild said Merkel hoped the coalition partners could agree by Wednesday on how many refugees Germany will take.

      https://www.ekathimerini.com/256934/article/ekathimerini/news/bild-germany-could-take-thousands-from-greek-refugee-camp

    • Thousands of protesters call on Germany to take in Moria refugees

      Thousands of people took to the streets of cities across Germany on Wednesday to show their solidarity and to call on the German government and the EU to take in more than 12,000 migrants left homeless by fires at Moria camp on Lesbos.

      The protesters in cities across Germany including Berlin, Frankfurt and Hamburg appealed to the government to evacuate all camps on the Greek islands and to bring to Germany migrants and refugees left homeless by the fires in Moria.

      An estimated 3,000 people demonstrated in Berlin on Wednesday evening, some 1,200 took to the streets in Hamburg, and another 300 in Frankfurt, according to police. There were also rallies in Leipzig and other cities across the country.

      Protesters chanted the motto of the demonstration, “We have room,” (Wir haben Platz), as can be heard in a video posted on Twitter by a member of the Sea-Watch charity. They also held up banners that said. “Evacuate Moria” and “Shame on you EU”. Speakers at the rallies said European leaders should have acted even before the fire happened.

      https://twitter.com/J_Pahlke/status/1303735477971935234

      They also called for the resignation of the interior minister, Horst Seehofer, who has so far blocked the arrival of refugees through federal reception initiatives.

      Refugee policy a sticking point

      Districts and states in Germany in the past months have offered to take in refugees from Greece to ease the overcrowding in camps – a move that Seehofer opposes.

      According to German law, refugee policy is decided on the federal level and states and districts may only accept refugees if they receive the green light from the federal government.

      Seehofer has also argued that regional efforts would undermine attempts at agreeing a long-overdue European mechanism for the distribution of refugees across the bloc.

      ’Ready to help’

      Although Foreign Minister Heiko Maas has said Germany was ready to help the residents of Moria, he called for the support of all EU member states. “What happened in Moria is a humanitarian catastrophe. With the European Commission and other EU member states that are ready to help, we need to quickly clarify how we can help Greece,” Maas said on Twitter. “That includes the distribution of refugees among those in the EU who are willing to take them in,” he added.

      https://twitter.com/HeikoMaas/status/1303617869897445376

      The fires at Moria this week have burnt down nearly the entire camp, leaving nearly 13,000 people in need of emergency housing. Many spent the first night after the fire on Tuesday evening sleeping in the fields, by the side of the road or in a small graveyard, AP reported.

      https://www.infomigrants.net/en/post/27190/thousands-of-protesters-call-on-germany-to-take-in-moria-refugees

    • Ils sont des centaines à avoir été gravement blessés par des tirs de police - balles « de défense », grenades de désencerclement ou explosives. Entre 2018 et 2019, 29 personnes ont été éborgnées ou perdu l’usage d’un œil et cinq ont eu la main arrachée. Une collecte initiée par l’Assemblée des blessés est lancée pour les aider à payer les frais médicaux et les frais de justice. Voici leur appel.

      Depuis des années nous tirons des constats douloureux, nous dénonçons l’arbitraire légal et la brutalité d’une démocratie toujours plus totalitaire, nous décryptons et combattons les violences d’une police dont le rôle de chien de garde du pouvoir n’est plus à démontrer.

      Pour nous, l’heure des constats et bilans est terminé. Il est l’heure d’agir.

      Nous avons investi l’espace public de la question des violences d’État, contribué à visibiliser les victimes et envoyé un certain nombre de policiers violents au tribunal, dont plusieurs ont été (légèrement) condamnés. Nous réfléchissons désormais à de nouveaux moyens d’action. Doucement, mais sûrement, nous allons déplacer notre champ d’intervention et développer des moyens de s’affranchir de la police.

      Ce combat, nous ne le mènerons pas seul-es !

      #violences_policières #solidarité

  • Refugee protection at risk

    Two of the words that we should try to avoid when writing about refugees are “unprecedented” and “crisis.” They are used far too often and with far too little thought by many people working in the humanitarian sector. Even so, and without using those words, there is evidence to suggest that the risks confronting refugees are perhaps greater today than at any other time in the past three decades.

    First, as the UN Secretary-General has pointed out on many occasions, we are currently witnessing a failure of global governance. When Antonio Guterres took office in 2017, he promised to launch what he called “a surge in diplomacy for peace.” But over the past three years, the UN Security Council has become increasingly dysfunctional and deadlocked, and as a result is unable to play its intended role of preventing the armed conflicts that force people to leave their homes and seek refuge elsewhere. Nor can the Security Council bring such conflicts to an end, thereby allowing refugees to return to their country of origin.

    It is alarming to note, for example, that four of the five Permanent Members of that body, which has a mandate to uphold international peace and security, have been militarily involved in the Syrian armed conflict, a war that has displaced more people than any other in recent years. Similarly, and largely as a result of the blocking tactics employed by Russia and the US, the Secretary-General struggled to get Security Council backing for a global ceasefire that would support the international community’s efforts to fight the Coronavirus pandemic

    Second, the humanitarian principles that are supposed to regulate the behavior of states and other parties to armed conflicts, thereby minimizing the harm done to civilian populations, are under attack from a variety of different actors. In countries such as Burkina Faso, Iraq, Nigeria and Somalia, those principles have been flouted by extremist groups who make deliberate use of death and destruction to displace populations and extend the areas under their control.

    In states such as Myanmar and Syria, the armed forces have acted without any kind of constraint, persecuting and expelling anyone who is deemed to be insufficiently loyal to the regime or who come from an unwanted part of society. And in Central America, violent gangs and ruthless cartels are acting with growing impunity, making life so hazardous for other citizens that they feel obliged to move and look for safety elsewhere.

    Third, there is mounting evidence to suggest that governments are prepared to disregard international refugee law and have a respect a declining commitment to the principle of asylum. It is now common practice for states to refuse entry to refugees, whether by building new walls, deploying military and militia forces, or intercepting and returning asylum seekers who are travelling by sea.

    In the Global North, the refugee policies of the industrialized increasingly take the form of ‘externalization’, whereby the task of obstructing the movement of refugees is outsourced to transit states in the Global South. The EU has been especially active in the use of this strategy, forging dodgy deals with countries such as Libya, Niger, Sudan and Turkey. Similarly, the US has increasingly sought to contain northward-bound refugees in Mexico, and to return asylum seekers there should they succeed in reaching America’s southern border.

    In developing countries themselves, where some 85 per cent of the world’s refugees are to be found, governments are increasingly prepared to flout the principle that refugee repatriation should only take place in a voluntary manner. While they rarely use overt force to induce premature returns, they have many other tools at their disposal: confining refugees to inhospitable camps, limiting the food that they receive, denying them access to the internet, and placing restrictions on humanitarian organizations that are trying to meet their needs.

    Fourth, the COVID-19 pandemic of the past nine months constitutes a very direct threat to the lives of refugees, and at the same time seems certain to divert scarce resources from other humanitarian programmes, including those that support displaced people. The Coronavirus has also provided a very convenient alibi for governments that wish to close their borders to people who are seeking safety on their territory.

    Responding to this problem, UNHCR has provided governments with recommendations as to how they might uphold the principle of asylum while managing their borders effectively and minimizing any health risks associated with the cross-border movement of people. But it does not seem likely that states will be ready to adopt such an approach, and will prefer instead to introduce more restrictive refugee and migration policies.

    Even if the virus is brought under some kind of control, it may prove difficult to convince states to remove the restrictions that they have introduced during the COVD-19 emergency. And the likelihood of that outcome is reinforced by the fear that the climate crisis will in the years to come prompt very large numbers of people to look for a future beyond the borders of their own state.

    Fifth, the state-based international refugee regime does not appear well placed to resist these negative trends. At the broadest level, the very notions of multilateralism, international cooperation and the rule of law are being challenged by a variety of powerful states in different parts of the world: Brazil, China, Russia, Turkey and the USA, to name just five. Such countries also share a common disdain for human rights and the protection of minorities – indigenous people, Uyghur Muslims, members of the LGBT community, the Kurds and African-Americans respectively.

    The USA, which has traditionally acted as a mainstay of the international refugee regime, has in recent years set a particularly negative example to the rest of the world by slashing its refugee resettlement quota, by making it increasingly difficult for asylum seekers to claim refugee status on American territory, by entirely defunding the UN’s Palestinian refugee agency and by refusing to endorse the Global Compact on Refugees. Indeed, while many commentators predicted that the election of President Trump would not be good news for refugees, the speed at which he has dismantled America’s commitment to the refugee regime has taken many by surprise.

    In this toxic international environment, UNHCR appears to have become an increasingly self-protective organization, as indicated by the enormous amount of effort it devotes to marketing, branding and celebrity endorsement. For reasons that remain somewhat unclear, rather than stressing its internationally recognized mandate for refugee protection and solutions, UNHCR increasingly presents itself as an all-purpose humanitarian agency, delivering emergency assistance to many different groups of needy people, both outside and within their own country. Perhaps this relief-oriented approach is thought to win the favour of the organization’s key donors, an impression reinforced by the cautious tone of the advocacy that UNHCR undertakes in relation to the restrictive asylum policies of the EU and USA.

    UNHCR has, to its credit, made a concerted effort to revitalize the international refugee regime, most notably through the Global Compact on Refugees, the Comprehensive Refugee Response Framework and the Global Refugee Forum. But will these initiatives really have the ‘game-changing’ impact that UNHCR has prematurely attributed to them?

    The Global Compact on Refugees, for example, has a number of important limitations. It is non-binding and does not impose any specific obligations on the countries that have endorsed it, especially in the domain of responsibility-sharing. The Compact makes numerous references to the need for long-term and developmental approaches to the refugee problem that also bring benefits to host states and communities. But it is much more reticent on fundamental protection principles such as the right to seek asylum and the notion of non-refoulement. The Compact also makes hardly any reference to the issue of internal displacement, despite the fact that there are twice as many IDPs as there are refugees under UNHCR’s mandate.

    So far, the picture painted by this article has been unremittingly bleak. But just as one can identify five very negative trends in relation to refugee protection, a similar number of positive developments also warrant recognition.

    First, the refugee policies pursued by states are not uniformly bad. Countries such as Canada, Germany and Uganda, for example, have all contributed, in their own way, to the task of providing refugees with the security that they need and the rights to which they are entitled. In their initial stages at least, the countries of South America and the Middle East responded very generously to the massive movements of refugees out of Venezuela and Syria.

    And while some analysts, including the current author, have felt that there was a very real risk of large-scale refugee expulsions from countries such as Bangladesh, Kenya and Lebanon, those fears have so far proved to be unfounded. While there is certainly a need for abusive states to be named and shamed, recognition should also be given to those that seek to uphold the principles of refugee protection.

    Second, the humanitarian response to refugee situations has become steadily more effective and equitable. Twenty years ago, it was the norm for refugees to be confined to camps, dependent on the distribution of food and other emergency relief items and unable to establish their own livelihoods. Today, it is far more common for refugees to be found in cities, towns or informal settlements, earning their own living and/or receiving support in the more useful, dignified and efficient form of cash transfers. Much greater attention is now given to the issues of age, gender and diversity in refugee contexts, and there is a growing recognition of the role that locally-based and refugee-led organizations can play in humanitarian programmes.

