• L’incroyable mobilisation de la police pour retrouver huit chaises qu’exige la banque fraudeuse HSBC
    http://www.reporterre.net/L-incroyable-mobilisation-de-la
    (la suite de http://seenthis.net/messages/341607 )

    Le 31 mars, Txetx Etcheverry et Sabrina Ravetta, militants de #Bizi, ont été entendus pour la troisième fois au commissariat de Bayonne. Leur délit ? Avoir saisi huit sièges dans une agence #HSBC pour protester contre l’#évasion_fiscale organisée par la banque. Des milliards contre quelques chaises… Et la police inquiète aussi Attac et Les Amis de la Terre !
    Le braquage du siècle s’est déroulé le 12 février dernier à Bayonne. C’était un jeudi. Sous les yeux des clients médusés, une vingtaine de personnes se sont livrées à un « pillage » militant dans l’agence de la banque HSBC. Le butin : huit sièges.
    Ces dangereux individus sont des militants du mouvement Bizi . Ils ont agi dans le cadre d’une action citoyenne pour reprendre une petite… toute petite partie de l’argent détourné par la banque HSBC.
    Car cette banque est au coeur d’un vaste système de #fraude, comme l’ont révélé en février dernier, Le Monde et le Consortium international des journalistes http://www.lemonde.fr/economie/article/2015/02/08/swissleaks-revelations-sur-un-systeme-international-de-fraude-fiscale_457231 : ce sont 180 milliards d’euros que la banque a fait disparaitre par évasion fiscale http://www.courrierinternational.com/article/2015/02/25/hsbc-carte-de-l-evasion-fiscale-globalisee entre novembre 2006 et mars 2007. Rien que pour la France, près de 6 milliards ont été dissimulés par HSBC, classée comme la deuxième banque mondiale.

    Pas rancunier pour un sou, Bizi avait offert aux #délinquants bancaires un exemplaire du Livre noir des banques http://www.reporterre.net/Le-hold-up-toujours-impuni-des publié par Attac et @bastamag.
    Qui est poursuivi pour « Vol aggravé » ? La banque fraudeuse ? Non : les récupérateurs de huit chaises !
    Cinq jours plus tard, #Txetx Etcheverry, cofondateur de Bizi, se présentait au poste de police. Il y était entendu pour « vol aggravé ». Devant le commissariat, le militant altermondialiste se disait prêt à « rendre au plus vite les huit fauteuils, mais seulement après que la banque HSBC ait elle-même rendu les 2,5 milliards d’euros que son système a permis de dérober aux recettes publiques françaises ». Et comme la restitution risque de prendre un peu de temps, Txext Etcheverry précisait que d’ici là, les sièges seraient « mis à la disposition d’associations et d’ONG luttant contre l’évasion fiscale ».

    L’offre a visiblement trouvé preneur puisque la police n’est parvenue à récupérer que trois des huit sièges. Les associations Attac https://france.attac.org, les Amis de la Terre http://www.amisdelaterre.org ainsi que le philosophe Patrick Viveret http://www.reporterre.net/Pour-empecher-le-risque-de-la et le syndicat national Solidaires Finances Publiques http://solidairesfinancespubliques.fr ont apporté leur soutien à Bizi en acceptant les précieuses chaises. Dès lors, aux yeux de la police, ils seront impliqués dans un « recel de vol aggravé ».
    Depuis, les enquêteurs cherchent désespérément les sièges manquants. Et le 17 mars, six militants de Bizi, sont de nouveau convoqués pour un relevé d’ADN. Txetx Etcheverry s’étonne logiquement de cette démarche et refuse tout prélèvement : « Je ne vois pas l’intérêt d’un fichage génétique puisque nous agissons toujours à visages découverts ».
    Le 31 mars, Txetx Etcheverry et Sabrina Ravetta se sont rendus au commissariat de Bayonne pour une troisième convocation. Cette fois, ils seront entendus pour « refus de prélèvement biologique ».
    « Il est hallucinant de voir tous les moyens mis en œuvre pour cette affaire. C’est aussi très révélateur par rapport aux 1000 milliards d’euros que coûte l’évasion fiscale. Et ce n’est pas moi qui le dis, c’est Michel Barnier qui était commissaire européen UMP » , constate Txetx Etcheverry, qui note par ailleurs qu’à « l’heure où on manque cruellement de moyens pour lutter contre le #changement_climatique et engager la #transition énergétique, on peut regretter que l’argent aille dans les #paradis_fiscaux ».
    L’évasion des chaises vers la Suisse. Va-t-on mobiliser Interpol ?

    Cette dernière audition a duré 1h30 durant laquelle les enquêteurs ont questionné l’implication de Thomas Coutrot http://www.reporterre.net/Il-faut-renoncer-a-la-croissance, coprésident d’Attac et de Florent Compain, président des Amis de la Terre.
    Les deux hommes devraient à leur tour être convoqués et la visite des locaux parisiens des associations serait prévue dans le but de récupérer les fameux sièges.
    Thomas Coutrot indique à Reporterre envisager « d’organiser l’évasion de la chaise vers la Suisse, avec l’aide d’une association sur place, ce qui permettra de continuer le jeu du chat et de la souris ».
    Attac avait par ailleurs saisi plusieurs chaises d’une agence BNP-Paribas, le 7 mars dernier à Paris. Contrairement à la banque suisse, BNP Paribas n’a pour l’instant pas porté plainte.
    Pour Florent Compain, président des amis de la terre, HSBC a commis une erreur : « La banque a porté plainte à Bayonne dans la journée, donc à partir du moment où une instruction est ouverte, ils sont bien obligés de continuer l’action. Ça nous offre un boulevard pour nous exprimer ».
    Txetx Etcheverry partage le même sentiment et précise que « s’il y a procès, on est prêt à aller jusqu’au bout et on en fera le procès de l’évasion fiscal ».
    Interrogé par Reporterre, la chargée de communication d’HSBC France, Coralie Houel, indique : « Nous ne faisons aucun commentaire ».
    En attendant, Florent Compain songe aussi faire sortir la chaise hors de France.
    A l’aide ! Mme Taubira, M. Valls, M. Cazeneuve, saisissez Interpol !

    #SwissLeaks

  • Voter les 22 et 29 mars ? Pour qui ? Pour quoi ? - Politis
    http://www.politis.fr/Voter-les-22-et-29-mars-Pour-qui,30493.html
    Après, aux USA - modèle mondial de la #démocratie, au moins - l’#abstention est colossale et tout le monde s’en fout d’autant plus que ce sont les pauvres et les dominés qui renoncent !
    http://www.politis.fr/IMG/arton30493.jpg?1426757367

    Alors voter les 22 et 29 mars ? Voter cette fois-ci, c’est cautionner à nouveau cette terrible façon de faire et de penser la politique qui nous a conduit où nous en sommes : une extrême-droite qui est le premier parti de France et un taux d’abstention qui ne fait que grimper d’élections en #élections. Preuve, s’il en était besoin, que le nombre des citoyens-électeurs qui ne se reconnaît plus dans les propositions partisanes est de plus en plus important. Peut-être aurions-nous dû ne pas voter plus tôt ? Peut-être aurions-nous dû faire entendre notre absolu rejet des vieux partis plus tôt ? Nous ne l’avons pas fait mais ce n’est pas une raison pour les reconduire au pouvoir une fois de plus. Il reste un seul espoir : qu’un fantastique mouvement d’abstention enlève toute légitimité à cette élection et que les vieux partis comprennent enfin qu’ils vont devoir absolument changer en profondeur. Il reste ce seul espoir.

