Nicole Garreau

Poétesse sans talent et dictateuse sans vergogne

  • avait (évidemment) hurlé comme une truie que l’on égorge quand il y a quelques mois de cela les koulaks avaient entrepris de raser (sans raison) la petite forêt qui s’égayait depuis toujours à flanc de coteau, mais maintenant qu’iels ont presque fini leur massacre la vieille punkàchienne doit bien reconnaître qu’en s’asseyant confortablement sur la plus haute souche laissée sur place elle peut enfin prendre le soleil tout en bénéficiant d’une vue surplombante et imprenable sur l’intégralité du vallon — ça lui donne tellement l’impression de régner sur un vaste territoire qu’elle se croirait presque sur Facebook.

    Vivement que les ceusses parachèvent leur œuvre en recouvrant tout ça d’une bonne couche de béton. De toute façon les chênes et les hêtres qui vivaient là étaient tous des c**s.

  • ne veut alarmer personne mais étant donné que son antédiluvien ordinateur émet désormais au démarrage un son que l’on peut situer entre une chanson de Sardou et un bruit de diesel des années Soixante, il est fort possible que vous soyez prochainement privé·e·s des lumières et autres oukases de la Dictatature du Punkàchiennariat.

    La sociale-traîtrise sera vainqueuse par KO technique ; il faudrait que la Garreau relise les œuvres du prophète Marx pour savoir si ça aussi c’était prévu.

  • vous en conjure, non, pitié, d’accord elle est censée avoir un avis sur tout et même surtout un avis, mais ne lui demandez pas de s’exprimer sur la dernière pseudo-polémique en carton-pâte qui agite la petite-bourgeoisie fasciste et oisive connectée à Internet ! La chanteuse qui en fait l’objet l’indiffère complètement et elle DÉTESTE les Jeux Olympiques comme toutes les autres compétitions, alors que madame Nakamura ait été choisie pour y chanter durant la cérémonie d’ouverture ou on-ne-sait-pas-quoi, ça ne lui fait ni chaud ni froid ni tiède.

    Enfin non, ce n’est pas tout à fait vrai : ce qui lui fait quand même plaiz’, c’est que ça enquiquine à ce point tou·te·s les droitard·e·s racistes misogynes et autres bas du front — franchement, qu’iels en soient à faire des crocrottes nerveuses pour ça, ça en dit quand même long sur l’intensité avec laquelle iels doivent s’ennuyer dans la vie. Le plus rigolo c’est que leur haine est absolument contre-productive : regardez, maintenant même la taulière de ce flux Facebook a presque envie de soutenir une artiste qu’elle n’aimait pas.

    Vous savez quoi, mâme Nakamura ? Histoire de faire d’une pierre deux coups et de bien leur faire tou·te·s choper un infarctus, la vieille Garreau vous conseillerait même de vous produire en duo avec Bilal Hassani.

  • reconnaît que la Littérature a eu une grande prise sur sa vie, mais personnellement elle n’a jamais vraiment rédigé quoi que ce soit qui aille plus loin que ses 48789514770004745 dazibaos.

    Elle reconnaît que la musique a eu une prise sur sa vie mais uniquement en tant qu’auditrice puisqu’elle-même n’a jamais été fichue de jouer « Au Clair de la Lune » à la flûte en plastique.

    Elle reconnaît que le dessin et la peinture ont eu une prise non négligeable sur sa vie, mais même si elle-même s’y est essayée elle doit admettre qu’elle n’était qu’une laborieuse tâcheronne sans grande habileté ni créativité.

    Elle reconnaît qu’une petite partie de l’architecture a pu avoir une minuscule prise sur sa vie (enfin uniquement le brutalisme utopique, les phalanstères et autres « cités radieuses »), mais que cela resta très théorique et qu’elle n’a pas une tête à faire les plans de quoi que ce soit.

    En revanche la sculpture, le théâtre, la danse (sauf à l’époque où elle buvait), la poésie ou même le cinématographe, ça lui a toujours plus ou moins touché un téton sans faire bouger l’autre.

    Bref, heureusement qu’elle a trouvé sa voie en devenant dictateuse, parce qu’elle n’aurait jamais pu être une artiste.

    #FrustrationsMagazine.

  • apprend que contrairement à ce que raconte l’édifiante Histoire de France « façon Michelet », Saint Louis ne serait en fait pas mort de la peste mais plus prosaïquement de... la ch**sse.