    Third, after decades of discussion, recent years have witnessed a much greater engagement with refugee and displacement issues by development and financial actors, especially the World Bank. While there are certainly some risks associated with this engagement (namely a lack of attention to protection issues and an excessive focus on market-led solutions) a more developmental approach promises to allow better long-term planning for refugee populations, while also addressing more systematically the needs of host populations.

    Fourth, there has been a surge of civil society interest in the refugee issue, compensating to some extent for the failings of states and the large international humanitarian agencies. Volunteer groups, for example, have played a critical role in responding to the refugee situation in the Mediterranean. The Refugees Welcome movement, a largely spontaneous and unstructured phenomenon, has captured the attention and allegiance of many people, especially but not exclusively the younger generation.

    And as has been seen in the UK this year, when governments attempt to demonize refugees, question their need for protection and violate their rights, there are many concerned citizens, community associations, solidarity groups and faith-based organizations that are ready to make their voice heard. Indeed, while the national asylum policies pursued by the UK and other countries have been deeply disappointing, local activism on behalf of refugees has never been stronger.

    Finally, recent events in the Middle East, the Mediterranean and Europe have raised the question as to whether refugees could be spared the trauma and hardship of making dangerous journeys from one country and continent to another by providing them with safe and legal routes. These might include initiatives such as Canada’s community-sponsored refugee resettlement programme, the ‘humanitarian corridors’ programme established by the Italian churches, family reunion projects of the type championed in the UK and France by Lord Alf Dubs, and the notion of labour mobility programmes for skilled refugee such as that promoted by the NGO Talent Beyond Boundaries.

    Such initiatives do not provide a panacea to the refugee issue, and in their early stages at least, might not provide a solution for large numbers of displaced people. But in a world where refugee protection is at such serious risk, they deserve our full support.

    http://www.against-inhumanity.org/2020/09/08/refugee-protection-at-risk

    #réfugiés #asile #migrations #protection #Jeff_Crisp #crise #crise_migratoire #crise_des_réfugiés #gouvernance #gouvernance_globale #paix #Nations_unies #ONU #conflits #guerres #conseil_de_sécurité #principes_humanitaires #géopolitique #externalisation #sanctuarisation #rapatriement #covid-19 #coronavirus #frontières #fermeture_des_frontières #liberté_de_mouvement #liberté_de_circulation #droits_humains #Global_Compact_on_Refugees #Comprehensive_Refugee_Response_Framework #Global_Refugee_Forum #camps_de_réfugiés #urban_refugees #réfugiés_urbains #banque_mondiale #société_civile #refugees_welcome #solidarité #voies_légales #corridors_humanitaires #Talent_Beyond_Boundaries #Alf_Dubs

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    –—
    Ajouté à la métaliste sur le global compact :
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  • Réfugiés : #violences et #chaos dans le nord-ouest de la Bosnie-Herzégovine
    Traduit et adapté par Manon Rumiz (Article original : https://www.balcanicaucaso.org/aree/Bosnia-Erzegovina/Migranti-caos-Bosnia-204594)

    Squats démantelés, familles déportées et laissées sans aide au bord de la route, violentes manifestations anti-migrants.... Dans le canton d’Una-Sana (nord-ouest de la Bosnie-Herzégovine), la situation des réfugiés devient toujours plus dramatique.

    « C’est le chaos. » Voilà comment Silvia Maraone, qui coordonne les activités de l’ONG italienne Ipsia (https://www.facebook.com/IPSIA.BIH) à #Bihać, résume la situation actuelle dans le canton d’#Una_Sana, explosive depuis le milieu de l’été. « Les conditions imposées par le gouvernement local n’offrent plus de répit à personne. Même les familles, les femmes et les enfants n’ont plus accès aux #camps officiels. Quant aux transports en commun, ils sont désormais interdits aux réfugiés, ce qui permet aux trafiquants de faire des affaires encore plus lucratives. »

    Dans le même temps, la police expulse les #squats et tous les #camps_informels, renvoyant les réfugiés hors des frontières du canton. La population locale, de son côté, manifeste ouvertement son hostilité face à la présence massive de candidats à l’exil. Les agressions verbales et physiques se multiplient, ainsi que les attaques contre les volontaires.

    “Le canton d’Una Sana est plus que jamais le #cul-de-sac de la route des Balkans.”

    Du fait de la #pandémie et de la proclamation de l’#état_d’urgence, la situation s’est encore détériorée depuis le printemps. Les camps officiels, déjà pleins, n’accueillent plus de nouveaux entrants alors mêmes que les arrivées ont repris depuis la réouverture des frontières au mois de juin. Le canton d’Una Sana est plus que jamais le cul-de-sac de la route des Balkans, d’autant qu’à l’ouest, le jeu de domino entre les polices italienne, slovène et croate se poursuit, aboutissant au #refoulement des migrants interceptés dans cette zone frontalière de l’Union européenne.

    La seule réponse apportée par les autorités locales a été l’ouverture, en avril, d’un « #camp_d’urgence » à Lipa, entre Bihać et #Bosanski_Petrovac, dont le millier places a vite été rempli. Les squats se sont donc multipliés dans les #friches_industrielles et dans les bois. De toute façon, les migrants ne souhaitent pas rester ici et le « #game » continue : chaque jour, ils sont des centaines à tenter de déjouer la surveillance de la frontière croate avec l’espoir de ne pas être arrêté avant d’avoir atteint l’Italie.

    Le début du « chaos » qu’évoque Silvia Maraone remonte à la mi-juillet, avec l’expulsion du camp de fortune qui s’était créé à l’entrée de #Velika_Kladuša, près du camp officiel de #Miral, le long de la rivière #Kladušnica. Officiellement, l’opération a été déclenchée à cause des plaintes répétées des riverains. Début août, la police est revenue pour chasser les migrants qui avaient reconstitué un nouveau camp.

    « #Milices_citoyennes »

    Quelques jours plus tard, le maire de Bihać, #Šuhret_Fazlić, déclarait que la situation était aussi devenue insoutenable dans sa commune. « Cela n’a jamais été pire qu’aujourd’hui. Chaque jour, nous assistons à l’arrivée d’un flux incontrôlé de migrants. Il y en a déjà des milliers qui campent un peu partout. Une fois de plus, on nous laisse seuls », avant de conclure, menaçant : « Nous sommes prêts à prendre des mesures radicales ». Ce n’est pas la première fois que le maire de Bihać tire la sonnette d’alarme. Début 2018, au tout début de la crise, l’édile déplorait déjà le manque de soutien des autorités de la Fédération, l’entité croato-bosniaque dont dépend le canton, et nationales. À l’automne 2019, Silvia Maraone s’inquiétait aussi : « La situation ne fera qu’empirer dans les mois qui viennent si de nouveaux camps officiels ne sont pas ouverts d’urgence ».

    Selon les chiffres officiels, plus de 80% des réfugiés présents sur le sol bosnien se concentreraient dans le seul canton d’Una Sana. « Il sont plus de 5000, dont à peine la moitié hébergés dans des centres d’accueil officiels. Les autres dorment dans des bâtiments détruits ou dans les bois en attendant de tenter le game », poursuit Silvia Maraone. Ces dernières semaines, la population de Velika Kladuša a organisé des manifestations hebdomadaires contre la présence de migrants. Organisées sur les réseaux sociaux, ces rassemblements réunissent des habitants venus de tout le canton.

    Pire, des #milices citoyennes ont commencé à se mettre en place pour refouler les migrants. « Dans certains groupes Facebook, des membres signalent les plaques des véhicules qui transportent des migrants », observe Silvia Maraone. « Des routes ont même été bloquées, des pierres et des bâtons jetés sur les véhicules. » Ce n’est pas tout. « Des citoyens ont attaqué des migrants en pleine rue, tandis que les volontaires leur venant en aide se sont faits dénoncer à la police. » Le 17 août, les forces de l’ordre ont dû intervenir à Velika Kladuša où des dizaines de riverains s’étaient massés et avaient attaqué un bus où se trouvaient des migrants.

    Pour justifier de telles actions coup de poing, on trouve la rhétorique habituelle de l’extrême-droite complotiste : la prétendue violence de ces migrants et la menace qu’ils feraient peser pour la sécurité de la population locale. Des arguments balayés par les statistiques officielles, mais qui font mouche auprès de Bosniens fatigués par des décennies de divisions, de corruption et de misère.

    Deux jours après la violente manifestation du 17 août à Velika Kladuša, la cellule de crise du canton d’Una-Sana a décrété des mesures très dures : l’évacuation de tous les migrants vivant hors des structures d’accueil officielles, perquisition dans tous les lieux privés offrants des services aux migrants, interdiction de quitter les camps officiels, d’utiliser les transports en commun et d’entrer dans le canton pour tous les migrants. Des postes de contrôle ont aussi été mis en place sur les routes d’accès au canton.

    “Ils ont tout brûlé, vêtements, téléphones portables, sacs à dos. Ils nous ont frappés avec des matraques.”

    « Les personnes expulsées des squats n’ont pas toutes pu être accueillies au camp de #Lipa et ont été refoulées en #Republika_Srpska (l’autre entité de Bosnie-Herzégovine) », dénonce Silvia Maraone. « Même les familles avec enfants sont abandonnées sans aucune aide. » Ces restrictions à la #liberté_de_mouvement violent les #droits_humains fondamentaux, comme l’a dénoncé Amnesty International dans un communiqué, le 25 août. Le réseau Transbalkanska Solidarnost (https://transbalkanskasolidarnost.home.blog) demande aux autorités locales et aux organisations internationales de « mettre fin à la politique du silence », de condamner publiquement ces pratiques illégales, de poursuivre les responsables et d’assurer un accueil digne et sûr aux migrants.

    Transbalkanska Solidarnost a recueilli plusieurs #témoignages sur ces expulsions, dont celles de l’ONG No Name Kitchen à Bosanska Otoka. « Nous dormions dans une ancienne usine abandonnée près de Bihać quand la police est arrivée. Il devait y avoir 20 ou 25 policiers. Ils ont tout brûlé, vêtements, téléphones portables, sacs à dos. Ils nous ont frappés avec des matraques, puis nous ont expulsés ici où nous sommes sans nourriture, sans rien. Je me suis échappé d’Afghanistan pour me sauver et là je retrouve cette violence... Pourquoi ?! », se désole A., 16 ans. Selon les chiffres des associations, plus de 500 réfugiés se sont retrouvés bloqués sur la ligne de démarcation entre les deux entités bosniennes, personne ne voulant les prendre en charge.