  • Avoir une maison ou un quartier entièrement autonome en énergie : le rêve agite de nombreux débats actuels sur la transition énergétique, et s’inscrit en fait dans un temps plus long d’expériences relativement méconnues.
    Zélia Hampikian nous raconte dans Urbanités cette alter-histoire des réseaux écrite par Fanny Lopez
    http://www.revue-urbanites.fr/lu-le-reve-dune-deconnexion-de-la-maison-autonome-a-la-cite-auto-ene
    #transition #déconnexion #réseaux

  • Le Sénat souhaite rétablir les coupures d’eau en cas d’impayés
    http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2015/03/03/le-senat-souhaite-retablir-les-coupures-d-eau-en-cas-d-impayes_4586651_43557

    La loi sur la transition énergétique, adoptée en octobre à l’Assemblée nationale, a été votée mardi 3 mars par le Sénat. Entre autres changements (réduction de la part du nucléaire repoussée, rénovation énergétique des bâtiments accélérée…), le sénateur UMP Christian Cambon a introduit un amendement qui rétablirait la légalité des coupures d’eau en cas d’impayés, mesure qui avait été interdite en 2013

    [...]

    L’amendement a été déposé par le sénateur UMP Christian Cambon, qui est aussi vice-président du Syndicat des eaux d’Ile-de-France (le Sedif), un important distributeur d’eau.

    Il considère que la loi de 2013, qui interdit les coupures d’eau pour toutes les résidences principales, sans distinction de revenus, inciterait les consommateurs à ne pas payer leurs factures.

    Christian Cambon assure ainsi qu’au Royaume-Uni, où les coupures d’eau sont aussi interdites, les impayés ont été multipliés par cinq, ce qui aurait conduit à une hausse de 3 % des tarifs pour l’ensemble des usagers.

    Pour faire la différence entre les personnes en situation précaire et les mauvais payeurs volontaires, l’amendement prévoit toutefois de maintenir l’interdiction des coupures d’eau pour « les familles en difficulté tout au long de l’année ». Mais le texte ne dit pas quels sont les critères pour être qualifié de « famille en difficulté ».

    En revanche, l’amendement ne remet pas en cause l’expérimentation du tarif social de l’eau, et souhaite au contraire effectuer un bilan avant de « dégager des solutions généralisables ».

    [...]

    La ministre de l’écologie Ségolène Royal a soutenu le texte déposé par le sénateur Cambon, affirmant « qu’on ne pouvait pas laisser appliquer un système qui privilégie le non-paiement systématique

    L’association de défense des consommateurs CLCV est montée au créneau. Dans une lettre datée du 27 février et adressée à la ministre, sa présidente Reine-Claude Mader demande le retrait de l’amendement Cambon qui constitue, avertit-elle, « un réel retour en arrière ». L’association note qu’aujourd’hui seul 1 % des factures d’eau restent impayées.

    Mardi matin, Ségolène Royal a effectué un revirement sur la question en annonçant sur Twitter qu’il n’y aurait « aucun recul » sur la question de l’accès à l’eau et que le texte serait « rétabli ».

    ❞❞

    #Transition_énergétique #Services_publics #Eau

  • #croissance : « A quelle distance sommes-nous de nos limites » - Rue89
    http://alireailleurs.tumblr.com/post/112499679088

    Rue89 livre un passionnant entretien croisé entre le physicien Gabriel Chardin et l’économiste Alexandre Delaigue sur l’épuisement des ressources. Pour Alexandre Delaigue, la croissance a tendance à consommer de moins en moins de ressources, explique-t-il en citant l’économiste William Nordhaus qui a comparé les techniques d’éclairage du feu de bois au ampoules halogènes et qui a montré la diminution exponentielle du coût énergétique de la production de lumière. Certes, convient Gabriel Chardin, mais le prix Nobel de physique de 2014 ont montré que la croissance exponentielle de l’efficacité énergétique touche à sa fin, avec les LEDs bleues dont l’efficacité est proche de 1. Pour le physicien, les améliorations technologiques ont des fins de croissance. Si l’économiste se révèle pragmatique : l’autorégulation (...)

    #écologie #développement_durable #transitions

  • Penser autrement les modes de vie en 2030 - #développement_durable
    http://alireailleurs.tumblr.com/post/111942940678

    Le ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie a livré en janvier les fruits de son programme de #prospective « Penser autrement les modes de vie à l’horizon 2030 », sous la forme de 3 cahiers pour anticiper l’action publique concernant les nouvelles problématiques de société, les signaux faibles et une synthèse d’études prospectives sur l’évolution des modes de vie qui montre que les Européens sont inquiets du réchauffement climatique et que pour y répondre ils souhaitent un développement économique qui respecte l’environnement. Ils valorisent la nécessité de mieux maîtriser leur consommation d’énergie, de développer les transports publics qui constitue pour eux la meilleure alternative à la voiture individuelle, de mieux gérer les déchets et de développer les énergies renouvelables. Pour (...)

    #transitions #Questions_numériques

  • Où mange-t-on le mieux dans le monde ?

    Pour lire les #cartes : en haut, la consommation de “bons” aliments ; au milieu, la consommation de “mauvais” aliments. En bas, un mélange des deux critères.

    Dietary quality among men and women in 187 countries in 1990 and 2010 : a systematic assessment - The Lancet Global Health
    http://www.thelancet.com/journals/langlo/article/PIIS2214-109X(14)70381-X/fulltext

    In this systematic assessment, we evaluated global consumption of key dietary items (foods and nutrients) by region, nation, age, and sex in 1990 and 2010. Consumption data were evaluated from 325 surveys (71·7% nationally representative) covering 88·7% of the global adult population. Two types of dietary pattern were assessed: one reflecting greater consumption of ten healthy dietary items and the other based on lesser consumption of seven unhealthy dietary items.