    Rigolo, non ? C’est tellement représentatif des us et mœurs des ressortissant·e·s de ce petit pays qu’il est étrange que cet événement n’ait pas été conservé tel quel pour l’écriture de son « grand roman national ».

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    (Source : « Quand l’Histoire fait date », sur Arte.)

  • met du tofu dans la courette
    Pour éloigner les rats de sa chambrette.
    Elle vit sa vie en anachorète
    Mais la raconte entière sur Internet. »

    Ouaip. Il s’en faudrait décidément de peu pour que sa misérable fin d’existence puisse inspirer une chanson à Goldman.

  • a regardé un film avec des enfants. Enfin non, elle veut dire qu’elle a regardé un film dans lequel jouaient des enfants. Enfin iels ne jouaient pas, iels étaient les acteurices. Enfin si, iels jouaient quand même, puisque ça se passait en grande partie dans une cour d’école. Enfin bref, vous l’embrouillez.

    Quoi qu’il en soit ça confirme, hein : ça a réveillé plein de (mauvais) souvenirs en elle car déjà de son temps, ce qu’elle elle n’aimait pas, ce n’était pas l’école, c’étaient les enfants. Les enfants, ce sont des adultes en pire. Les enfants c’est capitaliste, territorial, bruyant, compétitif, violent : le monde tel qu’iels se le créent est (déjà) un enfer.

    Elle ce n’était pas pareil, elle elle n’était pas une enfant, elle en aurait été incapable, elle ne comprenait rien à leurs codes. Pour qu’elle puisse suivre une scolarité il aurait fallu qu’il n’y ait pas de récréations, pas d’interclasses, pas de nécessité de relations avec ses coreligionnaires, rien — seulement des leçons magistrales, exemptes de pédagogie et pleines de trucs à apprendre par cœur. Mais bon, déjà à l’époque ce n’était pas le cas. Il y avait une injonction à « s’intégrer ». L’horreur.

    Néanmoins bravo à l’École Publique pour qui la vieille Garreau a gardé toute sa gratitude. Il faut savoir faire la part des choses et ce n’est pas de la faute des enseignant·e·s si les mioches sont des imbéciles qui ne les méritent pas.

    En fait il faudrait faire deux écoles séparées : une pour les professeuses(-eurs), une autre pour les élèves.

  • en était arrivée à la conclusion que l’erreur n’était pas de penser qu’un plus un égalaient ou n’égalaient pas deux, mais de croire qu’une question aussi stupide et simpliste se posait réellement dans la Nature.

    Dix à douze minutes après, elle mourut (1).

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    (1) De vieillesse.

  • ne sait toujours pas si personne ne l’aime parce qu’elle n’est pas sympathique ou si elle n’est pas sympathique parce que personne ne l’aime, mais l’un dans l’autre c’est peut-être une bonne chose parce qu’à tout prendre elle préfère qu’on ne l’aime pas plutôt que courir le risque qu’un jour on ne l’aime plus.

    #LŒufEtLaPoule.

  • croit que ce qui finalement la choque le plus ce n’est même pas d’être elle-même si âgée, c’est plutôt de constater que les vieilles toupies et les vieux schnocks rétrogrades et coincé·e·s du derche qu’elle peut croiser çà et là sont en fait tou·te·s beaucoup plus jeunes qu’elle.

    Elle est rudement contente de n’en avoir plus que pour dix à douze minutes « d’espérance » de vie parce que de toute façon avec des passéistes pareil·le·s, le Grand Soir, ce n’est pas demain la veille.

  • vous sent l’âme joueuse, cher Lectorat, aussi a-t-elle envie de vous proposer une petite devinette façon « Question pour un·e champion·ne », mais une facile parce que nous sommes un nonidi. Vous voulez bien ?

    « Je suis un site Internet appartenant à un milliardaire et géré par un algorithme fou ; Originellement mû par des idéaux libertaires je suis une pure incarnation du capitalisme ; Je garde en mémoire rigoureusement tout que vous publiez, écrivez, lisez, regardez, écoutez même si vous croyez avoir tout effacé ; J’en sais plus sur vous que votre propre mère n’en a jamais su ; Je suis le paradis des fautes d’orthographe et je me ris de la grammaire et de la syntaxe ; Je suis un repaire de petit·e·s bourgeois·es droitard·e·s incultes, réactionnaires, racistes, xénophobes, misogynes, homophobes et transphobes ; J’encourage le narcissisme et la propriété ; J’inonde votre page d’accueil de réclames que même une armée de bloqueurs de publicités ne parvient pas à totalement endiguer ; Je revends toutes vos données au plus offrant ; Je rends accros mes utilisateurices qui depuis presque vingt ans parlent tous les jours de me quitter ; Je suis ?... Je suis ?... Je suis ?... »

    Roooo, vous ne trouvez pas ? C’est pourtant simple ! Allez, un dernier indice : ça commence par un « F » et finit par un « K », exactement comme un célèbre gros mot en anglais.