    Malgré les menaces qui se font toujours plus fortes, les réseaux de #volontaires continuent de venir en aide aux migrants : distribution de produits de première nécessité, de vêtements et signalement des violences et des violations des droits. « Ce n’est pas facile », reconnaît Silvia Maraone. « Tout le monde vous regarde mal et ceux que vous aidez sont détestés… Nous restons prudents. » Son ONG, Ipsia ; intervient toujours dans le camp de Bira, géré par l’#Organisation_internationale_pour_les_migrations (#OIM) où elle gère le Café social et prépare un projet plus vaste, soutenu par des fonds européens, pour développer des activités, hors des camps, visant à améliorer les relations entre migrants et population locale. Il y a urgence. « Jamais le bras-de-fer avec le reste de la Bosnie n’a été aussi tendu. »

    https://www.courrierdesbalkans.fr/refugies-chaos-dans-le-nord-ouest-de-la-bosnie-herzegovine

    #asile #migrations #réfugiés #Bosnie #Bosnie-Herzégovine #Balkans #route_des_Balkans #camps_de_réfugiés #campements #IOM #extrême_droite #solidarité

    –-> « Quant aux transports en commun, ils sont désormais interdits aux réfugiés, ce qui permet aux trafiquants de faire des affaires encore plus lucratives »
    #ségrégation #transports_publics #transports_en_commun #apartheid

    –-> « l’#Organisation_internationale_pour_les_migrations (#OIM) gère le Café social et prépare un projet plus vaste, soutenu par des fonds européens, pour développer des activités, hors des camps, visant à améliorer les relations entre migrants et population locale. Il y a urgence. »
    En fait, ce qu’il faudrait faire c’est ouvrir les frontières et laisser ces personnes bloquées en Bosnie, où elles n’ont aucune intention de rester, de partir...

    ping @karine4 @isskein

  • Calais : sur instruction de Gérald Darmanin, le préfet interdit la distribution de repas aux migrants par les associations non-mandatées
    https://www.lavoixdunord.fr/863431/article/2020-09-10/migrants-le-ministre-interdit-la-distribution-des-repas-par-les-associa

    Ce jeudi en fin de journée, la maire de Calais Natacha Bouchart était reçue par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, place Beauvau, à Paris. Parmi les annonces du ministre, celle de ne plus autoriser les distributions de repas par les associations.

    Éric Dauchart | 10/09/2020

    • Après une heure et quart d’entretien avec le ministre nordiste, la maire a obtenu plusieurs avancées. Parmi elles la rédaction d’un arrêté préfectoral qui interdit la distribution de repas sauvages par les associations. Seules resteront autorisées celles de la Vie Active, financées par l’État. « Cela concerne un périmètre assez large qui va de la Mi-Voix (NDLR : centre commercial Carrefour) au Fort-Nieulay, en passant par le quai de la Moselle, la gare, le Minck… Le ministre s’est engagé à ce que l’on conserve une bonne tenue du centre-ville », note Natacha Bouchart.

      Par bonne tenue du centre-ville de Calais, le p’tit facho de l’intérieur veut dire qu’il faut avoir le bon dress code (avec un masque) pour faire son shopping.

    • comment oser ce terme de « repas sauvages » aux relents militaires racistes, ne pas énoncer plutôt « repas libres et ouverts » ou « repas solidaires », dire « repas sauvages » comme si il y avait à l’opposé des « repas civilisés ». Et c’est corroboré par le « bonne tenue du centre-ville » qui suit.
      Interdire à des personnes de recevoir un repas ce n’est pas être civilisé, c’est de la #barbarie.

      #journalisme_de_prefecture

    • Et faire croire que c’est pour des raisons sanitaires est mensonger :

      À Calais, Gérald Darmanin interdit la distribution de nourriture aux migrants
      https://www.ladepeche.fr/2020/09/12/a-calais-gerald-darmanin-interdit-la-distribution-de-nourriture-aux-migran

      Une décision fustigée par les associations

      Quatre distributions quotidiennes de repas seront toujours assurées par l’association La Vie Active selon la préfecture. L’État aurait par ailleurs mis à disposition 38 robinets d’eau dont 22 accessibles 7 jours sur 7. “L’ensemble des prestations assurées permet d’apporter aux personnes migrantes des prestations humanitaires suffisantes au regard des besoins de cette population notamment alimentaires” a estimé la préfecture.

      Des prestations jugées insuffisantes par beaucoup d’associations qui ont critiqué la décision des autorités : "Il y a un prétexte sanitaire mais aux distributions de La Vie Active (l’association mandatée par l’Etat), c’est pareil, les gens sont les uns sur les autres", a fustigé François Guennoc, vice-président de l’Auberge des migrants interrogé par l’AFP. L’Auberge des migrants dit assurer la distribution de 200 à 300 repas chaque jour en centre-ville et plusieurs centaines dans d’autres points de la ville. "Si l’Etat veut entasser les gens autour de l’hôpital (site de distribution de La Vie Active) où il y a déjà 700 personnes, il prend ses responsabilités, mais on va arriver à une situation pire que précédemment", a déclaré François Guennoc.

    • https://seenthis.net/messages/875983

      [...« Les arguments avancés sont totalement exagérés, on ne va pas laisser passer ça ! Quand on laisse des gens vivrent dans la rue, il est évident que les distanciations sociales ne peuvent être respectées », ajoute Antoine Nehr. Pour François Guennoc, cette mesure est contre-productive. « Des milliers de migrants vont s’entasser aux distributions de la Vie active, donc les mesures de distanciation ne pourront pas être appliquées », pense le militant. Selon les associations, environ 1 400 migrants sont actuellement présents à Calais...]

    • Un arrêté préfectoral indigne contre les actions de solidarité à Calais

      Communiqué LDH - 14.09.2020
      https://www.ldh-france.org/un-arrete-prefectoral-indigne-contre-les-actions-de-solidarite-a-calais

      Le ministre de l’Intérieur, pour la deuxième fois en visite à Calais depuis sa nomination, vient d’autoriser le préfet à prendre un arrêté restreignant les distributions alimentaires au centre de Calais à une seule association agréée par l’Etat, en dépit des besoins importants insatisfaits.

      Il cède ainsi aux pressions de la maire, Nathalie Bouchart, dans son travail de sape des actions humanitaires des associations et qui vise à réduire les droits fondamentaux des exilés qui cherchent désespérément à rejoindre le plus souvent famille et proches outre-manche.

      Aujourd’hui, alors que la situation reste dramatique, ces associations de terrain sont accusées de « créer des nuisances », d’organiser « des distributions de repas de façon totalement anarchique » « caractérisées par le non-respect des mesures de distanciation sociale dans le cadre de la lutte contre la Covid-19 ». (...)

    • Pour faire disparaître les migrant·es... il suffit de les affamer.
      https://www.gisti.org/spip.php?article6472
      « Il est interdit toute distribution gratuite de boissons et denrées alimentaires dans les rues listées ci-dessous [du centre-ville de Calais] pour mettre fin aux troubles à l’ordre public et limiter les risques sanitaires liés à des rassemblements non déclarés », a décidé le préfet du Pas-de-Calais par un arrêté longuement motivé publié le 10 septembre [1].
      https://www.gisti.org/IMG/pdf/arrete_2020-09-11.pdf

      Pour favoriser une meilleure compréhension de cet arrêté, nos associations en ont réalisé une réécriture, débarrassée des faux-semblants du langage bureaucratique.

      CABINET DU PRÉFET

      DIRECTION DES SÉCURITÉS - BUREAU DE LA RÉGLEMENTATION DE SÉCURITÉ

      Considérant que l’Europe et ses États membres mènent une politique visant à maintenir à distance respectable de leurs frontières les personnes qui tentent de fuir les guerres, persécutions et autres calamités provoquées par les élites politiques, économiques et financières ;

      Considérant que la présence persistante dans le centre ville de Calais de personnes que leur aspect désigne comme étrangères et totalement démunies met en évidence l’inhumanité de cette politique et constitue en conséquence une nuisance insupportable ;

      Considérant que la présence de ces exilé·es à proximité de la frontière franco-britannique accroît d’autant cette nuisance que, selon des sources bien informées, confronté aux pressions du Royaume-Uni en faveur d’un accord visant à renvoyer tous les migrant-es en provenance de France, le ministère de l’intérieur fait valoir que "si on accepte ça, on deviendra la poubelle des Anglais » [2] ;

      Considérant que les actions déterminées menées jusqu’à ce jour pour soustraire ces personnes aux regards de la population et les dissuader se rassembler sur le territoire de la commune et, si possible, du département, voire du territoire national, n’ont pas encore parfaitement atteint leur but ;

      Considérant notamment que si les destructions quotidiennes de campements, tentes et cabanes de même que les opérations policières de harcèlement et de dispersion ont largement contribué à réduire significativement leur visibilité, nombre d’entre elles s’obstinent pourtant à apparaître à la vue de tou·tes et ce, à toutes heures du jour ;

      Considérant que doit en conséquence être empêchée toute réunion de personnes paraissant étrangères et démunies ainsi que toute action favorisant ces réunions, notamment les points de fixation créés pour assurer la satisfaction de leurs besoins élémentaires ;

      Considérant que des associations subversives persévèrent à distribuer quotidiennement la nourriture dont ces personnes manquent et que, révélant les carences de la commune et de l’État, elles discréditent ainsi leur action ;

      Considérant que par une ordonnance du 22 mars 2017, le tribunal administratif de Lille avait certes sanctionné les décisions précédemment prises par la maire de Calais visant à interdire ces distributions en violation de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’Homme ;

      Mais considérant qu’après concertation entre la maire de Calais et le ministre de l’intérieur, il est apparu nécessaire, pour assurer l’éradication définitive des points de fixation, de passer outre cette décision de justice et, la police étant étatisée sur la commune de Calais, que soit pris un arrêté, préfectoral cette fois, réitérant les décisions interdisant la distribution de nourriture aux personnes étrangères qui en ont besoin ;

      Considérant que la pandémie de Covid 19 constitue dès lors l’occasion inespérée de fonder un tel arrêté sur les risques de propagation du virus, peu important que ces risques ne puissent être majorés par la réunion de personnes déjà en situation de proximité permanente et au demeurant parfaitement informées des mesures de distanciation à prendre ;

      Considérant en conséquence que cet arrêté doit être pris et ainsi motivé, quand bien même cette motivation apparaîtra pour ce qu’elle est : un prétexte ;

      Arrête

      Article 1er : Il est interdit aux personnes étrangères exilées et migrantes de se nourrir et, par voie de conséquence, à toute personne ou association de leur procurer de la nourriture ;

      Dans le prolongement de cet exercice de réécriture, nos associations appellent chacun·e à œuvrer pour que, sans délais, soient mises en œuvre des politiques tournant définitivement le dos à ces dérives nauséabondes et fondées sur le principe de la liberté de circulation et d’installation.
      Le 17 septembre 2020

      #gisti

      https://seenthis.net/messages/876342

  • Colombie
    La Confédération paysanne solidaire
    de la lutte pour la récupération des terres du peuple nasa

    Confédération paysanne

    https://lavoiedujaguar.net/Colombie-La-Confederation-paysanne-solidaire-de-la-lutte-pour-la-rec

    Depuis six ans les communautés indigènes du nord du Cauca, département de Colombie, ont ravivé les processus de récupération de terres qui leur ont été volées lors de la colonisation, épisodes de luttes acharnées.