    #transition_nutritionnelle #alimentation #inégalités #régimes #santé

    variations sur 20 ans :

  • Nantes, une ville attractive pour les cadres en #transition_professionnelle
    http://www.leportagesalarial.com/nantes-ville-attractive-cadres-transition-professionnelle

     Nantes, capitale de la région des Pays de la Loire, attire de plus en plus de nouveaux arrivants, parisiens principalement. C’est ce que montrait l’émission Capital sur M6 le 18 janvier dernier. Mais surtout la région attire les entreprises et a su retenir, maintenir ou faire progresser d’autres déjà présentes. Quid des entrepreneurs individuels … Read more →

    #Devenir_consultant #Reconversion_professionnelle #devenir_consultant #devenir_freelance

  • L’utilité du #portage_salarial pour les doctorants
    http://www.leportagesalarial.com/utilite-portage-salarial-doctorants

    L’enjeu pour la France de l’intégration des doctorants dans la vie active, c’est la création d’une véritable culture de la recherche et l’investissement dans l’innovation. Hors la soutenance d’une thèse ne dispense pas des difficultés d’insertion sur le marché du travail que connaissent les jeunes diplômés. Dans un contexte de communication trop souvent difficile entre … Read more →

    #Le_Portage_salarial #Réussir_son_portage_salarial #transition_professionnelle

  • For you, @odilon !

    “Rubber in a Rice Bowl”

    The reportage addresses the topic of the current rubber boom and how it affects livelihoods and food security through the voices of the local population. It further raises the question as to how the local community takes part in the process of the agrarian transition driven by large scale rubber companies and to what extent it can benefit from the transformation.

    http://www.rubberinaricebowl.ch

    Trailer :
    https://www.youtube.com/watch?v=gFs4z93gxoo


    #caoutchouc #terres #accaparement_des_terres #agriculture #Cambodge #transition_agraire #film #documentaire #déforestation #forêt

    • La lutte contre la malédiction des #concessions au Cambodge

      Le groupe #Pheapimex est bien connu au Cambodge et à l’étranger pour le volume de ses investissements qui lui permettent d’accéder sans contrainte à des forêts, des terres et des réserves d’eau, mais aussi pour ses propriétaires, que l’on appelle « le couple puissant » en raison de leur poids politique et financier. (1) L’article ci-dessous, rédigé en 2013, décrit l’avancée de la concession économique de terres sur les provinces de #Pursat et de #Kampong_Chhnang. La concession est devenue tristement célèbre pour ses énormes dimensions, pour la destruction écologique qu’elle a provoquée et pour ses conflits avec les communautés locales au sujet des terres agricoles, des pâturages, des forêts et des réserves d’eau.

      En 2016, après 16 années de lutte, les communautés concernées de la province de Kampong Chhnang ont remporté la victoire. La Pheapimex est convenue de rendre 170 000 hectares (sur les près de 176 000 hectares de la concession) à leurs ayants droit. D’après les habitants de la région, l’entreprise était dans une situation critique à cause de la chute du prix du manioc, de la rébellion des travailleurs des plantations et des tensions grandissantes entre ses employés et les communautés concernées. Les travailleurs des plantations n’était pas payés avec régularité et ils avaient commencé à saboter les activités de l’entreprise en volant des pièces des machines. En général, le gouverneur de la province avait soutenu les revendications des communautés qui réclamaient les terres et les forêts.

      La Pheapimex n’a pas encore quitté la province de Pursat, quoique, là aussi, ses activités semblent avoir beaucoup diminué. À la différence des dernières années, il n’y a maintenant que cinq sites de travail avec 20 ou 30 travailleurs, et personne ne s’occupe des maniocs qui ont déjà été plantés. En 2016, les travailleurs ont commencé à réclamer à l’entreprise les salaires impayés et, aux dernières nouvelles, des activités de sabotage auraient également démarré. La concession de Pursat s’étend sur 130 000 hectares, dont près de 30 000 ont été défrichés. On ne sait pas encore si l’entreprise va garder toutes les terres jusqu’à la fin de la durée de la concession, ou si elle va rendre aux communautés les terres en litige, comme elle a décidé de faire dans la province de Kampong Chhnang.

      La situation concernant la concession de la Pheapimex à Kampong Chhnang représente une victoire décisive pour les communautés locales, et elle pourrait finir par se reproduire à Pursat. Néanmoins, l’entreprise et ses propriétaires sont loin d’être vaincus dans le pays. La Pheapimex fait maintenant partie d’une joint-venture dans la province de #Mondulkiri, avec l’entreprise chinoise de plantation #Wuzhishan_LS et la société minière chinoise #Cambodia_International_Investment_Development_Group (#CIIDG). (2) Les propriétaires de la Pheapimex sont aussi les propriétaires de la #Shukaku Ltd, responsable du grand projet immobiliser du lac Beung Kak, et ils sont très impliqués dans la concession minière accordée à l’#Alex_Corporation à Mondulkiri. (3) Ils ont aussi des liens avec la #Sinohydro (Cambodia) United Ltd, qui avait obtenu le contrat pour le projet hydroélectrique, maintenant annulé, d’#Areng_Valley dans les montagnes Cardamom. La concession minière de la CCIDG inclut les terres du groupe indigène Phnong, lequel a manifesté des inquiétudes au sujet des conséquences pour les forêts sacrées et les cimetières. Les Phnong – qui représentent près de la moitié de la population de la province – ont déjà subi des violations de ce genre dans la concession de la #Wuzhishan LS, où leurs sites traditionnels ont été profanés par les activités de l’entreprise. Avec l’aide d’un réseau de plus en plus large d’activistes pour les droits communautaires, ils s’apprêtent à arrêter les opérations de l’entreprise avant que leurs domaines ancestraux ne soient perturbés ou profanés.

      En 2017, les concessions continuent d’être une malédiction au Cambodge, mais la lutte des peuples continue également. Comme les pousses de bambou qu’un habitant de Krang Skea, dans la province de Kampong Chhnang, mentionnait dans le bulletin du WRM de 2013, leurs luttes pour mettre fin à cette malédiction, pour récupérer la terre, la forêt et l’eau et pour restaurer les écosystèmes endommagés deviennent de plus en plus fortes.

      Cambodge : la malédiction des concessions

      Article publié pour la première fois dans le Bulletin 193 du WRM.

      « L’entreprise avait promis d’augmenter la couverture forestière, mais elle a planté des maniocs ; le manioc n’est pas un arbre ; une plantation de maniocs n’est pas une forêt » (Habitant d’Ansar Chambor, Pursat, Cambodge.

      Depuis 2000, les habitants de plus de 111 villages se battent contre la concession gigantesque de 315 028 hectares de terres dans les provinces cambodgiennes de Pursat et Kampong Chhnang. Le contrat de concession permet à Pheapimex – une entreprise cambodgienne puissante – d’occuper des terres agricoles, forestières et communales pour y installer des monocultures d’acacias et de maniocs. Propriété de Choeung Sopheap et de son mari le sénateur Lao Meng Khin, membre du Parti Populaire Cambodgien (PPC) au pouvoir, le groupe Pheapimex est considéré par beaucoup comme un groupe quasiment intouchable en raison des relations étroites qu’il entretient avec le Premier ministre Hun Sen, et des dons d’argent qu’il fait au PPC.