  • s’en rend bien compte — enfin elle veut dire qu’avec le recul elle s’en rend de mieux en mieux compte — que toutes ces vieilles histoires de l’époque, là, la fameuse « libération sexuelle » et tout ça, c’était un leurre, un miroir aux alouettes. Déjà parce que globalement ça ne concernait encore une fois que les mââââââles blancs cisgenres hétéronormés, c’est par eux et pour eux que le « concept » a été inventé et ce uniquement afin de légitimer leurs turpitudes ; pour « les autres », c’est-à-dire pour les personnes normales, les femmes cis et les LGBTQQIP2SAA++ (qui ne s’appelaient pas encore comme ça), c’était une autre paire de manches, la « libération sexuelle » n’était qu’une source d’injonctions supplémentaires, une sorte d’obligation de désir ou, a minima, de consentement. B**ser selon les codes patriarcaux était le prix à payer pour espérer une vie sociale et ne pas être définitivement étiquetée coincée du derche ; de fait, la « libération » était une nouvelle prison.

    Évidemment comme tant d’autres la Garreau s’y était enfermée, empêtrée, abîmée jusqu’à n’y plus rien comprendre, traînant une libido impersonnelle et désenchantée de situations sordides en actes glauques — et bien sûr contre-productifs. Franchement, quel soulagement, aujourd’hui que la vieillesse l’a débarrassée de tout cela ! Plus aucune nécessité d’être sur le marché du sexe ou de la séduction, plus aucune nécessité de s’identifier, d’être comme ci ou comme ça, d’être à l’écoute de ses hormones, de correspondre à des attentes réelles ou imaginaires, de sourire à la dame ou au monsieur, d’espérer se socialiser en remuant son popotin.

    La libération sexuelle, la seule, la vraie, celle qui rend presque fière ? C’est l’absence totale d’envie et l’abstinence qui en découle. Dommage qu’elle ait dû attendre d’être quasiment dans son cercueil pour découvrir ça.

    • Un vrai piège à filles c’était ! Les vieux copains de l’époque veulent bien toujours croire que c’était mieux et que les femmes ELLES étaient libérées ! C’était mieux avant ... ouin ouin ouin . Certaines essayent encore de vendre cette vieille came pourrite.

  • se demande pourquoi dans la thébaïde les rat·e·s ne bouffent que les fils électriques BRANCHÉS et comment iels font pour ne pas s’électrocuter. Serait-ce l’électricité elle-même, et non le plastique ou le cuivre, qui a du goût ? Elle n’ose essayer.

    Décidément, plus la Garreau observe le comportement des autres espèces animales végétales et minérales qui gravitent autour d’elle, plus elle se rend compte qu’elle leur est inférieure, moins elle a de certitudes et moins elle comprend quoi que ce soit.

    C’était la minute zoologico-scientifique, à vous les studios.

  • fait la promesse solennelle que c’est l’une des toutes premières mesures qu’elle prendra, ça, lorsqu’elle sera officiellement intronisée Dictateuse de la République : elle créera des milices chargées de destroy à coups de massues toutes les automobiles garées sur les trottoirs ou même « seulement à moitié sur les trottoirs ».

    Encore plus insupportables que les Sapiens Sapiens « normales(-aux) » : les Sapiens Sapiens à roulettes (1).

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    (1) Ce terrible constat ne s’applique évidemment pas aux ceusses en fauteuil roulant, hein ; d’ailleurs de mémoire de vieille, celleux-là on ne les surprend jamais à stationner leur engin n’importe où pendant qu’iels vont vaquer à leurs occupations.

  • peut faire un peu de réclame ? C’est pour « Le Radio Show, en léger direct », sur Arte Radio. C’est vif, c’est foutraque, c’est mené tambour battant, il y a un ton, c’est drôle, c’est piquant, c’est pertinent, c’est impertinent, c’est enlevé, c’est... c’est... c’est du Livo, quoi — qui, à l’instar de Vanhoenacker, est un des rares à comprendre encore ce qu’est l’essence d’une véritable émission de radio.