    En décembre 2014, le peuple nasa occupe plusieurs propriétés terriennes détenues par les géants de la canne à sucre dont les monocultures s’étendent sur des centaines d’hectares dans la vallée. Ces terres sont les plus fertiles du département. Ce sont aussi celles dont ont été chassé·e·s les indigènes pendant la colonisation, où ils et elles ont été exploité·e·s par la suite, avec d’autres travailleu·se·rs pauvres, pour le compte des industries capitalistes qui gèrent la production de sucre de canne.

    Pendant les récupérations, la canne à sucre est coupée, les terres sont amendées et semées, réaménagées pour garantir un équilibre biologique depuis longtemps anéanti. Des animaux sont installés, pour paître les espaces non cultivés. Une véritable réappropriation paysanne pour l’autonomie et l’autosuffisance alimentaire. C’est une lutte que les communautés indigènes ont nommé « la libération de la Terre Mère », un « apport simple aux luttes du monde pour rétablir l’équilibre de la vie, détruit par le délire capitaliste ». « C’est pour cela qu’ils nous assassinent » et « c’est pour cela que nous sommes toujours debout ». (...)

    #Colombie #peuple_nasa #terres #libération #répression #assassinats #Confédération_paysanne #solidarité

  • Aux côtés du peuple kurde

    Pierre Bance

    https://lavoiedujaguar.net/Aux-cotes-du-peuple-kurde

    André Métayer
    Vingt-cinq années aux côtés du peuple kurde
    Histoire des Amitiés kurdes de Bretagne (1994-2019)

    Pourquoi s’intéresser aux Kurdes ? Pour le présent, ce ne sont pas les Kurdes par eux-mêmes qui intéressent, mais leur révolution au Rojava. Ainsi depuis sept ou huit ans, la cause kurde suscite de la curiosité en France. Encore ne faut-il pas exagérer, cet intérêt n’est souvent que compassionnel, quand il ne s’égare pas dans une exaltation qui risque fort d’être refroidie par la réalité.

    Il en est dont l’engagement est plus ancien et dont la durée assure de sa solidité. En des temps où nul ne connaissait le Rojava, où le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) était suspecté de stalinisme, bien avant son abandon du marxisme-léninisme et du nationalisme dans les années 2000. Des temps, où Abdullah Öcalan, son leader, était encore libre, avant d’être kidnappé par les services secrets américains et turcs en 1999, puis emprisonné à vie dans une île de la mer de Marmara. C’était en 1994. Un petit groupe venu de Bretagne visite le Kurdistan de Turquie. Parmi eux, André Métayer. Ce qui n’aurait pu être que du tourisme militant va se muer en un engagement sous le coup de l’émotion. De ses yeux, voir un village détruit par l’armée turque comme le furent quelque quatre mille autres dans ces années de plomb, voir un peuple entier terrorisé dans ses villes et ses campagnes par la violence militaire et policière, bouleversa ces voyageurs qui prirent la résolution de se solidariser avec ces Kurdes qui paraissaient d’éternels vaincus alors qu’ils étaient d’éternels résistants. (...)

    #Kurdes #Bretagne #Turquie #résistance #amitié #solidarité #PKK #Öcalan #Erdoğan #Rojava #Moyen-Orient

  • Solidaires de « Rosa Nera », en Crète,
    où l’État grec met brutalement fin à seize années
    d’occupation libertaire auto-organisée

    https://lavoiedujaguar.net/Solidaires-de-Rosa-Nera-en-Crete-occupation-en-cours-de-demantelemen

    L’évacuation de l’occupation « Rosa Nera » sur la colline de Kastelli, dominant le vieux port de La Canée (Hania), a été effectuée tôt ce samedi 5 septembre au matin par les autorités policières.

    Depuis la prise du pouvoir par un gouvernement de droite, des dizaines de squats politiques anarchistes ou antiautoritaires ont été évacués par la violence policière ; il s’agit d’une décision centrale d’« ordre et de sécurité » appliquée par l’État grec.

    À La Canée, la zone était bouclée ce matin par plusieurs forces de police depuis 5 h 30. Tout de suite, les personnes solidaires ont été informées et ont commencé à se rassembler. L’opération d’évacuation a été menée par les Forces spéciales antiémeutes, alors que des forces de police locales ont également participé à l’opération. La colline était entourée de flics. Une escouade bleue — provenant peut-être de la ville voisine de Réthymnon — avait bloqué l’entrée du passage menant à l’occupation.

    Lorsque se déroulait l’opération de transfert à la direction de la police de celles et ceux détenu·e·s à l’intérieur du bâtiment (il s’agit de seize arrêté·e·s, parmi eux des immigré·e·s hébergé·e·s dans l’occupation), les personnes rassemblées criaient des slogans comme « Tout est à nous car tout est volé, occupons les villas et les maisons abandonnées », « Dans vos têtes il n’y a que la merde, comment comprendre ce que signifie liberté » (adressé aux flics) alors qu’ils et elles désignaient les équipes qui se rendaient sur la zone pour évacuer les lieux. (...)

    #Grèce #Crète #Rosa_Nera #occupation #anarchiste #démantèlement #répression #solidarité

  • #Montpellier : #expulsion du #squat_Bouisson-Bertrand, expulsion de la honte
    https://fr.squat.net/2020/09/01/montpellier-expulsion-du-squat-bouisson-bertrand-expulsion-de-la-honte

    La police a procédé lundi 31 août au matin à l’expulsion du squat Bouisson-Bertrand, situé rue de la Croix-Verte dans le quartier d’Euromédecine à Montpellier, et qui accueillait jusqu’à 200 réfugiés et demandeurs d’asile depuis plus d’un an et demi. Des dizaines de migrant·es et de militant·es se sont mobilisé·es en se rassemblant devant la […]

    #778_rue_de_la_Croix_Verte #Euromédecine #ex_Institut_Bouisson_Bertrand #sans-papiers #Solidarité_Partagée #squat_de_la_Croix_Verte

  • Sorbonne nouvelle annonce son diplôme DU Passerelle

    L’université Sorbonne nouvelle ouvert les portes pour les étudiants exilés par son diplôme DU Passerelle.

    Le DU Passerelle est un diplôme d’université qui accueille des étudiants en exil titulaires d’un équivalent du bac, souhaitant commencer ou reprendre des études.

    La formation vise l’acquisition de compétences linguistiques, culturelles et méthodologiques relatives au niveau B2 du Cadre européen de référence, avec pour objectif l’insertion des étudiants dans une formation universitaire.

    https://uniondesetudiantsexiles.org/fr/archives/1401
    #université #réfugiés #asile #migrations #solidarité #France #Sorbonne

    –—

    Ajouté à la métaliste sur les villes refuge, et plus précisément sur les #universités-refuge :
    https://seenthis.net/messages/759145#message766829

  • Banksy funds refugee rescue boat operating in Mediterranean | Refugees | The Guardian
    https://www.theguardian.com/world/2020/aug/27/banksy-funds-refugee-rescue-boat-operating-in-mediterranean
    https://i.guim.co.uk/img/media/9c537a55c8670bc3aae9d8384dd7a036078b08ff/0_0_3451_2072/master/3451.jpg?width=605&quality=45&auto=format&fit=max&dpr=2&s=4a6708442fa582f5

    The British street artist #Banksy has financed a boat to rescue refugees attempting to reach Europe from north Africa, the Guardian can reveal.

    The vessel, named #Louise_Michel after a French feminist anarchist, set off in secrecy on 18 August from the Spanish seaport of Burriana, near Valencia, and is now in the central Mediterranean where on Thursday it rescued 89 people in distress, including 14 women and four children.

    It is now looking for a safe seaport to disembark the passengers or to transfer them to a European coastguard vessel.[...]

    Banksy’s involvement in the rescue mission goes back to September 2019 when he sent an email to #Pia_Klemp, the former captain of several NGO boats that have rescued thousands of people over recent years.

    Une bien belle équipe #migration #sauvetage #réfugié·es #assistance #humanisme #solidarité

    • https://www.lemonde.fr/international/article/2020/08/27/un-navire-pour-secourir-les-migrants-en-mediterranee-le-dernier-projet-du-st

      Ayant d’abord cru qu’il s’agissait d’un canular, Pia Klemp estime que Banksy l’a choisie en raison de ses prises de position politiques : « Je ne vois pas le sauvetage en mer comme une action humanitaire, mais comme faisant partie d’un combat antifasciste » , déclare-t-elle. Les dix membres d’équipage du Louise-Michel se revendiquent tous comme des militants antiracistes et antifascistes prônant un changement politique radical, rapporte le Guardian.

      https://pbs.twimg.com/media/EgfvZayUYAEadhM?format=jpg&name=small

    • via @val_k sur cuicui
      https://paris-luttes.info/l-humanitaire-ce-n-est-pas-ma-14189

      L’humanitaire, ce n’est pas ma lutte .

      Retour de mission avec l’ONG de sauvetage en mer Seawatch.

      Non, Papa, je ne crois pas que je sois fière de moi.

      A mon retour de mission avec Seawatch, tu as été le premier à me demander si j’étais « fière ».

      Fière de ces plus de 200 vies secourues en Méditerranée, « arrachées à l’enfer libyen » au cours de trois opérations de sauvetages difficiles. Difficiles car en contexte de COVID-19. De fermeture des ports européens. De politique d’intimidation des milices libyennes. De météo dégueulasse pour un mois de juin.

      Non, Papa, je ne crois pas que je sois fière de moi. La vérité, c’est que je n’ai jamais eu aussi honte. Je n’ai jamais été aussi en colère.

      La vérité, c’est que je ne sais pas comment je pourrais être fière.

      D’avoir embarqué sur un bateau de sauvetage avec d’autres militant.e.s plus ou moins pro pour secourir des vies en mer que les États européens ont les moyens et l’obligation légale de sauver eux-mêmes.

      D’avoir distribué des gilets de sauvetage à des enfants tout juste nés et d’avoir découvert à ce moment-là que les tailles bébés existaient aussi pour les équipements de secours en mer.

      D’avoir tenu dans mes bras des êtres humains incapables de soutenir leur poids, couverts d’essence et d’excréments après avoir dérivé pendant trois jours en mer.

      D’avoir dû avec le reste de l’équipage maintenir des corps en vie sur un bateau surpeuplé et une mer agitée en attendant que l’Italie accepte d’ouvrir ses ports pour les accueillir.

      D’avoir distribué des barres de survie, des chaussettes et des brosses à dents à des gens infiniment plus autonomes que moi.

      D’avoir pris soin de corps meurtris, affamés et torturés pour rien. Au nom de l’absurdité des politiques migratoires européennes.

      De m’être presque habituée aux histoires de torture et de viols. Aux marques sur les corps.

      D’avoir répondu « oui, je sais… » à une énième histoire de Libye. Pour l’écourter. Pour ne pas entendre plus. Ne pas voir.

      D’avoir été si faible devant des gens si forts.

      D’avoir oublié, le temps d’une fête improvisée sur le pont arrière du Sea watch, au milieu des cris de joie, des rires et des danses, la violence et l’absurdité de la situation.

      D’avoir menti en acquiesçant aux « tout ira mieux en Europe » lâchés çà et là, de peur de froisser trop vite et trop tôt des espoirs impossibles.