      La loi actuelle limite la taille de chaque concession de terres à 10 000 hectares, mais Pheapimex a signé son contrat en 1997, avant l’approbation des lois réglementant les concessions économiques de terres. Ses objectifs initiaux étaient d’établir une plantation d’eucalyptus et des usines de cellulose et de papier en partenariat avec le Chinese Farm Cooperation Group et avec le soutien financier de l’Export-Import Bank of China. Pheapimex est également l’associée cambodgienne de l’entreprise chinoise de plantations Wuzhishan. Depuis l’instauration de la loi sur les concessions, elle collabore avec des intermédiaires et d’autres entreprises qui ont acquis des terres aux conditions de la loi actuelle. Mais toutes ces actions font partie de la grande opération de Pheapimex.

      En 2002, l’entreprise a commencé à supprimer des forêts et des terres agricoles, à construire des routes et des canaux et à préparer une pépinière de jeunes pousses dans la commune d’Ansar Chambor (district de Krakor, Pursat). En guise de protestation, les habitants du village ont bloqué les routes et présenté leurs doléances au cabinet royal à Phnom Penh, la capitale du pays. Même si le gouvernement n’y a pas répondu favorablement, la mobilisation locale a permis d’interrompre les opérations à Ansar Chambor pendant une courte période. Néanmoins, l’entreprise a de son côté continué à délimiter, entourer et défricher des terres dans d’autres zones. En 2008, la pépinière d’Ansar Chambor fonctionnait totalement et l’entreprise Pheapimex avait déjà commencé à expulser les habitants d’autres terres de sa concession, à bloquer l’accès des populations locales à la forêt, à planter des maniocs et des acacias et à construire des camps de travail.

      Depuis, les opérations de l’entreprise ont augmenté et se sont accélérées ; des tracteurs et des pelleteuses sont en action sur toute la zone de la concession. Si l’expansion est clairement planifiée, les communautés concernées ne reçoivent aucune information sur les plans de l’entreprise et la plupart du temps elles sont prises de court. L’entreprise déploie plusieurs stratégies pour garantir la « coopération » locale, des pots de vin et des fraudes jusqu’à l’intimidation, la violence et l’incarcération. En 2010, Pheapimex a organisé une cérémonie de « donation de cadeaux » à Ansar Chambar : les habitants ont reçu du riz, des pâtes instantanées et des krumahs (foulards traditionnels) comme preuve des bonnes intentions de l’entreprise. Dans la foulée, des représentants du gouvernement ont salué les efforts menés par Pheapimex pour faire prospérer la région et demandé aux communautés qui venaient de bénéficier de la générosité de l’entreprise d’y rétribuer en coopérant.

      Des fonctionnaires du district et de la commune ont dit aux communautés concernées que Pheapimex ne peut être contestée ni arrêtée dans son travail, et que les habitants des villages doivent accepter tous les accords que l’entreprise est disposée à offrir. Pheapimex utilise régulièrement son propre service de sécurité armé ainsi que la police communale et la police militaire pour « protéger » ses terres quand il y a des protestations locales. Même si la police locale sympathise avec les communautés affectées, les ordres sont avant tout de protéger l’entreprise.

      Appauvrissement des personnes

      « Avant la plantation, 100 hectares de terres agricoles et forestières faisaient vivre des centaines de familles, et aujourd’hui des milliers d’hectares sont donnés à une seule entreprise et ça ne nourrit même pas totalement une famille » Habitant de Psach Latt, Pursat, Cambodge.

      Des témoins des communautés affectées affirment que la concession de Pheapimex vole le patrimoine et les richesses naturelles du peuple cambodgien, appauvrit les communautés situées sur les zones de la concession et des alentours, supprime les options de subsistance pour les générations futures. Les zones concédées à Pheapimex incluent des fermes, des pâturages, des marécages, des forêts, des bosquets, des lacs et des bassins hydrographiques, qui constituent un système d’infrastructure naturelle dont dépendent les populations rurales et qui fournit les aliments nécessaires à leur survie quotidienne et à leur bien-être. Dans certaines zones, la plantation bloque l’accès entre les villages et les forêts et pâturages. Dépouillées de leurs pâturages, des familles ont commencé à vendre leurs vaches et leurs buffles, symboles d’un type de richesse traditionnel dans les campagnes cambodgiennes.

      La déforestation pour la concession détruit la biodiversité et les écosystèmes locaux, la forêt primaire, les sources d’eaux, les poissons et les animaux sauvages. Des arbres d’une grande valeur économique (comme les Knyung Beng, Neang Nun, Chheu Krom, Khnong et Phchel) sont en train de disparaître, l’habitat de la faune sauvage n’existe plus et les bassins hydrographiques ont été très réduits. L’entreprise a recouvert des lacs, bloqué des ruisseaux et construit des canaux pour dévier l’eau vers ses pépinières et ses plantations. Certains ruisseaux ont complètement séché. Des habitants craignent que cela ait un impact sur la pêche, en particulier dans le lac Tonle Sap. Les ruisseaux apportent de la nourriture aux poissons du lac, et beaucoup d’entre eux vont dans la rivière plus haut pour frayer. Si les ruisseaux et les lacs sont bloqués, la santé générale et la qualité des poissons vont diminuer. En outre, l’agriculture est devenue plus difficile : les habitants ne parviennent pas à cultiver leurs légumes et à produire commercialement parce que l’accès à l’eau est sous le contrôle de l’entreprise. Sans couverture forestière, l’eau de pluie s’écoule plus rapidement, l’érosion du sol n’est pas contenue et les quelques ruisseaux restants sont de moins en moins profonds.

      Les forêts et les bois sont d’importants réservoirs de nourriture et de médicaments pour les communautés touchées, mais aussi des sources de combustible, de matériaux de construction et de produits forestiers non ligneux (PFNL) comme les champignons, pousses de bambous et de calamus, miel, lianes, résines, racines, herbes sauvages et fruits. Les forêts ont également des valeurs culturelles et religieuses importantes pour ces communautés. Malgré tout, l’entreprise a déboisé des forêts sacrées et spirituelles qui sont la scène de rites traditionnels pour la paix, de bonnes récoltes, la prospérité et la santé. Plus de 6 000 hectares de forêts communautaires ont été perdues dans les communes d’Ansar Chambor et de Kbal Trach (Pursat). Des habitants de Kbal Trach estiment que la perte de revenu pour chaque famille, seulement avec les PFNL, est supérieure à un million de riels (245 US$) par récolte.

      En raison de l’augmentation des familles, les nouvelles générations ont besoin de terres pour cultiver. Mais elles ne sont déjà plus disponibles. Le Premier ministre Hun Sen a lancé en 2012 la Directive 01BB, qui prévoit de donner aux villages des titres de propriétés de terres dans et autour des concessions économiques, à raison de 5 hectares de rizières et champs par adulte ; dans la réalité, la plupart des villages concernés par la concession de Pheapimex reçoivent beaucoup moins. Quoi qu’il en soit, même la limite de 5 hectares ignore les besoins futurs de terres de ceux qui seront adultes dans quelques années.