    À vos cassettes !

    (En plus on apprend plein de choses, notamment dans l’épisode « Sardine FM ».)

    https://www.arteradio.com/emission/le_radio_show_en_leger_direct/2785

  • regrette grave de ne pas être allée longtemps à l’école parce qu’elle a toujours des lacunes vraiment impressionnantes : par exemple elle apprend seulement maintenant que Corneille avait piqué son Cid à Castro (1) sans pour autant lui être fidèle — et ce à l’insu de son plein gré puisque rien ne fut officiellement baillé au Corneille —, et que lui même l’aurait chipé aux Sex Pistols qui l’avaient piqué au Pink Floyd qui l’avait piqué à « L’Âge de glace ». C’est Cid-errant !

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    (1) Le dramaturge espagnol, hein, évidemment ; pas notre regretté « Líder máximo ».

  • l’a déjà avoué, ça ? Un des plus grands regrets de toute sa vie restera de n’être point devenue sériale killeuse — c’est d’autant plus ballot qu’en toute immodestie elle se plaît à penser que c’est un métier dans lequel elle n’aurait pas été mauvaise, en tout cas à chaque fois qu’elle a théorisé la chose elle s’en sortait plutôt bien et produisait des résultats assez artistiques. Las ! le hic est qu’elle a toujours foncièrement été une névropathe et non une psychopathe, et comme pour la plupart des autres pans de son existence sa carrière criminelle n’a donc jamais dépassé le stade de l’expérience de pensée.

    Quand on réfléchit qu’à quelques lettres près (« psycho- » ou « névro- ») elle aurait peut-être pu devenir l’égale d’une Giulia Tofana, d’une Élisabeth Báthory, d’une La Voisin ou d’une Margaret Thatcher, on ne peut s’empêcher de conclure que sa vie ressembla quand même à un immense ratage.

    Enfin bon, la bonne nouvelle c’est que normalement elle n’en a plus que pour dix à douze minutes à se supporter.

    #ConfessionsExtimes.

  • confessait il y a plusieurs dazibaos de cela qu’elle avait du mal à vraiment lire depuis quelque temps ; elle mettait bien sûr cet état de fait sur le compte de la vieillesse, des yeux qui fatiguent plus vite voire de l’extrême « lassitude blasée » que lui procure sa fin de vie. Mais... si c’était en fait parce que cela faisait un moment qu’elle n’était pas tombée sur un BON roman ?

    C’est en tout cas ce qu’elle se dit en dévorant goulûment « À la demande d’un tiers », de Mathilde Forget — sur les conseils indirects de son exégète favorite, qui se reconnaîtra si d’aventure elle passe par là. Le bouquin l’intéresse bien sûr parce qu’il parle de sororité et de psychiatrie, mais il l’intéresse aussi et surtout par la qualité de la prose et la distance parfaitement exacte entre l’auteuse, ses personnages et son sujet. Investie et détachée, légèrement en surplomb, drôle, poétique et émouvante. Forget raconte des choses abominables et profondes, mais sa prosodie fait penser à des petites pattes d’oiseau dans la neige. Tic tic tic. La vie est une saloperie mais il n’y a que la Littérature et la musique qui puissent le dire sans inutilement en rajouter.

    Voilà. Merci donc, madame l’écrivaine, de permettre à une lectrice agonisante de remettre le pied à l’étrier.

  • en est malade : il y a une coquille dans son précédent dazibao, et COMME PAR HASARD ça tombe en même temps qu’un beugue Facebook qui empêche de corriger.

    Son pire cauchemar est en train d’arriver : elle va mourir en étant obligée de laisser une faute sur Internet. Franchement, elle aurait encore préféré que son âme soit damnée pour l’éternité.

  • aime bien rester à observer longuement la rivière quand l’eau est pile-poil à ce niveau ; en cas d’étiage la totalité de la flotte passe évidemment sous le petit pont, en cas de crue elle le submerge allègrement jusqu’à le rendre invisible, mais des jours comme aujourd’hui elle l’affleure juste, vous voyez, l’eau bute sur la structure, il y en a peut-être trois ou quatre centimètres qui passent dessus, le reste dessous, mais ce qui est intéressant c’est l’eau indécise, celle qui se cogne sur la pierre du tablier, provoque un petit remous, une vaguelette qui remonte brièvement le courant avant de retenter sa chance quelques instants plus tard.