      D’avoir distraitement répondu « see you soon in Paris », sans avoir le courage d’expliquer la merde qu’était Dublin, de peur que des gens se jettent par-dessus bord, comme cela s’est passé sur l’Ocean Viking.

      D’avoir offert à ces personnes comme premier spectacle de l’Europe des hommes en uniforme armés de matraques.

      D’avoir endossé à leurs yeux l’image affreuse et violente du héros. Du sauveteur blanc venant au secours de personnes racisées.

      D’avoir dû « offrir » à des gens comme un privilège ce qui relève d’un droit fondamental.

      D’avoir posé mes fesses dans un avion pour faire un Palerme-Paris à 50 euros en pensant que ce même trajet prendrait à mes ami.e.s des mois voire des années, plusieurs centaines d’euros, une bonne dose de violences policières et tant des tracas administratifs.

      D’avoir lu à mon retour, dans un journal italien à l’aéroport, qu’au mois de juin, 20% des personnes ayant tenté de traverser la Méditerranée avaient perdu la vie.

      D’avoir les soirs observé la mer depuis la proue du bateau et de l’avoir trouvée belle. Aimé ce qui est une hideuse fosse commune. De m’y être baigné. D’y avoir nagé.

      D’avoir, entre deux dinghies, croisé en mer des ferries et des bateaux de croisière remplis de gens qui ont le droit de voyager. D’être libres. De vivre.

      D’avoir partagé des moments si forts et si précaires avec des inconnus, qui pour certains sont devenus des ami.e.s.

      Des personnes avec lesquelles on aimerait lutter ensemble et debout, plutôt qu’assise sur le pont d’un bateau à distribuer des chaussettes.

      Non, Papa, je ne crois pas que je sois fière de moi. La vérité, c’est que je n’ai jamais eu aussi honte. Je n’ai jamais été aussi en colère.

      L’humanitaire, ce n’est pas ma lutte. Ce n’est celle de personne d’ailleurs. Ni celle de Seawatch. Ni de son équipage.

      Tout cela ne devrait juste pas exister.

    • Migrants : deux navires humanitaires au secours du bateau de Banksy en Méditerranée
      https://www.arte.tv/fr/afp/actualites/migrants-deux-navires-humanitaires-au-secours-du-bateau-de-banksy-en-mediterran

      Deux navires humanitaires sont en route pour porter assistance au bateau affrété en Méditerranée par le street artist Banksy, qui compte 219 migrants à bord et a lancé un appel de détresse, a-t-on appris samedi de sources concordantes.
      Parti le 18 août d’Espagne dans le plus grand secret, le Louise-Michel est actuellement dans l’incapacité d’avancer après avoir sauvé vendredi 130 naufragés supplémentaires et a demandé « une assistance immédiate », affirmant avoir sollicité les autorités italiennes et maltaises. Un migrant est mort sur le bateau et plusieurs sont blessés.
      Actuellement en Méditerranée, où il a sauvé 201 migrants et est lui-même en quête d’un port d’accueil, le Sea-Watch 4 a décidé de venir en aide au Louise-Michel « face à l’absence de réaction » des autorités, a indiqué à l’AFP un porte-parole de l’ONG allemande Sea-Watch qui affrète ce bateau avec Médecins sans frontières.
      « Nous avons une clinique à bord du Sea-Watch 4 et on va voir comment on peut les aider. On pourra aussi peut-être prendre des migrants à bord même si nous avons des procédures Covid à respecter », a complété Hassiba Hadj-Sahraoui, chargée des questions humanitaires de MSF aux Pays-Bas, qui dénonce la « situation intenable » des navires humanitaires en Méditerranée.
      Parallèlement, le collectif italien de gauche Mediterranea a annoncé l’envoi du navire Mare Ionio depuis le port d’Augusta en Sicile pour porter assistance au Louise-Michel, invoquant lui aussi l’absence de réponse de l’Italie ou de Malte face « au danger de mort imminent » encouru par les migrants.
      « La situation est dramatique (...) Il y a beaucoup de femmes et d’enfants, beaucoup de gens ont de graves problèmes médicaux à cause de brûlures d’essence et de nombreuses heures passées en mer », affirme le collectif dans un communiqué.
      Selon les dernières données du Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), les tentatives de départ augmentent en Méditerranée, route migratoire la plus meurtrière du monde. Entre début janvier et fin juillet, les tentatives au départ de la Libye ont augmenté de 91%, comparé à la même période l’an dernier, représentant 14.481 personnes ayant pris la mer.

    • Le bateau Le Louise Michel avec des migrants à bord a été refusé par plusieurs villes. Mais Marseille décide de lui venir en aide.
      https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/migrants/marseille-ouvre-son-port-au-louise-michel_4089283.html

      Qu’est-ce qui a motivé la Ville à prendre cette décision ? « Justement, ce ne sont pas des migrants. Je n’accepte pas ce terme. Ce sont des naufragés, ce sont de gens qui risquent la mort. Ils sont en mer dans une situation critique. Le droit maritime, l’Histoire maritime, l’Histoire de la ville, tous convoquent notre responsabilité. Des femmes et des enfants sont en train de mourir… dans cette situation-là, on ne demande ni les papiers, ni la régularité de la situation de ces gens-là. On les sauve, on les secoure », martèle Benoit Payan, premier adjoint de la ville de Marseille.

  • Agression contre les communautés zapatistes,
    le Congrès national indigène appelle à la solidarité

    CNI

    https://lavoiedujaguar.net/Agression-contre-des-communautes-zapatistes-le-Congres-national-indi

    Aux peuples du Mexique et du monde,

    Le Conseil indigène de gouvernement - Congrès national indigène dénonce la lâche attaque des membres du groupe paramilitaire appelé Organisation régionale des caféiculteurs d’Ocosingo (Orcao) qui, le samedi 22 août aux environs de 11 heures du matin, ont volé et brûlé les installations du Centro de Comercio Nuevo Amanecer del Arcoiris situé sur le site connu comme « croisement » de Cuxuljá, Commune autonome Lucio Cabañas, à l’intérieur de la municipalité officielle d’Ocosingo, Chiapas.

    L’organisation paramilitaire Orcao a maintenu depuis des années une pression, et une violence constante sur les communautés zapatistes ; c’est le cas dans la Commune autonome Moisés Gandhi, pour arrêter l’organisation autonome, pour privatiser les terres qui ont coûté la lutte et l’organisation des peuples originaires bases d’appui zapatistes, pour terroriser et menacer les compañeros et compañeras qui depuis le bas ont parié sur l’espoir. C’est le cas aussi des diverses agressions contre les compañeros du Congrès national indigène qui furent violentés et séquestrés par les paramilitaires de l’Orcao, les « Chinchulines » et des gens du parti Morena.

    Nous dénonçons la guerre qui, depuis le haut, se déploie contre l’organisation des communautés zapatistes en même temps que d’en haut les mauvais gouvernements cherchent à imposer, dans tout le pays, les mégaprojets de mort auxquels nous nous opposons et nous opposerons, parce que nous ne sommes pas disposés à renoncer à nos territoires et à permettre la destruction que nous promettent les puissants. (...)

    #Mexique #Chiapas #zapatistes #paramilitaires #agression #solidarité

  • Chrysochoidis meets Austrian interior minister

    Citizens’ Protection Minister #Michalis_Chrysochoidis on Tuesday thanked Austria for helping Greece secure its border with Turkey which tens of thousands of migrants and refugees tried for days to breach in March.

    Chrysochoidis was speaking during a meeting with Austrian Interior Minister #Karl_Nehammer in Athens for talks on security, migration and the novel coronavirus.

    “In #Evros in March, we, you and other Europeans moved Europe forward. We fought for a common cause: our borders,” Chrysochoidis said.

    “There was no hesitation about supporting Greece,” Nehammer said about the decision to send dozens of police officers to the border.

    “At this difficult time, European solidarity depends on actions, not just words,” he said.

    “We had to send a clear message to Turkey that no one will be left alone,” he said.

    https://www.ekathimerini.com/256205/article/ekathimerini/news/chrysochoidis-meets-austrian-interior-minister
    #Autriche #Grèce #frontières #asile #migrations #réfugiés #externalisation #Turquie #police #solidarité_européenne (sic)

    –---

    Ajouté au fil de discussion sur l’extension du mur dans l’Evros, car l’envoi de policiers participe aussi à la militarisation de la frontière :
    https://seenthis.net/messages/830355

  • The Next Great Migration. The Beauty and Terror of Life on the Move

    The news today is full of stories of dislocated people on the move. Wild species, too, are escaping warming seas and desiccated lands, creeping, swimming, and flying in a mass exodus from their past habitats. News media presents this scrambling of the planet’s migration patterns as unprecedented, provoking fears of the spread of disease and conflict and waves of anxiety across the Western world. On both sides of the Atlantic, experts issue alarmed predictions of millions of invading aliens, unstoppable as an advancing tsunami, and countries respond by electing anti-immigration leaders who slam closed borders that were historically porous.

    But the science and history of migration in animals, plants, and humans tell a different story. Far from being a disruptive behavior to be quelled at any cost, migration is an ancient and lifesaving response to environmental change, a biological imperative as necessary as breathing. Climate changes triggered the first human migrations out of Africa. Falling sea levels allowed our passage across the Bering Sea. Unhampered by barbed wire, migration allowed our ancestors to people the planet, catapulting us into the highest reaches of the Himalayan mountains and the most remote islands of the Pacific, creating and disseminating the biological, cultural, and social diversity that ecosystems and societies depend upon. In other words, migration is not the crisis—it is the solution.

    Conclusively tracking the history of misinformation from the 18th century through today’s anti-immigration policies, The Next Great Migration makes the case for a future in which migration is not a source of fear, but of hope.

    https://www.bloomsbury.com/us/the-next-great-migration-9781635571998
    #adaptation #asile #migrations #réfugiés #mobilité #solution #problème #résilience #livre #changement_climatique #climat #réfugiés_environnementaux #migrations_environnementales #histoire #survie #crise #histoire_des_migrations

    ping @isskein @karine4 @_kg_ @reka

    • Climate migration is not a problem. It’s a solution.

      Climate migration is often associated with crisis and catastrophe, but #Sonia_Shah, author of “The Next Great Migration,” wants us to think differently about migration. On The World’s weekly look at climate change solutions, The Big Fix, Shah speaks to host Marco Werman about her reporting that considers how the world would be more resilient if people were given legal safe ways to move.

      https://www.pri.org/file/2020-08-21/climate-migration-not-problem-it-s-solution

      –—

      Sonia Shah parle aussi de #musique métissée, dont celle de #Mulatu_Astatke, qui n’aurait pas pu voir le jour sans la migrations de populations au cours de l’histoire :


      https://en.wikipedia.org/wiki/Mulatu_Astatke

      #immobilité #fermeture_des_frontières

    • Migration as Bio-Resilience : On Sonia Shah’s “The Next Great Migration”

      DURING THE UNUSUALLY frigid winter of 1949, a breeding pair of gray wolves crossed a frozen-over channel onto Michigan’s Isle Royale, a narrow spit of land just south of the US-Canadian maritime border in Lake Superior. Finding abundant prey, including moose, the pair had pups, starting a small lupine clan. Over the next almost 50 years, without access to the mainland, the clan grew increasingly inbred, with over half the wolves developing congenital spinal deformities and serious eye problems. As the wolf population declined — scientists even found one mother dead in her den, with seven unborn pups in her — the moose population came thundering back, gobbling up and trampling the forest’s buds and shoots. The ecosystem’s food chain now had a few broken links.