      Désespérés, plusieurs habitants se font embaucher à la plantation, qui paie peu (600 000 riels ou 147 US$/mois) et de manière irrégulière. Sans compter la précarité des conditions de travail. Désormais, beaucoup de familles doivent survivre avec le salaire d’un membre de la famille qui travaille à la plantation, une ressource insuffisante pour soutenir toute une famille qui vivait avant des aliments et du revenu obtenus des rizières, potagers, forêts et ruisseaux. Résultat : une croissance de l’endettement total et de l’émigration, et des familles qui éclatent avec le départ de ses membres en ville ou dans le pays voisin, la Thaïlande, pour trouver du travail.

      Continuer la lutte

      Depuis qu’ils ont pris connaissance de la concession, des habitants des communautés affectées tentent de défendre leurs terres, leurs forêts, leurs moyens de subsistance et leur vie de différentes manières. Ils ont organisé des protestations devant les administrations des communes, des districts et des provinces, bloqué la circulation sur la route 5 pour obtenir le soutien du public, arrêté les machines défrichant les forêts et les terres, déposé des plaintes auprès des autorités à tous les niveaux. Ils ont réalisé des cérémonies de prière pour la justice dans les villages, sur les pagodes et en face des bureaux du gouvernement. Ils ont consacré des arbres sur leurs lieux sacrés (au moins 1000 dans l’un de ces lieux), mais cela n’a pas empêché l’entreprise de les couper.

      Mobiliser et organiser les personnes des huit grands districts concernés par la concession sont de grands défis pour les habitants locaux qui tentent d’alimenter leur famille et de boucler leur fin de mois. La concession n’est pas seulement énorme en termes de tailles, elle l’est aussi en termes d’argent et de pouvoir politique. Ceux qui protestent sont qualifiés d’« incitateurs », emprisonnés sur de fausses accusations et obligés de payer de grosses amendes. Beaucoup sont épuisés et découragés, néanmoins d’autres croient au changement sur le long terme. Les récentes élections nationales ont montré une diminution du soutien général au PCC et semblent indiquer un affaiblissement de la masse du parti là où les conflits de terres sont plus intenses.

      Comme le dit un habitant de Krang Skea (Kampong Chnang), « on est comme le bambou, qui commence avec une pousse ; on doit attendre jusqu’à ce qu’il y ait plus de pousses et que le bambou soit plus grand ».

      https://wrm.org.uy/fr/les-articles-du-bulletin-wrm/section1/la-lutte-contre-la-malediction-des-concessions-au-cambodge
      #accaparement_de_terres #terres

  • « Déclaration sur les droits de l’humanité pour préserver la planète » : Hollande fait fausse route

    Lors de ses voeux, François Hollande a affirmé vouloir une « déclaration sur les droits de l’humanité pour préserver la planète » à l’occasion de la Conférence climat 2015. En plus d’être un non sens sur le fond, cette proposition est une tentative de diversion malvenue. Hollande ferait mieux de réfléchir à introduire les « droits de la nature » dans la Constitution française.

    http://blogs.mediapart.fr/blog/maxime-combes/010115/declaration-sur-les-droits-de-lhumanite-pour-preserver-la-planete-ho

    #Anthropocène #Bolivie #buen-vivir #Climat #Cop21 #droitsdel'humanité #Droits de la nature #Equateur #François_Hollande
    #Laurence_Tubiana #Laurent_Fabius #Paris2015 #planète #Transition
    @rezo

  • La jeunesse tunisienne, une force vive condamnée au sommeil
    http://orientxxi.info/magazine/la-jeunesse-tunisienne-une-force,0773

    Quatre ans après la mort de Mohamed Bouazizi, le faible taux de participation des jeunes Tunisiens au premier tour de la première élection présidentielle libre du pays est alarmant. Seuls 53 % des 18-40 ans ont voté alors que le taux de participation national a été de 64 %. Peu représentée dans la classe politique dirigeante, la jeunesse peine en effet à concrétiser ses objectifs de justice sociale tout en comptant sur les libertés acquises pour continuer à lutter.

    Pas de changements non plus au niveau des disparités régionales. Les jeunes de Sidi Bouzid et de Kasserine, régions berceaux du soulèvement, sont toujours parmi les plus affectés par le chômage. Cependant, contrairement aux idées reçues, ce sont ceux de la capitale qui sont les plus touchés. Une tendance qui pourrait s’expliquer par la croissance démographique que la capitale a connue après les grandes vagues de migrants qui s’y sont installés durant les dernières décennies. Il n’empêche qu’ils sont toujours favorisés sur d’autres plans, tels que l’accès à l’enseignement supérieur. Une étude sur le sujet2 fait état d’une situation inchangée trois ans plus tard. À titre d’exemple, un bachelier de Tunis a six fois plus de chances d’accéder aux filières médicales qu’un bachelier de Siliana et douze fois plus de chances qu’un bachelier de Tataouine. Un bachelier de Sfax a sept fois plus de chances d’accéder à une formation d’ingénieur que son homologue de Tataouine, et un bachelier de Tunis a 26 fois plus de chances d’accéder à une grande école de gestion que son homologue de Gabès.

    la liberté d’expression et la liberté d’organisation sont les principaux acquis de la révolution malgré quelques rechutes passagères. « Ce sont ces deux acquis qui nous permettront de poursuivre la bataille. Hier, on combattait la dictature avec des fourchettes. Aujourd’hui, nous avons des bazookas », affirme Kaloutcha.

    Entre 2010 et 2013, le nombre d’associations en Tunisie a quasiment doublé entre 2010 et 20143. Le pays a connu un véritable « boom » associatif depuis la révolution et surtout après la mise en place d’un nouveau cadre légal organisant les associations en septembre 2011. L’étude de la Banque mondiale4 précise que « malgré les faibles taux de participation à des associations, 9 jeunes Tunisiens sur 10 accordent de l’importance au bénévolat au sein des organisations de la société civile ». Nolens volens, certaines associations fondées et pilotées par des jeunes jouent un rôle très important dans le processus transitionnel.

    Exemple youth decides http://www.rfi.fr/hebdo/20141114-tunisie-election-presidentielle-internet-application-politique-jeunesse

    #Tunisie #Chômage #Démographie #Éducation #Élection_présidentielle #Jeunes #Transition_politique #printemps_arabe

  • Pour une meilleure maîtrise des transitions professionnelles
    http://www.leportagesalarial.com/meilleure-maitrise-transitions-professionnelles

    C’est le titre de l’étude 2014 de la Fondation ITG*. Ce titre n’est pas descriptif de l’étude mais situe l’objectif de ce recueil d’informations exceptionnellement riche. Dans cet article, nous reviendrons sur le contexte actuel en France, et sur les raisons qui doivent nous pousser à faire plus en matière de transitions professionnelles. Cet article … Read more →

    #Nouvelles_formes_d'emploi #Travailler_autrement #emploi #étude #reconversion_professionnelle #transition_professionnelle

  • Climat : que faire d’ici 2015 et la COP21 ? Enjeux et perspectives.