    La vieille punkàchienne se demande à chaque fois si les gouttes choisissent librement leur trajectoire et leur destin, et le cas échéant comment elles s’organisent et s’y prennent. Sont-ce des choix individuels ou collectifs, en discutent-elles entre elles longtemps en amont, y a-t-il des prédispositions, est-ce que la façon dont l’une d’elle tombe d’un nuage ou jaillit de la source détermine déjà la façon dont elle va (ou non) franchir l’obstacle, est-ce que se nouent des drames dont tout ce qui n’est pas goutte d’eau ne peut avoir la moindre idée ?

    Bien sûr plus elle les observe et moins elle sait. Elle n’est certaine que d’un truc : que ce soit pour le flux d’une rivière comme pour le reste, si l’on croit comprendre quelque chose au moindre phénomène c’est qu’on ne l’a pas encore assez regardé.

    #JeNeSuisPasFolleVousSavez.

  • en est à vérifier que la nuit dernière ce n’était pas la pleine Lune ou la nouvelle Lune ou un truc comme ça, juste parce qu’elle a bien cru que ça y était, qu’elle allait enfin mourir de ses sempiternels malaises cardiaques, et qu’elle eut l’impression que les plus fortes de ces « crises » nocturnes survenaient à intervalles réguliers qui pouvaient — pourquoi pas ? — correspondre à des lunaisons.

    Évidemment après vérification ce n’était pas le cas mais voyez comme c’est, la vie : on a eu beau s’être prévalue du matérialisme dialectique durant toute son existence, à l’approche de la Mort il est quasiment impossible de ne pas virer mystique.

    #FaitesLaPiquerVousVoyezBienQueCEstLaFin.

  • vient de « j’aimer » une peinture de Warhol ! La honte ! Elle n’a plus qu’à implorer votre pardon, madame Solanas.

    (Bon, à sa décharge — de revolver — c’était une vraie peinture de ses débuts, avant que le ceusse découvre la photocopieuse.)

  • est furibarde ! Un bouquin de Sarkozy, ce coup-ci ! Farpaitement, là, comme ça, posé négligemment dans la boîte à livres du patelin ! Non mais allô, quoi ! C’est la nouvelle mode, ça : depuis que les gens n’y comprennent plus rien dans les histoires de poubelles jaunes-vertes-bleues-rouges-blanches avec des rayures mauves, quand ils ne savent plus où se débarrasser de leurs saletés ils les mettent dans les boîtes à livres !

    Eh, oh ! Une fois pour toutes la littérature sarkozyste ça se met dans le bac de recyclage : après un infime traitement ça peut très bien être revalorisé en macrono-lepénisme.

    #FautToutLeurDire.

    • La pollinisation des boîtes à livres.

      La prolifération des boîtes à livres dans les bourgs, c’est génial pour les voyageurs à vélo. Un bourg, c’est tous les vingt kilomètres.

      J’ai emporté « une année à la campagne » de Sue Hubbell. Quand je l’aurai fini, je le laisserai dans une boîte à livres. Pas encore fini, je tombe sur une boîte à livres et embarque un Bernard Clavel. Le soir, je termine Sue Hubbell. Le lendemain, je le dépose dans une boîte à livres. Le soir, Bernard Clavel m’emmerde. Le lendemain, je le pose dans une autre boîte à livres et emporte « le poney rouge » de Steinbeck et un autre que j’ai oublié. Je lis le « poney rouge » et me lasse à la moitié. Je laisse mes deux livres dans une autre boîte à livres et prends un Dany Laferrière prometteur « L’art presque perdu de ne rien faire ». Quelques jours plus tard, le finissant dans le train entre Montluçon et Limoges, je le proposerai à un wagon perplexe et méfiant par tant d’incongruité, à l’exception d’une jeune femme en robe verte et sandales à semelles plates manifestement ravie d’une expérience si anticonventionnelle.

      Puisqu’il est entendu que des livres ont changé des vies, que la rencontre d’un auteur et d’un lecteur est une alchimie insondable et imprédictible, je trouve terriblement excitant de déplacer des livres, ajoutant du chaos à la théorie du chaos. Si un vol de papillon déclenche un ouragan de l’autre côté de l’océan, n’est-ce pas tentant de souffler sur le papillon ?