      The Isle Royale wolf population was saved, however, by a lone migrant. In 1997, a male wolf made his way to the island. Within a generation — wolf generations are a little less than five years — 56 percent of the young wolves carried the newcomer’s genes. In the years since, thanks to ongoing conservation efforts, more wolves have been brought to the island to provide enough genetic diversity not only to save the wolves but preserve the ecosystem’s new balance.

      This is just one of many examples of the bio-benefits of migratory species provided by Sonia Shah in her new book, The Next Great Migration. Hers is an original take on the oft-stultifying debate about immigration, most frequently argued over by unbending stalwarts on opposite extremes, or sometimes quibbled over by noncommittal centrists. There are now more displaced humans than ever — around one percent of the total human population — and the climate crises together with humanity’s ceaseless creep are driving an increasing number of nonhuman species to search for more welcoming climes. That half of the story is popularly understood: the world is on the move. What is less often acknowledged, and what Shah convincingly fills out, is its biological necessity. “Migration’s ecological function extends beyond the survival of the migrant itself,” she writes. “Wild migrants build the botanical scaffolding of entire ecosystems.” Besides spreading pollen and seeds — upon which the survival of many plants depend — migrants also transport genes, thus bringing genetic diversity. Migration is not only a human fact but a biological one.

      But the understanding of migration’s critical import — whether broadly biological or specifically human — has been a long time coming.

      “The idea that certain people and species belong in certain fixed places has had a long history in Western culture,” Shah writes. By its logic, “migration is by necessity a catastrophe, because it violates the natural order.” The so-called “natural order” is actually a construct that has been buoyed for millennia by a broad coalition of scientists, politicians, and other ideologically inflected cavillers. As for the word “migrant,” it didn’t even appear in the English language until the 17th century — when it was coined by Thomas Browne — and it took another hundred years before it was applied to humans. One important migrant-denialist, as Shah details, was Swedish-born naturalist Carl Linnaeus, most famous for formalizing binomial nomenclature, the modern system of classifying organisms as, say, Canis lupus or Homo sapiens.

      Shah goes beyond Linnaeus’s contribution to taxonomy — which, notably, is itself subject to critique, as when essayist Anne Fadiman describes it as a “form of mental colonising and empire-building” — to illuminate his blinkered fealty to the dominant narratives of the day. More than just falling in line, he worked to cement the alleged differences between human populations — crudely exaggerating, for instance, features of “red,” “yellow,” “black,” or “white” skinned people. He sparred with competing theorists who were beginning to propose then-revolutionary ideas — for instance, that all humans originated in and migrated out of Africa. With the concept of the “Great Chain of Being,” he toadied to the reigning theological explanation for the world being as it was; this concept hierarchically categorized, in ascending order, matter, plants, animals, peasants, clergy, noblemen, kings, and, finally, God. To support his views, Linnaeus took a trip to northern Sweden where he “studied” the indigenous Sami people, all the while complaining of the climate and the locals not speaking Swedish. Robbing them of a few native costumes, he then freely fabricated stories about their culture and origins. He later tried to give credence to biological differences between Africans and Europeans by committing to the bizarre fantasy that black women had elongated labia minora, to which he referred using the Latin term sinus pudoris. The cultural backdrop to his explanations and speculations was the generally held view that migration was an anomaly, and that people and animals lived where they belonged and belonged where they lived — and always had.

      Ignorance — deliberate, political, or simply true and profound — of the realities of even animal migration went so far as pushing scientists to hatch myriad far-fetched theories to explain, for example, where migratory birds went in the winter. Leading naturalists at the time explained some birds’ seasonal disappearance by claiming that they hibernated in lakes — a theory first proposed by Aristotle — or hid in remote caves. Driving such assumptions was, in part, the idea of a stable and God-created “harmony of nature.” When some thinkers began to question such fixed stability, Linneaus doubled down, insisting that animals inhabited their specific climes, and remained there. The implication for humans was not only that they had not migrated from Africa, but that Africans — as well as Asians and Native Americans — were biologically distinct. This kind of racial essentialism was an important structural component of what would morph into race science or eugenics. Linnaeus divided Homo sapiens into Homo sapiens europaeus (white, serious, strong), Homo sapiens asiaticus (yellow, melancholy, greedy), Homo sapiens americanus (red, ill-tempered, subjugated), and Homo sapiens afer (black, impassive, lazy), as well as Homo caudatus (inhabitants of the Antarctic globe), and even Homo monstrosus (pygmies and Patagonian giants).

      “Scientific ideas that cast migration as a form of disorder were not obscure theoretical concerns confined to esoteric academic journals,” but, Shah writes, “theoretical ballast for today’s generation of anti-immigration lobbyists and policy makers.”

      Here Shah dredges up more vile fantasies, like that of the “Malphigian layer” in the late 17th century, which claimed that Africans had an extra layer of skin consisting of “a thick, fatty black liquid of unknown provenance.” While the Malphigian layer has been roundly dismissed, such invented differences between peoples continue to bedevil medical treatment: even today, black people are presumed to be able to tolerate more pain, and so it’s perhaps hardly surprising that more black women die in childbirth.

      The idea was “that people who lived on different continents were biologically foreign to one another, a claim that would fuel centuries of xenophobia and generations of racial violence.” Or, put more simply, Linnaeus and other believed: “We belong here. They belong there.”

      ¤

      “The classifications of species as either ‘native’ or ‘alien’ is one of the organizing principles of conservation,” Shah writes, quoting a 2007 scientific study in Progress in Human Geography. The implications of that dichotomous classification are harmful to humans and nonhumans alike, setting the stage for xenophobia and white anthropomorphism. As a case in point, the son of author and conservationist Aldo Leopold recommended in 1963, that US national parks “preserve, or where necessary […] recreate the ecologic scene as viewed by the first European visitors.” The idea of a pristine, pre-colonial era presumes an ahistorical falsehood: that humans and others left no trace, or that those traces could be undone and the ecologic scene returned to a static Eden. While many indigenous cultures certainly live less disruptively within their environment, in the case of both the Americas and Australia for example, the arrival of the first Homo sapiens heralded the swift extinction of scores of native species — in the Americas, woolly mammoths, giant sloths, saber-toothed tigers, camelops, and the dire wolf. Yet the pull toward preservation persists.

      In 1999, Bill Clinton established the National Invasive Species Council, which was tasked with repelling “alien species.” This move was an outgrowth of the relatively recently created disciplines of conservation biology, restoration biology, and even invasion biology. I recall being a boy in northern Ohio and hearing of the horror and devastation promised by the zebra mussel’s inexorable encroachment into the ecosystems of the Great Lakes. One invasion biologist, writes Shah, “calculated that wild species moving freely across the planet would ravage large swaths of ecosystems. The number of land animals would drop by 65 percent, land birds by 47 percent, butterflies by 35 percent, and ocean life by 58 percent.” And while the globe is certainly losing species to extinction, blaming mobility or migration is missing the mark, and buoying up the old “myth of a sedentary planet,” as she puts it.

      For millennia, humans had hardly any idea of how some species could spread. They had neither the perspective nor technology to understand that creepy-crawlies have creeped and crawled vast distances and always been on the move, which is not, in the big picture, a bad thing. Zebra mussels, for example, were not the only, or even the greatest, threat to native clams in the Great Lakes. Besides disrupting the local ecosystems, they also contributed to those ecosystems by filtering water and becoming a new source of food for native fish and fowl. Shah notes that Canadian ecologist Mark Vellend has found that “wild newcomers generally increase species richness on a local and regional level.” Since the introduction of European species to the Americas 400 years ago, biodiversity has actually increased by 18 percent. In other words, Shah writes, “nature transgresses borders all the time.”

      In her last chapter, “The Wall,” she tackles the immunological implications of migration. While first acknowledging that certain dangers do uncontrovertibly exist, such as Europeans bringing smallpox to the Americas, or Rome spreading malaria to the outer regions of its empire, she metaphorizes xenophobia as a fever dream. To be sure, wariness of foreign pathogens may make sense, but to guide foreign policy on such grounds or let wariness morph into discrimination or violent backlash becomes, like a fever that climbs beyond what the host organism needs, “a self-destructive reaction, leading to seizures, delirium, and collapse.” It’s like a cytokine storm in the COVID-19 era. As Shah told me, “the reflexive solution to contagion — border closures, isolation, immobility — is in fact antithetical to biological resilience on a changing planet.”

      ¤

      In 2017, a solo Mexican wolf loped through the Chihuahuan Desert, heading north, following a path that other wolves, as well as humans, have traveled for thousands of years. Scientists were especially interested in this lone wolf, known as M1425, because he represented a waning population of endangered Mexican wolves dispersing genes from a tiny population in Mexico to a slightly more robust population in the United States.

      Like the Isle Royale wolves, “[i]f the two wild populations of Mexican gray wolves can find and mate with each other, the exchange of genetic material could boost recovery efforts for both populations,” a New Mexico magazine reported. But the area where M1425 crossed the international boundary is now closed off by a border wall, and the Center for Biological Diversity counts 93 species directly threatened by the proposed expansion of the wall. This is what we should be worried about.

      https://lareviewofbooks.org/article/migration-as-bio-resilience-on-sonia-shahs-the-next-great-migration
      #bio-résilience #résilience

      signalé par @isskein

  • 19 septembre - 17 octobre
    Marche nationale des sans-papiers

    https://lavoiedujaguar.net/19-septembre-17-octobre-Marche-nationale-des-sans-papiers

    À l’appel de quinze collectifs de sans-papiers, de la Marche des solidarités, des États généraux des migrations et de plus de cent vingt organisations, des sans-papiers marcheront à partir du 19 septembre des quatre coins du pays pour atteindre Paris en une grande manifestation le samedi 17 octobre.

    Acte 3 des sans-papiers
    De toutes les villes, de tous les foyers et de tous les quartiers,
    on marche vers l’Élysée !

    Acte 1. Le 30 mai des milliers de sans-papiers et de soutiens ont bravé l’interdiction de manifester à Paris et dans plusieurs autres villes.

    Dans les jours et les semaines qui ont suivi des dizaines de milliers de personnes ont manifesté contre le racisme et les violences policières.

    Acte 2. Le 20 juin des dizaines de milliers de sans-papiers et soutiens ont manifesté à Paris, Marseille, Lyon, Lille, Rennes, Montpellier, Strasbourg et dans de nombreuses autres villes.

    Mais Macron n’a eu aucun mot pour les « premier·e·s de corvée », aucun mot pour les sans-papiers, exploité·e·s dans les pires des conditions ou perdant leur emploi sans chômage partiel, retenu·e·s dans les CRA (centres de rétention administrative), vivant à la rue ou dans des hébergements souvent précaires et insalubres. Aucun mot pour les jeunes migrant·e·s isolé·e·s. Il n’a eu aucun mot contre le racisme, aucun mot pour les victimes des violences policières. (...)