    Alors que la Conférence de l’ONU sur le changement climatique de Lima (Pérou) débute ce lundi 1er décembre, et dans la perspective de celle de Paris-Le Bourget fin 2015, voici quelques éléments d’analyse et quelques propositions sur l’état des négociations et les dynamiques en cours au sein de la société civile. Pour débattre.

    http://blogs.mediapart.fr/blog/maxime-combes/251114/climat-que-faire-dici-2015-et-la-cop21-enjeux-et-perspectives

    #accord
    #alternatiba
    #Blockadia
    #chine
    #Climat
    #Cochabamba
    #Cop21
    #Dernier mot
    #Etats-unis
    #france
    #Hollande
    #ONU
    #Paris2015
    #Seattle
    #Transition

  • Mieux comprendre les mutations de l’emploi avec l’étude 2014 de la Fondation ITG
    http://www.leportagesalarial.com/mieux-comprendre-mutations-emploi-etude-2014-fondation-itg

    L’étude Annuelle de la Fondation ITG arrive à point nommé dans une France qui cherche à résoudre ses problèmes d’emploi en se comparant à ses voisins européens et en s’intéressant aux meilleures pratiques dans ce domaine. C’est exactement la contribution que vise à apporter une telle #étude qui s’intitule : « Transitions professionnelles : et si … Read more →

    #Nouvelles_formes_d'emploi #Travailler_autrement #emploi #reconversion_professionnelle #transition_professionnelle #travail_par_mission

  • Is Soil Carbon Enough ?
    http://www.resilience.org/stories/2014-10-16/is-soil-carbon-enough

    On the morning following the march, I participated in a midtown press conference organized by the Organic Consumers Association to promote the idea that we can reverse climate change by building up stocks of carbon in the soil with progressive farming and ranching practices. One of the speakers was Mark Smallwood, Executive Director of the Rodale Institute, a research and education nonprofit that has been a leader of the organic farming movement since 1947. Last spring, Rodale released a white paper entitled Regenerative Organic Agriculture and Climate Change: A Down-to-Earth Solution to Global Warming http://rodaleinstitute.org/assets/RegenOrgAgricultureAndClimateChange_20140418.pdf which states boldly that we could sequester more than 100% of current annual #CO2 emissions with a switch to soil-creating, inexpensive and effective organic agricultural methods.

    “If management of all current cropland shifted to reflect the regenerative model as practiced at the research sites included in the white paper,” a Rodale press release said, “more than 40% of annual emissions could potentially be captured. If, at the same time, all global pasture was managed to a regenerative model, an additional 71% could be sequestered. Essentially, passing the 100% mark means a drawing down of excess greenhouse gases, resulting in the reversal of the greenhouse effect.”

    The solution was as straightforward as it was ancient: plant photosynthesis. And the ‘geoengineering’ technology needed to do the job of building soil carbon on a worldwide scale already exists: it’s called farming and ranching. I liked the way Rodale put it in their white paper: farming like the Earth matters. Farming like water and soil and land matter. Farming like clean air matters. Farming like human health, animal health and ecosystem health matters. Regenerative agriculture is any practice that encourages life to perpetuate itself naturally. Building soil carbon (via soil biology) is a good example. It’s good for plant vigor, mineral uptake, water availability, erosion prevention and species diversity. A quick list of regenerative organic practices include: cover crops, mulching, composting, no-till, and planned grazing of livestock.

    “When coupled with the management goal of carbon sequestration,” said the white paper, “these practices powerfully combine with the spirit of organic agriculture to produce healthy soil, healthy food, clean water and clean air using inexpensive inputs local to the farm…Farming becomes, once again, a knowledge intensive enterprise, rather than a chemical and capital-intensive one.”

    Great stuff – though I knew from personal experience it was more complicated than that. Getting ranchers to change their ways, for example, was much more difficult to accomplish in real life than in theory. Nature can be difficult in real life too. Droughts make the carbon cycle work more slowly, which reduces the amount of carbon that can be stored in the soil. And droughts are a big problem already around the planet.

    Still, this wasn’t the point of the press conference. What mattered was getting the word out about soil carbon, especially on the heels of the publicity and hopefulness generated by the People’s Climate March. The time had come to encourage new research, new policy development and the rapid expansion of regenerative agricultural methods.

    “By engaging the public now,” Smallwood said, “we build the pressure necessary to prevent this call to action from sitting on the desks of policy-makers, or worse yet, being buried by businesspeople from the chemical industry. We don’t have time to be polite about it.”

    To that end, in a few weeks Smallwood intended to literally walk his talk – all the way from Rodale’s headquarters in eastern Pennsylvania to Washington in order to deliver the white paper directly to the offices of Congressional leaders.

    Let’s pray they listen.

    Sitting at the press conference and listening to the speakers, I felt amazed how fast all this hopefulness about soil carbon has happened. Just a few years ago, carbon wasn’t on radar screens, at least not beyond laboratories, a few soil scientists, and a handful of progressive farmers and ranchers. Now talk of soil carbon is everywhere. At a major grazing conference in London that I attended the previous month, carbon was the most popular topic discussed (after cattle), with speaker after speaker extolling its virtues. And now we were talking about reversing climate change with the stuff!

    Very cool. Very hopeful. The cheering tourists in Times Square would cheer even louder if they knew anything about soil carbon – which they don’t. That’s why we are all working hard to spread this hopeful message.

    But are solutions enough anymore? It’s important that they exist, but how do we implement them at a scale that can make a difference beyond isolated pockets of innovation? In other words, how do we help foster a regenerative carbon economy? Is there hopeful news here as well? The answer here wasn’t clear.

    #climat #mobilisation #crise_écologique #agriculture #agroécologie #sols #paysannerie #transition

    Un truc me questionne malgré tout : en supposant qu’on reconstitue tout l’humus des sols qui ont été saccagés (ce qui en soi serait fabuleux en termes de production agricole, de sécurité alimentaire, de stabilité des sols, de leur teneur en eau, de biodiversité, de résilience et j’en passe), pour ce qui est du carbone, au bout d’un moment on ne pourra plus augmenter sa teneur dans les sols. C’est à dire qu’une fois atteint un équilibre il y aura autant d’humus minéralisé que d’humus formé.
    Cela dit c’est dans tous les cas une piste à mettre en avant à fond à l’heure où on parle de séquestrer le carbone dans le sous-sol... pour y faciliter du même coup l’extraction des énergies fossiles.
    #extractivisme #fausses_solutions

    • à propos de biochar un commentaire d’Albert Bates (auteur de « The Biochar Solution ») qui va un peu dans le sens de ce que je disais au dessus :

      I have a similar issue with inflated claims. When I was researching my book, The Biochar Solution: Carbon Farming and Climate Change (2008), I crunched the numbers and spoke with scientists who have been crunching them for much longer and the conclusions I published were pretty straightforward. Yes, IF everyone farmed this way we could more than match current emissions and reverse C in the atmosphere, taking it back to pre-industrial levels within decades, not centuries. HOWEVER, as we approach C saturation in the soil similar to pre-agricultural levels the effect drops sharply, and if business as usual is maintained we are back in the soup, having used up our best solution. Moreover, human population growth comes with both greater consumption and land use changes and can easily overwhelm the optimal organic farming transition. The needed revolution is more complicated and difficult than just switching to regrarian techniques. That is not to say carbon farming is not a good tool to have - multiple benefits spring from it. It just is not enough.