    #sans-papiers #mobilisation #marche #solidarité #migrations #régularisation #17_octobre

  • ’We need people here’: the Spanish towns welcoming migrants

    Small towns look to bring back life and the sound of children after young Spaniards leave in search of work

    On the wall of a small flat in #Pareja, not far from the chemist, the plaza mayor and the 16th-century church, hangs a picture of a wooden farmhouse set among the palms and endless plains of western Venezuela.

    Were the painting bigger, it would show the mud-brick bread oven where Ángel Márquez and his family baked bread to sell, and the cows, the pigs and the horse they left behind when they finally decided enough was enough.

    In November last year, Márquez, his wife, Zaida Varillas, and three of the four children they have between them, abandoned their home in Venezuela’s Barinas province and came to Madrid. By then, their combined salaries as teachers had fallen to $10 a month and no longer covered the costs of food.

    After selling their pick-up truck, they joined the exodus in which more than 4 million Venezuelans have left their homeland as its economic and humanitarian crisis continues.

    Today, along with two other Venezuelan families, they live and work in Pareja, a hilltop town of 400 people in the central Spanish region of Castilla-La Mancha.

    Like many towns in what has come to be known as La España vaciada – “the hollowed-out Spain” – Pareja is picturesque, rich in history – and succumbing to depopulation.

    Younger people move away in search of work and opportunities, taking with them their labour, their skills and, perhaps most importantly, their children.

    Their absence upsets traditional demographic balances, condemning many small towns and villages to an ineluctable decline as shops and services shut down, schools close their doors because of a lack of pupils, and only the older people stay on.

    The statistics speak for themselves: 90% of Spain’s population – about 42 million people – is packed into 1,500 towns and cities that occupy 30% of the land. The other 10% (4.6 million people) occupy the remaining 70%, giving a population density of barely 14 inhabitants per square kilometre.

    Over the past decade, 80% of Spanish municipalities have experienced population falls – a figure that rises to 90% for towns, such as Pareja, that have fewer than 1,000 inhabitants.

    Spain’s Socialist-led coalition government has responded by creating a ministry for what it terms “the demographic challenge”.

    But the Venezuelan families are in Pareja thanks to a small new NGO, the Towns with a Future Association, which is working to match depopulated areas with migrants in search of a new life in rural Castilla-La Mancha.

    Established in January, the association is working with eight migrant families with children and about 35 individual migrants. While many of the migrants it helps are from Venezuela, it is also assisting people from Colombia, Peru, Honduras, Nicaragua, Guatemala, Ukraine, Mali and Nigeria.

    Márquez and his family, who spent seven long and hard months in Madrid before settling in Pareja in June, are enchanted by their new home.

    Both have renounced any benefits while they wait for their asylum application to go through and are working in the town, Márquez as a handyman for the council, and Varillas as a carer for some of Pareja’s elderly residents.

    “Life here is so much calmer than in Madrid,” says Márquez. “The people here have been really welcoming. They’re giving us shelter here and we’re going to stay here to help bring life back to these towns.”

    When the local school reopens in September, Márquez and Varillas’ two young sons, Sebastián and Santiago, will begin classes.

    The Towns with a Future Association hopes that others will follow the lead of Pareja’s mayor, Javier del Río, and open themselves to newcomers. As one of the association’s founders points out, the benefits are myriad and mutual.

    “The situation for migrants in Madrid – whether they have the papers they need or not – is really difficult,” says Dorys Castillo.

    “The scheme helps them because they stop living on benefits and that’s fundamental: they become independent economically. And the project has quite a big impact socially because it’s something that helps the families and the towns.”

    But Castillo is careful to stress the needs for a careful and well-planned matching process.

    “You can’t start bringing in more people than a town or village can accommodate, even if they’re depopulated,” she says.

    “You have to think about the town and the people there. But, bit by bit, people in these towns get to know the new people and see them as people, not as people from a particular country. They rub along very naturally and work together.”

    So far, the reaction in Pareja has been encouraging.

    Antonio Ridruejo, a retired truck driver who has lived in the town all his life, is pleased to see the newcomers – especially the youngest ones.

    “We need people here – young people – because there are hardly any children here,” he says as he looks out over the main square.

    “If there were no children, we’d have to close the schools and it would be a dead town. If you don’t have any young people, you have nothing.”

    Márquez is recuperating from appendicitis and peritonitis. As well as looking after his sons, he passes the time painting, writing nostalgic songs on his four-stringed Venezuelan cuatro guitar, and thinking about the land he has left behind and the land he has found.

    “I miss my country a lot – and my farm – but the mayor has lent us a little allotment here,” he says.

    “We’re growing corn, beans, coriander, spring onions and tomatoes. But no chillies yet. There’s a tiny little piece of Venezuela in Pareja.”

    https://www.theguardian.com/world/2020/aug/10/the-spanish-towns-welcoming-in-migrants

    #Espagne #accueil #solidarité #population #démographie #asile #migrations #réfugiés

    –—

    Ajouté à la métaliste sur les villes-refuge:
    https://seenthis.net/messages/759145#message766825

  • Paris : la liste des zones où le masque est obligatoire à partir de lundi

    Sans parler du bien fondé de la mesure, je suis choqué par le classisme et le racisme (encore une fois) de la préfecture de Paris dans le choix de la désignation des zones à risque. Pas la peine de regarder en détail, regardez juste le nombre de lieux en fonction des arrondissements, les quartiers pauvres (et racisés) sont beaucoup plus visés que les quartiers riches. Tous les marchés des quartiers pauvres sont visés, pas ceux des quartiers riches...

    Ca me rappelle ces mesures de la préfecture qui confinaient plus sévèrement les commerces de Chateau Rouge :
    https://seenthis.net/messages/836239

    #coronavirus #solidarité #France #racisme #classisme #favoritisme #discrimination #quartiers_populaires #marchés #Didier_Lallement #Paris #préfecture

    1er, 2ème, 3ème et 4ème arrondissements
    - rue Montorgueil
    – marché des Enfants Rouges
    – rue Rambuteau
    – rue de Bretagne
    – rue des Francs Bourgeois
    – rue Saint-Honoré
    – rue de Montmartre

    5ème et 6ème arrondissements
    - rue Mouffetard
    – rue de Buci
    – rue de Seine
    – rue Mazarine
    – rue Jacques Callot
    – rue Princesse
    – rue des Canettes
    – rue Guisarde
    – marché Saint-Germain
    – jardin Tino Rossi

    7ème arrondissement
    – rue Clerc
    – marché de l’avenue de Saxe

    8ème arrondissement
    –nulle part !

    9ème arrondissement
    – rue des Martyrs
    – rue Cadet
    – marché alimentaire d’Anvers

    10ème arrondissement
    – rue de Metz
    – boulevard de Strasbourg
    – rue du Château d’Eau entre Fb St Martin et Fb St Denis
    – rue Cail
    – rue Perdonnet
    – rue Philippe de Girard
    – place Ian Karski
    – rue Louis Blanc dans sa portion entre la place Karski et le faubourg Saint-Denis
    – rue du Faubourg Saint Denis
    – rue Lucien Sampaix
    – rue de Lancry
    – rue des Vinaigriers
    – quais du Canal Saint-Martin (Jemmapes et Valmy)

    11ème arrondissement
    – rue de la Roquette,
    – rue de Lappe
    – rue Keller
    – rue Daval
    – rue Jean-Pierre Timbaud
    – marché de Belleville
    – rue Oberkampf

    12ème arrondissement
    – Bercy-Village
    – Cour Saint-Emilion
    – marché d’Aligre

    13ème arrondissement
    – quai François Mauriac
    – quai de la gare,
    – Bibliothèque Nationale de France (parvis + marches et quai)
    – marché Maison-Blanche sur l’avenue d’Italie

    14ème arrondissement
    – rue Daguerre
    – rue Raymond Losserand (entre rue d’Alésia et avenue du Maine)

    15ème arrondissement
    – rue du Commerce
    – rue Linois

    16ème arrondissement
    – rue de Passy
    – rue de l’Annonciation

    17ème arrondissement
    – avenue de Saint-Ouen
    – rue de Lévis
    – rue Poncelet
    – rue Bayen

    18ème arrondissement
    – marché Barbès
    – marché Lariboisière
    – marché Ornano
    – boulevard de la Chapelle (entre Tombouctou et boulevard Barbès)
    – rue des Islettes
    – rue de la Goutte d’or
    – rue des Poissonniers
    – rue Dejean
    – rue de Suez
    – rue de Panama
    – marché Dejean (triangle rues Poulet, Poissonniers et Dejean)
    – marché Porte Montmartre (y compris le carré aux Biffins)
    – marché Ordener
    – rue de Steinkerque
    – avenue de Saint-Ouen
    – boulevard de Clichy
    – boulevard du Rochechouart
    – marché Poteau (Rue Duhesme – entre Ordener et Poteau
    – marché aux puces de Paris
    – rue Riquet (entre Marx Dormoy et Pajol)
    – rue de l’Olive
    – butte Montmartre (place du Tertre, parvis et marche du Sacré-Coeur, rue Norvins, rue du Mont Cenis)

    19ème arrondissement
    – quai de la Loire
    – quai de Seine
    – quai de Marne
    – quai de l’Oise jusqu’à l’entrée du parc de la Villette
    – rue de Bellevillle
    – marché de Joinville
    – place des fêtes
    – avenue Secrétan
    – avenue Mathurin Moreau
    – rue Manin
    – avenue Jean Jaurès entre rue de l’Ourcq et Porte de Pantin

    20ème arrondissement
    – rue des Panoyaux
    – rue Victor Letalle
    – rue Sorbier (entre la rue Menilmontant et la rue Juillet)
    – belvédère du Parc de Belleville
    – boulevard de Belleville
    – boulevard de Ménilmontant
    – rue de Ménilmontant
    – rue des Pyrénées
    – rue de Bagnolet
    – rue d’Avron
    – marché aux puces de la porte de Montreuil

    Paywall, mais le titre de cet article de l’Express en dit long :

    Obligatoire sur les quais mais pas sur les Champs, comment le masque s’est imposé à Paris
    Julien Chabrout, L’Express, le 9 août 2020
    https://www.lexpress.fr/actualite/societe/obligatoire-sur-les-quais-mais-pas-sur-les-champs-comment-le-masque-s-est-i

  • ▶︎ Habibi Funk 014: Solidarity With Beirut | Various Artists | Habibi Funk Records

    We at Habibi Funk have been shocked and saddened by the explosion in Beirut 3 days ago. It was important for us to express our solidarity so we reached out to the network of musicians we have adored in the last few years to put together a release. 100% of the profits will go the the Lebanese Red Cross. All tracks from this compilation come from artists from Beirut, some of them don’t live there anymore but the city was essential for their musical career. Although the process of compiling this release was super rushed in order to help in raising funds as quickly as possible, we truly love how it turned out to be musically.

    https://habibifunkrecords.bandcamp.com/album/habibi-funk-014-solidarity-with-beirut

    #musique #Liban #solidarité

  • Liberté pour Mahmoud Nawajaa, coordinateur de la campagne BDS en Palestine
    Solidaires, le 6 août 2020

    L’État israélien vient d’arrêter en pleine nuit, les yeux bandés, avec des dizaines de militaires et sans aucun motif d’inculpation, le coordinateur actuel de la campagne BDS (boycott, désinvestissement et sanctions) en Palestine, Mahmoud Nawajaa, 34 ans. Loin d’arrêter le boycott, ce type d’action ne fera que le renforcer...

    La campagne BDS exhorte les individus, associations, syndicats, partis etc. à faire pression sur leurs chancelleries pour qu’elles obtiennent la libération de ce militant pacifiste.

    L’Union syndicale Solidaires a envoyé le courrier suivant au Ministre des affaires étrangères :

    #Palestine #BDS #Mahmoud_Nawajaa #prison #injustice #criminalisation_des_militants #Solidaires #syndicat #France #Affaires_étrangères

  • #CANZONIERE_GRECANICO_SALENTINO « #SOLO_ANDATA »

    «Solo andata» è un brano dedicato alle migliaia di persone che tentano di raggiungere l’Europa affrontando dei viaggi pericolosissimi, nato dalla collaborazione tra #Erri_De_Luca e il Canzoniere Grecanico Salentino. Il videoclip è diretto da Alessandro Gassmann e prodotto da OH!PEN

    –-> Extrait :

    La terra ferma Italia, è terra chiusa.
    Vi lasciamo annegare. Per negare

    https://www.youtube.com/watch?v=3637irO8V9Y

    #musique #musique_et_politique #migrations #réfugiés #Méditerrannée

    ping @sinehebdo @isskein

  • Contre RTE et EDF, rencontrons-nous

    L’Amassada

    https://lavoiedujaguar.net/Contre-RTE-et-EDF-rencontrons-nous

    Les juges ont fini par comprendre dans quel état de nécessité se trouvent les lanceurs d’alerte qui se battent contre le transformateur de Saint-Victor-et-Melvieu. Le même état que tous les militants qui résistent ici et ailleurs et partout contre les projets inutiles, liberticides, écocides que les dirigeants de tout poil s’ingénient à promouvoir. En effet le tribunal de Rodez a acquitté les quatre camarades et condamne RTE (Réseau de transport d’électricité, filiale d’EDF) à rendre les terres aux paysans, à verser des dommages et intérêts au village pour troubles de l’ordre social, à réparer les préjudices subis par l’Amassada sous forme de nuits blanches et inhalation de gaz lacrymogène. Il condamne, en outre, à faire publicité de leurs excuses, les nombreux gendarmes qui ont accepté des missions de mercenariat au service d’intérêts industriels criminels.

    Eh bien non, c’est pas vrai, c’est un rêve, c’est une vilaine blague.

    Les inculpé·e·s du 12 octobre 2019 écopent de quatre à sept mois de prison avec sursis, de un mois avec sursis pour refus de se soumettre à la violation de leur ADN, cinq ans d’interdiction de se rendre sur le site de RTE, 100 euros par gendarme plaignant pour préjudice moral. (...)

    #Aveyron #EDF #Amassada #tribunal #rencontres #Mexique #Tehuantepec #ZAD #solidarité

  • An Immune Protein Could Prevent Severe #COVID-19 -if It Is Given at the Right Time - Scientific American
    https://www.scientificamerican.com/article/an-immune-protein-could-prevent-severe-covid-19-if-it-is-given-a

    "... viruses are smart. They have several proteins that can antagonize and suppress early interferon responses.” One of SARS-CoV-2’s own defenders, a viral protein called Nsp1, can shut down the host cell’s production of immune molecules, including interferons, researchers in Munich reported on July 17 in Science.

    [..,]

    “if the interferon response begins before viral replication peaks, we will have protective immunity,” he says. If the viruses thwart this antiviral defense, however, the delayed interferon response becomes pathogenic—summoning too many monocytes, which secrete inflammatory molecules and cause tissue damage. “It’s the relative timing of interferon with virus replication that’s the key,” Channappanavar says.

    [...]

    Therapeutically, the findings suggest that #interferons matter in the initial phase of infection. “If you give interferon early, you can really increase the antiviral response. This is where you gain the most,” says Miriam Merad, who directs the Precision Immunology Institute at the Icahn School of Medicine at Mount Sinai and was not involved with the new research. If a person with COVID-19 has already progressed to having #inflammation, “and you go in and give interferon, you are going to make things worse,” she says. In an open-label preprint study in China, #interferon nasal drops prevented the disease in at-risk medical staff who had treated infected individuals. Early unpublished data from COVID-19 patients hospitalized in the U.K. suggest that interferons inhaled directly into the lungs shortened hospital stays and increased odds of recovery. And a randomized trial in Iran is testing whether the proteins can enhance a base therapeutic regimen in moderate to severe COVID-19 patients.

  • #Covid-19 : contre le #coronavirus, quelles #thérapies sont encore dans la course ?
    https://theconversation.com/covid-19-contre-le-coronavirus-quelles-therapies-sont-encore-dans-l

    Peu de coopération en France et peu de coopération à l’échelle internationale.

    Dominique Costagliola est directrice adjointe de l’Institut Pierre-Louis d’épidémiologie et de santé publique (Sorbonne Université, Inserm). Membre de l’Académie des sciences, elle participe au conseil scientifique du consortium REACTing.

    [...]

    L’évaluation du #Remdesivir se poursuit pour évaluer son éventuel impact sur la #mortalité dans l’essai international de l’OMS #Solidarity et son essai associé #Discovery, conduit par l’Inserm dans plusieurs pays d’Europe (France, Autriche, Belgique, Luxembourg pour l’instant). La question de l’intérêt du Remdesivir reste posée, d’autant que ce médicament est coûteux et que ce ne sera pas un « game changer » s’il ne permet pas d’améliorer la survie.

    T.C. : Quelles sont les pistes qui ont été abandonnées par les principaux essais cliniques en cours ?

    D.C. : Sur l’ensemble des molécules qui ont été testées, l’#hydroxychloroquine, clairement, ne marche pas pour les personnes hospitalisées. Le #Lopinavir, un antirétroviral dont l’utilisation principale est le traitement de l’infection à VIH, a lui aussi été abandonné à la fois par l’essai britannique #Recovery et par l’essai Solidarity. [...]

    [...]

    T.C. : Et quelles sont les thérapies encore en cours d’évaluation ?

    D.C. : L’essai Solidarity teste encore l’#azithromycine, un antibiotique de la classe des azalides (famille des macrolides) seule. Ce bras n’a pas été arrêté, on en attend encore les résultats.

    Au nombre des pistes intéressantes pour lesquelles nous n’avons pas encore de réponse formelle figure le #plasma de personnes convalescentes. Les études portant sur ce type de thérapies sont plus complexes que lorsqu’on teste un médicament dont on connaît bien le processus de fabrication. En effet, le plasma est prélevé chez des gens qui ont eu la maladie, mais tout le monde ne procède pas de la même façon pour sélectionner les donneurs. En #France par exemple, dans l’essai #CORIPLASM, on vérifie la présence d’anticorps neutralisants. Ce n’est pas forcément le cas dans toutes les études qui sont conduites et le moment d’administration peut aussi jouer un rôle. Il faudra donc en tenir compte lors de l’analyse des résultats.

    [...] De nombreux essais de par le monde évaluent cette solution (y compris l’essai #Recovery au Royaume-Uni). Des résultats positifs pourraient ouvrir la voie pour tester des combinaisons d’#anticorps_monoclonaux permettant d’envisager un processus de fabrication plus simple et généralisable que le plasma de convalescent.

    Une autre piste explorée consiste à s’attaquer non plus au virus, mais à l’orage inflammatoire qu’il déclenche : c’est la piste des immunomodulateurs en général, et des anti-interleukines en particulier (ndlr : les interleukines sont des messagers chimiques qui interviennent dans la réponse immunitaire et l’inflammation associée). Au nombre de ces médicaments figure par exemple le #Tocilizumab, un anticorps qui bloque le récepteur de l’interleukine-6, utilisé pour traiter la polyarthrite rhumatoïde. Une équipe de l’AP-HP avait communiqué fin avril sur le sujet, les résultats sont actuellement soumis en vue d’une publication. Le Tocilizumab est aussi testé dans l’essai Recovery.

    Sur la base de publications ou d’annonces récentes, l’#interféron injectable ou en nébulisation est aussi une piste d’actualité (ndlr : les interférons sont des protéines impliquées dans la réponse immunitaire notamment antivirale).

    De nombreuses autres hypothèses ont aussi été formulées et sont en cours d’évaluation, sans qu’on sache si le nombre des inclusions de participants dans ces études sera suffisant pour en tirer des conclusions.

    T.C. : Est-ce que cela signifie qu’un trop grand nombre d’essais cliniques ont été mis en œuvre ?

    D.C. : La question est complexe, et sur ce point la France et le Royaume-Uni ont eu deux approches très différentes. Les Britanniques ont été très drastiques. Ils ont essentiellement organisé un très gros essai public simple, Recovery, dans lequel ils ont inclus environ 12 000 personnes. Celui-ci à déjà produit des résultats, négatifs pour l’hydroxychloroquine et le Lopinavir, positifs pour la corticothérapie à faible dose. D’autres sont à venir.

    En France, il y a eu au contraire une flambée d’études, sans coordination initiale. En outre, l’emballement franco-français autour de l’hydroxychloroquine a entraîné une multiplication d’essais en lien avec cette molécule. C’est notamment dû à la façon dont est organisé le système. Plus les centres hospitalo-universitaires conduisent de recherche, plus ils reçoivent de dotations. Or, ce sont eux les sponsors des essais publics, justement. Et du moment qu’une équipe a un sponsor, ni l’Agence Nationale de sécurité du Médicament et des produits de santé (ANSM) ni le Comité de protection des patients ne peut s’opposer au démarrage de son essai sous prétexte qu’il y en aurait déjà suffisamment (sous réserve que ledit essai suive les règles relatives à la protection des participants, bien entendu).

    Qui plus est, la recherche est organisée de façon à valoriser l’investigateur principal des travaux. Ce système pousse à la #pléthore et peu à la #collaboration , moins valorisée. Plus de 80 propositions ont été soumises à #REACTing. L’idéal aurait de trouver un juste milieu entre un essai unique, comme au Royaume-Uni, et ces 80 propositions… On aurait pu se limiter à quelques essais en ville et à l’hôpital, par exemple. Mais cela aurait nécessité que les gens travaillent les uns avec les autres, et qu’un organisme puisse être légitime à prioriser les propositions.

    Et cela aurait fait émerger une autre difficulté : quand vous recevez autant de propositions, même si certaines n’ont qu’un rationnel modeste, comment être sûr de donner la priorité aux bonnes ? Ce n’est pas un exercice facile, dans ce contexte.

    Enfin, on peut aussi noter qu’il y a eu peu de coopérations à l’échelle européenne . Tout ceci indique qu’il faudra tirer des enseignements de cette crise, tant en matière d’organisation des essais cliniques que de coopération nationale et internationale en contexte de maladie infectieuse émergente. Et notamment dans la perspective de la poursuite de l’épidémie…