  • L’Afrique à la veille d’une grande transition démographique

    http://www.lemonde.fr/planete/article/2014/11/18/l-afrique-a-la-veille-d-une-grande-transition-demographique_4524954_3244.htm

    via hugo billard sur twitter

    Le monde n’a jamais compté autant de jeunes. 1,8 milliard d’habitants ont entre 10 et 24 ans. En 1950, il y en avait 721 millions. Ce record historique, qui continue à progresser, cache pourtant un profond changement. La planète est à la veille d’une vaste transition démographique : la population vieillit, non seulement en Occident — c’est le cas depuis la fin des années 1970 — non seulement dans les pays émergents — c’est le cas depuis les années 1990 — mais aussi dans les pays les plus pauvres. En proportion, le nombre de jeunes a atteint un pic dans les pays les moins développés en 2010, et commence désormais à baisser.

    #démographie #afrique #transition_démographique

  • « Changeons le système, pas le climat », les propositions de la société civile

    http://blogs.mediapart.fr/blog/attac-france/101114/changeons-le-systeme-pas-le-climat-les-propositions-de-la-societe-ci

    Ce jeudi 6 novembre, les organisations citoyennes internationales ont présenté leurs exigences et leurs propositions concrètes en matière de lutte contre les dérèglements climatiques à une quarantaine de gouvernements réunis à l’occasion de la PreCOP sociale organisée au Venezuela. Nous y étions. Compte-rendu

    #agroécologie
    #budget_carbone
    #Climat
    #Cop21
    #dialogue
    #énergies_fossiles
    #Etats-unis
    #fausses_solutions
    #france
    #GIEC
    #girardin
    #Lima
    #négociations
    #ONU
    #Paris
    #Paris2015
    #PreCOP
    #REDD
    #SocialPreCOP
    #Souveraineté_alimentaire
    #Transition
    #Union_européenne
    #Varsovie
    #venezuela

    @rezo

  • Plus on est diplômé, plus on émet de CO2 en se déplaçant - Olivier Razemon
    http://alireailleurs.tumblr.com/post/101996475839

    Sur son blog Olivier Raezmon revient sur une étude du Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement qui souligne qu’en France, 60% des émissions de carbones sont le fait de 20% des individus et que la caractéristique commune des “grands navetteurs”, des “grands voyageurs” et des “hypermobiles” repose sur le diplôme plus que sur le revenu, et moins sur la distinction entre habitant des villes, du péri-urbain ou de la ruralité. 

    "Autrement dit, plus les gens ont passé de longues années sur les bancs de l’université ou des grandes écoles, plus ils ont tendance à se déplacer en émettant des gaz à effet de serre. En forçant le trait, on peut même ajouter que, plus on a les moyens d’être conscients du risque que représente le CO2, plus on en (...)

    #écologie #carbone #transition

  • « La Troisième Révolution » de Rifkin n’aura pas lieu - Libération
    http://www.liberation.fr/terre/2014/10/21/la-troisieme-revolution-de-rifkin-n-aura-pas-lieu_1126521

    L’idée de Troisième Révolution industrielle part d’un constat apparemment juste : ce sont les lois de l’#énergie qui gouvernent l’activité économique, or la crise actuelle marque l’essoufflement des trajectoires énergétiques du passé. L’#énergie_fossile et les terres rares qui ont fait le succès économique de notre civilisation s’épuisent. La dette entropique, issue de l’activité économique passée, s’accumule beaucoup plus rapidement que la #biosphère n’est capable de l’absorber. « Cette situation grave nous force à réévaluer fondamentalement les postulats qui ont guidé notre conception de la productivité. Désormais, il faudra mesurer celle-ci d’une façon qui prendra en compte à la fois l’efficacité thermodynamique et les conséquences entropiques », souligne Rifkin. Ce constat est connu et accepté, c’est lorsqu’il livre ses solutions que le prospectiviste états-unien devient un habile prestidigitateur, voire un dangereux prophète de l’abîme.

    Comme la Première Révolution industrielle, qui serait née au XIXe siècle de la machine à vapeur et de l’imprimerie, ou la Deuxième, qui aurait vu au XXe siècle la convergence du moteur à combustion avec la communication électrique, la Troisième Révolution industrielle devrait surgir naturellement de la « jonction de la communication par Internet et des #énergies_renouvelables », nous explique Rifkin. Elle sera arrimée sur une série de technologies plus ou moins futuristes comme l’hydrogène et les imprimantes 3 D qui doivent permettre de transformer chaque immeuble en usine et en microcentrale, mais aussi sur l’utilisation optimale des énergies renouvelables grâce à des « réseaux intelligents ».

    Pourtant, cette prospective, qui réjouit les gouvernements et les dirigeants des grandes entreprises, n’est qu’une fable, pire elle nous enferme dans des impasses en continuant de croire que les solutions du passé résoudront les problèmes du présent. La « révolution industrielle » fonctionne, d’abord, comme un mythe, elle est un élément de la #propagande ordinaire qui cherche à adapter les vieilles lunes industrialistes à l’heure de l’#écologie. A l’inverse, nous annonçons que la Troisième Révolution industrielle n’aura pas lieu ! D’ailleurs, les deux premières, qui sont censées l’avoir précédée, n’ont pas eu lieu, non plus. L’expression révolution industrielle a été forgée vers 1830 par des économistes marqués par le souvenir de la Révolution de 1789 pour décrire les mutations de l’économie anglaise, mais c’est d’emblée un mythe qui insiste sur le rôle déterminant des techniques (la vapeur), le « génie » de quelques inventeurs (James Watt) et la rapidité du processus. Tous les travaux historiques ont montré depuis qu’il ne s’agissait pas d’une révolution, que le processus fut au contraire lent et graduel, très variable, que la machine à vapeur n’occupa pendant longtemps qu’un rôle très secondaire et marginal.

    La thèse de la Troisième Révolution industrielle et tous ceux qui vantent le capitalisme numérique restent enfermés dans une vision simpliste des technologies et de leurs effets. Ils oublient de penser les rapports de pouvoir, les #inégalités sociales, les modes de fonctionnement de ces « macrosystèmes » comme les enjeux de l’autonomie des techniques et des techno-sciences, sans parler de la finitude des ressources et de l’ampleur des ravages écologiques réels de ce #capitalisme soi-disant immatériel. Malgré la fausseté et le simplisme de son analyse, il n’est pas surprenant que tout le monde célèbre Rifkin et ses prophéties. Grâce à son rêve technologique, il n’est plus nécessaire de penser aux impasses de notre trajectoire, à nos vrais besoins, il suffit de s’en remettre aux grandes entreprises, aux experts et aux entrepreneurs high-tech de toutes sortes qui vont nous offrir les solutions techniques pour sortir de l’impasse.

    Outre que ce projet intellectuel est largement illusoire, il est aussi antidémocratique car il s’appuie sur les experts et les seuls décideurs en laissant de côté les populations invitées à se soumettre, à accepter avec reconnaissance le monde ainsi vanté dans les médias. C’est un des paradoxes de cette Troisième Révolution industrielle : censée promouvoir un pouvoir « latéral », décentralisé et coopératif, elle fait appel à des forces hautement capitalistiques. Censée réduire les consommations d’énergie, elle repose sur des systèmes numériques hautement sophistiqués, virtuellement centralisés et dévorateurs de métaux rares, via des serveurs géants actionnés par une poignée d’entreprises mondiales qui récoltent au passage des données personnelles sur les heureux utilisateurs. Censée reposer sur la généralisation des énergies renouvelables, elle ne calcule ni la matière ni l’énergie nécessaires pour édifier ces machines. Cette nouvelle utopie technicienne est #hors-sol et invente un nouveau mythe qui rejoint celui de la #transition énergétique, conciliant l’inconciliable : croissance verte autoproclamée et pénurie de matière, entropie et expansion miraculeuse des énergies, liberté individuelle et société de #contrôle.

    Mais peut-être est-ce le secret de l’annonce répétée de la Troisième Révolution industrielle : éviter les remises en cause, résorber les contestations qui s’élèvent en renouvelant l’utopie des technologies salvatrices qui résoudront naturellement tous les problèmes. Le succès du rêve de Rifkin vient, en définitive, de son aspect rassurant, de ce qu’il nous berce d’illusions, il est le visage intellectuel de la technocratie écologique en gestation. Il correspond au désarroi d’une immense majorité de nos contemporains qui attendent des techniciens qu’ils façonnent le nouveau monde, clés en main, en les dotant toujours plus en smartphones et en écrans plats. Cette nouvelle #servitude volontaire vient peut-être de ce que nous sommes toujours plus avides de confort et aussi toujours davantage privés du goût de la vraie liberté : celle dont il est possible de jouir sans la moindre prothèse et sans le moindre risque d’addiction.

    Dominique BOURG Université de Lausanne,
    Alain GRAS Socio-anthropologue des techniques, Paris-I,
    Hervé KEMPF Rédacteur en chef de Reporterre,
    Noël MAMÈRE Député de Gironde,
    Joël DECARSIN Membre fondateur de Technologos ,
    Agnès SINAÏ Fondatrice de l’Institut Momentum sur l’anthropocène,
    François JARRIGE Historien,
    Frédérick LEMARCHAND Socio-anthropologue,
    Jean-François HÉROUARD Maire-adjoint à l’aménagement durable de Cognac Hélène TORDJMAN Maître de conférence en économie

    #fausses_solutions #système_technicien #administration_du_désastre #effet_rebond #contre-productivité

  • Sale nuit pour le climat : l’UE tourne le dos aux recommandations du GIEC

    http://blogs.mediapart.fr/blog/maxime-combes/241014/sale-nuit-pour-le-climat-lue-tourne-le-dos-aux-recommandations-du-gi

    En se mettant d’accord sur un très faible objectif de réduction d’émissions et en abandonnant toute ambition d’amélioration significative de l’efficacité énergétique et du déploiement des énergies renouvelables, les Etats-membres de l’UE tournent le dos aux recommandations du GIEC et à leurs propres engagements visant à rester en deçà des 2°C de réchauffement climatique globale.

    #Climat #efficacité_énergétique #émissions #énergie #énergies_renouvelables #GES #GIEC #PEC2030 #sobriété #Union_européenne #Dérèglements_climatiques #nucléaire #transition #décarbonification #contraignant #marché_carbone

    @rezo

  • New Wind, un vent de fraîcheur dans le secteur #éolien - Novethic
    http://alireailleurs.tumblr.com/post/100489275720

    « Les éoliennes sont installées loin des villes alors que la population à l’échelle mondiale est de plus en plus citadine. Le coût du transport et de l’énergie ainsi produite est également très onéreux, ce qui augmente le montant de la facture pour le consommateur. Et puis en France, les éoliennes suscitent désormais l’hostilité, comme en atteste le nombre de procédures judiciaires pour tenter de mettre un terme à des projets en cours d’implantation. C’est dommage qu’une telle idée soit devenue si impopulaire. Pour dépasser cet obstacle, la réponse c’est la micro-électricité. Le danger était aussi de ne pas produire assez de courant en milieu urbain, là où on en a le plus besoin. »

    Jérôme Michaud-Larivière, PDG de New Wind, l’arbre à vent (vidéo), via (...)

    #Transition #énergie

  • L’avenir de la nourriture - FastCoExist
    http://alireailleurs.tumblr.com/post/100226653001

    En août, l’Institut pour le futur (IFTF) a publié une cartographie de l’avenir de la nourriture, rapporte FastCoExist, en essayant de regarder et analyser les technologies perturbatrices à venir de la chaine alimentaire, que ce soit au niveau de la production, de la distribution, de la fabrication, de la commercialisation ou même de la commodité.

    La carte pointe vers de nombreuses initiatives qui sont autant d’exemples de formes d’adaptation entrepreneuriales ou artistiques, à l’image de CocaLife, une ONG qui propose d’utiliser les chaînes d’approvisionnement du secteur privé au public et utiliser par exemples les chaînes de distribution de CocaCola, que l’on trouve dans tous les pays, pour y glisser des médicaments, de suppléments alimentaires ou des sels de réhydratation qui ne parviennent pas dans (...)

    #alimentation #QN #transition

  • Les #Communs, une brèche politique à l’heure du numérique - Open Edition
    http://alireailleurs.tumblr.com/post/99891270901

    Dans le livre Les débats du numérique, publié en 2013 aux Presses des Mines par Maryse Carmes et Jean-Max Noyer, on trouve notamment l’intéressante contribution de Valérie Peugeot, en charge des questions de prospective au sein du laboratoire de sciences humaines et sociales d’Orange Lab, sur le thème des Communs. La chercheuse développe 3 scénarios pour l’avenir des Communs : l’affrontement des Communs avec le capitalisme, leur absorption par le capitalisme, ou l’alliance des Communs avec la puissance publique pour reconquérir leur puissance mise à mal par le néo-libéralisme. Lequel l’emportera ? 

    "la profondeur et la durée de la triple crise qui secoue actuellement les pays occidentaux, sera à l’évidence un facteur particulièrement déterminant. L’incapacité des gouvernements à construire une gouvernance (...)

    #biens_communs #transition #QN